- Speaker #0
Bonjour à tous, vous êtes sur Etat d'âme, le podcast qui vous plonge dans le combat de femmes atteintes de problèmes de santé. Chaque femme est unique, mais vous verrez que certains parcours s'entremêlent. Partagez ses émotions, c'est s'entraider soi-même, et donnez aussi de l'espoir aux autres femmes malades. L'épisode du jour parlera du cancer du sein, et surtout, le combat mené avec la chimiothérapie. Il faut savoir que le rythme des cures de chimio est bien varié sur la base de protocoles prédéfinis. D'une personne, à une autre, en fonction des caractéristiques du cancer, de leur efficacité et de la tolérance au traitement. Une chose est sûre, c'est que durant les moments les plus difficiles en chimio, l'entourage et la famille sont une force et un second souffle. L'héroïne du jour, c'est Vanessa Korjimova. Vous écoutez l'épisode En chimiothérapie, la famille, un second souffle. Excellente écoute. Etat d'âme, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Jarry. Bonjour Vanessa, donc merci à toi d'avoir accepté de partager avec nous ton histoire. Alors moi je te suis depuis quelques temps sur les réseaux sociaux et j'avais vraiment envie de partager avec mes auditrices ta bonne humeur. Et j'en profite aussi pour te dire que j'adore ton style. Ça n'a rien à voir avec le sujet du jour, mais en tout cas, j'adore ton style et tu es vraiment rayonnante. Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, tu es professeur des écoles, tu es maman de trois enfants et tu as appris... ton cancer du sein le 29 juin 2022. Alors comment a été détecté ton cancer ?
- Speaker #1
Alors moi en fait j'ai perdu ma mère d'un cancer du sein à l'âge de 17 ans. Dans ma famille il y a beaucoup de femmes qui ont eu un cancer et qui en sont décédées, donc mes sœurs et moi on est très suivis. Donc en fait depuis l'âge de 30 ans je fais des mammographies tous les ans. Donc là comme d'habitude j'ai fait ma mammographie le 29 juin 2022. Il faut savoir que j'ai perdu mon père en décembre 2021, ça a été un très gros choc pour moi, ça a été très très dur parce qu'on était très fusionnel et j'ai eu l'impression de reperdre ma mère une deuxième fois, ça a été vraiment très difficile, donc je pense que ça a contribué à ce que ce cancer s'insinue aussi facilement en moi, même si effectivement il n'y a rien scientifiquement prouvé. Donc j'ai fait ma mammographie comme tous les ans, le 29 juin 2022, et le radiologue a tout de suite vu une petite boule et m'a dit qu'il faudrait faire une biopsie en urgence dès le lendemain. J'ai bien vu que quelque chose n'allait pas et il n'a pas voulu me dire, enfin il ne m'a pas dit que j'avais un cancer, mais je pense qu'il le savait, il ne voulait ni ma folie ni me le dire. Donc j'ai eu un rendez-vous dès le lendemain pour la biopsie. Il a fallu attendre une bonne semaine et le 8 juillet, j'ai vu ma gynécologue qui me suit depuis des années, qui m'a annoncé que j'avais un cancer du sein.
- Speaker #0
Tu t'es dit un peu, bon ben voilà, ça recommence. Quelle a été ta réaction ?
- Speaker #1
Alors moi, déjà quand j'ai vu la réaction du médecin qui était inquiet, qui m'a dit qu'il fallait faire une biopsie, j'ai compris tout de suite qu'il y avait quelque chose de pas normal. Mais je me suis dit, restons positifs, et puis si ça se trouve, c'est juste une petite piqûre de rappel pour me rappeler qu'il faut que je me batte, que je continue à vivre, parce qu'après le décès de mon père, j'étais vraiment très très mal, j'étais en dépression, j'ai été arrêtée très longtemps, j'avais plus goût à rien, j'avais plus envie de vivre. Donc je me suis dit, c'est un petit rappel à l'ordre pour me dire que la vie est précieuse, qu'il faut continuer à se battre. Après, c'est vrai que quand on nous annonce que c'est un cancer du sein, c'est comme si le monde s'écroulait. On prend un grand coup sur la tête, on a du mal, on a basourdi, c'est difficile. Et puis surtout, moi, c'est par rapport à mon vécu. Le cancer du sein, c'est un peu une énigme de mort, puisqu'il m'envait ma mère, ma tante, mes grands-mères. Mais bon, je sais aussi que maintenant, ce n'est plus du tout pareil. C'était il y a 30 ans, les traitements ont évolué, on est soigné différemment, donc voilà. Mais ce dont je me souviens, c'est que quand la gynécologue me l'a annoncé, les larmes ont coulé toutes seules. Et puis, j'ai senti la main de mon mari, qui m'a pris la main à ce moment-là et qui ne l'a plus lâché depuis. Et il a toujours été à mes côtés et je ne me suis jamais sentie seule. C'est beau.
- Speaker #0
Tu savais ce que c'est de vivre cette épreuve difficile. Est-ce que tout de suite, tu t'es dit qu'il fallait que tu sois suivie par un psy ?
- Speaker #1
Alors, j'ai été suivie par une psychologue après le décès de mon père. Une psychologue qui m'avait fait une hypnose. que j'avais vu quelques fois et ça m'a aidée. Mais là, je n'ai pas tout de suite pensé à consulter une psy. J'ai surtout voulu m'entourer de ma famille. J'ai eu une psychologue après à l'hôpital lorsque j'ai été opérée du sein, j'ai eu deux tumorectomies. Et donc automatiquement on voit une psychologue à l'hôpital qui vient nous voir. Ça m'a aidée de parler aussi avec elle et je la vois de temps en temps quand j'ai des rendez-vous à l'hôpital. Je pense que c'est important de voir une psychologue quand on en ressent le besoin. Parce qu'effectivement il y a des choses qu'on peut dire à une psychologue qu'on ne peut pas dire à son entourage, à sa famille. Parce que c'est trop dur à entendre, comme le fait qu'on a peur et comme le fait que parfois on a envie de mourir, que c'est très difficile. Donc, je pense qu'effectivement, oui, ça peut aider de voir une psychologue si on en éprouve le besoin. C'est exactement ça.
- Speaker #0
Il y a des choses qu'on préfère dire. Un inconnu, qui est professionnel aussi surtout. Il y a un moment où tu t'es dit, est-ce que peut-être ça peut revenir ?
- Speaker #1
Oui, j'ai peur que ça revienne, forcément. On a toujours peur d'une récidive. Alors, d'abord par rapport à mon vécu, parce que ma maman a eu une récidive du cancer du sein. Elle avait un premier cancer, puis un deuxième qui a été généralisé. Donc, forcément. J'ai peur de cette récidive, de ce qui est arrivé à ma mère. Après, lors de ma chimiothérapie, on s'est aperçu aussi que j'avais un problème avec le cœur. On m'a fait une scintigraphie cardiaque qui a révélé que mon cœur était très fatigué. Puis, on m'a fait une échographie du cœur. Le cardiologue a trouvé que mon cœur allait très très bien. Et mon oncologue a voulu tenir compte plutôt de la scintigraphie. Je suis dans l'attente d'une RM cardiaque justement pour voir où en est mon cœur. Mais du coup, les deux dernières chimiothérapies, je n'ai pas pu recevoir le produit Herceptin, qui est pour mon cancer. pour éviter une récidive de mon cancer du sein. J'ai un cancer aux hormones qui est très agressif. Donc, c'est vrai que sans ce produit, il y a un risque de récidive. Et le mot récidive, mon oncologue me l'a dit assez souvent. Il m'a refait un TEP scan récemment. Donc, c'est vrai que oui, j'ai cette peur qui m'accompagne souvent. Après, j'essaie de faire confiance en la médecine, les traitements, l'oncologue. et me dire que ça va aller. Mais c'est vrai que quand on a un cancer, je pense qu'on a un peu une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Et forcément, on a toujours cette peur. On essaye de ne pas y penser, de se dire que tout va bien aller, on avance. Mais je pense que cette peur, oui, nous accompagnera toujours, malheureusement.
- Speaker #0
Et justement, avec le regard des enfants, comment tu te sentais qu'ils puissent te voir comme ça ? Tu étais un peu triste ?
- Speaker #1
Pour mes enfants, oui, ça a été un peu dur. Surtout le moment de l'attente. attente, en fait. Je me suis aperçue en discutant avec eux après, parce que quand j'ai été chercher les résultats de ma biopsie, chez ma gynécologue, eux attendaient à la maison, ils m'ont téléphoné plusieurs fois, et je leur ai dit Je vous expliquerai à la maison. Et le temps de cette attente n'a pas été facile pour eux, je m'en suis aperçue après. J'ai essayé de les rassurer du mieux que j'ai pu, de trouver les bons mots, d'être positive. Il faut bien, selon moi, tout expliquer, mettre des mots sur les mots M-A-U-X, parce que les enfants sont... tout, ressentent tout, donc ça sert à rien de leur cacher. Je pense qu'il faut partager avec eux, au contraire. J'ai essayé d'être le plus positive possible, comme ma mère l'avait été avec nous, parce qu'on a toujours tout vécu ensemble. Mais c'est vrai que c'est pas facile et puis malheureusement ils vivent tout au quotidien avec moi. Donc c'est un combat que l'on mène tous ensemble. Quant à mon mari, il m'a soutenue depuis le début. Il a tout vécu avec moi, il a tout laissé de côté pour être avec moi. Et je l'ai annoncé aussi à mes deux sœurs et mon frère. Nous sommes quatre enfants très liés, mais nous avons tous vécu ce drame d'avoir perdu notre maman trop tôt d'un cancer. Donc forcément, le mot cancer, c'est un peu comme bon pour nous. Mais je les ai sentis derrière moi et toujours avec moi. Et on ne forme qu'un.
- Speaker #0
En chimiothérapie, quels sont les ressentis physiques ?
- Speaker #1
Pour moi, la chimiothérapie, c'est le pire. C'est vraiment l'épreuve la plus dure quand on a un cancer, je trouve. J'ai eu deux tumorectomies. J'en ai eu une première pour enlever la cellule cancéreuse. Il a fallu en refaire une deuxième en urgence parce que j'avais un énorme hématome et aussi parce qu'il restait en fait des cellules cancéreuses. Et donc après, j'ai eu six séances de chimiothérapie espacées de trois semaines. J'ai eu des chimiothérapies très fortes parce que je pense que chaque chimiothérapie est différente. Je ne peux pas généraliser, mais les miennes, ça a été... Trois premières différentes et trois autres encore différentes, mais des doses très très fortes. Ça a été très difficile parce qu'en fait, je pense que c'est la chimio qui nous rend malades. Quand on nous annonce qu'on a un cancer, le vent s'écroule, mais on est en pleine forme, on se sent bien, on ne comprend pas. Mais c'est la chimiothérapie qui va nous rendre malades parce qu'on nous injecte ce poison qui en fait est là pour nous sauver la vie, mais qui nous détruit physiquement et moralement. Déjà, physiquement, on se voit dégradé. Donc il y a la perte des cheveux qui est très dure, les cils, les sourcils, la peau, les aftes, les douleurs dans toutes les articulations. On n'a plus figure humaine, on porte la maladie sur soi, les yeux tout rouges, la peau est asséchée, c'est vraiment très très difficile. On se sent comme une vieille grand-mère parce qu'on ne peut plus bouger. Moi, la première chimiothérapie, j'ai cru que j'allais mourir parce que mon corps luttait contre ce poison qu'il ne reconnaissait pas. J'avais des crises patients, j'avais mon cœur qui s'accélérait. J'ai cru que j'allais mourir d'une crise cardiaque. Ça a été très, très, très violent. J'ai eu vraiment très, très peur des spasmes. Et puis, on ne peut plus se lever, on ne peut plus être toute seule. On a envie de vomir sans arrêt. On n'arrive pas à se doucher. On ne peut pas s'alimenter. C'est des moments très, très difficiles. Et mes enfants ont vécu tout ça avec moi. Et mon jeune fils m'a vu dans cet état, malheureusement. Mais il m'a dit après, tu vois maman, ce que te fait la chimiothérapie, c'est ce qu'elle fait à ton cancer. Et c'est moi qui m'ont aidée, parce que je me suis dit qu'effectivement, je souffrais énormément, ça me faisait du mal. Mais ça attaquait le cancer et c'est ça qui me sauvait la vie.
- Speaker #0
Est-ce que tu avais un peu peur que tes enfants, du coup, te voient aussi affaibli ?
- Speaker #1
Oui, c'est difficile. J'avais très peur que mes enfants me voient comme ça parce que moi, j'ai vécu le cancer de ma maman en tant que spectatrice aussi et en tant qu'enfant. Et il y a beaucoup de choses qui m'ont beaucoup marquée. Donc, c'est vrai que je me sentais presque coupable de ramener ce cancer à la maison et de faire vivre ça à mes enfants. Mais en fait, c'est un combat qu'on a vécu tous les cinq. Ils ont été avec moi tout le temps. Je les ai mis à contribution. Ils étaient contents de m'aider, de me promener, d'être avec moi. Et puis, quand il a fallu me raser la tête, on était tous ensemble. C'est mon mari qui m'a rasé la tête, mon fils était là, l'aîné aussi, ma fille a filmé pour immortaliser ce moment. On était tous ensemble. Et la première chose qu'ils m'ont dite quand mon mari m'a rasé les cheveux, c'est tu es belle maman Et c'est vrai que dans le regard de mes enfants ou dans le regard de mon mari, je suis sentie belle, j'ai continué à être belle, alors que moi j'évite le miroir parce que je ne me supporte plus. Et c'est important. On sent beaucoup d'amour et c'est cet amour qui nous porte.
- Speaker #0
Est-ce que ça a été le moment le plus symbolique ? Oui,
- Speaker #1
le moment le plus symbolique de ma chimiothérapie, effectivement, c'est quand je me suis rasé les cheveux. Alors déjà, quand j'ai su que je vais avoir de la chimiothérapie, j'ai voulu me couper les cheveux tout court. Il y a deux ans, jour pour jour, je m'étais coupé les cheveux, je les avais très longs, et j'avais coupé mes cheveux au carré parce que je voulais en faire dans une association. qui fait, avec les cheveux naturels, des perruques pour les personnes, dans la chimiothérapie justement. Et là, je me suis dit, je voulais qu'il ressorte du positif de ce cancer. Je ne voulais pas laisser le cancer me voler mes cheveux, je voulais en faire don. Donc, j'ai coupé mes cheveux tout court. C'est mon coiffeur, depuis de longues dates, qui m'a coupé les cheveux. Et j'ai pu en faire don à cette association. Et après, la première chimiothérapie, 17 jours après, les cheveux commencent à tomber, on m'avait prévenu. Donc, c'est vrai que quand on commence à se passer la main dans les cheveux, qu'on les retrouve. dans la main ou sur l'oreiller, c'est un moment très très difficile psychologiquement. Pour moi, c'est le moment un peu le plus dur. Et c'est pourquoi j'ai voulu que mon mari me rase les cheveux, tout comme mon père l'avait fait il y a 30 ans pour ma maman, dans un geste d'amour incroyable. Donc mon mari m'a rasé les cheveux et il a voulu que je lui rase après aussi, également. C'était un moment très fort. Et curieusement, après avoir rasé les cheveux, je me suis sentie comme libérée, plus forte, prête à combattre. encore plus et ça m'a libéré d'un poids.
- Speaker #0
Quelles sont les prochaines étapes de ton traitement ?
- Speaker #1
Alors les prochaines étapes, ça va être la radiothérapie. Je commence lundi prochain. J'ai 33 séances de rayons tous les jours, sauf le week-end et les jours fériés. Donc voilà, je ne sais pas encore trop, je ne connais pas, je ne peux pas trop en parler pour l'instant, mais je pense qu'après la chimiothérapie, ça sera quand même moins dur. Je suis toujours en attente de l'IRM cardiaque pour savoir s'ils pourront faire les rayons, ce qu'on doit faire dans le sein gauche, sous les aisselles et aussi un peu dans le milieu au niveau du cœur. Donc je suis toujours dans l'attente de cet IRM cardiaque. Et après, normalement, j'ai un an d'injection de ce fameux produit Herceptin, mais toujours si le cœur le supporte. Et après, cinq ans d'hormonothérapie.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux expliquer en quoi consistent la radiothérapie et l'hormonothérapie ? En quoi cela va ? t'aider pour ceux qui ne connaissent pas du tout ?
- Speaker #1
Alors la radiothérapie en fait, ils utilisent de la radiation pour détruire toutes les cellules cancéreuses pour bloquer leur capacité à se multiplier. Parce que même si on enlevait les cellules cancéreuses et que la chimiothérapie a priori a tout enlevé, c'est tellement mini-microscopique, ça se voit pas et ça peut revenir parce que mon cancer réagit aux hormones et il est très agressif. Donc en fait, les radiations, elles vont essayer de tout enlever en fait. Les rayons vont tout détruire normalement. Et l'hormonothérapie, c'est pareil. C'est un traitement médicamenteux qui agit sur l'ensemble du corps et qui a pour but d'empêcher la stimulation de certaines hormones sur les cellules cancéreuses. Après, je ne sais pas non plus trop quels produits j'aurai exactement. S'il y a des injections avec, je ne connais pas encore tout à fait le protocole de l'hormonothérapie que j'aurai.
- Speaker #0
Est-ce que jamais tu avais un conseil à donner aux auditrices qui nous écoutent et qui sont actuellement en chimiothérapie ? Elles se sentent au plus mal, qu'elles n'arrivent plus à se regarder dans le miroir parce qu'elles se sentent... Elles savent peut-être plus qui elles sont, moralement, le moral dans les chaussettes. Qu'est-ce que tu pourrais leur dire ? Un petit message ?
- Speaker #1
J'ai envie de leur dire de s'accrocher. Parce que la chimiothérapie, c'est vraiment un passage très, très, très difficile. Ça nous détruit complètement. À la fin, on est comme une ville bombardée. En fait, il faut tout reconstruire. Donc, ça demande énormément de temps. Mais je pense qu'il faut s'accrocher à ces mots qu'a dit mon fils. En fait, si la chimiothérapie nous fait ça, c'est ce qu'elle fait au cancer. Donc, se dire qu'en fait, on est en train de détruire le cancer, que ça nous rend malades. mais ça nous sauve la vie. Il y a aussi les piqûres de granocytes qu'on nous fait suite aux chimiothérapies. Moi, j'en avais 5 au lendemain des chimiothérapies. C'est des piqûres qui nous aident à remonter les globules blancs pour pouvoir vivre normalement mais en même temps, elles nous rendent aussi malades, elles nous affaiblissent et elles nous donnent des douleurs articulatoires et puis un peu l'état grippal. Donc, ce n'est pas facile. Mais il faut se dire que ça passera, même si quand on est dans ce moment-là, on n'a pas pas le recul nécessaire pour se dire que ça va passer, que ça ira mieux. Dans ces moments-là, on a juste envie que ça s'arrête, on a envie de mourir, on a tellement mal, on souffre. Mais s'accrocher en se disant qu'il y aura des jours meilleurs, qu'il y aura le soleil au bout du tunnel, cette fameuse lumière, on va la voir. Et il faut tenir le coup, s'accrocher, même s'il y a des moments vraiment très très durs. Et aujourd'hui par exemple, ça fait presque trois semaines que j'ai fini la chimiothérapie. Je suis extrêmement fatiguée et je sais que il me faut me reconstruire et que j'ai encore une autre bataille devant moi, que le combat est très long mais je suis contente d'avoir réussi cette épreuve-là et on en ressort plus fort, on a une force en soi insoupçonnée qui nous fait qu'on ne peut pas lâcher, qu'on se bat et qu'on se relève, on tombe très bas mais on se relève on se relève et encore plus forte le cancer nous change tout ce combat me change même si effectivement ma mère m'avait déjà transmis des valeurs-là de la vie, à me rendre compte des moments qu'on passe ensemble des moments très important. Mais encore plus, je savoure chaque instant et je me rends compte à quel point la vie est précieuse, à quel point ça vaut le coup de se battre, à quel point elle est belle. Donc, je dis à ces personnes qu'il faut se battre, il faut tenir le coup. Quand on trêve, on se relève et ça nous transforme et on devient des guerrières et la vie a encore plus de saveur après. La vie est belle.
- Speaker #0
C'est sur ces mots d'espoir où on va achever cet épisode. Chère auditrice, merci de nous avoir écoutées. Vous étiez sur Etat d'âme. un podcast de Stéphane Ligéri. A très vite pour un prochain épisode.