- Speaker #0
Bonjour à tous, vous êtes sur Etat d'âme. Aujourd'hui, c'est un épisode très spécial. Il sera consacré à un événement caritatif, le podcaston. L'objectif est simple, donc c'est réunir le maximum de podcasteurs pour sensibiliser sur des causes diverses et variées et permettre au grand public de découvrir des thématiques liées à l'engagement, à la solidarité ou encore à l'humanitaire et pourquoi pas les amener à s'engager à leur tour. Pour ce magnifique événement caritatif, J'ai décidé de mettre à l'honneur une association nommée la Maison de Rosalie. Qui mieux pour vous expliquer que les porteuses du projet elles-mêmes. Donc on accueillera aujourd'hui Anne Ménager et Marine Cavalier. J'ai choisi la Maison de Rosalie qui accueille les femmes enceintes sans autre critère que celui de la détresse du cœur d'une mère face à l'arrivée de son enfant dans des conditions qui lui semblent difficiles.
- Speaker #1
État d'âme, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes. Avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Larry.
- Speaker #0
Adménager et Marine Cavalier, merci d'avoir pu répondre favorablement à mon invitation.
- Speaker #2
Bonjour Stéphanie, merci de se voir.
- Speaker #0
Tout le plaisir est pour moi. Pour les auditeurs qui ne vous connaissent pas encore, je vais parler de vos expériences professionnelles. Adménager, vous êtes éducatrice spécialisée depuis 2006. Marine Cavalier, vous, vous êtes également éducatrice spécialisée et vous avez obtenu en 2015 le diplôme des cadres intermédiaires, donc dans le social et le médico-social. Donc après avoir travaillé séparément... Dans la protection de l'enfance, leurs chemins se sont croisés comme éducatrices et directrices pendant 7 ans dans une maison d'accueil pour femmes enceintes. Alors dites-moi tout, cette envie de création d'associations vous est venue lors de votre dernière expérience en maison d'accueil pour femmes enceintes ?
- Speaker #3
C'est ça en fait, on a pu constater les fruits que portaient l'accueil et l'accompagnement des femmes enceintes à ce moment charnière de leur vie, surtout quand elles sont seules. Du coup on a eu l'envie de s'appuyer sur l'expérience particulière de la première maison d'accueil, point important qu'on avait pu repérer, pour ouvrir une nouvelle maison. dont les piliers sont la présence permanente et la durée d'accueil du genre dans la même mois de deux ans.
- Speaker #0
Alors du coup, bah ouais, franchement, cette maison, elle est tout simplement géniale. Vous connaissez en fait d'une amie à moi, Olivia, qui vous a connue d'une maison d'accueil. Elle m'expliquait comment ça se passait. D'ailleurs, j'ai fait un épisode avec elle. On vous cite en fait. Et du coup, je me suis dit que pour le podcast, c'était vraiment pas mal de pouvoir mettre en lumière ce que vous faites. Cette maison qui est tout simplement géniale. Je sens qu'elle va aider de nombreuses femmes. Quand on dit femme enceinte seule, ça signifie quoi exactement ?
- Speaker #2
Juste pour revenir sur ce que vous venez de dire, moi j'étais très touchée que justement Olivia prenne la parole comme ça pour parler de l'aide qu'elle avait pu recevoir à un moment où elle en avait besoin et où elle avait surtout d'ailleurs le courage de la demander. Parce qu'en fait, aujourd'hui, une femme enceinte qui est seule et qui est un peu désemparée par une grossesse imprévue, et bien en fait, elle se retrouve souvent sous l'injonction de se débrouiller toute seule. C'est-à-dire qu'elle fait le choix de garder cet enfant, et en fait, du coup, elle doit assumer. Et on a peu l'idée aujourd'hui que des aides existent, et qu'avoir besoin d'aide dans cette situation est totalement légitime, et que se mettre en chemin d'une manière particulière en allant chercher cette aide, c'est vraiment courageux, et ça peut porter beaucoup de fruits. pour cette femme qui fait ce premier pas et évidemment pour son enfant sur la durée. Donc voilà, c'était vraiment... Oui, moi, j'étais vraiment touchée d'entendre ce témoignage. Et puis voilà, de pouvoir justement en profiter pour dire qu'il y a de nombreuses femmes qui se retrouvent enceintes et seules aujourd'hui et que c'est une situation vraiment où elles sont très vulnérables, elles et leurs enfants. Et que du coup, nous, on se sent concernés par ça. En fait, avec notre expérience d'éducatrice et ce qu'on a vécu en groupe d'accueil, on sait qu'il y a vraiment des choses à proposer qui portent beaucoup de friche. de joie et de croissance intérieure.
- Speaker #0
C'est vrai que parfois, on peut se sentir seul, surtout quand notre entourage, ils ne vivent pas forcément la même chose. Et aussi, on a l'impression de ne pas pouvoir partager avec eux ce qu'on ressent. Tomber sur des professionnels, parce que c'est vrai que vous êtes avant tout des professionnels, c'est vrai que ça aide. On parle plus facilement et on va demander plus facilement de l'aide à quelqu'un aux inconnus qu'à nos propres entourages. Et cette maison, elle est située où ?
- Speaker #3
Elle est en Charente, dans le sud de la Charente, un petit village qui s'appelle Chalet. La Charente, le chef de lieu, c'est Angoulême.
- Speaker #0
Et comment ça se prépare, un peu, l'ouverture ? Là, tout se passe bien ?
- Speaker #3
Là, on ouvre, a priori, le 1er mai. Non, c'est pas a priori, on ouvre le 1er mai. On est dans les préparatifs matériels à l'intérieur de la maison, les préparatifs de communication. On prépare une campagne, on va envoyer des dépliants qui expliquent la maison à toutes les sages-femmes de Nouvelle-Aquitaine, tous les gynécos de Nouvelle-Aquitaine. On est invités parce que, comme disait Anne, c'est une aide qui n'est pas bien connue. Et du coup, on prend soin de faire connaître la maison pour que les mamans qui en ont besoin puissent en entendre parler.
- Speaker #0
J'espère en tout cas aussi qu'avec cet épisode, ça pourra faire écho. Plein de femmes vont être au courant de ce que vous faites, de cette maison qui va ouvrir le 1er mai. Et est-ce que cette maison va pouvoir offrir aux jeunes femmes qui seront accueillies ?
- Speaker #3
Alors, on offre à la fois un accompagnement et une vie ensemble, avec les mamans, avec les éducatrices, parce qu'on habite sur place.
- Speaker #0
Et...
- Speaker #3
dans une petite ville de campagne, ce qui permet de favoriser une insertion à un douceur. Et puis on peut accueillir aussi des femmes qui envisagent de confier leur bébé à l'adoption. C'est une possibilité qu'on a.
- Speaker #0
Ça c'est pas commun, parce que c'est vrai que souvent on pense tout de suite aux femmes qui gardent leur enfant. Mais il y a aussi des mamans, pour des raisons qui leur sont propres, ne peuvent pas ou ne souhaitent pas tout simplement garder leur enfant. Je sais que c'est un sujet très tabou, et comprendre les raisons de ces jeunes femmes... et de les aider, franchement, merci à vous, c'est vraiment formidable. Parce que c'est vrai que parfois, elles peuvent être un peu mises à l'écart, de côté. Et en fait, c'est de l'amour, tout simplement. J'ai vu aussi les photos sur vos réseaux sociaux. Donc la maison est tout simplement magnifique. Ça a l'air d'être un endroit chaleureux. Qui vivra exactement dans cette maison avec les femmes ?
- Speaker #2
Alors en fait, cette maison, ça sera vraiment la maison de chaque maman qui vient pour le temps dont elle a besoin. Chaque maman est vraiment chez elle et partage la vie avec les autres qui sont accueillis en même temps qu'elle, mais également avec les éducatrices qui vivent sur place. Donc on a la même adresse et on partage ce quotidien ensemble. Et c'est vraiment cette vie quotidienne ensemble qui est vraiment un lieu de connaissance de soi, de connaissance de l'autre, aussi un grand lieu d'entraide pour les premiers pas dans la vie de mère. Donc voilà, cette grande maison, ça sera une maison pleine de vie. Ce ne sera pas lisse, ce n'est pas lisse la vie ensemble, mais c'est vraiment une école aussi pour apprendre à être soi-même, à être parent aussi.
- Speaker #0
Et à partir de quand les femmes enceintes peuvent-elles arriver ? Et ensuite, elles repartent ?
- Speaker #3
Alors, elles peuvent arriver dès le début de la grossesse. Il n'y a pas de stade limite, on va dire. Et ensuite, elles peuvent rester le temps dont elles ont besoin. dans la limite des 3 ans de l'enfant. En fait, la limite, elle est loin pour que les femmes s'autorisent vraiment à prendre le temps de se poser, de se faire le point, de retrouver un peu de goût, parce qu'elles arrivent quand même dans une période où elles sont déprimées, vraiment, qui est difficile pour elles, elles sont inquiètes, elles sont angoissées. Et du coup, ça prend du temps de retrouver la confiance en soi, de retrouver et de regoûter la vie. Donc voilà, celles qui veulent, elles peuvent prendre ce temps. Il y en a qui restent plus ou moins longtemps. Ce n'est vraiment pas une obligation.
- Speaker #0
Et en tout cas, si elles ont des questions, vous pouvez offrir aussi un vrai accompagnement au vu de vos expériences aussi professionnelles, parce que vous avez l'habitude d'être dans des maisons d'accueil avec des femmes dans le besoin. Vous pouvez accueillir combien de femmes au total ? C'est quoi les critères ? Par exemple, si moi, je vais dire demain, je suis enceinte et... Et j'aimerais venir dans la maison de Rosalie.
- Speaker #3
Le critère, c'est vraiment la détresse d'une mère face à l'arrivée de son enfant dans des conditions qui lui semblent difficiles. En fait, la demande des femmes qui viennent, c'est d'être accompagnées et de ne pas vivre seules. Parce que la vie, comme disait Anne, la maison, c'est la maison des mamans. Donc, elle est vraiment partagée. La cuisine se fait ensemble, les repas se font ensemble. Donc, il faut avoir envie d'être entourée et envie d'être accompagnée pour qu'on puisse faire un bout de chemin ensemble. Voilà, après, en général, ça s'adresse quand même à des femmes qui sont en rupture conjugale, parce que celles qui sont encore en groupe, même si c'est compliqué, elles n'ont pas forcément envie de venir habiter avec d'autres. Donc c'est souvent une rupture qui donne l'impulsion de la recherche, d'un accueil.
- Speaker #2
Une rupture où, de manière plus large, on a très grand solitude. C'est-à-dire que soit il y a un couple, soit le couple est en fait inexistant. Enfin, c'est pas simplement un enfant qui va avec lui, mais aussi dans un couple qui n'est pas du tout construit. Et puis voilà, avec une... ce qu'on constate quand même, une solitude dans les liens familiaux et d'entourage très grande. Et c'est ça, c'est cette solitude à ce moment-là qui va vraiment souvent pousser, dire mais en fait moi je veux vivre avec d'autres, je veux être et du coup je commence à chercher qu'est-ce qui pourrait exister.
- Speaker #3
Et puis l'entourage, il peut y avoir quand même des liens avec l'entourage, mais c'est vrai que c'est quand même une responsabilité propre à la mère, celle de son enfant. Ce n'est pas toujours facile, comme vous disiez, de se tourner vers l'entourage, de ne pas vouloir habiter seule et de retourner habiter chez ses parents. Ça place dans une position qui est décalée par rapport à la réalité. Donc ce n'est pas que la brouille qui amène quand même jusqu'ici. Mais c'est vrai que la plupart du temps, les mamans sont quand même très seules.
- Speaker #0
Et si jamais certaines viennent vous voir pour essayer de parler un petit peu de stress mental, certaines peuvent même être en dépression, est-ce que vous pouvez les diriger vers les professionnels de santé, par exemple psychologues, ou éventuellement, bon après c'est eux qui redirigent vers les psychiatres, vous pouvez discuter avec elles aussi, parce que je sais que certaines aussi sont en contre de se faire aider.
- Speaker #3
C'est sûr que nous, en fait, la maison, c'est une maison. Tout ce qui se fait habituellement à l'extérieur se fait à l'extérieur. Par exemple, le soin psychologique, c'est à l'extérieur. Après, on a comme grand levier la connaissance mutuelle, c'est-à-dire qu'on partage vraiment le quotidien. Du coup, il y en a effectivement qui ont besoin et qui sont très réticentes au début. Et en fait, il y a la pensée un peu, oh là là, mais si je veux voir un psy, c'est que je suis folle, ou non, je ne veux quand même pas aller voir un psy. Et en fait, dans la connaissance mutuelle, le respect et la confiance, on parvient aussi à identifier les nœuds, les gros nœuds qui sont à travailler et orientés vers du soin, petit à petit et délicatement.
- Speaker #2
Oui, moi j'entendais dans votre question aussi, peut-être le cas de certaines femmes qui auraient besoin simplement d'appeler, de téléphoner, de pouvoir être écoutées et orientées, et pas forcément accueillies à la maison. Et du fait, ça c'est une partie importante du... Ce qu'on propose aussi avec la maison de Rosalie, c'est de pouvoir être joignable au téléphone. Parce que le fait déjà de pouvoir des fois juste déposer son paquet, ça fait du bien d'être rentable. Et puis nous, on a l'avantage, parce que ça nous tenait à cœur, de bien connaître ce qui existe dans ce domaine de l'aide aux femmes enceintes qui sont seules et de pouvoir donc bien entendre la demande qui nous est formulée. et donc de pouvoir dire, je pense à cette adresse-là, je pense à ce lieu-là, à cette personne-là, de pouvoir vraiment réorienter de manière plutôt fine selon chaque appel. Et puis aussi, c'est vrai que nous, on a des critères qui sont... Là, on n'a pas beaucoup de critères d'impossibilité, mais effectivement, la maladie, on va dire la maladie psychiatrique non soignée, non prise en charge, et... ça rend l'accueil à la maison de Rosalie impossible parce que ça rend la vie avec d'autres difficile. Donc voilà, on est bien au clair sur qui on peut accueillir, mais de toute façon, dans tous les cas, on prend le temps et un vrai temps pour écouter chacun.
- Speaker #0
Et si éventuellement, il y a une femme qui rejoint la maison et qui souhaite faire adopter son enfant à la fin de sa grossesse et qu'il y a des moments qui ne sont pas forcément... qui ne comprennent pas et ça fait des petites tensions. Comment ça se passe ?
- Speaker #3
D'abord, c'est une petite minorité. Dans notre expérience, on n'avait pas tout le temps une femme qui était là, qui voulait confier son bébé. C'est sûr que c'est plus facile quand la femme arrive dans la maison et qu'on a préparé celle qui y habite. Mais on ne va pas au téléphone aller parler, adoption. C'est dispersé quelque part. On ne va pas aller vérifier son ouverture. Alors qu'elle est déjà dans sa détresse, ça sera sur place tranquillement. Puis s'il y a des incompréhensions au départ, on les dénoue. Mais on n'en fait pas un sujet.
- Speaker #2
Oui, la vie ensemble faite de ces femmes font qu'elles se rencontrent pour de vrai. Et que du coup, la maman qui envisage de confier son enfant à l'adoption, elle est connue par son prénom, pour ce qu'elle est, par les autres, de manière très concrète. Donc en fait, elle cesse très rapidement d'être une sorte de... d'être étrange, qui fait un projet très étrange, pour devenir l'une d'entre elles. Et quand même, je suis très frappée par le fait que le fond de leur relation, même si ce n'est pas lisse, comme je le disais, qu'il peut y avoir des conflits, il y a quand même, aussi parce qu'on veille à ça, nous en tant qu'équipe, mais il y a vraiment du respect et de l'écoute et une volonté de comprendre ce qui a mis l'autre en chemin, qu'est-ce qui... Comment elle en arrive là ? Et du coup, c'est plutôt porteur et plutôt un enrichissement mutuel dans l'ouverture de cœur.
- Speaker #0
En tout cas, oui. Moi, je trouve ça vraiment formidable ce que vous faites. Parce qu'en plus de se retrouver dans une maison avec plein de femmes qui ont différents vécus, mais parfois, du coup, je dis à chaque fois que chaque femme est unique, mais que certains parcours s'entremêlent. Et en fait, je trouve ça... merveilleux en fait ce partage c'est vraiment une maison où il y a du partage, il y a de l'entraide il y a de l'amour aussi et ouais c'est franchement c'est formidable et c'est pour ça que je tenais à vous à vous aider en fait à vous faire connaître et je vais je mettrai aussi en description pour les femmes qui aimeraient se renseigner en savoir plus, vous joindre par téléphone votre projet va aider beaucoup beaucoup beaucoup de de jeunes mères.
- Speaker #3
Merci à vous, parce que c'est comme ça aussi que c'est possible, en parlant de nous, que c'est possible de pouvoir aider des femmes, justement.
- Speaker #2
Oui, on vous remercie vraiment beaucoup.
- Speaker #0
Et en tout cas, merci infiniment, Anne et Marine, d'être venues nous en dire un peu plus sur la maison de Rosalie. Merci à tous ceux qui feront des dons pour soutenir l'association. Vous pourrez les joindre par téléphone au 07 65 16 63 85 ou par mail à l'adresse association-maisonderosalie.fr Ne vous inquiétez pas, chère auditrice, je mettrai tout cela en description. Le don à la Maison de Rosalie ouvre droit à réduction fiscale au titre des articles 200 et 203 bis du Code Général des Impôts. Vous étiez sur Etat d'âme, un épisode spécial pour le podcaston. A très vite !
- Speaker #1
Etat d'âme, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé. pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Jarry.