- Speaker #0
Bonjour à tous, vous êtes sur Etat d'âme. Aujourd'hui, je reçois avec un immense plaisir Betty Gerezek. Elle exerce son métier de psychologue depuis 13 ans. Elle a pu accompagner plus de 3000 personnes, enfants et adultes, sur des thématiques telles que le manque de confiance en soi, l'hypersensibilité, le HPI, les traumatismes, les chocs émotionnels, le blocage inconscient, les crises d'angoisse, les phobies, les douleurs chroniques ou bien encore les difficultés relationnelles. Le sujet du jour traitera de l'importance de consulter après une fausse couche. Excellente écoute. Bonjour Betty, merci d'avoir pu te libérer pour cet épisode.
- Speaker #1
Avec grand plaisir, bonjour à toi et puis bonjour à toutes les personnes qui nous écoutent. C'est vraiment un épisode qui me tenait énormément à cœur avec des messages qu'on va transmettre aujourd'hui.
- Speaker #0
Alors la fausse couche, il faut savoir qu'elle soit précoce ou tardive, c'est toujours une terrible épreuve pour le couple. Est-ce que tu reçois beaucoup de patients pour ce motif ?
- Speaker #1
Eh bien, écoute, pas assez à mon goût. Et c'est justement le signe que ce n'est pas un réflexe aujourd'hui. Tout simplement parce que je pense que c'est un sujet encore tabou. Et c'est pour ça que mon cœur est plein de gratitude de venir en parler aujourd'hui, à la fois à travers mon parcours professionnel, puisque j'accompagne, comme tu l'as dit, les femmes, les femmes dans leur maternité, dans leur... projets de grossesse, mais aussi quand les choses ne se passent pas comme on l'aurait souhaité. Donc effectivement, aujourd'hui, je pense que beaucoup de femmes restent seules avec leur vécu. Seules dans leur environnement familial, amical, parfois même dans leur couple, et aussi au travail. Finalement, c'est des moments qu'elles traversent énormément seules. Donc il y a des femmes qui... souvent viennent consulter, celles qui viennent consulter, c'est celles pour qui il y a vraiment un vécu presque traumatique de la fausse couche, où on sent vraiment que ça a un impact sur la vie quotidienne, sur l'humeur, même parfois certaines femmes peuvent se sentir complètement déprimées, perdre justement le sens de la vie quand on vit une épreuve pareille. Et finalement, je trouve que c'est dommage, c'est bien, mais c'est dommage que seules les femmes qui sont en... en détresse, j'ai envie de dire, plus, plus, plus, pense à consulter. Parce qu'aujourd'hui, on sait que ça fait partie de l'histoire de vie de la femme et que plus on va venir valider les émotions qu'elle peut ressentir, plus on va intégrer cette histoire à son parcours de vie. Plus elle va pouvoir retrouver la sérénité et l'intégrer avec... Avec résilience, j'ai envie de dire, mais ça, ça prend énormément de temps. Et c'est sûr que quand on ne consulte pas, parce que l'entourage dit Ouais, c'est pas si grave, c'était mieux comme ça, c'est qu'il n'aurait pas été en bonne santé, oh bah tu sais, c'était pas encore un bébé. En fait, les femmes ne se sentent pas légitimes à consulter. Et ça, je trouve ça vraiment dommage parce que, déjà, c'est pas vrai. Même si on se dit Ok, je le vis peut-être. Pas si mal que ça. Moi, tout le temps, je suis la psy. Des personnes qui n'ont pas de problème, parce que c'est des personnes qui pensent ne pas être légitimes pour venir me rencontrer, alors que ok, même si elles n'en sont pas à pleurer tous les jours ou à perdre le sens, plus on a le réflexe même de consulter une seule fois pour venir poser l'intégrer à son histoire, plus on sait que ça va s'intégrer avec de la douceur dans l'avenir. Donc... Je crois que ça fait partie des messages qu'on a envie de transmettre aujourd'hui. C'est n'attendez pas d'aller mal avec ça et prenez le temps d'en parler. Si vous n'avez pas l'écoute, même parfois dans le couple, je veux dire, même parfois dans le couple, c'est parfois difficile d'en parler parce que le conjoint n'a pas le même vécu. Donc n'attendez pas et même si vous hésitez, eh bien c'est déjà la preuve que c'est un signal. vous pouvez venir aller consulter quelqu'un pour en parler.
- Speaker #0
C'est vrai que souvent, elles peuvent se dire, avec toutes les remarques de l'entourage, est-ce que je ne devrais pas laisser ma place à quelqu'un qui en a plus besoin ? Moi, c'était une fausse couche. En plus, si elle est précoce... C'est vrai que... Merci de faire passer le message que, déjà, si on pense à faire le pas, est-ce que je devrais peut-être consulter ? C'est que ça impacte, au fond.
- Speaker #1
D'accord. Ouais. Oui, et puis il ne faut pas oublier que malgré le fait que la fausse couche puisse être précoce, elle peut laisser une empreinte. Alors après, tout dépend de nos croyances, bien évidemment. Une empreinte émotionnelle, psychologique, physique, parfois, parce que parfois il y a des complications quand même après. complications qui sont prises en charge, mais parfois il y a besoin d'une intervention après une fausse couche chirurgicale. Ce n'est pas rien, c'est tout un processus. Puis c'est un processus de deuil.
- Speaker #0
Certaines peuvent se sentir coupables, alors qu'elles n'y sont pour rien, mais elles peuvent ressentir tous ces effets négatifs. Pourquoi ça n'a pas fonctionné ? Est-ce que j'ai un problème ?
- Speaker #1
Il y a tellement de questions, tellement de choses qui nous passent par la tête à ce moment-là. personnellement je l'ai vécu et ce qui était difficile pour moi c'est que j'avais investi psychologiquement, émotionnellement affectivement mon bébé et en fait même si c'est une toute petite graine certaines femmes l'investissent déjà il y a déjà une forme d'attachement donc c'est quelque chose de pouvoir dire au revoir à cette grossesse Pas forcément à ce bébé, parce qu'il a existé dans le corps de la femme quand même, cette petite graine, cet œuf, peu importe comment on l'appelle.
- Speaker #0
Surtout si on l'a attendu, si cette grossesse s'est évolue,
- Speaker #1
c'est sûr que ça ne s'est pas émigré.
- Speaker #0
C'est sûr que ça se projette.
- Speaker #1
Complètement. Puis il y a plein de chamboulements hormonaux. Une femme, dès qu'elle est enceinte, dès qu'il y a une fécondation, il y a déjà tout un bouleversement hormonal. Donc il y a quelque chose qui se passe dans le corps. Donc peu importe où vous en êtes. Vous êtes légitime de demander de l'aide, donc par aller, etc.
- Speaker #0
Donc toi, c'est vraiment ce que tu leur recommandes. Voilà, il faut toujours y aller, même une fois, comme tu disais, juste pour intégrer dans l'histoire.
- Speaker #1
C'est super beau ce que tu dis,
- Speaker #0
d'ailleurs. Pour intégrer cette partie de la vie de la femme, en fait, oui. C'est pas, ah ben, il s'est rien passé.
- Speaker #1
Totalement.
- Speaker #0
C'est vrai.
- Speaker #1
Parce que... Plus on va mettre le couvercle, parce que c'est ce que la société nous invite à faire, et l'entourage, etc. Moi, je trouve d'ailleurs qu'il devrait y avoir un motif d'arrêt pour les femmes qui font des fausses couches. Parce qu'il y en a beaucoup, elles perdent ce... Je sais que certaines femmes n'aiment pas dire ce bébé, parce que tout dépend comment on l'a projeté. Mais elles perdent cette grossesse et le lendemain, elles vont travailler. Elles sont complètement dissociées de leurs émotions. Et ça, ce n'est pas normal. On devrait pouvoir permettre à la femme de faire ce processus émotionnel, affectif, psychologique. Et je pense que c'est le cas dans... Alors tu vois, on va en parler après, mais on a évolué dans le sens où, par exemple, les papas aujourd'hui ont un congé paternité d'un mois. Mais par exemple, moi, je dis toujours que j'accompagne les mamans, les couples et les bébés. Et après un accouchement... même qu'il se passe bien, j'invite toujours les personnes à consulter parce que ça fait partie de leur histoire et ça fait partie de l'histoire de l'enfant. Pour que tout le monde puisse intégrer tout ce qui s'est passé. Donc c'est pareil, encore plus dans un moment qui peut être douloureux. Sauf qu'on nous a invité à refermer la porte de nos émotions et à dire Bon allez, c'est pas si grave, allez on va de l'avant. Ouais, bah attends, avant d'aller de l'avant, on déjà reconnaît ce qui s'est passé pour toi, en fait.
- Speaker #0
C'est vrai. Et j'ai même entendu dire que parfois, c'est essentiel d'aller consulter avant la grossesse, parce que ça peut réveiller chez certaines femmes des choses qu'elles auraient pu vivre dans leur enfance, ou par exemple, elles ne veulent pas reproduire le même schéma qu'elles ont vécu. Enfin voilà, des fois, ça peut réveiller plein de choses. Et c'est vrai que c'est bien aussi d'aller consulter peut-être avant.
- Speaker #1
Ah mais totalement. D'ailleurs, c'est marrant, parce que... Effectivement, c'est marrant. D'ailleurs, c'est intéressant parce que du coup, la plupart des femmes que je reçois en maternité sur l'hypno-natale, c'est beaucoup, beaucoup de femmes qui sont en projet de grossesse. Soit parce que ce n'est pas facile, parce qu'il y a un projet d'assistance médicale, mais aussi parce que parfois, on sent qu'il y a des freins émotionnels à la parentalité, à la maternité. Alors souvent, c'est les femmes qui consultent, très rarement les hommes. Ils ne se posent pas la question, est-ce que je vais être un bon père ? Certains, bien évidemment, puis j'espère de plus en plus. Mais effectivement, quand même, beaucoup de femmes viennent consulter. Et avant, je trouve ça extraordinaire, ça montre que ça évolue quand même.
- Speaker #0
En parlant de société tout à l'heure, récemment, il y a le projet de loi déposé par la députée Sandrine Josseau pour renforcer justement l'accompagnement des couples confrontés à une fausse couche, qui a été adopté le 8 mars 2023. Donc j'ai vu que cette loi vise à favoriser l'accompagnement psychologique des couples instantés à une fausse couche. et prévoit notamment la possibilité pour les sages-femmes d'adresser des patientes à un psychologue, ainsi qu'une meilleure formation des professionnels de santé sur le territoire.
- Speaker #1
J'ai envie de dire que c'est une avancée ! C'est très très bien, c'est une bonne initiative. Maintenant, je pense vraiment qu'il y a un gros travail à faire de sensibilisation des professionnels. Parce que même en maternité, en service d'urgence gynécologique, Moi, je l'ai vécu. J'ai fait une fausse couche, j'ai fait une grossesse qui était anormalement évolutive. Et donc, pendant des semaines et des semaines, je priais pour que ça puisse s'arranger. Et ça s'est terminé par bon, vous aurez une injection de méthotrexate et puis ça détruira toutes les cellules Ok, alors déjà, c'est un peu violent. Et deuxièmement, quand j'ai commencé... A le perdre, je me suis rendue aux urgences gynécologiques. A aucun moment, on ne m'a proposé du soutien psychologique. A aucun moment, on m'a écoutée. A aucun moment, on a fait preuve d'empathie. Je veux dire que c'était un dossier comme un autre. Bon ben voilà, il y a des saignements, vous êtes en train de le perdre. Bim, au revoir madame. Faites bien votre prise de sang pour voir que le taux diminue bien. Mais c'est tout quoi. Même pas une proposition. Alors qu'il y a des psychologues dédiés dans cet établissement-là, à aucun moment, les professionnels se sont dit Tiens, on va lui proposer d'aller voir la psychologue de l'établissement. Et ça, ça me met dans une colère, je pense que ça s'entend. Je pense que c'est tellement on a banalisé le phénomène. Et en plus, mais vraiment, à toutes celles qui m'écoutent, je pense vraiment qu'on a un rôle à jouer quand nous, on le vit. de s'autoriser à en parler, déjà ça va nous faire du bien, ça va nous faire du bien, mais en plus, ça va contribuer à lever les tabous et à faire évoluer les choses. Parce qu'en fait, je pense qu'on s'est tellement renfermé en tant que femme avec cette souffrance qu'on porte seule, que c'est un truc qui reste banal, c'est de l'ordre de l'anecdotique. Alors qu'en fait, bah oui, ce projet de loi, il est super. Mais moi, j'aimerais bien que, je ne sais pas, en fac de médecine, on sensibilise les futurs médecins, qu'à l'école d'infirmière, on les sensibilise sur...
- Speaker #0
La mécanisme.
- Speaker #1
Au moins, proposer. Ouais, alors ça, là, tu me mets le doigt sur un truc quand même hyper important. Déjà, la manière de l'annoncer, la manière de l'accompagner, de proposer. Et même si la femme ou le couple a l'air de le vivre bien, proposer-le quand même, en fait. Parce que il y a des gens qui gardent tout à l'intérieur d'eux. Il y a des couples ou des femmes qui font bonne figure. Moi, très clairement, quand à la troisième écho, elle m'a fait comprendre que ça n'évoluerait plus, ou au risque d'avoir un enfant polyhandicapé, donc il valait mieux prier pour que ça s'arrête. J'ai pleuré tout ce que je pouvais et j'étais tellement en colère. Elle a voulu me dire au revoir après m'avoir balancé ça. J'ai dit non, en fait, je ne sortirai pas de votre cabinet tant que je n'aurai pas fini de déverser tout ce que j'ai à déverser. Mais quand on est dans un moment... Moi, c'est mon métier. Je suis au fait de tout ça. Mais quand on est une femme qui vit ça, qui n'est pas au courant, qui est dans un moment de grande vulnérabilité, je pense que c'est de la responsabilité des professionnels d'accompagner, de prendre le temps. En fait, dans ces moments-là, on s'en fiche qu'il y ait 10 ou 15 patientes qui arrivent derrière. Ou alors c'est une question qu'il faudrait organiser son agenda pour prendre moins de patients, pour être plus à l'écoute. Et du coup, de prendre le temps, même si c'est 5 minutes, de valider l'émotion, de dire Madame, c'est normal que ce soit difficile. Et puis peut-être que là, ça va, peut-être que dans quelques jours, si vous en ressentez le besoin, prenez le temps de demander de l'aide, d'aller consulter. 1. Vous pouvez revenir me voir, parce que je suis votre interlocuteur privilégié quand même. 2. Il existe des psychologues. Donnez le nom ou la carte de quelqu'un. Si vous voulez, moi je consulte en visio, donc elle est en train. Mais c'est ça, c'est prenez le temps juste. Je pense que tout le monde devrait prendre le temps.
- Speaker #0
Parce que déjà, c'est assez brutal de vivre une fausse couche. Mais si en plus l'annonce est encore plus brutale... et qu'on a l'impression, bon allez, c'est bon, on a annoncé le truc, suivant, bon bah prenez ci, prenez ça, au revoir.
- Speaker #1
Bah ça envoie le message à la femme, allez c'est banal, c'est pas les chimes.
- Speaker #0
Elle n'a même pas le temps d'encaisser le... La nouvelle, que ça, il faut qu'elle passe à autre chose. Allez, hop. Et moi,
- Speaker #1
quand je suis sortie de son cabinet ce jour-là, c'était la troisième fois que je la voyais parce qu'il y avait un suivi régulier pour cette grossesse. Quand je suis sortie, heureusement, mon mari était là. Il m'avait accompagnée. Et sur le parking, écoute, j'avais la tête qui tournait. J'avais l'impression que mon monde s'effondrait, littéralement. Mais quand je dis ça, c'est physiquement. J'avais l'impression d'un effondrement. T'imagines, après... tu reprends la route, tu es censé retourner au travail, mais comment tu veux fonctionner normalement, c'est pas possible.
- Speaker #0
Et oui, heureusement que tu étais accompagnée, mais puis celles qui viennent toutes seules, juste demander, est-ce que vous êtes accompagnée, est-ce que vous voulez qu'on vous appelle un taxi, parce que je sais que parfois l'hôpital met en place pour les patients qui viennent de subir une opération, de pouvoir les faire partir.
- Speaker #1
Enfin, je vais aller plus loin dans ce projet.
- Speaker #0
Voilà, ouais, tout simplement. C'est vrai que c'est un événement éprouvant, que ce soit psychologiquement et physiquement pour une femme, et aussi les proches, même si parfois ça part d'un bon sentiment, il y a des remarques maladroites. La femme qui vit une fausse couche, souvent elle se sent seule face à cette épreuve et ça peut être difficile et long pour la surmonter. Et du coup, j'espère qu'il y en a quand même qui viennent te consulter pour ça. En général, ça prend... combien de temps ? Ça varie selon le traumatisme.
- Speaker #1
Honnêtement, il n'y a pas de règles, de lois ou de normes. C'est juste qu'effectivement, les femmes qui viennent me consulter, en général, rentrent plutôt dans le cadre de ce qu'on appelle dans notre jargon en psychologie d'un deuil pathologique. C'est-à-dire qu'au-delà d'un an, quand on a une tristesse qui est aussi intense que les premiers jours, par exemple, alors une tristesse, une perte d'envie, une perte de vision d'avenir, que notre vision de la vie a vraiment changé toujours un an après. Souvent, c'est plutôt ces femmes-là qui viennent parce que là, leur médecin ou leur entourage leur a dit quand même, ça fait un an, on comprend, mais peut-être que tu as besoin d'aide, allez, vas-y Ou qu'elles en ont l'idée toutes seules parce que ça commence à faire long, cette souffrance. Oui, effectivement. Là, c'est plutôt ce profil-là. Maintenant, en fait, je dirais que ça va être plus long de s'en remettre si on n'est pas entouré, si on n'a pas de soutien social, si on n'a pas le soutien dans le couple. D'ailleurs, parfois, la fausse couche peut vraiment venir déstabiliser un couple. J'ai déjà eu des patientes comme ça, où en fait, elles se sentent tellement seules que... Leur partenaire a été là, mais en même temps, peut-être que quelques jours. Puis après, la vie normale, elle reprend. Du coup, il y a comme une forme de rancœur envers le partenaire. Est-ce que je peux vraiment compter sur toi ? Toi, t'es passé à autre chose. J'ai eu des patientes aussi. Du coup, on n'en parle pas en famille. Du coup, elles se retrouvent à aller à des repas ou aller faire des sorties avec les amis. Le conjoint, lui, s'amuse. Puis elles, elles sont complètement à côté. Elles se sentent extrêmement seules. Il peut y avoir de la rancœur, il peut y avoir vraiment des sentiments très inconfortables. Et on sait, en tout cas psychologiquement, que moins on a de soutien social, moins on a de validation émotionnelle, plus le processus de deuil va prendre de temps et risque de devenir pathologique. C'est pour ça que c'est important de consulter, même si on sent que ça va, au moins... vous aurez été jusqu'au bout du processus pour vous assurer que vous allez traverser, j'aime pas trop dire le plus rapidement possible parce que il y a besoin de temps mais avec le plus de douceur possible en tout cas et vraiment avec ce processus d'intégration c'est marrant parce que,
- Speaker #0
enfin c'est pas marrant mais ce matin j'ai une amie qui me disait que sur mon Instagram j'avais partagé une vidéo d'un Reels d'une femme qui disait pourquoi se forcer à atteindre avant les trois mois ? Avant les trois mois d'annoncer la nouvelle. Et justement, mon amie me disait qu'elle, elle était plutôt d'accord avec le fait de ne pas annoncer. Et moi, je disais, justement, moi, c'est l'inverse parce qu'il y a des femmes, justement, elles ont envie d'être épaulées. Elles ont envie d'en parler à leur famille. Alors certes, ça va faire du mal aussi à leur famille, mais aussi, ils vont pouvoir comprendre. Là, comme tu disais, imaginons que tu aies un repas, tu dis... Tu tires la gueule, on va dire les choses, ou tu as besoin tout simplement d'être seule, et eux, ils ne comprennent pas, ils vont te prendre pour eux. Ben non. justement, si on en a parlé, ils vont peut-être prendre plus le temps de comprendre. OK, tu as besoin d'être seule. Bon, on va te laisser un peu le temps. Ou justement, si tu ne veux pas rester seule, viens, on va se promener, on va... On vous a un câlin ou... C'est ça, je veux être soutenue, quoi. C'est ça,
- Speaker #1
je pense. Complètement, je pense que le jour où la femme s'autorisera à en parler pendant ces trois mois, c'est que vraiment, on aura une société qui vient soutenir la maternité. la femme qui est en processus de maternité et de création de vie. Je pense vraiment que ça, ce sera le signal ultime. Après, je pense que c'est aussi une question de personnalité. C'est-à-dire qu'il y a des personnes qui ont tendance à être plus intérieures dans leur manière d'aller processer leurs émotions et qui ne vont pas être à l'aise avec la révélation de soi, de partager leurs émotions, etc. Mais effectivement, je pense que... plus on aura une société qui comprend, qui devient plus empathique, qu'on a vraiment ce processus qui se fait, ce sera vraiment une bonne chose. Moi, je me suis retrouvée en voyage avec ma belle famille, alors que je venais de vivre cette fausse couche, je crois, six semaines avant. Et en fait, il faut savoir qu'après une fausse couche, tu as ton retour de couche comme après un accouchement. Donc, c'est comme des règles, mais... puissance impressionnante.
- Speaker #0
Voilà.
- Speaker #1
Et en fait, j'étais exécrable pendant toutes les vacances, vraiment. J'en suis encore désolée aujourd'hui, mais vraiment, ce que je vivais intérieurement était en total décalage avec le plaisir d'être en vacances tous ensemble. Parce qu'en fait, je n'avais pas compris, je n'avais pas intégré que j'avais perdu cette grossesse jusqu'à ce que j'ai... mon retour de couche. Et c'est là où je me suis rendue compte que mon ventre était vide.
- Speaker #0
C'est violent.
- Speaker #1
J'ai été exécrable. Clairement, je n'avais pas envie d'être là. J'avais envie d'être là, mais en même temps, je n'avais pas envie d'être là, etc. Et c'est sûr que moi, personnellement, j'ai eu besoin d'en reparler à mon entourage. De toute façon, quand je l'ai perdu, j'étais en train de garder mon fils. J'avais besoin d'aller aux urgences gynécologiques. j'ai appelé une personne de ma famille en disant faut que j'aille aux urgences, est-ce que tu peux garder mon fils parce que je n'allais pas y aller avec lui je ne pouvais pas quoi émotionnellement c'était inenvisageable pour moi mais pour lui aussi et puis du coup j'en ai spontanément parlé de ce que j'étais en train de vivre, que c'était difficile etc. donc ça m'a aidé aussi de libérer la parole et même à mon enfant j'en ai parlé je pense que c'est important ça qu'on en parle aujourd'hui parce que J'ai aussi des patientes qui sont mamans et qui disent, voilà, j'ai un tout petit, déjà un premier enfant ou deux enfants, et je n'en ai pas parlé parce que j'ai peur de leur faire de la peine, etc. Sauf que les enfants en bas âge, en fait, sentent, souvent ils sentent la grossesse de la maman, mais surtout, ils sentent les émotions. Un enfant peut voir sa maman très triste, même si elle essaye de le cacher et ne pas commenter. Sauf qu'un enfant se place au centre du monde. Il a les beaux, oui. Il se place au centre et il pense que tout ce qui arrive dans la vie, le concerne, oui, c'est à cause de lui. Donc, il peut se dire, maman, c'est à cause de moi, je ne suis pas un garçon, pas une belle fille, je ne fais pas ce qu'il faut, etc. Donc, allez le nommer. Si vous avez une grossesse qui s'interrompt, vous avez le droit de dire, comme je vais vous le dire là, écoute, mon chéri ou ma chérie, maman est très triste en ce moment parce que, eh bien, j'étais enceinte, j'avais un petit bébé dans mon ventre. malheureusement il n'était pas en bonne santé et du coup son coeur s'est arrêté de battre donc je suis très triste parce qu'il ne pourra pas vivre mais ça n'a rien à voir avec tout vraiment toi tu peux continuer ta vie d'enfant ma tristesse elle m'appartient je vais prendre soin de moi toi tu peux continuer à vivre ressentir ta vie et ça je pense que c'est vraiment important de le dire à l'enfant de remettre les choses merci Oui, tranquillement, c'est sûr qu'il faut aussi se préparer à avoir des questions, parce que l'enfant peut poser des questions sur la vie ou la mort. Et c'est aussi important de parler de la vie et de la mort aux enfants, comme quand on perd quelqu'un, etc. De la même manière, il y a un livre qui est assez sympa pour aborder cette question. Si tu veux, on pourra mettre la référence peut-être dans la légende du podcast. qui abordent cette question-là pour les enfants de 0 à 6 ans. C'est quand même très facilement compréhensible, mais si vous n'avez pas le lien, je vais vous donner une métaphore. Voilà comment j'explique la mort et le cycle de la vie aux enfants que je reçois en consultation, parce que souvent les parents n'osent pas en parler. Et je leur dis, tu sais, c'est comme un arbre, comme une belle plante. Eh bien, on plante les graines, ça pousse. Au printemps, il y a des petits bourgeons qui commencent à se faire. À l'été, les fleurs fleurissent, c'est plein de couleurs, c'est plein de vie. Et puis à l'automne, c'est la saison où les feuilles commencent à tomber, elles changent de couleur. Et puis à l'hiver, l'arbre a perdu toutes ses feuilles parce qu'il est temps de se reposer. Et puis ensuite, il y aura un nouveau cycle, un marin, et au printemps prochain, il y aura de nouveaux produits. Et c'est comme ça que je l'explique parce qu'on n'est pas obligé de rentrer dans les détails, surtout ça dépend de l'âge de l'enfant. Mais je trouve ça assez poétique et souvent ça me répète. pour questionner des enfants.
- Speaker #0
En tout cas, c'est super joli, c'est poétique. Et c'est vrai qu'il faut souvent en parler aux enfants. Même, j'ai fait des interviews sur le cancer du sein et il y a une maman qui m'a marquée parce que du coup, elle disait qu'elle en a parlé tout de suite à sa fille de 7 ans. Donc, ça peut paraître très jeune, mais du coup, elle s'est sentie impliquée. Alors certes, elle ne pouvait pas faire grand-chose à part aider sa maman au quotidien. Mais je trouvais ça super mignon. Elle avait fait un calendrier avec tous les rendez-vous qu'elle avait. Et du coup, sa fille, chaque matin, elle était contente d'aller voir. Alors aujourd'hui, maman, elle a ci, elle a ça. Et c'était peut-être sa petite manière de se sentir impliquée, en fait, dans la maladie de sa mère. Et elle a eu aussi des petites questions. Est-ce que maman, ça veut dire que tu vas mourir du cancer ? Et sa mère lui a dit, écoute,
- Speaker #1
en gros,
- Speaker #0
soit la maladie va emporter maman, soit... C'est maman qui va gagner contre la maladie, mais quoi qu'il arrive, maman, elle te tiendra toujours au courant. Et ne t'inquiète pas, tu peux bien t'endormir ce soir, ça ne va pas être du jour au lendemain. Si jamais cela arrive, que la maladie gagne contre maman, ça prendra du temps et on aura le temps de se préparer, toutes les deux. En fait, elle l'a dit d'une manière, mais c'était tellement mignon.
- Speaker #1
C'est superbe et c'est hyper important ce qu'a fait cette maman, parce que du coup... Elle a rassuré son enfant. Un enfant, quand il sait, quand il a des repères, c'est extrêmement rassurant. C'est vraiment beau.
- Speaker #0
Parce que surtout, en plus, l'enfant, si ses parents se font des messes basses, il va l'horreur.
- Speaker #1
Absolument.
- Speaker #0
Il va savoir qu'il y a quelque chose qui ne va pas, mais il ne sait pas quoi. Il a l'impression qu'il cache des choses. C'est horrible.
- Speaker #1
Parlez à vos enfants.
- Speaker #0
C'est ça. Et du coup, en général, dans les séances concernant les fausses couches, est-ce que tu vois aussi des papas ou pas du tout ? C'est vraiment ? Ou ils viennent en couple ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, j'en ai jamais vu.
- Speaker #0
Oui, c'est d'abord que tu vois pas maman.
- Speaker #1
Oui, j'ai vu beaucoup, beaucoup, beaucoup de couples en projet maternité, en accompagnement de la grossesse. Il y a de plus en plus de papas qui participent. Je trouve ça génial, j'adore ces séances-là. Parce que du coup, je suis formée à l'hypno-natale, donc j'accompagne les mamans, mais aussi les parents, donc ça inclut le papa, à préparer l'accouchement, par exemple, qu'il soit physiologique ou non, et à la parentalité. Et là, les papas, oui, les hommes sont investis. Mais les partenaires, parce que ça peut être une autre maman aussi, mais les partenaires dans le cadre d'une fausse couche, non. Honnêtement, pourtant, j'ai accompagné quand même des milliers de personnes. Je n'ai jamais reçu de partenaire dans le cas d'une pause couche. Mais ça pourrait être intéressant en fait. Pour eux aussi, c'est important. Il y a aussi le fait que la femme a vraiment besoin de ce lieu intime pour pouvoir déposer pleinement sa souffrance. Je pense que ça aurait une utilité et ça peut m'arriver de le suggérer quand, par exemple, la femme se sent seule, que ça pose un problème dans le couple. parce que le ou la partenaire ne sait pas comment la soutenir. Donc, je donne les clés à la femme qui me consulte pour oser en parler, comment en parler. C'est bête, mais donner le mode d'emploi à son partenaire aussi parce que le partenaire, comme on disait tout à l'heure, ça part pas d'une mauvaise intention, mais l'entourage peut être maladroit. Donc, la femme, plutôt que de dire c'est pas grave, allez, ça va aller Ce qui sont les pires phrases à prononcer. Mais du coup, la femme, je lui apprends à pouvoir dire, moi, j'aurais besoin... qu'elle puisse dire à son entourage, y compris son partenaire.
- Speaker #0
Moi, en fait, j'aurais besoin que tu me prennes dans tes bras quand tu vois que je suis triste. Moi, j'aurais besoin qu'il y ait de l'espace pour que je puisse en parler et pas que tu cloues la discussion en disant c'est bon, ça va aller Donc, je lui donne les clés aussi pour elle prendre sa place, sa part de responsabilité dans comment l'autre peut répondre à mes besoins dans un moment de vulnérabilité. Et quand vraiment je sens qu'il y a une mécompréhension de la part du partenaire, Là, j'ai dit peut-être que ça peut être intéressant qu'on se voit en famille. Vous êtes une famille de deux déjà, ou trois aussi. Là, c'est intéressant. Ça, ça se fait souvent plus quand il y a des problématiques, plus après la naissance ou des choses comme ça. Je le fais régulièrement. La famille prend toute sa place, mais dans les fausses couches,
- Speaker #1
non. Et c'est vrai que du coup, dans les fausses couches, la femme, elle a souvent tendance à se culpabiliser, comme si c'était de sa faute. Elle ressent, enfin, parfois, certaines, c'est un sentiment d'échec, de honte, elle se sent responsable. Elle se sent aussi pas à la hauteur, elle se demande souvent aussi pourquoi j'ai pas réussi à mettre au monde un enfant en bonne santé. Donc du coup, comment gérer ça ? Avec la famille, comme tu disais, juste sentir la présence qu'il y a des gens qui sont là, les câlins. Des fois, ce n'est même pas forcément besoin de parler si on ne sait pas quoi dire. C'est juste être là pour la personne.
- Speaker #0
Oui, ça, je pense que c'est extrêmement juste et très important. Et puis, je pense que dans le processus émotionnel et psychologique, il ne faut pas oublier... Je ne sais pas si vous m'écoutez, si vous l'avez vécu, combien de temps ça fait. Donc prenez le temps d'écouter. Il y a des choses qui vont vous parler, que vous êtes prêtes à entendre. Peut-être d'autres, vous aurez besoin de me réécouter plus tard. Donc juste mettez-le dans un coin de votre tête et revenez-y plus tard. Déjà, il faut comprendre que la culpabilité, ce n'est pas une mauvaise émotion. La culpabilité, c'est une émotion qui nous sert à faire autrement quelque chose qui n'a pas fonctionné comme on voulait. C'est très particulier puisque dans le cas d'un deuil, d'une perte, on ne peut pas revenir dessus, on ne peut rien faire de différent. C'est important de distinguer la culpabilité et la responsabilité. La responsabilité, c'est de se dire, ok, moi de ma part consciente, j'ai fait tout ce que je pouvais pour accompagner cette grossesse du mieux que je le pouvais. Peut-être que tout n'a pas été parfait, mais j'ai juste fait ce que je pouvais avec comment je suis. où j'en suis dans ma vie, les moyens à ma disposition. Et la culpabilité, c'est une tentative de notre cerveau pour essayer de changer le cours des choses. Malheureusement, ce n'est pas possible. Donc, on ne va pas essayer de chasser la culpabilité, on va juste essayer de remettre, et ça c'est tout l'intérêt de la consultation, de faire ce tri-là et de remettre du sens sur en quoi j'ai une part de responsabilité, souvent elle est. infime, voire inexistante, mais bon, et la part sur laquelle je n'avais pas d'emprise. Et c'est ça qui est difficile dans ce processus, c'est qu'on peut se sentir impuissante, et du coup notre cerveau préfère choisir la culpabilité, parce qu'il n'y a rien de pire que l'impuissance, parce qu'on a l'impression d'essayer un peu de garder comme une forme de contrôle sur les événements. Et je vais aller plus loin que ça, vraiment. Prenez aussi la distance dont vous avez besoin par rapport à ce que je vais partager, c'est que votre corps sait faire les choses. Même si ça aboutit à une fausse couche, c'est qu'au contraire, vous pouvez faire confiance à votre corps que c'était ce qu'il y avait besoin d'être, peut-être pour vous, mais aussi pour cette petite graine ou ce bébé. Donc, faites confiance à votre corps, faites confiance à la vie aussi. Et je sais que c'est extrêmement difficile à entendre, selon là où on en est. Moi, je pense que ce genre de choses, je ne pouvais pas l'entendre les premiers jours, voire les premières semaines. Ça vient plus tard. Quand justement on fait ce chemin d'intégration et de résilience, et qui amène tout doucement à pouvoir accepter comment les choses se sont passées, ça ne veut pas dire qu'on est d'accord, ça ne veut pas dire que ça ne nous fera plus. Jamais rien. C'est juste comme une blessure en fait. On imagine qu'on a une blessure par exemple au bras. On a une blessure ouverte. Ce qu'on va faire, c'est qu'on va en prendre soin. Peut-être qu'il y aura des points de suture. Peut-être qu'on va mettre de la crème. Peut-être qu'on va changer les pansements tous les jours. Puis la plaie va se refermer. Et puis, ça sera de moins en moins douloureux. Ça va être de plus en plus supportable. Petit à petit, on va quasiment plus voir la cicatrice. Ça ne veut pas dire qu'elle ne sera plus là. Elle fait partie de notre histoire, mais on va pouvoir avancer. Et je dirais avec. Et à certains moments, parce qu'on fera certains gestes, par exemple dans le cas de cette blessure, Ah, tiens, on va sentir que ça tiraille de nouveau Elle nous rappelle qu'elle est toujours là, même si au quotidien elle fait moins mal. C'est un peu la même chose, c'est que plus vous allez avancer, plus vous allez l'intégrer. Mais la culpabilité fait partie du chemin, le tout c'est de pouvoir avancer pour qu'elle prenne de moins en moins de place et qu'on aille tout doucement envers. La résilience, l'acceptation.
- Speaker #1
C'est beau. Tu parles vraiment d'une manière très politique, j'adore.
- Speaker #0
C'est important de remettre aussi tout ça au centre.
- Speaker #1
J'allais te demander du coup quel était le conseil que tu donnerais. Du coup, c'était un peu aussi... Là, tu as répondu, quoi.
- Speaker #0
Il y a peut-être autre chose que j'ai envie de... partager quand même de mon expérience personnelle. Peut-être que ça parlera à certaines femmes et peut-être pas du tout à d'autres. Mais après, ça dépend aussi de où on en est dans notre chemin spirituel parce que, à mon sens, dans la fausse couche, il y a aussi une initiation spirituelle. Mais ça, vraiment, sentez-vous libre d'aller creuser ou pas. Puis si vous avez envie que je vous en parle, venez me voir. Je serai contente de vous en parler. Mais en fait, moi, ce qui m'a le plus aidée au moment de cette perte, Donc, je remets dans le contexte que c'était une grossesse non évolutive, normalement. Et donc, j'avais entre guillemets le choix entre l'intervention, pour qu'on mette fin à cette grossesse médicalement, ou le perdre naturellement. C'est horrible, c'est choisi entre un bras en mousse ou une jambe en bois. De toute façon, c'est un choix impossible à faire. Mais j'avais... Mais vraiment, alors la médecine, il ne faut pas s'en priver, il ne faut jamais se priver d'aller consulter. Par contre, on l'a dit tout à l'heure, il y a une limite au niveau de l'accompagnement psychologique, émotionnel, spirituel, on va dire. C'est normal, ce n'est pas le rôle de la médecine. Moi, ce qui m'a aidée, c'est que comme j'étais formée en hypnose et en méthode hypnonatale, donc l'hypnose spécialisée pour l'accompagnement de la maternité, en fait, ce que j'ai fait, c'est que... J'ai fait énormément d'auto-hypnose pour parler à ce que moi je nommais bébé, puisque je l'avais en astig comme ça, même si c'était quelques cellules. Et je lui ai parlé pour lui dire, écoute, là, soit tu prends ta décision de t'en aller dans la douceur, et je t'accompagne, je t'accompagne dans ce processus. Je suis prête, plus ou moins, mais je fais mon maximum. Et on va pouvoir se dire au revoir et se séparer dans la douceur et dans le respect. Soit on va devoir aller à l'hôpital, être dans une chambre où on sera trois ou quatre en attente d'aller au bloc. Puis on aura toute la violence émotionnelle que ça comporte. Puis ça va se passer chimiquement avec intervention d'un tiers. Donc je lui ai dit, s'il te plaît, j'aimerais bien qu'on fasse ça tous les deux en fait. que ça se fasse à la maison tranquillement. Tu vois, je suis encore émue en en parlant parce que ça, c'est vraiment ce qui m'a aidée. Et c'est aussi dans ces moments d'hypnose où j'ai pu parler à cette petite âme parce que moi, j'avais des choses à lui dire avant son départ et après son départ aussi. J'ai fait énormément d'hypnose pour finir de dire tout ce que j'avais à dire, partager ce que j'avais à partager. Et dans mon cas personnel, je pense que c'était vraiment, pour moi, j'ai mis beaucoup de sens, beaucoup de spiritualité parce que moi, ça m'a aidé. Et peu importe vos croyances, j'intègre énormément les croyances de la personne dans mes consultations, que vous croyez aux anges gardiens, aux guides, aux âmes. En fait, peu m'importe parce que ce que moi, je vois, c'est à quel point vos croyances peuvent vous aider et vous soutenir. dans ce processus. Et donc moi, dans mon processus, j'ai eu besoin d'aller discuter avec ce que je nomme cette petite âme qui a décidé de venir s'incarner et qui a décidé que non, ce n'était pas pour elle et qui a décidé de repartir. Voilà, ça c'est mon sens à moi, c'est l'histoire. Il va falloir que je me raconte. On n'a pas de réponse à propos de ça. Je veux dire, on commence à avoir même des éléments scientifiques sur l'incarnation, des choses comme ça. Notamment, vous pouvez aller lire, je pense, les livres de Christophe Fauret. Il a écrit des livres sur le deuil, mais il a aussi écrit des livres sur l'au-delà, l'incarnation, etc. Donc, si le sujet vous intéresse, il ne s'appuie que sur des études scientifiques. Donc, ce n'est pas un truc de perché, quoi. Je pense que c'est important de le dire. Mais donner du sens aussi à ce que vous êtes en train de vivre avec vos propres croyances. Et je pense que l'intimité d'une consultation vous permet de faire ça, sans les jugements ou le regard d'autrui qui vont balayer ça d'un revers de main. De Non mais attends, de toute façon, c'était pas une petite dame, c'était même pas un bébé, c'était une graine. Non, j'en fiche, ce qui compte, c'est quel sens ça a dans votre cœur. Comment ça résonne pour vous. Et c'est sûr que dans l'intimité d'une consultation de ce type-là, ça a toute sa place.
- Speaker #1
C'est sur ces belles paroles que l'épisode se termine. J'aimerais juste te dire une chose, ça m'a fait penser à un film, je ne me rappelle plus du tout comment ça s'appelle. C'est des parents qui ont une petite fille qui va tomber malade. C'est un film assez triste à la fin. Et du coup, cette petite fille est atteinte d'un cancer, donc elle va malheureusement décéder. Et sa mère, pour l'aider dans ce deuil, dès qu'elle va voir un oiseau, en fait, elle va prendre ça comme un signe. Comme si c'est sa fille à chaque fois qui revient la voir. Je ne me rappelle plus comment ça s'appelle ce film. C'est un peu en mode country. C'est un film américain. Je vais le retrouver. parce que c'est le film d'ailleurs préféré de mon conjoint. Et justement, ça lui fait plaisir de penser que ce petit oiseau, c'est sa fille qui revient à chaque fois le matin pour la saluer. Et le papa est très rationnel et va à un moment lui casser ce truc en disant mais c'est qu'un oiseau, arrête tes bêtises Sauf qu'elle, en fait, ça la faisait tenir.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Donc, je ne vais pas spoiler, mais bon, à la fin, ça se termine mal parce que, du coup, c'était sa seule raison de tenir à la maman.
- Speaker #0
Donc, ne cassez pas les croyances des personnes qui sont en dehors de la césèbre.
- Speaker #1
C'est ça, c'est exact.
- Speaker #0
On n'est pas obligé de les renforcer si on n'y croit pas.
- Speaker #1
Voilà, juste d'accepter.
- Speaker #0
D'entendre, quoi.
- Speaker #1
Voilà, parce que là, justement, ce mari, cette femme s'est sentie incomprise, comme si, justement, dans l'épisode, on en parlait. Comme si le conjoint est déjà passé à autre chose alors que pas du tout, mais c'était sa manière à lui d'être un peu... Sauf que ça l'a tellement touchée qu'elle n'a plus trouvé raison de vivre. C'était beaucoup trop fort la peine d'avoir ce sentiment d'abandon au niveau de sa fille malheureusement. Elle avait cette petite perche qui permettait de tenir et son mari a un... couper la perche et du coup, voilà.
- Speaker #0
Je pense que c'est important ce que tu dis parce que ça nous permet aussi de pouvoir dire si vraiment vous vous sentez déprimé, que vous avez des idées noires, que vous ne trouvez plus le sens à la vie, mais s'il vous plaît, parlez-en. Si vous ne vous sentez pas prête pour en parler avec un ou une psychologue, parlez-en à votre entourage, parlez-en à votre médecin traitant, parlez-en à votre sage-femme, vraiment... ou une amie, une personne en qui vous avez confiance, mais en tout cas gardez pas ça à l'intérieur vraiment.
- Speaker #1
C'est important.
- Speaker #0
C'est un événement marquant et important de votre vie. Prenez-en soin, prenez soin de vous. Et je vous promets qu'il y en a près quand même qui peut être plus doux que ce que c'est aujourd'hui.