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ÉTATS DAMES

Au cœur de la maternité et du cancer : attendre un enfant en pleine tempête

Au cœur de la maternité et du cancer : attendre un enfant en pleine tempête

37min |13/04/2023|

88

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ÉTATS DAMES

Au cœur de la maternité et du cancer : attendre un enfant en pleine tempête

Au cœur de la maternité et du cancer : attendre un enfant en pleine tempête

37min |13/04/2023|

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Description

🎧 Dans cet épisode bouleversant du podcast États Dames, Justine, une future maman, partage son histoire hors du commun. Alors qu’elle venait à peine d’apprendre le sexe de son bébé, un diagnostic de cancer du sein est venu tout faire basculer.

Avec une force remarquable, Justine raconte son combat : celui de préserver sa santé tout en protégeant la vie qu’elle portait. Son témoignage puissant met en lumière la résilience, l’amour maternel et le courage face à l’imprévu.

💬 Un récit profond et inspirant, qui donne voix à celles qui traversent des tempêtes en silence, et rappelle combien chaque femme mérite d’être entendue, soutenue et célébrée.

🎙️ À écouter absolument, et à partager pour soutenir toutes celles qui, comme Justine, se battent à la fois pour elles et pour leur(s) enfant(s).


Justine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai découvert le cancer du sein par autopalpation à l'âge de 34 ans, alors que j'étais enceinte. Un soir, je me mets de l'huile anti-largeture sur mon ventre, je décide de m'en mettre sur les seins, je m'arrête parce que je suis un peu frileuse par rapport à la composition, je n'étais pas sûre à 100%, et je décide de faire une autopalpation, chose que je ne faisais jamais auparavant. Je ne pourrais pas l'expliquer, mais c'est bien ça qui m'a sauvée la vie. J'ai senti une petite boule à la base de mon sein droit, proche de l'aisselle. C'était comme un pic, très très petit, quelques millimètres après. Mais du coup, au toucher, c'était vraiment… Je me demandais… Je ne le faisais déjà jamais, donc je ne savais pas, je n'avais pas de comparatif. Donc je l'ai fait toucher à mon conjoint, il l'a touché. Donc ça, je me suis dit, c'est une vue de mon esprit. Et puis j'avais rendez-vous le lendemain avec la sage-femme dans le cadre de ma grossesse, donc je lui en ai parlé. Et là, elle l'a également touchée et elle m'a demandé de faire une échographie, une mammographie. À l'issue, du coup, je fais l'échographie. Il faut faire une biopie. Donc, je ne savais pas du tout ce que c'était ni où il fallait que j'aille. Donc, j'ai envoyé et il me donne des coordonnées. Je vais à l'hôpital et là, il me faut la mammographie avec le tapisier, l'échographie. La dame découvre trois nodules. Là, je crois que ça a été très compliqué à ce moment-là. Dans un premier temps, on a peur. Et puis, très vite, on se dit, bon, on va voir. Chez, de toute façon, on attend l'échéance qui est là tout de suite. On attend de la biopsie, puis on rassure. Là, par contre, on a annoncé trois. Donc, le troisième était non palpable. Ce n'est pas forcément une boule. Donc, j'ai eu cette chance, puisque du coup... Je ne savais pas que ça pouvait être aussi autre chose, un écoulement, la peau d'orange, un téton rétracté. Il y a plein de signes, finalement, et pas seulement une boule. Parce que, effectivement, j'avais cette troisième boule qui n'était pas palpable. Et d'ailleurs, après ma mastectomie, après une mastectomie, une finte, ils ont découvert, après un analyse spénique du sein enlevé, qu'il y en avait finalement cinq. On ne s'y attend pas parce que quand on attend un enfant, déjà quoi qu'il arrive, on ne s'attend pas à une annonce de cancer, quelles que soient les circonstances. Mais c'est vrai que là, enceinte, on attend notre bébé, on venait d'apprendre le sexe de notre bébé, donc une petite fille, donc on est projeté complètement dans la grossesse. Donc c'est vrai que quand c'est arrivé, on nous demande si on souhaite mettre un terme à notre grossesse. En même temps, on nous annonce le cancer. Il y a beaucoup de choses qui se jouent en même temps et nous, on n'est pas prêts. Parce que quand on m'a annoncé mon cancer, j'étais évidemment choquée. Je ne faisais que pleurer. C'est comme si tout s'était arrêté. J'arrivais à peine à marcher à l'annonce. On me l'a annoncé. Il fallait qu'on me soulève. Donc on ne s'attend pas, quand on a 34 ans, à avoir le cancer. Et en ce sens, je ne savais pas que c'était possible. Après, c'est sûr que tout est possible finalement. Mais allier les deux, être dans cette contradiction sans cesse, être dans la vie et en même temps avoir le cancer, c'est vrai que ce n'était pas simple à gérer. J'ai été déjà reçue par un gynécologue avant de faire la mammographie et l'échographie au sein de cette structure. Et la gynécologue m'a demandé, pour reprendre ses mots exacts, comment vous réagiriez, est-ce que vous souhaitez ? Et oui, elle m'a posé la question, est-ce que vous souhaitez mettre un terme ? Donc c'est vrai que quand elle m'a reçu, moi j'ai payé encore d'être positive, de me dire bon peut-être qu'à l'issue de la biopsie tout va bien se passer. elle m'a posé cette question, c'est vrai que je suis restée un peu sans voir, là je me dis, mais non, qu'est-ce que c'est ? Ok, moi j'avais déjà perdu un bébé, donc ça a été déjà très compliqué. Là, de mettre un terme à ma grossesse alors que tout va bien pour mon bébé, non, je ne pouvais pas, ça allait être un drame pour nous. Donc à l'issue, on fait la... Enfin, je pensais avoir été claire et avoir été comprise. À l'issue, du coup, je fais la maman et l'écho. on m'annonce que j'ai un cancer et le lendemain l'oncologue me reçoit en me disant que la gynécologue que j'avais vu la veille, que je ne connaissais pas s'est prononcée pour mettre un terme à ma grossesse. Donc là, ça a été compliqué. J'ai eu cette chance d'avoir déjà eu d'autres grossesses avant. Du coup, ma grossesse s'est malheureusement arrêtée et ma grossesse pour l'enfant. Du coup, j'étais bien consciente de toutes les étapes, déprimée de tout ça, du nombre de semaines, à mes nourrisses. Sinon, effectivement, je n'aurais rien dit, en fait. Déjà, tout le choc. Pas consciente de tout ça, pas au courant. Donc, je lui ai répondu, mais moi, je suis au deuxième trimestre. Parce qu'en fait, la gynécologue, a priori, s'était prononcée pour arrêter parce que j'étais au premier trimestre. Donc là, je l'arrête. Je lui dis seulement, écoutez-moi, je ne sais pas, je suis au deuxième trimestre. Et du coup, de là, il me dit, c'est possible. Ça a été assez compliqué parce qu'effectivement, tout le monde nous renvoyait. mes craintes, c'est-à-dire est-ce que ça a une incidence sur mon bébé ? On me pose toujours d'ailleurs cette question. C'est toujours des questions qu'on me pose, puisque Nina est née, elle va avoir deux ans en juin, mais les questions persistent. Donc c'est vrai que quand on est enceinte et qu'on n'a pas une fenêtre sur notre ventre, déjà, pour tout grossesse, c'est compliqué. C'est beau, mais en même temps... On a quand même des craintes. Tant qu'on n'a pas bébé dans les bras, on se dit, on est là, on croise les doigts. Et là, c'était la même chose, en fait. Mais accentuée par ces questions sensées, parce qu'en me disant, c'est sûr, la chimiothérapie n'a pas d'effet sur le bébé. Donc, c'est vrai que c'était pas simple à gérer. Après, je me redisais que c'était la seule chose à faire, en fait. Parce que moi, je... Je n'avais pas de vie. Je n'avais pas pu faire le TEP scan. Je ne savais pas si j'étais localisée, métastasée. J'avais déjà peut-être envie de vivre parce que c'est important pour moi de le rappeler. Parce que même sans enfant, on a envie de vivre, en fait. Tout simplement, à 34 ans, j'avais encore plein de choses pour moi à ville. Et puis, j'avais mon fils de 3 ans. Donc, forcément, je ne pouvais pas le laisser sans maman. Et j'avais aussi l'occasion d'enlever que je voulais connaître Il va agrandir. Je me fais pas les traitements. Je me fais pas les traitements, j'attends d'accoucher, je savais pas comment ça pouvait évoluer. Dès qu'on s'entend mal,

  • Speaker #1

    il y a un... Pardon,

  • Speaker #0

    excuse-moi. Je dois recommencer, excuse-moi.

  • Speaker #1

    T'inquiète, c'est juste que des fois j'entends...

  • Speaker #0

    Ah, pardon, j'ai bougé quelque chose. Ah,

  • Speaker #1

    faut pas te cesser, t'inquiète pas.

  • Speaker #0

    Non, mais parce que, tu sais, ça m'a vu détruire. Mais c'est pas mal, excuse-moi. Du coup, tu veux que... Je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Là, tu disais du coup que tu avais ton fils de 3 ans, qu'elle n'est pas laissée sans maman. C'est sûr qu'il y avait cette envie de vivre et de connaître ton bébé.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Et je ne pouvais pas me dire que je ne fais pas de traitement parce que je ne savais pas comment ça allait évoluer. En fait, on est là, effectivement, avec des soignants. explique un petit peu, en même temps on ne maîtrise rien, on nous demande de choisir. Moi, ce que je savais, c'est que je ne pouvais pas, enfin, je n'arrivais pas à choisir, en fait. On me disait, il faut que vous fassiez un choix. Mais en fait, je n'ai pas fait de choix. Déjà, en soi, je suis un peu la reine du non-choix, mais là, c'était vraiment cornelien. Enfin, je veux dire, je ne pouvais pas me décider, je ne maîtrisais rien, donc voilà. J'ai juste à un moment demandé à ma chirurgienne, parce qu'au bout d'un moment, beaucoup de crainte, beaucoup de peur, tout le monde me renvoyait ses peurs, y compris les soignants. Donc je me disais, j'ai juste demandé à la chirurgienne, comment, si jamais je me décidais de mettre un terme, comment ça allait se passer. Et là, j'ai compris que non, en fait, je n'ai pas fait le problème. rien dire à ce sujet parce que c'était pas possible. C'était donc mettre un produit pour tuer mon bébé et j'y ai accouché voix basse. Parce qu'à ce stade, c'est comme ça que ça se passe. Donc moi, mon bébé allait bien. Je pouvais pas m'y résoudre. C'était pas possible. Donc j'ai continué ma grossesse. J'ai rien signé en fait. On m'a rien dit finalement. On m'a dit de me décider mais en fait finalement, tout s'est passé. sans que je décide vraiment. Et moi, je continue effectivement de te croiser pour que tout se passe bien.

  • Speaker #1

    Voilà. Tu as bien fait, parce que surtout, en plus, vu que ton choix, c'était de garder, de sauver ta fille. tu as fait le bon choix parce que tu l'aurais peut-être regretté toute ta vie d'avoir écouté les médecins alors que c'était possible de continuer ta grossesse donc non,

  • Speaker #0

    tu as fait un magnifique choix après je précise c'était un non-choix parce que c'est vachement culpabilisant pour toutes celles qui malheureusement n'ont pas eu d'autre choix que de mettre un terme donc je fais vachement attention à tout ça Parce que, comme je le dis, c'est pour ça qu'en fait, ça a un sens. C'est que j'ai fait ce choix ou non-choix parce que j'avais déjà perdu mon bébé. Donc, je me dis qu'en fait, avec le recul, rien n'est arrivé par hasard dans ma vie. Et parce qu'aussi, on m'a donné l'opportunité de... Un oncologue m'a dit que c'est possible, enfin un ancien oncologue. j'ai changé d'opinion, il m'avait dit c'est possible mais des fois on tombe sur des personnes qui ne nous laissent pas le choix et encore à l'heure d'aujourd'hui et donc c'est pour ça que c'est important pour moi de témoigner mais sans faire pour autant culpabiliser celles qui n'ont pas eu le choix parce que tout dépend aussi du cancer là j'ai eu cette chance d'avoir un cancer particulier peut-être qui permettait de faire cela mais c'est pas le cas malheureusement encore aujourd'hui pour tout le monde et c'est vrai que c'est Oups. Ça doit être vraiment très compliqué. Je connais des personnes qui ont été dans ce cas de figure et où elles ont dû mettre un terme à leur grossesse alors que tout allait bien avant l'annonce. Donc là, c'est vraiment plus que compliqué. C'est pour ça que j'ai eu cette chance, que je considère être une chance, que ma grossesse m'a porté tout le long. Mon bébé bougeait à des moments clés. J'avais vraiment l'impression de former un duo. Et c'est via elle qu'il m'a sauvée. Même avec le recul, je me demande si j'aurais pu tenir sans. Donc finalement, je remercie la vie d'avoir été enceinte pendant cette période. Parce que quoi qu'il arrive, j'arrivais à me dire qu'il y a des moments où je n'étais que enceinte et c'était doux. C'est comme si je n'avais plus mon cancer.

  • Speaker #1

    Vous étiez deux battantes.

  • Speaker #0

    Voilà. Et comme on dit souvent avec les personnes qui vivent ça, on a des liens. personnes qui combattent ensemble. Donc, tu vois, on a souvent beaucoup de doutes parce qu'on pleure, on passe par plein d'émotions et on a peur pour notre bébé puisqu'on est dans une société un peu où on nous fait culpabiliser pour tout. Donc, on culpabilise, on se dit mince, notre bébé va tout ressentir. Et puis finalement, non, parce qu'à l'issue, on a une relation hyper fusionnelle et c'est juste fou, quoi. Enfin, j'ai des souvenirs de dingue alors qu'elle est vraiment très, très jeune, elle vient de naître. Mais voilà, c'est des liens vraiment incroyables. Aussi pour assurer toutes celles qui vivent ça actuellement ou vont vivre ça. Voilà, il y a du beau quoi qu'il arrive dans toute situation. Et notre bébé, c'est vraiment ce qu'on aura fait de mieux.

  • Speaker #1

    Et du coup, ta famille, elle t'a beaucoup soutenue ?

  • Speaker #0

    Assez compliqué. Parce que, voilà, après, c'est compliqué. En plus, c'est délicat de parler de ça. Je ne sais pas trop comment l'aborder. Ce n'était pas dans les questions.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'avais mis, est-ce que tu appréhendais l'annonce à ta famille ?

  • Speaker #0

    Voilà, plutôt ça. Ça me va, ça. D'accord.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu appréhendais l'annonce à ta famille ? Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, j'appréhendais beaucoup puisqu'on a l'impression d'être responsable d'un choc pour ses proches et de devoir les rassurer. Parce qu'on ne veut pas non plus qu'ils soient tristes, donc ça a été difficile. J'appréhendais beaucoup, surtout pour mon fils qui était âgé de 3 ans au diagnostic. Donc, ce n'était pas simple, mais j'ai pris parti de le dire parce que c'était important pour moi de dire ce que je traversais. Donc, j'ai essayé, puis par le biais de livres, de choses, on a essayé de faire au mieux. Ce n'est pas forcément le mieux, mais c'est au mieux de ce qu'on pouvait nous faire. Et puis, rien n'est... Mince, je cherche mon mot. Rien n'est arrêté. Enfin, je veux dire, tout peut être modifié à tout moment. C'est aussi se déculpabiliser par rapport à ça. Il n'y a pas une manière de dire les choses et tout peut évoluer. en modifiant des choses. Enfin, voilà, tout peut être modifié. Donc, c'est aussi ça que j'ai appris. Et puis, des choses que je redoutais, voilà, par exemple, quand j'ai dû me raser les cheveux, que je suis rentrée, j'avais fait une perruque, des turbans, parce que je ne voulais pas lui montrer forcément comme ça d'emblée. J'avais peur de lui faire peur, en fait. Et, Et puis finalement, c'est lui qui a demandé à ce que j'enlève. Il m'a dit, t'es belle maman. Il n'arrêtait pas de m'embrasser le crâne. Donc, tu vois, finalement, des choses, des fois qu'on appréhende, on a peur. La vie fait que finalement, ce n'est pas les peurs des autres, c'est nos peurs. Et donc, si c'est... Je ne sais pas si c'est ma gueule, mais c'est le champ.

  • Speaker #1

    Je suis désolée. Ah,

  • Speaker #0

    pardon, dis-moi. Je recommence. Je fais un petit... Pardon, j'arrête.

  • Speaker #1

    Sinon, je vais avoir du mal à t'entendre.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'arrête, pardon. Oh là là, le sketch. Donc, excuse-moi, je dois recommencer où ? Pardon, avec ma mémoire de chimio, en plus, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Du coup, tu disais qu'au final... Tu avais peur, tu appréhendais un petit peu la réaction de ton fils. Et au final, c'est même lui qui t'a demandé d'enlever les cheveux et puis qui te faisait des petits bisous partout, que tu étais très belle. Enfin voilà, l'amour dans les yeux de nos enfants, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a rien de plus beau. Et c'est vrai que je ne m'y attendais pas et ça a été vraiment très, très fort à ce moment-là. Et il m'a permis vraiment de m'accepter finalement. Parce que de se voir à travers son regard, je me suis sentie belle. Et ça a été vraiment très précieux dans le parcours. C'est les bons souvenirs. Parce que voilà, malgré toute cette épreuve, il y a du beau. Et on en a trouvé du beau et on l'a créé, ce beau. Et on s'y est accrochés du plus fort qu'on pouvait pour continuer en fait. Parce que sinon, c'est compliqué. Et il y a eu beaucoup de moments compliqués où on se sent seule, on ne se sent pas soutenue, on se sent toute seule à subir tout ça et ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    Je profite du coup pour dire aussi, parce que là on parlait de l'amour de nos enfants qui sont là pour nous, on se sent soutenue. Et du coup, pour celles qui ne sont pas forcément soutenues par leur famille, et qui écoutent ce témoignage, les familles des personnes malades écoutant ce témoignage, il faut faire parfois attention parce que déjà, le malade en lui-même a peur, a des peurs. C'est lui qui vit tout ça. Et si en plus, la famille ou l'entourage vient rajouter leurs craintes et viennent rajouter un petit peu leur grain de sel, c'est compliqué. et il faut juste, voilà, si il y a des personnes... qui ont dans leur entourage des personnes malades, c'est déjà assez difficile pour eux, et juste de les soutenir. Quoi qu'ils fassent, comme choix, comme on disait tout à l'heure, si c'est possible ou pas de faire un choix, parfois malheureusement, on ne peut pas, c'est le corps médical qui fait le choix à notre place, c'est encore plus difficile, et parfois il faut laisser, il n'y a pas de, oui mais c'est mieux pour l'enfant, oui mais en fait... On ne s'en rend pas compte de ce que c'est. Donc, parfois, il faut juste le silence. Juste faire des câlins.

  • Speaker #0

    Et on se tait.

  • Speaker #1

    Parce que je sais que ça peut être très difficile. Et juste soutenir. Soutenir la personne malade. Parce que ce n'est vraiment pas évident. Et ça ne sert strictement à rien de projeter encore plus ses craintes. C'est juste ce que je tenais à rajouter.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Puis il y a mille et une façons de soutenir quelqu'un, effectivement, par des gestes tendres, des attentions, à aussi prendre le relais sur certaines choses. Des papiers, on a beaucoup de rendez-vous à gérer, une charge mentale incroyable. Je n'ai jamais eu autant de rendez-vous que depuis que j'ai été malade, en fait. On ne s'imagine pas, en fait, mais c'est juste dingue. Et effectivement, s'il y a des enfants, voilà. Et c'est pas forcément attendre qu'on sollicite, mais vraiment être là, proposer. Et c'est dans la maladie qu'on découvre vraiment comment on est entouré, par qui on est entouré. Ça remet tout en perspective. Et c'est ça aussi qui est compliqué dans le après.

  • Speaker #1

    Et justement, avec déjà tous les rendez-vous de grossesse, plus ceux du cancer, comment tu as réussi à gérer tout ça ?

  • Speaker #0

    C'était très difficile. Pouvoir se rendre en soins, c'était déjà compliqué en fait. Je devais amener mon fils à l'école, aller le chercher. C'est aussi dire aux personnes seules. Effectivement, j'avais mon fils, mais j'étais quand même assez seule. Il fallait gérer. Malgré la grossesse et le fait d'avoir la mastectomie, d'aller en chimiothérapie. La radiothérapie, c'était tous les jours. Donc, c'était loin d'être évident. Mais on y arrive. C'est aussi pour ça que je témoigne. J'aimerais que des choses soient pensées et mises en place pour nous, puisque rien n'est prévu quand on reprend la chimiothérapie deux semaines après avoir accouché. Mon congé maternité n'a pas eu lieu, clairement. Et rien n'était prévu. Donc, ça a été vraiment un casse-tête pour faire garder ma fille. Donc, j'ai eu cette chance d'avoir mes parents, mais voilà, j'ai dû les solliciter. parfois insisté c'était pas simple parce que tout dépend des rapports qu'on a quel entourage on a aussi certaines personnes n'ont pas du tout d'entourage donc bien sûr ça pose question à savoir la poursuite du traitement parce que clairement moi j'ai pas pu avoir de soins support parce que je pouvais pas en plus rajouter du temps pour éventuellement avoir un suivi psychologique ce genre de choses puisque c'était déjà très compliqué, ne serait-ce que pour aller en chimiothérapie. Donc tout cela, c'est lourd, c'est lourd à porter, parce qu'on reste avec nos maux, des maux physiques, mais aussi psychologiques, non réglés. Et c'est sûr qu'une fois que les traitements ont été terminés, les traitements lourds, c'est comme si on vivait une autre déflagration, en fait. C'était l'effet boomerang. L'annonce et puis après l'après. Parce que j'ai serré les dents finalement tout le long. Et puis après, tout a lâché. Et c'était là où il fallait se reconstruire. Mais je n'avais toujours pas de mode de garde pour ma fille. Donc mon fils était à l'école, mais ma fille, je devais la garder. Donc ce n'était pas simple.

  • Speaker #1

    Parce que du coup, en plus, c'était avec un état de fatigue. ton corps qui ne s'était pas encore remis de tous ces traitements. Donc j'imagine avec un petit bébé, j'espère qu'elle n'a pas eu de colique trop tôt. Comment ça se passait ? Parce que je sais que ce n'est pas évident. Oui,

  • Speaker #0

    du coup, pendant 3-4 mois, effectivement, c'était des pleurs. Vraiment intense. Je me venais de traitements. C'était à bras, en fait, non-stop. Donc, tu veux apporter le meilleur à ton enfant, donc tu le fais. Mais effectivement, j'ai connu toute une période très, très compliquée parce que je ne pouvais plus rien donner. C'est ce que je disais et je considérais quand même être une mauvaise maman. Mais j'étais arrivée au bout. Au bout de ce que je pouvais donner, je ne pouvais plus rien faire, honnêtement. Je ne faisais que pleurer. J'ai eu de la croissance à ça, bien sûr. J'arrivais quand même à me tenir dans certains capes parce qu'il le fallait. Mais ce n'était pas ce moment-là qu'il fallait que je sois une psychologue, quelqu'un, et que surtout, j'ai du temps, en fait, pour moi, et que je m'autorise à avoir du temps, malgré tout ce que la société me renvoyait, à me dire, mais attends, tu as des cheveux. C'est en arrêt. peux garder ton enfant. Et puis surtout, la société qui m'a demandé sans cesse quand est-ce que j'allais reprendre le travail. Alors que moi, je n'étais pas du tout dans cette configuration-là. J'étais brisée. Et ça, c'est valable aussi pour toute personne, au-delà du fait d'être enceinte, d'avoir mené ça ensemble. C'est vrai que ce n'est pas simple. Parce que on ne s'imagine pas. Est-ce que ça peut être ?

  • Speaker #1

    Déjà, tu as fait un grand combat. Déjà, tu es une merveilleuse mère. Déjà, je tiens à rappeler. Parce qu'il ne faut pas culpabiliser de ne pas être au top tout le temps. Et toi, tu as vécu un cancer du sein, donc c'est tout à fait normal de ne pas être au top. Et même une maman n'ayant pas vécu de cancer, parfois on a besoin aussi de se retrouver, on a besoin aussi de respirer. Donc voilà, on aime nos enfants du plus profond de notre âme, mais parfois aussi on a besoin de souffler un petit peu. Il ne faut pas culpabiliser et surtout toi qui... Tu avais aussi besoin d'aide, d'aller pouvoir parler aussi, extérioriser tout ça. Et parfois aussi, ça fait du bien de pleurer pour extérioriser. Toutes les émotions, il faut les prendre et il faut les accepter. Et non, tu es une battante. Et ça, je pense que de toute façon, tes enfants, ils le savent, ils le ressentent. Même leur... mais enfin... Malgré leur petit âge, non, non, ils le ressentent. Et en tout cas, j'espère que là, tu peux prendre du temps pour toi un petit peu plus, que tu as pu trouver un mode de garde ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, donc j'ai effectivement dû me battre pour obtenir ce mode de garde, parce que j'en avais obtenu un pendant les rayons, mais j'étais dans une période très compliquée. c'était là Voilà. Parce que quand on cherche un mode de garde, il faut quand même être bien, pour moi, à mon sens, pour bien choisir, pour choisir la bonne personne et être à l'aise, en fait. Et du coup, pouvoir profiter du temps qu'on a. Mais si on se dépêche, si on est dans d'autres considérations et du coup, finalement, notre enfant est gardé, mais on est toujours pris parce qu'on n'est pas à l'aise. Et donc, j'étais dans cette... configuration-là, malheureusement. Donc, ça ne s'est pas fait en un pouf. Donc, j'étais soulagée, mais en même temps très prise par tout ça. Finalement, ce n'était pas vraiment du soulagement. Je pensais que ça en était, mais non. Très vite, j'étais toujours prise par... Et ça s'est mal passé. Donc, j'ai retiré ma fille. Même si je ne me sentais pas du tout bien, je ne pouvais pas prendre ce risque-là pour elle. Je n'ai pas tenu toute cette grossesse. Pour moi, je lui veux le meilleur. T'enfant, bien sûr, comme tout parent pour son enfant. Mais là, encore plus. Je ne sais pas trop comment l'expliquer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste que tu ne te sentais pas en sécurité. En gros, tu pensais beaucoup à elle la journée parce que tu sentais qu'il y avait quelque chose.

  • Speaker #0

    Et ce n'était pas clair. Du coup, je l'ai retirée. Je voulais changer d'assistante paternelle. En fait, c'était via une crèche collective. Sauf que du coup, une crèche familiale. C'est via une crèche familiale. et du coup, on n'avait pas le choix de l'assistante maternelle. Donc, j'ai demandé à changer d'assistante paternelle. Malheureusement, ça s'est passé. Du coup, j'ai dû retirer mon enfant. Et de là, je me suis retrouvée de nouveau sans mode de garde, donc pendant quasi une année. Donc, ça a été compliqué. Et au cours de cette année, j'ai réussi, après de multiples démarches, à obtenir une nouvelle place en crèche dans une autre structure. où là, c'est un peu une structure collective, donc plusieurs personnes, et là, vraiment, c'est que du bonheur. Est-ce que je suis libérée, en fait, de toutes ces questions ? Et puis peut-être que je suis plus avancée. En tout cas, c'était le bon timing. Je n'en pouvais plus, comme je disais, j'étais à l'aube au niveau. Et là, vraiment, j'ai pu bénéficier de son support et penser à moi. en fait ce concert m'aura apporté ça de aussi me faire une place parce que la maternité c'est vrai que c'est wow c'est tout ce que j'espérais et je me suis engouffrée vraiment et je me suis oubliée en fait et j'en ai pris conscience avec ce concert du coup maintenant j'existe aussi même si c'est pas simple et qu'on culpabilise toujours un peu mais on espère de se recadrer en tout cas

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai qu'il ne faut pas oublier qu'on est maman, mais on est femme avant tout. Et justement, si on fait des choses avec des copines, on va boire un petit verre de jus ou autre. Mais voilà, on pense à nous et en fait, les enfants, ils vont le ressentir que maman se sent bien, donc nous aussi. Oui. Si tu avais un conseil à donner aux auditrices qui nous écoutent et qui viennent d'apprendre leur cancer du sein lors de leur grossesse ? Est-ce que vous avez un message ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas vraiment de conseils. Parce qu'effectivement, on est toutes différentes. Un peu de bruit. Un peu de bruit, excuse-moi. Je recommence. Et on a plus que 2 minutes 35. Oui. Je recommence. Je n'ai pas de conseils. On est toutes différentes. On vit toutes les choses différemment. Mais faites au mieux. Vous ferez au mieux, en fait. Je suis l'exemple, en fait. On peut s'en sortir et donner naissance à son enfant. Mais on est bien dans ce cas-là. Je n'étais pas plus optimiste qu'une autre. Et je ne souriais pas non plus non-stop. J'ai beaucoup pleuré. J'ai beaucoup eu peur. Mais la vie est plus forte que tout. C'est ce que ça m'aura fait réaliser. Donc voilà, il y a beaucoup. beaucoup de femmes dans notre cas. Il y a des groupes où on peut échanger entre nous. C'est précieux de ne pas se sentir seule, user et abuser des réseaux sociaux. C'est bien ça qui m'a sauvée. Ça m'a permis de trouver du beau, du sens, de l'information. Voilà. Du soutien, de l'amour et des soeurs pour la vie.

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est sûr, c'est magnifique. C'est le mot que se termine cet épisode. Merci beaucoup, Justine. pour nous avoir partagé ton témoignage, ton témoignage d'espoir, d'amour aussi, rempli d'amour et de force. Parce que tu es une femme forte, il faut que tu le gardes en tête.

Description

🎧 Dans cet épisode bouleversant du podcast États Dames, Justine, une future maman, partage son histoire hors du commun. Alors qu’elle venait à peine d’apprendre le sexe de son bébé, un diagnostic de cancer du sein est venu tout faire basculer.

Avec une force remarquable, Justine raconte son combat : celui de préserver sa santé tout en protégeant la vie qu’elle portait. Son témoignage puissant met en lumière la résilience, l’amour maternel et le courage face à l’imprévu.

💬 Un récit profond et inspirant, qui donne voix à celles qui traversent des tempêtes en silence, et rappelle combien chaque femme mérite d’être entendue, soutenue et célébrée.

🎙️ À écouter absolument, et à partager pour soutenir toutes celles qui, comme Justine, se battent à la fois pour elles et pour leur(s) enfant(s).


Justine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai découvert le cancer du sein par autopalpation à l'âge de 34 ans, alors que j'étais enceinte. Un soir, je me mets de l'huile anti-largeture sur mon ventre, je décide de m'en mettre sur les seins, je m'arrête parce que je suis un peu frileuse par rapport à la composition, je n'étais pas sûre à 100%, et je décide de faire une autopalpation, chose que je ne faisais jamais auparavant. Je ne pourrais pas l'expliquer, mais c'est bien ça qui m'a sauvée la vie. J'ai senti une petite boule à la base de mon sein droit, proche de l'aisselle. C'était comme un pic, très très petit, quelques millimètres après. Mais du coup, au toucher, c'était vraiment… Je me demandais… Je ne le faisais déjà jamais, donc je ne savais pas, je n'avais pas de comparatif. Donc je l'ai fait toucher à mon conjoint, il l'a touché. Donc ça, je me suis dit, c'est une vue de mon esprit. Et puis j'avais rendez-vous le lendemain avec la sage-femme dans le cadre de ma grossesse, donc je lui en ai parlé. Et là, elle l'a également touchée et elle m'a demandé de faire une échographie, une mammographie. À l'issue, du coup, je fais l'échographie. Il faut faire une biopie. Donc, je ne savais pas du tout ce que c'était ni où il fallait que j'aille. Donc, j'ai envoyé et il me donne des coordonnées. Je vais à l'hôpital et là, il me faut la mammographie avec le tapisier, l'échographie. La dame découvre trois nodules. Là, je crois que ça a été très compliqué à ce moment-là. Dans un premier temps, on a peur. Et puis, très vite, on se dit, bon, on va voir. Chez, de toute façon, on attend l'échéance qui est là tout de suite. On attend de la biopsie, puis on rassure. Là, par contre, on a annoncé trois. Donc, le troisième était non palpable. Ce n'est pas forcément une boule. Donc, j'ai eu cette chance, puisque du coup... Je ne savais pas que ça pouvait être aussi autre chose, un écoulement, la peau d'orange, un téton rétracté. Il y a plein de signes, finalement, et pas seulement une boule. Parce que, effectivement, j'avais cette troisième boule qui n'était pas palpable. Et d'ailleurs, après ma mastectomie, après une mastectomie, une finte, ils ont découvert, après un analyse spénique du sein enlevé, qu'il y en avait finalement cinq. On ne s'y attend pas parce que quand on attend un enfant, déjà quoi qu'il arrive, on ne s'attend pas à une annonce de cancer, quelles que soient les circonstances. Mais c'est vrai que là, enceinte, on attend notre bébé, on venait d'apprendre le sexe de notre bébé, donc une petite fille, donc on est projeté complètement dans la grossesse. Donc c'est vrai que quand c'est arrivé, on nous demande si on souhaite mettre un terme à notre grossesse. En même temps, on nous annonce le cancer. Il y a beaucoup de choses qui se jouent en même temps et nous, on n'est pas prêts. Parce que quand on m'a annoncé mon cancer, j'étais évidemment choquée. Je ne faisais que pleurer. C'est comme si tout s'était arrêté. J'arrivais à peine à marcher à l'annonce. On me l'a annoncé. Il fallait qu'on me soulève. Donc on ne s'attend pas, quand on a 34 ans, à avoir le cancer. Et en ce sens, je ne savais pas que c'était possible. Après, c'est sûr que tout est possible finalement. Mais allier les deux, être dans cette contradiction sans cesse, être dans la vie et en même temps avoir le cancer, c'est vrai que ce n'était pas simple à gérer. J'ai été déjà reçue par un gynécologue avant de faire la mammographie et l'échographie au sein de cette structure. Et la gynécologue m'a demandé, pour reprendre ses mots exacts, comment vous réagiriez, est-ce que vous souhaitez ? Et oui, elle m'a posé la question, est-ce que vous souhaitez mettre un terme ? Donc c'est vrai que quand elle m'a reçu, moi j'ai payé encore d'être positive, de me dire bon peut-être qu'à l'issue de la biopsie tout va bien se passer. elle m'a posé cette question, c'est vrai que je suis restée un peu sans voir, là je me dis, mais non, qu'est-ce que c'est ? Ok, moi j'avais déjà perdu un bébé, donc ça a été déjà très compliqué. Là, de mettre un terme à ma grossesse alors que tout va bien pour mon bébé, non, je ne pouvais pas, ça allait être un drame pour nous. Donc à l'issue, on fait la... Enfin, je pensais avoir été claire et avoir été comprise. À l'issue, du coup, je fais la maman et l'écho. on m'annonce que j'ai un cancer et le lendemain l'oncologue me reçoit en me disant que la gynécologue que j'avais vu la veille, que je ne connaissais pas s'est prononcée pour mettre un terme à ma grossesse. Donc là, ça a été compliqué. J'ai eu cette chance d'avoir déjà eu d'autres grossesses avant. Du coup, ma grossesse s'est malheureusement arrêtée et ma grossesse pour l'enfant. Du coup, j'étais bien consciente de toutes les étapes, déprimée de tout ça, du nombre de semaines, à mes nourrisses. Sinon, effectivement, je n'aurais rien dit, en fait. Déjà, tout le choc. Pas consciente de tout ça, pas au courant. Donc, je lui ai répondu, mais moi, je suis au deuxième trimestre. Parce qu'en fait, la gynécologue, a priori, s'était prononcée pour arrêter parce que j'étais au premier trimestre. Donc là, je l'arrête. Je lui dis seulement, écoutez-moi, je ne sais pas, je suis au deuxième trimestre. Et du coup, de là, il me dit, c'est possible. Ça a été assez compliqué parce qu'effectivement, tout le monde nous renvoyait. mes craintes, c'est-à-dire est-ce que ça a une incidence sur mon bébé ? On me pose toujours d'ailleurs cette question. C'est toujours des questions qu'on me pose, puisque Nina est née, elle va avoir deux ans en juin, mais les questions persistent. Donc c'est vrai que quand on est enceinte et qu'on n'a pas une fenêtre sur notre ventre, déjà, pour tout grossesse, c'est compliqué. C'est beau, mais en même temps... On a quand même des craintes. Tant qu'on n'a pas bébé dans les bras, on se dit, on est là, on croise les doigts. Et là, c'était la même chose, en fait. Mais accentuée par ces questions sensées, parce qu'en me disant, c'est sûr, la chimiothérapie n'a pas d'effet sur le bébé. Donc, c'est vrai que c'était pas simple à gérer. Après, je me redisais que c'était la seule chose à faire, en fait. Parce que moi, je... Je n'avais pas de vie. Je n'avais pas pu faire le TEP scan. Je ne savais pas si j'étais localisée, métastasée. J'avais déjà peut-être envie de vivre parce que c'est important pour moi de le rappeler. Parce que même sans enfant, on a envie de vivre, en fait. Tout simplement, à 34 ans, j'avais encore plein de choses pour moi à ville. Et puis, j'avais mon fils de 3 ans. Donc, forcément, je ne pouvais pas le laisser sans maman. Et j'avais aussi l'occasion d'enlever que je voulais connaître Il va agrandir. Je me fais pas les traitements. Je me fais pas les traitements, j'attends d'accoucher, je savais pas comment ça pouvait évoluer. Dès qu'on s'entend mal,

  • Speaker #1

    il y a un... Pardon,

  • Speaker #0

    excuse-moi. Je dois recommencer, excuse-moi.

  • Speaker #1

    T'inquiète, c'est juste que des fois j'entends...

  • Speaker #0

    Ah, pardon, j'ai bougé quelque chose. Ah,

  • Speaker #1

    faut pas te cesser, t'inquiète pas.

  • Speaker #0

    Non, mais parce que, tu sais, ça m'a vu détruire. Mais c'est pas mal, excuse-moi. Du coup, tu veux que... Je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Là, tu disais du coup que tu avais ton fils de 3 ans, qu'elle n'est pas laissée sans maman. C'est sûr qu'il y avait cette envie de vivre et de connaître ton bébé.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Et je ne pouvais pas me dire que je ne fais pas de traitement parce que je ne savais pas comment ça allait évoluer. En fait, on est là, effectivement, avec des soignants. explique un petit peu, en même temps on ne maîtrise rien, on nous demande de choisir. Moi, ce que je savais, c'est que je ne pouvais pas, enfin, je n'arrivais pas à choisir, en fait. On me disait, il faut que vous fassiez un choix. Mais en fait, je n'ai pas fait de choix. Déjà, en soi, je suis un peu la reine du non-choix, mais là, c'était vraiment cornelien. Enfin, je veux dire, je ne pouvais pas me décider, je ne maîtrisais rien, donc voilà. J'ai juste à un moment demandé à ma chirurgienne, parce qu'au bout d'un moment, beaucoup de crainte, beaucoup de peur, tout le monde me renvoyait ses peurs, y compris les soignants. Donc je me disais, j'ai juste demandé à la chirurgienne, comment, si jamais je me décidais de mettre un terme, comment ça allait se passer. Et là, j'ai compris que non, en fait, je n'ai pas fait le problème. rien dire à ce sujet parce que c'était pas possible. C'était donc mettre un produit pour tuer mon bébé et j'y ai accouché voix basse. Parce qu'à ce stade, c'est comme ça que ça se passe. Donc moi, mon bébé allait bien. Je pouvais pas m'y résoudre. C'était pas possible. Donc j'ai continué ma grossesse. J'ai rien signé en fait. On m'a rien dit finalement. On m'a dit de me décider mais en fait finalement, tout s'est passé. sans que je décide vraiment. Et moi, je continue effectivement de te croiser pour que tout se passe bien.

  • Speaker #1

    Voilà. Tu as bien fait, parce que surtout, en plus, vu que ton choix, c'était de garder, de sauver ta fille. tu as fait le bon choix parce que tu l'aurais peut-être regretté toute ta vie d'avoir écouté les médecins alors que c'était possible de continuer ta grossesse donc non,

  • Speaker #0

    tu as fait un magnifique choix après je précise c'était un non-choix parce que c'est vachement culpabilisant pour toutes celles qui malheureusement n'ont pas eu d'autre choix que de mettre un terme donc je fais vachement attention à tout ça Parce que, comme je le dis, c'est pour ça qu'en fait, ça a un sens. C'est que j'ai fait ce choix ou non-choix parce que j'avais déjà perdu mon bébé. Donc, je me dis qu'en fait, avec le recul, rien n'est arrivé par hasard dans ma vie. Et parce qu'aussi, on m'a donné l'opportunité de... Un oncologue m'a dit que c'est possible, enfin un ancien oncologue. j'ai changé d'opinion, il m'avait dit c'est possible mais des fois on tombe sur des personnes qui ne nous laissent pas le choix et encore à l'heure d'aujourd'hui et donc c'est pour ça que c'est important pour moi de témoigner mais sans faire pour autant culpabiliser celles qui n'ont pas eu le choix parce que tout dépend aussi du cancer là j'ai eu cette chance d'avoir un cancer particulier peut-être qui permettait de faire cela mais c'est pas le cas malheureusement encore aujourd'hui pour tout le monde et c'est vrai que c'est Oups. Ça doit être vraiment très compliqué. Je connais des personnes qui ont été dans ce cas de figure et où elles ont dû mettre un terme à leur grossesse alors que tout allait bien avant l'annonce. Donc là, c'est vraiment plus que compliqué. C'est pour ça que j'ai eu cette chance, que je considère être une chance, que ma grossesse m'a porté tout le long. Mon bébé bougeait à des moments clés. J'avais vraiment l'impression de former un duo. Et c'est via elle qu'il m'a sauvée. Même avec le recul, je me demande si j'aurais pu tenir sans. Donc finalement, je remercie la vie d'avoir été enceinte pendant cette période. Parce que quoi qu'il arrive, j'arrivais à me dire qu'il y a des moments où je n'étais que enceinte et c'était doux. C'est comme si je n'avais plus mon cancer.

  • Speaker #1

    Vous étiez deux battantes.

  • Speaker #0

    Voilà. Et comme on dit souvent avec les personnes qui vivent ça, on a des liens. personnes qui combattent ensemble. Donc, tu vois, on a souvent beaucoup de doutes parce qu'on pleure, on passe par plein d'émotions et on a peur pour notre bébé puisqu'on est dans une société un peu où on nous fait culpabiliser pour tout. Donc, on culpabilise, on se dit mince, notre bébé va tout ressentir. Et puis finalement, non, parce qu'à l'issue, on a une relation hyper fusionnelle et c'est juste fou, quoi. Enfin, j'ai des souvenirs de dingue alors qu'elle est vraiment très, très jeune, elle vient de naître. Mais voilà, c'est des liens vraiment incroyables. Aussi pour assurer toutes celles qui vivent ça actuellement ou vont vivre ça. Voilà, il y a du beau quoi qu'il arrive dans toute situation. Et notre bébé, c'est vraiment ce qu'on aura fait de mieux.

  • Speaker #1

    Et du coup, ta famille, elle t'a beaucoup soutenue ?

  • Speaker #0

    Assez compliqué. Parce que, voilà, après, c'est compliqué. En plus, c'est délicat de parler de ça. Je ne sais pas trop comment l'aborder. Ce n'était pas dans les questions.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'avais mis, est-ce que tu appréhendais l'annonce à ta famille ?

  • Speaker #0

    Voilà, plutôt ça. Ça me va, ça. D'accord.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu appréhendais l'annonce à ta famille ? Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, j'appréhendais beaucoup puisqu'on a l'impression d'être responsable d'un choc pour ses proches et de devoir les rassurer. Parce qu'on ne veut pas non plus qu'ils soient tristes, donc ça a été difficile. J'appréhendais beaucoup, surtout pour mon fils qui était âgé de 3 ans au diagnostic. Donc, ce n'était pas simple, mais j'ai pris parti de le dire parce que c'était important pour moi de dire ce que je traversais. Donc, j'ai essayé, puis par le biais de livres, de choses, on a essayé de faire au mieux. Ce n'est pas forcément le mieux, mais c'est au mieux de ce qu'on pouvait nous faire. Et puis, rien n'est... Mince, je cherche mon mot. Rien n'est arrêté. Enfin, je veux dire, tout peut être modifié à tout moment. C'est aussi se déculpabiliser par rapport à ça. Il n'y a pas une manière de dire les choses et tout peut évoluer. en modifiant des choses. Enfin, voilà, tout peut être modifié. Donc, c'est aussi ça que j'ai appris. Et puis, des choses que je redoutais, voilà, par exemple, quand j'ai dû me raser les cheveux, que je suis rentrée, j'avais fait une perruque, des turbans, parce que je ne voulais pas lui montrer forcément comme ça d'emblée. J'avais peur de lui faire peur, en fait. Et, Et puis finalement, c'est lui qui a demandé à ce que j'enlève. Il m'a dit, t'es belle maman. Il n'arrêtait pas de m'embrasser le crâne. Donc, tu vois, finalement, des choses, des fois qu'on appréhende, on a peur. La vie fait que finalement, ce n'est pas les peurs des autres, c'est nos peurs. Et donc, si c'est... Je ne sais pas si c'est ma gueule, mais c'est le champ.

  • Speaker #1

    Je suis désolée. Ah,

  • Speaker #0

    pardon, dis-moi. Je recommence. Je fais un petit... Pardon, j'arrête.

  • Speaker #1

    Sinon, je vais avoir du mal à t'entendre.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'arrête, pardon. Oh là là, le sketch. Donc, excuse-moi, je dois recommencer où ? Pardon, avec ma mémoire de chimio, en plus, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Du coup, tu disais qu'au final... Tu avais peur, tu appréhendais un petit peu la réaction de ton fils. Et au final, c'est même lui qui t'a demandé d'enlever les cheveux et puis qui te faisait des petits bisous partout, que tu étais très belle. Enfin voilà, l'amour dans les yeux de nos enfants, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a rien de plus beau. Et c'est vrai que je ne m'y attendais pas et ça a été vraiment très, très fort à ce moment-là. Et il m'a permis vraiment de m'accepter finalement. Parce que de se voir à travers son regard, je me suis sentie belle. Et ça a été vraiment très précieux dans le parcours. C'est les bons souvenirs. Parce que voilà, malgré toute cette épreuve, il y a du beau. Et on en a trouvé du beau et on l'a créé, ce beau. Et on s'y est accrochés du plus fort qu'on pouvait pour continuer en fait. Parce que sinon, c'est compliqué. Et il y a eu beaucoup de moments compliqués où on se sent seule, on ne se sent pas soutenue, on se sent toute seule à subir tout ça et ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    Je profite du coup pour dire aussi, parce que là on parlait de l'amour de nos enfants qui sont là pour nous, on se sent soutenue. Et du coup, pour celles qui ne sont pas forcément soutenues par leur famille, et qui écoutent ce témoignage, les familles des personnes malades écoutant ce témoignage, il faut faire parfois attention parce que déjà, le malade en lui-même a peur, a des peurs. C'est lui qui vit tout ça. Et si en plus, la famille ou l'entourage vient rajouter leurs craintes et viennent rajouter un petit peu leur grain de sel, c'est compliqué. et il faut juste, voilà, si il y a des personnes... qui ont dans leur entourage des personnes malades, c'est déjà assez difficile pour eux, et juste de les soutenir. Quoi qu'ils fassent, comme choix, comme on disait tout à l'heure, si c'est possible ou pas de faire un choix, parfois malheureusement, on ne peut pas, c'est le corps médical qui fait le choix à notre place, c'est encore plus difficile, et parfois il faut laisser, il n'y a pas de, oui mais c'est mieux pour l'enfant, oui mais en fait... On ne s'en rend pas compte de ce que c'est. Donc, parfois, il faut juste le silence. Juste faire des câlins.

  • Speaker #0

    Et on se tait.

  • Speaker #1

    Parce que je sais que ça peut être très difficile. Et juste soutenir. Soutenir la personne malade. Parce que ce n'est vraiment pas évident. Et ça ne sert strictement à rien de projeter encore plus ses craintes. C'est juste ce que je tenais à rajouter.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Puis il y a mille et une façons de soutenir quelqu'un, effectivement, par des gestes tendres, des attentions, à aussi prendre le relais sur certaines choses. Des papiers, on a beaucoup de rendez-vous à gérer, une charge mentale incroyable. Je n'ai jamais eu autant de rendez-vous que depuis que j'ai été malade, en fait. On ne s'imagine pas, en fait, mais c'est juste dingue. Et effectivement, s'il y a des enfants, voilà. Et c'est pas forcément attendre qu'on sollicite, mais vraiment être là, proposer. Et c'est dans la maladie qu'on découvre vraiment comment on est entouré, par qui on est entouré. Ça remet tout en perspective. Et c'est ça aussi qui est compliqué dans le après.

  • Speaker #1

    Et justement, avec déjà tous les rendez-vous de grossesse, plus ceux du cancer, comment tu as réussi à gérer tout ça ?

  • Speaker #0

    C'était très difficile. Pouvoir se rendre en soins, c'était déjà compliqué en fait. Je devais amener mon fils à l'école, aller le chercher. C'est aussi dire aux personnes seules. Effectivement, j'avais mon fils, mais j'étais quand même assez seule. Il fallait gérer. Malgré la grossesse et le fait d'avoir la mastectomie, d'aller en chimiothérapie. La radiothérapie, c'était tous les jours. Donc, c'était loin d'être évident. Mais on y arrive. C'est aussi pour ça que je témoigne. J'aimerais que des choses soient pensées et mises en place pour nous, puisque rien n'est prévu quand on reprend la chimiothérapie deux semaines après avoir accouché. Mon congé maternité n'a pas eu lieu, clairement. Et rien n'était prévu. Donc, ça a été vraiment un casse-tête pour faire garder ma fille. Donc, j'ai eu cette chance d'avoir mes parents, mais voilà, j'ai dû les solliciter. parfois insisté c'était pas simple parce que tout dépend des rapports qu'on a quel entourage on a aussi certaines personnes n'ont pas du tout d'entourage donc bien sûr ça pose question à savoir la poursuite du traitement parce que clairement moi j'ai pas pu avoir de soins support parce que je pouvais pas en plus rajouter du temps pour éventuellement avoir un suivi psychologique ce genre de choses puisque c'était déjà très compliqué, ne serait-ce que pour aller en chimiothérapie. Donc tout cela, c'est lourd, c'est lourd à porter, parce qu'on reste avec nos maux, des maux physiques, mais aussi psychologiques, non réglés. Et c'est sûr qu'une fois que les traitements ont été terminés, les traitements lourds, c'est comme si on vivait une autre déflagration, en fait. C'était l'effet boomerang. L'annonce et puis après l'après. Parce que j'ai serré les dents finalement tout le long. Et puis après, tout a lâché. Et c'était là où il fallait se reconstruire. Mais je n'avais toujours pas de mode de garde pour ma fille. Donc mon fils était à l'école, mais ma fille, je devais la garder. Donc ce n'était pas simple.

  • Speaker #1

    Parce que du coup, en plus, c'était avec un état de fatigue. ton corps qui ne s'était pas encore remis de tous ces traitements. Donc j'imagine avec un petit bébé, j'espère qu'elle n'a pas eu de colique trop tôt. Comment ça se passait ? Parce que je sais que ce n'est pas évident. Oui,

  • Speaker #0

    du coup, pendant 3-4 mois, effectivement, c'était des pleurs. Vraiment intense. Je me venais de traitements. C'était à bras, en fait, non-stop. Donc, tu veux apporter le meilleur à ton enfant, donc tu le fais. Mais effectivement, j'ai connu toute une période très, très compliquée parce que je ne pouvais plus rien donner. C'est ce que je disais et je considérais quand même être une mauvaise maman. Mais j'étais arrivée au bout. Au bout de ce que je pouvais donner, je ne pouvais plus rien faire, honnêtement. Je ne faisais que pleurer. J'ai eu de la croissance à ça, bien sûr. J'arrivais quand même à me tenir dans certains capes parce qu'il le fallait. Mais ce n'était pas ce moment-là qu'il fallait que je sois une psychologue, quelqu'un, et que surtout, j'ai du temps, en fait, pour moi, et que je m'autorise à avoir du temps, malgré tout ce que la société me renvoyait, à me dire, mais attends, tu as des cheveux. C'est en arrêt. peux garder ton enfant. Et puis surtout, la société qui m'a demandé sans cesse quand est-ce que j'allais reprendre le travail. Alors que moi, je n'étais pas du tout dans cette configuration-là. J'étais brisée. Et ça, c'est valable aussi pour toute personne, au-delà du fait d'être enceinte, d'avoir mené ça ensemble. C'est vrai que ce n'est pas simple. Parce que on ne s'imagine pas. Est-ce que ça peut être ?

  • Speaker #1

    Déjà, tu as fait un grand combat. Déjà, tu es une merveilleuse mère. Déjà, je tiens à rappeler. Parce qu'il ne faut pas culpabiliser de ne pas être au top tout le temps. Et toi, tu as vécu un cancer du sein, donc c'est tout à fait normal de ne pas être au top. Et même une maman n'ayant pas vécu de cancer, parfois on a besoin aussi de se retrouver, on a besoin aussi de respirer. Donc voilà, on aime nos enfants du plus profond de notre âme, mais parfois aussi on a besoin de souffler un petit peu. Il ne faut pas culpabiliser et surtout toi qui... Tu avais aussi besoin d'aide, d'aller pouvoir parler aussi, extérioriser tout ça. Et parfois aussi, ça fait du bien de pleurer pour extérioriser. Toutes les émotions, il faut les prendre et il faut les accepter. Et non, tu es une battante. Et ça, je pense que de toute façon, tes enfants, ils le savent, ils le ressentent. Même leur... mais enfin... Malgré leur petit âge, non, non, ils le ressentent. Et en tout cas, j'espère que là, tu peux prendre du temps pour toi un petit peu plus, que tu as pu trouver un mode de garde ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, donc j'ai effectivement dû me battre pour obtenir ce mode de garde, parce que j'en avais obtenu un pendant les rayons, mais j'étais dans une période très compliquée. c'était là Voilà. Parce que quand on cherche un mode de garde, il faut quand même être bien, pour moi, à mon sens, pour bien choisir, pour choisir la bonne personne et être à l'aise, en fait. Et du coup, pouvoir profiter du temps qu'on a. Mais si on se dépêche, si on est dans d'autres considérations et du coup, finalement, notre enfant est gardé, mais on est toujours pris parce qu'on n'est pas à l'aise. Et donc, j'étais dans cette... configuration-là, malheureusement. Donc, ça ne s'est pas fait en un pouf. Donc, j'étais soulagée, mais en même temps très prise par tout ça. Finalement, ce n'était pas vraiment du soulagement. Je pensais que ça en était, mais non. Très vite, j'étais toujours prise par... Et ça s'est mal passé. Donc, j'ai retiré ma fille. Même si je ne me sentais pas du tout bien, je ne pouvais pas prendre ce risque-là pour elle. Je n'ai pas tenu toute cette grossesse. Pour moi, je lui veux le meilleur. T'enfant, bien sûr, comme tout parent pour son enfant. Mais là, encore plus. Je ne sais pas trop comment l'expliquer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste que tu ne te sentais pas en sécurité. En gros, tu pensais beaucoup à elle la journée parce que tu sentais qu'il y avait quelque chose.

  • Speaker #0

    Et ce n'était pas clair. Du coup, je l'ai retirée. Je voulais changer d'assistante paternelle. En fait, c'était via une crèche collective. Sauf que du coup, une crèche familiale. C'est via une crèche familiale. et du coup, on n'avait pas le choix de l'assistante maternelle. Donc, j'ai demandé à changer d'assistante paternelle. Malheureusement, ça s'est passé. Du coup, j'ai dû retirer mon enfant. Et de là, je me suis retrouvée de nouveau sans mode de garde, donc pendant quasi une année. Donc, ça a été compliqué. Et au cours de cette année, j'ai réussi, après de multiples démarches, à obtenir une nouvelle place en crèche dans une autre structure. où là, c'est un peu une structure collective, donc plusieurs personnes, et là, vraiment, c'est que du bonheur. Est-ce que je suis libérée, en fait, de toutes ces questions ? Et puis peut-être que je suis plus avancée. En tout cas, c'était le bon timing. Je n'en pouvais plus, comme je disais, j'étais à l'aube au niveau. Et là, vraiment, j'ai pu bénéficier de son support et penser à moi. en fait ce concert m'aura apporté ça de aussi me faire une place parce que la maternité c'est vrai que c'est wow c'est tout ce que j'espérais et je me suis engouffrée vraiment et je me suis oubliée en fait et j'en ai pris conscience avec ce concert du coup maintenant j'existe aussi même si c'est pas simple et qu'on culpabilise toujours un peu mais on espère de se recadrer en tout cas

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai qu'il ne faut pas oublier qu'on est maman, mais on est femme avant tout. Et justement, si on fait des choses avec des copines, on va boire un petit verre de jus ou autre. Mais voilà, on pense à nous et en fait, les enfants, ils vont le ressentir que maman se sent bien, donc nous aussi. Oui. Si tu avais un conseil à donner aux auditrices qui nous écoutent et qui viennent d'apprendre leur cancer du sein lors de leur grossesse ? Est-ce que vous avez un message ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas vraiment de conseils. Parce qu'effectivement, on est toutes différentes. Un peu de bruit. Un peu de bruit, excuse-moi. Je recommence. Et on a plus que 2 minutes 35. Oui. Je recommence. Je n'ai pas de conseils. On est toutes différentes. On vit toutes les choses différemment. Mais faites au mieux. Vous ferez au mieux, en fait. Je suis l'exemple, en fait. On peut s'en sortir et donner naissance à son enfant. Mais on est bien dans ce cas-là. Je n'étais pas plus optimiste qu'une autre. Et je ne souriais pas non plus non-stop. J'ai beaucoup pleuré. J'ai beaucoup eu peur. Mais la vie est plus forte que tout. C'est ce que ça m'aura fait réaliser. Donc voilà, il y a beaucoup. beaucoup de femmes dans notre cas. Il y a des groupes où on peut échanger entre nous. C'est précieux de ne pas se sentir seule, user et abuser des réseaux sociaux. C'est bien ça qui m'a sauvée. Ça m'a permis de trouver du beau, du sens, de l'information. Voilà. Du soutien, de l'amour et des soeurs pour la vie.

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est sûr, c'est magnifique. C'est le mot que se termine cet épisode. Merci beaucoup, Justine. pour nous avoir partagé ton témoignage, ton témoignage d'espoir, d'amour aussi, rempli d'amour et de force. Parce que tu es une femme forte, il faut que tu le gardes en tête.

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🎧 Dans cet épisode bouleversant du podcast États Dames, Justine, une future maman, partage son histoire hors du commun. Alors qu’elle venait à peine d’apprendre le sexe de son bébé, un diagnostic de cancer du sein est venu tout faire basculer.

Avec une force remarquable, Justine raconte son combat : celui de préserver sa santé tout en protégeant la vie qu’elle portait. Son témoignage puissant met en lumière la résilience, l’amour maternel et le courage face à l’imprévu.

💬 Un récit profond et inspirant, qui donne voix à celles qui traversent des tempêtes en silence, et rappelle combien chaque femme mérite d’être entendue, soutenue et célébrée.

🎙️ À écouter absolument, et à partager pour soutenir toutes celles qui, comme Justine, se battent à la fois pour elles et pour leur(s) enfant(s).


Justine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai découvert le cancer du sein par autopalpation à l'âge de 34 ans, alors que j'étais enceinte. Un soir, je me mets de l'huile anti-largeture sur mon ventre, je décide de m'en mettre sur les seins, je m'arrête parce que je suis un peu frileuse par rapport à la composition, je n'étais pas sûre à 100%, et je décide de faire une autopalpation, chose que je ne faisais jamais auparavant. Je ne pourrais pas l'expliquer, mais c'est bien ça qui m'a sauvée la vie. J'ai senti une petite boule à la base de mon sein droit, proche de l'aisselle. C'était comme un pic, très très petit, quelques millimètres après. Mais du coup, au toucher, c'était vraiment… Je me demandais… Je ne le faisais déjà jamais, donc je ne savais pas, je n'avais pas de comparatif. Donc je l'ai fait toucher à mon conjoint, il l'a touché. Donc ça, je me suis dit, c'est une vue de mon esprit. Et puis j'avais rendez-vous le lendemain avec la sage-femme dans le cadre de ma grossesse, donc je lui en ai parlé. Et là, elle l'a également touchée et elle m'a demandé de faire une échographie, une mammographie. À l'issue, du coup, je fais l'échographie. Il faut faire une biopie. Donc, je ne savais pas du tout ce que c'était ni où il fallait que j'aille. Donc, j'ai envoyé et il me donne des coordonnées. Je vais à l'hôpital et là, il me faut la mammographie avec le tapisier, l'échographie. La dame découvre trois nodules. Là, je crois que ça a été très compliqué à ce moment-là. Dans un premier temps, on a peur. Et puis, très vite, on se dit, bon, on va voir. Chez, de toute façon, on attend l'échéance qui est là tout de suite. On attend de la biopsie, puis on rassure. Là, par contre, on a annoncé trois. Donc, le troisième était non palpable. Ce n'est pas forcément une boule. Donc, j'ai eu cette chance, puisque du coup... Je ne savais pas que ça pouvait être aussi autre chose, un écoulement, la peau d'orange, un téton rétracté. Il y a plein de signes, finalement, et pas seulement une boule. Parce que, effectivement, j'avais cette troisième boule qui n'était pas palpable. Et d'ailleurs, après ma mastectomie, après une mastectomie, une finte, ils ont découvert, après un analyse spénique du sein enlevé, qu'il y en avait finalement cinq. On ne s'y attend pas parce que quand on attend un enfant, déjà quoi qu'il arrive, on ne s'attend pas à une annonce de cancer, quelles que soient les circonstances. Mais c'est vrai que là, enceinte, on attend notre bébé, on venait d'apprendre le sexe de notre bébé, donc une petite fille, donc on est projeté complètement dans la grossesse. Donc c'est vrai que quand c'est arrivé, on nous demande si on souhaite mettre un terme à notre grossesse. En même temps, on nous annonce le cancer. Il y a beaucoup de choses qui se jouent en même temps et nous, on n'est pas prêts. Parce que quand on m'a annoncé mon cancer, j'étais évidemment choquée. Je ne faisais que pleurer. C'est comme si tout s'était arrêté. J'arrivais à peine à marcher à l'annonce. On me l'a annoncé. Il fallait qu'on me soulève. Donc on ne s'attend pas, quand on a 34 ans, à avoir le cancer. Et en ce sens, je ne savais pas que c'était possible. Après, c'est sûr que tout est possible finalement. Mais allier les deux, être dans cette contradiction sans cesse, être dans la vie et en même temps avoir le cancer, c'est vrai que ce n'était pas simple à gérer. J'ai été déjà reçue par un gynécologue avant de faire la mammographie et l'échographie au sein de cette structure. Et la gynécologue m'a demandé, pour reprendre ses mots exacts, comment vous réagiriez, est-ce que vous souhaitez ? Et oui, elle m'a posé la question, est-ce que vous souhaitez mettre un terme ? Donc c'est vrai que quand elle m'a reçu, moi j'ai payé encore d'être positive, de me dire bon peut-être qu'à l'issue de la biopsie tout va bien se passer. elle m'a posé cette question, c'est vrai que je suis restée un peu sans voir, là je me dis, mais non, qu'est-ce que c'est ? Ok, moi j'avais déjà perdu un bébé, donc ça a été déjà très compliqué. Là, de mettre un terme à ma grossesse alors que tout va bien pour mon bébé, non, je ne pouvais pas, ça allait être un drame pour nous. Donc à l'issue, on fait la... Enfin, je pensais avoir été claire et avoir été comprise. À l'issue, du coup, je fais la maman et l'écho. on m'annonce que j'ai un cancer et le lendemain l'oncologue me reçoit en me disant que la gynécologue que j'avais vu la veille, que je ne connaissais pas s'est prononcée pour mettre un terme à ma grossesse. Donc là, ça a été compliqué. J'ai eu cette chance d'avoir déjà eu d'autres grossesses avant. Du coup, ma grossesse s'est malheureusement arrêtée et ma grossesse pour l'enfant. Du coup, j'étais bien consciente de toutes les étapes, déprimée de tout ça, du nombre de semaines, à mes nourrisses. Sinon, effectivement, je n'aurais rien dit, en fait. Déjà, tout le choc. Pas consciente de tout ça, pas au courant. Donc, je lui ai répondu, mais moi, je suis au deuxième trimestre. Parce qu'en fait, la gynécologue, a priori, s'était prononcée pour arrêter parce que j'étais au premier trimestre. Donc là, je l'arrête. Je lui dis seulement, écoutez-moi, je ne sais pas, je suis au deuxième trimestre. Et du coup, de là, il me dit, c'est possible. Ça a été assez compliqué parce qu'effectivement, tout le monde nous renvoyait. mes craintes, c'est-à-dire est-ce que ça a une incidence sur mon bébé ? On me pose toujours d'ailleurs cette question. C'est toujours des questions qu'on me pose, puisque Nina est née, elle va avoir deux ans en juin, mais les questions persistent. Donc c'est vrai que quand on est enceinte et qu'on n'a pas une fenêtre sur notre ventre, déjà, pour tout grossesse, c'est compliqué. C'est beau, mais en même temps... On a quand même des craintes. Tant qu'on n'a pas bébé dans les bras, on se dit, on est là, on croise les doigts. Et là, c'était la même chose, en fait. Mais accentuée par ces questions sensées, parce qu'en me disant, c'est sûr, la chimiothérapie n'a pas d'effet sur le bébé. Donc, c'est vrai que c'était pas simple à gérer. Après, je me redisais que c'était la seule chose à faire, en fait. Parce que moi, je... Je n'avais pas de vie. Je n'avais pas pu faire le TEP scan. Je ne savais pas si j'étais localisée, métastasée. J'avais déjà peut-être envie de vivre parce que c'est important pour moi de le rappeler. Parce que même sans enfant, on a envie de vivre, en fait. Tout simplement, à 34 ans, j'avais encore plein de choses pour moi à ville. Et puis, j'avais mon fils de 3 ans. Donc, forcément, je ne pouvais pas le laisser sans maman. Et j'avais aussi l'occasion d'enlever que je voulais connaître Il va agrandir. Je me fais pas les traitements. Je me fais pas les traitements, j'attends d'accoucher, je savais pas comment ça pouvait évoluer. Dès qu'on s'entend mal,

  • Speaker #1

    il y a un... Pardon,

  • Speaker #0

    excuse-moi. Je dois recommencer, excuse-moi.

  • Speaker #1

    T'inquiète, c'est juste que des fois j'entends...

  • Speaker #0

    Ah, pardon, j'ai bougé quelque chose. Ah,

  • Speaker #1

    faut pas te cesser, t'inquiète pas.

  • Speaker #0

    Non, mais parce que, tu sais, ça m'a vu détruire. Mais c'est pas mal, excuse-moi. Du coup, tu veux que... Je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Là, tu disais du coup que tu avais ton fils de 3 ans, qu'elle n'est pas laissée sans maman. C'est sûr qu'il y avait cette envie de vivre et de connaître ton bébé.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Et je ne pouvais pas me dire que je ne fais pas de traitement parce que je ne savais pas comment ça allait évoluer. En fait, on est là, effectivement, avec des soignants. explique un petit peu, en même temps on ne maîtrise rien, on nous demande de choisir. Moi, ce que je savais, c'est que je ne pouvais pas, enfin, je n'arrivais pas à choisir, en fait. On me disait, il faut que vous fassiez un choix. Mais en fait, je n'ai pas fait de choix. Déjà, en soi, je suis un peu la reine du non-choix, mais là, c'était vraiment cornelien. Enfin, je veux dire, je ne pouvais pas me décider, je ne maîtrisais rien, donc voilà. J'ai juste à un moment demandé à ma chirurgienne, parce qu'au bout d'un moment, beaucoup de crainte, beaucoup de peur, tout le monde me renvoyait ses peurs, y compris les soignants. Donc je me disais, j'ai juste demandé à la chirurgienne, comment, si jamais je me décidais de mettre un terme, comment ça allait se passer. Et là, j'ai compris que non, en fait, je n'ai pas fait le problème. rien dire à ce sujet parce que c'était pas possible. C'était donc mettre un produit pour tuer mon bébé et j'y ai accouché voix basse. Parce qu'à ce stade, c'est comme ça que ça se passe. Donc moi, mon bébé allait bien. Je pouvais pas m'y résoudre. C'était pas possible. Donc j'ai continué ma grossesse. J'ai rien signé en fait. On m'a rien dit finalement. On m'a dit de me décider mais en fait finalement, tout s'est passé. sans que je décide vraiment. Et moi, je continue effectivement de te croiser pour que tout se passe bien.

  • Speaker #1

    Voilà. Tu as bien fait, parce que surtout, en plus, vu que ton choix, c'était de garder, de sauver ta fille. tu as fait le bon choix parce que tu l'aurais peut-être regretté toute ta vie d'avoir écouté les médecins alors que c'était possible de continuer ta grossesse donc non,

  • Speaker #0

    tu as fait un magnifique choix après je précise c'était un non-choix parce que c'est vachement culpabilisant pour toutes celles qui malheureusement n'ont pas eu d'autre choix que de mettre un terme donc je fais vachement attention à tout ça Parce que, comme je le dis, c'est pour ça qu'en fait, ça a un sens. C'est que j'ai fait ce choix ou non-choix parce que j'avais déjà perdu mon bébé. Donc, je me dis qu'en fait, avec le recul, rien n'est arrivé par hasard dans ma vie. Et parce qu'aussi, on m'a donné l'opportunité de... Un oncologue m'a dit que c'est possible, enfin un ancien oncologue. j'ai changé d'opinion, il m'avait dit c'est possible mais des fois on tombe sur des personnes qui ne nous laissent pas le choix et encore à l'heure d'aujourd'hui et donc c'est pour ça que c'est important pour moi de témoigner mais sans faire pour autant culpabiliser celles qui n'ont pas eu le choix parce que tout dépend aussi du cancer là j'ai eu cette chance d'avoir un cancer particulier peut-être qui permettait de faire cela mais c'est pas le cas malheureusement encore aujourd'hui pour tout le monde et c'est vrai que c'est Oups. Ça doit être vraiment très compliqué. Je connais des personnes qui ont été dans ce cas de figure et où elles ont dû mettre un terme à leur grossesse alors que tout allait bien avant l'annonce. Donc là, c'est vraiment plus que compliqué. C'est pour ça que j'ai eu cette chance, que je considère être une chance, que ma grossesse m'a porté tout le long. Mon bébé bougeait à des moments clés. J'avais vraiment l'impression de former un duo. Et c'est via elle qu'il m'a sauvée. Même avec le recul, je me demande si j'aurais pu tenir sans. Donc finalement, je remercie la vie d'avoir été enceinte pendant cette période. Parce que quoi qu'il arrive, j'arrivais à me dire qu'il y a des moments où je n'étais que enceinte et c'était doux. C'est comme si je n'avais plus mon cancer.

  • Speaker #1

    Vous étiez deux battantes.

  • Speaker #0

    Voilà. Et comme on dit souvent avec les personnes qui vivent ça, on a des liens. personnes qui combattent ensemble. Donc, tu vois, on a souvent beaucoup de doutes parce qu'on pleure, on passe par plein d'émotions et on a peur pour notre bébé puisqu'on est dans une société un peu où on nous fait culpabiliser pour tout. Donc, on culpabilise, on se dit mince, notre bébé va tout ressentir. Et puis finalement, non, parce qu'à l'issue, on a une relation hyper fusionnelle et c'est juste fou, quoi. Enfin, j'ai des souvenirs de dingue alors qu'elle est vraiment très, très jeune, elle vient de naître. Mais voilà, c'est des liens vraiment incroyables. Aussi pour assurer toutes celles qui vivent ça actuellement ou vont vivre ça. Voilà, il y a du beau quoi qu'il arrive dans toute situation. Et notre bébé, c'est vraiment ce qu'on aura fait de mieux.

  • Speaker #1

    Et du coup, ta famille, elle t'a beaucoup soutenue ?

  • Speaker #0

    Assez compliqué. Parce que, voilà, après, c'est compliqué. En plus, c'est délicat de parler de ça. Je ne sais pas trop comment l'aborder. Ce n'était pas dans les questions.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'avais mis, est-ce que tu appréhendais l'annonce à ta famille ?

  • Speaker #0

    Voilà, plutôt ça. Ça me va, ça. D'accord.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu appréhendais l'annonce à ta famille ? Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, j'appréhendais beaucoup puisqu'on a l'impression d'être responsable d'un choc pour ses proches et de devoir les rassurer. Parce qu'on ne veut pas non plus qu'ils soient tristes, donc ça a été difficile. J'appréhendais beaucoup, surtout pour mon fils qui était âgé de 3 ans au diagnostic. Donc, ce n'était pas simple, mais j'ai pris parti de le dire parce que c'était important pour moi de dire ce que je traversais. Donc, j'ai essayé, puis par le biais de livres, de choses, on a essayé de faire au mieux. Ce n'est pas forcément le mieux, mais c'est au mieux de ce qu'on pouvait nous faire. Et puis, rien n'est... Mince, je cherche mon mot. Rien n'est arrêté. Enfin, je veux dire, tout peut être modifié à tout moment. C'est aussi se déculpabiliser par rapport à ça. Il n'y a pas une manière de dire les choses et tout peut évoluer. en modifiant des choses. Enfin, voilà, tout peut être modifié. Donc, c'est aussi ça que j'ai appris. Et puis, des choses que je redoutais, voilà, par exemple, quand j'ai dû me raser les cheveux, que je suis rentrée, j'avais fait une perruque, des turbans, parce que je ne voulais pas lui montrer forcément comme ça d'emblée. J'avais peur de lui faire peur, en fait. Et, Et puis finalement, c'est lui qui a demandé à ce que j'enlève. Il m'a dit, t'es belle maman. Il n'arrêtait pas de m'embrasser le crâne. Donc, tu vois, finalement, des choses, des fois qu'on appréhende, on a peur. La vie fait que finalement, ce n'est pas les peurs des autres, c'est nos peurs. Et donc, si c'est... Je ne sais pas si c'est ma gueule, mais c'est le champ.

  • Speaker #1

    Je suis désolée. Ah,

  • Speaker #0

    pardon, dis-moi. Je recommence. Je fais un petit... Pardon, j'arrête.

  • Speaker #1

    Sinon, je vais avoir du mal à t'entendre.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'arrête, pardon. Oh là là, le sketch. Donc, excuse-moi, je dois recommencer où ? Pardon, avec ma mémoire de chimio, en plus, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Du coup, tu disais qu'au final... Tu avais peur, tu appréhendais un petit peu la réaction de ton fils. Et au final, c'est même lui qui t'a demandé d'enlever les cheveux et puis qui te faisait des petits bisous partout, que tu étais très belle. Enfin voilà, l'amour dans les yeux de nos enfants, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a rien de plus beau. Et c'est vrai que je ne m'y attendais pas et ça a été vraiment très, très fort à ce moment-là. Et il m'a permis vraiment de m'accepter finalement. Parce que de se voir à travers son regard, je me suis sentie belle. Et ça a été vraiment très précieux dans le parcours. C'est les bons souvenirs. Parce que voilà, malgré toute cette épreuve, il y a du beau. Et on en a trouvé du beau et on l'a créé, ce beau. Et on s'y est accrochés du plus fort qu'on pouvait pour continuer en fait. Parce que sinon, c'est compliqué. Et il y a eu beaucoup de moments compliqués où on se sent seule, on ne se sent pas soutenue, on se sent toute seule à subir tout ça et ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    Je profite du coup pour dire aussi, parce que là on parlait de l'amour de nos enfants qui sont là pour nous, on se sent soutenue. Et du coup, pour celles qui ne sont pas forcément soutenues par leur famille, et qui écoutent ce témoignage, les familles des personnes malades écoutant ce témoignage, il faut faire parfois attention parce que déjà, le malade en lui-même a peur, a des peurs. C'est lui qui vit tout ça. Et si en plus, la famille ou l'entourage vient rajouter leurs craintes et viennent rajouter un petit peu leur grain de sel, c'est compliqué. et il faut juste, voilà, si il y a des personnes... qui ont dans leur entourage des personnes malades, c'est déjà assez difficile pour eux, et juste de les soutenir. Quoi qu'ils fassent, comme choix, comme on disait tout à l'heure, si c'est possible ou pas de faire un choix, parfois malheureusement, on ne peut pas, c'est le corps médical qui fait le choix à notre place, c'est encore plus difficile, et parfois il faut laisser, il n'y a pas de, oui mais c'est mieux pour l'enfant, oui mais en fait... On ne s'en rend pas compte de ce que c'est. Donc, parfois, il faut juste le silence. Juste faire des câlins.

  • Speaker #0

    Et on se tait.

  • Speaker #1

    Parce que je sais que ça peut être très difficile. Et juste soutenir. Soutenir la personne malade. Parce que ce n'est vraiment pas évident. Et ça ne sert strictement à rien de projeter encore plus ses craintes. C'est juste ce que je tenais à rajouter.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Puis il y a mille et une façons de soutenir quelqu'un, effectivement, par des gestes tendres, des attentions, à aussi prendre le relais sur certaines choses. Des papiers, on a beaucoup de rendez-vous à gérer, une charge mentale incroyable. Je n'ai jamais eu autant de rendez-vous que depuis que j'ai été malade, en fait. On ne s'imagine pas, en fait, mais c'est juste dingue. Et effectivement, s'il y a des enfants, voilà. Et c'est pas forcément attendre qu'on sollicite, mais vraiment être là, proposer. Et c'est dans la maladie qu'on découvre vraiment comment on est entouré, par qui on est entouré. Ça remet tout en perspective. Et c'est ça aussi qui est compliqué dans le après.

  • Speaker #1

    Et justement, avec déjà tous les rendez-vous de grossesse, plus ceux du cancer, comment tu as réussi à gérer tout ça ?

  • Speaker #0

    C'était très difficile. Pouvoir se rendre en soins, c'était déjà compliqué en fait. Je devais amener mon fils à l'école, aller le chercher. C'est aussi dire aux personnes seules. Effectivement, j'avais mon fils, mais j'étais quand même assez seule. Il fallait gérer. Malgré la grossesse et le fait d'avoir la mastectomie, d'aller en chimiothérapie. La radiothérapie, c'était tous les jours. Donc, c'était loin d'être évident. Mais on y arrive. C'est aussi pour ça que je témoigne. J'aimerais que des choses soient pensées et mises en place pour nous, puisque rien n'est prévu quand on reprend la chimiothérapie deux semaines après avoir accouché. Mon congé maternité n'a pas eu lieu, clairement. Et rien n'était prévu. Donc, ça a été vraiment un casse-tête pour faire garder ma fille. Donc, j'ai eu cette chance d'avoir mes parents, mais voilà, j'ai dû les solliciter. parfois insisté c'était pas simple parce que tout dépend des rapports qu'on a quel entourage on a aussi certaines personnes n'ont pas du tout d'entourage donc bien sûr ça pose question à savoir la poursuite du traitement parce que clairement moi j'ai pas pu avoir de soins support parce que je pouvais pas en plus rajouter du temps pour éventuellement avoir un suivi psychologique ce genre de choses puisque c'était déjà très compliqué, ne serait-ce que pour aller en chimiothérapie. Donc tout cela, c'est lourd, c'est lourd à porter, parce qu'on reste avec nos maux, des maux physiques, mais aussi psychologiques, non réglés. Et c'est sûr qu'une fois que les traitements ont été terminés, les traitements lourds, c'est comme si on vivait une autre déflagration, en fait. C'était l'effet boomerang. L'annonce et puis après l'après. Parce que j'ai serré les dents finalement tout le long. Et puis après, tout a lâché. Et c'était là où il fallait se reconstruire. Mais je n'avais toujours pas de mode de garde pour ma fille. Donc mon fils était à l'école, mais ma fille, je devais la garder. Donc ce n'était pas simple.

  • Speaker #1

    Parce que du coup, en plus, c'était avec un état de fatigue. ton corps qui ne s'était pas encore remis de tous ces traitements. Donc j'imagine avec un petit bébé, j'espère qu'elle n'a pas eu de colique trop tôt. Comment ça se passait ? Parce que je sais que ce n'est pas évident. Oui,

  • Speaker #0

    du coup, pendant 3-4 mois, effectivement, c'était des pleurs. Vraiment intense. Je me venais de traitements. C'était à bras, en fait, non-stop. Donc, tu veux apporter le meilleur à ton enfant, donc tu le fais. Mais effectivement, j'ai connu toute une période très, très compliquée parce que je ne pouvais plus rien donner. C'est ce que je disais et je considérais quand même être une mauvaise maman. Mais j'étais arrivée au bout. Au bout de ce que je pouvais donner, je ne pouvais plus rien faire, honnêtement. Je ne faisais que pleurer. J'ai eu de la croissance à ça, bien sûr. J'arrivais quand même à me tenir dans certains capes parce qu'il le fallait. Mais ce n'était pas ce moment-là qu'il fallait que je sois une psychologue, quelqu'un, et que surtout, j'ai du temps, en fait, pour moi, et que je m'autorise à avoir du temps, malgré tout ce que la société me renvoyait, à me dire, mais attends, tu as des cheveux. C'est en arrêt. peux garder ton enfant. Et puis surtout, la société qui m'a demandé sans cesse quand est-ce que j'allais reprendre le travail. Alors que moi, je n'étais pas du tout dans cette configuration-là. J'étais brisée. Et ça, c'est valable aussi pour toute personne, au-delà du fait d'être enceinte, d'avoir mené ça ensemble. C'est vrai que ce n'est pas simple. Parce que on ne s'imagine pas. Est-ce que ça peut être ?

  • Speaker #1

    Déjà, tu as fait un grand combat. Déjà, tu es une merveilleuse mère. Déjà, je tiens à rappeler. Parce qu'il ne faut pas culpabiliser de ne pas être au top tout le temps. Et toi, tu as vécu un cancer du sein, donc c'est tout à fait normal de ne pas être au top. Et même une maman n'ayant pas vécu de cancer, parfois on a besoin aussi de se retrouver, on a besoin aussi de respirer. Donc voilà, on aime nos enfants du plus profond de notre âme, mais parfois aussi on a besoin de souffler un petit peu. Il ne faut pas culpabiliser et surtout toi qui... Tu avais aussi besoin d'aide, d'aller pouvoir parler aussi, extérioriser tout ça. Et parfois aussi, ça fait du bien de pleurer pour extérioriser. Toutes les émotions, il faut les prendre et il faut les accepter. Et non, tu es une battante. Et ça, je pense que de toute façon, tes enfants, ils le savent, ils le ressentent. Même leur... mais enfin... Malgré leur petit âge, non, non, ils le ressentent. Et en tout cas, j'espère que là, tu peux prendre du temps pour toi un petit peu plus, que tu as pu trouver un mode de garde ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, donc j'ai effectivement dû me battre pour obtenir ce mode de garde, parce que j'en avais obtenu un pendant les rayons, mais j'étais dans une période très compliquée. c'était là Voilà. Parce que quand on cherche un mode de garde, il faut quand même être bien, pour moi, à mon sens, pour bien choisir, pour choisir la bonne personne et être à l'aise, en fait. Et du coup, pouvoir profiter du temps qu'on a. Mais si on se dépêche, si on est dans d'autres considérations et du coup, finalement, notre enfant est gardé, mais on est toujours pris parce qu'on n'est pas à l'aise. Et donc, j'étais dans cette... configuration-là, malheureusement. Donc, ça ne s'est pas fait en un pouf. Donc, j'étais soulagée, mais en même temps très prise par tout ça. Finalement, ce n'était pas vraiment du soulagement. Je pensais que ça en était, mais non. Très vite, j'étais toujours prise par... Et ça s'est mal passé. Donc, j'ai retiré ma fille. Même si je ne me sentais pas du tout bien, je ne pouvais pas prendre ce risque-là pour elle. Je n'ai pas tenu toute cette grossesse. Pour moi, je lui veux le meilleur. T'enfant, bien sûr, comme tout parent pour son enfant. Mais là, encore plus. Je ne sais pas trop comment l'expliquer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste que tu ne te sentais pas en sécurité. En gros, tu pensais beaucoup à elle la journée parce que tu sentais qu'il y avait quelque chose.

  • Speaker #0

    Et ce n'était pas clair. Du coup, je l'ai retirée. Je voulais changer d'assistante paternelle. En fait, c'était via une crèche collective. Sauf que du coup, une crèche familiale. C'est via une crèche familiale. et du coup, on n'avait pas le choix de l'assistante maternelle. Donc, j'ai demandé à changer d'assistante paternelle. Malheureusement, ça s'est passé. Du coup, j'ai dû retirer mon enfant. Et de là, je me suis retrouvée de nouveau sans mode de garde, donc pendant quasi une année. Donc, ça a été compliqué. Et au cours de cette année, j'ai réussi, après de multiples démarches, à obtenir une nouvelle place en crèche dans une autre structure. où là, c'est un peu une structure collective, donc plusieurs personnes, et là, vraiment, c'est que du bonheur. Est-ce que je suis libérée, en fait, de toutes ces questions ? Et puis peut-être que je suis plus avancée. En tout cas, c'était le bon timing. Je n'en pouvais plus, comme je disais, j'étais à l'aube au niveau. Et là, vraiment, j'ai pu bénéficier de son support et penser à moi. en fait ce concert m'aura apporté ça de aussi me faire une place parce que la maternité c'est vrai que c'est wow c'est tout ce que j'espérais et je me suis engouffrée vraiment et je me suis oubliée en fait et j'en ai pris conscience avec ce concert du coup maintenant j'existe aussi même si c'est pas simple et qu'on culpabilise toujours un peu mais on espère de se recadrer en tout cas

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai qu'il ne faut pas oublier qu'on est maman, mais on est femme avant tout. Et justement, si on fait des choses avec des copines, on va boire un petit verre de jus ou autre. Mais voilà, on pense à nous et en fait, les enfants, ils vont le ressentir que maman se sent bien, donc nous aussi. Oui. Si tu avais un conseil à donner aux auditrices qui nous écoutent et qui viennent d'apprendre leur cancer du sein lors de leur grossesse ? Est-ce que vous avez un message ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas vraiment de conseils. Parce qu'effectivement, on est toutes différentes. Un peu de bruit. Un peu de bruit, excuse-moi. Je recommence. Et on a plus que 2 minutes 35. Oui. Je recommence. Je n'ai pas de conseils. On est toutes différentes. On vit toutes les choses différemment. Mais faites au mieux. Vous ferez au mieux, en fait. Je suis l'exemple, en fait. On peut s'en sortir et donner naissance à son enfant. Mais on est bien dans ce cas-là. Je n'étais pas plus optimiste qu'une autre. Et je ne souriais pas non plus non-stop. J'ai beaucoup pleuré. J'ai beaucoup eu peur. Mais la vie est plus forte que tout. C'est ce que ça m'aura fait réaliser. Donc voilà, il y a beaucoup. beaucoup de femmes dans notre cas. Il y a des groupes où on peut échanger entre nous. C'est précieux de ne pas se sentir seule, user et abuser des réseaux sociaux. C'est bien ça qui m'a sauvée. Ça m'a permis de trouver du beau, du sens, de l'information. Voilà. Du soutien, de l'amour et des soeurs pour la vie.

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est sûr, c'est magnifique. C'est le mot que se termine cet épisode. Merci beaucoup, Justine. pour nous avoir partagé ton témoignage, ton témoignage d'espoir, d'amour aussi, rempli d'amour et de force. Parce que tu es une femme forte, il faut que tu le gardes en tête.

Description

🎧 Dans cet épisode bouleversant du podcast États Dames, Justine, une future maman, partage son histoire hors du commun. Alors qu’elle venait à peine d’apprendre le sexe de son bébé, un diagnostic de cancer du sein est venu tout faire basculer.

Avec une force remarquable, Justine raconte son combat : celui de préserver sa santé tout en protégeant la vie qu’elle portait. Son témoignage puissant met en lumière la résilience, l’amour maternel et le courage face à l’imprévu.

💬 Un récit profond et inspirant, qui donne voix à celles qui traversent des tempêtes en silence, et rappelle combien chaque femme mérite d’être entendue, soutenue et célébrée.

🎙️ À écouter absolument, et à partager pour soutenir toutes celles qui, comme Justine, se battent à la fois pour elles et pour leur(s) enfant(s).


Justine


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    J'ai découvert le cancer du sein par autopalpation à l'âge de 34 ans, alors que j'étais enceinte. Un soir, je me mets de l'huile anti-largeture sur mon ventre, je décide de m'en mettre sur les seins, je m'arrête parce que je suis un peu frileuse par rapport à la composition, je n'étais pas sûre à 100%, et je décide de faire une autopalpation, chose que je ne faisais jamais auparavant. Je ne pourrais pas l'expliquer, mais c'est bien ça qui m'a sauvée la vie. J'ai senti une petite boule à la base de mon sein droit, proche de l'aisselle. C'était comme un pic, très très petit, quelques millimètres après. Mais du coup, au toucher, c'était vraiment… Je me demandais… Je ne le faisais déjà jamais, donc je ne savais pas, je n'avais pas de comparatif. Donc je l'ai fait toucher à mon conjoint, il l'a touché. Donc ça, je me suis dit, c'est une vue de mon esprit. Et puis j'avais rendez-vous le lendemain avec la sage-femme dans le cadre de ma grossesse, donc je lui en ai parlé. Et là, elle l'a également touchée et elle m'a demandé de faire une échographie, une mammographie. À l'issue, du coup, je fais l'échographie. Il faut faire une biopie. Donc, je ne savais pas du tout ce que c'était ni où il fallait que j'aille. Donc, j'ai envoyé et il me donne des coordonnées. Je vais à l'hôpital et là, il me faut la mammographie avec le tapisier, l'échographie. La dame découvre trois nodules. Là, je crois que ça a été très compliqué à ce moment-là. Dans un premier temps, on a peur. Et puis, très vite, on se dit, bon, on va voir. Chez, de toute façon, on attend l'échéance qui est là tout de suite. On attend de la biopsie, puis on rassure. Là, par contre, on a annoncé trois. Donc, le troisième était non palpable. Ce n'est pas forcément une boule. Donc, j'ai eu cette chance, puisque du coup... Je ne savais pas que ça pouvait être aussi autre chose, un écoulement, la peau d'orange, un téton rétracté. Il y a plein de signes, finalement, et pas seulement une boule. Parce que, effectivement, j'avais cette troisième boule qui n'était pas palpable. Et d'ailleurs, après ma mastectomie, après une mastectomie, une finte, ils ont découvert, après un analyse spénique du sein enlevé, qu'il y en avait finalement cinq. On ne s'y attend pas parce que quand on attend un enfant, déjà quoi qu'il arrive, on ne s'attend pas à une annonce de cancer, quelles que soient les circonstances. Mais c'est vrai que là, enceinte, on attend notre bébé, on venait d'apprendre le sexe de notre bébé, donc une petite fille, donc on est projeté complètement dans la grossesse. Donc c'est vrai que quand c'est arrivé, on nous demande si on souhaite mettre un terme à notre grossesse. En même temps, on nous annonce le cancer. Il y a beaucoup de choses qui se jouent en même temps et nous, on n'est pas prêts. Parce que quand on m'a annoncé mon cancer, j'étais évidemment choquée. Je ne faisais que pleurer. C'est comme si tout s'était arrêté. J'arrivais à peine à marcher à l'annonce. On me l'a annoncé. Il fallait qu'on me soulève. Donc on ne s'attend pas, quand on a 34 ans, à avoir le cancer. Et en ce sens, je ne savais pas que c'était possible. Après, c'est sûr que tout est possible finalement. Mais allier les deux, être dans cette contradiction sans cesse, être dans la vie et en même temps avoir le cancer, c'est vrai que ce n'était pas simple à gérer. J'ai été déjà reçue par un gynécologue avant de faire la mammographie et l'échographie au sein de cette structure. Et la gynécologue m'a demandé, pour reprendre ses mots exacts, comment vous réagiriez, est-ce que vous souhaitez ? Et oui, elle m'a posé la question, est-ce que vous souhaitez mettre un terme ? Donc c'est vrai que quand elle m'a reçu, moi j'ai payé encore d'être positive, de me dire bon peut-être qu'à l'issue de la biopsie tout va bien se passer. elle m'a posé cette question, c'est vrai que je suis restée un peu sans voir, là je me dis, mais non, qu'est-ce que c'est ? Ok, moi j'avais déjà perdu un bébé, donc ça a été déjà très compliqué. Là, de mettre un terme à ma grossesse alors que tout va bien pour mon bébé, non, je ne pouvais pas, ça allait être un drame pour nous. Donc à l'issue, on fait la... Enfin, je pensais avoir été claire et avoir été comprise. À l'issue, du coup, je fais la maman et l'écho. on m'annonce que j'ai un cancer et le lendemain l'oncologue me reçoit en me disant que la gynécologue que j'avais vu la veille, que je ne connaissais pas s'est prononcée pour mettre un terme à ma grossesse. Donc là, ça a été compliqué. J'ai eu cette chance d'avoir déjà eu d'autres grossesses avant. Du coup, ma grossesse s'est malheureusement arrêtée et ma grossesse pour l'enfant. Du coup, j'étais bien consciente de toutes les étapes, déprimée de tout ça, du nombre de semaines, à mes nourrisses. Sinon, effectivement, je n'aurais rien dit, en fait. Déjà, tout le choc. Pas consciente de tout ça, pas au courant. Donc, je lui ai répondu, mais moi, je suis au deuxième trimestre. Parce qu'en fait, la gynécologue, a priori, s'était prononcée pour arrêter parce que j'étais au premier trimestre. Donc là, je l'arrête. Je lui dis seulement, écoutez-moi, je ne sais pas, je suis au deuxième trimestre. Et du coup, de là, il me dit, c'est possible. Ça a été assez compliqué parce qu'effectivement, tout le monde nous renvoyait. mes craintes, c'est-à-dire est-ce que ça a une incidence sur mon bébé ? On me pose toujours d'ailleurs cette question. C'est toujours des questions qu'on me pose, puisque Nina est née, elle va avoir deux ans en juin, mais les questions persistent. Donc c'est vrai que quand on est enceinte et qu'on n'a pas une fenêtre sur notre ventre, déjà, pour tout grossesse, c'est compliqué. C'est beau, mais en même temps... On a quand même des craintes. Tant qu'on n'a pas bébé dans les bras, on se dit, on est là, on croise les doigts. Et là, c'était la même chose, en fait. Mais accentuée par ces questions sensées, parce qu'en me disant, c'est sûr, la chimiothérapie n'a pas d'effet sur le bébé. Donc, c'est vrai que c'était pas simple à gérer. Après, je me redisais que c'était la seule chose à faire, en fait. Parce que moi, je... Je n'avais pas de vie. Je n'avais pas pu faire le TEP scan. Je ne savais pas si j'étais localisée, métastasée. J'avais déjà peut-être envie de vivre parce que c'est important pour moi de le rappeler. Parce que même sans enfant, on a envie de vivre, en fait. Tout simplement, à 34 ans, j'avais encore plein de choses pour moi à ville. Et puis, j'avais mon fils de 3 ans. Donc, forcément, je ne pouvais pas le laisser sans maman. Et j'avais aussi l'occasion d'enlever que je voulais connaître Il va agrandir. Je me fais pas les traitements. Je me fais pas les traitements, j'attends d'accoucher, je savais pas comment ça pouvait évoluer. Dès qu'on s'entend mal,

  • Speaker #1

    il y a un... Pardon,

  • Speaker #0

    excuse-moi. Je dois recommencer, excuse-moi.

  • Speaker #1

    T'inquiète, c'est juste que des fois j'entends...

  • Speaker #0

    Ah, pardon, j'ai bougé quelque chose. Ah,

  • Speaker #1

    faut pas te cesser, t'inquiète pas.

  • Speaker #0

    Non, mais parce que, tu sais, ça m'a vu détruire. Mais c'est pas mal, excuse-moi. Du coup, tu veux que... Je ne sais plus.

  • Speaker #1

    Là, tu disais du coup que tu avais ton fils de 3 ans, qu'elle n'est pas laissée sans maman. C'est sûr qu'il y avait cette envie de vivre et de connaître ton bébé.

  • Speaker #0

    Voilà, c'est ça. Et je ne pouvais pas me dire que je ne fais pas de traitement parce que je ne savais pas comment ça allait évoluer. En fait, on est là, effectivement, avec des soignants. explique un petit peu, en même temps on ne maîtrise rien, on nous demande de choisir. Moi, ce que je savais, c'est que je ne pouvais pas, enfin, je n'arrivais pas à choisir, en fait. On me disait, il faut que vous fassiez un choix. Mais en fait, je n'ai pas fait de choix. Déjà, en soi, je suis un peu la reine du non-choix, mais là, c'était vraiment cornelien. Enfin, je veux dire, je ne pouvais pas me décider, je ne maîtrisais rien, donc voilà. J'ai juste à un moment demandé à ma chirurgienne, parce qu'au bout d'un moment, beaucoup de crainte, beaucoup de peur, tout le monde me renvoyait ses peurs, y compris les soignants. Donc je me disais, j'ai juste demandé à la chirurgienne, comment, si jamais je me décidais de mettre un terme, comment ça allait se passer. Et là, j'ai compris que non, en fait, je n'ai pas fait le problème. rien dire à ce sujet parce que c'était pas possible. C'était donc mettre un produit pour tuer mon bébé et j'y ai accouché voix basse. Parce qu'à ce stade, c'est comme ça que ça se passe. Donc moi, mon bébé allait bien. Je pouvais pas m'y résoudre. C'était pas possible. Donc j'ai continué ma grossesse. J'ai rien signé en fait. On m'a rien dit finalement. On m'a dit de me décider mais en fait finalement, tout s'est passé. sans que je décide vraiment. Et moi, je continue effectivement de te croiser pour que tout se passe bien.

  • Speaker #1

    Voilà. Tu as bien fait, parce que surtout, en plus, vu que ton choix, c'était de garder, de sauver ta fille. tu as fait le bon choix parce que tu l'aurais peut-être regretté toute ta vie d'avoir écouté les médecins alors que c'était possible de continuer ta grossesse donc non,

  • Speaker #0

    tu as fait un magnifique choix après je précise c'était un non-choix parce que c'est vachement culpabilisant pour toutes celles qui malheureusement n'ont pas eu d'autre choix que de mettre un terme donc je fais vachement attention à tout ça Parce que, comme je le dis, c'est pour ça qu'en fait, ça a un sens. C'est que j'ai fait ce choix ou non-choix parce que j'avais déjà perdu mon bébé. Donc, je me dis qu'en fait, avec le recul, rien n'est arrivé par hasard dans ma vie. Et parce qu'aussi, on m'a donné l'opportunité de... Un oncologue m'a dit que c'est possible, enfin un ancien oncologue. j'ai changé d'opinion, il m'avait dit c'est possible mais des fois on tombe sur des personnes qui ne nous laissent pas le choix et encore à l'heure d'aujourd'hui et donc c'est pour ça que c'est important pour moi de témoigner mais sans faire pour autant culpabiliser celles qui n'ont pas eu le choix parce que tout dépend aussi du cancer là j'ai eu cette chance d'avoir un cancer particulier peut-être qui permettait de faire cela mais c'est pas le cas malheureusement encore aujourd'hui pour tout le monde et c'est vrai que c'est Oups. Ça doit être vraiment très compliqué. Je connais des personnes qui ont été dans ce cas de figure et où elles ont dû mettre un terme à leur grossesse alors que tout allait bien avant l'annonce. Donc là, c'est vraiment plus que compliqué. C'est pour ça que j'ai eu cette chance, que je considère être une chance, que ma grossesse m'a porté tout le long. Mon bébé bougeait à des moments clés. J'avais vraiment l'impression de former un duo. Et c'est via elle qu'il m'a sauvée. Même avec le recul, je me demande si j'aurais pu tenir sans. Donc finalement, je remercie la vie d'avoir été enceinte pendant cette période. Parce que quoi qu'il arrive, j'arrivais à me dire qu'il y a des moments où je n'étais que enceinte et c'était doux. C'est comme si je n'avais plus mon cancer.

  • Speaker #1

    Vous étiez deux battantes.

  • Speaker #0

    Voilà. Et comme on dit souvent avec les personnes qui vivent ça, on a des liens. personnes qui combattent ensemble. Donc, tu vois, on a souvent beaucoup de doutes parce qu'on pleure, on passe par plein d'émotions et on a peur pour notre bébé puisqu'on est dans une société un peu où on nous fait culpabiliser pour tout. Donc, on culpabilise, on se dit mince, notre bébé va tout ressentir. Et puis finalement, non, parce qu'à l'issue, on a une relation hyper fusionnelle et c'est juste fou, quoi. Enfin, j'ai des souvenirs de dingue alors qu'elle est vraiment très, très jeune, elle vient de naître. Mais voilà, c'est des liens vraiment incroyables. Aussi pour assurer toutes celles qui vivent ça actuellement ou vont vivre ça. Voilà, il y a du beau quoi qu'il arrive dans toute situation. Et notre bébé, c'est vraiment ce qu'on aura fait de mieux.

  • Speaker #1

    Et du coup, ta famille, elle t'a beaucoup soutenue ?

  • Speaker #0

    Assez compliqué. Parce que, voilà, après, c'est compliqué. En plus, c'est délicat de parler de ça. Je ne sais pas trop comment l'aborder. Ce n'était pas dans les questions.

  • Speaker #1

    Ah oui, j'avais mis, est-ce que tu appréhendais l'annonce à ta famille ?

  • Speaker #0

    Voilà, plutôt ça. Ça me va, ça. D'accord.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu appréhendais l'annonce à ta famille ? Oui,

  • Speaker #0

    effectivement, j'appréhendais beaucoup puisqu'on a l'impression d'être responsable d'un choc pour ses proches et de devoir les rassurer. Parce qu'on ne veut pas non plus qu'ils soient tristes, donc ça a été difficile. J'appréhendais beaucoup, surtout pour mon fils qui était âgé de 3 ans au diagnostic. Donc, ce n'était pas simple, mais j'ai pris parti de le dire parce que c'était important pour moi de dire ce que je traversais. Donc, j'ai essayé, puis par le biais de livres, de choses, on a essayé de faire au mieux. Ce n'est pas forcément le mieux, mais c'est au mieux de ce qu'on pouvait nous faire. Et puis, rien n'est... Mince, je cherche mon mot. Rien n'est arrêté. Enfin, je veux dire, tout peut être modifié à tout moment. C'est aussi se déculpabiliser par rapport à ça. Il n'y a pas une manière de dire les choses et tout peut évoluer. en modifiant des choses. Enfin, voilà, tout peut être modifié. Donc, c'est aussi ça que j'ai appris. Et puis, des choses que je redoutais, voilà, par exemple, quand j'ai dû me raser les cheveux, que je suis rentrée, j'avais fait une perruque, des turbans, parce que je ne voulais pas lui montrer forcément comme ça d'emblée. J'avais peur de lui faire peur, en fait. Et, Et puis finalement, c'est lui qui a demandé à ce que j'enlève. Il m'a dit, t'es belle maman. Il n'arrêtait pas de m'embrasser le crâne. Donc, tu vois, finalement, des choses, des fois qu'on appréhende, on a peur. La vie fait que finalement, ce n'est pas les peurs des autres, c'est nos peurs. Et donc, si c'est... Je ne sais pas si c'est ma gueule, mais c'est le champ.

  • Speaker #1

    Je suis désolée. Ah,

  • Speaker #0

    pardon, dis-moi. Je recommence. Je fais un petit... Pardon, j'arrête.

  • Speaker #1

    Sinon, je vais avoir du mal à t'entendre.

  • Speaker #0

    C'est ça, j'arrête, pardon. Oh là là, le sketch. Donc, excuse-moi, je dois recommencer où ? Pardon, avec ma mémoire de chimio, en plus, c'est compliqué.

  • Speaker #1

    Du coup, tu disais qu'au final... Tu avais peur, tu appréhendais un petit peu la réaction de ton fils. Et au final, c'est même lui qui t'a demandé d'enlever les cheveux et puis qui te faisait des petits bisous partout, que tu étais très belle. Enfin voilà, l'amour dans les yeux de nos enfants, c'est magnifique.

  • Speaker #0

    Oui, il n'y a rien de plus beau. Et c'est vrai que je ne m'y attendais pas et ça a été vraiment très, très fort à ce moment-là. Et il m'a permis vraiment de m'accepter finalement. Parce que de se voir à travers son regard, je me suis sentie belle. Et ça a été vraiment très précieux dans le parcours. C'est les bons souvenirs. Parce que voilà, malgré toute cette épreuve, il y a du beau. Et on en a trouvé du beau et on l'a créé, ce beau. Et on s'y est accrochés du plus fort qu'on pouvait pour continuer en fait. Parce que sinon, c'est compliqué. Et il y a eu beaucoup de moments compliqués où on se sent seule, on ne se sent pas soutenue, on se sent toute seule à subir tout ça et ce n'est pas simple.

  • Speaker #1

    Je profite du coup pour dire aussi, parce que là on parlait de l'amour de nos enfants qui sont là pour nous, on se sent soutenue. Et du coup, pour celles qui ne sont pas forcément soutenues par leur famille, et qui écoutent ce témoignage, les familles des personnes malades écoutant ce témoignage, il faut faire parfois attention parce que déjà, le malade en lui-même a peur, a des peurs. C'est lui qui vit tout ça. Et si en plus, la famille ou l'entourage vient rajouter leurs craintes et viennent rajouter un petit peu leur grain de sel, c'est compliqué. et il faut juste, voilà, si il y a des personnes... qui ont dans leur entourage des personnes malades, c'est déjà assez difficile pour eux, et juste de les soutenir. Quoi qu'ils fassent, comme choix, comme on disait tout à l'heure, si c'est possible ou pas de faire un choix, parfois malheureusement, on ne peut pas, c'est le corps médical qui fait le choix à notre place, c'est encore plus difficile, et parfois il faut laisser, il n'y a pas de, oui mais c'est mieux pour l'enfant, oui mais en fait... On ne s'en rend pas compte de ce que c'est. Donc, parfois, il faut juste le silence. Juste faire des câlins.

  • Speaker #0

    Et on se tait.

  • Speaker #1

    Parce que je sais que ça peut être très difficile. Et juste soutenir. Soutenir la personne malade. Parce que ce n'est vraiment pas évident. Et ça ne sert strictement à rien de projeter encore plus ses craintes. C'est juste ce que je tenais à rajouter.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Puis il y a mille et une façons de soutenir quelqu'un, effectivement, par des gestes tendres, des attentions, à aussi prendre le relais sur certaines choses. Des papiers, on a beaucoup de rendez-vous à gérer, une charge mentale incroyable. Je n'ai jamais eu autant de rendez-vous que depuis que j'ai été malade, en fait. On ne s'imagine pas, en fait, mais c'est juste dingue. Et effectivement, s'il y a des enfants, voilà. Et c'est pas forcément attendre qu'on sollicite, mais vraiment être là, proposer. Et c'est dans la maladie qu'on découvre vraiment comment on est entouré, par qui on est entouré. Ça remet tout en perspective. Et c'est ça aussi qui est compliqué dans le après.

  • Speaker #1

    Et justement, avec déjà tous les rendez-vous de grossesse, plus ceux du cancer, comment tu as réussi à gérer tout ça ?

  • Speaker #0

    C'était très difficile. Pouvoir se rendre en soins, c'était déjà compliqué en fait. Je devais amener mon fils à l'école, aller le chercher. C'est aussi dire aux personnes seules. Effectivement, j'avais mon fils, mais j'étais quand même assez seule. Il fallait gérer. Malgré la grossesse et le fait d'avoir la mastectomie, d'aller en chimiothérapie. La radiothérapie, c'était tous les jours. Donc, c'était loin d'être évident. Mais on y arrive. C'est aussi pour ça que je témoigne. J'aimerais que des choses soient pensées et mises en place pour nous, puisque rien n'est prévu quand on reprend la chimiothérapie deux semaines après avoir accouché. Mon congé maternité n'a pas eu lieu, clairement. Et rien n'était prévu. Donc, ça a été vraiment un casse-tête pour faire garder ma fille. Donc, j'ai eu cette chance d'avoir mes parents, mais voilà, j'ai dû les solliciter. parfois insisté c'était pas simple parce que tout dépend des rapports qu'on a quel entourage on a aussi certaines personnes n'ont pas du tout d'entourage donc bien sûr ça pose question à savoir la poursuite du traitement parce que clairement moi j'ai pas pu avoir de soins support parce que je pouvais pas en plus rajouter du temps pour éventuellement avoir un suivi psychologique ce genre de choses puisque c'était déjà très compliqué, ne serait-ce que pour aller en chimiothérapie. Donc tout cela, c'est lourd, c'est lourd à porter, parce qu'on reste avec nos maux, des maux physiques, mais aussi psychologiques, non réglés. Et c'est sûr qu'une fois que les traitements ont été terminés, les traitements lourds, c'est comme si on vivait une autre déflagration, en fait. C'était l'effet boomerang. L'annonce et puis après l'après. Parce que j'ai serré les dents finalement tout le long. Et puis après, tout a lâché. Et c'était là où il fallait se reconstruire. Mais je n'avais toujours pas de mode de garde pour ma fille. Donc mon fils était à l'école, mais ma fille, je devais la garder. Donc ce n'était pas simple.

  • Speaker #1

    Parce que du coup, en plus, c'était avec un état de fatigue. ton corps qui ne s'était pas encore remis de tous ces traitements. Donc j'imagine avec un petit bébé, j'espère qu'elle n'a pas eu de colique trop tôt. Comment ça se passait ? Parce que je sais que ce n'est pas évident. Oui,

  • Speaker #0

    du coup, pendant 3-4 mois, effectivement, c'était des pleurs. Vraiment intense. Je me venais de traitements. C'était à bras, en fait, non-stop. Donc, tu veux apporter le meilleur à ton enfant, donc tu le fais. Mais effectivement, j'ai connu toute une période très, très compliquée parce que je ne pouvais plus rien donner. C'est ce que je disais et je considérais quand même être une mauvaise maman. Mais j'étais arrivée au bout. Au bout de ce que je pouvais donner, je ne pouvais plus rien faire, honnêtement. Je ne faisais que pleurer. J'ai eu de la croissance à ça, bien sûr. J'arrivais quand même à me tenir dans certains capes parce qu'il le fallait. Mais ce n'était pas ce moment-là qu'il fallait que je sois une psychologue, quelqu'un, et que surtout, j'ai du temps, en fait, pour moi, et que je m'autorise à avoir du temps, malgré tout ce que la société me renvoyait, à me dire, mais attends, tu as des cheveux. C'est en arrêt. peux garder ton enfant. Et puis surtout, la société qui m'a demandé sans cesse quand est-ce que j'allais reprendre le travail. Alors que moi, je n'étais pas du tout dans cette configuration-là. J'étais brisée. Et ça, c'est valable aussi pour toute personne, au-delà du fait d'être enceinte, d'avoir mené ça ensemble. C'est vrai que ce n'est pas simple. Parce que on ne s'imagine pas. Est-ce que ça peut être ?

  • Speaker #1

    Déjà, tu as fait un grand combat. Déjà, tu es une merveilleuse mère. Déjà, je tiens à rappeler. Parce qu'il ne faut pas culpabiliser de ne pas être au top tout le temps. Et toi, tu as vécu un cancer du sein, donc c'est tout à fait normal de ne pas être au top. Et même une maman n'ayant pas vécu de cancer, parfois on a besoin aussi de se retrouver, on a besoin aussi de respirer. Donc voilà, on aime nos enfants du plus profond de notre âme, mais parfois aussi on a besoin de souffler un petit peu. Il ne faut pas culpabiliser et surtout toi qui... Tu avais aussi besoin d'aide, d'aller pouvoir parler aussi, extérioriser tout ça. Et parfois aussi, ça fait du bien de pleurer pour extérioriser. Toutes les émotions, il faut les prendre et il faut les accepter. Et non, tu es une battante. Et ça, je pense que de toute façon, tes enfants, ils le savent, ils le ressentent. Même leur... mais enfin... Malgré leur petit âge, non, non, ils le ressentent. Et en tout cas, j'espère que là, tu peux prendre du temps pour toi un petit peu plus, que tu as pu trouver un mode de garde ou je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Oui, donc j'ai effectivement dû me battre pour obtenir ce mode de garde, parce que j'en avais obtenu un pendant les rayons, mais j'étais dans une période très compliquée. c'était là Voilà. Parce que quand on cherche un mode de garde, il faut quand même être bien, pour moi, à mon sens, pour bien choisir, pour choisir la bonne personne et être à l'aise, en fait. Et du coup, pouvoir profiter du temps qu'on a. Mais si on se dépêche, si on est dans d'autres considérations et du coup, finalement, notre enfant est gardé, mais on est toujours pris parce qu'on n'est pas à l'aise. Et donc, j'étais dans cette... configuration-là, malheureusement. Donc, ça ne s'est pas fait en un pouf. Donc, j'étais soulagée, mais en même temps très prise par tout ça. Finalement, ce n'était pas vraiment du soulagement. Je pensais que ça en était, mais non. Très vite, j'étais toujours prise par... Et ça s'est mal passé. Donc, j'ai retiré ma fille. Même si je ne me sentais pas du tout bien, je ne pouvais pas prendre ce risque-là pour elle. Je n'ai pas tenu toute cette grossesse. Pour moi, je lui veux le meilleur. T'enfant, bien sûr, comme tout parent pour son enfant. Mais là, encore plus. Je ne sais pas trop comment l'expliquer.

  • Speaker #1

    Oui, c'est juste que tu ne te sentais pas en sécurité. En gros, tu pensais beaucoup à elle la journée parce que tu sentais qu'il y avait quelque chose.

  • Speaker #0

    Et ce n'était pas clair. Du coup, je l'ai retirée. Je voulais changer d'assistante paternelle. En fait, c'était via une crèche collective. Sauf que du coup, une crèche familiale. C'est via une crèche familiale. et du coup, on n'avait pas le choix de l'assistante maternelle. Donc, j'ai demandé à changer d'assistante paternelle. Malheureusement, ça s'est passé. Du coup, j'ai dû retirer mon enfant. Et de là, je me suis retrouvée de nouveau sans mode de garde, donc pendant quasi une année. Donc, ça a été compliqué. Et au cours de cette année, j'ai réussi, après de multiples démarches, à obtenir une nouvelle place en crèche dans une autre structure. où là, c'est un peu une structure collective, donc plusieurs personnes, et là, vraiment, c'est que du bonheur. Est-ce que je suis libérée, en fait, de toutes ces questions ? Et puis peut-être que je suis plus avancée. En tout cas, c'était le bon timing. Je n'en pouvais plus, comme je disais, j'étais à l'aube au niveau. Et là, vraiment, j'ai pu bénéficier de son support et penser à moi. en fait ce concert m'aura apporté ça de aussi me faire une place parce que la maternité c'est vrai que c'est wow c'est tout ce que j'espérais et je me suis engouffrée vraiment et je me suis oubliée en fait et j'en ai pris conscience avec ce concert du coup maintenant j'existe aussi même si c'est pas simple et qu'on culpabilise toujours un peu mais on espère de se recadrer en tout cas

  • Speaker #1

    Oui, parce que c'est vrai qu'il ne faut pas oublier qu'on est maman, mais on est femme avant tout. Et justement, si on fait des choses avec des copines, on va boire un petit verre de jus ou autre. Mais voilà, on pense à nous et en fait, les enfants, ils vont le ressentir que maman se sent bien, donc nous aussi. Oui. Si tu avais un conseil à donner aux auditrices qui nous écoutent et qui viennent d'apprendre leur cancer du sein lors de leur grossesse ? Est-ce que vous avez un message ?

  • Speaker #0

    Je n'ai pas vraiment de conseils. Parce qu'effectivement, on est toutes différentes. Un peu de bruit. Un peu de bruit, excuse-moi. Je recommence. Et on a plus que 2 minutes 35. Oui. Je recommence. Je n'ai pas de conseils. On est toutes différentes. On vit toutes les choses différemment. Mais faites au mieux. Vous ferez au mieux, en fait. Je suis l'exemple, en fait. On peut s'en sortir et donner naissance à son enfant. Mais on est bien dans ce cas-là. Je n'étais pas plus optimiste qu'une autre. Et je ne souriais pas non plus non-stop. J'ai beaucoup pleuré. J'ai beaucoup eu peur. Mais la vie est plus forte que tout. C'est ce que ça m'aura fait réaliser. Donc voilà, il y a beaucoup. beaucoup de femmes dans notre cas. Il y a des groupes où on peut échanger entre nous. C'est précieux de ne pas se sentir seule, user et abuser des réseaux sociaux. C'est bien ça qui m'a sauvée. Ça m'a permis de trouver du beau, du sens, de l'information. Voilà. Du soutien, de l'amour et des soeurs pour la vie.

  • Speaker #1

    Eh bien, c'est sûr, c'est magnifique. C'est le mot que se termine cet épisode. Merci beaucoup, Justine. pour nous avoir partagé ton témoignage, ton témoignage d'espoir, d'amour aussi, rempli d'amour et de force. Parce que tu es une femme forte, il faut que tu le gardes en tête.

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