- Speaker #0
Et ta dame, bienvenue sur le podcast qui vous plonge dans l'univers de la santé mentale et physique des femmes. Suivez les témoignages émouvants, les histoires captivantes et les conseils des professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques. Embarquez dans l'esprit et le corps des femmes pour un voyage unique et inspirant. Et ta dame, chaque femme est unique. mais certains parcours de santé s'entremêlent. Vous découvrirez tous les états d'âme, les émotions dont ces guerrières, ces combattantes, ces femmes exceptionnelles ont eu à affronter. Un podcast de Stéphanie Jarry. Bonjour à tous, vous êtes sur Etats d'âme. Aujourd'hui, je reçois avec un immense plaisir Sophia Hildenbrand. Elle est psychologue clinicienne spécialisée dans les problématiques addictives et des troubles anxieux. Elle accompagne les personnes envahies par le stress à retrouver une vie harmonieuse sur le long terme. Elle anime le compte Instagram mysense.fr que je vous mettrai en description ainsi que son site web. Si le besoin de contrôle permanent, l'anxiété planante, les crises d'angoisse, l'insomnie ou les pensées obsessionnelles vous pèsent au quotidien, alors cet épisode est fait pour vous. Mais penser m'obsède au quotidien, c'est le sujet du jour. Bonjour Sophia, merci d'être présente aujourd'hui pour cet épisode sur les pensées obsédantes.
- Speaker #1
Je te remercie Stéphanie de m'avoir invitée aujourd'hui.
- Speaker #0
Avec notre mode de vie actuel, on est amené à penser à plein de choses et ça peut être souvent très épuisant. À quel moment on doit se dire, attention, là, il y a un problème ?
- Speaker #1
À l'heure où il nous est demandé d'avoir une situation professionnelle idéale, une vie de famille de rêve, un temps pour son couple, une vie sociale épanouie, une maison parfaite, une hygiène de vie irréprochable. Ces injonctions sont sans doute familières. Et ces injonctions... importantes peuvent effectivement engendrer un flot de pensée anxiogène et une forme d'épuisement sur le long terme. Il est donc tout à fait normal de se demander à quel moment ça impacte ma santé mentale et donc à quel moment je dois me montrer vigilant ou vigilante. Je vais vous donner deux critères en quelque sorte qui peuvent vous aider à tirer la sonnette d'alarme. La première, c'est lorsque vous constatez que votre réponse au stress est disproportionnée par rapport à la situation. Je sais que ça peut paraître... très subjectif, dit comme ça, et que ça peut être propre à chacun, mais je vais vous donner un exemple qui peut vous permettre de visualiser un peu l'idée que j'essaie de vous transmettre. Imaginez que vous ayez une présentation, donc au travail, et que vous deviez réaliser cette présentation à l'oral. Vous pouvez avoir un naturel timide, un peu réservé, donc effectivement appréhender cet événement, ce moment. Donc ça peut passer par relire ses notes de façon assez importante le matin avant de commencer la présentation. Ça c'est une réponse plutôt normale de réponse au stress. C'est évidemment à contextualiser selon la personne, mais c'est une réponse plutôt normale. Par contre, si dans le cadre de cette même présentation, vous êtes amené à vous absenter du travail, à avoir ces pensées ruminantes autour de qu'est-ce que vont penser mes collègues tous les soirs ? et que ça engendre des insomnies, là vous comprenez. que la réponse est plutôt disproportionnée par rapport à la situation. Ça, c'est effectivement le premier signal de vigilance. Le deuxième, c'est lorsque vous constatez que cet état est un petit peu durable et que cela affecte de façon plus ou moins importante votre qualité de vie, que ce soit dans la sphère familiale, professionnelle, personnelle, mais aussi en termes de santé. Donc, si vous réunissez ou pas, d'ailleurs, ces deux critères, vous pouvez légitimement vous poser la question de Oui, ça peut être un problème et peut-être que je dois penser à des solutions.
- Speaker #0
Et pour les pensées anxiogènes, quand c'est vraiment incontrôlable et répétitif, on peut appeler ça des obsessions ?
- Speaker #1
Alors, c'est important de rappeler le principe. Le principe, c'est qu'il est tout à fait normal d'être préoccupé de façon importante par une pensée. Tout le monde a déjà un petit peu initié ça. Donc, généralement, la pensée va disparaître et la vie continue. Idem, ça peut nous arriver de répéter instinctivement certains gestes. Par exemple, en vérifiant qu'on a bien fermé la porte après avoir retiré les clés de la serrure. Ça, ce sont des situations complètement normales. En revanche, pour certains patients, on va remarquer qu'il existe des pensées beaucoup plus dérangeantes, répétitives, incontrôlables, et qui vont causer une très forte anxiété. Ce sont des TOC, les troubles obsessionnels compulsifs, qui sont caractérisés, comme son nom l'indique, par des obsessions et des compulsions. selon les patients, ces deux catégories de symptômes vont être plus ou moins prononcées. Ils peuvent apparaître de façon isolée ou simultanée. Mais dans tous les cas, ça va causer un lourd authentissement sur le comportement du patient, sur son quotidien, et engendrer une souffrance assez importante. Alors lorsqu'on parle d'obsession, dans le cas de DETOC, on parle des pensées. Donc ça peut être des idées, ça peut être des images et des intuitions qui vont être plutôt envahissantes et récurrentes. on va s'apercevoir aussi que ça va concerner des thèmes très précis et qui vont être spécifiques aux patients. Dans les grosses familles de thèmes, on retrouve par exemple la sexualité, on retrouve l'idée de la contamination, de la saleté, de la maladie, la question du désordre, qui est un peu stéréotypée pour les TOC, mais qui néanmoins existe. La question plus spirituelle aussi autour du sacrilège. Il existe des grandes familles de... des TOC, que je ne peux pas malheureusement tous les énumérer, mais en tout cas, c'est ce qu'on peut retrouver. Donc, ces obsessions vont vraiment surgir dans l'esprit de la personne qui le vit sans aucune raison et contre sa volonté. Donc, ce n'est pas quelque chose qu'il maîtrise. Pour autant, ça va être très contraignant et vécu comme étant intrusif pour le patient. Pour la personne qui va être concernée par les TOC, ses pensées vont être très douloureuses, parfois inappropriées. Ils vont être même honteux de ces pensées-là, qui pourtant, ils ne méprisent pas. Donc l'idée, c'est de comprendre que ce quotidien n'est pas choisi, qu'il est involontaire, que ces pensées ne sont pas induites par une quelconque force du patient, mais vont générer une angoisse et une souffrance qu'il convient de prendre en charge. Dans un deuxième versant, on retrouve l'idée de compulsion. Ces compulsions, ce qu'il faut entendre, c'est que c'est vraiment une réponse aux obsessions, un moyen de chasser de son esprit temporairement toutes ces obsessions qui nous pèsent et pour faire diminuer son anxiété qui en résulte. Donc c'est vraiment dans le cadre de la réduction de l'anxiété, donc une forme d'autorégulation, que ces compulsions sont réalisées par les patients. Donc on en retrouve de différentes natures, ça va différer selon les thématiques des obsessions, mais aussi de façon générale selon les patients. On va retrouver par exemple le lavage des mains, le comptage, les prières par exemple dans le cadre spirituel, la vérification, l'ordre très précis dans le cadre du rangement, des répétitions silencieuses aussi de certains mots. C'est quelque chose de moins visible mais qui peut être fréquent. Donc il faut comprendre que le patient, la personne qui en souffre, se sent obligé d'accomplir ces rituels, selon souvent un ordre précis, mais il s'en sent vraiment obligé. obligé, ça ne fait quasiment pas partie de l'ordre du volontariat à son sens. Ces conclusions ne vont apporter aucun plaisir, aucune satisfaction. C'est vraiment dans le cadre d'un soulagement temporaire avant le retour de nouvelles pensées anxiogènes.
- Speaker #0
En dehors des TOC, est-ce qu'on peut quand même se sentir envahi par nos pensées et en souffrir ?
- Speaker #1
Alors effectivement, il est primordial de pouvoir consulter, se le citer, un professionnel de santé mentale pour vous accompagner si vous souffrez de TOC. Il faut entendre que cet omnicontrôle qui est induit par le TOC, c'est pleinement intégré dans votre processus cognitif. Donc déconstruire cela passe par une thérapie avec une personne qui est habilitée à pouvoir vous accompagner, qui a les bons outils. Mais ça passe aussi par une étude des facteurs qui vont entretenir les TOC, mais aussi les causes originelles. Ces TOC ne sont pas nés d'aujourd'hui, ils sont apparus de façon peut-être spontanée pour vous, mais ils ont des origines. Et pouvoir réaliser un audit de tout ça, ça passe par un accompagnement qualifié. Donc, on a des origines très différentes selon les patients. On peut en citer quelques-uns. Par exemple, le besoin de sécurité, de prévision. On peut retrouver chez les personnes qui souffrent de TOC des histoires de vie qui leur ont laissé entendre et comprendre qu'ils ne pouvaient pas faire confiance. Une estime d'eux qui est altérée, etc. Donc, pouvoir identifier... Les causes qui vous concernent est le meilleur moyen de vous aider durablement.
- Speaker #0
Alors, je dirais qu'entrer dans le contrôle compulsif est une descente inconsciente. Du coup, comment s'en sortir ? Il faut absolument consulter un professionnel de santé. Alors,
- Speaker #1
effectivement, on a d'autres situations cliniques pour lesquelles on va constater des pensées qui vont être envahissantes, angoissantes, anxiogènes, intrusives surtout, on ne les sollicite absolument pas. Donc effectivement, dans le cadre de mon travail en tant que psychologue spécialisée dans les problématiques anxieuses et addictives, ainsi que dans les psychotraumas, J'ai plein de situations cliniques où ces pensées intrusives font souffrir mes patients. Je pense par exemple au trouble anxieux généralisé, le TAG, où on va avoir des pensées très importantes, très anxiogènes, qui vont envahir le patient dans plein de sphères dans sa vie. Donc ça va être très problématique et ça va induire une souffrance et une qualité de vie amoindrie. Il y a aussi dans le cadre des phobies. Dans les cas des phobies, on va retrouver cette fameuse question et si ? Avec un scénario catastrophique, évidemment. Donc c'est effectivement une pensée qui n'est pas sollicitée de façon préférentielle par le patient, qui semble lui venir à lui et qui peut induire des difficultés dans le cadre de son quotidien. Donc c'est effectivement des situations où on retrouve ces pensées intrusives. Dans le cadre d'un vécu, d'un traumatisme important, qui aurait notamment donné lieu à un syndrome de stress post-traumatique, on retrouve fréquemment des reviviscences. des souvenirs traumatiques qui peuvent émerger, qui encore une fois ne sont pas sollicités par le patient et qui les renvoient à des moments très pénibles. C'est aussi une situation où ces pensées intrusives vont être très présentes et qu'il convient d'être accompagnées pour pouvoir les surmonter. Dans un autre pan, dans le pan plutôt addictif, on va retrouver des pensées intrusives. Ces pensées intrusives, on les voit dans le cadre du craving qui est donc... l'envie irrépressible de consommer ou de faire, c'est une addiction comportementale. C'est de comprendre qu'il y a une question d'une pensée qui est là, qui est parasitaire, qui s'impose à nous, qui est très forte et plus forte que, certains pourraient dire, la volonté. Cette question du craving qui est propre à l'addiction, c'est aussi une pensée intrusive qui peut engendrer de la souffrance, les conséquences qu'engendre notamment l'addiction. Vous comprenez, on a tout un tas d'exemples et de possibilités cliniques. On n'en citait que quelques-unes, je n'ai pas parlé du cadre de la dépression, qui évidemment, dans le cadre de pensées très négatives, qui peuvent même aller jusqu'aux pensées et aux actes suicidaires, vont induire évidemment des pensées très pénibles pour les patients et qui vont engendrer des souffrances énormes. Donc vous avez un pan dans le secteur de la santé mentale qui évidemment est concerné par les pensées intrusives.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des stratégies pour combattre ces pensées intrusives ?
- Speaker #1
La psychothérapie est préconisée en première intention, très souvent avec des associations médicamenteuses. Ça peut être des antidépresseurs, des anxiolytiques, des hypnotiques. On a tout un panel en fonction des situations et des ressentis et des besoins des patients. Ce qu'il faut entendre, c'est qu'on est sur une gestion symptomatique avec les molécules et que la psychothérapie permet un travail beaucoup plus durable et un travail d'investigation autour, comme je l'ai dit, des déclencheurs. des origines profondes pour qu'on puisse vraiment avoir une gestion beaucoup plus saine et satisfaisante pour le patient. En termes d'approche, très souvent les TCC sont intéressants dans le cadre des troubles anxieux. C'est une approche que j'utilise en psychothérapie avec d'autres approches associées. On a aussi l'EPR qui peut être utilisé, le MDR dans le cadre des psychotraumas qui est assez efficiente. Donc on a tout un panel d'approches qui permet, en fonction des patients, de pouvoir répondre à ces besoins et à ces difficultés surtout. Ce qu'il faut entendre, c'est que la psychothérapie s'inscrit dans le cadre d'un processus sur le long terme, quelque chose de durable. Ça peut prendre quelques semaines, quelques mois, voire quelques années pour certains patients qui travaillent sur des problématiques complexes ou des problématiques nouvelles. Mais en tout cas, ce qu'il faut entendre, c'est que le processus en psychothérapie, c'est comme imaginer que vous avez une langue, que vous avez parlé pendant dix ans et que vous souhaitez en apprendre une nouvelle. Donc effectivement, ça demande un temps d'adaptation, un temps d'indulgence avec soi et le fait de s'apercevoir que les efforts doivent être progressifs et surtout vont être visibles dans des petites mesures sur un court terme. Mais sur le long terme, vous verrez effectivement de nouvelles choses, des nouvelles approches, des nouvelles phrases que vous allez maîtriser. Et c'est en ça que la psychothérapie peut être comparée un peu à cet exemple que j'essaie de vous présenter.
- Speaker #0
Nous allons maintenant aborder les crises d'angoisse. Comment on peut reconnaître des crises d'angoisse ? Est-ce que ça peut varier d'un individu à un autre ?
- Speaker #1
La crise d'angoisse est une manifestation aiguë de ce que peut ressentir un patient en termes d'anxiété. Donc il peut se matérialiser par différents symptômes et pas que l'hyperventilation comme on peut le voir dans certains films ou certaines séries. Ça va passer par exemple par des palpitations, une tachycardie. des sensations de vertige, des nausées, des fourmillements. Ce sont tout un panel de symptômes que peut ressentir le patient. Il y en a d'autres, mais ce qu'il faut entendre, c'est qu'on a effectivement des symptômes qui sont spécifiques à chaque patient, mais qui restent néanmoins communs, puisqu'on les constate de façon régulière chez des patients. La différence, on se met vraiment à redouter toutes les situations qui peuvent mener à des cris d'angoisse, bien que pour certains, il n'y ait pas de... déclencheur facilement identifiable, en tout cas de prime abord. et ça peut aller jusqu'à un sentiment de mort imminente. Donc il y a vraiment une souffrance et une inquiétude qui est tout à fait rationnelle quand on en comprend le sens. Et les personnes qui vivent des crises d'angoisse vivent dans la crainte d'avoir peur de nouveau et donc de ressentir ces symptômes anxieux. Dans le cas des crises d'angoisse, assez fréquemment, même si ce n'est pas le seul traitement possible, Il existe des substances anxiolytiques qui peuvent être prises pour soulager justement ces manifestations physiques difficiles à supporter. J'ai certains patients par exemple qui ont juste un comprimé dans leur sac et ça leur suffit à l'idée d'avoir cette fenêtre, puisque la crise d'angoisse est exacerbée quand on veut se contenir, contenir tous les symptômes anxieux, se dire il ne faut pas que je fasse de crise d'angoisse, très généralement ça va être un catalyseur au lieu d'être quelque chose qui va réduire l'anxiété. Donc, c'est effectivement des traitements qui peuvent être donnés, des antidépresseurs aussi. Ça va évidemment dépendre de chaque situation et pour pouvoir y voir plus clair, je vous conseille d'aller voir votre médecin, que ce soit un psychiatre ou non, mais en tout cas de pouvoir étudier les champs des possibles d'un point de vue des molécules dans le cadre des crises d'angoisse. Dans le cadre de ma spécialisation, dans le cadre des troubles anxieux et addictifs et dans le cadre des psychotraumas, je rencontre très fréquemment à la porte de mon cabinet. des personnes qui souffrent de crises d'angoisse. Donc j'ai décidé cet été de pouvoir lancer un programme. Donc il y a un programme qui se déploie sur trois mois, qui permet donc aux patients d'aller à son rythme, puisque c'est un programme très progressif, semaine après semaine, avec beaucoup d'exercices, donc qui sont issus principalement de l'approche des TCC, mais beaucoup d'autres outils empruntés à d'autres approches, pour avoir les outils qui parleront à mes patients. Et à côté de ça, vous avez également le côté contenant de ma présence, à savoir un accompagnement pendant et après le programme. Donc vous n'êtes vraiment pas lié à vous-même avec ce programme. J'ai voulu avoir le juste équilibre entre justement avancer à votre rythme quand vous sentez le faire, tout en ayant évidemment des échéances, en tout cas des étapes par lesquelles vous pouvez passer. Et aussi le fait que vous pouvez avoir cette spécificité liée à votre situation. avec l'accompagnement pendant. Donc si c'est quelque chose qui vous parle, qui est important pour vous parce que les crises d'angoisse vous gâchent un peu la vie, sachez que cet été, je réalise ce programme juste pour vous.
- Speaker #0
Est-ce qu'il est nécessaire de suivre un traitement ?
- Speaker #1
C'est une question assez large, je vais essayer d'y répondre autant que possible. Il est possible que j'ai lu certaines situations. Par rapport justement à la question du stress, il peut y avoir des stress situationnels. Par exemple, j'ai un dossier important à rendre au travail demain. je peux la veille avoir des difficultés à m'endormir. Donc ça, c'est assez ponctuel. Mais ça peut s'inscrire dans quelque chose de beaucoup plus durable. Dans le cas des troubles anxieux, dont on parle beaucoup aujourd'hui et dont c'est ma spécialité, on peut effectivement trouver des altérations du sommeil. On peut aussi retrouver ces altérations du sommeil dans le cadre de la dépression, puisque les pensées négatives et le fonctionnement neurobiologique liés au dérèglement de l'humeur dans le cadre de la dépression va induire effectivement des altérations de sommeil. Donc ce qu'il faut entendre, c'est de comprendre, de pouvoir identifier la ou les causes de l'insomnie pour pouvoir justement la traiter. On a effectivement des molécules qui vont être aidantes, par exemple les hypnotiques, mais ce qu'il faut comprendre, c'est que ça ne va pas solutionner la raison, l'origine de l'insomnie. C'est comme si vous aviez, mince, un virus. Alors je ne suis pas très douée en médecine, mais je ne sais pas si ça se soigne comme ça, mais... que vous ayez une maladie importante dont vous soignez juste les symptômes et que finalement vous ne recherchez pas la cause. C'est tout pareil en santé mentale, on fonctionne sur le même fonctionnement. L'idée c'est oui de pouvoir soulager le patient sur ses difficultés actuelles, comme l'insomnie, mais beaucoup d'autres encore, mais surtout de pouvoir identifier la cause pour que ces insomnies ne soient plus au rendez-vous, ne soient plus récurrentes. Il y a quelques astuces que je peux essayer de vous partager. pour pouvoir soulager les effets de l'insomnie. Il y a par exemple pouvoir instaurer à titre préventif des moments de relaxation si les insomnies sont induites par des anxiétés importantes. Soit dans le cadre d'un trouble anxieux caractérisé, mais aussi dans le cadre d'un stress ponctuel que j'ai un petit peu présenté avec mon exemple du travail. Ça peut passer par des exercices de cohérence cardiaque. C'est un exercice que je propose beaucoup à mes patients puisqu'il est finalement très fonctionnel, très efficace. pour pouvoir soulager ce sentiment anxieux qui peut vraiment nous peser, ce sentiment d'oppression, de boule dans la poitrine ou dans le ventre. C'est un exercice qui est très fonctionnel et qui ne demande aucun outil, à part la respiration. Donc en soi, on... On le fait de façon intuitive, mais la cohérence cardiaque, c'est donc une respiration qui va être guidée, qui va avoir un rythme particulier. Donc c'est un premier outil que vous pouvez utiliser, par exemple, pas lorsque vous allez au lit, mais plutôt en début de soirée. Pour pouvoir justement intégrer un moment d'apaisement qui facilite le sommeil. L'autre conseil que je donne, c'est vrai qu'on a tendance à regarder l'heure qui tourne. qu'il n'y a rien de plus infructueux que de regarder l'heure qui tourne quand on souffre d'insomnie. Pourquoi ? Parce qu'effectivement, si vous souffrez d'insomnie, notamment du fait d'une réponse à un stress ou face à un trouble anxieux, le fait de regarder l'heure tourner, ça peut vous stresser, vous angoisser, vous dire Ah ben mince, je dors pas assez Vous comprenez qu'un cercle vicieux s'installe. J'angoisse parce que je dors pas assez et je dors pas assez parce que j'angoisse. Donc l'idée, c'est d'éviter de regarder l'heure, même si c'est très tentant. et d'essayer de s'endormir.
- Speaker #0
Plus de la moitié des insomnies sont dues au stress, à l'anxiété, à la dépression. Comment on peut faire pour aider et remédier ?
- Speaker #1
Le vide va aussi être au cœur de cette gestion du sommeil. Ça va être par exemple le fait d'éloigner les substances excitantes de la soirée. Par exemple, le thé et le café en font partie. Je pense aussi à l'autorégulation par certaines substances psychoactives, puisque je travaille fréquemment. Dans le cas des addictions avec l'utilisation de substances, notamment pour se sédater, des fois je suis tellement épuisée de ne pas pouvoir dormir, hop je vais prendre un joint, hop je vais prendre de l'alcool, hop je vais prendre des opiacés, hop je vais prendre des anxiolytiques pas forcément bien prescrits, etc. Ça ce qu'il faut comprendre c'est que c'est un facteur d'entretien de l'anxiété, puisque lorsque vous êtes en état de sevrage de ces substances-là, l'anxiété est majorée, et quand l'anxiété est majorée, vous l'avez compris, l'insomnie peut poser encore plus de problèmes. Donc... Essayer de gérer à court terme avec les substances, ça se comprend, mais ce qu'il faut entendre, c'est que sur le long terme, malheureusement, c'est une stratégie qui n'est pas du tout gagnante. L'activité sportive est aussi un excellent régulateur des hormones en lien avec le sommeil, donc il ne faut pas s'en priver. La seule réserve est qu'il ne faut pas le faire trop proche du coucher parce que là, on aura plutôt un effet inverse. Alors, je ne suis pas vraiment spécialisée dans le cadre de l'alimentation, donc je ne préfère ne pas en parler, mais par contre, sachez qu'il y a des personnes qui sont habilitées et habilitées. à vous produire des conseils sur justement une alimentation équilibrée et saine dans la gestion anxieuse. Donc je pense par exemple aux diététiciens, nutritionnistes, naturopathes. Donc vous pouvez tout à fait solliciter ces spécialités ou juste vous intéresser avec des ouvrages et des articles.
- Speaker #0
Si l'une des auditrices se reconnaît dans l'un des sujets que nous avons évoqués, quels conseils donnerais-tu ?
- Speaker #1
Alors si tu t'es sentie concernée par mes propos ou que du moins ils t'interrogent, que tu souhaites peut-être faire un point sur ta situation, je peux comprendre qu'effectivement, faire un point sur sa santé mentale avec un psychologue, c'est un grand pas. Et tu as raison, ça l'est. Ça l'est vers une meilleure compréhension de toi, une meilleure gestion des problématiques de vie que tu rencontres, des outils qui seront adaptés à ta situation. Donc si effectivement tu en ressens le besoin, je ne peux que t'encourager à faire appel à un psychologue afin d'être aidé. aujourd'hui, maintenant et pas demain. Ta santé mentale est prioritaire, elle est tout au long de ta santé physique. Donc fais vraiment de ta santé mentale la priorité qu'elle mérite vraiment et enfin d'avoir. Garde en tête que si tu es en proie aux pensées angoissantes, anxiogènes, négatives, ça n'a rien d'une fatalité. Mais qu'effectivement, seul, il est parfois difficile de s'en sortir sans cette aide professionnelle dont tu as peut-être besoin aujourd'hui. Donc si tu hésites encore à sauter le pas, N'hésite pas à aller entendre ces paroles qui, j'espère, feront écho en toi. En tout cas, merci à toi Stéphanie pour ce podcast qui a pu être tourné. Je te remercie pour ta bienveillance et ta douceur tout au long de nos échanges. Et j'espère que ce podcast pourra plaire à ton auditoire et leur parlera et peut-être même les aidera.
- Speaker #0
Merci beaucoup, Sophia, d'avoir éclairé nos auditrices avec ces informations. Je l'espère aussi, en tout cas, que cela aidera à sauter le pas pour les auditrices qui se sentent... concernés par cet épisode. C'est sur ces conseils que l'épisode se termine. Pour retrouver Sophia sur Instagram et son site web, je vous mets le lien en description. Pour soutenir le podcast, n'hésitez pas à me suivre sur les réseaux sociaux, vous abonner sur votre plateforme d'écoute préférée et mettre plein d'étoiles dans ma vie en notant mon podcast ou tout simplement en donnant votre avis. Vous écoutez Etat d'âme, un podcast de Stéphanie Jarry. A très vite pour un prochain épisode.