- Speaker #0
C'est aussi très physique, des courbatures. Franchement, c'est l'horreur. C'est un cauchemar. Et pourtant, il faut quand même que tu t'occupes de ton enfant. Il faut quand même que tu t'occupes de la maison. En fait, ce qu'on demande aux personnes normales, on va te demander à une personne dépressive aussi, alors qu'on n'en est juste pas capable. On ne veut pas être incapable. C'est un cauchemar, en fait.
- Speaker #1
Et ta dame, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes. Avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Etat d'âme. Chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etat d'âme. Un podcast de Stéphanie Jarry.
- Speaker #0
On entend de plus en plus parler de la dépression postpartum. Et je trouve ça vraiment génial parce que c'est quelque chose qu'on n'entendait pas parler avant. On ne s'en sort pas toujours seule. C'est pour ça que je trouve qu'il est primordial d'en parler parce que c'est des sentiments avec lesquels on peut avoir honte et c'est absolument pas normal en fait. Avoir une dépression postpartum, c'est normal, dû aux variations des hormones, mais c'est pas normal d'en avoir honte et c'est plus normal d'en parler justement. Normal à partir du moment où tu te fais aider. tu peux t'en sortir en fait. Et ça, plus de mamans l'entendent, plus de parents l'entendent, parce que je pense que ça peut même toucher des pères où la vie change. Et en fait, il faut en parler pour extérioriser, pour essayer de retrouver une vie normale. Pour les nuits, pendant un bon moment, c'était vraiment pas facile de se lever tous les jours. Certes, j'allais tailler, dans tous les cas, c'est moi qui me levais, mais... tellement difficile. Au bout de trois mois, je pense, j'ai dit... Enfin, j'ai vécu dans une maison, en fait, où il y avait des éducateurs et un moment, ils m'ont discuté de choses totalement banales et puis, je me suis mise à pleurer, en fait. Je pense qu'il y avait la dépression aussi qui est jouée dedans et je me suis mise à pleurer et on m'a dit, qu'est-ce qui t'arrive ? Je dis, je ne sais pas, je ne suis juste pas si bien. J'en ai pas, j'en peux plus, quoi. Sauf que, maman, ce n'est pas un truc que tu me... Un oeuf ? C'était compliqué. Je me rappelle que cette nuit-là, j'ai pris Zola avec eux juste pour la nuit. Et moi, j'ai pu dormir. En fait, juste me dire qu'elle n'est pas là et de pouvoir dormir tranquillement. Même, je pense que dans mon sommeil, ça s'est apaisé. Parce qu'après, dans la nuit, elle est venue manger. Mais c'était complètement différent de se faire réveiller par des hurlements que de se dire, toc, toc, toc, il y a ta fille qui va manger. C'était totalement différent et c'était beaucoup plus...
- Speaker #2
Ça t'a permis de souffler un petit peu, quoi.
- Speaker #0
Un petit peu, quoi. C'était puissant. Comme je suis dans une maison d'accueil pour femmes enceintes, je me suis sentie soutenue par cette maison, par leurs éducateurs et par mes copines que je me suis faites là-bas aussi. Comme on était entre mamans, c'était beaucoup plus simple de se dire qu'il y a des situations quand elles vont venir. Tu te dis que ça ne va jamais finir, alors que là, on va aider maman avec des enfants un peu plus âgés, des enfants plus petits, pour lui dire, t'inquiète pas, c'est que les premiers mois et puis ça va finir par s'arrêter. Parce qu'effectivement, quand ton enfant ne fait que pleurer, tu as l'impression qu'il va pleurer jusqu'à ses 18 ans. C'est juste un mauvais moment à passer. Il y en a qui ont fait leur nuit super tôt, il y en a qui ont fait leur nuit super tard. S'il y a une variation dans son nation, les enfants ne s'en font pas toujours compte. Parfois, justement, son enfant, c'est le meilleur. Son enfant est comme si il était dans les contraires. Tu vois qu'en fait, il y a de tout. Ma famille n'a pas vraiment senti soutenu. Parce que justement, il y avait aussi mes problèmes de troubles psy. C'était compliqué parce que je pense que tout a commencé avec la dépression postpartum, je pense. Et après, on allait voir mon médecin traitant, tout le chemin de psychothérapie et autres qui a été fait. On a découvert plein de choses, tout ça. Mais j'avais aussi des symptômes qui faisaient qu'elle ne meurt seule aussi. compliqué parce qu'après j'ai eu mon appartement tout ça je me suis vraiment retrouvée toute seule avec ma fille donc avoir des moments où tu es super irritable même pour ma fille je pense que c'était pas facile mais du coup j'ai pas eu cette écoute de par ma famille pour me dire ouais est-ce que je peux la laisser là bas quelques jours parce que là vraiment je me sens pas du tout quelque chose où la porte elle était ouverte et c'était plus genre on veut la garder comme une poupée quoi genre un bébé c'est trop mignon mais pas trop longtemps quoi Donc, après, pour ce qui est de la soutien vraiment familial. Non, pas vraiment. Mais de mes amis, oui. Ça, sans aucun doute. Je pense que ça parlera aux gens qui ont été dépressifs. Mais tu sais, quand t'as mal aux jambes, c'est juste un cauchemar. Et c'est compliqué quand t'es tout seul, justement. Et c'est là où j'insiste sur le fait qu'il faut demander de l'aide parce que tu t'en sortiras pas tout seul. Tu penses pas à te dire, oui, demain, je vais le faire. Oui, mais demain, tu vas redire la même chose. Je vais le faire, je vais le faire, je vais le faire, je vais le faire. Et tu le feras jamais. Ou même si tu vas le faire, c'est pas tout. prendre des plombes pour des trucs super simples. Faire à manger, ou aller aux toilettes, ou prendre ta douche. Des trucs vraiment basiques.
- Speaker #2
C'est vrai que quand on est dans un état dépressif, tout ce qui nous rendait heureux avant, c'est vrai que là, on a perdu goût à tout. On a perdu goût à tout, même de s'alimenter. C'est pour ça que je dis que je t'admire, parce qu'avec un enfant en bas âge que t'es su gérer une fois que t'es été dans ton appartement toute seule, franchement, c'est encore plus compliqué qu'une mère célibataire qui va bien, qui... Enfin non, franchement, bravo. Cette maison où on peut accompagner les femmes, il y en a beaucoup qui existent.
- Speaker #0
différentes maisons. Moi, j'étais dans une maison qui était en André-Loire, qui était à Ligueuil. Et là, je sais qu'il y a une nouvelle maison qui va ouvrir à Chalet, dans le 16, il me semble. Et donc, c'est une maison d'accueil où... Les femmes enceintes, des femmes enceintes seules, peuvent venir pour pouvoir être soutenues et ne pas passer une grossesse toute seule. Si le père n'a pas voulu les accompagner dans ce parcours pour la famille ou quoi que ce soit. Ou parfois si elles n'ont pas de maison ou de logement. Ça permet de ne pas vivre toute seule. Une grossesse, ça peut être long et ça ne se passe pas toujours bien. Et ça peut se passer très bien aussi. Mais c'est bien de se sentir soutenue, d'être accompagnée, d'être soutenue, tout simplement. C'est génial,
- Speaker #2
ça, oui.
- Speaker #0
Et du coup, là, c'est des maisons qui ont... Deux éducatrices vivent directement dans la maison. Donc, elles sont là quatre. Donc, la nuit ou le jour où c'est un problème, elles sont là. Donc, pour les accompagner en voiture, pour les rendez-vous, ou des choses comme ça. Je sais que dans cette maison... elles accompagnent les mamans dans les limites des trois ans de l'enfant. Donc c'est vraiment quand t'arrives, tu peux déjà te reposer. T'as pas l'impression de « je trouve un travail, comment gagner ma vie ? » Ça c'est des pressions, mais c'est vrai qu'on vit pas d'amour et d'eau fraîche. On vit quand même dans un pays où on a énormément de chance, où il y a énormément d'aide, où on peut se permettre de souffler et de passer du temps avec son bébé. Je trouve que c'est quelque chose de vraiment génial, mais que du coup je pense qu'il n'y a pas vraiment... par beaucoup de gens qui sont au courant de toutes les aides qui peuvent exister. On les découvre généralement que quand on attend un enfant. Alors que là, c'est mieux de prendre une décision en ayant toutes les portes ouvertes. Oui, il y a cette aide-là qui est possible. Moi, je ne savais même pas que quand on avait moins de 25 ans, par exemple. On pouvait toucher les RSA quand je suis tombée enceinte de ma fille. Et du coup, on m'a dit que je pouvais toucher le RSA. Je me suis dit, ah bon ? Mieux, parce que sinon, je n'aurais pas pu vivre à ce moment-là avec ma fille. Et du coup, c'est ça que la Mme Maison propose. Elle propose une aide, pas psychologique, mais...
- Speaker #2
Du soutien. C'est vrai que quand on est en plus jeune maman, Souvent, notre entourage n'est pas forcément mère déjà. Et du coup, on a un peu du mal. On se dit, on va les embêter avec nos histoires, nos ressentis quand tu es enceinte ou quand tu viens d'accoucher. Il y a des problèmes qu'elles ne connaissent pas forcément. On ne veut pas trop les embêter avec ça. Et je trouve que c'est génial, ce genre de maison. Du coup, tu as des éducatrices qui peuvent être là, qui peuvent te donner des conseils. Tu as les autres mamans aussi qui vivent à peu près les mêmes choses ou qui ont vécu. ces choses-là et c'est génial.
- Speaker #0
Et comme ça, après, plus tard, comme ça, j'imagine, tu passes, je ne sais pas, trois mois toute seule, trois mois avec ton bébé, tu te dis, tiens, maintenant, j'aimerais bien, je ne sais pas, reprendre des études. C'est quelque chose que tu peux faire parce que tu n'as pas cette pression de se dire, parce que même en dehors du fait d'être mère, on a cette pression de, il faut trouver un métier, il faut trouver un moyen de gagner sa vie honnêtement. Z, elles sont là, mais c'est là pour un temps. Elles ne sont pas avec la vie. Donc, il faut absolument que je trouve un métier. Il faut absolument que je travaille. Alors que là, tu te poses et tu te dis, OK, même si telle formation me prend trois ans, je vais quand même le faire. Parce que trois ans dans une vie, c'est quoi ? Par exemple, j'ai 20 ans et que dans trois ans, j'aurai 23 ans. Dans trois ans, tu auras toujours 23 ans. Commencer une formation qui va peut-être être longue et laborieuse. que de se dire, oui, mais en attendant, je vais vivre de quoi ou de quoi que ce soit. C'est un endroit où tu es en paix. Aucune pression. Tu es en fait dans une bulle. Pour ce que la société te dit, ce que tu dois faire, tu es enfermé dans une bulle qui te protège, qui te dit qu'il faut que tu fasses ce que toi, tu as envie de faire.
- Speaker #2
Tu as le temps de penser à toi et de te centrer sur toi et ton bébé.
- Speaker #0
Je veux dire que c'est vraiment possible. C'est ça que j'ai appris là-bas aussi, que tout est possible, même avec un enfant. Et avoir un enfant, ce n'est pas la fin de... de la France par la fin d'une vie, même quand tu es seule.
- Speaker #2
Eh bien, du coup, on va finir sur cette très jolie phrase. En tout cas, merci à toi pour ton intervention.
- Speaker #1
Et ta dame, un podcast qui vous embarque dans l'esprit et le corps des femmes, avec des témoignages poignants, des histoires immersives prenantes et des interventions de professionnels de santé pour vous éclairer sur des sujets spécifiques concernant le corps et l'esprit. Et ta dame, chaque femme est unique et chaque parcours de vie l'est aussi. Découvrez la femme dans tous ses états. Etadam, un podcast de Stéphanie Larry.