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ÉTATS DAMES

Au cœur du trouble de la personnalité borderline : témoignage et clés pour avancer

Au cœur du trouble de la personnalité borderline : témoignage et clés pour avancer

33min |06/11/2023|

261

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Description

Bienvenue dans un nouvel épisode d’États Dames, où nous abordons aujourd'hui un sujet complexe et essentiel : le trouble de la personnalité borderline. Nous avons le privilège d’accueillir Fio, une femme courageuse qui partage avec nous son parcours de vie avec ce trouble, ses défis quotidiens, et les moyens qu’elle a trouvés pour avancer.

À travers ce témoignage sincère, Fio nous offre un aperçu authentique des réalités de ce trouble, tout en livrant des conseils précieux pour mieux comprendre, gérer et naviguer dans les moments difficiles. Son parcours met en lumière la résilience nécessaire pour affronter la « tempête intérieure » du trouble borderline et rappelle l'importance du soutien des proches dans ce chemin de guérison.

Rejoignez-nous pour un épisode captivant qui inspire à la compréhension et au soutien, et découvrez comment transformer les défis en force intérieure.


Instagram de Fio  🤍


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui rappelle que chaque femme est unique mais que certains parcours de santé s'entremêlent. Installez-vous confortablement, aujourd'hui nous allons aborder un sujet important et souvent méconnu, le trouble de la personnalité borderline. Aujourd'hui, nous avons le privilège d'accueillir Fio qui a décidé de partager son expérience et ses conseils pour mieux gérer ce trouble. Excellente écoute ! Bienvenue chers auditeurs dans une toute nouvelle saison d'Etat d'âme. Etat d'âme vous fait vivre des moments forts avec des témoignages de femmes exceptionnelles et des conseils précieux de spécialistes de santé. Mais cette saison, préparez-vous à être transportés encore plus loin par Etat d'âme Stories. Ce sont tout simplement des récits fictifs, des histoires captivantes qui vous bouleverseront. des situations auxquelles vous pourrez vous identifier. Ces histoires, façonnées par ma plume, nous convont au cœur des défis, des victoires et des émotions de la vie quotidienne des femmes. Avec derrière chaque histoire, un message important. Je vous invite à écouter attentivement, à apprendre et à grandir avec chaque épisode. Abonnez-vous dès maintenant pour ne rien manquer de cette saison spéciale qui déploie ses ailes pour vous offrir un contenu unique en son genre. 8 Adam Stories. Chaque histoire est une leçon, chaque femme est une source d'inspiration. Restez à l'écoute, vous êtes sûrs et tada ! Bonjour Fio, merci d'être ici avec nous. Alors on va rentrer dans le vif du sujet. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ? Comment tu as découvert que tu étais atteinte de troubles de la personnalité borderline ?

  • Speaker #1

    Pour ma part, moi ça a commencé, j'ai commencé à me sentir différente lorsque j'avais 18 ans. Je suis passée par des angoisses terribles. J'ai commencé à m'automutiler, à avoir des crises de colère vraiment... extrêmement forte, a dévalorisé très très fortement mon copain de l'époque et mes crises d'angoisse étaient si fortes que j'ai vraiment eu l'impression de sentir que j'allais mourir de façon imminente. Je n'avais jamais ressenti des émotions aussi fortes et à l'époque je ne suis même pas sûre que je connaissais le mot émotion donc ni le mot anxiété ni, allez peut-être juste le mot stress et donc je n'avais vraiment que très peu connaissance de mon corps je n'ai pas eu l'impression que que mes parents m'aient beaucoup aidé à valider mes émotions ou même à comprendre que j'avais des émotions. Mais très vite, vu que j'ai senti que quelque chose n'allait pas, notamment, surtout, l'automutilation, donc j'avais des scarifications sur mes bras, j'ai été voir mon médecin généraliste qui m'a dit, à l'époque, que j'avais des problèmes d'angoisse et qui m'a orientée vers une psy. Et en fait, avec le temps, les angoisses sont devenues de pire en pire. Donc, étudier, vu que j'étais en études de pharmacie à l'époque, fut de plus en plus compliqué. Je préférais passer mes journées soit dans le lit, à attendre que le temps passe, soit par exemple à jouer aux jeux vidéo pour me sortir, on va dire, de la réalité. Et donc, on m'a diagnostiqué à 20 ans un trouble anxieux généralisé. Et on m'a mis, on sait qui, c'est le psychiatre et ma psy de l'époque, on m'a mis sous antidépresseur pour un an et demi. Je ne regrette pas ce choix-là, dans le sens où c'est vrai que je ne m'en sortais plus sans. Honnêtement, je pense que ce qui m'a permis de ne pas tenter de me suicider, C'est le fait que j'avais beaucoup trop peur de la mort. Et donc c'est ça qui, paradoxalement, m'a tenue en vie. Malgré le fait que vivre était une souffrance horrible, vraiment, c'était invivable. C'était crise d'angoisse sur crise d'angoisse, c'était déréalisation perpétuelle. Parce que vivre était devenu tellement traumatisant que je préférais sortir de... Enfin, je préférais... Mon cerveau pour me protéger, mon corps pour me protéger, m'ont mis en déréalisation. Donc ça veut dire qu'on se sent en dehors de son corps, en dehors de la réalité, de façon perpétuelle. Tellement la vie, tellement mes émotions, tellement ce que je ressentais a été horrible, vraiment horrible. Et donc, ces antidépresseurs ont été une belle béquille. J'aime bien voir ça comme ça là, parce que je... Il était préférable que je sois sous antidépresseur qu'entraîner mon auto-mutilé ou voire pire, faire un jour un passage à l'acte de façon impulsive. Et ça a duré un an et demi et puis finalement j'ai arrêté mes études et j'ai arrêté les antidépresseurs et j'ai rompu avec mon autre copain de l'époque. Et ça a été mieux, puisqu'en effet j'ai pu bien me rendre compte qu'à chaque fois que j'étais en couple, les émotions étaient décuplées, ma peur de l'abandon était beaucoup plus forte, mes crises d'angoisse étaient beaucoup plus fortes. J'avais un doute perpétuel de est-ce que je fais le bon choix ? Est-ce que je ne devrais pas rompre avec lui, quel que soit le copain ? Et ça, c'était vraiment très compliqué à vivre. Et donc, c'est vraiment le fait de me responsabiliser en travaillant qui m'a beaucoup aidée. J'ai également su à 23 ans que j'étais HP, donc au potentiel avec un QI plus élevé que la normale. Le QI, en soi, je m'en fichais. Ce qui m'a surtout fait du bien, c'est de comprendre pourquoi je me sentais autant en décalage. Pourquoi est-ce que je me sentais beaucoup plus rapide que les gens qui me disaient tout le temps que j'allais trop rapidement, que je parlais trop rapidement, que j'avais une pensée en arborescence, que j'avais toujours une curiosité extrêmement élevée, que j'étais très passionnée, très intense. Le mot qui revenait tout le temps, c'était le mot intense. Puis de fil en aiguille, c'est vrai que j'ai commencé à aller mieux, à être plus stable, en ayant une meilleure régine de vie. Donc ça passe par... par faire du sport, ça passe par faire de la méditation de façon quotidienne et tout ça. Et donc, au fur et à mesure, j'ai fait de plus en plus de développement personnel. Mais malgré tout, je sentais que quelque chose n'allait pas. Et donc, c'est en fin 2022 que j'ai décidé d'aller voir une neuropsy, me croyant comme ayant un TDAH, donc un trouble déficit de l'attention avec hyperactivité, parce que je Ausha un bon nombre de symptômes. Et en fait... Heureusement, j'ai été voir cette neuropsy puisque c'est elle qui m'a diagnostiqué le trouble de la personnalité borderline. Et donc, je suis quand même restée en errance médicale pendant dix ans. Et c'est heureusement grâce à mes nombreuses recherches et je dirais ma perpétuelle curiosité et mon envie d'évoluer. Et mon intuition, je pense qu'il me disait que quelque chose n'allait pas, que j'ai pu avoir ce diagnostic qui clairement est extrêmement libérateur pour moi. Ça me permet de mieux accepter la situation. Ça me permet de... de comprendre. Ce n'est pas tant une question d'étiquette, c'est vraiment de pouvoir mettre des mots sur mes ressentis, de ne pas me sentir folle, de savoir pourquoi, pourquoi est-ce que je me sens aussi différente par moments et de moins culpabiliser, je dirais notamment dans mes relations sociales qui sont parfois compliquées pour moi à vivre parce que j'analyse trop, parce que j'ai peur de l'abandon, parce que je peux très facilement avoir un changement d'humeur. Eh bien, ça me permet de pouvoir mettre des mots et de pouvoir aussi... Faire en sorte que les autres me comprennent.

  • Speaker #0

    Essayer de mettre des mots M-O-T-S sur des mots M-A-U-X pour essayer de mieux comprendre et pouvoir un petit peu mieux expliquer aussi à notre entourage qui parfois peut être un peu lésé de notre comportement, ne pas savoir pourquoi on agit de telle ou telle manière. Et comment tu arrives à mieux gérer ce trouble au quotidien ? Est-ce que tu es suivi par un professionnel de santé comme un psychiatre ou un psychologue ?

  • Speaker #1

    Je suis actuellement suivie par... plusieurs professionnels de la santé. Tout d'abord, je suis suivie par ma psy actuelle, qui est spécialisée dans le trouble de la personnalité borderline. Elle n'est pas spécialisée spécifiquement dans la thérapie comportementale et dialectique, qui est une thérapie qui est adaptée aux troubles de la personnalité borderline. Néanmoins, elle m'est très utile, elle connaît le trouble, elle comprend mes symptômes et elle a déjà eu d'autres cas. Elle me donne beaucoup d'espoir aussi sur le fait d'un mieux, sur le fait d'apprendre à mieux gérer les émotions. C'est très, très positif. En plus de cela, je vois une psy qui est spécialisée dans l'EMDR.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu, pour ceux qui n'ont jamais entendu l'EMDR, en quoi ça consiste ? Voilà, avec tes mots, t'inquiète.

  • Speaker #1

    En gros, l'EMDR, l'idée, c'est d'aller revisiter d'anciens traumas. Pour ma part, je sais que j'ai eu plusieurs traumas, dont notamment à 18 ans, quand les symptômes borderline sont apparus. J'ai été très traumatisée à cette époque-là, puisque mon copain était venu. du Brésil pour moi en Belgique. Et donc, avec une psy spécialisée dans l'UMDR, on va en fait aller revoir, revisiter des traumas et faire des mouvements spécifiques d'yeux pour ne plus avoir toute cette surcharge émotionnelle et se sentir du coup mieux avec les traumas qu'on a vécu. Donc je vois une psy, je vois une autre psy spécialisée dans l'UMDR, je vois de temps en temps un coach qui m'aide, lui plus orienté futur. Qu'est-ce que je veux mettre en place ? Et dans ma vie future, dans mes projets professionnels, dans mes projets personnels, etc. Et moi-même, en fait, je m'autoforme beaucoup sur justement la thérapie comportementale et dialectique. Donc, c'était une thérapie qui est spécifiquement proposée... aux personnes qui ont un trouble de la personnalité borderline. Et en fait, elle se pose sur un paradoxe qui est d'accepter le patient borderline comme il est et en même temps de l'aider à changer. Donc, ça va passer par beaucoup d'exercices, notamment de pleine conscience et de tolérance à la détresse. Puisqu'en effet, quelqu'un qui a un trouble borderline, il a des émotions vraiment extrêmement intenses. Et en fait, au moment où ces émotions sont si intenses, Il perd toute rationalité parce qu'il ou elle a une dysrégulation émotionnelle. Et donc, l'idée, c'est de revenir à l'instant présent et tolérer ces émotions qui sont si fortes où on a l'impression qu'on ne va pas survivre, que c'est pour toujours, que c'est permanent et que c'est très destructeur. Mais en fait, ce ne sont que des émotions et ça passe toujours, en fait. Donc, l'idée, c'est d'apprendre à gérer tout ça et en même temps, le changement. Le changement, c'est du coup apprendre à gérer ses émotions pour qu'elles soient... moins forte à l'avenir. Donc ça, ça passe par beaucoup d'avoir une autre interprétation. Donc, j'en sais rien, je vais prendre un exemple. Je suis à mon bureau, mon collègue ne vient pas me dire bonjour. Je me dis que c'est sûrement parce qu'il ne m'aime pas et qu'en fait, je suis nulle et que je fais du mauvais boulot et que rien ne se passe bien. Et puis là, l'idée, c'est du coup d'avoir un changement d'interprétation et de me dire qu'en fait, il y a même des chances que ça n'ait rien à voir avec moi. S'il ne m'a pas dit bonjour, c'est peut-être parce que lui-même va mal. que là, il est pris, il est stressé, il a beaucoup de boulot ou que sais-je. Et donc, voilà, ça va me permettre de vraiment calmer mes émotions. Il y a aussi l'efficacité interpersonnelle. Donc là, l'idée, c'est d'apprendre à s'affirmer en posant ses limites et en acceptant aussi que les autres ont des limites et de communiquer dans la bienveillance de manière non violente. Donc, partager ses besoins en parlant en jeu et pas en tu. Ne pas critiquer l'autre, parler de nouveau de comment je me suis sentie, quels sont mes besoins, quelles sont mes émotions. Et voilà, le tout dans le respect, l'authenticité et la bienveillance. Du coup, je ne suis pas suivie actuellement par un psychiatre, tout simplement parce que je ne prends pas de médicaments, hormis de temps en temps des petites plantes médicinales qui n'ont aucun effet secondaire et ne provoquent pas d'addiction. Je ne prends pas de médicaments par choix. Ce n'est pas toujours évident. Mes symptômes sont toujours tout de même assez forts. Mais je considère que je peux garder le cap sans avoir besoin de médicaments. Et donc, voilà, je... ne considère pas avoir le besoin de voir un psychiatre. Mais comme je le disais, j'en ai déjà vu dans le passé et j'ai déjà pris des antidépresseurs dans le passé. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi ton quotidien avec ce trouble ? Comment tu le vis ? Est-ce que tu as des stratégies spécifiques que tu utilises pour faire face à tous ces moments les plus difficiles ?

  • Speaker #1

    Alors vivre avec ce trouble, c'est clairement pas évident dans la vie de tous les jours. D'autant plus que je suis quelqu'un qui fait beaucoup d'introspection. et qui analyse énormément ses émotions, ses états d'âme et ses pensées. Ça m'est très utile, d'ailleurs, dans la vie de tous les jours pour mieux comprendre mon fonctionnement. Et en même temps, c'est d'autant plus choquant de voir à quel point je passe par réellement des tempêtes émotionnelles. Tout va dépendre de à quel point mes besoins primaires sont remplis déjà. Donc, ça m'est extrêmement important de faire attention à mon état de fatigue, à si j'ai mangé récemment, à si j'ai besoin de bouger, à si je suis stressée. Ah si j'ai besoin de me ressourcer et de ne plus être autour de personne. Ah s'il y a trop de bruit autour de moi et qu'il est temps que je me ressource. Tout ça, ce sont des besoins qui sont vitaux pour que je me sente bien. Et ensuite, malgré tout ça, parfois il suffit simplement que quelqu'un dise quelque chose qui va faire ce qu'on appelle me trigger, c'est comme ça que j'appelle ça, donc me déclencher une réaction émotionnelle extrêmement forte, intense et rapide. Et là, si je ne m'en rends pas compte assez rapidement, Je vais dans tous les sens. Quelqu'un me dit, tu peux me déposer ici si tu veux. Alors qu'en fait, la personne me dit ça simplement parce que c'est sûrement plus facile pour... Elle se dit que c'est sûrement plus facile pour moi de la déposer là. Et bien non, moi je vais me dire, ça y est, la personne, en fait, elle ne veut pas me voir. Elle en a marre de passer du temps avec moi. C'est ça, parce que je parle trop. Parce qu'en fait, je suis chiante. Parce qu'en fait, elle ne m'aime pas. Mais elle n'ose pas me le dire. Donc en fait, je vais l'abandonner et la rejeter avant qu'elle le fasse. Ce sera plus facile comme ça. Parce que... Parce que de toute façon, je ne suis qu'une connasse. Et d'ailleurs, je ne mérite pas de vivre. Mais en fait, je devrais peut-être même me suicider parce que je ne mérite pas d'exister. Ça, c'est le genre de pensée que je peux avoir. Bon, maintenant, ça va beaucoup mieux. Mais il y a encore quelques années, c'est vraiment le genre de pensée que je pouvais avoir qui vont vraiment s'enchaîner dans un cercle vicieux en quelques... Allez, en même pas 30 secondes tellement ça va vite dans mon cerveau. Donc, c'est hyper important de se rendre compte de ce genre de pensée et bam, de revenir directement à la source. Donc, la source, c'est par exemple quelqu'un qui m'a dit quelque chose qui m'a blessée. où la source, ça peut être une pensée de moi à moi intérieurement qui va m'être néfaste, et de revenir à cette pensée et de directement la changer. Et pour pouvoir avoir la capacité à revenir à la source, ça demande du coup beaucoup d'introspection. Et selon moi, ce qui aide beaucoup, c'est de pratiquer la méditation de façon récurrente. Puisque la méditation, le principe, c'est d'être face à ses pensées, et à chaque fois que je pense, je reviens à l'instant présent. Et à force de faire cela, on a une bien plus grande connaissance de soi, de l'instant présent, et on est capable... en dehors de la méditation, dans la vie de tous les jours, de revenir à soi, de revenir à la respiration et d'avoir une bien plus grande... Ouais, une bien plus grande... Je trouve pas le mot. sensation, connexion à ses pensées, à ses pensées intrusives notamment. Du coup, pour ma part, c'est hyper important pour moi d'avoir une structure dans ma vie de tous les jours. Et en même temps, j'adore avoir quand même un certain chaos. Donc je déteste, par exemple, faire les mêmes choses aux mêmes heures et que ce soit toujours pareil. Parce que j'adore la nouveauté, j'adore que ça change. Mais en même temps, il me faut une structure. Donc je veux avoir un certain rituel. Donc par exemple, il est hyper important pour moi que j'aille au sport plusieurs fois par semaine. Mais en même temps, je déteste aller au sport, à la même heure, faire la même chose. En l'occurrence, je fais du crossfit parce que c'est extrêmement varié et très challengeant. Je vais faire de la méditation, mais pas à la même heure. Je vais faire plein de choses différentes et variées, mais toujours avec une certaine stabilité dans l'instabilité, instabilité dans l'instabilité, je ne sais pas si c'est l'un ou l'autre. Mais voilà, ça m'est très utile. Donc ça, c'est vraiment, comme je disais, avoir une hygiène de vie qui est vraiment top. Je peux évidemment avoir quelques excès en buvant un peu d'alcool par-ci, par-là, bien sûr. Ils rentrent couche en terre de temps en temps, mais je sais que je risque de le payer par la suite. La deuxième chose qui m'est hyper importante, c'est que j'ai besoin de pleurer. Donc j'ai besoin de pleurer, je dirais franchement plus ou moins tous les jours, pour extérioriser toutes ces émotions intenses que j'ai pu ressentir, que je ressens de façon honnêtement quotidienne. Et du coup, la meilleure manière de faire, avant j'ai longtemps pensé que c'était la psychologie positive, mais je me rends compte qu'en fait ce n'est pas le cas. J'ai d'abord besoin d'extérioriser l'émotion, d'accepter que là je vais mal. et que c'est ok, et que là en ce moment je vais mal, et c'est ok d'extérioriser en pleurant et ça ça va me faire beaucoup de bien un autre tip ce qui moi me fait beaucoup de bien, c'est du coup d'extérioriser mes pensées parce que tant qu'elles sont dans ma tête ça ne part pas c'est obscur et c'est flou, et ça va dans tous les sens alors que quand j'extériorise la pensée ça devient subitement beaucoup plus clair donc ça j'extériorise en parlant toute seule comme si j'envoyais un message vocal à un ami. Soit, quand ça ne va pas, alors j'appelle un ami ou un proche, quelqu'un de la famille. Et là, en général, la personne, j'ai besoin qu'elle m'écoute pendant cinq minutes, juste pour vider mon sac, entre guillemets, sans pour autant que je me plaigne ou que j'ai... Juste, j'ai besoin d'extérioriser, j'ai besoin que ça sorte de mon cerveau. Et une fois que j'ai fait ça, je me sens beaucoup mieux. En général, ça prend vraiment cinq minutes. Et puis là, je suis de nouveau capable d'écouter l'autre. Donc je pense que ce qui m'a beaucoup aidée, c'est vraiment aussi de déculpabiliser. Déculpabiliser d'être différente. Déculpabiliser d'avoir des émotions aussi intenses. Déculpabiliser d'avoir besoin, souvent, de me ressourcer. Déculpabiliser de ne pas pouvoir rester en société trop longtemps. Avant, j'étais une superbe extravertie. Maintenant, je reste extravertie dans le sens où j'aime beaucoup parler avec les gens. J'aime beaucoup prendre de la place quand je suis avec des gens, poser des questions. L'inclusion sociale m'est importante. Mais ensuite, j'ai aussi besoin de me ressourcer. Pas tant que ça pour me reposer, parce que je suis toujours très active, mais pour faire des choses en me stimulant, en allant à mon rythme, qui est très rapide, en faisant des choses où je vais pouvoir mettre à profit ma créativité. Donc là, j'ai lancé un compte Instagram qui s'appelle Border Attitude, où j'ai à cœur de déstigmatiser le trouble de la personnalité borderline, parce qu'il est vraiment très stigmatisé dans le milieu médical et dans la société en général, parce que les patients ont des émotions très intenses, qui sont parfois ingérables pour le milieu médical. Et donc, c'est un conte qui m'est vraiment hyper important pour parler de tout ça. Et ce que j'aime aussi, c'est l'idée de transmettre mon savoir et l'idée d'être, je l'espère, une lueur d'espoir pour d'autres personnes qui sont au plus mal, comme moi j'étais au plus mal dans le passé. Et j'ai à cœur aussi de donner des outils issus de la thérapie comportementale et dialectique pour aider les gens à aller mieux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as vécu des situations où des personnes de ton entourage ne comprenaient pas... du tout ton comportement qui était en lien avec ce trouble de la personnalité borderline. Est-ce que ça a eu un impact sur tes relations ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé à avoir des angoisses sociales quand j'ai commencé à travailler. Je travaillais en tant que vendeuse dans un magasin de jeux de société. Et c'est devenu de plus en plus dur parce que dès que quelqu'un avait un haussement de sourcils ou quoi que ce soit, je croyais que c'était en rapport avec moi. et que je faisais mal mon travail, que j'expliquais mal les règles de jeu. Et en fait, c'est devenu un gros cercle vicieux, où au début, c'est parti de mon boulot. Et finalement, c'est devenu, dans les contacts sociaux, même avec mes proches, j'ai peur de parler, j'ai peur de ne plus savoir parler, j'ai peur de faire un comportement qui n'est pas accepté en société. Et c'est devenu de pire en pire. Je sentais que dans les réunions, par exemple, à mon travail actuel, je n'arrivais pas à tenir en place après une heure, en restant assise. Et les conversations qui étaient superficielles, je n'arrivais pas à les tenir. Donc parler de la pluie et du beau temps, ce genre de trucs. Moi, j'aime les conversations profondes, j'aime bien être stimulée. Et du coup, tout ce qui ne touchait pas à la stimulation m'était inconfortable. Et donc, c'était de pire en pire. Vraiment, je n'avais plus envie de passer du temps avec les gens. Je ne savais plus comment faire. Et je culpabilisais beaucoup, je me sentais très seule aussi. Je voyais bien que les gens ne comprenaient pas toujours mes façons de penser, mes réactions excessives, mes peurs aussi, mes mauvaises interprétations. Donc c'était vraiment compliqué. Et puis finalement, ce qui a tout changé, c'est vraiment le fait de fixer mes limites, le fait d'en parler, le fait de communiquer à mes proches, le fait de dire que voilà, là, je n'arrive plus, par exemple, à rester assise, j'ai besoin de me lever. Là, je suis désolée, j'ai passé un super chouette moment, mais il faut que je parte parce que je dois me ressourcer. Là, il faut que je mange parce que je suis en train de changer d'humeur et j'ai hyper fort besoin de manger. Parce que sinon, je commence, si je ne mange pas, par exemple, je commence à dévaloriser mes proches. Et puis ensuite, je commence à dévaloriser ma propre personne. Et je vais même jusqu'à dévaloriser ma propre vie en me demandant pourquoi est-ce que ma vie mérite d'être vécue tellement mes émotions peuvent être intenses. Donc, ça a été vraiment très dur. Ça a été vraiment très, très, très dur. mais j'ai quand même la sensation que maintenant ça va beaucoup mieux dans mes relations avec mes proches j'ai eu la chance d'être aussi avec des gens qui sont très bienveillants et conciliants là où clairement c'est le plus dur, le trouble c'est dans la relation de couple à chaque fois que je me mets en couple, les crises d'angoisse arrivent j'alterne en fait entre envie de fusion avec l'autre et si en effet je fusionne, là je me sens étouffée et je commence à douter de si oui ou non je devrais être avec l'autre donc c'est vraiment un style d'attachement désorganisé C'est très, très dur à vivre. Je n'ai pas encore vraiment trouvé la clé. J'espère pouvoir la trouver avec ma psy au fur et à mesure du temps. J'aspire à de nombreux projets, comme avoir une famille, avoir des enfants, pouvoir emménager avec quelqu'un, etc. Mais ce n'est clairement pas évident. Et je pense que tout ça, ça passe par vraiment avoir des passions, ne pas dépendre uniquement de l'autre, du conjoint ou de la conjointe. vraiment avoir une vie plus équilibrée, moins noir ou blanc en fait. Je pense que c'est ça un peu le trouble de la personnalité borderline, c'est vraiment être à la limite. Et l'idée c'est d'être moins dans le noir ou blanc, mais plus trouver des zones de gris. Donc quand je dévalorise l'autre, c'est ok, ok. Là je suis en train de dévaloriser l'autre, je perds toute temporalité. Ok, je reviens à l'instant présent et tout va bien. Et ce n'est pas juste parce qu'il a oublié d'acheter le sucre au supermarché. que pour autant, c'est un naze et que je devrais rompre avec lui. Parce que c'est le genre de pensée que je pouvais avoir. Donc voilà, j'ai la sensation que je vais vers un mieux. Et ça, c'est super chouette à voir. Et voilà, c'est vraiment extrêmement gai.

  • Speaker #0

    Comment tu te sens aujourd'hui par rapport à ta situation ? Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner pour ceux qui vivent avec le trouble de la personnalité borderline ou qui ont un proche qui en soit atteint ? qui ne savent pas encore, mais qui sont en train de se poser la question est-ce que j'ai un trouble de la personnalité borderline ? Voilà, un petit conseil.

  • Speaker #1

    Je dirais que clairement, ce n'est pas toujours facile. J'aime bien voir la vie comme un combat, parce que vraiment, chaque jour, je vois à quel point je peux passer dans la même journée par des humeurs très labiles, des émotions très changeantes. Les émotions par lesquelles je passe sont dures. Parfois, je me sens vide. Parfois, j'ai envie d'être impulsive. Parfois, je dévalorise l'autre. Ce n'est pas toujours évident. Mais en globalité, je dirais que je me sens de mieux en mieux, que j'apprends de plus en plus à avoir confiance en moi, que je me sens très fière de mon parcours, que je trouve très inspirant et qui, j'espère, va pouvoir inspirer d'autres personnes sans vouloir me jeter de fleurs. Et surtout, en fait, c'est ça que j'ai envie de dire aux internautes qui pourraient m'écouter en ce moment. C'est que pour toute personne qui a reçu le diagnostic du trouble de la personnalité borderline, j'ai envie de vous dire que vous êtes des vrais combattants et combattantes. C'est vraiment le mot qui me vient à l'esprit parce que personne, personne ne peut comprendre ce qu'on vit. Et tant mieux pour eux d'ailleurs, parce que les émotions par lesquelles on passe, elles sont tellement intenses. tempête émotionnelle, c'est tellement fort et on est toujours là et chaque fois qu'on a une crise émotionnelle qui nous traumatise tellement, c'est fort mais malgré tout, on est là et on reste et on continue de vivre et on continue de se battre et à chaque fois on en ressort encore plus fort mais c'est incroyable en fait, on est des... je ne reviens pas que des professeurs de la santé puissent nous dire qu'on est des manipulateurs ou que qu'on est des mauvaises personnes ou autres alors que On se bat malgré tout de ces émotions qui sont si intenses et je trouve ça incroyable. Du coup, les différents conseils que je pourrais donner, déjà pour quelqu'un qui... qui pensent avoir le trouble, mais qui n'en n'est pas sûr, le conseil que je donnerais déjà, c'est de ne pas s'autodiagnostiquer. Moi, j'ai failli m'autodiagnostiquer d'un TDAH et heureusement, je ne l'ai pas fait. Donc, allez consulter, allez voir un psychiatre, allez voir un neuropsychologue. Le neuropsychologue, il ne peut pas vous donner le diagnostic final du trouble, mais il sera capable de faire des tests cognitifs pour voir exactement ce que vous avez. Et ensuite, le psychiatre pourra donner le diagnostic final. Donc, allez consulter. Et ensuite... J'espère qu'on vous aidera pour avoir les outils nécessaires pour faire face à ce trouble, dont notamment en utilisant la thérapie comportementale et dialectique. Ensuite, je vous invite à ne pas vous culpabiliser, à être bienveillant envers vous-même face à ce trouble. Vous n'y pouvez rien. Vous n'y pouvez rien d'avoir ces émotions aussi intenses. Je vous invite à vraiment user de bienveillance envers vous-même. Je vous invite aussi à ne pas avoir peur de pleurer, de consulter quelqu'un et d'en parler à vos proches, de parler de vos émotions, de parler de ce qui se passe dans votre tête. à vos proches, toujours le tout dans la communication non violente et en parlant vraiment de vos besoins, de ce que vous ressentez, sans avoir trop d'attente envers les gens parce que personne n'est parfait. Et je vous invite également à avoir la plus belle hygiène de vie possible. Je sais que c'est dur, ça se fait pas du jour au lendemain. Moi, il y a dix ans, j'étais au fond de mon lit à sortir tous les soirs et à me bourrer la gueule parce que comme ça, j'évitais de trop réfléchir. Mais des habitudes de vie, ça se crée au fur et à mesure. Et c'est vraiment un must pour faire face à ce trouble. Donc, Faire attention aux heures de sommeil, c'est super important, les 8 heures de sommeil. Personnellement, pour moi, d'avoir un appartement rangé, ça me permet d'avoir un esprit plus clair. Ça peut être con, mais ne serait-ce qu'avoir un skincare, mettre de la crème, se brosser les dents, se laver les cheveux. Prendre une douche, c'est con, mais avant je prenais une douche, des fois pas pendant deux jours tant que je sortais pas de chez moi. Faire attention à ce que vous mangez, bien cuisiner régulièrement, faire du sport, tout ça, c'est vraiment des trucs. Ça peut paraître bateau, mais ça fait toute la différence. Donc, c'est vraiment tout un ensemble de choses et d'outils qui vont pouvoir permettre de se sentir mieux. Le journaling aussi, le fait et le flot de pensée, le fait d'extérioriser ses pensées en les écrivant. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui aiment bien faire ça. La méditation, évidemment. Le bracework aussi, ça peut être une technique qui peut être intéressante. En fait, tout ce qui peut permettre aussi de se reconnecter d'une manière ou d'une autre à son corps pour se sentir vraiment ancré en soi. Et finalement, en fait, je crois qu'un des meilleurs conseils que je puisse donner, c'est... C'est d'oser faire face à la tempête, en fait. C'est que quand la tempête émotionnelle, elle arrive, ce qu'on a tendance à vouloir faire, c'est de fuir. Oh non, surtout pas ça, non, non, non. Qu'est-ce que je vais faire ? Je vais boire de l'alcool pour oublier, ou je vais voir des potes pour me changer les idées. Non, non. Le plus dur, et en même temps, c'est ça qui marche le mieux, OK, c'est se dire OK, voilà, là, la tempête émotionnelle, elle est là, je suis en train de passer par une émotion vraiment difficile, eh bien, c'est pas grave, je l'accepte et je sais que ça va passer. Et bam ! Ça me prend de plein fouet dans le corps. Et puis, en fait, finalement, ça passe. Le plus dur, c'était surtout cette peur, en fait. Mais une fois que la peur est passée et qu'on affronte la chose, ça va beaucoup mieux, en fait. Et donc, ça passe vraiment par beaucoup de lâcher prise, beaucoup de pleine conscience et beaucoup d'acceptation, en fait. Je pense que c'est vraiment ça, le meilleur conseil que je puisse donner. C'est l'acceptation de l'émotion, accepter qu'on a ce trouble et que malgré tout, la vie, elle est belle. Entre guillemets, ça dépend des cours, ça dépend des heures ou des secondes. Et enfin... Le conseil que je pourrais donner pour les proches qui connaissent quelqu'un qui a un trouble de la personnalité board online, c'est en première chose d'être bienveillant envers la personne, de ne surtout pas la juger, d'être là pour l'écouter, de le ou la soutenir, d'être toujours présent, de se montrer disponible, de rassurer l'autre sur le fait que vous n'allez pas le ou la quitter, vous serez toujours là. Et en même temps, ce qui est aussi hyper important, c'est de fixer vos limites. Parce que si vous ne fixez pas vos limites... La personne qui a un trouble borderline, elle va toujours aller chercher plus. Elle va vous épuiser. Elle va prendre tout ce qu'elle peut. Inconsciemment, c'est juste parce qu'elle a tellement peur de se faire abandonner ou de se faire rejeter qu'elle va toujours aller chercher plus. Donc, c'est hyper important de fixer ses limites. Le tout dans la bienveillance et dans l'acceptation des émotions de chacun. Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire sur le trouble de la personnalité borderline. Je vous remercie à toutes et tous de m'avoir écouté. Si vous avez une question, besoin d'un conseil spécifique, n'hésitez surtout pas à me contacter sur Instagram, sur mon compte Border Attitude, et je me ferai une joie de vous répondre. Et surtout, je vous envoie plein de bonnes vibes, et je vous dis à très vite. Bonne journée, et plein de good vibes.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci infiniment, Fiou, pour ton partage d'expérience. On espère que cet épisode apportera des informations utiles à nos auditeurs. N'oubliez pas de suivre le compte Instagram Border Attitude pour plus de ressources et de soutien. En tout cas, merci à... tous de nous avoir suivis aujourd'hui et à bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Bienvenue dans un nouvel épisode d’États Dames, où nous abordons aujourd'hui un sujet complexe et essentiel : le trouble de la personnalité borderline. Nous avons le privilège d’accueillir Fio, une femme courageuse qui partage avec nous son parcours de vie avec ce trouble, ses défis quotidiens, et les moyens qu’elle a trouvés pour avancer.

À travers ce témoignage sincère, Fio nous offre un aperçu authentique des réalités de ce trouble, tout en livrant des conseils précieux pour mieux comprendre, gérer et naviguer dans les moments difficiles. Son parcours met en lumière la résilience nécessaire pour affronter la « tempête intérieure » du trouble borderline et rappelle l'importance du soutien des proches dans ce chemin de guérison.

Rejoignez-nous pour un épisode captivant qui inspire à la compréhension et au soutien, et découvrez comment transformer les défis en force intérieure.


Instagram de Fio  🤍


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui rappelle que chaque femme est unique mais que certains parcours de santé s'entremêlent. Installez-vous confortablement, aujourd'hui nous allons aborder un sujet important et souvent méconnu, le trouble de la personnalité borderline. Aujourd'hui, nous avons le privilège d'accueillir Fio qui a décidé de partager son expérience et ses conseils pour mieux gérer ce trouble. Excellente écoute ! Bienvenue chers auditeurs dans une toute nouvelle saison d'Etat d'âme. Etat d'âme vous fait vivre des moments forts avec des témoignages de femmes exceptionnelles et des conseils précieux de spécialistes de santé. Mais cette saison, préparez-vous à être transportés encore plus loin par Etat d'âme Stories. Ce sont tout simplement des récits fictifs, des histoires captivantes qui vous bouleverseront. des situations auxquelles vous pourrez vous identifier. Ces histoires, façonnées par ma plume, nous convont au cœur des défis, des victoires et des émotions de la vie quotidienne des femmes. Avec derrière chaque histoire, un message important. Je vous invite à écouter attentivement, à apprendre et à grandir avec chaque épisode. Abonnez-vous dès maintenant pour ne rien manquer de cette saison spéciale qui déploie ses ailes pour vous offrir un contenu unique en son genre. 8 Adam Stories. Chaque histoire est une leçon, chaque femme est une source d'inspiration. Restez à l'écoute, vous êtes sûrs et tada ! Bonjour Fio, merci d'être ici avec nous. Alors on va rentrer dans le vif du sujet. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ? Comment tu as découvert que tu étais atteinte de troubles de la personnalité borderline ?

  • Speaker #1

    Pour ma part, moi ça a commencé, j'ai commencé à me sentir différente lorsque j'avais 18 ans. Je suis passée par des angoisses terribles. J'ai commencé à m'automutiler, à avoir des crises de colère vraiment... extrêmement forte, a dévalorisé très très fortement mon copain de l'époque et mes crises d'angoisse étaient si fortes que j'ai vraiment eu l'impression de sentir que j'allais mourir de façon imminente. Je n'avais jamais ressenti des émotions aussi fortes et à l'époque je ne suis même pas sûre que je connaissais le mot émotion donc ni le mot anxiété ni, allez peut-être juste le mot stress et donc je n'avais vraiment que très peu connaissance de mon corps je n'ai pas eu l'impression que que mes parents m'aient beaucoup aidé à valider mes émotions ou même à comprendre que j'avais des émotions. Mais très vite, vu que j'ai senti que quelque chose n'allait pas, notamment, surtout, l'automutilation, donc j'avais des scarifications sur mes bras, j'ai été voir mon médecin généraliste qui m'a dit, à l'époque, que j'avais des problèmes d'angoisse et qui m'a orientée vers une psy. Et en fait, avec le temps, les angoisses sont devenues de pire en pire. Donc, étudier, vu que j'étais en études de pharmacie à l'époque, fut de plus en plus compliqué. Je préférais passer mes journées soit dans le lit, à attendre que le temps passe, soit par exemple à jouer aux jeux vidéo pour me sortir, on va dire, de la réalité. Et donc, on m'a diagnostiqué à 20 ans un trouble anxieux généralisé. Et on m'a mis, on sait qui, c'est le psychiatre et ma psy de l'époque, on m'a mis sous antidépresseur pour un an et demi. Je ne regrette pas ce choix-là, dans le sens où c'est vrai que je ne m'en sortais plus sans. Honnêtement, je pense que ce qui m'a permis de ne pas tenter de me suicider, C'est le fait que j'avais beaucoup trop peur de la mort. Et donc c'est ça qui, paradoxalement, m'a tenue en vie. Malgré le fait que vivre était une souffrance horrible, vraiment, c'était invivable. C'était crise d'angoisse sur crise d'angoisse, c'était déréalisation perpétuelle. Parce que vivre était devenu tellement traumatisant que je préférais sortir de... Enfin, je préférais... Mon cerveau pour me protéger, mon corps pour me protéger, m'ont mis en déréalisation. Donc ça veut dire qu'on se sent en dehors de son corps, en dehors de la réalité, de façon perpétuelle. Tellement la vie, tellement mes émotions, tellement ce que je ressentais a été horrible, vraiment horrible. Et donc, ces antidépresseurs ont été une belle béquille. J'aime bien voir ça comme ça là, parce que je... Il était préférable que je sois sous antidépresseur qu'entraîner mon auto-mutilé ou voire pire, faire un jour un passage à l'acte de façon impulsive. Et ça a duré un an et demi et puis finalement j'ai arrêté mes études et j'ai arrêté les antidépresseurs et j'ai rompu avec mon autre copain de l'époque. Et ça a été mieux, puisqu'en effet j'ai pu bien me rendre compte qu'à chaque fois que j'étais en couple, les émotions étaient décuplées, ma peur de l'abandon était beaucoup plus forte, mes crises d'angoisse étaient beaucoup plus fortes. J'avais un doute perpétuel de est-ce que je fais le bon choix ? Est-ce que je ne devrais pas rompre avec lui, quel que soit le copain ? Et ça, c'était vraiment très compliqué à vivre. Et donc, c'est vraiment le fait de me responsabiliser en travaillant qui m'a beaucoup aidée. J'ai également su à 23 ans que j'étais HP, donc au potentiel avec un QI plus élevé que la normale. Le QI, en soi, je m'en fichais. Ce qui m'a surtout fait du bien, c'est de comprendre pourquoi je me sentais autant en décalage. Pourquoi est-ce que je me sentais beaucoup plus rapide que les gens qui me disaient tout le temps que j'allais trop rapidement, que je parlais trop rapidement, que j'avais une pensée en arborescence, que j'avais toujours une curiosité extrêmement élevée, que j'étais très passionnée, très intense. Le mot qui revenait tout le temps, c'était le mot intense. Puis de fil en aiguille, c'est vrai que j'ai commencé à aller mieux, à être plus stable, en ayant une meilleure régine de vie. Donc ça passe par... par faire du sport, ça passe par faire de la méditation de façon quotidienne et tout ça. Et donc, au fur et à mesure, j'ai fait de plus en plus de développement personnel. Mais malgré tout, je sentais que quelque chose n'allait pas. Et donc, c'est en fin 2022 que j'ai décidé d'aller voir une neuropsy, me croyant comme ayant un TDAH, donc un trouble déficit de l'attention avec hyperactivité, parce que je Ausha un bon nombre de symptômes. Et en fait... Heureusement, j'ai été voir cette neuropsy puisque c'est elle qui m'a diagnostiqué le trouble de la personnalité borderline. Et donc, je suis quand même restée en errance médicale pendant dix ans. Et c'est heureusement grâce à mes nombreuses recherches et je dirais ma perpétuelle curiosité et mon envie d'évoluer. Et mon intuition, je pense qu'il me disait que quelque chose n'allait pas, que j'ai pu avoir ce diagnostic qui clairement est extrêmement libérateur pour moi. Ça me permet de mieux accepter la situation. Ça me permet de... de comprendre. Ce n'est pas tant une question d'étiquette, c'est vraiment de pouvoir mettre des mots sur mes ressentis, de ne pas me sentir folle, de savoir pourquoi, pourquoi est-ce que je me sens aussi différente par moments et de moins culpabiliser, je dirais notamment dans mes relations sociales qui sont parfois compliquées pour moi à vivre parce que j'analyse trop, parce que j'ai peur de l'abandon, parce que je peux très facilement avoir un changement d'humeur. Eh bien, ça me permet de pouvoir mettre des mots et de pouvoir aussi... Faire en sorte que les autres me comprennent.

  • Speaker #0

    Essayer de mettre des mots M-O-T-S sur des mots M-A-U-X pour essayer de mieux comprendre et pouvoir un petit peu mieux expliquer aussi à notre entourage qui parfois peut être un peu lésé de notre comportement, ne pas savoir pourquoi on agit de telle ou telle manière. Et comment tu arrives à mieux gérer ce trouble au quotidien ? Est-ce que tu es suivi par un professionnel de santé comme un psychiatre ou un psychologue ?

  • Speaker #1

    Je suis actuellement suivie par... plusieurs professionnels de la santé. Tout d'abord, je suis suivie par ma psy actuelle, qui est spécialisée dans le trouble de la personnalité borderline. Elle n'est pas spécialisée spécifiquement dans la thérapie comportementale et dialectique, qui est une thérapie qui est adaptée aux troubles de la personnalité borderline. Néanmoins, elle m'est très utile, elle connaît le trouble, elle comprend mes symptômes et elle a déjà eu d'autres cas. Elle me donne beaucoup d'espoir aussi sur le fait d'un mieux, sur le fait d'apprendre à mieux gérer les émotions. C'est très, très positif. En plus de cela, je vois une psy qui est spécialisée dans l'EMDR.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu, pour ceux qui n'ont jamais entendu l'EMDR, en quoi ça consiste ? Voilà, avec tes mots, t'inquiète.

  • Speaker #1

    En gros, l'EMDR, l'idée, c'est d'aller revisiter d'anciens traumas. Pour ma part, je sais que j'ai eu plusieurs traumas, dont notamment à 18 ans, quand les symptômes borderline sont apparus. J'ai été très traumatisée à cette époque-là, puisque mon copain était venu. du Brésil pour moi en Belgique. Et donc, avec une psy spécialisée dans l'UMDR, on va en fait aller revoir, revisiter des traumas et faire des mouvements spécifiques d'yeux pour ne plus avoir toute cette surcharge émotionnelle et se sentir du coup mieux avec les traumas qu'on a vécu. Donc je vois une psy, je vois une autre psy spécialisée dans l'UMDR, je vois de temps en temps un coach qui m'aide, lui plus orienté futur. Qu'est-ce que je veux mettre en place ? Et dans ma vie future, dans mes projets professionnels, dans mes projets personnels, etc. Et moi-même, en fait, je m'autoforme beaucoup sur justement la thérapie comportementale et dialectique. Donc, c'était une thérapie qui est spécifiquement proposée... aux personnes qui ont un trouble de la personnalité borderline. Et en fait, elle se pose sur un paradoxe qui est d'accepter le patient borderline comme il est et en même temps de l'aider à changer. Donc, ça va passer par beaucoup d'exercices, notamment de pleine conscience et de tolérance à la détresse. Puisqu'en effet, quelqu'un qui a un trouble borderline, il a des émotions vraiment extrêmement intenses. Et en fait, au moment où ces émotions sont si intenses, Il perd toute rationalité parce qu'il ou elle a une dysrégulation émotionnelle. Et donc, l'idée, c'est de revenir à l'instant présent et tolérer ces émotions qui sont si fortes où on a l'impression qu'on ne va pas survivre, que c'est pour toujours, que c'est permanent et que c'est très destructeur. Mais en fait, ce ne sont que des émotions et ça passe toujours, en fait. Donc, l'idée, c'est d'apprendre à gérer tout ça et en même temps, le changement. Le changement, c'est du coup apprendre à gérer ses émotions pour qu'elles soient... moins forte à l'avenir. Donc ça, ça passe par beaucoup d'avoir une autre interprétation. Donc, j'en sais rien, je vais prendre un exemple. Je suis à mon bureau, mon collègue ne vient pas me dire bonjour. Je me dis que c'est sûrement parce qu'il ne m'aime pas et qu'en fait, je suis nulle et que je fais du mauvais boulot et que rien ne se passe bien. Et puis là, l'idée, c'est du coup d'avoir un changement d'interprétation et de me dire qu'en fait, il y a même des chances que ça n'ait rien à voir avec moi. S'il ne m'a pas dit bonjour, c'est peut-être parce que lui-même va mal. que là, il est pris, il est stressé, il a beaucoup de boulot ou que sais-je. Et donc, voilà, ça va me permettre de vraiment calmer mes émotions. Il y a aussi l'efficacité interpersonnelle. Donc là, l'idée, c'est d'apprendre à s'affirmer en posant ses limites et en acceptant aussi que les autres ont des limites et de communiquer dans la bienveillance de manière non violente. Donc, partager ses besoins en parlant en jeu et pas en tu. Ne pas critiquer l'autre, parler de nouveau de comment je me suis sentie, quels sont mes besoins, quelles sont mes émotions. Et voilà, le tout dans le respect, l'authenticité et la bienveillance. Du coup, je ne suis pas suivie actuellement par un psychiatre, tout simplement parce que je ne prends pas de médicaments, hormis de temps en temps des petites plantes médicinales qui n'ont aucun effet secondaire et ne provoquent pas d'addiction. Je ne prends pas de médicaments par choix. Ce n'est pas toujours évident. Mes symptômes sont toujours tout de même assez forts. Mais je considère que je peux garder le cap sans avoir besoin de médicaments. Et donc, voilà, je... ne considère pas avoir le besoin de voir un psychiatre. Mais comme je le disais, j'en ai déjà vu dans le passé et j'ai déjà pris des antidépresseurs dans le passé. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi ton quotidien avec ce trouble ? Comment tu le vis ? Est-ce que tu as des stratégies spécifiques que tu utilises pour faire face à tous ces moments les plus difficiles ?

  • Speaker #1

    Alors vivre avec ce trouble, c'est clairement pas évident dans la vie de tous les jours. D'autant plus que je suis quelqu'un qui fait beaucoup d'introspection. et qui analyse énormément ses émotions, ses états d'âme et ses pensées. Ça m'est très utile, d'ailleurs, dans la vie de tous les jours pour mieux comprendre mon fonctionnement. Et en même temps, c'est d'autant plus choquant de voir à quel point je passe par réellement des tempêtes émotionnelles. Tout va dépendre de à quel point mes besoins primaires sont remplis déjà. Donc, ça m'est extrêmement important de faire attention à mon état de fatigue, à si j'ai mangé récemment, à si j'ai besoin de bouger, à si je suis stressée. Ah si j'ai besoin de me ressourcer et de ne plus être autour de personne. Ah s'il y a trop de bruit autour de moi et qu'il est temps que je me ressource. Tout ça, ce sont des besoins qui sont vitaux pour que je me sente bien. Et ensuite, malgré tout ça, parfois il suffit simplement que quelqu'un dise quelque chose qui va faire ce qu'on appelle me trigger, c'est comme ça que j'appelle ça, donc me déclencher une réaction émotionnelle extrêmement forte, intense et rapide. Et là, si je ne m'en rends pas compte assez rapidement, Je vais dans tous les sens. Quelqu'un me dit, tu peux me déposer ici si tu veux. Alors qu'en fait, la personne me dit ça simplement parce que c'est sûrement plus facile pour... Elle se dit que c'est sûrement plus facile pour moi de la déposer là. Et bien non, moi je vais me dire, ça y est, la personne, en fait, elle ne veut pas me voir. Elle en a marre de passer du temps avec moi. C'est ça, parce que je parle trop. Parce qu'en fait, je suis chiante. Parce qu'en fait, elle ne m'aime pas. Mais elle n'ose pas me le dire. Donc en fait, je vais l'abandonner et la rejeter avant qu'elle le fasse. Ce sera plus facile comme ça. Parce que... Parce que de toute façon, je ne suis qu'une connasse. Et d'ailleurs, je ne mérite pas de vivre. Mais en fait, je devrais peut-être même me suicider parce que je ne mérite pas d'exister. Ça, c'est le genre de pensée que je peux avoir. Bon, maintenant, ça va beaucoup mieux. Mais il y a encore quelques années, c'est vraiment le genre de pensée que je pouvais avoir qui vont vraiment s'enchaîner dans un cercle vicieux en quelques... Allez, en même pas 30 secondes tellement ça va vite dans mon cerveau. Donc, c'est hyper important de se rendre compte de ce genre de pensée et bam, de revenir directement à la source. Donc, la source, c'est par exemple quelqu'un qui m'a dit quelque chose qui m'a blessée. où la source, ça peut être une pensée de moi à moi intérieurement qui va m'être néfaste, et de revenir à cette pensée et de directement la changer. Et pour pouvoir avoir la capacité à revenir à la source, ça demande du coup beaucoup d'introspection. Et selon moi, ce qui aide beaucoup, c'est de pratiquer la méditation de façon récurrente. Puisque la méditation, le principe, c'est d'être face à ses pensées, et à chaque fois que je pense, je reviens à l'instant présent. Et à force de faire cela, on a une bien plus grande connaissance de soi, de l'instant présent, et on est capable... en dehors de la méditation, dans la vie de tous les jours, de revenir à soi, de revenir à la respiration et d'avoir une bien plus grande... Ouais, une bien plus grande... Je trouve pas le mot. sensation, connexion à ses pensées, à ses pensées intrusives notamment. Du coup, pour ma part, c'est hyper important pour moi d'avoir une structure dans ma vie de tous les jours. Et en même temps, j'adore avoir quand même un certain chaos. Donc je déteste, par exemple, faire les mêmes choses aux mêmes heures et que ce soit toujours pareil. Parce que j'adore la nouveauté, j'adore que ça change. Mais en même temps, il me faut une structure. Donc je veux avoir un certain rituel. Donc par exemple, il est hyper important pour moi que j'aille au sport plusieurs fois par semaine. Mais en même temps, je déteste aller au sport, à la même heure, faire la même chose. En l'occurrence, je fais du crossfit parce que c'est extrêmement varié et très challengeant. Je vais faire de la méditation, mais pas à la même heure. Je vais faire plein de choses différentes et variées, mais toujours avec une certaine stabilité dans l'instabilité, instabilité dans l'instabilité, je ne sais pas si c'est l'un ou l'autre. Mais voilà, ça m'est très utile. Donc ça, c'est vraiment, comme je disais, avoir une hygiène de vie qui est vraiment top. Je peux évidemment avoir quelques excès en buvant un peu d'alcool par-ci, par-là, bien sûr. Ils rentrent couche en terre de temps en temps, mais je sais que je risque de le payer par la suite. La deuxième chose qui m'est hyper importante, c'est que j'ai besoin de pleurer. Donc j'ai besoin de pleurer, je dirais franchement plus ou moins tous les jours, pour extérioriser toutes ces émotions intenses que j'ai pu ressentir, que je ressens de façon honnêtement quotidienne. Et du coup, la meilleure manière de faire, avant j'ai longtemps pensé que c'était la psychologie positive, mais je me rends compte qu'en fait ce n'est pas le cas. J'ai d'abord besoin d'extérioriser l'émotion, d'accepter que là je vais mal. et que c'est ok, et que là en ce moment je vais mal, et c'est ok d'extérioriser en pleurant et ça ça va me faire beaucoup de bien un autre tip ce qui moi me fait beaucoup de bien, c'est du coup d'extérioriser mes pensées parce que tant qu'elles sont dans ma tête ça ne part pas c'est obscur et c'est flou, et ça va dans tous les sens alors que quand j'extériorise la pensée ça devient subitement beaucoup plus clair donc ça j'extériorise en parlant toute seule comme si j'envoyais un message vocal à un ami. Soit, quand ça ne va pas, alors j'appelle un ami ou un proche, quelqu'un de la famille. Et là, en général, la personne, j'ai besoin qu'elle m'écoute pendant cinq minutes, juste pour vider mon sac, entre guillemets, sans pour autant que je me plaigne ou que j'ai... Juste, j'ai besoin d'extérioriser, j'ai besoin que ça sorte de mon cerveau. Et une fois que j'ai fait ça, je me sens beaucoup mieux. En général, ça prend vraiment cinq minutes. Et puis là, je suis de nouveau capable d'écouter l'autre. Donc je pense que ce qui m'a beaucoup aidée, c'est vraiment aussi de déculpabiliser. Déculpabiliser d'être différente. Déculpabiliser d'avoir des émotions aussi intenses. Déculpabiliser d'avoir besoin, souvent, de me ressourcer. Déculpabiliser de ne pas pouvoir rester en société trop longtemps. Avant, j'étais une superbe extravertie. Maintenant, je reste extravertie dans le sens où j'aime beaucoup parler avec les gens. J'aime beaucoup prendre de la place quand je suis avec des gens, poser des questions. L'inclusion sociale m'est importante. Mais ensuite, j'ai aussi besoin de me ressourcer. Pas tant que ça pour me reposer, parce que je suis toujours très active, mais pour faire des choses en me stimulant, en allant à mon rythme, qui est très rapide, en faisant des choses où je vais pouvoir mettre à profit ma créativité. Donc là, j'ai lancé un compte Instagram qui s'appelle Border Attitude, où j'ai à cœur de déstigmatiser le trouble de la personnalité borderline, parce qu'il est vraiment très stigmatisé dans le milieu médical et dans la société en général, parce que les patients ont des émotions très intenses, qui sont parfois ingérables pour le milieu médical. Et donc, c'est un conte qui m'est vraiment hyper important pour parler de tout ça. Et ce que j'aime aussi, c'est l'idée de transmettre mon savoir et l'idée d'être, je l'espère, une lueur d'espoir pour d'autres personnes qui sont au plus mal, comme moi j'étais au plus mal dans le passé. Et j'ai à cœur aussi de donner des outils issus de la thérapie comportementale et dialectique pour aider les gens à aller mieux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as vécu des situations où des personnes de ton entourage ne comprenaient pas... du tout ton comportement qui était en lien avec ce trouble de la personnalité borderline. Est-ce que ça a eu un impact sur tes relations ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé à avoir des angoisses sociales quand j'ai commencé à travailler. Je travaillais en tant que vendeuse dans un magasin de jeux de société. Et c'est devenu de plus en plus dur parce que dès que quelqu'un avait un haussement de sourcils ou quoi que ce soit, je croyais que c'était en rapport avec moi. et que je faisais mal mon travail, que j'expliquais mal les règles de jeu. Et en fait, c'est devenu un gros cercle vicieux, où au début, c'est parti de mon boulot. Et finalement, c'est devenu, dans les contacts sociaux, même avec mes proches, j'ai peur de parler, j'ai peur de ne plus savoir parler, j'ai peur de faire un comportement qui n'est pas accepté en société. Et c'est devenu de pire en pire. Je sentais que dans les réunions, par exemple, à mon travail actuel, je n'arrivais pas à tenir en place après une heure, en restant assise. Et les conversations qui étaient superficielles, je n'arrivais pas à les tenir. Donc parler de la pluie et du beau temps, ce genre de trucs. Moi, j'aime les conversations profondes, j'aime bien être stimulée. Et du coup, tout ce qui ne touchait pas à la stimulation m'était inconfortable. Et donc, c'était de pire en pire. Vraiment, je n'avais plus envie de passer du temps avec les gens. Je ne savais plus comment faire. Et je culpabilisais beaucoup, je me sentais très seule aussi. Je voyais bien que les gens ne comprenaient pas toujours mes façons de penser, mes réactions excessives, mes peurs aussi, mes mauvaises interprétations. Donc c'était vraiment compliqué. Et puis finalement, ce qui a tout changé, c'est vraiment le fait de fixer mes limites, le fait d'en parler, le fait de communiquer à mes proches, le fait de dire que voilà, là, je n'arrive plus, par exemple, à rester assise, j'ai besoin de me lever. Là, je suis désolée, j'ai passé un super chouette moment, mais il faut que je parte parce que je dois me ressourcer. Là, il faut que je mange parce que je suis en train de changer d'humeur et j'ai hyper fort besoin de manger. Parce que sinon, je commence, si je ne mange pas, par exemple, je commence à dévaloriser mes proches. Et puis ensuite, je commence à dévaloriser ma propre personne. Et je vais même jusqu'à dévaloriser ma propre vie en me demandant pourquoi est-ce que ma vie mérite d'être vécue tellement mes émotions peuvent être intenses. Donc, ça a été vraiment très dur. Ça a été vraiment très, très, très dur. mais j'ai quand même la sensation que maintenant ça va beaucoup mieux dans mes relations avec mes proches j'ai eu la chance d'être aussi avec des gens qui sont très bienveillants et conciliants là où clairement c'est le plus dur, le trouble c'est dans la relation de couple à chaque fois que je me mets en couple, les crises d'angoisse arrivent j'alterne en fait entre envie de fusion avec l'autre et si en effet je fusionne, là je me sens étouffée et je commence à douter de si oui ou non je devrais être avec l'autre donc c'est vraiment un style d'attachement désorganisé C'est très, très dur à vivre. Je n'ai pas encore vraiment trouvé la clé. J'espère pouvoir la trouver avec ma psy au fur et à mesure du temps. J'aspire à de nombreux projets, comme avoir une famille, avoir des enfants, pouvoir emménager avec quelqu'un, etc. Mais ce n'est clairement pas évident. Et je pense que tout ça, ça passe par vraiment avoir des passions, ne pas dépendre uniquement de l'autre, du conjoint ou de la conjointe. vraiment avoir une vie plus équilibrée, moins noir ou blanc en fait. Je pense que c'est ça un peu le trouble de la personnalité borderline, c'est vraiment être à la limite. Et l'idée c'est d'être moins dans le noir ou blanc, mais plus trouver des zones de gris. Donc quand je dévalorise l'autre, c'est ok, ok. Là je suis en train de dévaloriser l'autre, je perds toute temporalité. Ok, je reviens à l'instant présent et tout va bien. Et ce n'est pas juste parce qu'il a oublié d'acheter le sucre au supermarché. que pour autant, c'est un naze et que je devrais rompre avec lui. Parce que c'est le genre de pensée que je pouvais avoir. Donc voilà, j'ai la sensation que je vais vers un mieux. Et ça, c'est super chouette à voir. Et voilà, c'est vraiment extrêmement gai.

  • Speaker #0

    Comment tu te sens aujourd'hui par rapport à ta situation ? Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner pour ceux qui vivent avec le trouble de la personnalité borderline ou qui ont un proche qui en soit atteint ? qui ne savent pas encore, mais qui sont en train de se poser la question est-ce que j'ai un trouble de la personnalité borderline ? Voilà, un petit conseil.

  • Speaker #1

    Je dirais que clairement, ce n'est pas toujours facile. J'aime bien voir la vie comme un combat, parce que vraiment, chaque jour, je vois à quel point je peux passer dans la même journée par des humeurs très labiles, des émotions très changeantes. Les émotions par lesquelles je passe sont dures. Parfois, je me sens vide. Parfois, j'ai envie d'être impulsive. Parfois, je dévalorise l'autre. Ce n'est pas toujours évident. Mais en globalité, je dirais que je me sens de mieux en mieux, que j'apprends de plus en plus à avoir confiance en moi, que je me sens très fière de mon parcours, que je trouve très inspirant et qui, j'espère, va pouvoir inspirer d'autres personnes sans vouloir me jeter de fleurs. Et surtout, en fait, c'est ça que j'ai envie de dire aux internautes qui pourraient m'écouter en ce moment. C'est que pour toute personne qui a reçu le diagnostic du trouble de la personnalité borderline, j'ai envie de vous dire que vous êtes des vrais combattants et combattantes. C'est vraiment le mot qui me vient à l'esprit parce que personne, personne ne peut comprendre ce qu'on vit. Et tant mieux pour eux d'ailleurs, parce que les émotions par lesquelles on passe, elles sont tellement intenses. tempête émotionnelle, c'est tellement fort et on est toujours là et chaque fois qu'on a une crise émotionnelle qui nous traumatise tellement, c'est fort mais malgré tout, on est là et on reste et on continue de vivre et on continue de se battre et à chaque fois on en ressort encore plus fort mais c'est incroyable en fait, on est des... je ne reviens pas que des professeurs de la santé puissent nous dire qu'on est des manipulateurs ou que qu'on est des mauvaises personnes ou autres alors que On se bat malgré tout de ces émotions qui sont si intenses et je trouve ça incroyable. Du coup, les différents conseils que je pourrais donner, déjà pour quelqu'un qui... qui pensent avoir le trouble, mais qui n'en n'est pas sûr, le conseil que je donnerais déjà, c'est de ne pas s'autodiagnostiquer. Moi, j'ai failli m'autodiagnostiquer d'un TDAH et heureusement, je ne l'ai pas fait. Donc, allez consulter, allez voir un psychiatre, allez voir un neuropsychologue. Le neuropsychologue, il ne peut pas vous donner le diagnostic final du trouble, mais il sera capable de faire des tests cognitifs pour voir exactement ce que vous avez. Et ensuite, le psychiatre pourra donner le diagnostic final. Donc, allez consulter. Et ensuite... J'espère qu'on vous aidera pour avoir les outils nécessaires pour faire face à ce trouble, dont notamment en utilisant la thérapie comportementale et dialectique. Ensuite, je vous invite à ne pas vous culpabiliser, à être bienveillant envers vous-même face à ce trouble. Vous n'y pouvez rien. Vous n'y pouvez rien d'avoir ces émotions aussi intenses. Je vous invite à vraiment user de bienveillance envers vous-même. Je vous invite aussi à ne pas avoir peur de pleurer, de consulter quelqu'un et d'en parler à vos proches, de parler de vos émotions, de parler de ce qui se passe dans votre tête. à vos proches, toujours le tout dans la communication non violente et en parlant vraiment de vos besoins, de ce que vous ressentez, sans avoir trop d'attente envers les gens parce que personne n'est parfait. Et je vous invite également à avoir la plus belle hygiène de vie possible. Je sais que c'est dur, ça se fait pas du jour au lendemain. Moi, il y a dix ans, j'étais au fond de mon lit à sortir tous les soirs et à me bourrer la gueule parce que comme ça, j'évitais de trop réfléchir. Mais des habitudes de vie, ça se crée au fur et à mesure. Et c'est vraiment un must pour faire face à ce trouble. Donc, Faire attention aux heures de sommeil, c'est super important, les 8 heures de sommeil. Personnellement, pour moi, d'avoir un appartement rangé, ça me permet d'avoir un esprit plus clair. Ça peut être con, mais ne serait-ce qu'avoir un skincare, mettre de la crème, se brosser les dents, se laver les cheveux. Prendre une douche, c'est con, mais avant je prenais une douche, des fois pas pendant deux jours tant que je sortais pas de chez moi. Faire attention à ce que vous mangez, bien cuisiner régulièrement, faire du sport, tout ça, c'est vraiment des trucs. Ça peut paraître bateau, mais ça fait toute la différence. Donc, c'est vraiment tout un ensemble de choses et d'outils qui vont pouvoir permettre de se sentir mieux. Le journaling aussi, le fait et le flot de pensée, le fait d'extérioriser ses pensées en les écrivant. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui aiment bien faire ça. La méditation, évidemment. Le bracework aussi, ça peut être une technique qui peut être intéressante. En fait, tout ce qui peut permettre aussi de se reconnecter d'une manière ou d'une autre à son corps pour se sentir vraiment ancré en soi. Et finalement, en fait, je crois qu'un des meilleurs conseils que je puisse donner, c'est... C'est d'oser faire face à la tempête, en fait. C'est que quand la tempête émotionnelle, elle arrive, ce qu'on a tendance à vouloir faire, c'est de fuir. Oh non, surtout pas ça, non, non, non. Qu'est-ce que je vais faire ? Je vais boire de l'alcool pour oublier, ou je vais voir des potes pour me changer les idées. Non, non. Le plus dur, et en même temps, c'est ça qui marche le mieux, OK, c'est se dire OK, voilà, là, la tempête émotionnelle, elle est là, je suis en train de passer par une émotion vraiment difficile, eh bien, c'est pas grave, je l'accepte et je sais que ça va passer. Et bam ! Ça me prend de plein fouet dans le corps. Et puis, en fait, finalement, ça passe. Le plus dur, c'était surtout cette peur, en fait. Mais une fois que la peur est passée et qu'on affronte la chose, ça va beaucoup mieux, en fait. Et donc, ça passe vraiment par beaucoup de lâcher prise, beaucoup de pleine conscience et beaucoup d'acceptation, en fait. Je pense que c'est vraiment ça, le meilleur conseil que je puisse donner. C'est l'acceptation de l'émotion, accepter qu'on a ce trouble et que malgré tout, la vie, elle est belle. Entre guillemets, ça dépend des cours, ça dépend des heures ou des secondes. Et enfin... Le conseil que je pourrais donner pour les proches qui connaissent quelqu'un qui a un trouble de la personnalité board online, c'est en première chose d'être bienveillant envers la personne, de ne surtout pas la juger, d'être là pour l'écouter, de le ou la soutenir, d'être toujours présent, de se montrer disponible, de rassurer l'autre sur le fait que vous n'allez pas le ou la quitter, vous serez toujours là. Et en même temps, ce qui est aussi hyper important, c'est de fixer vos limites. Parce que si vous ne fixez pas vos limites... La personne qui a un trouble borderline, elle va toujours aller chercher plus. Elle va vous épuiser. Elle va prendre tout ce qu'elle peut. Inconsciemment, c'est juste parce qu'elle a tellement peur de se faire abandonner ou de se faire rejeter qu'elle va toujours aller chercher plus. Donc, c'est hyper important de fixer ses limites. Le tout dans la bienveillance et dans l'acceptation des émotions de chacun. Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire sur le trouble de la personnalité borderline. Je vous remercie à toutes et tous de m'avoir écouté. Si vous avez une question, besoin d'un conseil spécifique, n'hésitez surtout pas à me contacter sur Instagram, sur mon compte Border Attitude, et je me ferai une joie de vous répondre. Et surtout, je vous envoie plein de bonnes vibes, et je vous dis à très vite. Bonne journée, et plein de good vibes.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci infiniment, Fiou, pour ton partage d'expérience. On espère que cet épisode apportera des informations utiles à nos auditeurs. N'oubliez pas de suivre le compte Instagram Border Attitude pour plus de ressources et de soutien. En tout cas, merci à... tous de nous avoir suivis aujourd'hui et à bientôt pour un nouvel épisode.

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Description

Bienvenue dans un nouvel épisode d’États Dames, où nous abordons aujourd'hui un sujet complexe et essentiel : le trouble de la personnalité borderline. Nous avons le privilège d’accueillir Fio, une femme courageuse qui partage avec nous son parcours de vie avec ce trouble, ses défis quotidiens, et les moyens qu’elle a trouvés pour avancer.

À travers ce témoignage sincère, Fio nous offre un aperçu authentique des réalités de ce trouble, tout en livrant des conseils précieux pour mieux comprendre, gérer et naviguer dans les moments difficiles. Son parcours met en lumière la résilience nécessaire pour affronter la « tempête intérieure » du trouble borderline et rappelle l'importance du soutien des proches dans ce chemin de guérison.

Rejoignez-nous pour un épisode captivant qui inspire à la compréhension et au soutien, et découvrez comment transformer les défis en force intérieure.


Instagram de Fio  🤍


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui rappelle que chaque femme est unique mais que certains parcours de santé s'entremêlent. Installez-vous confortablement, aujourd'hui nous allons aborder un sujet important et souvent méconnu, le trouble de la personnalité borderline. Aujourd'hui, nous avons le privilège d'accueillir Fio qui a décidé de partager son expérience et ses conseils pour mieux gérer ce trouble. Excellente écoute ! Bienvenue chers auditeurs dans une toute nouvelle saison d'Etat d'âme. Etat d'âme vous fait vivre des moments forts avec des témoignages de femmes exceptionnelles et des conseils précieux de spécialistes de santé. Mais cette saison, préparez-vous à être transportés encore plus loin par Etat d'âme Stories. Ce sont tout simplement des récits fictifs, des histoires captivantes qui vous bouleverseront. des situations auxquelles vous pourrez vous identifier. Ces histoires, façonnées par ma plume, nous convont au cœur des défis, des victoires et des émotions de la vie quotidienne des femmes. Avec derrière chaque histoire, un message important. Je vous invite à écouter attentivement, à apprendre et à grandir avec chaque épisode. Abonnez-vous dès maintenant pour ne rien manquer de cette saison spéciale qui déploie ses ailes pour vous offrir un contenu unique en son genre. 8 Adam Stories. Chaque histoire est une leçon, chaque femme est une source d'inspiration. Restez à l'écoute, vous êtes sûrs et tada ! Bonjour Fio, merci d'être ici avec nous. Alors on va rentrer dans le vif du sujet. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ? Comment tu as découvert que tu étais atteinte de troubles de la personnalité borderline ?

  • Speaker #1

    Pour ma part, moi ça a commencé, j'ai commencé à me sentir différente lorsque j'avais 18 ans. Je suis passée par des angoisses terribles. J'ai commencé à m'automutiler, à avoir des crises de colère vraiment... extrêmement forte, a dévalorisé très très fortement mon copain de l'époque et mes crises d'angoisse étaient si fortes que j'ai vraiment eu l'impression de sentir que j'allais mourir de façon imminente. Je n'avais jamais ressenti des émotions aussi fortes et à l'époque je ne suis même pas sûre que je connaissais le mot émotion donc ni le mot anxiété ni, allez peut-être juste le mot stress et donc je n'avais vraiment que très peu connaissance de mon corps je n'ai pas eu l'impression que que mes parents m'aient beaucoup aidé à valider mes émotions ou même à comprendre que j'avais des émotions. Mais très vite, vu que j'ai senti que quelque chose n'allait pas, notamment, surtout, l'automutilation, donc j'avais des scarifications sur mes bras, j'ai été voir mon médecin généraliste qui m'a dit, à l'époque, que j'avais des problèmes d'angoisse et qui m'a orientée vers une psy. Et en fait, avec le temps, les angoisses sont devenues de pire en pire. Donc, étudier, vu que j'étais en études de pharmacie à l'époque, fut de plus en plus compliqué. Je préférais passer mes journées soit dans le lit, à attendre que le temps passe, soit par exemple à jouer aux jeux vidéo pour me sortir, on va dire, de la réalité. Et donc, on m'a diagnostiqué à 20 ans un trouble anxieux généralisé. Et on m'a mis, on sait qui, c'est le psychiatre et ma psy de l'époque, on m'a mis sous antidépresseur pour un an et demi. Je ne regrette pas ce choix-là, dans le sens où c'est vrai que je ne m'en sortais plus sans. Honnêtement, je pense que ce qui m'a permis de ne pas tenter de me suicider, C'est le fait que j'avais beaucoup trop peur de la mort. Et donc c'est ça qui, paradoxalement, m'a tenue en vie. Malgré le fait que vivre était une souffrance horrible, vraiment, c'était invivable. C'était crise d'angoisse sur crise d'angoisse, c'était déréalisation perpétuelle. Parce que vivre était devenu tellement traumatisant que je préférais sortir de... Enfin, je préférais... Mon cerveau pour me protéger, mon corps pour me protéger, m'ont mis en déréalisation. Donc ça veut dire qu'on se sent en dehors de son corps, en dehors de la réalité, de façon perpétuelle. Tellement la vie, tellement mes émotions, tellement ce que je ressentais a été horrible, vraiment horrible. Et donc, ces antidépresseurs ont été une belle béquille. J'aime bien voir ça comme ça là, parce que je... Il était préférable que je sois sous antidépresseur qu'entraîner mon auto-mutilé ou voire pire, faire un jour un passage à l'acte de façon impulsive. Et ça a duré un an et demi et puis finalement j'ai arrêté mes études et j'ai arrêté les antidépresseurs et j'ai rompu avec mon autre copain de l'époque. Et ça a été mieux, puisqu'en effet j'ai pu bien me rendre compte qu'à chaque fois que j'étais en couple, les émotions étaient décuplées, ma peur de l'abandon était beaucoup plus forte, mes crises d'angoisse étaient beaucoup plus fortes. J'avais un doute perpétuel de est-ce que je fais le bon choix ? Est-ce que je ne devrais pas rompre avec lui, quel que soit le copain ? Et ça, c'était vraiment très compliqué à vivre. Et donc, c'est vraiment le fait de me responsabiliser en travaillant qui m'a beaucoup aidée. J'ai également su à 23 ans que j'étais HP, donc au potentiel avec un QI plus élevé que la normale. Le QI, en soi, je m'en fichais. Ce qui m'a surtout fait du bien, c'est de comprendre pourquoi je me sentais autant en décalage. Pourquoi est-ce que je me sentais beaucoup plus rapide que les gens qui me disaient tout le temps que j'allais trop rapidement, que je parlais trop rapidement, que j'avais une pensée en arborescence, que j'avais toujours une curiosité extrêmement élevée, que j'étais très passionnée, très intense. Le mot qui revenait tout le temps, c'était le mot intense. Puis de fil en aiguille, c'est vrai que j'ai commencé à aller mieux, à être plus stable, en ayant une meilleure régine de vie. Donc ça passe par... par faire du sport, ça passe par faire de la méditation de façon quotidienne et tout ça. Et donc, au fur et à mesure, j'ai fait de plus en plus de développement personnel. Mais malgré tout, je sentais que quelque chose n'allait pas. Et donc, c'est en fin 2022 que j'ai décidé d'aller voir une neuropsy, me croyant comme ayant un TDAH, donc un trouble déficit de l'attention avec hyperactivité, parce que je Ausha un bon nombre de symptômes. Et en fait... Heureusement, j'ai été voir cette neuropsy puisque c'est elle qui m'a diagnostiqué le trouble de la personnalité borderline. Et donc, je suis quand même restée en errance médicale pendant dix ans. Et c'est heureusement grâce à mes nombreuses recherches et je dirais ma perpétuelle curiosité et mon envie d'évoluer. Et mon intuition, je pense qu'il me disait que quelque chose n'allait pas, que j'ai pu avoir ce diagnostic qui clairement est extrêmement libérateur pour moi. Ça me permet de mieux accepter la situation. Ça me permet de... de comprendre. Ce n'est pas tant une question d'étiquette, c'est vraiment de pouvoir mettre des mots sur mes ressentis, de ne pas me sentir folle, de savoir pourquoi, pourquoi est-ce que je me sens aussi différente par moments et de moins culpabiliser, je dirais notamment dans mes relations sociales qui sont parfois compliquées pour moi à vivre parce que j'analyse trop, parce que j'ai peur de l'abandon, parce que je peux très facilement avoir un changement d'humeur. Eh bien, ça me permet de pouvoir mettre des mots et de pouvoir aussi... Faire en sorte que les autres me comprennent.

  • Speaker #0

    Essayer de mettre des mots M-O-T-S sur des mots M-A-U-X pour essayer de mieux comprendre et pouvoir un petit peu mieux expliquer aussi à notre entourage qui parfois peut être un peu lésé de notre comportement, ne pas savoir pourquoi on agit de telle ou telle manière. Et comment tu arrives à mieux gérer ce trouble au quotidien ? Est-ce que tu es suivi par un professionnel de santé comme un psychiatre ou un psychologue ?

  • Speaker #1

    Je suis actuellement suivie par... plusieurs professionnels de la santé. Tout d'abord, je suis suivie par ma psy actuelle, qui est spécialisée dans le trouble de la personnalité borderline. Elle n'est pas spécialisée spécifiquement dans la thérapie comportementale et dialectique, qui est une thérapie qui est adaptée aux troubles de la personnalité borderline. Néanmoins, elle m'est très utile, elle connaît le trouble, elle comprend mes symptômes et elle a déjà eu d'autres cas. Elle me donne beaucoup d'espoir aussi sur le fait d'un mieux, sur le fait d'apprendre à mieux gérer les émotions. C'est très, très positif. En plus de cela, je vois une psy qui est spécialisée dans l'EMDR.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu, pour ceux qui n'ont jamais entendu l'EMDR, en quoi ça consiste ? Voilà, avec tes mots, t'inquiète.

  • Speaker #1

    En gros, l'EMDR, l'idée, c'est d'aller revisiter d'anciens traumas. Pour ma part, je sais que j'ai eu plusieurs traumas, dont notamment à 18 ans, quand les symptômes borderline sont apparus. J'ai été très traumatisée à cette époque-là, puisque mon copain était venu. du Brésil pour moi en Belgique. Et donc, avec une psy spécialisée dans l'UMDR, on va en fait aller revoir, revisiter des traumas et faire des mouvements spécifiques d'yeux pour ne plus avoir toute cette surcharge émotionnelle et se sentir du coup mieux avec les traumas qu'on a vécu. Donc je vois une psy, je vois une autre psy spécialisée dans l'UMDR, je vois de temps en temps un coach qui m'aide, lui plus orienté futur. Qu'est-ce que je veux mettre en place ? Et dans ma vie future, dans mes projets professionnels, dans mes projets personnels, etc. Et moi-même, en fait, je m'autoforme beaucoup sur justement la thérapie comportementale et dialectique. Donc, c'était une thérapie qui est spécifiquement proposée... aux personnes qui ont un trouble de la personnalité borderline. Et en fait, elle se pose sur un paradoxe qui est d'accepter le patient borderline comme il est et en même temps de l'aider à changer. Donc, ça va passer par beaucoup d'exercices, notamment de pleine conscience et de tolérance à la détresse. Puisqu'en effet, quelqu'un qui a un trouble borderline, il a des émotions vraiment extrêmement intenses. Et en fait, au moment où ces émotions sont si intenses, Il perd toute rationalité parce qu'il ou elle a une dysrégulation émotionnelle. Et donc, l'idée, c'est de revenir à l'instant présent et tolérer ces émotions qui sont si fortes où on a l'impression qu'on ne va pas survivre, que c'est pour toujours, que c'est permanent et que c'est très destructeur. Mais en fait, ce ne sont que des émotions et ça passe toujours, en fait. Donc, l'idée, c'est d'apprendre à gérer tout ça et en même temps, le changement. Le changement, c'est du coup apprendre à gérer ses émotions pour qu'elles soient... moins forte à l'avenir. Donc ça, ça passe par beaucoup d'avoir une autre interprétation. Donc, j'en sais rien, je vais prendre un exemple. Je suis à mon bureau, mon collègue ne vient pas me dire bonjour. Je me dis que c'est sûrement parce qu'il ne m'aime pas et qu'en fait, je suis nulle et que je fais du mauvais boulot et que rien ne se passe bien. Et puis là, l'idée, c'est du coup d'avoir un changement d'interprétation et de me dire qu'en fait, il y a même des chances que ça n'ait rien à voir avec moi. S'il ne m'a pas dit bonjour, c'est peut-être parce que lui-même va mal. que là, il est pris, il est stressé, il a beaucoup de boulot ou que sais-je. Et donc, voilà, ça va me permettre de vraiment calmer mes émotions. Il y a aussi l'efficacité interpersonnelle. Donc là, l'idée, c'est d'apprendre à s'affirmer en posant ses limites et en acceptant aussi que les autres ont des limites et de communiquer dans la bienveillance de manière non violente. Donc, partager ses besoins en parlant en jeu et pas en tu. Ne pas critiquer l'autre, parler de nouveau de comment je me suis sentie, quels sont mes besoins, quelles sont mes émotions. Et voilà, le tout dans le respect, l'authenticité et la bienveillance. Du coup, je ne suis pas suivie actuellement par un psychiatre, tout simplement parce que je ne prends pas de médicaments, hormis de temps en temps des petites plantes médicinales qui n'ont aucun effet secondaire et ne provoquent pas d'addiction. Je ne prends pas de médicaments par choix. Ce n'est pas toujours évident. Mes symptômes sont toujours tout de même assez forts. Mais je considère que je peux garder le cap sans avoir besoin de médicaments. Et donc, voilà, je... ne considère pas avoir le besoin de voir un psychiatre. Mais comme je le disais, j'en ai déjà vu dans le passé et j'ai déjà pris des antidépresseurs dans le passé. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi ton quotidien avec ce trouble ? Comment tu le vis ? Est-ce que tu as des stratégies spécifiques que tu utilises pour faire face à tous ces moments les plus difficiles ?

  • Speaker #1

    Alors vivre avec ce trouble, c'est clairement pas évident dans la vie de tous les jours. D'autant plus que je suis quelqu'un qui fait beaucoup d'introspection. et qui analyse énormément ses émotions, ses états d'âme et ses pensées. Ça m'est très utile, d'ailleurs, dans la vie de tous les jours pour mieux comprendre mon fonctionnement. Et en même temps, c'est d'autant plus choquant de voir à quel point je passe par réellement des tempêtes émotionnelles. Tout va dépendre de à quel point mes besoins primaires sont remplis déjà. Donc, ça m'est extrêmement important de faire attention à mon état de fatigue, à si j'ai mangé récemment, à si j'ai besoin de bouger, à si je suis stressée. Ah si j'ai besoin de me ressourcer et de ne plus être autour de personne. Ah s'il y a trop de bruit autour de moi et qu'il est temps que je me ressource. Tout ça, ce sont des besoins qui sont vitaux pour que je me sente bien. Et ensuite, malgré tout ça, parfois il suffit simplement que quelqu'un dise quelque chose qui va faire ce qu'on appelle me trigger, c'est comme ça que j'appelle ça, donc me déclencher une réaction émotionnelle extrêmement forte, intense et rapide. Et là, si je ne m'en rends pas compte assez rapidement, Je vais dans tous les sens. Quelqu'un me dit, tu peux me déposer ici si tu veux. Alors qu'en fait, la personne me dit ça simplement parce que c'est sûrement plus facile pour... Elle se dit que c'est sûrement plus facile pour moi de la déposer là. Et bien non, moi je vais me dire, ça y est, la personne, en fait, elle ne veut pas me voir. Elle en a marre de passer du temps avec moi. C'est ça, parce que je parle trop. Parce qu'en fait, je suis chiante. Parce qu'en fait, elle ne m'aime pas. Mais elle n'ose pas me le dire. Donc en fait, je vais l'abandonner et la rejeter avant qu'elle le fasse. Ce sera plus facile comme ça. Parce que... Parce que de toute façon, je ne suis qu'une connasse. Et d'ailleurs, je ne mérite pas de vivre. Mais en fait, je devrais peut-être même me suicider parce que je ne mérite pas d'exister. Ça, c'est le genre de pensée que je peux avoir. Bon, maintenant, ça va beaucoup mieux. Mais il y a encore quelques années, c'est vraiment le genre de pensée que je pouvais avoir qui vont vraiment s'enchaîner dans un cercle vicieux en quelques... Allez, en même pas 30 secondes tellement ça va vite dans mon cerveau. Donc, c'est hyper important de se rendre compte de ce genre de pensée et bam, de revenir directement à la source. Donc, la source, c'est par exemple quelqu'un qui m'a dit quelque chose qui m'a blessée. où la source, ça peut être une pensée de moi à moi intérieurement qui va m'être néfaste, et de revenir à cette pensée et de directement la changer. Et pour pouvoir avoir la capacité à revenir à la source, ça demande du coup beaucoup d'introspection. Et selon moi, ce qui aide beaucoup, c'est de pratiquer la méditation de façon récurrente. Puisque la méditation, le principe, c'est d'être face à ses pensées, et à chaque fois que je pense, je reviens à l'instant présent. Et à force de faire cela, on a une bien plus grande connaissance de soi, de l'instant présent, et on est capable... en dehors de la méditation, dans la vie de tous les jours, de revenir à soi, de revenir à la respiration et d'avoir une bien plus grande... Ouais, une bien plus grande... Je trouve pas le mot. sensation, connexion à ses pensées, à ses pensées intrusives notamment. Du coup, pour ma part, c'est hyper important pour moi d'avoir une structure dans ma vie de tous les jours. Et en même temps, j'adore avoir quand même un certain chaos. Donc je déteste, par exemple, faire les mêmes choses aux mêmes heures et que ce soit toujours pareil. Parce que j'adore la nouveauté, j'adore que ça change. Mais en même temps, il me faut une structure. Donc je veux avoir un certain rituel. Donc par exemple, il est hyper important pour moi que j'aille au sport plusieurs fois par semaine. Mais en même temps, je déteste aller au sport, à la même heure, faire la même chose. En l'occurrence, je fais du crossfit parce que c'est extrêmement varié et très challengeant. Je vais faire de la méditation, mais pas à la même heure. Je vais faire plein de choses différentes et variées, mais toujours avec une certaine stabilité dans l'instabilité, instabilité dans l'instabilité, je ne sais pas si c'est l'un ou l'autre. Mais voilà, ça m'est très utile. Donc ça, c'est vraiment, comme je disais, avoir une hygiène de vie qui est vraiment top. Je peux évidemment avoir quelques excès en buvant un peu d'alcool par-ci, par-là, bien sûr. Ils rentrent couche en terre de temps en temps, mais je sais que je risque de le payer par la suite. La deuxième chose qui m'est hyper importante, c'est que j'ai besoin de pleurer. Donc j'ai besoin de pleurer, je dirais franchement plus ou moins tous les jours, pour extérioriser toutes ces émotions intenses que j'ai pu ressentir, que je ressens de façon honnêtement quotidienne. Et du coup, la meilleure manière de faire, avant j'ai longtemps pensé que c'était la psychologie positive, mais je me rends compte qu'en fait ce n'est pas le cas. J'ai d'abord besoin d'extérioriser l'émotion, d'accepter que là je vais mal. et que c'est ok, et que là en ce moment je vais mal, et c'est ok d'extérioriser en pleurant et ça ça va me faire beaucoup de bien un autre tip ce qui moi me fait beaucoup de bien, c'est du coup d'extérioriser mes pensées parce que tant qu'elles sont dans ma tête ça ne part pas c'est obscur et c'est flou, et ça va dans tous les sens alors que quand j'extériorise la pensée ça devient subitement beaucoup plus clair donc ça j'extériorise en parlant toute seule comme si j'envoyais un message vocal à un ami. Soit, quand ça ne va pas, alors j'appelle un ami ou un proche, quelqu'un de la famille. Et là, en général, la personne, j'ai besoin qu'elle m'écoute pendant cinq minutes, juste pour vider mon sac, entre guillemets, sans pour autant que je me plaigne ou que j'ai... Juste, j'ai besoin d'extérioriser, j'ai besoin que ça sorte de mon cerveau. Et une fois que j'ai fait ça, je me sens beaucoup mieux. En général, ça prend vraiment cinq minutes. Et puis là, je suis de nouveau capable d'écouter l'autre. Donc je pense que ce qui m'a beaucoup aidée, c'est vraiment aussi de déculpabiliser. Déculpabiliser d'être différente. Déculpabiliser d'avoir des émotions aussi intenses. Déculpabiliser d'avoir besoin, souvent, de me ressourcer. Déculpabiliser de ne pas pouvoir rester en société trop longtemps. Avant, j'étais une superbe extravertie. Maintenant, je reste extravertie dans le sens où j'aime beaucoup parler avec les gens. J'aime beaucoup prendre de la place quand je suis avec des gens, poser des questions. L'inclusion sociale m'est importante. Mais ensuite, j'ai aussi besoin de me ressourcer. Pas tant que ça pour me reposer, parce que je suis toujours très active, mais pour faire des choses en me stimulant, en allant à mon rythme, qui est très rapide, en faisant des choses où je vais pouvoir mettre à profit ma créativité. Donc là, j'ai lancé un compte Instagram qui s'appelle Border Attitude, où j'ai à cœur de déstigmatiser le trouble de la personnalité borderline, parce qu'il est vraiment très stigmatisé dans le milieu médical et dans la société en général, parce que les patients ont des émotions très intenses, qui sont parfois ingérables pour le milieu médical. Et donc, c'est un conte qui m'est vraiment hyper important pour parler de tout ça. Et ce que j'aime aussi, c'est l'idée de transmettre mon savoir et l'idée d'être, je l'espère, une lueur d'espoir pour d'autres personnes qui sont au plus mal, comme moi j'étais au plus mal dans le passé. Et j'ai à cœur aussi de donner des outils issus de la thérapie comportementale et dialectique pour aider les gens à aller mieux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as vécu des situations où des personnes de ton entourage ne comprenaient pas... du tout ton comportement qui était en lien avec ce trouble de la personnalité borderline. Est-ce que ça a eu un impact sur tes relations ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé à avoir des angoisses sociales quand j'ai commencé à travailler. Je travaillais en tant que vendeuse dans un magasin de jeux de société. Et c'est devenu de plus en plus dur parce que dès que quelqu'un avait un haussement de sourcils ou quoi que ce soit, je croyais que c'était en rapport avec moi. et que je faisais mal mon travail, que j'expliquais mal les règles de jeu. Et en fait, c'est devenu un gros cercle vicieux, où au début, c'est parti de mon boulot. Et finalement, c'est devenu, dans les contacts sociaux, même avec mes proches, j'ai peur de parler, j'ai peur de ne plus savoir parler, j'ai peur de faire un comportement qui n'est pas accepté en société. Et c'est devenu de pire en pire. Je sentais que dans les réunions, par exemple, à mon travail actuel, je n'arrivais pas à tenir en place après une heure, en restant assise. Et les conversations qui étaient superficielles, je n'arrivais pas à les tenir. Donc parler de la pluie et du beau temps, ce genre de trucs. Moi, j'aime les conversations profondes, j'aime bien être stimulée. Et du coup, tout ce qui ne touchait pas à la stimulation m'était inconfortable. Et donc, c'était de pire en pire. Vraiment, je n'avais plus envie de passer du temps avec les gens. Je ne savais plus comment faire. Et je culpabilisais beaucoup, je me sentais très seule aussi. Je voyais bien que les gens ne comprenaient pas toujours mes façons de penser, mes réactions excessives, mes peurs aussi, mes mauvaises interprétations. Donc c'était vraiment compliqué. Et puis finalement, ce qui a tout changé, c'est vraiment le fait de fixer mes limites, le fait d'en parler, le fait de communiquer à mes proches, le fait de dire que voilà, là, je n'arrive plus, par exemple, à rester assise, j'ai besoin de me lever. Là, je suis désolée, j'ai passé un super chouette moment, mais il faut que je parte parce que je dois me ressourcer. Là, il faut que je mange parce que je suis en train de changer d'humeur et j'ai hyper fort besoin de manger. Parce que sinon, je commence, si je ne mange pas, par exemple, je commence à dévaloriser mes proches. Et puis ensuite, je commence à dévaloriser ma propre personne. Et je vais même jusqu'à dévaloriser ma propre vie en me demandant pourquoi est-ce que ma vie mérite d'être vécue tellement mes émotions peuvent être intenses. Donc, ça a été vraiment très dur. Ça a été vraiment très, très, très dur. mais j'ai quand même la sensation que maintenant ça va beaucoup mieux dans mes relations avec mes proches j'ai eu la chance d'être aussi avec des gens qui sont très bienveillants et conciliants là où clairement c'est le plus dur, le trouble c'est dans la relation de couple à chaque fois que je me mets en couple, les crises d'angoisse arrivent j'alterne en fait entre envie de fusion avec l'autre et si en effet je fusionne, là je me sens étouffée et je commence à douter de si oui ou non je devrais être avec l'autre donc c'est vraiment un style d'attachement désorganisé C'est très, très dur à vivre. Je n'ai pas encore vraiment trouvé la clé. J'espère pouvoir la trouver avec ma psy au fur et à mesure du temps. J'aspire à de nombreux projets, comme avoir une famille, avoir des enfants, pouvoir emménager avec quelqu'un, etc. Mais ce n'est clairement pas évident. Et je pense que tout ça, ça passe par vraiment avoir des passions, ne pas dépendre uniquement de l'autre, du conjoint ou de la conjointe. vraiment avoir une vie plus équilibrée, moins noir ou blanc en fait. Je pense que c'est ça un peu le trouble de la personnalité borderline, c'est vraiment être à la limite. Et l'idée c'est d'être moins dans le noir ou blanc, mais plus trouver des zones de gris. Donc quand je dévalorise l'autre, c'est ok, ok. Là je suis en train de dévaloriser l'autre, je perds toute temporalité. Ok, je reviens à l'instant présent et tout va bien. Et ce n'est pas juste parce qu'il a oublié d'acheter le sucre au supermarché. que pour autant, c'est un naze et que je devrais rompre avec lui. Parce que c'est le genre de pensée que je pouvais avoir. Donc voilà, j'ai la sensation que je vais vers un mieux. Et ça, c'est super chouette à voir. Et voilà, c'est vraiment extrêmement gai.

  • Speaker #0

    Comment tu te sens aujourd'hui par rapport à ta situation ? Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner pour ceux qui vivent avec le trouble de la personnalité borderline ou qui ont un proche qui en soit atteint ? qui ne savent pas encore, mais qui sont en train de se poser la question est-ce que j'ai un trouble de la personnalité borderline ? Voilà, un petit conseil.

  • Speaker #1

    Je dirais que clairement, ce n'est pas toujours facile. J'aime bien voir la vie comme un combat, parce que vraiment, chaque jour, je vois à quel point je peux passer dans la même journée par des humeurs très labiles, des émotions très changeantes. Les émotions par lesquelles je passe sont dures. Parfois, je me sens vide. Parfois, j'ai envie d'être impulsive. Parfois, je dévalorise l'autre. Ce n'est pas toujours évident. Mais en globalité, je dirais que je me sens de mieux en mieux, que j'apprends de plus en plus à avoir confiance en moi, que je me sens très fière de mon parcours, que je trouve très inspirant et qui, j'espère, va pouvoir inspirer d'autres personnes sans vouloir me jeter de fleurs. Et surtout, en fait, c'est ça que j'ai envie de dire aux internautes qui pourraient m'écouter en ce moment. C'est que pour toute personne qui a reçu le diagnostic du trouble de la personnalité borderline, j'ai envie de vous dire que vous êtes des vrais combattants et combattantes. C'est vraiment le mot qui me vient à l'esprit parce que personne, personne ne peut comprendre ce qu'on vit. Et tant mieux pour eux d'ailleurs, parce que les émotions par lesquelles on passe, elles sont tellement intenses. tempête émotionnelle, c'est tellement fort et on est toujours là et chaque fois qu'on a une crise émotionnelle qui nous traumatise tellement, c'est fort mais malgré tout, on est là et on reste et on continue de vivre et on continue de se battre et à chaque fois on en ressort encore plus fort mais c'est incroyable en fait, on est des... je ne reviens pas que des professeurs de la santé puissent nous dire qu'on est des manipulateurs ou que qu'on est des mauvaises personnes ou autres alors que On se bat malgré tout de ces émotions qui sont si intenses et je trouve ça incroyable. Du coup, les différents conseils que je pourrais donner, déjà pour quelqu'un qui... qui pensent avoir le trouble, mais qui n'en n'est pas sûr, le conseil que je donnerais déjà, c'est de ne pas s'autodiagnostiquer. Moi, j'ai failli m'autodiagnostiquer d'un TDAH et heureusement, je ne l'ai pas fait. Donc, allez consulter, allez voir un psychiatre, allez voir un neuropsychologue. Le neuropsychologue, il ne peut pas vous donner le diagnostic final du trouble, mais il sera capable de faire des tests cognitifs pour voir exactement ce que vous avez. Et ensuite, le psychiatre pourra donner le diagnostic final. Donc, allez consulter. Et ensuite... J'espère qu'on vous aidera pour avoir les outils nécessaires pour faire face à ce trouble, dont notamment en utilisant la thérapie comportementale et dialectique. Ensuite, je vous invite à ne pas vous culpabiliser, à être bienveillant envers vous-même face à ce trouble. Vous n'y pouvez rien. Vous n'y pouvez rien d'avoir ces émotions aussi intenses. Je vous invite à vraiment user de bienveillance envers vous-même. Je vous invite aussi à ne pas avoir peur de pleurer, de consulter quelqu'un et d'en parler à vos proches, de parler de vos émotions, de parler de ce qui se passe dans votre tête. à vos proches, toujours le tout dans la communication non violente et en parlant vraiment de vos besoins, de ce que vous ressentez, sans avoir trop d'attente envers les gens parce que personne n'est parfait. Et je vous invite également à avoir la plus belle hygiène de vie possible. Je sais que c'est dur, ça se fait pas du jour au lendemain. Moi, il y a dix ans, j'étais au fond de mon lit à sortir tous les soirs et à me bourrer la gueule parce que comme ça, j'évitais de trop réfléchir. Mais des habitudes de vie, ça se crée au fur et à mesure. Et c'est vraiment un must pour faire face à ce trouble. Donc, Faire attention aux heures de sommeil, c'est super important, les 8 heures de sommeil. Personnellement, pour moi, d'avoir un appartement rangé, ça me permet d'avoir un esprit plus clair. Ça peut être con, mais ne serait-ce qu'avoir un skincare, mettre de la crème, se brosser les dents, se laver les cheveux. Prendre une douche, c'est con, mais avant je prenais une douche, des fois pas pendant deux jours tant que je sortais pas de chez moi. Faire attention à ce que vous mangez, bien cuisiner régulièrement, faire du sport, tout ça, c'est vraiment des trucs. Ça peut paraître bateau, mais ça fait toute la différence. Donc, c'est vraiment tout un ensemble de choses et d'outils qui vont pouvoir permettre de se sentir mieux. Le journaling aussi, le fait et le flot de pensée, le fait d'extérioriser ses pensées en les écrivant. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui aiment bien faire ça. La méditation, évidemment. Le bracework aussi, ça peut être une technique qui peut être intéressante. En fait, tout ce qui peut permettre aussi de se reconnecter d'une manière ou d'une autre à son corps pour se sentir vraiment ancré en soi. Et finalement, en fait, je crois qu'un des meilleurs conseils que je puisse donner, c'est... C'est d'oser faire face à la tempête, en fait. C'est que quand la tempête émotionnelle, elle arrive, ce qu'on a tendance à vouloir faire, c'est de fuir. Oh non, surtout pas ça, non, non, non. Qu'est-ce que je vais faire ? Je vais boire de l'alcool pour oublier, ou je vais voir des potes pour me changer les idées. Non, non. Le plus dur, et en même temps, c'est ça qui marche le mieux, OK, c'est se dire OK, voilà, là, la tempête émotionnelle, elle est là, je suis en train de passer par une émotion vraiment difficile, eh bien, c'est pas grave, je l'accepte et je sais que ça va passer. Et bam ! Ça me prend de plein fouet dans le corps. Et puis, en fait, finalement, ça passe. Le plus dur, c'était surtout cette peur, en fait. Mais une fois que la peur est passée et qu'on affronte la chose, ça va beaucoup mieux, en fait. Et donc, ça passe vraiment par beaucoup de lâcher prise, beaucoup de pleine conscience et beaucoup d'acceptation, en fait. Je pense que c'est vraiment ça, le meilleur conseil que je puisse donner. C'est l'acceptation de l'émotion, accepter qu'on a ce trouble et que malgré tout, la vie, elle est belle. Entre guillemets, ça dépend des cours, ça dépend des heures ou des secondes. Et enfin... Le conseil que je pourrais donner pour les proches qui connaissent quelqu'un qui a un trouble de la personnalité board online, c'est en première chose d'être bienveillant envers la personne, de ne surtout pas la juger, d'être là pour l'écouter, de le ou la soutenir, d'être toujours présent, de se montrer disponible, de rassurer l'autre sur le fait que vous n'allez pas le ou la quitter, vous serez toujours là. Et en même temps, ce qui est aussi hyper important, c'est de fixer vos limites. Parce que si vous ne fixez pas vos limites... La personne qui a un trouble borderline, elle va toujours aller chercher plus. Elle va vous épuiser. Elle va prendre tout ce qu'elle peut. Inconsciemment, c'est juste parce qu'elle a tellement peur de se faire abandonner ou de se faire rejeter qu'elle va toujours aller chercher plus. Donc, c'est hyper important de fixer ses limites. Le tout dans la bienveillance et dans l'acceptation des émotions de chacun. Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire sur le trouble de la personnalité borderline. Je vous remercie à toutes et tous de m'avoir écouté. Si vous avez une question, besoin d'un conseil spécifique, n'hésitez surtout pas à me contacter sur Instagram, sur mon compte Border Attitude, et je me ferai une joie de vous répondre. Et surtout, je vous envoie plein de bonnes vibes, et je vous dis à très vite. Bonne journée, et plein de good vibes.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci infiniment, Fiou, pour ton partage d'expérience. On espère que cet épisode apportera des informations utiles à nos auditeurs. N'oubliez pas de suivre le compte Instagram Border Attitude pour plus de ressources et de soutien. En tout cas, merci à... tous de nous avoir suivis aujourd'hui et à bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Bienvenue dans un nouvel épisode d’États Dames, où nous abordons aujourd'hui un sujet complexe et essentiel : le trouble de la personnalité borderline. Nous avons le privilège d’accueillir Fio, une femme courageuse qui partage avec nous son parcours de vie avec ce trouble, ses défis quotidiens, et les moyens qu’elle a trouvés pour avancer.

À travers ce témoignage sincère, Fio nous offre un aperçu authentique des réalités de ce trouble, tout en livrant des conseils précieux pour mieux comprendre, gérer et naviguer dans les moments difficiles. Son parcours met en lumière la résilience nécessaire pour affronter la « tempête intérieure » du trouble borderline et rappelle l'importance du soutien des proches dans ce chemin de guérison.

Rejoignez-nous pour un épisode captivant qui inspire à la compréhension et au soutien, et découvrez comment transformer les défis en force intérieure.


Instagram de Fio  🤍


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous et bienvenue sur Etat d'âme, le podcast qui rappelle que chaque femme est unique mais que certains parcours de santé s'entremêlent. Installez-vous confortablement, aujourd'hui nous allons aborder un sujet important et souvent méconnu, le trouble de la personnalité borderline. Aujourd'hui, nous avons le privilège d'accueillir Fio qui a décidé de partager son expérience et ses conseils pour mieux gérer ce trouble. Excellente écoute ! Bienvenue chers auditeurs dans une toute nouvelle saison d'Etat d'âme. Etat d'âme vous fait vivre des moments forts avec des témoignages de femmes exceptionnelles et des conseils précieux de spécialistes de santé. Mais cette saison, préparez-vous à être transportés encore plus loin par Etat d'âme Stories. Ce sont tout simplement des récits fictifs, des histoires captivantes qui vous bouleverseront. des situations auxquelles vous pourrez vous identifier. Ces histoires, façonnées par ma plume, nous convont au cœur des défis, des victoires et des émotions de la vie quotidienne des femmes. Avec derrière chaque histoire, un message important. Je vous invite à écouter attentivement, à apprendre et à grandir avec chaque épisode. Abonnez-vous dès maintenant pour ne rien manquer de cette saison spéciale qui déploie ses ailes pour vous offrir un contenu unique en son genre. 8 Adam Stories. Chaque histoire est une leçon, chaque femme est une source d'inspiration. Restez à l'écoute, vous êtes sûrs et tada ! Bonjour Fio, merci d'être ici avec nous. Alors on va rentrer dans le vif du sujet. Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton parcours ? Comment tu as découvert que tu étais atteinte de troubles de la personnalité borderline ?

  • Speaker #1

    Pour ma part, moi ça a commencé, j'ai commencé à me sentir différente lorsque j'avais 18 ans. Je suis passée par des angoisses terribles. J'ai commencé à m'automutiler, à avoir des crises de colère vraiment... extrêmement forte, a dévalorisé très très fortement mon copain de l'époque et mes crises d'angoisse étaient si fortes que j'ai vraiment eu l'impression de sentir que j'allais mourir de façon imminente. Je n'avais jamais ressenti des émotions aussi fortes et à l'époque je ne suis même pas sûre que je connaissais le mot émotion donc ni le mot anxiété ni, allez peut-être juste le mot stress et donc je n'avais vraiment que très peu connaissance de mon corps je n'ai pas eu l'impression que que mes parents m'aient beaucoup aidé à valider mes émotions ou même à comprendre que j'avais des émotions. Mais très vite, vu que j'ai senti que quelque chose n'allait pas, notamment, surtout, l'automutilation, donc j'avais des scarifications sur mes bras, j'ai été voir mon médecin généraliste qui m'a dit, à l'époque, que j'avais des problèmes d'angoisse et qui m'a orientée vers une psy. Et en fait, avec le temps, les angoisses sont devenues de pire en pire. Donc, étudier, vu que j'étais en études de pharmacie à l'époque, fut de plus en plus compliqué. Je préférais passer mes journées soit dans le lit, à attendre que le temps passe, soit par exemple à jouer aux jeux vidéo pour me sortir, on va dire, de la réalité. Et donc, on m'a diagnostiqué à 20 ans un trouble anxieux généralisé. Et on m'a mis, on sait qui, c'est le psychiatre et ma psy de l'époque, on m'a mis sous antidépresseur pour un an et demi. Je ne regrette pas ce choix-là, dans le sens où c'est vrai que je ne m'en sortais plus sans. Honnêtement, je pense que ce qui m'a permis de ne pas tenter de me suicider, C'est le fait que j'avais beaucoup trop peur de la mort. Et donc c'est ça qui, paradoxalement, m'a tenue en vie. Malgré le fait que vivre était une souffrance horrible, vraiment, c'était invivable. C'était crise d'angoisse sur crise d'angoisse, c'était déréalisation perpétuelle. Parce que vivre était devenu tellement traumatisant que je préférais sortir de... Enfin, je préférais... Mon cerveau pour me protéger, mon corps pour me protéger, m'ont mis en déréalisation. Donc ça veut dire qu'on se sent en dehors de son corps, en dehors de la réalité, de façon perpétuelle. Tellement la vie, tellement mes émotions, tellement ce que je ressentais a été horrible, vraiment horrible. Et donc, ces antidépresseurs ont été une belle béquille. J'aime bien voir ça comme ça là, parce que je... Il était préférable que je sois sous antidépresseur qu'entraîner mon auto-mutilé ou voire pire, faire un jour un passage à l'acte de façon impulsive. Et ça a duré un an et demi et puis finalement j'ai arrêté mes études et j'ai arrêté les antidépresseurs et j'ai rompu avec mon autre copain de l'époque. Et ça a été mieux, puisqu'en effet j'ai pu bien me rendre compte qu'à chaque fois que j'étais en couple, les émotions étaient décuplées, ma peur de l'abandon était beaucoup plus forte, mes crises d'angoisse étaient beaucoup plus fortes. J'avais un doute perpétuel de est-ce que je fais le bon choix ? Est-ce que je ne devrais pas rompre avec lui, quel que soit le copain ? Et ça, c'était vraiment très compliqué à vivre. Et donc, c'est vraiment le fait de me responsabiliser en travaillant qui m'a beaucoup aidée. J'ai également su à 23 ans que j'étais HP, donc au potentiel avec un QI plus élevé que la normale. Le QI, en soi, je m'en fichais. Ce qui m'a surtout fait du bien, c'est de comprendre pourquoi je me sentais autant en décalage. Pourquoi est-ce que je me sentais beaucoup plus rapide que les gens qui me disaient tout le temps que j'allais trop rapidement, que je parlais trop rapidement, que j'avais une pensée en arborescence, que j'avais toujours une curiosité extrêmement élevée, que j'étais très passionnée, très intense. Le mot qui revenait tout le temps, c'était le mot intense. Puis de fil en aiguille, c'est vrai que j'ai commencé à aller mieux, à être plus stable, en ayant une meilleure régine de vie. Donc ça passe par... par faire du sport, ça passe par faire de la méditation de façon quotidienne et tout ça. Et donc, au fur et à mesure, j'ai fait de plus en plus de développement personnel. Mais malgré tout, je sentais que quelque chose n'allait pas. Et donc, c'est en fin 2022 que j'ai décidé d'aller voir une neuropsy, me croyant comme ayant un TDAH, donc un trouble déficit de l'attention avec hyperactivité, parce que je Ausha un bon nombre de symptômes. Et en fait... Heureusement, j'ai été voir cette neuropsy puisque c'est elle qui m'a diagnostiqué le trouble de la personnalité borderline. Et donc, je suis quand même restée en errance médicale pendant dix ans. Et c'est heureusement grâce à mes nombreuses recherches et je dirais ma perpétuelle curiosité et mon envie d'évoluer. Et mon intuition, je pense qu'il me disait que quelque chose n'allait pas, que j'ai pu avoir ce diagnostic qui clairement est extrêmement libérateur pour moi. Ça me permet de mieux accepter la situation. Ça me permet de... de comprendre. Ce n'est pas tant une question d'étiquette, c'est vraiment de pouvoir mettre des mots sur mes ressentis, de ne pas me sentir folle, de savoir pourquoi, pourquoi est-ce que je me sens aussi différente par moments et de moins culpabiliser, je dirais notamment dans mes relations sociales qui sont parfois compliquées pour moi à vivre parce que j'analyse trop, parce que j'ai peur de l'abandon, parce que je peux très facilement avoir un changement d'humeur. Eh bien, ça me permet de pouvoir mettre des mots et de pouvoir aussi... Faire en sorte que les autres me comprennent.

  • Speaker #0

    Essayer de mettre des mots M-O-T-S sur des mots M-A-U-X pour essayer de mieux comprendre et pouvoir un petit peu mieux expliquer aussi à notre entourage qui parfois peut être un peu lésé de notre comportement, ne pas savoir pourquoi on agit de telle ou telle manière. Et comment tu arrives à mieux gérer ce trouble au quotidien ? Est-ce que tu es suivi par un professionnel de santé comme un psychiatre ou un psychologue ?

  • Speaker #1

    Je suis actuellement suivie par... plusieurs professionnels de la santé. Tout d'abord, je suis suivie par ma psy actuelle, qui est spécialisée dans le trouble de la personnalité borderline. Elle n'est pas spécialisée spécifiquement dans la thérapie comportementale et dialectique, qui est une thérapie qui est adaptée aux troubles de la personnalité borderline. Néanmoins, elle m'est très utile, elle connaît le trouble, elle comprend mes symptômes et elle a déjà eu d'autres cas. Elle me donne beaucoup d'espoir aussi sur le fait d'un mieux, sur le fait d'apprendre à mieux gérer les émotions. C'est très, très positif. En plus de cela, je vois une psy qui est spécialisée dans l'EMDR.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu, pour ceux qui n'ont jamais entendu l'EMDR, en quoi ça consiste ? Voilà, avec tes mots, t'inquiète.

  • Speaker #1

    En gros, l'EMDR, l'idée, c'est d'aller revisiter d'anciens traumas. Pour ma part, je sais que j'ai eu plusieurs traumas, dont notamment à 18 ans, quand les symptômes borderline sont apparus. J'ai été très traumatisée à cette époque-là, puisque mon copain était venu. du Brésil pour moi en Belgique. Et donc, avec une psy spécialisée dans l'UMDR, on va en fait aller revoir, revisiter des traumas et faire des mouvements spécifiques d'yeux pour ne plus avoir toute cette surcharge émotionnelle et se sentir du coup mieux avec les traumas qu'on a vécu. Donc je vois une psy, je vois une autre psy spécialisée dans l'UMDR, je vois de temps en temps un coach qui m'aide, lui plus orienté futur. Qu'est-ce que je veux mettre en place ? Et dans ma vie future, dans mes projets professionnels, dans mes projets personnels, etc. Et moi-même, en fait, je m'autoforme beaucoup sur justement la thérapie comportementale et dialectique. Donc, c'était une thérapie qui est spécifiquement proposée... aux personnes qui ont un trouble de la personnalité borderline. Et en fait, elle se pose sur un paradoxe qui est d'accepter le patient borderline comme il est et en même temps de l'aider à changer. Donc, ça va passer par beaucoup d'exercices, notamment de pleine conscience et de tolérance à la détresse. Puisqu'en effet, quelqu'un qui a un trouble borderline, il a des émotions vraiment extrêmement intenses. Et en fait, au moment où ces émotions sont si intenses, Il perd toute rationalité parce qu'il ou elle a une dysrégulation émotionnelle. Et donc, l'idée, c'est de revenir à l'instant présent et tolérer ces émotions qui sont si fortes où on a l'impression qu'on ne va pas survivre, que c'est pour toujours, que c'est permanent et que c'est très destructeur. Mais en fait, ce ne sont que des émotions et ça passe toujours, en fait. Donc, l'idée, c'est d'apprendre à gérer tout ça et en même temps, le changement. Le changement, c'est du coup apprendre à gérer ses émotions pour qu'elles soient... moins forte à l'avenir. Donc ça, ça passe par beaucoup d'avoir une autre interprétation. Donc, j'en sais rien, je vais prendre un exemple. Je suis à mon bureau, mon collègue ne vient pas me dire bonjour. Je me dis que c'est sûrement parce qu'il ne m'aime pas et qu'en fait, je suis nulle et que je fais du mauvais boulot et que rien ne se passe bien. Et puis là, l'idée, c'est du coup d'avoir un changement d'interprétation et de me dire qu'en fait, il y a même des chances que ça n'ait rien à voir avec moi. S'il ne m'a pas dit bonjour, c'est peut-être parce que lui-même va mal. que là, il est pris, il est stressé, il a beaucoup de boulot ou que sais-je. Et donc, voilà, ça va me permettre de vraiment calmer mes émotions. Il y a aussi l'efficacité interpersonnelle. Donc là, l'idée, c'est d'apprendre à s'affirmer en posant ses limites et en acceptant aussi que les autres ont des limites et de communiquer dans la bienveillance de manière non violente. Donc, partager ses besoins en parlant en jeu et pas en tu. Ne pas critiquer l'autre, parler de nouveau de comment je me suis sentie, quels sont mes besoins, quelles sont mes émotions. Et voilà, le tout dans le respect, l'authenticité et la bienveillance. Du coup, je ne suis pas suivie actuellement par un psychiatre, tout simplement parce que je ne prends pas de médicaments, hormis de temps en temps des petites plantes médicinales qui n'ont aucun effet secondaire et ne provoquent pas d'addiction. Je ne prends pas de médicaments par choix. Ce n'est pas toujours évident. Mes symptômes sont toujours tout de même assez forts. Mais je considère que je peux garder le cap sans avoir besoin de médicaments. Et donc, voilà, je... ne considère pas avoir le besoin de voir un psychiatre. Mais comme je le disais, j'en ai déjà vu dans le passé et j'ai déjà pris des antidépresseurs dans le passé. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Et c'est quoi ton quotidien avec ce trouble ? Comment tu le vis ? Est-ce que tu as des stratégies spécifiques que tu utilises pour faire face à tous ces moments les plus difficiles ?

  • Speaker #1

    Alors vivre avec ce trouble, c'est clairement pas évident dans la vie de tous les jours. D'autant plus que je suis quelqu'un qui fait beaucoup d'introspection. et qui analyse énormément ses émotions, ses états d'âme et ses pensées. Ça m'est très utile, d'ailleurs, dans la vie de tous les jours pour mieux comprendre mon fonctionnement. Et en même temps, c'est d'autant plus choquant de voir à quel point je passe par réellement des tempêtes émotionnelles. Tout va dépendre de à quel point mes besoins primaires sont remplis déjà. Donc, ça m'est extrêmement important de faire attention à mon état de fatigue, à si j'ai mangé récemment, à si j'ai besoin de bouger, à si je suis stressée. Ah si j'ai besoin de me ressourcer et de ne plus être autour de personne. Ah s'il y a trop de bruit autour de moi et qu'il est temps que je me ressource. Tout ça, ce sont des besoins qui sont vitaux pour que je me sente bien. Et ensuite, malgré tout ça, parfois il suffit simplement que quelqu'un dise quelque chose qui va faire ce qu'on appelle me trigger, c'est comme ça que j'appelle ça, donc me déclencher une réaction émotionnelle extrêmement forte, intense et rapide. Et là, si je ne m'en rends pas compte assez rapidement, Je vais dans tous les sens. Quelqu'un me dit, tu peux me déposer ici si tu veux. Alors qu'en fait, la personne me dit ça simplement parce que c'est sûrement plus facile pour... Elle se dit que c'est sûrement plus facile pour moi de la déposer là. Et bien non, moi je vais me dire, ça y est, la personne, en fait, elle ne veut pas me voir. Elle en a marre de passer du temps avec moi. C'est ça, parce que je parle trop. Parce qu'en fait, je suis chiante. Parce qu'en fait, elle ne m'aime pas. Mais elle n'ose pas me le dire. Donc en fait, je vais l'abandonner et la rejeter avant qu'elle le fasse. Ce sera plus facile comme ça. Parce que... Parce que de toute façon, je ne suis qu'une connasse. Et d'ailleurs, je ne mérite pas de vivre. Mais en fait, je devrais peut-être même me suicider parce que je ne mérite pas d'exister. Ça, c'est le genre de pensée que je peux avoir. Bon, maintenant, ça va beaucoup mieux. Mais il y a encore quelques années, c'est vraiment le genre de pensée que je pouvais avoir qui vont vraiment s'enchaîner dans un cercle vicieux en quelques... Allez, en même pas 30 secondes tellement ça va vite dans mon cerveau. Donc, c'est hyper important de se rendre compte de ce genre de pensée et bam, de revenir directement à la source. Donc, la source, c'est par exemple quelqu'un qui m'a dit quelque chose qui m'a blessée. où la source, ça peut être une pensée de moi à moi intérieurement qui va m'être néfaste, et de revenir à cette pensée et de directement la changer. Et pour pouvoir avoir la capacité à revenir à la source, ça demande du coup beaucoup d'introspection. Et selon moi, ce qui aide beaucoup, c'est de pratiquer la méditation de façon récurrente. Puisque la méditation, le principe, c'est d'être face à ses pensées, et à chaque fois que je pense, je reviens à l'instant présent. Et à force de faire cela, on a une bien plus grande connaissance de soi, de l'instant présent, et on est capable... en dehors de la méditation, dans la vie de tous les jours, de revenir à soi, de revenir à la respiration et d'avoir une bien plus grande... Ouais, une bien plus grande... Je trouve pas le mot. sensation, connexion à ses pensées, à ses pensées intrusives notamment. Du coup, pour ma part, c'est hyper important pour moi d'avoir une structure dans ma vie de tous les jours. Et en même temps, j'adore avoir quand même un certain chaos. Donc je déteste, par exemple, faire les mêmes choses aux mêmes heures et que ce soit toujours pareil. Parce que j'adore la nouveauté, j'adore que ça change. Mais en même temps, il me faut une structure. Donc je veux avoir un certain rituel. Donc par exemple, il est hyper important pour moi que j'aille au sport plusieurs fois par semaine. Mais en même temps, je déteste aller au sport, à la même heure, faire la même chose. En l'occurrence, je fais du crossfit parce que c'est extrêmement varié et très challengeant. Je vais faire de la méditation, mais pas à la même heure. Je vais faire plein de choses différentes et variées, mais toujours avec une certaine stabilité dans l'instabilité, instabilité dans l'instabilité, je ne sais pas si c'est l'un ou l'autre. Mais voilà, ça m'est très utile. Donc ça, c'est vraiment, comme je disais, avoir une hygiène de vie qui est vraiment top. Je peux évidemment avoir quelques excès en buvant un peu d'alcool par-ci, par-là, bien sûr. Ils rentrent couche en terre de temps en temps, mais je sais que je risque de le payer par la suite. La deuxième chose qui m'est hyper importante, c'est que j'ai besoin de pleurer. Donc j'ai besoin de pleurer, je dirais franchement plus ou moins tous les jours, pour extérioriser toutes ces émotions intenses que j'ai pu ressentir, que je ressens de façon honnêtement quotidienne. Et du coup, la meilleure manière de faire, avant j'ai longtemps pensé que c'était la psychologie positive, mais je me rends compte qu'en fait ce n'est pas le cas. J'ai d'abord besoin d'extérioriser l'émotion, d'accepter que là je vais mal. et que c'est ok, et que là en ce moment je vais mal, et c'est ok d'extérioriser en pleurant et ça ça va me faire beaucoup de bien un autre tip ce qui moi me fait beaucoup de bien, c'est du coup d'extérioriser mes pensées parce que tant qu'elles sont dans ma tête ça ne part pas c'est obscur et c'est flou, et ça va dans tous les sens alors que quand j'extériorise la pensée ça devient subitement beaucoup plus clair donc ça j'extériorise en parlant toute seule comme si j'envoyais un message vocal à un ami. Soit, quand ça ne va pas, alors j'appelle un ami ou un proche, quelqu'un de la famille. Et là, en général, la personne, j'ai besoin qu'elle m'écoute pendant cinq minutes, juste pour vider mon sac, entre guillemets, sans pour autant que je me plaigne ou que j'ai... Juste, j'ai besoin d'extérioriser, j'ai besoin que ça sorte de mon cerveau. Et une fois que j'ai fait ça, je me sens beaucoup mieux. En général, ça prend vraiment cinq minutes. Et puis là, je suis de nouveau capable d'écouter l'autre. Donc je pense que ce qui m'a beaucoup aidée, c'est vraiment aussi de déculpabiliser. Déculpabiliser d'être différente. Déculpabiliser d'avoir des émotions aussi intenses. Déculpabiliser d'avoir besoin, souvent, de me ressourcer. Déculpabiliser de ne pas pouvoir rester en société trop longtemps. Avant, j'étais une superbe extravertie. Maintenant, je reste extravertie dans le sens où j'aime beaucoup parler avec les gens. J'aime beaucoup prendre de la place quand je suis avec des gens, poser des questions. L'inclusion sociale m'est importante. Mais ensuite, j'ai aussi besoin de me ressourcer. Pas tant que ça pour me reposer, parce que je suis toujours très active, mais pour faire des choses en me stimulant, en allant à mon rythme, qui est très rapide, en faisant des choses où je vais pouvoir mettre à profit ma créativité. Donc là, j'ai lancé un compte Instagram qui s'appelle Border Attitude, où j'ai à cœur de déstigmatiser le trouble de la personnalité borderline, parce qu'il est vraiment très stigmatisé dans le milieu médical et dans la société en général, parce que les patients ont des émotions très intenses, qui sont parfois ingérables pour le milieu médical. Et donc, c'est un conte qui m'est vraiment hyper important pour parler de tout ça. Et ce que j'aime aussi, c'est l'idée de transmettre mon savoir et l'idée d'être, je l'espère, une lueur d'espoir pour d'autres personnes qui sont au plus mal, comme moi j'étais au plus mal dans le passé. Et j'ai à cœur aussi de donner des outils issus de la thérapie comportementale et dialectique pour aider les gens à aller mieux.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu as vécu des situations où des personnes de ton entourage ne comprenaient pas... du tout ton comportement qui était en lien avec ce trouble de la personnalité borderline. Est-ce que ça a eu un impact sur tes relations ?

  • Speaker #1

    J'ai commencé à avoir des angoisses sociales quand j'ai commencé à travailler. Je travaillais en tant que vendeuse dans un magasin de jeux de société. Et c'est devenu de plus en plus dur parce que dès que quelqu'un avait un haussement de sourcils ou quoi que ce soit, je croyais que c'était en rapport avec moi. et que je faisais mal mon travail, que j'expliquais mal les règles de jeu. Et en fait, c'est devenu un gros cercle vicieux, où au début, c'est parti de mon boulot. Et finalement, c'est devenu, dans les contacts sociaux, même avec mes proches, j'ai peur de parler, j'ai peur de ne plus savoir parler, j'ai peur de faire un comportement qui n'est pas accepté en société. Et c'est devenu de pire en pire. Je sentais que dans les réunions, par exemple, à mon travail actuel, je n'arrivais pas à tenir en place après une heure, en restant assise. Et les conversations qui étaient superficielles, je n'arrivais pas à les tenir. Donc parler de la pluie et du beau temps, ce genre de trucs. Moi, j'aime les conversations profondes, j'aime bien être stimulée. Et du coup, tout ce qui ne touchait pas à la stimulation m'était inconfortable. Et donc, c'était de pire en pire. Vraiment, je n'avais plus envie de passer du temps avec les gens. Je ne savais plus comment faire. Et je culpabilisais beaucoup, je me sentais très seule aussi. Je voyais bien que les gens ne comprenaient pas toujours mes façons de penser, mes réactions excessives, mes peurs aussi, mes mauvaises interprétations. Donc c'était vraiment compliqué. Et puis finalement, ce qui a tout changé, c'est vraiment le fait de fixer mes limites, le fait d'en parler, le fait de communiquer à mes proches, le fait de dire que voilà, là, je n'arrive plus, par exemple, à rester assise, j'ai besoin de me lever. Là, je suis désolée, j'ai passé un super chouette moment, mais il faut que je parte parce que je dois me ressourcer. Là, il faut que je mange parce que je suis en train de changer d'humeur et j'ai hyper fort besoin de manger. Parce que sinon, je commence, si je ne mange pas, par exemple, je commence à dévaloriser mes proches. Et puis ensuite, je commence à dévaloriser ma propre personne. Et je vais même jusqu'à dévaloriser ma propre vie en me demandant pourquoi est-ce que ma vie mérite d'être vécue tellement mes émotions peuvent être intenses. Donc, ça a été vraiment très dur. Ça a été vraiment très, très, très dur. mais j'ai quand même la sensation que maintenant ça va beaucoup mieux dans mes relations avec mes proches j'ai eu la chance d'être aussi avec des gens qui sont très bienveillants et conciliants là où clairement c'est le plus dur, le trouble c'est dans la relation de couple à chaque fois que je me mets en couple, les crises d'angoisse arrivent j'alterne en fait entre envie de fusion avec l'autre et si en effet je fusionne, là je me sens étouffée et je commence à douter de si oui ou non je devrais être avec l'autre donc c'est vraiment un style d'attachement désorganisé C'est très, très dur à vivre. Je n'ai pas encore vraiment trouvé la clé. J'espère pouvoir la trouver avec ma psy au fur et à mesure du temps. J'aspire à de nombreux projets, comme avoir une famille, avoir des enfants, pouvoir emménager avec quelqu'un, etc. Mais ce n'est clairement pas évident. Et je pense que tout ça, ça passe par vraiment avoir des passions, ne pas dépendre uniquement de l'autre, du conjoint ou de la conjointe. vraiment avoir une vie plus équilibrée, moins noir ou blanc en fait. Je pense que c'est ça un peu le trouble de la personnalité borderline, c'est vraiment être à la limite. Et l'idée c'est d'être moins dans le noir ou blanc, mais plus trouver des zones de gris. Donc quand je dévalorise l'autre, c'est ok, ok. Là je suis en train de dévaloriser l'autre, je perds toute temporalité. Ok, je reviens à l'instant présent et tout va bien. Et ce n'est pas juste parce qu'il a oublié d'acheter le sucre au supermarché. que pour autant, c'est un naze et que je devrais rompre avec lui. Parce que c'est le genre de pensée que je pouvais avoir. Donc voilà, j'ai la sensation que je vais vers un mieux. Et ça, c'est super chouette à voir. Et voilà, c'est vraiment extrêmement gai.

  • Speaker #0

    Comment tu te sens aujourd'hui par rapport à ta situation ? Est-ce que tu as un conseil que tu aimerais donner pour ceux qui vivent avec le trouble de la personnalité borderline ou qui ont un proche qui en soit atteint ? qui ne savent pas encore, mais qui sont en train de se poser la question est-ce que j'ai un trouble de la personnalité borderline ? Voilà, un petit conseil.

  • Speaker #1

    Je dirais que clairement, ce n'est pas toujours facile. J'aime bien voir la vie comme un combat, parce que vraiment, chaque jour, je vois à quel point je peux passer dans la même journée par des humeurs très labiles, des émotions très changeantes. Les émotions par lesquelles je passe sont dures. Parfois, je me sens vide. Parfois, j'ai envie d'être impulsive. Parfois, je dévalorise l'autre. Ce n'est pas toujours évident. Mais en globalité, je dirais que je me sens de mieux en mieux, que j'apprends de plus en plus à avoir confiance en moi, que je me sens très fière de mon parcours, que je trouve très inspirant et qui, j'espère, va pouvoir inspirer d'autres personnes sans vouloir me jeter de fleurs. Et surtout, en fait, c'est ça que j'ai envie de dire aux internautes qui pourraient m'écouter en ce moment. C'est que pour toute personne qui a reçu le diagnostic du trouble de la personnalité borderline, j'ai envie de vous dire que vous êtes des vrais combattants et combattantes. C'est vraiment le mot qui me vient à l'esprit parce que personne, personne ne peut comprendre ce qu'on vit. Et tant mieux pour eux d'ailleurs, parce que les émotions par lesquelles on passe, elles sont tellement intenses. tempête émotionnelle, c'est tellement fort et on est toujours là et chaque fois qu'on a une crise émotionnelle qui nous traumatise tellement, c'est fort mais malgré tout, on est là et on reste et on continue de vivre et on continue de se battre et à chaque fois on en ressort encore plus fort mais c'est incroyable en fait, on est des... je ne reviens pas que des professeurs de la santé puissent nous dire qu'on est des manipulateurs ou que qu'on est des mauvaises personnes ou autres alors que On se bat malgré tout de ces émotions qui sont si intenses et je trouve ça incroyable. Du coup, les différents conseils que je pourrais donner, déjà pour quelqu'un qui... qui pensent avoir le trouble, mais qui n'en n'est pas sûr, le conseil que je donnerais déjà, c'est de ne pas s'autodiagnostiquer. Moi, j'ai failli m'autodiagnostiquer d'un TDAH et heureusement, je ne l'ai pas fait. Donc, allez consulter, allez voir un psychiatre, allez voir un neuropsychologue. Le neuropsychologue, il ne peut pas vous donner le diagnostic final du trouble, mais il sera capable de faire des tests cognitifs pour voir exactement ce que vous avez. Et ensuite, le psychiatre pourra donner le diagnostic final. Donc, allez consulter. Et ensuite... J'espère qu'on vous aidera pour avoir les outils nécessaires pour faire face à ce trouble, dont notamment en utilisant la thérapie comportementale et dialectique. Ensuite, je vous invite à ne pas vous culpabiliser, à être bienveillant envers vous-même face à ce trouble. Vous n'y pouvez rien. Vous n'y pouvez rien d'avoir ces émotions aussi intenses. Je vous invite à vraiment user de bienveillance envers vous-même. Je vous invite aussi à ne pas avoir peur de pleurer, de consulter quelqu'un et d'en parler à vos proches, de parler de vos émotions, de parler de ce qui se passe dans votre tête. à vos proches, toujours le tout dans la communication non violente et en parlant vraiment de vos besoins, de ce que vous ressentez, sans avoir trop d'attente envers les gens parce que personne n'est parfait. Et je vous invite également à avoir la plus belle hygiène de vie possible. Je sais que c'est dur, ça se fait pas du jour au lendemain. Moi, il y a dix ans, j'étais au fond de mon lit à sortir tous les soirs et à me bourrer la gueule parce que comme ça, j'évitais de trop réfléchir. Mais des habitudes de vie, ça se crée au fur et à mesure. Et c'est vraiment un must pour faire face à ce trouble. Donc, Faire attention aux heures de sommeil, c'est super important, les 8 heures de sommeil. Personnellement, pour moi, d'avoir un appartement rangé, ça me permet d'avoir un esprit plus clair. Ça peut être con, mais ne serait-ce qu'avoir un skincare, mettre de la crème, se brosser les dents, se laver les cheveux. Prendre une douche, c'est con, mais avant je prenais une douche, des fois pas pendant deux jours tant que je sortais pas de chez moi. Faire attention à ce que vous mangez, bien cuisiner régulièrement, faire du sport, tout ça, c'est vraiment des trucs. Ça peut paraître bateau, mais ça fait toute la différence. Donc, c'est vraiment tout un ensemble de choses et d'outils qui vont pouvoir permettre de se sentir mieux. Le journaling aussi, le fait et le flot de pensée, le fait d'extérioriser ses pensées en les écrivant. Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui aiment bien faire ça. La méditation, évidemment. Le bracework aussi, ça peut être une technique qui peut être intéressante. En fait, tout ce qui peut permettre aussi de se reconnecter d'une manière ou d'une autre à son corps pour se sentir vraiment ancré en soi. Et finalement, en fait, je crois qu'un des meilleurs conseils que je puisse donner, c'est... C'est d'oser faire face à la tempête, en fait. C'est que quand la tempête émotionnelle, elle arrive, ce qu'on a tendance à vouloir faire, c'est de fuir. Oh non, surtout pas ça, non, non, non. Qu'est-ce que je vais faire ? Je vais boire de l'alcool pour oublier, ou je vais voir des potes pour me changer les idées. Non, non. Le plus dur, et en même temps, c'est ça qui marche le mieux, OK, c'est se dire OK, voilà, là, la tempête émotionnelle, elle est là, je suis en train de passer par une émotion vraiment difficile, eh bien, c'est pas grave, je l'accepte et je sais que ça va passer. Et bam ! Ça me prend de plein fouet dans le corps. Et puis, en fait, finalement, ça passe. Le plus dur, c'était surtout cette peur, en fait. Mais une fois que la peur est passée et qu'on affronte la chose, ça va beaucoup mieux, en fait. Et donc, ça passe vraiment par beaucoup de lâcher prise, beaucoup de pleine conscience et beaucoup d'acceptation, en fait. Je pense que c'est vraiment ça, le meilleur conseil que je puisse donner. C'est l'acceptation de l'émotion, accepter qu'on a ce trouble et que malgré tout, la vie, elle est belle. Entre guillemets, ça dépend des cours, ça dépend des heures ou des secondes. Et enfin... Le conseil que je pourrais donner pour les proches qui connaissent quelqu'un qui a un trouble de la personnalité board online, c'est en première chose d'être bienveillant envers la personne, de ne surtout pas la juger, d'être là pour l'écouter, de le ou la soutenir, d'être toujours présent, de se montrer disponible, de rassurer l'autre sur le fait que vous n'allez pas le ou la quitter, vous serez toujours là. Et en même temps, ce qui est aussi hyper important, c'est de fixer vos limites. Parce que si vous ne fixez pas vos limites... La personne qui a un trouble borderline, elle va toujours aller chercher plus. Elle va vous épuiser. Elle va prendre tout ce qu'elle peut. Inconsciemment, c'est juste parce qu'elle a tellement peur de se faire abandonner ou de se faire rejeter qu'elle va toujours aller chercher plus. Donc, c'est hyper important de fixer ses limites. Le tout dans la bienveillance et dans l'acceptation des émotions de chacun. Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire sur le trouble de la personnalité borderline. Je vous remercie à toutes et tous de m'avoir écouté. Si vous avez une question, besoin d'un conseil spécifique, n'hésitez surtout pas à me contacter sur Instagram, sur mon compte Border Attitude, et je me ferai une joie de vous répondre. Et surtout, je vous envoie plein de bonnes vibes, et je vous dis à très vite. Bonne journée, et plein de good vibes.

  • Speaker #0

    En tout cas, merci infiniment, Fiou, pour ton partage d'expérience. On espère que cet épisode apportera des informations utiles à nos auditeurs. N'oubliez pas de suivre le compte Instagram Border Attitude pour plus de ressources et de soutien. En tout cas, merci à... tous de nous avoir suivis aujourd'hui et à bientôt pour un nouvel épisode.

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