- Speaker #0
Et le 14 juillet, au retour du feu d'artifice, j'ai un grave accident de voiture et je perds mon meilleur pote. Dans l'accident, je n'arrive pas à le réanimer alors que j'étais déjà pompier volontaire à l'époque. Durant toute cette carrière de pompier de Paris, j'ai fait l'erreur de me penser entre guillemets super héros. Mais c'est une connerie. Moi, la vulnérabilité, je l'ai vécue, elle m'a frappé. Mais à vouloir sauver une vie, jamais on n'en rattrape une.
- Speaker #1
Bienvenue sur Faites Entrer l'Expert, le podcast qui va littéralement vous métamorphoser en une meilleure version de vous-même. Je suis Laurent Pellé, ancien cadre dirigeant d'un grand groupe français reconverti dans la formation et la conférence professionnelle. Grâce à ce podcast, je vais pouvoir partir à la rencontre des meilleurs conférenciers, formateurs et meilleurs experts professionnels pour les questionner sur leur savoir et partager avec vous le fruit de nos échanges. Mon ambition sera de vous offrir une véritable boîte à outils que vous pourrez enrichir au fil des épisodes. A l'intérieur, des stratégies concrètes, des astuces et des méthodes éprouvées pour améliorer continuellement votre efficience et votre bien-être au travail comme dans la vie de tous les jours. Et maintenant, ouvrez grand vos oreilles et faites entrer l'expert ! Eh bien bonjour à tous, nous nous retrouvons aujourd'hui avec Fabien Foucault. Bonjour Fabien.
- Speaker #0
Salut Laurent.
- Speaker #1
Alors Fabien, une petite introduction avant que tu te présentes. Je t'ai repéré sur LinkedIn, ça fait un petit moment déjà, et tu communiquais beaucoup en présentant ta conférence, ton expertise, et en expliquant que tu étais un ancien pompier, donc tu vas nous expliquer ça. Et il se trouve que moi j'étais en train de faire un stage PSE1, donc c'est un stage d'une semaine. de secouriste et j'ai été formé par les pompiers et j'ai trouvé vraiment, heureusement dans ma vie je n'ai pas eu affaire à des pompiers souvent, mais j'ai trouvé vraiment très sympa et j'ai vraiment bien apprécié l'esprit pompier. Et puis ton thème, tu vas nous en parler, mais c'est la vulnérabilité et ça c'est vraiment un sujet qui me plaît beaucoup. Et notamment, très jeune manager, j'étais tombé sur une vidéo dont on parlera peut-être de Brené Brown sur la vulnérabilité qui m'avait beaucoup marqué. Et donc voilà, tu es dans la conférence, tu parles de ce sujet et donc j'avais très envie de te rencontrer. Donc Fabien, bienvenue et je te laisse te présenter.
- Speaker #0
Super, merci beaucoup Laurent, c'est vraiment un honneur d'être là. Très rapidement en retraite, hein ? Ah oui ! En retraite à mes 38 ans, après 18 ans passé à la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, donc militaire. C'est pour ça que j'ai pu partir en retraite anticipée. Et en effet, conférencier pro, désormais, sur scène, où je parle du pouvoir de la vulnérabilité, en effet. Et j'aime à dire que je m'appuie sur mon parcours et surtout des erreurs passées. Erreurs, épreuves, finalement, ce n'est pas ce qui nous arrive le plus important, c'est ce qu'on en fait. Voilà, et bien sûr qu'on reviendra sur tout ça, mais il y a même des choses dont j'ai honte dans mon parcours, mais ce n'est finalement pas ça le plus important, c'est qu'est-ce que j'ai fait derrière, en fait. Et je suis fier de comment je suis passé au travers.
- Speaker #1
Donc aujourd'hui, tu es en contact avec le monde professionnel. Ta conférence est demandée par des boîtes, par des institutions. Donc tu as quelques interventions déjà à ton actif.
- Speaker #0
Oui, tout à fait. Alors le centre des jeunes dirigeants, en l'occurrence, en effet, dont j'ai fait partie pendant deux ans au début de ma carrière d'indépendant. Je suis intervenu pour différents réseaux de dirigeants un petit peu partout en France. Le réseau d'Inabaye. le PMI, les DCF, les dirigeants commerciaux de France, différents réseaux de dirigeants. Puis intervenu pour les managers France aussi d'un grand groupe agroalimentaire mondial qui s'appelle Roquette, qui est basé dans le nord de la France, à Lille.
- Speaker #1
Et donc tu dirais que c'est un besoin croissant de parler de vulnérabilité en entreprise ?
- Speaker #0
Ah, c'est un interpelle. C'est un interpelle, surtout quand tu parles du pouvoir de la vulnérabilité. Bon,
- Speaker #1
moi ce que je te propose, c'est vraiment traiter du sujet de la vulnérabilité en entreprise. Donc c'est de voir, ce sujet toi tu l'as vécu au travers de ton expérience de pompier, mais c'est de voir comment les auditeurs qui nous écoutent, qui sont des managers, des dirigeants, peuvent appréhender ce sujet, qu'est-ce qu'on peut en faire, qu'est-ce que ça peut apporter, comment l'utiliser. Et toujours avec l'objectif, ça mes auditeurs le savent bien, c'est vraiment l'idée et l'intention de donner des outils pratiques qui permettront à mes auditeurs de devenir de meilleurs managers, de meilleures versions d'elles-mêmes. Donc tu es ok avec cette intention ?
- Speaker #0
Carrément, bien sûr.
- Speaker #1
Donc la vulnérabilité, si tu as choisi ce sujet en tant que conférencier, c'est que toi-même, tu as sans doute vécu des expériences pendant ton parcours de pompier. Donc est-ce que tu peux nous raconter, est-ce qu'il y a eu un élément déclencheur qui t'a fait vraiment réfléchir et évoluer sur ce sujet de la vulnérabilité à tel point que ça te donnait envie d'en parler largement dans les entreprises ?
- Speaker #0
Ouais, alors il y a plusieurs, je dirais... éléments déclencheurs, événements, mais dont un en particulier et en fait ça va au delà de la carrière de pompier moi à mes 18 ans j'ai un accident de voiture le 12 juillet, pardon le 14 juillet 98, deux jours après la finale de la coupe du monde, on est champion du monde donc c'est l'euphorie nationale, on fait la fête c'est extraordinaire et le 14 juillet au retour du feu d'artifice fête nationale et bien j'ai un grave accident de voiture et je perds Mon meilleur pote dans l'accident, je n'arrive pas à le réanimer alors que j'étais déjà pompier volontaire à l'époque. Et donc c'est une épreuve de vie terrible qui m'arrive au sortir de l'âge adulte. J'ai 18 ans et 2 mois et j'ai déjà la volonté d'être pompier de Paris. Mais face à cette terrible épreuve, je me remets quand même sérieusement en question. À quoi bon ? Tu n'as pas réussi à réanimer ton meilleur pote. Qu'est-ce que tu vas faire pour devenir pompier de Paris ? Finalement, je mets quelques mois à m'en remettre et à transformer cette épreuve de vie en force. Et je mettrai les bouchées doubles pour intégrer les pompiers de Paris, que j'intégrerai deux ans plus tard et je défile sur les Champs-Elysées le 14 juillet 2000. Voilà pour la petite histoire, le clin d'œil, cet hommage finalement peut-être à cet ami parti trop tôt. Mais voilà, c'est en ça où moi, la vulnérabilité, je l'ai vécue, je l'ai... Elle m'a frappé, je dirais. Et c'est en ça où c'est un sujet qui est important pour moi, dans le sens où la vulnérabilité, elle est factuelle. On est vulnérable. N apostrophe E-S-T, N-A-I-T. On est vulnérable par nature. Donc, ce n'est pas un sujet de savoir si Pierre, Paul, Jacques, Monique, qui est vulnérable. On l'est tous, en fait. On est mortel. Il y a eu une prise de conscience lors du Covid où on s'est dit merde. En fait, je peux mourir demain, quoi. Mais oui, c'est peut-être dur à dire, c'est peut-être dur à entendre, mais c'est vrai, c'est la réalité. Et donc, à partir de là, c'est arrêter de se cacher derrière un rôle, un masque qui n'est pas le nôtre, finalement. Et c'est d'accepter cette vulnérabilité. Elle est factuelle pour tous. Donc voilà, partons de ce postulat, parce que derrière, moi, et on y reviendra certainement après, j'ai fait l'erreur de me penser entre guillemets super-héros. Durant toute cette carrière de pompier de Paris, en tout cas une majorité, eh bien je me pensais, alors que j'avais traversé des épreuves assez dures, mais peut-être justement parce que j'avais traversé des épreuves terribles et que je m'en étais assis. systématiquement sorti, je me disais, moi, je suis au-dessus du lot. À moi, il ne m'arrivera rien. Mais c'est une connerie.
- Speaker #1
Et ça, je vois déjà bien un premier parallèle avec le monde d'entreprise. C'est vrai que quand on fait une belle carrière et qu'on nous donne des responsabilités, qu'on devient chef etc et que tout se passe bien on se prend en nez c'est possible fortement possible de se prendre pour un super héros jusqu'à ce qu'on soit rattrapé par là par un événement qui nous rappelle la vulnérabilité bien sûr bien sûr ouais et donc ouais vas-y et donc là là donc qu'elles sont et qu'est ce qu'il ya eu d'autres moments dans cette carrière de pompiers qui t'ont qui t'ont fait passer justement du super héros à prise de gaffe un super héros ouais je vois ce que tu vois bien sûr
- Speaker #0
Oui, et je vais en venir assez rapidement au deuxième événement de vie majeur qui fait écho à un non-alignement pendant une bonne dizaine d'années, puisque c'est après 11 ans d'activité chez les pompiers de Paris, où peut-être 10 000 interventions effectuées. La 10 000 et uneième, c'est la catastrophe. Je suis appelé pour aller secourir un sans-domicile fixe. Et je décide de ne pas l'emmener à l'hôpital, cet homme. Et malheureusement, il va décéder dans la rue. Puisque une heure après, d'autres pompiers interviennent pour cet homme. Moi, je serais déjà parti sur une autre intervention. Et bon, l'histoire ne me dit pas, je ne le saurais jamais. Évidemment que si je l'avais emmené à l'hôpital, on l'aurait sauvé. Mais malheureusement, cet homme est décédé. C'est lourd à porter. Et ça fait écho à un non-alignement dans mon comportement, dans mon attitude, dans mes prises de décision et une attitude je dirais un quotidien un peu extrême, parachutisme, fiesta à gogo, des voyages, du sport à outrance et c'était pas vraiment moi en fait. J'étais en décalage avec qui j'étais vraiment. J'étais un manager de proximité, puisque c'est l'armée, tu as les officiers, les sous-officiers, les militaires du rang. Moi, j'étais donc un sous-officier, pour faire écho un petit peu à l'entreprise, manager de proximité, chef de terrain. Et j'étais très rigide avec mes hommes, avec moi-même, mais je lâchais rien en fait. Et je n'avais pas de sas de décompression. Et finalement, j'en arrivais à faire des erreurs, de graves erreurs en l'occurrence.
- Speaker #1
Et donc avant cet événement-là, parce que tu as dit que très jeune, tu t'es senti mortel, donc vulnérable. Là, tu étais dans une phase où de nouveau, tu te sentais... Parce que quand tu en étais à ta dix-millième intervention, je ne sais pas combien. Donc là, tu te dis, c'est bon, maintenant tout... Je suis un super héros et donc là tu as été rappelé justement en disant en fait non, ça ne s'est pas passé comme prévu, je me remets en question etc. Donc qu'est-ce qui s'est passé dans ta tête au moment où il y a eu cet événement grave ? Comment tu as réagi ?
- Speaker #0
Ah bah c'est déjà il faut l'encaisser, déjà là il se passe plein de choses derrière ça, de lourdes sanctions disciplinaires. Au-delà finalement d'encaisser personnellement cette terrible décision qui coûte la vie d'un homme quand même, encore une fois, comment on fait pour se relever de ça ? C'est ça ta question ?
- Speaker #1
Ça, et puis déjà, qu'est-ce que tu remets en cause sur toi-même ? Parce que tu aurais pu très bien, je ne sais pas quelles étaient tes options possibles, mais tu aurais pu dire bon, ok, finalement, j'arrête. Et moi, c'est de savoir comment tu as vécu le... post-événement. En fait, qu'est-ce que tu as fait de cet événement qui a été marquant, traumatisant, etc. Qu'est-ce que tu en as fait ? Est-ce que ça a fait une force ?
- Speaker #0
Ah, j'en ai fait une force. C'est en ça que j'évoquais tout à l'heure la honte quelque part, puisque je suis loin d'être fier d'avoir réagi comme ça sur cette intervention. Mais voilà, il y a plein d'autres événements. Mais je suis fier de comment je m'en suis sorti. Donc, comme je disais, il faut laisser le rouleau compresseur, finalement, nous rouler dessus. pour laisser des semaines, des mois passer pour finalement, en tout cas c'est comme ça moi que j'ai fonctionné, pour redorer mon blason, pour montrer qui j'étais vraiment et donc me réaligner en fait avec qui j'étais vraiment et comprendre que finalement, et c'est ce que j'écris dans mon livre aussi, c'est que je suis rentré chez les pompiers de Paris pour une raison, par rapport à cette amie qui est partie trop tôt, et donc je me suis battu pendant plein d'années, pendant quasiment toute la majorité de ma carrière, pour lui. Mais à vouloir sauver 1000 vies, jamais on n'en rattrape une. Donc j'aurais pu faire 10 000, 20 000, je ne sais pas combien de dizaines de milliers d'interventions, sauver des gens, bah oui mais j'ai aussi fait des conneries. Et donc finalement je courais un lièvre qui n'était pas le bon. Tu vois, c'est que le pourquoi j'étais rentré chez les pompiers de Paris, c'était une bonne raison pour me dépasser, pour aller au-delà de mes limites et réussir finalement à intégrer les pompiers de Paris et à perdurer. dans cette carrière, mais j'y suis resté pour les mauvaises raisons. Les mauvaises raisons, c'était de vouloir finalement rattraper une vie qui était partie trop tôt. De toute façon, c'est fini. La vie est ainsi faite. Donc derrière, il aurait fallu... Ça, c'est facile à dire aujourd'hui. j'ai vécu pour deux trop longtemps et donc ça a été l'extrême pendant plusieurs années, trop d'années. Et donc j'en suis revenu finalement derrière cette épreuve à revenir à des choses un peu plus factuelles et me remettre moi au centre de mes préoccupations, de mon bien-être. Et c'est en ça où finalement j'ai quand même gardé la foi pendant 2-3 ans derrière pour montrer vraiment qui j'étais. Parce que c'est pas sur une erreur de décision qu'on remet toute une carrière en question. C'est ce qui se passe, mais voilà, j'avais à cœur de redorer le blason, c'est ce que j'ai fait. Et puis, trois ans après, j'ai quitté les camions et je suis parti à l'état-major. Et finalement, j'ai quitté les pompiers de Paris pour faire tout le chemin que je suis en train de faire maintenant. Ok,
- Speaker #1
et donc au début tu disais que ton thème c'est le pouvoir de la vulnérabilité. Donc aujourd'hui en quoi tu le définirais comme un pouvoir ? C'est-à-dire que je suis manager et donc comme tu l'as dit c'est factuel, on est tous vulnérables. Ok, donc moi j'ai mes vulnérabilités. mais je manage une équipe. Alors nous, souvent, d'ailleurs c'est marrant que tu dis ça parce que souvent en entreprise, contrairement aux pompiers, on dit, bon calme-toi, on n'est pas là pour sauver des vies. Alors que chez les pompiers, tu le dis bien, on sauve des vies. Donc la question, c'est que moi, j'ai des vulnérabilités, je le sais, mais j'ai une équipe à manager et la première réaction qui vient, je pense, dans tout manager, c'est de dire, il faut cacher mes vulnérabilités. C'est l'inverse du pouvoir. Alors toi, tu dis que c'est un pouvoir et alors la question, c'est, Pourquoi c'est un pouvoir ? Première question. Et deuxièmement, c'est comment utiliser pour que ce soit un pouvoir et pas une faiblesse pour laquelle j'ai peur de me dévoiler en fait.
- Speaker #0
Ouais, c'est un pouvoir dans le sens où, et encore une fois, c'est de l'intelligence de situation. Évidemment, l'idée, c'est pas de se lever tous les matins en disant allez. Je vais m'afficher devant mon équipe, bon c'est dur. Et tous les matins de se plaindre et de dire bon voilà j'ai mal au dos, ah puis j'ai froid, oh puis j'ai peur, qu'est-ce qui va se passer demain ? Non, évidemment, c'est pas ça l'idée. Parce que en tant que leader, en tant que manager... D'ailleurs, ce n'est pas toujours le cas, on n'est pas forcément leader et manager, mais en tout cas, quand on est leader et qu'on se doit d'amener une équipe vers l'avant, bien sûr qu'on se doit de montrer l'exemple et puis de faire preuve d'un peu plus potentiellement de robustesse, d'exemplarité pour atteindre des objectifs. Mais on n'en reste pas moins un homme, une femme avec nos forces et avec nos faiblesses. Et si nous, en tant que chef, on ne montre pas l'exemple, en l'occurrence en disant là, c'est dur. C'est compliqué en ce moment, parce que j'ai, sans rentrer dans les détails de sa vie intime et privée, mais pour autant, c'est pas parce qu'on passe la porte de l'entreprise qu'on n'a plus de soucis à l'extérieur. On les a les soucis. On n'est pas cadre. On est un homme, on est une femme, avant tout. Et bien sûr, après, on a des fonctions, on a des rôles, mais qu'on soit plombier, architecte, avocat, boulanger... on est un homme, on est une femme. Jusqu'à preuve du contraire. Oui,
- Speaker #1
tout à fait. Je dirais que la vulnérabilité, finalement, c'est ce qui nous rend humains. Parce que quelqu'un qui se montre sans vulnérabilité, on se dit qu'il y a quelque chose.
- Speaker #0
C'est un robot.
- Speaker #1
Parce qu'en fait, tu dis, le gars, il n'est pas authentique. Je suis d'accord avec toi pour dire qu'effectivement, la vulnérabilité nous rend humains. Et donc, quelque part, moi, je l'ai ressenti. Parce que c'est vrai que j'ai pu partager avec mes équipes des... des inquiétudes, des soucis, des trucs comme ça. Et effectivement, j'ai eu des retours plutôt positifs. Et c'est là où j'ai commencé à détecter le pouvoir de la vulnérabilité. J'ai dit tiens, les personnes que je manageais trouvaient que j'étais authentique. Et donc, quelque part, on fait confiance. On dit qu'il n'est pas en train de nous raconter une histoire ou de se cacher, comme tu l'as dit, derrière un masque. La question, c'est de savoir, effectivement, tu l'as dit aussi, tous les quatre matins, on ne va pas arriver à exposer ses soucis, parce qu'à un moment donné, ça devient anxiogène. Donc, pour moi, c'est une question de dosage. C'est-à-dire que... La vulnérabilité oui, mais si j'en fais trop, du coup c'est anxiogène pour mes équipes. Si j'en fais pas assez, je passe pour un robot. Donc en fait c'est comment faire pour un manager qui nous écoute et qui se dit bon bah ok je comprends le sujet, mais comment je fais pour l'utiliser pour pas que ça se retourne contre moi. Parce que finalement tu vois que si t'as pas le bon dosage, ça se retourne contre toi. Soit t'es un robot, soit t'es inhumain, soit t'es anxiogène. Donc comment faire pour l'utiliser à bon escient ?
- Speaker #0
Tu dis c'est une forme de dosage. Et c'est impossible de dire, allez tiens, toi tu vas mettre... 30% le lundi, 15% le mardi, c'est impossible ça. Oui c'est du dosage mais ça doit rester authentique, naturel, spontané. On n'est pas finalement dans le calcul en disant allez tiens ce matin je vais mettre un peu de vulnérabilité et puis je vais connecter avec mes équipes en disant que bon oui tout va bien mais il y a ça, il y a tel sujet, tel sujet. On est plus dans la nécessité à mon sens d'être authentique donc ça se calcule pas tout ça. On ne peut pas le calculer, on ne peut pas le doser et puis définir dans la semaine un planning où je vais m'accorder un peu de vulnérabilité. Non, pour autant, je pense que c'est plus des instants à la machine à café, dans les transports, parce qu'on peut potentiellement partager un temps de trajet avec un collaborateur. Mais ça doit rester quelque chose d'assez naturel finalement. Et c'est de l'intelligence de situation, on en parlait tout à l'heure. Et pour faire écho à mon ancien métier de pompier de Paris, bien sûr que ça ne va pas être sur intervention, dans le feu de l'action c'est le coup de le dire, où on va dire « hé les gars, là c'est dur pour moi, non, il y a quelqu'un qui prend le relais » . Non, là bien sûr qu'on y va et le pouvoir de la vulnérabilité va se jouer. après, au moment du diffusing, on appelle ça, c'est le débriefing à chaud. C'est vraiment sur l'instant. On est encore, l'intervention n'est même pas terminée. On est au cul du camion. Bien sûr, tout est revenu au calme. Il n'y a plus d'enjeu. Et là, le chef parle en premier. On fait tomber le casque et le chef parle en premier. Et parle avec ses tripes. en racontant ce qu'il a vécu pendant l'intervention. Potentiellement en disant, les gars, ça c'est pas bon, c'est pas bon, c'est pas bon. On peut recadrer bien sûr, mais c'est pas bon parce que vous m'avez fait peur. Parce que je savais pas où vous étiez pendant tout ce temps.
- Speaker #1
Donc il s'inclut en partageant ses propres inquiétudes. Ben voilà.
- Speaker #0
Et ça, en fait, on peut pas le remettre en question. Tu peux pas remettre en question une émotion. Chef, arrêtez, vous avez pas eu peur. Si. Les gars, bien sûr, parce que là, vous deviez me rendre compte au bout de 10 minutes, 20 minutes après, j'ai toujours rien. rien eu. Donc ça, on le refait pas, quoi. Et derrière, et vous, les gars ? Qu'est-ce qui s'est passé pour vous ? Et donc là, les masques tombent. Et on parle avec ses tripes, avec ses émotions. Ça, c'est le diffusing. C'est dans ces moments-là, en fait, où potentiellement, pour faire écho au monde corporate, au manager, eh bien, c'est une réunion où ça va être peut-être un peu frontal, où il va y avoir des enjeux budgétaires, des enjeux stratégiques. Bon, ça peut être conflictuel, ça peut être tendu pendant la réunion. Bon, ça l'est, OK. Eh bien, prenons un temps juste après de diffusing et puis on parle. Qu'est-ce qui se passe là, en nous ? vraiment dans l'instant. Et là, on parle vrai, on est authentique.
- Speaker #1
Ok, donc finalement, la vulnérabilité, c'est l'accepter d'être authentique.
- Speaker #0
Ouais, c'est ça, bien sûr, complètement.
- Speaker #1
Donc, comment tu fais ? À ce stade, on comprend ce qu'est la vulnérabilité, on comprend le pouvoir de la vulnérabilité, on comprend comment l'exprimer, c'est l'authenticité. Maintenant, en tant que manager, en tant que chef d'équipe, comment je fais pour... promouvoir ça auprès de mes équipes. Je ne peux pas arriver et dire à partir de maintenant, tu vas être authentique, donc tu vas me parler de tes vulnérabilités. Donc c'est comment, de manière naturelle, pouvoir faire ressentir le pouvoir de la vulnérabilité à mes équipes dans mon management.
- Speaker #0
En montrant l'exemple.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
En l'incarnant en soi-même. C'est ce qu'on disait. C'est sûr que... Parce que moi, je ne l'ai pas fait pendant longtemps. Donc je sais ce qu'il ne faut pas faire, je l'ai expérimenté pendant un temps trop court à mon sens, mais en fin de carrière, je l'ai expérimenté. Et en étant, en l'occurrence, soit en étant authentique, et en montrant l'exemple de la vulnérabilité, de l'authenticité, en disant, bah ouais, non là, c'est trop dur, j'ai peur potentiellement, ou alors ouais, accepter de la tristesse. X ou Y raison parce que dans ma vie perso, il y a ça qui se joue. Mais bizarrement, en fait, qu'est-ce qui se passe quand on dit que je ne sais pas. Franchement, là, je ne sais pas comment faire. Il va se passer la même chose dans l'équipe. Toi non plus, tu ne sais pas. Tu sais, c'est un peu le syndrome de l'élève en classe où bien souvent on pose la question, tout le monde a compris, personne n'ose lever la main, alors que bon, personne n'a rien, enfin tout le monde n'a rien compris. Il y en a un qui lève le doigt en disant, bah non, j'ai pas compris. Et en fait, tout le monde remercie celui-là parce qu'il va servir à toute la classe. C'est exactement la même chose avec un manager qui va montrer l'exemple et qui va délier les langues dans son équipe. Et donc c'est comme ça que finalement, ils vont oser. Se dévoiler. Donc encore une fois, ça appartient à chacun de garder sa sphère privée, mais pour autant, on peut s'exprimer sans tout dévoiler. Tout se joue là. En fait, on passe quand même beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps au travail. Donc si on n'est pas attentif à s'intéresser avec qui on travaille, mais qui sont réellement les gens. c'est dommage en fait, on peut potentiellement passer à côté d'une belle personne, ça fait dix ans qu'on travaille en face et on ne sait pas qui aller. Oui,
- Speaker #1
puis finalement, ce que tu as dit avec Oser, moi j'aurais même un potentiel danger, s'il y a quelque chose effectivement qui fait peur, qui inquiète et qu'on ne l'exprime pas, du coup on l'omet comme information qui peut être cruciale pour le reste de l'équipe ou pour le projet. Donc ça aussi, c'est une information, elle existe, elle est vraie pour vous, elle impacte l'équipe et donc il faut la partager.
- Speaker #0
Bien sûr, bien sûr. Ce qui est quand même catastrophique pour avoir entendu quelques histoires quand même dramatiques dans le milieu d'entreprise. Ah bon ? J'avais l'impression qu'il allait bien pourtant. Il ou elle, il s'est suicidé. va savoir si une discussion à la machine à café aurait changé quelque chose peut-être pas, mais peut-être que si simplement le comment comment ça va faut arrêter avec les ça va qui veulent dire salut en fait les ça va et puis je m'en fous en fait de ta réponse bien souvent moi je m'amuse à pas répondre au ça va, les gens ne relancent pas un ça va, bah tu m'as pas répondu bah je vais te répondre si vraiment ton ça va il est intentionnel tu vois parce que je te dis 9 fois sur 10 je ne réponds pas et les gens ne me relancent pas parce qu'ils s'en foutent de la réponse donc allons sur un ça va mais on se regarde dans les yeux et comment tu vas ? mais comment tu vas vraiment ? parce que la première réponse c'est oui oui ça va bien sûr que ça va mais comment ça va ? dis moi comment ça va ? qu'est-ce qui se joue pour toi en ce moment ? Tout peut aller bien, mais ça peut aussi être difficile.
- Speaker #1
Et ça je suis, alors je ne sais pas, tu vas nous livrer ton quick win tout à l'heure dans les pépites de l'expert, mais ça pour moi ça aurait déjà valeur de pépite, c'est-à-dire que dire comment ça va avec une intention de vraiment s'intéresser comment va l'autre, on est tellement tout le temps à fond dans les entreprises, etc., que ça devient un automatisme et qu'en fait il vaut mieux même rien dire, parce qu'un ça va mais derrière j'en ai rien à foutre. En fait, c'est mal perçu. Effectivement, la personne qui va mal, c'est-à-dire qu'en fait, il me tend une perche, mais je ne vais pas lui répondre parce qu'il ne s'intéresse pas.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Donc, pouvoir vraiment s'intéresser aux gens, ça ne prend pas beaucoup de temps. Et je pense que c'est parfois en oublissant l'entreprise.
- Speaker #0
Oui, je vais aborder deux points. Le premier, c'est que le ça va, la personne, elle va répondre si elle se sent aussi à l'aise de répondre, si elle se sent la place. de répondre face à ce manager, ce chef qui lui pose la question. Si elle a une forme de crainte, si elle ne se sent pas à l'aise, elle ne va pas y aller, elle ne va pas se livrer. Donc c'est aussi, c'est en ça où ça s'entretient, la relation avec ses collaborateurs, et puis d'entretenir une relation de confiance. Et donc ça fait écho à ce que j'évoque aussi en conférence, une intervention, à mes débuts en plus, on est en 2001-2002, un homme... qui est sur un toit, il veut se jeter. C'est sur le toit de sa maison, il y a sa famille qui est dans la maison. Et d'où on est, on ne le voit pas. Donc en fait, je vais devoir, moi, aller à sa rencontre seul, attaché à une corde. C'est quand même assez compliqué à gérer, parce que encore une fois, en plus, je n'ai pas beaucoup d'expérience. Et je vais aller au contact de cet homme qui ne me regarde pas dans un premier temps, il est dos à moi, il est prêt à sauter, et je m'intéresse à lui en fait. Évidemment que je ne vais pas l'embarquer sur tout ce qui ne va pas dans sa vie. Non, je m'intéresse sincèrement à lui dans mes questions. Et je crée du lien. Ça dure 15 minutes environ. C'est long 15 minutes. Tu as le temps quand même d'en dire des choses, surtout à quelqu'un qui a potentiellement décidé de mettre fin à sa vie. Et finalement, à un moment donné, il me dit, je lui demande comment il s'appelle, il me dit qu'il s'appelle Jacques. Et je lui dis, c'est le même prénom que mon père. Et là, il se retourne et c'est la première fois qu'il me regarde dans les yeux. Et quelques instants après, je lui saisis la main et on rentre ensemble dans la maison. Et là, c'est assez incroyable ce qui se passe quand tu t'intéresses réellement. aux gens. Si finalement, bien sûr j'avais de l'inexpérience et on peut peut-être parler de chance quelque part, mais factuellement je me suis intéressé à cet homme, j'ai pris le temps de lui parler et de m'intéresser à qui il était vraiment. ça marche en fait, tout simplement.
- Speaker #1
Et surtout, dans ton exemple, c'est que tu as créé une connexion. Et en fait, la connexion... Trouver le lien. On a quelque chose en commun, et donc du coup, cette connexion émotionnelle s'est transformée en une connexion physique, où tu as pris sa main, et c'est là le truc. Et ça, c'est quelque chose aussi qui est très réplicable.
- Speaker #0
C'est-à-dire que quelque part,
- Speaker #1
ça intéresse à ses collaborateurs, à ses collègues, on trouve forcément des points communs émotionnels, des liens. Et qui ça après, permet de renforcer.
- Speaker #0
Tu fais quoi dans la vie ? Comme sport ? T'es parti où en voyage ? T'es né où ? C'est quoi le prénom de ton deuxième, troisième prénom ? Peu importe.
- Speaker #1
Et du coup, pour faire le lien avec les vulnérabilités, comme la vulnérabilité est factuelle, j'imagine qu'un possible lien très fort, c'est finalement, moi si je te livre une vulnérabilité, c'est quelque part qu'il y a un témoignage de confiance. Exactement. Je te livre une vulnérabilité et donc ça crée un lien en fait.
- Speaker #0
Un lien émotionnel. On partage là ce qu'on crée là, Laurent, ensemble. Maintenant, on crée un lien. Et ça, on crée des souvenirs, on crée des émotions. Ce que je veux dire,
- Speaker #1
c'est que la vulnérabilité peut être un moteur de création de lien,
- Speaker #0
très fort. Bien sûr, mais complètement.
- Speaker #1
Parce que je t'exprime ma confiance quand je te livre une vulnérabilité.
- Speaker #0
Et ouais, je m'autorise à me dévoiler, quelque part à me mettre à nu, parce que je me sens en confiance, tu as créé un climat de confiance, un cadre. Donc du coup, je me livre et inévitablement, ça crée ce lien assez fort.
- Speaker #1
Ok. Bon écoute, je te propose qu'on a fait un bon petit tour, c'est de passer donc aux pépites de l'expert, donc en commençant avec notre fameuse boîte à outils. Et donc, est-ce qu'il y aurait un quick win qu'on pourrait donner à nos auditeurs pour mettre dans leur boîte à outils ?
- Speaker #0
Ouais, bien sûr. Alors la difficulté c'est en effet d'en identifier un parmi bon nombre qui sont assez puissants, mais j'en ai un qui est quand même étonnamment peu exploité. Et alors... naturel et dont tout le monde est doté, c'est la respiration. Étonnamment, c'est un outil qui est quand même assez formidable et qui est sous-exploité. C'est utilisé par les pompiers de Paris, en l'occurrence, les forces spéciales, l'élite du rugby mondial et pour autant, personne ou très peu de personnes, évidemment, en entreprise. Encore une fois, quand on est en entreprise, on en a besoin aussi dans la vie perso. Mais c'est la respiration. C'est de se poser quelques instants, et quand je dis quelques instants, 15 secondes suffisent. Ou on va s'ancrer, on va simplement fermer les yeux et être attentif à notre respiration. Juste savoir ce qui se passe en nous, tout simplement. Ça apaise. Ça met de côté finalement toute cette pression qu'on a constamment dans la journée. On est bombardé de communications, d'événements plutôt challengeants. Fermons les yeux, on va aux toilettes, on se met un casque, on ferme les yeux, on respire. Et on est attentif à ce qui se passe.
- Speaker #1
redoutable redoutable oui bon moyen pour revenir dans le présent ici et maintenant et pour sortir du mental et souvent le mental nous amène dans le futur dans le passé et c'est vraiment pour se recentrer là complètement complètement et les
- Speaker #0
auditeurs iront voir peut-être des vidéos mais regardez l'équipe de france de rugby qui pendant que le tireur transforme laisser il se rassemble tous et il respire en même temps Pourquoi pas ne pas le faire en entreprise ? Bien sûr que si je vois bien à la machine à café lundi matin, allez on se rassemble tous et on respire tous ensemble, pourquoi pas ? Ça peut être rigolo.
- Speaker #1
C'est la peur encore une fois.
- Speaker #0
C'est la peur du regard de l'autre.
- Speaker #1
Si on fait ça, que vont penser les autres ?
- Speaker #0
Et pour autant, c'est assez redoutable.
- Speaker #1
Et ça, comment tu le relis à la vulnérabilité alors ce petit quick win ? sur la respiration ? Parce que dans ta conférence, tu en parles, je crois, de la respiration. Bien sûr. Donc, comment tu relis ça avec la vulnérabilité ?
- Speaker #0
C'est de se recentrer sur qui on est, sur notre authenticité, sur notre... Alors, on est aussi puissant que vulnérable, finalement. Et donc, je suis ici et maintenant. Je suis ancré, je suis là, dans mon bureau, dans mon salon, peu importe où est-ce que je suis. Mais c'est se relier à qui on est vraiment.
- Speaker #1
Avec mes forces et mes vulnérabilités.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. C'est toujours la même chose.
- Speaker #1
Et donc ensuite, il y a un autre outil que j'appelle le long shot. Donc ça, c'est peut-être un outil qui nécessite un peu plus de temps à mettre en place, mais qui est très puissant. Est-ce que là, tu aurais quelque chose qui te vient en tête ?
- Speaker #0
Ouais, si on restait un peu sur cette dynamique de respiration et donc sur cette nécessité de se recentrer, c'est la méditation. Je l'ai expérimenté. j'ai fait une retraite de méditation qui s'appelle Vipassana, où je suis parti dix jours en introspection, dans le silence le plus complet, sans regard avec personne, sans parole, sans média, sans lecture. Coupé du monde complètement, dix heures de méditation par jour. Et toutes les pauses sont méditatives aussi. Puisque on n'a que ça à faire, d'aller boire des thés et puis de se promener dans le parc à côté.
- Speaker #1
Quand on s'était rencontrés, je t'avais dit que j'en avais fait une aussi. J'avais fait un épisode là-dessus dans mon précédent podcast.
- Speaker #0
Et c'est redoutable.
- Speaker #1
Moi, je l'ai fait pour justement me mettre un challenge. Parce que j'étais incapable de rester en place justement parce que quand on est manager... On est à fond tout le temps, etc. Et donc j'avais mon cerveau qui était tout le temps sollicité. Et j'avais envie de voir ce que ça fait que de le mettre sur pause, en fait. Oui. Tout simplement. Et c'est... En fait, je me suis aperçu... Enfin, je sais pas, après, je sais que chacun a des...
- Speaker #0
Des expériences différentes.
- Speaker #1
Des expériences différentes. Mais moi, c'est en fait du... C'est un sevrage, en fait. de faire de la méditation pendant tout ce temps là, dix jours. En fait, j'ai réalisé le manque que représentait le fait de ne pas avoir d'informations, que mon cerveau était plus bombardé d'informations. Ça m'a dérouté et voilà, c'était quelque chose où on s'aperçoit que finalement on est dépendant.
- Speaker #0
Ouais, on est dépendant, pour autant ça fonctionne mieux sans. On s'apaise quand même, sans ce flux continu d'informations.
- Speaker #1
Ouais, c'est ça, on rentre dans un... Et ça, donc bon... Bien entendu, faire une retraite vipassana, ce n'est pas forcément moi, je l'ai fait pendant un long congé entre ma vie corporelle et ma vie d'aujourd'hui. Mais la méditation, en fait, on n'est pas obligé de faire 10 jours avec 11 ans de méditation par jour.
- Speaker #0
Évidemment, bien sûr. Non, moi, ce que je propose, c'est ce qui fait écho au quick win, et c'est 15 secondes, c'est 7 minutes où je suis concentré sur ma respiration, c'est de s'autoriser finalement à... augmenter un temps soit peu, ce temps pour soi. On se fait une minute, cinq minutes, dix minutes dans la journée. C'est rien, mais qu'est-ce que c'est bénéfique ? Et ça, sur du moyen, du long terme, ça pèse énormément, ça ressente. Ça,
- Speaker #1
ça vient, je pense qu'il y a un peu... C'est vrai que c'était... On n'en parlait pas beaucoup, et là, on voit de plus en plus, justement, de gens qui vendent les mérites de la méditation. Et donc, c'est quelque chose, je pense, qui est en train d'arriver. Alors, dans les entreprises, Je ne sais pas encore, mais...
- Speaker #0
Oui, mais encore une fois, moi j'aime bien lever les frontières entre l'entreprise et le monde civil. Il faut arrêter de penser que quand on passe la porte de l'entreprise, on est une autre personne, on est la même personne. Donc si ce n'est pas prévu dans l'entreprise, et c'est rarement le cas, il y a des toilettes dans l'entreprise, il y a un bureau fermé dans l'entreprise. On a toujours la possibilité de se recentrer, de prendre du temps pour soi en fait. Il ne faut pas attendre d'en avoir besoin. Il faut déjà l'expérimenter avant. C'est plutôt de la prévention que de la guérison. Ok,
- Speaker #1
très bien. Donc les bons plans de l'expert, qu'est-ce que tu peux recommander aux auditeurs qui veulent s'intéresser à ce sujet de la vulnérabilité ?
- Speaker #0
On l'a évoqué tout à l'heure, Brene Brown, que j'ai dit, qui est la prêtresse mondiale au travers de ces...
- Speaker #1
Je mettrai le lien dans le...
- Speaker #0
C'est une référence au travers de six différentes vidéos sur YouTube. C'est TEDx, son livre, évidemment, Le pouvoir de la vulnérabilité. Donc voilà, moi c'est avec elle que j'ai grandi, entre guillemets. J'ai dévoré, j'ai regardé plusieurs fois ses vidéos, lu son livre en long, en large, en travers. Voilà,
- Speaker #1
moi c'est un de tes propres livres aussi.
- Speaker #0
Oui, bien sûr.
- Speaker #1
N'oublie pas, ne t'oublie pas.
- Speaker #0
Oui, c'est vrai, c'est vrai, c'est vrai. J'ai écrit mon livre qui est un récit autobiographique, Des flammes à la lumière, où, bah oui, je raconte mon parcours et cette vulnérabilité que j'ai vécue. On n'a pas abordé tout ce côté, j'allais dire sombre, c'est pas forcément sombre, mais pour la petite histoire, j'avais un papa qui était marbrier pompe funèbre. Donc en fait, moi, la vulnérabilité, la mort, je l'ai touchée, je l'ai vécue dans différentes situations et dans toutes les formes possibles. Et donc c'est en ça où, si tu veux, j'ai cette approche plutôt singulière, où je ne peux que... comprendre et crier sur tous les toits que nous sommes vulnérables, nous sommes mortels. Ce n'est pas pour autant qu'on n'est que fragiles, mais on est vulnérables.
- Speaker #1
Et n'ayons pas peur de ça.
- Speaker #0
Non, il ne faut pas en avoir peur.
- Speaker #1
C'est ce que nous rends humains, donc plus fort.
- Speaker #0
Pourquoi avoir peur de quelque chose de factuel qu'on ne peut pas remettre en question ?
- Speaker #1
Ensuite, la pépite pour la postérité. Donc, tu es sur ton lit de mort, entouré de tes enfants, ta descendance. Et tu repenses à toute ta vie et tu veux leur transmettre une dernière chose qui va les aider à réussir la leur. Tu leur dis quoi ?
- Speaker #0
Oser. J'ai deux garçons qui ont, au moment où on enregistre ce podcast, 9 et 4 ans. Oser. Oser dire. Oser être, surtout. Oser... Oser être vous, c'est malheureusement, je dirais, souvent dit, oser être vous-même. Mais pour autant, la clé, elle est là parce que assez rapidement, on se construit, on ne fait plus du fait d'une pression de la société, de codes qui s'installent, et donc on n'ose pas. On n'ose pas être qui on est, on n'ose pas chanter, on n'ose pas pleurer, on n'ose pas rigoler, on n'ose pas se lancer dans ce nouveau projet, on n'ose pas changer de métier, on n'ose pas changer de compagne, de compagnon. Ben osons, osons et moi les plus grandes leçons que j'ai tirées dans ma carrière, c'est quand j'ai osé, osé le changement, osé faire des erreurs. Ben c'est comme ça qu'on grandit, c'est comme ça qu'on se construit. Et oser ne va pas en effet être... systématiquement source de réussite mais pour autant c'est comme ça qu'on apprend.
- Speaker #1
Faites entrer l'expert c'est aussi l'expert dans vos entreprises donc là tu comme tu l'as dit tu es conférencier donc si quelqu'un est intéressé sur le sujet et te faire rencontrer donc c'est une conférence c'est ça ?
- Speaker #0
Oui tout à fait.
- Speaker #1
Tout type de format de taille.
- Speaker #0
Oui, alors en termes de durée, entre 10 minutes et 1 heure, où je m'adapte en effet à la dynamique de l'événement, soit un séminaire en début, en fin de séminaire. Peu importe, je dirais, il n'y a pas de maximum, il y a plutôt un minimum. C'est vrai que quand tu es en dessous de 20 à 30 personnes, c'est quand même un peu compliqué, mais ça peut jouer quand même. Et on me retrouve sur YouTube, sur LinkedIn essentiellement. Et voilà, sur mon site internet, il y a aussi mon livre. D'accord. Peut-être tu mettras le lien.
- Speaker #1
Je mettrai le lien, pas de problème. Et enfin, peut-être des invités que tu recommanderais, maintenant que tu vois le concept de ce podcast.
- Speaker #0
Oui, bien sûr.
- Speaker #1
Qui tu verrais comme invité ?
- Speaker #0
Il y a quelqu'un qui m'a beaucoup inspiré. J'étais encore chez les pompiers de Paris. J'étais en reconversion. Et donc, je m'intéressais aux... au développement personnel, à l'optimisme, au mieux-être, etc. Et donc quelqu'un qui m'a formé, c'est Michel Poulard, qui m'a formé au métier de conférencier professionnel. Il fait partie de ces personnes qui m'a donné envie de faire ce métier. Je l'ai vu en conférence à plusieurs reprises. Il a donc une école de conférencier, je me suis formé auprès de lui. Et donc voilà, c'est quelqu'un qui parle de l'optimisme, qui parle aussi de l'échec, puisque quand on a une... Visiblement une certaine réussite, on se dit mais quelle chance ! Pour en arriver là, il faut en avoir étudié des échecs. Finalement pour réussir, oser l'échec, c'est un peu le credo de Michel. En étant optimiste, il y a beaucoup de choses qui sont possibles.
- Speaker #1
Je l'ai vu sur scène et très bon. Michel, en plus, il est de Biarritz.
- Speaker #0
Oui, tout à fait.
- Speaker #1
Donc,
- Speaker #0
il va falloir qu'on...
- Speaker #1
Bon, voilà, Michel, si tu nous entends, il faut qu'on se rencontre.
- Speaker #0
Passe à l'aile. Voilà, c'est ça.
- Speaker #1
OK. Et une autre personne ?
- Speaker #0
Alors, oui. Alors, moi, il y a quelqu'un d'autre qui m'a inspiré, qui m'inspire aussi toujours, Franck Pierrot, un ancien du GIGN. qui lui a une grosse carrière au GIGN, qui entre autres, mais une intervention très médiatisée, ça a été l'attentat dans l'Airbus à Marseille. Il faisait partie de la colonne d'assaut en l'occurrence. Et conférencier aujourd'hui, lui aussi, qui intervient plusieurs dizaines de fois par an dans les entreprises, qui parle beaucoup de l'engagement et tout ce qui va faire qu'une équipe va aller. va aller de l'avant malgré des enjeux qui peuvent être irréversibles. Donc Franck, une source de motivation et d'inspiration pour moi aussi très grande.
- Speaker #1
Super, écoute, pour ces deux noms, je les contacterai en temps voulu. Écoute Fabien, c'était vraiment un très agréable moment. Le moment qu'on a passé avant, en sachant qu'on n'a pas raconté la petite histoire, on a déjà essayé de faire un enregistrement. On s'est fait jeter du resto dans lequel on avait. On a essayé de se rencontrer entre deux voyages qu'on faisait. Mais du coup, ça nous a permis de passer un bon moment. Et voilà, et là, enfin, on y arrive. Exactement. Et la gentillesse de venir jusqu'à chez moi. Donc, merci pour ce moment passé ensemble.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Et puis, bonne continuation. Et à tous nos éditeurs, à bientôt pour un nouvel épisode.
- Speaker #0
Avec plaisir. Merci encore. Au revoir.
- Speaker #1
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