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Flammes des années 80. Le podcast qui allume la femme.

Réussite au féminin : carrière, engagement et quêtes de sens.

Réussite au féminin : carrière, engagement et quêtes de sens.

43min |08/06/2025
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Flammes des années 80. Le podcast qui allume la femme.

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Description

Comment définir la réussite quand on est une femme de 36 ans, à la tête d’une fondation, engagée dans l’impact social et la création de ponts entre entrepreneuriat et monde associatif ? 🎧

Dans cet épisode de Flammes des Années 80, le podcast qui allume la femme, Sara reçoit Anne-Sophie Gervais, directrice de Raise Sherpas, une fondation philanthropique dédiée à l’accompagnement de projets à fort impact social, environnemental et technologique.

Anne-Sophie nous partage son parcours de femme dans un univers encore très masculin : celui de la tech, de la finance et de l’innovation. Elle nous parle de ses choix de carrière, de son besoin de sens, de ses engagements concrets pour une société plus juste, et de son envie profonde d’agir pour les femmes. À la tête d’un accélérateur 100 % gratuit, elle aide aujourd’hui associations et startups à se développer tout en portant haut la voix du leadership féminin.

Un échange passionnant autour de la carrière féminine, du courage d’oser, de la sororité, de la réussite au féminin et de la volonté de créer un impact positif. Avec douceur et puissance, Anne-Sophie évoque ses peurs, ses moteurs, son équilibre personnel, sa vision du développement personnel féminin, mais aussi son désir de se battre pour les droits des femmes.

On parle aussi :

  • De son engagement pour un écosystème plus inclusif ;

  • De l’importance de se faire accompagner, coacher, soutenir ;

  • Du besoin de se reconnecter à soi pour avancer dans sa vie de femme ;

  • De ces femmes qui l’inspirent, de son admiration pour les fondatrices qu’elle soutient.

Son témoignage éclaire toutes celles qui souhaitent incarner leur propre chemin, redéfinir la réussite, et mettre leur énergie au service du collectif.

Un épisode pour les femmes ambitieuses, sensibles, audacieuses, qui veulent se sentir légitimes, confiantes, et oser se lancer.

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🎙️ Flammes des Années 80 – Le podcast qui allume la femme.
Chaque semaine, des conversations autour du développement personnel féminin, de la confiance en soi, du bien-être, de la transmission et de l’épanouissement personnel. On y explore l’introspection, les émotions, la résilience, la maternité, l’amour, la psychologie et les témoignages inspirants de femmes et d’hommes audacieux. Un podcast pour femmes, pour révéler sa flamme intérieure, oser être soi et nourrir sa spiritualité féminine.
Flammes des Années 80, pour écouter votre flamme intérieure grandir. 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80,

  • Speaker #1

    le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, alors je suis très heureuse aujourd'hui de recevoir Anne-Sophie Gervais. C'est une invitée un peu exceptionnelle, on va dire, parce qu'on a... Non mais c'est vrai que je n'ai pas l'habitude de recevoir des entrepreneuses ou des femmes d'affaires. On peut dire des femmes d'affaires ou pas du tout.

  • Speaker #1

    Ouais, allez, disons ça.

  • Speaker #0

    On se lâche.

  • Speaker #1

    Ouais, il n'y a pas que des hommes d'affaires. Allez.

  • Speaker #0

    Voilà. C'est hyper intéressant, avec un énorme poste, des responsabilités, un peu un dream job. Je pense que c'est un peu ça. Est-ce que tu veux te présenter Anne-Sophie ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci déjà de me recevoir. Je m'appelle Anne-Sophie, j'ai 38 ans et ça fait plus de 10-15 ans même que j'évolue dans l'entrepreneuriat. Et moi, la spécificité de mon métier, c'est d'accompagner des entrepreneurs. et du coup, de les soutenir à la fois financièrement et avec de l'accompagnement. Donc voilà, je fais ça dans le cadre d'une fondation. Donc c'est ça qui est important. Donc je suis aujourd'hui à la tête d'une fondation qui s'appelle RegSERPA. Et du coup, cette fondation, c'est un accélérateur de projets 100% gratuit. Donc c'est philanthropique, pro bono. Et on accélère des projets qui ont beaucoup d'impact social, environnemental. Donc il y a une partie des projets, ce sont des startups. Donc on va revenir dessus. des startups avec des briques technologiques, etc. Et l'autre partie des projets que j'accompagne, ce sont des associations. Et l'idée de ma fondation, c'est aussi de créer des ponts entre ces deux mondes, donc le monde de l'entrepreneuriat et le monde associatif, et comment l'un et l'autre peuvent s'apporter mutuellement.

  • Speaker #0

    Oui, donc tout un programme. Et ça, comment c'est venu à toi, en fait, le parcours, assez brièvement ? C'est-à-dire qu'à un moment donné, tu te retrouves justement à co-diriger cette fondation, et comment ça, à 36 ans, c'est quand même un peu... C'est quand même sympa, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai toujours... C'est vrai que c'était mon dream job. Tu as parlé de dream job tout à l'heure. Moi, en fait, j'ai évolué très rapidement dans tout ce qui était, à l'époque, entrepreneuriat social. Ça me passionnait de se dire comment est-ce que l'entreprise peut avoir ce rôle d'impact social, environnemental. Tu vois, c'était au tout début. On ne parlait pas encore de l'écologie, etc. Vraiment, c'était beaucoup d'entrepreneurs sociaux, militants qui créaient des projets pour justement avoir un impact social et environnemental. Et du coup, j'ai rejoint un peu ce monde-là à travers mes études dans une école que j'avais faite, une école de commerce. Et très vite, je me suis dit, en fait, moi, ce que j'aime, c'est d'être à côté des entrepreneurs et de les accompagner et de les aider et de voir plein de projets différents parce que je suis assez curieuse. Donc, en fait, de passer, je ne sais pas, d'un projet un peu, à l'époque, c'était les AMAP, à une entreprise d'inclusion qui permettait à des personnes en situation de handicap de travailler, etc. Donc voilà, c'est ce que j'ai fait au début. Et puis très vite, je me suis dit, je veux passer côté accompagnement, donc aider ces personnes qui sont du coup un peu mes rôles modèles à moi, de me dire, je vais aider des entrepreneurs que j'estime énormément. Et puis en fait, très vite, je me suis dit, j'ai aussi envie de travailler dans des petites équipes parce que c'est hyper important pour moi, tout l'environnement de travail, à quoi ça ressemble, tout le quotidien, etc. Et donc, j'ai rejoint des structures qui s'appellent les accélérateurs de start-up. Et à chaque fois, c'était dans le cadre de fondations. Donc très vite, j'ai mélangé la philanthropie, l'entrepreneuriat. Une première fois dans mon école qui s'appelait Dauphine, donc la Fondation Paris Dauphine. Et ensuite, chez Raise, donc là, c'était vraiment mon dream job. J'ai postulé, je me suis dit, en fait, s'il y a un job qui est pour moi, c'est celui-là. Et pour moi, c'est hyper important aussi d'avoir un métier où il n'y a pas d'externalité négative. Tu vois, tu n'es pas dans une entreprise qui va faire du mal aux gens de la planète, qui est vraiment là pour créer créer de la valeur en fait positive. Et nous, on est là pour aider des écosystèmes à se développer et faire en sorte qu'on va revenir dessus, qu'il y ait de moins en moins de biais et que ça soit des écosystèmes le plus inclusifs possible et puis le plus impactants possible.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu dis que c'est justement un accélérateur philanthropique. Comment ça se passe ? Parce que nos auditeurs et auditrices sont peut-être en train de plus d'éclairage par rapport à ça. Ça veut dire que c'est 100% gratuit, mais comment est-ce que ça fonctionne ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, c'est un peu, si tu veux par exemple, tu vas prendre un grand groupe qui va avoir une fondation. Là, c'est le même système. Moi, j'ai des collègues qui font de la finance. C'est une société de gestion. Ils investissent dans des entreprises et ces collègues me reversent une partie de ce qu'ils gagnent pour ma fondation. On a une fondation qui est au cœur d'un groupe d'investissement. Ça, c'est hyper pratique parce que ça permet de créer aussi plein de passerelles entre la finance et la philanthropie. C'est comme ça que Raise a été créé par ses fondateurs qui s'appellent Konzac de Bignard et Clara Guémard. Ils ont voulu justement montrer qu'on pouvait faire de la finance entrement et qu'on pouvait réconcilier finance et philanthropie. C'est tout le principe de partage de la valeur. C'est, voilà, je gagne de l'argent, qu'est-ce que j'en fais ? Et du coup, c'est comme ça que le modèle est né. Et donc, nous, on a ce budget qui nous permet derrière, en gros, d'aller prêter de l'argent à taux zéro à des entrepreneurs et ensuite de les accompagner. Donc, en gros, le budget, il sert à payer nos salaires et à faire des prêts. si je schématise. Et donc, pour l'entrepreneur, en gros, il bénéficie d'un prêt de 100 000 euros à taux zéro et d'un accompagnement qui est complètement gratuit. Et l'avantage d'être une fondation, c'est que tu attires des gens super du monde, justement, de l'entrepreneuriat, des ex-entrepreneurs qui ont réussi, qui vont redonner à d'autres. Tu vois, c'est le principe du give-back. Tu as réussi, tu as été aidé, tu essayes d'aider d'autres personnes derrière. Donc, c'est un peu ça. Aujourd'hui, on a une communauté de 100... ce qu'on appelle mentors, qui vont aider nos startups au quotidien, aider nos associations à grandir et à ce qu'on appelle changer d'échelle.

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, ce qui est génial, c'est que tu vois énormément de choses qui n'ont aucun rapport, en fait. Les projets qui te sont proposés ou les entrepreneurs ont des idées complètement folles. C'est quoi un peu les idées les plus folles qu'on t'a proposées ?

  • Speaker #1

    Alors nous, là maintenant, la particularité de notre accélérateur, c'est qu'on ne fait que de l'impact social et environnemental. Donc 100% des projets sont d'impact social et environnemental. Et donc du coup, on va aussi financer ce qu'on appelle l'innovation de rupture. Donc ça va être des avancées technologiques hyper fortes. Donc des choses qui sont très novatrices, mais qui nécessitent du financement. Et souvent, le monde financier actuel y va moins parce que c'est plus risqué. Nous, ce qu'on dit, c'est que comme on est 100% gratuit, on va prendre plus de risques et qu'on est une fondation, on va prendre plus de risques si derrière, il y a un impact environnemental ou social hyper fort. Donc, on peut se permettre d'aller très tôt sur des projets qui ont une grosse innovation, qui peuvent changer quasiment un pan de nos vies. Je te prends un exemple, il y a une startup qui s'appelle Switch Energy, qui est basée vers Nantes, qui, elle, crée une nouvelle forme d'énergie. Il s'appelle l'énergie osmotique. En gros, c'est la rencontre de l'eau douce et l'eau salée dans les deltas et les estuaires. Je ne connaissais rien. Et en fait, il crée des mini-centrales qui mettent dans ces estuaires et ça crée de l'énergie. Et donc, si ça fonctionne, d'ici 2050, ça peut être l'équivalent de l'énergie solaire à un prix compétitif. Donc, c'est des choses qui peuvent vraiment révolutionner la façon dont on consomme, on vit. C'est vraiment des innovations. fondamentales pour avancer, que ce soit dans le social. Aussi, j'en ai beaucoup dans la santé, par exemple. Là, on a accompagné une boîte qui s'appelle MatriciCI et qui fait la détection grâce à l'IA, grâce aux images et à l'IA de l'endométriose sur des IRM. Parce que c'est très mal détecté aujourd'hui, l'endométriose. Et donc, c'est des algorithmes qui sont entraînés, donc l'intelligence artificielle, que pour détecter justement l'endométriose. Et du coup, derrière, c'est des radiologues qui sont spécialisés, qui vont dire, ah bah, sur cet IRM, oui, il y a de l'endométriose. Et en fait, tu t'analyses ça et dans 3 à 4 ans, n'importe quel radiologue pourra avoir ce logiciel. Et même s'il n'est pas spécialisé en endométriose, il pourra trouver très facilement le problème. Donc voilà, c'est des choses qui sont fondamentales. Et en fait, tu vois, il faut imaginer, tu as des problèmes, tu as des trous dans la raquette et tu as des gens fabuleux qui se disent, on va essayer de résoudre ce problème. de capter du carbone d'une autre façon, on va essayer de faire des nouveaux matériaux, on va essayer de faire en sorte que le monde avance dans ce sens-là.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a énormément de personnes qui doivent te solliciter ou solliciter justement la fondation. Difficile de faire un choix à un moment donné ou alors c'est flagrant, c'est-à-dire que tu t'arrives et tu te dis non mais là c'est sûr que ça ça fonctionne tout de suite ou comment ça fonctionne ? Alors après,

  • Speaker #1

    dans le métier, je pense que c'est un peu pareil. Dans les métiers artistiques, tu as ce qu'on appelle l'intuition mais ce n'est pas vraiment l'intuition, c'est juste que ton cerveau il a vu tellement passer de... de choses que tu fais, des connexions que tu ne vois même pas dans ta tête mais qui sont évidentes. Et du coup, je pense que très vite, on sait si c'est... Nous, on se dit toujours, en fait, on est gratuit, mais on va chercher les meilleurs projets. On va chercher l'excellence parce que derrière, ce qu'on veut, c'est inventer de nouveaux champions européens dans l'impact, dans le climat, dans le social, etc. Donc, on va aller chercher les meilleurs. Donc, tu mises sur une équipe. Donc, ça, c'est... C'est est-ce que tu penses que l'équipe est à même de réaliser le projet ? Sur une technologie, il y a un marché. Donc ça, on s'entoure beaucoup d'experts à qui on va demander très rapidement. Toi, tu es un expert de je ne sais quoi. Donne-moi ton avis sur ce projet. Et puis après, on regarde si ça a vraiment de l'impact. Parce que l'impact, c'est toujours un peu quel volume d'impact ? Est-ce que ça peut vraiment changer les choses ? Et après, on va regarder est-ce que nous, on est capable d'accompagner ce projet ? Et donc, on va coupler tout ça et puis on va décider en fonction. Et après, j'ai aussi des chiffres sur les femmes. Donc nous, on est à minima à 30 à 40 % de femmes cofondatrices financées dans nos projets. Donc ça, c'est hyper important. Donc dans la façon dont tu sélectionnes les projets, il faut qu'en amont, il y ait beaucoup de femmes pour qu'à la fin, tu en aies au moins 30 %. Aujourd'hui, on a une équipe quasiment 100 % féminine. Du coup, on est à 50 %, comme par hasard. Donc on est hyper fiers de ces stades, parce qu'aujourd'hui, ce n'est même pas 20% des... Dans les startups de la tech, vraiment, des startups avec un angle technologique, il n'y a même pas 20% de femmes cofondatrices.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu l'expliquerais, ça, qu'il n'y ait pas beaucoup de femmes ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs choses. La première, c'est l'école. C'est tout ce qu'on se dit sur le déterminisme, la maternelle. Qu'est-ce qui est fait pour toi ? Qu'est-ce qui n'est pas fait pour toi ? Aujourd'hui, dans les startups, en plus tech, en fait, il y a ce truc un peu d'entre-soi. On en parlait tout à l'heure, c'est des rôles modèles. Si tu ne vois pas dix personnes autour de toi qui ont une boîte et qui sont dans la tech, tu as plus de mal à te lancer. Donc, tu as le premier truc de... Role modèle, est-ce que j'y vais, est-ce que je me lance ? Donc ça, c'est le premier point. Et moi, je pense que le vrai problème de l'entrepreneuriat et des femmes, c'est qu'en fait, quand tu décides de te lancer, en gros, je schématise un homme, il se lance. Et dans plus de 90% des cas, il choisit un autre homme pour s'associer. Et en fait, si à ce moment-là, il se disait, je vais aller chercher la complémentarité, je vais chercher une femme, le problème serait résolu quasiment. Donc, c'est vraiment le problème. quand est-ce que tu t'associes et tu vois, la capacité à aller chercher des femmes quand tu t'associes. Alors que les femmes le font. Quand elles se lancent, elles vont chercher un cofondateur masculin.

  • Speaker #0

    Parce que c'est hyper complémentaire. Parce qu'on n'est pas à la même façon physiologiquement de réagir, de gérer les équipes et du coup, c'est vrai que c'est quelque chose qui semble assez...

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis après, en gros, si tu regardes en France, sur les capitaux investis dans... on va dire dans l'entrepreneuriat, en Europe, tu n'as que 2% des capitaux investis qui vont aux femmes. Donc ça veut dire qu'en gros, quand tu es une femme et que tu te lances dans l'entrepreneuriat, tu as plus de chances de te foirer, parce qu'en fait, tu ne vas pas réussir à ce qu'on appelle lever de l'argent, donc aller chercher des financements, si tu as un duo à 100% féminin. Donc si tu veux, il y a des injustices à l'entrée, il y a des injustices au milieu, et donc injustices à la sortie, parce que si tu lèves moins d'argent, tu as plus de chances de planter ta boîte. C'est une boucle vicieuse.

  • Speaker #0

    Et c'est aussi, je pense, par rapport à l'éducation, où on a un peu peur d'emprunter. Ça, c'est des choses où les hommes, même s'ils ne savent pas, j'avais vu une étude comme ça, même s'ils ne sont pas hyper bons, en fait, ils y vont quand même. Et les FNANA, il faut qu'elles soient bonnes à 200%. Et encore, elles ne sont même pas sûres de pouvoir vraiment dire « je vais investir » . Donc ça, c'est vraiment des choses qu'il faut essayer de changer. Merci d'être là. Comme ça, au moins, tu donnes un beau modèle de femme.

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis de l'autre côté, mais en tout cas, j'en vois tout. tous les jours des femmes incroyables, notamment dans la tech, t'as beaucoup de gens qui ont des PhD, qui se lancent, qui sont des personnes, notamment des femmes en laboratoire et finalement qui montent leur boîte et franchement, elles m'impressionnent. C'est beaucoup plus dur d'être une femme entrepreneur qu'un homme entrepreneur aujourd'hui. Donc elles ont toutes, ouais, je sais pas, je les admire trop.

  • Speaker #0

    Et puis surtout, ce n'est pas forcément les mêmes idées. Quand tu vois des hommes ou des femmes qui arrivent avec des idées, est-ce que c'est des idées qui sont un peu différentes ? Ou est-ce que pour toi, c'est un peu la même chose ? Ou tu sens qu'il y a vraiment une différence entre l'homme et la femme dans le choix des idées ou des innovations qu'elles veulent apporter ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est... Moi, j'ai du mal à dire... J'essaie toujours de me dire, il n'y a pas un côté féminin, un côté masculin. Mais globalement, la façon dont on évolue, où on a été élevés, etc., les femmes, elles sont quand même plus dans le caire. donc tu vois il y a beaucoup de projets autour de la santé où c'est porté par des femmes Je pense que même dans la gestion des boîtes, c'est différent. Elles font beaucoup plus attention. Donc, je dirais que oui, dans l'impact, tu as plus de femmes. Comme l'impact est un peu mieux financé aujourd'hui, mais dans la tech de base du logiciel ou des choses comme ça, il y en a un peu moins. Tu vois, tu as le CAC 40, les grandes entreprises françaises, et tu as la même chose côté entrepreneuriat. Ça s'appelle le NEXT 40. Et du coup, c'est les 40, en gros, startups de la tech qui demandent pour en devenir le CAC 40, les grandes entreprises françaises. Et là-dedans, tu as une femme, enfin deux femmes qui sont vestiaires collectifs.

  • Speaker #0

    C'est pas beaucoup. D'ailleurs, ça me fait penser que tu as été quand même dans les 40 femmes en 2023 de Forbes. J'aime bien ton petit recul. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Oui, oui, le syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #0

    C'est marrant que tu le dises parce que c'est quand même assez fou. On n'imaginerait pas que tu puisses l'avoir. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Bah si parce qu'en fait je pense que moi comme je suis de l'autre côté, comme j'aide des gens que je trouve hyper inspirants à se développer, je me dis toujours que moi ce que j'ai construit c'est tellement moins dur que ce que font ces entrepreneurs au quotidien. Mais oui si on regarde en fait je fais aussi avancer les choses à mon niveau et la fondation telle qu'elle est aujourd'hui c'est parce que tu y mets de l'énergie, de l'envie et que je pense que là où ça m'a fait très plaisir c'est que... De voir que dans ces classements, en fait, ils mettent des personnes du monde associatif, des personnes d'une fondation comme moi. Tu vois qu'il n'y a pas que ce côté un peu... Les gens qui façonnent demain, c'est forcément que des chercheurs, des entrepreneurs ou, j'en sais rien, des gens dans la culture, tu vois. Il y a plein de façons, en fait, d'accompagner le changement à plein d'échelles différentes, quoi. Et on travaille toutes dans nos sphères. Toi, tu travailles, tu vois, ce podcast, c'en est une. En fait, il y a plein de façons de changer les choses et de te dire comment, finalement, je suis un peu militante aussi dans mon travail.

  • Speaker #0

    Oui, comment tu amènes ta pierre à l'édifice. C'est beau d'être reconnu pour ça.

  • Speaker #1

    Comment je change mon propre écosystème à moi pour qu'il soit plus inclusif et qu'il soit plus ouvert, en fait. C'est toujours le principe.

  • Speaker #0

    Et on parlait de la réussite avant de commencer l'émission. Une vraie question que tu touches, je sais, c'est quoi la réussite ? C'est une question que j'ai envie de te poser. C'est quoi la réussite pour toi, en fait ?

  • Speaker #1

    Pour moi, je pense que... Ma forme de réussite, c'est vraiment ce qu'on appelle l'épanouissement personnel. C'est d'arriver à me dire que je suis au bon endroit, au bon moment, je ne doute pas de moi. Je suis centrée sur moi-même. Je suis à l'écoute de ce que me dirait ma psy, tu t'aimes toi-même. Et s'aimer soi-même, c'est s'aimer toutes les facettes, les bonnes. Souvent, je me regarde et je me dis que je me force à faire plein de choses. pour me prouver que je suis capable. Et de me dire, c'est ça finalement la réussite. Je vais faire du sport, quand je vais faire du sport, je vais faire des trails très longs, toujours plus durs, toujours plus forts. Dans le travail aussi, je me dis que la vraie réussite pour moi, c'est quand je serai vraiment juste alignée avec moi-même. J'y arrive de plus en plus, mais je dois accepter aussi que je suis imparfaite, que ma part sombre. Et quand j'aurai atteint ça, je pense que c'est bon. Je serai considérée que j'ai réussi.

  • Speaker #0

    Tu as un petit côté où tu vas toujours te dépasser. C'est ça aussi ton moteur, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, le dépassement de soi, c'est hyper important pour moi. Déjà, je pense qu'il y a un truc hormonal. La dopamine, quand c'est libéré, tu passes la ligne d'arrivée d'un marathon. C'est un truc... Dans ton corps, c'est fou. Je pense qu'il y a un côté un peu rôle modèle aussi. Je me dis en fait... C'est une façon pour moi de prouver qu'on est capable, tu vois, les femmes. Je pense que j'ai toujours eu ça en moi. Et de me dire, en fait, c'est montrer ta force aussi, tu vois, et la découvrir. Parce qu'en fait, je pense qu'on est élevés d'une façon où... Sauf quand t'as des super rôles modèles. Moi, j'avais ma maman, donc, qui était incroyable. Mais t'es élevée d'une façon où t'as plus peur. Par exemple, l'accouchement, c'est un truc où toutes mes copines, elles me disent, j'ai peur, j'ai peur de l'accouchement. je me dis mais c'est pas possible d'avoir peur de ça en fait c'est C'est là que tu vas prendre conscience de la force de ton corps. Justement, au contraire. En fait, on nous oblige un peu à mettre de côté cette force. On ne nous oblige pas. En tout cas, j'aimerais bien entendre mes copines me dire « j'ai fait ça, c'était incroyable, j'ai été incroyable » . C'est peut-être pareil. Toutes mes copines se rabaissent. Alors qu'en fait, c'est déjà hyper dur d'être une femme et on a une force incroyable en nous. Oui,

  • Speaker #0

    d'essayer de plus la valoriser et de se faire confiance.

  • Speaker #1

    Mais je pense que le dépassement de soi, c'est une façon de l'atteindre et de l'intégrer. Parce que comme on se dévalorise, moi, en tout cas, ma façon d'intégrer ça, c'était d'accoucher sans péridural de ma fille et de me dire, waouh, en fait, tu es capable de faire ça, c'est fabuleux. Et de courir des marathons, des trails de je ne sais pas combien de kilomètres, en me disant, ouais, en fait, tu es capable de ça. Donc, en fait, tu es un peu capable de tout. Et souvent, j'y reviens, tu vois, quand je doute de moi, quand je ne suis pas bien, je me raccroche à moi, à ce que j'ai fait, ou à des rôles modèles, des gens ou des femmes fabuleuses où je me dis, elle, elle a traversé ça, moi, je peux bien traverser ma petite épreuve, tu vois.

  • Speaker #0

    Ou petite épreuve qui n'est pas forcément petite dans le moment.

  • Speaker #1

    Mais bon, tu es capable, en fait, tu vois, de t'adapter et de traverser.

  • Speaker #0

    Et surtout, je pense que c'est quelque chose qui arrive, comme on est dans Flamme des années 80, donc notre public est un peu... la quarantaine, ou le courage de la quarantaine, je pense que c'est quelque chose qui arrive aussi avec l'âge, parce que forcément, à 20 ans, on a moins d'expérience, et à 40, on a un peu plus. Mais c'est vrai que c'est hyper important de le dire. Je trouve que c'est trop bien que tu dis ça, de se valoriser. Moi, je le dis tout le temps à mes coachés, quand je les coache, en disant « Mais regardez tout ce que vous avez fait » . Et on a vraiment tendance à prendre n'importe quoi, ou même ce qu'on a fait, même des postes hyper importants, en disant « Non » . Et de même pas voir, en fait, que c'est déjà extraordinaire. Et que si on a réussi à le dépasser À un moment donné, on peut... encore le faire, donc se servir de toutes ces forces-là. Ah,

  • Speaker #1

    ça. Mais je pense que ce que tu dis là, le coaching, c'est fondamental. C'est fondamental. Et il faut absolument, enfin, c'est hyper important, notamment pour des femmes qui atteignent un certain niveau, et même pour tout le monde d'ailleurs, de passer par là, quoi. Et de se connaître soi-même pour avancer. Donc, moi, j'ai trop envie de faire un coaching d'alimentation aussi.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est du bon endroit. Voilà. C'est hyper important. Je trouve que le coaching, c'est quelque chose qui est chouette parce que ça te met dans l'action, en fait. Et surtout quand, en plus, tu arrives à un certain âge où tu as déjà travaillé sur toi et tout, et ça fait des leviers qui sont dans l'action. Ça te fait changer. Oui,

  • Speaker #1

    je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Et prendre conscience, en fait, de comment changer. Et les gens, ils ne veulent pas changer. Ils sont contents d'être dans leur truc et ils disent que ça ne va pas. Mais c'est quand tu fais toujours la même recette avec les mêmes ingrédients, tu auras toujours le même gâteau.

  • Speaker #1

    C'est clair, exactement. Moi, je suis plutôt dans le changement. Moi, j'aime bien le changement. Un peu trop parfois, je me dis « Ah oui, ça a l'air sympa la vie des autres, un peu plus bébère. » Mais bon, moi, je ne faisais jamais le chemin facile. J'avais fait de la sophrologie un jour, j'adore cette image. Tu te dis que tu es en bas d'une montagne, il fait beau, il y a un petit vent et il y a un téléphérique. Est-ce que tu prends le téléphérique ou est-ce que tu fais toute la montagne à pied ? Et ça, c'est un peu l'allégorie de la vie.

  • Speaker #0

    Toute la vie à pied, j'aime bien. En courant.

  • Speaker #1

    en courant, on va être éveur. Mais bon, je me dis, tu apprends tellement de trucs sur le chemin. C'est le chemin qui compte.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'une fois que tu es arrivé, c'est ce qu'on disait un peu en off tout à l'heure par rapport aux entrepreneurs qui débutent, c'est quand tu as toutes tes idées, tout ça, les deux premières années et puis après, si ça grossit, en fait, tu te retrouves à faire un autre métier.

  • Speaker #1

    Mais je pense que c'est, tu vois, pour arriver au fait que tu te dises, en fait, chacun a son chemin personnel, on arrête de se comparer et on fait ça c'est ta propre trace dans la neige c'est la tienne il n'y en a pas une deuxième qui va ressembler Et ça, c'est, tu vois, dans les années 80, je pense que tu mets. Moi, j'ai attendu longtemps avant de comprendre ça. En fait, tu pouvais être en paix avec toi-même, avec ton propre chemin. Il n'y a pas il faut, c'est mieux, j'aurais dû. C'est bon, c'est fini.

  • Speaker #0

    Oui, puis du coup, par rapport à la réussite, si on rebondit là-dessus, si on a un grand succès dans la trentaine, dans la vingtaine, peut-être que tu l'as déjà vu, soit dans des entrepreneurs ou d'entrepreneuses que tu accompagnes. Après, quand on n'a plus de « goal » et qu'on est arrivé, est-ce que ce n'est pas difficile de se transformer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y avait des entrepreneurs, notamment américains, qui avaient fait un poste. Le gars avait gagné 100 millions de dollars. Il disait « je me sens vide, je n'ai plus de but dans la vie » . On le voit tous les jours, des gens qui font des dépressions après des trucs incroyables. Mais c'est pour ça que je pense que se connaître soi-même et être capable de se réinventer. Parce qu'on sait, tu sais ce que tu aimes. tu sais ce que t'aimes pas, tu sais ce qui te fait plaisir, ce qui te fait du bien, je pense que ça n'arrivera pas. Si tu cours toujours après une valorisation extérieure, il faut que ça vienne de toi. Donc, je pense que c'est pas évident, cette notion-là, de réussite personnelle, de être alignée, d'épanouissement.

  • Speaker #0

    Et toi, t'as fait comment pour trouver ton propre chemin ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai un peu lâché prise, déjà. En me disant, finalement, j'ai vachement mis sur pause. Parfois, je me suis observée, je me suis dit, qu'est-ce qui me fait plaisir ? Quand est-ce que je me sens bien ? Parce que parfois, je me mettais tout le temps hors de ma zone de confort. Et donc, tu es tout le temps stressée, tu fais tout le temps des trucs qui ne te ressemblent pas, ou toujours plus dur, plus loin. Et en fait, c'est bien aussi de se sentir bien dans ton poste, de connaître ce que tu fais, de savoir où tu vas, d'être un peu, entre guillemets, experte. Et du coup, je pense que je me suis dit, en fait, Très vite, j'ai compris qu'il me fallait une vie équilibrée, que je devais avoir chaque pan de ma vie. J'ai une copine qui disait ça, elle me disait « T'imagines un hamburger et t'as différentes couches, mais toutes les couches sont importantes pour que ça soit bon à la fin. » Et du coup, moi, c'est un peu ça. C'est-à-dire que j'ai mon travail, mais c'est pas un tout en soi. J'ai ma famille, mes enfants, j'ai mon couple, j'ai mes amis, j'ai mes passe-temps, sport et co. Et en fait, je me rends compte qu'il faut que tout ça soit bien équilibré. pour que je me sente bien. Et du coup, il faut mettre du temps dans chacun de ces pans-là et ça t'évite d'être déçu aussi. Parce que si tu mets trop d'intensité dans un truc, c'est ça qui fait que tu as des relations où tu peux être déçu, où tu peux te sentir mal, ou qui peuvent te faire du mal aussi. C'est parce qu'en fait, tu n'es pas centré sur toi. Tu as tout mis de l'énergie que dans ton travail et puis tu n'as pas la reconnaissance qui va. Le truc s'effondre. C'est un peu ce qu'on disait, quelqu'un qui a trop bien réussi dans sa vingtaine. Ben oui, si tu n'avais pas une vie équilibrée, tu ne peux pas te réaligner avec les autres choses qui te font du bien. Oui,

  • Speaker #0

    puis ça passe par soi, par la connaissance de soi et par aussi tester des choses et se rendre compte du coup, qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui fonctionne ? Et quel conseil tu donnerais justement à une entrepreneuse qui a une idée, qui commence et qui justement n'est pas forcément dans l'entrepreneuriat à la base, mais à cette idée et quelqu'un qui est assez brillant, qui a pas mal de... De ressources, mais qu'est-ce que tu lui conseillerais ? Par quel bout elle pourrait le prendre ?

  • Speaker #1

    Je pense que d'abord, c'est... Il faut bien réfléchir quand même, parce que c'est n'importe quel entrepreneur, moi que je rencontre, tu peux lire des articles et c'est génial, mais en fait, il y en a beaucoup qui n'y arrivent pas. À la fin, il ne faut pas avoir peur de l'échec, parce que c'est une des options. Et après, je pense que le meilleur conseil, c'est de commencer. Les femmes, on a tendance à se lancer que quand tout est parfait, qu'on a fait la bonne étude de marché, qu'on a demandé à... Je ne sais pas qui, ce qu'ils pensaient, l'idée, etc. C'est de se faire confiance, tu vois. Finalement, les gens qui réussissent le mieux, c'est les gens qui tressent leur route et qui se font confiance, tu vois. Et puis après, d'être entouré. Parce que je pense qu'aujourd'hui, tu peux l'être. Il y a plein d'accélérateurs comme le mien, mais d'autres qui aident aussi des femmes à monter leur boîte. Donc en fait, justement, tu vois, avoir un coach, avoir un des gens qui t'entourent. Enfin, toi, je ne sais pas si tu coaches aussi des entrepreneurs, j'imagine.

  • Speaker #0

    Des entrepreneurs, surtout moi, je ne coach que des femmes.

  • Speaker #1

    Des entrepreneurs, voilà. J'ai une copine qui fait ça aussi. Je pense que c'est hyper important. Et pourquoi c'est important ? Parce qu'aussi, il y aura forcément cet équilibre vie pro, vie perso. Parce que souvent, les femmes, quand on se lance, c'est la quarantaine. Alors, il y en a quelques-unes qui se lancent à la sortie des études, mais tu en as beaucoup qui se lancent en deuxième partie de vie. Et donc, c'est comment j'arrive à allier eux. un peu tous ces pans de ma vie. En fonction des personnes, si tu as une famille, si tu as des enfants, c'est des réalités qu'il faut quand même...

  • Speaker #0

    Tu peux y aller en douceur aussi. Tu n'es pas obligé de tout balazarder d'un coup en disant j'y vais.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est bien aujourd'hui. C'est qu'avant, tu n'avais pas ça. Maintenant, tu as quand même un côté un peu freelancing où tu peux avoir plusieurs casquettes, plusieurs vies. Et ça, c'est plutôt pas mal. Mais je pense qu'il faut quand même peser le pour et le contre et se dire euh Voilà, qu'est-ce que... Aujourd'hui, sur quoi je m'assois, vers quoi je vais, pourquoi je le fais, aussi. Et s'écouter, quoi, tout simplement, tu vois, à chaque étape du process.

  • Speaker #0

    Oui, trouver du... avoir le sens derrière. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et puis être OK avec ce qui va se passer, tu vois. Enfin, il y a beaucoup de femmes entrepreneurs qui en parlent. C'est... Quel rôle tu veux donner ? Enfin, tu vois, qu'est-ce que tu veux représenter aux yeux des gens ? Tu vois, notamment tes enfants, tu vois. Tu vas peut-être être... un peu moins présentes, mais en fait, tu vas faire plein de choses et tu vas leur montrer que c'est de l'épanouissement, etc. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, il faut se lancer si tu es OK avec toi-même aussi. Et que ça sera OK de passer moins de temps sur d'autres choses parce que ça va te prendre pas mal de temps. On ne va pas se mentir.

  • Speaker #0

    Je le confirme.

  • Speaker #1

    Tu peux te lancer un peu à moitié au début, mais à un moment donné, tu vas faire le grand saut et ça va te prendre un temps fou. Et puis, c'est ta vie. Donc, tu y penses matin, midi et soir. Mais voilà, moi, je trouve ça génial. Et puis après, pas peur de l'échec. Au pire, ça ne marche pas. Au mieux, ça marche.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une expérience.

  • Speaker #1

    C'est une expérience. Comme tu ne supposerais pas ton CDI qui, pendant trois ans, était nul. Personne ne se pose la question.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme le couple. À un moment donné, on valorise vachement le couple. Mais quand tu es célibataire et que tu es hyper heureuse, on ne va pas te le valoriser. Et du coup, si tu tombes sur un connard, on va dire « Ah, c'est génial, on l'encouple » . Mais en fait, c'est pareil avec l'entreprise.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais de toute manière, on va te mettre dans des cases.

  • Speaker #0

    Donc, si tu es en CDI, tout le monde trouve ça génial parce que ça rassure. Mais en fait, quand tu fais ta boîte et que tu as une idée un peu bizarre, ça va être la meilleure. Mais ça ne va pas.

  • Speaker #1

    C'est une convention sociale. De toute manière, c'est simple. Là, tu sais, les gens ne savent pas mieux que toi. En fait, ils sont aussi perdus que toi dans la vie. Il faut quand même se dire ça. Et du coup, quand tu leur envoies une image, c'est leur propre miroir. Donc, ça leur fait peur souvent.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant ce que tu as dit dans le fait de à la fois réfléchir, mais pas trop réfléchir. C'est comme tout, en fait. C'est-à-dire que si tu réfléchis trop, tu ne fais jamais rien. Moi, le podcast, je n'ai pas réfléchi, en fait. J'ai eu cette idée, ça m'a pris. Et en fait, si j'avais commencé à réfléchir, je n'aurais pas pu... Enfin, puis, ce n'est pas parfait, mais au moins c'est fait, en fait ça existe et ça te nourrit et ça ne sert à rien de... En fait, c'est une balance entre réfléchir suffisamment, mais pas non plus trop réfléchir. Sinon, tu ne fais plus rien.

  • Speaker #1

    Sinon, tu ne tentes rien, en fait. Moi, je suis hyper partante de ça. Presque d'être challenger. Personne ne t'attendait, mais c'est toi qui y vas. Moi, j'aime bien ces femmes qui décident de se lancer dans les trucs.

  • Speaker #0

    personne n'aurait cru qu'elles auraient pu. Des changements de carrière, des choses un peu atypiques. Moi, je trouve ça trop bien. C'est tes rêves, tu y crois, tu y vas. Et let's go. Sur un malentendu, ça passe toujours.

  • Speaker #1

    Ça peut toujours marcher au pire.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr.

  • Speaker #1

    Et quand on parle d'échec, je trouve ça assez intéressant. Je te posais la question, c'est quoi la réussite ? Mais c'est quoi un échec en fait ? Qu'est-ce que c'est pour toi un échec ?

  • Speaker #0

    J'ai vachement de mal avec ça. J'essaye vachement de... de travailler sur cette notion parce que j'ai du mal à la définir. J'ai vachement de mal, déjà parce que je suis trop dure avec moi-même. Quand je vais rater quelque chose, je ne vais presque pas me mettre dans la situation où je peux rater. Parce que ça me fait peur d'échouer sur un truc. Mais je pense qu'au fond, l'échec, c'est des choses sur lesquelles tu apprends vachement sur toi. J'ai du mal avec la notion d'échec, de regret, de remords. Ce n'est pas du tout, mais ce n'est pas un vocabulaire que j'ai trop. Je me dis que...

  • Speaker #1

    Puis, ce n'est pas trop valorisé en plus en France. L'échec n'est pas valorisé, alors qu'aux États-Unis, quand même beaucoup plus. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Mais c'est presque une... Pour moi, l'échec, c'est juste un instant T. Tu vois ce que je veux dire ? C'est comme quand tu te regardes, tu vas être heureuse. Et il y a des moments où tu as été au fond du trou. Et les gens autour de toi vont te regarder comme cette personne heureuse. Mais toi, tu sais que tu as déjà été au fond du trou. Donc c'est pareil. En fait, c'est des moments dont tu vas te nourrir. Tu vas toujours t'y reporter. Donc je dirais que l'échec, c'est plus le chemin de la vie. Est-ce que c'est des échecs ? Est-ce que tu aurais pu faire différemment ?

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est peut-être un échec qui ferait une réussite.

  • Speaker #0

    Aux Etats-Unis, ils disent toujours ça. C'est ça qui fait que tu apprends. C'est ta courbe de progression. c'est comme quand t'es petite, tu tombes, tu te relèves

  • Speaker #1

    Tu ne t'es jamais tombée, tu ne peux pas vraiment savoir marcher correctement.

  • Speaker #0

    Non, exactement. Donc, je dirais que oui. Moi, je pense qu'en tout cas, on est un peu formaté, les femmes, un espèce de truc de perfection. On a du mal, tu vois. Et puis, le regard de l'autre, c'est un truc... Il faut beaucoup plus de temps, je pense, pour une femme de se détacher de ce truc-là qu'un homme. Donc, voilà quoi. On teste.

  • Speaker #1

    Puis, les femmes, on a un peu le syndrome de la bonne élève.

  • Speaker #0

    Bien sûr. première de classe. Moi, je l'ai eu pendant des années, ce truc-là. Ça sert à rien. Let's go, quoi. Faut tenter, quoi. Mais il y a plein de femmes qui le font et s'entourer d'autres qui le font. Maintenant, t'as plein de réseaux féminins aussi que tu peux rejoindre où t'as d'autres femmes, t'es entre femmes. Moi, je crois beaucoup à ce côté un peu sororité, validation entre pères, tu vois. De parler aussi de tes doutes, de tes... Ouais, de ce qui te bloque. des moments de blocage ou des choses comme ça avec d'autres personnes qui vivent la même chose. Parce que c'est quand même... Quand t'es une femme, tu vis à peu près les mêmes choses. Que ce soit en entreprise, dans l'entrepreneuriat, c'est toujours les mêmes leviers sur lesquels tu dois agir.

  • Speaker #1

    J'ai le jacques qui est dans la couverture sur moi. Je vous fais vite, ma grecque. Alors, t'en as 34 minutes, donc il nous reste encore 7 ou minutes. Est-ce qu'il y a un truc dont tu voulais parler ? On n'a pas parlé, je voulais te demander peut-être tes peurs, des trucs comme ça, tu l'avais déjà dit la dernière fois. De quoi on n'a pas parlé, il nous reste cinq minutes.

  • Speaker #0

    T'as dit quoi ? Des peurs ? Non ?

  • Speaker #1

    On a demandé des conseils, on a parlé de ce que c'était, de ce que tu faisais, de ton parcours. Ça s'est passé hyper vite.

  • Speaker #0

    Ouais, ça s'est passé trop vite. De quoi on pourrait parler ? Non, des peurs, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    On peut parler des peurs. Et après, comme c'est un peu nouveau, les associations, peut-être développer un peu.

  • Speaker #0

    Ouais, on peut parler des assos et un peu des passerelles entre les assos et le monde de la tech. Ça, j'aime bien parler de ça. Tu vois le côté un peu mixité.

  • Speaker #1

    Ouais, je vais parler des peurs et après, on va parler des assos. Ouais,

  • Speaker #0

    parfait.

  • Speaker #1

    Et du coup, toi, c'est quoi tes plus grandes peurs ? Est-ce que tu as des peurs encore aujourd'hui ? Est-ce que tu t'essayes de travailler ? C'est quoi tes plus grandes peurs ?

  • Speaker #0

    Oui, alors mes plus grandes peurs, c'est... Moi, c'est assez basique, quoi. C'est le côté invalidité, je ne sais pas pourquoi. Tu vois, de me dire, putain, j'ai tellement de projets et qu'un jour, on me dise, tu ne peux plus les faire, quoi, pour une raison que c'est grec. Et du coup, je ne sais pas, j'ai une peur hyper forte de ça, au-delà de la maladie, des conneries sur mes enfants, évidemment. Enfin, ça, c'est la base, mais... Mais je pense que, moi, je me dis toujours, la vie, ça sera trop court, quoi. Il y a tellement de choses que je veux faire. Donc, je sais qu'il faut que je me canalise parfois parce que je suis trop curieuse. J'ai envie de tout faire. Là, j'ai envie de m'acheter un vélo. Alors, je ne fais jamais de vélo pour faire... Je ne sais pas, des voyages en vélo, il faut choisir un peu. Je pense que ma peur, c'est d'être trop dispersée. Et du coup, je pense que là, j'ai un peu ce truc où il faut que je me focus sur vraiment ce qui fait sens. Et je pense que mon autre peur, si on link ça aux femmes et aux podcasts, parce que c'est un peu le sujet, c'est de ne pas m'être assez battue pour les causes qui me sont chères. Là, je me pose vachement la question, je me dis, au fond, je suis féministe depuis tellement d'années. Mais qu'est-ce que j'ai pris comme action concrète pour que les choses changent ? Au-delà de mon travail, tu vois, où j'accompagne vachement de femmes entrepreneurs, mais un truc vraiment, tu vois, il y a des choses qui me prennent au trip sur des injustices et sur tous les sujets de violence faites aux femmes, etc. Et je me dis, mais en fait, à mon échelle, est-ce que ce n'est pas ça ? Tout le temps dans un coin de ma tête, je me dis, est-ce que ce n'est pas ça sur quoi tu devrais mettre ton énergie ? Est-ce que tu ne devrais pas, dans quelques années, changer ? J'ai n'importe quoi dirigé, une asso ou une fondation pour les femmes. Et en fait, on peut faire tellement de choses, tu vois. Avec la loi, on peut... Aujourd'hui, tu vois, les activistes, les militants, ils peuvent changer tellement de choses. Et je me dis, à notre échelle, est-ce qu'on ne devrait pas se battre ? Enfin, moi, j'ai ce truc de... Tu vois, tu as les gens qui sont... qui sont angoissées pour le climat, je ne sais plus quel est le mot, moi j'ai le même stress sur le social. C'est de me dire dans quel monde ma fille va grandir, est-ce que les droits que j'ai aujourd'hui, elle les aura vraiment ? Je ne suis pas sûre. Et parfois j'ai cette impuissance où je me dis, quand tu te sens mal et impuissante, il faut peut-être agir. Donc ma plus grande peur, ce serait de ne pas avoir assez eu le courage de me lancer là-dessus. Et en même temps, je me dis, quand tu prends la parole sur ces sujets, tu es beaucoup plus... plus clivant dans tout, tu vois, ça devient un peu ta vie avec tes potes, dans tout couple, dans tout. Et du coup, c'est... Je pense que c'est un truc que je vais faire à un moment donné. Mais je ne sais pas encore. Mais j'aimerais ne pas passer à côté de ça. Me dire que tout ce qu'on m'a transmis, ce que ma mère m'a transmis, les femmes que j'ai rencontrées dans ma vie, moi, j'adore les femmes. Je me dis que si on ne se bat pas pour elles, on aura déjà raté un truc énorme.

  • Speaker #1

    Ah bah trop bien. Et tu penses que ça a un rapport avec le fait que maintenant, c'est ouvert aussi aux associations ? Parce qu'avant, vous n'étiez que dans les entrepreneurs et maintenant, vous ouvrez face à des associations. Donc, tu as dû rencontrer peut-être des associations et c'est peut-être ça qui donne le goût aussi à te dire « Ah, j'ai envie de faire de l'associatif » . Est-ce que tu crois que c'est lié ?

  • Speaker #0

    Bah, je pense que moi, j'avais toujours fait de l'associatif toute ma vie. J'étais dans des associations, je donnais du temps, etc. Je pense que mes enfants m'ont éloignée de ce truc-là, parce qu'en fait, c'est un peu ce qu'on disait, l'équilibre, une journée à rallonge. Donc en fait, j'avais un peu enlevé ce pan-là. Et là, c'est vrai que chez Resherpa, dans ma fondation, on s'est lancé dans le soutien aux associations. Et je me suis dit, oui, moi, j'ai envie à titre personnel de me réinvestir. Et au-delà de ça, je pense que j'ai vraiment envie d'aider le monde associatif, parce qu'aujourd'hui, on ne se rend pas compte, mais notre... Le tissu associatif français, il est hyper riche, mais en même temps, il est hyper à risque parce que les gens ne donnent plus. On parlait des années 80, notre génération, c'est la génération avant nous qui donnait beaucoup. Nous, c'est moyen, mais derrière, il n'y a personne qui donne. C'est à la fois donner en temps, donc bénévole, et donner en argent. Donc nous, on a un vrai sujet chez Richard Paz, c'est à la fois... On veut essayer de trouver de nouvelles solutions pour financer le monde associatif. Donc ça, c'est vraiment un vrai sujet. Donc là, on fait des dons à des associations de gros montants, mais c'est surtout pour que ces associations, elles se concentrent sur leur business, enfin leur business, leur mission sociale ou environnementale, et pas sur le fait de chercher de l'argent, tu vois. Parce qu'une asso entre 10 et 40% de son temps, c'est pour aller chercher de l'argent. Donc c'est énorme.

  • Speaker #1

    Quand tu cherches de l'argent, tu ne fais pas ton vrai travail.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est comment est-ce que tu donnes plus de pouvoir à ce monde associatif. Pour moi, c'est ça, en tout cas, notre société, notre démocratie, c'est que les gens soient représentés et que ça soit équilibré, équitable, et qu'on ait une forme de mixité. Aujourd'hui, il y a le capitalisme, mais il y a tous ces tissus associatifs qui font des choses formidables, parce que c'est ça qui fait avancer aussi les choses. C'est les associations militantes qui vont faire passer une loi, qui vont pousser dans un sens ou dans l'autre les consommateurs à changer leurs habitudes. Donc moi, j'adore soutenir ces deux mondes et me dire, en fait, je pense qu'on réussira collectivement si, en fait, on ne crée pas des murs entre les écosystèmes. Aujourd'hui, tu as les militants d'un côté, les capitalistes de l'autre. Je schématise, mais en fait, il faut créer plus de passerelles parce que c'est en créant ces passerelles que tu t'apportes mutuellement. Et nous, on crée beaucoup de passerelles en se disant, dans le monde associatif, tu as des besoins aussi de digitalisation, de mettre en place des process qui fait que tu es plus efficace, plus productif parce que tu vas pouvoir faire mieux ta mission sociale. Et du coup, dans le monde de la tech et de l'entreprenariat, c'est quelque chose qui est fondamental parce que tu dois faire peu, avec peu de moyens, tu dois faire très bien. C'est comment tu peux prendre des gens qui sont très bons dans leur domaine, par exemple un expert du marketing digital, qui donne du temps pro bono à une association sur ces sujets de marketing digital. Et ça, en fait, on peut créer plein de passerelles comme ça, mais en fait, on ne le fait pas parce qu'on ne sait pas où chercher. Et en fait, il faut ces tiers de confiance qui créent des briques entre les deux. Donc moi, c'est un peu mon rôle, c'est de me dire comment tu crées des passerelles entre ces deux mondes.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc du coup, s'il y a des associations qui nous écoutent ou des entrepreneurs, ils peuvent aller sur le site et puis... Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Notre principe, c'est quand même des associations qui sont plutôt en changement d'échelle, donc qui ont au minimum 400 000 euros de budget et surtout qui ont une brique digitale ou tech au centre de leur association. Donc ça peut être, je te prends n'importe quoi, tu vois, une application pour faire des repas solidaires pour les étudiants précaires. Ça, tu vois, ça peut rentrer dedans. Ça peut être une plateforme pour... on a une une association qui s'appelle Coral Guardians pour replanter des coraux enfin remettre des coraux dans des endroits où ils sont détruits ils ont tous une plateforme pour que les communautés locales puissent avoir accès tu vois au savoir comment tu remets des coraux de la bonne façon pour que ça fonctionne etc donc c'est ce genre de projet une petite brique technologique ou digitale oui comme ça c'est comme ça tu peux faire les fonds c'est ça qui est intéressant exactement mais oui avec plaisir et des associations dirigées par des femmes avec plaisir aussi il y en a plus que dans la tech c'est ça qui est bien en tout cas c'est trop chouette,

  • Speaker #1

    le temps est passé hyper vite on arrive presque à la fin, est-ce que tu veux nous dire un petit mot de la fin pour donner un peu d'espoir à toutes ces femmes qui ont toutes leurs idées et qui ont envie de les mettre en place aujourd'hui je pense que si un,

  • Speaker #0

    vous avez une force en vous qui est hallucinante, donc juste croyez en vous Deux, entourez-vous parce qu'on a plein d'autres femmes comme ça qui peuvent vous aider, vous cheer-up. Et à plusieurs, c'est tellement plus simple de passer des étapes et de se rendre des comptes, mais dans un côté positif. Et puis trois, il faut y aller. Juste essayer. On n'en a qu'une de vie. Voilà. C'est le mot de la fin.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'était super. Merci. Anne-Sophie.

  • Speaker #0

    Merci à toi, c'était trop sympa comme discussion.

  • Speaker #1

    Peut-être une prochaine fois, tu reviendras avec ta nouvelle fondation.

  • Speaker #0

    Ouais, et j'espère bien, ouais. Si seulement.

  • Speaker #1

    Allez, laisse-moi, je vous dis à la semaine prochaine. Flamme des années 80.

  • Speaker #0

    Le podcast qui allume la femme.

Description

Comment définir la réussite quand on est une femme de 36 ans, à la tête d’une fondation, engagée dans l’impact social et la création de ponts entre entrepreneuriat et monde associatif ? 🎧

Dans cet épisode de Flammes des Années 80, le podcast qui allume la femme, Sara reçoit Anne-Sophie Gervais, directrice de Raise Sherpas, une fondation philanthropique dédiée à l’accompagnement de projets à fort impact social, environnemental et technologique.

Anne-Sophie nous partage son parcours de femme dans un univers encore très masculin : celui de la tech, de la finance et de l’innovation. Elle nous parle de ses choix de carrière, de son besoin de sens, de ses engagements concrets pour une société plus juste, et de son envie profonde d’agir pour les femmes. À la tête d’un accélérateur 100 % gratuit, elle aide aujourd’hui associations et startups à se développer tout en portant haut la voix du leadership féminin.

Un échange passionnant autour de la carrière féminine, du courage d’oser, de la sororité, de la réussite au féminin et de la volonté de créer un impact positif. Avec douceur et puissance, Anne-Sophie évoque ses peurs, ses moteurs, son équilibre personnel, sa vision du développement personnel féminin, mais aussi son désir de se battre pour les droits des femmes.

On parle aussi :

  • De son engagement pour un écosystème plus inclusif ;

  • De l’importance de se faire accompagner, coacher, soutenir ;

  • Du besoin de se reconnecter à soi pour avancer dans sa vie de femme ;

  • De ces femmes qui l’inspirent, de son admiration pour les fondatrices qu’elle soutient.

Son témoignage éclaire toutes celles qui souhaitent incarner leur propre chemin, redéfinir la réussite, et mettre leur énergie au service du collectif.

Un épisode pour les femmes ambitieuses, sensibles, audacieuses, qui veulent se sentir légitimes, confiantes, et oser se lancer.

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🎙️ Flammes des Années 80 – Le podcast qui allume la femme.
Chaque semaine, des conversations autour du développement personnel féminin, de la confiance en soi, du bien-être, de la transmission et de l’épanouissement personnel. On y explore l’introspection, les émotions, la résilience, la maternité, l’amour, la psychologie et les témoignages inspirants de femmes et d’hommes audacieux. Un podcast pour femmes, pour révéler sa flamme intérieure, oser être soi et nourrir sa spiritualité féminine.
Flammes des Années 80, pour écouter votre flamme intérieure grandir. 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80,

  • Speaker #1

    le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, alors je suis très heureuse aujourd'hui de recevoir Anne-Sophie Gervais. C'est une invitée un peu exceptionnelle, on va dire, parce qu'on a... Non mais c'est vrai que je n'ai pas l'habitude de recevoir des entrepreneuses ou des femmes d'affaires. On peut dire des femmes d'affaires ou pas du tout.

  • Speaker #1

    Ouais, allez, disons ça.

  • Speaker #0

    On se lâche.

  • Speaker #1

    Ouais, il n'y a pas que des hommes d'affaires. Allez.

  • Speaker #0

    Voilà. C'est hyper intéressant, avec un énorme poste, des responsabilités, un peu un dream job. Je pense que c'est un peu ça. Est-ce que tu veux te présenter Anne-Sophie ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci déjà de me recevoir. Je m'appelle Anne-Sophie, j'ai 38 ans et ça fait plus de 10-15 ans même que j'évolue dans l'entrepreneuriat. Et moi, la spécificité de mon métier, c'est d'accompagner des entrepreneurs. et du coup, de les soutenir à la fois financièrement et avec de l'accompagnement. Donc voilà, je fais ça dans le cadre d'une fondation. Donc c'est ça qui est important. Donc je suis aujourd'hui à la tête d'une fondation qui s'appelle RegSERPA. Et du coup, cette fondation, c'est un accélérateur de projets 100% gratuit. Donc c'est philanthropique, pro bono. Et on accélère des projets qui ont beaucoup d'impact social, environnemental. Donc il y a une partie des projets, ce sont des startups. Donc on va revenir dessus. des startups avec des briques technologiques, etc. Et l'autre partie des projets que j'accompagne, ce sont des associations. Et l'idée de ma fondation, c'est aussi de créer des ponts entre ces deux mondes, donc le monde de l'entrepreneuriat et le monde associatif, et comment l'un et l'autre peuvent s'apporter mutuellement.

  • Speaker #0

    Oui, donc tout un programme. Et ça, comment c'est venu à toi, en fait, le parcours, assez brièvement ? C'est-à-dire qu'à un moment donné, tu te retrouves justement à co-diriger cette fondation, et comment ça, à 36 ans, c'est quand même un peu... C'est quand même sympa, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai toujours... C'est vrai que c'était mon dream job. Tu as parlé de dream job tout à l'heure. Moi, en fait, j'ai évolué très rapidement dans tout ce qui était, à l'époque, entrepreneuriat social. Ça me passionnait de se dire comment est-ce que l'entreprise peut avoir ce rôle d'impact social, environnemental. Tu vois, c'était au tout début. On ne parlait pas encore de l'écologie, etc. Vraiment, c'était beaucoup d'entrepreneurs sociaux, militants qui créaient des projets pour justement avoir un impact social et environnemental. Et du coup, j'ai rejoint un peu ce monde-là à travers mes études dans une école que j'avais faite, une école de commerce. Et très vite, je me suis dit, en fait, moi, ce que j'aime, c'est d'être à côté des entrepreneurs et de les accompagner et de les aider et de voir plein de projets différents parce que je suis assez curieuse. Donc, en fait, de passer, je ne sais pas, d'un projet un peu, à l'époque, c'était les AMAP, à une entreprise d'inclusion qui permettait à des personnes en situation de handicap de travailler, etc. Donc voilà, c'est ce que j'ai fait au début. Et puis très vite, je me suis dit, je veux passer côté accompagnement, donc aider ces personnes qui sont du coup un peu mes rôles modèles à moi, de me dire, je vais aider des entrepreneurs que j'estime énormément. Et puis en fait, très vite, je me suis dit, j'ai aussi envie de travailler dans des petites équipes parce que c'est hyper important pour moi, tout l'environnement de travail, à quoi ça ressemble, tout le quotidien, etc. Et donc, j'ai rejoint des structures qui s'appellent les accélérateurs de start-up. Et à chaque fois, c'était dans le cadre de fondations. Donc très vite, j'ai mélangé la philanthropie, l'entrepreneuriat. Une première fois dans mon école qui s'appelait Dauphine, donc la Fondation Paris Dauphine. Et ensuite, chez Raise, donc là, c'était vraiment mon dream job. J'ai postulé, je me suis dit, en fait, s'il y a un job qui est pour moi, c'est celui-là. Et pour moi, c'est hyper important aussi d'avoir un métier où il n'y a pas d'externalité négative. Tu vois, tu n'es pas dans une entreprise qui va faire du mal aux gens de la planète, qui est vraiment là pour créer créer de la valeur en fait positive. Et nous, on est là pour aider des écosystèmes à se développer et faire en sorte qu'on va revenir dessus, qu'il y ait de moins en moins de biais et que ça soit des écosystèmes le plus inclusifs possible et puis le plus impactants possible.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu dis que c'est justement un accélérateur philanthropique. Comment ça se passe ? Parce que nos auditeurs et auditrices sont peut-être en train de plus d'éclairage par rapport à ça. Ça veut dire que c'est 100% gratuit, mais comment est-ce que ça fonctionne ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, c'est un peu, si tu veux par exemple, tu vas prendre un grand groupe qui va avoir une fondation. Là, c'est le même système. Moi, j'ai des collègues qui font de la finance. C'est une société de gestion. Ils investissent dans des entreprises et ces collègues me reversent une partie de ce qu'ils gagnent pour ma fondation. On a une fondation qui est au cœur d'un groupe d'investissement. Ça, c'est hyper pratique parce que ça permet de créer aussi plein de passerelles entre la finance et la philanthropie. C'est comme ça que Raise a été créé par ses fondateurs qui s'appellent Konzac de Bignard et Clara Guémard. Ils ont voulu justement montrer qu'on pouvait faire de la finance entrement et qu'on pouvait réconcilier finance et philanthropie. C'est tout le principe de partage de la valeur. C'est, voilà, je gagne de l'argent, qu'est-ce que j'en fais ? Et du coup, c'est comme ça que le modèle est né. Et donc, nous, on a ce budget qui nous permet derrière, en gros, d'aller prêter de l'argent à taux zéro à des entrepreneurs et ensuite de les accompagner. Donc, en gros, le budget, il sert à payer nos salaires et à faire des prêts. si je schématise. Et donc, pour l'entrepreneur, en gros, il bénéficie d'un prêt de 100 000 euros à taux zéro et d'un accompagnement qui est complètement gratuit. Et l'avantage d'être une fondation, c'est que tu attires des gens super du monde, justement, de l'entrepreneuriat, des ex-entrepreneurs qui ont réussi, qui vont redonner à d'autres. Tu vois, c'est le principe du give-back. Tu as réussi, tu as été aidé, tu essayes d'aider d'autres personnes derrière. Donc, c'est un peu ça. Aujourd'hui, on a une communauté de 100... ce qu'on appelle mentors, qui vont aider nos startups au quotidien, aider nos associations à grandir et à ce qu'on appelle changer d'échelle.

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, ce qui est génial, c'est que tu vois énormément de choses qui n'ont aucun rapport, en fait. Les projets qui te sont proposés ou les entrepreneurs ont des idées complètement folles. C'est quoi un peu les idées les plus folles qu'on t'a proposées ?

  • Speaker #1

    Alors nous, là maintenant, la particularité de notre accélérateur, c'est qu'on ne fait que de l'impact social et environnemental. Donc 100% des projets sont d'impact social et environnemental. Et donc du coup, on va aussi financer ce qu'on appelle l'innovation de rupture. Donc ça va être des avancées technologiques hyper fortes. Donc des choses qui sont très novatrices, mais qui nécessitent du financement. Et souvent, le monde financier actuel y va moins parce que c'est plus risqué. Nous, ce qu'on dit, c'est que comme on est 100% gratuit, on va prendre plus de risques et qu'on est une fondation, on va prendre plus de risques si derrière, il y a un impact environnemental ou social hyper fort. Donc, on peut se permettre d'aller très tôt sur des projets qui ont une grosse innovation, qui peuvent changer quasiment un pan de nos vies. Je te prends un exemple, il y a une startup qui s'appelle Switch Energy, qui est basée vers Nantes, qui, elle, crée une nouvelle forme d'énergie. Il s'appelle l'énergie osmotique. En gros, c'est la rencontre de l'eau douce et l'eau salée dans les deltas et les estuaires. Je ne connaissais rien. Et en fait, il crée des mini-centrales qui mettent dans ces estuaires et ça crée de l'énergie. Et donc, si ça fonctionne, d'ici 2050, ça peut être l'équivalent de l'énergie solaire à un prix compétitif. Donc, c'est des choses qui peuvent vraiment révolutionner la façon dont on consomme, on vit. C'est vraiment des innovations. fondamentales pour avancer, que ce soit dans le social. Aussi, j'en ai beaucoup dans la santé, par exemple. Là, on a accompagné une boîte qui s'appelle MatriciCI et qui fait la détection grâce à l'IA, grâce aux images et à l'IA de l'endométriose sur des IRM. Parce que c'est très mal détecté aujourd'hui, l'endométriose. Et donc, c'est des algorithmes qui sont entraînés, donc l'intelligence artificielle, que pour détecter justement l'endométriose. Et du coup, derrière, c'est des radiologues qui sont spécialisés, qui vont dire, ah bah, sur cet IRM, oui, il y a de l'endométriose. Et en fait, tu t'analyses ça et dans 3 à 4 ans, n'importe quel radiologue pourra avoir ce logiciel. Et même s'il n'est pas spécialisé en endométriose, il pourra trouver très facilement le problème. Donc voilà, c'est des choses qui sont fondamentales. Et en fait, tu vois, il faut imaginer, tu as des problèmes, tu as des trous dans la raquette et tu as des gens fabuleux qui se disent, on va essayer de résoudre ce problème. de capter du carbone d'une autre façon, on va essayer de faire des nouveaux matériaux, on va essayer de faire en sorte que le monde avance dans ce sens-là.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a énormément de personnes qui doivent te solliciter ou solliciter justement la fondation. Difficile de faire un choix à un moment donné ou alors c'est flagrant, c'est-à-dire que tu t'arrives et tu te dis non mais là c'est sûr que ça ça fonctionne tout de suite ou comment ça fonctionne ? Alors après,

  • Speaker #1

    dans le métier, je pense que c'est un peu pareil. Dans les métiers artistiques, tu as ce qu'on appelle l'intuition mais ce n'est pas vraiment l'intuition, c'est juste que ton cerveau il a vu tellement passer de... de choses que tu fais, des connexions que tu ne vois même pas dans ta tête mais qui sont évidentes. Et du coup, je pense que très vite, on sait si c'est... Nous, on se dit toujours, en fait, on est gratuit, mais on va chercher les meilleurs projets. On va chercher l'excellence parce que derrière, ce qu'on veut, c'est inventer de nouveaux champions européens dans l'impact, dans le climat, dans le social, etc. Donc, on va aller chercher les meilleurs. Donc, tu mises sur une équipe. Donc, ça, c'est... C'est est-ce que tu penses que l'équipe est à même de réaliser le projet ? Sur une technologie, il y a un marché. Donc ça, on s'entoure beaucoup d'experts à qui on va demander très rapidement. Toi, tu es un expert de je ne sais quoi. Donne-moi ton avis sur ce projet. Et puis après, on regarde si ça a vraiment de l'impact. Parce que l'impact, c'est toujours un peu quel volume d'impact ? Est-ce que ça peut vraiment changer les choses ? Et après, on va regarder est-ce que nous, on est capable d'accompagner ce projet ? Et donc, on va coupler tout ça et puis on va décider en fonction. Et après, j'ai aussi des chiffres sur les femmes. Donc nous, on est à minima à 30 à 40 % de femmes cofondatrices financées dans nos projets. Donc ça, c'est hyper important. Donc dans la façon dont tu sélectionnes les projets, il faut qu'en amont, il y ait beaucoup de femmes pour qu'à la fin, tu en aies au moins 30 %. Aujourd'hui, on a une équipe quasiment 100 % féminine. Du coup, on est à 50 %, comme par hasard. Donc on est hyper fiers de ces stades, parce qu'aujourd'hui, ce n'est même pas 20% des... Dans les startups de la tech, vraiment, des startups avec un angle technologique, il n'y a même pas 20% de femmes cofondatrices.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu l'expliquerais, ça, qu'il n'y ait pas beaucoup de femmes ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs choses. La première, c'est l'école. C'est tout ce qu'on se dit sur le déterminisme, la maternelle. Qu'est-ce qui est fait pour toi ? Qu'est-ce qui n'est pas fait pour toi ? Aujourd'hui, dans les startups, en plus tech, en fait, il y a ce truc un peu d'entre-soi. On en parlait tout à l'heure, c'est des rôles modèles. Si tu ne vois pas dix personnes autour de toi qui ont une boîte et qui sont dans la tech, tu as plus de mal à te lancer. Donc, tu as le premier truc de... Role modèle, est-ce que j'y vais, est-ce que je me lance ? Donc ça, c'est le premier point. Et moi, je pense que le vrai problème de l'entrepreneuriat et des femmes, c'est qu'en fait, quand tu décides de te lancer, en gros, je schématise un homme, il se lance. Et dans plus de 90% des cas, il choisit un autre homme pour s'associer. Et en fait, si à ce moment-là, il se disait, je vais aller chercher la complémentarité, je vais chercher une femme, le problème serait résolu quasiment. Donc, c'est vraiment le problème. quand est-ce que tu t'associes et tu vois, la capacité à aller chercher des femmes quand tu t'associes. Alors que les femmes le font. Quand elles se lancent, elles vont chercher un cofondateur masculin.

  • Speaker #0

    Parce que c'est hyper complémentaire. Parce qu'on n'est pas à la même façon physiologiquement de réagir, de gérer les équipes et du coup, c'est vrai que c'est quelque chose qui semble assez...

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis après, en gros, si tu regardes en France, sur les capitaux investis dans... on va dire dans l'entrepreneuriat, en Europe, tu n'as que 2% des capitaux investis qui vont aux femmes. Donc ça veut dire qu'en gros, quand tu es une femme et que tu te lances dans l'entrepreneuriat, tu as plus de chances de te foirer, parce qu'en fait, tu ne vas pas réussir à ce qu'on appelle lever de l'argent, donc aller chercher des financements, si tu as un duo à 100% féminin. Donc si tu veux, il y a des injustices à l'entrée, il y a des injustices au milieu, et donc injustices à la sortie, parce que si tu lèves moins d'argent, tu as plus de chances de planter ta boîte. C'est une boucle vicieuse.

  • Speaker #0

    Et c'est aussi, je pense, par rapport à l'éducation, où on a un peu peur d'emprunter. Ça, c'est des choses où les hommes, même s'ils ne savent pas, j'avais vu une étude comme ça, même s'ils ne sont pas hyper bons, en fait, ils y vont quand même. Et les FNANA, il faut qu'elles soient bonnes à 200%. Et encore, elles ne sont même pas sûres de pouvoir vraiment dire « je vais investir » . Donc ça, c'est vraiment des choses qu'il faut essayer de changer. Merci d'être là. Comme ça, au moins, tu donnes un beau modèle de femme.

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis de l'autre côté, mais en tout cas, j'en vois tout. tous les jours des femmes incroyables, notamment dans la tech, t'as beaucoup de gens qui ont des PhD, qui se lancent, qui sont des personnes, notamment des femmes en laboratoire et finalement qui montent leur boîte et franchement, elles m'impressionnent. C'est beaucoup plus dur d'être une femme entrepreneur qu'un homme entrepreneur aujourd'hui. Donc elles ont toutes, ouais, je sais pas, je les admire trop.

  • Speaker #0

    Et puis surtout, ce n'est pas forcément les mêmes idées. Quand tu vois des hommes ou des femmes qui arrivent avec des idées, est-ce que c'est des idées qui sont un peu différentes ? Ou est-ce que pour toi, c'est un peu la même chose ? Ou tu sens qu'il y a vraiment une différence entre l'homme et la femme dans le choix des idées ou des innovations qu'elles veulent apporter ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est... Moi, j'ai du mal à dire... J'essaie toujours de me dire, il n'y a pas un côté féminin, un côté masculin. Mais globalement, la façon dont on évolue, où on a été élevés, etc., les femmes, elles sont quand même plus dans le caire. donc tu vois il y a beaucoup de projets autour de la santé où c'est porté par des femmes Je pense que même dans la gestion des boîtes, c'est différent. Elles font beaucoup plus attention. Donc, je dirais que oui, dans l'impact, tu as plus de femmes. Comme l'impact est un peu mieux financé aujourd'hui, mais dans la tech de base du logiciel ou des choses comme ça, il y en a un peu moins. Tu vois, tu as le CAC 40, les grandes entreprises françaises, et tu as la même chose côté entrepreneuriat. Ça s'appelle le NEXT 40. Et du coup, c'est les 40, en gros, startups de la tech qui demandent pour en devenir le CAC 40, les grandes entreprises françaises. Et là-dedans, tu as une femme, enfin deux femmes qui sont vestiaires collectifs.

  • Speaker #0

    C'est pas beaucoup. D'ailleurs, ça me fait penser que tu as été quand même dans les 40 femmes en 2023 de Forbes. J'aime bien ton petit recul. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Oui, oui, le syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #0

    C'est marrant que tu le dises parce que c'est quand même assez fou. On n'imaginerait pas que tu puisses l'avoir. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Bah si parce qu'en fait je pense que moi comme je suis de l'autre côté, comme j'aide des gens que je trouve hyper inspirants à se développer, je me dis toujours que moi ce que j'ai construit c'est tellement moins dur que ce que font ces entrepreneurs au quotidien. Mais oui si on regarde en fait je fais aussi avancer les choses à mon niveau et la fondation telle qu'elle est aujourd'hui c'est parce que tu y mets de l'énergie, de l'envie et que je pense que là où ça m'a fait très plaisir c'est que... De voir que dans ces classements, en fait, ils mettent des personnes du monde associatif, des personnes d'une fondation comme moi. Tu vois qu'il n'y a pas que ce côté un peu... Les gens qui façonnent demain, c'est forcément que des chercheurs, des entrepreneurs ou, j'en sais rien, des gens dans la culture, tu vois. Il y a plein de façons, en fait, d'accompagner le changement à plein d'échelles différentes, quoi. Et on travaille toutes dans nos sphères. Toi, tu travailles, tu vois, ce podcast, c'en est une. En fait, il y a plein de façons de changer les choses et de te dire comment, finalement, je suis un peu militante aussi dans mon travail.

  • Speaker #0

    Oui, comment tu amènes ta pierre à l'édifice. C'est beau d'être reconnu pour ça.

  • Speaker #1

    Comment je change mon propre écosystème à moi pour qu'il soit plus inclusif et qu'il soit plus ouvert, en fait. C'est toujours le principe.

  • Speaker #0

    Et on parlait de la réussite avant de commencer l'émission. Une vraie question que tu touches, je sais, c'est quoi la réussite ? C'est une question que j'ai envie de te poser. C'est quoi la réussite pour toi, en fait ?

  • Speaker #1

    Pour moi, je pense que... Ma forme de réussite, c'est vraiment ce qu'on appelle l'épanouissement personnel. C'est d'arriver à me dire que je suis au bon endroit, au bon moment, je ne doute pas de moi. Je suis centrée sur moi-même. Je suis à l'écoute de ce que me dirait ma psy, tu t'aimes toi-même. Et s'aimer soi-même, c'est s'aimer toutes les facettes, les bonnes. Souvent, je me regarde et je me dis que je me force à faire plein de choses. pour me prouver que je suis capable. Et de me dire, c'est ça finalement la réussite. Je vais faire du sport, quand je vais faire du sport, je vais faire des trails très longs, toujours plus durs, toujours plus forts. Dans le travail aussi, je me dis que la vraie réussite pour moi, c'est quand je serai vraiment juste alignée avec moi-même. J'y arrive de plus en plus, mais je dois accepter aussi que je suis imparfaite, que ma part sombre. Et quand j'aurai atteint ça, je pense que c'est bon. Je serai considérée que j'ai réussi.

  • Speaker #0

    Tu as un petit côté où tu vas toujours te dépasser. C'est ça aussi ton moteur, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, le dépassement de soi, c'est hyper important pour moi. Déjà, je pense qu'il y a un truc hormonal. La dopamine, quand c'est libéré, tu passes la ligne d'arrivée d'un marathon. C'est un truc... Dans ton corps, c'est fou. Je pense qu'il y a un côté un peu rôle modèle aussi. Je me dis en fait... C'est une façon pour moi de prouver qu'on est capable, tu vois, les femmes. Je pense que j'ai toujours eu ça en moi. Et de me dire, en fait, c'est montrer ta force aussi, tu vois, et la découvrir. Parce qu'en fait, je pense qu'on est élevés d'une façon où... Sauf quand t'as des super rôles modèles. Moi, j'avais ma maman, donc, qui était incroyable. Mais t'es élevée d'une façon où t'as plus peur. Par exemple, l'accouchement, c'est un truc où toutes mes copines, elles me disent, j'ai peur, j'ai peur de l'accouchement. je me dis mais c'est pas possible d'avoir peur de ça en fait c'est C'est là que tu vas prendre conscience de la force de ton corps. Justement, au contraire. En fait, on nous oblige un peu à mettre de côté cette force. On ne nous oblige pas. En tout cas, j'aimerais bien entendre mes copines me dire « j'ai fait ça, c'était incroyable, j'ai été incroyable » . C'est peut-être pareil. Toutes mes copines se rabaissent. Alors qu'en fait, c'est déjà hyper dur d'être une femme et on a une force incroyable en nous. Oui,

  • Speaker #0

    d'essayer de plus la valoriser et de se faire confiance.

  • Speaker #1

    Mais je pense que le dépassement de soi, c'est une façon de l'atteindre et de l'intégrer. Parce que comme on se dévalorise, moi, en tout cas, ma façon d'intégrer ça, c'était d'accoucher sans péridural de ma fille et de me dire, waouh, en fait, tu es capable de faire ça, c'est fabuleux. Et de courir des marathons, des trails de je ne sais pas combien de kilomètres, en me disant, ouais, en fait, tu es capable de ça. Donc, en fait, tu es un peu capable de tout. Et souvent, j'y reviens, tu vois, quand je doute de moi, quand je ne suis pas bien, je me raccroche à moi, à ce que j'ai fait, ou à des rôles modèles, des gens ou des femmes fabuleuses où je me dis, elle, elle a traversé ça, moi, je peux bien traverser ma petite épreuve, tu vois.

  • Speaker #0

    Ou petite épreuve qui n'est pas forcément petite dans le moment.

  • Speaker #1

    Mais bon, tu es capable, en fait, tu vois, de t'adapter et de traverser.

  • Speaker #0

    Et surtout, je pense que c'est quelque chose qui arrive, comme on est dans Flamme des années 80, donc notre public est un peu... la quarantaine, ou le courage de la quarantaine, je pense que c'est quelque chose qui arrive aussi avec l'âge, parce que forcément, à 20 ans, on a moins d'expérience, et à 40, on a un peu plus. Mais c'est vrai que c'est hyper important de le dire. Je trouve que c'est trop bien que tu dis ça, de se valoriser. Moi, je le dis tout le temps à mes coachés, quand je les coache, en disant « Mais regardez tout ce que vous avez fait » . Et on a vraiment tendance à prendre n'importe quoi, ou même ce qu'on a fait, même des postes hyper importants, en disant « Non » . Et de même pas voir, en fait, que c'est déjà extraordinaire. Et que si on a réussi à le dépasser À un moment donné, on peut... encore le faire, donc se servir de toutes ces forces-là. Ah,

  • Speaker #1

    ça. Mais je pense que ce que tu dis là, le coaching, c'est fondamental. C'est fondamental. Et il faut absolument, enfin, c'est hyper important, notamment pour des femmes qui atteignent un certain niveau, et même pour tout le monde d'ailleurs, de passer par là, quoi. Et de se connaître soi-même pour avancer. Donc, moi, j'ai trop envie de faire un coaching d'alimentation aussi.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est du bon endroit. Voilà. C'est hyper important. Je trouve que le coaching, c'est quelque chose qui est chouette parce que ça te met dans l'action, en fait. Et surtout quand, en plus, tu arrives à un certain âge où tu as déjà travaillé sur toi et tout, et ça fait des leviers qui sont dans l'action. Ça te fait changer. Oui,

  • Speaker #1

    je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Et prendre conscience, en fait, de comment changer. Et les gens, ils ne veulent pas changer. Ils sont contents d'être dans leur truc et ils disent que ça ne va pas. Mais c'est quand tu fais toujours la même recette avec les mêmes ingrédients, tu auras toujours le même gâteau.

  • Speaker #1

    C'est clair, exactement. Moi, je suis plutôt dans le changement. Moi, j'aime bien le changement. Un peu trop parfois, je me dis « Ah oui, ça a l'air sympa la vie des autres, un peu plus bébère. » Mais bon, moi, je ne faisais jamais le chemin facile. J'avais fait de la sophrologie un jour, j'adore cette image. Tu te dis que tu es en bas d'une montagne, il fait beau, il y a un petit vent et il y a un téléphérique. Est-ce que tu prends le téléphérique ou est-ce que tu fais toute la montagne à pied ? Et ça, c'est un peu l'allégorie de la vie.

  • Speaker #0

    Toute la vie à pied, j'aime bien. En courant.

  • Speaker #1

    en courant, on va être éveur. Mais bon, je me dis, tu apprends tellement de trucs sur le chemin. C'est le chemin qui compte.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'une fois que tu es arrivé, c'est ce qu'on disait un peu en off tout à l'heure par rapport aux entrepreneurs qui débutent, c'est quand tu as toutes tes idées, tout ça, les deux premières années et puis après, si ça grossit, en fait, tu te retrouves à faire un autre métier.

  • Speaker #1

    Mais je pense que c'est, tu vois, pour arriver au fait que tu te dises, en fait, chacun a son chemin personnel, on arrête de se comparer et on fait ça c'est ta propre trace dans la neige c'est la tienne il n'y en a pas une deuxième qui va ressembler Et ça, c'est, tu vois, dans les années 80, je pense que tu mets. Moi, j'ai attendu longtemps avant de comprendre ça. En fait, tu pouvais être en paix avec toi-même, avec ton propre chemin. Il n'y a pas il faut, c'est mieux, j'aurais dû. C'est bon, c'est fini.

  • Speaker #0

    Oui, puis du coup, par rapport à la réussite, si on rebondit là-dessus, si on a un grand succès dans la trentaine, dans la vingtaine, peut-être que tu l'as déjà vu, soit dans des entrepreneurs ou d'entrepreneuses que tu accompagnes. Après, quand on n'a plus de « goal » et qu'on est arrivé, est-ce que ce n'est pas difficile de se transformer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y avait des entrepreneurs, notamment américains, qui avaient fait un poste. Le gars avait gagné 100 millions de dollars. Il disait « je me sens vide, je n'ai plus de but dans la vie » . On le voit tous les jours, des gens qui font des dépressions après des trucs incroyables. Mais c'est pour ça que je pense que se connaître soi-même et être capable de se réinventer. Parce qu'on sait, tu sais ce que tu aimes. tu sais ce que t'aimes pas, tu sais ce qui te fait plaisir, ce qui te fait du bien, je pense que ça n'arrivera pas. Si tu cours toujours après une valorisation extérieure, il faut que ça vienne de toi. Donc, je pense que c'est pas évident, cette notion-là, de réussite personnelle, de être alignée, d'épanouissement.

  • Speaker #0

    Et toi, t'as fait comment pour trouver ton propre chemin ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai un peu lâché prise, déjà. En me disant, finalement, j'ai vachement mis sur pause. Parfois, je me suis observée, je me suis dit, qu'est-ce qui me fait plaisir ? Quand est-ce que je me sens bien ? Parce que parfois, je me mettais tout le temps hors de ma zone de confort. Et donc, tu es tout le temps stressée, tu fais tout le temps des trucs qui ne te ressemblent pas, ou toujours plus dur, plus loin. Et en fait, c'est bien aussi de se sentir bien dans ton poste, de connaître ce que tu fais, de savoir où tu vas, d'être un peu, entre guillemets, experte. Et du coup, je pense que je me suis dit, en fait, Très vite, j'ai compris qu'il me fallait une vie équilibrée, que je devais avoir chaque pan de ma vie. J'ai une copine qui disait ça, elle me disait « T'imagines un hamburger et t'as différentes couches, mais toutes les couches sont importantes pour que ça soit bon à la fin. » Et du coup, moi, c'est un peu ça. C'est-à-dire que j'ai mon travail, mais c'est pas un tout en soi. J'ai ma famille, mes enfants, j'ai mon couple, j'ai mes amis, j'ai mes passe-temps, sport et co. Et en fait, je me rends compte qu'il faut que tout ça soit bien équilibré. pour que je me sente bien. Et du coup, il faut mettre du temps dans chacun de ces pans-là et ça t'évite d'être déçu aussi. Parce que si tu mets trop d'intensité dans un truc, c'est ça qui fait que tu as des relations où tu peux être déçu, où tu peux te sentir mal, ou qui peuvent te faire du mal aussi. C'est parce qu'en fait, tu n'es pas centré sur toi. Tu as tout mis de l'énergie que dans ton travail et puis tu n'as pas la reconnaissance qui va. Le truc s'effondre. C'est un peu ce qu'on disait, quelqu'un qui a trop bien réussi dans sa vingtaine. Ben oui, si tu n'avais pas une vie équilibrée, tu ne peux pas te réaligner avec les autres choses qui te font du bien. Oui,

  • Speaker #0

    puis ça passe par soi, par la connaissance de soi et par aussi tester des choses et se rendre compte du coup, qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui fonctionne ? Et quel conseil tu donnerais justement à une entrepreneuse qui a une idée, qui commence et qui justement n'est pas forcément dans l'entrepreneuriat à la base, mais à cette idée et quelqu'un qui est assez brillant, qui a pas mal de... De ressources, mais qu'est-ce que tu lui conseillerais ? Par quel bout elle pourrait le prendre ?

  • Speaker #1

    Je pense que d'abord, c'est... Il faut bien réfléchir quand même, parce que c'est n'importe quel entrepreneur, moi que je rencontre, tu peux lire des articles et c'est génial, mais en fait, il y en a beaucoup qui n'y arrivent pas. À la fin, il ne faut pas avoir peur de l'échec, parce que c'est une des options. Et après, je pense que le meilleur conseil, c'est de commencer. Les femmes, on a tendance à se lancer que quand tout est parfait, qu'on a fait la bonne étude de marché, qu'on a demandé à... Je ne sais pas qui, ce qu'ils pensaient, l'idée, etc. C'est de se faire confiance, tu vois. Finalement, les gens qui réussissent le mieux, c'est les gens qui tressent leur route et qui se font confiance, tu vois. Et puis après, d'être entouré. Parce que je pense qu'aujourd'hui, tu peux l'être. Il y a plein d'accélérateurs comme le mien, mais d'autres qui aident aussi des femmes à monter leur boîte. Donc en fait, justement, tu vois, avoir un coach, avoir un des gens qui t'entourent. Enfin, toi, je ne sais pas si tu coaches aussi des entrepreneurs, j'imagine.

  • Speaker #0

    Des entrepreneurs, surtout moi, je ne coach que des femmes.

  • Speaker #1

    Des entrepreneurs, voilà. J'ai une copine qui fait ça aussi. Je pense que c'est hyper important. Et pourquoi c'est important ? Parce qu'aussi, il y aura forcément cet équilibre vie pro, vie perso. Parce que souvent, les femmes, quand on se lance, c'est la quarantaine. Alors, il y en a quelques-unes qui se lancent à la sortie des études, mais tu en as beaucoup qui se lancent en deuxième partie de vie. Et donc, c'est comment j'arrive à allier eux. un peu tous ces pans de ma vie. En fonction des personnes, si tu as une famille, si tu as des enfants, c'est des réalités qu'il faut quand même...

  • Speaker #0

    Tu peux y aller en douceur aussi. Tu n'es pas obligé de tout balazarder d'un coup en disant j'y vais.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est bien aujourd'hui. C'est qu'avant, tu n'avais pas ça. Maintenant, tu as quand même un côté un peu freelancing où tu peux avoir plusieurs casquettes, plusieurs vies. Et ça, c'est plutôt pas mal. Mais je pense qu'il faut quand même peser le pour et le contre et se dire euh Voilà, qu'est-ce que... Aujourd'hui, sur quoi je m'assois, vers quoi je vais, pourquoi je le fais, aussi. Et s'écouter, quoi, tout simplement, tu vois, à chaque étape du process.

  • Speaker #0

    Oui, trouver du... avoir le sens derrière. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et puis être OK avec ce qui va se passer, tu vois. Enfin, il y a beaucoup de femmes entrepreneurs qui en parlent. C'est... Quel rôle tu veux donner ? Enfin, tu vois, qu'est-ce que tu veux représenter aux yeux des gens ? Tu vois, notamment tes enfants, tu vois. Tu vas peut-être être... un peu moins présentes, mais en fait, tu vas faire plein de choses et tu vas leur montrer que c'est de l'épanouissement, etc. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, il faut se lancer si tu es OK avec toi-même aussi. Et que ça sera OK de passer moins de temps sur d'autres choses parce que ça va te prendre pas mal de temps. On ne va pas se mentir.

  • Speaker #0

    Je le confirme.

  • Speaker #1

    Tu peux te lancer un peu à moitié au début, mais à un moment donné, tu vas faire le grand saut et ça va te prendre un temps fou. Et puis, c'est ta vie. Donc, tu y penses matin, midi et soir. Mais voilà, moi, je trouve ça génial. Et puis après, pas peur de l'échec. Au pire, ça ne marche pas. Au mieux, ça marche.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une expérience.

  • Speaker #1

    C'est une expérience. Comme tu ne supposerais pas ton CDI qui, pendant trois ans, était nul. Personne ne se pose la question.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme le couple. À un moment donné, on valorise vachement le couple. Mais quand tu es célibataire et que tu es hyper heureuse, on ne va pas te le valoriser. Et du coup, si tu tombes sur un connard, on va dire « Ah, c'est génial, on l'encouple » . Mais en fait, c'est pareil avec l'entreprise.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais de toute manière, on va te mettre dans des cases.

  • Speaker #0

    Donc, si tu es en CDI, tout le monde trouve ça génial parce que ça rassure. Mais en fait, quand tu fais ta boîte et que tu as une idée un peu bizarre, ça va être la meilleure. Mais ça ne va pas.

  • Speaker #1

    C'est une convention sociale. De toute manière, c'est simple. Là, tu sais, les gens ne savent pas mieux que toi. En fait, ils sont aussi perdus que toi dans la vie. Il faut quand même se dire ça. Et du coup, quand tu leur envoies une image, c'est leur propre miroir. Donc, ça leur fait peur souvent.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant ce que tu as dit dans le fait de à la fois réfléchir, mais pas trop réfléchir. C'est comme tout, en fait. C'est-à-dire que si tu réfléchis trop, tu ne fais jamais rien. Moi, le podcast, je n'ai pas réfléchi, en fait. J'ai eu cette idée, ça m'a pris. Et en fait, si j'avais commencé à réfléchir, je n'aurais pas pu... Enfin, puis, ce n'est pas parfait, mais au moins c'est fait, en fait ça existe et ça te nourrit et ça ne sert à rien de... En fait, c'est une balance entre réfléchir suffisamment, mais pas non plus trop réfléchir. Sinon, tu ne fais plus rien.

  • Speaker #1

    Sinon, tu ne tentes rien, en fait. Moi, je suis hyper partante de ça. Presque d'être challenger. Personne ne t'attendait, mais c'est toi qui y vas. Moi, j'aime bien ces femmes qui décident de se lancer dans les trucs.

  • Speaker #0

    personne n'aurait cru qu'elles auraient pu. Des changements de carrière, des choses un peu atypiques. Moi, je trouve ça trop bien. C'est tes rêves, tu y crois, tu y vas. Et let's go. Sur un malentendu, ça passe toujours.

  • Speaker #1

    Ça peut toujours marcher au pire.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr.

  • Speaker #1

    Et quand on parle d'échec, je trouve ça assez intéressant. Je te posais la question, c'est quoi la réussite ? Mais c'est quoi un échec en fait ? Qu'est-ce que c'est pour toi un échec ?

  • Speaker #0

    J'ai vachement de mal avec ça. J'essaye vachement de... de travailler sur cette notion parce que j'ai du mal à la définir. J'ai vachement de mal, déjà parce que je suis trop dure avec moi-même. Quand je vais rater quelque chose, je ne vais presque pas me mettre dans la situation où je peux rater. Parce que ça me fait peur d'échouer sur un truc. Mais je pense qu'au fond, l'échec, c'est des choses sur lesquelles tu apprends vachement sur toi. J'ai du mal avec la notion d'échec, de regret, de remords. Ce n'est pas du tout, mais ce n'est pas un vocabulaire que j'ai trop. Je me dis que...

  • Speaker #1

    Puis, ce n'est pas trop valorisé en plus en France. L'échec n'est pas valorisé, alors qu'aux États-Unis, quand même beaucoup plus. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Mais c'est presque une... Pour moi, l'échec, c'est juste un instant T. Tu vois ce que je veux dire ? C'est comme quand tu te regardes, tu vas être heureuse. Et il y a des moments où tu as été au fond du trou. Et les gens autour de toi vont te regarder comme cette personne heureuse. Mais toi, tu sais que tu as déjà été au fond du trou. Donc c'est pareil. En fait, c'est des moments dont tu vas te nourrir. Tu vas toujours t'y reporter. Donc je dirais que l'échec, c'est plus le chemin de la vie. Est-ce que c'est des échecs ? Est-ce que tu aurais pu faire différemment ?

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est peut-être un échec qui ferait une réussite.

  • Speaker #0

    Aux Etats-Unis, ils disent toujours ça. C'est ça qui fait que tu apprends. C'est ta courbe de progression. c'est comme quand t'es petite, tu tombes, tu te relèves

  • Speaker #1

    Tu ne t'es jamais tombée, tu ne peux pas vraiment savoir marcher correctement.

  • Speaker #0

    Non, exactement. Donc, je dirais que oui. Moi, je pense qu'en tout cas, on est un peu formaté, les femmes, un espèce de truc de perfection. On a du mal, tu vois. Et puis, le regard de l'autre, c'est un truc... Il faut beaucoup plus de temps, je pense, pour une femme de se détacher de ce truc-là qu'un homme. Donc, voilà quoi. On teste.

  • Speaker #1

    Puis, les femmes, on a un peu le syndrome de la bonne élève.

  • Speaker #0

    Bien sûr. première de classe. Moi, je l'ai eu pendant des années, ce truc-là. Ça sert à rien. Let's go, quoi. Faut tenter, quoi. Mais il y a plein de femmes qui le font et s'entourer d'autres qui le font. Maintenant, t'as plein de réseaux féminins aussi que tu peux rejoindre où t'as d'autres femmes, t'es entre femmes. Moi, je crois beaucoup à ce côté un peu sororité, validation entre pères, tu vois. De parler aussi de tes doutes, de tes... Ouais, de ce qui te bloque. des moments de blocage ou des choses comme ça avec d'autres personnes qui vivent la même chose. Parce que c'est quand même... Quand t'es une femme, tu vis à peu près les mêmes choses. Que ce soit en entreprise, dans l'entrepreneuriat, c'est toujours les mêmes leviers sur lesquels tu dois agir.

  • Speaker #1

    J'ai le jacques qui est dans la couverture sur moi. Je vous fais vite, ma grecque. Alors, t'en as 34 minutes, donc il nous reste encore 7 ou minutes. Est-ce qu'il y a un truc dont tu voulais parler ? On n'a pas parlé, je voulais te demander peut-être tes peurs, des trucs comme ça, tu l'avais déjà dit la dernière fois. De quoi on n'a pas parlé, il nous reste cinq minutes.

  • Speaker #0

    T'as dit quoi ? Des peurs ? Non ?

  • Speaker #1

    On a demandé des conseils, on a parlé de ce que c'était, de ce que tu faisais, de ton parcours. Ça s'est passé hyper vite.

  • Speaker #0

    Ouais, ça s'est passé trop vite. De quoi on pourrait parler ? Non, des peurs, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    On peut parler des peurs. Et après, comme c'est un peu nouveau, les associations, peut-être développer un peu.

  • Speaker #0

    Ouais, on peut parler des assos et un peu des passerelles entre les assos et le monde de la tech. Ça, j'aime bien parler de ça. Tu vois le côté un peu mixité.

  • Speaker #1

    Ouais, je vais parler des peurs et après, on va parler des assos. Ouais,

  • Speaker #0

    parfait.

  • Speaker #1

    Et du coup, toi, c'est quoi tes plus grandes peurs ? Est-ce que tu as des peurs encore aujourd'hui ? Est-ce que tu t'essayes de travailler ? C'est quoi tes plus grandes peurs ?

  • Speaker #0

    Oui, alors mes plus grandes peurs, c'est... Moi, c'est assez basique, quoi. C'est le côté invalidité, je ne sais pas pourquoi. Tu vois, de me dire, putain, j'ai tellement de projets et qu'un jour, on me dise, tu ne peux plus les faire, quoi, pour une raison que c'est grec. Et du coup, je ne sais pas, j'ai une peur hyper forte de ça, au-delà de la maladie, des conneries sur mes enfants, évidemment. Enfin, ça, c'est la base, mais... Mais je pense que, moi, je me dis toujours, la vie, ça sera trop court, quoi. Il y a tellement de choses que je veux faire. Donc, je sais qu'il faut que je me canalise parfois parce que je suis trop curieuse. J'ai envie de tout faire. Là, j'ai envie de m'acheter un vélo. Alors, je ne fais jamais de vélo pour faire... Je ne sais pas, des voyages en vélo, il faut choisir un peu. Je pense que ma peur, c'est d'être trop dispersée. Et du coup, je pense que là, j'ai un peu ce truc où il faut que je me focus sur vraiment ce qui fait sens. Et je pense que mon autre peur, si on link ça aux femmes et aux podcasts, parce que c'est un peu le sujet, c'est de ne pas m'être assez battue pour les causes qui me sont chères. Là, je me pose vachement la question, je me dis, au fond, je suis féministe depuis tellement d'années. Mais qu'est-ce que j'ai pris comme action concrète pour que les choses changent ? Au-delà de mon travail, tu vois, où j'accompagne vachement de femmes entrepreneurs, mais un truc vraiment, tu vois, il y a des choses qui me prennent au trip sur des injustices et sur tous les sujets de violence faites aux femmes, etc. Et je me dis, mais en fait, à mon échelle, est-ce que ce n'est pas ça ? Tout le temps dans un coin de ma tête, je me dis, est-ce que ce n'est pas ça sur quoi tu devrais mettre ton énergie ? Est-ce que tu ne devrais pas, dans quelques années, changer ? J'ai n'importe quoi dirigé, une asso ou une fondation pour les femmes. Et en fait, on peut faire tellement de choses, tu vois. Avec la loi, on peut... Aujourd'hui, tu vois, les activistes, les militants, ils peuvent changer tellement de choses. Et je me dis, à notre échelle, est-ce qu'on ne devrait pas se battre ? Enfin, moi, j'ai ce truc de... Tu vois, tu as les gens qui sont... qui sont angoissées pour le climat, je ne sais plus quel est le mot, moi j'ai le même stress sur le social. C'est de me dire dans quel monde ma fille va grandir, est-ce que les droits que j'ai aujourd'hui, elle les aura vraiment ? Je ne suis pas sûre. Et parfois j'ai cette impuissance où je me dis, quand tu te sens mal et impuissante, il faut peut-être agir. Donc ma plus grande peur, ce serait de ne pas avoir assez eu le courage de me lancer là-dessus. Et en même temps, je me dis, quand tu prends la parole sur ces sujets, tu es beaucoup plus... plus clivant dans tout, tu vois, ça devient un peu ta vie avec tes potes, dans tout couple, dans tout. Et du coup, c'est... Je pense que c'est un truc que je vais faire à un moment donné. Mais je ne sais pas encore. Mais j'aimerais ne pas passer à côté de ça. Me dire que tout ce qu'on m'a transmis, ce que ma mère m'a transmis, les femmes que j'ai rencontrées dans ma vie, moi, j'adore les femmes. Je me dis que si on ne se bat pas pour elles, on aura déjà raté un truc énorme.

  • Speaker #1

    Ah bah trop bien. Et tu penses que ça a un rapport avec le fait que maintenant, c'est ouvert aussi aux associations ? Parce qu'avant, vous n'étiez que dans les entrepreneurs et maintenant, vous ouvrez face à des associations. Donc, tu as dû rencontrer peut-être des associations et c'est peut-être ça qui donne le goût aussi à te dire « Ah, j'ai envie de faire de l'associatif » . Est-ce que tu crois que c'est lié ?

  • Speaker #0

    Bah, je pense que moi, j'avais toujours fait de l'associatif toute ma vie. J'étais dans des associations, je donnais du temps, etc. Je pense que mes enfants m'ont éloignée de ce truc-là, parce qu'en fait, c'est un peu ce qu'on disait, l'équilibre, une journée à rallonge. Donc en fait, j'avais un peu enlevé ce pan-là. Et là, c'est vrai que chez Resherpa, dans ma fondation, on s'est lancé dans le soutien aux associations. Et je me suis dit, oui, moi, j'ai envie à titre personnel de me réinvestir. Et au-delà de ça, je pense que j'ai vraiment envie d'aider le monde associatif, parce qu'aujourd'hui, on ne se rend pas compte, mais notre... Le tissu associatif français, il est hyper riche, mais en même temps, il est hyper à risque parce que les gens ne donnent plus. On parlait des années 80, notre génération, c'est la génération avant nous qui donnait beaucoup. Nous, c'est moyen, mais derrière, il n'y a personne qui donne. C'est à la fois donner en temps, donc bénévole, et donner en argent. Donc nous, on a un vrai sujet chez Richard Paz, c'est à la fois... On veut essayer de trouver de nouvelles solutions pour financer le monde associatif. Donc ça, c'est vraiment un vrai sujet. Donc là, on fait des dons à des associations de gros montants, mais c'est surtout pour que ces associations, elles se concentrent sur leur business, enfin leur business, leur mission sociale ou environnementale, et pas sur le fait de chercher de l'argent, tu vois. Parce qu'une asso entre 10 et 40% de son temps, c'est pour aller chercher de l'argent. Donc c'est énorme.

  • Speaker #1

    Quand tu cherches de l'argent, tu ne fais pas ton vrai travail.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est comment est-ce que tu donnes plus de pouvoir à ce monde associatif. Pour moi, c'est ça, en tout cas, notre société, notre démocratie, c'est que les gens soient représentés et que ça soit équilibré, équitable, et qu'on ait une forme de mixité. Aujourd'hui, il y a le capitalisme, mais il y a tous ces tissus associatifs qui font des choses formidables, parce que c'est ça qui fait avancer aussi les choses. C'est les associations militantes qui vont faire passer une loi, qui vont pousser dans un sens ou dans l'autre les consommateurs à changer leurs habitudes. Donc moi, j'adore soutenir ces deux mondes et me dire, en fait, je pense qu'on réussira collectivement si, en fait, on ne crée pas des murs entre les écosystèmes. Aujourd'hui, tu as les militants d'un côté, les capitalistes de l'autre. Je schématise, mais en fait, il faut créer plus de passerelles parce que c'est en créant ces passerelles que tu t'apportes mutuellement. Et nous, on crée beaucoup de passerelles en se disant, dans le monde associatif, tu as des besoins aussi de digitalisation, de mettre en place des process qui fait que tu es plus efficace, plus productif parce que tu vas pouvoir faire mieux ta mission sociale. Et du coup, dans le monde de la tech et de l'entreprenariat, c'est quelque chose qui est fondamental parce que tu dois faire peu, avec peu de moyens, tu dois faire très bien. C'est comment tu peux prendre des gens qui sont très bons dans leur domaine, par exemple un expert du marketing digital, qui donne du temps pro bono à une association sur ces sujets de marketing digital. Et ça, en fait, on peut créer plein de passerelles comme ça, mais en fait, on ne le fait pas parce qu'on ne sait pas où chercher. Et en fait, il faut ces tiers de confiance qui créent des briques entre les deux. Donc moi, c'est un peu mon rôle, c'est de me dire comment tu crées des passerelles entre ces deux mondes.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc du coup, s'il y a des associations qui nous écoutent ou des entrepreneurs, ils peuvent aller sur le site et puis... Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Notre principe, c'est quand même des associations qui sont plutôt en changement d'échelle, donc qui ont au minimum 400 000 euros de budget et surtout qui ont une brique digitale ou tech au centre de leur association. Donc ça peut être, je te prends n'importe quoi, tu vois, une application pour faire des repas solidaires pour les étudiants précaires. Ça, tu vois, ça peut rentrer dedans. Ça peut être une plateforme pour... on a une une association qui s'appelle Coral Guardians pour replanter des coraux enfin remettre des coraux dans des endroits où ils sont détruits ils ont tous une plateforme pour que les communautés locales puissent avoir accès tu vois au savoir comment tu remets des coraux de la bonne façon pour que ça fonctionne etc donc c'est ce genre de projet une petite brique technologique ou digitale oui comme ça c'est comme ça tu peux faire les fonds c'est ça qui est intéressant exactement mais oui avec plaisir et des associations dirigées par des femmes avec plaisir aussi il y en a plus que dans la tech c'est ça qui est bien en tout cas c'est trop chouette,

  • Speaker #1

    le temps est passé hyper vite on arrive presque à la fin, est-ce que tu veux nous dire un petit mot de la fin pour donner un peu d'espoir à toutes ces femmes qui ont toutes leurs idées et qui ont envie de les mettre en place aujourd'hui je pense que si un,

  • Speaker #0

    vous avez une force en vous qui est hallucinante, donc juste croyez en vous Deux, entourez-vous parce qu'on a plein d'autres femmes comme ça qui peuvent vous aider, vous cheer-up. Et à plusieurs, c'est tellement plus simple de passer des étapes et de se rendre des comptes, mais dans un côté positif. Et puis trois, il faut y aller. Juste essayer. On n'en a qu'une de vie. Voilà. C'est le mot de la fin.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'était super. Merci. Anne-Sophie.

  • Speaker #0

    Merci à toi, c'était trop sympa comme discussion.

  • Speaker #1

    Peut-être une prochaine fois, tu reviendras avec ta nouvelle fondation.

  • Speaker #0

    Ouais, et j'espère bien, ouais. Si seulement.

  • Speaker #1

    Allez, laisse-moi, je vous dis à la semaine prochaine. Flamme des années 80.

  • Speaker #0

    Le podcast qui allume la femme.

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Description

Comment définir la réussite quand on est une femme de 36 ans, à la tête d’une fondation, engagée dans l’impact social et la création de ponts entre entrepreneuriat et monde associatif ? 🎧

Dans cet épisode de Flammes des Années 80, le podcast qui allume la femme, Sara reçoit Anne-Sophie Gervais, directrice de Raise Sherpas, une fondation philanthropique dédiée à l’accompagnement de projets à fort impact social, environnemental et technologique.

Anne-Sophie nous partage son parcours de femme dans un univers encore très masculin : celui de la tech, de la finance et de l’innovation. Elle nous parle de ses choix de carrière, de son besoin de sens, de ses engagements concrets pour une société plus juste, et de son envie profonde d’agir pour les femmes. À la tête d’un accélérateur 100 % gratuit, elle aide aujourd’hui associations et startups à se développer tout en portant haut la voix du leadership féminin.

Un échange passionnant autour de la carrière féminine, du courage d’oser, de la sororité, de la réussite au féminin et de la volonté de créer un impact positif. Avec douceur et puissance, Anne-Sophie évoque ses peurs, ses moteurs, son équilibre personnel, sa vision du développement personnel féminin, mais aussi son désir de se battre pour les droits des femmes.

On parle aussi :

  • De son engagement pour un écosystème plus inclusif ;

  • De l’importance de se faire accompagner, coacher, soutenir ;

  • Du besoin de se reconnecter à soi pour avancer dans sa vie de femme ;

  • De ces femmes qui l’inspirent, de son admiration pour les fondatrices qu’elle soutient.

Son témoignage éclaire toutes celles qui souhaitent incarner leur propre chemin, redéfinir la réussite, et mettre leur énergie au service du collectif.

Un épisode pour les femmes ambitieuses, sensibles, audacieuses, qui veulent se sentir légitimes, confiantes, et oser se lancer.

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Chaque semaine, des conversations autour du développement personnel féminin, de la confiance en soi, du bien-être, de la transmission et de l’épanouissement personnel. On y explore l’introspection, les émotions, la résilience, la maternité, l’amour, la psychologie et les témoignages inspirants de femmes et d’hommes audacieux. Un podcast pour femmes, pour révéler sa flamme intérieure, oser être soi et nourrir sa spiritualité féminine.
Flammes des Années 80, pour écouter votre flamme intérieure grandir. 🔥


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80,

  • Speaker #1

    le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, alors je suis très heureuse aujourd'hui de recevoir Anne-Sophie Gervais. C'est une invitée un peu exceptionnelle, on va dire, parce qu'on a... Non mais c'est vrai que je n'ai pas l'habitude de recevoir des entrepreneuses ou des femmes d'affaires. On peut dire des femmes d'affaires ou pas du tout.

  • Speaker #1

    Ouais, allez, disons ça.

  • Speaker #0

    On se lâche.

  • Speaker #1

    Ouais, il n'y a pas que des hommes d'affaires. Allez.

  • Speaker #0

    Voilà. C'est hyper intéressant, avec un énorme poste, des responsabilités, un peu un dream job. Je pense que c'est un peu ça. Est-ce que tu veux te présenter Anne-Sophie ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci déjà de me recevoir. Je m'appelle Anne-Sophie, j'ai 38 ans et ça fait plus de 10-15 ans même que j'évolue dans l'entrepreneuriat. Et moi, la spécificité de mon métier, c'est d'accompagner des entrepreneurs. et du coup, de les soutenir à la fois financièrement et avec de l'accompagnement. Donc voilà, je fais ça dans le cadre d'une fondation. Donc c'est ça qui est important. Donc je suis aujourd'hui à la tête d'une fondation qui s'appelle RegSERPA. Et du coup, cette fondation, c'est un accélérateur de projets 100% gratuit. Donc c'est philanthropique, pro bono. Et on accélère des projets qui ont beaucoup d'impact social, environnemental. Donc il y a une partie des projets, ce sont des startups. Donc on va revenir dessus. des startups avec des briques technologiques, etc. Et l'autre partie des projets que j'accompagne, ce sont des associations. Et l'idée de ma fondation, c'est aussi de créer des ponts entre ces deux mondes, donc le monde de l'entrepreneuriat et le monde associatif, et comment l'un et l'autre peuvent s'apporter mutuellement.

  • Speaker #0

    Oui, donc tout un programme. Et ça, comment c'est venu à toi, en fait, le parcours, assez brièvement ? C'est-à-dire qu'à un moment donné, tu te retrouves justement à co-diriger cette fondation, et comment ça, à 36 ans, c'est quand même un peu... C'est quand même sympa, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai toujours... C'est vrai que c'était mon dream job. Tu as parlé de dream job tout à l'heure. Moi, en fait, j'ai évolué très rapidement dans tout ce qui était, à l'époque, entrepreneuriat social. Ça me passionnait de se dire comment est-ce que l'entreprise peut avoir ce rôle d'impact social, environnemental. Tu vois, c'était au tout début. On ne parlait pas encore de l'écologie, etc. Vraiment, c'était beaucoup d'entrepreneurs sociaux, militants qui créaient des projets pour justement avoir un impact social et environnemental. Et du coup, j'ai rejoint un peu ce monde-là à travers mes études dans une école que j'avais faite, une école de commerce. Et très vite, je me suis dit, en fait, moi, ce que j'aime, c'est d'être à côté des entrepreneurs et de les accompagner et de les aider et de voir plein de projets différents parce que je suis assez curieuse. Donc, en fait, de passer, je ne sais pas, d'un projet un peu, à l'époque, c'était les AMAP, à une entreprise d'inclusion qui permettait à des personnes en situation de handicap de travailler, etc. Donc voilà, c'est ce que j'ai fait au début. Et puis très vite, je me suis dit, je veux passer côté accompagnement, donc aider ces personnes qui sont du coup un peu mes rôles modèles à moi, de me dire, je vais aider des entrepreneurs que j'estime énormément. Et puis en fait, très vite, je me suis dit, j'ai aussi envie de travailler dans des petites équipes parce que c'est hyper important pour moi, tout l'environnement de travail, à quoi ça ressemble, tout le quotidien, etc. Et donc, j'ai rejoint des structures qui s'appellent les accélérateurs de start-up. Et à chaque fois, c'était dans le cadre de fondations. Donc très vite, j'ai mélangé la philanthropie, l'entrepreneuriat. Une première fois dans mon école qui s'appelait Dauphine, donc la Fondation Paris Dauphine. Et ensuite, chez Raise, donc là, c'était vraiment mon dream job. J'ai postulé, je me suis dit, en fait, s'il y a un job qui est pour moi, c'est celui-là. Et pour moi, c'est hyper important aussi d'avoir un métier où il n'y a pas d'externalité négative. Tu vois, tu n'es pas dans une entreprise qui va faire du mal aux gens de la planète, qui est vraiment là pour créer créer de la valeur en fait positive. Et nous, on est là pour aider des écosystèmes à se développer et faire en sorte qu'on va revenir dessus, qu'il y ait de moins en moins de biais et que ça soit des écosystèmes le plus inclusifs possible et puis le plus impactants possible.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu dis que c'est justement un accélérateur philanthropique. Comment ça se passe ? Parce que nos auditeurs et auditrices sont peut-être en train de plus d'éclairage par rapport à ça. Ça veut dire que c'est 100% gratuit, mais comment est-ce que ça fonctionne ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, c'est un peu, si tu veux par exemple, tu vas prendre un grand groupe qui va avoir une fondation. Là, c'est le même système. Moi, j'ai des collègues qui font de la finance. C'est une société de gestion. Ils investissent dans des entreprises et ces collègues me reversent une partie de ce qu'ils gagnent pour ma fondation. On a une fondation qui est au cœur d'un groupe d'investissement. Ça, c'est hyper pratique parce que ça permet de créer aussi plein de passerelles entre la finance et la philanthropie. C'est comme ça que Raise a été créé par ses fondateurs qui s'appellent Konzac de Bignard et Clara Guémard. Ils ont voulu justement montrer qu'on pouvait faire de la finance entrement et qu'on pouvait réconcilier finance et philanthropie. C'est tout le principe de partage de la valeur. C'est, voilà, je gagne de l'argent, qu'est-ce que j'en fais ? Et du coup, c'est comme ça que le modèle est né. Et donc, nous, on a ce budget qui nous permet derrière, en gros, d'aller prêter de l'argent à taux zéro à des entrepreneurs et ensuite de les accompagner. Donc, en gros, le budget, il sert à payer nos salaires et à faire des prêts. si je schématise. Et donc, pour l'entrepreneur, en gros, il bénéficie d'un prêt de 100 000 euros à taux zéro et d'un accompagnement qui est complètement gratuit. Et l'avantage d'être une fondation, c'est que tu attires des gens super du monde, justement, de l'entrepreneuriat, des ex-entrepreneurs qui ont réussi, qui vont redonner à d'autres. Tu vois, c'est le principe du give-back. Tu as réussi, tu as été aidé, tu essayes d'aider d'autres personnes derrière. Donc, c'est un peu ça. Aujourd'hui, on a une communauté de 100... ce qu'on appelle mentors, qui vont aider nos startups au quotidien, aider nos associations à grandir et à ce qu'on appelle changer d'échelle.

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, ce qui est génial, c'est que tu vois énormément de choses qui n'ont aucun rapport, en fait. Les projets qui te sont proposés ou les entrepreneurs ont des idées complètement folles. C'est quoi un peu les idées les plus folles qu'on t'a proposées ?

  • Speaker #1

    Alors nous, là maintenant, la particularité de notre accélérateur, c'est qu'on ne fait que de l'impact social et environnemental. Donc 100% des projets sont d'impact social et environnemental. Et donc du coup, on va aussi financer ce qu'on appelle l'innovation de rupture. Donc ça va être des avancées technologiques hyper fortes. Donc des choses qui sont très novatrices, mais qui nécessitent du financement. Et souvent, le monde financier actuel y va moins parce que c'est plus risqué. Nous, ce qu'on dit, c'est que comme on est 100% gratuit, on va prendre plus de risques et qu'on est une fondation, on va prendre plus de risques si derrière, il y a un impact environnemental ou social hyper fort. Donc, on peut se permettre d'aller très tôt sur des projets qui ont une grosse innovation, qui peuvent changer quasiment un pan de nos vies. Je te prends un exemple, il y a une startup qui s'appelle Switch Energy, qui est basée vers Nantes, qui, elle, crée une nouvelle forme d'énergie. Il s'appelle l'énergie osmotique. En gros, c'est la rencontre de l'eau douce et l'eau salée dans les deltas et les estuaires. Je ne connaissais rien. Et en fait, il crée des mini-centrales qui mettent dans ces estuaires et ça crée de l'énergie. Et donc, si ça fonctionne, d'ici 2050, ça peut être l'équivalent de l'énergie solaire à un prix compétitif. Donc, c'est des choses qui peuvent vraiment révolutionner la façon dont on consomme, on vit. C'est vraiment des innovations. fondamentales pour avancer, que ce soit dans le social. Aussi, j'en ai beaucoup dans la santé, par exemple. Là, on a accompagné une boîte qui s'appelle MatriciCI et qui fait la détection grâce à l'IA, grâce aux images et à l'IA de l'endométriose sur des IRM. Parce que c'est très mal détecté aujourd'hui, l'endométriose. Et donc, c'est des algorithmes qui sont entraînés, donc l'intelligence artificielle, que pour détecter justement l'endométriose. Et du coup, derrière, c'est des radiologues qui sont spécialisés, qui vont dire, ah bah, sur cet IRM, oui, il y a de l'endométriose. Et en fait, tu t'analyses ça et dans 3 à 4 ans, n'importe quel radiologue pourra avoir ce logiciel. Et même s'il n'est pas spécialisé en endométriose, il pourra trouver très facilement le problème. Donc voilà, c'est des choses qui sont fondamentales. Et en fait, tu vois, il faut imaginer, tu as des problèmes, tu as des trous dans la raquette et tu as des gens fabuleux qui se disent, on va essayer de résoudre ce problème. de capter du carbone d'une autre façon, on va essayer de faire des nouveaux matériaux, on va essayer de faire en sorte que le monde avance dans ce sens-là.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a énormément de personnes qui doivent te solliciter ou solliciter justement la fondation. Difficile de faire un choix à un moment donné ou alors c'est flagrant, c'est-à-dire que tu t'arrives et tu te dis non mais là c'est sûr que ça ça fonctionne tout de suite ou comment ça fonctionne ? Alors après,

  • Speaker #1

    dans le métier, je pense que c'est un peu pareil. Dans les métiers artistiques, tu as ce qu'on appelle l'intuition mais ce n'est pas vraiment l'intuition, c'est juste que ton cerveau il a vu tellement passer de... de choses que tu fais, des connexions que tu ne vois même pas dans ta tête mais qui sont évidentes. Et du coup, je pense que très vite, on sait si c'est... Nous, on se dit toujours, en fait, on est gratuit, mais on va chercher les meilleurs projets. On va chercher l'excellence parce que derrière, ce qu'on veut, c'est inventer de nouveaux champions européens dans l'impact, dans le climat, dans le social, etc. Donc, on va aller chercher les meilleurs. Donc, tu mises sur une équipe. Donc, ça, c'est... C'est est-ce que tu penses que l'équipe est à même de réaliser le projet ? Sur une technologie, il y a un marché. Donc ça, on s'entoure beaucoup d'experts à qui on va demander très rapidement. Toi, tu es un expert de je ne sais quoi. Donne-moi ton avis sur ce projet. Et puis après, on regarde si ça a vraiment de l'impact. Parce que l'impact, c'est toujours un peu quel volume d'impact ? Est-ce que ça peut vraiment changer les choses ? Et après, on va regarder est-ce que nous, on est capable d'accompagner ce projet ? Et donc, on va coupler tout ça et puis on va décider en fonction. Et après, j'ai aussi des chiffres sur les femmes. Donc nous, on est à minima à 30 à 40 % de femmes cofondatrices financées dans nos projets. Donc ça, c'est hyper important. Donc dans la façon dont tu sélectionnes les projets, il faut qu'en amont, il y ait beaucoup de femmes pour qu'à la fin, tu en aies au moins 30 %. Aujourd'hui, on a une équipe quasiment 100 % féminine. Du coup, on est à 50 %, comme par hasard. Donc on est hyper fiers de ces stades, parce qu'aujourd'hui, ce n'est même pas 20% des... Dans les startups de la tech, vraiment, des startups avec un angle technologique, il n'y a même pas 20% de femmes cofondatrices.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu l'expliquerais, ça, qu'il n'y ait pas beaucoup de femmes ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs choses. La première, c'est l'école. C'est tout ce qu'on se dit sur le déterminisme, la maternelle. Qu'est-ce qui est fait pour toi ? Qu'est-ce qui n'est pas fait pour toi ? Aujourd'hui, dans les startups, en plus tech, en fait, il y a ce truc un peu d'entre-soi. On en parlait tout à l'heure, c'est des rôles modèles. Si tu ne vois pas dix personnes autour de toi qui ont une boîte et qui sont dans la tech, tu as plus de mal à te lancer. Donc, tu as le premier truc de... Role modèle, est-ce que j'y vais, est-ce que je me lance ? Donc ça, c'est le premier point. Et moi, je pense que le vrai problème de l'entrepreneuriat et des femmes, c'est qu'en fait, quand tu décides de te lancer, en gros, je schématise un homme, il se lance. Et dans plus de 90% des cas, il choisit un autre homme pour s'associer. Et en fait, si à ce moment-là, il se disait, je vais aller chercher la complémentarité, je vais chercher une femme, le problème serait résolu quasiment. Donc, c'est vraiment le problème. quand est-ce que tu t'associes et tu vois, la capacité à aller chercher des femmes quand tu t'associes. Alors que les femmes le font. Quand elles se lancent, elles vont chercher un cofondateur masculin.

  • Speaker #0

    Parce que c'est hyper complémentaire. Parce qu'on n'est pas à la même façon physiologiquement de réagir, de gérer les équipes et du coup, c'est vrai que c'est quelque chose qui semble assez...

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis après, en gros, si tu regardes en France, sur les capitaux investis dans... on va dire dans l'entrepreneuriat, en Europe, tu n'as que 2% des capitaux investis qui vont aux femmes. Donc ça veut dire qu'en gros, quand tu es une femme et que tu te lances dans l'entrepreneuriat, tu as plus de chances de te foirer, parce qu'en fait, tu ne vas pas réussir à ce qu'on appelle lever de l'argent, donc aller chercher des financements, si tu as un duo à 100% féminin. Donc si tu veux, il y a des injustices à l'entrée, il y a des injustices au milieu, et donc injustices à la sortie, parce que si tu lèves moins d'argent, tu as plus de chances de planter ta boîte. C'est une boucle vicieuse.

  • Speaker #0

    Et c'est aussi, je pense, par rapport à l'éducation, où on a un peu peur d'emprunter. Ça, c'est des choses où les hommes, même s'ils ne savent pas, j'avais vu une étude comme ça, même s'ils ne sont pas hyper bons, en fait, ils y vont quand même. Et les FNANA, il faut qu'elles soient bonnes à 200%. Et encore, elles ne sont même pas sûres de pouvoir vraiment dire « je vais investir » . Donc ça, c'est vraiment des choses qu'il faut essayer de changer. Merci d'être là. Comme ça, au moins, tu donnes un beau modèle de femme.

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis de l'autre côté, mais en tout cas, j'en vois tout. tous les jours des femmes incroyables, notamment dans la tech, t'as beaucoup de gens qui ont des PhD, qui se lancent, qui sont des personnes, notamment des femmes en laboratoire et finalement qui montent leur boîte et franchement, elles m'impressionnent. C'est beaucoup plus dur d'être une femme entrepreneur qu'un homme entrepreneur aujourd'hui. Donc elles ont toutes, ouais, je sais pas, je les admire trop.

  • Speaker #0

    Et puis surtout, ce n'est pas forcément les mêmes idées. Quand tu vois des hommes ou des femmes qui arrivent avec des idées, est-ce que c'est des idées qui sont un peu différentes ? Ou est-ce que pour toi, c'est un peu la même chose ? Ou tu sens qu'il y a vraiment une différence entre l'homme et la femme dans le choix des idées ou des innovations qu'elles veulent apporter ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est... Moi, j'ai du mal à dire... J'essaie toujours de me dire, il n'y a pas un côté féminin, un côté masculin. Mais globalement, la façon dont on évolue, où on a été élevés, etc., les femmes, elles sont quand même plus dans le caire. donc tu vois il y a beaucoup de projets autour de la santé où c'est porté par des femmes Je pense que même dans la gestion des boîtes, c'est différent. Elles font beaucoup plus attention. Donc, je dirais que oui, dans l'impact, tu as plus de femmes. Comme l'impact est un peu mieux financé aujourd'hui, mais dans la tech de base du logiciel ou des choses comme ça, il y en a un peu moins. Tu vois, tu as le CAC 40, les grandes entreprises françaises, et tu as la même chose côté entrepreneuriat. Ça s'appelle le NEXT 40. Et du coup, c'est les 40, en gros, startups de la tech qui demandent pour en devenir le CAC 40, les grandes entreprises françaises. Et là-dedans, tu as une femme, enfin deux femmes qui sont vestiaires collectifs.

  • Speaker #0

    C'est pas beaucoup. D'ailleurs, ça me fait penser que tu as été quand même dans les 40 femmes en 2023 de Forbes. J'aime bien ton petit recul. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Oui, oui, le syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #0

    C'est marrant que tu le dises parce que c'est quand même assez fou. On n'imaginerait pas que tu puisses l'avoir. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Bah si parce qu'en fait je pense que moi comme je suis de l'autre côté, comme j'aide des gens que je trouve hyper inspirants à se développer, je me dis toujours que moi ce que j'ai construit c'est tellement moins dur que ce que font ces entrepreneurs au quotidien. Mais oui si on regarde en fait je fais aussi avancer les choses à mon niveau et la fondation telle qu'elle est aujourd'hui c'est parce que tu y mets de l'énergie, de l'envie et que je pense que là où ça m'a fait très plaisir c'est que... De voir que dans ces classements, en fait, ils mettent des personnes du monde associatif, des personnes d'une fondation comme moi. Tu vois qu'il n'y a pas que ce côté un peu... Les gens qui façonnent demain, c'est forcément que des chercheurs, des entrepreneurs ou, j'en sais rien, des gens dans la culture, tu vois. Il y a plein de façons, en fait, d'accompagner le changement à plein d'échelles différentes, quoi. Et on travaille toutes dans nos sphères. Toi, tu travailles, tu vois, ce podcast, c'en est une. En fait, il y a plein de façons de changer les choses et de te dire comment, finalement, je suis un peu militante aussi dans mon travail.

  • Speaker #0

    Oui, comment tu amènes ta pierre à l'édifice. C'est beau d'être reconnu pour ça.

  • Speaker #1

    Comment je change mon propre écosystème à moi pour qu'il soit plus inclusif et qu'il soit plus ouvert, en fait. C'est toujours le principe.

  • Speaker #0

    Et on parlait de la réussite avant de commencer l'émission. Une vraie question que tu touches, je sais, c'est quoi la réussite ? C'est une question que j'ai envie de te poser. C'est quoi la réussite pour toi, en fait ?

  • Speaker #1

    Pour moi, je pense que... Ma forme de réussite, c'est vraiment ce qu'on appelle l'épanouissement personnel. C'est d'arriver à me dire que je suis au bon endroit, au bon moment, je ne doute pas de moi. Je suis centrée sur moi-même. Je suis à l'écoute de ce que me dirait ma psy, tu t'aimes toi-même. Et s'aimer soi-même, c'est s'aimer toutes les facettes, les bonnes. Souvent, je me regarde et je me dis que je me force à faire plein de choses. pour me prouver que je suis capable. Et de me dire, c'est ça finalement la réussite. Je vais faire du sport, quand je vais faire du sport, je vais faire des trails très longs, toujours plus durs, toujours plus forts. Dans le travail aussi, je me dis que la vraie réussite pour moi, c'est quand je serai vraiment juste alignée avec moi-même. J'y arrive de plus en plus, mais je dois accepter aussi que je suis imparfaite, que ma part sombre. Et quand j'aurai atteint ça, je pense que c'est bon. Je serai considérée que j'ai réussi.

  • Speaker #0

    Tu as un petit côté où tu vas toujours te dépasser. C'est ça aussi ton moteur, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, le dépassement de soi, c'est hyper important pour moi. Déjà, je pense qu'il y a un truc hormonal. La dopamine, quand c'est libéré, tu passes la ligne d'arrivée d'un marathon. C'est un truc... Dans ton corps, c'est fou. Je pense qu'il y a un côté un peu rôle modèle aussi. Je me dis en fait... C'est une façon pour moi de prouver qu'on est capable, tu vois, les femmes. Je pense que j'ai toujours eu ça en moi. Et de me dire, en fait, c'est montrer ta force aussi, tu vois, et la découvrir. Parce qu'en fait, je pense qu'on est élevés d'une façon où... Sauf quand t'as des super rôles modèles. Moi, j'avais ma maman, donc, qui était incroyable. Mais t'es élevée d'une façon où t'as plus peur. Par exemple, l'accouchement, c'est un truc où toutes mes copines, elles me disent, j'ai peur, j'ai peur de l'accouchement. je me dis mais c'est pas possible d'avoir peur de ça en fait c'est C'est là que tu vas prendre conscience de la force de ton corps. Justement, au contraire. En fait, on nous oblige un peu à mettre de côté cette force. On ne nous oblige pas. En tout cas, j'aimerais bien entendre mes copines me dire « j'ai fait ça, c'était incroyable, j'ai été incroyable » . C'est peut-être pareil. Toutes mes copines se rabaissent. Alors qu'en fait, c'est déjà hyper dur d'être une femme et on a une force incroyable en nous. Oui,

  • Speaker #0

    d'essayer de plus la valoriser et de se faire confiance.

  • Speaker #1

    Mais je pense que le dépassement de soi, c'est une façon de l'atteindre et de l'intégrer. Parce que comme on se dévalorise, moi, en tout cas, ma façon d'intégrer ça, c'était d'accoucher sans péridural de ma fille et de me dire, waouh, en fait, tu es capable de faire ça, c'est fabuleux. Et de courir des marathons, des trails de je ne sais pas combien de kilomètres, en me disant, ouais, en fait, tu es capable de ça. Donc, en fait, tu es un peu capable de tout. Et souvent, j'y reviens, tu vois, quand je doute de moi, quand je ne suis pas bien, je me raccroche à moi, à ce que j'ai fait, ou à des rôles modèles, des gens ou des femmes fabuleuses où je me dis, elle, elle a traversé ça, moi, je peux bien traverser ma petite épreuve, tu vois.

  • Speaker #0

    Ou petite épreuve qui n'est pas forcément petite dans le moment.

  • Speaker #1

    Mais bon, tu es capable, en fait, tu vois, de t'adapter et de traverser.

  • Speaker #0

    Et surtout, je pense que c'est quelque chose qui arrive, comme on est dans Flamme des années 80, donc notre public est un peu... la quarantaine, ou le courage de la quarantaine, je pense que c'est quelque chose qui arrive aussi avec l'âge, parce que forcément, à 20 ans, on a moins d'expérience, et à 40, on a un peu plus. Mais c'est vrai que c'est hyper important de le dire. Je trouve que c'est trop bien que tu dis ça, de se valoriser. Moi, je le dis tout le temps à mes coachés, quand je les coache, en disant « Mais regardez tout ce que vous avez fait » . Et on a vraiment tendance à prendre n'importe quoi, ou même ce qu'on a fait, même des postes hyper importants, en disant « Non » . Et de même pas voir, en fait, que c'est déjà extraordinaire. Et que si on a réussi à le dépasser À un moment donné, on peut... encore le faire, donc se servir de toutes ces forces-là. Ah,

  • Speaker #1

    ça. Mais je pense que ce que tu dis là, le coaching, c'est fondamental. C'est fondamental. Et il faut absolument, enfin, c'est hyper important, notamment pour des femmes qui atteignent un certain niveau, et même pour tout le monde d'ailleurs, de passer par là, quoi. Et de se connaître soi-même pour avancer. Donc, moi, j'ai trop envie de faire un coaching d'alimentation aussi.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est du bon endroit. Voilà. C'est hyper important. Je trouve que le coaching, c'est quelque chose qui est chouette parce que ça te met dans l'action, en fait. Et surtout quand, en plus, tu arrives à un certain âge où tu as déjà travaillé sur toi et tout, et ça fait des leviers qui sont dans l'action. Ça te fait changer. Oui,

  • Speaker #1

    je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Et prendre conscience, en fait, de comment changer. Et les gens, ils ne veulent pas changer. Ils sont contents d'être dans leur truc et ils disent que ça ne va pas. Mais c'est quand tu fais toujours la même recette avec les mêmes ingrédients, tu auras toujours le même gâteau.

  • Speaker #1

    C'est clair, exactement. Moi, je suis plutôt dans le changement. Moi, j'aime bien le changement. Un peu trop parfois, je me dis « Ah oui, ça a l'air sympa la vie des autres, un peu plus bébère. » Mais bon, moi, je ne faisais jamais le chemin facile. J'avais fait de la sophrologie un jour, j'adore cette image. Tu te dis que tu es en bas d'une montagne, il fait beau, il y a un petit vent et il y a un téléphérique. Est-ce que tu prends le téléphérique ou est-ce que tu fais toute la montagne à pied ? Et ça, c'est un peu l'allégorie de la vie.

  • Speaker #0

    Toute la vie à pied, j'aime bien. En courant.

  • Speaker #1

    en courant, on va être éveur. Mais bon, je me dis, tu apprends tellement de trucs sur le chemin. C'est le chemin qui compte.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'une fois que tu es arrivé, c'est ce qu'on disait un peu en off tout à l'heure par rapport aux entrepreneurs qui débutent, c'est quand tu as toutes tes idées, tout ça, les deux premières années et puis après, si ça grossit, en fait, tu te retrouves à faire un autre métier.

  • Speaker #1

    Mais je pense que c'est, tu vois, pour arriver au fait que tu te dises, en fait, chacun a son chemin personnel, on arrête de se comparer et on fait ça c'est ta propre trace dans la neige c'est la tienne il n'y en a pas une deuxième qui va ressembler Et ça, c'est, tu vois, dans les années 80, je pense que tu mets. Moi, j'ai attendu longtemps avant de comprendre ça. En fait, tu pouvais être en paix avec toi-même, avec ton propre chemin. Il n'y a pas il faut, c'est mieux, j'aurais dû. C'est bon, c'est fini.

  • Speaker #0

    Oui, puis du coup, par rapport à la réussite, si on rebondit là-dessus, si on a un grand succès dans la trentaine, dans la vingtaine, peut-être que tu l'as déjà vu, soit dans des entrepreneurs ou d'entrepreneuses que tu accompagnes. Après, quand on n'a plus de « goal » et qu'on est arrivé, est-ce que ce n'est pas difficile de se transformer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y avait des entrepreneurs, notamment américains, qui avaient fait un poste. Le gars avait gagné 100 millions de dollars. Il disait « je me sens vide, je n'ai plus de but dans la vie » . On le voit tous les jours, des gens qui font des dépressions après des trucs incroyables. Mais c'est pour ça que je pense que se connaître soi-même et être capable de se réinventer. Parce qu'on sait, tu sais ce que tu aimes. tu sais ce que t'aimes pas, tu sais ce qui te fait plaisir, ce qui te fait du bien, je pense que ça n'arrivera pas. Si tu cours toujours après une valorisation extérieure, il faut que ça vienne de toi. Donc, je pense que c'est pas évident, cette notion-là, de réussite personnelle, de être alignée, d'épanouissement.

  • Speaker #0

    Et toi, t'as fait comment pour trouver ton propre chemin ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai un peu lâché prise, déjà. En me disant, finalement, j'ai vachement mis sur pause. Parfois, je me suis observée, je me suis dit, qu'est-ce qui me fait plaisir ? Quand est-ce que je me sens bien ? Parce que parfois, je me mettais tout le temps hors de ma zone de confort. Et donc, tu es tout le temps stressée, tu fais tout le temps des trucs qui ne te ressemblent pas, ou toujours plus dur, plus loin. Et en fait, c'est bien aussi de se sentir bien dans ton poste, de connaître ce que tu fais, de savoir où tu vas, d'être un peu, entre guillemets, experte. Et du coup, je pense que je me suis dit, en fait, Très vite, j'ai compris qu'il me fallait une vie équilibrée, que je devais avoir chaque pan de ma vie. J'ai une copine qui disait ça, elle me disait « T'imagines un hamburger et t'as différentes couches, mais toutes les couches sont importantes pour que ça soit bon à la fin. » Et du coup, moi, c'est un peu ça. C'est-à-dire que j'ai mon travail, mais c'est pas un tout en soi. J'ai ma famille, mes enfants, j'ai mon couple, j'ai mes amis, j'ai mes passe-temps, sport et co. Et en fait, je me rends compte qu'il faut que tout ça soit bien équilibré. pour que je me sente bien. Et du coup, il faut mettre du temps dans chacun de ces pans-là et ça t'évite d'être déçu aussi. Parce que si tu mets trop d'intensité dans un truc, c'est ça qui fait que tu as des relations où tu peux être déçu, où tu peux te sentir mal, ou qui peuvent te faire du mal aussi. C'est parce qu'en fait, tu n'es pas centré sur toi. Tu as tout mis de l'énergie que dans ton travail et puis tu n'as pas la reconnaissance qui va. Le truc s'effondre. C'est un peu ce qu'on disait, quelqu'un qui a trop bien réussi dans sa vingtaine. Ben oui, si tu n'avais pas une vie équilibrée, tu ne peux pas te réaligner avec les autres choses qui te font du bien. Oui,

  • Speaker #0

    puis ça passe par soi, par la connaissance de soi et par aussi tester des choses et se rendre compte du coup, qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui fonctionne ? Et quel conseil tu donnerais justement à une entrepreneuse qui a une idée, qui commence et qui justement n'est pas forcément dans l'entrepreneuriat à la base, mais à cette idée et quelqu'un qui est assez brillant, qui a pas mal de... De ressources, mais qu'est-ce que tu lui conseillerais ? Par quel bout elle pourrait le prendre ?

  • Speaker #1

    Je pense que d'abord, c'est... Il faut bien réfléchir quand même, parce que c'est n'importe quel entrepreneur, moi que je rencontre, tu peux lire des articles et c'est génial, mais en fait, il y en a beaucoup qui n'y arrivent pas. À la fin, il ne faut pas avoir peur de l'échec, parce que c'est une des options. Et après, je pense que le meilleur conseil, c'est de commencer. Les femmes, on a tendance à se lancer que quand tout est parfait, qu'on a fait la bonne étude de marché, qu'on a demandé à... Je ne sais pas qui, ce qu'ils pensaient, l'idée, etc. C'est de se faire confiance, tu vois. Finalement, les gens qui réussissent le mieux, c'est les gens qui tressent leur route et qui se font confiance, tu vois. Et puis après, d'être entouré. Parce que je pense qu'aujourd'hui, tu peux l'être. Il y a plein d'accélérateurs comme le mien, mais d'autres qui aident aussi des femmes à monter leur boîte. Donc en fait, justement, tu vois, avoir un coach, avoir un des gens qui t'entourent. Enfin, toi, je ne sais pas si tu coaches aussi des entrepreneurs, j'imagine.

  • Speaker #0

    Des entrepreneurs, surtout moi, je ne coach que des femmes.

  • Speaker #1

    Des entrepreneurs, voilà. J'ai une copine qui fait ça aussi. Je pense que c'est hyper important. Et pourquoi c'est important ? Parce qu'aussi, il y aura forcément cet équilibre vie pro, vie perso. Parce que souvent, les femmes, quand on se lance, c'est la quarantaine. Alors, il y en a quelques-unes qui se lancent à la sortie des études, mais tu en as beaucoup qui se lancent en deuxième partie de vie. Et donc, c'est comment j'arrive à allier eux. un peu tous ces pans de ma vie. En fonction des personnes, si tu as une famille, si tu as des enfants, c'est des réalités qu'il faut quand même...

  • Speaker #0

    Tu peux y aller en douceur aussi. Tu n'es pas obligé de tout balazarder d'un coup en disant j'y vais.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est bien aujourd'hui. C'est qu'avant, tu n'avais pas ça. Maintenant, tu as quand même un côté un peu freelancing où tu peux avoir plusieurs casquettes, plusieurs vies. Et ça, c'est plutôt pas mal. Mais je pense qu'il faut quand même peser le pour et le contre et se dire euh Voilà, qu'est-ce que... Aujourd'hui, sur quoi je m'assois, vers quoi je vais, pourquoi je le fais, aussi. Et s'écouter, quoi, tout simplement, tu vois, à chaque étape du process.

  • Speaker #0

    Oui, trouver du... avoir le sens derrière. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et puis être OK avec ce qui va se passer, tu vois. Enfin, il y a beaucoup de femmes entrepreneurs qui en parlent. C'est... Quel rôle tu veux donner ? Enfin, tu vois, qu'est-ce que tu veux représenter aux yeux des gens ? Tu vois, notamment tes enfants, tu vois. Tu vas peut-être être... un peu moins présentes, mais en fait, tu vas faire plein de choses et tu vas leur montrer que c'est de l'épanouissement, etc. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, il faut se lancer si tu es OK avec toi-même aussi. Et que ça sera OK de passer moins de temps sur d'autres choses parce que ça va te prendre pas mal de temps. On ne va pas se mentir.

  • Speaker #0

    Je le confirme.

  • Speaker #1

    Tu peux te lancer un peu à moitié au début, mais à un moment donné, tu vas faire le grand saut et ça va te prendre un temps fou. Et puis, c'est ta vie. Donc, tu y penses matin, midi et soir. Mais voilà, moi, je trouve ça génial. Et puis après, pas peur de l'échec. Au pire, ça ne marche pas. Au mieux, ça marche.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une expérience.

  • Speaker #1

    C'est une expérience. Comme tu ne supposerais pas ton CDI qui, pendant trois ans, était nul. Personne ne se pose la question.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme le couple. À un moment donné, on valorise vachement le couple. Mais quand tu es célibataire et que tu es hyper heureuse, on ne va pas te le valoriser. Et du coup, si tu tombes sur un connard, on va dire « Ah, c'est génial, on l'encouple » . Mais en fait, c'est pareil avec l'entreprise.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais de toute manière, on va te mettre dans des cases.

  • Speaker #0

    Donc, si tu es en CDI, tout le monde trouve ça génial parce que ça rassure. Mais en fait, quand tu fais ta boîte et que tu as une idée un peu bizarre, ça va être la meilleure. Mais ça ne va pas.

  • Speaker #1

    C'est une convention sociale. De toute manière, c'est simple. Là, tu sais, les gens ne savent pas mieux que toi. En fait, ils sont aussi perdus que toi dans la vie. Il faut quand même se dire ça. Et du coup, quand tu leur envoies une image, c'est leur propre miroir. Donc, ça leur fait peur souvent.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant ce que tu as dit dans le fait de à la fois réfléchir, mais pas trop réfléchir. C'est comme tout, en fait. C'est-à-dire que si tu réfléchis trop, tu ne fais jamais rien. Moi, le podcast, je n'ai pas réfléchi, en fait. J'ai eu cette idée, ça m'a pris. Et en fait, si j'avais commencé à réfléchir, je n'aurais pas pu... Enfin, puis, ce n'est pas parfait, mais au moins c'est fait, en fait ça existe et ça te nourrit et ça ne sert à rien de... En fait, c'est une balance entre réfléchir suffisamment, mais pas non plus trop réfléchir. Sinon, tu ne fais plus rien.

  • Speaker #1

    Sinon, tu ne tentes rien, en fait. Moi, je suis hyper partante de ça. Presque d'être challenger. Personne ne t'attendait, mais c'est toi qui y vas. Moi, j'aime bien ces femmes qui décident de se lancer dans les trucs.

  • Speaker #0

    personne n'aurait cru qu'elles auraient pu. Des changements de carrière, des choses un peu atypiques. Moi, je trouve ça trop bien. C'est tes rêves, tu y crois, tu y vas. Et let's go. Sur un malentendu, ça passe toujours.

  • Speaker #1

    Ça peut toujours marcher au pire.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr.

  • Speaker #1

    Et quand on parle d'échec, je trouve ça assez intéressant. Je te posais la question, c'est quoi la réussite ? Mais c'est quoi un échec en fait ? Qu'est-ce que c'est pour toi un échec ?

  • Speaker #0

    J'ai vachement de mal avec ça. J'essaye vachement de... de travailler sur cette notion parce que j'ai du mal à la définir. J'ai vachement de mal, déjà parce que je suis trop dure avec moi-même. Quand je vais rater quelque chose, je ne vais presque pas me mettre dans la situation où je peux rater. Parce que ça me fait peur d'échouer sur un truc. Mais je pense qu'au fond, l'échec, c'est des choses sur lesquelles tu apprends vachement sur toi. J'ai du mal avec la notion d'échec, de regret, de remords. Ce n'est pas du tout, mais ce n'est pas un vocabulaire que j'ai trop. Je me dis que...

  • Speaker #1

    Puis, ce n'est pas trop valorisé en plus en France. L'échec n'est pas valorisé, alors qu'aux États-Unis, quand même beaucoup plus. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Mais c'est presque une... Pour moi, l'échec, c'est juste un instant T. Tu vois ce que je veux dire ? C'est comme quand tu te regardes, tu vas être heureuse. Et il y a des moments où tu as été au fond du trou. Et les gens autour de toi vont te regarder comme cette personne heureuse. Mais toi, tu sais que tu as déjà été au fond du trou. Donc c'est pareil. En fait, c'est des moments dont tu vas te nourrir. Tu vas toujours t'y reporter. Donc je dirais que l'échec, c'est plus le chemin de la vie. Est-ce que c'est des échecs ? Est-ce que tu aurais pu faire différemment ?

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est peut-être un échec qui ferait une réussite.

  • Speaker #0

    Aux Etats-Unis, ils disent toujours ça. C'est ça qui fait que tu apprends. C'est ta courbe de progression. c'est comme quand t'es petite, tu tombes, tu te relèves

  • Speaker #1

    Tu ne t'es jamais tombée, tu ne peux pas vraiment savoir marcher correctement.

  • Speaker #0

    Non, exactement. Donc, je dirais que oui. Moi, je pense qu'en tout cas, on est un peu formaté, les femmes, un espèce de truc de perfection. On a du mal, tu vois. Et puis, le regard de l'autre, c'est un truc... Il faut beaucoup plus de temps, je pense, pour une femme de se détacher de ce truc-là qu'un homme. Donc, voilà quoi. On teste.

  • Speaker #1

    Puis, les femmes, on a un peu le syndrome de la bonne élève.

  • Speaker #0

    Bien sûr. première de classe. Moi, je l'ai eu pendant des années, ce truc-là. Ça sert à rien. Let's go, quoi. Faut tenter, quoi. Mais il y a plein de femmes qui le font et s'entourer d'autres qui le font. Maintenant, t'as plein de réseaux féminins aussi que tu peux rejoindre où t'as d'autres femmes, t'es entre femmes. Moi, je crois beaucoup à ce côté un peu sororité, validation entre pères, tu vois. De parler aussi de tes doutes, de tes... Ouais, de ce qui te bloque. des moments de blocage ou des choses comme ça avec d'autres personnes qui vivent la même chose. Parce que c'est quand même... Quand t'es une femme, tu vis à peu près les mêmes choses. Que ce soit en entreprise, dans l'entrepreneuriat, c'est toujours les mêmes leviers sur lesquels tu dois agir.

  • Speaker #1

    J'ai le jacques qui est dans la couverture sur moi. Je vous fais vite, ma grecque. Alors, t'en as 34 minutes, donc il nous reste encore 7 ou minutes. Est-ce qu'il y a un truc dont tu voulais parler ? On n'a pas parlé, je voulais te demander peut-être tes peurs, des trucs comme ça, tu l'avais déjà dit la dernière fois. De quoi on n'a pas parlé, il nous reste cinq minutes.

  • Speaker #0

    T'as dit quoi ? Des peurs ? Non ?

  • Speaker #1

    On a demandé des conseils, on a parlé de ce que c'était, de ce que tu faisais, de ton parcours. Ça s'est passé hyper vite.

  • Speaker #0

    Ouais, ça s'est passé trop vite. De quoi on pourrait parler ? Non, des peurs, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    On peut parler des peurs. Et après, comme c'est un peu nouveau, les associations, peut-être développer un peu.

  • Speaker #0

    Ouais, on peut parler des assos et un peu des passerelles entre les assos et le monde de la tech. Ça, j'aime bien parler de ça. Tu vois le côté un peu mixité.

  • Speaker #1

    Ouais, je vais parler des peurs et après, on va parler des assos. Ouais,

  • Speaker #0

    parfait.

  • Speaker #1

    Et du coup, toi, c'est quoi tes plus grandes peurs ? Est-ce que tu as des peurs encore aujourd'hui ? Est-ce que tu t'essayes de travailler ? C'est quoi tes plus grandes peurs ?

  • Speaker #0

    Oui, alors mes plus grandes peurs, c'est... Moi, c'est assez basique, quoi. C'est le côté invalidité, je ne sais pas pourquoi. Tu vois, de me dire, putain, j'ai tellement de projets et qu'un jour, on me dise, tu ne peux plus les faire, quoi, pour une raison que c'est grec. Et du coup, je ne sais pas, j'ai une peur hyper forte de ça, au-delà de la maladie, des conneries sur mes enfants, évidemment. Enfin, ça, c'est la base, mais... Mais je pense que, moi, je me dis toujours, la vie, ça sera trop court, quoi. Il y a tellement de choses que je veux faire. Donc, je sais qu'il faut que je me canalise parfois parce que je suis trop curieuse. J'ai envie de tout faire. Là, j'ai envie de m'acheter un vélo. Alors, je ne fais jamais de vélo pour faire... Je ne sais pas, des voyages en vélo, il faut choisir un peu. Je pense que ma peur, c'est d'être trop dispersée. Et du coup, je pense que là, j'ai un peu ce truc où il faut que je me focus sur vraiment ce qui fait sens. Et je pense que mon autre peur, si on link ça aux femmes et aux podcasts, parce que c'est un peu le sujet, c'est de ne pas m'être assez battue pour les causes qui me sont chères. Là, je me pose vachement la question, je me dis, au fond, je suis féministe depuis tellement d'années. Mais qu'est-ce que j'ai pris comme action concrète pour que les choses changent ? Au-delà de mon travail, tu vois, où j'accompagne vachement de femmes entrepreneurs, mais un truc vraiment, tu vois, il y a des choses qui me prennent au trip sur des injustices et sur tous les sujets de violence faites aux femmes, etc. Et je me dis, mais en fait, à mon échelle, est-ce que ce n'est pas ça ? Tout le temps dans un coin de ma tête, je me dis, est-ce que ce n'est pas ça sur quoi tu devrais mettre ton énergie ? Est-ce que tu ne devrais pas, dans quelques années, changer ? J'ai n'importe quoi dirigé, une asso ou une fondation pour les femmes. Et en fait, on peut faire tellement de choses, tu vois. Avec la loi, on peut... Aujourd'hui, tu vois, les activistes, les militants, ils peuvent changer tellement de choses. Et je me dis, à notre échelle, est-ce qu'on ne devrait pas se battre ? Enfin, moi, j'ai ce truc de... Tu vois, tu as les gens qui sont... qui sont angoissées pour le climat, je ne sais plus quel est le mot, moi j'ai le même stress sur le social. C'est de me dire dans quel monde ma fille va grandir, est-ce que les droits que j'ai aujourd'hui, elle les aura vraiment ? Je ne suis pas sûre. Et parfois j'ai cette impuissance où je me dis, quand tu te sens mal et impuissante, il faut peut-être agir. Donc ma plus grande peur, ce serait de ne pas avoir assez eu le courage de me lancer là-dessus. Et en même temps, je me dis, quand tu prends la parole sur ces sujets, tu es beaucoup plus... plus clivant dans tout, tu vois, ça devient un peu ta vie avec tes potes, dans tout couple, dans tout. Et du coup, c'est... Je pense que c'est un truc que je vais faire à un moment donné. Mais je ne sais pas encore. Mais j'aimerais ne pas passer à côté de ça. Me dire que tout ce qu'on m'a transmis, ce que ma mère m'a transmis, les femmes que j'ai rencontrées dans ma vie, moi, j'adore les femmes. Je me dis que si on ne se bat pas pour elles, on aura déjà raté un truc énorme.

  • Speaker #1

    Ah bah trop bien. Et tu penses que ça a un rapport avec le fait que maintenant, c'est ouvert aussi aux associations ? Parce qu'avant, vous n'étiez que dans les entrepreneurs et maintenant, vous ouvrez face à des associations. Donc, tu as dû rencontrer peut-être des associations et c'est peut-être ça qui donne le goût aussi à te dire « Ah, j'ai envie de faire de l'associatif » . Est-ce que tu crois que c'est lié ?

  • Speaker #0

    Bah, je pense que moi, j'avais toujours fait de l'associatif toute ma vie. J'étais dans des associations, je donnais du temps, etc. Je pense que mes enfants m'ont éloignée de ce truc-là, parce qu'en fait, c'est un peu ce qu'on disait, l'équilibre, une journée à rallonge. Donc en fait, j'avais un peu enlevé ce pan-là. Et là, c'est vrai que chez Resherpa, dans ma fondation, on s'est lancé dans le soutien aux associations. Et je me suis dit, oui, moi, j'ai envie à titre personnel de me réinvestir. Et au-delà de ça, je pense que j'ai vraiment envie d'aider le monde associatif, parce qu'aujourd'hui, on ne se rend pas compte, mais notre... Le tissu associatif français, il est hyper riche, mais en même temps, il est hyper à risque parce que les gens ne donnent plus. On parlait des années 80, notre génération, c'est la génération avant nous qui donnait beaucoup. Nous, c'est moyen, mais derrière, il n'y a personne qui donne. C'est à la fois donner en temps, donc bénévole, et donner en argent. Donc nous, on a un vrai sujet chez Richard Paz, c'est à la fois... On veut essayer de trouver de nouvelles solutions pour financer le monde associatif. Donc ça, c'est vraiment un vrai sujet. Donc là, on fait des dons à des associations de gros montants, mais c'est surtout pour que ces associations, elles se concentrent sur leur business, enfin leur business, leur mission sociale ou environnementale, et pas sur le fait de chercher de l'argent, tu vois. Parce qu'une asso entre 10 et 40% de son temps, c'est pour aller chercher de l'argent. Donc c'est énorme.

  • Speaker #1

    Quand tu cherches de l'argent, tu ne fais pas ton vrai travail.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est comment est-ce que tu donnes plus de pouvoir à ce monde associatif. Pour moi, c'est ça, en tout cas, notre société, notre démocratie, c'est que les gens soient représentés et que ça soit équilibré, équitable, et qu'on ait une forme de mixité. Aujourd'hui, il y a le capitalisme, mais il y a tous ces tissus associatifs qui font des choses formidables, parce que c'est ça qui fait avancer aussi les choses. C'est les associations militantes qui vont faire passer une loi, qui vont pousser dans un sens ou dans l'autre les consommateurs à changer leurs habitudes. Donc moi, j'adore soutenir ces deux mondes et me dire, en fait, je pense qu'on réussira collectivement si, en fait, on ne crée pas des murs entre les écosystèmes. Aujourd'hui, tu as les militants d'un côté, les capitalistes de l'autre. Je schématise, mais en fait, il faut créer plus de passerelles parce que c'est en créant ces passerelles que tu t'apportes mutuellement. Et nous, on crée beaucoup de passerelles en se disant, dans le monde associatif, tu as des besoins aussi de digitalisation, de mettre en place des process qui fait que tu es plus efficace, plus productif parce que tu vas pouvoir faire mieux ta mission sociale. Et du coup, dans le monde de la tech et de l'entreprenariat, c'est quelque chose qui est fondamental parce que tu dois faire peu, avec peu de moyens, tu dois faire très bien. C'est comment tu peux prendre des gens qui sont très bons dans leur domaine, par exemple un expert du marketing digital, qui donne du temps pro bono à une association sur ces sujets de marketing digital. Et ça, en fait, on peut créer plein de passerelles comme ça, mais en fait, on ne le fait pas parce qu'on ne sait pas où chercher. Et en fait, il faut ces tiers de confiance qui créent des briques entre les deux. Donc moi, c'est un peu mon rôle, c'est de me dire comment tu crées des passerelles entre ces deux mondes.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc du coup, s'il y a des associations qui nous écoutent ou des entrepreneurs, ils peuvent aller sur le site et puis... Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Notre principe, c'est quand même des associations qui sont plutôt en changement d'échelle, donc qui ont au minimum 400 000 euros de budget et surtout qui ont une brique digitale ou tech au centre de leur association. Donc ça peut être, je te prends n'importe quoi, tu vois, une application pour faire des repas solidaires pour les étudiants précaires. Ça, tu vois, ça peut rentrer dedans. Ça peut être une plateforme pour... on a une une association qui s'appelle Coral Guardians pour replanter des coraux enfin remettre des coraux dans des endroits où ils sont détruits ils ont tous une plateforme pour que les communautés locales puissent avoir accès tu vois au savoir comment tu remets des coraux de la bonne façon pour que ça fonctionne etc donc c'est ce genre de projet une petite brique technologique ou digitale oui comme ça c'est comme ça tu peux faire les fonds c'est ça qui est intéressant exactement mais oui avec plaisir et des associations dirigées par des femmes avec plaisir aussi il y en a plus que dans la tech c'est ça qui est bien en tout cas c'est trop chouette,

  • Speaker #1

    le temps est passé hyper vite on arrive presque à la fin, est-ce que tu veux nous dire un petit mot de la fin pour donner un peu d'espoir à toutes ces femmes qui ont toutes leurs idées et qui ont envie de les mettre en place aujourd'hui je pense que si un,

  • Speaker #0

    vous avez une force en vous qui est hallucinante, donc juste croyez en vous Deux, entourez-vous parce qu'on a plein d'autres femmes comme ça qui peuvent vous aider, vous cheer-up. Et à plusieurs, c'est tellement plus simple de passer des étapes et de se rendre des comptes, mais dans un côté positif. Et puis trois, il faut y aller. Juste essayer. On n'en a qu'une de vie. Voilà. C'est le mot de la fin.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'était super. Merci. Anne-Sophie.

  • Speaker #0

    Merci à toi, c'était trop sympa comme discussion.

  • Speaker #1

    Peut-être une prochaine fois, tu reviendras avec ta nouvelle fondation.

  • Speaker #0

    Ouais, et j'espère bien, ouais. Si seulement.

  • Speaker #1

    Allez, laisse-moi, je vous dis à la semaine prochaine. Flamme des années 80.

  • Speaker #0

    Le podcast qui allume la femme.

Description

Comment définir la réussite quand on est une femme de 36 ans, à la tête d’une fondation, engagée dans l’impact social et la création de ponts entre entrepreneuriat et monde associatif ? 🎧

Dans cet épisode de Flammes des Années 80, le podcast qui allume la femme, Sara reçoit Anne-Sophie Gervais, directrice de Raise Sherpas, une fondation philanthropique dédiée à l’accompagnement de projets à fort impact social, environnemental et technologique.

Anne-Sophie nous partage son parcours de femme dans un univers encore très masculin : celui de la tech, de la finance et de l’innovation. Elle nous parle de ses choix de carrière, de son besoin de sens, de ses engagements concrets pour une société plus juste, et de son envie profonde d’agir pour les femmes. À la tête d’un accélérateur 100 % gratuit, elle aide aujourd’hui associations et startups à se développer tout en portant haut la voix du leadership féminin.

Un échange passionnant autour de la carrière féminine, du courage d’oser, de la sororité, de la réussite au féminin et de la volonté de créer un impact positif. Avec douceur et puissance, Anne-Sophie évoque ses peurs, ses moteurs, son équilibre personnel, sa vision du développement personnel féminin, mais aussi son désir de se battre pour les droits des femmes.

On parle aussi :

  • De son engagement pour un écosystème plus inclusif ;

  • De l’importance de se faire accompagner, coacher, soutenir ;

  • Du besoin de se reconnecter à soi pour avancer dans sa vie de femme ;

  • De ces femmes qui l’inspirent, de son admiration pour les fondatrices qu’elle soutient.

Son témoignage éclaire toutes celles qui souhaitent incarner leur propre chemin, redéfinir la réussite, et mettre leur énergie au service du collectif.

Un épisode pour les femmes ambitieuses, sensibles, audacieuses, qui veulent se sentir légitimes, confiantes, et oser se lancer.

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🎙️ Flammes des Années 80 – Le podcast qui allume la femme.
Chaque semaine, des conversations autour du développement personnel féminin, de la confiance en soi, du bien-être, de la transmission et de l’épanouissement personnel. On y explore l’introspection, les émotions, la résilience, la maternité, l’amour, la psychologie et les témoignages inspirants de femmes et d’hommes audacieux. Un podcast pour femmes, pour révéler sa flamme intérieure, oser être soi et nourrir sa spiritualité féminine.
Flammes des Années 80, pour écouter votre flamme intérieure grandir. 🔥


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Transcription

  • Speaker #0

    Flamme des années 80,

  • Speaker #1

    le podcast qui allume la femme.

  • Speaker #0

    Bonjour, alors je suis très heureuse aujourd'hui de recevoir Anne-Sophie Gervais. C'est une invitée un peu exceptionnelle, on va dire, parce qu'on a... Non mais c'est vrai que je n'ai pas l'habitude de recevoir des entrepreneuses ou des femmes d'affaires. On peut dire des femmes d'affaires ou pas du tout.

  • Speaker #1

    Ouais, allez, disons ça.

  • Speaker #0

    On se lâche.

  • Speaker #1

    Ouais, il n'y a pas que des hommes d'affaires. Allez.

  • Speaker #0

    Voilà. C'est hyper intéressant, avec un énorme poste, des responsabilités, un peu un dream job. Je pense que c'est un peu ça. Est-ce que tu veux te présenter Anne-Sophie ?

  • Speaker #1

    Avec plaisir. Merci déjà de me recevoir. Je m'appelle Anne-Sophie, j'ai 38 ans et ça fait plus de 10-15 ans même que j'évolue dans l'entrepreneuriat. Et moi, la spécificité de mon métier, c'est d'accompagner des entrepreneurs. et du coup, de les soutenir à la fois financièrement et avec de l'accompagnement. Donc voilà, je fais ça dans le cadre d'une fondation. Donc c'est ça qui est important. Donc je suis aujourd'hui à la tête d'une fondation qui s'appelle RegSERPA. Et du coup, cette fondation, c'est un accélérateur de projets 100% gratuit. Donc c'est philanthropique, pro bono. Et on accélère des projets qui ont beaucoup d'impact social, environnemental. Donc il y a une partie des projets, ce sont des startups. Donc on va revenir dessus. des startups avec des briques technologiques, etc. Et l'autre partie des projets que j'accompagne, ce sont des associations. Et l'idée de ma fondation, c'est aussi de créer des ponts entre ces deux mondes, donc le monde de l'entrepreneuriat et le monde associatif, et comment l'un et l'autre peuvent s'apporter mutuellement.

  • Speaker #0

    Oui, donc tout un programme. Et ça, comment c'est venu à toi, en fait, le parcours, assez brièvement ? C'est-à-dire qu'à un moment donné, tu te retrouves justement à co-diriger cette fondation, et comment ça, à 36 ans, c'est quand même un peu... C'est quand même sympa, quoi.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai toujours... C'est vrai que c'était mon dream job. Tu as parlé de dream job tout à l'heure. Moi, en fait, j'ai évolué très rapidement dans tout ce qui était, à l'époque, entrepreneuriat social. Ça me passionnait de se dire comment est-ce que l'entreprise peut avoir ce rôle d'impact social, environnemental. Tu vois, c'était au tout début. On ne parlait pas encore de l'écologie, etc. Vraiment, c'était beaucoup d'entrepreneurs sociaux, militants qui créaient des projets pour justement avoir un impact social et environnemental. Et du coup, j'ai rejoint un peu ce monde-là à travers mes études dans une école que j'avais faite, une école de commerce. Et très vite, je me suis dit, en fait, moi, ce que j'aime, c'est d'être à côté des entrepreneurs et de les accompagner et de les aider et de voir plein de projets différents parce que je suis assez curieuse. Donc, en fait, de passer, je ne sais pas, d'un projet un peu, à l'époque, c'était les AMAP, à une entreprise d'inclusion qui permettait à des personnes en situation de handicap de travailler, etc. Donc voilà, c'est ce que j'ai fait au début. Et puis très vite, je me suis dit, je veux passer côté accompagnement, donc aider ces personnes qui sont du coup un peu mes rôles modèles à moi, de me dire, je vais aider des entrepreneurs que j'estime énormément. Et puis en fait, très vite, je me suis dit, j'ai aussi envie de travailler dans des petites équipes parce que c'est hyper important pour moi, tout l'environnement de travail, à quoi ça ressemble, tout le quotidien, etc. Et donc, j'ai rejoint des structures qui s'appellent les accélérateurs de start-up. Et à chaque fois, c'était dans le cadre de fondations. Donc très vite, j'ai mélangé la philanthropie, l'entrepreneuriat. Une première fois dans mon école qui s'appelait Dauphine, donc la Fondation Paris Dauphine. Et ensuite, chez Raise, donc là, c'était vraiment mon dream job. J'ai postulé, je me suis dit, en fait, s'il y a un job qui est pour moi, c'est celui-là. Et pour moi, c'est hyper important aussi d'avoir un métier où il n'y a pas d'externalité négative. Tu vois, tu n'es pas dans une entreprise qui va faire du mal aux gens de la planète, qui est vraiment là pour créer créer de la valeur en fait positive. Et nous, on est là pour aider des écosystèmes à se développer et faire en sorte qu'on va revenir dessus, qu'il y ait de moins en moins de biais et que ça soit des écosystèmes le plus inclusifs possible et puis le plus impactants possible.

  • Speaker #0

    Et du coup, tu dis que c'est justement un accélérateur philanthropique. Comment ça se passe ? Parce que nos auditeurs et auditrices sont peut-être en train de plus d'éclairage par rapport à ça. Ça veut dire que c'est 100% gratuit, mais comment est-ce que ça fonctionne ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, c'est un peu, si tu veux par exemple, tu vas prendre un grand groupe qui va avoir une fondation. Là, c'est le même système. Moi, j'ai des collègues qui font de la finance. C'est une société de gestion. Ils investissent dans des entreprises et ces collègues me reversent une partie de ce qu'ils gagnent pour ma fondation. On a une fondation qui est au cœur d'un groupe d'investissement. Ça, c'est hyper pratique parce que ça permet de créer aussi plein de passerelles entre la finance et la philanthropie. C'est comme ça que Raise a été créé par ses fondateurs qui s'appellent Konzac de Bignard et Clara Guémard. Ils ont voulu justement montrer qu'on pouvait faire de la finance entrement et qu'on pouvait réconcilier finance et philanthropie. C'est tout le principe de partage de la valeur. C'est, voilà, je gagne de l'argent, qu'est-ce que j'en fais ? Et du coup, c'est comme ça que le modèle est né. Et donc, nous, on a ce budget qui nous permet derrière, en gros, d'aller prêter de l'argent à taux zéro à des entrepreneurs et ensuite de les accompagner. Donc, en gros, le budget, il sert à payer nos salaires et à faire des prêts. si je schématise. Et donc, pour l'entrepreneur, en gros, il bénéficie d'un prêt de 100 000 euros à taux zéro et d'un accompagnement qui est complètement gratuit. Et l'avantage d'être une fondation, c'est que tu attires des gens super du monde, justement, de l'entrepreneuriat, des ex-entrepreneurs qui ont réussi, qui vont redonner à d'autres. Tu vois, c'est le principe du give-back. Tu as réussi, tu as été aidé, tu essayes d'aider d'autres personnes derrière. Donc, c'est un peu ça. Aujourd'hui, on a une communauté de 100... ce qu'on appelle mentors, qui vont aider nos startups au quotidien, aider nos associations à grandir et à ce qu'on appelle changer d'échelle.

  • Speaker #0

    Oui, et puis en plus, ce qui est génial, c'est que tu vois énormément de choses qui n'ont aucun rapport, en fait. Les projets qui te sont proposés ou les entrepreneurs ont des idées complètement folles. C'est quoi un peu les idées les plus folles qu'on t'a proposées ?

  • Speaker #1

    Alors nous, là maintenant, la particularité de notre accélérateur, c'est qu'on ne fait que de l'impact social et environnemental. Donc 100% des projets sont d'impact social et environnemental. Et donc du coup, on va aussi financer ce qu'on appelle l'innovation de rupture. Donc ça va être des avancées technologiques hyper fortes. Donc des choses qui sont très novatrices, mais qui nécessitent du financement. Et souvent, le monde financier actuel y va moins parce que c'est plus risqué. Nous, ce qu'on dit, c'est que comme on est 100% gratuit, on va prendre plus de risques et qu'on est une fondation, on va prendre plus de risques si derrière, il y a un impact environnemental ou social hyper fort. Donc, on peut se permettre d'aller très tôt sur des projets qui ont une grosse innovation, qui peuvent changer quasiment un pan de nos vies. Je te prends un exemple, il y a une startup qui s'appelle Switch Energy, qui est basée vers Nantes, qui, elle, crée une nouvelle forme d'énergie. Il s'appelle l'énergie osmotique. En gros, c'est la rencontre de l'eau douce et l'eau salée dans les deltas et les estuaires. Je ne connaissais rien. Et en fait, il crée des mini-centrales qui mettent dans ces estuaires et ça crée de l'énergie. Et donc, si ça fonctionne, d'ici 2050, ça peut être l'équivalent de l'énergie solaire à un prix compétitif. Donc, c'est des choses qui peuvent vraiment révolutionner la façon dont on consomme, on vit. C'est vraiment des innovations. fondamentales pour avancer, que ce soit dans le social. Aussi, j'en ai beaucoup dans la santé, par exemple. Là, on a accompagné une boîte qui s'appelle MatriciCI et qui fait la détection grâce à l'IA, grâce aux images et à l'IA de l'endométriose sur des IRM. Parce que c'est très mal détecté aujourd'hui, l'endométriose. Et donc, c'est des algorithmes qui sont entraînés, donc l'intelligence artificielle, que pour détecter justement l'endométriose. Et du coup, derrière, c'est des radiologues qui sont spécialisés, qui vont dire, ah bah, sur cet IRM, oui, il y a de l'endométriose. Et en fait, tu t'analyses ça et dans 3 à 4 ans, n'importe quel radiologue pourra avoir ce logiciel. Et même s'il n'est pas spécialisé en endométriose, il pourra trouver très facilement le problème. Donc voilà, c'est des choses qui sont fondamentales. Et en fait, tu vois, il faut imaginer, tu as des problèmes, tu as des trous dans la raquette et tu as des gens fabuleux qui se disent, on va essayer de résoudre ce problème. de capter du carbone d'une autre façon, on va essayer de faire des nouveaux matériaux, on va essayer de faire en sorte que le monde avance dans ce sens-là.

  • Speaker #0

    Et du coup, il y a énormément de personnes qui doivent te solliciter ou solliciter justement la fondation. Difficile de faire un choix à un moment donné ou alors c'est flagrant, c'est-à-dire que tu t'arrives et tu te dis non mais là c'est sûr que ça ça fonctionne tout de suite ou comment ça fonctionne ? Alors après,

  • Speaker #1

    dans le métier, je pense que c'est un peu pareil. Dans les métiers artistiques, tu as ce qu'on appelle l'intuition mais ce n'est pas vraiment l'intuition, c'est juste que ton cerveau il a vu tellement passer de... de choses que tu fais, des connexions que tu ne vois même pas dans ta tête mais qui sont évidentes. Et du coup, je pense que très vite, on sait si c'est... Nous, on se dit toujours, en fait, on est gratuit, mais on va chercher les meilleurs projets. On va chercher l'excellence parce que derrière, ce qu'on veut, c'est inventer de nouveaux champions européens dans l'impact, dans le climat, dans le social, etc. Donc, on va aller chercher les meilleurs. Donc, tu mises sur une équipe. Donc, ça, c'est... C'est est-ce que tu penses que l'équipe est à même de réaliser le projet ? Sur une technologie, il y a un marché. Donc ça, on s'entoure beaucoup d'experts à qui on va demander très rapidement. Toi, tu es un expert de je ne sais quoi. Donne-moi ton avis sur ce projet. Et puis après, on regarde si ça a vraiment de l'impact. Parce que l'impact, c'est toujours un peu quel volume d'impact ? Est-ce que ça peut vraiment changer les choses ? Et après, on va regarder est-ce que nous, on est capable d'accompagner ce projet ? Et donc, on va coupler tout ça et puis on va décider en fonction. Et après, j'ai aussi des chiffres sur les femmes. Donc nous, on est à minima à 30 à 40 % de femmes cofondatrices financées dans nos projets. Donc ça, c'est hyper important. Donc dans la façon dont tu sélectionnes les projets, il faut qu'en amont, il y ait beaucoup de femmes pour qu'à la fin, tu en aies au moins 30 %. Aujourd'hui, on a une équipe quasiment 100 % féminine. Du coup, on est à 50 %, comme par hasard. Donc on est hyper fiers de ces stades, parce qu'aujourd'hui, ce n'est même pas 20% des... Dans les startups de la tech, vraiment, des startups avec un angle technologique, il n'y a même pas 20% de femmes cofondatrices.

  • Speaker #0

    Et comment est-ce que tu l'expliquerais, ça, qu'il n'y ait pas beaucoup de femmes ?

  • Speaker #1

    Alors, il y a plusieurs choses. La première, c'est l'école. C'est tout ce qu'on se dit sur le déterminisme, la maternelle. Qu'est-ce qui est fait pour toi ? Qu'est-ce qui n'est pas fait pour toi ? Aujourd'hui, dans les startups, en plus tech, en fait, il y a ce truc un peu d'entre-soi. On en parlait tout à l'heure, c'est des rôles modèles. Si tu ne vois pas dix personnes autour de toi qui ont une boîte et qui sont dans la tech, tu as plus de mal à te lancer. Donc, tu as le premier truc de... Role modèle, est-ce que j'y vais, est-ce que je me lance ? Donc ça, c'est le premier point. Et moi, je pense que le vrai problème de l'entrepreneuriat et des femmes, c'est qu'en fait, quand tu décides de te lancer, en gros, je schématise un homme, il se lance. Et dans plus de 90% des cas, il choisit un autre homme pour s'associer. Et en fait, si à ce moment-là, il se disait, je vais aller chercher la complémentarité, je vais chercher une femme, le problème serait résolu quasiment. Donc, c'est vraiment le problème. quand est-ce que tu t'associes et tu vois, la capacité à aller chercher des femmes quand tu t'associes. Alors que les femmes le font. Quand elles se lancent, elles vont chercher un cofondateur masculin.

  • Speaker #0

    Parce que c'est hyper complémentaire. Parce qu'on n'est pas à la même façon physiologiquement de réagir, de gérer les équipes et du coup, c'est vrai que c'est quelque chose qui semble assez...

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis après, en gros, si tu regardes en France, sur les capitaux investis dans... on va dire dans l'entrepreneuriat, en Europe, tu n'as que 2% des capitaux investis qui vont aux femmes. Donc ça veut dire qu'en gros, quand tu es une femme et que tu te lances dans l'entrepreneuriat, tu as plus de chances de te foirer, parce qu'en fait, tu ne vas pas réussir à ce qu'on appelle lever de l'argent, donc aller chercher des financements, si tu as un duo à 100% féminin. Donc si tu veux, il y a des injustices à l'entrée, il y a des injustices au milieu, et donc injustices à la sortie, parce que si tu lèves moins d'argent, tu as plus de chances de planter ta boîte. C'est une boucle vicieuse.

  • Speaker #0

    Et c'est aussi, je pense, par rapport à l'éducation, où on a un peu peur d'emprunter. Ça, c'est des choses où les hommes, même s'ils ne savent pas, j'avais vu une étude comme ça, même s'ils ne sont pas hyper bons, en fait, ils y vont quand même. Et les FNANA, il faut qu'elles soient bonnes à 200%. Et encore, elles ne sont même pas sûres de pouvoir vraiment dire « je vais investir » . Donc ça, c'est vraiment des choses qu'il faut essayer de changer. Merci d'être là. Comme ça, au moins, tu donnes un beau modèle de femme.

  • Speaker #1

    Écoute, moi, je suis de l'autre côté, mais en tout cas, j'en vois tout. tous les jours des femmes incroyables, notamment dans la tech, t'as beaucoup de gens qui ont des PhD, qui se lancent, qui sont des personnes, notamment des femmes en laboratoire et finalement qui montent leur boîte et franchement, elles m'impressionnent. C'est beaucoup plus dur d'être une femme entrepreneur qu'un homme entrepreneur aujourd'hui. Donc elles ont toutes, ouais, je sais pas, je les admire trop.

  • Speaker #0

    Et puis surtout, ce n'est pas forcément les mêmes idées. Quand tu vois des hommes ou des femmes qui arrivent avec des idées, est-ce que c'est des idées qui sont un peu différentes ? Ou est-ce que pour toi, c'est un peu la même chose ? Ou tu sens qu'il y a vraiment une différence entre l'homme et la femme dans le choix des idées ou des innovations qu'elles veulent apporter ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'est... Moi, j'ai du mal à dire... J'essaie toujours de me dire, il n'y a pas un côté féminin, un côté masculin. Mais globalement, la façon dont on évolue, où on a été élevés, etc., les femmes, elles sont quand même plus dans le caire. donc tu vois il y a beaucoup de projets autour de la santé où c'est porté par des femmes Je pense que même dans la gestion des boîtes, c'est différent. Elles font beaucoup plus attention. Donc, je dirais que oui, dans l'impact, tu as plus de femmes. Comme l'impact est un peu mieux financé aujourd'hui, mais dans la tech de base du logiciel ou des choses comme ça, il y en a un peu moins. Tu vois, tu as le CAC 40, les grandes entreprises françaises, et tu as la même chose côté entrepreneuriat. Ça s'appelle le NEXT 40. Et du coup, c'est les 40, en gros, startups de la tech qui demandent pour en devenir le CAC 40, les grandes entreprises françaises. Et là-dedans, tu as une femme, enfin deux femmes qui sont vestiaires collectifs.

  • Speaker #0

    C'est pas beaucoup. D'ailleurs, ça me fait penser que tu as été quand même dans les 40 femmes en 2023 de Forbes. J'aime bien ton petit recul. Oui, oui.

  • Speaker #1

    Oui, oui, le syndrome de l'imposteur.

  • Speaker #0

    C'est marrant que tu le dises parce que c'est quand même assez fou. On n'imaginerait pas que tu puisses l'avoir. Tu vois ce que je veux dire ?

  • Speaker #1

    Bah si parce qu'en fait je pense que moi comme je suis de l'autre côté, comme j'aide des gens que je trouve hyper inspirants à se développer, je me dis toujours que moi ce que j'ai construit c'est tellement moins dur que ce que font ces entrepreneurs au quotidien. Mais oui si on regarde en fait je fais aussi avancer les choses à mon niveau et la fondation telle qu'elle est aujourd'hui c'est parce que tu y mets de l'énergie, de l'envie et que je pense que là où ça m'a fait très plaisir c'est que... De voir que dans ces classements, en fait, ils mettent des personnes du monde associatif, des personnes d'une fondation comme moi. Tu vois qu'il n'y a pas que ce côté un peu... Les gens qui façonnent demain, c'est forcément que des chercheurs, des entrepreneurs ou, j'en sais rien, des gens dans la culture, tu vois. Il y a plein de façons, en fait, d'accompagner le changement à plein d'échelles différentes, quoi. Et on travaille toutes dans nos sphères. Toi, tu travailles, tu vois, ce podcast, c'en est une. En fait, il y a plein de façons de changer les choses et de te dire comment, finalement, je suis un peu militante aussi dans mon travail.

  • Speaker #0

    Oui, comment tu amènes ta pierre à l'édifice. C'est beau d'être reconnu pour ça.

  • Speaker #1

    Comment je change mon propre écosystème à moi pour qu'il soit plus inclusif et qu'il soit plus ouvert, en fait. C'est toujours le principe.

  • Speaker #0

    Et on parlait de la réussite avant de commencer l'émission. Une vraie question que tu touches, je sais, c'est quoi la réussite ? C'est une question que j'ai envie de te poser. C'est quoi la réussite pour toi, en fait ?

  • Speaker #1

    Pour moi, je pense que... Ma forme de réussite, c'est vraiment ce qu'on appelle l'épanouissement personnel. C'est d'arriver à me dire que je suis au bon endroit, au bon moment, je ne doute pas de moi. Je suis centrée sur moi-même. Je suis à l'écoute de ce que me dirait ma psy, tu t'aimes toi-même. Et s'aimer soi-même, c'est s'aimer toutes les facettes, les bonnes. Souvent, je me regarde et je me dis que je me force à faire plein de choses. pour me prouver que je suis capable. Et de me dire, c'est ça finalement la réussite. Je vais faire du sport, quand je vais faire du sport, je vais faire des trails très longs, toujours plus durs, toujours plus forts. Dans le travail aussi, je me dis que la vraie réussite pour moi, c'est quand je serai vraiment juste alignée avec moi-même. J'y arrive de plus en plus, mais je dois accepter aussi que je suis imparfaite, que ma part sombre. Et quand j'aurai atteint ça, je pense que c'est bon. Je serai considérée que j'ai réussi.

  • Speaker #0

    Tu as un petit côté où tu vas toujours te dépasser. C'est ça aussi ton moteur, peut-être ?

  • Speaker #1

    Oui, le dépassement de soi, c'est hyper important pour moi. Déjà, je pense qu'il y a un truc hormonal. La dopamine, quand c'est libéré, tu passes la ligne d'arrivée d'un marathon. C'est un truc... Dans ton corps, c'est fou. Je pense qu'il y a un côté un peu rôle modèle aussi. Je me dis en fait... C'est une façon pour moi de prouver qu'on est capable, tu vois, les femmes. Je pense que j'ai toujours eu ça en moi. Et de me dire, en fait, c'est montrer ta force aussi, tu vois, et la découvrir. Parce qu'en fait, je pense qu'on est élevés d'une façon où... Sauf quand t'as des super rôles modèles. Moi, j'avais ma maman, donc, qui était incroyable. Mais t'es élevée d'une façon où t'as plus peur. Par exemple, l'accouchement, c'est un truc où toutes mes copines, elles me disent, j'ai peur, j'ai peur de l'accouchement. je me dis mais c'est pas possible d'avoir peur de ça en fait c'est C'est là que tu vas prendre conscience de la force de ton corps. Justement, au contraire. En fait, on nous oblige un peu à mettre de côté cette force. On ne nous oblige pas. En tout cas, j'aimerais bien entendre mes copines me dire « j'ai fait ça, c'était incroyable, j'ai été incroyable » . C'est peut-être pareil. Toutes mes copines se rabaissent. Alors qu'en fait, c'est déjà hyper dur d'être une femme et on a une force incroyable en nous. Oui,

  • Speaker #0

    d'essayer de plus la valoriser et de se faire confiance.

  • Speaker #1

    Mais je pense que le dépassement de soi, c'est une façon de l'atteindre et de l'intégrer. Parce que comme on se dévalorise, moi, en tout cas, ma façon d'intégrer ça, c'était d'accoucher sans péridural de ma fille et de me dire, waouh, en fait, tu es capable de faire ça, c'est fabuleux. Et de courir des marathons, des trails de je ne sais pas combien de kilomètres, en me disant, ouais, en fait, tu es capable de ça. Donc, en fait, tu es un peu capable de tout. Et souvent, j'y reviens, tu vois, quand je doute de moi, quand je ne suis pas bien, je me raccroche à moi, à ce que j'ai fait, ou à des rôles modèles, des gens ou des femmes fabuleuses où je me dis, elle, elle a traversé ça, moi, je peux bien traverser ma petite épreuve, tu vois.

  • Speaker #0

    Ou petite épreuve qui n'est pas forcément petite dans le moment.

  • Speaker #1

    Mais bon, tu es capable, en fait, tu vois, de t'adapter et de traverser.

  • Speaker #0

    Et surtout, je pense que c'est quelque chose qui arrive, comme on est dans Flamme des années 80, donc notre public est un peu... la quarantaine, ou le courage de la quarantaine, je pense que c'est quelque chose qui arrive aussi avec l'âge, parce que forcément, à 20 ans, on a moins d'expérience, et à 40, on a un peu plus. Mais c'est vrai que c'est hyper important de le dire. Je trouve que c'est trop bien que tu dis ça, de se valoriser. Moi, je le dis tout le temps à mes coachés, quand je les coache, en disant « Mais regardez tout ce que vous avez fait » . Et on a vraiment tendance à prendre n'importe quoi, ou même ce qu'on a fait, même des postes hyper importants, en disant « Non » . Et de même pas voir, en fait, que c'est déjà extraordinaire. Et que si on a réussi à le dépasser À un moment donné, on peut... encore le faire, donc se servir de toutes ces forces-là. Ah,

  • Speaker #1

    ça. Mais je pense que ce que tu dis là, le coaching, c'est fondamental. C'est fondamental. Et il faut absolument, enfin, c'est hyper important, notamment pour des femmes qui atteignent un certain niveau, et même pour tout le monde d'ailleurs, de passer par là, quoi. Et de se connaître soi-même pour avancer. Donc, moi, j'ai trop envie de faire un coaching d'alimentation aussi.

  • Speaker #0

    Écoute, c'est du bon endroit. Voilà. C'est hyper important. Je trouve que le coaching, c'est quelque chose qui est chouette parce que ça te met dans l'action, en fait. Et surtout quand, en plus, tu arrives à un certain âge où tu as déjà travaillé sur toi et tout, et ça fait des leviers qui sont dans l'action. Ça te fait changer. Oui,

  • Speaker #1

    je suis d'accord.

  • Speaker #0

    Et prendre conscience, en fait, de comment changer. Et les gens, ils ne veulent pas changer. Ils sont contents d'être dans leur truc et ils disent que ça ne va pas. Mais c'est quand tu fais toujours la même recette avec les mêmes ingrédients, tu auras toujours le même gâteau.

  • Speaker #1

    C'est clair, exactement. Moi, je suis plutôt dans le changement. Moi, j'aime bien le changement. Un peu trop parfois, je me dis « Ah oui, ça a l'air sympa la vie des autres, un peu plus bébère. » Mais bon, moi, je ne faisais jamais le chemin facile. J'avais fait de la sophrologie un jour, j'adore cette image. Tu te dis que tu es en bas d'une montagne, il fait beau, il y a un petit vent et il y a un téléphérique. Est-ce que tu prends le téléphérique ou est-ce que tu fais toute la montagne à pied ? Et ça, c'est un peu l'allégorie de la vie.

  • Speaker #0

    Toute la vie à pied, j'aime bien. En courant.

  • Speaker #1

    en courant, on va être éveur. Mais bon, je me dis, tu apprends tellement de trucs sur le chemin. C'est le chemin qui compte.

  • Speaker #0

    Oui, parce qu'une fois que tu es arrivé, c'est ce qu'on disait un peu en off tout à l'heure par rapport aux entrepreneurs qui débutent, c'est quand tu as toutes tes idées, tout ça, les deux premières années et puis après, si ça grossit, en fait, tu te retrouves à faire un autre métier.

  • Speaker #1

    Mais je pense que c'est, tu vois, pour arriver au fait que tu te dises, en fait, chacun a son chemin personnel, on arrête de se comparer et on fait ça c'est ta propre trace dans la neige c'est la tienne il n'y en a pas une deuxième qui va ressembler Et ça, c'est, tu vois, dans les années 80, je pense que tu mets. Moi, j'ai attendu longtemps avant de comprendre ça. En fait, tu pouvais être en paix avec toi-même, avec ton propre chemin. Il n'y a pas il faut, c'est mieux, j'aurais dû. C'est bon, c'est fini.

  • Speaker #0

    Oui, puis du coup, par rapport à la réussite, si on rebondit là-dessus, si on a un grand succès dans la trentaine, dans la vingtaine, peut-être que tu l'as déjà vu, soit dans des entrepreneurs ou d'entrepreneuses que tu accompagnes. Après, quand on n'a plus de « goal » et qu'on est arrivé, est-ce que ce n'est pas difficile de se transformer ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. Il y avait des entrepreneurs, notamment américains, qui avaient fait un poste. Le gars avait gagné 100 millions de dollars. Il disait « je me sens vide, je n'ai plus de but dans la vie » . On le voit tous les jours, des gens qui font des dépressions après des trucs incroyables. Mais c'est pour ça que je pense que se connaître soi-même et être capable de se réinventer. Parce qu'on sait, tu sais ce que tu aimes. tu sais ce que t'aimes pas, tu sais ce qui te fait plaisir, ce qui te fait du bien, je pense que ça n'arrivera pas. Si tu cours toujours après une valorisation extérieure, il faut que ça vienne de toi. Donc, je pense que c'est pas évident, cette notion-là, de réussite personnelle, de être alignée, d'épanouissement.

  • Speaker #0

    Et toi, t'as fait comment pour trouver ton propre chemin ?

  • Speaker #1

    Je pense que j'ai un peu lâché prise, déjà. En me disant, finalement, j'ai vachement mis sur pause. Parfois, je me suis observée, je me suis dit, qu'est-ce qui me fait plaisir ? Quand est-ce que je me sens bien ? Parce que parfois, je me mettais tout le temps hors de ma zone de confort. Et donc, tu es tout le temps stressée, tu fais tout le temps des trucs qui ne te ressemblent pas, ou toujours plus dur, plus loin. Et en fait, c'est bien aussi de se sentir bien dans ton poste, de connaître ce que tu fais, de savoir où tu vas, d'être un peu, entre guillemets, experte. Et du coup, je pense que je me suis dit, en fait, Très vite, j'ai compris qu'il me fallait une vie équilibrée, que je devais avoir chaque pan de ma vie. J'ai une copine qui disait ça, elle me disait « T'imagines un hamburger et t'as différentes couches, mais toutes les couches sont importantes pour que ça soit bon à la fin. » Et du coup, moi, c'est un peu ça. C'est-à-dire que j'ai mon travail, mais c'est pas un tout en soi. J'ai ma famille, mes enfants, j'ai mon couple, j'ai mes amis, j'ai mes passe-temps, sport et co. Et en fait, je me rends compte qu'il faut que tout ça soit bien équilibré. pour que je me sente bien. Et du coup, il faut mettre du temps dans chacun de ces pans-là et ça t'évite d'être déçu aussi. Parce que si tu mets trop d'intensité dans un truc, c'est ça qui fait que tu as des relations où tu peux être déçu, où tu peux te sentir mal, ou qui peuvent te faire du mal aussi. C'est parce qu'en fait, tu n'es pas centré sur toi. Tu as tout mis de l'énergie que dans ton travail et puis tu n'as pas la reconnaissance qui va. Le truc s'effondre. C'est un peu ce qu'on disait, quelqu'un qui a trop bien réussi dans sa vingtaine. Ben oui, si tu n'avais pas une vie équilibrée, tu ne peux pas te réaligner avec les autres choses qui te font du bien. Oui,

  • Speaker #0

    puis ça passe par soi, par la connaissance de soi et par aussi tester des choses et se rendre compte du coup, qu'est-ce qui marche, qu'est-ce qui fonctionne ? Et quel conseil tu donnerais justement à une entrepreneuse qui a une idée, qui commence et qui justement n'est pas forcément dans l'entrepreneuriat à la base, mais à cette idée et quelqu'un qui est assez brillant, qui a pas mal de... De ressources, mais qu'est-ce que tu lui conseillerais ? Par quel bout elle pourrait le prendre ?

  • Speaker #1

    Je pense que d'abord, c'est... Il faut bien réfléchir quand même, parce que c'est n'importe quel entrepreneur, moi que je rencontre, tu peux lire des articles et c'est génial, mais en fait, il y en a beaucoup qui n'y arrivent pas. À la fin, il ne faut pas avoir peur de l'échec, parce que c'est une des options. Et après, je pense que le meilleur conseil, c'est de commencer. Les femmes, on a tendance à se lancer que quand tout est parfait, qu'on a fait la bonne étude de marché, qu'on a demandé à... Je ne sais pas qui, ce qu'ils pensaient, l'idée, etc. C'est de se faire confiance, tu vois. Finalement, les gens qui réussissent le mieux, c'est les gens qui tressent leur route et qui se font confiance, tu vois. Et puis après, d'être entouré. Parce que je pense qu'aujourd'hui, tu peux l'être. Il y a plein d'accélérateurs comme le mien, mais d'autres qui aident aussi des femmes à monter leur boîte. Donc en fait, justement, tu vois, avoir un coach, avoir un des gens qui t'entourent. Enfin, toi, je ne sais pas si tu coaches aussi des entrepreneurs, j'imagine.

  • Speaker #0

    Des entrepreneurs, surtout moi, je ne coach que des femmes.

  • Speaker #1

    Des entrepreneurs, voilà. J'ai une copine qui fait ça aussi. Je pense que c'est hyper important. Et pourquoi c'est important ? Parce qu'aussi, il y aura forcément cet équilibre vie pro, vie perso. Parce que souvent, les femmes, quand on se lance, c'est la quarantaine. Alors, il y en a quelques-unes qui se lancent à la sortie des études, mais tu en as beaucoup qui se lancent en deuxième partie de vie. Et donc, c'est comment j'arrive à allier eux. un peu tous ces pans de ma vie. En fonction des personnes, si tu as une famille, si tu as des enfants, c'est des réalités qu'il faut quand même...

  • Speaker #0

    Tu peux y aller en douceur aussi. Tu n'es pas obligé de tout balazarder d'un coup en disant j'y vais.

  • Speaker #1

    C'est ça qui est bien aujourd'hui. C'est qu'avant, tu n'avais pas ça. Maintenant, tu as quand même un côté un peu freelancing où tu peux avoir plusieurs casquettes, plusieurs vies. Et ça, c'est plutôt pas mal. Mais je pense qu'il faut quand même peser le pour et le contre et se dire euh Voilà, qu'est-ce que... Aujourd'hui, sur quoi je m'assois, vers quoi je vais, pourquoi je le fais, aussi. Et s'écouter, quoi, tout simplement, tu vois, à chaque étape du process.

  • Speaker #0

    Oui, trouver du... avoir le sens derrière. Oui,

  • Speaker #1

    exactement. Et puis être OK avec ce qui va se passer, tu vois. Enfin, il y a beaucoup de femmes entrepreneurs qui en parlent. C'est... Quel rôle tu veux donner ? Enfin, tu vois, qu'est-ce que tu veux représenter aux yeux des gens ? Tu vois, notamment tes enfants, tu vois. Tu vas peut-être être... un peu moins présentes, mais en fait, tu vas faire plein de choses et tu vas leur montrer que c'est de l'épanouissement, etc. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, il faut se lancer si tu es OK avec toi-même aussi. Et que ça sera OK de passer moins de temps sur d'autres choses parce que ça va te prendre pas mal de temps. On ne va pas se mentir.

  • Speaker #0

    Je le confirme.

  • Speaker #1

    Tu peux te lancer un peu à moitié au début, mais à un moment donné, tu vas faire le grand saut et ça va te prendre un temps fou. Et puis, c'est ta vie. Donc, tu y penses matin, midi et soir. Mais voilà, moi, je trouve ça génial. Et puis après, pas peur de l'échec. Au pire, ça ne marche pas. Au mieux, ça marche.

  • Speaker #0

    Oui, c'est une expérience.

  • Speaker #1

    C'est une expérience. Comme tu ne supposerais pas ton CDI qui, pendant trois ans, était nul. Personne ne se pose la question.

  • Speaker #0

    Oui, c'est comme le couple. À un moment donné, on valorise vachement le couple. Mais quand tu es célibataire et que tu es hyper heureuse, on ne va pas te le valoriser. Et du coup, si tu tombes sur un connard, on va dire « Ah, c'est génial, on l'encouple » . Mais en fait, c'est pareil avec l'entreprise.

  • Speaker #1

    Bien sûr, mais de toute manière, on va te mettre dans des cases.

  • Speaker #0

    Donc, si tu es en CDI, tout le monde trouve ça génial parce que ça rassure. Mais en fait, quand tu fais ta boîte et que tu as une idée un peu bizarre, ça va être la meilleure. Mais ça ne va pas.

  • Speaker #1

    C'est une convention sociale. De toute manière, c'est simple. Là, tu sais, les gens ne savent pas mieux que toi. En fait, ils sont aussi perdus que toi dans la vie. Il faut quand même se dire ça. Et du coup, quand tu leur envoies une image, c'est leur propre miroir. Donc, ça leur fait peur souvent.

  • Speaker #0

    Et c'est intéressant ce que tu as dit dans le fait de à la fois réfléchir, mais pas trop réfléchir. C'est comme tout, en fait. C'est-à-dire que si tu réfléchis trop, tu ne fais jamais rien. Moi, le podcast, je n'ai pas réfléchi, en fait. J'ai eu cette idée, ça m'a pris. Et en fait, si j'avais commencé à réfléchir, je n'aurais pas pu... Enfin, puis, ce n'est pas parfait, mais au moins c'est fait, en fait ça existe et ça te nourrit et ça ne sert à rien de... En fait, c'est une balance entre réfléchir suffisamment, mais pas non plus trop réfléchir. Sinon, tu ne fais plus rien.

  • Speaker #1

    Sinon, tu ne tentes rien, en fait. Moi, je suis hyper partante de ça. Presque d'être challenger. Personne ne t'attendait, mais c'est toi qui y vas. Moi, j'aime bien ces femmes qui décident de se lancer dans les trucs.

  • Speaker #0

    personne n'aurait cru qu'elles auraient pu. Des changements de carrière, des choses un peu atypiques. Moi, je trouve ça trop bien. C'est tes rêves, tu y crois, tu y vas. Et let's go. Sur un malentendu, ça passe toujours.

  • Speaker #1

    Ça peut toujours marcher au pire.

  • Speaker #0

    Mais bien sûr.

  • Speaker #1

    Et quand on parle d'échec, je trouve ça assez intéressant. Je te posais la question, c'est quoi la réussite ? Mais c'est quoi un échec en fait ? Qu'est-ce que c'est pour toi un échec ?

  • Speaker #0

    J'ai vachement de mal avec ça. J'essaye vachement de... de travailler sur cette notion parce que j'ai du mal à la définir. J'ai vachement de mal, déjà parce que je suis trop dure avec moi-même. Quand je vais rater quelque chose, je ne vais presque pas me mettre dans la situation où je peux rater. Parce que ça me fait peur d'échouer sur un truc. Mais je pense qu'au fond, l'échec, c'est des choses sur lesquelles tu apprends vachement sur toi. J'ai du mal avec la notion d'échec, de regret, de remords. Ce n'est pas du tout, mais ce n'est pas un vocabulaire que j'ai trop. Je me dis que...

  • Speaker #1

    Puis, ce n'est pas trop valorisé en plus en France. L'échec n'est pas valorisé, alors qu'aux États-Unis, quand même beaucoup plus. Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Mais c'est presque une... Pour moi, l'échec, c'est juste un instant T. Tu vois ce que je veux dire ? C'est comme quand tu te regardes, tu vas être heureuse. Et il y a des moments où tu as été au fond du trou. Et les gens autour de toi vont te regarder comme cette personne heureuse. Mais toi, tu sais que tu as déjà été au fond du trou. Donc c'est pareil. En fait, c'est des moments dont tu vas te nourrir. Tu vas toujours t'y reporter. Donc je dirais que l'échec, c'est plus le chemin de la vie. Est-ce que c'est des échecs ? Est-ce que tu aurais pu faire différemment ?

  • Speaker #1

    Oui, puis c'est peut-être un échec qui ferait une réussite.

  • Speaker #0

    Aux Etats-Unis, ils disent toujours ça. C'est ça qui fait que tu apprends. C'est ta courbe de progression. c'est comme quand t'es petite, tu tombes, tu te relèves

  • Speaker #1

    Tu ne t'es jamais tombée, tu ne peux pas vraiment savoir marcher correctement.

  • Speaker #0

    Non, exactement. Donc, je dirais que oui. Moi, je pense qu'en tout cas, on est un peu formaté, les femmes, un espèce de truc de perfection. On a du mal, tu vois. Et puis, le regard de l'autre, c'est un truc... Il faut beaucoup plus de temps, je pense, pour une femme de se détacher de ce truc-là qu'un homme. Donc, voilà quoi. On teste.

  • Speaker #1

    Puis, les femmes, on a un peu le syndrome de la bonne élève.

  • Speaker #0

    Bien sûr. première de classe. Moi, je l'ai eu pendant des années, ce truc-là. Ça sert à rien. Let's go, quoi. Faut tenter, quoi. Mais il y a plein de femmes qui le font et s'entourer d'autres qui le font. Maintenant, t'as plein de réseaux féminins aussi que tu peux rejoindre où t'as d'autres femmes, t'es entre femmes. Moi, je crois beaucoup à ce côté un peu sororité, validation entre pères, tu vois. De parler aussi de tes doutes, de tes... Ouais, de ce qui te bloque. des moments de blocage ou des choses comme ça avec d'autres personnes qui vivent la même chose. Parce que c'est quand même... Quand t'es une femme, tu vis à peu près les mêmes choses. Que ce soit en entreprise, dans l'entrepreneuriat, c'est toujours les mêmes leviers sur lesquels tu dois agir.

  • Speaker #1

    J'ai le jacques qui est dans la couverture sur moi. Je vous fais vite, ma grecque. Alors, t'en as 34 minutes, donc il nous reste encore 7 ou minutes. Est-ce qu'il y a un truc dont tu voulais parler ? On n'a pas parlé, je voulais te demander peut-être tes peurs, des trucs comme ça, tu l'avais déjà dit la dernière fois. De quoi on n'a pas parlé, il nous reste cinq minutes.

  • Speaker #0

    T'as dit quoi ? Des peurs ? Non ?

  • Speaker #1

    On a demandé des conseils, on a parlé de ce que c'était, de ce que tu faisais, de ton parcours. Ça s'est passé hyper vite.

  • Speaker #0

    Ouais, ça s'est passé trop vite. De quoi on pourrait parler ? Non, des peurs, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    On peut parler des peurs. Et après, comme c'est un peu nouveau, les associations, peut-être développer un peu.

  • Speaker #0

    Ouais, on peut parler des assos et un peu des passerelles entre les assos et le monde de la tech. Ça, j'aime bien parler de ça. Tu vois le côté un peu mixité.

  • Speaker #1

    Ouais, je vais parler des peurs et après, on va parler des assos. Ouais,

  • Speaker #0

    parfait.

  • Speaker #1

    Et du coup, toi, c'est quoi tes plus grandes peurs ? Est-ce que tu as des peurs encore aujourd'hui ? Est-ce que tu t'essayes de travailler ? C'est quoi tes plus grandes peurs ?

  • Speaker #0

    Oui, alors mes plus grandes peurs, c'est... Moi, c'est assez basique, quoi. C'est le côté invalidité, je ne sais pas pourquoi. Tu vois, de me dire, putain, j'ai tellement de projets et qu'un jour, on me dise, tu ne peux plus les faire, quoi, pour une raison que c'est grec. Et du coup, je ne sais pas, j'ai une peur hyper forte de ça, au-delà de la maladie, des conneries sur mes enfants, évidemment. Enfin, ça, c'est la base, mais... Mais je pense que, moi, je me dis toujours, la vie, ça sera trop court, quoi. Il y a tellement de choses que je veux faire. Donc, je sais qu'il faut que je me canalise parfois parce que je suis trop curieuse. J'ai envie de tout faire. Là, j'ai envie de m'acheter un vélo. Alors, je ne fais jamais de vélo pour faire... Je ne sais pas, des voyages en vélo, il faut choisir un peu. Je pense que ma peur, c'est d'être trop dispersée. Et du coup, je pense que là, j'ai un peu ce truc où il faut que je me focus sur vraiment ce qui fait sens. Et je pense que mon autre peur, si on link ça aux femmes et aux podcasts, parce que c'est un peu le sujet, c'est de ne pas m'être assez battue pour les causes qui me sont chères. Là, je me pose vachement la question, je me dis, au fond, je suis féministe depuis tellement d'années. Mais qu'est-ce que j'ai pris comme action concrète pour que les choses changent ? Au-delà de mon travail, tu vois, où j'accompagne vachement de femmes entrepreneurs, mais un truc vraiment, tu vois, il y a des choses qui me prennent au trip sur des injustices et sur tous les sujets de violence faites aux femmes, etc. Et je me dis, mais en fait, à mon échelle, est-ce que ce n'est pas ça ? Tout le temps dans un coin de ma tête, je me dis, est-ce que ce n'est pas ça sur quoi tu devrais mettre ton énergie ? Est-ce que tu ne devrais pas, dans quelques années, changer ? J'ai n'importe quoi dirigé, une asso ou une fondation pour les femmes. Et en fait, on peut faire tellement de choses, tu vois. Avec la loi, on peut... Aujourd'hui, tu vois, les activistes, les militants, ils peuvent changer tellement de choses. Et je me dis, à notre échelle, est-ce qu'on ne devrait pas se battre ? Enfin, moi, j'ai ce truc de... Tu vois, tu as les gens qui sont... qui sont angoissées pour le climat, je ne sais plus quel est le mot, moi j'ai le même stress sur le social. C'est de me dire dans quel monde ma fille va grandir, est-ce que les droits que j'ai aujourd'hui, elle les aura vraiment ? Je ne suis pas sûre. Et parfois j'ai cette impuissance où je me dis, quand tu te sens mal et impuissante, il faut peut-être agir. Donc ma plus grande peur, ce serait de ne pas avoir assez eu le courage de me lancer là-dessus. Et en même temps, je me dis, quand tu prends la parole sur ces sujets, tu es beaucoup plus... plus clivant dans tout, tu vois, ça devient un peu ta vie avec tes potes, dans tout couple, dans tout. Et du coup, c'est... Je pense que c'est un truc que je vais faire à un moment donné. Mais je ne sais pas encore. Mais j'aimerais ne pas passer à côté de ça. Me dire que tout ce qu'on m'a transmis, ce que ma mère m'a transmis, les femmes que j'ai rencontrées dans ma vie, moi, j'adore les femmes. Je me dis que si on ne se bat pas pour elles, on aura déjà raté un truc énorme.

  • Speaker #1

    Ah bah trop bien. Et tu penses que ça a un rapport avec le fait que maintenant, c'est ouvert aussi aux associations ? Parce qu'avant, vous n'étiez que dans les entrepreneurs et maintenant, vous ouvrez face à des associations. Donc, tu as dû rencontrer peut-être des associations et c'est peut-être ça qui donne le goût aussi à te dire « Ah, j'ai envie de faire de l'associatif » . Est-ce que tu crois que c'est lié ?

  • Speaker #0

    Bah, je pense que moi, j'avais toujours fait de l'associatif toute ma vie. J'étais dans des associations, je donnais du temps, etc. Je pense que mes enfants m'ont éloignée de ce truc-là, parce qu'en fait, c'est un peu ce qu'on disait, l'équilibre, une journée à rallonge. Donc en fait, j'avais un peu enlevé ce pan-là. Et là, c'est vrai que chez Resherpa, dans ma fondation, on s'est lancé dans le soutien aux associations. Et je me suis dit, oui, moi, j'ai envie à titre personnel de me réinvestir. Et au-delà de ça, je pense que j'ai vraiment envie d'aider le monde associatif, parce qu'aujourd'hui, on ne se rend pas compte, mais notre... Le tissu associatif français, il est hyper riche, mais en même temps, il est hyper à risque parce que les gens ne donnent plus. On parlait des années 80, notre génération, c'est la génération avant nous qui donnait beaucoup. Nous, c'est moyen, mais derrière, il n'y a personne qui donne. C'est à la fois donner en temps, donc bénévole, et donner en argent. Donc nous, on a un vrai sujet chez Richard Paz, c'est à la fois... On veut essayer de trouver de nouvelles solutions pour financer le monde associatif. Donc ça, c'est vraiment un vrai sujet. Donc là, on fait des dons à des associations de gros montants, mais c'est surtout pour que ces associations, elles se concentrent sur leur business, enfin leur business, leur mission sociale ou environnementale, et pas sur le fait de chercher de l'argent, tu vois. Parce qu'une asso entre 10 et 40% de son temps, c'est pour aller chercher de l'argent. Donc c'est énorme.

  • Speaker #1

    Quand tu cherches de l'argent, tu ne fais pas ton vrai travail.

  • Speaker #0

    Exactement. C'est comment est-ce que tu donnes plus de pouvoir à ce monde associatif. Pour moi, c'est ça, en tout cas, notre société, notre démocratie, c'est que les gens soient représentés et que ça soit équilibré, équitable, et qu'on ait une forme de mixité. Aujourd'hui, il y a le capitalisme, mais il y a tous ces tissus associatifs qui font des choses formidables, parce que c'est ça qui fait avancer aussi les choses. C'est les associations militantes qui vont faire passer une loi, qui vont pousser dans un sens ou dans l'autre les consommateurs à changer leurs habitudes. Donc moi, j'adore soutenir ces deux mondes et me dire, en fait, je pense qu'on réussira collectivement si, en fait, on ne crée pas des murs entre les écosystèmes. Aujourd'hui, tu as les militants d'un côté, les capitalistes de l'autre. Je schématise, mais en fait, il faut créer plus de passerelles parce que c'est en créant ces passerelles que tu t'apportes mutuellement. Et nous, on crée beaucoup de passerelles en se disant, dans le monde associatif, tu as des besoins aussi de digitalisation, de mettre en place des process qui fait que tu es plus efficace, plus productif parce que tu vas pouvoir faire mieux ta mission sociale. Et du coup, dans le monde de la tech et de l'entreprenariat, c'est quelque chose qui est fondamental parce que tu dois faire peu, avec peu de moyens, tu dois faire très bien. C'est comment tu peux prendre des gens qui sont très bons dans leur domaine, par exemple un expert du marketing digital, qui donne du temps pro bono à une association sur ces sujets de marketing digital. Et ça, en fait, on peut créer plein de passerelles comme ça, mais en fait, on ne le fait pas parce qu'on ne sait pas où chercher. Et en fait, il faut ces tiers de confiance qui créent des briques entre les deux. Donc moi, c'est un peu mon rôle, c'est de me dire comment tu crées des passerelles entre ces deux mondes.

  • Speaker #1

    Trop bien. Donc du coup, s'il y a des associations qui nous écoutent ou des entrepreneurs, ils peuvent aller sur le site et puis... Oui,

  • Speaker #0

    exactement. Notre principe, c'est quand même des associations qui sont plutôt en changement d'échelle, donc qui ont au minimum 400 000 euros de budget et surtout qui ont une brique digitale ou tech au centre de leur association. Donc ça peut être, je te prends n'importe quoi, tu vois, une application pour faire des repas solidaires pour les étudiants précaires. Ça, tu vois, ça peut rentrer dedans. Ça peut être une plateforme pour... on a une une association qui s'appelle Coral Guardians pour replanter des coraux enfin remettre des coraux dans des endroits où ils sont détruits ils ont tous une plateforme pour que les communautés locales puissent avoir accès tu vois au savoir comment tu remets des coraux de la bonne façon pour que ça fonctionne etc donc c'est ce genre de projet une petite brique technologique ou digitale oui comme ça c'est comme ça tu peux faire les fonds c'est ça qui est intéressant exactement mais oui avec plaisir et des associations dirigées par des femmes avec plaisir aussi il y en a plus que dans la tech c'est ça qui est bien en tout cas c'est trop chouette,

  • Speaker #1

    le temps est passé hyper vite on arrive presque à la fin, est-ce que tu veux nous dire un petit mot de la fin pour donner un peu d'espoir à toutes ces femmes qui ont toutes leurs idées et qui ont envie de les mettre en place aujourd'hui je pense que si un,

  • Speaker #0

    vous avez une force en vous qui est hallucinante, donc juste croyez en vous Deux, entourez-vous parce qu'on a plein d'autres femmes comme ça qui peuvent vous aider, vous cheer-up. Et à plusieurs, c'est tellement plus simple de passer des étapes et de se rendre des comptes, mais dans un côté positif. Et puis trois, il faut y aller. Juste essayer. On n'en a qu'une de vie. Voilà. C'est le mot de la fin.

  • Speaker #1

    En tout cas, c'était super. Merci. Anne-Sophie.

  • Speaker #0

    Merci à toi, c'était trop sympa comme discussion.

  • Speaker #1

    Peut-être une prochaine fois, tu reviendras avec ta nouvelle fondation.

  • Speaker #0

    Ouais, et j'espère bien, ouais. Si seulement.

  • Speaker #1

    Allez, laisse-moi, je vous dis à la semaine prochaine. Flamme des années 80.

  • Speaker #0

    Le podcast qui allume la femme.

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