- Tanguy El Mouahidine
Focus Projet. Bienvenue sur Focus Projet, le podcast du management de projet. Le management de projet, qu'est-ce que c'est ? Ça va être les différentes techniques et outils qui vont nous permettre de mener à bien nos projets. Planning, coût, risque, gestion d'équipe, changement, communication, définition du besoin. Au fil des épisodes, on va voir tout cela ensemble. Alors que tu sois le directeur de projet de la prochaine Gigafactory, ou que tu te retrouves à t'occuper des projets de ton entreprise en plus de ton travail, abonne-toi. Ce podcast va simplifier la réussite de tes projets. Que l'on mène un projet avec une équipe importante, potentiellement sur plusieurs sites, ou que l'on cherche à mutualiser les bonnes pratiques entre plusieurs équipes-projets, est un travail caché dans le monde des projets, mais qui a un réel impact sur les projets et leur succès. Les projets sont faits par des hommes, et des femmes, et c'est un travail d'équipe. Pour cela, arriver à développer une communauté projet, fédérer une équipe, qu'elle corresponde à un projet ou à ceux de l'ensemble de la structure, est un challenge, mais peut changer la donne. Pour en discuter et vous aider à développer votre communauté projet, je reçois aujourd'hui Pascal Lagarde, Community Builder chez Digiforma. Bonjour Pascal.
- Pascale Lagahe
Bonjour Tanguy, merci pour l'invitation.
- Tanguy El Mouahidine
Comment ça va ?
- Pascale Lagahe
Ça va, tout fait beau aujourd'hui à Lyon. On a fait un petit webinaire ce matin avec la communauté qui s'est très bien passé. Tout va bien.
- Tanguy El Mouahidine
Très bien, tu peux peut-être commencer par te présenter.
- Pascale Lagahe
Oui, je ne vais pas faire ma bio en 10 minutes, je vous rassure. Moi, je travaille chez Digiforma, qui est un SaaS qui accompagne les centres de formation sur la partie gestion administrative et création de formation en ligne. Et donc, on a lancé il y a deux ans une communauté plutôt métier, ouverte à l'écosystème des formateurs, avec tous les soucis qu'ils ont. quotidien donc tu les connais toi aussi en tant que formateur et donc le projet aujourd'hui il a plus de deux ans on a 3500 membres et on a à peu près trois événements par semaine pas mal d'activités beaucoup d'échanges et beaucoup de choses positives et donc moi je suis issu du monde des médias et j'ai bifurqué sur ce métier d'animation de communauté il ya près de dix ans alors en ouvrant des espaces de coworking notamment des incubateurs et beaucoup auprès d'entrepreneurs Pas forcément auprès de chefs de projet, mais j'ai eu pas mal de clients ingénieurs, donc je connais un petit peu aussi ton écosystème.
- Tanguy El Mouahidine
Très bien. Pour commencer, peut-être que tu peux nous en dire plus sur ce que c'est que le community building, community management, je ne sais pas quel terme tu préfères ?
- Pascale Lagahe
Bon, moi je dis community building, mais alors les termes américains, les gens se moquent un peu parfois parce que ça ne veut tout rien dire. Globalement, ce n'est pas du tout la même chose que la partie social média, on est vraiment sur une question d'engagement et de mise en lien entre les gens. On fait aussi forcément un peu de marketing, un peu de social média, mais le cœur du métier c'est vraiment engager les gens, faire beaucoup d'événements et faire en sorte que les gens travaillent entre eux et de ne pas avoir une fonction d'influenceur ou de gourou, surtout pas, on est vraiment dans un rôle qui va être plutôt de modérateur, d'animateur. Et c'est un métier qui est maintenant assez connu aux Etats-Unis, qui en France émerge pas mal en présentiel dans les espèces de coworking notamment, et de plus en plus dans le monde du SaaS. Et c'est un métier, mais c'est surtout avant tout un peu un état d'esprit et puis des bonnes pratiques, mais qui peuvent être utilisées dans tous les métiers. Mais vraiment, quand je dis tous les métiers, c'est tous les métiers. Et ça se rapproche des fois quand même pas mal du métier de manager. Donc voilà.
- Tanguy El Mouahidine
D'une certaine manière, pourquoi il est nécessaire d'agir et de faciliter les échanges ? Pourquoi ça ne se fait pas tout seul ?
- Pascale Lagahe
Alors, je vais prendre un exemple que tout le monde va connaître. On a tous des groupes d'amis, on est tous dans un groupe WhatsApp, famille, amis, peu importe. Et ce qu'on remarque, c'est que souvent, si personne ne prend le lead pour animer ce groupe, pour mettre une dynamique, il ne se passe rien. Et puis souvent c'est comme ça que on n'organise pas de rencontres, pas de repas en famille, et qu'à la fin de l'année on s'est dit ah bah on n'a vu personne, il ne s'est rien passé On a besoin de gens à un moment donné qui bénévolement ou en étant payés font un peu ce travail. Sinon souvent un groupe il tient à pas grand chose et c'est compliqué de le faire fonctionner. Et on n'est pas tous évidemment des influenceurs et des stars connus pour avoir une communauté qui peut, comme par magie, là je pensais à Taylor Swift. arrive à drainer des milliers et des milliers de... Deux personnes sont des concerts, donc oui, il faut travailler, il faut mettre en place des choses. Et quand c'est pour la partie pro, évidemment que c'est bien d'avoir des personnes qui sont dédiées à ça. Ce qui est compliqué là, on s'adresse aux chefs de projet, donc c'est vraiment pour une cible professionnelle. C'est encore plus complexe, je trouve, de devoir engager des gens qui sont salariés, qui ne sont pas forcément obligés d'être engagés spontanément. Donc la contrainte, elle est là, forcément. Mais c'est vrai que le vrai engagement, celui qu'on mesure pas toujours, il peut pas être contraint. Donc vous pouvez contraindre vos collaborateurs à rejoindre un Slack, évidemment, parce qu'ils sont payés, donc ils vont pas vous dire non, mais ce qui est important de faire, c'est justement d'avoir un engagement qui n'est pas contraint. Donc c'est pour ça que c'est pas évident, c'est un métier qui peut être difficile parfois, et d'autant plus quand les gens sont salariés, parce qu'en fait il faut être sûr qu'ils le font. Avec cœur et passion et pas simplement pour des contraintes salariales basiques.
- Tanguy El Mouahidine
On en revient un peu au management transverse, à la posture du manager quand il n'est pas forcément le chef hiérarchique. Il faut arriver à engager les gens, leur plaigrer, pas sous la contrainte.
- Pascale Lagahe
Et puis après, je dirais quand on veut démarrer aussi, il ne faut pas avoir des attentes démesurées. C'est-à-dire qu'à un moment donné, il y a des gens qui souvent… ils se disent on va créer une communauté, on va l'animer, on va créer cette dynamique là et qui ont des attentes totalement démesurées par rapport à ce que peuvent fournir les gens, ce qu'on a envie aussi de fournir les gens et nous typiquement là tu vois bien ton livre sur RevConnect, on a des attentes évidemment, enfin moi j'ai quelques attentes mais elles sont pas démesurées, elles sont claires au départ, elles sont tenables mais si tu attends beaucoup trop de gens ça va les faire fuir. Donc ça aussi, il faut faire attention à ne pas en demander trop et puis se dire que finalement, des fois, un seul rendez-vous, les gens sont là, sont contents d'être là et qu'il se passe bien, c'est déjà pas mal. Et puis si on veut aller plus loin, il faut poser la question aux gens aussi. Donc voilà, pas des attentes complètement folles. Et puis après, évidemment, que si jamais il n'y a personne qui prend ça en main de manière sérieuse, Ce qui se passe, c'est qu'au départ, il y a une dynamique. Et puis petit à petit, si personne n'est là pour reprendre le flambeau et continuer d'animer ou de pousser un petit peu les choses, ça finit par s'arrêter. Et puis parfois, c'est très bien aussi. Il y a des projets, on va dire, même quand le projet s'arrête, parfois le projet va s'arrêter aussi. Et ce n'est pas grave. On peut relancer un nouveau projet après. Il y a des fois un début, une fin. chaque communauté.
- Tanguy El Mouahidine
Pour cette partie du milieu, comment faire pour améliorer l'engagement, faire en sorte que les gens se sentent impliqués, faciliter ou provoquer la collaboration ?
- Pascale Lagahe
Alors, déjà, la première chose, je voulais le dire à la fin, mais je vais le dire maintenant parce que c'est important, il ne faut pas lancer un projet de communauté si jamais vous n'avez pas réglé les problèmes fondamentaux au sein de votre équipe, qu'elle soit... Grande ou petite, on s'en fiche, ce n'est pas la question. Ce que j'appelle problèmes fondamentaux, évidemment, c'est des gros conflits entre collaborateurs, des objectifs inatteignables. Le projet qui démarre avec un manque de clarté, des problèmes de salaire, si jamais vous avez ces problèmes-là, ne croyez pas que c'est en faisant de la communauté que ça va les régler. Pas du tout, au contraire. Déjà, le chef de projet ne peut pas avancer tout seul. Il faut qu'il trouve au moins, idéalement, trois, quatre personnes pour l'épauler dans sa dynamique de communauté. Donc là, c'est à lui de savoir quelles sont les meilleures personnes. Plutôt des personnes qui sont assez consensuelles, qui ne vont pas être clivantes, qui ne vont pas couper la parole. Et puis moi, j'aime bien dire aussi qu'il faut une bonne mixité. Vous avez une équipe projet avec telle ou telle personnalité. Prenez quand même trois, quatre personnes qui sont représentatives de votre groupe. et qui sont déjà appréciés et qui ont surtout envie et qui ont un peu le temps de faire ce travail d'animation.
- Tanguy El Mouahidine
De dynamiser et de créer du lien ?
- Pascale Lagahe
Oui, après, ce n'est pas forcément prendre quatre personnes qui sont très, très, très extraverties. Tu vois bien sur WebConnect, nous, dans le copil, on a des gens qui sont introvertis et extravertis. Et chacun amène sa plus-value. Et d'ailleurs, c'est bien mieux de ne pas avoir que des extravertis. Parce que pareil, ça peut être un peu effrayant pour les gens dans un groupe qui ne le sont pas et qui se disent comment je peux participer à cette dynamique-là ? parce que je n'aime pas bien prendre la parole, je n'ai pas grand-chose à dire, je suis assez discret. Donc prenez vraiment des personnes qui sont assez diverses. Ensuite, la question évidemment de l'outil, elle vient après celle de poser un cadre. Donc quand je dis cadre, il faut se dire effectivement ça va être quoi un peu les règles de cette dynamique communautaire. Un peu vos trois grandes règles, où vraiment on ne va pas déroger à ça. Par contre, après, il ne faut pas être trop rigide sur le reste. Donc quand je dis cadre, ça va être un peu faire la charte de la communauté. c'est de quelle manière on s'adresse aux gens, comment on communique, quels outils on va utiliser. Enfin voilà, c'est vraiment, je présente le basique. Mais par contre, ça, il faut qu'il y ait vraiment quelque chose.
- Tanguy El Mouahidine
Des règles de bonne conduite, quoi.
- Pascale Lagahe
Voilà, c'est ça. Mais il ne faut pas qu'on y déroge.
- Tanguy El Mouahidine
Ne pas s'insulter.
- Pascale Lagahe
Bon, ça, c'est la base. Après, il faut évidemment choisir des outils. On pourra en citer quelques-uns après Tanguy, mais en gros, ne prenez pas des nouveaux outils si jamais vous avez dans vos équipes, je ne sais pas, typiquement, toi, Tanguy, dans tes chefs de projet, c'est quoi un peu les outils qui sont utilisés ?
- Tanguy El Mouahidine
Je pense que la plupart du temps, ça va être Teams. Enfin, c'est la plupart des entreprises desquelles sont un peu importantes. C'est souvent les outils Microsoft, donc Teams qui est beaucoup utilisé. Après, ce n'est pas forcément le cas partout. Plus petite structure, je pense qu'il y a d'autres choses un peu différentes, dans les suivants les milieux aussi, dans les formes de l'informatique, des choses comme Slack ou Discord peuvent être plus présentes aussi. Après, ça dépend pas mal des milieux, mais au final, je pense que... Après, tu connais mieux ces outils que moi, mais je pense que, quel que soit l'outil, que ce soit Teams, Slack, Discord ou d'autres, la manière de fonctionner est à peu près la même.
- Pascale Lagahe
Oui, voilà, c'est ça. Il faut de toute façon que ce soit facile à prendre en main pour les équipes. Voilà, ça c'est clair que quand on a un outil qui est un peu compliqué ou qui sort un peu du cadre de son quotidien, de sa routine quotidienne pro, on perd des gens. Donc, il faut vraiment voir simple et minimaliste. Et ensuite, il faut réfléchir à une routine, à une routine événementielle notamment. avec des moments synchrones et asynchrones. On ne peut pas faire que de l'asynchrone dans une communauté. Il faut vraiment se dire que ce qu'il a fait vivre aussi, c'est des moments où on va être ensemble, que ce soit sur des visios ou alors avec des rencontres conviviales ou des moments de réunion ensemble. Donc ça, il faut établir un peu, selon la durée du projet, sa difficulté, la taille du groupe, qu'est-ce qu'on peut mettre en place comme routine.
- Tanguy El Mouahidine
Du coup, refaire des points, peut-être en physique ou en visio, avec tout le monde de manière régulière, pour se retrouver en dehors des moments où on communique différemment. C'est un peu ça l'idée. Voilà,
- Pascale Lagahe
c'est ça. Donc, il ne faut pas que ça prenne, on va dire, un temps démesuré par rapport au projet. Et rappelons-le, l'objectif final, il faut que la fin soit réalisée. Donc, on ne va pas passer plus de temps à faire de la communauté que à faire le projet. Mais en gros, il y a plein de rituels à mettre en place qui ne sont pas forcément très chronophages et qui ne sont pas très compliqués. Donc en tout cas, ce côté discussion synchrone et asynchrone, ça peut être un apéro mensuel, des sessions de questions-réponses, des rencontres en one-to-one. Alors là, je vois un peu loin, mais effectivement, des podcasts, pourquoi pas avec des chefs de projet qui vont expliquer où est-ce qu'ils en sont. Et puis, ça peut être aussi beaucoup de contenu asynchrone écrit. Donc si vous avez un Discord, un Slack, peu importe, vous pouvez une fois par semaine faire un sondage, partager des contenus un peu synthétiques, des choses qui vont à un moment donné permettre aussi aux gens de prendre la parole. Parce que finalement, ce qui compte, c'est comment faire en sorte que les gens prennent la parole. Pas n'importe comment, pas sur tout et rien, mais quand même que ceux qui, à un moment donné, ont envie de l'apprendre, puissent le faire.
- Tanguy El Mouahidine
Du coup, éviter d'être dans une posture descendante où on va toujours donner des informations. C'est peut-être le but de la communauté, d'arriver à ce que ça remonte aussi et que les choses passent directement entre les personnes, sans passer par l'animateur, le chef de projet ou le PMO, si c'est une communauté de chefs de projet.
- Pascale Lagahe
C'est ça, il faut créer la sérendipité et les points de contact pour que... On a tous connu ces moments où on s'est dit mais c'est dingue, on ne se serait pas parlé de ça, on ne se serait pas vu à ce moment-là, on n'aurait pas eu cette idée. Et en fait, c'est ça qu'il faut déclencher avec le travail de communauté. Pour ça, il n'y a pas 36 000 solutions, il faut multiplier les occasions et les points de contact. Après, il faut s'être mis d'accord effectivement avec les membres du projet de... comment on est notifié de toutes ces rencontres et de tous ces moments-là. Il n'y a rien de pire, en fait, de recevoir 50 000 par jour, 3 notifs. Je pense que les gestions de projet, clairement, c'est un point. Donc ça, il faut se mettre d'accord avec le groupe. Comment vous voulez être prévenu, notifié ? Est-ce que finalement, si on a un Discord, tout le monde y a accès et puis les gens y vont quand ils veulent ? Est-ce qu'il y a peut-être un meeting par semaine qui est fait ? Est-ce que vous préférez être... contacter avec une invitation Google pour ne pas rater l'événement, enfin voilà des choses où en gros on se met d'accord sur comment on communique et surtout si c'est un outil de communication type Slack, à quel moment on met des messages quoi et qu'elles sont un peu comme on disait au départ voilà s'il y a une charte, on va pas peut-être parler de tout et n'importe quoi et on se met un peu notre guide communautaire en place mais globalement je dirais aux gens, il faut plus craindre le fait que les gens ne prennent pas la parole qu'ils ne prennent trop la parole. C'est plutôt rare de se retrouver avec Oh mon Dieu, il y a trop de gens qui parlent, ils sont très babards. Franchement, je vous le dis. Et puis, une fois qu'on a fait ce travail, après, il faut suivre, il faut voir un petit peu. Après, c'est beaucoup de feeling. C'est beaucoup de feeling. C'est se dire Est-ce que là, ça tourne ? Est-ce que c'est plutôt l'objectif qu'il a atteint ? Ou alors, je sens qu'il y a encore des gens qui n'adhèrent pas beaucoup, donc qu'est-ce qu'on pourrait faire ? Et questionner. Encore une fois, c'est pour ça qu'il faut avoir ces quatre... quatre ou cinq alliés au départ, pour questionner les gens et dire, est-ce que là, ça vous va ? Est-ce que vous voulez faire différemment ? Et puis être agile. Voilà, un peu tout le temps. Après, comme astuce aussi, quand même, qui est intéressante, je trouve, c'est le projet dure assez longtemps. C'est pareil, si le projet, il est très court, pas beaucoup d'intérêt de mettre en place une communauté. Si le projet est long, ça peut être aussi un travail un peu de com, qui est fait en mettant en avant. Alors, je pense que chaque boîte a des... à des ressources, des intranets, des choses pour communiquer. N'hésitez pas à demander de l'aide à votre chargé de com, même de prendre peut-être un alternant com, pour faire des articles, pour présenter les gens qui gèrent les projets, faire des petits témoignages, interviews. Ça, ça marche bien. Pas trop long, toujours assez court. Là, il y a un format qu'on a testé sur Fconnect. Je ne sais pas si tu l'as vu passer, Tanguy. Moi, ce que j'aime bien, ce n'est pas le podcast, c'est le vocal. En gros, on pose une question à un membre et en deux minutes, il va y répondre. C'est vraiment très court, mais c'est un audio en fait. C'est un audio qu'on peut écouter le soir, le matin, n'importe quand, et qui ne prend pas beaucoup de temps, et qui met en valeur les personnes aussi. Je sais que beaucoup de gens me posent la question sur c'est quoi à peu près le bon pourcentage d'engagement, le bon taux d'engagement pour une communauté. Imaginons 1 000 personnes, il faudrait avoir 20 de taux de participation.
- Tanguy El Mouahidine
Oui, déjà,
- Pascale Lagahe
vous êtes 100.
- Tanguy El Mouahidine
Pour un groupe avec des personnes, ça fait... Il faut déjà des bons projets ou...
- Pascale Lagahe
Voilà, mais si vous avez 100 personnes, vous devriez avoir, pour moi, 50% de taux d'engagement.
- Tanguy El Mouahidine
Tu parlais au début sur le fait que tu faisais ça aussi dans les incubateurs. Tu as peut-être des choses qui sont peut-être plus orientées présentielles, parce que je suppose que dans les incubateurs, ça se faisait beaucoup en... Que ça passait moins par des médias en ligne et beaucoup plus en présentiel, en allant voir les gens ?
- Pascale Lagahe
Alors, il y a un fait qui est incontestable aujourd'hui, et on le voit dans les événements, que ce soit à distance ou en présentiel, c'est les no-show, les gens qui ratent les rendez-vous. Donc, moi, je me rappelle, je passais du temps, c'est le tour de tout l'incubateur, d'aller chercher les gens. Ah, j'ai oublié, attends, j'arrive. Donc, ça, c'est pénible. Mais c'est pour ça qu'il faut réussir à mettre en place des automatismes pour rappeler aux gens. Vraiment, les gens passent à côté, oublient. Donc, il ne faut pas hésiter à rabâcher. On fait un point mardi à 11h, allez, on n'oublie pas. Et on le rabâche. Parce que ce n'est pas forcément un rendez-vous qui doit être obligatoire pour eux. On est d'accord, on n'est pas sur une obligation comme une réunion pour le projet où vraiment, si tu ne viens pas, ce n'est pas possible. Là, on est sur autre chose. Donc, effectivement, il faut donner envie, il faut rappeler aux gens. Et après, le présentiel, moi, je trouve que les petits groupes... type 12 personnes dans un espace qui est convivial, c'est ce qu'il y a de mieux en fait, pour échanger, pour créer du lien. Donc ouais, en tout cas en format présentiel, c'est ce qu'on a remarqué plusieurs fois, même avec WebConnect, on fait des apéros, on fait des choses. Et finalement, le chiffre 12-15, c'est pas mal.
- Tanguy El Mouahidine
Pour qui est du coup... plus facilement les discussions entre les gens. Je suppose que c'est aussi par rapport à ça. Si le groupe est trop gros, les gens ont tendance à moins prendre la parole. C'est ça. Il y a moins de personnes, au final, qui parlent que dans des gens plus... Il y a ça.
- Pascale Lagahe
Et puis, faire des formats où ce n'est pas simplement une personne qui arrive et qui, pendant une heure, va parler. Ça, ce n'est pas possible. Si vous prenez du temps en présentiel aux gens... Sur cette platification de projet, il faut vraiment que ce soit un temps d'échange, collaboratif. Il faut laisser les gens décider. Il y a vraiment un travail à faire. Je ne vais pas imposer quelque chose, je vais mettre un cadre qui est plutôt clair. Voilà, typiquement ce matin avec Hélène, on a fait notre webinaire, c'était une session questions-réponses. On a tout préparé en amont, donc il y avait l'horaire évidemment, l'outil qui était Livestorm, un document à pré-remplir. où les gens devaient écrire leurs questions. On a tout posé le cadre, en fait. Et après, les gens, ils ont ce qu'il faut pour se prendre en main et aller là où ils ont envie d'aller. Voilà, c'est trouver cet équilibre-là, en fait. Et ce n'est pas forcément évident au début, surtout si les gens ne sont pas habitués et n'ont pas forcément compris et envie. Mais une fois qu'on a démarré un peu le...
- Tanguy El Mouahidine
Oui, c'est l'intérêt. D'où les 4-5 personnes au début. pour arriver à lancer et à faire qu'il n'y ait pas qu'une seule personne qui parle. C'est ça. Et qui essaie d'amuser.
- Pascale Lagahe
On a vraiment des pépinières avec beaucoup d'ingénieurs, des insaliens. Ce ne sont pas les gens les plus bavards de la Terre, mais on a fait des sessions qui étaient géniales. Et puis encore une fois, il faut demander aux gens. Demander aux gens ce qu'ils auraient envie. Souvent, c'est eux qui ont la réponse. Et puis ceux... Et puis, faire attention à ceux qui prennent trop l'ascendant. Il y a des groupes, on a tous connu ces groupes-là, où il y a des personnes qui vont prendre un peu trop l'ascendant. Et il faut faire attention à ça. Et puis, ne pas les écarter non plus, mais peut-être leur dire à un moment donné, laisse un peu les autres parler aussi. Ça, c'est vraiment le travail du chef de projet.
- Tanguy El Mouahidine
Ok. On a un peu parlé d'outils, tu as des outils ou des ressources à proposer pour ceux qui voudraient approfondir ça ou essayer de mettre quelque chose en place ?
- Pascale Lagahe
Alors moi ma stack, tu la connais, elle est simple, elle est minimaliste, c'est un Slack, c'est un outil de vidéo, un outil de mailing, éventuellement quelques outils pour automatiser. Moi j'ai un bon outil qui s'appelle Common Room qui se... qui est associé à Slack et qui me fait plein de rapports de stats sur comment les gens utilisent, les membres les plus engagés. Ça, c'est vraiment pour les grosses communautés. Et qui me fait même des workflows parce que c'est bien d'automatiser quelque chose aussi. Après, moi, j'avais noté deux sites où il y a pas mal d'infos qui sont intéressantes. C'est deux sites américains. Il y a favorbee.com. Tu pourras mettre le lien après.
- Tanguy El Mouahidine
Oui, je mettrai le lien.
- Pascale Lagahe
Et il y a un article médium aussi de Brands2Venture qui présente... plein plein plein plein d'outils de plateforme communautaire, qui sont forcément Slack et Discord, mais il y en a plein d'autres qui existent. Il y en a une qui est pas mal en ce moment, c'est Melting Spot, parce qu'il mêle le côté communauté apprenante et communauté SaaS, donc ça c'est pas mal. Il y a de la visio, il y a des ressources aussi parce que voilà, forcément Slack c'est bien, mais tu le vois pour nous par exemple, on en a partout et c'est compliqué de s'y retrouver, mais après ça peut être un bon... Une bonne notion aussi bien organisée qui peut servir. Voilà, donc il faut plutôt être minimaliste. Je trouve que c'est pas mal de partir sur 50 000 outils différents.
- Tanguy El Mouahidine
Peut-être que multiplier les canaux de communication, ça divise peut-être un peu aussi l'engagement.
- Pascale Lagahe
Oui, c'est sûr. Et puis pensez encore une fois que votre équipe, elle est dans la gestion du projet. Donc voilà, elle est plutôt au focus sur ça. Et le reste, ça doit être fluide en fait. Il ne faut pas que ça amène de la crispation en plus.
- Tanguy El Mouahidine
L'idée des outils communautaires et de la communauté de manière plus générale dans le projet, c'est aussi d'arriver à améliorer les interactions, faire que l'on ait une équipe et pas juste des gens qui travaillent ensemble, faciliter le lien entre les personnes, surtout quand elles ne sont pas dans un même espace, ce qui complique toujours un peu les choses. Oui.
- Pascale Lagahe
Oui, et puis après, c'est un peu le rôle du manager. Surtout pour ceux qui sont dans des boîtes aussi en remote où il y a effectivement beaucoup de gens en télétravail qui sont loin. Et souvent, on se dit qu'ils n'ont pas forcément besoin d'avoir du contact. Mais il y en a beaucoup, en fait, effectivement, ils sont en attente. Donc, si vous faites un rendez-vous en présentiel par trimestre, ça ne suffira jamais à créer du lien entre les gens. Et puis, à ce qu'ils se connaissent mieux. Parce que parfois aussi, on bloque sur un... Un projet parce qu'on a forcément des fois des idées fausses sur une personne, parce qu'on a travaillé une fois avec elle et qu'on se dit Ah ben non, elle ne comprend pas ou elle ne me comprend pas Et puis parfois, quand on fait un événement un peu plus convivial où on sort un peu du pro, ça se débloque, la relation est meilleure et forcément après, la collaboration pro va être meilleure. Ça, c'est des portes ouvertes.
- Tanguy El Mouahidine
Oui, faire du team building, c'est toujours utile, on est d'accord. Mais après, au-delà des gens qui sont en télétravail, sur des projets un peu importants, on peut avoir plusieurs sites avec des équipes préparties à différents endroits qui ne se croisent pas forcément, soit dans plusieurs villes, soit même parfois, des fois, dans plusieurs pays.
- Pascale Lagahe
Oui, après, tu as le souci de l'interculturalité aussi.
- Tanguy El Mouahidine
Voilà.
- Pascale Lagahe
Dans les projets, oui.
- Tanguy El Mouahidine
On commençe à avoir pas mal fait le tour. Tu as quelque chose à rajouter ? questions que j'aurais oublié.
- Pascale Lagahe
Non, après, il y a plein d'autres idées de format, il y a plein de choses qu'on peut imaginer, mais là, comme on est vraiment sur la question de la gestion de projet, des chefs de projet, c'était plutôt des choses qui sont un peu basiques, mais qui ne sont pas toujours simples, surtout, je trouve, à appliquer dans la durée et dans la régularité. Donc, la dernière chose, c'est qu'effectivement, il faut être très régulier. Il y a des moments où, en fait, vous verrez, les gens, ça répond pas, ça réagit pas. Il y a un... un peu un mouvement où ça floppe, ça descend, c'est là où il faut s'accrocher. Parce que les gens aussi, ils ont leurs problèmes, ils ont leurs inquiétudes, ils font autre chose. Et puis, il faut accepter ça. Et par contre, il faut rester régulier. Et vous verrez qu'après, ça remonte. Donc, ne pas paniquer. Si à un moment donné, vous ne sentez pas la dynamique qui prend, il faut être patient.
- Tanguy El Mouahidine
Et puis, je suppose que dans les projets aussi, il y a des moments où les gens ont peut-être plus de temps à y consacrer que d'autres aussi.
- Pascale Lagahe
Oui, c'est ça. En fait, c'est le chef de projet, il faut qu'il soit attentif à ça et qu'il envoie aussi des infos au bon moment. Il y a des fois des moments dans la journée ou dans la semaine, ça ne sert à rien d'embêter les gens. Moi, des fois, sur WebConnect, il y a des moments dans la journée où je sais que vous n'êtes pas là, vous êtes occupé, je ne mets rien. Par contre, des moments où je sais que vous êtes plus enclin à faire votre veille ou à être… Être un peu dispo, hop, la newsletter, elle part. Le petit message, son agenda, il part. Voilà, c'est vraiment être attentif à ça.
- Tanguy El Mouahidine
OK, OK. Merci beaucoup, Pascal.
- Pascale Lagahe
Merci, Tanguy. Et puis, pour ceux qui ont des questions, vous pouvez me retrouver sur LinkedIn.
- Tanguy El Mouahidine
Oui, voilà.
- Pascale Lagahe
Et puis sur OF Connect. Merci beaucoup.
- Tanguy El Mouahidine
Très bien. Merci. Merci, Pascal, d'être venu nous partager ton expérience de community builder. On ne travaille pas tous sur des projets ou au sein de structures avec des centaines de personnes. Il peut être nécessaire de mettre en place des communautés de manière assez formelle comme on a pu en discuter. Par contre, je suis convaincu qu'un bon nombre d'essais et de retours d'expérience jacascales peuvent nous aider à améliorer la collaboration au sein de nos équipes projet ou de chefs de projet. J'espère en tout cas que cela vous aura donné quelques idées pour fédérer votre équipe. Vous avez des expériences à partager ou des questions sur la création de communautés ? Venez nous en faire part sur LinkedIn. Cet épisode vous a plu ? Abonnez-vous sur votre plateforme préférée et parlez-en dans votre communauté projet. Bonne semaine et on se retrouve à la rentrée pour de nouveaux épisodes de Focus Progrès.