- Michael
bonjour à toutes bonjour à tous et bienvenue sur ce nouvel épisode du french atlant podcast Mais aujourd'hui, on est sur une édition un petit peu particulière. Je vais appeler ça une édition des experts. Et puis surtout, ça ne sera pas disponible tout de suite sur ma plateforme. Ça sera d'abord disponible sur le substack de quelqu'un qui est le maître-chef de la journée. Aujourd'hui, le cerveau, de manière générale, dans le triathlon français, j'aime bien l'appeler comme ça, c'est un entraîneur que j'apprécie énormément. Il n'y a pas beaucoup de références en France qui ont ce niveau de connaissance et ce niveau de vulgarisation. Il a coché énormément de cases quand on devient entraîneur de triathlon. notamment victoire sur Ironman, marathon en SUP 250 sur plein de triathlons Ironman, victoire sur Rembrandt, et bien sûr je veux parler de M. Caroli Speed, donc bonjour Caroli.
- Karoly
Salut Mickaël, et puis merci d'être occupé de nous aujourd'hui.
- Michael
Donc je m'occupe de vous parce qu'effectivement on n'est pas que tous les deux, on a deux invités d'honneur, je vais déjà donner leur nom et leur prénom, puis après je donnerai un tout petit peu deux trois lignes sur les messieurs parce que... Moi j'aime pas quand on me demande de me présenter, donc je vais les présenter, et si je raconte pas trop de bêtises, ils pourront me corriger si jamais j'en raconte de trop. Ça vous va les loulous ? Bon, ça marche. On va commencer par Steven. Steven Galibert. Donc si vous avez vécu sur la planète Mars pendant la saison 2024 et que vous connaissez pas le nom de Steven Galibert, c'est que vous vous intéressez pas trop au triathlon longue distance ni de l'Ironman. Euh, 32 ans ? Il a été déjà champion de France Age Group en triathlon longue distance et notamment un très gros fait d'armes cette année sur l'Ironman de Nice 2024. Il gagne au scratch, même s'il n'y avait pas de pro, avec un marathon, sauf erreur de ma part, en 2h34. Je raconte des bêtises ou pas ?
- Steven
Non, mais il n'y avait quand même pas la distance.
- Michael
Cette histoire de distance, on y reviendra, mais 2h34 sur un marathon, même s'il y a 40 ou 41 kilomètres, je pense qu'il n'y a quand même pas beaucoup de gens qui peuvent... qui peuvent se vanter d'aller chercher ces chronos-là. J'ai fait très rapide, mais c'est parce que j'essaye de faire rapide, simplement pour qu'on passe un petit peu plus de temps sur vos envies et vos sujets respectifs. Et puis on va passer à Louis Richard. Donc si vous étiez dans les Hautes-Alpes au mois d'août, vous avez forcément entendu parler de ce nom-là. Moi, il résonne depuis très longtemps sur la région Bourg-en-Bresse, parce que c'est un monsieur qui a martyrisé un de mes amis. Il l'a martyrisé sur Embrun notamment, puisque... Louis Richard a bien sûr gagné Embrun cette année! Après une carrière cycliste pro il y a deux ans, il se dirige sur la carrière pro en triathlon et bien sûr vainqueur d'Embrunman, c'est quand même une belle grosse ligne sur le CV et on raconte ça avec un marathon sur Embrun 2h 40, 2h49, je voulais pas dire de bêtises mais c'est 2:50, 2:50 sur un marathon, 2:49 pardon. sur un marathon qui n'est pas tout plat et dans des conditions qui étaient un petit peu compliquées. Vraiment bravo à tous les deux. Et donc le sujet du jour sur lequel on avait envie de discuter avec Karoly c'est sur l'évolution de la diététique sportive pendant l'effort et pendant les entraînements. Parce que du coup il y a énormément de choses qui sont racontées sur les réseaux, notamment avec ceux qui monopolisent, qui monopolisent un petit peu les réseaux. Nos amis les Norvégiens, si jamais ils pouvaient s'enfiler 160-180 grammes de glucides par heure, je pense qu'ils essaieraient de le faire, ils ont déjà dû essayer d'ailleurs. Mais moi j'ai eu une grosse période de low carb, et je sais qu'avec Karoly on a eu 2-3 échanges qui étaient plutôt très intéressants là-dessus. Et on voit qu'il n'y a pas que le 120 ou le 140 grammes par heure qui marche, mais on a tous les deux une philosophie un petit peu proche là-dessus. Donc sur le train low et le race high, et ça va être le sujet du jour. Donc Karoli, si toi tu as une petite intro à faire sur la diététique sportive basique, pour ceux qui n'ont pas encore suivi toutes tes publications scientifiques, pour introduire le sujet, ça peut être sympa.
- Karoly
Oui, par où on peut commencer ? Parce que le sujet est tellement vaste et super intéressant. Moi je viens du high carb, donc il y a encore un an de ça, je préconisais jusqu'à 120 grammes de glucides par heure. chose que il n'y avait pas un grand nombre d'athlètes qui arrivaient à soutenir ce dosage là donc dès qu'on dépassait déjà les 80-90 grammes par heure c'était compliqué et ensuite Avec l'expérience, en recherchant pas mal d'articles scientifiques sur le domaine de l'ultra-endurance et en voyant un peu sur les différents tests le comportement du lactate, qui est un témoin direct de l'oxydation des graisses à l'exercice, j'ai pu me rendre compte que finalement, 90-120 grammes par heure, il n'y avait pas beaucoup d'études scientifiques qui en parlaient et qui le validaient. Et qu'il y avait peut-être un autre chemin à suivre, et surtout le chemin à suivre d'améliorer la flexibilité métabolique. Je pense que c'est même avec toi que j'en avais discuté, je crois, de la flexibilité métabolique. Et donc cette flexibilité métabolique qui permet d'un côté d'allier le pouvoir des glucides à l'exercice, ce qui reste quand même une part importante dans les sports d'endurance pour être performant, et aussi d'autre part l'oxydation des graisses qui a une grosse prépondérance au fur et à mesure que l'effort est de plus en plus long. C'est-à-dire qu'au-dessus de 3, 4, 5 heures d'effort, l'oxydation des graisses devient... prépondérante et donc il faut l'optimiser à l'entraînement si on veut pouvoir en prendre la pleine puissance en compétition et ça change aussi pas mal de choses sur le fait qu'au niveau glucides
- Michael
120 grammes par heure quand on part pour des athlètes qui sont un petit peu moins pressés que Steven et Louis par exemple quand on part entre 10 et 12 heures Ça veut dire que sur 10 heures ou sur 12 heures, on est parti pour manger 1,2 kg, 1,3 kg, 150 de sucre. Je ne sais pas si les gens se rendent compte de ce que ça peut représenter, mais la majeure partie des athlètes qui se disent tiens, j'ai vu ça sur les réseaux, je ne vais surtout pas m'entraîner parce que ça fait beaucoup, et je vais découvrir ce qui se passe sur le jour J ça donne des gros problèmes gastriques. Et puis à long terme, manger autant de glucides, je ne pense pas que ce soit la grosse solution. Les glucides, quand on en ingère, ils ont des réactions, notamment les pics de glycémie, l'insuline et ainsi de suite. A long terme, on n'a pas encore de retour sur d'aussi grosses doses de glucides. Donc on a deux athlètes avec des profils différents. Là par exemple, je vais m'adresser principalement à Louis, qui vient donc du vélo, qui a passé 2-3 ans chez les pros. Une seule année, excuse-moi. Une année, c'est déjà très très bien. Est-ce que tu as vu une grosse évolution et une grosse révolution quand tu es passé avec Caroli ? Déjà le changement de discipline forcément, mais en termes d'us et coutumes chez les cyclistes pro, par rapport à ce que tu retrouves à la fois en début, peut-être de collaboration avec Caroli et après ?
- Louis
Au niveau de la nutrition à l'effort, il n'y a pas forcément eu un gros changement quand je suis passé de cycliste non cotier par Caroli à cycliste cotier par Caroli. Par contre, sur l'ensemble de mon parcours cycliste, j'ai fait 15 ans de vélo, donc avant de passer au triathlon, j'ai vu cette grosse évolution et l'approche du coup high carb qui est arrivée. Au début, je sais que quand je pratiquais, c'était vraiment un peu la nutrition, un peu au feeling, un peu à l'arrache, la pâte de fruits dans la poche. Et petit à petit, avec l'apparition des boissons dosées, sur mes dernières années de vélo, déjà on parlait de high carb, on parlait de... d'essayer de prendre 90 grammes par heure sur les courses difficiles. Et ça, je l'avais déjà mis en place avant de bosser avec Caroli. Et c'est quelque chose qui marchait à ce moment-là très bien pour moi. Je pense que j'ai passé un cap en vélo sur la fin de mon parcours grâce à cette stratégie-là. Et donc, finalement, quand j'ai commencé à travailler avec Caroli, on a eu quelques ajustements, notamment à l'entraînement. On pourra en reparler, mais avec plus de... de périodisation, de périodes avec un peu moins de glucides, enfin sur certaines séances. Mais sur les courses, l'approche est restée assez similaire. Et finalement, c'est plus cette année, où en triathlon, on est parti sur autre chose et où on a fait évoluer la méthode.
- Michael
C'est un processus un petit peu à moyen et long terme. On sait bien que sur le court terme, à la fois la flexibilité métabolique et les changements, l'habitude en termes de volume et ainsi de suite, ce n'est peut-être pas aussi systématique. Steven, toi, est-ce que ça a beaucoup évolué sur les derniers mois au niveau, ou la dernière saison, où tu as toujours été un petit peu sur ce type de régime ? On en a discuté un petit peu en off tous les quatre avant. On sait que sur les deux grosses perfs que tu as eues sur les deux derniers marathons, c'était absolument très similaire sur les chronos, mais très différent sur la gestion énergétique.
- Steven
Oui, exactement. C'est vrai qu'à Géron, on était... On était sur vraiment 120 grammes de glucides par heure et on l'avait travaillé à l'entraînement. Et même sur le début du marathon, j'étais presque à 140 grammes. Et c'est là où j'ai commencé à me rendre compte qu'au niveau gastrique, ça allait être compliqué à partir du semi. Donc c'est vrai que je ne sais pas si ça a été un déclic de notre côté avec Aroli de pouvoir adapter ça justement. Et en fait, deux ans après, on a réussi à faire quasiment la même course, la même vitesse, avec deux fois moins d'apport, si on peut vulgariser ça comme ça. Et en fait, ça a changé beaucoup de choses, parce qu'à l'entraînement, on a poussé un petit peu les choses différemment, notamment sur les sorties vélo. Il y a des fois, on rentre en travers quand on pousse les choses 5 heures sans prendre de glucides. C'est vrai que le lendemain, on le paye cash. Mais c'est aussi ça qui fait qu'on arrive à savoir comment notre métabolisme répond justement à ce déficit ou du moins à ce qu'on a besoin réellement pour pouvoir être performant.
- Michael
En termes d'approche ? On voit bien que vous avez vécu un changement. Qu'est-ce qui fait, toi, Karoly, que tu as vécu ce changement et que tu l'as proposé ? On sait que, pour moi, tu es le scientifique français de l'entraînement et sur tous les sports d'endurance, pas qu'en triathlon. Qu'est-ce qui fait que toi, tu as été chercher ces informations-là ?
- Karoly
Alors, ça a commencé en juillet 2023, en préparation de l'EmbrunMan. Donc, j'ai suivi Yannick Matejisek sur une journée test spécifique allure-course. Sur le parcours de l'EmbrunMan, on a fait la boucle de 180 km. Il avait nagé en premier. Après, on a fait prise de lactate à la sortie de la natation. Après chaque montée, et aussi sur le retour au niveau de la durance, avant le chalvet, après le chalvet, un peu de partout. On a enchaîné avec 14 km de course à pied. Pareil au tempo de l'EmbrunMan. Ça devait être du 4 minutes 10 au kilo. Si je me rappelle bien, pendant 14 bornes, j'ai fait des prises de lactate tout le temps aussi sur la course à pied. Et je me suis rendu compte qu'on était vraiment bas parce qu'on était sur du 2 millimoles. Donc pour ceux qui ne savent pas, environ 2 millimoles, c'est un dosage qui montre qu'on est plus sur l'utilisation d'oxydation des graisses que sur l'oxydation des glucides. Donc à partir de là, ça a commencé à m'éveiller le truc en me disant tiens... Et pourtant, ce jour-là, il prenait 80 grammes de glucides, mais il y avait quand même une forte utilisation des graisses. Et ensuite, pendant l'Ironman, enfin pendant l'Embrunman, on ne va pas appeler ça un Ironman parce qu'il n'est pas labellisé. Donc pendant l'Embrunman 2023, Steven réalise le deuxième chrono marathon, donc à une minute d'Arthur, quand on voit l'année qu'a fait Arthur en 2023, je pense que c'est vraiment pas mal. Et à la fin de l'épreuve, il y a Steven qui me dit Ouais, j'en pouvais plus avec les glucides, j'en ai pratiquement pas pris. Il devait être sur 50 ou 60 grammes par heure, ça doit être ça je crois Steven, si je me rappelle bien.
- Steven
J'avais pris 8 GLA en gros de 30 grammes, donc ça faisait 240 grammes. On était parti sur 3 heures, donc ça fait 80 grammes. Et en fait, quand je suis arrivé à la fin de la course... je crois qu'il me restait 5 ou 6 gels, enfin il me restait la moitié des gels dans la tri-fonction. Et en fait, je pense que ça déclic aussi le fait d'avoir vu qu'au final, je n'avais pas eu forcément de perte d'énergie après analyse. Sur les trois tours, je n'ai pas eu de perte de vitesse. Les données cardiaques sont restées plus ou moins stables, malgré la difficulté du parcours d'embrun avec la bosse à remonter, à descendre. C'était une année où il avait quand même fait... Bonne chaleur, on était sur degrés. Donc c'est vrai que ça a encore poussé, je pense, la réflexion de Caroli et puis nous aussi de notre côté.
- Karoly
Ouais, du coup, à partir de là, j'ai commencé à chercher pas mal sur les travaux scientifiques. Donc il y a beaucoup de hommes Team Knox qui en parlent. Alors c'est vrai qu'il y en a qui peuvent dire qu'il est assez extrémiste. Mais ce qu'il faut savoir sur le monsieur, c'est que c'est quand même un peu le créateur du carboloading. C'est lui qui, à la base, dans son livre Law of Running, préconisait un gros chargement glucide avant une épreuve, de prendre beaucoup de glucides pendant les épreuves. Et là, il a complètement vrillé à l'inverse, on va dire. Là, il est vraiment sur l'extrême inverse du total low carb, même du régime cétogène. Et en montrant pas mal de choses intéressantes, comme le développement du diabète de type 2, avec une trop forte accumulation au bout des années, avec la prise massive de glucides. Donc ça a commencé par là. J'ai pas mal suivi aussi Dan Plouze. J'ai fait la formation de Dan Plouze avec Endure IQ sur le low carb. J'ai lu pas mal de choses de Rothschild, de Edmunder. Voilà, donc je me suis vraiment intéressé sur tous ces processus et d'abord en pensant en premier au métabolisme. Quel métabolisme j'ai besoin sur de l'ultra-endurance ? Parce que c'est vrai que quand on parle durabilité, quand on parle high carb, on regarde beaucoup de travaux sur le cyclisme. Et forcément, oui, le cyclisme, chez les professionnels, quand ils sont en fin d'étape, oui, ils ont besoin de 90 à 120 grammes par heure parce que déjà, ils ont voulu… Avant de commencer à attaquer, ils ont roulé 4 à 5 heures à une bonne intensité, mais c'est surtout sur la fin où ils vont finir la dernière demi-heure au-dessus de leur puissance critique, c'est-à-dire avec un métabolisme qui va avoir besoin d'énormément de glucides pour être performant. Ce qui n'est pas du tout le cas en triathlon, parce qu'on n'est pas sur de la haute intensité en fin d'épreuve, on est sur une intensité régulière. Et comme on peut voir ce même sur les travaux que j'ai pu montrer la semaine dernière, qui viennent du record du monde. de dit lev à roth on est sur un métabolisme qui est en dessous du seuil du seuil 2 et qui est plus proche du seuil 1 donc c'est à dire avec une grosse proportion d'oxydation des graisses donc qu'est ce qu'il faut faire donc il faut réussir à préserver tout ce glycogène musculaire pour l'avoir quand on en a vraiment besoin pour maîtriser la fatigue donc il faut qu'on le préserve ce glycogène musculaire et pour le préserver vous avez D'un côté, l'apport de glucides exogènes, mais de toute façon, on sait très bien qu'au bout d'un moment, on ne peut pas en ingurgiter plus que de raison. Pour rappel, c'est quand même 60 grammes par heure qu'on peut assimiler s'il n'y a que du glucide dedans. Et si vous voulez deux transporteurs pour pouvoir monter à 90, à 120 grammes par heure, il faut prendre du fructose. Le seul souci du fructose, c'est que déjà, il y a pas mal d'intolérance au fructose, ce qui fait que les gens vomissent à cause de ça. Donc on a pu le voir avec les Norvégiens. à Hawaï et qui ont quand même bien vomi, que ce soit Bloom ou Eden. Et aussi, sur le fructose, l'inconvénient, c'est qu'il bloque l'oxydation des graisses. Donc, on va bloquer l'oxydation des graisses à des moments où on en a vraiment besoin, où on a besoin d'avoir nos graisses qui vont préserver notre glycogène. Donc, quand on réfléchit à tout ça, quand on met en place, en se disant qu'on a besoin du métabolisme en premier, là, on se dit... finalement, on va améliorer l'oxydation des graisses, mais tout en gardant un bon taux d'assimilation des glucides pour essayer de réconcilier les deux mondes, les graisses et les glucides.
- Michael
Je vais faire un tout petit retour en arrière sur ce que tu as dit. Tu as commencé ton argumentation en disant deux mots, et je pense que ça vaut le coup un petit peu d'éclaircir, si tu peux le faire très rapidement. C'est quoi pour toi la différence entre le low carb et le cétogène ? Je pense que ça ne parle pas forcément à tout le monde, la différence entre les deux.
- Karoly
Le cétogène, tu vas encore plus loin où tu supprimes vraiment, tu n'as pratiquement plus d'apport en glucides pendant tes repas. Et pour permettre la cétose, c'est-à-dire l'utilisation d'un autre processus énergétique qui va créer, utiliser les corps cétoniques pour amener de l'énergie à l'organisme à la place des glucides. Donc c'est de la néoglucogénèse, mais pour réussir à ça, il faut s'adapter. C'est un régime qui est quand même assez particulier et très lourd à mettre en place. Moi, je trouve que dans les sports d'endurance, ça va trop loin. Après, c'est juste là, à l'heure actuelle, à l'instant T, quand je parle, je dis ça, mais ça se trouve, je pourrais changer d'avis dans plusieurs années. Mais là, à l'heure actuelle, je dirais que pour les sports d'endurance, je trouve que c'est vraiment trop traumatisant, trop stressant pour le corps. Parce qu'il faut savoir que tu n'as même plus le droit de fouiller. C'est juste un petit peu de baie. de fruits rouges comme ça de temps en temps mais c'est vraiment très limité et c'est tout axé sur les protéines et les graisses ce qui va plus loin que le low carb en termes de grammes de glucides par jour autorisés pour les proportions
- Michael
exactes c'est entre 50 pour les plus faibles et selon les périodes et ça monte jusqu'à 80 ou 120 en fonction des individus mais entre 80 et 120 grammes de glucides là on parle par jour c'est pas par heure Et donc du coup forcément on voit bien tout de suite que c'est un petit peu différent et tout ça avec un apport calorique où on n'est pas en déficit donc ça veut dire que forcément on optimise l'apport en protéines et l'apport en lipides. Ok et du coup je vais aussi un tout petit peu revenir sur les athlètes parce que sinon ils sont en train de dormir, je les ai entendu ronfler là dans le micro, non c'est pas vrai. J'ai entendu un 5 heures sans apport de glucides, alors je sais que ça ça peut faire peur, est-ce que tu peux nous en reparler un petit peu Steven ?
- Steven
Ouais, en fait, on s'est rendu compte cette année avec Haroli que ce qui m'avait bien fait progresser, c'était vraiment les longs cycles. à vélo et essayer de voir par exemple des 200, 220, 240 et même pousser jusqu'à 250 et je crois que Louis c'est pareil, il a réussi à même faire 300 donc je pense qu'il y a encore au dessus mais en fait à la base c'était 3 heures, Caroli il aimait faire les 3 premières heures sans glucides et après on rajoutait des glucides à 30 g par heure. Et là, sur une séance, j'avais envie d'essayer 5 heures sans glucides, parce que je me suis retrouvé un peu trop loin de la maison pour pouvoir recharger aussi. Je n'avais pas vraiment prévu le truc. Donc en fait, au bout de 5 heures et au bout de 240 bornes, je suis rentré pour recharger. Et c'est vrai que quand je suis reparti, c'était une sortie à 240 km. Les 100 derniers kilomètres, je me dis, c'est un truc bizarre. Tu es bien, mais ce n'est pas comme d'habitude. Le lendemain, je l'avais quand même payé sur la séance à pied à bout de 20 bornes. J'étais sec. C'est là où il faut aussi faire attention à cette approche et à la périodisation nutritionnelle, notamment sur le régime low carb. À une semaine de Géronne, quand j'avais couru 2h36, j'avais fait une prise de sang deux semaines avant la course. Et résultat, Caroline m'a dit, attends, ta prise de sang, je vais la montrer à une personne un peu plus compétente. Et en fait, j'étais en train de faire un syndrome de Redes. Donc pour expliquer un petit peu, c'est un déficit tout simplement énergétique, c'est-à-dire que je consommais plus d'énergie qu'à l'effort que je devais du moins recharger. Et on ne l'a pas forcément senti. La HRV qu'on fait tous les matins nous avait un peu aiguillé et la prise de sang a vraiment apporté le constat. Et du coup, c'est la semaine de course, j'avais rechargé pendant 10 jours, je mangeais des haribots. Du coup, j'étais à plus de 120 grammes par heure. Mais c'est vrai que c'est ça qui est aussi intéressant dans l'entraînement, c'est qu'on apprend à se connaître et du coup, on adapte après en course. Et je pense que... Les meilleurs athlètes, ils sont aussi bons parce qu'ils se connaissent par cœur et ils adaptent avec leur entraînement, leur rapport en course, etc.
- Michael
Une approche individuelle et surtout une approche progressive parce que si jamais il y a des auditeurs qui ont envie, je vous déconseille de partir et de faire un test de 5 heures à jeun. L'expérience risque d'être et douloureuse et un petit peu complexe parce que les retours risquent d'être beaucoup plus lents. Donc ne faites pas 2h30 dans un sens, vous allez avoir un petit peu plus long pour... rentrer et louis toi du coup c'est tu as des expériences comme ça à la fois dans ton expérience cycliste pur ou dans ton dans tes années triathlètes ou sur ces expériences là tu as été convaincu toi que ça ça marchait pour toi mais peut-être pas pour quelqu'un d'autre j'ai
- Louis
pas forcément le fin la comparaison avec quelqu'un d'autre après je peux parler de moi avant caroli m'entraîne tous les entraînements il y avait des glucides systématiquement Même si j'allais faire une heure et demie de vélo, je mettais un petit fond de boisson dans le bidon. Et quand j'ai commencé à travailler avec Aroly, même quand on était sur le high carb en course, on bossait quand même la flexibilité métabolique à l'entraînement et on faisait déjà des sorties de 2-3 heures sans glucides. C'était quelque chose qu'on faisait de façon courante. Donc moi je n'ai pas eu beaucoup de mauvaises expériences jusqu'ici parce que c'est quelque chose qu'on a construit progressivement sur les 3 ans. je respecte plus ou moins les consignes de base. Souvent, je m'en tiens à 3 heures sans glucides et après, progressivement, je repasse sur une trentaine de grammes par heure sur les sorties d'endurance. Je n'ai pas encore rentré en carafe. La fois où j'ai fait 300 kilomètres, tu es quand même content de rentrer à la fin, mais je me sentais encore bien sur la dernière heure, sur la onzième heure.
- Michael
Ah oui, quand même. Non, non, c'est intéressant. 11h, 300 bornes avec 30 grammes par heure après la troisième heure. Ok. Et donc, justement, tu parlais un peu de périodisation, je crois, Steven. Pour en revenir à Caroline, je pense que ça, c'est un petit peu la base, à la fois pour ceux qui veulent se lancer là-dedans, mais pour ceux qui veulent progresser et optimiser leur plan d'entraînement. Comment tu fais avec les athlètes, soit avec les deux là qui sont ici, ou avec les autres qui performent ? Comment tu fais la périodisation et comment tu l'amènes ?
- Karoly
De manière progressive, parce que j'ai commencé avec un jeune cycliste qui se met au triathlon. Ah oui, un petit jeune brest. Il a fait sa première séance de low carb sur deux heures. Ça a été très compliqué. Il a très mal vécu. Mais c'est habituel. La plupart des gens le vivent comme ça les premières séances. Donc on y va progressivement. Il y a souvent une chose qui est un point commun sur tous ceux qui ont du mal à suivre le low carb. C'est que ces athlètes-là, sur les premières séances low carb, quand ils n'ont pas l'habitude, ils vont sur des intensités trop élevées. Donc, qui dit intensité trop élevée, dit utilisation des glucides. Et du coup, ils utilisent leurs glucides avant d'utiliser leurs lipides. Et le souci, il est là, c'est un mauvais contrôle de l'intensité qui va faire qu'on a du mal au low carb au début. Il faut vraiment, au tout début, y aller doucement. C'est vraiment la recherche, c'est d'y aller doucement avant de pouvoir aller sur des intensités plus élevées parce qu'on va améliorer son taux d'oxydation des graisses. Donc au début, c'est on y va doucement, on prend de la caféine parce que la caféine, ça peut aider justement à mieux utiliser les graisses. Donc ça va faire un apport ergogénique qui va nous aider et qui va nous permettre de passer un palier. Et moi, par exemple, là, j'ai juste mon exemple, mais j'étais un athlète vraiment high carb parce que je faisais souvent des hypoglycémies et tout ça. Et pareil, je suis monté 90-100 grammes par heure et j'ai senti que mes performances avaient progressé grâce à ça. Et au bout de 2-3 ans dans cette pratique, ta saturation, tu te dis qu'il y a un truc qui ne va pas. J'ai arrêté aussi pour moi. C'est à partir de ce moment où j'ai arrêté, où je me suis mis aussi au low carb. Dernièrement, j'arrive à faire pendant 5 heures, je ne mange pas. C'est un exemple que je donne souvent aux athlètes. Je finis de manger, il est 7 heures, je vais m'entraîner à midi. Je vais m'entraîner pendant 2 heures sans prendre de glucides. Donc ça fait en tout 7 heures. sans apport énergétique. Et quand tu prends ton taux de cétone post-entraînement, tu te rends compte que tu as un bon ton de cétone qui montre que tu as une filière d'oxydation des graisses qui fonctionne. Donc c'est vraiment, c'est y aller par petites touches, petit à petit, et puis après on est capable de faire des choses, même si Steven a eu du mal, mais on voit qu'on est capable de faire 5 heures sans rien manger. Et je me rappelle de retour d'expérience de Kylian Jornet, qui parlait que des fois il va faire 10 heures de course à pied dans les fjords, sans rien manger même sans rien boire mais ça c'est pas venu du jour au lendemain mais ça s'habitue et puis tout le monde n'est pas un extraterrestre comme Kylian Jornet mais au niveau génétique on a été fait pour justement utiliser nos graisses donc il faut réapprendre à les utiliser, tout en gardant ce côté oxydation des glucides qui est important, donc c'est pour ça que j'y ai à chaque fois, quand on me dit tu préconises Ausha, tu préconises cétogène, je dis non, non, moi je ne suis pas sur les extrêmes c'est au milieu, et on oxyde les glucides et on oxyde les graisses et là on voit qu'on est capable de le faire je me rappelle un test avec Louis où on avait fait un test MLSS il était resté 45 minutes à 16 km heure, il avait un taux de cétone de... post-test qui était élevé, qui montrait qu'il utilisait ses graisses pendant le test. Donc c'est-à-dire que la périodisation nutritionnelle, elle permet de mieux utiliser les graisses. On n'est pas obligé d'aller sur des régimes hyper drastiques pour y arriver.
- Michael
Et ça permet aussi de faire varier les apports, que ce soit au quotidien ou pendant les séances, et comme ça d'adapter en fonction d'eux. C'est quand même aussi un petit peu plus ludique, ça devient un petit peu moins rébarbatif, plutôt que de se dire je vais avoir telle chose à faire toute l'année ou tout le temps. Et c'est quand même aussi un petit peu sympa. Quand tu dis périodisation, est-ce que tu périodises différemment selon les épreuves aussi ? Ou est-ce que c'est toujours un petit peu sur les mêmes durées et sur les mêmes natures d'apport ?
- Karoly
Non, c'est périodisé en fonction de l'intensité. Par exemple, il y a des séances d'entraînement, quand on va dire qu'on dépasse le deuxième seuil de lactate, ils vont être à 60 grammes par heure. et là on fait souvent la première demi-heure ou la première heure sans glucides. Sur des efforts vraiment à basse intensité, là on est sur du 30 g par heure et avec souvent, comme le disait Steven, au moins les trois premières heures sans glucides. Chaque séance en fonction de l'intensité a un apport différent en glucides.
- Michael
Voilà donc et là on va continuer à tester. J'ai Louis qui vient fin décembre qui va venir faire un gros test à la maison avec 4 heures de vélo, 2 heures à pied. Et on va tester au niveau nutritionnel voir comment on peut encore améliorer l'approche.
- Karoly
J'avais une petite idée en fait derrière cette question là par exemple pour Louis. Est-ce que c'est les mêmes consignes pour Embrun et pour l'Alpe d'Huez ? Parce que c'est des courses qui sont montagneuses, mais elles n'ont pas tout à fait le même profil. Donc comment vous avez adapté tout ça ?
- Michael
On est resté sur un Ausha à 60 grammes par heure, que ce soit sur l'une ou sur l'autre.
- Karoly
Ok, sur tout le long de l'épreuve ?
- Michael
Oui, sur tout le long de l'épreuve. Ça a eu l'air de bien fonctionner, on va dire.
- Karoly
Très bien sur Embrun, un tout petit peu moins bien sur l'Alpe. Non, je rigole,
- Michael
je rigole. Oui, c'est vrai que Louis a une particularité, c'est plus c'est long et meilleur il est. Et donc en brun, ça lui correspondait encore plus par la dureté de l'épreuve et par sa durée. Donc ça, c'était cool. Après, c'est vrai que là, sur les tests que je vais mettre en place avec les athlètes sur distance Ironman, ça va être... pour aller encore plus loin sur la personnalisation pendant l'épreuve du dosage glucide.
- Karoly
Ok. Et Steven, toi du coup, en termes de gestion de l'énergie sur une épreuve comme ça, tu as senti une grosse évolution entre les deux ? Tu t'es dit à certains moments, est-ce que par exemple tu différencies vélo et course à pied sur les apports ou est-ce que c'est stable tout le temps ? Et est-ce que tu varies toi en fonction de tes épreuves ?
- Steven
Non, on a quand même tout le temps la même base. Si on prend les deux, les deux comparaisons avec le high carb et le plus ou moins low carb en course, sur la partie vélo, avant, j'étais sur 90 grammes par heure. Et sur le marathon, on essayait de pousser à 90, 100. Et même, voilà, on est arrivé ici à 120. Et là, maintenant, on est arrivé à trouver la stabilité avec 60 grammes par heure à vélo. Et à pied, le début, peut-être un peu moins d'apport ou... sur la partie course à pied et plus l'effort est long plus la course évolue plus si on se sent en capacité de pouvoir se doser en glucides je le fais mais c'est quand même 60 et 60 on est quand même sur des sur des charges assez similaires entre la partie la partie vélo et la partie course à pied après chaque course est différente et bien sûr à Hawaï pour vous expliquer au mois d'octobre On n'a pas trop fait le retour avec Caroli, mais j'étais à 30 grammes par heure sur le marathon parce qu'il fait chaud, c'est humide. On a juste besoin de frais, c'est tout. Après, sur le vélo, j'étais quand même à 60 grammes, mais sur le vélo, ce n'est pas pareil. Il y a de l'air quand même, donc on a quand même un peu de la chaleur corporelle qui est un peu moins haute, de fait qu'il y a le vent et l'air. Mais en course à pied, sur des chaleurs aussi chaudes et humides. Je pense que l'apport en glucides n'est pas forcément nécessaire d'être élevé. On l'a vu, je ne sais pas si vous avez vu le reportage de Sam Ledlow sur Intérieur Sport. S'il s'arrête aux toilettes pendant sa course, il le dit lui-même, c'est qu'au niveau de son apport en glucides, ça n'a pas été la bonne chose. Donc peut-être que c'est aussi des choses que Caroli a envie de tester. C'est que sur des courses où c'est que... Il y a une forte chaleur. Peut-être qu'il faut adapter la porangucide. On avait fait des tests avec Baptiste juste avant l'Ironman d'Hawaï. Et donc, il nous avait mis comme des rats de laboratoire. Donc, dans la pièce fermée à 90% d'humidité. Et en fait, avec le masque, au bout de 20 minutes, on était... Enfin, que ce soit moi ou Baptiste, on était vraiment... on était cuit. Pourtant, on avait eu un apport comme on avait travaillé en course ou du moins comme on avait ciblé sur la course. En fait, on se rend compte que si le métabolisme des graisses est bien utilisé ou du moins bien travaillé à l'entraînement, on peut vraiment repousser les limites un peu plus loin encore.
- Karoly
Petite question bien particulière. Tu es parti à quelle heure le matin toi à Hawaï ?
- Steven
Moi je suis parti à 7h40, je suis parti 6ème vague.
- Karoly
6ème vague, donc du coup ça veut dire que toi tu as eu le gros vent sur la montée et sur la descente d'Aoui.
- Steven
Ouais, c'est ça. On a eu le vent au retour quasiment.
- Karoly
Et le vent en pleine face au retour. Et du coup, la chaleur ne t'a pas du tout impacté sur tes apports. Parce que toi, tu as fait quoi en chrono ? Tu peux nous rappeler ton chrono sur vélo et cap ?
- Steven
4h40 à vélo et 3h10 à pied, ce qui est mon plus mauvais marathon Ironman depuis que j'ai commencé.
- Karoly
Donc vous n'avez peut-être pas fait le retour, tu le disais tout à l'heure, mais toi tu l'identifies.
- Steven
Oui, on en a parlé, bien sûr, mais sur l'apport en glucides, on n'a pas forcément débattu sur ça, parce que pour nous, c'est calé avec Aroli, on sait que chaque organisme est différent, et je pense que certains sont propices à performer dans ce genre de conditions chaudes et humides. Et puis d'autres ne sont peut-être pas faits aussi pour ça. L'acclimatation, c'est sûr qu'en arrivant une semaine avant, je pense clairement qu'il faut y arriver au moins trois semaines avant pour pouvoir faire ces derniers gros blocs qu'on fait à trois semaines de la course, à Allure Course, à Ironman, dans les conditions qui sont sur l'île. Je pense que les données cardiaques sont similaires à Nice. On est sur la même fréquence cardiaque moyenne qu'à Nice. Et pourtant, à Nice, il faisait quand même 35 degrés cette année sur la promenade. Et j'ai quand même couru à 3,45. Donc, voilà, la chaleur humide, c'est quand même quelque chose qui demande une adaptation particulière.
- Karoly
Et puis, tu disais tout à l'heure, tu es arrivé une semaine avant. Tu n'as pas que le stress de la chaleur, tu as le décalage horaire. Donc, ça fait deux stress supplémentaires à absorber. Au niveau physio, c'est un impact énorme. Vous étiez sur le suivi du HRV aussi, je suppose ? Une fois que tu étais là-bas, ton HRV, il a pris une cabosse aussi ou pas ?
- Steven
Il a pris une grosse cabosse. La semaine de course, c'était tout le temps la même chose. Pourtant, le décalage, on a réussi à… On a voyagé de nuit tout le temps, donc j'ai pu dormir. Je suis arrivé là-bas, j'étais directement dans le rythme. C'est vrai que la première nuit, tu lèves à 6 heures parce qu'il fait jour là-bas à 6 heures. Mais après… Je ne sais pas si... Oui, c'est sûr que le décalage horaire a un impact, clairement. Il faut y arriver beaucoup plus tôt. Et c'est vrai que le suivi HRV... Après, semaine de course, la HRV est toujours un petit peu diminuée parce qu'il y a une baisse de charge. Il y a aussi un petit peu le stress indirectement de la course, même si, bon, Caroli le sait, je ne suis vraiment pas quelqu'un de stressé à l'approche d'une course. Je prends ça toujours comme d'être content d'être là. Je pense que Louis, c'est pareil. Mais oui, la HRV avait pris une petite claque la semaine de course.
- Michael
Il faut dire, Hawaï, les conditions, cette chaleur humide, pour un Européen, surtout qu'en plus, cette année, on est tombé septembre-octobre où il y a fait froid en France. Pour s'acclimater, ça n'a vraiment pas été simple. Je me rappelle, juste avant son départ à Hawaï... il y a eu des sorties vélo, il était habillé comme en hiver parce que la température a chuté d'un coup donc même si on a fait du bain chaud, on a fait des sauts nord de réussir à compenser cette chaleur humide c'était pratiquement impossible en tout cas au niveau européen je trouve que c'est hyper compliqué et c'est vrai que si tu veux être performant si tu ne veux pas aller à Hawaï que pour faire Hawaï, pour être présent il faut arriver vraiment longtemps à l'avance et là j'ai eu un athlète qui était arrivé deux ou trois semaines avant, Sébastien. Il avait régulé sa fréquence cardiaque. En plus, il est marocain, donc il est déjà dans un pays. Oui, c'est ça. Il était dans un état de forme qui était super. Après, le souci, lui, ça n'a pas été la performance. C'est qu'il a chuté en vélo.
- Karoly
Il faudrait mettre des roulettes sur le vélo.
- Michael
C'est vraiment dommage. Oui, voilà. Non, mais c'est vrai que c'est dommage parce que, sincèrement, il avait un état de forme qui était juste énorme. et la chute il y a eu des côtes fêlées c'était impossible de courir comme ça et c'est dommage parce que là il avait vraiment tout bien fait pour réussir et on en a rediscuté avec Steven et c'est vrai que si tu veux être performant à Hawaii je pense qu'il faut arriver minimum 2 semaines avant pour pouvoir t'acclimater de manière écologique vraiment, je répète surtout pour un européen parce que cette chaleur humide on n'a vraiment pas l'habitude Alors qu'on voit que ce soit Louis ou Steven, sous 35-38 degrés, on est habitué à la chaleur sèche et on s'acclimate facilement. Après beaucoup de séances, on s'acclimate bien. On arrive à ne pas réduire autant la performance que ce que ça peut être avec de la chaleur humide.
- Karoly
Pour rappel, à Hawaï cette année, il a plu, mais il n'a pas plu que sur le jour de la course, il a plu aussi les jours d'avant. Et du coup, ça faisait vraiment augmenter le taux d'humidité. Il y a vraiment eu une grosse différence entre le début de semaine et la fin de semaine. Et justement, je voulais terminer la page Hawaï avec ça. Toi, tu l'identifies comment du coup, cette contre-perf sur le marathon ? Je me permets d'utiliser le mot contreperf, 3h10 c'est un énorme marathon déjà, mais pour quelqu'un qui court 2h36 ou 2h34 à Nice, j'imagine que tu es un petit peu sur ta faim. C'est quoi pour toi le gros truc sur ce marathon à Hawaii ?
- Steven
Le gros truc, c'est que je pense que pour l'instant, on n'a pas réussi à trouver du moins la solution pour s'acclimater au mieux à cette chaleur humide et pour y être performant parce que... A vélo, on a comparé, on est sur des mêmes datas que sur Nice en termes de puissance. Donc ce n'est pas forcément le parcours vélo qui m'a entamé. Mais oui, c'est une course aussi d'usure mentale. Il faut quand même s'enquiller les 180 bornes, en aller-retour, ligne droite, avec pas un arbre, que de la lave. D'ailleurs, quand on visite l'intérieur de Lille, on se demande pourquoi ils font ce genre de parcours. Parce que c'est quand même assez joli l'intérieur de Lille pour l'avoir visité en boitant les jours après la course.
- Karoly
Il y a des chronos sub 4 heures pour les 180 bornes par contre.
- Steven
Non, sub 4 heures, moi je ne le ferai jamais, même si on repart.
- Karoly
Non, mais c'est parce que tu... En fait à Hawaï pour ceux qui ne savent pas tu peux passer de 0 à 4000-4200 km je crois en 4 heures et donc c'est tout sauf plat. On dit que le parcours vélo à Hawaï il est plat mais il y a 1300 mètres de dépluie sur 180 bornes. C'est pas tout plat non plus mais surtout il n'y a pas de plat. C'est que du faux plat montant descendant sauf la montée et la descente de Hawaï mais même elle est en escalier et donc c'est des efforts qui sont pas si réguliers que ça et c'est pas si facile que ça à gérer.
- Steven
Après le parcours à pied c'est pareil, c'est pas tout à fait plat non plus. Il y a quand même 350 de dénivelé. Et puis c'est surtout qu'il faut bien gérer sa course quand même à pied. Parce que les 12 premiers kilomètres vous êtes en ville et il y a une ambiance de fou. Vous faites la montée de Palani, vous avez Daniel Arif, Frodeno qui vous font leur avito. Par contre quand vous arrivez en haut, il n'y a plus un chat. Et puis il vous reste 30 bornes à faire et là... Quand je suis arrivé en gros, j'ai dit, bon, maintenant, c'est Arctic 22, tu démarres comme tu peux, tu es tout seul, il va falloir faire l'aller-retour. Sachant qu'on passe à Energy Lab, c'est quand même de l'usure mentale avant tout. Mais je pense qu'on en a parlé avec Caroline, on va aussi construire sur ça, parce que malgré que quand vous courez à 3,45 d'habitude, et que là, vous vous retrouvez à courir à 4,25, 4,30, ça fait quand même un sacré delta. et on peut se dire je ne suis pas dans mes allures, tant pis, ce n'est pas grave je finis comme je peux finis en footing à 12 à l'heure mais en fait non, on n'est pas là pour ça on est là pour aussi se prouver à soi-même que malgré que ce soit dur on ne lâche pas et je pense que cette course va quand même nous servir à construire, j'espère d'autres marathons sous les 2,40 Marathon sub 2,40 à Hawaï 2026
- Karoly
Parce que 2025, c'est pas sûr que ce soit Hawaii, mais ça parle.
- Michael
On va déjà passer par 2025,
- Karoly
avant de voir 2026. C'est bien de se mettre des objectifs.
- Michael
Les objectifs, ils sont déjà pas mal pour 2025. Parce qu'ils ont déjà, que ce soit Louis ou Steven, les objectifs 2025, ils sont déjà ciblés, on va dire.
- Karoly
C'est du secret professionnel ou parce que ça faisait partie de mes questions ?
- Michael
Non, c'est à eux après de parler, c'est pas un secret pour moi, c'est plutôt eux maintenant.
- Louis
Non, c'est pas spécialement un secret. Moi l'idée pour 2025, le gros objectif de l'année, du début d'année, c'est de me qualifier pour le championnat du monde à Nice, sur forme Ironman. Et selon comment ça se passe ce début d'année, ça sera soit le championnat du monde Ironman à Nice, soit un autre programme similaire à celui de cette année sur l'été.
- Karoly
les deux options alors je veux juste pas foutre le bazar mais si jamais les championnats du monde n'était pas à nice ça sera à l'issabelle de l'article à
- Louis
bon sens pour 2025 je préfère vraiment nice boire on verra on verra bien comment comment ça commence à évoluer après Honnêtement, je vois mal comment ça pourrait bouger. Peut-être que ça bougera. Mais c'est sûr que pour mon profil, Nice est bien plus adapté. Donc, ça me permettrait... C'est beaucoup plus intéressant pour moi. Donc, j'espère que ce sera le cas. Et pour l'instant, en tout cas, on est dans cette idée-là. Après, si ça change, si je me qualifie pour un championnat du monde, j'irai au championnat du monde de toute façon.
- Michael
Louis est assez pragmatique sur ces choses-là. Donc, il n'y a pas de souci. Et en plus, on a pris le choix de prendre un objectif assez tôt dans la saison, justement pour avoir pas mal de cartes en main.
- Karoly
Alors du coup, profil de Louis, c'est plutôt grimpeur, une course plutôt tôt dans la saison. Lanza ?
- Louis
Non. Non ? Une course plutôt dure chez Ironman, pour moi, ça n'existe pas en termes de parcours. Enfin, la trois quarts des courses, c'est quand même des parcours vélo qui sont roulants.
- Karoly
À part si tu vas chercher les courses de l'été,
- Louis
si tu vas chercher Like Placid ou je ne sais pas comment sera Ironman Leeds. Mais en fait, si tu veux te qualifier en début d'année, tu es obligé d'aller sur des parcours de vélo accessibles où tu sais qu'il y aura des packs. Donc après, concrètement, on a pris le calendrier. On a vu que la première, c'est Ironman Nouvelle-Zélande. Et c'est là-bas que j'irai pour essayer de me qualifier. Et ça nous laisse en fait une deuxième opportunité à Lanzarote. Comme il doit y avoir, je ne sais plus exactement le nombre de semaines qu'il y a entre les deux, mais il y a de quoi refaire une prépa. Comme ça, ça nous laisse deux possibilités. Et puis après, selon comment ça s'est goupillé, on verra le programme de l'été.
- Steven
Moi, ce sera un peu le même objectif, mais en amateur. Peut-être essayer de se qualifier à Nice parce que, un, je connais le parcours. donc ça c'est quand même un sacré avantage et puis c'est quand même une course c'est quand même une belle course il faut être un peu chauvin en tant que français je pense que ça fait partie d'une des plus belles courses sur le circuit Ironman donc pareil on va essayer de cibler sur une course en début de saison sur le label donc ce sera Lanzarote alors pas forcément parce que Ce n'est pas un parcours où il y a du vent, mais on s'est aussi rendu compte avec Aroli que les parcours où le drafting peut être plus important, à Hawaï, malheureusement, même s'il y a du vallon, vous croisez quand même des paquets de 50-60 athlètes. Quand vous êtes sixième vague, il y a plus de 2000 athlètes qui sont partis avant vous. En fait, vous croyez que vous êtes sur une cyclo sportive. En fait, les gens dans l'autre sens, vous croyez que c'est une sur-cycle sportive et que vous, vous faites un triathlon. Donc ça, c'est quand même assez rageant. Pendant 90 bornes, vous rangez votre frein. Après, avec le vent, c'est différent. Le retour, il y en a un peu plus sur le côté droit de la route. Voilà, donc ce sera à Lanzarote, en essayant de faire la meilleure course possible. Et puis, s'il y a une bonne course et qu'il y a la possibilité d'aller à Nice, on tentera l'aventure sur le championnat du monde d'Ironman à Nice.
- Karoly
Du coup, que nous concocte le druide pour l'année 2025 ? Est-ce qu'il y a des évolutions à venir, que ce soit dans la gestion, que ce soit des plannings, la préparation, la chaleur ou des choses comme ça ? Est-ce que tu as des nouveautés ?
- Michael
Alors là, avec Louis, comme on a déjà identifié, il a arrêté sa saison de bonheur. Est-ce qu'il a arrêté après J'ai armé ? Donc c'était en septembre. Ouais, quand même, il aurait pu pousser jusqu'à... On n'a pas trouvé d'autres dates, c'est vrai qu'il y a pas...
- Steven
Il n'y a pas de course assez difficile.
- Michael
Ouais, en plus, c'est vrai qu'il fallait trouver des courses qui pouvaient être intéressantes. Et puis il avait quand même gagné en moins. Il a fait une bonne perf à Jarme, grosse perf à Lanza. Une grosse saison pour cette deuxième année seulement de triathlon, donc ça ne servait à rien d'insister non plus. Et donc on est parti vraiment sur des gros blocs à chiter, en choc micro-cycle, donc en micro-periodisation. Et ça a bien bien fonctionné là, enfin en tout cas pour l'instant ça fonctionne bien, que ce soit en vélo ou en course à pied, avec des gros progrès, je ne pensais pas qu'ils progressent autant en course à pied même. et qui pourrait s'encore en vélo, parce qu'il vient quand même du vélo, donc je pense qu'il est revenu à son niveau comme il l'avait quand il était pro, voire même peut-être un peu meilleur sur la gestion. On espère juste maintenant que la natation s'assume. Donc ça, c'est vrai qu'un gros travail sur de la haute intensité pour élever sa vitesse critique, sa puissance critique, pour ensuite le transférer sur de la durabilité. Et aussi, derrière, ce que je leur avais dit, c'est qu'on va aussi certainement pas mal bosser sur la résilience psychologique. Donc, on va essayer Ce n'est pas mon point fort, ce n'est pas mon domaine de prédilection. J'ai Pierre Ausha qui me conseille bien et qui m'aide bien. Et aller sur un peu plus du travail mental, parce que la durabilité, cette capacité à maintenir une intensité stable sur une longue durée, tu as un côté la résilience physiologique et de l'autre la résilience psychologique. Et on a beaucoup bossé la résilience physiologique, donc cette année, enfin 2025, on va essayer de bosser aussi la résilience psychologique pour aller encore plus loin dans l'effort.
- Karoly
Quand même, le mental, c'est bien d'avoir un gros système musculaire, un gros système physio, mais si jamais tu as un mental de chips, souvent ça peut partir en kikawet. J'ai en tête quelques athlètes qui sont certainement très très forts au niveau physique, mais qui n'arrivent pas à... a percuté, je pense que c'est un des gros facteurs sur lesquels il faut insister aujourd'hui.
- Michael
Oui, quand tu vois c'est Johan Kowal qui a mis 2h24 au marathon je crois, de tête, avec un record en 13 minutes sur 5000 je crois, et qui il a une phrase en disant comme ça je suis le champion du monde de l'entraînement mais en compétition c'est beaucoup plus compliqué tu te rends compte que oui, tu peux avoir un très gros potentiel, mais si tu n'arrives pas au niveau mental à l'utiliser. Après, c'est vrai que sur des athlètes comme Louis et Steven, ils ont un peu moins ce souci-là, parce qu'ils ont quand même tous les deux, au niveau durabilité, ils sont quand même hyper costauds. Tous les deux, quand ils mettent un dossard, c'est rare quand ils se loupent. Donc, c'est vrai que pour eux, ça sera un peu moins flagrant. J'ai d'autres athlètes dans le groupe qui ont ce souci où à l'entraînement, ils n'arrivent pas à transférer en compétition ce qu'ils font à l'entraînement. Quand tu passes à l'entraînement, c'est que tu es capable de le faire et si tu n'y arrives pas en compétition, c'est qu'il y a d'autres soucis que l'entraînement. Après, je ne vais rien t'apprendre, tu es aussi bien que moi.
- Karoly
C'est aussi pour tout le monde. Louis, par exemple, pour ceux qui ne connaissent pas la gestion des intensités et des courses cyclistes, à très haut niveau donc quand on est chez les élites c'est 2-3 heures taquet on débranche pas par contre quand on est chez les élites souvent il y a une très très grosse première heure il y a un tout petit moment calme et après sur la dernière partie c'est là où il faut vraiment faire la différence et être capable de remettre les intensités ce qui est une gestion complètement différente du triathlon est ce que toi tu as senti que ce côté mental là c'était quelque chose qui t'avait servi de l'avoir travaillé en voulant être fort sur la fin en vélo et que ça t'a transféré sur le sur le marathon par exemple
- Louis
marathon IM si t'es fatigué à un moment donné c'est facile de débrancher la prise aussi je sais pas si c'est à ce niveau là que ça m'a apporté après le fait d'avoir fait du vélo à haut niveau ça m'a quand même apporté sur le fait de tu mets un dossard tu dois délivrer une performance parce que dans le vélo tu cours 50 ou 60 fois par an donc ça veut dire que sur les 8 mois où tu cours tu cours quasi toutes les semaines et toutes les semaines il faut être là il faut répondre présent le niveau il est extrêmement dense c'est quand même un sport qui est beaucoup plus mature que le triathlon c'est beaucoup... Les résultats sont vraiment très durs à aller chercher. Ça se joue sur des détails. Il faut vraiment être là. Si tu as un jour où tu n'es pas bien, je crois que l'année où j'ai fait chez les pros, si tu es déjà un peu limite en niveau, tu es inexistant, tu es nul. Tu rentres au bus après 50 bornes. Tu as l'impression d'être le dernier. Je ne sais pas comment dire ça poliment, mais le dernier des nuls. Un peu cet état d'esprit-là, tu mets un dossard, c'est... J'ai mis tellement de dossards dans ma vie en tant que cycliste que maintenant, en triathlon, cette année, j'ai dû mettre 6 dossards. Je sais ce que j'ai à mettre en place sur la ligne de départ, être là, être prêt. Et si tout se passe bien, je sais que je vais délivrer à mon niveau. Et ça, je pense que ça m'a beaucoup apporté.
- Karoly
Et puis, il y a le côté pro aussi, où au final, le fait d'être pro, ça t'oblige à avoir des résultats. Tu n'as plus le droit d'avoir une course un petit peu en dessous.
- Louis
T'es pas obligé d'avoir des résultats, par contre t'es obligé de réaliser le travail pour lequel t'es là. Donc si tu le fais pas, tu sais qu'à l'arrivée on va te le reprocher, c'est normal. Et voilà, c'est encore autre chose à gérer par rapport au triathlon parce qu'il y a des comptes à rendre. Si tu ne fais pas ce qui était prévu ou si tu n'as pas été capable de faire ce qui a été prévu, tu dois rendre des comptes. Et donc, c'est plus compliqué à gérer mentalement. Donc, c'est vrai qu'aujourd'hui, quand je fais du triathlon, finalement, je trouve ça plutôt relax. Je suis là, je fais ma perf. Je me fais plus une notion de plaisir, en fait. Les comptes, finalement, je les rends vis-à-vis de moi-même. À l'heure actuelle, si je perf.
- Karoly
passe et entre guillemets c'est pour ma pomme quoi c'est mon problème donc c'est assez facile à gérer ok et du coup steven alors quand je dis tu es pro donc tu as des comptes à rendre c'est pas du tout péjoratif mais ça rajoute une pression externe qui des fois peut être salvatrice je sais pas si vous avez fait le lien mais avec avec samedi de l'eau par exemple il est jamais aussi fort que quand il pense pas que pour lui et c'est quelque chose que je trouve plutôt normal Quand on est en Edge Group et qu'on est face à soi-même, finalement, quand on a envie de débrancher, c'est encore plus facile d'aller prendre la sortie. Pour Steven, ce n'est pas pour te pousser chez les pros, aujourd'hui tu es du niveau des pros et tu restes en Edge Group. Comment tu as développé cette faculté de réagir et de te mettre la misère jusqu'au bout, même au bout de 6, 7, 8, 9 heures d'effort ? C'est quoi ton leitmotiv ? Dans ta tête, il se passe quoi sur les fins de course quand tu es dans le mal ? Parce qu'on imagine que ça peut t'arriver quand même.
- Steven
Moi, je repense quand même à tous les entraînements que tu te tapes pendant la prépa. Les 250 bornes de vélo, les fameux 42 km que tu m'écarolis il y a trois semaines de la course. Tu t'es dit, je l'ai fait il y a trois semaines, c'est bon, je peux le refaire aujourd'hui. Je vais au Sars. Et puis, je pense aussi, moi j'ai quand même une vie à côté, c'est que... J'ai ma copine qui travaille beaucoup et qui me laisse la possibilité aussi de pouvoir faire, entre guillemets, ma passion. Donc à un moment donné, quand tu es au 30e et que tu as mal aux jambes, tu ne peux pas dire, bon allez, ce n'est pas grave, je mets le clignot, j'arrête. Non, parce que derrière la barrière, il y a tout le monde et tu te dis, ça fait quand même 6 mois que je me tape. Moi, je me les tape les 25 heures d'entraînement, mais ce n'est pas un problème, c'est ceux qu'il y a derrière la barrière. qui sont là à t'encourager et qui te poussent à aller justement passer la ligne avec le mal de jambe, comme tout le monde le passe. Et je pense qu'on fasse 9h, qu'on fasse 12h ou qu'on fasse 16h. Je pense que ceux qui font 16h, ils ont autant de mérite, voire plus de mérite que moi qui la passe en moins de 9h. Donc je pense aussi à ça et me dire que quand je finis ma course, il y en a qui commencent à courir. Donc tu ne peux pas te dire au 30 km, j'abandonne. Tu te dis non, tout le monde est dans la même panade. pour rester poli. Et du coup, au bout de 9 heures, tu peux quand même continuer à te faire mal sachant que tu as fait 5 mois de prépa en faisant du home trainer pendant 4 heures à regarder un carreau et une vitre et écouter de la musique.
- Karoly
Alors, Caroline, tu fais faire des séances de home trainer de 4 heures, ce n'est pas bien.
- Michael
Oui, les séances de 4 heures quand il ne fait pas beau, c'est vrai que c'est pas mal. C'est plaisant. C'est très content.
- Karoly
Oui,
- Michael
c'est bien. Mais c'est vrai que, comme je le dis souvent, le home trainer, c'est un formidable outil d'entraînement quand il ne fait pas beau, mais ça ne remplacera jamais la route. Donc c'est important de faire de la route, mais c'est vrai qu'à l'heure actuelle, vu les températures, c'est quand même bien d'être sur le home trainer. Et voilà. Après, sur le passage en pro ou amateur, on en a vachement discuté avec Steven. Et à l'heure actuelle, c'est vrai qu'il y a beaucoup de monde qui a envie de passer pro sans avoir le niveau pro. Et c'est bien aussi de rester en amateur en se faisant plaisir et pas qu'en pensant. Tu vois, si tu reprends le niveau des pros en cyclisme, c'est juste énorme. Et je trouve ça bien d'avoir mis des critères pour atteindre les pros en pourcentage du meilleur temps sur une épreuve. Parce qu'au moins, ça montre aux gens qu'il faut avoir un niveau minimal pour aller en pro. Quand tu vois certains athlètes qui peuvent finir en pro à plus d'une heure, une heure et demie du premier et qui finissent derrière des amateurs, est-ce que c'est normal d'être en pro ? Après, c'est un long débat qu'on peut avoir. Quand on a le niveau pro... Je prends souvent l'exemple de Louis, c'est qu'il est arrivé en triathlon, première année de triathlon, quatrième à Ambrun. deuxième année de triathlon, ils gagnent. Donc, le niveau pro, il l'a. Et d'autres essayent de l'avoir, mais ils ont du mal. Donc, je pense que quand tu dois être pro, c'est que tu as le niveau pour l'être et que tu n'as pas à te demander si tu peux l'être. Je ne sais pas si j'arrive à me faire comprendre.
- Karoly
On observe bien que le peloton, de manière générale et professionnelle, n'a pas tendance à ralentir. Et... On est sur des records aujourd'hui, sur le record que ce soit à Ambrun ou que ce soit sur les autres épreuves. Les vitesses de déplacement sont juste terribles, la densité est juste énorme. Et effectivement, ça doit rester un choix personnel aussi, parce que la vie de pro, c'est pas aussi rémunérateur que ce qu'on pourrait croire. Il y a une autre pression, il y a peut-être un petit peu moins de notion de plaisir. Quelqu'un qui a touché le milieu pro dans le vélo, il a peut-être déjà un petit peu l'habitude de ça. Et je pense que le côté mental... C'est quelque chose qui est important. Souvent on se dit, je vais devenir pro et même si on a le niveau, on n'a peut-être pas forcément la tête et l'accompagnement qui va bien avec. Je pense qu'il faut qu'il y ait un socle commun et puis il faut avoir envie de faire que ça. Je pense aussi que ça peut être salvateur d'avoir une bulle d'oxygène à côté et de se dire j'ai mon métier, j'ai ma famille. Certes dans mon sport je m'éclate à éclater tout le monde mais je n'ai pas envie de passer le Rubicon et de transformer ma vie et de tout y dédier à ça.
- Michael
Oui, tu as totalement raison. Louis a repris le travail, que ce soit sur Rembrandt en 2023 ou depuis plusieurs mois, il a repris à travailler. Il peut bien en parler, je pense, mieux que moi.
- Steven
Si j'avais juste deux ou trois mots à dire sur le statut pro en triathlon, pour moi, c'est un statut qui ne vaut rien. C'est un concept marketing. Finalement, être pro, c'est valider juste un certain niveau, valider un critère de performance. Ça n'a rien à voir avec un métier. Donc moi à l'heure actuelle, oui je cours en pro parce que je fais du triathlon pour la performance, j'ai un projet de voie de performance, j'ai rempli le critère et ça me paraît logique. Mais je ne suis en aucun cas professionnel comme quand j'étais cycliste. Quand j'étais cycliste, j'étais professionnel qu'une seule année, mais l'année où j'étais professionnel, j'avais un contrat de travail. C'est un contrat dur et déterminé, quand il s'arrête, tu peux toucher du chômage. Si tu es blessé, tu es en arrêt maladie. C'est vraiment quelque chose de carré. À l'heure actuelle, j'ai un métier à côté. Le triathlon, je n'ai aucun revenu fixe. C'est que des revenus de performance. Donc, ce n'est pas du tout un statut professionnel pour moi. C'est un projet que je mène de front avec mon projet professionnel et c'est un projet qui prend beaucoup de place. Mais ce n'est en aucun cas, à l'heure actuelle, un métier. Et je pense que c'est un peu ce qu'il faut voir en triathlon. Le statut professionnel ne vaut rien. Il y a certains athlètes qui en vivent très bien et qui sont réellement professionnels. C'est un nombre qui reste très limité. Et tous les autres, il y a une partie des athlètes, des fois, qui peuvent chercher à s'accrocher à une certaine forme de rêve, mais qui n'ont pas à l'heure actuelle le niveau pour prétendre d'en vivre décemment.
- Karoly
Steven, toi, du coup, c'est... C'est un vrai choix de vie, et même si, en tout cas pour moi, de mon point de vue, je pense que tu as largement les compétences, et les qualités physiques et les chronos, c'est vraiment un choix de vie de ne pas vouloir te lancer dans cette aventure-là.
- Louis
Une aventure, oui et non. Le niveau aussi, il faut quand même se rendre compte qu'aujourd'hui, sur un 73 ou... Sur un Ironman, les gars nagent quand même une 10 au 100 mètres. Donc, il faut quand même tarter dans l'eau. Il ne faut pas rouler avec des petites roulettes derrière. Il faut rouler en 4h10 aujourd'hui. Je n'ai pas le niveau à vélo pour prétendre être un professionnel. Je n'ai pas le niveau dans l'eau pour prétendre être un niveau professionnel. Quand vous avez des épreuves sur trois où vous n'avez pas le niveau, je suis conscient que... Dans l'eau et à vélo, je n'ai pas le niveau d'un triathlète pro. Donc le choix de carrière, il est entre guillemets vite fait, si on peut dire ça comme ça. Après oui, quand je prends le départ d'une course, s'il y a des pros, je fais ma course. Et si je dois finir devant eux, je finirai devant eux. Mais pour moi, l'intérêt de passer pro, il est réfléchi. On en a souvent parlé avec Aroli. Quoi faire, sortir à 10 minutes, il faut aller à 5 minutes du groupe de tête de l'eau, prendre 10 minutes à vélo et puis encore 10 minutes, je suis mignon si j'en prends pas 20. Donc ça fait 25 minutes, ça veut dire qu'aujourd'hui même les gars ils courent en 2,45, 2,50, ça fait qu'il faut que je reprenne 25 minutes, bon je vais jamais courir de 20 sur un marathon. C'est le projet, c'est couvert 2h25. 2h25, ce sera sur un marathon sec. Il faut avoir la tête sur les épaules, j'ai 32 ans. Dans l'avenir, il y a d'autres projets qui vont se construire. C'est sûr, peut-être moins en triathlon et plus en course à pied. Parce que ma vie familiale va certainement changer. Du moins, je l'espère. Du coup, c'est un choix qui est mûrement réfléchi. Et puis, il ne faut pas oublier que le sport, ça reste une passion. Pour moi, ça reste un échappatoire au niveau de ma vie de tous les jours. Et puis, ça me permet aussi de tester certaines choses pour ma partie aussi, parce que je coache à côté vis-à-vis de mes athlètes. Et je pense qu'avant de proposer quelque chose à un athlète, il faut l'avoir testé pour l'approuver et le proposer. Ce n'est pas se dire, moi je fais ça, je vais dire à un athlète, vas-y, va le faire. Il va se casser la gueule et puis ça ne va pas marcher. Je pense que c'est bien de tester les choses, de les confirmer, de prouver que ça marche avant de le proposer. C'est aussi le pourquoi du comment je m'entraîne tous les jours. J'aime bien tester les choses à l'entraînement pour le proposer ensuite derrière. On en parle souvent avec Aroli et c'est vrai que sur ça, On a cette approche qui permet justement de pouvoir adapter. C'est bien de tester les choses soi-même, de se dire que ça ne passe pas, et puis de le proposer à un panel d'athlètes autour de nous.
- Michael
Cette année, il y a eu pas mal de choses. En plus de l'approche un peu plus low carb, on a aussi fait pas mal de longues sorties vélo. Comme il disait tout à l'heure Steven, on est monté à 250 km. Louis, il est monté à 300 km. C'est des choses qu'on n'avait pas fait les années précédentes. On est monté sur des larges volumes. On a testé ça avec Steven. J'ai même testé, on est monté jusqu'à 45 km de course à pied sur une sortie. Ce n'est pas encore fait avec Louis. On va encore attendre un petit peu. On va encore attendre un petit peu. Mais tu te rends compte qu'il y a encore pas mal de choses à faire. C'est ce qui est super bien sur distance Ironman, c'est que tu peux mettre tellement de choses en place pour améliorer le fonctionnement de l'organisme. C'est dingue et c'est enrichissant et c'est motivant. Je reviendrai vraiment sur ce qu'a dit Steven. C'est vrai que quand tu es entraîneur, c'est hyper important de tester en amont sur toi ce qui fonctionne avant de le proposer aux athlètes. Ça, c'est primordial.
- Karoly
Petite dédicace à tous les coachs qui sortent en ligne tous les 36 du mois bref, je ne sais pas si c'était le plus que d'en passant bref Ok, alors moi je sais qu'on en est à une heure, un tout petit peu passé je sais que des podcasts comme ça je peux en faire des 5 heures si vous voulez mais ce que je vous propose c'est qu'on finisse l'épisode comme ça et puis on se retrouve très très bientôt, moi j'ai pris plein de petites notes Et donc j'ai plein de sujets à vous proposer, donc si jamais ça vous dit, on se donne rendez-vous, c'est ça mon soupeux, et puis pour la suite des explorations scientifiques avec Caroline.
- Michael
Avec un grand plaisir.
- Louis
Pas de soucis.
- Karoly
Ça marche ? Bon et puis il y en a qui doivent aller nager, donc on va les laisser aller nager surtout.
- Steven
Apparemment il y a un peu de boulot.
- Michael
Il y a un peu de travail technique à faire.
- Karoly
Bon, ça marche. Merci beaucoup à tous. Et puis, rendez-vous sur la suite. A très très bientôt. Bon entraînement à tout le monde. Ciao, ciao.
- Michael
Merci, Michael.
- Steven
Merci à toi..........