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Hand in Hand Parenting avec Sophie

#38 Limites + rire = connexion : découvrir les limites ludiques

#38 Limites + rire = connexion : découvrir les limites ludiques

19min |05/08/2025
Play
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Hand in Hand Parenting avec Sophie

#38 Limites + rire = connexion : découvrir les limites ludiques

#38 Limites + rire = connexion : découvrir les limites ludiques

19min |05/08/2025
Play

Description

Quand j’ai découvert l’approche Hand in Hand, l’idée de poser une limite comme un cadeau m’a complètement chamboulée. Jamais je n’avais vu l’éducation envisagée comme cela : offrir à l’enfant un cadre protecteur, sans punition ni conflit.

Mais là où c’est devenu fascinant, c’est quand j’ai commencé à comprendre ce qu’était une limite ludique : oser introduire une limite… avec du rire, du jeu, et de la connexion. - Oui c’est possible et c’est vraiment efficace face aux petites tensions du quotidien.


Tu découvriras dans cet épisode :

  • Pourquoi poser une limite n’est pas contradictoire avec le rire ;

  • Comment intervenir dès les premiers signes de débordement pour que ça fonctionne ;

  • Des exemples concrets  qui montrent que interposer une limite en continuant à faire le clown est possible et aidant.

  • Comment t’approprier ce concept et le mettre en place avec tes enfants malgré des réticences parfois tenaces chez nous les parents.



Pour aller plus loin🎁

Retrouve sur mon site le Carnet des Limites Ludiques, un petit guide avec 30 situations concrètes dans lesquelles transformer tension en connexion. Le lien est dans la description. ✨


💫 Si ce podcast t’inspire, n’hésite pas à laisser un ⭐⭐⭐⭐⭐ et un commentaire. Ça m’aide énormément à continuer d’offrir du contenu utile chaque semaine !
Et surtout… ça me donne envie de continuer à créer plein de nouveaux épisodes pour toi 💛

🎙️ Hand in Hand Parenting avec Sophie
🔗 www.handinhandparentingavecsophie.com
📸 Instagram : @handinhandavecsophie
📩 Mail : hello@handinhandparentingavecsophie.com


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Liens évoqués dans cet épisode :

#1 : Les secrets du Jeu-écoute

#18 : Interposer une limite : oui, mais comment ?

Sous le soleil de Platon : de quoi le rire nous libère t'il - Olivia Gazalé



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hand in hand, ça veut dire main dans la main. C'est le nom de l'approche parentale que j'ai découverte à la naissance de mon petit dernier. J'en ai testé les outils d'abord seul, et puis de fil en aiguille, j'ai fait la connaissance de la communauté de soutien rien d'inane.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    je suis formatrice à cette approche parentale, tout comme 180 autres parents et professionnels de santé et éducateurs à travers le monde. Dans ce podcast, On est même avec Sophie, Tara, ma vie, moi, Sophie, ma vie de maman, mes anecdotes perso, mes rencontres avec les parents que j'accompagne et tout le réseau de soutien que je me suis forgé ces cinq dernières années. Je suis tombée complètement par hasard sur cette approche. Et j'ai été tellement dégoûtée de la découvrir seulement à la naissance de mon petit dernier que je me suis promise d'en parler le plus possible autour de moi pour qu'un maximum de parents puissent en bénéficier et puissent aussi se créer le réseau de soutien qu'ils méritent pour avancer au quotidien avec leur famille. Alors c'est parti pour une nouvelle anecdote dans cet épisode. Et si tu veux en savoir plus, rendez-vous sur mon site internet sur indianparentingavecsofie.com pour retrouver toutes les infos sur les formations que je te propose.

  • Speaker #1

    Quand j'ai découvert l'approche indian, il y a parmi... Toutes les choses que j'ai découvertes, une chose parmi les conceptions de l'éducation qui étaient proposées, qui m'a énormément, énormément touchée. C'est la façon dont, dans l'approche à Ninène, on propose aux parents et aux éducateurs d'interposer une limite. Même si j'avais lu beaucoup de livres de parentalité, même si j'avais entendu beaucoup d'experts, avaient essayé de m'imprégner de leur expérience, et de la façon de faire de beaucoup de parents et éducateurs autour de moi, je n'avais absolument jamais entendu parler d'une telle conception des limites éducatives dans ma vie. La façon dont on pose des limites à un inen n'est pas dans une logique de punition, de stopper une pulsion. La limite s'est vue avant tout comme un cadeau, un cadeau offert à l'enfant pour se décharger. Se décharger de quoi ? Et bien tout simplement d'un surcroît d'excitation, d'un débordement d'émotion et d'un comportement qui n'est pas ajusté. Lui offrir cette limite finalement c'est comme lui dire Je vois ce qui t'arrive et je vais t'aider car là tu me signales à ta façon que ça ne va plus. L'autre point fabuleux aussi avec les limites Hand in Hand, c'est que c'est un outil qu'on offre en gardant la tête froide. Si en tant qu'adulte on est déjà super échaudé, on conseille généralement à Hand in Hand de ne pas la poser cette limite. Car en fait il y a peu de chances qu'elle porte réellement des fruits. Tu peux aller écouter d'ailleurs l'épisode 18 de mon podcast qui s'intitule « Poser des limites » . « Oui, mais comment ? Si jamais j'ai soulevé un petit peu des points d'interrogation pour toi. » Enfin, dernier point qui, moi, m'avait beaucoup, beaucoup chamboulé, c'est que poser une limite chez un inen, ce n'est pas une façon de créer une coupure avec l'enfant. Mais au contraire, c'est une invitation à entamer un dialogue, en offrant à l'enfant un moment de rester écouté, pendant lequel, bien loin de cette idée de lui demander de s'éloigner ou de le punir, on va rester avec lui. pour l'aider à digérer cette situation ou ce moment compliqué. Or pour moi, et je pense pour la plupart des gens, le mot limite rime avec une certaine gravité. Un visage qui soudain n'a plus le droit d'être rieur, mais doit devenir grave, limite menaçant. Ouais, c'est le fameux moment où on va déclarer « on n'est plus là pour rigoler » . Combien de fois étant enfant, j'avais vu la tête d'un adulte pourtant rieur deux secondes plus tôt, en avoir soudain assez de nos jeux, et de nous dire d'un ton sec « bon, vous arrêtez maintenant » . Combien de fois en chahutant avec mes frères, j'avais eu peur de l'arrivée de mes parents et de ce qui s'ensuivrait car il était évident que nous appelions de tous nos hurlements et de nos bêtises une limite de la part d'un adulte. Et cette limite, je l'attendais cassante, glaçante et généralement générant chez nous un sentiment de honte voire de culpabilité. Bref, mes premières semaines de formation ont été assez extatiques quand je découvrais que oui, en tant que parent, en tant qu'éducateur, il est parfaitement ok et efficace de poser une limite en restant serein, affectueux et proche de ses enfants. Quelle joie ! Plus besoin de jouer les méchants, les casseurs d'ambiance ou les menaçants. Il y avait en fait une façon de faire qui non seulement était douce, mais aussi autrement plus efficace. Mais, mais, mais, mais, mais... Là où j'ai vite déchanté, c'est quand, durant ma formation, d'abord en tant que parent, puis en tant que formateur, j'ai été exposée à l'idée de playful limit, autrement dit, les limites ludiques. Et c'est là que j'ai un peu bugué. parce que autant qu'une limite puisse être posée dans une logique de connexion avec l'enfant, ça d'accord. Mais que cette limite puisse être mélangée à un moment de jeu et de rire, là j'étais perdue. Et aujourd'hui, c'est exactement de ce concept de limite ludique dont on va parler dans ce nouvel épisode. D'ailleurs, j'en profite pour te demander un grand service. Si ce podcast te plaît, t'inspire, que tu prends du plaisir à l'écouter semaine après semaine, j'ai vraiment quelque chose à te demander qui est important pour moi. Peux-tu me laisser plein d'étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée et des commentaires sympas ? Ça aide énormément dans le référencement et pour me soutenir dans ma lancée de t'offrir un contenu aidant semaine après semaine. Ok, je referme la parenthèse. Donc aujourd'hui nous parlons des limites ludiques. Limites ludiques, c'est quand même un bel oxymore pour moi la première fois quand j'ai entendu ce mot. Alors qu'est-ce que c'est ce concept ? Je vais y aller doucement parce que ça n'a rien d'évident. La première chose, c'est qu'il va falloir aller oser à l'inverse de ton intuition. En effet, si tu écoutes la sagesse traditionnelle, utiliser le jeu pour mettre des limites à un comportement, va encourager les débordements au lieu de les restreindre. Or, ce qu'on a constaté depuis 35 ans chez Haninen, pour les milliers de familles qu'on a accompagnées, c'est que quand un enfant se sent déconnecté de ses parents, et que du coup il a un comportement, disons, inadapté, il ferait n'importe quoi pour se reconnecter à nous. En gros, c'est comme s'il y avait un gros « à l'aide » écrit sur son front en rouge, et que dans son fort intérieur, il appelait de tous ses voeux un énorme câlin de la part de ses parents. En bref... Quelque chose pour se reconnecter à eux. Bon, ça va, tu me suis toujours ? Je vais te donner un peu plus tard quelques clés pour travailler sur tes résistances à ce concept. Oui, oui, moi aussi ça m'a pris un peu de temps. La seconde chose, c'est de prendre en compte la temporalité, avec une limite ludique. Tu l'as bien senti, dans cette limite ludique, on ne va pas être dans la gravité d'un rester écouté, mais dans le jeu et le rire. Or, très important, si cette limite arrive trop tard, elle n'aura aucun effet. Il va falloir que tu... interviennent au tout début, dès les premiers signes de débordement. Sinon, la tension va monter chez ton enfant et chez toi et vous n'aurez plus la capacité de vous tourner vers l'humour et le rire. Je vais te donner tout de suite un exemple. Imagine, t'as prêt à dos, squatte la salle de bain depuis bien trop longtemps et ça retarde toute la famille le matin. Tu as deux options. Version, on va dire, traditionnelle, tu vas lui lancer depuis la cuisine une fois, deux fois, puis trois fois. Tu peux te dépêcher s'il te plaît ? Avec le ton qui monte. Et puis une fois bien échaudé, Tu vas lui dire que maintenant ça suffit, que tu en as marre que ce soit comme ça tous les matins, sur à quoi elle va te répondre « Oh ça va, j'ai pas entendu mon rêve ce matin, c'est bon là ? » Bref, un début de journée très fructueux pour tout le monde. Maintenant, la version aninène. Quand c'est l'heure qu'elle sorte, et qu'elle sait aussi que c'est l'heure, tu viens la voir directement dans la salle de bain, tu la prends avec beaucoup d'affection par les épaules, et l'emmènes à l'extérieur en lui disant « Ah la voilà ma petite fille chérie, ça y est tu es toute belle, Ton videur de sel de bain préféré est arrivé. On avance, attention, miroir du couloir, nous arrivons, tchoutchou. Elle roulera des yeux au ciel, elle répondra « Maman ! » Mais elle avancera. Elle te résistera peut-être un peu pour rire, et engrangera au passage le bénéfice d'avoir rigolé. Le troisième élément, c'est que dans la limite ludique, on va en fait jouer avec des sortes de stéréotypes que nous, parents, adoptons quand on pose traditionnellement des limites aux enfants. Je ne sais pas toi, mais... Moi, quand je vois un comportement débordant chez mon enfant, je vais commencer par « si tu continues, alors ? » Alors je me soigne, je fais ça le moins possible, et généralement, le pire comme conséquence, c'est de leur dire que je vais me poser un moment toute seule. Mais globalement, ce schéma est bien ancré dans ma tête. L'idée va donc être de détourner quelque part ce schéma, pour en faire quelque chose de beaucoup plus efficace et connectant pour nous et nos enfants. Dans la limite ludique, quand ton enfant dérape dans son comportement, au lieu d'en faire une affaire d'état et de partir dans les à chaque fois, c'est toujours comme ça, t'es jamais blablabla, tu vas lui proférer une limite un peu pour de faux. Ok, encore une fois, il va falloir que tu me crois sur parole. Mais je t'assure que ça marche mille fois mieux que de consacrer toute ton énergie à poursuivre avec ardeur le jeune délinquant qui est ton enfant et à vouloir redresser ses torts. Bon, allez, je vais te donner un exemple parce que je conçois que ce ne soit pas super évident. L'anecdote que je vais te lire provient du livre Je t'écoute et ça change tout. C'est le livre de l'approche parentale indienne, tu peux le trouver un petit peu partout dans les librairies, sur Amazon, en version audio, en version poche. Je rêverais d'avoir autant d'esprit que cette maman dans la même situation. C'est un de mes exemples préférés de limites ludiques, et c'est l'exemple qui m'a le mieux fait comprendre de quoi il s'agissait. Le jour de la fête des mères, mon mari et moi avons emmené en randonnée nos trois enfants, âgés de 7, 10 et 11 ans. Mes enfants adorent marcher pieds nus. J'ai dit à la plus jeune d'entre elles qu'elle le pourrait mais que je prendrais ses chaussures dans mon sac à dos. Quand ma fille aînée m'a annoncé qu'elle ne trouvait pas ses chaussures de rando, j'ai répondu que c'était pas un problème, elle n'avait pas besoin d'en emporter. Nous avions donc marché un moment, quand la plus jeune de mes filles a appris que sa grande sœur n'avait pas eu à emporter de chaussures. Et cela l'a vraiment énervée. Elle en a fait tout un pataquès, répétant que c'était injuste. J'ai dit qu'elle avait raison, que ce n'était pas juste et que j'étais désolée, mais que, puisqu'elle ne les portait pas, et n'était pas obligée de les mettre, je ne voyais vraiment pas où était le problème. Ce raisonnement n'a eu aucun effet sur elle. Elle a continué à nous rabattre les oreilles avec cette injustice. La moutarde me montait au nez parce que je sentais que ma fête des mères était sur le point de mal tourner. Mais je me suis souvenue des outils d'écoute. D'une voix exagérément autoritaire, j'ai dit « Ah oui, bien sûr que tu as porté tes chaussures alors que ta sœur n'a pas pu. C'est parce que je suis la reine sorcière et que je pose des règles différentes pour chaque personne de la randonnée. » Ma fille a levé les yeux, positivement intéressée. Eh oui, ta sœur a eu interdiction de porter des chaussures. Si elle l'avait fait, elle aurait eu du souci à se faire. Et toi, eh bien, tu as été obligé de prendre des chaussures, mais tu n'as pas le droit de les enfiler, quoi qu'il arrive. Et ton frère, eh bien, il a l'obligation de porter ses chaussures pendant au moins la moitié de la rando, et ensuite, il a le droit de les enlever, mais par contre, il n'aura plus le droit de les remettre. Elle était pendue à mes lèvres. Elle m'a demandé, et papa ? Lui ? Alors lui, il a interdiction de retirer ses chaussures. quelles que soient les circonstances, sinon il devra affronter la colère de la reine sorcière. Voilà comment j'ai complètement retourné la situation. Les enfants ont passé le reste de la randonnée à enfreindre absolument toutes les règles de la reine sorcière. Et chaque fois qu'ils le faisaient, je leur courais après mais sans jamais les rattraper. À un moment, après avoir pourchassé mon fils qui avait désobéi en se déchaussant, je me suis retournée et j'ai vu ma fille de 7 ans avec aux pieds les énormes godillots de son père. Ah, comme la colère de la reine sorcière fut grande contre ces sujets. Puis après, j'ai fait semblant de faire la sieste pendant que mes filles me piquaient mes chaussures et me les cachaient. Ah, quelle rogne ! Tout l'après-midi, les rires et les fous rires se sont succédés. Après quoi, nous sommes sentis tous très soudés. Je pense que la randonnée a été un vrai succès, parce que le numéro de la reine sorcière, avec ses règles absurdes et arbitraires, mettait en scène le problème d'équité qui avait déclenché la contrariété de ma fille. Cette anecdote... Elle me permet d'introduire un quatrième élément dans la limite ludique. Limite ludique, c'est assez compliqué à prononcer d'ailleurs. Mais c'est le fait de se rappeler que l'humour et le rire ont cette capacité à transformer une situation tendue en situation de connexion. J'ai écouté il y a quelques jours un prof de philo, qui s'appelle Olivia Gazalet, et qui en parle très bien dans l'émission de Sous le soleil de Platon.

  • Speaker #2

    Rire a cette vertu magique de commuer le plomb en or ou de convertir la détresse en allégresse, vous le dites comme vous voulez. Mais effectivement, ça, cette propriété magique, métaphysique, je ne sais pas comment on l'appelle, mais de récupérer des énergies négatives pour exulter. Et donc ça, il y a peu de mécaniques, il y a peu de phénomènes psychiques qui ont cette propriété incroyable, en fait, de transformer le négatif en positif.

  • Speaker #1

    Il y a certains... parents qui ont cette capacité assez naturellement. Cet esprit de légèreté s'est inscrit tout naturellement chez eux. D'autres qui résistent un petit peu à cette vertu du rire. Et c'est mon cas. Et ce pour plein de raisons. Je te propose donc d'aller regarder tous les freins à notre capacité de traiter les comportements compliqués de nos enfants par le rire. Le premier blocage que j'ai identifié, c'est cette croyance qu'on peut avoir que si on traite les choses sur le mode du rire, nos enfants ne nous respecteront pas. Ou que les choses seront confuses pour lui et qu'il perdra de vue le cadre éducatif qu'on s'évertue à créer pour lui. A cet argument, j'ai envie de répondre deux choses. D'abord, c'est que dans un moment de tension, de toute façon, ton enfant n'est pas en capacité de raisonner pleinement. Donc ce n'est pas à ce moment-là qu'il va apprendre quoi que ce soit au niveau des règles ou du cadre éducatif. Les règles que tu mets en place dans la vie de tous les jours, elles se posent, s'intègrent et se discutent en dehors des moments de tension. Tu sais mieux que moi, décider d'une règle au plus fort du conflit, ne te fera que regretter ta décision quand l'émotion sera retombée. La seconde chose, c'est que si la règle est adaptée à l'âge de ton enfant, à son niveau de développement, etc., et qu'elle a été décidée d'un commun d'accord, il y a des chances qu'elle soit très bien intégrée. Et c'est justement la raison pour laquelle ton enfant l'enfreint. C'est parce qu'il la connaît qu'il l'utilise comme un prétexte pour te faire passer le message de « là, je vais pas bien, il y a un truc qui me chiffonne, je me sens déconnectée » . Donc globalement, utiliser le rire à ce moment-là pour restaurer ta connexion avec ton enfant, je ne vois pas vraiment comment ça peut abîmer ton autorité. Au contraire, je le vois comme un moyen de démontrer ton intelligence émotionnelle et ta flexibilité à ton enfant. Ça m'amène à insister sur le fait que tes attentes vis-à-vis de ton enfant doivent être en fait super claires. S'il y a une zone d'ombre ou des tensions sous-jacentes dans ta manière d'exprimer tes attentes, ça va se retourner contre toi. Car il ne saura pas s'il peut, s'il ne peut pas, s'il doit, s'il ne doit pas. Typiquement, quand tu veux mettre en place une nouvelle règle avec ton enfant, déjà travaille-toi dessus. Si tu estimes que cette règle est nécessaire, c'est probablement parce qu'il y a quelque chose qui te dérange dans l'attitude de ton enfant. Ça peut être lié à la logistique familiale, à un comportement qu'il a avec le reste de sa famille, ou avec ses amis, ou à l'école. Ça veut dire que je vais te conseiller d'échanger des temps d'écoute sur ce sujet avec un autre adulte, en utilisant typiquement le cadre de notre outil du partenariat d'écoute. Ensuite, tu peux présenter une nouvelle attente comme un petit projet avec ses hauts et ses bas pour ton enfant, et pour toi aussi. Il aura besoin de soutien, mais aussi d'avoir la possibilité de se confronter à tes attentes et de s'énerver autant de fois que nécessaire. Ton rôle, ça va être de lui rappeler plusieurs fois ce que tu attends de lui, mais avec des mots positifs. Par exemple, quelque chose du style « Ok, la semaine prochaine, en fin de journée, je te demanderai de ranger toutes les jouets qui sont par terre. Peut-être que tu n'auras pas envie, et c'est ok, je t'aiderai un peu. Ensuite, ça deviendra ton travail à toi, comme moi, je fais les courses parce que c'est mon travail à moi. » Pour créer une vraie connexion avec ton enfant, tu peux utiliser les outils d'écoute avant un moment où tu attends de lui un comportement particulier. Par exemple, Fais un petit temps particulier avec lui juste avant ou utilise le jeu écoute. J'en parle dans mes deux premiers épisodes de podcast. L'idée, c'est de lui laisser exprimer ses réticences, d'y répondre avec humour pour le faire rire. Imaginons qu'il s'enfuit quand tu lui demandes de ramasser ses Legos. Tu peux l'attraper doucement dans les bras, le ramener vers sa chambre et lui dire « Mais tu les adores tes Legos, ils sont tellement beaux, celui-ci regarde, il mérite d'être ramassé avec soin et posé fièrement sur l'étagère. » Il repartira certainement au courant, mais rira. encore plus fort quand tu le ramèneras et que tu continueras à vanter ces magnifiques Legos pendant qu'il les range petit à petit. Là, on est vraiment exactement dans la limite ludique. Et ce genre de moment, qui en soit pour être source de tension et de frustration, aide ton enfant à se sentir proche de toi. Tu lui montres que ta demande ne prend pas le dessus sur l'amour que tu lui portes. Et après ces moments de rire et de complicité, tu pourras redire plus calmement ce que tu attends de lui et avancer. Alors, je ne dis pas qu'une limite ludique va tout régler. Peut-être que parfois, la sauce ne prendra pas, que tu l'offres un peu tard et que la tension est déjà trop forte chez ton enfant. Dans ce cas-là, cette limite ludique devra laisser place à un moment de rester écoutée. Et c'est ok aussi. Bon, j'espère que toutes ces explications autour de la limite ludique sont aidantes pour toi. Mon conseil, si tu es comme moi et que ce concept te chiffonne un peu au démarrage, c'est peut-être de commencer par des choses super simples. Les limites ludiques, ça ne vient pas à tout le monde naturellement. Et pas de panique. C'est comme un muscle et ça se travaille. Quand mon fils de 4-5 ans s'impatientait, il avait tendance à venir dans mon dos et à me taper. Et ça déclenchait chez moi, assez naturellement je dois dire, une réaction où je commençais à me dandiner et à danser. Et du coup on démarrait une petite danse rythmée de tous les deux. C'était vraiment rien du tout, mais c'était ma façon à moi de poser une limite ludique, tout en lui offrant une petite connexion. Et ça suffisait à changer la donne et à ce qu'il arrête de me taper. Si jamais... Tu recherches un peu des limites ludiques comme ça ? J'ai recensé 30 situations du quotidien dans lesquelles tu peux dissiper facilement une petite tension en interposant une limite, en t'amusant et en te reconnaissant avec ton enfant. Je l'ai appelé le carnet des limites ludiques. Et tu peux le retrouver sur mon site internet, je te mets le lien dans la description de ce podcast. A très bientôt pour un nouvel épisode. Et n'hésite pas à me venir partager ton expérience des limites ludiques. via Instagram ou en m'envoyant un mail à hello.indianparenting.com. Je prends énormément de plaisir à échanger avec vous tous.

Description

Quand j’ai découvert l’approche Hand in Hand, l’idée de poser une limite comme un cadeau m’a complètement chamboulée. Jamais je n’avais vu l’éducation envisagée comme cela : offrir à l’enfant un cadre protecteur, sans punition ni conflit.

Mais là où c’est devenu fascinant, c’est quand j’ai commencé à comprendre ce qu’était une limite ludique : oser introduire une limite… avec du rire, du jeu, et de la connexion. - Oui c’est possible et c’est vraiment efficace face aux petites tensions du quotidien.


Tu découvriras dans cet épisode :

  • Pourquoi poser une limite n’est pas contradictoire avec le rire ;

  • Comment intervenir dès les premiers signes de débordement pour que ça fonctionne ;

  • Des exemples concrets  qui montrent que interposer une limite en continuant à faire le clown est possible et aidant.

  • Comment t’approprier ce concept et le mettre en place avec tes enfants malgré des réticences parfois tenaces chez nous les parents.



Pour aller plus loin🎁

Retrouve sur mon site le Carnet des Limites Ludiques, un petit guide avec 30 situations concrètes dans lesquelles transformer tension en connexion. Le lien est dans la description. ✨


💫 Si ce podcast t’inspire, n’hésite pas à laisser un ⭐⭐⭐⭐⭐ et un commentaire. Ça m’aide énormément à continuer d’offrir du contenu utile chaque semaine !
Et surtout… ça me donne envie de continuer à créer plein de nouveaux épisodes pour toi 💛

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📩 Mail : hello@handinhandparentingavecsophie.com


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#1 : Les secrets du Jeu-écoute

#18 : Interposer une limite : oui, mais comment ?

Sous le soleil de Platon : de quoi le rire nous libère t'il - Olivia Gazalé



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hand in hand, ça veut dire main dans la main. C'est le nom de l'approche parentale que j'ai découverte à la naissance de mon petit dernier. J'en ai testé les outils d'abord seul, et puis de fil en aiguille, j'ai fait la connaissance de la communauté de soutien rien d'inane.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    je suis formatrice à cette approche parentale, tout comme 180 autres parents et professionnels de santé et éducateurs à travers le monde. Dans ce podcast, On est même avec Sophie, Tara, ma vie, moi, Sophie, ma vie de maman, mes anecdotes perso, mes rencontres avec les parents que j'accompagne et tout le réseau de soutien que je me suis forgé ces cinq dernières années. Je suis tombée complètement par hasard sur cette approche. Et j'ai été tellement dégoûtée de la découvrir seulement à la naissance de mon petit dernier que je me suis promise d'en parler le plus possible autour de moi pour qu'un maximum de parents puissent en bénéficier et puissent aussi se créer le réseau de soutien qu'ils méritent pour avancer au quotidien avec leur famille. Alors c'est parti pour une nouvelle anecdote dans cet épisode. Et si tu veux en savoir plus, rendez-vous sur mon site internet sur indianparentingavecsofie.com pour retrouver toutes les infos sur les formations que je te propose.

  • Speaker #1

    Quand j'ai découvert l'approche indian, il y a parmi... Toutes les choses que j'ai découvertes, une chose parmi les conceptions de l'éducation qui étaient proposées, qui m'a énormément, énormément touchée. C'est la façon dont, dans l'approche à Ninène, on propose aux parents et aux éducateurs d'interposer une limite. Même si j'avais lu beaucoup de livres de parentalité, même si j'avais entendu beaucoup d'experts, avaient essayé de m'imprégner de leur expérience, et de la façon de faire de beaucoup de parents et éducateurs autour de moi, je n'avais absolument jamais entendu parler d'une telle conception des limites éducatives dans ma vie. La façon dont on pose des limites à un inen n'est pas dans une logique de punition, de stopper une pulsion. La limite s'est vue avant tout comme un cadeau, un cadeau offert à l'enfant pour se décharger. Se décharger de quoi ? Et bien tout simplement d'un surcroît d'excitation, d'un débordement d'émotion et d'un comportement qui n'est pas ajusté. Lui offrir cette limite finalement c'est comme lui dire Je vois ce qui t'arrive et je vais t'aider car là tu me signales à ta façon que ça ne va plus. L'autre point fabuleux aussi avec les limites Hand in Hand, c'est que c'est un outil qu'on offre en gardant la tête froide. Si en tant qu'adulte on est déjà super échaudé, on conseille généralement à Hand in Hand de ne pas la poser cette limite. Car en fait il y a peu de chances qu'elle porte réellement des fruits. Tu peux aller écouter d'ailleurs l'épisode 18 de mon podcast qui s'intitule « Poser des limites » . « Oui, mais comment ? Si jamais j'ai soulevé un petit peu des points d'interrogation pour toi. » Enfin, dernier point qui, moi, m'avait beaucoup, beaucoup chamboulé, c'est que poser une limite chez un inen, ce n'est pas une façon de créer une coupure avec l'enfant. Mais au contraire, c'est une invitation à entamer un dialogue, en offrant à l'enfant un moment de rester écouté, pendant lequel, bien loin de cette idée de lui demander de s'éloigner ou de le punir, on va rester avec lui. pour l'aider à digérer cette situation ou ce moment compliqué. Or pour moi, et je pense pour la plupart des gens, le mot limite rime avec une certaine gravité. Un visage qui soudain n'a plus le droit d'être rieur, mais doit devenir grave, limite menaçant. Ouais, c'est le fameux moment où on va déclarer « on n'est plus là pour rigoler » . Combien de fois étant enfant, j'avais vu la tête d'un adulte pourtant rieur deux secondes plus tôt, en avoir soudain assez de nos jeux, et de nous dire d'un ton sec « bon, vous arrêtez maintenant » . Combien de fois en chahutant avec mes frères, j'avais eu peur de l'arrivée de mes parents et de ce qui s'ensuivrait car il était évident que nous appelions de tous nos hurlements et de nos bêtises une limite de la part d'un adulte. Et cette limite, je l'attendais cassante, glaçante et généralement générant chez nous un sentiment de honte voire de culpabilité. Bref, mes premières semaines de formation ont été assez extatiques quand je découvrais que oui, en tant que parent, en tant qu'éducateur, il est parfaitement ok et efficace de poser une limite en restant serein, affectueux et proche de ses enfants. Quelle joie ! Plus besoin de jouer les méchants, les casseurs d'ambiance ou les menaçants. Il y avait en fait une façon de faire qui non seulement était douce, mais aussi autrement plus efficace. Mais, mais, mais, mais, mais... Là où j'ai vite déchanté, c'est quand, durant ma formation, d'abord en tant que parent, puis en tant que formateur, j'ai été exposée à l'idée de playful limit, autrement dit, les limites ludiques. Et c'est là que j'ai un peu bugué. parce que autant qu'une limite puisse être posée dans une logique de connexion avec l'enfant, ça d'accord. Mais que cette limite puisse être mélangée à un moment de jeu et de rire, là j'étais perdue. Et aujourd'hui, c'est exactement de ce concept de limite ludique dont on va parler dans ce nouvel épisode. D'ailleurs, j'en profite pour te demander un grand service. Si ce podcast te plaît, t'inspire, que tu prends du plaisir à l'écouter semaine après semaine, j'ai vraiment quelque chose à te demander qui est important pour moi. Peux-tu me laisser plein d'étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée et des commentaires sympas ? Ça aide énormément dans le référencement et pour me soutenir dans ma lancée de t'offrir un contenu aidant semaine après semaine. Ok, je referme la parenthèse. Donc aujourd'hui nous parlons des limites ludiques. Limites ludiques, c'est quand même un bel oxymore pour moi la première fois quand j'ai entendu ce mot. Alors qu'est-ce que c'est ce concept ? Je vais y aller doucement parce que ça n'a rien d'évident. La première chose, c'est qu'il va falloir aller oser à l'inverse de ton intuition. En effet, si tu écoutes la sagesse traditionnelle, utiliser le jeu pour mettre des limites à un comportement, va encourager les débordements au lieu de les restreindre. Or, ce qu'on a constaté depuis 35 ans chez Haninen, pour les milliers de familles qu'on a accompagnées, c'est que quand un enfant se sent déconnecté de ses parents, et que du coup il a un comportement, disons, inadapté, il ferait n'importe quoi pour se reconnecter à nous. En gros, c'est comme s'il y avait un gros « à l'aide » écrit sur son front en rouge, et que dans son fort intérieur, il appelait de tous ses voeux un énorme câlin de la part de ses parents. En bref... Quelque chose pour se reconnecter à eux. Bon, ça va, tu me suis toujours ? Je vais te donner un peu plus tard quelques clés pour travailler sur tes résistances à ce concept. Oui, oui, moi aussi ça m'a pris un peu de temps. La seconde chose, c'est de prendre en compte la temporalité, avec une limite ludique. Tu l'as bien senti, dans cette limite ludique, on ne va pas être dans la gravité d'un rester écouté, mais dans le jeu et le rire. Or, très important, si cette limite arrive trop tard, elle n'aura aucun effet. Il va falloir que tu... interviennent au tout début, dès les premiers signes de débordement. Sinon, la tension va monter chez ton enfant et chez toi et vous n'aurez plus la capacité de vous tourner vers l'humour et le rire. Je vais te donner tout de suite un exemple. Imagine, t'as prêt à dos, squatte la salle de bain depuis bien trop longtemps et ça retarde toute la famille le matin. Tu as deux options. Version, on va dire, traditionnelle, tu vas lui lancer depuis la cuisine une fois, deux fois, puis trois fois. Tu peux te dépêcher s'il te plaît ? Avec le ton qui monte. Et puis une fois bien échaudé, Tu vas lui dire que maintenant ça suffit, que tu en as marre que ce soit comme ça tous les matins, sur à quoi elle va te répondre « Oh ça va, j'ai pas entendu mon rêve ce matin, c'est bon là ? » Bref, un début de journée très fructueux pour tout le monde. Maintenant, la version aninène. Quand c'est l'heure qu'elle sorte, et qu'elle sait aussi que c'est l'heure, tu viens la voir directement dans la salle de bain, tu la prends avec beaucoup d'affection par les épaules, et l'emmènes à l'extérieur en lui disant « Ah la voilà ma petite fille chérie, ça y est tu es toute belle, Ton videur de sel de bain préféré est arrivé. On avance, attention, miroir du couloir, nous arrivons, tchoutchou. Elle roulera des yeux au ciel, elle répondra « Maman ! » Mais elle avancera. Elle te résistera peut-être un peu pour rire, et engrangera au passage le bénéfice d'avoir rigolé. Le troisième élément, c'est que dans la limite ludique, on va en fait jouer avec des sortes de stéréotypes que nous, parents, adoptons quand on pose traditionnellement des limites aux enfants. Je ne sais pas toi, mais... Moi, quand je vois un comportement débordant chez mon enfant, je vais commencer par « si tu continues, alors ? » Alors je me soigne, je fais ça le moins possible, et généralement, le pire comme conséquence, c'est de leur dire que je vais me poser un moment toute seule. Mais globalement, ce schéma est bien ancré dans ma tête. L'idée va donc être de détourner quelque part ce schéma, pour en faire quelque chose de beaucoup plus efficace et connectant pour nous et nos enfants. Dans la limite ludique, quand ton enfant dérape dans son comportement, au lieu d'en faire une affaire d'état et de partir dans les à chaque fois, c'est toujours comme ça, t'es jamais blablabla, tu vas lui proférer une limite un peu pour de faux. Ok, encore une fois, il va falloir que tu me crois sur parole. Mais je t'assure que ça marche mille fois mieux que de consacrer toute ton énergie à poursuivre avec ardeur le jeune délinquant qui est ton enfant et à vouloir redresser ses torts. Bon, allez, je vais te donner un exemple parce que je conçois que ce ne soit pas super évident. L'anecdote que je vais te lire provient du livre Je t'écoute et ça change tout. C'est le livre de l'approche parentale indienne, tu peux le trouver un petit peu partout dans les librairies, sur Amazon, en version audio, en version poche. Je rêverais d'avoir autant d'esprit que cette maman dans la même situation. C'est un de mes exemples préférés de limites ludiques, et c'est l'exemple qui m'a le mieux fait comprendre de quoi il s'agissait. Le jour de la fête des mères, mon mari et moi avons emmené en randonnée nos trois enfants, âgés de 7, 10 et 11 ans. Mes enfants adorent marcher pieds nus. J'ai dit à la plus jeune d'entre elles qu'elle le pourrait mais que je prendrais ses chaussures dans mon sac à dos. Quand ma fille aînée m'a annoncé qu'elle ne trouvait pas ses chaussures de rando, j'ai répondu que c'était pas un problème, elle n'avait pas besoin d'en emporter. Nous avions donc marché un moment, quand la plus jeune de mes filles a appris que sa grande sœur n'avait pas eu à emporter de chaussures. Et cela l'a vraiment énervée. Elle en a fait tout un pataquès, répétant que c'était injuste. J'ai dit qu'elle avait raison, que ce n'était pas juste et que j'étais désolée, mais que, puisqu'elle ne les portait pas, et n'était pas obligée de les mettre, je ne voyais vraiment pas où était le problème. Ce raisonnement n'a eu aucun effet sur elle. Elle a continué à nous rabattre les oreilles avec cette injustice. La moutarde me montait au nez parce que je sentais que ma fête des mères était sur le point de mal tourner. Mais je me suis souvenue des outils d'écoute. D'une voix exagérément autoritaire, j'ai dit « Ah oui, bien sûr que tu as porté tes chaussures alors que ta sœur n'a pas pu. C'est parce que je suis la reine sorcière et que je pose des règles différentes pour chaque personne de la randonnée. » Ma fille a levé les yeux, positivement intéressée. Eh oui, ta sœur a eu interdiction de porter des chaussures. Si elle l'avait fait, elle aurait eu du souci à se faire. Et toi, eh bien, tu as été obligé de prendre des chaussures, mais tu n'as pas le droit de les enfiler, quoi qu'il arrive. Et ton frère, eh bien, il a l'obligation de porter ses chaussures pendant au moins la moitié de la rando, et ensuite, il a le droit de les enlever, mais par contre, il n'aura plus le droit de les remettre. Elle était pendue à mes lèvres. Elle m'a demandé, et papa ? Lui ? Alors lui, il a interdiction de retirer ses chaussures. quelles que soient les circonstances, sinon il devra affronter la colère de la reine sorcière. Voilà comment j'ai complètement retourné la situation. Les enfants ont passé le reste de la randonnée à enfreindre absolument toutes les règles de la reine sorcière. Et chaque fois qu'ils le faisaient, je leur courais après mais sans jamais les rattraper. À un moment, après avoir pourchassé mon fils qui avait désobéi en se déchaussant, je me suis retournée et j'ai vu ma fille de 7 ans avec aux pieds les énormes godillots de son père. Ah, comme la colère de la reine sorcière fut grande contre ces sujets. Puis après, j'ai fait semblant de faire la sieste pendant que mes filles me piquaient mes chaussures et me les cachaient. Ah, quelle rogne ! Tout l'après-midi, les rires et les fous rires se sont succédés. Après quoi, nous sommes sentis tous très soudés. Je pense que la randonnée a été un vrai succès, parce que le numéro de la reine sorcière, avec ses règles absurdes et arbitraires, mettait en scène le problème d'équité qui avait déclenché la contrariété de ma fille. Cette anecdote... Elle me permet d'introduire un quatrième élément dans la limite ludique. Limite ludique, c'est assez compliqué à prononcer d'ailleurs. Mais c'est le fait de se rappeler que l'humour et le rire ont cette capacité à transformer une situation tendue en situation de connexion. J'ai écouté il y a quelques jours un prof de philo, qui s'appelle Olivia Gazalet, et qui en parle très bien dans l'émission de Sous le soleil de Platon.

  • Speaker #2

    Rire a cette vertu magique de commuer le plomb en or ou de convertir la détresse en allégresse, vous le dites comme vous voulez. Mais effectivement, ça, cette propriété magique, métaphysique, je ne sais pas comment on l'appelle, mais de récupérer des énergies négatives pour exulter. Et donc ça, il y a peu de mécaniques, il y a peu de phénomènes psychiques qui ont cette propriété incroyable, en fait, de transformer le négatif en positif.

  • Speaker #1

    Il y a certains... parents qui ont cette capacité assez naturellement. Cet esprit de légèreté s'est inscrit tout naturellement chez eux. D'autres qui résistent un petit peu à cette vertu du rire. Et c'est mon cas. Et ce pour plein de raisons. Je te propose donc d'aller regarder tous les freins à notre capacité de traiter les comportements compliqués de nos enfants par le rire. Le premier blocage que j'ai identifié, c'est cette croyance qu'on peut avoir que si on traite les choses sur le mode du rire, nos enfants ne nous respecteront pas. Ou que les choses seront confuses pour lui et qu'il perdra de vue le cadre éducatif qu'on s'évertue à créer pour lui. A cet argument, j'ai envie de répondre deux choses. D'abord, c'est que dans un moment de tension, de toute façon, ton enfant n'est pas en capacité de raisonner pleinement. Donc ce n'est pas à ce moment-là qu'il va apprendre quoi que ce soit au niveau des règles ou du cadre éducatif. Les règles que tu mets en place dans la vie de tous les jours, elles se posent, s'intègrent et se discutent en dehors des moments de tension. Tu sais mieux que moi, décider d'une règle au plus fort du conflit, ne te fera que regretter ta décision quand l'émotion sera retombée. La seconde chose, c'est que si la règle est adaptée à l'âge de ton enfant, à son niveau de développement, etc., et qu'elle a été décidée d'un commun d'accord, il y a des chances qu'elle soit très bien intégrée. Et c'est justement la raison pour laquelle ton enfant l'enfreint. C'est parce qu'il la connaît qu'il l'utilise comme un prétexte pour te faire passer le message de « là, je vais pas bien, il y a un truc qui me chiffonne, je me sens déconnectée » . Donc globalement, utiliser le rire à ce moment-là pour restaurer ta connexion avec ton enfant, je ne vois pas vraiment comment ça peut abîmer ton autorité. Au contraire, je le vois comme un moyen de démontrer ton intelligence émotionnelle et ta flexibilité à ton enfant. Ça m'amène à insister sur le fait que tes attentes vis-à-vis de ton enfant doivent être en fait super claires. S'il y a une zone d'ombre ou des tensions sous-jacentes dans ta manière d'exprimer tes attentes, ça va se retourner contre toi. Car il ne saura pas s'il peut, s'il ne peut pas, s'il doit, s'il ne doit pas. Typiquement, quand tu veux mettre en place une nouvelle règle avec ton enfant, déjà travaille-toi dessus. Si tu estimes que cette règle est nécessaire, c'est probablement parce qu'il y a quelque chose qui te dérange dans l'attitude de ton enfant. Ça peut être lié à la logistique familiale, à un comportement qu'il a avec le reste de sa famille, ou avec ses amis, ou à l'école. Ça veut dire que je vais te conseiller d'échanger des temps d'écoute sur ce sujet avec un autre adulte, en utilisant typiquement le cadre de notre outil du partenariat d'écoute. Ensuite, tu peux présenter une nouvelle attente comme un petit projet avec ses hauts et ses bas pour ton enfant, et pour toi aussi. Il aura besoin de soutien, mais aussi d'avoir la possibilité de se confronter à tes attentes et de s'énerver autant de fois que nécessaire. Ton rôle, ça va être de lui rappeler plusieurs fois ce que tu attends de lui, mais avec des mots positifs. Par exemple, quelque chose du style « Ok, la semaine prochaine, en fin de journée, je te demanderai de ranger toutes les jouets qui sont par terre. Peut-être que tu n'auras pas envie, et c'est ok, je t'aiderai un peu. Ensuite, ça deviendra ton travail à toi, comme moi, je fais les courses parce que c'est mon travail à moi. » Pour créer une vraie connexion avec ton enfant, tu peux utiliser les outils d'écoute avant un moment où tu attends de lui un comportement particulier. Par exemple, Fais un petit temps particulier avec lui juste avant ou utilise le jeu écoute. J'en parle dans mes deux premiers épisodes de podcast. L'idée, c'est de lui laisser exprimer ses réticences, d'y répondre avec humour pour le faire rire. Imaginons qu'il s'enfuit quand tu lui demandes de ramasser ses Legos. Tu peux l'attraper doucement dans les bras, le ramener vers sa chambre et lui dire « Mais tu les adores tes Legos, ils sont tellement beaux, celui-ci regarde, il mérite d'être ramassé avec soin et posé fièrement sur l'étagère. » Il repartira certainement au courant, mais rira. encore plus fort quand tu le ramèneras et que tu continueras à vanter ces magnifiques Legos pendant qu'il les range petit à petit. Là, on est vraiment exactement dans la limite ludique. Et ce genre de moment, qui en soit pour être source de tension et de frustration, aide ton enfant à se sentir proche de toi. Tu lui montres que ta demande ne prend pas le dessus sur l'amour que tu lui portes. Et après ces moments de rire et de complicité, tu pourras redire plus calmement ce que tu attends de lui et avancer. Alors, je ne dis pas qu'une limite ludique va tout régler. Peut-être que parfois, la sauce ne prendra pas, que tu l'offres un peu tard et que la tension est déjà trop forte chez ton enfant. Dans ce cas-là, cette limite ludique devra laisser place à un moment de rester écoutée. Et c'est ok aussi. Bon, j'espère que toutes ces explications autour de la limite ludique sont aidantes pour toi. Mon conseil, si tu es comme moi et que ce concept te chiffonne un peu au démarrage, c'est peut-être de commencer par des choses super simples. Les limites ludiques, ça ne vient pas à tout le monde naturellement. Et pas de panique. C'est comme un muscle et ça se travaille. Quand mon fils de 4-5 ans s'impatientait, il avait tendance à venir dans mon dos et à me taper. Et ça déclenchait chez moi, assez naturellement je dois dire, une réaction où je commençais à me dandiner et à danser. Et du coup on démarrait une petite danse rythmée de tous les deux. C'était vraiment rien du tout, mais c'était ma façon à moi de poser une limite ludique, tout en lui offrant une petite connexion. Et ça suffisait à changer la donne et à ce qu'il arrête de me taper. Si jamais... Tu recherches un peu des limites ludiques comme ça ? J'ai recensé 30 situations du quotidien dans lesquelles tu peux dissiper facilement une petite tension en interposant une limite, en t'amusant et en te reconnaissant avec ton enfant. Je l'ai appelé le carnet des limites ludiques. Et tu peux le retrouver sur mon site internet, je te mets le lien dans la description de ce podcast. A très bientôt pour un nouvel épisode. Et n'hésite pas à me venir partager ton expérience des limites ludiques. via Instagram ou en m'envoyant un mail à hello.indianparenting.com. Je prends énormément de plaisir à échanger avec vous tous.

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You may also like

Description

Quand j’ai découvert l’approche Hand in Hand, l’idée de poser une limite comme un cadeau m’a complètement chamboulée. Jamais je n’avais vu l’éducation envisagée comme cela : offrir à l’enfant un cadre protecteur, sans punition ni conflit.

Mais là où c’est devenu fascinant, c’est quand j’ai commencé à comprendre ce qu’était une limite ludique : oser introduire une limite… avec du rire, du jeu, et de la connexion. - Oui c’est possible et c’est vraiment efficace face aux petites tensions du quotidien.


Tu découvriras dans cet épisode :

  • Pourquoi poser une limite n’est pas contradictoire avec le rire ;

  • Comment intervenir dès les premiers signes de débordement pour que ça fonctionne ;

  • Des exemples concrets  qui montrent que interposer une limite en continuant à faire le clown est possible et aidant.

  • Comment t’approprier ce concept et le mettre en place avec tes enfants malgré des réticences parfois tenaces chez nous les parents.



Pour aller plus loin🎁

Retrouve sur mon site le Carnet des Limites Ludiques, un petit guide avec 30 situations concrètes dans lesquelles transformer tension en connexion. Le lien est dans la description. ✨


💫 Si ce podcast t’inspire, n’hésite pas à laisser un ⭐⭐⭐⭐⭐ et un commentaire. Ça m’aide énormément à continuer d’offrir du contenu utile chaque semaine !
Et surtout… ça me donne envie de continuer à créer plein de nouveaux épisodes pour toi 💛

🎙️ Hand in Hand Parenting avec Sophie
🔗 www.handinhandparentingavecsophie.com
📸 Instagram : @handinhandavecsophie
📩 Mail : hello@handinhandparentingavecsophie.com


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Liens évoqués dans cet épisode :

#1 : Les secrets du Jeu-écoute

#18 : Interposer une limite : oui, mais comment ?

Sous le soleil de Platon : de quoi le rire nous libère t'il - Olivia Gazalé



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hand in hand, ça veut dire main dans la main. C'est le nom de l'approche parentale que j'ai découverte à la naissance de mon petit dernier. J'en ai testé les outils d'abord seul, et puis de fil en aiguille, j'ai fait la connaissance de la communauté de soutien rien d'inane.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    je suis formatrice à cette approche parentale, tout comme 180 autres parents et professionnels de santé et éducateurs à travers le monde. Dans ce podcast, On est même avec Sophie, Tara, ma vie, moi, Sophie, ma vie de maman, mes anecdotes perso, mes rencontres avec les parents que j'accompagne et tout le réseau de soutien que je me suis forgé ces cinq dernières années. Je suis tombée complètement par hasard sur cette approche. Et j'ai été tellement dégoûtée de la découvrir seulement à la naissance de mon petit dernier que je me suis promise d'en parler le plus possible autour de moi pour qu'un maximum de parents puissent en bénéficier et puissent aussi se créer le réseau de soutien qu'ils méritent pour avancer au quotidien avec leur famille. Alors c'est parti pour une nouvelle anecdote dans cet épisode. Et si tu veux en savoir plus, rendez-vous sur mon site internet sur indianparentingavecsofie.com pour retrouver toutes les infos sur les formations que je te propose.

  • Speaker #1

    Quand j'ai découvert l'approche indian, il y a parmi... Toutes les choses que j'ai découvertes, une chose parmi les conceptions de l'éducation qui étaient proposées, qui m'a énormément, énormément touchée. C'est la façon dont, dans l'approche à Ninène, on propose aux parents et aux éducateurs d'interposer une limite. Même si j'avais lu beaucoup de livres de parentalité, même si j'avais entendu beaucoup d'experts, avaient essayé de m'imprégner de leur expérience, et de la façon de faire de beaucoup de parents et éducateurs autour de moi, je n'avais absolument jamais entendu parler d'une telle conception des limites éducatives dans ma vie. La façon dont on pose des limites à un inen n'est pas dans une logique de punition, de stopper une pulsion. La limite s'est vue avant tout comme un cadeau, un cadeau offert à l'enfant pour se décharger. Se décharger de quoi ? Et bien tout simplement d'un surcroît d'excitation, d'un débordement d'émotion et d'un comportement qui n'est pas ajusté. Lui offrir cette limite finalement c'est comme lui dire Je vois ce qui t'arrive et je vais t'aider car là tu me signales à ta façon que ça ne va plus. L'autre point fabuleux aussi avec les limites Hand in Hand, c'est que c'est un outil qu'on offre en gardant la tête froide. Si en tant qu'adulte on est déjà super échaudé, on conseille généralement à Hand in Hand de ne pas la poser cette limite. Car en fait il y a peu de chances qu'elle porte réellement des fruits. Tu peux aller écouter d'ailleurs l'épisode 18 de mon podcast qui s'intitule « Poser des limites » . « Oui, mais comment ? Si jamais j'ai soulevé un petit peu des points d'interrogation pour toi. » Enfin, dernier point qui, moi, m'avait beaucoup, beaucoup chamboulé, c'est que poser une limite chez un inen, ce n'est pas une façon de créer une coupure avec l'enfant. Mais au contraire, c'est une invitation à entamer un dialogue, en offrant à l'enfant un moment de rester écouté, pendant lequel, bien loin de cette idée de lui demander de s'éloigner ou de le punir, on va rester avec lui. pour l'aider à digérer cette situation ou ce moment compliqué. Or pour moi, et je pense pour la plupart des gens, le mot limite rime avec une certaine gravité. Un visage qui soudain n'a plus le droit d'être rieur, mais doit devenir grave, limite menaçant. Ouais, c'est le fameux moment où on va déclarer « on n'est plus là pour rigoler » . Combien de fois étant enfant, j'avais vu la tête d'un adulte pourtant rieur deux secondes plus tôt, en avoir soudain assez de nos jeux, et de nous dire d'un ton sec « bon, vous arrêtez maintenant » . Combien de fois en chahutant avec mes frères, j'avais eu peur de l'arrivée de mes parents et de ce qui s'ensuivrait car il était évident que nous appelions de tous nos hurlements et de nos bêtises une limite de la part d'un adulte. Et cette limite, je l'attendais cassante, glaçante et généralement générant chez nous un sentiment de honte voire de culpabilité. Bref, mes premières semaines de formation ont été assez extatiques quand je découvrais que oui, en tant que parent, en tant qu'éducateur, il est parfaitement ok et efficace de poser une limite en restant serein, affectueux et proche de ses enfants. Quelle joie ! Plus besoin de jouer les méchants, les casseurs d'ambiance ou les menaçants. Il y avait en fait une façon de faire qui non seulement était douce, mais aussi autrement plus efficace. Mais, mais, mais, mais, mais... Là où j'ai vite déchanté, c'est quand, durant ma formation, d'abord en tant que parent, puis en tant que formateur, j'ai été exposée à l'idée de playful limit, autrement dit, les limites ludiques. Et c'est là que j'ai un peu bugué. parce que autant qu'une limite puisse être posée dans une logique de connexion avec l'enfant, ça d'accord. Mais que cette limite puisse être mélangée à un moment de jeu et de rire, là j'étais perdue. Et aujourd'hui, c'est exactement de ce concept de limite ludique dont on va parler dans ce nouvel épisode. D'ailleurs, j'en profite pour te demander un grand service. Si ce podcast te plaît, t'inspire, que tu prends du plaisir à l'écouter semaine après semaine, j'ai vraiment quelque chose à te demander qui est important pour moi. Peux-tu me laisser plein d'étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée et des commentaires sympas ? Ça aide énormément dans le référencement et pour me soutenir dans ma lancée de t'offrir un contenu aidant semaine après semaine. Ok, je referme la parenthèse. Donc aujourd'hui nous parlons des limites ludiques. Limites ludiques, c'est quand même un bel oxymore pour moi la première fois quand j'ai entendu ce mot. Alors qu'est-ce que c'est ce concept ? Je vais y aller doucement parce que ça n'a rien d'évident. La première chose, c'est qu'il va falloir aller oser à l'inverse de ton intuition. En effet, si tu écoutes la sagesse traditionnelle, utiliser le jeu pour mettre des limites à un comportement, va encourager les débordements au lieu de les restreindre. Or, ce qu'on a constaté depuis 35 ans chez Haninen, pour les milliers de familles qu'on a accompagnées, c'est que quand un enfant se sent déconnecté de ses parents, et que du coup il a un comportement, disons, inadapté, il ferait n'importe quoi pour se reconnecter à nous. En gros, c'est comme s'il y avait un gros « à l'aide » écrit sur son front en rouge, et que dans son fort intérieur, il appelait de tous ses voeux un énorme câlin de la part de ses parents. En bref... Quelque chose pour se reconnecter à eux. Bon, ça va, tu me suis toujours ? Je vais te donner un peu plus tard quelques clés pour travailler sur tes résistances à ce concept. Oui, oui, moi aussi ça m'a pris un peu de temps. La seconde chose, c'est de prendre en compte la temporalité, avec une limite ludique. Tu l'as bien senti, dans cette limite ludique, on ne va pas être dans la gravité d'un rester écouté, mais dans le jeu et le rire. Or, très important, si cette limite arrive trop tard, elle n'aura aucun effet. Il va falloir que tu... interviennent au tout début, dès les premiers signes de débordement. Sinon, la tension va monter chez ton enfant et chez toi et vous n'aurez plus la capacité de vous tourner vers l'humour et le rire. Je vais te donner tout de suite un exemple. Imagine, t'as prêt à dos, squatte la salle de bain depuis bien trop longtemps et ça retarde toute la famille le matin. Tu as deux options. Version, on va dire, traditionnelle, tu vas lui lancer depuis la cuisine une fois, deux fois, puis trois fois. Tu peux te dépêcher s'il te plaît ? Avec le ton qui monte. Et puis une fois bien échaudé, Tu vas lui dire que maintenant ça suffit, que tu en as marre que ce soit comme ça tous les matins, sur à quoi elle va te répondre « Oh ça va, j'ai pas entendu mon rêve ce matin, c'est bon là ? » Bref, un début de journée très fructueux pour tout le monde. Maintenant, la version aninène. Quand c'est l'heure qu'elle sorte, et qu'elle sait aussi que c'est l'heure, tu viens la voir directement dans la salle de bain, tu la prends avec beaucoup d'affection par les épaules, et l'emmènes à l'extérieur en lui disant « Ah la voilà ma petite fille chérie, ça y est tu es toute belle, Ton videur de sel de bain préféré est arrivé. On avance, attention, miroir du couloir, nous arrivons, tchoutchou. Elle roulera des yeux au ciel, elle répondra « Maman ! » Mais elle avancera. Elle te résistera peut-être un peu pour rire, et engrangera au passage le bénéfice d'avoir rigolé. Le troisième élément, c'est que dans la limite ludique, on va en fait jouer avec des sortes de stéréotypes que nous, parents, adoptons quand on pose traditionnellement des limites aux enfants. Je ne sais pas toi, mais... Moi, quand je vois un comportement débordant chez mon enfant, je vais commencer par « si tu continues, alors ? » Alors je me soigne, je fais ça le moins possible, et généralement, le pire comme conséquence, c'est de leur dire que je vais me poser un moment toute seule. Mais globalement, ce schéma est bien ancré dans ma tête. L'idée va donc être de détourner quelque part ce schéma, pour en faire quelque chose de beaucoup plus efficace et connectant pour nous et nos enfants. Dans la limite ludique, quand ton enfant dérape dans son comportement, au lieu d'en faire une affaire d'état et de partir dans les à chaque fois, c'est toujours comme ça, t'es jamais blablabla, tu vas lui proférer une limite un peu pour de faux. Ok, encore une fois, il va falloir que tu me crois sur parole. Mais je t'assure que ça marche mille fois mieux que de consacrer toute ton énergie à poursuivre avec ardeur le jeune délinquant qui est ton enfant et à vouloir redresser ses torts. Bon, allez, je vais te donner un exemple parce que je conçois que ce ne soit pas super évident. L'anecdote que je vais te lire provient du livre Je t'écoute et ça change tout. C'est le livre de l'approche parentale indienne, tu peux le trouver un petit peu partout dans les librairies, sur Amazon, en version audio, en version poche. Je rêverais d'avoir autant d'esprit que cette maman dans la même situation. C'est un de mes exemples préférés de limites ludiques, et c'est l'exemple qui m'a le mieux fait comprendre de quoi il s'agissait. Le jour de la fête des mères, mon mari et moi avons emmené en randonnée nos trois enfants, âgés de 7, 10 et 11 ans. Mes enfants adorent marcher pieds nus. J'ai dit à la plus jeune d'entre elles qu'elle le pourrait mais que je prendrais ses chaussures dans mon sac à dos. Quand ma fille aînée m'a annoncé qu'elle ne trouvait pas ses chaussures de rando, j'ai répondu que c'était pas un problème, elle n'avait pas besoin d'en emporter. Nous avions donc marché un moment, quand la plus jeune de mes filles a appris que sa grande sœur n'avait pas eu à emporter de chaussures. Et cela l'a vraiment énervée. Elle en a fait tout un pataquès, répétant que c'était injuste. J'ai dit qu'elle avait raison, que ce n'était pas juste et que j'étais désolée, mais que, puisqu'elle ne les portait pas, et n'était pas obligée de les mettre, je ne voyais vraiment pas où était le problème. Ce raisonnement n'a eu aucun effet sur elle. Elle a continué à nous rabattre les oreilles avec cette injustice. La moutarde me montait au nez parce que je sentais que ma fête des mères était sur le point de mal tourner. Mais je me suis souvenue des outils d'écoute. D'une voix exagérément autoritaire, j'ai dit « Ah oui, bien sûr que tu as porté tes chaussures alors que ta sœur n'a pas pu. C'est parce que je suis la reine sorcière et que je pose des règles différentes pour chaque personne de la randonnée. » Ma fille a levé les yeux, positivement intéressée. Eh oui, ta sœur a eu interdiction de porter des chaussures. Si elle l'avait fait, elle aurait eu du souci à se faire. Et toi, eh bien, tu as été obligé de prendre des chaussures, mais tu n'as pas le droit de les enfiler, quoi qu'il arrive. Et ton frère, eh bien, il a l'obligation de porter ses chaussures pendant au moins la moitié de la rando, et ensuite, il a le droit de les enlever, mais par contre, il n'aura plus le droit de les remettre. Elle était pendue à mes lèvres. Elle m'a demandé, et papa ? Lui ? Alors lui, il a interdiction de retirer ses chaussures. quelles que soient les circonstances, sinon il devra affronter la colère de la reine sorcière. Voilà comment j'ai complètement retourné la situation. Les enfants ont passé le reste de la randonnée à enfreindre absolument toutes les règles de la reine sorcière. Et chaque fois qu'ils le faisaient, je leur courais après mais sans jamais les rattraper. À un moment, après avoir pourchassé mon fils qui avait désobéi en se déchaussant, je me suis retournée et j'ai vu ma fille de 7 ans avec aux pieds les énormes godillots de son père. Ah, comme la colère de la reine sorcière fut grande contre ces sujets. Puis après, j'ai fait semblant de faire la sieste pendant que mes filles me piquaient mes chaussures et me les cachaient. Ah, quelle rogne ! Tout l'après-midi, les rires et les fous rires se sont succédés. Après quoi, nous sommes sentis tous très soudés. Je pense que la randonnée a été un vrai succès, parce que le numéro de la reine sorcière, avec ses règles absurdes et arbitraires, mettait en scène le problème d'équité qui avait déclenché la contrariété de ma fille. Cette anecdote... Elle me permet d'introduire un quatrième élément dans la limite ludique. Limite ludique, c'est assez compliqué à prononcer d'ailleurs. Mais c'est le fait de se rappeler que l'humour et le rire ont cette capacité à transformer une situation tendue en situation de connexion. J'ai écouté il y a quelques jours un prof de philo, qui s'appelle Olivia Gazalet, et qui en parle très bien dans l'émission de Sous le soleil de Platon.

  • Speaker #2

    Rire a cette vertu magique de commuer le plomb en or ou de convertir la détresse en allégresse, vous le dites comme vous voulez. Mais effectivement, ça, cette propriété magique, métaphysique, je ne sais pas comment on l'appelle, mais de récupérer des énergies négatives pour exulter. Et donc ça, il y a peu de mécaniques, il y a peu de phénomènes psychiques qui ont cette propriété incroyable, en fait, de transformer le négatif en positif.

  • Speaker #1

    Il y a certains... parents qui ont cette capacité assez naturellement. Cet esprit de légèreté s'est inscrit tout naturellement chez eux. D'autres qui résistent un petit peu à cette vertu du rire. Et c'est mon cas. Et ce pour plein de raisons. Je te propose donc d'aller regarder tous les freins à notre capacité de traiter les comportements compliqués de nos enfants par le rire. Le premier blocage que j'ai identifié, c'est cette croyance qu'on peut avoir que si on traite les choses sur le mode du rire, nos enfants ne nous respecteront pas. Ou que les choses seront confuses pour lui et qu'il perdra de vue le cadre éducatif qu'on s'évertue à créer pour lui. A cet argument, j'ai envie de répondre deux choses. D'abord, c'est que dans un moment de tension, de toute façon, ton enfant n'est pas en capacité de raisonner pleinement. Donc ce n'est pas à ce moment-là qu'il va apprendre quoi que ce soit au niveau des règles ou du cadre éducatif. Les règles que tu mets en place dans la vie de tous les jours, elles se posent, s'intègrent et se discutent en dehors des moments de tension. Tu sais mieux que moi, décider d'une règle au plus fort du conflit, ne te fera que regretter ta décision quand l'émotion sera retombée. La seconde chose, c'est que si la règle est adaptée à l'âge de ton enfant, à son niveau de développement, etc., et qu'elle a été décidée d'un commun d'accord, il y a des chances qu'elle soit très bien intégrée. Et c'est justement la raison pour laquelle ton enfant l'enfreint. C'est parce qu'il la connaît qu'il l'utilise comme un prétexte pour te faire passer le message de « là, je vais pas bien, il y a un truc qui me chiffonne, je me sens déconnectée » . Donc globalement, utiliser le rire à ce moment-là pour restaurer ta connexion avec ton enfant, je ne vois pas vraiment comment ça peut abîmer ton autorité. Au contraire, je le vois comme un moyen de démontrer ton intelligence émotionnelle et ta flexibilité à ton enfant. Ça m'amène à insister sur le fait que tes attentes vis-à-vis de ton enfant doivent être en fait super claires. S'il y a une zone d'ombre ou des tensions sous-jacentes dans ta manière d'exprimer tes attentes, ça va se retourner contre toi. Car il ne saura pas s'il peut, s'il ne peut pas, s'il doit, s'il ne doit pas. Typiquement, quand tu veux mettre en place une nouvelle règle avec ton enfant, déjà travaille-toi dessus. Si tu estimes que cette règle est nécessaire, c'est probablement parce qu'il y a quelque chose qui te dérange dans l'attitude de ton enfant. Ça peut être lié à la logistique familiale, à un comportement qu'il a avec le reste de sa famille, ou avec ses amis, ou à l'école. Ça veut dire que je vais te conseiller d'échanger des temps d'écoute sur ce sujet avec un autre adulte, en utilisant typiquement le cadre de notre outil du partenariat d'écoute. Ensuite, tu peux présenter une nouvelle attente comme un petit projet avec ses hauts et ses bas pour ton enfant, et pour toi aussi. Il aura besoin de soutien, mais aussi d'avoir la possibilité de se confronter à tes attentes et de s'énerver autant de fois que nécessaire. Ton rôle, ça va être de lui rappeler plusieurs fois ce que tu attends de lui, mais avec des mots positifs. Par exemple, quelque chose du style « Ok, la semaine prochaine, en fin de journée, je te demanderai de ranger toutes les jouets qui sont par terre. Peut-être que tu n'auras pas envie, et c'est ok, je t'aiderai un peu. Ensuite, ça deviendra ton travail à toi, comme moi, je fais les courses parce que c'est mon travail à moi. » Pour créer une vraie connexion avec ton enfant, tu peux utiliser les outils d'écoute avant un moment où tu attends de lui un comportement particulier. Par exemple, Fais un petit temps particulier avec lui juste avant ou utilise le jeu écoute. J'en parle dans mes deux premiers épisodes de podcast. L'idée, c'est de lui laisser exprimer ses réticences, d'y répondre avec humour pour le faire rire. Imaginons qu'il s'enfuit quand tu lui demandes de ramasser ses Legos. Tu peux l'attraper doucement dans les bras, le ramener vers sa chambre et lui dire « Mais tu les adores tes Legos, ils sont tellement beaux, celui-ci regarde, il mérite d'être ramassé avec soin et posé fièrement sur l'étagère. » Il repartira certainement au courant, mais rira. encore plus fort quand tu le ramèneras et que tu continueras à vanter ces magnifiques Legos pendant qu'il les range petit à petit. Là, on est vraiment exactement dans la limite ludique. Et ce genre de moment, qui en soit pour être source de tension et de frustration, aide ton enfant à se sentir proche de toi. Tu lui montres que ta demande ne prend pas le dessus sur l'amour que tu lui portes. Et après ces moments de rire et de complicité, tu pourras redire plus calmement ce que tu attends de lui et avancer. Alors, je ne dis pas qu'une limite ludique va tout régler. Peut-être que parfois, la sauce ne prendra pas, que tu l'offres un peu tard et que la tension est déjà trop forte chez ton enfant. Dans ce cas-là, cette limite ludique devra laisser place à un moment de rester écoutée. Et c'est ok aussi. Bon, j'espère que toutes ces explications autour de la limite ludique sont aidantes pour toi. Mon conseil, si tu es comme moi et que ce concept te chiffonne un peu au démarrage, c'est peut-être de commencer par des choses super simples. Les limites ludiques, ça ne vient pas à tout le monde naturellement. Et pas de panique. C'est comme un muscle et ça se travaille. Quand mon fils de 4-5 ans s'impatientait, il avait tendance à venir dans mon dos et à me taper. Et ça déclenchait chez moi, assez naturellement je dois dire, une réaction où je commençais à me dandiner et à danser. Et du coup on démarrait une petite danse rythmée de tous les deux. C'était vraiment rien du tout, mais c'était ma façon à moi de poser une limite ludique, tout en lui offrant une petite connexion. Et ça suffisait à changer la donne et à ce qu'il arrête de me taper. Si jamais... Tu recherches un peu des limites ludiques comme ça ? J'ai recensé 30 situations du quotidien dans lesquelles tu peux dissiper facilement une petite tension en interposant une limite, en t'amusant et en te reconnaissant avec ton enfant. Je l'ai appelé le carnet des limites ludiques. Et tu peux le retrouver sur mon site internet, je te mets le lien dans la description de ce podcast. A très bientôt pour un nouvel épisode. Et n'hésite pas à me venir partager ton expérience des limites ludiques. via Instagram ou en m'envoyant un mail à hello.indianparenting.com. Je prends énormément de plaisir à échanger avec vous tous.

Description

Quand j’ai découvert l’approche Hand in Hand, l’idée de poser une limite comme un cadeau m’a complètement chamboulée. Jamais je n’avais vu l’éducation envisagée comme cela : offrir à l’enfant un cadre protecteur, sans punition ni conflit.

Mais là où c’est devenu fascinant, c’est quand j’ai commencé à comprendre ce qu’était une limite ludique : oser introduire une limite… avec du rire, du jeu, et de la connexion. - Oui c’est possible et c’est vraiment efficace face aux petites tensions du quotidien.


Tu découvriras dans cet épisode :

  • Pourquoi poser une limite n’est pas contradictoire avec le rire ;

  • Comment intervenir dès les premiers signes de débordement pour que ça fonctionne ;

  • Des exemples concrets  qui montrent que interposer une limite en continuant à faire le clown est possible et aidant.

  • Comment t’approprier ce concept et le mettre en place avec tes enfants malgré des réticences parfois tenaces chez nous les parents.



Pour aller plus loin🎁

Retrouve sur mon site le Carnet des Limites Ludiques, un petit guide avec 30 situations concrètes dans lesquelles transformer tension en connexion. Le lien est dans la description. ✨


💫 Si ce podcast t’inspire, n’hésite pas à laisser un ⭐⭐⭐⭐⭐ et un commentaire. Ça m’aide énormément à continuer d’offrir du contenu utile chaque semaine !
Et surtout… ça me donne envie de continuer à créer plein de nouveaux épisodes pour toi 💛

🎙️ Hand in Hand Parenting avec Sophie
🔗 www.handinhandparentingavecsophie.com
📸 Instagram : @handinhandavecsophie
📩 Mail : hello@handinhandparentingavecsophie.com


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Liens évoqués dans cet épisode :

#1 : Les secrets du Jeu-écoute

#18 : Interposer une limite : oui, mais comment ?

Sous le soleil de Platon : de quoi le rire nous libère t'il - Olivia Gazalé



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Hand in hand, ça veut dire main dans la main. C'est le nom de l'approche parentale que j'ai découverte à la naissance de mon petit dernier. J'en ai testé les outils d'abord seul, et puis de fil en aiguille, j'ai fait la connaissance de la communauté de soutien rien d'inane.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui,

  • Speaker #0

    je suis formatrice à cette approche parentale, tout comme 180 autres parents et professionnels de santé et éducateurs à travers le monde. Dans ce podcast, On est même avec Sophie, Tara, ma vie, moi, Sophie, ma vie de maman, mes anecdotes perso, mes rencontres avec les parents que j'accompagne et tout le réseau de soutien que je me suis forgé ces cinq dernières années. Je suis tombée complètement par hasard sur cette approche. Et j'ai été tellement dégoûtée de la découvrir seulement à la naissance de mon petit dernier que je me suis promise d'en parler le plus possible autour de moi pour qu'un maximum de parents puissent en bénéficier et puissent aussi se créer le réseau de soutien qu'ils méritent pour avancer au quotidien avec leur famille. Alors c'est parti pour une nouvelle anecdote dans cet épisode. Et si tu veux en savoir plus, rendez-vous sur mon site internet sur indianparentingavecsofie.com pour retrouver toutes les infos sur les formations que je te propose.

  • Speaker #1

    Quand j'ai découvert l'approche indian, il y a parmi... Toutes les choses que j'ai découvertes, une chose parmi les conceptions de l'éducation qui étaient proposées, qui m'a énormément, énormément touchée. C'est la façon dont, dans l'approche à Ninène, on propose aux parents et aux éducateurs d'interposer une limite. Même si j'avais lu beaucoup de livres de parentalité, même si j'avais entendu beaucoup d'experts, avaient essayé de m'imprégner de leur expérience, et de la façon de faire de beaucoup de parents et éducateurs autour de moi, je n'avais absolument jamais entendu parler d'une telle conception des limites éducatives dans ma vie. La façon dont on pose des limites à un inen n'est pas dans une logique de punition, de stopper une pulsion. La limite s'est vue avant tout comme un cadeau, un cadeau offert à l'enfant pour se décharger. Se décharger de quoi ? Et bien tout simplement d'un surcroît d'excitation, d'un débordement d'émotion et d'un comportement qui n'est pas ajusté. Lui offrir cette limite finalement c'est comme lui dire Je vois ce qui t'arrive et je vais t'aider car là tu me signales à ta façon que ça ne va plus. L'autre point fabuleux aussi avec les limites Hand in Hand, c'est que c'est un outil qu'on offre en gardant la tête froide. Si en tant qu'adulte on est déjà super échaudé, on conseille généralement à Hand in Hand de ne pas la poser cette limite. Car en fait il y a peu de chances qu'elle porte réellement des fruits. Tu peux aller écouter d'ailleurs l'épisode 18 de mon podcast qui s'intitule « Poser des limites » . « Oui, mais comment ? Si jamais j'ai soulevé un petit peu des points d'interrogation pour toi. » Enfin, dernier point qui, moi, m'avait beaucoup, beaucoup chamboulé, c'est que poser une limite chez un inen, ce n'est pas une façon de créer une coupure avec l'enfant. Mais au contraire, c'est une invitation à entamer un dialogue, en offrant à l'enfant un moment de rester écouté, pendant lequel, bien loin de cette idée de lui demander de s'éloigner ou de le punir, on va rester avec lui. pour l'aider à digérer cette situation ou ce moment compliqué. Or pour moi, et je pense pour la plupart des gens, le mot limite rime avec une certaine gravité. Un visage qui soudain n'a plus le droit d'être rieur, mais doit devenir grave, limite menaçant. Ouais, c'est le fameux moment où on va déclarer « on n'est plus là pour rigoler » . Combien de fois étant enfant, j'avais vu la tête d'un adulte pourtant rieur deux secondes plus tôt, en avoir soudain assez de nos jeux, et de nous dire d'un ton sec « bon, vous arrêtez maintenant » . Combien de fois en chahutant avec mes frères, j'avais eu peur de l'arrivée de mes parents et de ce qui s'ensuivrait car il était évident que nous appelions de tous nos hurlements et de nos bêtises une limite de la part d'un adulte. Et cette limite, je l'attendais cassante, glaçante et généralement générant chez nous un sentiment de honte voire de culpabilité. Bref, mes premières semaines de formation ont été assez extatiques quand je découvrais que oui, en tant que parent, en tant qu'éducateur, il est parfaitement ok et efficace de poser une limite en restant serein, affectueux et proche de ses enfants. Quelle joie ! Plus besoin de jouer les méchants, les casseurs d'ambiance ou les menaçants. Il y avait en fait une façon de faire qui non seulement était douce, mais aussi autrement plus efficace. Mais, mais, mais, mais, mais... Là où j'ai vite déchanté, c'est quand, durant ma formation, d'abord en tant que parent, puis en tant que formateur, j'ai été exposée à l'idée de playful limit, autrement dit, les limites ludiques. Et c'est là que j'ai un peu bugué. parce que autant qu'une limite puisse être posée dans une logique de connexion avec l'enfant, ça d'accord. Mais que cette limite puisse être mélangée à un moment de jeu et de rire, là j'étais perdue. Et aujourd'hui, c'est exactement de ce concept de limite ludique dont on va parler dans ce nouvel épisode. D'ailleurs, j'en profite pour te demander un grand service. Si ce podcast te plaît, t'inspire, que tu prends du plaisir à l'écouter semaine après semaine, j'ai vraiment quelque chose à te demander qui est important pour moi. Peux-tu me laisser plein d'étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée et des commentaires sympas ? Ça aide énormément dans le référencement et pour me soutenir dans ma lancée de t'offrir un contenu aidant semaine après semaine. Ok, je referme la parenthèse. Donc aujourd'hui nous parlons des limites ludiques. Limites ludiques, c'est quand même un bel oxymore pour moi la première fois quand j'ai entendu ce mot. Alors qu'est-ce que c'est ce concept ? Je vais y aller doucement parce que ça n'a rien d'évident. La première chose, c'est qu'il va falloir aller oser à l'inverse de ton intuition. En effet, si tu écoutes la sagesse traditionnelle, utiliser le jeu pour mettre des limites à un comportement, va encourager les débordements au lieu de les restreindre. Or, ce qu'on a constaté depuis 35 ans chez Haninen, pour les milliers de familles qu'on a accompagnées, c'est que quand un enfant se sent déconnecté de ses parents, et que du coup il a un comportement, disons, inadapté, il ferait n'importe quoi pour se reconnecter à nous. En gros, c'est comme s'il y avait un gros « à l'aide » écrit sur son front en rouge, et que dans son fort intérieur, il appelait de tous ses voeux un énorme câlin de la part de ses parents. En bref... Quelque chose pour se reconnecter à eux. Bon, ça va, tu me suis toujours ? Je vais te donner un peu plus tard quelques clés pour travailler sur tes résistances à ce concept. Oui, oui, moi aussi ça m'a pris un peu de temps. La seconde chose, c'est de prendre en compte la temporalité, avec une limite ludique. Tu l'as bien senti, dans cette limite ludique, on ne va pas être dans la gravité d'un rester écouté, mais dans le jeu et le rire. Or, très important, si cette limite arrive trop tard, elle n'aura aucun effet. Il va falloir que tu... interviennent au tout début, dès les premiers signes de débordement. Sinon, la tension va monter chez ton enfant et chez toi et vous n'aurez plus la capacité de vous tourner vers l'humour et le rire. Je vais te donner tout de suite un exemple. Imagine, t'as prêt à dos, squatte la salle de bain depuis bien trop longtemps et ça retarde toute la famille le matin. Tu as deux options. Version, on va dire, traditionnelle, tu vas lui lancer depuis la cuisine une fois, deux fois, puis trois fois. Tu peux te dépêcher s'il te plaît ? Avec le ton qui monte. Et puis une fois bien échaudé, Tu vas lui dire que maintenant ça suffit, que tu en as marre que ce soit comme ça tous les matins, sur à quoi elle va te répondre « Oh ça va, j'ai pas entendu mon rêve ce matin, c'est bon là ? » Bref, un début de journée très fructueux pour tout le monde. Maintenant, la version aninène. Quand c'est l'heure qu'elle sorte, et qu'elle sait aussi que c'est l'heure, tu viens la voir directement dans la salle de bain, tu la prends avec beaucoup d'affection par les épaules, et l'emmènes à l'extérieur en lui disant « Ah la voilà ma petite fille chérie, ça y est tu es toute belle, Ton videur de sel de bain préféré est arrivé. On avance, attention, miroir du couloir, nous arrivons, tchoutchou. Elle roulera des yeux au ciel, elle répondra « Maman ! » Mais elle avancera. Elle te résistera peut-être un peu pour rire, et engrangera au passage le bénéfice d'avoir rigolé. Le troisième élément, c'est que dans la limite ludique, on va en fait jouer avec des sortes de stéréotypes que nous, parents, adoptons quand on pose traditionnellement des limites aux enfants. Je ne sais pas toi, mais... Moi, quand je vois un comportement débordant chez mon enfant, je vais commencer par « si tu continues, alors ? » Alors je me soigne, je fais ça le moins possible, et généralement, le pire comme conséquence, c'est de leur dire que je vais me poser un moment toute seule. Mais globalement, ce schéma est bien ancré dans ma tête. L'idée va donc être de détourner quelque part ce schéma, pour en faire quelque chose de beaucoup plus efficace et connectant pour nous et nos enfants. Dans la limite ludique, quand ton enfant dérape dans son comportement, au lieu d'en faire une affaire d'état et de partir dans les à chaque fois, c'est toujours comme ça, t'es jamais blablabla, tu vas lui proférer une limite un peu pour de faux. Ok, encore une fois, il va falloir que tu me crois sur parole. Mais je t'assure que ça marche mille fois mieux que de consacrer toute ton énergie à poursuivre avec ardeur le jeune délinquant qui est ton enfant et à vouloir redresser ses torts. Bon, allez, je vais te donner un exemple parce que je conçois que ce ne soit pas super évident. L'anecdote que je vais te lire provient du livre Je t'écoute et ça change tout. C'est le livre de l'approche parentale indienne, tu peux le trouver un petit peu partout dans les librairies, sur Amazon, en version audio, en version poche. Je rêverais d'avoir autant d'esprit que cette maman dans la même situation. C'est un de mes exemples préférés de limites ludiques, et c'est l'exemple qui m'a le mieux fait comprendre de quoi il s'agissait. Le jour de la fête des mères, mon mari et moi avons emmené en randonnée nos trois enfants, âgés de 7, 10 et 11 ans. Mes enfants adorent marcher pieds nus. J'ai dit à la plus jeune d'entre elles qu'elle le pourrait mais que je prendrais ses chaussures dans mon sac à dos. Quand ma fille aînée m'a annoncé qu'elle ne trouvait pas ses chaussures de rando, j'ai répondu que c'était pas un problème, elle n'avait pas besoin d'en emporter. Nous avions donc marché un moment, quand la plus jeune de mes filles a appris que sa grande sœur n'avait pas eu à emporter de chaussures. Et cela l'a vraiment énervée. Elle en a fait tout un pataquès, répétant que c'était injuste. J'ai dit qu'elle avait raison, que ce n'était pas juste et que j'étais désolée, mais que, puisqu'elle ne les portait pas, et n'était pas obligée de les mettre, je ne voyais vraiment pas où était le problème. Ce raisonnement n'a eu aucun effet sur elle. Elle a continué à nous rabattre les oreilles avec cette injustice. La moutarde me montait au nez parce que je sentais que ma fête des mères était sur le point de mal tourner. Mais je me suis souvenue des outils d'écoute. D'une voix exagérément autoritaire, j'ai dit « Ah oui, bien sûr que tu as porté tes chaussures alors que ta sœur n'a pas pu. C'est parce que je suis la reine sorcière et que je pose des règles différentes pour chaque personne de la randonnée. » Ma fille a levé les yeux, positivement intéressée. Eh oui, ta sœur a eu interdiction de porter des chaussures. Si elle l'avait fait, elle aurait eu du souci à se faire. Et toi, eh bien, tu as été obligé de prendre des chaussures, mais tu n'as pas le droit de les enfiler, quoi qu'il arrive. Et ton frère, eh bien, il a l'obligation de porter ses chaussures pendant au moins la moitié de la rando, et ensuite, il a le droit de les enlever, mais par contre, il n'aura plus le droit de les remettre. Elle était pendue à mes lèvres. Elle m'a demandé, et papa ? Lui ? Alors lui, il a interdiction de retirer ses chaussures. quelles que soient les circonstances, sinon il devra affronter la colère de la reine sorcière. Voilà comment j'ai complètement retourné la situation. Les enfants ont passé le reste de la randonnée à enfreindre absolument toutes les règles de la reine sorcière. Et chaque fois qu'ils le faisaient, je leur courais après mais sans jamais les rattraper. À un moment, après avoir pourchassé mon fils qui avait désobéi en se déchaussant, je me suis retournée et j'ai vu ma fille de 7 ans avec aux pieds les énormes godillots de son père. Ah, comme la colère de la reine sorcière fut grande contre ces sujets. Puis après, j'ai fait semblant de faire la sieste pendant que mes filles me piquaient mes chaussures et me les cachaient. Ah, quelle rogne ! Tout l'après-midi, les rires et les fous rires se sont succédés. Après quoi, nous sommes sentis tous très soudés. Je pense que la randonnée a été un vrai succès, parce que le numéro de la reine sorcière, avec ses règles absurdes et arbitraires, mettait en scène le problème d'équité qui avait déclenché la contrariété de ma fille. Cette anecdote... Elle me permet d'introduire un quatrième élément dans la limite ludique. Limite ludique, c'est assez compliqué à prononcer d'ailleurs. Mais c'est le fait de se rappeler que l'humour et le rire ont cette capacité à transformer une situation tendue en situation de connexion. J'ai écouté il y a quelques jours un prof de philo, qui s'appelle Olivia Gazalet, et qui en parle très bien dans l'émission de Sous le soleil de Platon.

  • Speaker #2

    Rire a cette vertu magique de commuer le plomb en or ou de convertir la détresse en allégresse, vous le dites comme vous voulez. Mais effectivement, ça, cette propriété magique, métaphysique, je ne sais pas comment on l'appelle, mais de récupérer des énergies négatives pour exulter. Et donc ça, il y a peu de mécaniques, il y a peu de phénomènes psychiques qui ont cette propriété incroyable, en fait, de transformer le négatif en positif.

  • Speaker #1

    Il y a certains... parents qui ont cette capacité assez naturellement. Cet esprit de légèreté s'est inscrit tout naturellement chez eux. D'autres qui résistent un petit peu à cette vertu du rire. Et c'est mon cas. Et ce pour plein de raisons. Je te propose donc d'aller regarder tous les freins à notre capacité de traiter les comportements compliqués de nos enfants par le rire. Le premier blocage que j'ai identifié, c'est cette croyance qu'on peut avoir que si on traite les choses sur le mode du rire, nos enfants ne nous respecteront pas. Ou que les choses seront confuses pour lui et qu'il perdra de vue le cadre éducatif qu'on s'évertue à créer pour lui. A cet argument, j'ai envie de répondre deux choses. D'abord, c'est que dans un moment de tension, de toute façon, ton enfant n'est pas en capacité de raisonner pleinement. Donc ce n'est pas à ce moment-là qu'il va apprendre quoi que ce soit au niveau des règles ou du cadre éducatif. Les règles que tu mets en place dans la vie de tous les jours, elles se posent, s'intègrent et se discutent en dehors des moments de tension. Tu sais mieux que moi, décider d'une règle au plus fort du conflit, ne te fera que regretter ta décision quand l'émotion sera retombée. La seconde chose, c'est que si la règle est adaptée à l'âge de ton enfant, à son niveau de développement, etc., et qu'elle a été décidée d'un commun d'accord, il y a des chances qu'elle soit très bien intégrée. Et c'est justement la raison pour laquelle ton enfant l'enfreint. C'est parce qu'il la connaît qu'il l'utilise comme un prétexte pour te faire passer le message de « là, je vais pas bien, il y a un truc qui me chiffonne, je me sens déconnectée » . Donc globalement, utiliser le rire à ce moment-là pour restaurer ta connexion avec ton enfant, je ne vois pas vraiment comment ça peut abîmer ton autorité. Au contraire, je le vois comme un moyen de démontrer ton intelligence émotionnelle et ta flexibilité à ton enfant. Ça m'amène à insister sur le fait que tes attentes vis-à-vis de ton enfant doivent être en fait super claires. S'il y a une zone d'ombre ou des tensions sous-jacentes dans ta manière d'exprimer tes attentes, ça va se retourner contre toi. Car il ne saura pas s'il peut, s'il ne peut pas, s'il doit, s'il ne doit pas. Typiquement, quand tu veux mettre en place une nouvelle règle avec ton enfant, déjà travaille-toi dessus. Si tu estimes que cette règle est nécessaire, c'est probablement parce qu'il y a quelque chose qui te dérange dans l'attitude de ton enfant. Ça peut être lié à la logistique familiale, à un comportement qu'il a avec le reste de sa famille, ou avec ses amis, ou à l'école. Ça veut dire que je vais te conseiller d'échanger des temps d'écoute sur ce sujet avec un autre adulte, en utilisant typiquement le cadre de notre outil du partenariat d'écoute. Ensuite, tu peux présenter une nouvelle attente comme un petit projet avec ses hauts et ses bas pour ton enfant, et pour toi aussi. Il aura besoin de soutien, mais aussi d'avoir la possibilité de se confronter à tes attentes et de s'énerver autant de fois que nécessaire. Ton rôle, ça va être de lui rappeler plusieurs fois ce que tu attends de lui, mais avec des mots positifs. Par exemple, quelque chose du style « Ok, la semaine prochaine, en fin de journée, je te demanderai de ranger toutes les jouets qui sont par terre. Peut-être que tu n'auras pas envie, et c'est ok, je t'aiderai un peu. Ensuite, ça deviendra ton travail à toi, comme moi, je fais les courses parce que c'est mon travail à moi. » Pour créer une vraie connexion avec ton enfant, tu peux utiliser les outils d'écoute avant un moment où tu attends de lui un comportement particulier. Par exemple, Fais un petit temps particulier avec lui juste avant ou utilise le jeu écoute. J'en parle dans mes deux premiers épisodes de podcast. L'idée, c'est de lui laisser exprimer ses réticences, d'y répondre avec humour pour le faire rire. Imaginons qu'il s'enfuit quand tu lui demandes de ramasser ses Legos. Tu peux l'attraper doucement dans les bras, le ramener vers sa chambre et lui dire « Mais tu les adores tes Legos, ils sont tellement beaux, celui-ci regarde, il mérite d'être ramassé avec soin et posé fièrement sur l'étagère. » Il repartira certainement au courant, mais rira. encore plus fort quand tu le ramèneras et que tu continueras à vanter ces magnifiques Legos pendant qu'il les range petit à petit. Là, on est vraiment exactement dans la limite ludique. Et ce genre de moment, qui en soit pour être source de tension et de frustration, aide ton enfant à se sentir proche de toi. Tu lui montres que ta demande ne prend pas le dessus sur l'amour que tu lui portes. Et après ces moments de rire et de complicité, tu pourras redire plus calmement ce que tu attends de lui et avancer. Alors, je ne dis pas qu'une limite ludique va tout régler. Peut-être que parfois, la sauce ne prendra pas, que tu l'offres un peu tard et que la tension est déjà trop forte chez ton enfant. Dans ce cas-là, cette limite ludique devra laisser place à un moment de rester écoutée. Et c'est ok aussi. Bon, j'espère que toutes ces explications autour de la limite ludique sont aidantes pour toi. Mon conseil, si tu es comme moi et que ce concept te chiffonne un peu au démarrage, c'est peut-être de commencer par des choses super simples. Les limites ludiques, ça ne vient pas à tout le monde naturellement. Et pas de panique. C'est comme un muscle et ça se travaille. Quand mon fils de 4-5 ans s'impatientait, il avait tendance à venir dans mon dos et à me taper. Et ça déclenchait chez moi, assez naturellement je dois dire, une réaction où je commençais à me dandiner et à danser. Et du coup on démarrait une petite danse rythmée de tous les deux. C'était vraiment rien du tout, mais c'était ma façon à moi de poser une limite ludique, tout en lui offrant une petite connexion. Et ça suffisait à changer la donne et à ce qu'il arrête de me taper. Si jamais... Tu recherches un peu des limites ludiques comme ça ? J'ai recensé 30 situations du quotidien dans lesquelles tu peux dissiper facilement une petite tension en interposant une limite, en t'amusant et en te reconnaissant avec ton enfant. Je l'ai appelé le carnet des limites ludiques. Et tu peux le retrouver sur mon site internet, je te mets le lien dans la description de ce podcast. A très bientôt pour un nouvel épisode. Et n'hésite pas à me venir partager ton expérience des limites ludiques. via Instagram ou en m'envoyant un mail à hello.indianparenting.com. Je prends énormément de plaisir à échanger avec vous tous.

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