undefined cover
undefined cover
#25 – Guillaume Métivier (Com'Publics & Belavista Conseil) : relier innovation, territoire et intérêt général cover
#25 – Guillaume Métivier (Com'Publics & Belavista Conseil) : relier innovation, territoire et intérêt général cover
Hemicycle

#25 – Guillaume Métivier (Com'Publics & Belavista Conseil) : relier innovation, territoire et intérêt général

#25 – Guillaume Métivier (Com'Publics & Belavista Conseil) : relier innovation, territoire et intérêt général

39min |26/10/2025
Play
undefined cover
undefined cover
#25 – Guillaume Métivier (Com'Publics & Belavista Conseil) : relier innovation, territoire et intérêt général cover
#25 – Guillaume Métivier (Com'Publics & Belavista Conseil) : relier innovation, territoire et intérêt général cover
Hemicycle

#25 – Guillaume Métivier (Com'Publics & Belavista Conseil) : relier innovation, territoire et intérêt général

#25 – Guillaume Métivier (Com'Publics & Belavista Conseil) : relier innovation, territoire et intérêt général

39min |26/10/2025
Play

Description

Guillaume Métivier est délégué aux collectivités chez ComPublic, cabinet de communication publique et politique, et fondateur de Bela Vista Conseil, une structure qu’il a créée pour accompagner les jeunes entreprises à impact dans leurs démarches d’affaires publiques.


Après plus de vingt ans passés à conseiller élus et collectivités locales, il met aujourd’hui son expertise au service des startups qui veulent dialoguer avec les pouvoirs publics — pour que l’innovation et la loi avancent ensemble.


Dans cet épisode, on parle de mobilité durable, de rétrofit, d’écoute et de conviction, mais aussi de la manière d’ouvrir les portes de l’influence aux nouveaux acteurs économiques.


✅ Comment rendre les affaires publiques accessibles aux startups
✅ Ce que la filière du rétrofit révèle de la puissance du collectif
✅ Pourquoi l’écoute est la première compétence d’un lobbyiste
✅ Ce que les élus locaux apprennent aux communicants
✅ Et pourquoi il faut, selon lui, « savoir où l’on veut aller pour changer le monde »


Un échange sincère et inspirant avec un professionnel qui relie innovation, intérêt général et bon sens territorial.

Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

Vous souhaitez en savoir plus sur Legiwatch ou participer au podcast ? Prenez rendez-vous avec nous ici.

Vous souhaitez sponsoriser Hémicycle ou nous proposer un partenariat ? Contactez nous via ce formulaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les innovations quand elles sont bien encadrées par la loi peuvent avoir des très belles success story à raconter.

  • Speaker #1

    Je voulais être Robin des bois, je veux juste changer le monde, bon c'est un peu compliqué d'y aller tout seul donc justement moi je trouve que participer à l'idée de construire ensemble un monde meilleur, bah ça c'est chouette, ça donne envie de se lever le matin. Savoir où est-ce qu'on a envie d'aller ça aide vachement. pour faire des affaires publiques.

  • Speaker #0

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle Légivatch et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre vie politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Guillaume Métivier, délégué collectivité de ComPublic, cabinet de conseil dédié à la communication publique et politique et récemment créateur de Bellavista Conseil qui cible plus spécifiquement les jeunes entreprises à impact. En lien avec de nombreuses collectivités locales depuis 23 ans, cabinets d'élus, structures de conseils, Guillaume, tu incarnes une figure hybride, celle d'un stratège institutionnel qui connaît les rouages politiques de l'intérieur, mais aussi les codes de la communication contemporaine. Salut Guillaume.

  • Speaker #1

    Salut. Salut Pierre.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose à cette présentation ?

  • Speaker #1

    Bien volontiers. Pierre, j'ai la chance aussi d'être père de trois enfants, et je pense que ça fait partie des choses importantes, c'est... En plus de mes casquettes professionnelles, j'ai une vie personnelle et l'idée c'est de concilier les deux.

  • Speaker #0

    Guillaume, tu travailles depuis 23 ans chez Comme Public et tu as créé récemment Bella Vista Conseil. Qu'est-ce qui t'a donné envie de créer ta propre structure ?

  • Speaker #1

    En fait, quand j'étais petit, je voulais être Robin Desbois. Tu le sais, c'est plutôt quelqu'un qui se bat contre les riches pour nourrir les pauvres. Et c'est un peu ce qui a inspiré... Mon souhait de créer une structure complémentaire à Comme Public. Alors le gros avantage c'est que Comme Public a déjà des valeurs humaines, des valeurs endurables, sociales, économiques, avec lesquelles je suis plutôt en phase. Ce qui fait que ça fait quand même 23 ans que je travaille dans la même boutique. Et l'intérêt de la création de ce nouveau cabinet, alors pour l'instant je suis tout seul dans le cabinet, c'est un petit cabinet, mais très axé sur les entreprises innovantes. porteuse d'impact et l'idée c'est de vraiment pouvoir donner accès aux affaires publiques à des entreprises qui n'ont pas forcément les moyens pour l'instant de s'offrir les services d'une agence d'affaires publiques et de lobbying. Mais l'idée c'est de les faire grandir très vite pour qu'elles puissent également compléter les services de conseil par des outils qu'on développe au sein de ComPublic un jour.

  • Speaker #0

    Donc c'est quoi le pari de ta part ? C'est pro bono ou est-ce que tu dis je prends une part de la boîte et si ça marche alors je deviendrai... quelque part actionnaires ? C'est les deux.

  • Speaker #1

    Je ne te cache pas que les jeunes créateurs ont conscience aussi de l'importance de garder un certain nombre de parts de leur capital pour pouvoir gérer les décisions stratégiques. Donc, on commence d'abord et avant tout à leur proposer des services d'affaires publiques à des prix qui sont accessibles pour des jeunes entreprises innovantes. Si toutefois, il n'y a vraiment pas la trésorerie pour ce qui peut arriver dans les premières années, voire les premiers mois de l'entreprise, On peut discuter, pourquoi pas, d'un petit morceau d'entreprise moyennant equity, comme ils disent en bon français, outre-Atlantique.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, tu travailles chez ComPublic, et ce qui te plaît, c'est que vous choisissez vos clients qui sont en lien avec tes valeurs, et maintenant tu t'essayes d'aller vers des sociétés qui sont plus petites. Est-ce que les affaires publiques, c'est trop réservé aux grosses boîtes ?

  • Speaker #1

    Bien souvent, c'est réservé à certains moyens financiers. souvent les créateurs d'entreprises incarnent leur entreprise, leurs idées, mais n'ont pas forcément l'habitude de s'adresser à des pouvoirs publics. C'est là que potentiellement on peut apporter un petit peu d'huile dans les rouages. Souvent aussi c'est en effet des structures qui concentrent leurs moyens sur des développements, par exemple de R&D ou du commercial d'ailleurs. Mais la case affaires publiques arrive souvent un petit peu après au regard des intérêts stratégiques du dirigeant. qui se dit, moi je connais ma boîte, je sais en parler, il n'y a pas de problème. Mais bon, il peut arriver que dans sa tête aussi, les élus sont tous des cons, ça ne va jamais assez vite, difficile d'entreprendre en France, et là ça peut valoir le coup de faire un peu la traduction en langage politique.

  • Speaker #0

    Alors justement tu parles d'élus, toi tu es beaucoup dans la politique locale, qu'est-ce que tu as appris de tout ça, quelles compétences spécifiques tu as développées au plus près des élus locaux ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que ça fait 23 ans maintenant que je travaille chez Comme Public et 23 ans finalement que je travaille avec des collectivités locales. Le principal intérêt, et d'ailleurs je le fais depuis Macon, et quand je me présente et que je dis je suis lobbyiste et j'habite à Macon, les gens ne comprennent pas toujours tout de suite le lien. Donc le vrai intérêt, c'est le terrain. En fait, c'est les vrais gens, c'est ceux qui ont les mains dans la terre. Et les élus territoriaux ont ce lien direct avec nos concitoyens, cette envie d'être très pragmatiques sur leurs actions. Les sujets, ça peut être aussi bien, en effet, l'avenir développement durable de la ville que la crotte de chiens dans la rue, et c'est la troisième fois dans la semaine, ça pose un vrai sujet à monsieur et madame Michu qui habitent cette même rue. Donc je... Ce lien, en fait, entre le long moyen terme et le très court terme, l'éclairage public qui s'éteint ou la frayeur de, justement, avoir de nouveau une déjection canine dans sa rue, c'est intéressant de travailler avec ces élus-là qui managent chaque jour les deux.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de t'employer le mot lobbyiste. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Ça peut être vu comme un gros mot parfois. Donc, pour toi, le lobbyiste peut aider Madame Michu.

  • Speaker #1

    Alors, et c'est là-dessus que je pense que ça fait partie des sujets qui font que ça fait quand même 23 ans que j'exerce ce métier. Je ne te cache pas que quand je suis rentré chez Compubic, je ne savais même pas ce que ça voulait dire lobbyiste. Donc c'est quand même intéressant de se rappeler que le mot est en effet parfois utilisé à l'intérieur et à travers, bien souvent pour des porte-flingues d'intérêts pharmaceutiques ou du tabac, voire des chasseurs parfois. Et donc lobbyiste, oui, moi je suis fier d'être lobbyiste. Pourquoi ? Parce qu'on peut pousser des intérêts qui vont dans le sens, en tout cas, de ce qu'on pense être mieux pour la planète, par exemple. Et dans ce cadre-là, c'est beaucoup plus simple de passer des messages à des élus ou à des décideurs publics quand on est convaincu du bien fondé de ces messages. Donc oui, je suis lobbyiste. Oui, je suis fier de me regarder dans la glace le matin ou d'expliquer à mes enfants ce que c'est que mon métier. Et d'ailleurs, quand... J'explique à un dîner en famille ce que c'est que mon métier. Je dis souvent que je suis un peu une sorte d'agence matrimoniale. C'est-à-dire que mon métier, c'est de faire se rencontrer des décideurs publics d'un côté, des porteurs de solutions entreprises de l'autre, faire en sorte qu'ils se parlent finalement, et pourquoi pas créer un avenir commun ensemble. Ça, c'est... voilà. C'est à eux d'en décider, mais moi, l'idée, c'est de créer les conditions du dialogue entre public et privé.

  • Speaker #0

    Et alors concrètement, comment tu fais pour des étudiants en affaires publiques qui voudraient savoir la journée type, si tu en as une ? Comment est-ce que tu, le matin, tu as une tout-doux que tu as préparée et tu appelles un tel et un tel ? C'est quoi ? C'est beaucoup de contacts ? C'est de l'organisation ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, sur l'organisation, je ne suis peut-être pas un exemple. L'idée de la tout-doux reste une idée très pragmatique. qui évolue tout au cours de la journée. C'est-à-dire qu'on a bien souvent les 5-6 points hyper essentiels à faire dans la journée, puis on va en rajouter 3-4 finalement, et du coup les 2-3 premiers, on n'a pas eu le temps de les faire. Tout ça pour dire qu'il faut savoir s'adapter. Ça c'est une bonne base de notre métier. Il y a du contact bien sûr, et quand je dis agence matrimoniale, c'est créer les conditions d'un dialogue entre décideur public et décideur privé. Ça veut dire, c'est quoi une journée type ? Il n'y en a pas en vrai. La journée type, c'est la journée où tu vas pousser les intérêts qui te sont promis. Moi, c'est plus sur la mobilité durable. Donc, je vais avoir un certain nombre de clients qui ont des solutions à proposer sur le sujet. Je vais aller passer des messages en direction soit des élus locaux, soit des parlementaires et des décideurs, plus largement administration, cabinet, pour faire connaître ces solutions, les rendre... Si possible intelligible en fonction d'une actualité politique. Donc là en ce moment par exemple il y a Ambition France Transport, c'est la conférence des financements des mobilités pour les années à venir. L'ensemble de mes entreprises qui cherchent à pousser la mobilité durable ont intérêt à comprendre 1. ce qui se passe actuellement dans les ateliers pilotés par le gouvernement. 2. donc ça mon rôle ça va être de leur expliquer ce qui se passe. Donc il y a de la pédagogie. Et de l'autre, c'est de faire remonter des messages de mes clients porteurs de solutions auprès de la puissance publique pour que soit intégré ce type d'innovation dans les financements des mobilités à venir. Ce n'est pas une moindre tâche. L'intérêt, c'est que je présente une sorte d'étalage au décideur public qui va ensuite faire son marché à l'intérieur de ces solutions.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles d'étalage, alors moi j'ai la vision peut-être un peu grossière du vendeur à la sauvette. Est-ce que toi, t'as... tu défends plusieurs intérêts en même temps et tu dis, ben voilà, j'ai ces 5 dossiers-là, tous mes contacts, je leur dis, vous voulez ça, je vous donne ça, vous voulez un amendement là-dessus, je vous donne là-dessus. Est-ce que c'est un peu grossièrement comme ça ou autrement ?

  • Speaker #1

    Alors, suis-je un vendeur à la souhette ? C'est une bonne question. En fait, il y a vraiment cette notion, en effet, j'ai plusieurs, moi j'ai plusieurs clients aujourd'hui, c'est la mobilité durable et territoire, le nom du think and do tank en bon français encore. que j'anime et donc mon métier ça va être d'un côté d'aller agréger un certain nombre de solutions pour la mobilité durable et en effet de poser mon étalage. Est-ce que ça va être normalement l'objectif ? C'est qu'il reste quand même assez longtemps. pour que les élus puissent se faire leur marché sur le long terme. En général, on essaie aussi de se projeter sur des solutions valables aujourd'hui, mais si possible sur le long terme. On est plus sur un étalage de marché dans lequel les décideurs, qu'ils soient nationaux ou locaux, nous connaissent maintenant depuis qu'on l'a créé en 2007. Donc, ça fait un petit moment qu'on propose des solutions en faveur de la mobilité durable. Du coup, quand on se présente en tant que club, en tant que Think & Do Tank, les gens viennent nous voir parce qu'ils savent qu'il y a des solutions à aller chercher chez nous. Un peu comme un marché, finalement. Tu vas au marché, tu sais que tu veux du poisson, tu vas t'orienter plutôt vers le rayon poisson. Moi, c'est plutôt vers le rayon mobilité durable.

  • Speaker #0

    Tu dis que vous essayez de mettre de l'huile dans les rouages. Il y a beaucoup d'abstention, de défiance, de distance avec les institutions actuellement. est-ce que... Ton travail peut recréer du lien entre citoyens et institutions, est-ce qu'il y a une manière de faire ?

  • Speaker #1

    Alors est-ce qu'il y a une manière ? Nous on a une autre manière à nous de tenter de faire. On n'a pas la prétention de réussir à résoudre les petites distances qui se creusent malheureusement je trouve entre élus et citoyens. Alors même que, je tiens à le rappeler, la plupart des élus, l'immense majorité, cherchent quand même d'abord et avant tout l'intérêt général. là où l'image qu'ils ont ça va être encore un moyen de s'enrichir sur notre dos, tout ce qu'on veut. Il y a vraiment de la défiance qui est liée aussi. On est français, ce n'est peut-être pas le cas partout dans le monde, mais il y a aussi ce petit côté franchouillard du... On aime bien d'abord être pas content, et puis ensuite réfléchir à la pertinence de ce qui nous est proposé. Alors ça, je m'inclus dedans, je suis français aussi. Mais mon métier, l'huile dans les rouages, c'est ça, c'est quand même de faire en sorte de rapprocher autant que faire se peut. C'est plutôt des agents économiques, mais qui portent des intérêts qui me semblent aller dans le sens de l'intérêt général, qui dépassent les clivages politiques, ce qui fait que il y a un rapprochement finalement entre les intérêts de nos concitoyens et l'intérêt politique et donc l'intérêt général à la base, c'est le cœur de la politique, c'est de rechercher à développer l'intérêt général.

  • Speaker #0

    Alors tu es expert de la communication, Je ne le suis pas, il y a aussi beaucoup de gens qui écoutent ce podcast qui sont encore en études, et je voulais avoir ton opinion sur la différence entre communication politique, publique et communication de crise. Est-ce que tu saurais expliquer les différences ou les convergences entre ces points-là ?

  • Speaker #1

    Ça fait 23 ans que je travaille sur le métier, je te l'ai dit, le métier de lobbyiste, je ne le connaissais pas en sortant de mes études, qui étaient plus orientées commerce. communication, marketing, gestion, métier du conseil, ok, mais conseil, il y avait un peu tout dedans, RH en faisait partie. Et du coup, les différences entre communication politique, communication publique et communication de crise, moi j'ai presque envie plutôt de mettre en avant les points de convergence, et en fait ça dépend des cibles et des objectifs poursuivis par chacune des communications. Une communication politique, par définition, elle va prendre en considération les intérêts des élus ou des appareils politiques pour chercher à se faire réélire, mais ça tombe assez bien. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, le sens de la politique au sens noble, ça reste de rechercher l'intérêt général. Et là, on trouve tout de suite un lien avec la communication publique, parce que l'objectif, c'est d'expliquer à nos concitoyens, justement, en quoi... Les actions

  • Speaker #0

    public, les actions politiques vont dans le sens de l'intérêt général. Donc on recoupe finalement la communication politique avec la communication publique. La communication de crise, j'en fais pas beaucoup je te cache pas.

  • Speaker #1

    Par choix ou par...

  • Speaker #0

    En fait, par chance aussi, c'est ce qu'on se disait sur l'organisation chez Comme Public, c'est assez particulier. Ce que notre spécificité c'est l'organisation de think and do tank, de club, qui vont agréger un certain nombre d'intérêts privés Merci. autour d'un intérêt, si ce n'est général, au moins qui dépasse le clivage politique. Donc du coup, par définition, les messages que tu passes sont plutôt consensuels et vont, en fonction de l'actualité politique, proposer plutôt des solutions que d'aller contre des choses qui n'iraient pas, dans le sens de... En fait, c'est rare les actions publiques qui vont contre la mobilité durable. Donc être en réaction par rapport à des actions... qui seraient contre la mobilité durable, ça ne nous arrive pas très souvent. L'idée, c'est vraiment d'être sur des sujets très consensuels. Et puis, ça arrive en effet qu'il y ait des politiques publiques qui se disent, en misant tous ces œufs dans le même panier, par exemple, je ne voudrais faire que de l'électromobilité, il y a d'autres énergies alternatives qui trouvent ça pas super pertinent par rapport aux usages de la mobilité, etc. Et donc, il rappelle qu'il peut y avoir aussi certains de nos compatriotes, de nos concitoyens qui ont intérêt quand même à pouvoir utiliser à moindre coût, par exemple, des véhicules GPL dans les campagnes. C'est quand même assez pertinent. Qu'est-ce que c'est,

  • Speaker #1

    GPL ?

  • Speaker #0

    Le gaz de pétrole liquéfié. C'est vrai qu'on en parle peu dans les médias. C'était hyper à la mode chez Dominique Wouanet, mais c'est vrai que ça fait un petit moment qu'on en parle un peu moins. c'est donc un Un carburant qu'on trouve dans quand même, allez, il y a 1200 stations en France qui continuent à le proposer. L'avantage, c'est que c'est 80 centimes d'euros le litre à la pompe que tu peux coupler avec de l'essence. Donc, si tu n'en as plus, en général, tu as 300 à 400 kilomètres de GPL dans ton véhicule. Et puis, si tu n'en as plus, tu peux passer à l'essence. Mais bon, si tu payes 80 centimes le litre plutôt que 1,60 euros le litre, bizarrement, les gens préfèrent rouler au GPL. Et ça présente aussi le gros avantage de ne pas avoir du tout d'oxyde d'azote ou de particules fines, donc des polluants locaux qui sont très ciblés actuellement par les zones à faible émission de mobilité, qui sont également très décriées par certains partis politiques. Ils vont dire qu'il n'y a pas de solution pour les populations les plus modestes de rentrer dans les ZFE parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'acheter un véhicule électrique. C'est vrai, ils n'ont pas les moyens de remplacer du jour au lendemain. leur bon vieux véhicule diesel de 15 ans par un véhicule électrique. Par contre, ils peuvent s'acheter un véhicule GPL sur le marché de l'occasion. J'en ai vendu un il n'y a pas très longtemps. Parce que le gros avantage aussi, c'est que tu peux avoir une bonne vieille voiture familiale. Et comme je te le disais, j'ai trois enfants. Donc, c'est pas mal aussi pour traverser la France et aller voir les grands-parents à Nice. Depuis Macron, c'est plus pratique avec une voiture GPL qu'avec une voiture électrique. Donc, du pragmatisme, c'est ce qu'on disait tout à l'heure. et pour le plus grand nombre. Et donc ne pas oublier aussi les populations les plus modestes qui sont comme tout le monde, regardent les médias dans lesquels on parle surtout de voitures électriques.

  • Speaker #1

    Tu parles de messages que tu fais passer. Est-ce que tu as un exemple de dossier qui a permis de faire bouger les lignes ? Alors j'ai reçu ici Thibaut Moura qui a travaillé avec toi sur la filière du rétrofit.

  • Speaker #0

    Ça faisait partie des exemples criants qui permettent de démontrer qu'on peut avoir un intérêt à... Là, c'est créer une nouvelle filière industrielle en France quand même. Donc, il y a quelqu'un qui venait d'outre-Atlantique, qui avait bien réussi aux États-Unis, qui avait la chance d'avoir une voiture plutôt sportive rétrofitée aux États-Unis et qui ne comprenait pas sur le moment pourquoi il ne pouvait pas rouler à Paris avec son véhicule rétrofité et surtout avoir la possibilité de la faire homologuer en France. Ça lui coûtait le prix de la voiture, finalement. Donc il s'est dit, moi qui ai plutôt bien réussi aux Etats-Unis, j'aimerais bien lancer une nouvelle filière du rétrofit pour tous ceux qui sont dans mon cas. Par exemple, dans l'Ouest parisien, il y a une ZFE qui se met en place, ils ont une super voiture sportive qu'ils aimeraient bien garder. Pourquoi ne pas la transformer en électrique ? On a expliqué, en effet, avec mon collègue Thibaut Mourat, qui n'est plus tout à fait mon collègue, mais on continue à très bien s'entendre. Justement à cette personne que ce serait pertinent d'agréger en fait un certain nombre d'agents économiques qui seraient d'accord avec cette idée de créer une nouvelle filière du rétrofit en France. On a créé l'association des industriels du rétrofit électrique à l'agence. chez ComPublic pour justement fédérer ces différentes entreprises et créer une réglementation qui soit adaptée finalement aux attentes industrielles du secteur. On a réussi à aboutir en deux ans grâce à un dialogue régulier entre l'ensemble de ces entreprises regroupées au sein d'une association et les pouvoirs publics en charge de la réglementation, des parlementaires, les services du ministère. On a abouti à une réglementation en mars 2020, et cette réglementation est aujourd'hui encore appliquée pour une filière naissante dans laquelle on a aujourd'hui des champions. Je prends un exemple, le leader mondial du rétrofit de cars scolaires, il est français, et il n'existe que depuis 2020, depuis cette réglementation, parce qu'un car scolaire c'est très adapté finalement, ça fait moins de 100 km par jour, et donc du coup... très très adapté à un véhicule électrique finalement. Et on sait exactement quand est-ce qu'on peut le recharger, puisqu'on emmène les enfants plutôt le matin et le soir, parfois à la piscine le midi. Mais du coup, on fait moins de 100 bornes par jour. Le véhicule est branché toute la nuit, ce qui permet de le recharger. On peut même le réchauffer avant même que le chauffeur prenne sa place le matin à 7-8 heures pour aller chercher les enfants. C'est très adapté, on peut même rajouter de la recharge solarisée en journée. Et ça permet d'avoir de l'écologie très pragmatique, dans laquelle on va cibler un usage hyper adapté, transformer des cars qui consomment entre 35 et 45 litres au 100 en électrique, et puis les recharger pile poil quand il faut. Donc on est vraiment à l'origine de cette loi, qui voit des débouchés industriels et économiques Merci. très concret sur lequel on est en train de créer des champions français qui exportent aujourd'hui d'ailleurs en Italie. J'ai appris ça il n'y a pas longtemps, donc pour dire que les innovations, quand elles sont bien encadrées par la loi, peuvent avoir des très belles success stories à raconter.

  • Speaker #1

    La communication publique, ça peut avoir un impact sur les stratégies politiques. Est-ce que toi, en 23 ans, est-ce que tu as remarqué des évolutions importantes dans le secteur ? Est-ce que ça s'est professionnalisé ? je ne sais pas, organisée autrement ? Comment tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #0

    Alors, je dirais que ça évolue et c'est très bien. Peut-être que tu deviens un vieux crouton à 23 ans, mais c'est la jeunesse qui porte énormément d'apports sur ces évolutions. On sent qu'elles se professionnalisent vraiment. Quand tu me parlais tout à l'heure de faire la différence entre communication publique, politique et de crise, je suis sûr que eux, mes collègues à l'agence, savent te répondre. Donc, ça se professionnalise, on développe des vraies techniques. Là où moi, je vais dire, j'ai appris sur le terrain, sur le tas, dans l'échange avec les élus. Tu n'avais pas fait d'études ? J'avais fait des études de pragmatisme. Parce que c'était, voilà, subdeco Toulouse, on apprend à s'adapter, pour la faire courte. De communiquer, oui, l'intérêt de la communication, c'est aussi écouter. Écouter, savoir s'adapter à son interlocuteur, ça, voilà. C'est ce qu'on avait appris. dans mes études et cette notion du jour le jour et de l'intelligence sociale qu'on continue de développer heureusement parce que c'est important. Moi je pense que c'est surtout d'abord et avant tout des valeurs humaines et ces valeurs humaines on les promeut et ça tombe bien, nos clients viennent les chercher aussi et les élus s'y retrouvent aussi quand on est dans le dialogue finalement et dans le respect, les messages passent beaucoup plus facilement. On développe des techniques, c'est du bon sens, tu développes de l'expérience et de l'écoute. Et la technique, c'est aussi savoir faire se rencontrer les bonnes personnes au bon endroit. L'agence matrimoniale dont je te parlais tout à l'heure, c'est un peu ça, c'est avoir le nez un peu plus creux au bout d'un certain temps. Mais c'est vrai que les jeunes nous apportent beaucoup aussi sur la partie technique. Ils savent très très bien écrire des notes de position, ils ont des techniques de veille qui sont impressionnantes et des nouveaux outils d'ailleurs. La veille c'est super important. L'actualité politique, il faut la suivre tous les jours. Les gens qui ont cet intérêt-là, ils peuvent le transmettre à leurs clients. Ceux qui l'ont un peu moins...

  • Speaker #1

    Est-ce que toi justement, ton rôle a évolué ? Tu as commencé avec la cartographie la veille, tu es passé à autre chose. Est-ce que tu as vu toutes les facettes quelque part du métier ? Ou est-ce que tu t'es spécialisé directement dans une chose ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai coutume de dire qu'en 23 ans, j'ai eu plusieurs métiers. Et toutes les facettes, je trouve que c'est bien de le redire également aux jeunes, parce que quand on est à l'école, souvent on nous apprend, et c'était mon cas aussi. Ça fait donc presque 25 ans maintenant. On nous apprend qu'on sera, surtout dans les études de master, etc., on sera les grands décideurs, ceux qui ont intérêt à savoir manager, à savoir expliquer aux équipes tout ce qu'on veut. La vraie vie, c'est savoir aussi mettre sous pli un mailing. Et c'est rigolo parce que ça fait partie de nos outils qu'on continue de développer. que beaucoup ont oublié, donc ça nous démarque par rapport à la concurrence. Chère concurrence, si tu nous écoutes, c'est pas la peine de prendre note. En fait, écrire à des élus, notamment dans les collectivités, c'est un très très bon moyen de prendre le temps de passer des messages. Et en fait, dans des évolutions très axées sur les réseaux sociaux, sur l'immédiateté de la communication, et souvent en réaction, on parlait de communication de crise, nous on a la chance d'essayer de... de porter des messages plutôt long terme et donc qui peuvent se prendre le luxe d'un courrier et alors là, Ausha à ta chaise, cher Pierre, on met parfois un coupon-réponse. Oui, monsieur. Tu vois ce que c'est le truc de la redoute, là où tu coches les cases. Nous, ça nous arrive de faire un courrier avec coupon-réponse à des élus parce que le gros avantage d'un courrier, c'est que bien souvent, on l'adresse, c'est vrai, plutôt au président ou... un maire mais il y a un cabinet derrière qui ouvre ce courrier et chaque courrier est censé appeler une réponse écrite donc c'est un bon moyen d'avoir plus d'impact sur tes messages et plus de rendez-vous ciblés par rapport aux messages que tu portes donc nous grâce à ces bons vieux coupons réponses dont j'en ai une pleine étagère à la maison on a un certain nombre de noms d'élus qui sont plus intéressés par mes sujets moi c'est plutôt mobilité durable bon bah voilà je sais Après, quel que soit le sujet ou la solution à proposer, c'est ce que tu disais tout à l'heure sur l'étalage. Je sais que ceux qui sont intéressés par le poisson et donc je vais leur vendre du poisson.

  • Speaker #1

    Et alors cette histoire de coup pour réponse, je trouve ça très amusant. Est-ce que ça fonctionne parce que les élus ont pour habitude de répondre à des courriers ou est-ce que tu me conseilles de l'utiliser pour démarcher par exemple des cabinets d'affaires publics ? Est-ce que dans votre cabinet, vous répondriez à un...

  • Speaker #0

    Moi je pense que c'est plus adapté à l'organisation des collectivités notamment, parce que tu l'as compris, je suis plus axé collectivité, mais ça marche aussi au niveau national. T'écris à un ministre, t'as un cabinet ministériel qui traite le sujet par écrit. Bon, je ne te cache pas que si t'as des choses qui ne les intéressent pas, ils ne vont peut-être pas te répondre, ça ne marche pas à tous les coups. Mais par contre, l'intérêt c'est de diffuser un message et qu'il y ait une trace, et cette trace, quand tu l'envoies par courrier, Tu en gardes bizarrement une petite trace électronique également, le cas échéant pour faire quelques petites relances par mail, au cabinet en question. Mais ça te permet d'ancrer finalement des messages que tu souhaites passer et qui sont censés avoir un intérêt pour ton interlocuteur. Donc après, c'est ce que je te dis, si dans le courrier il n'y a que des choses qui n'intéressent pas, on ne peut pas obliger les gens à être intéressés sur certains sujets. Mais c'est une technique que je te conseille plutôt si tu t'adresses à des décideurs publics, et surtout si tu portes des messages dans le sens de l'intérêt général, sinon oublie tout de suite ce que je viens de dire.

  • Speaker #1

    Si tu le veux bien, Guillaume, on va passer à la séquence vrai-faux. Je vais t'énoncer trois phrases et tu vas me répondre par vrai ou faux. Évidemment, tu peux développer si tu le souhaites. La première phrase, c'est « Une bonne communication ne sauve pas une mauvaise politique » .

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est vrai. La politique, c'est vraiment sur du long terme. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, c'est rechercher l'intérêt général. Et donc une mauvaise politique pour moi c'est de l'ordre, tu peux mettre un pansement sur une plaie, mais une mauvaise politique pour moi c'est plutôt de l'ordre d'une grosse blessure qui mériterait une vraie intervention chirurgicale voire amputation dans certains cas. Donc l'idée c'est plutôt encourager une bonne politique et puis la bonne communication au service de la bonne politique, mais la mauvaise politique à éviter.

  • Speaker #1

    La seconde phrase aujourd'hui, les communicants sont les nouveaux stratèges de la vie publique ?

  • Speaker #0

    J'aimerais te dire faux, parce que en fait, la communication, elle doit être co-construite et donc que des stratèges de la communication te soufflent ce qu'il faut faire ou ce qu'il faut dire pour faire avancer une politique, ça m'inquiète un peu. L'idée, c'est quand même de se dire, qu'est-ce que recherchent nos concitoyens ? C'est quoi l'intérêt général et moi, quels sont les leviers d'action public que j'ai pour faire avancer la cause ? Et du coup ensuite on construit une stratégie de communication en faveur d'une vie publique saine et équilibrée. En revanche... C'est vrai que si on jette un tout petit coup d'œil à ce qui se passe outre-Atlantique, force est de constater qu'on est obligé de le faire à peu près tous les jours. Malheureusement, je crois qu'il y a du vrai dans cette affirmation, parce que, c'est ce qu'on se redisait tout à l'heure sur l'immédiateté des messages de la vie publique d'un Donald Trump qui est en direct sur Twitter en squeezant sauvagement la partie média qui vérifie l'information. et que ces conseillers en communication, c'est des grands stratèges du surtout ne prenons pas le temps de vérifier cette information. Il y a du vrai. Il vaut mieux se battre pour que ça devienne du faux.

  • Speaker #1

    Est-ce que le fait que j'ai lu que Gabriel Attal et Manuel Valls qui ont occupé des postes importants étaient communicants ? Qu'est-ce que ça dit de notre fonctionnement démocratique ? Est-ce qu'il faudrait que ces gens qui ont été dans la communication soient éloignés du pouvoir ?

  • Speaker #0

    Là, j'ai presque envie de mettre mon joker, parce que oui, bien sûr, c'est des communicants. Après, c'est des politiques d'abord et avant tout, qui est des alliances politiques proches du pouvoir, alors que c'est justement un peu la couleur politique d'une pseudo-majorité présidentielle qui cherche à se reconstruire. Je ne suis malheureusement pas choqué, si tu veux. les éloigner Du sujet qui les fait vivre depuis qu'ils sont nés, ça me semble un peu compliqué. Organiser la politique de manière différente, j'ai bien peur que ce soit globalement la société qu'il fallait organiser de manière différente via les réseaux sociaux dont on parlait tout à l'heure et développer l'esprit critique et le souhait de l'intérêt général sur le long terme. ça va plus dans le sens de l'intérêt général que d'éloigner des personnes comme ça qui respirent politique et qui vont trouver forcément un moyen de vivre de ce qui les fait respirer.

  • Speaker #1

    Et la dernière phrase, c'est les collectivités savent parler aux citoyens, mais pas toujours les écouter.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve ça plutôt faux. C'est compliqué quand tu me dis les collectivités déjà. Généraliser les collectivités, tu as 13 régions, 96 départements, ce n'est pas ceux d'Outre-mer non plus. Et puis, on ne sait plus exactement d'où en est le décompte, mais je dirais 33 000 communes à peu près. Et autant d'EPCI qui s'agrègent ensemble. EPCI, c'est les établissements publics. Tu vois, tu me mets le doute. En fait, c'est les agglos, c'est les communautés de communes, c'est les métropoles. Donc, c'est toutes les collectivités qui se regroupent sur certaines compétences, notamment la mobilité. C'est plutôt des métropoles et des agglos qui récupèrent cette compétence pour s'organiser autour d'un bassin de vie. Et donc... Les collectivités savent parler aux citoyens, ça va dépendre aussi de si justement elles savent les écouter. On peut passer des messages très cons avec des très bonnes techniques de communication, mais en vrai je pense que celle sur laquelle les citoyens se sentent les mieux écoutés, bizarrement, ce sera la communication la plus pertinente aussi. Donc ça marche dans les deux sens en fait la communication.

  • Speaker #1

    On va arriver à la dernière section. de cet entretien. Alors justement, pour rebondir sur ce que tu viens de dire, tu parlais là de l'organisation démocratique. Est-ce que, pour toi, il y a une réforme ou un changement institutionnel que tu appellerais de tes voeux pour améliorer la qualité du débat démocratique ?

  • Speaker #0

    J'ai failli commencer par une phrase de vieux de ces gens. « Ah, quand j'étais jeune ! » Alors, quand j'étais très jeune, on va dire ça comme ça, j'étais impliqué en politique avec déjà cette idée qu'il y avait des bonnes idées. quelle que soit la couleur politique. Donc je vais se deviner de quel bord politique j'étais. Mais c'était surtout l'idée de créer une sixième république avec une vraie écoute parlementaire, plus de place justement au débat démocratique, me semblait hyper pertinente. Organiser cette démocratie participative, il y a une époque où au tout début, comme public, on proposait de la téléconsultation. c'était un Un outil téléphonique qui permettait à un maire de faire un enregistrement pour dire voilà je suis votre maire, moi ce qui m'intéresse le plus dans les 5 années à venir c'est de prendre votre avis. Et on appelait à tous les téléphones fixes, sauf qu'à l'époque il y avait des téléphones fixes, pour demander aux gens quelles étaient leurs priorités pour les années à venir. Est-ce qu'il fallait refaire un parc ici ?

  • Speaker #1

    Les gens étaient contents d'être appelés ou pas ?

  • Speaker #0

    Ils étaient super contents et surtout on avait des taux de retour par rapport à un mailing où tu es à 2-3% dans les meilleurs des cas. On était à 26% des foyers téléphonés qui prenaient le temps de répondre aux questions ou de laisser un message au maire. Moi j'ai commencé à bosser avec des collectivités en écoutant les messages au maire. Donc on parlait des crottes de chiens tout à l'heure, voilà c'était 35%. 100% des messages, c'était de la crotte de chien, ou du nettoyage de la rue, ou de l'éclairage public. Donc c'est super intéressant d'avoir ce lien entre le « c'est quoi mon quotidien ? » et l'action publique du maire qui, dès qu'il entend ça, il se dit « bon, peut-être que je réorganise un tout petit peu l'équipe du nettoiement, même si c'est pas le truc le plus valorisant en termes de communication tout à l'heure, tu le disais, finalement, c'est peut-être sur les... » Ben, la ordure ménagère qu'il faut mettre des jolis panneaux pour dire qu'on nettoie bien la ville. Et donc, voilà, la démocratie participative, c'est donner la possibilité à chacun de dire ce qu'il penserait pour améliorer sa ville. Et c'est du très concret. Donc, c'est du contact humain, c'est du contact... C'est vrai que la mairie a ce lien-là qu'elle peut entretenir par différents biais, maintenant, Internet, forcément. Et donc, une réforme institutionnelle, moi je trouve qu'il y a déjà En fait, quand tu regardes les dernières élections municipales, par exemple, il y a une liste à Toulouse, la cinquième ville de France, citoyenne, qui est arrivée en face du maire sortant. Cool, quoi. Je trouve qu'il y a quand même ce souhait, avec les outils dont on dispose, de se mobiliser pour participer à la décision publique. Et ça, je trouve ça intéressant.

  • Speaker #1

    Tu parles de déprofessionnaliser la politique.

  • Speaker #0

    Je parle de transmettre l'intérêt de la politique au plus grand nombre. aux plus jeunes comme à ceux qui gueulent tous les jours parce qu'il y a des crottes de chien dans leur ville.

  • Speaker #1

    Par exemple, tu es favorable au RIC, le référendum d'initiative citoyenne ?

  • Speaker #0

    À titre perso, oui. Après, à titre pro, il faut quand même que je fasse attention à ce que je dis. Mais je suis favorable à ce que les gens puissent comprendre l'intérêt des politiques publiques et donc de s'impliquer dans ces politiques publiques. Le RIC, c'est un outil. Et donc ces outils, on peut les construire ensemble. Pour avoir plus de poids dans la décision publique, ça peut être un outil. Mais ce que je souhaite surtout, c'est que les gens, plutôt que de rechercher leur intérêt direct, par exemple avec la crotte de chien sur leur trottoir, aient aussi cette vision de, on vit ensemble, comment on peut faire en sorte qu'il y ait moins de crottes de chien sur le trottoir.

  • Speaker #1

    Et toi, du coup, à travers ton travail de communicant, est-ce que tu as une boussole personnelle des valeurs que tu... portes à chaque dossier ?

  • Speaker #0

    Écoute, moi, ma boussole, c'est les yeux de mes enfants. Je voulais être Robin Desbois, je veux juste changer le monde. C'est un peu compliqué d'y aller tout seul. Donc, justement, moi, je trouve que participer à faire en sorte que ça soit un peu mieux, qu'on transmette à mes trois filles qui, je l'espère, auront l'envie aussi de transmettre à leurs enfants l'idée de construire ensemble un monde meilleur, ça, c'est chouette. Ça donne envie de se lever le matin. Et donc, ma boussole, c'est ça et ça tombe bien. Dans mes clients, c'est plutôt des gens que ce qu'on disait tout à l'heure. J'ai la chance de pouvoir choisir. La mobilité durable, c'est plein d'options pour y aller. Mais quoi qu'il arrive, c'est quand même mieux de faire attention à l'impact carbone de nos transports et de mobilité. Et du coup, c'est chouette quand tu expliques à tes enfants. Voilà, finalement, lobbyistes, c'est pas que les méchants. Il y a aussi des gentils. Et je suis d'ailleurs eu la chance de faire une intervention dans le collège de ma fille en cours de physique qui travaillait sur la ville de demain. pour expliquer ce que c'était un peu l'étonnant et aboutissant de mon métier. Et la prof de physique, tout comme les élèves, ils étaient passionnés d'ailleurs à parfois les questions des élèves, on sent qu'ils sont très concernés par ce qui leur arrive dans les années à venir, mais super intéressés aussi par les solutions. Et on a la chance d'avoir des jeunes qui ont envie aussi de participer et de faire en sorte que ça soit mieux après. Et donc, pouvoir parler à tous ceux qui pensent que... bosser ensemble pour aller vers l'intérêt général, c'est mieux. C'est une chouette boussole.

  • Speaker #1

    Guillaume, on arrive à la conclusion de cet entretien. Est-ce que tu as un conseil à donner à un jeune qui veut s'engager dans ta voie ? Ou finalement, si tu te voyais à 20 ans, quel conseil tu te donnerais ?

  • Speaker #0

    Le conseil que je donne, c'est justement d'avoir une boussole. Si tu as envie de pousser un intérêt, c'est bien d'être assez en accord avec la problématique, les solutions qui sont apportées par ton client. et donc savoir où est-ce qu'on a envie d'aller ça aide vachement pour faire des affaires publiques alors par contre quand tu m'as posé la question c'est quoi le conseil que tu te donnerais aujourd'hui au mec de 20 ans je n'ai pas grand chose à lui redire que de faire confiance justement à cette boussole et c'est exactement ce qui m'est arrivé depuis le début et ça tombe super parce que comme je te le disais à 20 ans je ne savais pas ce que c'était qu'être lobbyiste aujourd'hui plus de 23 ans après je suis Merci. très content du métier que je fais et je ne savais même pas qu'il existait à l'époque où je suis sorti de l'école. Aussi, se faire confiance et avoir envie d'avoir envie, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    Excellente référence et ça me permet d'enchaîner sur ma dernière question, Guillaume. Est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Je conseille à tout le monde la lecture de Mamie Luguerre, de Benoît Philippon. Pourquoi Mamie Luguerre ? C'est parce qu'on se marre et je trouve que se marrer, c'est aussi une bonne base. J'aurais peut-être de ne plus mettre ça d'ailleurs comme boussole. Rire, c'est super important et en même temps, ce bouquin passe des messages hyper intéressants sur le féminisme, sur le respect des anciens par rapport aux jeunes, sur finalement les relations humaines. Une fois que j'ai lu Mamie Luger, moi j'ai enchaîné sur tous les bouquins que je pouvais trouver de Benoît Philippon, donc je vous laisse taper dans votre moteur de recherche préféré, respectueux de l'environnement et vous trouverez.

  • Speaker #1

    Merci Guillaume. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voulais développer ici que tu n'as pas encore eu le temps d'exprimer ?

  • Speaker #0

    Redire que se lancer dans Bela Vista conseille. Bela Vista, ça veut dire la belle vue en portugais. C'est pour se donner des perspectives en fait. On a aussi cette notion de boussole pour justement les innovations qui favorisent un meilleur impact sur notre planète et sur la société. Et donc juste redire que quelles que soient vos bonnes idées pour changer le monde, n'hésitez pas à venir me voir. J'aimerais beaucoup qu'on puisse s'entraider sur le sujet.

  • Speaker #1

    Merci Guillaume, à la prochaine.

  • Speaker #0

    Merci Pierre.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le co-fondateur de l'EG Watch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. A bientôt !

Description

Guillaume Métivier est délégué aux collectivités chez ComPublic, cabinet de communication publique et politique, et fondateur de Bela Vista Conseil, une structure qu’il a créée pour accompagner les jeunes entreprises à impact dans leurs démarches d’affaires publiques.


Après plus de vingt ans passés à conseiller élus et collectivités locales, il met aujourd’hui son expertise au service des startups qui veulent dialoguer avec les pouvoirs publics — pour que l’innovation et la loi avancent ensemble.


Dans cet épisode, on parle de mobilité durable, de rétrofit, d’écoute et de conviction, mais aussi de la manière d’ouvrir les portes de l’influence aux nouveaux acteurs économiques.


✅ Comment rendre les affaires publiques accessibles aux startups
✅ Ce que la filière du rétrofit révèle de la puissance du collectif
✅ Pourquoi l’écoute est la première compétence d’un lobbyiste
✅ Ce que les élus locaux apprennent aux communicants
✅ Et pourquoi il faut, selon lui, « savoir où l’on veut aller pour changer le monde »


Un échange sincère et inspirant avec un professionnel qui relie innovation, intérêt général et bon sens territorial.

Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

Vous souhaitez en savoir plus sur Legiwatch ou participer au podcast ? Prenez rendez-vous avec nous ici.

Vous souhaitez sponsoriser Hémicycle ou nous proposer un partenariat ? Contactez nous via ce formulaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les innovations quand elles sont bien encadrées par la loi peuvent avoir des très belles success story à raconter.

  • Speaker #1

    Je voulais être Robin des bois, je veux juste changer le monde, bon c'est un peu compliqué d'y aller tout seul donc justement moi je trouve que participer à l'idée de construire ensemble un monde meilleur, bah ça c'est chouette, ça donne envie de se lever le matin. Savoir où est-ce qu'on a envie d'aller ça aide vachement. pour faire des affaires publiques.

  • Speaker #0

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle Légivatch et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre vie politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Guillaume Métivier, délégué collectivité de ComPublic, cabinet de conseil dédié à la communication publique et politique et récemment créateur de Bellavista Conseil qui cible plus spécifiquement les jeunes entreprises à impact. En lien avec de nombreuses collectivités locales depuis 23 ans, cabinets d'élus, structures de conseils, Guillaume, tu incarnes une figure hybride, celle d'un stratège institutionnel qui connaît les rouages politiques de l'intérieur, mais aussi les codes de la communication contemporaine. Salut Guillaume.

  • Speaker #1

    Salut. Salut Pierre.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose à cette présentation ?

  • Speaker #1

    Bien volontiers. Pierre, j'ai la chance aussi d'être père de trois enfants, et je pense que ça fait partie des choses importantes, c'est... En plus de mes casquettes professionnelles, j'ai une vie personnelle et l'idée c'est de concilier les deux.

  • Speaker #0

    Guillaume, tu travailles depuis 23 ans chez Comme Public et tu as créé récemment Bella Vista Conseil. Qu'est-ce qui t'a donné envie de créer ta propre structure ?

  • Speaker #1

    En fait, quand j'étais petit, je voulais être Robin Desbois. Tu le sais, c'est plutôt quelqu'un qui se bat contre les riches pour nourrir les pauvres. Et c'est un peu ce qui a inspiré... Mon souhait de créer une structure complémentaire à Comme Public. Alors le gros avantage c'est que Comme Public a déjà des valeurs humaines, des valeurs endurables, sociales, économiques, avec lesquelles je suis plutôt en phase. Ce qui fait que ça fait quand même 23 ans que je travaille dans la même boutique. Et l'intérêt de la création de ce nouveau cabinet, alors pour l'instant je suis tout seul dans le cabinet, c'est un petit cabinet, mais très axé sur les entreprises innovantes. porteuse d'impact et l'idée c'est de vraiment pouvoir donner accès aux affaires publiques à des entreprises qui n'ont pas forcément les moyens pour l'instant de s'offrir les services d'une agence d'affaires publiques et de lobbying. Mais l'idée c'est de les faire grandir très vite pour qu'elles puissent également compléter les services de conseil par des outils qu'on développe au sein de ComPublic un jour.

  • Speaker #0

    Donc c'est quoi le pari de ta part ? C'est pro bono ou est-ce que tu dis je prends une part de la boîte et si ça marche alors je deviendrai... quelque part actionnaires ? C'est les deux.

  • Speaker #1

    Je ne te cache pas que les jeunes créateurs ont conscience aussi de l'importance de garder un certain nombre de parts de leur capital pour pouvoir gérer les décisions stratégiques. Donc, on commence d'abord et avant tout à leur proposer des services d'affaires publiques à des prix qui sont accessibles pour des jeunes entreprises innovantes. Si toutefois, il n'y a vraiment pas la trésorerie pour ce qui peut arriver dans les premières années, voire les premiers mois de l'entreprise, On peut discuter, pourquoi pas, d'un petit morceau d'entreprise moyennant equity, comme ils disent en bon français, outre-Atlantique.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, tu travailles chez ComPublic, et ce qui te plaît, c'est que vous choisissez vos clients qui sont en lien avec tes valeurs, et maintenant tu t'essayes d'aller vers des sociétés qui sont plus petites. Est-ce que les affaires publiques, c'est trop réservé aux grosses boîtes ?

  • Speaker #1

    Bien souvent, c'est réservé à certains moyens financiers. souvent les créateurs d'entreprises incarnent leur entreprise, leurs idées, mais n'ont pas forcément l'habitude de s'adresser à des pouvoirs publics. C'est là que potentiellement on peut apporter un petit peu d'huile dans les rouages. Souvent aussi c'est en effet des structures qui concentrent leurs moyens sur des développements, par exemple de R&D ou du commercial d'ailleurs. Mais la case affaires publiques arrive souvent un petit peu après au regard des intérêts stratégiques du dirigeant. qui se dit, moi je connais ma boîte, je sais en parler, il n'y a pas de problème. Mais bon, il peut arriver que dans sa tête aussi, les élus sont tous des cons, ça ne va jamais assez vite, difficile d'entreprendre en France, et là ça peut valoir le coup de faire un peu la traduction en langage politique.

  • Speaker #0

    Alors justement tu parles d'élus, toi tu es beaucoup dans la politique locale, qu'est-ce que tu as appris de tout ça, quelles compétences spécifiques tu as développées au plus près des élus locaux ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que ça fait 23 ans maintenant que je travaille chez Comme Public et 23 ans finalement que je travaille avec des collectivités locales. Le principal intérêt, et d'ailleurs je le fais depuis Macon, et quand je me présente et que je dis je suis lobbyiste et j'habite à Macon, les gens ne comprennent pas toujours tout de suite le lien. Donc le vrai intérêt, c'est le terrain. En fait, c'est les vrais gens, c'est ceux qui ont les mains dans la terre. Et les élus territoriaux ont ce lien direct avec nos concitoyens, cette envie d'être très pragmatiques sur leurs actions. Les sujets, ça peut être aussi bien, en effet, l'avenir développement durable de la ville que la crotte de chiens dans la rue, et c'est la troisième fois dans la semaine, ça pose un vrai sujet à monsieur et madame Michu qui habitent cette même rue. Donc je... Ce lien, en fait, entre le long moyen terme et le très court terme, l'éclairage public qui s'éteint ou la frayeur de, justement, avoir de nouveau une déjection canine dans sa rue, c'est intéressant de travailler avec ces élus-là qui managent chaque jour les deux.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de t'employer le mot lobbyiste. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Ça peut être vu comme un gros mot parfois. Donc, pour toi, le lobbyiste peut aider Madame Michu.

  • Speaker #1

    Alors, et c'est là-dessus que je pense que ça fait partie des sujets qui font que ça fait quand même 23 ans que j'exerce ce métier. Je ne te cache pas que quand je suis rentré chez Compubic, je ne savais même pas ce que ça voulait dire lobbyiste. Donc c'est quand même intéressant de se rappeler que le mot est en effet parfois utilisé à l'intérieur et à travers, bien souvent pour des porte-flingues d'intérêts pharmaceutiques ou du tabac, voire des chasseurs parfois. Et donc lobbyiste, oui, moi je suis fier d'être lobbyiste. Pourquoi ? Parce qu'on peut pousser des intérêts qui vont dans le sens, en tout cas, de ce qu'on pense être mieux pour la planète, par exemple. Et dans ce cadre-là, c'est beaucoup plus simple de passer des messages à des élus ou à des décideurs publics quand on est convaincu du bien fondé de ces messages. Donc oui, je suis lobbyiste. Oui, je suis fier de me regarder dans la glace le matin ou d'expliquer à mes enfants ce que c'est que mon métier. Et d'ailleurs, quand... J'explique à un dîner en famille ce que c'est que mon métier. Je dis souvent que je suis un peu une sorte d'agence matrimoniale. C'est-à-dire que mon métier, c'est de faire se rencontrer des décideurs publics d'un côté, des porteurs de solutions entreprises de l'autre, faire en sorte qu'ils se parlent finalement, et pourquoi pas créer un avenir commun ensemble. Ça, c'est... voilà. C'est à eux d'en décider, mais moi, l'idée, c'est de créer les conditions du dialogue entre public et privé.

  • Speaker #0

    Et alors concrètement, comment tu fais pour des étudiants en affaires publiques qui voudraient savoir la journée type, si tu en as une ? Comment est-ce que tu, le matin, tu as une tout-doux que tu as préparée et tu appelles un tel et un tel ? C'est quoi ? C'est beaucoup de contacts ? C'est de l'organisation ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, sur l'organisation, je ne suis peut-être pas un exemple. L'idée de la tout-doux reste une idée très pragmatique. qui évolue tout au cours de la journée. C'est-à-dire qu'on a bien souvent les 5-6 points hyper essentiels à faire dans la journée, puis on va en rajouter 3-4 finalement, et du coup les 2-3 premiers, on n'a pas eu le temps de les faire. Tout ça pour dire qu'il faut savoir s'adapter. Ça c'est une bonne base de notre métier. Il y a du contact bien sûr, et quand je dis agence matrimoniale, c'est créer les conditions d'un dialogue entre décideur public et décideur privé. Ça veut dire, c'est quoi une journée type ? Il n'y en a pas en vrai. La journée type, c'est la journée où tu vas pousser les intérêts qui te sont promis. Moi, c'est plus sur la mobilité durable. Donc, je vais avoir un certain nombre de clients qui ont des solutions à proposer sur le sujet. Je vais aller passer des messages en direction soit des élus locaux, soit des parlementaires et des décideurs, plus largement administration, cabinet, pour faire connaître ces solutions, les rendre... Si possible intelligible en fonction d'une actualité politique. Donc là en ce moment par exemple il y a Ambition France Transport, c'est la conférence des financements des mobilités pour les années à venir. L'ensemble de mes entreprises qui cherchent à pousser la mobilité durable ont intérêt à comprendre 1. ce qui se passe actuellement dans les ateliers pilotés par le gouvernement. 2. donc ça mon rôle ça va être de leur expliquer ce qui se passe. Donc il y a de la pédagogie. Et de l'autre, c'est de faire remonter des messages de mes clients porteurs de solutions auprès de la puissance publique pour que soit intégré ce type d'innovation dans les financements des mobilités à venir. Ce n'est pas une moindre tâche. L'intérêt, c'est que je présente une sorte d'étalage au décideur public qui va ensuite faire son marché à l'intérieur de ces solutions.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles d'étalage, alors moi j'ai la vision peut-être un peu grossière du vendeur à la sauvette. Est-ce que toi, t'as... tu défends plusieurs intérêts en même temps et tu dis, ben voilà, j'ai ces 5 dossiers-là, tous mes contacts, je leur dis, vous voulez ça, je vous donne ça, vous voulez un amendement là-dessus, je vous donne là-dessus. Est-ce que c'est un peu grossièrement comme ça ou autrement ?

  • Speaker #1

    Alors, suis-je un vendeur à la souhette ? C'est une bonne question. En fait, il y a vraiment cette notion, en effet, j'ai plusieurs, moi j'ai plusieurs clients aujourd'hui, c'est la mobilité durable et territoire, le nom du think and do tank en bon français encore. que j'anime et donc mon métier ça va être d'un côté d'aller agréger un certain nombre de solutions pour la mobilité durable et en effet de poser mon étalage. Est-ce que ça va être normalement l'objectif ? C'est qu'il reste quand même assez longtemps. pour que les élus puissent se faire leur marché sur le long terme. En général, on essaie aussi de se projeter sur des solutions valables aujourd'hui, mais si possible sur le long terme. On est plus sur un étalage de marché dans lequel les décideurs, qu'ils soient nationaux ou locaux, nous connaissent maintenant depuis qu'on l'a créé en 2007. Donc, ça fait un petit moment qu'on propose des solutions en faveur de la mobilité durable. Du coup, quand on se présente en tant que club, en tant que Think & Do Tank, les gens viennent nous voir parce qu'ils savent qu'il y a des solutions à aller chercher chez nous. Un peu comme un marché, finalement. Tu vas au marché, tu sais que tu veux du poisson, tu vas t'orienter plutôt vers le rayon poisson. Moi, c'est plutôt vers le rayon mobilité durable.

  • Speaker #0

    Tu dis que vous essayez de mettre de l'huile dans les rouages. Il y a beaucoup d'abstention, de défiance, de distance avec les institutions actuellement. est-ce que... Ton travail peut recréer du lien entre citoyens et institutions, est-ce qu'il y a une manière de faire ?

  • Speaker #1

    Alors est-ce qu'il y a une manière ? Nous on a une autre manière à nous de tenter de faire. On n'a pas la prétention de réussir à résoudre les petites distances qui se creusent malheureusement je trouve entre élus et citoyens. Alors même que, je tiens à le rappeler, la plupart des élus, l'immense majorité, cherchent quand même d'abord et avant tout l'intérêt général. là où l'image qu'ils ont ça va être encore un moyen de s'enrichir sur notre dos, tout ce qu'on veut. Il y a vraiment de la défiance qui est liée aussi. On est français, ce n'est peut-être pas le cas partout dans le monde, mais il y a aussi ce petit côté franchouillard du... On aime bien d'abord être pas content, et puis ensuite réfléchir à la pertinence de ce qui nous est proposé. Alors ça, je m'inclus dedans, je suis français aussi. Mais mon métier, l'huile dans les rouages, c'est ça, c'est quand même de faire en sorte de rapprocher autant que faire se peut. C'est plutôt des agents économiques, mais qui portent des intérêts qui me semblent aller dans le sens de l'intérêt général, qui dépassent les clivages politiques, ce qui fait que il y a un rapprochement finalement entre les intérêts de nos concitoyens et l'intérêt politique et donc l'intérêt général à la base, c'est le cœur de la politique, c'est de rechercher à développer l'intérêt général.

  • Speaker #0

    Alors tu es expert de la communication, Je ne le suis pas, il y a aussi beaucoup de gens qui écoutent ce podcast qui sont encore en études, et je voulais avoir ton opinion sur la différence entre communication politique, publique et communication de crise. Est-ce que tu saurais expliquer les différences ou les convergences entre ces points-là ?

  • Speaker #1

    Ça fait 23 ans que je travaille sur le métier, je te l'ai dit, le métier de lobbyiste, je ne le connaissais pas en sortant de mes études, qui étaient plus orientées commerce. communication, marketing, gestion, métier du conseil, ok, mais conseil, il y avait un peu tout dedans, RH en faisait partie. Et du coup, les différences entre communication politique, communication publique et communication de crise, moi j'ai presque envie plutôt de mettre en avant les points de convergence, et en fait ça dépend des cibles et des objectifs poursuivis par chacune des communications. Une communication politique, par définition, elle va prendre en considération les intérêts des élus ou des appareils politiques pour chercher à se faire réélire, mais ça tombe assez bien. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, le sens de la politique au sens noble, ça reste de rechercher l'intérêt général. Et là, on trouve tout de suite un lien avec la communication publique, parce que l'objectif, c'est d'expliquer à nos concitoyens, justement, en quoi... Les actions

  • Speaker #0

    public, les actions politiques vont dans le sens de l'intérêt général. Donc on recoupe finalement la communication politique avec la communication publique. La communication de crise, j'en fais pas beaucoup je te cache pas.

  • Speaker #1

    Par choix ou par...

  • Speaker #0

    En fait, par chance aussi, c'est ce qu'on se disait sur l'organisation chez Comme Public, c'est assez particulier. Ce que notre spécificité c'est l'organisation de think and do tank, de club, qui vont agréger un certain nombre d'intérêts privés Merci. autour d'un intérêt, si ce n'est général, au moins qui dépasse le clivage politique. Donc du coup, par définition, les messages que tu passes sont plutôt consensuels et vont, en fonction de l'actualité politique, proposer plutôt des solutions que d'aller contre des choses qui n'iraient pas, dans le sens de... En fait, c'est rare les actions publiques qui vont contre la mobilité durable. Donc être en réaction par rapport à des actions... qui seraient contre la mobilité durable, ça ne nous arrive pas très souvent. L'idée, c'est vraiment d'être sur des sujets très consensuels. Et puis, ça arrive en effet qu'il y ait des politiques publiques qui se disent, en misant tous ces œufs dans le même panier, par exemple, je ne voudrais faire que de l'électromobilité, il y a d'autres énergies alternatives qui trouvent ça pas super pertinent par rapport aux usages de la mobilité, etc. Et donc, il rappelle qu'il peut y avoir aussi certains de nos compatriotes, de nos concitoyens qui ont intérêt quand même à pouvoir utiliser à moindre coût, par exemple, des véhicules GPL dans les campagnes. C'est quand même assez pertinent. Qu'est-ce que c'est,

  • Speaker #1

    GPL ?

  • Speaker #0

    Le gaz de pétrole liquéfié. C'est vrai qu'on en parle peu dans les médias. C'était hyper à la mode chez Dominique Wouanet, mais c'est vrai que ça fait un petit moment qu'on en parle un peu moins. c'est donc un Un carburant qu'on trouve dans quand même, allez, il y a 1200 stations en France qui continuent à le proposer. L'avantage, c'est que c'est 80 centimes d'euros le litre à la pompe que tu peux coupler avec de l'essence. Donc, si tu n'en as plus, en général, tu as 300 à 400 kilomètres de GPL dans ton véhicule. Et puis, si tu n'en as plus, tu peux passer à l'essence. Mais bon, si tu payes 80 centimes le litre plutôt que 1,60 euros le litre, bizarrement, les gens préfèrent rouler au GPL. Et ça présente aussi le gros avantage de ne pas avoir du tout d'oxyde d'azote ou de particules fines, donc des polluants locaux qui sont très ciblés actuellement par les zones à faible émission de mobilité, qui sont également très décriées par certains partis politiques. Ils vont dire qu'il n'y a pas de solution pour les populations les plus modestes de rentrer dans les ZFE parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'acheter un véhicule électrique. C'est vrai, ils n'ont pas les moyens de remplacer du jour au lendemain. leur bon vieux véhicule diesel de 15 ans par un véhicule électrique. Par contre, ils peuvent s'acheter un véhicule GPL sur le marché de l'occasion. J'en ai vendu un il n'y a pas très longtemps. Parce que le gros avantage aussi, c'est que tu peux avoir une bonne vieille voiture familiale. Et comme je te le disais, j'ai trois enfants. Donc, c'est pas mal aussi pour traverser la France et aller voir les grands-parents à Nice. Depuis Macron, c'est plus pratique avec une voiture GPL qu'avec une voiture électrique. Donc, du pragmatisme, c'est ce qu'on disait tout à l'heure. et pour le plus grand nombre. Et donc ne pas oublier aussi les populations les plus modestes qui sont comme tout le monde, regardent les médias dans lesquels on parle surtout de voitures électriques.

  • Speaker #1

    Tu parles de messages que tu fais passer. Est-ce que tu as un exemple de dossier qui a permis de faire bouger les lignes ? Alors j'ai reçu ici Thibaut Moura qui a travaillé avec toi sur la filière du rétrofit.

  • Speaker #0

    Ça faisait partie des exemples criants qui permettent de démontrer qu'on peut avoir un intérêt à... Là, c'est créer une nouvelle filière industrielle en France quand même. Donc, il y a quelqu'un qui venait d'outre-Atlantique, qui avait bien réussi aux États-Unis, qui avait la chance d'avoir une voiture plutôt sportive rétrofitée aux États-Unis et qui ne comprenait pas sur le moment pourquoi il ne pouvait pas rouler à Paris avec son véhicule rétrofité et surtout avoir la possibilité de la faire homologuer en France. Ça lui coûtait le prix de la voiture, finalement. Donc il s'est dit, moi qui ai plutôt bien réussi aux Etats-Unis, j'aimerais bien lancer une nouvelle filière du rétrofit pour tous ceux qui sont dans mon cas. Par exemple, dans l'Ouest parisien, il y a une ZFE qui se met en place, ils ont une super voiture sportive qu'ils aimeraient bien garder. Pourquoi ne pas la transformer en électrique ? On a expliqué, en effet, avec mon collègue Thibaut Mourat, qui n'est plus tout à fait mon collègue, mais on continue à très bien s'entendre. Justement à cette personne que ce serait pertinent d'agréger en fait un certain nombre d'agents économiques qui seraient d'accord avec cette idée de créer une nouvelle filière du rétrofit en France. On a créé l'association des industriels du rétrofit électrique à l'agence. chez ComPublic pour justement fédérer ces différentes entreprises et créer une réglementation qui soit adaptée finalement aux attentes industrielles du secteur. On a réussi à aboutir en deux ans grâce à un dialogue régulier entre l'ensemble de ces entreprises regroupées au sein d'une association et les pouvoirs publics en charge de la réglementation, des parlementaires, les services du ministère. On a abouti à une réglementation en mars 2020, et cette réglementation est aujourd'hui encore appliquée pour une filière naissante dans laquelle on a aujourd'hui des champions. Je prends un exemple, le leader mondial du rétrofit de cars scolaires, il est français, et il n'existe que depuis 2020, depuis cette réglementation, parce qu'un car scolaire c'est très adapté finalement, ça fait moins de 100 km par jour, et donc du coup... très très adapté à un véhicule électrique finalement. Et on sait exactement quand est-ce qu'on peut le recharger, puisqu'on emmène les enfants plutôt le matin et le soir, parfois à la piscine le midi. Mais du coup, on fait moins de 100 bornes par jour. Le véhicule est branché toute la nuit, ce qui permet de le recharger. On peut même le réchauffer avant même que le chauffeur prenne sa place le matin à 7-8 heures pour aller chercher les enfants. C'est très adapté, on peut même rajouter de la recharge solarisée en journée. Et ça permet d'avoir de l'écologie très pragmatique, dans laquelle on va cibler un usage hyper adapté, transformer des cars qui consomment entre 35 et 45 litres au 100 en électrique, et puis les recharger pile poil quand il faut. Donc on est vraiment à l'origine de cette loi, qui voit des débouchés industriels et économiques Merci. très concret sur lequel on est en train de créer des champions français qui exportent aujourd'hui d'ailleurs en Italie. J'ai appris ça il n'y a pas longtemps, donc pour dire que les innovations, quand elles sont bien encadrées par la loi, peuvent avoir des très belles success stories à raconter.

  • Speaker #1

    La communication publique, ça peut avoir un impact sur les stratégies politiques. Est-ce que toi, en 23 ans, est-ce que tu as remarqué des évolutions importantes dans le secteur ? Est-ce que ça s'est professionnalisé ? je ne sais pas, organisée autrement ? Comment tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #0

    Alors, je dirais que ça évolue et c'est très bien. Peut-être que tu deviens un vieux crouton à 23 ans, mais c'est la jeunesse qui porte énormément d'apports sur ces évolutions. On sent qu'elles se professionnalisent vraiment. Quand tu me parlais tout à l'heure de faire la différence entre communication publique, politique et de crise, je suis sûr que eux, mes collègues à l'agence, savent te répondre. Donc, ça se professionnalise, on développe des vraies techniques. Là où moi, je vais dire, j'ai appris sur le terrain, sur le tas, dans l'échange avec les élus. Tu n'avais pas fait d'études ? J'avais fait des études de pragmatisme. Parce que c'était, voilà, subdeco Toulouse, on apprend à s'adapter, pour la faire courte. De communiquer, oui, l'intérêt de la communication, c'est aussi écouter. Écouter, savoir s'adapter à son interlocuteur, ça, voilà. C'est ce qu'on avait appris. dans mes études et cette notion du jour le jour et de l'intelligence sociale qu'on continue de développer heureusement parce que c'est important. Moi je pense que c'est surtout d'abord et avant tout des valeurs humaines et ces valeurs humaines on les promeut et ça tombe bien, nos clients viennent les chercher aussi et les élus s'y retrouvent aussi quand on est dans le dialogue finalement et dans le respect, les messages passent beaucoup plus facilement. On développe des techniques, c'est du bon sens, tu développes de l'expérience et de l'écoute. Et la technique, c'est aussi savoir faire se rencontrer les bonnes personnes au bon endroit. L'agence matrimoniale dont je te parlais tout à l'heure, c'est un peu ça, c'est avoir le nez un peu plus creux au bout d'un certain temps. Mais c'est vrai que les jeunes nous apportent beaucoup aussi sur la partie technique. Ils savent très très bien écrire des notes de position, ils ont des techniques de veille qui sont impressionnantes et des nouveaux outils d'ailleurs. La veille c'est super important. L'actualité politique, il faut la suivre tous les jours. Les gens qui ont cet intérêt-là, ils peuvent le transmettre à leurs clients. Ceux qui l'ont un peu moins...

  • Speaker #1

    Est-ce que toi justement, ton rôle a évolué ? Tu as commencé avec la cartographie la veille, tu es passé à autre chose. Est-ce que tu as vu toutes les facettes quelque part du métier ? Ou est-ce que tu t'es spécialisé directement dans une chose ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai coutume de dire qu'en 23 ans, j'ai eu plusieurs métiers. Et toutes les facettes, je trouve que c'est bien de le redire également aux jeunes, parce que quand on est à l'école, souvent on nous apprend, et c'était mon cas aussi. Ça fait donc presque 25 ans maintenant. On nous apprend qu'on sera, surtout dans les études de master, etc., on sera les grands décideurs, ceux qui ont intérêt à savoir manager, à savoir expliquer aux équipes tout ce qu'on veut. La vraie vie, c'est savoir aussi mettre sous pli un mailing. Et c'est rigolo parce que ça fait partie de nos outils qu'on continue de développer. que beaucoup ont oublié, donc ça nous démarque par rapport à la concurrence. Chère concurrence, si tu nous écoutes, c'est pas la peine de prendre note. En fait, écrire à des élus, notamment dans les collectivités, c'est un très très bon moyen de prendre le temps de passer des messages. Et en fait, dans des évolutions très axées sur les réseaux sociaux, sur l'immédiateté de la communication, et souvent en réaction, on parlait de communication de crise, nous on a la chance d'essayer de... de porter des messages plutôt long terme et donc qui peuvent se prendre le luxe d'un courrier et alors là, Ausha à ta chaise, cher Pierre, on met parfois un coupon-réponse. Oui, monsieur. Tu vois ce que c'est le truc de la redoute, là où tu coches les cases. Nous, ça nous arrive de faire un courrier avec coupon-réponse à des élus parce que le gros avantage d'un courrier, c'est que bien souvent, on l'adresse, c'est vrai, plutôt au président ou... un maire mais il y a un cabinet derrière qui ouvre ce courrier et chaque courrier est censé appeler une réponse écrite donc c'est un bon moyen d'avoir plus d'impact sur tes messages et plus de rendez-vous ciblés par rapport aux messages que tu portes donc nous grâce à ces bons vieux coupons réponses dont j'en ai une pleine étagère à la maison on a un certain nombre de noms d'élus qui sont plus intéressés par mes sujets moi c'est plutôt mobilité durable bon bah voilà je sais Après, quel que soit le sujet ou la solution à proposer, c'est ce que tu disais tout à l'heure sur l'étalage. Je sais que ceux qui sont intéressés par le poisson et donc je vais leur vendre du poisson.

  • Speaker #1

    Et alors cette histoire de coup pour réponse, je trouve ça très amusant. Est-ce que ça fonctionne parce que les élus ont pour habitude de répondre à des courriers ou est-ce que tu me conseilles de l'utiliser pour démarcher par exemple des cabinets d'affaires publics ? Est-ce que dans votre cabinet, vous répondriez à un...

  • Speaker #0

    Moi je pense que c'est plus adapté à l'organisation des collectivités notamment, parce que tu l'as compris, je suis plus axé collectivité, mais ça marche aussi au niveau national. T'écris à un ministre, t'as un cabinet ministériel qui traite le sujet par écrit. Bon, je ne te cache pas que si t'as des choses qui ne les intéressent pas, ils ne vont peut-être pas te répondre, ça ne marche pas à tous les coups. Mais par contre, l'intérêt c'est de diffuser un message et qu'il y ait une trace, et cette trace, quand tu l'envoies par courrier, Tu en gardes bizarrement une petite trace électronique également, le cas échéant pour faire quelques petites relances par mail, au cabinet en question. Mais ça te permet d'ancrer finalement des messages que tu souhaites passer et qui sont censés avoir un intérêt pour ton interlocuteur. Donc après, c'est ce que je te dis, si dans le courrier il n'y a que des choses qui n'intéressent pas, on ne peut pas obliger les gens à être intéressés sur certains sujets. Mais c'est une technique que je te conseille plutôt si tu t'adresses à des décideurs publics, et surtout si tu portes des messages dans le sens de l'intérêt général, sinon oublie tout de suite ce que je viens de dire.

  • Speaker #1

    Si tu le veux bien, Guillaume, on va passer à la séquence vrai-faux. Je vais t'énoncer trois phrases et tu vas me répondre par vrai ou faux. Évidemment, tu peux développer si tu le souhaites. La première phrase, c'est « Une bonne communication ne sauve pas une mauvaise politique » .

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est vrai. La politique, c'est vraiment sur du long terme. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, c'est rechercher l'intérêt général. Et donc une mauvaise politique pour moi c'est de l'ordre, tu peux mettre un pansement sur une plaie, mais une mauvaise politique pour moi c'est plutôt de l'ordre d'une grosse blessure qui mériterait une vraie intervention chirurgicale voire amputation dans certains cas. Donc l'idée c'est plutôt encourager une bonne politique et puis la bonne communication au service de la bonne politique, mais la mauvaise politique à éviter.

  • Speaker #1

    La seconde phrase aujourd'hui, les communicants sont les nouveaux stratèges de la vie publique ?

  • Speaker #0

    J'aimerais te dire faux, parce que en fait, la communication, elle doit être co-construite et donc que des stratèges de la communication te soufflent ce qu'il faut faire ou ce qu'il faut dire pour faire avancer une politique, ça m'inquiète un peu. L'idée, c'est quand même de se dire, qu'est-ce que recherchent nos concitoyens ? C'est quoi l'intérêt général et moi, quels sont les leviers d'action public que j'ai pour faire avancer la cause ? Et du coup ensuite on construit une stratégie de communication en faveur d'une vie publique saine et équilibrée. En revanche... C'est vrai que si on jette un tout petit coup d'œil à ce qui se passe outre-Atlantique, force est de constater qu'on est obligé de le faire à peu près tous les jours. Malheureusement, je crois qu'il y a du vrai dans cette affirmation, parce que, c'est ce qu'on se redisait tout à l'heure sur l'immédiateté des messages de la vie publique d'un Donald Trump qui est en direct sur Twitter en squeezant sauvagement la partie média qui vérifie l'information. et que ces conseillers en communication, c'est des grands stratèges du surtout ne prenons pas le temps de vérifier cette information. Il y a du vrai. Il vaut mieux se battre pour que ça devienne du faux.

  • Speaker #1

    Est-ce que le fait que j'ai lu que Gabriel Attal et Manuel Valls qui ont occupé des postes importants étaient communicants ? Qu'est-ce que ça dit de notre fonctionnement démocratique ? Est-ce qu'il faudrait que ces gens qui ont été dans la communication soient éloignés du pouvoir ?

  • Speaker #0

    Là, j'ai presque envie de mettre mon joker, parce que oui, bien sûr, c'est des communicants. Après, c'est des politiques d'abord et avant tout, qui est des alliances politiques proches du pouvoir, alors que c'est justement un peu la couleur politique d'une pseudo-majorité présidentielle qui cherche à se reconstruire. Je ne suis malheureusement pas choqué, si tu veux. les éloigner Du sujet qui les fait vivre depuis qu'ils sont nés, ça me semble un peu compliqué. Organiser la politique de manière différente, j'ai bien peur que ce soit globalement la société qu'il fallait organiser de manière différente via les réseaux sociaux dont on parlait tout à l'heure et développer l'esprit critique et le souhait de l'intérêt général sur le long terme. ça va plus dans le sens de l'intérêt général que d'éloigner des personnes comme ça qui respirent politique et qui vont trouver forcément un moyen de vivre de ce qui les fait respirer.

  • Speaker #1

    Et la dernière phrase, c'est les collectivités savent parler aux citoyens, mais pas toujours les écouter.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve ça plutôt faux. C'est compliqué quand tu me dis les collectivités déjà. Généraliser les collectivités, tu as 13 régions, 96 départements, ce n'est pas ceux d'Outre-mer non plus. Et puis, on ne sait plus exactement d'où en est le décompte, mais je dirais 33 000 communes à peu près. Et autant d'EPCI qui s'agrègent ensemble. EPCI, c'est les établissements publics. Tu vois, tu me mets le doute. En fait, c'est les agglos, c'est les communautés de communes, c'est les métropoles. Donc, c'est toutes les collectivités qui se regroupent sur certaines compétences, notamment la mobilité. C'est plutôt des métropoles et des agglos qui récupèrent cette compétence pour s'organiser autour d'un bassin de vie. Et donc... Les collectivités savent parler aux citoyens, ça va dépendre aussi de si justement elles savent les écouter. On peut passer des messages très cons avec des très bonnes techniques de communication, mais en vrai je pense que celle sur laquelle les citoyens se sentent les mieux écoutés, bizarrement, ce sera la communication la plus pertinente aussi. Donc ça marche dans les deux sens en fait la communication.

  • Speaker #1

    On va arriver à la dernière section. de cet entretien. Alors justement, pour rebondir sur ce que tu viens de dire, tu parlais là de l'organisation démocratique. Est-ce que, pour toi, il y a une réforme ou un changement institutionnel que tu appellerais de tes voeux pour améliorer la qualité du débat démocratique ?

  • Speaker #0

    J'ai failli commencer par une phrase de vieux de ces gens. « Ah, quand j'étais jeune ! » Alors, quand j'étais très jeune, on va dire ça comme ça, j'étais impliqué en politique avec déjà cette idée qu'il y avait des bonnes idées. quelle que soit la couleur politique. Donc je vais se deviner de quel bord politique j'étais. Mais c'était surtout l'idée de créer une sixième république avec une vraie écoute parlementaire, plus de place justement au débat démocratique, me semblait hyper pertinente. Organiser cette démocratie participative, il y a une époque où au tout début, comme public, on proposait de la téléconsultation. c'était un Un outil téléphonique qui permettait à un maire de faire un enregistrement pour dire voilà je suis votre maire, moi ce qui m'intéresse le plus dans les 5 années à venir c'est de prendre votre avis. Et on appelait à tous les téléphones fixes, sauf qu'à l'époque il y avait des téléphones fixes, pour demander aux gens quelles étaient leurs priorités pour les années à venir. Est-ce qu'il fallait refaire un parc ici ?

  • Speaker #1

    Les gens étaient contents d'être appelés ou pas ?

  • Speaker #0

    Ils étaient super contents et surtout on avait des taux de retour par rapport à un mailing où tu es à 2-3% dans les meilleurs des cas. On était à 26% des foyers téléphonés qui prenaient le temps de répondre aux questions ou de laisser un message au maire. Moi j'ai commencé à bosser avec des collectivités en écoutant les messages au maire. Donc on parlait des crottes de chiens tout à l'heure, voilà c'était 35%. 100% des messages, c'était de la crotte de chien, ou du nettoyage de la rue, ou de l'éclairage public. Donc c'est super intéressant d'avoir ce lien entre le « c'est quoi mon quotidien ? » et l'action publique du maire qui, dès qu'il entend ça, il se dit « bon, peut-être que je réorganise un tout petit peu l'équipe du nettoiement, même si c'est pas le truc le plus valorisant en termes de communication tout à l'heure, tu le disais, finalement, c'est peut-être sur les... » Ben, la ordure ménagère qu'il faut mettre des jolis panneaux pour dire qu'on nettoie bien la ville. Et donc, voilà, la démocratie participative, c'est donner la possibilité à chacun de dire ce qu'il penserait pour améliorer sa ville. Et c'est du très concret. Donc, c'est du contact humain, c'est du contact... C'est vrai que la mairie a ce lien-là qu'elle peut entretenir par différents biais, maintenant, Internet, forcément. Et donc, une réforme institutionnelle, moi je trouve qu'il y a déjà En fait, quand tu regardes les dernières élections municipales, par exemple, il y a une liste à Toulouse, la cinquième ville de France, citoyenne, qui est arrivée en face du maire sortant. Cool, quoi. Je trouve qu'il y a quand même ce souhait, avec les outils dont on dispose, de se mobiliser pour participer à la décision publique. Et ça, je trouve ça intéressant.

  • Speaker #1

    Tu parles de déprofessionnaliser la politique.

  • Speaker #0

    Je parle de transmettre l'intérêt de la politique au plus grand nombre. aux plus jeunes comme à ceux qui gueulent tous les jours parce qu'il y a des crottes de chien dans leur ville.

  • Speaker #1

    Par exemple, tu es favorable au RIC, le référendum d'initiative citoyenne ?

  • Speaker #0

    À titre perso, oui. Après, à titre pro, il faut quand même que je fasse attention à ce que je dis. Mais je suis favorable à ce que les gens puissent comprendre l'intérêt des politiques publiques et donc de s'impliquer dans ces politiques publiques. Le RIC, c'est un outil. Et donc ces outils, on peut les construire ensemble. Pour avoir plus de poids dans la décision publique, ça peut être un outil. Mais ce que je souhaite surtout, c'est que les gens, plutôt que de rechercher leur intérêt direct, par exemple avec la crotte de chien sur leur trottoir, aient aussi cette vision de, on vit ensemble, comment on peut faire en sorte qu'il y ait moins de crottes de chien sur le trottoir.

  • Speaker #1

    Et toi, du coup, à travers ton travail de communicant, est-ce que tu as une boussole personnelle des valeurs que tu... portes à chaque dossier ?

  • Speaker #0

    Écoute, moi, ma boussole, c'est les yeux de mes enfants. Je voulais être Robin Desbois, je veux juste changer le monde. C'est un peu compliqué d'y aller tout seul. Donc, justement, moi, je trouve que participer à faire en sorte que ça soit un peu mieux, qu'on transmette à mes trois filles qui, je l'espère, auront l'envie aussi de transmettre à leurs enfants l'idée de construire ensemble un monde meilleur, ça, c'est chouette. Ça donne envie de se lever le matin. Et donc, ma boussole, c'est ça et ça tombe bien. Dans mes clients, c'est plutôt des gens que ce qu'on disait tout à l'heure. J'ai la chance de pouvoir choisir. La mobilité durable, c'est plein d'options pour y aller. Mais quoi qu'il arrive, c'est quand même mieux de faire attention à l'impact carbone de nos transports et de mobilité. Et du coup, c'est chouette quand tu expliques à tes enfants. Voilà, finalement, lobbyistes, c'est pas que les méchants. Il y a aussi des gentils. Et je suis d'ailleurs eu la chance de faire une intervention dans le collège de ma fille en cours de physique qui travaillait sur la ville de demain. pour expliquer ce que c'était un peu l'étonnant et aboutissant de mon métier. Et la prof de physique, tout comme les élèves, ils étaient passionnés d'ailleurs à parfois les questions des élèves, on sent qu'ils sont très concernés par ce qui leur arrive dans les années à venir, mais super intéressés aussi par les solutions. Et on a la chance d'avoir des jeunes qui ont envie aussi de participer et de faire en sorte que ça soit mieux après. Et donc, pouvoir parler à tous ceux qui pensent que... bosser ensemble pour aller vers l'intérêt général, c'est mieux. C'est une chouette boussole.

  • Speaker #1

    Guillaume, on arrive à la conclusion de cet entretien. Est-ce que tu as un conseil à donner à un jeune qui veut s'engager dans ta voie ? Ou finalement, si tu te voyais à 20 ans, quel conseil tu te donnerais ?

  • Speaker #0

    Le conseil que je donne, c'est justement d'avoir une boussole. Si tu as envie de pousser un intérêt, c'est bien d'être assez en accord avec la problématique, les solutions qui sont apportées par ton client. et donc savoir où est-ce qu'on a envie d'aller ça aide vachement pour faire des affaires publiques alors par contre quand tu m'as posé la question c'est quoi le conseil que tu te donnerais aujourd'hui au mec de 20 ans je n'ai pas grand chose à lui redire que de faire confiance justement à cette boussole et c'est exactement ce qui m'est arrivé depuis le début et ça tombe super parce que comme je te le disais à 20 ans je ne savais pas ce que c'était qu'être lobbyiste aujourd'hui plus de 23 ans après je suis Merci. très content du métier que je fais et je ne savais même pas qu'il existait à l'époque où je suis sorti de l'école. Aussi, se faire confiance et avoir envie d'avoir envie, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    Excellente référence et ça me permet d'enchaîner sur ma dernière question, Guillaume. Est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Je conseille à tout le monde la lecture de Mamie Luguerre, de Benoît Philippon. Pourquoi Mamie Luguerre ? C'est parce qu'on se marre et je trouve que se marrer, c'est aussi une bonne base. J'aurais peut-être de ne plus mettre ça d'ailleurs comme boussole. Rire, c'est super important et en même temps, ce bouquin passe des messages hyper intéressants sur le féminisme, sur le respect des anciens par rapport aux jeunes, sur finalement les relations humaines. Une fois que j'ai lu Mamie Luger, moi j'ai enchaîné sur tous les bouquins que je pouvais trouver de Benoît Philippon, donc je vous laisse taper dans votre moteur de recherche préféré, respectueux de l'environnement et vous trouverez.

  • Speaker #1

    Merci Guillaume. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voulais développer ici que tu n'as pas encore eu le temps d'exprimer ?

  • Speaker #0

    Redire que se lancer dans Bela Vista conseille. Bela Vista, ça veut dire la belle vue en portugais. C'est pour se donner des perspectives en fait. On a aussi cette notion de boussole pour justement les innovations qui favorisent un meilleur impact sur notre planète et sur la société. Et donc juste redire que quelles que soient vos bonnes idées pour changer le monde, n'hésitez pas à venir me voir. J'aimerais beaucoup qu'on puisse s'entraider sur le sujet.

  • Speaker #1

    Merci Guillaume, à la prochaine.

  • Speaker #0

    Merci Pierre.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le co-fondateur de l'EG Watch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. A bientôt !

Share

Embed

You may also like

Description

Guillaume Métivier est délégué aux collectivités chez ComPublic, cabinet de communication publique et politique, et fondateur de Bela Vista Conseil, une structure qu’il a créée pour accompagner les jeunes entreprises à impact dans leurs démarches d’affaires publiques.


Après plus de vingt ans passés à conseiller élus et collectivités locales, il met aujourd’hui son expertise au service des startups qui veulent dialoguer avec les pouvoirs publics — pour que l’innovation et la loi avancent ensemble.


Dans cet épisode, on parle de mobilité durable, de rétrofit, d’écoute et de conviction, mais aussi de la manière d’ouvrir les portes de l’influence aux nouveaux acteurs économiques.


✅ Comment rendre les affaires publiques accessibles aux startups
✅ Ce que la filière du rétrofit révèle de la puissance du collectif
✅ Pourquoi l’écoute est la première compétence d’un lobbyiste
✅ Ce que les élus locaux apprennent aux communicants
✅ Et pourquoi il faut, selon lui, « savoir où l’on veut aller pour changer le monde »


Un échange sincère et inspirant avec un professionnel qui relie innovation, intérêt général et bon sens territorial.

Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

Vous souhaitez en savoir plus sur Legiwatch ou participer au podcast ? Prenez rendez-vous avec nous ici.

Vous souhaitez sponsoriser Hémicycle ou nous proposer un partenariat ? Contactez nous via ce formulaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les innovations quand elles sont bien encadrées par la loi peuvent avoir des très belles success story à raconter.

  • Speaker #1

    Je voulais être Robin des bois, je veux juste changer le monde, bon c'est un peu compliqué d'y aller tout seul donc justement moi je trouve que participer à l'idée de construire ensemble un monde meilleur, bah ça c'est chouette, ça donne envie de se lever le matin. Savoir où est-ce qu'on a envie d'aller ça aide vachement. pour faire des affaires publiques.

  • Speaker #0

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle Légivatch et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre vie politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Guillaume Métivier, délégué collectivité de ComPublic, cabinet de conseil dédié à la communication publique et politique et récemment créateur de Bellavista Conseil qui cible plus spécifiquement les jeunes entreprises à impact. En lien avec de nombreuses collectivités locales depuis 23 ans, cabinets d'élus, structures de conseils, Guillaume, tu incarnes une figure hybride, celle d'un stratège institutionnel qui connaît les rouages politiques de l'intérieur, mais aussi les codes de la communication contemporaine. Salut Guillaume.

  • Speaker #1

    Salut. Salut Pierre.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose à cette présentation ?

  • Speaker #1

    Bien volontiers. Pierre, j'ai la chance aussi d'être père de trois enfants, et je pense que ça fait partie des choses importantes, c'est... En plus de mes casquettes professionnelles, j'ai une vie personnelle et l'idée c'est de concilier les deux.

  • Speaker #0

    Guillaume, tu travailles depuis 23 ans chez Comme Public et tu as créé récemment Bella Vista Conseil. Qu'est-ce qui t'a donné envie de créer ta propre structure ?

  • Speaker #1

    En fait, quand j'étais petit, je voulais être Robin Desbois. Tu le sais, c'est plutôt quelqu'un qui se bat contre les riches pour nourrir les pauvres. Et c'est un peu ce qui a inspiré... Mon souhait de créer une structure complémentaire à Comme Public. Alors le gros avantage c'est que Comme Public a déjà des valeurs humaines, des valeurs endurables, sociales, économiques, avec lesquelles je suis plutôt en phase. Ce qui fait que ça fait quand même 23 ans que je travaille dans la même boutique. Et l'intérêt de la création de ce nouveau cabinet, alors pour l'instant je suis tout seul dans le cabinet, c'est un petit cabinet, mais très axé sur les entreprises innovantes. porteuse d'impact et l'idée c'est de vraiment pouvoir donner accès aux affaires publiques à des entreprises qui n'ont pas forcément les moyens pour l'instant de s'offrir les services d'une agence d'affaires publiques et de lobbying. Mais l'idée c'est de les faire grandir très vite pour qu'elles puissent également compléter les services de conseil par des outils qu'on développe au sein de ComPublic un jour.

  • Speaker #0

    Donc c'est quoi le pari de ta part ? C'est pro bono ou est-ce que tu dis je prends une part de la boîte et si ça marche alors je deviendrai... quelque part actionnaires ? C'est les deux.

  • Speaker #1

    Je ne te cache pas que les jeunes créateurs ont conscience aussi de l'importance de garder un certain nombre de parts de leur capital pour pouvoir gérer les décisions stratégiques. Donc, on commence d'abord et avant tout à leur proposer des services d'affaires publiques à des prix qui sont accessibles pour des jeunes entreprises innovantes. Si toutefois, il n'y a vraiment pas la trésorerie pour ce qui peut arriver dans les premières années, voire les premiers mois de l'entreprise, On peut discuter, pourquoi pas, d'un petit morceau d'entreprise moyennant equity, comme ils disent en bon français, outre-Atlantique.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, tu travailles chez ComPublic, et ce qui te plaît, c'est que vous choisissez vos clients qui sont en lien avec tes valeurs, et maintenant tu t'essayes d'aller vers des sociétés qui sont plus petites. Est-ce que les affaires publiques, c'est trop réservé aux grosses boîtes ?

  • Speaker #1

    Bien souvent, c'est réservé à certains moyens financiers. souvent les créateurs d'entreprises incarnent leur entreprise, leurs idées, mais n'ont pas forcément l'habitude de s'adresser à des pouvoirs publics. C'est là que potentiellement on peut apporter un petit peu d'huile dans les rouages. Souvent aussi c'est en effet des structures qui concentrent leurs moyens sur des développements, par exemple de R&D ou du commercial d'ailleurs. Mais la case affaires publiques arrive souvent un petit peu après au regard des intérêts stratégiques du dirigeant. qui se dit, moi je connais ma boîte, je sais en parler, il n'y a pas de problème. Mais bon, il peut arriver que dans sa tête aussi, les élus sont tous des cons, ça ne va jamais assez vite, difficile d'entreprendre en France, et là ça peut valoir le coup de faire un peu la traduction en langage politique.

  • Speaker #0

    Alors justement tu parles d'élus, toi tu es beaucoup dans la politique locale, qu'est-ce que tu as appris de tout ça, quelles compétences spécifiques tu as développées au plus près des élus locaux ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que ça fait 23 ans maintenant que je travaille chez Comme Public et 23 ans finalement que je travaille avec des collectivités locales. Le principal intérêt, et d'ailleurs je le fais depuis Macon, et quand je me présente et que je dis je suis lobbyiste et j'habite à Macon, les gens ne comprennent pas toujours tout de suite le lien. Donc le vrai intérêt, c'est le terrain. En fait, c'est les vrais gens, c'est ceux qui ont les mains dans la terre. Et les élus territoriaux ont ce lien direct avec nos concitoyens, cette envie d'être très pragmatiques sur leurs actions. Les sujets, ça peut être aussi bien, en effet, l'avenir développement durable de la ville que la crotte de chiens dans la rue, et c'est la troisième fois dans la semaine, ça pose un vrai sujet à monsieur et madame Michu qui habitent cette même rue. Donc je... Ce lien, en fait, entre le long moyen terme et le très court terme, l'éclairage public qui s'éteint ou la frayeur de, justement, avoir de nouveau une déjection canine dans sa rue, c'est intéressant de travailler avec ces élus-là qui managent chaque jour les deux.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de t'employer le mot lobbyiste. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Ça peut être vu comme un gros mot parfois. Donc, pour toi, le lobbyiste peut aider Madame Michu.

  • Speaker #1

    Alors, et c'est là-dessus que je pense que ça fait partie des sujets qui font que ça fait quand même 23 ans que j'exerce ce métier. Je ne te cache pas que quand je suis rentré chez Compubic, je ne savais même pas ce que ça voulait dire lobbyiste. Donc c'est quand même intéressant de se rappeler que le mot est en effet parfois utilisé à l'intérieur et à travers, bien souvent pour des porte-flingues d'intérêts pharmaceutiques ou du tabac, voire des chasseurs parfois. Et donc lobbyiste, oui, moi je suis fier d'être lobbyiste. Pourquoi ? Parce qu'on peut pousser des intérêts qui vont dans le sens, en tout cas, de ce qu'on pense être mieux pour la planète, par exemple. Et dans ce cadre-là, c'est beaucoup plus simple de passer des messages à des élus ou à des décideurs publics quand on est convaincu du bien fondé de ces messages. Donc oui, je suis lobbyiste. Oui, je suis fier de me regarder dans la glace le matin ou d'expliquer à mes enfants ce que c'est que mon métier. Et d'ailleurs, quand... J'explique à un dîner en famille ce que c'est que mon métier. Je dis souvent que je suis un peu une sorte d'agence matrimoniale. C'est-à-dire que mon métier, c'est de faire se rencontrer des décideurs publics d'un côté, des porteurs de solutions entreprises de l'autre, faire en sorte qu'ils se parlent finalement, et pourquoi pas créer un avenir commun ensemble. Ça, c'est... voilà. C'est à eux d'en décider, mais moi, l'idée, c'est de créer les conditions du dialogue entre public et privé.

  • Speaker #0

    Et alors concrètement, comment tu fais pour des étudiants en affaires publiques qui voudraient savoir la journée type, si tu en as une ? Comment est-ce que tu, le matin, tu as une tout-doux que tu as préparée et tu appelles un tel et un tel ? C'est quoi ? C'est beaucoup de contacts ? C'est de l'organisation ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, sur l'organisation, je ne suis peut-être pas un exemple. L'idée de la tout-doux reste une idée très pragmatique. qui évolue tout au cours de la journée. C'est-à-dire qu'on a bien souvent les 5-6 points hyper essentiels à faire dans la journée, puis on va en rajouter 3-4 finalement, et du coup les 2-3 premiers, on n'a pas eu le temps de les faire. Tout ça pour dire qu'il faut savoir s'adapter. Ça c'est une bonne base de notre métier. Il y a du contact bien sûr, et quand je dis agence matrimoniale, c'est créer les conditions d'un dialogue entre décideur public et décideur privé. Ça veut dire, c'est quoi une journée type ? Il n'y en a pas en vrai. La journée type, c'est la journée où tu vas pousser les intérêts qui te sont promis. Moi, c'est plus sur la mobilité durable. Donc, je vais avoir un certain nombre de clients qui ont des solutions à proposer sur le sujet. Je vais aller passer des messages en direction soit des élus locaux, soit des parlementaires et des décideurs, plus largement administration, cabinet, pour faire connaître ces solutions, les rendre... Si possible intelligible en fonction d'une actualité politique. Donc là en ce moment par exemple il y a Ambition France Transport, c'est la conférence des financements des mobilités pour les années à venir. L'ensemble de mes entreprises qui cherchent à pousser la mobilité durable ont intérêt à comprendre 1. ce qui se passe actuellement dans les ateliers pilotés par le gouvernement. 2. donc ça mon rôle ça va être de leur expliquer ce qui se passe. Donc il y a de la pédagogie. Et de l'autre, c'est de faire remonter des messages de mes clients porteurs de solutions auprès de la puissance publique pour que soit intégré ce type d'innovation dans les financements des mobilités à venir. Ce n'est pas une moindre tâche. L'intérêt, c'est que je présente une sorte d'étalage au décideur public qui va ensuite faire son marché à l'intérieur de ces solutions.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles d'étalage, alors moi j'ai la vision peut-être un peu grossière du vendeur à la sauvette. Est-ce que toi, t'as... tu défends plusieurs intérêts en même temps et tu dis, ben voilà, j'ai ces 5 dossiers-là, tous mes contacts, je leur dis, vous voulez ça, je vous donne ça, vous voulez un amendement là-dessus, je vous donne là-dessus. Est-ce que c'est un peu grossièrement comme ça ou autrement ?

  • Speaker #1

    Alors, suis-je un vendeur à la souhette ? C'est une bonne question. En fait, il y a vraiment cette notion, en effet, j'ai plusieurs, moi j'ai plusieurs clients aujourd'hui, c'est la mobilité durable et territoire, le nom du think and do tank en bon français encore. que j'anime et donc mon métier ça va être d'un côté d'aller agréger un certain nombre de solutions pour la mobilité durable et en effet de poser mon étalage. Est-ce que ça va être normalement l'objectif ? C'est qu'il reste quand même assez longtemps. pour que les élus puissent se faire leur marché sur le long terme. En général, on essaie aussi de se projeter sur des solutions valables aujourd'hui, mais si possible sur le long terme. On est plus sur un étalage de marché dans lequel les décideurs, qu'ils soient nationaux ou locaux, nous connaissent maintenant depuis qu'on l'a créé en 2007. Donc, ça fait un petit moment qu'on propose des solutions en faveur de la mobilité durable. Du coup, quand on se présente en tant que club, en tant que Think & Do Tank, les gens viennent nous voir parce qu'ils savent qu'il y a des solutions à aller chercher chez nous. Un peu comme un marché, finalement. Tu vas au marché, tu sais que tu veux du poisson, tu vas t'orienter plutôt vers le rayon poisson. Moi, c'est plutôt vers le rayon mobilité durable.

  • Speaker #0

    Tu dis que vous essayez de mettre de l'huile dans les rouages. Il y a beaucoup d'abstention, de défiance, de distance avec les institutions actuellement. est-ce que... Ton travail peut recréer du lien entre citoyens et institutions, est-ce qu'il y a une manière de faire ?

  • Speaker #1

    Alors est-ce qu'il y a une manière ? Nous on a une autre manière à nous de tenter de faire. On n'a pas la prétention de réussir à résoudre les petites distances qui se creusent malheureusement je trouve entre élus et citoyens. Alors même que, je tiens à le rappeler, la plupart des élus, l'immense majorité, cherchent quand même d'abord et avant tout l'intérêt général. là où l'image qu'ils ont ça va être encore un moyen de s'enrichir sur notre dos, tout ce qu'on veut. Il y a vraiment de la défiance qui est liée aussi. On est français, ce n'est peut-être pas le cas partout dans le monde, mais il y a aussi ce petit côté franchouillard du... On aime bien d'abord être pas content, et puis ensuite réfléchir à la pertinence de ce qui nous est proposé. Alors ça, je m'inclus dedans, je suis français aussi. Mais mon métier, l'huile dans les rouages, c'est ça, c'est quand même de faire en sorte de rapprocher autant que faire se peut. C'est plutôt des agents économiques, mais qui portent des intérêts qui me semblent aller dans le sens de l'intérêt général, qui dépassent les clivages politiques, ce qui fait que il y a un rapprochement finalement entre les intérêts de nos concitoyens et l'intérêt politique et donc l'intérêt général à la base, c'est le cœur de la politique, c'est de rechercher à développer l'intérêt général.

  • Speaker #0

    Alors tu es expert de la communication, Je ne le suis pas, il y a aussi beaucoup de gens qui écoutent ce podcast qui sont encore en études, et je voulais avoir ton opinion sur la différence entre communication politique, publique et communication de crise. Est-ce que tu saurais expliquer les différences ou les convergences entre ces points-là ?

  • Speaker #1

    Ça fait 23 ans que je travaille sur le métier, je te l'ai dit, le métier de lobbyiste, je ne le connaissais pas en sortant de mes études, qui étaient plus orientées commerce. communication, marketing, gestion, métier du conseil, ok, mais conseil, il y avait un peu tout dedans, RH en faisait partie. Et du coup, les différences entre communication politique, communication publique et communication de crise, moi j'ai presque envie plutôt de mettre en avant les points de convergence, et en fait ça dépend des cibles et des objectifs poursuivis par chacune des communications. Une communication politique, par définition, elle va prendre en considération les intérêts des élus ou des appareils politiques pour chercher à se faire réélire, mais ça tombe assez bien. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, le sens de la politique au sens noble, ça reste de rechercher l'intérêt général. Et là, on trouve tout de suite un lien avec la communication publique, parce que l'objectif, c'est d'expliquer à nos concitoyens, justement, en quoi... Les actions

  • Speaker #0

    public, les actions politiques vont dans le sens de l'intérêt général. Donc on recoupe finalement la communication politique avec la communication publique. La communication de crise, j'en fais pas beaucoup je te cache pas.

  • Speaker #1

    Par choix ou par...

  • Speaker #0

    En fait, par chance aussi, c'est ce qu'on se disait sur l'organisation chez Comme Public, c'est assez particulier. Ce que notre spécificité c'est l'organisation de think and do tank, de club, qui vont agréger un certain nombre d'intérêts privés Merci. autour d'un intérêt, si ce n'est général, au moins qui dépasse le clivage politique. Donc du coup, par définition, les messages que tu passes sont plutôt consensuels et vont, en fonction de l'actualité politique, proposer plutôt des solutions que d'aller contre des choses qui n'iraient pas, dans le sens de... En fait, c'est rare les actions publiques qui vont contre la mobilité durable. Donc être en réaction par rapport à des actions... qui seraient contre la mobilité durable, ça ne nous arrive pas très souvent. L'idée, c'est vraiment d'être sur des sujets très consensuels. Et puis, ça arrive en effet qu'il y ait des politiques publiques qui se disent, en misant tous ces œufs dans le même panier, par exemple, je ne voudrais faire que de l'électromobilité, il y a d'autres énergies alternatives qui trouvent ça pas super pertinent par rapport aux usages de la mobilité, etc. Et donc, il rappelle qu'il peut y avoir aussi certains de nos compatriotes, de nos concitoyens qui ont intérêt quand même à pouvoir utiliser à moindre coût, par exemple, des véhicules GPL dans les campagnes. C'est quand même assez pertinent. Qu'est-ce que c'est,

  • Speaker #1

    GPL ?

  • Speaker #0

    Le gaz de pétrole liquéfié. C'est vrai qu'on en parle peu dans les médias. C'était hyper à la mode chez Dominique Wouanet, mais c'est vrai que ça fait un petit moment qu'on en parle un peu moins. c'est donc un Un carburant qu'on trouve dans quand même, allez, il y a 1200 stations en France qui continuent à le proposer. L'avantage, c'est que c'est 80 centimes d'euros le litre à la pompe que tu peux coupler avec de l'essence. Donc, si tu n'en as plus, en général, tu as 300 à 400 kilomètres de GPL dans ton véhicule. Et puis, si tu n'en as plus, tu peux passer à l'essence. Mais bon, si tu payes 80 centimes le litre plutôt que 1,60 euros le litre, bizarrement, les gens préfèrent rouler au GPL. Et ça présente aussi le gros avantage de ne pas avoir du tout d'oxyde d'azote ou de particules fines, donc des polluants locaux qui sont très ciblés actuellement par les zones à faible émission de mobilité, qui sont également très décriées par certains partis politiques. Ils vont dire qu'il n'y a pas de solution pour les populations les plus modestes de rentrer dans les ZFE parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'acheter un véhicule électrique. C'est vrai, ils n'ont pas les moyens de remplacer du jour au lendemain. leur bon vieux véhicule diesel de 15 ans par un véhicule électrique. Par contre, ils peuvent s'acheter un véhicule GPL sur le marché de l'occasion. J'en ai vendu un il n'y a pas très longtemps. Parce que le gros avantage aussi, c'est que tu peux avoir une bonne vieille voiture familiale. Et comme je te le disais, j'ai trois enfants. Donc, c'est pas mal aussi pour traverser la France et aller voir les grands-parents à Nice. Depuis Macron, c'est plus pratique avec une voiture GPL qu'avec une voiture électrique. Donc, du pragmatisme, c'est ce qu'on disait tout à l'heure. et pour le plus grand nombre. Et donc ne pas oublier aussi les populations les plus modestes qui sont comme tout le monde, regardent les médias dans lesquels on parle surtout de voitures électriques.

  • Speaker #1

    Tu parles de messages que tu fais passer. Est-ce que tu as un exemple de dossier qui a permis de faire bouger les lignes ? Alors j'ai reçu ici Thibaut Moura qui a travaillé avec toi sur la filière du rétrofit.

  • Speaker #0

    Ça faisait partie des exemples criants qui permettent de démontrer qu'on peut avoir un intérêt à... Là, c'est créer une nouvelle filière industrielle en France quand même. Donc, il y a quelqu'un qui venait d'outre-Atlantique, qui avait bien réussi aux États-Unis, qui avait la chance d'avoir une voiture plutôt sportive rétrofitée aux États-Unis et qui ne comprenait pas sur le moment pourquoi il ne pouvait pas rouler à Paris avec son véhicule rétrofité et surtout avoir la possibilité de la faire homologuer en France. Ça lui coûtait le prix de la voiture, finalement. Donc il s'est dit, moi qui ai plutôt bien réussi aux Etats-Unis, j'aimerais bien lancer une nouvelle filière du rétrofit pour tous ceux qui sont dans mon cas. Par exemple, dans l'Ouest parisien, il y a une ZFE qui se met en place, ils ont une super voiture sportive qu'ils aimeraient bien garder. Pourquoi ne pas la transformer en électrique ? On a expliqué, en effet, avec mon collègue Thibaut Mourat, qui n'est plus tout à fait mon collègue, mais on continue à très bien s'entendre. Justement à cette personne que ce serait pertinent d'agréger en fait un certain nombre d'agents économiques qui seraient d'accord avec cette idée de créer une nouvelle filière du rétrofit en France. On a créé l'association des industriels du rétrofit électrique à l'agence. chez ComPublic pour justement fédérer ces différentes entreprises et créer une réglementation qui soit adaptée finalement aux attentes industrielles du secteur. On a réussi à aboutir en deux ans grâce à un dialogue régulier entre l'ensemble de ces entreprises regroupées au sein d'une association et les pouvoirs publics en charge de la réglementation, des parlementaires, les services du ministère. On a abouti à une réglementation en mars 2020, et cette réglementation est aujourd'hui encore appliquée pour une filière naissante dans laquelle on a aujourd'hui des champions. Je prends un exemple, le leader mondial du rétrofit de cars scolaires, il est français, et il n'existe que depuis 2020, depuis cette réglementation, parce qu'un car scolaire c'est très adapté finalement, ça fait moins de 100 km par jour, et donc du coup... très très adapté à un véhicule électrique finalement. Et on sait exactement quand est-ce qu'on peut le recharger, puisqu'on emmène les enfants plutôt le matin et le soir, parfois à la piscine le midi. Mais du coup, on fait moins de 100 bornes par jour. Le véhicule est branché toute la nuit, ce qui permet de le recharger. On peut même le réchauffer avant même que le chauffeur prenne sa place le matin à 7-8 heures pour aller chercher les enfants. C'est très adapté, on peut même rajouter de la recharge solarisée en journée. Et ça permet d'avoir de l'écologie très pragmatique, dans laquelle on va cibler un usage hyper adapté, transformer des cars qui consomment entre 35 et 45 litres au 100 en électrique, et puis les recharger pile poil quand il faut. Donc on est vraiment à l'origine de cette loi, qui voit des débouchés industriels et économiques Merci. très concret sur lequel on est en train de créer des champions français qui exportent aujourd'hui d'ailleurs en Italie. J'ai appris ça il n'y a pas longtemps, donc pour dire que les innovations, quand elles sont bien encadrées par la loi, peuvent avoir des très belles success stories à raconter.

  • Speaker #1

    La communication publique, ça peut avoir un impact sur les stratégies politiques. Est-ce que toi, en 23 ans, est-ce que tu as remarqué des évolutions importantes dans le secteur ? Est-ce que ça s'est professionnalisé ? je ne sais pas, organisée autrement ? Comment tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #0

    Alors, je dirais que ça évolue et c'est très bien. Peut-être que tu deviens un vieux crouton à 23 ans, mais c'est la jeunesse qui porte énormément d'apports sur ces évolutions. On sent qu'elles se professionnalisent vraiment. Quand tu me parlais tout à l'heure de faire la différence entre communication publique, politique et de crise, je suis sûr que eux, mes collègues à l'agence, savent te répondre. Donc, ça se professionnalise, on développe des vraies techniques. Là où moi, je vais dire, j'ai appris sur le terrain, sur le tas, dans l'échange avec les élus. Tu n'avais pas fait d'études ? J'avais fait des études de pragmatisme. Parce que c'était, voilà, subdeco Toulouse, on apprend à s'adapter, pour la faire courte. De communiquer, oui, l'intérêt de la communication, c'est aussi écouter. Écouter, savoir s'adapter à son interlocuteur, ça, voilà. C'est ce qu'on avait appris. dans mes études et cette notion du jour le jour et de l'intelligence sociale qu'on continue de développer heureusement parce que c'est important. Moi je pense que c'est surtout d'abord et avant tout des valeurs humaines et ces valeurs humaines on les promeut et ça tombe bien, nos clients viennent les chercher aussi et les élus s'y retrouvent aussi quand on est dans le dialogue finalement et dans le respect, les messages passent beaucoup plus facilement. On développe des techniques, c'est du bon sens, tu développes de l'expérience et de l'écoute. Et la technique, c'est aussi savoir faire se rencontrer les bonnes personnes au bon endroit. L'agence matrimoniale dont je te parlais tout à l'heure, c'est un peu ça, c'est avoir le nez un peu plus creux au bout d'un certain temps. Mais c'est vrai que les jeunes nous apportent beaucoup aussi sur la partie technique. Ils savent très très bien écrire des notes de position, ils ont des techniques de veille qui sont impressionnantes et des nouveaux outils d'ailleurs. La veille c'est super important. L'actualité politique, il faut la suivre tous les jours. Les gens qui ont cet intérêt-là, ils peuvent le transmettre à leurs clients. Ceux qui l'ont un peu moins...

  • Speaker #1

    Est-ce que toi justement, ton rôle a évolué ? Tu as commencé avec la cartographie la veille, tu es passé à autre chose. Est-ce que tu as vu toutes les facettes quelque part du métier ? Ou est-ce que tu t'es spécialisé directement dans une chose ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai coutume de dire qu'en 23 ans, j'ai eu plusieurs métiers. Et toutes les facettes, je trouve que c'est bien de le redire également aux jeunes, parce que quand on est à l'école, souvent on nous apprend, et c'était mon cas aussi. Ça fait donc presque 25 ans maintenant. On nous apprend qu'on sera, surtout dans les études de master, etc., on sera les grands décideurs, ceux qui ont intérêt à savoir manager, à savoir expliquer aux équipes tout ce qu'on veut. La vraie vie, c'est savoir aussi mettre sous pli un mailing. Et c'est rigolo parce que ça fait partie de nos outils qu'on continue de développer. que beaucoup ont oublié, donc ça nous démarque par rapport à la concurrence. Chère concurrence, si tu nous écoutes, c'est pas la peine de prendre note. En fait, écrire à des élus, notamment dans les collectivités, c'est un très très bon moyen de prendre le temps de passer des messages. Et en fait, dans des évolutions très axées sur les réseaux sociaux, sur l'immédiateté de la communication, et souvent en réaction, on parlait de communication de crise, nous on a la chance d'essayer de... de porter des messages plutôt long terme et donc qui peuvent se prendre le luxe d'un courrier et alors là, Ausha à ta chaise, cher Pierre, on met parfois un coupon-réponse. Oui, monsieur. Tu vois ce que c'est le truc de la redoute, là où tu coches les cases. Nous, ça nous arrive de faire un courrier avec coupon-réponse à des élus parce que le gros avantage d'un courrier, c'est que bien souvent, on l'adresse, c'est vrai, plutôt au président ou... un maire mais il y a un cabinet derrière qui ouvre ce courrier et chaque courrier est censé appeler une réponse écrite donc c'est un bon moyen d'avoir plus d'impact sur tes messages et plus de rendez-vous ciblés par rapport aux messages que tu portes donc nous grâce à ces bons vieux coupons réponses dont j'en ai une pleine étagère à la maison on a un certain nombre de noms d'élus qui sont plus intéressés par mes sujets moi c'est plutôt mobilité durable bon bah voilà je sais Après, quel que soit le sujet ou la solution à proposer, c'est ce que tu disais tout à l'heure sur l'étalage. Je sais que ceux qui sont intéressés par le poisson et donc je vais leur vendre du poisson.

  • Speaker #1

    Et alors cette histoire de coup pour réponse, je trouve ça très amusant. Est-ce que ça fonctionne parce que les élus ont pour habitude de répondre à des courriers ou est-ce que tu me conseilles de l'utiliser pour démarcher par exemple des cabinets d'affaires publics ? Est-ce que dans votre cabinet, vous répondriez à un...

  • Speaker #0

    Moi je pense que c'est plus adapté à l'organisation des collectivités notamment, parce que tu l'as compris, je suis plus axé collectivité, mais ça marche aussi au niveau national. T'écris à un ministre, t'as un cabinet ministériel qui traite le sujet par écrit. Bon, je ne te cache pas que si t'as des choses qui ne les intéressent pas, ils ne vont peut-être pas te répondre, ça ne marche pas à tous les coups. Mais par contre, l'intérêt c'est de diffuser un message et qu'il y ait une trace, et cette trace, quand tu l'envoies par courrier, Tu en gardes bizarrement une petite trace électronique également, le cas échéant pour faire quelques petites relances par mail, au cabinet en question. Mais ça te permet d'ancrer finalement des messages que tu souhaites passer et qui sont censés avoir un intérêt pour ton interlocuteur. Donc après, c'est ce que je te dis, si dans le courrier il n'y a que des choses qui n'intéressent pas, on ne peut pas obliger les gens à être intéressés sur certains sujets. Mais c'est une technique que je te conseille plutôt si tu t'adresses à des décideurs publics, et surtout si tu portes des messages dans le sens de l'intérêt général, sinon oublie tout de suite ce que je viens de dire.

  • Speaker #1

    Si tu le veux bien, Guillaume, on va passer à la séquence vrai-faux. Je vais t'énoncer trois phrases et tu vas me répondre par vrai ou faux. Évidemment, tu peux développer si tu le souhaites. La première phrase, c'est « Une bonne communication ne sauve pas une mauvaise politique » .

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est vrai. La politique, c'est vraiment sur du long terme. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, c'est rechercher l'intérêt général. Et donc une mauvaise politique pour moi c'est de l'ordre, tu peux mettre un pansement sur une plaie, mais une mauvaise politique pour moi c'est plutôt de l'ordre d'une grosse blessure qui mériterait une vraie intervention chirurgicale voire amputation dans certains cas. Donc l'idée c'est plutôt encourager une bonne politique et puis la bonne communication au service de la bonne politique, mais la mauvaise politique à éviter.

  • Speaker #1

    La seconde phrase aujourd'hui, les communicants sont les nouveaux stratèges de la vie publique ?

  • Speaker #0

    J'aimerais te dire faux, parce que en fait, la communication, elle doit être co-construite et donc que des stratèges de la communication te soufflent ce qu'il faut faire ou ce qu'il faut dire pour faire avancer une politique, ça m'inquiète un peu. L'idée, c'est quand même de se dire, qu'est-ce que recherchent nos concitoyens ? C'est quoi l'intérêt général et moi, quels sont les leviers d'action public que j'ai pour faire avancer la cause ? Et du coup ensuite on construit une stratégie de communication en faveur d'une vie publique saine et équilibrée. En revanche... C'est vrai que si on jette un tout petit coup d'œil à ce qui se passe outre-Atlantique, force est de constater qu'on est obligé de le faire à peu près tous les jours. Malheureusement, je crois qu'il y a du vrai dans cette affirmation, parce que, c'est ce qu'on se redisait tout à l'heure sur l'immédiateté des messages de la vie publique d'un Donald Trump qui est en direct sur Twitter en squeezant sauvagement la partie média qui vérifie l'information. et que ces conseillers en communication, c'est des grands stratèges du surtout ne prenons pas le temps de vérifier cette information. Il y a du vrai. Il vaut mieux se battre pour que ça devienne du faux.

  • Speaker #1

    Est-ce que le fait que j'ai lu que Gabriel Attal et Manuel Valls qui ont occupé des postes importants étaient communicants ? Qu'est-ce que ça dit de notre fonctionnement démocratique ? Est-ce qu'il faudrait que ces gens qui ont été dans la communication soient éloignés du pouvoir ?

  • Speaker #0

    Là, j'ai presque envie de mettre mon joker, parce que oui, bien sûr, c'est des communicants. Après, c'est des politiques d'abord et avant tout, qui est des alliances politiques proches du pouvoir, alors que c'est justement un peu la couleur politique d'une pseudo-majorité présidentielle qui cherche à se reconstruire. Je ne suis malheureusement pas choqué, si tu veux. les éloigner Du sujet qui les fait vivre depuis qu'ils sont nés, ça me semble un peu compliqué. Organiser la politique de manière différente, j'ai bien peur que ce soit globalement la société qu'il fallait organiser de manière différente via les réseaux sociaux dont on parlait tout à l'heure et développer l'esprit critique et le souhait de l'intérêt général sur le long terme. ça va plus dans le sens de l'intérêt général que d'éloigner des personnes comme ça qui respirent politique et qui vont trouver forcément un moyen de vivre de ce qui les fait respirer.

  • Speaker #1

    Et la dernière phrase, c'est les collectivités savent parler aux citoyens, mais pas toujours les écouter.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve ça plutôt faux. C'est compliqué quand tu me dis les collectivités déjà. Généraliser les collectivités, tu as 13 régions, 96 départements, ce n'est pas ceux d'Outre-mer non plus. Et puis, on ne sait plus exactement d'où en est le décompte, mais je dirais 33 000 communes à peu près. Et autant d'EPCI qui s'agrègent ensemble. EPCI, c'est les établissements publics. Tu vois, tu me mets le doute. En fait, c'est les agglos, c'est les communautés de communes, c'est les métropoles. Donc, c'est toutes les collectivités qui se regroupent sur certaines compétences, notamment la mobilité. C'est plutôt des métropoles et des agglos qui récupèrent cette compétence pour s'organiser autour d'un bassin de vie. Et donc... Les collectivités savent parler aux citoyens, ça va dépendre aussi de si justement elles savent les écouter. On peut passer des messages très cons avec des très bonnes techniques de communication, mais en vrai je pense que celle sur laquelle les citoyens se sentent les mieux écoutés, bizarrement, ce sera la communication la plus pertinente aussi. Donc ça marche dans les deux sens en fait la communication.

  • Speaker #1

    On va arriver à la dernière section. de cet entretien. Alors justement, pour rebondir sur ce que tu viens de dire, tu parlais là de l'organisation démocratique. Est-ce que, pour toi, il y a une réforme ou un changement institutionnel que tu appellerais de tes voeux pour améliorer la qualité du débat démocratique ?

  • Speaker #0

    J'ai failli commencer par une phrase de vieux de ces gens. « Ah, quand j'étais jeune ! » Alors, quand j'étais très jeune, on va dire ça comme ça, j'étais impliqué en politique avec déjà cette idée qu'il y avait des bonnes idées. quelle que soit la couleur politique. Donc je vais se deviner de quel bord politique j'étais. Mais c'était surtout l'idée de créer une sixième république avec une vraie écoute parlementaire, plus de place justement au débat démocratique, me semblait hyper pertinente. Organiser cette démocratie participative, il y a une époque où au tout début, comme public, on proposait de la téléconsultation. c'était un Un outil téléphonique qui permettait à un maire de faire un enregistrement pour dire voilà je suis votre maire, moi ce qui m'intéresse le plus dans les 5 années à venir c'est de prendre votre avis. Et on appelait à tous les téléphones fixes, sauf qu'à l'époque il y avait des téléphones fixes, pour demander aux gens quelles étaient leurs priorités pour les années à venir. Est-ce qu'il fallait refaire un parc ici ?

  • Speaker #1

    Les gens étaient contents d'être appelés ou pas ?

  • Speaker #0

    Ils étaient super contents et surtout on avait des taux de retour par rapport à un mailing où tu es à 2-3% dans les meilleurs des cas. On était à 26% des foyers téléphonés qui prenaient le temps de répondre aux questions ou de laisser un message au maire. Moi j'ai commencé à bosser avec des collectivités en écoutant les messages au maire. Donc on parlait des crottes de chiens tout à l'heure, voilà c'était 35%. 100% des messages, c'était de la crotte de chien, ou du nettoyage de la rue, ou de l'éclairage public. Donc c'est super intéressant d'avoir ce lien entre le « c'est quoi mon quotidien ? » et l'action publique du maire qui, dès qu'il entend ça, il se dit « bon, peut-être que je réorganise un tout petit peu l'équipe du nettoiement, même si c'est pas le truc le plus valorisant en termes de communication tout à l'heure, tu le disais, finalement, c'est peut-être sur les... » Ben, la ordure ménagère qu'il faut mettre des jolis panneaux pour dire qu'on nettoie bien la ville. Et donc, voilà, la démocratie participative, c'est donner la possibilité à chacun de dire ce qu'il penserait pour améliorer sa ville. Et c'est du très concret. Donc, c'est du contact humain, c'est du contact... C'est vrai que la mairie a ce lien-là qu'elle peut entretenir par différents biais, maintenant, Internet, forcément. Et donc, une réforme institutionnelle, moi je trouve qu'il y a déjà En fait, quand tu regardes les dernières élections municipales, par exemple, il y a une liste à Toulouse, la cinquième ville de France, citoyenne, qui est arrivée en face du maire sortant. Cool, quoi. Je trouve qu'il y a quand même ce souhait, avec les outils dont on dispose, de se mobiliser pour participer à la décision publique. Et ça, je trouve ça intéressant.

  • Speaker #1

    Tu parles de déprofessionnaliser la politique.

  • Speaker #0

    Je parle de transmettre l'intérêt de la politique au plus grand nombre. aux plus jeunes comme à ceux qui gueulent tous les jours parce qu'il y a des crottes de chien dans leur ville.

  • Speaker #1

    Par exemple, tu es favorable au RIC, le référendum d'initiative citoyenne ?

  • Speaker #0

    À titre perso, oui. Après, à titre pro, il faut quand même que je fasse attention à ce que je dis. Mais je suis favorable à ce que les gens puissent comprendre l'intérêt des politiques publiques et donc de s'impliquer dans ces politiques publiques. Le RIC, c'est un outil. Et donc ces outils, on peut les construire ensemble. Pour avoir plus de poids dans la décision publique, ça peut être un outil. Mais ce que je souhaite surtout, c'est que les gens, plutôt que de rechercher leur intérêt direct, par exemple avec la crotte de chien sur leur trottoir, aient aussi cette vision de, on vit ensemble, comment on peut faire en sorte qu'il y ait moins de crottes de chien sur le trottoir.

  • Speaker #1

    Et toi, du coup, à travers ton travail de communicant, est-ce que tu as une boussole personnelle des valeurs que tu... portes à chaque dossier ?

  • Speaker #0

    Écoute, moi, ma boussole, c'est les yeux de mes enfants. Je voulais être Robin Desbois, je veux juste changer le monde. C'est un peu compliqué d'y aller tout seul. Donc, justement, moi, je trouve que participer à faire en sorte que ça soit un peu mieux, qu'on transmette à mes trois filles qui, je l'espère, auront l'envie aussi de transmettre à leurs enfants l'idée de construire ensemble un monde meilleur, ça, c'est chouette. Ça donne envie de se lever le matin. Et donc, ma boussole, c'est ça et ça tombe bien. Dans mes clients, c'est plutôt des gens que ce qu'on disait tout à l'heure. J'ai la chance de pouvoir choisir. La mobilité durable, c'est plein d'options pour y aller. Mais quoi qu'il arrive, c'est quand même mieux de faire attention à l'impact carbone de nos transports et de mobilité. Et du coup, c'est chouette quand tu expliques à tes enfants. Voilà, finalement, lobbyistes, c'est pas que les méchants. Il y a aussi des gentils. Et je suis d'ailleurs eu la chance de faire une intervention dans le collège de ma fille en cours de physique qui travaillait sur la ville de demain. pour expliquer ce que c'était un peu l'étonnant et aboutissant de mon métier. Et la prof de physique, tout comme les élèves, ils étaient passionnés d'ailleurs à parfois les questions des élèves, on sent qu'ils sont très concernés par ce qui leur arrive dans les années à venir, mais super intéressés aussi par les solutions. Et on a la chance d'avoir des jeunes qui ont envie aussi de participer et de faire en sorte que ça soit mieux après. Et donc, pouvoir parler à tous ceux qui pensent que... bosser ensemble pour aller vers l'intérêt général, c'est mieux. C'est une chouette boussole.

  • Speaker #1

    Guillaume, on arrive à la conclusion de cet entretien. Est-ce que tu as un conseil à donner à un jeune qui veut s'engager dans ta voie ? Ou finalement, si tu te voyais à 20 ans, quel conseil tu te donnerais ?

  • Speaker #0

    Le conseil que je donne, c'est justement d'avoir une boussole. Si tu as envie de pousser un intérêt, c'est bien d'être assez en accord avec la problématique, les solutions qui sont apportées par ton client. et donc savoir où est-ce qu'on a envie d'aller ça aide vachement pour faire des affaires publiques alors par contre quand tu m'as posé la question c'est quoi le conseil que tu te donnerais aujourd'hui au mec de 20 ans je n'ai pas grand chose à lui redire que de faire confiance justement à cette boussole et c'est exactement ce qui m'est arrivé depuis le début et ça tombe super parce que comme je te le disais à 20 ans je ne savais pas ce que c'était qu'être lobbyiste aujourd'hui plus de 23 ans après je suis Merci. très content du métier que je fais et je ne savais même pas qu'il existait à l'époque où je suis sorti de l'école. Aussi, se faire confiance et avoir envie d'avoir envie, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    Excellente référence et ça me permet d'enchaîner sur ma dernière question, Guillaume. Est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Je conseille à tout le monde la lecture de Mamie Luguerre, de Benoît Philippon. Pourquoi Mamie Luguerre ? C'est parce qu'on se marre et je trouve que se marrer, c'est aussi une bonne base. J'aurais peut-être de ne plus mettre ça d'ailleurs comme boussole. Rire, c'est super important et en même temps, ce bouquin passe des messages hyper intéressants sur le féminisme, sur le respect des anciens par rapport aux jeunes, sur finalement les relations humaines. Une fois que j'ai lu Mamie Luger, moi j'ai enchaîné sur tous les bouquins que je pouvais trouver de Benoît Philippon, donc je vous laisse taper dans votre moteur de recherche préféré, respectueux de l'environnement et vous trouverez.

  • Speaker #1

    Merci Guillaume. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voulais développer ici que tu n'as pas encore eu le temps d'exprimer ?

  • Speaker #0

    Redire que se lancer dans Bela Vista conseille. Bela Vista, ça veut dire la belle vue en portugais. C'est pour se donner des perspectives en fait. On a aussi cette notion de boussole pour justement les innovations qui favorisent un meilleur impact sur notre planète et sur la société. Et donc juste redire que quelles que soient vos bonnes idées pour changer le monde, n'hésitez pas à venir me voir. J'aimerais beaucoup qu'on puisse s'entraider sur le sujet.

  • Speaker #1

    Merci Guillaume, à la prochaine.

  • Speaker #0

    Merci Pierre.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le co-fondateur de l'EG Watch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. A bientôt !

Description

Guillaume Métivier est délégué aux collectivités chez ComPublic, cabinet de communication publique et politique, et fondateur de Bela Vista Conseil, une structure qu’il a créée pour accompagner les jeunes entreprises à impact dans leurs démarches d’affaires publiques.


Après plus de vingt ans passés à conseiller élus et collectivités locales, il met aujourd’hui son expertise au service des startups qui veulent dialoguer avec les pouvoirs publics — pour que l’innovation et la loi avancent ensemble.


Dans cet épisode, on parle de mobilité durable, de rétrofit, d’écoute et de conviction, mais aussi de la manière d’ouvrir les portes de l’influence aux nouveaux acteurs économiques.


✅ Comment rendre les affaires publiques accessibles aux startups
✅ Ce que la filière du rétrofit révèle de la puissance du collectif
✅ Pourquoi l’écoute est la première compétence d’un lobbyiste
✅ Ce que les élus locaux apprennent aux communicants
✅ Et pourquoi il faut, selon lui, « savoir où l’on veut aller pour changer le monde »


Un échange sincère et inspirant avec un professionnel qui relie innovation, intérêt général et bon sens territorial.

Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

Vous souhaitez en savoir plus sur Legiwatch ou participer au podcast ? Prenez rendez-vous avec nous ici.

Vous souhaitez sponsoriser Hémicycle ou nous proposer un partenariat ? Contactez nous via ce formulaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les innovations quand elles sont bien encadrées par la loi peuvent avoir des très belles success story à raconter.

  • Speaker #1

    Je voulais être Robin des bois, je veux juste changer le monde, bon c'est un peu compliqué d'y aller tout seul donc justement moi je trouve que participer à l'idée de construire ensemble un monde meilleur, bah ça c'est chouette, ça donne envie de se lever le matin. Savoir où est-ce qu'on a envie d'aller ça aide vachement. pour faire des affaires publiques.

  • Speaker #0

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle Légivatch et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre vie politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Guillaume Métivier, délégué collectivité de ComPublic, cabinet de conseil dédié à la communication publique et politique et récemment créateur de Bellavista Conseil qui cible plus spécifiquement les jeunes entreprises à impact. En lien avec de nombreuses collectivités locales depuis 23 ans, cabinets d'élus, structures de conseils, Guillaume, tu incarnes une figure hybride, celle d'un stratège institutionnel qui connaît les rouages politiques de l'intérieur, mais aussi les codes de la communication contemporaine. Salut Guillaume.

  • Speaker #1

    Salut. Salut Pierre.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose à cette présentation ?

  • Speaker #1

    Bien volontiers. Pierre, j'ai la chance aussi d'être père de trois enfants, et je pense que ça fait partie des choses importantes, c'est... En plus de mes casquettes professionnelles, j'ai une vie personnelle et l'idée c'est de concilier les deux.

  • Speaker #0

    Guillaume, tu travailles depuis 23 ans chez Comme Public et tu as créé récemment Bella Vista Conseil. Qu'est-ce qui t'a donné envie de créer ta propre structure ?

  • Speaker #1

    En fait, quand j'étais petit, je voulais être Robin Desbois. Tu le sais, c'est plutôt quelqu'un qui se bat contre les riches pour nourrir les pauvres. Et c'est un peu ce qui a inspiré... Mon souhait de créer une structure complémentaire à Comme Public. Alors le gros avantage c'est que Comme Public a déjà des valeurs humaines, des valeurs endurables, sociales, économiques, avec lesquelles je suis plutôt en phase. Ce qui fait que ça fait quand même 23 ans que je travaille dans la même boutique. Et l'intérêt de la création de ce nouveau cabinet, alors pour l'instant je suis tout seul dans le cabinet, c'est un petit cabinet, mais très axé sur les entreprises innovantes. porteuse d'impact et l'idée c'est de vraiment pouvoir donner accès aux affaires publiques à des entreprises qui n'ont pas forcément les moyens pour l'instant de s'offrir les services d'une agence d'affaires publiques et de lobbying. Mais l'idée c'est de les faire grandir très vite pour qu'elles puissent également compléter les services de conseil par des outils qu'on développe au sein de ComPublic un jour.

  • Speaker #0

    Donc c'est quoi le pari de ta part ? C'est pro bono ou est-ce que tu dis je prends une part de la boîte et si ça marche alors je deviendrai... quelque part actionnaires ? C'est les deux.

  • Speaker #1

    Je ne te cache pas que les jeunes créateurs ont conscience aussi de l'importance de garder un certain nombre de parts de leur capital pour pouvoir gérer les décisions stratégiques. Donc, on commence d'abord et avant tout à leur proposer des services d'affaires publiques à des prix qui sont accessibles pour des jeunes entreprises innovantes. Si toutefois, il n'y a vraiment pas la trésorerie pour ce qui peut arriver dans les premières années, voire les premiers mois de l'entreprise, On peut discuter, pourquoi pas, d'un petit morceau d'entreprise moyennant equity, comme ils disent en bon français, outre-Atlantique.

  • Speaker #0

    Donc si je comprends bien, tu travailles chez ComPublic, et ce qui te plaît, c'est que vous choisissez vos clients qui sont en lien avec tes valeurs, et maintenant tu t'essayes d'aller vers des sociétés qui sont plus petites. Est-ce que les affaires publiques, c'est trop réservé aux grosses boîtes ?

  • Speaker #1

    Bien souvent, c'est réservé à certains moyens financiers. souvent les créateurs d'entreprises incarnent leur entreprise, leurs idées, mais n'ont pas forcément l'habitude de s'adresser à des pouvoirs publics. C'est là que potentiellement on peut apporter un petit peu d'huile dans les rouages. Souvent aussi c'est en effet des structures qui concentrent leurs moyens sur des développements, par exemple de R&D ou du commercial d'ailleurs. Mais la case affaires publiques arrive souvent un petit peu après au regard des intérêts stratégiques du dirigeant. qui se dit, moi je connais ma boîte, je sais en parler, il n'y a pas de problème. Mais bon, il peut arriver que dans sa tête aussi, les élus sont tous des cons, ça ne va jamais assez vite, difficile d'entreprendre en France, et là ça peut valoir le coup de faire un peu la traduction en langage politique.

  • Speaker #0

    Alors justement tu parles d'élus, toi tu es beaucoup dans la politique locale, qu'est-ce que tu as appris de tout ça, quelles compétences spécifiques tu as développées au plus près des élus locaux ?

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que ça fait 23 ans maintenant que je travaille chez Comme Public et 23 ans finalement que je travaille avec des collectivités locales. Le principal intérêt, et d'ailleurs je le fais depuis Macon, et quand je me présente et que je dis je suis lobbyiste et j'habite à Macon, les gens ne comprennent pas toujours tout de suite le lien. Donc le vrai intérêt, c'est le terrain. En fait, c'est les vrais gens, c'est ceux qui ont les mains dans la terre. Et les élus territoriaux ont ce lien direct avec nos concitoyens, cette envie d'être très pragmatiques sur leurs actions. Les sujets, ça peut être aussi bien, en effet, l'avenir développement durable de la ville que la crotte de chiens dans la rue, et c'est la troisième fois dans la semaine, ça pose un vrai sujet à monsieur et madame Michu qui habitent cette même rue. Donc je... Ce lien, en fait, entre le long moyen terme et le très court terme, l'éclairage public qui s'éteint ou la frayeur de, justement, avoir de nouveau une déjection canine dans sa rue, c'est intéressant de travailler avec ces élus-là qui managent chaque jour les deux.

  • Speaker #0

    C'est intéressant de t'employer le mot lobbyiste. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Ça peut être vu comme un gros mot parfois. Donc, pour toi, le lobbyiste peut aider Madame Michu.

  • Speaker #1

    Alors, et c'est là-dessus que je pense que ça fait partie des sujets qui font que ça fait quand même 23 ans que j'exerce ce métier. Je ne te cache pas que quand je suis rentré chez Compubic, je ne savais même pas ce que ça voulait dire lobbyiste. Donc c'est quand même intéressant de se rappeler que le mot est en effet parfois utilisé à l'intérieur et à travers, bien souvent pour des porte-flingues d'intérêts pharmaceutiques ou du tabac, voire des chasseurs parfois. Et donc lobbyiste, oui, moi je suis fier d'être lobbyiste. Pourquoi ? Parce qu'on peut pousser des intérêts qui vont dans le sens, en tout cas, de ce qu'on pense être mieux pour la planète, par exemple. Et dans ce cadre-là, c'est beaucoup plus simple de passer des messages à des élus ou à des décideurs publics quand on est convaincu du bien fondé de ces messages. Donc oui, je suis lobbyiste. Oui, je suis fier de me regarder dans la glace le matin ou d'expliquer à mes enfants ce que c'est que mon métier. Et d'ailleurs, quand... J'explique à un dîner en famille ce que c'est que mon métier. Je dis souvent que je suis un peu une sorte d'agence matrimoniale. C'est-à-dire que mon métier, c'est de faire se rencontrer des décideurs publics d'un côté, des porteurs de solutions entreprises de l'autre, faire en sorte qu'ils se parlent finalement, et pourquoi pas créer un avenir commun ensemble. Ça, c'est... voilà. C'est à eux d'en décider, mais moi, l'idée, c'est de créer les conditions du dialogue entre public et privé.

  • Speaker #0

    Et alors concrètement, comment tu fais pour des étudiants en affaires publiques qui voudraient savoir la journée type, si tu en as une ? Comment est-ce que tu, le matin, tu as une tout-doux que tu as préparée et tu appelles un tel et un tel ? C'est quoi ? C'est beaucoup de contacts ? C'est de l'organisation ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #1

    Alors, sur l'organisation, je ne suis peut-être pas un exemple. L'idée de la tout-doux reste une idée très pragmatique. qui évolue tout au cours de la journée. C'est-à-dire qu'on a bien souvent les 5-6 points hyper essentiels à faire dans la journée, puis on va en rajouter 3-4 finalement, et du coup les 2-3 premiers, on n'a pas eu le temps de les faire. Tout ça pour dire qu'il faut savoir s'adapter. Ça c'est une bonne base de notre métier. Il y a du contact bien sûr, et quand je dis agence matrimoniale, c'est créer les conditions d'un dialogue entre décideur public et décideur privé. Ça veut dire, c'est quoi une journée type ? Il n'y en a pas en vrai. La journée type, c'est la journée où tu vas pousser les intérêts qui te sont promis. Moi, c'est plus sur la mobilité durable. Donc, je vais avoir un certain nombre de clients qui ont des solutions à proposer sur le sujet. Je vais aller passer des messages en direction soit des élus locaux, soit des parlementaires et des décideurs, plus largement administration, cabinet, pour faire connaître ces solutions, les rendre... Si possible intelligible en fonction d'une actualité politique. Donc là en ce moment par exemple il y a Ambition France Transport, c'est la conférence des financements des mobilités pour les années à venir. L'ensemble de mes entreprises qui cherchent à pousser la mobilité durable ont intérêt à comprendre 1. ce qui se passe actuellement dans les ateliers pilotés par le gouvernement. 2. donc ça mon rôle ça va être de leur expliquer ce qui se passe. Donc il y a de la pédagogie. Et de l'autre, c'est de faire remonter des messages de mes clients porteurs de solutions auprès de la puissance publique pour que soit intégré ce type d'innovation dans les financements des mobilités à venir. Ce n'est pas une moindre tâche. L'intérêt, c'est que je présente une sorte d'étalage au décideur public qui va ensuite faire son marché à l'intérieur de ces solutions.

  • Speaker #0

    Et quand tu parles d'étalage, alors moi j'ai la vision peut-être un peu grossière du vendeur à la sauvette. Est-ce que toi, t'as... tu défends plusieurs intérêts en même temps et tu dis, ben voilà, j'ai ces 5 dossiers-là, tous mes contacts, je leur dis, vous voulez ça, je vous donne ça, vous voulez un amendement là-dessus, je vous donne là-dessus. Est-ce que c'est un peu grossièrement comme ça ou autrement ?

  • Speaker #1

    Alors, suis-je un vendeur à la souhette ? C'est une bonne question. En fait, il y a vraiment cette notion, en effet, j'ai plusieurs, moi j'ai plusieurs clients aujourd'hui, c'est la mobilité durable et territoire, le nom du think and do tank en bon français encore. que j'anime et donc mon métier ça va être d'un côté d'aller agréger un certain nombre de solutions pour la mobilité durable et en effet de poser mon étalage. Est-ce que ça va être normalement l'objectif ? C'est qu'il reste quand même assez longtemps. pour que les élus puissent se faire leur marché sur le long terme. En général, on essaie aussi de se projeter sur des solutions valables aujourd'hui, mais si possible sur le long terme. On est plus sur un étalage de marché dans lequel les décideurs, qu'ils soient nationaux ou locaux, nous connaissent maintenant depuis qu'on l'a créé en 2007. Donc, ça fait un petit moment qu'on propose des solutions en faveur de la mobilité durable. Du coup, quand on se présente en tant que club, en tant que Think & Do Tank, les gens viennent nous voir parce qu'ils savent qu'il y a des solutions à aller chercher chez nous. Un peu comme un marché, finalement. Tu vas au marché, tu sais que tu veux du poisson, tu vas t'orienter plutôt vers le rayon poisson. Moi, c'est plutôt vers le rayon mobilité durable.

  • Speaker #0

    Tu dis que vous essayez de mettre de l'huile dans les rouages. Il y a beaucoup d'abstention, de défiance, de distance avec les institutions actuellement. est-ce que... Ton travail peut recréer du lien entre citoyens et institutions, est-ce qu'il y a une manière de faire ?

  • Speaker #1

    Alors est-ce qu'il y a une manière ? Nous on a une autre manière à nous de tenter de faire. On n'a pas la prétention de réussir à résoudre les petites distances qui se creusent malheureusement je trouve entre élus et citoyens. Alors même que, je tiens à le rappeler, la plupart des élus, l'immense majorité, cherchent quand même d'abord et avant tout l'intérêt général. là où l'image qu'ils ont ça va être encore un moyen de s'enrichir sur notre dos, tout ce qu'on veut. Il y a vraiment de la défiance qui est liée aussi. On est français, ce n'est peut-être pas le cas partout dans le monde, mais il y a aussi ce petit côté franchouillard du... On aime bien d'abord être pas content, et puis ensuite réfléchir à la pertinence de ce qui nous est proposé. Alors ça, je m'inclus dedans, je suis français aussi. Mais mon métier, l'huile dans les rouages, c'est ça, c'est quand même de faire en sorte de rapprocher autant que faire se peut. C'est plutôt des agents économiques, mais qui portent des intérêts qui me semblent aller dans le sens de l'intérêt général, qui dépassent les clivages politiques, ce qui fait que il y a un rapprochement finalement entre les intérêts de nos concitoyens et l'intérêt politique et donc l'intérêt général à la base, c'est le cœur de la politique, c'est de rechercher à développer l'intérêt général.

  • Speaker #0

    Alors tu es expert de la communication, Je ne le suis pas, il y a aussi beaucoup de gens qui écoutent ce podcast qui sont encore en études, et je voulais avoir ton opinion sur la différence entre communication politique, publique et communication de crise. Est-ce que tu saurais expliquer les différences ou les convergences entre ces points-là ?

  • Speaker #1

    Ça fait 23 ans que je travaille sur le métier, je te l'ai dit, le métier de lobbyiste, je ne le connaissais pas en sortant de mes études, qui étaient plus orientées commerce. communication, marketing, gestion, métier du conseil, ok, mais conseil, il y avait un peu tout dedans, RH en faisait partie. Et du coup, les différences entre communication politique, communication publique et communication de crise, moi j'ai presque envie plutôt de mettre en avant les points de convergence, et en fait ça dépend des cibles et des objectifs poursuivis par chacune des communications. Une communication politique, par définition, elle va prendre en considération les intérêts des élus ou des appareils politiques pour chercher à se faire réélire, mais ça tombe assez bien. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, le sens de la politique au sens noble, ça reste de rechercher l'intérêt général. Et là, on trouve tout de suite un lien avec la communication publique, parce que l'objectif, c'est d'expliquer à nos concitoyens, justement, en quoi... Les actions

  • Speaker #0

    public, les actions politiques vont dans le sens de l'intérêt général. Donc on recoupe finalement la communication politique avec la communication publique. La communication de crise, j'en fais pas beaucoup je te cache pas.

  • Speaker #1

    Par choix ou par...

  • Speaker #0

    En fait, par chance aussi, c'est ce qu'on se disait sur l'organisation chez Comme Public, c'est assez particulier. Ce que notre spécificité c'est l'organisation de think and do tank, de club, qui vont agréger un certain nombre d'intérêts privés Merci. autour d'un intérêt, si ce n'est général, au moins qui dépasse le clivage politique. Donc du coup, par définition, les messages que tu passes sont plutôt consensuels et vont, en fonction de l'actualité politique, proposer plutôt des solutions que d'aller contre des choses qui n'iraient pas, dans le sens de... En fait, c'est rare les actions publiques qui vont contre la mobilité durable. Donc être en réaction par rapport à des actions... qui seraient contre la mobilité durable, ça ne nous arrive pas très souvent. L'idée, c'est vraiment d'être sur des sujets très consensuels. Et puis, ça arrive en effet qu'il y ait des politiques publiques qui se disent, en misant tous ces œufs dans le même panier, par exemple, je ne voudrais faire que de l'électromobilité, il y a d'autres énergies alternatives qui trouvent ça pas super pertinent par rapport aux usages de la mobilité, etc. Et donc, il rappelle qu'il peut y avoir aussi certains de nos compatriotes, de nos concitoyens qui ont intérêt quand même à pouvoir utiliser à moindre coût, par exemple, des véhicules GPL dans les campagnes. C'est quand même assez pertinent. Qu'est-ce que c'est,

  • Speaker #1

    GPL ?

  • Speaker #0

    Le gaz de pétrole liquéfié. C'est vrai qu'on en parle peu dans les médias. C'était hyper à la mode chez Dominique Wouanet, mais c'est vrai que ça fait un petit moment qu'on en parle un peu moins. c'est donc un Un carburant qu'on trouve dans quand même, allez, il y a 1200 stations en France qui continuent à le proposer. L'avantage, c'est que c'est 80 centimes d'euros le litre à la pompe que tu peux coupler avec de l'essence. Donc, si tu n'en as plus, en général, tu as 300 à 400 kilomètres de GPL dans ton véhicule. Et puis, si tu n'en as plus, tu peux passer à l'essence. Mais bon, si tu payes 80 centimes le litre plutôt que 1,60 euros le litre, bizarrement, les gens préfèrent rouler au GPL. Et ça présente aussi le gros avantage de ne pas avoir du tout d'oxyde d'azote ou de particules fines, donc des polluants locaux qui sont très ciblés actuellement par les zones à faible émission de mobilité, qui sont également très décriées par certains partis politiques. Ils vont dire qu'il n'y a pas de solution pour les populations les plus modestes de rentrer dans les ZFE parce qu'ils n'ont pas les moyens de s'acheter un véhicule électrique. C'est vrai, ils n'ont pas les moyens de remplacer du jour au lendemain. leur bon vieux véhicule diesel de 15 ans par un véhicule électrique. Par contre, ils peuvent s'acheter un véhicule GPL sur le marché de l'occasion. J'en ai vendu un il n'y a pas très longtemps. Parce que le gros avantage aussi, c'est que tu peux avoir une bonne vieille voiture familiale. Et comme je te le disais, j'ai trois enfants. Donc, c'est pas mal aussi pour traverser la France et aller voir les grands-parents à Nice. Depuis Macron, c'est plus pratique avec une voiture GPL qu'avec une voiture électrique. Donc, du pragmatisme, c'est ce qu'on disait tout à l'heure. et pour le plus grand nombre. Et donc ne pas oublier aussi les populations les plus modestes qui sont comme tout le monde, regardent les médias dans lesquels on parle surtout de voitures électriques.

  • Speaker #1

    Tu parles de messages que tu fais passer. Est-ce que tu as un exemple de dossier qui a permis de faire bouger les lignes ? Alors j'ai reçu ici Thibaut Moura qui a travaillé avec toi sur la filière du rétrofit.

  • Speaker #0

    Ça faisait partie des exemples criants qui permettent de démontrer qu'on peut avoir un intérêt à... Là, c'est créer une nouvelle filière industrielle en France quand même. Donc, il y a quelqu'un qui venait d'outre-Atlantique, qui avait bien réussi aux États-Unis, qui avait la chance d'avoir une voiture plutôt sportive rétrofitée aux États-Unis et qui ne comprenait pas sur le moment pourquoi il ne pouvait pas rouler à Paris avec son véhicule rétrofité et surtout avoir la possibilité de la faire homologuer en France. Ça lui coûtait le prix de la voiture, finalement. Donc il s'est dit, moi qui ai plutôt bien réussi aux Etats-Unis, j'aimerais bien lancer une nouvelle filière du rétrofit pour tous ceux qui sont dans mon cas. Par exemple, dans l'Ouest parisien, il y a une ZFE qui se met en place, ils ont une super voiture sportive qu'ils aimeraient bien garder. Pourquoi ne pas la transformer en électrique ? On a expliqué, en effet, avec mon collègue Thibaut Mourat, qui n'est plus tout à fait mon collègue, mais on continue à très bien s'entendre. Justement à cette personne que ce serait pertinent d'agréger en fait un certain nombre d'agents économiques qui seraient d'accord avec cette idée de créer une nouvelle filière du rétrofit en France. On a créé l'association des industriels du rétrofit électrique à l'agence. chez ComPublic pour justement fédérer ces différentes entreprises et créer une réglementation qui soit adaptée finalement aux attentes industrielles du secteur. On a réussi à aboutir en deux ans grâce à un dialogue régulier entre l'ensemble de ces entreprises regroupées au sein d'une association et les pouvoirs publics en charge de la réglementation, des parlementaires, les services du ministère. On a abouti à une réglementation en mars 2020, et cette réglementation est aujourd'hui encore appliquée pour une filière naissante dans laquelle on a aujourd'hui des champions. Je prends un exemple, le leader mondial du rétrofit de cars scolaires, il est français, et il n'existe que depuis 2020, depuis cette réglementation, parce qu'un car scolaire c'est très adapté finalement, ça fait moins de 100 km par jour, et donc du coup... très très adapté à un véhicule électrique finalement. Et on sait exactement quand est-ce qu'on peut le recharger, puisqu'on emmène les enfants plutôt le matin et le soir, parfois à la piscine le midi. Mais du coup, on fait moins de 100 bornes par jour. Le véhicule est branché toute la nuit, ce qui permet de le recharger. On peut même le réchauffer avant même que le chauffeur prenne sa place le matin à 7-8 heures pour aller chercher les enfants. C'est très adapté, on peut même rajouter de la recharge solarisée en journée. Et ça permet d'avoir de l'écologie très pragmatique, dans laquelle on va cibler un usage hyper adapté, transformer des cars qui consomment entre 35 et 45 litres au 100 en électrique, et puis les recharger pile poil quand il faut. Donc on est vraiment à l'origine de cette loi, qui voit des débouchés industriels et économiques Merci. très concret sur lequel on est en train de créer des champions français qui exportent aujourd'hui d'ailleurs en Italie. J'ai appris ça il n'y a pas longtemps, donc pour dire que les innovations, quand elles sont bien encadrées par la loi, peuvent avoir des très belles success stories à raconter.

  • Speaker #1

    La communication publique, ça peut avoir un impact sur les stratégies politiques. Est-ce que toi, en 23 ans, est-ce que tu as remarqué des évolutions importantes dans le secteur ? Est-ce que ça s'est professionnalisé ? je ne sais pas, organisée autrement ? Comment tu l'as vécu, toi ?

  • Speaker #0

    Alors, je dirais que ça évolue et c'est très bien. Peut-être que tu deviens un vieux crouton à 23 ans, mais c'est la jeunesse qui porte énormément d'apports sur ces évolutions. On sent qu'elles se professionnalisent vraiment. Quand tu me parlais tout à l'heure de faire la différence entre communication publique, politique et de crise, je suis sûr que eux, mes collègues à l'agence, savent te répondre. Donc, ça se professionnalise, on développe des vraies techniques. Là où moi, je vais dire, j'ai appris sur le terrain, sur le tas, dans l'échange avec les élus. Tu n'avais pas fait d'études ? J'avais fait des études de pragmatisme. Parce que c'était, voilà, subdeco Toulouse, on apprend à s'adapter, pour la faire courte. De communiquer, oui, l'intérêt de la communication, c'est aussi écouter. Écouter, savoir s'adapter à son interlocuteur, ça, voilà. C'est ce qu'on avait appris. dans mes études et cette notion du jour le jour et de l'intelligence sociale qu'on continue de développer heureusement parce que c'est important. Moi je pense que c'est surtout d'abord et avant tout des valeurs humaines et ces valeurs humaines on les promeut et ça tombe bien, nos clients viennent les chercher aussi et les élus s'y retrouvent aussi quand on est dans le dialogue finalement et dans le respect, les messages passent beaucoup plus facilement. On développe des techniques, c'est du bon sens, tu développes de l'expérience et de l'écoute. Et la technique, c'est aussi savoir faire se rencontrer les bonnes personnes au bon endroit. L'agence matrimoniale dont je te parlais tout à l'heure, c'est un peu ça, c'est avoir le nez un peu plus creux au bout d'un certain temps. Mais c'est vrai que les jeunes nous apportent beaucoup aussi sur la partie technique. Ils savent très très bien écrire des notes de position, ils ont des techniques de veille qui sont impressionnantes et des nouveaux outils d'ailleurs. La veille c'est super important. L'actualité politique, il faut la suivre tous les jours. Les gens qui ont cet intérêt-là, ils peuvent le transmettre à leurs clients. Ceux qui l'ont un peu moins...

  • Speaker #1

    Est-ce que toi justement, ton rôle a évolué ? Tu as commencé avec la cartographie la veille, tu es passé à autre chose. Est-ce que tu as vu toutes les facettes quelque part du métier ? Ou est-ce que tu t'es spécialisé directement dans une chose ?

  • Speaker #0

    Alors, j'ai coutume de dire qu'en 23 ans, j'ai eu plusieurs métiers. Et toutes les facettes, je trouve que c'est bien de le redire également aux jeunes, parce que quand on est à l'école, souvent on nous apprend, et c'était mon cas aussi. Ça fait donc presque 25 ans maintenant. On nous apprend qu'on sera, surtout dans les études de master, etc., on sera les grands décideurs, ceux qui ont intérêt à savoir manager, à savoir expliquer aux équipes tout ce qu'on veut. La vraie vie, c'est savoir aussi mettre sous pli un mailing. Et c'est rigolo parce que ça fait partie de nos outils qu'on continue de développer. que beaucoup ont oublié, donc ça nous démarque par rapport à la concurrence. Chère concurrence, si tu nous écoutes, c'est pas la peine de prendre note. En fait, écrire à des élus, notamment dans les collectivités, c'est un très très bon moyen de prendre le temps de passer des messages. Et en fait, dans des évolutions très axées sur les réseaux sociaux, sur l'immédiateté de la communication, et souvent en réaction, on parlait de communication de crise, nous on a la chance d'essayer de... de porter des messages plutôt long terme et donc qui peuvent se prendre le luxe d'un courrier et alors là, Ausha à ta chaise, cher Pierre, on met parfois un coupon-réponse. Oui, monsieur. Tu vois ce que c'est le truc de la redoute, là où tu coches les cases. Nous, ça nous arrive de faire un courrier avec coupon-réponse à des élus parce que le gros avantage d'un courrier, c'est que bien souvent, on l'adresse, c'est vrai, plutôt au président ou... un maire mais il y a un cabinet derrière qui ouvre ce courrier et chaque courrier est censé appeler une réponse écrite donc c'est un bon moyen d'avoir plus d'impact sur tes messages et plus de rendez-vous ciblés par rapport aux messages que tu portes donc nous grâce à ces bons vieux coupons réponses dont j'en ai une pleine étagère à la maison on a un certain nombre de noms d'élus qui sont plus intéressés par mes sujets moi c'est plutôt mobilité durable bon bah voilà je sais Après, quel que soit le sujet ou la solution à proposer, c'est ce que tu disais tout à l'heure sur l'étalage. Je sais que ceux qui sont intéressés par le poisson et donc je vais leur vendre du poisson.

  • Speaker #1

    Et alors cette histoire de coup pour réponse, je trouve ça très amusant. Est-ce que ça fonctionne parce que les élus ont pour habitude de répondre à des courriers ou est-ce que tu me conseilles de l'utiliser pour démarcher par exemple des cabinets d'affaires publics ? Est-ce que dans votre cabinet, vous répondriez à un...

  • Speaker #0

    Moi je pense que c'est plus adapté à l'organisation des collectivités notamment, parce que tu l'as compris, je suis plus axé collectivité, mais ça marche aussi au niveau national. T'écris à un ministre, t'as un cabinet ministériel qui traite le sujet par écrit. Bon, je ne te cache pas que si t'as des choses qui ne les intéressent pas, ils ne vont peut-être pas te répondre, ça ne marche pas à tous les coups. Mais par contre, l'intérêt c'est de diffuser un message et qu'il y ait une trace, et cette trace, quand tu l'envoies par courrier, Tu en gardes bizarrement une petite trace électronique également, le cas échéant pour faire quelques petites relances par mail, au cabinet en question. Mais ça te permet d'ancrer finalement des messages que tu souhaites passer et qui sont censés avoir un intérêt pour ton interlocuteur. Donc après, c'est ce que je te dis, si dans le courrier il n'y a que des choses qui n'intéressent pas, on ne peut pas obliger les gens à être intéressés sur certains sujets. Mais c'est une technique que je te conseille plutôt si tu t'adresses à des décideurs publics, et surtout si tu portes des messages dans le sens de l'intérêt général, sinon oublie tout de suite ce que je viens de dire.

  • Speaker #1

    Si tu le veux bien, Guillaume, on va passer à la séquence vrai-faux. Je vais t'énoncer trois phrases et tu vas me répondre par vrai ou faux. Évidemment, tu peux développer si tu le souhaites. La première phrase, c'est « Une bonne communication ne sauve pas une mauvaise politique » .

  • Speaker #0

    Pour moi, c'est vrai. La politique, c'est vraiment sur du long terme. C'est ce qu'on disait tout à l'heure, c'est rechercher l'intérêt général. Et donc une mauvaise politique pour moi c'est de l'ordre, tu peux mettre un pansement sur une plaie, mais une mauvaise politique pour moi c'est plutôt de l'ordre d'une grosse blessure qui mériterait une vraie intervention chirurgicale voire amputation dans certains cas. Donc l'idée c'est plutôt encourager une bonne politique et puis la bonne communication au service de la bonne politique, mais la mauvaise politique à éviter.

  • Speaker #1

    La seconde phrase aujourd'hui, les communicants sont les nouveaux stratèges de la vie publique ?

  • Speaker #0

    J'aimerais te dire faux, parce que en fait, la communication, elle doit être co-construite et donc que des stratèges de la communication te soufflent ce qu'il faut faire ou ce qu'il faut dire pour faire avancer une politique, ça m'inquiète un peu. L'idée, c'est quand même de se dire, qu'est-ce que recherchent nos concitoyens ? C'est quoi l'intérêt général et moi, quels sont les leviers d'action public que j'ai pour faire avancer la cause ? Et du coup ensuite on construit une stratégie de communication en faveur d'une vie publique saine et équilibrée. En revanche... C'est vrai que si on jette un tout petit coup d'œil à ce qui se passe outre-Atlantique, force est de constater qu'on est obligé de le faire à peu près tous les jours. Malheureusement, je crois qu'il y a du vrai dans cette affirmation, parce que, c'est ce qu'on se redisait tout à l'heure sur l'immédiateté des messages de la vie publique d'un Donald Trump qui est en direct sur Twitter en squeezant sauvagement la partie média qui vérifie l'information. et que ces conseillers en communication, c'est des grands stratèges du surtout ne prenons pas le temps de vérifier cette information. Il y a du vrai. Il vaut mieux se battre pour que ça devienne du faux.

  • Speaker #1

    Est-ce que le fait que j'ai lu que Gabriel Attal et Manuel Valls qui ont occupé des postes importants étaient communicants ? Qu'est-ce que ça dit de notre fonctionnement démocratique ? Est-ce qu'il faudrait que ces gens qui ont été dans la communication soient éloignés du pouvoir ?

  • Speaker #0

    Là, j'ai presque envie de mettre mon joker, parce que oui, bien sûr, c'est des communicants. Après, c'est des politiques d'abord et avant tout, qui est des alliances politiques proches du pouvoir, alors que c'est justement un peu la couleur politique d'une pseudo-majorité présidentielle qui cherche à se reconstruire. Je ne suis malheureusement pas choqué, si tu veux. les éloigner Du sujet qui les fait vivre depuis qu'ils sont nés, ça me semble un peu compliqué. Organiser la politique de manière différente, j'ai bien peur que ce soit globalement la société qu'il fallait organiser de manière différente via les réseaux sociaux dont on parlait tout à l'heure et développer l'esprit critique et le souhait de l'intérêt général sur le long terme. ça va plus dans le sens de l'intérêt général que d'éloigner des personnes comme ça qui respirent politique et qui vont trouver forcément un moyen de vivre de ce qui les fait respirer.

  • Speaker #1

    Et la dernière phrase, c'est les collectivités savent parler aux citoyens, mais pas toujours les écouter.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve ça plutôt faux. C'est compliqué quand tu me dis les collectivités déjà. Généraliser les collectivités, tu as 13 régions, 96 départements, ce n'est pas ceux d'Outre-mer non plus. Et puis, on ne sait plus exactement d'où en est le décompte, mais je dirais 33 000 communes à peu près. Et autant d'EPCI qui s'agrègent ensemble. EPCI, c'est les établissements publics. Tu vois, tu me mets le doute. En fait, c'est les agglos, c'est les communautés de communes, c'est les métropoles. Donc, c'est toutes les collectivités qui se regroupent sur certaines compétences, notamment la mobilité. C'est plutôt des métropoles et des agglos qui récupèrent cette compétence pour s'organiser autour d'un bassin de vie. Et donc... Les collectivités savent parler aux citoyens, ça va dépendre aussi de si justement elles savent les écouter. On peut passer des messages très cons avec des très bonnes techniques de communication, mais en vrai je pense que celle sur laquelle les citoyens se sentent les mieux écoutés, bizarrement, ce sera la communication la plus pertinente aussi. Donc ça marche dans les deux sens en fait la communication.

  • Speaker #1

    On va arriver à la dernière section. de cet entretien. Alors justement, pour rebondir sur ce que tu viens de dire, tu parlais là de l'organisation démocratique. Est-ce que, pour toi, il y a une réforme ou un changement institutionnel que tu appellerais de tes voeux pour améliorer la qualité du débat démocratique ?

  • Speaker #0

    J'ai failli commencer par une phrase de vieux de ces gens. « Ah, quand j'étais jeune ! » Alors, quand j'étais très jeune, on va dire ça comme ça, j'étais impliqué en politique avec déjà cette idée qu'il y avait des bonnes idées. quelle que soit la couleur politique. Donc je vais se deviner de quel bord politique j'étais. Mais c'était surtout l'idée de créer une sixième république avec une vraie écoute parlementaire, plus de place justement au débat démocratique, me semblait hyper pertinente. Organiser cette démocratie participative, il y a une époque où au tout début, comme public, on proposait de la téléconsultation. c'était un Un outil téléphonique qui permettait à un maire de faire un enregistrement pour dire voilà je suis votre maire, moi ce qui m'intéresse le plus dans les 5 années à venir c'est de prendre votre avis. Et on appelait à tous les téléphones fixes, sauf qu'à l'époque il y avait des téléphones fixes, pour demander aux gens quelles étaient leurs priorités pour les années à venir. Est-ce qu'il fallait refaire un parc ici ?

  • Speaker #1

    Les gens étaient contents d'être appelés ou pas ?

  • Speaker #0

    Ils étaient super contents et surtout on avait des taux de retour par rapport à un mailing où tu es à 2-3% dans les meilleurs des cas. On était à 26% des foyers téléphonés qui prenaient le temps de répondre aux questions ou de laisser un message au maire. Moi j'ai commencé à bosser avec des collectivités en écoutant les messages au maire. Donc on parlait des crottes de chiens tout à l'heure, voilà c'était 35%. 100% des messages, c'était de la crotte de chien, ou du nettoyage de la rue, ou de l'éclairage public. Donc c'est super intéressant d'avoir ce lien entre le « c'est quoi mon quotidien ? » et l'action publique du maire qui, dès qu'il entend ça, il se dit « bon, peut-être que je réorganise un tout petit peu l'équipe du nettoiement, même si c'est pas le truc le plus valorisant en termes de communication tout à l'heure, tu le disais, finalement, c'est peut-être sur les... » Ben, la ordure ménagère qu'il faut mettre des jolis panneaux pour dire qu'on nettoie bien la ville. Et donc, voilà, la démocratie participative, c'est donner la possibilité à chacun de dire ce qu'il penserait pour améliorer sa ville. Et c'est du très concret. Donc, c'est du contact humain, c'est du contact... C'est vrai que la mairie a ce lien-là qu'elle peut entretenir par différents biais, maintenant, Internet, forcément. Et donc, une réforme institutionnelle, moi je trouve qu'il y a déjà En fait, quand tu regardes les dernières élections municipales, par exemple, il y a une liste à Toulouse, la cinquième ville de France, citoyenne, qui est arrivée en face du maire sortant. Cool, quoi. Je trouve qu'il y a quand même ce souhait, avec les outils dont on dispose, de se mobiliser pour participer à la décision publique. Et ça, je trouve ça intéressant.

  • Speaker #1

    Tu parles de déprofessionnaliser la politique.

  • Speaker #0

    Je parle de transmettre l'intérêt de la politique au plus grand nombre. aux plus jeunes comme à ceux qui gueulent tous les jours parce qu'il y a des crottes de chien dans leur ville.

  • Speaker #1

    Par exemple, tu es favorable au RIC, le référendum d'initiative citoyenne ?

  • Speaker #0

    À titre perso, oui. Après, à titre pro, il faut quand même que je fasse attention à ce que je dis. Mais je suis favorable à ce que les gens puissent comprendre l'intérêt des politiques publiques et donc de s'impliquer dans ces politiques publiques. Le RIC, c'est un outil. Et donc ces outils, on peut les construire ensemble. Pour avoir plus de poids dans la décision publique, ça peut être un outil. Mais ce que je souhaite surtout, c'est que les gens, plutôt que de rechercher leur intérêt direct, par exemple avec la crotte de chien sur leur trottoir, aient aussi cette vision de, on vit ensemble, comment on peut faire en sorte qu'il y ait moins de crottes de chien sur le trottoir.

  • Speaker #1

    Et toi, du coup, à travers ton travail de communicant, est-ce que tu as une boussole personnelle des valeurs que tu... portes à chaque dossier ?

  • Speaker #0

    Écoute, moi, ma boussole, c'est les yeux de mes enfants. Je voulais être Robin Desbois, je veux juste changer le monde. C'est un peu compliqué d'y aller tout seul. Donc, justement, moi, je trouve que participer à faire en sorte que ça soit un peu mieux, qu'on transmette à mes trois filles qui, je l'espère, auront l'envie aussi de transmettre à leurs enfants l'idée de construire ensemble un monde meilleur, ça, c'est chouette. Ça donne envie de se lever le matin. Et donc, ma boussole, c'est ça et ça tombe bien. Dans mes clients, c'est plutôt des gens que ce qu'on disait tout à l'heure. J'ai la chance de pouvoir choisir. La mobilité durable, c'est plein d'options pour y aller. Mais quoi qu'il arrive, c'est quand même mieux de faire attention à l'impact carbone de nos transports et de mobilité. Et du coup, c'est chouette quand tu expliques à tes enfants. Voilà, finalement, lobbyistes, c'est pas que les méchants. Il y a aussi des gentils. Et je suis d'ailleurs eu la chance de faire une intervention dans le collège de ma fille en cours de physique qui travaillait sur la ville de demain. pour expliquer ce que c'était un peu l'étonnant et aboutissant de mon métier. Et la prof de physique, tout comme les élèves, ils étaient passionnés d'ailleurs à parfois les questions des élèves, on sent qu'ils sont très concernés par ce qui leur arrive dans les années à venir, mais super intéressés aussi par les solutions. Et on a la chance d'avoir des jeunes qui ont envie aussi de participer et de faire en sorte que ça soit mieux après. Et donc, pouvoir parler à tous ceux qui pensent que... bosser ensemble pour aller vers l'intérêt général, c'est mieux. C'est une chouette boussole.

  • Speaker #1

    Guillaume, on arrive à la conclusion de cet entretien. Est-ce que tu as un conseil à donner à un jeune qui veut s'engager dans ta voie ? Ou finalement, si tu te voyais à 20 ans, quel conseil tu te donnerais ?

  • Speaker #0

    Le conseil que je donne, c'est justement d'avoir une boussole. Si tu as envie de pousser un intérêt, c'est bien d'être assez en accord avec la problématique, les solutions qui sont apportées par ton client. et donc savoir où est-ce qu'on a envie d'aller ça aide vachement pour faire des affaires publiques alors par contre quand tu m'as posé la question c'est quoi le conseil que tu te donnerais aujourd'hui au mec de 20 ans je n'ai pas grand chose à lui redire que de faire confiance justement à cette boussole et c'est exactement ce qui m'est arrivé depuis le début et ça tombe super parce que comme je te le disais à 20 ans je ne savais pas ce que c'était qu'être lobbyiste aujourd'hui plus de 23 ans après je suis Merci. très content du métier que je fais et je ne savais même pas qu'il existait à l'époque où je suis sorti de l'école. Aussi, se faire confiance et avoir envie d'avoir envie, c'est pas mal.

  • Speaker #1

    Excellente référence et ça me permet d'enchaîner sur ma dernière question, Guillaume. Est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Je conseille à tout le monde la lecture de Mamie Luguerre, de Benoît Philippon. Pourquoi Mamie Luguerre ? C'est parce qu'on se marre et je trouve que se marrer, c'est aussi une bonne base. J'aurais peut-être de ne plus mettre ça d'ailleurs comme boussole. Rire, c'est super important et en même temps, ce bouquin passe des messages hyper intéressants sur le féminisme, sur le respect des anciens par rapport aux jeunes, sur finalement les relations humaines. Une fois que j'ai lu Mamie Luger, moi j'ai enchaîné sur tous les bouquins que je pouvais trouver de Benoît Philippon, donc je vous laisse taper dans votre moteur de recherche préféré, respectueux de l'environnement et vous trouverez.

  • Speaker #1

    Merci Guillaume. Est-ce qu'il y a quelque chose que tu voulais développer ici que tu n'as pas encore eu le temps d'exprimer ?

  • Speaker #0

    Redire que se lancer dans Bela Vista conseille. Bela Vista, ça veut dire la belle vue en portugais. C'est pour se donner des perspectives en fait. On a aussi cette notion de boussole pour justement les innovations qui favorisent un meilleur impact sur notre planète et sur la société. Et donc juste redire que quelles que soient vos bonnes idées pour changer le monde, n'hésitez pas à venir me voir. J'aimerais beaucoup qu'on puisse s'entraider sur le sujet.

  • Speaker #1

    Merci Guillaume, à la prochaine.

  • Speaker #0

    Merci Pierre.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le co-fondateur de l'EG Watch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. A bientôt !

Share

Embed

You may also like