undefined cover
undefined cover
#9 - Jonathan Gindt – FDJ, régulation et stratégie : dans les coulisses d’un géant français cover
#9 - Jonathan Gindt – FDJ, régulation et stratégie : dans les coulisses d’un géant français cover
Hemicycle

#9 - Jonathan Gindt – FDJ, régulation et stratégie : dans les coulisses d’un géant français

#9 - Jonathan Gindt – FDJ, régulation et stratégie : dans les coulisses d’un géant français

39min |06/05/2025
Play
undefined cover
undefined cover
#9 - Jonathan Gindt – FDJ, régulation et stratégie : dans les coulisses d’un géant français cover
#9 - Jonathan Gindt – FDJ, régulation et stratégie : dans les coulisses d’un géant français cover
Hemicycle

#9 - Jonathan Gindt – FDJ, régulation et stratégie : dans les coulisses d’un géant français

#9 - Jonathan Gindt – FDJ, régulation et stratégie : dans les coulisses d’un géant français

39min |06/05/2025
Play

Description

Qu'est-ce qu'une entreprise qui parle à tous les Français ?


Dans cet épisode, je reçois Jonathan Gindt, directeur de la stratégie du groupe FDJ United. Ancien haut fonctionnaire passé par Bercy, il pilote aujourd’hui la trajectoire d’un acteur incontournable du quotidien des Français — entre innovation, régulation, proximité et ambition européenne.


Avec lui, on explore les coulisses d’un modèle unique :


✅ Une entreprise cotée mais encore très liée à l’État
✅ 29 000 points de vente sur tout le territoire
✅ Une marque aimée du grand public… dans un secteur pourtant très régulé
✅ 4,5 milliards d’euros de recettes publiques chaque année
✅ Une stratégie d’internationalisation (Unibet, Irlande) menée tambour battant
✅ Et une conviction forte : que croissance et intérêt général peuvent avancer ensemble


Un échange vivant et sans langue de bois sur les enjeux du jeu responsable, la place du droit dans le business, le rôle des entreprises dans la société — et comment on passe de Bercy aux jeux à gratter.


🎧 À écouter absolument si vous vous intéressez à la stratégie, à la régulation, ou tout simplement à la manière dont on fait société.


Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

Vous souhaitez en savoir plus sur Legiwatch ou participer au podcast ? Prenez rendez-vous avec nous ici.

Vous souhaitez sponsoriser Hémicycle ou nous proposer un partenariat ? Contactez nous via ce formulaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on est le premier réseau de proximité de France. C'est l'une des marques, l'une des entreprises les plus connues. Quand on regarde le client FDJ, c'est le français ou la française. On retrouve quasiment moitié-moitié, moyenne d'âge autour d'une cinquantaine d'années, un tout petit peu moins. Les plus aisés et les plus modestes jouent quasiment autant.

  • Speaker #1

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle Légit Watch, et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre ville politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Jonathan Gint, directeur de la stratégie à la Française des Jeux. Bonjour Jonathan.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs et auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors Jonathan Gint, je suis actuellement le directeur de la stratégie du groupe... FDJ United, parce qu'on vient de changer de nom. Et donc, je suis en charge, effectivement, de projeter l'entreprise au loin. Et si je dois décrire mon parcours, moi, je viens du monde public, puisque j'ai travaillé plusieurs années, notamment au ministère de l'Économie. Et je rejoins la FDJ, donc, il y a à peu près quatre ans. Et donc, une entreprise qui venait d'être privatisée et qui est en train de s'internationaliser. Donc, beaucoup de défis à vivre, assez passionnants.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui fait qu'on bascule du public au privé, comme ça ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, j'ai toujours travaillé... avec les entreprises, tout en étant évidemment en travaillant pour l'État, et en les aidant à s'exporter, en les aidant à trouver des financements, ou en travaillant avec elles au cadre de régulation. Et donc ça faisait un moment que je voulais passer de l'autre côté de la barrière, si je puis dire, et voir ce que c'est une entreprise de près. Et donc l'opportunité de rejoindre FDJ s'est présentée, et donc je l'ai saisie. Et ce qui m'a plu, c'est ce que je disais avant, c'est qu'à la fois elle venait d'être privatisée, Donc... Qu'est-ce que ça veut dire être une entreprise cotée ? Quels sont les codes ? Comment on communique financièrement ? Et par ailleurs, c'était une entreprise dont le destin qui s'écrivait déjà, mais qui devait se concrétiser, c'était justement d'une entreprise très française, de devenir une entreprise aussi à vocation européenne, voire internationale. Et donc voilà, ça faisait partie des motivations que j'avais pour rejoindre FDJ.

  • Speaker #1

    Super intéressant. Alors j'ai vu dans ton parcours en effet que tu as beaucoup travaillé dans le public, notamment du côté de la régulation à Bercy. Est-ce qu'il y a des réglementations qui contraignent ce passage du public au privé ? Parce que peut-être que toi, tu as un avantage concurrentiel, non seulement dans tes connaissances, mais aussi dans ton réseau.

  • Speaker #0

    Oui, alors aujourd'hui, de toute façon, il y a des règles très claires. Il y a toujours eu des règles de déontologie, mais il y a la Haute Autorité de Transparence de la République qui existe et qui permet de s'assurer que, justement, il n'y a pas de conflit d'intérêt. Et donc, d'ailleurs, c'est évidemment bienvenu. Et c'est quelque chose qui, maintenant, fonctionne quand même assez bien quand on vient du public. et on se dirige vers le privé. Donc là-dessus, aujourd'hui, je pense qu'encore une fois, on a un cadre qui fonctionne bien.

  • Speaker #1

    Pour revenir sur ton parcours, comment tu décrirais ton quotidien à quelqu'un qui ne connaît pas du tout ce secteur-là, ce monde-là ? Et qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Dans mon quotidien, ce qui me plaît le plus, c'est la diversité, la variété des sujets. Puisque quand on regarde FDJ de l'extérieur, on peut se dire, bon, c'est le secteur des jeux d'argent qui n'est pas très connu finalement dans ses fonctionnements, en tout cas de la part des Français. Alors que c'est l'une des marques, l'une des entreprises les plus connues. Puisque FDJ, on se balade dans la rue, on voit le logo à chaque coin de rue, chaque coin de village. Et donc, c'est 97% de notoriété de la marque. Donc, c'est vraiment une marque que tous les Français connaissent. Peu de monde finalement sait comment on fait fonctionner cette entreprise, ou même ils peuvent avoir l'impression, et moi-même je pouvais l'avoir avant d'y rentrer, que finalement, quelque part, ça fonctionne un peu tout seul. Alors qu'en fait, tout ça c'est quand même un travail d'orfèvre pour s'assurer que l'ensemble des transactions, l'ensemble des prises de jeux, que ce soit dans les points de vente, que ce soit en ligne, soient faits évidemment avec beaucoup de réactivité, qu'ensuite il y ait les résultats. Tout ça, c'est une espèce d'industrie quotidienne avec des milliards d'euros de transactions. Donc, c'est vraiment une entreprise, avant tout d'ailleurs, avec un système informatique très puissant. Et ça, on ne le voit pas trop de l'extérieur. Et qui doit tout le temps aussi se renouveler, apporter à la fois de nouveaux produits, répondre aux nouvelles attentes. Et donc ça, c'est un des premiers défis que je trouve motivant. Et je le disais, c'est une entreprise aussi où il y a une diversité de sujets qui est vraiment très importante, parce que ça va, donc j'évoquais le commerce de proximité, le fait qu'aujourd'hui, on est le premier réseau de proximité de France, 29 000 points de vente. Donc on est vraiment accessible de tous les Français, comme je disais, très visible et très présent sur les territoires. Et par ailleurs, on a évidemment tout le sujet du digital, puisque évidemment, les usages digitaux se développent, que ce soit dans notre secteur, mais évidemment... généralement l'économie et donc c'est comment aussi on va y répondre avec des aspirations encore une fois qui peuvent être différentes d'un public à l'autre public plus jeune public plus âgé il faut arriver à voir avoir le bon mix et ça va être aussi comment on apporte des nouveaux services dans les points de vente donc on On a travaillé avec les buralistes, avec les marchands de presse à faire en sorte que ces commerces aussi continuent à vivre. Et donc ça, on a développé par exemple une activité de paiement et de service qui permet aujourd'hui à quelqu'un qui veut payer sa facture, ses amendes, de venir dans un point de vente et de le payer assez facilement. Même les autoroutes en flux libre, désormais, on peut venir ensuite dans son point de vente et payer son péage. Voilà, ça fait partie aussi de ce qu'on essaye de faire et tout en se disant que... On se prépare à l'avenir, donc on continue à innover, à déployer des nouvelles offres, comme celles que j'évoquais, mais évidemment, il y en a d'autres aussi dans notre secteur cœur,

  • Speaker #1

    qui est le jeu d'argent. Donc la Française des Jeux, ce n'est pas que des jeux ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Quelle est la part du jeu dans l'activité ?

  • Speaker #0

    L'essentiel de l'activité de FDJ aujourd'hui, plus de 95%, c'est des jeux d'argent. C'est quand même notre cœur, évidemment, et ça le restera, que ce soit sur la loterie, que ce soit sur les paris sportifs, et que ce soit en France ou à l'international. encore une fois on est vraiment là sur ce qui est notre corps de métier mais quand on peut venir sur de nouvelles offres comme celle que j'évoquais avant et qui viennent aussi faire en sorte que notre réseau de points de vente qui est vraiment un actif très important et qu'on souhaite continuer à faire vivre ben c'est là qu'on se dit il faut qu'on continue à apporter du flux qu'on continue à faire en sorte que les clients et l'usienne et donc encore une fois en diversifiant les offres qu'on leur propose donc Jonathan tu es directeur de la stratégie oui

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure de la notoriété de la FDJ, qui est très forte. Il y a aussi un équilibre qui, je trouve, est extrêmement dur à trouver. Et en tout cas, il me semble que vous ayez réussi à presque faire l'impossible, puisque la FDJ est très appréciée par les Français, alors qu'on parle de jeu d'argent. Comment on fait ? Est-ce qu'il y a des actions que vous faites pour faire fonctionner tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors la première action, c'est... On met en place ce qu'on appelle, nous, le jeu responsable. C'est-à-dire qu'on y croit fermement. Ça fait plus d'une vingtaine d'années qu'on a déployé cette conception, qui est de se dire, évidemment, le jeu n'est pas une activité comme une autre. Le jeu d'argent n'est pas une activité comme une autre. Ça peut créer des comportements addictifs. Donc, il faut, autant que possible, les prévenir. Et donc, là-dessus, nous, on a déployé beaucoup d'actions, avec, évidemment, aussi les associations, puisque nous, on n'est pas médecins, évidemment, et donc ça peut être potentiellement pathologique. Et donc, le cas échéant, ça doit être pris en charge le plus tôt possible. En France, le jeu... d'argent est interdit aux mineurs. Et donc, là-dessus, on a depuis aussi un certain nombre d'années, non seulement été très vigilants avec nos commerçants partenaires, dont je parlais tout à l'heure, les libéralistes, les marchands de presse, pour que dans les points de vente, le jeu des mineurs soit bien interdit. C'est-à-dire que, donc, vérification de carte d'identité dès qu'on a un doute, etc. Donc ça, non seulement... on a mis en place cette politique, mais aussi on le vérifie. Par exemple, on organise des visites mystères, on les appelle comme ça, dans les points de vente où on va envoyer des jeunes pour le coup, pour tester les commerçants partenaires et vérifier qu'à la fin, ils respectent bien les règles. Et si ce n'est pas le cas, il y a des mesures de suspension de notre activité, graduelles évidemment, qui sont mises en place. Donc ce n'est vraiment pas seulement des mots, on le met vraiment en action. Donc ça, c'est, je pense, un des premiers piliers, si ce n'est le pilier central, le jeu responsable. La deuxième action, c'est que je parlais de la proximité, du commerce de proximité. Et au-delà du commerce de proximité, c'est aussi comment on s'incarne dans les territoires et on a mis en place différentes actions. Je pense par exemple à Mission Patrimoine, qui vise en fait à aider à la restauration du patrimoine en France via donc une partie des recettes de l'État dans le cadre de Mission Patrimoine. Donc ça va être des jeux à la fois le loto et un jeu de grattage. Ça fonctionne très bien, cette édition. Et je pense que ça nous incarne aussi, puisqu'on va venir ensuite rénover, enfin aider à rénover un certain nombre de monuments emblématiques sur les différents territoires français.

  • Speaker #1

    Est-ce que, d'après toi, des engagements, c'est suffisant ? Est-ce que, pour être plus direct, est-ce que tu penses qu'il faudrait qu'il y ait plus de régulations concernant l'ensemble du secteur du jeu ? Je prends des exemples. Alors, ce n'est pas forcément la FDJ qui est en cause, mais des publicités qui peuvent s'adresser à des jeunes de banlieue. Aussi, il y a beaucoup d'offres de bienvenue un peu partout. J'en ai fait les frais dans ma jeunesse. Mais du coup... hum... Voilà, quelle est ta position là-dessus ? Alors,

  • Speaker #0

    je pense que globalement, on a une régulation en France qui est assez bien établie, donc qui date d'il n'y a pas très longtemps en fait en réalité, parce que c'est 2010, puis 2019, les grandes étapes de régulation. Alors après, ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas certaines pratiques qui peuvent poser difficulté, notamment sur certaines publicités, mais là-dessus, on a un cadre qui existe, qui a été renforcé depuis, je pense, ce à quoi tu faisais... référence, qui est effectivement une pub d'un opérateur que je ne citerai pas, mais un opérateur concurrent sur les paris en ligne. Et là-dessus, l'Autorité Nationale des Jeux, avec évidemment aussi les autres composantes, la RPP, tous ceux qui sont chargés finalement de vérifier que les publicités respectent bien le cadre établi qui existe, qui aurait dû conduire normalement à ne pas valider la pub en question, existe, donc il s'agit juste de l'appliquer pour moi. Il n'y a pas forcément de grandes réformes à faire. Aujourd'hui, c'est plutôt déjà mettre en œuvre ce qui existe, qui est un cadre assez solide.

  • Speaker #1

    Entendu. Pour revenir sur la spécificité de la FDJ, en 2019, c'était détenu à 72% par l'État et 50% des parts ont été vendues cette année-là. Est-ce que l'État joue un rôle dans la gouvernance de la FDJ aujourd'hui ? Et toi, étant passé par le public, l'État, est-ce que quelque part tu représentes l'État ou c'est complètement à côté ?

  • Speaker #0

    Sur la deuxième question, non, je ne représente pas du tout l'État, je suis un salarié de l'FDJ et en aucune manière je représente l'État. Sur la première question, oui, l'État aujourd'hui conserve un rôle particulier. Alors, un, il reste l'actionnaire de référence, à 21%, deux, il a, et ça a été confirmé en 2019, un certain nombre de prérogatives particulières. et qui sont notamment liés à ce qu'on appelle le contrôle étroit, c'est le vocable consacré, mais qui lui permet d'avoir notamment un commissaire du gouvernement qui est présent dans le conseil d'administration, ainsi qu'un contrôleur général économique et financier. Bref, tout un dispositif qui permet à l'État d'avoir des pouvoirs un peu particuliers dans le suivi des activités de FDJ au titre du monopole dont on dispose sur la loterie et sur les paris sportifs en point de vente.

  • Speaker #1

    Alors justement, tu parles du monopole, c'est une situation qui est assez inédite, en tout cas ce qu'on fait nous en France. Donc si je résume, en 2019, la FDJ paye 380 millions d'euros, c'est ça ? Pour obtenir le monopole de la loterie en France pendant 25 ans. Tu me dis si je me trompe.

  • Speaker #0

    Alors si on est précis, effectivement, la FDJ paye 380 millions d'euros pour sécuriser les droits exclusifs ou le monopole qu'elle avait déjà avant la privatisation. Donc qu'en réalité, la loi PAC, puisque c'est elle qui vient consacrer tout ça, vient confirmer et lui donner pour 25 ans, qui est le nouvel horizon à compter de 2019. Donc ça, effectivement, c'est cette sécurisation qui était ensuite confirmée par les 380 millions d'euros.

  • Speaker #1

    D'accord. Merci pour cette info. Et du coup, est-ce que cette situation monopolistique, est-ce que pour toi, elle est normale, sachant que ce n'est pas le cas dans d'autres pays ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, effectivement, sur le caractère inédit, en fait, c'est pas inédit du tout, parce que... En fait, quand on regarde en Europe, la plupart des loteries sont organisées sous forme soit de droits exclusifs, de monopoles d'État, en fait, encore aujourd'hui, soit de licences, mais en gros, en limitant l'offre. On prend par exemple le cas du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, c'est une licence qui est donnée, donc à chaque fois, il y a une consultation, mais en gros, il n'y a qu'une seule loterie à la fin. Mais si on regarde ce qui se passe dans les pays scandinaves, par exemple, ce sont des monopoles d'État, des entreprises d'État. qui ont le monopole sur les loteries. C'est le cas en Allemagne où dans chaque lender, il y a une loterie d'État, loterie publique, qui a le monopole sur la loterie du lender concerné. Ce n'est pas inédit en fait. C'est vraiment quelque chose qu'on retrouve d'ailleurs en Europe. Et même quand on regarde ailleurs, c'est le cas aussi aux États-Unis. Même aux États-Unis, c'est des loteries État par État. Donc il y en a 50 évidemment. C'est comme ça que le secteur est organisé. Et alors on peut se demander pourquoi effectivement. Là, je reprendrai ce qu'a dit le Conseil d'État, en fait, parce qu'il a été amné à ce... prononcé sur la question en 2023 et en fait il a dit deux choses il a dit les deux raisons finalement du monopole c'est un que ça canalise l'offre qu'est ce que ça veut dire canaliser l'offre ça veut dire que dans le jeu d'argent comme dans d'autres activités de ce type là le risque évidemment c'est que on est un développement de l'offre illégale donc qu'en fait les joueurs les clients vont aller vouloir aller jouer s'il n'y a pas de canal légal et donc sur des offres évidemment qui à la fin payeront pas d'impôts en France et par ailleurs qui présentent un risque pour les joueurs puisque il n'y a aucune incitation quand on n'est pas régulé à limiter les pratiques de jeu ou voir d'ailleurs à la fin qu'est ce que le client le joueur se fasse payer quand il a gagné donc ça peut mener à des tas de tromperies diverses et variées donc canalisation ça veut dire comment on arrive via l'offre légale à faire en sorte que les clients soient attirés vers le canal légal Et donc, in fine, on contrôle mieux quand même leur pratique de jeu et que ça rapporte aussi des taxes à l'État. Et là-dessus, le système français fonctionne bien, puisqu'on a prouvé que, un, on canalisait bien, c'est-à-dire qu'on a peu, finalement, de joueurs qui sont tentés à aller sur de l'illégal sur la loterie, parce qu'on a une offre qui reste attractive, qui permet du coup de faire en sorte qu'ils vont aller plutôt sur Internet, sur notre site ou sur l'application. dans les points de vente, plutôt que d'aller sur des loteries, ça existe quand même, des offres illégales évidemment, mais c'est relativement faible, on arrive bien à canaliser. Et la deuxième raison, c'est aussi qu'on doit justement parvenir à faire en sorte qu'il n'y ait pas de développement de jeux excessifs, c'est-à-dire de personnes qui précisément vont devenir addictes aux jeux, et là-dessus c'est pareil, on a des bons résultats, puisqu'on a moins de 2% en gros de nos joueurs sur la loterie qui ont des comportements problématiques, c'est-à-dire qui vont développer une vraie inclinaison à l'addiction. Ce sont les deux critères qui, à la fin, sont un peu les juges de paix, si je puis dire, et qui disent est-ce que le monopole est efficace ou pas, et en l'occurrence, il l'est. C'est tout le raisonnement qui a conduit la France, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, des tas d'autres pays en Europe et dans le monde, à plutôt recourir à cette pratique-là sur la loterie, puisque, encore une fois, ça permet de, finalement, en matière de santé publique et d'ordre public, mieux organiser les choses. pourrait rajouter une troisième raison un peu pratique, qui n'était pas, évidemment, dans ce qu'a évoqué le Conseil d'État, qui est qu'aujourd'hui, je le disais... réseau de 29 000 points de vente. On peut imaginer que si on commence à aller dans un point de vente où tu vas multiplier les offres de loterie, etc., ça devient absolument ingérable. Je ne suis pas sûr qu'il y ait forcément non plus complètement un modèle économique derrière tout ça. D'accord.

  • Speaker #1

    Si je comprends bien, l'intérêt du monopole, c'est un, la confiance du joueur vers l'institution, et deux, le suivi potentiel. À quel moment vous dites qu'un joueur est problématique ? À quel moment vous dites, OK, on ne veut plus de son argent ? Parce que là, le gars est complètement ruiné. Comment on fait ?

  • Speaker #0

    Alors, on a des indicateurs. Si en ligne, tu as déjà joué, il y a un indicateur qui s'appelle aujourd'hui PlayScan. Et en fait, on va analyser le comportement du joueur. C'est-à-dire à la fois le temps passé et somme misée. Et on va faire une combinaison de tout ça. Et tu vas voir plusieurs... Il y a une gradation de couleurs. Tu as du vert, pas de problème. Orange, rouge, etc. Et en fait, à partir du moment où on commence à arriver déjà dans la... Ce qu'on va faire, c'est qu'on va avoir un certain nombre d'actions vers lui qui vont être de lui dire « attention, là, le temps passé, les sommes misées, etc. » et voire mettre en place ce qu'on appelle des modérateurs. On va à un moment donné éventuellement suspendre la partie, on va éventuellement faire dans les cas extrêmes des blocages, etc. Donc on a tout un tas de dispositifs qui permettent finalement d'analyser le comportement du joueur et d'avoir des actions envers lui, ensuite permettant d'éviter qu'il tombe dans l'addiction. On va aussi avoir ce qu'on appelle des appels sortants, où on va nous-mêmes appeler les joueurs quand on constate qu'il y a appareil une difficulté, et essayer de l'aider, encore une fois, alors, je le disais tout à l'heure, on se substitue pas, on n'est pas des médecins, donc là-dessus, on a la chance, en plus, en France, d'avoir quand même un personnel médical qui a une forme de spécialisation dans les addictions, et notamment dans l'addiction aux jeux d'argent, donc des associations qui sont spécialisées en la matière, donc on va aussi les orienter. vers ce type de relais où ensuite, il faut que la prise en charge se fasse par des personnes habilitées. Pour te donner quelques exemples de tout ce qu'on fait en la matière, et qui est vraiment quelque chose auquel on est évidemment très attaché, puisqu'on pense qu'il ne peut y avoir de pratique du jeu d'argent que dans la durée, et donc ça veut dire avec des petites sommes misées, beaucoup de faute de proportion de joueurs, mais encore une fois, plutôt des petites sommes jouées.

  • Speaker #1

    Super intéressant, et du coup... Pour en revenir à toi, à ton quotidien, à qui tu parles au sein de l'État ? Est-ce que tu travailles sur des projets de loi ou tu défends des positions de la FDJ auprès de parlementaires ? Et si oui, quelles sont les décisions que tu essayes d'amener ? Parce que d'une part, vous avez intérêt à ce que le jeu soit plus facile. Et d'autre part, comme vous avez l'État comme actionnaire, vous devez être exemplaire, un peu le bon élève de ce secteur-là. quelle est la stratégie en ce moment justement ?

  • Speaker #0

    Moi, je ne parle plus forcément directement au parlementaire ou à l'État, mais en revanche, évidemment, j'alimente beaucoup pour qu'ensuite, on puisse avoir ce dialogue avec ces différentes parties prenantes. Et alors, moi, ce qu'on essaye de dire, c'est que nous, on est un secteur qui est très régulé. Et c'est logique, parce qu'on n'est pas, encore une fois, dans une industrie comme une autre. C'est assez cohérent et c'est partout, encore une fois, en Europe et dans le monde. que c'est un secteur relativement, enfin très régulé. Ça ne veut pas dire que, je parlais tout à l'heure notamment de la canalisation, du fait de faire en sorte que les joueurs soient plutôt attirés vers l'offre légale. Pour que ce soit le cas, il faut quand même que l'offre reste attractive. Et ça d'ailleurs, c'est ce qu'on retrouve dans tous les textes européens qui disent comment le jeu d'argent doit être régulé. Et c'est pour ça que par exemple, on peut se dire comme ça, la publicité elle pose problème pour le jeu d'argent en fait, et elle est déjà régulée comme je le disais. disait, et elle doit l'être, il n'y a pas de difficulté, mais l'interdire, à la fin, ce serait peut-être aboutir à une situation qui, in fine, conduit à faire en sorte qu'on va davantage réguler. C'est ça qu'on essaye d'expliquer, c'est-à-dire que, pour rester attractif, ça veut dire qu'il faut qu'on soit quand même en capacité de pouvoir renouveler l'offre, de pouvoir apporter des nouvelles expériences aux joueurs, donc c'est ça que nous on essaye de défendre, et on regarde ce qui se passe à l'étranger, on essaye de comparer ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné, et parallèlement aussi de dire que En fait, on doit faire attention au bon équilibre entre la régulation et le fait de ne pas à la fin aboutir à une explosion de l'offre illégale. Je prends un exemple. Les Pays-Bas, par exemple, ont récemment décidé de mettre en place des limites de mise pour les joueurs plutôt de paris sportifs. Donc, c'est 700 euros par mois. Et au-delà de ça, il y a toute une série de contrôles qui doivent être faits. Pas qu'en soi, c'est forcément mauvais, mais le problème, c'est que ça a été fait d'une telle manière que ça a finalement bloqué les opérateurs légaux. et... Ça a fait exploser l'offre illégale. Là aujourd'hui, on considère qu'il y a quasiment la moitié du marché aux Pays-Bas, c'est les chiffres officiels, c'est pas les chiffres des opérateurs, qui relèvent de l'illégal. Donc ça, c'est un échec. Et nous, c'est ce qu'on essaye de faire valoir auprès des autorités, que ce soit en France ou ailleurs d'ailleurs, c'est de dire, attention, il faut toujours trouver la bonne balance entre les deux, et je rajouterais peut-être aussi... On a eu à travailler sur des sujets comme, par exemple, à un moment donné, il y a des modes un peu technologiques. Le Web3, à un moment donné, c'était avant l'intelligence artificielle générative. Il y a eu une espèce de hype, on va dire, là-dessus. Et donc, c'est vrai qu'il y a pu y avoir des offres là-dessus qui sont développées de jeux officiellement un peu de fantasy, enfin, qui étaient autour du fantasy, notamment des échanges de cartes, pour le dire numérique. Et donc là-dessus, assez vite, finalement, ça ressemble au jeu d'argent. Nous, c'est pareil là-dessus, on dit toujours, attention, si ce sont les mêmes logiques que du jeu d'argent, ça doit être régulé comme du jeu d'argent. Donc ça, ça fait partie des dialogues qu'on a aussi avec l'État, et sur lequel on n'a d'ailleurs pas été tout à fait d'accord, mais ça fait partie du quotidien, parce que si tu commences à créer une espèce de marché un petit peu parallèle, ou finalement avec un peu moins de contraintes, mais qui a toutes les mêmes logiques que le jeu d'argent, ça va finir par assécher un peu le jeu d'argent plus régulé, pour évidemment aller plutôt se déporter vers le jeu d'argent qui va être moins régulé. Donc voilà. Ça fait vraiment partie des choses sur lesquelles je travaille au quotidien.

  • Speaker #1

    Ok, pour prendre un exemple qui me touche très concrètement, je suis un joueur de FIFA. Et donc il se trouve qu'il y a un mode où on peut acheter des cartes et ça ressemble beaucoup à une loterie. Parce qu'on peut avoir des plus ou moins bonnes cartes et c'est souvent de l'argent qu'on paye avec sa carte de crédit. C'est de l'argent qu'on peut gagner en jeu mais aussi qu'on peut amener de chez nous. Est-ce que c'est régulé comme la loterie ? Est-ce que vous travaillez à ça ?

  • Speaker #0

    Alors non, ce n'est pas effectivement régulé comme la loterie. Alors ça peut faire partie de tout ce qu'on appelle les lootbox, mais ça fait partie des sujets qu'il faut sans doute regarder. Pour nous, la logique est assez simple. Encore une fois, si on est sur la même logique que celle du jeu d'argent, c'est-à-dire notamment le sacrifice financier, l'espérance de gain, il y a des critères qui sont très clairs dans la loi. On devrait appliquer les mêmes logiques que le jeu d'argent parce qu'il y a les mêmes risques associés. Il n'y a pas de raison de faire des exceptions.

  • Speaker #1

    Tu as évoqué plusieurs fois le fait que vous payez vos impôts, donc qu'il y a beaucoup de taxes en faveur de l'État français. La répartition des revenus que j'ai trouvée, c'est que pour 100 euros misés chez vous, il y en a 70 euros qui sont reversés aux joueurs, 20 euros à l'État et 10 euros pour les FDJ. Est-ce que c'est juste ?

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça. Ça peut dépendre sur les 70, parce qu'il y a évidemment ce qu'on appelle le taux de retour aux joueurs, qui en France est très réglementé et qui peut varier d'un jeu à l'autre. Enfin, tout ça est évidemment public. Il suffit de regarder le règlement du jeu. Mais globalement, c'est ça. On est une entreprise qui est très taxée. On est clairement les plus taxés en Europe. c'est vrai dans ce secteur là c'est vrai dans d'autres aussi mais en l'occurrence c'est particulièrement vrai pour le jeu d'argent sachant que là dessus c'est plus de 4 milliards d'euros, effectivement, de recettes, presque 4 milliards et demi, pour la seule FDJ. Sachant qu'on représente plus largement, plus de la moitié de l'ensemble des recettes publiques pour ces champs de vieux d'argent. Donc si je devais prendre un exemple, c'est équivalent au budget du ministère de la Culture. Et nous, on en est fiers. C'est-à-dire qu'on pense que ça fait partie des choses sur lesquelles on démontre, je le disais tout à l'heure, qu'en ayant cette offre légale qui fait en sorte de garder son attractivité et donc d'avoir... 27 millions de joueurs, la Française des Jeux. C'est-à-dire qu'un adulte sur deux, en gros, en France, a joué au moins une fois dans l'année à un jeu FDJ. Et nous, c'est vraiment ça, notre fierté. C'est-à-dire de se dire qu'on est assis, encore une fois, sur un bassin de clientèle qui est très large, qui a une pratique récréative du jeu, et qui, à la fin, aboutit à cette contribution que j'évoquais, et qui est significative, et qui s'est accrue au cours des années. parce que notre activité s'est développée, mais aussi parce que je pense qu'on a su trouver justement des mécanismes fiscaux qui font que l'État y retrouve son intérêt.

  • Speaker #1

    Alors, l'État a un droit de regard sur vos activités. Vous, contribuant à hauteur de 4 milliards par an au budget, est-ce que vous avez un droit de regard sur ce qui est fait de cet argent ?

  • Speaker #0

    Non. Non, non. Effectivement, nous n'en avons pas, mais ça, c'est, j'ai envie de dire, un peu la logique des choses. On pense que là-dessus, ce qui, encore une fois, est important, c'est de se dire comment on arrive à faire en sorte que le niveau reste élevé au cours des années qui viennent de contributions. parce que si... on est vraiment dans une relation gagnant-gagnant entre FDJ et l'État sur le fait que si notre activité continue à croître, évidemment, on va réussir à renforcer notre contribution aux finances publiques. Voilà. Ensuite, c'est l'État qui gère, évidemment.

  • Speaker #1

    D'accord. Ça me fait venir une autre question. Du coup, si vous continuez à croître, entre guillemets, donc c'est bon pour les finances publiques, mais est-ce que c'est pas mauvais pour l'état de notre société, dans le sens où plus on joue... Plus peut-être qu'on est désespéré et que finalement le ruissellement annoncé ne fonctionne pas, la répartition des revenus est trop inégale ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'en fait là-dessus, quand d'ailleurs on interroge nos clients, c'est un, quand on regarde le client FDJ aujourd'hui, contrairement à parfois l'image d'Epinal, c'est un peu le français ou la française. C'est-à-dire que déjà, un, en termes de genre, on retrouve quasiment moitié-moitié. On retrouve à peu près une moyenne d'âge autour d'une cinquantaine d'années, un tout petit peu moins. En termes de catégories socio-professionnelles, en fait on a une représentation assez équilibrée de l'ensemble des catégories socio-professionnelles. Les plus aisés et les plus modestes jouent quasiment autant. On n'est pas sur l'image de « on va davantage jouer parce que la situation de la société se dégrade » . D'ailleurs, au contraire, nous, ce qu'on voit, c'est que... Quels que soient les cycles économiques, c'est-à-dire qu'on soit dans une période relativement faste de croissance, etc., ou dans une période plutôt plus compliquée en termes de croissance, en fait, globalement, l'activité se maintient. Parce qu'en réalité, on constitue une proportion assez faible du budget loisir des Français. On revendique ce qu'on appelle le modèle extensif, c'est-à-dire de se dire, on veut avoir plein de clients, mais avec des mises faibles. Donc là-dessus, non, non, ce ne serait pas du tout un problème. Ce serait le fait qu'on a réussi à convaincre peut-être nous davantage de joueurs et qu'à la fin, de toute manière, on reste sur des pratiques strictement récréatives. Ça ne créerait pas de difficultés en tant que telles.

  • Speaker #1

    Entendu. Tu parles de croissance, en tout cas potentiellement d'expansion de la FDJ. J'ai lu que vous aviez racheté la Loterie Nationale Irlandaise et Unibet. Absolument. Quels sont les enjeux de cette... internationalisation et concrètement, toi, à qui tu parles à ce moment-là pour convaincre les parties prenantes ? Est-ce que tu t'adresses par exemple au gouvernement irlandais, tu passes par l'Union Européenne ? Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    On a deux, effectivement, deux sujets différents entre la loterie irlandaise et Unibet, mais je vais y revenir. Alors déjà, l'internationalisation, pourquoi ? Parce que jusqu'à présent, on était un acteur très français. C'est lié à notre histoire et ça se comprend... Je veux dire, ça se comprend assez naturellement. On est dans un paysage, on va dire, du monde du jeu d'argent qui a tendance à se concentrer avec l'apparition de grands champions européens et internationaux. Là-dessus, la question que nous avions, c'était de se dire, est-ce qu'on veut en être ? Et oui, on veut en être de ces champions, parce qu'on pense qu'on a un savoir-faire, on pense qu'on a une forme d'expertise, et on l'a démontré tout au long de ces années. Parce que tout ça, comme je le disais au démarrage de notre conversation, ce n'est pas venu naturellement. C'est-à-dire qu'encore une fois, derrière, il y a des équipes qui, dans les développements informatiques, qui dans le marketing, qui dans la communication, etc., sont très bons en la matière. Et donc, on pense qu'on a un savoir-faire, encore une fois, à exporter.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'État vous aide aussi, puisqu'il a 20% encore des actifs ? Est-ce qu'il vous aide à vous exporter ?

  • Speaker #0

    L'État, il peut, comme toute entreprise française qui cherche à s'internationaliser, ... l'État peut nous y aider, bien sûr. Mais en l'occurrence, il faut d'abord avoir le meilleur dossier, il faut d'abord savoir se défendre soi-même, et c'est ce qu'on a fait. Alors si je reprends ta question sur la loterie irlandaise, donc effectivement, là, on était dans un processus un peu particulier, qui était que la loterie avait été privatisée, il y a plus de dix ans, et en fait, elle était détenue à la fois par un fonds de pension et par la poste irlandaise, en l'occurrence. Donc à qui on parle, en l'occurrence ? Évidemment, là, on essaye de convaincre qu'on avait le meilleur dossier, ce qui allait de pair avec, évidemment, aussi les loteries. il y a toujours... Un lien quand même assez fort avec l'État, où qu'on soit. Et donc bien évidemment qu'on avait aussi développé des relations avec les autorités irlandaises, que ce soit le ministère des Finances, l'ambassade d'Irlande à Paris, puisque ça fait partie évidemment aussi de l'écosystème dans lequel aujourd'hui on est et dans lequel on voulait être à ce moment-là. Donc clairement, pour nous, ça faisait partie des étapes aussi. Ça n'a pas empêché qu'à la fin, le choix se soit fait sur des critères assez objectifs, etc. Mais il faut... évidemment avoir ce lien avec les autorités nationales à chaque fois. Ensuite, Unibet. Donc Unibet, c'est le groupe Kinred, en fait, qui était un groupe coté à Stockholm, mais présent dans une dizaine de pays européens. Donc notamment avec sa marque Unibet, mais il y en a d'autres également. Et donc là-dessus, pour le coup, c'était assez différent. C'était une offre publique d'achat, un OPA, amical. Et donc là, ça voulait dire, évidemment, racheter les titres sur le marché Stockholm. Donc là, on était moins dans la relation... d'état à état puisqu'on était plus dans une opération de nature relativement financière évidemment qu'il fallait mener à bien après ça n'a pas empêché que on est à coeur d'avoir avec l'ensemble des autorités dans lesquelles une ibette au père aujourd'hui des bonnes relations avoir des échanges avec pareil les ambassades que j'évoquais avoir des échanges éventuellement avec les régulateurs et c'est donc tout ça ça fait partie effectivement des choses que nous avons développé et que nous allons continuer évidemment à mettre en oeuvre

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure du business model dans les loteries non monopolistiques que tu avais du mal à percevoir, tu avais du mal à percevoir comment ça pouvait fonctionner. Du coup, comment ça fonctionne sur les paris sportifs en ligne, là où il y a de la concurrence ? Quel est le business model ? Est-ce que justement, dans ce cas-là, vous avez un taux de retour aux joueurs qui est plus important pour les faire revenir plus souvent ? Est-ce que vous êtes un entre guillemets plus laxiste, ou en tout cas vous faites moins attention à la santé des joueurs ? Ou est-ce que c'est totalement différent ?

  • Speaker #0

    Alors non, on n'est pas plus laxiste, c'est-à-dire qu'on respecte la loi. Et donc là-dessus, effectivement, je disais, il y a un taux de retour aux joueurs en France qui est déterminé par la loi, que ce soit sur les activités de loterie ou sur les paris sportifs. Donc là-dessus, évidemment... C'est le même en V2 ? Non, ce n'est pas le même. Donc évidemment, on le respecte. Et il est même différent, en gros, quand tu es dans le pari sportif en point de vente ou dans le pari sportif en ligne. Donc là-dessus, notre mantra, mais j'espère que c'est le cas pour tous les opérateurs... respecte la loi alors ensuite comment s'est organisée pourquoi effectivement c'est ouvert à la concurrence sur les paris sportifs j'ai répondu à l'état pourquoi il a décidé de le faire et mais c'est vrai que c'est le cas dans la plupart des pays européens pour le coup et on voit même aux états unis ou ailleurs qu'ils sont en train aussi d'ouvrir la concurrence le marché en ligne donc là dessus c'est un business qui est relativement différent puisque par définition il Il est purement digital. mais du coup il n'y a pas tout l'aspect développement avec le réseau que j'évoquais s'agissant de la loterie et par ailleurs on est aussi dans un business où en fait on n'a pas des jeux qui vont être fondamentalement renouvelés régulièrement comme tu peux l'avoir sur le grattage par exemple où on va essayer de renouveler l'offre constamment là dessus on m'a tadé pari sur un certain nombre de compétitions sportives et où là dessus la question c'est comment tu vas fournir la meilleure plateforme technologique, le meilleur service, la meilleure application aux clients finaux. Et en parallèle de ça, comment tu vas aussi leur offrir une expérience qui est vraiment la plus agréable possible. C'est quand même un business qui est fondamentalement assez différent de celui de la loterie et qui, à un moment donné, a conduit au fait qu'un peu partout en Europe, et compte tenu du fait que ça s'est joué nativement sur le digital, il a été estimé qu'il était plus efficace de l'ouvrir à la compétition. mais c'est toujours dans une espèce d'équilibre entre le fait de ne pas laisser l'offre illégale se développer et donc en essayant de discipliner si je puis dire l'ensemble des acteurs du digital en disant en fait on ne va pas réserver ça à une entreprise, on va vous donner si vous passez un certain nombre de contrôles etc une licence, un agrément et vous allez ensuite pouvoir opérer de manière légale parce qu'en fait ce qui se passait à l'époque c'est que à l'époque la FDJ avait le monopole des paris sportifs en ligne et en fait Il y avait un certain nombre d'acteurs qui sont toujours aujourd'hui présents sur le marché français, SIT, Winamax, Betclic, etc., et qui en fait opéraient de manière illégale, et qui rencontraient du succès. Parce que justement, ils étaient illégaux, donc ils avaient la capacité de faire des choses peut-être plus, comment dirais-je, attractives aussi pour les clients. Et donc, plutôt que de se dire, bon, on va continuer à les combattre sans cesse, etc., et finalement ne jamais y arriver, l'État s'est dit, on va les discipliner, mettre en place un marché, des licences, etc., et pour que, entre guillemets, ils jouent le jeu sans... et

  • Speaker #1

    Donc ce que je comprends, c'est que la piraterie est récompensée quelque part, puisqu'au lieu de les condamner, on les autorise.

  • Speaker #0

    Il faudrait leur poser la question.

  • Speaker #1

    D'accord. Toi, à titre personnel, tu penses que c'est plus intéressant d'avoir une situation monopolistique aussi sur les paris sportifs ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'honnêtement, c'est vrai que la situation, on le voit bien. Un certain nombre de pays dans lesquels, où il y a encore, c'est très rare, mais où il y a encore un monopole sur les paris sportifs en ligne. Et en fait, le digital fait qu'il y a une forme de recherche de la compétition, parce qu'on va être un joueur qui va vouloir avoir plusieurs comptes, qui va vouloir comparer en permanence. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, revenir en disant on va remettre un monopole, ça paraît assez compliqué face aux réalités du marché.

  • Speaker #1

    Super clair. Pour revenir à toi, Jonathan, ce que je comprends des gens que je reçois ici, c'est que... Ils sont souvent passionnés par leur entreprise, leur secteur, mais c'est aussi du coup un métier de combat, parce qu'on porte des projets de loi, on porte des ambitions. Quelle est, toi, la vision de la société que tu portes ? Est-ce que tu travailles en te disant « je porte un message » ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis assez attaché à un terme qui peut paraître un peu galvaudé, ou qu'on a l'impression d'avoir entendu des milliers de fois sans que… veulent dire encore grand chose, mais moi j'ai continué à croire, coûte que coûte, je parle souvent d'intérêt général, sans faire de la philosophie, mais que la somme des intérêts particuliers égale l'intérêt général. Moi je pense qu'il y a un intérêt général, et que, c'est pas qu'il se décrète non plus, mais qu'il y a un moment, et c'est l'État pour moi qui doit l'incarner. Et on sait bien que l'État, ce n'est pas une entreprise. Pour moi il faut faire la différence entre les deux. En revanche, les entreprises, et là je me place aujourd'hui dans la situation dans laquelle je suis, elles peuvent y contribuer à l'intérêt général. Et là-dessus, moi, ça fait partie des choses où, quand je me lève le matin, je me dis, moi, je pense qu'il faut que, un, l'entreprise continue à croître, parce que si elle ne croit pas, à la fin, de toute manière, j'ai envie de dire, elle n'apportera pas les richesses qu'elle génère et qui permettent, in fine, d'être, je ne sais pas, réaffectées à des dépenses, justement, d'intérêt général, que va définir l'État, donc. mais deux, elle doit le faire aussi en ayant à cœur aussi un certain nombre de missions qu'elle peut avoir au sein de la société, alors qu'elles vont pouvoir se matérialiser par, je disais par exemple, je pense qu'aujourd'hui, on reste attaché à cette question d'avoir le premier réseau de proximité de France. On voit bien dans les débats publics que ça reste quelque chose auquel les Français sont très attachés. C'est souvent le commerce, le dernier endroit du village qui permet encore d'avoir du lien social. de faire en sorte que les différentes couches de la société se parlent aussi entre elles, qu'est ces lieux de rencontre. Voilà, ça, ça fait partie pour moi d'un de nos engagements, d'une de nos missions. Et je pourrais donc en rajouter d'autres aussi, ce à quoi on peut croire en tant qu'entreprise au quotidien. On va avoir un certain nombre de combats qui sont notamment très portés par notre PDG, qui va être, un, l'égalité femmes-hommes. On pense que tout ce que peut faire l'entreprise pour contribuer à davantage d'égalité femmes-hommes, c'est une bonne chose. et... Et de la même manière, il y a des cadres qui sont fixés par la loi, on les respecte et on essaye même d'aller un petit peu plus loin potentiellement. Ça fait plus de trois ans, je crois maintenant, qu'on est à plus de 100 sur 100, l'index Pénicaud. Ça fait partie des choses sur lesquelles on pense que l'entreprise, elle doit évidemment avant tout veiller à générer de la rentabilité, générer de la croissance, mais aussi tout en faisant ça, en contribuant à l'intergénération.

  • Speaker #1

    Merci. Alors, je vais rebondir sur l'égalité femmes-hommes. elle est souvent... respecté, mais on le voit très peu sur les postes à haute responsabilité. Est-ce que c'est aussi le cas à la FDJ ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, on a eu une PDG.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Félicitations. Très bien. On va arriver au bout de cet entretien, Jonathan. Est-ce que il y a quelque chose dont tu voulais parler, que tu n'as pas eu l'occasion d'exprimer ici ?

  • Speaker #0

    Ce que je n'ai pas eu l'occasion d'exprimer, c'est que je pense qu'on est à... Voilà, on enregistre ça, on est dans un moment un peu à... Je trouve... international assez tendu, enfin voilà, un contexte géopolitique qui est quand même assez inquiétant. Je pense qu'il y a un sujet auquel je suis très attaché, qui parcourt un peu mon parcours, c'est la question européenne. Et là-dessus, moi je trouve, pour l'instant, la réaction qu'ont eues les Européens suite à la deuxième élection de Trump et à son arrivée au pouvoir, je la trouve salutaire. Je pense qu'il faut évidemment qu'on concrétise tout ça dans les semaines et mois qui viennent, mais je dis ça aussi pour les entreprises françaises et européennes. Je pense qu'on a un vrai sujet de se reposer les questions dans les mois qui viennent. Tout se dire, on contribue chacune dans son secteur à générer de la croissance sur le marché européen, à créer de l'emploi, à faire en sorte aussi qu'on rapporte, je disais, des contributions aux finances publiques. Je pense qu'on doit tous se mettre aussi un peu dans une espèce de trajectoire, un peu d'entreprise aussi citoyenne européenne. Je pense que ça fait partie des choses sur lesquelles, dans les mois qui viennent, il faut qu'on soit sensible.

  • Speaker #1

    Merci Jonathan. Pour conclure, est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas un des livres que j'ai lu finalement assez tardivement, mais je trouve qu'il malheureusement éclaire bien la situation dans laquelle on est aujourd'hui. Je pense qu'il y a une grille de lecture assez intéressante, encore une fois, dans le monde dans lequel on est. C'est « Les ingénieurs du chaos » de Juliano Dampoli, qui est vraiment un livre assez passionnant et qui essaye de décrire l'ensemble des mécanismes à l'œuvre et auxqu Là, je parle plus en tant que citoyen, je pense qu'on doit être très attentif. Alors, ce n'est pas un livre très réjouissant en tant que tel, mais je pense que c'est un livre utile. Et si je devais faire une autre recommandation, j'en profite, j'ai encore le micro, c'est pour leur faire aussi peut-être un peu de publicité, mais c'est que je trouve qu'aujourd'hui, on a besoin d'être un peu éclairé, et donc je voulais notamment citer Le Grand Continent, qui est une revue en ligne, mais qui a aussi une version papier, mais qui permet, je trouve, de donner des clés de lecture un peu sur, encore une fois, les... là où on en est aujourd'hui et comment on doit se projeter aussi en tant qu'Européens, en tant que Français, en tant qu'Européens. Donc voilà, je recommande vivement aussi leur lecture ou leur écoute parce qu'ils publient aussi des choses en podcast. Le grand compte.

  • Speaker #1

    Merci Jonathan.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le cofondateur de l'Egywatch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. À bientôt.

Description

Qu'est-ce qu'une entreprise qui parle à tous les Français ?


Dans cet épisode, je reçois Jonathan Gindt, directeur de la stratégie du groupe FDJ United. Ancien haut fonctionnaire passé par Bercy, il pilote aujourd’hui la trajectoire d’un acteur incontournable du quotidien des Français — entre innovation, régulation, proximité et ambition européenne.


Avec lui, on explore les coulisses d’un modèle unique :


✅ Une entreprise cotée mais encore très liée à l’État
✅ 29 000 points de vente sur tout le territoire
✅ Une marque aimée du grand public… dans un secteur pourtant très régulé
✅ 4,5 milliards d’euros de recettes publiques chaque année
✅ Une stratégie d’internationalisation (Unibet, Irlande) menée tambour battant
✅ Et une conviction forte : que croissance et intérêt général peuvent avancer ensemble


Un échange vivant et sans langue de bois sur les enjeux du jeu responsable, la place du droit dans le business, le rôle des entreprises dans la société — et comment on passe de Bercy aux jeux à gratter.


🎧 À écouter absolument si vous vous intéressez à la stratégie, à la régulation, ou tout simplement à la manière dont on fait société.


Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

Vous souhaitez en savoir plus sur Legiwatch ou participer au podcast ? Prenez rendez-vous avec nous ici.

Vous souhaitez sponsoriser Hémicycle ou nous proposer un partenariat ? Contactez nous via ce formulaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on est le premier réseau de proximité de France. C'est l'une des marques, l'une des entreprises les plus connues. Quand on regarde le client FDJ, c'est le français ou la française. On retrouve quasiment moitié-moitié, moyenne d'âge autour d'une cinquantaine d'années, un tout petit peu moins. Les plus aisés et les plus modestes jouent quasiment autant.

  • Speaker #1

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle Légit Watch, et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre ville politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Jonathan Gint, directeur de la stratégie à la Française des Jeux. Bonjour Jonathan.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs et auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors Jonathan Gint, je suis actuellement le directeur de la stratégie du groupe... FDJ United, parce qu'on vient de changer de nom. Et donc, je suis en charge, effectivement, de projeter l'entreprise au loin. Et si je dois décrire mon parcours, moi, je viens du monde public, puisque j'ai travaillé plusieurs années, notamment au ministère de l'Économie. Et je rejoins la FDJ, donc, il y a à peu près quatre ans. Et donc, une entreprise qui venait d'être privatisée et qui est en train de s'internationaliser. Donc, beaucoup de défis à vivre, assez passionnants.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui fait qu'on bascule du public au privé, comme ça ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, j'ai toujours travaillé... avec les entreprises, tout en étant évidemment en travaillant pour l'État, et en les aidant à s'exporter, en les aidant à trouver des financements, ou en travaillant avec elles au cadre de régulation. Et donc ça faisait un moment que je voulais passer de l'autre côté de la barrière, si je puis dire, et voir ce que c'est une entreprise de près. Et donc l'opportunité de rejoindre FDJ s'est présentée, et donc je l'ai saisie. Et ce qui m'a plu, c'est ce que je disais avant, c'est qu'à la fois elle venait d'être privatisée, Donc... Qu'est-ce que ça veut dire être une entreprise cotée ? Quels sont les codes ? Comment on communique financièrement ? Et par ailleurs, c'était une entreprise dont le destin qui s'écrivait déjà, mais qui devait se concrétiser, c'était justement d'une entreprise très française, de devenir une entreprise aussi à vocation européenne, voire internationale. Et donc voilà, ça faisait partie des motivations que j'avais pour rejoindre FDJ.

  • Speaker #1

    Super intéressant. Alors j'ai vu dans ton parcours en effet que tu as beaucoup travaillé dans le public, notamment du côté de la régulation à Bercy. Est-ce qu'il y a des réglementations qui contraignent ce passage du public au privé ? Parce que peut-être que toi, tu as un avantage concurrentiel, non seulement dans tes connaissances, mais aussi dans ton réseau.

  • Speaker #0

    Oui, alors aujourd'hui, de toute façon, il y a des règles très claires. Il y a toujours eu des règles de déontologie, mais il y a la Haute Autorité de Transparence de la République qui existe et qui permet de s'assurer que, justement, il n'y a pas de conflit d'intérêt. Et donc, d'ailleurs, c'est évidemment bienvenu. Et c'est quelque chose qui, maintenant, fonctionne quand même assez bien quand on vient du public. et on se dirige vers le privé. Donc là-dessus, aujourd'hui, je pense qu'encore une fois, on a un cadre qui fonctionne bien.

  • Speaker #1

    Pour revenir sur ton parcours, comment tu décrirais ton quotidien à quelqu'un qui ne connaît pas du tout ce secteur-là, ce monde-là ? Et qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Dans mon quotidien, ce qui me plaît le plus, c'est la diversité, la variété des sujets. Puisque quand on regarde FDJ de l'extérieur, on peut se dire, bon, c'est le secteur des jeux d'argent qui n'est pas très connu finalement dans ses fonctionnements, en tout cas de la part des Français. Alors que c'est l'une des marques, l'une des entreprises les plus connues. Puisque FDJ, on se balade dans la rue, on voit le logo à chaque coin de rue, chaque coin de village. Et donc, c'est 97% de notoriété de la marque. Donc, c'est vraiment une marque que tous les Français connaissent. Peu de monde finalement sait comment on fait fonctionner cette entreprise, ou même ils peuvent avoir l'impression, et moi-même je pouvais l'avoir avant d'y rentrer, que finalement, quelque part, ça fonctionne un peu tout seul. Alors qu'en fait, tout ça c'est quand même un travail d'orfèvre pour s'assurer que l'ensemble des transactions, l'ensemble des prises de jeux, que ce soit dans les points de vente, que ce soit en ligne, soient faits évidemment avec beaucoup de réactivité, qu'ensuite il y ait les résultats. Tout ça, c'est une espèce d'industrie quotidienne avec des milliards d'euros de transactions. Donc, c'est vraiment une entreprise, avant tout d'ailleurs, avec un système informatique très puissant. Et ça, on ne le voit pas trop de l'extérieur. Et qui doit tout le temps aussi se renouveler, apporter à la fois de nouveaux produits, répondre aux nouvelles attentes. Et donc ça, c'est un des premiers défis que je trouve motivant. Et je le disais, c'est une entreprise aussi où il y a une diversité de sujets qui est vraiment très importante, parce que ça va, donc j'évoquais le commerce de proximité, le fait qu'aujourd'hui, on est le premier réseau de proximité de France, 29 000 points de vente. Donc on est vraiment accessible de tous les Français, comme je disais, très visible et très présent sur les territoires. Et par ailleurs, on a évidemment tout le sujet du digital, puisque évidemment, les usages digitaux se développent, que ce soit dans notre secteur, mais évidemment... généralement l'économie et donc c'est comment aussi on va y répondre avec des aspirations encore une fois qui peuvent être différentes d'un public à l'autre public plus jeune public plus âgé il faut arriver à voir avoir le bon mix et ça va être aussi comment on apporte des nouveaux services dans les points de vente donc on On a travaillé avec les buralistes, avec les marchands de presse à faire en sorte que ces commerces aussi continuent à vivre. Et donc ça, on a développé par exemple une activité de paiement et de service qui permet aujourd'hui à quelqu'un qui veut payer sa facture, ses amendes, de venir dans un point de vente et de le payer assez facilement. Même les autoroutes en flux libre, désormais, on peut venir ensuite dans son point de vente et payer son péage. Voilà, ça fait partie aussi de ce qu'on essaye de faire et tout en se disant que... On se prépare à l'avenir, donc on continue à innover, à déployer des nouvelles offres, comme celles que j'évoquais, mais évidemment, il y en a d'autres aussi dans notre secteur cœur,

  • Speaker #1

    qui est le jeu d'argent. Donc la Française des Jeux, ce n'est pas que des jeux ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Quelle est la part du jeu dans l'activité ?

  • Speaker #0

    L'essentiel de l'activité de FDJ aujourd'hui, plus de 95%, c'est des jeux d'argent. C'est quand même notre cœur, évidemment, et ça le restera, que ce soit sur la loterie, que ce soit sur les paris sportifs, et que ce soit en France ou à l'international. encore une fois on est vraiment là sur ce qui est notre corps de métier mais quand on peut venir sur de nouvelles offres comme celle que j'évoquais avant et qui viennent aussi faire en sorte que notre réseau de points de vente qui est vraiment un actif très important et qu'on souhaite continuer à faire vivre ben c'est là qu'on se dit il faut qu'on continue à apporter du flux qu'on continue à faire en sorte que les clients et l'usienne et donc encore une fois en diversifiant les offres qu'on leur propose donc Jonathan tu es directeur de la stratégie oui

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure de la notoriété de la FDJ, qui est très forte. Il y a aussi un équilibre qui, je trouve, est extrêmement dur à trouver. Et en tout cas, il me semble que vous ayez réussi à presque faire l'impossible, puisque la FDJ est très appréciée par les Français, alors qu'on parle de jeu d'argent. Comment on fait ? Est-ce qu'il y a des actions que vous faites pour faire fonctionner tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors la première action, c'est... On met en place ce qu'on appelle, nous, le jeu responsable. C'est-à-dire qu'on y croit fermement. Ça fait plus d'une vingtaine d'années qu'on a déployé cette conception, qui est de se dire, évidemment, le jeu n'est pas une activité comme une autre. Le jeu d'argent n'est pas une activité comme une autre. Ça peut créer des comportements addictifs. Donc, il faut, autant que possible, les prévenir. Et donc, là-dessus, nous, on a déployé beaucoup d'actions, avec, évidemment, aussi les associations, puisque nous, on n'est pas médecins, évidemment, et donc ça peut être potentiellement pathologique. Et donc, le cas échéant, ça doit être pris en charge le plus tôt possible. En France, le jeu... d'argent est interdit aux mineurs. Et donc, là-dessus, on a depuis aussi un certain nombre d'années, non seulement été très vigilants avec nos commerçants partenaires, dont je parlais tout à l'heure, les libéralistes, les marchands de presse, pour que dans les points de vente, le jeu des mineurs soit bien interdit. C'est-à-dire que, donc, vérification de carte d'identité dès qu'on a un doute, etc. Donc ça, non seulement... on a mis en place cette politique, mais aussi on le vérifie. Par exemple, on organise des visites mystères, on les appelle comme ça, dans les points de vente où on va envoyer des jeunes pour le coup, pour tester les commerçants partenaires et vérifier qu'à la fin, ils respectent bien les règles. Et si ce n'est pas le cas, il y a des mesures de suspension de notre activité, graduelles évidemment, qui sont mises en place. Donc ce n'est vraiment pas seulement des mots, on le met vraiment en action. Donc ça, c'est, je pense, un des premiers piliers, si ce n'est le pilier central, le jeu responsable. La deuxième action, c'est que je parlais de la proximité, du commerce de proximité. Et au-delà du commerce de proximité, c'est aussi comment on s'incarne dans les territoires et on a mis en place différentes actions. Je pense par exemple à Mission Patrimoine, qui vise en fait à aider à la restauration du patrimoine en France via donc une partie des recettes de l'État dans le cadre de Mission Patrimoine. Donc ça va être des jeux à la fois le loto et un jeu de grattage. Ça fonctionne très bien, cette édition. Et je pense que ça nous incarne aussi, puisqu'on va venir ensuite rénover, enfin aider à rénover un certain nombre de monuments emblématiques sur les différents territoires français.

  • Speaker #1

    Est-ce que, d'après toi, des engagements, c'est suffisant ? Est-ce que, pour être plus direct, est-ce que tu penses qu'il faudrait qu'il y ait plus de régulations concernant l'ensemble du secteur du jeu ? Je prends des exemples. Alors, ce n'est pas forcément la FDJ qui est en cause, mais des publicités qui peuvent s'adresser à des jeunes de banlieue. Aussi, il y a beaucoup d'offres de bienvenue un peu partout. J'en ai fait les frais dans ma jeunesse. Mais du coup... hum... Voilà, quelle est ta position là-dessus ? Alors,

  • Speaker #0

    je pense que globalement, on a une régulation en France qui est assez bien établie, donc qui date d'il n'y a pas très longtemps en fait en réalité, parce que c'est 2010, puis 2019, les grandes étapes de régulation. Alors après, ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas certaines pratiques qui peuvent poser difficulté, notamment sur certaines publicités, mais là-dessus, on a un cadre qui existe, qui a été renforcé depuis, je pense, ce à quoi tu faisais... référence, qui est effectivement une pub d'un opérateur que je ne citerai pas, mais un opérateur concurrent sur les paris en ligne. Et là-dessus, l'Autorité Nationale des Jeux, avec évidemment aussi les autres composantes, la RPP, tous ceux qui sont chargés finalement de vérifier que les publicités respectent bien le cadre établi qui existe, qui aurait dû conduire normalement à ne pas valider la pub en question, existe, donc il s'agit juste de l'appliquer pour moi. Il n'y a pas forcément de grandes réformes à faire. Aujourd'hui, c'est plutôt déjà mettre en œuvre ce qui existe, qui est un cadre assez solide.

  • Speaker #1

    Entendu. Pour revenir sur la spécificité de la FDJ, en 2019, c'était détenu à 72% par l'État et 50% des parts ont été vendues cette année-là. Est-ce que l'État joue un rôle dans la gouvernance de la FDJ aujourd'hui ? Et toi, étant passé par le public, l'État, est-ce que quelque part tu représentes l'État ou c'est complètement à côté ?

  • Speaker #0

    Sur la deuxième question, non, je ne représente pas du tout l'État, je suis un salarié de l'FDJ et en aucune manière je représente l'État. Sur la première question, oui, l'État aujourd'hui conserve un rôle particulier. Alors, un, il reste l'actionnaire de référence, à 21%, deux, il a, et ça a été confirmé en 2019, un certain nombre de prérogatives particulières. et qui sont notamment liés à ce qu'on appelle le contrôle étroit, c'est le vocable consacré, mais qui lui permet d'avoir notamment un commissaire du gouvernement qui est présent dans le conseil d'administration, ainsi qu'un contrôleur général économique et financier. Bref, tout un dispositif qui permet à l'État d'avoir des pouvoirs un peu particuliers dans le suivi des activités de FDJ au titre du monopole dont on dispose sur la loterie et sur les paris sportifs en point de vente.

  • Speaker #1

    Alors justement, tu parles du monopole, c'est une situation qui est assez inédite, en tout cas ce qu'on fait nous en France. Donc si je résume, en 2019, la FDJ paye 380 millions d'euros, c'est ça ? Pour obtenir le monopole de la loterie en France pendant 25 ans. Tu me dis si je me trompe.

  • Speaker #0

    Alors si on est précis, effectivement, la FDJ paye 380 millions d'euros pour sécuriser les droits exclusifs ou le monopole qu'elle avait déjà avant la privatisation. Donc qu'en réalité, la loi PAC, puisque c'est elle qui vient consacrer tout ça, vient confirmer et lui donner pour 25 ans, qui est le nouvel horizon à compter de 2019. Donc ça, effectivement, c'est cette sécurisation qui était ensuite confirmée par les 380 millions d'euros.

  • Speaker #1

    D'accord. Merci pour cette info. Et du coup, est-ce que cette situation monopolistique, est-ce que pour toi, elle est normale, sachant que ce n'est pas le cas dans d'autres pays ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, effectivement, sur le caractère inédit, en fait, c'est pas inédit du tout, parce que... En fait, quand on regarde en Europe, la plupart des loteries sont organisées sous forme soit de droits exclusifs, de monopoles d'État, en fait, encore aujourd'hui, soit de licences, mais en gros, en limitant l'offre. On prend par exemple le cas du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, c'est une licence qui est donnée, donc à chaque fois, il y a une consultation, mais en gros, il n'y a qu'une seule loterie à la fin. Mais si on regarde ce qui se passe dans les pays scandinaves, par exemple, ce sont des monopoles d'État, des entreprises d'État. qui ont le monopole sur les loteries. C'est le cas en Allemagne où dans chaque lender, il y a une loterie d'État, loterie publique, qui a le monopole sur la loterie du lender concerné. Ce n'est pas inédit en fait. C'est vraiment quelque chose qu'on retrouve d'ailleurs en Europe. Et même quand on regarde ailleurs, c'est le cas aussi aux États-Unis. Même aux États-Unis, c'est des loteries État par État. Donc il y en a 50 évidemment. C'est comme ça que le secteur est organisé. Et alors on peut se demander pourquoi effectivement. Là, je reprendrai ce qu'a dit le Conseil d'État, en fait, parce qu'il a été amné à ce... prononcé sur la question en 2023 et en fait il a dit deux choses il a dit les deux raisons finalement du monopole c'est un que ça canalise l'offre qu'est ce que ça veut dire canaliser l'offre ça veut dire que dans le jeu d'argent comme dans d'autres activités de ce type là le risque évidemment c'est que on est un développement de l'offre illégale donc qu'en fait les joueurs les clients vont aller vouloir aller jouer s'il n'y a pas de canal légal et donc sur des offres évidemment qui à la fin payeront pas d'impôts en France et par ailleurs qui présentent un risque pour les joueurs puisque il n'y a aucune incitation quand on n'est pas régulé à limiter les pratiques de jeu ou voir d'ailleurs à la fin qu'est ce que le client le joueur se fasse payer quand il a gagné donc ça peut mener à des tas de tromperies diverses et variées donc canalisation ça veut dire comment on arrive via l'offre légale à faire en sorte que les clients soient attirés vers le canal légal Et donc, in fine, on contrôle mieux quand même leur pratique de jeu et que ça rapporte aussi des taxes à l'État. Et là-dessus, le système français fonctionne bien, puisqu'on a prouvé que, un, on canalisait bien, c'est-à-dire qu'on a peu, finalement, de joueurs qui sont tentés à aller sur de l'illégal sur la loterie, parce qu'on a une offre qui reste attractive, qui permet du coup de faire en sorte qu'ils vont aller plutôt sur Internet, sur notre site ou sur l'application. dans les points de vente, plutôt que d'aller sur des loteries, ça existe quand même, des offres illégales évidemment, mais c'est relativement faible, on arrive bien à canaliser. Et la deuxième raison, c'est aussi qu'on doit justement parvenir à faire en sorte qu'il n'y ait pas de développement de jeux excessifs, c'est-à-dire de personnes qui précisément vont devenir addictes aux jeux, et là-dessus c'est pareil, on a des bons résultats, puisqu'on a moins de 2% en gros de nos joueurs sur la loterie qui ont des comportements problématiques, c'est-à-dire qui vont développer une vraie inclinaison à l'addiction. Ce sont les deux critères qui, à la fin, sont un peu les juges de paix, si je puis dire, et qui disent est-ce que le monopole est efficace ou pas, et en l'occurrence, il l'est. C'est tout le raisonnement qui a conduit la France, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, des tas d'autres pays en Europe et dans le monde, à plutôt recourir à cette pratique-là sur la loterie, puisque, encore une fois, ça permet de, finalement, en matière de santé publique et d'ordre public, mieux organiser les choses. pourrait rajouter une troisième raison un peu pratique, qui n'était pas, évidemment, dans ce qu'a évoqué le Conseil d'État, qui est qu'aujourd'hui, je le disais... réseau de 29 000 points de vente. On peut imaginer que si on commence à aller dans un point de vente où tu vas multiplier les offres de loterie, etc., ça devient absolument ingérable. Je ne suis pas sûr qu'il y ait forcément non plus complètement un modèle économique derrière tout ça. D'accord.

  • Speaker #1

    Si je comprends bien, l'intérêt du monopole, c'est un, la confiance du joueur vers l'institution, et deux, le suivi potentiel. À quel moment vous dites qu'un joueur est problématique ? À quel moment vous dites, OK, on ne veut plus de son argent ? Parce que là, le gars est complètement ruiné. Comment on fait ?

  • Speaker #0

    Alors, on a des indicateurs. Si en ligne, tu as déjà joué, il y a un indicateur qui s'appelle aujourd'hui PlayScan. Et en fait, on va analyser le comportement du joueur. C'est-à-dire à la fois le temps passé et somme misée. Et on va faire une combinaison de tout ça. Et tu vas voir plusieurs... Il y a une gradation de couleurs. Tu as du vert, pas de problème. Orange, rouge, etc. Et en fait, à partir du moment où on commence à arriver déjà dans la... Ce qu'on va faire, c'est qu'on va avoir un certain nombre d'actions vers lui qui vont être de lui dire « attention, là, le temps passé, les sommes misées, etc. » et voire mettre en place ce qu'on appelle des modérateurs. On va à un moment donné éventuellement suspendre la partie, on va éventuellement faire dans les cas extrêmes des blocages, etc. Donc on a tout un tas de dispositifs qui permettent finalement d'analyser le comportement du joueur et d'avoir des actions envers lui, ensuite permettant d'éviter qu'il tombe dans l'addiction. On va aussi avoir ce qu'on appelle des appels sortants, où on va nous-mêmes appeler les joueurs quand on constate qu'il y a appareil une difficulté, et essayer de l'aider, encore une fois, alors, je le disais tout à l'heure, on se substitue pas, on n'est pas des médecins, donc là-dessus, on a la chance, en plus, en France, d'avoir quand même un personnel médical qui a une forme de spécialisation dans les addictions, et notamment dans l'addiction aux jeux d'argent, donc des associations qui sont spécialisées en la matière, donc on va aussi les orienter. vers ce type de relais où ensuite, il faut que la prise en charge se fasse par des personnes habilitées. Pour te donner quelques exemples de tout ce qu'on fait en la matière, et qui est vraiment quelque chose auquel on est évidemment très attaché, puisqu'on pense qu'il ne peut y avoir de pratique du jeu d'argent que dans la durée, et donc ça veut dire avec des petites sommes misées, beaucoup de faute de proportion de joueurs, mais encore une fois, plutôt des petites sommes jouées.

  • Speaker #1

    Super intéressant, et du coup... Pour en revenir à toi, à ton quotidien, à qui tu parles au sein de l'État ? Est-ce que tu travailles sur des projets de loi ou tu défends des positions de la FDJ auprès de parlementaires ? Et si oui, quelles sont les décisions que tu essayes d'amener ? Parce que d'une part, vous avez intérêt à ce que le jeu soit plus facile. Et d'autre part, comme vous avez l'État comme actionnaire, vous devez être exemplaire, un peu le bon élève de ce secteur-là. quelle est la stratégie en ce moment justement ?

  • Speaker #0

    Moi, je ne parle plus forcément directement au parlementaire ou à l'État, mais en revanche, évidemment, j'alimente beaucoup pour qu'ensuite, on puisse avoir ce dialogue avec ces différentes parties prenantes. Et alors, moi, ce qu'on essaye de dire, c'est que nous, on est un secteur qui est très régulé. Et c'est logique, parce qu'on n'est pas, encore une fois, dans une industrie comme une autre. C'est assez cohérent et c'est partout, encore une fois, en Europe et dans le monde. que c'est un secteur relativement, enfin très régulé. Ça ne veut pas dire que, je parlais tout à l'heure notamment de la canalisation, du fait de faire en sorte que les joueurs soient plutôt attirés vers l'offre légale. Pour que ce soit le cas, il faut quand même que l'offre reste attractive. Et ça d'ailleurs, c'est ce qu'on retrouve dans tous les textes européens qui disent comment le jeu d'argent doit être régulé. Et c'est pour ça que par exemple, on peut se dire comme ça, la publicité elle pose problème pour le jeu d'argent en fait, et elle est déjà régulée comme je le disais. disait, et elle doit l'être, il n'y a pas de difficulté, mais l'interdire, à la fin, ce serait peut-être aboutir à une situation qui, in fine, conduit à faire en sorte qu'on va davantage réguler. C'est ça qu'on essaye d'expliquer, c'est-à-dire que, pour rester attractif, ça veut dire qu'il faut qu'on soit quand même en capacité de pouvoir renouveler l'offre, de pouvoir apporter des nouvelles expériences aux joueurs, donc c'est ça que nous on essaye de défendre, et on regarde ce qui se passe à l'étranger, on essaye de comparer ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné, et parallèlement aussi de dire que En fait, on doit faire attention au bon équilibre entre la régulation et le fait de ne pas à la fin aboutir à une explosion de l'offre illégale. Je prends un exemple. Les Pays-Bas, par exemple, ont récemment décidé de mettre en place des limites de mise pour les joueurs plutôt de paris sportifs. Donc, c'est 700 euros par mois. Et au-delà de ça, il y a toute une série de contrôles qui doivent être faits. Pas qu'en soi, c'est forcément mauvais, mais le problème, c'est que ça a été fait d'une telle manière que ça a finalement bloqué les opérateurs légaux. et... Ça a fait exploser l'offre illégale. Là aujourd'hui, on considère qu'il y a quasiment la moitié du marché aux Pays-Bas, c'est les chiffres officiels, c'est pas les chiffres des opérateurs, qui relèvent de l'illégal. Donc ça, c'est un échec. Et nous, c'est ce qu'on essaye de faire valoir auprès des autorités, que ce soit en France ou ailleurs d'ailleurs, c'est de dire, attention, il faut toujours trouver la bonne balance entre les deux, et je rajouterais peut-être aussi... On a eu à travailler sur des sujets comme, par exemple, à un moment donné, il y a des modes un peu technologiques. Le Web3, à un moment donné, c'était avant l'intelligence artificielle générative. Il y a eu une espèce de hype, on va dire, là-dessus. Et donc, c'est vrai qu'il y a pu y avoir des offres là-dessus qui sont développées de jeux officiellement un peu de fantasy, enfin, qui étaient autour du fantasy, notamment des échanges de cartes, pour le dire numérique. Et donc là-dessus, assez vite, finalement, ça ressemble au jeu d'argent. Nous, c'est pareil là-dessus, on dit toujours, attention, si ce sont les mêmes logiques que du jeu d'argent, ça doit être régulé comme du jeu d'argent. Donc ça, ça fait partie des dialogues qu'on a aussi avec l'État, et sur lequel on n'a d'ailleurs pas été tout à fait d'accord, mais ça fait partie du quotidien, parce que si tu commences à créer une espèce de marché un petit peu parallèle, ou finalement avec un peu moins de contraintes, mais qui a toutes les mêmes logiques que le jeu d'argent, ça va finir par assécher un peu le jeu d'argent plus régulé, pour évidemment aller plutôt se déporter vers le jeu d'argent qui va être moins régulé. Donc voilà. Ça fait vraiment partie des choses sur lesquelles je travaille au quotidien.

  • Speaker #1

    Ok, pour prendre un exemple qui me touche très concrètement, je suis un joueur de FIFA. Et donc il se trouve qu'il y a un mode où on peut acheter des cartes et ça ressemble beaucoup à une loterie. Parce qu'on peut avoir des plus ou moins bonnes cartes et c'est souvent de l'argent qu'on paye avec sa carte de crédit. C'est de l'argent qu'on peut gagner en jeu mais aussi qu'on peut amener de chez nous. Est-ce que c'est régulé comme la loterie ? Est-ce que vous travaillez à ça ?

  • Speaker #0

    Alors non, ce n'est pas effectivement régulé comme la loterie. Alors ça peut faire partie de tout ce qu'on appelle les lootbox, mais ça fait partie des sujets qu'il faut sans doute regarder. Pour nous, la logique est assez simple. Encore une fois, si on est sur la même logique que celle du jeu d'argent, c'est-à-dire notamment le sacrifice financier, l'espérance de gain, il y a des critères qui sont très clairs dans la loi. On devrait appliquer les mêmes logiques que le jeu d'argent parce qu'il y a les mêmes risques associés. Il n'y a pas de raison de faire des exceptions.

  • Speaker #1

    Tu as évoqué plusieurs fois le fait que vous payez vos impôts, donc qu'il y a beaucoup de taxes en faveur de l'État français. La répartition des revenus que j'ai trouvée, c'est que pour 100 euros misés chez vous, il y en a 70 euros qui sont reversés aux joueurs, 20 euros à l'État et 10 euros pour les FDJ. Est-ce que c'est juste ?

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça. Ça peut dépendre sur les 70, parce qu'il y a évidemment ce qu'on appelle le taux de retour aux joueurs, qui en France est très réglementé et qui peut varier d'un jeu à l'autre. Enfin, tout ça est évidemment public. Il suffit de regarder le règlement du jeu. Mais globalement, c'est ça. On est une entreprise qui est très taxée. On est clairement les plus taxés en Europe. c'est vrai dans ce secteur là c'est vrai dans d'autres aussi mais en l'occurrence c'est particulièrement vrai pour le jeu d'argent sachant que là dessus c'est plus de 4 milliards d'euros, effectivement, de recettes, presque 4 milliards et demi, pour la seule FDJ. Sachant qu'on représente plus largement, plus de la moitié de l'ensemble des recettes publiques pour ces champs de vieux d'argent. Donc si je devais prendre un exemple, c'est équivalent au budget du ministère de la Culture. Et nous, on en est fiers. C'est-à-dire qu'on pense que ça fait partie des choses sur lesquelles on démontre, je le disais tout à l'heure, qu'en ayant cette offre légale qui fait en sorte de garder son attractivité et donc d'avoir... 27 millions de joueurs, la Française des Jeux. C'est-à-dire qu'un adulte sur deux, en gros, en France, a joué au moins une fois dans l'année à un jeu FDJ. Et nous, c'est vraiment ça, notre fierté. C'est-à-dire de se dire qu'on est assis, encore une fois, sur un bassin de clientèle qui est très large, qui a une pratique récréative du jeu, et qui, à la fin, aboutit à cette contribution que j'évoquais, et qui est significative, et qui s'est accrue au cours des années. parce que notre activité s'est développée, mais aussi parce que je pense qu'on a su trouver justement des mécanismes fiscaux qui font que l'État y retrouve son intérêt.

  • Speaker #1

    Alors, l'État a un droit de regard sur vos activités. Vous, contribuant à hauteur de 4 milliards par an au budget, est-ce que vous avez un droit de regard sur ce qui est fait de cet argent ?

  • Speaker #0

    Non. Non, non. Effectivement, nous n'en avons pas, mais ça, c'est, j'ai envie de dire, un peu la logique des choses. On pense que là-dessus, ce qui, encore une fois, est important, c'est de se dire comment on arrive à faire en sorte que le niveau reste élevé au cours des années qui viennent de contributions. parce que si... on est vraiment dans une relation gagnant-gagnant entre FDJ et l'État sur le fait que si notre activité continue à croître, évidemment, on va réussir à renforcer notre contribution aux finances publiques. Voilà. Ensuite, c'est l'État qui gère, évidemment.

  • Speaker #1

    D'accord. Ça me fait venir une autre question. Du coup, si vous continuez à croître, entre guillemets, donc c'est bon pour les finances publiques, mais est-ce que c'est pas mauvais pour l'état de notre société, dans le sens où plus on joue... Plus peut-être qu'on est désespéré et que finalement le ruissellement annoncé ne fonctionne pas, la répartition des revenus est trop inégale ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'en fait là-dessus, quand d'ailleurs on interroge nos clients, c'est un, quand on regarde le client FDJ aujourd'hui, contrairement à parfois l'image d'Epinal, c'est un peu le français ou la française. C'est-à-dire que déjà, un, en termes de genre, on retrouve quasiment moitié-moitié. On retrouve à peu près une moyenne d'âge autour d'une cinquantaine d'années, un tout petit peu moins. En termes de catégories socio-professionnelles, en fait on a une représentation assez équilibrée de l'ensemble des catégories socio-professionnelles. Les plus aisés et les plus modestes jouent quasiment autant. On n'est pas sur l'image de « on va davantage jouer parce que la situation de la société se dégrade » . D'ailleurs, au contraire, nous, ce qu'on voit, c'est que... Quels que soient les cycles économiques, c'est-à-dire qu'on soit dans une période relativement faste de croissance, etc., ou dans une période plutôt plus compliquée en termes de croissance, en fait, globalement, l'activité se maintient. Parce qu'en réalité, on constitue une proportion assez faible du budget loisir des Français. On revendique ce qu'on appelle le modèle extensif, c'est-à-dire de se dire, on veut avoir plein de clients, mais avec des mises faibles. Donc là-dessus, non, non, ce ne serait pas du tout un problème. Ce serait le fait qu'on a réussi à convaincre peut-être nous davantage de joueurs et qu'à la fin, de toute manière, on reste sur des pratiques strictement récréatives. Ça ne créerait pas de difficultés en tant que telles.

  • Speaker #1

    Entendu. Tu parles de croissance, en tout cas potentiellement d'expansion de la FDJ. J'ai lu que vous aviez racheté la Loterie Nationale Irlandaise et Unibet. Absolument. Quels sont les enjeux de cette... internationalisation et concrètement, toi, à qui tu parles à ce moment-là pour convaincre les parties prenantes ? Est-ce que tu t'adresses par exemple au gouvernement irlandais, tu passes par l'Union Européenne ? Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    On a deux, effectivement, deux sujets différents entre la loterie irlandaise et Unibet, mais je vais y revenir. Alors déjà, l'internationalisation, pourquoi ? Parce que jusqu'à présent, on était un acteur très français. C'est lié à notre histoire et ça se comprend... Je veux dire, ça se comprend assez naturellement. On est dans un paysage, on va dire, du monde du jeu d'argent qui a tendance à se concentrer avec l'apparition de grands champions européens et internationaux. Là-dessus, la question que nous avions, c'était de se dire, est-ce qu'on veut en être ? Et oui, on veut en être de ces champions, parce qu'on pense qu'on a un savoir-faire, on pense qu'on a une forme d'expertise, et on l'a démontré tout au long de ces années. Parce que tout ça, comme je le disais au démarrage de notre conversation, ce n'est pas venu naturellement. C'est-à-dire qu'encore une fois, derrière, il y a des équipes qui, dans les développements informatiques, qui dans le marketing, qui dans la communication, etc., sont très bons en la matière. Et donc, on pense qu'on a un savoir-faire, encore une fois, à exporter.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'État vous aide aussi, puisqu'il a 20% encore des actifs ? Est-ce qu'il vous aide à vous exporter ?

  • Speaker #0

    L'État, il peut, comme toute entreprise française qui cherche à s'internationaliser, ... l'État peut nous y aider, bien sûr. Mais en l'occurrence, il faut d'abord avoir le meilleur dossier, il faut d'abord savoir se défendre soi-même, et c'est ce qu'on a fait. Alors si je reprends ta question sur la loterie irlandaise, donc effectivement, là, on était dans un processus un peu particulier, qui était que la loterie avait été privatisée, il y a plus de dix ans, et en fait, elle était détenue à la fois par un fonds de pension et par la poste irlandaise, en l'occurrence. Donc à qui on parle, en l'occurrence ? Évidemment, là, on essaye de convaincre qu'on avait le meilleur dossier, ce qui allait de pair avec, évidemment, aussi les loteries. il y a toujours... Un lien quand même assez fort avec l'État, où qu'on soit. Et donc bien évidemment qu'on avait aussi développé des relations avec les autorités irlandaises, que ce soit le ministère des Finances, l'ambassade d'Irlande à Paris, puisque ça fait partie évidemment aussi de l'écosystème dans lequel aujourd'hui on est et dans lequel on voulait être à ce moment-là. Donc clairement, pour nous, ça faisait partie des étapes aussi. Ça n'a pas empêché qu'à la fin, le choix se soit fait sur des critères assez objectifs, etc. Mais il faut... évidemment avoir ce lien avec les autorités nationales à chaque fois. Ensuite, Unibet. Donc Unibet, c'est le groupe Kinred, en fait, qui était un groupe coté à Stockholm, mais présent dans une dizaine de pays européens. Donc notamment avec sa marque Unibet, mais il y en a d'autres également. Et donc là-dessus, pour le coup, c'était assez différent. C'était une offre publique d'achat, un OPA, amical. Et donc là, ça voulait dire, évidemment, racheter les titres sur le marché Stockholm. Donc là, on était moins dans la relation... d'état à état puisqu'on était plus dans une opération de nature relativement financière évidemment qu'il fallait mener à bien après ça n'a pas empêché que on est à coeur d'avoir avec l'ensemble des autorités dans lesquelles une ibette au père aujourd'hui des bonnes relations avoir des échanges avec pareil les ambassades que j'évoquais avoir des échanges éventuellement avec les régulateurs et c'est donc tout ça ça fait partie effectivement des choses que nous avons développé et que nous allons continuer évidemment à mettre en oeuvre

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure du business model dans les loteries non monopolistiques que tu avais du mal à percevoir, tu avais du mal à percevoir comment ça pouvait fonctionner. Du coup, comment ça fonctionne sur les paris sportifs en ligne, là où il y a de la concurrence ? Quel est le business model ? Est-ce que justement, dans ce cas-là, vous avez un taux de retour aux joueurs qui est plus important pour les faire revenir plus souvent ? Est-ce que vous êtes un entre guillemets plus laxiste, ou en tout cas vous faites moins attention à la santé des joueurs ? Ou est-ce que c'est totalement différent ?

  • Speaker #0

    Alors non, on n'est pas plus laxiste, c'est-à-dire qu'on respecte la loi. Et donc là-dessus, effectivement, je disais, il y a un taux de retour aux joueurs en France qui est déterminé par la loi, que ce soit sur les activités de loterie ou sur les paris sportifs. Donc là-dessus, évidemment... C'est le même en V2 ? Non, ce n'est pas le même. Donc évidemment, on le respecte. Et il est même différent, en gros, quand tu es dans le pari sportif en point de vente ou dans le pari sportif en ligne. Donc là-dessus, notre mantra, mais j'espère que c'est le cas pour tous les opérateurs... respecte la loi alors ensuite comment s'est organisée pourquoi effectivement c'est ouvert à la concurrence sur les paris sportifs j'ai répondu à l'état pourquoi il a décidé de le faire et mais c'est vrai que c'est le cas dans la plupart des pays européens pour le coup et on voit même aux états unis ou ailleurs qu'ils sont en train aussi d'ouvrir la concurrence le marché en ligne donc là dessus c'est un business qui est relativement différent puisque par définition il Il est purement digital. mais du coup il n'y a pas tout l'aspect développement avec le réseau que j'évoquais s'agissant de la loterie et par ailleurs on est aussi dans un business où en fait on n'a pas des jeux qui vont être fondamentalement renouvelés régulièrement comme tu peux l'avoir sur le grattage par exemple où on va essayer de renouveler l'offre constamment là dessus on m'a tadé pari sur un certain nombre de compétitions sportives et où là dessus la question c'est comment tu vas fournir la meilleure plateforme technologique, le meilleur service, la meilleure application aux clients finaux. Et en parallèle de ça, comment tu vas aussi leur offrir une expérience qui est vraiment la plus agréable possible. C'est quand même un business qui est fondamentalement assez différent de celui de la loterie et qui, à un moment donné, a conduit au fait qu'un peu partout en Europe, et compte tenu du fait que ça s'est joué nativement sur le digital, il a été estimé qu'il était plus efficace de l'ouvrir à la compétition. mais c'est toujours dans une espèce d'équilibre entre le fait de ne pas laisser l'offre illégale se développer et donc en essayant de discipliner si je puis dire l'ensemble des acteurs du digital en disant en fait on ne va pas réserver ça à une entreprise, on va vous donner si vous passez un certain nombre de contrôles etc une licence, un agrément et vous allez ensuite pouvoir opérer de manière légale parce qu'en fait ce qui se passait à l'époque c'est que à l'époque la FDJ avait le monopole des paris sportifs en ligne et en fait Il y avait un certain nombre d'acteurs qui sont toujours aujourd'hui présents sur le marché français, SIT, Winamax, Betclic, etc., et qui en fait opéraient de manière illégale, et qui rencontraient du succès. Parce que justement, ils étaient illégaux, donc ils avaient la capacité de faire des choses peut-être plus, comment dirais-je, attractives aussi pour les clients. Et donc, plutôt que de se dire, bon, on va continuer à les combattre sans cesse, etc., et finalement ne jamais y arriver, l'État s'est dit, on va les discipliner, mettre en place un marché, des licences, etc., et pour que, entre guillemets, ils jouent le jeu sans... et

  • Speaker #1

    Donc ce que je comprends, c'est que la piraterie est récompensée quelque part, puisqu'au lieu de les condamner, on les autorise.

  • Speaker #0

    Il faudrait leur poser la question.

  • Speaker #1

    D'accord. Toi, à titre personnel, tu penses que c'est plus intéressant d'avoir une situation monopolistique aussi sur les paris sportifs ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'honnêtement, c'est vrai que la situation, on le voit bien. Un certain nombre de pays dans lesquels, où il y a encore, c'est très rare, mais où il y a encore un monopole sur les paris sportifs en ligne. Et en fait, le digital fait qu'il y a une forme de recherche de la compétition, parce qu'on va être un joueur qui va vouloir avoir plusieurs comptes, qui va vouloir comparer en permanence. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, revenir en disant on va remettre un monopole, ça paraît assez compliqué face aux réalités du marché.

  • Speaker #1

    Super clair. Pour revenir à toi, Jonathan, ce que je comprends des gens que je reçois ici, c'est que... Ils sont souvent passionnés par leur entreprise, leur secteur, mais c'est aussi du coup un métier de combat, parce qu'on porte des projets de loi, on porte des ambitions. Quelle est, toi, la vision de la société que tu portes ? Est-ce que tu travailles en te disant « je porte un message » ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis assez attaché à un terme qui peut paraître un peu galvaudé, ou qu'on a l'impression d'avoir entendu des milliers de fois sans que… veulent dire encore grand chose, mais moi j'ai continué à croire, coûte que coûte, je parle souvent d'intérêt général, sans faire de la philosophie, mais que la somme des intérêts particuliers égale l'intérêt général. Moi je pense qu'il y a un intérêt général, et que, c'est pas qu'il se décrète non plus, mais qu'il y a un moment, et c'est l'État pour moi qui doit l'incarner. Et on sait bien que l'État, ce n'est pas une entreprise. Pour moi il faut faire la différence entre les deux. En revanche, les entreprises, et là je me place aujourd'hui dans la situation dans laquelle je suis, elles peuvent y contribuer à l'intérêt général. Et là-dessus, moi, ça fait partie des choses où, quand je me lève le matin, je me dis, moi, je pense qu'il faut que, un, l'entreprise continue à croître, parce que si elle ne croit pas, à la fin, de toute manière, j'ai envie de dire, elle n'apportera pas les richesses qu'elle génère et qui permettent, in fine, d'être, je ne sais pas, réaffectées à des dépenses, justement, d'intérêt général, que va définir l'État, donc. mais deux, elle doit le faire aussi en ayant à cœur aussi un certain nombre de missions qu'elle peut avoir au sein de la société, alors qu'elles vont pouvoir se matérialiser par, je disais par exemple, je pense qu'aujourd'hui, on reste attaché à cette question d'avoir le premier réseau de proximité de France. On voit bien dans les débats publics que ça reste quelque chose auquel les Français sont très attachés. C'est souvent le commerce, le dernier endroit du village qui permet encore d'avoir du lien social. de faire en sorte que les différentes couches de la société se parlent aussi entre elles, qu'est ces lieux de rencontre. Voilà, ça, ça fait partie pour moi d'un de nos engagements, d'une de nos missions. Et je pourrais donc en rajouter d'autres aussi, ce à quoi on peut croire en tant qu'entreprise au quotidien. On va avoir un certain nombre de combats qui sont notamment très portés par notre PDG, qui va être, un, l'égalité femmes-hommes. On pense que tout ce que peut faire l'entreprise pour contribuer à davantage d'égalité femmes-hommes, c'est une bonne chose. et... Et de la même manière, il y a des cadres qui sont fixés par la loi, on les respecte et on essaye même d'aller un petit peu plus loin potentiellement. Ça fait plus de trois ans, je crois maintenant, qu'on est à plus de 100 sur 100, l'index Pénicaud. Ça fait partie des choses sur lesquelles on pense que l'entreprise, elle doit évidemment avant tout veiller à générer de la rentabilité, générer de la croissance, mais aussi tout en faisant ça, en contribuant à l'intergénération.

  • Speaker #1

    Merci. Alors, je vais rebondir sur l'égalité femmes-hommes. elle est souvent... respecté, mais on le voit très peu sur les postes à haute responsabilité. Est-ce que c'est aussi le cas à la FDJ ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, on a eu une PDG.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Félicitations. Très bien. On va arriver au bout de cet entretien, Jonathan. Est-ce que il y a quelque chose dont tu voulais parler, que tu n'as pas eu l'occasion d'exprimer ici ?

  • Speaker #0

    Ce que je n'ai pas eu l'occasion d'exprimer, c'est que je pense qu'on est à... Voilà, on enregistre ça, on est dans un moment un peu à... Je trouve... international assez tendu, enfin voilà, un contexte géopolitique qui est quand même assez inquiétant. Je pense qu'il y a un sujet auquel je suis très attaché, qui parcourt un peu mon parcours, c'est la question européenne. Et là-dessus, moi je trouve, pour l'instant, la réaction qu'ont eues les Européens suite à la deuxième élection de Trump et à son arrivée au pouvoir, je la trouve salutaire. Je pense qu'il faut évidemment qu'on concrétise tout ça dans les semaines et mois qui viennent, mais je dis ça aussi pour les entreprises françaises et européennes. Je pense qu'on a un vrai sujet de se reposer les questions dans les mois qui viennent. Tout se dire, on contribue chacune dans son secteur à générer de la croissance sur le marché européen, à créer de l'emploi, à faire en sorte aussi qu'on rapporte, je disais, des contributions aux finances publiques. Je pense qu'on doit tous se mettre aussi un peu dans une espèce de trajectoire, un peu d'entreprise aussi citoyenne européenne. Je pense que ça fait partie des choses sur lesquelles, dans les mois qui viennent, il faut qu'on soit sensible.

  • Speaker #1

    Merci Jonathan. Pour conclure, est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas un des livres que j'ai lu finalement assez tardivement, mais je trouve qu'il malheureusement éclaire bien la situation dans laquelle on est aujourd'hui. Je pense qu'il y a une grille de lecture assez intéressante, encore une fois, dans le monde dans lequel on est. C'est « Les ingénieurs du chaos » de Juliano Dampoli, qui est vraiment un livre assez passionnant et qui essaye de décrire l'ensemble des mécanismes à l'œuvre et auxqu Là, je parle plus en tant que citoyen, je pense qu'on doit être très attentif. Alors, ce n'est pas un livre très réjouissant en tant que tel, mais je pense que c'est un livre utile. Et si je devais faire une autre recommandation, j'en profite, j'ai encore le micro, c'est pour leur faire aussi peut-être un peu de publicité, mais c'est que je trouve qu'aujourd'hui, on a besoin d'être un peu éclairé, et donc je voulais notamment citer Le Grand Continent, qui est une revue en ligne, mais qui a aussi une version papier, mais qui permet, je trouve, de donner des clés de lecture un peu sur, encore une fois, les... là où on en est aujourd'hui et comment on doit se projeter aussi en tant qu'Européens, en tant que Français, en tant qu'Européens. Donc voilà, je recommande vivement aussi leur lecture ou leur écoute parce qu'ils publient aussi des choses en podcast. Le grand compte.

  • Speaker #1

    Merci Jonathan.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le cofondateur de l'Egywatch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. À bientôt.

Share

Embed

You may also like

Description

Qu'est-ce qu'une entreprise qui parle à tous les Français ?


Dans cet épisode, je reçois Jonathan Gindt, directeur de la stratégie du groupe FDJ United. Ancien haut fonctionnaire passé par Bercy, il pilote aujourd’hui la trajectoire d’un acteur incontournable du quotidien des Français — entre innovation, régulation, proximité et ambition européenne.


Avec lui, on explore les coulisses d’un modèle unique :


✅ Une entreprise cotée mais encore très liée à l’État
✅ 29 000 points de vente sur tout le territoire
✅ Une marque aimée du grand public… dans un secteur pourtant très régulé
✅ 4,5 milliards d’euros de recettes publiques chaque année
✅ Une stratégie d’internationalisation (Unibet, Irlande) menée tambour battant
✅ Et une conviction forte : que croissance et intérêt général peuvent avancer ensemble


Un échange vivant et sans langue de bois sur les enjeux du jeu responsable, la place du droit dans le business, le rôle des entreprises dans la société — et comment on passe de Bercy aux jeux à gratter.


🎧 À écouter absolument si vous vous intéressez à la stratégie, à la régulation, ou tout simplement à la manière dont on fait société.


Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

Vous souhaitez en savoir plus sur Legiwatch ou participer au podcast ? Prenez rendez-vous avec nous ici.

Vous souhaitez sponsoriser Hémicycle ou nous proposer un partenariat ? Contactez nous via ce formulaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on est le premier réseau de proximité de France. C'est l'une des marques, l'une des entreprises les plus connues. Quand on regarde le client FDJ, c'est le français ou la française. On retrouve quasiment moitié-moitié, moyenne d'âge autour d'une cinquantaine d'années, un tout petit peu moins. Les plus aisés et les plus modestes jouent quasiment autant.

  • Speaker #1

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle Légit Watch, et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre ville politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Jonathan Gint, directeur de la stratégie à la Française des Jeux. Bonjour Jonathan.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs et auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors Jonathan Gint, je suis actuellement le directeur de la stratégie du groupe... FDJ United, parce qu'on vient de changer de nom. Et donc, je suis en charge, effectivement, de projeter l'entreprise au loin. Et si je dois décrire mon parcours, moi, je viens du monde public, puisque j'ai travaillé plusieurs années, notamment au ministère de l'Économie. Et je rejoins la FDJ, donc, il y a à peu près quatre ans. Et donc, une entreprise qui venait d'être privatisée et qui est en train de s'internationaliser. Donc, beaucoup de défis à vivre, assez passionnants.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui fait qu'on bascule du public au privé, comme ça ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, j'ai toujours travaillé... avec les entreprises, tout en étant évidemment en travaillant pour l'État, et en les aidant à s'exporter, en les aidant à trouver des financements, ou en travaillant avec elles au cadre de régulation. Et donc ça faisait un moment que je voulais passer de l'autre côté de la barrière, si je puis dire, et voir ce que c'est une entreprise de près. Et donc l'opportunité de rejoindre FDJ s'est présentée, et donc je l'ai saisie. Et ce qui m'a plu, c'est ce que je disais avant, c'est qu'à la fois elle venait d'être privatisée, Donc... Qu'est-ce que ça veut dire être une entreprise cotée ? Quels sont les codes ? Comment on communique financièrement ? Et par ailleurs, c'était une entreprise dont le destin qui s'écrivait déjà, mais qui devait se concrétiser, c'était justement d'une entreprise très française, de devenir une entreprise aussi à vocation européenne, voire internationale. Et donc voilà, ça faisait partie des motivations que j'avais pour rejoindre FDJ.

  • Speaker #1

    Super intéressant. Alors j'ai vu dans ton parcours en effet que tu as beaucoup travaillé dans le public, notamment du côté de la régulation à Bercy. Est-ce qu'il y a des réglementations qui contraignent ce passage du public au privé ? Parce que peut-être que toi, tu as un avantage concurrentiel, non seulement dans tes connaissances, mais aussi dans ton réseau.

  • Speaker #0

    Oui, alors aujourd'hui, de toute façon, il y a des règles très claires. Il y a toujours eu des règles de déontologie, mais il y a la Haute Autorité de Transparence de la République qui existe et qui permet de s'assurer que, justement, il n'y a pas de conflit d'intérêt. Et donc, d'ailleurs, c'est évidemment bienvenu. Et c'est quelque chose qui, maintenant, fonctionne quand même assez bien quand on vient du public. et on se dirige vers le privé. Donc là-dessus, aujourd'hui, je pense qu'encore une fois, on a un cadre qui fonctionne bien.

  • Speaker #1

    Pour revenir sur ton parcours, comment tu décrirais ton quotidien à quelqu'un qui ne connaît pas du tout ce secteur-là, ce monde-là ? Et qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Dans mon quotidien, ce qui me plaît le plus, c'est la diversité, la variété des sujets. Puisque quand on regarde FDJ de l'extérieur, on peut se dire, bon, c'est le secteur des jeux d'argent qui n'est pas très connu finalement dans ses fonctionnements, en tout cas de la part des Français. Alors que c'est l'une des marques, l'une des entreprises les plus connues. Puisque FDJ, on se balade dans la rue, on voit le logo à chaque coin de rue, chaque coin de village. Et donc, c'est 97% de notoriété de la marque. Donc, c'est vraiment une marque que tous les Français connaissent. Peu de monde finalement sait comment on fait fonctionner cette entreprise, ou même ils peuvent avoir l'impression, et moi-même je pouvais l'avoir avant d'y rentrer, que finalement, quelque part, ça fonctionne un peu tout seul. Alors qu'en fait, tout ça c'est quand même un travail d'orfèvre pour s'assurer que l'ensemble des transactions, l'ensemble des prises de jeux, que ce soit dans les points de vente, que ce soit en ligne, soient faits évidemment avec beaucoup de réactivité, qu'ensuite il y ait les résultats. Tout ça, c'est une espèce d'industrie quotidienne avec des milliards d'euros de transactions. Donc, c'est vraiment une entreprise, avant tout d'ailleurs, avec un système informatique très puissant. Et ça, on ne le voit pas trop de l'extérieur. Et qui doit tout le temps aussi se renouveler, apporter à la fois de nouveaux produits, répondre aux nouvelles attentes. Et donc ça, c'est un des premiers défis que je trouve motivant. Et je le disais, c'est une entreprise aussi où il y a une diversité de sujets qui est vraiment très importante, parce que ça va, donc j'évoquais le commerce de proximité, le fait qu'aujourd'hui, on est le premier réseau de proximité de France, 29 000 points de vente. Donc on est vraiment accessible de tous les Français, comme je disais, très visible et très présent sur les territoires. Et par ailleurs, on a évidemment tout le sujet du digital, puisque évidemment, les usages digitaux se développent, que ce soit dans notre secteur, mais évidemment... généralement l'économie et donc c'est comment aussi on va y répondre avec des aspirations encore une fois qui peuvent être différentes d'un public à l'autre public plus jeune public plus âgé il faut arriver à voir avoir le bon mix et ça va être aussi comment on apporte des nouveaux services dans les points de vente donc on On a travaillé avec les buralistes, avec les marchands de presse à faire en sorte que ces commerces aussi continuent à vivre. Et donc ça, on a développé par exemple une activité de paiement et de service qui permet aujourd'hui à quelqu'un qui veut payer sa facture, ses amendes, de venir dans un point de vente et de le payer assez facilement. Même les autoroutes en flux libre, désormais, on peut venir ensuite dans son point de vente et payer son péage. Voilà, ça fait partie aussi de ce qu'on essaye de faire et tout en se disant que... On se prépare à l'avenir, donc on continue à innover, à déployer des nouvelles offres, comme celles que j'évoquais, mais évidemment, il y en a d'autres aussi dans notre secteur cœur,

  • Speaker #1

    qui est le jeu d'argent. Donc la Française des Jeux, ce n'est pas que des jeux ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Quelle est la part du jeu dans l'activité ?

  • Speaker #0

    L'essentiel de l'activité de FDJ aujourd'hui, plus de 95%, c'est des jeux d'argent. C'est quand même notre cœur, évidemment, et ça le restera, que ce soit sur la loterie, que ce soit sur les paris sportifs, et que ce soit en France ou à l'international. encore une fois on est vraiment là sur ce qui est notre corps de métier mais quand on peut venir sur de nouvelles offres comme celle que j'évoquais avant et qui viennent aussi faire en sorte que notre réseau de points de vente qui est vraiment un actif très important et qu'on souhaite continuer à faire vivre ben c'est là qu'on se dit il faut qu'on continue à apporter du flux qu'on continue à faire en sorte que les clients et l'usienne et donc encore une fois en diversifiant les offres qu'on leur propose donc Jonathan tu es directeur de la stratégie oui

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure de la notoriété de la FDJ, qui est très forte. Il y a aussi un équilibre qui, je trouve, est extrêmement dur à trouver. Et en tout cas, il me semble que vous ayez réussi à presque faire l'impossible, puisque la FDJ est très appréciée par les Français, alors qu'on parle de jeu d'argent. Comment on fait ? Est-ce qu'il y a des actions que vous faites pour faire fonctionner tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors la première action, c'est... On met en place ce qu'on appelle, nous, le jeu responsable. C'est-à-dire qu'on y croit fermement. Ça fait plus d'une vingtaine d'années qu'on a déployé cette conception, qui est de se dire, évidemment, le jeu n'est pas une activité comme une autre. Le jeu d'argent n'est pas une activité comme une autre. Ça peut créer des comportements addictifs. Donc, il faut, autant que possible, les prévenir. Et donc, là-dessus, nous, on a déployé beaucoup d'actions, avec, évidemment, aussi les associations, puisque nous, on n'est pas médecins, évidemment, et donc ça peut être potentiellement pathologique. Et donc, le cas échéant, ça doit être pris en charge le plus tôt possible. En France, le jeu... d'argent est interdit aux mineurs. Et donc, là-dessus, on a depuis aussi un certain nombre d'années, non seulement été très vigilants avec nos commerçants partenaires, dont je parlais tout à l'heure, les libéralistes, les marchands de presse, pour que dans les points de vente, le jeu des mineurs soit bien interdit. C'est-à-dire que, donc, vérification de carte d'identité dès qu'on a un doute, etc. Donc ça, non seulement... on a mis en place cette politique, mais aussi on le vérifie. Par exemple, on organise des visites mystères, on les appelle comme ça, dans les points de vente où on va envoyer des jeunes pour le coup, pour tester les commerçants partenaires et vérifier qu'à la fin, ils respectent bien les règles. Et si ce n'est pas le cas, il y a des mesures de suspension de notre activité, graduelles évidemment, qui sont mises en place. Donc ce n'est vraiment pas seulement des mots, on le met vraiment en action. Donc ça, c'est, je pense, un des premiers piliers, si ce n'est le pilier central, le jeu responsable. La deuxième action, c'est que je parlais de la proximité, du commerce de proximité. Et au-delà du commerce de proximité, c'est aussi comment on s'incarne dans les territoires et on a mis en place différentes actions. Je pense par exemple à Mission Patrimoine, qui vise en fait à aider à la restauration du patrimoine en France via donc une partie des recettes de l'État dans le cadre de Mission Patrimoine. Donc ça va être des jeux à la fois le loto et un jeu de grattage. Ça fonctionne très bien, cette édition. Et je pense que ça nous incarne aussi, puisqu'on va venir ensuite rénover, enfin aider à rénover un certain nombre de monuments emblématiques sur les différents territoires français.

  • Speaker #1

    Est-ce que, d'après toi, des engagements, c'est suffisant ? Est-ce que, pour être plus direct, est-ce que tu penses qu'il faudrait qu'il y ait plus de régulations concernant l'ensemble du secteur du jeu ? Je prends des exemples. Alors, ce n'est pas forcément la FDJ qui est en cause, mais des publicités qui peuvent s'adresser à des jeunes de banlieue. Aussi, il y a beaucoup d'offres de bienvenue un peu partout. J'en ai fait les frais dans ma jeunesse. Mais du coup... hum... Voilà, quelle est ta position là-dessus ? Alors,

  • Speaker #0

    je pense que globalement, on a une régulation en France qui est assez bien établie, donc qui date d'il n'y a pas très longtemps en fait en réalité, parce que c'est 2010, puis 2019, les grandes étapes de régulation. Alors après, ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas certaines pratiques qui peuvent poser difficulté, notamment sur certaines publicités, mais là-dessus, on a un cadre qui existe, qui a été renforcé depuis, je pense, ce à quoi tu faisais... référence, qui est effectivement une pub d'un opérateur que je ne citerai pas, mais un opérateur concurrent sur les paris en ligne. Et là-dessus, l'Autorité Nationale des Jeux, avec évidemment aussi les autres composantes, la RPP, tous ceux qui sont chargés finalement de vérifier que les publicités respectent bien le cadre établi qui existe, qui aurait dû conduire normalement à ne pas valider la pub en question, existe, donc il s'agit juste de l'appliquer pour moi. Il n'y a pas forcément de grandes réformes à faire. Aujourd'hui, c'est plutôt déjà mettre en œuvre ce qui existe, qui est un cadre assez solide.

  • Speaker #1

    Entendu. Pour revenir sur la spécificité de la FDJ, en 2019, c'était détenu à 72% par l'État et 50% des parts ont été vendues cette année-là. Est-ce que l'État joue un rôle dans la gouvernance de la FDJ aujourd'hui ? Et toi, étant passé par le public, l'État, est-ce que quelque part tu représentes l'État ou c'est complètement à côté ?

  • Speaker #0

    Sur la deuxième question, non, je ne représente pas du tout l'État, je suis un salarié de l'FDJ et en aucune manière je représente l'État. Sur la première question, oui, l'État aujourd'hui conserve un rôle particulier. Alors, un, il reste l'actionnaire de référence, à 21%, deux, il a, et ça a été confirmé en 2019, un certain nombre de prérogatives particulières. et qui sont notamment liés à ce qu'on appelle le contrôle étroit, c'est le vocable consacré, mais qui lui permet d'avoir notamment un commissaire du gouvernement qui est présent dans le conseil d'administration, ainsi qu'un contrôleur général économique et financier. Bref, tout un dispositif qui permet à l'État d'avoir des pouvoirs un peu particuliers dans le suivi des activités de FDJ au titre du monopole dont on dispose sur la loterie et sur les paris sportifs en point de vente.

  • Speaker #1

    Alors justement, tu parles du monopole, c'est une situation qui est assez inédite, en tout cas ce qu'on fait nous en France. Donc si je résume, en 2019, la FDJ paye 380 millions d'euros, c'est ça ? Pour obtenir le monopole de la loterie en France pendant 25 ans. Tu me dis si je me trompe.

  • Speaker #0

    Alors si on est précis, effectivement, la FDJ paye 380 millions d'euros pour sécuriser les droits exclusifs ou le monopole qu'elle avait déjà avant la privatisation. Donc qu'en réalité, la loi PAC, puisque c'est elle qui vient consacrer tout ça, vient confirmer et lui donner pour 25 ans, qui est le nouvel horizon à compter de 2019. Donc ça, effectivement, c'est cette sécurisation qui était ensuite confirmée par les 380 millions d'euros.

  • Speaker #1

    D'accord. Merci pour cette info. Et du coup, est-ce que cette situation monopolistique, est-ce que pour toi, elle est normale, sachant que ce n'est pas le cas dans d'autres pays ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, effectivement, sur le caractère inédit, en fait, c'est pas inédit du tout, parce que... En fait, quand on regarde en Europe, la plupart des loteries sont organisées sous forme soit de droits exclusifs, de monopoles d'État, en fait, encore aujourd'hui, soit de licences, mais en gros, en limitant l'offre. On prend par exemple le cas du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, c'est une licence qui est donnée, donc à chaque fois, il y a une consultation, mais en gros, il n'y a qu'une seule loterie à la fin. Mais si on regarde ce qui se passe dans les pays scandinaves, par exemple, ce sont des monopoles d'État, des entreprises d'État. qui ont le monopole sur les loteries. C'est le cas en Allemagne où dans chaque lender, il y a une loterie d'État, loterie publique, qui a le monopole sur la loterie du lender concerné. Ce n'est pas inédit en fait. C'est vraiment quelque chose qu'on retrouve d'ailleurs en Europe. Et même quand on regarde ailleurs, c'est le cas aussi aux États-Unis. Même aux États-Unis, c'est des loteries État par État. Donc il y en a 50 évidemment. C'est comme ça que le secteur est organisé. Et alors on peut se demander pourquoi effectivement. Là, je reprendrai ce qu'a dit le Conseil d'État, en fait, parce qu'il a été amné à ce... prononcé sur la question en 2023 et en fait il a dit deux choses il a dit les deux raisons finalement du monopole c'est un que ça canalise l'offre qu'est ce que ça veut dire canaliser l'offre ça veut dire que dans le jeu d'argent comme dans d'autres activités de ce type là le risque évidemment c'est que on est un développement de l'offre illégale donc qu'en fait les joueurs les clients vont aller vouloir aller jouer s'il n'y a pas de canal légal et donc sur des offres évidemment qui à la fin payeront pas d'impôts en France et par ailleurs qui présentent un risque pour les joueurs puisque il n'y a aucune incitation quand on n'est pas régulé à limiter les pratiques de jeu ou voir d'ailleurs à la fin qu'est ce que le client le joueur se fasse payer quand il a gagné donc ça peut mener à des tas de tromperies diverses et variées donc canalisation ça veut dire comment on arrive via l'offre légale à faire en sorte que les clients soient attirés vers le canal légal Et donc, in fine, on contrôle mieux quand même leur pratique de jeu et que ça rapporte aussi des taxes à l'État. Et là-dessus, le système français fonctionne bien, puisqu'on a prouvé que, un, on canalisait bien, c'est-à-dire qu'on a peu, finalement, de joueurs qui sont tentés à aller sur de l'illégal sur la loterie, parce qu'on a une offre qui reste attractive, qui permet du coup de faire en sorte qu'ils vont aller plutôt sur Internet, sur notre site ou sur l'application. dans les points de vente, plutôt que d'aller sur des loteries, ça existe quand même, des offres illégales évidemment, mais c'est relativement faible, on arrive bien à canaliser. Et la deuxième raison, c'est aussi qu'on doit justement parvenir à faire en sorte qu'il n'y ait pas de développement de jeux excessifs, c'est-à-dire de personnes qui précisément vont devenir addictes aux jeux, et là-dessus c'est pareil, on a des bons résultats, puisqu'on a moins de 2% en gros de nos joueurs sur la loterie qui ont des comportements problématiques, c'est-à-dire qui vont développer une vraie inclinaison à l'addiction. Ce sont les deux critères qui, à la fin, sont un peu les juges de paix, si je puis dire, et qui disent est-ce que le monopole est efficace ou pas, et en l'occurrence, il l'est. C'est tout le raisonnement qui a conduit la France, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, des tas d'autres pays en Europe et dans le monde, à plutôt recourir à cette pratique-là sur la loterie, puisque, encore une fois, ça permet de, finalement, en matière de santé publique et d'ordre public, mieux organiser les choses. pourrait rajouter une troisième raison un peu pratique, qui n'était pas, évidemment, dans ce qu'a évoqué le Conseil d'État, qui est qu'aujourd'hui, je le disais... réseau de 29 000 points de vente. On peut imaginer que si on commence à aller dans un point de vente où tu vas multiplier les offres de loterie, etc., ça devient absolument ingérable. Je ne suis pas sûr qu'il y ait forcément non plus complètement un modèle économique derrière tout ça. D'accord.

  • Speaker #1

    Si je comprends bien, l'intérêt du monopole, c'est un, la confiance du joueur vers l'institution, et deux, le suivi potentiel. À quel moment vous dites qu'un joueur est problématique ? À quel moment vous dites, OK, on ne veut plus de son argent ? Parce que là, le gars est complètement ruiné. Comment on fait ?

  • Speaker #0

    Alors, on a des indicateurs. Si en ligne, tu as déjà joué, il y a un indicateur qui s'appelle aujourd'hui PlayScan. Et en fait, on va analyser le comportement du joueur. C'est-à-dire à la fois le temps passé et somme misée. Et on va faire une combinaison de tout ça. Et tu vas voir plusieurs... Il y a une gradation de couleurs. Tu as du vert, pas de problème. Orange, rouge, etc. Et en fait, à partir du moment où on commence à arriver déjà dans la... Ce qu'on va faire, c'est qu'on va avoir un certain nombre d'actions vers lui qui vont être de lui dire « attention, là, le temps passé, les sommes misées, etc. » et voire mettre en place ce qu'on appelle des modérateurs. On va à un moment donné éventuellement suspendre la partie, on va éventuellement faire dans les cas extrêmes des blocages, etc. Donc on a tout un tas de dispositifs qui permettent finalement d'analyser le comportement du joueur et d'avoir des actions envers lui, ensuite permettant d'éviter qu'il tombe dans l'addiction. On va aussi avoir ce qu'on appelle des appels sortants, où on va nous-mêmes appeler les joueurs quand on constate qu'il y a appareil une difficulté, et essayer de l'aider, encore une fois, alors, je le disais tout à l'heure, on se substitue pas, on n'est pas des médecins, donc là-dessus, on a la chance, en plus, en France, d'avoir quand même un personnel médical qui a une forme de spécialisation dans les addictions, et notamment dans l'addiction aux jeux d'argent, donc des associations qui sont spécialisées en la matière, donc on va aussi les orienter. vers ce type de relais où ensuite, il faut que la prise en charge se fasse par des personnes habilitées. Pour te donner quelques exemples de tout ce qu'on fait en la matière, et qui est vraiment quelque chose auquel on est évidemment très attaché, puisqu'on pense qu'il ne peut y avoir de pratique du jeu d'argent que dans la durée, et donc ça veut dire avec des petites sommes misées, beaucoup de faute de proportion de joueurs, mais encore une fois, plutôt des petites sommes jouées.

  • Speaker #1

    Super intéressant, et du coup... Pour en revenir à toi, à ton quotidien, à qui tu parles au sein de l'État ? Est-ce que tu travailles sur des projets de loi ou tu défends des positions de la FDJ auprès de parlementaires ? Et si oui, quelles sont les décisions que tu essayes d'amener ? Parce que d'une part, vous avez intérêt à ce que le jeu soit plus facile. Et d'autre part, comme vous avez l'État comme actionnaire, vous devez être exemplaire, un peu le bon élève de ce secteur-là. quelle est la stratégie en ce moment justement ?

  • Speaker #0

    Moi, je ne parle plus forcément directement au parlementaire ou à l'État, mais en revanche, évidemment, j'alimente beaucoup pour qu'ensuite, on puisse avoir ce dialogue avec ces différentes parties prenantes. Et alors, moi, ce qu'on essaye de dire, c'est que nous, on est un secteur qui est très régulé. Et c'est logique, parce qu'on n'est pas, encore une fois, dans une industrie comme une autre. C'est assez cohérent et c'est partout, encore une fois, en Europe et dans le monde. que c'est un secteur relativement, enfin très régulé. Ça ne veut pas dire que, je parlais tout à l'heure notamment de la canalisation, du fait de faire en sorte que les joueurs soient plutôt attirés vers l'offre légale. Pour que ce soit le cas, il faut quand même que l'offre reste attractive. Et ça d'ailleurs, c'est ce qu'on retrouve dans tous les textes européens qui disent comment le jeu d'argent doit être régulé. Et c'est pour ça que par exemple, on peut se dire comme ça, la publicité elle pose problème pour le jeu d'argent en fait, et elle est déjà régulée comme je le disais. disait, et elle doit l'être, il n'y a pas de difficulté, mais l'interdire, à la fin, ce serait peut-être aboutir à une situation qui, in fine, conduit à faire en sorte qu'on va davantage réguler. C'est ça qu'on essaye d'expliquer, c'est-à-dire que, pour rester attractif, ça veut dire qu'il faut qu'on soit quand même en capacité de pouvoir renouveler l'offre, de pouvoir apporter des nouvelles expériences aux joueurs, donc c'est ça que nous on essaye de défendre, et on regarde ce qui se passe à l'étranger, on essaye de comparer ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné, et parallèlement aussi de dire que En fait, on doit faire attention au bon équilibre entre la régulation et le fait de ne pas à la fin aboutir à une explosion de l'offre illégale. Je prends un exemple. Les Pays-Bas, par exemple, ont récemment décidé de mettre en place des limites de mise pour les joueurs plutôt de paris sportifs. Donc, c'est 700 euros par mois. Et au-delà de ça, il y a toute une série de contrôles qui doivent être faits. Pas qu'en soi, c'est forcément mauvais, mais le problème, c'est que ça a été fait d'une telle manière que ça a finalement bloqué les opérateurs légaux. et... Ça a fait exploser l'offre illégale. Là aujourd'hui, on considère qu'il y a quasiment la moitié du marché aux Pays-Bas, c'est les chiffres officiels, c'est pas les chiffres des opérateurs, qui relèvent de l'illégal. Donc ça, c'est un échec. Et nous, c'est ce qu'on essaye de faire valoir auprès des autorités, que ce soit en France ou ailleurs d'ailleurs, c'est de dire, attention, il faut toujours trouver la bonne balance entre les deux, et je rajouterais peut-être aussi... On a eu à travailler sur des sujets comme, par exemple, à un moment donné, il y a des modes un peu technologiques. Le Web3, à un moment donné, c'était avant l'intelligence artificielle générative. Il y a eu une espèce de hype, on va dire, là-dessus. Et donc, c'est vrai qu'il y a pu y avoir des offres là-dessus qui sont développées de jeux officiellement un peu de fantasy, enfin, qui étaient autour du fantasy, notamment des échanges de cartes, pour le dire numérique. Et donc là-dessus, assez vite, finalement, ça ressemble au jeu d'argent. Nous, c'est pareil là-dessus, on dit toujours, attention, si ce sont les mêmes logiques que du jeu d'argent, ça doit être régulé comme du jeu d'argent. Donc ça, ça fait partie des dialogues qu'on a aussi avec l'État, et sur lequel on n'a d'ailleurs pas été tout à fait d'accord, mais ça fait partie du quotidien, parce que si tu commences à créer une espèce de marché un petit peu parallèle, ou finalement avec un peu moins de contraintes, mais qui a toutes les mêmes logiques que le jeu d'argent, ça va finir par assécher un peu le jeu d'argent plus régulé, pour évidemment aller plutôt se déporter vers le jeu d'argent qui va être moins régulé. Donc voilà. Ça fait vraiment partie des choses sur lesquelles je travaille au quotidien.

  • Speaker #1

    Ok, pour prendre un exemple qui me touche très concrètement, je suis un joueur de FIFA. Et donc il se trouve qu'il y a un mode où on peut acheter des cartes et ça ressemble beaucoup à une loterie. Parce qu'on peut avoir des plus ou moins bonnes cartes et c'est souvent de l'argent qu'on paye avec sa carte de crédit. C'est de l'argent qu'on peut gagner en jeu mais aussi qu'on peut amener de chez nous. Est-ce que c'est régulé comme la loterie ? Est-ce que vous travaillez à ça ?

  • Speaker #0

    Alors non, ce n'est pas effectivement régulé comme la loterie. Alors ça peut faire partie de tout ce qu'on appelle les lootbox, mais ça fait partie des sujets qu'il faut sans doute regarder. Pour nous, la logique est assez simple. Encore une fois, si on est sur la même logique que celle du jeu d'argent, c'est-à-dire notamment le sacrifice financier, l'espérance de gain, il y a des critères qui sont très clairs dans la loi. On devrait appliquer les mêmes logiques que le jeu d'argent parce qu'il y a les mêmes risques associés. Il n'y a pas de raison de faire des exceptions.

  • Speaker #1

    Tu as évoqué plusieurs fois le fait que vous payez vos impôts, donc qu'il y a beaucoup de taxes en faveur de l'État français. La répartition des revenus que j'ai trouvée, c'est que pour 100 euros misés chez vous, il y en a 70 euros qui sont reversés aux joueurs, 20 euros à l'État et 10 euros pour les FDJ. Est-ce que c'est juste ?

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça. Ça peut dépendre sur les 70, parce qu'il y a évidemment ce qu'on appelle le taux de retour aux joueurs, qui en France est très réglementé et qui peut varier d'un jeu à l'autre. Enfin, tout ça est évidemment public. Il suffit de regarder le règlement du jeu. Mais globalement, c'est ça. On est une entreprise qui est très taxée. On est clairement les plus taxés en Europe. c'est vrai dans ce secteur là c'est vrai dans d'autres aussi mais en l'occurrence c'est particulièrement vrai pour le jeu d'argent sachant que là dessus c'est plus de 4 milliards d'euros, effectivement, de recettes, presque 4 milliards et demi, pour la seule FDJ. Sachant qu'on représente plus largement, plus de la moitié de l'ensemble des recettes publiques pour ces champs de vieux d'argent. Donc si je devais prendre un exemple, c'est équivalent au budget du ministère de la Culture. Et nous, on en est fiers. C'est-à-dire qu'on pense que ça fait partie des choses sur lesquelles on démontre, je le disais tout à l'heure, qu'en ayant cette offre légale qui fait en sorte de garder son attractivité et donc d'avoir... 27 millions de joueurs, la Française des Jeux. C'est-à-dire qu'un adulte sur deux, en gros, en France, a joué au moins une fois dans l'année à un jeu FDJ. Et nous, c'est vraiment ça, notre fierté. C'est-à-dire de se dire qu'on est assis, encore une fois, sur un bassin de clientèle qui est très large, qui a une pratique récréative du jeu, et qui, à la fin, aboutit à cette contribution que j'évoquais, et qui est significative, et qui s'est accrue au cours des années. parce que notre activité s'est développée, mais aussi parce que je pense qu'on a su trouver justement des mécanismes fiscaux qui font que l'État y retrouve son intérêt.

  • Speaker #1

    Alors, l'État a un droit de regard sur vos activités. Vous, contribuant à hauteur de 4 milliards par an au budget, est-ce que vous avez un droit de regard sur ce qui est fait de cet argent ?

  • Speaker #0

    Non. Non, non. Effectivement, nous n'en avons pas, mais ça, c'est, j'ai envie de dire, un peu la logique des choses. On pense que là-dessus, ce qui, encore une fois, est important, c'est de se dire comment on arrive à faire en sorte que le niveau reste élevé au cours des années qui viennent de contributions. parce que si... on est vraiment dans une relation gagnant-gagnant entre FDJ et l'État sur le fait que si notre activité continue à croître, évidemment, on va réussir à renforcer notre contribution aux finances publiques. Voilà. Ensuite, c'est l'État qui gère, évidemment.

  • Speaker #1

    D'accord. Ça me fait venir une autre question. Du coup, si vous continuez à croître, entre guillemets, donc c'est bon pour les finances publiques, mais est-ce que c'est pas mauvais pour l'état de notre société, dans le sens où plus on joue... Plus peut-être qu'on est désespéré et que finalement le ruissellement annoncé ne fonctionne pas, la répartition des revenus est trop inégale ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'en fait là-dessus, quand d'ailleurs on interroge nos clients, c'est un, quand on regarde le client FDJ aujourd'hui, contrairement à parfois l'image d'Epinal, c'est un peu le français ou la française. C'est-à-dire que déjà, un, en termes de genre, on retrouve quasiment moitié-moitié. On retrouve à peu près une moyenne d'âge autour d'une cinquantaine d'années, un tout petit peu moins. En termes de catégories socio-professionnelles, en fait on a une représentation assez équilibrée de l'ensemble des catégories socio-professionnelles. Les plus aisés et les plus modestes jouent quasiment autant. On n'est pas sur l'image de « on va davantage jouer parce que la situation de la société se dégrade » . D'ailleurs, au contraire, nous, ce qu'on voit, c'est que... Quels que soient les cycles économiques, c'est-à-dire qu'on soit dans une période relativement faste de croissance, etc., ou dans une période plutôt plus compliquée en termes de croissance, en fait, globalement, l'activité se maintient. Parce qu'en réalité, on constitue une proportion assez faible du budget loisir des Français. On revendique ce qu'on appelle le modèle extensif, c'est-à-dire de se dire, on veut avoir plein de clients, mais avec des mises faibles. Donc là-dessus, non, non, ce ne serait pas du tout un problème. Ce serait le fait qu'on a réussi à convaincre peut-être nous davantage de joueurs et qu'à la fin, de toute manière, on reste sur des pratiques strictement récréatives. Ça ne créerait pas de difficultés en tant que telles.

  • Speaker #1

    Entendu. Tu parles de croissance, en tout cas potentiellement d'expansion de la FDJ. J'ai lu que vous aviez racheté la Loterie Nationale Irlandaise et Unibet. Absolument. Quels sont les enjeux de cette... internationalisation et concrètement, toi, à qui tu parles à ce moment-là pour convaincre les parties prenantes ? Est-ce que tu t'adresses par exemple au gouvernement irlandais, tu passes par l'Union Européenne ? Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    On a deux, effectivement, deux sujets différents entre la loterie irlandaise et Unibet, mais je vais y revenir. Alors déjà, l'internationalisation, pourquoi ? Parce que jusqu'à présent, on était un acteur très français. C'est lié à notre histoire et ça se comprend... Je veux dire, ça se comprend assez naturellement. On est dans un paysage, on va dire, du monde du jeu d'argent qui a tendance à se concentrer avec l'apparition de grands champions européens et internationaux. Là-dessus, la question que nous avions, c'était de se dire, est-ce qu'on veut en être ? Et oui, on veut en être de ces champions, parce qu'on pense qu'on a un savoir-faire, on pense qu'on a une forme d'expertise, et on l'a démontré tout au long de ces années. Parce que tout ça, comme je le disais au démarrage de notre conversation, ce n'est pas venu naturellement. C'est-à-dire qu'encore une fois, derrière, il y a des équipes qui, dans les développements informatiques, qui dans le marketing, qui dans la communication, etc., sont très bons en la matière. Et donc, on pense qu'on a un savoir-faire, encore une fois, à exporter.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'État vous aide aussi, puisqu'il a 20% encore des actifs ? Est-ce qu'il vous aide à vous exporter ?

  • Speaker #0

    L'État, il peut, comme toute entreprise française qui cherche à s'internationaliser, ... l'État peut nous y aider, bien sûr. Mais en l'occurrence, il faut d'abord avoir le meilleur dossier, il faut d'abord savoir se défendre soi-même, et c'est ce qu'on a fait. Alors si je reprends ta question sur la loterie irlandaise, donc effectivement, là, on était dans un processus un peu particulier, qui était que la loterie avait été privatisée, il y a plus de dix ans, et en fait, elle était détenue à la fois par un fonds de pension et par la poste irlandaise, en l'occurrence. Donc à qui on parle, en l'occurrence ? Évidemment, là, on essaye de convaincre qu'on avait le meilleur dossier, ce qui allait de pair avec, évidemment, aussi les loteries. il y a toujours... Un lien quand même assez fort avec l'État, où qu'on soit. Et donc bien évidemment qu'on avait aussi développé des relations avec les autorités irlandaises, que ce soit le ministère des Finances, l'ambassade d'Irlande à Paris, puisque ça fait partie évidemment aussi de l'écosystème dans lequel aujourd'hui on est et dans lequel on voulait être à ce moment-là. Donc clairement, pour nous, ça faisait partie des étapes aussi. Ça n'a pas empêché qu'à la fin, le choix se soit fait sur des critères assez objectifs, etc. Mais il faut... évidemment avoir ce lien avec les autorités nationales à chaque fois. Ensuite, Unibet. Donc Unibet, c'est le groupe Kinred, en fait, qui était un groupe coté à Stockholm, mais présent dans une dizaine de pays européens. Donc notamment avec sa marque Unibet, mais il y en a d'autres également. Et donc là-dessus, pour le coup, c'était assez différent. C'était une offre publique d'achat, un OPA, amical. Et donc là, ça voulait dire, évidemment, racheter les titres sur le marché Stockholm. Donc là, on était moins dans la relation... d'état à état puisqu'on était plus dans une opération de nature relativement financière évidemment qu'il fallait mener à bien après ça n'a pas empêché que on est à coeur d'avoir avec l'ensemble des autorités dans lesquelles une ibette au père aujourd'hui des bonnes relations avoir des échanges avec pareil les ambassades que j'évoquais avoir des échanges éventuellement avec les régulateurs et c'est donc tout ça ça fait partie effectivement des choses que nous avons développé et que nous allons continuer évidemment à mettre en oeuvre

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure du business model dans les loteries non monopolistiques que tu avais du mal à percevoir, tu avais du mal à percevoir comment ça pouvait fonctionner. Du coup, comment ça fonctionne sur les paris sportifs en ligne, là où il y a de la concurrence ? Quel est le business model ? Est-ce que justement, dans ce cas-là, vous avez un taux de retour aux joueurs qui est plus important pour les faire revenir plus souvent ? Est-ce que vous êtes un entre guillemets plus laxiste, ou en tout cas vous faites moins attention à la santé des joueurs ? Ou est-ce que c'est totalement différent ?

  • Speaker #0

    Alors non, on n'est pas plus laxiste, c'est-à-dire qu'on respecte la loi. Et donc là-dessus, effectivement, je disais, il y a un taux de retour aux joueurs en France qui est déterminé par la loi, que ce soit sur les activités de loterie ou sur les paris sportifs. Donc là-dessus, évidemment... C'est le même en V2 ? Non, ce n'est pas le même. Donc évidemment, on le respecte. Et il est même différent, en gros, quand tu es dans le pari sportif en point de vente ou dans le pari sportif en ligne. Donc là-dessus, notre mantra, mais j'espère que c'est le cas pour tous les opérateurs... respecte la loi alors ensuite comment s'est organisée pourquoi effectivement c'est ouvert à la concurrence sur les paris sportifs j'ai répondu à l'état pourquoi il a décidé de le faire et mais c'est vrai que c'est le cas dans la plupart des pays européens pour le coup et on voit même aux états unis ou ailleurs qu'ils sont en train aussi d'ouvrir la concurrence le marché en ligne donc là dessus c'est un business qui est relativement différent puisque par définition il Il est purement digital. mais du coup il n'y a pas tout l'aspect développement avec le réseau que j'évoquais s'agissant de la loterie et par ailleurs on est aussi dans un business où en fait on n'a pas des jeux qui vont être fondamentalement renouvelés régulièrement comme tu peux l'avoir sur le grattage par exemple où on va essayer de renouveler l'offre constamment là dessus on m'a tadé pari sur un certain nombre de compétitions sportives et où là dessus la question c'est comment tu vas fournir la meilleure plateforme technologique, le meilleur service, la meilleure application aux clients finaux. Et en parallèle de ça, comment tu vas aussi leur offrir une expérience qui est vraiment la plus agréable possible. C'est quand même un business qui est fondamentalement assez différent de celui de la loterie et qui, à un moment donné, a conduit au fait qu'un peu partout en Europe, et compte tenu du fait que ça s'est joué nativement sur le digital, il a été estimé qu'il était plus efficace de l'ouvrir à la compétition. mais c'est toujours dans une espèce d'équilibre entre le fait de ne pas laisser l'offre illégale se développer et donc en essayant de discipliner si je puis dire l'ensemble des acteurs du digital en disant en fait on ne va pas réserver ça à une entreprise, on va vous donner si vous passez un certain nombre de contrôles etc une licence, un agrément et vous allez ensuite pouvoir opérer de manière légale parce qu'en fait ce qui se passait à l'époque c'est que à l'époque la FDJ avait le monopole des paris sportifs en ligne et en fait Il y avait un certain nombre d'acteurs qui sont toujours aujourd'hui présents sur le marché français, SIT, Winamax, Betclic, etc., et qui en fait opéraient de manière illégale, et qui rencontraient du succès. Parce que justement, ils étaient illégaux, donc ils avaient la capacité de faire des choses peut-être plus, comment dirais-je, attractives aussi pour les clients. Et donc, plutôt que de se dire, bon, on va continuer à les combattre sans cesse, etc., et finalement ne jamais y arriver, l'État s'est dit, on va les discipliner, mettre en place un marché, des licences, etc., et pour que, entre guillemets, ils jouent le jeu sans... et

  • Speaker #1

    Donc ce que je comprends, c'est que la piraterie est récompensée quelque part, puisqu'au lieu de les condamner, on les autorise.

  • Speaker #0

    Il faudrait leur poser la question.

  • Speaker #1

    D'accord. Toi, à titre personnel, tu penses que c'est plus intéressant d'avoir une situation monopolistique aussi sur les paris sportifs ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'honnêtement, c'est vrai que la situation, on le voit bien. Un certain nombre de pays dans lesquels, où il y a encore, c'est très rare, mais où il y a encore un monopole sur les paris sportifs en ligne. Et en fait, le digital fait qu'il y a une forme de recherche de la compétition, parce qu'on va être un joueur qui va vouloir avoir plusieurs comptes, qui va vouloir comparer en permanence. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, revenir en disant on va remettre un monopole, ça paraît assez compliqué face aux réalités du marché.

  • Speaker #1

    Super clair. Pour revenir à toi, Jonathan, ce que je comprends des gens que je reçois ici, c'est que... Ils sont souvent passionnés par leur entreprise, leur secteur, mais c'est aussi du coup un métier de combat, parce qu'on porte des projets de loi, on porte des ambitions. Quelle est, toi, la vision de la société que tu portes ? Est-ce que tu travailles en te disant « je porte un message » ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis assez attaché à un terme qui peut paraître un peu galvaudé, ou qu'on a l'impression d'avoir entendu des milliers de fois sans que… veulent dire encore grand chose, mais moi j'ai continué à croire, coûte que coûte, je parle souvent d'intérêt général, sans faire de la philosophie, mais que la somme des intérêts particuliers égale l'intérêt général. Moi je pense qu'il y a un intérêt général, et que, c'est pas qu'il se décrète non plus, mais qu'il y a un moment, et c'est l'État pour moi qui doit l'incarner. Et on sait bien que l'État, ce n'est pas une entreprise. Pour moi il faut faire la différence entre les deux. En revanche, les entreprises, et là je me place aujourd'hui dans la situation dans laquelle je suis, elles peuvent y contribuer à l'intérêt général. Et là-dessus, moi, ça fait partie des choses où, quand je me lève le matin, je me dis, moi, je pense qu'il faut que, un, l'entreprise continue à croître, parce que si elle ne croit pas, à la fin, de toute manière, j'ai envie de dire, elle n'apportera pas les richesses qu'elle génère et qui permettent, in fine, d'être, je ne sais pas, réaffectées à des dépenses, justement, d'intérêt général, que va définir l'État, donc. mais deux, elle doit le faire aussi en ayant à cœur aussi un certain nombre de missions qu'elle peut avoir au sein de la société, alors qu'elles vont pouvoir se matérialiser par, je disais par exemple, je pense qu'aujourd'hui, on reste attaché à cette question d'avoir le premier réseau de proximité de France. On voit bien dans les débats publics que ça reste quelque chose auquel les Français sont très attachés. C'est souvent le commerce, le dernier endroit du village qui permet encore d'avoir du lien social. de faire en sorte que les différentes couches de la société se parlent aussi entre elles, qu'est ces lieux de rencontre. Voilà, ça, ça fait partie pour moi d'un de nos engagements, d'une de nos missions. Et je pourrais donc en rajouter d'autres aussi, ce à quoi on peut croire en tant qu'entreprise au quotidien. On va avoir un certain nombre de combats qui sont notamment très portés par notre PDG, qui va être, un, l'égalité femmes-hommes. On pense que tout ce que peut faire l'entreprise pour contribuer à davantage d'égalité femmes-hommes, c'est une bonne chose. et... Et de la même manière, il y a des cadres qui sont fixés par la loi, on les respecte et on essaye même d'aller un petit peu plus loin potentiellement. Ça fait plus de trois ans, je crois maintenant, qu'on est à plus de 100 sur 100, l'index Pénicaud. Ça fait partie des choses sur lesquelles on pense que l'entreprise, elle doit évidemment avant tout veiller à générer de la rentabilité, générer de la croissance, mais aussi tout en faisant ça, en contribuant à l'intergénération.

  • Speaker #1

    Merci. Alors, je vais rebondir sur l'égalité femmes-hommes. elle est souvent... respecté, mais on le voit très peu sur les postes à haute responsabilité. Est-ce que c'est aussi le cas à la FDJ ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, on a eu une PDG.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Félicitations. Très bien. On va arriver au bout de cet entretien, Jonathan. Est-ce que il y a quelque chose dont tu voulais parler, que tu n'as pas eu l'occasion d'exprimer ici ?

  • Speaker #0

    Ce que je n'ai pas eu l'occasion d'exprimer, c'est que je pense qu'on est à... Voilà, on enregistre ça, on est dans un moment un peu à... Je trouve... international assez tendu, enfin voilà, un contexte géopolitique qui est quand même assez inquiétant. Je pense qu'il y a un sujet auquel je suis très attaché, qui parcourt un peu mon parcours, c'est la question européenne. Et là-dessus, moi je trouve, pour l'instant, la réaction qu'ont eues les Européens suite à la deuxième élection de Trump et à son arrivée au pouvoir, je la trouve salutaire. Je pense qu'il faut évidemment qu'on concrétise tout ça dans les semaines et mois qui viennent, mais je dis ça aussi pour les entreprises françaises et européennes. Je pense qu'on a un vrai sujet de se reposer les questions dans les mois qui viennent. Tout se dire, on contribue chacune dans son secteur à générer de la croissance sur le marché européen, à créer de l'emploi, à faire en sorte aussi qu'on rapporte, je disais, des contributions aux finances publiques. Je pense qu'on doit tous se mettre aussi un peu dans une espèce de trajectoire, un peu d'entreprise aussi citoyenne européenne. Je pense que ça fait partie des choses sur lesquelles, dans les mois qui viennent, il faut qu'on soit sensible.

  • Speaker #1

    Merci Jonathan. Pour conclure, est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas un des livres que j'ai lu finalement assez tardivement, mais je trouve qu'il malheureusement éclaire bien la situation dans laquelle on est aujourd'hui. Je pense qu'il y a une grille de lecture assez intéressante, encore une fois, dans le monde dans lequel on est. C'est « Les ingénieurs du chaos » de Juliano Dampoli, qui est vraiment un livre assez passionnant et qui essaye de décrire l'ensemble des mécanismes à l'œuvre et auxqu Là, je parle plus en tant que citoyen, je pense qu'on doit être très attentif. Alors, ce n'est pas un livre très réjouissant en tant que tel, mais je pense que c'est un livre utile. Et si je devais faire une autre recommandation, j'en profite, j'ai encore le micro, c'est pour leur faire aussi peut-être un peu de publicité, mais c'est que je trouve qu'aujourd'hui, on a besoin d'être un peu éclairé, et donc je voulais notamment citer Le Grand Continent, qui est une revue en ligne, mais qui a aussi une version papier, mais qui permet, je trouve, de donner des clés de lecture un peu sur, encore une fois, les... là où on en est aujourd'hui et comment on doit se projeter aussi en tant qu'Européens, en tant que Français, en tant qu'Européens. Donc voilà, je recommande vivement aussi leur lecture ou leur écoute parce qu'ils publient aussi des choses en podcast. Le grand compte.

  • Speaker #1

    Merci Jonathan.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le cofondateur de l'Egywatch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. À bientôt.

Description

Qu'est-ce qu'une entreprise qui parle à tous les Français ?


Dans cet épisode, je reçois Jonathan Gindt, directeur de la stratégie du groupe FDJ United. Ancien haut fonctionnaire passé par Bercy, il pilote aujourd’hui la trajectoire d’un acteur incontournable du quotidien des Français — entre innovation, régulation, proximité et ambition européenne.


Avec lui, on explore les coulisses d’un modèle unique :


✅ Une entreprise cotée mais encore très liée à l’État
✅ 29 000 points de vente sur tout le territoire
✅ Une marque aimée du grand public… dans un secteur pourtant très régulé
✅ 4,5 milliards d’euros de recettes publiques chaque année
✅ Une stratégie d’internationalisation (Unibet, Irlande) menée tambour battant
✅ Et une conviction forte : que croissance et intérêt général peuvent avancer ensemble


Un échange vivant et sans langue de bois sur les enjeux du jeu responsable, la place du droit dans le business, le rôle des entreprises dans la société — et comment on passe de Bercy aux jeux à gratter.


🎧 À écouter absolument si vous vous intéressez à la stratégie, à la régulation, ou tout simplement à la manière dont on fait société.


Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

Vous souhaitez en savoir plus sur Legiwatch ou participer au podcast ? Prenez rendez-vous avec nous ici.

Vous souhaitez sponsoriser Hémicycle ou nous proposer un partenariat ? Contactez nous via ce formulaire.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Aujourd'hui, on est le premier réseau de proximité de France. C'est l'une des marques, l'une des entreprises les plus connues. Quand on regarde le client FDJ, c'est le français ou la française. On retrouve quasiment moitié-moitié, moyenne d'âge autour d'une cinquantaine d'années, un tout petit peu moins. Les plus aisés et les plus modestes jouent quasiment autant.

  • Speaker #1

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle Légit Watch, et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre ville politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Jonathan Gint, directeur de la stratégie à la Française des Jeux. Bonjour Jonathan.

  • Speaker #0

    Bonjour.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu peux te présenter pour nos auditeurs et auditrices ?

  • Speaker #0

    Alors Jonathan Gint, je suis actuellement le directeur de la stratégie du groupe... FDJ United, parce qu'on vient de changer de nom. Et donc, je suis en charge, effectivement, de projeter l'entreprise au loin. Et si je dois décrire mon parcours, moi, je viens du monde public, puisque j'ai travaillé plusieurs années, notamment au ministère de l'Économie. Et je rejoins la FDJ, donc, il y a à peu près quatre ans. Et donc, une entreprise qui venait d'être privatisée et qui est en train de s'internationaliser. Donc, beaucoup de défis à vivre, assez passionnants.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qui fait qu'on bascule du public au privé, comme ça ?

  • Speaker #0

    En fait, moi, j'ai toujours travaillé... avec les entreprises, tout en étant évidemment en travaillant pour l'État, et en les aidant à s'exporter, en les aidant à trouver des financements, ou en travaillant avec elles au cadre de régulation. Et donc ça faisait un moment que je voulais passer de l'autre côté de la barrière, si je puis dire, et voir ce que c'est une entreprise de près. Et donc l'opportunité de rejoindre FDJ s'est présentée, et donc je l'ai saisie. Et ce qui m'a plu, c'est ce que je disais avant, c'est qu'à la fois elle venait d'être privatisée, Donc... Qu'est-ce que ça veut dire être une entreprise cotée ? Quels sont les codes ? Comment on communique financièrement ? Et par ailleurs, c'était une entreprise dont le destin qui s'écrivait déjà, mais qui devait se concrétiser, c'était justement d'une entreprise très française, de devenir une entreprise aussi à vocation européenne, voire internationale. Et donc voilà, ça faisait partie des motivations que j'avais pour rejoindre FDJ.

  • Speaker #1

    Super intéressant. Alors j'ai vu dans ton parcours en effet que tu as beaucoup travaillé dans le public, notamment du côté de la régulation à Bercy. Est-ce qu'il y a des réglementations qui contraignent ce passage du public au privé ? Parce que peut-être que toi, tu as un avantage concurrentiel, non seulement dans tes connaissances, mais aussi dans ton réseau.

  • Speaker #0

    Oui, alors aujourd'hui, de toute façon, il y a des règles très claires. Il y a toujours eu des règles de déontologie, mais il y a la Haute Autorité de Transparence de la République qui existe et qui permet de s'assurer que, justement, il n'y a pas de conflit d'intérêt. Et donc, d'ailleurs, c'est évidemment bienvenu. Et c'est quelque chose qui, maintenant, fonctionne quand même assez bien quand on vient du public. et on se dirige vers le privé. Donc là-dessus, aujourd'hui, je pense qu'encore une fois, on a un cadre qui fonctionne bien.

  • Speaker #1

    Pour revenir sur ton parcours, comment tu décrirais ton quotidien à quelqu'un qui ne connaît pas du tout ce secteur-là, ce monde-là ? Et qu'est-ce qui te plaît le plus dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Dans mon quotidien, ce qui me plaît le plus, c'est la diversité, la variété des sujets. Puisque quand on regarde FDJ de l'extérieur, on peut se dire, bon, c'est le secteur des jeux d'argent qui n'est pas très connu finalement dans ses fonctionnements, en tout cas de la part des Français. Alors que c'est l'une des marques, l'une des entreprises les plus connues. Puisque FDJ, on se balade dans la rue, on voit le logo à chaque coin de rue, chaque coin de village. Et donc, c'est 97% de notoriété de la marque. Donc, c'est vraiment une marque que tous les Français connaissent. Peu de monde finalement sait comment on fait fonctionner cette entreprise, ou même ils peuvent avoir l'impression, et moi-même je pouvais l'avoir avant d'y rentrer, que finalement, quelque part, ça fonctionne un peu tout seul. Alors qu'en fait, tout ça c'est quand même un travail d'orfèvre pour s'assurer que l'ensemble des transactions, l'ensemble des prises de jeux, que ce soit dans les points de vente, que ce soit en ligne, soient faits évidemment avec beaucoup de réactivité, qu'ensuite il y ait les résultats. Tout ça, c'est une espèce d'industrie quotidienne avec des milliards d'euros de transactions. Donc, c'est vraiment une entreprise, avant tout d'ailleurs, avec un système informatique très puissant. Et ça, on ne le voit pas trop de l'extérieur. Et qui doit tout le temps aussi se renouveler, apporter à la fois de nouveaux produits, répondre aux nouvelles attentes. Et donc ça, c'est un des premiers défis que je trouve motivant. Et je le disais, c'est une entreprise aussi où il y a une diversité de sujets qui est vraiment très importante, parce que ça va, donc j'évoquais le commerce de proximité, le fait qu'aujourd'hui, on est le premier réseau de proximité de France, 29 000 points de vente. Donc on est vraiment accessible de tous les Français, comme je disais, très visible et très présent sur les territoires. Et par ailleurs, on a évidemment tout le sujet du digital, puisque évidemment, les usages digitaux se développent, que ce soit dans notre secteur, mais évidemment... généralement l'économie et donc c'est comment aussi on va y répondre avec des aspirations encore une fois qui peuvent être différentes d'un public à l'autre public plus jeune public plus âgé il faut arriver à voir avoir le bon mix et ça va être aussi comment on apporte des nouveaux services dans les points de vente donc on On a travaillé avec les buralistes, avec les marchands de presse à faire en sorte que ces commerces aussi continuent à vivre. Et donc ça, on a développé par exemple une activité de paiement et de service qui permet aujourd'hui à quelqu'un qui veut payer sa facture, ses amendes, de venir dans un point de vente et de le payer assez facilement. Même les autoroutes en flux libre, désormais, on peut venir ensuite dans son point de vente et payer son péage. Voilà, ça fait partie aussi de ce qu'on essaye de faire et tout en se disant que... On se prépare à l'avenir, donc on continue à innover, à déployer des nouvelles offres, comme celles que j'évoquais, mais évidemment, il y en a d'autres aussi dans notre secteur cœur,

  • Speaker #1

    qui est le jeu d'argent. Donc la Française des Jeux, ce n'est pas que des jeux ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Quelle est la part du jeu dans l'activité ?

  • Speaker #0

    L'essentiel de l'activité de FDJ aujourd'hui, plus de 95%, c'est des jeux d'argent. C'est quand même notre cœur, évidemment, et ça le restera, que ce soit sur la loterie, que ce soit sur les paris sportifs, et que ce soit en France ou à l'international. encore une fois on est vraiment là sur ce qui est notre corps de métier mais quand on peut venir sur de nouvelles offres comme celle que j'évoquais avant et qui viennent aussi faire en sorte que notre réseau de points de vente qui est vraiment un actif très important et qu'on souhaite continuer à faire vivre ben c'est là qu'on se dit il faut qu'on continue à apporter du flux qu'on continue à faire en sorte que les clients et l'usienne et donc encore une fois en diversifiant les offres qu'on leur propose donc Jonathan tu es directeur de la stratégie oui

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure de la notoriété de la FDJ, qui est très forte. Il y a aussi un équilibre qui, je trouve, est extrêmement dur à trouver. Et en tout cas, il me semble que vous ayez réussi à presque faire l'impossible, puisque la FDJ est très appréciée par les Français, alors qu'on parle de jeu d'argent. Comment on fait ? Est-ce qu'il y a des actions que vous faites pour faire fonctionner tout ça ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors la première action, c'est... On met en place ce qu'on appelle, nous, le jeu responsable. C'est-à-dire qu'on y croit fermement. Ça fait plus d'une vingtaine d'années qu'on a déployé cette conception, qui est de se dire, évidemment, le jeu n'est pas une activité comme une autre. Le jeu d'argent n'est pas une activité comme une autre. Ça peut créer des comportements addictifs. Donc, il faut, autant que possible, les prévenir. Et donc, là-dessus, nous, on a déployé beaucoup d'actions, avec, évidemment, aussi les associations, puisque nous, on n'est pas médecins, évidemment, et donc ça peut être potentiellement pathologique. Et donc, le cas échéant, ça doit être pris en charge le plus tôt possible. En France, le jeu... d'argent est interdit aux mineurs. Et donc, là-dessus, on a depuis aussi un certain nombre d'années, non seulement été très vigilants avec nos commerçants partenaires, dont je parlais tout à l'heure, les libéralistes, les marchands de presse, pour que dans les points de vente, le jeu des mineurs soit bien interdit. C'est-à-dire que, donc, vérification de carte d'identité dès qu'on a un doute, etc. Donc ça, non seulement... on a mis en place cette politique, mais aussi on le vérifie. Par exemple, on organise des visites mystères, on les appelle comme ça, dans les points de vente où on va envoyer des jeunes pour le coup, pour tester les commerçants partenaires et vérifier qu'à la fin, ils respectent bien les règles. Et si ce n'est pas le cas, il y a des mesures de suspension de notre activité, graduelles évidemment, qui sont mises en place. Donc ce n'est vraiment pas seulement des mots, on le met vraiment en action. Donc ça, c'est, je pense, un des premiers piliers, si ce n'est le pilier central, le jeu responsable. La deuxième action, c'est que je parlais de la proximité, du commerce de proximité. Et au-delà du commerce de proximité, c'est aussi comment on s'incarne dans les territoires et on a mis en place différentes actions. Je pense par exemple à Mission Patrimoine, qui vise en fait à aider à la restauration du patrimoine en France via donc une partie des recettes de l'État dans le cadre de Mission Patrimoine. Donc ça va être des jeux à la fois le loto et un jeu de grattage. Ça fonctionne très bien, cette édition. Et je pense que ça nous incarne aussi, puisqu'on va venir ensuite rénover, enfin aider à rénover un certain nombre de monuments emblématiques sur les différents territoires français.

  • Speaker #1

    Est-ce que, d'après toi, des engagements, c'est suffisant ? Est-ce que, pour être plus direct, est-ce que tu penses qu'il faudrait qu'il y ait plus de régulations concernant l'ensemble du secteur du jeu ? Je prends des exemples. Alors, ce n'est pas forcément la FDJ qui est en cause, mais des publicités qui peuvent s'adresser à des jeunes de banlieue. Aussi, il y a beaucoup d'offres de bienvenue un peu partout. J'en ai fait les frais dans ma jeunesse. Mais du coup... hum... Voilà, quelle est ta position là-dessus ? Alors,

  • Speaker #0

    je pense que globalement, on a une régulation en France qui est assez bien établie, donc qui date d'il n'y a pas très longtemps en fait en réalité, parce que c'est 2010, puis 2019, les grandes étapes de régulation. Alors après, ça ne veut pas dire qu'aujourd'hui, il n'y a pas certaines pratiques qui peuvent poser difficulté, notamment sur certaines publicités, mais là-dessus, on a un cadre qui existe, qui a été renforcé depuis, je pense, ce à quoi tu faisais... référence, qui est effectivement une pub d'un opérateur que je ne citerai pas, mais un opérateur concurrent sur les paris en ligne. Et là-dessus, l'Autorité Nationale des Jeux, avec évidemment aussi les autres composantes, la RPP, tous ceux qui sont chargés finalement de vérifier que les publicités respectent bien le cadre établi qui existe, qui aurait dû conduire normalement à ne pas valider la pub en question, existe, donc il s'agit juste de l'appliquer pour moi. Il n'y a pas forcément de grandes réformes à faire. Aujourd'hui, c'est plutôt déjà mettre en œuvre ce qui existe, qui est un cadre assez solide.

  • Speaker #1

    Entendu. Pour revenir sur la spécificité de la FDJ, en 2019, c'était détenu à 72% par l'État et 50% des parts ont été vendues cette année-là. Est-ce que l'État joue un rôle dans la gouvernance de la FDJ aujourd'hui ? Et toi, étant passé par le public, l'État, est-ce que quelque part tu représentes l'État ou c'est complètement à côté ?

  • Speaker #0

    Sur la deuxième question, non, je ne représente pas du tout l'État, je suis un salarié de l'FDJ et en aucune manière je représente l'État. Sur la première question, oui, l'État aujourd'hui conserve un rôle particulier. Alors, un, il reste l'actionnaire de référence, à 21%, deux, il a, et ça a été confirmé en 2019, un certain nombre de prérogatives particulières. et qui sont notamment liés à ce qu'on appelle le contrôle étroit, c'est le vocable consacré, mais qui lui permet d'avoir notamment un commissaire du gouvernement qui est présent dans le conseil d'administration, ainsi qu'un contrôleur général économique et financier. Bref, tout un dispositif qui permet à l'État d'avoir des pouvoirs un peu particuliers dans le suivi des activités de FDJ au titre du monopole dont on dispose sur la loterie et sur les paris sportifs en point de vente.

  • Speaker #1

    Alors justement, tu parles du monopole, c'est une situation qui est assez inédite, en tout cas ce qu'on fait nous en France. Donc si je résume, en 2019, la FDJ paye 380 millions d'euros, c'est ça ? Pour obtenir le monopole de la loterie en France pendant 25 ans. Tu me dis si je me trompe.

  • Speaker #0

    Alors si on est précis, effectivement, la FDJ paye 380 millions d'euros pour sécuriser les droits exclusifs ou le monopole qu'elle avait déjà avant la privatisation. Donc qu'en réalité, la loi PAC, puisque c'est elle qui vient consacrer tout ça, vient confirmer et lui donner pour 25 ans, qui est le nouvel horizon à compter de 2019. Donc ça, effectivement, c'est cette sécurisation qui était ensuite confirmée par les 380 millions d'euros.

  • Speaker #1

    D'accord. Merci pour cette info. Et du coup, est-ce que cette situation monopolistique, est-ce que pour toi, elle est normale, sachant que ce n'est pas le cas dans d'autres pays ?

  • Speaker #0

    Alors, oui, effectivement, sur le caractère inédit, en fait, c'est pas inédit du tout, parce que... En fait, quand on regarde en Europe, la plupart des loteries sont organisées sous forme soit de droits exclusifs, de monopoles d'État, en fait, encore aujourd'hui, soit de licences, mais en gros, en limitant l'offre. On prend par exemple le cas du Royaume-Uni. Le Royaume-Uni, c'est une licence qui est donnée, donc à chaque fois, il y a une consultation, mais en gros, il n'y a qu'une seule loterie à la fin. Mais si on regarde ce qui se passe dans les pays scandinaves, par exemple, ce sont des monopoles d'État, des entreprises d'État. qui ont le monopole sur les loteries. C'est le cas en Allemagne où dans chaque lender, il y a une loterie d'État, loterie publique, qui a le monopole sur la loterie du lender concerné. Ce n'est pas inédit en fait. C'est vraiment quelque chose qu'on retrouve d'ailleurs en Europe. Et même quand on regarde ailleurs, c'est le cas aussi aux États-Unis. Même aux États-Unis, c'est des loteries État par État. Donc il y en a 50 évidemment. C'est comme ça que le secteur est organisé. Et alors on peut se demander pourquoi effectivement. Là, je reprendrai ce qu'a dit le Conseil d'État, en fait, parce qu'il a été amné à ce... prononcé sur la question en 2023 et en fait il a dit deux choses il a dit les deux raisons finalement du monopole c'est un que ça canalise l'offre qu'est ce que ça veut dire canaliser l'offre ça veut dire que dans le jeu d'argent comme dans d'autres activités de ce type là le risque évidemment c'est que on est un développement de l'offre illégale donc qu'en fait les joueurs les clients vont aller vouloir aller jouer s'il n'y a pas de canal légal et donc sur des offres évidemment qui à la fin payeront pas d'impôts en France et par ailleurs qui présentent un risque pour les joueurs puisque il n'y a aucune incitation quand on n'est pas régulé à limiter les pratiques de jeu ou voir d'ailleurs à la fin qu'est ce que le client le joueur se fasse payer quand il a gagné donc ça peut mener à des tas de tromperies diverses et variées donc canalisation ça veut dire comment on arrive via l'offre légale à faire en sorte que les clients soient attirés vers le canal légal Et donc, in fine, on contrôle mieux quand même leur pratique de jeu et que ça rapporte aussi des taxes à l'État. Et là-dessus, le système français fonctionne bien, puisqu'on a prouvé que, un, on canalisait bien, c'est-à-dire qu'on a peu, finalement, de joueurs qui sont tentés à aller sur de l'illégal sur la loterie, parce qu'on a une offre qui reste attractive, qui permet du coup de faire en sorte qu'ils vont aller plutôt sur Internet, sur notre site ou sur l'application. dans les points de vente, plutôt que d'aller sur des loteries, ça existe quand même, des offres illégales évidemment, mais c'est relativement faible, on arrive bien à canaliser. Et la deuxième raison, c'est aussi qu'on doit justement parvenir à faire en sorte qu'il n'y ait pas de développement de jeux excessifs, c'est-à-dire de personnes qui précisément vont devenir addictes aux jeux, et là-dessus c'est pareil, on a des bons résultats, puisqu'on a moins de 2% en gros de nos joueurs sur la loterie qui ont des comportements problématiques, c'est-à-dire qui vont développer une vraie inclinaison à l'addiction. Ce sont les deux critères qui, à la fin, sont un peu les juges de paix, si je puis dire, et qui disent est-ce que le monopole est efficace ou pas, et en l'occurrence, il l'est. C'est tout le raisonnement qui a conduit la France, mais comme je l'ai dit tout à l'heure, des tas d'autres pays en Europe et dans le monde, à plutôt recourir à cette pratique-là sur la loterie, puisque, encore une fois, ça permet de, finalement, en matière de santé publique et d'ordre public, mieux organiser les choses. pourrait rajouter une troisième raison un peu pratique, qui n'était pas, évidemment, dans ce qu'a évoqué le Conseil d'État, qui est qu'aujourd'hui, je le disais... réseau de 29 000 points de vente. On peut imaginer que si on commence à aller dans un point de vente où tu vas multiplier les offres de loterie, etc., ça devient absolument ingérable. Je ne suis pas sûr qu'il y ait forcément non plus complètement un modèle économique derrière tout ça. D'accord.

  • Speaker #1

    Si je comprends bien, l'intérêt du monopole, c'est un, la confiance du joueur vers l'institution, et deux, le suivi potentiel. À quel moment vous dites qu'un joueur est problématique ? À quel moment vous dites, OK, on ne veut plus de son argent ? Parce que là, le gars est complètement ruiné. Comment on fait ?

  • Speaker #0

    Alors, on a des indicateurs. Si en ligne, tu as déjà joué, il y a un indicateur qui s'appelle aujourd'hui PlayScan. Et en fait, on va analyser le comportement du joueur. C'est-à-dire à la fois le temps passé et somme misée. Et on va faire une combinaison de tout ça. Et tu vas voir plusieurs... Il y a une gradation de couleurs. Tu as du vert, pas de problème. Orange, rouge, etc. Et en fait, à partir du moment où on commence à arriver déjà dans la... Ce qu'on va faire, c'est qu'on va avoir un certain nombre d'actions vers lui qui vont être de lui dire « attention, là, le temps passé, les sommes misées, etc. » et voire mettre en place ce qu'on appelle des modérateurs. On va à un moment donné éventuellement suspendre la partie, on va éventuellement faire dans les cas extrêmes des blocages, etc. Donc on a tout un tas de dispositifs qui permettent finalement d'analyser le comportement du joueur et d'avoir des actions envers lui, ensuite permettant d'éviter qu'il tombe dans l'addiction. On va aussi avoir ce qu'on appelle des appels sortants, où on va nous-mêmes appeler les joueurs quand on constate qu'il y a appareil une difficulté, et essayer de l'aider, encore une fois, alors, je le disais tout à l'heure, on se substitue pas, on n'est pas des médecins, donc là-dessus, on a la chance, en plus, en France, d'avoir quand même un personnel médical qui a une forme de spécialisation dans les addictions, et notamment dans l'addiction aux jeux d'argent, donc des associations qui sont spécialisées en la matière, donc on va aussi les orienter. vers ce type de relais où ensuite, il faut que la prise en charge se fasse par des personnes habilitées. Pour te donner quelques exemples de tout ce qu'on fait en la matière, et qui est vraiment quelque chose auquel on est évidemment très attaché, puisqu'on pense qu'il ne peut y avoir de pratique du jeu d'argent que dans la durée, et donc ça veut dire avec des petites sommes misées, beaucoup de faute de proportion de joueurs, mais encore une fois, plutôt des petites sommes jouées.

  • Speaker #1

    Super intéressant, et du coup... Pour en revenir à toi, à ton quotidien, à qui tu parles au sein de l'État ? Est-ce que tu travailles sur des projets de loi ou tu défends des positions de la FDJ auprès de parlementaires ? Et si oui, quelles sont les décisions que tu essayes d'amener ? Parce que d'une part, vous avez intérêt à ce que le jeu soit plus facile. Et d'autre part, comme vous avez l'État comme actionnaire, vous devez être exemplaire, un peu le bon élève de ce secteur-là. quelle est la stratégie en ce moment justement ?

  • Speaker #0

    Moi, je ne parle plus forcément directement au parlementaire ou à l'État, mais en revanche, évidemment, j'alimente beaucoup pour qu'ensuite, on puisse avoir ce dialogue avec ces différentes parties prenantes. Et alors, moi, ce qu'on essaye de dire, c'est que nous, on est un secteur qui est très régulé. Et c'est logique, parce qu'on n'est pas, encore une fois, dans une industrie comme une autre. C'est assez cohérent et c'est partout, encore une fois, en Europe et dans le monde. que c'est un secteur relativement, enfin très régulé. Ça ne veut pas dire que, je parlais tout à l'heure notamment de la canalisation, du fait de faire en sorte que les joueurs soient plutôt attirés vers l'offre légale. Pour que ce soit le cas, il faut quand même que l'offre reste attractive. Et ça d'ailleurs, c'est ce qu'on retrouve dans tous les textes européens qui disent comment le jeu d'argent doit être régulé. Et c'est pour ça que par exemple, on peut se dire comme ça, la publicité elle pose problème pour le jeu d'argent en fait, et elle est déjà régulée comme je le disais. disait, et elle doit l'être, il n'y a pas de difficulté, mais l'interdire, à la fin, ce serait peut-être aboutir à une situation qui, in fine, conduit à faire en sorte qu'on va davantage réguler. C'est ça qu'on essaye d'expliquer, c'est-à-dire que, pour rester attractif, ça veut dire qu'il faut qu'on soit quand même en capacité de pouvoir renouveler l'offre, de pouvoir apporter des nouvelles expériences aux joueurs, donc c'est ça que nous on essaye de défendre, et on regarde ce qui se passe à l'étranger, on essaye de comparer ce qui a fonctionné, ce qui n'a pas fonctionné, et parallèlement aussi de dire que En fait, on doit faire attention au bon équilibre entre la régulation et le fait de ne pas à la fin aboutir à une explosion de l'offre illégale. Je prends un exemple. Les Pays-Bas, par exemple, ont récemment décidé de mettre en place des limites de mise pour les joueurs plutôt de paris sportifs. Donc, c'est 700 euros par mois. Et au-delà de ça, il y a toute une série de contrôles qui doivent être faits. Pas qu'en soi, c'est forcément mauvais, mais le problème, c'est que ça a été fait d'une telle manière que ça a finalement bloqué les opérateurs légaux. et... Ça a fait exploser l'offre illégale. Là aujourd'hui, on considère qu'il y a quasiment la moitié du marché aux Pays-Bas, c'est les chiffres officiels, c'est pas les chiffres des opérateurs, qui relèvent de l'illégal. Donc ça, c'est un échec. Et nous, c'est ce qu'on essaye de faire valoir auprès des autorités, que ce soit en France ou ailleurs d'ailleurs, c'est de dire, attention, il faut toujours trouver la bonne balance entre les deux, et je rajouterais peut-être aussi... On a eu à travailler sur des sujets comme, par exemple, à un moment donné, il y a des modes un peu technologiques. Le Web3, à un moment donné, c'était avant l'intelligence artificielle générative. Il y a eu une espèce de hype, on va dire, là-dessus. Et donc, c'est vrai qu'il y a pu y avoir des offres là-dessus qui sont développées de jeux officiellement un peu de fantasy, enfin, qui étaient autour du fantasy, notamment des échanges de cartes, pour le dire numérique. Et donc là-dessus, assez vite, finalement, ça ressemble au jeu d'argent. Nous, c'est pareil là-dessus, on dit toujours, attention, si ce sont les mêmes logiques que du jeu d'argent, ça doit être régulé comme du jeu d'argent. Donc ça, ça fait partie des dialogues qu'on a aussi avec l'État, et sur lequel on n'a d'ailleurs pas été tout à fait d'accord, mais ça fait partie du quotidien, parce que si tu commences à créer une espèce de marché un petit peu parallèle, ou finalement avec un peu moins de contraintes, mais qui a toutes les mêmes logiques que le jeu d'argent, ça va finir par assécher un peu le jeu d'argent plus régulé, pour évidemment aller plutôt se déporter vers le jeu d'argent qui va être moins régulé. Donc voilà. Ça fait vraiment partie des choses sur lesquelles je travaille au quotidien.

  • Speaker #1

    Ok, pour prendre un exemple qui me touche très concrètement, je suis un joueur de FIFA. Et donc il se trouve qu'il y a un mode où on peut acheter des cartes et ça ressemble beaucoup à une loterie. Parce qu'on peut avoir des plus ou moins bonnes cartes et c'est souvent de l'argent qu'on paye avec sa carte de crédit. C'est de l'argent qu'on peut gagner en jeu mais aussi qu'on peut amener de chez nous. Est-ce que c'est régulé comme la loterie ? Est-ce que vous travaillez à ça ?

  • Speaker #0

    Alors non, ce n'est pas effectivement régulé comme la loterie. Alors ça peut faire partie de tout ce qu'on appelle les lootbox, mais ça fait partie des sujets qu'il faut sans doute regarder. Pour nous, la logique est assez simple. Encore une fois, si on est sur la même logique que celle du jeu d'argent, c'est-à-dire notamment le sacrifice financier, l'espérance de gain, il y a des critères qui sont très clairs dans la loi. On devrait appliquer les mêmes logiques que le jeu d'argent parce qu'il y a les mêmes risques associés. Il n'y a pas de raison de faire des exceptions.

  • Speaker #1

    Tu as évoqué plusieurs fois le fait que vous payez vos impôts, donc qu'il y a beaucoup de taxes en faveur de l'État français. La répartition des revenus que j'ai trouvée, c'est que pour 100 euros misés chez vous, il y en a 70 euros qui sont reversés aux joueurs, 20 euros à l'État et 10 euros pour les FDJ. Est-ce que c'est juste ?

  • Speaker #0

    C'est à peu près ça. Ça peut dépendre sur les 70, parce qu'il y a évidemment ce qu'on appelle le taux de retour aux joueurs, qui en France est très réglementé et qui peut varier d'un jeu à l'autre. Enfin, tout ça est évidemment public. Il suffit de regarder le règlement du jeu. Mais globalement, c'est ça. On est une entreprise qui est très taxée. On est clairement les plus taxés en Europe. c'est vrai dans ce secteur là c'est vrai dans d'autres aussi mais en l'occurrence c'est particulièrement vrai pour le jeu d'argent sachant que là dessus c'est plus de 4 milliards d'euros, effectivement, de recettes, presque 4 milliards et demi, pour la seule FDJ. Sachant qu'on représente plus largement, plus de la moitié de l'ensemble des recettes publiques pour ces champs de vieux d'argent. Donc si je devais prendre un exemple, c'est équivalent au budget du ministère de la Culture. Et nous, on en est fiers. C'est-à-dire qu'on pense que ça fait partie des choses sur lesquelles on démontre, je le disais tout à l'heure, qu'en ayant cette offre légale qui fait en sorte de garder son attractivité et donc d'avoir... 27 millions de joueurs, la Française des Jeux. C'est-à-dire qu'un adulte sur deux, en gros, en France, a joué au moins une fois dans l'année à un jeu FDJ. Et nous, c'est vraiment ça, notre fierté. C'est-à-dire de se dire qu'on est assis, encore une fois, sur un bassin de clientèle qui est très large, qui a une pratique récréative du jeu, et qui, à la fin, aboutit à cette contribution que j'évoquais, et qui est significative, et qui s'est accrue au cours des années. parce que notre activité s'est développée, mais aussi parce que je pense qu'on a su trouver justement des mécanismes fiscaux qui font que l'État y retrouve son intérêt.

  • Speaker #1

    Alors, l'État a un droit de regard sur vos activités. Vous, contribuant à hauteur de 4 milliards par an au budget, est-ce que vous avez un droit de regard sur ce qui est fait de cet argent ?

  • Speaker #0

    Non. Non, non. Effectivement, nous n'en avons pas, mais ça, c'est, j'ai envie de dire, un peu la logique des choses. On pense que là-dessus, ce qui, encore une fois, est important, c'est de se dire comment on arrive à faire en sorte que le niveau reste élevé au cours des années qui viennent de contributions. parce que si... on est vraiment dans une relation gagnant-gagnant entre FDJ et l'État sur le fait que si notre activité continue à croître, évidemment, on va réussir à renforcer notre contribution aux finances publiques. Voilà. Ensuite, c'est l'État qui gère, évidemment.

  • Speaker #1

    D'accord. Ça me fait venir une autre question. Du coup, si vous continuez à croître, entre guillemets, donc c'est bon pour les finances publiques, mais est-ce que c'est pas mauvais pour l'état de notre société, dans le sens où plus on joue... Plus peut-être qu'on est désespéré et que finalement le ruissellement annoncé ne fonctionne pas, la répartition des revenus est trop inégale ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'en fait là-dessus, quand d'ailleurs on interroge nos clients, c'est un, quand on regarde le client FDJ aujourd'hui, contrairement à parfois l'image d'Epinal, c'est un peu le français ou la française. C'est-à-dire que déjà, un, en termes de genre, on retrouve quasiment moitié-moitié. On retrouve à peu près une moyenne d'âge autour d'une cinquantaine d'années, un tout petit peu moins. En termes de catégories socio-professionnelles, en fait on a une représentation assez équilibrée de l'ensemble des catégories socio-professionnelles. Les plus aisés et les plus modestes jouent quasiment autant. On n'est pas sur l'image de « on va davantage jouer parce que la situation de la société se dégrade » . D'ailleurs, au contraire, nous, ce qu'on voit, c'est que... Quels que soient les cycles économiques, c'est-à-dire qu'on soit dans une période relativement faste de croissance, etc., ou dans une période plutôt plus compliquée en termes de croissance, en fait, globalement, l'activité se maintient. Parce qu'en réalité, on constitue une proportion assez faible du budget loisir des Français. On revendique ce qu'on appelle le modèle extensif, c'est-à-dire de se dire, on veut avoir plein de clients, mais avec des mises faibles. Donc là-dessus, non, non, ce ne serait pas du tout un problème. Ce serait le fait qu'on a réussi à convaincre peut-être nous davantage de joueurs et qu'à la fin, de toute manière, on reste sur des pratiques strictement récréatives. Ça ne créerait pas de difficultés en tant que telles.

  • Speaker #1

    Entendu. Tu parles de croissance, en tout cas potentiellement d'expansion de la FDJ. J'ai lu que vous aviez racheté la Loterie Nationale Irlandaise et Unibet. Absolument. Quels sont les enjeux de cette... internationalisation et concrètement, toi, à qui tu parles à ce moment-là pour convaincre les parties prenantes ? Est-ce que tu t'adresses par exemple au gouvernement irlandais, tu passes par l'Union Européenne ? Comment ça fonctionne ?

  • Speaker #0

    On a deux, effectivement, deux sujets différents entre la loterie irlandaise et Unibet, mais je vais y revenir. Alors déjà, l'internationalisation, pourquoi ? Parce que jusqu'à présent, on était un acteur très français. C'est lié à notre histoire et ça se comprend... Je veux dire, ça se comprend assez naturellement. On est dans un paysage, on va dire, du monde du jeu d'argent qui a tendance à se concentrer avec l'apparition de grands champions européens et internationaux. Là-dessus, la question que nous avions, c'était de se dire, est-ce qu'on veut en être ? Et oui, on veut en être de ces champions, parce qu'on pense qu'on a un savoir-faire, on pense qu'on a une forme d'expertise, et on l'a démontré tout au long de ces années. Parce que tout ça, comme je le disais au démarrage de notre conversation, ce n'est pas venu naturellement. C'est-à-dire qu'encore une fois, derrière, il y a des équipes qui, dans les développements informatiques, qui dans le marketing, qui dans la communication, etc., sont très bons en la matière. Et donc, on pense qu'on a un savoir-faire, encore une fois, à exporter.

  • Speaker #1

    Est-ce que l'État vous aide aussi, puisqu'il a 20% encore des actifs ? Est-ce qu'il vous aide à vous exporter ?

  • Speaker #0

    L'État, il peut, comme toute entreprise française qui cherche à s'internationaliser, ... l'État peut nous y aider, bien sûr. Mais en l'occurrence, il faut d'abord avoir le meilleur dossier, il faut d'abord savoir se défendre soi-même, et c'est ce qu'on a fait. Alors si je reprends ta question sur la loterie irlandaise, donc effectivement, là, on était dans un processus un peu particulier, qui était que la loterie avait été privatisée, il y a plus de dix ans, et en fait, elle était détenue à la fois par un fonds de pension et par la poste irlandaise, en l'occurrence. Donc à qui on parle, en l'occurrence ? Évidemment, là, on essaye de convaincre qu'on avait le meilleur dossier, ce qui allait de pair avec, évidemment, aussi les loteries. il y a toujours... Un lien quand même assez fort avec l'État, où qu'on soit. Et donc bien évidemment qu'on avait aussi développé des relations avec les autorités irlandaises, que ce soit le ministère des Finances, l'ambassade d'Irlande à Paris, puisque ça fait partie évidemment aussi de l'écosystème dans lequel aujourd'hui on est et dans lequel on voulait être à ce moment-là. Donc clairement, pour nous, ça faisait partie des étapes aussi. Ça n'a pas empêché qu'à la fin, le choix se soit fait sur des critères assez objectifs, etc. Mais il faut... évidemment avoir ce lien avec les autorités nationales à chaque fois. Ensuite, Unibet. Donc Unibet, c'est le groupe Kinred, en fait, qui était un groupe coté à Stockholm, mais présent dans une dizaine de pays européens. Donc notamment avec sa marque Unibet, mais il y en a d'autres également. Et donc là-dessus, pour le coup, c'était assez différent. C'était une offre publique d'achat, un OPA, amical. Et donc là, ça voulait dire, évidemment, racheter les titres sur le marché Stockholm. Donc là, on était moins dans la relation... d'état à état puisqu'on était plus dans une opération de nature relativement financière évidemment qu'il fallait mener à bien après ça n'a pas empêché que on est à coeur d'avoir avec l'ensemble des autorités dans lesquelles une ibette au père aujourd'hui des bonnes relations avoir des échanges avec pareil les ambassades que j'évoquais avoir des échanges éventuellement avec les régulateurs et c'est donc tout ça ça fait partie effectivement des choses que nous avons développé et que nous allons continuer évidemment à mettre en oeuvre

  • Speaker #1

    Tu parlais tout à l'heure du business model dans les loteries non monopolistiques que tu avais du mal à percevoir, tu avais du mal à percevoir comment ça pouvait fonctionner. Du coup, comment ça fonctionne sur les paris sportifs en ligne, là où il y a de la concurrence ? Quel est le business model ? Est-ce que justement, dans ce cas-là, vous avez un taux de retour aux joueurs qui est plus important pour les faire revenir plus souvent ? Est-ce que vous êtes un entre guillemets plus laxiste, ou en tout cas vous faites moins attention à la santé des joueurs ? Ou est-ce que c'est totalement différent ?

  • Speaker #0

    Alors non, on n'est pas plus laxiste, c'est-à-dire qu'on respecte la loi. Et donc là-dessus, effectivement, je disais, il y a un taux de retour aux joueurs en France qui est déterminé par la loi, que ce soit sur les activités de loterie ou sur les paris sportifs. Donc là-dessus, évidemment... C'est le même en V2 ? Non, ce n'est pas le même. Donc évidemment, on le respecte. Et il est même différent, en gros, quand tu es dans le pari sportif en point de vente ou dans le pari sportif en ligne. Donc là-dessus, notre mantra, mais j'espère que c'est le cas pour tous les opérateurs... respecte la loi alors ensuite comment s'est organisée pourquoi effectivement c'est ouvert à la concurrence sur les paris sportifs j'ai répondu à l'état pourquoi il a décidé de le faire et mais c'est vrai que c'est le cas dans la plupart des pays européens pour le coup et on voit même aux états unis ou ailleurs qu'ils sont en train aussi d'ouvrir la concurrence le marché en ligne donc là dessus c'est un business qui est relativement différent puisque par définition il Il est purement digital. mais du coup il n'y a pas tout l'aspect développement avec le réseau que j'évoquais s'agissant de la loterie et par ailleurs on est aussi dans un business où en fait on n'a pas des jeux qui vont être fondamentalement renouvelés régulièrement comme tu peux l'avoir sur le grattage par exemple où on va essayer de renouveler l'offre constamment là dessus on m'a tadé pari sur un certain nombre de compétitions sportives et où là dessus la question c'est comment tu vas fournir la meilleure plateforme technologique, le meilleur service, la meilleure application aux clients finaux. Et en parallèle de ça, comment tu vas aussi leur offrir une expérience qui est vraiment la plus agréable possible. C'est quand même un business qui est fondamentalement assez différent de celui de la loterie et qui, à un moment donné, a conduit au fait qu'un peu partout en Europe, et compte tenu du fait que ça s'est joué nativement sur le digital, il a été estimé qu'il était plus efficace de l'ouvrir à la compétition. mais c'est toujours dans une espèce d'équilibre entre le fait de ne pas laisser l'offre illégale se développer et donc en essayant de discipliner si je puis dire l'ensemble des acteurs du digital en disant en fait on ne va pas réserver ça à une entreprise, on va vous donner si vous passez un certain nombre de contrôles etc une licence, un agrément et vous allez ensuite pouvoir opérer de manière légale parce qu'en fait ce qui se passait à l'époque c'est que à l'époque la FDJ avait le monopole des paris sportifs en ligne et en fait Il y avait un certain nombre d'acteurs qui sont toujours aujourd'hui présents sur le marché français, SIT, Winamax, Betclic, etc., et qui en fait opéraient de manière illégale, et qui rencontraient du succès. Parce que justement, ils étaient illégaux, donc ils avaient la capacité de faire des choses peut-être plus, comment dirais-je, attractives aussi pour les clients. Et donc, plutôt que de se dire, bon, on va continuer à les combattre sans cesse, etc., et finalement ne jamais y arriver, l'État s'est dit, on va les discipliner, mettre en place un marché, des licences, etc., et pour que, entre guillemets, ils jouent le jeu sans... et

  • Speaker #1

    Donc ce que je comprends, c'est que la piraterie est récompensée quelque part, puisqu'au lieu de les condamner, on les autorise.

  • Speaker #0

    Il faudrait leur poser la question.

  • Speaker #1

    D'accord. Toi, à titre personnel, tu penses que c'est plus intéressant d'avoir une situation monopolistique aussi sur les paris sportifs ?

  • Speaker #0

    Non, je pense qu'honnêtement, c'est vrai que la situation, on le voit bien. Un certain nombre de pays dans lesquels, où il y a encore, c'est très rare, mais où il y a encore un monopole sur les paris sportifs en ligne. Et en fait, le digital fait qu'il y a une forme de recherche de la compétition, parce qu'on va être un joueur qui va vouloir avoir plusieurs comptes, qui va vouloir comparer en permanence. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, revenir en disant on va remettre un monopole, ça paraît assez compliqué face aux réalités du marché.

  • Speaker #1

    Super clair. Pour revenir à toi, Jonathan, ce que je comprends des gens que je reçois ici, c'est que... Ils sont souvent passionnés par leur entreprise, leur secteur, mais c'est aussi du coup un métier de combat, parce qu'on porte des projets de loi, on porte des ambitions. Quelle est, toi, la vision de la société que tu portes ? Est-ce que tu travailles en te disant « je porte un message » ?

  • Speaker #0

    Oui, je suis assez attaché à un terme qui peut paraître un peu galvaudé, ou qu'on a l'impression d'avoir entendu des milliers de fois sans que… veulent dire encore grand chose, mais moi j'ai continué à croire, coûte que coûte, je parle souvent d'intérêt général, sans faire de la philosophie, mais que la somme des intérêts particuliers égale l'intérêt général. Moi je pense qu'il y a un intérêt général, et que, c'est pas qu'il se décrète non plus, mais qu'il y a un moment, et c'est l'État pour moi qui doit l'incarner. Et on sait bien que l'État, ce n'est pas une entreprise. Pour moi il faut faire la différence entre les deux. En revanche, les entreprises, et là je me place aujourd'hui dans la situation dans laquelle je suis, elles peuvent y contribuer à l'intérêt général. Et là-dessus, moi, ça fait partie des choses où, quand je me lève le matin, je me dis, moi, je pense qu'il faut que, un, l'entreprise continue à croître, parce que si elle ne croit pas, à la fin, de toute manière, j'ai envie de dire, elle n'apportera pas les richesses qu'elle génère et qui permettent, in fine, d'être, je ne sais pas, réaffectées à des dépenses, justement, d'intérêt général, que va définir l'État, donc. mais deux, elle doit le faire aussi en ayant à cœur aussi un certain nombre de missions qu'elle peut avoir au sein de la société, alors qu'elles vont pouvoir se matérialiser par, je disais par exemple, je pense qu'aujourd'hui, on reste attaché à cette question d'avoir le premier réseau de proximité de France. On voit bien dans les débats publics que ça reste quelque chose auquel les Français sont très attachés. C'est souvent le commerce, le dernier endroit du village qui permet encore d'avoir du lien social. de faire en sorte que les différentes couches de la société se parlent aussi entre elles, qu'est ces lieux de rencontre. Voilà, ça, ça fait partie pour moi d'un de nos engagements, d'une de nos missions. Et je pourrais donc en rajouter d'autres aussi, ce à quoi on peut croire en tant qu'entreprise au quotidien. On va avoir un certain nombre de combats qui sont notamment très portés par notre PDG, qui va être, un, l'égalité femmes-hommes. On pense que tout ce que peut faire l'entreprise pour contribuer à davantage d'égalité femmes-hommes, c'est une bonne chose. et... Et de la même manière, il y a des cadres qui sont fixés par la loi, on les respecte et on essaye même d'aller un petit peu plus loin potentiellement. Ça fait plus de trois ans, je crois maintenant, qu'on est à plus de 100 sur 100, l'index Pénicaud. Ça fait partie des choses sur lesquelles on pense que l'entreprise, elle doit évidemment avant tout veiller à générer de la rentabilité, générer de la croissance, mais aussi tout en faisant ça, en contribuant à l'intergénération.

  • Speaker #1

    Merci. Alors, je vais rebondir sur l'égalité femmes-hommes. elle est souvent... respecté, mais on le voit très peu sur les postes à haute responsabilité. Est-ce que c'est aussi le cas à la FDJ ?

  • Speaker #0

    Non, déjà, on a eu une PDG.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Félicitations. Très bien. On va arriver au bout de cet entretien, Jonathan. Est-ce que il y a quelque chose dont tu voulais parler, que tu n'as pas eu l'occasion d'exprimer ici ?

  • Speaker #0

    Ce que je n'ai pas eu l'occasion d'exprimer, c'est que je pense qu'on est à... Voilà, on enregistre ça, on est dans un moment un peu à... Je trouve... international assez tendu, enfin voilà, un contexte géopolitique qui est quand même assez inquiétant. Je pense qu'il y a un sujet auquel je suis très attaché, qui parcourt un peu mon parcours, c'est la question européenne. Et là-dessus, moi je trouve, pour l'instant, la réaction qu'ont eues les Européens suite à la deuxième élection de Trump et à son arrivée au pouvoir, je la trouve salutaire. Je pense qu'il faut évidemment qu'on concrétise tout ça dans les semaines et mois qui viennent, mais je dis ça aussi pour les entreprises françaises et européennes. Je pense qu'on a un vrai sujet de se reposer les questions dans les mois qui viennent. Tout se dire, on contribue chacune dans son secteur à générer de la croissance sur le marché européen, à créer de l'emploi, à faire en sorte aussi qu'on rapporte, je disais, des contributions aux finances publiques. Je pense qu'on doit tous se mettre aussi un peu dans une espèce de trajectoire, un peu d'entreprise aussi citoyenne européenne. Je pense que ça fait partie des choses sur lesquelles, dans les mois qui viennent, il faut qu'on soit sensible.

  • Speaker #1

    Merci Jonathan. Pour conclure, est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Alors, je n'ai pas un des livres que j'ai lu finalement assez tardivement, mais je trouve qu'il malheureusement éclaire bien la situation dans laquelle on est aujourd'hui. Je pense qu'il y a une grille de lecture assez intéressante, encore une fois, dans le monde dans lequel on est. C'est « Les ingénieurs du chaos » de Juliano Dampoli, qui est vraiment un livre assez passionnant et qui essaye de décrire l'ensemble des mécanismes à l'œuvre et auxqu Là, je parle plus en tant que citoyen, je pense qu'on doit être très attentif. Alors, ce n'est pas un livre très réjouissant en tant que tel, mais je pense que c'est un livre utile. Et si je devais faire une autre recommandation, j'en profite, j'ai encore le micro, c'est pour leur faire aussi peut-être un peu de publicité, mais c'est que je trouve qu'aujourd'hui, on a besoin d'être un peu éclairé, et donc je voulais notamment citer Le Grand Continent, qui est une revue en ligne, mais qui a aussi une version papier, mais qui permet, je trouve, de donner des clés de lecture un peu sur, encore une fois, les... là où on en est aujourd'hui et comment on doit se projeter aussi en tant qu'Européens, en tant que Français, en tant qu'Européens. Donc voilà, je recommande vivement aussi leur lecture ou leur écoute parce qu'ils publient aussi des choses en podcast. Le grand compte.

  • Speaker #1

    Merci Jonathan.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le cofondateur de l'Egywatch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. À bientôt.

Share

Embed

You may also like