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#12 – Maxime Feyssac (Assas) : Ce que le lobbying dit de notre démocratie

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34min |27/05/2025
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Description

De la prépa militaire au doctorat en sciences politiques, de la pratique du lobbying à l’enseignement de la fabrique de la loi, Maxime Feyssac explore tous les visages du politique.


Ancien consultant en affaires publiques, aujourd’hui doctorant et enseignant à Assas, il s’interroge sur ce que le lobbying dit de notre démocratie, et sur la manière dont on peut transmettre une culture politique à une génération désorientée.


Dans cet épisode, on parle de :


🔹 la professionnalisation des affaires publiques,
🔹 sa bascule du cabinet de conseil à la recherche,
🔹 la création de la première clinique d’affaires publiques universitaire,
🔹 ce que les étudiants doivent vraiment apprendre (spoiler : pas que les cours),
🔹 ses souvenirs de rendez-vous à l’Assemblée – bons comme ratés,
🔹 l’IA dans le travail de veille,
🔹 et de la pédagogie politique comme devoir démocratique.


💬 « Je me fous de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense. On est là pour parler de la res publica. »

Un épisode riche, incarné, avec un acteur-passeur qui forme celles et ceux qui feront (ou influenceront) les lois de demain.


Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Je leur dis, mes élèves, moi je me fous de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense, parce qu'on n'est pas là pour dire ce qu'on pense. On est là pour parler de la res publica, la chose publique. Je suis très attaché à ce que les gens puissent s'approprier plein de choses, des armes, que ce soit des réflexions politiques, un métier, etc., pour se construire, quoi, et puis derrière, vivre leur vie de manière autonome, libre. La solution, c'est plus de démocratie. Est-ce que la solution, c'est moins de démocratie ? aussi des gens qui se moquent j'en ai rien à faire du politique ça m'intéresse pas

  • Speaker #1

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle LegiWatch, et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre vie politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Maxime Fessac. Maxime, t'es diplômé d'un master en politique publique à ASSAS, t'as été consultant en affaires publiques. Aujourd'hui, tu es doctorant en sciences politiques et enseignant vacataire. Salut Maxime !

  • Speaker #0

    Salut Pierre, tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Je vais très bien, merci, et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose concernant ton parcours ? Comment tu te présenterais ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'était une présentation brève mais complète. Juste peut-être ajouter que je suis également président fondateur d'une toute jeune association qui est en train de se lancer, qui sera la Clinique d'affaires publiques d'Assas, qui est en fait une association qui propose un accompagnement en pro bono de structures, de causes pour faire du plaidoyer. Le but, c'est exactement comme les cliniques juridiques, c'est de former des étudiants au métier des affaires publiques, de conseiller en pro bono pour des petites causes qui n'ont pas les moyens. d'investir des milliers, des cents dans des démarches d'affaires publiques, et puis de faire rayonner, bien sûr, cette magnifique université qui est Paris-Panthéon-Assas.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est en plus de tes cours ?

  • Speaker #0

    C'est ça, ça c'est en plus de mes cours, oui. L'idée m'est venue cette année, j'en ai parlé avec le département de sciences politiques, j'en ai parlé avec les élèves, avec les étudiants, et il y a eu un intérêt assez clair. Donc là, on est en train de lancer justement cette clinique, qui est une première en France. Voilà, c'est la première universitaire. Ça a dû se faire dans des écoles privées... type d'entreprise junior, ce genre de choses, mais l'université publique, c'est la première.

  • Speaker #1

    Ok, on vous souhaite le meilleur dans ce lancement, trop bien. Et du coup, justement, alors là, t'es revenu vers l'enseignement et la recherche, donc avant t'étais professionnel des affaires publiques, comment t'expliques ce changement ?

  • Speaker #0

    Alors, donc il y a plusieurs choses. Déjà, c'est que l'enseignement, moi, ça a toujours été une passion. Pendant très longtemps, j'ai voulu être enseignant, dans le secondaire comme dans le supérieur. Ça a traversé même ma carrière professionnelle, parce qu'à plus plusieurs moments j'ai eu l'occasion de faire des formations formateur sur des enjeux de lobbying que ce soit à travers mes différents taf y compris en cabinet ce qu'on avait une offre de formation et donc en fait je retrouvais dans la formation ce côté enseignement ce côté académique donc ça ça me plaisait pas mal et puis même de manière générale je crois que j'ai un petit problème avec l'autorité la structure un peu trop hiérarchique et c'est donc en entreprise voilà c'était il y avait des moments j'aurais aimé être un peu plus autonome l'autonomie c'est quelque chose que je retrouve dans la recherche aujourd'hui qui me plaît beaucoup Voilà en gros pour résumer. Ici peut-être aussi le côté quand on fait du consulting, surtout le consulting en affaires publiques qui est assez particulier, où on est sur plein de causes à la fois, et donc on n'a plus trop l'impression d'être investi d'une mission, mais d'être un peu l'homme à tout faire de plein de causes différentes. Donc c'est dur de s'investir personnellement, j'ai besoin de sentir que je contribue à quelque chose qui me dépasse. C'est plus dur d'avoir ce sens-là dans le consulting en affaires publiques, surtout que comparé à d'autres formes de consulting, il n'y a pas de prime en fonction si tu ramènes un client, etc., de participation. Ça, ça existe dans d'autres formes de consulting, c'est moins le cas en affaires publiques. Donc il n'y a même pas ce côté business là, donc je me suis dit, j'ai un peu fait le tour, j'ai envie d'aller faire autre chose.

  • Speaker #1

    Ok, et donc là, tu es concentré sur ta recherche, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça, donc en fait, je suis d'un côté doctorant contractuel avec le CERSA de Panthéon-Assas, le Centre d'études et de recherche de sciences administratives et politiques. Je suis rémunéré au titre de chercheur. À côté de ça, je donne également des cours en vacation dans des écoles publiques et privées. notamment à l'université Paris-Panthéon-Assas. Donc je suis également rémunéré pour ça. Et puis voilà, après, je garde toujours un œil sur le privé, je ne me ferme aucune porte. Mais la recherche, ça prend énormément de temps, c'est très fastidieux de rédiger une thèse. C'est passionnant, mais c'est fastidieux. Donc voilà, entre ça et les étudiants, si je veux pouvoir rester disponible pour rédiger une thèse de qualité et être un bon prof, le plus essentiel, je suis obligé effectivement de me cantonner pour l'instant à ça.

  • Speaker #1

    Ok, et ta thèse, elle porte sur quoi ?

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est toujours un peu la question maudite pour les doctorants, surtout en première année, parce qu'en première année, c'est là où on fait une revue de littérature, donc on cadre son sujet de manière très schématique. Première année, on fait une revue de littérature, on lit tout ce qui a été écrit sur ce qu'on veut rechercher. Deuxième année, on fait le terrain. Troisième année, on fait de la rédaction. Voilà, ça peut changer, mais en gros, le format classique d'une thèse, c'est ça. Donc là, en première année, je suis encore en train de cadrer mon sujet. En revanche, ce que je peux te dire, c'est que moi, ce qui m'intéresse, c'est la professionnalisation des affaires publiques et du lobbying. À une échelle... plutôt micro vraiment les méthodes comment au quotidien quels sont les outils et les méthodes les raisonnements qu'utilisent les professionnels des affaires publiques pour peser sur des décisions publiques pour peser dans l'opinion publique avec tout un tas de questions sur la professionnalisation notamment les nouveaux entrants sur le marché pendant enfin je passe les gens qui nous écoutent le savent mais pendant très longtemps les gens qui faisait du lobbying et des affaires publiques c'était plutôt des gens en milieu de carrière qui se reconvertissent et qui utilisent en fait l'accumulation d'un capital politique et d'un capital relationnel pour peser dans les affaires publiques. Aujourd'hui, on a des formations qui s'appellent master affaires publiques, on a des licences affaires publiques, non, peut-être pas des licences, mais ou des bachelors. Et donc, en fait, on a ce qu'on appelle des primo arrivants sur le marché du travail, donc des gens dont le premier métier va être de faire du lobbying. Et donc, en fait, là, on n'est plus du tout dans la même démarche, parce que c'est des gens qui ont eu un bagage académique, peut-être professionnel avec des stages, et donc qui ont beaucoup plus formalisé, standardisé leur manière de fonctionner. C'est beaucoup moins le lobbying à papa, comme certains disent. Donc voilà, moi c'est un peu toutes ces questions-là qui m'intéressent, donc je ne peux pas donner ma problématique à l'heure actuelle, j'aurais peur qu'on me la vole et surtout parce qu'elle est encore assez mal formulée à l'heure actuelle, mais voilà, ça répond à ta question, j'espère.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et est-ce que du coup, toi, en tant que prof, tu as des cours justement qui standardisent la façon de voir les affaires publiques ?

  • Speaker #0

    Alors, ça c'est toujours un peu le problème de l'université publique, c'est qu'on ne peut pas changer les choses du jour au lendemain. Par exemple, moi quand je suis arrivé, ça a été mon premier réflexe, j'ai dit ça serait génial, on fait un cours sur les affaires publiques, un cours en fin de M2 professionnalisant à côté de leur stage, etc. L'idée a été jugée intéressante par certains de mes confrères et consœurs, mais ça ne se fait pas comme ça. Donc moi ce que je fais à mon échelle, c'est qu'en fin d'année, là par exemple j'ai mon dernier cours demain avec mes étudiants à Assas, En fin d'année, une fois que j'ai assez de notes sur le semestre, j'essaie de laisser des séances de TD pour leur apprendre à faire des choses un peu différentes. Une fois que je vois que c'est bon niveau oral, niveau écrit, la méthode où ils maîtrisent, là je me dis, bon, vous avez été performant cette année, on va en profiter pour essayer de faire des petits exercices, leur apprendre à faire de la veille, leur apprendre à faire une cartographie, une note de positionnement, rédiger un amendement, etc. Et après, pour être complètement honnête, la création de la clinique d'affaires. public s'inscrit dans cette logique là c'est que je veux pas être spectateur et me dire bon bah je vais attendre que les maquettes se refasse d'avoir suffisamment d'influencé pour convaincre un responsable de formation d'un club en cours machin etc j'ai bon en attendant je vais créer cet assaut donc si jamais il ya des étudiants que ça intéresse ils pourront voilà participé à l'assaut des sept années et puis comme ça le but de l'assaut c'est bien sûr de les professionnaliser tu parles de cartographie de positionnement c'est des choses que tu as fait toi précédemment d'affaires publiques Ah bah si il y a des professionnels des affaires publiques qui m'écoutent, ils vous le confirmeront bien sûr. C'est un peu la base souvent. Moi si je devais schématiser encore une fois une très simple démarche affaires publiques, c'est que ça commence par de la veille pour être informé sur son sujet. Ensuite ça passe une cartographie pour savoir qui dit quoi sur son sujet et quelles sont les personnes qui ont réellement du pouvoir et de l'influence sur nos enjeux. Trois, ça passe par une note de positionnement qui va être en fait un peu une carte de visite. son organisation, mais qui peut aussi se spécialiser en fonction de tel ou tel texte, etc. Et puis quatre, le rendez-vous, la demande de rendez-vous. Moi, c'était la partie préférée de mon métier, j'aimais beaucoup ça. Mais voilà, la prise, demande, préparation, suivi de rendez-vous également. Les gens, ils n'ont pas assez de suivi de rendez-vous. On a tendance à considérer qu'une fois qu'on a rencontré cette personne, c'est bon. Alors qu'il faut capitaliser un maximum sur son réseau. Donc voilà, tout ça, c'est des choses que j'étais habitué à faire assez tôt.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que tu as un profil assez business. Tu as dit le mot déjà tout à l'heure, business. Puis là, tu dis que t'aimes faire les rendez-vous ?

  • Speaker #0

    Peut-être pas business, non, j'aime bien le côté relationnel. J'ai eu la chance de grandir dans une ville moyenne qui était réputée pour être très tranquille, où il fait bon vivre. Pour reprendre les éléments de langage, c'est la plus belle ville de France, c'est la ville d'Angers, bien évidemment. Donc en fait, j'ai grandi dans des quartiers où les gens, on ne va pas faire le cliché de la porte ouverte et des fenêtres ouvertes, mais il y avait une certaine tranquillité. Donc moi, j'ai toujours été... Mes parents m'emmenaient partout, on parlait à tout le monde dans le quartier, très sociable. Donc ce côté-là, je ne pourrais pas exercer un métier. Je suis devant mon ordinateur toute la journée, jamais en interaction. Et donc c'est ça que j'aimais bien avec les rendez-vous. Surtout après avoir été des deux côtés, du côté élu, du côté professionnel, de l'influence. C'est retourner à l'Assemblée, au Sénat, cette fois-ci en tant que lobbyiste, rencontrer des gens, aller dans des beaux bureaux. Ce côté, il est assez gratifiant aussi. Mais pas business, je ne suis pas un businessman, je suis très mauvais en affaires. J'ai de la chance, je n'ai pas investi en bourse avec le crash qu'il y a eu aujourd'hui, mais je suis moins business.

  • Speaker #1

    Ok. Et est-ce que tu penses qu'avec le développement des LLM, des outils qui sont assez nouveaux et assez bluffants, ça pourrait justement aider à passer moins de temps sur la veille, la cartographie ?

  • Speaker #0

    Ça sera bien évidemment une des parties de ma thèse, l'utilisation des LLM, de l'IA, la standardisation des méthodes. c'est parce qu'aujourd'hui... Plus personne, enfin j'espère, je touche du bois, mais j'espère que plus personne ne fonctionne sans IA pour faire sa veille, parce que ça fait juste gagner un temps fou. De toute façon, il y aura toujours des organes de presse historiques qui, avec du travail de terrain, de journalistes de qualité, tels Politico, Contexte, et j'en passe, AEF également, où là, c'est une plus-value sur l'information, mais c'est indéniable aujourd'hui que dans le tri de l'information de la veille législative, pouvoir s'appuyer sur des nouveaux outils comme ça, ça révolutionne notre messie. J'en parlais avec un directeur de cabinet d'affaires publiques, Zekuaaah ! À son sens, ça avait pu... C'était être un dinosaure que de ne pas utiliser ça.

  • Speaker #1

    Tu parlais donc des rendez-vous. Est-ce qu'il y a des rendez-vous qui ont compté pour toi ? Des dossiers dont tu peux parler ?

  • Speaker #0

    Ouais. C'est toujours les mauvais dont on se souvient. C'est plus ça. Parce que c'est ceux où tout se passe bien. Ça marque pas particulièrement. Ouais, je me souviens d'un rendez-vous où j'ai merdé, on peut le dire. Ça arrive où j'ai confondu un très jeune député qui était un des plus... Je me demande si c'était pas le plus jeune de l'Assemblée. Je suis pas sûr. Je l'ai confondu avec un de ses collabs, et il n'a pas du tout apprécié. Mais alors pas du tout. Non, non, non, pas du tout. Je l'ai su, il n'a pas osé me le dire en face, heureusement, mais après il a bien fait savoir autour de lui que c'était une honte qu'un professionnel des affaires publiques ne reconnaisse pas M. le député, ce que je trouve assez risible, pour être complètement honnête, parce que pour avoir travaillé avec des élus... les élus sont habitués, il ne doit pas être connu, même des élus qui sont en politique depuis 20-30 ans, quand on est sénateur, on n'est pas connu du grand public, donc quand on débarque, on se présente, et il n'y a pas de problème, il faut avoir un peu d'humilité, mais ça, je me souviens que ça m'a marqué, et puis, bon, non, après, ce qui était sympa, c'était vraiment d'avoir vécu, moi quand je suis des collaborateurs parlementaires, c'est de vivre en fait ces rendez-vous en tant que collab. Et après, elle y vit plus tard en tant que lobbyiste. J'étais à l'Assemblée deux fois cette semaine. Il y avait un colloque sur comment sauver la démocratie ou la Ve République. C'était organisé par un des vice-présidents de l'Assemblée nationale, Jérémy Yordanov. Et j'étais pour la journée du prix du livre politique. Et en fait, être à l'Assemblée nationale en tant que chercheur, c'est encore une nouvelle expérience. Tout de suite, les députés se détendent comme s'ils rencontraient enfin quelqu'un qui n'est pas un requin, etc. Alors que c'est bien évidemment faux. Il y a plein de gens qui font de la recherche. Pour appeler des entrepreneurs de la recherche. des choses à côté. Mais c'est encore une nouvelle facette et c'était très sympa à découvrir. Pour le coup, j'appréciais énormément cette nouvelle casquette.

  • Speaker #1

    C'est quoi la différence principale entre être du côté du collab et du côté du lobbyiste ?

  • Speaker #0

    Encore une fois, je préfère parler de ce que je connais. Moi, j'étais avec un élu où on se connaissait personnellement un petit peu. En l'occurrence, c'était un ancien professeur de prépa d'un de mes meilleurs amis. On nous avait présenté et j'ai fait une visite de l'Assemblée nationale, de l'USANA, pardon, et j'avais demandé en fin de visite, est-ce que je peux avoir un stage ? Et donc en fait c'était un élu pareil du Mané-Loire, donc on avait un lien personnel de terroir, etc. Donc ce qui fait que moi j'avais des très bons rapports, j'ai eu énormément de chance de travailler, j'ai eu des retours d'autres personnes qui ont bossé avec des élus, surtout à l'Assemblée Nationale, désolé pour les pointes du doigt, et de certains députés, voilà, qui ont été scandaleux vis-à-vis de leur force de travail, vis-à-vis des gens qui les entourent, qui sont leurs collaborateurs. Donc moi la plus grosse différence c'était ça, c'est qu'en fait quand on est collab, on est jeune collab, on voit les lobbyistes, ils nous exposent un problème, on sort du rendez-vous, on dit à notre élu mais c'est fou. mais ils ont complètement raison, vous avez vu ce qu'ils nous ont expliqué. Et là, notre élu un peu plus chevronné qui a dit, écoute, il vient de nous donner sa version, on va aller voir les gens d'en face, on va voir l'autre version. Donc ça, c'était sympa quand on avait des problèmes, par exemple, d'ordre agricole, et qu'on rencontrait différents syndicats, donc ce sont ceux des exploitants agricoles, ceux des propriétaires terriens, il y a aussi les SAFER, pour ceux qui s'y connaissent un peu dans le milieu, qui sont aussi des acteurs sur lesquels comptez. Donc en fait, d'avoir les différents sons de cloche. Donc ça, c'est intéressant. Et puis après, quand on doit rentrer dans la peau du lobbyiste et là, faire en sorte que... Ils comprennent que c'est nous qui avons raison et pas les mecs du camp d'en face. Très sympa après. Moi, j'ai toujours été accompagné de clients. Je n'ai jamais fait de rendez-vous au nom de mes clients. Ça m'est arrivé de rencontrer de manière informelle des élus et me dire « Ah mais en fait, c'est vrai que je connais quelqu'un qui aimerait bien vous rencontrer. » Mais je n'ai jamais été au Sénat ou à l'Assemblée faire un rendez-vous au nom de mon client. Ça ne m'est jamais arrivé. Donc, de toute façon, la dynamique dans ces rendez-vous, quand on est consultant d'affaires publiques, Alors à moins d'être vraiment sur un client. qui très jeune très inexpérimenté en termes de structure je parle pas forcément la personne elle même ou là il se repose un peu plus sur leurs prestataires de consulting en affaires publiques oui là on peut parler un peu plus sinon on est vraiment là en termes d'accompagnant technique on précise des sujets fin dès qu'on entend une erreur alors je me permets à juste vous corrige là c'est ça faut être sûr qu'on parle de la même chose et donc voilà mais c'est quand même plus sympa de le faire quand on est collable c'est plus drôle en fait de voir Un peu cette farandole de personnages qui rentrent les uns après les autres de jour en jour pour parler du même sujet en se disant qu'on n'a pas vu leur collègue le jour juste avant et qu'on découvre tout juste. Mais c'est assez sympa.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, quand tu accompagnais des clients, tu faisais tout le positionnement, tu leur expliquais la stratégie à suivre et ensuite tu les laissais s'exprimer quand ça se passait comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors honnêtement, ça, il n'y a pas de règle d'or. Je pense, je parle sous le contrôle des professionnels qui nous écoutent, mais c'est comme pour bosser pour un élu, ça va dépendre en fait de ton client. Bosser pour un élu, d'un élu à l'autre, ce n'est pas le même métier. Et bien avoir un client en affaires publiques, pour moi, c'est la même chose. Il y a des clients, ils sont complètement capés, ils savent très bien où ils vont, ils ont déjà une direction affaires publiques complètement intégrée dans l'entreprise. En fait, avoir un client qui intègre les services d'affaires publiques et les reconnaît de manière officielle, c'est pas quelqu'un à qui on a filé ça en mission en plus à côté de son poste de base Ça, voilà, c'est des gens qui sont très capés. En général, ils ont les gens qui font tout pour eux. Tout est bien rodé, il n'y a pas de problème. Après, voilà, sur des plus petites structures où là, on est sur des gens, c'est la première fois qu'ils ont un accompagnement d'affaires publiques, des gens qui même, en fait, n'ont jamais rencontré de ministre, de sénateur en face-to-face dans un bureau. Eux, ils ont plus besoin qu'on les rassure. Voilà. Après, ça reste un travail d'équipe. Moi, ça ne m'est jamais arrivé de donner clé en main une stratégie à quelqu'un, à un client, et qu'il dise « Oui, oui, très bien, on fait comme ça » . meilleure vision de leur activité nous on se fait une vision de leur activité comme n'importe qui le ferait en fait en faisant des recherches en échangeant avec lui mais c'est forcément biaisé donc non c'est vraiment un travail d'équipe après voilà plus le client va être inexpérimenté plus en tant que consultant on va avoir une marge de manoeuvre et donc avoir un prix carré plus important quand on est sur des grosses boîtes du cac 40 qui délègue leur veille ou la rédaction d'éléments de langage là juste c'est même à ses pas systématique de l'accompagner dans ces cas Donc là, au rendez-vous, ils peuvent très bien faire leur rendez-vous tout seuls.

  • Speaker #1

    Tu as parlé d'un rendez-vous qui t'a marqué plutôt négativement tout à l'heure. Est-ce qu'il y en a un qui t'a marqué très positivement, dont tu te souviens ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Plusieurs fois, ça m'est arrivé sur un salon professionnel qui était organisé par un de mes clients et j'étais là. Et en fait, il y avait un député qui n'était pas angevin, mais qui avait des connaissances de la famille à Angers. Et en fait, on a accroché là-dessus, parce qu'on s'est retrouvés à la buvette ensemble. Et en fait, ça s'est très bien passé. Et je n'y allais pas du tout dans une optique business, c'était plutôt la fin de journée. Moi, je me disais, c'est bon, on va passer la journée à parler, à faire des tables rondes, j'ai plutôt envie de prendre un coup. Mais au final, ça a été mon rendez-vous le plus efficace de la journée, parce qu'il m'a dit, mais en fait, vous êtes un petit jeune d'Angers, mais moi, je crois que c'était sa fille qui s'est étudiée à Angers, ou je ne sais pas quoi, du coup, il est allé la voir, bref. Et il m'avait dit, non, mais dites-moi, c'est qui votre client ? Bon, on va les changer, on va prendre un canon ensemble, et tout, je veux dire, très bien. Au final, super bien passé, c'est un député qui nous a ouvert pas mal de portes, qui nous a dit, mais en fait, de manière complètement transparente, sur ces sujets, il faut aller parler à telle personne, il faut aller parler à telle personne. de l'info que tu peux pas trouver, même avec des très bons outils de veille, qui sont durs à avoir. Mais après, il y en a eu plein. Là, je te donne celles qui me viennent. J'ai eu de la chance. J'ai plus des bonnes expériences que des mauvaises. Mais les mauvaises marquent toujours plus.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, est-ce que tu dis à tes étudiants qu'il faut suivre les cours, mais il faut aussi aller au bistrot ?

  • Speaker #0

    Alors, oui. Par exemple, bon, pas le bistrot, parce que j'incite jamais à la consommation d'alcool auprès des plus jeunes, parce que ça serait complètement répréhensible. Par contre, spiquement, moi, cette année, je donne des cours au campus d'assas de vaugirard qui est juste à côté de Porte de Versailles, Porte de Versailles, le SIA, le Salon de l'intégration de l'agriculture, le Salon des maires, tout un tas de salons professionnels, qui sont bien souvent gratuits pour les étudiants. Je le rappelle pour les étudiants qui nous écoutent, moi je disais à mes étudiants, je disais écoutez, on est à 500 mètres de Porte de Versailles, cet après-midi vous n'allez pas à l'ABU, vous me prenez un ticket là en ligne, et vous allez au salon et vous faites le tour des stands avec vos CV, vous parlez, vous essayez de voir comment ça se comprend, etc. Ça cette partie-là elle est très importante. Là pareil, j'ai croisé des étudiants à l'Assemblée nationale cette semaine pour les événements où j'étais. je leur dis c'est très bien que vous vous rendiez à des événements comme ça, c'est pas devant un bouquin à la BU ou en cours que vous allez apprendre le côté relationnel, ça il faut aller sur le terrain. Donc pas forcément le bistrot, même si ceux qui le savent, savent que le café Bourbon est un bistrot où beaucoup d'informations s'échangent, mais il n'y a pas besoin d'aller au bar pour avoir des infos. En revanche, il faut faire un peu de ce que les anglo-saxons appellent le legwork, le travail de terrain, ça il ne faut pas, moi j'encourage toujours mes étudiants à le faire.

  • Speaker #1

    J'ai une question sur ton parcours. On a l'impression que c'est un parcours qui est vraiment autour de la politique, comme si tu étais un vrai passionné habité par ça. Comment t'expliques cette trajectoire, cette ligne assez droite autour de la fabrique de la loi ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aurais tendance à dire pas si politique que ça, ou en tout cas pas politique au sens militant. Parce qu'au final, j'ai jamais eu de responsabilité, d'engagement très militant dans une structure, dans un parti par exemple, ou dans un mouvement. Moi, ça a toujours été plus la recherche du bien commun qui m'intéresse. Je préfère le mot bien commun plutôt qu'intérêt général. C'est depuis toujours, quand j'étais gamin, je ne comprenais pas pourquoi mes parents passaient des heures à regarder des trucs politiques. Je trouvais ça chiant, je me disais mais qu'est-ce qu'il y a ? C'est en grandissant, en posant des questions, j'ai compris que c'est un peu la conduite des affaires de la cité, des affaires publiques. Donc c'est important. Et puis si, je me souviens, j'ai commencé ma carrière, je voulais être dans l'armée. J'en garde un très très bon souvenir, mais j'avais régulièrement des convocations dans le bureau de notre colonel, notre chef de corps. et je me souviens d'une des dernières confrontations que j'ai eues avec lui et il me disait en fait si c'est pour désobéir aux ordres faut se barrer de l'armée, faut aller faire de la politique et tu vois c'est peut-être la seule fois où je l'ai écouté et du coup je me suis barré t'as vraiment été à l'armée,

  • Speaker #1

    t'avais commencé un cursus ?

  • Speaker #0

    oui alors ouais en fait j'étais réserviste et à côté de ça j'étais en fait en prépa en lycée militaire, donc en fait qui sont des prépas qui préparent au concours de Saint-Circouet de Quidans mais aussi de différentes écoles d'officiers donc ça reste, tu vois tu as le profil mi-étudiant mis réservistes, hors de question d'être déployés ou... quoi que ce soit, c'est pas du tout ça, c'est juste sentinelle les week-ends pour ceux qui sont réservistes, il y a une préparation militaire supérieure, mais t'es dans un encadrement, en fait, au jour au jour, pendant deux ans, trois ans, complètement militaire, donc ça veut dire que t'es en uniforme la journée, que le personnel encadrant, ce sont des militaires, etc., donc moi, à la base, c'était mon dada. Et c'est là que j'ai compris que j'avais un vrai problème avec l'autorité. Je reconnais la nécessité de l'ordre hiérarchique et de l'autorité, c'est pas du tout ça le problème, je suis pas du tout... pourrait qualifier d'un complet libre penseur voilà anti guerre mais mais non je me suis dit Il y a des types qui font des très bons officiers, des très bons chefs. Moi, ce n'est peut-être pas mon cas. On n'est pas tous faits pour les mêmes choses. Voilà, je suis parti. Et puis, grâce à ça, je devrais le remercier. J'imagine ce colonel aujourd'hui. Mais après, je me suis lancé dans les études en droit, science politique, en langue. Et c'est venu. Mais je me suis toujours, voilà, comme je te disais, toujours tenu un peu écarté. J'avais pas mal de copains qui étaient dans des structures militantes, etc. Moi, je n'aimais pas ce côté militant où tu dois prendre un bagage d'idées, tu dois tout le temps dire oui. Et tu peux pas remettre en cause les lignes du parti, etc. Même si, bon, certains mouvements sont plus horizontaux que d'autres. Mais sinon, voilà. Donc je sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #1

    Ouais, donc à partir de là, tu t'es dit, ok, la politique.

  • Speaker #0

    Ouais, la politique. Bah je savais qu'en tout cas, je voulais avoir quelque chose à faire avec le droit public. Moi, c'était plus le côté gestion. J'avais toujours été intéressé même dès le lycée par les questions de démocratie participative, démocratie directe, etc. Donc je m'étais toujours dit que, voilà, j'avais conscience que le pouvoir politique... m'attirait, pas dans le sens où moi je voulais avoir forcément du pouvoir, mais dans le sens où je voulais comprendre comment le pouvoir fonctionnait. Ça voilà, je me suis rendu compte très très vite, et puis après c'est le parcours classique, tu fais des stages, tu rencontres des gens, tu te dis ah je pourrais faire ci, je pourrais faire ça, mais bon moi j'ai tenu avant de me reprendre les études, j'ai tenu à bosser à la fois pour un élu, après pour une entreprise, ensuite pour un cabinet, ça tu vois un peu les différentes facettes des affaires publiques, tu vois comment chacun les pratique de manière différente. J'ai mis un point d'honneur à faire ça. Aujourd'hui, le fait d'être enseignant, c'est une nouvelle corde, une nouvelle facette que je vois. Peut-être qu'un jour, je finirai par choisir celle que je préfère. Mais bon, en tout cas, je suis très content de ce que je fais maintenant.

  • Speaker #1

    Super. Si tu le veux bien, on va passer à la séquence vrai-faux. Je vais énoncer des phrases et puis tu répondras comme tu le souhaites. Première phrase, les affaires publiques, c'est surtout du réseautage et du relationnel.

  • Speaker #0

    Ce n'est plus vrai. Ça rejoint un peu ce que je te disais tout à l'heure avec la formalisation de méthodes, de formations, etc. En fait, aujourd'hui, on a... une standardisation des pratiques dans les affaires publiques, des automatismes qui reviennent, là où avant, effectivement, ça reposait énormément sur le bouche-à-oreille, je connais un tel, je connais un tel. Ça existe encore, il ne faut pas le cacher. Je pense qu'en fait, ça existe surtout chez les seniors, les gens qui ont plus de responsabilités, une fois qu'on est directeur conseil, directeur de cabinet associé, machin. Au jour le jour, on fait moins d'AP, on fait plus forcément du relationnel, c'est le lot des managers, des chefs, il n'y a pas de problème. Donc eux, je pense qu'il doit encore y avoir cette partie-là. Après, quand on commence les affaires publiques, qu'on a un jeune professionnel des affaires publiques. Le relationnel aide, notamment la partie étudiante, où tu vas côtoyer des gens dans ton master qui vont finir par travailler au ministère, travailler dans la presse, tu pourras jouer sur ton carnet d'adresse perso. Après voilà, un bon professionnel des affaires publiques, ce n'est pas quelqu'un qui a un carnet d'adresse long comme le bras, c'est quelqu'un qui peut avoir un carnet d'adresse long comme le bras, mais qui sait faire des AP, qui a en tête quels sont, quels acteurs, tous les process législatifs, juridiques, réglementaires, etc. Qui a une vision d'ensemble aussi de la discipline, parce que les apc pas que du lobbying. Il y a des gens qui utilisent affaires publiques et lobbying comme synonyme. Moi, ce n'est pas mon cas, mais voilà.

  • Speaker #1

    Les chercheurs en sciences politiques sont trop éloignés de la réalité du terrain.

  • Speaker #0

    Alors, si je réponds à cette question honnêtement, je vais me faire taper les doigts en rentrant à la fac. Non, mais alors, on va essayer d'éviter d'essentialiser. Bien évidemment qu'en majorité, je l'espère, ce n'est pas le cas. En revanche, ce qui est sûr, c'est que des fois, et j'imagine que ça ne doit pas être le cas que pour mon sujet, mais par exemple, moi, j'ai bossé dans les affaires publiques et le lobbying. Quand je lis quelque chose, Je vois très très vite si la personne, elle sait de quoi elle parle ou pas. Ou si c'est quelqu'un qui en parle vraiment que de très loin, de manière très très théorique, parce qu'il y a aussi un intérêt à parler de choses de manière très théorique. Mais je vois très vite qu'il y en a certains, ça brode un petit peu. Ma conviction, c'est que la majeure partie des chercheurs en sciences politiques aujourd'hui en France sont des gens de bonne foi et des gens qui font du terrain. Parce qu'en fait, comme je te le disais avec la thèse, quand tu fais une thèse, tu vas faire du terrain en fait. Et voilà, comme tous les métiers, quelqu'un qui a connu que le privé, quelqu'un qui a connu que le privé, qu'a connu que le public il va avoir des automatismes un habitus des réflexes cognitifs à des réactions un peu épidermique vis-à-vis de certains concepts ou certaines nouvelles idées ça voilà moi je pense que le gros problème aujourd'hui c'est un manque d'innovation dans l'enseignement supérieur public français ce qui est c'est pas faute d'avoir plein de gens qui essayent de faire les choses très bien en proposant des nouvelles formations proposant des colloques etc mais ouais c'est peut-être plus pas le manque de terrain plus la rigidité de la recherche en sciences politiques françaises et peut-être ça Bon, même si là, on me dirait, oui, rigidité, c'est une critique typique du privé, il faut des flexibilités et tout. C'est pas ça que je dis, mais en tout cas, c'est ce que je ressens. Pour avoir vu les deux côtés, c'est ce que je ressens. Et à l'inverse, bien sûr, moi, je suis pas du tout dans l'approche où c'est que business business. Je vois pas du tout qu'on ait des écoles de commerce de sciences politiques, ça m'intéresse pas du tout. Je trouve ça très très bien qu'on ait des chaires de sciences politiques avec des professeurs brillants, qui écrivent des choses brillantes. Mais voilà, faut prendre le meilleur des deux mondes, je pense.

  • Speaker #1

    Toi tu penses que t'arrives à innover dans...

  • Speaker #0

    Quelle question En tout cas j'essaye J'essaye foncièrement d'innover. Tu vois, à un moment, on peut passer son temps sur Twitter à critiquer les autres, ou on peut essayer de faire des choses. Moi, j'essaye aujourd'hui de proposer des choses innovantes dans le cadre de mon travail d'enseignant et de chercheur. Est-ce que j'y arrive ? Ça, ce ne serait pas à moi de répondre à la question. Ça faudra poser la question dans quelques années, quand ce sera mes pères qui relieront mes travaux.

  • Speaker #1

    Merci Maxime. Faire du lobbying en 2025, c'est avant tout savoir raconter une histoire politique.

  • Speaker #0

    Oh non, c'est faux. Moi, je dirais que c'est faux. Non, non. Le... Enfin... Déjà, encore une fois, l'appellation affaires publiques lobbying, pour moi, le lobbying, c'est vraiment l'influence directe sur les décisions politiques. Pour moi, le côté, tu me corriges si je me trompe, mais là, j'ai l'impression qu'on parle un peu de storytelling, en fait, savoir broder une histoire autour d'une cause, etc. Ça, c'est pour moi un élément fondamental des affaires publiques, qui, en fait, dans leur ensemble, les affaires publiques, c'est pas avancer que sur le côté décisionnel ça va être faire aussi de la com, travailler sur l'opinion publique, il y a tout ce qu'on appelle le grassroots lobbying, où c'est pareil, c'est de créer une adhésion par la base, plein de choses comme ça. Donc là, oui, raconter des histoires, c'est essentiel, mais ce n'est pas la part la plus importante. Des gens qui savent raconter des histoires, qui savent raconter des conneries, il y en a plein en politique et en affaires publiques. Je n'ai pas besoin de l'apprendre aux gens qui nous écoutent, je pense qu'on a tous vu des gens, ils sont un peu des vendeurs de tapis, comme on disait, donc c'est bien de savoir raconter des histoires. Les hommes avec un grand H adorent les histoires. Mais c'est loin, loin d'être suffisant, à mon sens.

  • Speaker #1

    Et dernière phrase, l'influence c'est forcément discret, voire trop opaque.

  • Speaker #0

    Pas du tout, pas du tout d'accord avec cette phrase-là. J'ai l'impression que quand on regarde un peu les différents scandales politiques de ces dernières années, il n'y a rien d'opaque et de discret, ça se fait à la vue de tous. On ne le dit jamais explicitement, mais moi je n'ai pas... Ou alors il faut vraiment marcher avec des œillères. Que toute personne aujourd'hui qui s'intéresse un peu à l'influence dans le monde politique se rende compte que... qu'ils sont loin, loin d'être discrets. Pour le meilleur comme pour le pire, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant que tu travailles avec des étudiants. Est-ce que tu essaies de leur transmettre une vision des affaires publiques ? Et pour toi, quelles sont les évolutions à venir, les choses importantes à savoir ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, pas du tout de vision des affaires publiques, parce que j'ai aussi des étudiants... Enfin, je ne sais pas ce que tu as fait toi comme études, mais j'ai des étudiants, ils ne vont pas forcément finir dans les affaires publiques. Donc, ils font de la science-science, science politique c'est très généraliste Il y a de tout, il y a des gens qui finissent journalistes, des gens qui finissent diplômés, etc. Donc non, j'ai conscience que tout le monde ne travaillera pas dans les affaires publiques. En revanche, j'ai dit qu'en tant qu'enseignant, ma première mission, c'est de développer l'esprit critique de mes élèves. Ça, c'est condition sine qua non. Il y a trop d'enseignants aujourd'hui qui se servent de leur statut d'enseignant, de l'autorité qu'ils ont sur leurs élèves, pour transmettre leur biais, pour transmettre des points de vue normatifs, subjectifs, sans le préciser. Parce qu'on a le droit d'avoir un avis sur les choses, mais il faut le mettre en contexte. Et moi, ça me choquait déjà quand j'étais étudiant, d'entendre ça. Ma vocation, c'est, je leur dis, mes élèves, moi je m'en... je suis fou de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense. Parce qu'on n'est pas là pour dire ce qu'on pense, en fait. On est là pour parler de la reste publica, la chose publique, etc. Donc le premier objectif, c'est développer l'esprit critique. Je pense d'ailleurs qu'il doit être l'objectif de toute formation académique qui se respecte. Le deuxième objectif, et c'est peut-être là où j'aurai un désaccord avec certaines personnes, moi, ma mission, c'est d'insérer mes étudiants sur le marché du travail. Voilà, moi, j'estime qu'à une époque où on a autant de gens qui vivent à la rue en France, autant de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté, quand j'ai des gamins qui arrivent, qui ont la chance on a encore des facs publics gratuites qui viennent là ils viennent là oui il ya nous pour apprendre des choses viennent pour apprendre un métier aussi ils veulent il ya les parents derrière aujourd'hui les parents sont très attentifs au débouché des formations donc il faut pas que ça devienne la fonction de l'enseignement supérieur de la recherche c'est pas que le travail bien sûr c'est bien qu'on ait des chercheurs c'est bien que on ait le temps de développer des théories des discours qui ne rentre pas dans les attentes du marché du travail en revanche moi j'ai 120 étudiants de l1 cette J'espère que dans 5 ans, tous mes étudiants de L1 auront un travail. Bien entendu, ça ne se passe jamais comme ça, parce qu'il y a des reconversions, des parcours de vie, etc. Mais moi, j'estime que c'est une de mes responsabilités, d'autant plus parce que je me souviens de ce que c'était. Je pense que tu te souviens aussi, quand tu es étudiant, tu stresses, tu te dis « mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Est-ce que je vais bien gagner ma vie ? » Parce qu'il y a tout le statut social qui vient avec, etc. Eux, ils ont une idée très large de ce qu'est le monde du travail. moi j'étais sûr que je veux travailler dans les politiques publiques ne veut rien dire je veux travailler dans les affaires publiques ça veut presque rien dire aussi en Moi, j'estime que c'est ma responsabilité en prof, et d'autant plus avec quelqu'un avec une expérience dans le privé, de leur dire, si vous voulez un stage, c'est comme ça qu'il faut fonctionner. Si vous allez travailler là, ça va vous ouvrir telle porte. Si vous allez bosser là-bas, il faudra faire ça. On vous demandera peut-être de faire ça, etc. Donc ça, j'aime bien le porter en cours également.

  • Speaker #1

    C'est intéressant. Tu dis qu'il faut qu'on s'en fout de ta vision personnelle de la politique dans le cadre des cours. En revanche, là, tu as parlé de gens qui dorment à la rue. Dans cette interview, il y a eu des petits moments. Tu as laissé peut-être des indices sur ta vision de la société. En tout cas, toi, quelle est ta vision personnelle ? Tu parlais aussi du colloque auquel tu as assisté, « Comment sauver la démocratie ? » Est-ce qu'il faut la sauver ? Et si oui, comment on fait ?

  • Speaker #0

    La vaste question. Je n'aurais pas la prétention à savoir répondre de manière plus éclairée que quelqu'un d'autre sur ces sujets-là. Je ne pense pas que mon point de vue soit plus pertinent que le premier type qu'on arrête dans la rue. En revanche, moi, ce que je peux te dire, c'est que mon engagement, il est envers la vulgarisation de la chose publique. Moi, j'estime que c'est un scandale aujourd'hui, qu'on n'aille pas plus vers les gens pour leur apprendre comment la politique fonctionne, comment le Parlement fonctionne, etc. Parce qu'en fait, si on veut être dans le technique, on peut utiliser tous les termes précis. Ça, il n'y a pas de problème. En revanche, pour apprendre aux gens... des bases, on peut vulgariser certains concepts. Ça veut pas dire que ce sera faux. Ça veut pas dire que n'importe qui peut devenir avocat en droit public. C'est pas ce que je dis. En revanche, aujourd'hui, il y a un travail de pédagogie à faire. On a tous, quand on revient chez soi, on fait le marché avec sa grand-mère. Si pour tous ceux qui ont étudié le droit ou la science po, on se prend des commentaires d'amis des parents, des grands-parents, ah bah oui la politique, tous pourris, le système, etc. Et ce qui veut pas dire que ce sentiment il est pas légitime. Mais moi j'estime que c'est un peu, c'est un peu dommage que dans le pays de, voilà, le pays des droits de l'homme, le pays... Le phare de l'Europe, je trouve ça dommage qu'on n'ait pas plus d'éducation populaire à la citoyenneté. Et puis par rapport aux gens qui dorment dans la rue, je pense que n'importe qui qui se balade à Paris se rend compte qu'il y a trop de gens qui dorment dans la rue. Il n'y a pas besoin d'être très politisé pour le remarquer, ce n'est pas normal. Mais voilà, moi je suis très attaché à ce que, voilà, donner du populaire. Je suis très attaché à ce que les gens puissent s'approprier plein de choses, des armes, que ce soit des réflexions politiques, un métier, etc. pour se construire quoi, et puis derrière vivre leur vie de manière autonome, libre. j'aime pas du tout que les gens soient dépendants à plein de choses Moi, mon engagement, si je devais avoir un engagement politique, et ça tombe bien parce que maintenant, je suis prof de Sciences Po, donc c'est enseignant de sciences politiques, donc ça s'inscrit là-dedans, mais ça serait apporter ça aux gens de manière très objective. J'avais un débat avec un copain la dernière fois en terrasse, le fameux débat en terrasse avec une pinte dans la main, sur le permis de vote. Et avec la réflexion que ça pourrait avoir, parce que mon pote me disait, c'est un scandale qu'aujourd'hui, il y a des gens qui puissent voter et qui ne sont pas capables de dire la différence entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Et sur le fond, je l'en rejoignais plutôt. c'est comme tu vois conduit pas si tu sais parce que c'est qu'un embrayage mais la question c'est quelle forme ça prendra un examen sur quelle base et c'est à fond d'être très objectif parce qu'il faut pas non plus que ça se devienne quelque chose en mode si tu penses pas correctement battap a tant permis de vote ça pourrait être très bien avoir des dérives mais voilà ça ça fait partie des débats qui m'anime un petit peu et démocratie tu parlais de démocrate comment sauver la démocratie faudrait demander aux intervenants du colloque était là il y avait notamment monsieur le président françois hollande qui était présent il faudrait lui demander à lui C'est la personne qui pesait un peu plus ce jour-là. Moi, aujourd'hui, ce qui est sûr, c'est qu'il y a une déconnexion entre, nous, notre démocratie représentative et les attentes de l'associé et de la population. Est-ce que la solution, c'est plus de démocratie ? Est-ce que la solution, c'est moins de démocratie ? Il y a aussi des gens qui disent, moi, j'en ai rien à faire du politique, ça ne m'intéresse pas, moi, je veux juste payer moins d'impôts. Donc, pour moi, c'est un métier comme un autre. Il faut que nos responsables s'en occupent pour que nous, on puisse faire après nos trucs tranquillement, etc. Il y en a d'autres qui vont vouloir absolument s'investir. En revanche, je pense que ça ne pourrait pas faire de mal d'avoir un peu plus de doses de démocratie participative.

  • Speaker #1

    Tu es favorable, par exemple, au référendum d'initiative citoyenne ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Ça, pour le coup, c'est un petit peu... Moi, je viens un peu de la campagne, j'avais pas mal d'anciens voisins gilets jaunes. Le RIC, je trouve ça très bien. Moi, pour le coup, ça, je l'assume, j'ai une confiance complète en mes compatriotes et mes concitoyens là-dessus. Ça ne me fait pas du tout peur. Et d'ailleurs, on voit les pays où il y a des formes de référendaires qui sont implémentées. dans les processus de décision, ça ne devient pas des dictatures, ça ne devient pas des pays n'importe comment. Et d'ailleurs, tous les thèmes sur lesquels on aime bien faire peur à l'opinion publique, type peine de mort, immigration, IVG, etc. Ce ne sont pas du tout des pays qui reviennent là-dessus. Les pays qui reviennent là-dessus, à ma connaissance, ce n'est jamais par forme référendaire. Donc non, non, moi, le RIC, je trouve que c'est quelque chose de très, très bien. Mais il y a plein de variantes du RIC qui peuvent exister. Mais sur le principe, je suis un très fort, très grand partisan de ça.

  • Speaker #1

    On va arriver au bout de cet entretien Maxime.

  • Speaker #0

    Déjà, ça passe tellement vite.

  • Speaker #1

    Est-ce que justement, est-ce qu'il y a quelque chose dont tu voulais parler que tu n'as pas eu le temps d'exprimer ou que tu n'as pas pu exprimer encore ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, non, j'ai un devoir de réserve en tant qu'enseignant et chercheur. Donc là, si tu commences à me lancer sur ce que je pense de la société, après je vais me faire taper sur les doigts. Donc non, non, en vrai, j'espère avoir traduit de manière honnête, franche, transparente mon engagement. Je trouve ça très, très bien qu'il y ait des gens comme toi qui fassent ce genre de trucs. Moi, je suis très friand de podcast. c'est sympa d'écouter c'est encore plus sympa de participer Voilà, s'il y a des gens que ça intéresse, allez-y, allez participer à des podcasts, il y a plein de podcasts qui existent sur plein de choses, où ils cherchent tout le temps des intervenants, donc si vous avez ne serait-ce qu'un peu d'expertise sur un sujet, c'est un exercice qui est très drôle à faire. Allez lire des choses politiques, intéressez-vous à la politique, ou c'est la politique qui s'intéressera à vous.

  • Speaker #1

    Et c'est ma dernière question justement, est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Je peux te donner le titre d'un livre que je lis en ce moment, qui parle de politique. Je ne l'ai pas terminé, donc je ne m'engage pas sur la qualité de l'ouvrage, En tout cas, je suis à peu près à la moitié et pour l'instant, j'aime beaucoup. On m'a offert très récemment un livre qui s'appelle Matignon la nuit de Nicolas quelque chose, je ne me souviens plus de son nom de famille, je suis désolé, c'est sorti en 2024, c'est relativement récent, et ça parle d'un conseiller discours au bureau du cabinet du premier ministre. Voilà, c'est assez sympa. Moi j'ai jamais travaillé en cabinet ministériel, donc c'est un peu dur d'attester de la véracité des propos de la situation, etc. Mais l'ouvrage se passe sur une nuit en fait à Matignon, etc. Et je recommande la lecture de cet ouvrage.

  • Speaker #1

    Merci Maxime.

  • Speaker #0

    Merci Pierre. A la prochaine. Salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le cofondateur de l'Egywatch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. A bientôt !

Description

De la prépa militaire au doctorat en sciences politiques, de la pratique du lobbying à l’enseignement de la fabrique de la loi, Maxime Feyssac explore tous les visages du politique.


Ancien consultant en affaires publiques, aujourd’hui doctorant et enseignant à Assas, il s’interroge sur ce que le lobbying dit de notre démocratie, et sur la manière dont on peut transmettre une culture politique à une génération désorientée.


Dans cet épisode, on parle de :


🔹 la professionnalisation des affaires publiques,
🔹 sa bascule du cabinet de conseil à la recherche,
🔹 la création de la première clinique d’affaires publiques universitaire,
🔹 ce que les étudiants doivent vraiment apprendre (spoiler : pas que les cours),
🔹 ses souvenirs de rendez-vous à l’Assemblée – bons comme ratés,
🔹 l’IA dans le travail de veille,
🔹 et de la pédagogie politique comme devoir démocratique.


💬 « Je me fous de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense. On est là pour parler de la res publica. »

Un épisode riche, incarné, avec un acteur-passeur qui forme celles et ceux qui feront (ou influenceront) les lois de demain.


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Transcription

  • Speaker #0

    Je leur dis, mes élèves, moi je me fous de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense, parce qu'on n'est pas là pour dire ce qu'on pense. On est là pour parler de la res publica, la chose publique. Je suis très attaché à ce que les gens puissent s'approprier plein de choses, des armes, que ce soit des réflexions politiques, un métier, etc., pour se construire, quoi, et puis derrière, vivre leur vie de manière autonome, libre. La solution, c'est plus de démocratie. Est-ce que la solution, c'est moins de démocratie ? aussi des gens qui se moquent j'en ai rien à faire du politique ça m'intéresse pas

  • Speaker #1

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle LegiWatch, et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre vie politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Maxime Fessac. Maxime, t'es diplômé d'un master en politique publique à ASSAS, t'as été consultant en affaires publiques. Aujourd'hui, tu es doctorant en sciences politiques et enseignant vacataire. Salut Maxime !

  • Speaker #0

    Salut Pierre, tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Je vais très bien, merci, et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose concernant ton parcours ? Comment tu te présenterais ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'était une présentation brève mais complète. Juste peut-être ajouter que je suis également président fondateur d'une toute jeune association qui est en train de se lancer, qui sera la Clinique d'affaires publiques d'Assas, qui est en fait une association qui propose un accompagnement en pro bono de structures, de causes pour faire du plaidoyer. Le but, c'est exactement comme les cliniques juridiques, c'est de former des étudiants au métier des affaires publiques, de conseiller en pro bono pour des petites causes qui n'ont pas les moyens. d'investir des milliers, des cents dans des démarches d'affaires publiques, et puis de faire rayonner, bien sûr, cette magnifique université qui est Paris-Panthéon-Assas.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est en plus de tes cours ?

  • Speaker #0

    C'est ça, ça c'est en plus de mes cours, oui. L'idée m'est venue cette année, j'en ai parlé avec le département de sciences politiques, j'en ai parlé avec les élèves, avec les étudiants, et il y a eu un intérêt assez clair. Donc là, on est en train de lancer justement cette clinique, qui est une première en France. Voilà, c'est la première universitaire. Ça a dû se faire dans des écoles privées... type d'entreprise junior, ce genre de choses, mais l'université publique, c'est la première.

  • Speaker #1

    Ok, on vous souhaite le meilleur dans ce lancement, trop bien. Et du coup, justement, alors là, t'es revenu vers l'enseignement et la recherche, donc avant t'étais professionnel des affaires publiques, comment t'expliques ce changement ?

  • Speaker #0

    Alors, donc il y a plusieurs choses. Déjà, c'est que l'enseignement, moi, ça a toujours été une passion. Pendant très longtemps, j'ai voulu être enseignant, dans le secondaire comme dans le supérieur. Ça a traversé même ma carrière professionnelle, parce qu'à plus plusieurs moments j'ai eu l'occasion de faire des formations formateur sur des enjeux de lobbying que ce soit à travers mes différents taf y compris en cabinet ce qu'on avait une offre de formation et donc en fait je retrouvais dans la formation ce côté enseignement ce côté académique donc ça ça me plaisait pas mal et puis même de manière générale je crois que j'ai un petit problème avec l'autorité la structure un peu trop hiérarchique et c'est donc en entreprise voilà c'était il y avait des moments j'aurais aimé être un peu plus autonome l'autonomie c'est quelque chose que je retrouve dans la recherche aujourd'hui qui me plaît beaucoup Voilà en gros pour résumer. Ici peut-être aussi le côté quand on fait du consulting, surtout le consulting en affaires publiques qui est assez particulier, où on est sur plein de causes à la fois, et donc on n'a plus trop l'impression d'être investi d'une mission, mais d'être un peu l'homme à tout faire de plein de causes différentes. Donc c'est dur de s'investir personnellement, j'ai besoin de sentir que je contribue à quelque chose qui me dépasse. C'est plus dur d'avoir ce sens-là dans le consulting en affaires publiques, surtout que comparé à d'autres formes de consulting, il n'y a pas de prime en fonction si tu ramènes un client, etc., de participation. Ça, ça existe dans d'autres formes de consulting, c'est moins le cas en affaires publiques. Donc il n'y a même pas ce côté business là, donc je me suis dit, j'ai un peu fait le tour, j'ai envie d'aller faire autre chose.

  • Speaker #1

    Ok, et donc là, tu es concentré sur ta recherche, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça, donc en fait, je suis d'un côté doctorant contractuel avec le CERSA de Panthéon-Assas, le Centre d'études et de recherche de sciences administratives et politiques. Je suis rémunéré au titre de chercheur. À côté de ça, je donne également des cours en vacation dans des écoles publiques et privées. notamment à l'université Paris-Panthéon-Assas. Donc je suis également rémunéré pour ça. Et puis voilà, après, je garde toujours un œil sur le privé, je ne me ferme aucune porte. Mais la recherche, ça prend énormément de temps, c'est très fastidieux de rédiger une thèse. C'est passionnant, mais c'est fastidieux. Donc voilà, entre ça et les étudiants, si je veux pouvoir rester disponible pour rédiger une thèse de qualité et être un bon prof, le plus essentiel, je suis obligé effectivement de me cantonner pour l'instant à ça.

  • Speaker #1

    Ok, et ta thèse, elle porte sur quoi ?

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est toujours un peu la question maudite pour les doctorants, surtout en première année, parce qu'en première année, c'est là où on fait une revue de littérature, donc on cadre son sujet de manière très schématique. Première année, on fait une revue de littérature, on lit tout ce qui a été écrit sur ce qu'on veut rechercher. Deuxième année, on fait le terrain. Troisième année, on fait de la rédaction. Voilà, ça peut changer, mais en gros, le format classique d'une thèse, c'est ça. Donc là, en première année, je suis encore en train de cadrer mon sujet. En revanche, ce que je peux te dire, c'est que moi, ce qui m'intéresse, c'est la professionnalisation des affaires publiques et du lobbying. À une échelle... plutôt micro vraiment les méthodes comment au quotidien quels sont les outils et les méthodes les raisonnements qu'utilisent les professionnels des affaires publiques pour peser sur des décisions publiques pour peser dans l'opinion publique avec tout un tas de questions sur la professionnalisation notamment les nouveaux entrants sur le marché pendant enfin je passe les gens qui nous écoutent le savent mais pendant très longtemps les gens qui faisait du lobbying et des affaires publiques c'était plutôt des gens en milieu de carrière qui se reconvertissent et qui utilisent en fait l'accumulation d'un capital politique et d'un capital relationnel pour peser dans les affaires publiques. Aujourd'hui, on a des formations qui s'appellent master affaires publiques, on a des licences affaires publiques, non, peut-être pas des licences, mais ou des bachelors. Et donc, en fait, on a ce qu'on appelle des primo arrivants sur le marché du travail, donc des gens dont le premier métier va être de faire du lobbying. Et donc, en fait, là, on n'est plus du tout dans la même démarche, parce que c'est des gens qui ont eu un bagage académique, peut-être professionnel avec des stages, et donc qui ont beaucoup plus formalisé, standardisé leur manière de fonctionner. C'est beaucoup moins le lobbying à papa, comme certains disent. Donc voilà, moi c'est un peu toutes ces questions-là qui m'intéressent, donc je ne peux pas donner ma problématique à l'heure actuelle, j'aurais peur qu'on me la vole et surtout parce qu'elle est encore assez mal formulée à l'heure actuelle, mais voilà, ça répond à ta question, j'espère.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et est-ce que du coup, toi, en tant que prof, tu as des cours justement qui standardisent la façon de voir les affaires publiques ?

  • Speaker #0

    Alors, ça c'est toujours un peu le problème de l'université publique, c'est qu'on ne peut pas changer les choses du jour au lendemain. Par exemple, moi quand je suis arrivé, ça a été mon premier réflexe, j'ai dit ça serait génial, on fait un cours sur les affaires publiques, un cours en fin de M2 professionnalisant à côté de leur stage, etc. L'idée a été jugée intéressante par certains de mes confrères et consœurs, mais ça ne se fait pas comme ça. Donc moi ce que je fais à mon échelle, c'est qu'en fin d'année, là par exemple j'ai mon dernier cours demain avec mes étudiants à Assas, En fin d'année, une fois que j'ai assez de notes sur le semestre, j'essaie de laisser des séances de TD pour leur apprendre à faire des choses un peu différentes. Une fois que je vois que c'est bon niveau oral, niveau écrit, la méthode où ils maîtrisent, là je me dis, bon, vous avez été performant cette année, on va en profiter pour essayer de faire des petits exercices, leur apprendre à faire de la veille, leur apprendre à faire une cartographie, une note de positionnement, rédiger un amendement, etc. Et après, pour être complètement honnête, la création de la clinique d'affaires. public s'inscrit dans cette logique là c'est que je veux pas être spectateur et me dire bon bah je vais attendre que les maquettes se refasse d'avoir suffisamment d'influencé pour convaincre un responsable de formation d'un club en cours machin etc j'ai bon en attendant je vais créer cet assaut donc si jamais il ya des étudiants que ça intéresse ils pourront voilà participé à l'assaut des sept années et puis comme ça le but de l'assaut c'est bien sûr de les professionnaliser tu parles de cartographie de positionnement c'est des choses que tu as fait toi précédemment d'affaires publiques Ah bah si il y a des professionnels des affaires publiques qui m'écoutent, ils vous le confirmeront bien sûr. C'est un peu la base souvent. Moi si je devais schématiser encore une fois une très simple démarche affaires publiques, c'est que ça commence par de la veille pour être informé sur son sujet. Ensuite ça passe une cartographie pour savoir qui dit quoi sur son sujet et quelles sont les personnes qui ont réellement du pouvoir et de l'influence sur nos enjeux. Trois, ça passe par une note de positionnement qui va être en fait un peu une carte de visite. son organisation, mais qui peut aussi se spécialiser en fonction de tel ou tel texte, etc. Et puis quatre, le rendez-vous, la demande de rendez-vous. Moi, c'était la partie préférée de mon métier, j'aimais beaucoup ça. Mais voilà, la prise, demande, préparation, suivi de rendez-vous également. Les gens, ils n'ont pas assez de suivi de rendez-vous. On a tendance à considérer qu'une fois qu'on a rencontré cette personne, c'est bon. Alors qu'il faut capitaliser un maximum sur son réseau. Donc voilà, tout ça, c'est des choses que j'étais habitué à faire assez tôt.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que tu as un profil assez business. Tu as dit le mot déjà tout à l'heure, business. Puis là, tu dis que t'aimes faire les rendez-vous ?

  • Speaker #0

    Peut-être pas business, non, j'aime bien le côté relationnel. J'ai eu la chance de grandir dans une ville moyenne qui était réputée pour être très tranquille, où il fait bon vivre. Pour reprendre les éléments de langage, c'est la plus belle ville de France, c'est la ville d'Angers, bien évidemment. Donc en fait, j'ai grandi dans des quartiers où les gens, on ne va pas faire le cliché de la porte ouverte et des fenêtres ouvertes, mais il y avait une certaine tranquillité. Donc moi, j'ai toujours été... Mes parents m'emmenaient partout, on parlait à tout le monde dans le quartier, très sociable. Donc ce côté-là, je ne pourrais pas exercer un métier. Je suis devant mon ordinateur toute la journée, jamais en interaction. Et donc c'est ça que j'aimais bien avec les rendez-vous. Surtout après avoir été des deux côtés, du côté élu, du côté professionnel, de l'influence. C'est retourner à l'Assemblée, au Sénat, cette fois-ci en tant que lobbyiste, rencontrer des gens, aller dans des beaux bureaux. Ce côté, il est assez gratifiant aussi. Mais pas business, je ne suis pas un businessman, je suis très mauvais en affaires. J'ai de la chance, je n'ai pas investi en bourse avec le crash qu'il y a eu aujourd'hui, mais je suis moins business.

  • Speaker #1

    Ok. Et est-ce que tu penses qu'avec le développement des LLM, des outils qui sont assez nouveaux et assez bluffants, ça pourrait justement aider à passer moins de temps sur la veille, la cartographie ?

  • Speaker #0

    Ça sera bien évidemment une des parties de ma thèse, l'utilisation des LLM, de l'IA, la standardisation des méthodes. c'est parce qu'aujourd'hui... Plus personne, enfin j'espère, je touche du bois, mais j'espère que plus personne ne fonctionne sans IA pour faire sa veille, parce que ça fait juste gagner un temps fou. De toute façon, il y aura toujours des organes de presse historiques qui, avec du travail de terrain, de journalistes de qualité, tels Politico, Contexte, et j'en passe, AEF également, où là, c'est une plus-value sur l'information, mais c'est indéniable aujourd'hui que dans le tri de l'information de la veille législative, pouvoir s'appuyer sur des nouveaux outils comme ça, ça révolutionne notre messie. J'en parlais avec un directeur de cabinet d'affaires publiques, Zekuaaah ! À son sens, ça avait pu... C'était être un dinosaure que de ne pas utiliser ça.

  • Speaker #1

    Tu parlais donc des rendez-vous. Est-ce qu'il y a des rendez-vous qui ont compté pour toi ? Des dossiers dont tu peux parler ?

  • Speaker #0

    Ouais. C'est toujours les mauvais dont on se souvient. C'est plus ça. Parce que c'est ceux où tout se passe bien. Ça marque pas particulièrement. Ouais, je me souviens d'un rendez-vous où j'ai merdé, on peut le dire. Ça arrive où j'ai confondu un très jeune député qui était un des plus... Je me demande si c'était pas le plus jeune de l'Assemblée. Je suis pas sûr. Je l'ai confondu avec un de ses collabs, et il n'a pas du tout apprécié. Mais alors pas du tout. Non, non, non, pas du tout. Je l'ai su, il n'a pas osé me le dire en face, heureusement, mais après il a bien fait savoir autour de lui que c'était une honte qu'un professionnel des affaires publiques ne reconnaisse pas M. le député, ce que je trouve assez risible, pour être complètement honnête, parce que pour avoir travaillé avec des élus... les élus sont habitués, il ne doit pas être connu, même des élus qui sont en politique depuis 20-30 ans, quand on est sénateur, on n'est pas connu du grand public, donc quand on débarque, on se présente, et il n'y a pas de problème, il faut avoir un peu d'humilité, mais ça, je me souviens que ça m'a marqué, et puis, bon, non, après, ce qui était sympa, c'était vraiment d'avoir vécu, moi quand je suis des collaborateurs parlementaires, c'est de vivre en fait ces rendez-vous en tant que collab. Et après, elle y vit plus tard en tant que lobbyiste. J'étais à l'Assemblée deux fois cette semaine. Il y avait un colloque sur comment sauver la démocratie ou la Ve République. C'était organisé par un des vice-présidents de l'Assemblée nationale, Jérémy Yordanov. Et j'étais pour la journée du prix du livre politique. Et en fait, être à l'Assemblée nationale en tant que chercheur, c'est encore une nouvelle expérience. Tout de suite, les députés se détendent comme s'ils rencontraient enfin quelqu'un qui n'est pas un requin, etc. Alors que c'est bien évidemment faux. Il y a plein de gens qui font de la recherche. Pour appeler des entrepreneurs de la recherche. des choses à côté. Mais c'est encore une nouvelle facette et c'était très sympa à découvrir. Pour le coup, j'appréciais énormément cette nouvelle casquette.

  • Speaker #1

    C'est quoi la différence principale entre être du côté du collab et du côté du lobbyiste ?

  • Speaker #0

    Encore une fois, je préfère parler de ce que je connais. Moi, j'étais avec un élu où on se connaissait personnellement un petit peu. En l'occurrence, c'était un ancien professeur de prépa d'un de mes meilleurs amis. On nous avait présenté et j'ai fait une visite de l'Assemblée nationale, de l'USANA, pardon, et j'avais demandé en fin de visite, est-ce que je peux avoir un stage ? Et donc en fait c'était un élu pareil du Mané-Loire, donc on avait un lien personnel de terroir, etc. Donc ce qui fait que moi j'avais des très bons rapports, j'ai eu énormément de chance de travailler, j'ai eu des retours d'autres personnes qui ont bossé avec des élus, surtout à l'Assemblée Nationale, désolé pour les pointes du doigt, et de certains députés, voilà, qui ont été scandaleux vis-à-vis de leur force de travail, vis-à-vis des gens qui les entourent, qui sont leurs collaborateurs. Donc moi la plus grosse différence c'était ça, c'est qu'en fait quand on est collab, on est jeune collab, on voit les lobbyistes, ils nous exposent un problème, on sort du rendez-vous, on dit à notre élu mais c'est fou. mais ils ont complètement raison, vous avez vu ce qu'ils nous ont expliqué. Et là, notre élu un peu plus chevronné qui a dit, écoute, il vient de nous donner sa version, on va aller voir les gens d'en face, on va voir l'autre version. Donc ça, c'était sympa quand on avait des problèmes, par exemple, d'ordre agricole, et qu'on rencontrait différents syndicats, donc ce sont ceux des exploitants agricoles, ceux des propriétaires terriens, il y a aussi les SAFER, pour ceux qui s'y connaissent un peu dans le milieu, qui sont aussi des acteurs sur lesquels comptez. Donc en fait, d'avoir les différents sons de cloche. Donc ça, c'est intéressant. Et puis après, quand on doit rentrer dans la peau du lobbyiste et là, faire en sorte que... Ils comprennent que c'est nous qui avons raison et pas les mecs du camp d'en face. Très sympa après. Moi, j'ai toujours été accompagné de clients. Je n'ai jamais fait de rendez-vous au nom de mes clients. Ça m'est arrivé de rencontrer de manière informelle des élus et me dire « Ah mais en fait, c'est vrai que je connais quelqu'un qui aimerait bien vous rencontrer. » Mais je n'ai jamais été au Sénat ou à l'Assemblée faire un rendez-vous au nom de mon client. Ça ne m'est jamais arrivé. Donc, de toute façon, la dynamique dans ces rendez-vous, quand on est consultant d'affaires publiques, Alors à moins d'être vraiment sur un client. qui très jeune très inexpérimenté en termes de structure je parle pas forcément la personne elle même ou là il se repose un peu plus sur leurs prestataires de consulting en affaires publiques oui là on peut parler un peu plus sinon on est vraiment là en termes d'accompagnant technique on précise des sujets fin dès qu'on entend une erreur alors je me permets à juste vous corrige là c'est ça faut être sûr qu'on parle de la même chose et donc voilà mais c'est quand même plus sympa de le faire quand on est collable c'est plus drôle en fait de voir Un peu cette farandole de personnages qui rentrent les uns après les autres de jour en jour pour parler du même sujet en se disant qu'on n'a pas vu leur collègue le jour juste avant et qu'on découvre tout juste. Mais c'est assez sympa.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, quand tu accompagnais des clients, tu faisais tout le positionnement, tu leur expliquais la stratégie à suivre et ensuite tu les laissais s'exprimer quand ça se passait comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors honnêtement, ça, il n'y a pas de règle d'or. Je pense, je parle sous le contrôle des professionnels qui nous écoutent, mais c'est comme pour bosser pour un élu, ça va dépendre en fait de ton client. Bosser pour un élu, d'un élu à l'autre, ce n'est pas le même métier. Et bien avoir un client en affaires publiques, pour moi, c'est la même chose. Il y a des clients, ils sont complètement capés, ils savent très bien où ils vont, ils ont déjà une direction affaires publiques complètement intégrée dans l'entreprise. En fait, avoir un client qui intègre les services d'affaires publiques et les reconnaît de manière officielle, c'est pas quelqu'un à qui on a filé ça en mission en plus à côté de son poste de base Ça, voilà, c'est des gens qui sont très capés. En général, ils ont les gens qui font tout pour eux. Tout est bien rodé, il n'y a pas de problème. Après, voilà, sur des plus petites structures où là, on est sur des gens, c'est la première fois qu'ils ont un accompagnement d'affaires publiques, des gens qui même, en fait, n'ont jamais rencontré de ministre, de sénateur en face-to-face dans un bureau. Eux, ils ont plus besoin qu'on les rassure. Voilà. Après, ça reste un travail d'équipe. Moi, ça ne m'est jamais arrivé de donner clé en main une stratégie à quelqu'un, à un client, et qu'il dise « Oui, oui, très bien, on fait comme ça » . meilleure vision de leur activité nous on se fait une vision de leur activité comme n'importe qui le ferait en fait en faisant des recherches en échangeant avec lui mais c'est forcément biaisé donc non c'est vraiment un travail d'équipe après voilà plus le client va être inexpérimenté plus en tant que consultant on va avoir une marge de manoeuvre et donc avoir un prix carré plus important quand on est sur des grosses boîtes du cac 40 qui délègue leur veille ou la rédaction d'éléments de langage là juste c'est même à ses pas systématique de l'accompagner dans ces cas Donc là, au rendez-vous, ils peuvent très bien faire leur rendez-vous tout seuls.

  • Speaker #1

    Tu as parlé d'un rendez-vous qui t'a marqué plutôt négativement tout à l'heure. Est-ce qu'il y en a un qui t'a marqué très positivement, dont tu te souviens ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Plusieurs fois, ça m'est arrivé sur un salon professionnel qui était organisé par un de mes clients et j'étais là. Et en fait, il y avait un député qui n'était pas angevin, mais qui avait des connaissances de la famille à Angers. Et en fait, on a accroché là-dessus, parce qu'on s'est retrouvés à la buvette ensemble. Et en fait, ça s'est très bien passé. Et je n'y allais pas du tout dans une optique business, c'était plutôt la fin de journée. Moi, je me disais, c'est bon, on va passer la journée à parler, à faire des tables rondes, j'ai plutôt envie de prendre un coup. Mais au final, ça a été mon rendez-vous le plus efficace de la journée, parce qu'il m'a dit, mais en fait, vous êtes un petit jeune d'Angers, mais moi, je crois que c'était sa fille qui s'est étudiée à Angers, ou je ne sais pas quoi, du coup, il est allé la voir, bref. Et il m'avait dit, non, mais dites-moi, c'est qui votre client ? Bon, on va les changer, on va prendre un canon ensemble, et tout, je veux dire, très bien. Au final, super bien passé, c'est un député qui nous a ouvert pas mal de portes, qui nous a dit, mais en fait, de manière complètement transparente, sur ces sujets, il faut aller parler à telle personne, il faut aller parler à telle personne. de l'info que tu peux pas trouver, même avec des très bons outils de veille, qui sont durs à avoir. Mais après, il y en a eu plein. Là, je te donne celles qui me viennent. J'ai eu de la chance. J'ai plus des bonnes expériences que des mauvaises. Mais les mauvaises marquent toujours plus.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, est-ce que tu dis à tes étudiants qu'il faut suivre les cours, mais il faut aussi aller au bistrot ?

  • Speaker #0

    Alors, oui. Par exemple, bon, pas le bistrot, parce que j'incite jamais à la consommation d'alcool auprès des plus jeunes, parce que ça serait complètement répréhensible. Par contre, spiquement, moi, cette année, je donne des cours au campus d'assas de vaugirard qui est juste à côté de Porte de Versailles, Porte de Versailles, le SIA, le Salon de l'intégration de l'agriculture, le Salon des maires, tout un tas de salons professionnels, qui sont bien souvent gratuits pour les étudiants. Je le rappelle pour les étudiants qui nous écoutent, moi je disais à mes étudiants, je disais écoutez, on est à 500 mètres de Porte de Versailles, cet après-midi vous n'allez pas à l'ABU, vous me prenez un ticket là en ligne, et vous allez au salon et vous faites le tour des stands avec vos CV, vous parlez, vous essayez de voir comment ça se comprend, etc. Ça cette partie-là elle est très importante. Là pareil, j'ai croisé des étudiants à l'Assemblée nationale cette semaine pour les événements où j'étais. je leur dis c'est très bien que vous vous rendiez à des événements comme ça, c'est pas devant un bouquin à la BU ou en cours que vous allez apprendre le côté relationnel, ça il faut aller sur le terrain. Donc pas forcément le bistrot, même si ceux qui le savent, savent que le café Bourbon est un bistrot où beaucoup d'informations s'échangent, mais il n'y a pas besoin d'aller au bar pour avoir des infos. En revanche, il faut faire un peu de ce que les anglo-saxons appellent le legwork, le travail de terrain, ça il ne faut pas, moi j'encourage toujours mes étudiants à le faire.

  • Speaker #1

    J'ai une question sur ton parcours. On a l'impression que c'est un parcours qui est vraiment autour de la politique, comme si tu étais un vrai passionné habité par ça. Comment t'expliques cette trajectoire, cette ligne assez droite autour de la fabrique de la loi ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aurais tendance à dire pas si politique que ça, ou en tout cas pas politique au sens militant. Parce qu'au final, j'ai jamais eu de responsabilité, d'engagement très militant dans une structure, dans un parti par exemple, ou dans un mouvement. Moi, ça a toujours été plus la recherche du bien commun qui m'intéresse. Je préfère le mot bien commun plutôt qu'intérêt général. C'est depuis toujours, quand j'étais gamin, je ne comprenais pas pourquoi mes parents passaient des heures à regarder des trucs politiques. Je trouvais ça chiant, je me disais mais qu'est-ce qu'il y a ? C'est en grandissant, en posant des questions, j'ai compris que c'est un peu la conduite des affaires de la cité, des affaires publiques. Donc c'est important. Et puis si, je me souviens, j'ai commencé ma carrière, je voulais être dans l'armée. J'en garde un très très bon souvenir, mais j'avais régulièrement des convocations dans le bureau de notre colonel, notre chef de corps. et je me souviens d'une des dernières confrontations que j'ai eues avec lui et il me disait en fait si c'est pour désobéir aux ordres faut se barrer de l'armée, faut aller faire de la politique et tu vois c'est peut-être la seule fois où je l'ai écouté et du coup je me suis barré t'as vraiment été à l'armée,

  • Speaker #1

    t'avais commencé un cursus ?

  • Speaker #0

    oui alors ouais en fait j'étais réserviste et à côté de ça j'étais en fait en prépa en lycée militaire, donc en fait qui sont des prépas qui préparent au concours de Saint-Circouet de Quidans mais aussi de différentes écoles d'officiers donc ça reste, tu vois tu as le profil mi-étudiant mis réservistes, hors de question d'être déployés ou... quoi que ce soit, c'est pas du tout ça, c'est juste sentinelle les week-ends pour ceux qui sont réservistes, il y a une préparation militaire supérieure, mais t'es dans un encadrement, en fait, au jour au jour, pendant deux ans, trois ans, complètement militaire, donc ça veut dire que t'es en uniforme la journée, que le personnel encadrant, ce sont des militaires, etc., donc moi, à la base, c'était mon dada. Et c'est là que j'ai compris que j'avais un vrai problème avec l'autorité. Je reconnais la nécessité de l'ordre hiérarchique et de l'autorité, c'est pas du tout ça le problème, je suis pas du tout... pourrait qualifier d'un complet libre penseur voilà anti guerre mais mais non je me suis dit Il y a des types qui font des très bons officiers, des très bons chefs. Moi, ce n'est peut-être pas mon cas. On n'est pas tous faits pour les mêmes choses. Voilà, je suis parti. Et puis, grâce à ça, je devrais le remercier. J'imagine ce colonel aujourd'hui. Mais après, je me suis lancé dans les études en droit, science politique, en langue. Et c'est venu. Mais je me suis toujours, voilà, comme je te disais, toujours tenu un peu écarté. J'avais pas mal de copains qui étaient dans des structures militantes, etc. Moi, je n'aimais pas ce côté militant où tu dois prendre un bagage d'idées, tu dois tout le temps dire oui. Et tu peux pas remettre en cause les lignes du parti, etc. Même si, bon, certains mouvements sont plus horizontaux que d'autres. Mais sinon, voilà. Donc je sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #1

    Ouais, donc à partir de là, tu t'es dit, ok, la politique.

  • Speaker #0

    Ouais, la politique. Bah je savais qu'en tout cas, je voulais avoir quelque chose à faire avec le droit public. Moi, c'était plus le côté gestion. J'avais toujours été intéressé même dès le lycée par les questions de démocratie participative, démocratie directe, etc. Donc je m'étais toujours dit que, voilà, j'avais conscience que le pouvoir politique... m'attirait, pas dans le sens où moi je voulais avoir forcément du pouvoir, mais dans le sens où je voulais comprendre comment le pouvoir fonctionnait. Ça voilà, je me suis rendu compte très très vite, et puis après c'est le parcours classique, tu fais des stages, tu rencontres des gens, tu te dis ah je pourrais faire ci, je pourrais faire ça, mais bon moi j'ai tenu avant de me reprendre les études, j'ai tenu à bosser à la fois pour un élu, après pour une entreprise, ensuite pour un cabinet, ça tu vois un peu les différentes facettes des affaires publiques, tu vois comment chacun les pratique de manière différente. J'ai mis un point d'honneur à faire ça. Aujourd'hui, le fait d'être enseignant, c'est une nouvelle corde, une nouvelle facette que je vois. Peut-être qu'un jour, je finirai par choisir celle que je préfère. Mais bon, en tout cas, je suis très content de ce que je fais maintenant.

  • Speaker #1

    Super. Si tu le veux bien, on va passer à la séquence vrai-faux. Je vais énoncer des phrases et puis tu répondras comme tu le souhaites. Première phrase, les affaires publiques, c'est surtout du réseautage et du relationnel.

  • Speaker #0

    Ce n'est plus vrai. Ça rejoint un peu ce que je te disais tout à l'heure avec la formalisation de méthodes, de formations, etc. En fait, aujourd'hui, on a... une standardisation des pratiques dans les affaires publiques, des automatismes qui reviennent, là où avant, effectivement, ça reposait énormément sur le bouche-à-oreille, je connais un tel, je connais un tel. Ça existe encore, il ne faut pas le cacher. Je pense qu'en fait, ça existe surtout chez les seniors, les gens qui ont plus de responsabilités, une fois qu'on est directeur conseil, directeur de cabinet associé, machin. Au jour le jour, on fait moins d'AP, on fait plus forcément du relationnel, c'est le lot des managers, des chefs, il n'y a pas de problème. Donc eux, je pense qu'il doit encore y avoir cette partie-là. Après, quand on commence les affaires publiques, qu'on a un jeune professionnel des affaires publiques. Le relationnel aide, notamment la partie étudiante, où tu vas côtoyer des gens dans ton master qui vont finir par travailler au ministère, travailler dans la presse, tu pourras jouer sur ton carnet d'adresse perso. Après voilà, un bon professionnel des affaires publiques, ce n'est pas quelqu'un qui a un carnet d'adresse long comme le bras, c'est quelqu'un qui peut avoir un carnet d'adresse long comme le bras, mais qui sait faire des AP, qui a en tête quels sont, quels acteurs, tous les process législatifs, juridiques, réglementaires, etc. Qui a une vision d'ensemble aussi de la discipline, parce que les apc pas que du lobbying. Il y a des gens qui utilisent affaires publiques et lobbying comme synonyme. Moi, ce n'est pas mon cas, mais voilà.

  • Speaker #1

    Les chercheurs en sciences politiques sont trop éloignés de la réalité du terrain.

  • Speaker #0

    Alors, si je réponds à cette question honnêtement, je vais me faire taper les doigts en rentrant à la fac. Non, mais alors, on va essayer d'éviter d'essentialiser. Bien évidemment qu'en majorité, je l'espère, ce n'est pas le cas. En revanche, ce qui est sûr, c'est que des fois, et j'imagine que ça ne doit pas être le cas que pour mon sujet, mais par exemple, moi, j'ai bossé dans les affaires publiques et le lobbying. Quand je lis quelque chose, Je vois très très vite si la personne, elle sait de quoi elle parle ou pas. Ou si c'est quelqu'un qui en parle vraiment que de très loin, de manière très très théorique, parce qu'il y a aussi un intérêt à parler de choses de manière très théorique. Mais je vois très vite qu'il y en a certains, ça brode un petit peu. Ma conviction, c'est que la majeure partie des chercheurs en sciences politiques aujourd'hui en France sont des gens de bonne foi et des gens qui font du terrain. Parce qu'en fait, comme je te le disais avec la thèse, quand tu fais une thèse, tu vas faire du terrain en fait. Et voilà, comme tous les métiers, quelqu'un qui a connu que le privé, quelqu'un qui a connu que le privé, qu'a connu que le public il va avoir des automatismes un habitus des réflexes cognitifs à des réactions un peu épidermique vis-à-vis de certains concepts ou certaines nouvelles idées ça voilà moi je pense que le gros problème aujourd'hui c'est un manque d'innovation dans l'enseignement supérieur public français ce qui est c'est pas faute d'avoir plein de gens qui essayent de faire les choses très bien en proposant des nouvelles formations proposant des colloques etc mais ouais c'est peut-être plus pas le manque de terrain plus la rigidité de la recherche en sciences politiques françaises et peut-être ça Bon, même si là, on me dirait, oui, rigidité, c'est une critique typique du privé, il faut des flexibilités et tout. C'est pas ça que je dis, mais en tout cas, c'est ce que je ressens. Pour avoir vu les deux côtés, c'est ce que je ressens. Et à l'inverse, bien sûr, moi, je suis pas du tout dans l'approche où c'est que business business. Je vois pas du tout qu'on ait des écoles de commerce de sciences politiques, ça m'intéresse pas du tout. Je trouve ça très très bien qu'on ait des chaires de sciences politiques avec des professeurs brillants, qui écrivent des choses brillantes. Mais voilà, faut prendre le meilleur des deux mondes, je pense.

  • Speaker #1

    Toi tu penses que t'arrives à innover dans...

  • Speaker #0

    Quelle question En tout cas j'essaye J'essaye foncièrement d'innover. Tu vois, à un moment, on peut passer son temps sur Twitter à critiquer les autres, ou on peut essayer de faire des choses. Moi, j'essaye aujourd'hui de proposer des choses innovantes dans le cadre de mon travail d'enseignant et de chercheur. Est-ce que j'y arrive ? Ça, ce ne serait pas à moi de répondre à la question. Ça faudra poser la question dans quelques années, quand ce sera mes pères qui relieront mes travaux.

  • Speaker #1

    Merci Maxime. Faire du lobbying en 2025, c'est avant tout savoir raconter une histoire politique.

  • Speaker #0

    Oh non, c'est faux. Moi, je dirais que c'est faux. Non, non. Le... Enfin... Déjà, encore une fois, l'appellation affaires publiques lobbying, pour moi, le lobbying, c'est vraiment l'influence directe sur les décisions politiques. Pour moi, le côté, tu me corriges si je me trompe, mais là, j'ai l'impression qu'on parle un peu de storytelling, en fait, savoir broder une histoire autour d'une cause, etc. Ça, c'est pour moi un élément fondamental des affaires publiques, qui, en fait, dans leur ensemble, les affaires publiques, c'est pas avancer que sur le côté décisionnel ça va être faire aussi de la com, travailler sur l'opinion publique, il y a tout ce qu'on appelle le grassroots lobbying, où c'est pareil, c'est de créer une adhésion par la base, plein de choses comme ça. Donc là, oui, raconter des histoires, c'est essentiel, mais ce n'est pas la part la plus importante. Des gens qui savent raconter des histoires, qui savent raconter des conneries, il y en a plein en politique et en affaires publiques. Je n'ai pas besoin de l'apprendre aux gens qui nous écoutent, je pense qu'on a tous vu des gens, ils sont un peu des vendeurs de tapis, comme on disait, donc c'est bien de savoir raconter des histoires. Les hommes avec un grand H adorent les histoires. Mais c'est loin, loin d'être suffisant, à mon sens.

  • Speaker #1

    Et dernière phrase, l'influence c'est forcément discret, voire trop opaque.

  • Speaker #0

    Pas du tout, pas du tout d'accord avec cette phrase-là. J'ai l'impression que quand on regarde un peu les différents scandales politiques de ces dernières années, il n'y a rien d'opaque et de discret, ça se fait à la vue de tous. On ne le dit jamais explicitement, mais moi je n'ai pas... Ou alors il faut vraiment marcher avec des œillères. Que toute personne aujourd'hui qui s'intéresse un peu à l'influence dans le monde politique se rende compte que... qu'ils sont loin, loin d'être discrets. Pour le meilleur comme pour le pire, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant que tu travailles avec des étudiants. Est-ce que tu essaies de leur transmettre une vision des affaires publiques ? Et pour toi, quelles sont les évolutions à venir, les choses importantes à savoir ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, pas du tout de vision des affaires publiques, parce que j'ai aussi des étudiants... Enfin, je ne sais pas ce que tu as fait toi comme études, mais j'ai des étudiants, ils ne vont pas forcément finir dans les affaires publiques. Donc, ils font de la science-science, science politique c'est très généraliste Il y a de tout, il y a des gens qui finissent journalistes, des gens qui finissent diplômés, etc. Donc non, j'ai conscience que tout le monde ne travaillera pas dans les affaires publiques. En revanche, j'ai dit qu'en tant qu'enseignant, ma première mission, c'est de développer l'esprit critique de mes élèves. Ça, c'est condition sine qua non. Il y a trop d'enseignants aujourd'hui qui se servent de leur statut d'enseignant, de l'autorité qu'ils ont sur leurs élèves, pour transmettre leur biais, pour transmettre des points de vue normatifs, subjectifs, sans le préciser. Parce qu'on a le droit d'avoir un avis sur les choses, mais il faut le mettre en contexte. Et moi, ça me choquait déjà quand j'étais étudiant, d'entendre ça. Ma vocation, c'est, je leur dis, mes élèves, moi je m'en... je suis fou de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense. Parce qu'on n'est pas là pour dire ce qu'on pense, en fait. On est là pour parler de la reste publica, la chose publique, etc. Donc le premier objectif, c'est développer l'esprit critique. Je pense d'ailleurs qu'il doit être l'objectif de toute formation académique qui se respecte. Le deuxième objectif, et c'est peut-être là où j'aurai un désaccord avec certaines personnes, moi, ma mission, c'est d'insérer mes étudiants sur le marché du travail. Voilà, moi, j'estime qu'à une époque où on a autant de gens qui vivent à la rue en France, autant de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté, quand j'ai des gamins qui arrivent, qui ont la chance on a encore des facs publics gratuites qui viennent là ils viennent là oui il ya nous pour apprendre des choses viennent pour apprendre un métier aussi ils veulent il ya les parents derrière aujourd'hui les parents sont très attentifs au débouché des formations donc il faut pas que ça devienne la fonction de l'enseignement supérieur de la recherche c'est pas que le travail bien sûr c'est bien qu'on ait des chercheurs c'est bien que on ait le temps de développer des théories des discours qui ne rentre pas dans les attentes du marché du travail en revanche moi j'ai 120 étudiants de l1 cette J'espère que dans 5 ans, tous mes étudiants de L1 auront un travail. Bien entendu, ça ne se passe jamais comme ça, parce qu'il y a des reconversions, des parcours de vie, etc. Mais moi, j'estime que c'est une de mes responsabilités, d'autant plus parce que je me souviens de ce que c'était. Je pense que tu te souviens aussi, quand tu es étudiant, tu stresses, tu te dis « mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Est-ce que je vais bien gagner ma vie ? » Parce qu'il y a tout le statut social qui vient avec, etc. Eux, ils ont une idée très large de ce qu'est le monde du travail. moi j'étais sûr que je veux travailler dans les politiques publiques ne veut rien dire je veux travailler dans les affaires publiques ça veut presque rien dire aussi en Moi, j'estime que c'est ma responsabilité en prof, et d'autant plus avec quelqu'un avec une expérience dans le privé, de leur dire, si vous voulez un stage, c'est comme ça qu'il faut fonctionner. Si vous allez travailler là, ça va vous ouvrir telle porte. Si vous allez bosser là-bas, il faudra faire ça. On vous demandera peut-être de faire ça, etc. Donc ça, j'aime bien le porter en cours également.

  • Speaker #1

    C'est intéressant. Tu dis qu'il faut qu'on s'en fout de ta vision personnelle de la politique dans le cadre des cours. En revanche, là, tu as parlé de gens qui dorment à la rue. Dans cette interview, il y a eu des petits moments. Tu as laissé peut-être des indices sur ta vision de la société. En tout cas, toi, quelle est ta vision personnelle ? Tu parlais aussi du colloque auquel tu as assisté, « Comment sauver la démocratie ? » Est-ce qu'il faut la sauver ? Et si oui, comment on fait ?

  • Speaker #0

    La vaste question. Je n'aurais pas la prétention à savoir répondre de manière plus éclairée que quelqu'un d'autre sur ces sujets-là. Je ne pense pas que mon point de vue soit plus pertinent que le premier type qu'on arrête dans la rue. En revanche, moi, ce que je peux te dire, c'est que mon engagement, il est envers la vulgarisation de la chose publique. Moi, j'estime que c'est un scandale aujourd'hui, qu'on n'aille pas plus vers les gens pour leur apprendre comment la politique fonctionne, comment le Parlement fonctionne, etc. Parce qu'en fait, si on veut être dans le technique, on peut utiliser tous les termes précis. Ça, il n'y a pas de problème. En revanche, pour apprendre aux gens... des bases, on peut vulgariser certains concepts. Ça veut pas dire que ce sera faux. Ça veut pas dire que n'importe qui peut devenir avocat en droit public. C'est pas ce que je dis. En revanche, aujourd'hui, il y a un travail de pédagogie à faire. On a tous, quand on revient chez soi, on fait le marché avec sa grand-mère. Si pour tous ceux qui ont étudié le droit ou la science po, on se prend des commentaires d'amis des parents, des grands-parents, ah bah oui la politique, tous pourris, le système, etc. Et ce qui veut pas dire que ce sentiment il est pas légitime. Mais moi j'estime que c'est un peu, c'est un peu dommage que dans le pays de, voilà, le pays des droits de l'homme, le pays... Le phare de l'Europe, je trouve ça dommage qu'on n'ait pas plus d'éducation populaire à la citoyenneté. Et puis par rapport aux gens qui dorment dans la rue, je pense que n'importe qui qui se balade à Paris se rend compte qu'il y a trop de gens qui dorment dans la rue. Il n'y a pas besoin d'être très politisé pour le remarquer, ce n'est pas normal. Mais voilà, moi je suis très attaché à ce que, voilà, donner du populaire. Je suis très attaché à ce que les gens puissent s'approprier plein de choses, des armes, que ce soit des réflexions politiques, un métier, etc. pour se construire quoi, et puis derrière vivre leur vie de manière autonome, libre. j'aime pas du tout que les gens soient dépendants à plein de choses Moi, mon engagement, si je devais avoir un engagement politique, et ça tombe bien parce que maintenant, je suis prof de Sciences Po, donc c'est enseignant de sciences politiques, donc ça s'inscrit là-dedans, mais ça serait apporter ça aux gens de manière très objective. J'avais un débat avec un copain la dernière fois en terrasse, le fameux débat en terrasse avec une pinte dans la main, sur le permis de vote. Et avec la réflexion que ça pourrait avoir, parce que mon pote me disait, c'est un scandale qu'aujourd'hui, il y a des gens qui puissent voter et qui ne sont pas capables de dire la différence entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Et sur le fond, je l'en rejoignais plutôt. c'est comme tu vois conduit pas si tu sais parce que c'est qu'un embrayage mais la question c'est quelle forme ça prendra un examen sur quelle base et c'est à fond d'être très objectif parce qu'il faut pas non plus que ça se devienne quelque chose en mode si tu penses pas correctement battap a tant permis de vote ça pourrait être très bien avoir des dérives mais voilà ça ça fait partie des débats qui m'anime un petit peu et démocratie tu parlais de démocrate comment sauver la démocratie faudrait demander aux intervenants du colloque était là il y avait notamment monsieur le président françois hollande qui était présent il faudrait lui demander à lui C'est la personne qui pesait un peu plus ce jour-là. Moi, aujourd'hui, ce qui est sûr, c'est qu'il y a une déconnexion entre, nous, notre démocratie représentative et les attentes de l'associé et de la population. Est-ce que la solution, c'est plus de démocratie ? Est-ce que la solution, c'est moins de démocratie ? Il y a aussi des gens qui disent, moi, j'en ai rien à faire du politique, ça ne m'intéresse pas, moi, je veux juste payer moins d'impôts. Donc, pour moi, c'est un métier comme un autre. Il faut que nos responsables s'en occupent pour que nous, on puisse faire après nos trucs tranquillement, etc. Il y en a d'autres qui vont vouloir absolument s'investir. En revanche, je pense que ça ne pourrait pas faire de mal d'avoir un peu plus de doses de démocratie participative.

  • Speaker #1

    Tu es favorable, par exemple, au référendum d'initiative citoyenne ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Ça, pour le coup, c'est un petit peu... Moi, je viens un peu de la campagne, j'avais pas mal d'anciens voisins gilets jaunes. Le RIC, je trouve ça très bien. Moi, pour le coup, ça, je l'assume, j'ai une confiance complète en mes compatriotes et mes concitoyens là-dessus. Ça ne me fait pas du tout peur. Et d'ailleurs, on voit les pays où il y a des formes de référendaires qui sont implémentées. dans les processus de décision, ça ne devient pas des dictatures, ça ne devient pas des pays n'importe comment. Et d'ailleurs, tous les thèmes sur lesquels on aime bien faire peur à l'opinion publique, type peine de mort, immigration, IVG, etc. Ce ne sont pas du tout des pays qui reviennent là-dessus. Les pays qui reviennent là-dessus, à ma connaissance, ce n'est jamais par forme référendaire. Donc non, non, moi, le RIC, je trouve que c'est quelque chose de très, très bien. Mais il y a plein de variantes du RIC qui peuvent exister. Mais sur le principe, je suis un très fort, très grand partisan de ça.

  • Speaker #1

    On va arriver au bout de cet entretien Maxime.

  • Speaker #0

    Déjà, ça passe tellement vite.

  • Speaker #1

    Est-ce que justement, est-ce qu'il y a quelque chose dont tu voulais parler que tu n'as pas eu le temps d'exprimer ou que tu n'as pas pu exprimer encore ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, non, j'ai un devoir de réserve en tant qu'enseignant et chercheur. Donc là, si tu commences à me lancer sur ce que je pense de la société, après je vais me faire taper sur les doigts. Donc non, non, en vrai, j'espère avoir traduit de manière honnête, franche, transparente mon engagement. Je trouve ça très, très bien qu'il y ait des gens comme toi qui fassent ce genre de trucs. Moi, je suis très friand de podcast. c'est sympa d'écouter c'est encore plus sympa de participer Voilà, s'il y a des gens que ça intéresse, allez-y, allez participer à des podcasts, il y a plein de podcasts qui existent sur plein de choses, où ils cherchent tout le temps des intervenants, donc si vous avez ne serait-ce qu'un peu d'expertise sur un sujet, c'est un exercice qui est très drôle à faire. Allez lire des choses politiques, intéressez-vous à la politique, ou c'est la politique qui s'intéressera à vous.

  • Speaker #1

    Et c'est ma dernière question justement, est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Je peux te donner le titre d'un livre que je lis en ce moment, qui parle de politique. Je ne l'ai pas terminé, donc je ne m'engage pas sur la qualité de l'ouvrage, En tout cas, je suis à peu près à la moitié et pour l'instant, j'aime beaucoup. On m'a offert très récemment un livre qui s'appelle Matignon la nuit de Nicolas quelque chose, je ne me souviens plus de son nom de famille, je suis désolé, c'est sorti en 2024, c'est relativement récent, et ça parle d'un conseiller discours au bureau du cabinet du premier ministre. Voilà, c'est assez sympa. Moi j'ai jamais travaillé en cabinet ministériel, donc c'est un peu dur d'attester de la véracité des propos de la situation, etc. Mais l'ouvrage se passe sur une nuit en fait à Matignon, etc. Et je recommande la lecture de cet ouvrage.

  • Speaker #1

    Merci Maxime.

  • Speaker #0

    Merci Pierre. A la prochaine. Salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le cofondateur de l'Egywatch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. A bientôt !

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Description

De la prépa militaire au doctorat en sciences politiques, de la pratique du lobbying à l’enseignement de la fabrique de la loi, Maxime Feyssac explore tous les visages du politique.


Ancien consultant en affaires publiques, aujourd’hui doctorant et enseignant à Assas, il s’interroge sur ce que le lobbying dit de notre démocratie, et sur la manière dont on peut transmettre une culture politique à une génération désorientée.


Dans cet épisode, on parle de :


🔹 la professionnalisation des affaires publiques,
🔹 sa bascule du cabinet de conseil à la recherche,
🔹 la création de la première clinique d’affaires publiques universitaire,
🔹 ce que les étudiants doivent vraiment apprendre (spoiler : pas que les cours),
🔹 ses souvenirs de rendez-vous à l’Assemblée – bons comme ratés,
🔹 l’IA dans le travail de veille,
🔹 et de la pédagogie politique comme devoir démocratique.


💬 « Je me fous de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense. On est là pour parler de la res publica. »

Un épisode riche, incarné, avec un acteur-passeur qui forme celles et ceux qui feront (ou influenceront) les lois de demain.


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Transcription

  • Speaker #0

    Je leur dis, mes élèves, moi je me fous de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense, parce qu'on n'est pas là pour dire ce qu'on pense. On est là pour parler de la res publica, la chose publique. Je suis très attaché à ce que les gens puissent s'approprier plein de choses, des armes, que ce soit des réflexions politiques, un métier, etc., pour se construire, quoi, et puis derrière, vivre leur vie de manière autonome, libre. La solution, c'est plus de démocratie. Est-ce que la solution, c'est moins de démocratie ? aussi des gens qui se moquent j'en ai rien à faire du politique ça m'intéresse pas

  • Speaker #1

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle LegiWatch, et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre vie politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Maxime Fessac. Maxime, t'es diplômé d'un master en politique publique à ASSAS, t'as été consultant en affaires publiques. Aujourd'hui, tu es doctorant en sciences politiques et enseignant vacataire. Salut Maxime !

  • Speaker #0

    Salut Pierre, tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Je vais très bien, merci, et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose concernant ton parcours ? Comment tu te présenterais ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'était une présentation brève mais complète. Juste peut-être ajouter que je suis également président fondateur d'une toute jeune association qui est en train de se lancer, qui sera la Clinique d'affaires publiques d'Assas, qui est en fait une association qui propose un accompagnement en pro bono de structures, de causes pour faire du plaidoyer. Le but, c'est exactement comme les cliniques juridiques, c'est de former des étudiants au métier des affaires publiques, de conseiller en pro bono pour des petites causes qui n'ont pas les moyens. d'investir des milliers, des cents dans des démarches d'affaires publiques, et puis de faire rayonner, bien sûr, cette magnifique université qui est Paris-Panthéon-Assas.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est en plus de tes cours ?

  • Speaker #0

    C'est ça, ça c'est en plus de mes cours, oui. L'idée m'est venue cette année, j'en ai parlé avec le département de sciences politiques, j'en ai parlé avec les élèves, avec les étudiants, et il y a eu un intérêt assez clair. Donc là, on est en train de lancer justement cette clinique, qui est une première en France. Voilà, c'est la première universitaire. Ça a dû se faire dans des écoles privées... type d'entreprise junior, ce genre de choses, mais l'université publique, c'est la première.

  • Speaker #1

    Ok, on vous souhaite le meilleur dans ce lancement, trop bien. Et du coup, justement, alors là, t'es revenu vers l'enseignement et la recherche, donc avant t'étais professionnel des affaires publiques, comment t'expliques ce changement ?

  • Speaker #0

    Alors, donc il y a plusieurs choses. Déjà, c'est que l'enseignement, moi, ça a toujours été une passion. Pendant très longtemps, j'ai voulu être enseignant, dans le secondaire comme dans le supérieur. Ça a traversé même ma carrière professionnelle, parce qu'à plus plusieurs moments j'ai eu l'occasion de faire des formations formateur sur des enjeux de lobbying que ce soit à travers mes différents taf y compris en cabinet ce qu'on avait une offre de formation et donc en fait je retrouvais dans la formation ce côté enseignement ce côté académique donc ça ça me plaisait pas mal et puis même de manière générale je crois que j'ai un petit problème avec l'autorité la structure un peu trop hiérarchique et c'est donc en entreprise voilà c'était il y avait des moments j'aurais aimé être un peu plus autonome l'autonomie c'est quelque chose que je retrouve dans la recherche aujourd'hui qui me plaît beaucoup Voilà en gros pour résumer. Ici peut-être aussi le côté quand on fait du consulting, surtout le consulting en affaires publiques qui est assez particulier, où on est sur plein de causes à la fois, et donc on n'a plus trop l'impression d'être investi d'une mission, mais d'être un peu l'homme à tout faire de plein de causes différentes. Donc c'est dur de s'investir personnellement, j'ai besoin de sentir que je contribue à quelque chose qui me dépasse. C'est plus dur d'avoir ce sens-là dans le consulting en affaires publiques, surtout que comparé à d'autres formes de consulting, il n'y a pas de prime en fonction si tu ramènes un client, etc., de participation. Ça, ça existe dans d'autres formes de consulting, c'est moins le cas en affaires publiques. Donc il n'y a même pas ce côté business là, donc je me suis dit, j'ai un peu fait le tour, j'ai envie d'aller faire autre chose.

  • Speaker #1

    Ok, et donc là, tu es concentré sur ta recherche, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça, donc en fait, je suis d'un côté doctorant contractuel avec le CERSA de Panthéon-Assas, le Centre d'études et de recherche de sciences administratives et politiques. Je suis rémunéré au titre de chercheur. À côté de ça, je donne également des cours en vacation dans des écoles publiques et privées. notamment à l'université Paris-Panthéon-Assas. Donc je suis également rémunéré pour ça. Et puis voilà, après, je garde toujours un œil sur le privé, je ne me ferme aucune porte. Mais la recherche, ça prend énormément de temps, c'est très fastidieux de rédiger une thèse. C'est passionnant, mais c'est fastidieux. Donc voilà, entre ça et les étudiants, si je veux pouvoir rester disponible pour rédiger une thèse de qualité et être un bon prof, le plus essentiel, je suis obligé effectivement de me cantonner pour l'instant à ça.

  • Speaker #1

    Ok, et ta thèse, elle porte sur quoi ?

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est toujours un peu la question maudite pour les doctorants, surtout en première année, parce qu'en première année, c'est là où on fait une revue de littérature, donc on cadre son sujet de manière très schématique. Première année, on fait une revue de littérature, on lit tout ce qui a été écrit sur ce qu'on veut rechercher. Deuxième année, on fait le terrain. Troisième année, on fait de la rédaction. Voilà, ça peut changer, mais en gros, le format classique d'une thèse, c'est ça. Donc là, en première année, je suis encore en train de cadrer mon sujet. En revanche, ce que je peux te dire, c'est que moi, ce qui m'intéresse, c'est la professionnalisation des affaires publiques et du lobbying. À une échelle... plutôt micro vraiment les méthodes comment au quotidien quels sont les outils et les méthodes les raisonnements qu'utilisent les professionnels des affaires publiques pour peser sur des décisions publiques pour peser dans l'opinion publique avec tout un tas de questions sur la professionnalisation notamment les nouveaux entrants sur le marché pendant enfin je passe les gens qui nous écoutent le savent mais pendant très longtemps les gens qui faisait du lobbying et des affaires publiques c'était plutôt des gens en milieu de carrière qui se reconvertissent et qui utilisent en fait l'accumulation d'un capital politique et d'un capital relationnel pour peser dans les affaires publiques. Aujourd'hui, on a des formations qui s'appellent master affaires publiques, on a des licences affaires publiques, non, peut-être pas des licences, mais ou des bachelors. Et donc, en fait, on a ce qu'on appelle des primo arrivants sur le marché du travail, donc des gens dont le premier métier va être de faire du lobbying. Et donc, en fait, là, on n'est plus du tout dans la même démarche, parce que c'est des gens qui ont eu un bagage académique, peut-être professionnel avec des stages, et donc qui ont beaucoup plus formalisé, standardisé leur manière de fonctionner. C'est beaucoup moins le lobbying à papa, comme certains disent. Donc voilà, moi c'est un peu toutes ces questions-là qui m'intéressent, donc je ne peux pas donner ma problématique à l'heure actuelle, j'aurais peur qu'on me la vole et surtout parce qu'elle est encore assez mal formulée à l'heure actuelle, mais voilà, ça répond à ta question, j'espère.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et est-ce que du coup, toi, en tant que prof, tu as des cours justement qui standardisent la façon de voir les affaires publiques ?

  • Speaker #0

    Alors, ça c'est toujours un peu le problème de l'université publique, c'est qu'on ne peut pas changer les choses du jour au lendemain. Par exemple, moi quand je suis arrivé, ça a été mon premier réflexe, j'ai dit ça serait génial, on fait un cours sur les affaires publiques, un cours en fin de M2 professionnalisant à côté de leur stage, etc. L'idée a été jugée intéressante par certains de mes confrères et consœurs, mais ça ne se fait pas comme ça. Donc moi ce que je fais à mon échelle, c'est qu'en fin d'année, là par exemple j'ai mon dernier cours demain avec mes étudiants à Assas, En fin d'année, une fois que j'ai assez de notes sur le semestre, j'essaie de laisser des séances de TD pour leur apprendre à faire des choses un peu différentes. Une fois que je vois que c'est bon niveau oral, niveau écrit, la méthode où ils maîtrisent, là je me dis, bon, vous avez été performant cette année, on va en profiter pour essayer de faire des petits exercices, leur apprendre à faire de la veille, leur apprendre à faire une cartographie, une note de positionnement, rédiger un amendement, etc. Et après, pour être complètement honnête, la création de la clinique d'affaires. public s'inscrit dans cette logique là c'est que je veux pas être spectateur et me dire bon bah je vais attendre que les maquettes se refasse d'avoir suffisamment d'influencé pour convaincre un responsable de formation d'un club en cours machin etc j'ai bon en attendant je vais créer cet assaut donc si jamais il ya des étudiants que ça intéresse ils pourront voilà participé à l'assaut des sept années et puis comme ça le but de l'assaut c'est bien sûr de les professionnaliser tu parles de cartographie de positionnement c'est des choses que tu as fait toi précédemment d'affaires publiques Ah bah si il y a des professionnels des affaires publiques qui m'écoutent, ils vous le confirmeront bien sûr. C'est un peu la base souvent. Moi si je devais schématiser encore une fois une très simple démarche affaires publiques, c'est que ça commence par de la veille pour être informé sur son sujet. Ensuite ça passe une cartographie pour savoir qui dit quoi sur son sujet et quelles sont les personnes qui ont réellement du pouvoir et de l'influence sur nos enjeux. Trois, ça passe par une note de positionnement qui va être en fait un peu une carte de visite. son organisation, mais qui peut aussi se spécialiser en fonction de tel ou tel texte, etc. Et puis quatre, le rendez-vous, la demande de rendez-vous. Moi, c'était la partie préférée de mon métier, j'aimais beaucoup ça. Mais voilà, la prise, demande, préparation, suivi de rendez-vous également. Les gens, ils n'ont pas assez de suivi de rendez-vous. On a tendance à considérer qu'une fois qu'on a rencontré cette personne, c'est bon. Alors qu'il faut capitaliser un maximum sur son réseau. Donc voilà, tout ça, c'est des choses que j'étais habitué à faire assez tôt.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que tu as un profil assez business. Tu as dit le mot déjà tout à l'heure, business. Puis là, tu dis que t'aimes faire les rendez-vous ?

  • Speaker #0

    Peut-être pas business, non, j'aime bien le côté relationnel. J'ai eu la chance de grandir dans une ville moyenne qui était réputée pour être très tranquille, où il fait bon vivre. Pour reprendre les éléments de langage, c'est la plus belle ville de France, c'est la ville d'Angers, bien évidemment. Donc en fait, j'ai grandi dans des quartiers où les gens, on ne va pas faire le cliché de la porte ouverte et des fenêtres ouvertes, mais il y avait une certaine tranquillité. Donc moi, j'ai toujours été... Mes parents m'emmenaient partout, on parlait à tout le monde dans le quartier, très sociable. Donc ce côté-là, je ne pourrais pas exercer un métier. Je suis devant mon ordinateur toute la journée, jamais en interaction. Et donc c'est ça que j'aimais bien avec les rendez-vous. Surtout après avoir été des deux côtés, du côté élu, du côté professionnel, de l'influence. C'est retourner à l'Assemblée, au Sénat, cette fois-ci en tant que lobbyiste, rencontrer des gens, aller dans des beaux bureaux. Ce côté, il est assez gratifiant aussi. Mais pas business, je ne suis pas un businessman, je suis très mauvais en affaires. J'ai de la chance, je n'ai pas investi en bourse avec le crash qu'il y a eu aujourd'hui, mais je suis moins business.

  • Speaker #1

    Ok. Et est-ce que tu penses qu'avec le développement des LLM, des outils qui sont assez nouveaux et assez bluffants, ça pourrait justement aider à passer moins de temps sur la veille, la cartographie ?

  • Speaker #0

    Ça sera bien évidemment une des parties de ma thèse, l'utilisation des LLM, de l'IA, la standardisation des méthodes. c'est parce qu'aujourd'hui... Plus personne, enfin j'espère, je touche du bois, mais j'espère que plus personne ne fonctionne sans IA pour faire sa veille, parce que ça fait juste gagner un temps fou. De toute façon, il y aura toujours des organes de presse historiques qui, avec du travail de terrain, de journalistes de qualité, tels Politico, Contexte, et j'en passe, AEF également, où là, c'est une plus-value sur l'information, mais c'est indéniable aujourd'hui que dans le tri de l'information de la veille législative, pouvoir s'appuyer sur des nouveaux outils comme ça, ça révolutionne notre messie. J'en parlais avec un directeur de cabinet d'affaires publiques, Zekuaaah ! À son sens, ça avait pu... C'était être un dinosaure que de ne pas utiliser ça.

  • Speaker #1

    Tu parlais donc des rendez-vous. Est-ce qu'il y a des rendez-vous qui ont compté pour toi ? Des dossiers dont tu peux parler ?

  • Speaker #0

    Ouais. C'est toujours les mauvais dont on se souvient. C'est plus ça. Parce que c'est ceux où tout se passe bien. Ça marque pas particulièrement. Ouais, je me souviens d'un rendez-vous où j'ai merdé, on peut le dire. Ça arrive où j'ai confondu un très jeune député qui était un des plus... Je me demande si c'était pas le plus jeune de l'Assemblée. Je suis pas sûr. Je l'ai confondu avec un de ses collabs, et il n'a pas du tout apprécié. Mais alors pas du tout. Non, non, non, pas du tout. Je l'ai su, il n'a pas osé me le dire en face, heureusement, mais après il a bien fait savoir autour de lui que c'était une honte qu'un professionnel des affaires publiques ne reconnaisse pas M. le député, ce que je trouve assez risible, pour être complètement honnête, parce que pour avoir travaillé avec des élus... les élus sont habitués, il ne doit pas être connu, même des élus qui sont en politique depuis 20-30 ans, quand on est sénateur, on n'est pas connu du grand public, donc quand on débarque, on se présente, et il n'y a pas de problème, il faut avoir un peu d'humilité, mais ça, je me souviens que ça m'a marqué, et puis, bon, non, après, ce qui était sympa, c'était vraiment d'avoir vécu, moi quand je suis des collaborateurs parlementaires, c'est de vivre en fait ces rendez-vous en tant que collab. Et après, elle y vit plus tard en tant que lobbyiste. J'étais à l'Assemblée deux fois cette semaine. Il y avait un colloque sur comment sauver la démocratie ou la Ve République. C'était organisé par un des vice-présidents de l'Assemblée nationale, Jérémy Yordanov. Et j'étais pour la journée du prix du livre politique. Et en fait, être à l'Assemblée nationale en tant que chercheur, c'est encore une nouvelle expérience. Tout de suite, les députés se détendent comme s'ils rencontraient enfin quelqu'un qui n'est pas un requin, etc. Alors que c'est bien évidemment faux. Il y a plein de gens qui font de la recherche. Pour appeler des entrepreneurs de la recherche. des choses à côté. Mais c'est encore une nouvelle facette et c'était très sympa à découvrir. Pour le coup, j'appréciais énormément cette nouvelle casquette.

  • Speaker #1

    C'est quoi la différence principale entre être du côté du collab et du côté du lobbyiste ?

  • Speaker #0

    Encore une fois, je préfère parler de ce que je connais. Moi, j'étais avec un élu où on se connaissait personnellement un petit peu. En l'occurrence, c'était un ancien professeur de prépa d'un de mes meilleurs amis. On nous avait présenté et j'ai fait une visite de l'Assemblée nationale, de l'USANA, pardon, et j'avais demandé en fin de visite, est-ce que je peux avoir un stage ? Et donc en fait c'était un élu pareil du Mané-Loire, donc on avait un lien personnel de terroir, etc. Donc ce qui fait que moi j'avais des très bons rapports, j'ai eu énormément de chance de travailler, j'ai eu des retours d'autres personnes qui ont bossé avec des élus, surtout à l'Assemblée Nationale, désolé pour les pointes du doigt, et de certains députés, voilà, qui ont été scandaleux vis-à-vis de leur force de travail, vis-à-vis des gens qui les entourent, qui sont leurs collaborateurs. Donc moi la plus grosse différence c'était ça, c'est qu'en fait quand on est collab, on est jeune collab, on voit les lobbyistes, ils nous exposent un problème, on sort du rendez-vous, on dit à notre élu mais c'est fou. mais ils ont complètement raison, vous avez vu ce qu'ils nous ont expliqué. Et là, notre élu un peu plus chevronné qui a dit, écoute, il vient de nous donner sa version, on va aller voir les gens d'en face, on va voir l'autre version. Donc ça, c'était sympa quand on avait des problèmes, par exemple, d'ordre agricole, et qu'on rencontrait différents syndicats, donc ce sont ceux des exploitants agricoles, ceux des propriétaires terriens, il y a aussi les SAFER, pour ceux qui s'y connaissent un peu dans le milieu, qui sont aussi des acteurs sur lesquels comptez. Donc en fait, d'avoir les différents sons de cloche. Donc ça, c'est intéressant. Et puis après, quand on doit rentrer dans la peau du lobbyiste et là, faire en sorte que... Ils comprennent que c'est nous qui avons raison et pas les mecs du camp d'en face. Très sympa après. Moi, j'ai toujours été accompagné de clients. Je n'ai jamais fait de rendez-vous au nom de mes clients. Ça m'est arrivé de rencontrer de manière informelle des élus et me dire « Ah mais en fait, c'est vrai que je connais quelqu'un qui aimerait bien vous rencontrer. » Mais je n'ai jamais été au Sénat ou à l'Assemblée faire un rendez-vous au nom de mon client. Ça ne m'est jamais arrivé. Donc, de toute façon, la dynamique dans ces rendez-vous, quand on est consultant d'affaires publiques, Alors à moins d'être vraiment sur un client. qui très jeune très inexpérimenté en termes de structure je parle pas forcément la personne elle même ou là il se repose un peu plus sur leurs prestataires de consulting en affaires publiques oui là on peut parler un peu plus sinon on est vraiment là en termes d'accompagnant technique on précise des sujets fin dès qu'on entend une erreur alors je me permets à juste vous corrige là c'est ça faut être sûr qu'on parle de la même chose et donc voilà mais c'est quand même plus sympa de le faire quand on est collable c'est plus drôle en fait de voir Un peu cette farandole de personnages qui rentrent les uns après les autres de jour en jour pour parler du même sujet en se disant qu'on n'a pas vu leur collègue le jour juste avant et qu'on découvre tout juste. Mais c'est assez sympa.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, quand tu accompagnais des clients, tu faisais tout le positionnement, tu leur expliquais la stratégie à suivre et ensuite tu les laissais s'exprimer quand ça se passait comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors honnêtement, ça, il n'y a pas de règle d'or. Je pense, je parle sous le contrôle des professionnels qui nous écoutent, mais c'est comme pour bosser pour un élu, ça va dépendre en fait de ton client. Bosser pour un élu, d'un élu à l'autre, ce n'est pas le même métier. Et bien avoir un client en affaires publiques, pour moi, c'est la même chose. Il y a des clients, ils sont complètement capés, ils savent très bien où ils vont, ils ont déjà une direction affaires publiques complètement intégrée dans l'entreprise. En fait, avoir un client qui intègre les services d'affaires publiques et les reconnaît de manière officielle, c'est pas quelqu'un à qui on a filé ça en mission en plus à côté de son poste de base Ça, voilà, c'est des gens qui sont très capés. En général, ils ont les gens qui font tout pour eux. Tout est bien rodé, il n'y a pas de problème. Après, voilà, sur des plus petites structures où là, on est sur des gens, c'est la première fois qu'ils ont un accompagnement d'affaires publiques, des gens qui même, en fait, n'ont jamais rencontré de ministre, de sénateur en face-to-face dans un bureau. Eux, ils ont plus besoin qu'on les rassure. Voilà. Après, ça reste un travail d'équipe. Moi, ça ne m'est jamais arrivé de donner clé en main une stratégie à quelqu'un, à un client, et qu'il dise « Oui, oui, très bien, on fait comme ça » . meilleure vision de leur activité nous on se fait une vision de leur activité comme n'importe qui le ferait en fait en faisant des recherches en échangeant avec lui mais c'est forcément biaisé donc non c'est vraiment un travail d'équipe après voilà plus le client va être inexpérimenté plus en tant que consultant on va avoir une marge de manoeuvre et donc avoir un prix carré plus important quand on est sur des grosses boîtes du cac 40 qui délègue leur veille ou la rédaction d'éléments de langage là juste c'est même à ses pas systématique de l'accompagner dans ces cas Donc là, au rendez-vous, ils peuvent très bien faire leur rendez-vous tout seuls.

  • Speaker #1

    Tu as parlé d'un rendez-vous qui t'a marqué plutôt négativement tout à l'heure. Est-ce qu'il y en a un qui t'a marqué très positivement, dont tu te souviens ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Plusieurs fois, ça m'est arrivé sur un salon professionnel qui était organisé par un de mes clients et j'étais là. Et en fait, il y avait un député qui n'était pas angevin, mais qui avait des connaissances de la famille à Angers. Et en fait, on a accroché là-dessus, parce qu'on s'est retrouvés à la buvette ensemble. Et en fait, ça s'est très bien passé. Et je n'y allais pas du tout dans une optique business, c'était plutôt la fin de journée. Moi, je me disais, c'est bon, on va passer la journée à parler, à faire des tables rondes, j'ai plutôt envie de prendre un coup. Mais au final, ça a été mon rendez-vous le plus efficace de la journée, parce qu'il m'a dit, mais en fait, vous êtes un petit jeune d'Angers, mais moi, je crois que c'était sa fille qui s'est étudiée à Angers, ou je ne sais pas quoi, du coup, il est allé la voir, bref. Et il m'avait dit, non, mais dites-moi, c'est qui votre client ? Bon, on va les changer, on va prendre un canon ensemble, et tout, je veux dire, très bien. Au final, super bien passé, c'est un député qui nous a ouvert pas mal de portes, qui nous a dit, mais en fait, de manière complètement transparente, sur ces sujets, il faut aller parler à telle personne, il faut aller parler à telle personne. de l'info que tu peux pas trouver, même avec des très bons outils de veille, qui sont durs à avoir. Mais après, il y en a eu plein. Là, je te donne celles qui me viennent. J'ai eu de la chance. J'ai plus des bonnes expériences que des mauvaises. Mais les mauvaises marquent toujours plus.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, est-ce que tu dis à tes étudiants qu'il faut suivre les cours, mais il faut aussi aller au bistrot ?

  • Speaker #0

    Alors, oui. Par exemple, bon, pas le bistrot, parce que j'incite jamais à la consommation d'alcool auprès des plus jeunes, parce que ça serait complètement répréhensible. Par contre, spiquement, moi, cette année, je donne des cours au campus d'assas de vaugirard qui est juste à côté de Porte de Versailles, Porte de Versailles, le SIA, le Salon de l'intégration de l'agriculture, le Salon des maires, tout un tas de salons professionnels, qui sont bien souvent gratuits pour les étudiants. Je le rappelle pour les étudiants qui nous écoutent, moi je disais à mes étudiants, je disais écoutez, on est à 500 mètres de Porte de Versailles, cet après-midi vous n'allez pas à l'ABU, vous me prenez un ticket là en ligne, et vous allez au salon et vous faites le tour des stands avec vos CV, vous parlez, vous essayez de voir comment ça se comprend, etc. Ça cette partie-là elle est très importante. Là pareil, j'ai croisé des étudiants à l'Assemblée nationale cette semaine pour les événements où j'étais. je leur dis c'est très bien que vous vous rendiez à des événements comme ça, c'est pas devant un bouquin à la BU ou en cours que vous allez apprendre le côté relationnel, ça il faut aller sur le terrain. Donc pas forcément le bistrot, même si ceux qui le savent, savent que le café Bourbon est un bistrot où beaucoup d'informations s'échangent, mais il n'y a pas besoin d'aller au bar pour avoir des infos. En revanche, il faut faire un peu de ce que les anglo-saxons appellent le legwork, le travail de terrain, ça il ne faut pas, moi j'encourage toujours mes étudiants à le faire.

  • Speaker #1

    J'ai une question sur ton parcours. On a l'impression que c'est un parcours qui est vraiment autour de la politique, comme si tu étais un vrai passionné habité par ça. Comment t'expliques cette trajectoire, cette ligne assez droite autour de la fabrique de la loi ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aurais tendance à dire pas si politique que ça, ou en tout cas pas politique au sens militant. Parce qu'au final, j'ai jamais eu de responsabilité, d'engagement très militant dans une structure, dans un parti par exemple, ou dans un mouvement. Moi, ça a toujours été plus la recherche du bien commun qui m'intéresse. Je préfère le mot bien commun plutôt qu'intérêt général. C'est depuis toujours, quand j'étais gamin, je ne comprenais pas pourquoi mes parents passaient des heures à regarder des trucs politiques. Je trouvais ça chiant, je me disais mais qu'est-ce qu'il y a ? C'est en grandissant, en posant des questions, j'ai compris que c'est un peu la conduite des affaires de la cité, des affaires publiques. Donc c'est important. Et puis si, je me souviens, j'ai commencé ma carrière, je voulais être dans l'armée. J'en garde un très très bon souvenir, mais j'avais régulièrement des convocations dans le bureau de notre colonel, notre chef de corps. et je me souviens d'une des dernières confrontations que j'ai eues avec lui et il me disait en fait si c'est pour désobéir aux ordres faut se barrer de l'armée, faut aller faire de la politique et tu vois c'est peut-être la seule fois où je l'ai écouté et du coup je me suis barré t'as vraiment été à l'armée,

  • Speaker #1

    t'avais commencé un cursus ?

  • Speaker #0

    oui alors ouais en fait j'étais réserviste et à côté de ça j'étais en fait en prépa en lycée militaire, donc en fait qui sont des prépas qui préparent au concours de Saint-Circouet de Quidans mais aussi de différentes écoles d'officiers donc ça reste, tu vois tu as le profil mi-étudiant mis réservistes, hors de question d'être déployés ou... quoi que ce soit, c'est pas du tout ça, c'est juste sentinelle les week-ends pour ceux qui sont réservistes, il y a une préparation militaire supérieure, mais t'es dans un encadrement, en fait, au jour au jour, pendant deux ans, trois ans, complètement militaire, donc ça veut dire que t'es en uniforme la journée, que le personnel encadrant, ce sont des militaires, etc., donc moi, à la base, c'était mon dada. Et c'est là que j'ai compris que j'avais un vrai problème avec l'autorité. Je reconnais la nécessité de l'ordre hiérarchique et de l'autorité, c'est pas du tout ça le problème, je suis pas du tout... pourrait qualifier d'un complet libre penseur voilà anti guerre mais mais non je me suis dit Il y a des types qui font des très bons officiers, des très bons chefs. Moi, ce n'est peut-être pas mon cas. On n'est pas tous faits pour les mêmes choses. Voilà, je suis parti. Et puis, grâce à ça, je devrais le remercier. J'imagine ce colonel aujourd'hui. Mais après, je me suis lancé dans les études en droit, science politique, en langue. Et c'est venu. Mais je me suis toujours, voilà, comme je te disais, toujours tenu un peu écarté. J'avais pas mal de copains qui étaient dans des structures militantes, etc. Moi, je n'aimais pas ce côté militant où tu dois prendre un bagage d'idées, tu dois tout le temps dire oui. Et tu peux pas remettre en cause les lignes du parti, etc. Même si, bon, certains mouvements sont plus horizontaux que d'autres. Mais sinon, voilà. Donc je sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #1

    Ouais, donc à partir de là, tu t'es dit, ok, la politique.

  • Speaker #0

    Ouais, la politique. Bah je savais qu'en tout cas, je voulais avoir quelque chose à faire avec le droit public. Moi, c'était plus le côté gestion. J'avais toujours été intéressé même dès le lycée par les questions de démocratie participative, démocratie directe, etc. Donc je m'étais toujours dit que, voilà, j'avais conscience que le pouvoir politique... m'attirait, pas dans le sens où moi je voulais avoir forcément du pouvoir, mais dans le sens où je voulais comprendre comment le pouvoir fonctionnait. Ça voilà, je me suis rendu compte très très vite, et puis après c'est le parcours classique, tu fais des stages, tu rencontres des gens, tu te dis ah je pourrais faire ci, je pourrais faire ça, mais bon moi j'ai tenu avant de me reprendre les études, j'ai tenu à bosser à la fois pour un élu, après pour une entreprise, ensuite pour un cabinet, ça tu vois un peu les différentes facettes des affaires publiques, tu vois comment chacun les pratique de manière différente. J'ai mis un point d'honneur à faire ça. Aujourd'hui, le fait d'être enseignant, c'est une nouvelle corde, une nouvelle facette que je vois. Peut-être qu'un jour, je finirai par choisir celle que je préfère. Mais bon, en tout cas, je suis très content de ce que je fais maintenant.

  • Speaker #1

    Super. Si tu le veux bien, on va passer à la séquence vrai-faux. Je vais énoncer des phrases et puis tu répondras comme tu le souhaites. Première phrase, les affaires publiques, c'est surtout du réseautage et du relationnel.

  • Speaker #0

    Ce n'est plus vrai. Ça rejoint un peu ce que je te disais tout à l'heure avec la formalisation de méthodes, de formations, etc. En fait, aujourd'hui, on a... une standardisation des pratiques dans les affaires publiques, des automatismes qui reviennent, là où avant, effectivement, ça reposait énormément sur le bouche-à-oreille, je connais un tel, je connais un tel. Ça existe encore, il ne faut pas le cacher. Je pense qu'en fait, ça existe surtout chez les seniors, les gens qui ont plus de responsabilités, une fois qu'on est directeur conseil, directeur de cabinet associé, machin. Au jour le jour, on fait moins d'AP, on fait plus forcément du relationnel, c'est le lot des managers, des chefs, il n'y a pas de problème. Donc eux, je pense qu'il doit encore y avoir cette partie-là. Après, quand on commence les affaires publiques, qu'on a un jeune professionnel des affaires publiques. Le relationnel aide, notamment la partie étudiante, où tu vas côtoyer des gens dans ton master qui vont finir par travailler au ministère, travailler dans la presse, tu pourras jouer sur ton carnet d'adresse perso. Après voilà, un bon professionnel des affaires publiques, ce n'est pas quelqu'un qui a un carnet d'adresse long comme le bras, c'est quelqu'un qui peut avoir un carnet d'adresse long comme le bras, mais qui sait faire des AP, qui a en tête quels sont, quels acteurs, tous les process législatifs, juridiques, réglementaires, etc. Qui a une vision d'ensemble aussi de la discipline, parce que les apc pas que du lobbying. Il y a des gens qui utilisent affaires publiques et lobbying comme synonyme. Moi, ce n'est pas mon cas, mais voilà.

  • Speaker #1

    Les chercheurs en sciences politiques sont trop éloignés de la réalité du terrain.

  • Speaker #0

    Alors, si je réponds à cette question honnêtement, je vais me faire taper les doigts en rentrant à la fac. Non, mais alors, on va essayer d'éviter d'essentialiser. Bien évidemment qu'en majorité, je l'espère, ce n'est pas le cas. En revanche, ce qui est sûr, c'est que des fois, et j'imagine que ça ne doit pas être le cas que pour mon sujet, mais par exemple, moi, j'ai bossé dans les affaires publiques et le lobbying. Quand je lis quelque chose, Je vois très très vite si la personne, elle sait de quoi elle parle ou pas. Ou si c'est quelqu'un qui en parle vraiment que de très loin, de manière très très théorique, parce qu'il y a aussi un intérêt à parler de choses de manière très théorique. Mais je vois très vite qu'il y en a certains, ça brode un petit peu. Ma conviction, c'est que la majeure partie des chercheurs en sciences politiques aujourd'hui en France sont des gens de bonne foi et des gens qui font du terrain. Parce qu'en fait, comme je te le disais avec la thèse, quand tu fais une thèse, tu vas faire du terrain en fait. Et voilà, comme tous les métiers, quelqu'un qui a connu que le privé, quelqu'un qui a connu que le privé, qu'a connu que le public il va avoir des automatismes un habitus des réflexes cognitifs à des réactions un peu épidermique vis-à-vis de certains concepts ou certaines nouvelles idées ça voilà moi je pense que le gros problème aujourd'hui c'est un manque d'innovation dans l'enseignement supérieur public français ce qui est c'est pas faute d'avoir plein de gens qui essayent de faire les choses très bien en proposant des nouvelles formations proposant des colloques etc mais ouais c'est peut-être plus pas le manque de terrain plus la rigidité de la recherche en sciences politiques françaises et peut-être ça Bon, même si là, on me dirait, oui, rigidité, c'est une critique typique du privé, il faut des flexibilités et tout. C'est pas ça que je dis, mais en tout cas, c'est ce que je ressens. Pour avoir vu les deux côtés, c'est ce que je ressens. Et à l'inverse, bien sûr, moi, je suis pas du tout dans l'approche où c'est que business business. Je vois pas du tout qu'on ait des écoles de commerce de sciences politiques, ça m'intéresse pas du tout. Je trouve ça très très bien qu'on ait des chaires de sciences politiques avec des professeurs brillants, qui écrivent des choses brillantes. Mais voilà, faut prendre le meilleur des deux mondes, je pense.

  • Speaker #1

    Toi tu penses que t'arrives à innover dans...

  • Speaker #0

    Quelle question En tout cas j'essaye J'essaye foncièrement d'innover. Tu vois, à un moment, on peut passer son temps sur Twitter à critiquer les autres, ou on peut essayer de faire des choses. Moi, j'essaye aujourd'hui de proposer des choses innovantes dans le cadre de mon travail d'enseignant et de chercheur. Est-ce que j'y arrive ? Ça, ce ne serait pas à moi de répondre à la question. Ça faudra poser la question dans quelques années, quand ce sera mes pères qui relieront mes travaux.

  • Speaker #1

    Merci Maxime. Faire du lobbying en 2025, c'est avant tout savoir raconter une histoire politique.

  • Speaker #0

    Oh non, c'est faux. Moi, je dirais que c'est faux. Non, non. Le... Enfin... Déjà, encore une fois, l'appellation affaires publiques lobbying, pour moi, le lobbying, c'est vraiment l'influence directe sur les décisions politiques. Pour moi, le côté, tu me corriges si je me trompe, mais là, j'ai l'impression qu'on parle un peu de storytelling, en fait, savoir broder une histoire autour d'une cause, etc. Ça, c'est pour moi un élément fondamental des affaires publiques, qui, en fait, dans leur ensemble, les affaires publiques, c'est pas avancer que sur le côté décisionnel ça va être faire aussi de la com, travailler sur l'opinion publique, il y a tout ce qu'on appelle le grassroots lobbying, où c'est pareil, c'est de créer une adhésion par la base, plein de choses comme ça. Donc là, oui, raconter des histoires, c'est essentiel, mais ce n'est pas la part la plus importante. Des gens qui savent raconter des histoires, qui savent raconter des conneries, il y en a plein en politique et en affaires publiques. Je n'ai pas besoin de l'apprendre aux gens qui nous écoutent, je pense qu'on a tous vu des gens, ils sont un peu des vendeurs de tapis, comme on disait, donc c'est bien de savoir raconter des histoires. Les hommes avec un grand H adorent les histoires. Mais c'est loin, loin d'être suffisant, à mon sens.

  • Speaker #1

    Et dernière phrase, l'influence c'est forcément discret, voire trop opaque.

  • Speaker #0

    Pas du tout, pas du tout d'accord avec cette phrase-là. J'ai l'impression que quand on regarde un peu les différents scandales politiques de ces dernières années, il n'y a rien d'opaque et de discret, ça se fait à la vue de tous. On ne le dit jamais explicitement, mais moi je n'ai pas... Ou alors il faut vraiment marcher avec des œillères. Que toute personne aujourd'hui qui s'intéresse un peu à l'influence dans le monde politique se rende compte que... qu'ils sont loin, loin d'être discrets. Pour le meilleur comme pour le pire, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant que tu travailles avec des étudiants. Est-ce que tu essaies de leur transmettre une vision des affaires publiques ? Et pour toi, quelles sont les évolutions à venir, les choses importantes à savoir ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, pas du tout de vision des affaires publiques, parce que j'ai aussi des étudiants... Enfin, je ne sais pas ce que tu as fait toi comme études, mais j'ai des étudiants, ils ne vont pas forcément finir dans les affaires publiques. Donc, ils font de la science-science, science politique c'est très généraliste Il y a de tout, il y a des gens qui finissent journalistes, des gens qui finissent diplômés, etc. Donc non, j'ai conscience que tout le monde ne travaillera pas dans les affaires publiques. En revanche, j'ai dit qu'en tant qu'enseignant, ma première mission, c'est de développer l'esprit critique de mes élèves. Ça, c'est condition sine qua non. Il y a trop d'enseignants aujourd'hui qui se servent de leur statut d'enseignant, de l'autorité qu'ils ont sur leurs élèves, pour transmettre leur biais, pour transmettre des points de vue normatifs, subjectifs, sans le préciser. Parce qu'on a le droit d'avoir un avis sur les choses, mais il faut le mettre en contexte. Et moi, ça me choquait déjà quand j'étais étudiant, d'entendre ça. Ma vocation, c'est, je leur dis, mes élèves, moi je m'en... je suis fou de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense. Parce qu'on n'est pas là pour dire ce qu'on pense, en fait. On est là pour parler de la reste publica, la chose publique, etc. Donc le premier objectif, c'est développer l'esprit critique. Je pense d'ailleurs qu'il doit être l'objectif de toute formation académique qui se respecte. Le deuxième objectif, et c'est peut-être là où j'aurai un désaccord avec certaines personnes, moi, ma mission, c'est d'insérer mes étudiants sur le marché du travail. Voilà, moi, j'estime qu'à une époque où on a autant de gens qui vivent à la rue en France, autant de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté, quand j'ai des gamins qui arrivent, qui ont la chance on a encore des facs publics gratuites qui viennent là ils viennent là oui il ya nous pour apprendre des choses viennent pour apprendre un métier aussi ils veulent il ya les parents derrière aujourd'hui les parents sont très attentifs au débouché des formations donc il faut pas que ça devienne la fonction de l'enseignement supérieur de la recherche c'est pas que le travail bien sûr c'est bien qu'on ait des chercheurs c'est bien que on ait le temps de développer des théories des discours qui ne rentre pas dans les attentes du marché du travail en revanche moi j'ai 120 étudiants de l1 cette J'espère que dans 5 ans, tous mes étudiants de L1 auront un travail. Bien entendu, ça ne se passe jamais comme ça, parce qu'il y a des reconversions, des parcours de vie, etc. Mais moi, j'estime que c'est une de mes responsabilités, d'autant plus parce que je me souviens de ce que c'était. Je pense que tu te souviens aussi, quand tu es étudiant, tu stresses, tu te dis « mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Est-ce que je vais bien gagner ma vie ? » Parce qu'il y a tout le statut social qui vient avec, etc. Eux, ils ont une idée très large de ce qu'est le monde du travail. moi j'étais sûr que je veux travailler dans les politiques publiques ne veut rien dire je veux travailler dans les affaires publiques ça veut presque rien dire aussi en Moi, j'estime que c'est ma responsabilité en prof, et d'autant plus avec quelqu'un avec une expérience dans le privé, de leur dire, si vous voulez un stage, c'est comme ça qu'il faut fonctionner. Si vous allez travailler là, ça va vous ouvrir telle porte. Si vous allez bosser là-bas, il faudra faire ça. On vous demandera peut-être de faire ça, etc. Donc ça, j'aime bien le porter en cours également.

  • Speaker #1

    C'est intéressant. Tu dis qu'il faut qu'on s'en fout de ta vision personnelle de la politique dans le cadre des cours. En revanche, là, tu as parlé de gens qui dorment à la rue. Dans cette interview, il y a eu des petits moments. Tu as laissé peut-être des indices sur ta vision de la société. En tout cas, toi, quelle est ta vision personnelle ? Tu parlais aussi du colloque auquel tu as assisté, « Comment sauver la démocratie ? » Est-ce qu'il faut la sauver ? Et si oui, comment on fait ?

  • Speaker #0

    La vaste question. Je n'aurais pas la prétention à savoir répondre de manière plus éclairée que quelqu'un d'autre sur ces sujets-là. Je ne pense pas que mon point de vue soit plus pertinent que le premier type qu'on arrête dans la rue. En revanche, moi, ce que je peux te dire, c'est que mon engagement, il est envers la vulgarisation de la chose publique. Moi, j'estime que c'est un scandale aujourd'hui, qu'on n'aille pas plus vers les gens pour leur apprendre comment la politique fonctionne, comment le Parlement fonctionne, etc. Parce qu'en fait, si on veut être dans le technique, on peut utiliser tous les termes précis. Ça, il n'y a pas de problème. En revanche, pour apprendre aux gens... des bases, on peut vulgariser certains concepts. Ça veut pas dire que ce sera faux. Ça veut pas dire que n'importe qui peut devenir avocat en droit public. C'est pas ce que je dis. En revanche, aujourd'hui, il y a un travail de pédagogie à faire. On a tous, quand on revient chez soi, on fait le marché avec sa grand-mère. Si pour tous ceux qui ont étudié le droit ou la science po, on se prend des commentaires d'amis des parents, des grands-parents, ah bah oui la politique, tous pourris, le système, etc. Et ce qui veut pas dire que ce sentiment il est pas légitime. Mais moi j'estime que c'est un peu, c'est un peu dommage que dans le pays de, voilà, le pays des droits de l'homme, le pays... Le phare de l'Europe, je trouve ça dommage qu'on n'ait pas plus d'éducation populaire à la citoyenneté. Et puis par rapport aux gens qui dorment dans la rue, je pense que n'importe qui qui se balade à Paris se rend compte qu'il y a trop de gens qui dorment dans la rue. Il n'y a pas besoin d'être très politisé pour le remarquer, ce n'est pas normal. Mais voilà, moi je suis très attaché à ce que, voilà, donner du populaire. Je suis très attaché à ce que les gens puissent s'approprier plein de choses, des armes, que ce soit des réflexions politiques, un métier, etc. pour se construire quoi, et puis derrière vivre leur vie de manière autonome, libre. j'aime pas du tout que les gens soient dépendants à plein de choses Moi, mon engagement, si je devais avoir un engagement politique, et ça tombe bien parce que maintenant, je suis prof de Sciences Po, donc c'est enseignant de sciences politiques, donc ça s'inscrit là-dedans, mais ça serait apporter ça aux gens de manière très objective. J'avais un débat avec un copain la dernière fois en terrasse, le fameux débat en terrasse avec une pinte dans la main, sur le permis de vote. Et avec la réflexion que ça pourrait avoir, parce que mon pote me disait, c'est un scandale qu'aujourd'hui, il y a des gens qui puissent voter et qui ne sont pas capables de dire la différence entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Et sur le fond, je l'en rejoignais plutôt. c'est comme tu vois conduit pas si tu sais parce que c'est qu'un embrayage mais la question c'est quelle forme ça prendra un examen sur quelle base et c'est à fond d'être très objectif parce qu'il faut pas non plus que ça se devienne quelque chose en mode si tu penses pas correctement battap a tant permis de vote ça pourrait être très bien avoir des dérives mais voilà ça ça fait partie des débats qui m'anime un petit peu et démocratie tu parlais de démocrate comment sauver la démocratie faudrait demander aux intervenants du colloque était là il y avait notamment monsieur le président françois hollande qui était présent il faudrait lui demander à lui C'est la personne qui pesait un peu plus ce jour-là. Moi, aujourd'hui, ce qui est sûr, c'est qu'il y a une déconnexion entre, nous, notre démocratie représentative et les attentes de l'associé et de la population. Est-ce que la solution, c'est plus de démocratie ? Est-ce que la solution, c'est moins de démocratie ? Il y a aussi des gens qui disent, moi, j'en ai rien à faire du politique, ça ne m'intéresse pas, moi, je veux juste payer moins d'impôts. Donc, pour moi, c'est un métier comme un autre. Il faut que nos responsables s'en occupent pour que nous, on puisse faire après nos trucs tranquillement, etc. Il y en a d'autres qui vont vouloir absolument s'investir. En revanche, je pense que ça ne pourrait pas faire de mal d'avoir un peu plus de doses de démocratie participative.

  • Speaker #1

    Tu es favorable, par exemple, au référendum d'initiative citoyenne ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Ça, pour le coup, c'est un petit peu... Moi, je viens un peu de la campagne, j'avais pas mal d'anciens voisins gilets jaunes. Le RIC, je trouve ça très bien. Moi, pour le coup, ça, je l'assume, j'ai une confiance complète en mes compatriotes et mes concitoyens là-dessus. Ça ne me fait pas du tout peur. Et d'ailleurs, on voit les pays où il y a des formes de référendaires qui sont implémentées. dans les processus de décision, ça ne devient pas des dictatures, ça ne devient pas des pays n'importe comment. Et d'ailleurs, tous les thèmes sur lesquels on aime bien faire peur à l'opinion publique, type peine de mort, immigration, IVG, etc. Ce ne sont pas du tout des pays qui reviennent là-dessus. Les pays qui reviennent là-dessus, à ma connaissance, ce n'est jamais par forme référendaire. Donc non, non, moi, le RIC, je trouve que c'est quelque chose de très, très bien. Mais il y a plein de variantes du RIC qui peuvent exister. Mais sur le principe, je suis un très fort, très grand partisan de ça.

  • Speaker #1

    On va arriver au bout de cet entretien Maxime.

  • Speaker #0

    Déjà, ça passe tellement vite.

  • Speaker #1

    Est-ce que justement, est-ce qu'il y a quelque chose dont tu voulais parler que tu n'as pas eu le temps d'exprimer ou que tu n'as pas pu exprimer encore ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, non, j'ai un devoir de réserve en tant qu'enseignant et chercheur. Donc là, si tu commences à me lancer sur ce que je pense de la société, après je vais me faire taper sur les doigts. Donc non, non, en vrai, j'espère avoir traduit de manière honnête, franche, transparente mon engagement. Je trouve ça très, très bien qu'il y ait des gens comme toi qui fassent ce genre de trucs. Moi, je suis très friand de podcast. c'est sympa d'écouter c'est encore plus sympa de participer Voilà, s'il y a des gens que ça intéresse, allez-y, allez participer à des podcasts, il y a plein de podcasts qui existent sur plein de choses, où ils cherchent tout le temps des intervenants, donc si vous avez ne serait-ce qu'un peu d'expertise sur un sujet, c'est un exercice qui est très drôle à faire. Allez lire des choses politiques, intéressez-vous à la politique, ou c'est la politique qui s'intéressera à vous.

  • Speaker #1

    Et c'est ma dernière question justement, est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Je peux te donner le titre d'un livre que je lis en ce moment, qui parle de politique. Je ne l'ai pas terminé, donc je ne m'engage pas sur la qualité de l'ouvrage, En tout cas, je suis à peu près à la moitié et pour l'instant, j'aime beaucoup. On m'a offert très récemment un livre qui s'appelle Matignon la nuit de Nicolas quelque chose, je ne me souviens plus de son nom de famille, je suis désolé, c'est sorti en 2024, c'est relativement récent, et ça parle d'un conseiller discours au bureau du cabinet du premier ministre. Voilà, c'est assez sympa. Moi j'ai jamais travaillé en cabinet ministériel, donc c'est un peu dur d'attester de la véracité des propos de la situation, etc. Mais l'ouvrage se passe sur une nuit en fait à Matignon, etc. Et je recommande la lecture de cet ouvrage.

  • Speaker #1

    Merci Maxime.

  • Speaker #0

    Merci Pierre. A la prochaine. Salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le cofondateur de l'Egywatch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. A bientôt !

Description

De la prépa militaire au doctorat en sciences politiques, de la pratique du lobbying à l’enseignement de la fabrique de la loi, Maxime Feyssac explore tous les visages du politique.


Ancien consultant en affaires publiques, aujourd’hui doctorant et enseignant à Assas, il s’interroge sur ce que le lobbying dit de notre démocratie, et sur la manière dont on peut transmettre une culture politique à une génération désorientée.


Dans cet épisode, on parle de :


🔹 la professionnalisation des affaires publiques,
🔹 sa bascule du cabinet de conseil à la recherche,
🔹 la création de la première clinique d’affaires publiques universitaire,
🔹 ce que les étudiants doivent vraiment apprendre (spoiler : pas que les cours),
🔹 ses souvenirs de rendez-vous à l’Assemblée – bons comme ratés,
🔹 l’IA dans le travail de veille,
🔹 et de la pédagogie politique comme devoir démocratique.


💬 « Je me fous de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense. On est là pour parler de la res publica. »

Un épisode riche, incarné, avec un acteur-passeur qui forme celles et ceux qui feront (ou influenceront) les lois de demain.


Vous pouvez contacter Pierre sur Linkedin.

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Transcription

  • Speaker #0

    Je leur dis, mes élèves, moi je me fous de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense, parce qu'on n'est pas là pour dire ce qu'on pense. On est là pour parler de la res publica, la chose publique. Je suis très attaché à ce que les gens puissent s'approprier plein de choses, des armes, que ce soit des réflexions politiques, un métier, etc., pour se construire, quoi, et puis derrière, vivre leur vie de manière autonome, libre. La solution, c'est plus de démocratie. Est-ce que la solution, c'est moins de démocratie ? aussi des gens qui se moquent j'en ai rien à faire du politique ça m'intéresse pas

  • Speaker #1

    Qui sont ceux qui font la loi ? Je m'appelle Pierre, fondateur de la plateforme de veille institutionnelle LegiWatch, et je rencontre celles et ceux qui font les coulisses de notre vie politique. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Maxime Fessac. Maxime, t'es diplômé d'un master en politique publique à ASSAS, t'as été consultant en affaires publiques. Aujourd'hui, tu es doctorant en sciences politiques et enseignant vacataire. Salut Maxime !

  • Speaker #0

    Salut Pierre, tu vas bien ?

  • Speaker #1

    Je vais très bien, merci, et toi ?

  • Speaker #0

    Ça va, ça va, merci.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu veux ajouter quelque chose concernant ton parcours ? Comment tu te présenterais ?

  • Speaker #0

    Écoute, c'était une présentation brève mais complète. Juste peut-être ajouter que je suis également président fondateur d'une toute jeune association qui est en train de se lancer, qui sera la Clinique d'affaires publiques d'Assas, qui est en fait une association qui propose un accompagnement en pro bono de structures, de causes pour faire du plaidoyer. Le but, c'est exactement comme les cliniques juridiques, c'est de former des étudiants au métier des affaires publiques, de conseiller en pro bono pour des petites causes qui n'ont pas les moyens. d'investir des milliers, des cents dans des démarches d'affaires publiques, et puis de faire rayonner, bien sûr, cette magnifique université qui est Paris-Panthéon-Assas.

  • Speaker #1

    Donc ça, c'est en plus de tes cours ?

  • Speaker #0

    C'est ça, ça c'est en plus de mes cours, oui. L'idée m'est venue cette année, j'en ai parlé avec le département de sciences politiques, j'en ai parlé avec les élèves, avec les étudiants, et il y a eu un intérêt assez clair. Donc là, on est en train de lancer justement cette clinique, qui est une première en France. Voilà, c'est la première universitaire. Ça a dû se faire dans des écoles privées... type d'entreprise junior, ce genre de choses, mais l'université publique, c'est la première.

  • Speaker #1

    Ok, on vous souhaite le meilleur dans ce lancement, trop bien. Et du coup, justement, alors là, t'es revenu vers l'enseignement et la recherche, donc avant t'étais professionnel des affaires publiques, comment t'expliques ce changement ?

  • Speaker #0

    Alors, donc il y a plusieurs choses. Déjà, c'est que l'enseignement, moi, ça a toujours été une passion. Pendant très longtemps, j'ai voulu être enseignant, dans le secondaire comme dans le supérieur. Ça a traversé même ma carrière professionnelle, parce qu'à plus plusieurs moments j'ai eu l'occasion de faire des formations formateur sur des enjeux de lobbying que ce soit à travers mes différents taf y compris en cabinet ce qu'on avait une offre de formation et donc en fait je retrouvais dans la formation ce côté enseignement ce côté académique donc ça ça me plaisait pas mal et puis même de manière générale je crois que j'ai un petit problème avec l'autorité la structure un peu trop hiérarchique et c'est donc en entreprise voilà c'était il y avait des moments j'aurais aimé être un peu plus autonome l'autonomie c'est quelque chose que je retrouve dans la recherche aujourd'hui qui me plaît beaucoup Voilà en gros pour résumer. Ici peut-être aussi le côté quand on fait du consulting, surtout le consulting en affaires publiques qui est assez particulier, où on est sur plein de causes à la fois, et donc on n'a plus trop l'impression d'être investi d'une mission, mais d'être un peu l'homme à tout faire de plein de causes différentes. Donc c'est dur de s'investir personnellement, j'ai besoin de sentir que je contribue à quelque chose qui me dépasse. C'est plus dur d'avoir ce sens-là dans le consulting en affaires publiques, surtout que comparé à d'autres formes de consulting, il n'y a pas de prime en fonction si tu ramènes un client, etc., de participation. Ça, ça existe dans d'autres formes de consulting, c'est moins le cas en affaires publiques. Donc il n'y a même pas ce côté business là, donc je me suis dit, j'ai un peu fait le tour, j'ai envie d'aller faire autre chose.

  • Speaker #1

    Ok, et donc là, tu es concentré sur ta recherche, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est ça, donc en fait, je suis d'un côté doctorant contractuel avec le CERSA de Panthéon-Assas, le Centre d'études et de recherche de sciences administratives et politiques. Je suis rémunéré au titre de chercheur. À côté de ça, je donne également des cours en vacation dans des écoles publiques et privées. notamment à l'université Paris-Panthéon-Assas. Donc je suis également rémunéré pour ça. Et puis voilà, après, je garde toujours un œil sur le privé, je ne me ferme aucune porte. Mais la recherche, ça prend énormément de temps, c'est très fastidieux de rédiger une thèse. C'est passionnant, mais c'est fastidieux. Donc voilà, entre ça et les étudiants, si je veux pouvoir rester disponible pour rédiger une thèse de qualité et être un bon prof, le plus essentiel, je suis obligé effectivement de me cantonner pour l'instant à ça.

  • Speaker #1

    Ok, et ta thèse, elle porte sur quoi ?

  • Speaker #0

    Donc ça, c'est toujours un peu la question maudite pour les doctorants, surtout en première année, parce qu'en première année, c'est là où on fait une revue de littérature, donc on cadre son sujet de manière très schématique. Première année, on fait une revue de littérature, on lit tout ce qui a été écrit sur ce qu'on veut rechercher. Deuxième année, on fait le terrain. Troisième année, on fait de la rédaction. Voilà, ça peut changer, mais en gros, le format classique d'une thèse, c'est ça. Donc là, en première année, je suis encore en train de cadrer mon sujet. En revanche, ce que je peux te dire, c'est que moi, ce qui m'intéresse, c'est la professionnalisation des affaires publiques et du lobbying. À une échelle... plutôt micro vraiment les méthodes comment au quotidien quels sont les outils et les méthodes les raisonnements qu'utilisent les professionnels des affaires publiques pour peser sur des décisions publiques pour peser dans l'opinion publique avec tout un tas de questions sur la professionnalisation notamment les nouveaux entrants sur le marché pendant enfin je passe les gens qui nous écoutent le savent mais pendant très longtemps les gens qui faisait du lobbying et des affaires publiques c'était plutôt des gens en milieu de carrière qui se reconvertissent et qui utilisent en fait l'accumulation d'un capital politique et d'un capital relationnel pour peser dans les affaires publiques. Aujourd'hui, on a des formations qui s'appellent master affaires publiques, on a des licences affaires publiques, non, peut-être pas des licences, mais ou des bachelors. Et donc, en fait, on a ce qu'on appelle des primo arrivants sur le marché du travail, donc des gens dont le premier métier va être de faire du lobbying. Et donc, en fait, là, on n'est plus du tout dans la même démarche, parce que c'est des gens qui ont eu un bagage académique, peut-être professionnel avec des stages, et donc qui ont beaucoup plus formalisé, standardisé leur manière de fonctionner. C'est beaucoup moins le lobbying à papa, comme certains disent. Donc voilà, moi c'est un peu toutes ces questions-là qui m'intéressent, donc je ne peux pas donner ma problématique à l'heure actuelle, j'aurais peur qu'on me la vole et surtout parce qu'elle est encore assez mal formulée à l'heure actuelle, mais voilà, ça répond à ta question, j'espère.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. Et est-ce que du coup, toi, en tant que prof, tu as des cours justement qui standardisent la façon de voir les affaires publiques ?

  • Speaker #0

    Alors, ça c'est toujours un peu le problème de l'université publique, c'est qu'on ne peut pas changer les choses du jour au lendemain. Par exemple, moi quand je suis arrivé, ça a été mon premier réflexe, j'ai dit ça serait génial, on fait un cours sur les affaires publiques, un cours en fin de M2 professionnalisant à côté de leur stage, etc. L'idée a été jugée intéressante par certains de mes confrères et consœurs, mais ça ne se fait pas comme ça. Donc moi ce que je fais à mon échelle, c'est qu'en fin d'année, là par exemple j'ai mon dernier cours demain avec mes étudiants à Assas, En fin d'année, une fois que j'ai assez de notes sur le semestre, j'essaie de laisser des séances de TD pour leur apprendre à faire des choses un peu différentes. Une fois que je vois que c'est bon niveau oral, niveau écrit, la méthode où ils maîtrisent, là je me dis, bon, vous avez été performant cette année, on va en profiter pour essayer de faire des petits exercices, leur apprendre à faire de la veille, leur apprendre à faire une cartographie, une note de positionnement, rédiger un amendement, etc. Et après, pour être complètement honnête, la création de la clinique d'affaires. public s'inscrit dans cette logique là c'est que je veux pas être spectateur et me dire bon bah je vais attendre que les maquettes se refasse d'avoir suffisamment d'influencé pour convaincre un responsable de formation d'un club en cours machin etc j'ai bon en attendant je vais créer cet assaut donc si jamais il ya des étudiants que ça intéresse ils pourront voilà participé à l'assaut des sept années et puis comme ça le but de l'assaut c'est bien sûr de les professionnaliser tu parles de cartographie de positionnement c'est des choses que tu as fait toi précédemment d'affaires publiques Ah bah si il y a des professionnels des affaires publiques qui m'écoutent, ils vous le confirmeront bien sûr. C'est un peu la base souvent. Moi si je devais schématiser encore une fois une très simple démarche affaires publiques, c'est que ça commence par de la veille pour être informé sur son sujet. Ensuite ça passe une cartographie pour savoir qui dit quoi sur son sujet et quelles sont les personnes qui ont réellement du pouvoir et de l'influence sur nos enjeux. Trois, ça passe par une note de positionnement qui va être en fait un peu une carte de visite. son organisation, mais qui peut aussi se spécialiser en fonction de tel ou tel texte, etc. Et puis quatre, le rendez-vous, la demande de rendez-vous. Moi, c'était la partie préférée de mon métier, j'aimais beaucoup ça. Mais voilà, la prise, demande, préparation, suivi de rendez-vous également. Les gens, ils n'ont pas assez de suivi de rendez-vous. On a tendance à considérer qu'une fois qu'on a rencontré cette personne, c'est bon. Alors qu'il faut capitaliser un maximum sur son réseau. Donc voilà, tout ça, c'est des choses que j'étais habitué à faire assez tôt.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que tu as un profil assez business. Tu as dit le mot déjà tout à l'heure, business. Puis là, tu dis que t'aimes faire les rendez-vous ?

  • Speaker #0

    Peut-être pas business, non, j'aime bien le côté relationnel. J'ai eu la chance de grandir dans une ville moyenne qui était réputée pour être très tranquille, où il fait bon vivre. Pour reprendre les éléments de langage, c'est la plus belle ville de France, c'est la ville d'Angers, bien évidemment. Donc en fait, j'ai grandi dans des quartiers où les gens, on ne va pas faire le cliché de la porte ouverte et des fenêtres ouvertes, mais il y avait une certaine tranquillité. Donc moi, j'ai toujours été... Mes parents m'emmenaient partout, on parlait à tout le monde dans le quartier, très sociable. Donc ce côté-là, je ne pourrais pas exercer un métier. Je suis devant mon ordinateur toute la journée, jamais en interaction. Et donc c'est ça que j'aimais bien avec les rendez-vous. Surtout après avoir été des deux côtés, du côté élu, du côté professionnel, de l'influence. C'est retourner à l'Assemblée, au Sénat, cette fois-ci en tant que lobbyiste, rencontrer des gens, aller dans des beaux bureaux. Ce côté, il est assez gratifiant aussi. Mais pas business, je ne suis pas un businessman, je suis très mauvais en affaires. J'ai de la chance, je n'ai pas investi en bourse avec le crash qu'il y a eu aujourd'hui, mais je suis moins business.

  • Speaker #1

    Ok. Et est-ce que tu penses qu'avec le développement des LLM, des outils qui sont assez nouveaux et assez bluffants, ça pourrait justement aider à passer moins de temps sur la veille, la cartographie ?

  • Speaker #0

    Ça sera bien évidemment une des parties de ma thèse, l'utilisation des LLM, de l'IA, la standardisation des méthodes. c'est parce qu'aujourd'hui... Plus personne, enfin j'espère, je touche du bois, mais j'espère que plus personne ne fonctionne sans IA pour faire sa veille, parce que ça fait juste gagner un temps fou. De toute façon, il y aura toujours des organes de presse historiques qui, avec du travail de terrain, de journalistes de qualité, tels Politico, Contexte, et j'en passe, AEF également, où là, c'est une plus-value sur l'information, mais c'est indéniable aujourd'hui que dans le tri de l'information de la veille législative, pouvoir s'appuyer sur des nouveaux outils comme ça, ça révolutionne notre messie. J'en parlais avec un directeur de cabinet d'affaires publiques, Zekuaaah ! À son sens, ça avait pu... C'était être un dinosaure que de ne pas utiliser ça.

  • Speaker #1

    Tu parlais donc des rendez-vous. Est-ce qu'il y a des rendez-vous qui ont compté pour toi ? Des dossiers dont tu peux parler ?

  • Speaker #0

    Ouais. C'est toujours les mauvais dont on se souvient. C'est plus ça. Parce que c'est ceux où tout se passe bien. Ça marque pas particulièrement. Ouais, je me souviens d'un rendez-vous où j'ai merdé, on peut le dire. Ça arrive où j'ai confondu un très jeune député qui était un des plus... Je me demande si c'était pas le plus jeune de l'Assemblée. Je suis pas sûr. Je l'ai confondu avec un de ses collabs, et il n'a pas du tout apprécié. Mais alors pas du tout. Non, non, non, pas du tout. Je l'ai su, il n'a pas osé me le dire en face, heureusement, mais après il a bien fait savoir autour de lui que c'était une honte qu'un professionnel des affaires publiques ne reconnaisse pas M. le député, ce que je trouve assez risible, pour être complètement honnête, parce que pour avoir travaillé avec des élus... les élus sont habitués, il ne doit pas être connu, même des élus qui sont en politique depuis 20-30 ans, quand on est sénateur, on n'est pas connu du grand public, donc quand on débarque, on se présente, et il n'y a pas de problème, il faut avoir un peu d'humilité, mais ça, je me souviens que ça m'a marqué, et puis, bon, non, après, ce qui était sympa, c'était vraiment d'avoir vécu, moi quand je suis des collaborateurs parlementaires, c'est de vivre en fait ces rendez-vous en tant que collab. Et après, elle y vit plus tard en tant que lobbyiste. J'étais à l'Assemblée deux fois cette semaine. Il y avait un colloque sur comment sauver la démocratie ou la Ve République. C'était organisé par un des vice-présidents de l'Assemblée nationale, Jérémy Yordanov. Et j'étais pour la journée du prix du livre politique. Et en fait, être à l'Assemblée nationale en tant que chercheur, c'est encore une nouvelle expérience. Tout de suite, les députés se détendent comme s'ils rencontraient enfin quelqu'un qui n'est pas un requin, etc. Alors que c'est bien évidemment faux. Il y a plein de gens qui font de la recherche. Pour appeler des entrepreneurs de la recherche. des choses à côté. Mais c'est encore une nouvelle facette et c'était très sympa à découvrir. Pour le coup, j'appréciais énormément cette nouvelle casquette.

  • Speaker #1

    C'est quoi la différence principale entre être du côté du collab et du côté du lobbyiste ?

  • Speaker #0

    Encore une fois, je préfère parler de ce que je connais. Moi, j'étais avec un élu où on se connaissait personnellement un petit peu. En l'occurrence, c'était un ancien professeur de prépa d'un de mes meilleurs amis. On nous avait présenté et j'ai fait une visite de l'Assemblée nationale, de l'USANA, pardon, et j'avais demandé en fin de visite, est-ce que je peux avoir un stage ? Et donc en fait c'était un élu pareil du Mané-Loire, donc on avait un lien personnel de terroir, etc. Donc ce qui fait que moi j'avais des très bons rapports, j'ai eu énormément de chance de travailler, j'ai eu des retours d'autres personnes qui ont bossé avec des élus, surtout à l'Assemblée Nationale, désolé pour les pointes du doigt, et de certains députés, voilà, qui ont été scandaleux vis-à-vis de leur force de travail, vis-à-vis des gens qui les entourent, qui sont leurs collaborateurs. Donc moi la plus grosse différence c'était ça, c'est qu'en fait quand on est collab, on est jeune collab, on voit les lobbyistes, ils nous exposent un problème, on sort du rendez-vous, on dit à notre élu mais c'est fou. mais ils ont complètement raison, vous avez vu ce qu'ils nous ont expliqué. Et là, notre élu un peu plus chevronné qui a dit, écoute, il vient de nous donner sa version, on va aller voir les gens d'en face, on va voir l'autre version. Donc ça, c'était sympa quand on avait des problèmes, par exemple, d'ordre agricole, et qu'on rencontrait différents syndicats, donc ce sont ceux des exploitants agricoles, ceux des propriétaires terriens, il y a aussi les SAFER, pour ceux qui s'y connaissent un peu dans le milieu, qui sont aussi des acteurs sur lesquels comptez. Donc en fait, d'avoir les différents sons de cloche. Donc ça, c'est intéressant. Et puis après, quand on doit rentrer dans la peau du lobbyiste et là, faire en sorte que... Ils comprennent que c'est nous qui avons raison et pas les mecs du camp d'en face. Très sympa après. Moi, j'ai toujours été accompagné de clients. Je n'ai jamais fait de rendez-vous au nom de mes clients. Ça m'est arrivé de rencontrer de manière informelle des élus et me dire « Ah mais en fait, c'est vrai que je connais quelqu'un qui aimerait bien vous rencontrer. » Mais je n'ai jamais été au Sénat ou à l'Assemblée faire un rendez-vous au nom de mon client. Ça ne m'est jamais arrivé. Donc, de toute façon, la dynamique dans ces rendez-vous, quand on est consultant d'affaires publiques, Alors à moins d'être vraiment sur un client. qui très jeune très inexpérimenté en termes de structure je parle pas forcément la personne elle même ou là il se repose un peu plus sur leurs prestataires de consulting en affaires publiques oui là on peut parler un peu plus sinon on est vraiment là en termes d'accompagnant technique on précise des sujets fin dès qu'on entend une erreur alors je me permets à juste vous corrige là c'est ça faut être sûr qu'on parle de la même chose et donc voilà mais c'est quand même plus sympa de le faire quand on est collable c'est plus drôle en fait de voir Un peu cette farandole de personnages qui rentrent les uns après les autres de jour en jour pour parler du même sujet en se disant qu'on n'a pas vu leur collègue le jour juste avant et qu'on découvre tout juste. Mais c'est assez sympa.

  • Speaker #1

    Ok. Et du coup, quand tu accompagnais des clients, tu faisais tout le positionnement, tu leur expliquais la stratégie à suivre et ensuite tu les laissais s'exprimer quand ça se passait comme ça ?

  • Speaker #0

    Alors honnêtement, ça, il n'y a pas de règle d'or. Je pense, je parle sous le contrôle des professionnels qui nous écoutent, mais c'est comme pour bosser pour un élu, ça va dépendre en fait de ton client. Bosser pour un élu, d'un élu à l'autre, ce n'est pas le même métier. Et bien avoir un client en affaires publiques, pour moi, c'est la même chose. Il y a des clients, ils sont complètement capés, ils savent très bien où ils vont, ils ont déjà une direction affaires publiques complètement intégrée dans l'entreprise. En fait, avoir un client qui intègre les services d'affaires publiques et les reconnaît de manière officielle, c'est pas quelqu'un à qui on a filé ça en mission en plus à côté de son poste de base Ça, voilà, c'est des gens qui sont très capés. En général, ils ont les gens qui font tout pour eux. Tout est bien rodé, il n'y a pas de problème. Après, voilà, sur des plus petites structures où là, on est sur des gens, c'est la première fois qu'ils ont un accompagnement d'affaires publiques, des gens qui même, en fait, n'ont jamais rencontré de ministre, de sénateur en face-to-face dans un bureau. Eux, ils ont plus besoin qu'on les rassure. Voilà. Après, ça reste un travail d'équipe. Moi, ça ne m'est jamais arrivé de donner clé en main une stratégie à quelqu'un, à un client, et qu'il dise « Oui, oui, très bien, on fait comme ça » . meilleure vision de leur activité nous on se fait une vision de leur activité comme n'importe qui le ferait en fait en faisant des recherches en échangeant avec lui mais c'est forcément biaisé donc non c'est vraiment un travail d'équipe après voilà plus le client va être inexpérimenté plus en tant que consultant on va avoir une marge de manoeuvre et donc avoir un prix carré plus important quand on est sur des grosses boîtes du cac 40 qui délègue leur veille ou la rédaction d'éléments de langage là juste c'est même à ses pas systématique de l'accompagner dans ces cas Donc là, au rendez-vous, ils peuvent très bien faire leur rendez-vous tout seuls.

  • Speaker #1

    Tu as parlé d'un rendez-vous qui t'a marqué plutôt négativement tout à l'heure. Est-ce qu'il y en a un qui t'a marqué très positivement, dont tu te souviens ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Plusieurs fois, ça m'est arrivé sur un salon professionnel qui était organisé par un de mes clients et j'étais là. Et en fait, il y avait un député qui n'était pas angevin, mais qui avait des connaissances de la famille à Angers. Et en fait, on a accroché là-dessus, parce qu'on s'est retrouvés à la buvette ensemble. Et en fait, ça s'est très bien passé. Et je n'y allais pas du tout dans une optique business, c'était plutôt la fin de journée. Moi, je me disais, c'est bon, on va passer la journée à parler, à faire des tables rondes, j'ai plutôt envie de prendre un coup. Mais au final, ça a été mon rendez-vous le plus efficace de la journée, parce qu'il m'a dit, mais en fait, vous êtes un petit jeune d'Angers, mais moi, je crois que c'était sa fille qui s'est étudiée à Angers, ou je ne sais pas quoi, du coup, il est allé la voir, bref. Et il m'avait dit, non, mais dites-moi, c'est qui votre client ? Bon, on va les changer, on va prendre un canon ensemble, et tout, je veux dire, très bien. Au final, super bien passé, c'est un député qui nous a ouvert pas mal de portes, qui nous a dit, mais en fait, de manière complètement transparente, sur ces sujets, il faut aller parler à telle personne, il faut aller parler à telle personne. de l'info que tu peux pas trouver, même avec des très bons outils de veille, qui sont durs à avoir. Mais après, il y en a eu plein. Là, je te donne celles qui me viennent. J'ai eu de la chance. J'ai plus des bonnes expériences que des mauvaises. Mais les mauvaises marquent toujours plus.

  • Speaker #1

    Ok. Donc, est-ce que tu dis à tes étudiants qu'il faut suivre les cours, mais il faut aussi aller au bistrot ?

  • Speaker #0

    Alors, oui. Par exemple, bon, pas le bistrot, parce que j'incite jamais à la consommation d'alcool auprès des plus jeunes, parce que ça serait complètement répréhensible. Par contre, spiquement, moi, cette année, je donne des cours au campus d'assas de vaugirard qui est juste à côté de Porte de Versailles, Porte de Versailles, le SIA, le Salon de l'intégration de l'agriculture, le Salon des maires, tout un tas de salons professionnels, qui sont bien souvent gratuits pour les étudiants. Je le rappelle pour les étudiants qui nous écoutent, moi je disais à mes étudiants, je disais écoutez, on est à 500 mètres de Porte de Versailles, cet après-midi vous n'allez pas à l'ABU, vous me prenez un ticket là en ligne, et vous allez au salon et vous faites le tour des stands avec vos CV, vous parlez, vous essayez de voir comment ça se comprend, etc. Ça cette partie-là elle est très importante. Là pareil, j'ai croisé des étudiants à l'Assemblée nationale cette semaine pour les événements où j'étais. je leur dis c'est très bien que vous vous rendiez à des événements comme ça, c'est pas devant un bouquin à la BU ou en cours que vous allez apprendre le côté relationnel, ça il faut aller sur le terrain. Donc pas forcément le bistrot, même si ceux qui le savent, savent que le café Bourbon est un bistrot où beaucoup d'informations s'échangent, mais il n'y a pas besoin d'aller au bar pour avoir des infos. En revanche, il faut faire un peu de ce que les anglo-saxons appellent le legwork, le travail de terrain, ça il ne faut pas, moi j'encourage toujours mes étudiants à le faire.

  • Speaker #1

    J'ai une question sur ton parcours. On a l'impression que c'est un parcours qui est vraiment autour de la politique, comme si tu étais un vrai passionné habité par ça. Comment t'expliques cette trajectoire, cette ligne assez droite autour de la fabrique de la loi ?

  • Speaker #0

    Moi, j'aurais tendance à dire pas si politique que ça, ou en tout cas pas politique au sens militant. Parce qu'au final, j'ai jamais eu de responsabilité, d'engagement très militant dans une structure, dans un parti par exemple, ou dans un mouvement. Moi, ça a toujours été plus la recherche du bien commun qui m'intéresse. Je préfère le mot bien commun plutôt qu'intérêt général. C'est depuis toujours, quand j'étais gamin, je ne comprenais pas pourquoi mes parents passaient des heures à regarder des trucs politiques. Je trouvais ça chiant, je me disais mais qu'est-ce qu'il y a ? C'est en grandissant, en posant des questions, j'ai compris que c'est un peu la conduite des affaires de la cité, des affaires publiques. Donc c'est important. Et puis si, je me souviens, j'ai commencé ma carrière, je voulais être dans l'armée. J'en garde un très très bon souvenir, mais j'avais régulièrement des convocations dans le bureau de notre colonel, notre chef de corps. et je me souviens d'une des dernières confrontations que j'ai eues avec lui et il me disait en fait si c'est pour désobéir aux ordres faut se barrer de l'armée, faut aller faire de la politique et tu vois c'est peut-être la seule fois où je l'ai écouté et du coup je me suis barré t'as vraiment été à l'armée,

  • Speaker #1

    t'avais commencé un cursus ?

  • Speaker #0

    oui alors ouais en fait j'étais réserviste et à côté de ça j'étais en fait en prépa en lycée militaire, donc en fait qui sont des prépas qui préparent au concours de Saint-Circouet de Quidans mais aussi de différentes écoles d'officiers donc ça reste, tu vois tu as le profil mi-étudiant mis réservistes, hors de question d'être déployés ou... quoi que ce soit, c'est pas du tout ça, c'est juste sentinelle les week-ends pour ceux qui sont réservistes, il y a une préparation militaire supérieure, mais t'es dans un encadrement, en fait, au jour au jour, pendant deux ans, trois ans, complètement militaire, donc ça veut dire que t'es en uniforme la journée, que le personnel encadrant, ce sont des militaires, etc., donc moi, à la base, c'était mon dada. Et c'est là que j'ai compris que j'avais un vrai problème avec l'autorité. Je reconnais la nécessité de l'ordre hiérarchique et de l'autorité, c'est pas du tout ça le problème, je suis pas du tout... pourrait qualifier d'un complet libre penseur voilà anti guerre mais mais non je me suis dit Il y a des types qui font des très bons officiers, des très bons chefs. Moi, ce n'est peut-être pas mon cas. On n'est pas tous faits pour les mêmes choses. Voilà, je suis parti. Et puis, grâce à ça, je devrais le remercier. J'imagine ce colonel aujourd'hui. Mais après, je me suis lancé dans les études en droit, science politique, en langue. Et c'est venu. Mais je me suis toujours, voilà, comme je te disais, toujours tenu un peu écarté. J'avais pas mal de copains qui étaient dans des structures militantes, etc. Moi, je n'aimais pas ce côté militant où tu dois prendre un bagage d'idées, tu dois tout le temps dire oui. Et tu peux pas remettre en cause les lignes du parti, etc. Même si, bon, certains mouvements sont plus horizontaux que d'autres. Mais sinon, voilà. Donc je sais pas si ça répond à ta question.

  • Speaker #1

    Ouais, donc à partir de là, tu t'es dit, ok, la politique.

  • Speaker #0

    Ouais, la politique. Bah je savais qu'en tout cas, je voulais avoir quelque chose à faire avec le droit public. Moi, c'était plus le côté gestion. J'avais toujours été intéressé même dès le lycée par les questions de démocratie participative, démocratie directe, etc. Donc je m'étais toujours dit que, voilà, j'avais conscience que le pouvoir politique... m'attirait, pas dans le sens où moi je voulais avoir forcément du pouvoir, mais dans le sens où je voulais comprendre comment le pouvoir fonctionnait. Ça voilà, je me suis rendu compte très très vite, et puis après c'est le parcours classique, tu fais des stages, tu rencontres des gens, tu te dis ah je pourrais faire ci, je pourrais faire ça, mais bon moi j'ai tenu avant de me reprendre les études, j'ai tenu à bosser à la fois pour un élu, après pour une entreprise, ensuite pour un cabinet, ça tu vois un peu les différentes facettes des affaires publiques, tu vois comment chacun les pratique de manière différente. J'ai mis un point d'honneur à faire ça. Aujourd'hui, le fait d'être enseignant, c'est une nouvelle corde, une nouvelle facette que je vois. Peut-être qu'un jour, je finirai par choisir celle que je préfère. Mais bon, en tout cas, je suis très content de ce que je fais maintenant.

  • Speaker #1

    Super. Si tu le veux bien, on va passer à la séquence vrai-faux. Je vais énoncer des phrases et puis tu répondras comme tu le souhaites. Première phrase, les affaires publiques, c'est surtout du réseautage et du relationnel.

  • Speaker #0

    Ce n'est plus vrai. Ça rejoint un peu ce que je te disais tout à l'heure avec la formalisation de méthodes, de formations, etc. En fait, aujourd'hui, on a... une standardisation des pratiques dans les affaires publiques, des automatismes qui reviennent, là où avant, effectivement, ça reposait énormément sur le bouche-à-oreille, je connais un tel, je connais un tel. Ça existe encore, il ne faut pas le cacher. Je pense qu'en fait, ça existe surtout chez les seniors, les gens qui ont plus de responsabilités, une fois qu'on est directeur conseil, directeur de cabinet associé, machin. Au jour le jour, on fait moins d'AP, on fait plus forcément du relationnel, c'est le lot des managers, des chefs, il n'y a pas de problème. Donc eux, je pense qu'il doit encore y avoir cette partie-là. Après, quand on commence les affaires publiques, qu'on a un jeune professionnel des affaires publiques. Le relationnel aide, notamment la partie étudiante, où tu vas côtoyer des gens dans ton master qui vont finir par travailler au ministère, travailler dans la presse, tu pourras jouer sur ton carnet d'adresse perso. Après voilà, un bon professionnel des affaires publiques, ce n'est pas quelqu'un qui a un carnet d'adresse long comme le bras, c'est quelqu'un qui peut avoir un carnet d'adresse long comme le bras, mais qui sait faire des AP, qui a en tête quels sont, quels acteurs, tous les process législatifs, juridiques, réglementaires, etc. Qui a une vision d'ensemble aussi de la discipline, parce que les apc pas que du lobbying. Il y a des gens qui utilisent affaires publiques et lobbying comme synonyme. Moi, ce n'est pas mon cas, mais voilà.

  • Speaker #1

    Les chercheurs en sciences politiques sont trop éloignés de la réalité du terrain.

  • Speaker #0

    Alors, si je réponds à cette question honnêtement, je vais me faire taper les doigts en rentrant à la fac. Non, mais alors, on va essayer d'éviter d'essentialiser. Bien évidemment qu'en majorité, je l'espère, ce n'est pas le cas. En revanche, ce qui est sûr, c'est que des fois, et j'imagine que ça ne doit pas être le cas que pour mon sujet, mais par exemple, moi, j'ai bossé dans les affaires publiques et le lobbying. Quand je lis quelque chose, Je vois très très vite si la personne, elle sait de quoi elle parle ou pas. Ou si c'est quelqu'un qui en parle vraiment que de très loin, de manière très très théorique, parce qu'il y a aussi un intérêt à parler de choses de manière très théorique. Mais je vois très vite qu'il y en a certains, ça brode un petit peu. Ma conviction, c'est que la majeure partie des chercheurs en sciences politiques aujourd'hui en France sont des gens de bonne foi et des gens qui font du terrain. Parce qu'en fait, comme je te le disais avec la thèse, quand tu fais une thèse, tu vas faire du terrain en fait. Et voilà, comme tous les métiers, quelqu'un qui a connu que le privé, quelqu'un qui a connu que le privé, qu'a connu que le public il va avoir des automatismes un habitus des réflexes cognitifs à des réactions un peu épidermique vis-à-vis de certains concepts ou certaines nouvelles idées ça voilà moi je pense que le gros problème aujourd'hui c'est un manque d'innovation dans l'enseignement supérieur public français ce qui est c'est pas faute d'avoir plein de gens qui essayent de faire les choses très bien en proposant des nouvelles formations proposant des colloques etc mais ouais c'est peut-être plus pas le manque de terrain plus la rigidité de la recherche en sciences politiques françaises et peut-être ça Bon, même si là, on me dirait, oui, rigidité, c'est une critique typique du privé, il faut des flexibilités et tout. C'est pas ça que je dis, mais en tout cas, c'est ce que je ressens. Pour avoir vu les deux côtés, c'est ce que je ressens. Et à l'inverse, bien sûr, moi, je suis pas du tout dans l'approche où c'est que business business. Je vois pas du tout qu'on ait des écoles de commerce de sciences politiques, ça m'intéresse pas du tout. Je trouve ça très très bien qu'on ait des chaires de sciences politiques avec des professeurs brillants, qui écrivent des choses brillantes. Mais voilà, faut prendre le meilleur des deux mondes, je pense.

  • Speaker #1

    Toi tu penses que t'arrives à innover dans...

  • Speaker #0

    Quelle question En tout cas j'essaye J'essaye foncièrement d'innover. Tu vois, à un moment, on peut passer son temps sur Twitter à critiquer les autres, ou on peut essayer de faire des choses. Moi, j'essaye aujourd'hui de proposer des choses innovantes dans le cadre de mon travail d'enseignant et de chercheur. Est-ce que j'y arrive ? Ça, ce ne serait pas à moi de répondre à la question. Ça faudra poser la question dans quelques années, quand ce sera mes pères qui relieront mes travaux.

  • Speaker #1

    Merci Maxime. Faire du lobbying en 2025, c'est avant tout savoir raconter une histoire politique.

  • Speaker #0

    Oh non, c'est faux. Moi, je dirais que c'est faux. Non, non. Le... Enfin... Déjà, encore une fois, l'appellation affaires publiques lobbying, pour moi, le lobbying, c'est vraiment l'influence directe sur les décisions politiques. Pour moi, le côté, tu me corriges si je me trompe, mais là, j'ai l'impression qu'on parle un peu de storytelling, en fait, savoir broder une histoire autour d'une cause, etc. Ça, c'est pour moi un élément fondamental des affaires publiques, qui, en fait, dans leur ensemble, les affaires publiques, c'est pas avancer que sur le côté décisionnel ça va être faire aussi de la com, travailler sur l'opinion publique, il y a tout ce qu'on appelle le grassroots lobbying, où c'est pareil, c'est de créer une adhésion par la base, plein de choses comme ça. Donc là, oui, raconter des histoires, c'est essentiel, mais ce n'est pas la part la plus importante. Des gens qui savent raconter des histoires, qui savent raconter des conneries, il y en a plein en politique et en affaires publiques. Je n'ai pas besoin de l'apprendre aux gens qui nous écoutent, je pense qu'on a tous vu des gens, ils sont un peu des vendeurs de tapis, comme on disait, donc c'est bien de savoir raconter des histoires. Les hommes avec un grand H adorent les histoires. Mais c'est loin, loin d'être suffisant, à mon sens.

  • Speaker #1

    Et dernière phrase, l'influence c'est forcément discret, voire trop opaque.

  • Speaker #0

    Pas du tout, pas du tout d'accord avec cette phrase-là. J'ai l'impression que quand on regarde un peu les différents scandales politiques de ces dernières années, il n'y a rien d'opaque et de discret, ça se fait à la vue de tous. On ne le dit jamais explicitement, mais moi je n'ai pas... Ou alors il faut vraiment marcher avec des œillères. Que toute personne aujourd'hui qui s'intéresse un peu à l'influence dans le monde politique se rende compte que... qu'ils sont loin, loin d'être discrets. Pour le meilleur comme pour le pire, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant que tu travailles avec des étudiants. Est-ce que tu essaies de leur transmettre une vision des affaires publiques ? Et pour toi, quelles sont les évolutions à venir, les choses importantes à savoir ?

  • Speaker #0

    Alors, moi, pas du tout de vision des affaires publiques, parce que j'ai aussi des étudiants... Enfin, je ne sais pas ce que tu as fait toi comme études, mais j'ai des étudiants, ils ne vont pas forcément finir dans les affaires publiques. Donc, ils font de la science-science, science politique c'est très généraliste Il y a de tout, il y a des gens qui finissent journalistes, des gens qui finissent diplômés, etc. Donc non, j'ai conscience que tout le monde ne travaillera pas dans les affaires publiques. En revanche, j'ai dit qu'en tant qu'enseignant, ma première mission, c'est de développer l'esprit critique de mes élèves. Ça, c'est condition sine qua non. Il y a trop d'enseignants aujourd'hui qui se servent de leur statut d'enseignant, de l'autorité qu'ils ont sur leurs élèves, pour transmettre leur biais, pour transmettre des points de vue normatifs, subjectifs, sans le préciser. Parce qu'on a le droit d'avoir un avis sur les choses, mais il faut le mettre en contexte. Et moi, ça me choquait déjà quand j'étais étudiant, d'entendre ça. Ma vocation, c'est, je leur dis, mes élèves, moi je m'en... je suis fou de ce que vous pensez, et vous devez vous foutre de ce que je pense. Parce qu'on n'est pas là pour dire ce qu'on pense, en fait. On est là pour parler de la reste publica, la chose publique, etc. Donc le premier objectif, c'est développer l'esprit critique. Je pense d'ailleurs qu'il doit être l'objectif de toute formation académique qui se respecte. Le deuxième objectif, et c'est peut-être là où j'aurai un désaccord avec certaines personnes, moi, ma mission, c'est d'insérer mes étudiants sur le marché du travail. Voilà, moi, j'estime qu'à une époque où on a autant de gens qui vivent à la rue en France, autant de gens qui vivent sous le seuil de pauvreté, quand j'ai des gamins qui arrivent, qui ont la chance on a encore des facs publics gratuites qui viennent là ils viennent là oui il ya nous pour apprendre des choses viennent pour apprendre un métier aussi ils veulent il ya les parents derrière aujourd'hui les parents sont très attentifs au débouché des formations donc il faut pas que ça devienne la fonction de l'enseignement supérieur de la recherche c'est pas que le travail bien sûr c'est bien qu'on ait des chercheurs c'est bien que on ait le temps de développer des théories des discours qui ne rentre pas dans les attentes du marché du travail en revanche moi j'ai 120 étudiants de l1 cette J'espère que dans 5 ans, tous mes étudiants de L1 auront un travail. Bien entendu, ça ne se passe jamais comme ça, parce qu'il y a des reconversions, des parcours de vie, etc. Mais moi, j'estime que c'est une de mes responsabilités, d'autant plus parce que je me souviens de ce que c'était. Je pense que tu te souviens aussi, quand tu es étudiant, tu stresses, tu te dis « mais qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Est-ce que je vais bien gagner ma vie ? » Parce qu'il y a tout le statut social qui vient avec, etc. Eux, ils ont une idée très large de ce qu'est le monde du travail. moi j'étais sûr que je veux travailler dans les politiques publiques ne veut rien dire je veux travailler dans les affaires publiques ça veut presque rien dire aussi en Moi, j'estime que c'est ma responsabilité en prof, et d'autant plus avec quelqu'un avec une expérience dans le privé, de leur dire, si vous voulez un stage, c'est comme ça qu'il faut fonctionner. Si vous allez travailler là, ça va vous ouvrir telle porte. Si vous allez bosser là-bas, il faudra faire ça. On vous demandera peut-être de faire ça, etc. Donc ça, j'aime bien le porter en cours également.

  • Speaker #1

    C'est intéressant. Tu dis qu'il faut qu'on s'en fout de ta vision personnelle de la politique dans le cadre des cours. En revanche, là, tu as parlé de gens qui dorment à la rue. Dans cette interview, il y a eu des petits moments. Tu as laissé peut-être des indices sur ta vision de la société. En tout cas, toi, quelle est ta vision personnelle ? Tu parlais aussi du colloque auquel tu as assisté, « Comment sauver la démocratie ? » Est-ce qu'il faut la sauver ? Et si oui, comment on fait ?

  • Speaker #0

    La vaste question. Je n'aurais pas la prétention à savoir répondre de manière plus éclairée que quelqu'un d'autre sur ces sujets-là. Je ne pense pas que mon point de vue soit plus pertinent que le premier type qu'on arrête dans la rue. En revanche, moi, ce que je peux te dire, c'est que mon engagement, il est envers la vulgarisation de la chose publique. Moi, j'estime que c'est un scandale aujourd'hui, qu'on n'aille pas plus vers les gens pour leur apprendre comment la politique fonctionne, comment le Parlement fonctionne, etc. Parce qu'en fait, si on veut être dans le technique, on peut utiliser tous les termes précis. Ça, il n'y a pas de problème. En revanche, pour apprendre aux gens... des bases, on peut vulgariser certains concepts. Ça veut pas dire que ce sera faux. Ça veut pas dire que n'importe qui peut devenir avocat en droit public. C'est pas ce que je dis. En revanche, aujourd'hui, il y a un travail de pédagogie à faire. On a tous, quand on revient chez soi, on fait le marché avec sa grand-mère. Si pour tous ceux qui ont étudié le droit ou la science po, on se prend des commentaires d'amis des parents, des grands-parents, ah bah oui la politique, tous pourris, le système, etc. Et ce qui veut pas dire que ce sentiment il est pas légitime. Mais moi j'estime que c'est un peu, c'est un peu dommage que dans le pays de, voilà, le pays des droits de l'homme, le pays... Le phare de l'Europe, je trouve ça dommage qu'on n'ait pas plus d'éducation populaire à la citoyenneté. Et puis par rapport aux gens qui dorment dans la rue, je pense que n'importe qui qui se balade à Paris se rend compte qu'il y a trop de gens qui dorment dans la rue. Il n'y a pas besoin d'être très politisé pour le remarquer, ce n'est pas normal. Mais voilà, moi je suis très attaché à ce que, voilà, donner du populaire. Je suis très attaché à ce que les gens puissent s'approprier plein de choses, des armes, que ce soit des réflexions politiques, un métier, etc. pour se construire quoi, et puis derrière vivre leur vie de manière autonome, libre. j'aime pas du tout que les gens soient dépendants à plein de choses Moi, mon engagement, si je devais avoir un engagement politique, et ça tombe bien parce que maintenant, je suis prof de Sciences Po, donc c'est enseignant de sciences politiques, donc ça s'inscrit là-dedans, mais ça serait apporter ça aux gens de manière très objective. J'avais un débat avec un copain la dernière fois en terrasse, le fameux débat en terrasse avec une pinte dans la main, sur le permis de vote. Et avec la réflexion que ça pourrait avoir, parce que mon pote me disait, c'est un scandale qu'aujourd'hui, il y a des gens qui puissent voter et qui ne sont pas capables de dire la différence entre l'Assemblée nationale et le Sénat. Et sur le fond, je l'en rejoignais plutôt. c'est comme tu vois conduit pas si tu sais parce que c'est qu'un embrayage mais la question c'est quelle forme ça prendra un examen sur quelle base et c'est à fond d'être très objectif parce qu'il faut pas non plus que ça se devienne quelque chose en mode si tu penses pas correctement battap a tant permis de vote ça pourrait être très bien avoir des dérives mais voilà ça ça fait partie des débats qui m'anime un petit peu et démocratie tu parlais de démocrate comment sauver la démocratie faudrait demander aux intervenants du colloque était là il y avait notamment monsieur le président françois hollande qui était présent il faudrait lui demander à lui C'est la personne qui pesait un peu plus ce jour-là. Moi, aujourd'hui, ce qui est sûr, c'est qu'il y a une déconnexion entre, nous, notre démocratie représentative et les attentes de l'associé et de la population. Est-ce que la solution, c'est plus de démocratie ? Est-ce que la solution, c'est moins de démocratie ? Il y a aussi des gens qui disent, moi, j'en ai rien à faire du politique, ça ne m'intéresse pas, moi, je veux juste payer moins d'impôts. Donc, pour moi, c'est un métier comme un autre. Il faut que nos responsables s'en occupent pour que nous, on puisse faire après nos trucs tranquillement, etc. Il y en a d'autres qui vont vouloir absolument s'investir. En revanche, je pense que ça ne pourrait pas faire de mal d'avoir un peu plus de doses de démocratie participative.

  • Speaker #1

    Tu es favorable, par exemple, au référendum d'initiative citoyenne ?

  • Speaker #0

    Bien sûr. Ça, pour le coup, c'est un petit peu... Moi, je viens un peu de la campagne, j'avais pas mal d'anciens voisins gilets jaunes. Le RIC, je trouve ça très bien. Moi, pour le coup, ça, je l'assume, j'ai une confiance complète en mes compatriotes et mes concitoyens là-dessus. Ça ne me fait pas du tout peur. Et d'ailleurs, on voit les pays où il y a des formes de référendaires qui sont implémentées. dans les processus de décision, ça ne devient pas des dictatures, ça ne devient pas des pays n'importe comment. Et d'ailleurs, tous les thèmes sur lesquels on aime bien faire peur à l'opinion publique, type peine de mort, immigration, IVG, etc. Ce ne sont pas du tout des pays qui reviennent là-dessus. Les pays qui reviennent là-dessus, à ma connaissance, ce n'est jamais par forme référendaire. Donc non, non, moi, le RIC, je trouve que c'est quelque chose de très, très bien. Mais il y a plein de variantes du RIC qui peuvent exister. Mais sur le principe, je suis un très fort, très grand partisan de ça.

  • Speaker #1

    On va arriver au bout de cet entretien Maxime.

  • Speaker #0

    Déjà, ça passe tellement vite.

  • Speaker #1

    Est-ce que justement, est-ce qu'il y a quelque chose dont tu voulais parler que tu n'as pas eu le temps d'exprimer ou que tu n'as pas pu exprimer encore ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, non, j'ai un devoir de réserve en tant qu'enseignant et chercheur. Donc là, si tu commences à me lancer sur ce que je pense de la société, après je vais me faire taper sur les doigts. Donc non, non, en vrai, j'espère avoir traduit de manière honnête, franche, transparente mon engagement. Je trouve ça très, très bien qu'il y ait des gens comme toi qui fassent ce genre de trucs. Moi, je suis très friand de podcast. c'est sympa d'écouter c'est encore plus sympa de participer Voilà, s'il y a des gens que ça intéresse, allez-y, allez participer à des podcasts, il y a plein de podcasts qui existent sur plein de choses, où ils cherchent tout le temps des intervenants, donc si vous avez ne serait-ce qu'un peu d'expertise sur un sujet, c'est un exercice qui est très drôle à faire. Allez lire des choses politiques, intéressez-vous à la politique, ou c'est la politique qui s'intéressera à vous.

  • Speaker #1

    Et c'est ma dernière question justement, est-ce que tu as une recommandation culturelle à nous partager ?

  • Speaker #0

    Je peux te donner le titre d'un livre que je lis en ce moment, qui parle de politique. Je ne l'ai pas terminé, donc je ne m'engage pas sur la qualité de l'ouvrage, En tout cas, je suis à peu près à la moitié et pour l'instant, j'aime beaucoup. On m'a offert très récemment un livre qui s'appelle Matignon la nuit de Nicolas quelque chose, je ne me souviens plus de son nom de famille, je suis désolé, c'est sorti en 2024, c'est relativement récent, et ça parle d'un conseiller discours au bureau du cabinet du premier ministre. Voilà, c'est assez sympa. Moi j'ai jamais travaillé en cabinet ministériel, donc c'est un peu dur d'attester de la véracité des propos de la situation, etc. Mais l'ouvrage se passe sur une nuit en fait à Matignon, etc. Et je recommande la lecture de cet ouvrage.

  • Speaker #1

    Merci Maxime.

  • Speaker #0

    Merci Pierre. A la prochaine. Salut.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté Hémicycle, le podcast qui décrypte la fabrique de la loi. Je m'appelle Pierre, je suis le cofondateur de l'Egywatch, la plateforme qui vous aide dans votre veille institutionnelle. A bientôt !

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