- Speaker #0
Bonjour et bienvenue dans mon atelier.
- Speaker #1
Bienvenue dans Histoire d'Artisan. Je suis Lisa Millet et je serai votre guide dans l'exploration de l'artisanat. Je vous fais découvrir les visages, ou plutôt les voix, de ces femmes et hommes qui ont décidé de passer leur vie à créer. Aujourd'hui, nous accueillons Aurélie Chaden, marocainienne. Avec Aurélie, nous parlons de changement d'orientation, de besoin de diversité et d'opportunités saisies. Aurélie est une maroquinière 2.0 qui utilise la découpe laser et les pliages pour ses créations. Elle nous raconte son rapport à sa marque et comment elle réussit à trouver son équilibre. Vous entendrez parler de voyage, de graphisme et de bouffée d'oxygène. Et j'espère que vous terminerez cet épisode comme moi, avec le sourire. Belle écoute ! Bonjour Aurélie, merci de m'accueillir dans ton atelier. Est-ce que tu peux nous raconter ton histoire Aurélie ?
- Speaker #0
Alors moi je viens du nord de la France, je suis originaire d'une petite ville qui s'appelle Mouvou à côté de Lille, où j'ai passé toute ma France et adolescence jusqu'à mes 18 ans. Je suis originaire d'une famille de couturières, ce qui est assez important parce que ça forme puisqu'on est 4 générations de couturières. A 18 ans, j'ai décidé de prendre mes clics et mes claques et je suis partie faire mes études en Italie, en Sicile. où j'ai fait les beaux-arts en Sicile. De là, je suis partie faire mes études à Bologne pendant cinq ans aux beaux-arts. Après quelques passages, je ne savais pas trop quoi faire. J'ai quand même trouvé la voie dans laquelle je m'épanouissais le plus. J'ai fini mes études à Hong Kong avec un échange overseas où je suis restée un an. Et juste avant de partir de Hong Kong, j'ai fait une petite blague à ma prof avec qui je travaillais très souvent. Et je lui ai dit que si elle avait besoin d'une assistante, elle pouvait m'appeler. Elle m'a dit, c'est très bien, j'ai un projet pour toi, tu peux revenir dans trois semaines. Et donc, je suis repartie à Hong Kong pour travailler sur un projet sur les techniques traditionnelles chinoises et contemporaines. Et puis, suite à une petite rupture à Hong Kong, je suis rentrée en France. Et c'est là où, dans la déperdition totale, je me suis lancée dans la maroquinerie. Et ce qui, au final, a plutôt été positif. Donc voilà, mon peignement ça fait 5 ans que j'ai ma marque et que je fais ça.
- Speaker #1
Quand tu parles des techniques chinoises, c'est les techniques de quoi ?
- Speaker #0
Alors il y avait des techniques de tissage, des techniques de broderie, des techniques de batik. Donc je me suis promenée dans les campagnes du Yunnan pour aller voir tout ça, pour aller filmer aussi tout ça. Et donc j'ai recollecté toutes ces informations qu'on a retranscrits sur un site internet qui était pour l'école. Et ensuite on a filmé les nouvelles technologies. qui à l'époque était très novatrice, qui était la découpe laser. C'est-à-dire comme ça qu'on suivait la découpe laser. Et on a filmé tout ça et voilà, et ça a été collecté et mis sur un site internet.
- Speaker #1
Donc ça fait maintenant 5 ans que tu es maroquinière. Est-ce que tu peux nous parler justement de ton travail de maroquinière ?
- Speaker #0
Moi je fais principalement de la maroquinerie pas tout à fait traditionnelle, dans le sens où je découpe au laser mes pièces et ensuite je les assemble avec des rivets pour créer des pliages. Et j'ai une nouvelle collection où il y a une partie plus traditionnelle, mais on va dire qu'elle est quand même un petit peu biaisée dans le sens où j'essaie de... Je fais par exemple du poincelier, mais c'est du poincelier agrandi à échelle 50 pour pouvoir justement gagner un peu de temps sur les temps de production.
- Speaker #1
D'accord. Est-ce que tu peux expliquer le poincelier ?
- Speaker #0
Oui. Alors en fait, c'est une technique de couture qui... qui est une couture main qu'on fait dans les ateliers type Hermès ou d'autres maisons comme Moana. Sauf qu'en fait, là, au lieu de percer avec des outils, je préperce avec la machine laser et ensuite j'utilise un fil qui est très gros pour pouvoir coudre le cuir.
- Speaker #1
Est-ce que tu considères que justement, toute cette partie Hong Kong-Chine, T'as inspiré tes collections de maroquinerie ?
- Speaker #0
Non, je ne dirais pas que ça m'a inspirée, dans le sens où les formes et tout ça, ce n'est pas vraiment lié à ça. En revanche, le parcours que j'ai eu, qui est un peu atypique et qui était un petit peu, je ne dirais pas tout à fait à 360 degrés, mais quand même, fait que oui, ça me pousse à aller vers des choses un peu nouvelles et à toujours rechercher des... techniques ou des motifs ou des techniques qui pourraient faire en sorte que ce soit un peu différent de ce qu'on a l'habitude de voir. Donc je dirais que c'est plutôt en ça où ça m'aide dans mon parcours de toujours parce que j'ai toujours besoin d'aller fouiller vers des nouvelles choses pour pouvoir m'exprimer à travers mes sacs.
- Speaker #1
Du coup, j'en reviens à la question des inspirations. Qu'est-ce qui t'inspire ?
- Speaker #0
Alors moi, si tu as raison dans ta question d'avant, en fait, moi j'ai une passion pour les tressages, les tissages, tous ces croisements de fils. Mais je pense que c'est quelque chose qui a été, c'est un parcours depuis toujours, puisque comme je viens d'une famille de couturières... J'ai toujours fait du point de croix, du tissage, des tapis avec mon grand-père quand on était petite. Et en fait ça m'a suivie, ça m'a suivie en Italie, ça m'a suivie aussi à Hong Kong où justement j'ai retrouvé tous ces process. Donc je pense que c'est ça qui fait que ça continue et ça perdure. Donc ça, la matière en fait est le principal moteur dans mes recherches. Je n'ai pas vraiment d'inspiration type forme ou qui vont m'inspirer plutôt qu'autre chose. C'est vraiment la matière en soi qui m'inspire et en fait du coup je fais des tests. Et une fois que je commence à tester, après je me dis ça j'aime beaucoup, ça j'aime un peu moins. Du coup, j'écarte, je sélectionne et je refais ma petite tambouille.
- Speaker #1
Ça veut dire en fait que quand nous, on voit un sac à main sur ton site, derrière il y a eu des tests.
- Speaker #0
Oui, il y a eu des tests, il y a eu des tests de découpe, il y a eu des tests de forme. On les a portés, on a essayé de voir, on les a mis avec les autres pour voir si ce n'était pas trop ressemblant, s'il avait vraiment... Au lieu d'être, on a testé des couleurs, peut-être des fois des finitions différentes qui souvent n'aboutissent pas parce que je reviens sur des choses un peu plus basiques. Mais ouais, je fais pas mal de tests.
- Speaker #1
Tu dis beaucoup « on » .
- Speaker #0
Ouais, parce qu'on est moi, moi-même et tous les... C'est mon cours d'écho. Oui, parce qu'en fait, je suis toute seule à prendre les décisions finales, mais il y a toujours plein de gens qui m'entourent. Et donc, du coup, c'est pour ça que j'ai toujours tendance à dire « on » . Mais oui, je suis toute seule.
- Speaker #1
Et ces gens qui t'entourent, c'est qui ?
- Speaker #0
Ici, on est chez Draft. C'est un atelier de formation et d'outils numériques. Ils proposent des formations avec Pôle emploi et une formation qui s'appelle Paris Fabrique. Et également, ils permettent aux gens de pouvoir venir utiliser des machines numériques type découpe laser, CNC ou incluant 3D.
- Speaker #1
CNC ?
- Speaker #0
C'est une machine qui découpe le bois avec un assistant numérique.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Donc en fait tu crées ton fichier sur un logiciel qui est transmis à l'ordinateur et l'ordinateur passe à la machine et du coup ça te fait exactement la découpe que tu voulais, de la même manière que la découpe laser en fait, sauf que là c'est appliqué au bois. Et la technique de découpe est différente dans le sens où c'est une fraiseuse et c'est pas un laser. Voilà c'est un peu technique mais voilà. Et donc c'est pour ça il y a toujours du monde, il y a mon chéri, il y a mes amis, il y a ma famille à qui je demande toujours des conseils donc voilà c'est pour ça que... C'est souvent on et pas je.
- Speaker #1
Toi, tu n'as pas fait de...
- Speaker #0
D'école de maroquinerie.
- Speaker #1
Alors, par rapport aux études maroquinerie. Non. Et par rapport aux études graphisme.
- Speaker #0
Si, ça j'ai fait du graphisme. Ok. Ouais.
- Speaker #1
Parce que je crois qu'on en avait parlé. Justement, tu m'expliquais que c'était le fait que ta sensibilité photo, etc. C'était dû au fait qu'on t'avait fait des études dans ça, c'est ça ?
- Speaker #0
Ouais, dans l'art. En fait, quand j'étais au Beaux-Arts, j'ai un peu traficoté. En fait, en Italie, c'est très bizarre comment on fait ses études. Et donc, tu peux décider des matières. Enfin, à l'époque, tu pouvais décider des matières que tu voulais passer. Donc, tu avais un certain nombre de matières théoriques, un certain nombre de matières appliquées. Et donc, moi, j'ai demandé à faire certaines matières qu'ils m'ont accordées, alors qu'en fait, normalement, tu ne pouvais pas les faire. Mais je suis allée supplier les profs pour pouvoir les faire, notamment le prof de graphisme. Et du coup j'ai pu avoir accès à ça. Et ensuite quand je suis partie à Hong Kong, à Hong Kong quand tu es en Erasmus tu peux choisir sur toutes les matières proposées par l'école, les matières que tu veux faire. Donc j'ai eu la possibilité de faire du bijou, de la céramique, du webdesign, du montage vidéo. Enfin Hong Kong ils ont des moyens de malade, clairement. Et donc j'ai fait vraiment beaucoup de choses là-bas. Et du coup ça m'a permis de faire vraiment, d'élargir mes compétences en fait. C'est pour ça que j'ai continué à faire du graphisme aussi à Hong Kong. On avait un professeur complètement barré qui nous faisait faire des trucs de fous. Et donc, c'était trop bien. C'est pour ça que j'ai eu une sensibilité avec la photo, le graphisme, le web. J'aime bien toucher un petit peu à tous les domaines.
- Speaker #1
Quand on regarde ton compte Instagram, ton site web, on sent qu'il y a quand même une sensibilité, une appétence. on voit que Tu dépasses un peu ce cliché de l'artisan qui n'a même pas de site internet, qui n'est pas sur les réseaux sociaux.
- Speaker #0
Alors moi je suis un... Bon je suis mauvaise sur les réseaux sociaux, mais j'y suis quand même. Mais c'est clair que j'adore l'image en fait. Parce qu'au Beaux-Arts on t'apprend à fabriquer des images. Et je pense que c'est ça qui fait que j'aime ça en fait. Alors, dans le parcours des beaux-arts, les premières années, surtout en Italie, tu fais de la peinture, tu fais des œuvres, et donc tu crées un objet fini, enfin un objet, une œuvre d'art, normalement. Et ce qui fait que tu crées quelque chose d'esthétique. Et je pense que c'est ça qui a fait que j'ai continué dans ce sens-là, même si après je me suis dirigée plutôt vers l'objet, plutôt que vers l'œuvre d'art, qui pour le coup n'était pas tout à fait destinée. je ne m'y retourne pas trop dans ce parcours là mais voilà du coup je pense que c'est ça qui a fait que j'ai continué après j'ai toujours aimé la photo mon petit photographe ma cousine est photographe dans la famille il y a un petit peu de choses liées à ça donc ouais ça m'a toujours plu et donc j'ai continué en fait à faire ça dans ma marque puisque j'aimais ça donc voilà d'ailleurs c'est toujours un gros dilemme est-ce que je vais faire part des photographes ou pas des photographes J'ai travaillé avec des photographe avec qui j'ai adoré travailler, avec Laura qui était géniale, on a fait de super belles photos, c'était trop bien. Mais c'est vrai que c'est un budget donc du coup il faut pouvoir le remettre à chaque fois et c'est pas toujours le cas donc c'est pour ça que j'ai continué.
- Speaker #1
Bon du coup ça me donne envie de rebondir sur la question budgétaire. Tu es maroquinière et que maroquinière ?
- Speaker #0
Non. Alors je fais pas que ça parce que l'année dernière... j'ai un peu pété un boulon j'avoue et je ne me retrouvais pas en fait juste dans l'artisanat il y avait quelque chose qui me manquait et donc j'ai décidé, je voulais arrêter ma marque et là tout le monde m'a dit qu'est-ce que tu fais, pourquoi tu veux faire ça et moi j'ai dit mais il y a tellement de choses à faire dans la vie que pourquoi se contenter que d'une seule chose Et tout le monde m'a dit oui mais c'est quand même dommage d'avoir créé ça, d'avoir des gens qui te suivent et tout. Et moi comme je suis un peu déploité de brûlée, du coup je voulais tout envoyer bouler. Et au final, donc j'ai postulé dans des entreprises, j'étais dans les dernières sélectionnées mais ça ne l'a pas fait. Je pense que du coup j'ai un karma qui a dit non non non, attention, l'entreprise c'est pas pour toi. Et donc je me suis mis en freelance sur d'autres projets, sur justement de la photo, de la direction artistique, du graphisme. Et en fait, je me suis rendu compte que mon équilibre était là-dessus, c'est-à-dire que j'avais besoin de faire de la maroquinerie, mais également des projets à côté qui n'avaient rien à voir, qui me stimulaient, sur lesquels il y avait des briefs, et qu'il fallait répondre aux briefs, et voilà. Et donc je fais
- Speaker #1
50-50. En discutant avec d'autres artisans, j'ai l'impression que c'est assez récurrent, les artisans qui mélangent deux métiers, pour ne pas avoir la pression monétaire.
- Speaker #0
Moi, personnellement, je ne pourrais vivre que de la maroquinerie. C'est juste qu'il faudrait que j'aie une stratégie différente. C'est-à-dire qu'il faudrait que je fasse du B2B, du B2C, que je me développe, que je fasse des prêts à la banque, que j'ai une expansion qui soit plus large et qui soit dédiée qu'à la marocaine. Mais moi, ça, je ne veux pas le faire. Pas parce que ce n'est pas chouette, c'est juste parce que ça ne me correspond pas. Et que quand j'ai fait ma petite déprime de l'année dernière, ma remise en question a été... Qu'est-ce que tu veux faire dans ta vie ? Est-ce que tu veux être chef d'entreprise avec des gens qui travaillent pour toi ? Parce qu'en fait, si tu veux te développer, c'est difficile de concilier juste artisanat. À un moment, il faut se développer, donc ça implique d'avoir des gens qui travaillent pour toi. Mais moi, ça, je ne voulais pas. Je ne voulais pas être chef d'entreprise. Pas dans ce sens-là, pas de devoir manager des personnes, pas de devoir répartir les tâches à la semaine. Ça ne me correspond pas, en fait. Donc c'est pour ça que j'ai décidé de faire deux choses différentes. qui sont au final un peu quand même liées, mais parce que j'en ai besoin pour mon équilibre mental. Pas pour me dire que c'est un... Pas parce que je n'arrive pas à gagner assez d'argent avec la marocaine. Je pourrais franchement, si je me bougeais un peu les fesses, le faire, pas aisément, parce que ce n'est pas aisé, mais je pourrais le faire. Mais c'est juste que non, ça, je n'ai pas envie en fait. Parce que je suis arrivée à un moment dans la gestion de mon entreprise où j'étais à ce niveau-là, où il fallait que je me développe, que j'ai des gens qui travaillent pour moi. J'étais en panique totale, en fait. Et je sentais que ce n'était pas ce vers quoi je devais aller. Donc, on a des barrières à franchir personnellement, tous. On a un petit travail psychologique, tous, à faire sur certaines choses qu'on doit dépasser. Mais c'est juste que je ne sentais pas, pour moi, en fait. Je me disais, mais je vais aller dans un truc qui ne va pas me plaire. Tu vois, comme quand tu dois faire des études et tu te dis, est-ce que je vais faire ça ou je vais... Tu vois, tu dois te spécialiser en médecine et tu dois choisir un peu plus le truc. Là, c'était ça. Et en fait, j'ai fait non. Non, non, non, ça, c'est pas pour moi. C'est vraiment pas pour moi. Moi, j'ai besoin d'être dans la créa et de pouvoir m'épanouir à travers ça. Et en fait, par exemple, tu vois, quand je voyais des comptes Instagram, ce qui me faisait fantasmer, c'était pas des comptes Instagram de marques de maroquinerie, c'était des comptes Instagram qui étaient des studios créatifs. Et moi, je... leur indier sur ces comptes Instagram, qu'est-ce qu'ils ont de la chance. Et là, je me suis dit, en fait, il faudrait peut-être revoir un petit peu les choses. Donc, c'est pour ça que j'ai décidé aussi un peu de faire ce que j'avais envie dans la maroquinerie et qu'à côté, je fais autre chose. Et ça, c'est pour ça que je disais tout à l'heure, ça, ça me permet de m'épanouir. Et c'est pour ça que mon challenge, c'est d'être équilibrée dans la rentabilité et aussi dans mon épanouissement personnel. Parce qu'en fait, ça, c'est un peu la clé, je pense, pour les années futures, tu vois, de tout le monde. Parce que souvent les artisans malheureusement, effectivement comme ils n'arrivent pas très bien en vie, même s'ils font quelque chose qu'ils aiment, au final ça devient quand même assez compliqué. Donc d'où l'hypanoïsme. Et donc moi j'avais décidé de faire de la direction artistique, du graphisme, de la photo. Et ça, ça me permet vraiment d'être bien avec moi-même. Quand je bosse sur des projets différents, je suis contente. Et ça permet aussi de mieux... Tu vois, c'est un peu comme ta bouffée d'oxygène. Tu vois, tu as besoin de partir en week-end. tu reviens, tu es mieux pour ton travail dans la semaine. Le fait de faire d'autres choses te permet de faire des coupures et de mieux te reconcentrer derrière sur les choses que tu as envie de faire au sein de ta marque. C'est pour ça que moi, ce n'est pas une solution de rechange. Le choix de faire deux choses différentes, c'est vraiment une volonté.
- Speaker #1
Et comment tu équilibres ton côté pro ? Et ton côté double pro en fait, et ton côté perso ?
- Speaker #0
On va me dire qu'il n'y a pas vraiment de double pro. C'est un petit peu, on fait des trous, des agendas, et on calme les choses pour que ça marche ensemble. Mais ça va, pour l'instant ça fonctionne. Je crois que je dois pour que ça continue. Mais ouais, pour l'instant ça va. Après ça se rejoint souvent en fait, c'est pas des choses... Enfin si, de toute façon je dis que c'est faux puisque lundi j'ai travaillé pour une marque de Rome qui ne faisait rien d'avoir. Mais il y a quand même toujours ce côté esthétique et de la production finale de photos, de graphismes. Donc en fait, ce n'est pas complètement détaché. Pour moi, dans mon cerveau, ça fonctionne et du coup c'est comme ça que ça s'équilibre. C'est l'esthétisme qui va primer sur tout ça. Et moi, au Beaux-Arts, j'ai toujours eu l'habitude de travailler comme ça. parce qu'en fait quand tu... tu es au Beaux-Arts, tu as différentes matières, tu dois répondre à la part, il y a des briefs de fin de projet, et donc tu travailles sur différents projets en même temps. Donc en fait, mon cerveau a toujours été plutôt conditionné à travailler comme ça, et ça, dès que je suis sur un projet, j'arrive à switcher, à me dire, ok, là c'est pas la marocainerie, c'est moi qui travaille pour ça, donc c'est pas très compliqué pour moi. Au contraire, même limite, de devoir travailler que sur une seule chose, c'était perturbant, parce que j'arrivais pas à... Tiens, mais attends, mais elle est où la bouffée d'oxygène ? Alors que là, oui, j'ai ma bouffée d'oxygène, donc du coup, j'arrive beaucoup mieux à équilibrer mon temps. Et même si mes amis te diront que je n'ai toujours pas réussi à équilibrer mon temps, mais quand même, pour moi, j'ai l'impression que c'est beaucoup mieux. Et en tout cas, moi, je me sens beaucoup mieux. Donc, pour moi, c'est une réussite.
- Speaker #1
Donc, j'en viens à la question des projets. Quels sont tes projets actuellement et pour le futur ?
- Speaker #0
Alors, pour l'instant... Je travaille avec Week&Do avec qui je fais des ateliers et qui ça marche très bien. J'ai continué à avoir ma marque de maroquinerie et qui je travaille avec des clients et aussi de la vente directe sur internet. J'ai des projets en graphisme et en photo mais bon là je ne peux pas vraiment parler parce que c'est des trucs qui sont toujours un peu confidentiels. Et pour l'instant On va essayer de faire perdurer les choses comme ça pendant quelques temps et je verrai si je me lasse et comment je peux faire les choses différemment. Mais pour l'instant, comme c'est un bon équilibre pour moi et que c'est quand même assez récent cet équilibre, du coup, je vais essayer de le faire perdurer sans mettre trop la pression. Je pense que c'est déjà pas mal.
- Speaker #1
Sur la partie maroquinerie, est-ce que tu as justement des projets sur lesquels tu voudrais nous parler plus particulièrement ?
- Speaker #0
Il n'y a pas vraiment de projet dans le sens où là il y a une collection qui s'apprête à sortir. Il y aura des nouveautés en septembre, mais pour l'instant il n'y a pas de choses complètement démentes. Parce que là j'avoue que le temps manque pour pouvoir travailler sur des projets un peu plus fouchous. Mais ça par contre, ça reste un petit peu dans mon coin de cerveau. Donc le jour où je serai prête et je vais avoir envie de le faire, du coup je sortirai peut-être des produits. qui soit plus liée justement à l'expo ou des choses uniques, mais pour l'instant ce n'est pas vraiment d'actualité. D'accord.
- Speaker #1
Plus artistique ?
- Speaker #0
Oui, plus artistique.
- Speaker #1
en relation avec le cuir et...
- Speaker #0
Toujours le cuir, la déco laser, toujours, mais en fait dans des choses qui sont peut-être moins commerciales, mais je sais pas encore exactement sous quelle forme, peut-être liées aussi à la déco. J'avais fait un premier test avec des pots de fleurs qui étaient assez concluants, mais ma maison s'était transformée en jardin et donc en fait c'était pas possible, mais voilà, mais plutôt peut-être des choses comme ça, liées des choses à la déco, le bois, le cuir. C'est pas d'actualité en fait, c'est dans un coin de ma tête. Je sais que ça fermente un petit peu et je vais attendre encore un peu, mais c'est pas là ni dans les six prochains mois, ça c'est sûr.
- Speaker #1
Si je me souviens bien, ta marque de maroquinerie, tu l'as lancée avec un produit un peu particulier ?
- Speaker #0
Je n'ai pas lancé ma marque avec un produit un peu particulier. J'ai fait de la maroquinerie pendant deux ans. Et puis un jour, il y a un ami qui est venu, qui m'a demandé une paire de franges pour sa copine. et qui m'a dit tu sais tu devrais en faire et c'était vraiment il y avait personne qui en faisait et je lui ai dit non ça marche pas avec ma marque et tout il m'a dit écoute tu as du cuir à disposition fais en 5 paires ça te coûtera rien au pire tu les vends pas et en fait on a vendu les 5 en 3 jours en sachant que j'étais dans une mini boutique à Roubaix voilà au sein de Maison Mode mais Il n'y avait pas forcément... C'était pas à Paris, il n'y avait pas des milliards de personnes qui passaient, même s'il y avait eu de la fréquentation. Et en fait, je me suis dit, je vais en refaire dix paires. Et puis les dix paires se sont vendues. Et en fait, je me suis dit que c'était bien de refaire pas mal. Et donc, on en a fait pas mal. Et là, je dis on parce qu'on était vraiment plusieurs à les faire, parce qu'à l'époque, on les faisait à la main. Donc, j'avais une copine qui venait faire les petits trous, mon chéri qui mettait dans les packagings, ma mère le soir qui faisait d'autres choses. Donc, c'était vraiment collectif. Et donc voilà, ça a très très bien marché, on a vendu vraiment beaucoup de paires. Mais du coup, je n'ai fait que ça pendant deux ans non-stop, des franges, des franges, des franges, des franges, des franges, des franges, des franges, pour chaussures. Et voilà. Mais ce n'est pas ça qui a lancé ma marque en fait, j'avais déjà ma marque avant. Donc en fait, le retour à la maroquinerie est juste normal en fait. Le produit, comme c'est un produit un peu de tendance, et restait assez longtemps d'ailleurs en vente. Mais voilà, le retour avec plus de sacs et des objets est en fait le suivi normal de la marque.
- Speaker #1
Tu mets combien de temps pour développer un sac à main ?
- Speaker #0
Ça dépend. Il y en a où c'est très clair et donc en fait ça met très peu de temps et il y en a où c'est pas du tout clair et ça met beaucoup, beaucoup de temps. Ça peut mettre des semaines parce qu'en fait on fait un premier jet. ça marche pas on peut faire un deuxième jet je dis on parce que la dernière fois j'ai travaillé avec ma stagiaire sur cela et on a refait cinq fois le sac carré qu'on voulait et en fait il est au point sans être vraiment au point donc il va retenir des modifications voilà donc celui là par exemple tu es leur ami du temps alors que le modèle phare que d'ailleurs tu as et qui est le mia bah ça c'est sur un coup de tête un soir j'ai fait le fichier je les coupes et est en fait il marchait et voilà et j'avais rien à changer dessus et tout était très bien Comme quoi, tu vois, il n'y a pas de règles. Mais parce que c'était très clair, je savais que je voulais faire ça. Et donc, ça dépend. Ça dépend de la complexité aussi des attaches, de la couture ou pas de couture. Voilà, ça dépend. Il n'y a pas de règles, en fait, sur le temps que je mets à développer un objet.
- Speaker #1
Peux-tu nous présenter ton artisanat et notamment les techniques que toi, tu utilises plus particulièrement ? nous expliquer un peu les termes techniques ?
- Speaker #0
Je vais essayer parce que... Moi, je ne fais pas de la marocaine traditionnelle dans le sens où je ne fais pas de poincélier, je ne fais pas de parage, je ne fais pas d'encolage. Enfin, si je fais de l'encolage, mais je ne fais pas de contre-encolage. Je ne fais pas tout ça. Moi, ce que je fais, c'est que je coupe, j'encolle et je découpe au laser. Donc en fait, la... La principale activité dans mon métier, c'est de créer des fichiers en réalité et de paramétrer des machines, ce qui est complètement différent de la maroquine traditionnelle. Et ensuite, je coupe mes pièces au laser qui sont ensuite assemblées par dérivés. Donc vraiment, mon travail, c'est de... Ou des coutures, comme je l'ai expliqué au tout début, qui sont des poincées liées à agrandi, mais qui sont prépercées dans tous les cas par la machine. Donc je ne tape pas à fond sur des marteaux. Je n'ai pas les mains en braque. Même si au bout d'un moment tu fais ta main aux mains, mais je ne fais pas du tout d'un rock'n'roll traditionnel. Par contre j'utilise des belles matières, ça c'est l'axe principal. C'est que tu peux faire du pliage, mais si tes matières sont un peu belles, c'est pas joli en fait. Il faut avoir une belle matière pour que ça rende bien au final. Donc voilà, j'utilise des jolies matières.
- Speaker #1
Qu'est-ce que tu appelles une jolie matière ?
- Speaker #0
C'est un cuir qui a une tenue, qui a un beau fini, qui va durer dans le temps, qui a un fini naturel. Moi, je travaille principalement avec du tannage végétal. D'une part, parce qu'il y a quand même une mesure éco dedans, dans le sens où c'est toujours du cuir d'animal. Mais c'est juste que c'est tanné avec des plantes et pas tanné avec des produits chimiques, même s'il y a quelques... même si j'utilise quand même des peaux avec des produits chimiques parce que la gamme de couleurs du tannage végétal est réduite puisque tu travailles avec des couleurs plus naturelles et pour avoir certaines couleurs quand même je suis quand même obligé de passer par des tannages avec des produits chimiques mais voilà c'est une matière qui va magnifiquement vieillir qui va avoir un grain, une patine moi j'utilise principalement ça comme matière et je trouve que c'est quand même les plus jolies peaux après voilà Pour des questions d'entretien, de lumière, de cuir qui change, tous les clients ne sont pas prêts à avoir ce genre de sac. Et donc, tu es obligé quand même d'avoir de temps en temps des sacs avec une autre finition. Mais sinon, la plupart du temps, c'est du tannage végétal.
- Speaker #1
Quels sont les principaux enjeux que tu rencontres aujourd'hui dans ton métier de maroquinière ?
- Speaker #0
Les principaux enjeux, c'est être épanoui, la rentabilité. Et on va dire que c'est les deux, c'est cet équilibre-là. C'est comment réussir à gagner dignement sa vie sans avoir l'impression de se tuer à la tâche et d'être l'esclave de soi-même. En sachant que je travaille beaucoup, je ne veux pas faire la fille qui travaille pas beaucoup dans la semaine. Ce n'est pas ça, mais juste trouver cet équilibre-là. Où tu arrives à gagner quand même, tu arrives à payer ton loyer, pouvoir avoir des projets. Quand j'ai projet, c'est avoir un peu de trésorerie pour pouvoir se permettre de faire des nouvelles collections, des nouveaux sacs, pour ne pas être bloqué en te disant que tu ne vas pas avoir les fonds pour lancer une nouvelle collection parce que tu n'as pas eu l'argent pour acheter quatre pots. C'est ce qui peut être la réalité de certains artisans. Quand tu ne vends pas assez, tu n'as pas de moyens pour pouvoir te renouveler. Et te renouveler, c'est te tuer des fois un petit peu à petit feu. Donc c'est ça, et donc voilà, c'est l'équilibre entre cette rentabilité-là et du coup ton épanouissement personnel au sein de ta propre entreprise. Parce que tu es chef, tu es ton propre chef, donc si tu envoies bouler ta propre entreprise, c'est toi et toi-même. Donc voilà, du coup c'est moi, ça c'est mon gros challenge, comment faire pour être bien avec moi-même et mon entreprise.
- Speaker #1
Est-ce que ça t'est déjà arrivé de te sentir seule dans ton métier de maroquinière ?
- Speaker #0
Pas dans mon métier, en fait. Je me suis sentie seule vis-à-vis de moi-même, dans le sens où je n'avais pas les clés pour pouvoir continuer à avancer, mais c'était moi plutôt que le métier de maroquinière. C'était plus lié à des questions de comment tu te développes, ce que tu as envie de faire, comment tu veux faire, puisqu'à un moment, je faisais pas mal de B2B. Donc B2B, c'est « Buyer to Buyer » , donc tu vends à des boutiques qui font des marges derrière. Et voilà, et ça, ça m'a un peu... Ça je me suis sentie seule vis-à-vis des boutiques qui ont du mal à comprendre certaines logiques vis-à-vis de l'artisanat, qui veulent du produit français de qualité mais qui ne veulent pas mettre l'argent pour. Et voilà, ça c'est... C'était ça, ça a été ça en fait, ce qui était difficile à gérer. Maintenant il y a des boutiques qui le comprennent très bien et qui sont adorables et géniales avec qui tu peux collaborer et c'est parfait. Et il y en a d'autres où c'est plus difficile de travailler parce que bah elles... elle voit ton produit comme un produit et non pas comme un produit d'artisan. Donc voilà, ça a été ça ma difficulté je pense.
- Speaker #1
Donc toi on peut te retrouver sur ton site et dans des boutiques ?
- Speaker #0
Alors maintenant plus beaucoup de boutiques, parce que comme je te disais en fait les boutiques font une marge de 2,5, donc c'est beaucoup. Donc moi je vends plus beaucoup aux boutiques. Je vends aux boutiques avec qui j'aime travailler parce que... la boutique va être sympa ou parce que la boutique va représenter quelque chose pour moi qui m'intéresse. Mais du coup, il y en a très, très peu. En fait, j'ai réduit le nombre de boutiques qui me revendaient pratiquement à néant. J'ai une boutique au Japon et quelques boutiques en France, mais c'est tout.
- Speaker #1
Ah, tu es à l'international.
- Speaker #0
Ah, je suis à l'international.
- Speaker #1
Marocainien international.
- Speaker #0
Mais voilà, j'ai vendu justement grâce au fond. Partout dans le monde, j'ai envoyé partout dans le monde. Mais je me suis rendu compte que ce n'est pas ça qui me plaisait et qui me convenait. Après, ça ne veut pas dire que ça ne peut pas convenir à d'autres personnes, mais c'était juste que moi, ça ne me convenait pas personnellement. J'avais besoin qu'il y ait plus de création et que je ne fasse pas de l'emballage, de l'étiquetage, des factures, des devis, des mails. J'ai donc surpris Je préférais moins vendre, mais mieux vendre. C'est pour ça que je préfère garder les choses pour mon site internet, avoir un rapport direct avec le client. Je préfère recevoir des mails de clients qui me disent « j'ai toujours le sac, je l'adore » , ou des choses comme ça. Même s'il y a des fois du SAV à faire dessus, mais pouvoir communiquer à travers ce SAV en disant « il faut faire ci, il faut faire ça » , ou peut-être pour remettre un petit cadeau, parce qu'il y a eu un petit défaut sur le sac et que tu t'excuses. Mais en tout cas, ça crée un lien. Et je trouve que c'est plus sympa que d'envoyer des produits un peu partout. Même si là, par exemple, tu vois, ils avaient vendu dans une boutique à Copenhague. Le sac s'est retrouvé en Californie. Et il y a une fille qui l'a vu et qui m'a écrit. Parce qu'elle voulait le même sac et qu'elle ne le trouvait pas. Donc du coup, voilà, ça fait des petites choses qui voyagent comme ça. Il y a quand même des avantages. Attention, le réseau du B2B n'est pas complètement ajouté, mais c'est juste que moi, ça me prend le débat.
- Speaker #1
Tu avais besoin du contact client ?
- Speaker #0
Oui, j'ai besoin du contact client. J'ai besoin qu'il se passe quelque chose dans ma manière de vendre. Même si au final, quand tu vends sur Internet, c'est assez dématérialisé quand même. Mais j'ai l'impression que c'est plus direct, puisque je n'ai pas des volumes de vente qui sont comme certaines grosses marques peuvent vendre. Du coup, c'est géré par un logisticien. Moi, c'est moi qui, quand tu commandes un sac ou pochette ou n'importe quoi, c'est moi qui vais faire le sac derrière et qui vais te l'envoyer, te le mettre dans le petit paquet, aller jusqu'à la poste et mettre les choses à la poste. Mais j'ai l'impression que ça crée un peu un lien et je préfère, en fait.
- Speaker #1
Est-ce que tu sens que c'est pour ça que tu as une affinité avec l'artisanat ou pas du tout ?
- Speaker #0
Je ne sais pas parce qu'en fait... Je pense que j'ai toujours aimé travailler les matières. Donc je pense que j'aurais... Enfin, s'il n'y avait pas quand même l'idée de devoir payer son loyer, peut-être que je pourrais rester tout le temps à trafiquer des trucs dans mon atelier et pas forcément vendre. Moi, j'adore le contact humain et j'adore échanger avec les gens. Donc du coup, j'aime. Mais peut-être que s'il n'y avait pas cet acte de vente, ça marcherait quand même. Je ne sais pas, mais ça, ce serait un peu dans un truc un peu utopique. où tu n'as pas besoin de rentabilité, ce qui n'est pas le cas pour le moment. Donc je ne sais pas trop. Mais en tout cas, j'aime faire mon produit et voir des gens repartir avec et être super contentes d'avoir un sac ou d'avoir même une broche parce qu'elles vont dire « Ah, c'est trop bien, j'adore ! » Du coup, ça, j'aime beaucoup.
- Speaker #1
Comment tu vois l'avenir de ton artisanat en général ?
- Speaker #0
Là, je pense qu'il y a quand même une prise de conscience qu'il n'y avait pas il y a quelques années. Quand j'ai commencé, en fait, c'était beaucoup plus difficile d'expliquer les choses. Les gens étaient encore un peu hermétiques. Maintenant, quand même, il y a une vraie envie de traçabilité sur les produits. Même si moi, par exemple, je fais quand même des produits qui sont chers, il y a quand même la volonté de mettre plus de budget. Parce que tu sais qui a fait le sac. Clairement, moi, je sais que quand j'avais ma boutique à Roubaix, au moins 50% de la vente était faite parce que j'avais mon atelier juste derrière et que la personne voyait mon atelier et qu'elle savait qui avait fait le sac. Et ça, je pense que de pouvoir mettre quand même un visage sur quelqu'un qui produit, ça permet aux gens de se rassurer aussi. Et je pense que c'est bien que ça revienne. Donc moi je pense qu'il y a quand même un bel avenir pour les artisans demain, en termes de production. Après ce qui va se passer c'est que, clairement, là c'est plus un discours écologiste, mais on consomme beaucoup trop, donc c'est comment on va consommer, ce qu'on va pouvoir proposer comme produit. Mais je pense que quand même l'artisanat est au-delà de la consommation de masse, et que du coup ce sera toujours mieux de consommer le sac d'un artiste, on va dire pour moi, pour un... Ce serait toujours mieux d'acheter un sac chez un artisan que d'acheter un sac dans un truc de fast fashion qui sera du coup pas très cool. Même si je sais que c'est compliqué pour toutes les bourses et qu'on ne peut pas être complètement exemplaire à 100%, il faudrait gagner un peu plus d'argent, mais après on est quand même dans un truc où tout le monde veut tout le temps. c'est ça qui est aussi un peu difficile à gérer. Mais en tout cas, pour l'artisanat, je pense qu'il a de beaux jours de bon envie. En tout cas, moi, je le vois au sein de ma marque et des ateliers que je peux faire. Les gens ont de plus en plus envie de mieux consommer. Ça, c'est sûr. Après, il va falloir faire des choix quand on n'a pas un peu moins les moyens. C'est le seul petit hic qui va se passer. Mais je comprends très bien parce que même si moi, maintenant, ça va, j'arrive mieux à en vivre, je ne gagne pas des milliers, des cents. Donc, à un moment, tu fais tes choix et tu te dis, est-ce que je pars en voyage ? Est-ce que je m'achète un sac ? Est-ce que je vais acheter des chaussures ? C'est toujours un peu ça. C'est quand même des vies un peu levées. Donc, ça, c'est plus difficile. Je ne sais pas si j'ai trop bien répondu à la question. Oui.
- Speaker #1
Si, c'est parfait. Sur cette belle parole optimiste, merci beaucoup Aurélie.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Et puis, à bientôt.
- Speaker #0
À bientôt.
- Speaker #1
Merci beaucoup pour votre écoute. J'espère que le parcours d'Aurélie vous aura inspiré. Si vous avez des questions, des suggestions ou que vous souhaitez interagir, rendez-vous sur Facebook ou Instagram à Histoire d'Artisan. N'hésitez pas à mettre une note sur iTunes pour faire découvrir les histoires d'artisans au plus grand nombre et à vous abonner sur votre plateforme de streaming préférée. Je vous dis à très vite avec une nouvelle histoire.