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Inky et Peete se livrent

Matilda, de Roald Dahl

Matilda, de Roald Dahl

10min |19/02/2025
Play
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Inky et Peete se livrent

Matilda, de Roald Dahl

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10min |19/02/2025
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Description

Connaissez-vous Matilda ?

👧📚👩‍🏫


Matilda, c'est une petite fille curieuse et créative, qui aime lire et parler de ses lectures (un peu comme vous et nous, en fait).


Lorsqu'elle rentre à l'école, elle se trouve confrontée à la tyrannique Mademoiselle Legourdin, directrice de cauchemar qui terrorise aussi bien les élèves que les professeurs.

Avec l'aide de ses camarades et de Mademoiselle Candy, son institutrice, Matilda va tout faire pour la remettre à sa place et ramener la paix sur l'établissement scolaire.


Mais Matilda, c'est aussi et surtout l'histoire d'un combat ! Un combat contre la bêtise. Un combat rude et cruel. Mais un combat essentiel et vital !


Alors engagez-vous ! Venez combattre la bêtise grâce à la lecture et à l'imagination aux côtés de Matilda, de Roald Dahl, et de tous ses lecteurs et toutes ses lectrices.


📚 Références :

titre : Matilda

auteur : Roald Dahl

traduction française : Henri Robillot

édition française : Folio

illustrations et couverture : Quentin Blake

à partir de 8 ans


🎙️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pères et mères sont gens bien curieux. Même lorsque leurs rejetons sont les pires des poisons imaginables, ils persistent à les trouver merveilleux. Certains parents vont plus loin, l'adoration les aveugle à tel point qu'ils arrivent à se persuader du génie de leur progéniture. Mais après tout, quel mal à cela ! Ainsi va le monde. C'est seulement quand les parents commencent à nous vanter les mérites de leurs odieux moutards que nous nous mettons à crier. « Ah non, assez ! Vite, de l'air ! Vous allez nous rendre malades ! » Les enseignants souffrent beaucoup d'avoir à écouter ce genre de balivernes proférées par des parents gonflés d'orgueil, mais en général, ils se rattrapent dans l'établissement des notes en fin de trimestre. Si j'étais professeur, je concocterais des appréciations féroces pour les enfants de rats d'auteurs aussi infatués. « Votre fils, Maximilien, écrirais-je, est une nullité totale. J'espère que vous avez une entreprise familiale où vous pourrez le caser à la fin de ses études, car il n'a aucune chance de trouver nulle part ailleurs le moindre emploi. Ou bien si je me sentais lyrique ce jour-là, je dirais que les organes de Louis des Sauterelles se trouvent au flanc de leur abdomen est une curiosité de la nature. À en juger par ce qu'elle a appris au cours du dernier trimestre, votre fille Vanessa ne possède pas trace des organes en question. » Je pourrais même m'aventurer plus loin dans l'histoire naturelle et déclarer « La cigale passe six ans à l'état de larve enterrée dans le sol et pas plus de six jours à l'air libre au soleil. Votre fils Gaston a passé six ans à l'état de larve dans cet établissement et nous attendons toujours qu'il sorte de sa chrysalide. » Une petite fille spécialement odieuse pourrait m'inspirer ce commentaire. Fiona a la même beauté glaciale qu'un iceberg. mais contrairement à ce dernier, il n'y a strictement rien à trouver sous cette apparence. Bref, je crois que je me pourlècherais à rédiger des bulletins de fin de trimestre pour les jeunes pestes de ma classe. Mais en voilà assez, poursuivons notre récit. De loin en loin, il arrive qu'on rencontre des parents qui adoptent l'attitude opposée et ne manifestent pas le moindre intérêt pour leur enfant. Ceux-là sont, à coup sûr, bien pire que les admirateurs Béat. Monsieur et Madame Verdebois appartenaient à cette espèce. Ils avaient un fils, appelé Michael, et une fille du nom de Mathilda, et considéraient cette dernière à peu près comme une croûte sur une plaie. Une croûte, il faut s'y résigner jusqu'à ce qu'on puisse la détacher sans défaire et la bazarder. Monsieur et Madame Verdebois attendaient avec impatience le moment où ils pourraient se défaire de leur petite fille et la bazarder en l'expédiant de préférence dans le comté voisin ou même plus loin. Il est déjà assez triste que des parents traitent des enfants ordinaires comme s'ils étaient des croûtes ou des corps aux pieds. Mais cette attitude est encore plus répréhensible si l'enfant en question est extraordinaire. J'entends par là aussi sensible que doué. Mathilda était l'un et l'autre, mais par-dessus tout, elle était douée. Elle avait l'esprit si vif et si délié, et apprenait avec une telle facilité que même les parents les plus obtus auraient reconnu des dons aussi exceptionnels. mais m et mme ver de bois étaient eux si bornés si confinés dans leur petite existence étriquée et stupide qu'ils n'avaient rien remarqué de particulier chez leur fille pour tout dire fut-elle rentrée à la maison en se traînant avec la jambe cassée qu'ils ne s'en seraient pas aperçus le frère de mathilda, michael, était un garçon tout à fait normal mais devant sa soeur je le répète vous seriez resté comme deux ronds de flanc à l'âge d'un an et demi Elle parlait à la perfection et connaissait à peu près autant de mots que la plupart des adultes. Les parents, au lieu de la féliciter, la traitaient de moulin à parole et la rabrouaient en lui disant que les petites filles sont faites pour être vues, mais pas pour être entendues. À trois ans, Mathilda avait appris toute seule à lire en s'exerçant avec les journaux et les magazines qui traînaient à la maison. À quatre ans, elle lisait couramment et, tout naturellement, se mit à rêver de livres. Le seul disponible dans ce foyer de haute culture, La cuisine pour tous appartenait à sa mère et lorsqu'elle l'eut épluchée de la première page à la dernière et appris toutes les recettes par cœur, elle décida de se lancer dans des lectures plus intéressantes. « Papa, » dit-elle, « tu crois que tu pourrais m'acheter un livre ? » « Un livre ? » dit-il. « Mais qu'est-ce que tu veux faire d'un livre, pétard de sort ? » « Le lire, papa. » « Et la télé, ça te suffit pas ? Vain Dieu, on a une belle télé avec un écran de 56 et toi, tu réclames des bouquins ? » Tu as tout de l'enfant gâté, ma fille. Vous écoutez Inky et Pete se livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mafalda Vidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. L'incipit que vous venez d'entendre, c'est l'incipit de Mathilda, écrit par Roald Dahl, traduit de l'anglais par Henri Robillot, publié pour la première fois en 1988. L'histoire de Mathilda... C'est l'histoire d'une petite fille extrêmement intelligente qui va libérer son école d'une directrice tyrannique à l'excès. Mais c'est beaucoup plus que ça. C'est d'abord l'histoire d'un combat, comme beaucoup de bonnes histoires. Un combat qui oppose l'imagination à la bêtise. Mathilda, c'est une petite fille géniale au premier sens du terme. Elle se bat contre la bêtise grâce au pouvoir de son imagination, au pouvoir de la lecture et au pouvoir de la curiosité. La bêtise, c'est qui ? C'est quoi ? C'est certains adultes. Ses parents, pour commencer. Madame Legourdin, la directrice de son école. De manière générale, ce sont tous les adultes qui profitent de leur taille et de leur âge pour écraser les plus petits. La bêtise, c'est aussi certains enfants. Le frère de Mathilda, Michael, mais également tous les enfants qui renoncent ou sont forcés de renoncer face à l'autorité des adultes et perdent leur capacité d'émerveillement et leur curiosité. Et l'imagination, c'est quoi ? C'est qui ? Bon, c'est Mathilda, ça, ok. Mais c'est aussi certains adultes. Mademoiselle Candy, la professeure de Mathilda. Madame Folio aussi, la bibliothécaire. Finalement, tous ces adultes, ou en fait toutes ces personnes, quel que soit leur âge, qui ont gardé leur attention au monde, leur curiosité, leur capacité d'émerveillement. Et en fait, c'est ça. C'est un combat, pas seulement contre la bêtise, mais contre la perte de l'émerveillement. C'est un combat assez particulier parce qu'on peut changer de camp, grâce entre autres à la lecture. Lecture qui est le carburant de l'imagination. Et comme dans tous les combats, l'union fait la force. On peut donc changer de camp et s'unir contre la bêtise. Et c'est d'ailleurs ce qui se passe dans Mathilda. Les enfants vont s'unir, vont unir leur force et leur imagination pour avoir plus de poids, plus de pouvoir et se battre contre la bêtise et la peur des adultes. Mathilda, c'est aussi l'histoire du pouvoir de l'imagination. Un pouvoir avec des vrais effets dans le monde. Très vite, Mathilda découvre des capacités de télékinésie. Son imagination va déborder littéralement et donc va déplacer ou déformer des objets. Et cette idée, elle est fabuleuse. L'idée que grâce à son imagination, grâce au pouvoir de son imagination, on puisse agir sur le monde physique. Mais si on y réfléchit un tout petit peu, c'est ce qui se passe dans la réalité à travers les livres. Les livres, c'est l'imagination de celles et ceux qui les écrivent et les racontent, qui débordent et qui finalement vont changer la perception du monde de leurs lecteurs et de leurs lectrices qui eux-mêmes... vont changer le monde à leur tour par leurs actions au quotidien. Donc, l'imagination change le monde dans Mathilda, mais également dans la vraie vie. Mathilda, c'est aussi un livre qui parle de livres. Ça, c'est mes histoires préférées, parce qu'elles s'inscrivent dans un paysage tellement riche, tellement fort, tellement plus grand, que juste un livre. Dans Mathilda, on parle de Dickens, de Jane Austen, de Kipling, Orwell, Hardy. Tout ça, ça donne envie de lire. Et donc finalement, le combat de Mathilda et derrière le combat de Roald Dahl, il est déjà gagné. Et en bonus, on a le style et l'humour inimitable de Roald Dahl, qui est magnifiquement traduit. On peut s'attarder un petit peu sur les traductions des noms des personnages. Madame Legourdin, Mademoiselle Candy, Madame Folio, c'est juste délicieux. Les premiers mots que je vous ai lus ne sont pas une exception. Le livre est comme ça. avec cet humour anglais, cet humour pince-sans-rire, cet humour corrosif. Et c'est comme ça tout du long du livre. C'est jouissif à lire pour soi, mais ça l'est encore plus à lire pour les autres, à lire à voix haute. Moralité, lisez Mathilda pour vous, relisez Mathilda pour vous, lisez Mathilda à vos enfants, combattez la bêtise aux côtés de Mathilda et de Roald Dahl, et profitez. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des mots. A bientôt.

Chapters

  • Incipit

    00:00

  • Pourquoi (re)lire Matilda ?

    05:10

Description

Connaissez-vous Matilda ?

👧📚👩‍🏫


Matilda, c'est une petite fille curieuse et créative, qui aime lire et parler de ses lectures (un peu comme vous et nous, en fait).


Lorsqu'elle rentre à l'école, elle se trouve confrontée à la tyrannique Mademoiselle Legourdin, directrice de cauchemar qui terrorise aussi bien les élèves que les professeurs.

Avec l'aide de ses camarades et de Mademoiselle Candy, son institutrice, Matilda va tout faire pour la remettre à sa place et ramener la paix sur l'établissement scolaire.


Mais Matilda, c'est aussi et surtout l'histoire d'un combat ! Un combat contre la bêtise. Un combat rude et cruel. Mais un combat essentiel et vital !


Alors engagez-vous ! Venez combattre la bêtise grâce à la lecture et à l'imagination aux côtés de Matilda, de Roald Dahl, et de tous ses lecteurs et toutes ses lectrices.


📚 Références :

titre : Matilda

auteur : Roald Dahl

traduction française : Henri Robillot

édition française : Folio

illustrations et couverture : Quentin Blake

à partir de 8 ans


🎙️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pères et mères sont gens bien curieux. Même lorsque leurs rejetons sont les pires des poisons imaginables, ils persistent à les trouver merveilleux. Certains parents vont plus loin, l'adoration les aveugle à tel point qu'ils arrivent à se persuader du génie de leur progéniture. Mais après tout, quel mal à cela ! Ainsi va le monde. C'est seulement quand les parents commencent à nous vanter les mérites de leurs odieux moutards que nous nous mettons à crier. « Ah non, assez ! Vite, de l'air ! Vous allez nous rendre malades ! » Les enseignants souffrent beaucoup d'avoir à écouter ce genre de balivernes proférées par des parents gonflés d'orgueil, mais en général, ils se rattrapent dans l'établissement des notes en fin de trimestre. Si j'étais professeur, je concocterais des appréciations féroces pour les enfants de rats d'auteurs aussi infatués. « Votre fils, Maximilien, écrirais-je, est une nullité totale. J'espère que vous avez une entreprise familiale où vous pourrez le caser à la fin de ses études, car il n'a aucune chance de trouver nulle part ailleurs le moindre emploi. Ou bien si je me sentais lyrique ce jour-là, je dirais que les organes de Louis des Sauterelles se trouvent au flanc de leur abdomen est une curiosité de la nature. À en juger par ce qu'elle a appris au cours du dernier trimestre, votre fille Vanessa ne possède pas trace des organes en question. » Je pourrais même m'aventurer plus loin dans l'histoire naturelle et déclarer « La cigale passe six ans à l'état de larve enterrée dans le sol et pas plus de six jours à l'air libre au soleil. Votre fils Gaston a passé six ans à l'état de larve dans cet établissement et nous attendons toujours qu'il sorte de sa chrysalide. » Une petite fille spécialement odieuse pourrait m'inspirer ce commentaire. Fiona a la même beauté glaciale qu'un iceberg. mais contrairement à ce dernier, il n'y a strictement rien à trouver sous cette apparence. Bref, je crois que je me pourlècherais à rédiger des bulletins de fin de trimestre pour les jeunes pestes de ma classe. Mais en voilà assez, poursuivons notre récit. De loin en loin, il arrive qu'on rencontre des parents qui adoptent l'attitude opposée et ne manifestent pas le moindre intérêt pour leur enfant. Ceux-là sont, à coup sûr, bien pire que les admirateurs Béat. Monsieur et Madame Verdebois appartenaient à cette espèce. Ils avaient un fils, appelé Michael, et une fille du nom de Mathilda, et considéraient cette dernière à peu près comme une croûte sur une plaie. Une croûte, il faut s'y résigner jusqu'à ce qu'on puisse la détacher sans défaire et la bazarder. Monsieur et Madame Verdebois attendaient avec impatience le moment où ils pourraient se défaire de leur petite fille et la bazarder en l'expédiant de préférence dans le comté voisin ou même plus loin. Il est déjà assez triste que des parents traitent des enfants ordinaires comme s'ils étaient des croûtes ou des corps aux pieds. Mais cette attitude est encore plus répréhensible si l'enfant en question est extraordinaire. J'entends par là aussi sensible que doué. Mathilda était l'un et l'autre, mais par-dessus tout, elle était douée. Elle avait l'esprit si vif et si délié, et apprenait avec une telle facilité que même les parents les plus obtus auraient reconnu des dons aussi exceptionnels. mais m et mme ver de bois étaient eux si bornés si confinés dans leur petite existence étriquée et stupide qu'ils n'avaient rien remarqué de particulier chez leur fille pour tout dire fut-elle rentrée à la maison en se traînant avec la jambe cassée qu'ils ne s'en seraient pas aperçus le frère de mathilda, michael, était un garçon tout à fait normal mais devant sa soeur je le répète vous seriez resté comme deux ronds de flanc à l'âge d'un an et demi Elle parlait à la perfection et connaissait à peu près autant de mots que la plupart des adultes. Les parents, au lieu de la féliciter, la traitaient de moulin à parole et la rabrouaient en lui disant que les petites filles sont faites pour être vues, mais pas pour être entendues. À trois ans, Mathilda avait appris toute seule à lire en s'exerçant avec les journaux et les magazines qui traînaient à la maison. À quatre ans, elle lisait couramment et, tout naturellement, se mit à rêver de livres. Le seul disponible dans ce foyer de haute culture, La cuisine pour tous appartenait à sa mère et lorsqu'elle l'eut épluchée de la première page à la dernière et appris toutes les recettes par cœur, elle décida de se lancer dans des lectures plus intéressantes. « Papa, » dit-elle, « tu crois que tu pourrais m'acheter un livre ? » « Un livre ? » dit-il. « Mais qu'est-ce que tu veux faire d'un livre, pétard de sort ? » « Le lire, papa. » « Et la télé, ça te suffit pas ? Vain Dieu, on a une belle télé avec un écran de 56 et toi, tu réclames des bouquins ? » Tu as tout de l'enfant gâté, ma fille. Vous écoutez Inky et Pete se livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mafalda Vidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. L'incipit que vous venez d'entendre, c'est l'incipit de Mathilda, écrit par Roald Dahl, traduit de l'anglais par Henri Robillot, publié pour la première fois en 1988. L'histoire de Mathilda... C'est l'histoire d'une petite fille extrêmement intelligente qui va libérer son école d'une directrice tyrannique à l'excès. Mais c'est beaucoup plus que ça. C'est d'abord l'histoire d'un combat, comme beaucoup de bonnes histoires. Un combat qui oppose l'imagination à la bêtise. Mathilda, c'est une petite fille géniale au premier sens du terme. Elle se bat contre la bêtise grâce au pouvoir de son imagination, au pouvoir de la lecture et au pouvoir de la curiosité. La bêtise, c'est qui ? C'est quoi ? C'est certains adultes. Ses parents, pour commencer. Madame Legourdin, la directrice de son école. De manière générale, ce sont tous les adultes qui profitent de leur taille et de leur âge pour écraser les plus petits. La bêtise, c'est aussi certains enfants. Le frère de Mathilda, Michael, mais également tous les enfants qui renoncent ou sont forcés de renoncer face à l'autorité des adultes et perdent leur capacité d'émerveillement et leur curiosité. Et l'imagination, c'est quoi ? C'est qui ? Bon, c'est Mathilda, ça, ok. Mais c'est aussi certains adultes. Mademoiselle Candy, la professeure de Mathilda. Madame Folio aussi, la bibliothécaire. Finalement, tous ces adultes, ou en fait toutes ces personnes, quel que soit leur âge, qui ont gardé leur attention au monde, leur curiosité, leur capacité d'émerveillement. Et en fait, c'est ça. C'est un combat, pas seulement contre la bêtise, mais contre la perte de l'émerveillement. C'est un combat assez particulier parce qu'on peut changer de camp, grâce entre autres à la lecture. Lecture qui est le carburant de l'imagination. Et comme dans tous les combats, l'union fait la force. On peut donc changer de camp et s'unir contre la bêtise. Et c'est d'ailleurs ce qui se passe dans Mathilda. Les enfants vont s'unir, vont unir leur force et leur imagination pour avoir plus de poids, plus de pouvoir et se battre contre la bêtise et la peur des adultes. Mathilda, c'est aussi l'histoire du pouvoir de l'imagination. Un pouvoir avec des vrais effets dans le monde. Très vite, Mathilda découvre des capacités de télékinésie. Son imagination va déborder littéralement et donc va déplacer ou déformer des objets. Et cette idée, elle est fabuleuse. L'idée que grâce à son imagination, grâce au pouvoir de son imagination, on puisse agir sur le monde physique. Mais si on y réfléchit un tout petit peu, c'est ce qui se passe dans la réalité à travers les livres. Les livres, c'est l'imagination de celles et ceux qui les écrivent et les racontent, qui débordent et qui finalement vont changer la perception du monde de leurs lecteurs et de leurs lectrices qui eux-mêmes... vont changer le monde à leur tour par leurs actions au quotidien. Donc, l'imagination change le monde dans Mathilda, mais également dans la vraie vie. Mathilda, c'est aussi un livre qui parle de livres. Ça, c'est mes histoires préférées, parce qu'elles s'inscrivent dans un paysage tellement riche, tellement fort, tellement plus grand, que juste un livre. Dans Mathilda, on parle de Dickens, de Jane Austen, de Kipling, Orwell, Hardy. Tout ça, ça donne envie de lire. Et donc finalement, le combat de Mathilda et derrière le combat de Roald Dahl, il est déjà gagné. Et en bonus, on a le style et l'humour inimitable de Roald Dahl, qui est magnifiquement traduit. On peut s'attarder un petit peu sur les traductions des noms des personnages. Madame Legourdin, Mademoiselle Candy, Madame Folio, c'est juste délicieux. Les premiers mots que je vous ai lus ne sont pas une exception. Le livre est comme ça. avec cet humour anglais, cet humour pince-sans-rire, cet humour corrosif. Et c'est comme ça tout du long du livre. C'est jouissif à lire pour soi, mais ça l'est encore plus à lire pour les autres, à lire à voix haute. Moralité, lisez Mathilda pour vous, relisez Mathilda pour vous, lisez Mathilda à vos enfants, combattez la bêtise aux côtés de Mathilda et de Roald Dahl, et profitez. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des mots. A bientôt.

Chapters

  • Incipit

    00:00

  • Pourquoi (re)lire Matilda ?

    05:10

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Connaissez-vous Matilda ?

👧📚👩‍🏫


Matilda, c'est une petite fille curieuse et créative, qui aime lire et parler de ses lectures (un peu comme vous et nous, en fait).


Lorsqu'elle rentre à l'école, elle se trouve confrontée à la tyrannique Mademoiselle Legourdin, directrice de cauchemar qui terrorise aussi bien les élèves que les professeurs.

Avec l'aide de ses camarades et de Mademoiselle Candy, son institutrice, Matilda va tout faire pour la remettre à sa place et ramener la paix sur l'établissement scolaire.


Mais Matilda, c'est aussi et surtout l'histoire d'un combat ! Un combat contre la bêtise. Un combat rude et cruel. Mais un combat essentiel et vital !


Alors engagez-vous ! Venez combattre la bêtise grâce à la lecture et à l'imagination aux côtés de Matilda, de Roald Dahl, et de tous ses lecteurs et toutes ses lectrices.


📚 Références :

titre : Matilda

auteur : Roald Dahl

traduction française : Henri Robillot

édition française : Folio

illustrations et couverture : Quentin Blake

à partir de 8 ans


🎙️ Abonnez-vous pour ne manquer aucun incipit !

Et si cet incipit vous a plu, n'hésitez pas à laisser une note et un commentaire sur Apple Podcast, Deezer ou votre plateforme d'écoute ! Ainsi, ces incipits arriveront dans les oreilles d'autres amoureuses et amoureux des belles histoires (et cela donnera aussi de la force à Inky, Peete et moi pour continuer à vous parler de nos lectures).


🙀😻 Et retrouvez Inky et Peete sur Instagram.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pères et mères sont gens bien curieux. Même lorsque leurs rejetons sont les pires des poisons imaginables, ils persistent à les trouver merveilleux. Certains parents vont plus loin, l'adoration les aveugle à tel point qu'ils arrivent à se persuader du génie de leur progéniture. Mais après tout, quel mal à cela ! Ainsi va le monde. C'est seulement quand les parents commencent à nous vanter les mérites de leurs odieux moutards que nous nous mettons à crier. « Ah non, assez ! Vite, de l'air ! Vous allez nous rendre malades ! » Les enseignants souffrent beaucoup d'avoir à écouter ce genre de balivernes proférées par des parents gonflés d'orgueil, mais en général, ils se rattrapent dans l'établissement des notes en fin de trimestre. Si j'étais professeur, je concocterais des appréciations féroces pour les enfants de rats d'auteurs aussi infatués. « Votre fils, Maximilien, écrirais-je, est une nullité totale. J'espère que vous avez une entreprise familiale où vous pourrez le caser à la fin de ses études, car il n'a aucune chance de trouver nulle part ailleurs le moindre emploi. Ou bien si je me sentais lyrique ce jour-là, je dirais que les organes de Louis des Sauterelles se trouvent au flanc de leur abdomen est une curiosité de la nature. À en juger par ce qu'elle a appris au cours du dernier trimestre, votre fille Vanessa ne possède pas trace des organes en question. » Je pourrais même m'aventurer plus loin dans l'histoire naturelle et déclarer « La cigale passe six ans à l'état de larve enterrée dans le sol et pas plus de six jours à l'air libre au soleil. Votre fils Gaston a passé six ans à l'état de larve dans cet établissement et nous attendons toujours qu'il sorte de sa chrysalide. » Une petite fille spécialement odieuse pourrait m'inspirer ce commentaire. Fiona a la même beauté glaciale qu'un iceberg. mais contrairement à ce dernier, il n'y a strictement rien à trouver sous cette apparence. Bref, je crois que je me pourlècherais à rédiger des bulletins de fin de trimestre pour les jeunes pestes de ma classe. Mais en voilà assez, poursuivons notre récit. De loin en loin, il arrive qu'on rencontre des parents qui adoptent l'attitude opposée et ne manifestent pas le moindre intérêt pour leur enfant. Ceux-là sont, à coup sûr, bien pire que les admirateurs Béat. Monsieur et Madame Verdebois appartenaient à cette espèce. Ils avaient un fils, appelé Michael, et une fille du nom de Mathilda, et considéraient cette dernière à peu près comme une croûte sur une plaie. Une croûte, il faut s'y résigner jusqu'à ce qu'on puisse la détacher sans défaire et la bazarder. Monsieur et Madame Verdebois attendaient avec impatience le moment où ils pourraient se défaire de leur petite fille et la bazarder en l'expédiant de préférence dans le comté voisin ou même plus loin. Il est déjà assez triste que des parents traitent des enfants ordinaires comme s'ils étaient des croûtes ou des corps aux pieds. Mais cette attitude est encore plus répréhensible si l'enfant en question est extraordinaire. J'entends par là aussi sensible que doué. Mathilda était l'un et l'autre, mais par-dessus tout, elle était douée. Elle avait l'esprit si vif et si délié, et apprenait avec une telle facilité que même les parents les plus obtus auraient reconnu des dons aussi exceptionnels. mais m et mme ver de bois étaient eux si bornés si confinés dans leur petite existence étriquée et stupide qu'ils n'avaient rien remarqué de particulier chez leur fille pour tout dire fut-elle rentrée à la maison en se traînant avec la jambe cassée qu'ils ne s'en seraient pas aperçus le frère de mathilda, michael, était un garçon tout à fait normal mais devant sa soeur je le répète vous seriez resté comme deux ronds de flanc à l'âge d'un an et demi Elle parlait à la perfection et connaissait à peu près autant de mots que la plupart des adultes. Les parents, au lieu de la féliciter, la traitaient de moulin à parole et la rabrouaient en lui disant que les petites filles sont faites pour être vues, mais pas pour être entendues. À trois ans, Mathilda avait appris toute seule à lire en s'exerçant avec les journaux et les magazines qui traînaient à la maison. À quatre ans, elle lisait couramment et, tout naturellement, se mit à rêver de livres. Le seul disponible dans ce foyer de haute culture, La cuisine pour tous appartenait à sa mère et lorsqu'elle l'eut épluchée de la première page à la dernière et appris toutes les recettes par cœur, elle décida de se lancer dans des lectures plus intéressantes. « Papa, » dit-elle, « tu crois que tu pourrais m'acheter un livre ? » « Un livre ? » dit-il. « Mais qu'est-ce que tu veux faire d'un livre, pétard de sort ? » « Le lire, papa. » « Et la télé, ça te suffit pas ? Vain Dieu, on a une belle télé avec un écran de 56 et toi, tu réclames des bouquins ? » Tu as tout de l'enfant gâté, ma fille. Vous écoutez Inky et Pete se livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mafalda Vidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. L'incipit que vous venez d'entendre, c'est l'incipit de Mathilda, écrit par Roald Dahl, traduit de l'anglais par Henri Robillot, publié pour la première fois en 1988. L'histoire de Mathilda... C'est l'histoire d'une petite fille extrêmement intelligente qui va libérer son école d'une directrice tyrannique à l'excès. Mais c'est beaucoup plus que ça. C'est d'abord l'histoire d'un combat, comme beaucoup de bonnes histoires. Un combat qui oppose l'imagination à la bêtise. Mathilda, c'est une petite fille géniale au premier sens du terme. Elle se bat contre la bêtise grâce au pouvoir de son imagination, au pouvoir de la lecture et au pouvoir de la curiosité. La bêtise, c'est qui ? C'est quoi ? C'est certains adultes. Ses parents, pour commencer. Madame Legourdin, la directrice de son école. De manière générale, ce sont tous les adultes qui profitent de leur taille et de leur âge pour écraser les plus petits. La bêtise, c'est aussi certains enfants. Le frère de Mathilda, Michael, mais également tous les enfants qui renoncent ou sont forcés de renoncer face à l'autorité des adultes et perdent leur capacité d'émerveillement et leur curiosité. Et l'imagination, c'est quoi ? C'est qui ? Bon, c'est Mathilda, ça, ok. Mais c'est aussi certains adultes. Mademoiselle Candy, la professeure de Mathilda. Madame Folio aussi, la bibliothécaire. Finalement, tous ces adultes, ou en fait toutes ces personnes, quel que soit leur âge, qui ont gardé leur attention au monde, leur curiosité, leur capacité d'émerveillement. Et en fait, c'est ça. C'est un combat, pas seulement contre la bêtise, mais contre la perte de l'émerveillement. C'est un combat assez particulier parce qu'on peut changer de camp, grâce entre autres à la lecture. Lecture qui est le carburant de l'imagination. Et comme dans tous les combats, l'union fait la force. On peut donc changer de camp et s'unir contre la bêtise. Et c'est d'ailleurs ce qui se passe dans Mathilda. Les enfants vont s'unir, vont unir leur force et leur imagination pour avoir plus de poids, plus de pouvoir et se battre contre la bêtise et la peur des adultes. Mathilda, c'est aussi l'histoire du pouvoir de l'imagination. Un pouvoir avec des vrais effets dans le monde. Très vite, Mathilda découvre des capacités de télékinésie. Son imagination va déborder littéralement et donc va déplacer ou déformer des objets. Et cette idée, elle est fabuleuse. L'idée que grâce à son imagination, grâce au pouvoir de son imagination, on puisse agir sur le monde physique. Mais si on y réfléchit un tout petit peu, c'est ce qui se passe dans la réalité à travers les livres. Les livres, c'est l'imagination de celles et ceux qui les écrivent et les racontent, qui débordent et qui finalement vont changer la perception du monde de leurs lecteurs et de leurs lectrices qui eux-mêmes... vont changer le monde à leur tour par leurs actions au quotidien. Donc, l'imagination change le monde dans Mathilda, mais également dans la vraie vie. Mathilda, c'est aussi un livre qui parle de livres. Ça, c'est mes histoires préférées, parce qu'elles s'inscrivent dans un paysage tellement riche, tellement fort, tellement plus grand, que juste un livre. Dans Mathilda, on parle de Dickens, de Jane Austen, de Kipling, Orwell, Hardy. Tout ça, ça donne envie de lire. Et donc finalement, le combat de Mathilda et derrière le combat de Roald Dahl, il est déjà gagné. Et en bonus, on a le style et l'humour inimitable de Roald Dahl, qui est magnifiquement traduit. On peut s'attarder un petit peu sur les traductions des noms des personnages. Madame Legourdin, Mademoiselle Candy, Madame Folio, c'est juste délicieux. Les premiers mots que je vous ai lus ne sont pas une exception. Le livre est comme ça. avec cet humour anglais, cet humour pince-sans-rire, cet humour corrosif. Et c'est comme ça tout du long du livre. C'est jouissif à lire pour soi, mais ça l'est encore plus à lire pour les autres, à lire à voix haute. Moralité, lisez Mathilda pour vous, relisez Mathilda pour vous, lisez Mathilda à vos enfants, combattez la bêtise aux côtés de Mathilda et de Roald Dahl, et profitez. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des mots. A bientôt.

Chapters

  • Incipit

    00:00

  • Pourquoi (re)lire Matilda ?

    05:10

Description

Connaissez-vous Matilda ?

👧📚👩‍🏫


Matilda, c'est une petite fille curieuse et créative, qui aime lire et parler de ses lectures (un peu comme vous et nous, en fait).


Lorsqu'elle rentre à l'école, elle se trouve confrontée à la tyrannique Mademoiselle Legourdin, directrice de cauchemar qui terrorise aussi bien les élèves que les professeurs.

Avec l'aide de ses camarades et de Mademoiselle Candy, son institutrice, Matilda va tout faire pour la remettre à sa place et ramener la paix sur l'établissement scolaire.


Mais Matilda, c'est aussi et surtout l'histoire d'un combat ! Un combat contre la bêtise. Un combat rude et cruel. Mais un combat essentiel et vital !


Alors engagez-vous ! Venez combattre la bêtise grâce à la lecture et à l'imagination aux côtés de Matilda, de Roald Dahl, et de tous ses lecteurs et toutes ses lectrices.


📚 Références :

titre : Matilda

auteur : Roald Dahl

traduction française : Henri Robillot

édition française : Folio

illustrations et couverture : Quentin Blake

à partir de 8 ans


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Transcription

  • Speaker #0

    Pères et mères sont gens bien curieux. Même lorsque leurs rejetons sont les pires des poisons imaginables, ils persistent à les trouver merveilleux. Certains parents vont plus loin, l'adoration les aveugle à tel point qu'ils arrivent à se persuader du génie de leur progéniture. Mais après tout, quel mal à cela ! Ainsi va le monde. C'est seulement quand les parents commencent à nous vanter les mérites de leurs odieux moutards que nous nous mettons à crier. « Ah non, assez ! Vite, de l'air ! Vous allez nous rendre malades ! » Les enseignants souffrent beaucoup d'avoir à écouter ce genre de balivernes proférées par des parents gonflés d'orgueil, mais en général, ils se rattrapent dans l'établissement des notes en fin de trimestre. Si j'étais professeur, je concocterais des appréciations féroces pour les enfants de rats d'auteurs aussi infatués. « Votre fils, Maximilien, écrirais-je, est une nullité totale. J'espère que vous avez une entreprise familiale où vous pourrez le caser à la fin de ses études, car il n'a aucune chance de trouver nulle part ailleurs le moindre emploi. Ou bien si je me sentais lyrique ce jour-là, je dirais que les organes de Louis des Sauterelles se trouvent au flanc de leur abdomen est une curiosité de la nature. À en juger par ce qu'elle a appris au cours du dernier trimestre, votre fille Vanessa ne possède pas trace des organes en question. » Je pourrais même m'aventurer plus loin dans l'histoire naturelle et déclarer « La cigale passe six ans à l'état de larve enterrée dans le sol et pas plus de six jours à l'air libre au soleil. Votre fils Gaston a passé six ans à l'état de larve dans cet établissement et nous attendons toujours qu'il sorte de sa chrysalide. » Une petite fille spécialement odieuse pourrait m'inspirer ce commentaire. Fiona a la même beauté glaciale qu'un iceberg. mais contrairement à ce dernier, il n'y a strictement rien à trouver sous cette apparence. Bref, je crois que je me pourlècherais à rédiger des bulletins de fin de trimestre pour les jeunes pestes de ma classe. Mais en voilà assez, poursuivons notre récit. De loin en loin, il arrive qu'on rencontre des parents qui adoptent l'attitude opposée et ne manifestent pas le moindre intérêt pour leur enfant. Ceux-là sont, à coup sûr, bien pire que les admirateurs Béat. Monsieur et Madame Verdebois appartenaient à cette espèce. Ils avaient un fils, appelé Michael, et une fille du nom de Mathilda, et considéraient cette dernière à peu près comme une croûte sur une plaie. Une croûte, il faut s'y résigner jusqu'à ce qu'on puisse la détacher sans défaire et la bazarder. Monsieur et Madame Verdebois attendaient avec impatience le moment où ils pourraient se défaire de leur petite fille et la bazarder en l'expédiant de préférence dans le comté voisin ou même plus loin. Il est déjà assez triste que des parents traitent des enfants ordinaires comme s'ils étaient des croûtes ou des corps aux pieds. Mais cette attitude est encore plus répréhensible si l'enfant en question est extraordinaire. J'entends par là aussi sensible que doué. Mathilda était l'un et l'autre, mais par-dessus tout, elle était douée. Elle avait l'esprit si vif et si délié, et apprenait avec une telle facilité que même les parents les plus obtus auraient reconnu des dons aussi exceptionnels. mais m et mme ver de bois étaient eux si bornés si confinés dans leur petite existence étriquée et stupide qu'ils n'avaient rien remarqué de particulier chez leur fille pour tout dire fut-elle rentrée à la maison en se traînant avec la jambe cassée qu'ils ne s'en seraient pas aperçus le frère de mathilda, michael, était un garçon tout à fait normal mais devant sa soeur je le répète vous seriez resté comme deux ronds de flanc à l'âge d'un an et demi Elle parlait à la perfection et connaissait à peu près autant de mots que la plupart des adultes. Les parents, au lieu de la féliciter, la traitaient de moulin à parole et la rabrouaient en lui disant que les petites filles sont faites pour être vues, mais pas pour être entendues. À trois ans, Mathilda avait appris toute seule à lire en s'exerçant avec les journaux et les magazines qui traînaient à la maison. À quatre ans, elle lisait couramment et, tout naturellement, se mit à rêver de livres. Le seul disponible dans ce foyer de haute culture, La cuisine pour tous appartenait à sa mère et lorsqu'elle l'eut épluchée de la première page à la dernière et appris toutes les recettes par cœur, elle décida de se lancer dans des lectures plus intéressantes. « Papa, » dit-elle, « tu crois que tu pourrais m'acheter un livre ? » « Un livre ? » dit-il. « Mais qu'est-ce que tu veux faire d'un livre, pétard de sort ? » « Le lire, papa. » « Et la télé, ça te suffit pas ? Vain Dieu, on a une belle télé avec un écran de 56 et toi, tu réclames des bouquins ? » Tu as tout de l'enfant gâté, ma fille. Vous écoutez Inky et Pete se livre, le podcast lecture en 15 minutes, à peu près, qui donne vie et voix aux premiers mots d'un livre et vous donne envie de découvrir les suivants. Ou pas, je suis Mafalda Vidal, amoureuse des jolis mots et des belles histoires. L'incipit que vous venez d'entendre, c'est l'incipit de Mathilda, écrit par Roald Dahl, traduit de l'anglais par Henri Robillot, publié pour la première fois en 1988. L'histoire de Mathilda... C'est l'histoire d'une petite fille extrêmement intelligente qui va libérer son école d'une directrice tyrannique à l'excès. Mais c'est beaucoup plus que ça. C'est d'abord l'histoire d'un combat, comme beaucoup de bonnes histoires. Un combat qui oppose l'imagination à la bêtise. Mathilda, c'est une petite fille géniale au premier sens du terme. Elle se bat contre la bêtise grâce au pouvoir de son imagination, au pouvoir de la lecture et au pouvoir de la curiosité. La bêtise, c'est qui ? C'est quoi ? C'est certains adultes. Ses parents, pour commencer. Madame Legourdin, la directrice de son école. De manière générale, ce sont tous les adultes qui profitent de leur taille et de leur âge pour écraser les plus petits. La bêtise, c'est aussi certains enfants. Le frère de Mathilda, Michael, mais également tous les enfants qui renoncent ou sont forcés de renoncer face à l'autorité des adultes et perdent leur capacité d'émerveillement et leur curiosité. Et l'imagination, c'est quoi ? C'est qui ? Bon, c'est Mathilda, ça, ok. Mais c'est aussi certains adultes. Mademoiselle Candy, la professeure de Mathilda. Madame Folio aussi, la bibliothécaire. Finalement, tous ces adultes, ou en fait toutes ces personnes, quel que soit leur âge, qui ont gardé leur attention au monde, leur curiosité, leur capacité d'émerveillement. Et en fait, c'est ça. C'est un combat, pas seulement contre la bêtise, mais contre la perte de l'émerveillement. C'est un combat assez particulier parce qu'on peut changer de camp, grâce entre autres à la lecture. Lecture qui est le carburant de l'imagination. Et comme dans tous les combats, l'union fait la force. On peut donc changer de camp et s'unir contre la bêtise. Et c'est d'ailleurs ce qui se passe dans Mathilda. Les enfants vont s'unir, vont unir leur force et leur imagination pour avoir plus de poids, plus de pouvoir et se battre contre la bêtise et la peur des adultes. Mathilda, c'est aussi l'histoire du pouvoir de l'imagination. Un pouvoir avec des vrais effets dans le monde. Très vite, Mathilda découvre des capacités de télékinésie. Son imagination va déborder littéralement et donc va déplacer ou déformer des objets. Et cette idée, elle est fabuleuse. L'idée que grâce à son imagination, grâce au pouvoir de son imagination, on puisse agir sur le monde physique. Mais si on y réfléchit un tout petit peu, c'est ce qui se passe dans la réalité à travers les livres. Les livres, c'est l'imagination de celles et ceux qui les écrivent et les racontent, qui débordent et qui finalement vont changer la perception du monde de leurs lecteurs et de leurs lectrices qui eux-mêmes... vont changer le monde à leur tour par leurs actions au quotidien. Donc, l'imagination change le monde dans Mathilda, mais également dans la vraie vie. Mathilda, c'est aussi un livre qui parle de livres. Ça, c'est mes histoires préférées, parce qu'elles s'inscrivent dans un paysage tellement riche, tellement fort, tellement plus grand, que juste un livre. Dans Mathilda, on parle de Dickens, de Jane Austen, de Kipling, Orwell, Hardy. Tout ça, ça donne envie de lire. Et donc finalement, le combat de Mathilda et derrière le combat de Roald Dahl, il est déjà gagné. Et en bonus, on a le style et l'humour inimitable de Roald Dahl, qui est magnifiquement traduit. On peut s'attarder un petit peu sur les traductions des noms des personnages. Madame Legourdin, Mademoiselle Candy, Madame Folio, c'est juste délicieux. Les premiers mots que je vous ai lus ne sont pas une exception. Le livre est comme ça. avec cet humour anglais, cet humour pince-sans-rire, cet humour corrosif. Et c'est comme ça tout du long du livre. C'est jouissif à lire pour soi, mais ça l'est encore plus à lire pour les autres, à lire à voix haute. Moralité, lisez Mathilda pour vous, relisez Mathilda pour vous, lisez Mathilda à vos enfants, combattez la bêtise aux côtés de Mathilda et de Roald Dahl, et profitez. Merci de m'avoir écoutée jusqu'au bout. Si vous avez passé un bon moment, dites-le moi. Dites-le aussi à votre plateforme d'écoute et n'hésitez pas à partager le podcast avec d'autres amoureux et amoureuses des mots. A bientôt.

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  • Pourquoi (re)lire Matilda ?

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