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J'ai 50 ans et alors ?

Au-delà de l'égo -Serge Marquis

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38min |15/10/2024
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J'ai 50 ans et alors ?

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Description

Dans cet épisode, nous explorons un sujet profondément humain : nos peurs et leur lien avec l'ego.

Peur d'échouer, de ne pas être aimé, de déplaire, de se confronter à l'inconnu... Ces émotions nous sont familières, mais comment les appréhender pour vivre de manière plus libre et sereine ?


Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir d'en discuter avec Serge Marquis, médecin et spécialiste en santé mentale, auteur des ouvrages remarquables tels que "Petit traité de bienveillance envers soi-même" et "Le jour où je me suis aimé pour de vrai".

Ensemble, nous plongerons dans les mécanismes de l’ego, ces besoins illusoires qui nous retiennent.

Nous découvrons comment mieux comprendre et apprivoiser notre mental pour avancer vers une plus grande authenticité, amour de soi et des autres.


Rejoignez-nous pour cette discussion inspirante sur la manière dont l’ego influence notre quotidien, et apprenez à le reconnaître pour mieux vous en libérer.


Cet épisode est soutenu par Be-Life, une entreprise belge qui propose, depuis plus de 30 ans, des compléments alimentaires naturels et bio pour favoriser notre bien-être.

Merci à Be-Life pour son engagement envers le bien-être et la santé.

Découvrez notamment Ashwagandha Plus,un complément naturel conçu pour apporter du soutien en cas de stress et renforcer nos fonctions mentales face à la fatigue.


Ressources :

Serge Marquis : https://tortue-marquis.com/

Livres:

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

Petit traité de bienveillance envers soi


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Transcription

  • Sandrine

    Bonjour et bienvenue dans "J'ai 50 ans et alors?", un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle édition de "J'ai 50 ans et alors?". Aujourd'hui justement, et alors, nous allons parler de nos peurs et surtout de notre égo. qui est présent très régulièrement dans nos vies sans qu'on s'en rende compte. Peur d'être jugé, d'être rejeté, de manquer, de réussir, d'échouer, de ne pas être aimé, de déplaire, de ne pas être à la hauteur. Peur de s'affirmer, peur du conflit, peur de l'inconnu. Il nous est déjà tous très souvent arrivé d'être confrontés à ces peurs qui sont bien souvent irrationnelles ou disproportionnées et qui prennent... tout le contrôle, nous paralyse et nous empêche de vivre pleinement et de profiter du spectacle de la vie. Donc on va en parler aujourd'hui avec Serge Marquis, que j'ai le grand plaisir d'accueillir pour cette émission. Il est spécialiste de la santé mentale au Québec et il est auteur de plusieurs ouvrages. Moi j'ai beaucoup aimé, j'ai lu "Le petit traité de bienveillance envers soi-même". Et "Le jour où je me suis aimée pour de vrai". Deux livres que je vous conseille chaudement de lire. À travers ces récits, l'auteur nous invite à apprivoiser notre égo, à l'observer avec bienveillance et à apprendre à regarder le spectacle de la vie plutôt que de celui de notre mental ou de notre égo. Donc c'est le thème de l'émission d'aujourd'hui et donc je suis ravie de vous accueillir Serge, je vous souhaite la bienvenue dans cette émission.

  • Serge Marquis

    Merci, merci beaucoup Sandrine de m'accueillir chez vous, c'est avec joie que j'y suis.

  • Sandrine Corbiau

    Et bien donc dans cette première partie d'émission, on va, comme d'habitude, on va prendre le temps de mieux connaître l'invité, d'un petit peu comprendre qu'est-ce qui fait que... Quel est votre parcours ? Qu'est-ce que vous faites spécifiquement aujourd'hui ? Et donc, est-ce que vous pourriez vous présenter, Serge, quel est votre parcours et qu'est-ce qui vous a conduit aujourd'hui dans la médecine et plus spécifiquement dans la santé mentale, la gestion du stress et les démotivations ? Je pense que c'est ça votre...

  • Serge Marquis

    Tout à fait, j'ai fait un cours de médecine mais très très tôt. Je me suis intéressé au stress parce que les premiers patients que je voyais expliquaient eux-mêmes leur maladie. Ils me disaient je viens vous voir parce que j'ai mal à l'estomac, mais je suis sûr qu'il y a quelque chose dans ma vie qui fait que j'ai mal à l'estomac . Alors, eux-mêmes me guidaient vers une réflexion sur le stress et ça a commencé très tôt. Je me suis intéressé par la suite au milieu de travail parce que c'est un endroit où on vit beaucoup de stress. J'ai fait une spécialité en médecine du travail. Et j'ai commencé à soigner des personnes qui ne fonctionnaient plus au travail. À l'époque, on commençait à parler de burn-out, on parlait d'épuisement professionnel et de détresse psychologique dans l'espace de travail. Alors, j'ai commencé à m'intéresser à ça, je soignais des personnes, je me suis formé pour faire la thérapie et accompagner les personnes dans un retour vers le travail. Le même ou un autre, peu importe, mais que ces personnes-là puissent travailler à nouveau. Et c'est à ce moment-là que je me suis intéressé à l'égo. Parce que quand on s'intéresse à la souffrance humaine et qu'on veut essayer de la comprendre, qu'on veut humblement contribuer à aider à la soulager, on ne peut pas faire autrement qu'un jour ou l'autre avoir à s'interroger sur l'ego. Et des patients, par la suite, m'ont demandé d'écrire si c'était possible des bouquins parce que je leur en suggérais. Et on me disait, pourquoi n'écrivez-vous pas un, vous ? Alors, j'ai commencé par un petit bouquin qui s'appelait "Penssouillard hier le hamster" au début, et après,

  • Sandrine Corbiau

    "Penssouillard le hamster", c'est ça ?

  • Serge Marquis

    Oui, ça c'est un petit livre, vraiment, ça s'appelle "Petit traité de décroissance personnelle" aussi, en sous-titre, et c'était le premier. Mais après, j'ai voulu écrire une histoire, et c'est là que le jour où "Je me suis aimé pour de vrai' est apparu. Une histoire où un enfant demande à sa mère, qui est très occupée, pour laquelle il est très important de réussir sa carrière, d'être quelqu'un à travers les performances, etc. Alors son petit garçon qui ne la voit pas beaucoup lui dit "je vois au moins qu'est-ce que l'ego parce qu'à l'école, ils ont entendu un professeur accuser un autre professeur d'avoir un ego épouvantable, et ils ne connaissaient pas la question de l'ego". Donc, il demandait à sa mère, qui était bien perdue devant cette question.

  • Sandrine Corbiau

    Elle était bien concernée.

  • Serge Marquis

    Oui, tout à fait, ça la concernait directement. Mais si on s'intéresse à la souffrance humaine, on ne peut pas faire autrement que s'intéresser à l'ego. J'ai vu un jour l'homme qui a écrit Le pouvoir du moment présent Écarte-Toutonné, qui racontait une histoire que j'avais trouvée très belle. Il racontait qu'un homme marchait sur une route et qu'il est arrivé face à face avec un moine bouddhiste. Je ne connaîtrais plus de choses sur le bouddhisme en passant, mais un peu comme cet homme, il a demandé au moine Pouvez-vous m'expliquer le bouddhisme ? Alors, il s'attendait à une longue réponse et le moine bouddhiste lui a répondu tout simplement, c'est très simple, pas d'ego, pas de souffrance, pas d'ego, pas de problème. Alors, la grande question qui suit, c'est mais qu'est-ce que l'ego ? Alors, c'est ce sur quoi j'ai envie de dire, j'ai réfléchi par la suite toute ma vie, ce sur quoi je réfléchis encore et ça me mène maintenant. à donner des conférences et à écrire des textes, des bouquins sur le sujet.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est passionnant. Vos deux livres, en tout cas, vous utilisez la fiction, les histoires, pour nous faire comprendre comment ils fonctionnent. Je trouve que c'est très puissant, les métaphores que vous utilisez dans vos deux livres, en tout cas ces deux-là. Mais donc avant de plonger dans le dernier en tout cas que j'ai lu sur le petit traité de la bienveillance en Versoix, quelles sont vos motivations ? Est-ce qu'il y a un événement marquant dans votre vie, une rencontre, qui fait ce que vous faites aujourd'hui, qui vous a motivé à être là où vous êtes ?

  • Serge Marquis

    Deux choses. C'est important la question que vous posez en rapport avec les rencontres qu'on peut faire, parce que je crois... profondément, tout au cours de notre vie, faire des rencontres qui nous marquent à travers les personnes qui nous inspirent. J'aime bien l'exprimer comme ça. Et pendant mon cours de médecine, il y a un professeur qui a carrément changé ma vie. Il nous avait montré que pour plusieurs maladies, il y avait des changements qui avaient eu lieu dans l'environnement qui avaient permis à la maladie de diminuer sur la planète, par exemple la tuberculose. Ils nous avaient montré une courbe montrant que la tuberculose avait beaucoup diminué bien avant l'arrivée des vaccins et des médicaments. Et que c'est explicable par les conditions de vie des gens, l'amélioration de l'hygiène, etc. Et ça m'avait intéressé parce que je m'étais dit, mais est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir la même chose au niveau des problèmes que les gens vivent psychologiquement, la dépression, l'initiété ? Est-ce qu'on ne pourrait pas agir au nom des problèmes ? Parce que quand j'avais des gens dans mon bureau, bien sûr, ils arrivaient déjà très souffrants. Et je me disais, comment peut-on faire pour les aider avant ? Alors ça, c'est un premier événement, donc le vending de ce professeur, qui m'a fait réfléchir à ce qu'on pouvait faire en amont des problèmes. Toujours arriver à dominer aux gens des outils pour prévenir l'apparition de souffrances inutiles. Vous l'avez bien décrit tout à l'heure. Et la deuxième chose, j'ai moi-même été malade, très très malade en 1984. J'ai fait une hémorragie digestive. Je suis toujours un peu ému quand je parle de ça. Pour aux soins intensifs pendant trois jours. On voulait à tout prix m'opérer, mais je refusais parce que je me disais non, ça s'est passé dans ma tête, dans ma vie. C'est ce qui m'a amené aux soins intensifs. Alors j'avais demandé aux médecins d'être patient, de me donner du temps. Alors, en me disant, si je corrige ce qui m'a amené là, je ne revivrai plus ce genre de choses. Et le médecin a été très compréhensif et il m'a dit, je te donne 24 heures, mais si dans 24 heures, tu saignes encore au topère que tu le veuilles ou non. Et j'ai mis 24 heures pour commencer à apaiser cette souffrance inutile, je dis bien inutile, parce qu'il y a toujours des souffrances qui peuvent être utiles dans la vie. qui peuvent nous permettre d'apprendre des choses.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, d'avancer.

  • Serge Marquis

    de corriger des trajectoires, des parcours de vie. Il y a des sources d'apprentissage dans la souffrance. Et c'est ce que cette souffrance-là m'a amené à faire, d'ailleurs. Elle m'a amené à comprendre. En fait, je l'ai écouté. On a eu un dialogue, les mois. Et puis, à travers ce dialogue, j'ai compris ce qui m'avait amené là. Et effectivement, c'était beaucoup en rapport avec ce que vous avez mentionné en ouverture, ce besoin à tout prix d'être quelqu'un aux yeux des autres, de toujours... performer, être le meilleur, etc., pour être apprécié, reconnu, aimé. Et ça, bien sûr, même si on a eu les meilleurs parents du monde, ça peut commencer tôt dans notre vie parce que très tôt dans notre vie, notre cerveau, déjà, identifie recevoir de l'attention avec survivre. Il s'aperçoit que s'il reçoit de l'attention, il va être nourri, il va être protégé, il va être caliné, etc. Très tôt, le cerveau se demande comment vais-je faire pour recevoir de l'attention, afin de sourire. Et c'est là qu'il commence à interpréter ça d'une façon un peu maladroite, en ayant l'impression que c'est en performant qu'il va être suffisamment intéressant pour recevoir de l'attention. Alors, il confond être à tout prix quelqu'un, être le meilleur à l'école. Être le meilleur en faisant de la gymnastique, au niveau des sports, toujours se comparer aux autres aussi. Parce que pour être meilleur, bien sûr, il faut se comparer. Alors, les cerveaux commencent à faire ça très tôt avec les frères, avec les sœurs. Mon frère a plus d'attention que moi, il est plus beau que moi, il est plus fort que moi, ma sœur est plus intelligente que moi. Alors, très tôt, l'enfant commence à faire ses comparaisons et à imaginer que pour recevoir de l'attention, être... Il doit à tout prix être intéressant. Et là, il commence à fabriquer des images de lui-même qu'il croit intéressantes. Et c'est comme ça que l'ego commence à se structurer. J'ai comparé l'ego dans le roman Le jour où je me suis aimé pour de vrai je l'ai comparé à un oignon, avec des pelures identitaires. Chacune de ces pelures est issue d'un processus qu'il y a dans notre cerveau. qu'on appelle le processus d'identification. Alors, on s'identifie à une représentation qu'on note soi-même et qu'on croit intéressante, une représentation qu'on note soi-même qui, à nos yeux, va attirer l'attention. Et c'est comme ça toute sa vie. Par la suite au travail, on espère toujours recevoir l'attention du patron, de la patronne, ou du client, de la cliente. en étant le meilleur, la meilleure, etc. Et ça n'a rien à voir avec ce que nous sommes profondément. Toutes ces images qu'on fabrique de soi, tout au cours de l'existence, n'ont rien à voir avec ce que nous sommes vraiment. Ce sont des sources de souffrance, parce que, bien sûr, si on se compare, on va toujours trouver quelqu'un, à nos yeux, à nos yeux toujours, qui a mieux réussi que nous, a plus d'argent, a une plus belle maison. une plus belle apparence, une plus belle intelligence, etc. Alors, on trouve toujours ça. Ou à l'inverse, et c'est un autre piège de l'ego, on va parfois malheureusement diminuer à nos yeux les personnes qui nous entourent. Lui est moins intéressant, lui est moins intelligent, bon, blablabla. Mais c'est dans notre tête que tout ça se passe. Et pendant que ça se passe dans notre tête, notre attention n'est plus disponible pour profiter du spectacle de la vie. et pour entrer en relation avec l'autre, pour être connecté dans l'authenticité à l'autre, à ce que nous sommes vraiment, des êtres de relation. Donc autrement dit, dès qu'on s'aperçoit que ce piège de l'ego, toujours vouloir être meilleur pour recevoir de l'attention, pour être reconnu, etc., accapare toute notre attention, on se rend compte que l'attention peut la ramener dans le présent. Et quand on la ramène dans le présent, nous touchons à ce que nous sommes vraiment, c'est-à-dire des êtres de relation, des êtres de connexion, des êtres capables d'aimer, de s'émerveiller, de créer, de savourer, d'apprendre, de transmettre. Tout ce qui fait que la vie vaut tellement la peine d'être vécue. À l'époque, je travaillais, les gens en sont trop travaillés. à l'Institut de recherche, je travaille dans un institut de recherche. C'est important parfois pour certains chercheurs qu'ils soient reconnus dans l'univers de la recherche, d'avoir trouvé la meilleure solution à tel problème, etc. Bien sûr que ce travail-là est important, mais il va se faire adéquatement que si toute l'attention est disponible, j'ai envie de dire même si toute l'intelligence est disponible pour effectuer la recherche. C'est la même chose dans le domaine de l'art. Cet exemple-là me vient à l'esprit présentement parce que j'ai connu beaucoup d'artistes, je m'intéresse passionnément à la littérature, entre autres, à la peinture, etc. Et j'ai soigné des personnes qui, c'est fascinant, pendant qu'elles peignaient, étaient en train de se demander comment les personnes verraient leur tableau. Au lieu de laisser la créativité s'exprimer complètement dans l'harmonie des couleurs qu'elles déposaient sur la toile. Alors, pendant qu'on se demande si notre tableau va être aimé, si on ajoute un peu de bleu, on n'est pas en train de laisser toute la créativité. décider de là où va être le bleu. Alors, ça fait une différence monumentale.

  • Sandrine Corbiau

    Bien sûr.

  • Serge Marquis

    Quand la créativité s'exprime complètement, à ce moment-là, j'ai envie de dire, toute la vie s'exprime. Tout ce qui est à l'intérieur de nous peut se sentir pleinement vivant. Alors qu'il y a un discours, si on est dans le discours interne de l'ego, en train de se demander ce qu'il faut faire pour que l'autre aime. le tanneau qu'on peint ou la musique qu'on est en train de composer ou le mouvement de danse qu'on exécute ou la sculpture, peu importe. Si on est en train de se demander comment les gens vont apprécier ça, si on le fait de telle façon, on n'est plus dans toute cette créativité qui s'exprime.

  • Sandrine Corbiau

    Maintenant, comment est-ce qu'on fait pour arrêter ? Cet égo qui parfois nous fait tourner en boucle, nous empêche d'être là vraiment. J'imagine qu'il n'y a pas de recette toute faite, mais dans votre livre, vous parlez, vous ramenez souvent, au travers de différentes fables, que vous illustrez les propos de l'égo et comment il prend toute la place dans nos vies, mais vous rappelez très souvent Bienvenue parmi les humains

  • Serge Marquis

    Oui, tout à fait. Il faut être bienveillant d'abord, parce que la bienveillance, au sens où on peut trébucher, à partir du moment où on entreprend cette marche, cette exploration de l'ego, et j'ai envie de dire que le mot-clé, c'est le mot observer. On a cette capacité, à l'intérieur de nous, d'observer l'activité qui… constamment cette petite voix, si vous voulez, mais j'aime bien l'illustrer sous forme de petit hamster qui court dans sa roue, avec le gris de notre tête, et qui, sans arrêt, porte des jugements à notre propre égard. Je suis nul, je ne suis pas beau, je suis trop vieux, je suis trop vieille, parfois je suis trop jeune, ou je suis trop grand, je suis trop grosse, trop lèbre, etc., dont des jugements sur soi-même. Ça, d'être capable, ça a l'air simple. Mais peu de gens ont appris à le faire, à découvrir qu'il y a ces jugements à l'intérieur de notre tête. Ils occupent tellement de place qu'on n'apprend pas à les observer. Et il y a aussi les jugements sur l'autre, sur les autres. On peut s'entraîner à découvrir la capacité que nous avons, que notre cerveau possède, de s'observer. Ça peut conduire, je vais vous dire comment faire ça dans quelques instants, mais ça peut conduire à des moments magiques. Je suis dans le métro le matin, il m'arrive souvent de prendre le m��tro à l'heure de pointe, et les portes du métro ouvrent, je suis à l'intérieur du métro, les portes du métro ouvrent, des personnes entrent, et je me rends compte qu'immédiatement, il y a des jugements dans ma tête à propos des personnes qui entrent dans le métro.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est tout le temps ça, j'ai l'impression. Pardonnez-moi ? On a ça tout le temps, j'ai l'impression. Oui,

  • Serge Marquis

    tout le temps, tout le temps. 80 du temps au moins, nous dit un médecin qui s'appelle Richard Moss, notre attention est accaparée par l'un ou l'autre des quatre cadrans suivants. Le premier, les jugements sur soi-même, j'en parlais il y a quelques instants. Le deuxième, les jugements sur l'autre. Le troisième, le passé. On s'en va dans des regrets, des remords. Ah, si j'avais dit oui à telle personne à telle époque, ma vie aurait été différente. Si j'avais eu des meilleurs parents, si j'avais eu des meilleurs professeurs à l'école. Alors, on ne peut pas changer ça. On peut simplement tirer des apprentissages. de ce discours. Ah, correct. Qui aurait-il eu de différent ici ? Alors, est-ce que je peux faire quelque chose maintenant à propos de ça ? Donc, apprendre. Mais je ne peux pas changer de pensée. Le quatrième cadran, c'est l'avenir. Mais on peut toujours faire des projets et avoir des objectifs. Ça, c'est très sain. Mais là où ça devient malsain, c'est quand il y a des discours à l'intérieur qui sont des scénarios catastrophes. On n'a pas les ressources nécessaires. Ça ne sera jamais possible. On n'y arrivera jamais, etc. Alors, 80 du temps, l'attention est accaparée par l'un ou l'autre de ces quatre cadres. Et c'est intéressant parce qu'on est en mesure d'apprendre à observer où est notre attention. Dans le roman, d'ailleurs, c'est ce que Charlot apprend avec Marie-Lou. Ils apprennent... Charlot, c'est le petit garçon de la... Vous voyez, c'est belle Marie, ça. Mais Charlot et Marie-Lou apprennent à observer... Ils cherchent Elgoman. Alors, ils prennent au service ce qui se passe dans leur tête et à ramener l'attention. D'ailleurs, Charlot a une petite phrase qui est très utile. Je l'utilise personnellement tous les jours, plusieurs fois par jour, cette phrase-là. C'est reviens ici, reviens ici À partir du moment où il se rend compte que l'attention a été accaparée par les jugements sur lui-même ou les jugements sur l'autre, il… et fait reviens ici pour ramener l'attention dans le présent, sur quelque chose de concret. Parce qu'il est très important de savoir que neurologiquement, l'attention ne peut pas être à deux endroits au même instant. Alors si elle est accaparée par un jugement sur soi ou sur l'autre, elle n'est plus dans le présent. Alors quand Charlot fait reviens ici il ramène vraiment l'attention dans le présent, là où est la créativité. Là où est la capacité d'aimer, là où est la capacité de transmettre, d'apprendre, etc. C'est dans le présent que toutes ces capacités s'expriment. Alors donc, on apprend doucement, dans la bienveillance, à son propre égard, à observer où est la tension dans notre tête. J'aime bien appeler ça la danse de la tension. Est-elle dans un cadran, le passé, l'avenir, en train de fabriquer des scénarios catastrophes, ou si elle est ici ? Sur mon souffle, par exemple. Moi, j'aime être beaucoup là quand ça s'emballe dans ma tête. Ramener l'attention sur mon souffle. Ça a l'air simple, mais ce n'est pas facile à faire. Et ça, on peut s'entraîner. La méditation pleine conscience, ce qu'on appelle la méditation pleine conscience, c'est ça aussi. C'est découvrir où est notre attention. Alors voilà.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, parce que rien que le fait de se poser la question nous fait revenir dans le présent.

  • Serge Marquis

    Exact. Reviens ici déjà. Parce qu'on s'est rendu compte que la tension n'était plus dans le présent. Elle n'était plus sur ce qu'on a dans la bouche pendant qu'on mange. Elle n'était plus sur la main qu'on tient pendant qu'on la serre. Elle n'est plus sur l'arbre dont on admire les feuilles, etc. Elle n'est plus là. Alors, c'est parce qu'elle est accaparée par un cheville. Trop vieux, je n'y arriverai jamais. Je ne suis pas capable de faire ça. Les jugements sont soit. Reviens ici, reviens ici. Passe par l'étape de la contemplation s'il le faut, ou passe simplement par l'étape de savourer ce qu'il y a dans ta bouche. Peu importe. Les sens sont très aidants d'ailleurs à ce sujet-là. La caresse que tu donnes ou que tu reçois, peu importe.

  • Sandrine Corbiau

    Dans votre livre, vous parlez aussi beaucoup de la neurobiologie de l'ego, qui est si je ne suis pas aimée, donc si je ne suis pas aimée, je... Je meurs.

  • Serge Marquis

    Oui, c'est la croyance de l'ego. Vous avez parlé de peur au début, vous avez énuméré toute une série de peurs. L'émotion au cœur de l'activité de l'ego, c'est la peur. C'est la peur de disparaître, la peur de n'être pas assez, la peur de ne pas être quelqu'un, de ne pas exister. Et l'illusion qu'on entretient depuis qu'on est enfant, c'est qu'on ne va exister qu'à travers le regard de quelqu'un d'autre. Et c'est pour ça qu'on cherche ce fameux regard, à travers le vouloir être toujours le plus quelqu'un, posséder le plus quelque chose, etc. Parce qu'on a l'illusion que si on a une plus belle voiture, alors on va attirer le regard de quelqu'un. Sur le plus beau vêtement... on va attirer le regard de quelqu'un. Si on a une plus belle apparence, on va attirer le regard de quelqu'un. Bien sûr, quand on... corps change, notre apparence change, l'ego peut devenir vulnéraire parce que s'il a l'impression d'exister à travers l'identification à une apparence et que cette apparence disparaît, il a tout à coup l'impression de ne plus exister. Si on s'identifie à ce que l'on fait, à son travail par exemple, et qu'on perd ce travail ou qu'on le quitte, on peut avoir l'impression de ne plus exister parce que nous étions ce travail. Alors que c'est faux. Nous ne sommes pas ce que nous faisons. Nous sommes ce qui en nous ne vieillit jamais. J'emprunte cette phrase à Marie de Haenzel, cette grande psychologue française. Nous sommes ce qui en nous ne vieillit jamais. Et ce qui en nous ne vieillit jamais, c'est d'abord la capacité d'être présent ou présente. Marie de Haenzel a travaillé beaucoup en soins de fin de vie. Elle disait qu'en soins de fin de vie, il y avait beaucoup de personnes qui étaient encore... complètement présente aux personnes qui les entouraient. Alors exprimer leur amour pour ces personnes-là. Cette capacité-là d'être présent ne vieillit jamais. La capacité d'aimer ne vieillit jamais non plus. Mais il doit y avoir présence pour aimer. Si mon attention n'est pas dans le présent, que vaut l'amour dont je parle ? Cet amour-là ne peut s'exprimer qu'à travers la présence, donc l'apaisement de est-ce que l'autre va m'aimer ? Est-ce que je vais être assez intéressant ou intéressante pour l'autre ? Si je suis dans ces questions-là et que je suis en train d'essayer de projeter une image de moi qui, à mes yeux, pourrait être intéressante ou intéressante, si je suis en train de me demander quelle est la plus belle image pour être intéressante ou intéressante, à ce moment-là, je ne suis plus présent ou présente à l'autre. Je ne m'intéresse plus à l'autre. Un ami psychologue disait, si vous voulez être intéressant, intéressez-vous. J'avais trouvé ça magnifique. Il parlait du pouvoir de l'intérêt. Le pouvoir de l'intérêt se manifeste dans la présence.

  • Sandrine Corbiau

    Mais ça a l'air tellement simple quand on vous écoute.

  • Serge Marquis

    C'est le travail de toute une vie. Et c'est pour ça qu'il faut parler de bienveillance à son propre égard. C'est le travail de toute une vie, de chaque instant. Parce que cette activité égoïque, j'aime mieux maintenant parler d'activité égoïque, le cerveau est un merveilleux détecteur de menaces depuis des millions d'années. Le cerveau a détecté des menaces dans l'environnement pour nous permettre de survivre. Mais à notre époque, le cerveau ne fait pas la différence entre la perception d'une menace à la survie et la perception d'une menace à notre égo. c'est-à-dire aux innombrables représentations qu'on a de soi-même. On s'identifie aux choses qu'on possède, aux choses que l'on fait, on s'identifie à ses opinions, à ses idées, à ses croyances, on s'identifie à son apparence, on s'identifie à des problèmes de santé même qu'on peut avoir, on s'identifie à tellement de choses au cours d'une existence, mais ce ne sont toutes que des identités éphémères. L'objet auquel je me suis identifié, je peux le perdre. Il peut être brisé. Le travail que je fais, je vais le quitter un jour, je vais faire un autre travail. Tout ça est éphémère. Alors que ce qui en moi ne vieillit jamais, ce à quoi mon attention peut être reconnectée si j'apprends à le faire, ça, ça ne vieillit jamais, donc c'est toujours là. La capacité d'être présent, elle est toujours là. C'est vrai que ça peut paraître simple, et ça l'est en réalité, mais c'est difficile. J'ai toujours dit simple, mais difficile. Ça demande un entraînement.

  • Sandrine Corbiau

    Et de la vigilance, c'est de la vigilance.

  • Serge Marquis

    Oui, voilà, voilà. C'est d'être très vigilant pour découvrir où est la tension. Parce que tout à coup, le cerveau a perçu dans l'environnement une menace à une représentation qu'on a de soi-même. Quelqu'un a émis un commentaire négatif à propos d'un travail qu'on vient de déposer, par exemple. Alors, si la personne a émis un commentaire négatif, le cerveau interprète ça comme une menace à ma survie, parce qu'il l'interprète comme une menace à une fausse identité que j'ai adoptée. Je me suis identifié à un travail que je fais. Je ne suis pas ce travail. J'ai travaillé là-dessus, je l'ai déposé, mais je ne suis pas ce travail. Et comme je me suis identifié au travail, j'ai un commentaire négatif à propos du travail.

  • Sandrine Corbiau

    Il est perçu comme un commentaire négatif à propos de ce que je suis. C'est la même chose pour l'apparence. Imaginez quelqu'un qui s'est identifié à son apparence, qui voit apparaître une première ride tout à coup. Ah, catastrophe ! Je ne suis plus qui j'étais. Il y a perception par le cerveau d'une menace, malheureusement encore une fois, à l'ego, parce qu'il y a une identification à l'apparence. Mais le cerveau percevant une menace à l'ego, ne fait pas la différence avec une menace à la survie. Et on entre, bien sûr, dans un état de panique, d'inconfort, de souffrance inutile.

  • Serge Marquis

    Inutile, oui.

  • Sandrine Corbiau

    Nous ne sommes pas notre apparence non plus.

  • Serge Marquis

    Vous parlez aussi des faux besoins, des fausses identités, des faux besoins. Pardon, je vous ai coupé. Je ne sais pas du tout si ça allait dans ce sens-là.

  • Sandrine Corbiau

    Non, tout à fait. Vous avez parfaitement raison. Ce besoin qu'on... On appelle le besoin d'être aimé, ça pèse le jour où on apprend ce que c'est qu'être présent, parce qu'on entre tout à coup dans la capacité d'aimer. Pas plus tard qu'avant-hier, je rendais visite à un ami qui a lui-même un ami qui vient de vivre une rupture. La personne avec laquelle il vivait l'a quitté. Alors cet homme est dans une immense souffrance présentement. Et il avait même les pensées très sombres. Alors, l'ami à qui je parlais, qui m'avait raconté l'histoire de son copain, parce qu'il ne sait plus quoi lui dire, je lui disais, c'est fascinant, c'est comme si, parce qu'une personne l'a laissé, cette personne était partie avec sa capacité d'aimer. Cette personne lui avait volé sa capacité d'aimer. Ça en était emparé. À partir du jour où il va reconnecter avec sa capacité d'aimer, il va redécouvrir qu'il est encore capable d'aimer, que ce qu'il est ne dépend pas du regard de la personne qui vient de partir. C'est difficile, c'est triste, ce n'est pas du tout banal, ça peut être à l'origine d'une souffrance, mais sa capacité d'aimer est intacte. Et à partir du jour où son attention reconnecte avec cette capacité d'aimer, il peut se dire mais je suis encore capable d'aimer Peu importe la forme que ça prendra, ça sera peut-être une relation d'une autre forme. Il peut se mettre tout à coup à faire du bénévolat, retrouver des copains, des copines d'une autre époque, des parents, sa famille, peu importe. Mais toutes ces personnes-là existent encore et il est encore capable de les aimer. Alors, voilà un besoin qu'on a l'impression que s'il n'est pas comblé, on disparaît. Au lieu de redécouvrir la capacité qu'on a d'aimer, qui ne vieillit jamais et qui peut nous permettre de nous intéresser à quelqu'un d'autre à travers le pouvoir de l'intérêt et nécessairement, un jour ou l'autre. De régénérer de l'intérêt à notre propre égard.

  • Serge Marquis

    Oui, c'est ça. Mais parfois, on est tellement plongé dans le désarroi, j'ai l'impression. Et j'aimais bien dans votre livre, vous dites, le fait de rediscuter avec quelqu'un de bienveillant qui va prendre le temps d'écouter la détresse, la souffrance avec laquelle on va pouvoir dialoguer, on va pouvoir être entendu. ça peut en une fois reconnecter avec cette capacité d'aimer, de créer. Et une simple discussion avec l'autre peut faire renaître quelque chose enfoui à l'intérieur.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est la beauté de l'amitié. Ou de la rencontre professionnelle. Parfois, ça peut être quelqu'un qu'on rencontre, un professionnel, une professionnelle, qui nous aide à dire tout à coup... C'est une phrase que je trouve très, très, très belle, qui nous aide à dire tout à coup, je n'avais jamais vu ça comme ça, ou j'avais oublié de voir ça comme ça. Et maintenant, je le vois à nouveau, ou maintenant, je le vois pour la première fois, cette réalité-là, qu'il y a à l'intérieur de moi une capacité d'aimer qui ne vieillira jamais. Je viens de m'en rendre compte. Je viens de me rendre compte, à travers un dialogue avec une autre personne, ou à la lecture d'un livre, vous appelez ça aussi, je viens de me rendre compte que... Il y a en moi la capacité d'observer où est mon attention. Je viens de constater ça. Et tout à coup, en observant qu'il y a des jugements dans ma tête à propos d'une autre personne, je me suis séparé pour quelques instants, quelques minutes. de cette personne-là. Je me suis mis tout à coup à avoir à l'intérieur de moi ce que j'appelle du mépris, ou même de la haine.

  • Serge Marquis

    Ou de la jalousie, oui. Pardon ? Ou de la jalousie, ça peut être de la jalousie aussi.

  • Sandrine Corbiau

    De la jalousie, de l'envie, ça peut être une sorte d'émotion qui me sépare de l'autre. On peut même vivre avec quelqu'un qui tout à coup qu'on aime, et qui tout à coup nous raconte... Quelque chose de merveilleux qui lui arrive dans sa vie. Ça peut être notre conjoint, ça peut être notre conjoint, peu importe. Et la personne nous raconte quelque chose de merveilleux qui arrive dans sa vie. Et tout à coup apparaît la jalousie à l'intérieur de nous. Et là, des jugements négatifs à propos de la personne qu'on aime. En l'espace de quelques instants, ça arrive. Pourquoi ? Parce qu'il y a eu perception à l'intérieur de nous d'une menace à l'image qu'on a de soi-même. Tout à coup, on se trouve moins intéressant que la personne avec laquelle on vit. Parce qu'il y a quelque chose d'intéressant. Et on entre dans l'envie de cette personne-là. Et là, des jugements négatifs qui nous séparent d'elle. Et on se rend compte, si on s'est entraîné, si on a appris à observer où est notre attention, on se rend compte qu'en l'espace de quelques instants, il y a ce discours-là qui est apparu, ces jugements à propos de l'autre. Et là, on fait Hein, là, là ? Toute mon attention est accaparée par ces jugements. Je peux ramener cette attention-là ici dans le présent. Ça peut prendre quelques minutes. Parfois, ça peut être quelques heures. Mais tout à coup, l'attention revient dans le présent, et on s'aperçoit que... le lien qu'on a avec cette personne-là est tellement plus précieux que tout ce discours intérieur qui la jugeait à propos d'une réussite qu'elle est parvenue à accomplir.

  • Serge Marquis

    Oui, et que toutes les histoires qu'on se raconte, en fait.

  • Sandrine Corbiau

    Exact, exact.

  • Serge Marquis

    Eh bien, un tout grand merci, Serge Marquis. On va clôturer maintenant. Moi, vos livres, ils m'ont... Ils m'ont terriblement aidée. Et en fait, c'est pour ça que j'avais envie de vous interviewer, parce que je n'ai pas envie de les oublier. J'ai envie... Vous voyez, je vais les mettre sur ma table de nuit et les relire régulièrement pour apprendre à revenir dans l'instant présent. Un tout grand merci pour ce que vous nous partagez aujourd'hui et pour la richesse de vos livres.

  • Sandrine Corbiau

    Merci beaucoup à vous, Sandrine. C'était un... Une joie d'échanger avec vous. Merci beaucoup.

  • Serge Marquis

    Si vous voulez plus d'infos aussi sur mes activités, parce que j'organise beaucoup de conférences, de cercles, de marches aussi, peut-être bientôt, n'hésitez pas à aller voir sur mon site www.sandrinecorbio.be et j'en profite pour remercier David Martinez pour la production de cette émission, son accueil chaleureux et professionnel, et je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour une prochaine émission. J'espère que ce podcast vous a aidé à se miner. Si vous avez aimé ce podcast, n'hésitez pas à le partager ou à le commenter. Et si vous voulez plus d'infos sur mes activités, n'hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter. Je mettrai tous les liens sous ce poste. Ce podcast fait aussi partie d'une émission diffusée sur Radio Alma tous les deuxièmes mardi et dernier mardi du mois. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiot, j'adore faciliter les prises de conscience et le changement, et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. A bientôt !

Description

Dans cet épisode, nous explorons un sujet profondément humain : nos peurs et leur lien avec l'ego.

Peur d'échouer, de ne pas être aimé, de déplaire, de se confronter à l'inconnu... Ces émotions nous sont familières, mais comment les appréhender pour vivre de manière plus libre et sereine ?


Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir d'en discuter avec Serge Marquis, médecin et spécialiste en santé mentale, auteur des ouvrages remarquables tels que "Petit traité de bienveillance envers soi-même" et "Le jour où je me suis aimé pour de vrai".

Ensemble, nous plongerons dans les mécanismes de l’ego, ces besoins illusoires qui nous retiennent.

Nous découvrons comment mieux comprendre et apprivoiser notre mental pour avancer vers une plus grande authenticité, amour de soi et des autres.


Rejoignez-nous pour cette discussion inspirante sur la manière dont l’ego influence notre quotidien, et apprenez à le reconnaître pour mieux vous en libérer.


Cet épisode est soutenu par Be-Life, une entreprise belge qui propose, depuis plus de 30 ans, des compléments alimentaires naturels et bio pour favoriser notre bien-être.

Merci à Be-Life pour son engagement envers le bien-être et la santé.

Découvrez notamment Ashwagandha Plus,un complément naturel conçu pour apporter du soutien en cas de stress et renforcer nos fonctions mentales face à la fatigue.


Ressources :

Serge Marquis : https://tortue-marquis.com/

Livres:

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

Petit traité de bienveillance envers soi


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Transcription

  • Sandrine

    Bonjour et bienvenue dans "J'ai 50 ans et alors?", un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle édition de "J'ai 50 ans et alors?". Aujourd'hui justement, et alors, nous allons parler de nos peurs et surtout de notre égo. qui est présent très régulièrement dans nos vies sans qu'on s'en rende compte. Peur d'être jugé, d'être rejeté, de manquer, de réussir, d'échouer, de ne pas être aimé, de déplaire, de ne pas être à la hauteur. Peur de s'affirmer, peur du conflit, peur de l'inconnu. Il nous est déjà tous très souvent arrivé d'être confrontés à ces peurs qui sont bien souvent irrationnelles ou disproportionnées et qui prennent... tout le contrôle, nous paralyse et nous empêche de vivre pleinement et de profiter du spectacle de la vie. Donc on va en parler aujourd'hui avec Serge Marquis, que j'ai le grand plaisir d'accueillir pour cette émission. Il est spécialiste de la santé mentale au Québec et il est auteur de plusieurs ouvrages. Moi j'ai beaucoup aimé, j'ai lu "Le petit traité de bienveillance envers soi-même". Et "Le jour où je me suis aimée pour de vrai". Deux livres que je vous conseille chaudement de lire. À travers ces récits, l'auteur nous invite à apprivoiser notre égo, à l'observer avec bienveillance et à apprendre à regarder le spectacle de la vie plutôt que de celui de notre mental ou de notre égo. Donc c'est le thème de l'émission d'aujourd'hui et donc je suis ravie de vous accueillir Serge, je vous souhaite la bienvenue dans cette émission.

  • Serge Marquis

    Merci, merci beaucoup Sandrine de m'accueillir chez vous, c'est avec joie que j'y suis.

  • Sandrine Corbiau

    Et bien donc dans cette première partie d'émission, on va, comme d'habitude, on va prendre le temps de mieux connaître l'invité, d'un petit peu comprendre qu'est-ce qui fait que... Quel est votre parcours ? Qu'est-ce que vous faites spécifiquement aujourd'hui ? Et donc, est-ce que vous pourriez vous présenter, Serge, quel est votre parcours et qu'est-ce qui vous a conduit aujourd'hui dans la médecine et plus spécifiquement dans la santé mentale, la gestion du stress et les démotivations ? Je pense que c'est ça votre...

  • Serge Marquis

    Tout à fait, j'ai fait un cours de médecine mais très très tôt. Je me suis intéressé au stress parce que les premiers patients que je voyais expliquaient eux-mêmes leur maladie. Ils me disaient je viens vous voir parce que j'ai mal à l'estomac, mais je suis sûr qu'il y a quelque chose dans ma vie qui fait que j'ai mal à l'estomac . Alors, eux-mêmes me guidaient vers une réflexion sur le stress et ça a commencé très tôt. Je me suis intéressé par la suite au milieu de travail parce que c'est un endroit où on vit beaucoup de stress. J'ai fait une spécialité en médecine du travail. Et j'ai commencé à soigner des personnes qui ne fonctionnaient plus au travail. À l'époque, on commençait à parler de burn-out, on parlait d'épuisement professionnel et de détresse psychologique dans l'espace de travail. Alors, j'ai commencé à m'intéresser à ça, je soignais des personnes, je me suis formé pour faire la thérapie et accompagner les personnes dans un retour vers le travail. Le même ou un autre, peu importe, mais que ces personnes-là puissent travailler à nouveau. Et c'est à ce moment-là que je me suis intéressé à l'égo. Parce que quand on s'intéresse à la souffrance humaine et qu'on veut essayer de la comprendre, qu'on veut humblement contribuer à aider à la soulager, on ne peut pas faire autrement qu'un jour ou l'autre avoir à s'interroger sur l'ego. Et des patients, par la suite, m'ont demandé d'écrire si c'était possible des bouquins parce que je leur en suggérais. Et on me disait, pourquoi n'écrivez-vous pas un, vous ? Alors, j'ai commencé par un petit bouquin qui s'appelait "Penssouillard hier le hamster" au début, et après,

  • Sandrine Corbiau

    "Penssouillard le hamster", c'est ça ?

  • Serge Marquis

    Oui, ça c'est un petit livre, vraiment, ça s'appelle "Petit traité de décroissance personnelle" aussi, en sous-titre, et c'était le premier. Mais après, j'ai voulu écrire une histoire, et c'est là que le jour où "Je me suis aimé pour de vrai' est apparu. Une histoire où un enfant demande à sa mère, qui est très occupée, pour laquelle il est très important de réussir sa carrière, d'être quelqu'un à travers les performances, etc. Alors son petit garçon qui ne la voit pas beaucoup lui dit "je vois au moins qu'est-ce que l'ego parce qu'à l'école, ils ont entendu un professeur accuser un autre professeur d'avoir un ego épouvantable, et ils ne connaissaient pas la question de l'ego". Donc, il demandait à sa mère, qui était bien perdue devant cette question.

  • Sandrine Corbiau

    Elle était bien concernée.

  • Serge Marquis

    Oui, tout à fait, ça la concernait directement. Mais si on s'intéresse à la souffrance humaine, on ne peut pas faire autrement que s'intéresser à l'ego. J'ai vu un jour l'homme qui a écrit Le pouvoir du moment présent Écarte-Toutonné, qui racontait une histoire que j'avais trouvée très belle. Il racontait qu'un homme marchait sur une route et qu'il est arrivé face à face avec un moine bouddhiste. Je ne connaîtrais plus de choses sur le bouddhisme en passant, mais un peu comme cet homme, il a demandé au moine Pouvez-vous m'expliquer le bouddhisme ? Alors, il s'attendait à une longue réponse et le moine bouddhiste lui a répondu tout simplement, c'est très simple, pas d'ego, pas de souffrance, pas d'ego, pas de problème. Alors, la grande question qui suit, c'est mais qu'est-ce que l'ego ? Alors, c'est ce sur quoi j'ai envie de dire, j'ai réfléchi par la suite toute ma vie, ce sur quoi je réfléchis encore et ça me mène maintenant. à donner des conférences et à écrire des textes, des bouquins sur le sujet.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est passionnant. Vos deux livres, en tout cas, vous utilisez la fiction, les histoires, pour nous faire comprendre comment ils fonctionnent. Je trouve que c'est très puissant, les métaphores que vous utilisez dans vos deux livres, en tout cas ces deux-là. Mais donc avant de plonger dans le dernier en tout cas que j'ai lu sur le petit traité de la bienveillance en Versoix, quelles sont vos motivations ? Est-ce qu'il y a un événement marquant dans votre vie, une rencontre, qui fait ce que vous faites aujourd'hui, qui vous a motivé à être là où vous êtes ?

  • Serge Marquis

    Deux choses. C'est important la question que vous posez en rapport avec les rencontres qu'on peut faire, parce que je crois... profondément, tout au cours de notre vie, faire des rencontres qui nous marquent à travers les personnes qui nous inspirent. J'aime bien l'exprimer comme ça. Et pendant mon cours de médecine, il y a un professeur qui a carrément changé ma vie. Il nous avait montré que pour plusieurs maladies, il y avait des changements qui avaient eu lieu dans l'environnement qui avaient permis à la maladie de diminuer sur la planète, par exemple la tuberculose. Ils nous avaient montré une courbe montrant que la tuberculose avait beaucoup diminué bien avant l'arrivée des vaccins et des médicaments. Et que c'est explicable par les conditions de vie des gens, l'amélioration de l'hygiène, etc. Et ça m'avait intéressé parce que je m'étais dit, mais est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir la même chose au niveau des problèmes que les gens vivent psychologiquement, la dépression, l'initiété ? Est-ce qu'on ne pourrait pas agir au nom des problèmes ? Parce que quand j'avais des gens dans mon bureau, bien sûr, ils arrivaient déjà très souffrants. Et je me disais, comment peut-on faire pour les aider avant ? Alors ça, c'est un premier événement, donc le vending de ce professeur, qui m'a fait réfléchir à ce qu'on pouvait faire en amont des problèmes. Toujours arriver à dominer aux gens des outils pour prévenir l'apparition de souffrances inutiles. Vous l'avez bien décrit tout à l'heure. Et la deuxième chose, j'ai moi-même été malade, très très malade en 1984. J'ai fait une hémorragie digestive. Je suis toujours un peu ému quand je parle de ça. Pour aux soins intensifs pendant trois jours. On voulait à tout prix m'opérer, mais je refusais parce que je me disais non, ça s'est passé dans ma tête, dans ma vie. C'est ce qui m'a amené aux soins intensifs. Alors j'avais demandé aux médecins d'être patient, de me donner du temps. Alors, en me disant, si je corrige ce qui m'a amené là, je ne revivrai plus ce genre de choses. Et le médecin a été très compréhensif et il m'a dit, je te donne 24 heures, mais si dans 24 heures, tu saignes encore au topère que tu le veuilles ou non. Et j'ai mis 24 heures pour commencer à apaiser cette souffrance inutile, je dis bien inutile, parce qu'il y a toujours des souffrances qui peuvent être utiles dans la vie. qui peuvent nous permettre d'apprendre des choses.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, d'avancer.

  • Serge Marquis

    de corriger des trajectoires, des parcours de vie. Il y a des sources d'apprentissage dans la souffrance. Et c'est ce que cette souffrance-là m'a amené à faire, d'ailleurs. Elle m'a amené à comprendre. En fait, je l'ai écouté. On a eu un dialogue, les mois. Et puis, à travers ce dialogue, j'ai compris ce qui m'avait amené là. Et effectivement, c'était beaucoup en rapport avec ce que vous avez mentionné en ouverture, ce besoin à tout prix d'être quelqu'un aux yeux des autres, de toujours... performer, être le meilleur, etc., pour être apprécié, reconnu, aimé. Et ça, bien sûr, même si on a eu les meilleurs parents du monde, ça peut commencer tôt dans notre vie parce que très tôt dans notre vie, notre cerveau, déjà, identifie recevoir de l'attention avec survivre. Il s'aperçoit que s'il reçoit de l'attention, il va être nourri, il va être protégé, il va être caliné, etc. Très tôt, le cerveau se demande comment vais-je faire pour recevoir de l'attention, afin de sourire. Et c'est là qu'il commence à interpréter ça d'une façon un peu maladroite, en ayant l'impression que c'est en performant qu'il va être suffisamment intéressant pour recevoir de l'attention. Alors, il confond être à tout prix quelqu'un, être le meilleur à l'école. Être le meilleur en faisant de la gymnastique, au niveau des sports, toujours se comparer aux autres aussi. Parce que pour être meilleur, bien sûr, il faut se comparer. Alors, les cerveaux commencent à faire ça très tôt avec les frères, avec les sœurs. Mon frère a plus d'attention que moi, il est plus beau que moi, il est plus fort que moi, ma sœur est plus intelligente que moi. Alors, très tôt, l'enfant commence à faire ses comparaisons et à imaginer que pour recevoir de l'attention, être... Il doit à tout prix être intéressant. Et là, il commence à fabriquer des images de lui-même qu'il croit intéressantes. Et c'est comme ça que l'ego commence à se structurer. J'ai comparé l'ego dans le roman Le jour où je me suis aimé pour de vrai je l'ai comparé à un oignon, avec des pelures identitaires. Chacune de ces pelures est issue d'un processus qu'il y a dans notre cerveau. qu'on appelle le processus d'identification. Alors, on s'identifie à une représentation qu'on note soi-même et qu'on croit intéressante, une représentation qu'on note soi-même qui, à nos yeux, va attirer l'attention. Et c'est comme ça toute sa vie. Par la suite au travail, on espère toujours recevoir l'attention du patron, de la patronne, ou du client, de la cliente. en étant le meilleur, la meilleure, etc. Et ça n'a rien à voir avec ce que nous sommes profondément. Toutes ces images qu'on fabrique de soi, tout au cours de l'existence, n'ont rien à voir avec ce que nous sommes vraiment. Ce sont des sources de souffrance, parce que, bien sûr, si on se compare, on va toujours trouver quelqu'un, à nos yeux, à nos yeux toujours, qui a mieux réussi que nous, a plus d'argent, a une plus belle maison. une plus belle apparence, une plus belle intelligence, etc. Alors, on trouve toujours ça. Ou à l'inverse, et c'est un autre piège de l'ego, on va parfois malheureusement diminuer à nos yeux les personnes qui nous entourent. Lui est moins intéressant, lui est moins intelligent, bon, blablabla. Mais c'est dans notre tête que tout ça se passe. Et pendant que ça se passe dans notre tête, notre attention n'est plus disponible pour profiter du spectacle de la vie. et pour entrer en relation avec l'autre, pour être connecté dans l'authenticité à l'autre, à ce que nous sommes vraiment, des êtres de relation. Donc autrement dit, dès qu'on s'aperçoit que ce piège de l'ego, toujours vouloir être meilleur pour recevoir de l'attention, pour être reconnu, etc., accapare toute notre attention, on se rend compte que l'attention peut la ramener dans le présent. Et quand on la ramène dans le présent, nous touchons à ce que nous sommes vraiment, c'est-à-dire des êtres de relation, des êtres de connexion, des êtres capables d'aimer, de s'émerveiller, de créer, de savourer, d'apprendre, de transmettre. Tout ce qui fait que la vie vaut tellement la peine d'être vécue. À l'époque, je travaillais, les gens en sont trop travaillés. à l'Institut de recherche, je travaille dans un institut de recherche. C'est important parfois pour certains chercheurs qu'ils soient reconnus dans l'univers de la recherche, d'avoir trouvé la meilleure solution à tel problème, etc. Bien sûr que ce travail-là est important, mais il va se faire adéquatement que si toute l'attention est disponible, j'ai envie de dire même si toute l'intelligence est disponible pour effectuer la recherche. C'est la même chose dans le domaine de l'art. Cet exemple-là me vient à l'esprit présentement parce que j'ai connu beaucoup d'artistes, je m'intéresse passionnément à la littérature, entre autres, à la peinture, etc. Et j'ai soigné des personnes qui, c'est fascinant, pendant qu'elles peignaient, étaient en train de se demander comment les personnes verraient leur tableau. Au lieu de laisser la créativité s'exprimer complètement dans l'harmonie des couleurs qu'elles déposaient sur la toile. Alors, pendant qu'on se demande si notre tableau va être aimé, si on ajoute un peu de bleu, on n'est pas en train de laisser toute la créativité. décider de là où va être le bleu. Alors, ça fait une différence monumentale.

  • Sandrine Corbiau

    Bien sûr.

  • Serge Marquis

    Quand la créativité s'exprime complètement, à ce moment-là, j'ai envie de dire, toute la vie s'exprime. Tout ce qui est à l'intérieur de nous peut se sentir pleinement vivant. Alors qu'il y a un discours, si on est dans le discours interne de l'ego, en train de se demander ce qu'il faut faire pour que l'autre aime. le tanneau qu'on peint ou la musique qu'on est en train de composer ou le mouvement de danse qu'on exécute ou la sculpture, peu importe. Si on est en train de se demander comment les gens vont apprécier ça, si on le fait de telle façon, on n'est plus dans toute cette créativité qui s'exprime.

  • Sandrine Corbiau

    Maintenant, comment est-ce qu'on fait pour arrêter ? Cet égo qui parfois nous fait tourner en boucle, nous empêche d'être là vraiment. J'imagine qu'il n'y a pas de recette toute faite, mais dans votre livre, vous parlez, vous ramenez souvent, au travers de différentes fables, que vous illustrez les propos de l'égo et comment il prend toute la place dans nos vies, mais vous rappelez très souvent Bienvenue parmi les humains

  • Serge Marquis

    Oui, tout à fait. Il faut être bienveillant d'abord, parce que la bienveillance, au sens où on peut trébucher, à partir du moment où on entreprend cette marche, cette exploration de l'ego, et j'ai envie de dire que le mot-clé, c'est le mot observer. On a cette capacité, à l'intérieur de nous, d'observer l'activité qui… constamment cette petite voix, si vous voulez, mais j'aime bien l'illustrer sous forme de petit hamster qui court dans sa roue, avec le gris de notre tête, et qui, sans arrêt, porte des jugements à notre propre égard. Je suis nul, je ne suis pas beau, je suis trop vieux, je suis trop vieille, parfois je suis trop jeune, ou je suis trop grand, je suis trop grosse, trop lèbre, etc., dont des jugements sur soi-même. Ça, d'être capable, ça a l'air simple. Mais peu de gens ont appris à le faire, à découvrir qu'il y a ces jugements à l'intérieur de notre tête. Ils occupent tellement de place qu'on n'apprend pas à les observer. Et il y a aussi les jugements sur l'autre, sur les autres. On peut s'entraîner à découvrir la capacité que nous avons, que notre cerveau possède, de s'observer. Ça peut conduire, je vais vous dire comment faire ça dans quelques instants, mais ça peut conduire à des moments magiques. Je suis dans le métro le matin, il m'arrive souvent de prendre le m��tro à l'heure de pointe, et les portes du métro ouvrent, je suis à l'intérieur du métro, les portes du métro ouvrent, des personnes entrent, et je me rends compte qu'immédiatement, il y a des jugements dans ma tête à propos des personnes qui entrent dans le métro.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est tout le temps ça, j'ai l'impression. Pardonnez-moi ? On a ça tout le temps, j'ai l'impression. Oui,

  • Serge Marquis

    tout le temps, tout le temps. 80 du temps au moins, nous dit un médecin qui s'appelle Richard Moss, notre attention est accaparée par l'un ou l'autre des quatre cadrans suivants. Le premier, les jugements sur soi-même, j'en parlais il y a quelques instants. Le deuxième, les jugements sur l'autre. Le troisième, le passé. On s'en va dans des regrets, des remords. Ah, si j'avais dit oui à telle personne à telle époque, ma vie aurait été différente. Si j'avais eu des meilleurs parents, si j'avais eu des meilleurs professeurs à l'école. Alors, on ne peut pas changer ça. On peut simplement tirer des apprentissages. de ce discours. Ah, correct. Qui aurait-il eu de différent ici ? Alors, est-ce que je peux faire quelque chose maintenant à propos de ça ? Donc, apprendre. Mais je ne peux pas changer de pensée. Le quatrième cadran, c'est l'avenir. Mais on peut toujours faire des projets et avoir des objectifs. Ça, c'est très sain. Mais là où ça devient malsain, c'est quand il y a des discours à l'intérieur qui sont des scénarios catastrophes. On n'a pas les ressources nécessaires. Ça ne sera jamais possible. On n'y arrivera jamais, etc. Alors, 80 du temps, l'attention est accaparée par l'un ou l'autre de ces quatre cadres. Et c'est intéressant parce qu'on est en mesure d'apprendre à observer où est notre attention. Dans le roman, d'ailleurs, c'est ce que Charlot apprend avec Marie-Lou. Ils apprennent... Charlot, c'est le petit garçon de la... Vous voyez, c'est belle Marie, ça. Mais Charlot et Marie-Lou apprennent à observer... Ils cherchent Elgoman. Alors, ils prennent au service ce qui se passe dans leur tête et à ramener l'attention. D'ailleurs, Charlot a une petite phrase qui est très utile. Je l'utilise personnellement tous les jours, plusieurs fois par jour, cette phrase-là. C'est reviens ici, reviens ici À partir du moment où il se rend compte que l'attention a été accaparée par les jugements sur lui-même ou les jugements sur l'autre, il… et fait reviens ici pour ramener l'attention dans le présent, sur quelque chose de concret. Parce qu'il est très important de savoir que neurologiquement, l'attention ne peut pas être à deux endroits au même instant. Alors si elle est accaparée par un jugement sur soi ou sur l'autre, elle n'est plus dans le présent. Alors quand Charlot fait reviens ici il ramène vraiment l'attention dans le présent, là où est la créativité. Là où est la capacité d'aimer, là où est la capacité de transmettre, d'apprendre, etc. C'est dans le présent que toutes ces capacités s'expriment. Alors donc, on apprend doucement, dans la bienveillance, à son propre égard, à observer où est la tension dans notre tête. J'aime bien appeler ça la danse de la tension. Est-elle dans un cadran, le passé, l'avenir, en train de fabriquer des scénarios catastrophes, ou si elle est ici ? Sur mon souffle, par exemple. Moi, j'aime être beaucoup là quand ça s'emballe dans ma tête. Ramener l'attention sur mon souffle. Ça a l'air simple, mais ce n'est pas facile à faire. Et ça, on peut s'entraîner. La méditation pleine conscience, ce qu'on appelle la méditation pleine conscience, c'est ça aussi. C'est découvrir où est notre attention. Alors voilà.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, parce que rien que le fait de se poser la question nous fait revenir dans le présent.

  • Serge Marquis

    Exact. Reviens ici déjà. Parce qu'on s'est rendu compte que la tension n'était plus dans le présent. Elle n'était plus sur ce qu'on a dans la bouche pendant qu'on mange. Elle n'était plus sur la main qu'on tient pendant qu'on la serre. Elle n'est plus sur l'arbre dont on admire les feuilles, etc. Elle n'est plus là. Alors, c'est parce qu'elle est accaparée par un cheville. Trop vieux, je n'y arriverai jamais. Je ne suis pas capable de faire ça. Les jugements sont soit. Reviens ici, reviens ici. Passe par l'étape de la contemplation s'il le faut, ou passe simplement par l'étape de savourer ce qu'il y a dans ta bouche. Peu importe. Les sens sont très aidants d'ailleurs à ce sujet-là. La caresse que tu donnes ou que tu reçois, peu importe.

  • Sandrine Corbiau

    Dans votre livre, vous parlez aussi beaucoup de la neurobiologie de l'ego, qui est si je ne suis pas aimée, donc si je ne suis pas aimée, je... Je meurs.

  • Serge Marquis

    Oui, c'est la croyance de l'ego. Vous avez parlé de peur au début, vous avez énuméré toute une série de peurs. L'émotion au cœur de l'activité de l'ego, c'est la peur. C'est la peur de disparaître, la peur de n'être pas assez, la peur de ne pas être quelqu'un, de ne pas exister. Et l'illusion qu'on entretient depuis qu'on est enfant, c'est qu'on ne va exister qu'à travers le regard de quelqu'un d'autre. Et c'est pour ça qu'on cherche ce fameux regard, à travers le vouloir être toujours le plus quelqu'un, posséder le plus quelque chose, etc. Parce qu'on a l'illusion que si on a une plus belle voiture, alors on va attirer le regard de quelqu'un. Sur le plus beau vêtement... on va attirer le regard de quelqu'un. Si on a une plus belle apparence, on va attirer le regard de quelqu'un. Bien sûr, quand on... corps change, notre apparence change, l'ego peut devenir vulnéraire parce que s'il a l'impression d'exister à travers l'identification à une apparence et que cette apparence disparaît, il a tout à coup l'impression de ne plus exister. Si on s'identifie à ce que l'on fait, à son travail par exemple, et qu'on perd ce travail ou qu'on le quitte, on peut avoir l'impression de ne plus exister parce que nous étions ce travail. Alors que c'est faux. Nous ne sommes pas ce que nous faisons. Nous sommes ce qui en nous ne vieillit jamais. J'emprunte cette phrase à Marie de Haenzel, cette grande psychologue française. Nous sommes ce qui en nous ne vieillit jamais. Et ce qui en nous ne vieillit jamais, c'est d'abord la capacité d'être présent ou présente. Marie de Haenzel a travaillé beaucoup en soins de fin de vie. Elle disait qu'en soins de fin de vie, il y avait beaucoup de personnes qui étaient encore... complètement présente aux personnes qui les entouraient. Alors exprimer leur amour pour ces personnes-là. Cette capacité-là d'être présent ne vieillit jamais. La capacité d'aimer ne vieillit jamais non plus. Mais il doit y avoir présence pour aimer. Si mon attention n'est pas dans le présent, que vaut l'amour dont je parle ? Cet amour-là ne peut s'exprimer qu'à travers la présence, donc l'apaisement de est-ce que l'autre va m'aimer ? Est-ce que je vais être assez intéressant ou intéressante pour l'autre ? Si je suis dans ces questions-là et que je suis en train d'essayer de projeter une image de moi qui, à mes yeux, pourrait être intéressante ou intéressante, si je suis en train de me demander quelle est la plus belle image pour être intéressante ou intéressante, à ce moment-là, je ne suis plus présent ou présente à l'autre. Je ne m'intéresse plus à l'autre. Un ami psychologue disait, si vous voulez être intéressant, intéressez-vous. J'avais trouvé ça magnifique. Il parlait du pouvoir de l'intérêt. Le pouvoir de l'intérêt se manifeste dans la présence.

  • Sandrine Corbiau

    Mais ça a l'air tellement simple quand on vous écoute.

  • Serge Marquis

    C'est le travail de toute une vie. Et c'est pour ça qu'il faut parler de bienveillance à son propre égard. C'est le travail de toute une vie, de chaque instant. Parce que cette activité égoïque, j'aime mieux maintenant parler d'activité égoïque, le cerveau est un merveilleux détecteur de menaces depuis des millions d'années. Le cerveau a détecté des menaces dans l'environnement pour nous permettre de survivre. Mais à notre époque, le cerveau ne fait pas la différence entre la perception d'une menace à la survie et la perception d'une menace à notre égo. c'est-à-dire aux innombrables représentations qu'on a de soi-même. On s'identifie aux choses qu'on possède, aux choses que l'on fait, on s'identifie à ses opinions, à ses idées, à ses croyances, on s'identifie à son apparence, on s'identifie à des problèmes de santé même qu'on peut avoir, on s'identifie à tellement de choses au cours d'une existence, mais ce ne sont toutes que des identités éphémères. L'objet auquel je me suis identifié, je peux le perdre. Il peut être brisé. Le travail que je fais, je vais le quitter un jour, je vais faire un autre travail. Tout ça est éphémère. Alors que ce qui en moi ne vieillit jamais, ce à quoi mon attention peut être reconnectée si j'apprends à le faire, ça, ça ne vieillit jamais, donc c'est toujours là. La capacité d'être présent, elle est toujours là. C'est vrai que ça peut paraître simple, et ça l'est en réalité, mais c'est difficile. J'ai toujours dit simple, mais difficile. Ça demande un entraînement.

  • Sandrine Corbiau

    Et de la vigilance, c'est de la vigilance.

  • Serge Marquis

    Oui, voilà, voilà. C'est d'être très vigilant pour découvrir où est la tension. Parce que tout à coup, le cerveau a perçu dans l'environnement une menace à une représentation qu'on a de soi-même. Quelqu'un a émis un commentaire négatif à propos d'un travail qu'on vient de déposer, par exemple. Alors, si la personne a émis un commentaire négatif, le cerveau interprète ça comme une menace à ma survie, parce qu'il l'interprète comme une menace à une fausse identité que j'ai adoptée. Je me suis identifié à un travail que je fais. Je ne suis pas ce travail. J'ai travaillé là-dessus, je l'ai déposé, mais je ne suis pas ce travail. Et comme je me suis identifié au travail, j'ai un commentaire négatif à propos du travail.

  • Sandrine Corbiau

    Il est perçu comme un commentaire négatif à propos de ce que je suis. C'est la même chose pour l'apparence. Imaginez quelqu'un qui s'est identifié à son apparence, qui voit apparaître une première ride tout à coup. Ah, catastrophe ! Je ne suis plus qui j'étais. Il y a perception par le cerveau d'une menace, malheureusement encore une fois, à l'ego, parce qu'il y a une identification à l'apparence. Mais le cerveau percevant une menace à l'ego, ne fait pas la différence avec une menace à la survie. Et on entre, bien sûr, dans un état de panique, d'inconfort, de souffrance inutile.

  • Serge Marquis

    Inutile, oui.

  • Sandrine Corbiau

    Nous ne sommes pas notre apparence non plus.

  • Serge Marquis

    Vous parlez aussi des faux besoins, des fausses identités, des faux besoins. Pardon, je vous ai coupé. Je ne sais pas du tout si ça allait dans ce sens-là.

  • Sandrine Corbiau

    Non, tout à fait. Vous avez parfaitement raison. Ce besoin qu'on... On appelle le besoin d'être aimé, ça pèse le jour où on apprend ce que c'est qu'être présent, parce qu'on entre tout à coup dans la capacité d'aimer. Pas plus tard qu'avant-hier, je rendais visite à un ami qui a lui-même un ami qui vient de vivre une rupture. La personne avec laquelle il vivait l'a quitté. Alors cet homme est dans une immense souffrance présentement. Et il avait même les pensées très sombres. Alors, l'ami à qui je parlais, qui m'avait raconté l'histoire de son copain, parce qu'il ne sait plus quoi lui dire, je lui disais, c'est fascinant, c'est comme si, parce qu'une personne l'a laissé, cette personne était partie avec sa capacité d'aimer. Cette personne lui avait volé sa capacité d'aimer. Ça en était emparé. À partir du jour où il va reconnecter avec sa capacité d'aimer, il va redécouvrir qu'il est encore capable d'aimer, que ce qu'il est ne dépend pas du regard de la personne qui vient de partir. C'est difficile, c'est triste, ce n'est pas du tout banal, ça peut être à l'origine d'une souffrance, mais sa capacité d'aimer est intacte. Et à partir du jour où son attention reconnecte avec cette capacité d'aimer, il peut se dire mais je suis encore capable d'aimer Peu importe la forme que ça prendra, ça sera peut-être une relation d'une autre forme. Il peut se mettre tout à coup à faire du bénévolat, retrouver des copains, des copines d'une autre époque, des parents, sa famille, peu importe. Mais toutes ces personnes-là existent encore et il est encore capable de les aimer. Alors, voilà un besoin qu'on a l'impression que s'il n'est pas comblé, on disparaît. Au lieu de redécouvrir la capacité qu'on a d'aimer, qui ne vieillit jamais et qui peut nous permettre de nous intéresser à quelqu'un d'autre à travers le pouvoir de l'intérêt et nécessairement, un jour ou l'autre. De régénérer de l'intérêt à notre propre égard.

  • Serge Marquis

    Oui, c'est ça. Mais parfois, on est tellement plongé dans le désarroi, j'ai l'impression. Et j'aimais bien dans votre livre, vous dites, le fait de rediscuter avec quelqu'un de bienveillant qui va prendre le temps d'écouter la détresse, la souffrance avec laquelle on va pouvoir dialoguer, on va pouvoir être entendu. ça peut en une fois reconnecter avec cette capacité d'aimer, de créer. Et une simple discussion avec l'autre peut faire renaître quelque chose enfoui à l'intérieur.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est la beauté de l'amitié. Ou de la rencontre professionnelle. Parfois, ça peut être quelqu'un qu'on rencontre, un professionnel, une professionnelle, qui nous aide à dire tout à coup... C'est une phrase que je trouve très, très, très belle, qui nous aide à dire tout à coup, je n'avais jamais vu ça comme ça, ou j'avais oublié de voir ça comme ça. Et maintenant, je le vois à nouveau, ou maintenant, je le vois pour la première fois, cette réalité-là, qu'il y a à l'intérieur de moi une capacité d'aimer qui ne vieillira jamais. Je viens de m'en rendre compte. Je viens de me rendre compte, à travers un dialogue avec une autre personne, ou à la lecture d'un livre, vous appelez ça aussi, je viens de me rendre compte que... Il y a en moi la capacité d'observer où est mon attention. Je viens de constater ça. Et tout à coup, en observant qu'il y a des jugements dans ma tête à propos d'une autre personne, je me suis séparé pour quelques instants, quelques minutes. de cette personne-là. Je me suis mis tout à coup à avoir à l'intérieur de moi ce que j'appelle du mépris, ou même de la haine.

  • Serge Marquis

    Ou de la jalousie, oui. Pardon ? Ou de la jalousie, ça peut être de la jalousie aussi.

  • Sandrine Corbiau

    De la jalousie, de l'envie, ça peut être une sorte d'émotion qui me sépare de l'autre. On peut même vivre avec quelqu'un qui tout à coup qu'on aime, et qui tout à coup nous raconte... Quelque chose de merveilleux qui lui arrive dans sa vie. Ça peut être notre conjoint, ça peut être notre conjoint, peu importe. Et la personne nous raconte quelque chose de merveilleux qui arrive dans sa vie. Et tout à coup apparaît la jalousie à l'intérieur de nous. Et là, des jugements négatifs à propos de la personne qu'on aime. En l'espace de quelques instants, ça arrive. Pourquoi ? Parce qu'il y a eu perception à l'intérieur de nous d'une menace à l'image qu'on a de soi-même. Tout à coup, on se trouve moins intéressant que la personne avec laquelle on vit. Parce qu'il y a quelque chose d'intéressant. Et on entre dans l'envie de cette personne-là. Et là, des jugements négatifs qui nous séparent d'elle. Et on se rend compte, si on s'est entraîné, si on a appris à observer où est notre attention, on se rend compte qu'en l'espace de quelques instants, il y a ce discours-là qui est apparu, ces jugements à propos de l'autre. Et là, on fait Hein, là, là ? Toute mon attention est accaparée par ces jugements. Je peux ramener cette attention-là ici dans le présent. Ça peut prendre quelques minutes. Parfois, ça peut être quelques heures. Mais tout à coup, l'attention revient dans le présent, et on s'aperçoit que... le lien qu'on a avec cette personne-là est tellement plus précieux que tout ce discours intérieur qui la jugeait à propos d'une réussite qu'elle est parvenue à accomplir.

  • Serge Marquis

    Oui, et que toutes les histoires qu'on se raconte, en fait.

  • Sandrine Corbiau

    Exact, exact.

  • Serge Marquis

    Eh bien, un tout grand merci, Serge Marquis. On va clôturer maintenant. Moi, vos livres, ils m'ont... Ils m'ont terriblement aidée. Et en fait, c'est pour ça que j'avais envie de vous interviewer, parce que je n'ai pas envie de les oublier. J'ai envie... Vous voyez, je vais les mettre sur ma table de nuit et les relire régulièrement pour apprendre à revenir dans l'instant présent. Un tout grand merci pour ce que vous nous partagez aujourd'hui et pour la richesse de vos livres.

  • Sandrine Corbiau

    Merci beaucoup à vous, Sandrine. C'était un... Une joie d'échanger avec vous. Merci beaucoup.

  • Serge Marquis

    Si vous voulez plus d'infos aussi sur mes activités, parce que j'organise beaucoup de conférences, de cercles, de marches aussi, peut-être bientôt, n'hésitez pas à aller voir sur mon site www.sandrinecorbio.be et j'en profite pour remercier David Martinez pour la production de cette émission, son accueil chaleureux et professionnel, et je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour une prochaine émission. J'espère que ce podcast vous a aidé à se miner. Si vous avez aimé ce podcast, n'hésitez pas à le partager ou à le commenter. Et si vous voulez plus d'infos sur mes activités, n'hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter. Je mettrai tous les liens sous ce poste. Ce podcast fait aussi partie d'une émission diffusée sur Radio Alma tous les deuxièmes mardi et dernier mardi du mois. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiot, j'adore faciliter les prises de conscience et le changement, et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. A bientôt !

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Description

Dans cet épisode, nous explorons un sujet profondément humain : nos peurs et leur lien avec l'ego.

Peur d'échouer, de ne pas être aimé, de déplaire, de se confronter à l'inconnu... Ces émotions nous sont familières, mais comment les appréhender pour vivre de manière plus libre et sereine ?


Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir d'en discuter avec Serge Marquis, médecin et spécialiste en santé mentale, auteur des ouvrages remarquables tels que "Petit traité de bienveillance envers soi-même" et "Le jour où je me suis aimé pour de vrai".

Ensemble, nous plongerons dans les mécanismes de l’ego, ces besoins illusoires qui nous retiennent.

Nous découvrons comment mieux comprendre et apprivoiser notre mental pour avancer vers une plus grande authenticité, amour de soi et des autres.


Rejoignez-nous pour cette discussion inspirante sur la manière dont l’ego influence notre quotidien, et apprenez à le reconnaître pour mieux vous en libérer.


Cet épisode est soutenu par Be-Life, une entreprise belge qui propose, depuis plus de 30 ans, des compléments alimentaires naturels et bio pour favoriser notre bien-être.

Merci à Be-Life pour son engagement envers le bien-être et la santé.

Découvrez notamment Ashwagandha Plus,un complément naturel conçu pour apporter du soutien en cas de stress et renforcer nos fonctions mentales face à la fatigue.


Ressources :

Serge Marquis : https://tortue-marquis.com/

Livres:

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

Petit traité de bienveillance envers soi


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Transcription

  • Sandrine

    Bonjour et bienvenue dans "J'ai 50 ans et alors?", un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle édition de "J'ai 50 ans et alors?". Aujourd'hui justement, et alors, nous allons parler de nos peurs et surtout de notre égo. qui est présent très régulièrement dans nos vies sans qu'on s'en rende compte. Peur d'être jugé, d'être rejeté, de manquer, de réussir, d'échouer, de ne pas être aimé, de déplaire, de ne pas être à la hauteur. Peur de s'affirmer, peur du conflit, peur de l'inconnu. Il nous est déjà tous très souvent arrivé d'être confrontés à ces peurs qui sont bien souvent irrationnelles ou disproportionnées et qui prennent... tout le contrôle, nous paralyse et nous empêche de vivre pleinement et de profiter du spectacle de la vie. Donc on va en parler aujourd'hui avec Serge Marquis, que j'ai le grand plaisir d'accueillir pour cette émission. Il est spécialiste de la santé mentale au Québec et il est auteur de plusieurs ouvrages. Moi j'ai beaucoup aimé, j'ai lu "Le petit traité de bienveillance envers soi-même". Et "Le jour où je me suis aimée pour de vrai". Deux livres que je vous conseille chaudement de lire. À travers ces récits, l'auteur nous invite à apprivoiser notre égo, à l'observer avec bienveillance et à apprendre à regarder le spectacle de la vie plutôt que de celui de notre mental ou de notre égo. Donc c'est le thème de l'émission d'aujourd'hui et donc je suis ravie de vous accueillir Serge, je vous souhaite la bienvenue dans cette émission.

  • Serge Marquis

    Merci, merci beaucoup Sandrine de m'accueillir chez vous, c'est avec joie que j'y suis.

  • Sandrine Corbiau

    Et bien donc dans cette première partie d'émission, on va, comme d'habitude, on va prendre le temps de mieux connaître l'invité, d'un petit peu comprendre qu'est-ce qui fait que... Quel est votre parcours ? Qu'est-ce que vous faites spécifiquement aujourd'hui ? Et donc, est-ce que vous pourriez vous présenter, Serge, quel est votre parcours et qu'est-ce qui vous a conduit aujourd'hui dans la médecine et plus spécifiquement dans la santé mentale, la gestion du stress et les démotivations ? Je pense que c'est ça votre...

  • Serge Marquis

    Tout à fait, j'ai fait un cours de médecine mais très très tôt. Je me suis intéressé au stress parce que les premiers patients que je voyais expliquaient eux-mêmes leur maladie. Ils me disaient je viens vous voir parce que j'ai mal à l'estomac, mais je suis sûr qu'il y a quelque chose dans ma vie qui fait que j'ai mal à l'estomac . Alors, eux-mêmes me guidaient vers une réflexion sur le stress et ça a commencé très tôt. Je me suis intéressé par la suite au milieu de travail parce que c'est un endroit où on vit beaucoup de stress. J'ai fait une spécialité en médecine du travail. Et j'ai commencé à soigner des personnes qui ne fonctionnaient plus au travail. À l'époque, on commençait à parler de burn-out, on parlait d'épuisement professionnel et de détresse psychologique dans l'espace de travail. Alors, j'ai commencé à m'intéresser à ça, je soignais des personnes, je me suis formé pour faire la thérapie et accompagner les personnes dans un retour vers le travail. Le même ou un autre, peu importe, mais que ces personnes-là puissent travailler à nouveau. Et c'est à ce moment-là que je me suis intéressé à l'égo. Parce que quand on s'intéresse à la souffrance humaine et qu'on veut essayer de la comprendre, qu'on veut humblement contribuer à aider à la soulager, on ne peut pas faire autrement qu'un jour ou l'autre avoir à s'interroger sur l'ego. Et des patients, par la suite, m'ont demandé d'écrire si c'était possible des bouquins parce que je leur en suggérais. Et on me disait, pourquoi n'écrivez-vous pas un, vous ? Alors, j'ai commencé par un petit bouquin qui s'appelait "Penssouillard hier le hamster" au début, et après,

  • Sandrine Corbiau

    "Penssouillard le hamster", c'est ça ?

  • Serge Marquis

    Oui, ça c'est un petit livre, vraiment, ça s'appelle "Petit traité de décroissance personnelle" aussi, en sous-titre, et c'était le premier. Mais après, j'ai voulu écrire une histoire, et c'est là que le jour où "Je me suis aimé pour de vrai' est apparu. Une histoire où un enfant demande à sa mère, qui est très occupée, pour laquelle il est très important de réussir sa carrière, d'être quelqu'un à travers les performances, etc. Alors son petit garçon qui ne la voit pas beaucoup lui dit "je vois au moins qu'est-ce que l'ego parce qu'à l'école, ils ont entendu un professeur accuser un autre professeur d'avoir un ego épouvantable, et ils ne connaissaient pas la question de l'ego". Donc, il demandait à sa mère, qui était bien perdue devant cette question.

  • Sandrine Corbiau

    Elle était bien concernée.

  • Serge Marquis

    Oui, tout à fait, ça la concernait directement. Mais si on s'intéresse à la souffrance humaine, on ne peut pas faire autrement que s'intéresser à l'ego. J'ai vu un jour l'homme qui a écrit Le pouvoir du moment présent Écarte-Toutonné, qui racontait une histoire que j'avais trouvée très belle. Il racontait qu'un homme marchait sur une route et qu'il est arrivé face à face avec un moine bouddhiste. Je ne connaîtrais plus de choses sur le bouddhisme en passant, mais un peu comme cet homme, il a demandé au moine Pouvez-vous m'expliquer le bouddhisme ? Alors, il s'attendait à une longue réponse et le moine bouddhiste lui a répondu tout simplement, c'est très simple, pas d'ego, pas de souffrance, pas d'ego, pas de problème. Alors, la grande question qui suit, c'est mais qu'est-ce que l'ego ? Alors, c'est ce sur quoi j'ai envie de dire, j'ai réfléchi par la suite toute ma vie, ce sur quoi je réfléchis encore et ça me mène maintenant. à donner des conférences et à écrire des textes, des bouquins sur le sujet.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est passionnant. Vos deux livres, en tout cas, vous utilisez la fiction, les histoires, pour nous faire comprendre comment ils fonctionnent. Je trouve que c'est très puissant, les métaphores que vous utilisez dans vos deux livres, en tout cas ces deux-là. Mais donc avant de plonger dans le dernier en tout cas que j'ai lu sur le petit traité de la bienveillance en Versoix, quelles sont vos motivations ? Est-ce qu'il y a un événement marquant dans votre vie, une rencontre, qui fait ce que vous faites aujourd'hui, qui vous a motivé à être là où vous êtes ?

  • Serge Marquis

    Deux choses. C'est important la question que vous posez en rapport avec les rencontres qu'on peut faire, parce que je crois... profondément, tout au cours de notre vie, faire des rencontres qui nous marquent à travers les personnes qui nous inspirent. J'aime bien l'exprimer comme ça. Et pendant mon cours de médecine, il y a un professeur qui a carrément changé ma vie. Il nous avait montré que pour plusieurs maladies, il y avait des changements qui avaient eu lieu dans l'environnement qui avaient permis à la maladie de diminuer sur la planète, par exemple la tuberculose. Ils nous avaient montré une courbe montrant que la tuberculose avait beaucoup diminué bien avant l'arrivée des vaccins et des médicaments. Et que c'est explicable par les conditions de vie des gens, l'amélioration de l'hygiène, etc. Et ça m'avait intéressé parce que je m'étais dit, mais est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir la même chose au niveau des problèmes que les gens vivent psychologiquement, la dépression, l'initiété ? Est-ce qu'on ne pourrait pas agir au nom des problèmes ? Parce que quand j'avais des gens dans mon bureau, bien sûr, ils arrivaient déjà très souffrants. Et je me disais, comment peut-on faire pour les aider avant ? Alors ça, c'est un premier événement, donc le vending de ce professeur, qui m'a fait réfléchir à ce qu'on pouvait faire en amont des problèmes. Toujours arriver à dominer aux gens des outils pour prévenir l'apparition de souffrances inutiles. Vous l'avez bien décrit tout à l'heure. Et la deuxième chose, j'ai moi-même été malade, très très malade en 1984. J'ai fait une hémorragie digestive. Je suis toujours un peu ému quand je parle de ça. Pour aux soins intensifs pendant trois jours. On voulait à tout prix m'opérer, mais je refusais parce que je me disais non, ça s'est passé dans ma tête, dans ma vie. C'est ce qui m'a amené aux soins intensifs. Alors j'avais demandé aux médecins d'être patient, de me donner du temps. Alors, en me disant, si je corrige ce qui m'a amené là, je ne revivrai plus ce genre de choses. Et le médecin a été très compréhensif et il m'a dit, je te donne 24 heures, mais si dans 24 heures, tu saignes encore au topère que tu le veuilles ou non. Et j'ai mis 24 heures pour commencer à apaiser cette souffrance inutile, je dis bien inutile, parce qu'il y a toujours des souffrances qui peuvent être utiles dans la vie. qui peuvent nous permettre d'apprendre des choses.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, d'avancer.

  • Serge Marquis

    de corriger des trajectoires, des parcours de vie. Il y a des sources d'apprentissage dans la souffrance. Et c'est ce que cette souffrance-là m'a amené à faire, d'ailleurs. Elle m'a amené à comprendre. En fait, je l'ai écouté. On a eu un dialogue, les mois. Et puis, à travers ce dialogue, j'ai compris ce qui m'avait amené là. Et effectivement, c'était beaucoup en rapport avec ce que vous avez mentionné en ouverture, ce besoin à tout prix d'être quelqu'un aux yeux des autres, de toujours... performer, être le meilleur, etc., pour être apprécié, reconnu, aimé. Et ça, bien sûr, même si on a eu les meilleurs parents du monde, ça peut commencer tôt dans notre vie parce que très tôt dans notre vie, notre cerveau, déjà, identifie recevoir de l'attention avec survivre. Il s'aperçoit que s'il reçoit de l'attention, il va être nourri, il va être protégé, il va être caliné, etc. Très tôt, le cerveau se demande comment vais-je faire pour recevoir de l'attention, afin de sourire. Et c'est là qu'il commence à interpréter ça d'une façon un peu maladroite, en ayant l'impression que c'est en performant qu'il va être suffisamment intéressant pour recevoir de l'attention. Alors, il confond être à tout prix quelqu'un, être le meilleur à l'école. Être le meilleur en faisant de la gymnastique, au niveau des sports, toujours se comparer aux autres aussi. Parce que pour être meilleur, bien sûr, il faut se comparer. Alors, les cerveaux commencent à faire ça très tôt avec les frères, avec les sœurs. Mon frère a plus d'attention que moi, il est plus beau que moi, il est plus fort que moi, ma sœur est plus intelligente que moi. Alors, très tôt, l'enfant commence à faire ses comparaisons et à imaginer que pour recevoir de l'attention, être... Il doit à tout prix être intéressant. Et là, il commence à fabriquer des images de lui-même qu'il croit intéressantes. Et c'est comme ça que l'ego commence à se structurer. J'ai comparé l'ego dans le roman Le jour où je me suis aimé pour de vrai je l'ai comparé à un oignon, avec des pelures identitaires. Chacune de ces pelures est issue d'un processus qu'il y a dans notre cerveau. qu'on appelle le processus d'identification. Alors, on s'identifie à une représentation qu'on note soi-même et qu'on croit intéressante, une représentation qu'on note soi-même qui, à nos yeux, va attirer l'attention. Et c'est comme ça toute sa vie. Par la suite au travail, on espère toujours recevoir l'attention du patron, de la patronne, ou du client, de la cliente. en étant le meilleur, la meilleure, etc. Et ça n'a rien à voir avec ce que nous sommes profondément. Toutes ces images qu'on fabrique de soi, tout au cours de l'existence, n'ont rien à voir avec ce que nous sommes vraiment. Ce sont des sources de souffrance, parce que, bien sûr, si on se compare, on va toujours trouver quelqu'un, à nos yeux, à nos yeux toujours, qui a mieux réussi que nous, a plus d'argent, a une plus belle maison. une plus belle apparence, une plus belle intelligence, etc. Alors, on trouve toujours ça. Ou à l'inverse, et c'est un autre piège de l'ego, on va parfois malheureusement diminuer à nos yeux les personnes qui nous entourent. Lui est moins intéressant, lui est moins intelligent, bon, blablabla. Mais c'est dans notre tête que tout ça se passe. Et pendant que ça se passe dans notre tête, notre attention n'est plus disponible pour profiter du spectacle de la vie. et pour entrer en relation avec l'autre, pour être connecté dans l'authenticité à l'autre, à ce que nous sommes vraiment, des êtres de relation. Donc autrement dit, dès qu'on s'aperçoit que ce piège de l'ego, toujours vouloir être meilleur pour recevoir de l'attention, pour être reconnu, etc., accapare toute notre attention, on se rend compte que l'attention peut la ramener dans le présent. Et quand on la ramène dans le présent, nous touchons à ce que nous sommes vraiment, c'est-à-dire des êtres de relation, des êtres de connexion, des êtres capables d'aimer, de s'émerveiller, de créer, de savourer, d'apprendre, de transmettre. Tout ce qui fait que la vie vaut tellement la peine d'être vécue. À l'époque, je travaillais, les gens en sont trop travaillés. à l'Institut de recherche, je travaille dans un institut de recherche. C'est important parfois pour certains chercheurs qu'ils soient reconnus dans l'univers de la recherche, d'avoir trouvé la meilleure solution à tel problème, etc. Bien sûr que ce travail-là est important, mais il va se faire adéquatement que si toute l'attention est disponible, j'ai envie de dire même si toute l'intelligence est disponible pour effectuer la recherche. C'est la même chose dans le domaine de l'art. Cet exemple-là me vient à l'esprit présentement parce que j'ai connu beaucoup d'artistes, je m'intéresse passionnément à la littérature, entre autres, à la peinture, etc. Et j'ai soigné des personnes qui, c'est fascinant, pendant qu'elles peignaient, étaient en train de se demander comment les personnes verraient leur tableau. Au lieu de laisser la créativité s'exprimer complètement dans l'harmonie des couleurs qu'elles déposaient sur la toile. Alors, pendant qu'on se demande si notre tableau va être aimé, si on ajoute un peu de bleu, on n'est pas en train de laisser toute la créativité. décider de là où va être le bleu. Alors, ça fait une différence monumentale.

  • Sandrine Corbiau

    Bien sûr.

  • Serge Marquis

    Quand la créativité s'exprime complètement, à ce moment-là, j'ai envie de dire, toute la vie s'exprime. Tout ce qui est à l'intérieur de nous peut se sentir pleinement vivant. Alors qu'il y a un discours, si on est dans le discours interne de l'ego, en train de se demander ce qu'il faut faire pour que l'autre aime. le tanneau qu'on peint ou la musique qu'on est en train de composer ou le mouvement de danse qu'on exécute ou la sculpture, peu importe. Si on est en train de se demander comment les gens vont apprécier ça, si on le fait de telle façon, on n'est plus dans toute cette créativité qui s'exprime.

  • Sandrine Corbiau

    Maintenant, comment est-ce qu'on fait pour arrêter ? Cet égo qui parfois nous fait tourner en boucle, nous empêche d'être là vraiment. J'imagine qu'il n'y a pas de recette toute faite, mais dans votre livre, vous parlez, vous ramenez souvent, au travers de différentes fables, que vous illustrez les propos de l'égo et comment il prend toute la place dans nos vies, mais vous rappelez très souvent Bienvenue parmi les humains

  • Serge Marquis

    Oui, tout à fait. Il faut être bienveillant d'abord, parce que la bienveillance, au sens où on peut trébucher, à partir du moment où on entreprend cette marche, cette exploration de l'ego, et j'ai envie de dire que le mot-clé, c'est le mot observer. On a cette capacité, à l'intérieur de nous, d'observer l'activité qui… constamment cette petite voix, si vous voulez, mais j'aime bien l'illustrer sous forme de petit hamster qui court dans sa roue, avec le gris de notre tête, et qui, sans arrêt, porte des jugements à notre propre égard. Je suis nul, je ne suis pas beau, je suis trop vieux, je suis trop vieille, parfois je suis trop jeune, ou je suis trop grand, je suis trop grosse, trop lèbre, etc., dont des jugements sur soi-même. Ça, d'être capable, ça a l'air simple. Mais peu de gens ont appris à le faire, à découvrir qu'il y a ces jugements à l'intérieur de notre tête. Ils occupent tellement de place qu'on n'apprend pas à les observer. Et il y a aussi les jugements sur l'autre, sur les autres. On peut s'entraîner à découvrir la capacité que nous avons, que notre cerveau possède, de s'observer. Ça peut conduire, je vais vous dire comment faire ça dans quelques instants, mais ça peut conduire à des moments magiques. Je suis dans le métro le matin, il m'arrive souvent de prendre le m��tro à l'heure de pointe, et les portes du métro ouvrent, je suis à l'intérieur du métro, les portes du métro ouvrent, des personnes entrent, et je me rends compte qu'immédiatement, il y a des jugements dans ma tête à propos des personnes qui entrent dans le métro.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est tout le temps ça, j'ai l'impression. Pardonnez-moi ? On a ça tout le temps, j'ai l'impression. Oui,

  • Serge Marquis

    tout le temps, tout le temps. 80 du temps au moins, nous dit un médecin qui s'appelle Richard Moss, notre attention est accaparée par l'un ou l'autre des quatre cadrans suivants. Le premier, les jugements sur soi-même, j'en parlais il y a quelques instants. Le deuxième, les jugements sur l'autre. Le troisième, le passé. On s'en va dans des regrets, des remords. Ah, si j'avais dit oui à telle personne à telle époque, ma vie aurait été différente. Si j'avais eu des meilleurs parents, si j'avais eu des meilleurs professeurs à l'école. Alors, on ne peut pas changer ça. On peut simplement tirer des apprentissages. de ce discours. Ah, correct. Qui aurait-il eu de différent ici ? Alors, est-ce que je peux faire quelque chose maintenant à propos de ça ? Donc, apprendre. Mais je ne peux pas changer de pensée. Le quatrième cadran, c'est l'avenir. Mais on peut toujours faire des projets et avoir des objectifs. Ça, c'est très sain. Mais là où ça devient malsain, c'est quand il y a des discours à l'intérieur qui sont des scénarios catastrophes. On n'a pas les ressources nécessaires. Ça ne sera jamais possible. On n'y arrivera jamais, etc. Alors, 80 du temps, l'attention est accaparée par l'un ou l'autre de ces quatre cadres. Et c'est intéressant parce qu'on est en mesure d'apprendre à observer où est notre attention. Dans le roman, d'ailleurs, c'est ce que Charlot apprend avec Marie-Lou. Ils apprennent... Charlot, c'est le petit garçon de la... Vous voyez, c'est belle Marie, ça. Mais Charlot et Marie-Lou apprennent à observer... Ils cherchent Elgoman. Alors, ils prennent au service ce qui se passe dans leur tête et à ramener l'attention. D'ailleurs, Charlot a une petite phrase qui est très utile. Je l'utilise personnellement tous les jours, plusieurs fois par jour, cette phrase-là. C'est reviens ici, reviens ici À partir du moment où il se rend compte que l'attention a été accaparée par les jugements sur lui-même ou les jugements sur l'autre, il… et fait reviens ici pour ramener l'attention dans le présent, sur quelque chose de concret. Parce qu'il est très important de savoir que neurologiquement, l'attention ne peut pas être à deux endroits au même instant. Alors si elle est accaparée par un jugement sur soi ou sur l'autre, elle n'est plus dans le présent. Alors quand Charlot fait reviens ici il ramène vraiment l'attention dans le présent, là où est la créativité. Là où est la capacité d'aimer, là où est la capacité de transmettre, d'apprendre, etc. C'est dans le présent que toutes ces capacités s'expriment. Alors donc, on apprend doucement, dans la bienveillance, à son propre égard, à observer où est la tension dans notre tête. J'aime bien appeler ça la danse de la tension. Est-elle dans un cadran, le passé, l'avenir, en train de fabriquer des scénarios catastrophes, ou si elle est ici ? Sur mon souffle, par exemple. Moi, j'aime être beaucoup là quand ça s'emballe dans ma tête. Ramener l'attention sur mon souffle. Ça a l'air simple, mais ce n'est pas facile à faire. Et ça, on peut s'entraîner. La méditation pleine conscience, ce qu'on appelle la méditation pleine conscience, c'est ça aussi. C'est découvrir où est notre attention. Alors voilà.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, parce que rien que le fait de se poser la question nous fait revenir dans le présent.

  • Serge Marquis

    Exact. Reviens ici déjà. Parce qu'on s'est rendu compte que la tension n'était plus dans le présent. Elle n'était plus sur ce qu'on a dans la bouche pendant qu'on mange. Elle n'était plus sur la main qu'on tient pendant qu'on la serre. Elle n'est plus sur l'arbre dont on admire les feuilles, etc. Elle n'est plus là. Alors, c'est parce qu'elle est accaparée par un cheville. Trop vieux, je n'y arriverai jamais. Je ne suis pas capable de faire ça. Les jugements sont soit. Reviens ici, reviens ici. Passe par l'étape de la contemplation s'il le faut, ou passe simplement par l'étape de savourer ce qu'il y a dans ta bouche. Peu importe. Les sens sont très aidants d'ailleurs à ce sujet-là. La caresse que tu donnes ou que tu reçois, peu importe.

  • Sandrine Corbiau

    Dans votre livre, vous parlez aussi beaucoup de la neurobiologie de l'ego, qui est si je ne suis pas aimée, donc si je ne suis pas aimée, je... Je meurs.

  • Serge Marquis

    Oui, c'est la croyance de l'ego. Vous avez parlé de peur au début, vous avez énuméré toute une série de peurs. L'émotion au cœur de l'activité de l'ego, c'est la peur. C'est la peur de disparaître, la peur de n'être pas assez, la peur de ne pas être quelqu'un, de ne pas exister. Et l'illusion qu'on entretient depuis qu'on est enfant, c'est qu'on ne va exister qu'à travers le regard de quelqu'un d'autre. Et c'est pour ça qu'on cherche ce fameux regard, à travers le vouloir être toujours le plus quelqu'un, posséder le plus quelque chose, etc. Parce qu'on a l'illusion que si on a une plus belle voiture, alors on va attirer le regard de quelqu'un. Sur le plus beau vêtement... on va attirer le regard de quelqu'un. Si on a une plus belle apparence, on va attirer le regard de quelqu'un. Bien sûr, quand on... corps change, notre apparence change, l'ego peut devenir vulnéraire parce que s'il a l'impression d'exister à travers l'identification à une apparence et que cette apparence disparaît, il a tout à coup l'impression de ne plus exister. Si on s'identifie à ce que l'on fait, à son travail par exemple, et qu'on perd ce travail ou qu'on le quitte, on peut avoir l'impression de ne plus exister parce que nous étions ce travail. Alors que c'est faux. Nous ne sommes pas ce que nous faisons. Nous sommes ce qui en nous ne vieillit jamais. J'emprunte cette phrase à Marie de Haenzel, cette grande psychologue française. Nous sommes ce qui en nous ne vieillit jamais. Et ce qui en nous ne vieillit jamais, c'est d'abord la capacité d'être présent ou présente. Marie de Haenzel a travaillé beaucoup en soins de fin de vie. Elle disait qu'en soins de fin de vie, il y avait beaucoup de personnes qui étaient encore... complètement présente aux personnes qui les entouraient. Alors exprimer leur amour pour ces personnes-là. Cette capacité-là d'être présent ne vieillit jamais. La capacité d'aimer ne vieillit jamais non plus. Mais il doit y avoir présence pour aimer. Si mon attention n'est pas dans le présent, que vaut l'amour dont je parle ? Cet amour-là ne peut s'exprimer qu'à travers la présence, donc l'apaisement de est-ce que l'autre va m'aimer ? Est-ce que je vais être assez intéressant ou intéressante pour l'autre ? Si je suis dans ces questions-là et que je suis en train d'essayer de projeter une image de moi qui, à mes yeux, pourrait être intéressante ou intéressante, si je suis en train de me demander quelle est la plus belle image pour être intéressante ou intéressante, à ce moment-là, je ne suis plus présent ou présente à l'autre. Je ne m'intéresse plus à l'autre. Un ami psychologue disait, si vous voulez être intéressant, intéressez-vous. J'avais trouvé ça magnifique. Il parlait du pouvoir de l'intérêt. Le pouvoir de l'intérêt se manifeste dans la présence.

  • Sandrine Corbiau

    Mais ça a l'air tellement simple quand on vous écoute.

  • Serge Marquis

    C'est le travail de toute une vie. Et c'est pour ça qu'il faut parler de bienveillance à son propre égard. C'est le travail de toute une vie, de chaque instant. Parce que cette activité égoïque, j'aime mieux maintenant parler d'activité égoïque, le cerveau est un merveilleux détecteur de menaces depuis des millions d'années. Le cerveau a détecté des menaces dans l'environnement pour nous permettre de survivre. Mais à notre époque, le cerveau ne fait pas la différence entre la perception d'une menace à la survie et la perception d'une menace à notre égo. c'est-à-dire aux innombrables représentations qu'on a de soi-même. On s'identifie aux choses qu'on possède, aux choses que l'on fait, on s'identifie à ses opinions, à ses idées, à ses croyances, on s'identifie à son apparence, on s'identifie à des problèmes de santé même qu'on peut avoir, on s'identifie à tellement de choses au cours d'une existence, mais ce ne sont toutes que des identités éphémères. L'objet auquel je me suis identifié, je peux le perdre. Il peut être brisé. Le travail que je fais, je vais le quitter un jour, je vais faire un autre travail. Tout ça est éphémère. Alors que ce qui en moi ne vieillit jamais, ce à quoi mon attention peut être reconnectée si j'apprends à le faire, ça, ça ne vieillit jamais, donc c'est toujours là. La capacité d'être présent, elle est toujours là. C'est vrai que ça peut paraître simple, et ça l'est en réalité, mais c'est difficile. J'ai toujours dit simple, mais difficile. Ça demande un entraînement.

  • Sandrine Corbiau

    Et de la vigilance, c'est de la vigilance.

  • Serge Marquis

    Oui, voilà, voilà. C'est d'être très vigilant pour découvrir où est la tension. Parce que tout à coup, le cerveau a perçu dans l'environnement une menace à une représentation qu'on a de soi-même. Quelqu'un a émis un commentaire négatif à propos d'un travail qu'on vient de déposer, par exemple. Alors, si la personne a émis un commentaire négatif, le cerveau interprète ça comme une menace à ma survie, parce qu'il l'interprète comme une menace à une fausse identité que j'ai adoptée. Je me suis identifié à un travail que je fais. Je ne suis pas ce travail. J'ai travaillé là-dessus, je l'ai déposé, mais je ne suis pas ce travail. Et comme je me suis identifié au travail, j'ai un commentaire négatif à propos du travail.

  • Sandrine Corbiau

    Il est perçu comme un commentaire négatif à propos de ce que je suis. C'est la même chose pour l'apparence. Imaginez quelqu'un qui s'est identifié à son apparence, qui voit apparaître une première ride tout à coup. Ah, catastrophe ! Je ne suis plus qui j'étais. Il y a perception par le cerveau d'une menace, malheureusement encore une fois, à l'ego, parce qu'il y a une identification à l'apparence. Mais le cerveau percevant une menace à l'ego, ne fait pas la différence avec une menace à la survie. Et on entre, bien sûr, dans un état de panique, d'inconfort, de souffrance inutile.

  • Serge Marquis

    Inutile, oui.

  • Sandrine Corbiau

    Nous ne sommes pas notre apparence non plus.

  • Serge Marquis

    Vous parlez aussi des faux besoins, des fausses identités, des faux besoins. Pardon, je vous ai coupé. Je ne sais pas du tout si ça allait dans ce sens-là.

  • Sandrine Corbiau

    Non, tout à fait. Vous avez parfaitement raison. Ce besoin qu'on... On appelle le besoin d'être aimé, ça pèse le jour où on apprend ce que c'est qu'être présent, parce qu'on entre tout à coup dans la capacité d'aimer. Pas plus tard qu'avant-hier, je rendais visite à un ami qui a lui-même un ami qui vient de vivre une rupture. La personne avec laquelle il vivait l'a quitté. Alors cet homme est dans une immense souffrance présentement. Et il avait même les pensées très sombres. Alors, l'ami à qui je parlais, qui m'avait raconté l'histoire de son copain, parce qu'il ne sait plus quoi lui dire, je lui disais, c'est fascinant, c'est comme si, parce qu'une personne l'a laissé, cette personne était partie avec sa capacité d'aimer. Cette personne lui avait volé sa capacité d'aimer. Ça en était emparé. À partir du jour où il va reconnecter avec sa capacité d'aimer, il va redécouvrir qu'il est encore capable d'aimer, que ce qu'il est ne dépend pas du regard de la personne qui vient de partir. C'est difficile, c'est triste, ce n'est pas du tout banal, ça peut être à l'origine d'une souffrance, mais sa capacité d'aimer est intacte. Et à partir du jour où son attention reconnecte avec cette capacité d'aimer, il peut se dire mais je suis encore capable d'aimer Peu importe la forme que ça prendra, ça sera peut-être une relation d'une autre forme. Il peut se mettre tout à coup à faire du bénévolat, retrouver des copains, des copines d'une autre époque, des parents, sa famille, peu importe. Mais toutes ces personnes-là existent encore et il est encore capable de les aimer. Alors, voilà un besoin qu'on a l'impression que s'il n'est pas comblé, on disparaît. Au lieu de redécouvrir la capacité qu'on a d'aimer, qui ne vieillit jamais et qui peut nous permettre de nous intéresser à quelqu'un d'autre à travers le pouvoir de l'intérêt et nécessairement, un jour ou l'autre. De régénérer de l'intérêt à notre propre égard.

  • Serge Marquis

    Oui, c'est ça. Mais parfois, on est tellement plongé dans le désarroi, j'ai l'impression. Et j'aimais bien dans votre livre, vous dites, le fait de rediscuter avec quelqu'un de bienveillant qui va prendre le temps d'écouter la détresse, la souffrance avec laquelle on va pouvoir dialoguer, on va pouvoir être entendu. ça peut en une fois reconnecter avec cette capacité d'aimer, de créer. Et une simple discussion avec l'autre peut faire renaître quelque chose enfoui à l'intérieur.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est la beauté de l'amitié. Ou de la rencontre professionnelle. Parfois, ça peut être quelqu'un qu'on rencontre, un professionnel, une professionnelle, qui nous aide à dire tout à coup... C'est une phrase que je trouve très, très, très belle, qui nous aide à dire tout à coup, je n'avais jamais vu ça comme ça, ou j'avais oublié de voir ça comme ça. Et maintenant, je le vois à nouveau, ou maintenant, je le vois pour la première fois, cette réalité-là, qu'il y a à l'intérieur de moi une capacité d'aimer qui ne vieillira jamais. Je viens de m'en rendre compte. Je viens de me rendre compte, à travers un dialogue avec une autre personne, ou à la lecture d'un livre, vous appelez ça aussi, je viens de me rendre compte que... Il y a en moi la capacité d'observer où est mon attention. Je viens de constater ça. Et tout à coup, en observant qu'il y a des jugements dans ma tête à propos d'une autre personne, je me suis séparé pour quelques instants, quelques minutes. de cette personne-là. Je me suis mis tout à coup à avoir à l'intérieur de moi ce que j'appelle du mépris, ou même de la haine.

  • Serge Marquis

    Ou de la jalousie, oui. Pardon ? Ou de la jalousie, ça peut être de la jalousie aussi.

  • Sandrine Corbiau

    De la jalousie, de l'envie, ça peut être une sorte d'émotion qui me sépare de l'autre. On peut même vivre avec quelqu'un qui tout à coup qu'on aime, et qui tout à coup nous raconte... Quelque chose de merveilleux qui lui arrive dans sa vie. Ça peut être notre conjoint, ça peut être notre conjoint, peu importe. Et la personne nous raconte quelque chose de merveilleux qui arrive dans sa vie. Et tout à coup apparaît la jalousie à l'intérieur de nous. Et là, des jugements négatifs à propos de la personne qu'on aime. En l'espace de quelques instants, ça arrive. Pourquoi ? Parce qu'il y a eu perception à l'intérieur de nous d'une menace à l'image qu'on a de soi-même. Tout à coup, on se trouve moins intéressant que la personne avec laquelle on vit. Parce qu'il y a quelque chose d'intéressant. Et on entre dans l'envie de cette personne-là. Et là, des jugements négatifs qui nous séparent d'elle. Et on se rend compte, si on s'est entraîné, si on a appris à observer où est notre attention, on se rend compte qu'en l'espace de quelques instants, il y a ce discours-là qui est apparu, ces jugements à propos de l'autre. Et là, on fait Hein, là, là ? Toute mon attention est accaparée par ces jugements. Je peux ramener cette attention-là ici dans le présent. Ça peut prendre quelques minutes. Parfois, ça peut être quelques heures. Mais tout à coup, l'attention revient dans le présent, et on s'aperçoit que... le lien qu'on a avec cette personne-là est tellement plus précieux que tout ce discours intérieur qui la jugeait à propos d'une réussite qu'elle est parvenue à accomplir.

  • Serge Marquis

    Oui, et que toutes les histoires qu'on se raconte, en fait.

  • Sandrine Corbiau

    Exact, exact.

  • Serge Marquis

    Eh bien, un tout grand merci, Serge Marquis. On va clôturer maintenant. Moi, vos livres, ils m'ont... Ils m'ont terriblement aidée. Et en fait, c'est pour ça que j'avais envie de vous interviewer, parce que je n'ai pas envie de les oublier. J'ai envie... Vous voyez, je vais les mettre sur ma table de nuit et les relire régulièrement pour apprendre à revenir dans l'instant présent. Un tout grand merci pour ce que vous nous partagez aujourd'hui et pour la richesse de vos livres.

  • Sandrine Corbiau

    Merci beaucoup à vous, Sandrine. C'était un... Une joie d'échanger avec vous. Merci beaucoup.

  • Serge Marquis

    Si vous voulez plus d'infos aussi sur mes activités, parce que j'organise beaucoup de conférences, de cercles, de marches aussi, peut-être bientôt, n'hésitez pas à aller voir sur mon site www.sandrinecorbio.be et j'en profite pour remercier David Martinez pour la production de cette émission, son accueil chaleureux et professionnel, et je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour une prochaine émission. J'espère que ce podcast vous a aidé à se miner. Si vous avez aimé ce podcast, n'hésitez pas à le partager ou à le commenter. Et si vous voulez plus d'infos sur mes activités, n'hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter. Je mettrai tous les liens sous ce poste. Ce podcast fait aussi partie d'une émission diffusée sur Radio Alma tous les deuxièmes mardi et dernier mardi du mois. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiot, j'adore faciliter les prises de conscience et le changement, et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. A bientôt !

Description

Dans cet épisode, nous explorons un sujet profondément humain : nos peurs et leur lien avec l'ego.

Peur d'échouer, de ne pas être aimé, de déplaire, de se confronter à l'inconnu... Ces émotions nous sont familières, mais comment les appréhender pour vivre de manière plus libre et sereine ?


Pour répondre à ces questions, j'ai le plaisir d'en discuter avec Serge Marquis, médecin et spécialiste en santé mentale, auteur des ouvrages remarquables tels que "Petit traité de bienveillance envers soi-même" et "Le jour où je me suis aimé pour de vrai".

Ensemble, nous plongerons dans les mécanismes de l’ego, ces besoins illusoires qui nous retiennent.

Nous découvrons comment mieux comprendre et apprivoiser notre mental pour avancer vers une plus grande authenticité, amour de soi et des autres.


Rejoignez-nous pour cette discussion inspirante sur la manière dont l’ego influence notre quotidien, et apprenez à le reconnaître pour mieux vous en libérer.


Cet épisode est soutenu par Be-Life, une entreprise belge qui propose, depuis plus de 30 ans, des compléments alimentaires naturels et bio pour favoriser notre bien-être.

Merci à Be-Life pour son engagement envers le bien-être et la santé.

Découvrez notamment Ashwagandha Plus,un complément naturel conçu pour apporter du soutien en cas de stress et renforcer nos fonctions mentales face à la fatigue.


Ressources :

Serge Marquis : https://tortue-marquis.com/

Livres:

Le jour où je me suis aimé pour de vrai

Petit traité de bienveillance envers soi


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Transcription

  • Sandrine

    Bonjour et bienvenue dans "J'ai 50 ans et alors?", un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle édition de "J'ai 50 ans et alors?". Aujourd'hui justement, et alors, nous allons parler de nos peurs et surtout de notre égo. qui est présent très régulièrement dans nos vies sans qu'on s'en rende compte. Peur d'être jugé, d'être rejeté, de manquer, de réussir, d'échouer, de ne pas être aimé, de déplaire, de ne pas être à la hauteur. Peur de s'affirmer, peur du conflit, peur de l'inconnu. Il nous est déjà tous très souvent arrivé d'être confrontés à ces peurs qui sont bien souvent irrationnelles ou disproportionnées et qui prennent... tout le contrôle, nous paralyse et nous empêche de vivre pleinement et de profiter du spectacle de la vie. Donc on va en parler aujourd'hui avec Serge Marquis, que j'ai le grand plaisir d'accueillir pour cette émission. Il est spécialiste de la santé mentale au Québec et il est auteur de plusieurs ouvrages. Moi j'ai beaucoup aimé, j'ai lu "Le petit traité de bienveillance envers soi-même". Et "Le jour où je me suis aimée pour de vrai". Deux livres que je vous conseille chaudement de lire. À travers ces récits, l'auteur nous invite à apprivoiser notre égo, à l'observer avec bienveillance et à apprendre à regarder le spectacle de la vie plutôt que de celui de notre mental ou de notre égo. Donc c'est le thème de l'émission d'aujourd'hui et donc je suis ravie de vous accueillir Serge, je vous souhaite la bienvenue dans cette émission.

  • Serge Marquis

    Merci, merci beaucoup Sandrine de m'accueillir chez vous, c'est avec joie que j'y suis.

  • Sandrine Corbiau

    Et bien donc dans cette première partie d'émission, on va, comme d'habitude, on va prendre le temps de mieux connaître l'invité, d'un petit peu comprendre qu'est-ce qui fait que... Quel est votre parcours ? Qu'est-ce que vous faites spécifiquement aujourd'hui ? Et donc, est-ce que vous pourriez vous présenter, Serge, quel est votre parcours et qu'est-ce qui vous a conduit aujourd'hui dans la médecine et plus spécifiquement dans la santé mentale, la gestion du stress et les démotivations ? Je pense que c'est ça votre...

  • Serge Marquis

    Tout à fait, j'ai fait un cours de médecine mais très très tôt. Je me suis intéressé au stress parce que les premiers patients que je voyais expliquaient eux-mêmes leur maladie. Ils me disaient je viens vous voir parce que j'ai mal à l'estomac, mais je suis sûr qu'il y a quelque chose dans ma vie qui fait que j'ai mal à l'estomac . Alors, eux-mêmes me guidaient vers une réflexion sur le stress et ça a commencé très tôt. Je me suis intéressé par la suite au milieu de travail parce que c'est un endroit où on vit beaucoup de stress. J'ai fait une spécialité en médecine du travail. Et j'ai commencé à soigner des personnes qui ne fonctionnaient plus au travail. À l'époque, on commençait à parler de burn-out, on parlait d'épuisement professionnel et de détresse psychologique dans l'espace de travail. Alors, j'ai commencé à m'intéresser à ça, je soignais des personnes, je me suis formé pour faire la thérapie et accompagner les personnes dans un retour vers le travail. Le même ou un autre, peu importe, mais que ces personnes-là puissent travailler à nouveau. Et c'est à ce moment-là que je me suis intéressé à l'égo. Parce que quand on s'intéresse à la souffrance humaine et qu'on veut essayer de la comprendre, qu'on veut humblement contribuer à aider à la soulager, on ne peut pas faire autrement qu'un jour ou l'autre avoir à s'interroger sur l'ego. Et des patients, par la suite, m'ont demandé d'écrire si c'était possible des bouquins parce que je leur en suggérais. Et on me disait, pourquoi n'écrivez-vous pas un, vous ? Alors, j'ai commencé par un petit bouquin qui s'appelait "Penssouillard hier le hamster" au début, et après,

  • Sandrine Corbiau

    "Penssouillard le hamster", c'est ça ?

  • Serge Marquis

    Oui, ça c'est un petit livre, vraiment, ça s'appelle "Petit traité de décroissance personnelle" aussi, en sous-titre, et c'était le premier. Mais après, j'ai voulu écrire une histoire, et c'est là que le jour où "Je me suis aimé pour de vrai' est apparu. Une histoire où un enfant demande à sa mère, qui est très occupée, pour laquelle il est très important de réussir sa carrière, d'être quelqu'un à travers les performances, etc. Alors son petit garçon qui ne la voit pas beaucoup lui dit "je vois au moins qu'est-ce que l'ego parce qu'à l'école, ils ont entendu un professeur accuser un autre professeur d'avoir un ego épouvantable, et ils ne connaissaient pas la question de l'ego". Donc, il demandait à sa mère, qui était bien perdue devant cette question.

  • Sandrine Corbiau

    Elle était bien concernée.

  • Serge Marquis

    Oui, tout à fait, ça la concernait directement. Mais si on s'intéresse à la souffrance humaine, on ne peut pas faire autrement que s'intéresser à l'ego. J'ai vu un jour l'homme qui a écrit Le pouvoir du moment présent Écarte-Toutonné, qui racontait une histoire que j'avais trouvée très belle. Il racontait qu'un homme marchait sur une route et qu'il est arrivé face à face avec un moine bouddhiste. Je ne connaîtrais plus de choses sur le bouddhisme en passant, mais un peu comme cet homme, il a demandé au moine Pouvez-vous m'expliquer le bouddhisme ? Alors, il s'attendait à une longue réponse et le moine bouddhiste lui a répondu tout simplement, c'est très simple, pas d'ego, pas de souffrance, pas d'ego, pas de problème. Alors, la grande question qui suit, c'est mais qu'est-ce que l'ego ? Alors, c'est ce sur quoi j'ai envie de dire, j'ai réfléchi par la suite toute ma vie, ce sur quoi je réfléchis encore et ça me mène maintenant. à donner des conférences et à écrire des textes, des bouquins sur le sujet.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est passionnant. Vos deux livres, en tout cas, vous utilisez la fiction, les histoires, pour nous faire comprendre comment ils fonctionnent. Je trouve que c'est très puissant, les métaphores que vous utilisez dans vos deux livres, en tout cas ces deux-là. Mais donc avant de plonger dans le dernier en tout cas que j'ai lu sur le petit traité de la bienveillance en Versoix, quelles sont vos motivations ? Est-ce qu'il y a un événement marquant dans votre vie, une rencontre, qui fait ce que vous faites aujourd'hui, qui vous a motivé à être là où vous êtes ?

  • Serge Marquis

    Deux choses. C'est important la question que vous posez en rapport avec les rencontres qu'on peut faire, parce que je crois... profondément, tout au cours de notre vie, faire des rencontres qui nous marquent à travers les personnes qui nous inspirent. J'aime bien l'exprimer comme ça. Et pendant mon cours de médecine, il y a un professeur qui a carrément changé ma vie. Il nous avait montré que pour plusieurs maladies, il y avait des changements qui avaient eu lieu dans l'environnement qui avaient permis à la maladie de diminuer sur la planète, par exemple la tuberculose. Ils nous avaient montré une courbe montrant que la tuberculose avait beaucoup diminué bien avant l'arrivée des vaccins et des médicaments. Et que c'est explicable par les conditions de vie des gens, l'amélioration de l'hygiène, etc. Et ça m'avait intéressé parce que je m'étais dit, mais est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir la même chose au niveau des problèmes que les gens vivent psychologiquement, la dépression, l'initiété ? Est-ce qu'on ne pourrait pas agir au nom des problèmes ? Parce que quand j'avais des gens dans mon bureau, bien sûr, ils arrivaient déjà très souffrants. Et je me disais, comment peut-on faire pour les aider avant ? Alors ça, c'est un premier événement, donc le vending de ce professeur, qui m'a fait réfléchir à ce qu'on pouvait faire en amont des problèmes. Toujours arriver à dominer aux gens des outils pour prévenir l'apparition de souffrances inutiles. Vous l'avez bien décrit tout à l'heure. Et la deuxième chose, j'ai moi-même été malade, très très malade en 1984. J'ai fait une hémorragie digestive. Je suis toujours un peu ému quand je parle de ça. Pour aux soins intensifs pendant trois jours. On voulait à tout prix m'opérer, mais je refusais parce que je me disais non, ça s'est passé dans ma tête, dans ma vie. C'est ce qui m'a amené aux soins intensifs. Alors j'avais demandé aux médecins d'être patient, de me donner du temps. Alors, en me disant, si je corrige ce qui m'a amené là, je ne revivrai plus ce genre de choses. Et le médecin a été très compréhensif et il m'a dit, je te donne 24 heures, mais si dans 24 heures, tu saignes encore au topère que tu le veuilles ou non. Et j'ai mis 24 heures pour commencer à apaiser cette souffrance inutile, je dis bien inutile, parce qu'il y a toujours des souffrances qui peuvent être utiles dans la vie. qui peuvent nous permettre d'apprendre des choses.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, d'avancer.

  • Serge Marquis

    de corriger des trajectoires, des parcours de vie. Il y a des sources d'apprentissage dans la souffrance. Et c'est ce que cette souffrance-là m'a amené à faire, d'ailleurs. Elle m'a amené à comprendre. En fait, je l'ai écouté. On a eu un dialogue, les mois. Et puis, à travers ce dialogue, j'ai compris ce qui m'avait amené là. Et effectivement, c'était beaucoup en rapport avec ce que vous avez mentionné en ouverture, ce besoin à tout prix d'être quelqu'un aux yeux des autres, de toujours... performer, être le meilleur, etc., pour être apprécié, reconnu, aimé. Et ça, bien sûr, même si on a eu les meilleurs parents du monde, ça peut commencer tôt dans notre vie parce que très tôt dans notre vie, notre cerveau, déjà, identifie recevoir de l'attention avec survivre. Il s'aperçoit que s'il reçoit de l'attention, il va être nourri, il va être protégé, il va être caliné, etc. Très tôt, le cerveau se demande comment vais-je faire pour recevoir de l'attention, afin de sourire. Et c'est là qu'il commence à interpréter ça d'une façon un peu maladroite, en ayant l'impression que c'est en performant qu'il va être suffisamment intéressant pour recevoir de l'attention. Alors, il confond être à tout prix quelqu'un, être le meilleur à l'école. Être le meilleur en faisant de la gymnastique, au niveau des sports, toujours se comparer aux autres aussi. Parce que pour être meilleur, bien sûr, il faut se comparer. Alors, les cerveaux commencent à faire ça très tôt avec les frères, avec les sœurs. Mon frère a plus d'attention que moi, il est plus beau que moi, il est plus fort que moi, ma sœur est plus intelligente que moi. Alors, très tôt, l'enfant commence à faire ses comparaisons et à imaginer que pour recevoir de l'attention, être... Il doit à tout prix être intéressant. Et là, il commence à fabriquer des images de lui-même qu'il croit intéressantes. Et c'est comme ça que l'ego commence à se structurer. J'ai comparé l'ego dans le roman Le jour où je me suis aimé pour de vrai je l'ai comparé à un oignon, avec des pelures identitaires. Chacune de ces pelures est issue d'un processus qu'il y a dans notre cerveau. qu'on appelle le processus d'identification. Alors, on s'identifie à une représentation qu'on note soi-même et qu'on croit intéressante, une représentation qu'on note soi-même qui, à nos yeux, va attirer l'attention. Et c'est comme ça toute sa vie. Par la suite au travail, on espère toujours recevoir l'attention du patron, de la patronne, ou du client, de la cliente. en étant le meilleur, la meilleure, etc. Et ça n'a rien à voir avec ce que nous sommes profondément. Toutes ces images qu'on fabrique de soi, tout au cours de l'existence, n'ont rien à voir avec ce que nous sommes vraiment. Ce sont des sources de souffrance, parce que, bien sûr, si on se compare, on va toujours trouver quelqu'un, à nos yeux, à nos yeux toujours, qui a mieux réussi que nous, a plus d'argent, a une plus belle maison. une plus belle apparence, une plus belle intelligence, etc. Alors, on trouve toujours ça. Ou à l'inverse, et c'est un autre piège de l'ego, on va parfois malheureusement diminuer à nos yeux les personnes qui nous entourent. Lui est moins intéressant, lui est moins intelligent, bon, blablabla. Mais c'est dans notre tête que tout ça se passe. Et pendant que ça se passe dans notre tête, notre attention n'est plus disponible pour profiter du spectacle de la vie. et pour entrer en relation avec l'autre, pour être connecté dans l'authenticité à l'autre, à ce que nous sommes vraiment, des êtres de relation. Donc autrement dit, dès qu'on s'aperçoit que ce piège de l'ego, toujours vouloir être meilleur pour recevoir de l'attention, pour être reconnu, etc., accapare toute notre attention, on se rend compte que l'attention peut la ramener dans le présent. Et quand on la ramène dans le présent, nous touchons à ce que nous sommes vraiment, c'est-à-dire des êtres de relation, des êtres de connexion, des êtres capables d'aimer, de s'émerveiller, de créer, de savourer, d'apprendre, de transmettre. Tout ce qui fait que la vie vaut tellement la peine d'être vécue. À l'époque, je travaillais, les gens en sont trop travaillés. à l'Institut de recherche, je travaille dans un institut de recherche. C'est important parfois pour certains chercheurs qu'ils soient reconnus dans l'univers de la recherche, d'avoir trouvé la meilleure solution à tel problème, etc. Bien sûr que ce travail-là est important, mais il va se faire adéquatement que si toute l'attention est disponible, j'ai envie de dire même si toute l'intelligence est disponible pour effectuer la recherche. C'est la même chose dans le domaine de l'art. Cet exemple-là me vient à l'esprit présentement parce que j'ai connu beaucoup d'artistes, je m'intéresse passionnément à la littérature, entre autres, à la peinture, etc. Et j'ai soigné des personnes qui, c'est fascinant, pendant qu'elles peignaient, étaient en train de se demander comment les personnes verraient leur tableau. Au lieu de laisser la créativité s'exprimer complètement dans l'harmonie des couleurs qu'elles déposaient sur la toile. Alors, pendant qu'on se demande si notre tableau va être aimé, si on ajoute un peu de bleu, on n'est pas en train de laisser toute la créativité. décider de là où va être le bleu. Alors, ça fait une différence monumentale.

  • Sandrine Corbiau

    Bien sûr.

  • Serge Marquis

    Quand la créativité s'exprime complètement, à ce moment-là, j'ai envie de dire, toute la vie s'exprime. Tout ce qui est à l'intérieur de nous peut se sentir pleinement vivant. Alors qu'il y a un discours, si on est dans le discours interne de l'ego, en train de se demander ce qu'il faut faire pour que l'autre aime. le tanneau qu'on peint ou la musique qu'on est en train de composer ou le mouvement de danse qu'on exécute ou la sculpture, peu importe. Si on est en train de se demander comment les gens vont apprécier ça, si on le fait de telle façon, on n'est plus dans toute cette créativité qui s'exprime.

  • Sandrine Corbiau

    Maintenant, comment est-ce qu'on fait pour arrêter ? Cet égo qui parfois nous fait tourner en boucle, nous empêche d'être là vraiment. J'imagine qu'il n'y a pas de recette toute faite, mais dans votre livre, vous parlez, vous ramenez souvent, au travers de différentes fables, que vous illustrez les propos de l'égo et comment il prend toute la place dans nos vies, mais vous rappelez très souvent Bienvenue parmi les humains

  • Serge Marquis

    Oui, tout à fait. Il faut être bienveillant d'abord, parce que la bienveillance, au sens où on peut trébucher, à partir du moment où on entreprend cette marche, cette exploration de l'ego, et j'ai envie de dire que le mot-clé, c'est le mot observer. On a cette capacité, à l'intérieur de nous, d'observer l'activité qui… constamment cette petite voix, si vous voulez, mais j'aime bien l'illustrer sous forme de petit hamster qui court dans sa roue, avec le gris de notre tête, et qui, sans arrêt, porte des jugements à notre propre égard. Je suis nul, je ne suis pas beau, je suis trop vieux, je suis trop vieille, parfois je suis trop jeune, ou je suis trop grand, je suis trop grosse, trop lèbre, etc., dont des jugements sur soi-même. Ça, d'être capable, ça a l'air simple. Mais peu de gens ont appris à le faire, à découvrir qu'il y a ces jugements à l'intérieur de notre tête. Ils occupent tellement de place qu'on n'apprend pas à les observer. Et il y a aussi les jugements sur l'autre, sur les autres. On peut s'entraîner à découvrir la capacité que nous avons, que notre cerveau possède, de s'observer. Ça peut conduire, je vais vous dire comment faire ça dans quelques instants, mais ça peut conduire à des moments magiques. Je suis dans le métro le matin, il m'arrive souvent de prendre le m��tro à l'heure de pointe, et les portes du métro ouvrent, je suis à l'intérieur du métro, les portes du métro ouvrent, des personnes entrent, et je me rends compte qu'immédiatement, il y a des jugements dans ma tête à propos des personnes qui entrent dans le métro.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est tout le temps ça, j'ai l'impression. Pardonnez-moi ? On a ça tout le temps, j'ai l'impression. Oui,

  • Serge Marquis

    tout le temps, tout le temps. 80 du temps au moins, nous dit un médecin qui s'appelle Richard Moss, notre attention est accaparée par l'un ou l'autre des quatre cadrans suivants. Le premier, les jugements sur soi-même, j'en parlais il y a quelques instants. Le deuxième, les jugements sur l'autre. Le troisième, le passé. On s'en va dans des regrets, des remords. Ah, si j'avais dit oui à telle personne à telle époque, ma vie aurait été différente. Si j'avais eu des meilleurs parents, si j'avais eu des meilleurs professeurs à l'école. Alors, on ne peut pas changer ça. On peut simplement tirer des apprentissages. de ce discours. Ah, correct. Qui aurait-il eu de différent ici ? Alors, est-ce que je peux faire quelque chose maintenant à propos de ça ? Donc, apprendre. Mais je ne peux pas changer de pensée. Le quatrième cadran, c'est l'avenir. Mais on peut toujours faire des projets et avoir des objectifs. Ça, c'est très sain. Mais là où ça devient malsain, c'est quand il y a des discours à l'intérieur qui sont des scénarios catastrophes. On n'a pas les ressources nécessaires. Ça ne sera jamais possible. On n'y arrivera jamais, etc. Alors, 80 du temps, l'attention est accaparée par l'un ou l'autre de ces quatre cadres. Et c'est intéressant parce qu'on est en mesure d'apprendre à observer où est notre attention. Dans le roman, d'ailleurs, c'est ce que Charlot apprend avec Marie-Lou. Ils apprennent... Charlot, c'est le petit garçon de la... Vous voyez, c'est belle Marie, ça. Mais Charlot et Marie-Lou apprennent à observer... Ils cherchent Elgoman. Alors, ils prennent au service ce qui se passe dans leur tête et à ramener l'attention. D'ailleurs, Charlot a une petite phrase qui est très utile. Je l'utilise personnellement tous les jours, plusieurs fois par jour, cette phrase-là. C'est reviens ici, reviens ici À partir du moment où il se rend compte que l'attention a été accaparée par les jugements sur lui-même ou les jugements sur l'autre, il… et fait reviens ici pour ramener l'attention dans le présent, sur quelque chose de concret. Parce qu'il est très important de savoir que neurologiquement, l'attention ne peut pas être à deux endroits au même instant. Alors si elle est accaparée par un jugement sur soi ou sur l'autre, elle n'est plus dans le présent. Alors quand Charlot fait reviens ici il ramène vraiment l'attention dans le présent, là où est la créativité. Là où est la capacité d'aimer, là où est la capacité de transmettre, d'apprendre, etc. C'est dans le présent que toutes ces capacités s'expriment. Alors donc, on apprend doucement, dans la bienveillance, à son propre égard, à observer où est la tension dans notre tête. J'aime bien appeler ça la danse de la tension. Est-elle dans un cadran, le passé, l'avenir, en train de fabriquer des scénarios catastrophes, ou si elle est ici ? Sur mon souffle, par exemple. Moi, j'aime être beaucoup là quand ça s'emballe dans ma tête. Ramener l'attention sur mon souffle. Ça a l'air simple, mais ce n'est pas facile à faire. Et ça, on peut s'entraîner. La méditation pleine conscience, ce qu'on appelle la méditation pleine conscience, c'est ça aussi. C'est découvrir où est notre attention. Alors voilà.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, parce que rien que le fait de se poser la question nous fait revenir dans le présent.

  • Serge Marquis

    Exact. Reviens ici déjà. Parce qu'on s'est rendu compte que la tension n'était plus dans le présent. Elle n'était plus sur ce qu'on a dans la bouche pendant qu'on mange. Elle n'était plus sur la main qu'on tient pendant qu'on la serre. Elle n'est plus sur l'arbre dont on admire les feuilles, etc. Elle n'est plus là. Alors, c'est parce qu'elle est accaparée par un cheville. Trop vieux, je n'y arriverai jamais. Je ne suis pas capable de faire ça. Les jugements sont soit. Reviens ici, reviens ici. Passe par l'étape de la contemplation s'il le faut, ou passe simplement par l'étape de savourer ce qu'il y a dans ta bouche. Peu importe. Les sens sont très aidants d'ailleurs à ce sujet-là. La caresse que tu donnes ou que tu reçois, peu importe.

  • Sandrine Corbiau

    Dans votre livre, vous parlez aussi beaucoup de la neurobiologie de l'ego, qui est si je ne suis pas aimée, donc si je ne suis pas aimée, je... Je meurs.

  • Serge Marquis

    Oui, c'est la croyance de l'ego. Vous avez parlé de peur au début, vous avez énuméré toute une série de peurs. L'émotion au cœur de l'activité de l'ego, c'est la peur. C'est la peur de disparaître, la peur de n'être pas assez, la peur de ne pas être quelqu'un, de ne pas exister. Et l'illusion qu'on entretient depuis qu'on est enfant, c'est qu'on ne va exister qu'à travers le regard de quelqu'un d'autre. Et c'est pour ça qu'on cherche ce fameux regard, à travers le vouloir être toujours le plus quelqu'un, posséder le plus quelque chose, etc. Parce qu'on a l'illusion que si on a une plus belle voiture, alors on va attirer le regard de quelqu'un. Sur le plus beau vêtement... on va attirer le regard de quelqu'un. Si on a une plus belle apparence, on va attirer le regard de quelqu'un. Bien sûr, quand on... corps change, notre apparence change, l'ego peut devenir vulnéraire parce que s'il a l'impression d'exister à travers l'identification à une apparence et que cette apparence disparaît, il a tout à coup l'impression de ne plus exister. Si on s'identifie à ce que l'on fait, à son travail par exemple, et qu'on perd ce travail ou qu'on le quitte, on peut avoir l'impression de ne plus exister parce que nous étions ce travail. Alors que c'est faux. Nous ne sommes pas ce que nous faisons. Nous sommes ce qui en nous ne vieillit jamais. J'emprunte cette phrase à Marie de Haenzel, cette grande psychologue française. Nous sommes ce qui en nous ne vieillit jamais. Et ce qui en nous ne vieillit jamais, c'est d'abord la capacité d'être présent ou présente. Marie de Haenzel a travaillé beaucoup en soins de fin de vie. Elle disait qu'en soins de fin de vie, il y avait beaucoup de personnes qui étaient encore... complètement présente aux personnes qui les entouraient. Alors exprimer leur amour pour ces personnes-là. Cette capacité-là d'être présent ne vieillit jamais. La capacité d'aimer ne vieillit jamais non plus. Mais il doit y avoir présence pour aimer. Si mon attention n'est pas dans le présent, que vaut l'amour dont je parle ? Cet amour-là ne peut s'exprimer qu'à travers la présence, donc l'apaisement de est-ce que l'autre va m'aimer ? Est-ce que je vais être assez intéressant ou intéressante pour l'autre ? Si je suis dans ces questions-là et que je suis en train d'essayer de projeter une image de moi qui, à mes yeux, pourrait être intéressante ou intéressante, si je suis en train de me demander quelle est la plus belle image pour être intéressante ou intéressante, à ce moment-là, je ne suis plus présent ou présente à l'autre. Je ne m'intéresse plus à l'autre. Un ami psychologue disait, si vous voulez être intéressant, intéressez-vous. J'avais trouvé ça magnifique. Il parlait du pouvoir de l'intérêt. Le pouvoir de l'intérêt se manifeste dans la présence.

  • Sandrine Corbiau

    Mais ça a l'air tellement simple quand on vous écoute.

  • Serge Marquis

    C'est le travail de toute une vie. Et c'est pour ça qu'il faut parler de bienveillance à son propre égard. C'est le travail de toute une vie, de chaque instant. Parce que cette activité égoïque, j'aime mieux maintenant parler d'activité égoïque, le cerveau est un merveilleux détecteur de menaces depuis des millions d'années. Le cerveau a détecté des menaces dans l'environnement pour nous permettre de survivre. Mais à notre époque, le cerveau ne fait pas la différence entre la perception d'une menace à la survie et la perception d'une menace à notre égo. c'est-à-dire aux innombrables représentations qu'on a de soi-même. On s'identifie aux choses qu'on possède, aux choses que l'on fait, on s'identifie à ses opinions, à ses idées, à ses croyances, on s'identifie à son apparence, on s'identifie à des problèmes de santé même qu'on peut avoir, on s'identifie à tellement de choses au cours d'une existence, mais ce ne sont toutes que des identités éphémères. L'objet auquel je me suis identifié, je peux le perdre. Il peut être brisé. Le travail que je fais, je vais le quitter un jour, je vais faire un autre travail. Tout ça est éphémère. Alors que ce qui en moi ne vieillit jamais, ce à quoi mon attention peut être reconnectée si j'apprends à le faire, ça, ça ne vieillit jamais, donc c'est toujours là. La capacité d'être présent, elle est toujours là. C'est vrai que ça peut paraître simple, et ça l'est en réalité, mais c'est difficile. J'ai toujours dit simple, mais difficile. Ça demande un entraînement.

  • Sandrine Corbiau

    Et de la vigilance, c'est de la vigilance.

  • Serge Marquis

    Oui, voilà, voilà. C'est d'être très vigilant pour découvrir où est la tension. Parce que tout à coup, le cerveau a perçu dans l'environnement une menace à une représentation qu'on a de soi-même. Quelqu'un a émis un commentaire négatif à propos d'un travail qu'on vient de déposer, par exemple. Alors, si la personne a émis un commentaire négatif, le cerveau interprète ça comme une menace à ma survie, parce qu'il l'interprète comme une menace à une fausse identité que j'ai adoptée. Je me suis identifié à un travail que je fais. Je ne suis pas ce travail. J'ai travaillé là-dessus, je l'ai déposé, mais je ne suis pas ce travail. Et comme je me suis identifié au travail, j'ai un commentaire négatif à propos du travail.

  • Sandrine Corbiau

    Il est perçu comme un commentaire négatif à propos de ce que je suis. C'est la même chose pour l'apparence. Imaginez quelqu'un qui s'est identifié à son apparence, qui voit apparaître une première ride tout à coup. Ah, catastrophe ! Je ne suis plus qui j'étais. Il y a perception par le cerveau d'une menace, malheureusement encore une fois, à l'ego, parce qu'il y a une identification à l'apparence. Mais le cerveau percevant une menace à l'ego, ne fait pas la différence avec une menace à la survie. Et on entre, bien sûr, dans un état de panique, d'inconfort, de souffrance inutile.

  • Serge Marquis

    Inutile, oui.

  • Sandrine Corbiau

    Nous ne sommes pas notre apparence non plus.

  • Serge Marquis

    Vous parlez aussi des faux besoins, des fausses identités, des faux besoins. Pardon, je vous ai coupé. Je ne sais pas du tout si ça allait dans ce sens-là.

  • Sandrine Corbiau

    Non, tout à fait. Vous avez parfaitement raison. Ce besoin qu'on... On appelle le besoin d'être aimé, ça pèse le jour où on apprend ce que c'est qu'être présent, parce qu'on entre tout à coup dans la capacité d'aimer. Pas plus tard qu'avant-hier, je rendais visite à un ami qui a lui-même un ami qui vient de vivre une rupture. La personne avec laquelle il vivait l'a quitté. Alors cet homme est dans une immense souffrance présentement. Et il avait même les pensées très sombres. Alors, l'ami à qui je parlais, qui m'avait raconté l'histoire de son copain, parce qu'il ne sait plus quoi lui dire, je lui disais, c'est fascinant, c'est comme si, parce qu'une personne l'a laissé, cette personne était partie avec sa capacité d'aimer. Cette personne lui avait volé sa capacité d'aimer. Ça en était emparé. À partir du jour où il va reconnecter avec sa capacité d'aimer, il va redécouvrir qu'il est encore capable d'aimer, que ce qu'il est ne dépend pas du regard de la personne qui vient de partir. C'est difficile, c'est triste, ce n'est pas du tout banal, ça peut être à l'origine d'une souffrance, mais sa capacité d'aimer est intacte. Et à partir du jour où son attention reconnecte avec cette capacité d'aimer, il peut se dire mais je suis encore capable d'aimer Peu importe la forme que ça prendra, ça sera peut-être une relation d'une autre forme. Il peut se mettre tout à coup à faire du bénévolat, retrouver des copains, des copines d'une autre époque, des parents, sa famille, peu importe. Mais toutes ces personnes-là existent encore et il est encore capable de les aimer. Alors, voilà un besoin qu'on a l'impression que s'il n'est pas comblé, on disparaît. Au lieu de redécouvrir la capacité qu'on a d'aimer, qui ne vieillit jamais et qui peut nous permettre de nous intéresser à quelqu'un d'autre à travers le pouvoir de l'intérêt et nécessairement, un jour ou l'autre. De régénérer de l'intérêt à notre propre égard.

  • Serge Marquis

    Oui, c'est ça. Mais parfois, on est tellement plongé dans le désarroi, j'ai l'impression. Et j'aimais bien dans votre livre, vous dites, le fait de rediscuter avec quelqu'un de bienveillant qui va prendre le temps d'écouter la détresse, la souffrance avec laquelle on va pouvoir dialoguer, on va pouvoir être entendu. ça peut en une fois reconnecter avec cette capacité d'aimer, de créer. Et une simple discussion avec l'autre peut faire renaître quelque chose enfoui à l'intérieur.

  • Sandrine Corbiau

    Oui, c'est la beauté de l'amitié. Ou de la rencontre professionnelle. Parfois, ça peut être quelqu'un qu'on rencontre, un professionnel, une professionnelle, qui nous aide à dire tout à coup... C'est une phrase que je trouve très, très, très belle, qui nous aide à dire tout à coup, je n'avais jamais vu ça comme ça, ou j'avais oublié de voir ça comme ça. Et maintenant, je le vois à nouveau, ou maintenant, je le vois pour la première fois, cette réalité-là, qu'il y a à l'intérieur de moi une capacité d'aimer qui ne vieillira jamais. Je viens de m'en rendre compte. Je viens de me rendre compte, à travers un dialogue avec une autre personne, ou à la lecture d'un livre, vous appelez ça aussi, je viens de me rendre compte que... Il y a en moi la capacité d'observer où est mon attention. Je viens de constater ça. Et tout à coup, en observant qu'il y a des jugements dans ma tête à propos d'une autre personne, je me suis séparé pour quelques instants, quelques minutes. de cette personne-là. Je me suis mis tout à coup à avoir à l'intérieur de moi ce que j'appelle du mépris, ou même de la haine.

  • Serge Marquis

    Ou de la jalousie, oui. Pardon ? Ou de la jalousie, ça peut être de la jalousie aussi.

  • Sandrine Corbiau

    De la jalousie, de l'envie, ça peut être une sorte d'émotion qui me sépare de l'autre. On peut même vivre avec quelqu'un qui tout à coup qu'on aime, et qui tout à coup nous raconte... Quelque chose de merveilleux qui lui arrive dans sa vie. Ça peut être notre conjoint, ça peut être notre conjoint, peu importe. Et la personne nous raconte quelque chose de merveilleux qui arrive dans sa vie. Et tout à coup apparaît la jalousie à l'intérieur de nous. Et là, des jugements négatifs à propos de la personne qu'on aime. En l'espace de quelques instants, ça arrive. Pourquoi ? Parce qu'il y a eu perception à l'intérieur de nous d'une menace à l'image qu'on a de soi-même. Tout à coup, on se trouve moins intéressant que la personne avec laquelle on vit. Parce qu'il y a quelque chose d'intéressant. Et on entre dans l'envie de cette personne-là. Et là, des jugements négatifs qui nous séparent d'elle. Et on se rend compte, si on s'est entraîné, si on a appris à observer où est notre attention, on se rend compte qu'en l'espace de quelques instants, il y a ce discours-là qui est apparu, ces jugements à propos de l'autre. Et là, on fait Hein, là, là ? Toute mon attention est accaparée par ces jugements. Je peux ramener cette attention-là ici dans le présent. Ça peut prendre quelques minutes. Parfois, ça peut être quelques heures. Mais tout à coup, l'attention revient dans le présent, et on s'aperçoit que... le lien qu'on a avec cette personne-là est tellement plus précieux que tout ce discours intérieur qui la jugeait à propos d'une réussite qu'elle est parvenue à accomplir.

  • Serge Marquis

    Oui, et que toutes les histoires qu'on se raconte, en fait.

  • Sandrine Corbiau

    Exact, exact.

  • Serge Marquis

    Eh bien, un tout grand merci, Serge Marquis. On va clôturer maintenant. Moi, vos livres, ils m'ont... Ils m'ont terriblement aidée. Et en fait, c'est pour ça que j'avais envie de vous interviewer, parce que je n'ai pas envie de les oublier. J'ai envie... Vous voyez, je vais les mettre sur ma table de nuit et les relire régulièrement pour apprendre à revenir dans l'instant présent. Un tout grand merci pour ce que vous nous partagez aujourd'hui et pour la richesse de vos livres.

  • Sandrine Corbiau

    Merci beaucoup à vous, Sandrine. C'était un... Une joie d'échanger avec vous. Merci beaucoup.

  • Serge Marquis

    Si vous voulez plus d'infos aussi sur mes activités, parce que j'organise beaucoup de conférences, de cercles, de marches aussi, peut-être bientôt, n'hésitez pas à aller voir sur mon site www.sandrinecorbio.be et j'en profite pour remercier David Martinez pour la production de cette émission, son accueil chaleureux et professionnel, et je vous donne rendez-vous dans 15 jours pour une prochaine émission. J'espère que ce podcast vous a aidé à se miner. Si vous avez aimé ce podcast, n'hésitez pas à le partager ou à le commenter. Et si vous voulez plus d'infos sur mes activités, n'hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter. Je mettrai tous les liens sous ce poste. Ce podcast fait aussi partie d'une émission diffusée sur Radio Alma tous les deuxièmes mardi et dernier mardi du mois. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiot, j'adore faciliter les prises de conscience et le changement, et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. A bientôt !

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