- Sandrine Corbiau
Bonjour et bienvenue dans J'ai 50 ans et alors un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Alors aujourd'hui, c'est difficile de passer à côté du sujet de la ménopause quand on lance un podcast J'ai 50 ans Et alors ? Donc on va parler de la ménopause qui est un... Un sujet en fait profondément transformateur, mais bien souvent encore tabou, quoique j'ai l'impression qu'on en parle de plus en plus, mais pas de façon très positive. La ménopause est souvent perçue comme une étape de déclin associée à des troubles, des symptômes, des risques, alors que la ménopause peut être vue comme un passage vers une nouvelle forme d'énergie, une redécouverte de soi. Une renaissance aussi peut-être et une opportunité de se réapproprier peut-être qui on est, sa vie, son corps, son esprit. Alors pour explorer ce sujet, j'ai la grande chance d'avoir avec nous Salomé Moulango qui est naturopathe, nutrithérapeute, praticienne aussi en PNL et en énergétique et auteur d'un livre qui vient de sortir. ressortir aux éditions Amiris et qui s'appelle le livre de la ménopause de la femme lunaire à la femme solaire. Donc aujourd'hui si vous êtes concerné par le thème de la ménopause, que vous soyez une femme mais aussi un homme avec une femme en âge de la ménopause, et bien cet épisode est fait pour vous. Nous allons explorer ce sujet, ce que cela signifie ici. et ailleurs et ce que signifie aussi vivre cette transformation de l'intérieur. Alors Salomé,
- Salomé Mulongo
bonjour. Bonjour.
- Sandrine Corbiau
Et merci d'être là avec nous pour ce passage vers quoi en fait ?
- Salomé Mulongo
Alors on a combien de temps ? Parce que vers quoi ? Tout est possible en fait. Tout est possible, mais malheureusement on ne le montre pas, on n'informe pas les femmes. Comme vous avez dit au début, on voit la ménopause en termes de déclin, alors que c'est le début de beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses.
- Sandrine Corbiau
Alors donc, bienvenue vers ce passage vers tout est possible. J'aime bien le titre, l'entrée dans la matière. Mais avant justement de rentrer dans la matière, moi j'aime bien prendre un temps pour présenter, pour mieux connaître la personne que j'ai en face de moi. Donc je vais vous proposer, Salomé, d'expliquer un petit peu votre parcours et qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui vous êtes naturopathe et que vous accompagnez les transitions, les deuils, et plus spécifiquement aussi la période de la ménopause. Comment est-ce que vous en êtes arrivée là aujourd'hui ?
- Salomé Mulongo
Ça date des années, c'était en 98, donc j'étais enceinte, pratiquement six mois de grossesse. Et on se rend compte que le bébé n'est pas viable. Et donc, j'ai dû... C'était vraiment un accouchement. J'avais déjà 35 ans. Donc, en plus, j'étais à l'âge où la société et le corps médical vous font comprendre que, certes, vous n'êtes pas ménopausé, mais peut-être une petite ménopause sociale, parce qu'on arrive à un âge où avoir des enfants, ça commence à être tard. En tout cas, il y a plus de 26 ans de cela. Et donc j'étais vraiment effondrée parce que c'était mon premier et je me disais, en plus c'est le dernier puisque j'arrive à un âge où c'est un peu compliqué. Et j'ai été vraiment remise sur pied par un médecin un peu fou, un peu avant-gardiste, qui m'a envoyée chez un naturopathe, une kinésiologue et un moine. Et je me suis vraiment reconstruite, ça paraît bizarre de dire ça comme ça, mais vraiment en quinze jours, je me suis reconstruite de ce deuil. Voilà, de cet enfant que je venais de perdre. Et donc, il y a eu chez moi, un peu comme dans... C'est inscrit dans mon ADN que quand on a un trouble, quand il y a quelque chose qui ne va pas, en fait, on doit... se reconstruire sur plusieurs plans. Et donc, le plan spirituel, comme j'avais fait avec Semoyal, le plan énergétique avec la kinésiologue, le plan physiologique, évidemment, avec le médecin, et en même temps, je suivais une psychothérapie, et donc tout le côté émotionnel aussi. Et donc, j'ai dans mon ADN, depuis 1998, que tout trouble et... Pour moi, la ménopause, c'est un passage compliqué. J'ai appliqué ça à la ménopause aussi. C'est qu'on ne se focalise pas uniquement sur le physique et le physiologique, comme on fait d'habitude. Et donc, je me suis à mon tour formée pour être naturopathe. Et puis, j'ai fait des recherches pour moi-même, pour ma ménopause. Et voilà comment je suis arrivée à ce métier et cet accompagnement.
- Sandrine Corbiau
On peut dire que c'était le cadeau caché derrière l'épreuve.
- Salomé Mulongo
Oui, c'est vraiment un cadeau caché et je revendique ça. Même si sur le moment même, évidemment, on m'aurait dit c'est un cadeau. Je pense que j'aurais trucidé la personne qui osait me dire ça. Mais maintenant, avec le recul, je me rends compte que c'était un cadeau. Et puis quand même, pour la petite histoire et pour mettre quand même du positif, j'ai quand même eu deux enfants après. Ah oui ! Et donc, ce deuil cadeau fait aussi la maman que je suis devenue, la femme que je suis devenue, le parcours. C'est un cadeau, c'est vrai.
- Sandrine Corbiau
Oui, parce que le deuil, en fait, ça permet, avec le recul, c'est fermer une porte pour pouvoir en ouvrir une autre.
- Salomé Mulongo
Exactement, exactement. Et des portes qu'on n'imaginait pas, en fait. C'est ça, quand on est confronté à un deuil, on n'a pas d'autre choix que de revenir à l'essentiel en se disant... OK, la mort, elle est là. Donc, moi aussi, je suis mortelle. Donc, je vais consacrer mon temps à des choses essentielles. Il y a vraiment une remise en question. Je me souviens d'avoir senti, comme j'avais pu me reconstruire, il y a eu chez moi comme un maintenant, il ne peut plus rien m'arriver. Parce que quand on se reconstruit après la perte de son enfant, franchement, après un boss qui gueule un peu trop.
- Sandrine Corbiau
C'est pas si grave.
- Salomé Mulongo
Ce n'était pas si grave, ça ne fait pas peur. Et justement, on prend des décisions plus assumées. Je me suis sentie vraiment beaucoup plus forte, en fait, après avoir, bien sûr, être descendue au fond du puits, mais reconstruite à une vitesse V, V'. Et je sens encore, cette énergie, elle est encore, elle est ancrée, c'est dans les cellules.
- Sandrine Corbiau
Mais c'est vrai que quand on est dans ces périodes-là, enfin c'est vrai, je ne l'ai pas vécu, mais j'ai vécu d'autres épreuves, on a besoin d'un guide, en fait, qui nous aide à sortir, enfin à pas sortir.
- Salomé Mulongo
Alors c'est vrai qu'on a besoin d'un guide, mais ce que j'aime bien expliquer aux femmes, puisque ici c'est surtout des femmes que j'accompagne, C'est qu'il y a beaucoup de choses qu'elles ont à l'intérieur. Donc, on ne doit pas toujours aller chercher à l'extérieur. Mais parfois, c'est juste une rencontre, une lecture, une parole. Voilà, quelqu'un qui témoigne. On se dit, ah, waouh, miroir, ça fait écho. Mais il y a quand même beaucoup de choses qu'on a à l'intérieur.
- Sandrine Corbiau
C'est d'ailleurs tout le propos du podcast aujourd'hui. On va un petit peu aller explorer. Pour terminer, quelles sont les valeurs qui vous guident au quotidien ?
- Salomé Mulongo
Alors au quotidien, je ne suis pas féministe pour un sou, pas du tout. Mais quand même, ce qui m'anime, c'est de partager ce côté solaire, cet optimisme à toutes les femmes du monde. Et parfois, c'est vrai, ça peut paraître prétentieux de dire ça, mais je me dis, on est des millions, des milliards de femmes sur Terre, mais si toutes les femmes pouvaient... reprendre leur pouvoir sur leur corps, sur leur vie. Moi, j'aurais gagné, je peux mourir en fait. J'aurais l'impression d'avoir fait mon taf. Et ça, ça m'anime tout le temps. C'est que les personnes que j'accompagne soient autonomes et retrouvent du pouvoir. C'est vraiment des valeurs importantes.
- Sandrine Corbiau
Merci, c'est une belle mission en tout cas. Et donc, pour aller vers le livre, le livre de la ménopause, de la femme lunaire et la femme solaire, pourquoi ce titre ?
- Salomé Mulongo
Alors, de la femme lunaire, tout simplement parce que pendant toute une partie de notre vie, souvent pratiquement la moitié, on vivait en fonction de nos lunes, de nos menstruations. Donc c'est pour ça que j'ai juste utilisé comme métaphore de la femme qui... qui dépendait de ces lunes ou qui vivait en fonction de ces lunes, à la femme solaire. Donc il n'y a plus les lunes, mais il y a vraiment pour moi autre chose qui est plus du solaire, de la sagesse, de l'empuissancement qu'on peut retrouver, parce qu'on n'a plus cette énergie qui est utilisée pendant les menstruations, toute cette énergie qui est utilisée pour préparer éventuellement la maison du... du futur locataire qui pourrait grandir dans notre ventre. Et donc là, vraiment, cette énergie, elle est pour nous. Et quand elle se déploie, on ne peut être que solaire.
- Sandrine Corbiau
C'est beau. Et donc, vous avez eu envie d'écrire ce livre pour le mettre dans les mains de toutes les femmes qui passent.
- Salomé Mulongo
Oui, absolument. Alors pour toutes les femmes, mais aussi en fait l'idée m'est venue parce que pendant à peu près une dizaine d'années, donc je me suis formée, j'ai fait des recherches sur la ménopause, bien avant que je sois moi-même ménopausée, puis j'ai accompagné les femmes ménopausées et je me suis rendu compte que pendant dix ans d'accompagnement, en fait je répétais souvent les mêmes choses et qu'avant de pouvoir accompagner quelqu'un de manière un peu plus fine, En fait, il y avait toute une base qui n'était pas du tout acquise. Je me suis dit, mais là, cette base-là, ce que je trouve que toutes les femmes devraient connaître, ça doit être dans un livre que je dois pouvoir transmettre. Et alors, ce sera beaucoup plus facile d'accompagner après. Et puis parfois, il y a peut-être aussi des femmes dont le livre suffira. Parce que j'ai vraiment essayé d'être généreuse dans ce livre en disant, voilà les copines... Ça, c'est la base. Il faut connaître. Il faut transmettre à nos filles, à nos belles-filles, à nos sœurs. J'espère que ça va assez s'aimer. C'est pour moi le minimum à connaître avant de faire des choix de traitement, qu'ils soient naturels ou chimiques, peu importe. Il y a une base à connaître et qui sera peut-être, sans doute, suffisante pour beaucoup.
- Sandrine Corbiau
Oui, et vous appuyez le début du livre sur une citation de Christiane Saint-Gé, vous dites Il est urgent pour nous, pour nos mères, nos sœurs, nos filles et toutes celles qui viendront après nous, de retrouver cette conscience qui nous fait pencher à l'intérieur de nous comme vers un puits profond.
- Salomé Mulongo
Oui, absolument, absolument. Et quand j'écris le livre, je ne sais pas, j'espère que je vais vivre très très vieille, mais j'ai vraiment senti une urgence, en fait. l'urgence de l'écrire. Et j'ai déjà eu ce sentiment, cette sensation d'urgence, il y a quelques années maintenant, c'était en 2008, c'était le premier livre que j'écrivais, c'était sur un récit de vie, sur mon métissage. Et on était en atelier d'écriture et tout le monde se présente en disant pourquoi on est là. Et un monsieur nous dit, moi, toute ma vie, j'ai rêvé d'écrire. Et maintenant que je suis pensionnée, que j'arrive à l'âge de la pension, je vais pouvoir enfin réaliser mon rêve. Et on se voyait tous les 15 jours. Et 15 jours après, quand on est arrivés à l'atelier, l'animatrice d'atelier nous a annoncé que le monsieur était mort. Et moi, il y a eu comme ça, en me disant, mais moi je ne vais pas attendre l'âge de ma pension. C'est maintenant que je vais écrire, je vais écrire pour mes enfants. Et donc j'ai écrit ce livre pour mes enfants. Il se fait qu'il a été publié, mais l'idée ce n'était pas spécialement de le publier. C'était, je veux écrire maintenant, il y a urgence. J'ai eu... avec la même intensité, l'urgence d'écrire un livre pour libérer les femmes de cette ménopause qui est vraiment considérée comme une prison, comme dit au début, le déclin, le manque. Oui, c'est qu'on arrête. Ce n'est pas ça.
- Sandrine Corbiau
Et ça me fait penser... Au titre du podcast ici, j'ai 50 ans, et alors ? C'est le et alors ? Et alors, comment je me mets en mouvement ? Qu'est-ce que je mets au monde ? Qu'est-ce que j'ai à apporter au monde ? Comment je peux l'éveiller ? Qu'est-ce que j'ai à transmettre ? Et pour moi, cette transition du milieu de vie, cette ménopause et tout ça, c'est à ça, j'ai l'impression, qu'elle nous invite.
- Salomé Mulongo
Tout à fait, c'est à ça qu'elle nous invite. Et moi, je remarque dans mes accompagnements que les personnes qui n'ont pas pu répondre à cette question ce sont souvent celles-là qui ont des ménopauses vraiment très compliquées. Donc ils n'ont pas pris le temps de se dire, ok, là, il y a transition, c'est le moment, je me recentre, quelle est la mission de vie, qu'est-ce que j'ai fait, qu'est-ce que je laisse, avec quoi j'ai envie de repartir. Ce sont vraiment des questions super importantes, surtout que 50 ans et plus, 50 ans ! On a toute l'énergie, on a la maturité, toutes les bêtises, on les a déjà faites. On sait vers quoi on a envie d'aller, ou en tout cas, on sait ce qu'on ne veut plus. Et donc, c'est vraiment le moment.
- Sandrine Corbiau
C'est vraiment le moment de faire une pause, justement.
- Salomé Mulongo
Mais oui.
- Sandrine Corbiau
De réfléchir, d'aller à l'intérieur et de voir ce qu'on a envie, vers où on a envie de vrai. Dans votre livre, vous parlez... de la façon dont est vue la ménopause ici, dans nos pays occidentaux, et comment est-ce qu'elle est vécue ailleurs ? Est-ce que vous pourriez expliquer ? Parce que c'est vraiment intéressant aussi d'éduquer à une autre façon. de voir cette période.
- Salomé Mulongo
Oui, tout à fait. En fait, quand j'ai fait mes recherches sur la ménopause, évidemment, je suis tombée sur des ouvrages et des auteurs, je me suis dit, waouh, waouh, waouh. Effectivement, la ménopause n'est pas vécue de la même manière partout dans le monde. Alors j'avais déjà un peu cette intuition, puisque j'ai la chance d'être métissée, d'avoir donc deux cultures.
- Sandrine Corbiau
Et donc, c'est deux cultures.
- Salomé Mulongo
Donc, c'est congolaise et belge.
- Sandrine Corbiau
C'est un peu comme moi aussi.
- Salomé Mulongo
Ah ben voilà. Enfin,
- Sandrine Corbiau
je suis née aux Aïrs, mais je ne suis pas congolaise.
- Salomé Mulongo
D'accord, en tout cas. Et donc là, j'avais bien senti que la ménopause des grands-mères, de mes grands-mères africaines et ici en Belgique, ce n'était pas du tout pareil. Évidemment, j'étais petite, donc je n'avais pas... Je ne savais pas ce que c'était que la ménopause. Je n'avais sûrement pas mis le mot ménopause. Mais en tout cas, j'avais compris que le vieillissement, on va dire, de la femme n'était pas tout à fait pareil. Moi, j'avais encore le souvenir de ma grand-mère paternelle avec ses copines en cuisine. En se moquant un peu, je pense, de leur vieux mari. Et donc, j'ai un souvenir de joie qui n'était pas du tout la même chose. la maman de ma maman, c'était les sauts d'humeur, c'était un vrai monstre. Et en faisant mes recherches, effectivement, j'ai compris, parce que je suis tombée sur les écrits de Cécile Charlappe, vraiment, toutes les femmes devraient avoir lu au moins ce livre, qui est La Fabrique de la Ménopause. Et donc, elle explique effectivement qu'en Occident, en France en tout cas, avec de Gardanne, La ménopause a été, déjà le mot a été inventé par un médecin, un homme français. Et avec le mot, il a aussi listé toute une série de mots, M-A-U-X, qui s'apparentaient à la ménopause. Alors c'était, pour reprendre vraiment les mots, flétrissement des mamelles, hystérie, enfin voilà. Et donc forcément, quand on a ça dans l'inconscient collectif, que les femmes ménopausées sont hystériques, il y a des changements d'humeur, il y a le pétrissement des mamelles, franchement. Alors que, par exemple, en Afrique, dans certaines tribus, la femme ménopausée, elle a un statut qui est vraiment super important.
- Sandrine Corbiau
C'est quel statut ?
- Salomé Mulongo
C'est la sagesse, et donc c'est la maîtresse. Et il arrive que certaines femmes de ces tribus décide que le mari, on peut l'éjecter un peu de la couche si on a envie. Donc vraiment, elles ont un statut qui est vraiment assez enviable, on va dire, pour une ménopausée européenne. Et puis, j'ai aussi lu les recherches d'une anthropologue dont j'ai oublié le nom, je crois que c'est Margaret Locke, qui elle a brossé un peu plus le côté asiatique. Et là, j'ai appris... qu'au Japon, au début, il n'y avait pas de mot pour ménopause. Il y avait un mot qui est konenki, mais qui s'apparentait à la vieillesse et qui n'était pas genré. C'était quand on demandait aux personnes quels étaient les troubles du konenki, c'était un peu de raideur articulaire, on oublie plus facilement les choses, mais donc rien à voir avec être une femme ou un homme, parce que c'était... la vieillesse de tout le monde. Puis évidemment, est arrivé les cultures un peu plus occidentales qui sont arrivées, Big Pharma qui est arrivé, et Konenki a fini par se genrer, et donc on a utilisé ce mot pour remettre nos poses, et comme par hasard, avec le mot, avec la culture européenne, et la nourriture aussi occidentale, les femmes... japonaises ont commencé à avoir les mêmes symptômes que les femmes en Occident. Moi, je trouve ça juste incroyable. Se dire à quel point la culture a un impact sur... Ah oui, bien sûr. Et alors la culture, j'aime bien dire c'est la culture, mais c'est aussi les croyances en fait. Et maintenant, en neurosciences, on le sait à quel point nos pensées, nos croyances peuvent façonner la réalité. Si on est persuadé que la ménopause, c'est l'enfer sur Terre, la ménopause sera l'enfer sur Terre.
- Sandrine Corbiau
Et donc, on a quelque chose à faire là autour de ça. C'est d'éduquer, donc partager le fait que la ménopause peut être...
- Salomé Mulongo
Mais oui, et à déconstruire. C'est vraiment, c'est une déconstruction. Alors maintenant, je ne dis pas qu'il n'y a pas des femmes qui souffrent vraiment de la ménopause, mais il y en a vraiment beaucoup. Si on peut changer l'image, c'est de la gestion mentale en fait.
- Sandrine Corbiau
Oui, c'est ça. Et donc, dans vos accompagnements, c'est un des piliers, les croyances. Donc, on va passer. Vous avez une approche assez holistique de la ménopause, c'est-à-dire que vous travaillez sur cinq plans différents. C'est le corps physique,
- Salomé Mulongo
mental, émotionnel, spirituel et énergétique.
- Sandrine Corbiau
Et vous pouvez un peu nous expliquer ? Oui, bien sûr.
- Salomé Mulongo
Donc, le physique, tout le monde connaît ça. en général, en Occident, quand il y a un problème, c'est le corps et on se concentre sur le corps. Et donc, des médicaments, des potions, des crèmes, des régimes. Moi, mon approche, évidemment, physique et physiologique, elle se fait en douceur. On n'a pas assez l'âge, à 50, 55, 60, même déjà, on pourrait dire 45, on n'a pas assez l'âge de se faire violence pour entrer dans le moule. Ça, c'est plus... Non. Donc, Tout ce qu'on va faire du point de vue physique et physiologique, c'est en douceur. Et on a des organes qu'on va devoir chouchouter. Le foie, les intestins, la thyroïde, c'est vrai qu'on l'oublie souvent. Les surrénales, puisqu'elles vont devoir prendre le relais à un moment donné. Donc ça, c'est mon approche physiologique. Et en tout cas, il n'y a jamais de régime. Il y a en général... plutôt, et quels sont les nutriments qui manquent dans mon assiette. Quels sont les nutriments qui manquent ? Donc, ce n'est pas je prends du poids, je mange trop. Non, je prends du poids parce que mon corps n'a pas tous les nutriments dont il a besoin et il stocke. Donc, ça, c'est pour le côté physique et physiologique.
- Sandrine Corbiau
Oui, parce que notre corps est le premier médecin.
- Salomé Mulongo
Exactement. Et ça aussi, on l'oublie. Parce qu'on a tout délégué vers l'extérieur. En fait, on s'est laissé déposséder. Vraiment. Alors ça, c'est pour la ménopause, mais pour les deuils, c'est pareil. Pour la fin de vie, c'est pareil. Il n'y a plus rien qui se passe chez soi, dans la famille ou de soi à soi. On a tout délégué à l'extérieur. Donc ça, c'est pour le plan physiologique. Le plan mental, on vient de l'expliquer. Donc je travaille beaucoup sur les croyances limitantes qu'on a par rapport à la ménopause et par rapport à... à chaque trouble, parce que je vois aussi trouble par trouble. Il y a aussi...
- Sandrine Corbiau
Parce que oui, nos pensées créent la réalité. Mais oui,
- Salomé Mulongo
mais oui, voilà.
- Sandrine Corbiau
Et donc, quelle serait, par exemple, une façon de transformer une des croyances qu'on a ?
- Salomé Mulongo
C'est déjà l'interroger. Donc, quand je dis, par exemple, je ne sais pas moi, oui, toutes les femmes ménopausées prennent du poids. La première question, c'est OK, toutes les femmes ménopausées, tu ne connais vraiment personne. qui est ménopausée, qui a un poids... Donc c'est déjà réinterrogé, en fait. Ou quand on dit, une femme ménopausée n'est plus utile, ou ne peut plus séduire. Et puis quand on voit, on connaît toutes des femmes, on se dit, ah waouh, moi je veux bien être comme ça à son âge. Donc c'est déjà se réinterroger, parce qu'on prend ça...
- Sandrine Corbiau
Pour acquis. Pour acquis, et donc du coup,
- Salomé Mulongo
on attaque. Parfois, c'est juste dire, OK, quand même, je me pose la question. Maintenant, je peux aussi faire des exercices pour remplacer cette croyance. Évidemment, ça ne se fait pas en quelques minutes. Et dans le livre, je donne vraiment des exercices, justement, pour apprendre à déconstruire, à remettre autre chose à la place. En fait, c'est s'ouvrir et se dire, OK. J'arrête de faire le focus sur moi, sur mon corps et juste sur les troubles. En fait, je ne suis pas qu'un corps physique voué à dépérir. Je ne suis pas qu'une enveloppe, une enveloppe de chair. Je suis beaucoup plus que ça et donc je m'ouvre. Donc ça, c'était pour le côté physiologique et pour le côté gestion mentale.
- Sandrine Corbiau
Les émotions alors ?
- Salomé Mulongo
Oui, les émotions. J'aime bien aussi rappeler qu'une émotion... C'est juste un message, en fait. C'est un message qui dit, oh, oh, oh, oh, il y a quelque chose qui ne va pas et qu'il faut changer. Il y a un message derrière l'émotion. Et donc, l'idée, c'est d'aller comprendre le message. Et souvent, c'est un besoin qui n'est pas satisfait ou une valeur qui n'est pas respectée. Et donc, si je prends, je ne sais pas moi, par exemple, je suis en colère. Voilà, je suis en colère. Et puis quand je gratte un peu, le besoin, c'est que je ne me sens pas respectée. OK, comment je peux faire pour... Alors, l'astuce, ce n'est pas pour que les autres me respectent. C'est en général pour me respecter moi. Moi, je me respecte parce que souvent, les autres sont miroirs. Donc, si quelqu'un ne m'a pas respectée, peut-être que je dois d'abord aller voir.
- Sandrine Corbiau
Et donc, je ne peux pas poster une limite.
- Salomé Mulongo
Exactement. Et donc, comment je... Voilà. Et je... Je... Je trouve le besoin, je vois comment je peux évidemment satisfaire ce besoin. Et comme par hasard, quand j'ai fait ça, l'émotion n'a plus besoin d'être. Et c'est important, si je prends juste un trouble au hasard, je prends les bouffées de chaleur dans mes accompagnements. Et moi, je fais partie de ces femmes qui ont vécu ça. Il y a des femmes qui se rendent compte que les bouffées de chaleur arrivent très, très souvent après une émotion, soit qui est super forte. Ou bien on a super bien mis le couvert sur la casserole. Et donc, si on sait que cette émotion-là déclenche, si on travaille sur le besoin, sur la valeur, et que cette émotion disparaît, ça veut dire que la bouffée de chaleur aussi, puisqu'on s'est attaqué à la cause, et pas juste le symptôme. Comment est-ce que je peux enlever le symptôme ? Non, un symptôme, pour les naturopathes, les symptômes, ce sont des signaux. Donc ça n'a pas de sens de supprimer un symptôme. Il faut supprimer la cause. Pour supprimer l'effet, on remonte le plus haut possible. Donc ça, c'est pour l'émotion. Pour le spirituel, c'est plus tout ce qui est mettre du sens. Et la ménopause, c'est vraiment le moment où on peut plus facilement remettre du sens dans sa vie. Il est encore temps, parce qu'on est encore... Plein de temps. Moi, je sais que j'ai programmé que j'allais vivre jusqu'à 117 ans. Génial. J'ai un peu dépassé la moitié, mais bon. Et donc, c'est voir dans sa vie où ça manque de sens. Mais le sens aussi qu'on donne à sa ménopause, c'est travailler sur ce sens. Qu'est-ce qu'elle me dit ? Qu'est-ce qu'elle me dit ? Qu'est-ce qu'elle m'enseigne ? Qu'est-ce qu'elle me pousse ? à faire, à expérimenter que je n'ai pas fait jusque là. Et comme je suis à un âge où j'ai accumulé des tas d'expériences, j'ai plein d'outils. J'ai plein d'outils, en fait. Donc, c'est vraiment remettre du sens. Il y a beaucoup de maladies aussi, même si la ménopause n'est évidemment pas une maladie. Mais si j'extrapole, il y a pas mal de troubles et de maladies qui sont aussi générés par un manque de sens. Quand on voit le burn-out, Moi, je me souviens, il y a quelques années, le burn-out, c'était souvent des personnes qui avaient dépassé leurs limites, qui bossaient comme des dingues. Mais maintenant, il y a des gens, c'est juste, ça manque de sens. Leur travail manque de sens. Ce n'est pas tellement qu'ils ont bossé, bossé, bossé jusqu'à...
- Sandrine Corbiau
C'est quand tu ne sais plus pourquoi on le fait.
- Salomé Mulongo
Voilà. Donc, le manque de sens peut être quand même générateur aussi de troubles.
- Sandrine Corbiau
Et d'une belle énergie quand on a retrouvé le ciel.
- Salomé Mulongo
Évidemment, évidemment. Et alors... La dernière,
- Sandrine Corbiau
c'est la libido.
- Salomé Mulongo
C'est la libido. J'ai choisi expressément de dire libido parce que si j'avais dit énergétique, on aurait dit oh oh. Mais la libido, je rappelle aussi que c'est d'abord, avant d'être une énergie sexuelle, c'est une énergie de vie, en fait. C'est une pulsion de vie. Et donc moi, quand une femme vient et me dit j'ai la libido dans les chaussettes, je suis oh ! Mais vraiment, ça me touche parce que je me dis waouh ! En fait, là, elle est en train de me dire qu'elle a... Elle n'a plus d'énergie de vie, elle n'a plus de pulsion de vie. Souvent, elle n'a plus de désir pour elle-même. C'est pour l'envie. Oui.
- Sandrine Corbiau
Pour elle-même avant tout, ou la femme qu'elle est.
- Salomé Mulongo
Évidemment, la femme qu'elle est devenue. Il y a pas mal de femmes qui veulent plus se regarder dans le miroir à 45, 50, 55. C'est juste, juste waouh quoi.
- Sandrine Corbiau
Donc c'est une démarche en cinq points clés, qui est très complète, donc ça m'a beaucoup parlé. Et moi j'avais envie d'aborder, on va bientôt terminer, la question du regard des hommes par rapport à la ménopause, et puis parce qu'eux aussi ils vivent des changements, mais on n'en parle pas beaucoup.
- Salomé Mulongo
Alors non seulement on n'en parle pas beaucoup, mais je me suis rendue compte en écrivant le livre que c'était vachement tabou. Et... Et quand même, les femmes sont un peu responsables aussi de ce tabou. Ça commence par elles, en fait. Et notamment, c'est vrai qu'en fait, en écrivant le livre, j'ai eu comme ça plusieurs fois un rêve qui revenait et où je rêvais de mes grossesses, donc les deux magnifiques enfants que j'ai. Et je me souvenais, je revivais le décalage qu'il y avait eu entre ce que moi, je vivais en tant que future maman et le futur papa. Et je me suis dit, mais au fond, je vais quand même vérifier, parce que pour moi, la ménopause, c'est une deuxième maternité. On met au monde son enfant divin. Et donc, je me suis dit, mais au fond, pour cette maternité-là, j'irais bien interroger les hommes, bien que je connaissais déjà la réponse. Mais je me suis dit, soyons professionnels jusqu'au bout, je vais interroger sur le terrain. Et là... Déjà, en faisant l'annonce de je cherche des hommes une enquête, des hommes qui ont vécu ou qui vivent avec des femmes inopposées, je me suis fait incendier sur Internet par des femmes. Je me disais mais en quoi ça les concerne ? Qu'est-ce que c'est que ce truc ? Je me suis fait éjecter de Facebook aussi, parce que je ne correspondais pas, machin, bref. Et donc là, j'ai compris que c'était vraiment tabou. Et en les interrogeant, je me suis rendu compte qu'en fait... Ce que les femmes pensaient que les hommes pensaient et ce que les hommes pensaient que les femmes pensaient, c'était juste incroyable. Alors qu'en fait, ils ont les mêmes soucis, ils ont les mêmes difficultés. Mais les femmes s'imaginent que voilà, je ne vaux plus rien. Donc, mon mari va aller voir ailleurs. Et puis, quand on interroge les hommes, ils disent, vous savez, nous aussi, ça devient un peu plus compliqué. Et donc, il y avait vraiment des choses à construire ensemble. Mais ils n'avaient pas les clés. Et pourquoi ils n'avaient pas les clés ? Parce que les femmes elles-mêmes n'ont pas les clés non plus, en fait, tout simplement. Et donc, il y a, je pense, quelque chose à co-construire aussi si on est en couple. En tout cas, alors ici, j'ai uniquement me suis concentrée sur les hommes parce que dans les personnes que j'accompagne, c'est surtout des couples hétérosexuels. Je n'ai pas beaucoup d'expériences de couples homosexuels qui traversent la ménopause. C'est pour ça que je me suis un peu concentrée sur les hommes et leur donner la parole, leur permettre de témoigner. Et puis, il y avait des demandes chez eux d'avoir des conseils. Ils m'ont bien fait comprendre, oui, mais on veut des trucs pratiques, concrets, pratiques. Donc, du coup, j'ai mis des conseils pour les hommes qui accompagnent les femmes ménopausées, dans l'idée qu'on construit, comme pour une maternité, enfin, qui... qui maintenant dirait que le futur papa n'a pas sa place à l'accouchement. Enfin, je veux dire, il n'y a personne qui oserait dire ça. Maintenant, il y a des hommes qui n'ont pas envie. On peut respecter. Mais pour la ménopause, c'est pareil.
- Sandrine Corbiau
mais ça me donne une idée pour un prochain de podcast parce que je trouve ça intéressant de vivre ça et de co-construire ensemble et pour le thème de la sexualité j'ai un épisode sur la sexualité sacrée avec Alain Héril qui est très chouette donc si vous voulez retourner écouter ça peut donner aussi des idées en tout cas sur le couple le couple sacré et comment on construit quelque chose de différent au milieu de vie mais oui Il y a du taf. Il y a du taf.
- Salomé Mulongo
Mais tout est possible. Tout est possible.
- Sandrine Corbiau
Et voilà, on va conclure sur cette transition de tout est possible. Merci beaucoup, Salomé. Merci à vous tous qui nous avez écoutés. Merci pour cette vision éclairante de la ménopause comme une étape de transformation vers tout est possible et d'épanouissement aussi. Et chers auditeurs aussi, si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas. à le partager autour de vous, parce qu'en éduquant aussi à cette ménopause qui n'est pas qu'un déclin, qu'on peut faire bouger les choses. Et pour ceux et celles qui souhaitent en savoir plus, je vous rappelle le livre de Salomé Moulango, c'est le livre de la ménopause de la femme lunaire à la femme solaire. Et également sur son site, c'est quoi l'adresse du site ?
- Salomé Mulongo
C'est www.salomémoulango.com
- Sandrine Corbiau
Voilà, donc si vous voulez aller faire un tour sur son site et voir les accompagnements qu'elle propose, eh bien, n'hésitez pas. Je vous remercie. Merci Salomé.
- Salomé Mulongo
Merci aussi.
- Sandrine Corbiau
Et rendez-vous dans un prochain épisode. À tout bientôt. Merci beaucoup.
- Salomé Mulongo
À bientôt.
- Sandrine Corbiau
J'espère que ce podcast vous a aidé à se mimer. Si vous avez aimé ce podcast, n'hésitez pas à le partager ou à le commenter. Et si vous voulez plus d'infos sur mes activités, n'hésitez pas à vous inscrire à ma newsletter. Je mettrai tous les liens sous ce post. Ce podcast fait aussi partie d'une émission diffusée sur Radio Alma tous les deuxièmes mardi et dernier mardi du mois. J'en profite pour remercier... David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les prises de conscience et le changement et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. A bientôt !