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J'ai 50 ans et alors ?

La Centième Femme - Bérangère Lhomme

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34min |15/05/2025
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J'ai 50 ans et alors ?

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34min |15/05/2025
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Description

Il y a des livres qui bousculent et des mots qui réveillent. "La Centième femme" en fait partie.
Il parle de féminin blessé, piétiné, agressé.
De violence, de viol banalisé.
De ses conséquences invisibles. De la honte, de la culpabilité, des silences.
De reconstruction possible.
D'émotions à libérer.
De reprise de pouvoir.

De la posture d’écoute,
de l'accueil de l’indicible,
du « je te crois ».

De l’hypnose conversationnelle, de ce qu’elle rend parfois possible.
D’une nouvelle conscience de soi et de ses ressources intérieures.
Quand on a libéré et entendu ce qui crie.
D'une réconciliation possible avec ce féminin blessé.


Dans cet épisode je reçois Bérangère Lhomme, hypnothérapeute, formatrice et autrice de la Centième Femme.

Elle nous éclaire sur les mécanismes de sidération, de dissociation, d’anesthésie émotionnelle.
Elle nous explique comment l’hypnose conversationnelle peut ouvrir un chemin vers la réparation.
Comment, en réécrivant la scène du trauma, le corps, enfin, peut respirer autrement.

🎧 Un épisode sensible. À écouter et à partager.

🔗 Retrouvez le livre La Centième Femme de Bérengère Lhomme sur TheBookEdition ou en lui envoyant un email pour le commander directement
🌿 Pour vous former à l’hypnose : l’école Absolem Formation
🤍 Pour un accompagnement en hypnose, en ligne ou en présentiel, je suis formée à l'Hypnose Conversationnelle Stratégique et Intégrative (HyCSI®), n'hésitez pas à prendre contact avec moi pour voir si cette approche douce et respectueuse vous convient. Pour d'autres thérapeutes, contactez Absolem Formation.


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Transcription

  • Sandrine

    Bonjour et bienvenue dans « J'ai 50 ans et alors ? » , un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Alors il y a des livres qui nous bousculent, des mots qui réveillent peut-être des mémoires enfouies, des histoires qui résonnent. Alors aujourd'hui, je reçois Bérangère Lhomme qui est autrice du roman La centième femme. Elle est également hypnothérapeute et formatrice et j'ai eu la grande chance de me former avec elle en hypnose. J'avais eu envie de vous présenter son roman, La centième femme, qui est un livre qui dérange, qui bouscule, qui libère aussi une parole. Son roman parle du féminin blessé, piétiné, agressé, des violences. des viols banalisés, de ses conséquences invisibles, de la honte, de la culpabilité, des silences aussi. Son roman parle aussi de reconstruction possible, d'émotions à libérer, de reprise de pouvoir, de la posture d'écoute, de l'accueil, de l'indicible, du « je te crois » . Il parle aussi de l'hypnose conversationnelle et de ce qu'elle rend parfois possible. Il parle aussi d'une... réconciliation avec ce féminin, ce féminin blessé, qu'on soit un homme ou une femme. J'ai la grande chance de t'accueillir aujourd'hui Bérangère, je te souhaite la bienvenue dans cette émission.

  • Bérangère

    Merci beaucoup Sandrine et merci pour ce très beau texte qui parle de "La centième femme", ça me touche beaucoup.

  • Sandrine

    Mais ton livre m'a beaucoup touchée, il a réveillé des choses enfouies je pense et voilà pour moi c'était important qu'on ouvre le débat, qu'on ouvre la parole là-dessus. Alors je t'ai présenté en quelques minutes, est-ce que toi tu peux prendre le temps de te présenter, un petit peu expliquer ton parcours, et ce qui a fait qu'aujourd'hui tu es hypnothérapeute, que tu as écrit ce livre, voilà.

  • Bérangère

    Ben écoute, moi je suis née à Huy, où j'habite tout près maintenant, je suis retournée à mes origines. Mais j'ai vécu toute ma scolarité au Grand-Duché de Luxembourg parce que mon père était fonctionnaire européen. Je suis allée à l'école européenne là-bas, ce qui n'est pas un de mes meilleurs souvenirs, mais bon, voilà. Et je suis venue faire ensuite mes études à Liège où j'ai étudié pour devenir journaliste parce que c'est déjà l'écriture qui me motivait. Je pense que déjà à ce moment-là, je voulais être autrice. Et puis, je me suis dit que passer par l'écriture journalistique, c'était un premier pas. J'ai travaillé dans deux quotidiens, le journal La Wallonie à Liège, qui a fusionné avec le journal Indépendance et le journal Le Peuple pour former ce qui s'appelait Le Matin. C'est un journal plutôt de gauche qui n'a vécu malheureusement que trois ans. Parce que sans subsides suffisants, démarrer un nouveau quotidien, c'est très compliqué. Mais ce fut trois ans vraiment magnifique. Et je pense que si Le Matin existait toujours, je serais toujours journaliste là-bas. Sauf que comme c'est tombé en faillite, j'ai dû aller chercher du boulot ailleurs. Donc, j'ai d'abord été attachée de presse dans une association qui s'occupe d'accessibilité pour les personnes handicapées, où j'ai beaucoup appris aussi. Et puis, j'ai été engagée dans une mutualité liégeoise au service communication, où je suis restée 10 ans. Quand je regarde en arrière maintenant, je me demande pourquoi je suis restée si longtemps là-bas, parce que finalement ce travail ne me convenait pas. Donc je veux dire, passer d'un journalisme où on a toute liberté à un journalisme d'entreprise, c'est quand même assez compliqué. Et donc, voilà, j'étais vraiment pas bien dans cet endroit, pour diverses raisons. Mais ça m'a permis, lors d'une interview, de rencontrer Gérald Brastine, qui était... qui est toujours d'ailleurs le directeur de l'Institut Milton Erickson à Liège, où j'ai découvert l'hypnose à travers lui. Je me suis dit, ça c'est trop génial. J'avais vraiment envie de... d'être plus dans l'aide à la personne, de donner plus de sens à ma vie. Donc, j'ai suivi sa formation. Et puis, voilà, de fil en aiguille, je suis devenue son assistante. Et puis, je me suis vraiment beaucoup formée à ses côtés. Et j'ai décidé, et c'est en lien avec le titre de ton podcast, j'ai décidé à 49 ans, presque 50. de tout plaquer pour devenir hypnothérapeute indépendante et formatrice au début avec lui. Et puis ensuite, j'ai rencontré Sandra Depas. J'ai rejoint son école à elle, Absolem Formation. Et maintenant, à deux, nous réfléchissons à l'hypnose que nous enseignons et nous donnons toutes les deux cette formation. Et c'est vraiment un très grand bonheur pour moi. Maintenant, je me sens vraiment... stabilisé dans quelque chose qui me convient tout à fait.

  • Sandrine

    Donc à 50 ans, il y a eu un basculement, il y a eu quelque chose qui t'a dit à un moment donné, enfin vers 50 ans, autour de cet âge-là, il y a peut-être quelque chose qui dit à un moment donné, j'ai envie d'être là où c'est juste, ou là où ça résonne. Oui,

  • Bérangère

    et puis il n'y a rien à faire, je veux dire, bon, 50 ans, c'est un âge quand même, donc on se dit, est-ce que je vais continuer comme ça toute ma vie, ou est-ce que je fais ce qui, en effet, résonne en moi, ce qui est important pour moi ? Et donc... J'ai fait un petit burn-out, un moyen burn-out, puis un burn-out un peu plus important dans le boulot où j'étais. Heureusement, je ne suis pas allée trop loin. Parce que je connais, et on en fréquente, quand on est thérapeute, beaucoup de personnes qui vont tellement loin que c'est difficile après à rattraper. Je n'ai pas été trop loin. Mais c'est vrai que mon médecin, par exemple, m'a beaucoup aidée à ce moment-là. Il m'a dit, écoute, tu arrêtes ça maintenant. Moi, c'est presque, je te mets en maladie jusqu'à ce que tu changes et que tu trouves ce qui te convient. convient et en fait je savais déjà ce qui me convenait puisque j'avais déjà rencontré Gérard à ce moment-là, j'avais déjà commencé les formations et voilà je ne pouvais pas, je me suis dit à un moment donné je vais pouvoir arranger les deux être à mi-temps là mais on ne peut pas faire les choses à moitié quand on travaille dans l'aide à la personne parce qu'alors je me rendais compte que la richesse de ce que j'avais dans mon travail de thérapeute venait rendre mon travail de journaliste d'entreprise encore plus insupportable quoi donc Merci. donc à un moment donné il faut faire un choix et c'est un choix que je ne regrette nullement parce qu'à un moment donné il y a un déséquilibre ça me parle beaucoup,

  • Sandrine

    ça fait beaucoup écho avec ce que moi aussi j'ai traversé parce que j'ai aussi travaillé dans la com dans le journalisme et ce journalisme ce journalisme qui éduque qui conscientise, c'est celui-là qui nous fait, je pense grandir et qui a du sens et en même temps l'aide à la personne Voilà, c'est quelque chose qui nous grandit aussi, à autre niveau. Alors pourquoi ce roman ? Tu peux nous expliquer ?

  • Bérangère

    Oui, alors ce roman, donc écrire un roman était mon rêve depuis toujours. J'en ai commencé, je ne sais pas combien, que je n'ai jamais terminé, parce que je pense que je n'avais pas... Enfin bref, peu importe, je ne sais pas ce qui a fait que ça n'a pas fonctionné. Mais ce roman-là, je l'ai commencé il y a longtemps parce qu'il m'a pris beaucoup de temps à être... Enfin, j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire. Et je l'ai commencé avant La Ferme et Tout. Je pense que j'ai dû le commencer début 2017 et puis on a eu l'affaire Metoo. Peut-être même que je l'ai commencé en 2016. Parce que je sais que quand l'affaire Metoo est arrivé, je me suis dit, eh bien voilà, c'est tellement lente dans l'écriture de ce livre sur la culture du viol qu'il se passe des choses. Et donc j'ai intégré évidemment Me Too dans le roman et finalement c'était très bien. Ça a permis d'enrichir autrement. Je crois que j'ai eu besoin d'écrire sur le viol. et sur la culture du viol, parce que dès les débuts de ma pratique comme thérapeute, je me suis rendue compte à quel point, alors je sais qu'évidemment en tant que thérapeute, on voit des personnes qui ne vont pas bien, donc on augmente le panel de personnes violées, mais je me suis rendue compte à quel point c'était présent chez presque toutes les femmes que je voyais, à quel point c'était destructeur, à quel point pour certaines, notamment quand c'était arrivé dans l'enfance, il y avait quelque chose de l'ordre du... Oui, une forme de banalisation. Oui, OK, ça m'est arrivé, mais voilà. Et or, qu'elle venait me voir pour tous les symptômes en lien avec ce qui leur était arrivé là et qui leur pourrissait vraiment la vie. Et aussi, il y avait chez toutes ces personnes une forme de pudeur et de difficulté à en parler, ce que je peux parfaitement comprendre, et donc pas envie de dire les choses. Or, je pense que dire est vraiment important. Et tu le disais dans ta présentation, le « je te crois » est important. Mais c'est bien arrivé est important aussi, donc le dire vraiment a de l'importance. Donc je me suis dit à un moment donné, c'est aussi un peu pour me décharger du poids de ce que j'entendais, mais c'est aussi pour témoigner pour toutes celles qui ne peuvent pas le faire, de me dire, je vais commencer à écrire quelque chose autour du viol et de la culture du viol. Alors au début, j'avais dans l'idée de faire des petites présentations, qui sont d'ailleurs dans le livre. d'expliquer qu'il n'y avait pas que le viol dans la rue, qu'il y en avait des centaines de sortes de viols, et qu'on avait le viol économique, le viol dans l'enfance, le viol conjugal, dont on parle relativement peu encore, le viol de guerre, enfin bref, j'avais envie de montrer qu'il y avait toute une série de viols possibles, et que c'était énorme en fait, que c'était vraiment effrayant presque.

  • Sandrine

    Oui, et tu parles aussi que ce n'est pas que des femmes. Il y a aussi les hommes et il y a aussi les enfants.

  • Bérangère

    Il y a aussi les hommes et aussi les enfants. Je l'ai centré sur les femmes dans le livre, mais bien sûr qu'il y a aussi les hommes et les enfants. Et puis, je me suis dit, je ne peux pas écrire un truc comme ça. Pauvre plan. Voilà une série de viols à vous expliquer. Je me suis dit, il faut que j'enrobe un peu tout ça dans quelque chose. Et on écrit bien que ce que... ce qu'on connaît bien. Donc, j'ai pensé à raconter l'histoire d'une journaliste qui enquête sur la culture du viol pour me permettre d'aborder ce sujet de différentes manières puisqu'elle va interviewer différentes personnes qui en parlent. Et en parallèle, j'ai mis un petit suspense.

  • Sandrine

    Oui, mais j'ai beaucoup aimé. Et c'est un livre qui se lit assez rapidement, mais qui nous marque, qui nous marque. Qu'est-ce que ce livre dit de notre société ?

  • Bérangère

    Oh, ce livre dit beaucoup du patriarcat, je crois. Il dit beaucoup de la domination des hommes sur les femmes, que je comprends, que je n'ai jamais bien compris, et que je comprends de moins en moins, et qui revient très en force. Je veux dire, le masculinisme est extrêmement présent pour le moment. On le voit aux États-Unis, on le voit chez nous, on ne le voit pas. Et il y a un vrai danger pour les femmes là maintenant. Donc, je pense que ce livre, il dit ça. Mais ce que je voulais aussi dire, c'est... à quel point ça détruit, à quel point c'est violent, à quel point c'est encore méconnu, en tout cas, le mécanisme de sidération que presque toutes les femmes violées ont vécu, c'est-à-dire que l'impossibilité de crier, de partir, de se défendre, est encore tellement mal connu qu'il fait qu'on continue à dire « oui, mais si t'as pas bougé, si t'as pas crié, c'est que t'étais quand même un peu d'accord » . Donc... J'avais envie aussi que ce soit une forme de roman pédagogique, en fait, sur toute cette structure de nos sociétés et le fait qu'en plus, j'ai envie de dire, les femmes, elles payent deux fois. Non seulement elles sont violées, elles ne se font pas violer, elles sont violées, mais en plus, on ne les croit pas. On met en doute leurs paroles presque tout le temps.

  • Sandrine

    Donc, c'est un rôle de pédagogie. Tu peux nous expliquer ce mécanisme de sidération ? Et puis, toutes les protections qui se mettent en place, justement, dissociation, anesthésie émotionnelle, physique. Est-ce que tu peux, justement, ici, pour les personnes qui nous écoutent, expliquer ce qui se passe ?

  • Bérangère

    Avec grand plaisir. Donc, en fait, ce qui se passe, c'est que quand... On connaît très bien les réponses possibles en cas de choc et de violence. C'est la fuite, le combat ou le figement. Et le figement, c'est la sidération. Généralement, au début, si tu veux, Quand on est agressé, il y a une petite amygdale dans le cerveau qui est tout le temps vigilante et qui dit « Ah, ok, il se passe quelque chose, je vais demander la production d'adrénaline au maximum. » Donc on a cette espèce de flux d'adrénaline qui arrive dans le corps qui devrait nous permettre de fuir ou de combattre. Quand ça n'est pas possible, notre vie est en danger, c'est-à-dire que le cœur bat tellement vite qu'il faut faire quelque chose et donc le cerveau à ce moment-là isole l'amygdale. Et quand il isole l'amygdale, on est tout l'inverse. C'est-à-dire qu'on ne peut plus ni bouger, ni crier, ni rien faire. On est complètement figé. Comme l'amygdale est isolée, elle ne peut pas transmettre l'information à l'hippocampe, qui est une autre partie de notre cerveau. Et l'hippocampe, c'est la glande qui permet de digérer une information et de la transformer en souvenir autobiographique. Donc c'est bloqué. Ça ne passe pas en souvenir autobiographique. c'est ça qui fait que le trauma... la mémoire traumatique continue à tourner sans cesse et est toujours aussi vivante pour la personne. C'est-à-dire que dès qu'elle va entendre parler de quelque chose en lien avec le viol, elle va de nouveau avoir toutes ces sensations qui arrivent. Mais au moment de l'accélération, il se passe aussi autre chose, c'est que l'inconscient nous protège de différentes manières, notamment par des dissociations. Donc soit on a la sensation de sortir de son corps, soit on a la sensation d'être bloqué, anesthésié physiquement et émotionnellement. Tout ça, ça va très vite. Et donc la personne vit tout ça, c'est-à-dire qu'elle est en effet dans l'incapacité de bouger, de faire quoi que ce soit. Elle est en plus non seulement choquée par ce qui lui arrive, mais choquée peut-être par le fait qu'elle voit la scène d'en haut comme si elle était hors de son corps. Et puis après, elle récupère plus ou moins ses sensations. Elle peut avoir des tas de symptômes, c'est-à-dire que l'anesthésie physique peut continuer à être présente lors de rapports sexuels consentis, mais où tout d'un coup, l'anesthésie physique se remet en place, la dissociation se remet en place, même avec quelqu'un qu'on aime, dès qu'il s'approche trop, on sort de son corps. Et donc... C'est très perturbant pour la personne et ce sont tous des phénomènes dont elle ne va jamais parler en général parce qu'elle se demande ce qui lui est arrivé. Elle se dit « je deviens folle » . Et quand on va lui dire « oui, mais tu étais toute seule, pourquoi tu n'as pas bougé, pourquoi tu n'as pas crié ? » Elle va oublier qu'elle était dans ce phénomène de sidération et elle va se dire « c'est vrai, pourquoi je n'ai pas bougé, pourquoi je n'ai pas crié ? » Et là commence la culpabilité, la honte et tout ce qui va s'installer très très fort chez les victimes.

  • Sandrine

    Et du coup, on n'ose pas. on n'ose pas en parler, on garde ça

  • Bérangère

    Quand on va voir un thérapeute, on n'ose pas spécialement lui dire qu'on est sorti de son corps et qu'on a eu tous ces phénomènes-là qui se sont mis en place. Et c'est pour ça que l'hypnose est vraiment adéquate dans ce travail-là, parce que quand on a été formé, comme tu l'as été aussi, on sait ce genre de choses. Et donc on va pouvoir dire à la victime, je suppose que vous êtes peut-être sorti de votre corps, vous avez peut-être eu cette sensation d'anesthésie physique. Et donc ça va vraiment créer aussi cette alliance thérapeutique nécessaire avec elle pour travailler sur le trauma qu'elle a vécu.

  • Sandrine

    Et justement, alors, cette alliance, la place du thérapeute, justement, le thérapeute, parce que dans ton livre, il y a Elsa, c'est aussi la thérapeute qui est formée en hypnose conversationnelle, elle écoute ce qui est indicible, elle accueille ce qui est, elle lui dit « je te crois » , ça permet de lâcher le morceau, d'entamer le travail. Comment le travail en hypnose, après, est possible ? Est-ce que tu peux expliquer comment l'hypnose peut aider ?

  • Bérangère

    Oui, tout à fait. Donc en fait, dans cette mémoire traumatique qui est figée, parfois je dis aux gens qu'elle est figée au niveau inconscient et qu'elle continue à tourner en boucle à l'intérieur de la tête de la personne. Dans ce figement, pour le défiger, la mémoire traumatique est figée aussi, donc pour la défiger, on va faire un travail de désensibilisation en hypnose, c'est-à-dire que je vais proposer à la personne. à distance, c'est vraiment important. Il n'est pas question qu'elle revive la scène, soit elle la voit d'en haut, soit elle la voit sur un écran bien loin, de transformer cette scène. Et dans cette scène, ce qui est important, c'est qu'elle puisse agir, c'est-à-dire faire ce qu'elle n'a pas fait dans la réalité puisqu'elle était sidérée. Et donc, on a toute une série de petites choses. Ça veut dire, est-ce que par exemple, dans cette scène, vous pouvez devenir très très grande et votre agresseur minuscule ? Si c'est oui, alors on peut rentrer dans la scène et agir, c'est-à-dire prendre le gars, le jeter par la fenêtre, l'écraser, il y a 36 000 choses possibles. Et une fois que cette action est faite, que cette colère est faite, pour le cerveau, c'est comme si c'était la réalité, puisqu'en fait, le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l'imaginaire. Donc pour le cerveau, ça va être comme si c'était la réalité. D'ailleurs, les personnes, après avoir fait ça, en hypnose, sont en général fatiguées de l'énergie que ça leur a demandé. Une fois que c'est fait, Je pense. Je ne l'ai jamais vérifié auprès d'un psychiatre ou d'une psychiatre, mais j'aime bien cette idée. Je pense que c'est comme si on avait libéré ce qui était coincé au niveau de l'amidale, que ça peut passer dans l'hippocampe et que ça peut être digéré et devenir un souvenir autobiographique. Ça veut dire que la personne ne va pas oublier ce qui s'est passé, elle va simplement ne plus avoir tous les symptômes en lien avec ce qui s'est passé parce qu'on l'aura désensibilisé. Et donc elle va pouvoir recommencer à vivre plus ou moins normalement grâce à... Grâce au fait que ces symptômes vont s'en aller vraiment, vont se dissoudre.

  • Sandrine

    Merci Bérangère, c'est vraiment intéressant ce que tu dis. Je trouve que ça doit être dit, ça doit être entendu. Je suis avec Bérangère Lhomme, on parle de son roman La centième femme. Pour rappel, Bérangère Lhomme est hypnothérapeute, elle est également formatrice. J'ai été formée avec elle en hypnose conversationnelle. Je suis ravie de la voir aujourd'hui avec nous pour parler de la centième femme. J'ai oublié de te demander, Barangère, pourquoi ce titre ?

  • Bérangère

    Alors, au tout début du livre, je rappelle cette petite métaphore. Je ne pense pas que c'est une histoire réelle où on parle du centième singe, en fait. Donc, c'est une île au Japon où les singes mangent leurs patates douces sans les laver. Et puis, il y en a un qui, tout d'un coup, décide de laver sa patate douce et que c'est quand même meilleur de la manger lavée. Puis, ils sont 10, 20, 30. Et puis, au moment donné, toute la population de singes de cette île lave ses patates douces avant de les manger. Et puis, il arrive un phénomène, c'est que dans une île plus lointaine, enfin 100 ou 200 kilomètres de là, subitement, tous les singes se mettent à laver leurs patates douces aussi, comme s'il y avait une transmission de quelque chose. Et dans cette histoire, on parle de la bascule, en fait, d'un moment où les choses peuvent tout à fait changer et d'un seul coup. Et je me suis dit, c'est une histoire que j'ai toujours bien aimée, et je me suis dit, mais en fait... Alors, la centième femme, forcément, la centième femme violée, il y en a bien plus que 100, mais c'est l'image. Est-ce qu'à un moment donné, il va y avoir tellement de femmes qui ont été violées, qu'il va y avoir tel de trop, j'ai envie de dire, où tout va se transformer, où quelque chose va basculer, où il va se passer quelque chose de particulier qui va arrêter ce mécanisme-là. Donc ça, c'était l'idée de départ, et c'est l'idée du suspense dans l'histoire, qu'on ne va pas révéler ici, puisque ça reste un petit suspense. C'était l'idée d'imaginer comment ce serait si tout d'un coup, il se passait quelque chose qui faisait que ça devenait vraiment très, très dangereux de violer une femme.

  • Sandrine

    Et donc, tu parles aussi alors de réconciliation avec ce féminin blessé. Comment est-ce que ce serait si ce féminin était...

  • Bérangère

    La fin du livre, elle reste ouverte. Donc, on ne sait pas exactement. On peut avoir différentes possibilités. de fin. J'aimerais évidemment mieux que ce soit une fin où, je pense sincèrement qu'on peut se sortir de cette dualité et de ce patriarcat et de cette domination d'un genre sur l'autre.

  • Sandrine

    De ce monde binaire.

  • Bérangère

    Oui, de cette manière binaire de voir les choses. Je pense qu'il est important que nous développions chacun, c'est vraiment le yin et le yang, qu'on ait chacun les deux parties qui se développent. Que je puisse développer le masculin en moi jusqu'à un certain point, c'est ce que les femmes font, elles sont en train de faire, et c'est ça qui dérange tellement les hommes d'ailleurs. Mais aussi que les hommes puissent développer leur partie féminine en eux et l'accepter. Et je sais à quel point c'est compliqué pour eux aussi, puisqu'ils ont été dans ce schéma de « je dois être le dominant, je dois être le fort, je dois être celui qui ne pleure pas, qui ne montre pas ses sentiments » . Je sais à quel point c'est compliqué d'aller travailler ça chez eux. Mais je pense que c'est la seule solution, c'est vraiment de laisser chez chacun, dans chacun des genres, de laisser la partie adverse se développer. J'ai envie de dire l'autre partie. D'ailleurs, je pense que c'est ce que le mouvement LGBTQIA+, nous montre quelque part. Et c'est pour ça aussi que les masculinistes sont tellement agressifs par rapport à ça, qu'on est dans quelque chose de tellement dur. Parce que c'est comme si le masculin avait tellement peur de perdre, et je peux comprendre, sa prérogative et tous ses avantages, et que pour lui, il faut rester dans une division des genres avec l'homme, la femme, point, et la femme qui se tait si possible et fait ce que l'homme a envie qu'elle fasse.

  • Sandrine

    Et j'avais envie de revenir sur la posture du thérapeute. Comment tu le fais, toi ? Quand tu entends toutes ces histoires, pour ne pas... Ici, pour les thérapeutes qui nous écouteraient, qu'est-ce que tu mets en place pour ne pas prendre toutes ces histoires, pour te protéger un petit peu, parce que c'est quand même très violent ?

  • Bérangère

    C'est très lourd. Après, ce n'est pas mon premier boulot, donc j'ai été un peu surprise moi-même par l'ampleur. Je veux dire, au début, j'étais juste contente. Je me disais, je rentre chez moi, ça va, je n'ai pas les histoires en tête, c'est bon. continuer, je peux prendre des gens et avoir des semaines complètes. Et j'étais très contente jusqu'à ce que ça me... Je refrôle le burn-out et je me dis « Mais mince, j'ai choisi ce boulot-là et voilà que je suis de nouveau en déséquilibre ou en difficulté. »

  • Sandrine

    Et qu'est-ce que tu sens à ce moment-là alors ?

  • Bérangère

    C'est physique. En fait, je ne sais pas de quelle manière j'arrive à ne pas garder ces images dans ma tête. Donc d'abord, je ne me fais pas d'image mentale quand les personnes racontent quelque chose. Donc ça, c'est ma protection à moi. Je crois qu'on doit trouver... tous trouver sa protection. On sait très bien qu'en tant que thérapeute, on peut faire le trauma vicarian, donc être traumatisé par ce que nous racontent nos patients et devenir et avoir les mêmes symptômes de stress post-traumatique qu'ils peuvent avoir eux. Donc, j'arrive à ne pas me faire d'image mentale et c'est ok, mais c'est dans le corps que ça s'est marqué plus. J'ai commencé à avoir des difficultés à digérer, des problèmes intestinaux, des... Une grosse fatigue, ce qu'on appelle une fatigue de compassion. Donc, à un moment donné, c'est trop. Et quand ma voisine vient me parler de ses problèmes, je me dis non, non, non.

  • Sandrine

    Il n'y a plus l'espace.

  • Bérangère

    Il n'y a plus l'espace. Donc, c'est un travail de diminution de ma patientèle. Donc, c'est vrai, je me dis, je ne peux pas faire cinq jours semaine. J'en fais trois maintenant. J'ai vraiment diminué le nombre de patients. Parce que pour être tout à fait adéquate, je pense qu'il faut que je sois aussi, moi, dans un état forcément meilleur que ce que je n'ai été quand j'avais trois patients. C'est développer tout ce qui peut me faire du bien. Donc, moi, je fais de la sculpture. Je vais dans mon atelier travailler la terre une fois par semaine. J'entendais dans ta dernière interview l'histoire de marcher. Je marche aussi beaucoup. J'essaye de faire des balades au moins une fois par jour. Et si je n'y arrive pas, le plus souvent possible, en tout cas d'aller dans la nature. J'ai un chat et les animaux, c'est très chouette aussi. Ça vient vraiment aussi un peu de tout. Il y a tout un travail de méditation, je crois qu'il faut mettre en place. Et puis l'écriture, moi j'ai toujours beaucoup écrit, donc c'est vrai que le roman m'a aidée aussi, même si par moments il m'a un peu gardée dedans. C'est pour ça que j'ai mis tant de temps à l'écrire aussi, c'est qu'à la fois ça me faisait du bien d'écrire sur le sujet, et à la fois, même quand je sortais du cabinet, il fallait encore que je réécrive là-dessus, donc il y a eu un petit peu un truc entre les deux avec ça. Et puis je pense aussi, et ça c'est important, c'est que le travail qu'on fait avec l'hypnose, conversationnel, stratégique, intégratif qu'on met en place avec Sandra, ce travail-là, c'est sûr qu'on rentre dans le trauma avec la personne, mais on l'en sort.

  • Sandrine

    On reconstruit.

  • Bérangère

    Et ça, ça fait beaucoup de bien aussi aux thérapeutes. C'est-à-dire qu'on se rend compte qu'il se passe quelque chose, qu'on va y arriver, qu'elle va aller mieux. Et que ça, c'est très gratifiant. Et ça, ça aide. Je précise que c'est important, on est dans une relation tout à fait égalitaire. Ce n'est pas moi qui fais le boulot, c'est la patiente ou le patient qui le fait. Je suis son guide et c'est tout. Donc tout le bénéfice est pour la personne. Mais le fait d'arriver à voir que les choses vont mieux, que la personne sourit de nouveau, qu'elle a de nouveau les yeux qui brillent, c'est un très grand cadeau et ça vient tout à fait contrebalancer tout ce qu'on a entendu comme horreur.

  • Sandrine

    Oui, c'est vrai. Et puis de voir que la personne a envie de se remettre en marche, qu'elle a envie de créer, qu'elle a envie de revenir sur sa route.

  • Bérangère

    Ça aide. Ça fait en sorte que ça a du sens et c'est moins lourd à porter, puisqu'on sait qu'on va arriver à quelque chose à deux.

  • Sandrine

    Et j'avais envie de parler du transgénérationnel, parce que ces histoires de viol, est-ce que ça passe les générations ? Est-ce qu'on peut ressentir des choses quand il y a des choses qui ont été plus hautes ? Comment ? Oui,

  • Bérangère

    souvent ça passe les générations, pas toujours, mais en tout cas on constate souvent que quand ma patiente a été violée, elle peut me dire « mais c'est aussi arrivé à ma mère, c'est arrivé à ma soeur » , et parfois ça remonte plus loin. Et donc là, en hypnose, on peut aussi travailler sur le transgénérationnel quand on a désensibilisé tout ce qui a désensibilisé en termes de scènes traumatiques et de violences vécues. Alors, c'est peut-être le moment, moi j'aime assez bien en hypnose dire à la personne, vous mettez tout ça dans un, ce qui vous a été transmis, pas volontairement, mais vous mettez tout ça dans une espèce de gros paquet. Je vous propose de vous retourner et de regarder toute la lignée derrière vous et de rendre ce qui appartient à votre mère à votre mère et que votre mère le rende à sa mère et qu'on peut voir le paquet qui remonte comme ça jusqu'où il doit remonter. Et quand on fait ça en général à chaque fois, parce que je l'ai encore fait hier justement. À chaque fois, la personne, quand je demande si vous vous sentez comment maintenant, c'est un soulagement. C'est comme si j'avais enfin rendu. Et l'idée aussi de se dire, ça va s'arrêter avec moi. Moi, je rends le paquet. Je ne vais pas le transmettre à ma fille ou à mon fils en dessous. Je permets que ça remonte d'où ça vient et ça ne va pas plus loin.

  • Sandrine

    Merci Bérangère. Est-ce que si tu pouvais t'adresser à la Bérangère à 20 ans, qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui ? Avec tout ce que tu sais, avec tout ce que tu es devenu, qu'est-ce que tu as envie J'aurais envie de lui dire, continue comme ça en fait, parce que je pense qu'elle a fait… Peut-être, je suis une fille unique, donc j'étais une enfant très timide, qui devait être une petite fille bien sage, parfaite, enfin bref,

  • Bérangère

    tout le panel.

  • Sandrine

    Sauf qu'à l'intérieur de moi, je le sais, je le sens mieux maintenant, parce que je n'ai pas trop aimé cette petite fille en grandissant, mais je pense que j'avais déjà cette… cette révolte-là à l'intérieur de moi, donc en tout cas cette capacité à dire non et à agir comme j'en avais envie, mais je devais correspondre à quelque chose. Et donc je pense que je lui dirais peut-être encore plus, écoute-toi et crois en toi, en fait. Vas-y, fonce, parce que tu vas avoir une chouette vie, tu vas avoir des moments professionnels vraiment très chouettes. Aussi bien quand j'étais journaliste, vraiment j'ai adoré cette période-là. Mais au final, ma période de salariée dans une entreprise, dans une mutuelle qui ne me convenait pas, elle m'a appris des choses aussi. Elle m'a aussi appris à faire le point sur moi, à aller un peu plus profondément à l'intérieur pour voir ce qui cloche, ce que je veux, ce que je ne veux pas. Et voilà, je pense que je lui dirai continue et sois surtout beaucoup plus sûre de toi encore.

  • Bérangère

    Merci, c'est ce qu'on a envie de dire à toutes les... À toutes les petites filles, c'est aussi ton souhait, c'est que ce livre puisse circuler dans les écoles, qu'on puisse ouvrir le débat, qu'on puisse parler du consentement, qu'on puisse parler de cette vulnérabilité qu'on a en tant que femmes, mais qu'on a aussi en tant qu'hommes et qu'on peut élever vers le haut.

  • Sandrine

    Tout à fait. D'ailleurs, ça a été deux fois, ça a été lu dans les écoles. Je suis allée une fois en parler, mais bon, voilà, ça s'est arrêté là. Et c'est vrai que c'est vraiment quelque chose que j'aimerais bien. Parce que maintenant qu'il est écrit, je veux dire, bien sûr, c'est mon bébé, il a de l'importance. Mais maintenant qu'il est écrit, je voudrais qu'il serve, qu'il soit utile et qu'il puisse être utile. Dans les écoles secondaires, je pense qu'en dernière année, on peut tout à fait lire ça. Je sais que les jeunes ne lisent plus, mais il fait 171 pages, ça va encore.

  • Bérangère

    Ça va encore. Et c'est écrit grand, ça se lit en deux heures. Mais donc, justement, on se le procure, c'est sur la plateforme de Book Edition. Et aussi, si on t'adresse un email, tu peux l'envoyer. Donc, pour ceux qui nous écoutent en podcast, je mettrai le lien vers ton email dans la description du podcast. Pour ceux qui nous écoutent sur Radio Alma, c'est beranger.l'homme.com. Je pense que si on tape ton nom, On trouve ton email facilement. Mais merci à toi, Bérangère, pour ton courage d'écrire ce qui dérange, d'écrire pour toutes ces femmes. De nommer ce qui est souvent, quoi que de moins en moins, mais ce silence, de lever le voile. Et d'ouvrir une voie, un espoir, quelque chose qui parle à nos cœurs. J'espère que cet épisode vous a... parlé, vous a permis peut-être de comprendre certaines choses, vous a peut-être donné envie d'en parler autour de vous, ou de mieux accompagner. En tout cas, merci beaucoup Bérangère, parce que je trouve qu'en parler, c'est déjà commencer à réparer.

  • Sandrine

    Merci à toi.

  • Bérangère

    Donc merci, merci à vous tous, et voilà, si vous avez aussi besoin d'être accompagné en hypnose, Bérangère est près de Liège, moi je suis... du côté de Tervuren ou Waterloo, et il y a plein d'autres thérapeutes aussi qui sont formés. Je mettrais peut-être une liste, enfin, je ne sais pas si ça existe, une liste des personnes qui sont formées à cette approche. Je ne sais pas si ça existe. Elle est en cours. Il y en a beaucoup. Après, on peut aussi contacter via Absolem Formation. qu'il en est. Ça va, je mettrai toutes ces infos sous la description de ce podcast. Un tout grand merci, Bérangère, et à très bientôt. Merci beaucoup. Merci. Je vous remercie de avoir écouté. N'oubliez pas de vous abonner si vous souhaitez être averti de la sortie du prochain épisode. Et puis, si vous avez appris cet épisode et pour que ce podcast puisse continuer à grandir, n'hésitez pas à laisser une bonne note. et pourquoi pas un commentaire, un partage sur les réseaux sociaux ou un email pour me faire un retour. C'est un vrai carburant pour moi d'avoir vos feedbacks car ils me permettent de mesurer l'impact des messages. Et parce que c'est grâce à vos commentaires, vos partages, vos étoiles que ce podcast peut continuer à cheminer et à inspirer d'autres personnes. Déjà, un tout grand merci. Ce podcast fait aussi partie d'une émission que j'ai la chance de diffuser sur Radio Alma le mardi. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiau, hypnothérapeute. J'adore faciliter les prises de conscience et le changement. Et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. À bientôt !

Description

Il y a des livres qui bousculent et des mots qui réveillent. "La Centième femme" en fait partie.
Il parle de féminin blessé, piétiné, agressé.
De violence, de viol banalisé.
De ses conséquences invisibles. De la honte, de la culpabilité, des silences.
De reconstruction possible.
D'émotions à libérer.
De reprise de pouvoir.

De la posture d’écoute,
de l'accueil de l’indicible,
du « je te crois ».

De l’hypnose conversationnelle, de ce qu’elle rend parfois possible.
D’une nouvelle conscience de soi et de ses ressources intérieures.
Quand on a libéré et entendu ce qui crie.
D'une réconciliation possible avec ce féminin blessé.


Dans cet épisode je reçois Bérangère Lhomme, hypnothérapeute, formatrice et autrice de la Centième Femme.

Elle nous éclaire sur les mécanismes de sidération, de dissociation, d’anesthésie émotionnelle.
Elle nous explique comment l’hypnose conversationnelle peut ouvrir un chemin vers la réparation.
Comment, en réécrivant la scène du trauma, le corps, enfin, peut respirer autrement.

🎧 Un épisode sensible. À écouter et à partager.

🔗 Retrouvez le livre La Centième Femme de Bérengère Lhomme sur TheBookEdition ou en lui envoyant un email pour le commander directement
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Transcription

  • Sandrine

    Bonjour et bienvenue dans « J'ai 50 ans et alors ? » , un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Alors il y a des livres qui nous bousculent, des mots qui réveillent peut-être des mémoires enfouies, des histoires qui résonnent. Alors aujourd'hui, je reçois Bérangère Lhomme qui est autrice du roman La centième femme. Elle est également hypnothérapeute et formatrice et j'ai eu la grande chance de me former avec elle en hypnose. J'avais eu envie de vous présenter son roman, La centième femme, qui est un livre qui dérange, qui bouscule, qui libère aussi une parole. Son roman parle du féminin blessé, piétiné, agressé, des violences. des viols banalisés, de ses conséquences invisibles, de la honte, de la culpabilité, des silences aussi. Son roman parle aussi de reconstruction possible, d'émotions à libérer, de reprise de pouvoir, de la posture d'écoute, de l'accueil, de l'indicible, du « je te crois » . Il parle aussi de l'hypnose conversationnelle et de ce qu'elle rend parfois possible. Il parle aussi d'une... réconciliation avec ce féminin, ce féminin blessé, qu'on soit un homme ou une femme. J'ai la grande chance de t'accueillir aujourd'hui Bérangère, je te souhaite la bienvenue dans cette émission.

  • Bérangère

    Merci beaucoup Sandrine et merci pour ce très beau texte qui parle de "La centième femme", ça me touche beaucoup.

  • Sandrine

    Mais ton livre m'a beaucoup touchée, il a réveillé des choses enfouies je pense et voilà pour moi c'était important qu'on ouvre le débat, qu'on ouvre la parole là-dessus. Alors je t'ai présenté en quelques minutes, est-ce que toi tu peux prendre le temps de te présenter, un petit peu expliquer ton parcours, et ce qui a fait qu'aujourd'hui tu es hypnothérapeute, que tu as écrit ce livre, voilà.

  • Bérangère

    Ben écoute, moi je suis née à Huy, où j'habite tout près maintenant, je suis retournée à mes origines. Mais j'ai vécu toute ma scolarité au Grand-Duché de Luxembourg parce que mon père était fonctionnaire européen. Je suis allée à l'école européenne là-bas, ce qui n'est pas un de mes meilleurs souvenirs, mais bon, voilà. Et je suis venue faire ensuite mes études à Liège où j'ai étudié pour devenir journaliste parce que c'est déjà l'écriture qui me motivait. Je pense que déjà à ce moment-là, je voulais être autrice. Et puis, je me suis dit que passer par l'écriture journalistique, c'était un premier pas. J'ai travaillé dans deux quotidiens, le journal La Wallonie à Liège, qui a fusionné avec le journal Indépendance et le journal Le Peuple pour former ce qui s'appelait Le Matin. C'est un journal plutôt de gauche qui n'a vécu malheureusement que trois ans. Parce que sans subsides suffisants, démarrer un nouveau quotidien, c'est très compliqué. Mais ce fut trois ans vraiment magnifique. Et je pense que si Le Matin existait toujours, je serais toujours journaliste là-bas. Sauf que comme c'est tombé en faillite, j'ai dû aller chercher du boulot ailleurs. Donc, j'ai d'abord été attachée de presse dans une association qui s'occupe d'accessibilité pour les personnes handicapées, où j'ai beaucoup appris aussi. Et puis, j'ai été engagée dans une mutualité liégeoise au service communication, où je suis restée 10 ans. Quand je regarde en arrière maintenant, je me demande pourquoi je suis restée si longtemps là-bas, parce que finalement ce travail ne me convenait pas. Donc je veux dire, passer d'un journalisme où on a toute liberté à un journalisme d'entreprise, c'est quand même assez compliqué. Et donc, voilà, j'étais vraiment pas bien dans cet endroit, pour diverses raisons. Mais ça m'a permis, lors d'une interview, de rencontrer Gérald Brastine, qui était... qui est toujours d'ailleurs le directeur de l'Institut Milton Erickson à Liège, où j'ai découvert l'hypnose à travers lui. Je me suis dit, ça c'est trop génial. J'avais vraiment envie de... d'être plus dans l'aide à la personne, de donner plus de sens à ma vie. Donc, j'ai suivi sa formation. Et puis, voilà, de fil en aiguille, je suis devenue son assistante. Et puis, je me suis vraiment beaucoup formée à ses côtés. Et j'ai décidé, et c'est en lien avec le titre de ton podcast, j'ai décidé à 49 ans, presque 50. de tout plaquer pour devenir hypnothérapeute indépendante et formatrice au début avec lui. Et puis ensuite, j'ai rencontré Sandra Depas. J'ai rejoint son école à elle, Absolem Formation. Et maintenant, à deux, nous réfléchissons à l'hypnose que nous enseignons et nous donnons toutes les deux cette formation. Et c'est vraiment un très grand bonheur pour moi. Maintenant, je me sens vraiment... stabilisé dans quelque chose qui me convient tout à fait.

  • Sandrine

    Donc à 50 ans, il y a eu un basculement, il y a eu quelque chose qui t'a dit à un moment donné, enfin vers 50 ans, autour de cet âge-là, il y a peut-être quelque chose qui dit à un moment donné, j'ai envie d'être là où c'est juste, ou là où ça résonne. Oui,

  • Bérangère

    et puis il n'y a rien à faire, je veux dire, bon, 50 ans, c'est un âge quand même, donc on se dit, est-ce que je vais continuer comme ça toute ma vie, ou est-ce que je fais ce qui, en effet, résonne en moi, ce qui est important pour moi ? Et donc... J'ai fait un petit burn-out, un moyen burn-out, puis un burn-out un peu plus important dans le boulot où j'étais. Heureusement, je ne suis pas allée trop loin. Parce que je connais, et on en fréquente, quand on est thérapeute, beaucoup de personnes qui vont tellement loin que c'est difficile après à rattraper. Je n'ai pas été trop loin. Mais c'est vrai que mon médecin, par exemple, m'a beaucoup aidée à ce moment-là. Il m'a dit, écoute, tu arrêtes ça maintenant. Moi, c'est presque, je te mets en maladie jusqu'à ce que tu changes et que tu trouves ce qui te convient. convient et en fait je savais déjà ce qui me convenait puisque j'avais déjà rencontré Gérard à ce moment-là, j'avais déjà commencé les formations et voilà je ne pouvais pas, je me suis dit à un moment donné je vais pouvoir arranger les deux être à mi-temps là mais on ne peut pas faire les choses à moitié quand on travaille dans l'aide à la personne parce qu'alors je me rendais compte que la richesse de ce que j'avais dans mon travail de thérapeute venait rendre mon travail de journaliste d'entreprise encore plus insupportable quoi donc Merci. donc à un moment donné il faut faire un choix et c'est un choix que je ne regrette nullement parce qu'à un moment donné il y a un déséquilibre ça me parle beaucoup,

  • Sandrine

    ça fait beaucoup écho avec ce que moi aussi j'ai traversé parce que j'ai aussi travaillé dans la com dans le journalisme et ce journalisme ce journalisme qui éduque qui conscientise, c'est celui-là qui nous fait, je pense grandir et qui a du sens et en même temps l'aide à la personne Voilà, c'est quelque chose qui nous grandit aussi, à autre niveau. Alors pourquoi ce roman ? Tu peux nous expliquer ?

  • Bérangère

    Oui, alors ce roman, donc écrire un roman était mon rêve depuis toujours. J'en ai commencé, je ne sais pas combien, que je n'ai jamais terminé, parce que je pense que je n'avais pas... Enfin bref, peu importe, je ne sais pas ce qui a fait que ça n'a pas fonctionné. Mais ce roman-là, je l'ai commencé il y a longtemps parce qu'il m'a pris beaucoup de temps à être... Enfin, j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire. Et je l'ai commencé avant La Ferme et Tout. Je pense que j'ai dû le commencer début 2017 et puis on a eu l'affaire Metoo. Peut-être même que je l'ai commencé en 2016. Parce que je sais que quand l'affaire Metoo est arrivé, je me suis dit, eh bien voilà, c'est tellement lente dans l'écriture de ce livre sur la culture du viol qu'il se passe des choses. Et donc j'ai intégré évidemment Me Too dans le roman et finalement c'était très bien. Ça a permis d'enrichir autrement. Je crois que j'ai eu besoin d'écrire sur le viol. et sur la culture du viol, parce que dès les débuts de ma pratique comme thérapeute, je me suis rendue compte à quel point, alors je sais qu'évidemment en tant que thérapeute, on voit des personnes qui ne vont pas bien, donc on augmente le panel de personnes violées, mais je me suis rendue compte à quel point c'était présent chez presque toutes les femmes que je voyais, à quel point c'était destructeur, à quel point pour certaines, notamment quand c'était arrivé dans l'enfance, il y avait quelque chose de l'ordre du... Oui, une forme de banalisation. Oui, OK, ça m'est arrivé, mais voilà. Et or, qu'elle venait me voir pour tous les symptômes en lien avec ce qui leur était arrivé là et qui leur pourrissait vraiment la vie. Et aussi, il y avait chez toutes ces personnes une forme de pudeur et de difficulté à en parler, ce que je peux parfaitement comprendre, et donc pas envie de dire les choses. Or, je pense que dire est vraiment important. Et tu le disais dans ta présentation, le « je te crois » est important. Mais c'est bien arrivé est important aussi, donc le dire vraiment a de l'importance. Donc je me suis dit à un moment donné, c'est aussi un peu pour me décharger du poids de ce que j'entendais, mais c'est aussi pour témoigner pour toutes celles qui ne peuvent pas le faire, de me dire, je vais commencer à écrire quelque chose autour du viol et de la culture du viol. Alors au début, j'avais dans l'idée de faire des petites présentations, qui sont d'ailleurs dans le livre. d'expliquer qu'il n'y avait pas que le viol dans la rue, qu'il y en avait des centaines de sortes de viols, et qu'on avait le viol économique, le viol dans l'enfance, le viol conjugal, dont on parle relativement peu encore, le viol de guerre, enfin bref, j'avais envie de montrer qu'il y avait toute une série de viols possibles, et que c'était énorme en fait, que c'était vraiment effrayant presque.

  • Sandrine

    Oui, et tu parles aussi que ce n'est pas que des femmes. Il y a aussi les hommes et il y a aussi les enfants.

  • Bérangère

    Il y a aussi les hommes et aussi les enfants. Je l'ai centré sur les femmes dans le livre, mais bien sûr qu'il y a aussi les hommes et les enfants. Et puis, je me suis dit, je ne peux pas écrire un truc comme ça. Pauvre plan. Voilà une série de viols à vous expliquer. Je me suis dit, il faut que j'enrobe un peu tout ça dans quelque chose. Et on écrit bien que ce que... ce qu'on connaît bien. Donc, j'ai pensé à raconter l'histoire d'une journaliste qui enquête sur la culture du viol pour me permettre d'aborder ce sujet de différentes manières puisqu'elle va interviewer différentes personnes qui en parlent. Et en parallèle, j'ai mis un petit suspense.

  • Sandrine

    Oui, mais j'ai beaucoup aimé. Et c'est un livre qui se lit assez rapidement, mais qui nous marque, qui nous marque. Qu'est-ce que ce livre dit de notre société ?

  • Bérangère

    Oh, ce livre dit beaucoup du patriarcat, je crois. Il dit beaucoup de la domination des hommes sur les femmes, que je comprends, que je n'ai jamais bien compris, et que je comprends de moins en moins, et qui revient très en force. Je veux dire, le masculinisme est extrêmement présent pour le moment. On le voit aux États-Unis, on le voit chez nous, on ne le voit pas. Et il y a un vrai danger pour les femmes là maintenant. Donc, je pense que ce livre, il dit ça. Mais ce que je voulais aussi dire, c'est... à quel point ça détruit, à quel point c'est violent, à quel point c'est encore méconnu, en tout cas, le mécanisme de sidération que presque toutes les femmes violées ont vécu, c'est-à-dire que l'impossibilité de crier, de partir, de se défendre, est encore tellement mal connu qu'il fait qu'on continue à dire « oui, mais si t'as pas bougé, si t'as pas crié, c'est que t'étais quand même un peu d'accord » . Donc... J'avais envie aussi que ce soit une forme de roman pédagogique, en fait, sur toute cette structure de nos sociétés et le fait qu'en plus, j'ai envie de dire, les femmes, elles payent deux fois. Non seulement elles sont violées, elles ne se font pas violer, elles sont violées, mais en plus, on ne les croit pas. On met en doute leurs paroles presque tout le temps.

  • Sandrine

    Donc, c'est un rôle de pédagogie. Tu peux nous expliquer ce mécanisme de sidération ? Et puis, toutes les protections qui se mettent en place, justement, dissociation, anesthésie émotionnelle, physique. Est-ce que tu peux, justement, ici, pour les personnes qui nous écoutent, expliquer ce qui se passe ?

  • Bérangère

    Avec grand plaisir. Donc, en fait, ce qui se passe, c'est que quand... On connaît très bien les réponses possibles en cas de choc et de violence. C'est la fuite, le combat ou le figement. Et le figement, c'est la sidération. Généralement, au début, si tu veux, Quand on est agressé, il y a une petite amygdale dans le cerveau qui est tout le temps vigilante et qui dit « Ah, ok, il se passe quelque chose, je vais demander la production d'adrénaline au maximum. » Donc on a cette espèce de flux d'adrénaline qui arrive dans le corps qui devrait nous permettre de fuir ou de combattre. Quand ça n'est pas possible, notre vie est en danger, c'est-à-dire que le cœur bat tellement vite qu'il faut faire quelque chose et donc le cerveau à ce moment-là isole l'amygdale. Et quand il isole l'amygdale, on est tout l'inverse. C'est-à-dire qu'on ne peut plus ni bouger, ni crier, ni rien faire. On est complètement figé. Comme l'amygdale est isolée, elle ne peut pas transmettre l'information à l'hippocampe, qui est une autre partie de notre cerveau. Et l'hippocampe, c'est la glande qui permet de digérer une information et de la transformer en souvenir autobiographique. Donc c'est bloqué. Ça ne passe pas en souvenir autobiographique. c'est ça qui fait que le trauma... la mémoire traumatique continue à tourner sans cesse et est toujours aussi vivante pour la personne. C'est-à-dire que dès qu'elle va entendre parler de quelque chose en lien avec le viol, elle va de nouveau avoir toutes ces sensations qui arrivent. Mais au moment de l'accélération, il se passe aussi autre chose, c'est que l'inconscient nous protège de différentes manières, notamment par des dissociations. Donc soit on a la sensation de sortir de son corps, soit on a la sensation d'être bloqué, anesthésié physiquement et émotionnellement. Tout ça, ça va très vite. Et donc la personne vit tout ça, c'est-à-dire qu'elle est en effet dans l'incapacité de bouger, de faire quoi que ce soit. Elle est en plus non seulement choquée par ce qui lui arrive, mais choquée peut-être par le fait qu'elle voit la scène d'en haut comme si elle était hors de son corps. Et puis après, elle récupère plus ou moins ses sensations. Elle peut avoir des tas de symptômes, c'est-à-dire que l'anesthésie physique peut continuer à être présente lors de rapports sexuels consentis, mais où tout d'un coup, l'anesthésie physique se remet en place, la dissociation se remet en place, même avec quelqu'un qu'on aime, dès qu'il s'approche trop, on sort de son corps. Et donc... C'est très perturbant pour la personne et ce sont tous des phénomènes dont elle ne va jamais parler en général parce qu'elle se demande ce qui lui est arrivé. Elle se dit « je deviens folle » . Et quand on va lui dire « oui, mais tu étais toute seule, pourquoi tu n'as pas bougé, pourquoi tu n'as pas crié ? » Elle va oublier qu'elle était dans ce phénomène de sidération et elle va se dire « c'est vrai, pourquoi je n'ai pas bougé, pourquoi je n'ai pas crié ? » Et là commence la culpabilité, la honte et tout ce qui va s'installer très très fort chez les victimes.

  • Sandrine

    Et du coup, on n'ose pas. on n'ose pas en parler, on garde ça

  • Bérangère

    Quand on va voir un thérapeute, on n'ose pas spécialement lui dire qu'on est sorti de son corps et qu'on a eu tous ces phénomènes-là qui se sont mis en place. Et c'est pour ça que l'hypnose est vraiment adéquate dans ce travail-là, parce que quand on a été formé, comme tu l'as été aussi, on sait ce genre de choses. Et donc on va pouvoir dire à la victime, je suppose que vous êtes peut-être sorti de votre corps, vous avez peut-être eu cette sensation d'anesthésie physique. Et donc ça va vraiment créer aussi cette alliance thérapeutique nécessaire avec elle pour travailler sur le trauma qu'elle a vécu.

  • Sandrine

    Et justement, alors, cette alliance, la place du thérapeute, justement, le thérapeute, parce que dans ton livre, il y a Elsa, c'est aussi la thérapeute qui est formée en hypnose conversationnelle, elle écoute ce qui est indicible, elle accueille ce qui est, elle lui dit « je te crois » , ça permet de lâcher le morceau, d'entamer le travail. Comment le travail en hypnose, après, est possible ? Est-ce que tu peux expliquer comment l'hypnose peut aider ?

  • Bérangère

    Oui, tout à fait. Donc en fait, dans cette mémoire traumatique qui est figée, parfois je dis aux gens qu'elle est figée au niveau inconscient et qu'elle continue à tourner en boucle à l'intérieur de la tête de la personne. Dans ce figement, pour le défiger, la mémoire traumatique est figée aussi, donc pour la défiger, on va faire un travail de désensibilisation en hypnose, c'est-à-dire que je vais proposer à la personne. à distance, c'est vraiment important. Il n'est pas question qu'elle revive la scène, soit elle la voit d'en haut, soit elle la voit sur un écran bien loin, de transformer cette scène. Et dans cette scène, ce qui est important, c'est qu'elle puisse agir, c'est-à-dire faire ce qu'elle n'a pas fait dans la réalité puisqu'elle était sidérée. Et donc, on a toute une série de petites choses. Ça veut dire, est-ce que par exemple, dans cette scène, vous pouvez devenir très très grande et votre agresseur minuscule ? Si c'est oui, alors on peut rentrer dans la scène et agir, c'est-à-dire prendre le gars, le jeter par la fenêtre, l'écraser, il y a 36 000 choses possibles. Et une fois que cette action est faite, que cette colère est faite, pour le cerveau, c'est comme si c'était la réalité, puisqu'en fait, le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l'imaginaire. Donc pour le cerveau, ça va être comme si c'était la réalité. D'ailleurs, les personnes, après avoir fait ça, en hypnose, sont en général fatiguées de l'énergie que ça leur a demandé. Une fois que c'est fait, Je pense. Je ne l'ai jamais vérifié auprès d'un psychiatre ou d'une psychiatre, mais j'aime bien cette idée. Je pense que c'est comme si on avait libéré ce qui était coincé au niveau de l'amidale, que ça peut passer dans l'hippocampe et que ça peut être digéré et devenir un souvenir autobiographique. Ça veut dire que la personne ne va pas oublier ce qui s'est passé, elle va simplement ne plus avoir tous les symptômes en lien avec ce qui s'est passé parce qu'on l'aura désensibilisé. Et donc elle va pouvoir recommencer à vivre plus ou moins normalement grâce à... Grâce au fait que ces symptômes vont s'en aller vraiment, vont se dissoudre.

  • Sandrine

    Merci Bérangère, c'est vraiment intéressant ce que tu dis. Je trouve que ça doit être dit, ça doit être entendu. Je suis avec Bérangère Lhomme, on parle de son roman La centième femme. Pour rappel, Bérangère Lhomme est hypnothérapeute, elle est également formatrice. J'ai été formée avec elle en hypnose conversationnelle. Je suis ravie de la voir aujourd'hui avec nous pour parler de la centième femme. J'ai oublié de te demander, Barangère, pourquoi ce titre ?

  • Bérangère

    Alors, au tout début du livre, je rappelle cette petite métaphore. Je ne pense pas que c'est une histoire réelle où on parle du centième singe, en fait. Donc, c'est une île au Japon où les singes mangent leurs patates douces sans les laver. Et puis, il y en a un qui, tout d'un coup, décide de laver sa patate douce et que c'est quand même meilleur de la manger lavée. Puis, ils sont 10, 20, 30. Et puis, au moment donné, toute la population de singes de cette île lave ses patates douces avant de les manger. Et puis, il arrive un phénomène, c'est que dans une île plus lointaine, enfin 100 ou 200 kilomètres de là, subitement, tous les singes se mettent à laver leurs patates douces aussi, comme s'il y avait une transmission de quelque chose. Et dans cette histoire, on parle de la bascule, en fait, d'un moment où les choses peuvent tout à fait changer et d'un seul coup. Et je me suis dit, c'est une histoire que j'ai toujours bien aimée, et je me suis dit, mais en fait... Alors, la centième femme, forcément, la centième femme violée, il y en a bien plus que 100, mais c'est l'image. Est-ce qu'à un moment donné, il va y avoir tellement de femmes qui ont été violées, qu'il va y avoir tel de trop, j'ai envie de dire, où tout va se transformer, où quelque chose va basculer, où il va se passer quelque chose de particulier qui va arrêter ce mécanisme-là. Donc ça, c'était l'idée de départ, et c'est l'idée du suspense dans l'histoire, qu'on ne va pas révéler ici, puisque ça reste un petit suspense. C'était l'idée d'imaginer comment ce serait si tout d'un coup, il se passait quelque chose qui faisait que ça devenait vraiment très, très dangereux de violer une femme.

  • Sandrine

    Et donc, tu parles aussi alors de réconciliation avec ce féminin blessé. Comment est-ce que ce serait si ce féminin était...

  • Bérangère

    La fin du livre, elle reste ouverte. Donc, on ne sait pas exactement. On peut avoir différentes possibilités. de fin. J'aimerais évidemment mieux que ce soit une fin où, je pense sincèrement qu'on peut se sortir de cette dualité et de ce patriarcat et de cette domination d'un genre sur l'autre.

  • Sandrine

    De ce monde binaire.

  • Bérangère

    Oui, de cette manière binaire de voir les choses. Je pense qu'il est important que nous développions chacun, c'est vraiment le yin et le yang, qu'on ait chacun les deux parties qui se développent. Que je puisse développer le masculin en moi jusqu'à un certain point, c'est ce que les femmes font, elles sont en train de faire, et c'est ça qui dérange tellement les hommes d'ailleurs. Mais aussi que les hommes puissent développer leur partie féminine en eux et l'accepter. Et je sais à quel point c'est compliqué pour eux aussi, puisqu'ils ont été dans ce schéma de « je dois être le dominant, je dois être le fort, je dois être celui qui ne pleure pas, qui ne montre pas ses sentiments » . Je sais à quel point c'est compliqué d'aller travailler ça chez eux. Mais je pense que c'est la seule solution, c'est vraiment de laisser chez chacun, dans chacun des genres, de laisser la partie adverse se développer. J'ai envie de dire l'autre partie. D'ailleurs, je pense que c'est ce que le mouvement LGBTQIA+, nous montre quelque part. Et c'est pour ça aussi que les masculinistes sont tellement agressifs par rapport à ça, qu'on est dans quelque chose de tellement dur. Parce que c'est comme si le masculin avait tellement peur de perdre, et je peux comprendre, sa prérogative et tous ses avantages, et que pour lui, il faut rester dans une division des genres avec l'homme, la femme, point, et la femme qui se tait si possible et fait ce que l'homme a envie qu'elle fasse.

  • Sandrine

    Et j'avais envie de revenir sur la posture du thérapeute. Comment tu le fais, toi ? Quand tu entends toutes ces histoires, pour ne pas... Ici, pour les thérapeutes qui nous écouteraient, qu'est-ce que tu mets en place pour ne pas prendre toutes ces histoires, pour te protéger un petit peu, parce que c'est quand même très violent ?

  • Bérangère

    C'est très lourd. Après, ce n'est pas mon premier boulot, donc j'ai été un peu surprise moi-même par l'ampleur. Je veux dire, au début, j'étais juste contente. Je me disais, je rentre chez moi, ça va, je n'ai pas les histoires en tête, c'est bon. continuer, je peux prendre des gens et avoir des semaines complètes. Et j'étais très contente jusqu'à ce que ça me... Je refrôle le burn-out et je me dis « Mais mince, j'ai choisi ce boulot-là et voilà que je suis de nouveau en déséquilibre ou en difficulté. »

  • Sandrine

    Et qu'est-ce que tu sens à ce moment-là alors ?

  • Bérangère

    C'est physique. En fait, je ne sais pas de quelle manière j'arrive à ne pas garder ces images dans ma tête. Donc d'abord, je ne me fais pas d'image mentale quand les personnes racontent quelque chose. Donc ça, c'est ma protection à moi. Je crois qu'on doit trouver... tous trouver sa protection. On sait très bien qu'en tant que thérapeute, on peut faire le trauma vicarian, donc être traumatisé par ce que nous racontent nos patients et devenir et avoir les mêmes symptômes de stress post-traumatique qu'ils peuvent avoir eux. Donc, j'arrive à ne pas me faire d'image mentale et c'est ok, mais c'est dans le corps que ça s'est marqué plus. J'ai commencé à avoir des difficultés à digérer, des problèmes intestinaux, des... Une grosse fatigue, ce qu'on appelle une fatigue de compassion. Donc, à un moment donné, c'est trop. Et quand ma voisine vient me parler de ses problèmes, je me dis non, non, non.

  • Sandrine

    Il n'y a plus l'espace.

  • Bérangère

    Il n'y a plus l'espace. Donc, c'est un travail de diminution de ma patientèle. Donc, c'est vrai, je me dis, je ne peux pas faire cinq jours semaine. J'en fais trois maintenant. J'ai vraiment diminué le nombre de patients. Parce que pour être tout à fait adéquate, je pense qu'il faut que je sois aussi, moi, dans un état forcément meilleur que ce que je n'ai été quand j'avais trois patients. C'est développer tout ce qui peut me faire du bien. Donc, moi, je fais de la sculpture. Je vais dans mon atelier travailler la terre une fois par semaine. J'entendais dans ta dernière interview l'histoire de marcher. Je marche aussi beaucoup. J'essaye de faire des balades au moins une fois par jour. Et si je n'y arrive pas, le plus souvent possible, en tout cas d'aller dans la nature. J'ai un chat et les animaux, c'est très chouette aussi. Ça vient vraiment aussi un peu de tout. Il y a tout un travail de méditation, je crois qu'il faut mettre en place. Et puis l'écriture, moi j'ai toujours beaucoup écrit, donc c'est vrai que le roman m'a aidée aussi, même si par moments il m'a un peu gardée dedans. C'est pour ça que j'ai mis tant de temps à l'écrire aussi, c'est qu'à la fois ça me faisait du bien d'écrire sur le sujet, et à la fois, même quand je sortais du cabinet, il fallait encore que je réécrive là-dessus, donc il y a eu un petit peu un truc entre les deux avec ça. Et puis je pense aussi, et ça c'est important, c'est que le travail qu'on fait avec l'hypnose, conversationnel, stratégique, intégratif qu'on met en place avec Sandra, ce travail-là, c'est sûr qu'on rentre dans le trauma avec la personne, mais on l'en sort.

  • Sandrine

    On reconstruit.

  • Bérangère

    Et ça, ça fait beaucoup de bien aussi aux thérapeutes. C'est-à-dire qu'on se rend compte qu'il se passe quelque chose, qu'on va y arriver, qu'elle va aller mieux. Et que ça, c'est très gratifiant. Et ça, ça aide. Je précise que c'est important, on est dans une relation tout à fait égalitaire. Ce n'est pas moi qui fais le boulot, c'est la patiente ou le patient qui le fait. Je suis son guide et c'est tout. Donc tout le bénéfice est pour la personne. Mais le fait d'arriver à voir que les choses vont mieux, que la personne sourit de nouveau, qu'elle a de nouveau les yeux qui brillent, c'est un très grand cadeau et ça vient tout à fait contrebalancer tout ce qu'on a entendu comme horreur.

  • Sandrine

    Oui, c'est vrai. Et puis de voir que la personne a envie de se remettre en marche, qu'elle a envie de créer, qu'elle a envie de revenir sur sa route.

  • Bérangère

    Ça aide. Ça fait en sorte que ça a du sens et c'est moins lourd à porter, puisqu'on sait qu'on va arriver à quelque chose à deux.

  • Sandrine

    Et j'avais envie de parler du transgénérationnel, parce que ces histoires de viol, est-ce que ça passe les générations ? Est-ce qu'on peut ressentir des choses quand il y a des choses qui ont été plus hautes ? Comment ? Oui,

  • Bérangère

    souvent ça passe les générations, pas toujours, mais en tout cas on constate souvent que quand ma patiente a été violée, elle peut me dire « mais c'est aussi arrivé à ma mère, c'est arrivé à ma soeur » , et parfois ça remonte plus loin. Et donc là, en hypnose, on peut aussi travailler sur le transgénérationnel quand on a désensibilisé tout ce qui a désensibilisé en termes de scènes traumatiques et de violences vécues. Alors, c'est peut-être le moment, moi j'aime assez bien en hypnose dire à la personne, vous mettez tout ça dans un, ce qui vous a été transmis, pas volontairement, mais vous mettez tout ça dans une espèce de gros paquet. Je vous propose de vous retourner et de regarder toute la lignée derrière vous et de rendre ce qui appartient à votre mère à votre mère et que votre mère le rende à sa mère et qu'on peut voir le paquet qui remonte comme ça jusqu'où il doit remonter. Et quand on fait ça en général à chaque fois, parce que je l'ai encore fait hier justement. À chaque fois, la personne, quand je demande si vous vous sentez comment maintenant, c'est un soulagement. C'est comme si j'avais enfin rendu. Et l'idée aussi de se dire, ça va s'arrêter avec moi. Moi, je rends le paquet. Je ne vais pas le transmettre à ma fille ou à mon fils en dessous. Je permets que ça remonte d'où ça vient et ça ne va pas plus loin.

  • Sandrine

    Merci Bérangère. Est-ce que si tu pouvais t'adresser à la Bérangère à 20 ans, qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui ? Avec tout ce que tu sais, avec tout ce que tu es devenu, qu'est-ce que tu as envie J'aurais envie de lui dire, continue comme ça en fait, parce que je pense qu'elle a fait… Peut-être, je suis une fille unique, donc j'étais une enfant très timide, qui devait être une petite fille bien sage, parfaite, enfin bref,

  • Bérangère

    tout le panel.

  • Sandrine

    Sauf qu'à l'intérieur de moi, je le sais, je le sens mieux maintenant, parce que je n'ai pas trop aimé cette petite fille en grandissant, mais je pense que j'avais déjà cette… cette révolte-là à l'intérieur de moi, donc en tout cas cette capacité à dire non et à agir comme j'en avais envie, mais je devais correspondre à quelque chose. Et donc je pense que je lui dirais peut-être encore plus, écoute-toi et crois en toi, en fait. Vas-y, fonce, parce que tu vas avoir une chouette vie, tu vas avoir des moments professionnels vraiment très chouettes. Aussi bien quand j'étais journaliste, vraiment j'ai adoré cette période-là. Mais au final, ma période de salariée dans une entreprise, dans une mutuelle qui ne me convenait pas, elle m'a appris des choses aussi. Elle m'a aussi appris à faire le point sur moi, à aller un peu plus profondément à l'intérieur pour voir ce qui cloche, ce que je veux, ce que je ne veux pas. Et voilà, je pense que je lui dirai continue et sois surtout beaucoup plus sûre de toi encore.

  • Bérangère

    Merci, c'est ce qu'on a envie de dire à toutes les... À toutes les petites filles, c'est aussi ton souhait, c'est que ce livre puisse circuler dans les écoles, qu'on puisse ouvrir le débat, qu'on puisse parler du consentement, qu'on puisse parler de cette vulnérabilité qu'on a en tant que femmes, mais qu'on a aussi en tant qu'hommes et qu'on peut élever vers le haut.

  • Sandrine

    Tout à fait. D'ailleurs, ça a été deux fois, ça a été lu dans les écoles. Je suis allée une fois en parler, mais bon, voilà, ça s'est arrêté là. Et c'est vrai que c'est vraiment quelque chose que j'aimerais bien. Parce que maintenant qu'il est écrit, je veux dire, bien sûr, c'est mon bébé, il a de l'importance. Mais maintenant qu'il est écrit, je voudrais qu'il serve, qu'il soit utile et qu'il puisse être utile. Dans les écoles secondaires, je pense qu'en dernière année, on peut tout à fait lire ça. Je sais que les jeunes ne lisent plus, mais il fait 171 pages, ça va encore.

  • Bérangère

    Ça va encore. Et c'est écrit grand, ça se lit en deux heures. Mais donc, justement, on se le procure, c'est sur la plateforme de Book Edition. Et aussi, si on t'adresse un email, tu peux l'envoyer. Donc, pour ceux qui nous écoutent en podcast, je mettrai le lien vers ton email dans la description du podcast. Pour ceux qui nous écoutent sur Radio Alma, c'est beranger.l'homme.com. Je pense que si on tape ton nom, On trouve ton email facilement. Mais merci à toi, Bérangère, pour ton courage d'écrire ce qui dérange, d'écrire pour toutes ces femmes. De nommer ce qui est souvent, quoi que de moins en moins, mais ce silence, de lever le voile. Et d'ouvrir une voie, un espoir, quelque chose qui parle à nos cœurs. J'espère que cet épisode vous a... parlé, vous a permis peut-être de comprendre certaines choses, vous a peut-être donné envie d'en parler autour de vous, ou de mieux accompagner. En tout cas, merci beaucoup Bérangère, parce que je trouve qu'en parler, c'est déjà commencer à réparer.

  • Sandrine

    Merci à toi.

  • Bérangère

    Donc merci, merci à vous tous, et voilà, si vous avez aussi besoin d'être accompagné en hypnose, Bérangère est près de Liège, moi je suis... du côté de Tervuren ou Waterloo, et il y a plein d'autres thérapeutes aussi qui sont formés. Je mettrais peut-être une liste, enfin, je ne sais pas si ça existe, une liste des personnes qui sont formées à cette approche. Je ne sais pas si ça existe. Elle est en cours. Il y en a beaucoup. Après, on peut aussi contacter via Absolem Formation. qu'il en est. Ça va, je mettrai toutes ces infos sous la description de ce podcast. Un tout grand merci, Bérangère, et à très bientôt. Merci beaucoup. Merci. Je vous remercie de avoir écouté. N'oubliez pas de vous abonner si vous souhaitez être averti de la sortie du prochain épisode. Et puis, si vous avez appris cet épisode et pour que ce podcast puisse continuer à grandir, n'hésitez pas à laisser une bonne note. et pourquoi pas un commentaire, un partage sur les réseaux sociaux ou un email pour me faire un retour. C'est un vrai carburant pour moi d'avoir vos feedbacks car ils me permettent de mesurer l'impact des messages. Et parce que c'est grâce à vos commentaires, vos partages, vos étoiles que ce podcast peut continuer à cheminer et à inspirer d'autres personnes. Déjà, un tout grand merci. Ce podcast fait aussi partie d'une émission que j'ai la chance de diffuser sur Radio Alma le mardi. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiau, hypnothérapeute. J'adore faciliter les prises de conscience et le changement. Et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. À bientôt !

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Description

Il y a des livres qui bousculent et des mots qui réveillent. "La Centième femme" en fait partie.
Il parle de féminin blessé, piétiné, agressé.
De violence, de viol banalisé.
De ses conséquences invisibles. De la honte, de la culpabilité, des silences.
De reconstruction possible.
D'émotions à libérer.
De reprise de pouvoir.

De la posture d’écoute,
de l'accueil de l’indicible,
du « je te crois ».

De l’hypnose conversationnelle, de ce qu’elle rend parfois possible.
D’une nouvelle conscience de soi et de ses ressources intérieures.
Quand on a libéré et entendu ce qui crie.
D'une réconciliation possible avec ce féminin blessé.


Dans cet épisode je reçois Bérangère Lhomme, hypnothérapeute, formatrice et autrice de la Centième Femme.

Elle nous éclaire sur les mécanismes de sidération, de dissociation, d’anesthésie émotionnelle.
Elle nous explique comment l’hypnose conversationnelle peut ouvrir un chemin vers la réparation.
Comment, en réécrivant la scène du trauma, le corps, enfin, peut respirer autrement.

🎧 Un épisode sensible. À écouter et à partager.

🔗 Retrouvez le livre La Centième Femme de Bérengère Lhomme sur TheBookEdition ou en lui envoyant un email pour le commander directement
🌿 Pour vous former à l’hypnose : l’école Absolem Formation
🤍 Pour un accompagnement en hypnose, en ligne ou en présentiel, je suis formée à l'Hypnose Conversationnelle Stratégique et Intégrative (HyCSI®), n'hésitez pas à prendre contact avec moi pour voir si cette approche douce et respectueuse vous convient. Pour d'autres thérapeutes, contactez Absolem Formation.


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Transcription

  • Sandrine

    Bonjour et bienvenue dans « J'ai 50 ans et alors ? » , un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Alors il y a des livres qui nous bousculent, des mots qui réveillent peut-être des mémoires enfouies, des histoires qui résonnent. Alors aujourd'hui, je reçois Bérangère Lhomme qui est autrice du roman La centième femme. Elle est également hypnothérapeute et formatrice et j'ai eu la grande chance de me former avec elle en hypnose. J'avais eu envie de vous présenter son roman, La centième femme, qui est un livre qui dérange, qui bouscule, qui libère aussi une parole. Son roman parle du féminin blessé, piétiné, agressé, des violences. des viols banalisés, de ses conséquences invisibles, de la honte, de la culpabilité, des silences aussi. Son roman parle aussi de reconstruction possible, d'émotions à libérer, de reprise de pouvoir, de la posture d'écoute, de l'accueil, de l'indicible, du « je te crois » . Il parle aussi de l'hypnose conversationnelle et de ce qu'elle rend parfois possible. Il parle aussi d'une... réconciliation avec ce féminin, ce féminin blessé, qu'on soit un homme ou une femme. J'ai la grande chance de t'accueillir aujourd'hui Bérangère, je te souhaite la bienvenue dans cette émission.

  • Bérangère

    Merci beaucoup Sandrine et merci pour ce très beau texte qui parle de "La centième femme", ça me touche beaucoup.

  • Sandrine

    Mais ton livre m'a beaucoup touchée, il a réveillé des choses enfouies je pense et voilà pour moi c'était important qu'on ouvre le débat, qu'on ouvre la parole là-dessus. Alors je t'ai présenté en quelques minutes, est-ce que toi tu peux prendre le temps de te présenter, un petit peu expliquer ton parcours, et ce qui a fait qu'aujourd'hui tu es hypnothérapeute, que tu as écrit ce livre, voilà.

  • Bérangère

    Ben écoute, moi je suis née à Huy, où j'habite tout près maintenant, je suis retournée à mes origines. Mais j'ai vécu toute ma scolarité au Grand-Duché de Luxembourg parce que mon père était fonctionnaire européen. Je suis allée à l'école européenne là-bas, ce qui n'est pas un de mes meilleurs souvenirs, mais bon, voilà. Et je suis venue faire ensuite mes études à Liège où j'ai étudié pour devenir journaliste parce que c'est déjà l'écriture qui me motivait. Je pense que déjà à ce moment-là, je voulais être autrice. Et puis, je me suis dit que passer par l'écriture journalistique, c'était un premier pas. J'ai travaillé dans deux quotidiens, le journal La Wallonie à Liège, qui a fusionné avec le journal Indépendance et le journal Le Peuple pour former ce qui s'appelait Le Matin. C'est un journal plutôt de gauche qui n'a vécu malheureusement que trois ans. Parce que sans subsides suffisants, démarrer un nouveau quotidien, c'est très compliqué. Mais ce fut trois ans vraiment magnifique. Et je pense que si Le Matin existait toujours, je serais toujours journaliste là-bas. Sauf que comme c'est tombé en faillite, j'ai dû aller chercher du boulot ailleurs. Donc, j'ai d'abord été attachée de presse dans une association qui s'occupe d'accessibilité pour les personnes handicapées, où j'ai beaucoup appris aussi. Et puis, j'ai été engagée dans une mutualité liégeoise au service communication, où je suis restée 10 ans. Quand je regarde en arrière maintenant, je me demande pourquoi je suis restée si longtemps là-bas, parce que finalement ce travail ne me convenait pas. Donc je veux dire, passer d'un journalisme où on a toute liberté à un journalisme d'entreprise, c'est quand même assez compliqué. Et donc, voilà, j'étais vraiment pas bien dans cet endroit, pour diverses raisons. Mais ça m'a permis, lors d'une interview, de rencontrer Gérald Brastine, qui était... qui est toujours d'ailleurs le directeur de l'Institut Milton Erickson à Liège, où j'ai découvert l'hypnose à travers lui. Je me suis dit, ça c'est trop génial. J'avais vraiment envie de... d'être plus dans l'aide à la personne, de donner plus de sens à ma vie. Donc, j'ai suivi sa formation. Et puis, voilà, de fil en aiguille, je suis devenue son assistante. Et puis, je me suis vraiment beaucoup formée à ses côtés. Et j'ai décidé, et c'est en lien avec le titre de ton podcast, j'ai décidé à 49 ans, presque 50. de tout plaquer pour devenir hypnothérapeute indépendante et formatrice au début avec lui. Et puis ensuite, j'ai rencontré Sandra Depas. J'ai rejoint son école à elle, Absolem Formation. Et maintenant, à deux, nous réfléchissons à l'hypnose que nous enseignons et nous donnons toutes les deux cette formation. Et c'est vraiment un très grand bonheur pour moi. Maintenant, je me sens vraiment... stabilisé dans quelque chose qui me convient tout à fait.

  • Sandrine

    Donc à 50 ans, il y a eu un basculement, il y a eu quelque chose qui t'a dit à un moment donné, enfin vers 50 ans, autour de cet âge-là, il y a peut-être quelque chose qui dit à un moment donné, j'ai envie d'être là où c'est juste, ou là où ça résonne. Oui,

  • Bérangère

    et puis il n'y a rien à faire, je veux dire, bon, 50 ans, c'est un âge quand même, donc on se dit, est-ce que je vais continuer comme ça toute ma vie, ou est-ce que je fais ce qui, en effet, résonne en moi, ce qui est important pour moi ? Et donc... J'ai fait un petit burn-out, un moyen burn-out, puis un burn-out un peu plus important dans le boulot où j'étais. Heureusement, je ne suis pas allée trop loin. Parce que je connais, et on en fréquente, quand on est thérapeute, beaucoup de personnes qui vont tellement loin que c'est difficile après à rattraper. Je n'ai pas été trop loin. Mais c'est vrai que mon médecin, par exemple, m'a beaucoup aidée à ce moment-là. Il m'a dit, écoute, tu arrêtes ça maintenant. Moi, c'est presque, je te mets en maladie jusqu'à ce que tu changes et que tu trouves ce qui te convient. convient et en fait je savais déjà ce qui me convenait puisque j'avais déjà rencontré Gérard à ce moment-là, j'avais déjà commencé les formations et voilà je ne pouvais pas, je me suis dit à un moment donné je vais pouvoir arranger les deux être à mi-temps là mais on ne peut pas faire les choses à moitié quand on travaille dans l'aide à la personne parce qu'alors je me rendais compte que la richesse de ce que j'avais dans mon travail de thérapeute venait rendre mon travail de journaliste d'entreprise encore plus insupportable quoi donc Merci. donc à un moment donné il faut faire un choix et c'est un choix que je ne regrette nullement parce qu'à un moment donné il y a un déséquilibre ça me parle beaucoup,

  • Sandrine

    ça fait beaucoup écho avec ce que moi aussi j'ai traversé parce que j'ai aussi travaillé dans la com dans le journalisme et ce journalisme ce journalisme qui éduque qui conscientise, c'est celui-là qui nous fait, je pense grandir et qui a du sens et en même temps l'aide à la personne Voilà, c'est quelque chose qui nous grandit aussi, à autre niveau. Alors pourquoi ce roman ? Tu peux nous expliquer ?

  • Bérangère

    Oui, alors ce roman, donc écrire un roman était mon rêve depuis toujours. J'en ai commencé, je ne sais pas combien, que je n'ai jamais terminé, parce que je pense que je n'avais pas... Enfin bref, peu importe, je ne sais pas ce qui a fait que ça n'a pas fonctionné. Mais ce roman-là, je l'ai commencé il y a longtemps parce qu'il m'a pris beaucoup de temps à être... Enfin, j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire. Et je l'ai commencé avant La Ferme et Tout. Je pense que j'ai dû le commencer début 2017 et puis on a eu l'affaire Metoo. Peut-être même que je l'ai commencé en 2016. Parce que je sais que quand l'affaire Metoo est arrivé, je me suis dit, eh bien voilà, c'est tellement lente dans l'écriture de ce livre sur la culture du viol qu'il se passe des choses. Et donc j'ai intégré évidemment Me Too dans le roman et finalement c'était très bien. Ça a permis d'enrichir autrement. Je crois que j'ai eu besoin d'écrire sur le viol. et sur la culture du viol, parce que dès les débuts de ma pratique comme thérapeute, je me suis rendue compte à quel point, alors je sais qu'évidemment en tant que thérapeute, on voit des personnes qui ne vont pas bien, donc on augmente le panel de personnes violées, mais je me suis rendue compte à quel point c'était présent chez presque toutes les femmes que je voyais, à quel point c'était destructeur, à quel point pour certaines, notamment quand c'était arrivé dans l'enfance, il y avait quelque chose de l'ordre du... Oui, une forme de banalisation. Oui, OK, ça m'est arrivé, mais voilà. Et or, qu'elle venait me voir pour tous les symptômes en lien avec ce qui leur était arrivé là et qui leur pourrissait vraiment la vie. Et aussi, il y avait chez toutes ces personnes une forme de pudeur et de difficulté à en parler, ce que je peux parfaitement comprendre, et donc pas envie de dire les choses. Or, je pense que dire est vraiment important. Et tu le disais dans ta présentation, le « je te crois » est important. Mais c'est bien arrivé est important aussi, donc le dire vraiment a de l'importance. Donc je me suis dit à un moment donné, c'est aussi un peu pour me décharger du poids de ce que j'entendais, mais c'est aussi pour témoigner pour toutes celles qui ne peuvent pas le faire, de me dire, je vais commencer à écrire quelque chose autour du viol et de la culture du viol. Alors au début, j'avais dans l'idée de faire des petites présentations, qui sont d'ailleurs dans le livre. d'expliquer qu'il n'y avait pas que le viol dans la rue, qu'il y en avait des centaines de sortes de viols, et qu'on avait le viol économique, le viol dans l'enfance, le viol conjugal, dont on parle relativement peu encore, le viol de guerre, enfin bref, j'avais envie de montrer qu'il y avait toute une série de viols possibles, et que c'était énorme en fait, que c'était vraiment effrayant presque.

  • Sandrine

    Oui, et tu parles aussi que ce n'est pas que des femmes. Il y a aussi les hommes et il y a aussi les enfants.

  • Bérangère

    Il y a aussi les hommes et aussi les enfants. Je l'ai centré sur les femmes dans le livre, mais bien sûr qu'il y a aussi les hommes et les enfants. Et puis, je me suis dit, je ne peux pas écrire un truc comme ça. Pauvre plan. Voilà une série de viols à vous expliquer. Je me suis dit, il faut que j'enrobe un peu tout ça dans quelque chose. Et on écrit bien que ce que... ce qu'on connaît bien. Donc, j'ai pensé à raconter l'histoire d'une journaliste qui enquête sur la culture du viol pour me permettre d'aborder ce sujet de différentes manières puisqu'elle va interviewer différentes personnes qui en parlent. Et en parallèle, j'ai mis un petit suspense.

  • Sandrine

    Oui, mais j'ai beaucoup aimé. Et c'est un livre qui se lit assez rapidement, mais qui nous marque, qui nous marque. Qu'est-ce que ce livre dit de notre société ?

  • Bérangère

    Oh, ce livre dit beaucoup du patriarcat, je crois. Il dit beaucoup de la domination des hommes sur les femmes, que je comprends, que je n'ai jamais bien compris, et que je comprends de moins en moins, et qui revient très en force. Je veux dire, le masculinisme est extrêmement présent pour le moment. On le voit aux États-Unis, on le voit chez nous, on ne le voit pas. Et il y a un vrai danger pour les femmes là maintenant. Donc, je pense que ce livre, il dit ça. Mais ce que je voulais aussi dire, c'est... à quel point ça détruit, à quel point c'est violent, à quel point c'est encore méconnu, en tout cas, le mécanisme de sidération que presque toutes les femmes violées ont vécu, c'est-à-dire que l'impossibilité de crier, de partir, de se défendre, est encore tellement mal connu qu'il fait qu'on continue à dire « oui, mais si t'as pas bougé, si t'as pas crié, c'est que t'étais quand même un peu d'accord » . Donc... J'avais envie aussi que ce soit une forme de roman pédagogique, en fait, sur toute cette structure de nos sociétés et le fait qu'en plus, j'ai envie de dire, les femmes, elles payent deux fois. Non seulement elles sont violées, elles ne se font pas violer, elles sont violées, mais en plus, on ne les croit pas. On met en doute leurs paroles presque tout le temps.

  • Sandrine

    Donc, c'est un rôle de pédagogie. Tu peux nous expliquer ce mécanisme de sidération ? Et puis, toutes les protections qui se mettent en place, justement, dissociation, anesthésie émotionnelle, physique. Est-ce que tu peux, justement, ici, pour les personnes qui nous écoutent, expliquer ce qui se passe ?

  • Bérangère

    Avec grand plaisir. Donc, en fait, ce qui se passe, c'est que quand... On connaît très bien les réponses possibles en cas de choc et de violence. C'est la fuite, le combat ou le figement. Et le figement, c'est la sidération. Généralement, au début, si tu veux, Quand on est agressé, il y a une petite amygdale dans le cerveau qui est tout le temps vigilante et qui dit « Ah, ok, il se passe quelque chose, je vais demander la production d'adrénaline au maximum. » Donc on a cette espèce de flux d'adrénaline qui arrive dans le corps qui devrait nous permettre de fuir ou de combattre. Quand ça n'est pas possible, notre vie est en danger, c'est-à-dire que le cœur bat tellement vite qu'il faut faire quelque chose et donc le cerveau à ce moment-là isole l'amygdale. Et quand il isole l'amygdale, on est tout l'inverse. C'est-à-dire qu'on ne peut plus ni bouger, ni crier, ni rien faire. On est complètement figé. Comme l'amygdale est isolée, elle ne peut pas transmettre l'information à l'hippocampe, qui est une autre partie de notre cerveau. Et l'hippocampe, c'est la glande qui permet de digérer une information et de la transformer en souvenir autobiographique. Donc c'est bloqué. Ça ne passe pas en souvenir autobiographique. c'est ça qui fait que le trauma... la mémoire traumatique continue à tourner sans cesse et est toujours aussi vivante pour la personne. C'est-à-dire que dès qu'elle va entendre parler de quelque chose en lien avec le viol, elle va de nouveau avoir toutes ces sensations qui arrivent. Mais au moment de l'accélération, il se passe aussi autre chose, c'est que l'inconscient nous protège de différentes manières, notamment par des dissociations. Donc soit on a la sensation de sortir de son corps, soit on a la sensation d'être bloqué, anesthésié physiquement et émotionnellement. Tout ça, ça va très vite. Et donc la personne vit tout ça, c'est-à-dire qu'elle est en effet dans l'incapacité de bouger, de faire quoi que ce soit. Elle est en plus non seulement choquée par ce qui lui arrive, mais choquée peut-être par le fait qu'elle voit la scène d'en haut comme si elle était hors de son corps. Et puis après, elle récupère plus ou moins ses sensations. Elle peut avoir des tas de symptômes, c'est-à-dire que l'anesthésie physique peut continuer à être présente lors de rapports sexuels consentis, mais où tout d'un coup, l'anesthésie physique se remet en place, la dissociation se remet en place, même avec quelqu'un qu'on aime, dès qu'il s'approche trop, on sort de son corps. Et donc... C'est très perturbant pour la personne et ce sont tous des phénomènes dont elle ne va jamais parler en général parce qu'elle se demande ce qui lui est arrivé. Elle se dit « je deviens folle » . Et quand on va lui dire « oui, mais tu étais toute seule, pourquoi tu n'as pas bougé, pourquoi tu n'as pas crié ? » Elle va oublier qu'elle était dans ce phénomène de sidération et elle va se dire « c'est vrai, pourquoi je n'ai pas bougé, pourquoi je n'ai pas crié ? » Et là commence la culpabilité, la honte et tout ce qui va s'installer très très fort chez les victimes.

  • Sandrine

    Et du coup, on n'ose pas. on n'ose pas en parler, on garde ça

  • Bérangère

    Quand on va voir un thérapeute, on n'ose pas spécialement lui dire qu'on est sorti de son corps et qu'on a eu tous ces phénomènes-là qui se sont mis en place. Et c'est pour ça que l'hypnose est vraiment adéquate dans ce travail-là, parce que quand on a été formé, comme tu l'as été aussi, on sait ce genre de choses. Et donc on va pouvoir dire à la victime, je suppose que vous êtes peut-être sorti de votre corps, vous avez peut-être eu cette sensation d'anesthésie physique. Et donc ça va vraiment créer aussi cette alliance thérapeutique nécessaire avec elle pour travailler sur le trauma qu'elle a vécu.

  • Sandrine

    Et justement, alors, cette alliance, la place du thérapeute, justement, le thérapeute, parce que dans ton livre, il y a Elsa, c'est aussi la thérapeute qui est formée en hypnose conversationnelle, elle écoute ce qui est indicible, elle accueille ce qui est, elle lui dit « je te crois » , ça permet de lâcher le morceau, d'entamer le travail. Comment le travail en hypnose, après, est possible ? Est-ce que tu peux expliquer comment l'hypnose peut aider ?

  • Bérangère

    Oui, tout à fait. Donc en fait, dans cette mémoire traumatique qui est figée, parfois je dis aux gens qu'elle est figée au niveau inconscient et qu'elle continue à tourner en boucle à l'intérieur de la tête de la personne. Dans ce figement, pour le défiger, la mémoire traumatique est figée aussi, donc pour la défiger, on va faire un travail de désensibilisation en hypnose, c'est-à-dire que je vais proposer à la personne. à distance, c'est vraiment important. Il n'est pas question qu'elle revive la scène, soit elle la voit d'en haut, soit elle la voit sur un écran bien loin, de transformer cette scène. Et dans cette scène, ce qui est important, c'est qu'elle puisse agir, c'est-à-dire faire ce qu'elle n'a pas fait dans la réalité puisqu'elle était sidérée. Et donc, on a toute une série de petites choses. Ça veut dire, est-ce que par exemple, dans cette scène, vous pouvez devenir très très grande et votre agresseur minuscule ? Si c'est oui, alors on peut rentrer dans la scène et agir, c'est-à-dire prendre le gars, le jeter par la fenêtre, l'écraser, il y a 36 000 choses possibles. Et une fois que cette action est faite, que cette colère est faite, pour le cerveau, c'est comme si c'était la réalité, puisqu'en fait, le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l'imaginaire. Donc pour le cerveau, ça va être comme si c'était la réalité. D'ailleurs, les personnes, après avoir fait ça, en hypnose, sont en général fatiguées de l'énergie que ça leur a demandé. Une fois que c'est fait, Je pense. Je ne l'ai jamais vérifié auprès d'un psychiatre ou d'une psychiatre, mais j'aime bien cette idée. Je pense que c'est comme si on avait libéré ce qui était coincé au niveau de l'amidale, que ça peut passer dans l'hippocampe et que ça peut être digéré et devenir un souvenir autobiographique. Ça veut dire que la personne ne va pas oublier ce qui s'est passé, elle va simplement ne plus avoir tous les symptômes en lien avec ce qui s'est passé parce qu'on l'aura désensibilisé. Et donc elle va pouvoir recommencer à vivre plus ou moins normalement grâce à... Grâce au fait que ces symptômes vont s'en aller vraiment, vont se dissoudre.

  • Sandrine

    Merci Bérangère, c'est vraiment intéressant ce que tu dis. Je trouve que ça doit être dit, ça doit être entendu. Je suis avec Bérangère Lhomme, on parle de son roman La centième femme. Pour rappel, Bérangère Lhomme est hypnothérapeute, elle est également formatrice. J'ai été formée avec elle en hypnose conversationnelle. Je suis ravie de la voir aujourd'hui avec nous pour parler de la centième femme. J'ai oublié de te demander, Barangère, pourquoi ce titre ?

  • Bérangère

    Alors, au tout début du livre, je rappelle cette petite métaphore. Je ne pense pas que c'est une histoire réelle où on parle du centième singe, en fait. Donc, c'est une île au Japon où les singes mangent leurs patates douces sans les laver. Et puis, il y en a un qui, tout d'un coup, décide de laver sa patate douce et que c'est quand même meilleur de la manger lavée. Puis, ils sont 10, 20, 30. Et puis, au moment donné, toute la population de singes de cette île lave ses patates douces avant de les manger. Et puis, il arrive un phénomène, c'est que dans une île plus lointaine, enfin 100 ou 200 kilomètres de là, subitement, tous les singes se mettent à laver leurs patates douces aussi, comme s'il y avait une transmission de quelque chose. Et dans cette histoire, on parle de la bascule, en fait, d'un moment où les choses peuvent tout à fait changer et d'un seul coup. Et je me suis dit, c'est une histoire que j'ai toujours bien aimée, et je me suis dit, mais en fait... Alors, la centième femme, forcément, la centième femme violée, il y en a bien plus que 100, mais c'est l'image. Est-ce qu'à un moment donné, il va y avoir tellement de femmes qui ont été violées, qu'il va y avoir tel de trop, j'ai envie de dire, où tout va se transformer, où quelque chose va basculer, où il va se passer quelque chose de particulier qui va arrêter ce mécanisme-là. Donc ça, c'était l'idée de départ, et c'est l'idée du suspense dans l'histoire, qu'on ne va pas révéler ici, puisque ça reste un petit suspense. C'était l'idée d'imaginer comment ce serait si tout d'un coup, il se passait quelque chose qui faisait que ça devenait vraiment très, très dangereux de violer une femme.

  • Sandrine

    Et donc, tu parles aussi alors de réconciliation avec ce féminin blessé. Comment est-ce que ce serait si ce féminin était...

  • Bérangère

    La fin du livre, elle reste ouverte. Donc, on ne sait pas exactement. On peut avoir différentes possibilités. de fin. J'aimerais évidemment mieux que ce soit une fin où, je pense sincèrement qu'on peut se sortir de cette dualité et de ce patriarcat et de cette domination d'un genre sur l'autre.

  • Sandrine

    De ce monde binaire.

  • Bérangère

    Oui, de cette manière binaire de voir les choses. Je pense qu'il est important que nous développions chacun, c'est vraiment le yin et le yang, qu'on ait chacun les deux parties qui se développent. Que je puisse développer le masculin en moi jusqu'à un certain point, c'est ce que les femmes font, elles sont en train de faire, et c'est ça qui dérange tellement les hommes d'ailleurs. Mais aussi que les hommes puissent développer leur partie féminine en eux et l'accepter. Et je sais à quel point c'est compliqué pour eux aussi, puisqu'ils ont été dans ce schéma de « je dois être le dominant, je dois être le fort, je dois être celui qui ne pleure pas, qui ne montre pas ses sentiments » . Je sais à quel point c'est compliqué d'aller travailler ça chez eux. Mais je pense que c'est la seule solution, c'est vraiment de laisser chez chacun, dans chacun des genres, de laisser la partie adverse se développer. J'ai envie de dire l'autre partie. D'ailleurs, je pense que c'est ce que le mouvement LGBTQIA+, nous montre quelque part. Et c'est pour ça aussi que les masculinistes sont tellement agressifs par rapport à ça, qu'on est dans quelque chose de tellement dur. Parce que c'est comme si le masculin avait tellement peur de perdre, et je peux comprendre, sa prérogative et tous ses avantages, et que pour lui, il faut rester dans une division des genres avec l'homme, la femme, point, et la femme qui se tait si possible et fait ce que l'homme a envie qu'elle fasse.

  • Sandrine

    Et j'avais envie de revenir sur la posture du thérapeute. Comment tu le fais, toi ? Quand tu entends toutes ces histoires, pour ne pas... Ici, pour les thérapeutes qui nous écouteraient, qu'est-ce que tu mets en place pour ne pas prendre toutes ces histoires, pour te protéger un petit peu, parce que c'est quand même très violent ?

  • Bérangère

    C'est très lourd. Après, ce n'est pas mon premier boulot, donc j'ai été un peu surprise moi-même par l'ampleur. Je veux dire, au début, j'étais juste contente. Je me disais, je rentre chez moi, ça va, je n'ai pas les histoires en tête, c'est bon. continuer, je peux prendre des gens et avoir des semaines complètes. Et j'étais très contente jusqu'à ce que ça me... Je refrôle le burn-out et je me dis « Mais mince, j'ai choisi ce boulot-là et voilà que je suis de nouveau en déséquilibre ou en difficulté. »

  • Sandrine

    Et qu'est-ce que tu sens à ce moment-là alors ?

  • Bérangère

    C'est physique. En fait, je ne sais pas de quelle manière j'arrive à ne pas garder ces images dans ma tête. Donc d'abord, je ne me fais pas d'image mentale quand les personnes racontent quelque chose. Donc ça, c'est ma protection à moi. Je crois qu'on doit trouver... tous trouver sa protection. On sait très bien qu'en tant que thérapeute, on peut faire le trauma vicarian, donc être traumatisé par ce que nous racontent nos patients et devenir et avoir les mêmes symptômes de stress post-traumatique qu'ils peuvent avoir eux. Donc, j'arrive à ne pas me faire d'image mentale et c'est ok, mais c'est dans le corps que ça s'est marqué plus. J'ai commencé à avoir des difficultés à digérer, des problèmes intestinaux, des... Une grosse fatigue, ce qu'on appelle une fatigue de compassion. Donc, à un moment donné, c'est trop. Et quand ma voisine vient me parler de ses problèmes, je me dis non, non, non.

  • Sandrine

    Il n'y a plus l'espace.

  • Bérangère

    Il n'y a plus l'espace. Donc, c'est un travail de diminution de ma patientèle. Donc, c'est vrai, je me dis, je ne peux pas faire cinq jours semaine. J'en fais trois maintenant. J'ai vraiment diminué le nombre de patients. Parce que pour être tout à fait adéquate, je pense qu'il faut que je sois aussi, moi, dans un état forcément meilleur que ce que je n'ai été quand j'avais trois patients. C'est développer tout ce qui peut me faire du bien. Donc, moi, je fais de la sculpture. Je vais dans mon atelier travailler la terre une fois par semaine. J'entendais dans ta dernière interview l'histoire de marcher. Je marche aussi beaucoup. J'essaye de faire des balades au moins une fois par jour. Et si je n'y arrive pas, le plus souvent possible, en tout cas d'aller dans la nature. J'ai un chat et les animaux, c'est très chouette aussi. Ça vient vraiment aussi un peu de tout. Il y a tout un travail de méditation, je crois qu'il faut mettre en place. Et puis l'écriture, moi j'ai toujours beaucoup écrit, donc c'est vrai que le roman m'a aidée aussi, même si par moments il m'a un peu gardée dedans. C'est pour ça que j'ai mis tant de temps à l'écrire aussi, c'est qu'à la fois ça me faisait du bien d'écrire sur le sujet, et à la fois, même quand je sortais du cabinet, il fallait encore que je réécrive là-dessus, donc il y a eu un petit peu un truc entre les deux avec ça. Et puis je pense aussi, et ça c'est important, c'est que le travail qu'on fait avec l'hypnose, conversationnel, stratégique, intégratif qu'on met en place avec Sandra, ce travail-là, c'est sûr qu'on rentre dans le trauma avec la personne, mais on l'en sort.

  • Sandrine

    On reconstruit.

  • Bérangère

    Et ça, ça fait beaucoup de bien aussi aux thérapeutes. C'est-à-dire qu'on se rend compte qu'il se passe quelque chose, qu'on va y arriver, qu'elle va aller mieux. Et que ça, c'est très gratifiant. Et ça, ça aide. Je précise que c'est important, on est dans une relation tout à fait égalitaire. Ce n'est pas moi qui fais le boulot, c'est la patiente ou le patient qui le fait. Je suis son guide et c'est tout. Donc tout le bénéfice est pour la personne. Mais le fait d'arriver à voir que les choses vont mieux, que la personne sourit de nouveau, qu'elle a de nouveau les yeux qui brillent, c'est un très grand cadeau et ça vient tout à fait contrebalancer tout ce qu'on a entendu comme horreur.

  • Sandrine

    Oui, c'est vrai. Et puis de voir que la personne a envie de se remettre en marche, qu'elle a envie de créer, qu'elle a envie de revenir sur sa route.

  • Bérangère

    Ça aide. Ça fait en sorte que ça a du sens et c'est moins lourd à porter, puisqu'on sait qu'on va arriver à quelque chose à deux.

  • Sandrine

    Et j'avais envie de parler du transgénérationnel, parce que ces histoires de viol, est-ce que ça passe les générations ? Est-ce qu'on peut ressentir des choses quand il y a des choses qui ont été plus hautes ? Comment ? Oui,

  • Bérangère

    souvent ça passe les générations, pas toujours, mais en tout cas on constate souvent que quand ma patiente a été violée, elle peut me dire « mais c'est aussi arrivé à ma mère, c'est arrivé à ma soeur » , et parfois ça remonte plus loin. Et donc là, en hypnose, on peut aussi travailler sur le transgénérationnel quand on a désensibilisé tout ce qui a désensibilisé en termes de scènes traumatiques et de violences vécues. Alors, c'est peut-être le moment, moi j'aime assez bien en hypnose dire à la personne, vous mettez tout ça dans un, ce qui vous a été transmis, pas volontairement, mais vous mettez tout ça dans une espèce de gros paquet. Je vous propose de vous retourner et de regarder toute la lignée derrière vous et de rendre ce qui appartient à votre mère à votre mère et que votre mère le rende à sa mère et qu'on peut voir le paquet qui remonte comme ça jusqu'où il doit remonter. Et quand on fait ça en général à chaque fois, parce que je l'ai encore fait hier justement. À chaque fois, la personne, quand je demande si vous vous sentez comment maintenant, c'est un soulagement. C'est comme si j'avais enfin rendu. Et l'idée aussi de se dire, ça va s'arrêter avec moi. Moi, je rends le paquet. Je ne vais pas le transmettre à ma fille ou à mon fils en dessous. Je permets que ça remonte d'où ça vient et ça ne va pas plus loin.

  • Sandrine

    Merci Bérangère. Est-ce que si tu pouvais t'adresser à la Bérangère à 20 ans, qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui ? Avec tout ce que tu sais, avec tout ce que tu es devenu, qu'est-ce que tu as envie J'aurais envie de lui dire, continue comme ça en fait, parce que je pense qu'elle a fait… Peut-être, je suis une fille unique, donc j'étais une enfant très timide, qui devait être une petite fille bien sage, parfaite, enfin bref,

  • Bérangère

    tout le panel.

  • Sandrine

    Sauf qu'à l'intérieur de moi, je le sais, je le sens mieux maintenant, parce que je n'ai pas trop aimé cette petite fille en grandissant, mais je pense que j'avais déjà cette… cette révolte-là à l'intérieur de moi, donc en tout cas cette capacité à dire non et à agir comme j'en avais envie, mais je devais correspondre à quelque chose. Et donc je pense que je lui dirais peut-être encore plus, écoute-toi et crois en toi, en fait. Vas-y, fonce, parce que tu vas avoir une chouette vie, tu vas avoir des moments professionnels vraiment très chouettes. Aussi bien quand j'étais journaliste, vraiment j'ai adoré cette période-là. Mais au final, ma période de salariée dans une entreprise, dans une mutuelle qui ne me convenait pas, elle m'a appris des choses aussi. Elle m'a aussi appris à faire le point sur moi, à aller un peu plus profondément à l'intérieur pour voir ce qui cloche, ce que je veux, ce que je ne veux pas. Et voilà, je pense que je lui dirai continue et sois surtout beaucoup plus sûre de toi encore.

  • Bérangère

    Merci, c'est ce qu'on a envie de dire à toutes les... À toutes les petites filles, c'est aussi ton souhait, c'est que ce livre puisse circuler dans les écoles, qu'on puisse ouvrir le débat, qu'on puisse parler du consentement, qu'on puisse parler de cette vulnérabilité qu'on a en tant que femmes, mais qu'on a aussi en tant qu'hommes et qu'on peut élever vers le haut.

  • Sandrine

    Tout à fait. D'ailleurs, ça a été deux fois, ça a été lu dans les écoles. Je suis allée une fois en parler, mais bon, voilà, ça s'est arrêté là. Et c'est vrai que c'est vraiment quelque chose que j'aimerais bien. Parce que maintenant qu'il est écrit, je veux dire, bien sûr, c'est mon bébé, il a de l'importance. Mais maintenant qu'il est écrit, je voudrais qu'il serve, qu'il soit utile et qu'il puisse être utile. Dans les écoles secondaires, je pense qu'en dernière année, on peut tout à fait lire ça. Je sais que les jeunes ne lisent plus, mais il fait 171 pages, ça va encore.

  • Bérangère

    Ça va encore. Et c'est écrit grand, ça se lit en deux heures. Mais donc, justement, on se le procure, c'est sur la plateforme de Book Edition. Et aussi, si on t'adresse un email, tu peux l'envoyer. Donc, pour ceux qui nous écoutent en podcast, je mettrai le lien vers ton email dans la description du podcast. Pour ceux qui nous écoutent sur Radio Alma, c'est beranger.l'homme.com. Je pense que si on tape ton nom, On trouve ton email facilement. Mais merci à toi, Bérangère, pour ton courage d'écrire ce qui dérange, d'écrire pour toutes ces femmes. De nommer ce qui est souvent, quoi que de moins en moins, mais ce silence, de lever le voile. Et d'ouvrir une voie, un espoir, quelque chose qui parle à nos cœurs. J'espère que cet épisode vous a... parlé, vous a permis peut-être de comprendre certaines choses, vous a peut-être donné envie d'en parler autour de vous, ou de mieux accompagner. En tout cas, merci beaucoup Bérangère, parce que je trouve qu'en parler, c'est déjà commencer à réparer.

  • Sandrine

    Merci à toi.

  • Bérangère

    Donc merci, merci à vous tous, et voilà, si vous avez aussi besoin d'être accompagné en hypnose, Bérangère est près de Liège, moi je suis... du côté de Tervuren ou Waterloo, et il y a plein d'autres thérapeutes aussi qui sont formés. Je mettrais peut-être une liste, enfin, je ne sais pas si ça existe, une liste des personnes qui sont formées à cette approche. Je ne sais pas si ça existe. Elle est en cours. Il y en a beaucoup. Après, on peut aussi contacter via Absolem Formation. qu'il en est. Ça va, je mettrai toutes ces infos sous la description de ce podcast. Un tout grand merci, Bérangère, et à très bientôt. Merci beaucoup. Merci. Je vous remercie de avoir écouté. N'oubliez pas de vous abonner si vous souhaitez être averti de la sortie du prochain épisode. Et puis, si vous avez appris cet épisode et pour que ce podcast puisse continuer à grandir, n'hésitez pas à laisser une bonne note. et pourquoi pas un commentaire, un partage sur les réseaux sociaux ou un email pour me faire un retour. C'est un vrai carburant pour moi d'avoir vos feedbacks car ils me permettent de mesurer l'impact des messages. Et parce que c'est grâce à vos commentaires, vos partages, vos étoiles que ce podcast peut continuer à cheminer et à inspirer d'autres personnes. Déjà, un tout grand merci. Ce podcast fait aussi partie d'une émission que j'ai la chance de diffuser sur Radio Alma le mardi. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiau, hypnothérapeute. J'adore faciliter les prises de conscience et le changement. Et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. À bientôt !

Description

Il y a des livres qui bousculent et des mots qui réveillent. "La Centième femme" en fait partie.
Il parle de féminin blessé, piétiné, agressé.
De violence, de viol banalisé.
De ses conséquences invisibles. De la honte, de la culpabilité, des silences.
De reconstruction possible.
D'émotions à libérer.
De reprise de pouvoir.

De la posture d’écoute,
de l'accueil de l’indicible,
du « je te crois ».

De l’hypnose conversationnelle, de ce qu’elle rend parfois possible.
D’une nouvelle conscience de soi et de ses ressources intérieures.
Quand on a libéré et entendu ce qui crie.
D'une réconciliation possible avec ce féminin blessé.


Dans cet épisode je reçois Bérangère Lhomme, hypnothérapeute, formatrice et autrice de la Centième Femme.

Elle nous éclaire sur les mécanismes de sidération, de dissociation, d’anesthésie émotionnelle.
Elle nous explique comment l’hypnose conversationnelle peut ouvrir un chemin vers la réparation.
Comment, en réécrivant la scène du trauma, le corps, enfin, peut respirer autrement.

🎧 Un épisode sensible. À écouter et à partager.

🔗 Retrouvez le livre La Centième Femme de Bérengère Lhomme sur TheBookEdition ou en lui envoyant un email pour le commander directement
🌿 Pour vous former à l’hypnose : l’école Absolem Formation
🤍 Pour un accompagnement en hypnose, en ligne ou en présentiel, je suis formée à l'Hypnose Conversationnelle Stratégique et Intégrative (HyCSI®), n'hésitez pas à prendre contact avec moi pour voir si cette approche douce et respectueuse vous convient. Pour d'autres thérapeutes, contactez Absolem Formation.


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Transcription

  • Sandrine

    Bonjour et bienvenue dans « J'ai 50 ans et alors ? » , un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Alors il y a des livres qui nous bousculent, des mots qui réveillent peut-être des mémoires enfouies, des histoires qui résonnent. Alors aujourd'hui, je reçois Bérangère Lhomme qui est autrice du roman La centième femme. Elle est également hypnothérapeute et formatrice et j'ai eu la grande chance de me former avec elle en hypnose. J'avais eu envie de vous présenter son roman, La centième femme, qui est un livre qui dérange, qui bouscule, qui libère aussi une parole. Son roman parle du féminin blessé, piétiné, agressé, des violences. des viols banalisés, de ses conséquences invisibles, de la honte, de la culpabilité, des silences aussi. Son roman parle aussi de reconstruction possible, d'émotions à libérer, de reprise de pouvoir, de la posture d'écoute, de l'accueil, de l'indicible, du « je te crois » . Il parle aussi de l'hypnose conversationnelle et de ce qu'elle rend parfois possible. Il parle aussi d'une... réconciliation avec ce féminin, ce féminin blessé, qu'on soit un homme ou une femme. J'ai la grande chance de t'accueillir aujourd'hui Bérangère, je te souhaite la bienvenue dans cette émission.

  • Bérangère

    Merci beaucoup Sandrine et merci pour ce très beau texte qui parle de "La centième femme", ça me touche beaucoup.

  • Sandrine

    Mais ton livre m'a beaucoup touchée, il a réveillé des choses enfouies je pense et voilà pour moi c'était important qu'on ouvre le débat, qu'on ouvre la parole là-dessus. Alors je t'ai présenté en quelques minutes, est-ce que toi tu peux prendre le temps de te présenter, un petit peu expliquer ton parcours, et ce qui a fait qu'aujourd'hui tu es hypnothérapeute, que tu as écrit ce livre, voilà.

  • Bérangère

    Ben écoute, moi je suis née à Huy, où j'habite tout près maintenant, je suis retournée à mes origines. Mais j'ai vécu toute ma scolarité au Grand-Duché de Luxembourg parce que mon père était fonctionnaire européen. Je suis allée à l'école européenne là-bas, ce qui n'est pas un de mes meilleurs souvenirs, mais bon, voilà. Et je suis venue faire ensuite mes études à Liège où j'ai étudié pour devenir journaliste parce que c'est déjà l'écriture qui me motivait. Je pense que déjà à ce moment-là, je voulais être autrice. Et puis, je me suis dit que passer par l'écriture journalistique, c'était un premier pas. J'ai travaillé dans deux quotidiens, le journal La Wallonie à Liège, qui a fusionné avec le journal Indépendance et le journal Le Peuple pour former ce qui s'appelait Le Matin. C'est un journal plutôt de gauche qui n'a vécu malheureusement que trois ans. Parce que sans subsides suffisants, démarrer un nouveau quotidien, c'est très compliqué. Mais ce fut trois ans vraiment magnifique. Et je pense que si Le Matin existait toujours, je serais toujours journaliste là-bas. Sauf que comme c'est tombé en faillite, j'ai dû aller chercher du boulot ailleurs. Donc, j'ai d'abord été attachée de presse dans une association qui s'occupe d'accessibilité pour les personnes handicapées, où j'ai beaucoup appris aussi. Et puis, j'ai été engagée dans une mutualité liégeoise au service communication, où je suis restée 10 ans. Quand je regarde en arrière maintenant, je me demande pourquoi je suis restée si longtemps là-bas, parce que finalement ce travail ne me convenait pas. Donc je veux dire, passer d'un journalisme où on a toute liberté à un journalisme d'entreprise, c'est quand même assez compliqué. Et donc, voilà, j'étais vraiment pas bien dans cet endroit, pour diverses raisons. Mais ça m'a permis, lors d'une interview, de rencontrer Gérald Brastine, qui était... qui est toujours d'ailleurs le directeur de l'Institut Milton Erickson à Liège, où j'ai découvert l'hypnose à travers lui. Je me suis dit, ça c'est trop génial. J'avais vraiment envie de... d'être plus dans l'aide à la personne, de donner plus de sens à ma vie. Donc, j'ai suivi sa formation. Et puis, voilà, de fil en aiguille, je suis devenue son assistante. Et puis, je me suis vraiment beaucoup formée à ses côtés. Et j'ai décidé, et c'est en lien avec le titre de ton podcast, j'ai décidé à 49 ans, presque 50. de tout plaquer pour devenir hypnothérapeute indépendante et formatrice au début avec lui. Et puis ensuite, j'ai rencontré Sandra Depas. J'ai rejoint son école à elle, Absolem Formation. Et maintenant, à deux, nous réfléchissons à l'hypnose que nous enseignons et nous donnons toutes les deux cette formation. Et c'est vraiment un très grand bonheur pour moi. Maintenant, je me sens vraiment... stabilisé dans quelque chose qui me convient tout à fait.

  • Sandrine

    Donc à 50 ans, il y a eu un basculement, il y a eu quelque chose qui t'a dit à un moment donné, enfin vers 50 ans, autour de cet âge-là, il y a peut-être quelque chose qui dit à un moment donné, j'ai envie d'être là où c'est juste, ou là où ça résonne. Oui,

  • Bérangère

    et puis il n'y a rien à faire, je veux dire, bon, 50 ans, c'est un âge quand même, donc on se dit, est-ce que je vais continuer comme ça toute ma vie, ou est-ce que je fais ce qui, en effet, résonne en moi, ce qui est important pour moi ? Et donc... J'ai fait un petit burn-out, un moyen burn-out, puis un burn-out un peu plus important dans le boulot où j'étais. Heureusement, je ne suis pas allée trop loin. Parce que je connais, et on en fréquente, quand on est thérapeute, beaucoup de personnes qui vont tellement loin que c'est difficile après à rattraper. Je n'ai pas été trop loin. Mais c'est vrai que mon médecin, par exemple, m'a beaucoup aidée à ce moment-là. Il m'a dit, écoute, tu arrêtes ça maintenant. Moi, c'est presque, je te mets en maladie jusqu'à ce que tu changes et que tu trouves ce qui te convient. convient et en fait je savais déjà ce qui me convenait puisque j'avais déjà rencontré Gérard à ce moment-là, j'avais déjà commencé les formations et voilà je ne pouvais pas, je me suis dit à un moment donné je vais pouvoir arranger les deux être à mi-temps là mais on ne peut pas faire les choses à moitié quand on travaille dans l'aide à la personne parce qu'alors je me rendais compte que la richesse de ce que j'avais dans mon travail de thérapeute venait rendre mon travail de journaliste d'entreprise encore plus insupportable quoi donc Merci. donc à un moment donné il faut faire un choix et c'est un choix que je ne regrette nullement parce qu'à un moment donné il y a un déséquilibre ça me parle beaucoup,

  • Sandrine

    ça fait beaucoup écho avec ce que moi aussi j'ai traversé parce que j'ai aussi travaillé dans la com dans le journalisme et ce journalisme ce journalisme qui éduque qui conscientise, c'est celui-là qui nous fait, je pense grandir et qui a du sens et en même temps l'aide à la personne Voilà, c'est quelque chose qui nous grandit aussi, à autre niveau. Alors pourquoi ce roman ? Tu peux nous expliquer ?

  • Bérangère

    Oui, alors ce roman, donc écrire un roman était mon rêve depuis toujours. J'en ai commencé, je ne sais pas combien, que je n'ai jamais terminé, parce que je pense que je n'avais pas... Enfin bref, peu importe, je ne sais pas ce qui a fait que ça n'a pas fonctionné. Mais ce roman-là, je l'ai commencé il y a longtemps parce qu'il m'a pris beaucoup de temps à être... Enfin, j'ai mis beaucoup de temps à l'écrire. Et je l'ai commencé avant La Ferme et Tout. Je pense que j'ai dû le commencer début 2017 et puis on a eu l'affaire Metoo. Peut-être même que je l'ai commencé en 2016. Parce que je sais que quand l'affaire Metoo est arrivé, je me suis dit, eh bien voilà, c'est tellement lente dans l'écriture de ce livre sur la culture du viol qu'il se passe des choses. Et donc j'ai intégré évidemment Me Too dans le roman et finalement c'était très bien. Ça a permis d'enrichir autrement. Je crois que j'ai eu besoin d'écrire sur le viol. et sur la culture du viol, parce que dès les débuts de ma pratique comme thérapeute, je me suis rendue compte à quel point, alors je sais qu'évidemment en tant que thérapeute, on voit des personnes qui ne vont pas bien, donc on augmente le panel de personnes violées, mais je me suis rendue compte à quel point c'était présent chez presque toutes les femmes que je voyais, à quel point c'était destructeur, à quel point pour certaines, notamment quand c'était arrivé dans l'enfance, il y avait quelque chose de l'ordre du... Oui, une forme de banalisation. Oui, OK, ça m'est arrivé, mais voilà. Et or, qu'elle venait me voir pour tous les symptômes en lien avec ce qui leur était arrivé là et qui leur pourrissait vraiment la vie. Et aussi, il y avait chez toutes ces personnes une forme de pudeur et de difficulté à en parler, ce que je peux parfaitement comprendre, et donc pas envie de dire les choses. Or, je pense que dire est vraiment important. Et tu le disais dans ta présentation, le « je te crois » est important. Mais c'est bien arrivé est important aussi, donc le dire vraiment a de l'importance. Donc je me suis dit à un moment donné, c'est aussi un peu pour me décharger du poids de ce que j'entendais, mais c'est aussi pour témoigner pour toutes celles qui ne peuvent pas le faire, de me dire, je vais commencer à écrire quelque chose autour du viol et de la culture du viol. Alors au début, j'avais dans l'idée de faire des petites présentations, qui sont d'ailleurs dans le livre. d'expliquer qu'il n'y avait pas que le viol dans la rue, qu'il y en avait des centaines de sortes de viols, et qu'on avait le viol économique, le viol dans l'enfance, le viol conjugal, dont on parle relativement peu encore, le viol de guerre, enfin bref, j'avais envie de montrer qu'il y avait toute une série de viols possibles, et que c'était énorme en fait, que c'était vraiment effrayant presque.

  • Sandrine

    Oui, et tu parles aussi que ce n'est pas que des femmes. Il y a aussi les hommes et il y a aussi les enfants.

  • Bérangère

    Il y a aussi les hommes et aussi les enfants. Je l'ai centré sur les femmes dans le livre, mais bien sûr qu'il y a aussi les hommes et les enfants. Et puis, je me suis dit, je ne peux pas écrire un truc comme ça. Pauvre plan. Voilà une série de viols à vous expliquer. Je me suis dit, il faut que j'enrobe un peu tout ça dans quelque chose. Et on écrit bien que ce que... ce qu'on connaît bien. Donc, j'ai pensé à raconter l'histoire d'une journaliste qui enquête sur la culture du viol pour me permettre d'aborder ce sujet de différentes manières puisqu'elle va interviewer différentes personnes qui en parlent. Et en parallèle, j'ai mis un petit suspense.

  • Sandrine

    Oui, mais j'ai beaucoup aimé. Et c'est un livre qui se lit assez rapidement, mais qui nous marque, qui nous marque. Qu'est-ce que ce livre dit de notre société ?

  • Bérangère

    Oh, ce livre dit beaucoup du patriarcat, je crois. Il dit beaucoup de la domination des hommes sur les femmes, que je comprends, que je n'ai jamais bien compris, et que je comprends de moins en moins, et qui revient très en force. Je veux dire, le masculinisme est extrêmement présent pour le moment. On le voit aux États-Unis, on le voit chez nous, on ne le voit pas. Et il y a un vrai danger pour les femmes là maintenant. Donc, je pense que ce livre, il dit ça. Mais ce que je voulais aussi dire, c'est... à quel point ça détruit, à quel point c'est violent, à quel point c'est encore méconnu, en tout cas, le mécanisme de sidération que presque toutes les femmes violées ont vécu, c'est-à-dire que l'impossibilité de crier, de partir, de se défendre, est encore tellement mal connu qu'il fait qu'on continue à dire « oui, mais si t'as pas bougé, si t'as pas crié, c'est que t'étais quand même un peu d'accord » . Donc... J'avais envie aussi que ce soit une forme de roman pédagogique, en fait, sur toute cette structure de nos sociétés et le fait qu'en plus, j'ai envie de dire, les femmes, elles payent deux fois. Non seulement elles sont violées, elles ne se font pas violer, elles sont violées, mais en plus, on ne les croit pas. On met en doute leurs paroles presque tout le temps.

  • Sandrine

    Donc, c'est un rôle de pédagogie. Tu peux nous expliquer ce mécanisme de sidération ? Et puis, toutes les protections qui se mettent en place, justement, dissociation, anesthésie émotionnelle, physique. Est-ce que tu peux, justement, ici, pour les personnes qui nous écoutent, expliquer ce qui se passe ?

  • Bérangère

    Avec grand plaisir. Donc, en fait, ce qui se passe, c'est que quand... On connaît très bien les réponses possibles en cas de choc et de violence. C'est la fuite, le combat ou le figement. Et le figement, c'est la sidération. Généralement, au début, si tu veux, Quand on est agressé, il y a une petite amygdale dans le cerveau qui est tout le temps vigilante et qui dit « Ah, ok, il se passe quelque chose, je vais demander la production d'adrénaline au maximum. » Donc on a cette espèce de flux d'adrénaline qui arrive dans le corps qui devrait nous permettre de fuir ou de combattre. Quand ça n'est pas possible, notre vie est en danger, c'est-à-dire que le cœur bat tellement vite qu'il faut faire quelque chose et donc le cerveau à ce moment-là isole l'amygdale. Et quand il isole l'amygdale, on est tout l'inverse. C'est-à-dire qu'on ne peut plus ni bouger, ni crier, ni rien faire. On est complètement figé. Comme l'amygdale est isolée, elle ne peut pas transmettre l'information à l'hippocampe, qui est une autre partie de notre cerveau. Et l'hippocampe, c'est la glande qui permet de digérer une information et de la transformer en souvenir autobiographique. Donc c'est bloqué. Ça ne passe pas en souvenir autobiographique. c'est ça qui fait que le trauma... la mémoire traumatique continue à tourner sans cesse et est toujours aussi vivante pour la personne. C'est-à-dire que dès qu'elle va entendre parler de quelque chose en lien avec le viol, elle va de nouveau avoir toutes ces sensations qui arrivent. Mais au moment de l'accélération, il se passe aussi autre chose, c'est que l'inconscient nous protège de différentes manières, notamment par des dissociations. Donc soit on a la sensation de sortir de son corps, soit on a la sensation d'être bloqué, anesthésié physiquement et émotionnellement. Tout ça, ça va très vite. Et donc la personne vit tout ça, c'est-à-dire qu'elle est en effet dans l'incapacité de bouger, de faire quoi que ce soit. Elle est en plus non seulement choquée par ce qui lui arrive, mais choquée peut-être par le fait qu'elle voit la scène d'en haut comme si elle était hors de son corps. Et puis après, elle récupère plus ou moins ses sensations. Elle peut avoir des tas de symptômes, c'est-à-dire que l'anesthésie physique peut continuer à être présente lors de rapports sexuels consentis, mais où tout d'un coup, l'anesthésie physique se remet en place, la dissociation se remet en place, même avec quelqu'un qu'on aime, dès qu'il s'approche trop, on sort de son corps. Et donc... C'est très perturbant pour la personne et ce sont tous des phénomènes dont elle ne va jamais parler en général parce qu'elle se demande ce qui lui est arrivé. Elle se dit « je deviens folle » . Et quand on va lui dire « oui, mais tu étais toute seule, pourquoi tu n'as pas bougé, pourquoi tu n'as pas crié ? » Elle va oublier qu'elle était dans ce phénomène de sidération et elle va se dire « c'est vrai, pourquoi je n'ai pas bougé, pourquoi je n'ai pas crié ? » Et là commence la culpabilité, la honte et tout ce qui va s'installer très très fort chez les victimes.

  • Sandrine

    Et du coup, on n'ose pas. on n'ose pas en parler, on garde ça

  • Bérangère

    Quand on va voir un thérapeute, on n'ose pas spécialement lui dire qu'on est sorti de son corps et qu'on a eu tous ces phénomènes-là qui se sont mis en place. Et c'est pour ça que l'hypnose est vraiment adéquate dans ce travail-là, parce que quand on a été formé, comme tu l'as été aussi, on sait ce genre de choses. Et donc on va pouvoir dire à la victime, je suppose que vous êtes peut-être sorti de votre corps, vous avez peut-être eu cette sensation d'anesthésie physique. Et donc ça va vraiment créer aussi cette alliance thérapeutique nécessaire avec elle pour travailler sur le trauma qu'elle a vécu.

  • Sandrine

    Et justement, alors, cette alliance, la place du thérapeute, justement, le thérapeute, parce que dans ton livre, il y a Elsa, c'est aussi la thérapeute qui est formée en hypnose conversationnelle, elle écoute ce qui est indicible, elle accueille ce qui est, elle lui dit « je te crois » , ça permet de lâcher le morceau, d'entamer le travail. Comment le travail en hypnose, après, est possible ? Est-ce que tu peux expliquer comment l'hypnose peut aider ?

  • Bérangère

    Oui, tout à fait. Donc en fait, dans cette mémoire traumatique qui est figée, parfois je dis aux gens qu'elle est figée au niveau inconscient et qu'elle continue à tourner en boucle à l'intérieur de la tête de la personne. Dans ce figement, pour le défiger, la mémoire traumatique est figée aussi, donc pour la défiger, on va faire un travail de désensibilisation en hypnose, c'est-à-dire que je vais proposer à la personne. à distance, c'est vraiment important. Il n'est pas question qu'elle revive la scène, soit elle la voit d'en haut, soit elle la voit sur un écran bien loin, de transformer cette scène. Et dans cette scène, ce qui est important, c'est qu'elle puisse agir, c'est-à-dire faire ce qu'elle n'a pas fait dans la réalité puisqu'elle était sidérée. Et donc, on a toute une série de petites choses. Ça veut dire, est-ce que par exemple, dans cette scène, vous pouvez devenir très très grande et votre agresseur minuscule ? Si c'est oui, alors on peut rentrer dans la scène et agir, c'est-à-dire prendre le gars, le jeter par la fenêtre, l'écraser, il y a 36 000 choses possibles. Et une fois que cette action est faite, que cette colère est faite, pour le cerveau, c'est comme si c'était la réalité, puisqu'en fait, le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et l'imaginaire. Donc pour le cerveau, ça va être comme si c'était la réalité. D'ailleurs, les personnes, après avoir fait ça, en hypnose, sont en général fatiguées de l'énergie que ça leur a demandé. Une fois que c'est fait, Je pense. Je ne l'ai jamais vérifié auprès d'un psychiatre ou d'une psychiatre, mais j'aime bien cette idée. Je pense que c'est comme si on avait libéré ce qui était coincé au niveau de l'amidale, que ça peut passer dans l'hippocampe et que ça peut être digéré et devenir un souvenir autobiographique. Ça veut dire que la personne ne va pas oublier ce qui s'est passé, elle va simplement ne plus avoir tous les symptômes en lien avec ce qui s'est passé parce qu'on l'aura désensibilisé. Et donc elle va pouvoir recommencer à vivre plus ou moins normalement grâce à... Grâce au fait que ces symptômes vont s'en aller vraiment, vont se dissoudre.

  • Sandrine

    Merci Bérangère, c'est vraiment intéressant ce que tu dis. Je trouve que ça doit être dit, ça doit être entendu. Je suis avec Bérangère Lhomme, on parle de son roman La centième femme. Pour rappel, Bérangère Lhomme est hypnothérapeute, elle est également formatrice. J'ai été formée avec elle en hypnose conversationnelle. Je suis ravie de la voir aujourd'hui avec nous pour parler de la centième femme. J'ai oublié de te demander, Barangère, pourquoi ce titre ?

  • Bérangère

    Alors, au tout début du livre, je rappelle cette petite métaphore. Je ne pense pas que c'est une histoire réelle où on parle du centième singe, en fait. Donc, c'est une île au Japon où les singes mangent leurs patates douces sans les laver. Et puis, il y en a un qui, tout d'un coup, décide de laver sa patate douce et que c'est quand même meilleur de la manger lavée. Puis, ils sont 10, 20, 30. Et puis, au moment donné, toute la population de singes de cette île lave ses patates douces avant de les manger. Et puis, il arrive un phénomène, c'est que dans une île plus lointaine, enfin 100 ou 200 kilomètres de là, subitement, tous les singes se mettent à laver leurs patates douces aussi, comme s'il y avait une transmission de quelque chose. Et dans cette histoire, on parle de la bascule, en fait, d'un moment où les choses peuvent tout à fait changer et d'un seul coup. Et je me suis dit, c'est une histoire que j'ai toujours bien aimée, et je me suis dit, mais en fait... Alors, la centième femme, forcément, la centième femme violée, il y en a bien plus que 100, mais c'est l'image. Est-ce qu'à un moment donné, il va y avoir tellement de femmes qui ont été violées, qu'il va y avoir tel de trop, j'ai envie de dire, où tout va se transformer, où quelque chose va basculer, où il va se passer quelque chose de particulier qui va arrêter ce mécanisme-là. Donc ça, c'était l'idée de départ, et c'est l'idée du suspense dans l'histoire, qu'on ne va pas révéler ici, puisque ça reste un petit suspense. C'était l'idée d'imaginer comment ce serait si tout d'un coup, il se passait quelque chose qui faisait que ça devenait vraiment très, très dangereux de violer une femme.

  • Sandrine

    Et donc, tu parles aussi alors de réconciliation avec ce féminin blessé. Comment est-ce que ce serait si ce féminin était...

  • Bérangère

    La fin du livre, elle reste ouverte. Donc, on ne sait pas exactement. On peut avoir différentes possibilités. de fin. J'aimerais évidemment mieux que ce soit une fin où, je pense sincèrement qu'on peut se sortir de cette dualité et de ce patriarcat et de cette domination d'un genre sur l'autre.

  • Sandrine

    De ce monde binaire.

  • Bérangère

    Oui, de cette manière binaire de voir les choses. Je pense qu'il est important que nous développions chacun, c'est vraiment le yin et le yang, qu'on ait chacun les deux parties qui se développent. Que je puisse développer le masculin en moi jusqu'à un certain point, c'est ce que les femmes font, elles sont en train de faire, et c'est ça qui dérange tellement les hommes d'ailleurs. Mais aussi que les hommes puissent développer leur partie féminine en eux et l'accepter. Et je sais à quel point c'est compliqué pour eux aussi, puisqu'ils ont été dans ce schéma de « je dois être le dominant, je dois être le fort, je dois être celui qui ne pleure pas, qui ne montre pas ses sentiments » . Je sais à quel point c'est compliqué d'aller travailler ça chez eux. Mais je pense que c'est la seule solution, c'est vraiment de laisser chez chacun, dans chacun des genres, de laisser la partie adverse se développer. J'ai envie de dire l'autre partie. D'ailleurs, je pense que c'est ce que le mouvement LGBTQIA+, nous montre quelque part. Et c'est pour ça aussi que les masculinistes sont tellement agressifs par rapport à ça, qu'on est dans quelque chose de tellement dur. Parce que c'est comme si le masculin avait tellement peur de perdre, et je peux comprendre, sa prérogative et tous ses avantages, et que pour lui, il faut rester dans une division des genres avec l'homme, la femme, point, et la femme qui se tait si possible et fait ce que l'homme a envie qu'elle fasse.

  • Sandrine

    Et j'avais envie de revenir sur la posture du thérapeute. Comment tu le fais, toi ? Quand tu entends toutes ces histoires, pour ne pas... Ici, pour les thérapeutes qui nous écouteraient, qu'est-ce que tu mets en place pour ne pas prendre toutes ces histoires, pour te protéger un petit peu, parce que c'est quand même très violent ?

  • Bérangère

    C'est très lourd. Après, ce n'est pas mon premier boulot, donc j'ai été un peu surprise moi-même par l'ampleur. Je veux dire, au début, j'étais juste contente. Je me disais, je rentre chez moi, ça va, je n'ai pas les histoires en tête, c'est bon. continuer, je peux prendre des gens et avoir des semaines complètes. Et j'étais très contente jusqu'à ce que ça me... Je refrôle le burn-out et je me dis « Mais mince, j'ai choisi ce boulot-là et voilà que je suis de nouveau en déséquilibre ou en difficulté. »

  • Sandrine

    Et qu'est-ce que tu sens à ce moment-là alors ?

  • Bérangère

    C'est physique. En fait, je ne sais pas de quelle manière j'arrive à ne pas garder ces images dans ma tête. Donc d'abord, je ne me fais pas d'image mentale quand les personnes racontent quelque chose. Donc ça, c'est ma protection à moi. Je crois qu'on doit trouver... tous trouver sa protection. On sait très bien qu'en tant que thérapeute, on peut faire le trauma vicarian, donc être traumatisé par ce que nous racontent nos patients et devenir et avoir les mêmes symptômes de stress post-traumatique qu'ils peuvent avoir eux. Donc, j'arrive à ne pas me faire d'image mentale et c'est ok, mais c'est dans le corps que ça s'est marqué plus. J'ai commencé à avoir des difficultés à digérer, des problèmes intestinaux, des... Une grosse fatigue, ce qu'on appelle une fatigue de compassion. Donc, à un moment donné, c'est trop. Et quand ma voisine vient me parler de ses problèmes, je me dis non, non, non.

  • Sandrine

    Il n'y a plus l'espace.

  • Bérangère

    Il n'y a plus l'espace. Donc, c'est un travail de diminution de ma patientèle. Donc, c'est vrai, je me dis, je ne peux pas faire cinq jours semaine. J'en fais trois maintenant. J'ai vraiment diminué le nombre de patients. Parce que pour être tout à fait adéquate, je pense qu'il faut que je sois aussi, moi, dans un état forcément meilleur que ce que je n'ai été quand j'avais trois patients. C'est développer tout ce qui peut me faire du bien. Donc, moi, je fais de la sculpture. Je vais dans mon atelier travailler la terre une fois par semaine. J'entendais dans ta dernière interview l'histoire de marcher. Je marche aussi beaucoup. J'essaye de faire des balades au moins une fois par jour. Et si je n'y arrive pas, le plus souvent possible, en tout cas d'aller dans la nature. J'ai un chat et les animaux, c'est très chouette aussi. Ça vient vraiment aussi un peu de tout. Il y a tout un travail de méditation, je crois qu'il faut mettre en place. Et puis l'écriture, moi j'ai toujours beaucoup écrit, donc c'est vrai que le roman m'a aidée aussi, même si par moments il m'a un peu gardée dedans. C'est pour ça que j'ai mis tant de temps à l'écrire aussi, c'est qu'à la fois ça me faisait du bien d'écrire sur le sujet, et à la fois, même quand je sortais du cabinet, il fallait encore que je réécrive là-dessus, donc il y a eu un petit peu un truc entre les deux avec ça. Et puis je pense aussi, et ça c'est important, c'est que le travail qu'on fait avec l'hypnose, conversationnel, stratégique, intégratif qu'on met en place avec Sandra, ce travail-là, c'est sûr qu'on rentre dans le trauma avec la personne, mais on l'en sort.

  • Sandrine

    On reconstruit.

  • Bérangère

    Et ça, ça fait beaucoup de bien aussi aux thérapeutes. C'est-à-dire qu'on se rend compte qu'il se passe quelque chose, qu'on va y arriver, qu'elle va aller mieux. Et que ça, c'est très gratifiant. Et ça, ça aide. Je précise que c'est important, on est dans une relation tout à fait égalitaire. Ce n'est pas moi qui fais le boulot, c'est la patiente ou le patient qui le fait. Je suis son guide et c'est tout. Donc tout le bénéfice est pour la personne. Mais le fait d'arriver à voir que les choses vont mieux, que la personne sourit de nouveau, qu'elle a de nouveau les yeux qui brillent, c'est un très grand cadeau et ça vient tout à fait contrebalancer tout ce qu'on a entendu comme horreur.

  • Sandrine

    Oui, c'est vrai. Et puis de voir que la personne a envie de se remettre en marche, qu'elle a envie de créer, qu'elle a envie de revenir sur sa route.

  • Bérangère

    Ça aide. Ça fait en sorte que ça a du sens et c'est moins lourd à porter, puisqu'on sait qu'on va arriver à quelque chose à deux.

  • Sandrine

    Et j'avais envie de parler du transgénérationnel, parce que ces histoires de viol, est-ce que ça passe les générations ? Est-ce qu'on peut ressentir des choses quand il y a des choses qui ont été plus hautes ? Comment ? Oui,

  • Bérangère

    souvent ça passe les générations, pas toujours, mais en tout cas on constate souvent que quand ma patiente a été violée, elle peut me dire « mais c'est aussi arrivé à ma mère, c'est arrivé à ma soeur » , et parfois ça remonte plus loin. Et donc là, en hypnose, on peut aussi travailler sur le transgénérationnel quand on a désensibilisé tout ce qui a désensibilisé en termes de scènes traumatiques et de violences vécues. Alors, c'est peut-être le moment, moi j'aime assez bien en hypnose dire à la personne, vous mettez tout ça dans un, ce qui vous a été transmis, pas volontairement, mais vous mettez tout ça dans une espèce de gros paquet. Je vous propose de vous retourner et de regarder toute la lignée derrière vous et de rendre ce qui appartient à votre mère à votre mère et que votre mère le rende à sa mère et qu'on peut voir le paquet qui remonte comme ça jusqu'où il doit remonter. Et quand on fait ça en général à chaque fois, parce que je l'ai encore fait hier justement. À chaque fois, la personne, quand je demande si vous vous sentez comment maintenant, c'est un soulagement. C'est comme si j'avais enfin rendu. Et l'idée aussi de se dire, ça va s'arrêter avec moi. Moi, je rends le paquet. Je ne vais pas le transmettre à ma fille ou à mon fils en dessous. Je permets que ça remonte d'où ça vient et ça ne va pas plus loin.

  • Sandrine

    Merci Bérangère. Est-ce que si tu pouvais t'adresser à la Bérangère à 20 ans, qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui ? Avec tout ce que tu sais, avec tout ce que tu es devenu, qu'est-ce que tu as envie J'aurais envie de lui dire, continue comme ça en fait, parce que je pense qu'elle a fait… Peut-être, je suis une fille unique, donc j'étais une enfant très timide, qui devait être une petite fille bien sage, parfaite, enfin bref,

  • Bérangère

    tout le panel.

  • Sandrine

    Sauf qu'à l'intérieur de moi, je le sais, je le sens mieux maintenant, parce que je n'ai pas trop aimé cette petite fille en grandissant, mais je pense que j'avais déjà cette… cette révolte-là à l'intérieur de moi, donc en tout cas cette capacité à dire non et à agir comme j'en avais envie, mais je devais correspondre à quelque chose. Et donc je pense que je lui dirais peut-être encore plus, écoute-toi et crois en toi, en fait. Vas-y, fonce, parce que tu vas avoir une chouette vie, tu vas avoir des moments professionnels vraiment très chouettes. Aussi bien quand j'étais journaliste, vraiment j'ai adoré cette période-là. Mais au final, ma période de salariée dans une entreprise, dans une mutuelle qui ne me convenait pas, elle m'a appris des choses aussi. Elle m'a aussi appris à faire le point sur moi, à aller un peu plus profondément à l'intérieur pour voir ce qui cloche, ce que je veux, ce que je ne veux pas. Et voilà, je pense que je lui dirai continue et sois surtout beaucoup plus sûre de toi encore.

  • Bérangère

    Merci, c'est ce qu'on a envie de dire à toutes les... À toutes les petites filles, c'est aussi ton souhait, c'est que ce livre puisse circuler dans les écoles, qu'on puisse ouvrir le débat, qu'on puisse parler du consentement, qu'on puisse parler de cette vulnérabilité qu'on a en tant que femmes, mais qu'on a aussi en tant qu'hommes et qu'on peut élever vers le haut.

  • Sandrine

    Tout à fait. D'ailleurs, ça a été deux fois, ça a été lu dans les écoles. Je suis allée une fois en parler, mais bon, voilà, ça s'est arrêté là. Et c'est vrai que c'est vraiment quelque chose que j'aimerais bien. Parce que maintenant qu'il est écrit, je veux dire, bien sûr, c'est mon bébé, il a de l'importance. Mais maintenant qu'il est écrit, je voudrais qu'il serve, qu'il soit utile et qu'il puisse être utile. Dans les écoles secondaires, je pense qu'en dernière année, on peut tout à fait lire ça. Je sais que les jeunes ne lisent plus, mais il fait 171 pages, ça va encore.

  • Bérangère

    Ça va encore. Et c'est écrit grand, ça se lit en deux heures. Mais donc, justement, on se le procure, c'est sur la plateforme de Book Edition. Et aussi, si on t'adresse un email, tu peux l'envoyer. Donc, pour ceux qui nous écoutent en podcast, je mettrai le lien vers ton email dans la description du podcast. Pour ceux qui nous écoutent sur Radio Alma, c'est beranger.l'homme.com. Je pense que si on tape ton nom, On trouve ton email facilement. Mais merci à toi, Bérangère, pour ton courage d'écrire ce qui dérange, d'écrire pour toutes ces femmes. De nommer ce qui est souvent, quoi que de moins en moins, mais ce silence, de lever le voile. Et d'ouvrir une voie, un espoir, quelque chose qui parle à nos cœurs. J'espère que cet épisode vous a... parlé, vous a permis peut-être de comprendre certaines choses, vous a peut-être donné envie d'en parler autour de vous, ou de mieux accompagner. En tout cas, merci beaucoup Bérangère, parce que je trouve qu'en parler, c'est déjà commencer à réparer.

  • Sandrine

    Merci à toi.

  • Bérangère

    Donc merci, merci à vous tous, et voilà, si vous avez aussi besoin d'être accompagné en hypnose, Bérangère est près de Liège, moi je suis... du côté de Tervuren ou Waterloo, et il y a plein d'autres thérapeutes aussi qui sont formés. Je mettrais peut-être une liste, enfin, je ne sais pas si ça existe, une liste des personnes qui sont formées à cette approche. Je ne sais pas si ça existe. Elle est en cours. Il y en a beaucoup. Après, on peut aussi contacter via Absolem Formation. qu'il en est. Ça va, je mettrai toutes ces infos sous la description de ce podcast. Un tout grand merci, Bérangère, et à très bientôt. Merci beaucoup. Merci. Je vous remercie de avoir écouté. N'oubliez pas de vous abonner si vous souhaitez être averti de la sortie du prochain épisode. Et puis, si vous avez appris cet épisode et pour que ce podcast puisse continuer à grandir, n'hésitez pas à laisser une bonne note. et pourquoi pas un commentaire, un partage sur les réseaux sociaux ou un email pour me faire un retour. C'est un vrai carburant pour moi d'avoir vos feedbacks car ils me permettent de mesurer l'impact des messages. Et parce que c'est grâce à vos commentaires, vos partages, vos étoiles que ce podcast peut continuer à cheminer et à inspirer d'autres personnes. Déjà, un tout grand merci. Ce podcast fait aussi partie d'une émission que j'ai la chance de diffuser sur Radio Alma le mardi. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiau, hypnothérapeute. J'adore faciliter les prises de conscience et le changement. Et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. À bientôt !

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