- Sandrine Corbiau
Bonjour et bienvenue dans « J'ai 50 ans et alors » , un podcast qui accompagne nos transitions. Je suis Sandrine Corbiau, j'adore faciliter les liens, les prises de conscience et le changement. Dans ce podcast, je vous partage des inspirations, des réflexions, des rencontres qui enrichissent mon quotidien. Pas de recettes toutes faites, juste des moments authentiques pour vous inspirer. Un rendez-vous qui fait du bien, une parenthèse qu'on s'octroie dans son quotidien pour marcher vers soi à son rythme. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode. Alors aujourd'hui, j'ai la chance d'être dans l'Aude, dans le sud-ouest de la France, dans laquelle je viens de passer une semaine de formation. de stage, je ne sais pas comment on peut l'appeler, avec Virginie Tyou sur l'hypnose et tout ce qui est lié au somato-émotionnel et au transgénérationnel. Et je suis ravie d'avoir aujourd'hui la possibilité d'interviewer Virginie, de vous partager ce qu'elle a traversé, ses découvertes, au travers de son livre qui s'appelle Voyages en mer. intérieur, qui est en quelque sorte un récit autobiographique de son histoire à elle, de sa renaissance. On y parle de douleurs, de secrets de famille et de guérison par l'hypnose. Voilà un livre que je vous invite vraiment à parcourir, à traverser. comme une traversée intérieure. Donc bonjour Virginie, bienvenue dans ce nouvel épisode.
- Virginie Tyou
Bonjour Sandrine, merci pour l'invitation.
- Sandrine Corbiau
Avec plaisir. Alors je t'ai présenté en quelques mots. Est-ce que toi, tu peux aussi te présenter à ta façon pour nous expliquer un petit peu ton parcours ?
- Virginie Tyou
Alors, j'ai 55 ans, je suis maman de trois enfants et grand-mère depuis six mois. Un vrai bonheur. Et comme tu le dis, en effet, j'ai traversé, j'ai fait, il y a 25 ans d'ici à peu près, un voyage en mer intérieure. Je ne savais pas ce que c'était l'hypnose, je n'avais jamais entendu parler de ça. Et c'est un chirurgien qui, au lieu de m'opérer, à l'époque, m'a proposé un traitement de la douleur par l'hypnose. Et l'hypnose m'a permis de découvrir qui j'étais vraiment. Et aujourd'hui, si je dois revenir à aujourd'hui, je transmets ce que mon corps m'a appris et ce que la vie m'a appris. Et je le transmets par l'écriture. je le transmets par les rencontres puisque je suis thérapeute et hypnothérapeute en particulier et de plus en plus aujourd'hui je transmets à travers mes formations
- Sandrine Corbiau
Merci Virginie C'est en effet passionnant tout ce que tu m'as enseigné cette semaine. Ça a beaucoup résonné. Mais est-ce que tu peux nous raconter ton histoire ? Qu'est-ce qui fait qu'à un moment donné, tu étais tout le temps malade et tu t'es dit à un moment donné, il faut que je me soigne autrement ?
- Virginie Tyou
Est-ce que tu peux nous raconter ? Je vais remonter dans le temps. Je vais remonter dans le temps. et en fait... J'ai réalisé plus tard que j'étais tout le temps malade et que ce n'était pas normal. Mais le vrai basculement dans ma vie, c'est la naissance de mon premier enfant. Aujourd'hui, j'ai appris que la naissance, quand on donne naissance à son premier enfant, ça ramène à notre propre naissance. Je ne le savais pas. Et donc, la naissance de notre premier fils, Adrien, a fait basculer ma vie. Un accouchement qu'on dit aujourd'hui, qu'on appelle dystocique, un accouchement très, très difficile, dont je suis sortie avec des séquelles graves et lourdes, puisque je ne pouvais plus marcher, je ne pouvais plus m'asseoir. Et j'ai été dans l'errance médicale, comme ça, pendant à peu près deux ans, où on vous balade du gynécologue à un neurologue, dans le périnée, parce que le périnée, c'est nos fondements, c'est notre zone la plus profonde et la plus complexe aussi. Donc, comme notre médecine traditionnelle, elle est subdivisée en l'appareil génital et puis tout ce qui est urinaire, tout est disséqué. Et donc, j'allais d'un médecin à un autre et puis ils ne voyaient rien, ils ne voyaient pas comment m'aider jusqu'à... Ce que je rencontre en fait, le basculement aussi, ça a été la rencontre avec un professeur de chirurgie neurologique de la main qui me dit je peux vous opérer mais on signe une décharge. Et moi ça a sonné, j'ai eu vraiment ma petite voix. C'était probablement la première fois de ma vie où j'ai eu une petite voix intérieure qui m'a dit tu fais surtout pas ça.
- Sandrine Corbiau
C'était une décharge.
- Virginie Tyou
C'était une décharge, une vraie décharge, un vrai éclair dans ma tête. Et je me suis dit ok il faut que je cherche encore. Et là j'ai rencontré la personne qui pouvait m'aider. Et j'aime beaucoup mieux dire la personne que le médecin, même s'il était chirurgien. Et c'est un chirurgien extraordinaire, Luc Brunnings, qui, après une rencontre d'une heure et demie avec moi, m'a dit « Moi, je ne vous opérerai pas. Par contre, j'ai peut-être quelque chose à vous proposer. » On était en 2001, on ne parlait pas d'hypnose . Il m'a dit un traitement de la douleur par hypnose. Et moi, je lui ai demandé simplement si c'était intrusif, s'il pouvait y avoir des conséquences. Et pour te dire mon ignorance de ce que c'était l'hypnose, il m'a dit non, pas du tout. Par contre, m'a-t-il dit, il y a juste une précaution. C'est que je tiens à vous dire que vous allez être en contact avec une partie de vous qui sait tout de vous. ce qu'on appelle l'inconscient, mais c'est aussi le corps, l'inconscient et le corps c'est le même esprit. quand on travaille en hypnose, on peut rouvrir des tiroirs de la mémoire, et ces tiroirs peuvent contenir des informations qui peuvent bousculer. Entre guillemets, c'était la seule contre-indication qu'il m'a déposée. Et moi, ma réaction très spontanée, ça a été de lui dire « Oh mais docteur, non mais là, pas de soucis, de toute façon, dans ma famille, il n'y a pas de cadavres dans les placards. » Et en fait, je le dis souvent en formation, le patient, le consultant, dans ce qu'il nous dit, amène sa solution et la réponse. Et je l'ai déposé au médecin, ce cadavre, dans le placard, qui n'était autre que mon père biologique. Parce qu'en fait, j'étais sous le joug. C'est important pour moi de dire ça, être sous le joug d'un secret de famille qui pesait sur moi, qui pesait littéralement sur mon corps et qui emprisonnait mon père inné depuis toujours. Et ce secret de famille, c'était que mon père n'était pas mon père. Et ça, voilà, parce qu'on n'a pas toute la vie dans ce podcast. J'aime bien de dire que c'est un livre qui fait 180 pages, mais c'est un parcours d'un an et demi de thérapie. pour découvrir ce que je devais découvrir, parce que mon père n'était pas mon père. Et puis, ce fut un parcours de 14 ans pour intégrer tout cela, retrouver mes racines dans l'Aude, dans le sud de la France, et retrouver mon père. biologique et pouvoir se retrouver, trouver ma place et m'aligner dans qui je suis, qui je deviens aujourd'hui.
- Sandrine Corbiau
Donc ce travail, c'est une vraie renaissance pour toi.
- Virginie Tyou
C'est une véritable, oui. renaissance et je dirais naissance, naissance tout court naissance tout court et comme les naissances c'est bouleversant c'est violent la naissance c'est la toute puissance de la vie, c'est tout aussi naturel qu'extrêmement puissant, violent mais à un moment donné ça vous projette dans qui vous êtes et ça m'a permis de m'intégrer et d'intégrer ce corps qu'on oublie si souvent dans notre société. On n'est que dans notre société. notre mental et notre mental c'est pas qui nous sommes c'est notre mental notre esprit et notre corps et ma petite phrase c'est toujours de dire que quand l'esprit est le corps dialogue, alors le miracle est en nous. Et c'est là que se fait la profonde guérison.
- Sandrine Corbiau
Et on parle beaucoup de maladies ou de douleurs psychosomatiques. Est-ce que tu peux nous expliquer ?
- Virginie Tyou
Oui, alors dans douleurs psychosomatiques, ce qui est très important pour moi de déposer, c'est que c'est d'abord une vraie douleur. Physique. Parce que quand vous allez chez le médecin, puis qu'il y a une errance médicale, puisque les médecins ne savent pas et ils paniquent un peu, parce que c'est vrai que les médecins, ils ont cette pression, en fait, d'avoir la guérison du patient, puis ça ne marche pas, et à un moment donné, ça peut devenir violent, même avec le médecin qui dit, mais c'est dans votre tête, en fait. C'est dans votre tête. Et moi, la gynécologue à l'époque, qui me suivait bien avant Adrien, où j'avais déjà ce problème de douleur périnéale, que je peux nommer aujourd'hui du vaginisme, en fait, c'était, écoutez, je ne peux rien faire pour vous, c'est dans votre tête, il faut aller vous faire soigner. C'est d'une violence extrême parce qu'en fait, on souffre littéralement dans notre corps, que ce soit dans le périnée, dans le ventre, dans les intestins. C'est d'abord une douleur somatique, corporelle, véritable, mais qui n'a pas une origine physiologique, dont l'origine n'est pas un dysfonctionnement physiologique, mais qui est induite. Par une tension extrême au niveau de l'inconscient qui veut venir vous dire quelque chose. Il y a un message à aller chercher dans cette douleur. Et c'est tout le travail que je propose en hypnose depuis un certain temps et que tu es venue cette semaine, Sandrine, chercher pour accompagner tes propres consultantes et consultants. C'est... C'est à un moment donné, oser se dire, aller à la rencontre de cette douleur, cette douleur psychosomatique, en plus on la déteste, on la rejette, puisque c'est dans notre tête, donc en plus elle est là, elle n'est pas soulageable, on n'arrive pas à la soulager, et en plus on nous dit c'est dans ta tête, donc en gros ça n'existe pas. Sauf que bien sûr elle existe, et qu'elle est là, et en fait le processus thérapeutique en hypnose c'est... Ok, on va aller écouter, entendre cette douleur pour aller chercher le message qu'il y a derrière, au-delà du signal douloureux.
- Sandrine Corbiau
C'est ça, c'est donc celle d'accueillir, lui faire toute sa place.
- Virginie Tyou
Lui faire sa place et lui donner une forme.
- Sandrine Corbiau
Une couleur.
- Virginie Tyou
Une couleur. C'est exactement le trajet que j'ai fait en hypnose avec le médecin, parce que je m'en souviendrai toujours. C'est une approche un peu spéciale, quand un chirurgien vous dit, OK, donc cette douleur que vous avez dans le derrière, si vous deviez me la dessiner, ce serait comment ? Et moi, directement, j'ai eu l'image, en fait, d'un tronc d'olivier fracassé sur la plage. Tu vois les arbres, qui sont parfois les troncs d'arbres après une tempête. sur la plage, et donc ce sont des arbres qui sont fracassés, et donc qui sont pointus. Et c'était comme si j'étais assise, ou comme si ce tronc d'arbre pointu, en fait, était constamment dans mon périnée. Et ce tronc d'arbre m'amenait à être sur la plage, une plage de Grèce que je connaissais bien, puisque c'était le lieu des vacances familiales avec mes parents. Et puis, j'ai pris une barque. J'ai quitté cette plage familiale que je connaissais si bien et avec mes parents qui étaient sur le sable. Et je suis partie en voyage en mer intérieure sur cette barque.
- Sandrine Corbiau
Donc c'est le titre de ton livre, Voyage en mer intérieure. Alors pourquoi ce titre ?
- Virginie Tyou
Alors ce titre, il m'est venu en fait dans le cabinet du chirurgien qui a post-facé mon livre. Parce qu'en fait, je ne trouvais pas de titre à ce témoignage. Évidemment, j'aurais pu l'appeler la source des racines. Au début, j'avais pensé des racines pour exister, puisque c'était une histoire de naissance et de renaissance. Mais il n'y avait rien qui venait et je me suis retrouvée en face de Luke Brunnings. et quand il a accepté de postfacer mon livre, il m'a dit « mais tiens, comment tu vas l'appeler ? » Et je lui ai dit « je ne sais pas, je n'ai pas de titre » . Et il m'a de nouveau aidée à accoucher, une nouvelle fois, de quelque chose en me disant « mais au fond, si tu devais décrire ce que tu as vécu en hypnose ? » Et directement, je lui ai dit « ah mais ce que j'ai vécu, c'est un voyage en mer intérieure » . Et aujourd'hui, dans ma formation, c'est ce que je transmets, c'est que l'hypnose, Ce n'est pas un produit de consommation. Ce n'est pas un outil. Ce n'est pas un médicament. Ce n'est pas la pilule magique.
- Sandrine Corbiau
Ce n'est pas une baguette magique.
- Virginie Tyou
Voilà, ni une pilule, ni une baguette magique. C'est un outil d'introspection profonde. Et c'est un... Évidemment que c'est l'outil qui permet de rentrer en soi, de partir en mer intérieure, aller écouter, accueillir, entendre, aller à la rencontre de notre être profond, de voir ce qui s'y cache, parfois, ce qui s'y remue, comme vieilles colères, comme vieilles rancœurs, comme vieilles histoires, aussi des histoires qui nous appartiennent, mais aussi des histoires qui appartiennent à notre famille, à nos ancêtres, et pour pouvoir les libérer, ne garder que nos belles ressources, parce que nous sommes remplis de belles ressources que nous ne connaissons pas, de garder le meilleur et de libérer. ce qui doit être libéré.
- Sandrine Corbiau
J'aime bien, dans tes formations, tu utilises la métaphore du vigneron. Ici, on est au milieu des vignes. Est-ce que tu peux nous expliquer ?
- Virginie Tyou
Évidemment, la métaphore du vigneron, elle résonne Très très fort en moi, puisque quand j'ai découvert ma famille de racines, ma famille naturelle, mon père était vigneron. Et donc j'ai été beaucoup, beaucoup me promener dans les vignes. J'ai dû faire beaucoup de marches dans les vignes pour... pour intégrer mon histoire. Et la métaphore, le cèpe, le cèpe de vigne, pour pouvoir vivre, pour pouvoir continuer à vivre et pour pouvoir continuer à porter des fruits, être fructifère, il a besoin d'une taille. Et il ou elle, cette vieille dame, a besoin d'une taille. Chaque année, le vigneron vient tailler ce qui n'est plus utile pour pouvoir libérer le potentiel fertile et fructifère de l'année suivante. Et chaque année, la vigne s'enracine toujours un peu plus profond. Une vigne peut vivre sur de la caillasse, comme ici dans les hautes corbières, et elle plonge ses racines à plus de 80 mètres dans le sol. naturellement. Et chaque année, le vigneron vient tailler, libérer, émonder tout ce qui n'est plus utile. C'est un travail qu'on peut et je pense que on doit s'offrir de garder l'essentiel et tailler ce qui n'est plus utile ou qui a fait mal et qui nous empêche de grandir et d'évoluer.
- Sandrine Corbiau
C'est aussi se nourrir du passé au lieu de l'évacuer ?
- Virginie Tyou
Exactement. Donc, comme je dis, le vigneron ne s'occupe pas de tailler les racines. Il taille les branches. Les branches et les racines, elles sont là. Alors, pour pouvoir l'avoir vécu, on pourrait se dire que, bien sûr, dans chaque famille, on se trouve des racines compliquées. Mais est-ce que vous avez déjà vu une plante euh qui pousse bien si vous lui enlevez sa racine. Si vous allez couper, enlevez. Non. Par contre, elle pousse au travers ou elle pousse très mal. Elle survit. Elle survit, en fait. Une plante dont on coupe la moitié de ses racines, ou certaines racines, elle survit. Elle ne peut pas évoluer. Et donc, toutes les racines sont utiles. Par contre, ce qui vient dans l'arbre, ce qui vient dans le cèpe et ce qui pousse comme branche, là, on peut aller tailler. Il y a toujours moyen d'améliorer et de rendre aux racines ce qui doit rester dans le fond des racines pour ne puiser que ce dont on a besoin et qui est juste pour nous.
- Sandrine Corbiau
Merci Virginie, j'espère que ces messages percutent chez vous, en tout cas. J'ai énormément appris tout au long de cette semaine et j'aime bien dans ton livre le professeur Luc Brunnings qui est encore chef de service chirurgie.
- Virginie Tyou
Il est retraité aujourd'hui.
- Sandrine Corbiau
Donc il était chef de service en chirurgie viscérale, c'est ça, à l'hôpital Bruckmann ? Oui. Donc c'est quand même quelqu'un... qui est très reconnu dans le domaine de la médecine, mais il parle aussi de médecine narrative.
- Virginie Tyou
Oui, il parle aussi de la médecine narrative. Et ça, c'est une médecine qui vient des États-Unis. Il y a une université à New York, d'ailleurs, de médecine, où la médecine narrative, c'est permettre à tout un chacun d'aller à la rencontre du puzzle de son histoire. Son histoire personnelle, il y a la narration de son histoire personnelle. Donc, à la fois, c'est narrer, c'est raconter son histoire, la découvrir ou la remettre à sa juste place. C'est permettre aux consultants... au patient, d'archiver aussi des épisodes très douloureux, traumatiques. La médecine narrative, c'est narrer, écrire, raconter. Ça permet de mettre à distance. Mettre à distance diminue l'émotionnel. Donc on n'est plus bloqué au niveau de son aminal. Vous savez, comme quand on a une grosse boule dans la gorge ou quelque chose qu'on n'avale pas. Par la médecine narrative, l'approche narrative, ça va nous permettre que cette histoire, ou que les traumas qu'on a dans notre vie, ou les traumas qui sont dans la famille, puissent à un moment donné être archivés. Et archiver ne veut pas dire de nouveau brûler, débarrasser, parce qu'on ne se débarrasse jamais de toute son histoire. Mais l'important, c'est de l'archiver à la bonne place, dans la grande bibliothèque familiale, pour ne pas qu'elle continue à... sointé, comme dirait le professeur De Vaud, qui est un autre de mes mentors, à sointer et donc à dégouliner dans la vie, dans notre vie, mais aussi dans la vie de nos enfants et de nos petits-enfants.
- Sandrine Corbiau
Merci. Donc cette bibliothèque familiale, on en a beaucoup parlé aussi cette semaine. Oui, c'est comme... Quand on archive, c'est comme si on faisait un deuil.
- Virginie Tyou
Un deuil et mettre à sa place, c'est là, on sait que c'est là, mais le tome ou le chapitre, selon la quantité d'épisodes ou l'importance du trauma familial, etc., il est là, mais il est surtout en dehors de nous. On ne le porte plus.
- Sandrine Corbiau
Et on a beaucoup parlé aussi du temps. Souvent, aujourd'hui, on est dans l'instantané. On voudrait que les choses... On se dit, on va aller faire deux, trois séances d'hypnose et on se dit, ça va régler tous les problèmes. L'importance du temps, du savoir attendre, du savoir se donner le temps de la guérison, c'est important aussi.
- Virginie Tyou
C'est très important. Et c'est vrai que l'hypnose a cette étiquette de thérapie brève. Alors certes, on ne va pas passer sa vie en hypnose, dans une thérapie, un peu comme quand on allait en psychanalyse avant, pendant 20 ans, ce n'est pas ça. Mais moi, j'aime bien parler en termes de cycle des saisons et se donner au moins le temps d'une saison ou deux, selon son âge aussi. Parce que de nouveau, la mémoire corporelle et la mémoire traumatique... C'est différent quand on s'occupe d'un enfant. On peut dire que c'est deux séances, trois séances, parce que voilà la vie de l'enfant, il est tout jeune, et donc il n'a pas accumulé des choses. Si on revient, par exemple... pas parler de spécialité, mais c'est vrai que moi, évidemment, mon chemin fait que je m'occupe beaucoup de personnes qui ont des douleurs psychosomatiques. À un moment donné, une maladie qui se déclare comme la fibromyalgie ou une douleur dans le périnée ou des problèmes de vessie, des problèmes de rectum, d'intestin... Ça n'est pas venu tout de suite. J'aime bien l'image de la couche, de la zagne. C'est-à-dire que ce sont souvent des personnes hyper résilientes, hyper courageuses, qui ont pris des coups, qui ont été victimes, comme je dis, de phrases gifles dans leur enfance, dans leur adolescence, dans des familles compliquées, violentes, une histoire violente. Et en fait, ces personnes, dans la résilience, on traverse ça et on se dit, ça va aller, ça va aller. Et en fait, cette pression, toute cette douleur, Elle traverse les couches du lasagne. Et puis, à un moment donné, quand on est au fond du plat, là, et que là, la douleur, elle est là et on n'en peut plus, c'est à ce moment-là qu'on se dit, il est temps que je prenne soin de moi. Les personnes qui souffrent vraiment de maladies dites psychosomatiques, c'est-à-dire somatiques, mais dont l'origine est la souffrance psychique et les épreuves de la vie ou un secret de famille ou que sais-je encore d'autres, ce sont des personnes hypersensibles. hyper courageuses et résilientes, qui ont pris les coups sans jamais prendre soin d'elles, jusqu'au moment donné où la douleur vient taper tellement fort qu'on doit prendre le chemin. On doit prendre le chemin avec soi, on doit prendre la barque, partir en mer intérieure. Mais c'est à ce moment-là qu'on comprend que ça ne se résout pas en baguettes magiques, mais non, parce qu'il va falloir les traverser, ces couches. Et prendre ce temps pour nous. Et moi, je parle en cycle, en saison. Moi, je reçois les personnes de trois semaines en trois semaines, et plus tard, de mois en mois, et c'est deux saisons minimum. Voir le cycle comme un deuil aussi, c'est un an. Et c'est OK. Parce qu'on va en profondeur à la véritable enjeu, on ne traite pas le problème en surface.
- Sandrine Corbiau
Moi, je trouve qu'il faut éduquer aussi à ça, à cette...
- Virginie Tyou
Il faut remettre au temps sa juste valeur. On a besoin de temps et apprendre ce que l'on peut faire. se connaître, ça prend du temps et sortir de la vision productiviste, consommatrice de on va consommer cette thérapie et puis voilà, on pourra se débarrasser. Mais non, on ne se débarrasse pas de nous. C'est notre chemin. On prend le chemin.
- Sandrine Corbiau
On prend le chemin. Et l'hypnose ne guérit rien, mais elle permet d'explorer une partie.
- Virginie Tyou
Exactement. Alors ça, c'est le professeur Guylain de Vrout, qui lui aussi est décédé il y a quelques années, qui m'a toujours enseigné. Rappelle-toi Virginie, me disait-il, l'hypnose ne guérit rien, elle permet des changements guérisseurs. Ce sont les changements. C'est quand on change que le monde change. Et c'est quand on change à l'intérieur qu'on se guérit.
- Sandrine Corbiau
Merci Virginie.
- Virginie Tyou
Merci Sandra.
- Sandrine Corbiau
J'ai laissé un petit blanc pour que ça résonne, pour que ça fasse son chemin à l'intérieur de chacun. Si vous nous écoutez, peut-être vous donner le temps aussi de cette réflexion. de comment cette interview peut résonner en vous, vous donner le temps de ce livre, donc Voyage en mer intérieure, Virginie Thieu, voilà, c'est un livre qui se lit... Avec des belles prises de conscience et du chemin peut-être à traverser derrière tout ça. Donc un tout grand merci Virginie. Qu'est-ce que j'ai encore envie de vous partager ? Oui, que moi je suis ici dans l'Aude. C'est magnifique, il y a des chambres d'hôtes ici. Ah oui, et que vous avez nommé, c'est quoi le nom ? La
- Virginie Tyou
Barbacane. La Barbacane.
- Sandrine Corbiau
Donc j'ai adoré passer une semaine ici parce que ton mari Virginie nous a préparé des bons petits... plate, délicieux, on était bien installés. Donc, si vous avez envie de faire un voyage, de faire une pause, la barbe à canne, ça veut dire quoi ?
- Virginie Tyou
Alors, la barbe à canne, en fait, on est dans la partie la plus... Enfin, on est dans la partie médiévale du village. Donc, on est au pied du château. On aurait pu l'appeler aussi au pied du château, puisque notre terrasse donne sur le château et le vieux pont millénaire. Et elle s'appelait ... la maison à l'origine de la Barbacane et c'est la partie à l'entrée du château qui protège. Qui protège, qui attend le voyageur et qui protège l'intérieur, le périmètre ici protégé du vieux quartier médiéval qui se refermait quand il y avait des invasions extérieures. Cette notion de protection pour moi, elle est essentielle. Et ces vieux murs, ils m'ont d'abord abrité, moi, Quand j'ai eu besoin de me retirer du monde, de me sentir protégée par des vieux murs porteurs pour me recentrer, pour accueillir cette métamorphose à l'intérieur de moi, pour accueillir mes racines, c'est d'abord un endroit qui m'a appelée, qui m'a protégée, qui a protégé aussi ma famille, qui a permis qu'on prenne du temps ici. et mon fils s'y est Notre fils aîné, celui par qui tout est arrivé. J'aime bien dire que mon fils, la naissance de mon fils, est venu m'apprendre qui j'étais. Il est venu sonner, signaler quelque chose. Maman, il est temps que tu te mettes en route de toi-même. Et justement, ce fils, il nous a dit à 18 ans, un soir de Noël ici, dans notre barbacane, que c'était ici qu'il pouvait le faire. et qui voulait lui aussi devenir un vigneron.
- Sandrine Corbiau
Comme son grand-père.
- Virginie Tyou
Comme son grand-père, un grand-père qu'il n'avait pas connu, mais nous a-t-il dit à l'âge de 18 ans, avec un grand-père avec qui il était en contact là-haut, puisqu'on est entouré de vignes et les hautes corbières, ce sont des monts et des monts, et sa phrase c'était « c'est ici que je peux le faire, c'est ici que je veux être » . Et on lui a fait confiance. On savait que c'était un travailleur. On lui a fait confiance et il a fait son chemin. Aujourd'hui, ici. Et donc, il fait le vin, ici.
- Sandrine Corbiau
Eh bien, merci, Virginie. C'est très inspirant. Et on a envie de s'inspirer de toutes ces histoires de famille. Et puis, de choses qui sont plus hautes que nous. qui demandent d'être écoutés, suivis, ou pas, mais en tout cas, moi, j'ai beaucoup apprécié ton livre, j'ai beaucoup apprécié ta formation, donc un grand merci. Je vais mettre toutes les infos sous ce lien, si vous voulez aussi venir... Passer du temps, je vais mettre toutes les infos en dessous de ce podcast. Et peut-être qu'on se retrouvera Virginie pour d'autres épisodes parce que tu accompagnes aussi les enfants, les parents dans tout ce qui est être auteur de sa vie en ligne.
- Virginie Tyou
Voilà, être auteur de sa vie en ligne, oui. Pouvoir trouver un équilibre et une juste distance par rapport à cette vie connectée, digitalisée, avec laquelle on doit. faire aujourd'hui. Mais comme tout ce qu'on doit faire, on doit l'apprendre. Et c'est tellement important de s'éduquer soi et d'éduquer et d'accompagner nos enfants à un juste équilibre, justement plus... Je pense que le monde numérique aujourd'hui vient nous chercher et on peut le voir de manière extrêmement négative, on l'entend aujourd'hui et ça en effet, les écrans ont des effets, etc. C'est une réalité qui est enfin audible aujourd'hui. Moi, quand j'en parlais il y a dix ans, c'était pas audible. Donc ça, c'est très positif. Mais je dirais que si on doit prendre le point positif, c'est que le numérique vient nous obliger aujourd'hui à justement prendre soin de notre être, de notre corps, de notre intériorité, de notre intimité. Et tout ça, c'est une nouvelle forme de parentalité à acquérir aujourd'hui. et euh c'est Ce domaine me touche parce qu'il fait partie de ma vie d'avant. Et en fait, j'ai fait le pont, j'ai repris ce que je savais de ce monde d'avant avec ce que j'ai appris de la vie, de l'existence et de cette importance d'être en contact avec soi-même et pour accompagner les parents, aujourd'hui les professionnels aussi, qui s'occupent d'enfants par rapport aux écrans.
- Sandrine Corbiau
Merci Virginie, je te remercie. J'espère que cet épisode vous a inspiré. Merci de nous avoir écouté et je vous donne rendez-vous au prochain épisode. Merci beaucoup Virginie.
- Virginie Tyou
Merci à toi Sandrine et merci aux auditeurs.
- Sandrine Corbiau
À bientôt. Je vous remercie de l'avoir écouté. N'oubliez pas de vous abonner si vous souhaitez être averti de la sortie du prochain épisode. Et puis, si vous avez appris cet épisode et pour que ce podcast puisse continuer à grandir, n'hésitez pas à laisser une bonne note et pourquoi pas un commentaire, un partage sur les réseaux sociaux ou un email pour me faire un retour. C'est un vrai carburant pour moi d'avoir vos feedbacks, car ils me permettent de mesurer l'impact des messages. et parce que c'est grâce à vos commentaires, vos partages, vos étoiles que ce... podcast peut continuer à cheminer et à inspirer d'autres personnes. Déjà, un tout grand merci. Ce podcast fait aussi partie d'une émission que j'ai la chance de diffuser sur Radio Alma le mardi. J'en profite pour remercier David Martinez pour la réalisation de ce podcast. Pour rappel, je suis Sandrine Corbiot, hypnothérapeute. J'adore faciliter les prises de conscience et le changement et je me réjouis de vous retrouver la prochaine fois. À bientôt !