- Nora
Bienvenue dans Jeudi tout aux usagers, le rendez-vous dédié à celles et ceux qui œuvrent chaque jour pour les usagers. Patients, résidents, accompagnants, aidants, ce podcast est pour vous. Plongez au cœur d'une maison des usagers où la santé se raconte et se partage autrement. Installez-vous confortablement et préparez-vous à découvrir des témoignages inspirants et des perspectives nouvelles. Je dis tout aux usagers, le podcast où la parole des usagers prend toute sa valeur. Bienvenue dans Jeudi tout aux usagers. Bonjour à tous et à toutes. Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir Julie Seguin, coordonnatrice du Conseil local de santé mentale de la CABBALR, donc Béthune, Bruay, Artois-Lys, Romane. Bonjour Julie, merci d'être avec nous.
- Philippe
Julie, bonjour. Tout d'abord, pour commencer, pourriez-vous vous présenter brièvement, nous dire quelques mots sur votre parcours professionnel et ce qui vous a amené également à ce poste ?
- Julie
Alors, j'ai démarré ma carrière... professionnelle, on va dire en commençant par les accueils de loisirs, donc en tant qu'animatrice. Donc voilà, j'ai côtoyé un type de public au sein de ces quelques années d'animation qui m'ont donné l'envie d'effectuer un parcours autour du social. Donc j'ai entamé une formation d'éducatrice spécialisée. Professionnellement parlant, à l'issue de ma formation, j'ai exercé au sein de centres éducatifs renforcés et de centres éducatifs fermés pour la protection judiciaire de la jeunesse. J'ai ensuite été référente famille handicap au sein d'un centre social et me voici aujourd'hui coordinatrice du conseil local de santé mentale depuis septembre 2024.
- Philippe
D'accord. Alors pour nos auditeurs qui ne sont pas forcément familiers avec cette structure, Merci. Pouvez-vous nous expliquer simplement ce que c'est un Conseil local de santé mentale et quelle est sa mission principale ?
- Julie
Alors, le Conseil local de santé mentale, c'est une instance où sont réunis les partenaires du territoire qui œuvrent autour de la santé mentale, donc les élus, les professionnels de santé, les associations, les travailleurs sociaux de tous champs qui se réunissent justement pour échanger autour des questions de santé mentale, de construire des projets. de répondre à un besoin de territoire en termes de santé mentale. C'est une instance qui est co-construite avec un ancrage politique fort de M. Olivier GACQUERRE, président de la communauté d'agglomération Béthune-Bruyère-Artois Lys Romane, et de Mme Virginie SOUILLIART, qui est vice-présidente en charge de la santé et de la cohésion sociale au sein de la communauté d'Aglo. Également le Projet de Santé Mentale Val-de-Lys-Artois, l'ARS... et la préfecture, qui nous apporte un soutien technique, une expertise médicale, mais également financière.
- Philippe
D'accord. Et justement, ce CLSM, comment il s'intègre dans le paysage français ? En France, comment c'est intégré ?
- Julie
Alors, cette année, il y a une grande cause nationale autour de la santé mentale. Donc, le CLSM est une branche santé mentale du contrat local de santé, Donc, c'est pour ça. au niveau de la CABBALR par Madame parent delphine donc et je participe également régulièrement au groupe de travail qui sont portés par le projet territorial de santé mentale donc artois-audomarois donc ce sont des groupes de travail justement donc le CLSM un ancrage au niveau local sur les besoins de territoire le projet territorial de santé mentale un ancrage plus territorialisé sur l'art ou l'audomarois surtout au niveau du territoire mais
- Philippe
Est-ce qu'il y a la même chose en France ou c'est simplement sur notre territoire que ça existe ?
- Julie
Les CLSM tendent à se développer. Il y a une volonté de l'ARS d'intensifier la présence des conseils locaux de santé mentale sur le territoire français. On participe aussi au niveau local à faire remonter et à identifier les problématiques de territoire au niveau national. Donc, il y a une part strata.
- Philippe
tout connaît donc dans les premiers à avoir ce sort de choses sur notre région ?
- Julie
Alors oui, il est existant sur la CABALR depuis 2021. Je sais que sur d'autres territoires un peu plus anciens encore, mais ce n'est pas encore quelque chose qui est ancré sur l'ensemble du territoire national.
- Philippe
Merci.
- Nora
Alors Julie, on parle souvent de déclic quand il s'agit d'engagement et j'aurais voulu savoir pour vous quelle a été finalement l'étincelle. Qu'est-ce qui a fait que vous avez voulu vous investir ? Parce que vous nous avez évoqué votre parcours qui est très diversifié. Qu'est-ce qui vous a poussé à vous investir justement pour la cause de la santé mentale ?
- Julie
Alors ça a été la richesse justement des publics auprès desquels j'ai pu exercer. Justement cette question de santé mentale pouvait revenir très régulièrement. La santé mentale peut tous être impactée. C'est quelque chose à titre même personnel que j'ai pu vivre dans mon entourage. J'ai souhaité pouvoir œuvrer sur cette cause, de pouvoir mobiliser des acteurs du territoire, de par aussi les diplômes que j'avais pu avoir ou les développements de projets, de pouvoir mettre au service les usagers, mes compétences, et de pouvoir co-construire avec les acteurs du territoire des actions concrètes en lien avec les réadaptés du terrain. D'accord.
- Nora
Justement, vous parlez d'actions concrètes. C'est justement le sujet de ma prochaine question puisque vous êtes coordinatrice. Mais alors, au quotidien, quelles sont les actions que vous mettez en œuvre ? Finalement, quelle est votre journée type ou votre semaine type ?
- Julie
Alors, il n'y a pas de journée type. Il n'y a pas de semaine type. C'est principalement… Alors, c'est beaucoup d'administratifs et de partenariats. de travail sur des champs, on peut aller de logement à l'emploi, sur toute la périnatalité. Moi, je n'ai pas de public spécifique, on va dire que j'interviens auprès de trois publics. Donc, mon objectif, c'est de coordonner les acteurs du territoire et de construire des réponses à fonction des réalités du terrain. J'ai perdu. Désolée.
- Nora
Justement, vous nous avez dit que vous travaillez avec les élus locaux, les partenaires. Est-ce que vous travaillez également avec les associations ? Puisque c'est quelque chose qu'on connaît nous, au sein de la Maison des usagers. Donc, j'aurais voulu savoir si c'était aussi un de vos partenaires.
- Julie
Alors, nous, il est important aussi que les personnes concernées, justement, soient actrices et soient décisionnaires également dans nos instances. On a également un comité de pilotage où… Les représentants de l'usager, donc des groupes d'entraide mutuelle ou l'UNAFAM, siègent au sein du comité de pilotage sur la prise de décision, sur les orientations à venir, que nous, voilà, peuvent nous solliciter. Alors, principalement, j'accompagne également sur la méthodologie de projet. L'objectif est de conconscrire aussi des actions. À titre d'exemple, actuellement, nous sommes en train de finaliser la quinzaine des semaines d'information en santé mentale. avec un collectif d'acteurs du territoire, avec des touchants préfendus, actions diverses et variées. J'invite justement le plus grand nombre, dès la sortie de cette programmation, à pouvoir participer aux actions qui seront portées. Et ça se passera du 6 au 19 octobre 2025. Nous sommes du territoire.
- Nora
Alors justement, quand on parle de… d'associations, des élus locaux, des partenaires. La question que je me suis posée, c'est finalement, est-ce qu'un usager, donc un patient ou sa famille, son aidant, peuvent contacter directement le conseil local de santé mentale ?
- Julie
Alors oui, ils peuvent me contacter. Alors, je laisserai mes coordonnées, je ne les connais pas encore. Mais voilà, ils peuvent me contacter. L'objectif aussi, c'est de pouvoir apporter une réponse, une orientation. Parfois, on a une méconnaissance aussi du territoire, des professionnels. Voilà donc mon objectif aussi c'est d'avoir une connaissance civile du territoire de toutes les institutions qui peuvent exister et qui pourraient accompagner. Je pourrais aussi orienter et être facilitatrice justement dans un parcours de soins. Donc voilà, oui, oui, ils peuvent me solliciter sans souci.
- Nora
Alors vous nous avez parlé de la quinzaine d'informations. c'est un exemple concret de projet. Est-ce que vous en auriez un autre, peut-être, à nous livrer un projet concret que met en place le Conseil ?
- Julie
Alors, nous, actuellement, nous portons des points d'écoute et d'orientation psychologique sur trois communes du territoire, donc Béthune, Lillers et Noeux les Mines. Donc, ces points d'écoute et d'orientation psychologique sont gratuits. C'est sur rendez-vous. Donc, voilà, si on a une anxiété, un mal-être, ou on a besoin… pas juste de discuter, de vider un peu son sac. C'est un lieu où on est accompagné d'une infirmière de l'EPSM. L'objectif aussi de travailler en collaboration avec l'établissement de santé publique est de pouvoir faire le relais, si nécessaire, sur du soin, d'avoir cette continuité et ces acteurs engagés à nos côtés. On parlait tout à l'heure d'expertise médicale, c'est un des projets. C'est à partir de 16 ans. Et c'est ouvert à tout habitant du territoire de la Camaguen.
- Nora
Une dernière question pour ma partie, je me suis posé la question, vous l'avez indiqué, la santé mentale, c'est une grande cause nationale. Est-ce qu'il y a des enjeux un peu plus particuliers, spécifiques sur notre territoire, en termes d'âge ou en termes de pathologie ?
- Julie
Nous, on travaille dans le cadre du projet territorial de santé mentale, autour de parcours. Un parcours périnatalité, un parcours adolescent, un parcours pour personnes âgées. On travaille également sur la notion de précarité et là, des notifications médicales également. Donc, sur cette innovation, permettre aussi aux futurs professionnels de s'ancrer dans le territoire, puisqu'on a quand même un gros manque, on va dire, au niveau du moyen-temps humain, financier, parfois de réponses, notamment chez les très jeunes. Donc, c'est vraiment et... On demande des partenaires également aussi de pouvoir travailler cette question-là. Et actuellement, j'effectue un travail auprès des élus sur la mise en place d'une cellule d'appui pour les élus, à destination des élus, pour des formations de sensibilisation sur le rôle de l'élu, sur les connaissances en matière de santé mentale. Toute information, toute formation est en train d'être construite avec les élus. On a eu une première soirée de théâtre débat avec la compagnie La Belle Histoire. On a pu déstigmatiser. Dans un premier temps, c'était surtout de déstigmatiser l'image qu'on pourrait avoir de la santé mentale et de se dire qu'effectivement, on peut tous être touchés. C'est soldé par un questionnaire. On a pu recenser les besoins. notamment un axe sur les addictions aussi qui est très préliant. Il va y avoir un gros travail d'accompagnement et de formation auprès des élus.
- Philippe
Justement, beaucoup de projets, beaucoup de défis. Mais aujourd'hui, quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés dans votre rôle de coordinatrice ? C'est-à-dire le manque de ressources, la complexité des situations, la sensibilisation du public. Quels sont les défis à relever aujourd'hui ?
- Julie
Vous avez totalement répondu à ce que j'allais dire. Effectivement, plus de promotion et d'information, de déstigmatisation de la santé mentale. Donc ça, c'est un gros champ. Et c'est pour ça qu'on met en place également une quinzaine des semaines d'information en santé mentale. Mais l'objectif, ce n'est pas de se cantonner sur cette quinzaine. Nous, l'objectif, c'est que ça soit sur toute l'année. Donc, la communauté d'agglomération, on parlait de l'atelier santé ville. à élaborer un outil éducatif, un outil photo-expression autour de la santé mentale. Nous formons des personnes ayant la formation de secouristes en santé mentale à l'utilisation de cet outil, dans le but de sensibiliser, d'informer, de pouvoir se faire rouler ensuite s'il y a des situations. Pour les orienter en direct, c'est l'objectif aussi d'informer, de sensibiliser, de pouvoir vous orienter. Une autre contrainte également, c'est effectivement les ressources. Le manque de professionnels également sur le territoire et parfois d'outils. Notamment, je parlais des très jeunes. On a beaucoup de développement sur les 16-25 ans. L'avant, c'est encore très compliqué. Donc, tout est à construire. C'est pour ça que tout est à créer. On va s'appuyer également sur les compétences psy. psychosocial pour les plus jeunes, mais tout est envisagé. avec les partenaires du territoire et les personnes concernées.
- Philippe
Et donc, justement, à l'inverse, vous existez depuis 2021. Quelles sont pour vous les plus grandes réussites depuis 2021 ? Ou vos grandes satisfactions que vous avez depuis quatre ans ?
- Julie
Alors, une des grandes satisfactions, c'est le collectif de secouristes en santé mentale. Donc, on est toujours sur cette taxe de prévention. Donc, 160 personnes actuellement ont été formées par la communauté d'agglomération au premier secours. de santé mentale donc personnes confondues que ce soit des habitants soit des agents d'accueil les élus professionnels des associations sociales 160 personnes sont formés nous avons constitué un collectif nous réunissons à minima une fois par trimestre pour du renfort de connaissances sur des thématiques par exemple les troubles du comportement alimentaire la bipolarité et c'est Dans ces instances-là où la participation également des personnes concernées est très importante, puisqu'on part de l'expérientiel justement des patients experts, justement pour témoigner de leur expérience, des problématiques qu'ils pouvaient rencontrer, des ressources qu'ils avaient pu déployer ou restantes encore à construire, qui permettent aussi d'avoir des réponses ou un éclairage auprès des partenaires qui participent sur les groupes de travail pour la co-construction justement de solutions. à venir.
- Philippe
D'accord et comment vous percevez la prise en charge de la santé mentale en France en général ? Il y a du travail c'est ça ?
- Julie
Il y a beaucoup de travail, il y a beaucoup d'innovation et vraiment quand je parle de co-construction c'est vraiment ce collectif et cette efficience qui est propre au poste de coordination, c'est de pouvoir mettre tout acteur du... On se sent confondu autour de la table et de pouvoir justement, dans un premier temps, se connaître, puisque parfois aussi les difficultés qui peuvent être rencontrées, c'est une méconnaissance des limites des uns et des autres, dans leur réalité, dans leur quotidien de travail, que ce soit au niveau de l'EPSM ou du médico-social, chacun a son quotidien de travail, ses difficultés, et c'est de justement pouvoir apprendre à se connaître également. pouvoir savoir où sont les limites. On rencontre également de plus en plus de situations dites complexes, avec des problématiques diverses et variées qui évoluent également. Là aussi, un travail d'innovation sur l'accompagnement de toute l'émergence de problématiques. Je vais prendre un exemple de pathologie du L. avec un trouble psychique et consommé. Parfois, on est aussi sur une limite. Est-ce que c'est le trouble psychique ou est-ce que c'est l'addiction qui fait que ? On a aussi ces instances de travail-là pour l'année
- Philippe
2026. C'est le souvenir du CLSM dans les années à venir. Vous avez parlé des jeunes. Je pense que vous réfléchissez également, je ne sais pas, sur ce qu'est le rôle des écrans aujourd'hui. Est-ce que tout ça, c'est également dans les projets à venir ou pas ?
- Julie
Oui, ça fait partie d'un temps de travail. Comme je l'expliquais, le CLSM est la branche santé mentale du contrat local de santé. C'est vraiment en co-construction avec Madame Parent que sont développées des actions autour des écrans, effectivement auprès du jeune public.
- Philippe
Merci.
- Nora
Merci. Justement, pour nos auditeurs, comment peuvent-ils en apprendre davantage sur le conseil local de santé mentale ou contacter le conseil local de santé mentale le plus proche de leur domicile ? Est-ce qu'il y a un site qui…
- Julie
Alors oui, il y a le CCOMS. C'est le centre aux ressources où vous y retrouverez une cartographie avec toutes les coordonnées des coordinateurs des CLSM de France. Ce qui permet aussi de voir les zones blanches, on va dire, Au revoir. puisque ce n'est pas sur tout le territoire, c'est ce que j'expliquais tout à l'heure, mais d'avoir les coordonnées, des contacts. Ensuite, plus à titre personnel, je pense en ressources qui peuvent être adaptées à tout public, je conseille très fortement le Psycom, qui est une très bonne base de ressources documentaires et vraiment adaptées, même si on n'a pas spécialement besoin d'avoir des diapos. plumes ou autre en santé mentale ou en psychiatrie pour vraiment déprendre l'ensemble des documents. C'est vraiment accessible. Il y a également le santé psy jeune, où vous y retrouvez aussi des petits guides.
- Nora
Merci pour toutes ces ressources. Si vous êtes proche de la Maison des usagers de Béthune, n'hésitez pas à prendre contact avec la coordonnatrice, puisque nous avons également un groupe de parole qui se réunit. le samedi au sein de la Maison des Usagers au travers de l'association Unafam. Ça peut être également une ressource si vous êtes proche du centre hospitalier de Béthune-Beuvry.
Julie, un grand merci pour cet éclairage sur le conseil local de santé mentale et votre travail. C'était passionnant. Nous espérons que nos auditeurs ont désormais une meilleure appréhension de ce qu'est le conseil de santé mentale, de ses actions concrètes et très proches des usagers. Et merci à vous, chers auditeurs, de nous avoir écoutés. On se retrouve bientôt pour un nouvel épisode de Jeudi tout aux usagers. Merci.
Et voilà, notre exploration touche à sa fin. Nous espérons que cet épisode vous a inspiré et donné envie d'en apprendre davantage sur l'engagement au service des usagers. Au-delà de la maladie, il est possible de devenir un acteur clé du changement et de la solidarité. Retrouvez le calendrier des permanences et des événements de la Maison des usagers du Centre hospitalier de Béthune-Beuvry, sur la page Internet ou les réseaux sociaux de l'établissement Facebook et LinkedIn. Merci d'avoir été à l'écoute de Jeudi tout aux usagers. N'hésitez pas à partager cet épisode autour de vous et à nous laisser vos impressions. Et surtout, restez connectés pour de nouveaux témoignages et récits inspirants. A bientôt !