- Nora
Bienvenue dans Jeudi tout aux usagers, le rendez-vous dédié à celles et ceux qui œuvrent chaque jour pour les usagers. Patients, résidents, accompagnants, aidants, ce podcast est pour vous. Plongez au cœur d'une maison des usagers où la santé se raconte et se partage autrement. Installez-vous confortablement et préparez-vous à découvrir des témoignages inspirants et des perspectives nouvelles. Je dis tout aux usagers, le podcast où la parole des usagers prend toute sa valeur. Bienvenue dans Jeudi tout aux usagers. Aujourd'hui, nous avons le privilège d'accueillir Fanny Meriaux, pair aidante itinérante. Fanny, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation. Pour commencer, pourriez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu'est la pair aidance et ce qui vous a amené à embrasser ce rôle ?
- Fanny
Bonjour, merci pour votre invitation. Alors oui, je voudrais quand même préciser en démarrant qu'il y a... Un an et demi, si vous m'aviez posé la même question, j'aurais répondu différemment. Et donc, là nous sommes enregistrés, il est tout à fait possible que dans un an, je répondrai un peu différemment parce que je compléterai encore. Donc vraiment, il ne faudra pas hésiter, lorsqu'il y a cette vidéo, à apporter des commentaires et à compléter ce que je vais dire. La Père-Aidance, c'est quelque chose déjà qui est universel, c'est-à-dire que tout un chacun utilise la pair aidance, dont la forme la plus connue est l'entraide. L'entraide pour traverser des moments difficiles, et donc dans l'histoire de l'humanité, la Père-Aidance est inscrite. Pour survivre, pour la survie, on ne survit pas en étant seul, on survit en se reliant, en mobilisant et en mutualisant ces ressources les uns les autres, pouvoir traverser des épreuves, qu'elles soient de famine, de guerre, etc. Donc la pair aidence, déjà, c'est universel, c'est vraiment inscrit depuis très très longtemps. La péridance moderne, on la retrouve, alors je ne suis pas historienne, mais en tout cas, on la retrouve beaucoup dans les mouvements sociaux. Les mouvements sociaux pour, justement, au niveau des... Donc ça a été beaucoup chez les féministes, après la Seconde Guerre mondiale, ici, chez les féministes, chez les... Chez les personnes survivantes de la psychiatrie aux États-Unis, on l'a retrouvé également beaucoup chez les alcooliques anonymes. On retrouve aussi beaucoup dans les mouvements des droits civiques pour les personnes racisées, les personnes noires, pour faire reconnaître leur valeur. qui est la même que toute personne. On retrouve ça dans des tas également au niveau des addictions. Et il y a dans la paire aidance quelque chose de commun. Donc la paire aidance, on pourrait dire que c'est quand des personnes vivent des situations circulation très difficile et marquée par des vécus de stigmatisation, de honte, d'humiliation, de souffrance, eh bien, elles ne vont pas avoir les réponses forcément pour être acteurs, pour vraiment... affronter, trouver les ressources pour retrouver du sens à leur vie et pour que leur vie vaille la peine d'être vécue. Eh bien, l'impérédence, ça va être ces personnes qui vont être confrontées à tout cela et qui vont avoir cette envie, en fait, de retrouver du sens, d'être acteurs, de se mobiliser. Et pour cela, elles vont être dans le self-care, c'est-à-dire dans le self-help. Elles vont vouloir s'aider soi-même. Et pour s'aider soi-même... eh bien, on ne peut pas être seul. On va s'aider en s'appuyant non seulement sur ses ressources, mais sur les ressources de l'autre. Donc la Père-Élan, c'est vraiment un mouvement, et ce sont des pratiques où les personnes vont se reconnaître comme Père au travers justement des expériences vécues assez similaires. de l'un et de l'autre, de l'un et des autres, puisque la paire aidance peut se faire d'un par un, de paire à paire, mais elle peut se faire aussi dans un groupe, justement. Et pour cela, il va y avoir beaucoup de choses qui vont être nécessaires. En fait, la paire aidance, notre paire aidant, Merci. C'est reconnaître l'autre, c'est reconnaître l'autre comme étant son pair et c'est en même temps être reconnu par l'autre. Donc c'est vraiment quelque chose où je donne et je reçois. C'est vraiment à double sens. Je reçois et je donne, c'est vraiment à double sens. Et également, c'est un... un mode de relation qui est assez différent des relations qu'on retrouve classiquement. C'est-à-dire que souvent, dans les relations sociales, on va se retrouver par affinité ou par géographie, on est proche géographiquement. Au niveau de la paire et danse, en fait, euh Ce n'est pas tellement ça qui va compter. En fait, ce qui va compter, ça va être la résonance. Ce qu'on va raconter, ce qu'on va dire de son vécu, de ses difficultés, eh bien, ça va faire un écho. Et là, il va y avoir une proximité, voire même de la connivence, une forme de complicité, où là, l'autre personne va dire Puis, ça aussi, je comprends. Donc en fait, dans la paix et dans ce mouvement de self-help, de s'aider soi-même, eh bien, on va avoir la confiance, on va avoir un rapport de confiance, on va avoir un rapport de réciprocité, puisqu'on s'apporte l'un l'autre, les uns les autres, et on va avoir aussi une famille. d'égalité. Ça va être... En fait, toi et moi, on est pareils. On est semblables.
- Nora
Pas de relation asymétrique ?
- Fanny
Pas du tout de relation asymétrique. Si on a une, alors ça veut dire qu'on s'éloigne de la pair aidance. C'est qu'on va se rapprocher d'une relation de professionnel mais pas pair aidant. professionnel du soin, professionnel social. Donc on va avoir cette réciprocité, cette confiance, on va avoir cette connivence même, et on va avoir également l'horizontalité, c'est-à-dire qu'il n'y en a pas un qui sait plus que l'autre, chacun est détenteur d'un savoir. Alors ce qui est important, c'est... Moi, en fait, j'ai découvert la pair aidance, je me suis rendue compte que je l'avais déjà pratiquée sans le savoir, sans que j'aie la connaissance de ce mot. Mais je l'avais déjà pratiquée.
- Nora
C'est intéressant justement, parce que j'allais vous demander si finalement, parce que quand il y a une forme d'engagement, on parle souvent de déclic, d'étincelle, mais finalement, vous, c'est un processus qui était... des gens enclenchés. Il n'y a pas eu forcément un jour où vous vous êtes levée, je vais schématiser comme telle, et vous avez dit tiens, je vais m'engager dans la pair aidance. Non, ce n'était pas...
- Fanny
Alors, disons que l'entraide, ça c'est quelque chose que j'ai connu dans mes hospitalisations, par exemple. J'ai connu cette entraide mutuelle, notamment, j'avais des Merci. J'avais des phénomènes que moi je... Je souffre d'hallucinations, en tout cas de phénomènes olfactifs qui sont un enfer au quotidien et également au niveau auditif, qui vont perturber ma pensée, qui vont me distraire, qui vont aussi me faire me replier sur moi-même, m'isoler. Donc par exemple, je souffre d'un phénomène qui est plutôt rare, et ça aussi... La pair aidance, on va avoir une production de savoir de l'expérience, issue de l'expérience, qu'on appelle les savoirs expérientiels. Alors tout le monde en a, les savoirs expérientiels, ça ne vient pas en naissant. Donc quand on grandit, on sait qu'une fourchette, elle va servir à manger. Pourquoi on le sait ? Parce que les personnes vont nous apprendre que ça sert à mettre la nourriture. la nourriture à la bouche, etc. Donc, les savoirs expérientiels, il n'y a rien de plus commun. En revanche, la paire est dense, elle va s'appuyer sur la production de savoirs expérientiels rares. C'est-à-dire que, moi, j'ai des hallucinations olfactives, des phénomènes olfactifs où je vais avoir la sensation que je sens la putréfaction, que je pourris. Du coup, je vais m'écarter des personnes, forcément, puisque cette odeur est envahissante. Donc, je vais m'éloigner des personnes. Eh bien, j'ai déjà été hospitalisée. C'est un phénomène qui est peu répandu, peu partagé. Et du coup, je me sentais très isolée au niveau de... Les ressources à trouver, j'étais démunie. Parce que vraiment, ce qui est très important, et je n'ai pas dit que la paix et l'âme, ça sert aussi à quoi ? Ça sert à être acteur, en fait. Acteur de sa vie, acteur de ses soins, acteur de sa santé, acteur... Voilà, ça sert à ça. Et en fait, moi, avec ces phénomènes... Eh bien, je n'avais personne, en fait, qui pouvait être ressource, qui pouvait partager. Quand j'ai été hospitalisée, eh bien, j'ai rencontré une dame qui vivait, en fait, avec une expérience très similaire. Et on a partagé, et en partageant, eh bien, j'ai pu tester d'autres choses. J'ai pu également confronter aussi, moi, mon retour d'expérience. Et du coup, ensemble, on a pu produire aussi de nouveaux savoirs expérientiels. En fait, c'est ça.
- Nora
C'est la co-construction.
- Fanny
C'est la co-construction, tout le temps. Et alors, ce qui est intéressant aussi de préciser, c'est que ces savoirs expérientiels rares, mais comme ils sont rares, ils ne sont pas diffusés facilement, on ne va pas les trouver dans une bibliothèque avec un mode d'emploi comme pour les savoirs expérientiels ordinaires. Ils sont difficiles à diffuser, ils sont difficiles à trouver. Et d'où l'intérêt de ces groupes d'autosupport, on appelle ça des groupes d'autosupport, où justement Les personnes concernées par une expérience rare, non partagée par tous, qui peut être par l'expérience de la grande précarité, de la migration, d'être dans un fauteuil roulant, d'être d'un trouble psychique, vont se retrouver entre elles et elles vont partager. on va vraiment être là dans quelque chose aussi qui est tout à fait Il y a plein de pratiques où on ne va pas rivaliser avec les professionnels. C'est vraiment complémentaire. Les professionnels vont avoir des savoirs, vont avoir des techniques, vont avoir des pratiques où nous, on ne va pas rivaliser. Mais par contre, il va y avoir aussi quelque chose où les professionnels ne pourront pas rivaliser avec.
- Nora
C'est important de le préciser ça, parce que vous ne vous substituez pas au corps médical ?
- Fanny
Pas du tout.
- Nora
Voilà, vous complétez dans un parcours de soins, vous venez vraiment en complémentarité.
- Fanny
Ah oui, c'est vraiment en complémentarité.
- Nora
Et alors, pour qu'on comprenne bien, ça peut se traduire comment au quotidien ? Parce que j'imagine qu'un patient qui serait isolé, qui n'en a pas connaissance... Comment il peut atteindre justement ce type de...
- Fanny
Alors, je vais terminer justement là où les professionnels ne peuvent pas rivaliser, c'est par rapport à l'espoir. En fait, un professionnel, quand il va donner un diagnostic, aussi empathique puisse-t-il être, aussi encourageux puisse-t-il être, à dire Vous pouvez avoir un projet de vie satisfaisant, vous pouvez, eh bien, la personne, elle va parfois avoir du mal à le croire, parce que, eh bien, le professionnel n'est pas concerné par la difficulté vécue par la personne. Et c'est là, en fait, que le père aidant intervient, c'est qu'en fait, par son parcours, par ce qu'il a pu mettre en place, place, il ne va pas être malade, il va être acteur, personne qui rencontre des difficultés, mais qui va renommer son expérience. Il va passer de patient, de malade, de précaire, de SDF, à renommer ses expériences en « je suis femme debout » , « je suis guerrière » . Je suis combattant. Il va renommer et puis il va montrer que c'est possible d'avoir une vie satisfaisante. Et du coup, la personne qui est confrontée à ce diagnostic, à ces expériences très difficiles, elle va dire « mais si lui, il y arrive, pourquoi moi je n'y arriverais pas ? » Donc vraiment, c'est l'espoir. qui est au cœur, vraiment au cœur de la pair aidance.
- Nora
C'est une notion dont on parle très peu finalement, cette notion d'espoir. C'est important que les souffrances ont des termes beaucoup plus techniques. Et je trouve que là, c'est important de...
- Fanny
C'est très important, c'est très très important. Et le pair aidant, ce n'est pas l'institution, le professionnel qui peut décider que la personne est paire aidante. Tout comme ce n'est pas moi, qui va me déterminer père et dante. C'est vraiment dans cette reconnaissance par la personne que je vais soutenir. Donc on est aussi dans une relation, bien sûr je ne l'ai pas dit, de soutien et de soutien inconditionnel où on croit que le meilleur est possible.
- Nora
Rien n'est figé. Si je comprends bien, la pérédance n'est pas forcément spécifique à une pathologie. C'est-à-dire que si j'ai moi-même une expérience de telle pathologie, je peux pour autant être pair aidant sur une autre pathologie. C'est quelque chose de compatible.
- Fanny
C'est quelque chose de tout à fait compatible. Là où on va se reconnaître, c'est beaucoup sur les effets. des traversées, des trajectoires douloureuses, difficiles, qui ont produit justement ces sentiments d'exclusion, de honte, de rejet. C'est vécu aussi, de rejet, d'exclusion. Et ça, ça traverse toutes sortes d'expériences de vie. Ce n'est pas lié à une pathologie ou à tel parcours. Donc oui, un pair aidant peut tout à fait… intervenir auprès d'un autre pair qui va avoir un autre parcours. Mais malgré tout, il faut tout de même qu'il y ait déjà la volonté par la personne de changer sa vie, de transformer, de mieux se connaître, d'être acteur. On ne peut pas imposer la pérédance à quelqu'un. Ça, c'est vraiment quelque chose d'important. Le pair aidant, il va avoir une boîte aux outils, il va utiliser plein de ressources, etc. Il va rencontrer la personne, mais encore une fois, si la personne, elle, n'a pas envie, et que c'est un professionnel de santé qui a indiqué, bon ben voilà, on va travailler son plan de rétablissement, etc. Mais si la personne n'a pas envie, et bien Le pair aidant aura très peu d'effet pour la personne. Et si la personne ne se reconnaît pas dans l'expérience de la personne qui va venir du père-aidant, Mais c'est pareil, il n'y aura pas d'effet. Il faut vraiment qu'il y ait cette reconnaissance réciproque. Et c'est pour ça que dans le milieu professionnel, des fois la pair aidance prend des sens qui s'éloignent en fait de ce qui est vraiment le cœur de la pair aidance. Ce n'est vraiment pas plus à s'institutionnaliser. Et plus il faut être vigilant, justement, à bien garder ce qui fait qu'on va être un soutien pour son pai.
- Nora
Parce que finalement, est-ce qu'on a des repères sur la pérédance ? Est-ce qu'il y a une formation théorique ? Est-ce qu'il y a quand même des outils qui sont apportés ? Chacun peut être père aidant à sa manière. Est-ce que vous avez quand même un socle commun si on mettait plusieurs pères aidants l'un à côté de l'autre ?
- Fanny
Alors, il y a des pratiques qui sont très variées. Il y a des formes de pères aidants qui sont très variées. Mais oui, on va aller de la pères aidance la plus informelle, en fait, où ça va être avec le voisin qui a une difficulté assez similaire. Voilà, on va s'entraider jusqu'à formaliser plus la péridance. Et ça, on va retrouver dans les associations, par exemple, les groupes d'entraide mutuelle. Les groupes d'entraide mutuelle sont basés sur la péridance. C'est de l'entraide mutuelle. En France, on dit entraide mutuelle, mais entraide, c'est déjà mutuel. Alors oui, normalement, c'est dans les deux. deux sens. C'est peut-être pour appuyer un peu plus le fait que c'est je te donne, tu me donnes. Alors, parfois, dans l'entraide, quand on va apporter, la personne ne va pas forcément nous rendre, mais elle rendra à quelqu'un d'autre après. Ça fait ça aussi. Et jusqu'à formaliser beaucoup plus sur des formations où là, il va y avoir professionnalisation organisation Et au niveau de cette professionnalisation, on va avoir par exemple la licence médiateur santé-père, où là, ça va être de la médiation entre les professionnels de santé et les personnes directement concernées par un trouble psychique. Moi, je n'ai pas suivi d'une formation. C'est vraiment sur mes savoirs. expérientiel que je m'appuie au quotidien et aussi beaucoup sur les groupes d'autosupport, puisque les groupes d'autosupport nous produisons des savoirs expérientiels. Alors par contre, je me fais superviser régulièrement. Donc il y a une communauté de pratiques, des intervenants pairs, où nous évoquons les questionnements. dont les questionnements éthiques par exemple, ou les difficultés rencontrées, afin justement d'analyser aussi nos pratiques et d'être au plus près des valeurs de l'intermédiance, mais également parfois quand c'est difficile et qu'on a besoin aussi de souffler, on trouve du soutien et des ressources au niveau de la... de la supervision. Il y a beaucoup de modalités. On va peut-être en parler un peu. D'accord.
- Nora
Quel conseil vous donneriez à une personne, je suppose que la pair Aidance, vous rencontrez autant des bienfaits, mais aussi des difficultés. Quel conseil vous donneriez à une personne qui veut s'engager dans la pair aidance, qui certainement regardera cette vidéo, et qui dira, moi également, j'ai envie de mettre à profit mes savoirs expérientiels pour d'autres. Quels conseils vous donneriez ? Pas forcément des conseils techniques, mais peut-être même...
- Fanny
De prendre le temps, déjà. De prendre le temps, c'est-à-dire... Eh bien, prendre le temps un petit peu d'aller découvrir ce qui existe, de faire un peu le tour. Moi, j'ai une particularité, c'est que je suis itinérante. C'est-à-dire que l'itinérance... A la base, j'avais un profil d'une personne dite instable. Une grande difficulté à rester dans un logement, une difficulté qui est toujours là actuellement, vraiment une difficulté à être dans le logement, une difficulté à être dans un travail, le même, une difficulté, vraiment donc un profil dit instable. Et en fait, un jour, ma vie était tellement un enfer, en fait, j'étais tellement... Malheureusement, il n'y avait tellement pas de sens à ma vie que j'avais des idées suicidaires constamment. Un jour, j'ai eu ce déclic de me dire « Fanny, tu vas aller chercher, tu vas bouger, tu vas aller chercher ce qui peut te faire du bien. » Je suis partie comme ça, en itinérant, j'ai tout quitté, j'ai tout quitté, je suis allée à la rencontre. rencontre des acteurs de la santé communautaire, à la rencontre de mes pères. Et là, en fait, j'ai eu des réponses en rencontrant mes pères. La paire est dense avec les groupes d'autosupport. Je dis « Ah, mais oui, mais je ne suis pas seule à vivre ça. Ah, mais oui. » Et en fait, l'itinérance, ça permet de découvrir ce qui existe et d'aller piocher un petit peu suivant ses besoins, les outils, etc. Et du coup, c'est vraiment un conseil que je donne parce que De cet itinérant, de cette instabilité, j'en ai fait aujourd'hui mon métier. C'est-à-dire que j'ai retourné, j'ai vraiment retourné un peu ce stigmate. Oui, ce stigmate.
- Nora
Vous avez fait une force.
- Fanny
Et j'en ai fait une force, puisque aujourd'hui je me déplace partout et j'ai compris qu'en fait, le déplacement est mon repère. Quand je bouge, c'est là quand je me... déplace, quand je vais de ville en ville, de territoire en territoire, eh bien, c'est là que je vais me ressourcer ou alors que je vais m'affranchir de certaines peurs et que je vais dire « Ah, mais voilà, j'ai réussi à prendre le métro, finalement. Bon, ça a été. » Et du coup, je recommande vraiment à la personne qui souhaite devenir pérédance, ... prend son temps d'aller voir ce qui se fait au niveau de la présidence parce qu'il y a plein plein de choses ça peut être par exemple la défense des droits, le plaidoyer parce que on a des situations où les droits nos droits ne sont pas suffisamment respectés on a des beaux textes, des beaux textes de loi, des belles conventions notamment de l'ONU mais où être
- Nora
Mettre de ses choix, ce n'est pas encore possible. Donc on a des mouvements de défense des droits, de plaidoyer, de lobbying politique. On va avoir des interventions dans les formations, puisque la formation continue, la formation dans les universités. des professionnels du social, du médico-social et de santé, il n'y a pas vraiment de formation au rétablissement. Enfin, même, il n'y a pas d'heures sur le rétablissement, qui est une philosophie dont on n'a pas parlé, parce qu'il nous faudrait beaucoup plus de temps. Il n'y a pas cette formation sur la paire aidance, sur l'importance des choix de la personne, aller vraiment vers les choix de la personne, aller vers ses décisions. Et du coup, c'est important aussi, on a des pair aidants qui interviennent dans le domaine de la formation, dans les séminaires des internes, dans un coup partout. Et on a des paires aidants qui vont intervenir dans des... dans des groupes d'autosupport, comme par exemple en addictologie, chez les alcooliques anonymes. On a les personnes qui vont intervenir dans les groupes d'entraide mutuelle, où ils vont faire de la pair aidance formalisée, mais pas professionnelle, mais on peut avoir aussi des pair aidants professionnels. professionnels salariés dans les GEM. Et moi, en tant qu'itinérante, je suis non seulement itinérante géographiquement, mais je suis aussi sur plusieurs casquettes à la fois. Il y a des moments où je vais être plutôt consultante sur du design de politique publique, par exemple. Il y a d'autres moments où... où je vais être là, vraiment pair aidant parce qu'il y a l'écho et puis on s'apporte l'un l'autre, mais il y a d'autres moments où je vais être dans la formation, je vais intervenir. Donc là par exemple, à l'Université d'Été de Santé Publique de Besançon, début juillet, je vais intervenir pour apporter un peu la voix de la personne concernée. au sein d'une formation, je vais intervenir auprès d'un père qui va être en grande difficulté et je vais l'accompagner au téléphone le temps que les secours arrivent, par exemple le temps que l'ambulance arrive. Donc c'est très très varié et c'est ça que j'aime beaucoup.
- Fanny
C'est ce que j'allais vous dire, c'est très varié, on voit qu'il y a vraiment plusieurs facettes. Alors pour s'y retrouver un petit peu, parce que malheureusement le podcast arrive à sa fin, Si nos auditeurs sont intéressés par la paire aidance, est-ce qu'il y a un site internet que vous leur conseilleriez ? Ou plusieurs sites internet où ils pourraient piocher des informations ?
- Nora
Oui, alors déjà, je ne suis pas exhaustive dans ma présentation. Je suis sûre qu'il y a plein de choses. On n'invente rien, je n'ai rien inventé. Donc, il y a Eve Gardien, notamment, qui est sociologue sur Rennes, tiens énormément produits comme ça de travaux sur la pair aidance, sur la parité etc. Donc vraiment je recommande de taper sur internet Eve Gardien ou sur Youtube et puis d'aller écouter il y a également le site internet Psycom P-S-Y-C-O-M donc Psycom ... qui est une mine d'informations en fait pour toute personne qui cherche à se renseigner un peu plus sur la pair aidance ou qui que quoi comment parce que là il a trouvé vraiment plein plein de choses que ce soit des outils que ce soit des adresses par exemple dans son secteur voilà moi j'aimerais et bien connaître des groupes d'autosupport. Là, il peut trouver parce qu'il y a des annuaires. Et puis également, ce que je recommanderais, alors ici, on est à Béthune, il y a un groupe d'entraide mutuelle qui est tout près de chez vous, je crois.
- Fanny
J'aime les compagnons de la bonne humeur.
- Nora
J'aime les compagnons de la bonne humeur, exact. Et puis après, sur Lille, on a pas mal de choses. Il y a la maison des usagers également, où là-bas, à Lille, il va y avoir beaucoup d'associations de paire et danse. De pair aidance on va avoir par exemple... Le COFOR, le Centre de Formation d'Établissement, pour avancer un peu mieux justement sur la connaissance de soi, la connaissance de ses troubles, la connaissance sur les relations aussi, sur ses droits. Il y a cette formation-là pour soi, pour aller mieux, pour avancer. Et puis on va avoir le CREAI, le CREAI Là, quand on a envie d'intervenir comme père, non, pas forcément des diplômes. Pour avoir une voix légitime, le CREAI, sur plusieurs lieux des Hauts-de-France, apporte une formation par des intervenants-pair, des référents-pairs, donc binôme, personne directement concernée par tout. expérience. Pas seulement le handicap psychique, ça peut être la déficience visuelle, la malvoyance, je n'aime pas le mot déficience. C'est comme je n'aime pas personne handicapée. C'est personne en situation. C'est plus la situation qui rend handicapée, finalement, que la spécificité, la particularité. Donc, le CRIEN apporte plusieurs plusieurs... Une formation de cinq jours, ça dure cinq jours, et en fait, toute personne, après, elle suit ces cinq jours pour connaître un peu mieux ses savoirs, pour identifier aussi ses savoirs expérientiels, et où est-ce qu'elle pourrait justement être intervenante paire. Et du coup, au bout de ces cinq jours, elle va pouvoir petit à petit prendre des missions, soit de prise de parole, Soit de témoignages, soit de récits de vie, etc. On a également, dans les Noms de France, les alcooliques anonymes. On a des groupes d'autosupport pour les personnes qui ont vécu le placement. Le placement à l'aide à l'enfance. À la DAS, on a vraiment pas mal de choses. Vous pouvez mettre contact. D'accord, on n'en croit pas. Voilà.
- Fanny
Et là, c'est vraiment...
- Nora
Et pour les ressources, je peux...
- Fanny
Éventuellement, être un relé.
- Nora
Être un relé. Et on a le PTSM. Les PTSM, vraiment, Projet Territorial de Santé Mentale, les PTSM peuvent vraiment donner des ressources au niveau de la pair aidance. On a ça. Il y a plein de...
- Fanny
Il y a une mine d'informations qui sont précieuses et que vous nous apportez. Oui, je ne pense pas à tout.
- Nora
Non, on ne vous en voudra pas. Merci Fanny, merci d'avoir été avec nous. Je suis très contente de vous avoir reçue ce jour puisque c'est aussi tout l'objet de notre podcast, c'est de mettre en valeur des personnes, des actions, des engagements où les personnes ne se sentent pas toujours légitimes pour prendre la parole. Et notre but, c'est vraiment l'objet de notre podcast je dis tout aux usagers. c'est vraiment de mettre en valeur les savoirs expérientiels. Et là, vous en avez fait une belle démonstration.
- Fanny
Merci.
- Nora
Donc, merci à vous. On vous souhaite une bonne continuation pour toutes vos actions. Et merci à vous, chers auditeurs, de nous avoir écoutés. Et voilà, notre exploration touche à sa fin. Nous espérons que cet épisode vous a inspiré et donné envie d'en apprendre davantage sur l'engagement au service des usagers. Au-delà de la maladie, il est possible de devenir un acteur clé du changement et de la solidarité. Retrouvez le calendrier des permanences et des événements de la Maison des Usagers du Centre hospitalier de Béthune-Beuvry sur la page Internet ou les réseaux sociaux de l'établissement Facebook et LinkedIn. Merci d'avoir été à l'écoute de Jeudi tout aux usagers! N'hésitez pas à partager cet épisode autour de vous et à nous laisser vos impressions. Et surtout, restez connectés pour de nouveaux témoignages. et récits inspirants. A bientôt !