Speaker #0Vous vous êtes déjà enflammé devant une finale du 100 mètres et les podiums des jeux vous procurent des frissons. Le sport vous galvanise et les sportifs vous font rêver. Mais derrière les médailles, le chemin vers le jour de gloire est un long parcours semé d'embûches et de challenges. Alors quant à cela s'ajoute le handicap, la route peut s'annoncer encore plus sinueuse. Je m'appelle Milena Suro, je suis sportive de haut niveau en para-badminton. Le but de ce podcast est de vous parler de la vie d'une sportive en quête des jeux, entre exigence du haut niveau et galère du handicap. afin de mieux comprendre le quotidien de ces sportifs à part et de cerner les enjeux de l'accessibilité. Alors si vous aimez le sport, le développement personnel ou que vous êtes touché de près ou de loin par le handicap, ce podcast est fait pour vous. Bonjour et bienvenue dans l'épisode du jour. Alors de manière très rapide, pour ceux qui me suivent depuis le début, vous avez pu voir que j'ai dû changer le nom du podcast. Mais rassurez-vous, le contenu reste le même, la fréquence de publication aussi. Aujourd'hui dans Journal d'une parabadiste, on va aborder un sujet brûlant de l'actualité. C'est un débat que j'ai vu sur absolument tous les réseaux sociaux depuis le début des Jeux Olympiques. Mais pourquoi est-ce que les Jeux Paralympiques ne sont pas en même temps que les Jeux Olympiques ? Et surtout, est-ce que ce serait une bonne idée de mêler les Paralympiques aux Olympiques ? Alors bien sûr, comme toujours ici, je vais exposer mon avis personnel. avec mes arguments, ma façon de voir les choses aujourd'hui en 2024, de par mon expérience dans le sport de haut niveau et dans la société en tant que personne handicapée. Peut-être que d'autres athlètes auraient un avis différent, peut-être que dans 20 ou 30 ans, on aura une compétition unique qui se déroulera à merveille et qui me fera changer d'avis. Mais aujourd'hui, je pense que ça serait la pire des idées de mettre les Jeux paralympiques en même temps que les Jeux Olympiques. C'est un sujet super vaste, et je savais pas trop par quel bout le prendre. Je vais commencer par faire un très rapide tour historique, histoire de pas trop vous ennuyer avec ça, mais ça reste essentiel, je pense, pour comprendre le contexte des Jeux Paralympiques. Au tout début, l'idée, elle est née dans la tête d'un neurologue qui soignait des vétérans de la Seconde Guerre mondiale et qui étaient tous paraplégiques ou tétraplégiques. Il cherchait un moyen de pouvoir accélérer la rééducation fonctionnelle de ses patients, mais aussi et surtout un moyen de les réintégrer dans la vie sociale et d'en faire tout simplement des citoyens heureux. C'est pendant les Jeux Olympiques de Londres en 1948 que ce neurologue a donc eu cette idée de créer une compétition pour les vétérans en fauteuil roulant. Je la fais courte, petit à petit la compétition qui se tenait tous les ans à Stockmanville et qui était très local est devenue internationale. Et c'est en 1960 à Rome que se déroule ce qu'on considère aujourd'hui comme les premiers Jeux paralympiques qui désormais vont se dérouler tous les 4 ans, la même année que les JO, mais pas dans la même ville. Petit à petit, de plus en plus de handicaps sont acceptés. C'est plus réservé qu'aux athlètes en fauteuil roulant. On voit des amputés, des paralysés cérébraux. des déficients visuels, diverses maladies neurologiques ou malformations congénitales. Et en 1988, les Jeux paralympiques se déroulent dans la même ville que les Jeux olympiques, aux Jeux de Séoul. Donc voilà l'histoire de la création des Jeux paralympiques et leur évolution jusqu'à aujourd'hui où ils se déroulent toujours dans la même ville que les JO. Alors maintenant entrons dans le vif du sujet. Pourquoi ? Pour moi, ce n'est pas du tout une bonne idée de programmer les JP en même temps que les JO. Les Jeux Olympiques et Paralympiques, ce sont deux compétitions internationales qui regroupent un nombre d'athlètes absolument énorme. 10 500 pour les Jeux Olympiques, 4 400 pour les Jeux Paralympiques, avec un nombre d'épreuves qui est gigantesque. Je pense que vous avez pu le constater pendant cette première quinzaine des Jeux, il y a des épreuves partout. On ne sait pas où donner de la tête, on regarde la natation quand tout à coup il y a une alerte médaille au VTT, puis il y a un record du monde qui tombe en athlétisme pendant que trois Français ramènent trois médailles sur le même podium en BMX. Bref, déjà juste avec les épreuves olympiques, on est parfois un peu dépassé et la télé ne peut pas tout diffuser en même temps. C'est une critique qui est d'ailleurs beaucoup revenue, France Télé qui ne diffuse pas assez. tel ou tel sport, des gens qui auraient voulu voir la voile pendant que d'autres auraient voulu le VTT, etc. Alors imaginez que dans toute cette densité, on veuille ajouter des épreuves paralympiques. Pour moi, ce serait juste totalement noyer tous les sports et qu'au final, personne n'y comprenne rien et ne voit au final pas grand-chose et aucune compétition en entier. Sachant qu'il faut rappeler qu'il y a 329 épreuves olympiques et qu'on a 549 épreuves paralympiques, parce qu'il y a plusieurs classes de handicap. Donc ce serait vraiment une densité énorme. Pour l'instant je vais même pas parler logistique, ça on y reviendra plus tard, mais juste factuellement en termes de visibilité, je pense que ce serait totalement délétère pour les paralympiques. Aujourd'hui, le dispositif de diffusion qui est prévu... pour les Jeux paralympiques, il est énorme. 24 heures sur 24 de diffusion sur France 2 et France 3. Toutes les épreuves diffusées soit en direct, soit en replay. 10 canaux de diffusion numérique sur le site et l'application France TV avec 300 heures de direct. Dans deux semaines, pendant 15 jours, quand vous allumerez la télé, vous verrez du parasport. C'est simple, je ne vois pas comment on peut faire mieux en termes de visibilité. Alors que si demain, on mélangeait les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques, on aurait factuellement deux fois moins de visibilité à la télé. Alors je m'explique parce que les gens vont me dire Oui, mais les Jeux dureraient un mois au lieu de deux semaines. Mais ça ne change rien. Parce que les journées de compétition, elles ne font que 12 heures et que fatalement, à cause du chevauchement des épreuves, il y aurait des épreuves olympiques en même temps que des épreuves paralympiques. et que quand les épreuves olympiques sont diffusées à l'antenne, les paralympiques n'y seraient pas. Alors que je répète, dans deux semaines, quand vous allumerez votre télé, quoi qu'il arrive, vous verrez du parasport. Donc la visibilité pour nous, elle est beaucoup plus importante si on a notre propre compétition et que pendant deux semaines, il n'y a que nous à l'écran. Ensuite, il y a aussi l'espace médiatique en zone mixte et sur les plateaux télé ensuite. qui est quand même un gros dispositif des Jeux Olympiques et Paralympiques, parce que oui, il y a la visibilité des épreuves, mais il y a aussi la visibilité médiatique autour. Et on remarque que quand on mêle les valides et les paras, souvent les valides prennent toute la place, parce que les médias, on va pas se mentir, vivent aussi dans une logique économique, et qu'ils doivent vendre du papier, faire du clic sur les réseaux sociaux, et que forcément, entre un champion olympique et un champion paralympique aujourd'hui en 2024, il y en a un des deux qui suscite beaucoup plus d'engouement. Encore une fois, peut-être que dans 30 ans, les choses auront changé et mon avis serait alors différent. Mais aujourd'hui, factuellement, si à la sortie de la piscine, on a Léon Marchand et Alex Portal qui se présentent ensemble en zone mixte, je pense que la plupart des micros et de l'attention seraient tournés vers le nageur olympique star. et que l'athlète para, il aurait peut-être quelques secondes ou quelques minutes d'antenne qui restent après, alors que dans la situation actuelle avec les Jeux paralympiques tels qu'on les a, en zone mixte, tous les micros sont forcément tendus à des athlètes para. Un petit exemple concret à ce sujet, en jouant avec l'équipe de France, on a eu ce qu'on appelle Mediaday. C'est une journée où la Fédération nous réunit à l'INSEP et convoque la presse, les médias, afin qu'on puisse faire un dernier point presse avant de se concentrer sur la préparation finale pour les Jeux. Et cette année, notre Fédération a décidé de faire le Media Day commun à l'équipe olympique de badminton et l'équipe paralympique de parabade. Et d'un côté, c'était vraiment super parce que ça nous a effectivement permis de nous réunir tous, de... nous connaître un petit peu et faire une photo, une grande photo de famille, entre guillemets, avec tous les joueurs de la délégation. Mais à côté de ça, les journalistes qui sont venus, ils ont consacré le peu de temps qu'ils avaient aux joueurs valides. Parce que forcément, sur une journée de deux fois trois heures, avec une vingtaine d'athlètes présents, il faut faire des choix. Et les athlètes olympiques ont tous eu une heure de pool press, une heure de radio, une heure de télé. Pendant que les plannings des athlètes para, il était beaucoup plus light. Moi, j'ai eu 5 minutes d'interview par-ci, par-là. Donc, on voit qu'en tout cas aujourd'hui, quand les journalistes, ils doivent choisir, c'est évident qu'ils mettent la priorité sur les Olympiques et qu'ils donnent le temps qu'il reste aux para. Et je pense que c'est ce qui se passerait du coup si on organisait les JO et les JP en même temps. Alors après, on va me dire, oui, mais dans les stades. Alors oui. C'est peut-être le seul point positif à mélanger les épreuves olympiques et paralympiques, c'est que les stades seraient pleins et que les gens assisteraient à des épreuves paralympiques et pourraient découvrir les mêmes émotions que procurent ces compétitions. Sauf que cette configuration, elle pose des soucis énormes de logistique et de programmation et donc de durée des compétitions. Je prends un exemple que je connais parfaitement, le badminton. Cette année, aux Jeux Olympiques, le badminton a duré 10 jours. 10 jours avec des matchs toute la journée. Pour les paralympiques, ça va durer 5 jours. Si demain, on crée une compétition qui alterne un match olympique, un match paralympique, ça veut dire que la compétition, pour tous les joueurs, elle va durer au moins 15 jours. Ou alors, qu'on programme des matchs beaucoup plus tôt, donc avant 8h30, et beaucoup plus tard, donc après 22h. Et ça, en termes de santé des athlètes, c'est absolument inimaginable. Moi, demain, si vous me dites ta compétition, elle dure 15 jours ou alors elle en dure 10, mais tu peux jouer de 6h à minuit je vous le dis direct, j'arrête le sport, parce que ce serait juste absolument impossible à gérer. Et là encore, il y a un autre souci logistique qui vient s'ajouter, c'est que les terrains pour les joueurs debout et pour les joueurs fauteuil, ce n'est pas les mêmes. Les joueurs fauteuil doivent jouer sur des terrains en bois bien durs, alors que les joueurs debout doivent jouer sur des tapis un peu mous. Donc ça veut dire, logistiquement, sur les trois terrains de badminton présents dans l'aréna, il faudrait en avoir un en bois pour les catégories fauteuil, ce qui veut dire moins de matchs par jour programmés pour les debouts que ce qu'on a actuellement avec trois terrains tapis. Et que donc, la compétition qu'on imaginait durer 15 jours juste avant... En fait, elle va sûrement durer 20. Mathématiquement, on voit l'enfer que ça devient. Et pour les athlètes, c'est absolument intenable, une compétition aussi longue. Après, il y a sûrement tout à inventer et à imaginer. On pourrait se dire qu'on met moins de joueurs par compétition, comme ça la compétition dure moins longtemps. Moi aujourd'hui, pour me qualifier au jeu, il fallait que je sois dans le top 6 mondial. On sera 9 dans le tableau de SL4 au final. Est-ce que ce serait un progrès de dire qu'on fait un tableau avec 5 ou 6 joueuses pour que ça colle niveau timing ? Je pense au contraire que ce serait une régression pour les para-athlètes. Un autre souci de programmation, pour les sports comme l'athlétisme, où il y a beaucoup de classifications qui concourent, on va avoir pour l'épreuve du 100 mètres 16 courses différentes. Donc 16 finales du 100 mètres paralympiques, on les cale où et comment ? dans notre calendrier olympique et paralympique. Comment est-ce qu'on équilibre les épreuves olympiques et paralympiques en respectant les athlètes, les spectateurs et les diffusions ? C'est un vrai défi de taille, et encore une fois, peut-être qu'un jour, on verra une solution qui paraîtra tellement évidente, mais c'est vrai que vu d'ici, ça paraît très compliqué à mettre en place. Et là, je vous parle de deux sports qui ont leur équivalent exact, olympique et paralympique. Mais il y a des sports qui soit n'existent que chez les paras, comme le goalball, soit qui ont des terrains totalement différents, comme le rugby fauteuil qui se joue en salle. Donc pour ces sports, comment est-ce qu'on les inclut à une programmation olympico-paralympique ? Pour moi, c'est un peu mettre un pansement sur une jambe de bois en disant on va imposer des épreuves paras dans les stades, comme ça les gens seront obligés de regarder Mais pour ces sports sans équivalence, du coup, le souci reste entier. Et en plus... Ce postulat part du principe que les stades sont vides et que les gens sont totalement désintéressés des paralympiques. Mais je suis désolée, c'est pas forcément vrai. Actuellement, la billetterie des Jeux paralympiques, elle est en train de flamber. La semaine dernière, il n'y avait plus de places à vendre pour les finales du Parabadminton. Ils ont dû en remettre en vente ce week-end. Donc comme quoi, avec une vraie communication, des actions pour vendre les places, de la sensibilisation aux Jeux paralympiques et à nos performances, on voit que les gens peuvent totalement s'intéresser d'eux-mêmes et pleinement au parasport et qu'on n'est pas obligé de nous noyer dans les Jeux Olympiques pour que les gens s'intéressent et viennent nous voir. Et après, il y a un autre défi logistique qui est énorme, c'est le fameux village. Le village olympique et paralympique, c'est l'endroit où tous les athlètes peuvent loger pendant leurs compétitions. On dit village, mais c'est littéralement une ville qui accueille 16 000 athlètes. et leur staff pendant les JO, 4400 athlètes et leur staff pendant les JP. Donc, c'est un endroit qui, généralement, est construit pour l'occasion et qui est ensuite vendu aux particuliers qui cherchent des appartements quand les jeux sont finis. Et donc, accueillir tous les jeux en même temps, ça voudrait dire construire un village qui est encore plus gros. Ça pose... Aussi un gros souci en termes de planning d'arrivée et de départ, parce qu'aujourd'hui les athlètes olympiques, quand ils finissent leur compétition, ils doivent repartir deux jours après pour laisser la place aux athlètes qui arrivent ensuite pour les compétitions de la deuxième semaine. Sauf que comme... On a expliqué avant, si on mêle Jeux olympiques et paralympiques, les compétitions dureront encore plus longtemps et avec encore plus de chevauchement. Et donc c'est pas juste un village un peu plus grand qu'il faudrait envisager, mais un village beaucoup plus grand, sans turnover, à l'heure où beaucoup de voix s'élèvent contre les JO parce que c'est soi-disant une aberration écologique, économique, etc. Si pour la prochaine Olympiade, on annonce qu'on va devoir construire encore plus gros parce qu'on décide... de mettre tout le monde en même temps, est-ce que ça sera bien accueilli ? Est-ce que c'est souhaitable ? Pour moi, c'est difficile à dire. Et il y a aussi toute la question des accréditations des staffs, et notamment des auxiliaires de vie pour les paralympiques. Aujourd'hui, avoir des accréditations au village, c'est extrêmement compliqué, parce qu'il y a beaucoup de monde pour peu de place. Donc moi, ma fédé a dû batailler pour que je puisse avoir un aidant. Au niveau de ma chambre au village, c'est pareil, j'ai un chien d'assistance. Donc pour son bien-être, il faut qu'il puisse se reposer. Donc dans la mesure du possible, il faut qu'on soit en chambre que tous les deux. Mais avec des JO et JP en même temps, je pense que ce serait encore plus difficile d'obtenir ces accréditations et ces aménagements en chambre parce qu'il y aurait très peu de marge de manœuvre du fait de la densité. Donc le défi logistique à relever est sûrement pas impossible, mais quand même énorme. Et est-ce qu'on se casserait vraiment la tête pour que les athlètes paras vivent leur compétition au mieux, s'il y a autant de challenges à relever ? Honnêtement, quand je vois le combat que c'est d'obtenir aujourd'hui ces choses, je pense qu'une nouvelle fois, ce sont les athlètes paras qui n'ont pas tiré. Après ce souci logistique du village, on le retrouve aussi avec la date des Jeux paralympiques. Il y a beaucoup de gens qui se demandent pourquoi est-ce que les deux Jeux ne s'enchaînent pas. Et ça, c'est pareil, c'est purement logistique. C'est pas du tout par idéologie ou ségrégation de nous mettre trois semaines plus tard. C'est que factuellement, il y a 14 000 athlètes et staffs à faire sortir du village olympique, puis 9 000 athlètes et staffs à accueillir pour les Jeux paralympiques. Ça prend déjà beaucoup de temps, et aussi les délégations paralympiques qui arrivent de loin, elles ne viennent pas la veille de leur compétition. Quand on voyage comme ça pour le sport, on arrive généralement un jour avant par heure de décalage horaire. Donc un athlète qui a 9 heures de décalage horaire va arriver 9 jours avant, par exemple. Donc c'est aussi pour ça qu'il faut un peu de temps avant les épreuves paralympiques, déjà pour installer toutes les délégations, et surtout pour accueillir celles qui viennent de loin, que les athlètes aient le temps de se faire au jet lag, à la nourriture, etc. Et il y a aussi la transformation des stades, parce que comme je le disais tout à l'heure, il y a des sports qui sont exclusivement paralympiques, d'autres qui jouent dans des dispositions de terrains différentes, etc. Donc il faut quand même un peu de temps pour pouvoir repréparer tout ça comme il faut. Donc enchaîner les Jeux paralympiques au lendemain des Jeux olympiques, c'est sûr que sur le papier, ce serait une super idée, pour pas que le souffle retombe après les JO, et que les gens... continuent sur leur lancée de regarder le sport, mais en même temps encore une fois, on voit le défi de taille que ça représente et que c'est pas si facile que ça. Après, il y a des choses qui clairement peuvent être améliorées. Je pense aux cérémonies d'ouverture et de clôture. C'est vrai que faire la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques et l'appeler comme ça, ça pousse pas trop à ce que les gens sachent qu'il y a les Paralympiques après. Parce que je vous le garantis, beaucoup de gens n'ont aucune idée de quand se déroulent les paralympiques. Moi, j'ai tous les jours des gens pendant les JO qui me demandaient quand est-ce que je jouais. Et quand je leur disais fin août, ils ne comprenaient pas. Donc peut-être qu'appeler la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques, l'appeler cérémonie de passation ou quelque chose comme ça, ça pourrait être une bonne idée pour faire la transition vers les Jeux paralympiques ensuite. et qu'ensuite, à la fin des Jeux Paralympiques, on ait une cérémonie de clôture de tous les Jeux. Ça je pense qu'effectivement c'est quelque chose qui mériterait d'être réfléchi. Après bien sûr, ça prendrait pas exactement la forme qu'on connaît actuellement, parce que le propre des cérémonies d'ouverture et de clôture, c'est que les athlètes défilent avec le drapeau de leur nation. Sauf que pour l'ouverture des JO, les athlètes paralympiques sont pas encore sur place. Et pour la cérémonie de clôture des paralympiques, les athlètes olympiques ne sont plus là. Donc il y aurait une vraie réflexion à avoir sur la forme d'un nouveau concept comme celui-là. Je pense aussi qu'il y a quelque chose à faire avec les flammes, et les faire vivre côte à côte pendant toute la durée des Jeux. Est-ce qu'il faut faire une seule et même flamme ? Honnêtement, je ne pense pas, parce que comme je l'expliquais au début, les JO et les JP ont vraiment deux histoires différentes. Donc avoir une flamme qui vient de Grèce et une d'Angleterre, je trouve que ça fait vraiment sens et écho à l'histoire. Mais voilà, il y a peut-être quelque chose à faire sur cette symbolique pour montrer plus de continuité entre les deux jeux. et aussi proposer un tableau global des médailles qui mettrait en avant les nations qui misent autant sur les Jeux olympiques que sur les Jeux paralympiques. Je pense que ça pourrait beaucoup faire avancer les moyens mis dans les Jeux paralympiques et surtout les gens se rendraient compte que certains pays qui n'ont sur le papier pas forcément beaucoup de moyens misent finalement beaucoup plus sur les paralympiques que des nations entre guillemets majeures des Jeux olympiques. Donc ces petits détails pourraient effectivement, à mes yeux, être améliorés et pousser encore plus à la visibilité, sans pour autant noyer les athlètes paralympiques. Et enfin, pour moi, l'argument le plus important dans mon refus de mêler les Jeux Olympiques et les Jeux paralympiques, c'est cet aspect philosophique. On parle d'inclusion à tout va, alors que tout ce que les gens proposent, sous couvert d'inclusion, c'est comme je le disais avant, de forcer la visibilité au stade en nous programmant en sandwich entre deux épreuves valides. Alors que pour moi, le vrai combat à mener, la vraie reconnaissance qu'on aura, c'est justement quand les stades seront pleins pour nous. Pour ce que nous sommes, pour ce qu'on propose, nos performances, nos sports, nos particularités, nos symboles que sont les agitos et non les anneaux olympiques, notre cérémonie d'ouverture et notre cérémonie de clôture. Certains y voient de la ségrégation, moi j'y vois justement le fait qu'on peut pleinement vibrer pour les Jeux paralympiques, et pour ce qu'ils sont totalement, des performances sportives de haut niveau qui procurent les mêmes émotions, les mêmes joies, les mêmes tristesses. Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'à la fin. J'imagine donc que le contenu vous a plu, alors je compte sur vous pour le faire savoir autour de vous, et vous abonner pour ne louper aucun épisode à venir. Tous les liens utiles sont dans la description, alors allez y jeter un coup d'œil, et moi je vous dis à la prochaine !