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L’Arrière Boutique – Commerce indépendant, retail, entrepreneuriat : récits inspirants et conseils concrets

Fermer son commerce pour se réinventer : le parcours de Marina, fondatrice de La Seinographe

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57min |30/10/2025
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Description

Dix ans de création, d’intuition et de réinvention.

Dans cet épisode de L’Arrière Boutique, je reçois Marina, fondatrice de La Seinographe, un lieu hybride entre boutique, galerie et espace d’expériences qui a marqué le paysage du commerce indépendant parisien.


Pendant dix ans, Marina a fait évoluer son commerce au rythme de ses intuitions : pop-ups créatifs, collaborations artistiques, espace bien-être, expériences immersives…
Elle y a tout connu, les joies de la création, les collaborations, la maternité, la fatigue, les doutes, les chiffres qui baissent, et finalement, la décision de fermer sa boutique.

Ensemble, on parle de réinvention, d’introspection, de lucidité, mais aussi d’équilibre entre vie pro et perso, de l’impact du Covid sur le retail, et de ce que cela signifie vraiment de changer de chapitre après dix ans d’entrepreneuriat.


Aujourd’hui, Marina a lancé Inspire Paris, un studio créatif dédié au retail et à l’hospitality, où elle met son savoir-faire au service de marques, de commerces et de lieux pour imaginer des expériences sur mesure, des identités visuelles fortes et des projets porteurs de sens.


Un épisode lumineux, sincère et inspirant, enregistré dans la magnifique boutique Vanity Boum, qui accueillait Marina à l’occasion d’un pop-up de lancement d’Inspire Paris.


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Que vous soyez au début de votre projet ou déjà commerçant, je propose plusieurs ressources et accompagnements adaptés à vos besoins : retrouvez toutes les informations et découvrez mes offres sur mon site.


L’Arrière Boutique, c’est le podcast qui explore les coulisses du commerce, de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise à travers des récits de commerçants, des interviews inspirantes, et des conseils concrets pour ouvrir une boutique, développer son business ou faire évoluer sa gestion de boutique.

On y parle de boutiques indépendantes, de retail créatif et de l’expérience client, ainsi que de concept store, pop-up, reconversion, et des tendances du secteur. À chaque épisode, des experts partagent leur vision du commerce local, de l'aménagement de boutique et des processus créatifs pour réussir son projet de commerce.

Un podcast pensé pour celles et ceux qui veulent ouvrir leur commerce, donner vie à leur vision, et créer des lieux à forte identité.


Merci 🧡


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience, mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes. qui vous ouvrent les portes de leur boutique pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Fermer une boutique, c'est un moment très fort. Parfois, c'est un soulagement. Parfois, une décision douloureuse. Ça peut ressembler à un échec, à une étape vers autre chose, à une conviction, une joie. Ou même un petit peu de tout ça à la fois. Quoi qu'il en soit, c'est un très grand chapitre qui se tourne, parce qu'on y a mis souvent des années, de l'énergie et des rêves. Derrière chaque fermeture, il y a une histoire, des raisons, des émotions et des apprentissages. Et ce mois-ci, dans la R boutique, j'ai eu envie de donner la parole à deux entrepreneurs qui ont traversé ce moment. Vous allez voir, ce sont deux parcours et deux manières d'aborder la fin et l'après très différentes. Cette mini-série s'appelle l'après boutique, parce qu'après, il y a toujours quelque chose. Parfois de différent, d'inattendu. ou tout simplement plus aligné avec la personne qu'on est devenu. J'espère que ce nouveau format vous plaira autant que j'ai aimé le préparer, parce que j'aime aussi me dire que le podcast peut prendre parfois d'autres visages, et qu'on peut faire des focus sur des sujets qui sont importants à aborder. Et justement, je trouve que parler de fermeture, c'est important, parce que c'est des moments forts et nécessaires qu'on traversera tous les uns et les autres. Et j'avais donc à cœur d'ouvrir la parole et le dialogue là-dessus. Aujourd'hui, je pars à la rencontre de Marina, la fondatrice de la scénographe. Pendant dix ans, elle a fait vivre ce projet entre boutique, lieu d'expérience et pop-up immersif. C'est un espace qui était à son image, créatif, inspirant et toujours en mouvement. Un lieu qui a donc évolué au fil du temps, au rythme de ses intuitions et de ses élans. C'est passé de la décoration à l'art de vivre jusqu'à une salle de yoga et une cabine de soins. Mais derrière cette effervescence, il y avait aussi de la fatigue, de la charge mentale et les montagnes russes émotionnelles. Et puis un jour, Marina a eu envie de retrouver de la liberté. de changer de rythme et d'ouvrir un nouveau chapitre. Dans cet épisode, elle revient sur ces dix années qui ont façonné la scénographe, sur le moment où elle a décidé de fermer, et sur tout ce que cette décision lui a appris. On parle de création, d'intuition, de maternité, de résilience et de business. Et aussi de cette réalité qu'on connaît bien quand on entreprend, celle de devoir sans cesse se réinventer, encore et encore. Aujourd'hui, Marina a lancé Inspire Paris, un studio créatif qui accompagne les marques et les lieux dans leurs expériences retail et hospitality. Donc une suite qui est totalement naturelle suite à son parcours et qui lui permet de continuer à créer, mais autrement. C'est une conversation qui est lumineuse, pleine de recul et d'énergie, qui va parler de transition, de liberté et du courage de suivre ses élans. Bonne écoute ! Salut Marina !

  • Speaker #1

    Hello Audrey !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ouais ! Raconte-nous où on est là,

  • Speaker #1

    c'est un peu original. Là, on est chez Vanity Boom, cette superbe marque de lampes vintage, mais pas que, qui nous a ouvert les portes. de son écrin pour un pop-up un peu particulier, pour le lancement de mon studio Inspire Paris.

  • Speaker #0

    Trop chouette. Donc ta nouvelle aventure après la scénographe.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc la scénographe qui est une aventure qui a duré dix ans, qui a été un lieu physique boutique pendant huit ans et dont j'ai fermé les portes de manière définitive en avril dernier.

  • Speaker #0

    Et c'est un des sujets qu'on va aborder aujourd'hui. Cette aventure et le moment de bascule où tu as décidé de fermer. Pourquoi ? Comment tu t'es sentie ? Ce que tu as traversé ? Et puis aussi parler de l'après ?

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Et ça, ça va être sympa. Alors peut-être qu'on peut repartir de la base. Déjà, peut-être que tu peux nous raconter qui tu es.

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai Marina, j'ai 41 ans. J'ai fondé la scénographe l'année de mes 30 ans. Ça a commencé avec des pop-up thématiques de créateurs à l'espace Beaurepère sur 200 m² que je scénographiais entièrement. J'ai fait six pop-ups comme ça avec des créateurs mode déco lifestyle made in France et assez rapidement, comme il y avait de très belles pièces d'artisanat etc, j'ai eu envie d'avoir un lieu physique pérenne pour que les gens puissent retrouver un peu mes coups de cœur au quotidien. Donc j'ai ouvert une première boutique rue Condorcet pendant deux ans en collaboration avec la marque de fauteuils Bloch de l'Est, fauteuils vintage restaurés. Et ensuite, assez naturellement, j'ai eu envie d'avoir mon propre écrin et ça s'est fait du coup rue Notre-Dame-de-Lorette à Saint-Georges sur 70 mètres carrés. Une boutique que j'ai ouverte en collaboration avec la marque de papier peint et papeterie Atelier Mouti. Puis on a ouvert ce lieu à quatre mains et post-Covid, j'ai repris entièrement le lieu qui est devenu un lieu un peu, presque pas un tiers lieu, mais un lieu où il s'est passé beaucoup de choses. Avec notamment ma sélection déco mode qui a évolué plus côté wellness aussi. Et dans lequel j'ai ouvert une salle de yoga, une cabine de soins. Et c'est là où j'ai un peu commencé la partie expérience. Voilà, donc ça, ça a été un peu une deuxième transition dans la vie de cette boutique. Et ensuite, dernière étape de ces six ans rue Notre-Dame-de-Lorette, ça a été l'envie de faire des pop-up, pour plein de raisons, mais pour notamment, moi, me retrouver créativement plus stimulée, pour changer l'offre plus souvent, raconter des histoires, faire du storytelling, faire de la scénographie, tout ce que j'adore faire, et aussi à chaque fois, dans chaque pop-up, créer de l'expérience. Donc faire intervenir un tatoueur, faire intervenir un cours de yoga, un groupe de musique, enfin voilà. Vraiment raconter des histoires et faire venir des gens autour du concept qui a été créé pour un mois, deux mois, trois mois. Voilà en gros un peu l'histoire de la boutique que j'ai eue sous le nom de la scénographe.

  • Speaker #0

    Donc c'est vrai qu'il y a eu énormément de changements. Tous ces changements ont été liés au fait que tu sentais toi un besoin, ça tu l'as dit, de faire les choses un peu différemment. Ça te nourrissait peut-être de proposer autre chose. Est-ce que c'est aussi que tu as ressenti que les gens en avaient besoin de changements ? Qu'une boutique qui est toujours à la même image, c'est peut-être rassurant, mais en même temps c'est peut-être ennuyant. Qu'est-ce qui a provoqué tous ces changements ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce projet, au tout début, avant les pop-ups, c'était un bloc de lifestyle parisien, de tendance, de curation déjà. On n'appelait pas ça comme ça à l'époque, mais voilà. Et donc ce projet a toujours suivi mes élans, mes envies. C'était vraiment toujours le prolongement de moi. Donc à chaque fois, j'ai toujours pris des décisions. hyper intuitives, au-delà de la dimension purement business. Et ensuite, évidemment, dans le cadre de mes envies, j'ai adapté le modèle aussi en fonction de ce que je ressendais en termes de besoins de mes clients, ma communauté, etc. Et voilà. Et aussi, pour la dernière partie, si on parle de la partie wellness, avec la salle de yoga, la cabine de soins, qui a créé des... des hypnothérapeutes, des sophrologues, des masseurs énergétiques, du reiki, des choses un peu spirituelles.

  • Speaker #0

    Et tu avais toujours une partie boutique, où là tu avais une offre de produits qui était dans cette thématique-là aussi. Exactement.

  • Speaker #1

    Il y avait vraiment la partie purement boutique avec la sélection wellness, art de vivre. J'intégrais le wellness dans l'art de vivre. À l'époque, ça ne se faisait pas encore tout à fait comme ça. Maintenant, c'est assez évident. Et en parallèle, j'avais une cabine de soins et en bas, au sous-sol, une salle de yoga. Et donc, il y avait une grande programmation. Enfin, tout ça vivait un peu côte à côte. Et c'était la sortie du Covid. Moi, comme beaucoup de gens, je me suis mise au yoga, à la méditation. Ça a été une grosse révélation. Et donc, quand j'ai réouvert la boutique post-Covid, j'ai eu cette envie de faire découvrir au maximum de gens la révélation que j'avais eue, notamment avec la méditation. Et je pense qu'il y avait un vrai besoin qui était connecté à mon envie. Donc, c'était très aligné. Voilà. Et après cette partie-là... Je crois que je suis allée hyper loin dans la partie wellness, un peu spirituelle, peut-être presque un peu trop. Et j'ai eu envie de me réapproprier ma spiritualité juste pour moi, sans forcément que ça transparesse trop dans mon offre. Puisque moi, ce que j'aime profondément faire à la base, c'est oui, le wellness, mais c'est vraiment l'art de vivre et la décoration. Et donc, du coup, à ce moment-là, la cabine de soins continuait à vivre. La programmation, la salle de yoga, c'était un peu moins une envie parce que c'était un deuxième métier, vraiment.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait. C'était vraiment...

  • Speaker #1

    C'était sans rajouter une grosse couche.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est-à-dire que les gens, il y avait combien de cours ? Alors du coup,

  • Speaker #1

    c'était une programmation que je créais pour trois mois. Il y avait une dizaine de séances par semaine, plutôt le soir ou le week-end. Et c'était une salle qui pouvait accueillir jusqu'à dix personnes. Et c'est vrai que c'était génial, mais le booking, les annulations, on était encore un peu dans le Covid, donc les profs qui avaient le Covid, les clients qui avaient prépayé, qui ne pouvaient pas venir, c'était un vrai job. au-delà du concept store, de la partie boutique. Et donc, c'était une évidence. Donc, il y a eu beaucoup, beaucoup de joie à maintenir ce format pendant 2-3 ans. Mais je crois qu'ensuite, je me suis dit, j'ai envie de plus être à fond spiritualité et il est temps pour moi de revenir plus fort au niveau de l'art de vivre et la déco. Et aussi, je crois que j'avais envie que le lieu soit moins figé en termes de sélection. et d'inviter toujours un artiste, parce que j'avais trois artistes un peu phares qui animaient les murs de la boutique. Mais là, j'avais envie vraiment de faire des resets. Et je crois que c'était un besoin aussi interne à moi, mais c'était aussi de se dire, tous les mois, tous les trois mois, je mets tout à plat, je vide la boutique. Donc la première fois que j'ai pu faire les pop-ups, j'ai vidé la boutique. On a tout remonté, comme si on partait de zéro. C'était hyper excitant de récurer les moindres angles de la boutique, de mettre un nouvel artiste complètement sur les murs, de faire une toute nouvelle sélection. une toute nouvelle scénographie, de toutes nouvelles vitrines. Et ce qui était intéressant, c'était, moi, ça me boostait créativement. Je trouvais que ça créait une richesse à l'offre différente. Et aussi, les gens adorent aussi avoir de l'éphémère, qu'on leur raconte des histoires, que tout soit transformé. Pour les gens qui vivent dans le quartier ou qui vont au bureau, il y a une nouvelle histoire à découvrir.

  • Speaker #0

    Une nouvelle raison de se déplacer, de s'émerveiller.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc je pense que c'était hyper vertueux pour moi, pour les gens, les habitués de la boutique, pour les passants, de dire « Oh, on me raconte une vraie histoire » . C'est pas juste une jolie boutique avec de beaux objets et des jolies affiches, c'est qu'est-ce qui s'y passe et on voit qu'il y a quelque chose de majeur esthétiquement qui se passe. Et c'était ça qui moi m'a énormément plu et ça je l'ai fait, j'ai peut-être fait 5-6 pop-up thématiques comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord, c'était trimestriel ?

  • Speaker #1

    Ça dépendait. Il y a eu plein de formats différents. Il y a eu un format avec l'artiste et tatoueur Jim Killam. On a carrément co-créé entièrement. On a habillé toute la boutique qu'avec des co-créations. Donc lui, il fait des peintures, il fait plein de choses différentes. Mais là, on a vraiment co-créé des vases, des foulards en soie, des coussins, un plaid. Donc en fait, c'était vraiment transcrire son univers artistique dans du lifestyle. Et ça, on l'a fait à quatre mains et ça a duré. J'ai oublié déjà. C'est fou comme on oublie vite, ça a duré peu de temps, ça n'était que deux semaines. On avait créé 60 pièces.

  • Speaker #0

    Oui c'est ça, ce qui m'interpelle c'est aussi la question hyper pratico-pratique, c'est comment tu gères les stocks, quand c'est sur du temps court, encore plus quand tu fais de la co-création et que tu fais des collabs que tu revends. Exactement. C'est un plaisir mais tu as quand même cette pression de te dire en fait, le stock, mon pop-up s'arrête au bout de temps, comment je fais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, moi, c'était une manière... très spécifique de travailler, c'est que je ne faisais plus d'achats. Moi, quand j'ai co-créé avec notamment Jim Killam, il a créé toutes ces pièces-là. Il a une très forte communauté, hyper fan de son univers. Donc moi, je lui ai donné mon expertise en tant que retailer. Par exemple, un foulard, il faut qu'il y ait des marches sur les côtés, soit rouleau tes mains. Donc toutes les caractéristiques produits et retail, c'était un peu mon expertise. Et lui, il a appliqué son univers. Et donc lui, il va faire toute la production. Et ensuite, à la vente, je vais prendre une commission. Donc finalement, ce qu'on va co-créer et ce qu'il va créer pour la boutique, moi, je prends une commission comme un retailer classique. Donc ça veut dire que je n'achète pas de marchandises. Et c'est vrai que ce qui est intéressant, c'est vraiment, pour moi, c'est hyper important quand on a une boutique et qu'on travaille avec des créateurs, des artisans, c'est ce rapport de confiance que moi, j'ai toujours hyper senti pendant 10 ans à travailler en pop-up ou en boutique physique. c'est la confiance, la communication co-créés avec un objectif commun et de faire rayonner le beau, l'artisanat, le made in France et ça se faisait des collaborations hyper suivies et hyper vertueuses donc ça c'est chouette. T'as toujours senti que ça faisait des regains en termes de visite de vente ça a créé de l'émotionnel même pour l'artiste c'est une manière de le challenger sur le nombre de fois où je travaille avec des artistes qui ne faisaient pas ça mais je leur demande de faire un modèle exclusif Donc ils vont... explorer une piste et finalement ça devient un modèle dans les pièces exclusives en général j'avais l'exclu pendant 6 mois puis l'artiste pouvait décider d'intégrer ça à ses collections permanentes et souvent ça devenait leur classique, leur intemporel et ils allaient travailler une technique qu'ils n'auraient pas faite habituellement et c'est super chouette et je pense que ça booste de co-créer et de sortir de sa zone de confort pour moi comme pour eux et voilà donc Donc... Et cette idée de créer des collections capsule, je trouve que c'est hyper fort et hyper nécessaire. Aujourd'hui, pour surprendre, créer de l'émotion, je trouve que c'est vraiment la base du retail plus que jamais. Voilà, donc un petit peu.

  • Speaker #0

    Ok. Et à quoi ressemblait ton quotidien, toi, en tant que commerçante ? Est-ce que c'était un quotidien où il y avait beaucoup de choses, de répétitions ? Ou est-ce que c'était totalement freestyle ? Enfin, comment c'était ? ton quotidien pendant ces années ?

  • Speaker #1

    Alors moi je sais qu'une des périodes que j'ai beaucoup aimé c'est quand je suis devenue maman notamment parce que je ne suis pas trop du matin à la base mais quand on est obligé de se lever pour emmener nos enfants à l'école il y avait vraiment ce temps où très tôt à 8h30 je pouvais me mettre dans un café et travailler hyper au calme et donc là tout mettre à plat et ne pas être interrompu par des clients, par plein plein de choses et donc j'avais ce sas de pré-organisation de ma journée ensuite j'arrivais à la journée, alors soit il y avait ma vendeuse de l'époque soit j'étais full time soit j'étais toute seule à la boutique Oui. Et ensuite, la journée se passe comme elle se passe parce que c'est au rythme des gens qui rentrent dans la boutique, c'est au rythme des ventes, c'est au rythme du client avec qui il va y avoir un coup de cœur. On va parler pendant trois heures. C'est très décousu. Dans ce moment-là, il faut faire caler un peu d'admin, beaucoup de contenu forcément pour les réseaux en boutique. Et puis, comme j'avais toujours un projet d'avance, que ce soit la salle de yoga, le planning de yoga, Merci. les contrats des thérapeutes qui est en cabine de soins, le projet de pop-up avec tel artiste, la co-création des capsules. Donc en fait, c'est un joyeux bazar de beaucoup de choses, d'administratif, d'une dimension de créer des moodboards, de penser à la vie. C'est à la nouvelle vitrine, d'aller vite acheter de la déco pour refaire, voilà. Donc c'était, j'aimais bien moi vraiment le matin avoir au moins deux heures hyper focus, où je suis très peu dérangée, où je fais les coups de fil essentiels, où je vais être au calme. Et une fois à la boutique, bah là c'est le joyeux bazar de tout ce que j'arrive à faire rentrer dans la journée, en fonction des, entre les clients quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, et donc tu dis que t'as été, enfin que t'étais maman, donc t'as découvert la maternité en même temps que t'as été commerçante. Ouais. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Rock'n'roll.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Rock'n'roll. Tu sais aussi.

  • Speaker #0

    Ça change un peu les perspectives.

  • Speaker #1

    Oui, ça change tout. J'ai qu'une petite fille de 8 ans. Et quand elle est arrivée, je crois qu'on se croit un peu... On n'a pas l'expérience. Et donc on croit qu'on peut tout mener de front. Et je me souviens toujours la première boutique quand je l'ai ouverte. J'ai accouché en septembre. Premier pop-up, c'était un pop-up de Noël. Ma fille avait 3 mois. J'étais 7 sur 7 à la boutique. Je ne sais même pas comment je faisais. Enfin, peut-être pas 7 sur 7, mais j'étais beaucoup là vu que c'était Noël. Et ensuite, en janvier, j'ouvrais ma première boutique. Et là, j'étais sur un escabeau à faire la peinture. Alors ma fille avait 4 mois. N'importe quoi. Et donc du coup, on se crame. Clairement, on se crame. Et je me suis cramée. Je me suis cramée à vouloir tout mener tronc. En plus de ça, à ce moment-là, je crois que je faisais du consulting, de la scénographie pour un événement, une marque Kids Stoke. Je crois que... Enfin, je faisais un peu des missions en parallèle qui est arrivé comme ça, que je n'avais pas forcément cherché. Et donc non, on ne dit pas non à de jolies marques qui veulent travailler avec toi. Voilà, et donc je me suis bien cramée. Et rétrospectivement, je ne ferais pas comme ça si... Enfin voilà, je ne conseille pas. Mais en même temps, je crois qu'on a besoin de...

  • Speaker #0

    C'est dur de savoir. Tu ne sais tellement pas ce que tu vas traverser que... C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, quand tu es commerçant et que c'est Noël, plus rien compte.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que c'est un temps tellement important.

  • Speaker #1

    Et qu'en fait, la priorité, c'est être en boutique. que tout soit magnifique, qu'être là au petit soin pour les clients, en fait le reste passe en second. Et ça quand on est jeune maman c'est quand même pas l'idéal, mais bon on fait bien comme on peut.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Ok, donc ce que je me demandais si c'était sur ces... On va parler un peu du tournant, le moment où tu t'es dit j'aimerais fermer la boutique. Mais avant ça j'aimerais savoir ce que tu retiens, ce que tu as aimé. Est-ce que tu as peut-être moins aimé dans ce quotidien, dans ces dix années, avec vraiment une boutique à gérer ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà c'est une grande fierté. Je pense que toute personne qui ouvre un jour une boutique a une grande fierté d'avoir un lieu physique, un lieu tangible. J'ai commencé avec une boutique sur internet, un e-shop, qui était rythmé par les posts Facebook à l'époque. Et d'avoir un lieu qui nous ressemble, qu'on a façonné pour qu'il soit pile dans notre ADN de projet. de le remplir de choses merveilleuses, de trop belles choses qu'on pose minutieusement à droite, à gauche. Beaucoup de joie et beaucoup d'exaltation, surtout quand on est créatif. Fierté, beaucoup de joie. Après aussi, quand je regarde un peu en arrière, c'est sur les dix années passées, c'est toutes les rencontres que j'ai faites. Beaucoup sont devenues des amis, des créateurs, des artistes. Parce que comme on est... Comme on est, soit c'est la personne qui vient à toi pour qui te contacte, pour intégrer ta sélection, soit c'est l'inverse. Et finalement, si on travaille ensemble, c'est qu'on est connecté, qu'on a des valeurs communes, un sens de l'esthétique, du beau commun. Et donc, en fait, on travaille ensemble. Ça fonctionne bien un an, deux ans, trois ans. Moi, souvent, j'ai travaillé plusieurs années avec les mêmes créateurs. Et en fait, il y a de l'émotionnel, il y a de la joie. Et donc, si on met de l'émotion et de la joie entre deux personnes, ça crée des amitiés, forcément. donc ça c'est vrai que tous les... très très belles rencontres que j'ai fait dans ce cadre là voilà et puis oui et puis hyper intéressant aussi je trouve quand je regarde sur ces 8 années boutique C'est tous ces différents formats, comment la boutique a muté.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un peu spécifique, je pense,

  • Speaker #1

    peut-être par rapport à d'autres boutiques.

  • Speaker #0

    C'est ça que je trouve passionnant, c'est de voir comment à chaque fois... C'est pour ça que je te demandais si ça venait d'une intuition interne, si c'est des choses que tu entendais. Mais c'est vrai de voir qu'à chaque fois, comme un caméléon, tu arrivais à t'adapter un peu à ce que tu ressentais de tes envies et du besoin. Et je trouve ça hyper intéressant justement de voir, parce que ce n'est pas nécessairement très... commun et acquis dans la pensée que quand tu as une boutique tu peux faire ça. Tu n'as pas l'impression que tu as une boutique tu t'es mis dans une case, je suis une boutique de déco moi du coup je suis une boutique de déco j'achète des produits, je les revends et donc de voir qu'en fait il y a mille façons de le faire que tu peux co-créer des choses tout est possible inviter des personnes à exposer tu peux proposer des expériences hyper immersives à des clients je trouve ça intéressant, ça ouvre effectivement le champ des possibles et tu te dis en fait une boutique ne devrait pas être figée. Ce n'est pas qu'une boutique figée. Il ne faut pas qu'elle soit figée.

  • Speaker #1

    Elle était à l'époque, je pense, en fait c'est le commerce, c'est le qu'on l'a connu pendant tellement longtemps. Aujourd'hui, on est en plein cœur de l'immersion, de l'expérience, c'est devenu quelque chose de très normal et qui va être de plus en plus.

  • Speaker #0

    En fait, qui doit l'être parce que c'est la différence avec un site internet.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est un lieu de vie où tu veux, où c'est un rendez-vous. Et je pense que quand tu as un lieu physique, tu invites les gens à rentrer dans ton salon. Moi les gens ils passent le pal de ma boutique C'est comme s'ils rentraient chez moi Et ouais c'est toujours ce que je me suis dit

  • Speaker #0

    Et quand quelqu'un est dans la boutique, j'ai toujours une sorte de reconnaissance. Dans le sens, il a pris la peine dans sa journée de passer ma porte et de venir regarder ce qui se passe chez moi.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et tu as vraiment ce truc, on en parlait un petit peu en off et j'en parlais dans un autre épisode, de cette notion d'hospitalité. De dire, bienvenue ici.

  • Speaker #1

    C'est de l'accueil.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Vraiment. Et donc de voir qu'un commerce peut être plein d'autres choses qu'une boutique telle qu'on les connaît habituellement. C'est hyper libérateur aussi, et j'espère quand même pour les gens qui écoutent de se dire, moi en fait, ouais c'est vrai, après tout j'ai une boutique où je fais de l'enfance, pourquoi pas m'ajouter tel événement, pourquoi pas co-créer quelque chose.

  • Speaker #1

    Une marque pour les mamans spécifique de beauté.

  • Speaker #0

    Il y a tout un tas de choses qui sont... Je pense qu'aujourd'hui, en effet,

  • Speaker #1

    le commerce, il faut l'envisager comme un monde des possibles, qu'il n'y a pas de limite, juste celle qu'on se donne nous. Et qu'en fait, je pense que... Alors moi je travaille beaucoup à l'intuition, c'est vraiment mon driver principal. et je pense que si les gens prennent la peine d'écouter leur intuition, alors parfois tu te dis, mais comment je me connecte à mon intuition ? On l'est plus ou moins en fonction des tempéraments, mais se connecter à la joie. Qu'est-ce qui m'excite ? Qu'est-ce qui provoque de la joie ? Moi, quand j'ai pensé à lancer la salle de yoga, on réouvre, je crois que c'était du coup en janvier, je ne sais plus, et je me dis, mais Marina, tu ne vas pas ouvrir une salle de yoga ? Tu es folle, ça n'a aucun sens. Et donc mon mental me bridait. Il me disait, non, ça n'a pas de sens, c'est une boutique de déco, tu vends aussi des accessoires de mode pourquoi ? et en fait je me suis autorisée à le faire parce que c'était ce qui m'excitait le plus à cet instant-là c'était pas d'ajouter une nouvelle marque de vase ou un nouvel artiste à ce moment-là ce qui m'animait le plus qui me créait de la joie et qui faisait sens pour moi c'était d'ouvrir une salle de yoga et d'inviter les gens à vivre des expériences holistiques, wellness et j'ai tellement bien fait ça a été un succès ça m'a permis de faire vivre ce lieu différemment ... il y avait des gens qui étaient drôles, des clients qui rentraient ils disaient, oh là là, quand je viens chez vous, j'ai l'impression d'aller je sais plus la formulation mais c'était pas d'aller chez mon psy mais en tout cas, je suis bien chez vous et les gens ils n'arrivaient pas à partir parce qu'en fait il y avait un spray aurique d'huile essentielle tous les sens étaient sollicités parfois je jouais des mantras en musique, la fille qui va vraiment super loin, mais j'étais à fond parce que j'étais habitée par ça donc t'avais des sprays aux huiles essentielles qui sentaient trop bon de Santara ... Tu avais écouté des mantras, tu avais les objets. Enfin, tous les sens étaient sollicités. Et tu rentrais dans ma bulle, dans une bulle qui se voulait faire rayonner le beau et le bien. Et voilà. Et donc, je pense qu'à partir du moment où tu fais les choses qui t'animent, qui te rendent heureux, heureuse, alors tout va bien. Tu es sur les justes rails. Et donc, ça aura du succès. Et donc, ça va bien se passer. Et si jamais le CA n'est pas au rendez-vous parfaitement comme tu le souhaites, au moins tu t'auras donné du sens à ce que tu crées et ce pourquoi tous les matins tu ouvres la porte de ta boutique. C'est déjà beaucoup. Je m'emballe.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai. Et donc, à un moment, justement, j'arrive à la jeunesse de ce moment où tu t'es posé la question de stop ou encore. Parce que je pense que c'est un moment qu'on traverse tous 100 000 fois quand on est commerçant. Il y a 100 000 matins, on va se dire, là, j'en peux plus. Et puis le soir, on va se dire, quelle journée de ouf,

  • Speaker #1

    jamais j'arrête ça. Ça efface les difficultés.

  • Speaker #0

    C'est vrai que parfois c'est fatigant d'alterner, etc. Ça peut user. Et puis au-delà de juste l'envie qui peut venir repartir en fonction, il suffit d'un client pour que ça te mette au sol. Mais tu as aussi les difficultés économiques, tu as toujours tout un tas de raisons. Donc je me dis que ça peut être bien là qu'on explore un peu quelles étaient tes raisons et puis surtout au début comment ça est arrivé dans ton esprit, est-ce que ça a été long et d'un coup tu t'es... Est-ce que c'est quelque chose qui a pris du temps dans ta pensée ou si un jour tu t'es dit bon ben voilà je sais que je vais m'arrêter et j'en suis sûre ?

  • Speaker #1

    Ça n'a pas été soudain, moi je me souviens un peu comme dans une relation amoureuse ou dans l'histoire d'un couple, je pense qu'il y a des cycles et moi je me souviens qu'au bout de trois ans... Et puis après, c'est aussi connecté à ce qu'on vit à titre personnel dans la vie personnelle. Notamment, on l'a dit tout à l'heure, maman, ça a un vrai impact aussi, je pense, par rapport à comment on perçoit son travail, le temps qu'on y investit. Et donc moi, je me souviens, alors je n'ai plus exactement le timing, mais au bout de trois ans, au bout de sept ans, où il y a un ras-le-bol, où je sens que je suis moins connectée au projet. Et dans ces moments-là, forcément, on se dit... Pourquoi je continue ? Et donc je pense que c'est dans ces moments où on se demande pourquoi je continue, que parfois on a un espèce de réveil et qu'on recalibre le projet pour qu'il continue à nous animer. Et je pense que c'est ce qui s'est passé après le Covid, c'est ce qui s'est passé pour moi quand j'ai commencé les pop-up. J'avais besoin de me nourrir créativement de manière plus forte, plus intense et aussi éphémère. J'avais besoin de réinventer. Et donc à chaque fois que j'ai rencontré des difficultés, je pense que j'ai réussi à transformer le modèle pour qu'il me corresponde de plus et retrouver de la joie et retrouver du sens. Je pense que c'est ça. Mais pour répondre plus directement à ta question par rapport à quand est-ce que je me suis dit peut-être que c'est maintenant qu'il faut arrêter. Si je suis totalement transparente, c'était déjà dans les bacs depuis un petit bout de temps. Motivée notamment par mon statut de maman, de voir ma fille qui grandit et que j'ai loupé tellement de samedis avec elle. J'ai loupé des Noëls en famille parce que j'étais à la boutique jusqu'à 20h et que je suis du sud-ouest et qu'il y avait les grèves de transport. Donc en fait, j'ai manqué des moments importants familiaux. Ça, ça m'a beaucoup affectée quand même. Et aussi parce que comme j'étais retailer, commerçante depuis presque dix ans, si on compte les deux premières années de pop-up, j'ai vu l'évolution des chiffres, si on parle très clairement. Et donc en fait, il y a dix ans, faire du commerce, c'était beaucoup plus facile. Donc moi, j'ai eu un vrai réveil en termes purement financiers, un an et demi avant la fin de la boutique, où là, une chute libre des chiffres, incompréhensible. que moi j'ai expliqué par le changement de... Le post-Covid est venu influer avec le télétravail, avec comment les gens ont eu envie de dépenser leur argent, etc. Et en tout cas, moi qui avais toujours été en croissance, là j'ai un septembre, ça c'est peut-être un peu stagnant le CA, mais sinon j'avais toujours été en croissance toutes ces années-là. Et septembre, un gros gros down que je n'explique pas, assez effrayant. Et donc à partir de là, tout le retail, on a tous connu la réalité de chiffres en baisse. Et du coup, je pense que... Au-delà de la joie et de la créativité et de tout ce que j'arrivais à accomplir au travers de ce lieu, en fait, l'équilibre pro-perso et les chiffres ne matchaient plus, en fait. Et donc là, j'ai commencé à réfléchir à l'après. Et du coup, j'ai mis en off, c'était le bail à céder. Et j'ai laissé le temps faire. Et quand j'ai pu trouver un repreneur du bail, j'ai arrêté. C'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. tu t'es Tu t'es laissé le temps de trouver quelqu'un, t'avais le temps, t'avais pas le couteau sous la gorge.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et pour être hyper transparente, j'ai missionné trois entités immobilières différentes. Ça a pris un an et demi. Et quand en avril dernier j'ai trouvé un repreneur, j'ai pu arrêter. Et c'était un coup de chance parce que ça a été difficile de trouver un repreneur.

  • Speaker #0

    Ouais, t'as trouvé que c'était compliqué ? Ouais,

  • Speaker #1

    j'ai trouvé ça assez difficile parce qu'il y a beaucoup de lieux vides en ce moment dans Paris, parce que c'est dur. Et voilà. Donc en gros, ça s'est fait comme ça, par petites touches de titres à titres individuels, perso, maman, famille, la réalité des chiffres qui n'était plus la même qu'à l'époque, et puis l'envie réelle de retrouver une liberté, sans lieu physique. Vraiment, ça, c'était vraiment de pouvoir revoyager, de pouvoir avoir tous mes week-ends disponibles. Oui, c'est vrai que...

  • Speaker #0

    C'est quand on est un petit commerce indépendant, même si ce qu'on fait c'est très beau et les gens adorent votre boutique, etc. On n'est pas flux, tu vois. Donc du coup, on n'a pas les équipes qui vont avec. Bon, c'est encore un autre débat.

  • Speaker #1

    Et je trouve que même quand tu as les équipes, pour les avoir eu un moment, en fait, tu ne te déconnectes jamais. Parce qu'il y a un moment, effectivement, moi, je n'étais plus trop en boutique les week-ends. Mais en fait, j'étais quand même en boutique. T'es connectée au stress, t'es connectée au chiffre. Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui en boutique ? Est-ce qu'ils ont... Enfin... Tu dis si la maison a besoin d'aide. Tu es toujours joignable. Tu regardes les mails. Pour peu qu'il y ait des nouvelles recrues. Tu es tout le temps dans cette roue.

  • Speaker #0

    Ça, c'est super dur. Je pense que quand tu le vis une décennie, déjà, c'est beaucoup aujourd'hui de vivre une décennie de boutique. C'est vrai que quand la boutique s'est arrêtée en avril, j'étais vraiment... remplie de gratitude mais réelle profonde pour ce lieu et pour tout ce qui s'est passé mais tellement de joie tellement de fierté par contre quelle joie aussi de changer de chapitre et de retrouver une forme de liberté ça m'avait beaucoup manqué là je suis encore dans le dans le kiff de trouver une nouvelle forme d'équilibré de pouvoir travailler de chez moi enfin voilà c'est un nouveau cycle vraiment mais qui a été choisi profondément choisi oui qui a pas été subi même émotionnellement tu vois ok vraiment pas Et je m'étais dit...

  • Speaker #1

    Ça n'a jamais été dur ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu étais prête ? J'étais prête.

  • Speaker #0

    J'étais prête.

  • Speaker #1

    Tu as le temps de digérer l'info, etc.

  • Speaker #0

    Et vraiment, tu vois, on a fêté les 10 ans de la scénographe en... Du coup, j'ai du mal avec les dates. En décembre dernier, avec le pop-up House of Dreamers, j'avais créé toute une collection capsule, plein d'expériences immersives. Et pour moi, ce cap des 10 ans en boutique, cette collection capsule, ce cocktail que j'ai organisé... c'était l'aboutissement de quelque chose. C'était bon, je pouvais passer à autre chose. Donc je pense que les dix ans symboliques, c'était la porte ouverte pour la suite. Et après, ça a duré jusqu'au mois d'avril, jusqu'à la session du bail. Mais hyper aligné, et pour le coup, même pas de nostalgie, juste de la joie de ce qui a eu lieu, de ce qui a existé, mais juste de la joie d'attaquer le nouveau chapitre.

  • Speaker #1

    Et t'as jamais eu peur ? Le truc, c'est que déjà, trouver quelqu'un, un repreneur, c'est dur. Donc peur que ça ne se passe pas bien, que ça ne se passe pas comme tu veux, peur de l'après ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu des gros stress parce qu'en fait j'avais un premier repreneur à un prix pas mal du tout. Et on était sur le dossier administratif, mes bailleurs avaient beaucoup d'exigences de garantie, donc c'était un gros dossier à bien ficeler. L'agent immobilier a vraiment bossé pendant trois mois en début d'année sur ce dossier-là. Et j'étais en lien avec le cabinet de gestion qui m'a dit c'est super Marina, on a tous les éléments, je suis sereine, je vais en parler. Dès que c'est tout efficelé, j'en parle au propriétaire et puis on valide. Pour moi c'était acté, cette offre qui était une très bonne offre. Et elle m'appelle et elle me dit Marina, je tombe de ma chaise, ils ont refusé votre dossier, le dossier des repreneurs. Et là je tombe raide de stress et je me dis waouh, ça faisait trois mois qu'on était sur le sujet, que c'était fastidieux même du côté des repreneurs, c'était galère. Et ils ont refusé. C'était un projet de cavistes et fromagers. Un couple très passionné, mais ils n'ont pas voulu faire de commerce de bouche. Ils ont estimé que leur business plan n'était pas assez solide, malgré les garanties financières qu'ils avaient exigées. Ça a été refusé. Et, je ne sais pas si c'est ma bonne étoile, en tout cas, elle me dit que les propriétaires connaissent quelqu'un qui vit dans l'immeuble, qui pourrait être intéressé. Je me dis, moi je suis là depuis 6 ans, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Et en effet, à l'ancienne, le lendemain, on vient dans la boutique, un monsieur qui a repris du coup le bail et qui me dit, Marina, si j'avais su, moi je suis intéressée. Et donc on a négocié la session du bail et ça s'est fait en un mois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Hallucinant. Donc le truc totalement atypique.

  • Speaker #1

    Les montagnes russes là, d'émotion.

  • Speaker #0

    Ouais, là ça a été des montagnes russes assez vivantes parce que pour moi j'étais déjà partie.

  • Speaker #1

    et donc on a vraiment fait les choses bien surtout si l'offre était intéressante t'as pas du tout envie de t'asseoir là dessus c'est ça,

  • Speaker #0

    vraiment et je me dis je crois qu'ils ne se rendent pas compte le retail c'est dur, en ce moment ils ont de la chance d'avoir un repreneur potentiel avec toutes leurs garanties financières qui sont hyper exigeantes et que personne n'accepte en ce moment et là ils étaient très motivés, ils avaient eu un très gros coup de coeur pour le local et donc je suis tombée de ma chaise et j'ai eu peur parce que moi dans ma tête j'étais déjà partie Oui. J'avais fait les 10 ans de la snograve, j'avais fait le dernier Noël, le dossier était sur les rails, c'était une question de semaine et de signer. Et tout à coup on me dit non ça va pas être comme ça. Et je me dis comment je vais faire ? Et donc là du coup, le lendemain, à l'ancienne, on s'est serré la main sur le nouveau prix du bail qui était un peu moindre. Mais bon c'était cool quand même de pouvoir dire allez. Donc ça ça devait être au mois de février. février mars, ouais c'est ça, et c'est moi qui ai décidé du moment où je partais, où je lui remettais les clés, tout le rétroplanier qui était entre mes mains, lui était hyper flexible, et trop bien, et du coup j'ai pu en parallèle amorcer le nouveau projet, et très vite le studio que j'ai lancé en juin, donc j'ai quitté la boutique en avril, et j'ai lancé le studio créatif en juin, pour dire à quel point j'étais déjà partie, j'étais déjà prête à rebondir, c'était vraiment étonnant.

  • Speaker #1

    T'as pas eu envie de faire un vrai gros break ?

  • Speaker #0

    Alors je l'ai fait pendant un mois et demi, je me suis autorisée vraiment de ne rien faire parce que je voyais bien qu'il n'y avait rien à l'intérieur, que j'avais l'idée du studio et tout ça, mais je sentais qu'il n'y avait pas de jus. Donc en fait je me suis dit tu as le droit à faire une pause, il ne faut pas se flageller. Et puis en fait j'ai profité, je suis partie en week-end avec ma fille, je suis partie en week-end avec mes amis, j'ai profité, profité.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as ressenti le jour où tu as vraiment rendu les clés et passé la porte ?

  • Speaker #0

    Ça s'est fait. hyper radical mais du soulagement et ça c'est beaucoup mon caractère je regarde peu dans le rétroviseur et en fait vraiment c'était tout ce qui devait être fait ici a été réalisé, il n'y a pas de regret à avoir, maintenant place à la suite et j'étais très excitée et comme en plus je faisais déjà du consulting en parallèle de la boutique notamment avec Maison Objet pour le Wellbeing Experience pour des scénos de pop-up donc en fait j'avais déjà un pied dans ma nouvelle vie donc tu n'avais pas peur de l'après J'avais un peu peur de l'après, j'ai toujours un peu peur de l'après. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu n'avais pas l'impression qu'il y avait un vide qui t'attendait et que tu ne savais pas où aller.

  • Speaker #0

    Souvent, c'était plutôt ce que me renvoyaient les autres. Mais qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Et moi, ma réponse toujours, c'était moi, je sais faire plein de choses. J'étais attachée de près, je travaillais dans l'événementiel. Enfin non, vraiment, ça ne m'a jamais inquiétée. La peur, si, elle est là tout le temps, mais je pense qu'elle est là tout le temps quand on est entrepreneur. Et en plus, quand on clôture un chapitre et quand on... On en entame un nouveau. Donc si, si, de la peur, du stress, il y en a. Il y a des moments hyper high, des moments hyper down, mais ça, c'est vraiment l'entrepreneuriat. Mais après, c'est mon côté connecté, le côté spiritualité, mais j'ai confiance. Et même quand j'ai peur, je me dis non, mais je me fais confiance. Je sais que ça va aller. Et je sais aussi que le studio tel que j'ai lancé là, c'est la continuité tellement logique de la scénographe. Donc en fait, c'est tout ce que j'ai fait. Je connais plein de gens, je sais que les gens me font confiance. Donc je n'ai pas de boule de cristal pour dire comment ça va se passer, puisque là c'est tout récent, Inspire Paris. Mais j'ai confiance et je suis tellement excitée d'avoir entamé ce nouveau cycle, c'est limpide.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, peut-être que tu peux nous raconter.

  • Speaker #0

    Du coup, en juillet, j'ai vraiment lancé, je crois, le... le site en ligne mi-juillet de Inspire Paris, studio créatif spécialisé en retail et hospitality experience. Et donc, je propose des services de curation, direction artistique, storytelling et d'événementiel et d'expérience immersive. En gros, l'idée, c'est de proposer aux marques et même aux lieux type hôtel de les accompagner dans tout leur processus créatif. d'une identité graphique à un storytelling, à une création de contenu, jusqu'à une expérience physique potentielle. Aujourd'hui, le spectre du studio est très large. Je pense que petit à petit, ça va peut-être se spécialiser encore plus. Là, je commence à travailler sur 2-3 projets très différents de lieux très premium d'Hospitality où je fais toute l'identité graphique, le site web, tout le storytelling pour leur compte Instagram. et d'autres projets dont je ne peux pas encore parler. L'autre projet, c'est un lieu physique où je vais faire tout le parcours et l'expérience de la marque. Et après, encore un autre projet qui n'est pas encore sûr à 100%. Donc, c'est des choses très différentes. Et juste, c'est la curation d'artistes, de talents, créer de l'émotion autour d'un ADN de projet, d'une marque. Qu'est-ce qu'elle veut transmettre ? Comment elle veut ? faire un reset, revoir ses valeurs et comment elle veut les présenter à sa communauté et créer de l'émotionnel et se reconnecter à sa communauté et à ses clients.

  • Speaker #1

    Donc au final, il y a vraiment une continuité entre ce que tu faisais avec l'asynographe et ce que tu fais là. En fait, finalement, c'est ça. Avant,

  • Speaker #0

    je le faisais pour moi, créer des collections de capsules, créer de l'aséno, créer du storytelling, créer une campagne de communication hyper sur mesure. Je le faisais pour la scénographe sous plein de formes différentes. Et là, l'idée, c'est de pouvoir le faire pour d'autres.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc, ces dix années se sont hyper utiles. On nourrit la suite,

  • Speaker #0

    carrément. Et comme avant la scénographe, j'étais sept ans dans l'événementiel international pour l'industrie télé, j'organisais des dîners à Cannes, etc. Entre autres, j'étais commerciale. Donc, en fait, mon premier job, c'était attachée de près dans la musique. Après, commerciale, industrie télé pour un marché professionnel à Cannes. et puis la scénographe donc en fait Aujourd'hui, je suis vraiment entre la direction artistique et l'événementiel. Et c'est toute la palette créative qu'il y a entre les deux et qui permet de faire rayonner des projets.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as l'impression que de ces dix années, tu as réussi à créer une communauté que tu gardes aujourd'hui ? Est-ce que tu vois les projets que tu as là actuellement, c'est des choses qui se développent grâce à la communauté que tu as pu avoir avant ou pas particulièrement ?

  • Speaker #0

    effectivement c'est les discussions que j'ai en cours notamment avec des clients c'est lié à mon réseau l'asynographe ok Que ce soit une marque qui a 25 ans, que ce soit une marque qui lance un lieu aujourd'hui. Tout est connecté. Pour l'instant, je n'ai pas encore eu le temps d'aller prospecter au-delà de mon propre réseau. Les choses se font pour l'instant de manière un peu organique. Mais encore une fois, c'est les tout débuts.

  • Speaker #1

    Juste par rapport à cette communauté, on est passé un peu vite dessus tout à l'heure. et je sais que... Ça peut être un point de crispation, un questionnement aussi sur quand tu arrêtes une aventure. Donc je fais un petit retour en arrière sur quand tu as décidé d'arrêter. Le fait de le dire aux autres, ça a été difficile. Et comment tu as abordé ce moment où justement tu as communiqué sur la fin ? Après, je pense que comme tu as eu une partie off, où en off tu avais décidé, tu avais avancé sur la fermeture, tu as eu peut-être le temps de le processer.

  • Speaker #0

    Oui, comme ça n'a pas été trop soudain, parfois il y a des choses qui peuvent arriver de manière soudaine. Moi, c'était... très progressif donc effectivement c'était curieux c'était curieux les clients qui rentrent dans la boutique je me souviens je croise au café du coin une cliente et je lui annonce et du coup deux jours plus tard elle avait déjà passé le mot dans le cadre donc ça m'a déstabilisé parce que j'étais plus en maîtrise du message ok parce que je les dis à une personne qui a une personne et comme en plus dans le 9e ça on se connaît tous les commerçants les clients donc et j'étais un peu déstabilisé et donc ouais je pense qu'il y a eu quand même... une petite forme d'inconfort et de devoir justifier. Parce que pour moi, tout était très clair et très aligné. Et tout à coup, il faut se répéter à chaque fois. Ça, c'est dur. Mais qu'est-ce que vous allez faire ? Et en fait, de prendre le stress de l'autre en face, qui est déçu que la boutique ferme, parce que c'était super, mais nous, c'était notre rendez-vous, mais nos cadeaux, on allait faire quoi, etc. Tu as connu ça aussi, les clients qui sont contrariés, à qui on a l'impression d'enlever quelque chose en plus. donc il y avait ce côté inconfortable Et donc moi j'étais là, non mais en fait c'est super, moi je suis très heureuse, je prépare autre chose pour après. Et donc il y avait la résistance dans mes interlocuteurs et ça c'était inconfortable, un peu anxiogène.

  • Speaker #1

    Oui ça peut être un peu déstabilisant, c'est vrai que quand toi t'es sûre...

  • Speaker #0

    Et répéter en boucle, réexpliquer l'idée. Et moi c'est vrai que comme j'ai ce tempérament, quand j'y vais, j'y vais à fond et je tourne la page et j'y vais à fond de manière un peu drastique. Et en fait j'avais plus envie d'être à cette étape-là. Mais en même temps c'était l'étape interne à moi. Il fallait bien prendre le temps d'expliquer aux gens le pourquoi du comment.

  • Speaker #1

    Il y a ça. Il y a déjà, toi, se mettre chacun et chacune, se dire, ok, c'est le bon moment, je le fais, prends la décision. Et après, c'est le communiquer. Et je trouve que c'est une très grosse étape.

  • Speaker #0

    Et après, tu reçois de l'amour. Je pense que vous avez vu ça. C'est que les posts Instagram, tu le formalises, tu fais un réel, tu fais un post, tu expliques tout. Cette pluie d'amour qui tombe, ça, c'était merveilleux.

  • Speaker #1

    Mais moi, je le rappelle... J'avais trouvé ça un peu vertigineux. C'est-à-dire que ça y est, c'est dit.

  • Speaker #0

    On ne peut plus revenir en arrière.

  • Speaker #1

    C'est acté. Pour autant que tu es sûre de toi et que tu penses que c'est la bonne décision, je me rappelle effectivement de ce truc de dire, maintenant, c'est public.

  • Speaker #0

    C'est officiel. C'est une autre étape. Je pense que j'ai eu l'inconfort de me confronter à l'incompréhension des gens et le besoin d'expliquer le pourquoi du comment. Ça, ce n'est pas très agréable. mais c'est nécessaire, ça fait partie du process et puis après ouais parce qu'en fait entre le moment moi je le savais mais le moment où je l'ai annoncé ça a été très rapide, je crois que ça s'est fait en même pas deux semaines, ça a été vraiment très très rapide et voilà et après cette vague de love où on annonce la fermeture et puis voilà et je remettais les clés et c'était waouh je remets les clés, alors c'était bizarre de remettre les clés, c'était chez moi parfois je disais à la maison c'était clairement comme la maison ... et j'étais très attachée à ce lieu qui était très beau et vraiment j'étais très attachée à ce lieu c'est déjà repassé depuis ? ouais c'est curieux, là en fait ils sont un peu en travaux donc il y a des ça va être un showroom une étude d'un marchand de biens de livres anciens donc très spécifique et ça ne sera pas un commerce, ça me fait un peu de peine de me dire que ce lieu qui était un commerce En fait, ça va être transformé par un lieu qui va être sur rendez-vous. Donc, la rue perd un commerce. Et ça, ça fait de la peine parce que c'est un peu une tendance. Malheureusement, j'ai l'impression, à Paris. Donc ça, c'était un peu le... Mais pour l'instant, ils sont encore en travaux. Ils font des étagères dans tous les sens depuis des mois. Mais voilà, ça sera différent. Après, j'ai appris... D'ailleurs, c'était trop chouette. Une dame est venue, une cliente, un jour, et elle réalise que c'était le salon de coiffure où elle avait travaillé 20 ans avant. Et elle me dit, elle a me dit, moi j'ai des souvenirs dans ce salon de coiffure. Donc c'était il y a 20 ans, je pense. Et elle dit, une joie. Et donc c'est très émotionnel de voir un lieu se transmuter. Donc un salon de coiffure, puis après je crois que c'est un truc vegan, avant l'heure, puis moi, et aujourd'hui ça va être une étude de livres anciens, livres d'art. C'est le mouvement, il faut l'accepter, mais voilà.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai que quand tu as vécu des choses hyper fortes dans un lieu... Et que tu y retournes, ça fait vraiment quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors je ne suis pas re-rentrée dedans, je passe devant et encore toute la devanture. La scénographie, il y a le logo, il y a tout. Tu as la poignée, la poignée que tu avais tant poussée, tant fermée. Et ça fait un peu bizarre. Je ne dirais pas que ça me rend triste, mais ça déstabilise un peu et c'est un peu étrange.

  • Speaker #1

    Et donc de cette fermeture et de cette expérience-là de commerce, qu'est-ce que tu as appris ? Est-ce qu'il y a des choses, des apprentissages ? Ouais, j'imagine. Ah waouh !

  • Speaker #0

    Alors attends, que je me concentre. Qu'est-ce que j'ai appris ? Alors, je pense que c'est propre à l'entrepreneuriat plutôt qu'à la casquette commerçante. Mais c'est cette capacité de... Tu parlais de caméléon tout à l'heure, d'hyper-flexibilité. En plus, la décennie passée, on a eu les attentats, les gilets jaunes, les énormes grèves de transport, la guerre, enfin, on a tout eu. Et à chaque fois, je me disais que ça ne pourrait pas être pire. Le Covid, sans mentionner le Covid, quand même. Et en fait, à chaque fois, il a fallu se réinventer. Et ça a été tellement... À chaque fois, il a fallu décupler d'énergie, de créativité pour garder la magie. Pour moi, un commerce, c'est quand même censé apporter un peu de magie et de chaleur. Et donc, à chaque fois, malgré tout ça, et aussi parfois les périodes où les caisses ne sont pas remplies comme elles devraient l'être... En fait, comment on garde le sourire, comment on garde un lieu rayonnant qui accueille et qui crée un peu de joie et de magie. Moi, c'est un peu mon feeling.

  • Speaker #1

    Comment tu transmets une énergie quand tu ne l'as pas ? Quand tu es en train de regarder tes chiffres et que tu es là, mais... Alors ça, tu vois,

  • Speaker #0

    c'est un truc qui ne me manque pas. Parce que je pense que je suis quelqu'un avec un tempérament optimiste et plutôt toujours de bonne humeur. Et en fait, j'ai vécu des deuils, forcément, en 10 ans, des deuils importants. Et quand je devais... C'est vraiment... Séquence... hyper deep non mais voilà parfois je pleurais derrière le comptoir j'essayais mes larmes pour faire un grand sourire à mon client derrière en fait c'était dur ça ça c'est dur parce qu'il y avait c'est ça et ça c'était dur d'aller je ne voudrais pas dire raconter des trucs pareils mais j'allais pleurer au fond de la boutique et je fermais à clé oui c'est ça je fermais à clé j'allais pleurer un coup je séchais mes larmes bon c'est bon je ressemble un peu ça ne se voit pas trop et je réouvrais dès qu'un client arrivait grand sourire bien sûr et show must go on il y a ce côté là en boutique et c'est fatigant C'est un peu d'avoir un lieu physique quand même tout le temps. Parce que les clients, ce n'est pas leur problème. Si tu as des soucis, et donc eux, ils sont là pour un moment agréable. Par contre,

  • Speaker #1

    ils aiment bien raconter leurs soucis.

  • Speaker #0

    Comment ?

  • Speaker #1

    Je dis, eux, ils aiment bien raconter leurs soucis. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Alors là, parfois, il y a des habitués, parfois, qui viennent tout te raconter et qui te drainent un peu en énergie. Moi, qui suis très, très sensible, parfois, c'était dur. J'étais là, waouh. Mais ouais, ouais. Donc, c'est un lieu de vie, un lieu de rencontre avec des super rencontres. de joie. Moi, je me suis fait des amis qui étaient des clients, en fait. Ça a vraiment transformé. Mais par contre, quand t'es commerçant, tu te dois, je trouve... On parlait d'accueil et d'hospitality. C'est un lieu d'accueil. Donc, en fait, désolé, moi, une boutique dans laquelle je rentre, la personne ne sourit pas, n'est pas aimée, ne me dit pas bonjour et ne fait pas l'effort, j'ai pas envie de rester.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    en fait, ça fait partie du métier de commerçant. C'est vrai que c'est normal. Et moi, c'était très naturel de le faire. Par contre, parfois, il y a des jours qui sont durs et ça demande un effort supplémentaires. Tu peux pas te cacher derrière ton ordinateur et faire ton zoom ou faire ton télétravail quand t'es commerçant.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est dur, c'est que je trouve que tu t'en rends pas vraiment compte que tu vas avoir tout ça à donner.

  • Speaker #0

    Tu peux pas deviner.

  • Speaker #1

    C'est la surprise du chef. Ça paraît logique, mais tu penses pas à ça. Effectivement, tu le penses pas. Et je trouve que là où c'est compliqué aussi, c'est quand t'accueilles des équipes, enfin quand c'est plus toi, quand c'est des équipes, comment faire en sorte qu'ils aient ce feu-là et c'est normal en fait qu'ils le... qu'ils l'aient un peu moins que toi, c'est pas leur projet.

  • Speaker #0

    Quand ils ont un gros rhume ou un mauvais jour, ils ne viennent pas. Ou ils vont faire la gueule potentiellement. Et ça c'est compliqué aussi. Moi j'avais qu'une personne, une vendeuse, qui était un vrai petit soleil, qui était extraordinaire. J'ai eu beaucoup de chance. J'ai eu une ou deux apprentis. Mais oui, effectivement, tu peux pas en vouloir à une personne qui est salariée, de ne pas donner l'expérience que toi tu donnes en tant que propriétaire et en tant que fondateur, créateur. Et ça c'est dur.

  • Speaker #1

    C'est un enjeu crucial.

  • Speaker #0

    C'est crucial.

  • Speaker #1

    mais c'est vrai que c'est... j'ai pas encore la réponse à ça mais il y a beaucoup de gens qui se passionnent qui rentrent dans l'aventure et ça on en a eu des tonnes et c'est tellement cool de voir les gens qui se comparent comme si c'était leur propre projet mais il faut accepter qu'il y ait des jours où ils ne puissent pas et c'est normal et on

  • Speaker #0

    ne devrait pas avoir à sourire quand on est vraiment au fond du seau mais c'est la vie donc apprentissage

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as d'autres choses à nous partager ?

  • Speaker #0

    Après, il y a plein de choses. Est-ce que des choses majeures ? Oui, c'est vraiment cette capacité d'adaptation, plus, plus, plus, plus, plus. Apprentissage, je ne sais pas quoi dire, parce qu'en fait, pour moi, là où j'ai vraiment exploré beaucoup, c'est vraiment sur la partie créative, créativité, collaboration, création de collections capsules, storytelling. Vraiment, c'est ce que j'ai développé. En fait, quand tu commences... Quand j'avais le blog de tendance, puis les pop-up, puis la boutique, j'ai ouvert ce lieu avec de beaux objets rassemblés dans le lieu. Mais je ne savais pas que j'allais faire de la scénographie, je ne savais pas que j'allais faire du storytelling, je ne savais pas que j'allais co-créer avec des créateurs. Tout ça, ça s'est fait et donc ça, ça a été mon exploration créative. Elle s'est vraiment faite au sein de la boutique et de la scénographe. Voilà, après, d'un point de vue purement business, non, le multitasking, où tu es comptable, où tu es photographe, où tu es... où tu fais tout, tu fais tout, où tu es community manager, où tu incarnes la marque et que tu fais des face cam.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà, ce serait ça. Vraiment, tu es Shiva. Je suis Shiva et j'ai 15 cerveaux et j'ai 15 bras.

  • Speaker #1

    Oui. Ça fait des sacrées journées, ça, à la fin. Et est-ce qu'il y a des choses que tu aurais aimé savoir ?

  • Speaker #0

    Alors moi, c'est une réponse que je vais faire un peu bizarre, mais je trouve que c'est bien parfois de ne pas savoir. C'est bien parfois de se jeter dans le vide, juste porté par l'envie de faire, porté par la passion, et juste en fait, on fera avec ce qui se présente. Et je pense que ça c'est aussi l'entrepreneuriat. Donc en fait, est-ce qu'il faut vraiment savoir des choses à l'avance ? Oui, certainement, des tonnes de choses, mais l'expérience finalement, est-ce que ce n'est pas de juste embrasser pleinement ? un challenge, un projet et de faire le mieux qu'on peut à l'instant T. Et qu'en plus, on est tous différents avec des capacités, des qualités différentes. Donc, on va tous réagir à une situation différente. Donc, le conseil de l'autre ne sera peut-être pas le bon conseil pour soi. Et je me dis, en fait, de se faire confiance et d'être mené par la passion, c'est la meilleure chose. Et se faire confiance, je pense que c'est le plus dur. Mais réussir à le faire. Et après, avec la passion, on déplace des montagnes. Et à chaque problème, on trouve une solution. avec nos capacités propres. Mais voilà, je réponds un peu à côté. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est une vraie réponse. C'est vrai que c'est intéressant. La réponse, c'est aussi de se faire confiance, de s'écouter, d'écouter l'intuition.

  • Speaker #0

    Et que tout est possible. Et qu'il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Un problème, 20 solutions. Même si ça paraît un peu fou.

  • Speaker #1

    C'est plutôt 100 problèmes dans la journée. 100 problèmes, 100 solutions. PLS, je vais me coucher. Aussi, ça peut arriver. Ne faisons pas peur. Non, mais c'est vrai. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à gérer dans tous les sens.

  • Speaker #0

    Ça donne le tournis. Mais si on est trop au focus sur tout ce qui peut ne pas bien se passer, sur la charge immense que représente de monter un projet, que ce soit un commerce ou autre, en fait, on risque de s'auto-saboter et de ne pas y aller. Donc, en fait, il faut juste se jeter à l'eau. Moi, je crois que c'est ça le meilleur conseil.

  • Speaker #1

    Et peut-être savoir pourquoi tu le fais, qu'est-ce qui te motive. C'est ça.

  • Speaker #0

    et si c'est aligné si c'est un élan vraiment hyper hyper viscérale alors tu trouveras les solutions à quels que soient les problèmes mais à trop être dans le mental on ne fait pas et on laisse les projets sur le côté après on regrette ouais ouais donc c'est l'ancien agir et puis être dans l'action dans le mouvement tout le temps quitte à ce que ce soit pas parfait mais faire et moi j'ai aussi ce mantra tout le temps c'est better done than perfect mieux vaut faire que faire parfaitement parce que si toutes les personnes qui se disent ah non je fais pas parce que j'ai pas de peut-être parfait personne n'est parfait Fais et tu réajusteras et tu verras mais en fait mieux vaut faire qu'attendre, la perfection n'existe pas donc ouais moi c'est un truc que je me dis souvent ça c'est fait, on avance

  • Speaker #1

    Et alors du coup c'est quoi les prochaines actions à faire pour Inspire ?

  • Speaker #0

    Les prochaines actions à faire pour Inspire bah là j'ai deux appels à projets là je démonte le pop-up demain et je me mets sur deux appels d'offres importants Et j'ai aussi très envie d'accompagner des boutiques dans leur storytelling, leur vitrine, leur co-création, un peu toute ma boîte à outils, leur transmettre. Et donc ça, je crois que je vais contacter quelques boutiques pour leur proposer, voir si ça résonne et s'ils ressentent ce besoin-là. Et justement, pour revenir à ce que tu disais tout à l'heure, de se dire ne pas se mettre de limites. Un lieu physique ne doit pas rester figé et ne pas être juste une boutique de déco, une boutique de mode. Qu'est-ce que vous osez faire dans ce lieu ? Comment vous invitez les gens à venir expérimenter votre vision ? Et tu vois, moi je trouve qu'un commerçant, pour moi, c'est pas juste un commerçant, c'est quelqu'un qui a un message à passer, souvent par l'esthétique ou par la compétence d'un produit qu'il va vendre. Mais qu'est-ce qu'elle peut apporter de plus, votre boutique ? Comment vous allez faire la promotion ? Et comment vous allez créer l'émotion auprès de vos clients, de votre communauté ou des gens qui passent dans la rue, pour qu'ils rentrent et qu'ils vivent votre expérience que vous allez créer pour eux ? Et tu vois, ça, c'est quelque chose que j'ai envie de... de développer. Dans mes objectifs un peu de printemps, j'ai aussi envie de contacter des hôtels un peu de luxe, d'implanter des boutiques, des pop-up, avec la co-création entre l'hôtel et les artisans locaux. Créer des expériences. C'est un peu les deux choses, les concepteurs parisiens et puis l'hôtellerie. Créer de l'expérience, de la curation sur mesure, co-créer des objets qui font sens pour le lieu en question. et pour rendre beaucoup plus expérientielle l'expérience boutique. Je pense que c'est vraiment le cœur de ce qu'il faut faire aujourd'hui. C'est un peu ça, la tout doux. Des mots à venir.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Marina.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Longue vie à Inspire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    A très vite. Merci Audrey.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode et merci d'avoir été là tout au long de cette mini-série spéciale L'après-boutique sur le mois d'octobre. Ces dernières semaines, on a donc parlé de fermeture de boutiques, de transition, de reconstruction, et j'espère que ces histoires vous auront permis de voir ces moments autrement, comme des bifurcations parfois nécessaires vers un nouvel équilibre. Et je sais que vous savez déjà ce que je vais vous dire. Vous l'entendez à chaque fin d'épisode, c'est presque devenu comme une petite habitude entre nous, mais je me dois de radoter, parce que c'est vraiment important pour que le podcast continue d'exister. Les 5 étoiles et les abonnements. Dès que vous avez fini de m'entendre radoter, je vous encourage à filer sur votre plateforme d'écoute et à mettre 5 étoiles si ça vous a plu, et évidemment à vous abonner aussi. Le podcast c'est un exercice qui est assez solitaire finalement, moi je vois passer tous ces milliers d'écoutes qui sont anonymes, et je me dis Très très souvent que j'aimerais beaucoup beaucoup pouvoir vous voir, vous parler, échanger en vrai et qu'on ait une vraie communauté. Ça j'y travaille pour 2026 mais bon, c'est une autre histoire. En attendant, si ces milliers d'écoutes pouvaient devenir des milliers d'étoiles, de commentaires et d'abonnés, ce serait vraiment magnifique. Donc si ce n'est pas encore fait, pensez à vous abonner et mettre des avis. Donc merci encore d'avoir été là tout au long de ce mois d'octobre. Et je vous dis à très vite pour une nouvelle thématique, de nouvelles voix et toujours un regard très sincère sur l'entrepreneuriat et le commerce indépendant. A bientôt et comme toujours prenez soin de vous et de vos projets. Ciao !

Description

Dix ans de création, d’intuition et de réinvention.

Dans cet épisode de L’Arrière Boutique, je reçois Marina, fondatrice de La Seinographe, un lieu hybride entre boutique, galerie et espace d’expériences qui a marqué le paysage du commerce indépendant parisien.


Pendant dix ans, Marina a fait évoluer son commerce au rythme de ses intuitions : pop-ups créatifs, collaborations artistiques, espace bien-être, expériences immersives…
Elle y a tout connu, les joies de la création, les collaborations, la maternité, la fatigue, les doutes, les chiffres qui baissent, et finalement, la décision de fermer sa boutique.

Ensemble, on parle de réinvention, d’introspection, de lucidité, mais aussi d’équilibre entre vie pro et perso, de l’impact du Covid sur le retail, et de ce que cela signifie vraiment de changer de chapitre après dix ans d’entrepreneuriat.


Aujourd’hui, Marina a lancé Inspire Paris, un studio créatif dédié au retail et à l’hospitality, où elle met son savoir-faire au service de marques, de commerces et de lieux pour imaginer des expériences sur mesure, des identités visuelles fortes et des projets porteurs de sens.


Un épisode lumineux, sincère et inspirant, enregistré dans la magnifique boutique Vanity Boum, qui accueillait Marina à l’occasion d’un pop-up de lancement d’Inspire Paris.


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L’Arrière Boutique, c’est le podcast qui explore les coulisses du commerce, de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise à travers des récits de commerçants, des interviews inspirantes, et des conseils concrets pour ouvrir une boutique, développer son business ou faire évoluer sa gestion de boutique.

On y parle de boutiques indépendantes, de retail créatif et de l’expérience client, ainsi que de concept store, pop-up, reconversion, et des tendances du secteur. À chaque épisode, des experts partagent leur vision du commerce local, de l'aménagement de boutique et des processus créatifs pour réussir son projet de commerce.

Un podcast pensé pour celles et ceux qui veulent ouvrir leur commerce, donner vie à leur vision, et créer des lieux à forte identité.


Merci 🧡


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience, mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes. qui vous ouvrent les portes de leur boutique pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Fermer une boutique, c'est un moment très fort. Parfois, c'est un soulagement. Parfois, une décision douloureuse. Ça peut ressembler à un échec, à une étape vers autre chose, à une conviction, une joie. Ou même un petit peu de tout ça à la fois. Quoi qu'il en soit, c'est un très grand chapitre qui se tourne, parce qu'on y a mis souvent des années, de l'énergie et des rêves. Derrière chaque fermeture, il y a une histoire, des raisons, des émotions et des apprentissages. Et ce mois-ci, dans la R boutique, j'ai eu envie de donner la parole à deux entrepreneurs qui ont traversé ce moment. Vous allez voir, ce sont deux parcours et deux manières d'aborder la fin et l'après très différentes. Cette mini-série s'appelle l'après boutique, parce qu'après, il y a toujours quelque chose. Parfois de différent, d'inattendu. ou tout simplement plus aligné avec la personne qu'on est devenu. J'espère que ce nouveau format vous plaira autant que j'ai aimé le préparer, parce que j'aime aussi me dire que le podcast peut prendre parfois d'autres visages, et qu'on peut faire des focus sur des sujets qui sont importants à aborder. Et justement, je trouve que parler de fermeture, c'est important, parce que c'est des moments forts et nécessaires qu'on traversera tous les uns et les autres. Et j'avais donc à cœur d'ouvrir la parole et le dialogue là-dessus. Aujourd'hui, je pars à la rencontre de Marina, la fondatrice de la scénographe. Pendant dix ans, elle a fait vivre ce projet entre boutique, lieu d'expérience et pop-up immersif. C'est un espace qui était à son image, créatif, inspirant et toujours en mouvement. Un lieu qui a donc évolué au fil du temps, au rythme de ses intuitions et de ses élans. C'est passé de la décoration à l'art de vivre jusqu'à une salle de yoga et une cabine de soins. Mais derrière cette effervescence, il y avait aussi de la fatigue, de la charge mentale et les montagnes russes émotionnelles. Et puis un jour, Marina a eu envie de retrouver de la liberté. de changer de rythme et d'ouvrir un nouveau chapitre. Dans cet épisode, elle revient sur ces dix années qui ont façonné la scénographe, sur le moment où elle a décidé de fermer, et sur tout ce que cette décision lui a appris. On parle de création, d'intuition, de maternité, de résilience et de business. Et aussi de cette réalité qu'on connaît bien quand on entreprend, celle de devoir sans cesse se réinventer, encore et encore. Aujourd'hui, Marina a lancé Inspire Paris, un studio créatif qui accompagne les marques et les lieux dans leurs expériences retail et hospitality. Donc une suite qui est totalement naturelle suite à son parcours et qui lui permet de continuer à créer, mais autrement. C'est une conversation qui est lumineuse, pleine de recul et d'énergie, qui va parler de transition, de liberté et du courage de suivre ses élans. Bonne écoute ! Salut Marina !

  • Speaker #1

    Hello Audrey !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ouais ! Raconte-nous où on est là,

  • Speaker #1

    c'est un peu original. Là, on est chez Vanity Boom, cette superbe marque de lampes vintage, mais pas que, qui nous a ouvert les portes. de son écrin pour un pop-up un peu particulier, pour le lancement de mon studio Inspire Paris.

  • Speaker #0

    Trop chouette. Donc ta nouvelle aventure après la scénographe.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc la scénographe qui est une aventure qui a duré dix ans, qui a été un lieu physique boutique pendant huit ans et dont j'ai fermé les portes de manière définitive en avril dernier.

  • Speaker #0

    Et c'est un des sujets qu'on va aborder aujourd'hui. Cette aventure et le moment de bascule où tu as décidé de fermer. Pourquoi ? Comment tu t'es sentie ? Ce que tu as traversé ? Et puis aussi parler de l'après ?

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Et ça, ça va être sympa. Alors peut-être qu'on peut repartir de la base. Déjà, peut-être que tu peux nous raconter qui tu es.

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai Marina, j'ai 41 ans. J'ai fondé la scénographe l'année de mes 30 ans. Ça a commencé avec des pop-up thématiques de créateurs à l'espace Beaurepère sur 200 m² que je scénographiais entièrement. J'ai fait six pop-ups comme ça avec des créateurs mode déco lifestyle made in France et assez rapidement, comme il y avait de très belles pièces d'artisanat etc, j'ai eu envie d'avoir un lieu physique pérenne pour que les gens puissent retrouver un peu mes coups de cœur au quotidien. Donc j'ai ouvert une première boutique rue Condorcet pendant deux ans en collaboration avec la marque de fauteuils Bloch de l'Est, fauteuils vintage restaurés. Et ensuite, assez naturellement, j'ai eu envie d'avoir mon propre écrin et ça s'est fait du coup rue Notre-Dame-de-Lorette à Saint-Georges sur 70 mètres carrés. Une boutique que j'ai ouverte en collaboration avec la marque de papier peint et papeterie Atelier Mouti. Puis on a ouvert ce lieu à quatre mains et post-Covid, j'ai repris entièrement le lieu qui est devenu un lieu un peu, presque pas un tiers lieu, mais un lieu où il s'est passé beaucoup de choses. Avec notamment ma sélection déco mode qui a évolué plus côté wellness aussi. Et dans lequel j'ai ouvert une salle de yoga, une cabine de soins. Et c'est là où j'ai un peu commencé la partie expérience. Voilà, donc ça, ça a été un peu une deuxième transition dans la vie de cette boutique. Et ensuite, dernière étape de ces six ans rue Notre-Dame-de-Lorette, ça a été l'envie de faire des pop-up, pour plein de raisons, mais pour notamment, moi, me retrouver créativement plus stimulée, pour changer l'offre plus souvent, raconter des histoires, faire du storytelling, faire de la scénographie, tout ce que j'adore faire, et aussi à chaque fois, dans chaque pop-up, créer de l'expérience. Donc faire intervenir un tatoueur, faire intervenir un cours de yoga, un groupe de musique, enfin voilà. Vraiment raconter des histoires et faire venir des gens autour du concept qui a été créé pour un mois, deux mois, trois mois. Voilà en gros un peu l'histoire de la boutique que j'ai eue sous le nom de la scénographe.

  • Speaker #0

    Donc c'est vrai qu'il y a eu énormément de changements. Tous ces changements ont été liés au fait que tu sentais toi un besoin, ça tu l'as dit, de faire les choses un peu différemment. Ça te nourrissait peut-être de proposer autre chose. Est-ce que c'est aussi que tu as ressenti que les gens en avaient besoin de changements ? Qu'une boutique qui est toujours à la même image, c'est peut-être rassurant, mais en même temps c'est peut-être ennuyant. Qu'est-ce qui a provoqué tous ces changements ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce projet, au tout début, avant les pop-ups, c'était un bloc de lifestyle parisien, de tendance, de curation déjà. On n'appelait pas ça comme ça à l'époque, mais voilà. Et donc ce projet a toujours suivi mes élans, mes envies. C'était vraiment toujours le prolongement de moi. Donc à chaque fois, j'ai toujours pris des décisions. hyper intuitives, au-delà de la dimension purement business. Et ensuite, évidemment, dans le cadre de mes envies, j'ai adapté le modèle aussi en fonction de ce que je ressendais en termes de besoins de mes clients, ma communauté, etc. Et voilà. Et aussi, pour la dernière partie, si on parle de la partie wellness, avec la salle de yoga, la cabine de soins, qui a créé des... des hypnothérapeutes, des sophrologues, des masseurs énergétiques, du reiki, des choses un peu spirituelles.

  • Speaker #0

    Et tu avais toujours une partie boutique, où là tu avais une offre de produits qui était dans cette thématique-là aussi. Exactement.

  • Speaker #1

    Il y avait vraiment la partie purement boutique avec la sélection wellness, art de vivre. J'intégrais le wellness dans l'art de vivre. À l'époque, ça ne se faisait pas encore tout à fait comme ça. Maintenant, c'est assez évident. Et en parallèle, j'avais une cabine de soins et en bas, au sous-sol, une salle de yoga. Et donc, il y avait une grande programmation. Enfin, tout ça vivait un peu côte à côte. Et c'était la sortie du Covid. Moi, comme beaucoup de gens, je me suis mise au yoga, à la méditation. Ça a été une grosse révélation. Et donc, quand j'ai réouvert la boutique post-Covid, j'ai eu cette envie de faire découvrir au maximum de gens la révélation que j'avais eue, notamment avec la méditation. Et je pense qu'il y avait un vrai besoin qui était connecté à mon envie. Donc, c'était très aligné. Voilà. Et après cette partie-là... Je crois que je suis allée hyper loin dans la partie wellness, un peu spirituelle, peut-être presque un peu trop. Et j'ai eu envie de me réapproprier ma spiritualité juste pour moi, sans forcément que ça transparesse trop dans mon offre. Puisque moi, ce que j'aime profondément faire à la base, c'est oui, le wellness, mais c'est vraiment l'art de vivre et la décoration. Et donc, du coup, à ce moment-là, la cabine de soins continuait à vivre. La programmation, la salle de yoga, c'était un peu moins une envie parce que c'était un deuxième métier, vraiment.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait. C'était vraiment...

  • Speaker #1

    C'était sans rajouter une grosse couche.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est-à-dire que les gens, il y avait combien de cours ? Alors du coup,

  • Speaker #1

    c'était une programmation que je créais pour trois mois. Il y avait une dizaine de séances par semaine, plutôt le soir ou le week-end. Et c'était une salle qui pouvait accueillir jusqu'à dix personnes. Et c'est vrai que c'était génial, mais le booking, les annulations, on était encore un peu dans le Covid, donc les profs qui avaient le Covid, les clients qui avaient prépayé, qui ne pouvaient pas venir, c'était un vrai job. au-delà du concept store, de la partie boutique. Et donc, c'était une évidence. Donc, il y a eu beaucoup, beaucoup de joie à maintenir ce format pendant 2-3 ans. Mais je crois qu'ensuite, je me suis dit, j'ai envie de plus être à fond spiritualité et il est temps pour moi de revenir plus fort au niveau de l'art de vivre et la déco. Et aussi, je crois que j'avais envie que le lieu soit moins figé en termes de sélection. et d'inviter toujours un artiste, parce que j'avais trois artistes un peu phares qui animaient les murs de la boutique. Mais là, j'avais envie vraiment de faire des resets. Et je crois que c'était un besoin aussi interne à moi, mais c'était aussi de se dire, tous les mois, tous les trois mois, je mets tout à plat, je vide la boutique. Donc la première fois que j'ai pu faire les pop-ups, j'ai vidé la boutique. On a tout remonté, comme si on partait de zéro. C'était hyper excitant de récurer les moindres angles de la boutique, de mettre un nouvel artiste complètement sur les murs, de faire une toute nouvelle sélection. une toute nouvelle scénographie, de toutes nouvelles vitrines. Et ce qui était intéressant, c'était, moi, ça me boostait créativement. Je trouvais que ça créait une richesse à l'offre différente. Et aussi, les gens adorent aussi avoir de l'éphémère, qu'on leur raconte des histoires, que tout soit transformé. Pour les gens qui vivent dans le quartier ou qui vont au bureau, il y a une nouvelle histoire à découvrir.

  • Speaker #0

    Une nouvelle raison de se déplacer, de s'émerveiller.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc je pense que c'était hyper vertueux pour moi, pour les gens, les habitués de la boutique, pour les passants, de dire « Oh, on me raconte une vraie histoire » . C'est pas juste une jolie boutique avec de beaux objets et des jolies affiches, c'est qu'est-ce qui s'y passe et on voit qu'il y a quelque chose de majeur esthétiquement qui se passe. Et c'était ça qui moi m'a énormément plu et ça je l'ai fait, j'ai peut-être fait 5-6 pop-up thématiques comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord, c'était trimestriel ?

  • Speaker #1

    Ça dépendait. Il y a eu plein de formats différents. Il y a eu un format avec l'artiste et tatoueur Jim Killam. On a carrément co-créé entièrement. On a habillé toute la boutique qu'avec des co-créations. Donc lui, il fait des peintures, il fait plein de choses différentes. Mais là, on a vraiment co-créé des vases, des foulards en soie, des coussins, un plaid. Donc en fait, c'était vraiment transcrire son univers artistique dans du lifestyle. Et ça, on l'a fait à quatre mains et ça a duré. J'ai oublié déjà. C'est fou comme on oublie vite, ça a duré peu de temps, ça n'était que deux semaines. On avait créé 60 pièces.

  • Speaker #0

    Oui c'est ça, ce qui m'interpelle c'est aussi la question hyper pratico-pratique, c'est comment tu gères les stocks, quand c'est sur du temps court, encore plus quand tu fais de la co-création et que tu fais des collabs que tu revends. Exactement. C'est un plaisir mais tu as quand même cette pression de te dire en fait, le stock, mon pop-up s'arrête au bout de temps, comment je fais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, moi, c'était une manière... très spécifique de travailler, c'est que je ne faisais plus d'achats. Moi, quand j'ai co-créé avec notamment Jim Killam, il a créé toutes ces pièces-là. Il a une très forte communauté, hyper fan de son univers. Donc moi, je lui ai donné mon expertise en tant que retailer. Par exemple, un foulard, il faut qu'il y ait des marches sur les côtés, soit rouleau tes mains. Donc toutes les caractéristiques produits et retail, c'était un peu mon expertise. Et lui, il a appliqué son univers. Et donc lui, il va faire toute la production. Et ensuite, à la vente, je vais prendre une commission. Donc finalement, ce qu'on va co-créer et ce qu'il va créer pour la boutique, moi, je prends une commission comme un retailer classique. Donc ça veut dire que je n'achète pas de marchandises. Et c'est vrai que ce qui est intéressant, c'est vraiment, pour moi, c'est hyper important quand on a une boutique et qu'on travaille avec des créateurs, des artisans, c'est ce rapport de confiance que moi, j'ai toujours hyper senti pendant 10 ans à travailler en pop-up ou en boutique physique. c'est la confiance, la communication co-créés avec un objectif commun et de faire rayonner le beau, l'artisanat, le made in France et ça se faisait des collaborations hyper suivies et hyper vertueuses donc ça c'est chouette. T'as toujours senti que ça faisait des regains en termes de visite de vente ça a créé de l'émotionnel même pour l'artiste c'est une manière de le challenger sur le nombre de fois où je travaille avec des artistes qui ne faisaient pas ça mais je leur demande de faire un modèle exclusif Donc ils vont... explorer une piste et finalement ça devient un modèle dans les pièces exclusives en général j'avais l'exclu pendant 6 mois puis l'artiste pouvait décider d'intégrer ça à ses collections permanentes et souvent ça devenait leur classique, leur intemporel et ils allaient travailler une technique qu'ils n'auraient pas faite habituellement et c'est super chouette et je pense que ça booste de co-créer et de sortir de sa zone de confort pour moi comme pour eux et voilà donc Donc... Et cette idée de créer des collections capsule, je trouve que c'est hyper fort et hyper nécessaire. Aujourd'hui, pour surprendre, créer de l'émotion, je trouve que c'est vraiment la base du retail plus que jamais. Voilà, donc un petit peu.

  • Speaker #0

    Ok. Et à quoi ressemblait ton quotidien, toi, en tant que commerçante ? Est-ce que c'était un quotidien où il y avait beaucoup de choses, de répétitions ? Ou est-ce que c'était totalement freestyle ? Enfin, comment c'était ? ton quotidien pendant ces années ?

  • Speaker #1

    Alors moi je sais qu'une des périodes que j'ai beaucoup aimé c'est quand je suis devenue maman notamment parce que je ne suis pas trop du matin à la base mais quand on est obligé de se lever pour emmener nos enfants à l'école il y avait vraiment ce temps où très tôt à 8h30 je pouvais me mettre dans un café et travailler hyper au calme et donc là tout mettre à plat et ne pas être interrompu par des clients, par plein plein de choses et donc j'avais ce sas de pré-organisation de ma journée ensuite j'arrivais à la journée, alors soit il y avait ma vendeuse de l'époque soit j'étais full time soit j'étais toute seule à la boutique Oui. Et ensuite, la journée se passe comme elle se passe parce que c'est au rythme des gens qui rentrent dans la boutique, c'est au rythme des ventes, c'est au rythme du client avec qui il va y avoir un coup de cœur. On va parler pendant trois heures. C'est très décousu. Dans ce moment-là, il faut faire caler un peu d'admin, beaucoup de contenu forcément pour les réseaux en boutique. Et puis, comme j'avais toujours un projet d'avance, que ce soit la salle de yoga, le planning de yoga, Merci. les contrats des thérapeutes qui est en cabine de soins, le projet de pop-up avec tel artiste, la co-création des capsules. Donc en fait, c'est un joyeux bazar de beaucoup de choses, d'administratif, d'une dimension de créer des moodboards, de penser à la vie. C'est à la nouvelle vitrine, d'aller vite acheter de la déco pour refaire, voilà. Donc c'était, j'aimais bien moi vraiment le matin avoir au moins deux heures hyper focus, où je suis très peu dérangée, où je fais les coups de fil essentiels, où je vais être au calme. Et une fois à la boutique, bah là c'est le joyeux bazar de tout ce que j'arrive à faire rentrer dans la journée, en fonction des, entre les clients quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, et donc tu dis que t'as été, enfin que t'étais maman, donc t'as découvert la maternité en même temps que t'as été commerçante. Ouais. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Rock'n'roll.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Rock'n'roll. Tu sais aussi.

  • Speaker #0

    Ça change un peu les perspectives.

  • Speaker #1

    Oui, ça change tout. J'ai qu'une petite fille de 8 ans. Et quand elle est arrivée, je crois qu'on se croit un peu... On n'a pas l'expérience. Et donc on croit qu'on peut tout mener de front. Et je me souviens toujours la première boutique quand je l'ai ouverte. J'ai accouché en septembre. Premier pop-up, c'était un pop-up de Noël. Ma fille avait 3 mois. J'étais 7 sur 7 à la boutique. Je ne sais même pas comment je faisais. Enfin, peut-être pas 7 sur 7, mais j'étais beaucoup là vu que c'était Noël. Et ensuite, en janvier, j'ouvrais ma première boutique. Et là, j'étais sur un escabeau à faire la peinture. Alors ma fille avait 4 mois. N'importe quoi. Et donc du coup, on se crame. Clairement, on se crame. Et je me suis cramée. Je me suis cramée à vouloir tout mener tronc. En plus de ça, à ce moment-là, je crois que je faisais du consulting, de la scénographie pour un événement, une marque Kids Stoke. Je crois que... Enfin, je faisais un peu des missions en parallèle qui est arrivé comme ça, que je n'avais pas forcément cherché. Et donc non, on ne dit pas non à de jolies marques qui veulent travailler avec toi. Voilà, et donc je me suis bien cramée. Et rétrospectivement, je ne ferais pas comme ça si... Enfin voilà, je ne conseille pas. Mais en même temps, je crois qu'on a besoin de...

  • Speaker #0

    C'est dur de savoir. Tu ne sais tellement pas ce que tu vas traverser que... C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, quand tu es commerçant et que c'est Noël, plus rien compte.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que c'est un temps tellement important.

  • Speaker #1

    Et qu'en fait, la priorité, c'est être en boutique. que tout soit magnifique, qu'être là au petit soin pour les clients, en fait le reste passe en second. Et ça quand on est jeune maman c'est quand même pas l'idéal, mais bon on fait bien comme on peut.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Ok, donc ce que je me demandais si c'était sur ces... On va parler un peu du tournant, le moment où tu t'es dit j'aimerais fermer la boutique. Mais avant ça j'aimerais savoir ce que tu retiens, ce que tu as aimé. Est-ce que tu as peut-être moins aimé dans ce quotidien, dans ces dix années, avec vraiment une boutique à gérer ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà c'est une grande fierté. Je pense que toute personne qui ouvre un jour une boutique a une grande fierté d'avoir un lieu physique, un lieu tangible. J'ai commencé avec une boutique sur internet, un e-shop, qui était rythmé par les posts Facebook à l'époque. Et d'avoir un lieu qui nous ressemble, qu'on a façonné pour qu'il soit pile dans notre ADN de projet. de le remplir de choses merveilleuses, de trop belles choses qu'on pose minutieusement à droite, à gauche. Beaucoup de joie et beaucoup d'exaltation, surtout quand on est créatif. Fierté, beaucoup de joie. Après aussi, quand je regarde un peu en arrière, c'est sur les dix années passées, c'est toutes les rencontres que j'ai faites. Beaucoup sont devenues des amis, des créateurs, des artistes. Parce que comme on est... Comme on est, soit c'est la personne qui vient à toi pour qui te contacte, pour intégrer ta sélection, soit c'est l'inverse. Et finalement, si on travaille ensemble, c'est qu'on est connecté, qu'on a des valeurs communes, un sens de l'esthétique, du beau commun. Et donc, en fait, on travaille ensemble. Ça fonctionne bien un an, deux ans, trois ans. Moi, souvent, j'ai travaillé plusieurs années avec les mêmes créateurs. Et en fait, il y a de l'émotionnel, il y a de la joie. Et donc, si on met de l'émotion et de la joie entre deux personnes, ça crée des amitiés, forcément. donc ça c'est vrai que tous les... très très belles rencontres que j'ai fait dans ce cadre là voilà et puis oui et puis hyper intéressant aussi je trouve quand je regarde sur ces 8 années boutique C'est tous ces différents formats, comment la boutique a muté.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un peu spécifique, je pense,

  • Speaker #1

    peut-être par rapport à d'autres boutiques.

  • Speaker #0

    C'est ça que je trouve passionnant, c'est de voir comment à chaque fois... C'est pour ça que je te demandais si ça venait d'une intuition interne, si c'est des choses que tu entendais. Mais c'est vrai de voir qu'à chaque fois, comme un caméléon, tu arrivais à t'adapter un peu à ce que tu ressentais de tes envies et du besoin. Et je trouve ça hyper intéressant justement de voir, parce que ce n'est pas nécessairement très... commun et acquis dans la pensée que quand tu as une boutique tu peux faire ça. Tu n'as pas l'impression que tu as une boutique tu t'es mis dans une case, je suis une boutique de déco moi du coup je suis une boutique de déco j'achète des produits, je les revends et donc de voir qu'en fait il y a mille façons de le faire que tu peux co-créer des choses tout est possible inviter des personnes à exposer tu peux proposer des expériences hyper immersives à des clients je trouve ça intéressant, ça ouvre effectivement le champ des possibles et tu te dis en fait une boutique ne devrait pas être figée. Ce n'est pas qu'une boutique figée. Il ne faut pas qu'elle soit figée.

  • Speaker #1

    Elle était à l'époque, je pense, en fait c'est le commerce, c'est le qu'on l'a connu pendant tellement longtemps. Aujourd'hui, on est en plein cœur de l'immersion, de l'expérience, c'est devenu quelque chose de très normal et qui va être de plus en plus.

  • Speaker #0

    En fait, qui doit l'être parce que c'est la différence avec un site internet.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est un lieu de vie où tu veux, où c'est un rendez-vous. Et je pense que quand tu as un lieu physique, tu invites les gens à rentrer dans ton salon. Moi les gens ils passent le pal de ma boutique C'est comme s'ils rentraient chez moi Et ouais c'est toujours ce que je me suis dit

  • Speaker #0

    Et quand quelqu'un est dans la boutique, j'ai toujours une sorte de reconnaissance. Dans le sens, il a pris la peine dans sa journée de passer ma porte et de venir regarder ce qui se passe chez moi.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et tu as vraiment ce truc, on en parlait un petit peu en off et j'en parlais dans un autre épisode, de cette notion d'hospitalité. De dire, bienvenue ici.

  • Speaker #1

    C'est de l'accueil.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Vraiment. Et donc de voir qu'un commerce peut être plein d'autres choses qu'une boutique telle qu'on les connaît habituellement. C'est hyper libérateur aussi, et j'espère quand même pour les gens qui écoutent de se dire, moi en fait, ouais c'est vrai, après tout j'ai une boutique où je fais de l'enfance, pourquoi pas m'ajouter tel événement, pourquoi pas co-créer quelque chose.

  • Speaker #1

    Une marque pour les mamans spécifique de beauté.

  • Speaker #0

    Il y a tout un tas de choses qui sont... Je pense qu'aujourd'hui, en effet,

  • Speaker #1

    le commerce, il faut l'envisager comme un monde des possibles, qu'il n'y a pas de limite, juste celle qu'on se donne nous. Et qu'en fait, je pense que... Alors moi je travaille beaucoup à l'intuition, c'est vraiment mon driver principal. et je pense que si les gens prennent la peine d'écouter leur intuition, alors parfois tu te dis, mais comment je me connecte à mon intuition ? On l'est plus ou moins en fonction des tempéraments, mais se connecter à la joie. Qu'est-ce qui m'excite ? Qu'est-ce qui provoque de la joie ? Moi, quand j'ai pensé à lancer la salle de yoga, on réouvre, je crois que c'était du coup en janvier, je ne sais plus, et je me dis, mais Marina, tu ne vas pas ouvrir une salle de yoga ? Tu es folle, ça n'a aucun sens. Et donc mon mental me bridait. Il me disait, non, ça n'a pas de sens, c'est une boutique de déco, tu vends aussi des accessoires de mode pourquoi ? et en fait je me suis autorisée à le faire parce que c'était ce qui m'excitait le plus à cet instant-là c'était pas d'ajouter une nouvelle marque de vase ou un nouvel artiste à ce moment-là ce qui m'animait le plus qui me créait de la joie et qui faisait sens pour moi c'était d'ouvrir une salle de yoga et d'inviter les gens à vivre des expériences holistiques, wellness et j'ai tellement bien fait ça a été un succès ça m'a permis de faire vivre ce lieu différemment ... il y avait des gens qui étaient drôles, des clients qui rentraient ils disaient, oh là là, quand je viens chez vous, j'ai l'impression d'aller je sais plus la formulation mais c'était pas d'aller chez mon psy mais en tout cas, je suis bien chez vous et les gens ils n'arrivaient pas à partir parce qu'en fait il y avait un spray aurique d'huile essentielle tous les sens étaient sollicités parfois je jouais des mantras en musique, la fille qui va vraiment super loin, mais j'étais à fond parce que j'étais habitée par ça donc t'avais des sprays aux huiles essentielles qui sentaient trop bon de Santara ... Tu avais écouté des mantras, tu avais les objets. Enfin, tous les sens étaient sollicités. Et tu rentrais dans ma bulle, dans une bulle qui se voulait faire rayonner le beau et le bien. Et voilà. Et donc, je pense qu'à partir du moment où tu fais les choses qui t'animent, qui te rendent heureux, heureuse, alors tout va bien. Tu es sur les justes rails. Et donc, ça aura du succès. Et donc, ça va bien se passer. Et si jamais le CA n'est pas au rendez-vous parfaitement comme tu le souhaites, au moins tu t'auras donné du sens à ce que tu crées et ce pourquoi tous les matins tu ouvres la porte de ta boutique. C'est déjà beaucoup. Je m'emballe.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai. Et donc, à un moment, justement, j'arrive à la jeunesse de ce moment où tu t'es posé la question de stop ou encore. Parce que je pense que c'est un moment qu'on traverse tous 100 000 fois quand on est commerçant. Il y a 100 000 matins, on va se dire, là, j'en peux plus. Et puis le soir, on va se dire, quelle journée de ouf,

  • Speaker #1

    jamais j'arrête ça. Ça efface les difficultés.

  • Speaker #0

    C'est vrai que parfois c'est fatigant d'alterner, etc. Ça peut user. Et puis au-delà de juste l'envie qui peut venir repartir en fonction, il suffit d'un client pour que ça te mette au sol. Mais tu as aussi les difficultés économiques, tu as toujours tout un tas de raisons. Donc je me dis que ça peut être bien là qu'on explore un peu quelles étaient tes raisons et puis surtout au début comment ça est arrivé dans ton esprit, est-ce que ça a été long et d'un coup tu t'es... Est-ce que c'est quelque chose qui a pris du temps dans ta pensée ou si un jour tu t'es dit bon ben voilà je sais que je vais m'arrêter et j'en suis sûre ?

  • Speaker #1

    Ça n'a pas été soudain, moi je me souviens un peu comme dans une relation amoureuse ou dans l'histoire d'un couple, je pense qu'il y a des cycles et moi je me souviens qu'au bout de trois ans... Et puis après, c'est aussi connecté à ce qu'on vit à titre personnel dans la vie personnelle. Notamment, on l'a dit tout à l'heure, maman, ça a un vrai impact aussi, je pense, par rapport à comment on perçoit son travail, le temps qu'on y investit. Et donc moi, je me souviens, alors je n'ai plus exactement le timing, mais au bout de trois ans, au bout de sept ans, où il y a un ras-le-bol, où je sens que je suis moins connectée au projet. Et dans ces moments-là, forcément, on se dit... Pourquoi je continue ? Et donc je pense que c'est dans ces moments où on se demande pourquoi je continue, que parfois on a un espèce de réveil et qu'on recalibre le projet pour qu'il continue à nous animer. Et je pense que c'est ce qui s'est passé après le Covid, c'est ce qui s'est passé pour moi quand j'ai commencé les pop-up. J'avais besoin de me nourrir créativement de manière plus forte, plus intense et aussi éphémère. J'avais besoin de réinventer. Et donc à chaque fois que j'ai rencontré des difficultés, je pense que j'ai réussi à transformer le modèle pour qu'il me corresponde de plus et retrouver de la joie et retrouver du sens. Je pense que c'est ça. Mais pour répondre plus directement à ta question par rapport à quand est-ce que je me suis dit peut-être que c'est maintenant qu'il faut arrêter. Si je suis totalement transparente, c'était déjà dans les bacs depuis un petit bout de temps. Motivée notamment par mon statut de maman, de voir ma fille qui grandit et que j'ai loupé tellement de samedis avec elle. J'ai loupé des Noëls en famille parce que j'étais à la boutique jusqu'à 20h et que je suis du sud-ouest et qu'il y avait les grèves de transport. Donc en fait, j'ai manqué des moments importants familiaux. Ça, ça m'a beaucoup affectée quand même. Et aussi parce que comme j'étais retailer, commerçante depuis presque dix ans, si on compte les deux premières années de pop-up, j'ai vu l'évolution des chiffres, si on parle très clairement. Et donc en fait, il y a dix ans, faire du commerce, c'était beaucoup plus facile. Donc moi, j'ai eu un vrai réveil en termes purement financiers, un an et demi avant la fin de la boutique, où là, une chute libre des chiffres, incompréhensible. que moi j'ai expliqué par le changement de... Le post-Covid est venu influer avec le télétravail, avec comment les gens ont eu envie de dépenser leur argent, etc. Et en tout cas, moi qui avais toujours été en croissance, là j'ai un septembre, ça c'est peut-être un peu stagnant le CA, mais sinon j'avais toujours été en croissance toutes ces années-là. Et septembre, un gros gros down que je n'explique pas, assez effrayant. Et donc à partir de là, tout le retail, on a tous connu la réalité de chiffres en baisse. Et du coup, je pense que... Au-delà de la joie et de la créativité et de tout ce que j'arrivais à accomplir au travers de ce lieu, en fait, l'équilibre pro-perso et les chiffres ne matchaient plus, en fait. Et donc là, j'ai commencé à réfléchir à l'après. Et du coup, j'ai mis en off, c'était le bail à céder. Et j'ai laissé le temps faire. Et quand j'ai pu trouver un repreneur du bail, j'ai arrêté. C'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. tu t'es Tu t'es laissé le temps de trouver quelqu'un, t'avais le temps, t'avais pas le couteau sous la gorge.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et pour être hyper transparente, j'ai missionné trois entités immobilières différentes. Ça a pris un an et demi. Et quand en avril dernier j'ai trouvé un repreneur, j'ai pu arrêter. Et c'était un coup de chance parce que ça a été difficile de trouver un repreneur.

  • Speaker #0

    Ouais, t'as trouvé que c'était compliqué ? Ouais,

  • Speaker #1

    j'ai trouvé ça assez difficile parce qu'il y a beaucoup de lieux vides en ce moment dans Paris, parce que c'est dur. Et voilà. Donc en gros, ça s'est fait comme ça, par petites touches de titres à titres individuels, perso, maman, famille, la réalité des chiffres qui n'était plus la même qu'à l'époque, et puis l'envie réelle de retrouver une liberté, sans lieu physique. Vraiment, ça, c'était vraiment de pouvoir revoyager, de pouvoir avoir tous mes week-ends disponibles. Oui, c'est vrai que...

  • Speaker #0

    C'est quand on est un petit commerce indépendant, même si ce qu'on fait c'est très beau et les gens adorent votre boutique, etc. On n'est pas flux, tu vois. Donc du coup, on n'a pas les équipes qui vont avec. Bon, c'est encore un autre débat.

  • Speaker #1

    Et je trouve que même quand tu as les équipes, pour les avoir eu un moment, en fait, tu ne te déconnectes jamais. Parce qu'il y a un moment, effectivement, moi, je n'étais plus trop en boutique les week-ends. Mais en fait, j'étais quand même en boutique. T'es connectée au stress, t'es connectée au chiffre. Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui en boutique ? Est-ce qu'ils ont... Enfin... Tu dis si la maison a besoin d'aide. Tu es toujours joignable. Tu regardes les mails. Pour peu qu'il y ait des nouvelles recrues. Tu es tout le temps dans cette roue.

  • Speaker #0

    Ça, c'est super dur. Je pense que quand tu le vis une décennie, déjà, c'est beaucoup aujourd'hui de vivre une décennie de boutique. C'est vrai que quand la boutique s'est arrêtée en avril, j'étais vraiment... remplie de gratitude mais réelle profonde pour ce lieu et pour tout ce qui s'est passé mais tellement de joie tellement de fierté par contre quelle joie aussi de changer de chapitre et de retrouver une forme de liberté ça m'avait beaucoup manqué là je suis encore dans le dans le kiff de trouver une nouvelle forme d'équilibré de pouvoir travailler de chez moi enfin voilà c'est un nouveau cycle vraiment mais qui a été choisi profondément choisi oui qui a pas été subi même émotionnellement tu vois ok vraiment pas Et je m'étais dit...

  • Speaker #1

    Ça n'a jamais été dur ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu étais prête ? J'étais prête.

  • Speaker #0

    J'étais prête.

  • Speaker #1

    Tu as le temps de digérer l'info, etc.

  • Speaker #0

    Et vraiment, tu vois, on a fêté les 10 ans de la scénographe en... Du coup, j'ai du mal avec les dates. En décembre dernier, avec le pop-up House of Dreamers, j'avais créé toute une collection capsule, plein d'expériences immersives. Et pour moi, ce cap des 10 ans en boutique, cette collection capsule, ce cocktail que j'ai organisé... c'était l'aboutissement de quelque chose. C'était bon, je pouvais passer à autre chose. Donc je pense que les dix ans symboliques, c'était la porte ouverte pour la suite. Et après, ça a duré jusqu'au mois d'avril, jusqu'à la session du bail. Mais hyper aligné, et pour le coup, même pas de nostalgie, juste de la joie de ce qui a eu lieu, de ce qui a existé, mais juste de la joie d'attaquer le nouveau chapitre.

  • Speaker #1

    Et t'as jamais eu peur ? Le truc, c'est que déjà, trouver quelqu'un, un repreneur, c'est dur. Donc peur que ça ne se passe pas bien, que ça ne se passe pas comme tu veux, peur de l'après ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu des gros stress parce qu'en fait j'avais un premier repreneur à un prix pas mal du tout. Et on était sur le dossier administratif, mes bailleurs avaient beaucoup d'exigences de garantie, donc c'était un gros dossier à bien ficeler. L'agent immobilier a vraiment bossé pendant trois mois en début d'année sur ce dossier-là. Et j'étais en lien avec le cabinet de gestion qui m'a dit c'est super Marina, on a tous les éléments, je suis sereine, je vais en parler. Dès que c'est tout efficelé, j'en parle au propriétaire et puis on valide. Pour moi c'était acté, cette offre qui était une très bonne offre. Et elle m'appelle et elle me dit Marina, je tombe de ma chaise, ils ont refusé votre dossier, le dossier des repreneurs. Et là je tombe raide de stress et je me dis waouh, ça faisait trois mois qu'on était sur le sujet, que c'était fastidieux même du côté des repreneurs, c'était galère. Et ils ont refusé. C'était un projet de cavistes et fromagers. Un couple très passionné, mais ils n'ont pas voulu faire de commerce de bouche. Ils ont estimé que leur business plan n'était pas assez solide, malgré les garanties financières qu'ils avaient exigées. Ça a été refusé. Et, je ne sais pas si c'est ma bonne étoile, en tout cas, elle me dit que les propriétaires connaissent quelqu'un qui vit dans l'immeuble, qui pourrait être intéressé. Je me dis, moi je suis là depuis 6 ans, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Et en effet, à l'ancienne, le lendemain, on vient dans la boutique, un monsieur qui a repris du coup le bail et qui me dit, Marina, si j'avais su, moi je suis intéressée. Et donc on a négocié la session du bail et ça s'est fait en un mois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Hallucinant. Donc le truc totalement atypique.

  • Speaker #1

    Les montagnes russes là, d'émotion.

  • Speaker #0

    Ouais, là ça a été des montagnes russes assez vivantes parce que pour moi j'étais déjà partie.

  • Speaker #1

    et donc on a vraiment fait les choses bien surtout si l'offre était intéressante t'as pas du tout envie de t'asseoir là dessus c'est ça,

  • Speaker #0

    vraiment et je me dis je crois qu'ils ne se rendent pas compte le retail c'est dur, en ce moment ils ont de la chance d'avoir un repreneur potentiel avec toutes leurs garanties financières qui sont hyper exigeantes et que personne n'accepte en ce moment et là ils étaient très motivés, ils avaient eu un très gros coup de coeur pour le local et donc je suis tombée de ma chaise et j'ai eu peur parce que moi dans ma tête j'étais déjà partie Oui. J'avais fait les 10 ans de la snograve, j'avais fait le dernier Noël, le dossier était sur les rails, c'était une question de semaine et de signer. Et tout à coup on me dit non ça va pas être comme ça. Et je me dis comment je vais faire ? Et donc là du coup, le lendemain, à l'ancienne, on s'est serré la main sur le nouveau prix du bail qui était un peu moindre. Mais bon c'était cool quand même de pouvoir dire allez. Donc ça ça devait être au mois de février. février mars, ouais c'est ça, et c'est moi qui ai décidé du moment où je partais, où je lui remettais les clés, tout le rétroplanier qui était entre mes mains, lui était hyper flexible, et trop bien, et du coup j'ai pu en parallèle amorcer le nouveau projet, et très vite le studio que j'ai lancé en juin, donc j'ai quitté la boutique en avril, et j'ai lancé le studio créatif en juin, pour dire à quel point j'étais déjà partie, j'étais déjà prête à rebondir, c'était vraiment étonnant.

  • Speaker #1

    T'as pas eu envie de faire un vrai gros break ?

  • Speaker #0

    Alors je l'ai fait pendant un mois et demi, je me suis autorisée vraiment de ne rien faire parce que je voyais bien qu'il n'y avait rien à l'intérieur, que j'avais l'idée du studio et tout ça, mais je sentais qu'il n'y avait pas de jus. Donc en fait je me suis dit tu as le droit à faire une pause, il ne faut pas se flageller. Et puis en fait j'ai profité, je suis partie en week-end avec ma fille, je suis partie en week-end avec mes amis, j'ai profité, profité.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as ressenti le jour où tu as vraiment rendu les clés et passé la porte ?

  • Speaker #0

    Ça s'est fait. hyper radical mais du soulagement et ça c'est beaucoup mon caractère je regarde peu dans le rétroviseur et en fait vraiment c'était tout ce qui devait être fait ici a été réalisé, il n'y a pas de regret à avoir, maintenant place à la suite et j'étais très excitée et comme en plus je faisais déjà du consulting en parallèle de la boutique notamment avec Maison Objet pour le Wellbeing Experience pour des scénos de pop-up donc en fait j'avais déjà un pied dans ma nouvelle vie donc tu n'avais pas peur de l'après J'avais un peu peur de l'après, j'ai toujours un peu peur de l'après. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu n'avais pas l'impression qu'il y avait un vide qui t'attendait et que tu ne savais pas où aller.

  • Speaker #0

    Souvent, c'était plutôt ce que me renvoyaient les autres. Mais qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Et moi, ma réponse toujours, c'était moi, je sais faire plein de choses. J'étais attachée de près, je travaillais dans l'événementiel. Enfin non, vraiment, ça ne m'a jamais inquiétée. La peur, si, elle est là tout le temps, mais je pense qu'elle est là tout le temps quand on est entrepreneur. Et en plus, quand on clôture un chapitre et quand on... On en entame un nouveau. Donc si, si, de la peur, du stress, il y en a. Il y a des moments hyper high, des moments hyper down, mais ça, c'est vraiment l'entrepreneuriat. Mais après, c'est mon côté connecté, le côté spiritualité, mais j'ai confiance. Et même quand j'ai peur, je me dis non, mais je me fais confiance. Je sais que ça va aller. Et je sais aussi que le studio tel que j'ai lancé là, c'est la continuité tellement logique de la scénographe. Donc en fait, c'est tout ce que j'ai fait. Je connais plein de gens, je sais que les gens me font confiance. Donc je n'ai pas de boule de cristal pour dire comment ça va se passer, puisque là c'est tout récent, Inspire Paris. Mais j'ai confiance et je suis tellement excitée d'avoir entamé ce nouveau cycle, c'est limpide.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, peut-être que tu peux nous raconter.

  • Speaker #0

    Du coup, en juillet, j'ai vraiment lancé, je crois, le... le site en ligne mi-juillet de Inspire Paris, studio créatif spécialisé en retail et hospitality experience. Et donc, je propose des services de curation, direction artistique, storytelling et d'événementiel et d'expérience immersive. En gros, l'idée, c'est de proposer aux marques et même aux lieux type hôtel de les accompagner dans tout leur processus créatif. d'une identité graphique à un storytelling, à une création de contenu, jusqu'à une expérience physique potentielle. Aujourd'hui, le spectre du studio est très large. Je pense que petit à petit, ça va peut-être se spécialiser encore plus. Là, je commence à travailler sur 2-3 projets très différents de lieux très premium d'Hospitality où je fais toute l'identité graphique, le site web, tout le storytelling pour leur compte Instagram. et d'autres projets dont je ne peux pas encore parler. L'autre projet, c'est un lieu physique où je vais faire tout le parcours et l'expérience de la marque. Et après, encore un autre projet qui n'est pas encore sûr à 100%. Donc, c'est des choses très différentes. Et juste, c'est la curation d'artistes, de talents, créer de l'émotion autour d'un ADN de projet, d'une marque. Qu'est-ce qu'elle veut transmettre ? Comment elle veut ? faire un reset, revoir ses valeurs et comment elle veut les présenter à sa communauté et créer de l'émotionnel et se reconnecter à sa communauté et à ses clients.

  • Speaker #1

    Donc au final, il y a vraiment une continuité entre ce que tu faisais avec l'asynographe et ce que tu fais là. En fait, finalement, c'est ça. Avant,

  • Speaker #0

    je le faisais pour moi, créer des collections de capsules, créer de l'aséno, créer du storytelling, créer une campagne de communication hyper sur mesure. Je le faisais pour la scénographe sous plein de formes différentes. Et là, l'idée, c'est de pouvoir le faire pour d'autres.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc, ces dix années se sont hyper utiles. On nourrit la suite,

  • Speaker #0

    carrément. Et comme avant la scénographe, j'étais sept ans dans l'événementiel international pour l'industrie télé, j'organisais des dîners à Cannes, etc. Entre autres, j'étais commerciale. Donc, en fait, mon premier job, c'était attachée de près dans la musique. Après, commerciale, industrie télé pour un marché professionnel à Cannes. et puis la scénographe donc en fait Aujourd'hui, je suis vraiment entre la direction artistique et l'événementiel. Et c'est toute la palette créative qu'il y a entre les deux et qui permet de faire rayonner des projets.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as l'impression que de ces dix années, tu as réussi à créer une communauté que tu gardes aujourd'hui ? Est-ce que tu vois les projets que tu as là actuellement, c'est des choses qui se développent grâce à la communauté que tu as pu avoir avant ou pas particulièrement ?

  • Speaker #0

    effectivement c'est les discussions que j'ai en cours notamment avec des clients c'est lié à mon réseau l'asynographe ok Que ce soit une marque qui a 25 ans, que ce soit une marque qui lance un lieu aujourd'hui. Tout est connecté. Pour l'instant, je n'ai pas encore eu le temps d'aller prospecter au-delà de mon propre réseau. Les choses se font pour l'instant de manière un peu organique. Mais encore une fois, c'est les tout débuts.

  • Speaker #1

    Juste par rapport à cette communauté, on est passé un peu vite dessus tout à l'heure. et je sais que... Ça peut être un point de crispation, un questionnement aussi sur quand tu arrêtes une aventure. Donc je fais un petit retour en arrière sur quand tu as décidé d'arrêter. Le fait de le dire aux autres, ça a été difficile. Et comment tu as abordé ce moment où justement tu as communiqué sur la fin ? Après, je pense que comme tu as eu une partie off, où en off tu avais décidé, tu avais avancé sur la fermeture, tu as eu peut-être le temps de le processer.

  • Speaker #0

    Oui, comme ça n'a pas été trop soudain, parfois il y a des choses qui peuvent arriver de manière soudaine. Moi, c'était... très progressif donc effectivement c'était curieux c'était curieux les clients qui rentrent dans la boutique je me souviens je croise au café du coin une cliente et je lui annonce et du coup deux jours plus tard elle avait déjà passé le mot dans le cadre donc ça m'a déstabilisé parce que j'étais plus en maîtrise du message ok parce que je les dis à une personne qui a une personne et comme en plus dans le 9e ça on se connaît tous les commerçants les clients donc et j'étais un peu déstabilisé et donc ouais je pense qu'il y a eu quand même... une petite forme d'inconfort et de devoir justifier. Parce que pour moi, tout était très clair et très aligné. Et tout à coup, il faut se répéter à chaque fois. Ça, c'est dur. Mais qu'est-ce que vous allez faire ? Et en fait, de prendre le stress de l'autre en face, qui est déçu que la boutique ferme, parce que c'était super, mais nous, c'était notre rendez-vous, mais nos cadeaux, on allait faire quoi, etc. Tu as connu ça aussi, les clients qui sont contrariés, à qui on a l'impression d'enlever quelque chose en plus. donc il y avait ce côté inconfortable Et donc moi j'étais là, non mais en fait c'est super, moi je suis très heureuse, je prépare autre chose pour après. Et donc il y avait la résistance dans mes interlocuteurs et ça c'était inconfortable, un peu anxiogène.

  • Speaker #1

    Oui ça peut être un peu déstabilisant, c'est vrai que quand toi t'es sûre...

  • Speaker #0

    Et répéter en boucle, réexpliquer l'idée. Et moi c'est vrai que comme j'ai ce tempérament, quand j'y vais, j'y vais à fond et je tourne la page et j'y vais à fond de manière un peu drastique. Et en fait j'avais plus envie d'être à cette étape-là. Mais en même temps c'était l'étape interne à moi. Il fallait bien prendre le temps d'expliquer aux gens le pourquoi du comment.

  • Speaker #1

    Il y a ça. Il y a déjà, toi, se mettre chacun et chacune, se dire, ok, c'est le bon moment, je le fais, prends la décision. Et après, c'est le communiquer. Et je trouve que c'est une très grosse étape.

  • Speaker #0

    Et après, tu reçois de l'amour. Je pense que vous avez vu ça. C'est que les posts Instagram, tu le formalises, tu fais un réel, tu fais un post, tu expliques tout. Cette pluie d'amour qui tombe, ça, c'était merveilleux.

  • Speaker #1

    Mais moi, je le rappelle... J'avais trouvé ça un peu vertigineux. C'est-à-dire que ça y est, c'est dit.

  • Speaker #0

    On ne peut plus revenir en arrière.

  • Speaker #1

    C'est acté. Pour autant que tu es sûre de toi et que tu penses que c'est la bonne décision, je me rappelle effectivement de ce truc de dire, maintenant, c'est public.

  • Speaker #0

    C'est officiel. C'est une autre étape. Je pense que j'ai eu l'inconfort de me confronter à l'incompréhension des gens et le besoin d'expliquer le pourquoi du comment. Ça, ce n'est pas très agréable. mais c'est nécessaire, ça fait partie du process et puis après ouais parce qu'en fait entre le moment moi je le savais mais le moment où je l'ai annoncé ça a été très rapide, je crois que ça s'est fait en même pas deux semaines, ça a été vraiment très très rapide et voilà et après cette vague de love où on annonce la fermeture et puis voilà et je remettais les clés et c'était waouh je remets les clés, alors c'était bizarre de remettre les clés, c'était chez moi parfois je disais à la maison c'était clairement comme la maison ... et j'étais très attachée à ce lieu qui était très beau et vraiment j'étais très attachée à ce lieu c'est déjà repassé depuis ? ouais c'est curieux, là en fait ils sont un peu en travaux donc il y a des ça va être un showroom une étude d'un marchand de biens de livres anciens donc très spécifique et ça ne sera pas un commerce, ça me fait un peu de peine de me dire que ce lieu qui était un commerce En fait, ça va être transformé par un lieu qui va être sur rendez-vous. Donc, la rue perd un commerce. Et ça, ça fait de la peine parce que c'est un peu une tendance. Malheureusement, j'ai l'impression, à Paris. Donc ça, c'était un peu le... Mais pour l'instant, ils sont encore en travaux. Ils font des étagères dans tous les sens depuis des mois. Mais voilà, ça sera différent. Après, j'ai appris... D'ailleurs, c'était trop chouette. Une dame est venue, une cliente, un jour, et elle réalise que c'était le salon de coiffure où elle avait travaillé 20 ans avant. Et elle me dit, elle a me dit, moi j'ai des souvenirs dans ce salon de coiffure. Donc c'était il y a 20 ans, je pense. Et elle dit, une joie. Et donc c'est très émotionnel de voir un lieu se transmuter. Donc un salon de coiffure, puis après je crois que c'est un truc vegan, avant l'heure, puis moi, et aujourd'hui ça va être une étude de livres anciens, livres d'art. C'est le mouvement, il faut l'accepter, mais voilà.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai que quand tu as vécu des choses hyper fortes dans un lieu... Et que tu y retournes, ça fait vraiment quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors je ne suis pas re-rentrée dedans, je passe devant et encore toute la devanture. La scénographie, il y a le logo, il y a tout. Tu as la poignée, la poignée que tu avais tant poussée, tant fermée. Et ça fait un peu bizarre. Je ne dirais pas que ça me rend triste, mais ça déstabilise un peu et c'est un peu étrange.

  • Speaker #1

    Et donc de cette fermeture et de cette expérience-là de commerce, qu'est-ce que tu as appris ? Est-ce qu'il y a des choses, des apprentissages ? Ouais, j'imagine. Ah waouh !

  • Speaker #0

    Alors attends, que je me concentre. Qu'est-ce que j'ai appris ? Alors, je pense que c'est propre à l'entrepreneuriat plutôt qu'à la casquette commerçante. Mais c'est cette capacité de... Tu parlais de caméléon tout à l'heure, d'hyper-flexibilité. En plus, la décennie passée, on a eu les attentats, les gilets jaunes, les énormes grèves de transport, la guerre, enfin, on a tout eu. Et à chaque fois, je me disais que ça ne pourrait pas être pire. Le Covid, sans mentionner le Covid, quand même. Et en fait, à chaque fois, il a fallu se réinventer. Et ça a été tellement... À chaque fois, il a fallu décupler d'énergie, de créativité pour garder la magie. Pour moi, un commerce, c'est quand même censé apporter un peu de magie et de chaleur. Et donc, à chaque fois, malgré tout ça, et aussi parfois les périodes où les caisses ne sont pas remplies comme elles devraient l'être... En fait, comment on garde le sourire, comment on garde un lieu rayonnant qui accueille et qui crée un peu de joie et de magie. Moi, c'est un peu mon feeling.

  • Speaker #1

    Comment tu transmets une énergie quand tu ne l'as pas ? Quand tu es en train de regarder tes chiffres et que tu es là, mais... Alors ça, tu vois,

  • Speaker #0

    c'est un truc qui ne me manque pas. Parce que je pense que je suis quelqu'un avec un tempérament optimiste et plutôt toujours de bonne humeur. Et en fait, j'ai vécu des deuils, forcément, en 10 ans, des deuils importants. Et quand je devais... C'est vraiment... Séquence... hyper deep non mais voilà parfois je pleurais derrière le comptoir j'essayais mes larmes pour faire un grand sourire à mon client derrière en fait c'était dur ça ça c'est dur parce qu'il y avait c'est ça et ça c'était dur d'aller je ne voudrais pas dire raconter des trucs pareils mais j'allais pleurer au fond de la boutique et je fermais à clé oui c'est ça je fermais à clé j'allais pleurer un coup je séchais mes larmes bon c'est bon je ressemble un peu ça ne se voit pas trop et je réouvrais dès qu'un client arrivait grand sourire bien sûr et show must go on il y a ce côté là en boutique et c'est fatigant C'est un peu d'avoir un lieu physique quand même tout le temps. Parce que les clients, ce n'est pas leur problème. Si tu as des soucis, et donc eux, ils sont là pour un moment agréable. Par contre,

  • Speaker #1

    ils aiment bien raconter leurs soucis.

  • Speaker #0

    Comment ?

  • Speaker #1

    Je dis, eux, ils aiment bien raconter leurs soucis. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Alors là, parfois, il y a des habitués, parfois, qui viennent tout te raconter et qui te drainent un peu en énergie. Moi, qui suis très, très sensible, parfois, c'était dur. J'étais là, waouh. Mais ouais, ouais. Donc, c'est un lieu de vie, un lieu de rencontre avec des super rencontres. de joie. Moi, je me suis fait des amis qui étaient des clients, en fait. Ça a vraiment transformé. Mais par contre, quand t'es commerçant, tu te dois, je trouve... On parlait d'accueil et d'hospitality. C'est un lieu d'accueil. Donc, en fait, désolé, moi, une boutique dans laquelle je rentre, la personne ne sourit pas, n'est pas aimée, ne me dit pas bonjour et ne fait pas l'effort, j'ai pas envie de rester.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    en fait, ça fait partie du métier de commerçant. C'est vrai que c'est normal. Et moi, c'était très naturel de le faire. Par contre, parfois, il y a des jours qui sont durs et ça demande un effort supplémentaires. Tu peux pas te cacher derrière ton ordinateur et faire ton zoom ou faire ton télétravail quand t'es commerçant.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est dur, c'est que je trouve que tu t'en rends pas vraiment compte que tu vas avoir tout ça à donner.

  • Speaker #0

    Tu peux pas deviner.

  • Speaker #1

    C'est la surprise du chef. Ça paraît logique, mais tu penses pas à ça. Effectivement, tu le penses pas. Et je trouve que là où c'est compliqué aussi, c'est quand t'accueilles des équipes, enfin quand c'est plus toi, quand c'est des équipes, comment faire en sorte qu'ils aient ce feu-là et c'est normal en fait qu'ils le... qu'ils l'aient un peu moins que toi, c'est pas leur projet.

  • Speaker #0

    Quand ils ont un gros rhume ou un mauvais jour, ils ne viennent pas. Ou ils vont faire la gueule potentiellement. Et ça c'est compliqué aussi. Moi j'avais qu'une personne, une vendeuse, qui était un vrai petit soleil, qui était extraordinaire. J'ai eu beaucoup de chance. J'ai eu une ou deux apprentis. Mais oui, effectivement, tu peux pas en vouloir à une personne qui est salariée, de ne pas donner l'expérience que toi tu donnes en tant que propriétaire et en tant que fondateur, créateur. Et ça c'est dur.

  • Speaker #1

    C'est un enjeu crucial.

  • Speaker #0

    C'est crucial.

  • Speaker #1

    mais c'est vrai que c'est... j'ai pas encore la réponse à ça mais il y a beaucoup de gens qui se passionnent qui rentrent dans l'aventure et ça on en a eu des tonnes et c'est tellement cool de voir les gens qui se comparent comme si c'était leur propre projet mais il faut accepter qu'il y ait des jours où ils ne puissent pas et c'est normal et on

  • Speaker #0

    ne devrait pas avoir à sourire quand on est vraiment au fond du seau mais c'est la vie donc apprentissage

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as d'autres choses à nous partager ?

  • Speaker #0

    Après, il y a plein de choses. Est-ce que des choses majeures ? Oui, c'est vraiment cette capacité d'adaptation, plus, plus, plus, plus, plus. Apprentissage, je ne sais pas quoi dire, parce qu'en fait, pour moi, là où j'ai vraiment exploré beaucoup, c'est vraiment sur la partie créative, créativité, collaboration, création de collections capsules, storytelling. Vraiment, c'est ce que j'ai développé. En fait, quand tu commences... Quand j'avais le blog de tendance, puis les pop-up, puis la boutique, j'ai ouvert ce lieu avec de beaux objets rassemblés dans le lieu. Mais je ne savais pas que j'allais faire de la scénographie, je ne savais pas que j'allais faire du storytelling, je ne savais pas que j'allais co-créer avec des créateurs. Tout ça, ça s'est fait et donc ça, ça a été mon exploration créative. Elle s'est vraiment faite au sein de la boutique et de la scénographe. Voilà, après, d'un point de vue purement business, non, le multitasking, où tu es comptable, où tu es photographe, où tu es... où tu fais tout, tu fais tout, où tu es community manager, où tu incarnes la marque et que tu fais des face cam.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà, ce serait ça. Vraiment, tu es Shiva. Je suis Shiva et j'ai 15 cerveaux et j'ai 15 bras.

  • Speaker #1

    Oui. Ça fait des sacrées journées, ça, à la fin. Et est-ce qu'il y a des choses que tu aurais aimé savoir ?

  • Speaker #0

    Alors moi, c'est une réponse que je vais faire un peu bizarre, mais je trouve que c'est bien parfois de ne pas savoir. C'est bien parfois de se jeter dans le vide, juste porté par l'envie de faire, porté par la passion, et juste en fait, on fera avec ce qui se présente. Et je pense que ça c'est aussi l'entrepreneuriat. Donc en fait, est-ce qu'il faut vraiment savoir des choses à l'avance ? Oui, certainement, des tonnes de choses, mais l'expérience finalement, est-ce que ce n'est pas de juste embrasser pleinement ? un challenge, un projet et de faire le mieux qu'on peut à l'instant T. Et qu'en plus, on est tous différents avec des capacités, des qualités différentes. Donc, on va tous réagir à une situation différente. Donc, le conseil de l'autre ne sera peut-être pas le bon conseil pour soi. Et je me dis, en fait, de se faire confiance et d'être mené par la passion, c'est la meilleure chose. Et se faire confiance, je pense que c'est le plus dur. Mais réussir à le faire. Et après, avec la passion, on déplace des montagnes. Et à chaque problème, on trouve une solution. avec nos capacités propres. Mais voilà, je réponds un peu à côté. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est une vraie réponse. C'est vrai que c'est intéressant. La réponse, c'est aussi de se faire confiance, de s'écouter, d'écouter l'intuition.

  • Speaker #0

    Et que tout est possible. Et qu'il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Un problème, 20 solutions. Même si ça paraît un peu fou.

  • Speaker #1

    C'est plutôt 100 problèmes dans la journée. 100 problèmes, 100 solutions. PLS, je vais me coucher. Aussi, ça peut arriver. Ne faisons pas peur. Non, mais c'est vrai. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à gérer dans tous les sens.

  • Speaker #0

    Ça donne le tournis. Mais si on est trop au focus sur tout ce qui peut ne pas bien se passer, sur la charge immense que représente de monter un projet, que ce soit un commerce ou autre, en fait, on risque de s'auto-saboter et de ne pas y aller. Donc, en fait, il faut juste se jeter à l'eau. Moi, je crois que c'est ça le meilleur conseil.

  • Speaker #1

    Et peut-être savoir pourquoi tu le fais, qu'est-ce qui te motive. C'est ça.

  • Speaker #0

    et si c'est aligné si c'est un élan vraiment hyper hyper viscérale alors tu trouveras les solutions à quels que soient les problèmes mais à trop être dans le mental on ne fait pas et on laisse les projets sur le côté après on regrette ouais ouais donc c'est l'ancien agir et puis être dans l'action dans le mouvement tout le temps quitte à ce que ce soit pas parfait mais faire et moi j'ai aussi ce mantra tout le temps c'est better done than perfect mieux vaut faire que faire parfaitement parce que si toutes les personnes qui se disent ah non je fais pas parce que j'ai pas de peut-être parfait personne n'est parfait Fais et tu réajusteras et tu verras mais en fait mieux vaut faire qu'attendre, la perfection n'existe pas donc ouais moi c'est un truc que je me dis souvent ça c'est fait, on avance

  • Speaker #1

    Et alors du coup c'est quoi les prochaines actions à faire pour Inspire ?

  • Speaker #0

    Les prochaines actions à faire pour Inspire bah là j'ai deux appels à projets là je démonte le pop-up demain et je me mets sur deux appels d'offres importants Et j'ai aussi très envie d'accompagner des boutiques dans leur storytelling, leur vitrine, leur co-création, un peu toute ma boîte à outils, leur transmettre. Et donc ça, je crois que je vais contacter quelques boutiques pour leur proposer, voir si ça résonne et s'ils ressentent ce besoin-là. Et justement, pour revenir à ce que tu disais tout à l'heure, de se dire ne pas se mettre de limites. Un lieu physique ne doit pas rester figé et ne pas être juste une boutique de déco, une boutique de mode. Qu'est-ce que vous osez faire dans ce lieu ? Comment vous invitez les gens à venir expérimenter votre vision ? Et tu vois, moi je trouve qu'un commerçant, pour moi, c'est pas juste un commerçant, c'est quelqu'un qui a un message à passer, souvent par l'esthétique ou par la compétence d'un produit qu'il va vendre. Mais qu'est-ce qu'elle peut apporter de plus, votre boutique ? Comment vous allez faire la promotion ? Et comment vous allez créer l'émotion auprès de vos clients, de votre communauté ou des gens qui passent dans la rue, pour qu'ils rentrent et qu'ils vivent votre expérience que vous allez créer pour eux ? Et tu vois, ça, c'est quelque chose que j'ai envie de... de développer. Dans mes objectifs un peu de printemps, j'ai aussi envie de contacter des hôtels un peu de luxe, d'implanter des boutiques, des pop-up, avec la co-création entre l'hôtel et les artisans locaux. Créer des expériences. C'est un peu les deux choses, les concepteurs parisiens et puis l'hôtellerie. Créer de l'expérience, de la curation sur mesure, co-créer des objets qui font sens pour le lieu en question. et pour rendre beaucoup plus expérientielle l'expérience boutique. Je pense que c'est vraiment le cœur de ce qu'il faut faire aujourd'hui. C'est un peu ça, la tout doux. Des mots à venir.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Marina.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Longue vie à Inspire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    A très vite. Merci Audrey.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode et merci d'avoir été là tout au long de cette mini-série spéciale L'après-boutique sur le mois d'octobre. Ces dernières semaines, on a donc parlé de fermeture de boutiques, de transition, de reconstruction, et j'espère que ces histoires vous auront permis de voir ces moments autrement, comme des bifurcations parfois nécessaires vers un nouvel équilibre. Et je sais que vous savez déjà ce que je vais vous dire. Vous l'entendez à chaque fin d'épisode, c'est presque devenu comme une petite habitude entre nous, mais je me dois de radoter, parce que c'est vraiment important pour que le podcast continue d'exister. Les 5 étoiles et les abonnements. Dès que vous avez fini de m'entendre radoter, je vous encourage à filer sur votre plateforme d'écoute et à mettre 5 étoiles si ça vous a plu, et évidemment à vous abonner aussi. Le podcast c'est un exercice qui est assez solitaire finalement, moi je vois passer tous ces milliers d'écoutes qui sont anonymes, et je me dis Très très souvent que j'aimerais beaucoup beaucoup pouvoir vous voir, vous parler, échanger en vrai et qu'on ait une vraie communauté. Ça j'y travaille pour 2026 mais bon, c'est une autre histoire. En attendant, si ces milliers d'écoutes pouvaient devenir des milliers d'étoiles, de commentaires et d'abonnés, ce serait vraiment magnifique. Donc si ce n'est pas encore fait, pensez à vous abonner et mettre des avis. Donc merci encore d'avoir été là tout au long de ce mois d'octobre. Et je vous dis à très vite pour une nouvelle thématique, de nouvelles voix et toujours un regard très sincère sur l'entrepreneuriat et le commerce indépendant. A bientôt et comme toujours prenez soin de vous et de vos projets. Ciao !

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Description

Dix ans de création, d’intuition et de réinvention.

Dans cet épisode de L’Arrière Boutique, je reçois Marina, fondatrice de La Seinographe, un lieu hybride entre boutique, galerie et espace d’expériences qui a marqué le paysage du commerce indépendant parisien.


Pendant dix ans, Marina a fait évoluer son commerce au rythme de ses intuitions : pop-ups créatifs, collaborations artistiques, espace bien-être, expériences immersives…
Elle y a tout connu, les joies de la création, les collaborations, la maternité, la fatigue, les doutes, les chiffres qui baissent, et finalement, la décision de fermer sa boutique.

Ensemble, on parle de réinvention, d’introspection, de lucidité, mais aussi d’équilibre entre vie pro et perso, de l’impact du Covid sur le retail, et de ce que cela signifie vraiment de changer de chapitre après dix ans d’entrepreneuriat.


Aujourd’hui, Marina a lancé Inspire Paris, un studio créatif dédié au retail et à l’hospitality, où elle met son savoir-faire au service de marques, de commerces et de lieux pour imaginer des expériences sur mesure, des identités visuelles fortes et des projets porteurs de sens.


Un épisode lumineux, sincère et inspirant, enregistré dans la magnifique boutique Vanity Boum, qui accueillait Marina à l’occasion d’un pop-up de lancement d’Inspire Paris.


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L’Arrière Boutique, c’est le podcast qui explore les coulisses du commerce, de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise à travers des récits de commerçants, des interviews inspirantes, et des conseils concrets pour ouvrir une boutique, développer son business ou faire évoluer sa gestion de boutique.

On y parle de boutiques indépendantes, de retail créatif et de l’expérience client, ainsi que de concept store, pop-up, reconversion, et des tendances du secteur. À chaque épisode, des experts partagent leur vision du commerce local, de l'aménagement de boutique et des processus créatifs pour réussir son projet de commerce.

Un podcast pensé pour celles et ceux qui veulent ouvrir leur commerce, donner vie à leur vision, et créer des lieux à forte identité.


Merci 🧡


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience, mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes. qui vous ouvrent les portes de leur boutique pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Fermer une boutique, c'est un moment très fort. Parfois, c'est un soulagement. Parfois, une décision douloureuse. Ça peut ressembler à un échec, à une étape vers autre chose, à une conviction, une joie. Ou même un petit peu de tout ça à la fois. Quoi qu'il en soit, c'est un très grand chapitre qui se tourne, parce qu'on y a mis souvent des années, de l'énergie et des rêves. Derrière chaque fermeture, il y a une histoire, des raisons, des émotions et des apprentissages. Et ce mois-ci, dans la R boutique, j'ai eu envie de donner la parole à deux entrepreneurs qui ont traversé ce moment. Vous allez voir, ce sont deux parcours et deux manières d'aborder la fin et l'après très différentes. Cette mini-série s'appelle l'après boutique, parce qu'après, il y a toujours quelque chose. Parfois de différent, d'inattendu. ou tout simplement plus aligné avec la personne qu'on est devenu. J'espère que ce nouveau format vous plaira autant que j'ai aimé le préparer, parce que j'aime aussi me dire que le podcast peut prendre parfois d'autres visages, et qu'on peut faire des focus sur des sujets qui sont importants à aborder. Et justement, je trouve que parler de fermeture, c'est important, parce que c'est des moments forts et nécessaires qu'on traversera tous les uns et les autres. Et j'avais donc à cœur d'ouvrir la parole et le dialogue là-dessus. Aujourd'hui, je pars à la rencontre de Marina, la fondatrice de la scénographe. Pendant dix ans, elle a fait vivre ce projet entre boutique, lieu d'expérience et pop-up immersif. C'est un espace qui était à son image, créatif, inspirant et toujours en mouvement. Un lieu qui a donc évolué au fil du temps, au rythme de ses intuitions et de ses élans. C'est passé de la décoration à l'art de vivre jusqu'à une salle de yoga et une cabine de soins. Mais derrière cette effervescence, il y avait aussi de la fatigue, de la charge mentale et les montagnes russes émotionnelles. Et puis un jour, Marina a eu envie de retrouver de la liberté. de changer de rythme et d'ouvrir un nouveau chapitre. Dans cet épisode, elle revient sur ces dix années qui ont façonné la scénographe, sur le moment où elle a décidé de fermer, et sur tout ce que cette décision lui a appris. On parle de création, d'intuition, de maternité, de résilience et de business. Et aussi de cette réalité qu'on connaît bien quand on entreprend, celle de devoir sans cesse se réinventer, encore et encore. Aujourd'hui, Marina a lancé Inspire Paris, un studio créatif qui accompagne les marques et les lieux dans leurs expériences retail et hospitality. Donc une suite qui est totalement naturelle suite à son parcours et qui lui permet de continuer à créer, mais autrement. C'est une conversation qui est lumineuse, pleine de recul et d'énergie, qui va parler de transition, de liberté et du courage de suivre ses élans. Bonne écoute ! Salut Marina !

  • Speaker #1

    Hello Audrey !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ouais ! Raconte-nous où on est là,

  • Speaker #1

    c'est un peu original. Là, on est chez Vanity Boom, cette superbe marque de lampes vintage, mais pas que, qui nous a ouvert les portes. de son écrin pour un pop-up un peu particulier, pour le lancement de mon studio Inspire Paris.

  • Speaker #0

    Trop chouette. Donc ta nouvelle aventure après la scénographe.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc la scénographe qui est une aventure qui a duré dix ans, qui a été un lieu physique boutique pendant huit ans et dont j'ai fermé les portes de manière définitive en avril dernier.

  • Speaker #0

    Et c'est un des sujets qu'on va aborder aujourd'hui. Cette aventure et le moment de bascule où tu as décidé de fermer. Pourquoi ? Comment tu t'es sentie ? Ce que tu as traversé ? Et puis aussi parler de l'après ?

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Et ça, ça va être sympa. Alors peut-être qu'on peut repartir de la base. Déjà, peut-être que tu peux nous raconter qui tu es.

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai Marina, j'ai 41 ans. J'ai fondé la scénographe l'année de mes 30 ans. Ça a commencé avec des pop-up thématiques de créateurs à l'espace Beaurepère sur 200 m² que je scénographiais entièrement. J'ai fait six pop-ups comme ça avec des créateurs mode déco lifestyle made in France et assez rapidement, comme il y avait de très belles pièces d'artisanat etc, j'ai eu envie d'avoir un lieu physique pérenne pour que les gens puissent retrouver un peu mes coups de cœur au quotidien. Donc j'ai ouvert une première boutique rue Condorcet pendant deux ans en collaboration avec la marque de fauteuils Bloch de l'Est, fauteuils vintage restaurés. Et ensuite, assez naturellement, j'ai eu envie d'avoir mon propre écrin et ça s'est fait du coup rue Notre-Dame-de-Lorette à Saint-Georges sur 70 mètres carrés. Une boutique que j'ai ouverte en collaboration avec la marque de papier peint et papeterie Atelier Mouti. Puis on a ouvert ce lieu à quatre mains et post-Covid, j'ai repris entièrement le lieu qui est devenu un lieu un peu, presque pas un tiers lieu, mais un lieu où il s'est passé beaucoup de choses. Avec notamment ma sélection déco mode qui a évolué plus côté wellness aussi. Et dans lequel j'ai ouvert une salle de yoga, une cabine de soins. Et c'est là où j'ai un peu commencé la partie expérience. Voilà, donc ça, ça a été un peu une deuxième transition dans la vie de cette boutique. Et ensuite, dernière étape de ces six ans rue Notre-Dame-de-Lorette, ça a été l'envie de faire des pop-up, pour plein de raisons, mais pour notamment, moi, me retrouver créativement plus stimulée, pour changer l'offre plus souvent, raconter des histoires, faire du storytelling, faire de la scénographie, tout ce que j'adore faire, et aussi à chaque fois, dans chaque pop-up, créer de l'expérience. Donc faire intervenir un tatoueur, faire intervenir un cours de yoga, un groupe de musique, enfin voilà. Vraiment raconter des histoires et faire venir des gens autour du concept qui a été créé pour un mois, deux mois, trois mois. Voilà en gros un peu l'histoire de la boutique que j'ai eue sous le nom de la scénographe.

  • Speaker #0

    Donc c'est vrai qu'il y a eu énormément de changements. Tous ces changements ont été liés au fait que tu sentais toi un besoin, ça tu l'as dit, de faire les choses un peu différemment. Ça te nourrissait peut-être de proposer autre chose. Est-ce que c'est aussi que tu as ressenti que les gens en avaient besoin de changements ? Qu'une boutique qui est toujours à la même image, c'est peut-être rassurant, mais en même temps c'est peut-être ennuyant. Qu'est-ce qui a provoqué tous ces changements ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce projet, au tout début, avant les pop-ups, c'était un bloc de lifestyle parisien, de tendance, de curation déjà. On n'appelait pas ça comme ça à l'époque, mais voilà. Et donc ce projet a toujours suivi mes élans, mes envies. C'était vraiment toujours le prolongement de moi. Donc à chaque fois, j'ai toujours pris des décisions. hyper intuitives, au-delà de la dimension purement business. Et ensuite, évidemment, dans le cadre de mes envies, j'ai adapté le modèle aussi en fonction de ce que je ressendais en termes de besoins de mes clients, ma communauté, etc. Et voilà. Et aussi, pour la dernière partie, si on parle de la partie wellness, avec la salle de yoga, la cabine de soins, qui a créé des... des hypnothérapeutes, des sophrologues, des masseurs énergétiques, du reiki, des choses un peu spirituelles.

  • Speaker #0

    Et tu avais toujours une partie boutique, où là tu avais une offre de produits qui était dans cette thématique-là aussi. Exactement.

  • Speaker #1

    Il y avait vraiment la partie purement boutique avec la sélection wellness, art de vivre. J'intégrais le wellness dans l'art de vivre. À l'époque, ça ne se faisait pas encore tout à fait comme ça. Maintenant, c'est assez évident. Et en parallèle, j'avais une cabine de soins et en bas, au sous-sol, une salle de yoga. Et donc, il y avait une grande programmation. Enfin, tout ça vivait un peu côte à côte. Et c'était la sortie du Covid. Moi, comme beaucoup de gens, je me suis mise au yoga, à la méditation. Ça a été une grosse révélation. Et donc, quand j'ai réouvert la boutique post-Covid, j'ai eu cette envie de faire découvrir au maximum de gens la révélation que j'avais eue, notamment avec la méditation. Et je pense qu'il y avait un vrai besoin qui était connecté à mon envie. Donc, c'était très aligné. Voilà. Et après cette partie-là... Je crois que je suis allée hyper loin dans la partie wellness, un peu spirituelle, peut-être presque un peu trop. Et j'ai eu envie de me réapproprier ma spiritualité juste pour moi, sans forcément que ça transparesse trop dans mon offre. Puisque moi, ce que j'aime profondément faire à la base, c'est oui, le wellness, mais c'est vraiment l'art de vivre et la décoration. Et donc, du coup, à ce moment-là, la cabine de soins continuait à vivre. La programmation, la salle de yoga, c'était un peu moins une envie parce que c'était un deuxième métier, vraiment.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait. C'était vraiment...

  • Speaker #1

    C'était sans rajouter une grosse couche.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est-à-dire que les gens, il y avait combien de cours ? Alors du coup,

  • Speaker #1

    c'était une programmation que je créais pour trois mois. Il y avait une dizaine de séances par semaine, plutôt le soir ou le week-end. Et c'était une salle qui pouvait accueillir jusqu'à dix personnes. Et c'est vrai que c'était génial, mais le booking, les annulations, on était encore un peu dans le Covid, donc les profs qui avaient le Covid, les clients qui avaient prépayé, qui ne pouvaient pas venir, c'était un vrai job. au-delà du concept store, de la partie boutique. Et donc, c'était une évidence. Donc, il y a eu beaucoup, beaucoup de joie à maintenir ce format pendant 2-3 ans. Mais je crois qu'ensuite, je me suis dit, j'ai envie de plus être à fond spiritualité et il est temps pour moi de revenir plus fort au niveau de l'art de vivre et la déco. Et aussi, je crois que j'avais envie que le lieu soit moins figé en termes de sélection. et d'inviter toujours un artiste, parce que j'avais trois artistes un peu phares qui animaient les murs de la boutique. Mais là, j'avais envie vraiment de faire des resets. Et je crois que c'était un besoin aussi interne à moi, mais c'était aussi de se dire, tous les mois, tous les trois mois, je mets tout à plat, je vide la boutique. Donc la première fois que j'ai pu faire les pop-ups, j'ai vidé la boutique. On a tout remonté, comme si on partait de zéro. C'était hyper excitant de récurer les moindres angles de la boutique, de mettre un nouvel artiste complètement sur les murs, de faire une toute nouvelle sélection. une toute nouvelle scénographie, de toutes nouvelles vitrines. Et ce qui était intéressant, c'était, moi, ça me boostait créativement. Je trouvais que ça créait une richesse à l'offre différente. Et aussi, les gens adorent aussi avoir de l'éphémère, qu'on leur raconte des histoires, que tout soit transformé. Pour les gens qui vivent dans le quartier ou qui vont au bureau, il y a une nouvelle histoire à découvrir.

  • Speaker #0

    Une nouvelle raison de se déplacer, de s'émerveiller.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc je pense que c'était hyper vertueux pour moi, pour les gens, les habitués de la boutique, pour les passants, de dire « Oh, on me raconte une vraie histoire » . C'est pas juste une jolie boutique avec de beaux objets et des jolies affiches, c'est qu'est-ce qui s'y passe et on voit qu'il y a quelque chose de majeur esthétiquement qui se passe. Et c'était ça qui moi m'a énormément plu et ça je l'ai fait, j'ai peut-être fait 5-6 pop-up thématiques comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord, c'était trimestriel ?

  • Speaker #1

    Ça dépendait. Il y a eu plein de formats différents. Il y a eu un format avec l'artiste et tatoueur Jim Killam. On a carrément co-créé entièrement. On a habillé toute la boutique qu'avec des co-créations. Donc lui, il fait des peintures, il fait plein de choses différentes. Mais là, on a vraiment co-créé des vases, des foulards en soie, des coussins, un plaid. Donc en fait, c'était vraiment transcrire son univers artistique dans du lifestyle. Et ça, on l'a fait à quatre mains et ça a duré. J'ai oublié déjà. C'est fou comme on oublie vite, ça a duré peu de temps, ça n'était que deux semaines. On avait créé 60 pièces.

  • Speaker #0

    Oui c'est ça, ce qui m'interpelle c'est aussi la question hyper pratico-pratique, c'est comment tu gères les stocks, quand c'est sur du temps court, encore plus quand tu fais de la co-création et que tu fais des collabs que tu revends. Exactement. C'est un plaisir mais tu as quand même cette pression de te dire en fait, le stock, mon pop-up s'arrête au bout de temps, comment je fais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, moi, c'était une manière... très spécifique de travailler, c'est que je ne faisais plus d'achats. Moi, quand j'ai co-créé avec notamment Jim Killam, il a créé toutes ces pièces-là. Il a une très forte communauté, hyper fan de son univers. Donc moi, je lui ai donné mon expertise en tant que retailer. Par exemple, un foulard, il faut qu'il y ait des marches sur les côtés, soit rouleau tes mains. Donc toutes les caractéristiques produits et retail, c'était un peu mon expertise. Et lui, il a appliqué son univers. Et donc lui, il va faire toute la production. Et ensuite, à la vente, je vais prendre une commission. Donc finalement, ce qu'on va co-créer et ce qu'il va créer pour la boutique, moi, je prends une commission comme un retailer classique. Donc ça veut dire que je n'achète pas de marchandises. Et c'est vrai que ce qui est intéressant, c'est vraiment, pour moi, c'est hyper important quand on a une boutique et qu'on travaille avec des créateurs, des artisans, c'est ce rapport de confiance que moi, j'ai toujours hyper senti pendant 10 ans à travailler en pop-up ou en boutique physique. c'est la confiance, la communication co-créés avec un objectif commun et de faire rayonner le beau, l'artisanat, le made in France et ça se faisait des collaborations hyper suivies et hyper vertueuses donc ça c'est chouette. T'as toujours senti que ça faisait des regains en termes de visite de vente ça a créé de l'émotionnel même pour l'artiste c'est une manière de le challenger sur le nombre de fois où je travaille avec des artistes qui ne faisaient pas ça mais je leur demande de faire un modèle exclusif Donc ils vont... explorer une piste et finalement ça devient un modèle dans les pièces exclusives en général j'avais l'exclu pendant 6 mois puis l'artiste pouvait décider d'intégrer ça à ses collections permanentes et souvent ça devenait leur classique, leur intemporel et ils allaient travailler une technique qu'ils n'auraient pas faite habituellement et c'est super chouette et je pense que ça booste de co-créer et de sortir de sa zone de confort pour moi comme pour eux et voilà donc Donc... Et cette idée de créer des collections capsule, je trouve que c'est hyper fort et hyper nécessaire. Aujourd'hui, pour surprendre, créer de l'émotion, je trouve que c'est vraiment la base du retail plus que jamais. Voilà, donc un petit peu.

  • Speaker #0

    Ok. Et à quoi ressemblait ton quotidien, toi, en tant que commerçante ? Est-ce que c'était un quotidien où il y avait beaucoup de choses, de répétitions ? Ou est-ce que c'était totalement freestyle ? Enfin, comment c'était ? ton quotidien pendant ces années ?

  • Speaker #1

    Alors moi je sais qu'une des périodes que j'ai beaucoup aimé c'est quand je suis devenue maman notamment parce que je ne suis pas trop du matin à la base mais quand on est obligé de se lever pour emmener nos enfants à l'école il y avait vraiment ce temps où très tôt à 8h30 je pouvais me mettre dans un café et travailler hyper au calme et donc là tout mettre à plat et ne pas être interrompu par des clients, par plein plein de choses et donc j'avais ce sas de pré-organisation de ma journée ensuite j'arrivais à la journée, alors soit il y avait ma vendeuse de l'époque soit j'étais full time soit j'étais toute seule à la boutique Oui. Et ensuite, la journée se passe comme elle se passe parce que c'est au rythme des gens qui rentrent dans la boutique, c'est au rythme des ventes, c'est au rythme du client avec qui il va y avoir un coup de cœur. On va parler pendant trois heures. C'est très décousu. Dans ce moment-là, il faut faire caler un peu d'admin, beaucoup de contenu forcément pour les réseaux en boutique. Et puis, comme j'avais toujours un projet d'avance, que ce soit la salle de yoga, le planning de yoga, Merci. les contrats des thérapeutes qui est en cabine de soins, le projet de pop-up avec tel artiste, la co-création des capsules. Donc en fait, c'est un joyeux bazar de beaucoup de choses, d'administratif, d'une dimension de créer des moodboards, de penser à la vie. C'est à la nouvelle vitrine, d'aller vite acheter de la déco pour refaire, voilà. Donc c'était, j'aimais bien moi vraiment le matin avoir au moins deux heures hyper focus, où je suis très peu dérangée, où je fais les coups de fil essentiels, où je vais être au calme. Et une fois à la boutique, bah là c'est le joyeux bazar de tout ce que j'arrive à faire rentrer dans la journée, en fonction des, entre les clients quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, et donc tu dis que t'as été, enfin que t'étais maman, donc t'as découvert la maternité en même temps que t'as été commerçante. Ouais. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Rock'n'roll.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Rock'n'roll. Tu sais aussi.

  • Speaker #0

    Ça change un peu les perspectives.

  • Speaker #1

    Oui, ça change tout. J'ai qu'une petite fille de 8 ans. Et quand elle est arrivée, je crois qu'on se croit un peu... On n'a pas l'expérience. Et donc on croit qu'on peut tout mener de front. Et je me souviens toujours la première boutique quand je l'ai ouverte. J'ai accouché en septembre. Premier pop-up, c'était un pop-up de Noël. Ma fille avait 3 mois. J'étais 7 sur 7 à la boutique. Je ne sais même pas comment je faisais. Enfin, peut-être pas 7 sur 7, mais j'étais beaucoup là vu que c'était Noël. Et ensuite, en janvier, j'ouvrais ma première boutique. Et là, j'étais sur un escabeau à faire la peinture. Alors ma fille avait 4 mois. N'importe quoi. Et donc du coup, on se crame. Clairement, on se crame. Et je me suis cramée. Je me suis cramée à vouloir tout mener tronc. En plus de ça, à ce moment-là, je crois que je faisais du consulting, de la scénographie pour un événement, une marque Kids Stoke. Je crois que... Enfin, je faisais un peu des missions en parallèle qui est arrivé comme ça, que je n'avais pas forcément cherché. Et donc non, on ne dit pas non à de jolies marques qui veulent travailler avec toi. Voilà, et donc je me suis bien cramée. Et rétrospectivement, je ne ferais pas comme ça si... Enfin voilà, je ne conseille pas. Mais en même temps, je crois qu'on a besoin de...

  • Speaker #0

    C'est dur de savoir. Tu ne sais tellement pas ce que tu vas traverser que... C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, quand tu es commerçant et que c'est Noël, plus rien compte.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que c'est un temps tellement important.

  • Speaker #1

    Et qu'en fait, la priorité, c'est être en boutique. que tout soit magnifique, qu'être là au petit soin pour les clients, en fait le reste passe en second. Et ça quand on est jeune maman c'est quand même pas l'idéal, mais bon on fait bien comme on peut.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Ok, donc ce que je me demandais si c'était sur ces... On va parler un peu du tournant, le moment où tu t'es dit j'aimerais fermer la boutique. Mais avant ça j'aimerais savoir ce que tu retiens, ce que tu as aimé. Est-ce que tu as peut-être moins aimé dans ce quotidien, dans ces dix années, avec vraiment une boutique à gérer ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà c'est une grande fierté. Je pense que toute personne qui ouvre un jour une boutique a une grande fierté d'avoir un lieu physique, un lieu tangible. J'ai commencé avec une boutique sur internet, un e-shop, qui était rythmé par les posts Facebook à l'époque. Et d'avoir un lieu qui nous ressemble, qu'on a façonné pour qu'il soit pile dans notre ADN de projet. de le remplir de choses merveilleuses, de trop belles choses qu'on pose minutieusement à droite, à gauche. Beaucoup de joie et beaucoup d'exaltation, surtout quand on est créatif. Fierté, beaucoup de joie. Après aussi, quand je regarde un peu en arrière, c'est sur les dix années passées, c'est toutes les rencontres que j'ai faites. Beaucoup sont devenues des amis, des créateurs, des artistes. Parce que comme on est... Comme on est, soit c'est la personne qui vient à toi pour qui te contacte, pour intégrer ta sélection, soit c'est l'inverse. Et finalement, si on travaille ensemble, c'est qu'on est connecté, qu'on a des valeurs communes, un sens de l'esthétique, du beau commun. Et donc, en fait, on travaille ensemble. Ça fonctionne bien un an, deux ans, trois ans. Moi, souvent, j'ai travaillé plusieurs années avec les mêmes créateurs. Et en fait, il y a de l'émotionnel, il y a de la joie. Et donc, si on met de l'émotion et de la joie entre deux personnes, ça crée des amitiés, forcément. donc ça c'est vrai que tous les... très très belles rencontres que j'ai fait dans ce cadre là voilà et puis oui et puis hyper intéressant aussi je trouve quand je regarde sur ces 8 années boutique C'est tous ces différents formats, comment la boutique a muté.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un peu spécifique, je pense,

  • Speaker #1

    peut-être par rapport à d'autres boutiques.

  • Speaker #0

    C'est ça que je trouve passionnant, c'est de voir comment à chaque fois... C'est pour ça que je te demandais si ça venait d'une intuition interne, si c'est des choses que tu entendais. Mais c'est vrai de voir qu'à chaque fois, comme un caméléon, tu arrivais à t'adapter un peu à ce que tu ressentais de tes envies et du besoin. Et je trouve ça hyper intéressant justement de voir, parce que ce n'est pas nécessairement très... commun et acquis dans la pensée que quand tu as une boutique tu peux faire ça. Tu n'as pas l'impression que tu as une boutique tu t'es mis dans une case, je suis une boutique de déco moi du coup je suis une boutique de déco j'achète des produits, je les revends et donc de voir qu'en fait il y a mille façons de le faire que tu peux co-créer des choses tout est possible inviter des personnes à exposer tu peux proposer des expériences hyper immersives à des clients je trouve ça intéressant, ça ouvre effectivement le champ des possibles et tu te dis en fait une boutique ne devrait pas être figée. Ce n'est pas qu'une boutique figée. Il ne faut pas qu'elle soit figée.

  • Speaker #1

    Elle était à l'époque, je pense, en fait c'est le commerce, c'est le qu'on l'a connu pendant tellement longtemps. Aujourd'hui, on est en plein cœur de l'immersion, de l'expérience, c'est devenu quelque chose de très normal et qui va être de plus en plus.

  • Speaker #0

    En fait, qui doit l'être parce que c'est la différence avec un site internet.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est un lieu de vie où tu veux, où c'est un rendez-vous. Et je pense que quand tu as un lieu physique, tu invites les gens à rentrer dans ton salon. Moi les gens ils passent le pal de ma boutique C'est comme s'ils rentraient chez moi Et ouais c'est toujours ce que je me suis dit

  • Speaker #0

    Et quand quelqu'un est dans la boutique, j'ai toujours une sorte de reconnaissance. Dans le sens, il a pris la peine dans sa journée de passer ma porte et de venir regarder ce qui se passe chez moi.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et tu as vraiment ce truc, on en parlait un petit peu en off et j'en parlais dans un autre épisode, de cette notion d'hospitalité. De dire, bienvenue ici.

  • Speaker #1

    C'est de l'accueil.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Vraiment. Et donc de voir qu'un commerce peut être plein d'autres choses qu'une boutique telle qu'on les connaît habituellement. C'est hyper libérateur aussi, et j'espère quand même pour les gens qui écoutent de se dire, moi en fait, ouais c'est vrai, après tout j'ai une boutique où je fais de l'enfance, pourquoi pas m'ajouter tel événement, pourquoi pas co-créer quelque chose.

  • Speaker #1

    Une marque pour les mamans spécifique de beauté.

  • Speaker #0

    Il y a tout un tas de choses qui sont... Je pense qu'aujourd'hui, en effet,

  • Speaker #1

    le commerce, il faut l'envisager comme un monde des possibles, qu'il n'y a pas de limite, juste celle qu'on se donne nous. Et qu'en fait, je pense que... Alors moi je travaille beaucoup à l'intuition, c'est vraiment mon driver principal. et je pense que si les gens prennent la peine d'écouter leur intuition, alors parfois tu te dis, mais comment je me connecte à mon intuition ? On l'est plus ou moins en fonction des tempéraments, mais se connecter à la joie. Qu'est-ce qui m'excite ? Qu'est-ce qui provoque de la joie ? Moi, quand j'ai pensé à lancer la salle de yoga, on réouvre, je crois que c'était du coup en janvier, je ne sais plus, et je me dis, mais Marina, tu ne vas pas ouvrir une salle de yoga ? Tu es folle, ça n'a aucun sens. Et donc mon mental me bridait. Il me disait, non, ça n'a pas de sens, c'est une boutique de déco, tu vends aussi des accessoires de mode pourquoi ? et en fait je me suis autorisée à le faire parce que c'était ce qui m'excitait le plus à cet instant-là c'était pas d'ajouter une nouvelle marque de vase ou un nouvel artiste à ce moment-là ce qui m'animait le plus qui me créait de la joie et qui faisait sens pour moi c'était d'ouvrir une salle de yoga et d'inviter les gens à vivre des expériences holistiques, wellness et j'ai tellement bien fait ça a été un succès ça m'a permis de faire vivre ce lieu différemment ... il y avait des gens qui étaient drôles, des clients qui rentraient ils disaient, oh là là, quand je viens chez vous, j'ai l'impression d'aller je sais plus la formulation mais c'était pas d'aller chez mon psy mais en tout cas, je suis bien chez vous et les gens ils n'arrivaient pas à partir parce qu'en fait il y avait un spray aurique d'huile essentielle tous les sens étaient sollicités parfois je jouais des mantras en musique, la fille qui va vraiment super loin, mais j'étais à fond parce que j'étais habitée par ça donc t'avais des sprays aux huiles essentielles qui sentaient trop bon de Santara ... Tu avais écouté des mantras, tu avais les objets. Enfin, tous les sens étaient sollicités. Et tu rentrais dans ma bulle, dans une bulle qui se voulait faire rayonner le beau et le bien. Et voilà. Et donc, je pense qu'à partir du moment où tu fais les choses qui t'animent, qui te rendent heureux, heureuse, alors tout va bien. Tu es sur les justes rails. Et donc, ça aura du succès. Et donc, ça va bien se passer. Et si jamais le CA n'est pas au rendez-vous parfaitement comme tu le souhaites, au moins tu t'auras donné du sens à ce que tu crées et ce pourquoi tous les matins tu ouvres la porte de ta boutique. C'est déjà beaucoup. Je m'emballe.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai. Et donc, à un moment, justement, j'arrive à la jeunesse de ce moment où tu t'es posé la question de stop ou encore. Parce que je pense que c'est un moment qu'on traverse tous 100 000 fois quand on est commerçant. Il y a 100 000 matins, on va se dire, là, j'en peux plus. Et puis le soir, on va se dire, quelle journée de ouf,

  • Speaker #1

    jamais j'arrête ça. Ça efface les difficultés.

  • Speaker #0

    C'est vrai que parfois c'est fatigant d'alterner, etc. Ça peut user. Et puis au-delà de juste l'envie qui peut venir repartir en fonction, il suffit d'un client pour que ça te mette au sol. Mais tu as aussi les difficultés économiques, tu as toujours tout un tas de raisons. Donc je me dis que ça peut être bien là qu'on explore un peu quelles étaient tes raisons et puis surtout au début comment ça est arrivé dans ton esprit, est-ce que ça a été long et d'un coup tu t'es... Est-ce que c'est quelque chose qui a pris du temps dans ta pensée ou si un jour tu t'es dit bon ben voilà je sais que je vais m'arrêter et j'en suis sûre ?

  • Speaker #1

    Ça n'a pas été soudain, moi je me souviens un peu comme dans une relation amoureuse ou dans l'histoire d'un couple, je pense qu'il y a des cycles et moi je me souviens qu'au bout de trois ans... Et puis après, c'est aussi connecté à ce qu'on vit à titre personnel dans la vie personnelle. Notamment, on l'a dit tout à l'heure, maman, ça a un vrai impact aussi, je pense, par rapport à comment on perçoit son travail, le temps qu'on y investit. Et donc moi, je me souviens, alors je n'ai plus exactement le timing, mais au bout de trois ans, au bout de sept ans, où il y a un ras-le-bol, où je sens que je suis moins connectée au projet. Et dans ces moments-là, forcément, on se dit... Pourquoi je continue ? Et donc je pense que c'est dans ces moments où on se demande pourquoi je continue, que parfois on a un espèce de réveil et qu'on recalibre le projet pour qu'il continue à nous animer. Et je pense que c'est ce qui s'est passé après le Covid, c'est ce qui s'est passé pour moi quand j'ai commencé les pop-up. J'avais besoin de me nourrir créativement de manière plus forte, plus intense et aussi éphémère. J'avais besoin de réinventer. Et donc à chaque fois que j'ai rencontré des difficultés, je pense que j'ai réussi à transformer le modèle pour qu'il me corresponde de plus et retrouver de la joie et retrouver du sens. Je pense que c'est ça. Mais pour répondre plus directement à ta question par rapport à quand est-ce que je me suis dit peut-être que c'est maintenant qu'il faut arrêter. Si je suis totalement transparente, c'était déjà dans les bacs depuis un petit bout de temps. Motivée notamment par mon statut de maman, de voir ma fille qui grandit et que j'ai loupé tellement de samedis avec elle. J'ai loupé des Noëls en famille parce que j'étais à la boutique jusqu'à 20h et que je suis du sud-ouest et qu'il y avait les grèves de transport. Donc en fait, j'ai manqué des moments importants familiaux. Ça, ça m'a beaucoup affectée quand même. Et aussi parce que comme j'étais retailer, commerçante depuis presque dix ans, si on compte les deux premières années de pop-up, j'ai vu l'évolution des chiffres, si on parle très clairement. Et donc en fait, il y a dix ans, faire du commerce, c'était beaucoup plus facile. Donc moi, j'ai eu un vrai réveil en termes purement financiers, un an et demi avant la fin de la boutique, où là, une chute libre des chiffres, incompréhensible. que moi j'ai expliqué par le changement de... Le post-Covid est venu influer avec le télétravail, avec comment les gens ont eu envie de dépenser leur argent, etc. Et en tout cas, moi qui avais toujours été en croissance, là j'ai un septembre, ça c'est peut-être un peu stagnant le CA, mais sinon j'avais toujours été en croissance toutes ces années-là. Et septembre, un gros gros down que je n'explique pas, assez effrayant. Et donc à partir de là, tout le retail, on a tous connu la réalité de chiffres en baisse. Et du coup, je pense que... Au-delà de la joie et de la créativité et de tout ce que j'arrivais à accomplir au travers de ce lieu, en fait, l'équilibre pro-perso et les chiffres ne matchaient plus, en fait. Et donc là, j'ai commencé à réfléchir à l'après. Et du coup, j'ai mis en off, c'était le bail à céder. Et j'ai laissé le temps faire. Et quand j'ai pu trouver un repreneur du bail, j'ai arrêté. C'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. tu t'es Tu t'es laissé le temps de trouver quelqu'un, t'avais le temps, t'avais pas le couteau sous la gorge.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et pour être hyper transparente, j'ai missionné trois entités immobilières différentes. Ça a pris un an et demi. Et quand en avril dernier j'ai trouvé un repreneur, j'ai pu arrêter. Et c'était un coup de chance parce que ça a été difficile de trouver un repreneur.

  • Speaker #0

    Ouais, t'as trouvé que c'était compliqué ? Ouais,

  • Speaker #1

    j'ai trouvé ça assez difficile parce qu'il y a beaucoup de lieux vides en ce moment dans Paris, parce que c'est dur. Et voilà. Donc en gros, ça s'est fait comme ça, par petites touches de titres à titres individuels, perso, maman, famille, la réalité des chiffres qui n'était plus la même qu'à l'époque, et puis l'envie réelle de retrouver une liberté, sans lieu physique. Vraiment, ça, c'était vraiment de pouvoir revoyager, de pouvoir avoir tous mes week-ends disponibles. Oui, c'est vrai que...

  • Speaker #0

    C'est quand on est un petit commerce indépendant, même si ce qu'on fait c'est très beau et les gens adorent votre boutique, etc. On n'est pas flux, tu vois. Donc du coup, on n'a pas les équipes qui vont avec. Bon, c'est encore un autre débat.

  • Speaker #1

    Et je trouve que même quand tu as les équipes, pour les avoir eu un moment, en fait, tu ne te déconnectes jamais. Parce qu'il y a un moment, effectivement, moi, je n'étais plus trop en boutique les week-ends. Mais en fait, j'étais quand même en boutique. T'es connectée au stress, t'es connectée au chiffre. Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui en boutique ? Est-ce qu'ils ont... Enfin... Tu dis si la maison a besoin d'aide. Tu es toujours joignable. Tu regardes les mails. Pour peu qu'il y ait des nouvelles recrues. Tu es tout le temps dans cette roue.

  • Speaker #0

    Ça, c'est super dur. Je pense que quand tu le vis une décennie, déjà, c'est beaucoup aujourd'hui de vivre une décennie de boutique. C'est vrai que quand la boutique s'est arrêtée en avril, j'étais vraiment... remplie de gratitude mais réelle profonde pour ce lieu et pour tout ce qui s'est passé mais tellement de joie tellement de fierté par contre quelle joie aussi de changer de chapitre et de retrouver une forme de liberté ça m'avait beaucoup manqué là je suis encore dans le dans le kiff de trouver une nouvelle forme d'équilibré de pouvoir travailler de chez moi enfin voilà c'est un nouveau cycle vraiment mais qui a été choisi profondément choisi oui qui a pas été subi même émotionnellement tu vois ok vraiment pas Et je m'étais dit...

  • Speaker #1

    Ça n'a jamais été dur ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu étais prête ? J'étais prête.

  • Speaker #0

    J'étais prête.

  • Speaker #1

    Tu as le temps de digérer l'info, etc.

  • Speaker #0

    Et vraiment, tu vois, on a fêté les 10 ans de la scénographe en... Du coup, j'ai du mal avec les dates. En décembre dernier, avec le pop-up House of Dreamers, j'avais créé toute une collection capsule, plein d'expériences immersives. Et pour moi, ce cap des 10 ans en boutique, cette collection capsule, ce cocktail que j'ai organisé... c'était l'aboutissement de quelque chose. C'était bon, je pouvais passer à autre chose. Donc je pense que les dix ans symboliques, c'était la porte ouverte pour la suite. Et après, ça a duré jusqu'au mois d'avril, jusqu'à la session du bail. Mais hyper aligné, et pour le coup, même pas de nostalgie, juste de la joie de ce qui a eu lieu, de ce qui a existé, mais juste de la joie d'attaquer le nouveau chapitre.

  • Speaker #1

    Et t'as jamais eu peur ? Le truc, c'est que déjà, trouver quelqu'un, un repreneur, c'est dur. Donc peur que ça ne se passe pas bien, que ça ne se passe pas comme tu veux, peur de l'après ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu des gros stress parce qu'en fait j'avais un premier repreneur à un prix pas mal du tout. Et on était sur le dossier administratif, mes bailleurs avaient beaucoup d'exigences de garantie, donc c'était un gros dossier à bien ficeler. L'agent immobilier a vraiment bossé pendant trois mois en début d'année sur ce dossier-là. Et j'étais en lien avec le cabinet de gestion qui m'a dit c'est super Marina, on a tous les éléments, je suis sereine, je vais en parler. Dès que c'est tout efficelé, j'en parle au propriétaire et puis on valide. Pour moi c'était acté, cette offre qui était une très bonne offre. Et elle m'appelle et elle me dit Marina, je tombe de ma chaise, ils ont refusé votre dossier, le dossier des repreneurs. Et là je tombe raide de stress et je me dis waouh, ça faisait trois mois qu'on était sur le sujet, que c'était fastidieux même du côté des repreneurs, c'était galère. Et ils ont refusé. C'était un projet de cavistes et fromagers. Un couple très passionné, mais ils n'ont pas voulu faire de commerce de bouche. Ils ont estimé que leur business plan n'était pas assez solide, malgré les garanties financières qu'ils avaient exigées. Ça a été refusé. Et, je ne sais pas si c'est ma bonne étoile, en tout cas, elle me dit que les propriétaires connaissent quelqu'un qui vit dans l'immeuble, qui pourrait être intéressé. Je me dis, moi je suis là depuis 6 ans, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Et en effet, à l'ancienne, le lendemain, on vient dans la boutique, un monsieur qui a repris du coup le bail et qui me dit, Marina, si j'avais su, moi je suis intéressée. Et donc on a négocié la session du bail et ça s'est fait en un mois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Hallucinant. Donc le truc totalement atypique.

  • Speaker #1

    Les montagnes russes là, d'émotion.

  • Speaker #0

    Ouais, là ça a été des montagnes russes assez vivantes parce que pour moi j'étais déjà partie.

  • Speaker #1

    et donc on a vraiment fait les choses bien surtout si l'offre était intéressante t'as pas du tout envie de t'asseoir là dessus c'est ça,

  • Speaker #0

    vraiment et je me dis je crois qu'ils ne se rendent pas compte le retail c'est dur, en ce moment ils ont de la chance d'avoir un repreneur potentiel avec toutes leurs garanties financières qui sont hyper exigeantes et que personne n'accepte en ce moment et là ils étaient très motivés, ils avaient eu un très gros coup de coeur pour le local et donc je suis tombée de ma chaise et j'ai eu peur parce que moi dans ma tête j'étais déjà partie Oui. J'avais fait les 10 ans de la snograve, j'avais fait le dernier Noël, le dossier était sur les rails, c'était une question de semaine et de signer. Et tout à coup on me dit non ça va pas être comme ça. Et je me dis comment je vais faire ? Et donc là du coup, le lendemain, à l'ancienne, on s'est serré la main sur le nouveau prix du bail qui était un peu moindre. Mais bon c'était cool quand même de pouvoir dire allez. Donc ça ça devait être au mois de février. février mars, ouais c'est ça, et c'est moi qui ai décidé du moment où je partais, où je lui remettais les clés, tout le rétroplanier qui était entre mes mains, lui était hyper flexible, et trop bien, et du coup j'ai pu en parallèle amorcer le nouveau projet, et très vite le studio que j'ai lancé en juin, donc j'ai quitté la boutique en avril, et j'ai lancé le studio créatif en juin, pour dire à quel point j'étais déjà partie, j'étais déjà prête à rebondir, c'était vraiment étonnant.

  • Speaker #1

    T'as pas eu envie de faire un vrai gros break ?

  • Speaker #0

    Alors je l'ai fait pendant un mois et demi, je me suis autorisée vraiment de ne rien faire parce que je voyais bien qu'il n'y avait rien à l'intérieur, que j'avais l'idée du studio et tout ça, mais je sentais qu'il n'y avait pas de jus. Donc en fait je me suis dit tu as le droit à faire une pause, il ne faut pas se flageller. Et puis en fait j'ai profité, je suis partie en week-end avec ma fille, je suis partie en week-end avec mes amis, j'ai profité, profité.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as ressenti le jour où tu as vraiment rendu les clés et passé la porte ?

  • Speaker #0

    Ça s'est fait. hyper radical mais du soulagement et ça c'est beaucoup mon caractère je regarde peu dans le rétroviseur et en fait vraiment c'était tout ce qui devait être fait ici a été réalisé, il n'y a pas de regret à avoir, maintenant place à la suite et j'étais très excitée et comme en plus je faisais déjà du consulting en parallèle de la boutique notamment avec Maison Objet pour le Wellbeing Experience pour des scénos de pop-up donc en fait j'avais déjà un pied dans ma nouvelle vie donc tu n'avais pas peur de l'après J'avais un peu peur de l'après, j'ai toujours un peu peur de l'après. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu n'avais pas l'impression qu'il y avait un vide qui t'attendait et que tu ne savais pas où aller.

  • Speaker #0

    Souvent, c'était plutôt ce que me renvoyaient les autres. Mais qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Et moi, ma réponse toujours, c'était moi, je sais faire plein de choses. J'étais attachée de près, je travaillais dans l'événementiel. Enfin non, vraiment, ça ne m'a jamais inquiétée. La peur, si, elle est là tout le temps, mais je pense qu'elle est là tout le temps quand on est entrepreneur. Et en plus, quand on clôture un chapitre et quand on... On en entame un nouveau. Donc si, si, de la peur, du stress, il y en a. Il y a des moments hyper high, des moments hyper down, mais ça, c'est vraiment l'entrepreneuriat. Mais après, c'est mon côté connecté, le côté spiritualité, mais j'ai confiance. Et même quand j'ai peur, je me dis non, mais je me fais confiance. Je sais que ça va aller. Et je sais aussi que le studio tel que j'ai lancé là, c'est la continuité tellement logique de la scénographe. Donc en fait, c'est tout ce que j'ai fait. Je connais plein de gens, je sais que les gens me font confiance. Donc je n'ai pas de boule de cristal pour dire comment ça va se passer, puisque là c'est tout récent, Inspire Paris. Mais j'ai confiance et je suis tellement excitée d'avoir entamé ce nouveau cycle, c'est limpide.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, peut-être que tu peux nous raconter.

  • Speaker #0

    Du coup, en juillet, j'ai vraiment lancé, je crois, le... le site en ligne mi-juillet de Inspire Paris, studio créatif spécialisé en retail et hospitality experience. Et donc, je propose des services de curation, direction artistique, storytelling et d'événementiel et d'expérience immersive. En gros, l'idée, c'est de proposer aux marques et même aux lieux type hôtel de les accompagner dans tout leur processus créatif. d'une identité graphique à un storytelling, à une création de contenu, jusqu'à une expérience physique potentielle. Aujourd'hui, le spectre du studio est très large. Je pense que petit à petit, ça va peut-être se spécialiser encore plus. Là, je commence à travailler sur 2-3 projets très différents de lieux très premium d'Hospitality où je fais toute l'identité graphique, le site web, tout le storytelling pour leur compte Instagram. et d'autres projets dont je ne peux pas encore parler. L'autre projet, c'est un lieu physique où je vais faire tout le parcours et l'expérience de la marque. Et après, encore un autre projet qui n'est pas encore sûr à 100%. Donc, c'est des choses très différentes. Et juste, c'est la curation d'artistes, de talents, créer de l'émotion autour d'un ADN de projet, d'une marque. Qu'est-ce qu'elle veut transmettre ? Comment elle veut ? faire un reset, revoir ses valeurs et comment elle veut les présenter à sa communauté et créer de l'émotionnel et se reconnecter à sa communauté et à ses clients.

  • Speaker #1

    Donc au final, il y a vraiment une continuité entre ce que tu faisais avec l'asynographe et ce que tu fais là. En fait, finalement, c'est ça. Avant,

  • Speaker #0

    je le faisais pour moi, créer des collections de capsules, créer de l'aséno, créer du storytelling, créer une campagne de communication hyper sur mesure. Je le faisais pour la scénographe sous plein de formes différentes. Et là, l'idée, c'est de pouvoir le faire pour d'autres.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc, ces dix années se sont hyper utiles. On nourrit la suite,

  • Speaker #0

    carrément. Et comme avant la scénographe, j'étais sept ans dans l'événementiel international pour l'industrie télé, j'organisais des dîners à Cannes, etc. Entre autres, j'étais commerciale. Donc, en fait, mon premier job, c'était attachée de près dans la musique. Après, commerciale, industrie télé pour un marché professionnel à Cannes. et puis la scénographe donc en fait Aujourd'hui, je suis vraiment entre la direction artistique et l'événementiel. Et c'est toute la palette créative qu'il y a entre les deux et qui permet de faire rayonner des projets.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as l'impression que de ces dix années, tu as réussi à créer une communauté que tu gardes aujourd'hui ? Est-ce que tu vois les projets que tu as là actuellement, c'est des choses qui se développent grâce à la communauté que tu as pu avoir avant ou pas particulièrement ?

  • Speaker #0

    effectivement c'est les discussions que j'ai en cours notamment avec des clients c'est lié à mon réseau l'asynographe ok Que ce soit une marque qui a 25 ans, que ce soit une marque qui lance un lieu aujourd'hui. Tout est connecté. Pour l'instant, je n'ai pas encore eu le temps d'aller prospecter au-delà de mon propre réseau. Les choses se font pour l'instant de manière un peu organique. Mais encore une fois, c'est les tout débuts.

  • Speaker #1

    Juste par rapport à cette communauté, on est passé un peu vite dessus tout à l'heure. et je sais que... Ça peut être un point de crispation, un questionnement aussi sur quand tu arrêtes une aventure. Donc je fais un petit retour en arrière sur quand tu as décidé d'arrêter. Le fait de le dire aux autres, ça a été difficile. Et comment tu as abordé ce moment où justement tu as communiqué sur la fin ? Après, je pense que comme tu as eu une partie off, où en off tu avais décidé, tu avais avancé sur la fermeture, tu as eu peut-être le temps de le processer.

  • Speaker #0

    Oui, comme ça n'a pas été trop soudain, parfois il y a des choses qui peuvent arriver de manière soudaine. Moi, c'était... très progressif donc effectivement c'était curieux c'était curieux les clients qui rentrent dans la boutique je me souviens je croise au café du coin une cliente et je lui annonce et du coup deux jours plus tard elle avait déjà passé le mot dans le cadre donc ça m'a déstabilisé parce que j'étais plus en maîtrise du message ok parce que je les dis à une personne qui a une personne et comme en plus dans le 9e ça on se connaît tous les commerçants les clients donc et j'étais un peu déstabilisé et donc ouais je pense qu'il y a eu quand même... une petite forme d'inconfort et de devoir justifier. Parce que pour moi, tout était très clair et très aligné. Et tout à coup, il faut se répéter à chaque fois. Ça, c'est dur. Mais qu'est-ce que vous allez faire ? Et en fait, de prendre le stress de l'autre en face, qui est déçu que la boutique ferme, parce que c'était super, mais nous, c'était notre rendez-vous, mais nos cadeaux, on allait faire quoi, etc. Tu as connu ça aussi, les clients qui sont contrariés, à qui on a l'impression d'enlever quelque chose en plus. donc il y avait ce côté inconfortable Et donc moi j'étais là, non mais en fait c'est super, moi je suis très heureuse, je prépare autre chose pour après. Et donc il y avait la résistance dans mes interlocuteurs et ça c'était inconfortable, un peu anxiogène.

  • Speaker #1

    Oui ça peut être un peu déstabilisant, c'est vrai que quand toi t'es sûre...

  • Speaker #0

    Et répéter en boucle, réexpliquer l'idée. Et moi c'est vrai que comme j'ai ce tempérament, quand j'y vais, j'y vais à fond et je tourne la page et j'y vais à fond de manière un peu drastique. Et en fait j'avais plus envie d'être à cette étape-là. Mais en même temps c'était l'étape interne à moi. Il fallait bien prendre le temps d'expliquer aux gens le pourquoi du comment.

  • Speaker #1

    Il y a ça. Il y a déjà, toi, se mettre chacun et chacune, se dire, ok, c'est le bon moment, je le fais, prends la décision. Et après, c'est le communiquer. Et je trouve que c'est une très grosse étape.

  • Speaker #0

    Et après, tu reçois de l'amour. Je pense que vous avez vu ça. C'est que les posts Instagram, tu le formalises, tu fais un réel, tu fais un post, tu expliques tout. Cette pluie d'amour qui tombe, ça, c'était merveilleux.

  • Speaker #1

    Mais moi, je le rappelle... J'avais trouvé ça un peu vertigineux. C'est-à-dire que ça y est, c'est dit.

  • Speaker #0

    On ne peut plus revenir en arrière.

  • Speaker #1

    C'est acté. Pour autant que tu es sûre de toi et que tu penses que c'est la bonne décision, je me rappelle effectivement de ce truc de dire, maintenant, c'est public.

  • Speaker #0

    C'est officiel. C'est une autre étape. Je pense que j'ai eu l'inconfort de me confronter à l'incompréhension des gens et le besoin d'expliquer le pourquoi du comment. Ça, ce n'est pas très agréable. mais c'est nécessaire, ça fait partie du process et puis après ouais parce qu'en fait entre le moment moi je le savais mais le moment où je l'ai annoncé ça a été très rapide, je crois que ça s'est fait en même pas deux semaines, ça a été vraiment très très rapide et voilà et après cette vague de love où on annonce la fermeture et puis voilà et je remettais les clés et c'était waouh je remets les clés, alors c'était bizarre de remettre les clés, c'était chez moi parfois je disais à la maison c'était clairement comme la maison ... et j'étais très attachée à ce lieu qui était très beau et vraiment j'étais très attachée à ce lieu c'est déjà repassé depuis ? ouais c'est curieux, là en fait ils sont un peu en travaux donc il y a des ça va être un showroom une étude d'un marchand de biens de livres anciens donc très spécifique et ça ne sera pas un commerce, ça me fait un peu de peine de me dire que ce lieu qui était un commerce En fait, ça va être transformé par un lieu qui va être sur rendez-vous. Donc, la rue perd un commerce. Et ça, ça fait de la peine parce que c'est un peu une tendance. Malheureusement, j'ai l'impression, à Paris. Donc ça, c'était un peu le... Mais pour l'instant, ils sont encore en travaux. Ils font des étagères dans tous les sens depuis des mois. Mais voilà, ça sera différent. Après, j'ai appris... D'ailleurs, c'était trop chouette. Une dame est venue, une cliente, un jour, et elle réalise que c'était le salon de coiffure où elle avait travaillé 20 ans avant. Et elle me dit, elle a me dit, moi j'ai des souvenirs dans ce salon de coiffure. Donc c'était il y a 20 ans, je pense. Et elle dit, une joie. Et donc c'est très émotionnel de voir un lieu se transmuter. Donc un salon de coiffure, puis après je crois que c'est un truc vegan, avant l'heure, puis moi, et aujourd'hui ça va être une étude de livres anciens, livres d'art. C'est le mouvement, il faut l'accepter, mais voilà.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai que quand tu as vécu des choses hyper fortes dans un lieu... Et que tu y retournes, ça fait vraiment quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors je ne suis pas re-rentrée dedans, je passe devant et encore toute la devanture. La scénographie, il y a le logo, il y a tout. Tu as la poignée, la poignée que tu avais tant poussée, tant fermée. Et ça fait un peu bizarre. Je ne dirais pas que ça me rend triste, mais ça déstabilise un peu et c'est un peu étrange.

  • Speaker #1

    Et donc de cette fermeture et de cette expérience-là de commerce, qu'est-ce que tu as appris ? Est-ce qu'il y a des choses, des apprentissages ? Ouais, j'imagine. Ah waouh !

  • Speaker #0

    Alors attends, que je me concentre. Qu'est-ce que j'ai appris ? Alors, je pense que c'est propre à l'entrepreneuriat plutôt qu'à la casquette commerçante. Mais c'est cette capacité de... Tu parlais de caméléon tout à l'heure, d'hyper-flexibilité. En plus, la décennie passée, on a eu les attentats, les gilets jaunes, les énormes grèves de transport, la guerre, enfin, on a tout eu. Et à chaque fois, je me disais que ça ne pourrait pas être pire. Le Covid, sans mentionner le Covid, quand même. Et en fait, à chaque fois, il a fallu se réinventer. Et ça a été tellement... À chaque fois, il a fallu décupler d'énergie, de créativité pour garder la magie. Pour moi, un commerce, c'est quand même censé apporter un peu de magie et de chaleur. Et donc, à chaque fois, malgré tout ça, et aussi parfois les périodes où les caisses ne sont pas remplies comme elles devraient l'être... En fait, comment on garde le sourire, comment on garde un lieu rayonnant qui accueille et qui crée un peu de joie et de magie. Moi, c'est un peu mon feeling.

  • Speaker #1

    Comment tu transmets une énergie quand tu ne l'as pas ? Quand tu es en train de regarder tes chiffres et que tu es là, mais... Alors ça, tu vois,

  • Speaker #0

    c'est un truc qui ne me manque pas. Parce que je pense que je suis quelqu'un avec un tempérament optimiste et plutôt toujours de bonne humeur. Et en fait, j'ai vécu des deuils, forcément, en 10 ans, des deuils importants. Et quand je devais... C'est vraiment... Séquence... hyper deep non mais voilà parfois je pleurais derrière le comptoir j'essayais mes larmes pour faire un grand sourire à mon client derrière en fait c'était dur ça ça c'est dur parce qu'il y avait c'est ça et ça c'était dur d'aller je ne voudrais pas dire raconter des trucs pareils mais j'allais pleurer au fond de la boutique et je fermais à clé oui c'est ça je fermais à clé j'allais pleurer un coup je séchais mes larmes bon c'est bon je ressemble un peu ça ne se voit pas trop et je réouvrais dès qu'un client arrivait grand sourire bien sûr et show must go on il y a ce côté là en boutique et c'est fatigant C'est un peu d'avoir un lieu physique quand même tout le temps. Parce que les clients, ce n'est pas leur problème. Si tu as des soucis, et donc eux, ils sont là pour un moment agréable. Par contre,

  • Speaker #1

    ils aiment bien raconter leurs soucis.

  • Speaker #0

    Comment ?

  • Speaker #1

    Je dis, eux, ils aiment bien raconter leurs soucis. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Alors là, parfois, il y a des habitués, parfois, qui viennent tout te raconter et qui te drainent un peu en énergie. Moi, qui suis très, très sensible, parfois, c'était dur. J'étais là, waouh. Mais ouais, ouais. Donc, c'est un lieu de vie, un lieu de rencontre avec des super rencontres. de joie. Moi, je me suis fait des amis qui étaient des clients, en fait. Ça a vraiment transformé. Mais par contre, quand t'es commerçant, tu te dois, je trouve... On parlait d'accueil et d'hospitality. C'est un lieu d'accueil. Donc, en fait, désolé, moi, une boutique dans laquelle je rentre, la personne ne sourit pas, n'est pas aimée, ne me dit pas bonjour et ne fait pas l'effort, j'ai pas envie de rester.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    en fait, ça fait partie du métier de commerçant. C'est vrai que c'est normal. Et moi, c'était très naturel de le faire. Par contre, parfois, il y a des jours qui sont durs et ça demande un effort supplémentaires. Tu peux pas te cacher derrière ton ordinateur et faire ton zoom ou faire ton télétravail quand t'es commerçant.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est dur, c'est que je trouve que tu t'en rends pas vraiment compte que tu vas avoir tout ça à donner.

  • Speaker #0

    Tu peux pas deviner.

  • Speaker #1

    C'est la surprise du chef. Ça paraît logique, mais tu penses pas à ça. Effectivement, tu le penses pas. Et je trouve que là où c'est compliqué aussi, c'est quand t'accueilles des équipes, enfin quand c'est plus toi, quand c'est des équipes, comment faire en sorte qu'ils aient ce feu-là et c'est normal en fait qu'ils le... qu'ils l'aient un peu moins que toi, c'est pas leur projet.

  • Speaker #0

    Quand ils ont un gros rhume ou un mauvais jour, ils ne viennent pas. Ou ils vont faire la gueule potentiellement. Et ça c'est compliqué aussi. Moi j'avais qu'une personne, une vendeuse, qui était un vrai petit soleil, qui était extraordinaire. J'ai eu beaucoup de chance. J'ai eu une ou deux apprentis. Mais oui, effectivement, tu peux pas en vouloir à une personne qui est salariée, de ne pas donner l'expérience que toi tu donnes en tant que propriétaire et en tant que fondateur, créateur. Et ça c'est dur.

  • Speaker #1

    C'est un enjeu crucial.

  • Speaker #0

    C'est crucial.

  • Speaker #1

    mais c'est vrai que c'est... j'ai pas encore la réponse à ça mais il y a beaucoup de gens qui se passionnent qui rentrent dans l'aventure et ça on en a eu des tonnes et c'est tellement cool de voir les gens qui se comparent comme si c'était leur propre projet mais il faut accepter qu'il y ait des jours où ils ne puissent pas et c'est normal et on

  • Speaker #0

    ne devrait pas avoir à sourire quand on est vraiment au fond du seau mais c'est la vie donc apprentissage

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as d'autres choses à nous partager ?

  • Speaker #0

    Après, il y a plein de choses. Est-ce que des choses majeures ? Oui, c'est vraiment cette capacité d'adaptation, plus, plus, plus, plus, plus. Apprentissage, je ne sais pas quoi dire, parce qu'en fait, pour moi, là où j'ai vraiment exploré beaucoup, c'est vraiment sur la partie créative, créativité, collaboration, création de collections capsules, storytelling. Vraiment, c'est ce que j'ai développé. En fait, quand tu commences... Quand j'avais le blog de tendance, puis les pop-up, puis la boutique, j'ai ouvert ce lieu avec de beaux objets rassemblés dans le lieu. Mais je ne savais pas que j'allais faire de la scénographie, je ne savais pas que j'allais faire du storytelling, je ne savais pas que j'allais co-créer avec des créateurs. Tout ça, ça s'est fait et donc ça, ça a été mon exploration créative. Elle s'est vraiment faite au sein de la boutique et de la scénographe. Voilà, après, d'un point de vue purement business, non, le multitasking, où tu es comptable, où tu es photographe, où tu es... où tu fais tout, tu fais tout, où tu es community manager, où tu incarnes la marque et que tu fais des face cam.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà, ce serait ça. Vraiment, tu es Shiva. Je suis Shiva et j'ai 15 cerveaux et j'ai 15 bras.

  • Speaker #1

    Oui. Ça fait des sacrées journées, ça, à la fin. Et est-ce qu'il y a des choses que tu aurais aimé savoir ?

  • Speaker #0

    Alors moi, c'est une réponse que je vais faire un peu bizarre, mais je trouve que c'est bien parfois de ne pas savoir. C'est bien parfois de se jeter dans le vide, juste porté par l'envie de faire, porté par la passion, et juste en fait, on fera avec ce qui se présente. Et je pense que ça c'est aussi l'entrepreneuriat. Donc en fait, est-ce qu'il faut vraiment savoir des choses à l'avance ? Oui, certainement, des tonnes de choses, mais l'expérience finalement, est-ce que ce n'est pas de juste embrasser pleinement ? un challenge, un projet et de faire le mieux qu'on peut à l'instant T. Et qu'en plus, on est tous différents avec des capacités, des qualités différentes. Donc, on va tous réagir à une situation différente. Donc, le conseil de l'autre ne sera peut-être pas le bon conseil pour soi. Et je me dis, en fait, de se faire confiance et d'être mené par la passion, c'est la meilleure chose. Et se faire confiance, je pense que c'est le plus dur. Mais réussir à le faire. Et après, avec la passion, on déplace des montagnes. Et à chaque problème, on trouve une solution. avec nos capacités propres. Mais voilà, je réponds un peu à côté. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est une vraie réponse. C'est vrai que c'est intéressant. La réponse, c'est aussi de se faire confiance, de s'écouter, d'écouter l'intuition.

  • Speaker #0

    Et que tout est possible. Et qu'il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Un problème, 20 solutions. Même si ça paraît un peu fou.

  • Speaker #1

    C'est plutôt 100 problèmes dans la journée. 100 problèmes, 100 solutions. PLS, je vais me coucher. Aussi, ça peut arriver. Ne faisons pas peur. Non, mais c'est vrai. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à gérer dans tous les sens.

  • Speaker #0

    Ça donne le tournis. Mais si on est trop au focus sur tout ce qui peut ne pas bien se passer, sur la charge immense que représente de monter un projet, que ce soit un commerce ou autre, en fait, on risque de s'auto-saboter et de ne pas y aller. Donc, en fait, il faut juste se jeter à l'eau. Moi, je crois que c'est ça le meilleur conseil.

  • Speaker #1

    Et peut-être savoir pourquoi tu le fais, qu'est-ce qui te motive. C'est ça.

  • Speaker #0

    et si c'est aligné si c'est un élan vraiment hyper hyper viscérale alors tu trouveras les solutions à quels que soient les problèmes mais à trop être dans le mental on ne fait pas et on laisse les projets sur le côté après on regrette ouais ouais donc c'est l'ancien agir et puis être dans l'action dans le mouvement tout le temps quitte à ce que ce soit pas parfait mais faire et moi j'ai aussi ce mantra tout le temps c'est better done than perfect mieux vaut faire que faire parfaitement parce que si toutes les personnes qui se disent ah non je fais pas parce que j'ai pas de peut-être parfait personne n'est parfait Fais et tu réajusteras et tu verras mais en fait mieux vaut faire qu'attendre, la perfection n'existe pas donc ouais moi c'est un truc que je me dis souvent ça c'est fait, on avance

  • Speaker #1

    Et alors du coup c'est quoi les prochaines actions à faire pour Inspire ?

  • Speaker #0

    Les prochaines actions à faire pour Inspire bah là j'ai deux appels à projets là je démonte le pop-up demain et je me mets sur deux appels d'offres importants Et j'ai aussi très envie d'accompagner des boutiques dans leur storytelling, leur vitrine, leur co-création, un peu toute ma boîte à outils, leur transmettre. Et donc ça, je crois que je vais contacter quelques boutiques pour leur proposer, voir si ça résonne et s'ils ressentent ce besoin-là. Et justement, pour revenir à ce que tu disais tout à l'heure, de se dire ne pas se mettre de limites. Un lieu physique ne doit pas rester figé et ne pas être juste une boutique de déco, une boutique de mode. Qu'est-ce que vous osez faire dans ce lieu ? Comment vous invitez les gens à venir expérimenter votre vision ? Et tu vois, moi je trouve qu'un commerçant, pour moi, c'est pas juste un commerçant, c'est quelqu'un qui a un message à passer, souvent par l'esthétique ou par la compétence d'un produit qu'il va vendre. Mais qu'est-ce qu'elle peut apporter de plus, votre boutique ? Comment vous allez faire la promotion ? Et comment vous allez créer l'émotion auprès de vos clients, de votre communauté ou des gens qui passent dans la rue, pour qu'ils rentrent et qu'ils vivent votre expérience que vous allez créer pour eux ? Et tu vois, ça, c'est quelque chose que j'ai envie de... de développer. Dans mes objectifs un peu de printemps, j'ai aussi envie de contacter des hôtels un peu de luxe, d'implanter des boutiques, des pop-up, avec la co-création entre l'hôtel et les artisans locaux. Créer des expériences. C'est un peu les deux choses, les concepteurs parisiens et puis l'hôtellerie. Créer de l'expérience, de la curation sur mesure, co-créer des objets qui font sens pour le lieu en question. et pour rendre beaucoup plus expérientielle l'expérience boutique. Je pense que c'est vraiment le cœur de ce qu'il faut faire aujourd'hui. C'est un peu ça, la tout doux. Des mots à venir.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Marina.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Longue vie à Inspire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    A très vite. Merci Audrey.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode et merci d'avoir été là tout au long de cette mini-série spéciale L'après-boutique sur le mois d'octobre. Ces dernières semaines, on a donc parlé de fermeture de boutiques, de transition, de reconstruction, et j'espère que ces histoires vous auront permis de voir ces moments autrement, comme des bifurcations parfois nécessaires vers un nouvel équilibre. Et je sais que vous savez déjà ce que je vais vous dire. Vous l'entendez à chaque fin d'épisode, c'est presque devenu comme une petite habitude entre nous, mais je me dois de radoter, parce que c'est vraiment important pour que le podcast continue d'exister. Les 5 étoiles et les abonnements. Dès que vous avez fini de m'entendre radoter, je vous encourage à filer sur votre plateforme d'écoute et à mettre 5 étoiles si ça vous a plu, et évidemment à vous abonner aussi. Le podcast c'est un exercice qui est assez solitaire finalement, moi je vois passer tous ces milliers d'écoutes qui sont anonymes, et je me dis Très très souvent que j'aimerais beaucoup beaucoup pouvoir vous voir, vous parler, échanger en vrai et qu'on ait une vraie communauté. Ça j'y travaille pour 2026 mais bon, c'est une autre histoire. En attendant, si ces milliers d'écoutes pouvaient devenir des milliers d'étoiles, de commentaires et d'abonnés, ce serait vraiment magnifique. Donc si ce n'est pas encore fait, pensez à vous abonner et mettre des avis. Donc merci encore d'avoir été là tout au long de ce mois d'octobre. Et je vous dis à très vite pour une nouvelle thématique, de nouvelles voix et toujours un regard très sincère sur l'entrepreneuriat et le commerce indépendant. A bientôt et comme toujours prenez soin de vous et de vos projets. Ciao !

Description

Dix ans de création, d’intuition et de réinvention.

Dans cet épisode de L’Arrière Boutique, je reçois Marina, fondatrice de La Seinographe, un lieu hybride entre boutique, galerie et espace d’expériences qui a marqué le paysage du commerce indépendant parisien.


Pendant dix ans, Marina a fait évoluer son commerce au rythme de ses intuitions : pop-ups créatifs, collaborations artistiques, espace bien-être, expériences immersives…
Elle y a tout connu, les joies de la création, les collaborations, la maternité, la fatigue, les doutes, les chiffres qui baissent, et finalement, la décision de fermer sa boutique.

Ensemble, on parle de réinvention, d’introspection, de lucidité, mais aussi d’équilibre entre vie pro et perso, de l’impact du Covid sur le retail, et de ce que cela signifie vraiment de changer de chapitre après dix ans d’entrepreneuriat.


Aujourd’hui, Marina a lancé Inspire Paris, un studio créatif dédié au retail et à l’hospitality, où elle met son savoir-faire au service de marques, de commerces et de lieux pour imaginer des expériences sur mesure, des identités visuelles fortes et des projets porteurs de sens.


Un épisode lumineux, sincère et inspirant, enregistré dans la magnifique boutique Vanity Boum, qui accueillait Marina à l’occasion d’un pop-up de lancement d’Inspire Paris.


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L’Arrière Boutique, c’est le podcast qui explore les coulisses du commerce, de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise à travers des récits de commerçants, des interviews inspirantes, et des conseils concrets pour ouvrir une boutique, développer son business ou faire évoluer sa gestion de boutique.

On y parle de boutiques indépendantes, de retail créatif et de l’expérience client, ainsi que de concept store, pop-up, reconversion, et des tendances du secteur. À chaque épisode, des experts partagent leur vision du commerce local, de l'aménagement de boutique et des processus créatifs pour réussir son projet de commerce.

Un podcast pensé pour celles et ceux qui veulent ouvrir leur commerce, donner vie à leur vision, et créer des lieux à forte identité.


Merci 🧡


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience, mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes. qui vous ouvrent les portes de leur boutique pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Fermer une boutique, c'est un moment très fort. Parfois, c'est un soulagement. Parfois, une décision douloureuse. Ça peut ressembler à un échec, à une étape vers autre chose, à une conviction, une joie. Ou même un petit peu de tout ça à la fois. Quoi qu'il en soit, c'est un très grand chapitre qui se tourne, parce qu'on y a mis souvent des années, de l'énergie et des rêves. Derrière chaque fermeture, il y a une histoire, des raisons, des émotions et des apprentissages. Et ce mois-ci, dans la R boutique, j'ai eu envie de donner la parole à deux entrepreneurs qui ont traversé ce moment. Vous allez voir, ce sont deux parcours et deux manières d'aborder la fin et l'après très différentes. Cette mini-série s'appelle l'après boutique, parce qu'après, il y a toujours quelque chose. Parfois de différent, d'inattendu. ou tout simplement plus aligné avec la personne qu'on est devenu. J'espère que ce nouveau format vous plaira autant que j'ai aimé le préparer, parce que j'aime aussi me dire que le podcast peut prendre parfois d'autres visages, et qu'on peut faire des focus sur des sujets qui sont importants à aborder. Et justement, je trouve que parler de fermeture, c'est important, parce que c'est des moments forts et nécessaires qu'on traversera tous les uns et les autres. Et j'avais donc à cœur d'ouvrir la parole et le dialogue là-dessus. Aujourd'hui, je pars à la rencontre de Marina, la fondatrice de la scénographe. Pendant dix ans, elle a fait vivre ce projet entre boutique, lieu d'expérience et pop-up immersif. C'est un espace qui était à son image, créatif, inspirant et toujours en mouvement. Un lieu qui a donc évolué au fil du temps, au rythme de ses intuitions et de ses élans. C'est passé de la décoration à l'art de vivre jusqu'à une salle de yoga et une cabine de soins. Mais derrière cette effervescence, il y avait aussi de la fatigue, de la charge mentale et les montagnes russes émotionnelles. Et puis un jour, Marina a eu envie de retrouver de la liberté. de changer de rythme et d'ouvrir un nouveau chapitre. Dans cet épisode, elle revient sur ces dix années qui ont façonné la scénographe, sur le moment où elle a décidé de fermer, et sur tout ce que cette décision lui a appris. On parle de création, d'intuition, de maternité, de résilience et de business. Et aussi de cette réalité qu'on connaît bien quand on entreprend, celle de devoir sans cesse se réinventer, encore et encore. Aujourd'hui, Marina a lancé Inspire Paris, un studio créatif qui accompagne les marques et les lieux dans leurs expériences retail et hospitality. Donc une suite qui est totalement naturelle suite à son parcours et qui lui permet de continuer à créer, mais autrement. C'est une conversation qui est lumineuse, pleine de recul et d'énergie, qui va parler de transition, de liberté et du courage de suivre ses élans. Bonne écoute ! Salut Marina !

  • Speaker #1

    Hello Audrey !

  • Speaker #0

    Ça va ?

  • Speaker #1

    Très bien et toi ?

  • Speaker #0

    Ouais ! Raconte-nous où on est là,

  • Speaker #1

    c'est un peu original. Là, on est chez Vanity Boom, cette superbe marque de lampes vintage, mais pas que, qui nous a ouvert les portes. de son écrin pour un pop-up un peu particulier, pour le lancement de mon studio Inspire Paris.

  • Speaker #0

    Trop chouette. Donc ta nouvelle aventure après la scénographe.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc la scénographe qui est une aventure qui a duré dix ans, qui a été un lieu physique boutique pendant huit ans et dont j'ai fermé les portes de manière définitive en avril dernier.

  • Speaker #0

    Et c'est un des sujets qu'on va aborder aujourd'hui. Cette aventure et le moment de bascule où tu as décidé de fermer. Pourquoi ? Comment tu t'es sentie ? Ce que tu as traversé ? Et puis aussi parler de l'après ?

  • Speaker #1

    Exact.

  • Speaker #0

    Et ça, ça va être sympa. Alors peut-être qu'on peut repartir de la base. Déjà, peut-être que tu peux nous raconter qui tu es.

  • Speaker #1

    Alors moi, j'ai Marina, j'ai 41 ans. J'ai fondé la scénographe l'année de mes 30 ans. Ça a commencé avec des pop-up thématiques de créateurs à l'espace Beaurepère sur 200 m² que je scénographiais entièrement. J'ai fait six pop-ups comme ça avec des créateurs mode déco lifestyle made in France et assez rapidement, comme il y avait de très belles pièces d'artisanat etc, j'ai eu envie d'avoir un lieu physique pérenne pour que les gens puissent retrouver un peu mes coups de cœur au quotidien. Donc j'ai ouvert une première boutique rue Condorcet pendant deux ans en collaboration avec la marque de fauteuils Bloch de l'Est, fauteuils vintage restaurés. Et ensuite, assez naturellement, j'ai eu envie d'avoir mon propre écrin et ça s'est fait du coup rue Notre-Dame-de-Lorette à Saint-Georges sur 70 mètres carrés. Une boutique que j'ai ouverte en collaboration avec la marque de papier peint et papeterie Atelier Mouti. Puis on a ouvert ce lieu à quatre mains et post-Covid, j'ai repris entièrement le lieu qui est devenu un lieu un peu, presque pas un tiers lieu, mais un lieu où il s'est passé beaucoup de choses. Avec notamment ma sélection déco mode qui a évolué plus côté wellness aussi. Et dans lequel j'ai ouvert une salle de yoga, une cabine de soins. Et c'est là où j'ai un peu commencé la partie expérience. Voilà, donc ça, ça a été un peu une deuxième transition dans la vie de cette boutique. Et ensuite, dernière étape de ces six ans rue Notre-Dame-de-Lorette, ça a été l'envie de faire des pop-up, pour plein de raisons, mais pour notamment, moi, me retrouver créativement plus stimulée, pour changer l'offre plus souvent, raconter des histoires, faire du storytelling, faire de la scénographie, tout ce que j'adore faire, et aussi à chaque fois, dans chaque pop-up, créer de l'expérience. Donc faire intervenir un tatoueur, faire intervenir un cours de yoga, un groupe de musique, enfin voilà. Vraiment raconter des histoires et faire venir des gens autour du concept qui a été créé pour un mois, deux mois, trois mois. Voilà en gros un peu l'histoire de la boutique que j'ai eue sous le nom de la scénographe.

  • Speaker #0

    Donc c'est vrai qu'il y a eu énormément de changements. Tous ces changements ont été liés au fait que tu sentais toi un besoin, ça tu l'as dit, de faire les choses un peu différemment. Ça te nourrissait peut-être de proposer autre chose. Est-ce que c'est aussi que tu as ressenti que les gens en avaient besoin de changements ? Qu'une boutique qui est toujours à la même image, c'est peut-être rassurant, mais en même temps c'est peut-être ennuyant. Qu'est-ce qui a provoqué tous ces changements ?

  • Speaker #1

    Je pense que ce projet, au tout début, avant les pop-ups, c'était un bloc de lifestyle parisien, de tendance, de curation déjà. On n'appelait pas ça comme ça à l'époque, mais voilà. Et donc ce projet a toujours suivi mes élans, mes envies. C'était vraiment toujours le prolongement de moi. Donc à chaque fois, j'ai toujours pris des décisions. hyper intuitives, au-delà de la dimension purement business. Et ensuite, évidemment, dans le cadre de mes envies, j'ai adapté le modèle aussi en fonction de ce que je ressendais en termes de besoins de mes clients, ma communauté, etc. Et voilà. Et aussi, pour la dernière partie, si on parle de la partie wellness, avec la salle de yoga, la cabine de soins, qui a créé des... des hypnothérapeutes, des sophrologues, des masseurs énergétiques, du reiki, des choses un peu spirituelles.

  • Speaker #0

    Et tu avais toujours une partie boutique, où là tu avais une offre de produits qui était dans cette thématique-là aussi. Exactement.

  • Speaker #1

    Il y avait vraiment la partie purement boutique avec la sélection wellness, art de vivre. J'intégrais le wellness dans l'art de vivre. À l'époque, ça ne se faisait pas encore tout à fait comme ça. Maintenant, c'est assez évident. Et en parallèle, j'avais une cabine de soins et en bas, au sous-sol, une salle de yoga. Et donc, il y avait une grande programmation. Enfin, tout ça vivait un peu côte à côte. Et c'était la sortie du Covid. Moi, comme beaucoup de gens, je me suis mise au yoga, à la méditation. Ça a été une grosse révélation. Et donc, quand j'ai réouvert la boutique post-Covid, j'ai eu cette envie de faire découvrir au maximum de gens la révélation que j'avais eue, notamment avec la méditation. Et je pense qu'il y avait un vrai besoin qui était connecté à mon envie. Donc, c'était très aligné. Voilà. Et après cette partie-là... Je crois que je suis allée hyper loin dans la partie wellness, un peu spirituelle, peut-être presque un peu trop. Et j'ai eu envie de me réapproprier ma spiritualité juste pour moi, sans forcément que ça transparesse trop dans mon offre. Puisque moi, ce que j'aime profondément faire à la base, c'est oui, le wellness, mais c'est vraiment l'art de vivre et la décoration. Et donc, du coup, à ce moment-là, la cabine de soins continuait à vivre. La programmation, la salle de yoga, c'était un peu moins une envie parce que c'était un deuxième métier, vraiment.

  • Speaker #0

    C'est ça, en fait. C'était vraiment...

  • Speaker #1

    C'était sans rajouter une grosse couche.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est-à-dire que les gens, il y avait combien de cours ? Alors du coup,

  • Speaker #1

    c'était une programmation que je créais pour trois mois. Il y avait une dizaine de séances par semaine, plutôt le soir ou le week-end. Et c'était une salle qui pouvait accueillir jusqu'à dix personnes. Et c'est vrai que c'était génial, mais le booking, les annulations, on était encore un peu dans le Covid, donc les profs qui avaient le Covid, les clients qui avaient prépayé, qui ne pouvaient pas venir, c'était un vrai job. au-delà du concept store, de la partie boutique. Et donc, c'était une évidence. Donc, il y a eu beaucoup, beaucoup de joie à maintenir ce format pendant 2-3 ans. Mais je crois qu'ensuite, je me suis dit, j'ai envie de plus être à fond spiritualité et il est temps pour moi de revenir plus fort au niveau de l'art de vivre et la déco. Et aussi, je crois que j'avais envie que le lieu soit moins figé en termes de sélection. et d'inviter toujours un artiste, parce que j'avais trois artistes un peu phares qui animaient les murs de la boutique. Mais là, j'avais envie vraiment de faire des resets. Et je crois que c'était un besoin aussi interne à moi, mais c'était aussi de se dire, tous les mois, tous les trois mois, je mets tout à plat, je vide la boutique. Donc la première fois que j'ai pu faire les pop-ups, j'ai vidé la boutique. On a tout remonté, comme si on partait de zéro. C'était hyper excitant de récurer les moindres angles de la boutique, de mettre un nouvel artiste complètement sur les murs, de faire une toute nouvelle sélection. une toute nouvelle scénographie, de toutes nouvelles vitrines. Et ce qui était intéressant, c'était, moi, ça me boostait créativement. Je trouvais que ça créait une richesse à l'offre différente. Et aussi, les gens adorent aussi avoir de l'éphémère, qu'on leur raconte des histoires, que tout soit transformé. Pour les gens qui vivent dans le quartier ou qui vont au bureau, il y a une nouvelle histoire à découvrir.

  • Speaker #0

    Une nouvelle raison de se déplacer, de s'émerveiller.

  • Speaker #1

    C'est ça, donc je pense que c'était hyper vertueux pour moi, pour les gens, les habitués de la boutique, pour les passants, de dire « Oh, on me raconte une vraie histoire » . C'est pas juste une jolie boutique avec de beaux objets et des jolies affiches, c'est qu'est-ce qui s'y passe et on voit qu'il y a quelque chose de majeur esthétiquement qui se passe. Et c'était ça qui moi m'a énormément plu et ça je l'ai fait, j'ai peut-être fait 5-6 pop-up thématiques comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord, c'était trimestriel ?

  • Speaker #1

    Ça dépendait. Il y a eu plein de formats différents. Il y a eu un format avec l'artiste et tatoueur Jim Killam. On a carrément co-créé entièrement. On a habillé toute la boutique qu'avec des co-créations. Donc lui, il fait des peintures, il fait plein de choses différentes. Mais là, on a vraiment co-créé des vases, des foulards en soie, des coussins, un plaid. Donc en fait, c'était vraiment transcrire son univers artistique dans du lifestyle. Et ça, on l'a fait à quatre mains et ça a duré. J'ai oublié déjà. C'est fou comme on oublie vite, ça a duré peu de temps, ça n'était que deux semaines. On avait créé 60 pièces.

  • Speaker #0

    Oui c'est ça, ce qui m'interpelle c'est aussi la question hyper pratico-pratique, c'est comment tu gères les stocks, quand c'est sur du temps court, encore plus quand tu fais de la co-création et que tu fais des collabs que tu revends. Exactement. C'est un plaisir mais tu as quand même cette pression de te dire en fait, le stock, mon pop-up s'arrête au bout de temps, comment je fais quoi ?

  • Speaker #1

    Alors du coup, moi, c'était une manière... très spécifique de travailler, c'est que je ne faisais plus d'achats. Moi, quand j'ai co-créé avec notamment Jim Killam, il a créé toutes ces pièces-là. Il a une très forte communauté, hyper fan de son univers. Donc moi, je lui ai donné mon expertise en tant que retailer. Par exemple, un foulard, il faut qu'il y ait des marches sur les côtés, soit rouleau tes mains. Donc toutes les caractéristiques produits et retail, c'était un peu mon expertise. Et lui, il a appliqué son univers. Et donc lui, il va faire toute la production. Et ensuite, à la vente, je vais prendre une commission. Donc finalement, ce qu'on va co-créer et ce qu'il va créer pour la boutique, moi, je prends une commission comme un retailer classique. Donc ça veut dire que je n'achète pas de marchandises. Et c'est vrai que ce qui est intéressant, c'est vraiment, pour moi, c'est hyper important quand on a une boutique et qu'on travaille avec des créateurs, des artisans, c'est ce rapport de confiance que moi, j'ai toujours hyper senti pendant 10 ans à travailler en pop-up ou en boutique physique. c'est la confiance, la communication co-créés avec un objectif commun et de faire rayonner le beau, l'artisanat, le made in France et ça se faisait des collaborations hyper suivies et hyper vertueuses donc ça c'est chouette. T'as toujours senti que ça faisait des regains en termes de visite de vente ça a créé de l'émotionnel même pour l'artiste c'est une manière de le challenger sur le nombre de fois où je travaille avec des artistes qui ne faisaient pas ça mais je leur demande de faire un modèle exclusif Donc ils vont... explorer une piste et finalement ça devient un modèle dans les pièces exclusives en général j'avais l'exclu pendant 6 mois puis l'artiste pouvait décider d'intégrer ça à ses collections permanentes et souvent ça devenait leur classique, leur intemporel et ils allaient travailler une technique qu'ils n'auraient pas faite habituellement et c'est super chouette et je pense que ça booste de co-créer et de sortir de sa zone de confort pour moi comme pour eux et voilà donc Donc... Et cette idée de créer des collections capsule, je trouve que c'est hyper fort et hyper nécessaire. Aujourd'hui, pour surprendre, créer de l'émotion, je trouve que c'est vraiment la base du retail plus que jamais. Voilà, donc un petit peu.

  • Speaker #0

    Ok. Et à quoi ressemblait ton quotidien, toi, en tant que commerçante ? Est-ce que c'était un quotidien où il y avait beaucoup de choses, de répétitions ? Ou est-ce que c'était totalement freestyle ? Enfin, comment c'était ? ton quotidien pendant ces années ?

  • Speaker #1

    Alors moi je sais qu'une des périodes que j'ai beaucoup aimé c'est quand je suis devenue maman notamment parce que je ne suis pas trop du matin à la base mais quand on est obligé de se lever pour emmener nos enfants à l'école il y avait vraiment ce temps où très tôt à 8h30 je pouvais me mettre dans un café et travailler hyper au calme et donc là tout mettre à plat et ne pas être interrompu par des clients, par plein plein de choses et donc j'avais ce sas de pré-organisation de ma journée ensuite j'arrivais à la journée, alors soit il y avait ma vendeuse de l'époque soit j'étais full time soit j'étais toute seule à la boutique Oui. Et ensuite, la journée se passe comme elle se passe parce que c'est au rythme des gens qui rentrent dans la boutique, c'est au rythme des ventes, c'est au rythme du client avec qui il va y avoir un coup de cœur. On va parler pendant trois heures. C'est très décousu. Dans ce moment-là, il faut faire caler un peu d'admin, beaucoup de contenu forcément pour les réseaux en boutique. Et puis, comme j'avais toujours un projet d'avance, que ce soit la salle de yoga, le planning de yoga, Merci. les contrats des thérapeutes qui est en cabine de soins, le projet de pop-up avec tel artiste, la co-création des capsules. Donc en fait, c'est un joyeux bazar de beaucoup de choses, d'administratif, d'une dimension de créer des moodboards, de penser à la vie. C'est à la nouvelle vitrine, d'aller vite acheter de la déco pour refaire, voilà. Donc c'était, j'aimais bien moi vraiment le matin avoir au moins deux heures hyper focus, où je suis très peu dérangée, où je fais les coups de fil essentiels, où je vais être au calme. Et une fois à la boutique, bah là c'est le joyeux bazar de tout ce que j'arrive à faire rentrer dans la journée, en fonction des, entre les clients quoi.

  • Speaker #0

    Ouais, et donc tu dis que t'as été, enfin que t'étais maman, donc t'as découvert la maternité en même temps que t'as été commerçante. Ouais. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #1

    Rock'n'roll.

  • Speaker #0

    Ouais.

  • Speaker #1

    Rock'n'roll. Tu sais aussi.

  • Speaker #0

    Ça change un peu les perspectives.

  • Speaker #1

    Oui, ça change tout. J'ai qu'une petite fille de 8 ans. Et quand elle est arrivée, je crois qu'on se croit un peu... On n'a pas l'expérience. Et donc on croit qu'on peut tout mener de front. Et je me souviens toujours la première boutique quand je l'ai ouverte. J'ai accouché en septembre. Premier pop-up, c'était un pop-up de Noël. Ma fille avait 3 mois. J'étais 7 sur 7 à la boutique. Je ne sais même pas comment je faisais. Enfin, peut-être pas 7 sur 7, mais j'étais beaucoup là vu que c'était Noël. Et ensuite, en janvier, j'ouvrais ma première boutique. Et là, j'étais sur un escabeau à faire la peinture. Alors ma fille avait 4 mois. N'importe quoi. Et donc du coup, on se crame. Clairement, on se crame. Et je me suis cramée. Je me suis cramée à vouloir tout mener tronc. En plus de ça, à ce moment-là, je crois que je faisais du consulting, de la scénographie pour un événement, une marque Kids Stoke. Je crois que... Enfin, je faisais un peu des missions en parallèle qui est arrivé comme ça, que je n'avais pas forcément cherché. Et donc non, on ne dit pas non à de jolies marques qui veulent travailler avec toi. Voilà, et donc je me suis bien cramée. Et rétrospectivement, je ne ferais pas comme ça si... Enfin voilà, je ne conseille pas. Mais en même temps, je crois qu'on a besoin de...

  • Speaker #0

    C'est dur de savoir. Tu ne sais tellement pas ce que tu vas traverser que... C'est ça.

  • Speaker #1

    Et en plus, quand tu es commerçant et que c'est Noël, plus rien compte.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que c'est un temps tellement important.

  • Speaker #1

    Et qu'en fait, la priorité, c'est être en boutique. que tout soit magnifique, qu'être là au petit soin pour les clients, en fait le reste passe en second. Et ça quand on est jeune maman c'est quand même pas l'idéal, mais bon on fait bien comme on peut.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est ça. Ok, donc ce que je me demandais si c'était sur ces... On va parler un peu du tournant, le moment où tu t'es dit j'aimerais fermer la boutique. Mais avant ça j'aimerais savoir ce que tu retiens, ce que tu as aimé. Est-ce que tu as peut-être moins aimé dans ce quotidien, dans ces dix années, avec vraiment une boutique à gérer ?

  • Speaker #1

    Alors, déjà c'est une grande fierté. Je pense que toute personne qui ouvre un jour une boutique a une grande fierté d'avoir un lieu physique, un lieu tangible. J'ai commencé avec une boutique sur internet, un e-shop, qui était rythmé par les posts Facebook à l'époque. Et d'avoir un lieu qui nous ressemble, qu'on a façonné pour qu'il soit pile dans notre ADN de projet. de le remplir de choses merveilleuses, de trop belles choses qu'on pose minutieusement à droite, à gauche. Beaucoup de joie et beaucoup d'exaltation, surtout quand on est créatif. Fierté, beaucoup de joie. Après aussi, quand je regarde un peu en arrière, c'est sur les dix années passées, c'est toutes les rencontres que j'ai faites. Beaucoup sont devenues des amis, des créateurs, des artistes. Parce que comme on est... Comme on est, soit c'est la personne qui vient à toi pour qui te contacte, pour intégrer ta sélection, soit c'est l'inverse. Et finalement, si on travaille ensemble, c'est qu'on est connecté, qu'on a des valeurs communes, un sens de l'esthétique, du beau commun. Et donc, en fait, on travaille ensemble. Ça fonctionne bien un an, deux ans, trois ans. Moi, souvent, j'ai travaillé plusieurs années avec les mêmes créateurs. Et en fait, il y a de l'émotionnel, il y a de la joie. Et donc, si on met de l'émotion et de la joie entre deux personnes, ça crée des amitiés, forcément. donc ça c'est vrai que tous les... très très belles rencontres que j'ai fait dans ce cadre là voilà et puis oui et puis hyper intéressant aussi je trouve quand je regarde sur ces 8 années boutique C'est tous ces différents formats, comment la boutique a muté.

  • Speaker #0

    Ça, c'est un peu spécifique, je pense,

  • Speaker #1

    peut-être par rapport à d'autres boutiques.

  • Speaker #0

    C'est ça que je trouve passionnant, c'est de voir comment à chaque fois... C'est pour ça que je te demandais si ça venait d'une intuition interne, si c'est des choses que tu entendais. Mais c'est vrai de voir qu'à chaque fois, comme un caméléon, tu arrivais à t'adapter un peu à ce que tu ressentais de tes envies et du besoin. Et je trouve ça hyper intéressant justement de voir, parce que ce n'est pas nécessairement très... commun et acquis dans la pensée que quand tu as une boutique tu peux faire ça. Tu n'as pas l'impression que tu as une boutique tu t'es mis dans une case, je suis une boutique de déco moi du coup je suis une boutique de déco j'achète des produits, je les revends et donc de voir qu'en fait il y a mille façons de le faire que tu peux co-créer des choses tout est possible inviter des personnes à exposer tu peux proposer des expériences hyper immersives à des clients je trouve ça intéressant, ça ouvre effectivement le champ des possibles et tu te dis en fait une boutique ne devrait pas être figée. Ce n'est pas qu'une boutique figée. Il ne faut pas qu'elle soit figée.

  • Speaker #1

    Elle était à l'époque, je pense, en fait c'est le commerce, c'est le qu'on l'a connu pendant tellement longtemps. Aujourd'hui, on est en plein cœur de l'immersion, de l'expérience, c'est devenu quelque chose de très normal et qui va être de plus en plus.

  • Speaker #0

    En fait, qui doit l'être parce que c'est la différence avec un site internet.

  • Speaker #1

    C'est ça. C'est un lieu de vie où tu veux, où c'est un rendez-vous. Et je pense que quand tu as un lieu physique, tu invites les gens à rentrer dans ton salon. Moi les gens ils passent le pal de ma boutique C'est comme s'ils rentraient chez moi Et ouais c'est toujours ce que je me suis dit

  • Speaker #0

    Et quand quelqu'un est dans la boutique, j'ai toujours une sorte de reconnaissance. Dans le sens, il a pris la peine dans sa journée de passer ma porte et de venir regarder ce qui se passe chez moi.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Et tu as vraiment ce truc, on en parlait un petit peu en off et j'en parlais dans un autre épisode, de cette notion d'hospitalité. De dire, bienvenue ici.

  • Speaker #1

    C'est de l'accueil.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Vraiment. Et donc de voir qu'un commerce peut être plein d'autres choses qu'une boutique telle qu'on les connaît habituellement. C'est hyper libérateur aussi, et j'espère quand même pour les gens qui écoutent de se dire, moi en fait, ouais c'est vrai, après tout j'ai une boutique où je fais de l'enfance, pourquoi pas m'ajouter tel événement, pourquoi pas co-créer quelque chose.

  • Speaker #1

    Une marque pour les mamans spécifique de beauté.

  • Speaker #0

    Il y a tout un tas de choses qui sont... Je pense qu'aujourd'hui, en effet,

  • Speaker #1

    le commerce, il faut l'envisager comme un monde des possibles, qu'il n'y a pas de limite, juste celle qu'on se donne nous. Et qu'en fait, je pense que... Alors moi je travaille beaucoup à l'intuition, c'est vraiment mon driver principal. et je pense que si les gens prennent la peine d'écouter leur intuition, alors parfois tu te dis, mais comment je me connecte à mon intuition ? On l'est plus ou moins en fonction des tempéraments, mais se connecter à la joie. Qu'est-ce qui m'excite ? Qu'est-ce qui provoque de la joie ? Moi, quand j'ai pensé à lancer la salle de yoga, on réouvre, je crois que c'était du coup en janvier, je ne sais plus, et je me dis, mais Marina, tu ne vas pas ouvrir une salle de yoga ? Tu es folle, ça n'a aucun sens. Et donc mon mental me bridait. Il me disait, non, ça n'a pas de sens, c'est une boutique de déco, tu vends aussi des accessoires de mode pourquoi ? et en fait je me suis autorisée à le faire parce que c'était ce qui m'excitait le plus à cet instant-là c'était pas d'ajouter une nouvelle marque de vase ou un nouvel artiste à ce moment-là ce qui m'animait le plus qui me créait de la joie et qui faisait sens pour moi c'était d'ouvrir une salle de yoga et d'inviter les gens à vivre des expériences holistiques, wellness et j'ai tellement bien fait ça a été un succès ça m'a permis de faire vivre ce lieu différemment ... il y avait des gens qui étaient drôles, des clients qui rentraient ils disaient, oh là là, quand je viens chez vous, j'ai l'impression d'aller je sais plus la formulation mais c'était pas d'aller chez mon psy mais en tout cas, je suis bien chez vous et les gens ils n'arrivaient pas à partir parce qu'en fait il y avait un spray aurique d'huile essentielle tous les sens étaient sollicités parfois je jouais des mantras en musique, la fille qui va vraiment super loin, mais j'étais à fond parce que j'étais habitée par ça donc t'avais des sprays aux huiles essentielles qui sentaient trop bon de Santara ... Tu avais écouté des mantras, tu avais les objets. Enfin, tous les sens étaient sollicités. Et tu rentrais dans ma bulle, dans une bulle qui se voulait faire rayonner le beau et le bien. Et voilà. Et donc, je pense qu'à partir du moment où tu fais les choses qui t'animent, qui te rendent heureux, heureuse, alors tout va bien. Tu es sur les justes rails. Et donc, ça aura du succès. Et donc, ça va bien se passer. Et si jamais le CA n'est pas au rendez-vous parfaitement comme tu le souhaites, au moins tu t'auras donné du sens à ce que tu crées et ce pourquoi tous les matins tu ouvres la porte de ta boutique. C'est déjà beaucoup. Je m'emballe.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai. Et donc, à un moment, justement, j'arrive à la jeunesse de ce moment où tu t'es posé la question de stop ou encore. Parce que je pense que c'est un moment qu'on traverse tous 100 000 fois quand on est commerçant. Il y a 100 000 matins, on va se dire, là, j'en peux plus. Et puis le soir, on va se dire, quelle journée de ouf,

  • Speaker #1

    jamais j'arrête ça. Ça efface les difficultés.

  • Speaker #0

    C'est vrai que parfois c'est fatigant d'alterner, etc. Ça peut user. Et puis au-delà de juste l'envie qui peut venir repartir en fonction, il suffit d'un client pour que ça te mette au sol. Mais tu as aussi les difficultés économiques, tu as toujours tout un tas de raisons. Donc je me dis que ça peut être bien là qu'on explore un peu quelles étaient tes raisons et puis surtout au début comment ça est arrivé dans ton esprit, est-ce que ça a été long et d'un coup tu t'es... Est-ce que c'est quelque chose qui a pris du temps dans ta pensée ou si un jour tu t'es dit bon ben voilà je sais que je vais m'arrêter et j'en suis sûre ?

  • Speaker #1

    Ça n'a pas été soudain, moi je me souviens un peu comme dans une relation amoureuse ou dans l'histoire d'un couple, je pense qu'il y a des cycles et moi je me souviens qu'au bout de trois ans... Et puis après, c'est aussi connecté à ce qu'on vit à titre personnel dans la vie personnelle. Notamment, on l'a dit tout à l'heure, maman, ça a un vrai impact aussi, je pense, par rapport à comment on perçoit son travail, le temps qu'on y investit. Et donc moi, je me souviens, alors je n'ai plus exactement le timing, mais au bout de trois ans, au bout de sept ans, où il y a un ras-le-bol, où je sens que je suis moins connectée au projet. Et dans ces moments-là, forcément, on se dit... Pourquoi je continue ? Et donc je pense que c'est dans ces moments où on se demande pourquoi je continue, que parfois on a un espèce de réveil et qu'on recalibre le projet pour qu'il continue à nous animer. Et je pense que c'est ce qui s'est passé après le Covid, c'est ce qui s'est passé pour moi quand j'ai commencé les pop-up. J'avais besoin de me nourrir créativement de manière plus forte, plus intense et aussi éphémère. J'avais besoin de réinventer. Et donc à chaque fois que j'ai rencontré des difficultés, je pense que j'ai réussi à transformer le modèle pour qu'il me corresponde de plus et retrouver de la joie et retrouver du sens. Je pense que c'est ça. Mais pour répondre plus directement à ta question par rapport à quand est-ce que je me suis dit peut-être que c'est maintenant qu'il faut arrêter. Si je suis totalement transparente, c'était déjà dans les bacs depuis un petit bout de temps. Motivée notamment par mon statut de maman, de voir ma fille qui grandit et que j'ai loupé tellement de samedis avec elle. J'ai loupé des Noëls en famille parce que j'étais à la boutique jusqu'à 20h et que je suis du sud-ouest et qu'il y avait les grèves de transport. Donc en fait, j'ai manqué des moments importants familiaux. Ça, ça m'a beaucoup affectée quand même. Et aussi parce que comme j'étais retailer, commerçante depuis presque dix ans, si on compte les deux premières années de pop-up, j'ai vu l'évolution des chiffres, si on parle très clairement. Et donc en fait, il y a dix ans, faire du commerce, c'était beaucoup plus facile. Donc moi, j'ai eu un vrai réveil en termes purement financiers, un an et demi avant la fin de la boutique, où là, une chute libre des chiffres, incompréhensible. que moi j'ai expliqué par le changement de... Le post-Covid est venu influer avec le télétravail, avec comment les gens ont eu envie de dépenser leur argent, etc. Et en tout cas, moi qui avais toujours été en croissance, là j'ai un septembre, ça c'est peut-être un peu stagnant le CA, mais sinon j'avais toujours été en croissance toutes ces années-là. Et septembre, un gros gros down que je n'explique pas, assez effrayant. Et donc à partir de là, tout le retail, on a tous connu la réalité de chiffres en baisse. Et du coup, je pense que... Au-delà de la joie et de la créativité et de tout ce que j'arrivais à accomplir au travers de ce lieu, en fait, l'équilibre pro-perso et les chiffres ne matchaient plus, en fait. Et donc là, j'ai commencé à réfléchir à l'après. Et du coup, j'ai mis en off, c'était le bail à céder. Et j'ai laissé le temps faire. Et quand j'ai pu trouver un repreneur du bail, j'ai arrêté. C'est fait comme ça.

  • Speaker #0

    D'accord. tu t'es Tu t'es laissé le temps de trouver quelqu'un, t'avais le temps, t'avais pas le couteau sous la gorge.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et pour être hyper transparente, j'ai missionné trois entités immobilières différentes. Ça a pris un an et demi. Et quand en avril dernier j'ai trouvé un repreneur, j'ai pu arrêter. Et c'était un coup de chance parce que ça a été difficile de trouver un repreneur.

  • Speaker #0

    Ouais, t'as trouvé que c'était compliqué ? Ouais,

  • Speaker #1

    j'ai trouvé ça assez difficile parce qu'il y a beaucoup de lieux vides en ce moment dans Paris, parce que c'est dur. Et voilà. Donc en gros, ça s'est fait comme ça, par petites touches de titres à titres individuels, perso, maman, famille, la réalité des chiffres qui n'était plus la même qu'à l'époque, et puis l'envie réelle de retrouver une liberté, sans lieu physique. Vraiment, ça, c'était vraiment de pouvoir revoyager, de pouvoir avoir tous mes week-ends disponibles. Oui, c'est vrai que...

  • Speaker #0

    C'est quand on est un petit commerce indépendant, même si ce qu'on fait c'est très beau et les gens adorent votre boutique, etc. On n'est pas flux, tu vois. Donc du coup, on n'a pas les équipes qui vont avec. Bon, c'est encore un autre débat.

  • Speaker #1

    Et je trouve que même quand tu as les équipes, pour les avoir eu un moment, en fait, tu ne te déconnectes jamais. Parce qu'il y a un moment, effectivement, moi, je n'étais plus trop en boutique les week-ends. Mais en fait, j'étais quand même en boutique. T'es connectée au stress, t'es connectée au chiffre. Qu'est-ce qui s'est passé aujourd'hui en boutique ? Est-ce qu'ils ont... Enfin... Tu dis si la maison a besoin d'aide. Tu es toujours joignable. Tu regardes les mails. Pour peu qu'il y ait des nouvelles recrues. Tu es tout le temps dans cette roue.

  • Speaker #0

    Ça, c'est super dur. Je pense que quand tu le vis une décennie, déjà, c'est beaucoup aujourd'hui de vivre une décennie de boutique. C'est vrai que quand la boutique s'est arrêtée en avril, j'étais vraiment... remplie de gratitude mais réelle profonde pour ce lieu et pour tout ce qui s'est passé mais tellement de joie tellement de fierté par contre quelle joie aussi de changer de chapitre et de retrouver une forme de liberté ça m'avait beaucoup manqué là je suis encore dans le dans le kiff de trouver une nouvelle forme d'équilibré de pouvoir travailler de chez moi enfin voilà c'est un nouveau cycle vraiment mais qui a été choisi profondément choisi oui qui a pas été subi même émotionnellement tu vois ok vraiment pas Et je m'étais dit...

  • Speaker #1

    Ça n'a jamais été dur ?

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Tu étais prête ? J'étais prête.

  • Speaker #0

    J'étais prête.

  • Speaker #1

    Tu as le temps de digérer l'info, etc.

  • Speaker #0

    Et vraiment, tu vois, on a fêté les 10 ans de la scénographe en... Du coup, j'ai du mal avec les dates. En décembre dernier, avec le pop-up House of Dreamers, j'avais créé toute une collection capsule, plein d'expériences immersives. Et pour moi, ce cap des 10 ans en boutique, cette collection capsule, ce cocktail que j'ai organisé... c'était l'aboutissement de quelque chose. C'était bon, je pouvais passer à autre chose. Donc je pense que les dix ans symboliques, c'était la porte ouverte pour la suite. Et après, ça a duré jusqu'au mois d'avril, jusqu'à la session du bail. Mais hyper aligné, et pour le coup, même pas de nostalgie, juste de la joie de ce qui a eu lieu, de ce qui a existé, mais juste de la joie d'attaquer le nouveau chapitre.

  • Speaker #1

    Et t'as jamais eu peur ? Le truc, c'est que déjà, trouver quelqu'un, un repreneur, c'est dur. Donc peur que ça ne se passe pas bien, que ça ne se passe pas comme tu veux, peur de l'après ?

  • Speaker #0

    Oui, j'ai eu des gros stress parce qu'en fait j'avais un premier repreneur à un prix pas mal du tout. Et on était sur le dossier administratif, mes bailleurs avaient beaucoup d'exigences de garantie, donc c'était un gros dossier à bien ficeler. L'agent immobilier a vraiment bossé pendant trois mois en début d'année sur ce dossier-là. Et j'étais en lien avec le cabinet de gestion qui m'a dit c'est super Marina, on a tous les éléments, je suis sereine, je vais en parler. Dès que c'est tout efficelé, j'en parle au propriétaire et puis on valide. Pour moi c'était acté, cette offre qui était une très bonne offre. Et elle m'appelle et elle me dit Marina, je tombe de ma chaise, ils ont refusé votre dossier, le dossier des repreneurs. Et là je tombe raide de stress et je me dis waouh, ça faisait trois mois qu'on était sur le sujet, que c'était fastidieux même du côté des repreneurs, c'était galère. Et ils ont refusé. C'était un projet de cavistes et fromagers. Un couple très passionné, mais ils n'ont pas voulu faire de commerce de bouche. Ils ont estimé que leur business plan n'était pas assez solide, malgré les garanties financières qu'ils avaient exigées. Ça a été refusé. Et, je ne sais pas si c'est ma bonne étoile, en tout cas, elle me dit que les propriétaires connaissent quelqu'un qui vit dans l'immeuble, qui pourrait être intéressé. Je me dis, moi je suis là depuis 6 ans, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Et en effet, à l'ancienne, le lendemain, on vient dans la boutique, un monsieur qui a repris du coup le bail et qui me dit, Marina, si j'avais su, moi je suis intéressée. Et donc on a négocié la session du bail et ça s'est fait en un mois.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Hallucinant. Donc le truc totalement atypique.

  • Speaker #1

    Les montagnes russes là, d'émotion.

  • Speaker #0

    Ouais, là ça a été des montagnes russes assez vivantes parce que pour moi j'étais déjà partie.

  • Speaker #1

    et donc on a vraiment fait les choses bien surtout si l'offre était intéressante t'as pas du tout envie de t'asseoir là dessus c'est ça,

  • Speaker #0

    vraiment et je me dis je crois qu'ils ne se rendent pas compte le retail c'est dur, en ce moment ils ont de la chance d'avoir un repreneur potentiel avec toutes leurs garanties financières qui sont hyper exigeantes et que personne n'accepte en ce moment et là ils étaient très motivés, ils avaient eu un très gros coup de coeur pour le local et donc je suis tombée de ma chaise et j'ai eu peur parce que moi dans ma tête j'étais déjà partie Oui. J'avais fait les 10 ans de la snograve, j'avais fait le dernier Noël, le dossier était sur les rails, c'était une question de semaine et de signer. Et tout à coup on me dit non ça va pas être comme ça. Et je me dis comment je vais faire ? Et donc là du coup, le lendemain, à l'ancienne, on s'est serré la main sur le nouveau prix du bail qui était un peu moindre. Mais bon c'était cool quand même de pouvoir dire allez. Donc ça ça devait être au mois de février. février mars, ouais c'est ça, et c'est moi qui ai décidé du moment où je partais, où je lui remettais les clés, tout le rétroplanier qui était entre mes mains, lui était hyper flexible, et trop bien, et du coup j'ai pu en parallèle amorcer le nouveau projet, et très vite le studio que j'ai lancé en juin, donc j'ai quitté la boutique en avril, et j'ai lancé le studio créatif en juin, pour dire à quel point j'étais déjà partie, j'étais déjà prête à rebondir, c'était vraiment étonnant.

  • Speaker #1

    T'as pas eu envie de faire un vrai gros break ?

  • Speaker #0

    Alors je l'ai fait pendant un mois et demi, je me suis autorisée vraiment de ne rien faire parce que je voyais bien qu'il n'y avait rien à l'intérieur, que j'avais l'idée du studio et tout ça, mais je sentais qu'il n'y avait pas de jus. Donc en fait je me suis dit tu as le droit à faire une pause, il ne faut pas se flageller. Et puis en fait j'ai profité, je suis partie en week-end avec ma fille, je suis partie en week-end avec mes amis, j'ai profité, profité.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que tu as ressenti le jour où tu as vraiment rendu les clés et passé la porte ?

  • Speaker #0

    Ça s'est fait. hyper radical mais du soulagement et ça c'est beaucoup mon caractère je regarde peu dans le rétroviseur et en fait vraiment c'était tout ce qui devait être fait ici a été réalisé, il n'y a pas de regret à avoir, maintenant place à la suite et j'étais très excitée et comme en plus je faisais déjà du consulting en parallèle de la boutique notamment avec Maison Objet pour le Wellbeing Experience pour des scénos de pop-up donc en fait j'avais déjà un pied dans ma nouvelle vie donc tu n'avais pas peur de l'après J'avais un peu peur de l'après, j'ai toujours un peu peur de l'après. Oui,

  • Speaker #1

    mais tu n'avais pas l'impression qu'il y avait un vide qui t'attendait et que tu ne savais pas où aller.

  • Speaker #0

    Souvent, c'était plutôt ce que me renvoyaient les autres. Mais qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? Et moi, ma réponse toujours, c'était moi, je sais faire plein de choses. J'étais attachée de près, je travaillais dans l'événementiel. Enfin non, vraiment, ça ne m'a jamais inquiétée. La peur, si, elle est là tout le temps, mais je pense qu'elle est là tout le temps quand on est entrepreneur. Et en plus, quand on clôture un chapitre et quand on... On en entame un nouveau. Donc si, si, de la peur, du stress, il y en a. Il y a des moments hyper high, des moments hyper down, mais ça, c'est vraiment l'entrepreneuriat. Mais après, c'est mon côté connecté, le côté spiritualité, mais j'ai confiance. Et même quand j'ai peur, je me dis non, mais je me fais confiance. Je sais que ça va aller. Et je sais aussi que le studio tel que j'ai lancé là, c'est la continuité tellement logique de la scénographe. Donc en fait, c'est tout ce que j'ai fait. Je connais plein de gens, je sais que les gens me font confiance. Donc je n'ai pas de boule de cristal pour dire comment ça va se passer, puisque là c'est tout récent, Inspire Paris. Mais j'ai confiance et je suis tellement excitée d'avoir entamé ce nouveau cycle, c'est limpide.

  • Speaker #1

    Et donc du coup, peut-être que tu peux nous raconter.

  • Speaker #0

    Du coup, en juillet, j'ai vraiment lancé, je crois, le... le site en ligne mi-juillet de Inspire Paris, studio créatif spécialisé en retail et hospitality experience. Et donc, je propose des services de curation, direction artistique, storytelling et d'événementiel et d'expérience immersive. En gros, l'idée, c'est de proposer aux marques et même aux lieux type hôtel de les accompagner dans tout leur processus créatif. d'une identité graphique à un storytelling, à une création de contenu, jusqu'à une expérience physique potentielle. Aujourd'hui, le spectre du studio est très large. Je pense que petit à petit, ça va peut-être se spécialiser encore plus. Là, je commence à travailler sur 2-3 projets très différents de lieux très premium d'Hospitality où je fais toute l'identité graphique, le site web, tout le storytelling pour leur compte Instagram. et d'autres projets dont je ne peux pas encore parler. L'autre projet, c'est un lieu physique où je vais faire tout le parcours et l'expérience de la marque. Et après, encore un autre projet qui n'est pas encore sûr à 100%. Donc, c'est des choses très différentes. Et juste, c'est la curation d'artistes, de talents, créer de l'émotion autour d'un ADN de projet, d'une marque. Qu'est-ce qu'elle veut transmettre ? Comment elle veut ? faire un reset, revoir ses valeurs et comment elle veut les présenter à sa communauté et créer de l'émotionnel et se reconnecter à sa communauté et à ses clients.

  • Speaker #1

    Donc au final, il y a vraiment une continuité entre ce que tu faisais avec l'asynographe et ce que tu fais là. En fait, finalement, c'est ça. Avant,

  • Speaker #0

    je le faisais pour moi, créer des collections de capsules, créer de l'aséno, créer du storytelling, créer une campagne de communication hyper sur mesure. Je le faisais pour la scénographe sous plein de formes différentes. Et là, l'idée, c'est de pouvoir le faire pour d'autres.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Donc, ces dix années se sont hyper utiles. On nourrit la suite,

  • Speaker #0

    carrément. Et comme avant la scénographe, j'étais sept ans dans l'événementiel international pour l'industrie télé, j'organisais des dîners à Cannes, etc. Entre autres, j'étais commerciale. Donc, en fait, mon premier job, c'était attachée de près dans la musique. Après, commerciale, industrie télé pour un marché professionnel à Cannes. et puis la scénographe donc en fait Aujourd'hui, je suis vraiment entre la direction artistique et l'événementiel. Et c'est toute la palette créative qu'il y a entre les deux et qui permet de faire rayonner des projets.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as l'impression que de ces dix années, tu as réussi à créer une communauté que tu gardes aujourd'hui ? Est-ce que tu vois les projets que tu as là actuellement, c'est des choses qui se développent grâce à la communauté que tu as pu avoir avant ou pas particulièrement ?

  • Speaker #0

    effectivement c'est les discussions que j'ai en cours notamment avec des clients c'est lié à mon réseau l'asynographe ok Que ce soit une marque qui a 25 ans, que ce soit une marque qui lance un lieu aujourd'hui. Tout est connecté. Pour l'instant, je n'ai pas encore eu le temps d'aller prospecter au-delà de mon propre réseau. Les choses se font pour l'instant de manière un peu organique. Mais encore une fois, c'est les tout débuts.

  • Speaker #1

    Juste par rapport à cette communauté, on est passé un peu vite dessus tout à l'heure. et je sais que... Ça peut être un point de crispation, un questionnement aussi sur quand tu arrêtes une aventure. Donc je fais un petit retour en arrière sur quand tu as décidé d'arrêter. Le fait de le dire aux autres, ça a été difficile. Et comment tu as abordé ce moment où justement tu as communiqué sur la fin ? Après, je pense que comme tu as eu une partie off, où en off tu avais décidé, tu avais avancé sur la fermeture, tu as eu peut-être le temps de le processer.

  • Speaker #0

    Oui, comme ça n'a pas été trop soudain, parfois il y a des choses qui peuvent arriver de manière soudaine. Moi, c'était... très progressif donc effectivement c'était curieux c'était curieux les clients qui rentrent dans la boutique je me souviens je croise au café du coin une cliente et je lui annonce et du coup deux jours plus tard elle avait déjà passé le mot dans le cadre donc ça m'a déstabilisé parce que j'étais plus en maîtrise du message ok parce que je les dis à une personne qui a une personne et comme en plus dans le 9e ça on se connaît tous les commerçants les clients donc et j'étais un peu déstabilisé et donc ouais je pense qu'il y a eu quand même... une petite forme d'inconfort et de devoir justifier. Parce que pour moi, tout était très clair et très aligné. Et tout à coup, il faut se répéter à chaque fois. Ça, c'est dur. Mais qu'est-ce que vous allez faire ? Et en fait, de prendre le stress de l'autre en face, qui est déçu que la boutique ferme, parce que c'était super, mais nous, c'était notre rendez-vous, mais nos cadeaux, on allait faire quoi, etc. Tu as connu ça aussi, les clients qui sont contrariés, à qui on a l'impression d'enlever quelque chose en plus. donc il y avait ce côté inconfortable Et donc moi j'étais là, non mais en fait c'est super, moi je suis très heureuse, je prépare autre chose pour après. Et donc il y avait la résistance dans mes interlocuteurs et ça c'était inconfortable, un peu anxiogène.

  • Speaker #1

    Oui ça peut être un peu déstabilisant, c'est vrai que quand toi t'es sûre...

  • Speaker #0

    Et répéter en boucle, réexpliquer l'idée. Et moi c'est vrai que comme j'ai ce tempérament, quand j'y vais, j'y vais à fond et je tourne la page et j'y vais à fond de manière un peu drastique. Et en fait j'avais plus envie d'être à cette étape-là. Mais en même temps c'était l'étape interne à moi. Il fallait bien prendre le temps d'expliquer aux gens le pourquoi du comment.

  • Speaker #1

    Il y a ça. Il y a déjà, toi, se mettre chacun et chacune, se dire, ok, c'est le bon moment, je le fais, prends la décision. Et après, c'est le communiquer. Et je trouve que c'est une très grosse étape.

  • Speaker #0

    Et après, tu reçois de l'amour. Je pense que vous avez vu ça. C'est que les posts Instagram, tu le formalises, tu fais un réel, tu fais un post, tu expliques tout. Cette pluie d'amour qui tombe, ça, c'était merveilleux.

  • Speaker #1

    Mais moi, je le rappelle... J'avais trouvé ça un peu vertigineux. C'est-à-dire que ça y est, c'est dit.

  • Speaker #0

    On ne peut plus revenir en arrière.

  • Speaker #1

    C'est acté. Pour autant que tu es sûre de toi et que tu penses que c'est la bonne décision, je me rappelle effectivement de ce truc de dire, maintenant, c'est public.

  • Speaker #0

    C'est officiel. C'est une autre étape. Je pense que j'ai eu l'inconfort de me confronter à l'incompréhension des gens et le besoin d'expliquer le pourquoi du comment. Ça, ce n'est pas très agréable. mais c'est nécessaire, ça fait partie du process et puis après ouais parce qu'en fait entre le moment moi je le savais mais le moment où je l'ai annoncé ça a été très rapide, je crois que ça s'est fait en même pas deux semaines, ça a été vraiment très très rapide et voilà et après cette vague de love où on annonce la fermeture et puis voilà et je remettais les clés et c'était waouh je remets les clés, alors c'était bizarre de remettre les clés, c'était chez moi parfois je disais à la maison c'était clairement comme la maison ... et j'étais très attachée à ce lieu qui était très beau et vraiment j'étais très attachée à ce lieu c'est déjà repassé depuis ? ouais c'est curieux, là en fait ils sont un peu en travaux donc il y a des ça va être un showroom une étude d'un marchand de biens de livres anciens donc très spécifique et ça ne sera pas un commerce, ça me fait un peu de peine de me dire que ce lieu qui était un commerce En fait, ça va être transformé par un lieu qui va être sur rendez-vous. Donc, la rue perd un commerce. Et ça, ça fait de la peine parce que c'est un peu une tendance. Malheureusement, j'ai l'impression, à Paris. Donc ça, c'était un peu le... Mais pour l'instant, ils sont encore en travaux. Ils font des étagères dans tous les sens depuis des mois. Mais voilà, ça sera différent. Après, j'ai appris... D'ailleurs, c'était trop chouette. Une dame est venue, une cliente, un jour, et elle réalise que c'était le salon de coiffure où elle avait travaillé 20 ans avant. Et elle me dit, elle a me dit, moi j'ai des souvenirs dans ce salon de coiffure. Donc c'était il y a 20 ans, je pense. Et elle dit, une joie. Et donc c'est très émotionnel de voir un lieu se transmuter. Donc un salon de coiffure, puis après je crois que c'est un truc vegan, avant l'heure, puis moi, et aujourd'hui ça va être une étude de livres anciens, livres d'art. C'est le mouvement, il faut l'accepter, mais voilà.

  • Speaker #1

    Non mais c'est vrai que quand tu as vécu des choses hyper fortes dans un lieu... Et que tu y retournes, ça fait vraiment quelque chose.

  • Speaker #0

    Alors je ne suis pas re-rentrée dedans, je passe devant et encore toute la devanture. La scénographie, il y a le logo, il y a tout. Tu as la poignée, la poignée que tu avais tant poussée, tant fermée. Et ça fait un peu bizarre. Je ne dirais pas que ça me rend triste, mais ça déstabilise un peu et c'est un peu étrange.

  • Speaker #1

    Et donc de cette fermeture et de cette expérience-là de commerce, qu'est-ce que tu as appris ? Est-ce qu'il y a des choses, des apprentissages ? Ouais, j'imagine. Ah waouh !

  • Speaker #0

    Alors attends, que je me concentre. Qu'est-ce que j'ai appris ? Alors, je pense que c'est propre à l'entrepreneuriat plutôt qu'à la casquette commerçante. Mais c'est cette capacité de... Tu parlais de caméléon tout à l'heure, d'hyper-flexibilité. En plus, la décennie passée, on a eu les attentats, les gilets jaunes, les énormes grèves de transport, la guerre, enfin, on a tout eu. Et à chaque fois, je me disais que ça ne pourrait pas être pire. Le Covid, sans mentionner le Covid, quand même. Et en fait, à chaque fois, il a fallu se réinventer. Et ça a été tellement... À chaque fois, il a fallu décupler d'énergie, de créativité pour garder la magie. Pour moi, un commerce, c'est quand même censé apporter un peu de magie et de chaleur. Et donc, à chaque fois, malgré tout ça, et aussi parfois les périodes où les caisses ne sont pas remplies comme elles devraient l'être... En fait, comment on garde le sourire, comment on garde un lieu rayonnant qui accueille et qui crée un peu de joie et de magie. Moi, c'est un peu mon feeling.

  • Speaker #1

    Comment tu transmets une énergie quand tu ne l'as pas ? Quand tu es en train de regarder tes chiffres et que tu es là, mais... Alors ça, tu vois,

  • Speaker #0

    c'est un truc qui ne me manque pas. Parce que je pense que je suis quelqu'un avec un tempérament optimiste et plutôt toujours de bonne humeur. Et en fait, j'ai vécu des deuils, forcément, en 10 ans, des deuils importants. Et quand je devais... C'est vraiment... Séquence... hyper deep non mais voilà parfois je pleurais derrière le comptoir j'essayais mes larmes pour faire un grand sourire à mon client derrière en fait c'était dur ça ça c'est dur parce qu'il y avait c'est ça et ça c'était dur d'aller je ne voudrais pas dire raconter des trucs pareils mais j'allais pleurer au fond de la boutique et je fermais à clé oui c'est ça je fermais à clé j'allais pleurer un coup je séchais mes larmes bon c'est bon je ressemble un peu ça ne se voit pas trop et je réouvrais dès qu'un client arrivait grand sourire bien sûr et show must go on il y a ce côté là en boutique et c'est fatigant C'est un peu d'avoir un lieu physique quand même tout le temps. Parce que les clients, ce n'est pas leur problème. Si tu as des soucis, et donc eux, ils sont là pour un moment agréable. Par contre,

  • Speaker #1

    ils aiment bien raconter leurs soucis.

  • Speaker #0

    Comment ?

  • Speaker #1

    Je dis, eux, ils aiment bien raconter leurs soucis. Oui, oui,

  • Speaker #0

    oui. Alors là, parfois, il y a des habitués, parfois, qui viennent tout te raconter et qui te drainent un peu en énergie. Moi, qui suis très, très sensible, parfois, c'était dur. J'étais là, waouh. Mais ouais, ouais. Donc, c'est un lieu de vie, un lieu de rencontre avec des super rencontres. de joie. Moi, je me suis fait des amis qui étaient des clients, en fait. Ça a vraiment transformé. Mais par contre, quand t'es commerçant, tu te dois, je trouve... On parlait d'accueil et d'hospitality. C'est un lieu d'accueil. Donc, en fait, désolé, moi, une boutique dans laquelle je rentre, la personne ne sourit pas, n'est pas aimée, ne me dit pas bonjour et ne fait pas l'effort, j'ai pas envie de rester.

  • Speaker #1

    Donc,

  • Speaker #0

    en fait, ça fait partie du métier de commerçant. C'est vrai que c'est normal. Et moi, c'était très naturel de le faire. Par contre, parfois, il y a des jours qui sont durs et ça demande un effort supplémentaires. Tu peux pas te cacher derrière ton ordinateur et faire ton zoom ou faire ton télétravail quand t'es commerçant.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça qui est dur, c'est que je trouve que tu t'en rends pas vraiment compte que tu vas avoir tout ça à donner.

  • Speaker #0

    Tu peux pas deviner.

  • Speaker #1

    C'est la surprise du chef. Ça paraît logique, mais tu penses pas à ça. Effectivement, tu le penses pas. Et je trouve que là où c'est compliqué aussi, c'est quand t'accueilles des équipes, enfin quand c'est plus toi, quand c'est des équipes, comment faire en sorte qu'ils aient ce feu-là et c'est normal en fait qu'ils le... qu'ils l'aient un peu moins que toi, c'est pas leur projet.

  • Speaker #0

    Quand ils ont un gros rhume ou un mauvais jour, ils ne viennent pas. Ou ils vont faire la gueule potentiellement. Et ça c'est compliqué aussi. Moi j'avais qu'une personne, une vendeuse, qui était un vrai petit soleil, qui était extraordinaire. J'ai eu beaucoup de chance. J'ai eu une ou deux apprentis. Mais oui, effectivement, tu peux pas en vouloir à une personne qui est salariée, de ne pas donner l'expérience que toi tu donnes en tant que propriétaire et en tant que fondateur, créateur. Et ça c'est dur.

  • Speaker #1

    C'est un enjeu crucial.

  • Speaker #0

    C'est crucial.

  • Speaker #1

    mais c'est vrai que c'est... j'ai pas encore la réponse à ça mais il y a beaucoup de gens qui se passionnent qui rentrent dans l'aventure et ça on en a eu des tonnes et c'est tellement cool de voir les gens qui se comparent comme si c'était leur propre projet mais il faut accepter qu'il y ait des jours où ils ne puissent pas et c'est normal et on

  • Speaker #0

    ne devrait pas avoir à sourire quand on est vraiment au fond du seau mais c'est la vie donc apprentissage

  • Speaker #1

    Est-ce que tu as d'autres choses à nous partager ?

  • Speaker #0

    Après, il y a plein de choses. Est-ce que des choses majeures ? Oui, c'est vraiment cette capacité d'adaptation, plus, plus, plus, plus, plus. Apprentissage, je ne sais pas quoi dire, parce qu'en fait, pour moi, là où j'ai vraiment exploré beaucoup, c'est vraiment sur la partie créative, créativité, collaboration, création de collections capsules, storytelling. Vraiment, c'est ce que j'ai développé. En fait, quand tu commences... Quand j'avais le blog de tendance, puis les pop-up, puis la boutique, j'ai ouvert ce lieu avec de beaux objets rassemblés dans le lieu. Mais je ne savais pas que j'allais faire de la scénographie, je ne savais pas que j'allais faire du storytelling, je ne savais pas que j'allais co-créer avec des créateurs. Tout ça, ça s'est fait et donc ça, ça a été mon exploration créative. Elle s'est vraiment faite au sein de la boutique et de la scénographe. Voilà, après, d'un point de vue purement business, non, le multitasking, où tu es comptable, où tu es photographe, où tu es... où tu fais tout, tu fais tout, où tu es community manager, où tu incarnes la marque et que tu fais des face cam.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Voilà, ce serait ça. Vraiment, tu es Shiva. Je suis Shiva et j'ai 15 cerveaux et j'ai 15 bras.

  • Speaker #1

    Oui. Ça fait des sacrées journées, ça, à la fin. Et est-ce qu'il y a des choses que tu aurais aimé savoir ?

  • Speaker #0

    Alors moi, c'est une réponse que je vais faire un peu bizarre, mais je trouve que c'est bien parfois de ne pas savoir. C'est bien parfois de se jeter dans le vide, juste porté par l'envie de faire, porté par la passion, et juste en fait, on fera avec ce qui se présente. Et je pense que ça c'est aussi l'entrepreneuriat. Donc en fait, est-ce qu'il faut vraiment savoir des choses à l'avance ? Oui, certainement, des tonnes de choses, mais l'expérience finalement, est-ce que ce n'est pas de juste embrasser pleinement ? un challenge, un projet et de faire le mieux qu'on peut à l'instant T. Et qu'en plus, on est tous différents avec des capacités, des qualités différentes. Donc, on va tous réagir à une situation différente. Donc, le conseil de l'autre ne sera peut-être pas le bon conseil pour soi. Et je me dis, en fait, de se faire confiance et d'être mené par la passion, c'est la meilleure chose. Et se faire confiance, je pense que c'est le plus dur. Mais réussir à le faire. Et après, avec la passion, on déplace des montagnes. Et à chaque problème, on trouve une solution. avec nos capacités propres. Mais voilà, je réponds un peu à côté. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est une vraie réponse. C'est vrai que c'est intéressant. La réponse, c'est aussi de se faire confiance, de s'écouter, d'écouter l'intuition.

  • Speaker #0

    Et que tout est possible. Et qu'il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions. Un problème, 20 solutions. Même si ça paraît un peu fou.

  • Speaker #1

    C'est plutôt 100 problèmes dans la journée. 100 problèmes, 100 solutions. PLS, je vais me coucher. Aussi, ça peut arriver. Ne faisons pas peur. Non, mais c'est vrai. C'est vrai qu'il y a beaucoup de choses à gérer dans tous les sens.

  • Speaker #0

    Ça donne le tournis. Mais si on est trop au focus sur tout ce qui peut ne pas bien se passer, sur la charge immense que représente de monter un projet, que ce soit un commerce ou autre, en fait, on risque de s'auto-saboter et de ne pas y aller. Donc, en fait, il faut juste se jeter à l'eau. Moi, je crois que c'est ça le meilleur conseil.

  • Speaker #1

    Et peut-être savoir pourquoi tu le fais, qu'est-ce qui te motive. C'est ça.

  • Speaker #0

    et si c'est aligné si c'est un élan vraiment hyper hyper viscérale alors tu trouveras les solutions à quels que soient les problèmes mais à trop être dans le mental on ne fait pas et on laisse les projets sur le côté après on regrette ouais ouais donc c'est l'ancien agir et puis être dans l'action dans le mouvement tout le temps quitte à ce que ce soit pas parfait mais faire et moi j'ai aussi ce mantra tout le temps c'est better done than perfect mieux vaut faire que faire parfaitement parce que si toutes les personnes qui se disent ah non je fais pas parce que j'ai pas de peut-être parfait personne n'est parfait Fais et tu réajusteras et tu verras mais en fait mieux vaut faire qu'attendre, la perfection n'existe pas donc ouais moi c'est un truc que je me dis souvent ça c'est fait, on avance

  • Speaker #1

    Et alors du coup c'est quoi les prochaines actions à faire pour Inspire ?

  • Speaker #0

    Les prochaines actions à faire pour Inspire bah là j'ai deux appels à projets là je démonte le pop-up demain et je me mets sur deux appels d'offres importants Et j'ai aussi très envie d'accompagner des boutiques dans leur storytelling, leur vitrine, leur co-création, un peu toute ma boîte à outils, leur transmettre. Et donc ça, je crois que je vais contacter quelques boutiques pour leur proposer, voir si ça résonne et s'ils ressentent ce besoin-là. Et justement, pour revenir à ce que tu disais tout à l'heure, de se dire ne pas se mettre de limites. Un lieu physique ne doit pas rester figé et ne pas être juste une boutique de déco, une boutique de mode. Qu'est-ce que vous osez faire dans ce lieu ? Comment vous invitez les gens à venir expérimenter votre vision ? Et tu vois, moi je trouve qu'un commerçant, pour moi, c'est pas juste un commerçant, c'est quelqu'un qui a un message à passer, souvent par l'esthétique ou par la compétence d'un produit qu'il va vendre. Mais qu'est-ce qu'elle peut apporter de plus, votre boutique ? Comment vous allez faire la promotion ? Et comment vous allez créer l'émotion auprès de vos clients, de votre communauté ou des gens qui passent dans la rue, pour qu'ils rentrent et qu'ils vivent votre expérience que vous allez créer pour eux ? Et tu vois, ça, c'est quelque chose que j'ai envie de... de développer. Dans mes objectifs un peu de printemps, j'ai aussi envie de contacter des hôtels un peu de luxe, d'implanter des boutiques, des pop-up, avec la co-création entre l'hôtel et les artisans locaux. Créer des expériences. C'est un peu les deux choses, les concepteurs parisiens et puis l'hôtellerie. Créer de l'expérience, de la curation sur mesure, co-créer des objets qui font sens pour le lieu en question. et pour rendre beaucoup plus expérientielle l'expérience boutique. Je pense que c'est vraiment le cœur de ce qu'il faut faire aujourd'hui. C'est un peu ça, la tout doux. Des mots à venir.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Marina.

  • Speaker #0

    Merci à toi.

  • Speaker #1

    Longue vie à Inspire.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    A très vite. Merci Audrey.

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode et merci d'avoir été là tout au long de cette mini-série spéciale L'après-boutique sur le mois d'octobre. Ces dernières semaines, on a donc parlé de fermeture de boutiques, de transition, de reconstruction, et j'espère que ces histoires vous auront permis de voir ces moments autrement, comme des bifurcations parfois nécessaires vers un nouvel équilibre. Et je sais que vous savez déjà ce que je vais vous dire. Vous l'entendez à chaque fin d'épisode, c'est presque devenu comme une petite habitude entre nous, mais je me dois de radoter, parce que c'est vraiment important pour que le podcast continue d'exister. Les 5 étoiles et les abonnements. Dès que vous avez fini de m'entendre radoter, je vous encourage à filer sur votre plateforme d'écoute et à mettre 5 étoiles si ça vous a plu, et évidemment à vous abonner aussi. Le podcast c'est un exercice qui est assez solitaire finalement, moi je vois passer tous ces milliers d'écoutes qui sont anonymes, et je me dis Très très souvent que j'aimerais beaucoup beaucoup pouvoir vous voir, vous parler, échanger en vrai et qu'on ait une vraie communauté. Ça j'y travaille pour 2026 mais bon, c'est une autre histoire. En attendant, si ces milliers d'écoutes pouvaient devenir des milliers d'étoiles, de commentaires et d'abonnés, ce serait vraiment magnifique. Donc si ce n'est pas encore fait, pensez à vous abonner et mettre des avis. Donc merci encore d'avoir été là tout au long de ce mois d'octobre. Et je vous dis à très vite pour une nouvelle thématique, de nouvelles voix et toujours un regard très sincère sur l'entrepreneuriat et le commerce indépendant. A bientôt et comme toujours prenez soin de vous et de vos projets. Ciao !

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