- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur L'Arrière Boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience, mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes. qui vous ouvrent les portes de leur boutique pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi, dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Vous le savez, ici on parle beaucoup de commerce indépendant, de lieux physiques, de relations clients, et de tout ce qui fait qu'un lieu peut marquer les esprits. Il y a quelques semaines, Je vous parlais justement d'hospitalité comme avenir du commerce, de cette idée que les boutiques, les marques, les lieux physiques doivent aujourd'hui aller bien au-delà de la simple transaction. L'hospitalité, c'est ce qui transforme un lieu en une expérience sincère. Ce n'est pas qu'une question de décoration ou de confort, c'est aussi une intention, une énergie. C'est une façon d'accueillir les gens en leur faisant sentir qu'ils comptent vraiment, qu'ils sont attendus. Et cette fois, je sors un peu du cadre habituel du podcast, on ne va pas parler de boutique mais d'un hôtel. Pourtant, vous allez le voir. Les parallèles sont nombreux. Cet épisode a été enregistré en live à l'hôtel Maison Guetté, au cœur de Montparnasse. Un lieu repensé par l'architecte Morgane Grandcola, qui a voulu réactiver l'imaginaire artistique de ce quartier emblématique des années 30 et lui redonner une âme. C'est un épisode à cinq voix dans lequel on explore le travail collectif qui a permis de redonner vie à cet hôtel. L'architecte Morgane Grandcola donc, la céramiste Aurélie Fréti, Clémence, cofondatrice de Chaises au Carré, et Flora Gressard du bureau Bienjus. Ensemble, elles racontent comment elles ont travaillé pour reconnecter le lieu à son histoire, créer un espace accueillant et donner forme à une hospitalité vivante. À travers l'artisanat, le fait main, la matière, les objets imparfaits mais pleins de vie. Et finalement, c'est aussi ce qui fait qu'on s'y sent bien. C'est comme dans une boutique, ce qu'on retient c'est la chaleur, la trace, la présence humaine. Ce petit quelque chose qu'on ne peut pas expliquer mais qu'on ressent tout de suite. Bonne écoute. Bonjour à toutes et à... Toutes, enfin plutôt à toutes, j'ai l'impression qu'on est essentiellement des femmes ce soir. Merci d'être là pour parler d'Hospitality. Je suis Audrey Gallier, je suis l'hôte d'un podcast qui s'appelle L'arrière-boutique, dans lequel je parle du commerce indépendant, d'experts du retail qui viennent à mon micro pour raconter leurs aventures, beaucoup de commerçants et de commerçantes aussi. Et c'était assez naturellement que quand on m'a proposé de venir ici parler d'Hospitality, J'ai eu très très envie d'être là parce que je trouve qu'il y a un vrai pont entre ce qui se passe dans le commerce et ce qui se passe à l'hôtellerie et l'importance justement de l'accueil qu'on réserve à nos clients. Donc voilà, c'était une grosse joie pour moi d'être invitée à venir animer ce talk, d'autant plus que je suis bien entourée de quatre invités que je vais vous présenter tout de suite. On va commencer par Morgane, Morgane Grand-Cola qui est juste à ma droite. qui est l'architecte d'intérieur qui a été en charge de la rénovation complète de l'hôtel Maison Guetté où on se trouve ce soir. Aurélie qui est à côté d'elle, Aurélie Fréti, qui est sculptrice et qui est la fondatrice de Diffreto, atelier de sculpture, et qui a fait de ses mains tous les luminaires qu'on peut voir dans l'hôtel, il y en a aussi dans les chambres. A la droite d'Aurélie, il y a Clémence, qui est co-fondatrice avec Manon. qui se cache derrière, de chaises au carré. Les filles ont chiné et ont rénové les assises et certains chevets de l'hôtel. Et à ma gauche, Flora, Flora Gressard, qui est la fondatrice du bureau Bienvu, qui est un bureau de scénographie durable, et qui a donc, elle, orchestré tout le sourcing du mobilier et des éléments de seconde main qu'on trouve ici. Voilà pour les présentations, je ne me suis pas trompée, c'est bon. Tout est là. Merci les filles d'être ici. On va donc parler d'Hospitality, de comment on peut réinventer l'hospitalité pour le donner du sens. Et notamment ici, chez Maison Guetté, comment ça a été fait. Ça a été fait avec un dialogue entre l'artisanat, le réemploi et l'architecture. Donc on va aller un peu creuser tout ça et voir comment ça a pu transformer l'expérience du lieu et comment ça peut embarquer les clients. Quelque chose avec beaucoup d'âme et beaucoup de sens. Donc ça va dire à peu près 45 minutes, on va essayer de rester court pour vous laisser la parole après, avoir vos questions et continuer la discussion. Puis après il y aura un petit apéro ensemble pour continuer à poser les questions qu'on n'aura pas eu le temps de poser. Ceci dit, Morgane, je te lance le bal. Pour commencer à nous raconter un peu l'origine du projet, quelles étaient tes intentions dans cette rénovation ? Comme ça on part du... points de départ avec toi et après on déroulera un peu le reste.
- Speaker #1
D'accord. Ici, on est dans ce projet, il s'inscrit dans le cadre d'un changement de propriétaire. Donc cet hôtel, qui était déjà un hôtel, il a été racheté. Il avait à ce moment-là beaucoup vieilli. Il avait un certain nombre de défauts d'aménagement. C'était un hôtel qui s'était un peu endormi. Plus très connecté non plus à son environnement. Donc il y avait besoin d'une rénovation vraiment profonde à la fois dans son aménagement, sa décoration et aussi son identité pour s'inscrire dans l'esprit d'artisanat hôtelier qui est celui du groupe des Maisons Parisiennes dont Louis et Mathieu sont les représentants ici. Ils pourront en parler peut-être tout à l'heure. Et donc, l'enjeu, c'était d'inscrire cette rénovation dans l'artisanat hôtelier. Ça veut dire qu'en fait, concrètement, cet hôtel, on voulait le positionner comme un trois étoiles premium parce que les chambres sont petites ici, mais on a une attention vraiment spéciale portée aux détails, aux services. On est le seul trois étoiles de Paris, je crois, à avoir une piscine. Donc voilà, il y a toute une attention particulière qui est apportée à l'accueil. Voilà, c'était ça le point de départ de ce projet. Et pour avancer sur la direction artistique, notre point de départ, ça a été le quartier, l'environnement de l'hôtel, qui est le quartier de Montparnasse. Voilà, un quartier qui a une histoire extrêmement riche. Ça a été le centre, ou en tout cas un des centres de la vie culturelle, artistique parisienne pendant plus de deux siècles. Et donc, il y a encore une concentration aujourd'hui d'ateliers d'artistes dans ce quartier. Donc ça a été notre volonté, comme point de départ, de réveiller cet hôtel, de le ré... Le reconnecter à son quartier, d'en faire un point de départ un peu logique de l'exploration de ce quartier et de lui redonner une âme comme ça. Et de le reconnecter aussi à une forme d'héritage de ce quartier, de son histoire et donc d'essayer de faire en sorte que, comme s'il avait toujours été ici, qu'il avait été traversé par tous ces artistes qui ont traversé ce quartier, comme s'ils y avaient séjourné, qu'ils y avaient laissé leur... leurs traces et donc c'était ça notre démarche de départ. Et donc du coup, je pense que vous voyez où je veux en venir, mais assez naturellement, c'est imposer l'idée de, premièrement, de travailler avec du mobilier ancien. Et donc c'est comme ça qu'on a fait appel à Flora, à VSC Lensi et à Chaises au Carré pour qu'une partie du mobilier, au moins ici, soit... Voilà, raconte une histoire et sois le témoin de ce passé, de ce temps passé. Et puis c'était aussi très évident pour moi d'essayer d'intégrer à ce projet des œuvres d'artistes, d'artisans. Et donc c'est comme ça qu'Aurélie est arrivée sur ce projet. On reparlera de son travail en détail, mais ça s'intégrait assez bien dans cet esprit-là. C'est comme ça qu'on s'est retrouvées réunies toutes autour de ce projet, avec aussi pour moi une petite idée supplémentaire qui était que l'histoire de ce quartier, elle est très riche, elle a retenu beaucoup d'hommes. Et donc j'avais envie, sans que ce soit absolument... Quelque chose de figé mais j'avais envie d'essayer de mettre en valeur le travail de femme et donc je suis assez contente d'avoir réussi ça. Alors c'était pas très difficile en soi parce que trouver des talents féminins aujourd'hui c'est quand même beaucoup plus facile. Enfin voilà, ça a été très simple mais j'ai réuni tous ces formidables talents mais aussi... Voilà, certaines filles qui sont là ou pas ce soir et qui ne parleront pas forcément, mais comme Jeanne, Jeanne Notary qui est au fond, qui a réalisé la magnifique fresque qui est à l'entrée et la grande suspension qui est à l'arrière. Et puis vous avez aussi tous ces travaux préparatoires qui sont exposés à l'arrière et puis d'autres qui ne sont pas forcément présentes. Mais voilà, Marietta qui s'occupait de la confection des rideaux, Jade qui s'est occupée, que je ne vois pas. Pas ici, mais qui s'est occupée d'une partie de la communication graphique. Et puis après, on a des œuvres ici essentiellement féminines de Marine Echavid-Rissy. La bibliothèque, elle est d'occasion. Elle est constituée, je pense, à 80% d'autrices. Donc voilà, c'était la petite cerise sur le gâteau de ce projet.
- Speaker #0
Ok. Donc les filles, à quel moment vous vous êtes dit ce projet est pour moi ? Qu'est-ce qui vous a embarqué dans la proposition de Morgane quand elle vous a dit j'aimerais redonner vie à cet hôtel et de cette façon, est-ce que vous me suivez ? Vas-y Aurélie, commence. Pourquoi oui ?
- Speaker #2
Dans mon cas, je ne suis pas sculptrice et céramiste depuis si longtemps que ça. Il y a le projet de Morgane et puis il y a la réalité de quand on se lance dans la sculpture ou dans la céramique et qu'on essaie d'en vivre. Et dans mon cas, je n'allais pas dire non. globalement je suis dans la phase je dis oui quand même à tout le monde tu vois globalement je vais pas dire salut est-ce que tu veux faire un hôtel je suis pas exactement encore à ce stade alors ce que j'ai aimé ce que j'ai aimé en fait en fait là on fait ce talk sur l'humain dans l'hospitalité en fait c'est au delà de vrai puisque la manière dont le contact s'est passé avec Morgane c'est que je la connaissais pas elle me connaissait pas et on est dans ces fragilités tout le monde est dans ces fragilités et moi elle m'appelle à un moment où j'essaye de faire croître mon activité c'est pas facile de vivre quand on essaye d'être sculptrice ou céramiste etc et j'ai cette fille super gentille qui est en train de rénover un hôtel donc c'est quand même pas rien je veux dire voilà et qui me propose, qui m'explique que oui je suis en train de redonner vie elle explique cette histoire de quartier avec cette âme d'artiste qui a été un peu oubliée ... Elle me dit qu'elle a envie d'en faire quelque chose avec de l'âme, avec des objets qui ont de l'âme. Elle aurait pu choisir n'importe quelle marque hyper cool de luminaire. J'ai dit il y a ce qu'il faut en fait en appliques. Et non, elle choisit du coup mes appliques que je fabrique à la main dans mon atelier où en dessous de la taille il y a mes chiens, derrière il y a mes enfants qui crient et en face il y a mes âmes parce que j'habite dans le Luberon. Et en fait je me dis, et elle me dit, je suis très contente que ce soit toi et je trouve qu'il y a de l'âme dans tes... babka parce que ma forme en fait c'est un peu la torsade qui en plus de ça en fait cette torsade elle vient pas de nulle part c'est que moi j'ai fait ma crise existentielle de la quarantaine, la sculpture est arrivée comme quelque chose qui m'a un peu fait accoucher de moi-même et la torsade est l'expression de Sousa et elle elle le sait parce qu'elle m'a suivie bien sûr racontait ma vie 2000 fois à qui voulait l'entendre Et donc, elle avait conscience de ce truc-là et de la sensibilité qu'il y avait dans mes pièces, sans prétention, juste l'énergie et le cœur et l'amour que j'ai mis dedans. Et moi, le contact que j'ai eu avec elle, c'était un contact, attention, c'est un grand mot, mais d'amour. Pas parce qu'on s'aime, mais parce que j'ai senti qu'elle le faisait avec beaucoup d'âme et beaucoup d'envie. Et il n'y avait pas de cynisme. Il n'y avait pas non plus de police du goût. Il n'y avait pas tout ça qu'on peut parfois trouver. Enfin, je ne sais pas si vous voyez où je veux. Et en fait, j'ai trouvé ça vachement doux comme approche et vachement adorable et valorisante. Et donc, en fait, je me suis dit, c'est cool parce qu'effectivement, les pièces, elles vont être dans un environnement qui a été fait avec du cœur, en fait. Et du coup, c'est pour ça que je n'ai pas dit non.
- Speaker #1
Oui, parce que c'était quand même un défi aussi technique pour toi d'en produire autant dans un temps relativement court. Merci.
- Speaker #2
C'est vrai que j'avais un peu les poils qui s'irrissent un peu parce que c'était ma première grosse commande. J'ai déjà travaillé sur des maisons particulières avec des architectes. Ils savent déjà quelques temps que je travaillais avec eux. Je travaillais avec Chiara Colombini, donc je suis en contact avec des architectes. Mais là, c'est un des premiers contacts directs où la nana me fait confiance. Confiance que je n'avais pas forcément en moi-même. Donc tu vois, ça a encore plus de sens à ce niveau-là. Et j'ai évidemment pas dit non, même si j'avais peur, soyons très très clairs. Je lui ai pas dit. Mais parce qu'à force de relever 2-3 challenges, tu vois, tu dis bon, on trouvera toujours une solution. Il y aura toujours un moyen. Et puis de toute façon, les travaux, il y a toujours du retard. Donc ça serait quand même dommage que cette fois-ci, ça soit dans les temps. Non, mais tu vois, je me suis dit, voilà, j'ai fait 2-3 calculs, j'ai fait bim boum, ça le fait. Merci. ça va être un peu sport mais ça va le faire et effectivement ça l'a largement fait et si tu veux sans faire sortir les larmes moi c'est un truc dont je me fiendrais toujours. Peu importe ce que l'avenir tu vois me réserve, qu'est ce que je vais faire, en tout cas le premier hôtel bon c'est quelque chose quand même voilà et effectivement un hôtel avec tu vois toi c'est c'est pas le 15e hôtel que tu fais. Il y a un sens aussi très... Et puis, je ne sais pas, cette histoire de groupe de femmes sans faire de militantisme, il y avait quelque chose de doux.
- Speaker #0
Je te laisserai la parole après pour me raconter d'autres choses. Il faut savoir qu'Aurélie est très pipette. C'est ma bête noire, il faut que j'arrive à la ralentir. Mais en même temps, ce qu'elle dit est très intéressant. Merci.
- Speaker #3
Alors du côté de Chaises au Carré, on a une histoire un petit peu moins romancée. On a eu par contre le meilleur agent, je pense, qui est Flora. Donc je ne sais pas ce que tu as dit pour nous vendre à Morgane, puisqu'on n'était pas là.
- Speaker #4
Ça a été très facile.
- Speaker #3
Effectivement, nous comment ça s'est passé ? Donc tu es venue dans notre atelier à Pantin. Là où on rénove toutes les assises vintage qu'on chine sur mesure pour chaque projet. Flora, on se connaissait parce qu'on avait déjà travaillé ensemble auparavant. Et on avait un feeling, je pense, qui était très bien passé. On partage, je pense, les mêmes convictions. Qu'il y a des solutions aux alternatives aux produits neufs. Donc, effectivement, on adore collaborer ensemble. Et je pense qu'on a le même goût pour le design et le réemploi. Et on peut aménager même à grande échelle. Nous sur l'hôtel ici, on a fait une quinzaine de chauffeuses et on est venu chiner toutes les tables de chevet qui sont au final des tabourets, torsadés pour la plupart. Donc c'est possible d'aménager un espace professionnel. avec du réemploi et des assises vintage.
- Speaker #4
Je suis un peu perdue, mais la question c'était pourquoi ?
- Speaker #0
Pourquoi ce projet ? Tu as parlé directement et pourquoi tu t'es engagée dedans ?
- Speaker #4
Comme tu l'as dit un peu en intro, ce projet est venu via l'agence déco de CELENCY pour laquelle je travaille, c'est un de mes clients. L'agence déco m'avait déjà parlé rapidement du projet et j'avais déjà beaucoup aimé l'idée. Et après Morgane m'a présenté elle-même le projet. Et en fait j'ai tout de suite adoré le concept qu'elle m'a présenté, dont elle vient de parler. Alors c'est vrai que moi je me suis plus fixée vraiment sur la partie Montparnasse artistique des années 20-30. Ça m'a beaucoup inspirée. Il se trouve que c'est une période que j'adore en plus. Je ne lui ai pas dit mais je suis super fan de cette période. C'est les débuts des arts décoratifs de Charlotte Perriand, c'est hyper riche. J'étais très contente et c'était aussi mon premier hôtel.
- Speaker #0
Morgane, maintenant qu'on a un peu saisi tes intentions de base, j'aimerais bien savoir comment tu t'es attaquée à ce morceau. En plus, c'était ton deuxième hôtel, donc tu étais en apprentissage de plein de choses. pas mal de boulot, tu disais qu'il y avait beaucoup de choses à changer dans la circulation, dans l'atmosphère. Comment tu t'y es prise ? Comment tu as attaqué ce projet concrètement ?
- Speaker #1
En fait, à partir du moment où on a un concept, on va dire, ou une idée de départ, il y a toujours un petit fil à tirer. Et globalement, de ça découle... Toujours, enfin, découle la plupart des éléments et c'est ça qui permet de garder la cohérence d'ensemble. Donc en fait, la thématique sous-jacente de tout ça, c'était l'atelier d'artiste. Donc à partir de là, on a un imaginaire qui travaille et donc on imagine que dans un atelier d'artiste, les murs ne sont pas très lisses. C'est assez foisonnant, il y a une forme de foisonnement, de choses un peu brutes. Et puis par ailleurs, au sein de ces ateliers d'artistes, des œuvres terminées, puis des choses au contraire très élaborées, très sophistiquées. Donc c'était un peu ça, c'était ça l'intention de départ, en tout cas que j'ai développé ensuite en essayant de travailler sur ce contraste entre... Voilà, des éléments très bruts et au contraire, certains beaucoup plus travaillés ou en tout cas, par exemple dans les chambres, tous les éléments qui ont trait au confort, clairement, c'était, voilà, on a envie que les têtes de lit soient, et puis en plus ça rejoint ce que je vous disais tout à l'heure sur le fait qu'on est dans un 3 étoiles mais qu'on a envie vraiment de soigner l'accueil et le confort, ben voilà, les têtes de lit typiquement, elles sont évidemment neuves, pour le coup, très confortables. L'hélice, il y a une très bonne nitrie, etc. Donc il y avait ce contraste-là. Et à partir de là, les choses découlent un peu d'elles-mêmes. Ensuite, sur ce qui concerne Flora, Aurélie et Clémence, pour moi, il y avait deux enjeux principaux. Le premier, c'était de raconter l'histoire que je vois. raconté tout à l'heure, c'est-à-dire essayer de redonner une identité, une âme à ce lieu, de le reconnecter à son passé, et là clairement, très clairement, le mobilier ancien il est tout de suite évocateur de ce passé et ça marche très bien tout de suite l'imaginaire se... Ce réveil a un pouvoir d'évocation extrêmement fort, donc c'était ça vraiment l'intention. À partir de là, on réfléchit à ce qui est le plus simple et le plus approprié, et clairement ce qui fonctionne le mieux. Après, vous pourrez me dire si vous avez d'autres idées, mais les assises chinées, les tables de chevet chinées, c'est ce qui est le plus évident, parce que la literie chinée, c'est plus... compliqué, les têtes de lit c'est pareil, c'est enfin voilà donc typiquement c'est vers ces éléments là qu'on s'est tournés.
- Speaker #0
Et puis, le deuxième enjeu, au-delà de créer, de donner une âme et une identité à ce lieu, c'était aussi que les clients se sentent accueillis. Vraiment, c'est ça la première qualité d'un hôtel. D'abord, évidemment, c'est le travail de l'équipe. Évidemment, c'est l'aspect humain qui... qui compte le plus, mais malgré tout, je trouve que le décor a quand même un rôle à jouer. Et en cela, il peut aussi nous ramener à ces connexions humaines qui font qu'on se sent bien quelque part. Et alors évidemment, les œuvres d'art, tout de suite, il y a une émotion partagée, il y a quelque chose... les luminaires d'Aurélie d'ailleurs. Moi, j'ai très peur que tout le monde les touche parce qu'il y a quelque chose de très immédiat là-dedans. Typiquement, il y a aussi quand même tout un tas de... Il y a la fresque de Jeanne et ses travaux préparatoires. En fait, le fait de voir la main de l'artiste, qu'on voit aussi d'ailleurs dans le travail d'Aurélie, l'intention... Tout ça, cette perception de l'intention humaine, pour moi, c'est presque aussi fort que de recevoir un petit mot manuscrit dans sa chambre pour être accueillie. Je trouve qu'il y a vraiment quelque chose de cet ordre-là que j'avais envie de retrouver ici. Voilà, c'était ça les deux principaux enjeux, mais je suis sûre qu'Aurélie a plein de choses aussi.
- Speaker #1
ajouter là-dessus sur la façon dont le public reçoit vraiment le dernier truc que tu viens de dire je trouve ça vraiment hyper intéressant de voir le trait de crayon sur la fraise moi c'est ça que ça m'a donné comme sensation sur la fraise de Jeanne salut Jeanne viens nous dire Jeanne franchement moi je ne l'avais pas vue en vrai et c'est vrai d'avoir comme ça quasiment crayonné mais... Et quelque part, il n'y a pas longtemps, je ne sais pas pourquoi, je ne me souviens plus pourquoi, mais je parlais de trucs imparfaits. Et il n'y a pas si longtemps, je trouvais que quand c'était imparfait, c'était raté. Et désormais, je fais tout à la main. Donc, ça n'est jamais parfaitement lisse. Et pendant super longtemps, quelques années, j'étais là. Bon, ben, c'est... Voilà. c'est pas aussi bien que si c'était parfait et en fait plus les architectes qui sont quand même dans des choses très léchées etc les plus léchées me disaient ce que j'aime bien dans tes trucs dans tes pièces pardon c'est qu'on voit la main on voit le travail de la main et c'est très très c'est exactement ce que j'ai senti dans le travail de Jeanne en voyant cette fraise ce dessin magnifique et je me suis dit merde de... Il y a des endroits où ça a un peu bavé, les gens ont dû se frotter et à la fois je me suis dit ben voilà quoi, c'est pas une sérigraphie, c'est un vrai dessin et je suis d'accord avec toi, c'est quasi aussi puissant et aussi touchant qu'un petit mot un peu mécanique de « bienvenue madame Fréti dans votre chambre » quoi. Et moi je me rends pas compte sur mes pièces, mais c'est ce qu'on me dit, et en fait désormais je trouve que Après, je ne sais pas à quel point ça peut être poussé dans un hôtel, mais c'est vrai que l'imparfait devient la nouvelle perfection. Et plus c'est imparfait, plus c'est humain, plus tu sens l'humain derrière. Alors après, il faut que ça reste très beau. Mais tu vois, l'imperfection, je ne sais pas jusqu'où on peut l'attirer dans l'hospitalité. C'est vrai que le fait que les meubles chinés, j'imagine, qui ont quelques traces du temps, etc. Et on cherche de plus en plus ce truc-là, cette trace du temps authentique. Nous,
- Speaker #2
c'est souvent à nos clients. On les prévient et on leur dit, c'est du mobilier de toute façon. Des assises vintage qui ont été chinées. Elles ont eu une première vie. Et même si, par exemple, si on prend cette assise, Morgane et Flora ont rechoisi le tissu. Toute la tapisserie a été refaite, la structure vérifiée est bien sûr nettoyée, mais il y a des traces de vie et ça fait partie de son histoire. On parlait des choses imparfaites et donc toutes nos pièces peuvent être considérées comme imparfaites parce qu'elles ont toutes des traces de vie. Mais ça, c'est un petit peu de pédagogie que l'on fait au premier contact de nos clients, mais qui est aujourd'hui OK et on n'a aucun souci sur ça. Et ça fait partie, je pense, de l'âme du lieu. et quand vous rentrez dans un lieu... très stérile où tout est neuf. ça n'a pas du tout la même atmosphère que quand vous rentrez dans un lieu qu'on considère... Je pense qu'ici, on arrive, on peut se sentir comme chez soi. Et c'est ça, à mon avis, la force du lieu que tu as créé.
- Speaker #1
Je veux juste rajouter un truc parce que moi, pour le coup, j'ai rénové ma maison. J'habite dans une ancienne ferme dans le Beuron et j'ai rénové avec quasi que du... Et en fait, c'est un nouveau... C'est ma maison, ça sera ma maison normalement, avec un peu de chance pour toujours. C'est un peu la maison de, voilà, là on est maintenant, on est là, on reste là. Et en fait, on ne voulait pas de... Il y a de plus en plus de gens d'ailleurs qui veulent ça. C'est des choses qui ont une âme, que des objets qui ont une âme, donc des objets qui ont vécu. Et je trouve que de plus en plus de gens, tu n'as même pas besoin de faire de pédagogie. En fait, cet objet a eu une vie, il a une grande authenticité. Donc en fait, il est sensible et tu cherches quasiment... d'ailleurs Il y a certaines marques qui essayent de faire des trucs qui ont l'air vieux. Le faux vintage, c'est un enfer, mais ça existe. Ça veut dire que les gens veulent cette authenticité de plus en plus. Oui,
- Speaker #3
en final, toute cette authenticité, ça va venir convoquer des émotions qu'on ressent parce qu'on sent qu'il y a eu un humain. Et on en revient toujours à ce truc de se dire, il y a quelqu'un qui a été derrière ça. C'est vrai que c'est subtil parce que parfois, on ne le voit pas du premier coup, mais je pense que c'est l'addition de tout ça qui fait que les gens le ressentent en étant dans un lieu. Et tout à l'heure Aurélie, tu disais que ça avait été une de tes plus grosses commandes. Tu avais combien de pièces à faire à peu près pour cet espace ?
- Speaker #0
Les zèbres. Une quarantaine. Une quarantaine, ok. Il y en a grosso modo une par chambre, une deux. Oui, c'est ça, à peu près.
- Speaker #3
Et donc comment tu as abordé cette production ? Comment ça s'est passé ? C'était un gros challenge ?
- Speaker #1
Je dirais le stress. Parce que du coup, il y avait cette marque humaine. J'avais... En gros, chaque pièce, les pièces existaient en partie déjà. La Nuvola, le nuage en italien qu'il y a ici et de l'autre côté qui se répondent, ce ne sont pas les mêmes. Du coup, je les ai faits à la main. Je les ai sculptés, modelés, on va dire. Et les autres pièces, c'était des pièces qui existaient que j'avais tant bien à peu près fait des moules et que j'ai pu reproduire. Mais alors, tu vois, reproduire, pour moi, ce n'est pas rapide parce que les moules sont évidemment merdiques. Donc, du coup, je suis obligée de tout remodeler correctement, d'ajuster, etc. Donc, elles sont toutes un peu différentes finalement. Donc, comment j'ai abordé le process ? J'avais anticipé un petit peu. Je ne suis pas très organisée, mais j'avais senti que ça prenait un peu. J'avais anticipé en me disant, bon, il va falloir que je continue à communiquer, me montrer de temps en temps, etc. pour que ça continue de grandir. Mais si ça grandit trop, je vais être dans la merde. Donc, j'avais trouvé dans ma campagne en Provence, quelqu'un, une fille qui s'appelle Lucie, qui est venue, qui vient travailler avec moi deux jours par semaine. Et voilà, qui est artisane aussi, qui fait... elle plutôt des choses en terre mêlée, très japonaise, etc. Et qui vient travailler avec moi deux jours par semaine. Ce qui est drôle, ce n'est pas tellement le sujet, mais ce qui est drôle, c'est que... Non, ce n'est pas le sujet. Je ne vais pas partir là-dessus. Non, je ne vais pas partir là-dessus. Ce n'est pas du tout le sujet. Donc, voilà. Donc en fait j'ai trouvé quelqu'un pour m'aider et on a travaillé en mode très stressé, enfin pas très stressé mais en gros on s'est dit ok il faut faire tant de pièces par jour, le four il doit tourner de telle manière, soyons pragmatiques allons-y. et puis en fait j'étais tellement au taquet qu'on avait fini on était super en avance quoi du coup en fait j'ai fait et voilà et donc en fait et eux très en retard donc c'était parfait et il y a donc non vraiment bonne expérience Tout s'est bien aligné.
- Speaker #3
Clémence, vous, c'est pareil. Vous avez un rapport où tout est fait à la main. Oui, tout est fait à la main.
- Speaker #2
Mais mon associé est une psychopathe de l'organisation. Et nous, on a l'habitude, pour le coup, de faire des très gros projets, notamment sur la partie immobilier d'entreprise, donc des sièges sociaux, où on monte jusqu'à 150, 200 pièces. Là, par contre, le challenge...
- Speaker #3
Vous dormez des fois ?
- Speaker #2
Pas trop, on a des bébés aussi. Non par contre le challenge c'était vraiment au final les tables de chevet, les petits tabourets, aller chiner 42 je crois exact, le nombre exact. En plus les filles, Morgane et Flora nous avaient donné des modèles très stricts à chiner donc c'était un peu comme aller chercher une aiguille dans une botte de foin mais voilà on était à l'heure aussi puisque nous c'est notre spécialité, on est toujours prêtes avant l'heure.
- Speaker #3
Flora peut-être que tu peux nous raconter aussi comment tu as abordé ce projet parce que tu as fait aussi la direction artistique donc c'était tout l'enjeu de réussir en tout cas avec des objets tous différents et uniques, tous avec leur âme, tous avec des sourcings différents, à réussir à faire de cette hétérogénéité, raconter une histoire, d'avoir une sorte de fil conducteur qui venait un peu retrouver ce que recherchait Morgane. Comment tu as abordé ça ? Comment tu as travaillé ?
- Speaker #4
Oui, c'est la direction artistique des pièces de seconde main, on va dire. Oui,
- Speaker #3
de seconde main, c'est ta spécialité.
- Speaker #4
En fait... C'est vrai que la direction artistique est très importante parce que d'ailleurs en fait c'est mon ancien métier avant d'être scénographe c'est ce que je faisais et ce que je fais encore et c'est vrai que moi j'aime bien commencer toujours par un mood board tout le monde commence par un mood board mais en fait je passe énormément de temps là dessus c'est à dire que je vais faire des recherches iconographiques donc j'ai beaucoup cherché des photos d'ateliers des années 20-30 du mont Parnasse artistique pour voir ce qu'il y avait qu'est-ce qu'il y avait comme... Comme assise, qu'est-ce qu'il y avait comme mobilier. Ensuite, je vais intégrer bien sûr des éléments existants du projet de l'architecte. Donc là, en l'occurrence, Morgane, elle était très avancée. Il y avait tous les choix de revêtements, les choix textiles dont elle a parlé aussi, les têtes de lit. Donc je les intègre aussi au mood board. Et vraiment, chaque image est choisie avec précision. Parce qu'en fait, ensuite, c'est une sorte de boussole visuelle, le mood board. C'est vraiment hyper important. Et ça permet de dialoguer avec Chaises au Carré. Monsieur Flora, c'est très beau. Oh, merci.
- Speaker #2
C'est le même moodboard de cette ligne.
- Speaker #4
Merci, merci. Et c'est vrai, oui, que du coup, c'est pour ça que j'y passe énormément de temps, parce que ça permet de communiquer avec l'architecte, avec les super partenaires comme Chaises au Carré. Et quand j'ai envoyé du coup mon moodboard à Chaises au Carré, elles m'ont fait plusieurs propositions, d'assises notamment. Moi j'avais envie de pièces un peu fortes et de m'éloigner de choses peut-être un peu plus standard vintage mais standard c'est possible donc Morgane je crois que tu avais au départ plutôt envie de décises scandinaves etc et c'est vrai que moi je m'étais dit ben toujours dans cette idée là de raconter une histoire de tirer le fil avec avec le quartier Montparnasse les années 20-30 Quand Chaises au Carré, dans sa présentation, a mis notamment ces fameuses assises et chauffeuses sur lesquelles certaines d'entre vous ont la chance d'être assises, je me suis dit, ok, c'est ça, tout de suite. Parce qu'en fait, ce que j'adore, c'est qu'on a le dessin art déco sur ces assises, mais c'est des assises qui datent des années 80-90. Donc c'est un peu comme si, je ne sais pas si vous voyez, mais... Fais nous la présentation mannequin. Argos de Bauman. Et en fait je sais pas si vous voyez quand on nous avons une mannequin mobilier. Merci beaucoup. C'est comme le salon de l'automobile mais en bio. Et en fait donc voilà je sais pas si vous voyez quand on bolde une typo. On a cet effet comme ça un peu massif et pour moi c'est exactement l'esprit de ce fauteuil. On a quand même vraiment le clin d'œil à l'art déco mais c'est vraiment des assises des années 80-90. Et typiquement c'est ça que je trouve intéressant parce qu'on ne peut pas être premier degré. Le danger en fait avec le vintage, moi je trouve en tout cas, c'est peut-être très personnel, mais c'est de vite tomber dans le décor. le décor de théâtre ou le décor de cinéma et d'avoir envie de faire de reproduire exactement par exemple les années 20-30 mais on n'est pas là pour ça du coup c'est pour ça que le mood board est important, ça donne l'inspiration mais ça permet aussi de s'éloigner de choses trop premier degré et ensuite on a évoqué les chevets ça c'est quelque chose qu'on n'est pas les premières à le faire d'utiliser des tabourets en guise de chevet mais ... Du coup, là où je trouve que ça a du sens par rapport au concept, c'est que les filles, comme elles l'ont dit, elles ont chiné beaucoup de tabourets. C'est brutaliste, donc c'est des tabourets de ferme très bruts. Et je trouvais que ça avait beaucoup de sens puisqu'on revient à l'atelier. Et quand vous regardez des photos d'ateliers d'artistes, c'est vraiment le mobilier qu'on trouve à chaque fois. Il y a toujours un tabouret dans un coin un petit peu usé, qui a des traces du temps. Donc là, je trouvais que ça avait vraiment du sens de proposer ça à Morgane. Et puis ensuite la dernière chose c'était les œuvres murales et là aussi c'est intéressant parce que Morgane elle avait plutôt envie d'études préparatoires au départ si je me souviens bien et moi j'aimais beaucoup, j'adorais l'idée. C'est vrai que souvent c'est des petites œuvres d'art à elles-mêmes quand elles sont bien faites, ça va être comme son nom l'indique, des croquis préparatoires de peinture, de sculpture etc. Moi j'avais commencé à en trouver. Mais c'est vrai qu'elles étaient un peu sombres, elles étaient un peu tristes. Je pense qu'on s'en est vite éloigné parce que, pareil, trop premier degré. Et au final, je trouve que c'est vraiment chouette ce qu'on a trouvé avec Morgane parce qu'en fait, on n'a que des œuvres contemporaines quasiment. On a quelques dessins, quelques gravures un peu anciennes, mais sinon, on a beaucoup d'œuvres contemporaines. Mais c'est que des collages, en fait. Et donc, du coup, on a toujours cette idée de recherche, d'esquisse, etc. Que ce soit avec les assises, avec les œuvres murales, on a cette trame, mais on n'est pas là pour être trop premier degré. Et du coup, ça permet de raconter une histoire, mais avec des pièces fortes. Et c'est vrai qu'encore une fois, c'est un peu l'enjeu avec le vintage. Alors, il y a le côté brocante, évidemment, il faut s'éloigner de ça, mais il y a aussi le côté décor, décor de cinéma.
- Speaker #3
Oui, est-ce que tu sais... Tout à l'heure, Clémence, c'était ce truc de il faut que les gens se sentent accueillis presque comme à la maison. C'est vrai que si tu tombes dans ce truc de décor, ça crée une distance. Oui,
- Speaker #4
complètement.
- Speaker #3
Tu n'es pas vraiment comme à la maison.
- Speaker #4
Non, pas du tout. C'est même un peu creepy.
- Speaker #3
Tu n'as pas envie d'un hôtel. Tu es plus dans l'observation que dans vivre vraiment l'espace et le lieu.
- Speaker #4
Oui, c'est pour ça que c'est intéressant. C'est tout un aller-retour. Mais après, encore une fois... Entre des super prestataires, l'architecte, etc. Pour trouver la belle pièce, la bonne pièce en fait. Voilà, on a l'impression que c'est facile mais en fait pas tant que ça. Et c'est pour ça que c'est bien de raconter vraiment une histoire moi je trouve. En tout cas de se rattacher à ça, ça aide beaucoup.
- Speaker #3
Et donc là Morgane, l'hôtel a déjà quelques mois d'ouverture. Comment est-ce que tu ressens les clients ? Comment tu ressens leur expérience ? Est-ce que tu as l'impression qu'ils se rendent compte de tout ça ? Est-ce que tu as déjà un premier retour à partager sur ce projet, maintenant qu'il existe en vrai ? Comment est-ce qu'il est ressenti ?
- Speaker #0
Je ne suis peut-être pas la mieux placée pour répondre à cette question, parce que dans l'expérience des clients, il n'y a évidemment pas que le décor en plus. Il y a l'équipe d'abord, mais globalement les retours sont bons. Il y a pas mal de clients habitués de l'ancien hôtel qui clairement voient la différence et sont aussi assez contents. On a des très bons retours. Je ne sais pas si ce serait intéressant de... Faire un micro-trottoir, parce que j'ai pas la réponse à cette question sur... Est-ce qu'ils voient... En fait, l'idée, c'était quand même de voir que les tables de chevet, que les fauteuils, etc. étaient chinés, donc... Enfin, en tout cas, chinés. En tout cas, anciens. Qu'ils avaient une vie passée. Et ça, je pense que c'est assez évident. En fait, ils ont ces traces dures, donc... Qui,
- Speaker #3
finalement, sont importantes. Qui sont ces traces, et qu'on s'aperçoit quelque chose de lisse. Enfin, comme disait tout à l'heure Aurélie, que... Cette imperfection qui finalement ramène une histoire et montre que c'est une pièce qu'elle a vécue. Exactement,
- Speaker #0
et qu'il y a une histoire à raconter. Et on a aussi beaucoup de compliments sur les luminaires d'Aurélie, sur lesquels personne n'a laissé de traces de doigts encore. Non mais voilà, je suis désolée parce que je n'ai pas une réponse très... Parce qu'on n'a évidemment pas un retour très détaillé sur le...
- Speaker #3
Si je peux t'aider,
- Speaker #0
bien sûr.
- Speaker #1
Je me demande si ce n'est pas plutôt une bonne nouvelle, qui ne capte pas le schéma qui s'est mis en place, et qui est juste une sensation. d'être bien tu vois je pense qu'à la fin du merci ils disent pas ah tiens ils ont mis ça ah tiens ils ont mis ça alors ça c'est je pense une déformation professionnelle mais tu vois j'aime bien me dire tu vois je trouve assez puissant de se dire ah putain cet hôtel il a toujours été là tu vois et ça c'est grâce au travail que vous avez fait enfin qu'on a fait tous ensemble plein de détails qui donne de la vie et qui donne l'impression d'une espèce de continuité et de cohérence. C'était juste pour tes suites.
- Speaker #4
Je pense que c'est assez inconscient, effectivement. Finalement, nous, évidemment, on a fait ses choix, on a travaillé sur ses pièces, en tout cas dans votre cas, Aurélie et Clémence, donc on a l'impression que c'est limpide. Mais ça ne l'est pas forcément, mais ce n'est pas grave, en fait. je pense que inconsciemment il y a cette idée de d'hospitalité quand même, de chaleur c'est exactement ce que tu disais via l'imperfection, via l'histoire des pièces etc l'histoire aussi, le côté fait à la main et voilà, donc c'est pas grave finalement si c'est pas forcément conscient que c'est tant mieux,
- Speaker #3
que ce soit un sentiment global et que c'est pas quelque chose qu'on peut comptabiliser, c'est bien aussi de pouvoir sortir de ce truc là, de toujours chercher à comptabiliser et à voir Merci. Je suis sûre qu'ils valident un projet.
- Speaker #1
Et les meilleurs, je n'ai pas d'exemple là tout de suite, mais souvent, tu vois, dans un projet ou dans une boîte, voilà, c'est ça. Tu vois quelqu'un qui monte une boîte ou une marque qui c'est hardcore, c'est ultra dur à organiser, ou bien un événement, c'est 2 milliards de trucs à organiser et les gens, ils ont l'impression que c'est super facile, super fluide, ils se sont juste sentis bien. Ça, c'est quand un taf de malade a été fait en amont et tout ce que tu cherches à faire à la fin, c'est qu'ils disent, ah, c'est cool, je me sens bien. C'est fluide. C'est ça notre taf en fait. S'ils ne voient pas les applis, au fond, ce n'est pas grave parce qu'il y aura eu de la rondeur, de la chaleur et du coup, moi je pense que ça ramène une forme, ce que je dis sur, j'ai l'impression qu'il a toujours été là grâce aux assises qui ont de la vie, à tout le mobilier qui a de la vie, aux applis qui sont mes tripes si tu veux. Ça fait genre, j'ai l'impression que ce total a toujours été là. C'est le meilleur compliment parce que ça dit qu'il y a un ancrage en fait. C'était l'objectif de base, c'était l'intention justement. C'est ça, exactement. Franchement, le mot clé, c'est l'ancrage. C'est vrai pour les humains qui ont besoin d'être ancrés pour sentir bien, c'est vrai pour un lieu, c'est vrai pour une déco, et l'ancrage il se fait avec le cœur. Et bon, c'est ce que Morgane, elle a réussi à rassembler autour de la table. Voilà.
- Speaker #3
C'est parfait. Justement, avant de conclure et de vous laisser la parole, j'avais juste envie que chacune de vous nous partage une adresse un peu d'Hospitality qui l'a inspirée, qu'elle a envie de... Mettre en valeur ou en avant ce soir ?
- Speaker #0
Ici à Paris ?
- Speaker #3
Où tu veux, non non, ça peut être n'importe où.
- Speaker #1
Et ben moi j'ai typiquement ce... Quand j'ai déménagé il n'y a donc pas très longtemps, enfin maintenant ça fait presque deux ans, mais bon en vrai c'est un changement de vie, donc de région parisienne Paris à au fin fond du Luberon, à côté d'une ville qui s'appelle Apte. je ne savais même pas que ça se disait apte mon mec au début disait apété il disait viens on va visiter un truc au dessus de apété donc on est arrivé un peu là bas c'est au milieu j'habite dans les villages perchés et j'ai trouvé une adresse qui a changé la face de mon emménagement là bas qui est donc un restaurant qui s'appelait les valseuses à apte et qui maintenant s'appelle la fédicita il a été repris, on s'en fout c'est un endroit plein de vie qui a été fait avec du coeur il n'y a rien qui est neuf Il y a des tableaux d'artistes locaux, la cuisine elle est faite par une japonaise alors que c'est un restaurant italien, enfin bon c'est incroyable. Mais cette imperfection, cette incohérence, rassemble que des gens géniaux. Et sincèrement, quand j'ai commencé à aller déjeuner là-bas le mercredi avec mes enfants, parce qu'il faut faire quelque chose, j'ai commencé à m'intégrer fort dans ce lieu d'hospitalité plein de chaleur. Vraiment, tu vois, pour le coup, j'ai réalisé que ce lieu-là... qui a été fait avec le cœur par des locaux vraiment cools, il a changé la phase de la rencontre avec les gens, de la manière dont je me sentais dans ce lieu. Du coup, comme ça, vous avez eu le temps de trouver des lieux.
- Speaker #2
Moi, je n'ai pas un lieu en particulier, mais on fait pas mal de projets d'hôtel et je pense que ce qu'il faudrait qu'on fasse un jour avec Manon, c'est la première fois qu'on voit nos assises prendre vie dans un hôtel ici. Et je pense qu'il faudrait qu'on fasse le tour de France de nos différents projets. Et je trouve ça génial de voir que l'hôtellerie évolue et se transforme aussi. Parce que parfois, il y a certains hôtels, on n'a pas très envie d'y retourner si on y a ses journées. Et au contraire, maintenant... On est avec des hôteliers qui prennent vraiment à cœur le sentiment de bien-être de leurs clients, qui ont envie de les recevoir de nombreuses fois, de créer vraiment un sentiment d'appartenance et un peu un effet « waouh, je me sens bien comme à la maison » , on en parlait tout à l'heure, et ça je trouve ça génial.
- Speaker #0
Moi c'est un peu hors sujet parce que c'est pas du tout un lieu de ne pas faire de hors sujet. Et en plus c'est un peu réchauffé parce que c'était avant l'été mais je suis allée voir l'exposition West Anderson à la Cinémathèque. C'est un cinéaste que j'adore mais clairement dans la façon dont il utilise le décor, le pouvoir d'évocation des objets. La lumière, les couleurs, il y a un milliard de leçons à prendre sur quels sentiments peuvent naître juste d'un set de cinéma. C'est assez puissant, quelque chose qui m'a inspirée clairement, c'est source de multiples inspirations.
- Speaker #4
Moi je reviens d'un séjour à Bâle avec ma petite famille. Et j'étais dans un hôtel, l'hôtel Craft, qui est un hôtel magnifique dans un bâtiment historique au bord du Rhin et qui est meublé entièrement de mobilier vintage. Donc c'était très beau, beaucoup années 50, etc. Mais ce que j'ai adoré, c'est que par contre, c'était très chill l'ambiance. Il n'y avait pas du tout ce côté musée qu'on peut aussi avoir finalement parfois dans un endroit un peu trop historique. Et en fait, j'ai trouvé que c'était très agréable et que c'était peut-être ça vraiment la bonne définition de l'hospitalité, c'est que voilà ça reste quand même hyper accessible, les gens étaient super sympas, les clients partaient avec leurs serviettes sur l'épaule pour aller se baigner dans le Rhin, c'était très cool malgré ce décor vraiment mais incroyable. Donc voilà, j'ai trouvé ça très cool.
- Speaker #3
Ok, trop chouette. Merci beaucoup les filles. C'était très très chouette. Avant de vous laisser la parole pour continuer le débat, je voulais juste vous dire que l'événement est en partenariat avec le magazine Les Confettis. Alors je ne sais pas si vous connaissez, mais c'est un très bon magazine. Et ils ont fait un hors-série sur l'hospitalité. Et donc ce soir on en a ici en vente. Et Périne a proposé un tarif préférentiel pour les gens qui sont ici. Donc je ne sais pas où est-ce qu'ils ont été mis. Ils sont là ? Voilà, ok. Mais voilà, c'est un excellent numéro, hyper intéressant. si vous ne l'avez pas encore chez vous si vous ne l'avez pas encore regardé je vous conseille d'aller jeter un oeil voilà bon alors je vais peut-être laisser la parole si vous avez des questions si vous avez envie de nous raconter des choses merci d'avoir écouté cet épisode de l'arrière boutique jusqu'au bout si le sujet vous parle je vous invite à écouter ou réécouter l'épisode que j'ai consacré à l'hospitalité comme avenir du commerce début septembre et si vous avez aimé cet épisode n'hésitez pas à soutenir le podcast en le partageant à un proche, en vous abonnant pour ne rien manquer des prochains épisodes, en laissant un commentaire et 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute préférée. Ça paraît peu, mais pour un podcast indépendant comme le mien, c'est énorme. Je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez bien soin de vous et de vos business. Ciao !