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L’Arrière Boutique – Commerce indépendant, retail, entrepreneuriat : récits inspirants et conseils concrets

Slow Galerie : ouvrir une deuxième adresse et chercher son équilibre

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1h39 |11/12/2025
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1h39 |11/12/2025
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Description

Pour ce nouvel épisode, je rencontre Lamia Magliuli, fondatrice de la Slow Galerie, une galerie d’illustration ouverte en 2014 dans le 11ᵉ arrondissement de Paris.
Un lieu chaleureux, accessible, non élitiste, où l’on chine des illustrations comme on feuillette des vinyles, et qui réunit aujourd’hui plus de 5 000 œuvres et plus d’une centaine d’artistes.


Après onze ans d’activité, la Slow s’est transformée en véritable écosystème : galerie, atelier d’impression, e-shop, podcast, agence…


Et cet été, Lamia a ouvert une deuxième adresse, rive gauche, tout près du Jardin du Luxembourg — un local trouvé grâce à Paris Commerces, rénové en six semaines, et qui ouvre un nouveau chapitre pour la Slow.


Dans cet épisode, on parle de ce que signifie vraiment ouvrir un second lieu :
• dédoubler un stock colossal
• repenser l’organisation et les rôles de l’équipe
• faire exister un lieu dans un nouveau quartier
• trouver des repères, un rythme… un équilibre
• composer avec les imprévus et la réalité du quotidien
• concilier boutique physique, e-shop et expérience client
• accueillir, expliquer, guider, sans jamais perdre l’esprit Slow


Lamia partage aussi ce qui la porte depuis onze ans : la magie des artistes, la joie de découvrir des œuvres qui n’existaient pas la veille, et cette envie de créer des lieux où l’on peut découvrir, ralentir, et se sentir bien.


Un échange généreux, sincère et passionnant, dans les coulisses d’une galerie indépendante pas comme les autres.


📍 Cet épisode a été réalisé en collaboration avec Paris Commerces, l’opérateur créé par la Ville de Paris pour soutenir les commerçants et artisans parisiens.
Leur mission : protéger le commerce de proximité, encourager le “Fabriqué à Paris” et faciliter l’installation d’activités à fort ancrage local.

Leur site regorge d’informations, d’outils et de ressources pratiques pour les porteurs de projet : pariscommerces.fr


🎧 L’Arrière Boutique, c’est le podcast qui explore les coulisses du commerce, de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise à travers des récits de terrain, des interviews sincères et des conseils concrets pour celles et ceux qui veulent créer un lieu à leur image et faire vivre un commerce qui a du sens.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur l'arrière boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Aujourd'hui, je pars à la rencontre de Lamia Maglioli, fournatrice de la Slow Gallery, une galerie d'illustration ouverte en 2014 dans le 11e arrondissement de Paris. Un lieu qui propose plus de 5000 œuvres et défend une conviction forte. Rendre l'art accessible, chaleureux et débarrassé de tout élitisme. Chez Slow, on chine des illustrations comme chez un disquaire, on prend le temps, on s'émerveille, on se laisse surprendre. Parce que comme le dit si bien Lamia, l'art ce n'est pas du luxe. Onze ans plus tard, la Slow Gallery a grandi et s'est transformée en un véritable écosystème. Une galerie, un atelier d'impression, un e-shop, un podcast, une agence et depuis juillet dernier, une deuxième adresse rive gauche tout près du Jardin de Luxembourg. Un local trouvé grâce à Paris Commerce, rénové en six semaines et qui ouvre un nouveau chapitre. Celui d'apprendre à trouver sa place dans un autre quartier, avec un autre public, tout en continuant à faire vivre la galerie historique. Dans cet épisode, on parle de ce que signifie vraiment ouvrir un second lieu. Dédoubler les stocks, repenser l'organisation, trouver les bons rythmes, jongler avec les imprévus, et tenter chaque jour de garder l'équilibre. Parce que le métier de commerçant, c'est aussi ça. Avancer en funambule avec beaucoup d'exigences, de travail et une bonne dose de créativité pour réinventer chaque journée. On parle aussi d'expérience client, d'organisation. du podcast, de la relation avec les artistes. On évoque le rôle du e-shop, la complémentarité entre le digital et les galeries, et l'importance du bouche-à-oreille dans des métiers où rien n'est jamais acquis. Et puis, on parle de ce qui porte Lamia depuis 11 ans, la magie des artistes. Cette émotion qui revient à chaque nouvelle exposition, l'admiration pour le geste créatif, et cette joie profonde d'offrir un lieu où l'on peut découvrir, ralentir et se sentir bien. Cet épisode est généreux, à l'image de Lamia, avec la sincérité de son regard elle raconte son parcours, ses choix, ses intuitions et cette envie intacte de créer des lieux où l'on peut entrer, souffler un peu et laisser la beauté nous attraper. Bonne écoute ! Avant de plonger dans l'épisode, un petit mot sur mon partenaire Paris Commerce. Paris Commerce, c'est l'opérateur qui a été créé par la ville de Paris pour soutenir les commerçants et artisans de la capitale. Sa mission ? Protéger le commerce de proximité, encourager le fabriqué à Paris et accompagner les entrepreneurs dans le développement et la pérennisation de leurs activités. notamment en facilitant leur installation dans une boutique physique. Une démarche qui évidemment me touche particulièrement, car elle fait écho à ce que j'essaye de faire avec l'arrière-boutique, mettre en lumière les parcours de celles et ceux qui entreprennent dans le commerce indépendant, avec beaucoup de passion, et cela malgré les difficultés. Bonne écoute ! Salut Lamia ! Salut Audrey ! Ça va ? Oui, merci beaucoup ! On a déjà papoté à mort avant l'enregistrement ! Oui, c'est vrai,

  • Speaker #1

    c'était le podcast avant le podcast !

  • Speaker #0

    C'était super intéressant ! Je vais essayer de te faire radoter sur certains points que je trouve hyper intéressants. J'ai envie que les gens entendent le tabou.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, j'aime bien radoter.

  • Speaker #0

    Alors raconte-moi où on est pour cet enregistrement.

  • Speaker #1

    Alors là, on l'appelle la Slogalerie Luxembourg, parce que pour la distinguer de la Slogalerie République, qui est côté République, rive droite. Et là, on est dans la Slogalerie qui s'est installée en mi-juillet dernier. Aux 60 rues Monsieur le Prince, près du Jardin du Luxembourg.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc c'est un grand espace ?

  • Speaker #1

    C'est un espace qui fait à peu près 70 mètres carrés, qui est un espace de Paris Commerce en fait. C'est une chance incroyable qu'on a d'avoir pu s'installer ici. Merci à Paris Commerce d'ailleurs, à Camille, à toute l'équipe, Michael Wettenberg, qu'on aime beaucoup, qui ressemble à Gérard Philippe.

  • Speaker #0

    Vous irez voir ça en net. Elle vient de me montrer les images.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais voilà, il est très lumineux. On est dans la pièce, toutes les deux, d'exposition, on va dire. On y organise une fois tous les trois mois des expositions qui sont souvent autour de l'édition. Là, ce sont les planches du livre de l'artiste qui s'appelle Cécile. Et son livre s'appelle Le Grand Amour. T-A-M-O-U-R, Le Grand Amour. Et c'est des textes d'Alex Cousseau, mais c'est des illustrations de Cécile. Et du coup, ce sont les planches originales qu'on expose jusqu'à la... jusqu'à la fin de l'année. Et donc l'espace, il est divisé aussi en trois parties, un peu comme la Galerie République. Il y a une partie, on va dire, fond de collection permanente où ce sont essentiellement des éditions limitées, des gravures, des sérigraphies, des tirages en pigmentaire, enfin des digigraphies. Et ensuite, on a un petit couloir. Alors c'est marrant parce qu'un peu par hasard, la configuration des deux espaces dans les deux endroits est un peu la même. évidemment Les lieux sont différents, mais il y a une partie qui accueille le public et qui est vraiment dédiée aux multiples, aux œuvres originales en édition limitée. Ensuite, il y a un petit passage qu'on a peint en bleu pour imiter la Galerie République où il y a une pièce bleue qui ressemble à un cabinet de curiosité. Et là, ce petit passage bleu, il y a des céramiques d'Anne Breton, de Floriane Saint-Sébastien, des choses précieuses, des objets précieux, des gravures. des œuvres uniques aussi, des pastels, etc. Et qui nous conduit à cette pièce où on est toutes les deux et qui est donc la pièce d'exposition.

  • Speaker #0

    Ok. On va peut-être repasser par la question de base. Est-ce que tu peux te présenter ? Oui.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Lamia Magliuli et j'ai ouvert la SLO Gallery en février 2014, qui est une galerie qui est dédiée à l'illustration et aux arts graphiques. qui s'est installée aux 5 rues Jean-Pierre Thimbault et qui représentent aujourd'hui alors au début on a commencé avec une petite équipe d'une dizaine d'artistes que j'avais rencontré dans des galeries que j'avais vu leur travail dans des galeries qui sont plutôt à Berlin ou à Londres parce que dans ces villes là il y a effectivement beaucoup de galeries d'illustration et aussi des artistes que j'avais rencontré dans par exemple L'Oeil Ouvert qui était à l'époque installé à rue François Miron pour tous les artistes graveurs Salut ! Ils ont une super sélection. Et je leur avais proposé de venir aussi exposer dans ma galerie. Mais aujourd'hui, effectivement, la famille d'artistes a vraiment agrandi. Ils sont plus de 100.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    une grande famille. Et la collection aussi d'œuvres qu'on présente est aux alentours de 12 000 dessins, je pense. Oui,

  • Speaker #0

    d'accord. Entre les deux boutiques, vous avez la même sélection ? Oui,

  • Speaker #1

    à peu près la même sélection. Ici, la particularité qu'on a voulu développer, c'était justement autour de la céramique. De vraiment développer les pièces en céramique, d'en avoir plus que là-bas. Parce qu'en fait, la céramique, ça ne s'improvise pas. De l'autre côté, il faut anticiper des espaces d'exposition pour des pièces comme ça, qui soient bien installées, protégées, etc. Donc... Comme je ne l'avais pas fait à la Galerie République, il n'y avait pas de surface plane. Donc on a anticipé qu'il y avait un meuble qui est destiné à les recevoir et à les montrer. Hormis ça, hormis les artistes céramistes qui sont plus représentés ici qu'à la Galerie République, il y a beaucoup plus de choix, c'est à peu près la même sélection. Après, on l'ajuste effectivement. Parce que ce qui est assez intéressant, c'est que l'appétit n'est pas le même rive gauche que rive droite.

  • Speaker #0

    Là, tu te rends compte déjà en semestre ? Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ça fait presque six mois, tu as raison. Oui, oui, oui. Effectivement, c'est assez intéressant. Et puis tant mieux, parce que du coup, de part et d'autre, chaque artiste a son public, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très chouette de voir ça. C'est la clientèle qui évolue et qui est pour autant tout aussi intéressée. C'est ça.

  • Speaker #1

    Après, elle va peut-être aussi évoluer notre clientèle, mais c'est vrai qu'on a démarré pas mal avec des personnes de passage des touristes, puisqu'on est pas loin du Panthéon, du Jardin du Luxembourg. Donc on a des gens qui voyagent, qui sont de passage et qui aiment bien embarquer dans leur valise des petites choses, des petits formats. Alors du coup, on s'est dit qu'on allait déployer la mini-galerie des minis ici. Donc en fait, pour l'instant elle est en brionnaire, mais on a demandé aux artistes qui étaient au quai, si ça leur les inspirait, de nous faire des mini mini, ou des mini pastels, des mini gravures, des mini céramiques. Floriane Saint-Sébastien qui vient d'arriver, qui va tenir la galerie aujourd'hui, est une artiste céramiste de grand talent, qu'on aime beaucoup, qui expose d'ailleurs en janvier 2026 à l'autre Galerie République. Il faudra bien préciser l'endroit pour ne pas qu'on se trompe. Et qui nous a fait toute une sélection, toute une série de petits brocolis, de petites baguettes de pain. C'est irrésistible. Et donc, en fait, on les va venir à ramener. Exactement. Ce n'est pas encombrant. C'est tout petit. Donc là, on va en avoir plein pour Noël, on espère que ça va plaire. Mais donc, en fait, cet endroit-là, avec ses contraintes ou bien avec ses qualités aussi, enfin, c'est sa configuration qui lui est propre, on essaye de développer des choses qui soient particulières, singulières et qui la distinguent de l'autre galerie.

  • Speaker #0

    Oui, tout ça, parce que chacune a un peu leur identité, comme dans une braterie, les frères et sœurs sont différents.

  • Speaker #1

    Au début, on l'appelait la petite sœur d'ailleurs. Et puis, bon, maintenant... elle s'émancipe et puis l'autre chose qu'on a voulu développer ici qui la distingue de l'autre galerie c'est des ateliers d'accord,

  • Speaker #0

    ah oui on en parlait tout à l'heure les ateliers portraits de chiens,

  • Speaker #1

    exactement quelle bonne idée, oui c'était avec Camille de Cusac ça c'était il y a un mois enfin oui voilà quelques semaines déjà on en fait un tous les 15 jours Et du coup, on enchaîne. Ah oui, il a été suivi de l'atelier Pastel avec Alix Solanier, qui travaille aussi à la galerie et qui est une artiste pasteliste, qui a eu cinq ou six élèves, même des débutants, tout le monde est le bienvenu, pour leur apprendre à utiliser le pastel et faire des paysages, leurs paysages de rêve. Et c'est assez étonnant parce que c'est fou, même en n'ayant pas forcément de base. de travail, de formation. Les jeunes filles qui étaient là ont vraiment fait des choses assez... C'était épatant. Et là, ce week-end, c'est l'atelier Portrait de Lovers. Donc, on peut venir avec bien plus. Et Alice Death va croquer les amoureux. Ah, c'est trop chouette. Et donc ça,

  • Speaker #0

    c'est toutes les deux semaines ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, c'est toutes les deux semaines. Alors, à Noël, on n'en fait pas parce qu'on va être un peu busy-busy. On va reprendre après, on va finir avec l'atelier céramique d'ailleurs de Floriane, Saint-Sébastien.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est le dernier atelier de l'année, qui est le premier week-end de décembre. Et là, ça va être cool parce que tu peux faire ton petit bol et avec le paysage de ton choix aussi, pareil. Génial. Déco. Et Floriane l'emmène ensuite pour l'émailler et le cuir. Et là, il reste encore des places. Mais on va poursuivre l'année prochaine. On refera ton portrait de chien avec Camille de Cusac parce que ça a eu beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    Je vais prendre ma place. Oui, c'est trop sympa. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    L'idée étant effectivement que les gens du quartier aussi s'approprient le lieu. De s'inscrire comme ça dans un...

  • Speaker #0

    Oui, avoir des rendez-vous, tu peux venir et ça change à chaque fois.

  • Speaker #1

    Exactement, que ce soit un lieu que les gens se l'approprient en fait. C'est hyper important. Et ça, ça prend un peu de temps aussi forcément.

  • Speaker #0

    Bah oui, complètement. Il faut réussir déjà à voir qu'une boutique est là. J'ai encore souvenir qu'après avoir ouvert pendant dix ans, il y a des gens qui passaient devant notre boutique et qui nous demandaient si on venait d'ouvrir. C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas du quartier ? Il suffit qu'ils prennent une rue à côté. Donc c'est ça, tout l'enjeu quand on offre une seconde adresse aussi, c'est de se dire comment est-ce que je vais m'adresser à ces gens ? Comment je leur dis que je suis là ? Comment je peux y aller de passage ?

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que pour le coup, avec Paris Commerce, tout s'est fait assez vite. Et donc, on a ouvert comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Tu avais déjà envie de voir une deuxième boutique ? C'était quelque chose qui était en gestation depuis longtemps ? Oui,

  • Speaker #1

    de temps en temps, c'était un peu dans le coin de notre tête. En fait, on a eu un corner au Bon Marché il y a quelques années. Je ne pourrais pas dire laquelle, mais enfin voilà. Et qui n'avait pas trop mal marché. Et les gens, à l'issue du corner, c'est un corner pour Noël en fait, dans la période de Noël. Quand on a tout démonté, il y a des gens qui se disaient si on veut continuer à suivre tel artiste ou tout ça,

  • Speaker #0

    comment on fait ?

  • Speaker #1

    Et quand on leur disait, on est près de la place de la République. Les gens en rive gauche disaient mais jamais je vais traverser la Seine, vous êtes fous, c'est un voyage, j'ai autre chose à faire. Donc on s'est dit bon ben effectivement il y a un sujet. Et puis après on a commencé à faire des comptes clients, ça fait 2-3 ans qu'on fait des comptes clients. Si les personnes veulent faire leur compte pour avoir, ils cumulent des points, ils ont des réductions au bout d'un certain nombre, un certain montant d'achat, 500 euros d'achat, ils ont 10% sur leur prochaine commande, enfin bref. Du coup, ça nous a permis de regarder qui étaient nos clients pour ceux qui avaient laissé leur adresse.

  • Speaker #0

    Super intéressant, parce que c'est vrai que ça te donne de la donnée que tu peux avoir. Bien sûr. Et puis te faire comprendre, en fait, qui sont les clients.

  • Speaker #1

    C'est à l'issue, comme ça, on a fait une petite manip sur les stats. On s'est dit, mais il n'y a quasiment personne rive gauche. C'est vraiment le pourcentage le plus faible de clients. Nos clients étaient vraiment majoritairement rive droite ou banlieue. Et du coup, ou après étranger, évidemment, mais il y a un sujet. Et j'ai vu cette annonce, mais vraiment par hasard, de Paris Commerce, où les conditions étaient super. Le lieu était beau, dans un emplacement qui est joli, génial. Là, tu te dis... On va essayer. C'est une blague ? Oui, c'est ça. Je me suis dit, mais pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Le père va s'effondrer. Oui, il n'y avait pas de droit au bail. Location pure. Normalement, quand tu as une location pure, les loyers sont exorbitants.

  • Speaker #0

    Généralement, c'est ça. C'est vaste communiquant. Exactement. Le droit au bail faible, gros loyer.

  • Speaker #1

    Ou droit au bail élevé, petit loyer. Là, il n'y avait pas de droit au bail. Le loyer était OK. Il y avait un court-circuit dans ma tête. et puis bon voilà il fallait faire un dossier quand même parce qu'il y avait plusieurs candidats mais... Et ça a été assez vite parce que je crois qu'on a été, il me semble, dans l'enchaînement des événements. On a eu l'annonce qu'on était pris fin mai et on a eu les clés début juin.

  • Speaker #0

    On a commencé les travaux donc il fallait tout faire vite.

  • Speaker #1

    Donc dans un petit pas, tu dis bon ben voilà, il faut déjà s'installer et puis ouvrir le plus vite possible quand même.

  • Speaker #0

    Il y avait beaucoup de travaux à faire ?

  • Speaker #1

    Non, le lieu était nickel en fait. On a juste peint un peu cette pièce où on est et puis après construire les meubles quand même. pour que... l'identité de ce lieu-là, de la Slogalerie Rive-Gauche, soit à peu près la même, qu'on se dise qu'on est dans la même... le même écrin. C'est ça. Du coup, je connaissais déjà Mathilde Toutain, qui est des designers d'intérieur, qui était la copine d'une voisine, en fait, et qui était disponible et qui, dans son sillage, a embarqué Alexandre Noulet, qui a un superbe... Si je dis ça, mes tuyaux vont être parfaits, j'espère, qu'ils soient assaillis de demandes. Mais Mathilde Toutain et Alexandre Noulet, me nuisiez. qui nous a aussi ensuite refait d'autres meubles. Le designer, il est extra. Ils sont tous les deux extras. Et ils ont réussi la performance en six semaines d'aménager le lieu. Tu vois cette verrière ? C'est vraiment la signature de Mathilde. D'accord.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que c'est vrai qu'il y a un monde entre regarder un peu les annonces, se dire pourquoi pas. Et puis, six semaines plus tard, se retrouver. Ah bah ouais.

  • Speaker #1

    Je suis choquée en fait. des fois j'arrive pas à m'en remettre même aujourd'hui c'est la post-priorité j'ai passé un coup de fil et voilà où j'en suis et comment t'as abordé ça justement toute cette préparation, t'étais dans quel état d'esprit je sais pas oui c'est vrai c'est assez un peu euphorique quand même ça y est on va traverser la scène mais tu sais pour la première galerie ça m'avait fait ça aussi Merci. Tu ne te poses pas trop de questions, tu n'envisages pas non plus les difficultés qui vont arriver, ou tu te présentes tout de suite.

  • Speaker #0

    C'est dur de se projeter, de s'imaginer vraiment ce que va être le quotidien pur.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, sinon on ne le ferait pas, mais je pense qu'il faut foncer de toute façon. En fait, c'est plutôt ma stratégie, je fonce et je réfléchis après.

  • Speaker #0

    Je plaide coupable aussi. Mais bon, ça permet aussi de... Bon,

  • Speaker #1

    c'est une façon d'avancer. De toute façon, après, il faut accuser réception qu'on peut faire des boulettes et des erreurs. Et après, il faut s'en occuper quand même. Mais non, non, mais je suis très contente. Voilà. Je sais que ce n'est pas évident parce qu'il faut faire monter la mayonnaise. Comme dans tout projet. Oui, c'est un nouveau terrain de jeu.

  • Speaker #0

    Oui. Et puis, tu pars avec quelque chose d'assez solide. Enfin, finalement, la slow avait... Enfin, là, ça fait 11 ans.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, tu as aussi construit quelque chose de fort avec les personnes avec qui tu travailles dans les équipes, que les illustrateurs et les artistes, qui sont une grande famille. Comment ça s'est passé, justement, cette annonce aux équipes et aux illustrateurs ? J'imagine que tu as dû doubler ton stock ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. On a un atelier d'impression rue de Turène, et c'est vrai qu'effectivement, il a fallu le faire tourner à plein régime. En plus, ça tombait pendant la période où toute l'équipe avait prévu des congés. Il n'était pas question de les sabrer, ces congés. Le planning de congés, tout le monde a pris ses vacances. Mais il a fallu quand même, dans les interstices du temps, envoyer. Mais voilà, ça l'a fait. On a monté un premier mur. Je ne sais pas si tu as fait attention, quand tu rentres à droite, il y a plus grand mur. Il y a énormément de surfaces d'exposition ici, plus que dans la Galerie République. Parce que la Galerie République, il y a 20 mètres de vitrine. Et puis, il y a beaucoup de vitrines. Donc, tout ce qui est parti vitré, on n'y expose pas. Mais enfin, c'est chouette. Donc là, il y a plus de choses au mur, moins de choses dans les bacs. Mais du coup, accrocher, ça prend vachement de temps. En fait, l'idée, c'est de faire des murs d'images, des sortes de mosaïques de dessins. Et donc, ça, ça a pris du temps. d'habiller les murs de la galerie à Luxembourg et de remplir les bagues, de mettre les étiquettes non non c'était voilà et du coup là maintenant on ajuste c'est ce que je te disais on aura plein de nouveautés qui vont arriver ici on a rempli la besace de Noël on tape à la peau de tous nos artistes depuis un mois en disant que vous avez des nouvelles choses qu'on pourrait présenter pour

  • Speaker #0

    Noël ok et si on revient un peu à la ... À la jeunesse du projet, qu'est-ce qui t'a Qu'est-ce qui a motivé cette envie d'ouvrir une galerie d'illustration ? Et qu'est-ce que tu as eu envie de proposer dans cette galerie ? Qu'est-ce que tu as eu envie que les gens vivent ?

  • Speaker #1

    Oui, alors la galerie d'illustration, en fait j'avais avant mon café. J'avais un café où j'ai pendant 5 ans, plutôt entre 2014 et 2019, qui s'appelait le Jam Café et qui était un café des voyages. sur une thématique bien particulière et qui a organisé aussi des expos plutôt photos mais aussi peintures donc il y a quelques artistes qui nous ont suivis ici mais quand je l'ai avoir un lieu, on en parlait tout à l'heure toi aussi, c'est quelque chose c'est assez magique et quand on le laisse, c'est une partie de soi c'est à la fois le début d'autre chose quand on achève un projet Ça m'avait un peu éteint aussi, de ne plus avoir mon lieu. Et j'ai eu envie d'en refaire un après une petite période de pause. Là, on est partis un an avec mon mari sur un voilier faire un tour en Méditerranée. On a vécu sur notre voilier. Et on pensait pas revenir, en fait. Moi, je me suis dit, on part. Je me suis formée, j'ai suivi par correspondance des cours pour enseigner le français en langue étrangère, le FLE,

  • Speaker #0

    au cas où,

  • Speaker #1

    sur un malentendu, on s'installe quelque part où il faille que je... Je travaillais dans une alliance française, enfin bon, n'importe quoi. Alors évidemment,

  • Speaker #0

    on est revenus. Oui, mais c'est incroyable, déjà comme parenthèse de vie. Oui, il faut tenter des trucs. Je ne te raconte pas le nombre de projets que j'ai imaginés sur le bateau.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être tout le temps, là. Pas de seule raison. Quand il n'y a pas de tempête. Et en rentrant, je me suis demandé qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire de ma peau. et il y a un team au fond de toi qui a envie de rouvrir un lieu mais il se trouve que j'ai candidaté quand même, je cherchais du boulot et j'ai candidaté, on a essayé de s'installer avec mon mari Cyril qui fait partie de la galerie et de l'agence aussi parce qu'on a une agence d'illustrateurs j'ai essayé de travailler on voulait s'installer à Marseille qui pour moi c'était la ville la plus chouette au monde donc bon alors j'ai passé un entretien à Carré d'artistes pour être honnête, je ne sais pas si tu vois ce que c'est Non. Tu ne connais pas ? Il y en a plein à Paris. C'est une chaîne de galeries qui propose des carrés d'œuvres uniques. Ils ont une grande équipe de peintres. C'est que des œuvres uniques, que des peintures en forme de carrés. Tu as des carrés 20-20, 30-30, 40-40, mais c'est que des carrés. Il y avait une place pour voir. J'ai passé l'entretien. C'était calamiteux, vraiment horrible. Et j'avais 40 ans, se faire embarrer comme ça, tu sais, les questions d'entretien, je me suis dit c'est pas possible, je vais pas pouvoir retrouver du boulot quoi.

  • Speaker #0

    Ah voilà.

  • Speaker #1

    Puis je suis plus dedans. Et par contre, me voir être dans une galerie, ça m'a beaucoup plu. Tu te projetais. Et je me suis dit, ben voilà, je vais en faire, je vais faire ma galerie.

  • Speaker #0

    Je vais pas attendre qu'on m'embauche. Voilà.

  • Speaker #1

    je vais faire à ma sauce et oui mais alors du coup j'ai essayé de faire un lieu qui ressemblait à mon jam et du coup j'ai il s'appelait le jam le café que j'avais et et puis bon j'aime ça évidemment enfin on fait pas un truc j'allais pas ouvrir un magasin de lingerie enfin bon j'ai rien contre la lingerie mais c'est vrai que c'est pas mon truc pourquoi je raconte ça voilà

  • Speaker #0

    tout le monde le sait pour faire un truc qui dit auquel tu es connectée voilà c'est ça du coup

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai essayé. Il faut beaucoup bolser quand tu ouvres un programme. Parce qu'il faut évidemment faire un prêt. Donc, quand tu fais un prêt auprès d'une banque, il faut faire un dossier. Bien sûr, un dossier de business plan, en fait. Donc, avec des comptes de résultats prévisionnels, des plans de trésorerie. Tu étais à l'aide avec comment ça ? En fait, j'avais suivi un cursus. Parce qu'avant, j'étais dans les télécoms. Enfin, dans une ancienne vie.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si... Non, je ne t'ai pas raconté. Non.

  • Speaker #0

    On ne l'a pas dit en off.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. J'étais, pendant une dizaine d'années, je travaillais pour Alcatel, la RATP, Français comme Obie. J'étais plutôt dans la technique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et j'avais pris un chemin de traverse déjà. J'avais pris la tangente pour me former à la gestion de projets culturels. Dans une école, ça s'appelait l'ESC Senior. C'est un circuit en accéléré. C'est ce qui m'avait permis. De connaître tout ce qui était droits d'auteur, gestion, voilà, qu'est-ce qu'il faut faire, comment tu montes un projet. Et puis, il y avait aussi toute une partie marketing, etc. Donc, c'était en accéléré, mais j'ai tout pris le max. J'ai vraiment été très sérieuse et ça m'a permis de savoir monter ce genre de dossier. Mais sinon, si on ne sait pas faire, il y a la chambre de commerce où on peut vous aider.

  • Speaker #0

    La BGE aussi, je crois qu'il y a beaucoup. Il y a pas mal de...

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui, on a toutes les aides. C'est quand même bien fichu quand tu veux monter ton affaire. assez épaulé. En tout cas, la banque a suivi. Et vraiment, c'est fou parce que tu avances sans... idées préconçues en fait je savais pas trop où j'allais mais j'avais quand même quelques points d'ancrage sur combien et comment est-ce que je quels artistes avec quels artistes j'allais travailler combien d'artistes aussi qu'elles étaient les la famille d'artistes avec qui je pouvais démarrer et j'ai eu la chance il y en a une dizaine qui m'ont suivi et effectivement sans du tout me connaître en fait mais le lieu était joli parce que le lieu je pense Ça leur a donné confiance parce que ce n'était pas un lieu... Il est joli, en fait. Il y a beaucoup de lumière. C'est une ancienne pharmacie. C'est une ancienne pharmacie. Il y a beaucoup de cachets. Oui, c'est ça. Il y a trois pièces. C'est surtout la lumière, la hauteur sous plafond qui faisait que déjà, de base, leurs œuvres allaient être bien installées. C'était un bel écrin pour leur travail. Et du coup, il faut beaucoup bosser. Il faut beaucoup, beaucoup travailler. C'était pour moi le métier idéal. Je me suis dit finalement, qu'est-ce qui pourrait me rendre le plus heureuse dans le quotidien ? Dans le café que j'avais avant, c'est très laborieux de tenir un café, ça m'a un peu épuisée. Et donc j'ai mis de côté, j'ai continué à explorer tout l'aspect exposition que j'avais déjà là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, ça, ça t'avait.

  • Speaker #1

    En plus, on faisait des spectacles de danse, de musique les vendredis soirs, des projections de films. J'aurais bien aimé le faire aussi à la galerie, mais c'est moins le sujet. Mais c'est vrai que dans des vernissages, quand il y a une fanfare, il devait y en avoir une pour le vernissage de jeudi prochain, de Pierre-Emmanuel Liette et d'Émilie Sandoval, mais on ne pourra pas. Mais quand il y a de la musique qui s'invite dans les vernissages, pour celui de Jessica Das, il y avait effectivement un jazz band.

  • Speaker #0

    Ah non, mais c'est génial ! C'est génial quand un endroit est vivant.

  • Speaker #1

    Oui, quand même. Mais c'est ça, en fait. C'est au-delà d'une galerie. Et justement, ce qui est intéressant à explorer, c'est que ce n'est pas qu'une galerie, c'est un lieu de vie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. On peut poser des ateliers,

  • Speaker #1

    dont on parlait là. Il y a ces expositions, les gens se rencontrent, on rencontre l'artiste.

  • Speaker #0

    Que les gens s'approprient le lieu, en fait. Se sentent chez eux. Ils se sentent chez eux et se disent tiens, je reviendrai, je reviens avec des amis. Des fois, j'adore, ce que j'adore, c'est quand des gens se croisent par hasard. dans la galerie qui fait « Ah mais t'es là, qu'est-ce que tu fais ? » Et puis ils commencent à discuter et à raconter. Et du coup, ça sort du temps, des moments comme ça où tu te dis « Mais c'est trop bien ! »

  • Speaker #1

    C'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure, avant d'enregistrer, c'est quand t'as un lieu physique comme ça, où tu crées des rencontres, où tu rencontres les gens, c'est aussi tellement riche de voir les gens qui rentrent, qui prennent le temps de passer. la porte et de faire une pause dans leur journée pour vivre un moment dans la boutique et tu disais tout à l'heure que tu ne te lassais jamais de ça et que parfois quand tu voyais les gens faire un petit tour rapide et repartir, ça te brisait presque le coeur de leur dire mais pourquoi est-ce qu'ils sont partis si vite ?

  • Speaker #0

    Restez chez moi parce qu'ils n'ont pas fonctionné Les gens ils restent longtemps parce que prendre son temps devant une oeuvre la regarder et être en interaction Ça fait du bien, ça élève l'esprit, ça met du baume au cœur, ça cautérise des plaies.

  • Speaker #1

    Oui, et c'était un peu ça l'intention de base quand t'as ouvert, en l'appelant la sloganistique, c'est ça ? Exactement, oui.

  • Speaker #0

    C'est être dans une sorte, tout à l'heure tu disais une bulle, d'être à l'écart de l'agitation de la rue et d'être dans un endroit où la lenteur t'accompagne en fait. Tu prends ton temps, j'aime bien quand les gens prennent le temps, et puis des fois ils reviennent, ils reviennent accompagnés. Ils hésitent, mais c'est exactement ça qu'il faut faire. C'est un peu dans la contemplation aussi.

  • Speaker #1

    Et tu regardes, et tu découvres en fait. Et ce que je trouve hyper intéressant aussi dans votre approche, c'est ce côté un peu disquaire. Tout à l'heure, les illustrations sont encadrées, elles sont dans des bacs et tu peux regarder. Il n'y a pas de tri, c'est à part l'alphabétique, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est par artiste, oui, dans le même bac.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir des styles très différents. Et tu es toujours surpris. et puis tu vas avoir... Enfin, ça joue vachement sur les émotions. C'est-à-dire que moi, même en tant que cliente, dans l'expérience que j'ai pu vivre ici, il y a des artistes que tu connais, que tu apprécies, donc tu es hyper contente de retrouver leur travail. Et puis d'un coup, tu passes et tu as une émotion, tu vois quelque chose que tu n'avais jamais vu avant.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Et je trouve ça super fort de pouvoir faire vivre ça, tu vois, par ce procédé tout simple. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Et c'est ce que tu as envie de vivre, en fait, quand tu ne passes pas d'une boutique aussi.

  • Speaker #0

    Mais oui, exactement. C'est de se dire, des fois, il y a des personnes qui viennent et qui disent bon... Je n'avais pas l'intention parce que ce n'était pas la priorité. Parce qu'effectivement, on se le disait tout à l'heure, s'offrir une œuvre d'art, là, on essaye vraiment de rendre les prix les plus accessibles. Mais ça ne reste quand même pas un objet indispensable dans son quotidien. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr. Comme les courses de nourriture.

  • Speaker #0

    Ce n'était pas une boulangerie et tout ça. C'est quand les gens disent « je ne voulais pas me l'ouvrir, mais je reviens parce que finalement, elle est rentrée dans mon esprit, j'en ai besoin » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Parce que je sais que si je la mets à côté de moi, dans mon quotidien, elle va me nourrir, elle va m'adoucir mon humeur, elle va me rendre joyeuse. Il y a vraiment des œuvres, en plus, tu peux regarder longtemps et elles te... en fonction de ton état, c'est comme un bouquin. Il y a des livres que tu relis plus tard, tu ne vas pas avoir la même lecture. Une œuvre, c'est pareil. Ça dépend vraiment... Non, non, c'est passionnant, bien sûr. Moi, je trouve ça hyper important. Et puis, c'est universel comme langage, le dessin. C'est universel et c'est très culturel. C'est un autre sujet. Mais c'est vrai qu'on a des artistes qui viennent un petit peu de partout. Et en fonction de... de leur terreau de naissance, on va dire, ils ont des façons de s'exprimer différentes. Il y a la mode allemande, la façon allemande d'exprimer, la façon romantique. Les artistes français sont très, très appréciés par les Américains, notamment pour le travail qu'il y a dedans. Les Américains disent « Waouh, c'est le boulot qu'il y a sur ce dessin » . Et ça rend hommage d'ailleurs à toutes les écoles d'art en France parce qu'effectivement, il y a une technique qui est assez... Je pense que c'est assez remarquable. Il n'y a pas une façon de dessiner qui vaut plus qu'une autre. En tout cas, la façon française, les écoles françaises sont... Bravo, chapeau. Je pense qu'ils le disent même les artistes, en fait, souvent. Pas mal d'artistes, notamment qui viennent des Arts Déco de Paris et qui disent merci à nos profs de nous avoir donné non seulement la technique, mais aussi cette liberté d'expression, la liberté et l'envie d'expérimenter aussi. Ouais, ça, c'est bien.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui guide ton choix, justement, sur tes sélections pour la boutique ?

  • Speaker #0

    Eh bien, alors, je pense... S'il y avait peut-être un mot, ça serait la sincérité. C'est vraiment des artistes. Alors, il n'y a pas de profil type. Beaucoup, majoritairement, peut-être, sortent d'école. Enfin, on a eu une formation académique. Mais la filature, une artiste qui brode, qui nous fait des illustrations brodées, je ne sais pas si tu connais son travail. C'est extraordinaire. Attends, tu vois, tout à l'heure, je vais t'en montrer une. Il y a un paysage. Alors, c'est un print, mais elle le fait avec des morceaux de tissu. Elle était, en fait... Ingénieure de travaux publics, Sandrine Touré-Desmers, et juriste aussi. J'adore. Mais oui, et en fait, elle est brodeuse parce que sa grand-mère brodait, elle a repris un peu le flambeau. Mais ses compétences, justement, dans BTP font qu'elle a une façon de gérer la perspective parfaite. Et à ça s'ajoute sa personnalité, sa fantaisie, sa poésie et tout ça. Et ses œuvres, elles n'existent que parce qu'elles existent. Et donc, du coup, c'est ça, c'est la singularité et la sincérité. Et donc, les gens qui font ça, tu sens qu'il y a quelque chose, c'est irrésistible. Il y a quelque chose de très libre, de très sincère, de très franc et qui vient de loin. Les gens ont besoin de s'exprimer. S'ils ne le font pas, ça les rend malades. Et donc, je pense que chacun, tout le monde ici, même les œuvres qui sont derrière toi, de Cécile. Cécile a été DA dans une agence de pub avant. Elle en est partie parce qu'elle avait ce besoin de dessiner pour elle. Elle en est très heureuse. Merci pour elle, j'adore. Tu as vu tous ces petits personnages dessinés comme ça. Même le grand amour, il y a tous les petits coups de feutre. Sa technique hypnotique. C'est vrai qu'il y a aussi beaucoup de femmes chez nous parce qu'elles ont beaucoup de choses à raconter aussi. Et elle se raconte sans entrave, en fait. Elle raconte les choses sans se dire est-ce que ça passe, ça passe pas. Il y a pas de posture.

  • Speaker #1

    Il y a une liberté. C'est encourageant, c'est chouette à entendre.

  • Speaker #0

    Il faut vraiment suivre son instinct, en fait. Je pense que les artistes qui se demandent parfois qu'est-ce que je peux faire pour que ça plaise, qu'est-ce qui est dans la tendance, il faut partir à 180 degrés et revenir...

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    au fond d'un mot et qui on est. Qu'est-ce qu'on a envie de raconter qui vient de soi en fait.

  • Speaker #1

    Je trouve qu'en fait, dans tout ce qu'on fait, de revenir à soi et de ne pas essayer de s'inventer quelque chose ou de faire pour entrer dans un moule, ça change tout.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ça change tout. Et du coup, toi, justement, dans cette optique-là, qu'est-ce que tu retrouves de toi dans cette boutique ? Quelle est la part ? Je trouve que quand tu ouvres un lieu, il te ressemble beaucoup. Oui, tellement... De quoi dans un lieu ? Qu'est-ce que c'est ça ? Moi,

  • Speaker #0

    effectivement, je pense, j'ai pas de formation, j'ai pas fait d'études d'art, hormis ce petit passage comme ça pour apprendre à gérer des projets artistiques ou culturels, mais j'ai pas de formation, sauf mon goût pour ça depuis petite. J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont beaucoup emmenée dans les expos, et tout ça m'a vraiment plu. Tu identifies tout de suite ce qui te rend heureux. Moi, ça me rendait heureuse. Après, en faire son métier, c'est autre chose. Tant mieux. Mais quand tu n'as pas les codes pour ouvrir une galerie, tu le fais un peu d'instinct. Et le faire comme ça, en se disant qu'on va tout présenter encadré, on va faire des choses qui soient de très grande qualité, mais en étant des prix hyper accessibles, parce que le côté populaire, c'est peut-être ce qui me ressemble le plus non élitiste. Oui,

  • Speaker #1

    la phrase. La phrase que tu aurais en fait, je pense. Qui va se mettre quelque part devant.

  • Speaker #0

    Que l'art, ce n'est pas du luxe.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais c'est vrai que c'est quelque chose qui est très ancré aussi dans la culture française. On a beaucoup de musées. Bien sûr. On a une certaine distance avec ça,

  • Speaker #0

    évidemment.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien justement d'avoir des lieux qui... démocratique. Exactement.

  • Speaker #0

    C'est peut-être ce que j'ai ramené qui m'est le plus personnel, comme je viens plutôt d'un milieu technique, scientifique, tout ça. Pas du tout dans le milieu culturel et peut-être très... sans vouloir entrer dans des considérations péjoratives, mais de l'entre-soi, de l'élitisme, des galeries, etc. Moi-même, personnellement, j'ai du mal à pousser la porte d'une galerie. Oui,

  • Speaker #1

    on a toujours peur de gêner. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ou d'être observée de pied en cap, d'être évaluée ou pas comme un acheteur. Donc, je regarde les vitrines, mais j'ai beaucoup de mal à pousser la porte. Donc, quand j'ai ouvert la galerie, il fallait que ce soit chaleureux. Il fallait que ça incite les gens à venir. Je voulais que les gens viennent de partout, que ce ne soit pas... Effectivement, maintenant, les clients qu'on a sont une vaste palette de profils différents. Je voulais ça. Je voulais vraiment que les gens... Et la première personne, une des premières personnes, quand j'ai ouvert la Galerie République il y a presque 12 ans maintenant, m'avait dit, la première fois que je m'offre une œuvre d'art, ça ne pouvait pas me faire plus plaisir. C'était ça exactement. C'était le genre de personne que je voulais aller chercher.

  • Speaker #1

    Que tu avais mis derrière ce projet-là.

  • Speaker #0

    Mais même dans mon jam, dans mon café que j'avais avant. C'était un café, mais on y organisait énormément d'événements culturels. C'était d'attraper les gens qui y étaient. Parce que les concerts démarraient les vendredis soirs vers 18h. On commençait à installer la scène. C'était que les gens qui étaient... Oui, tu vas embarquer là-dedans. C'est pas dit, mais vous faites quoi ? Restez si vous voulez. Va commencer un concert. C'était beaucoup autour de la musique afghane, iranienne, ouzbek, du Rajasthan.

  • Speaker #1

    Génial, parce que justement, on n'en a pas... pas spécialement acteurs.

  • Speaker #0

    Les gens ne se faisaient pas une idée de ce qu'il pouvait être un concert de musique iranienne, avec les dafs et tout ça, ou arménienne avec les doudouks. Et du coup, je leur disais, si vous voulez rester, restez. Et puis de les attraper. Mais ça, c'est un peu Malraux qui disait, il faut que la culture aille aux gens. C'est un peu ça. Non, mais c'est ça, de la rendre accessible, parce que ça nourrit les gens. Et même, je veux dire, l'air, ce n'est pas du luxe. La culture, ce n'est pas du luxe. Il faut que tout le monde y ait accès. Parce que... c'est nécessaire,

  • Speaker #1

    c'est vital ça nous aide à vivre complètement et ce que je trouve chouette c'est de se dire qu'au-delà que ce soit accessible c'est qu'en plus là tu peux le ramener à la maison sans faire un prêt à la banque c'est-à-dire que tu peux aussi avoir quelque chose qui va te provoquer une émotion, qui va te faire penser à un moment à une personne, à tout un tas de choses et te dire en fait ça va être chez moi oui Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Et ça reste quand même, effectivement, ce qu'on se disait tout à l'heure, ça reste quand même des œuvres originales, ce n'est pas du poster.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une vraie exigence dans ce que vous proposez. Oui, ce n'est pas du poster.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup de boulot de faire. Parce qu'en fait, déjà, il y a des petites gravures de petits formats qui sont à partir de 20 euros que les artistes nous déposent, des gravures sur bois, par exemple, de Raphaël et Olivier, Raphaël Engari et Olivier Filippono. Donc, c'est des choses très précieuses qui ont nécessité quand même du labeur, parce qu'il faut graver la plaque de bois. l'ancrer, etc. Mais c'est très, très joli et c'est précieux. Mais on a aussi un atelier d'impression ruturaine où on déploie, en fait, les peintures sont proposées aussi, les œuvres uniques, mais qui ont un coût, forcément. Mais à partir d'une sélection, à chaque fois qu'on réalise une exposition, on va sélectionner une sélection de peintures. On ne peut pas tout faire parce que des fois, les pièces sont trop nombreuses. Mais on va les scanner en e-définition et faire des tests de couleur autant qu'il faut pour que le résultat soit satisfaisant. Donc ça, c'est chapeauté, supervisé par les artistes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et dès que le raval est donné, on va en faire des séries numérotées, signées. Et donc, les tirages sont séchés à plat. Les artistes passent les uns après les autres, les signent et les numérotent en dessous de 300 exemplaires. Et quand tout ce protocole est respecté, c'est-à-dire... Les tests supervisés par les artistes, signatures et numérotations à la main par l'artiste en dessous de 300 exemplaires, légalement c'est ce qui définit une œuvre originale. Donc c'est accompagné d'un certificat d'authenticité. Donc c'est précieux mais avec des prix qui restent accessibles et puis assez démocratiques parce qu'en réalité peu importe la notoriété de l'artiste, c'est par format en fait. Un format A4, un format A3, tout le monde joue le jeu. Touchons du bois pour l'instant. Mais après, il peut y avoir des petits écarts, mais ce qui ne sont jamais fondamentaux, mais qui permettent aux gens, s'ils ont un coup de cœur, de s'offrir une œuvre d'art originale d'un artiste vivant. Les filles peuvent converser sur Instagram.

  • Speaker #1

    Et rencontrer ici, pour un atelier, pour un événement.

  • Speaker #0

    C'est l'objectif des ateliers aussi, c'est qu'ils rencontrent aussi...

  • Speaker #1

    Et pour les artistes aussi, c'est chouette de pouvoir rencontrer son public, d'échanger, de voir ce qui leur a plu. C'est génial. C'est un peu ton atelier.

  • Speaker #0

    Oui. Ils sont un peu d'un pont, en fait,

  • Speaker #1

    entre les gens.

  • Speaker #0

    On l'avait fait il y a longtemps, les ateliers, mais c'était pour les enfants, un république. Mais là, l'idée, c'est un peu comme les podcasts, on se dit pourquoi on n'y a pas pensé avant. Mais pour les ateliers, c'est super de... de proposer ça, que les gens... puisse... La filature, elle fait un atelier broderie. Les gens sont super heureux de la rencontrer, de partager autour d'un café aussi des réflexions, de la rencontrer. C'est très rare de pouvoir faire ça, finalement. Merci, c'est chouette.

  • Speaker #1

    De rencontrer un artiste qui te plaît, qui te touche,

  • Speaker #0

    et puis de pouvoir vivre un moment avec lui à une expo ou à un atelier. Parce qu'on ne peut pas tout faire. Oui, et puis là, le lieu s'y prête vraiment. C'est vrai que là,

  • Speaker #1

    c'est hyper agréable. Et du coup, le podcast aussi, je rebondis parce que tu en parles.

  • Speaker #0

    Tu as aussi un podcast qui s'appelle La Bonne Amantie.

  • Speaker #1

    Merci. Je trouve ça hyper intéressant de pouvoir dire, en fait, tu peux être galeriste, commerçante, mais aussi avoir déployé tout un univers autour de ta ou tes boutiques, ta ou tes galeries, pour venir nourrir ta relation avec les clients, etc. Le podcast, d'avoir un média, ça joue. Les newsletters peuvent être un type de média, mais le podcast peut l'être. On peut s'autoriser tout, finalement, pour bien servir le projet.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais c'est ça qui est génial quand tu as un lieu. Alors, à la fois, c'est épuisant, il ne faut pas se pleurer, parce qu'il y a un lieu, quand tu as des horaires d'ouverture, des jours d'ouverture, quoi qu'il arrive, il faut les respecter. C'est eux qui dirigent. C'est ça. et puis il faut tenir le coup parce qu'il y a des fois où c'est très creux il faut anticiper, il faut se dire il faut toujours aussi réinventer, se dire tiens ça ça marche pas ou bien la saison a été mauvaise tout le monde fait ça et puis ça permet aussi entre commerçants, on est hyper solidaires je trouve il y a les filles de clin d'oeil Virginie et Emilie et leur équipe qui sont allées à côté, salut j'ai hâte de te voir et de te voir Merci. partager les tuyaux et tout ça, se donner aussi, il va y avoir des cartes, des bonnes adresses, donc elles sont dedans, nous aussi. Il y a eu beaucoup de solidarité entre commerçants, et ça c'est très très cool. Mais, pardon j'ai perdu le fil.

  • Speaker #1

    Le podcast. Ah oui, le podcast. Cette partie-là aussi d'activité supplémentaire.

  • Speaker #0

    Et du coup, oui, de te dire, faire vivre ton lieu, ça paraît effectivement, c'est... Tu fais ce que tu veux en fait quand tu as un lieu. C'est tes maîtres à bord, c'est toi qui es capitaine, tu as juste les voiles, tu changes...

  • Speaker #1

    On en revient au voilier.

  • Speaker #0

    Tu fais un virement de bord si ça ne marche pas, il faut s'adapter. Et puis le podcast, bien sûr, il y a plein d'activités transversales autour du dessin. Il y a un moment justement, les filles de Clindoy nous invitaient au Pitchfork Festival, on avait un stand là-bas, et en réalité c'était l'occasion de demander aux artistes de dire... Si vous avez envie de dessiner un morceau de musique, on présentait une sélection tout autour de la musique. Il y a toujours moyen de rebondir puisque l'illustration, par essence, c'est vraiment notre vie. Le podcast permet d'interroger les artistes. On l'enregistre tous les matins des vernissages. Jeudi matin, il y a une exposition qui s'appelle Nous avec Pierre-Emmanuel Liette et Émilie Sandoval. On va les interroger sur ce qu'ils ont voulu nous raconter sur cette expo. Comment ils l'ont fait, les techniques, leurs techniques de travail, leurs routines de travail, leurs crashs aussi. C'est tellement intéressant.

  • Speaker #1

    Ça vient rajouter une dimension supplémentaire à l'expo. Tu peux les monter avant, après. Du coup, après, plutôt.

  • Speaker #0

    Plutôt après, parce qu'on les monte. Ça fait trois ans maintenant qu'on fait les podcasts de La Bonne Aventure. On s'est dit, pourquoi on ne l'a pas fait avant ? Pareil, parce que mettre une voix sur une expo, c'est aussi archivé ça nous permet de se connaître parce que parfois on se connait super bien mais malgré tout c'est comme un livre les artistes se livrent un peu pendant le podcast et on apprend à mieux se connaître c'est fou donc ouais c'est d'avoir la richesse de plus de 100 artistes chez soi, moi j'en reviens pas ça fait presque 12 ans maintenant au février 2015 ça fera 12 ans 2026. Ça fera 12 ans. Février 2026, ça fera 12 ans. Et j'en viens pas de ce circuit, peut-être, de me dire... Déjà, c'est passé super vite, et de me dire... Ils m'ont fait confiance, ils nous ont suivis. Maintenant, il y a toute une équipe aussi à la galerie. Et ils... Ils comptent avec nous, tu vois, c'est fou.

  • Speaker #1

    Ils sont contents de faire la pause et de regarder le chemin parcouru.

  • Speaker #0

    Merci aussi vachement aux artistes. Moi, j'avoue, merci au public qui vient nous voir et qui nous encourage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une belle collaboration entre des clients, des artistes, des groupes qui mettaient tout ça en musique.

  • Speaker #0

    Mais les artistes, c'est vrai que sans eux, il y a tellement de trucs qui se passent, parce que c'est la guerre des étoiles dans leur tête. Parce que quand tu vois ce qu'ils font, j'ai une admiration incroyable pour leur travail. D'arriver à faire des choses comme ça, qui n'existaient pas et qui d'un coup sont. C'est des dieux.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours assez mystique quand tu les vois à l'œuvre.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis pourtant, ils sont pleins de doutes. Ils doutent beaucoup. Ils s'interrogent. Donc, c'est compréhensible aussi. Mais d'ailleurs,

  • Speaker #1

    vous avez aussi une activité d'agence.

  • Speaker #0

    Oui. Alors ça, c'est Cyril Magluli, mon mari, qui est directeur de l'agence Laszlo.

  • Speaker #1

    Ok. Ça,

  • Speaker #0

    c'est venu après la galerie. Oui. en fait... On s'est rendu compte aussi que la galerie servait pas mal de vitrines aussi pour nos artistes, pour des travaux de commande.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il y avait des agences de com ou de pub qui venaient regarder, qui reprenaient les notes. On les voyait, ils venaient un peu saper comme ça, ils prenaient des photos, on leur demandait.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'il fait celui-là ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et on voyait qu'ils disaient que ça pourrait bien aller, tel ou tel truc.

  • Speaker #1

    Vous étiez comme un genre de catalogue à dispo, un lieu catalogue. Oui,

  • Speaker #0

    des fois, il y avait des gens qui venaient comme ça. Il y avait des artistes qui n'avaient pas d'agent. Et donc, c'était un prolongement de l'activité de la galerie. D'une vingtaine d'artistes qui sont à la galerie et à l'agence. Ils sont tous à la galerie, tous nos artistes. Effectivement. Et qui sont sollicités. Cyril travaille avec eux sur des projets de commandes.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc vous avez vraiment... Des activités hyper multiples et en même temps très complémentaires les unes des autres.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que complémentaires, c'est vrai. Et d'ailleurs, parfois, quand c'est des belles collaborations, parce que visuellement, des fois, ce qu'ils font en travaux de commande, c'est marrant parce que de la contrainte sort des miracles. Et il y a même des artistes qui adorent ça.

  • Speaker #1

    Oui, justement, avoir le plus de contraintes. Et puis à partir de là, il faut réfléchir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Jean Malard, il travaille régulièrement pour le festival. Peut-être que la couleur de la galerie, c'est beaucoup de domaines culturels. Enfin, il y a eu des missions dans le luxe aussi, mais beaucoup d'affiches de festivals. Enfin, pas que, hein. Et du coup, les affiches sont tellement belles quand les commanditaires sont toqués ou que les droits de session sont... sont terminés, on propose, on demande ou bien des couvertures de romans ou d'albums. Jean Malard, je viens de le citer, il avait fait aussi toute une série de couvres pour Isaac Delusion. Le groupe, tu connais ?

  • Speaker #1

    Oui, je connais. Je ne savais pas qu'il avait fait ça. Oui,

  • Speaker #0

    et bien elles sont tellement belles qu'ils étaient ok pour qu'on les mette en print. Donc là, tu peux avoir ça.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    et même... Ils n'avaient pas pris deux ou trois couvres qui ne leur plaisaient pas. On les a quand même mis aussi parce qu'elles étaient très belles.

  • Speaker #1

    Oui, donc finalement, ça circule.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est vraiment, comme tu dis, ça circule. La musique. Et puis même des fois, des collabs aussi. Enfin voilà, l'art fait partie de la vie, en fait. Forcément.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, comment tu jongles avec tout ça ? Raconte-nous quel est ton quotidien.

  • Speaker #0

    Et bien là, avec les deux galeries, honnêtement, je n'ai pas encore trouvé mon rythme de croisière. Oui, pas tout le temps. C'est normal. Oui, je ne sais pas. Souvent, les personnes me disent « Où est-ce que tu es demain ? » « Où est-ce que tu es à Luxembourg ? » Comme ça, je passe te voir. Oui. Et en fait, ça m'embarrasse un peu parce que des fois, je pense que je vais y être. Et puis finalement, je vais avoir un truc à faire là-bas et je vais y rester. Ça rend un peu fou quand même. Pour commencer, mais ça va, je vais me poser. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est juste qu'effectivement, tu te divises en deux.

  • Speaker #0

    Mon bureau est dans l'atelier rue Turène, après les deux galeries, donc ça fait trois. Mais rue Turène n'est pas loin de la galerie L'Atelier et la galerie République sont assez proches. Jusqu'alors c'était ok, c'était un périmètre assez serré.

  • Speaker #1

    Avant que cette boutique ouvre, tu avais trouvé un mode d'organisation pour comment tu fonctionnais.

  • Speaker #0

    Je faisais l'ouverture là-bas, toujours là-bas, j'allais le matin à République. Je le fais quand même toujours, normalement. Je commence toujours mes journées en République, comme ça l'équipe arrive et on fait un peu le point sur les urgences, sur ce qu'il reste à faire, ce qu'il y a à faire.

  • Speaker #1

    Vous êtes combien dans l'équipe ?

  • Speaker #0

    Maintenant, en fait, il y a cinq personnes. Il y a une personne qui est dédiée à l'atelier et ensuite il y a une personne qui est ici et il y a trois personnes là-bas. Et en fait on tourne. L'idée aussi, ce qui est compliqué, c'est de faire en sorte que l'équipe continue à se voir, qu'elle ne soit pas isolée. Et donc en fait c'est un peu l'idée de faire des plannings où à la fois ici il faut qu'il y ait un suivi dans les actions parce qu'on n'a pas fini. Oui,

  • Speaker #1

    ça ne peut pas être remorcelé non plus.

  • Speaker #0

    Exactement, et puis que les clients aussi s'habituent à un visage, enfin c'est très compliqué parce qu'on se dit quand même, il faut que le lieu soit incarné. Alors on teste plein de choses, on n'est pas encore arrivé, mais en fait tout le monde sait. On a vu aussi que certaines personnes aimaient bien être là, et d'autres moins, parce que ça leur faisait plus loin. Bref, on essaie de s'adapter aux contraintes de chacun, que l'équipe soit contente quand même de travailler, de continuer à travailler, parce que mine de rien... elles n'ont pas choisi que j'ouvre cette deuxième galerie. Donc, il faut quand même que leur qualité de vie, enfin, préserver l'harmonie qui les unisse, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. C'est vrai que c'est un nouvel enjeu. C'est réussir à garder cette harmonie d'équipe. Exactement. Que chacun, dans sa façon de faire son métier, se sente bien aussi. Mais effectivement, tu es obligée de passer par une phase de test où il y aura des... Désolé, Jean. confort, des inconforts. J'ai de la découverte. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Et c'est normal. C'est dans l'observation. Oui, c'est ça. C'est stabilisant. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est excitant en même temps. C'est vrai que ça remet beaucoup de choses en question. On teste plein de trucs, toutes les idées, des fois on fait des brainstormings, toutes les idées sont les bienvenues. En plus elles sont toutes très jeunes, enfin jeunes. Moi je suis plutôt pas jeune.

  • Speaker #1

    À un moment on a toujours l'impression d'être pas jeune, moi aussi je commence à me dire que je suis plus jeune.

  • Speaker #0

    Non, non, non, tu verras.

  • Speaker #1

    mais non non du coup tu vois de ce qui plaît les bonnes idées voilà par exemple tout à l'heure tu me parlais de l'idée des boules de Noël vous allez vers la déco de Noël il y aura des boules de Noël illustrées par des illustrateurs et créatrices ou bien même des

  • Speaker #0

    clients qui veulent le faire cette idée là vous allez la déployer dans les deux boutiques alors on a amené des boules là-bas parce qu'il y a beaucoup de artistes qui passent signés quand même à République du coup il en faut mais on voulait on voulait plutôt que les gens viennent ici la chercher. Comme ça, ça leur faisait une occasion de venir.

  • Speaker #1

    On peut quand même traverser la scène. C'est pas une catastrophe.

  • Speaker #0

    Même les gens du quartier, on l'a mis en vitrine et ça marchait. Il y a des gens qui ont dit, on a quelques personnes qu'on ne connaît pas du tout. On ne sait pas du tout ce que va être leur boule. Mais qui avaient envie de le faire. L'idée, c'est ça. Ils se disent, j'ai ma boule d'exposé dans une galerie.

  • Speaker #1

    C'est une très chouette idée. On va voir ce que ça va donner. Comment animer les deux lieux ? Oui, c'est beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et bien là, on en a encore vraiment... C'est tout pour la nouvelle galerie, en fait, de vraiment essayer de cristalliser beaucoup de choses autour de la petite, pour la lancer et faire en sorte aussi que les gens du quartier la connaissent. Ça, c'est vraiment l'enjeu. Les gens de passage, on a bien vu qu'effectivement, oui. Parce que dès qu'il y a des grandes vacances ou des choses comme ça, qu'il y a le public, en fait, touristes américains, tout ça, qui est assez important, on a du monde. Maintenant, l'objectif, c'est vraiment que les gens du quartier ou des arrondissements limitrophes, 14e, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, de la même manière que pour la première boutique. Vraiment,

  • Speaker #0

    oui. La première boutique, ça a bien pris quand même quelques années, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais dire. Est-ce que tu as des apprentissages que, justement, ... Comment est-ce que tu as fait pour faire connaître cette première galerie ?

  • Speaker #0

    Rien, c'est fait tout seul. Un peu comme toi, quand tu racontais, quand vous êtes installée avec ton associé dans ta boutique dans le 9e, vous aviez 23 ans, vous étiez toute jeune. Et ça consomme déjà beaucoup d'énergie de le tenir, ton lieu. Donc, essayer de faire, de tracter, de déposer des flyers ou bien de contacter, ça ne te vient même pas l'idée. Déjà, dans la survie, il n'y a pas de chance. C'est clair. Moi, c'était pareil quand j'ai commencé, pendant les 4, 5, 4... premières années j'étais toute seule c'est ça et j'en avais déjà j'avais déjà fort à faire à gérer mon lieu et il monte doucement doucement bouche à oreille qui a changé moi je me suis installé puis il ya eu des enseignes chouette qui sont mises à côté ouais et c'est devenu en plus voilà en fait mais oui il ya des patients tu connais peut-être la sienne canalis et charlotte sometimes oui je ressentais oui ouais elle avait leur showroom ok charlotte est plus là mais la cia continue Et au bout de la rue, c'est des super copines. Et on faisait des Noëls. Des fois, on faisait des circuits de Noël. Tu sais, on se disait entre commerçants. Donc, c'était plutôt ce genre de choses, de webinaires qu'on faisait. Il y a Mireille de Delicates & Caves qui s'est installée un an après, qui a une super cave, comme une sorte de librairie, mais en version 20.

  • Speaker #1

    Trop sympa.

  • Speaker #0

    Oui, trop de chance d'avoir Mireille aussi. Et du coup, on faisait des parcours croisés. On faisait aux gens. Sauf que les gens ne comprenaient pas. Ils venaient chez moi chercher du vin. Ils allaient chez Mireille ou chez Tassia chercher... Tu vois, les gens disaient, mais je ne comprends pas le flyer. Bon, c'était super drôle.

  • Speaker #1

    D'où l'importance quand même de vraiment connecter localement, tu vois. Parce qu'en fait, le plus on est plus fort, évidemment. On a plus de poids. Et se dire, on va aussi créer des petits... Zillow, tu vois, attractive localement, parce qu'on se réunit et que, en fait, si on est trois en parler au lieu d'être tout seul,

  • Speaker #0

    ça va plus loin.

  • Speaker #1

    Surtout si on constate que... Les clients sont plus ou moins similaires, mais c'est vrai que c'est bien de le faire.

  • Speaker #0

    Et ça, pour l'instant, je ne l'ai pas encore fait ici. Cette partie de Paris, moi aussi, je traversais la scène. Et depuis mi-juillet, à chaque fois, je me dis, je vais battre le pavé. Je vais aller voir, il y a plein de gens qui me disent, il y a telle librairie super sympa, il y a tel café à côté, etc. Va déposer des flyers ou bien va juste te présenter. Mais je ne l'ai pas encore fait. C'est vrai que ça ne paraît pas, mais je suis un peu timide.

  • Speaker #1

    Je comprends, c'est toujours intimidant.

  • Speaker #0

    Oui, on l'a fait dans les hôtels. On a déposé des flyers. Par exemple, l'hôtel d'à côté nous les avait pris la deuxième fois qu'on a voulu aller en remettre. Nous avons dit non, finalement le patron ne veut pas.

  • Speaker #1

    Donc c'est hyper dur de dire non.

  • Speaker #0

    Mais là, tu vois, il y a le traiteur en bas de la rue, les pieds sous la table, il est super sympa et on va peut-être faire une petite affichette sur mesure pour lui.

  • Speaker #1

    Ça va.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a beaucoup de monde qui passe tous les midis et c'est à peu près notre clientèle jeune. En fait, c'est vrai qu'on pourrait avoir les mêmes clients. Donc, il faut battre le pavé, il faut se connaître, il faut connaître les gens. Donc, pour l'instant, j'ai plutôt beaucoup bossé pour essayer d'organiser des choses qui soient chouettes, que les gens viennent. Maintenant, il va falloir que je m'extirpe un petit peu et que je sorte de ma galerie, chose que je n'ai pas trop l'habitude de faire. Parce que déjà, ça prend du temps. Et c'est vrai qu'être entre les deux, tu vois. Là, j'ai investi dans un vélo cargo. Je le reçois, je vais aller le chercher là. Pour aller plus loin. En fait, le bus, le métro, ou bien des fois,

  • Speaker #1

    j'y vais à pied. C'est tellement frustrant. Il faut que je passe là. Des fois, tu dois passer pour récupérer quelque chose ou des trucs tout bêtes. Et du coup, tu fais comment ? J'étais en vélo aussi. Je faisais beaucoup en vélo.

  • Speaker #0

    Alors, 9e, ça fait quoi toi ton trajet ?

  • Speaker #1

    Je faisais 9e, 1er. Il faut que ça montait, puis après ça redescendait.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est sûr. Et après même...

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, c'était... Bon, après, aussi, quand je pouvais pas prendre le vélo, tu prends les transports, et puis t'as eu de lire tes mails en même temps. Enfin, ouais, t'es dans une sorte d'économie du temps. C'est ça, c'est... Il y a toute la gestion. C'est pour ça que j'ai demandé... comment tu gères aussi là-côté parce qu'il faut gérer tous les projets, il faut gérer les relations avec tes fournisseurs, il faut gérer les équipes.

  • Speaker #0

    Les équipes sont hyper OD. Tu vois, il y a l'X, justement l'X Solanier qui est responsable de la Galerie République et qui du coup gère toute la logistique. Tu lui as délégué les fournitures, les commandes de cadres, etc.

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça fait...

  • Speaker #0

    Gymnastique mentale. Effectivement, il faut être hyper vigilante sur le matériel parce que s'il t'en manque, ça c'est vraiment la poisse. Mais l'équipe, elle est super. Après, c'est vrai que c'est à moi, ma partition à moi qu'il faut que je déroule un petit peu mieux, je pense. Parce que je perds beaucoup de temps. Enfin voilà, j'improvise. Des fois, on emploie du temps et je sais qu'il pourrait être mieux. Parce que tu sais,

  • Speaker #1

    en début de semaine, tu sais un peu... À peu près. Ce qui t'attend et où est-ce que tu vas mettre ton énergie ?

  • Speaker #0

    Les semaines de vernissage, effectivement, on a eu beaucoup de vernissage aussi au mois de... Mais les semaines de vernissage, c'est plus calibré parce qu'il faut faire le montage.

  • Speaker #1

    Il y a une sorte de protocole que tu sais à suivre et puis du coup, tu sers de les étapes.

  • Speaker #0

    Après, oui, c'est les artistes quand ils vont signer. J'essaie d'être là pour quand même les voir. Mais ce n'est pas... Et puis voilà, de mettre en place aussi tous les projets, d'essayer d'avoir des dates butoirs, de dire cette semaine, il faut que je termine. Il faut qu'on ait terminé, il faut accrocher le sapin de Noël, ça va être la grosse affaire de Noël.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    La déco. Ouais. C'est bien.

  • Speaker #1

    Lancer Maria Carey. Voilà. Mais oui, c'est vrai que c'est un moment là, un moment où c'est un peu dans l'agitation,

  • Speaker #0

    l'excitation. Les prémices. Ouais. Ça commence à frémir un peu. Ouais.

  • Speaker #1

    Et à la fois, t'as un peu l'impression d'être au bord de la falaise. Tu te dis, alors, est-ce que ça va être grandiose ? Ou est-ce que ça va être un Noël un peu difficile ? Et est-ce que ça va donner après, quoi ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai qu'espérons qu'il n'y ait pas de grève.

  • Speaker #1

    On est une belle femme en bois, là.

  • Speaker #0

    S'il vous plaît.

  • Speaker #1

    Mais ouais, ça c'est un moment. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est excitant, tout ça, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Mais toi, t'avais réussi à trouver une routine, finalement, entre tes deux espaces ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est marrant parce que je trouve que ces équilibres-là, plutôt on va dire l'harmonie que l'équilibre, mais ces harmonies-là dans mon orga, je les trouvais mais ponctuellement. Ça pouvait être sur un mois ou sur un trimestre. Mais après, tu as toujours une nouveauté qui va arriver, une personne de l'équipe qui va partir, un gros partenariat qui tombe, le Noël, il y a des impôts. Ça te remet un peu dedans. Après j'arrivais quand même à... il y avait les choses obligatoires. Je gérais toute la partie RH, donc les plannings, ils étaient toujours prêts à l'avance. Toute la partie les payes etc. Des choses je savais qu'il fallait que je les fasse. Et puis petit à petit, sur toute la partie pilotage et activités, on était très ritualisés, c'était un peu ritualisé avec nos équipes. parce que quand on avait plusieurs boutiques on avait des rendez-vous hebdo et en fait petit à petit de mettre ça en place moi ça me donnait aussi une sorte de disons de colonne vertébrale d'organisation c'est juste que entre tous ces rendez-vous là que je m'étais fixée après il y avait beaucoup de freestyle qui arrivait en fonction du contexte etc mais ça j'ai réussi petit à petit en construisant

  • Speaker #0

    Mais moi, ça me plaît aussi, ça, tu vois, de se dire, on réinvente un peu chaque journée, de ne pas savoir trop ce qui va se passer, enfin si on a quand même des rendez-vous, tout ça, mais de se dire, tiens, c'est assez chouette. Tu vois, avant, quand je bossais en entreprise, par exemple, j'en pouvais plus. Enfin, j'ai un peu voyagé par mon activité, mais quand j'ai dû rester assise à un bureau, j'en pouvais plus.

  • Speaker #1

    Ouais, tu tenais pas.

  • Speaker #0

    Non, la cantine le midi, la pause café, la photocopie, non, c'était pas possible. En fait, je stressais tellement de me dire, ma semaine, elle est écrite déjà, ça m'angoissait. Et l'angoisse que je ressentais à ce moment-là, maintenant tu as des angoisses aussi quand tu as un lieu, quand tu as ton affaire, quelle que soit.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu ne dépenses plus jamais. Oui,

  • Speaker #0

    et puis il faut que ça marche. Enfin, tu es un funambule en fait. Il faut réussir à tenir à marcher. Oui,

  • Speaker #1

    la question de l'image, elle est très très parlante.

  • Speaker #0

    Mais c'est une angoisse qui est plutôt... C'est une angoisse créative. C'est une énergie qui va te...

  • Speaker #1

    C'est plutôt quelque chose qui va te replier sur toi, etc. Ça va te donner des idées.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je dis ça, j'espère que l'équipe, ils sont contents quand même de ce qu'ils font, de chaque personne. On essaye justement dans l'équipe d'avoir des... de changer de poste, de faire en sorte aussi qu'il n'y ait pas trop de routine, même si effectivement, il y en a un peu une. Il faut y veiller, il faut être vigilant.

  • Speaker #1

    C'est compliqué parce que chacun a des attentes aussi différentes. Il y a des moments de vie où tu as une attente différente. C'est vraiment réussir à être chef d'orchestre de tout ça. Ce n'est pas toujours évident qu'il y ait une belle harmonie, que ce soit toujours hyper flambant. Il y a des moments... Je vais continuer ma truc, le post-note. La lourdeur de ma métaphore.

  • Speaker #0

    Ah oui, non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Je suis en train de m'entendre parler, je me dis... Mais bon, c'est vrai que, oui, c'est animer un lieu, réussir à le remplir avec des belles choses qui vont plaire aux clients, faire venir ses clients en boutique, les faire acheter, et en plus réussir à faire en sorte que les équipes, etc., tout fonctionne bien. C'est un stack.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais alors, ce qui est marrant, ma mère, par exemple, elle est assagée, mais des fois, elle me pense, enfin, me dit... m'appelle et si je prends pas l'appel, je me dis mais qu'est-ce que tu fais de toute façon ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'avoir un lieu,

  • Speaker #0

    c'est vendre en fait. C'est-à-dire que si je ne suis pas en train de faire une vente avec une personne, je ne travaille pas et ça, ça m'arrache les cheveux. Parce que je me dis mais ça m'arrache les cheveux. Tu n'imagines pas, effectivement, le nombre de mini-tâches. Alors moi, je note tout sur mon cahier. Toi aussi, tu notes à la main. Tu as une super jolie écriture.

  • Speaker #1

    Merci, je crois qu'il n'y a que moi qui sais bien.

  • Speaker #0

    Je ne m'en doutais pas. Tu sais, essayer de faire des checklists, en fait. Oui. Checklist, puis une autre checklist. En fait, tu es exclave de ta checklist. Oui, c'est ça. À la fin de l'âge,

  • Speaker #1

    je ne sais plus ce que je peux faire. Je dois faire tellement de choses.

  • Speaker #0

    Et quand tu penses que les 10 ans de la galerie, on a fait une exposition qui s'appelait Ralentir, qui visait à, justement, ne plus faire de to-do list. J'adore.

  • Speaker #1

    Mais justement, c'est une question que je m'étais posée sur mon carnet. C'est comment tu fais pour, justement, ralentir et puis avoir cette envie de ralentir dans tout ce que tu proposes. rien que le nom, etc. Quand t'as un métier où tout doit aller si vite ?

  • Speaker #0

    Tu sais, on a deux chiens. Non mais c'est vrai. Alors là, pour l'instant, c'est vrai que je suis pas très cool parce que je passe pas beaucoup de temps, mais je me dis toujours après,

  • Speaker #1

    je vais mieux organiser.

  • Speaker #0

    Mais le fait d'en avoir deux, normalement, le soir, même tu t'arrêtes de bosser. Il faut sortir ton chien parce qu'il faut faire la balade. En plus, c'est des chiens qui ont besoin de bouger, mais aussi. Oui,

  • Speaker #1

    tout le jour, une heure. Mais c'est tellement précieux, ces heures-là.

  • Speaker #0

    Et d'arrêter quoi qu'il arrive, tu es obligée. Donc avant, j'aurais dit, et ça fait partie, ça mène un peu. Mais après, voilà, ce n'est pas encore ça. Mais j'y vise.

  • Speaker #1

    Oui, et puis après, il y a aussi des personnalités, comme on peut le dire tout à l'heure. où justement l'action est un boost, le challenge fait partie aussi de ce qui fait avancer.

  • Speaker #0

    À 53 ans, je n'aurais pas cru ouvrir une deuxième galerie.

  • Speaker #1

    J'étais plutôt partie pour faire moins qu'en faire plus. Et voilà, on se bénétoie. Oui,

  • Speaker #0

    on est schizophrènes en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, mais bon, en même temps, c'est chouette. C'est super.

  • Speaker #0

    En plus, maintenant, je me dis, ce qui était compliqué, c'était de la dédoubler. Parce qu'en fait, on ne se doute pas de tout. On a délégué ça à une boîte de développement logiciel, mais on a dédoublé les stocks. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Alors, c'est le PrestaShop,

  • Speaker #0

    mais il fallait que tous les stocks, que quand les gens font une commande, quand chaque personne fait une commande, ils choisissent le stock république ou parce qu'on fait aussi de la vente en ligne, évidemment. Et puis même nous ici, tout est enregistré sur le stock Luxembourg. Enfin bon bref, le développement, mais ça a été le truc, le nerf de la guerre. Et c'est le plus lourd, c'est peut-être le poste le plus coûteux d'ailleurs dans le déploiement de cette galerie, c'était le développement logiciel. Parce que finalement les galeries normalement, c'est des... Je cherchais, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de galeries d'illustration qui soient doubles. En général c'était...

  • Speaker #1

    C'était fou, c'était... Oui. Je n'en connais peu.

  • Speaker #0

    La Galerie Martel, ils ne font que des œuvres uniques. Hubert Ibrahime, ils ont plusieurs lieux. Déjà, la Galerie Martel vient d'ouvrir à Bruxelles, mais ce n'est que des œuvres uniques. Donc, les œuvres sont là ou là. Mais d'avoir deux galeries d'illustration avec un stock comme ça, en fait, nos stocks augmentent exponentiellement parce que chaque mois, on fait une expo. De cette expo, va naître une sélection d'illustrations. Et donc, voilà, ça... C'est programmé pour être tout le temps en augmentation, notre stock. Ce n'est pas possible. Je ne sais pas où on va. C'est vraiment un sujet de comment ranger les prints et les œuvres d'art. Mais les dédoubler, c'était un peu une idée. Mais ça y est, il y a de moins en moins de bugs. Parce qu'avant, on annulait une commande ici, ça incrémentait le stock de la Galerie République.

  • Speaker #1

    Les gestions de stock, les inventaires. Et en plus, vous avez le e-shop. J'imagine que votre stock e-shop, c'est le stock des boutiques ? Oui, des étapes. Une des deux boutiques ? Non, non. Ça a consolidé les deux stocks ? En fait,

  • Speaker #0

    chaque boutique a son stock.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et effectivement, tout est géré par le site web. Donc, chaque commande passée à Luxembourg décrémente le stock de Luxembourg.

  • Speaker #1

    Oui, mais quand je suis chez moi ce soir et que je veux m'acheter une alimentation...

  • Speaker #0

    Et bien, il y aura le choix de piocher dans l'un ou l'autre. Alors, si tu as une commande en ligne, c'est toujours République d'abord qui le perd. Et puis ensuite, c'est basculé. Mais enfin, c'est tout ce qui est des charges. Et puis parfois, les clients pour une commande en ligne, ils vont piocher dans République et dans Luxembourg. Donc, il faut qu'on aille amener une œuvre là-bas. Enfin bon, bref. Mais maintenant que c'est...

  • Speaker #1

    Les mélocargos, c'est pas là pour eux.

  • Speaker #0

    Mais maintenant qu'on est deux, on peut être trois. Je me dis maintenant qu'on a réussi à en faire deux, on peut faire une troisième galerie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le passage de un à deux, c'est pas juste un plus un. C'est exponentiel. C'est un au carré. C'est beaucoup plus.

  • Speaker #0

    Mais tout le monde dit effectivement, quand on a fait deux, tu peux en faire trois. Parce que là, t'as déjà les faits.

  • Speaker #1

    T'as déjà réussi à capter.

  • Speaker #0

    la logique tu vois je suis déjà en train de me dire allez vas-y l'année prochaine Paris Commerce on va sur le site qu'est-ce qu'il y a pour poser la chose c'est que parfois il y a des clients des amis ou des clients qui habitent New York et qui disent il n'y a pas ce genre de galerie à New York et tout je dis voilà vas-y on est prêts pourquoi pas ne pensez pas c'est une série de histoires effectivement Mais bon, si les gens trouvent un bon plan, il faudrait plus qu'un vélo cargo pour faire les navettes entre les deux.

  • Speaker #1

    Et donc, tu avais fait ce corner au bon marché, mais tu as fait d'autres expériences un peu éphémères comme ça ?

  • Speaker #0

    Je les ai faites qu'avec l'un d'eux. Ah si, on a eu aussi au Grand Contrôle, on a eu un coin là-bas pendant trois, deux ans.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand même. Oui,

  • Speaker #0

    deux ans. C'est un bon moyen de tester. Oui, c'était très chouette. L'équipe était très sympa. Après, c'est vrai que c'était très contraignant. Parce qu'il fallait tout. Il fallait approvisionner le stock. Là-bas, on n'avait pas personne qui gérait le stand. C'était Grand Control qui mettait quelqu'un, je crois, de mémoire. Et après, il y a eu toutes les expériences avec clin d'œil. On a été au carreau du temple deux, trois fois. Et le pitchfork, une fois. Voilà. Et après, le bon marché. Mais c'est vrai qu'on a arrêté aussi parce qu'on avait déjà tellement de boulot dans nos murs que sortir toutes nos affaires, en fait, nous, c'est pas neutre en plus. Tout est présenté, encadré, c'est un tel remue-ménage.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est aussi toute l'expérience que tu vis ici. Oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    nous nous concentrons. Et puis même Noël, tu sais, c'est vraiment tellement de préparation. À un moment donné, il y a des commandes en ligne, il faut vraiment qu'on les écranise dans les temps parce que les gens les attendent à une date précise. On a tellement... Cette période-là, on ne fait plus de choses en dehors des murs, mais ça serait peut-être sympa de refaire.

  • Speaker #1

    Peut-être sur des moments un peu plus clos. Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    pour ne pas venir les scoper et mettre en péril oui c'est vrai parce que ça reste sympa après il y a pas mal d'artistes qui se sont sollicités eux pour faire alors on prête des oeuvres pour aller rejoindre des festivals il y avait celui de Rémi pour le club Crayon qui avait voulu réunir plusieurs artistes de la galerie et tout ça mais nous en tant que galerie moins mais on prête des oeuvres pour que les artistes puissent eux se présenter leur travail et dans des festivals mais tout seul sans nous

  • Speaker #1

    Et je reviens juste sur le e-shop, ça représente une grosse partie de votre chiffre ?

  • Speaker #0

    Noël, oui, quand même. Mais on va dire entre 20 et 30%.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Et ce sont des gens, ce sont des clients. Maintenant que tu as une gestion de ton fichier client, que tu arrives un peu à voir... Tout à l'heure, tu parlais de la fidélisation, etc. Tu arrives à savoir si ton e-shop te sert un petit peu de catalogue. Déjà, les gens vont un peu voir ce que vous faites. vont venir en boutique, vont vivre une expérience forte et après vont poursuivre l'achat et que ça vous permet d'avoir des achats en plus de gens qui ont déjà passé.

  • Speaker #0

    Alors on a tout, il y a des gens qui repèrent sur le site effectivement et qui viennent avec une sélection qu'ils ont repérée pour voir en vrai où c'est déjà présenté ou bien on les sort parce qu'en fait il faut bien c'est sûr que tout ce qu'on présente Ici même, c'est la partie émergée de l'iceberg. On n'a que 30% de choses montrées, d'œuvres montrées, tout le reste. Ou des chèvres, ce qu'on appelle des chèvres, c'est les meubles en bois qui contiennent les pochettes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce qu'elles ressemblent un peu à une chèvre en fait. Les chèvres, ou dans les tiroirs. Mais tout est mis en ligne. Tout est mis en ligne. Donc,

  • Speaker #1

    il faut voir l'intégralité de votre offre. Tu l'as trouvé. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, on ne peut pas tout encadrer d'un artiste parce que des fois, ils sont très prolifiques. Il y a énormément de choses. il faudrait juste une galerie pour eux Mais du coup, on dit, voilà, il y avait une tablette qui est tombée en panne, mais qu'on met à disposition des clients, qui leur permettait de naviguer même à l'intérieur de la galerie sur le site. D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Ah, j'ai le coup de cœur pour ce type de... Exactement. Oui, j'aime bien cet artiste.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez d'autres choses ? On parcourait sur la page web, ou bien des gens qui nous disent, oui, est-ce que vous avez des choses sur... le café, ou bien sur le Mont-Blanc, ou bien sur le Brésil.

  • Speaker #1

    Il est vachement bien fait votre site justement, parce qu'il a cette thématique que tu peux chercher par mots-clés. Je cherche un cadeau pour une amie, il ne faut pas qu'elle écoute ça. Et donc voilà, il y a des thématiques je sais qui lui plaisent, donc en fait c'est avec les mots-clés. Voilà,

  • Speaker #0

    et du coup, merci, c'était l'idée. En fait, avec le nombre d'œuvres qu'on a maintenant, on peut même, des fois on se dit tiens, on va monter un mur sur la thématique des poils, enfin des animaux à poils, pardon. Et on a beaucoup de dessins, ou bien sur Paris, ou bien sur les couchers de soleil. Il se trouve que maintenant, on a une catalogue...

  • Speaker #1

    Vous disiez qu'il y avait combien d'oeuvres tout à l'heure ?

  • Speaker #0

    12 000 à peu près, oui.

  • Speaker #1

    Énorme.

  • Speaker #0

    Mais je pense, en réfléchissant, je me demande, mais je pense qu'en matière d'illustration, de nombre d'oeuvres, vu comment on fonctionne, que chaque exposition donne naissance à du multiple, et qu'on en fait une par mois, des fois même plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exponentiel ce que tu dis.

  • Speaker #0

    C'est un popcorn, en fait. et du coup je crois qu'on est la galerie des fois je me prends à penser ça mais je me demande si c'est vrai ou pas la plus achalandée en tout cas la plus d'oeuvres c'est fort probable parce qu'effectivement si chaque exposition vient donner lieu à tout un nouveau, ça fait beaucoup et c'est pour ça que c'est bien que les goûts soient pas les mêmes d'une galerie à l'autre pour le public parce qu'il y a des artistes qui n'étaient pas forcément mis en avant là-bas parce qu'on n'a pas assez de place. Ici, le son.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce que je n'avais pas en tête que vous aviez votre atelier d'impression et ça permet justement d'être le plus proche des envies et des besoins en boutique parce que vous ne dépendez pas des artistes, vous pouvez vous-même dire on sent là, il y a une envie, un genre de dessin.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    On fait l'impression. Des fois,

  • Speaker #0

    on se plante. Là, ça doit être un best-seller. On regarde les stats, on a tous connu ça, je crois. C'est dur de le faire. Chaque fois qu'on fait une expo, on donne nos pronostics. C'est comme une sorte de jeu avec l'équipe. On est sage. C'est rigolo de voir si on a bien anticipé ou pas. C'est chouette de travailler avec des jeunes. L'équipe est jeune, donc ils ont des goûts des fois différents.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Et c'est chouette parce que le regard n'est pas le même. Il y a des œuvres où je serais peut-être moins engagée dedans. Et en fait, les voir en parler, l'émotion que ça suscite chez eux, je comprends. Et moi, ça m'ouvre aussi mon regard. Je les apprécie différemment.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à ce que tu me disais tout à l'heure quand tu m'as accueillie, quand je suis arrivée, où tu disais que tu me... Présenter un peu la boutique et les nouveautés, le nouveau meuble et notamment cette idée de faire un peu comme en librairie avec des petits encarts.

  • Speaker #0

    C'est un peu ce qu'on voudrait faire, il faudrait essayer de prendre le temps de le faire. Alors peut-être là, ce n'est pas la bonne période parce qu'il y a beaucoup de boulot, mais effectivement que chaque personne de l'équipe écrive, même à la main. Oui, mais justement à la main.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en boutique, parfois, tu n'as pas toujours le temps de gérer tous les clients. Et puis il y en a un qui a envie de naviguer un peu eux-mêmes et c'est ça qui est chouette ici. c'est vraiment prendre le temps, regarder, faire tourner les illustrations. Mais tu es content d'avoir quand même, si la personne ne peut pas s'occuper de toi, une recommandation et puis ça peut faire la pièce différemment.

  • Speaker #0

    Parce qu'on sent aussi que les gens aiment bien cette idée d'être tranquille, qu'on ne les dérange pas.

  • Speaker #1

    C'est dur ça, c'est dur de trouver le juste milieu, je trouve, quand il y a en vente. Entre que tu leur dis, n'hésitez pas. Oui, en même temps. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, tu vois, ils ne font pas parce qu'en plus... On a même conçu cet espace-là à peu près, on voulait que ce soit la même idée que la Galerie République, c'est-à-dire que quand tu rentres, tu ne vois pas la personne qui travaille, donc qui est là, tu sais, genre, on rentre, qui sort. Tu te sens, voilà, tu rentres, et puis après, tu te laisses à paix, et puis tu regardes, et puis tout est inscrit au dos, les prix sont inscrits, les noms des... Oui, d'accord, ils peuvent être totalement autonomes. Totalement autonomes, il n'y a pas de prix à demander, en disant ça, ça me plaît beaucoup, je n'ose pas demander le prix, parce que si c'est trop cher... Je vais me sentir obligée de l'acheter et je n'ai pas envie. Donc, tout est marqué. Et puis, il y a de la musique. Alors là, on l'a coupé pour le podcast. Je trouve que la musique, c'est... C'est vraiment important. Oui, ça accompagne le lieu. Alors, on a fait... C'est une playlist de la Slow Gallery.

  • Speaker #1

    On peut la trouver...

  • Speaker #0

    Un sur dix heures, oui.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #0

    Oui, très chouette. Alors, elle s'appelle Slow Officielle parce qu'il y a... Il y a la officieuse pour le ménage. Il y a quelqu'un qui l'avait prise aussi pour nous. Et quelqu'un, un client, qui l'avait agrémenté de morceaux. et des fois je me dis mais c'est quoi ce...

  • Speaker #1

    Ah très bizarre ça. Oui en effet oui.

  • Speaker #0

    ça a piraté notre playlist donc oui tu peux la trouver c'est des morceaux qui sont aussi qui sont normalement doux qui te calment ça change tout ça te met dans un ambiance tu décroches total et des fois ça m'a pris de mettre du Jameroquai d'un coup que j'abdore mais ici ça ne marchait pas,

  • Speaker #1

    il arrête de crier lui il nous stresse ça ne marchait pas avec l'ambiance et bon il y a des coups ça crée une ambiance et puis ces recommandations je trouve ça assez fort quand tu veux être inclusif mais en même temps être présent tout à l'heure on parlait de la signalétique aussi et c'est vrai que ça c'est important et comment vous faites comment vous abordez ça pour que les gens qui ne connaissent pas du tout la slow ... Directement peut-être de la vitrine Comment ça a un peu capté ce qui va se passer à l'intérieur Et puis quand tu es à l'intérieur Tu puisses aussi avoir

  • Speaker #0

    Beaucoup de gens demandent Pour ceux qui ne connaissent pas C'est quoi le concept de la galerie Ou alors j'adore quand ils me demandent C'est vous qui faites tout ça J'aimerais beaucoup Quelqu'un pense que je suis capable de faire ça Il y a plusieurs artistes En fait on a essayé On essaye plusieurs choses On n'a pas réussi à trouver Je pense qu'il faudrait Merci. La prochaine chose, c'est ça. Il va falloir se pencher là-dessus. Même à l'autre galerie qui draine un public qui est plutôt... Beaucoup de gens nous connaissent et connaissent déjà. Mais on avait demandé à Camille de Cussac de nous faire un petit poster qui est super mignon et qui dit « Toutes les œuvres ici sont des œuvres originaires. » Mais ce n'est pas encore assez explicite. Il faudrait vraiment, enfin c'est vraiment un sujet, il faut le faire en grand, il faut réfléchir à ça, il y a un sujet, vraiment il faut se poser et en faire vraiment un projet à part entière de signalétique. Mais ce qui fait que du coup, les gens nous le demandent en disant...

  • Speaker #1

    Après ça amène au dialogue et c'est très bien aussi.

  • Speaker #0

    Mais c'est de l'extérieur, effectivement, communiquer. Alors, tous les prix sont marqués de l'extérieur, ce qui fait que les gens peuvent voir. C'est rassurant, tu l'as dit,

  • Speaker #1

    c'est pas une galerie où je ne saurais pas le prix.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est hyper important. Donc, tous les prix sont mis, mais aussi les noms des artistes et les noms des œuvres. Parce que ça, c'est un tout, en fait. Et c'est vrai qu'il y avait un Américain qui avait dit « high quality, low prices » . Mon accent est pourri. Très bien, c'est quand même des œuvres originales, il y a un artiste qui les a créées. Nous, on accompagne, on met aussi des fiches pédagogiques, chaque objet, chaque œuvre, une céramique ou une œuvre papier qui est achetée, est accompagnée d'un papier qui explique comment la céramique est cuite à haute température, comment le tirage à empimentaire est fait, comment la gravure, si c'est une eau forte, une manière noire. Donc tout est accompagné, c'est la pédagogie qu'on glisse dans chaque papier. Mais tu as raison, pour le concept même de la galerie, la pédagogie, avec des petits messages, je ne sais pas si elle est lue en fait. On avait mis plein de petits cadres partout, mais je crois que les gens n'ont pas le temps de lire en fait.

  • Speaker #1

    C'est compliqué. C'est compliqué. C'est compliqué. C'est pas quelque chose qui va sauter.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Non, non. Une évidence pour les gens qui seraient en train de...

  • Speaker #0

    Ça en réalité c'est un vrai métier, il faudrait faire une... La communication visuelle, juste une forme ou quelque chose. En tout cas, pour l'instant, effectivement, les gens nous posent la question directement en rentrant, en disant qu'est-ce qu'ils la posent. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Puis tu as la curiosité de dire, bon, ça a l'air chouette, qu'est-ce qu'il y a ? Mais c'est vrai qu'en fait, quand tu as un commerce, et souvent quand tu as des commerces un peu pluriels comme ça, où tu proposes tout plein de choses, l'enjeu, c'est de trouver. Déjà, je trouve ça hyper dur de trouver les bons mots. pour expliquer ce qu'on fait. Parfois, quand on fait plein de choses, justement, t'as pas envie de te mettre dans une case de dire juste Galerie Où, Concept Store. Enfin voilà, il y a plein de façons de...

  • Speaker #0

    C'est les personnes qui disent j'ai vu une affiche.

  • Speaker #1

    Petite tension dans le corps.

  • Speaker #0

    Et ça, j'ai observé déjà, il ne faut pas couper les gens quand ils te disent j'ai vu une affiche. Ce ne sont pas des affiches. Ils se sentent un peu coupables d'avoir choisi le mauvais mot. Et alors, des fois, les gens disent aussi j'ai vu une lito. tu sais mais en fait on n'a pas de litho ici c'est une technique de gravure sur pierre qu'on n'a pas qui est très rare peut-être qu'on en a eu une ou deux fois mais vraiment on n'en a pas eu beaucoup et en ce moment on n'en a pas mais c'est pas grave parce qu'en fait c'est juste une façon d'amorcer mais par contre dès que le discours est engagé j'essaye de préciser aux personnes par contre ce ne sont pas des affiches parce qu'on bosse tellement pour que ce soit vraiment estampillé, original et d'être vraiment Merci. cocher toutes les cases pour que ce soit une vraie oeuvre originale que ça serait bien le diable qu'on ne corrige pas en plus parce qu'il y a beaucoup de galeries qui font de l'affiche maintenant c'est ça quand tu as une vraie spécificité il faut réussir à pouvoir c'est le cimer et trouver les bons mots pour que ce soit compris en

  • Speaker #1

    plus les clients sont aussi à la fin Des prescripteurs aussi. Bien sûr, et paroles. Ils sont toujours contents qu'on leur explique un point. En fait, quand on leur donne les clés pour prendre un lieu, après ils vont aussi voir les copains qu'ils voient le soir, leur dire « j'ai découvert un lieu génial » .

  • Speaker #0

    C'est très important.

  • Speaker #1

    Pour voir ce fameux boule d'oreille qui est hyper puissant, il faut leur donner les clés.

  • Speaker #0

    Souvent, quand tu leur dis, même en anglais, quand tu as le temps, tu dis « voilà, il y a un certificat qui va joindre l'œuvre parce que c'est une œuvre originale, tout ça » , ils disent « hé chérie, viens, il y a un certificat là » .

  • Speaker #1

    C'est une expérience. C'est ça. Et des fois, il peut arriver qu'on oublie de glisser le certificat.

  • Speaker #0

    Ils nous écrivent en disant, je n'ai pas mon certificat. Tu vois, c'est important. Et c'est tant mieux. Mais effectivement, le truc de l'affiche, c'est peut-être, comme tu disais, la signalétique qui pêche. Et à réfléchir, tu vois, j'y réfléchis de temps en temps. Puis après, je n'ai pas trouvé encore. Mais c'est un vrai sujet. Ou bien de mettre un grand truc. Tu sais, ceci n'est pas ici, vous ne trouvez pas d'affiche. Ou ceci n'est pas une affiche.

  • Speaker #1

    Ou peut-être, oui, quelque chose d'un peu...

  • Speaker #0

    Court, tu vois, mais impactant visuellement. This is not a poster. Au sol. Pas con d'exploiter le sol. Parce que tu vois... C'est pas mal ça, au sol, tu vois.

  • Speaker #1

    Ça peut être chouette. Faut faire des tests. C'est gratuit.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Moi, je pose juste des questions.

  • Speaker #0

    Non, mais je pense que le sol, on ne l'exploite pas assez.

  • Speaker #1

    Ouais, le sol peut être assez fort.

  • Speaker #0

    Ouais, parce qu'en fait, si tu penses utiliser les murs, nos murs sont chargés de ça. Oui, je sais, en fait, il y a déjà votre offre. Si tu mets en suspension, ça va bouffer le volume.

  • Speaker #1

    Ouais. Ce qui va t'interpeller, te dire attends... Ouais, c'est un éternel travail.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est chouette. Ça stimule tes neurones en permanence. Complètement.

  • Speaker #1

    Par contre, c'est bien, mais c'est vrai qu'il faut réussir à trouver justement, de se dire, ok, ça je sais que c'est un sujet, mais ça va pas être ma priorité là. Je me focus sur ça. Et c'est ça qui est dur parfois, il faut vraiment les priorités. Il faut vraiment les priorités de l'administration. Je sais que c'est important, je sais que ça peut faire la différence, mais pour l'instant, il faut que je deal mon Noël.

  • Speaker #0

    Il faut que je mette mes guirlandes et mes boucles.

  • Speaker #1

    Mais on sait qu'à l'avance, il y a ça, tu vas pouvoir prendre le temps de le réfléchir, de le bosser. Et tout ça est possible quand tu n'as pas le couteau sous la gorge financier, et que ça prend, etc.

  • Speaker #0

    Mais même il y a des fois où on a eu des journées où on avait vendu une carte postale, et là, quand tu as fini ta journée, que tu as fait 1 euro, 5 ans de chiffre, Merci. D'abord, c'est l'abattement.

  • Speaker #1

    Puis c'est toute la journée.

  • Speaker #0

    Et après, c'est de se dire qu'est-ce que tu trouves comme solution. J'enchaîne tout de suite. Tu ne vas pas t'endormir en étant abattue. Non, non.

  • Speaker #1

    De toute façon, c'est ça. Quand tu es entrepreneur, il y a un problème. Il faut que je trouve une solution. Il faut que je trouve quelle est la meilleure solution. La plus facile à mettre en place rapidement. C'est qui sera plus sur le long terme. C'est clair. Exactement.

  • Speaker #0

    Remise en question aussi. Et puis de se dire que rien n'est jamais acquis, ça aussi, c'est vrai. Et ce qu'on se disait tout à l'heure, moi, je me dis toujours quand je vois des gens rentrer, merci. Merci, vraiment. Merci d'être là. Merci de nous encourager de venir acheter de l'art. Parce que vous encouragez un peu tout le monde.

  • Speaker #1

    Et petite interruption, parce que Lamia attendait une livraison. Et c'est reparti pour la discussion.

  • Speaker #0

    Mais non, c'est vrai que cette histoire de légitimité de trucs, on n'en a pas parlé, mais c'est fou. Ouais,

  • Speaker #1

    ça t'a un peu au début,

  • Speaker #0

    ça m'a un peu chiffonné, ouais, parce que, effectivement, quand tu viens pas de ce milieu-là et tout ça...

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    puis bah,

  • Speaker #1

    tu arrives avec une proposition plus qu'un peu différente, soit ce qui fait... Qui se dit, oh là là, mais qu'est-ce qu'elle va réinventer, le truc ? Puis bon, un peu ça marche, puis elle vient plus à l'ouvrir une deuxième boutique...

  • Speaker #0

    Mais même des autres collègues, des autres galeries, ouais, ouais, effectivement. Ou bien, ouais, de... Mais même, alors après, quand on a ouvert l'agence aussi, c'était pareil. Ah oui. Ah là là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'ils viennent...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'elle vient faire ? Pourquoi elle ouvre une agence ? Pourquoi Cyril ?

  • Speaker #1

    Il faut réussir à mettre ça de côté et avancer parce que c'est vrai que ça peut être pour certaines personnes, ça peut être totalement bloquant, ce manque de légitimité. Moi, je l'entends souvent avec les gens qui je travaille qui vont dire finalement, je ne suis peut-être pas la bonne personne. Alors que si, c'est juste c'est sûr.

  • Speaker #0

    Et puis tu le fais à ta façon en fait. Oui, de toute façon, il y a mille personnes.

  • Speaker #1

    Tout le monde pourrait vendre le même produit. Il y aurait tellement mille façons de ...

  • Speaker #0

    de monter la boîte autour de ce produit que ce serait mille propositions différentes il y a de la place pour tout le monde bien sûr il y a tellement d'artistes nous effectivement on reçoit beaucoup de demandes chaque mois et puis des fois des trucs super et je me dis il faut que je le garde je le mets en rouge et puis si je ne réponds pas tout de suite je cherche je cherche je me dis je ne le vois plus je ne sais pas je l'ai perdu mais tu vois il y a par exemple Omirette qui a ouvert à Marseille qui a fait une super sélection ... Donc il y a d'autres galeries d'illustration qui ont ouvert, mais bien sûr qu'il y a de la place pour tout le monde. Il faut le faire à sa façon aussi. C'est pour ça,

  • Speaker #1

    on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, qu'un lieu est vachement incarné, il est l'addition de tout un tas de valeurs qu'on a les uns les autres, d'envie de faire, d'intention qu'on va mettre derrière. Et donc il n'y a pas deux lieux qui se ressemblent normalement. C'est un peu ton bébé le lieu en fait. C'est ça,

  • Speaker #0

    on était en train de se dire que quand on était salarié, on devenait un peu, enfin quand on a son lieu, un peu dur à la discipline peut-être, pas à la discipline mais à la hiérarchie ou bien... C'est du luxe quand même de travailler pour soi.

  • Speaker #1

    C'est tellement ambivalent en fait, à la fois c'est une tellement grande liberté et puis en même temps tu déconnectes jamais. Moi je me rappelle les week-ends, j'étais pas en boutique parce qu'on avait des gens à la fin qui étaient en boutique les week-ends, donc je faisais pas tous les week-ends. Mais en fait, j'étais quand même là parce que s'il y a besoin de répondre au téléphone, tu regardes le chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais moi, le samedi, je ne suis pas là les samedis. Mais de 11h à 19h, dans le créneau d'ouverture, je suis attentive. Même si j'ai mon téléphone, je regarde. Puis des fois, on m'appelle parce qu'il y a un souci ou qu'il n'y a pas de disponible. Il n'y a plus de certificat d'authenticité. Il vient l'imprimer en tétampadre. Voilà, toutes ces petites choses qu'on a. Il y a une manif devant la place de la République, mais ça arrivait les samedis. Alors là, il y a un incendie devant la porte. Ah, on l'a fait. Rabat la porte en métal. Et le vrai jour off, c'est le dimanche.

  • Speaker #1

    Quand la boutique est fermée.

  • Speaker #0

    Et là, on ferme une semaine par an entre Noël et le jour d'an.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait du bien ça.

  • Speaker #0

    Là, cette année, exceptionnellement, on va ouvrir le 5 et pas le 2, parce qu'on se dit, allez, ça a été une année bien intense. Tu sais, le 1er de l'an, c'est un jeudi, je crois.

  • Speaker #1

    C'est quand même le 1er de la semaine, il me semble.

  • Speaker #0

    Ouais, en gros, ça nous faisait rouvrir le samedi. Ouais, donc voilà. Allez,

  • Speaker #1

    on commence l'année 2026 à reposer. C'est plutôt dimanche. Ouais,

  • Speaker #0

    lundi 4. Ah,

  • Speaker #1

    mais ça c'est bien, on va rassurer aussi à... ou que tu travailles des moments comme ça.

  • Speaker #0

    Il faut que les gens aient un truc de souple aussi. De toute façon, à un moment donné, t'es saturée.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en fait, c'est un métier où il faut tellement donner que si t'as rien à donner, si t'as plus de jus, si t'as plus d'énergie, il y a un moment où tu travailles sur la réserve et en fait, tu fais trop semblant. Oui, mais tu me sens venir aussi.

  • Speaker #0

    Moi, je sais que Cyril, il est assez attentif. Il me dit là, tu sais comment ça va pas ? Tu sais comment ça...

  • Speaker #1

    C'est bien, t'as un garde-fou à la maison.

  • Speaker #0

    Ouais, il me dit tu descends, tu prends... Un café au lait en bas ou un café croissant.

  • Speaker #1

    J'ai pas le temps ! Va promener les chiens ! C'est ça ! La marche, ça fait du bien. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. T'as des idées qui vagabondent.

  • Speaker #1

    Tu reprends un peu de recul et finalement, ça va pas. C'est le problème là. Est-ce que c'est vraiment...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    mais bon.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai. Et ça, moi, je sais que dans ma famille, je suis la seule à avoir un commerce. Et c'est pas évident. de leur faire comprendre comme tu l'as dit tout à l'heure les gens ils doient d'aller à la caisse ils se disent il n'y a pas de client tu peux venir le 24 décembre à Noël ben non je travaille tu pourrais ne pas travailler mais non je ne peux pas ne pas travailler c'est la saison et d'avoir un peu, pas des reproches mais effectivement un peu d'incompréhension ils sont tous un peu dans l'enseignement et du coup ils ont un cursus beaucoup plus planifié les congés le salaire enfin il y a Mais quand t'es ton propre...

  • Speaker #1

    Ils ont du mal à projeter ce qu'ils disent.

  • Speaker #0

    Ça n'a plus d'idée. Je raconte plus. Je dis juste non, je passerai pas Noël.

  • Speaker #1

    Ça c'est vrai que les Noëls, c'est toujours dur. Parce que tu rates aussi des moments de famille et tout ça.

  • Speaker #0

    Mais bon,

  • Speaker #1

    c'est vrai que tu peux pas passer outre. C'est un peu compliqué quand même. L'année dernière,

  • Speaker #0

    j'étais avec mes deux chiens, ma pizza.

  • Speaker #1

    J'étais trop contente. C'est bien. Oui, oui.

  • Speaker #0

    C'est mon meilleur Noël. J'exagère.

  • Speaker #1

    Non, mais oui. Il y a un moment, on ne peut pas être partout.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas évident pour les proches. C'est pour ça que je suis contente. Mon mari m'a rejoint. Il était aussi avant dans l'informatique, tout ça. Et maintenant, il est très content agent.

  • Speaker #1

    C'est trop chouette de faire ça avec les deux.

  • Speaker #0

    Oui, en famille. Et comme ça, on est dans le même...

  • Speaker #1

    Et du coup, quand tu sens justement que la tasse est un peu trop pleine, C'est quoi tes moyens à toi de déconnecter,

  • Speaker #0

    d'aller un peu plus loin ? Il faut arrêter parce qu'effectivement, tu sais, les burn-out et tout ça, ça nous attrape. C'est très rapide et tu mets deux ans pour te monter. Donc, hors de question de choper ce truc.

  • Speaker #1

    Oui, d'autant plus que tu as une sorte de responsabilité tout de même parce que tu es H. T'es chef d'entreprise, donc t'es obligée de prendre soin de toi. Parce qu'en fait, si toi, tu lâches tous les sacrifices,

  • Speaker #0

    c'est ça qui peut être à se mettre dans la tête,

  • Speaker #1

    se dire que ce n'est pas pour moi, je ne suis pas en train de me faire un spa. Parce qu'il y a beaucoup de culpabilité quand on vient se bosser, qu'on fait un break, qu'on part en vacances, ou juste une journée où on ne va pas bosser, pas ouvrir l'ordi. On culpabilise à mort. Mais en même temps, il faut aussi se dire que c'est hyper important parce que c'est une ressource principale de la boîte. Si tu lâches, en fait...

  • Speaker #0

    Mais c'est que c'est très long pour remonter la pente, tu vois. Oui, en plus, oui. Il faut être hyper attentif, il faut faire très attention. Et puis déjà, tu as des fois des symptômes physiques, de battements, de trucs comme ça, qui montrent que ça ne va pas trop. Il faut se connaître. Oui, et d'arrêter, enfin, disons, pour aller boire un café. aller se coucher tôt tu disais dans les métros lire ses mails je prends le métro ou le bus par exemple je sens que ça va la musique j'arrive pas à marcher en écoutant de la musique je suis trop dans la musique j'ai l'impression de me jeter sous une voiture le feuille de la gaffe tu vis la musique à mort en tout cas je marche Oui. je marche des deux galeries je le fais à pied et ça c'est génial c'est beau Paris et ça me calme et puis j'arrive sinon les chiens, t'as vu efficaces ils sont tellement joyeux ils arrivent,

  • Speaker #1

    ils ont une journée de merde ils te voient leur monde est merveilleux c'est des super compagnons bon il va falloir qu'on arrête cette discussion passionnante mais avant de te quitter je voulais savoir si tu pouvais me dire En quelques mots, après ces 11 années d'entrepreneuriat, de galerie, de multiples ouvertures, d'événements, enfin je sais pas, vous avez fait au moins 100 expos, je sais pas, qu'est-ce qui te porte encore ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est la magie des artistes, c'est vraiment eux. C'est l'admiration sans limite sur la création en fait, c'est le mystère de la création. Qu'est-ce qu'ils vont nous dessiner ? Chaque fois qu'on prépare un expo, tu vois, carrément, il n'y a pas le froid, ils vont exposer en avril prochain seulement. C'est Marion Gedanoff et Damien Tran. Hier, on a échangé par mail. Ils ne vivent pas au même endroit. Damien a construit une cabane dans la forêt et Marion, elle vit dans les montagnes. Et là, ils m'écrivent en me disant « On vient de se réunir, on va commencer à préparer l'expo. » Et là, je frissonne, je me dis « Oh mon Dieu ! »

  • Speaker #1

    c'est génial,

  • Speaker #0

    pour la galerie ils sont tous les deux ils se sont réunis tous les deux, ils vont passer un mois ensemble, rien que pour nous montrer en avril prochain des choses qui n'existaient pas et qui vont exister trop bien, qu'est-ce qu'ils vont nous raconter et ça, comment veux-tu résister, tu vois en quel état ça te met Et même quand tu es fatigué ou que tu dis franchement, la vie, le contexte, tu n'as pas l'impression que tu es bien. Oui, c'est de la magie en fait. Oui, le monde il est un peu de merde, mais les artistes ils te portent vers des... C'est vraiment la magie de la création et ça, on ne s'en remet jamais quoi. On ne s'en rassasie jamais. Merci.

  • Speaker #1

    Et dernière question, est-ce que tu as un conseil ? Ou un apprentissage à transmettre à des personnes qui souhaitent ouvrir un lieu ou qui ouvrent un... Enfin, où qu'on ait lieu aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Eh bien, il faut se faire confiance. Il faut vraiment se faire confiance et il faut prendre tous les avis. Il faut en parler au max autour de vous. Parce que quand on a un projet comme ça, il ne faut pas le garder pour soi. Et tous les avis sont bons à prendre. Alors, il y aura forcément des gens ou dans l'entourage proche ou moins proche qui vont mettre en doute. Ou bien mettre des... Voilà. émettre des avis négatifs, mais tout est bon à prendre. Il ne faut vraiment pas se décourager. Et des avis négatifs, il faut se nourrir aussi en se disant « Ah ben tiens, peut-être que je peux l'orienter différemment. » Et des avis positifs encore plus, évidemment. Mais il faut se faire confiance et il faut aller au bout parce que c'est beaucoup d'efforts. Et je dirais presque que le plus dur, c'est avant. Toute la construction du projet, c'est de le rendre tangible en fait et d'avoir tous les éléments en main. pour pouvoir le réaliser. C'est peut-être le plus difficile parce qu'après, c'est difficile aussi, mais on a le lieu. Donc,

  • Speaker #1

    on est sur son bateau et il va falloir naviguer avec.

  • Speaker #0

    Mais le bateau, il est construit. Et ça vaut vraiment le coup d'avoir son propre bateau, quoi. Et d'avancer dans la vie avec un lieu, c'est génial.

  • Speaker #1

    Trop bien. On va venir sur cette histoire de bateau. J'aime beaucoup. Merci beaucoup, Lamia. C'était trop sympa. J'ai adoré cet échange.

  • Speaker #0

    J'étais pas trop bavarde.

  • Speaker #1

    Non, c'était parfait.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Et joyeux Noël.

  • Speaker #0

    Ah mais c'est vrai, toi aussi Joyeux Noël

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout Si cette conversation vous a plu pensez à la partager autour de vous ou à vous abonner sur votre plateforme d'écoute préférée Vous pouvez aussi laisser un commentaire ou quelques étoiles ça ne paraît rien comme ça mais pour moi c'est énorme Cela permet au podcast d'être plus visible et ça m'encourage à continuer dans cette démarche Et si vous êtes commerçante, commerçant artisan, artisane ou porteur de projet Je vous invite à découvrir le site de Paris Commerce. Vous y trouverez des ressources utiles, des outils pratiques et des initiatives concrètes pour vous accompagner dans l'installation de votre boutique. Je vous mets le lien dans la description. Et on se retrouve très vite pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et de votre business. Ciao !

Description

Pour ce nouvel épisode, je rencontre Lamia Magliuli, fondatrice de la Slow Galerie, une galerie d’illustration ouverte en 2014 dans le 11ᵉ arrondissement de Paris.
Un lieu chaleureux, accessible, non élitiste, où l’on chine des illustrations comme on feuillette des vinyles, et qui réunit aujourd’hui plus de 5 000 œuvres et plus d’une centaine d’artistes.


Après onze ans d’activité, la Slow s’est transformée en véritable écosystème : galerie, atelier d’impression, e-shop, podcast, agence…


Et cet été, Lamia a ouvert une deuxième adresse, rive gauche, tout près du Jardin du Luxembourg — un local trouvé grâce à Paris Commerces, rénové en six semaines, et qui ouvre un nouveau chapitre pour la Slow.


Dans cet épisode, on parle de ce que signifie vraiment ouvrir un second lieu :
• dédoubler un stock colossal
• repenser l’organisation et les rôles de l’équipe
• faire exister un lieu dans un nouveau quartier
• trouver des repères, un rythme… un équilibre
• composer avec les imprévus et la réalité du quotidien
• concilier boutique physique, e-shop et expérience client
• accueillir, expliquer, guider, sans jamais perdre l’esprit Slow


Lamia partage aussi ce qui la porte depuis onze ans : la magie des artistes, la joie de découvrir des œuvres qui n’existaient pas la veille, et cette envie de créer des lieux où l’on peut découvrir, ralentir, et se sentir bien.


Un échange généreux, sincère et passionnant, dans les coulisses d’une galerie indépendante pas comme les autres.


📍 Cet épisode a été réalisé en collaboration avec Paris Commerces, l’opérateur créé par la Ville de Paris pour soutenir les commerçants et artisans parisiens.
Leur mission : protéger le commerce de proximité, encourager le “Fabriqué à Paris” et faciliter l’installation d’activités à fort ancrage local.

Leur site regorge d’informations, d’outils et de ressources pratiques pour les porteurs de projet : pariscommerces.fr


🎧 L’Arrière Boutique, c’est le podcast qui explore les coulisses du commerce, de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise à travers des récits de terrain, des interviews sincères et des conseils concrets pour celles et ceux qui veulent créer un lieu à leur image et faire vivre un commerce qui a du sens.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur l'arrière boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Aujourd'hui, je pars à la rencontre de Lamia Maglioli, fournatrice de la Slow Gallery, une galerie d'illustration ouverte en 2014 dans le 11e arrondissement de Paris. Un lieu qui propose plus de 5000 œuvres et défend une conviction forte. Rendre l'art accessible, chaleureux et débarrassé de tout élitisme. Chez Slow, on chine des illustrations comme chez un disquaire, on prend le temps, on s'émerveille, on se laisse surprendre. Parce que comme le dit si bien Lamia, l'art ce n'est pas du luxe. Onze ans plus tard, la Slow Gallery a grandi et s'est transformée en un véritable écosystème. Une galerie, un atelier d'impression, un e-shop, un podcast, une agence et depuis juillet dernier, une deuxième adresse rive gauche tout près du Jardin de Luxembourg. Un local trouvé grâce à Paris Commerce, rénové en six semaines et qui ouvre un nouveau chapitre. Celui d'apprendre à trouver sa place dans un autre quartier, avec un autre public, tout en continuant à faire vivre la galerie historique. Dans cet épisode, on parle de ce que signifie vraiment ouvrir un second lieu. Dédoubler les stocks, repenser l'organisation, trouver les bons rythmes, jongler avec les imprévus, et tenter chaque jour de garder l'équilibre. Parce que le métier de commerçant, c'est aussi ça. Avancer en funambule avec beaucoup d'exigences, de travail et une bonne dose de créativité pour réinventer chaque journée. On parle aussi d'expérience client, d'organisation. du podcast, de la relation avec les artistes. On évoque le rôle du e-shop, la complémentarité entre le digital et les galeries, et l'importance du bouche-à-oreille dans des métiers où rien n'est jamais acquis. Et puis, on parle de ce qui porte Lamia depuis 11 ans, la magie des artistes. Cette émotion qui revient à chaque nouvelle exposition, l'admiration pour le geste créatif, et cette joie profonde d'offrir un lieu où l'on peut découvrir, ralentir et se sentir bien. Cet épisode est généreux, à l'image de Lamia, avec la sincérité de son regard elle raconte son parcours, ses choix, ses intuitions et cette envie intacte de créer des lieux où l'on peut entrer, souffler un peu et laisser la beauté nous attraper. Bonne écoute ! Avant de plonger dans l'épisode, un petit mot sur mon partenaire Paris Commerce. Paris Commerce, c'est l'opérateur qui a été créé par la ville de Paris pour soutenir les commerçants et artisans de la capitale. Sa mission ? Protéger le commerce de proximité, encourager le fabriqué à Paris et accompagner les entrepreneurs dans le développement et la pérennisation de leurs activités. notamment en facilitant leur installation dans une boutique physique. Une démarche qui évidemment me touche particulièrement, car elle fait écho à ce que j'essaye de faire avec l'arrière-boutique, mettre en lumière les parcours de celles et ceux qui entreprennent dans le commerce indépendant, avec beaucoup de passion, et cela malgré les difficultés. Bonne écoute ! Salut Lamia ! Salut Audrey ! Ça va ? Oui, merci beaucoup ! On a déjà papoté à mort avant l'enregistrement ! Oui, c'est vrai,

  • Speaker #1

    c'était le podcast avant le podcast !

  • Speaker #0

    C'était super intéressant ! Je vais essayer de te faire radoter sur certains points que je trouve hyper intéressants. J'ai envie que les gens entendent le tabou.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, j'aime bien radoter.

  • Speaker #0

    Alors raconte-moi où on est pour cet enregistrement.

  • Speaker #1

    Alors là, on l'appelle la Slogalerie Luxembourg, parce que pour la distinguer de la Slogalerie République, qui est côté République, rive droite. Et là, on est dans la Slogalerie qui s'est installée en mi-juillet dernier. Aux 60 rues Monsieur le Prince, près du Jardin du Luxembourg.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc c'est un grand espace ?

  • Speaker #1

    C'est un espace qui fait à peu près 70 mètres carrés, qui est un espace de Paris Commerce en fait. C'est une chance incroyable qu'on a d'avoir pu s'installer ici. Merci à Paris Commerce d'ailleurs, à Camille, à toute l'équipe, Michael Wettenberg, qu'on aime beaucoup, qui ressemble à Gérard Philippe.

  • Speaker #0

    Vous irez voir ça en net. Elle vient de me montrer les images.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais voilà, il est très lumineux. On est dans la pièce, toutes les deux, d'exposition, on va dire. On y organise une fois tous les trois mois des expositions qui sont souvent autour de l'édition. Là, ce sont les planches du livre de l'artiste qui s'appelle Cécile. Et son livre s'appelle Le Grand Amour. T-A-M-O-U-R, Le Grand Amour. Et c'est des textes d'Alex Cousseau, mais c'est des illustrations de Cécile. Et du coup, ce sont les planches originales qu'on expose jusqu'à la... jusqu'à la fin de l'année. Et donc l'espace, il est divisé aussi en trois parties, un peu comme la Galerie République. Il y a une partie, on va dire, fond de collection permanente où ce sont essentiellement des éditions limitées, des gravures, des sérigraphies, des tirages en pigmentaire, enfin des digigraphies. Et ensuite, on a un petit couloir. Alors c'est marrant parce qu'un peu par hasard, la configuration des deux espaces dans les deux endroits est un peu la même. évidemment Les lieux sont différents, mais il y a une partie qui accueille le public et qui est vraiment dédiée aux multiples, aux œuvres originales en édition limitée. Ensuite, il y a un petit passage qu'on a peint en bleu pour imiter la Galerie République où il y a une pièce bleue qui ressemble à un cabinet de curiosité. Et là, ce petit passage bleu, il y a des céramiques d'Anne Breton, de Floriane Saint-Sébastien, des choses précieuses, des objets précieux, des gravures. des œuvres uniques aussi, des pastels, etc. Et qui nous conduit à cette pièce où on est toutes les deux et qui est donc la pièce d'exposition.

  • Speaker #0

    Ok. On va peut-être repasser par la question de base. Est-ce que tu peux te présenter ? Oui.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Lamia Magliuli et j'ai ouvert la SLO Gallery en février 2014, qui est une galerie qui est dédiée à l'illustration et aux arts graphiques. qui s'est installée aux 5 rues Jean-Pierre Thimbault et qui représentent aujourd'hui alors au début on a commencé avec une petite équipe d'une dizaine d'artistes que j'avais rencontré dans des galeries que j'avais vu leur travail dans des galeries qui sont plutôt à Berlin ou à Londres parce que dans ces villes là il y a effectivement beaucoup de galeries d'illustration et aussi des artistes que j'avais rencontré dans par exemple L'Oeil Ouvert qui était à l'époque installé à rue François Miron pour tous les artistes graveurs Salut ! Ils ont une super sélection. Et je leur avais proposé de venir aussi exposer dans ma galerie. Mais aujourd'hui, effectivement, la famille d'artistes a vraiment agrandi. Ils sont plus de 100.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    une grande famille. Et la collection aussi d'œuvres qu'on présente est aux alentours de 12 000 dessins, je pense. Oui,

  • Speaker #0

    d'accord. Entre les deux boutiques, vous avez la même sélection ? Oui,

  • Speaker #1

    à peu près la même sélection. Ici, la particularité qu'on a voulu développer, c'était justement autour de la céramique. De vraiment développer les pièces en céramique, d'en avoir plus que là-bas. Parce qu'en fait, la céramique, ça ne s'improvise pas. De l'autre côté, il faut anticiper des espaces d'exposition pour des pièces comme ça, qui soient bien installées, protégées, etc. Donc... Comme je ne l'avais pas fait à la Galerie République, il n'y avait pas de surface plane. Donc on a anticipé qu'il y avait un meuble qui est destiné à les recevoir et à les montrer. Hormis ça, hormis les artistes céramistes qui sont plus représentés ici qu'à la Galerie République, il y a beaucoup plus de choix, c'est à peu près la même sélection. Après, on l'ajuste effectivement. Parce que ce qui est assez intéressant, c'est que l'appétit n'est pas le même rive gauche que rive droite.

  • Speaker #0

    Là, tu te rends compte déjà en semestre ? Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ça fait presque six mois, tu as raison. Oui, oui, oui. Effectivement, c'est assez intéressant. Et puis tant mieux, parce que du coup, de part et d'autre, chaque artiste a son public, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très chouette de voir ça. C'est la clientèle qui évolue et qui est pour autant tout aussi intéressée. C'est ça.

  • Speaker #1

    Après, elle va peut-être aussi évoluer notre clientèle, mais c'est vrai qu'on a démarré pas mal avec des personnes de passage des touristes, puisqu'on est pas loin du Panthéon, du Jardin du Luxembourg. Donc on a des gens qui voyagent, qui sont de passage et qui aiment bien embarquer dans leur valise des petites choses, des petits formats. Alors du coup, on s'est dit qu'on allait déployer la mini-galerie des minis ici. Donc en fait, pour l'instant elle est en brionnaire, mais on a demandé aux artistes qui étaient au quai, si ça leur les inspirait, de nous faire des mini mini, ou des mini pastels, des mini gravures, des mini céramiques. Floriane Saint-Sébastien qui vient d'arriver, qui va tenir la galerie aujourd'hui, est une artiste céramiste de grand talent, qu'on aime beaucoup, qui expose d'ailleurs en janvier 2026 à l'autre Galerie République. Il faudra bien préciser l'endroit pour ne pas qu'on se trompe. Et qui nous a fait toute une sélection, toute une série de petits brocolis, de petites baguettes de pain. C'est irrésistible. Et donc, en fait, on les va venir à ramener. Exactement. Ce n'est pas encombrant. C'est tout petit. Donc là, on va en avoir plein pour Noël, on espère que ça va plaire. Mais donc, en fait, cet endroit-là, avec ses contraintes ou bien avec ses qualités aussi, enfin, c'est sa configuration qui lui est propre, on essaye de développer des choses qui soient particulières, singulières et qui la distinguent de l'autre galerie.

  • Speaker #0

    Oui, tout ça, parce que chacune a un peu leur identité, comme dans une braterie, les frères et sœurs sont différents.

  • Speaker #1

    Au début, on l'appelait la petite sœur d'ailleurs. Et puis, bon, maintenant... elle s'émancipe et puis l'autre chose qu'on a voulu développer ici qui la distingue de l'autre galerie c'est des ateliers d'accord,

  • Speaker #0

    ah oui on en parlait tout à l'heure les ateliers portraits de chiens,

  • Speaker #1

    exactement quelle bonne idée, oui c'était avec Camille de Cusac ça c'était il y a un mois enfin oui voilà quelques semaines déjà on en fait un tous les 15 jours Et du coup, on enchaîne. Ah oui, il a été suivi de l'atelier Pastel avec Alix Solanier, qui travaille aussi à la galerie et qui est une artiste pasteliste, qui a eu cinq ou six élèves, même des débutants, tout le monde est le bienvenu, pour leur apprendre à utiliser le pastel et faire des paysages, leurs paysages de rêve. Et c'est assez étonnant parce que c'est fou, même en n'ayant pas forcément de base. de travail, de formation. Les jeunes filles qui étaient là ont vraiment fait des choses assez... C'était épatant. Et là, ce week-end, c'est l'atelier Portrait de Lovers. Donc, on peut venir avec bien plus. Et Alice Death va croquer les amoureux. Ah, c'est trop chouette. Et donc ça,

  • Speaker #0

    c'est toutes les deux semaines ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, c'est toutes les deux semaines. Alors, à Noël, on n'en fait pas parce qu'on va être un peu busy-busy. On va reprendre après, on va finir avec l'atelier céramique d'ailleurs de Floriane, Saint-Sébastien.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est le dernier atelier de l'année, qui est le premier week-end de décembre. Et là, ça va être cool parce que tu peux faire ton petit bol et avec le paysage de ton choix aussi, pareil. Génial. Déco. Et Floriane l'emmène ensuite pour l'émailler et le cuir. Et là, il reste encore des places. Mais on va poursuivre l'année prochaine. On refera ton portrait de chien avec Camille de Cusac parce que ça a eu beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    Je vais prendre ma place. Oui, c'est trop sympa. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    L'idée étant effectivement que les gens du quartier aussi s'approprient le lieu. De s'inscrire comme ça dans un...

  • Speaker #0

    Oui, avoir des rendez-vous, tu peux venir et ça change à chaque fois.

  • Speaker #1

    Exactement, que ce soit un lieu que les gens se l'approprient en fait. C'est hyper important. Et ça, ça prend un peu de temps aussi forcément.

  • Speaker #0

    Bah oui, complètement. Il faut réussir déjà à voir qu'une boutique est là. J'ai encore souvenir qu'après avoir ouvert pendant dix ans, il y a des gens qui passaient devant notre boutique et qui nous demandaient si on venait d'ouvrir. C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas du quartier ? Il suffit qu'ils prennent une rue à côté. Donc c'est ça, tout l'enjeu quand on offre une seconde adresse aussi, c'est de se dire comment est-ce que je vais m'adresser à ces gens ? Comment je leur dis que je suis là ? Comment je peux y aller de passage ?

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que pour le coup, avec Paris Commerce, tout s'est fait assez vite. Et donc, on a ouvert comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Tu avais déjà envie de voir une deuxième boutique ? C'était quelque chose qui était en gestation depuis longtemps ? Oui,

  • Speaker #1

    de temps en temps, c'était un peu dans le coin de notre tête. En fait, on a eu un corner au Bon Marché il y a quelques années. Je ne pourrais pas dire laquelle, mais enfin voilà. Et qui n'avait pas trop mal marché. Et les gens, à l'issue du corner, c'est un corner pour Noël en fait, dans la période de Noël. Quand on a tout démonté, il y a des gens qui se disaient si on veut continuer à suivre tel artiste ou tout ça,

  • Speaker #0

    comment on fait ?

  • Speaker #1

    Et quand on leur disait, on est près de la place de la République. Les gens en rive gauche disaient mais jamais je vais traverser la Seine, vous êtes fous, c'est un voyage, j'ai autre chose à faire. Donc on s'est dit bon ben effectivement il y a un sujet. Et puis après on a commencé à faire des comptes clients, ça fait 2-3 ans qu'on fait des comptes clients. Si les personnes veulent faire leur compte pour avoir, ils cumulent des points, ils ont des réductions au bout d'un certain nombre, un certain montant d'achat, 500 euros d'achat, ils ont 10% sur leur prochaine commande, enfin bref. Du coup, ça nous a permis de regarder qui étaient nos clients pour ceux qui avaient laissé leur adresse.

  • Speaker #0

    Super intéressant, parce que c'est vrai que ça te donne de la donnée que tu peux avoir. Bien sûr. Et puis te faire comprendre, en fait, qui sont les clients.

  • Speaker #1

    C'est à l'issue, comme ça, on a fait une petite manip sur les stats. On s'est dit, mais il n'y a quasiment personne rive gauche. C'est vraiment le pourcentage le plus faible de clients. Nos clients étaient vraiment majoritairement rive droite ou banlieue. Et du coup, ou après étranger, évidemment, mais il y a un sujet. Et j'ai vu cette annonce, mais vraiment par hasard, de Paris Commerce, où les conditions étaient super. Le lieu était beau, dans un emplacement qui est joli, génial. Là, tu te dis... On va essayer. C'est une blague ? Oui, c'est ça. Je me suis dit, mais pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Le père va s'effondrer. Oui, il n'y avait pas de droit au bail. Location pure. Normalement, quand tu as une location pure, les loyers sont exorbitants.

  • Speaker #0

    Généralement, c'est ça. C'est vaste communiquant. Exactement. Le droit au bail faible, gros loyer.

  • Speaker #1

    Ou droit au bail élevé, petit loyer. Là, il n'y avait pas de droit au bail. Le loyer était OK. Il y avait un court-circuit dans ma tête. et puis bon voilà il fallait faire un dossier quand même parce qu'il y avait plusieurs candidats mais... Et ça a été assez vite parce que je crois qu'on a été, il me semble, dans l'enchaînement des événements. On a eu l'annonce qu'on était pris fin mai et on a eu les clés début juin.

  • Speaker #0

    On a commencé les travaux donc il fallait tout faire vite.

  • Speaker #1

    Donc dans un petit pas, tu dis bon ben voilà, il faut déjà s'installer et puis ouvrir le plus vite possible quand même.

  • Speaker #0

    Il y avait beaucoup de travaux à faire ?

  • Speaker #1

    Non, le lieu était nickel en fait. On a juste peint un peu cette pièce où on est et puis après construire les meubles quand même. pour que... l'identité de ce lieu-là, de la Slogalerie Rive-Gauche, soit à peu près la même, qu'on se dise qu'on est dans la même... le même écrin. C'est ça. Du coup, je connaissais déjà Mathilde Toutain, qui est des designers d'intérieur, qui était la copine d'une voisine, en fait, et qui était disponible et qui, dans son sillage, a embarqué Alexandre Noulet, qui a un superbe... Si je dis ça, mes tuyaux vont être parfaits, j'espère, qu'ils soient assaillis de demandes. Mais Mathilde Toutain et Alexandre Noulet, me nuisiez. qui nous a aussi ensuite refait d'autres meubles. Le designer, il est extra. Ils sont tous les deux extras. Et ils ont réussi la performance en six semaines d'aménager le lieu. Tu vois cette verrière ? C'est vraiment la signature de Mathilde. D'accord.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que c'est vrai qu'il y a un monde entre regarder un peu les annonces, se dire pourquoi pas. Et puis, six semaines plus tard, se retrouver. Ah bah ouais.

  • Speaker #1

    Je suis choquée en fait. des fois j'arrive pas à m'en remettre même aujourd'hui c'est la post-priorité j'ai passé un coup de fil et voilà où j'en suis et comment t'as abordé ça justement toute cette préparation, t'étais dans quel état d'esprit je sais pas oui c'est vrai c'est assez un peu euphorique quand même ça y est on va traverser la scène mais tu sais pour la première galerie ça m'avait fait ça aussi Merci. Tu ne te poses pas trop de questions, tu n'envisages pas non plus les difficultés qui vont arriver, ou tu te présentes tout de suite.

  • Speaker #0

    C'est dur de se projeter, de s'imaginer vraiment ce que va être le quotidien pur.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, sinon on ne le ferait pas, mais je pense qu'il faut foncer de toute façon. En fait, c'est plutôt ma stratégie, je fonce et je réfléchis après.

  • Speaker #0

    Je plaide coupable aussi. Mais bon, ça permet aussi de... Bon,

  • Speaker #1

    c'est une façon d'avancer. De toute façon, après, il faut accuser réception qu'on peut faire des boulettes et des erreurs. Et après, il faut s'en occuper quand même. Mais non, non, mais je suis très contente. Voilà. Je sais que ce n'est pas évident parce qu'il faut faire monter la mayonnaise. Comme dans tout projet. Oui, c'est un nouveau terrain de jeu.

  • Speaker #0

    Oui. Et puis, tu pars avec quelque chose d'assez solide. Enfin, finalement, la slow avait... Enfin, là, ça fait 11 ans.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, tu as aussi construit quelque chose de fort avec les personnes avec qui tu travailles dans les équipes, que les illustrateurs et les artistes, qui sont une grande famille. Comment ça s'est passé, justement, cette annonce aux équipes et aux illustrateurs ? J'imagine que tu as dû doubler ton stock ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. On a un atelier d'impression rue de Turène, et c'est vrai qu'effectivement, il a fallu le faire tourner à plein régime. En plus, ça tombait pendant la période où toute l'équipe avait prévu des congés. Il n'était pas question de les sabrer, ces congés. Le planning de congés, tout le monde a pris ses vacances. Mais il a fallu quand même, dans les interstices du temps, envoyer. Mais voilà, ça l'a fait. On a monté un premier mur. Je ne sais pas si tu as fait attention, quand tu rentres à droite, il y a plus grand mur. Il y a énormément de surfaces d'exposition ici, plus que dans la Galerie République. Parce que la Galerie République, il y a 20 mètres de vitrine. Et puis, il y a beaucoup de vitrines. Donc, tout ce qui est parti vitré, on n'y expose pas. Mais enfin, c'est chouette. Donc là, il y a plus de choses au mur, moins de choses dans les bacs. Mais du coup, accrocher, ça prend vachement de temps. En fait, l'idée, c'est de faire des murs d'images, des sortes de mosaïques de dessins. Et donc, ça, ça a pris du temps. d'habiller les murs de la galerie à Luxembourg et de remplir les bagues, de mettre les étiquettes non non c'était voilà et du coup là maintenant on ajuste c'est ce que je te disais on aura plein de nouveautés qui vont arriver ici on a rempli la besace de Noël on tape à la peau de tous nos artistes depuis un mois en disant que vous avez des nouvelles choses qu'on pourrait présenter pour

  • Speaker #0

    Noël ok et si on revient un peu à la ... À la jeunesse du projet, qu'est-ce qui t'a Qu'est-ce qui a motivé cette envie d'ouvrir une galerie d'illustration ? Et qu'est-ce que tu as eu envie de proposer dans cette galerie ? Qu'est-ce que tu as eu envie que les gens vivent ?

  • Speaker #1

    Oui, alors la galerie d'illustration, en fait j'avais avant mon café. J'avais un café où j'ai pendant 5 ans, plutôt entre 2014 et 2019, qui s'appelait le Jam Café et qui était un café des voyages. sur une thématique bien particulière et qui a organisé aussi des expos plutôt photos mais aussi peintures donc il y a quelques artistes qui nous ont suivis ici mais quand je l'ai avoir un lieu, on en parlait tout à l'heure toi aussi, c'est quelque chose c'est assez magique et quand on le laisse, c'est une partie de soi c'est à la fois le début d'autre chose quand on achève un projet Ça m'avait un peu éteint aussi, de ne plus avoir mon lieu. Et j'ai eu envie d'en refaire un après une petite période de pause. Là, on est partis un an avec mon mari sur un voilier faire un tour en Méditerranée. On a vécu sur notre voilier. Et on pensait pas revenir, en fait. Moi, je me suis dit, on part. Je me suis formée, j'ai suivi par correspondance des cours pour enseigner le français en langue étrangère, le FLE,

  • Speaker #0

    au cas où,

  • Speaker #1

    sur un malentendu, on s'installe quelque part où il faille que je... Je travaillais dans une alliance française, enfin bon, n'importe quoi. Alors évidemment,

  • Speaker #0

    on est revenus. Oui, mais c'est incroyable, déjà comme parenthèse de vie. Oui, il faut tenter des trucs. Je ne te raconte pas le nombre de projets que j'ai imaginés sur le bateau.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être tout le temps, là. Pas de seule raison. Quand il n'y a pas de tempête. Et en rentrant, je me suis demandé qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire de ma peau. et il y a un team au fond de toi qui a envie de rouvrir un lieu mais il se trouve que j'ai candidaté quand même, je cherchais du boulot et j'ai candidaté, on a essayé de s'installer avec mon mari Cyril qui fait partie de la galerie et de l'agence aussi parce qu'on a une agence d'illustrateurs j'ai essayé de travailler on voulait s'installer à Marseille qui pour moi c'était la ville la plus chouette au monde donc bon alors j'ai passé un entretien à Carré d'artistes pour être honnête, je ne sais pas si tu vois ce que c'est Non. Tu ne connais pas ? Il y en a plein à Paris. C'est une chaîne de galeries qui propose des carrés d'œuvres uniques. Ils ont une grande équipe de peintres. C'est que des œuvres uniques, que des peintures en forme de carrés. Tu as des carrés 20-20, 30-30, 40-40, mais c'est que des carrés. Il y avait une place pour voir. J'ai passé l'entretien. C'était calamiteux, vraiment horrible. Et j'avais 40 ans, se faire embarrer comme ça, tu sais, les questions d'entretien, je me suis dit c'est pas possible, je vais pas pouvoir retrouver du boulot quoi.

  • Speaker #0

    Ah voilà.

  • Speaker #1

    Puis je suis plus dedans. Et par contre, me voir être dans une galerie, ça m'a beaucoup plu. Tu te projetais. Et je me suis dit, ben voilà, je vais en faire, je vais faire ma galerie.

  • Speaker #0

    Je vais pas attendre qu'on m'embauche. Voilà.

  • Speaker #1

    je vais faire à ma sauce et oui mais alors du coup j'ai essayé de faire un lieu qui ressemblait à mon jam et du coup j'ai il s'appelait le jam le café que j'avais et et puis bon j'aime ça évidemment enfin on fait pas un truc j'allais pas ouvrir un magasin de lingerie enfin bon j'ai rien contre la lingerie mais c'est vrai que c'est pas mon truc pourquoi je raconte ça voilà

  • Speaker #0

    tout le monde le sait pour faire un truc qui dit auquel tu es connectée voilà c'est ça du coup

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai essayé. Il faut beaucoup bolser quand tu ouvres un programme. Parce qu'il faut évidemment faire un prêt. Donc, quand tu fais un prêt auprès d'une banque, il faut faire un dossier. Bien sûr, un dossier de business plan, en fait. Donc, avec des comptes de résultats prévisionnels, des plans de trésorerie. Tu étais à l'aide avec comment ça ? En fait, j'avais suivi un cursus. Parce qu'avant, j'étais dans les télécoms. Enfin, dans une ancienne vie.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si... Non, je ne t'ai pas raconté. Non.

  • Speaker #0

    On ne l'a pas dit en off.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. J'étais, pendant une dizaine d'années, je travaillais pour Alcatel, la RATP, Français comme Obie. J'étais plutôt dans la technique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et j'avais pris un chemin de traverse déjà. J'avais pris la tangente pour me former à la gestion de projets culturels. Dans une école, ça s'appelait l'ESC Senior. C'est un circuit en accéléré. C'est ce qui m'avait permis. De connaître tout ce qui était droits d'auteur, gestion, voilà, qu'est-ce qu'il faut faire, comment tu montes un projet. Et puis, il y avait aussi toute une partie marketing, etc. Donc, c'était en accéléré, mais j'ai tout pris le max. J'ai vraiment été très sérieuse et ça m'a permis de savoir monter ce genre de dossier. Mais sinon, si on ne sait pas faire, il y a la chambre de commerce où on peut vous aider.

  • Speaker #0

    La BGE aussi, je crois qu'il y a beaucoup. Il y a pas mal de...

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui, on a toutes les aides. C'est quand même bien fichu quand tu veux monter ton affaire. assez épaulé. En tout cas, la banque a suivi. Et vraiment, c'est fou parce que tu avances sans... idées préconçues en fait je savais pas trop où j'allais mais j'avais quand même quelques points d'ancrage sur combien et comment est-ce que je quels artistes avec quels artistes j'allais travailler combien d'artistes aussi qu'elles étaient les la famille d'artistes avec qui je pouvais démarrer et j'ai eu la chance il y en a une dizaine qui m'ont suivi et effectivement sans du tout me connaître en fait mais le lieu était joli parce que le lieu je pense Ça leur a donné confiance parce que ce n'était pas un lieu... Il est joli, en fait. Il y a beaucoup de lumière. C'est une ancienne pharmacie. C'est une ancienne pharmacie. Il y a beaucoup de cachets. Oui, c'est ça. Il y a trois pièces. C'est surtout la lumière, la hauteur sous plafond qui faisait que déjà, de base, leurs œuvres allaient être bien installées. C'était un bel écrin pour leur travail. Et du coup, il faut beaucoup bosser. Il faut beaucoup, beaucoup travailler. C'était pour moi le métier idéal. Je me suis dit finalement, qu'est-ce qui pourrait me rendre le plus heureuse dans le quotidien ? Dans le café que j'avais avant, c'est très laborieux de tenir un café, ça m'a un peu épuisée. Et donc j'ai mis de côté, j'ai continué à explorer tout l'aspect exposition que j'avais déjà là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, ça, ça t'avait.

  • Speaker #1

    En plus, on faisait des spectacles de danse, de musique les vendredis soirs, des projections de films. J'aurais bien aimé le faire aussi à la galerie, mais c'est moins le sujet. Mais c'est vrai que dans des vernissages, quand il y a une fanfare, il devait y en avoir une pour le vernissage de jeudi prochain, de Pierre-Emmanuel Liette et d'Émilie Sandoval, mais on ne pourra pas. Mais quand il y a de la musique qui s'invite dans les vernissages, pour celui de Jessica Das, il y avait effectivement un jazz band.

  • Speaker #0

    Ah non, mais c'est génial ! C'est génial quand un endroit est vivant.

  • Speaker #1

    Oui, quand même. Mais c'est ça, en fait. C'est au-delà d'une galerie. Et justement, ce qui est intéressant à explorer, c'est que ce n'est pas qu'une galerie, c'est un lieu de vie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. On peut poser des ateliers,

  • Speaker #1

    dont on parlait là. Il y a ces expositions, les gens se rencontrent, on rencontre l'artiste.

  • Speaker #0

    Que les gens s'approprient le lieu, en fait. Se sentent chez eux. Ils se sentent chez eux et se disent tiens, je reviendrai, je reviens avec des amis. Des fois, j'adore, ce que j'adore, c'est quand des gens se croisent par hasard. dans la galerie qui fait « Ah mais t'es là, qu'est-ce que tu fais ? » Et puis ils commencent à discuter et à raconter. Et du coup, ça sort du temps, des moments comme ça où tu te dis « Mais c'est trop bien ! »

  • Speaker #1

    C'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure, avant d'enregistrer, c'est quand t'as un lieu physique comme ça, où tu crées des rencontres, où tu rencontres les gens, c'est aussi tellement riche de voir les gens qui rentrent, qui prennent le temps de passer. la porte et de faire une pause dans leur journée pour vivre un moment dans la boutique et tu disais tout à l'heure que tu ne te lassais jamais de ça et que parfois quand tu voyais les gens faire un petit tour rapide et repartir, ça te brisait presque le coeur de leur dire mais pourquoi est-ce qu'ils sont partis si vite ?

  • Speaker #0

    Restez chez moi parce qu'ils n'ont pas fonctionné Les gens ils restent longtemps parce que prendre son temps devant une oeuvre la regarder et être en interaction Ça fait du bien, ça élève l'esprit, ça met du baume au cœur, ça cautérise des plaies.

  • Speaker #1

    Oui, et c'était un peu ça l'intention de base quand t'as ouvert, en l'appelant la sloganistique, c'est ça ? Exactement, oui.

  • Speaker #0

    C'est être dans une sorte, tout à l'heure tu disais une bulle, d'être à l'écart de l'agitation de la rue et d'être dans un endroit où la lenteur t'accompagne en fait. Tu prends ton temps, j'aime bien quand les gens prennent le temps, et puis des fois ils reviennent, ils reviennent accompagnés. Ils hésitent, mais c'est exactement ça qu'il faut faire. C'est un peu dans la contemplation aussi.

  • Speaker #1

    Et tu regardes, et tu découvres en fait. Et ce que je trouve hyper intéressant aussi dans votre approche, c'est ce côté un peu disquaire. Tout à l'heure, les illustrations sont encadrées, elles sont dans des bacs et tu peux regarder. Il n'y a pas de tri, c'est à part l'alphabétique, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est par artiste, oui, dans le même bac.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir des styles très différents. Et tu es toujours surpris. et puis tu vas avoir... Enfin, ça joue vachement sur les émotions. C'est-à-dire que moi, même en tant que cliente, dans l'expérience que j'ai pu vivre ici, il y a des artistes que tu connais, que tu apprécies, donc tu es hyper contente de retrouver leur travail. Et puis d'un coup, tu passes et tu as une émotion, tu vois quelque chose que tu n'avais jamais vu avant.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Et je trouve ça super fort de pouvoir faire vivre ça, tu vois, par ce procédé tout simple. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Et c'est ce que tu as envie de vivre, en fait, quand tu ne passes pas d'une boutique aussi.

  • Speaker #0

    Mais oui, exactement. C'est de se dire, des fois, il y a des personnes qui viennent et qui disent bon... Je n'avais pas l'intention parce que ce n'était pas la priorité. Parce qu'effectivement, on se le disait tout à l'heure, s'offrir une œuvre d'art, là, on essaye vraiment de rendre les prix les plus accessibles. Mais ça ne reste quand même pas un objet indispensable dans son quotidien. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr. Comme les courses de nourriture.

  • Speaker #0

    Ce n'était pas une boulangerie et tout ça. C'est quand les gens disent « je ne voulais pas me l'ouvrir, mais je reviens parce que finalement, elle est rentrée dans mon esprit, j'en ai besoin » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Parce que je sais que si je la mets à côté de moi, dans mon quotidien, elle va me nourrir, elle va m'adoucir mon humeur, elle va me rendre joyeuse. Il y a vraiment des œuvres, en plus, tu peux regarder longtemps et elles te... en fonction de ton état, c'est comme un bouquin. Il y a des livres que tu relis plus tard, tu ne vas pas avoir la même lecture. Une œuvre, c'est pareil. Ça dépend vraiment... Non, non, c'est passionnant, bien sûr. Moi, je trouve ça hyper important. Et puis, c'est universel comme langage, le dessin. C'est universel et c'est très culturel. C'est un autre sujet. Mais c'est vrai qu'on a des artistes qui viennent un petit peu de partout. Et en fonction de... de leur terreau de naissance, on va dire, ils ont des façons de s'exprimer différentes. Il y a la mode allemande, la façon allemande d'exprimer, la façon romantique. Les artistes français sont très, très appréciés par les Américains, notamment pour le travail qu'il y a dedans. Les Américains disent « Waouh, c'est le boulot qu'il y a sur ce dessin » . Et ça rend hommage d'ailleurs à toutes les écoles d'art en France parce qu'effectivement, il y a une technique qui est assez... Je pense que c'est assez remarquable. Il n'y a pas une façon de dessiner qui vaut plus qu'une autre. En tout cas, la façon française, les écoles françaises sont... Bravo, chapeau. Je pense qu'ils le disent même les artistes, en fait, souvent. Pas mal d'artistes, notamment qui viennent des Arts Déco de Paris et qui disent merci à nos profs de nous avoir donné non seulement la technique, mais aussi cette liberté d'expression, la liberté et l'envie d'expérimenter aussi. Ouais, ça, c'est bien.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui guide ton choix, justement, sur tes sélections pour la boutique ?

  • Speaker #0

    Eh bien, alors, je pense... S'il y avait peut-être un mot, ça serait la sincérité. C'est vraiment des artistes. Alors, il n'y a pas de profil type. Beaucoup, majoritairement, peut-être, sortent d'école. Enfin, on a eu une formation académique. Mais la filature, une artiste qui brode, qui nous fait des illustrations brodées, je ne sais pas si tu connais son travail. C'est extraordinaire. Attends, tu vois, tout à l'heure, je vais t'en montrer une. Il y a un paysage. Alors, c'est un print, mais elle le fait avec des morceaux de tissu. Elle était, en fait... Ingénieure de travaux publics, Sandrine Touré-Desmers, et juriste aussi. J'adore. Mais oui, et en fait, elle est brodeuse parce que sa grand-mère brodait, elle a repris un peu le flambeau. Mais ses compétences, justement, dans BTP font qu'elle a une façon de gérer la perspective parfaite. Et à ça s'ajoute sa personnalité, sa fantaisie, sa poésie et tout ça. Et ses œuvres, elles n'existent que parce qu'elles existent. Et donc, du coup, c'est ça, c'est la singularité et la sincérité. Et donc, les gens qui font ça, tu sens qu'il y a quelque chose, c'est irrésistible. Il y a quelque chose de très libre, de très sincère, de très franc et qui vient de loin. Les gens ont besoin de s'exprimer. S'ils ne le font pas, ça les rend malades. Et donc, je pense que chacun, tout le monde ici, même les œuvres qui sont derrière toi, de Cécile. Cécile a été DA dans une agence de pub avant. Elle en est partie parce qu'elle avait ce besoin de dessiner pour elle. Elle en est très heureuse. Merci pour elle, j'adore. Tu as vu tous ces petits personnages dessinés comme ça. Même le grand amour, il y a tous les petits coups de feutre. Sa technique hypnotique. C'est vrai qu'il y a aussi beaucoup de femmes chez nous parce qu'elles ont beaucoup de choses à raconter aussi. Et elle se raconte sans entrave, en fait. Elle raconte les choses sans se dire est-ce que ça passe, ça passe pas. Il y a pas de posture.

  • Speaker #1

    Il y a une liberté. C'est encourageant, c'est chouette à entendre.

  • Speaker #0

    Il faut vraiment suivre son instinct, en fait. Je pense que les artistes qui se demandent parfois qu'est-ce que je peux faire pour que ça plaise, qu'est-ce qui est dans la tendance, il faut partir à 180 degrés et revenir...

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    au fond d'un mot et qui on est. Qu'est-ce qu'on a envie de raconter qui vient de soi en fait.

  • Speaker #1

    Je trouve qu'en fait, dans tout ce qu'on fait, de revenir à soi et de ne pas essayer de s'inventer quelque chose ou de faire pour entrer dans un moule, ça change tout.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ça change tout. Et du coup, toi, justement, dans cette optique-là, qu'est-ce que tu retrouves de toi dans cette boutique ? Quelle est la part ? Je trouve que quand tu ouvres un lieu, il te ressemble beaucoup. Oui, tellement... De quoi dans un lieu ? Qu'est-ce que c'est ça ? Moi,

  • Speaker #0

    effectivement, je pense, j'ai pas de formation, j'ai pas fait d'études d'art, hormis ce petit passage comme ça pour apprendre à gérer des projets artistiques ou culturels, mais j'ai pas de formation, sauf mon goût pour ça depuis petite. J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont beaucoup emmenée dans les expos, et tout ça m'a vraiment plu. Tu identifies tout de suite ce qui te rend heureux. Moi, ça me rendait heureuse. Après, en faire son métier, c'est autre chose. Tant mieux. Mais quand tu n'as pas les codes pour ouvrir une galerie, tu le fais un peu d'instinct. Et le faire comme ça, en se disant qu'on va tout présenter encadré, on va faire des choses qui soient de très grande qualité, mais en étant des prix hyper accessibles, parce que le côté populaire, c'est peut-être ce qui me ressemble le plus non élitiste. Oui,

  • Speaker #1

    la phrase. La phrase que tu aurais en fait, je pense. Qui va se mettre quelque part devant.

  • Speaker #0

    Que l'art, ce n'est pas du luxe.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais c'est vrai que c'est quelque chose qui est très ancré aussi dans la culture française. On a beaucoup de musées. Bien sûr. On a une certaine distance avec ça,

  • Speaker #0

    évidemment.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien justement d'avoir des lieux qui... démocratique. Exactement.

  • Speaker #0

    C'est peut-être ce que j'ai ramené qui m'est le plus personnel, comme je viens plutôt d'un milieu technique, scientifique, tout ça. Pas du tout dans le milieu culturel et peut-être très... sans vouloir entrer dans des considérations péjoratives, mais de l'entre-soi, de l'élitisme, des galeries, etc. Moi-même, personnellement, j'ai du mal à pousser la porte d'une galerie. Oui,

  • Speaker #1

    on a toujours peur de gêner. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ou d'être observée de pied en cap, d'être évaluée ou pas comme un acheteur. Donc, je regarde les vitrines, mais j'ai beaucoup de mal à pousser la porte. Donc, quand j'ai ouvert la galerie, il fallait que ce soit chaleureux. Il fallait que ça incite les gens à venir. Je voulais que les gens viennent de partout, que ce ne soit pas... Effectivement, maintenant, les clients qu'on a sont une vaste palette de profils différents. Je voulais ça. Je voulais vraiment que les gens... Et la première personne, une des premières personnes, quand j'ai ouvert la Galerie République il y a presque 12 ans maintenant, m'avait dit, la première fois que je m'offre une œuvre d'art, ça ne pouvait pas me faire plus plaisir. C'était ça exactement. C'était le genre de personne que je voulais aller chercher.

  • Speaker #1

    Que tu avais mis derrière ce projet-là.

  • Speaker #0

    Mais même dans mon jam, dans mon café que j'avais avant. C'était un café, mais on y organisait énormément d'événements culturels. C'était d'attraper les gens qui y étaient. Parce que les concerts démarraient les vendredis soirs vers 18h. On commençait à installer la scène. C'était que les gens qui étaient... Oui, tu vas embarquer là-dedans. C'est pas dit, mais vous faites quoi ? Restez si vous voulez. Va commencer un concert. C'était beaucoup autour de la musique afghane, iranienne, ouzbek, du Rajasthan.

  • Speaker #1

    Génial, parce que justement, on n'en a pas... pas spécialement acteurs.

  • Speaker #0

    Les gens ne se faisaient pas une idée de ce qu'il pouvait être un concert de musique iranienne, avec les dafs et tout ça, ou arménienne avec les doudouks. Et du coup, je leur disais, si vous voulez rester, restez. Et puis de les attraper. Mais ça, c'est un peu Malraux qui disait, il faut que la culture aille aux gens. C'est un peu ça. Non, mais c'est ça, de la rendre accessible, parce que ça nourrit les gens. Et même, je veux dire, l'air, ce n'est pas du luxe. La culture, ce n'est pas du luxe. Il faut que tout le monde y ait accès. Parce que... c'est nécessaire,

  • Speaker #1

    c'est vital ça nous aide à vivre complètement et ce que je trouve chouette c'est de se dire qu'au-delà que ce soit accessible c'est qu'en plus là tu peux le ramener à la maison sans faire un prêt à la banque c'est-à-dire que tu peux aussi avoir quelque chose qui va te provoquer une émotion, qui va te faire penser à un moment à une personne, à tout un tas de choses et te dire en fait ça va être chez moi oui Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Et ça reste quand même, effectivement, ce qu'on se disait tout à l'heure, ça reste quand même des œuvres originales, ce n'est pas du poster.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une vraie exigence dans ce que vous proposez. Oui, ce n'est pas du poster.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup de boulot de faire. Parce qu'en fait, déjà, il y a des petites gravures de petits formats qui sont à partir de 20 euros que les artistes nous déposent, des gravures sur bois, par exemple, de Raphaël et Olivier, Raphaël Engari et Olivier Filippono. Donc, c'est des choses très précieuses qui ont nécessité quand même du labeur, parce qu'il faut graver la plaque de bois. l'ancrer, etc. Mais c'est très, très joli et c'est précieux. Mais on a aussi un atelier d'impression ruturaine où on déploie, en fait, les peintures sont proposées aussi, les œuvres uniques, mais qui ont un coût, forcément. Mais à partir d'une sélection, à chaque fois qu'on réalise une exposition, on va sélectionner une sélection de peintures. On ne peut pas tout faire parce que des fois, les pièces sont trop nombreuses. Mais on va les scanner en e-définition et faire des tests de couleur autant qu'il faut pour que le résultat soit satisfaisant. Donc ça, c'est chapeauté, supervisé par les artistes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et dès que le raval est donné, on va en faire des séries numérotées, signées. Et donc, les tirages sont séchés à plat. Les artistes passent les uns après les autres, les signent et les numérotent en dessous de 300 exemplaires. Et quand tout ce protocole est respecté, c'est-à-dire... Les tests supervisés par les artistes, signatures et numérotations à la main par l'artiste en dessous de 300 exemplaires, légalement c'est ce qui définit une œuvre originale. Donc c'est accompagné d'un certificat d'authenticité. Donc c'est précieux mais avec des prix qui restent accessibles et puis assez démocratiques parce qu'en réalité peu importe la notoriété de l'artiste, c'est par format en fait. Un format A4, un format A3, tout le monde joue le jeu. Touchons du bois pour l'instant. Mais après, il peut y avoir des petits écarts, mais ce qui ne sont jamais fondamentaux, mais qui permettent aux gens, s'ils ont un coup de cœur, de s'offrir une œuvre d'art originale d'un artiste vivant. Les filles peuvent converser sur Instagram.

  • Speaker #1

    Et rencontrer ici, pour un atelier, pour un événement.

  • Speaker #0

    C'est l'objectif des ateliers aussi, c'est qu'ils rencontrent aussi...

  • Speaker #1

    Et pour les artistes aussi, c'est chouette de pouvoir rencontrer son public, d'échanger, de voir ce qui leur a plu. C'est génial. C'est un peu ton atelier.

  • Speaker #0

    Oui. Ils sont un peu d'un pont, en fait,

  • Speaker #1

    entre les gens.

  • Speaker #0

    On l'avait fait il y a longtemps, les ateliers, mais c'était pour les enfants, un république. Mais là, l'idée, c'est un peu comme les podcasts, on se dit pourquoi on n'y a pas pensé avant. Mais pour les ateliers, c'est super de... de proposer ça, que les gens... puisse... La filature, elle fait un atelier broderie. Les gens sont super heureux de la rencontrer, de partager autour d'un café aussi des réflexions, de la rencontrer. C'est très rare de pouvoir faire ça, finalement. Merci, c'est chouette.

  • Speaker #1

    De rencontrer un artiste qui te plaît, qui te touche,

  • Speaker #0

    et puis de pouvoir vivre un moment avec lui à une expo ou à un atelier. Parce qu'on ne peut pas tout faire. Oui, et puis là, le lieu s'y prête vraiment. C'est vrai que là,

  • Speaker #1

    c'est hyper agréable. Et du coup, le podcast aussi, je rebondis parce que tu en parles.

  • Speaker #0

    Tu as aussi un podcast qui s'appelle La Bonne Amantie.

  • Speaker #1

    Merci. Je trouve ça hyper intéressant de pouvoir dire, en fait, tu peux être galeriste, commerçante, mais aussi avoir déployé tout un univers autour de ta ou tes boutiques, ta ou tes galeries, pour venir nourrir ta relation avec les clients, etc. Le podcast, d'avoir un média, ça joue. Les newsletters peuvent être un type de média, mais le podcast peut l'être. On peut s'autoriser tout, finalement, pour bien servir le projet.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais c'est ça qui est génial quand tu as un lieu. Alors, à la fois, c'est épuisant, il ne faut pas se pleurer, parce qu'il y a un lieu, quand tu as des horaires d'ouverture, des jours d'ouverture, quoi qu'il arrive, il faut les respecter. C'est eux qui dirigent. C'est ça. et puis il faut tenir le coup parce qu'il y a des fois où c'est très creux il faut anticiper, il faut se dire il faut toujours aussi réinventer, se dire tiens ça ça marche pas ou bien la saison a été mauvaise tout le monde fait ça et puis ça permet aussi entre commerçants, on est hyper solidaires je trouve il y a les filles de clin d'oeil Virginie et Emilie et leur équipe qui sont allées à côté, salut j'ai hâte de te voir et de te voir Merci. partager les tuyaux et tout ça, se donner aussi, il va y avoir des cartes, des bonnes adresses, donc elles sont dedans, nous aussi. Il y a eu beaucoup de solidarité entre commerçants, et ça c'est très très cool. Mais, pardon j'ai perdu le fil.

  • Speaker #1

    Le podcast. Ah oui, le podcast. Cette partie-là aussi d'activité supplémentaire.

  • Speaker #0

    Et du coup, oui, de te dire, faire vivre ton lieu, ça paraît effectivement, c'est... Tu fais ce que tu veux en fait quand tu as un lieu. C'est tes maîtres à bord, c'est toi qui es capitaine, tu as juste les voiles, tu changes...

  • Speaker #1

    On en revient au voilier.

  • Speaker #0

    Tu fais un virement de bord si ça ne marche pas, il faut s'adapter. Et puis le podcast, bien sûr, il y a plein d'activités transversales autour du dessin. Il y a un moment justement, les filles de Clindoy nous invitaient au Pitchfork Festival, on avait un stand là-bas, et en réalité c'était l'occasion de demander aux artistes de dire... Si vous avez envie de dessiner un morceau de musique, on présentait une sélection tout autour de la musique. Il y a toujours moyen de rebondir puisque l'illustration, par essence, c'est vraiment notre vie. Le podcast permet d'interroger les artistes. On l'enregistre tous les matins des vernissages. Jeudi matin, il y a une exposition qui s'appelle Nous avec Pierre-Emmanuel Liette et Émilie Sandoval. On va les interroger sur ce qu'ils ont voulu nous raconter sur cette expo. Comment ils l'ont fait, les techniques, leurs techniques de travail, leurs routines de travail, leurs crashs aussi. C'est tellement intéressant.

  • Speaker #1

    Ça vient rajouter une dimension supplémentaire à l'expo. Tu peux les monter avant, après. Du coup, après, plutôt.

  • Speaker #0

    Plutôt après, parce qu'on les monte. Ça fait trois ans maintenant qu'on fait les podcasts de La Bonne Aventure. On s'est dit, pourquoi on ne l'a pas fait avant ? Pareil, parce que mettre une voix sur une expo, c'est aussi archivé ça nous permet de se connaître parce que parfois on se connait super bien mais malgré tout c'est comme un livre les artistes se livrent un peu pendant le podcast et on apprend à mieux se connaître c'est fou donc ouais c'est d'avoir la richesse de plus de 100 artistes chez soi, moi j'en reviens pas ça fait presque 12 ans maintenant au février 2015 ça fera 12 ans 2026. Ça fera 12 ans. Février 2026, ça fera 12 ans. Et j'en viens pas de ce circuit, peut-être, de me dire... Déjà, c'est passé super vite, et de me dire... Ils m'ont fait confiance, ils nous ont suivis. Maintenant, il y a toute une équipe aussi à la galerie. Et ils... Ils comptent avec nous, tu vois, c'est fou.

  • Speaker #1

    Ils sont contents de faire la pause et de regarder le chemin parcouru.

  • Speaker #0

    Merci aussi vachement aux artistes. Moi, j'avoue, merci au public qui vient nous voir et qui nous encourage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une belle collaboration entre des clients, des artistes, des groupes qui mettaient tout ça en musique.

  • Speaker #0

    Mais les artistes, c'est vrai que sans eux, il y a tellement de trucs qui se passent, parce que c'est la guerre des étoiles dans leur tête. Parce que quand tu vois ce qu'ils font, j'ai une admiration incroyable pour leur travail. D'arriver à faire des choses comme ça, qui n'existaient pas et qui d'un coup sont. C'est des dieux.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours assez mystique quand tu les vois à l'œuvre.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis pourtant, ils sont pleins de doutes. Ils doutent beaucoup. Ils s'interrogent. Donc, c'est compréhensible aussi. Mais d'ailleurs,

  • Speaker #1

    vous avez aussi une activité d'agence.

  • Speaker #0

    Oui. Alors ça, c'est Cyril Magluli, mon mari, qui est directeur de l'agence Laszlo.

  • Speaker #1

    Ok. Ça,

  • Speaker #0

    c'est venu après la galerie. Oui. en fait... On s'est rendu compte aussi que la galerie servait pas mal de vitrines aussi pour nos artistes, pour des travaux de commande.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il y avait des agences de com ou de pub qui venaient regarder, qui reprenaient les notes. On les voyait, ils venaient un peu saper comme ça, ils prenaient des photos, on leur demandait.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'il fait celui-là ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et on voyait qu'ils disaient que ça pourrait bien aller, tel ou tel truc.

  • Speaker #1

    Vous étiez comme un genre de catalogue à dispo, un lieu catalogue. Oui,

  • Speaker #0

    des fois, il y avait des gens qui venaient comme ça. Il y avait des artistes qui n'avaient pas d'agent. Et donc, c'était un prolongement de l'activité de la galerie. D'une vingtaine d'artistes qui sont à la galerie et à l'agence. Ils sont tous à la galerie, tous nos artistes. Effectivement. Et qui sont sollicités. Cyril travaille avec eux sur des projets de commandes.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc vous avez vraiment... Des activités hyper multiples et en même temps très complémentaires les unes des autres.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que complémentaires, c'est vrai. Et d'ailleurs, parfois, quand c'est des belles collaborations, parce que visuellement, des fois, ce qu'ils font en travaux de commande, c'est marrant parce que de la contrainte sort des miracles. Et il y a même des artistes qui adorent ça.

  • Speaker #1

    Oui, justement, avoir le plus de contraintes. Et puis à partir de là, il faut réfléchir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Jean Malard, il travaille régulièrement pour le festival. Peut-être que la couleur de la galerie, c'est beaucoup de domaines culturels. Enfin, il y a eu des missions dans le luxe aussi, mais beaucoup d'affiches de festivals. Enfin, pas que, hein. Et du coup, les affiches sont tellement belles quand les commanditaires sont toqués ou que les droits de session sont... sont terminés, on propose, on demande ou bien des couvertures de romans ou d'albums. Jean Malard, je viens de le citer, il avait fait aussi toute une série de couvres pour Isaac Delusion. Le groupe, tu connais ?

  • Speaker #1

    Oui, je connais. Je ne savais pas qu'il avait fait ça. Oui,

  • Speaker #0

    et bien elles sont tellement belles qu'ils étaient ok pour qu'on les mette en print. Donc là, tu peux avoir ça.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    et même... Ils n'avaient pas pris deux ou trois couvres qui ne leur plaisaient pas. On les a quand même mis aussi parce qu'elles étaient très belles.

  • Speaker #1

    Oui, donc finalement, ça circule.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est vraiment, comme tu dis, ça circule. La musique. Et puis même des fois, des collabs aussi. Enfin voilà, l'art fait partie de la vie, en fait. Forcément.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, comment tu jongles avec tout ça ? Raconte-nous quel est ton quotidien.

  • Speaker #0

    Et bien là, avec les deux galeries, honnêtement, je n'ai pas encore trouvé mon rythme de croisière. Oui, pas tout le temps. C'est normal. Oui, je ne sais pas. Souvent, les personnes me disent « Où est-ce que tu es demain ? » « Où est-ce que tu es à Luxembourg ? » Comme ça, je passe te voir. Oui. Et en fait, ça m'embarrasse un peu parce que des fois, je pense que je vais y être. Et puis finalement, je vais avoir un truc à faire là-bas et je vais y rester. Ça rend un peu fou quand même. Pour commencer, mais ça va, je vais me poser. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est juste qu'effectivement, tu te divises en deux.

  • Speaker #0

    Mon bureau est dans l'atelier rue Turène, après les deux galeries, donc ça fait trois. Mais rue Turène n'est pas loin de la galerie L'Atelier et la galerie République sont assez proches. Jusqu'alors c'était ok, c'était un périmètre assez serré.

  • Speaker #1

    Avant que cette boutique ouvre, tu avais trouvé un mode d'organisation pour comment tu fonctionnais.

  • Speaker #0

    Je faisais l'ouverture là-bas, toujours là-bas, j'allais le matin à République. Je le fais quand même toujours, normalement. Je commence toujours mes journées en République, comme ça l'équipe arrive et on fait un peu le point sur les urgences, sur ce qu'il reste à faire, ce qu'il y a à faire.

  • Speaker #1

    Vous êtes combien dans l'équipe ?

  • Speaker #0

    Maintenant, en fait, il y a cinq personnes. Il y a une personne qui est dédiée à l'atelier et ensuite il y a une personne qui est ici et il y a trois personnes là-bas. Et en fait on tourne. L'idée aussi, ce qui est compliqué, c'est de faire en sorte que l'équipe continue à se voir, qu'elle ne soit pas isolée. Et donc en fait c'est un peu l'idée de faire des plannings où à la fois ici il faut qu'il y ait un suivi dans les actions parce qu'on n'a pas fini. Oui,

  • Speaker #1

    ça ne peut pas être remorcelé non plus.

  • Speaker #0

    Exactement, et puis que les clients aussi s'habituent à un visage, enfin c'est très compliqué parce qu'on se dit quand même, il faut que le lieu soit incarné. Alors on teste plein de choses, on n'est pas encore arrivé, mais en fait tout le monde sait. On a vu aussi que certaines personnes aimaient bien être là, et d'autres moins, parce que ça leur faisait plus loin. Bref, on essaie de s'adapter aux contraintes de chacun, que l'équipe soit contente quand même de travailler, de continuer à travailler, parce que mine de rien... elles n'ont pas choisi que j'ouvre cette deuxième galerie. Donc, il faut quand même que leur qualité de vie, enfin, préserver l'harmonie qui les unisse, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. C'est vrai que c'est un nouvel enjeu. C'est réussir à garder cette harmonie d'équipe. Exactement. Que chacun, dans sa façon de faire son métier, se sente bien aussi. Mais effectivement, tu es obligée de passer par une phase de test où il y aura des... Désolé, Jean. confort, des inconforts. J'ai de la découverte. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Et c'est normal. C'est dans l'observation. Oui, c'est ça. C'est stabilisant. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est excitant en même temps. C'est vrai que ça remet beaucoup de choses en question. On teste plein de trucs, toutes les idées, des fois on fait des brainstormings, toutes les idées sont les bienvenues. En plus elles sont toutes très jeunes, enfin jeunes. Moi je suis plutôt pas jeune.

  • Speaker #1

    À un moment on a toujours l'impression d'être pas jeune, moi aussi je commence à me dire que je suis plus jeune.

  • Speaker #0

    Non, non, non, tu verras.

  • Speaker #1

    mais non non du coup tu vois de ce qui plaît les bonnes idées voilà par exemple tout à l'heure tu me parlais de l'idée des boules de Noël vous allez vers la déco de Noël il y aura des boules de Noël illustrées par des illustrateurs et créatrices ou bien même des

  • Speaker #0

    clients qui veulent le faire cette idée là vous allez la déployer dans les deux boutiques alors on a amené des boules là-bas parce qu'il y a beaucoup de artistes qui passent signés quand même à République du coup il en faut mais on voulait on voulait plutôt que les gens viennent ici la chercher. Comme ça, ça leur faisait une occasion de venir.

  • Speaker #1

    On peut quand même traverser la scène. C'est pas une catastrophe.

  • Speaker #0

    Même les gens du quartier, on l'a mis en vitrine et ça marchait. Il y a des gens qui ont dit, on a quelques personnes qu'on ne connaît pas du tout. On ne sait pas du tout ce que va être leur boule. Mais qui avaient envie de le faire. L'idée, c'est ça. Ils se disent, j'ai ma boule d'exposé dans une galerie.

  • Speaker #1

    C'est une très chouette idée. On va voir ce que ça va donner. Comment animer les deux lieux ? Oui, c'est beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et bien là, on en a encore vraiment... C'est tout pour la nouvelle galerie, en fait, de vraiment essayer de cristalliser beaucoup de choses autour de la petite, pour la lancer et faire en sorte aussi que les gens du quartier la connaissent. Ça, c'est vraiment l'enjeu. Les gens de passage, on a bien vu qu'effectivement, oui. Parce que dès qu'il y a des grandes vacances ou des choses comme ça, qu'il y a le public, en fait, touristes américains, tout ça, qui est assez important, on a du monde. Maintenant, l'objectif, c'est vraiment que les gens du quartier ou des arrondissements limitrophes, 14e, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, de la même manière que pour la première boutique. Vraiment,

  • Speaker #0

    oui. La première boutique, ça a bien pris quand même quelques années, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais dire. Est-ce que tu as des apprentissages que, justement, ... Comment est-ce que tu as fait pour faire connaître cette première galerie ?

  • Speaker #0

    Rien, c'est fait tout seul. Un peu comme toi, quand tu racontais, quand vous êtes installée avec ton associé dans ta boutique dans le 9e, vous aviez 23 ans, vous étiez toute jeune. Et ça consomme déjà beaucoup d'énergie de le tenir, ton lieu. Donc, essayer de faire, de tracter, de déposer des flyers ou bien de contacter, ça ne te vient même pas l'idée. Déjà, dans la survie, il n'y a pas de chance. C'est clair. Moi, c'était pareil quand j'ai commencé, pendant les 4, 5, 4... premières années j'étais toute seule c'est ça et j'en avais déjà j'avais déjà fort à faire à gérer mon lieu et il monte doucement doucement bouche à oreille qui a changé moi je me suis installé puis il ya eu des enseignes chouette qui sont mises à côté ouais et c'est devenu en plus voilà en fait mais oui il ya des patients tu connais peut-être la sienne canalis et charlotte sometimes oui je ressentais oui ouais elle avait leur showroom ok charlotte est plus là mais la cia continue Et au bout de la rue, c'est des super copines. Et on faisait des Noëls. Des fois, on faisait des circuits de Noël. Tu sais, on se disait entre commerçants. Donc, c'était plutôt ce genre de choses, de webinaires qu'on faisait. Il y a Mireille de Delicates & Caves qui s'est installée un an après, qui a une super cave, comme une sorte de librairie, mais en version 20.

  • Speaker #1

    Trop sympa.

  • Speaker #0

    Oui, trop de chance d'avoir Mireille aussi. Et du coup, on faisait des parcours croisés. On faisait aux gens. Sauf que les gens ne comprenaient pas. Ils venaient chez moi chercher du vin. Ils allaient chez Mireille ou chez Tassia chercher... Tu vois, les gens disaient, mais je ne comprends pas le flyer. Bon, c'était super drôle.

  • Speaker #1

    D'où l'importance quand même de vraiment connecter localement, tu vois. Parce qu'en fait, le plus on est plus fort, évidemment. On a plus de poids. Et se dire, on va aussi créer des petits... Zillow, tu vois, attractive localement, parce qu'on se réunit et que, en fait, si on est trois en parler au lieu d'être tout seul,

  • Speaker #0

    ça va plus loin.

  • Speaker #1

    Surtout si on constate que... Les clients sont plus ou moins similaires, mais c'est vrai que c'est bien de le faire.

  • Speaker #0

    Et ça, pour l'instant, je ne l'ai pas encore fait ici. Cette partie de Paris, moi aussi, je traversais la scène. Et depuis mi-juillet, à chaque fois, je me dis, je vais battre le pavé. Je vais aller voir, il y a plein de gens qui me disent, il y a telle librairie super sympa, il y a tel café à côté, etc. Va déposer des flyers ou bien va juste te présenter. Mais je ne l'ai pas encore fait. C'est vrai que ça ne paraît pas, mais je suis un peu timide.

  • Speaker #1

    Je comprends, c'est toujours intimidant.

  • Speaker #0

    Oui, on l'a fait dans les hôtels. On a déposé des flyers. Par exemple, l'hôtel d'à côté nous les avait pris la deuxième fois qu'on a voulu aller en remettre. Nous avons dit non, finalement le patron ne veut pas.

  • Speaker #1

    Donc c'est hyper dur de dire non.

  • Speaker #0

    Mais là, tu vois, il y a le traiteur en bas de la rue, les pieds sous la table, il est super sympa et on va peut-être faire une petite affichette sur mesure pour lui.

  • Speaker #1

    Ça va.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a beaucoup de monde qui passe tous les midis et c'est à peu près notre clientèle jeune. En fait, c'est vrai qu'on pourrait avoir les mêmes clients. Donc, il faut battre le pavé, il faut se connaître, il faut connaître les gens. Donc, pour l'instant, j'ai plutôt beaucoup bossé pour essayer d'organiser des choses qui soient chouettes, que les gens viennent. Maintenant, il va falloir que je m'extirpe un petit peu et que je sorte de ma galerie, chose que je n'ai pas trop l'habitude de faire. Parce que déjà, ça prend du temps. Et c'est vrai qu'être entre les deux, tu vois. Là, j'ai investi dans un vélo cargo. Je le reçois, je vais aller le chercher là. Pour aller plus loin. En fait, le bus, le métro, ou bien des fois,

  • Speaker #1

    j'y vais à pied. C'est tellement frustrant. Il faut que je passe là. Des fois, tu dois passer pour récupérer quelque chose ou des trucs tout bêtes. Et du coup, tu fais comment ? J'étais en vélo aussi. Je faisais beaucoup en vélo.

  • Speaker #0

    Alors, 9e, ça fait quoi toi ton trajet ?

  • Speaker #1

    Je faisais 9e, 1er. Il faut que ça montait, puis après ça redescendait.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est sûr. Et après même...

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, c'était... Bon, après, aussi, quand je pouvais pas prendre le vélo, tu prends les transports, et puis t'as eu de lire tes mails en même temps. Enfin, ouais, t'es dans une sorte d'économie du temps. C'est ça, c'est... Il y a toute la gestion. C'est pour ça que j'ai demandé... comment tu gères aussi là-côté parce qu'il faut gérer tous les projets, il faut gérer les relations avec tes fournisseurs, il faut gérer les équipes.

  • Speaker #0

    Les équipes sont hyper OD. Tu vois, il y a l'X, justement l'X Solanier qui est responsable de la Galerie République et qui du coup gère toute la logistique. Tu lui as délégué les fournitures, les commandes de cadres, etc.

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça fait...

  • Speaker #0

    Gymnastique mentale. Effectivement, il faut être hyper vigilante sur le matériel parce que s'il t'en manque, ça c'est vraiment la poisse. Mais l'équipe, elle est super. Après, c'est vrai que c'est à moi, ma partition à moi qu'il faut que je déroule un petit peu mieux, je pense. Parce que je perds beaucoup de temps. Enfin voilà, j'improvise. Des fois, on emploie du temps et je sais qu'il pourrait être mieux. Parce que tu sais,

  • Speaker #1

    en début de semaine, tu sais un peu... À peu près. Ce qui t'attend et où est-ce que tu vas mettre ton énergie ?

  • Speaker #0

    Les semaines de vernissage, effectivement, on a eu beaucoup de vernissage aussi au mois de... Mais les semaines de vernissage, c'est plus calibré parce qu'il faut faire le montage.

  • Speaker #1

    Il y a une sorte de protocole que tu sais à suivre et puis du coup, tu sers de les étapes.

  • Speaker #0

    Après, oui, c'est les artistes quand ils vont signer. J'essaie d'être là pour quand même les voir. Mais ce n'est pas... Et puis voilà, de mettre en place aussi tous les projets, d'essayer d'avoir des dates butoirs, de dire cette semaine, il faut que je termine. Il faut qu'on ait terminé, il faut accrocher le sapin de Noël, ça va être la grosse affaire de Noël.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    La déco. Ouais. C'est bien.

  • Speaker #1

    Lancer Maria Carey. Voilà. Mais oui, c'est vrai que c'est un moment là, un moment où c'est un peu dans l'agitation,

  • Speaker #0

    l'excitation. Les prémices. Ouais. Ça commence à frémir un peu. Ouais.

  • Speaker #1

    Et à la fois, t'as un peu l'impression d'être au bord de la falaise. Tu te dis, alors, est-ce que ça va être grandiose ? Ou est-ce que ça va être un Noël un peu difficile ? Et est-ce que ça va donner après, quoi ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai qu'espérons qu'il n'y ait pas de grève.

  • Speaker #1

    On est une belle femme en bois, là.

  • Speaker #0

    S'il vous plaît.

  • Speaker #1

    Mais ouais, ça c'est un moment. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est excitant, tout ça, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Mais toi, t'avais réussi à trouver une routine, finalement, entre tes deux espaces ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est marrant parce que je trouve que ces équilibres-là, plutôt on va dire l'harmonie que l'équilibre, mais ces harmonies-là dans mon orga, je les trouvais mais ponctuellement. Ça pouvait être sur un mois ou sur un trimestre. Mais après, tu as toujours une nouveauté qui va arriver, une personne de l'équipe qui va partir, un gros partenariat qui tombe, le Noël, il y a des impôts. Ça te remet un peu dedans. Après j'arrivais quand même à... il y avait les choses obligatoires. Je gérais toute la partie RH, donc les plannings, ils étaient toujours prêts à l'avance. Toute la partie les payes etc. Des choses je savais qu'il fallait que je les fasse. Et puis petit à petit, sur toute la partie pilotage et activités, on était très ritualisés, c'était un peu ritualisé avec nos équipes. parce que quand on avait plusieurs boutiques on avait des rendez-vous hebdo et en fait petit à petit de mettre ça en place moi ça me donnait aussi une sorte de disons de colonne vertébrale d'organisation c'est juste que entre tous ces rendez-vous là que je m'étais fixée après il y avait beaucoup de freestyle qui arrivait en fonction du contexte etc mais ça j'ai réussi petit à petit en construisant

  • Speaker #0

    Mais moi, ça me plaît aussi, ça, tu vois, de se dire, on réinvente un peu chaque journée, de ne pas savoir trop ce qui va se passer, enfin si on a quand même des rendez-vous, tout ça, mais de se dire, tiens, c'est assez chouette. Tu vois, avant, quand je bossais en entreprise, par exemple, j'en pouvais plus. Enfin, j'ai un peu voyagé par mon activité, mais quand j'ai dû rester assise à un bureau, j'en pouvais plus.

  • Speaker #1

    Ouais, tu tenais pas.

  • Speaker #0

    Non, la cantine le midi, la pause café, la photocopie, non, c'était pas possible. En fait, je stressais tellement de me dire, ma semaine, elle est écrite déjà, ça m'angoissait. Et l'angoisse que je ressentais à ce moment-là, maintenant tu as des angoisses aussi quand tu as un lieu, quand tu as ton affaire, quelle que soit.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu ne dépenses plus jamais. Oui,

  • Speaker #0

    et puis il faut que ça marche. Enfin, tu es un funambule en fait. Il faut réussir à tenir à marcher. Oui,

  • Speaker #1

    la question de l'image, elle est très très parlante.

  • Speaker #0

    Mais c'est une angoisse qui est plutôt... C'est une angoisse créative. C'est une énergie qui va te...

  • Speaker #1

    C'est plutôt quelque chose qui va te replier sur toi, etc. Ça va te donner des idées.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je dis ça, j'espère que l'équipe, ils sont contents quand même de ce qu'ils font, de chaque personne. On essaye justement dans l'équipe d'avoir des... de changer de poste, de faire en sorte aussi qu'il n'y ait pas trop de routine, même si effectivement, il y en a un peu une. Il faut y veiller, il faut être vigilant.

  • Speaker #1

    C'est compliqué parce que chacun a des attentes aussi différentes. Il y a des moments de vie où tu as une attente différente. C'est vraiment réussir à être chef d'orchestre de tout ça. Ce n'est pas toujours évident qu'il y ait une belle harmonie, que ce soit toujours hyper flambant. Il y a des moments... Je vais continuer ma truc, le post-note. La lourdeur de ma métaphore.

  • Speaker #0

    Ah oui, non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Je suis en train de m'entendre parler, je me dis... Mais bon, c'est vrai que, oui, c'est animer un lieu, réussir à le remplir avec des belles choses qui vont plaire aux clients, faire venir ses clients en boutique, les faire acheter, et en plus réussir à faire en sorte que les équipes, etc., tout fonctionne bien. C'est un stack.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais alors, ce qui est marrant, ma mère, par exemple, elle est assagée, mais des fois, elle me pense, enfin, me dit... m'appelle et si je prends pas l'appel, je me dis mais qu'est-ce que tu fais de toute façon ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'avoir un lieu,

  • Speaker #0

    c'est vendre en fait. C'est-à-dire que si je ne suis pas en train de faire une vente avec une personne, je ne travaille pas et ça, ça m'arrache les cheveux. Parce que je me dis mais ça m'arrache les cheveux. Tu n'imagines pas, effectivement, le nombre de mini-tâches. Alors moi, je note tout sur mon cahier. Toi aussi, tu notes à la main. Tu as une super jolie écriture.

  • Speaker #1

    Merci, je crois qu'il n'y a que moi qui sais bien.

  • Speaker #0

    Je ne m'en doutais pas. Tu sais, essayer de faire des checklists, en fait. Oui. Checklist, puis une autre checklist. En fait, tu es exclave de ta checklist. Oui, c'est ça. À la fin de l'âge,

  • Speaker #1

    je ne sais plus ce que je peux faire. Je dois faire tellement de choses.

  • Speaker #0

    Et quand tu penses que les 10 ans de la galerie, on a fait une exposition qui s'appelait Ralentir, qui visait à, justement, ne plus faire de to-do list. J'adore.

  • Speaker #1

    Mais justement, c'est une question que je m'étais posée sur mon carnet. C'est comment tu fais pour, justement, ralentir et puis avoir cette envie de ralentir dans tout ce que tu proposes. rien que le nom, etc. Quand t'as un métier où tout doit aller si vite ?

  • Speaker #0

    Tu sais, on a deux chiens. Non mais c'est vrai. Alors là, pour l'instant, c'est vrai que je suis pas très cool parce que je passe pas beaucoup de temps, mais je me dis toujours après,

  • Speaker #1

    je vais mieux organiser.

  • Speaker #0

    Mais le fait d'en avoir deux, normalement, le soir, même tu t'arrêtes de bosser. Il faut sortir ton chien parce qu'il faut faire la balade. En plus, c'est des chiens qui ont besoin de bouger, mais aussi. Oui,

  • Speaker #1

    tout le jour, une heure. Mais c'est tellement précieux, ces heures-là.

  • Speaker #0

    Et d'arrêter quoi qu'il arrive, tu es obligée. Donc avant, j'aurais dit, et ça fait partie, ça mène un peu. Mais après, voilà, ce n'est pas encore ça. Mais j'y vise.

  • Speaker #1

    Oui, et puis après, il y a aussi des personnalités, comme on peut le dire tout à l'heure. où justement l'action est un boost, le challenge fait partie aussi de ce qui fait avancer.

  • Speaker #0

    À 53 ans, je n'aurais pas cru ouvrir une deuxième galerie.

  • Speaker #1

    J'étais plutôt partie pour faire moins qu'en faire plus. Et voilà, on se bénétoie. Oui,

  • Speaker #0

    on est schizophrènes en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, mais bon, en même temps, c'est chouette. C'est super.

  • Speaker #0

    En plus, maintenant, je me dis, ce qui était compliqué, c'était de la dédoubler. Parce qu'en fait, on ne se doute pas de tout. On a délégué ça à une boîte de développement logiciel, mais on a dédoublé les stocks. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Alors, c'est le PrestaShop,

  • Speaker #0

    mais il fallait que tous les stocks, que quand les gens font une commande, quand chaque personne fait une commande, ils choisissent le stock république ou parce qu'on fait aussi de la vente en ligne, évidemment. Et puis même nous ici, tout est enregistré sur le stock Luxembourg. Enfin bon bref, le développement, mais ça a été le truc, le nerf de la guerre. Et c'est le plus lourd, c'est peut-être le poste le plus coûteux d'ailleurs dans le déploiement de cette galerie, c'était le développement logiciel. Parce que finalement les galeries normalement, c'est des... Je cherchais, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de galeries d'illustration qui soient doubles. En général c'était...

  • Speaker #1

    C'était fou, c'était... Oui. Je n'en connais peu.

  • Speaker #0

    La Galerie Martel, ils ne font que des œuvres uniques. Hubert Ibrahime, ils ont plusieurs lieux. Déjà, la Galerie Martel vient d'ouvrir à Bruxelles, mais ce n'est que des œuvres uniques. Donc, les œuvres sont là ou là. Mais d'avoir deux galeries d'illustration avec un stock comme ça, en fait, nos stocks augmentent exponentiellement parce que chaque mois, on fait une expo. De cette expo, va naître une sélection d'illustrations. Et donc, voilà, ça... C'est programmé pour être tout le temps en augmentation, notre stock. Ce n'est pas possible. Je ne sais pas où on va. C'est vraiment un sujet de comment ranger les prints et les œuvres d'art. Mais les dédoubler, c'était un peu une idée. Mais ça y est, il y a de moins en moins de bugs. Parce qu'avant, on annulait une commande ici, ça incrémentait le stock de la Galerie République.

  • Speaker #1

    Les gestions de stock, les inventaires. Et en plus, vous avez le e-shop. J'imagine que votre stock e-shop, c'est le stock des boutiques ? Oui, des étapes. Une des deux boutiques ? Non, non. Ça a consolidé les deux stocks ? En fait,

  • Speaker #0

    chaque boutique a son stock.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et effectivement, tout est géré par le site web. Donc, chaque commande passée à Luxembourg décrémente le stock de Luxembourg.

  • Speaker #1

    Oui, mais quand je suis chez moi ce soir et que je veux m'acheter une alimentation...

  • Speaker #0

    Et bien, il y aura le choix de piocher dans l'un ou l'autre. Alors, si tu as une commande en ligne, c'est toujours République d'abord qui le perd. Et puis ensuite, c'est basculé. Mais enfin, c'est tout ce qui est des charges. Et puis parfois, les clients pour une commande en ligne, ils vont piocher dans République et dans Luxembourg. Donc, il faut qu'on aille amener une œuvre là-bas. Enfin bon, bref. Mais maintenant que c'est...

  • Speaker #1

    Les mélocargos, c'est pas là pour eux.

  • Speaker #0

    Mais maintenant qu'on est deux, on peut être trois. Je me dis maintenant qu'on a réussi à en faire deux, on peut faire une troisième galerie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le passage de un à deux, c'est pas juste un plus un. C'est exponentiel. C'est un au carré. C'est beaucoup plus.

  • Speaker #0

    Mais tout le monde dit effectivement, quand on a fait deux, tu peux en faire trois. Parce que là, t'as déjà les faits.

  • Speaker #1

    T'as déjà réussi à capter.

  • Speaker #0

    la logique tu vois je suis déjà en train de me dire allez vas-y l'année prochaine Paris Commerce on va sur le site qu'est-ce qu'il y a pour poser la chose c'est que parfois il y a des clients des amis ou des clients qui habitent New York et qui disent il n'y a pas ce genre de galerie à New York et tout je dis voilà vas-y on est prêts pourquoi pas ne pensez pas c'est une série de histoires effectivement Mais bon, si les gens trouvent un bon plan, il faudrait plus qu'un vélo cargo pour faire les navettes entre les deux.

  • Speaker #1

    Et donc, tu avais fait ce corner au bon marché, mais tu as fait d'autres expériences un peu éphémères comme ça ?

  • Speaker #0

    Je les ai faites qu'avec l'un d'eux. Ah si, on a eu aussi au Grand Contrôle, on a eu un coin là-bas pendant trois, deux ans.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand même. Oui,

  • Speaker #0

    deux ans. C'est un bon moyen de tester. Oui, c'était très chouette. L'équipe était très sympa. Après, c'est vrai que c'était très contraignant. Parce qu'il fallait tout. Il fallait approvisionner le stock. Là-bas, on n'avait pas personne qui gérait le stand. C'était Grand Control qui mettait quelqu'un, je crois, de mémoire. Et après, il y a eu toutes les expériences avec clin d'œil. On a été au carreau du temple deux, trois fois. Et le pitchfork, une fois. Voilà. Et après, le bon marché. Mais c'est vrai qu'on a arrêté aussi parce qu'on avait déjà tellement de boulot dans nos murs que sortir toutes nos affaires, en fait, nous, c'est pas neutre en plus. Tout est présenté, encadré, c'est un tel remue-ménage.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est aussi toute l'expérience que tu vis ici. Oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    nous nous concentrons. Et puis même Noël, tu sais, c'est vraiment tellement de préparation. À un moment donné, il y a des commandes en ligne, il faut vraiment qu'on les écranise dans les temps parce que les gens les attendent à une date précise. On a tellement... Cette période-là, on ne fait plus de choses en dehors des murs, mais ça serait peut-être sympa de refaire.

  • Speaker #1

    Peut-être sur des moments un peu plus clos. Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    pour ne pas venir les scoper et mettre en péril oui c'est vrai parce que ça reste sympa après il y a pas mal d'artistes qui se sont sollicités eux pour faire alors on prête des oeuvres pour aller rejoindre des festivals il y avait celui de Rémi pour le club Crayon qui avait voulu réunir plusieurs artistes de la galerie et tout ça mais nous en tant que galerie moins mais on prête des oeuvres pour que les artistes puissent eux se présenter leur travail et dans des festivals mais tout seul sans nous

  • Speaker #1

    Et je reviens juste sur le e-shop, ça représente une grosse partie de votre chiffre ?

  • Speaker #0

    Noël, oui, quand même. Mais on va dire entre 20 et 30%.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Et ce sont des gens, ce sont des clients. Maintenant que tu as une gestion de ton fichier client, que tu arrives un peu à voir... Tout à l'heure, tu parlais de la fidélisation, etc. Tu arrives à savoir si ton e-shop te sert un petit peu de catalogue. Déjà, les gens vont un peu voir ce que vous faites. vont venir en boutique, vont vivre une expérience forte et après vont poursuivre l'achat et que ça vous permet d'avoir des achats en plus de gens qui ont déjà passé.

  • Speaker #0

    Alors on a tout, il y a des gens qui repèrent sur le site effectivement et qui viennent avec une sélection qu'ils ont repérée pour voir en vrai où c'est déjà présenté ou bien on les sort parce qu'en fait il faut bien c'est sûr que tout ce qu'on présente Ici même, c'est la partie émergée de l'iceberg. On n'a que 30% de choses montrées, d'œuvres montrées, tout le reste. Ou des chèvres, ce qu'on appelle des chèvres, c'est les meubles en bois qui contiennent les pochettes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce qu'elles ressemblent un peu à une chèvre en fait. Les chèvres, ou dans les tiroirs. Mais tout est mis en ligne. Tout est mis en ligne. Donc,

  • Speaker #1

    il faut voir l'intégralité de votre offre. Tu l'as trouvé. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, on ne peut pas tout encadrer d'un artiste parce que des fois, ils sont très prolifiques. Il y a énormément de choses. il faudrait juste une galerie pour eux Mais du coup, on dit, voilà, il y avait une tablette qui est tombée en panne, mais qu'on met à disposition des clients, qui leur permettait de naviguer même à l'intérieur de la galerie sur le site. D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Ah, j'ai le coup de cœur pour ce type de... Exactement. Oui, j'aime bien cet artiste.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez d'autres choses ? On parcourait sur la page web, ou bien des gens qui nous disent, oui, est-ce que vous avez des choses sur... le café, ou bien sur le Mont-Blanc, ou bien sur le Brésil.

  • Speaker #1

    Il est vachement bien fait votre site justement, parce qu'il a cette thématique que tu peux chercher par mots-clés. Je cherche un cadeau pour une amie, il ne faut pas qu'elle écoute ça. Et donc voilà, il y a des thématiques je sais qui lui plaisent, donc en fait c'est avec les mots-clés. Voilà,

  • Speaker #0

    et du coup, merci, c'était l'idée. En fait, avec le nombre d'œuvres qu'on a maintenant, on peut même, des fois on se dit tiens, on va monter un mur sur la thématique des poils, enfin des animaux à poils, pardon. Et on a beaucoup de dessins, ou bien sur Paris, ou bien sur les couchers de soleil. Il se trouve que maintenant, on a une catalogue...

  • Speaker #1

    Vous disiez qu'il y avait combien d'oeuvres tout à l'heure ?

  • Speaker #0

    12 000 à peu près, oui.

  • Speaker #1

    Énorme.

  • Speaker #0

    Mais je pense, en réfléchissant, je me demande, mais je pense qu'en matière d'illustration, de nombre d'oeuvres, vu comment on fonctionne, que chaque exposition donne naissance à du multiple, et qu'on en fait une par mois, des fois même plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exponentiel ce que tu dis.

  • Speaker #0

    C'est un popcorn, en fait. et du coup je crois qu'on est la galerie des fois je me prends à penser ça mais je me demande si c'est vrai ou pas la plus achalandée en tout cas la plus d'oeuvres c'est fort probable parce qu'effectivement si chaque exposition vient donner lieu à tout un nouveau, ça fait beaucoup et c'est pour ça que c'est bien que les goûts soient pas les mêmes d'une galerie à l'autre pour le public parce qu'il y a des artistes qui n'étaient pas forcément mis en avant là-bas parce qu'on n'a pas assez de place. Ici, le son.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce que je n'avais pas en tête que vous aviez votre atelier d'impression et ça permet justement d'être le plus proche des envies et des besoins en boutique parce que vous ne dépendez pas des artistes, vous pouvez vous-même dire on sent là, il y a une envie, un genre de dessin.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    On fait l'impression. Des fois,

  • Speaker #0

    on se plante. Là, ça doit être un best-seller. On regarde les stats, on a tous connu ça, je crois. C'est dur de le faire. Chaque fois qu'on fait une expo, on donne nos pronostics. C'est comme une sorte de jeu avec l'équipe. On est sage. C'est rigolo de voir si on a bien anticipé ou pas. C'est chouette de travailler avec des jeunes. L'équipe est jeune, donc ils ont des goûts des fois différents.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Et c'est chouette parce que le regard n'est pas le même. Il y a des œuvres où je serais peut-être moins engagée dedans. Et en fait, les voir en parler, l'émotion que ça suscite chez eux, je comprends. Et moi, ça m'ouvre aussi mon regard. Je les apprécie différemment.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à ce que tu me disais tout à l'heure quand tu m'as accueillie, quand je suis arrivée, où tu disais que tu me... Présenter un peu la boutique et les nouveautés, le nouveau meuble et notamment cette idée de faire un peu comme en librairie avec des petits encarts.

  • Speaker #0

    C'est un peu ce qu'on voudrait faire, il faudrait essayer de prendre le temps de le faire. Alors peut-être là, ce n'est pas la bonne période parce qu'il y a beaucoup de boulot, mais effectivement que chaque personne de l'équipe écrive, même à la main. Oui, mais justement à la main.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en boutique, parfois, tu n'as pas toujours le temps de gérer tous les clients. Et puis il y en a un qui a envie de naviguer un peu eux-mêmes et c'est ça qui est chouette ici. c'est vraiment prendre le temps, regarder, faire tourner les illustrations. Mais tu es content d'avoir quand même, si la personne ne peut pas s'occuper de toi, une recommandation et puis ça peut faire la pièce différemment.

  • Speaker #0

    Parce qu'on sent aussi que les gens aiment bien cette idée d'être tranquille, qu'on ne les dérange pas.

  • Speaker #1

    C'est dur ça, c'est dur de trouver le juste milieu, je trouve, quand il y a en vente. Entre que tu leur dis, n'hésitez pas. Oui, en même temps. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, tu vois, ils ne font pas parce qu'en plus... On a même conçu cet espace-là à peu près, on voulait que ce soit la même idée que la Galerie République, c'est-à-dire que quand tu rentres, tu ne vois pas la personne qui travaille, donc qui est là, tu sais, genre, on rentre, qui sort. Tu te sens, voilà, tu rentres, et puis après, tu te laisses à paix, et puis tu regardes, et puis tout est inscrit au dos, les prix sont inscrits, les noms des... Oui, d'accord, ils peuvent être totalement autonomes. Totalement autonomes, il n'y a pas de prix à demander, en disant ça, ça me plaît beaucoup, je n'ose pas demander le prix, parce que si c'est trop cher... Je vais me sentir obligée de l'acheter et je n'ai pas envie. Donc, tout est marqué. Et puis, il y a de la musique. Alors là, on l'a coupé pour le podcast. Je trouve que la musique, c'est... C'est vraiment important. Oui, ça accompagne le lieu. Alors, on a fait... C'est une playlist de la Slow Gallery.

  • Speaker #1

    On peut la trouver...

  • Speaker #0

    Un sur dix heures, oui.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #0

    Oui, très chouette. Alors, elle s'appelle Slow Officielle parce qu'il y a... Il y a la officieuse pour le ménage. Il y a quelqu'un qui l'avait prise aussi pour nous. Et quelqu'un, un client, qui l'avait agrémenté de morceaux. et des fois je me dis mais c'est quoi ce...

  • Speaker #1

    Ah très bizarre ça. Oui en effet oui.

  • Speaker #0

    ça a piraté notre playlist donc oui tu peux la trouver c'est des morceaux qui sont aussi qui sont normalement doux qui te calment ça change tout ça te met dans un ambiance tu décroches total et des fois ça m'a pris de mettre du Jameroquai d'un coup que j'abdore mais ici ça ne marchait pas,

  • Speaker #1

    il arrête de crier lui il nous stresse ça ne marchait pas avec l'ambiance et bon il y a des coups ça crée une ambiance et puis ces recommandations je trouve ça assez fort quand tu veux être inclusif mais en même temps être présent tout à l'heure on parlait de la signalétique aussi et c'est vrai que ça c'est important et comment vous faites comment vous abordez ça pour que les gens qui ne connaissent pas du tout la slow ... Directement peut-être de la vitrine Comment ça a un peu capté ce qui va se passer à l'intérieur Et puis quand tu es à l'intérieur Tu puisses aussi avoir

  • Speaker #0

    Beaucoup de gens demandent Pour ceux qui ne connaissent pas C'est quoi le concept de la galerie Ou alors j'adore quand ils me demandent C'est vous qui faites tout ça J'aimerais beaucoup Quelqu'un pense que je suis capable de faire ça Il y a plusieurs artistes En fait on a essayé On essaye plusieurs choses On n'a pas réussi à trouver Je pense qu'il faudrait Merci. La prochaine chose, c'est ça. Il va falloir se pencher là-dessus. Même à l'autre galerie qui draine un public qui est plutôt... Beaucoup de gens nous connaissent et connaissent déjà. Mais on avait demandé à Camille de Cussac de nous faire un petit poster qui est super mignon et qui dit « Toutes les œuvres ici sont des œuvres originaires. » Mais ce n'est pas encore assez explicite. Il faudrait vraiment, enfin c'est vraiment un sujet, il faut le faire en grand, il faut réfléchir à ça, il y a un sujet, vraiment il faut se poser et en faire vraiment un projet à part entière de signalétique. Mais ce qui fait que du coup, les gens nous le demandent en disant...

  • Speaker #1

    Après ça amène au dialogue et c'est très bien aussi.

  • Speaker #0

    Mais c'est de l'extérieur, effectivement, communiquer. Alors, tous les prix sont marqués de l'extérieur, ce qui fait que les gens peuvent voir. C'est rassurant, tu l'as dit,

  • Speaker #1

    c'est pas une galerie où je ne saurais pas le prix.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est hyper important. Donc, tous les prix sont mis, mais aussi les noms des artistes et les noms des œuvres. Parce que ça, c'est un tout, en fait. Et c'est vrai qu'il y avait un Américain qui avait dit « high quality, low prices » . Mon accent est pourri. Très bien, c'est quand même des œuvres originales, il y a un artiste qui les a créées. Nous, on accompagne, on met aussi des fiches pédagogiques, chaque objet, chaque œuvre, une céramique ou une œuvre papier qui est achetée, est accompagnée d'un papier qui explique comment la céramique est cuite à haute température, comment le tirage à empimentaire est fait, comment la gravure, si c'est une eau forte, une manière noire. Donc tout est accompagné, c'est la pédagogie qu'on glisse dans chaque papier. Mais tu as raison, pour le concept même de la galerie, la pédagogie, avec des petits messages, je ne sais pas si elle est lue en fait. On avait mis plein de petits cadres partout, mais je crois que les gens n'ont pas le temps de lire en fait.

  • Speaker #1

    C'est compliqué. C'est compliqué. C'est compliqué. C'est pas quelque chose qui va sauter.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Non, non. Une évidence pour les gens qui seraient en train de...

  • Speaker #0

    Ça en réalité c'est un vrai métier, il faudrait faire une... La communication visuelle, juste une forme ou quelque chose. En tout cas, pour l'instant, effectivement, les gens nous posent la question directement en rentrant, en disant qu'est-ce qu'ils la posent. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Puis tu as la curiosité de dire, bon, ça a l'air chouette, qu'est-ce qu'il y a ? Mais c'est vrai qu'en fait, quand tu as un commerce, et souvent quand tu as des commerces un peu pluriels comme ça, où tu proposes tout plein de choses, l'enjeu, c'est de trouver. Déjà, je trouve ça hyper dur de trouver les bons mots. pour expliquer ce qu'on fait. Parfois, quand on fait plein de choses, justement, t'as pas envie de te mettre dans une case de dire juste Galerie Où, Concept Store. Enfin voilà, il y a plein de façons de...

  • Speaker #0

    C'est les personnes qui disent j'ai vu une affiche.

  • Speaker #1

    Petite tension dans le corps.

  • Speaker #0

    Et ça, j'ai observé déjà, il ne faut pas couper les gens quand ils te disent j'ai vu une affiche. Ce ne sont pas des affiches. Ils se sentent un peu coupables d'avoir choisi le mauvais mot. Et alors, des fois, les gens disent aussi j'ai vu une lito. tu sais mais en fait on n'a pas de litho ici c'est une technique de gravure sur pierre qu'on n'a pas qui est très rare peut-être qu'on en a eu une ou deux fois mais vraiment on n'en a pas eu beaucoup et en ce moment on n'en a pas mais c'est pas grave parce qu'en fait c'est juste une façon d'amorcer mais par contre dès que le discours est engagé j'essaye de préciser aux personnes par contre ce ne sont pas des affiches parce qu'on bosse tellement pour que ce soit vraiment estampillé, original et d'être vraiment Merci. cocher toutes les cases pour que ce soit une vraie oeuvre originale que ça serait bien le diable qu'on ne corrige pas en plus parce qu'il y a beaucoup de galeries qui font de l'affiche maintenant c'est ça quand tu as une vraie spécificité il faut réussir à pouvoir c'est le cimer et trouver les bons mots pour que ce soit compris en

  • Speaker #1

    plus les clients sont aussi à la fin Des prescripteurs aussi. Bien sûr, et paroles. Ils sont toujours contents qu'on leur explique un point. En fait, quand on leur donne les clés pour prendre un lieu, après ils vont aussi voir les copains qu'ils voient le soir, leur dire « j'ai découvert un lieu génial » .

  • Speaker #0

    C'est très important.

  • Speaker #1

    Pour voir ce fameux boule d'oreille qui est hyper puissant, il faut leur donner les clés.

  • Speaker #0

    Souvent, quand tu leur dis, même en anglais, quand tu as le temps, tu dis « voilà, il y a un certificat qui va joindre l'œuvre parce que c'est une œuvre originale, tout ça » , ils disent « hé chérie, viens, il y a un certificat là » .

  • Speaker #1

    C'est une expérience. C'est ça. Et des fois, il peut arriver qu'on oublie de glisser le certificat.

  • Speaker #0

    Ils nous écrivent en disant, je n'ai pas mon certificat. Tu vois, c'est important. Et c'est tant mieux. Mais effectivement, le truc de l'affiche, c'est peut-être, comme tu disais, la signalétique qui pêche. Et à réfléchir, tu vois, j'y réfléchis de temps en temps. Puis après, je n'ai pas trouvé encore. Mais c'est un vrai sujet. Ou bien de mettre un grand truc. Tu sais, ceci n'est pas ici, vous ne trouvez pas d'affiche. Ou ceci n'est pas une affiche.

  • Speaker #1

    Ou peut-être, oui, quelque chose d'un peu...

  • Speaker #0

    Court, tu vois, mais impactant visuellement. This is not a poster. Au sol. Pas con d'exploiter le sol. Parce que tu vois... C'est pas mal ça, au sol, tu vois.

  • Speaker #1

    Ça peut être chouette. Faut faire des tests. C'est gratuit.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Moi, je pose juste des questions.

  • Speaker #0

    Non, mais je pense que le sol, on ne l'exploite pas assez.

  • Speaker #1

    Ouais, le sol peut être assez fort.

  • Speaker #0

    Ouais, parce qu'en fait, si tu penses utiliser les murs, nos murs sont chargés de ça. Oui, je sais, en fait, il y a déjà votre offre. Si tu mets en suspension, ça va bouffer le volume.

  • Speaker #1

    Ouais. Ce qui va t'interpeller, te dire attends... Ouais, c'est un éternel travail.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est chouette. Ça stimule tes neurones en permanence. Complètement.

  • Speaker #1

    Par contre, c'est bien, mais c'est vrai qu'il faut réussir à trouver justement, de se dire, ok, ça je sais que c'est un sujet, mais ça va pas être ma priorité là. Je me focus sur ça. Et c'est ça qui est dur parfois, il faut vraiment les priorités. Il faut vraiment les priorités de l'administration. Je sais que c'est important, je sais que ça peut faire la différence, mais pour l'instant, il faut que je deal mon Noël.

  • Speaker #0

    Il faut que je mette mes guirlandes et mes boucles.

  • Speaker #1

    Mais on sait qu'à l'avance, il y a ça, tu vas pouvoir prendre le temps de le réfléchir, de le bosser. Et tout ça est possible quand tu n'as pas le couteau sous la gorge financier, et que ça prend, etc.

  • Speaker #0

    Mais même il y a des fois où on a eu des journées où on avait vendu une carte postale, et là, quand tu as fini ta journée, que tu as fait 1 euro, 5 ans de chiffre, Merci. D'abord, c'est l'abattement.

  • Speaker #1

    Puis c'est toute la journée.

  • Speaker #0

    Et après, c'est de se dire qu'est-ce que tu trouves comme solution. J'enchaîne tout de suite. Tu ne vas pas t'endormir en étant abattue. Non, non.

  • Speaker #1

    De toute façon, c'est ça. Quand tu es entrepreneur, il y a un problème. Il faut que je trouve une solution. Il faut que je trouve quelle est la meilleure solution. La plus facile à mettre en place rapidement. C'est qui sera plus sur le long terme. C'est clair. Exactement.

  • Speaker #0

    Remise en question aussi. Et puis de se dire que rien n'est jamais acquis, ça aussi, c'est vrai. Et ce qu'on se disait tout à l'heure, moi, je me dis toujours quand je vois des gens rentrer, merci. Merci, vraiment. Merci d'être là. Merci de nous encourager de venir acheter de l'art. Parce que vous encouragez un peu tout le monde.

  • Speaker #1

    Et petite interruption, parce que Lamia attendait une livraison. Et c'est reparti pour la discussion.

  • Speaker #0

    Mais non, c'est vrai que cette histoire de légitimité de trucs, on n'en a pas parlé, mais c'est fou. Ouais,

  • Speaker #1

    ça t'a un peu au début,

  • Speaker #0

    ça m'a un peu chiffonné, ouais, parce que, effectivement, quand tu viens pas de ce milieu-là et tout ça...

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    puis bah,

  • Speaker #1

    tu arrives avec une proposition plus qu'un peu différente, soit ce qui fait... Qui se dit, oh là là, mais qu'est-ce qu'elle va réinventer, le truc ? Puis bon, un peu ça marche, puis elle vient plus à l'ouvrir une deuxième boutique...

  • Speaker #0

    Mais même des autres collègues, des autres galeries, ouais, ouais, effectivement. Ou bien, ouais, de... Mais même, alors après, quand on a ouvert l'agence aussi, c'était pareil. Ah oui. Ah là là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'ils viennent...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'elle vient faire ? Pourquoi elle ouvre une agence ? Pourquoi Cyril ?

  • Speaker #1

    Il faut réussir à mettre ça de côté et avancer parce que c'est vrai que ça peut être pour certaines personnes, ça peut être totalement bloquant, ce manque de légitimité. Moi, je l'entends souvent avec les gens qui je travaille qui vont dire finalement, je ne suis peut-être pas la bonne personne. Alors que si, c'est juste c'est sûr.

  • Speaker #0

    Et puis tu le fais à ta façon en fait. Oui, de toute façon, il y a mille personnes.

  • Speaker #1

    Tout le monde pourrait vendre le même produit. Il y aurait tellement mille façons de ...

  • Speaker #0

    de monter la boîte autour de ce produit que ce serait mille propositions différentes il y a de la place pour tout le monde bien sûr il y a tellement d'artistes nous effectivement on reçoit beaucoup de demandes chaque mois et puis des fois des trucs super et je me dis il faut que je le garde je le mets en rouge et puis si je ne réponds pas tout de suite je cherche je cherche je me dis je ne le vois plus je ne sais pas je l'ai perdu mais tu vois il y a par exemple Omirette qui a ouvert à Marseille qui a fait une super sélection ... Donc il y a d'autres galeries d'illustration qui ont ouvert, mais bien sûr qu'il y a de la place pour tout le monde. Il faut le faire à sa façon aussi. C'est pour ça,

  • Speaker #1

    on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, qu'un lieu est vachement incarné, il est l'addition de tout un tas de valeurs qu'on a les uns les autres, d'envie de faire, d'intention qu'on va mettre derrière. Et donc il n'y a pas deux lieux qui se ressemblent normalement. C'est un peu ton bébé le lieu en fait. C'est ça,

  • Speaker #0

    on était en train de se dire que quand on était salarié, on devenait un peu, enfin quand on a son lieu, un peu dur à la discipline peut-être, pas à la discipline mais à la hiérarchie ou bien... C'est du luxe quand même de travailler pour soi.

  • Speaker #1

    C'est tellement ambivalent en fait, à la fois c'est une tellement grande liberté et puis en même temps tu déconnectes jamais. Moi je me rappelle les week-ends, j'étais pas en boutique parce qu'on avait des gens à la fin qui étaient en boutique les week-ends, donc je faisais pas tous les week-ends. Mais en fait, j'étais quand même là parce que s'il y a besoin de répondre au téléphone, tu regardes le chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais moi, le samedi, je ne suis pas là les samedis. Mais de 11h à 19h, dans le créneau d'ouverture, je suis attentive. Même si j'ai mon téléphone, je regarde. Puis des fois, on m'appelle parce qu'il y a un souci ou qu'il n'y a pas de disponible. Il n'y a plus de certificat d'authenticité. Il vient l'imprimer en tétampadre. Voilà, toutes ces petites choses qu'on a. Il y a une manif devant la place de la République, mais ça arrivait les samedis. Alors là, il y a un incendie devant la porte. Ah, on l'a fait. Rabat la porte en métal. Et le vrai jour off, c'est le dimanche.

  • Speaker #1

    Quand la boutique est fermée.

  • Speaker #0

    Et là, on ferme une semaine par an entre Noël et le jour d'an.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait du bien ça.

  • Speaker #0

    Là, cette année, exceptionnellement, on va ouvrir le 5 et pas le 2, parce qu'on se dit, allez, ça a été une année bien intense. Tu sais, le 1er de l'an, c'est un jeudi, je crois.

  • Speaker #1

    C'est quand même le 1er de la semaine, il me semble.

  • Speaker #0

    Ouais, en gros, ça nous faisait rouvrir le samedi. Ouais, donc voilà. Allez,

  • Speaker #1

    on commence l'année 2026 à reposer. C'est plutôt dimanche. Ouais,

  • Speaker #0

    lundi 4. Ah,

  • Speaker #1

    mais ça c'est bien, on va rassurer aussi à... ou que tu travailles des moments comme ça.

  • Speaker #0

    Il faut que les gens aient un truc de souple aussi. De toute façon, à un moment donné, t'es saturée.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en fait, c'est un métier où il faut tellement donner que si t'as rien à donner, si t'as plus de jus, si t'as plus d'énergie, il y a un moment où tu travailles sur la réserve et en fait, tu fais trop semblant. Oui, mais tu me sens venir aussi.

  • Speaker #0

    Moi, je sais que Cyril, il est assez attentif. Il me dit là, tu sais comment ça va pas ? Tu sais comment ça...

  • Speaker #1

    C'est bien, t'as un garde-fou à la maison.

  • Speaker #0

    Ouais, il me dit tu descends, tu prends... Un café au lait en bas ou un café croissant.

  • Speaker #1

    J'ai pas le temps ! Va promener les chiens ! C'est ça ! La marche, ça fait du bien. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. T'as des idées qui vagabondent.

  • Speaker #1

    Tu reprends un peu de recul et finalement, ça va pas. C'est le problème là. Est-ce que c'est vraiment...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    mais bon.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai. Et ça, moi, je sais que dans ma famille, je suis la seule à avoir un commerce. Et c'est pas évident. de leur faire comprendre comme tu l'as dit tout à l'heure les gens ils doient d'aller à la caisse ils se disent il n'y a pas de client tu peux venir le 24 décembre à Noël ben non je travaille tu pourrais ne pas travailler mais non je ne peux pas ne pas travailler c'est la saison et d'avoir un peu, pas des reproches mais effectivement un peu d'incompréhension ils sont tous un peu dans l'enseignement et du coup ils ont un cursus beaucoup plus planifié les congés le salaire enfin il y a Mais quand t'es ton propre...

  • Speaker #1

    Ils ont du mal à projeter ce qu'ils disent.

  • Speaker #0

    Ça n'a plus d'idée. Je raconte plus. Je dis juste non, je passerai pas Noël.

  • Speaker #1

    Ça c'est vrai que les Noëls, c'est toujours dur. Parce que tu rates aussi des moments de famille et tout ça.

  • Speaker #0

    Mais bon,

  • Speaker #1

    c'est vrai que tu peux pas passer outre. C'est un peu compliqué quand même. L'année dernière,

  • Speaker #0

    j'étais avec mes deux chiens, ma pizza.

  • Speaker #1

    J'étais trop contente. C'est bien. Oui, oui.

  • Speaker #0

    C'est mon meilleur Noël. J'exagère.

  • Speaker #1

    Non, mais oui. Il y a un moment, on ne peut pas être partout.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas évident pour les proches. C'est pour ça que je suis contente. Mon mari m'a rejoint. Il était aussi avant dans l'informatique, tout ça. Et maintenant, il est très content agent.

  • Speaker #1

    C'est trop chouette de faire ça avec les deux.

  • Speaker #0

    Oui, en famille. Et comme ça, on est dans le même...

  • Speaker #1

    Et du coup, quand tu sens justement que la tasse est un peu trop pleine, C'est quoi tes moyens à toi de déconnecter,

  • Speaker #0

    d'aller un peu plus loin ? Il faut arrêter parce qu'effectivement, tu sais, les burn-out et tout ça, ça nous attrape. C'est très rapide et tu mets deux ans pour te monter. Donc, hors de question de choper ce truc.

  • Speaker #1

    Oui, d'autant plus que tu as une sorte de responsabilité tout de même parce que tu es H. T'es chef d'entreprise, donc t'es obligée de prendre soin de toi. Parce qu'en fait, si toi, tu lâches tous les sacrifices,

  • Speaker #0

    c'est ça qui peut être à se mettre dans la tête,

  • Speaker #1

    se dire que ce n'est pas pour moi, je ne suis pas en train de me faire un spa. Parce qu'il y a beaucoup de culpabilité quand on vient se bosser, qu'on fait un break, qu'on part en vacances, ou juste une journée où on ne va pas bosser, pas ouvrir l'ordi. On culpabilise à mort. Mais en même temps, il faut aussi se dire que c'est hyper important parce que c'est une ressource principale de la boîte. Si tu lâches, en fait...

  • Speaker #0

    Mais c'est que c'est très long pour remonter la pente, tu vois. Oui, en plus, oui. Il faut être hyper attentif, il faut faire très attention. Et puis déjà, tu as des fois des symptômes physiques, de battements, de trucs comme ça, qui montrent que ça ne va pas trop. Il faut se connaître. Oui, et d'arrêter, enfin, disons, pour aller boire un café. aller se coucher tôt tu disais dans les métros lire ses mails je prends le métro ou le bus par exemple je sens que ça va la musique j'arrive pas à marcher en écoutant de la musique je suis trop dans la musique j'ai l'impression de me jeter sous une voiture le feuille de la gaffe tu vis la musique à mort en tout cas je marche Oui. je marche des deux galeries je le fais à pied et ça c'est génial c'est beau Paris et ça me calme et puis j'arrive sinon les chiens, t'as vu efficaces ils sont tellement joyeux ils arrivent,

  • Speaker #1

    ils ont une journée de merde ils te voient leur monde est merveilleux c'est des super compagnons bon il va falloir qu'on arrête cette discussion passionnante mais avant de te quitter je voulais savoir si tu pouvais me dire En quelques mots, après ces 11 années d'entrepreneuriat, de galerie, de multiples ouvertures, d'événements, enfin je sais pas, vous avez fait au moins 100 expos, je sais pas, qu'est-ce qui te porte encore ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est la magie des artistes, c'est vraiment eux. C'est l'admiration sans limite sur la création en fait, c'est le mystère de la création. Qu'est-ce qu'ils vont nous dessiner ? Chaque fois qu'on prépare un expo, tu vois, carrément, il n'y a pas le froid, ils vont exposer en avril prochain seulement. C'est Marion Gedanoff et Damien Tran. Hier, on a échangé par mail. Ils ne vivent pas au même endroit. Damien a construit une cabane dans la forêt et Marion, elle vit dans les montagnes. Et là, ils m'écrivent en me disant « On vient de se réunir, on va commencer à préparer l'expo. » Et là, je frissonne, je me dis « Oh mon Dieu ! »

  • Speaker #1

    c'est génial,

  • Speaker #0

    pour la galerie ils sont tous les deux ils se sont réunis tous les deux, ils vont passer un mois ensemble, rien que pour nous montrer en avril prochain des choses qui n'existaient pas et qui vont exister trop bien, qu'est-ce qu'ils vont nous raconter et ça, comment veux-tu résister, tu vois en quel état ça te met Et même quand tu es fatigué ou que tu dis franchement, la vie, le contexte, tu n'as pas l'impression que tu es bien. Oui, c'est de la magie en fait. Oui, le monde il est un peu de merde, mais les artistes ils te portent vers des... C'est vraiment la magie de la création et ça, on ne s'en remet jamais quoi. On ne s'en rassasie jamais. Merci.

  • Speaker #1

    Et dernière question, est-ce que tu as un conseil ? Ou un apprentissage à transmettre à des personnes qui souhaitent ouvrir un lieu ou qui ouvrent un... Enfin, où qu'on ait lieu aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Eh bien, il faut se faire confiance. Il faut vraiment se faire confiance et il faut prendre tous les avis. Il faut en parler au max autour de vous. Parce que quand on a un projet comme ça, il ne faut pas le garder pour soi. Et tous les avis sont bons à prendre. Alors, il y aura forcément des gens ou dans l'entourage proche ou moins proche qui vont mettre en doute. Ou bien mettre des... Voilà. émettre des avis négatifs, mais tout est bon à prendre. Il ne faut vraiment pas se décourager. Et des avis négatifs, il faut se nourrir aussi en se disant « Ah ben tiens, peut-être que je peux l'orienter différemment. » Et des avis positifs encore plus, évidemment. Mais il faut se faire confiance et il faut aller au bout parce que c'est beaucoup d'efforts. Et je dirais presque que le plus dur, c'est avant. Toute la construction du projet, c'est de le rendre tangible en fait et d'avoir tous les éléments en main. pour pouvoir le réaliser. C'est peut-être le plus difficile parce qu'après, c'est difficile aussi, mais on a le lieu. Donc,

  • Speaker #1

    on est sur son bateau et il va falloir naviguer avec.

  • Speaker #0

    Mais le bateau, il est construit. Et ça vaut vraiment le coup d'avoir son propre bateau, quoi. Et d'avancer dans la vie avec un lieu, c'est génial.

  • Speaker #1

    Trop bien. On va venir sur cette histoire de bateau. J'aime beaucoup. Merci beaucoup, Lamia. C'était trop sympa. J'ai adoré cet échange.

  • Speaker #0

    J'étais pas trop bavarde.

  • Speaker #1

    Non, c'était parfait.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Et joyeux Noël.

  • Speaker #0

    Ah mais c'est vrai, toi aussi Joyeux Noël

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout Si cette conversation vous a plu pensez à la partager autour de vous ou à vous abonner sur votre plateforme d'écoute préférée Vous pouvez aussi laisser un commentaire ou quelques étoiles ça ne paraît rien comme ça mais pour moi c'est énorme Cela permet au podcast d'être plus visible et ça m'encourage à continuer dans cette démarche Et si vous êtes commerçante, commerçant artisan, artisane ou porteur de projet Je vous invite à découvrir le site de Paris Commerce. Vous y trouverez des ressources utiles, des outils pratiques et des initiatives concrètes pour vous accompagner dans l'installation de votre boutique. Je vous mets le lien dans la description. Et on se retrouve très vite pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et de votre business. Ciao !

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Description

Pour ce nouvel épisode, je rencontre Lamia Magliuli, fondatrice de la Slow Galerie, une galerie d’illustration ouverte en 2014 dans le 11ᵉ arrondissement de Paris.
Un lieu chaleureux, accessible, non élitiste, où l’on chine des illustrations comme on feuillette des vinyles, et qui réunit aujourd’hui plus de 5 000 œuvres et plus d’une centaine d’artistes.


Après onze ans d’activité, la Slow s’est transformée en véritable écosystème : galerie, atelier d’impression, e-shop, podcast, agence…


Et cet été, Lamia a ouvert une deuxième adresse, rive gauche, tout près du Jardin du Luxembourg — un local trouvé grâce à Paris Commerces, rénové en six semaines, et qui ouvre un nouveau chapitre pour la Slow.


Dans cet épisode, on parle de ce que signifie vraiment ouvrir un second lieu :
• dédoubler un stock colossal
• repenser l’organisation et les rôles de l’équipe
• faire exister un lieu dans un nouveau quartier
• trouver des repères, un rythme… un équilibre
• composer avec les imprévus et la réalité du quotidien
• concilier boutique physique, e-shop et expérience client
• accueillir, expliquer, guider, sans jamais perdre l’esprit Slow


Lamia partage aussi ce qui la porte depuis onze ans : la magie des artistes, la joie de découvrir des œuvres qui n’existaient pas la veille, et cette envie de créer des lieux où l’on peut découvrir, ralentir, et se sentir bien.


Un échange généreux, sincère et passionnant, dans les coulisses d’une galerie indépendante pas comme les autres.


📍 Cet épisode a été réalisé en collaboration avec Paris Commerces, l’opérateur créé par la Ville de Paris pour soutenir les commerçants et artisans parisiens.
Leur mission : protéger le commerce de proximité, encourager le “Fabriqué à Paris” et faciliter l’installation d’activités à fort ancrage local.

Leur site regorge d’informations, d’outils et de ressources pratiques pour les porteurs de projet : pariscommerces.fr


🎧 L’Arrière Boutique, c’est le podcast qui explore les coulisses du commerce, de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise à travers des récits de terrain, des interviews sincères et des conseils concrets pour celles et ceux qui veulent créer un lieu à leur image et faire vivre un commerce qui a du sens.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur l'arrière boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Aujourd'hui, je pars à la rencontre de Lamia Maglioli, fournatrice de la Slow Gallery, une galerie d'illustration ouverte en 2014 dans le 11e arrondissement de Paris. Un lieu qui propose plus de 5000 œuvres et défend une conviction forte. Rendre l'art accessible, chaleureux et débarrassé de tout élitisme. Chez Slow, on chine des illustrations comme chez un disquaire, on prend le temps, on s'émerveille, on se laisse surprendre. Parce que comme le dit si bien Lamia, l'art ce n'est pas du luxe. Onze ans plus tard, la Slow Gallery a grandi et s'est transformée en un véritable écosystème. Une galerie, un atelier d'impression, un e-shop, un podcast, une agence et depuis juillet dernier, une deuxième adresse rive gauche tout près du Jardin de Luxembourg. Un local trouvé grâce à Paris Commerce, rénové en six semaines et qui ouvre un nouveau chapitre. Celui d'apprendre à trouver sa place dans un autre quartier, avec un autre public, tout en continuant à faire vivre la galerie historique. Dans cet épisode, on parle de ce que signifie vraiment ouvrir un second lieu. Dédoubler les stocks, repenser l'organisation, trouver les bons rythmes, jongler avec les imprévus, et tenter chaque jour de garder l'équilibre. Parce que le métier de commerçant, c'est aussi ça. Avancer en funambule avec beaucoup d'exigences, de travail et une bonne dose de créativité pour réinventer chaque journée. On parle aussi d'expérience client, d'organisation. du podcast, de la relation avec les artistes. On évoque le rôle du e-shop, la complémentarité entre le digital et les galeries, et l'importance du bouche-à-oreille dans des métiers où rien n'est jamais acquis. Et puis, on parle de ce qui porte Lamia depuis 11 ans, la magie des artistes. Cette émotion qui revient à chaque nouvelle exposition, l'admiration pour le geste créatif, et cette joie profonde d'offrir un lieu où l'on peut découvrir, ralentir et se sentir bien. Cet épisode est généreux, à l'image de Lamia, avec la sincérité de son regard elle raconte son parcours, ses choix, ses intuitions et cette envie intacte de créer des lieux où l'on peut entrer, souffler un peu et laisser la beauté nous attraper. Bonne écoute ! Avant de plonger dans l'épisode, un petit mot sur mon partenaire Paris Commerce. Paris Commerce, c'est l'opérateur qui a été créé par la ville de Paris pour soutenir les commerçants et artisans de la capitale. Sa mission ? Protéger le commerce de proximité, encourager le fabriqué à Paris et accompagner les entrepreneurs dans le développement et la pérennisation de leurs activités. notamment en facilitant leur installation dans une boutique physique. Une démarche qui évidemment me touche particulièrement, car elle fait écho à ce que j'essaye de faire avec l'arrière-boutique, mettre en lumière les parcours de celles et ceux qui entreprennent dans le commerce indépendant, avec beaucoup de passion, et cela malgré les difficultés. Bonne écoute ! Salut Lamia ! Salut Audrey ! Ça va ? Oui, merci beaucoup ! On a déjà papoté à mort avant l'enregistrement ! Oui, c'est vrai,

  • Speaker #1

    c'était le podcast avant le podcast !

  • Speaker #0

    C'était super intéressant ! Je vais essayer de te faire radoter sur certains points que je trouve hyper intéressants. J'ai envie que les gens entendent le tabou.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, j'aime bien radoter.

  • Speaker #0

    Alors raconte-moi où on est pour cet enregistrement.

  • Speaker #1

    Alors là, on l'appelle la Slogalerie Luxembourg, parce que pour la distinguer de la Slogalerie République, qui est côté République, rive droite. Et là, on est dans la Slogalerie qui s'est installée en mi-juillet dernier. Aux 60 rues Monsieur le Prince, près du Jardin du Luxembourg.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc c'est un grand espace ?

  • Speaker #1

    C'est un espace qui fait à peu près 70 mètres carrés, qui est un espace de Paris Commerce en fait. C'est une chance incroyable qu'on a d'avoir pu s'installer ici. Merci à Paris Commerce d'ailleurs, à Camille, à toute l'équipe, Michael Wettenberg, qu'on aime beaucoup, qui ressemble à Gérard Philippe.

  • Speaker #0

    Vous irez voir ça en net. Elle vient de me montrer les images.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais voilà, il est très lumineux. On est dans la pièce, toutes les deux, d'exposition, on va dire. On y organise une fois tous les trois mois des expositions qui sont souvent autour de l'édition. Là, ce sont les planches du livre de l'artiste qui s'appelle Cécile. Et son livre s'appelle Le Grand Amour. T-A-M-O-U-R, Le Grand Amour. Et c'est des textes d'Alex Cousseau, mais c'est des illustrations de Cécile. Et du coup, ce sont les planches originales qu'on expose jusqu'à la... jusqu'à la fin de l'année. Et donc l'espace, il est divisé aussi en trois parties, un peu comme la Galerie République. Il y a une partie, on va dire, fond de collection permanente où ce sont essentiellement des éditions limitées, des gravures, des sérigraphies, des tirages en pigmentaire, enfin des digigraphies. Et ensuite, on a un petit couloir. Alors c'est marrant parce qu'un peu par hasard, la configuration des deux espaces dans les deux endroits est un peu la même. évidemment Les lieux sont différents, mais il y a une partie qui accueille le public et qui est vraiment dédiée aux multiples, aux œuvres originales en édition limitée. Ensuite, il y a un petit passage qu'on a peint en bleu pour imiter la Galerie République où il y a une pièce bleue qui ressemble à un cabinet de curiosité. Et là, ce petit passage bleu, il y a des céramiques d'Anne Breton, de Floriane Saint-Sébastien, des choses précieuses, des objets précieux, des gravures. des œuvres uniques aussi, des pastels, etc. Et qui nous conduit à cette pièce où on est toutes les deux et qui est donc la pièce d'exposition.

  • Speaker #0

    Ok. On va peut-être repasser par la question de base. Est-ce que tu peux te présenter ? Oui.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Lamia Magliuli et j'ai ouvert la SLO Gallery en février 2014, qui est une galerie qui est dédiée à l'illustration et aux arts graphiques. qui s'est installée aux 5 rues Jean-Pierre Thimbault et qui représentent aujourd'hui alors au début on a commencé avec une petite équipe d'une dizaine d'artistes que j'avais rencontré dans des galeries que j'avais vu leur travail dans des galeries qui sont plutôt à Berlin ou à Londres parce que dans ces villes là il y a effectivement beaucoup de galeries d'illustration et aussi des artistes que j'avais rencontré dans par exemple L'Oeil Ouvert qui était à l'époque installé à rue François Miron pour tous les artistes graveurs Salut ! Ils ont une super sélection. Et je leur avais proposé de venir aussi exposer dans ma galerie. Mais aujourd'hui, effectivement, la famille d'artistes a vraiment agrandi. Ils sont plus de 100.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    une grande famille. Et la collection aussi d'œuvres qu'on présente est aux alentours de 12 000 dessins, je pense. Oui,

  • Speaker #0

    d'accord. Entre les deux boutiques, vous avez la même sélection ? Oui,

  • Speaker #1

    à peu près la même sélection. Ici, la particularité qu'on a voulu développer, c'était justement autour de la céramique. De vraiment développer les pièces en céramique, d'en avoir plus que là-bas. Parce qu'en fait, la céramique, ça ne s'improvise pas. De l'autre côté, il faut anticiper des espaces d'exposition pour des pièces comme ça, qui soient bien installées, protégées, etc. Donc... Comme je ne l'avais pas fait à la Galerie République, il n'y avait pas de surface plane. Donc on a anticipé qu'il y avait un meuble qui est destiné à les recevoir et à les montrer. Hormis ça, hormis les artistes céramistes qui sont plus représentés ici qu'à la Galerie République, il y a beaucoup plus de choix, c'est à peu près la même sélection. Après, on l'ajuste effectivement. Parce que ce qui est assez intéressant, c'est que l'appétit n'est pas le même rive gauche que rive droite.

  • Speaker #0

    Là, tu te rends compte déjà en semestre ? Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ça fait presque six mois, tu as raison. Oui, oui, oui. Effectivement, c'est assez intéressant. Et puis tant mieux, parce que du coup, de part et d'autre, chaque artiste a son public, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très chouette de voir ça. C'est la clientèle qui évolue et qui est pour autant tout aussi intéressée. C'est ça.

  • Speaker #1

    Après, elle va peut-être aussi évoluer notre clientèle, mais c'est vrai qu'on a démarré pas mal avec des personnes de passage des touristes, puisqu'on est pas loin du Panthéon, du Jardin du Luxembourg. Donc on a des gens qui voyagent, qui sont de passage et qui aiment bien embarquer dans leur valise des petites choses, des petits formats. Alors du coup, on s'est dit qu'on allait déployer la mini-galerie des minis ici. Donc en fait, pour l'instant elle est en brionnaire, mais on a demandé aux artistes qui étaient au quai, si ça leur les inspirait, de nous faire des mini mini, ou des mini pastels, des mini gravures, des mini céramiques. Floriane Saint-Sébastien qui vient d'arriver, qui va tenir la galerie aujourd'hui, est une artiste céramiste de grand talent, qu'on aime beaucoup, qui expose d'ailleurs en janvier 2026 à l'autre Galerie République. Il faudra bien préciser l'endroit pour ne pas qu'on se trompe. Et qui nous a fait toute une sélection, toute une série de petits brocolis, de petites baguettes de pain. C'est irrésistible. Et donc, en fait, on les va venir à ramener. Exactement. Ce n'est pas encombrant. C'est tout petit. Donc là, on va en avoir plein pour Noël, on espère que ça va plaire. Mais donc, en fait, cet endroit-là, avec ses contraintes ou bien avec ses qualités aussi, enfin, c'est sa configuration qui lui est propre, on essaye de développer des choses qui soient particulières, singulières et qui la distinguent de l'autre galerie.

  • Speaker #0

    Oui, tout ça, parce que chacune a un peu leur identité, comme dans une braterie, les frères et sœurs sont différents.

  • Speaker #1

    Au début, on l'appelait la petite sœur d'ailleurs. Et puis, bon, maintenant... elle s'émancipe et puis l'autre chose qu'on a voulu développer ici qui la distingue de l'autre galerie c'est des ateliers d'accord,

  • Speaker #0

    ah oui on en parlait tout à l'heure les ateliers portraits de chiens,

  • Speaker #1

    exactement quelle bonne idée, oui c'était avec Camille de Cusac ça c'était il y a un mois enfin oui voilà quelques semaines déjà on en fait un tous les 15 jours Et du coup, on enchaîne. Ah oui, il a été suivi de l'atelier Pastel avec Alix Solanier, qui travaille aussi à la galerie et qui est une artiste pasteliste, qui a eu cinq ou six élèves, même des débutants, tout le monde est le bienvenu, pour leur apprendre à utiliser le pastel et faire des paysages, leurs paysages de rêve. Et c'est assez étonnant parce que c'est fou, même en n'ayant pas forcément de base. de travail, de formation. Les jeunes filles qui étaient là ont vraiment fait des choses assez... C'était épatant. Et là, ce week-end, c'est l'atelier Portrait de Lovers. Donc, on peut venir avec bien plus. Et Alice Death va croquer les amoureux. Ah, c'est trop chouette. Et donc ça,

  • Speaker #0

    c'est toutes les deux semaines ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, c'est toutes les deux semaines. Alors, à Noël, on n'en fait pas parce qu'on va être un peu busy-busy. On va reprendre après, on va finir avec l'atelier céramique d'ailleurs de Floriane, Saint-Sébastien.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est le dernier atelier de l'année, qui est le premier week-end de décembre. Et là, ça va être cool parce que tu peux faire ton petit bol et avec le paysage de ton choix aussi, pareil. Génial. Déco. Et Floriane l'emmène ensuite pour l'émailler et le cuir. Et là, il reste encore des places. Mais on va poursuivre l'année prochaine. On refera ton portrait de chien avec Camille de Cusac parce que ça a eu beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    Je vais prendre ma place. Oui, c'est trop sympa. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    L'idée étant effectivement que les gens du quartier aussi s'approprient le lieu. De s'inscrire comme ça dans un...

  • Speaker #0

    Oui, avoir des rendez-vous, tu peux venir et ça change à chaque fois.

  • Speaker #1

    Exactement, que ce soit un lieu que les gens se l'approprient en fait. C'est hyper important. Et ça, ça prend un peu de temps aussi forcément.

  • Speaker #0

    Bah oui, complètement. Il faut réussir déjà à voir qu'une boutique est là. J'ai encore souvenir qu'après avoir ouvert pendant dix ans, il y a des gens qui passaient devant notre boutique et qui nous demandaient si on venait d'ouvrir. C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas du quartier ? Il suffit qu'ils prennent une rue à côté. Donc c'est ça, tout l'enjeu quand on offre une seconde adresse aussi, c'est de se dire comment est-ce que je vais m'adresser à ces gens ? Comment je leur dis que je suis là ? Comment je peux y aller de passage ?

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que pour le coup, avec Paris Commerce, tout s'est fait assez vite. Et donc, on a ouvert comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Tu avais déjà envie de voir une deuxième boutique ? C'était quelque chose qui était en gestation depuis longtemps ? Oui,

  • Speaker #1

    de temps en temps, c'était un peu dans le coin de notre tête. En fait, on a eu un corner au Bon Marché il y a quelques années. Je ne pourrais pas dire laquelle, mais enfin voilà. Et qui n'avait pas trop mal marché. Et les gens, à l'issue du corner, c'est un corner pour Noël en fait, dans la période de Noël. Quand on a tout démonté, il y a des gens qui se disaient si on veut continuer à suivre tel artiste ou tout ça,

  • Speaker #0

    comment on fait ?

  • Speaker #1

    Et quand on leur disait, on est près de la place de la République. Les gens en rive gauche disaient mais jamais je vais traverser la Seine, vous êtes fous, c'est un voyage, j'ai autre chose à faire. Donc on s'est dit bon ben effectivement il y a un sujet. Et puis après on a commencé à faire des comptes clients, ça fait 2-3 ans qu'on fait des comptes clients. Si les personnes veulent faire leur compte pour avoir, ils cumulent des points, ils ont des réductions au bout d'un certain nombre, un certain montant d'achat, 500 euros d'achat, ils ont 10% sur leur prochaine commande, enfin bref. Du coup, ça nous a permis de regarder qui étaient nos clients pour ceux qui avaient laissé leur adresse.

  • Speaker #0

    Super intéressant, parce que c'est vrai que ça te donne de la donnée que tu peux avoir. Bien sûr. Et puis te faire comprendre, en fait, qui sont les clients.

  • Speaker #1

    C'est à l'issue, comme ça, on a fait une petite manip sur les stats. On s'est dit, mais il n'y a quasiment personne rive gauche. C'est vraiment le pourcentage le plus faible de clients. Nos clients étaient vraiment majoritairement rive droite ou banlieue. Et du coup, ou après étranger, évidemment, mais il y a un sujet. Et j'ai vu cette annonce, mais vraiment par hasard, de Paris Commerce, où les conditions étaient super. Le lieu était beau, dans un emplacement qui est joli, génial. Là, tu te dis... On va essayer. C'est une blague ? Oui, c'est ça. Je me suis dit, mais pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Le père va s'effondrer. Oui, il n'y avait pas de droit au bail. Location pure. Normalement, quand tu as une location pure, les loyers sont exorbitants.

  • Speaker #0

    Généralement, c'est ça. C'est vaste communiquant. Exactement. Le droit au bail faible, gros loyer.

  • Speaker #1

    Ou droit au bail élevé, petit loyer. Là, il n'y avait pas de droit au bail. Le loyer était OK. Il y avait un court-circuit dans ma tête. et puis bon voilà il fallait faire un dossier quand même parce qu'il y avait plusieurs candidats mais... Et ça a été assez vite parce que je crois qu'on a été, il me semble, dans l'enchaînement des événements. On a eu l'annonce qu'on était pris fin mai et on a eu les clés début juin.

  • Speaker #0

    On a commencé les travaux donc il fallait tout faire vite.

  • Speaker #1

    Donc dans un petit pas, tu dis bon ben voilà, il faut déjà s'installer et puis ouvrir le plus vite possible quand même.

  • Speaker #0

    Il y avait beaucoup de travaux à faire ?

  • Speaker #1

    Non, le lieu était nickel en fait. On a juste peint un peu cette pièce où on est et puis après construire les meubles quand même. pour que... l'identité de ce lieu-là, de la Slogalerie Rive-Gauche, soit à peu près la même, qu'on se dise qu'on est dans la même... le même écrin. C'est ça. Du coup, je connaissais déjà Mathilde Toutain, qui est des designers d'intérieur, qui était la copine d'une voisine, en fait, et qui était disponible et qui, dans son sillage, a embarqué Alexandre Noulet, qui a un superbe... Si je dis ça, mes tuyaux vont être parfaits, j'espère, qu'ils soient assaillis de demandes. Mais Mathilde Toutain et Alexandre Noulet, me nuisiez. qui nous a aussi ensuite refait d'autres meubles. Le designer, il est extra. Ils sont tous les deux extras. Et ils ont réussi la performance en six semaines d'aménager le lieu. Tu vois cette verrière ? C'est vraiment la signature de Mathilde. D'accord.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que c'est vrai qu'il y a un monde entre regarder un peu les annonces, se dire pourquoi pas. Et puis, six semaines plus tard, se retrouver. Ah bah ouais.

  • Speaker #1

    Je suis choquée en fait. des fois j'arrive pas à m'en remettre même aujourd'hui c'est la post-priorité j'ai passé un coup de fil et voilà où j'en suis et comment t'as abordé ça justement toute cette préparation, t'étais dans quel état d'esprit je sais pas oui c'est vrai c'est assez un peu euphorique quand même ça y est on va traverser la scène mais tu sais pour la première galerie ça m'avait fait ça aussi Merci. Tu ne te poses pas trop de questions, tu n'envisages pas non plus les difficultés qui vont arriver, ou tu te présentes tout de suite.

  • Speaker #0

    C'est dur de se projeter, de s'imaginer vraiment ce que va être le quotidien pur.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, sinon on ne le ferait pas, mais je pense qu'il faut foncer de toute façon. En fait, c'est plutôt ma stratégie, je fonce et je réfléchis après.

  • Speaker #0

    Je plaide coupable aussi. Mais bon, ça permet aussi de... Bon,

  • Speaker #1

    c'est une façon d'avancer. De toute façon, après, il faut accuser réception qu'on peut faire des boulettes et des erreurs. Et après, il faut s'en occuper quand même. Mais non, non, mais je suis très contente. Voilà. Je sais que ce n'est pas évident parce qu'il faut faire monter la mayonnaise. Comme dans tout projet. Oui, c'est un nouveau terrain de jeu.

  • Speaker #0

    Oui. Et puis, tu pars avec quelque chose d'assez solide. Enfin, finalement, la slow avait... Enfin, là, ça fait 11 ans.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, tu as aussi construit quelque chose de fort avec les personnes avec qui tu travailles dans les équipes, que les illustrateurs et les artistes, qui sont une grande famille. Comment ça s'est passé, justement, cette annonce aux équipes et aux illustrateurs ? J'imagine que tu as dû doubler ton stock ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. On a un atelier d'impression rue de Turène, et c'est vrai qu'effectivement, il a fallu le faire tourner à plein régime. En plus, ça tombait pendant la période où toute l'équipe avait prévu des congés. Il n'était pas question de les sabrer, ces congés. Le planning de congés, tout le monde a pris ses vacances. Mais il a fallu quand même, dans les interstices du temps, envoyer. Mais voilà, ça l'a fait. On a monté un premier mur. Je ne sais pas si tu as fait attention, quand tu rentres à droite, il y a plus grand mur. Il y a énormément de surfaces d'exposition ici, plus que dans la Galerie République. Parce que la Galerie République, il y a 20 mètres de vitrine. Et puis, il y a beaucoup de vitrines. Donc, tout ce qui est parti vitré, on n'y expose pas. Mais enfin, c'est chouette. Donc là, il y a plus de choses au mur, moins de choses dans les bacs. Mais du coup, accrocher, ça prend vachement de temps. En fait, l'idée, c'est de faire des murs d'images, des sortes de mosaïques de dessins. Et donc, ça, ça a pris du temps. d'habiller les murs de la galerie à Luxembourg et de remplir les bagues, de mettre les étiquettes non non c'était voilà et du coup là maintenant on ajuste c'est ce que je te disais on aura plein de nouveautés qui vont arriver ici on a rempli la besace de Noël on tape à la peau de tous nos artistes depuis un mois en disant que vous avez des nouvelles choses qu'on pourrait présenter pour

  • Speaker #0

    Noël ok et si on revient un peu à la ... À la jeunesse du projet, qu'est-ce qui t'a Qu'est-ce qui a motivé cette envie d'ouvrir une galerie d'illustration ? Et qu'est-ce que tu as eu envie de proposer dans cette galerie ? Qu'est-ce que tu as eu envie que les gens vivent ?

  • Speaker #1

    Oui, alors la galerie d'illustration, en fait j'avais avant mon café. J'avais un café où j'ai pendant 5 ans, plutôt entre 2014 et 2019, qui s'appelait le Jam Café et qui était un café des voyages. sur une thématique bien particulière et qui a organisé aussi des expos plutôt photos mais aussi peintures donc il y a quelques artistes qui nous ont suivis ici mais quand je l'ai avoir un lieu, on en parlait tout à l'heure toi aussi, c'est quelque chose c'est assez magique et quand on le laisse, c'est une partie de soi c'est à la fois le début d'autre chose quand on achève un projet Ça m'avait un peu éteint aussi, de ne plus avoir mon lieu. Et j'ai eu envie d'en refaire un après une petite période de pause. Là, on est partis un an avec mon mari sur un voilier faire un tour en Méditerranée. On a vécu sur notre voilier. Et on pensait pas revenir, en fait. Moi, je me suis dit, on part. Je me suis formée, j'ai suivi par correspondance des cours pour enseigner le français en langue étrangère, le FLE,

  • Speaker #0

    au cas où,

  • Speaker #1

    sur un malentendu, on s'installe quelque part où il faille que je... Je travaillais dans une alliance française, enfin bon, n'importe quoi. Alors évidemment,

  • Speaker #0

    on est revenus. Oui, mais c'est incroyable, déjà comme parenthèse de vie. Oui, il faut tenter des trucs. Je ne te raconte pas le nombre de projets que j'ai imaginés sur le bateau.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être tout le temps, là. Pas de seule raison. Quand il n'y a pas de tempête. Et en rentrant, je me suis demandé qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire de ma peau. et il y a un team au fond de toi qui a envie de rouvrir un lieu mais il se trouve que j'ai candidaté quand même, je cherchais du boulot et j'ai candidaté, on a essayé de s'installer avec mon mari Cyril qui fait partie de la galerie et de l'agence aussi parce qu'on a une agence d'illustrateurs j'ai essayé de travailler on voulait s'installer à Marseille qui pour moi c'était la ville la plus chouette au monde donc bon alors j'ai passé un entretien à Carré d'artistes pour être honnête, je ne sais pas si tu vois ce que c'est Non. Tu ne connais pas ? Il y en a plein à Paris. C'est une chaîne de galeries qui propose des carrés d'œuvres uniques. Ils ont une grande équipe de peintres. C'est que des œuvres uniques, que des peintures en forme de carrés. Tu as des carrés 20-20, 30-30, 40-40, mais c'est que des carrés. Il y avait une place pour voir. J'ai passé l'entretien. C'était calamiteux, vraiment horrible. Et j'avais 40 ans, se faire embarrer comme ça, tu sais, les questions d'entretien, je me suis dit c'est pas possible, je vais pas pouvoir retrouver du boulot quoi.

  • Speaker #0

    Ah voilà.

  • Speaker #1

    Puis je suis plus dedans. Et par contre, me voir être dans une galerie, ça m'a beaucoup plu. Tu te projetais. Et je me suis dit, ben voilà, je vais en faire, je vais faire ma galerie.

  • Speaker #0

    Je vais pas attendre qu'on m'embauche. Voilà.

  • Speaker #1

    je vais faire à ma sauce et oui mais alors du coup j'ai essayé de faire un lieu qui ressemblait à mon jam et du coup j'ai il s'appelait le jam le café que j'avais et et puis bon j'aime ça évidemment enfin on fait pas un truc j'allais pas ouvrir un magasin de lingerie enfin bon j'ai rien contre la lingerie mais c'est vrai que c'est pas mon truc pourquoi je raconte ça voilà

  • Speaker #0

    tout le monde le sait pour faire un truc qui dit auquel tu es connectée voilà c'est ça du coup

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai essayé. Il faut beaucoup bolser quand tu ouvres un programme. Parce qu'il faut évidemment faire un prêt. Donc, quand tu fais un prêt auprès d'une banque, il faut faire un dossier. Bien sûr, un dossier de business plan, en fait. Donc, avec des comptes de résultats prévisionnels, des plans de trésorerie. Tu étais à l'aide avec comment ça ? En fait, j'avais suivi un cursus. Parce qu'avant, j'étais dans les télécoms. Enfin, dans une ancienne vie.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si... Non, je ne t'ai pas raconté. Non.

  • Speaker #0

    On ne l'a pas dit en off.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. J'étais, pendant une dizaine d'années, je travaillais pour Alcatel, la RATP, Français comme Obie. J'étais plutôt dans la technique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et j'avais pris un chemin de traverse déjà. J'avais pris la tangente pour me former à la gestion de projets culturels. Dans une école, ça s'appelait l'ESC Senior. C'est un circuit en accéléré. C'est ce qui m'avait permis. De connaître tout ce qui était droits d'auteur, gestion, voilà, qu'est-ce qu'il faut faire, comment tu montes un projet. Et puis, il y avait aussi toute une partie marketing, etc. Donc, c'était en accéléré, mais j'ai tout pris le max. J'ai vraiment été très sérieuse et ça m'a permis de savoir monter ce genre de dossier. Mais sinon, si on ne sait pas faire, il y a la chambre de commerce où on peut vous aider.

  • Speaker #0

    La BGE aussi, je crois qu'il y a beaucoup. Il y a pas mal de...

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui, on a toutes les aides. C'est quand même bien fichu quand tu veux monter ton affaire. assez épaulé. En tout cas, la banque a suivi. Et vraiment, c'est fou parce que tu avances sans... idées préconçues en fait je savais pas trop où j'allais mais j'avais quand même quelques points d'ancrage sur combien et comment est-ce que je quels artistes avec quels artistes j'allais travailler combien d'artistes aussi qu'elles étaient les la famille d'artistes avec qui je pouvais démarrer et j'ai eu la chance il y en a une dizaine qui m'ont suivi et effectivement sans du tout me connaître en fait mais le lieu était joli parce que le lieu je pense Ça leur a donné confiance parce que ce n'était pas un lieu... Il est joli, en fait. Il y a beaucoup de lumière. C'est une ancienne pharmacie. C'est une ancienne pharmacie. Il y a beaucoup de cachets. Oui, c'est ça. Il y a trois pièces. C'est surtout la lumière, la hauteur sous plafond qui faisait que déjà, de base, leurs œuvres allaient être bien installées. C'était un bel écrin pour leur travail. Et du coup, il faut beaucoup bosser. Il faut beaucoup, beaucoup travailler. C'était pour moi le métier idéal. Je me suis dit finalement, qu'est-ce qui pourrait me rendre le plus heureuse dans le quotidien ? Dans le café que j'avais avant, c'est très laborieux de tenir un café, ça m'a un peu épuisée. Et donc j'ai mis de côté, j'ai continué à explorer tout l'aspect exposition que j'avais déjà là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, ça, ça t'avait.

  • Speaker #1

    En plus, on faisait des spectacles de danse, de musique les vendredis soirs, des projections de films. J'aurais bien aimé le faire aussi à la galerie, mais c'est moins le sujet. Mais c'est vrai que dans des vernissages, quand il y a une fanfare, il devait y en avoir une pour le vernissage de jeudi prochain, de Pierre-Emmanuel Liette et d'Émilie Sandoval, mais on ne pourra pas. Mais quand il y a de la musique qui s'invite dans les vernissages, pour celui de Jessica Das, il y avait effectivement un jazz band.

  • Speaker #0

    Ah non, mais c'est génial ! C'est génial quand un endroit est vivant.

  • Speaker #1

    Oui, quand même. Mais c'est ça, en fait. C'est au-delà d'une galerie. Et justement, ce qui est intéressant à explorer, c'est que ce n'est pas qu'une galerie, c'est un lieu de vie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. On peut poser des ateliers,

  • Speaker #1

    dont on parlait là. Il y a ces expositions, les gens se rencontrent, on rencontre l'artiste.

  • Speaker #0

    Que les gens s'approprient le lieu, en fait. Se sentent chez eux. Ils se sentent chez eux et se disent tiens, je reviendrai, je reviens avec des amis. Des fois, j'adore, ce que j'adore, c'est quand des gens se croisent par hasard. dans la galerie qui fait « Ah mais t'es là, qu'est-ce que tu fais ? » Et puis ils commencent à discuter et à raconter. Et du coup, ça sort du temps, des moments comme ça où tu te dis « Mais c'est trop bien ! »

  • Speaker #1

    C'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure, avant d'enregistrer, c'est quand t'as un lieu physique comme ça, où tu crées des rencontres, où tu rencontres les gens, c'est aussi tellement riche de voir les gens qui rentrent, qui prennent le temps de passer. la porte et de faire une pause dans leur journée pour vivre un moment dans la boutique et tu disais tout à l'heure que tu ne te lassais jamais de ça et que parfois quand tu voyais les gens faire un petit tour rapide et repartir, ça te brisait presque le coeur de leur dire mais pourquoi est-ce qu'ils sont partis si vite ?

  • Speaker #0

    Restez chez moi parce qu'ils n'ont pas fonctionné Les gens ils restent longtemps parce que prendre son temps devant une oeuvre la regarder et être en interaction Ça fait du bien, ça élève l'esprit, ça met du baume au cœur, ça cautérise des plaies.

  • Speaker #1

    Oui, et c'était un peu ça l'intention de base quand t'as ouvert, en l'appelant la sloganistique, c'est ça ? Exactement, oui.

  • Speaker #0

    C'est être dans une sorte, tout à l'heure tu disais une bulle, d'être à l'écart de l'agitation de la rue et d'être dans un endroit où la lenteur t'accompagne en fait. Tu prends ton temps, j'aime bien quand les gens prennent le temps, et puis des fois ils reviennent, ils reviennent accompagnés. Ils hésitent, mais c'est exactement ça qu'il faut faire. C'est un peu dans la contemplation aussi.

  • Speaker #1

    Et tu regardes, et tu découvres en fait. Et ce que je trouve hyper intéressant aussi dans votre approche, c'est ce côté un peu disquaire. Tout à l'heure, les illustrations sont encadrées, elles sont dans des bacs et tu peux regarder. Il n'y a pas de tri, c'est à part l'alphabétique, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est par artiste, oui, dans le même bac.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir des styles très différents. Et tu es toujours surpris. et puis tu vas avoir... Enfin, ça joue vachement sur les émotions. C'est-à-dire que moi, même en tant que cliente, dans l'expérience que j'ai pu vivre ici, il y a des artistes que tu connais, que tu apprécies, donc tu es hyper contente de retrouver leur travail. Et puis d'un coup, tu passes et tu as une émotion, tu vois quelque chose que tu n'avais jamais vu avant.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Et je trouve ça super fort de pouvoir faire vivre ça, tu vois, par ce procédé tout simple. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Et c'est ce que tu as envie de vivre, en fait, quand tu ne passes pas d'une boutique aussi.

  • Speaker #0

    Mais oui, exactement. C'est de se dire, des fois, il y a des personnes qui viennent et qui disent bon... Je n'avais pas l'intention parce que ce n'était pas la priorité. Parce qu'effectivement, on se le disait tout à l'heure, s'offrir une œuvre d'art, là, on essaye vraiment de rendre les prix les plus accessibles. Mais ça ne reste quand même pas un objet indispensable dans son quotidien. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr. Comme les courses de nourriture.

  • Speaker #0

    Ce n'était pas une boulangerie et tout ça. C'est quand les gens disent « je ne voulais pas me l'ouvrir, mais je reviens parce que finalement, elle est rentrée dans mon esprit, j'en ai besoin » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Parce que je sais que si je la mets à côté de moi, dans mon quotidien, elle va me nourrir, elle va m'adoucir mon humeur, elle va me rendre joyeuse. Il y a vraiment des œuvres, en plus, tu peux regarder longtemps et elles te... en fonction de ton état, c'est comme un bouquin. Il y a des livres que tu relis plus tard, tu ne vas pas avoir la même lecture. Une œuvre, c'est pareil. Ça dépend vraiment... Non, non, c'est passionnant, bien sûr. Moi, je trouve ça hyper important. Et puis, c'est universel comme langage, le dessin. C'est universel et c'est très culturel. C'est un autre sujet. Mais c'est vrai qu'on a des artistes qui viennent un petit peu de partout. Et en fonction de... de leur terreau de naissance, on va dire, ils ont des façons de s'exprimer différentes. Il y a la mode allemande, la façon allemande d'exprimer, la façon romantique. Les artistes français sont très, très appréciés par les Américains, notamment pour le travail qu'il y a dedans. Les Américains disent « Waouh, c'est le boulot qu'il y a sur ce dessin » . Et ça rend hommage d'ailleurs à toutes les écoles d'art en France parce qu'effectivement, il y a une technique qui est assez... Je pense que c'est assez remarquable. Il n'y a pas une façon de dessiner qui vaut plus qu'une autre. En tout cas, la façon française, les écoles françaises sont... Bravo, chapeau. Je pense qu'ils le disent même les artistes, en fait, souvent. Pas mal d'artistes, notamment qui viennent des Arts Déco de Paris et qui disent merci à nos profs de nous avoir donné non seulement la technique, mais aussi cette liberté d'expression, la liberté et l'envie d'expérimenter aussi. Ouais, ça, c'est bien.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui guide ton choix, justement, sur tes sélections pour la boutique ?

  • Speaker #0

    Eh bien, alors, je pense... S'il y avait peut-être un mot, ça serait la sincérité. C'est vraiment des artistes. Alors, il n'y a pas de profil type. Beaucoup, majoritairement, peut-être, sortent d'école. Enfin, on a eu une formation académique. Mais la filature, une artiste qui brode, qui nous fait des illustrations brodées, je ne sais pas si tu connais son travail. C'est extraordinaire. Attends, tu vois, tout à l'heure, je vais t'en montrer une. Il y a un paysage. Alors, c'est un print, mais elle le fait avec des morceaux de tissu. Elle était, en fait... Ingénieure de travaux publics, Sandrine Touré-Desmers, et juriste aussi. J'adore. Mais oui, et en fait, elle est brodeuse parce que sa grand-mère brodait, elle a repris un peu le flambeau. Mais ses compétences, justement, dans BTP font qu'elle a une façon de gérer la perspective parfaite. Et à ça s'ajoute sa personnalité, sa fantaisie, sa poésie et tout ça. Et ses œuvres, elles n'existent que parce qu'elles existent. Et donc, du coup, c'est ça, c'est la singularité et la sincérité. Et donc, les gens qui font ça, tu sens qu'il y a quelque chose, c'est irrésistible. Il y a quelque chose de très libre, de très sincère, de très franc et qui vient de loin. Les gens ont besoin de s'exprimer. S'ils ne le font pas, ça les rend malades. Et donc, je pense que chacun, tout le monde ici, même les œuvres qui sont derrière toi, de Cécile. Cécile a été DA dans une agence de pub avant. Elle en est partie parce qu'elle avait ce besoin de dessiner pour elle. Elle en est très heureuse. Merci pour elle, j'adore. Tu as vu tous ces petits personnages dessinés comme ça. Même le grand amour, il y a tous les petits coups de feutre. Sa technique hypnotique. C'est vrai qu'il y a aussi beaucoup de femmes chez nous parce qu'elles ont beaucoup de choses à raconter aussi. Et elle se raconte sans entrave, en fait. Elle raconte les choses sans se dire est-ce que ça passe, ça passe pas. Il y a pas de posture.

  • Speaker #1

    Il y a une liberté. C'est encourageant, c'est chouette à entendre.

  • Speaker #0

    Il faut vraiment suivre son instinct, en fait. Je pense que les artistes qui se demandent parfois qu'est-ce que je peux faire pour que ça plaise, qu'est-ce qui est dans la tendance, il faut partir à 180 degrés et revenir...

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    au fond d'un mot et qui on est. Qu'est-ce qu'on a envie de raconter qui vient de soi en fait.

  • Speaker #1

    Je trouve qu'en fait, dans tout ce qu'on fait, de revenir à soi et de ne pas essayer de s'inventer quelque chose ou de faire pour entrer dans un moule, ça change tout.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ça change tout. Et du coup, toi, justement, dans cette optique-là, qu'est-ce que tu retrouves de toi dans cette boutique ? Quelle est la part ? Je trouve que quand tu ouvres un lieu, il te ressemble beaucoup. Oui, tellement... De quoi dans un lieu ? Qu'est-ce que c'est ça ? Moi,

  • Speaker #0

    effectivement, je pense, j'ai pas de formation, j'ai pas fait d'études d'art, hormis ce petit passage comme ça pour apprendre à gérer des projets artistiques ou culturels, mais j'ai pas de formation, sauf mon goût pour ça depuis petite. J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont beaucoup emmenée dans les expos, et tout ça m'a vraiment plu. Tu identifies tout de suite ce qui te rend heureux. Moi, ça me rendait heureuse. Après, en faire son métier, c'est autre chose. Tant mieux. Mais quand tu n'as pas les codes pour ouvrir une galerie, tu le fais un peu d'instinct. Et le faire comme ça, en se disant qu'on va tout présenter encadré, on va faire des choses qui soient de très grande qualité, mais en étant des prix hyper accessibles, parce que le côté populaire, c'est peut-être ce qui me ressemble le plus non élitiste. Oui,

  • Speaker #1

    la phrase. La phrase que tu aurais en fait, je pense. Qui va se mettre quelque part devant.

  • Speaker #0

    Que l'art, ce n'est pas du luxe.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais c'est vrai que c'est quelque chose qui est très ancré aussi dans la culture française. On a beaucoup de musées. Bien sûr. On a une certaine distance avec ça,

  • Speaker #0

    évidemment.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien justement d'avoir des lieux qui... démocratique. Exactement.

  • Speaker #0

    C'est peut-être ce que j'ai ramené qui m'est le plus personnel, comme je viens plutôt d'un milieu technique, scientifique, tout ça. Pas du tout dans le milieu culturel et peut-être très... sans vouloir entrer dans des considérations péjoratives, mais de l'entre-soi, de l'élitisme, des galeries, etc. Moi-même, personnellement, j'ai du mal à pousser la porte d'une galerie. Oui,

  • Speaker #1

    on a toujours peur de gêner. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ou d'être observée de pied en cap, d'être évaluée ou pas comme un acheteur. Donc, je regarde les vitrines, mais j'ai beaucoup de mal à pousser la porte. Donc, quand j'ai ouvert la galerie, il fallait que ce soit chaleureux. Il fallait que ça incite les gens à venir. Je voulais que les gens viennent de partout, que ce ne soit pas... Effectivement, maintenant, les clients qu'on a sont une vaste palette de profils différents. Je voulais ça. Je voulais vraiment que les gens... Et la première personne, une des premières personnes, quand j'ai ouvert la Galerie République il y a presque 12 ans maintenant, m'avait dit, la première fois que je m'offre une œuvre d'art, ça ne pouvait pas me faire plus plaisir. C'était ça exactement. C'était le genre de personne que je voulais aller chercher.

  • Speaker #1

    Que tu avais mis derrière ce projet-là.

  • Speaker #0

    Mais même dans mon jam, dans mon café que j'avais avant. C'était un café, mais on y organisait énormément d'événements culturels. C'était d'attraper les gens qui y étaient. Parce que les concerts démarraient les vendredis soirs vers 18h. On commençait à installer la scène. C'était que les gens qui étaient... Oui, tu vas embarquer là-dedans. C'est pas dit, mais vous faites quoi ? Restez si vous voulez. Va commencer un concert. C'était beaucoup autour de la musique afghane, iranienne, ouzbek, du Rajasthan.

  • Speaker #1

    Génial, parce que justement, on n'en a pas... pas spécialement acteurs.

  • Speaker #0

    Les gens ne se faisaient pas une idée de ce qu'il pouvait être un concert de musique iranienne, avec les dafs et tout ça, ou arménienne avec les doudouks. Et du coup, je leur disais, si vous voulez rester, restez. Et puis de les attraper. Mais ça, c'est un peu Malraux qui disait, il faut que la culture aille aux gens. C'est un peu ça. Non, mais c'est ça, de la rendre accessible, parce que ça nourrit les gens. Et même, je veux dire, l'air, ce n'est pas du luxe. La culture, ce n'est pas du luxe. Il faut que tout le monde y ait accès. Parce que... c'est nécessaire,

  • Speaker #1

    c'est vital ça nous aide à vivre complètement et ce que je trouve chouette c'est de se dire qu'au-delà que ce soit accessible c'est qu'en plus là tu peux le ramener à la maison sans faire un prêt à la banque c'est-à-dire que tu peux aussi avoir quelque chose qui va te provoquer une émotion, qui va te faire penser à un moment à une personne, à tout un tas de choses et te dire en fait ça va être chez moi oui Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Et ça reste quand même, effectivement, ce qu'on se disait tout à l'heure, ça reste quand même des œuvres originales, ce n'est pas du poster.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une vraie exigence dans ce que vous proposez. Oui, ce n'est pas du poster.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup de boulot de faire. Parce qu'en fait, déjà, il y a des petites gravures de petits formats qui sont à partir de 20 euros que les artistes nous déposent, des gravures sur bois, par exemple, de Raphaël et Olivier, Raphaël Engari et Olivier Filippono. Donc, c'est des choses très précieuses qui ont nécessité quand même du labeur, parce qu'il faut graver la plaque de bois. l'ancrer, etc. Mais c'est très, très joli et c'est précieux. Mais on a aussi un atelier d'impression ruturaine où on déploie, en fait, les peintures sont proposées aussi, les œuvres uniques, mais qui ont un coût, forcément. Mais à partir d'une sélection, à chaque fois qu'on réalise une exposition, on va sélectionner une sélection de peintures. On ne peut pas tout faire parce que des fois, les pièces sont trop nombreuses. Mais on va les scanner en e-définition et faire des tests de couleur autant qu'il faut pour que le résultat soit satisfaisant. Donc ça, c'est chapeauté, supervisé par les artistes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et dès que le raval est donné, on va en faire des séries numérotées, signées. Et donc, les tirages sont séchés à plat. Les artistes passent les uns après les autres, les signent et les numérotent en dessous de 300 exemplaires. Et quand tout ce protocole est respecté, c'est-à-dire... Les tests supervisés par les artistes, signatures et numérotations à la main par l'artiste en dessous de 300 exemplaires, légalement c'est ce qui définit une œuvre originale. Donc c'est accompagné d'un certificat d'authenticité. Donc c'est précieux mais avec des prix qui restent accessibles et puis assez démocratiques parce qu'en réalité peu importe la notoriété de l'artiste, c'est par format en fait. Un format A4, un format A3, tout le monde joue le jeu. Touchons du bois pour l'instant. Mais après, il peut y avoir des petits écarts, mais ce qui ne sont jamais fondamentaux, mais qui permettent aux gens, s'ils ont un coup de cœur, de s'offrir une œuvre d'art originale d'un artiste vivant. Les filles peuvent converser sur Instagram.

  • Speaker #1

    Et rencontrer ici, pour un atelier, pour un événement.

  • Speaker #0

    C'est l'objectif des ateliers aussi, c'est qu'ils rencontrent aussi...

  • Speaker #1

    Et pour les artistes aussi, c'est chouette de pouvoir rencontrer son public, d'échanger, de voir ce qui leur a plu. C'est génial. C'est un peu ton atelier.

  • Speaker #0

    Oui. Ils sont un peu d'un pont, en fait,

  • Speaker #1

    entre les gens.

  • Speaker #0

    On l'avait fait il y a longtemps, les ateliers, mais c'était pour les enfants, un république. Mais là, l'idée, c'est un peu comme les podcasts, on se dit pourquoi on n'y a pas pensé avant. Mais pour les ateliers, c'est super de... de proposer ça, que les gens... puisse... La filature, elle fait un atelier broderie. Les gens sont super heureux de la rencontrer, de partager autour d'un café aussi des réflexions, de la rencontrer. C'est très rare de pouvoir faire ça, finalement. Merci, c'est chouette.

  • Speaker #1

    De rencontrer un artiste qui te plaît, qui te touche,

  • Speaker #0

    et puis de pouvoir vivre un moment avec lui à une expo ou à un atelier. Parce qu'on ne peut pas tout faire. Oui, et puis là, le lieu s'y prête vraiment. C'est vrai que là,

  • Speaker #1

    c'est hyper agréable. Et du coup, le podcast aussi, je rebondis parce que tu en parles.

  • Speaker #0

    Tu as aussi un podcast qui s'appelle La Bonne Amantie.

  • Speaker #1

    Merci. Je trouve ça hyper intéressant de pouvoir dire, en fait, tu peux être galeriste, commerçante, mais aussi avoir déployé tout un univers autour de ta ou tes boutiques, ta ou tes galeries, pour venir nourrir ta relation avec les clients, etc. Le podcast, d'avoir un média, ça joue. Les newsletters peuvent être un type de média, mais le podcast peut l'être. On peut s'autoriser tout, finalement, pour bien servir le projet.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais c'est ça qui est génial quand tu as un lieu. Alors, à la fois, c'est épuisant, il ne faut pas se pleurer, parce qu'il y a un lieu, quand tu as des horaires d'ouverture, des jours d'ouverture, quoi qu'il arrive, il faut les respecter. C'est eux qui dirigent. C'est ça. et puis il faut tenir le coup parce qu'il y a des fois où c'est très creux il faut anticiper, il faut se dire il faut toujours aussi réinventer, se dire tiens ça ça marche pas ou bien la saison a été mauvaise tout le monde fait ça et puis ça permet aussi entre commerçants, on est hyper solidaires je trouve il y a les filles de clin d'oeil Virginie et Emilie et leur équipe qui sont allées à côté, salut j'ai hâte de te voir et de te voir Merci. partager les tuyaux et tout ça, se donner aussi, il va y avoir des cartes, des bonnes adresses, donc elles sont dedans, nous aussi. Il y a eu beaucoup de solidarité entre commerçants, et ça c'est très très cool. Mais, pardon j'ai perdu le fil.

  • Speaker #1

    Le podcast. Ah oui, le podcast. Cette partie-là aussi d'activité supplémentaire.

  • Speaker #0

    Et du coup, oui, de te dire, faire vivre ton lieu, ça paraît effectivement, c'est... Tu fais ce que tu veux en fait quand tu as un lieu. C'est tes maîtres à bord, c'est toi qui es capitaine, tu as juste les voiles, tu changes...

  • Speaker #1

    On en revient au voilier.

  • Speaker #0

    Tu fais un virement de bord si ça ne marche pas, il faut s'adapter. Et puis le podcast, bien sûr, il y a plein d'activités transversales autour du dessin. Il y a un moment justement, les filles de Clindoy nous invitaient au Pitchfork Festival, on avait un stand là-bas, et en réalité c'était l'occasion de demander aux artistes de dire... Si vous avez envie de dessiner un morceau de musique, on présentait une sélection tout autour de la musique. Il y a toujours moyen de rebondir puisque l'illustration, par essence, c'est vraiment notre vie. Le podcast permet d'interroger les artistes. On l'enregistre tous les matins des vernissages. Jeudi matin, il y a une exposition qui s'appelle Nous avec Pierre-Emmanuel Liette et Émilie Sandoval. On va les interroger sur ce qu'ils ont voulu nous raconter sur cette expo. Comment ils l'ont fait, les techniques, leurs techniques de travail, leurs routines de travail, leurs crashs aussi. C'est tellement intéressant.

  • Speaker #1

    Ça vient rajouter une dimension supplémentaire à l'expo. Tu peux les monter avant, après. Du coup, après, plutôt.

  • Speaker #0

    Plutôt après, parce qu'on les monte. Ça fait trois ans maintenant qu'on fait les podcasts de La Bonne Aventure. On s'est dit, pourquoi on ne l'a pas fait avant ? Pareil, parce que mettre une voix sur une expo, c'est aussi archivé ça nous permet de se connaître parce que parfois on se connait super bien mais malgré tout c'est comme un livre les artistes se livrent un peu pendant le podcast et on apprend à mieux se connaître c'est fou donc ouais c'est d'avoir la richesse de plus de 100 artistes chez soi, moi j'en reviens pas ça fait presque 12 ans maintenant au février 2015 ça fera 12 ans 2026. Ça fera 12 ans. Février 2026, ça fera 12 ans. Et j'en viens pas de ce circuit, peut-être, de me dire... Déjà, c'est passé super vite, et de me dire... Ils m'ont fait confiance, ils nous ont suivis. Maintenant, il y a toute une équipe aussi à la galerie. Et ils... Ils comptent avec nous, tu vois, c'est fou.

  • Speaker #1

    Ils sont contents de faire la pause et de regarder le chemin parcouru.

  • Speaker #0

    Merci aussi vachement aux artistes. Moi, j'avoue, merci au public qui vient nous voir et qui nous encourage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une belle collaboration entre des clients, des artistes, des groupes qui mettaient tout ça en musique.

  • Speaker #0

    Mais les artistes, c'est vrai que sans eux, il y a tellement de trucs qui se passent, parce que c'est la guerre des étoiles dans leur tête. Parce que quand tu vois ce qu'ils font, j'ai une admiration incroyable pour leur travail. D'arriver à faire des choses comme ça, qui n'existaient pas et qui d'un coup sont. C'est des dieux.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours assez mystique quand tu les vois à l'œuvre.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis pourtant, ils sont pleins de doutes. Ils doutent beaucoup. Ils s'interrogent. Donc, c'est compréhensible aussi. Mais d'ailleurs,

  • Speaker #1

    vous avez aussi une activité d'agence.

  • Speaker #0

    Oui. Alors ça, c'est Cyril Magluli, mon mari, qui est directeur de l'agence Laszlo.

  • Speaker #1

    Ok. Ça,

  • Speaker #0

    c'est venu après la galerie. Oui. en fait... On s'est rendu compte aussi que la galerie servait pas mal de vitrines aussi pour nos artistes, pour des travaux de commande.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il y avait des agences de com ou de pub qui venaient regarder, qui reprenaient les notes. On les voyait, ils venaient un peu saper comme ça, ils prenaient des photos, on leur demandait.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'il fait celui-là ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et on voyait qu'ils disaient que ça pourrait bien aller, tel ou tel truc.

  • Speaker #1

    Vous étiez comme un genre de catalogue à dispo, un lieu catalogue. Oui,

  • Speaker #0

    des fois, il y avait des gens qui venaient comme ça. Il y avait des artistes qui n'avaient pas d'agent. Et donc, c'était un prolongement de l'activité de la galerie. D'une vingtaine d'artistes qui sont à la galerie et à l'agence. Ils sont tous à la galerie, tous nos artistes. Effectivement. Et qui sont sollicités. Cyril travaille avec eux sur des projets de commandes.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc vous avez vraiment... Des activités hyper multiples et en même temps très complémentaires les unes des autres.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que complémentaires, c'est vrai. Et d'ailleurs, parfois, quand c'est des belles collaborations, parce que visuellement, des fois, ce qu'ils font en travaux de commande, c'est marrant parce que de la contrainte sort des miracles. Et il y a même des artistes qui adorent ça.

  • Speaker #1

    Oui, justement, avoir le plus de contraintes. Et puis à partir de là, il faut réfléchir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Jean Malard, il travaille régulièrement pour le festival. Peut-être que la couleur de la galerie, c'est beaucoup de domaines culturels. Enfin, il y a eu des missions dans le luxe aussi, mais beaucoup d'affiches de festivals. Enfin, pas que, hein. Et du coup, les affiches sont tellement belles quand les commanditaires sont toqués ou que les droits de session sont... sont terminés, on propose, on demande ou bien des couvertures de romans ou d'albums. Jean Malard, je viens de le citer, il avait fait aussi toute une série de couvres pour Isaac Delusion. Le groupe, tu connais ?

  • Speaker #1

    Oui, je connais. Je ne savais pas qu'il avait fait ça. Oui,

  • Speaker #0

    et bien elles sont tellement belles qu'ils étaient ok pour qu'on les mette en print. Donc là, tu peux avoir ça.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    et même... Ils n'avaient pas pris deux ou trois couvres qui ne leur plaisaient pas. On les a quand même mis aussi parce qu'elles étaient très belles.

  • Speaker #1

    Oui, donc finalement, ça circule.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est vraiment, comme tu dis, ça circule. La musique. Et puis même des fois, des collabs aussi. Enfin voilà, l'art fait partie de la vie, en fait. Forcément.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, comment tu jongles avec tout ça ? Raconte-nous quel est ton quotidien.

  • Speaker #0

    Et bien là, avec les deux galeries, honnêtement, je n'ai pas encore trouvé mon rythme de croisière. Oui, pas tout le temps. C'est normal. Oui, je ne sais pas. Souvent, les personnes me disent « Où est-ce que tu es demain ? » « Où est-ce que tu es à Luxembourg ? » Comme ça, je passe te voir. Oui. Et en fait, ça m'embarrasse un peu parce que des fois, je pense que je vais y être. Et puis finalement, je vais avoir un truc à faire là-bas et je vais y rester. Ça rend un peu fou quand même. Pour commencer, mais ça va, je vais me poser. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est juste qu'effectivement, tu te divises en deux.

  • Speaker #0

    Mon bureau est dans l'atelier rue Turène, après les deux galeries, donc ça fait trois. Mais rue Turène n'est pas loin de la galerie L'Atelier et la galerie République sont assez proches. Jusqu'alors c'était ok, c'était un périmètre assez serré.

  • Speaker #1

    Avant que cette boutique ouvre, tu avais trouvé un mode d'organisation pour comment tu fonctionnais.

  • Speaker #0

    Je faisais l'ouverture là-bas, toujours là-bas, j'allais le matin à République. Je le fais quand même toujours, normalement. Je commence toujours mes journées en République, comme ça l'équipe arrive et on fait un peu le point sur les urgences, sur ce qu'il reste à faire, ce qu'il y a à faire.

  • Speaker #1

    Vous êtes combien dans l'équipe ?

  • Speaker #0

    Maintenant, en fait, il y a cinq personnes. Il y a une personne qui est dédiée à l'atelier et ensuite il y a une personne qui est ici et il y a trois personnes là-bas. Et en fait on tourne. L'idée aussi, ce qui est compliqué, c'est de faire en sorte que l'équipe continue à se voir, qu'elle ne soit pas isolée. Et donc en fait c'est un peu l'idée de faire des plannings où à la fois ici il faut qu'il y ait un suivi dans les actions parce qu'on n'a pas fini. Oui,

  • Speaker #1

    ça ne peut pas être remorcelé non plus.

  • Speaker #0

    Exactement, et puis que les clients aussi s'habituent à un visage, enfin c'est très compliqué parce qu'on se dit quand même, il faut que le lieu soit incarné. Alors on teste plein de choses, on n'est pas encore arrivé, mais en fait tout le monde sait. On a vu aussi que certaines personnes aimaient bien être là, et d'autres moins, parce que ça leur faisait plus loin. Bref, on essaie de s'adapter aux contraintes de chacun, que l'équipe soit contente quand même de travailler, de continuer à travailler, parce que mine de rien... elles n'ont pas choisi que j'ouvre cette deuxième galerie. Donc, il faut quand même que leur qualité de vie, enfin, préserver l'harmonie qui les unisse, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. C'est vrai que c'est un nouvel enjeu. C'est réussir à garder cette harmonie d'équipe. Exactement. Que chacun, dans sa façon de faire son métier, se sente bien aussi. Mais effectivement, tu es obligée de passer par une phase de test où il y aura des... Désolé, Jean. confort, des inconforts. J'ai de la découverte. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Et c'est normal. C'est dans l'observation. Oui, c'est ça. C'est stabilisant. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est excitant en même temps. C'est vrai que ça remet beaucoup de choses en question. On teste plein de trucs, toutes les idées, des fois on fait des brainstormings, toutes les idées sont les bienvenues. En plus elles sont toutes très jeunes, enfin jeunes. Moi je suis plutôt pas jeune.

  • Speaker #1

    À un moment on a toujours l'impression d'être pas jeune, moi aussi je commence à me dire que je suis plus jeune.

  • Speaker #0

    Non, non, non, tu verras.

  • Speaker #1

    mais non non du coup tu vois de ce qui plaît les bonnes idées voilà par exemple tout à l'heure tu me parlais de l'idée des boules de Noël vous allez vers la déco de Noël il y aura des boules de Noël illustrées par des illustrateurs et créatrices ou bien même des

  • Speaker #0

    clients qui veulent le faire cette idée là vous allez la déployer dans les deux boutiques alors on a amené des boules là-bas parce qu'il y a beaucoup de artistes qui passent signés quand même à République du coup il en faut mais on voulait on voulait plutôt que les gens viennent ici la chercher. Comme ça, ça leur faisait une occasion de venir.

  • Speaker #1

    On peut quand même traverser la scène. C'est pas une catastrophe.

  • Speaker #0

    Même les gens du quartier, on l'a mis en vitrine et ça marchait. Il y a des gens qui ont dit, on a quelques personnes qu'on ne connaît pas du tout. On ne sait pas du tout ce que va être leur boule. Mais qui avaient envie de le faire. L'idée, c'est ça. Ils se disent, j'ai ma boule d'exposé dans une galerie.

  • Speaker #1

    C'est une très chouette idée. On va voir ce que ça va donner. Comment animer les deux lieux ? Oui, c'est beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et bien là, on en a encore vraiment... C'est tout pour la nouvelle galerie, en fait, de vraiment essayer de cristalliser beaucoup de choses autour de la petite, pour la lancer et faire en sorte aussi que les gens du quartier la connaissent. Ça, c'est vraiment l'enjeu. Les gens de passage, on a bien vu qu'effectivement, oui. Parce que dès qu'il y a des grandes vacances ou des choses comme ça, qu'il y a le public, en fait, touristes américains, tout ça, qui est assez important, on a du monde. Maintenant, l'objectif, c'est vraiment que les gens du quartier ou des arrondissements limitrophes, 14e, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, de la même manière que pour la première boutique. Vraiment,

  • Speaker #0

    oui. La première boutique, ça a bien pris quand même quelques années, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais dire. Est-ce que tu as des apprentissages que, justement, ... Comment est-ce que tu as fait pour faire connaître cette première galerie ?

  • Speaker #0

    Rien, c'est fait tout seul. Un peu comme toi, quand tu racontais, quand vous êtes installée avec ton associé dans ta boutique dans le 9e, vous aviez 23 ans, vous étiez toute jeune. Et ça consomme déjà beaucoup d'énergie de le tenir, ton lieu. Donc, essayer de faire, de tracter, de déposer des flyers ou bien de contacter, ça ne te vient même pas l'idée. Déjà, dans la survie, il n'y a pas de chance. C'est clair. Moi, c'était pareil quand j'ai commencé, pendant les 4, 5, 4... premières années j'étais toute seule c'est ça et j'en avais déjà j'avais déjà fort à faire à gérer mon lieu et il monte doucement doucement bouche à oreille qui a changé moi je me suis installé puis il ya eu des enseignes chouette qui sont mises à côté ouais et c'est devenu en plus voilà en fait mais oui il ya des patients tu connais peut-être la sienne canalis et charlotte sometimes oui je ressentais oui ouais elle avait leur showroom ok charlotte est plus là mais la cia continue Et au bout de la rue, c'est des super copines. Et on faisait des Noëls. Des fois, on faisait des circuits de Noël. Tu sais, on se disait entre commerçants. Donc, c'était plutôt ce genre de choses, de webinaires qu'on faisait. Il y a Mireille de Delicates & Caves qui s'est installée un an après, qui a une super cave, comme une sorte de librairie, mais en version 20.

  • Speaker #1

    Trop sympa.

  • Speaker #0

    Oui, trop de chance d'avoir Mireille aussi. Et du coup, on faisait des parcours croisés. On faisait aux gens. Sauf que les gens ne comprenaient pas. Ils venaient chez moi chercher du vin. Ils allaient chez Mireille ou chez Tassia chercher... Tu vois, les gens disaient, mais je ne comprends pas le flyer. Bon, c'était super drôle.

  • Speaker #1

    D'où l'importance quand même de vraiment connecter localement, tu vois. Parce qu'en fait, le plus on est plus fort, évidemment. On a plus de poids. Et se dire, on va aussi créer des petits... Zillow, tu vois, attractive localement, parce qu'on se réunit et que, en fait, si on est trois en parler au lieu d'être tout seul,

  • Speaker #0

    ça va plus loin.

  • Speaker #1

    Surtout si on constate que... Les clients sont plus ou moins similaires, mais c'est vrai que c'est bien de le faire.

  • Speaker #0

    Et ça, pour l'instant, je ne l'ai pas encore fait ici. Cette partie de Paris, moi aussi, je traversais la scène. Et depuis mi-juillet, à chaque fois, je me dis, je vais battre le pavé. Je vais aller voir, il y a plein de gens qui me disent, il y a telle librairie super sympa, il y a tel café à côté, etc. Va déposer des flyers ou bien va juste te présenter. Mais je ne l'ai pas encore fait. C'est vrai que ça ne paraît pas, mais je suis un peu timide.

  • Speaker #1

    Je comprends, c'est toujours intimidant.

  • Speaker #0

    Oui, on l'a fait dans les hôtels. On a déposé des flyers. Par exemple, l'hôtel d'à côté nous les avait pris la deuxième fois qu'on a voulu aller en remettre. Nous avons dit non, finalement le patron ne veut pas.

  • Speaker #1

    Donc c'est hyper dur de dire non.

  • Speaker #0

    Mais là, tu vois, il y a le traiteur en bas de la rue, les pieds sous la table, il est super sympa et on va peut-être faire une petite affichette sur mesure pour lui.

  • Speaker #1

    Ça va.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a beaucoup de monde qui passe tous les midis et c'est à peu près notre clientèle jeune. En fait, c'est vrai qu'on pourrait avoir les mêmes clients. Donc, il faut battre le pavé, il faut se connaître, il faut connaître les gens. Donc, pour l'instant, j'ai plutôt beaucoup bossé pour essayer d'organiser des choses qui soient chouettes, que les gens viennent. Maintenant, il va falloir que je m'extirpe un petit peu et que je sorte de ma galerie, chose que je n'ai pas trop l'habitude de faire. Parce que déjà, ça prend du temps. Et c'est vrai qu'être entre les deux, tu vois. Là, j'ai investi dans un vélo cargo. Je le reçois, je vais aller le chercher là. Pour aller plus loin. En fait, le bus, le métro, ou bien des fois,

  • Speaker #1

    j'y vais à pied. C'est tellement frustrant. Il faut que je passe là. Des fois, tu dois passer pour récupérer quelque chose ou des trucs tout bêtes. Et du coup, tu fais comment ? J'étais en vélo aussi. Je faisais beaucoup en vélo.

  • Speaker #0

    Alors, 9e, ça fait quoi toi ton trajet ?

  • Speaker #1

    Je faisais 9e, 1er. Il faut que ça montait, puis après ça redescendait.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est sûr. Et après même...

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, c'était... Bon, après, aussi, quand je pouvais pas prendre le vélo, tu prends les transports, et puis t'as eu de lire tes mails en même temps. Enfin, ouais, t'es dans une sorte d'économie du temps. C'est ça, c'est... Il y a toute la gestion. C'est pour ça que j'ai demandé... comment tu gères aussi là-côté parce qu'il faut gérer tous les projets, il faut gérer les relations avec tes fournisseurs, il faut gérer les équipes.

  • Speaker #0

    Les équipes sont hyper OD. Tu vois, il y a l'X, justement l'X Solanier qui est responsable de la Galerie République et qui du coup gère toute la logistique. Tu lui as délégué les fournitures, les commandes de cadres, etc.

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça fait...

  • Speaker #0

    Gymnastique mentale. Effectivement, il faut être hyper vigilante sur le matériel parce que s'il t'en manque, ça c'est vraiment la poisse. Mais l'équipe, elle est super. Après, c'est vrai que c'est à moi, ma partition à moi qu'il faut que je déroule un petit peu mieux, je pense. Parce que je perds beaucoup de temps. Enfin voilà, j'improvise. Des fois, on emploie du temps et je sais qu'il pourrait être mieux. Parce que tu sais,

  • Speaker #1

    en début de semaine, tu sais un peu... À peu près. Ce qui t'attend et où est-ce que tu vas mettre ton énergie ?

  • Speaker #0

    Les semaines de vernissage, effectivement, on a eu beaucoup de vernissage aussi au mois de... Mais les semaines de vernissage, c'est plus calibré parce qu'il faut faire le montage.

  • Speaker #1

    Il y a une sorte de protocole que tu sais à suivre et puis du coup, tu sers de les étapes.

  • Speaker #0

    Après, oui, c'est les artistes quand ils vont signer. J'essaie d'être là pour quand même les voir. Mais ce n'est pas... Et puis voilà, de mettre en place aussi tous les projets, d'essayer d'avoir des dates butoirs, de dire cette semaine, il faut que je termine. Il faut qu'on ait terminé, il faut accrocher le sapin de Noël, ça va être la grosse affaire de Noël.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    La déco. Ouais. C'est bien.

  • Speaker #1

    Lancer Maria Carey. Voilà. Mais oui, c'est vrai que c'est un moment là, un moment où c'est un peu dans l'agitation,

  • Speaker #0

    l'excitation. Les prémices. Ouais. Ça commence à frémir un peu. Ouais.

  • Speaker #1

    Et à la fois, t'as un peu l'impression d'être au bord de la falaise. Tu te dis, alors, est-ce que ça va être grandiose ? Ou est-ce que ça va être un Noël un peu difficile ? Et est-ce que ça va donner après, quoi ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai qu'espérons qu'il n'y ait pas de grève.

  • Speaker #1

    On est une belle femme en bois, là.

  • Speaker #0

    S'il vous plaît.

  • Speaker #1

    Mais ouais, ça c'est un moment. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est excitant, tout ça, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Mais toi, t'avais réussi à trouver une routine, finalement, entre tes deux espaces ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est marrant parce que je trouve que ces équilibres-là, plutôt on va dire l'harmonie que l'équilibre, mais ces harmonies-là dans mon orga, je les trouvais mais ponctuellement. Ça pouvait être sur un mois ou sur un trimestre. Mais après, tu as toujours une nouveauté qui va arriver, une personne de l'équipe qui va partir, un gros partenariat qui tombe, le Noël, il y a des impôts. Ça te remet un peu dedans. Après j'arrivais quand même à... il y avait les choses obligatoires. Je gérais toute la partie RH, donc les plannings, ils étaient toujours prêts à l'avance. Toute la partie les payes etc. Des choses je savais qu'il fallait que je les fasse. Et puis petit à petit, sur toute la partie pilotage et activités, on était très ritualisés, c'était un peu ritualisé avec nos équipes. parce que quand on avait plusieurs boutiques on avait des rendez-vous hebdo et en fait petit à petit de mettre ça en place moi ça me donnait aussi une sorte de disons de colonne vertébrale d'organisation c'est juste que entre tous ces rendez-vous là que je m'étais fixée après il y avait beaucoup de freestyle qui arrivait en fonction du contexte etc mais ça j'ai réussi petit à petit en construisant

  • Speaker #0

    Mais moi, ça me plaît aussi, ça, tu vois, de se dire, on réinvente un peu chaque journée, de ne pas savoir trop ce qui va se passer, enfin si on a quand même des rendez-vous, tout ça, mais de se dire, tiens, c'est assez chouette. Tu vois, avant, quand je bossais en entreprise, par exemple, j'en pouvais plus. Enfin, j'ai un peu voyagé par mon activité, mais quand j'ai dû rester assise à un bureau, j'en pouvais plus.

  • Speaker #1

    Ouais, tu tenais pas.

  • Speaker #0

    Non, la cantine le midi, la pause café, la photocopie, non, c'était pas possible. En fait, je stressais tellement de me dire, ma semaine, elle est écrite déjà, ça m'angoissait. Et l'angoisse que je ressentais à ce moment-là, maintenant tu as des angoisses aussi quand tu as un lieu, quand tu as ton affaire, quelle que soit.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu ne dépenses plus jamais. Oui,

  • Speaker #0

    et puis il faut que ça marche. Enfin, tu es un funambule en fait. Il faut réussir à tenir à marcher. Oui,

  • Speaker #1

    la question de l'image, elle est très très parlante.

  • Speaker #0

    Mais c'est une angoisse qui est plutôt... C'est une angoisse créative. C'est une énergie qui va te...

  • Speaker #1

    C'est plutôt quelque chose qui va te replier sur toi, etc. Ça va te donner des idées.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je dis ça, j'espère que l'équipe, ils sont contents quand même de ce qu'ils font, de chaque personne. On essaye justement dans l'équipe d'avoir des... de changer de poste, de faire en sorte aussi qu'il n'y ait pas trop de routine, même si effectivement, il y en a un peu une. Il faut y veiller, il faut être vigilant.

  • Speaker #1

    C'est compliqué parce que chacun a des attentes aussi différentes. Il y a des moments de vie où tu as une attente différente. C'est vraiment réussir à être chef d'orchestre de tout ça. Ce n'est pas toujours évident qu'il y ait une belle harmonie, que ce soit toujours hyper flambant. Il y a des moments... Je vais continuer ma truc, le post-note. La lourdeur de ma métaphore.

  • Speaker #0

    Ah oui, non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Je suis en train de m'entendre parler, je me dis... Mais bon, c'est vrai que, oui, c'est animer un lieu, réussir à le remplir avec des belles choses qui vont plaire aux clients, faire venir ses clients en boutique, les faire acheter, et en plus réussir à faire en sorte que les équipes, etc., tout fonctionne bien. C'est un stack.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais alors, ce qui est marrant, ma mère, par exemple, elle est assagée, mais des fois, elle me pense, enfin, me dit... m'appelle et si je prends pas l'appel, je me dis mais qu'est-ce que tu fais de toute façon ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'avoir un lieu,

  • Speaker #0

    c'est vendre en fait. C'est-à-dire que si je ne suis pas en train de faire une vente avec une personne, je ne travaille pas et ça, ça m'arrache les cheveux. Parce que je me dis mais ça m'arrache les cheveux. Tu n'imagines pas, effectivement, le nombre de mini-tâches. Alors moi, je note tout sur mon cahier. Toi aussi, tu notes à la main. Tu as une super jolie écriture.

  • Speaker #1

    Merci, je crois qu'il n'y a que moi qui sais bien.

  • Speaker #0

    Je ne m'en doutais pas. Tu sais, essayer de faire des checklists, en fait. Oui. Checklist, puis une autre checklist. En fait, tu es exclave de ta checklist. Oui, c'est ça. À la fin de l'âge,

  • Speaker #1

    je ne sais plus ce que je peux faire. Je dois faire tellement de choses.

  • Speaker #0

    Et quand tu penses que les 10 ans de la galerie, on a fait une exposition qui s'appelait Ralentir, qui visait à, justement, ne plus faire de to-do list. J'adore.

  • Speaker #1

    Mais justement, c'est une question que je m'étais posée sur mon carnet. C'est comment tu fais pour, justement, ralentir et puis avoir cette envie de ralentir dans tout ce que tu proposes. rien que le nom, etc. Quand t'as un métier où tout doit aller si vite ?

  • Speaker #0

    Tu sais, on a deux chiens. Non mais c'est vrai. Alors là, pour l'instant, c'est vrai que je suis pas très cool parce que je passe pas beaucoup de temps, mais je me dis toujours après,

  • Speaker #1

    je vais mieux organiser.

  • Speaker #0

    Mais le fait d'en avoir deux, normalement, le soir, même tu t'arrêtes de bosser. Il faut sortir ton chien parce qu'il faut faire la balade. En plus, c'est des chiens qui ont besoin de bouger, mais aussi. Oui,

  • Speaker #1

    tout le jour, une heure. Mais c'est tellement précieux, ces heures-là.

  • Speaker #0

    Et d'arrêter quoi qu'il arrive, tu es obligée. Donc avant, j'aurais dit, et ça fait partie, ça mène un peu. Mais après, voilà, ce n'est pas encore ça. Mais j'y vise.

  • Speaker #1

    Oui, et puis après, il y a aussi des personnalités, comme on peut le dire tout à l'heure. où justement l'action est un boost, le challenge fait partie aussi de ce qui fait avancer.

  • Speaker #0

    À 53 ans, je n'aurais pas cru ouvrir une deuxième galerie.

  • Speaker #1

    J'étais plutôt partie pour faire moins qu'en faire plus. Et voilà, on se bénétoie. Oui,

  • Speaker #0

    on est schizophrènes en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, mais bon, en même temps, c'est chouette. C'est super.

  • Speaker #0

    En plus, maintenant, je me dis, ce qui était compliqué, c'était de la dédoubler. Parce qu'en fait, on ne se doute pas de tout. On a délégué ça à une boîte de développement logiciel, mais on a dédoublé les stocks. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Alors, c'est le PrestaShop,

  • Speaker #0

    mais il fallait que tous les stocks, que quand les gens font une commande, quand chaque personne fait une commande, ils choisissent le stock république ou parce qu'on fait aussi de la vente en ligne, évidemment. Et puis même nous ici, tout est enregistré sur le stock Luxembourg. Enfin bon bref, le développement, mais ça a été le truc, le nerf de la guerre. Et c'est le plus lourd, c'est peut-être le poste le plus coûteux d'ailleurs dans le déploiement de cette galerie, c'était le développement logiciel. Parce que finalement les galeries normalement, c'est des... Je cherchais, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de galeries d'illustration qui soient doubles. En général c'était...

  • Speaker #1

    C'était fou, c'était... Oui. Je n'en connais peu.

  • Speaker #0

    La Galerie Martel, ils ne font que des œuvres uniques. Hubert Ibrahime, ils ont plusieurs lieux. Déjà, la Galerie Martel vient d'ouvrir à Bruxelles, mais ce n'est que des œuvres uniques. Donc, les œuvres sont là ou là. Mais d'avoir deux galeries d'illustration avec un stock comme ça, en fait, nos stocks augmentent exponentiellement parce que chaque mois, on fait une expo. De cette expo, va naître une sélection d'illustrations. Et donc, voilà, ça... C'est programmé pour être tout le temps en augmentation, notre stock. Ce n'est pas possible. Je ne sais pas où on va. C'est vraiment un sujet de comment ranger les prints et les œuvres d'art. Mais les dédoubler, c'était un peu une idée. Mais ça y est, il y a de moins en moins de bugs. Parce qu'avant, on annulait une commande ici, ça incrémentait le stock de la Galerie République.

  • Speaker #1

    Les gestions de stock, les inventaires. Et en plus, vous avez le e-shop. J'imagine que votre stock e-shop, c'est le stock des boutiques ? Oui, des étapes. Une des deux boutiques ? Non, non. Ça a consolidé les deux stocks ? En fait,

  • Speaker #0

    chaque boutique a son stock.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et effectivement, tout est géré par le site web. Donc, chaque commande passée à Luxembourg décrémente le stock de Luxembourg.

  • Speaker #1

    Oui, mais quand je suis chez moi ce soir et que je veux m'acheter une alimentation...

  • Speaker #0

    Et bien, il y aura le choix de piocher dans l'un ou l'autre. Alors, si tu as une commande en ligne, c'est toujours République d'abord qui le perd. Et puis ensuite, c'est basculé. Mais enfin, c'est tout ce qui est des charges. Et puis parfois, les clients pour une commande en ligne, ils vont piocher dans République et dans Luxembourg. Donc, il faut qu'on aille amener une œuvre là-bas. Enfin bon, bref. Mais maintenant que c'est...

  • Speaker #1

    Les mélocargos, c'est pas là pour eux.

  • Speaker #0

    Mais maintenant qu'on est deux, on peut être trois. Je me dis maintenant qu'on a réussi à en faire deux, on peut faire une troisième galerie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le passage de un à deux, c'est pas juste un plus un. C'est exponentiel. C'est un au carré. C'est beaucoup plus.

  • Speaker #0

    Mais tout le monde dit effectivement, quand on a fait deux, tu peux en faire trois. Parce que là, t'as déjà les faits.

  • Speaker #1

    T'as déjà réussi à capter.

  • Speaker #0

    la logique tu vois je suis déjà en train de me dire allez vas-y l'année prochaine Paris Commerce on va sur le site qu'est-ce qu'il y a pour poser la chose c'est que parfois il y a des clients des amis ou des clients qui habitent New York et qui disent il n'y a pas ce genre de galerie à New York et tout je dis voilà vas-y on est prêts pourquoi pas ne pensez pas c'est une série de histoires effectivement Mais bon, si les gens trouvent un bon plan, il faudrait plus qu'un vélo cargo pour faire les navettes entre les deux.

  • Speaker #1

    Et donc, tu avais fait ce corner au bon marché, mais tu as fait d'autres expériences un peu éphémères comme ça ?

  • Speaker #0

    Je les ai faites qu'avec l'un d'eux. Ah si, on a eu aussi au Grand Contrôle, on a eu un coin là-bas pendant trois, deux ans.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand même. Oui,

  • Speaker #0

    deux ans. C'est un bon moyen de tester. Oui, c'était très chouette. L'équipe était très sympa. Après, c'est vrai que c'était très contraignant. Parce qu'il fallait tout. Il fallait approvisionner le stock. Là-bas, on n'avait pas personne qui gérait le stand. C'était Grand Control qui mettait quelqu'un, je crois, de mémoire. Et après, il y a eu toutes les expériences avec clin d'œil. On a été au carreau du temple deux, trois fois. Et le pitchfork, une fois. Voilà. Et après, le bon marché. Mais c'est vrai qu'on a arrêté aussi parce qu'on avait déjà tellement de boulot dans nos murs que sortir toutes nos affaires, en fait, nous, c'est pas neutre en plus. Tout est présenté, encadré, c'est un tel remue-ménage.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est aussi toute l'expérience que tu vis ici. Oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    nous nous concentrons. Et puis même Noël, tu sais, c'est vraiment tellement de préparation. À un moment donné, il y a des commandes en ligne, il faut vraiment qu'on les écranise dans les temps parce que les gens les attendent à une date précise. On a tellement... Cette période-là, on ne fait plus de choses en dehors des murs, mais ça serait peut-être sympa de refaire.

  • Speaker #1

    Peut-être sur des moments un peu plus clos. Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    pour ne pas venir les scoper et mettre en péril oui c'est vrai parce que ça reste sympa après il y a pas mal d'artistes qui se sont sollicités eux pour faire alors on prête des oeuvres pour aller rejoindre des festivals il y avait celui de Rémi pour le club Crayon qui avait voulu réunir plusieurs artistes de la galerie et tout ça mais nous en tant que galerie moins mais on prête des oeuvres pour que les artistes puissent eux se présenter leur travail et dans des festivals mais tout seul sans nous

  • Speaker #1

    Et je reviens juste sur le e-shop, ça représente une grosse partie de votre chiffre ?

  • Speaker #0

    Noël, oui, quand même. Mais on va dire entre 20 et 30%.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Et ce sont des gens, ce sont des clients. Maintenant que tu as une gestion de ton fichier client, que tu arrives un peu à voir... Tout à l'heure, tu parlais de la fidélisation, etc. Tu arrives à savoir si ton e-shop te sert un petit peu de catalogue. Déjà, les gens vont un peu voir ce que vous faites. vont venir en boutique, vont vivre une expérience forte et après vont poursuivre l'achat et que ça vous permet d'avoir des achats en plus de gens qui ont déjà passé.

  • Speaker #0

    Alors on a tout, il y a des gens qui repèrent sur le site effectivement et qui viennent avec une sélection qu'ils ont repérée pour voir en vrai où c'est déjà présenté ou bien on les sort parce qu'en fait il faut bien c'est sûr que tout ce qu'on présente Ici même, c'est la partie émergée de l'iceberg. On n'a que 30% de choses montrées, d'œuvres montrées, tout le reste. Ou des chèvres, ce qu'on appelle des chèvres, c'est les meubles en bois qui contiennent les pochettes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce qu'elles ressemblent un peu à une chèvre en fait. Les chèvres, ou dans les tiroirs. Mais tout est mis en ligne. Tout est mis en ligne. Donc,

  • Speaker #1

    il faut voir l'intégralité de votre offre. Tu l'as trouvé. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, on ne peut pas tout encadrer d'un artiste parce que des fois, ils sont très prolifiques. Il y a énormément de choses. il faudrait juste une galerie pour eux Mais du coup, on dit, voilà, il y avait une tablette qui est tombée en panne, mais qu'on met à disposition des clients, qui leur permettait de naviguer même à l'intérieur de la galerie sur le site. D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Ah, j'ai le coup de cœur pour ce type de... Exactement. Oui, j'aime bien cet artiste.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez d'autres choses ? On parcourait sur la page web, ou bien des gens qui nous disent, oui, est-ce que vous avez des choses sur... le café, ou bien sur le Mont-Blanc, ou bien sur le Brésil.

  • Speaker #1

    Il est vachement bien fait votre site justement, parce qu'il a cette thématique que tu peux chercher par mots-clés. Je cherche un cadeau pour une amie, il ne faut pas qu'elle écoute ça. Et donc voilà, il y a des thématiques je sais qui lui plaisent, donc en fait c'est avec les mots-clés. Voilà,

  • Speaker #0

    et du coup, merci, c'était l'idée. En fait, avec le nombre d'œuvres qu'on a maintenant, on peut même, des fois on se dit tiens, on va monter un mur sur la thématique des poils, enfin des animaux à poils, pardon. Et on a beaucoup de dessins, ou bien sur Paris, ou bien sur les couchers de soleil. Il se trouve que maintenant, on a une catalogue...

  • Speaker #1

    Vous disiez qu'il y avait combien d'oeuvres tout à l'heure ?

  • Speaker #0

    12 000 à peu près, oui.

  • Speaker #1

    Énorme.

  • Speaker #0

    Mais je pense, en réfléchissant, je me demande, mais je pense qu'en matière d'illustration, de nombre d'oeuvres, vu comment on fonctionne, que chaque exposition donne naissance à du multiple, et qu'on en fait une par mois, des fois même plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exponentiel ce que tu dis.

  • Speaker #0

    C'est un popcorn, en fait. et du coup je crois qu'on est la galerie des fois je me prends à penser ça mais je me demande si c'est vrai ou pas la plus achalandée en tout cas la plus d'oeuvres c'est fort probable parce qu'effectivement si chaque exposition vient donner lieu à tout un nouveau, ça fait beaucoup et c'est pour ça que c'est bien que les goûts soient pas les mêmes d'une galerie à l'autre pour le public parce qu'il y a des artistes qui n'étaient pas forcément mis en avant là-bas parce qu'on n'a pas assez de place. Ici, le son.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce que je n'avais pas en tête que vous aviez votre atelier d'impression et ça permet justement d'être le plus proche des envies et des besoins en boutique parce que vous ne dépendez pas des artistes, vous pouvez vous-même dire on sent là, il y a une envie, un genre de dessin.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    On fait l'impression. Des fois,

  • Speaker #0

    on se plante. Là, ça doit être un best-seller. On regarde les stats, on a tous connu ça, je crois. C'est dur de le faire. Chaque fois qu'on fait une expo, on donne nos pronostics. C'est comme une sorte de jeu avec l'équipe. On est sage. C'est rigolo de voir si on a bien anticipé ou pas. C'est chouette de travailler avec des jeunes. L'équipe est jeune, donc ils ont des goûts des fois différents.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Et c'est chouette parce que le regard n'est pas le même. Il y a des œuvres où je serais peut-être moins engagée dedans. Et en fait, les voir en parler, l'émotion que ça suscite chez eux, je comprends. Et moi, ça m'ouvre aussi mon regard. Je les apprécie différemment.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à ce que tu me disais tout à l'heure quand tu m'as accueillie, quand je suis arrivée, où tu disais que tu me... Présenter un peu la boutique et les nouveautés, le nouveau meuble et notamment cette idée de faire un peu comme en librairie avec des petits encarts.

  • Speaker #0

    C'est un peu ce qu'on voudrait faire, il faudrait essayer de prendre le temps de le faire. Alors peut-être là, ce n'est pas la bonne période parce qu'il y a beaucoup de boulot, mais effectivement que chaque personne de l'équipe écrive, même à la main. Oui, mais justement à la main.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en boutique, parfois, tu n'as pas toujours le temps de gérer tous les clients. Et puis il y en a un qui a envie de naviguer un peu eux-mêmes et c'est ça qui est chouette ici. c'est vraiment prendre le temps, regarder, faire tourner les illustrations. Mais tu es content d'avoir quand même, si la personne ne peut pas s'occuper de toi, une recommandation et puis ça peut faire la pièce différemment.

  • Speaker #0

    Parce qu'on sent aussi que les gens aiment bien cette idée d'être tranquille, qu'on ne les dérange pas.

  • Speaker #1

    C'est dur ça, c'est dur de trouver le juste milieu, je trouve, quand il y a en vente. Entre que tu leur dis, n'hésitez pas. Oui, en même temps. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, tu vois, ils ne font pas parce qu'en plus... On a même conçu cet espace-là à peu près, on voulait que ce soit la même idée que la Galerie République, c'est-à-dire que quand tu rentres, tu ne vois pas la personne qui travaille, donc qui est là, tu sais, genre, on rentre, qui sort. Tu te sens, voilà, tu rentres, et puis après, tu te laisses à paix, et puis tu regardes, et puis tout est inscrit au dos, les prix sont inscrits, les noms des... Oui, d'accord, ils peuvent être totalement autonomes. Totalement autonomes, il n'y a pas de prix à demander, en disant ça, ça me plaît beaucoup, je n'ose pas demander le prix, parce que si c'est trop cher... Je vais me sentir obligée de l'acheter et je n'ai pas envie. Donc, tout est marqué. Et puis, il y a de la musique. Alors là, on l'a coupé pour le podcast. Je trouve que la musique, c'est... C'est vraiment important. Oui, ça accompagne le lieu. Alors, on a fait... C'est une playlist de la Slow Gallery.

  • Speaker #1

    On peut la trouver...

  • Speaker #0

    Un sur dix heures, oui.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #0

    Oui, très chouette. Alors, elle s'appelle Slow Officielle parce qu'il y a... Il y a la officieuse pour le ménage. Il y a quelqu'un qui l'avait prise aussi pour nous. Et quelqu'un, un client, qui l'avait agrémenté de morceaux. et des fois je me dis mais c'est quoi ce...

  • Speaker #1

    Ah très bizarre ça. Oui en effet oui.

  • Speaker #0

    ça a piraté notre playlist donc oui tu peux la trouver c'est des morceaux qui sont aussi qui sont normalement doux qui te calment ça change tout ça te met dans un ambiance tu décroches total et des fois ça m'a pris de mettre du Jameroquai d'un coup que j'abdore mais ici ça ne marchait pas,

  • Speaker #1

    il arrête de crier lui il nous stresse ça ne marchait pas avec l'ambiance et bon il y a des coups ça crée une ambiance et puis ces recommandations je trouve ça assez fort quand tu veux être inclusif mais en même temps être présent tout à l'heure on parlait de la signalétique aussi et c'est vrai que ça c'est important et comment vous faites comment vous abordez ça pour que les gens qui ne connaissent pas du tout la slow ... Directement peut-être de la vitrine Comment ça a un peu capté ce qui va se passer à l'intérieur Et puis quand tu es à l'intérieur Tu puisses aussi avoir

  • Speaker #0

    Beaucoup de gens demandent Pour ceux qui ne connaissent pas C'est quoi le concept de la galerie Ou alors j'adore quand ils me demandent C'est vous qui faites tout ça J'aimerais beaucoup Quelqu'un pense que je suis capable de faire ça Il y a plusieurs artistes En fait on a essayé On essaye plusieurs choses On n'a pas réussi à trouver Je pense qu'il faudrait Merci. La prochaine chose, c'est ça. Il va falloir se pencher là-dessus. Même à l'autre galerie qui draine un public qui est plutôt... Beaucoup de gens nous connaissent et connaissent déjà. Mais on avait demandé à Camille de Cussac de nous faire un petit poster qui est super mignon et qui dit « Toutes les œuvres ici sont des œuvres originaires. » Mais ce n'est pas encore assez explicite. Il faudrait vraiment, enfin c'est vraiment un sujet, il faut le faire en grand, il faut réfléchir à ça, il y a un sujet, vraiment il faut se poser et en faire vraiment un projet à part entière de signalétique. Mais ce qui fait que du coup, les gens nous le demandent en disant...

  • Speaker #1

    Après ça amène au dialogue et c'est très bien aussi.

  • Speaker #0

    Mais c'est de l'extérieur, effectivement, communiquer. Alors, tous les prix sont marqués de l'extérieur, ce qui fait que les gens peuvent voir. C'est rassurant, tu l'as dit,

  • Speaker #1

    c'est pas une galerie où je ne saurais pas le prix.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est hyper important. Donc, tous les prix sont mis, mais aussi les noms des artistes et les noms des œuvres. Parce que ça, c'est un tout, en fait. Et c'est vrai qu'il y avait un Américain qui avait dit « high quality, low prices » . Mon accent est pourri. Très bien, c'est quand même des œuvres originales, il y a un artiste qui les a créées. Nous, on accompagne, on met aussi des fiches pédagogiques, chaque objet, chaque œuvre, une céramique ou une œuvre papier qui est achetée, est accompagnée d'un papier qui explique comment la céramique est cuite à haute température, comment le tirage à empimentaire est fait, comment la gravure, si c'est une eau forte, une manière noire. Donc tout est accompagné, c'est la pédagogie qu'on glisse dans chaque papier. Mais tu as raison, pour le concept même de la galerie, la pédagogie, avec des petits messages, je ne sais pas si elle est lue en fait. On avait mis plein de petits cadres partout, mais je crois que les gens n'ont pas le temps de lire en fait.

  • Speaker #1

    C'est compliqué. C'est compliqué. C'est compliqué. C'est pas quelque chose qui va sauter.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Non, non. Une évidence pour les gens qui seraient en train de...

  • Speaker #0

    Ça en réalité c'est un vrai métier, il faudrait faire une... La communication visuelle, juste une forme ou quelque chose. En tout cas, pour l'instant, effectivement, les gens nous posent la question directement en rentrant, en disant qu'est-ce qu'ils la posent. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Puis tu as la curiosité de dire, bon, ça a l'air chouette, qu'est-ce qu'il y a ? Mais c'est vrai qu'en fait, quand tu as un commerce, et souvent quand tu as des commerces un peu pluriels comme ça, où tu proposes tout plein de choses, l'enjeu, c'est de trouver. Déjà, je trouve ça hyper dur de trouver les bons mots. pour expliquer ce qu'on fait. Parfois, quand on fait plein de choses, justement, t'as pas envie de te mettre dans une case de dire juste Galerie Où, Concept Store. Enfin voilà, il y a plein de façons de...

  • Speaker #0

    C'est les personnes qui disent j'ai vu une affiche.

  • Speaker #1

    Petite tension dans le corps.

  • Speaker #0

    Et ça, j'ai observé déjà, il ne faut pas couper les gens quand ils te disent j'ai vu une affiche. Ce ne sont pas des affiches. Ils se sentent un peu coupables d'avoir choisi le mauvais mot. Et alors, des fois, les gens disent aussi j'ai vu une lito. tu sais mais en fait on n'a pas de litho ici c'est une technique de gravure sur pierre qu'on n'a pas qui est très rare peut-être qu'on en a eu une ou deux fois mais vraiment on n'en a pas eu beaucoup et en ce moment on n'en a pas mais c'est pas grave parce qu'en fait c'est juste une façon d'amorcer mais par contre dès que le discours est engagé j'essaye de préciser aux personnes par contre ce ne sont pas des affiches parce qu'on bosse tellement pour que ce soit vraiment estampillé, original et d'être vraiment Merci. cocher toutes les cases pour que ce soit une vraie oeuvre originale que ça serait bien le diable qu'on ne corrige pas en plus parce qu'il y a beaucoup de galeries qui font de l'affiche maintenant c'est ça quand tu as une vraie spécificité il faut réussir à pouvoir c'est le cimer et trouver les bons mots pour que ce soit compris en

  • Speaker #1

    plus les clients sont aussi à la fin Des prescripteurs aussi. Bien sûr, et paroles. Ils sont toujours contents qu'on leur explique un point. En fait, quand on leur donne les clés pour prendre un lieu, après ils vont aussi voir les copains qu'ils voient le soir, leur dire « j'ai découvert un lieu génial » .

  • Speaker #0

    C'est très important.

  • Speaker #1

    Pour voir ce fameux boule d'oreille qui est hyper puissant, il faut leur donner les clés.

  • Speaker #0

    Souvent, quand tu leur dis, même en anglais, quand tu as le temps, tu dis « voilà, il y a un certificat qui va joindre l'œuvre parce que c'est une œuvre originale, tout ça » , ils disent « hé chérie, viens, il y a un certificat là » .

  • Speaker #1

    C'est une expérience. C'est ça. Et des fois, il peut arriver qu'on oublie de glisser le certificat.

  • Speaker #0

    Ils nous écrivent en disant, je n'ai pas mon certificat. Tu vois, c'est important. Et c'est tant mieux. Mais effectivement, le truc de l'affiche, c'est peut-être, comme tu disais, la signalétique qui pêche. Et à réfléchir, tu vois, j'y réfléchis de temps en temps. Puis après, je n'ai pas trouvé encore. Mais c'est un vrai sujet. Ou bien de mettre un grand truc. Tu sais, ceci n'est pas ici, vous ne trouvez pas d'affiche. Ou ceci n'est pas une affiche.

  • Speaker #1

    Ou peut-être, oui, quelque chose d'un peu...

  • Speaker #0

    Court, tu vois, mais impactant visuellement. This is not a poster. Au sol. Pas con d'exploiter le sol. Parce que tu vois... C'est pas mal ça, au sol, tu vois.

  • Speaker #1

    Ça peut être chouette. Faut faire des tests. C'est gratuit.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Moi, je pose juste des questions.

  • Speaker #0

    Non, mais je pense que le sol, on ne l'exploite pas assez.

  • Speaker #1

    Ouais, le sol peut être assez fort.

  • Speaker #0

    Ouais, parce qu'en fait, si tu penses utiliser les murs, nos murs sont chargés de ça. Oui, je sais, en fait, il y a déjà votre offre. Si tu mets en suspension, ça va bouffer le volume.

  • Speaker #1

    Ouais. Ce qui va t'interpeller, te dire attends... Ouais, c'est un éternel travail.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est chouette. Ça stimule tes neurones en permanence. Complètement.

  • Speaker #1

    Par contre, c'est bien, mais c'est vrai qu'il faut réussir à trouver justement, de se dire, ok, ça je sais que c'est un sujet, mais ça va pas être ma priorité là. Je me focus sur ça. Et c'est ça qui est dur parfois, il faut vraiment les priorités. Il faut vraiment les priorités de l'administration. Je sais que c'est important, je sais que ça peut faire la différence, mais pour l'instant, il faut que je deal mon Noël.

  • Speaker #0

    Il faut que je mette mes guirlandes et mes boucles.

  • Speaker #1

    Mais on sait qu'à l'avance, il y a ça, tu vas pouvoir prendre le temps de le réfléchir, de le bosser. Et tout ça est possible quand tu n'as pas le couteau sous la gorge financier, et que ça prend, etc.

  • Speaker #0

    Mais même il y a des fois où on a eu des journées où on avait vendu une carte postale, et là, quand tu as fini ta journée, que tu as fait 1 euro, 5 ans de chiffre, Merci. D'abord, c'est l'abattement.

  • Speaker #1

    Puis c'est toute la journée.

  • Speaker #0

    Et après, c'est de se dire qu'est-ce que tu trouves comme solution. J'enchaîne tout de suite. Tu ne vas pas t'endormir en étant abattue. Non, non.

  • Speaker #1

    De toute façon, c'est ça. Quand tu es entrepreneur, il y a un problème. Il faut que je trouve une solution. Il faut que je trouve quelle est la meilleure solution. La plus facile à mettre en place rapidement. C'est qui sera plus sur le long terme. C'est clair. Exactement.

  • Speaker #0

    Remise en question aussi. Et puis de se dire que rien n'est jamais acquis, ça aussi, c'est vrai. Et ce qu'on se disait tout à l'heure, moi, je me dis toujours quand je vois des gens rentrer, merci. Merci, vraiment. Merci d'être là. Merci de nous encourager de venir acheter de l'art. Parce que vous encouragez un peu tout le monde.

  • Speaker #1

    Et petite interruption, parce que Lamia attendait une livraison. Et c'est reparti pour la discussion.

  • Speaker #0

    Mais non, c'est vrai que cette histoire de légitimité de trucs, on n'en a pas parlé, mais c'est fou. Ouais,

  • Speaker #1

    ça t'a un peu au début,

  • Speaker #0

    ça m'a un peu chiffonné, ouais, parce que, effectivement, quand tu viens pas de ce milieu-là et tout ça...

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    puis bah,

  • Speaker #1

    tu arrives avec une proposition plus qu'un peu différente, soit ce qui fait... Qui se dit, oh là là, mais qu'est-ce qu'elle va réinventer, le truc ? Puis bon, un peu ça marche, puis elle vient plus à l'ouvrir une deuxième boutique...

  • Speaker #0

    Mais même des autres collègues, des autres galeries, ouais, ouais, effectivement. Ou bien, ouais, de... Mais même, alors après, quand on a ouvert l'agence aussi, c'était pareil. Ah oui. Ah là là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'ils viennent...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'elle vient faire ? Pourquoi elle ouvre une agence ? Pourquoi Cyril ?

  • Speaker #1

    Il faut réussir à mettre ça de côté et avancer parce que c'est vrai que ça peut être pour certaines personnes, ça peut être totalement bloquant, ce manque de légitimité. Moi, je l'entends souvent avec les gens qui je travaille qui vont dire finalement, je ne suis peut-être pas la bonne personne. Alors que si, c'est juste c'est sûr.

  • Speaker #0

    Et puis tu le fais à ta façon en fait. Oui, de toute façon, il y a mille personnes.

  • Speaker #1

    Tout le monde pourrait vendre le même produit. Il y aurait tellement mille façons de ...

  • Speaker #0

    de monter la boîte autour de ce produit que ce serait mille propositions différentes il y a de la place pour tout le monde bien sûr il y a tellement d'artistes nous effectivement on reçoit beaucoup de demandes chaque mois et puis des fois des trucs super et je me dis il faut que je le garde je le mets en rouge et puis si je ne réponds pas tout de suite je cherche je cherche je me dis je ne le vois plus je ne sais pas je l'ai perdu mais tu vois il y a par exemple Omirette qui a ouvert à Marseille qui a fait une super sélection ... Donc il y a d'autres galeries d'illustration qui ont ouvert, mais bien sûr qu'il y a de la place pour tout le monde. Il faut le faire à sa façon aussi. C'est pour ça,

  • Speaker #1

    on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, qu'un lieu est vachement incarné, il est l'addition de tout un tas de valeurs qu'on a les uns les autres, d'envie de faire, d'intention qu'on va mettre derrière. Et donc il n'y a pas deux lieux qui se ressemblent normalement. C'est un peu ton bébé le lieu en fait. C'est ça,

  • Speaker #0

    on était en train de se dire que quand on était salarié, on devenait un peu, enfin quand on a son lieu, un peu dur à la discipline peut-être, pas à la discipline mais à la hiérarchie ou bien... C'est du luxe quand même de travailler pour soi.

  • Speaker #1

    C'est tellement ambivalent en fait, à la fois c'est une tellement grande liberté et puis en même temps tu déconnectes jamais. Moi je me rappelle les week-ends, j'étais pas en boutique parce qu'on avait des gens à la fin qui étaient en boutique les week-ends, donc je faisais pas tous les week-ends. Mais en fait, j'étais quand même là parce que s'il y a besoin de répondre au téléphone, tu regardes le chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais moi, le samedi, je ne suis pas là les samedis. Mais de 11h à 19h, dans le créneau d'ouverture, je suis attentive. Même si j'ai mon téléphone, je regarde. Puis des fois, on m'appelle parce qu'il y a un souci ou qu'il n'y a pas de disponible. Il n'y a plus de certificat d'authenticité. Il vient l'imprimer en tétampadre. Voilà, toutes ces petites choses qu'on a. Il y a une manif devant la place de la République, mais ça arrivait les samedis. Alors là, il y a un incendie devant la porte. Ah, on l'a fait. Rabat la porte en métal. Et le vrai jour off, c'est le dimanche.

  • Speaker #1

    Quand la boutique est fermée.

  • Speaker #0

    Et là, on ferme une semaine par an entre Noël et le jour d'an.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait du bien ça.

  • Speaker #0

    Là, cette année, exceptionnellement, on va ouvrir le 5 et pas le 2, parce qu'on se dit, allez, ça a été une année bien intense. Tu sais, le 1er de l'an, c'est un jeudi, je crois.

  • Speaker #1

    C'est quand même le 1er de la semaine, il me semble.

  • Speaker #0

    Ouais, en gros, ça nous faisait rouvrir le samedi. Ouais, donc voilà. Allez,

  • Speaker #1

    on commence l'année 2026 à reposer. C'est plutôt dimanche. Ouais,

  • Speaker #0

    lundi 4. Ah,

  • Speaker #1

    mais ça c'est bien, on va rassurer aussi à... ou que tu travailles des moments comme ça.

  • Speaker #0

    Il faut que les gens aient un truc de souple aussi. De toute façon, à un moment donné, t'es saturée.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en fait, c'est un métier où il faut tellement donner que si t'as rien à donner, si t'as plus de jus, si t'as plus d'énergie, il y a un moment où tu travailles sur la réserve et en fait, tu fais trop semblant. Oui, mais tu me sens venir aussi.

  • Speaker #0

    Moi, je sais que Cyril, il est assez attentif. Il me dit là, tu sais comment ça va pas ? Tu sais comment ça...

  • Speaker #1

    C'est bien, t'as un garde-fou à la maison.

  • Speaker #0

    Ouais, il me dit tu descends, tu prends... Un café au lait en bas ou un café croissant.

  • Speaker #1

    J'ai pas le temps ! Va promener les chiens ! C'est ça ! La marche, ça fait du bien. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. T'as des idées qui vagabondent.

  • Speaker #1

    Tu reprends un peu de recul et finalement, ça va pas. C'est le problème là. Est-ce que c'est vraiment...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    mais bon.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai. Et ça, moi, je sais que dans ma famille, je suis la seule à avoir un commerce. Et c'est pas évident. de leur faire comprendre comme tu l'as dit tout à l'heure les gens ils doient d'aller à la caisse ils se disent il n'y a pas de client tu peux venir le 24 décembre à Noël ben non je travaille tu pourrais ne pas travailler mais non je ne peux pas ne pas travailler c'est la saison et d'avoir un peu, pas des reproches mais effectivement un peu d'incompréhension ils sont tous un peu dans l'enseignement et du coup ils ont un cursus beaucoup plus planifié les congés le salaire enfin il y a Mais quand t'es ton propre...

  • Speaker #1

    Ils ont du mal à projeter ce qu'ils disent.

  • Speaker #0

    Ça n'a plus d'idée. Je raconte plus. Je dis juste non, je passerai pas Noël.

  • Speaker #1

    Ça c'est vrai que les Noëls, c'est toujours dur. Parce que tu rates aussi des moments de famille et tout ça.

  • Speaker #0

    Mais bon,

  • Speaker #1

    c'est vrai que tu peux pas passer outre. C'est un peu compliqué quand même. L'année dernière,

  • Speaker #0

    j'étais avec mes deux chiens, ma pizza.

  • Speaker #1

    J'étais trop contente. C'est bien. Oui, oui.

  • Speaker #0

    C'est mon meilleur Noël. J'exagère.

  • Speaker #1

    Non, mais oui. Il y a un moment, on ne peut pas être partout.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas évident pour les proches. C'est pour ça que je suis contente. Mon mari m'a rejoint. Il était aussi avant dans l'informatique, tout ça. Et maintenant, il est très content agent.

  • Speaker #1

    C'est trop chouette de faire ça avec les deux.

  • Speaker #0

    Oui, en famille. Et comme ça, on est dans le même...

  • Speaker #1

    Et du coup, quand tu sens justement que la tasse est un peu trop pleine, C'est quoi tes moyens à toi de déconnecter,

  • Speaker #0

    d'aller un peu plus loin ? Il faut arrêter parce qu'effectivement, tu sais, les burn-out et tout ça, ça nous attrape. C'est très rapide et tu mets deux ans pour te monter. Donc, hors de question de choper ce truc.

  • Speaker #1

    Oui, d'autant plus que tu as une sorte de responsabilité tout de même parce que tu es H. T'es chef d'entreprise, donc t'es obligée de prendre soin de toi. Parce qu'en fait, si toi, tu lâches tous les sacrifices,

  • Speaker #0

    c'est ça qui peut être à se mettre dans la tête,

  • Speaker #1

    se dire que ce n'est pas pour moi, je ne suis pas en train de me faire un spa. Parce qu'il y a beaucoup de culpabilité quand on vient se bosser, qu'on fait un break, qu'on part en vacances, ou juste une journée où on ne va pas bosser, pas ouvrir l'ordi. On culpabilise à mort. Mais en même temps, il faut aussi se dire que c'est hyper important parce que c'est une ressource principale de la boîte. Si tu lâches, en fait...

  • Speaker #0

    Mais c'est que c'est très long pour remonter la pente, tu vois. Oui, en plus, oui. Il faut être hyper attentif, il faut faire très attention. Et puis déjà, tu as des fois des symptômes physiques, de battements, de trucs comme ça, qui montrent que ça ne va pas trop. Il faut se connaître. Oui, et d'arrêter, enfin, disons, pour aller boire un café. aller se coucher tôt tu disais dans les métros lire ses mails je prends le métro ou le bus par exemple je sens que ça va la musique j'arrive pas à marcher en écoutant de la musique je suis trop dans la musique j'ai l'impression de me jeter sous une voiture le feuille de la gaffe tu vis la musique à mort en tout cas je marche Oui. je marche des deux galeries je le fais à pied et ça c'est génial c'est beau Paris et ça me calme et puis j'arrive sinon les chiens, t'as vu efficaces ils sont tellement joyeux ils arrivent,

  • Speaker #1

    ils ont une journée de merde ils te voient leur monde est merveilleux c'est des super compagnons bon il va falloir qu'on arrête cette discussion passionnante mais avant de te quitter je voulais savoir si tu pouvais me dire En quelques mots, après ces 11 années d'entrepreneuriat, de galerie, de multiples ouvertures, d'événements, enfin je sais pas, vous avez fait au moins 100 expos, je sais pas, qu'est-ce qui te porte encore ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est la magie des artistes, c'est vraiment eux. C'est l'admiration sans limite sur la création en fait, c'est le mystère de la création. Qu'est-ce qu'ils vont nous dessiner ? Chaque fois qu'on prépare un expo, tu vois, carrément, il n'y a pas le froid, ils vont exposer en avril prochain seulement. C'est Marion Gedanoff et Damien Tran. Hier, on a échangé par mail. Ils ne vivent pas au même endroit. Damien a construit une cabane dans la forêt et Marion, elle vit dans les montagnes. Et là, ils m'écrivent en me disant « On vient de se réunir, on va commencer à préparer l'expo. » Et là, je frissonne, je me dis « Oh mon Dieu ! »

  • Speaker #1

    c'est génial,

  • Speaker #0

    pour la galerie ils sont tous les deux ils se sont réunis tous les deux, ils vont passer un mois ensemble, rien que pour nous montrer en avril prochain des choses qui n'existaient pas et qui vont exister trop bien, qu'est-ce qu'ils vont nous raconter et ça, comment veux-tu résister, tu vois en quel état ça te met Et même quand tu es fatigué ou que tu dis franchement, la vie, le contexte, tu n'as pas l'impression que tu es bien. Oui, c'est de la magie en fait. Oui, le monde il est un peu de merde, mais les artistes ils te portent vers des... C'est vraiment la magie de la création et ça, on ne s'en remet jamais quoi. On ne s'en rassasie jamais. Merci.

  • Speaker #1

    Et dernière question, est-ce que tu as un conseil ? Ou un apprentissage à transmettre à des personnes qui souhaitent ouvrir un lieu ou qui ouvrent un... Enfin, où qu'on ait lieu aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Eh bien, il faut se faire confiance. Il faut vraiment se faire confiance et il faut prendre tous les avis. Il faut en parler au max autour de vous. Parce que quand on a un projet comme ça, il ne faut pas le garder pour soi. Et tous les avis sont bons à prendre. Alors, il y aura forcément des gens ou dans l'entourage proche ou moins proche qui vont mettre en doute. Ou bien mettre des... Voilà. émettre des avis négatifs, mais tout est bon à prendre. Il ne faut vraiment pas se décourager. Et des avis négatifs, il faut se nourrir aussi en se disant « Ah ben tiens, peut-être que je peux l'orienter différemment. » Et des avis positifs encore plus, évidemment. Mais il faut se faire confiance et il faut aller au bout parce que c'est beaucoup d'efforts. Et je dirais presque que le plus dur, c'est avant. Toute la construction du projet, c'est de le rendre tangible en fait et d'avoir tous les éléments en main. pour pouvoir le réaliser. C'est peut-être le plus difficile parce qu'après, c'est difficile aussi, mais on a le lieu. Donc,

  • Speaker #1

    on est sur son bateau et il va falloir naviguer avec.

  • Speaker #0

    Mais le bateau, il est construit. Et ça vaut vraiment le coup d'avoir son propre bateau, quoi. Et d'avancer dans la vie avec un lieu, c'est génial.

  • Speaker #1

    Trop bien. On va venir sur cette histoire de bateau. J'aime beaucoup. Merci beaucoup, Lamia. C'était trop sympa. J'ai adoré cet échange.

  • Speaker #0

    J'étais pas trop bavarde.

  • Speaker #1

    Non, c'était parfait.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Et joyeux Noël.

  • Speaker #0

    Ah mais c'est vrai, toi aussi Joyeux Noël

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout Si cette conversation vous a plu pensez à la partager autour de vous ou à vous abonner sur votre plateforme d'écoute préférée Vous pouvez aussi laisser un commentaire ou quelques étoiles ça ne paraît rien comme ça mais pour moi c'est énorme Cela permet au podcast d'être plus visible et ça m'encourage à continuer dans cette démarche Et si vous êtes commerçante, commerçant artisan, artisane ou porteur de projet Je vous invite à découvrir le site de Paris Commerce. Vous y trouverez des ressources utiles, des outils pratiques et des initiatives concrètes pour vous accompagner dans l'installation de votre boutique. Je vous mets le lien dans la description. Et on se retrouve très vite pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et de votre business. Ciao !

Description

Pour ce nouvel épisode, je rencontre Lamia Magliuli, fondatrice de la Slow Galerie, une galerie d’illustration ouverte en 2014 dans le 11ᵉ arrondissement de Paris.
Un lieu chaleureux, accessible, non élitiste, où l’on chine des illustrations comme on feuillette des vinyles, et qui réunit aujourd’hui plus de 5 000 œuvres et plus d’une centaine d’artistes.


Après onze ans d’activité, la Slow s’est transformée en véritable écosystème : galerie, atelier d’impression, e-shop, podcast, agence…


Et cet été, Lamia a ouvert une deuxième adresse, rive gauche, tout près du Jardin du Luxembourg — un local trouvé grâce à Paris Commerces, rénové en six semaines, et qui ouvre un nouveau chapitre pour la Slow.


Dans cet épisode, on parle de ce que signifie vraiment ouvrir un second lieu :
• dédoubler un stock colossal
• repenser l’organisation et les rôles de l’équipe
• faire exister un lieu dans un nouveau quartier
• trouver des repères, un rythme… un équilibre
• composer avec les imprévus et la réalité du quotidien
• concilier boutique physique, e-shop et expérience client
• accueillir, expliquer, guider, sans jamais perdre l’esprit Slow


Lamia partage aussi ce qui la porte depuis onze ans : la magie des artistes, la joie de découvrir des œuvres qui n’existaient pas la veille, et cette envie de créer des lieux où l’on peut découvrir, ralentir, et se sentir bien.


Un échange généreux, sincère et passionnant, dans les coulisses d’une galerie indépendante pas comme les autres.


📍 Cet épisode a été réalisé en collaboration avec Paris Commerces, l’opérateur créé par la Ville de Paris pour soutenir les commerçants et artisans parisiens.
Leur mission : protéger le commerce de proximité, encourager le “Fabriqué à Paris” et faciliter l’installation d’activités à fort ancrage local.

Leur site regorge d’informations, d’outils et de ressources pratiques pour les porteurs de projet : pariscommerces.fr


🎧 L’Arrière Boutique, c’est le podcast qui explore les coulisses du commerce, de l’entrepreneuriat et de la création d’entreprise à travers des récits de terrain, des interviews sincères et des conseils concrets pour celles et ceux qui veulent créer un lieu à leur image et faire vivre un commerce qui a du sens.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur l'arrière boutique, le podcast qui vous invite dans les coulisses de l'expérience retail. Je suis Audrey Gallier, consultante dans les domaines du retail, de l'entrepreneuriat et du développement de marques. Après dix années passionnantes à créer et développer mes boutiques, j'ai envie aujourd'hui de transmettre mon expérience mais aussi celle de mes invités. Pour cela, je reçois dans ce podcast des personnes inspirantes qui vous ouvrent les portes de leurs boutiques pour vous raconter leurs aventures. Je vous livre aussi dans des épisodes boîte à outils, des pensées et astuces pour vous motiver et vous aider dans vos projets retail. Très bonne écoute ! Aujourd'hui, je pars à la rencontre de Lamia Maglioli, fournatrice de la Slow Gallery, une galerie d'illustration ouverte en 2014 dans le 11e arrondissement de Paris. Un lieu qui propose plus de 5000 œuvres et défend une conviction forte. Rendre l'art accessible, chaleureux et débarrassé de tout élitisme. Chez Slow, on chine des illustrations comme chez un disquaire, on prend le temps, on s'émerveille, on se laisse surprendre. Parce que comme le dit si bien Lamia, l'art ce n'est pas du luxe. Onze ans plus tard, la Slow Gallery a grandi et s'est transformée en un véritable écosystème. Une galerie, un atelier d'impression, un e-shop, un podcast, une agence et depuis juillet dernier, une deuxième adresse rive gauche tout près du Jardin de Luxembourg. Un local trouvé grâce à Paris Commerce, rénové en six semaines et qui ouvre un nouveau chapitre. Celui d'apprendre à trouver sa place dans un autre quartier, avec un autre public, tout en continuant à faire vivre la galerie historique. Dans cet épisode, on parle de ce que signifie vraiment ouvrir un second lieu. Dédoubler les stocks, repenser l'organisation, trouver les bons rythmes, jongler avec les imprévus, et tenter chaque jour de garder l'équilibre. Parce que le métier de commerçant, c'est aussi ça. Avancer en funambule avec beaucoup d'exigences, de travail et une bonne dose de créativité pour réinventer chaque journée. On parle aussi d'expérience client, d'organisation. du podcast, de la relation avec les artistes. On évoque le rôle du e-shop, la complémentarité entre le digital et les galeries, et l'importance du bouche-à-oreille dans des métiers où rien n'est jamais acquis. Et puis, on parle de ce qui porte Lamia depuis 11 ans, la magie des artistes. Cette émotion qui revient à chaque nouvelle exposition, l'admiration pour le geste créatif, et cette joie profonde d'offrir un lieu où l'on peut découvrir, ralentir et se sentir bien. Cet épisode est généreux, à l'image de Lamia, avec la sincérité de son regard elle raconte son parcours, ses choix, ses intuitions et cette envie intacte de créer des lieux où l'on peut entrer, souffler un peu et laisser la beauté nous attraper. Bonne écoute ! Avant de plonger dans l'épisode, un petit mot sur mon partenaire Paris Commerce. Paris Commerce, c'est l'opérateur qui a été créé par la ville de Paris pour soutenir les commerçants et artisans de la capitale. Sa mission ? Protéger le commerce de proximité, encourager le fabriqué à Paris et accompagner les entrepreneurs dans le développement et la pérennisation de leurs activités. notamment en facilitant leur installation dans une boutique physique. Une démarche qui évidemment me touche particulièrement, car elle fait écho à ce que j'essaye de faire avec l'arrière-boutique, mettre en lumière les parcours de celles et ceux qui entreprennent dans le commerce indépendant, avec beaucoup de passion, et cela malgré les difficultés. Bonne écoute ! Salut Lamia ! Salut Audrey ! Ça va ? Oui, merci beaucoup ! On a déjà papoté à mort avant l'enregistrement ! Oui, c'est vrai,

  • Speaker #1

    c'était le podcast avant le podcast !

  • Speaker #0

    C'était super intéressant ! Je vais essayer de te faire radoter sur certains points que je trouve hyper intéressants. J'ai envie que les gens entendent le tabou.

  • Speaker #1

    Avec plaisir, j'aime bien radoter.

  • Speaker #0

    Alors raconte-moi où on est pour cet enregistrement.

  • Speaker #1

    Alors là, on l'appelle la Slogalerie Luxembourg, parce que pour la distinguer de la Slogalerie République, qui est côté République, rive droite. Et là, on est dans la Slogalerie qui s'est installée en mi-juillet dernier. Aux 60 rues Monsieur le Prince, près du Jardin du Luxembourg.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc c'est un grand espace ?

  • Speaker #1

    C'est un espace qui fait à peu près 70 mètres carrés, qui est un espace de Paris Commerce en fait. C'est une chance incroyable qu'on a d'avoir pu s'installer ici. Merci à Paris Commerce d'ailleurs, à Camille, à toute l'équipe, Michael Wettenberg, qu'on aime beaucoup, qui ressemble à Gérard Philippe.

  • Speaker #0

    Vous irez voir ça en net. Elle vient de me montrer les images.

  • Speaker #1

    Voilà. Mais voilà, il est très lumineux. On est dans la pièce, toutes les deux, d'exposition, on va dire. On y organise une fois tous les trois mois des expositions qui sont souvent autour de l'édition. Là, ce sont les planches du livre de l'artiste qui s'appelle Cécile. Et son livre s'appelle Le Grand Amour. T-A-M-O-U-R, Le Grand Amour. Et c'est des textes d'Alex Cousseau, mais c'est des illustrations de Cécile. Et du coup, ce sont les planches originales qu'on expose jusqu'à la... jusqu'à la fin de l'année. Et donc l'espace, il est divisé aussi en trois parties, un peu comme la Galerie République. Il y a une partie, on va dire, fond de collection permanente où ce sont essentiellement des éditions limitées, des gravures, des sérigraphies, des tirages en pigmentaire, enfin des digigraphies. Et ensuite, on a un petit couloir. Alors c'est marrant parce qu'un peu par hasard, la configuration des deux espaces dans les deux endroits est un peu la même. évidemment Les lieux sont différents, mais il y a une partie qui accueille le public et qui est vraiment dédiée aux multiples, aux œuvres originales en édition limitée. Ensuite, il y a un petit passage qu'on a peint en bleu pour imiter la Galerie République où il y a une pièce bleue qui ressemble à un cabinet de curiosité. Et là, ce petit passage bleu, il y a des céramiques d'Anne Breton, de Floriane Saint-Sébastien, des choses précieuses, des objets précieux, des gravures. des œuvres uniques aussi, des pastels, etc. Et qui nous conduit à cette pièce où on est toutes les deux et qui est donc la pièce d'exposition.

  • Speaker #0

    Ok. On va peut-être repasser par la question de base. Est-ce que tu peux te présenter ? Oui.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Lamia Magliuli et j'ai ouvert la SLO Gallery en février 2014, qui est une galerie qui est dédiée à l'illustration et aux arts graphiques. qui s'est installée aux 5 rues Jean-Pierre Thimbault et qui représentent aujourd'hui alors au début on a commencé avec une petite équipe d'une dizaine d'artistes que j'avais rencontré dans des galeries que j'avais vu leur travail dans des galeries qui sont plutôt à Berlin ou à Londres parce que dans ces villes là il y a effectivement beaucoup de galeries d'illustration et aussi des artistes que j'avais rencontré dans par exemple L'Oeil Ouvert qui était à l'époque installé à rue François Miron pour tous les artistes graveurs Salut ! Ils ont une super sélection. Et je leur avais proposé de venir aussi exposer dans ma galerie. Mais aujourd'hui, effectivement, la famille d'artistes a vraiment agrandi. Ils sont plus de 100.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    une grande famille. Et la collection aussi d'œuvres qu'on présente est aux alentours de 12 000 dessins, je pense. Oui,

  • Speaker #0

    d'accord. Entre les deux boutiques, vous avez la même sélection ? Oui,

  • Speaker #1

    à peu près la même sélection. Ici, la particularité qu'on a voulu développer, c'était justement autour de la céramique. De vraiment développer les pièces en céramique, d'en avoir plus que là-bas. Parce qu'en fait, la céramique, ça ne s'improvise pas. De l'autre côté, il faut anticiper des espaces d'exposition pour des pièces comme ça, qui soient bien installées, protégées, etc. Donc... Comme je ne l'avais pas fait à la Galerie République, il n'y avait pas de surface plane. Donc on a anticipé qu'il y avait un meuble qui est destiné à les recevoir et à les montrer. Hormis ça, hormis les artistes céramistes qui sont plus représentés ici qu'à la Galerie République, il y a beaucoup plus de choix, c'est à peu près la même sélection. Après, on l'ajuste effectivement. Parce que ce qui est assez intéressant, c'est que l'appétit n'est pas le même rive gauche que rive droite.

  • Speaker #0

    Là, tu te rends compte déjà en semestre ? Oui, c'est ça.

  • Speaker #1

    Ça fait presque six mois, tu as raison. Oui, oui, oui. Effectivement, c'est assez intéressant. Et puis tant mieux, parce que du coup, de part et d'autre, chaque artiste a son public, en fait.

  • Speaker #0

    Oui, c'est très chouette de voir ça. C'est la clientèle qui évolue et qui est pour autant tout aussi intéressée. C'est ça.

  • Speaker #1

    Après, elle va peut-être aussi évoluer notre clientèle, mais c'est vrai qu'on a démarré pas mal avec des personnes de passage des touristes, puisqu'on est pas loin du Panthéon, du Jardin du Luxembourg. Donc on a des gens qui voyagent, qui sont de passage et qui aiment bien embarquer dans leur valise des petites choses, des petits formats. Alors du coup, on s'est dit qu'on allait déployer la mini-galerie des minis ici. Donc en fait, pour l'instant elle est en brionnaire, mais on a demandé aux artistes qui étaient au quai, si ça leur les inspirait, de nous faire des mini mini, ou des mini pastels, des mini gravures, des mini céramiques. Floriane Saint-Sébastien qui vient d'arriver, qui va tenir la galerie aujourd'hui, est une artiste céramiste de grand talent, qu'on aime beaucoup, qui expose d'ailleurs en janvier 2026 à l'autre Galerie République. Il faudra bien préciser l'endroit pour ne pas qu'on se trompe. Et qui nous a fait toute une sélection, toute une série de petits brocolis, de petites baguettes de pain. C'est irrésistible. Et donc, en fait, on les va venir à ramener. Exactement. Ce n'est pas encombrant. C'est tout petit. Donc là, on va en avoir plein pour Noël, on espère que ça va plaire. Mais donc, en fait, cet endroit-là, avec ses contraintes ou bien avec ses qualités aussi, enfin, c'est sa configuration qui lui est propre, on essaye de développer des choses qui soient particulières, singulières et qui la distinguent de l'autre galerie.

  • Speaker #0

    Oui, tout ça, parce que chacune a un peu leur identité, comme dans une braterie, les frères et sœurs sont différents.

  • Speaker #1

    Au début, on l'appelait la petite sœur d'ailleurs. Et puis, bon, maintenant... elle s'émancipe et puis l'autre chose qu'on a voulu développer ici qui la distingue de l'autre galerie c'est des ateliers d'accord,

  • Speaker #0

    ah oui on en parlait tout à l'heure les ateliers portraits de chiens,

  • Speaker #1

    exactement quelle bonne idée, oui c'était avec Camille de Cusac ça c'était il y a un mois enfin oui voilà quelques semaines déjà on en fait un tous les 15 jours Et du coup, on enchaîne. Ah oui, il a été suivi de l'atelier Pastel avec Alix Solanier, qui travaille aussi à la galerie et qui est une artiste pasteliste, qui a eu cinq ou six élèves, même des débutants, tout le monde est le bienvenu, pour leur apprendre à utiliser le pastel et faire des paysages, leurs paysages de rêve. Et c'est assez étonnant parce que c'est fou, même en n'ayant pas forcément de base. de travail, de formation. Les jeunes filles qui étaient là ont vraiment fait des choses assez... C'était épatant. Et là, ce week-end, c'est l'atelier Portrait de Lovers. Donc, on peut venir avec bien plus. Et Alice Death va croquer les amoureux. Ah, c'est trop chouette. Et donc ça,

  • Speaker #0

    c'est toutes les deux semaines ?

  • Speaker #1

    Pour l'instant, c'est toutes les deux semaines. Alors, à Noël, on n'en fait pas parce qu'on va être un peu busy-busy. On va reprendre après, on va finir avec l'atelier céramique d'ailleurs de Floriane, Saint-Sébastien.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Qui est le dernier atelier de l'année, qui est le premier week-end de décembre. Et là, ça va être cool parce que tu peux faire ton petit bol et avec le paysage de ton choix aussi, pareil. Génial. Déco. Et Floriane l'emmène ensuite pour l'émailler et le cuir. Et là, il reste encore des places. Mais on va poursuivre l'année prochaine. On refera ton portrait de chien avec Camille de Cusac parce que ça a eu beaucoup de plaisir.

  • Speaker #0

    Je vais prendre ma place. Oui, c'est trop sympa. C'est trop bien.

  • Speaker #1

    L'idée étant effectivement que les gens du quartier aussi s'approprient le lieu. De s'inscrire comme ça dans un...

  • Speaker #0

    Oui, avoir des rendez-vous, tu peux venir et ça change à chaque fois.

  • Speaker #1

    Exactement, que ce soit un lieu que les gens se l'approprient en fait. C'est hyper important. Et ça, ça prend un peu de temps aussi forcément.

  • Speaker #0

    Bah oui, complètement. Il faut réussir déjà à voir qu'une boutique est là. J'ai encore souvenir qu'après avoir ouvert pendant dix ans, il y a des gens qui passaient devant notre boutique et qui nous demandaient si on venait d'ouvrir. C'est ça,

  • Speaker #1

    c'est ça.

  • Speaker #0

    Vous n'êtes pas du quartier ? Il suffit qu'ils prennent une rue à côté. Donc c'est ça, tout l'enjeu quand on offre une seconde adresse aussi, c'est de se dire comment est-ce que je vais m'adresser à ces gens ? Comment je leur dis que je suis là ? Comment je peux y aller de passage ?

  • Speaker #1

    Et c'est vrai que pour le coup, avec Paris Commerce, tout s'est fait assez vite. Et donc, on a ouvert comme ça. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Tu avais déjà envie de voir une deuxième boutique ? C'était quelque chose qui était en gestation depuis longtemps ? Oui,

  • Speaker #1

    de temps en temps, c'était un peu dans le coin de notre tête. En fait, on a eu un corner au Bon Marché il y a quelques années. Je ne pourrais pas dire laquelle, mais enfin voilà. Et qui n'avait pas trop mal marché. Et les gens, à l'issue du corner, c'est un corner pour Noël en fait, dans la période de Noël. Quand on a tout démonté, il y a des gens qui se disaient si on veut continuer à suivre tel artiste ou tout ça,

  • Speaker #0

    comment on fait ?

  • Speaker #1

    Et quand on leur disait, on est près de la place de la République. Les gens en rive gauche disaient mais jamais je vais traverser la Seine, vous êtes fous, c'est un voyage, j'ai autre chose à faire. Donc on s'est dit bon ben effectivement il y a un sujet. Et puis après on a commencé à faire des comptes clients, ça fait 2-3 ans qu'on fait des comptes clients. Si les personnes veulent faire leur compte pour avoir, ils cumulent des points, ils ont des réductions au bout d'un certain nombre, un certain montant d'achat, 500 euros d'achat, ils ont 10% sur leur prochaine commande, enfin bref. Du coup, ça nous a permis de regarder qui étaient nos clients pour ceux qui avaient laissé leur adresse.

  • Speaker #0

    Super intéressant, parce que c'est vrai que ça te donne de la donnée que tu peux avoir. Bien sûr. Et puis te faire comprendre, en fait, qui sont les clients.

  • Speaker #1

    C'est à l'issue, comme ça, on a fait une petite manip sur les stats. On s'est dit, mais il n'y a quasiment personne rive gauche. C'est vraiment le pourcentage le plus faible de clients. Nos clients étaient vraiment majoritairement rive droite ou banlieue. Et du coup, ou après étranger, évidemment, mais il y a un sujet. Et j'ai vu cette annonce, mais vraiment par hasard, de Paris Commerce, où les conditions étaient super. Le lieu était beau, dans un emplacement qui est joli, génial. Là, tu te dis... On va essayer. C'est une blague ? Oui, c'est ça. Je me suis dit, mais pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Le père va s'effondrer. Oui, il n'y avait pas de droit au bail. Location pure. Normalement, quand tu as une location pure, les loyers sont exorbitants.

  • Speaker #0

    Généralement, c'est ça. C'est vaste communiquant. Exactement. Le droit au bail faible, gros loyer.

  • Speaker #1

    Ou droit au bail élevé, petit loyer. Là, il n'y avait pas de droit au bail. Le loyer était OK. Il y avait un court-circuit dans ma tête. et puis bon voilà il fallait faire un dossier quand même parce qu'il y avait plusieurs candidats mais... Et ça a été assez vite parce que je crois qu'on a été, il me semble, dans l'enchaînement des événements. On a eu l'annonce qu'on était pris fin mai et on a eu les clés début juin.

  • Speaker #0

    On a commencé les travaux donc il fallait tout faire vite.

  • Speaker #1

    Donc dans un petit pas, tu dis bon ben voilà, il faut déjà s'installer et puis ouvrir le plus vite possible quand même.

  • Speaker #0

    Il y avait beaucoup de travaux à faire ?

  • Speaker #1

    Non, le lieu était nickel en fait. On a juste peint un peu cette pièce où on est et puis après construire les meubles quand même. pour que... l'identité de ce lieu-là, de la Slogalerie Rive-Gauche, soit à peu près la même, qu'on se dise qu'on est dans la même... le même écrin. C'est ça. Du coup, je connaissais déjà Mathilde Toutain, qui est des designers d'intérieur, qui était la copine d'une voisine, en fait, et qui était disponible et qui, dans son sillage, a embarqué Alexandre Noulet, qui a un superbe... Si je dis ça, mes tuyaux vont être parfaits, j'espère, qu'ils soient assaillis de demandes. Mais Mathilde Toutain et Alexandre Noulet, me nuisiez. qui nous a aussi ensuite refait d'autres meubles. Le designer, il est extra. Ils sont tous les deux extras. Et ils ont réussi la performance en six semaines d'aménager le lieu. Tu vois cette verrière ? C'est vraiment la signature de Mathilde. D'accord.

  • Speaker #0

    C'est fou parce que c'est vrai qu'il y a un monde entre regarder un peu les annonces, se dire pourquoi pas. Et puis, six semaines plus tard, se retrouver. Ah bah ouais.

  • Speaker #1

    Je suis choquée en fait. des fois j'arrive pas à m'en remettre même aujourd'hui c'est la post-priorité j'ai passé un coup de fil et voilà où j'en suis et comment t'as abordé ça justement toute cette préparation, t'étais dans quel état d'esprit je sais pas oui c'est vrai c'est assez un peu euphorique quand même ça y est on va traverser la scène mais tu sais pour la première galerie ça m'avait fait ça aussi Merci. Tu ne te poses pas trop de questions, tu n'envisages pas non plus les difficultés qui vont arriver, ou tu te présentes tout de suite.

  • Speaker #0

    C'est dur de se projeter, de s'imaginer vraiment ce que va être le quotidien pur.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est ça, sinon on ne le ferait pas, mais je pense qu'il faut foncer de toute façon. En fait, c'est plutôt ma stratégie, je fonce et je réfléchis après.

  • Speaker #0

    Je plaide coupable aussi. Mais bon, ça permet aussi de... Bon,

  • Speaker #1

    c'est une façon d'avancer. De toute façon, après, il faut accuser réception qu'on peut faire des boulettes et des erreurs. Et après, il faut s'en occuper quand même. Mais non, non, mais je suis très contente. Voilà. Je sais que ce n'est pas évident parce qu'il faut faire monter la mayonnaise. Comme dans tout projet. Oui, c'est un nouveau terrain de jeu.

  • Speaker #0

    Oui. Et puis, tu pars avec quelque chose d'assez solide. Enfin, finalement, la slow avait... Enfin, là, ça fait 11 ans.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Donc, tu as aussi construit quelque chose de fort avec les personnes avec qui tu travailles dans les équipes, que les illustrateurs et les artistes, qui sont une grande famille. Comment ça s'est passé, justement, cette annonce aux équipes et aux illustrateurs ? J'imagine que tu as dû doubler ton stock ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. On a un atelier d'impression rue de Turène, et c'est vrai qu'effectivement, il a fallu le faire tourner à plein régime. En plus, ça tombait pendant la période où toute l'équipe avait prévu des congés. Il n'était pas question de les sabrer, ces congés. Le planning de congés, tout le monde a pris ses vacances. Mais il a fallu quand même, dans les interstices du temps, envoyer. Mais voilà, ça l'a fait. On a monté un premier mur. Je ne sais pas si tu as fait attention, quand tu rentres à droite, il y a plus grand mur. Il y a énormément de surfaces d'exposition ici, plus que dans la Galerie République. Parce que la Galerie République, il y a 20 mètres de vitrine. Et puis, il y a beaucoup de vitrines. Donc, tout ce qui est parti vitré, on n'y expose pas. Mais enfin, c'est chouette. Donc là, il y a plus de choses au mur, moins de choses dans les bacs. Mais du coup, accrocher, ça prend vachement de temps. En fait, l'idée, c'est de faire des murs d'images, des sortes de mosaïques de dessins. Et donc, ça, ça a pris du temps. d'habiller les murs de la galerie à Luxembourg et de remplir les bagues, de mettre les étiquettes non non c'était voilà et du coup là maintenant on ajuste c'est ce que je te disais on aura plein de nouveautés qui vont arriver ici on a rempli la besace de Noël on tape à la peau de tous nos artistes depuis un mois en disant que vous avez des nouvelles choses qu'on pourrait présenter pour

  • Speaker #0

    Noël ok et si on revient un peu à la ... À la jeunesse du projet, qu'est-ce qui t'a Qu'est-ce qui a motivé cette envie d'ouvrir une galerie d'illustration ? Et qu'est-ce que tu as eu envie de proposer dans cette galerie ? Qu'est-ce que tu as eu envie que les gens vivent ?

  • Speaker #1

    Oui, alors la galerie d'illustration, en fait j'avais avant mon café. J'avais un café où j'ai pendant 5 ans, plutôt entre 2014 et 2019, qui s'appelait le Jam Café et qui était un café des voyages. sur une thématique bien particulière et qui a organisé aussi des expos plutôt photos mais aussi peintures donc il y a quelques artistes qui nous ont suivis ici mais quand je l'ai avoir un lieu, on en parlait tout à l'heure toi aussi, c'est quelque chose c'est assez magique et quand on le laisse, c'est une partie de soi c'est à la fois le début d'autre chose quand on achève un projet Ça m'avait un peu éteint aussi, de ne plus avoir mon lieu. Et j'ai eu envie d'en refaire un après une petite période de pause. Là, on est partis un an avec mon mari sur un voilier faire un tour en Méditerranée. On a vécu sur notre voilier. Et on pensait pas revenir, en fait. Moi, je me suis dit, on part. Je me suis formée, j'ai suivi par correspondance des cours pour enseigner le français en langue étrangère, le FLE,

  • Speaker #0

    au cas où,

  • Speaker #1

    sur un malentendu, on s'installe quelque part où il faille que je... Je travaillais dans une alliance française, enfin bon, n'importe quoi. Alors évidemment,

  • Speaker #0

    on est revenus. Oui, mais c'est incroyable, déjà comme parenthèse de vie. Oui, il faut tenter des trucs. Je ne te raconte pas le nombre de projets que j'ai imaginés sur le bateau.

  • Speaker #1

    Oui, peut-être tout le temps, là. Pas de seule raison. Quand il n'y a pas de tempête. Et en rentrant, je me suis demandé qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire de ma peau. et il y a un team au fond de toi qui a envie de rouvrir un lieu mais il se trouve que j'ai candidaté quand même, je cherchais du boulot et j'ai candidaté, on a essayé de s'installer avec mon mari Cyril qui fait partie de la galerie et de l'agence aussi parce qu'on a une agence d'illustrateurs j'ai essayé de travailler on voulait s'installer à Marseille qui pour moi c'était la ville la plus chouette au monde donc bon alors j'ai passé un entretien à Carré d'artistes pour être honnête, je ne sais pas si tu vois ce que c'est Non. Tu ne connais pas ? Il y en a plein à Paris. C'est une chaîne de galeries qui propose des carrés d'œuvres uniques. Ils ont une grande équipe de peintres. C'est que des œuvres uniques, que des peintures en forme de carrés. Tu as des carrés 20-20, 30-30, 40-40, mais c'est que des carrés. Il y avait une place pour voir. J'ai passé l'entretien. C'était calamiteux, vraiment horrible. Et j'avais 40 ans, se faire embarrer comme ça, tu sais, les questions d'entretien, je me suis dit c'est pas possible, je vais pas pouvoir retrouver du boulot quoi.

  • Speaker #0

    Ah voilà.

  • Speaker #1

    Puis je suis plus dedans. Et par contre, me voir être dans une galerie, ça m'a beaucoup plu. Tu te projetais. Et je me suis dit, ben voilà, je vais en faire, je vais faire ma galerie.

  • Speaker #0

    Je vais pas attendre qu'on m'embauche. Voilà.

  • Speaker #1

    je vais faire à ma sauce et oui mais alors du coup j'ai essayé de faire un lieu qui ressemblait à mon jam et du coup j'ai il s'appelait le jam le café que j'avais et et puis bon j'aime ça évidemment enfin on fait pas un truc j'allais pas ouvrir un magasin de lingerie enfin bon j'ai rien contre la lingerie mais c'est vrai que c'est pas mon truc pourquoi je raconte ça voilà

  • Speaker #0

    tout le monde le sait pour faire un truc qui dit auquel tu es connectée voilà c'est ça du coup

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai essayé. Il faut beaucoup bolser quand tu ouvres un programme. Parce qu'il faut évidemment faire un prêt. Donc, quand tu fais un prêt auprès d'une banque, il faut faire un dossier. Bien sûr, un dossier de business plan, en fait. Donc, avec des comptes de résultats prévisionnels, des plans de trésorerie. Tu étais à l'aide avec comment ça ? En fait, j'avais suivi un cursus. Parce qu'avant, j'étais dans les télécoms. Enfin, dans une ancienne vie.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si... Non, je ne t'ai pas raconté. Non.

  • Speaker #0

    On ne l'a pas dit en off.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. J'étais, pendant une dizaine d'années, je travaillais pour Alcatel, la RATP, Français comme Obie. J'étais plutôt dans la technique.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Et j'avais pris un chemin de traverse déjà. J'avais pris la tangente pour me former à la gestion de projets culturels. Dans une école, ça s'appelait l'ESC Senior. C'est un circuit en accéléré. C'est ce qui m'avait permis. De connaître tout ce qui était droits d'auteur, gestion, voilà, qu'est-ce qu'il faut faire, comment tu montes un projet. Et puis, il y avait aussi toute une partie marketing, etc. Donc, c'était en accéléré, mais j'ai tout pris le max. J'ai vraiment été très sérieuse et ça m'a permis de savoir monter ce genre de dossier. Mais sinon, si on ne sait pas faire, il y a la chambre de commerce où on peut vous aider.

  • Speaker #0

    La BGE aussi, je crois qu'il y a beaucoup. Il y a pas mal de...

  • Speaker #1

    Ah bah oui, oui, on a toutes les aides. C'est quand même bien fichu quand tu veux monter ton affaire. assez épaulé. En tout cas, la banque a suivi. Et vraiment, c'est fou parce que tu avances sans... idées préconçues en fait je savais pas trop où j'allais mais j'avais quand même quelques points d'ancrage sur combien et comment est-ce que je quels artistes avec quels artistes j'allais travailler combien d'artistes aussi qu'elles étaient les la famille d'artistes avec qui je pouvais démarrer et j'ai eu la chance il y en a une dizaine qui m'ont suivi et effectivement sans du tout me connaître en fait mais le lieu était joli parce que le lieu je pense Ça leur a donné confiance parce que ce n'était pas un lieu... Il est joli, en fait. Il y a beaucoup de lumière. C'est une ancienne pharmacie. C'est une ancienne pharmacie. Il y a beaucoup de cachets. Oui, c'est ça. Il y a trois pièces. C'est surtout la lumière, la hauteur sous plafond qui faisait que déjà, de base, leurs œuvres allaient être bien installées. C'était un bel écrin pour leur travail. Et du coup, il faut beaucoup bosser. Il faut beaucoup, beaucoup travailler. C'était pour moi le métier idéal. Je me suis dit finalement, qu'est-ce qui pourrait me rendre le plus heureuse dans le quotidien ? Dans le café que j'avais avant, c'est très laborieux de tenir un café, ça m'a un peu épuisée. Et donc j'ai mis de côté, j'ai continué à explorer tout l'aspect exposition que j'avais déjà là-bas.

  • Speaker #0

    Oui, ça, ça t'avait.

  • Speaker #1

    En plus, on faisait des spectacles de danse, de musique les vendredis soirs, des projections de films. J'aurais bien aimé le faire aussi à la galerie, mais c'est moins le sujet. Mais c'est vrai que dans des vernissages, quand il y a une fanfare, il devait y en avoir une pour le vernissage de jeudi prochain, de Pierre-Emmanuel Liette et d'Émilie Sandoval, mais on ne pourra pas. Mais quand il y a de la musique qui s'invite dans les vernissages, pour celui de Jessica Das, il y avait effectivement un jazz band.

  • Speaker #0

    Ah non, mais c'est génial ! C'est génial quand un endroit est vivant.

  • Speaker #1

    Oui, quand même. Mais c'est ça, en fait. C'est au-delà d'une galerie. Et justement, ce qui est intéressant à explorer, c'est que ce n'est pas qu'une galerie, c'est un lieu de vie.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. On peut poser des ateliers,

  • Speaker #1

    dont on parlait là. Il y a ces expositions, les gens se rencontrent, on rencontre l'artiste.

  • Speaker #0

    Que les gens s'approprient le lieu, en fait. Se sentent chez eux. Ils se sentent chez eux et se disent tiens, je reviendrai, je reviens avec des amis. Des fois, j'adore, ce que j'adore, c'est quand des gens se croisent par hasard. dans la galerie qui fait « Ah mais t'es là, qu'est-ce que tu fais ? » Et puis ils commencent à discuter et à raconter. Et du coup, ça sort du temps, des moments comme ça où tu te dis « Mais c'est trop bien ! »

  • Speaker #1

    C'est un peu ce qu'on disait tout à l'heure, avant d'enregistrer, c'est quand t'as un lieu physique comme ça, où tu crées des rencontres, où tu rencontres les gens, c'est aussi tellement riche de voir les gens qui rentrent, qui prennent le temps de passer. la porte et de faire une pause dans leur journée pour vivre un moment dans la boutique et tu disais tout à l'heure que tu ne te lassais jamais de ça et que parfois quand tu voyais les gens faire un petit tour rapide et repartir, ça te brisait presque le coeur de leur dire mais pourquoi est-ce qu'ils sont partis si vite ?

  • Speaker #0

    Restez chez moi parce qu'ils n'ont pas fonctionné Les gens ils restent longtemps parce que prendre son temps devant une oeuvre la regarder et être en interaction Ça fait du bien, ça élève l'esprit, ça met du baume au cœur, ça cautérise des plaies.

  • Speaker #1

    Oui, et c'était un peu ça l'intention de base quand t'as ouvert, en l'appelant la sloganistique, c'est ça ? Exactement, oui.

  • Speaker #0

    C'est être dans une sorte, tout à l'heure tu disais une bulle, d'être à l'écart de l'agitation de la rue et d'être dans un endroit où la lenteur t'accompagne en fait. Tu prends ton temps, j'aime bien quand les gens prennent le temps, et puis des fois ils reviennent, ils reviennent accompagnés. Ils hésitent, mais c'est exactement ça qu'il faut faire. C'est un peu dans la contemplation aussi.

  • Speaker #1

    Et tu regardes, et tu découvres en fait. Et ce que je trouve hyper intéressant aussi dans votre approche, c'est ce côté un peu disquaire. Tout à l'heure, les illustrations sont encadrées, elles sont dans des bacs et tu peux regarder. Il n'y a pas de tri, c'est à part l'alphabétique, c'est ça ?

  • Speaker #0

    C'est par artiste, oui, dans le même bac.

  • Speaker #1

    Il peut y avoir des styles très différents. Et tu es toujours surpris. et puis tu vas avoir... Enfin, ça joue vachement sur les émotions. C'est-à-dire que moi, même en tant que cliente, dans l'expérience que j'ai pu vivre ici, il y a des artistes que tu connais, que tu apprécies, donc tu es hyper contente de retrouver leur travail. Et puis d'un coup, tu passes et tu as une émotion, tu vois quelque chose que tu n'avais jamais vu avant.

  • Speaker #0

    Ah oui.

  • Speaker #1

    Et je trouve ça super fort de pouvoir faire vivre ça, tu vois, par ce procédé tout simple. Oui,

  • Speaker #0

    oui.

  • Speaker #1

    Et c'est ce que tu as envie de vivre, en fait, quand tu ne passes pas d'une boutique aussi.

  • Speaker #0

    Mais oui, exactement. C'est de se dire, des fois, il y a des personnes qui viennent et qui disent bon... Je n'avais pas l'intention parce que ce n'était pas la priorité. Parce qu'effectivement, on se le disait tout à l'heure, s'offrir une œuvre d'art, là, on essaye vraiment de rendre les prix les plus accessibles. Mais ça ne reste quand même pas un objet indispensable dans son quotidien. Oui,

  • Speaker #1

    c'est sûr. Comme les courses de nourriture.

  • Speaker #0

    Ce n'était pas une boulangerie et tout ça. C'est quand les gens disent « je ne voulais pas me l'ouvrir, mais je reviens parce que finalement, elle est rentrée dans mon esprit, j'en ai besoin » .

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça.

  • Speaker #0

    Parce que je sais que si je la mets à côté de moi, dans mon quotidien, elle va me nourrir, elle va m'adoucir mon humeur, elle va me rendre joyeuse. Il y a vraiment des œuvres, en plus, tu peux regarder longtemps et elles te... en fonction de ton état, c'est comme un bouquin. Il y a des livres que tu relis plus tard, tu ne vas pas avoir la même lecture. Une œuvre, c'est pareil. Ça dépend vraiment... Non, non, c'est passionnant, bien sûr. Moi, je trouve ça hyper important. Et puis, c'est universel comme langage, le dessin. C'est universel et c'est très culturel. C'est un autre sujet. Mais c'est vrai qu'on a des artistes qui viennent un petit peu de partout. Et en fonction de... de leur terreau de naissance, on va dire, ils ont des façons de s'exprimer différentes. Il y a la mode allemande, la façon allemande d'exprimer, la façon romantique. Les artistes français sont très, très appréciés par les Américains, notamment pour le travail qu'il y a dedans. Les Américains disent « Waouh, c'est le boulot qu'il y a sur ce dessin » . Et ça rend hommage d'ailleurs à toutes les écoles d'art en France parce qu'effectivement, il y a une technique qui est assez... Je pense que c'est assez remarquable. Il n'y a pas une façon de dessiner qui vaut plus qu'une autre. En tout cas, la façon française, les écoles françaises sont... Bravo, chapeau. Je pense qu'ils le disent même les artistes, en fait, souvent. Pas mal d'artistes, notamment qui viennent des Arts Déco de Paris et qui disent merci à nos profs de nous avoir donné non seulement la technique, mais aussi cette liberté d'expression, la liberté et l'envie d'expérimenter aussi. Ouais, ça, c'est bien.

  • Speaker #1

    Et qu'est-ce qui guide ton choix, justement, sur tes sélections pour la boutique ?

  • Speaker #0

    Eh bien, alors, je pense... S'il y avait peut-être un mot, ça serait la sincérité. C'est vraiment des artistes. Alors, il n'y a pas de profil type. Beaucoup, majoritairement, peut-être, sortent d'école. Enfin, on a eu une formation académique. Mais la filature, une artiste qui brode, qui nous fait des illustrations brodées, je ne sais pas si tu connais son travail. C'est extraordinaire. Attends, tu vois, tout à l'heure, je vais t'en montrer une. Il y a un paysage. Alors, c'est un print, mais elle le fait avec des morceaux de tissu. Elle était, en fait... Ingénieure de travaux publics, Sandrine Touré-Desmers, et juriste aussi. J'adore. Mais oui, et en fait, elle est brodeuse parce que sa grand-mère brodait, elle a repris un peu le flambeau. Mais ses compétences, justement, dans BTP font qu'elle a une façon de gérer la perspective parfaite. Et à ça s'ajoute sa personnalité, sa fantaisie, sa poésie et tout ça. Et ses œuvres, elles n'existent que parce qu'elles existent. Et donc, du coup, c'est ça, c'est la singularité et la sincérité. Et donc, les gens qui font ça, tu sens qu'il y a quelque chose, c'est irrésistible. Il y a quelque chose de très libre, de très sincère, de très franc et qui vient de loin. Les gens ont besoin de s'exprimer. S'ils ne le font pas, ça les rend malades. Et donc, je pense que chacun, tout le monde ici, même les œuvres qui sont derrière toi, de Cécile. Cécile a été DA dans une agence de pub avant. Elle en est partie parce qu'elle avait ce besoin de dessiner pour elle. Elle en est très heureuse. Merci pour elle, j'adore. Tu as vu tous ces petits personnages dessinés comme ça. Même le grand amour, il y a tous les petits coups de feutre. Sa technique hypnotique. C'est vrai qu'il y a aussi beaucoup de femmes chez nous parce qu'elles ont beaucoup de choses à raconter aussi. Et elle se raconte sans entrave, en fait. Elle raconte les choses sans se dire est-ce que ça passe, ça passe pas. Il y a pas de posture.

  • Speaker #1

    Il y a une liberté. C'est encourageant, c'est chouette à entendre.

  • Speaker #0

    Il faut vraiment suivre son instinct, en fait. Je pense que les artistes qui se demandent parfois qu'est-ce que je peux faire pour que ça plaise, qu'est-ce qui est dans la tendance, il faut partir à 180 degrés et revenir...

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    au fond d'un mot et qui on est. Qu'est-ce qu'on a envie de raconter qui vient de soi en fait.

  • Speaker #1

    Je trouve qu'en fait, dans tout ce qu'on fait, de revenir à soi et de ne pas essayer de s'inventer quelque chose ou de faire pour entrer dans un moule, ça change tout.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    ça change tout. Et du coup, toi, justement, dans cette optique-là, qu'est-ce que tu retrouves de toi dans cette boutique ? Quelle est la part ? Je trouve que quand tu ouvres un lieu, il te ressemble beaucoup. Oui, tellement... De quoi dans un lieu ? Qu'est-ce que c'est ça ? Moi,

  • Speaker #0

    effectivement, je pense, j'ai pas de formation, j'ai pas fait d'études d'art, hormis ce petit passage comme ça pour apprendre à gérer des projets artistiques ou culturels, mais j'ai pas de formation, sauf mon goût pour ça depuis petite. J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont beaucoup emmenée dans les expos, et tout ça m'a vraiment plu. Tu identifies tout de suite ce qui te rend heureux. Moi, ça me rendait heureuse. Après, en faire son métier, c'est autre chose. Tant mieux. Mais quand tu n'as pas les codes pour ouvrir une galerie, tu le fais un peu d'instinct. Et le faire comme ça, en se disant qu'on va tout présenter encadré, on va faire des choses qui soient de très grande qualité, mais en étant des prix hyper accessibles, parce que le côté populaire, c'est peut-être ce qui me ressemble le plus non élitiste. Oui,

  • Speaker #1

    la phrase. La phrase que tu aurais en fait, je pense. Qui va se mettre quelque part devant.

  • Speaker #0

    Que l'art, ce n'est pas du luxe.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mais c'est vrai que c'est quelque chose qui est très ancré aussi dans la culture française. On a beaucoup de musées. Bien sûr. On a une certaine distance avec ça,

  • Speaker #0

    évidemment.

  • Speaker #1

    Ça fait du bien justement d'avoir des lieux qui... démocratique. Exactement.

  • Speaker #0

    C'est peut-être ce que j'ai ramené qui m'est le plus personnel, comme je viens plutôt d'un milieu technique, scientifique, tout ça. Pas du tout dans le milieu culturel et peut-être très... sans vouloir entrer dans des considérations péjoratives, mais de l'entre-soi, de l'élitisme, des galeries, etc. Moi-même, personnellement, j'ai du mal à pousser la porte d'une galerie. Oui,

  • Speaker #1

    on a toujours peur de gêner. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Ou d'être observée de pied en cap, d'être évaluée ou pas comme un acheteur. Donc, je regarde les vitrines, mais j'ai beaucoup de mal à pousser la porte. Donc, quand j'ai ouvert la galerie, il fallait que ce soit chaleureux. Il fallait que ça incite les gens à venir. Je voulais que les gens viennent de partout, que ce ne soit pas... Effectivement, maintenant, les clients qu'on a sont une vaste palette de profils différents. Je voulais ça. Je voulais vraiment que les gens... Et la première personne, une des premières personnes, quand j'ai ouvert la Galerie République il y a presque 12 ans maintenant, m'avait dit, la première fois que je m'offre une œuvre d'art, ça ne pouvait pas me faire plus plaisir. C'était ça exactement. C'était le genre de personne que je voulais aller chercher.

  • Speaker #1

    Que tu avais mis derrière ce projet-là.

  • Speaker #0

    Mais même dans mon jam, dans mon café que j'avais avant. C'était un café, mais on y organisait énormément d'événements culturels. C'était d'attraper les gens qui y étaient. Parce que les concerts démarraient les vendredis soirs vers 18h. On commençait à installer la scène. C'était que les gens qui étaient... Oui, tu vas embarquer là-dedans. C'est pas dit, mais vous faites quoi ? Restez si vous voulez. Va commencer un concert. C'était beaucoup autour de la musique afghane, iranienne, ouzbek, du Rajasthan.

  • Speaker #1

    Génial, parce que justement, on n'en a pas... pas spécialement acteurs.

  • Speaker #0

    Les gens ne se faisaient pas une idée de ce qu'il pouvait être un concert de musique iranienne, avec les dafs et tout ça, ou arménienne avec les doudouks. Et du coup, je leur disais, si vous voulez rester, restez. Et puis de les attraper. Mais ça, c'est un peu Malraux qui disait, il faut que la culture aille aux gens. C'est un peu ça. Non, mais c'est ça, de la rendre accessible, parce que ça nourrit les gens. Et même, je veux dire, l'air, ce n'est pas du luxe. La culture, ce n'est pas du luxe. Il faut que tout le monde y ait accès. Parce que... c'est nécessaire,

  • Speaker #1

    c'est vital ça nous aide à vivre complètement et ce que je trouve chouette c'est de se dire qu'au-delà que ce soit accessible c'est qu'en plus là tu peux le ramener à la maison sans faire un prêt à la banque c'est-à-dire que tu peux aussi avoir quelque chose qui va te provoquer une émotion, qui va te faire penser à un moment à une personne, à tout un tas de choses et te dire en fait ça va être chez moi oui Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. Et ça reste quand même, effectivement, ce qu'on se disait tout à l'heure, ça reste quand même des œuvres originales, ce n'est pas du poster.

  • Speaker #1

    Oui, il y a une vraie exigence dans ce que vous proposez. Oui, ce n'est pas du poster.

  • Speaker #0

    C'est beaucoup de boulot de faire. Parce qu'en fait, déjà, il y a des petites gravures de petits formats qui sont à partir de 20 euros que les artistes nous déposent, des gravures sur bois, par exemple, de Raphaël et Olivier, Raphaël Engari et Olivier Filippono. Donc, c'est des choses très précieuses qui ont nécessité quand même du labeur, parce qu'il faut graver la plaque de bois. l'ancrer, etc. Mais c'est très, très joli et c'est précieux. Mais on a aussi un atelier d'impression ruturaine où on déploie, en fait, les peintures sont proposées aussi, les œuvres uniques, mais qui ont un coût, forcément. Mais à partir d'une sélection, à chaque fois qu'on réalise une exposition, on va sélectionner une sélection de peintures. On ne peut pas tout faire parce que des fois, les pièces sont trop nombreuses. Mais on va les scanner en e-définition et faire des tests de couleur autant qu'il faut pour que le résultat soit satisfaisant. Donc ça, c'est chapeauté, supervisé par les artistes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et dès que le raval est donné, on va en faire des séries numérotées, signées. Et donc, les tirages sont séchés à plat. Les artistes passent les uns après les autres, les signent et les numérotent en dessous de 300 exemplaires. Et quand tout ce protocole est respecté, c'est-à-dire... Les tests supervisés par les artistes, signatures et numérotations à la main par l'artiste en dessous de 300 exemplaires, légalement c'est ce qui définit une œuvre originale. Donc c'est accompagné d'un certificat d'authenticité. Donc c'est précieux mais avec des prix qui restent accessibles et puis assez démocratiques parce qu'en réalité peu importe la notoriété de l'artiste, c'est par format en fait. Un format A4, un format A3, tout le monde joue le jeu. Touchons du bois pour l'instant. Mais après, il peut y avoir des petits écarts, mais ce qui ne sont jamais fondamentaux, mais qui permettent aux gens, s'ils ont un coup de cœur, de s'offrir une œuvre d'art originale d'un artiste vivant. Les filles peuvent converser sur Instagram.

  • Speaker #1

    Et rencontrer ici, pour un atelier, pour un événement.

  • Speaker #0

    C'est l'objectif des ateliers aussi, c'est qu'ils rencontrent aussi...

  • Speaker #1

    Et pour les artistes aussi, c'est chouette de pouvoir rencontrer son public, d'échanger, de voir ce qui leur a plu. C'est génial. C'est un peu ton atelier.

  • Speaker #0

    Oui. Ils sont un peu d'un pont, en fait,

  • Speaker #1

    entre les gens.

  • Speaker #0

    On l'avait fait il y a longtemps, les ateliers, mais c'était pour les enfants, un république. Mais là, l'idée, c'est un peu comme les podcasts, on se dit pourquoi on n'y a pas pensé avant. Mais pour les ateliers, c'est super de... de proposer ça, que les gens... puisse... La filature, elle fait un atelier broderie. Les gens sont super heureux de la rencontrer, de partager autour d'un café aussi des réflexions, de la rencontrer. C'est très rare de pouvoir faire ça, finalement. Merci, c'est chouette.

  • Speaker #1

    De rencontrer un artiste qui te plaît, qui te touche,

  • Speaker #0

    et puis de pouvoir vivre un moment avec lui à une expo ou à un atelier. Parce qu'on ne peut pas tout faire. Oui, et puis là, le lieu s'y prête vraiment. C'est vrai que là,

  • Speaker #1

    c'est hyper agréable. Et du coup, le podcast aussi, je rebondis parce que tu en parles.

  • Speaker #0

    Tu as aussi un podcast qui s'appelle La Bonne Amantie.

  • Speaker #1

    Merci. Je trouve ça hyper intéressant de pouvoir dire, en fait, tu peux être galeriste, commerçante, mais aussi avoir déployé tout un univers autour de ta ou tes boutiques, ta ou tes galeries, pour venir nourrir ta relation avec les clients, etc. Le podcast, d'avoir un média, ça joue. Les newsletters peuvent être un type de média, mais le podcast peut l'être. On peut s'autoriser tout, finalement, pour bien servir le projet.

  • Speaker #0

    Exactement. Mais c'est ça qui est génial quand tu as un lieu. Alors, à la fois, c'est épuisant, il ne faut pas se pleurer, parce qu'il y a un lieu, quand tu as des horaires d'ouverture, des jours d'ouverture, quoi qu'il arrive, il faut les respecter. C'est eux qui dirigent. C'est ça. et puis il faut tenir le coup parce qu'il y a des fois où c'est très creux il faut anticiper, il faut se dire il faut toujours aussi réinventer, se dire tiens ça ça marche pas ou bien la saison a été mauvaise tout le monde fait ça et puis ça permet aussi entre commerçants, on est hyper solidaires je trouve il y a les filles de clin d'oeil Virginie et Emilie et leur équipe qui sont allées à côté, salut j'ai hâte de te voir et de te voir Merci. partager les tuyaux et tout ça, se donner aussi, il va y avoir des cartes, des bonnes adresses, donc elles sont dedans, nous aussi. Il y a eu beaucoup de solidarité entre commerçants, et ça c'est très très cool. Mais, pardon j'ai perdu le fil.

  • Speaker #1

    Le podcast. Ah oui, le podcast. Cette partie-là aussi d'activité supplémentaire.

  • Speaker #0

    Et du coup, oui, de te dire, faire vivre ton lieu, ça paraît effectivement, c'est... Tu fais ce que tu veux en fait quand tu as un lieu. C'est tes maîtres à bord, c'est toi qui es capitaine, tu as juste les voiles, tu changes...

  • Speaker #1

    On en revient au voilier.

  • Speaker #0

    Tu fais un virement de bord si ça ne marche pas, il faut s'adapter. Et puis le podcast, bien sûr, il y a plein d'activités transversales autour du dessin. Il y a un moment justement, les filles de Clindoy nous invitaient au Pitchfork Festival, on avait un stand là-bas, et en réalité c'était l'occasion de demander aux artistes de dire... Si vous avez envie de dessiner un morceau de musique, on présentait une sélection tout autour de la musique. Il y a toujours moyen de rebondir puisque l'illustration, par essence, c'est vraiment notre vie. Le podcast permet d'interroger les artistes. On l'enregistre tous les matins des vernissages. Jeudi matin, il y a une exposition qui s'appelle Nous avec Pierre-Emmanuel Liette et Émilie Sandoval. On va les interroger sur ce qu'ils ont voulu nous raconter sur cette expo. Comment ils l'ont fait, les techniques, leurs techniques de travail, leurs routines de travail, leurs crashs aussi. C'est tellement intéressant.

  • Speaker #1

    Ça vient rajouter une dimension supplémentaire à l'expo. Tu peux les monter avant, après. Du coup, après, plutôt.

  • Speaker #0

    Plutôt après, parce qu'on les monte. Ça fait trois ans maintenant qu'on fait les podcasts de La Bonne Aventure. On s'est dit, pourquoi on ne l'a pas fait avant ? Pareil, parce que mettre une voix sur une expo, c'est aussi archivé ça nous permet de se connaître parce que parfois on se connait super bien mais malgré tout c'est comme un livre les artistes se livrent un peu pendant le podcast et on apprend à mieux se connaître c'est fou donc ouais c'est d'avoir la richesse de plus de 100 artistes chez soi, moi j'en reviens pas ça fait presque 12 ans maintenant au février 2015 ça fera 12 ans 2026. Ça fera 12 ans. Février 2026, ça fera 12 ans. Et j'en viens pas de ce circuit, peut-être, de me dire... Déjà, c'est passé super vite, et de me dire... Ils m'ont fait confiance, ils nous ont suivis. Maintenant, il y a toute une équipe aussi à la galerie. Et ils... Ils comptent avec nous, tu vois, c'est fou.

  • Speaker #1

    Ils sont contents de faire la pause et de regarder le chemin parcouru.

  • Speaker #0

    Merci aussi vachement aux artistes. Moi, j'avoue, merci au public qui vient nous voir et qui nous encourage.

  • Speaker #1

    Oui, c'est une belle collaboration entre des clients, des artistes, des groupes qui mettaient tout ça en musique.

  • Speaker #0

    Mais les artistes, c'est vrai que sans eux, il y a tellement de trucs qui se passent, parce que c'est la guerre des étoiles dans leur tête. Parce que quand tu vois ce qu'ils font, j'ai une admiration incroyable pour leur travail. D'arriver à faire des choses comme ça, qui n'existaient pas et qui d'un coup sont. C'est des dieux.

  • Speaker #1

    Oui, c'est toujours assez mystique quand tu les vois à l'œuvre.

  • Speaker #0

    Exactement. Et puis pourtant, ils sont pleins de doutes. Ils doutent beaucoup. Ils s'interrogent. Donc, c'est compréhensible aussi. Mais d'ailleurs,

  • Speaker #1

    vous avez aussi une activité d'agence.

  • Speaker #0

    Oui. Alors ça, c'est Cyril Magluli, mon mari, qui est directeur de l'agence Laszlo.

  • Speaker #1

    Ok. Ça,

  • Speaker #0

    c'est venu après la galerie. Oui. en fait... On s'est rendu compte aussi que la galerie servait pas mal de vitrines aussi pour nos artistes, pour des travaux de commande.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Il y avait des agences de com ou de pub qui venaient regarder, qui reprenaient les notes. On les voyait, ils venaient un peu saper comme ça, ils prenaient des photos, on leur demandait.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'il fait celui-là ? Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça. Et on voyait qu'ils disaient que ça pourrait bien aller, tel ou tel truc.

  • Speaker #1

    Vous étiez comme un genre de catalogue à dispo, un lieu catalogue. Oui,

  • Speaker #0

    des fois, il y avait des gens qui venaient comme ça. Il y avait des artistes qui n'avaient pas d'agent. Et donc, c'était un prolongement de l'activité de la galerie. D'une vingtaine d'artistes qui sont à la galerie et à l'agence. Ils sont tous à la galerie, tous nos artistes. Effectivement. Et qui sont sollicités. Cyril travaille avec eux sur des projets de commandes.

  • Speaker #1

    D'accord. Donc vous avez vraiment... Des activités hyper multiples et en même temps très complémentaires les unes des autres.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai que complémentaires, c'est vrai. Et d'ailleurs, parfois, quand c'est des belles collaborations, parce que visuellement, des fois, ce qu'ils font en travaux de commande, c'est marrant parce que de la contrainte sort des miracles. Et il y a même des artistes qui adorent ça.

  • Speaker #1

    Oui, justement, avoir le plus de contraintes. Et puis à partir de là, il faut réfléchir.

  • Speaker #0

    C'est ça. Jean Malard, il travaille régulièrement pour le festival. Peut-être que la couleur de la galerie, c'est beaucoup de domaines culturels. Enfin, il y a eu des missions dans le luxe aussi, mais beaucoup d'affiches de festivals. Enfin, pas que, hein. Et du coup, les affiches sont tellement belles quand les commanditaires sont toqués ou que les droits de session sont... sont terminés, on propose, on demande ou bien des couvertures de romans ou d'albums. Jean Malard, je viens de le citer, il avait fait aussi toute une série de couvres pour Isaac Delusion. Le groupe, tu connais ?

  • Speaker #1

    Oui, je connais. Je ne savais pas qu'il avait fait ça. Oui,

  • Speaker #0

    et bien elles sont tellement belles qu'ils étaient ok pour qu'on les mette en print. Donc là, tu peux avoir ça.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    et même... Ils n'avaient pas pris deux ou trois couvres qui ne leur plaisaient pas. On les a quand même mis aussi parce qu'elles étaient très belles.

  • Speaker #1

    Oui, donc finalement, ça circule.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. C'est vraiment, comme tu dis, ça circule. La musique. Et puis même des fois, des collabs aussi. Enfin voilà, l'art fait partie de la vie, en fait. Forcément.

  • Speaker #1

    Et donc, du coup, comment tu jongles avec tout ça ? Raconte-nous quel est ton quotidien.

  • Speaker #0

    Et bien là, avec les deux galeries, honnêtement, je n'ai pas encore trouvé mon rythme de croisière. Oui, pas tout le temps. C'est normal. Oui, je ne sais pas. Souvent, les personnes me disent « Où est-ce que tu es demain ? » « Où est-ce que tu es à Luxembourg ? » Comme ça, je passe te voir. Oui. Et en fait, ça m'embarrasse un peu parce que des fois, je pense que je vais y être. Et puis finalement, je vais avoir un truc à faire là-bas et je vais y rester. Ça rend un peu fou quand même. Pour commencer, mais ça va, je vais me poser. Non,

  • Speaker #1

    mais c'est juste qu'effectivement, tu te divises en deux.

  • Speaker #0

    Mon bureau est dans l'atelier rue Turène, après les deux galeries, donc ça fait trois. Mais rue Turène n'est pas loin de la galerie L'Atelier et la galerie République sont assez proches. Jusqu'alors c'était ok, c'était un périmètre assez serré.

  • Speaker #1

    Avant que cette boutique ouvre, tu avais trouvé un mode d'organisation pour comment tu fonctionnais.

  • Speaker #0

    Je faisais l'ouverture là-bas, toujours là-bas, j'allais le matin à République. Je le fais quand même toujours, normalement. Je commence toujours mes journées en République, comme ça l'équipe arrive et on fait un peu le point sur les urgences, sur ce qu'il reste à faire, ce qu'il y a à faire.

  • Speaker #1

    Vous êtes combien dans l'équipe ?

  • Speaker #0

    Maintenant, en fait, il y a cinq personnes. Il y a une personne qui est dédiée à l'atelier et ensuite il y a une personne qui est ici et il y a trois personnes là-bas. Et en fait on tourne. L'idée aussi, ce qui est compliqué, c'est de faire en sorte que l'équipe continue à se voir, qu'elle ne soit pas isolée. Et donc en fait c'est un peu l'idée de faire des plannings où à la fois ici il faut qu'il y ait un suivi dans les actions parce qu'on n'a pas fini. Oui,

  • Speaker #1

    ça ne peut pas être remorcelé non plus.

  • Speaker #0

    Exactement, et puis que les clients aussi s'habituent à un visage, enfin c'est très compliqué parce qu'on se dit quand même, il faut que le lieu soit incarné. Alors on teste plein de choses, on n'est pas encore arrivé, mais en fait tout le monde sait. On a vu aussi que certaines personnes aimaient bien être là, et d'autres moins, parce que ça leur faisait plus loin. Bref, on essaie de s'adapter aux contraintes de chacun, que l'équipe soit contente quand même de travailler, de continuer à travailler, parce que mine de rien... elles n'ont pas choisi que j'ouvre cette deuxième galerie. Donc, il faut quand même que leur qualité de vie, enfin, préserver l'harmonie qui les unisse, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, complètement. C'est vrai que c'est un nouvel enjeu. C'est réussir à garder cette harmonie d'équipe. Exactement. Que chacun, dans sa façon de faire son métier, se sente bien aussi. Mais effectivement, tu es obligée de passer par une phase de test où il y aura des... Désolé, Jean. confort, des inconforts. J'ai de la découverte. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Et c'est normal. C'est dans l'observation. Oui, c'est ça. C'est stabilisant. Oui,

  • Speaker #0

    mais c'est excitant en même temps. C'est vrai que ça remet beaucoup de choses en question. On teste plein de trucs, toutes les idées, des fois on fait des brainstormings, toutes les idées sont les bienvenues. En plus elles sont toutes très jeunes, enfin jeunes. Moi je suis plutôt pas jeune.

  • Speaker #1

    À un moment on a toujours l'impression d'être pas jeune, moi aussi je commence à me dire que je suis plus jeune.

  • Speaker #0

    Non, non, non, tu verras.

  • Speaker #1

    mais non non du coup tu vois de ce qui plaît les bonnes idées voilà par exemple tout à l'heure tu me parlais de l'idée des boules de Noël vous allez vers la déco de Noël il y aura des boules de Noël illustrées par des illustrateurs et créatrices ou bien même des

  • Speaker #0

    clients qui veulent le faire cette idée là vous allez la déployer dans les deux boutiques alors on a amené des boules là-bas parce qu'il y a beaucoup de artistes qui passent signés quand même à République du coup il en faut mais on voulait on voulait plutôt que les gens viennent ici la chercher. Comme ça, ça leur faisait une occasion de venir.

  • Speaker #1

    On peut quand même traverser la scène. C'est pas une catastrophe.

  • Speaker #0

    Même les gens du quartier, on l'a mis en vitrine et ça marchait. Il y a des gens qui ont dit, on a quelques personnes qu'on ne connaît pas du tout. On ne sait pas du tout ce que va être leur boule. Mais qui avaient envie de le faire. L'idée, c'est ça. Ils se disent, j'ai ma boule d'exposé dans une galerie.

  • Speaker #1

    C'est une très chouette idée. On va voir ce que ça va donner. Comment animer les deux lieux ? Oui, c'est beaucoup de choses.

  • Speaker #0

    Et bien là, on en a encore vraiment... C'est tout pour la nouvelle galerie, en fait, de vraiment essayer de cristalliser beaucoup de choses autour de la petite, pour la lancer et faire en sorte aussi que les gens du quartier la connaissent. Ça, c'est vraiment l'enjeu. Les gens de passage, on a bien vu qu'effectivement, oui. Parce que dès qu'il y a des grandes vacances ou des choses comme ça, qu'il y a le public, en fait, touristes américains, tout ça, qui est assez important, on a du monde. Maintenant, l'objectif, c'est vraiment que les gens du quartier ou des arrondissements limitrophes, 14e, tu vois.

  • Speaker #1

    Oui, de la même manière que pour la première boutique. Vraiment,

  • Speaker #0

    oui. La première boutique, ça a bien pris quand même quelques années, tu vois.

  • Speaker #1

    C'est ça que j'allais dire. Est-ce que tu as des apprentissages que, justement, ... Comment est-ce que tu as fait pour faire connaître cette première galerie ?

  • Speaker #0

    Rien, c'est fait tout seul. Un peu comme toi, quand tu racontais, quand vous êtes installée avec ton associé dans ta boutique dans le 9e, vous aviez 23 ans, vous étiez toute jeune. Et ça consomme déjà beaucoup d'énergie de le tenir, ton lieu. Donc, essayer de faire, de tracter, de déposer des flyers ou bien de contacter, ça ne te vient même pas l'idée. Déjà, dans la survie, il n'y a pas de chance. C'est clair. Moi, c'était pareil quand j'ai commencé, pendant les 4, 5, 4... premières années j'étais toute seule c'est ça et j'en avais déjà j'avais déjà fort à faire à gérer mon lieu et il monte doucement doucement bouche à oreille qui a changé moi je me suis installé puis il ya eu des enseignes chouette qui sont mises à côté ouais et c'est devenu en plus voilà en fait mais oui il ya des patients tu connais peut-être la sienne canalis et charlotte sometimes oui je ressentais oui ouais elle avait leur showroom ok charlotte est plus là mais la cia continue Et au bout de la rue, c'est des super copines. Et on faisait des Noëls. Des fois, on faisait des circuits de Noël. Tu sais, on se disait entre commerçants. Donc, c'était plutôt ce genre de choses, de webinaires qu'on faisait. Il y a Mireille de Delicates & Caves qui s'est installée un an après, qui a une super cave, comme une sorte de librairie, mais en version 20.

  • Speaker #1

    Trop sympa.

  • Speaker #0

    Oui, trop de chance d'avoir Mireille aussi. Et du coup, on faisait des parcours croisés. On faisait aux gens. Sauf que les gens ne comprenaient pas. Ils venaient chez moi chercher du vin. Ils allaient chez Mireille ou chez Tassia chercher... Tu vois, les gens disaient, mais je ne comprends pas le flyer. Bon, c'était super drôle.

  • Speaker #1

    D'où l'importance quand même de vraiment connecter localement, tu vois. Parce qu'en fait, le plus on est plus fort, évidemment. On a plus de poids. Et se dire, on va aussi créer des petits... Zillow, tu vois, attractive localement, parce qu'on se réunit et que, en fait, si on est trois en parler au lieu d'être tout seul,

  • Speaker #0

    ça va plus loin.

  • Speaker #1

    Surtout si on constate que... Les clients sont plus ou moins similaires, mais c'est vrai que c'est bien de le faire.

  • Speaker #0

    Et ça, pour l'instant, je ne l'ai pas encore fait ici. Cette partie de Paris, moi aussi, je traversais la scène. Et depuis mi-juillet, à chaque fois, je me dis, je vais battre le pavé. Je vais aller voir, il y a plein de gens qui me disent, il y a telle librairie super sympa, il y a tel café à côté, etc. Va déposer des flyers ou bien va juste te présenter. Mais je ne l'ai pas encore fait. C'est vrai que ça ne paraît pas, mais je suis un peu timide.

  • Speaker #1

    Je comprends, c'est toujours intimidant.

  • Speaker #0

    Oui, on l'a fait dans les hôtels. On a déposé des flyers. Par exemple, l'hôtel d'à côté nous les avait pris la deuxième fois qu'on a voulu aller en remettre. Nous avons dit non, finalement le patron ne veut pas.

  • Speaker #1

    Donc c'est hyper dur de dire non.

  • Speaker #0

    Mais là, tu vois, il y a le traiteur en bas de la rue, les pieds sous la table, il est super sympa et on va peut-être faire une petite affichette sur mesure pour lui.

  • Speaker #1

    Ça va.

  • Speaker #0

    Parce qu'il y a beaucoup de monde qui passe tous les midis et c'est à peu près notre clientèle jeune. En fait, c'est vrai qu'on pourrait avoir les mêmes clients. Donc, il faut battre le pavé, il faut se connaître, il faut connaître les gens. Donc, pour l'instant, j'ai plutôt beaucoup bossé pour essayer d'organiser des choses qui soient chouettes, que les gens viennent. Maintenant, il va falloir que je m'extirpe un petit peu et que je sorte de ma galerie, chose que je n'ai pas trop l'habitude de faire. Parce que déjà, ça prend du temps. Et c'est vrai qu'être entre les deux, tu vois. Là, j'ai investi dans un vélo cargo. Je le reçois, je vais aller le chercher là. Pour aller plus loin. En fait, le bus, le métro, ou bien des fois,

  • Speaker #1

    j'y vais à pied. C'est tellement frustrant. Il faut que je passe là. Des fois, tu dois passer pour récupérer quelque chose ou des trucs tout bêtes. Et du coup, tu fais comment ? J'étais en vélo aussi. Je faisais beaucoup en vélo.

  • Speaker #0

    Alors, 9e, ça fait quoi toi ton trajet ?

  • Speaker #1

    Je faisais 9e, 1er. Il faut que ça montait, puis après ça redescendait.

  • Speaker #0

    Ouais, c'est sûr. Et après même...

  • Speaker #1

    Ouais, ouais, c'était... Bon, après, aussi, quand je pouvais pas prendre le vélo, tu prends les transports, et puis t'as eu de lire tes mails en même temps. Enfin, ouais, t'es dans une sorte d'économie du temps. C'est ça, c'est... Il y a toute la gestion. C'est pour ça que j'ai demandé... comment tu gères aussi là-côté parce qu'il faut gérer tous les projets, il faut gérer les relations avec tes fournisseurs, il faut gérer les équipes.

  • Speaker #0

    Les équipes sont hyper OD. Tu vois, il y a l'X, justement l'X Solanier qui est responsable de la Galerie République et qui du coup gère toute la logistique. Tu lui as délégué les fournitures, les commandes de cadres, etc.

  • Speaker #1

    Oui, parce que ça fait...

  • Speaker #0

    Gymnastique mentale. Effectivement, il faut être hyper vigilante sur le matériel parce que s'il t'en manque, ça c'est vraiment la poisse. Mais l'équipe, elle est super. Après, c'est vrai que c'est à moi, ma partition à moi qu'il faut que je déroule un petit peu mieux, je pense. Parce que je perds beaucoup de temps. Enfin voilà, j'improvise. Des fois, on emploie du temps et je sais qu'il pourrait être mieux. Parce que tu sais,

  • Speaker #1

    en début de semaine, tu sais un peu... À peu près. Ce qui t'attend et où est-ce que tu vas mettre ton énergie ?

  • Speaker #0

    Les semaines de vernissage, effectivement, on a eu beaucoup de vernissage aussi au mois de... Mais les semaines de vernissage, c'est plus calibré parce qu'il faut faire le montage.

  • Speaker #1

    Il y a une sorte de protocole que tu sais à suivre et puis du coup, tu sers de les étapes.

  • Speaker #0

    Après, oui, c'est les artistes quand ils vont signer. J'essaie d'être là pour quand même les voir. Mais ce n'est pas... Et puis voilà, de mettre en place aussi tous les projets, d'essayer d'avoir des dates butoirs, de dire cette semaine, il faut que je termine. Il faut qu'on ait terminé, il faut accrocher le sapin de Noël, ça va être la grosse affaire de Noël.

  • Speaker #1

    Ouais.

  • Speaker #0

    La déco. Ouais. C'est bien.

  • Speaker #1

    Lancer Maria Carey. Voilà. Mais oui, c'est vrai que c'est un moment là, un moment où c'est un peu dans l'agitation,

  • Speaker #0

    l'excitation. Les prémices. Ouais. Ça commence à frémir un peu. Ouais.

  • Speaker #1

    Et à la fois, t'as un peu l'impression d'être au bord de la falaise. Tu te dis, alors, est-ce que ça va être grandiose ? Ou est-ce que ça va être un Noël un peu difficile ? Et est-ce que ça va donner après, quoi ?

  • Speaker #0

    Oui, mais c'est vrai qu'espérons qu'il n'y ait pas de grève.

  • Speaker #1

    On est une belle femme en bois, là.

  • Speaker #0

    S'il vous plaît.

  • Speaker #1

    Mais ouais, ça c'est un moment. Non,

  • Speaker #0

    mais c'est excitant, tout ça, en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, ouais.

  • Speaker #0

    Mais toi, t'avais réussi à trouver une routine, finalement, entre tes deux espaces ?

  • Speaker #1

    En fait, c'est marrant parce que je trouve que ces équilibres-là, plutôt on va dire l'harmonie que l'équilibre, mais ces harmonies-là dans mon orga, je les trouvais mais ponctuellement. Ça pouvait être sur un mois ou sur un trimestre. Mais après, tu as toujours une nouveauté qui va arriver, une personne de l'équipe qui va partir, un gros partenariat qui tombe, le Noël, il y a des impôts. Ça te remet un peu dedans. Après j'arrivais quand même à... il y avait les choses obligatoires. Je gérais toute la partie RH, donc les plannings, ils étaient toujours prêts à l'avance. Toute la partie les payes etc. Des choses je savais qu'il fallait que je les fasse. Et puis petit à petit, sur toute la partie pilotage et activités, on était très ritualisés, c'était un peu ritualisé avec nos équipes. parce que quand on avait plusieurs boutiques on avait des rendez-vous hebdo et en fait petit à petit de mettre ça en place moi ça me donnait aussi une sorte de disons de colonne vertébrale d'organisation c'est juste que entre tous ces rendez-vous là que je m'étais fixée après il y avait beaucoup de freestyle qui arrivait en fonction du contexte etc mais ça j'ai réussi petit à petit en construisant

  • Speaker #0

    Mais moi, ça me plaît aussi, ça, tu vois, de se dire, on réinvente un peu chaque journée, de ne pas savoir trop ce qui va se passer, enfin si on a quand même des rendez-vous, tout ça, mais de se dire, tiens, c'est assez chouette. Tu vois, avant, quand je bossais en entreprise, par exemple, j'en pouvais plus. Enfin, j'ai un peu voyagé par mon activité, mais quand j'ai dû rester assise à un bureau, j'en pouvais plus.

  • Speaker #1

    Ouais, tu tenais pas.

  • Speaker #0

    Non, la cantine le midi, la pause café, la photocopie, non, c'était pas possible. En fait, je stressais tellement de me dire, ma semaine, elle est écrite déjà, ça m'angoissait. Et l'angoisse que je ressentais à ce moment-là, maintenant tu as des angoisses aussi quand tu as un lieu, quand tu as ton affaire, quelle que soit.

  • Speaker #1

    Oui, parce que tu ne dépenses plus jamais. Oui,

  • Speaker #0

    et puis il faut que ça marche. Enfin, tu es un funambule en fait. Il faut réussir à tenir à marcher. Oui,

  • Speaker #1

    la question de l'image, elle est très très parlante.

  • Speaker #0

    Mais c'est une angoisse qui est plutôt... C'est une angoisse créative. C'est une énergie qui va te...

  • Speaker #1

    C'est plutôt quelque chose qui va te replier sur toi, etc. Ça va te donner des idées.

  • Speaker #0

    D'ailleurs, je dis ça, j'espère que l'équipe, ils sont contents quand même de ce qu'ils font, de chaque personne. On essaye justement dans l'équipe d'avoir des... de changer de poste, de faire en sorte aussi qu'il n'y ait pas trop de routine, même si effectivement, il y en a un peu une. Il faut y veiller, il faut être vigilant.

  • Speaker #1

    C'est compliqué parce que chacun a des attentes aussi différentes. Il y a des moments de vie où tu as une attente différente. C'est vraiment réussir à être chef d'orchestre de tout ça. Ce n'est pas toujours évident qu'il y ait une belle harmonie, que ce soit toujours hyper flambant. Il y a des moments... Je vais continuer ma truc, le post-note. La lourdeur de ma métaphore.

  • Speaker #0

    Ah oui, non, pas du tout.

  • Speaker #1

    Je suis en train de m'entendre parler, je me dis... Mais bon, c'est vrai que, oui, c'est animer un lieu, réussir à le remplir avec des belles choses qui vont plaire aux clients, faire venir ses clients en boutique, les faire acheter, et en plus réussir à faire en sorte que les équipes, etc., tout fonctionne bien. C'est un stack.

  • Speaker #0

    Mais oui, mais alors, ce qui est marrant, ma mère, par exemple, elle est assagée, mais des fois, elle me pense, enfin, me dit... m'appelle et si je prends pas l'appel, je me dis mais qu'est-ce que tu fais de toute façon ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'avoir un lieu,

  • Speaker #0

    c'est vendre en fait. C'est-à-dire que si je ne suis pas en train de faire une vente avec une personne, je ne travaille pas et ça, ça m'arrache les cheveux. Parce que je me dis mais ça m'arrache les cheveux. Tu n'imagines pas, effectivement, le nombre de mini-tâches. Alors moi, je note tout sur mon cahier. Toi aussi, tu notes à la main. Tu as une super jolie écriture.

  • Speaker #1

    Merci, je crois qu'il n'y a que moi qui sais bien.

  • Speaker #0

    Je ne m'en doutais pas. Tu sais, essayer de faire des checklists, en fait. Oui. Checklist, puis une autre checklist. En fait, tu es exclave de ta checklist. Oui, c'est ça. À la fin de l'âge,

  • Speaker #1

    je ne sais plus ce que je peux faire. Je dois faire tellement de choses.

  • Speaker #0

    Et quand tu penses que les 10 ans de la galerie, on a fait une exposition qui s'appelait Ralentir, qui visait à, justement, ne plus faire de to-do list. J'adore.

  • Speaker #1

    Mais justement, c'est une question que je m'étais posée sur mon carnet. C'est comment tu fais pour, justement, ralentir et puis avoir cette envie de ralentir dans tout ce que tu proposes. rien que le nom, etc. Quand t'as un métier où tout doit aller si vite ?

  • Speaker #0

    Tu sais, on a deux chiens. Non mais c'est vrai. Alors là, pour l'instant, c'est vrai que je suis pas très cool parce que je passe pas beaucoup de temps, mais je me dis toujours après,

  • Speaker #1

    je vais mieux organiser.

  • Speaker #0

    Mais le fait d'en avoir deux, normalement, le soir, même tu t'arrêtes de bosser. Il faut sortir ton chien parce qu'il faut faire la balade. En plus, c'est des chiens qui ont besoin de bouger, mais aussi. Oui,

  • Speaker #1

    tout le jour, une heure. Mais c'est tellement précieux, ces heures-là.

  • Speaker #0

    Et d'arrêter quoi qu'il arrive, tu es obligée. Donc avant, j'aurais dit, et ça fait partie, ça mène un peu. Mais après, voilà, ce n'est pas encore ça. Mais j'y vise.

  • Speaker #1

    Oui, et puis après, il y a aussi des personnalités, comme on peut le dire tout à l'heure. où justement l'action est un boost, le challenge fait partie aussi de ce qui fait avancer.

  • Speaker #0

    À 53 ans, je n'aurais pas cru ouvrir une deuxième galerie.

  • Speaker #1

    J'étais plutôt partie pour faire moins qu'en faire plus. Et voilà, on se bénétoie. Oui,

  • Speaker #0

    on est schizophrènes en fait.

  • Speaker #1

    Ouais, mais bon, en même temps, c'est chouette. C'est super.

  • Speaker #0

    En plus, maintenant, je me dis, ce qui était compliqué, c'était de la dédoubler. Parce qu'en fait, on ne se doute pas de tout. On a délégué ça à une boîte de développement logiciel, mais on a dédoublé les stocks. Oui,

  • Speaker #1

    oui. Alors, c'est le PrestaShop,

  • Speaker #0

    mais il fallait que tous les stocks, que quand les gens font une commande, quand chaque personne fait une commande, ils choisissent le stock république ou parce qu'on fait aussi de la vente en ligne, évidemment. Et puis même nous ici, tout est enregistré sur le stock Luxembourg. Enfin bon bref, le développement, mais ça a été le truc, le nerf de la guerre. Et c'est le plus lourd, c'est peut-être le poste le plus coûteux d'ailleurs dans le déploiement de cette galerie, c'était le développement logiciel. Parce que finalement les galeries normalement, c'est des... Je cherchais, je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de galeries d'illustration qui soient doubles. En général c'était...

  • Speaker #1

    C'était fou, c'était... Oui. Je n'en connais peu.

  • Speaker #0

    La Galerie Martel, ils ne font que des œuvres uniques. Hubert Ibrahime, ils ont plusieurs lieux. Déjà, la Galerie Martel vient d'ouvrir à Bruxelles, mais ce n'est que des œuvres uniques. Donc, les œuvres sont là ou là. Mais d'avoir deux galeries d'illustration avec un stock comme ça, en fait, nos stocks augmentent exponentiellement parce que chaque mois, on fait une expo. De cette expo, va naître une sélection d'illustrations. Et donc, voilà, ça... C'est programmé pour être tout le temps en augmentation, notre stock. Ce n'est pas possible. Je ne sais pas où on va. C'est vraiment un sujet de comment ranger les prints et les œuvres d'art. Mais les dédoubler, c'était un peu une idée. Mais ça y est, il y a de moins en moins de bugs. Parce qu'avant, on annulait une commande ici, ça incrémentait le stock de la Galerie République.

  • Speaker #1

    Les gestions de stock, les inventaires. Et en plus, vous avez le e-shop. J'imagine que votre stock e-shop, c'est le stock des boutiques ? Oui, des étapes. Une des deux boutiques ? Non, non. Ça a consolidé les deux stocks ? En fait,

  • Speaker #0

    chaque boutique a son stock.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Et effectivement, tout est géré par le site web. Donc, chaque commande passée à Luxembourg décrémente le stock de Luxembourg.

  • Speaker #1

    Oui, mais quand je suis chez moi ce soir et que je veux m'acheter une alimentation...

  • Speaker #0

    Et bien, il y aura le choix de piocher dans l'un ou l'autre. Alors, si tu as une commande en ligne, c'est toujours République d'abord qui le perd. Et puis ensuite, c'est basculé. Mais enfin, c'est tout ce qui est des charges. Et puis parfois, les clients pour une commande en ligne, ils vont piocher dans République et dans Luxembourg. Donc, il faut qu'on aille amener une œuvre là-bas. Enfin bon, bref. Mais maintenant que c'est...

  • Speaker #1

    Les mélocargos, c'est pas là pour eux.

  • Speaker #0

    Mais maintenant qu'on est deux, on peut être trois. Je me dis maintenant qu'on a réussi à en faire deux, on peut faire une troisième galerie.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le passage de un à deux, c'est pas juste un plus un. C'est exponentiel. C'est un au carré. C'est beaucoup plus.

  • Speaker #0

    Mais tout le monde dit effectivement, quand on a fait deux, tu peux en faire trois. Parce que là, t'as déjà les faits.

  • Speaker #1

    T'as déjà réussi à capter.

  • Speaker #0

    la logique tu vois je suis déjà en train de me dire allez vas-y l'année prochaine Paris Commerce on va sur le site qu'est-ce qu'il y a pour poser la chose c'est que parfois il y a des clients des amis ou des clients qui habitent New York et qui disent il n'y a pas ce genre de galerie à New York et tout je dis voilà vas-y on est prêts pourquoi pas ne pensez pas c'est une série de histoires effectivement Mais bon, si les gens trouvent un bon plan, il faudrait plus qu'un vélo cargo pour faire les navettes entre les deux.

  • Speaker #1

    Et donc, tu avais fait ce corner au bon marché, mais tu as fait d'autres expériences un peu éphémères comme ça ?

  • Speaker #0

    Je les ai faites qu'avec l'un d'eux. Ah si, on a eu aussi au Grand Contrôle, on a eu un coin là-bas pendant trois, deux ans.

  • Speaker #1

    Ah oui, quand même. Oui,

  • Speaker #0

    deux ans. C'est un bon moyen de tester. Oui, c'était très chouette. L'équipe était très sympa. Après, c'est vrai que c'était très contraignant. Parce qu'il fallait tout. Il fallait approvisionner le stock. Là-bas, on n'avait pas personne qui gérait le stand. C'était Grand Control qui mettait quelqu'un, je crois, de mémoire. Et après, il y a eu toutes les expériences avec clin d'œil. On a été au carreau du temple deux, trois fois. Et le pitchfork, une fois. Voilà. Et après, le bon marché. Mais c'est vrai qu'on a arrêté aussi parce qu'on avait déjà tellement de boulot dans nos murs que sortir toutes nos affaires, en fait, nous, c'est pas neutre en plus. Tout est présenté, encadré, c'est un tel remue-ménage.

  • Speaker #1

    Oui, et puis c'est aussi toute l'expérience que tu vis ici. Oui, c'est ça,

  • Speaker #0

    nous nous concentrons. Et puis même Noël, tu sais, c'est vraiment tellement de préparation. À un moment donné, il y a des commandes en ligne, il faut vraiment qu'on les écranise dans les temps parce que les gens les attendent à une date précise. On a tellement... Cette période-là, on ne fait plus de choses en dehors des murs, mais ça serait peut-être sympa de refaire.

  • Speaker #1

    Peut-être sur des moments un peu plus clos. Oui, peut-être.

  • Speaker #0

    pour ne pas venir les scoper et mettre en péril oui c'est vrai parce que ça reste sympa après il y a pas mal d'artistes qui se sont sollicités eux pour faire alors on prête des oeuvres pour aller rejoindre des festivals il y avait celui de Rémi pour le club Crayon qui avait voulu réunir plusieurs artistes de la galerie et tout ça mais nous en tant que galerie moins mais on prête des oeuvres pour que les artistes puissent eux se présenter leur travail et dans des festivals mais tout seul sans nous

  • Speaker #1

    Et je reviens juste sur le e-shop, ça représente une grosse partie de votre chiffre ?

  • Speaker #0

    Noël, oui, quand même. Mais on va dire entre 20 et 30%.

  • Speaker #1

    Oui, d'accord. Et ce sont des gens, ce sont des clients. Maintenant que tu as une gestion de ton fichier client, que tu arrives un peu à voir... Tout à l'heure, tu parlais de la fidélisation, etc. Tu arrives à savoir si ton e-shop te sert un petit peu de catalogue. Déjà, les gens vont un peu voir ce que vous faites. vont venir en boutique, vont vivre une expérience forte et après vont poursuivre l'achat et que ça vous permet d'avoir des achats en plus de gens qui ont déjà passé.

  • Speaker #0

    Alors on a tout, il y a des gens qui repèrent sur le site effectivement et qui viennent avec une sélection qu'ils ont repérée pour voir en vrai où c'est déjà présenté ou bien on les sort parce qu'en fait il faut bien c'est sûr que tout ce qu'on présente Ici même, c'est la partie émergée de l'iceberg. On n'a que 30% de choses montrées, d'œuvres montrées, tout le reste. Ou des chèvres, ce qu'on appelle des chèvres, c'est les meubles en bois qui contiennent les pochettes.

  • Speaker #1

    D'accord.

  • Speaker #0

    Parce qu'elles ressemblent un peu à une chèvre en fait. Les chèvres, ou dans les tiroirs. Mais tout est mis en ligne. Tout est mis en ligne. Donc,

  • Speaker #1

    il faut voir l'intégralité de votre offre. Tu l'as trouvé. Exactement.

  • Speaker #0

    Après, on ne peut pas tout encadrer d'un artiste parce que des fois, ils sont très prolifiques. Il y a énormément de choses. il faudrait juste une galerie pour eux Mais du coup, on dit, voilà, il y avait une tablette qui est tombée en panne, mais qu'on met à disposition des clients, qui leur permettait de naviguer même à l'intérieur de la galerie sur le site. D'accord, ok.

  • Speaker #1

    Ah, j'ai le coup de cœur pour ce type de... Exactement. Oui, j'aime bien cet artiste.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous avez d'autres choses ? On parcourait sur la page web, ou bien des gens qui nous disent, oui, est-ce que vous avez des choses sur... le café, ou bien sur le Mont-Blanc, ou bien sur le Brésil.

  • Speaker #1

    Il est vachement bien fait votre site justement, parce qu'il a cette thématique que tu peux chercher par mots-clés. Je cherche un cadeau pour une amie, il ne faut pas qu'elle écoute ça. Et donc voilà, il y a des thématiques je sais qui lui plaisent, donc en fait c'est avec les mots-clés. Voilà,

  • Speaker #0

    et du coup, merci, c'était l'idée. En fait, avec le nombre d'œuvres qu'on a maintenant, on peut même, des fois on se dit tiens, on va monter un mur sur la thématique des poils, enfin des animaux à poils, pardon. Et on a beaucoup de dessins, ou bien sur Paris, ou bien sur les couchers de soleil. Il se trouve que maintenant, on a une catalogue...

  • Speaker #1

    Vous disiez qu'il y avait combien d'oeuvres tout à l'heure ?

  • Speaker #0

    12 000 à peu près, oui.

  • Speaker #1

    Énorme.

  • Speaker #0

    Mais je pense, en réfléchissant, je me demande, mais je pense qu'en matière d'illustration, de nombre d'oeuvres, vu comment on fonctionne, que chaque exposition donne naissance à du multiple, et qu'on en fait une par mois, des fois même plus.

  • Speaker #1

    Oui, c'est exponentiel ce que tu dis.

  • Speaker #0

    C'est un popcorn, en fait. et du coup je crois qu'on est la galerie des fois je me prends à penser ça mais je me demande si c'est vrai ou pas la plus achalandée en tout cas la plus d'oeuvres c'est fort probable parce qu'effectivement si chaque exposition vient donner lieu à tout un nouveau, ça fait beaucoup et c'est pour ça que c'est bien que les goûts soient pas les mêmes d'une galerie à l'autre pour le public parce qu'il y a des artistes qui n'étaient pas forcément mis en avant là-bas parce qu'on n'a pas assez de place. Ici, le son.

  • Speaker #1

    Mais c'est intéressant parce que je n'avais pas en tête que vous aviez votre atelier d'impression et ça permet justement d'être le plus proche des envies et des besoins en boutique parce que vous ne dépendez pas des artistes, vous pouvez vous-même dire on sent là, il y a une envie, un genre de dessin.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    On fait l'impression. Des fois,

  • Speaker #0

    on se plante. Là, ça doit être un best-seller. On regarde les stats, on a tous connu ça, je crois. C'est dur de le faire. Chaque fois qu'on fait une expo, on donne nos pronostics. C'est comme une sorte de jeu avec l'équipe. On est sage. C'est rigolo de voir si on a bien anticipé ou pas. C'est chouette de travailler avec des jeunes. L'équipe est jeune, donc ils ont des goûts des fois différents.

  • Speaker #1

    C'est hyper intéressant.

  • Speaker #0

    Et c'est chouette parce que le regard n'est pas le même. Il y a des œuvres où je serais peut-être moins engagée dedans. Et en fait, les voir en parler, l'émotion que ça suscite chez eux, je comprends. Et moi, ça m'ouvre aussi mon regard. Je les apprécie différemment.

  • Speaker #1

    Ça me fait penser à ce que tu me disais tout à l'heure quand tu m'as accueillie, quand je suis arrivée, où tu disais que tu me... Présenter un peu la boutique et les nouveautés, le nouveau meuble et notamment cette idée de faire un peu comme en librairie avec des petits encarts.

  • Speaker #0

    C'est un peu ce qu'on voudrait faire, il faudrait essayer de prendre le temps de le faire. Alors peut-être là, ce n'est pas la bonne période parce qu'il y a beaucoup de boulot, mais effectivement que chaque personne de l'équipe écrive, même à la main. Oui, mais justement à la main.

  • Speaker #1

    C'est vrai qu'en boutique, parfois, tu n'as pas toujours le temps de gérer tous les clients. Et puis il y en a un qui a envie de naviguer un peu eux-mêmes et c'est ça qui est chouette ici. c'est vraiment prendre le temps, regarder, faire tourner les illustrations. Mais tu es content d'avoir quand même, si la personne ne peut pas s'occuper de toi, une recommandation et puis ça peut faire la pièce différemment.

  • Speaker #0

    Parce qu'on sent aussi que les gens aiment bien cette idée d'être tranquille, qu'on ne les dérange pas.

  • Speaker #1

    C'est dur ça, c'est dur de trouver le juste milieu, je trouve, quand il y a en vente. Entre que tu leur dis, n'hésitez pas. Oui, en même temps. Oui,

  • Speaker #0

    mais ça, tu vois, ils ne font pas parce qu'en plus... On a même conçu cet espace-là à peu près, on voulait que ce soit la même idée que la Galerie République, c'est-à-dire que quand tu rentres, tu ne vois pas la personne qui travaille, donc qui est là, tu sais, genre, on rentre, qui sort. Tu te sens, voilà, tu rentres, et puis après, tu te laisses à paix, et puis tu regardes, et puis tout est inscrit au dos, les prix sont inscrits, les noms des... Oui, d'accord, ils peuvent être totalement autonomes. Totalement autonomes, il n'y a pas de prix à demander, en disant ça, ça me plaît beaucoup, je n'ose pas demander le prix, parce que si c'est trop cher... Je vais me sentir obligée de l'acheter et je n'ai pas envie. Donc, tout est marqué. Et puis, il y a de la musique. Alors là, on l'a coupé pour le podcast. Je trouve que la musique, c'est... C'est vraiment important. Oui, ça accompagne le lieu. Alors, on a fait... C'est une playlist de la Slow Gallery.

  • Speaker #1

    On peut la trouver...

  • Speaker #0

    Un sur dix heures, oui.

  • Speaker #1

    Ah, ok.

  • Speaker #0

    Oui, très chouette. Alors, elle s'appelle Slow Officielle parce qu'il y a... Il y a la officieuse pour le ménage. Il y a quelqu'un qui l'avait prise aussi pour nous. Et quelqu'un, un client, qui l'avait agrémenté de morceaux. et des fois je me dis mais c'est quoi ce...

  • Speaker #1

    Ah très bizarre ça. Oui en effet oui.

  • Speaker #0

    ça a piraté notre playlist donc oui tu peux la trouver c'est des morceaux qui sont aussi qui sont normalement doux qui te calment ça change tout ça te met dans un ambiance tu décroches total et des fois ça m'a pris de mettre du Jameroquai d'un coup que j'abdore mais ici ça ne marchait pas,

  • Speaker #1

    il arrête de crier lui il nous stresse ça ne marchait pas avec l'ambiance et bon il y a des coups ça crée une ambiance et puis ces recommandations je trouve ça assez fort quand tu veux être inclusif mais en même temps être présent tout à l'heure on parlait de la signalétique aussi et c'est vrai que ça c'est important et comment vous faites comment vous abordez ça pour que les gens qui ne connaissent pas du tout la slow ... Directement peut-être de la vitrine Comment ça a un peu capté ce qui va se passer à l'intérieur Et puis quand tu es à l'intérieur Tu puisses aussi avoir

  • Speaker #0

    Beaucoup de gens demandent Pour ceux qui ne connaissent pas C'est quoi le concept de la galerie Ou alors j'adore quand ils me demandent C'est vous qui faites tout ça J'aimerais beaucoup Quelqu'un pense que je suis capable de faire ça Il y a plusieurs artistes En fait on a essayé On essaye plusieurs choses On n'a pas réussi à trouver Je pense qu'il faudrait Merci. La prochaine chose, c'est ça. Il va falloir se pencher là-dessus. Même à l'autre galerie qui draine un public qui est plutôt... Beaucoup de gens nous connaissent et connaissent déjà. Mais on avait demandé à Camille de Cussac de nous faire un petit poster qui est super mignon et qui dit « Toutes les œuvres ici sont des œuvres originaires. » Mais ce n'est pas encore assez explicite. Il faudrait vraiment, enfin c'est vraiment un sujet, il faut le faire en grand, il faut réfléchir à ça, il y a un sujet, vraiment il faut se poser et en faire vraiment un projet à part entière de signalétique. Mais ce qui fait que du coup, les gens nous le demandent en disant...

  • Speaker #1

    Après ça amène au dialogue et c'est très bien aussi.

  • Speaker #0

    Mais c'est de l'extérieur, effectivement, communiquer. Alors, tous les prix sont marqués de l'extérieur, ce qui fait que les gens peuvent voir. C'est rassurant, tu l'as dit,

  • Speaker #1

    c'est pas une galerie où je ne saurais pas le prix.

  • Speaker #0

    C'est ça, c'est hyper important. Donc, tous les prix sont mis, mais aussi les noms des artistes et les noms des œuvres. Parce que ça, c'est un tout, en fait. Et c'est vrai qu'il y avait un Américain qui avait dit « high quality, low prices » . Mon accent est pourri. Très bien, c'est quand même des œuvres originales, il y a un artiste qui les a créées. Nous, on accompagne, on met aussi des fiches pédagogiques, chaque objet, chaque œuvre, une céramique ou une œuvre papier qui est achetée, est accompagnée d'un papier qui explique comment la céramique est cuite à haute température, comment le tirage à empimentaire est fait, comment la gravure, si c'est une eau forte, une manière noire. Donc tout est accompagné, c'est la pédagogie qu'on glisse dans chaque papier. Mais tu as raison, pour le concept même de la galerie, la pédagogie, avec des petits messages, je ne sais pas si elle est lue en fait. On avait mis plein de petits cadres partout, mais je crois que les gens n'ont pas le temps de lire en fait.

  • Speaker #1

    C'est compliqué. C'est compliqué. C'est compliqué. C'est pas quelque chose qui va sauter.

  • Speaker #0

    Non.

  • Speaker #1

    Non, non. Une évidence pour les gens qui seraient en train de...

  • Speaker #0

    Ça en réalité c'est un vrai métier, il faudrait faire une... La communication visuelle, juste une forme ou quelque chose. En tout cas, pour l'instant, effectivement, les gens nous posent la question directement en rentrant, en disant qu'est-ce qu'ils la posent. Oui,

  • Speaker #1

    c'est ça. Puis tu as la curiosité de dire, bon, ça a l'air chouette, qu'est-ce qu'il y a ? Mais c'est vrai qu'en fait, quand tu as un commerce, et souvent quand tu as des commerces un peu pluriels comme ça, où tu proposes tout plein de choses, l'enjeu, c'est de trouver. Déjà, je trouve ça hyper dur de trouver les bons mots. pour expliquer ce qu'on fait. Parfois, quand on fait plein de choses, justement, t'as pas envie de te mettre dans une case de dire juste Galerie Où, Concept Store. Enfin voilà, il y a plein de façons de...

  • Speaker #0

    C'est les personnes qui disent j'ai vu une affiche.

  • Speaker #1

    Petite tension dans le corps.

  • Speaker #0

    Et ça, j'ai observé déjà, il ne faut pas couper les gens quand ils te disent j'ai vu une affiche. Ce ne sont pas des affiches. Ils se sentent un peu coupables d'avoir choisi le mauvais mot. Et alors, des fois, les gens disent aussi j'ai vu une lito. tu sais mais en fait on n'a pas de litho ici c'est une technique de gravure sur pierre qu'on n'a pas qui est très rare peut-être qu'on en a eu une ou deux fois mais vraiment on n'en a pas eu beaucoup et en ce moment on n'en a pas mais c'est pas grave parce qu'en fait c'est juste une façon d'amorcer mais par contre dès que le discours est engagé j'essaye de préciser aux personnes par contre ce ne sont pas des affiches parce qu'on bosse tellement pour que ce soit vraiment estampillé, original et d'être vraiment Merci. cocher toutes les cases pour que ce soit une vraie oeuvre originale que ça serait bien le diable qu'on ne corrige pas en plus parce qu'il y a beaucoup de galeries qui font de l'affiche maintenant c'est ça quand tu as une vraie spécificité il faut réussir à pouvoir c'est le cimer et trouver les bons mots pour que ce soit compris en

  • Speaker #1

    plus les clients sont aussi à la fin Des prescripteurs aussi. Bien sûr, et paroles. Ils sont toujours contents qu'on leur explique un point. En fait, quand on leur donne les clés pour prendre un lieu, après ils vont aussi voir les copains qu'ils voient le soir, leur dire « j'ai découvert un lieu génial » .

  • Speaker #0

    C'est très important.

  • Speaker #1

    Pour voir ce fameux boule d'oreille qui est hyper puissant, il faut leur donner les clés.

  • Speaker #0

    Souvent, quand tu leur dis, même en anglais, quand tu as le temps, tu dis « voilà, il y a un certificat qui va joindre l'œuvre parce que c'est une œuvre originale, tout ça » , ils disent « hé chérie, viens, il y a un certificat là » .

  • Speaker #1

    C'est une expérience. C'est ça. Et des fois, il peut arriver qu'on oublie de glisser le certificat.

  • Speaker #0

    Ils nous écrivent en disant, je n'ai pas mon certificat. Tu vois, c'est important. Et c'est tant mieux. Mais effectivement, le truc de l'affiche, c'est peut-être, comme tu disais, la signalétique qui pêche. Et à réfléchir, tu vois, j'y réfléchis de temps en temps. Puis après, je n'ai pas trouvé encore. Mais c'est un vrai sujet. Ou bien de mettre un grand truc. Tu sais, ceci n'est pas ici, vous ne trouvez pas d'affiche. Ou ceci n'est pas une affiche.

  • Speaker #1

    Ou peut-être, oui, quelque chose d'un peu...

  • Speaker #0

    Court, tu vois, mais impactant visuellement. This is not a poster. Au sol. Pas con d'exploiter le sol. Parce que tu vois... C'est pas mal ça, au sol, tu vois.

  • Speaker #1

    Ça peut être chouette. Faut faire des tests. C'est gratuit.

  • Speaker #0

    Merci.

  • Speaker #1

    Moi, je pose juste des questions.

  • Speaker #0

    Non, mais je pense que le sol, on ne l'exploite pas assez.

  • Speaker #1

    Ouais, le sol peut être assez fort.

  • Speaker #0

    Ouais, parce qu'en fait, si tu penses utiliser les murs, nos murs sont chargés de ça. Oui, je sais, en fait, il y a déjà votre offre. Si tu mets en suspension, ça va bouffer le volume.

  • Speaker #1

    Ouais. Ce qui va t'interpeller, te dire attends... Ouais, c'est un éternel travail.

  • Speaker #0

    C'est ça qui est chouette. Ça stimule tes neurones en permanence. Complètement.

  • Speaker #1

    Par contre, c'est bien, mais c'est vrai qu'il faut réussir à trouver justement, de se dire, ok, ça je sais que c'est un sujet, mais ça va pas être ma priorité là. Je me focus sur ça. Et c'est ça qui est dur parfois, il faut vraiment les priorités. Il faut vraiment les priorités de l'administration. Je sais que c'est important, je sais que ça peut faire la différence, mais pour l'instant, il faut que je deal mon Noël.

  • Speaker #0

    Il faut que je mette mes guirlandes et mes boucles.

  • Speaker #1

    Mais on sait qu'à l'avance, il y a ça, tu vas pouvoir prendre le temps de le réfléchir, de le bosser. Et tout ça est possible quand tu n'as pas le couteau sous la gorge financier, et que ça prend, etc.

  • Speaker #0

    Mais même il y a des fois où on a eu des journées où on avait vendu une carte postale, et là, quand tu as fini ta journée, que tu as fait 1 euro, 5 ans de chiffre, Merci. D'abord, c'est l'abattement.

  • Speaker #1

    Puis c'est toute la journée.

  • Speaker #0

    Et après, c'est de se dire qu'est-ce que tu trouves comme solution. J'enchaîne tout de suite. Tu ne vas pas t'endormir en étant abattue. Non, non.

  • Speaker #1

    De toute façon, c'est ça. Quand tu es entrepreneur, il y a un problème. Il faut que je trouve une solution. Il faut que je trouve quelle est la meilleure solution. La plus facile à mettre en place rapidement. C'est qui sera plus sur le long terme. C'est clair. Exactement.

  • Speaker #0

    Remise en question aussi. Et puis de se dire que rien n'est jamais acquis, ça aussi, c'est vrai. Et ce qu'on se disait tout à l'heure, moi, je me dis toujours quand je vois des gens rentrer, merci. Merci, vraiment. Merci d'être là. Merci de nous encourager de venir acheter de l'art. Parce que vous encouragez un peu tout le monde.

  • Speaker #1

    Et petite interruption, parce que Lamia attendait une livraison. Et c'est reparti pour la discussion.

  • Speaker #0

    Mais non, c'est vrai que cette histoire de légitimité de trucs, on n'en a pas parlé, mais c'est fou. Ouais,

  • Speaker #1

    ça t'a un peu au début,

  • Speaker #0

    ça m'a un peu chiffonné, ouais, parce que, effectivement, quand tu viens pas de ce milieu-là et tout ça...

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    puis bah,

  • Speaker #1

    tu arrives avec une proposition plus qu'un peu différente, soit ce qui fait... Qui se dit, oh là là, mais qu'est-ce qu'elle va réinventer, le truc ? Puis bon, un peu ça marche, puis elle vient plus à l'ouvrir une deuxième boutique...

  • Speaker #0

    Mais même des autres collègues, des autres galeries, ouais, ouais, effectivement. Ou bien, ouais, de... Mais même, alors après, quand on a ouvert l'agence aussi, c'était pareil. Ah oui. Ah là là.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce qu'ils viennent...

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'elle vient faire ? Pourquoi elle ouvre une agence ? Pourquoi Cyril ?

  • Speaker #1

    Il faut réussir à mettre ça de côté et avancer parce que c'est vrai que ça peut être pour certaines personnes, ça peut être totalement bloquant, ce manque de légitimité. Moi, je l'entends souvent avec les gens qui je travaille qui vont dire finalement, je ne suis peut-être pas la bonne personne. Alors que si, c'est juste c'est sûr.

  • Speaker #0

    Et puis tu le fais à ta façon en fait. Oui, de toute façon, il y a mille personnes.

  • Speaker #1

    Tout le monde pourrait vendre le même produit. Il y aurait tellement mille façons de ...

  • Speaker #0

    de monter la boîte autour de ce produit que ce serait mille propositions différentes il y a de la place pour tout le monde bien sûr il y a tellement d'artistes nous effectivement on reçoit beaucoup de demandes chaque mois et puis des fois des trucs super et je me dis il faut que je le garde je le mets en rouge et puis si je ne réponds pas tout de suite je cherche je cherche je me dis je ne le vois plus je ne sais pas je l'ai perdu mais tu vois il y a par exemple Omirette qui a ouvert à Marseille qui a fait une super sélection ... Donc il y a d'autres galeries d'illustration qui ont ouvert, mais bien sûr qu'il y a de la place pour tout le monde. Il faut le faire à sa façon aussi. C'est pour ça,

  • Speaker #1

    on en revient à ce qu'on disait tout à l'heure, qu'un lieu est vachement incarné, il est l'addition de tout un tas de valeurs qu'on a les uns les autres, d'envie de faire, d'intention qu'on va mettre derrière. Et donc il n'y a pas deux lieux qui se ressemblent normalement. C'est un peu ton bébé le lieu en fait. C'est ça,

  • Speaker #0

    on était en train de se dire que quand on était salarié, on devenait un peu, enfin quand on a son lieu, un peu dur à la discipline peut-être, pas à la discipline mais à la hiérarchie ou bien... C'est du luxe quand même de travailler pour soi.

  • Speaker #1

    C'est tellement ambivalent en fait, à la fois c'est une tellement grande liberté et puis en même temps tu déconnectes jamais. Moi je me rappelle les week-ends, j'étais pas en boutique parce qu'on avait des gens à la fin qui étaient en boutique les week-ends, donc je faisais pas tous les week-ends. Mais en fait, j'étais quand même là parce que s'il y a besoin de répondre au téléphone, tu regardes le chiffre d'affaires.

  • Speaker #0

    Bien sûr, mais moi, le samedi, je ne suis pas là les samedis. Mais de 11h à 19h, dans le créneau d'ouverture, je suis attentive. Même si j'ai mon téléphone, je regarde. Puis des fois, on m'appelle parce qu'il y a un souci ou qu'il n'y a pas de disponible. Il n'y a plus de certificat d'authenticité. Il vient l'imprimer en tétampadre. Voilà, toutes ces petites choses qu'on a. Il y a une manif devant la place de la République, mais ça arrivait les samedis. Alors là, il y a un incendie devant la porte. Ah, on l'a fait. Rabat la porte en métal. Et le vrai jour off, c'est le dimanche.

  • Speaker #1

    Quand la boutique est fermée.

  • Speaker #0

    Et là, on ferme une semaine par an entre Noël et le jour d'an.

  • Speaker #1

    Ouais, ça fait du bien ça.

  • Speaker #0

    Là, cette année, exceptionnellement, on va ouvrir le 5 et pas le 2, parce qu'on se dit, allez, ça a été une année bien intense. Tu sais, le 1er de l'an, c'est un jeudi, je crois.

  • Speaker #1

    C'est quand même le 1er de la semaine, il me semble.

  • Speaker #0

    Ouais, en gros, ça nous faisait rouvrir le samedi. Ouais, donc voilà. Allez,

  • Speaker #1

    on commence l'année 2026 à reposer. C'est plutôt dimanche. Ouais,

  • Speaker #0

    lundi 4. Ah,

  • Speaker #1

    mais ça c'est bien, on va rassurer aussi à... ou que tu travailles des moments comme ça.

  • Speaker #0

    Il faut que les gens aient un truc de souple aussi. De toute façon, à un moment donné, t'es saturée.

  • Speaker #1

    Oui, et puis en fait, c'est un métier où il faut tellement donner que si t'as rien à donner, si t'as plus de jus, si t'as plus d'énergie, il y a un moment où tu travailles sur la réserve et en fait, tu fais trop semblant. Oui, mais tu me sens venir aussi.

  • Speaker #0

    Moi, je sais que Cyril, il est assez attentif. Il me dit là, tu sais comment ça va pas ? Tu sais comment ça...

  • Speaker #1

    C'est bien, t'as un garde-fou à la maison.

  • Speaker #0

    Ouais, il me dit tu descends, tu prends... Un café au lait en bas ou un café croissant.

  • Speaker #1

    J'ai pas le temps ! Va promener les chiens ! C'est ça ! La marche, ça fait du bien. Oui,

  • Speaker #0

    c'est vrai. T'as des idées qui vagabondent.

  • Speaker #1

    Tu reprends un peu de recul et finalement, ça va pas. C'est le problème là. Est-ce que c'est vraiment...

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    mais bon.

  • Speaker #0

    Non, mais c'est vrai. Et ça, moi, je sais que dans ma famille, je suis la seule à avoir un commerce. Et c'est pas évident. de leur faire comprendre comme tu l'as dit tout à l'heure les gens ils doient d'aller à la caisse ils se disent il n'y a pas de client tu peux venir le 24 décembre à Noël ben non je travaille tu pourrais ne pas travailler mais non je ne peux pas ne pas travailler c'est la saison et d'avoir un peu, pas des reproches mais effectivement un peu d'incompréhension ils sont tous un peu dans l'enseignement et du coup ils ont un cursus beaucoup plus planifié les congés le salaire enfin il y a Mais quand t'es ton propre...

  • Speaker #1

    Ils ont du mal à projeter ce qu'ils disent.

  • Speaker #0

    Ça n'a plus d'idée. Je raconte plus. Je dis juste non, je passerai pas Noël.

  • Speaker #1

    Ça c'est vrai que les Noëls, c'est toujours dur. Parce que tu rates aussi des moments de famille et tout ça.

  • Speaker #0

    Mais bon,

  • Speaker #1

    c'est vrai que tu peux pas passer outre. C'est un peu compliqué quand même. L'année dernière,

  • Speaker #0

    j'étais avec mes deux chiens, ma pizza.

  • Speaker #1

    J'étais trop contente. C'est bien. Oui, oui.

  • Speaker #0

    C'est mon meilleur Noël. J'exagère.

  • Speaker #1

    Non, mais oui. Il y a un moment, on ne peut pas être partout.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas évident pour les proches. C'est pour ça que je suis contente. Mon mari m'a rejoint. Il était aussi avant dans l'informatique, tout ça. Et maintenant, il est très content agent.

  • Speaker #1

    C'est trop chouette de faire ça avec les deux.

  • Speaker #0

    Oui, en famille. Et comme ça, on est dans le même...

  • Speaker #1

    Et du coup, quand tu sens justement que la tasse est un peu trop pleine, C'est quoi tes moyens à toi de déconnecter,

  • Speaker #0

    d'aller un peu plus loin ? Il faut arrêter parce qu'effectivement, tu sais, les burn-out et tout ça, ça nous attrape. C'est très rapide et tu mets deux ans pour te monter. Donc, hors de question de choper ce truc.

  • Speaker #1

    Oui, d'autant plus que tu as une sorte de responsabilité tout de même parce que tu es H. T'es chef d'entreprise, donc t'es obligée de prendre soin de toi. Parce qu'en fait, si toi, tu lâches tous les sacrifices,

  • Speaker #0

    c'est ça qui peut être à se mettre dans la tête,

  • Speaker #1

    se dire que ce n'est pas pour moi, je ne suis pas en train de me faire un spa. Parce qu'il y a beaucoup de culpabilité quand on vient se bosser, qu'on fait un break, qu'on part en vacances, ou juste une journée où on ne va pas bosser, pas ouvrir l'ordi. On culpabilise à mort. Mais en même temps, il faut aussi se dire que c'est hyper important parce que c'est une ressource principale de la boîte. Si tu lâches, en fait...

  • Speaker #0

    Mais c'est que c'est très long pour remonter la pente, tu vois. Oui, en plus, oui. Il faut être hyper attentif, il faut faire très attention. Et puis déjà, tu as des fois des symptômes physiques, de battements, de trucs comme ça, qui montrent que ça ne va pas trop. Il faut se connaître. Oui, et d'arrêter, enfin, disons, pour aller boire un café. aller se coucher tôt tu disais dans les métros lire ses mails je prends le métro ou le bus par exemple je sens que ça va la musique j'arrive pas à marcher en écoutant de la musique je suis trop dans la musique j'ai l'impression de me jeter sous une voiture le feuille de la gaffe tu vis la musique à mort en tout cas je marche Oui. je marche des deux galeries je le fais à pied et ça c'est génial c'est beau Paris et ça me calme et puis j'arrive sinon les chiens, t'as vu efficaces ils sont tellement joyeux ils arrivent,

  • Speaker #1

    ils ont une journée de merde ils te voient leur monde est merveilleux c'est des super compagnons bon il va falloir qu'on arrête cette discussion passionnante mais avant de te quitter je voulais savoir si tu pouvais me dire En quelques mots, après ces 11 années d'entrepreneuriat, de galerie, de multiples ouvertures, d'événements, enfin je sais pas, vous avez fait au moins 100 expos, je sais pas, qu'est-ce qui te porte encore ?

  • Speaker #0

    Ah, c'est la magie des artistes, c'est vraiment eux. C'est l'admiration sans limite sur la création en fait, c'est le mystère de la création. Qu'est-ce qu'ils vont nous dessiner ? Chaque fois qu'on prépare un expo, tu vois, carrément, il n'y a pas le froid, ils vont exposer en avril prochain seulement. C'est Marion Gedanoff et Damien Tran. Hier, on a échangé par mail. Ils ne vivent pas au même endroit. Damien a construit une cabane dans la forêt et Marion, elle vit dans les montagnes. Et là, ils m'écrivent en me disant « On vient de se réunir, on va commencer à préparer l'expo. » Et là, je frissonne, je me dis « Oh mon Dieu ! »

  • Speaker #1

    c'est génial,

  • Speaker #0

    pour la galerie ils sont tous les deux ils se sont réunis tous les deux, ils vont passer un mois ensemble, rien que pour nous montrer en avril prochain des choses qui n'existaient pas et qui vont exister trop bien, qu'est-ce qu'ils vont nous raconter et ça, comment veux-tu résister, tu vois en quel état ça te met Et même quand tu es fatigué ou que tu dis franchement, la vie, le contexte, tu n'as pas l'impression que tu es bien. Oui, c'est de la magie en fait. Oui, le monde il est un peu de merde, mais les artistes ils te portent vers des... C'est vraiment la magie de la création et ça, on ne s'en remet jamais quoi. On ne s'en rassasie jamais. Merci.

  • Speaker #1

    Et dernière question, est-ce que tu as un conseil ? Ou un apprentissage à transmettre à des personnes qui souhaitent ouvrir un lieu ou qui ouvrent un... Enfin, où qu'on ait lieu aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Eh bien, il faut se faire confiance. Il faut vraiment se faire confiance et il faut prendre tous les avis. Il faut en parler au max autour de vous. Parce que quand on a un projet comme ça, il ne faut pas le garder pour soi. Et tous les avis sont bons à prendre. Alors, il y aura forcément des gens ou dans l'entourage proche ou moins proche qui vont mettre en doute. Ou bien mettre des... Voilà. émettre des avis négatifs, mais tout est bon à prendre. Il ne faut vraiment pas se décourager. Et des avis négatifs, il faut se nourrir aussi en se disant « Ah ben tiens, peut-être que je peux l'orienter différemment. » Et des avis positifs encore plus, évidemment. Mais il faut se faire confiance et il faut aller au bout parce que c'est beaucoup d'efforts. Et je dirais presque que le plus dur, c'est avant. Toute la construction du projet, c'est de le rendre tangible en fait et d'avoir tous les éléments en main. pour pouvoir le réaliser. C'est peut-être le plus difficile parce qu'après, c'est difficile aussi, mais on a le lieu. Donc,

  • Speaker #1

    on est sur son bateau et il va falloir naviguer avec.

  • Speaker #0

    Mais le bateau, il est construit. Et ça vaut vraiment le coup d'avoir son propre bateau, quoi. Et d'avancer dans la vie avec un lieu, c'est génial.

  • Speaker #1

    Trop bien. On va venir sur cette histoire de bateau. J'aime beaucoup. Merci beaucoup, Lamia. C'était trop sympa. J'ai adoré cet échange.

  • Speaker #0

    J'étais pas trop bavarde.

  • Speaker #1

    Non, c'était parfait.

  • Speaker #0

    Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    À bientôt.

  • Speaker #0

    À bientôt.

  • Speaker #1

    Et joyeux Noël.

  • Speaker #0

    Ah mais c'est vrai, toi aussi Joyeux Noël

  • Speaker #1

    Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout Si cette conversation vous a plu pensez à la partager autour de vous ou à vous abonner sur votre plateforme d'écoute préférée Vous pouvez aussi laisser un commentaire ou quelques étoiles ça ne paraît rien comme ça mais pour moi c'est énorme Cela permet au podcast d'être plus visible et ça m'encourage à continuer dans cette démarche Et si vous êtes commerçante, commerçant artisan, artisane ou porteur de projet Je vous invite à découvrir le site de Paris Commerce. Vous y trouverez des ressources utiles, des outils pratiques et des initiatives concrètes pour vous accompagner dans l'installation de votre boutique. Je vous mets le lien dans la description. Et on se retrouve très vite pour un nouvel épisode. D'ici là, prenez soin de vous et de votre business. Ciao !

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