- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast L'environnement au cœur de ma santé, le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Cet épisode est proposé par la mutualité française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est et Frenon Grand Est. Depuis quelques années, la presse se fait l'écho d'une multiplication d'insectes et de parasites qui s'attaquent à l'humain. Chics, punaises de lits, moustiques, tigres... Quelles sont les conséquences de la présence de ces petites bêtes dans nos logements ? et dans nos jardins. Pour cet épisode, je reçois Louis Audren, responsable de projet à Fredon Grand Est, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur la manière de gérer ces nuisibles, l'état de la science à ce sujet et les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.
- Speaker #1
Bonjour Louis. Bonjour Vanessa.
- Speaker #0
Vous travaillez chez Fredon Grand Est, dites-nous en plus sur cet organisme qui n'est pas encore bien connu du grand public.
- Speaker #1
Alors Fredon Grand Est, on est un organisme régional. On a un titre un petit peu particulier, celui d'organisme à vocation sanitaire pour le végétal. Ce qui fait qu'en fait, on est habilité à travailler avec l'État sur des missions de délégation de services publics. Donc l'État nous délègue des missions autour de la prévention, de la surveillance de parasites ou de plantes qui peuvent poser des problématiques. Sur ce sujet, on travaille directement avec l'État sur des missions plutôt de protection des végétaux. et notamment pour montrer qu'on a une bonne qualité de production. Et ça, c'est un gros facteur favorisateur pour l'export, notamment pour montrer qu'on a de très très bonnes qualités de production. On travaille aussi sur des sujets plutôt liés à l'environnement, notamment avec les agences de l'eau et la région aussi, sur des sujets plutôt de transition liés à la végétalisation. Alors particulièrement, notamment au sein des collectivités, on travaille beaucoup par exemple sur la végétalisation des cours d'école. On peut aussi travailler sur les cimetières. grosses problématiques liées à leur entretien, et puis d'autres gestionnaires aussi, dépendamment des problématiques qui sont rencontrées par les acteurs. Et puis plus récemment, on travaille aussi sur des sujets de santé publique. Donc là on travaille directement en lien avec l'Agence régionale de santé Grand Est, avec laquelle on a une convention triennale qui est signée. Donc là on est dans notre troisième convention triennale, qui a pour durée 2024-2026. L'idée c'est de mettre en place un plan d'action régional sur des espèces qui peuvent poser problème à la santé humaine.
- Speaker #0
Donc vous êtes très bien placé pour parler des espèces nuisibles. Moustiques, tigres, tiques, punaises de lits, qui sont ces petites bêtes avec lesquelles nous vivons ?
- Speaker #1
Ce sont des insectes qu'on appelle hématophages, c'est-à-dire qu'ils vont sucer notre sang, sucer le sang de leur hôte, ça peut être un hôte animal ou un humain, pour pouvoir survivre et accomplir son cycle. L'inconvénient quand ils vont pomper notre sang, c'est qu'ils vont pouvoir nous transmettre des maladies. pour certains, et particulièrement ceux qui vivent aux côtés de l'homme vont être problématiques, puisqu'ils vont parfois nous transmettre des maladies.
- Speaker #0
Alors les moustiques, notamment les moustiques tigres, sont les plus connus d'entre eux ?
- Speaker #1
Oui, alors il faut dire pour commencer que le moustique, c'est en fait l'espèce animale la plus meurtrière au monde. Il n'y a pas plus tueur qu'un moustique, ils sont responsables chaque année, on considère environ 700 000 morts par an, ça peut monter selon les... Le diagnostic a plus de 2,7 millions. Et c'est avant tout parce qu'ils transmettent des maladies. Celui qui nous intéresse aujourd'hui, ça va être vraiment le moustique-tigre, dont on entend beaucoup parler, et qui, depuis 2004, est présent sur le territoire de France hexagonale. Et c'est un moustique qui a concuit tous les continents, plus de 100 pays en quelques décennies, notamment parce qu'il se transporte très bien grâce aux activités humaines. Alors en France, on a plus de 80 départements actuellement qui sont colonisés. Le Grand Est en fait partie. Et pour vous donner une idée de la vitesse de colonisation du moustique-tigre, je reprends quelques chiffres issus des bilans qui sont faits tous les ans. En 2022, on avait 48 communes qui étaient colonisées. C'est passé à 94 en 2023. Et en 2024, il y en avait plus de 160. Donc le chiffre double quasiment tous les ans.
- Speaker #0
Effectivement.
- Speaker #1
Aujourd'hui, ils sont plutôt sur les départements alsaciens. Et puis, ils vont réussir à s'étendre par effet qu'on appelle de tâches d'huile. C'est-à-dire qu'à partir d'un point, ils vont faire des sauts un peu dans l'espace liés au transport. Même si aujourd'hui, ils sont très présents en Alsace, on va retrouver du moustique-tigre autour des grandes agglomérations, autour de Nancy, autour de Reims, autour de Metz. Et il va continuer son expansion.
- Speaker #0
Et il est vraiment tout petit ce moustique ?
- Speaker #1
Alors oui, c'est un moustique qui est assez particulier, qui est... très petit. On dit qu'il rentre dans la planète Terre qui est représentée dans la pièce de 1 centime d'euro. Donc c'est vraiment quelques millimètres. Et comme l'indique, il est tigré, notamment au niveau de ses pattes. Il a des pattes rayées blanches et noires. Alors ce n'est pas un critère forcément d'identification qui est suffisant, parce qu'il y a d'autres espèces de moustiques qui ont aussi ces pattes rayées. Mais voilà, il y a ces pattes rayées, cette petite taille qui doivent... Vous alertez si vous en croisez. Et ce qu'on peut dire aussi, c'est que ce n'est pas du tout le moustique nocturne qui vient nous chatouiller les oreilles en pleine nuit, mais c'est plutôt un moustique qui va venir nous attaquer en fin de journée. C'est un moustique d'apéro qui va venir sur les terrasses à partir de 17-18 heures et qui va venir nous piquer à ce moment-là. Pour terminer, je peux dire aussi que c'est un moustique plutôt urbain. Donc si vous croisez des espèces de moustiques en forêt, ce n'est probablement pas ce moustique-là. C'est d'autres espèces de moustiques qui vivent sur notre territoire, mais ce n'est pas forcément le moustique tigre.
- Speaker #0
Et donc, il est transporté notamment via les conteneurs, les transports des citoyens.
- Speaker #1
Oui, c'est un moustique qui profite des déplacements liés aux activités humaines. Il s'est exporté à travers tout le monde entier avec les conteneurs et particulièrement, ce qui a été mis en évidence, c'était le transport de pneus. Parce qu'en même temps que les pneus faisaient leur durée de vie entre l'endroit où ils étaient produits, l'endroit où ils étaient utilisés, puis recyclés, un pneu fait beaucoup de trajet dans sa vie. Et en fait, dans les pneus, il y a du stockage d'eau, malheureusement, parce que c'est la forme du pneu qui fait ça. Et donc, dedans, il peut y avoir des moustiques qui viennent pondre. Et de ce point-là, ça s'est réparti un petit peu sur tout le territoire. Et puis après, de proche en proche... Le moustique n'a pas une grande capacité de vol, il est assez petit, donc assez faible en capacité de vol. Donc il profite plutôt de nos activités, c'est-à-dire qu'on va en enfermer un sans faire exprès dans sa voiture, dans le train, et puis il va comme ça franchir de très grandes distances et se retrouver à des endroits où on ne l'avait pas jusqu'à présent.
- Speaker #0
D'accord. On a aussi les tiques qui sont présents dans nos jardins et qui se rappellent à nous lors des balades du dimanche, tout simplement.
- Speaker #1
Et oui, la tique est un suceur de sang. C'est un acarien qui est assez reconnaissable finalement. Je pense qu'on en a tous déjà vu ou tous déjà eu sur nous, sur nos animaux. Donc un petit acarien en forme de graines de pavot qui peut parfois, selon les quantités de sang gorgées, tripler de volume. Donc ça peut faire vraiment des gros stics qu'on peut retrouver sur nous, sur nos animaux. Et elles ont besoin de ce sang pour accomplir leur cycle. Alors au début, ça va être sur des petits mammifères et puis... plus elles vont grandir, plus elles vont chercher des hôtes un petit peu plus importants. Donc ça va finir sur votre chat, votre chien ou sur vous. Alors en France, il y a une quarantaine d'espèces de tiques qui sont présentes et elles sont les victimes de beaucoup d'idées reçues. On pense souvent que ce sont des espèces qui vont vivre dans les arbres et nous tomber dessus lorsqu'on se balade en forêt, alors qu'elles sont plutôt au sol, vont plutôt vivre dans... des zones d'herbe et elles vont essayer de s'accrocher à leur hôte au même temps qu'ils passent proche de la tique.
- Speaker #0
En fait, elles ne sautent pas ?
- Speaker #1
Voilà, c'est pas non plus une espèce qui va sauter, elle cherche simplement à s'accrocher à votre passage. Ce qu'on peut dire aussi, c'est que lorsqu'il y a une tique qui s'est accrochée sur vous, il ne faut pas essayer de la retirer avec des produits divers. On est tenté parfois de mettre de l'alcool, des sortes d'anesthésiants et c'est plutôt une mauvaise idée. parce qu'au contact de ce produit, la tique va avoir envie de régurgiter sa prise de sang et donc va augmenter le risque de transmission de maladies. Donc on oublie tous ces produits et on va passer à des solutions beaucoup plus simples.
- Speaker #0
Et puis on a également le programme
- Speaker #1
CITIC. Effectivement, en Grand Est, on a la chance d'avoir un programme de recherche, le programme CITIC, qui travaille sur la problématique des tiques et qui essaie de mieux comprendre toutes les espèces de tiques qui sont présentes sur notre territoire. pathogènes elles enferment en elles, lesquels elles peuvent nous transmettre. Et donc voilà, c'est un programme de sciences participatives qui est dirigé par l'INRAE et qui se trouve à Nancy. Dans le cadre de leurs études, notamment, ils ont montré que l'éthique était plus souvent retrouvée en forêt. Bon, ça, je pense que c'est quelque chose qui est assez admis maintenant, mais voilà, dans leurs études, 60% des piqûres avaient lieu en forêt. Mais ce qui est intéressant de noter, c'est que 25% des... Des piqûres avaient lieu aussi dans des lieux plus familiaux comme les jardins privés ou les parcs urbains. Donc ça n'arrive pas qu'en forêt.
- Speaker #0
Et confinés au sein de nos canapés, nos lits, on retrouve les fameuses punaises de lit qui font leur apparition.
- Speaker #1
Et oui, et oui. Et décidément, on est tranquille nulle part. Donc effectivement, on va avoir aussi les punaises de lit qu'on peut retrouver chez nous. Alors comme leur nom l'indique, ce sont des insectes de la famille des punaises qui sont assez petits, ils font à peu près 6 millimètres et elles vont piquer aussi pour se nourrir. Alors on a dénombré plus d'une centaine d'espèces de... de punaises de lits, mais seulement deux sont vraiment inféodées, c'est-à-dire dépendantes de l'humain pour pouvoir vivre. Ce sont des insectes qui sont grégaires, c'est-à-dire qui vont vivre en colonie, en meute. Il y en a plusieurs à chaque fois qu'elles vont être repérées. Ce qu'on peut dire aussi, c'est que c'est un problème qui a été un petit peu oublié, parce que c'est un problème qui n'est pas très récent, on en parle depuis des centaines d'années, j'imagine. Elles ont toujours été proches de l'homme, mais dans les années 50, l'essor de la chimie, c'est des espèces qui ont été massivement traitées avec des insecticides, qui d'ailleurs pour la plupart aujourd'hui ont été retirés du marché tellement ils étaient dangereux, et donc avaient complètement disparu et qui sont réapparus autour des années 2000 avec l'augmentation du nombre de voyageurs, parce que ce sont des espèces qui se transmettent énormément lors de nos voyages. On peut en retrouver un petit peu partout et évidemment plus on... Plus on voyage, plus on a de chances d'en avoir, d'en récupérer et puis de les transmettre à un autre endroit.
- Speaker #0
Et donc rien à voir avec l'insalubrité ou la saleté qu'on pourrait craindre dans un logement ?
- Speaker #1
Eh bien non, ça c'est aussi une idée reçue. Effectivement, il n'y a pas de lien direct entre la présence de punaises de l'huile et l'hygiène ou l'insalubrité. C'est vraiment une problématique de voyageurs, de gens qui bougent beaucoup. Alors ça va toucher plus facilement certains milieux, effectivement. Mais voilà, ça reste une problématique de voyageurs et n'importe qui peut en ramener. On peut dire aussi que c'est un problème qui a été pris au sérieux parce qu'avec l'arrivée des Jeux Olympiques et la recrudescence des cas de punaises de lit, l'État a mis en place en 2021 une plateforme concernant les punaises de lit. C'est stop-punaise.gouv.fr, où est mis à disposition sur ce site de nombreux kits de communication qui visent les gestionnaires des sites qui peuvent être concernés, comme les bailleurs sociaux ou les hôtels. Et voilà, avec des partenariats parfois avec certaines sociétés qui peuvent mettre en place des opérations de lutte contre ces punaises.
- Speaker #0
Comment on les retrouve ces petites bêtes dans nos logements ?
- Speaker #1
Alors, on peut les retrouver assez facilement si on les cherche aux bons endroits. Les punaises de lits, c'est des insectes lucifuges, c'est-à-dire qui n'aiment pas la lumière. Il faut vraiment aller les chercher dans les endroits un petit peu cachés, là où elles ne vont pas être trop dérangées en journée, parce qu'elles vont plutôt piquer la nuit. Ça va correspondre chez nous à beaucoup d'habitats différents. Très souvent, on est piqué en pleine nuit sur nos matelas, donc il faut aller les chercher prioritairement autour du matelas, dans les plis du matelas. Mais ça peut aussi aller se cacher dans des plaintes, derrière des rideaux, derrière des cadres, dans des meubles, dans plein d'endroits différents. Si vous les cherchez, vous allez retrouver des petits insectes, comme je disais, de quelques millimètres, souvent avec, il y aura des mues, donc des anciennes peaux qui sont nécessaires à la transformation de l'insecte, ainsi que des déjections. Et puis, en termes de symptomatologie humaine, vous allez retrouver des piqûres, donc ça va faire des petits points comme une piqûre de moustique, mais elles vont être souvent en ligne, parce que ça va correspondre finalement à l'endroit où vous êtes couché sur le matelas et elles vont suivre ces bandes pour pouvoir vous piquer plusieurs fois.
- Speaker #0
Finalement, on vit avec ces petites baisse, mais en quoi est-ce qu'elles sont nocives pour l'humain ?
- Speaker #1
Elles sont nocives parce que certaines peuvent nous transmettre des maladies. Ça ne va pas être le cas des punaises de lit. Les punaises de lit, la problématique va plutôt être liée notamment à tout ce qui est l'aspect psychologique, c'est-à-dire qu'avoir des punaises de lit, ça peut être quelque chose de très prenant, qui peut entraîner de l'anxiété, du repli social, qui va engendrer parfois même des difficultés à s'endormir par peur d'être piqué. Donc ça va entraîner beaucoup de fatigue, ça va être vraiment quelque chose de très pré-ognomatique pour la qualité de vie. Donc ce n'est pas un insecte vecteur en soi. Les deux autres, le moustique-tigre et l'éthique, leur problématique première, ça va être que ce sont des insectes vecteurs, c'est-à-dire que lorsqu'ils vont nous piquer, il y a un risque qu'ils nous transmettent des maladies. Pour le moustique-tigre et le tigre, le risque, ça va être la transmission de maladies. Pour le moustique-tigre, il va être gênant à deux titres. D'une part, il va y avoir un aspect lié au bien-être, parce qu'on peut être piqué de très nombreuses fois dans des zones qui vont être fortement infestées. Donc ça, c'est vraiment une dégradation de la qualité de vie. C'est même un empêcheur de vivre. Il y a des régions qui sont fortement touchées, dans lesquelles les gens ne peuvent plus. plus vivre normalement à la période où les moustiques sont présents. Comme je disais, c'est un moustique qui vient en fin de journée, donc les terrasses, etc., ça peut être compliqué dans ces zones-là. Ça peut être des fois aussi un motif de déménagement, parce que les gens n'en peuvent plus, ou de perte de valeur d'un bien immobilier qui serait très mal situé ou vulnérable à cette problématique. Donc il y a... vraiment cet aspect de perte de qualité de vie avec le moustiquet qui, dans un premier temps, nous frappe. Et puis le deuxième risque, c'est que c'est un vecteur de maladies, de virus, et notamment de la dengue, du chikungunya et du Zika. Alors en 2025, il y a quand même des choses à noter. Il y a eu quand même une grosse épidémie de chikungunya qui a sévi à l'île de la Réunion. Et ça, forcément, ça va aussi entraîner des risques pour la France hexagonale. parce que le risque, en fait, c'est que des voyageurs qui sont... malades reviennent sur le territoire français, sur la France hexagonale, et puis en présence de moustiques, nous retransmettent aussi ces maladies qui ne sont pas forcément présentes naturellement sur le territoire de France hexagonale. Donc actuellement, le risque, il n'y a pas vraiment de circulation épidémique du virus, mais il faut être extrêmement vigilant parce qu'à partir du moment où on a le moustique-tigre, le risque, c'est que des voyageurs porteurs de maladies viennent. et créer des épidémies sur le territoire de France hexagonale.
- Speaker #0
Pour les tiques, ce n'est pas tout à fait le même type de pathologie ?
- Speaker #1
Non, pour les tiques, on va être plutôt sur... Alors, il y a plusieurs maladies qui peuvent être transmises par les tiques. On considère qu'un tique, au cas de ce qu'on sait actuellement, il y aurait un peu plus de 70 pathogènes dont la tique serait porteuse. Pour la tique, elle ne va pas transmettre ses 70 maladies. Ce n'est pas parce qu'elle les porte qu'elle a la... capacité de toutes les transmettre. Mais il y a quand même un grand nombre de maladies qui sont possibles et parmi les plus connues il y a la borreliose de Lyme qui est une maladie voilà maintenant assez connue qui est la principale maladie qui est transmise par les tiques. Et la mauvaise nouvelle c'est que le grand est est une des régions les plus touchées en France parce que ben voilà on est un territoire où il y a énormément de tiques. Alors la borreliose de Lyme pour vous donner un ordre d'idée il ya à peu près 70 mille personnes qui sont atteintes tous les ans ou en tout cas qui sont détectées tous les ans.
- Speaker #0
En France ?
- Speaker #1
En France, oui.
- Speaker #0
Rassurez-nous. Alors du coup, quelles solutions on a à notre disposition ?
- Speaker #1
Alors pour l'éthique, on va commencer par l'éthique. Les mesures qu'on peut mettre en avant, c'est que lorsqu'on va se balader dans des lieux potentiellement à risque, alors on parlait de la forêt, mais on a vu aussi que même dans certaines zones, de parc, il fallait faire un petit peu attention dans certains lieux familiaux. Donc l'idée, ça va être de porter des vêtements couvrants pour éviter de laisser à l'insecte un accès directement à notre peau et donc un risque de piqûres augmentées. On peut mettre un point d'inconvénient particulier à la surveillance, c'est-à-dire qu'à partir du moment où on a été dans des zones qui peuvent, ou en tout cas où il y a présence de tiques, de toujours se... de surveiller sur sa peau si on n'a pas la présence de tiques. La tique, elle va plutôt aller dans des endroits chauds et humides. Donc ça va être vraiment là le plus souvent, sous les bras, au niveau de l'entrejambe. Ça va être des zones comme ça qui vont être privilégiées et qu'il faut particulièrement surveiller.
- Speaker #0
Au niveau du pli du genou aussi, des endroits assez bas aussi du corps.
- Speaker #1
Dans le nombril aussi, ça peut être des zones comme ça. Et donc du coup voilà si vous constatez la présence d'une tique, alors l'idée c'est de réagir le plus vite possible parce que plus on attend plus il y a un risque de transmission de maladie. Et l'idée c'est qu'il faut la retirer avec un tire-tique. Donc c'est une sorte de petit instrument souvent en plastique qui se met autour de la tique et qui se tourne. et lorsqu'il va se tourner, ça va permettre de détacher la tique sans... qu'il y ait de risque que la tique s'arrache en deux et qu'il y ait des débris dans le corps. Et voilà, ça permet de retirer proprement la tique. On ajoute un petit peu de désinfectant quand même derrière pour que ça reste une plaie. Et normalement, on en est débarrassé.
- Speaker #0
Une fois qu'on a retiré cette fameuse tique, qu'est-ce qu'on en fait ?
- Speaker #1
Vous pouvez l'envoyer à CITIC, le programme de recherche que j'expliquais juste avant. C'est un programme de recherche participative. Vous pouvez leur envoyer des spécimens de tiques et ça leur permettra de faire leur travail de recherche derrière pour analyser quelle espèce, de quoi elle est porteuse.
- Speaker #0
Ça, c'est pour les tiques, mais on a également nos moustiques tigres. Quelle action ? on peut mettre en place et comment les pouvoirs publics s'emparent de cette question ?
- Speaker #1
Oui, alors le moustique-tique, ce qu'on peut dire aussi déjà, c'est comme la tique, c'est que pour s'éviter d'être piqué, porter des vêtements couvrants, souvent ça permet de limiter un petit peu les piqûres. Et après, ce qu'on peut mettre en avant, effectivement, c'est qu'il y a une vraie action actuellement des pouvoirs publics, donc aussi bien au niveau national qu'au niveau du Grand Est. Donc c'est l'ARS Grand Est qui gère des marchés publics. dont l'objectif est de limiter la présence du moustique-tique sur le territoire grâce à des actions de prévention, de surveillance et de lutte. Donc ça, c'est des plans de surveillance qui vont être faits dans chacun des départements et qui vont permettre d'informer, de sensibiliser, de former les citoyens et les collectivités à ce nouvel enjeu. Dans ce marché public, il y a aussi des mesures de lutte, parce qu'une fois qu'on l'a détecté et qu'on sait qu'il est présent, on peut mettre en place des mesures pour essayer d'endiguer son apparition, de limiter le plus possible sa prolifération, dans l'objectif de préserver d'une part la qualité de vie, parce que c'est la problématique dans un premier temps, et puis dans un second temps, limiter les épidémies, parce que c'est un vecteur. On peut noter aussi une volonté nationale à travers une plateforme de signalement. qui est disponible et qui permet à tout citoyen qui aurait un doute sur une observation de moustiques de transmettre un signalement. Et chaque signalement, il y a une enquête qui est réalisée pour savoir si c'est bien un moustique-tigre ou pas. Donc ça, c'est le premier volet, plutôt sur la mobilisation des pouvoirs publics. Mais il faut aussi mettre en avant un vrai besoin de mobilisation sociale. Il faut savoir qu'aujourd'hui, ces moustiques, ils vivent principalement dans des petites zones d'eau. Ce sont leurs gîtes préférentielles, donc ça va correspondre surtout à des gîtes qu'on va retrouver dans les terrains privés. Donc ça va être des petites coupelles, des bacs de rétention d'eau lorsqu'on veut garder de l'eau de pluie. Après, ça peut être des choses toutes simples comme une balche mal rangée dans laquelle il y aurait des plis qui formeraient des petits points d'eau. Une brouette stockée qui pourrait retenir de l'eau. ça va correspondre à énormément de choses qu'on peut trouver dans les jardins privés. L'idée, c'est de lui couper le plus possible cet accès à l'eau parce que c'est vraiment ça qui rend possible son cycle. Il faut ranger son matériel de jardin, curer ses bacs, les vider, voire des fois aussi les protéger pour que ces moustiques aient le moins possible accès à de la ressource en eau. Et le dernier point qu'on peut souligner, c'est qu'il existe aussi des traitements. Comme je l'ai précisé, il y a de la lutte. Et voilà, évidemment, il y a des questions éthiques, écologiques, de santé et puis de résistance de l'insecte à ces insecticides qui peuvent se poser. Donc, ils ne sont pas forcément systématiques, ils sont toujours réfléchis. Et voilà, l'objectif, c'est à moyen terme, long terme, de pouvoir éviter d'utiliser ces produits.
- Speaker #0
Et une fois que les punaises de lit du coup sont... sont installés chez nous, qu'est-ce qu'on peut faire ?
- Speaker #1
Une fois que la punaise de lit est installée, l'idée c'est d'aller très vite. Parce qu'il faut avoir conscience que ce sont des insectes qui ont une grande capacité, une grande fécondité. Une fois qu'ils sont présents, l'infestation peut augmenter très rapidement. À partir du moment où on a un doute, il faut vraiment se donner les moyens d'essayer de les trouver. Plus tôt, on va prendre l'infestation. plutôt on réussira à s'en débarrasser facilement. Alors il y a plusieurs choses qu'on peut mettre en avant. Les punaises de lit, elles n'aiment pas les températures élevées, ni les températures trop froides. Donc lorsque l'on va être confronté à des punaises de lit, l'idée ça va être de nettoyer rapidement tous les tissus qu'on peut supposer contaminés. Souvent une température à plus de 60°C, ça leur permet vraiment de les assainir, ou alors de les congeler à moins 20°C. Alors c'est peut-être un peu moins pratique. pour certains tissus, mais c'est possible. Et puis après, il existe d'autres traitements, notamment à la vapeur, par cryogénie, mais qui là sont souvent des spécialités qui sont proposées par des spécialistes, des entreprises qui vont proposer ces services-là et qui fonctionnent aussi très très bien. On peut aussi parler de traitements par aspiration. peuvent être aussi utilisés pour essayer de retirer le plus possible de punaises de pied. Je tiens encore une fois à souligner qu'il faut être vraiment très vigilant sur les premiers signaux, parce qu'une fois qu'on a un petit peu, que c'est, on va dire, situé qu'autour d'hui, on peut s'en débarrasser rapidement. Lorsque ça prend des très grandes proportions et qu'on en trouve dans tout le logement, ça devient extrêmement compliqué et très coûteux de s'en débarrasser.
- Speaker #0
Vous souhaitez nous donner un message de conclusion ?
- Speaker #1
Oui. Alors, on a vu que ces hématophages, ces insectes suceurs de sang pouvaient nous transmettre des maladies. Alors, ce n'est pas le cas de tous les insectes. On l'a vu avec les punaises de lit. Souvent, c'est quand même accompagné de nuisances, même si ce n'est pas forcément des vecteurs. Alors, ce qu'on peut souligner sur chacun de ces sujets, c'est qu'il y a quand même eu à un moment un engagement de l'État, soit par de la recherche, à travers le programme CITIC, par exemple, des plans d'action. moustiques tigres, punaises de lit, voire même des actions concrètes qui sont menées sur le terrain avec évidemment toutes les parties prenantes, ça peut parfois être des associations qui sont le relais de ces messages d'information, qui sont aussi le relais d'action. On peut aussi noter un vrai besoin d'implication des citoyens. Je rappelle que CITIG est un programme de recherche participatif, l'idée c'est que les citoyens deviennent chercheurs eux-mêmes et donc participent aux activités de recherche de ce programme. Et puis avec le moustique-tigre, il y a un réel besoin de mobilisation aussi. On l'a vu, 80% des gîtes du moustique-tigre sont des gîtes qui sont présentes dans les jardins privés. Donc il faut vraiment que les citoyens aient une meilleure conscience de ces sujets, une meilleure compréhension et que chacun se mobilise pour prévenir d'une part les nuisances et encore une fois prévenir les risques pour la santé, les risques d'épidémie. Et pour conclure, les efforts de prévention, aussi bien au niveau individuel, parce que chacun peut mettre en place des mesures, ou global, ils doivent être poursuivis pour faire face à ces conséquences. Des investissements dans la recherche, le développement de stratégies d'adaptation, renforcer notre système de santé, inclure les habitants ou les citoyens dans ces programmes, c'est très important pour que ça fonctionne bien.
- Speaker #0
Merci Louis. Alors, en résumé, nous cohabitons avec des petites bêtes mangeuses de sang et cela tente à se renforcer dans notre région et sur le plan national. Les moustiques tigres et les tiques sont des vecteurs de maladie, alors que les punaises de l'île ne le sont pas. Par contre, elles dégradent nos qualités de vie et sont une charge psychologique pour celles et ceux qui en sont victimes. Ceci dit, les moustiques tigres sont très surveillés par l'ARS et font l'objet de mesures de lutte. Nous vous conseillons l'utilisation de la plateforme nationale de signalement de l'ANSES, signalement-moustique. Pour les moustiques et les punaises, les mesures de protection personnelle en portant des vêtements couvrants, en adoptant des moustiquaires et la mobilisation sociale, en réduisant les zones d'eau disponibles restent les plus efficaces. L'alimentation de la base de données CITIC peut aider aussi les chercheurs et les professionnels qui observent l'évolution de la propagation des tiques sur le territoire. Pour les punaises de lit, il reste à être vigilant par l'inspection de leur lieu de prédilection, les lits, les canapés. les vêtements et meubles d'occasion notamment. Et elle est traitée par la vapeur, le chaud ou le froid en cas de contamination. Et bien soyons acteurs de notre santé ! Découvrez nos podcasts l'environnement au coeur de ma santé au cours de nouveaux épisodes sur l'épiphas et bien d'autres. A bientôt !