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L'environnement au cœur de ma santé

"Comment s’assurer qu’une pollution olfactive n’est pas toxique ?"

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19min |31/01/2025
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"Comment s’assurer qu’une pollution olfactive n’est pas toxique ?"

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19min |31/01/2025
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Description

Eaux usées, épandages agricoles, odeur du fumier, brûlages des déchets verts, rejets industriels, stations d’épuration... ces pollutions olfactives peuvent soulever des questions de toxicité pour l’homme, même si une mauvaise odeur n’est pas forcément un danger pour la santé.


Pour le 10e épisode de son podcast « L'environnement au cœur de ma santé », la Mutualité Française Grand Est donne la parole à Emmanuelle Drab-Sommesous, Directrice Accompagnement et Développement chez ATMO Grand Est, qui nous permettra d’en apprendre davantage sur les odeurs que nous respirons, sur l’état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.


Cet épisode est proposé par la Mutualité Française Grand Est, en partenariat avec ATMO Grand Est, l'Agence Régionale de Santé Grand Est, la Région Grand Est et la Dreal Grand Est dans le cadre du Plan régional santé environnement (PRSE).


Qu'avez-vous pensé de ce podcast ? Dites-le nous via ce formulaire de satisfaction anonyme : https://forms.gle/AkCgcT2xSuF4odJs6


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast L'environnement au cœur de ma santé, le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Cet épisode est proposé par la Mutualité Française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est et Atmo Grand Est. Brûlage des déchets verts, rejet industriel, station d'épuration, épandage agricole peuvent émettre des odeurs dans nos villes et nos campagnes, qui ne sont pas toutes agréables. Nos concitoyens se questionnent parfois sur leur toxicité pour leur santé et leur pouvoir d'agir face à ces rejets. Pour cet épisode consacré à la qualité de l'air, je reçois Emmanuelle Drapsomsou, directrice accompagnement et développement chez Atmo Grand Est, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur les odeurs que nous respirons en Grand Est, l'état de la science. à ce sujet et les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour les traiter. Bonjour Emmanuelle.

  • Speaker #1

    Bonjour Vanessa.

  • Speaker #0

    Les nuisances olfactives apparaissent comme le deuxième motif de plainte après le bruit. Elles sont définies par le Code de l'environnement comme des événements polluants qui contribuent notamment à la dégradation du cadre de vie des habitants d'un territoire. Emmanuelle, vous travaillez à Tmo Grand Est, qui est une association de référence en matière de surveillance de la qualité de l'air. Pouvez-vous nous présenter votre association en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Atmo Grand Est est l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air en région Grand Est. Nous sommes agréés via notamment la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie de 1996. Il précise que l'État doit assurer la surveillance de la qualité de l'air avec le concours des collectivités. C'est à ce titre qu'Atmo Grand Est remplit effectivement une mission réglementaire. Globalement, nous avons quatre missions. La première est relative à la mesure des polluants réglementés dans l'air. C'est une douzaine de polluants qui font l'objet de cette surveillance. Au-delà de ces mesures, nous complétons les informations sur les territoires qui n'ont pas de mesure par de la modélisation, ce qui nous permet de fournir des cartes de pollution. Et ces cartes de pollution sont notamment mises à disposition via notre application Air2Go, qui permet à tout citoyen, donc après téléchargement, d'utiliser cette application pour identifier notamment les parcours les moins polluants et d'avoir une information en termes de prévision à trois jours, heure par heure, pour la commune qui l'intéresse. Deuxième mission, nous suivons également les polluants qui sont non réglementés, donc une liste assez large qui inclut l'ammoniaque, les pesticides, les particules ultra fines. Nous suivons également la radioactivité dans l'air ambiant et nous suivons également la problématique du radon en air intérieur. Troisième mission, nous accompagnons l'ensemble des acteurs du territoire sur leur politique publique, air, climat, énergie, santé. Et enfin, dernière mission, en termes d'information, sensibilisation, communication, et notamment vis-à-vis du grand public pour mieux appréhender toutes ces problématiques dans lesquelles il est pleinement acteur.

  • Speaker #0

    L'un de l'épisode d'aujourd'hui aborde les nuisances en termes de mauvaises odeurs. Comment se construit une odeur ?

  • Speaker #1

    Alors, l'odeur est identifiée via nos sens. qui permettent effectivement d'analyser l'odeur qui est perçue. Cette odeur habituellement est considérée comme subjective. Alors pourquoi dit-on subjectif ? Parce que l'interprétation et la caractérisation de cette odeur va dépendre d'un certain nombre de facteurs qui sont très personnels. Ça va dépendre notamment de notre capacité olfactive. On sait autour de nous que les personnes sont plus ou moins sensibles à un même niveau d'intensité d'odeur. Certains vont la détecter, d'autres non. Nous sommes également construits par notre histoire personnelle, par rapport à l'interaction que nous avons pu avoir dès le fœtus, qui est en capacité, via le liquide amniotique notamment, d'être plus ou moins sensible à certaines substances, et qui va prédéterminer, d'ailleurs on le sait, certaines préférences par rapport à certaines odeurs. Et puis tout au long de l'enfance, de la jeunesse, la manière dont on va interagir avec les odeurs, selon que nous sommes dans une situation qui est plutôt agréable ou désagréable. va effectivement conditionner notre perception d'odeur. Donc c'est vraiment cette construction qui va faire qu'en fonction de chacun, on va avoir des appréciations, des ressentis, des évocations qui seront différentes. Alors il est bien entendu que certaines odeurs sont très consensuelles, qui sentent particulièrement mauvais ou particulièrement bon, là-dessus bien entendu, mais bien souvent sur les problématiques de nuisance olfactive, on est parfois justement sur l'épaisseur du trait. À noter également... que, et vous l'avez évoqué par rapport à la définition des nuisances olfactives en termes de pollution, on parle de nuisances olfactives excessives, justement pour essayer de gommer cette subjectivité qui peut être identifiée. Et puis il est important aussi de noter que le nez humain est quand même particulièrement fin, il est en capacité de détecter en fonction des substances odorantes des niveaux très bas de l'ordre du ppb, c'est-à-dire une molécule parmi un milliard de molécules sont détectables par le nez humain sur certaines substances particulièrement odorantes.

  • Speaker #0

    Quelles sont généralement les sources de ces mauvaises odeurs dans l'air ambiant ?

  • Speaker #1

    Concernant les principales sources... odorantes. On pense bien souvent à l'activité industrielle dont deux secteurs ressortent de manière plus importante, le secteur agroalimentaire et le secteur de la chimie. Ils sont très odorants. A noter qu'en termes de réglementation sur les installations classées et donc surveillance par les services de l'État, seuls deux secteurs font l'objet de cette surveillance sur les nuisances olfactives. Donc il s'agit de tout ce qui relève du traitement des déchets ou des sous-produits animaux. et des installations de compostage de déchets non dangereux. Alors, on a évidemment tout ce qui tourne autour de l'activité agricole. Donc, il s'agisse effectivement de l'utilisation de fumier ou de lisier pour engrais, particulièrement odorants du fait des matières organiques qui sont utilisées. Tout ce qui tourne également autour de l'élevage, forcément, tout ce qui provient des animaux, donc les bâtiments d'élevage, mais également les méthaniseurs, pour lesquels il y a souvent beaucoup d'interrogations. Le secteur du traitement des déchets, on l'a évoqué, les stations d'épuration, souvent sont sources de nuisances, et puis le transport. Dans les grandes villes notamment, il y a des gènes en termes de nuisances olfactives liées au transport sur certains axes particulièrement pratiqués. Concernant notamment les méthaniseurs, puisque c'est un sujet assez récurrent sur les nuisances olfactives, il y a eu une étude qui a été menée en 2021. par la Fédération Atmo France, avec le soutien financier de l'ADEME et de GRDF, qui a permis de travailler sur une douzaine de méthaniseurs de caractéristiques assez diverses sur l'ensemble du territoire France métropolitaine, et qui a conduit à un certain nombre de conclusions en termes de résultats sur les nuisances olfactives. Donc globalement, on a effectivement des intensités d'odeurs qui sont assez élevées, entre 0, 200, 230 mètres. On est sur des intensités odorantes qui sont de forte à moyenne et qui décroissent assez rapidement sur une distance entre 230 et près de 2300 mètres où on passe d'une intensité moyenne à une intensité faible. Mais là, ça dépend fortement des caractéristiques du méthaniseur en regard de ces nuisances olfactives.

  • Speaker #0

    La crainte des riverains est souvent que ces odeurs soient toxiques. Quel impact ces odeurs peuvent-elles avoir finalement sur la santé ?

  • Speaker #1

    On associe souvent caractère olfactif et toxicité, ce qui est incorrect, puisque en termes de concentration, le seuil olfactif n'est pas égal au seuil de toxicité. Donc il y a effectivement des substances qui peuvent être très odorantes, avec un seuil olfactif bas, mais avec un seuil de toxicologie qui soit plus élevé, et donc un effet sanitaire qui n'est pas... effectifs au moment où on sent l'odeur. À l'inverse, on a des substances qui sont parfaitement inodores et qui sont extrêmement dangereuses, voire mortelles. C'est notamment le cas du monoxyde de carbone, puisqu'en France, on a à peu près une centaine de décès par an liés à ce type d'intoxication. Et en termes d'intoxication à proprement parler, c'est plus de 1000 personnes environ qui sont concernées. Donc, il y a effectivement un sujet pour cet aspect avec une vigilance bien sûre à avoir. en termes de vérification et de suivi de ces équipements de combustion, puisque le monoxyde de carbone est produit principalement du fait de combustions incomplètes, incorrectes, quel que soit le type de combustible que vous utilisez, que ce soit du bois, que ce soit du charbon, peu importe, le combustible, vous pouvez avoir ce type de phénomène qui peut se développer. Donc une grande attention à avoir sur ce type de composé, et on a vraiment des connexions entre les deux niveaux. Après, vous pouvez effectivement avoir des composés qui ont un niveau de toxicité qui peut aussi être proche du niveau olfactif. Alors à l'inverse, on peut citer le cas de l'hydrogène sulfuré, qui est un composé pour le coup particulièrement odorant, dont on détecte extrêmement rapidement, avec des odeurs effectivement souvent associées à l'œuf pourri, etc. et qui en revanche présente un seuil de toxicité beaucoup plus fort. plus élevée. Donc habituellement lorsqu'on sent cette odeur, même si elle est assez prégnante, elle n'est pas forcément effectivement synonyme de problématique sanitaire.

  • Speaker #0

    Le principe de cette émission est de donner des conseils pratiques à nos auditeurs, leur donner des clés pour agir. Comment les habitants du Grand Est peuvent réagir face à ces odeurs insistantes ? À qui les auditeurs peuvent-ils donc signaler les nuisances olfactives sur le Grand Est ?

  • Speaker #1

    En dehors des problématiques de voisinage qui sont assez particulières, Atmo Grand S met à disposition une application qui est gratuite, qui ne nécessite pas d'inscription au moment des signalements et qui permet de collecter les nuisances olfactives. Ce sont plusieurs formulaires qui doivent être remplis avec un menu déroulant, c'est quatre questions à répondre, avec capacité géolocalisation, il faut spécifier la date. et puis l'heure de l'événement. Et on vous demandera s'il s'agit de perception par bouffée ou en continu, si les intensités sont plus ou moins fortes, si le ressenti est plus ou moins gênant, et avec des propositions, des vocations assez parlantes, avec par exemple l'évocation d'acide, odeurs acides, piquantes, des odeurs de brûlée, des goûts. de pain, de biscuits, de solvants, etc. Donc il y a une douzaine d'évocations qui sont proposées. Une fois que ce formulaire est validé, l'information est directement bancarisée par Atmo Grand Est, dans sa base de données. L'objectif est, pour Atmo Grand Est, de pouvoir identifier, à partir d'un bilan annuel, les secteurs géographiques pour le Grand Est. Ils présentent un grand nombre de signalements thermolfactifs, de pouvoir se mettre en contact avec la collectivité concernée. pour l'alerter sur cette question et se mettre à disposition pour travailler avec elle, si elle le souhaite, à la résolution de ce type de problématiques. Alors ce dispositif signalaire a été mis en place en 2023 à l'échelle régionale, donc est vraiment accessible à tous les habitants. L'objectif aussi vis-à-vis des territoires, c'est d'éviter des situations de conflits, parce qu'on sait que sur les sujets olfactifs, comme la réglementation, est assez moins consolidée que sur les polluants atmosphériques par exemple. Il y a souvent des interrogations qui demeurent, des insatisfactions, et ça peut conduire à des ruptures de dialogue, notamment entre les élus et leurs administrés, ce qui est préjudiciable sur l'ensemble de la gestion d'une politique publique sur les territoires.

  • Speaker #0

    Depuis 2019, Atmo Grand Est accompagne notamment le Grand Rhin, c'est la ville de Strasbourg, pour résoudre les nuisances olfactives. Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    Alors c'est effectivement des dispositifs que l'on a déployés pour résoudre, au-delà du signalement, ces problématiques. On l'a vu, les odeurs apparaissent comme subjectives. Lorsque nous sommes à l'école, autant on nous apprend à distinguer les couleurs, autant, comme je l'ai expliqué, par rapport à la problématique odeur, il faudra un référentiel commun, c'est assez complexe. En revanche, pour résoudre ces problèmes-là, d'un point de vue technique, il existe différents référentiels qui associent une évocation à des éléments très particuliers, très discriminants. Vous avez tout un tas de référentiels qui sont à disposition. Les associations de surveillance de la qualité de l'air ont décidé de travailler avec ce qu'on appelle le référentiel du langage d'aîné. Pourquoi ? Parce que c'est un dispositif qui nous permet de mettre en relation une note odorante avec une famille chimique. Et pour nous, c'est extrêmement puissant puisque ça nous permet potentiellement de déployer des campagnes de mesure, de mesurer les niveaux de concentration du composé qui est responsable de la problématique olfactive. et de vérifier si les niveaux de concentration sont problématiques ou pas d'un point de vue sanitaire. Donc depuis la mise en œuvre de ces dispositifs, nous n'avons pas été amenés à aller jusqu'à des mesures pour vérifier des problématiques de concentration. Pour le moment, on passe essentiellement par du dialogue, c'est-à-dire qu'un bilan est réalisé, par exemple sur le territoire du Grand Reims, via le dispositif Melchior, qui est le dispositif de suivi olfactif le plus abouti sur la région Grand Est. et qui permet de mettre autour de la table, sous pilotage de la collectivité, de l'élu du Grand Reims, l'ensemble des parties prenantes. Donc Atmo Grand Est accompagne sur la partie objectivation, des bilans, des nuisances olfactives, de leur intensité, comment elles évoluent au cours du temps, comment elles évoluent en fonction des communes du territoire du Grand Reims. Également sont présents les différents acteurs économiques, acteurs agricoles, les associations également de riverains. ainsi que les élus qui sont également conviés à ces échanges et qui permettent finalement de dénouer par le partage d'un diagnostic commun qui du coup est objectivé parce qu'il est sur une période suffisamment longue pour compiler des informations suffisamment représentatives et de pouvoir aménager un espace de dialogue pour trouver des solutions qui se font vraiment au cas par cas et qui sont des solutions qui ont vocation à être pérennes et peut-être ne pas supprimer. totalement l'odeur, mais en tout cas faire en sorte qu'il n'y ait plus de signalement et que les odeurs ne soient plus vécues comme gênantes ou problématiques par les riverains.

  • Speaker #0

    Pour donner quelques clés à nos auditeurs, peut-on indiquer comment procéder en cas de conflit de voisinage concernant quelques cas pratiques comme le brûlage des déchets verts, le dépôt de déchets à l'air libre ?

  • Speaker #1

    Alors, concernant les troubles anormaux de voisinage, en cas de nuisance olfactive notamment, on considère que c'est lorsque la nuisance dépasse une situation normale de voisinage. Tout est dans l'interprétation. Sachant qu'en zone rurale, habituellement, on considère qu'il y a quand même justement une tolérance en regard d'activités liées à la présence d'animaux notamment, est considérée comme quelque chose de normal, a fortiori si l'installation est déjà existante, est déjà installée avant le riverain. Concernant le brûlage des déchets verts, il n'est pas inutile de rappeler qu'il est interdit de brûler des déchets verts, que ce soit des végétaux secs ou humides, avec un incinérateur de jardin, c'est également interdit ou à l'air libre bien sûr. En termes de végétaux de jardin, on parle bien sûr de tout ce qui est tonte. tontes de pelouse, feuilles mortes, résidus de taille, de haies ou d'arbustes, résidus de débroussaillage, mais également épauchures de faux légumes, ça rentre aussi dans cette catégorie. Donc il est possible de les utiliser en paillage, en compost individuel, puisqu'ils sont biodégradables, donc ils peuvent parfaitement être réutilisés. Dans le cas contraire, il faut respecter les règles qui ont été mises en place par la commune, soit par la collecte sélective, soit par la présence de déchetteries, où il faut aller déposer effectivement les déchets verts. A noter qu'en cas de brûlage de ces déchets, outre les nuisances olfactives, on est susceptible aussi d'avoir un impact sanitaire, puisqu'on peut avoir émission à un certain nombre de composés problématiques dans l'environnement. C'est le cas de dioxines, on ne le sait pas toujours, mais brûler ces déchets verts peut émettre des dioxines dans l'environnement, ce qui pose effectivement la question par rapport à l'impact sanitaire. Et puis vous avez en période un petit peu plus sèche également des problématiques liées au risque d'incendie ou propagation. qui peuvent également se produire.

  • Speaker #0

    Donc là, c'est auprès du maire qu'il faut s'adresser si jamais, effectivement, il y a des problèmes au niveau du voisinage ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, pour connaître justement le mode de traitement de ces déchets verts, soit collecte sélective, soit déchetterie, il faut se renseigner auprès de sa commune, sachant que certaines communes, alors il y en a très peu, mais peuvent déroger habituellement, soit parce qu'elles n'ont pas possibilité de mettre en place une collecte, soit parce que la déchetterie est beaucoup trop éloignée. Donc il y a des dérogations qui sont possibles, mais ça reste des situations de plus en plus rares. Et si vous constatez effectivement des brûlages de déchets verts, comme c'est effectivement réglementé, vous avez la possibilité d'informer la mairie pour faire part dans nos respects de la réglementation.

  • Speaker #0

    Un mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Un mot de la fin, ce qui touche aux nuisances olfactives, effectivement, est peu réglementé. Néanmoins, il ne faut pas négliger, y compris l'impact sanitaire, en termes de stress. qui peut être induit sur les odeurs, même si on a insisté sur leur aspect objectif, elles sont vécues, elles existent pour la personne, elles peuvent être mal vécues justement, et induire des situations de stress psychologique avec certains symptômes. Donc si vous avez une problématique olfactivillia, ne pas hésiter à minima à faire un signalement sur signaler. Et en situation effectivement où cette problématique sera assez généraliste, nous sommes en capacité de l'identifier et de pouvoir se rapprocher de la collectivité pour essayer d'apporter des solutions.

  • Speaker #0

    Merci Emmanuelle,

  • Speaker #1

    merci Vanessa.

  • Speaker #0

    Alors en résumé, les mauvaises odeurs dans nos villes et nos campagnes sont des nuisances de tout premier plan. Bien que subjectives et construites par notre histoire et nos références culturelles, elles n'en sont pas moins réelles pour ceux qui les sentent. Ces mauvaises odeurs ne sont pas forcément toxiques. Néanmoins, certaines émanations questionnent nos concitoyens qui demandent de l'information sur leur provenance, leur inocuité, leur rémanence et surtout l'action des pouvoirs publics pour les éradiquer. Les collectivités territoriales comme les mairies et les communautés de communes ainsi que les préfectures sont souvent au front sur ces questions. L'association Atmo Grand Est a développé une plateforme de signalement signalaire que les habitants du Grand Est puissent signaler tout désagrément en termes d'odeurs. et pour que l'information remonte à nos décideurs. Pour ce qui concerne les polluants atmosphériques, vous pouvez également télécharger l'application Air2Go. Ceci fait partie de notre pouvoir d'agir, utilisons-les ! Découvrez nos podcasts L'Environnement au cœur de ma santé ou pour d'autres épisodes sur la qualité de l'air extérieur, les pollens et allergies avec Atmo Grand Est et bien d'autres.

  • Speaker #1

    A bientôt !

Description

Eaux usées, épandages agricoles, odeur du fumier, brûlages des déchets verts, rejets industriels, stations d’épuration... ces pollutions olfactives peuvent soulever des questions de toxicité pour l’homme, même si une mauvaise odeur n’est pas forcément un danger pour la santé.


Pour le 10e épisode de son podcast « L'environnement au cœur de ma santé », la Mutualité Française Grand Est donne la parole à Emmanuelle Drab-Sommesous, Directrice Accompagnement et Développement chez ATMO Grand Est, qui nous permettra d’en apprendre davantage sur les odeurs que nous respirons, sur l’état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.


Cet épisode est proposé par la Mutualité Française Grand Est, en partenariat avec ATMO Grand Est, l'Agence Régionale de Santé Grand Est, la Région Grand Est et la Dreal Grand Est dans le cadre du Plan régional santé environnement (PRSE).


Qu'avez-vous pensé de ce podcast ? Dites-le nous via ce formulaire de satisfaction anonyme : https://forms.gle/AkCgcT2xSuF4odJs6


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast L'environnement au cœur de ma santé, le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Cet épisode est proposé par la Mutualité Française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est et Atmo Grand Est. Brûlage des déchets verts, rejet industriel, station d'épuration, épandage agricole peuvent émettre des odeurs dans nos villes et nos campagnes, qui ne sont pas toutes agréables. Nos concitoyens se questionnent parfois sur leur toxicité pour leur santé et leur pouvoir d'agir face à ces rejets. Pour cet épisode consacré à la qualité de l'air, je reçois Emmanuelle Drapsomsou, directrice accompagnement et développement chez Atmo Grand Est, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur les odeurs que nous respirons en Grand Est, l'état de la science. à ce sujet et les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour les traiter. Bonjour Emmanuelle.

  • Speaker #1

    Bonjour Vanessa.

  • Speaker #0

    Les nuisances olfactives apparaissent comme le deuxième motif de plainte après le bruit. Elles sont définies par le Code de l'environnement comme des événements polluants qui contribuent notamment à la dégradation du cadre de vie des habitants d'un territoire. Emmanuelle, vous travaillez à Tmo Grand Est, qui est une association de référence en matière de surveillance de la qualité de l'air. Pouvez-vous nous présenter votre association en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Atmo Grand Est est l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air en région Grand Est. Nous sommes agréés via notamment la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie de 1996. Il précise que l'État doit assurer la surveillance de la qualité de l'air avec le concours des collectivités. C'est à ce titre qu'Atmo Grand Est remplit effectivement une mission réglementaire. Globalement, nous avons quatre missions. La première est relative à la mesure des polluants réglementés dans l'air. C'est une douzaine de polluants qui font l'objet de cette surveillance. Au-delà de ces mesures, nous complétons les informations sur les territoires qui n'ont pas de mesure par de la modélisation, ce qui nous permet de fournir des cartes de pollution. Et ces cartes de pollution sont notamment mises à disposition via notre application Air2Go, qui permet à tout citoyen, donc après téléchargement, d'utiliser cette application pour identifier notamment les parcours les moins polluants et d'avoir une information en termes de prévision à trois jours, heure par heure, pour la commune qui l'intéresse. Deuxième mission, nous suivons également les polluants qui sont non réglementés, donc une liste assez large qui inclut l'ammoniaque, les pesticides, les particules ultra fines. Nous suivons également la radioactivité dans l'air ambiant et nous suivons également la problématique du radon en air intérieur. Troisième mission, nous accompagnons l'ensemble des acteurs du territoire sur leur politique publique, air, climat, énergie, santé. Et enfin, dernière mission, en termes d'information, sensibilisation, communication, et notamment vis-à-vis du grand public pour mieux appréhender toutes ces problématiques dans lesquelles il est pleinement acteur.

  • Speaker #0

    L'un de l'épisode d'aujourd'hui aborde les nuisances en termes de mauvaises odeurs. Comment se construit une odeur ?

  • Speaker #1

    Alors, l'odeur est identifiée via nos sens. qui permettent effectivement d'analyser l'odeur qui est perçue. Cette odeur habituellement est considérée comme subjective. Alors pourquoi dit-on subjectif ? Parce que l'interprétation et la caractérisation de cette odeur va dépendre d'un certain nombre de facteurs qui sont très personnels. Ça va dépendre notamment de notre capacité olfactive. On sait autour de nous que les personnes sont plus ou moins sensibles à un même niveau d'intensité d'odeur. Certains vont la détecter, d'autres non. Nous sommes également construits par notre histoire personnelle, par rapport à l'interaction que nous avons pu avoir dès le fœtus, qui est en capacité, via le liquide amniotique notamment, d'être plus ou moins sensible à certaines substances, et qui va prédéterminer, d'ailleurs on le sait, certaines préférences par rapport à certaines odeurs. Et puis tout au long de l'enfance, de la jeunesse, la manière dont on va interagir avec les odeurs, selon que nous sommes dans une situation qui est plutôt agréable ou désagréable. va effectivement conditionner notre perception d'odeur. Donc c'est vraiment cette construction qui va faire qu'en fonction de chacun, on va avoir des appréciations, des ressentis, des évocations qui seront différentes. Alors il est bien entendu que certaines odeurs sont très consensuelles, qui sentent particulièrement mauvais ou particulièrement bon, là-dessus bien entendu, mais bien souvent sur les problématiques de nuisance olfactive, on est parfois justement sur l'épaisseur du trait. À noter également... que, et vous l'avez évoqué par rapport à la définition des nuisances olfactives en termes de pollution, on parle de nuisances olfactives excessives, justement pour essayer de gommer cette subjectivité qui peut être identifiée. Et puis il est important aussi de noter que le nez humain est quand même particulièrement fin, il est en capacité de détecter en fonction des substances odorantes des niveaux très bas de l'ordre du ppb, c'est-à-dire une molécule parmi un milliard de molécules sont détectables par le nez humain sur certaines substances particulièrement odorantes.

  • Speaker #0

    Quelles sont généralement les sources de ces mauvaises odeurs dans l'air ambiant ?

  • Speaker #1

    Concernant les principales sources... odorantes. On pense bien souvent à l'activité industrielle dont deux secteurs ressortent de manière plus importante, le secteur agroalimentaire et le secteur de la chimie. Ils sont très odorants. A noter qu'en termes de réglementation sur les installations classées et donc surveillance par les services de l'État, seuls deux secteurs font l'objet de cette surveillance sur les nuisances olfactives. Donc il s'agit de tout ce qui relève du traitement des déchets ou des sous-produits animaux. et des installations de compostage de déchets non dangereux. Alors, on a évidemment tout ce qui tourne autour de l'activité agricole. Donc, il s'agisse effectivement de l'utilisation de fumier ou de lisier pour engrais, particulièrement odorants du fait des matières organiques qui sont utilisées. Tout ce qui tourne également autour de l'élevage, forcément, tout ce qui provient des animaux, donc les bâtiments d'élevage, mais également les méthaniseurs, pour lesquels il y a souvent beaucoup d'interrogations. Le secteur du traitement des déchets, on l'a évoqué, les stations d'épuration, souvent sont sources de nuisances, et puis le transport. Dans les grandes villes notamment, il y a des gènes en termes de nuisances olfactives liées au transport sur certains axes particulièrement pratiqués. Concernant notamment les méthaniseurs, puisque c'est un sujet assez récurrent sur les nuisances olfactives, il y a eu une étude qui a été menée en 2021. par la Fédération Atmo France, avec le soutien financier de l'ADEME et de GRDF, qui a permis de travailler sur une douzaine de méthaniseurs de caractéristiques assez diverses sur l'ensemble du territoire France métropolitaine, et qui a conduit à un certain nombre de conclusions en termes de résultats sur les nuisances olfactives. Donc globalement, on a effectivement des intensités d'odeurs qui sont assez élevées, entre 0, 200, 230 mètres. On est sur des intensités odorantes qui sont de forte à moyenne et qui décroissent assez rapidement sur une distance entre 230 et près de 2300 mètres où on passe d'une intensité moyenne à une intensité faible. Mais là, ça dépend fortement des caractéristiques du méthaniseur en regard de ces nuisances olfactives.

  • Speaker #0

    La crainte des riverains est souvent que ces odeurs soient toxiques. Quel impact ces odeurs peuvent-elles avoir finalement sur la santé ?

  • Speaker #1

    On associe souvent caractère olfactif et toxicité, ce qui est incorrect, puisque en termes de concentration, le seuil olfactif n'est pas égal au seuil de toxicité. Donc il y a effectivement des substances qui peuvent être très odorantes, avec un seuil olfactif bas, mais avec un seuil de toxicologie qui soit plus élevé, et donc un effet sanitaire qui n'est pas... effectifs au moment où on sent l'odeur. À l'inverse, on a des substances qui sont parfaitement inodores et qui sont extrêmement dangereuses, voire mortelles. C'est notamment le cas du monoxyde de carbone, puisqu'en France, on a à peu près une centaine de décès par an liés à ce type d'intoxication. Et en termes d'intoxication à proprement parler, c'est plus de 1000 personnes environ qui sont concernées. Donc, il y a effectivement un sujet pour cet aspect avec une vigilance bien sûre à avoir. en termes de vérification et de suivi de ces équipements de combustion, puisque le monoxyde de carbone est produit principalement du fait de combustions incomplètes, incorrectes, quel que soit le type de combustible que vous utilisez, que ce soit du bois, que ce soit du charbon, peu importe, le combustible, vous pouvez avoir ce type de phénomène qui peut se développer. Donc une grande attention à avoir sur ce type de composé, et on a vraiment des connexions entre les deux niveaux. Après, vous pouvez effectivement avoir des composés qui ont un niveau de toxicité qui peut aussi être proche du niveau olfactif. Alors à l'inverse, on peut citer le cas de l'hydrogène sulfuré, qui est un composé pour le coup particulièrement odorant, dont on détecte extrêmement rapidement, avec des odeurs effectivement souvent associées à l'œuf pourri, etc. et qui en revanche présente un seuil de toxicité beaucoup plus fort. plus élevée. Donc habituellement lorsqu'on sent cette odeur, même si elle est assez prégnante, elle n'est pas forcément effectivement synonyme de problématique sanitaire.

  • Speaker #0

    Le principe de cette émission est de donner des conseils pratiques à nos auditeurs, leur donner des clés pour agir. Comment les habitants du Grand Est peuvent réagir face à ces odeurs insistantes ? À qui les auditeurs peuvent-ils donc signaler les nuisances olfactives sur le Grand Est ?

  • Speaker #1

    En dehors des problématiques de voisinage qui sont assez particulières, Atmo Grand S met à disposition une application qui est gratuite, qui ne nécessite pas d'inscription au moment des signalements et qui permet de collecter les nuisances olfactives. Ce sont plusieurs formulaires qui doivent être remplis avec un menu déroulant, c'est quatre questions à répondre, avec capacité géolocalisation, il faut spécifier la date. et puis l'heure de l'événement. Et on vous demandera s'il s'agit de perception par bouffée ou en continu, si les intensités sont plus ou moins fortes, si le ressenti est plus ou moins gênant, et avec des propositions, des vocations assez parlantes, avec par exemple l'évocation d'acide, odeurs acides, piquantes, des odeurs de brûlée, des goûts. de pain, de biscuits, de solvants, etc. Donc il y a une douzaine d'évocations qui sont proposées. Une fois que ce formulaire est validé, l'information est directement bancarisée par Atmo Grand Est, dans sa base de données. L'objectif est, pour Atmo Grand Est, de pouvoir identifier, à partir d'un bilan annuel, les secteurs géographiques pour le Grand Est. Ils présentent un grand nombre de signalements thermolfactifs, de pouvoir se mettre en contact avec la collectivité concernée. pour l'alerter sur cette question et se mettre à disposition pour travailler avec elle, si elle le souhaite, à la résolution de ce type de problématiques. Alors ce dispositif signalaire a été mis en place en 2023 à l'échelle régionale, donc est vraiment accessible à tous les habitants. L'objectif aussi vis-à-vis des territoires, c'est d'éviter des situations de conflits, parce qu'on sait que sur les sujets olfactifs, comme la réglementation, est assez moins consolidée que sur les polluants atmosphériques par exemple. Il y a souvent des interrogations qui demeurent, des insatisfactions, et ça peut conduire à des ruptures de dialogue, notamment entre les élus et leurs administrés, ce qui est préjudiciable sur l'ensemble de la gestion d'une politique publique sur les territoires.

  • Speaker #0

    Depuis 2019, Atmo Grand Est accompagne notamment le Grand Rhin, c'est la ville de Strasbourg, pour résoudre les nuisances olfactives. Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    Alors c'est effectivement des dispositifs que l'on a déployés pour résoudre, au-delà du signalement, ces problématiques. On l'a vu, les odeurs apparaissent comme subjectives. Lorsque nous sommes à l'école, autant on nous apprend à distinguer les couleurs, autant, comme je l'ai expliqué, par rapport à la problématique odeur, il faudra un référentiel commun, c'est assez complexe. En revanche, pour résoudre ces problèmes-là, d'un point de vue technique, il existe différents référentiels qui associent une évocation à des éléments très particuliers, très discriminants. Vous avez tout un tas de référentiels qui sont à disposition. Les associations de surveillance de la qualité de l'air ont décidé de travailler avec ce qu'on appelle le référentiel du langage d'aîné. Pourquoi ? Parce que c'est un dispositif qui nous permet de mettre en relation une note odorante avec une famille chimique. Et pour nous, c'est extrêmement puissant puisque ça nous permet potentiellement de déployer des campagnes de mesure, de mesurer les niveaux de concentration du composé qui est responsable de la problématique olfactive. et de vérifier si les niveaux de concentration sont problématiques ou pas d'un point de vue sanitaire. Donc depuis la mise en œuvre de ces dispositifs, nous n'avons pas été amenés à aller jusqu'à des mesures pour vérifier des problématiques de concentration. Pour le moment, on passe essentiellement par du dialogue, c'est-à-dire qu'un bilan est réalisé, par exemple sur le territoire du Grand Reims, via le dispositif Melchior, qui est le dispositif de suivi olfactif le plus abouti sur la région Grand Est. et qui permet de mettre autour de la table, sous pilotage de la collectivité, de l'élu du Grand Reims, l'ensemble des parties prenantes. Donc Atmo Grand Est accompagne sur la partie objectivation, des bilans, des nuisances olfactives, de leur intensité, comment elles évoluent au cours du temps, comment elles évoluent en fonction des communes du territoire du Grand Reims. Également sont présents les différents acteurs économiques, acteurs agricoles, les associations également de riverains. ainsi que les élus qui sont également conviés à ces échanges et qui permettent finalement de dénouer par le partage d'un diagnostic commun qui du coup est objectivé parce qu'il est sur une période suffisamment longue pour compiler des informations suffisamment représentatives et de pouvoir aménager un espace de dialogue pour trouver des solutions qui se font vraiment au cas par cas et qui sont des solutions qui ont vocation à être pérennes et peut-être ne pas supprimer. totalement l'odeur, mais en tout cas faire en sorte qu'il n'y ait plus de signalement et que les odeurs ne soient plus vécues comme gênantes ou problématiques par les riverains.

  • Speaker #0

    Pour donner quelques clés à nos auditeurs, peut-on indiquer comment procéder en cas de conflit de voisinage concernant quelques cas pratiques comme le brûlage des déchets verts, le dépôt de déchets à l'air libre ?

  • Speaker #1

    Alors, concernant les troubles anormaux de voisinage, en cas de nuisance olfactive notamment, on considère que c'est lorsque la nuisance dépasse une situation normale de voisinage. Tout est dans l'interprétation. Sachant qu'en zone rurale, habituellement, on considère qu'il y a quand même justement une tolérance en regard d'activités liées à la présence d'animaux notamment, est considérée comme quelque chose de normal, a fortiori si l'installation est déjà existante, est déjà installée avant le riverain. Concernant le brûlage des déchets verts, il n'est pas inutile de rappeler qu'il est interdit de brûler des déchets verts, que ce soit des végétaux secs ou humides, avec un incinérateur de jardin, c'est également interdit ou à l'air libre bien sûr. En termes de végétaux de jardin, on parle bien sûr de tout ce qui est tonte. tontes de pelouse, feuilles mortes, résidus de taille, de haies ou d'arbustes, résidus de débroussaillage, mais également épauchures de faux légumes, ça rentre aussi dans cette catégorie. Donc il est possible de les utiliser en paillage, en compost individuel, puisqu'ils sont biodégradables, donc ils peuvent parfaitement être réutilisés. Dans le cas contraire, il faut respecter les règles qui ont été mises en place par la commune, soit par la collecte sélective, soit par la présence de déchetteries, où il faut aller déposer effectivement les déchets verts. A noter qu'en cas de brûlage de ces déchets, outre les nuisances olfactives, on est susceptible aussi d'avoir un impact sanitaire, puisqu'on peut avoir émission à un certain nombre de composés problématiques dans l'environnement. C'est le cas de dioxines, on ne le sait pas toujours, mais brûler ces déchets verts peut émettre des dioxines dans l'environnement, ce qui pose effectivement la question par rapport à l'impact sanitaire. Et puis vous avez en période un petit peu plus sèche également des problématiques liées au risque d'incendie ou propagation. qui peuvent également se produire.

  • Speaker #0

    Donc là, c'est auprès du maire qu'il faut s'adresser si jamais, effectivement, il y a des problèmes au niveau du voisinage ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, pour connaître justement le mode de traitement de ces déchets verts, soit collecte sélective, soit déchetterie, il faut se renseigner auprès de sa commune, sachant que certaines communes, alors il y en a très peu, mais peuvent déroger habituellement, soit parce qu'elles n'ont pas possibilité de mettre en place une collecte, soit parce que la déchetterie est beaucoup trop éloignée. Donc il y a des dérogations qui sont possibles, mais ça reste des situations de plus en plus rares. Et si vous constatez effectivement des brûlages de déchets verts, comme c'est effectivement réglementé, vous avez la possibilité d'informer la mairie pour faire part dans nos respects de la réglementation.

  • Speaker #0

    Un mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Un mot de la fin, ce qui touche aux nuisances olfactives, effectivement, est peu réglementé. Néanmoins, il ne faut pas négliger, y compris l'impact sanitaire, en termes de stress. qui peut être induit sur les odeurs, même si on a insisté sur leur aspect objectif, elles sont vécues, elles existent pour la personne, elles peuvent être mal vécues justement, et induire des situations de stress psychologique avec certains symptômes. Donc si vous avez une problématique olfactivillia, ne pas hésiter à minima à faire un signalement sur signaler. Et en situation effectivement où cette problématique sera assez généraliste, nous sommes en capacité de l'identifier et de pouvoir se rapprocher de la collectivité pour essayer d'apporter des solutions.

  • Speaker #0

    Merci Emmanuelle,

  • Speaker #1

    merci Vanessa.

  • Speaker #0

    Alors en résumé, les mauvaises odeurs dans nos villes et nos campagnes sont des nuisances de tout premier plan. Bien que subjectives et construites par notre histoire et nos références culturelles, elles n'en sont pas moins réelles pour ceux qui les sentent. Ces mauvaises odeurs ne sont pas forcément toxiques. Néanmoins, certaines émanations questionnent nos concitoyens qui demandent de l'information sur leur provenance, leur inocuité, leur rémanence et surtout l'action des pouvoirs publics pour les éradiquer. Les collectivités territoriales comme les mairies et les communautés de communes ainsi que les préfectures sont souvent au front sur ces questions. L'association Atmo Grand Est a développé une plateforme de signalement signalaire que les habitants du Grand Est puissent signaler tout désagrément en termes d'odeurs. et pour que l'information remonte à nos décideurs. Pour ce qui concerne les polluants atmosphériques, vous pouvez également télécharger l'application Air2Go. Ceci fait partie de notre pouvoir d'agir, utilisons-les ! Découvrez nos podcasts L'Environnement au cœur de ma santé ou pour d'autres épisodes sur la qualité de l'air extérieur, les pollens et allergies avec Atmo Grand Est et bien d'autres.

  • Speaker #1

    A bientôt !

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Description

Eaux usées, épandages agricoles, odeur du fumier, brûlages des déchets verts, rejets industriels, stations d’épuration... ces pollutions olfactives peuvent soulever des questions de toxicité pour l’homme, même si une mauvaise odeur n’est pas forcément un danger pour la santé.


Pour le 10e épisode de son podcast « L'environnement au cœur de ma santé », la Mutualité Française Grand Est donne la parole à Emmanuelle Drab-Sommesous, Directrice Accompagnement et Développement chez ATMO Grand Est, qui nous permettra d’en apprendre davantage sur les odeurs que nous respirons, sur l’état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.


Cet épisode est proposé par la Mutualité Française Grand Est, en partenariat avec ATMO Grand Est, l'Agence Régionale de Santé Grand Est, la Région Grand Est et la Dreal Grand Est dans le cadre du Plan régional santé environnement (PRSE).


Qu'avez-vous pensé de ce podcast ? Dites-le nous via ce formulaire de satisfaction anonyme : https://forms.gle/AkCgcT2xSuF4odJs6


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast L'environnement au cœur de ma santé, le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Cet épisode est proposé par la Mutualité Française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est et Atmo Grand Est. Brûlage des déchets verts, rejet industriel, station d'épuration, épandage agricole peuvent émettre des odeurs dans nos villes et nos campagnes, qui ne sont pas toutes agréables. Nos concitoyens se questionnent parfois sur leur toxicité pour leur santé et leur pouvoir d'agir face à ces rejets. Pour cet épisode consacré à la qualité de l'air, je reçois Emmanuelle Drapsomsou, directrice accompagnement et développement chez Atmo Grand Est, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur les odeurs que nous respirons en Grand Est, l'état de la science. à ce sujet et les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour les traiter. Bonjour Emmanuelle.

  • Speaker #1

    Bonjour Vanessa.

  • Speaker #0

    Les nuisances olfactives apparaissent comme le deuxième motif de plainte après le bruit. Elles sont définies par le Code de l'environnement comme des événements polluants qui contribuent notamment à la dégradation du cadre de vie des habitants d'un territoire. Emmanuelle, vous travaillez à Tmo Grand Est, qui est une association de référence en matière de surveillance de la qualité de l'air. Pouvez-vous nous présenter votre association en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Atmo Grand Est est l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air en région Grand Est. Nous sommes agréés via notamment la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie de 1996. Il précise que l'État doit assurer la surveillance de la qualité de l'air avec le concours des collectivités. C'est à ce titre qu'Atmo Grand Est remplit effectivement une mission réglementaire. Globalement, nous avons quatre missions. La première est relative à la mesure des polluants réglementés dans l'air. C'est une douzaine de polluants qui font l'objet de cette surveillance. Au-delà de ces mesures, nous complétons les informations sur les territoires qui n'ont pas de mesure par de la modélisation, ce qui nous permet de fournir des cartes de pollution. Et ces cartes de pollution sont notamment mises à disposition via notre application Air2Go, qui permet à tout citoyen, donc après téléchargement, d'utiliser cette application pour identifier notamment les parcours les moins polluants et d'avoir une information en termes de prévision à trois jours, heure par heure, pour la commune qui l'intéresse. Deuxième mission, nous suivons également les polluants qui sont non réglementés, donc une liste assez large qui inclut l'ammoniaque, les pesticides, les particules ultra fines. Nous suivons également la radioactivité dans l'air ambiant et nous suivons également la problématique du radon en air intérieur. Troisième mission, nous accompagnons l'ensemble des acteurs du territoire sur leur politique publique, air, climat, énergie, santé. Et enfin, dernière mission, en termes d'information, sensibilisation, communication, et notamment vis-à-vis du grand public pour mieux appréhender toutes ces problématiques dans lesquelles il est pleinement acteur.

  • Speaker #0

    L'un de l'épisode d'aujourd'hui aborde les nuisances en termes de mauvaises odeurs. Comment se construit une odeur ?

  • Speaker #1

    Alors, l'odeur est identifiée via nos sens. qui permettent effectivement d'analyser l'odeur qui est perçue. Cette odeur habituellement est considérée comme subjective. Alors pourquoi dit-on subjectif ? Parce que l'interprétation et la caractérisation de cette odeur va dépendre d'un certain nombre de facteurs qui sont très personnels. Ça va dépendre notamment de notre capacité olfactive. On sait autour de nous que les personnes sont plus ou moins sensibles à un même niveau d'intensité d'odeur. Certains vont la détecter, d'autres non. Nous sommes également construits par notre histoire personnelle, par rapport à l'interaction que nous avons pu avoir dès le fœtus, qui est en capacité, via le liquide amniotique notamment, d'être plus ou moins sensible à certaines substances, et qui va prédéterminer, d'ailleurs on le sait, certaines préférences par rapport à certaines odeurs. Et puis tout au long de l'enfance, de la jeunesse, la manière dont on va interagir avec les odeurs, selon que nous sommes dans une situation qui est plutôt agréable ou désagréable. va effectivement conditionner notre perception d'odeur. Donc c'est vraiment cette construction qui va faire qu'en fonction de chacun, on va avoir des appréciations, des ressentis, des évocations qui seront différentes. Alors il est bien entendu que certaines odeurs sont très consensuelles, qui sentent particulièrement mauvais ou particulièrement bon, là-dessus bien entendu, mais bien souvent sur les problématiques de nuisance olfactive, on est parfois justement sur l'épaisseur du trait. À noter également... que, et vous l'avez évoqué par rapport à la définition des nuisances olfactives en termes de pollution, on parle de nuisances olfactives excessives, justement pour essayer de gommer cette subjectivité qui peut être identifiée. Et puis il est important aussi de noter que le nez humain est quand même particulièrement fin, il est en capacité de détecter en fonction des substances odorantes des niveaux très bas de l'ordre du ppb, c'est-à-dire une molécule parmi un milliard de molécules sont détectables par le nez humain sur certaines substances particulièrement odorantes.

  • Speaker #0

    Quelles sont généralement les sources de ces mauvaises odeurs dans l'air ambiant ?

  • Speaker #1

    Concernant les principales sources... odorantes. On pense bien souvent à l'activité industrielle dont deux secteurs ressortent de manière plus importante, le secteur agroalimentaire et le secteur de la chimie. Ils sont très odorants. A noter qu'en termes de réglementation sur les installations classées et donc surveillance par les services de l'État, seuls deux secteurs font l'objet de cette surveillance sur les nuisances olfactives. Donc il s'agit de tout ce qui relève du traitement des déchets ou des sous-produits animaux. et des installations de compostage de déchets non dangereux. Alors, on a évidemment tout ce qui tourne autour de l'activité agricole. Donc, il s'agisse effectivement de l'utilisation de fumier ou de lisier pour engrais, particulièrement odorants du fait des matières organiques qui sont utilisées. Tout ce qui tourne également autour de l'élevage, forcément, tout ce qui provient des animaux, donc les bâtiments d'élevage, mais également les méthaniseurs, pour lesquels il y a souvent beaucoup d'interrogations. Le secteur du traitement des déchets, on l'a évoqué, les stations d'épuration, souvent sont sources de nuisances, et puis le transport. Dans les grandes villes notamment, il y a des gènes en termes de nuisances olfactives liées au transport sur certains axes particulièrement pratiqués. Concernant notamment les méthaniseurs, puisque c'est un sujet assez récurrent sur les nuisances olfactives, il y a eu une étude qui a été menée en 2021. par la Fédération Atmo France, avec le soutien financier de l'ADEME et de GRDF, qui a permis de travailler sur une douzaine de méthaniseurs de caractéristiques assez diverses sur l'ensemble du territoire France métropolitaine, et qui a conduit à un certain nombre de conclusions en termes de résultats sur les nuisances olfactives. Donc globalement, on a effectivement des intensités d'odeurs qui sont assez élevées, entre 0, 200, 230 mètres. On est sur des intensités odorantes qui sont de forte à moyenne et qui décroissent assez rapidement sur une distance entre 230 et près de 2300 mètres où on passe d'une intensité moyenne à une intensité faible. Mais là, ça dépend fortement des caractéristiques du méthaniseur en regard de ces nuisances olfactives.

  • Speaker #0

    La crainte des riverains est souvent que ces odeurs soient toxiques. Quel impact ces odeurs peuvent-elles avoir finalement sur la santé ?

  • Speaker #1

    On associe souvent caractère olfactif et toxicité, ce qui est incorrect, puisque en termes de concentration, le seuil olfactif n'est pas égal au seuil de toxicité. Donc il y a effectivement des substances qui peuvent être très odorantes, avec un seuil olfactif bas, mais avec un seuil de toxicologie qui soit plus élevé, et donc un effet sanitaire qui n'est pas... effectifs au moment où on sent l'odeur. À l'inverse, on a des substances qui sont parfaitement inodores et qui sont extrêmement dangereuses, voire mortelles. C'est notamment le cas du monoxyde de carbone, puisqu'en France, on a à peu près une centaine de décès par an liés à ce type d'intoxication. Et en termes d'intoxication à proprement parler, c'est plus de 1000 personnes environ qui sont concernées. Donc, il y a effectivement un sujet pour cet aspect avec une vigilance bien sûre à avoir. en termes de vérification et de suivi de ces équipements de combustion, puisque le monoxyde de carbone est produit principalement du fait de combustions incomplètes, incorrectes, quel que soit le type de combustible que vous utilisez, que ce soit du bois, que ce soit du charbon, peu importe, le combustible, vous pouvez avoir ce type de phénomène qui peut se développer. Donc une grande attention à avoir sur ce type de composé, et on a vraiment des connexions entre les deux niveaux. Après, vous pouvez effectivement avoir des composés qui ont un niveau de toxicité qui peut aussi être proche du niveau olfactif. Alors à l'inverse, on peut citer le cas de l'hydrogène sulfuré, qui est un composé pour le coup particulièrement odorant, dont on détecte extrêmement rapidement, avec des odeurs effectivement souvent associées à l'œuf pourri, etc. et qui en revanche présente un seuil de toxicité beaucoup plus fort. plus élevée. Donc habituellement lorsqu'on sent cette odeur, même si elle est assez prégnante, elle n'est pas forcément effectivement synonyme de problématique sanitaire.

  • Speaker #0

    Le principe de cette émission est de donner des conseils pratiques à nos auditeurs, leur donner des clés pour agir. Comment les habitants du Grand Est peuvent réagir face à ces odeurs insistantes ? À qui les auditeurs peuvent-ils donc signaler les nuisances olfactives sur le Grand Est ?

  • Speaker #1

    En dehors des problématiques de voisinage qui sont assez particulières, Atmo Grand S met à disposition une application qui est gratuite, qui ne nécessite pas d'inscription au moment des signalements et qui permet de collecter les nuisances olfactives. Ce sont plusieurs formulaires qui doivent être remplis avec un menu déroulant, c'est quatre questions à répondre, avec capacité géolocalisation, il faut spécifier la date. et puis l'heure de l'événement. Et on vous demandera s'il s'agit de perception par bouffée ou en continu, si les intensités sont plus ou moins fortes, si le ressenti est plus ou moins gênant, et avec des propositions, des vocations assez parlantes, avec par exemple l'évocation d'acide, odeurs acides, piquantes, des odeurs de brûlée, des goûts. de pain, de biscuits, de solvants, etc. Donc il y a une douzaine d'évocations qui sont proposées. Une fois que ce formulaire est validé, l'information est directement bancarisée par Atmo Grand Est, dans sa base de données. L'objectif est, pour Atmo Grand Est, de pouvoir identifier, à partir d'un bilan annuel, les secteurs géographiques pour le Grand Est. Ils présentent un grand nombre de signalements thermolfactifs, de pouvoir se mettre en contact avec la collectivité concernée. pour l'alerter sur cette question et se mettre à disposition pour travailler avec elle, si elle le souhaite, à la résolution de ce type de problématiques. Alors ce dispositif signalaire a été mis en place en 2023 à l'échelle régionale, donc est vraiment accessible à tous les habitants. L'objectif aussi vis-à-vis des territoires, c'est d'éviter des situations de conflits, parce qu'on sait que sur les sujets olfactifs, comme la réglementation, est assez moins consolidée que sur les polluants atmosphériques par exemple. Il y a souvent des interrogations qui demeurent, des insatisfactions, et ça peut conduire à des ruptures de dialogue, notamment entre les élus et leurs administrés, ce qui est préjudiciable sur l'ensemble de la gestion d'une politique publique sur les territoires.

  • Speaker #0

    Depuis 2019, Atmo Grand Est accompagne notamment le Grand Rhin, c'est la ville de Strasbourg, pour résoudre les nuisances olfactives. Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    Alors c'est effectivement des dispositifs que l'on a déployés pour résoudre, au-delà du signalement, ces problématiques. On l'a vu, les odeurs apparaissent comme subjectives. Lorsque nous sommes à l'école, autant on nous apprend à distinguer les couleurs, autant, comme je l'ai expliqué, par rapport à la problématique odeur, il faudra un référentiel commun, c'est assez complexe. En revanche, pour résoudre ces problèmes-là, d'un point de vue technique, il existe différents référentiels qui associent une évocation à des éléments très particuliers, très discriminants. Vous avez tout un tas de référentiels qui sont à disposition. Les associations de surveillance de la qualité de l'air ont décidé de travailler avec ce qu'on appelle le référentiel du langage d'aîné. Pourquoi ? Parce que c'est un dispositif qui nous permet de mettre en relation une note odorante avec une famille chimique. Et pour nous, c'est extrêmement puissant puisque ça nous permet potentiellement de déployer des campagnes de mesure, de mesurer les niveaux de concentration du composé qui est responsable de la problématique olfactive. et de vérifier si les niveaux de concentration sont problématiques ou pas d'un point de vue sanitaire. Donc depuis la mise en œuvre de ces dispositifs, nous n'avons pas été amenés à aller jusqu'à des mesures pour vérifier des problématiques de concentration. Pour le moment, on passe essentiellement par du dialogue, c'est-à-dire qu'un bilan est réalisé, par exemple sur le territoire du Grand Reims, via le dispositif Melchior, qui est le dispositif de suivi olfactif le plus abouti sur la région Grand Est. et qui permet de mettre autour de la table, sous pilotage de la collectivité, de l'élu du Grand Reims, l'ensemble des parties prenantes. Donc Atmo Grand Est accompagne sur la partie objectivation, des bilans, des nuisances olfactives, de leur intensité, comment elles évoluent au cours du temps, comment elles évoluent en fonction des communes du territoire du Grand Reims. Également sont présents les différents acteurs économiques, acteurs agricoles, les associations également de riverains. ainsi que les élus qui sont également conviés à ces échanges et qui permettent finalement de dénouer par le partage d'un diagnostic commun qui du coup est objectivé parce qu'il est sur une période suffisamment longue pour compiler des informations suffisamment représentatives et de pouvoir aménager un espace de dialogue pour trouver des solutions qui se font vraiment au cas par cas et qui sont des solutions qui ont vocation à être pérennes et peut-être ne pas supprimer. totalement l'odeur, mais en tout cas faire en sorte qu'il n'y ait plus de signalement et que les odeurs ne soient plus vécues comme gênantes ou problématiques par les riverains.

  • Speaker #0

    Pour donner quelques clés à nos auditeurs, peut-on indiquer comment procéder en cas de conflit de voisinage concernant quelques cas pratiques comme le brûlage des déchets verts, le dépôt de déchets à l'air libre ?

  • Speaker #1

    Alors, concernant les troubles anormaux de voisinage, en cas de nuisance olfactive notamment, on considère que c'est lorsque la nuisance dépasse une situation normale de voisinage. Tout est dans l'interprétation. Sachant qu'en zone rurale, habituellement, on considère qu'il y a quand même justement une tolérance en regard d'activités liées à la présence d'animaux notamment, est considérée comme quelque chose de normal, a fortiori si l'installation est déjà existante, est déjà installée avant le riverain. Concernant le brûlage des déchets verts, il n'est pas inutile de rappeler qu'il est interdit de brûler des déchets verts, que ce soit des végétaux secs ou humides, avec un incinérateur de jardin, c'est également interdit ou à l'air libre bien sûr. En termes de végétaux de jardin, on parle bien sûr de tout ce qui est tonte. tontes de pelouse, feuilles mortes, résidus de taille, de haies ou d'arbustes, résidus de débroussaillage, mais également épauchures de faux légumes, ça rentre aussi dans cette catégorie. Donc il est possible de les utiliser en paillage, en compost individuel, puisqu'ils sont biodégradables, donc ils peuvent parfaitement être réutilisés. Dans le cas contraire, il faut respecter les règles qui ont été mises en place par la commune, soit par la collecte sélective, soit par la présence de déchetteries, où il faut aller déposer effectivement les déchets verts. A noter qu'en cas de brûlage de ces déchets, outre les nuisances olfactives, on est susceptible aussi d'avoir un impact sanitaire, puisqu'on peut avoir émission à un certain nombre de composés problématiques dans l'environnement. C'est le cas de dioxines, on ne le sait pas toujours, mais brûler ces déchets verts peut émettre des dioxines dans l'environnement, ce qui pose effectivement la question par rapport à l'impact sanitaire. Et puis vous avez en période un petit peu plus sèche également des problématiques liées au risque d'incendie ou propagation. qui peuvent également se produire.

  • Speaker #0

    Donc là, c'est auprès du maire qu'il faut s'adresser si jamais, effectivement, il y a des problèmes au niveau du voisinage ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, pour connaître justement le mode de traitement de ces déchets verts, soit collecte sélective, soit déchetterie, il faut se renseigner auprès de sa commune, sachant que certaines communes, alors il y en a très peu, mais peuvent déroger habituellement, soit parce qu'elles n'ont pas possibilité de mettre en place une collecte, soit parce que la déchetterie est beaucoup trop éloignée. Donc il y a des dérogations qui sont possibles, mais ça reste des situations de plus en plus rares. Et si vous constatez effectivement des brûlages de déchets verts, comme c'est effectivement réglementé, vous avez la possibilité d'informer la mairie pour faire part dans nos respects de la réglementation.

  • Speaker #0

    Un mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Un mot de la fin, ce qui touche aux nuisances olfactives, effectivement, est peu réglementé. Néanmoins, il ne faut pas négliger, y compris l'impact sanitaire, en termes de stress. qui peut être induit sur les odeurs, même si on a insisté sur leur aspect objectif, elles sont vécues, elles existent pour la personne, elles peuvent être mal vécues justement, et induire des situations de stress psychologique avec certains symptômes. Donc si vous avez une problématique olfactivillia, ne pas hésiter à minima à faire un signalement sur signaler. Et en situation effectivement où cette problématique sera assez généraliste, nous sommes en capacité de l'identifier et de pouvoir se rapprocher de la collectivité pour essayer d'apporter des solutions.

  • Speaker #0

    Merci Emmanuelle,

  • Speaker #1

    merci Vanessa.

  • Speaker #0

    Alors en résumé, les mauvaises odeurs dans nos villes et nos campagnes sont des nuisances de tout premier plan. Bien que subjectives et construites par notre histoire et nos références culturelles, elles n'en sont pas moins réelles pour ceux qui les sentent. Ces mauvaises odeurs ne sont pas forcément toxiques. Néanmoins, certaines émanations questionnent nos concitoyens qui demandent de l'information sur leur provenance, leur inocuité, leur rémanence et surtout l'action des pouvoirs publics pour les éradiquer. Les collectivités territoriales comme les mairies et les communautés de communes ainsi que les préfectures sont souvent au front sur ces questions. L'association Atmo Grand Est a développé une plateforme de signalement signalaire que les habitants du Grand Est puissent signaler tout désagrément en termes d'odeurs. et pour que l'information remonte à nos décideurs. Pour ce qui concerne les polluants atmosphériques, vous pouvez également télécharger l'application Air2Go. Ceci fait partie de notre pouvoir d'agir, utilisons-les ! Découvrez nos podcasts L'Environnement au cœur de ma santé ou pour d'autres épisodes sur la qualité de l'air extérieur, les pollens et allergies avec Atmo Grand Est et bien d'autres.

  • Speaker #1

    A bientôt !

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Eaux usées, épandages agricoles, odeur du fumier, brûlages des déchets verts, rejets industriels, stations d’épuration... ces pollutions olfactives peuvent soulever des questions de toxicité pour l’homme, même si une mauvaise odeur n’est pas forcément un danger pour la santé.


Pour le 10e épisode de son podcast « L'environnement au cœur de ma santé », la Mutualité Française Grand Est donne la parole à Emmanuelle Drab-Sommesous, Directrice Accompagnement et Développement chez ATMO Grand Est, qui nous permettra d’en apprendre davantage sur les odeurs que nous respirons, sur l’état de la science à ce sujet et sur les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour préserver sa santé.


Cet épisode est proposé par la Mutualité Française Grand Est, en partenariat avec ATMO Grand Est, l'Agence Régionale de Santé Grand Est, la Région Grand Est et la Dreal Grand Est dans le cadre du Plan régional santé environnement (PRSE).


Qu'avez-vous pensé de ce podcast ? Dites-le nous via ce formulaire de satisfaction anonyme : https://forms.gle/AkCgcT2xSuF4odJs6


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  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, nous vous souhaitons la bienvenue dans le podcast L'environnement au cœur de ma santé, le rendez-vous qui explore les relations entre la santé et l'environnement. Je suis Vanessa Rougier, je travaille dans le champ de la prévention et promotion de la santé depuis 18 ans et avec l'aide de mes invités, je découvre quelles solutions pratiques mettre en œuvre au quotidien pour vivre mieux et en meilleure santé. Cet épisode est proposé par la Mutualité Française Grand Est en partenariat avec la DREAL Grand Est et Atmo Grand Est. Brûlage des déchets verts, rejet industriel, station d'épuration, épandage agricole peuvent émettre des odeurs dans nos villes et nos campagnes, qui ne sont pas toutes agréables. Nos concitoyens se questionnent parfois sur leur toxicité pour leur santé et leur pouvoir d'agir face à ces rejets. Pour cet épisode consacré à la qualité de l'air, je reçois Emmanuelle Drapsomsou, directrice accompagnement et développement chez Atmo Grand Est, qui nous permettra d'en apprendre davantage sur les odeurs que nous respirons en Grand Est, l'état de la science. à ce sujet et les solutions pratiques à mettre en œuvre au quotidien pour les traiter. Bonjour Emmanuelle.

  • Speaker #1

    Bonjour Vanessa.

  • Speaker #0

    Les nuisances olfactives apparaissent comme le deuxième motif de plainte après le bruit. Elles sont définies par le Code de l'environnement comme des événements polluants qui contribuent notamment à la dégradation du cadre de vie des habitants d'un territoire. Emmanuelle, vous travaillez à Tmo Grand Est, qui est une association de référence en matière de surveillance de la qualité de l'air. Pouvez-vous nous présenter votre association en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, bien sûr. Atmo Grand Est est l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air en région Grand Est. Nous sommes agréés via notamment la loi sur l'air et l'utilisation rationnelle de l'énergie de 1996. Il précise que l'État doit assurer la surveillance de la qualité de l'air avec le concours des collectivités. C'est à ce titre qu'Atmo Grand Est remplit effectivement une mission réglementaire. Globalement, nous avons quatre missions. La première est relative à la mesure des polluants réglementés dans l'air. C'est une douzaine de polluants qui font l'objet de cette surveillance. Au-delà de ces mesures, nous complétons les informations sur les territoires qui n'ont pas de mesure par de la modélisation, ce qui nous permet de fournir des cartes de pollution. Et ces cartes de pollution sont notamment mises à disposition via notre application Air2Go, qui permet à tout citoyen, donc après téléchargement, d'utiliser cette application pour identifier notamment les parcours les moins polluants et d'avoir une information en termes de prévision à trois jours, heure par heure, pour la commune qui l'intéresse. Deuxième mission, nous suivons également les polluants qui sont non réglementés, donc une liste assez large qui inclut l'ammoniaque, les pesticides, les particules ultra fines. Nous suivons également la radioactivité dans l'air ambiant et nous suivons également la problématique du radon en air intérieur. Troisième mission, nous accompagnons l'ensemble des acteurs du territoire sur leur politique publique, air, climat, énergie, santé. Et enfin, dernière mission, en termes d'information, sensibilisation, communication, et notamment vis-à-vis du grand public pour mieux appréhender toutes ces problématiques dans lesquelles il est pleinement acteur.

  • Speaker #0

    L'un de l'épisode d'aujourd'hui aborde les nuisances en termes de mauvaises odeurs. Comment se construit une odeur ?

  • Speaker #1

    Alors, l'odeur est identifiée via nos sens. qui permettent effectivement d'analyser l'odeur qui est perçue. Cette odeur habituellement est considérée comme subjective. Alors pourquoi dit-on subjectif ? Parce que l'interprétation et la caractérisation de cette odeur va dépendre d'un certain nombre de facteurs qui sont très personnels. Ça va dépendre notamment de notre capacité olfactive. On sait autour de nous que les personnes sont plus ou moins sensibles à un même niveau d'intensité d'odeur. Certains vont la détecter, d'autres non. Nous sommes également construits par notre histoire personnelle, par rapport à l'interaction que nous avons pu avoir dès le fœtus, qui est en capacité, via le liquide amniotique notamment, d'être plus ou moins sensible à certaines substances, et qui va prédéterminer, d'ailleurs on le sait, certaines préférences par rapport à certaines odeurs. Et puis tout au long de l'enfance, de la jeunesse, la manière dont on va interagir avec les odeurs, selon que nous sommes dans une situation qui est plutôt agréable ou désagréable. va effectivement conditionner notre perception d'odeur. Donc c'est vraiment cette construction qui va faire qu'en fonction de chacun, on va avoir des appréciations, des ressentis, des évocations qui seront différentes. Alors il est bien entendu que certaines odeurs sont très consensuelles, qui sentent particulièrement mauvais ou particulièrement bon, là-dessus bien entendu, mais bien souvent sur les problématiques de nuisance olfactive, on est parfois justement sur l'épaisseur du trait. À noter également... que, et vous l'avez évoqué par rapport à la définition des nuisances olfactives en termes de pollution, on parle de nuisances olfactives excessives, justement pour essayer de gommer cette subjectivité qui peut être identifiée. Et puis il est important aussi de noter que le nez humain est quand même particulièrement fin, il est en capacité de détecter en fonction des substances odorantes des niveaux très bas de l'ordre du ppb, c'est-à-dire une molécule parmi un milliard de molécules sont détectables par le nez humain sur certaines substances particulièrement odorantes.

  • Speaker #0

    Quelles sont généralement les sources de ces mauvaises odeurs dans l'air ambiant ?

  • Speaker #1

    Concernant les principales sources... odorantes. On pense bien souvent à l'activité industrielle dont deux secteurs ressortent de manière plus importante, le secteur agroalimentaire et le secteur de la chimie. Ils sont très odorants. A noter qu'en termes de réglementation sur les installations classées et donc surveillance par les services de l'État, seuls deux secteurs font l'objet de cette surveillance sur les nuisances olfactives. Donc il s'agit de tout ce qui relève du traitement des déchets ou des sous-produits animaux. et des installations de compostage de déchets non dangereux. Alors, on a évidemment tout ce qui tourne autour de l'activité agricole. Donc, il s'agisse effectivement de l'utilisation de fumier ou de lisier pour engrais, particulièrement odorants du fait des matières organiques qui sont utilisées. Tout ce qui tourne également autour de l'élevage, forcément, tout ce qui provient des animaux, donc les bâtiments d'élevage, mais également les méthaniseurs, pour lesquels il y a souvent beaucoup d'interrogations. Le secteur du traitement des déchets, on l'a évoqué, les stations d'épuration, souvent sont sources de nuisances, et puis le transport. Dans les grandes villes notamment, il y a des gènes en termes de nuisances olfactives liées au transport sur certains axes particulièrement pratiqués. Concernant notamment les méthaniseurs, puisque c'est un sujet assez récurrent sur les nuisances olfactives, il y a eu une étude qui a été menée en 2021. par la Fédération Atmo France, avec le soutien financier de l'ADEME et de GRDF, qui a permis de travailler sur une douzaine de méthaniseurs de caractéristiques assez diverses sur l'ensemble du territoire France métropolitaine, et qui a conduit à un certain nombre de conclusions en termes de résultats sur les nuisances olfactives. Donc globalement, on a effectivement des intensités d'odeurs qui sont assez élevées, entre 0, 200, 230 mètres. On est sur des intensités odorantes qui sont de forte à moyenne et qui décroissent assez rapidement sur une distance entre 230 et près de 2300 mètres où on passe d'une intensité moyenne à une intensité faible. Mais là, ça dépend fortement des caractéristiques du méthaniseur en regard de ces nuisances olfactives.

  • Speaker #0

    La crainte des riverains est souvent que ces odeurs soient toxiques. Quel impact ces odeurs peuvent-elles avoir finalement sur la santé ?

  • Speaker #1

    On associe souvent caractère olfactif et toxicité, ce qui est incorrect, puisque en termes de concentration, le seuil olfactif n'est pas égal au seuil de toxicité. Donc il y a effectivement des substances qui peuvent être très odorantes, avec un seuil olfactif bas, mais avec un seuil de toxicologie qui soit plus élevé, et donc un effet sanitaire qui n'est pas... effectifs au moment où on sent l'odeur. À l'inverse, on a des substances qui sont parfaitement inodores et qui sont extrêmement dangereuses, voire mortelles. C'est notamment le cas du monoxyde de carbone, puisqu'en France, on a à peu près une centaine de décès par an liés à ce type d'intoxication. Et en termes d'intoxication à proprement parler, c'est plus de 1000 personnes environ qui sont concernées. Donc, il y a effectivement un sujet pour cet aspect avec une vigilance bien sûre à avoir. en termes de vérification et de suivi de ces équipements de combustion, puisque le monoxyde de carbone est produit principalement du fait de combustions incomplètes, incorrectes, quel que soit le type de combustible que vous utilisez, que ce soit du bois, que ce soit du charbon, peu importe, le combustible, vous pouvez avoir ce type de phénomène qui peut se développer. Donc une grande attention à avoir sur ce type de composé, et on a vraiment des connexions entre les deux niveaux. Après, vous pouvez effectivement avoir des composés qui ont un niveau de toxicité qui peut aussi être proche du niveau olfactif. Alors à l'inverse, on peut citer le cas de l'hydrogène sulfuré, qui est un composé pour le coup particulièrement odorant, dont on détecte extrêmement rapidement, avec des odeurs effectivement souvent associées à l'œuf pourri, etc. et qui en revanche présente un seuil de toxicité beaucoup plus fort. plus élevée. Donc habituellement lorsqu'on sent cette odeur, même si elle est assez prégnante, elle n'est pas forcément effectivement synonyme de problématique sanitaire.

  • Speaker #0

    Le principe de cette émission est de donner des conseils pratiques à nos auditeurs, leur donner des clés pour agir. Comment les habitants du Grand Est peuvent réagir face à ces odeurs insistantes ? À qui les auditeurs peuvent-ils donc signaler les nuisances olfactives sur le Grand Est ?

  • Speaker #1

    En dehors des problématiques de voisinage qui sont assez particulières, Atmo Grand S met à disposition une application qui est gratuite, qui ne nécessite pas d'inscription au moment des signalements et qui permet de collecter les nuisances olfactives. Ce sont plusieurs formulaires qui doivent être remplis avec un menu déroulant, c'est quatre questions à répondre, avec capacité géolocalisation, il faut spécifier la date. et puis l'heure de l'événement. Et on vous demandera s'il s'agit de perception par bouffée ou en continu, si les intensités sont plus ou moins fortes, si le ressenti est plus ou moins gênant, et avec des propositions, des vocations assez parlantes, avec par exemple l'évocation d'acide, odeurs acides, piquantes, des odeurs de brûlée, des goûts. de pain, de biscuits, de solvants, etc. Donc il y a une douzaine d'évocations qui sont proposées. Une fois que ce formulaire est validé, l'information est directement bancarisée par Atmo Grand Est, dans sa base de données. L'objectif est, pour Atmo Grand Est, de pouvoir identifier, à partir d'un bilan annuel, les secteurs géographiques pour le Grand Est. Ils présentent un grand nombre de signalements thermolfactifs, de pouvoir se mettre en contact avec la collectivité concernée. pour l'alerter sur cette question et se mettre à disposition pour travailler avec elle, si elle le souhaite, à la résolution de ce type de problématiques. Alors ce dispositif signalaire a été mis en place en 2023 à l'échelle régionale, donc est vraiment accessible à tous les habitants. L'objectif aussi vis-à-vis des territoires, c'est d'éviter des situations de conflits, parce qu'on sait que sur les sujets olfactifs, comme la réglementation, est assez moins consolidée que sur les polluants atmosphériques par exemple. Il y a souvent des interrogations qui demeurent, des insatisfactions, et ça peut conduire à des ruptures de dialogue, notamment entre les élus et leurs administrés, ce qui est préjudiciable sur l'ensemble de la gestion d'une politique publique sur les territoires.

  • Speaker #0

    Depuis 2019, Atmo Grand Est accompagne notamment le Grand Rhin, c'est la ville de Strasbourg, pour résoudre les nuisances olfactives. Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ?

  • Speaker #1

    Alors c'est effectivement des dispositifs que l'on a déployés pour résoudre, au-delà du signalement, ces problématiques. On l'a vu, les odeurs apparaissent comme subjectives. Lorsque nous sommes à l'école, autant on nous apprend à distinguer les couleurs, autant, comme je l'ai expliqué, par rapport à la problématique odeur, il faudra un référentiel commun, c'est assez complexe. En revanche, pour résoudre ces problèmes-là, d'un point de vue technique, il existe différents référentiels qui associent une évocation à des éléments très particuliers, très discriminants. Vous avez tout un tas de référentiels qui sont à disposition. Les associations de surveillance de la qualité de l'air ont décidé de travailler avec ce qu'on appelle le référentiel du langage d'aîné. Pourquoi ? Parce que c'est un dispositif qui nous permet de mettre en relation une note odorante avec une famille chimique. Et pour nous, c'est extrêmement puissant puisque ça nous permet potentiellement de déployer des campagnes de mesure, de mesurer les niveaux de concentration du composé qui est responsable de la problématique olfactive. et de vérifier si les niveaux de concentration sont problématiques ou pas d'un point de vue sanitaire. Donc depuis la mise en œuvre de ces dispositifs, nous n'avons pas été amenés à aller jusqu'à des mesures pour vérifier des problématiques de concentration. Pour le moment, on passe essentiellement par du dialogue, c'est-à-dire qu'un bilan est réalisé, par exemple sur le territoire du Grand Reims, via le dispositif Melchior, qui est le dispositif de suivi olfactif le plus abouti sur la région Grand Est. et qui permet de mettre autour de la table, sous pilotage de la collectivité, de l'élu du Grand Reims, l'ensemble des parties prenantes. Donc Atmo Grand Est accompagne sur la partie objectivation, des bilans, des nuisances olfactives, de leur intensité, comment elles évoluent au cours du temps, comment elles évoluent en fonction des communes du territoire du Grand Reims. Également sont présents les différents acteurs économiques, acteurs agricoles, les associations également de riverains. ainsi que les élus qui sont également conviés à ces échanges et qui permettent finalement de dénouer par le partage d'un diagnostic commun qui du coup est objectivé parce qu'il est sur une période suffisamment longue pour compiler des informations suffisamment représentatives et de pouvoir aménager un espace de dialogue pour trouver des solutions qui se font vraiment au cas par cas et qui sont des solutions qui ont vocation à être pérennes et peut-être ne pas supprimer. totalement l'odeur, mais en tout cas faire en sorte qu'il n'y ait plus de signalement et que les odeurs ne soient plus vécues comme gênantes ou problématiques par les riverains.

  • Speaker #0

    Pour donner quelques clés à nos auditeurs, peut-on indiquer comment procéder en cas de conflit de voisinage concernant quelques cas pratiques comme le brûlage des déchets verts, le dépôt de déchets à l'air libre ?

  • Speaker #1

    Alors, concernant les troubles anormaux de voisinage, en cas de nuisance olfactive notamment, on considère que c'est lorsque la nuisance dépasse une situation normale de voisinage. Tout est dans l'interprétation. Sachant qu'en zone rurale, habituellement, on considère qu'il y a quand même justement une tolérance en regard d'activités liées à la présence d'animaux notamment, est considérée comme quelque chose de normal, a fortiori si l'installation est déjà existante, est déjà installée avant le riverain. Concernant le brûlage des déchets verts, il n'est pas inutile de rappeler qu'il est interdit de brûler des déchets verts, que ce soit des végétaux secs ou humides, avec un incinérateur de jardin, c'est également interdit ou à l'air libre bien sûr. En termes de végétaux de jardin, on parle bien sûr de tout ce qui est tonte. tontes de pelouse, feuilles mortes, résidus de taille, de haies ou d'arbustes, résidus de débroussaillage, mais également épauchures de faux légumes, ça rentre aussi dans cette catégorie. Donc il est possible de les utiliser en paillage, en compost individuel, puisqu'ils sont biodégradables, donc ils peuvent parfaitement être réutilisés. Dans le cas contraire, il faut respecter les règles qui ont été mises en place par la commune, soit par la collecte sélective, soit par la présence de déchetteries, où il faut aller déposer effectivement les déchets verts. A noter qu'en cas de brûlage de ces déchets, outre les nuisances olfactives, on est susceptible aussi d'avoir un impact sanitaire, puisqu'on peut avoir émission à un certain nombre de composés problématiques dans l'environnement. C'est le cas de dioxines, on ne le sait pas toujours, mais brûler ces déchets verts peut émettre des dioxines dans l'environnement, ce qui pose effectivement la question par rapport à l'impact sanitaire. Et puis vous avez en période un petit peu plus sèche également des problématiques liées au risque d'incendie ou propagation. qui peuvent également se produire.

  • Speaker #0

    Donc là, c'est auprès du maire qu'il faut s'adresser si jamais, effectivement, il y a des problèmes au niveau du voisinage ?

  • Speaker #1

    Tout à fait. Donc, pour connaître justement le mode de traitement de ces déchets verts, soit collecte sélective, soit déchetterie, il faut se renseigner auprès de sa commune, sachant que certaines communes, alors il y en a très peu, mais peuvent déroger habituellement, soit parce qu'elles n'ont pas possibilité de mettre en place une collecte, soit parce que la déchetterie est beaucoup trop éloignée. Donc il y a des dérogations qui sont possibles, mais ça reste des situations de plus en plus rares. Et si vous constatez effectivement des brûlages de déchets verts, comme c'est effectivement réglementé, vous avez la possibilité d'informer la mairie pour faire part dans nos respects de la réglementation.

  • Speaker #0

    Un mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Un mot de la fin, ce qui touche aux nuisances olfactives, effectivement, est peu réglementé. Néanmoins, il ne faut pas négliger, y compris l'impact sanitaire, en termes de stress. qui peut être induit sur les odeurs, même si on a insisté sur leur aspect objectif, elles sont vécues, elles existent pour la personne, elles peuvent être mal vécues justement, et induire des situations de stress psychologique avec certains symptômes. Donc si vous avez une problématique olfactivillia, ne pas hésiter à minima à faire un signalement sur signaler. Et en situation effectivement où cette problématique sera assez généraliste, nous sommes en capacité de l'identifier et de pouvoir se rapprocher de la collectivité pour essayer d'apporter des solutions.

  • Speaker #0

    Merci Emmanuelle,

  • Speaker #1

    merci Vanessa.

  • Speaker #0

    Alors en résumé, les mauvaises odeurs dans nos villes et nos campagnes sont des nuisances de tout premier plan. Bien que subjectives et construites par notre histoire et nos références culturelles, elles n'en sont pas moins réelles pour ceux qui les sentent. Ces mauvaises odeurs ne sont pas forcément toxiques. Néanmoins, certaines émanations questionnent nos concitoyens qui demandent de l'information sur leur provenance, leur inocuité, leur rémanence et surtout l'action des pouvoirs publics pour les éradiquer. Les collectivités territoriales comme les mairies et les communautés de communes ainsi que les préfectures sont souvent au front sur ces questions. L'association Atmo Grand Est a développé une plateforme de signalement signalaire que les habitants du Grand Est puissent signaler tout désagrément en termes d'odeurs. et pour que l'information remonte à nos décideurs. Pour ce qui concerne les polluants atmosphériques, vous pouvez également télécharger l'application Air2Go. Ceci fait partie de notre pouvoir d'agir, utilisons-les ! Découvrez nos podcasts L'Environnement au cœur de ma santé ou pour d'autres épisodes sur la qualité de l'air extérieur, les pollens et allergies avec Atmo Grand Est et bien d'autres.

  • Speaker #1

    A bientôt !

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