- Speaker #0
Hello les passionnés d'industrie et de RH, bon ce podcast je l'ai vraiment pensé pour vous. Et son objectif, c'est de vous partager des stratégies, des astuces et de l'actionnable pour redevenir l'industrie qui fait envie. Et moi, je suis Claire Tonaillou, je suis hôte du podcast et fondatrice de Be Wanted. Mon objectif, c'est de faire rayonner l'industrie, enfin surtout la vôtre. Je vous aide à élaborer des stratégies d'attractivité et de fidélisation des talents qui accompagnent la croissance de votre entreprise. Mais je ne suis pas seule à ce micro, puisque chaque mois, je reçois deux invités qui vous présentent chacun quatre thématiques et donc quatre épisodes. Alors, c'est un shot de bonne pratique et de benchmark que vous trouverez dans vos oreilles chaque lundi et jeudi. Allez, j'ai terminé, c'est parti pour l'épisode et bonne écoute ! Bon, Céline, bonjour ! Comment vas-tu ?
- Speaker #1
Plutôt bien, écoute, il fait… il ne pleut pas, donc je vais bien.
- Speaker #0
Bah écoute, c'est pas le cas chez moi, mais je suis pas très loin de la Bretagne, donc est-ce vraiment surprenant ? En tout cas, je suis très contente de t'avoir aujourd'hui. On s'est rencontrés toutes les deux à Global Industries. L'occasion était trop belle, donc c'est à ce moment-là que je t'ai proposé de te recevoir dans le podcast. Ici, on commence toujours par trois questions. Qu'est-ce qui t'anime ? Qu'est-ce qui te révolte ? Et qu'est-ce qui te fait peur ?
- Speaker #1
Alors, qu'est-ce qui m'anime ? C'est pourquoi on est là aujourd'hui. C'est l'industrie et la transmission. L'industrie française, ça m'anime. C'est mon moteur. Après, qu'est-ce qui me révolte ? C'est l'injustice. C'est l'injustice et surtout en plus quand elle est faite auprès des enfants et des femmes. C'est des causes qui me touchent vraiment. Qu'est-ce qui me fait peur ? Un petit peu tout. C'est-à-dire que moi, je ne suis pas intérméraire. C'est un peu... Peut-être pas très bien de dire ça, parce que quand on est chef d'entreprise, on croit qu'on a peur de rien. Mais moi, je crois que j'ai un peu peur de tout. Voilà, donc la peur, c'est quelque chose où je travaille dessus, qui m'anime et qui me permet de ne pas faire trop d'erreurs.
- Speaker #0
Ah, c'est intéressant.
- Speaker #1
OK. Et pour toi,
- Speaker #0
alors, c'est quoi l'industrie qui fait envie ?
- Speaker #1
L'industrie qui fait envie, c'est l'industrie qui crée, qui innove. qui collaborent, qui osent et qui rallient. Pour moi, l'industrie, en fait, je me suis rendue compte qu'on pouvait tout faire dans l'industrie. Donc, l'industrie qui fait envie, c'est celle qu'on va faire voir aux gens et qu'on fera découvrir. Donc, l'industrie, elle est française, elle est magique et elle est peu connue. Et beau. Ce que je te propose maintenant,
- Speaker #0
c'est de te présenter comme tu le souhaites. Ici, on commence toujours, j'introduis toujours seulement par le prénom. Donc, peut-être nous dévoiler ton identité.
- Speaker #1
Alors, je m'appelle Céline Bourdin. Je vais rajouter Stépak parce que c'est mon né-parent. Parce que je ne peux pas me présenter sans parler de ma famille puisque je suis issue d'une famille d'entrepreneurs. Donc, il s'appelle Stépak Zimmerman. Donc, je suis issue, je suis une petite européenne. Je suis issue de l'immigration. Voilà, donc moi, je dirige l'entreprise familiale depuis j'ai 55 ans. Donc, je suis enfin à 21 ans, donc ça fait vraiment très longtemps. Et moi, peut-être ce que j'ai de particulier dans mon parcours, c'est que je suis la petite. J'avais un grand frère. J'ai toujours un grand frère d'ailleurs qui, lui, a décidé d'arrêter l'aventure de l'industrie. Donc, l'industrie, on l'aime ou on la quitte. Je crois qu'il y a un truc comme ça, mais moi, j'aime ça. Et aujourd'hui, mon entreprise s'appelle Manufacture d'éphémères et Papeterie de Bourret. Et je fabrique des nappes en papier pour la restauration. Et par une histoire, peut-être qu'on reviendra dessus, mais j'ai racheté il y a six ans mon fournisseur qui s'appelle Papeterie de Bourret. Donc maintenant, je suis ce qu'on appelle intégrée. Je fabrique du haut jusqu'en bas. Et voilà, c'est qui je suis, c'est une bourde. Donc,
- Speaker #0
tu es littéralement un bébé de l'industrie, alors.
- Speaker #1
Oui, voilà, oui, exactement. En fait, ce qui est assez rigolo, c'est que… Donc, je suis très amie de la French Tab avec BPI. Et quand j'ai lu le livre de Nicolas Dufour, j'ai compris quelque chose. Je suis un bébé d'industrie, mais qui a eu honte à un moment d'être un bébé d'industrie. Parce que dans les années 80, en fait, l'industrie, elle était… pas très bien représentée en France. J'avais 10 ans, j'étais une petite fille et en fait, à l'école, on critiquait beaucoup les industrielles. Moi, j'ai pris parti de dire que mon père était boueur et ma maman, femme de ménage. Parce que j'avais honte que mes parents soient en croque-pommeur. Donc je m'excuse aujourd'hui, tous ceux qui m'écouteront, je m'excuse pour mes parents, mais il y a eu un moment où j'avais un peu honte de l'industrie, parce qu'être industrielle, ce n'était pas très classe dans les années 80-80.
- Speaker #0
Tu penses que c'est lié à tout ce mouvement de vouloir délocaliser l'industrie ? Alors moi, dans les années 80...
- Speaker #1
Bon,
- Speaker #0
je ne voulais pas être désagréable, mais je suis quand même si bien que c'est les années 80. Mais la délocalisation a déjà commencé, le faiblesse, tout ça. Et en même temps, on était quand même dans une époque aussi de grande consommation. Tu vois, c'est ça qui est hyper surprenant dans ces années 80.
- Speaker #1
Oui, et moi, j'ai vraiment souvenir, en fait, de mes parents qui travaillaient beaucoup, qui étaient hyper investis puisque... Ma mère, en 1954, quand elle créait l'entreprise, voilà, donc les années 80, ils sont à plein dedans. Je veux dire, eux, ils roulent, ils adorent ce qu'ils font. Mais moi, en tant que petite fille, en fait, ce n'était pas hyper…
- Speaker #0
C'est pas grave, quoi.
- Speaker #1
Non, ce n'était pas sexy d'être chef d'entreprise, de faire de l'industrie. Il y avait l'image vraiment des pôles morts, de faire du bruit. Voilà, donc, ouais, moi, je n'étais pas très, très fière de mes parents.
- Speaker #0
Déjà, merci pour cette entrée en matière où tu nous livres déjà beaucoup de choses. Et merci aussi à vous qui nous écoutez, parce que vous êtes de plus en plus nombreux à écouter l'industrie qui fait envie, à nous faire des retours, des partages, à vous abonner. Donc, merci pour ça. Je vous demande juste une petite seconde de votre temps précieux, si vous pouvez mettre cinq étoiles. juste en haut sur la plateforme sur laquelle vous écoutez. Et vraiment, 10 secondes, top chrono. Je reviens à toi, Céline. Excuse-moi pour cette minute promotion. Tu viens de nous parler de ce qui t'anime, de ce qui t'indigne, de ce qui t'inquiète. Tu viens de nous dire ce que c'est pour toi l'industrie qui fait envie. Moi, je l'ai déjà senti et je pense qu'on le sent aussi au travers de cette introduction que tu ne fais pas les choses à moitié. Tu as une voix qui est forte, qui est incarnée. C'est vraiment ce que j'ai ressenti, en tout cas, quand on s'est rencontrés. Donc, on va commencer un peu fort. Comme tu le disais, tu es à la tête de la manufacture de l'éphémère. C'est dans un contexte d'héritage familial, de transmission qui t'est cher. Tu nous en as parlé déjà. Aujourd'hui, tu l'as fait évoluer aussi avec tes convictions, en y injectant une partie de ce que tu es, j'imagine. Tu vas nous en dire un peu plus aussi des mutations du monde du travail, de ta façon de produire, de manager, de transmettre. Donc, on va parler concrètement de qu'est-ce que ça fait, pourquoi faire envie dans une industrie, comment faire envie d'industrie, où les horaires, la saisonnalité, les défis de recrutement, les contraintes de terrain sont réelles. Comment toi, tu mets en action ta vision ? Donc, on va retrouver quatre grandes thématiques dans ce que j'ai prévu aujourd'hui. Un peu que tu nous parles de l'histoire de l'ADN de l'entreprise, l'impact des mutations, des défis, les sujets de l'organisation du travail et les sujets de l'attractivité des territoires. Donc, voilà un peu les quatre axes du jour. Si on respecte ce qu'on s'est dit, parce que parfois, j'ai tendance à disgracer. Est-ce que c'est bon ? Est-ce que tu es prête ? Je suis prête.
- Speaker #1
Super.
- Speaker #0
Est-ce que déjà, tu peux nous raconter un peu ce qui fait que la manufacture de l'éphémère, c'est une entreprise qui finalement est unique aujourd'hui et pas seulement par son histoire. Qu'est-ce qui la rend unique ? Voilà, je te pose la question.
- Speaker #1
La manufacture de l'éphémère est une entreprise assez unique parce qu'en fait, nous sommes… On réenchante les tables des restaurants et d'autres endroits et on est des spécialistes de la couleur. Donc ça, on est unique en son genre parce que déjà nos produits sont uniques. Après, qu'est-ce qui nous rend peut-être unique aussi ? C'est peut-être le fait que je sois le président parce qu'en fait, j'ai même du mal à dire présidente. Mais je pense que d'être une femme dans l'industrie, on n'est pas nombreuses. Donc ça, ça rend aussi l'entreprise à un petit côté différent. et puis... Peut-être ce qui est unique aussi dans Manufacture, c'est cet amour de la famille. Et du coup, ça nous rend unique puisqu'aujourd'hui, mes enfants ont envie de continuer. Donc je crois que... Des ETI familiales ont quand même quelque chose de magique et ça, ça nous rend unique d'être en train de préparer une transmission.
- Speaker #0
C'est chouette, c'est très chouette. Donc justement, comment toi tu as vécu cette période quand tu as repris le flambeau en quelque sorte ? Quels ont été tes défis ? Est-ce que c'était naturel ? Est-ce que tu as eu des peurs à ce moment-là, j'imagine ? Quelle question tu as pu te poser ? Est-ce que ce n'est pas un héritage aussi un peu louche ? Parce que quelque part, il faut assurer.
- Speaker #1
Oui, évidemment, tout ce qui est transmission familiale et industrielle, parce qu'il y a quand même tout ce côté technique qu'il faut prendre en compte. Mais oui, pour moi, c'était un vrai challenge parce que mon frère Sylvain, qui était dans l'entreprise avant moi, je me rends compte que Pour moi, l'entreprise, il faut avoir quelque chose de... Il faut aimer vraiment l'humain. Parce qu'en fait, une entreprise, un produit, on peut aimer ça. Mais les humains, c'est encore autre chose. C'est quelque chose peut-être qui est un peu à l'intérieur de toi, un peu instinctivement. Je veux dire, moi, c'est souvent ce que j'ai dit. J'adorais, moi, être déléguée de classe. En fait, il faut cette mission d'emmener les gens. Et du coup, je me rends très vite compte que mon frère, il n'a pas trop cette envie-là. Donc voilà, ce qui a été très dur pour moi, c'est de faire comprendre à mes parents que moi, j'avais cette envie et de me laisser ma chance. Et parce que comme je dis la sœur, et puis une fille, parce que finalement, j'entends encore beaucoup d'amis chez une entreprise. Oh, tu sais, est-ce que ma fille peut vraiment faire un métier d'homme ? Ah bon ? On est en 2025 et vous vous posez encore des questions comme ça. Mais mes parents se sont posés aussi. Donc voilà, moi, j'ai mis beaucoup de temps. Alors, j'ai racheté une petite partie départ. J'ai mis du temps à le dire aux collaborateurs. Je laissais mon frère président, moi j'étais en dessous. Parce que pour moi, Shannon, c'était de réussir. Ce n'était pas la fonction qui était importante pour moi. C'était de me dire que cette entreprise, on allait continuer, la faire évoluer, grandir. Et dans mes valeurs, qui étaient le respect, c'était important pour moi de réussir plus que de le faire savoir.
- Speaker #0
Tu nous parles de ce contexte, c'était aux alentours de quelle année ? Ah, je ne sais pas.
- Speaker #1
Je rachète en 2005, donc j'ai 35 ans.
- Speaker #0
Donc, on était carrément avant les mouvements MeToo dans une époque.
- Speaker #1
Oui, en fait, tu as raison. De toute façon, aujourd'hui, ce côté féminin, moi, j'ai jamais eu... Ma mère était très ouverte. Moi, je n'ai pas vécu dans le côté, tu es une fille, tu ne peux pas faire ça. Mais indirectement, en fait, tu échappes de plomb et tu es sur vous, les femmes. Et voilà, pour moi, c'était normal que ce soit mon frère. En fait, tout ça, il est fait de l'induit.
- Speaker #0
Par normes sociétales, en fait.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Parce que tu n'as pas eu, toi, ce modèle-là de ta maman qui pouvait être au foyer ou d'un modèle peut-être ultra patriarcal, mais peut-être plus par déformation et par normes sociétales.
- Speaker #1
Exactement. Tu te rends compte qu'un changement, c'est un changement de société. On ne peut pas dire que les changements vont passer par ta société. Non, elles changent par nous tous. Et moi, pour moi, ma mère qui était dirigeante quand même, c'est ma maman qui a créé l'entreprise en 1954. Donc, j'ai toujours eu l'image d'une maman qui travaillait. Mais j'avais un frère aîné, donc c'était à lui de reprendre l'entreprise. Comme quoi, il faut casser tout le temps les murs. Enfin voilà, il y en a tout le temps. Et on aura le talent pour toujours en remettre.
- Speaker #0
Ok. Et est-ce que tu... penses que votre histoire d'entreprise, votre histoire familiale, le fait que ce soit ta maman qui ait créé l'entreprise, est-ce que tu penses que ça apporte quelque chose de particulier côté salarié ? Est-ce que tu penses que ça peut apporter un engagement qui soit différent qu'une entreprise qui pourrait être détenue en grande partie par des capitaux dont on ne sait finalement pas trop d'où ils viennent, tu vois, quand on est salarié, ça change quoi ?
- Speaker #1
Ça change tout. Le TI familial, ça change tout. En fait, quand nous, on recrute des gens et qu'on leur dit que l'actionnariat est 100 % familial et qu'il n'y a pas... Eh bien, ça donne envie aux gens parce que je crois qu'aujourd'hui, en fait, c'est ça. C'est que dans l'histoire du sens... c'est d'avoir quelque chose de commun. Et en fait, moi, j'entends souvent des gens qui me disent, bah oui, on ne sait même pas qui est notre dirigeant, qui sont les actionnaires. Et je crois que cette histoire familiale, en fait, porte nos collaborateurs. En tout cas, ils la partagent. Je ne sais pas si elle les porte, mais ils la connaissent et ils sont fiers de dire, ouais, moi, je travaille pour telle famille. Après, ça ne peut pas plaire aux gens. Je ne dis pas que... Mais en tout cas, ceux qui sont avec nous aiment le côté où... Tu vois, ma maman était encore avec nous il y a une semaine. Les gens vont lui dire bonjour, elle a 93 ans, ils sont contents de la voir. Il y a cette histoire, c'est un peu comme un parcours de vie. Donc oui, ça porte les gens, oui.
- Speaker #0
J'imagine que ça donne, dans la notion de sens, pour être un peu plus concret, j'imagine que quand tu sais qui pilote l'entreprise, pour qui tu bosses, Tu vois... Les impacts de, je ne sais pas, si je ne me donne pas à 100% dans mon job, ou tu vois, je me prends un arrêt maladie, un peu de complaisance parce que je suis un peu enrhumée ou parce que je me suis couché par soukaine. C'est des exemples tout bêtes, mais mine de rien, quand tu sais qui et quelle histoire, qui sont tes patrons, pour qui tu bosses, que tu les croises dans la boîte, je trouve que tu y réfléchis à... à deux fois. Puis ça, vous avez une culture d'entreprise qui du coup est propre, tu vois, c'est ce qui en découle. C'est un peu clivant ce que je peux dire, mais malgré tout, je pense que c'est vrai. Moi, j'ai bossé dans des boîtes énormes, au CAC 40, je pense à une en particulier. Ben oui, quand tu ne sais pas qui est ton patron, qui est dirigé, quand tu n'as pas connaissance de la vision de où est-ce qu'on veut aller dans trois ans, tu n'as pas les mêmes leviers de motivation.
- Speaker #1
Moi, aussi croire au faim. En même temps, moi, je n'ai pas d'expérience, on est d'accord. Là, on part toutes les deux. Moi, j'ai 55 ans. Ça fait 55 ans que je travaille ici. Donc, en fait, moi, je n'ai pas cette intelligence de dire je travaille ici. J'ai fait un ou deux stages plus jeune, mais bon, moi, je ne connais qu'ici. Donc, je ne connais que le TI familial. Je porte vraiment ces valeurs de l'industrie. Donc, pour moi, tout ça me semble normal. Mais je vois, en parlant avec des collaborateurs, qu'ils sont contents de pouvoir nous parler. En plus, moi, je codirige avec mon mari. Mes enfants viennent d'entrer. Moi, en fait, ma vie, elle est étalée aux yeux de mes collaborateurs. Je ne peux rien cacher à mes collaborateurs. J'ai l'impression qu'ils savent tout. Ça, ça pourrait gêner des gens. Moi, je trouve ça assez… Dans mes valeurs, il y a le respect, l'exemplarité. Mais aujourd'hui, je suis obligée de le vivre tous les jours. Je ne peux pas être un Dr. Jekyll et Mr. Hyde. C'est-à-dire que ce que je suis aujourd'hui ici… doit être la meilleure chose le lundi de Pâques, en train de ramasser les oeufs dans mon jardin. Enfin, je veux dire, je ne peux pas jouer un rôle. Je suis Céline, et je dois être Céline tout le temps. Donc, je ne me sens pas d'être différente ici, là-bas, enfin voilà, je me sens être tout le temps la même. Et ça, c'est important pour nos collaborateurs, et je crois qu'aujourd'hui, ce sens est vraiment important, parce que, à force d'avoir acheté des bois, d'avoir fait des grosses, grosses entreprises, OK, elles sont rentables. Et ça, une entreprise, ça doit l'être. Je ne veux pas oublier quel est notre goal. Notre goal, c'est de produire des bons produits et de gagner de la valeur. Et de faire de la valeur. Sinon, on ne la partage pas. Mais en même temps, peut-être qu'à un moment, il y a des tailles critiques. Et moi, je me la pose à moi. Où est-ce qu'arrivera ma taille critique ? Tu vois, quand tu as des peurs, moi, j'en ai. Et c'est un moment...
- Speaker #0
Combien, moi, justement,
- Speaker #1
aujourd'hui ? Là, on est 260. L'idée, ce serait de continuer de progresser et tout. Mais est-ce qu'à un moment, est-ce que les dirigeants, on est capable de gérer ? Je ne sais pas. Je n'ai pas la réponse. Mais je me pose souvent cette question. Je te dis que j'ai peur de tout. Et oui, moi, je me pose cette question. Est-ce qu'à un moment, un dirigeant devient compétent ? Parce que nous aussi, on doit se poser la question.
- Speaker #0
Est-ce que c'est une question de compétence ? C'est peut-être aussi plus une question d'envie, tu vois. Moi, je comprends que tu as une forte proximité aussi avec... Avec tes collaborateurs, tu les connais, ils te connaissent. Est-ce que derrière ta peur, ce n'est pas forcément une peur de compétence, c'est peut-être plus une peur de dire, est-ce que justement je ne vais pas trop m'éloigner du terrain ? Est-ce que je ne vais pas trop m'éloigner d'eux ? Tu vois, après les phases de croissance, ce n'est pas évident.
- Speaker #1
Moi, j'ai peur de ça parce que je me sens tellement impliquée. Je vis l'entreprise, je connais les choses, j'arrive à avoir beaucoup de choses. Même si on commence... Mais voilà, c'est ça aussi où l'industrie, ça m'agite. Mais des fois, je me pose la question de... Où est la limite de nous, les dirigeants d'entreprise ? Où est-ce que nous aussi, on demande à nos collaborateurs de faire formant et nous aussi, on doit être ?
- Speaker #0
Donc, l'exemplarité. Et justement, tiens, je te pose la question des valeurs. Tu en as parlé un peu. Est-ce que, quelles valeurs vous portez dans l'entreprise ?
- Speaker #1
Nous,
- Speaker #0
elles sont les petites.
- Speaker #1
C'est la transmission, donc la transmission du savoir. Mais pour nous, la transmission de l'entreprise. Donc, celle-là, elle est très importante. l'exemplarité, le respect de l'homme et de l'environnement l'agilité et l'excellence c'est les cinq valeurs qu'on nourrit tout le temps, qui sont les nôtres qu'on a co-écrites avec nos collaborateurs les plus proches pour que nous on les vive mais qu'eux aussi, parce que voilà et ça c'est nos valeurs moi c'est les niennes en plus dans ma vie de tous les jours c'est des valeurs que je porte tout le temps
- Speaker #0
Alors, comment tu fais ? C'est un truc qui m'interroge vachement. Ce n'est pas facile dans un contexte familial, mais en dehors d'un contexte familial dans une entreprise, le rôle du repreneur, du refondateur, il n'est jamais simple parce que tu as un héritage culturel. Le tien, en tant qu'individu, est à l'héritage culturel de l'entreprise. Toi, en plus, tu as ce contexte familial. Comment tu fais ? pour en même temps y mettre ta patte, pour que ça te ressemble et pour que, enfin je sais pas, ma question elle est peut-être un peu barrée,
- Speaker #1
mais tu vois,
- Speaker #0
que tu te sentes alignée parce que c'est ce que je ressens de ce que tu viens de dire, tu as l'air d'être vachement alignée dans ce que tu portes, dans ce que tu es, dans ce que tu vis, tu vois, comment tu fais ça ?
- Speaker #1
Bah je crois, enfin moi en fait souvent ce qu'on me dit c'est que je suis authentique, c'est-à-dire que ce que je te disais tout à l'heure, je suis pas, je suis la même à peu près tout le temps. Je ne suis pas en train de jouer à... Et en fait, c'est de trouver aussi des collaborateurs dont mes valeurs, elles sont affichées à peu près partout et de les donner presque en entretien et de demander aux gens qu'est-ce que ça veut dire pour vous ces cinq valeurs ? Et quand je sens que les gens... Tu vois, transmission, tu ne les vois pas. Pour moi, elle est tellement importante, celle-là, que s'ils ne voient pas, je ne les prends pas. Parce que je me dis, s'ils ne complagnent pas qu'un adulte, il transmet un enfant. Tu vois, par exemple, tout simplement, parce que transmettre, transmission, pour moi, c'est ça. C'est un parent qui apprend à un enfant quelque chose et peut-être l'enfant qui apprend aussi. Moi, je suis dans la réponse. Mais si quelqu'un me dit, oh, non, je ne bois pas, ou le respect, quand je leur dis le respect de l'environnement, si quelqu'un me dit, oh, bon, ben non, moi, je ne t'éprends pas. Si ces cinq valeurs ne leur parlent pas, je ne me sens pas émise avec les gens. Après, les gens, moi, ce que j'aime, c'est la différence. Donc, je ne suis pas née dans l'entreprise. pour moi. Par exemple, chez nous, mes parents ont toujours prié tous les déchets. Toujours. Si les gens ne trient pas les déchets, moi, je les garde de point. Si les gens jettent dans n'importe quoi, moi, je... Pour moi, c'est inné. Tu tries tes déchets. C'est pas un truc... C'est pas négocial, quoi. Ouais, on trie les déchets. Ah, tu le fais pas ? Bah, tu viens pas. Parce que tu vas pas dans nos valeurs de respect de l'environnement. Parce que pour moi, il faut que ça soit... En fait, je me rends compte dans la vie, quand tu me disais tout à l'heure, il faut que ça rentre un peu dans... Il faut que ça irrigue la société. Il faut que, femme ou homme, on est égaux. Il n'y a pas... Non, une femme, elle peut être dirigeante, elle peut faire de la politique, elle peut tout faire. Il n'y a pas des boulots d'homme ou des boulots de femme. Et ça, pour moi, c'est mon côté exemplaire. C'est de me dire, c'est important de porter tout ça. Oui, je ne sais pas. Je pense que tout ça est écrit pour moi. Des fois, je me dis, mais ils ont écrit ça pour moi. C'est cool.
- Speaker #0
Et, Menchu, est-ce qu'il y a des choses sur lesquelles tu t'es un peu éloignée, peut-être, de ton héritage, de la transmission que tes parents t'ont laissée ? Est-ce qu'il y a des choses que tu as voulu faire différemment ? liées soit à des éléments contextuels ou juste à toi, tes convictions propres,
- Speaker #1
tu vois. Je crois que ce n'est pas est-ce que j'ai fait des choses différemment ? Oui. Parce que mes parents avaient créé une entreprise. Ils ont développé. Ils ont fait des choses. Et par exemple, à l'époque, mes parents avaient développé des sites pour aider le transport. Moi, j'ai tout fermé parce que le transport aujourd'hui est très bien organisé. Donc, voilà, quand tu disais est-ce que tu as changé des choses ? C'est aussi le moment qui fait changement. Moi, je suis beaucoup prétend. Et je ne me pose pas, je ne me fais pas des nœuds dans la tête en me disant, oh là là... Mes parents n'auraient pas aimé que je fasse ça. Par exemple, je suis très intéressée par l'IA. En ce moment, je me dis qu'est-ce que ça va apporter bien pour nous tous ? Et du coup, mes parents, ça n'existait pas l'IA. Donc oui, tu t'adaptes au monde dans lequel tu es parce qu'heureusement, il y a des choses tellement bien qui se passent en ce moment. Parce qu'on veut toujours regarder ce qui se passe de pas bien, mais il y a beaucoup de choses, moi, que je trouve exceptionnelles. Et du coup, oui, j'ai adapté le moment présent. Oui, au contexte. Je garde le prioritage de mes parents, mais je vis en 2025. Je suis fière de... Tu sais, des fois, des gens disent que c'était mieux avant. Mais non, c'est mieux aujourd'hui. Moi, je ne suis pas du tout là-dedans. Moi, je vis le moment présent. Et je me dis, qu'est-ce que je vais faire pour que ce soit encore mieux ? OK.
- Speaker #0
Est-ce qu'après le Covid... Il y a beaucoup d'entreprises qui ont observé des mutations importantes. Ce n'est pas un scoop que je me lance là. Notamment sur les sujets du turnover, des départs X ou Y, pour X ou Y chez eux. Est-ce que ce post-Covid a eu un impact chez vous ?
- Speaker #1
Le Covid, déjà… contextuellement, pour ceux qui nous écoutent, qui je suis, moi, le Covid, ça a été une catastrophe. Tout était... Il n'y avait plus... On avait dit de fermer tout. Donc, il n'y avait plus rien. Donc, là, oui, ça a eu un impact énorme. J'ai des collaborateurs qui m'ont dit qu'ils ne croyaient plus en notre crise, qui sont partis. Mais des vieux collaborateurs. Mais ça a été un choc. J'ai perdu des compétences. J'ai perdu 39 collaborateurs. J'ai perdu des compétences énormes. En 2021,
- Speaker #0
quoi. Oui,
- Speaker #1
mais... Très rapidement, ils sont partis. Mais ça partait et tout le monde me demandait des départs. Ils n'y croyaient plus. Ça repartira jamais. Tu te rends compte de l'impact de ce président qui dit qu'on est en guerre. Mais il est fou d'avoir dit ça. C'était juste une sale période. Et moi, j'ai compris qu'on fasse attention. Mais on a été trop loin dans les phrases qu'on a dites. Donc, moi, j'ai eu beaucoup de départs. Donc, oui, mon entreprise a été mise à mal. Ça a été très, très dur, nous, 20, 21, parce qu'il y a eu des confinements, des coudres-feu, les restaurants étaient refermés, on les refermait le soir, pas le midi, enfin. Puis après, il y a eu le télétravail, quelle grande idée, quelle grande idée. Parce que moi, j'avais quand même les gens qui allaient au boulot et qui, j'en ai une idée entre collègues, il y avait des liens sociaux, on a tout cassé. Donc moi, j'ai perdu des marchés, les uns après les autres. Donc, du coup, des collaborateurs qui m'ont dit, mais Céline, nous, on ne croit plus dans la restauration. Ah, je vous comprends. Moi, j'y croyais parce que si le dirigeant ne croit plus dans son métier, il faudra faire autre chose. Donc, moi, j'y ai cru. Et je l'ai dit au moment présent, je l'ai comparé au moment présent. Au moment présent, ça repart. Alors, évidemment, j'ai perdu beaucoup de gens. J'ai perdu des gens aussi parce que j'ai pris un engagement qui n'aurait pas de télétravail dans mon entreprise. Parce que quand tu fais de l'industrie, tous ces gens... 80% de tes collègues de l'accord ne pourront pas être un télétravail. Donc, si dans tes valeurs, tu as l'exemplarité, du coup, tu mets tout le monde pareil. Donc, moi ici, tout le monde vit en présentiel. Donc, ça aussi, ça m'enlève des compétences qu'il y a des gens qui ne veulent que du télétravail.
- Speaker #0
Sur des fonctions support, tu veux dire ? Ou du coup, certaines personnes étaient en télétravail pendant le Covid et en retour, tu leur dis, ben non,
- Speaker #1
le choix… Moi, j'ai eu personne en télétravail. Moi, j'ai fait… Non, non, moi, c'était soit chômage ou… Non, il n'y a pas eu de télétravail. Mais dans des jeunes, par exemple, si je cherche quelqu'un dans des métiers, ils vont me dire, ben, on ne peut pas faire du télétravail. Non. Moi, c'est systématique. C'est une règle que je me mets, voilà. Alors, c'est peut-être pas très flexible, ça. Mais voilà, moi, j'ai envie que... Je crois beaucoup à l'équipe. Moi, souvent, je me dis, mais t'es quoi ? Moi, ici, je suis un chef d'orchestre. Je les fais jouer de leurs instruments. Mais tu vois, un orchestre, on l'a vu dans le Covid, on a essayé de mettre des gens en visio et ils ont fait de la belle musique. Mais qu'est-ce que c'est plus beau quand l'orchestre est ensemble ?
- Speaker #0
Tu sais que je fais de la musique, hein ? Alors, attention. Je m'en attends, tu sais peut-être pas,
- Speaker #1
d'ailleurs.
- Speaker #0
Tu peux le faire en vidéo.
- Speaker #1
Tu ne le fais pas derrière moi. Voilà. Ah oui. On peut faire en vidéo, mais qu'est-ce que c'est plus beau quand les gens jouent ensemble dans la même pièce ? Voilà, l'industrie, c'est jouer ensemble dans la même pièce. Et du coup, celle-là, je ne la lâcherai pas. Je me perds des compétences, je pense, parce qu'il y a des gens maintenant qui ne veulent plus que ça.
- Speaker #0
Il y a d'autres métiers, ils iront ailleurs. De toute façon, on trouvera chacun le sens de son travail. Ici, il n'y a pas de télétravail. Et du coup, ça marche plutôt bien. J'arrive à recruter même des plus jeunes, de tout. Parce que, de toute façon, nous, on est dans le territoire, on est en Sarthe. Il y a des gens qui sont attachés aussi au territoire.
- Speaker #1
Vous recrutez très local, j'imagine.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Le périmètre est très rapproché.
- Speaker #0
Dans nos préférences, on l'aime bien, le périmètre approché. Les gens qui habitent à 10-20 kilomètres. Et puis c'est vrai, quand tu cherches des compétences, tu vas peut-être à 30 ou 40 kilomètres parce que tu cherches des compétences qu'il n'y a pas. Des fois, les gens ne sont pas installés à côté de chez toi. On n'est pas des stars non plus. Même si je m'appelle Céline, je ne suis pas Céline Dion. Tu te rappelles ? Je suis Céline Bourdin.
- Speaker #1
Moi, je viendrai juste pour toi, Céline. Je te jure. Ouais.
- Speaker #0
Mais du coup, on essaie quand même que les gens soient... On s'est rendu compte, il y a eu des enquêtes qui ont été faites, que le tolérable pour les gens était 20 minutes de route. Voilà. Donc, voilà, mais nous, on privilégie les gens à côté de chez nous. Et puis, quand on ne peut pas, on cherche un peu d'autres compétences un peu plus loin. Et c'est vrai que les gens viennent aussi pour cet engagement d'industrie. Enfin, c'est quand même un métier, c'est quand même l'industrie. Et puis, là, où est-ce que tu es ? Et puis,
- Speaker #1
il y a... Ça fait longtemps quand même que vous êtes installé sur le territoire. Donc, j'imagine aussi que cette notion de territoire, vous l'avez travaillée. Vous êtes présent sur votre territoire, vous faites des actions. Donc, c'est forcément aidant, même quand on n'est pas sur un territoire hyper urbanisé. On sait qu'il faut donner à son territoire pour recevoir. Je pense qu'il y a aussi cet effet-là, à mon avis, dans votre périmètre rapproché. On vous connaît.
- Speaker #0
Oui, oui, oui. Enfin, on a beaucoup de gens. Alors déjà maintenant, il y a aussi beaucoup de secondes générations comme moi. Il y a des parents qui sont venus, des enfants, des petits-enfants. Moi, j'ai des lumières. J'ai des gens qui se sont rencontrés ici. Enfin voilà. Donc oui, quand tu es dans le local, oui, tu sponsors une équipe de foot, tu t'aides le petit. Il y a une épicerie solidaire à Tuffet qui aide des gens, moi je l'aide aussi. Tu essayes d'être vraiment en contact de ton village, parce que pour moi, c'est important aussi cette ruralité, parce que tout le monde n'a pas envie de vivre à la vie, dans les villes. Et de toute façon, l'industrie a des grosses difficultés à être dans les villes. En fait, c'est tout le paradoxe. On te dit qu'il faut réindustrialiser, mais dès que tu te mets quelque part dans ta maison, tu te dis que vous vous gênez, il faut partir. Donc voilà, c'est pour ça qu'on a...
- Speaker #1
Pas de problème de foncier, de toute façon. Oui,
- Speaker #0
il y a un vrai souci. Donc, de toute façon, l'entreprise, une fois qu'elle est quelque part, elle prend des racines. Elle est dans son territoire. Et moi, j'ai bien vu, quand j'étais petite fille, il n'y avait personne autour de l'entreprise. Maintenant, je suis cernée. Je ne peux plus me développer. C'est fini. Je n'ai plus de place en foncier. Donc voilà, aujourd'hui, je dois faire avec ce que j'ai. Et pas faire de bruit. aujourd'hui L'industrie, elle se réinvente. Il faut qu'elle réenchante ses territoires. Et oui, tu as raison. On essaie toujours d'être des gens qui respectent ton entreprise.
- Speaker #1
Oui, et puis c'est comme ça que tu apportes de la valeur à ton territoire, que tu en redistribues, comme tu le disais plus tôt, et qu'effectivement, tu te fais aussi une belle réputation et que tu peux attirer. Même si, par exemple, tu fais le choix de ne pas faire de télétravail. Parce que voilà, c'est clair que c'est un positionnement qui est hyper clément, de ne pas faire de télétravail aujourd'hui. Donc, je trouve ça hyper intéressant parce que forcément, moi, je suis pro télétravail, même si je comprends clairement ton point de vue, mais je suis plus à pousser les boîtes à faire du télétravail. Mais je trouve ça hyper intéressant, ton point de vue, de dire, Voilà. position, elle est assumée, elle est claire pour telle et telle raison, mais du coup, on propose autre chose et on recrute aussi en fonction de ça, et notamment sur un territoire assez...
- Speaker #0
enfin,
- Speaker #1
sur un petit territoire, quoi. C'est ça qui est intéressant. C'est sûr que tu ne vas pas recruter à l'au-delà de la France.
- Speaker #0
Non. Et Claire, moi, j'entends le télétravail, mais quand tu es dans la ruralité, Moi, je vis. On a besoin d'échanges, de contacts humains. Et je pense que les gens prennent du plaisir à venir au boulot, de se rencontrer, de faire des pauses ensemble, de discuter, de partager. Moi, ici, je vois beaucoup de gens qui font du troc. Moi, je fais des œufs, toi, tu fais des carottes. Il y a quand même quelque chose d'assez vivant dans cette industrie, dans ces échanges. Et quand tu es sur les territoires, tu as besoin aussi de contacts. Moi, je comprends des gens qui font deux heures de route le matin et qui disent « moi, je préfère faire des travails » . Les quatre heures perdues ou les deux heures perdues dans les transports en commun, c'est épuisant. Et puis, ça n'apporte rien. Nous, ils viennent à vélo. On va organiser Val 4 en vélo. Nous, on est en train de faire une équipe. Donc, on pousse les gens à venir à vélo, au boulot. Tu fais aussi de l'animation. Tu crées du lien. Tu bouges les gens. C'est important, ça aussi. Notre rôle aussi d'entrepreneur, c'est d'avoir des salariés en bonne santé. Ça aussi. Et du coup, tu sors. Nous, on leur a mis des tables de pique-nique dehors. Ils mangent dehors. On a un lac. Ils vont au lac. Ils vont courir autour du lac. les pousse beaucoup à faire du sport. Je crois aussi, attention au télétravail, aux gens qui s'enferment. Voilà, moi, je m'éprime. Il faut un partage. Mais les gens qui ne sortent plus, qui ne voient personne. Et attention, on est des mammifères. On a besoin de liens sociaux.
- Speaker #1
Non, mais je pense que derrière ces sujets, notamment le télétravail, tu n'as pas forcément d'injonction. Je pense qu'encore une fois, c'est extrêmement contextuel. Et le contexte rural, il est très différent. Tu sais que moi, je suis entre Saint-Nazaire et Nantes, où on a un bassin, deux bassins, même plutôt trois, voire quatre bassins entre Saint-Nazaire et Nantes, qui sont vraiment concurrentiels,
- Speaker #0
du coup,
- Speaker #1
quand même plutôt urbanisés, où les enjeux d'attractivité s'inscrivent forcément dans cette démarche concurrentielle. Et donc là, clairement, sur des fonctions support, sans télétravail, c'est compliqué. Donc, ouais, c'est toujours contextuel. Et oui, je pense qu'il n'y a pas forcément de bonne réponse. Pour ça, je te dis, moi, de manière générale, je suis plus pro-télétravail. Mais dans le sens de cette concurrence et du bassin sur lequel on évolue, tu vois, après, l'autre jour, j'étais avec un client dans ma région. lyonnaise, territoire plutôt rural, ils recrutent, comme toi, de manière extrêmement locale, à télétravail. C'est, Pascal, le même sens que ce que tu viens de dire. Et je trouve que c'est aussi les réalités de l'industrie, c'est aussi ce qui fait qu'on n'est pas un secteur comme les autres, on n'est pas dans la tech, on ne se trouve pas en plein centre-ville avec des... des transports qui arrivent au pied de l'usine. On n'a pas les mêmes réalités, en fait.
- Speaker #0
Pas du tout. De toute façon, nous, l'industrie, ce qu'elle a aussi d'intéressant, c'est qu'elle forme ses collaborateurs. On n'a pas une industrie qui a besoin... On a besoin de formation. On a besoin que les gens... Mais après, on ne recrute pas de battre puce sain dans l'industrie. Pas beaucoup. On recrute des gens qui ont envie de produire des choses en France. et qui ont envie de s'engager, et aussi un peu dans le temps long. C'est-à-dire que moi, ce que j'entends, c'est aussi des gens, tous les deux ans, qui changent. Nous, si les gens ne restent pas cinq, six ans, c'est dommage, parce que le temps qu'on les a formés, qu'ils deviennent heureux. Nous, on ne peut pas être dans le zappi. Nous, on a besoin aussi de gens qui nous accompagnent, qui partagent, qui ont envie de faire grandir l'entreprise. C'est un autre état d'esprit, l'industrie. Moi, j'entends des gens qui sont dans la tech, tu as raison, ils ne connaissent même pas leur patron. Quand tu disais tout à l'heure, moi, ils me voient. Moi, j'ai des copains dans la tech qui disent, mais je m'en fous, qui est mon patron ? Moi, je fais mon job. Ah ouais ? Bien, donc ils travaillent pour eux. C'est de l'égomisme.
- Speaker #1
Tu n'es pas dans un univers aussi factuel que l'autre, que l'induce, où tu vois ton produit, où tu connais ta chaîne de valeur, où tu as de la matière première qui arrive et un produit fini qui sort. Et derrière, tout est lié.
- Speaker #0
Nous, on a un réseau interne où les gens mettent des photos de quand ils voient nos produits, quand ils sont en vacances, quand ils bougent. Tu vois, c'est autre chose. Mais je crois qu'en fait, de toute façon, il n'y a pas un modèle, il y a des modèles. Il y a des façons de faire différentes. Moi, j'ai quand même des collaborateurs qui n'ont pas de téléphone portable. Moi, des fois, quand je dis ça dans les ministères, on me dit, mais vous rigolez, madame. Non, je me dis, vous ne connaissez pas la réalité. la ruralité, et ils vivent autrement. Et ils sont très heureux. N'oubliez pas ça. N'oubliez pas qu'ils sont très heureux. Et par exemple, dans le recrutement, pour petite anecdote, c'est pas simple de recruter quand même dans la ruralité. Et moi, j'ai trouvé, il y a la poste qui organise ça, ils déposent des prospectus dans les... les boîtes aux lettres autour de chez toi. Et j'ai accruté un peu comme ça aussi. Parce que les gens, ils ne vont pas sur les réseaux sociaux, ils ne vont pas...
- Speaker #1
Pas sur Facebook ou pas sur TikTok. Non,
- Speaker #0
ça ne les intéresse pas. Il faut de tout pour faire un monde. Et moi, je fais partie du monde, je ne suis pas un dirigeant, j'adore Instagram, je n'ai pas TikTok, je suis un peu trop vieille.
- Speaker #1
Moi non plus.
- Speaker #0
Ok. Mais voilà, je vis dans mon monde, j'aime le monde dans lequel je suis, mais après, je respecte toutes les différences et je les comprends. Et je ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas faire ci, qu'il ne faut pas faire ça. Moi, évidemment, en tant que dirigeante, je mets un cadre dans mon entreprise, mais je vois bien tout ce qu'il y a. Quand j'entends, moi, j'habite à Bali, mais je travaille pour une boîte française, je me dis, mais c'est génial. Enfin, voilà, tant mieux. Mais ça ne correspond pas à l'industrie, pour moi. Parce que quand tu... Le brainstorming, tu essaies de monter un nouveau produit. Il y a des choses. Je te retourne dans ces vibrations émotionnelles qui se font dans une salle et pas par un biblio. Oui,
- Speaker #1
puis tu as un point, tu vas le faire en prod, attends, on va voir direct.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
D'être au pied des machines.
- Speaker #0
C'est ça. Nous, on est dans l'expérience. On vit une expérience tous ensemble. L'industrie, c'est ça. C'est le vivre ensemble, c'est partager. Si ça ne plaît pas, il ne faut pas venir. Mais par contre, quand ça plaît, ça plaît vraiment. Moi, je me passionne pour ce que je fais.
- Speaker #1
Et puis, tu vois, je trouve qu'il y a un truc qui est intéressant, que pour le coup, on ne retrouve pas trop dans d'autres secteurs. Il y a aussi de très belles carrières. Tu parlais des diplômes, etc. Je trouve qu'il y a moyen de faire de très belles carrières, d'évoluer sans forcément avoir le bon diplôme au bon moment. Alors après, ça dépend. Dans les grosses boîtes, c'est plus compliqué. Il y a les grilles de qualification, de classification où on recrute un ingé, il faut un bac ou cinq. Mais tu vois, dans les PMI, ETI que je côtoie, tu as des parcours qui sont absolument incroyables. Des personnes qui ont commencé prod, qui adoraient leur métier. Enfin, quand je dis en prod, évidemment, rien de péjoratif. Et qui finissent leur carrière, je ne sais pas moi, responsable de prod, ou même autre, tu vois. C'est bluffant dans l'industrie. Tu n'as pas ça partout.
- Speaker #0
Non, mais je crois que c'est encore un des lieux qui reste comme ça. C'est un lieu où il faut presque que tu bielles avec ton envie ici. Je pense que partout, on va me dire, mais Céline, l'envie est partout. Mais je crois qu'ici, quand tu as envie, tu peux vraiment... Et puis moi, mes parents m'ont toujours expliqué ça aussi. Tu peux voir ce que tu sais faire et vas-y, vive ton vie. Ose quoi, ose. Enfin, osons, osez. Ouais, c'est... Oui, c'est un endroit qui reste une vraie zone de liberté, en fait, l'industrie. Et je pense qu'on peut réussir des très belles carrières. Puis en fait, comme l'industrie, il faut tout lui amener. Il faut que l'industrie se modernise. On se moque souvent de l'industrie en disant « Vous ne mettez pas assez d'intelligence, des robots, des choses pour gagner en compétitivité. » Et en fait, du coup, on a besoin vraiment de gens aussi. câblés, qui ont des connaissances. Mais c'est vrai qu'on est moins dans le diplôme. C'est-à-dire que quelqu'un qui prouve qu'il a un savoir-faire, même s'il n'a pas de diplôme, nous ici, on va aller avec... On va embaucher des gens parce que je suis sur le sens qu'ils ont envie. Et je pense que ça, c'est une belle différenciation.
- Speaker #1
Tu fais encore les entretiens ?
- Speaker #0
Pas tout le monde. Je fais... Je fais un peu le management des gens. J'ai envie d'être sûre que mes managers aient les bonnes valeurs. Parce que quoi de pire qu'un manager qui n'est pas capable ?
- Speaker #1
Et tu as besoin de...
- Speaker #0
Tu ne peux pas avoir des gens qui harcèlent, qui n'ont pas de bienveillance. Moi, par exemple, je suis une femme. Je sais qu'il y a des jours pour les femmes qui sont compliquées. Si je tombe sur un... Un homme qui est complètement débile et qui ne comprend pas qu'une femme, tous les mois, elle a des sales moments. Moi, je n'en veux pas d'un type comme ça. Je ne prendrais pas un type qui n'a pas mes valeurs. Donc oui, dans mon management, je fais attention à avoir des collaborateurs qui ont mes valeurs. Donc,
- Speaker #1
ça et encore de faire des recrutements, de participer au process sur tes managers plutôt. Oui,
- Speaker #0
c'est ça. C'est pour ça que si tu vis jusqu'au bout, est-ce que tu vas… Mais dernièrement, j'ai recruté la femme de ménage parce que ça me faisait plaisir. Et puis voilà, donc j'ai pris du temps et là, Émilie nous a rejoints. Et voilà, j'aime les parcours. Émilie, elle était... C'était une agricultrice qui a tout perdu et qui avait besoin de se reconstruire. Elle est venue avec nous, elle est géniale. Donc, j'aime bien aussi écouter les parcours de vie de mes collaborateurs. Je pense que ça fait du bien de rester proche des autres. Ce qu'on pourrait reprocher souvent à des dirigeants, c'est qu'ils ne savent plus ce qui se passe sur le terrain.
- Speaker #1
C'est une connexion de la réalité. On écoute un peu le chocolat.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Tu ne sais même plus que c'est dur pour des gens qu'un SMIG. C'est compliqué de vivre avec un spic en France. Donc, j'aime bien. J'aime bien parler à mes collaborateurs. Donc, ça m'arrive d'en écouter de temps en temps, mais c'est rare. Je te parle de la courbe de ménage. Je suis tombée sur elle. Et elle était géniale. Et j'ai écouté son parcours de vie. Parce que des gens... Alors, moi, il y a eu beaucoup d'habitateurs autour de nous. Et c'est vrai que c'est aussi un secteur qui souffre énormément. Donc, c'est intéressant aussi d'écouter pourquoi elle était chef d'entreprise. Elle n'a pas réussi, tu vois. Parce que moi, ça... Ça me fait de la peine.
- Speaker #1
Oui, tu m'étonnes. C'est un secteur qui a aussi besoin qu'on consomme français.
- Speaker #0
Oui, exactement. Voilà,
- Speaker #1
je le pisse au passage.
- Speaker #0
En fait, moi, je ne suis pas... Je suis pro-Europe parce que je suis aussi issue d'un milieu européen. Mais je pense qu'il faut qu'on mette aussi... Il faut acheter français. Et peut-être qu'on se... manger moins mais mieux. En fait, c'est ça aujourd'hui. Essaye de faire des choses toi-même. Il y a plein de choses. On a des super... Moi, j'adore aller dans la région où tu es. Les fraises, qu'est-ce qu'elles sont bonnes.
- Speaker #1
Tu m'appelles quand tu viens.
- Speaker #0
Ouais. Les fraises, l'autre fois, je disais à quelqu'un mais va vers... part vers la Bretagne. Comme les fraises sont bonnes. Moi, on n'est pas loin des astèrges. Il y a beaucoup. Moi, je vais sur le marché. Ouais, moi, je... Je pense que, voilà, aussi, notre challenge à tous, c'est de faire travailler notre industrie et nos agriculteurs. Pour moi, l'agriculteur, c'est un peu un industriel. Il y a des gens qui vont être choqués. C'est pas grave, j'hiberne. Je me lance.
- Speaker #1
Je pense qu'il n'y a que des industriels qui nous écoutent.
- Speaker #0
Je vais pas me faire lâcher sur la réseau social.
- Speaker #1
Je pense que ça va aller. T'inquiète pas. Mais non, mais c'est malheureux, mec. c'est de la transformation de matière, en fait, de la même manière, et qu'on va consommer derrière. Après, tu vois, effectivement, on n'est pas obligé de consommer de la viande à chaque repas, et donc peut-être mieux vaut-il, effectivement, consommer moins, mais qu'il soit meilleur et qu'on achète. Bon, on disgrâce complètement de notre sujet, mais...
- Speaker #0
Oui, mais non, parce qu'en fait, ça va un peu après avec l'industrie. Parce que moi, en fait, dans mes amis, j'ai beaucoup d'industriels en agro. Enfin, je côtoie plein d'industriels. Et est-ce qu'ils ne doivent pas faire attention à acheter français ? Non, en fait, ces conversations-là, on les a tous entre nous. C'est pour ça que je suis allée dans la French Pub, parce que ça me permettait aussi de rencontrer des gens de tout milieu. En fait, le problème souvent du chef d'entreprise, c'est qu'il est focus sur sa boîte et en fait, plus rien n'a d'important. Et je crois que non, il faut travailler tous ensemble et il faut se connaître, savoir qu'est-ce qui est fait à côté de chez toi. où tu peux mettre ton curseur, payer peut-être un peu plus cher, mais que ça soit local. Voilà. En fait, et souvent on me dit, en fait, c'est le dirigeant qui donne ce sens-là parce que, en fait, ton collaborateur, il va vouloir gagner plus d'argent. Donc, des fois, il va mettre un peu plus de pression et c'est à toi de lui dire, hé, lâche le truc. Relâche. Relâche-toi. On va travailler avec tes personnes même si elle est plus chère. et c'est pour ça que si si en fait ouais on parle en C'est au moment où je suis n'importe quoi et je dis n'importe quoi. Mais je pense que... Non,
- Speaker #1
mais alors moi, si tu me trouves sur la bouffe, tu sais, je te suis. Moi, j'adore bouffer, j'adore faire à manger. Donc, je te suis.
- Speaker #0
Mais c'est quand même mon secteur. Moi, je travaille avec des restaurateurs.
- Speaker #1
Ah, ben voilà.
- Speaker #0
Ils ne partent pas n'importe où. Et moi, je peux te dire qu'aujourd'hui, pour aller dans tout... Il y a un lien. Le télétravail a fait du mal aux restaurateurs. Parce qu'en fait, il y avait les chèques-restaurants qui sont devenus des chèques plutôt pour manger. Alors, tant de mieux parce que les gens mangent mieux, mais du coup, les restaurateurs ont perdu tout ça. Aujourd'hui, le télétravail a fait vraiment du mal à la restauration. D'où le nombre de dépôts de bilans qui est hallucinant dans la restauration. Et peut-être que des fois aussi, il faut passer par des sales périodes pour se reconstruire. Moi, c'est ce que je me dis. C'est inventé. Oui, qu'ils fassent autrement. Il y en a peut-être certains qui se moquent aussi des gens. Moi, je ne sais pas en fait.
- Speaker #1
Je ne donnerai pas de nom, mais à part que je n'ai plus d'un restaurateur, je dis... Il faut les éviter. Tu m'expliques quand tu viens.
- Speaker #0
Non, mais on est d'accord. Il y a quand même des choses, des restaurations qui ne sont pas très très bonnes. Mais ce moment où tu es à table et tu rigoles, Claire, je n'arrête pas de t'appuyer. de te titiller. Mais le midi, quand tu déjeunes avec tes collègues et tu crées d'autres liens, ça crée des liens de malade après pour travailler. Quand le midi, ils se racontent autre chose que les problèmes de prod ou les problèmes de supply chain. Ils ont parlé de choses qui leur viennent... Tu remets un lien entre les gens qui est fabuleux.
- Speaker #1
Oui, oui, c'est sûr. Après, moi, maintenant, je suis dans un prisme différent parce que je suis entrepreneur et et à...
- Speaker #0
et donc je crée des liens de manière différente parce que c'est les liens que je décide de créer mais est-ce que tout le monde a cette capacité d'être tu vois en fait ce qui est bien c'est que tout le monde trouve sa place et moi je vois j'ai des collaborateurs qui adorent que je leur donne leur visite tu prends ce chemin là parce que ils n'arrivent pas à être utilisés donc oui il faut juste qu'on trouve tous notre place et tu vois c'est l'industrie elle Merci. permet tellement de trouver plein de places différentes. Et moi, je trouve que ce qui est chouette, c'est de ne pas avoir que des gens qui veulent être des dirigeants, sinon on serait mal.
- Speaker #1
Oui, c'est sûr. Tiens, je reviens sur un sujet que je voulais à tout prix voir parce que je vois que le temps file. Tu m'expliquais... Ah, forcément, vous avez une production qui est saisonnière.
- Speaker #0
Ton marché,
- Speaker #1
c'est la restauration. Donc, vous avez une forte activité saisonnière. et vous fonctionnez en horaire modulé. Tu peux nous en dire plus ? Parce que moi, je sais qu'il y a beaucoup d'entreprises qui se questionnent sur la modulation. Et voilà, si tu peux aiguiller un petit peu, c'est quoi les choix que vous avez faits en termes d'horaires ? Comment ça fonctionne ? Un peu les freins ou les bénéfices que les salariés peuvent en tirer ? Qu'est-ce que ça donne ?
- Speaker #0
Alors nous, on a signé un accord dans les années 2000, quand les horaires ont changé, pour faire de la modulation horaire. Parce que nous, en fait, nos grosses saisons, c'est quand il fait beau, puisque les terrasses ouvrent, les gens ont envie de sortir.
- Speaker #1
On peut avoir le beau et être sorti d'une terrasse au soleil avec tes lunettes.
- Speaker #0
Exactement. Donc nous, en fait, on s'est rendu compte qu'il fallait qu'on travaille plus printemps-été et moins automne-hiver. Donc on a signé un accord de modulation. Donc, on peut aller de 28 heures à 42 heures, mais on fait plutôt 4 jours, 5 jours. Donc, je vais m'expliquer. Donc, l'hiver, on travaille 4 jours. Donc, lundi, mardi, mercredi, jeudi, souvent. Ils ont 3 jours de week-end. Et l'été, on travaille 5 jours à fond, 40 heures.
- Speaker #1
En équipe postée, tu as du 2-8, du 3-8 ? Oui,
- Speaker #0
j'ai du 2-8 et voire du 3-8. Moi, c'est que toute l'année maintenant, parce qu'en fait, c'est très dur parce que nos clients ne nous font pas prévision. Donc, c'est à nous d'anticiper. les commandes, de les mettre en stock.
- Speaker #1
C'est qu'on ne t'a pas fait pas que tu te sois sauvée avec un stock d'éventuels noms.
- Speaker #0
Non, parce qu'après, c'est des besoins de fondrement. Donc, en fait, nous, on a signé cet accord qui place aux gens parce qu'ils savent qu'en novembre, ils vont travailler quatre jours, souvent octobre, novembre, janvier, février. Ce qui permet, à ces moments-là, de prendre des rendez-vous perso, d'être assez libre. Alors, je vais me dire, non, ce n'est pas de la liberté. Si, tu sais que tout est vendredi. tu peux te mettre un rendez-vous de consulter des médecins.
- Speaker #1
C'est l'apéro à 17h si tu as envie.
- Speaker #0
Après, avec le feu de bois, parce que c'est moins l'écarole, on est dehors.
- Speaker #1
Tu peux prendre l'apéro au point de vue.
- Speaker #0
Oui, c'est plus montagnard. Moi, j'aime mieux quand même le soleil. Mais voilà, donc en fait, nos collaborateurs ont signé l'accord. Ça leur plaît assez. Et en fait, le problème, c'est justement ça. C'est que cette motivation plaît beaucoup. quand on n'arrive pas à la tenir parce qu'on a trop de travail, là, tu sens que les gens ne sont pas contents. Parce qu'aujourd'hui, les gens volent du temps quand même. Ils ne volent pas tout le temps le pied sur l'accélérateur. Les gens ont mis du temps et quand on a trop de commandes, on voit quand même que ça tique si on ne crée pas les semaines de 4 jours l'hiver. Alors, du coup,
- Speaker #1
tu fais comment ? Tu proposes aux angles d'Ariade de bosser le vendredi ?
- Speaker #0
C'est ça. On va... plus d'on essaye de pas trop imposer, donc on cherche qui est d'accord pour travailler une nuit, deux matchs. Bon, et c'est vrai qu'il y en a, mais c'est pas la majorité. Aujourd'hui,
- Speaker #1
on est...
- Speaker #0
Ah oui. De toute façon, celui qui a des épargts à une nuit, il travaillera pas de nuit. Mais je comprends. Il faut aussi que les gens soient en accord. Les gens qui veulent travailler une nuit, c'est toujours les mêmes. Ils aiment travailler une nuit. Attends,
- Speaker #1
c'est hyper difficile.
- Speaker #0
C'est compliqué, tu changes le rythme de vie. Mais par contre, il y en a qui adorent parce que c'est très calme.
- Speaker #1
Il n'y a pas de bruit.
- Speaker #0
Tu es assez autonome.
- Speaker #1
Il n'y a pas de chef.
- Speaker #0
Il n'y a pas de chef. Exact. Oui, tu as raison.
- Speaker #1
Il n'y a pas de fonction sportive.
- Speaker #0
Tu es autonome. Non, il n'y a personne qui te... Et du coup, on a des rois de la nuit qui ne veulent... Quand on leur dit qu'on arrête la nuit, tu vois que c'est...
- Speaker #1
Tu es le mercenaire de la nuit, on les connaît ça.
- Speaker #0
C'est ça aussi l'industrie. C'est que tu as ce genre de travail que tu n'auras pas dans d'autres milieux. Il y en a qui aiment, il y en a qui n'aiment pas. Mais c'est vrai que la modulation horaire, c'est quelque chose de très bien accepté. Mais il faut quand même... Ils veulent la modulation horaire avec un rythme. Il ne faut pas faire n'importe quoi. Il faut que tu les préviennes. C'est organisé quand même. Il ne faut pas prendre les gens pour des gens.
- Speaker #1
Toi, tu sais que ça revient à peu près toujours aux mêmes périodes, donc c'est assez clair. Après, tu dirais à un autre dirigeant ou un DRH qui nous écoute, qui se questionne, la limite, ça peut être ça. C'est effectivement, sur plus de commandes où il faut assurer, c'est un peu la limite de bien organiser, peut-être anticiper le truc, de dire, attention,
- Speaker #0
on peut avoir besoin de faire du rave dans ce cas de figure-là.
- Speaker #1
ce qui est une bonne chose pour la performance de la boîte et pour vous demain. Mais ça, c'est un peu le point...
- Speaker #0
C'est un peu le point bloquant parce que les gens, à partir du moment où tu leur as promis ça... Tu sais que tu pours des choses aux gens, il faut le faire. Oui, c'est ça. Donc, je crois que c'est partout. Oui, c'est ça. Quand ils savent qu'ils vont avoir trois jours dans ces moments-là, je te dis, il y en a, ils me disent, mais Céline, nous, on a géré, on fait des choses. Et là, tu sens que tu ne peux pas. Des rouges du vent. Et ça, ça prend le respect. C'est dans nos valeurs. Donc, il faut le faire. Donc, mes collaborateurs le savent et ils font attention. Du coup, il faut embaucher un tout puits de monde. Tu sais, c'était aussi le truc des 35 heures où on avait dit on va embaucher plein de monde. Pour moi, ça n'a pas marché. Oui. Bon, ça, on ne va pas revenir dessus. Mais voilà, aujourd'hui, par contre, dans l'industrie, il faut être vraiment... C'est peut-être ça qui ne plaît pas aux gens, c'est cette flexibilité de travailler en 3 minutes. Il y a des boîtes qui travaillent... Moi, je ne travaille pas le week-end, mais il y a des boîtes où ils travaillent le week-end.
- Speaker #1
Ah, 5-8, ouais.
- Speaker #0
Et moi, dans mon autre entreprise, on travaille en 5-8. Donc ça, c'est encore autre chose. Oui,
- Speaker #1
dans tout ce que vous avez racheté, j'ai pu le dire. Tu l'as dit tout à l'heure.
- Speaker #0
Tu sais, le Bourré, il y a 6 ans, eux, ils sont... Donc nous, on travaille là-bas en 5 îles. Donc ça, c'est encore autre chose. C'est un autre rythme de vie.
- Speaker #1
Oui, c'est un autre rythme. Et puis, les week-ends, etc. C'est compliqué. Oui, ça peut être compliqué. En fait, c'est pareil. Tu as toujours des mercenaires qui adorent bosser le week-end. Ça les arrête. Oui, mais alors,
- Speaker #0
nous, ce n'est pas tous les week-ends. Oui,
- Speaker #1
parce que c'est roulement avec le 5. C'est un roulement. Parce que des fois, tu as des équipes VSD. Ah oui.
- Speaker #0
Ceux-là, c'est encore autre chose. Donc, le VSD, moi, je ne connais pas pour le coup. Mais je sais qu'en SART, il y en a. Oui. off il y a des gens qui sont vêtés qui ne veulent pas changer le truc c'est qu'ils ne veulent pas changer mais ce n'est pas des choses que tu fais toute ta carrière non plus c'est des moments de vie tu fais ça 5 ans, 6 ans parce que généralement tu es quand même mieux rémunéré parce que ça il faut quand même aussi en parler c'est que les gens qui sont 5-8 sont mieux rémunérés ce qui me semble en plus très honnête parce que c'est plus fatidant mais c'est mieux rémunéré donc tu as des gens qui ne veulent plus en sortir ouais
- Speaker #1
et après en même temps déjà le 3-8 c'est dur Oui. Oui,
- Speaker #0
mais en fait, le 3-8, il n'y a pas beaucoup, Claire. C'est-à-dire que le 3-8, en fait, c'est beaucoup 2-8 et l'équipe de nuit.
- Speaker #1
Je suis d'accord.
- Speaker #0
Ce n'est pas des gens… Mais tu vois,
- Speaker #1
nous, on a des grosses boîtes industrielles sur le secteur qui fonctionnent en 3-8. Donc vraiment, équipe matin, après-midi, ça te désingue le rythme de vie. Donc, ils nous disent souvent… Tu vois, j'ai accompagné des boîtes qui veulent garder le 3-8. Mais en fait, au bout d'un moment, les gens ne tiennent plus. Parce que trop fatigant, la vie de PSO, c'est compliqué, même pour avoir des loisirs.
- Speaker #0
C'est intéressant ce débat, mais en fait, on n'aura pas le temps, et je le sais. Mais en fait, le truc, c'est que l'industrie, on a des machines qui coûtent tellement cher. Tu vois, nous, on est en train d'investir dans une nouvelle machine, elle vaut 20 millions la machine. Pour l'amortir, il faut la faire travailler.
- Speaker #1
Il faut qu'elle tourne.
- Speaker #0
Il faut qu'elle tourne. Et en fait, avec ce qu'on est en train de dire, mais bon, je ne suis pas... Mais en fait, tu dis au bout d'un moment, ça sera des machines qui feront tourner les machines. Parce qu'en fait, on dit, mais les humains, ils ne peuvent pas être tout le temps à travailler. Oui, mais quoi qu'il arrive, par rapport à ce qu'on dit, c'est que moi, le job, il me dit, oui, mais les week-ends et tout, ok. Mais tu ne travailles que 35 heures quand même. En fait, ce n'est pas parce que tu travailles les week-ends que tu travailles plus. Est-ce que ça, on est d'accord, Claire ? Parce que moi, souvent, j'entends des gens dire, Voilà, mais... Oui mais tu travailles, enfin, c'est pas les gens qui travaillent de nuit, ils travaillent pas plus, ils travaillent même moins. Mais c'est bizarre, puisqu'en fait, il y a des repos. Donc, en fait, de temps en temps, je me dis, mais il y a un truc que je ne comprends pas. Non,
- Speaker #1
mais parce que c'est lié à la pénibilité, tu vois. On est d'accord pour la pénibilité. Moi, je pense que... Mais tu ne travailles pas plus. Les horaires sont les mêmes. Enfin, le volume en vrai.
- Speaker #0
Non, mais parce que des fois, j'entends des gens qui disent, oh là, elle travaille plus. Ben non.
- Speaker #1
Si tu prends un classique sur du 3-8, tu as une équipe matin 5h-13h, après-midi 13h-21h, et nuit 21h-5h. C'est ça. Donc ça, c'est le classique. Après, tu as le système du 5-8. Ça peut être un peu différent, mais voilà.
- Speaker #0
C'est très différent. Après,
- Speaker #1
tu as le système du VSD. Et là, c'est pareil. Alors, soit tu as le SD, d'ailleurs, soit tu as le VSD. Là, c'est hyper adaptable. Et des fois, tu as les VSD en 2-8,
- Speaker #0
tu vois. Oui, oui. Tu fais moitié-moitié, 12 heures, 12 heures.
- Speaker #1
Exactement. Tu vois, là, j'ai l'exemple d'une boîte. Ils ont VSD, donc équipe matin, équipe après-midi. Par contre, ils ont fait le choix d'être en fixe. Toujours la même équipe matin, toujours la même équipe après-midi. Ça leur convient comme ça. Ils ne tournent pas un week-end sur l'autre. Et par contre, les salaires vont avec.
- Speaker #0
C'est ça. Et c'est pour ça que tu dis qu'à un moment, les gens, ils se nuient, ils ne veulent plus être deux jours. Ils ne veulent plus être d'équipe.
- Speaker #1
Ah ben, tu as les salaires qui vont avec quand on te voit. Forcément, c'est intéressant pour eux. Après, c'est des concessions. C'est aussi bon.
- Speaker #0
Mais c'est ça l'industrie. Tu vois, quand on disait pourquoi l'industrie, elle est un peu... Il faut avoir envie. Parce que tout ça, il faut le comprendre et l'intégrer. Parce que c'est magique, parce que tu conduis ces belles machines qui valent très cher. Parce qu'en fait, souvent, c'est quand même ça. Mais il faut... Nous, on a besoin des humains pour conduire ces belles machines. Et tout le temps. Et ça, je ne sais pas ce que sera le monde de demain, mais c'est des fois ce qui me fait peur dans l'industrie. Est-ce qu'on trouvera des gens qui ont envie de ce coup de main tout le temps ?
- Speaker #1
Je pense que c'est pour ça qu'il faut en parler déjà, la valoriser, parler des parcours qui sont aussi inspirants. Et puis, on ne connaît pas vraiment notre modèle de demain non plus. Tu disais qu'on est dans un renouveau. Notre modèle de société, on est en train de le construire. On a beaucoup de zones de chou. dans notre contexte actuel. Et notre modèle industriel, il est à repenser pour qu'il s'intègre dans ce modèle de société, tu vois. Donc, quel sera notre modèle demain ? Moi, je vois aussi des boîtes qui sont à la pointe de la techno. Je pense à une boîte qui fait du décolletage où tu peux être sûr que les bécanes, elles tournent du vendredi soir au lundi matin. Il n'y a personne. Parce qu'ils ont organisé toutes leurs prods en fonction. qu'ils ont des machines qui font de la grande série avec des robots de chargement, des robots de déchargement, et leur bécane, elle tourne. Et le lundi matin, ils prennent leur poste, changement de série, et organisation petite série ou moyenne série la semaine. On va très certainement aller vers des modèles comme celui-ci, de l'intégration robotique, d'organisation du travail en fonction de ça. Mais effectivement, la suite, elle est à écrire.
- Speaker #0
C'est ça. Et il faudra qu'il y ait de l'industrie, parce que si on veut parler d'écologie, parce que c'est important, il faut qu'il y ait de l'industrie en France. Oui. Parce que sinon, on polluera par des transports, par des allées-venues ridicules, par un non-connaissance. On va te faire vendre un produit chinois que tu n'as pas besoin. qu'est-ce qui est les vrais besoins de nos pays européens. Et moi, je pense qu'en ce moment, ce qu'on est en train de dire, c'est peut-être intéressant. Parce qu'on est en train de se rendre compte que l'Europe est un très, très bel état de jeu.
- Speaker #1
Oui, et puis qu'il faut se renouveler. Et il faut entendre ce message. Je suis carrément d'accord avec toi que ce n'est pas l'industrie en soi qui est polluante. On n'a fait que délocaliser le problème en polluant ailleurs, avec des industries. beaucoup plus polluante que la nôtre en France parce qu'on a fait beaucoup plus d'efforts que dans d'autres pays et que c'est l'impact des transports sur l'écologie qui est beaucoup plus important que l'impact de la pollution, entre guillemets, de nos usines. Donc, ton message, oui, c'est carrément nécessaire.
- Speaker #0
Je crois à l'Europe. Je crois à réinventer ce partenariat européen Merci. de l'industrie tous ensemble. Et on ne peut pas tout produire. La France, ce n'est pas si grand, quelque part. Je crois qu'on est à la taille de la Californie. Donc, autant vous dire qu'on est tout petit. Ok. Mais finalement, on a tellement... Moi, je me rappelle, quand j'étais petite, on n'a pas de pétrole, on a des idées. J'étais élevée comme ça parce qu'il y avait eu une crise pétrolière quand j'étais toute petite. Et moi, en fait, c'est ça que j'aime chez les Français et les Européens, c'est que c'est vrai, on est quand même super crèches. On est des super râleurs. Mais finalement, ce côté rebelle, râleur, nous rend créatifs et je pense que on a beaucoup de choses à faire. Et moi, je... Moi, je suis assez optimiste quand les gens te disent « Qu'est-ce que tu as fait ? » Moi, je crois que c'est dans ces moments un peu difficiles où les Français en sont les plus créatifs.
- Speaker #1
C'est charnière et puis on va avoir besoin de se troser la tête, de se dire « Ok, là, il faut qu'on se retrousse les manches. Qu'est-ce qu'on fait différemment ? Qu'est-ce qu'on apporte aussi ? » Et puis, je pense que ça va générer aussi une prise de conscience de l'opinion publique parce que nous, on baigne dedans. Enfin, toi, bien plus que moi encore, on est en dirigeante. Mais tu vois, on baigne dedans, on en parle tous les jours. Mais je pense qu'on a besoin de rallier l'opinion publique. Et mine de rien, que l'on médiatise ces sujets, ce contexte géopolitique que l'on vit aujourd'hui, va aussi permettre de rallier l'opinion publique à se dire « Ah, ok, donc vraiment, on a besoin de notre industrie en Europe, en France, pour grandir. » Je pense que ça avait parti des messages qui vont marcher. Alors, ça va être un peu long, mais voilà.
- Speaker #0
Si, moi, j'y crois. Je crois beaucoup à… Et je pense que, quand on était à Global Industrie, aussi de tous ces moments où on échange, où on partage, où on trouve des idées tous ensemble. Parce qu'en fait, tu ne réussis pas ton industrie seule. Quand tu disais tout à l'heure, c'est sur le territoire, c'est grâce à tout l'écosystème, à tout le monde. Il ne faut vraiment pas… On a été beaucoup critiqués, l'industrie a se caché. Et je crois que, je ne sais pas pourquoi, il y a eu cette envie de se protéger. Et moi, aujourd'hui, je crois beaucoup à l'ouverture, à parler de nous, à parler de ce qu'on fait, à faire voir les métiers, à faire voir toute l'ingéniosité qu'il y a dans l'industrie. Et l'industrie, elle doit vraiment s'ouvrir plus et ne pas se cacher, parce qu'on ne fait vraiment que des belles choses. Et ça, il faut vraiment en être fier et oser le dire.
- Speaker #1
Je pense que tu as la conclusion parfaite. Je te laisse donc le mot de la fin. J'ai adoré cet échange, donc merci, on a refait le monde. Tu m'as aussi fait pressionner en me racontant ton histoire, votre histoire. Donc, je trouve que c'est très chouette et je pense que ça fera écho. On a aussi parlé de sujets RH, donc voilà, on a balayé et encore plus que ce que j'espérais. Donc, merci pour ta sincérité, tout ce que tu as livré, ton exemplarité, ton respect. Merci pour tout. Salut !
- Speaker #2
Encore merci de nous avoir écoutés. Il est temps de se retrouver lundi avec un nouvel invité. C'était Claire Tenayau, fondatrice de Be Wanted, et vous venez d'écouter un épisode de l'Industrie qui fait envie. Bon, pour être certain de ne rien manquer, pensez à vous abonner, que ce soit sur Spotify, Deezer ou Apple Podcasts. Surtout, pensez à laisser un avis 5 étoiles pour lui donner de la visibilité. Allez, à bientôt sur l'Industrie qui fait envie.