- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous, je m'appelle Bérénice, je travaille chez Holomea et je suis passionnée par la bio-inspiration et la manière dont fonctionnent les humains entre eux. Bienvenue sur la fluence, le podcast qui explore la coopération. Aujourd'hui, je rencontre Yohann Reboux et Jean-Hervé Sevezen, deux entrepreneurs du Val d'Oise à l'origine du réseau Paris e-Business. C'est un collectif d'entrepreneurs locaux qui se réunit chaque semaine pour échanger, mieux se connaître et développer leurs activités ensemble. Dans cet épisode de l'affluence, nous abordons ce que veut dire coopérer sur un même territoire et nous abordons également ce que cette aventure apporte concrètement aux membres du réseau Parisis Business. Alors bonjour Yohann et bonjour Jean-Hervé, bienvenue sur le podcast La fluence, donc le podcast qui explore la coopération et aujourd'hui vous allez nous présenter votre réseau d'entrepreneurs et puis comment vous fonctionnez sur aussi votre territoire, donc je vais vous laisser nous présenter tout ça. Avant qu'on rentre dans le vif du sujet, Yohann est-ce que tu peux te présenter ?
- Speaker #1
Bonjour Bérénice, Yohann Reboux, je suis agent général, j'ai une agence située à Hermon. J'y suis depuis 2003.
- Speaker #0
Ok, merci beaucoup. Et du coup, Jean-Hervé, je veux bien que tu te présentes aussi en quelques mots.
- Speaker #2
Je suis Jean-Hervé. Bonjour Bérénice, merci pour l'invitation. J'ai une agence de communication depuis 21 ans maintenant. Je suis basé à Saint-Leu-la-Forêt dans le 95.
- Speaker #0
Très bien. Eh bien, écoutez, je pense qu'on va tout de suite parler de votre réseau. Alors, comment il s'appelle ? Quel est le territoire sur lequel vous êtes situé et puis en quoi ça consiste ? De quoi on parle finalement ?
- Speaker #1
Donc le nom de ce réseau c'est le Parisis Business. On a choisi le terme de Parisie pour bien montrer qu'on était ancré sur ce territoire du Parisie qui est une zone au-dessus d'Anguin. Qui est juste entre Anguin et Pontoise. Et ça fait 10 ans que cette association existe. On est issus d'un autre groupe de business, mais qui ne nous convenait pas parce que c'était quelque chose qui était issu d'une organisation américaine sur laquelle il fallait payer et qui ne nous servait pas à grand chose puisque nous, nous travaillons vraiment dans le Parisie. Et cette organisation proposait de pouvoir avoir des contacts aux Etats-Unis, au Japon. Enfin, ça ne nous correspondait pas du tout, donc notre propre association. qui ne fonctionne qu'avec des bénévoles. C'est-à-dire que quand on demande une cotisation à nos adhérents, cette cotisation ne sert pas à autre chose qu'au fonctionnement de l'association. Donc, c'est basé sur... Il faut être chef d'entreprise ou représentant de sa société pour pouvoir adhérer. Et tous les mardis matins, en fait, à partir de 7h30, on se réunit jusqu'à 9h. Et on se présente, on échange ce qu'on appelle du business.
- Speaker #0
J'aimerais revenir sur un point. Tu dis que vous avez monté ce réseau parce que finalement, les autres réseaux ne vous convenaient pas particulièrement. Pourquoi profondément vous aviez besoin d'avoir un réseau entre entrepreneurs de votre territoire ?
- Speaker #2
On a voulu vraiment être entre entrepreneurs du même territoire. Et on travaille beaucoup mieux ensemble quand on est comme ça. Et en fait, quand on cotise à notre groupe, on cotise pour notre groupe. On ne cotise pas pour une structure pyramidale où on ne sait pas où va l'argent. Et c'était un petit peu la genèse de ce groupe. C'était ça. C'était vraiment quitte à se développer, on va se développer entre nous. Et on ne va pas aider à développer des gens qu'on ne connaît pas et qu'on ne connaîtra jamais.
- Speaker #1
Pour venir en complément de la réponse, on participe à ces réseaux de business pour élargir nos cercles de connaissances. C'est-à-dire que via d'autres entrepreneurs qu'on n'aurait jamais rencontrés autrement. Le principe de ces réseaux, si tu veux, c'est les 7 degrés de séparation. C'est-à-dire qu'il y a une théorie qui veut qu'on connaît tout le monde sur Terre avec 7 degrés simplement de séparation. C'est l'application business purement et simplement de ça.
- Speaker #0
Très bien. Et donc tu disais tout à l'heure, Johan, que ce réseau avait 10 ans. Comment est-ce que ça a évolué tout au long de ces dix ans ? Comment vous avez commencé ? À combien ? À quoi ça ressemble aujourd'hui ?
- Speaker #1
Alors, on a commencé, on était peut-être 15-20, on n'était pas loin du nombre de chefs d'entreprise. que nous sommes aujourd'hui. Après, il a fallu se sortir un peu, recréer un modèle, parce qu'on avait ce modèle qui était donc issu d'un précédent réseau. Mais il a fallu dépoussiérer, adapter, trouver les règles que nous souhaitions. Et là, on avait pu, c'est la liberté. Et c'est aussi le principe même de ce type de réseau. Enfin, en tout cas, de ce que nous, on veut insuffler dans le groupe, c'est qu'on donne une structure. légère, elle existe parce qu'il faut une structure, mais aussi légère que possible, et chacun vient avec sa créativité, son invention. Donc on a gardé le principe de la présentation d'une minute, mais après, tous les six mois, ça change d'animateur, les réunions changent d'animateur, et chacun organise cela comme il a envie.
- Speaker #0
Donc la liberté, la créativité, c'est vraiment des valeurs qui vous tiennent à cœur et qui s'incarnent dans vos activités concrètes du réseau, finalement.
- Speaker #2
Oui, c'est essentiel. C'est l'essence de notre groupe, en fait. C'est être créatif. Et ce qui est bien dans cette présidence tournante d'animation, c'est que, comme disait Johan, chacun amène sa patte et ils sont complètement libres. Nous, nous sommes les dirigeants de l'association. On a été élus pour la gérer. Mais la gestion quotidienne se fait par un trinôme. Et ils viennent avec leur création parfois très stricte. Mais peu importe, on est tous là et on avance tous en fonction de... du capitaine d'équipe qui est là pour six mois. Et c'est ça qui est intéressant.
- Speaker #0
Du coup, comment est-ce que ça a évolué finalement en dix ans ? Est-ce qu'il y a eu des grands changements, des phases, des remises en question ? Ou globalement, est-ce que c'est un fonctionnement qui reste à peu près stable finalement dans le temps ?
- Speaker #1
Pour que rien ne change, il faut que ça change tout le temps. Donc, il reste un an, deux ans, dix ans. Repartent, trouvent ce qu'ils ont envie d'y trouver. trouvés, mais amènent leur personnalité, continuent à rester en contact avec le groupe, même s'ils n'adhèrent plus et qu'ils ne viennent plus tous les mardis matin, mais ils sont le groupe en lui-même, la structure, vu qu'elle est très légère, elle ne change pas. Mais à l'intérieur, c'est un peu comme un essaim de poisson, ça bouge comme ça dans tous les sens et tout le groupe suit, se raccorde, s'accroche au groupe. Et ça avance comme ça. Et avec, on a des très belles réussites en chiffre d'affaires. Au milieu, l'an dernier, je ne sais plus, on a fait 900 000 euros de chiffre d'affaires.
- Speaker #0
En tant qu'association ?
- Speaker #1
L'association a échangé, parce qu'on note combien de chiffre d'affaires chacun fait, et remercie l'autre. Et on a comptabilisé 900 000 euros de chiffre d'affaires. Donc c'est vraiment une structure très légère. Et à chaque fois, ça se réinvente avec chaque nouvelle mandature. Donc voilà, et ça a beaucoup bougé. Au début, je vous dis, on s'est débarrassé des règles qui ne nous intéressaient pas, qui étaient vraiment des choses très à l'américaine. Il fallait applaudir le meilleur, celui qui donnait le plus. Il y avait des réunions d'invités où il fallait donner des cartes de visite. Alors c'était celui qui avait récupéré le plus de cartes de visite qui gagnait. enfin bon c'était quelque chose de qui ne correspondaient pas du tout. Nous, on a voulu rentrer plus de l'humain. Et puis, c'est ce qu'on disait, c'est de la liberté. Ça ne fonctionne que parce que les gens y adhèrent librement. Et on ne peut pas leur donner des règles, parce que ce sont tous des chefs d'entreprise qui ont un moment choisi de se libérer d'un carcan X ou Y, de faire leur boulot comme ils l'entendaient. Ce n'est pas pour aller leur redonner des règles. Il y a des gens qui aiment beaucoup ça. Mais nous, ce n'est pas l'ADN de notre groupe.
- Speaker #0
Donc, vous disiez tout à l'heure que pour adhérer à votre réseau, finalement, il faut être porteur d'une structure ou auto-entrepreneur. Comment est-ce que vous gérez l'aspect concurrence qu'il peut y avoir ? J'imagine que sur votre territoire, il y a plusieurs plombiers. Comment est-ce que ça se passe ? Et aussi, peut-être, je parle là de plombiers. Quels sont les types de structures que vous avez ? Est-ce que, justement, ça peut aller de l'artisan ? Toi, tu as une agence de com'.
- Speaker #2
En fait, La majeure partie sont des petites structures. Je crois que la plus grosse structure doit avoir 25 salariés. Et on a des auto-entrepreneurs et auto-entrepreneuses. Je ne me souviens plus du début de ta question.
- Speaker #0
Oui, j'ai posé deux questions en une. Alors, première question. Qui sont les membres de votre réseau ?
- Speaker #2
Oui, effectivement, comme tu disais, plombiers, électriciens, maçons, donc assureurs, agences de communication, etc. et je ne veux pas faire de jaloux, je ne pourrais pas citer les 27 et en fait l'idée c'est qu'il y a un représentant d'une profession dans le groupe, parce que l'idée pour mieux se recommander c'est d'éviter la concurrence entre nous. Ceci étant, ça ne nous satisfaisait pas tant que ça, et donc on a eu l'idée, il y a peu, de créer une deuxième microstructure qui s'appelle le Club Parisie Business, qui lui s'ouvre à toutes les professions, y compris les professions qui n'ont concurrence, là c'est pas le sujet, on fait des after-work quatre fois par an, pour justement élargir le spectre du Parisie Business, de la maison mère, si on peut l'appeler comme ça, de manière à... se rencontrer et à diffuser l'image de notre groupe dans notre département, en l'occurrence le Val d'Oise.
- Speaker #0
D'accord, donc ça veut dire que si tous les plombiers du Val d'Oise venaient sur le club Paris e-Business, ça serait pour vous une bonne chose ?
- Speaker #2
Ça serait des super tuyaux à s'échanger.
- Speaker #0
Petit jeu de mots, on adore.
- Speaker #1
Et donc cette idée d'élargir le club aux after-work nous est venue parce que nous avions... des gens qui, pour X raisons, arrêtaient le groupe. Des problèmes d'organisation, des choses comme ça, mais qui continuaient à être un peu des compagnons de route. Et on s'est dit, on va formaliser ça avec cette sous-association, cette branche, créer une branche. On a pris la chose la plus simple qui est l'after work aujourd'hui, avec 4 réunions par an, et pour continuer à entretenir le contact. Parce que qu'est-ce qu'on fait, en fait, dans cette association-là ? on fait du contact. Tout le temps, c'est le business, ça se fait comme ça. Donc c'est pour ça qu'on s'est dit, autant l'ouvrir à la concurrence.
- Speaker #0
Et ça m'évoque une autre question. Comme c'est un réseau qui base l'échange de business sur la recommandation, est-ce que dans votre manière de recruter des membres, vous avez un peu un système qui vous permet de vous assurer que cette personne-là est recommandable ? Est-ce que le simple fait qu'elle soit sur le territoire fait d'elle quelqu'un d'intéressant à recommander ?
- Speaker #1
C'est un sujet qui s'est bien évidemment posé.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Voilà, et est-ce que pour l'association, ils peuvent apporter quelque chose ? Quel type de structure peut apporter plus ou moins de business ? Donc c'est pour ça qu'on a créé un comité des membres, ce qu'on appelle un comité des membres, qui rencontre le candidat. donc Ça se passe comme la personne vient trois fois, gratuitement, on ne lui demande rien, il voit comment ça se passe. Et après, il rencontre un comité des membres, ce qui nous a permis aussi d'ouvrir la gouvernance.
- Speaker #2
Pour complémenter un petit peu, effectivement, le rôle du comité des membres, ils sont trois en l'occurrence, on a souhaité être assistés, entre guillemets, d'anciens du groupe, donc ils connaissent très bien le fonctionnement de notre association. L'entrepreneur vient effectivement trois fois, comme vient de dire Johan, postule, rencontre le copine des membres qui lui pose un certain nombre de questions, justement sur ce qu'il pense pouvoir apporter, etc. Un petit peu son background, tout ce qu'il a fait, etc. Et nous rend, entre guillemets, un avis consultatif en disant, celui-là ou celle-ci est bien dans l'ADN du groupe, va pouvoir, a envie de s'investir, a envie de partager. Par contre, celui-ci ou celle-là, on pense qu'il y a un problème parce qu'il n'y aura pas de compatibilité avec un tel ou une telle. Ça arrive des fois, c'est assez rare malgré tout. Mais c'est aussi notre rôle d'essayer d'équilibrer le groupe et de faire en sorte que s'il y a un doute, comme on dit, il n'y a pas de doute. Donc voilà, c'est extrêmement rare, mais c'est déjà arrivé par le passé où effectivement des gens postulaient. Et pour x ou y raison, on ne sentait pas bien sa place dans le groupe. Et aussi bien pour le groupe que pour cette personne, ça peut être embêtant. Donc voilà, on préfère dire, pour le moment, ce n'est pas possible. Et c'est aussi pour ça qu'on a créé le club. Donc l'émanation, c'est les gens qu'on ne prend pas au quotidien, je dirais, de manière hebdomadaire. On va quand même leur permettre de venir régulièrement nous voir et d'échanger avec nous.
- Speaker #0
C'est intéressant, ça permet d'être à la fois inclusif et à la fois de ne pas dénaturer, on va dire, le collectif. parce que c'est vrai que élargir, ça crée toujours une perturbation. Et du coup, il faut pouvoir gérer un petit peu comment est-ce que ça va forcément impacter le groupe, mais sans trop le déstabiliser sur un moment donné.
- Speaker #1
Voilà, parce que quand quelqu'un d'ère chez nous, le but, c'est qu'il n'y ait quand même pas de concurrent. Il faut qu'il soit protégé à minima. En revanche, on peut avoir des problèmes des fois où il y a des professions qui sont différentes, mais qui ont des domaines en commun. Donc là, il faut que chacun y mette du sien. Une activité, par exemple, où ils sont trois à le faire. Donc, on leur a dit, vous ne parlez pas de cette activité. Ah ouais ? C'est quoi l'activité ? C'est tout ce qui est alarmes. Ils sont plusieurs à le faire. On ne va pas trancher, chacun se présente sur son cœur de métier à lui, et ils verront pour l'alarme après, mais ça permet quand même de protéger chaque adhérent. Parce que le but, c'est de ne pas le mettre dans des situations où il donne et pire, soit pas en échange. Des choses comme ça. D'ailleurs, on a comme principe la culture du don et du contre-don dans l'association. On essaie de théoriser ça en tout cas, c'est de savoir donner, savoir recevoir et savoir rendre. Ça, ça permet de faire une autre lecture du business, on n'est pas là juste pour faire un coup. On donne du temps, on écoute les autres, on se fait le commercial des autres, parce qu'on estime que chacun a entre 200 et 1000 clients dans son portefeuille, et potentiellement peut parler des adhérents à ses 1000 clients.
- Speaker #0
Oui, parce que justement, ça me fait penser. Est-ce qu'en tant que personne qui recommande l'expertise d'un collègue, ça va forcément créer de la valeur économique pour ce collègue-là ? Est-ce qu'il y a une part d'apport d'affaires qui est prise par cette personne-là ? Ou est-ce que justement, ça se passe différemment ? Enfin, comment ça marche ?
- Speaker #2
Justement, pas du tout. C'est vraiment... Pour le coup, c'est du bénévole. On est le commercial de l'autre de manière complètement bénévole. Ça ne fonctionne pas du tout de la même manière dans d'autres groupes. J'ai visité cette semaine un groupe où, effectivement, il y a une sorte de contrat d'apporteur d'affaires entre co-membres. Chez nous, ce n'est pas du tout ça. C'est vraiment gratuit. Tu es dans mon groupe, tu as l'ADN du groupe, donc je te recommande comme je pourrais moi-même me recommander auprès d'un prospect.
- Speaker #0
D'accord. Et d'où la culture du don contre don. C'est-à-dire, si moi, je suis beaucoup recommandé, bas jeu. J'ai cette philosophie de dire, je fais l'effort.
- Speaker #2
Je vais tout donner pour essayer de donner moi-même, absolument.
- Speaker #0
Est-ce que ça vous est déjà arrivé de devoir exclure quelqu'un qui justement ne rentre pas dans cette philosophie, qui malheureusement peut-être n'arrive pas à proposer ?
- Speaker #1
Pas vraiment le problème de la philosophie, parce que je pense que c'est une philosophie qui se comprend très bien quand vous êtes chef d'entreprise. Vous avez d'autres personnes qui vous aident, qui ne vous demandent pas d'argent en échange. Donc ça, ça se comprend très bien. Ça nous est arrivé effectivement d'exclure quelques membres parce qu'il y avait des différences dans leur travail par exemple. Le groupe ne le faisait plus travailler. Normalement on n'a pas besoin d'arriver là parce que c'est la personne qui se voit. Il a fallu se séparer mais c'est arrivé en 10 ans, je ne sais même pas si c'est arrivé 3 fois. Et puis pour compléter aussi ce qu'on disait, moi j'ai vu des cas aussi où les gens ne trouvaient pas des clients mais trouvaient des fournisseurs. Ce n'est pas que faire du chiffre d'affaires, mais c'est qu'aujourd'hui, dans certaines professions, on ne trouve pas de bons sous-traitants, de bons fournisseurs, notamment tout ce qui est architecte d'intérieur. Des fois, ils ont besoin de bons peintres, de bons menuisiers. Et dans notre groupe, ils trouvent ça.
- Speaker #0
Oui, ça crée vraiment un réseau de coopération.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Vraiment entre professions et du coup, peut-être pour répondre à des projets auxquels on n'aurait pas pu répondre seul finalement.
- Speaker #1
Voilà.
- Speaker #0
Et justement, ça fait lien avec ma question suivante qui est, qu'est-ce que votre réseau apporte aux entrepreneurs ? On a dit déjà des affaires, des liens avec des personnes qui habitent proche de chez nous finalement. J'imagine que ça rapproche beaucoup. Peut-être des éléments de... de formation, j'en sais rien. Qu'est-ce qui se crée finalement dans tout ce réseau-là ?
- Speaker #1
Alors, il y a quelque chose d'essentiel qui se crée, c'est que tous les mardis matins, vous prenez la parole devant 30 personnes. Ce qui est, pour certaines professions, pas un problème. Pour d'autres, par exemple dans le bâtiment, c'est pas un exercice qu'ils font habituellement. Donc, tous les mardis matins, vous avez un entraînement comme ça, à vous adresser à un public, à rendre votre métier intéressant dans cette minute. Donc ça veut dire que... vous avez travaillé ça, et ça veut dire donc en amont que vous avez une réflexion sur votre propre métier. En leur disant, on fait des choses mécaniquement et ça nous semble naturel, mais tiens, comment je peux intéresser les autres ? Quelle est ma différence aussi par rapport à d'autres ? Parce que derrière, dans la minute de présentation, ça sert aux autres membres du groupe pour le recommander et trouver des clients. Donc des fois, on va avoir des personnes qui... qui vont se présenter sur une profession, mais en troisième activité, ils vont avoir une activité auxquelles ils ne pensent jamais. Alors que c'est cette activité-là qu'on va trouver intéressante, que moi j'aurais rencontré un client qui cherchait justement quelqu'un qui faisait ça. Donc, c'est, je pense, ce travail de réflexion qui est hyper intéressant, véritablement. Ça, donc, plus, je vous dis, vous apprenez à vous exprimer. Et alors après, le stade ultime, c'est quand vous animez la réunion. Là, vous avez une pensée globale, c'est du management. Tout le monde n'a pas forcément des employés. On approche le management. Ça transforme vraiment les gens. On a vraiment vu des belles, belles transformations.
- Speaker #0
Oui, ça développe les compétences, un peu les soft skills, comme on les appelle, au-delà du cœur de métier. Oui,
- Speaker #2
c'est exactement ça. On est obligé de se dépasser ou de se surpasser. Et certaines personnes pensent ne pas savoir ou pouvoir le faire. Et en fait, comme malgré tout, dans l'ADN du groupe, c'est la bienveillance avant tout. Beaucoup l'humour, mais la bienveillance. On accueille effectivement tout le monde avec ses qualités et ses défauts. Et c'est ce qui est riche en fait, c'est ce qui nous fait progresser tous en même temps.
- Speaker #0
Et vous parliez, quand on discutait précédemment aussi, et même tout à l'heure, l'argent qui est donné par les adhérents, en fait finalement, leur revient d'une certaine manière. Qu'est-ce que vous leur proposez ?
- Speaker #2
Tout à fait. Alors il y a une partie de l'argent qui sert à payer la salle. le loyer de la salle qu'on loue toutes les semaines, une partie qui sert pour des activités. Après, chacun paye son petit déjeuner le matin. Il y a une participation. Il y a l'adhésion d'un côté et les petits déjeuners de l'autre. Et en fait, tout l'argent est dédié à l'animation. Donc, quand on fait venir un intervenant extérieur, on le rémunère. Quand on fait une activité, le Paris e-Business, le groupe, prend tout ou partie de la dépense. Voilà principalement les... On gère, en l'occurrence c'est moi qui le fais, un site internet. Donc il y a la maintenance du site internet pour qu'il soit toujours en petite tête. Les réseaux sociaux, etc.
- Speaker #1
Et donc on essaye d'être un peu responsable aussi. Donc là le local, parce que c'est un vrai sujet, le local trouver quelqu'un qui est ouvert à 7h30, qui accueille 30 personnes et qui ne nous assassine pas au niveau du tarif. Donc là on est hébergé par un ESAT. C'est aussi très intéressant de les voir fonctionner. Et eux sont très heureux de nous accueillir. Et il y a un volet aussi qu'on développe avec l'argent des adhérents, c'est de sponsoriser des événements. Par exemple, là cette année, on a donné de l'argent, on a sponsorisé quelqu'un qui faisait un court-métrage, Made in 95. Donc tout se faisait dans le Val d'Oise. Il était venu nous voir, il cherchait des fonds pour financer la réalisation de son court-métrage. Donc on lui a donné, c'était en 2024, et on a eu le plaisir en 2025 de pouvoir diffuser le court-métrage, donc de créer en plus des échanges, parce qu'il est intervenu dessus, il nous a expliqué comment ça se passait. C'est passionnant, parce que c'est pas très éloigné de ce qu'on connaît, même si c'est artistique. on se retrouve vraiment beaucoup dans les problèmes qu'on peut avoir avec l'administration, par exemple, et comment on mène un projet, la stratégie, des choses comme ça. On a fait aussi des gens qui participaient à des épreuves sportives, des rallies dans le désert pour des villages africains porter des fournitures. Donc, pareil, ce sont des projets, ils viennent avant, ils nous expliquent comment ils font, ce qu'ils recherchent. Il n'y a pas forcément que de l'argent, des fois, on a des adhérents. qui vont leur faire le flocage du 4x4, des choses comme ça, donner des fournitures. Et après, ils nous font un retour, ils nous font des photos, bien sûr. Et ils viennent, ils nous font un retour de leur expérience.
- Speaker #0
Et comment vous, ça me fait penser, comment vous prenez ce type de décision ? Vous parliez tout à l'heure de gouvernance. Comment ça se passe, notamment sur ce type de décision ? Qui prend cette décision ? Est-ce que les autres sont consultés ? En fait,
- Speaker #2
il y a un chef.
- Speaker #0
Ah c'est ça !
- Speaker #2
Non, justement pas, au contraire. C'est un chef très autoritaire. Tu commences à le connaître au bout d'une demi-heure. Non, non, en fait, tout est évidemment collégial. On ne prend aucune décision sans avoir l'aval du groupe. On impulse des idées, on accepte toutes les idées qui viennent du groupe, voire même d'extérieur du groupe, et c'est effectivement collégial. Nous, on va donner notre avis, évidemment, mais il n'est que consultatif. on est on est OK pour aider ce projet, mais est-ce que vous, vous êtes OK ? Si la majorité dit non, on n'ira pas aider tel ou tel projet. C'est rare, parce que généralement, on a de bonnes idées.
- Speaker #0
Sans vouloir me jeter les fleurs, bien sûr.
- Speaker #2
Mais en fait, on essaye vraiment toujours, toujours, toujours, comme on rend toujours des comptes. par exemple là on part en repérage pour notre séminaire, on part dans 15 jours on le fait sur nos fonds propres justement pour ne pas impacter le groupe c'est vraiment du pur bénévolat et on fait très attention à ça donc ça veut dire que les mards du matin quand vous vous réunissez il y a un moment où vous
- Speaker #0
échangez sur voilà on a pensé à telle idée comment ça se passe ?
- Speaker #2
Alors, je fais beaucoup de sondages. Beaucoup de sondages via notre appli, parce qu'on a une appli, ou via, maintenant, WhatsApp, qui est extrêmement pratique. Et, effectivement, quand il y a lieu, on fait participer tout le monde et on met en place le projet et chacun participe. Oui, non, peut-être, je ne sais pas. Et puis, on avance comme ça.
- Speaker #1
Et alors, quand il y a des décisions à prendre que par le bureau, parce que ça arrive, on... prendre des décisions où on se met d'accord. On est trois et la décision qui sort, c'est les trois qui sont d'accord. Même si en amont, on n'était pas toujours d'accord, on trouve la solution pour que ça soit à trois. Les trois soient ok sur cette solution-là. Quand on est chef d'entreprise, on est tout seul. C'est quelque chose qu'on... Cette expérience-là, c'est quelque chose d'assez étonnant. qui sort vraiment de notre ordinaire. C'est une très belle expérience.
- Speaker #0
Oui, c'est ce que j'allais dire. La coopération, ce n'est pas forcément facile. C'est bien plus simple de faire les choses dans son coin. Mais finalement, c'est...
- Speaker #1
Même si on ne voulait pas, quand vous êtes chef d'entreprise, vous devez à un moment trancher, prendre des décisions et vous êtes tout seul à le faire. Vos choix entraînent des conséquences. Alors que là, vous avez un espace. Et ça, c'est une dimension aussi qui est très agréable dans le Paris e-business. C'est que vous avez un espace de communauté où vous avez en plus, tout le monde est indépendant, mais il n'y a pas de concurrent. Donc, il n'y a pas de représentation particulière à avoir. Il n'y a pas besoin de mettre plein les yeux aux autres. Mais vous rencontrez tous les mardis matins des gens qui ont les mêmes problèmes que vous.
- Speaker #0
Oui, il y a une forme de soutien, en fait.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #2
Oui, je partage exactement ce que vient de dire Johan. Je voulais rajouter quelque chose, mais ça m'a échappé.
- Speaker #0
super et bah merci j'ai du coup une dernière question est-ce que vous voyez un impact aussi sur votre territoire très concrètement de votre réseau finalement le fait que ça existe ça vous apporte des choses à vous en tant qu'entrepreneur en tant que chef d'entreprise du soutien des connaissances des liens mais si on va un cran plus loin dans le scope d'après quoi qu'est-ce que vous observez qu'est-ce que ça génère autour de vous en fait de vous rassembler comme ça
- Speaker #2
Ça génère une certaine reconnaissance parce qu'on a un groupe dynamique. Alors on est tous plus ou moins dans d'autres réseaux. C'est un peu le 95 et 1 des départements de France, voire le département de France où il y a le plus de réseaux d'entrepreneurs. Et du coup on se retrouve beaucoup dans d'autres réseaux, dans d'autres réunions, à la chambre de commerce par exemple. Et c'est « t'es dans quel réseau ? » c'est une phrase qu'on entend beaucoup. Et quand on dit Paris e-business, c'est « Ah oui ! » Donc il y a une reconnaissance aujourd'hui dans le Val d'Oise, peut-être parce qu'on communique bien, parce qu'on est sympathique aussi forcément, et effectivement on accueille, on a vu beaucoup de gens passer, venir à nos réunions, se présenter, faire connaissance. Alors ils n'adhèrent pas forcément, mais notre logo bleu et jaune du Paris e-business commence à être reconnu un peu partout dans le Val d'Oise. Ce n'est que justice, ça fait quand même 10 ans. Mais on jouit d'une belle image dans le Val d'Oise. Et voilà, ça nous va bien comme ça. On ne demande pas grand-chose de plus. On s'amuse bien et on génère une belle image. Et pour nous, c'est essentiel.
- Speaker #1
Il y a vraiment une ligne rouge, en revanche, que je mets. c'est qu'on ne se... ne mélange pas avec les politiques, même locales. Ça, c'est tout à fait hors de question, parce que ça pourrait même certainement entraîner la fin de l'association, en tout cas de politiser ou d'avoir des partisans dans un groupe ou dans un autre. On n'est vraiment là que pour faire des affaires, et c'est vraiment le point commun le plus petit qui y est. Et les affaires et les politiques, ça ne marche pas forcément ensemble. Et si, l'autre point, l'autre regret qu'on pourrait avoir, c'est qu'on n'attire pas suffisamment de nouveaux talents.
- Speaker #0
Notamment, les femmes ne sont pas assez représentées. On en a. On est très content de les avoir parce qu'elles apportent beaucoup. Mais on pourrait avoir plus de monde. On n'est pas du tout en parité. Et on le regrette. S'il y a des chefs d'entreprise, des chefs de Zaffe dans le 95 qui veulent vivre une expérience tout à fait étonnante et... viennent nous voir parce qu'elles seront les bienvenues.
- Speaker #1
Le message est passé.
- Speaker #2
Et d'ailleurs, non mais c'est pas anecdotique, on a même décalé nos horaires de réunion pour permettre aux mamans notamment qui ont leurs enfants emmenés à l'école, pouvoir les emmener à l'école et venir à la réunion. Donc on a justement fait cet effort-là parce que c'était des réflexions qu'on avait eues. Oui, mais vos réunions commencent trop tôt. Donc c'est vrai que c'est parfois difficile de se libérer à 7h. Donc voilà, nos réunions, on ouvre les portes à 7h30, mais la réunion en elle-même commence à 8h, justement pour permettre notamment l'ouverture à plus de personnes, notamment aux jeunes mamans.
- Speaker #1
C'est vraiment intéressant. Ce que j'aime beaucoup dans votre approche, c'est qu'il y a vraiment la notion de nourrir en fait les personnes qui font partie de ce groupe-là par diverses manières. Et finalement, j'ai l'impression que c'est quand même aussi votre objectif au travers de tout ça, c'est de... de répondre à des besoins réels des personnes qui vivent sur ce territoire-là.
- Speaker #2
Oui, on est beaucoup tout seul, comme disait Johan tout à l'heure. Moi, par exemple, on est deux dans ma société, mais je travaille tout seul à domicile, mon associé est plus loin. Et on est très nombreux à rompre un petit peu la solitude du chef d'entreprise. Chaque semaine, je sais que moi, c'est dans mon agenda. et je ne prends aucun rendez-vous le mardi matin avant 10h, avant la fin de la réunion parce que c'est ma priorité et c'est enrichissant de pouvoir discuter notamment quand on a des problèmes ou des tracas des soucis d'entrepreneurs de pouvoir en discuter avec d'autres qui ont peut-être potentiellement eu les mêmes problèmes ou les mêmes soucis et forcément ça nous éclaire et ça permet d'avancer plus sereinement en tout cas
- Speaker #0
Et pour... notre intégration dans le territoire. Quand, par exemple, quelqu'un qui travaille dans le bâtiment a un client qui lui demande quelqu'un d'un autre corps de métier, il est recommandé et il est recommandé à quelqu'un qui est valable. Donc, pour les gens qui bénéficient des recommandations, c'est quelque chose de très important, parce que ils sont, grâce aux bouche à oreille en fait, ils ont des gens valables, parce que si la personne n'est pas valable, elle n'est pas recommandée donc pour tous nos territoires et tous les gens avec qui on rentre en contact c'est quand même un gage de sûreté
- Speaker #1
Et du coup par rapport au club, est-ce que c'est vous aussi qui animez ce club là ?
- Speaker #2
C'est de notre initiative pour le coup ça a été validé par le groupe comme on le disait Merci. Pour l'instant, on organise. On a une de nos co-membres qui travaille avec nous pour les relances, les invitations, etc. Mais effectivement, on en est pour l'instant à l'origine. On a fait déjà deux réunions, deux after work. On est en train de préparer le troisième pour le mois de juin. On va voir comment on va s'organiser pour le futur. mais bon, nous on aime bien organiser aussi les séminaires, c'est nous tout ce qui est un peu festif on aime beaucoup, on a un trésorier qui a plein d'idées à la minute et qui adore faire ça.
- Speaker #1
Génial.
- Speaker #0
Pour le club, on essaie de trouver des endroits un peu originaux pour organiser ça, pour aussi donner envie ou des animations qui sortent de l'ordinaire pour donner envie aux adhérents de venir avec plaisir.
- Speaker #1
Super. Écoutez, je vous propose qu'on termine sur cette note joyeuse et festive. Merci beaucoup en tout cas pour votre témoignage. J'ai trouvé ça extrêmement intéressant et... Je trouve que c'est rafraîchissant d'avoir ce type de modèle aussi, d'entendre que ça existe en tout cas. Et dans la manière dont vous le proposez, c'est aussi assez intéressant. Donc merci beaucoup d'être venu sur ce podcast.
- Speaker #0
Merci à toi de nous avoir reçus. Et c'est toujours agréable de pouvoir parler de ce qu'on fait.
- Speaker #2
Merci Bérénice, en tout cas, c'était un super moment. Merci à toi.
- Speaker #1
Le réseau Parisis Business est né de la volonté d'avoir un collectif qui répond aux besoins des entrepreneurs du territoire et dont les cotisations servent directement au développement des adhérents. Ce que je trouve particulièrement intéressant dans cette approche, dans l'approche du Paris Business, c'est leur capacité à développer ce qu'on appelle les ressources immatérielles. Donc par ressources immatérielles, j'entends notamment les compétences. Donc à la fois, il y a des formations, des ateliers, des choses qui sont proposées pour les adhérents. Mais le fait aussi de se retrouver régulièrement, de prendre la parole devant une assemblée, ça contribue aussi à développer d'autres types de compétences. Ça développe évidemment les liens avec les rencontres. rencontres très régulières et aussi le club, qui est l'autre initiative portée par Johan et Jean-Hervé. Ça renforce aussi pour moi la pertinence des solutions proposées, notamment quand il va y avoir plusieurs structures ou plusieurs entrepreneurs qui vont être amenés à travailler ensemble. Le fait de se connaître sur son territoire, de connaître les activités des autres personnes, ça permet aussi parfois de penser un projet de manière plus complète et d'apporter des solutions qui répondent à des besoins. Plus complet, plus grand, des enjeux, on va dire, plus complexes aussi parfois. Et enfin, je dirais que ce réseau permet aussi de développer la confiance entre les personnes d'un même territoire. Déjà, parce qu'il y a toute cette notion de recommandation. Il y a ces rendez-vous réguliers. Et puis, s'il y a des projets communs, ça favorise aussi la confiance mutuelle. Et je trouve que c'est très important, du coup, sur un territoire, de pouvoir aussi savoir que... On a ce lien de confiance qui se développe avec les autres personnes avec lesquelles on peut être amené à travailler. Toutes ces initiatives du Paris e-business, elles contribuent en fait à la création de valeur sur ce territoire du Val d'Oise, à la fois de la valeur financière, parce qu'ils génèrent du chiffre d'affaires aussi par les recommandations, mais pas que, ça développe aussi tout un tas d'autres points. Du coup, ce réseau pour moi il fait vivre tout un écosystème de coopération et d'entraide. Les épisodes de l'affluence forment un recueil de témoignages, de vécus liés aux transformations des fonctionnements collectifs qui vous permettra d'avoir des clés pour faire évoluer à votre échelle votre environnement professionnel. Pour ne rater aucun épisode et pour faire grandir ce podcast, vous pouvez en parler autour de vous, vous abonner sur votre plateforme d'écoute préférée et nous laisser des étoiles ou des commentaires si vous nous écoutez depuis Spotify ou Apple Podcast. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de la fluence.