undefined cover
undefined cover
Comment la coopération entre acteurs de l’impact accélère le changement sur le territoire Montpelliérain ? Avec Lucien Bonhomme cover
Comment la coopération entre acteurs de l’impact accélère le changement sur le territoire Montpelliérain ? Avec Lucien Bonhomme cover
La Fluence - explorer la coopération

Comment la coopération entre acteurs de l’impact accélère le changement sur le territoire Montpelliérain ? Avec Lucien Bonhomme

Comment la coopération entre acteurs de l’impact accélère le changement sur le territoire Montpelliérain ? Avec Lucien Bonhomme

48min |16/12/2024
Play
undefined cover
undefined cover
Comment la coopération entre acteurs de l’impact accélère le changement sur le territoire Montpelliérain ? Avec Lucien Bonhomme cover
Comment la coopération entre acteurs de l’impact accélère le changement sur le territoire Montpelliérain ? Avec Lucien Bonhomme cover
La Fluence - explorer la coopération

Comment la coopération entre acteurs de l’impact accélère le changement sur le territoire Montpelliérain ? Avec Lucien Bonhomme

Comment la coopération entre acteurs de l’impact accélère le changement sur le territoire Montpelliérain ? Avec Lucien Bonhomme

48min |16/12/2024
Play

Description

La Fluence, le podcast qui explore la coopération 🔎

Dans cet épisode, nous explorons la coopération avec Lucien Bonhomme, coordinateur de l’association l’Île des possibles. Cette structure basée à Montpellier a pour mission de sensibiliser le grand public sur les enjeux de transition écologique et sociale. Dans cet épisode de la Fluence nous abordons la coopération sur le territoire de Montpellier entre les acteurs de la transition et de l’impact, au travers du réseau construit par les activités de l'île des possibles.

C’est tout un écosystème, riche en interactions et en partage !

---------------

🌟 Les apprentissages à retenir de cet épisode :

  • Pour soutenir et concrétiser la transition écologique et sociale, il s’agit d’accompagner à la fois des individus et leurs projets, mais aussi de  faire évoluer les structures vers de nouveaux modèles. 

  • La question centrale à se poser pour cela : en quoi le travail contribue au changement de la société ? A quoi je dédie mon énergie ?

  • Il y a deux ingrédients majeurs dans les activités de l’association : 

    • créer du lien et de l’entraide entre les personnes pour impulser des projets ambitieux 

    • sensibiliser en impliquant têt, cœur et corps

  • Coopérer avec son écosystème pour lancer de nouveaux projets ou pour consolider son projet, permet de répondre à des besoins systémiques et complexes comme ceux des collectivités, de s’inspirer d’initiatives déjà concrétisées et de voir les opportunités.

  • Les éléments essentiels de la coopération entre acteurs de la transition et de l’impact : 

    • bien définir comment on fonctionne ensemble et qui prend quelle responsabilité, comment on fait circuler les informations, quels sont les temps de prises de hauteur sur le collectif et le contexte…

    • prendre soin des personnes qui contribuent à un projet collectif : prendre le temps de se comprendre et de communiquer.


En savoir plus : 

L’île des possibles

La fabrique des possibles

Musiques par Vito Bendinelli


Pour retrouver les prochains épisodes : 

Instagram

Linked In

Site Holomea


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bérénice d'Holomea

    Bonjour à toutes et à tous, je m'appelle Bérénice, je travaille chez Holomea et je suis passionnée par la bio-inspiration et la manière dont fonctionnent les humains entre eux. Bienvenue sur la Fluence, le podcast qui explore la coopération. Aujourd'hui, je rencontre Lucien Bonhomme, coordinateur de l'association L'Île des Possibles. Cette structure est basée à Montpellier et a pour mission de sensibiliser le grand public sur les enjeux de transition écologique et sociale. Dans cet épisode de la Fluence, nous abordons la coopération sur les territoires de Montpellier entre les acteurs de la transition et de l'impact au travers du réseau construit par les activités de L'Île des Possibles. C'est tout un écosystème riche en interactions et en partages. Bonjour Lucien, bienvenue sur le podcast La Fluence qui explore la coopération. Est-ce que tu pourrais en quelques mots te présenter et présenter l'association L'Île des Possibles ?

  • Lucien Bonhomme

    En quelques mots c'est ambitieux, mais bonjour ! Moi du coup je suis coordinateur de la vie associative de l'asso L'Île des Possibles. L'Île des Possibles, on agit sur le territoire montpellierain éroté. depuis trois ans avec une volonté forte d'aller prôner des notions de reliance avec les enjeux climatiques de biodiversité de ressources et de justice sociale pour les citoyens pour qu'ils puissent comprendre apprendre et transformer leurs comportements dans leur vie du quotidien.

  • Bérénice d'Holomea

    Très bien et depuis quand est ce que ce projet existe qu'est ce qui a généré sa création ?

  • Lucien Bonhomme

    Quand je suis arrivé, au début, je suis arrivé moi en alternance sur l'entreprise qui s'appelle la Fabrique des Possibles. Donc il faut bien faire le distinguo entre la Fabrique et l'Île des Possibles. La Fabrique, c'est l'entreprise. L'Île des Possibles, c'est l'association. Donc moi, je suis arrivé il y a maintenant quatre ans sur l'entreprise. J'étais arrivé en alternance avec mon master Management de la transition écologique et de l'économie circulaire à l'Université de Montpellier, où j'ai rencontré Adrien Conti, qui était l'initiateur de l'entreprise. Avec lui, on a travaillé ensemble. pendant environ quatre mois sur des missions de lancement aussi de l'entreprise parce qu'elle était aussi assez récente. Et puis moi, j'ai pris en charge au maximum des activités qui étaient plutôt des activités qui se font dans le non lucratif. Donc j'étais animateur et je le suis toujours de la fresque du climat. Donc j'ai commencé à animer sur notre lieu parce qu'on a la chance d'être sur The Island, qui est un tiers lieu coworking sur l'avenue de Toulouse. Et donc on avait des salles à disposition qu'on pouvait utiliser le soir. pour faire des ateliers, type fresques, climat, biodiversité, des ateliers de tonne. Et moi qui avais un peu cette envie et cette compétence d'animer ces ateliers plutôt pour les citoyens le soir, on a créé cette dynamique qui était impulsée par l'entreprise. Donc ça, ça a duré environ 4 mois jusqu'à un moment où Adrien est parti rencontrer à Nantes un projet qui s'appelle Openland. Et en fait, il est revenu de ce projet-là en me disant, Lucien... Il y a des gens qui font la même chose que nous à Nantes, c'est-à-dire qu'ils ont une entreprise, mais ils ont aussi construit une association pour prolonger leur mission d'entreprise, c'est-à-dire de transformation des organisations lucratives vers des modèles de soutenabilité forte. Mais en fait, ils le font en prolongeant leur mission vers des citoyens, des individus, avec un cadre non lucratif et donc une structure juridiquement séparée. Et donc, il est revenu de ça en janvier 2022. On a commencé à se créer en association sur le lieu pour créer l'association L'Île des Possibles. Et donc c'est là qu'a été la séparation entre la Fabrique des Possibles et L'Île des Possibles. Ça a été acté avec une AG qu'on a créée notamment avec les fondateurs du lieu. C'était avec David Cost, co-fondateur de Pâtes Blanches, l'agence de communication et de conseil à Impact, qui est aussi sur le lieu, Arthur Milleri, gérant de The Island, donc le tiers-lieu EcoWorking. Et puis, Adrien Conti pour la fabrique des possibles. Et donc, tous les trois, Adrien, David et Arthur, se sont dit Mais nos structures agissent déjà dans cette thématique-là, mais elles agissent pour des personnes qui ont les moyens, des structures morales, des organisations, des collectivités, des entreprises. Mais en fait, comment est-ce qu'on fait pour que notre lieu continue d'être un lieu de rencontre et d'échange pour les individus ? Et donc ça, on ne pourra le faire qu'avec un véhicule associatif non lucratif. Et donc, ils se sont décidé de créer cette association-là. Et donc moi, mon alternance a été basculée sur l'association pour animer la vie de l'association. Donc c'était la vie du lieu, avec des ateliers, mais des conférences aussi. Et de plus en plus, on est monté sur des organisations extérieures. pour des choses de sensibilisation.

  • Bérénice d'Holomea

    Tu dis que l'action auprès des publics citoyens, elle soutient les actions des organisations. En quoi, enfin, quel est le lien entre les deux et pourquoi est-ce que finalement s'adresser à des professionnels ou à des structures professionnelles, ça ne suffisait pas dans les questions de transition ?

  • Lucien Bonhomme

    En fait, ce qui est ressorti de la rencontre avec Openland, qui a commencé en janvier 2022, ça a vraiment été de se dire, on a... besoin de continuer de faire avancer tout le monde en même temps, que ce soit l'État, les entreprises et les citoyens. Forcément, à des vitesses différentes et des impacts différents, mais par contre, on a besoin que tout le monde s'y mette. Et en fait, on s'est dit, pour aller parler aux citoyens, il faut qu'on aille leur parler sur l'accompagnement de leurs projets. Et c'est pour ça qu'en rencontrant Openland, la grosse impression qu'ils nous ont donnée, c'est qu'Openland, et donc nous maintenant aussi, on accompagne... l'économie actuelle à la transition de l'économie actuelle, la transformation en les accompagnant sur l'intégration de leur business model avec plus de respect du vivant, reliance entre êtres humains, et aussi maintenant les individus qui souhaiteraient porter des projets, découvrir des projets, pour accompagner une économie en émergence. Donc pas l'économie actuelle, mais plutôt l'émergence d'une nouvelle économie, une économie qui régénérerait du coup nos capacités climatiques. biodiversité, de ressources naturelles et de justice sociale.

  • Bérénice d'Holomea

    D'accord, donc en fait c'est très complémentaire entre une personne qui va être dans une entreprise classique mais qui va vouloir contribuer à des alternatives pour faire émerger la transition écologique et sociale et la concrétiser. Et donc du coup cette double cible finalement ça vous permet d'accompagner la transition dans son ensemble.

  • Lucien Bonhomme

    On s'est toujours dit de toute façon les entités elles allaient à la même mission, réparer le vivant. réparer la terre. On y va par contre avec différents canaux donc effectivement les entreprises d'un côté et les individus de l'autre et les individus on va chercher des citoyens qui sont curieux mais aussi des citoyens qui souhaitent agir au sein de leur entreprise et donc pour ça on a aussi été fort de l'expérience de Open Land qui elle les accompagne sur comment est-ce qu'on devient un peu intrapreneurial dans nos entreprises mais ça peut être aussi des citoyens qui souhaitent se reconvertir qui sont actuellement en poste qui viennent sur des temps personnels. Et en fait, avec cette rencontre-là, ça les fait se questionner sur leur sens au travail, leur temps au travail, où est-ce qu'ils veulent mettre leur utilité, leur énergie. Et puis, la question phare sur l'association, c'est à quoi est-ce que nous servent nos huit heures de travail par jour ? Est-ce qu'on les met au bon endroit ? Est-ce qu'on les met au service d'une cause qui nous impacte ? Comment est-ce que le travail contribue à la société ?

  • Bérénice d'Holomea

    Moi, je partage totalement cette vision. Je pense que le travail, c'est au cœur de nos vies et de nos sociétés. Et du coup, c'est hyper important, selon moi, de se poser la question de à quoi je contribue et aussi quelle expérience je vis. Est-ce que je viens tous les jours et en fait, je le fais parce qu'il faut le faire ou est-ce que je viens et j'ai l'envie profonde de réaliser ce travail-là parce que je crois en ce à quoi il va contribuer et ce en quoi ça va résulter finalement.

  • Lucien Bonhomme

    C'est assez intéressant. Sur l'assaut, quand on a commencé à la créer, les gens étaient vraiment venus pour découvrir un peu ce nouvel outil, qui était du coup une plateforme de sensibilisation, une plateforme aussi de discussion, parce que c'est ça aussi que nous permet le lieu The Highlands, c'est d'avoir un vrai lieu de rencontre agréable, posé, avec plein de bienveillance tout autour. Et donc les gens ont commencé à se confier et à se rencontrer, et c'est toujours ce qu'on continue d'impulser dans nos formats. C'est d'avoir toujours beaucoup de conversationnel, d'entraide, de solidarité. Et ça, ça aide beaucoup les gens de découvrir des structures différentes parce qu'en fait, ça leur donne plein de champs d'action. Parce que c'est compliqué à une personne de lui dire Va sur telle ou telle thématique si eux, ils ont travaillé toute leur vie sur une autre thématique différente. Et en fait, en leur montrant une diversité d'acteurs qui existent sur le territoire, c'est plus facile pour eux de s'imaginer leur futur adapté.

  • Bérénice d'Holomea

    En fait, j'imagine que d'une part, c'est super inspirant parce qu'on rencontre des gens qui ont fait un bout de chemin qu'on essaye de parcourir. Et en plus de ça, ça peut aussi peut-être créer des synergies, rencontrer des personnes qui ont déjà les compétences que nous, on cherche à avoir. On peut du coup se développer. On peut aussi créer des partenariats, des alliances avec tout un réseau de personnes qui sont déjà à différents stades dans la transition.

  • Lucien Bonhomme

    Absolument, ça me rappelle un événement qu'on avait créé et sur lequel on prend pour exemple pour refaire cette année plein d'événements dans ce style-là, où on avait créé un peu une rencontre de la communauté, on en avait créé deux en 2023. L'idée, c'était d'avoir... On avait fait venir les communautés de Make Sense, de la Fresque de la Biodiversité, de l'Atelier du Déclic. On les avait fait venir sur une soirée très informelle. Chacun ramenait son petit plat et tout. Moi, j'avais juste préparé deux slides pour présenter juste le lieu et l'assaut. Make Sense avait fait la même chose. Fresque de la Biodiversité avait fait la même chose. Et en fait, de nous avoir rencontrés dans ce lieu-là, chacun ensuite m'avait... Enfin, des personnes m'avaient dit, est-ce que je pourrais prendre la parole à la fin pour juste parler de mon projet ? Si jamais ça intéresse certaines personnes. Et moi, j'avais directement dit oui. Et en fait, ça avait fonctionné parce que, je me rappelle, ça avait créé des discussions autour de... Il y avait deux personnes qui avaient présenté les projets et ces deux personnes-là avaient eu de l'entraide là-dessus. Et ça me fait penser à un autre projet, à un autre atelier qu'on proposait en tout cas l'année dernière. Ça s'appelle Premier Acte. C'est de Ticket for Change. C'est un atelier assez bien où on se visualise entre petits groupes. Quelles sont les compétences ? qu'on donnerait à chacun. Avec ces compétences-là, qu'est-ce qu'on souhaite faire dans le futur ? Et ensuite, ça prend quoi cette forme dans le futur ? Quel est le projet dans le futur que je souhaite entreprendre ? On le met au pot commun, ce projet-là, et les gens viennent amonder le projet. Par exemple, tiens, moi je connais telle ou telle personne qui peut t'aider dans la réalisation de ton projet, etc. Et ce genre d'outil-là, on adore. On adore parce que ça crée vraiment du lien opérationnel, de l'entraide, et moi je trouve que c'est quelque chose dans la transition, qu'il faut qu'on arrive à préserver. C'est cette entraide-là. On fait partie d'un milieu très jeune, enfin très jeune, je me comprends, mais qui est en tout cas en pleine mutation. Il faut qu'on arrive à préserver cette bienveillance et ce cadre d'entraide qui nous permet d'aller impulser des projets encore plus ambitieux. Et c'est notamment ce que je disais au début, c'est notamment ce qu'on va reproduire maintenant avec l'aide du Social Bar et de Mon Job de Sens. On a créé des forums. des temps qui s'appellent les apéros de la transition qui se passeront tous les deux mois là-bas sur le Social Bar. On va permettre aux personnes de se rencontrer, s'entraider et découvrir des enjeux. Le prétexte, on va donner à chaque fois une thématique autour de l'apéro, mais ça va être qu'un prétexte pour impulser des discussions parce que l'envie, c'est que les personnes continuent de présenter leurs propres projets, demander de l'aide, co-développer peut-être des solutions, etc. Et donc, on essaye toujours de mettre en avance cet aspect de lien. Merci. Et ça, c'est quelque chose que je n'ai pas dit tout à l'heure sur quand on crée des événements sur le lieu, même de manière générale, quand on crée des événements, on essaie toujours de faire attention à ce que ça ne soit pas que la tête qui soit alimentée, c'est-à-dire pas que de la descente de connaissances et de l'information, du partage d'informations, mais que ça soit aussi le cœur, les émotions qui soient à aller chercher. Donc, quand on va aller travailler sur, par exemple, des ateliers type Ikigai, on va demander quel est le sens qu'on veut mettre dans sa vie. Quand on va aller travailler sur notre éco-anxiété, quand on va aller travailler sur des dynamiques... de désirabilité, d'imagination et de créativité. Donc ça, on va aller travailler vraiment les émotions, ce qui nous fait avancer en fait. Et puis on va aussi aller travailler le mouvement avec l'association. Comment est-ce qu'on fait corps avec nos convictions et comment est-ce qu'on les rend visibles, nos convictions, avec nos actions. Donc ça peut être sur des chantiers participatifs qu'on a pu contribuer et participer sur l'année 2022 et 2023. Ça peut être des moments aussi tout simplement de ramassage de déchets, mais ça peut aussi être sur de la mise en mouvement entre personnes, comme on a fait avec du lancement de projet, où on a pu accompagner des personnes à se lancer sur leur projet.

  • Bérénice d'Holomea

    Pourquoi selon toi c'est important d'avoir cette approche tête-coeur-corps ? Qu'est-ce qui fait que finalement c'est essentiel dans l'organisation de tous vos événements ?

  • Lucien Bonhomme

    Alors c'est vrai que c'est un truc qui est vraiment arrivé... Tout de suite sur la table, quand je discutais avec les co-présidents, c'était qu'il fallait qu'on garde toujours que nos événements aient une reliance tête-coeur-corps. Pourquoi ça en fait ? Et je vais essayer de citer Emmanuelle Delrieux, qui est une éco-psychologue et psychologue développementaliste sur Montpellier. Elle est formidable cette femme. Si vous avez l'occasion de chercher l'école de la transition intérieure sur Internet, ou Emmanuelle Delrieux, elle vient à intervenir souvent sur l'association et toujours nous dire ça ne peut pas être que la tête qui décide. La tête décidera en fonction de nos convictions profondes. Et en fait, nos convictions profondes viennent de notre cœur. Viennent de nos émotions, viennent de nos relations qu'on a pu découvrir, de nos liens qu'on a pu tisser. Et en fait, ça ne va pas forcément... Il va falloir, pour se mettre en mouvement, que nos émotions et nos connaissances se mettent en lien et créent une ligne verticale pour qu'on ait des actions qui soient en cohérence. avec nos convictions parce que sinon ça crée des... j'ai plus le terme exact, mais des...

  • Bérénice d'Holomea

    Des dissonances cognitives.

  • Lucien Bonhomme

    Des dissonances cognitives, qui font qu'on va agir d'une manière qui ne ressemble pas à notre fort intérieur. Par exemple, ça arrive souvent avec les personnes qui rentrent en burn-out climatique, où en fait, ils vont continuer d'agir dans une entreprise qui ne répond plus à leurs convictions personnelles. Et en fait, discrètement et au fur et à mesure du temps, elles vont commencer à développer un burn-out. Et elles ne feront pas tout de suite le lien avec tout l'enjeu environnemental qu'elles tiennent à l'intérieur. Mais en fait, c'est leurs actions qui rentrent trop en dissonance avec leur fort intérieur. Et donc ça, c'est pour ça qu'on essaye au maximum de toujours faire en sorte que nos émotions soient alimentées par de la connaissance scientifique, donc avec des ateliers, et que ces actions-là, et que les actions qui en découlent, soient du coup en totale cohérence. avec nos connaissances et nos envies profondes.

  • Bérénice d'Holomea

    En fait, je trouve ça intéressant parce que nous, dans nos accompagnements, dans nos ateliers aussi, souvent on parle d'approche tête-cœur-corps comme ce que tu viens de citer. Le mot corps, nous, on l'a interprété différemment, mais du coup, c'est hyper intéressant aussi d'avoir ton retour. Mais nous, c'est aussi dans le vécu, dans l'expérience que tu vis. Tu vois, quand tu parlais de mouvement, Par exemple, de faire des ateliers en extérieur avec des marches, des choses comme ça, où physiquement, tu ressens aussi, au-delà des émotions, mais aussi dans le corps. Et du coup, cette approche-là, le fait de relier les trois, fait que tu as vécu une expérience qui est transformative et qui fait que maintenant que tu as vécu ça, quand tu reviens dans ton contexte... Tu vois les choses forcément différemment. Mais du coup, je trouve ça aussi génial de le relier à quelles actions, finalement, maintenant que j'ai eu cet alignement, que je l'ai vécu, qu'est-ce que je mets en place derrière ? Et comme tu dis, les actions qui font corps avec ce qu'on a vécu juste avant. Donc, il va être intéressant.

  • Lucien Bonhomme

    Oui, je pense que ça peut prendre plein de formes dans son quotidien. Il faut aussi se donner le temps. à la réflexion, à l'introspection. Et pour ça, c'est vrai qu'il y a des moments où on a besoin de ne rien faire. C'est notamment dans un des supports qu'on aime diffuser, qui s'appelle la Catalyse, pour un peu apprendre quels sont le constat du monde actuel et puis les inspirations pour entreprendre de nouvelles choses et de choses plus durables. On commence par le fait de se dire, déjà, il faut se mettre au ralenti, il faut se stopper, voire. Et ça, il y a eu des occasions qui nous ont permis de se stopper, que ce soit la crise Covid, pour se reposer les bonnes questions sur qu'est-ce qu'on a en face de nous et où est-ce qu'on veut aller. Et une fois qu'on s'est permis ça personnellement, je pense que ce qui est important, c'est ensuite, si on y arrive, c'est de se relier avec des gens. C'est pour ça aussi que sur l'assaut, on prête une attention particulière à l'esprit de rencontre et de bienveillance, parce qu'une fois qu'on sait où est-ce qu'on souhaiterait aller, on a besoin de se rencontrer. On a besoin de se rencontrer pour, déjà, ne pas faire d'impair avec quelque chose qui pourrait déjà être fait avec quelqu'un ou une structure. Mais c'est aussi une source d'inspiration incroyable de découvrir son écosystème qui nous entoure. Et moi, j'adore quand, sur des formats qu'on propose, des personnes viennent me voir et me disent Je suis nouveau, nouvelle à Montpellier. J'ai vu votre programme passer. Je me suis dit, il faut que j'aille le découvrir parce que ça a l'air d'être un formidable outil de rencontre rapide. de plein de gens. Et ça, en effet, c'est ce qu'on a envie de faire. C'est qu'on a envie que ça soit une plateforme de rencontres de plein d'écosystèmes. Nous, on a un écosystème assez large maintenant de connaissances du territoire et on essaye au maximum de le mettre en avant, ce territoire-là. On essaye de le mettre en avant au maximum parce que on considère que, comme je te le disais, les personnes ont besoin de sources d'inspiration parce que si on leur donne qu'un seul chemin, et que malheureusement elles n'arrivent pas à bien rentrer dans ce chemin-là, et bien ça ne va pas leur donner envie et elles vont garder leur trajectoire actuelle. Et donc il faut qu'on aille toujours vers de l'inspiration diversifiée là-dessus. Et c'est pour ça qu'on rentre en lien avec plein de gens différents. Tu parlais aussi de marche, etc. Ça m'a refait penser à ce qu'on avait créé avec une compagnie de théâtre, Créatures Créatrices, elles sont formidables. On avait créé ça où on faisait des... On avait créé quatre temps différents où on faisait des balades dans la nature. en milieu naturel, avec des interludes et artistiques et de sensibilisation. Et ça, c'était une aventure formidable à faire découvrir les gens. Mais en fait, on a pu créer ce format-là que grâce à la rencontre. que grâce à de la curiosité pour créer une nouvelle opportunité. Et ça aussi, on y croit fort, c'est que la transition est aussi synonyme de création d'opportunités nouvelles.

  • Bérénice d'Holomea

    Tout à fait. Et justement, tu parles d'écosystème. Est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu, justement, là déjà sur le lieu The Island, il y a beaucoup d'acteurs et d'actrices de transition. Comment est-ce que vous fonctionnez ensemble ? Et tu m'as parlé aussi d'un réseau d'acteurs. coopération multipartie prenante, elle se passe aujourd'hui ?

  • Lucien Bonhomme

    Alors j'ai bien conscience qu'on a plein d'écosystèmes différents, plein de projets différents avec des structures assez variées, donc ça peut créer des problèmes de visibilité. Après ne vous inquiétez pas, le plus important c'est que vous soyez en lien avec ce qu'on vous propose, donc ne vous formalisez pas avec tous les noms que je vais vous citer là, mais en effet. Déjà, ce qui est important à savoir, c'est que, comme je le disais, l'île des possibles et la fabrique des possibles agissent pour un même projet, qui est le projet Openland. Sur le territoire, du coup, il prend forme d'une entreprise et d'une asso, la fabrique et l'île des possibles. Ça, c'est un peu notre bras armé de l'action. Mais autour de ce noyau, il y a tout un formidable écosystème qui est là grâce à notre lieu, qui est The Island. Comme je le disais, c'est un lieu hybride et avec un espace de coworking. Il a été créé en 2017 par l'agence Pat Blanche, avec vocation forte d'héberger des entrepreneurs du territoire. Et donc, The Island permet d'avoir des personnes avec des profils hyper variés et on se rencontre une fois par mois pour des événements ludiques et de reliance ensemble pour... Apprendre à mieux se connaître, apprendre à mieux découvrir aussi comment est-ce que chacun fonctionne. Et en fait, au travers d'ateliers ludiques, on apprend aussi à travailler ensemble. Et ça, c'est symptomatique quand on arrive sur The Island, c'est qu'on a envie d'entreprendre avec tous ceux qui sont là. Par exemple, actuellement, The Island accueille forcément l'agence Pat Blanche, qui est l'agence de communication et d'impact. Donc, eux vont être avec des grosses entreprises sur la direction. de leur stratégie RSE, mais il va y avoir des entreprises aussi style pragma où ils vont interroger les collaborateurs sur leur qualité de vie au travail. Comment est-ce que c'est ressenti les politiques actuelles dans leur entreprise et comment est-ce qu'on peut mettre en place des accompagnements sur mesure d'entreprise pour faire en sorte que chacun se sente bien quand il vient au travail. Donc ça, c'est hyper intéressant. Et puis, on accueille depuis le début de la saison aussi une association qui s'appelle l'association J'accueille. qui permet de mettre en lien des personnes réfugiées avec des personnes qui ont des espaces dispos dans leur maison pour les héberger. Et en fait, ça fait tellement un terreau d'acteurs différents qu'il y a un million de possibilités à entreprendre quand on a ne serait-ce qu'un tout petit peu envie de créer de nouveaux projets. Et du coup, cet écosystème proche qu'on a grâce à The Island, il est très fédérateur pour entrevoir de nouveaux projets ou consolider. des projets actuels. Parce que ça aussi, c'est intéressant, c'est que dès qu'on a une idée, c'est assez simple de se dire je crois que cette personne-là agit déjà un peu là-dessus. Comment est-ce qu'on peut arriver à contribuer ensemble à quelque chose de plus gros ? Et puis après, il y a tout notre écosystème qui tourne autour. Je parlais tout à l'heure de l'atelier du déclic, qui est en fait un écosystème de fresqueurs et de sensibilisateurs aux enjeux environnementaux, biodiversité, tout ce qui tourne autour. de ces enjeux de sensibilisation, eux, ils rassemblent toute une communauté de facilitateurs à des ateliers de sensibilisation. Donc déjà, c'est en fait une communauté qui rencontre une autre communauté. Mais après, il y a les communautés aussi qui tournent autour de l'emploi. Donc ça, on peut le voir avec Make Sense, on peut le voir avec Mon Job de Sens, qui sont des communautés formidables aussi à rencontrer et à créer des dynamiques. Et rien qu'avec nos trois communautés, que ce soit autour de l'idée possible de l'atelier de clic ou de Make Sense, on peut trouver facilement des synergies. Et je vais citer une dernière communauté sur laquelle on adore aller. Ça va être la communauté qui n'aimerait pas qu'on l'appelle la communauté, mais plus la collectivité. Et agir avec des acteurs de la collectivité, c'est tout aussi intéressant pour comprendre quels sont leurs besoins parce qu'ils ont des fois des problèmes de se faire comprendre sur où est-ce qu'ils ont besoin d'agir. Et ensuite, c'est leur montrer qu'il est possible de répondre à leurs besoins avec des actions ensemble. C'est-à-dire des actions qui vont être propulsées par différents acteurs du territoire. Et que maintenant, la... la logique n'est plus à répondre à un problème par un acteur, mais que maintenant, des fois, le problème, comme c'est des problèmes souvent systémiques, avec plusieurs entrées différentes, peut être répondu avec des multi-acteurs. Et donc ça, ça va être avec un exemple très simple qu'on avait répondu à la métropole de Montpellier qui met en place la politique zéro déchet. Et on a répondu à cette politique-là avec huit acteurs différents, dont nous, où on a proposé... toute une semaine sur les campus à destination des étudiants pour les sensibiliser et les faire agir autour de l'économie circulaire. Et donc ça, ça a retenu l'attention de la métropole parce qu'on a été en capacité de se mettre en lien entre différents acteurs et de faire une proposition cohérente, pédagogique et transformative sur le territoire. Et ça, c'est important aussi de se dire que les collectivités font partie d'un écosystème hyper varié qui des fois ont, comme nous aussi, des problèmes de visibilité. de savoir où est-ce qu'ils veulent agir, où est-ce qu'ils peuvent agir. Mais une fois qu'on arrive à comprendre leurs besoins, je pense que c'est important de leur proposer des solutions variées et complexes, puisque souvent les problèmes sont complexes eux aussi.

  • Bérénice d'Holomea

    C'est sûr que déjà, les problématiques de transition sont complexes et systémiques. Les problématiques de territoire sont complexes et systémiques. Et globalement, ne sont jamais réellement résolues, parce qu'en fait... À chaque fois qu'on a apporté une réponse, ça vient tirer aussi d'autres enjeux. Donc le fait de répondre comme ça avec d'autres acteurs qui ont aussi chacun leur vision des choses et leur expertise, je trouve que c'est vachement intéressant. Du coup, c'est quand même vachement dense comme réseau. Là, tous les acteurs et actrices que tu viens de citer, ça fait beaucoup de monde. Comment, au quotidien, on bénéficie ? de cet écosystème, est-ce que c'est facile de se relier, de se mettre en réseau ? Quand tu dis, si j'ai une idée, en gros, je peux trouver quelqu'un qui va soit consolider, soit créer avec moi quelque chose, est-ce que vraiment concrètement au quotidien, tu trouves que cet écosystème-là, il est facile finalement à vivre ? Comment ces interactions sont sollicitées et sont bénéfiques pour tout le monde ?

  • Lucien Bonhomme

    Moi, je dirais que rien n'est facile. Par contre, c'est souhaitable et en plus, ça fait du bien. C'est souhaitable parce qu'en fait, il faut qu'on arrive à se relier ensemble. Et ça, c'est une notion qu'on porte fort, c'est réparer nos liens. Et donc, pour ça, il faut qu'on arrive à s'ouvrir aux autres. Et là, on bénéficie d'une thématique sur les enjeux environnementaux, sociaux, qui est différente des autres thématiques, qui fait que les acteurs qui occupent cet espace-là sont très ouverts à la discussion. Et donc c'est assez simple que quand on souhaite lancer un projet, quand on souhaite lancer une idée, d'aller dire Ok, je crois que je connais cette personne, je peux lui demander est-ce qu'elle est d'accord pour qu'on échange une demi-heure au téléphone ? Et si ce n'était pas elle la bonne interlocutrice, est-ce qu'elle connaîtrait quelqu'un dans cette thématique plus proche de moi ? Et en fait, ça par contre, ça c'est facile. Ça c'est facile de se dire J'ai besoin de quelque chose, ou en tout cas j'ai envie d'impulser quelque chose. Ce qui est très facile, c'est de se faire accueillir. Et on a ces acteurs-là. qui agissent dans les thématiques de la transition qui sont toujours ouverts au dialogue. Et c'est pour ça que c'est plus facile que dans d'autres secteurs, je pense, d'aller créer de la coopération et créer du lien avec ça. Parce qu'il y a beaucoup moins la dynamique de concurrence qu'il pourrait y avoir sur d'autres secteurs puisque, en fait, habituellement, il faut être réaliste. Peut-être que l'ordre de grandeur, il doit être de 5% des projets qui agissent dans la transition écologique. En fait, il y a encore 95% à aller prendre dans les activités. Donc, on ne va pas se faire concurrence entre nous pour l'instant. Donc, il faut vraiment que tout le monde est conscient de ça et tout le monde est conscient qu'il faut ouvrir les dialogues. Donc, pour ça, c'est super facile. C'est chronophage, ça prend du temps. Ça prend du temps d'aller rencontrer des gens, mais en fait, une fois qu'on l'a rencontré, on épargne le temps de si on avait monté le projet et qu'il foirait parce qu'on n'avait pas répondu de la bonne manière. On gagne du temps parce qu'à tout moment, le projet était déjà répliqué dans un autre territoire et qu'on n'était pas au courant. Et en fait, on perd un temps énorme à refaire, à réinventer la roue. Donc ça, on gagne du temps. Et puis, je dirais que, comme je disais, c'est souhaitable parce que du coup, c'est vraiment ce lien humain qui nous permet d'entreprendre et de vivre et d'avoir ce lien social. Mais c'est aussi bénéfique pour nous. en tant que personne Parce que ça nous enrichit au quotidien de faire des nouvelles rencontres, de créer et de dynamiser notre créativité. Ça, c'est quelque chose qu'on perd énormément. C'est l'envie d'imaginer des futurs. Parce que toujours, ou en tout cas au maximum du temps, quand on propose des projets, on essaie de partir sur la base de pourquoi est-ce qu'on fait ça ? Et en fait, le pourquoi, souvent, il est dans le futur. C'est pour qu'on ait un futur plus désirable, un futur plus souhaitable. Et donc personnellement, ça va nous libérer notre créativité. Et ça c'est important, arriver à se redonner les moyens d'avoir cette créativité-là. Je pense que c'est quelque chose qu'on perd de plus en plus, c'est notre esprit de liberté du futur. On a l'impression qu'il sera toujours plus sombre que le passé. Et donc c'est comment est-ce qu'on arrive à aller vers des imaginaires plus positifs ensemble. Et donc, c'est pas simple. Je ne dirais pas que ce n'est pas facile, mais ce n'est juste pas simple. Ça demande, certes, de décrocher le téléphone, d'aller rencontrer une personne et de débuter à poser des questions. Mais une fois qu'on passe la première étape, les gens sont très libres de s'exprimer, très ouverts. Et donc, je pense qu'on a la chance d'avoir ça. Après, tu me parlais sur la collectivité. C'est vrai qu'à Montpellier, on bénéficie d'un territoire qui est plus favorable. que peut-être d'autres territoires en France, puisqu'on vient avec une collectivité qui est plus enclin sur nos thématiques, on est dans une région qui est plus enclin sur nos thématiques, et même de manière nationale par rapport à l'international, on est dans un pays qui a une certaine volonté. Et donc forcément à Montpellier, il est peut-être plus facile d'entreprendre. Mais au contraire, pour les personnes qui sont sur d'autres territoires peut-être plus complexes, venez vous inspirer sur les territoires, c'est plus simple. Venez vous inspirer de méthodes qui fonctionnent pour les répliquer. et tester en fait en répliquant parce que le problème c'est quand on teste en créant de A à Z et bien ça peut paraître effectivement fatigant de créer quelque chose pour que ça ne fonctionne pas par contre on peut tester à lancer des pierres qui existent déjà sur tout territoire et les créer sur des futurs territoires effectivement quand tu parles de gain de temps en fait j'ai

  • Bérénice d'Holomea

    l'impression qu'on pourrait y mettre le même temps que si on l'avait créé de bout en bout sauf que en fait on peut pas le faire En gagnant du temps sur la partie de création, on s'en accorde sur la partie plutôt adaptation. C'est-à-dire que si on prend une méthode qui marche ici à Montpellier et qu'on l'applique dans une autre ville de France, peut-être que si on la réplique telle qu'elle, ça ne va pas fonctionner parce que les contraintes sont différentes, le contexte est différent, les acteurs sont différents. Donc il y a un besoin d'adaptabilité aussi, d'adaptation des briques dont on se sert en fonction de l'endroit sur lequel on l'applique. Mais du coup, effectivement, comme tu le disais, si en fait on gagne du temps sur la partie création, on s'en libère sur la partie pertinence finalement de la solution proposée.

  • Lucien Bonhomme

    Carrément. Et là, moi, j'ai l'exemple de l'action qu'on a fait en mai dernier avec les journées des métiers de la transition. Un forum des métiers, c'est quelque chose qui est fait partout. Un forum des métiers autour des enjeux de transition sociale, écologique, démocratique, c'est déjà quelque chose d'un peu plus rare. Et en fait, on a vu qu'en Occitanie, ça avait été fait une seule fois avant à Toulouse. Et en France, c'est principalement fait dans la capitale, à Paris. Et on s'est dit, pourquoi est-ce que dans des régions dynamiques comme la nôtre, on n'a pas encore de forum spécialisé autour des métiers de la transition ? Parce qu'il existe des forums de métiers, plein, et c'est formidable. Par contre, il existe des forums de métiers autour du commerce, autour de l'hôtel de restauration. Mais par contre, on n'a pas de forum autour des métiers de la transition. Et donc, on s'est dit, il existe ça à Paris, des focus métiers de la transition. Il existe même ça qui venait d'être créé. un an avant à Rennes avec le forum Séisme et on s'est dit on va rencontrer ces acteurs. On va rencontrer le Réses qui fait ça à Paris, on va rencontrer Ambition Transition qui fait ça aussi à Paris, on va rencontrer l'association Séisme, Arthur Gosset et Hélène Cloître qui ont créé sur Rennes à peu près la même ambition et on va les rencontrer pour s'inspirer, leur demander conseils, leur demander ce qui marche, ce qui ne marche pas chez eux et ensuite avec cette matière-là, ça nous a permis de nous projeter encore plus rapidement. dans la conception de la journée. Et donc en mai, on a pu avoir des éléments qui ressemblaient à ce qui avait été fait à Rennes, dans le forum séisme, mais aussi avec la collaboration d'acteurs type le réseau étudiant pour une société écologique et solidaire, le RESES, pour apporter aussi tout ce qui était formulation de la mise en forme de la journée, que ce soit des parcours, etc. Donc en fait, ces rencontres-là, préliminaires, nous ont permis de gagner un temps énorme et aussi une conception. de l'outil de la journée qui était aussi plus facilitant. Donc en effet, aller s'inspirer, aller toquer aux portes d'autres projets qui existent, c'est un gain de temps et même je dirais plus, c'est un gain d'efficacité aussi. Au-delà du temps, on fait quelque chose qui a fonctionné ailleurs, on le teste pour le faire fonctionner chez nous, et quand ça fonctionne, on se dit que les autres ont déjà tenté plein de choses, et que nous aussi, au final, ça valide l'hypothèse que ça peut marcher aussi chez nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Écoute, c'est hyper intéressant, et vraiment, je pense que c'est bien de se le redire, même si des fois, ça passe un peu pour du bon sens, mais en réalité, c'est... C'est bien aussi de se le rappeler, surtout dans ce domaine-là où effectivement il y a beaucoup d'initiatives de partout et ça reste à des petites échelles, donc c'est important aussi d'avoir cette connaissance-là. Est-ce que cette coopération, donc tu as dit qu'elle n'était pas simple, etc., elle est vraiment source de richesse et moi j'ai bien compris là les avantages que ça peut avoir de se relier à un écosystème tel que celui-ci. Est-ce que tu vois des limites ou des difficultés, des choses qui... des externalités négatives ?

  • Lucien Bonhomme

    La limite, je pense qu'elle va être au moment où on se dit Ok, on y va pour créer avec plusieurs acteurs. Il faut qu'on ait la capacité d'une gouvernance claire sur cette coopération-là. Et ça, je pense que c'est des termes qui vont vous parler autour des enjeux de gouvernance parce que c'est vraiment Comment est-ce qu'on agit ensemble ? Une fois qu'on s'est dit Ok, on agit ensemble, mais ensuite, comment est-ce qu'on le fait ? Parce qu'il y a forcément, il faut remplir le gap entre on le fait et on sait à quoi ça va ressembler. Et sur la gouvernance, c'est se donner les responsabilités de tout un chacun. Parce que le risque, c'est qu'on se lance dans un projet avec, mettons, trois acteurs par exemple, et que tout le monde fait la même chose ensemble. Par exemple, tout le monde va chercher le même lieu, et en fait, on va tomber tous d'accord sur le même lieu, et ça nous aura pris deux semaines pour trouver en fait la même réponse. Ensuite, on va tous chercher, on va tous créer des supports. Et donc c'est vraiment important que dès le début... de nos projets qu'on a envie de créer en coopération, on se met le cadre de responsabilité, de comment est-ce qu'on va fonctionner ensemble, qui fait quoi, et qui prend la décision en toute autonomie, puisque c'est dans le cadre de sa responsabilité à lui. Et c'est important de, dès le début, mettre au clair les choses-là. Sinon, on va clairement vers une usine à gaz qui va prendre trop de temps, qui va être au final, qui va nous dégoûter du travail ensemble. Alors que c'est tout l'inverse. En s'entourant de plein de personnes, on est censé être au moins plus efficace que si on le faisait seul, puisqu'on a plus de tête à réfléchir, plus de main à décrocher. Et donc c'est vraiment important, sinon, d'arriver à se définir comment est-ce qu'on travaille ensemble pour ne pas atteindre une limite qui, en fait, devient un danger à la coopération, parce qu'on sait très bien à quoi ça peut ressembler des usines à gaz dans un projet. et c'est tout l'inverse dans ce qu'on veut créer, surtout dans les thématiques de transition. On veut que les choses aillent vite et fort et c'est pour ça que la coopération est un formidable outil pour aller vite et fort. Par contre, il faut faire attention à ce que ça ne se retourne pas vers nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Oui, mais en fait, ce que tu dis, ça fait vraiment écho au mode de fonctionnement en collectif et c'est exactement ce que tu as dit, c'est-à-dire qu'on a défini un projet, on sait qu'on est plusieurs à vouloir y aller, on a des compétences complémentaires et après, la question se pose de comment on s'organise pour mener à bien ce projet-là. Et effectivement, souvent, on a tendance à répliquer des fonctionnements qu'on a déjà eu dans des anciennes structures ou avec lesquels on a grandi. Et comme tu dis, soit à se séparer les tâches et du coup, avoir au final un fonctionnement qui est peu coopératif parce que tu perds l'interaction, juste lui, il fait ça et puis nous, on fait ça et puis voilà. Ou alors, comme tu dis, à répliquer et à faire ensemble, mais en fait, au final, tu dépenses deux fois plus de ressources. Et donc, il y a réellement un enjeu à réapprendre à fonctionner collectivement. à se répartir le travail, à faire circuler les informations, à prendre des temps aussi de hauteur de comment on a fonctionné ensemble et qu'est-ce qu'on a produit, et aussi des prises de hauteur sur le besoin. C'est-à-dire que le besoin quand on a commencé le projet, c'était ça. Aujourd'hui, il s'est passé ça. Il y a eu telle personne qui est venue me voir, qui m'a dit quelque chose. Il y a eu un élu à la mairie qui a changé. enfin un contexte, une contrainte extérieure, tel financement finalement on ne l'a pas eu. Mais en fait c'est important aussi de se dire dans quelles conditions est-ce qu'on a décidé d'aller vers cet objectif et quelles sont les conditions aujourd'hui, est-ce qu'elles sont toujours adaptées à l'objectif qu'on s'est donné et du coup de savoir faire ce réajustement aussi.

  • Lucien Bonhomme

    Et moi j'ajouterais à ta remarque parce qu'effectivement il faut toujours faire attention, est-ce qu'on répond toujours aux besoins et est-ce que le contexte évolue ? Et je rajouterais, moi, la brique de l'intention. Est-ce que l'intention est toujours partagée ? Et est-ce qu'elle est respectée de tout le monde ? C'est-à-dire, est-ce que quand on propose un projet en collectif, moi, toujours, je fais un tour de table de c'est quoi votre intention pour ce projet-là, sans avoir commencé à parler et à détailler le projet. pour qu'au contraire l'intention soit la plus sincère possible et pas influencée. Et ensuite, ça nous permet de dire Ok, telle personne, je sais que sur ton projet, ce qui m'intéresse, c'est ça. Par contre, cette Ausha ne m'intéresse pas parce que je n'ai pas de compétences et je n'ai pas d'affect là-dessus. Et donc, c'est toujours important d'arriver à identifier aussi les intentions des partenaires avec qui on agit pour ne pas leur demander des choses qui ne les intéressent pas et donc qui risquent d'être improductifs dessus parce que c'est humain. On ne va pas mettre la même énergie quand on fait quelque chose qui ne nous intéresse pas. Et on revient sur des modèles, comme tu disais, de fonctionnement qui est de l'ancien monde, si on peut l'appeler comme ça, ou l'actuel monde. Et puis, l'intention, c'est aussi utile, je pense, pour tous s'aligner ensemble. Donc, c'est important d'avoir les intentions de chaque acteur et ensuite, avec ça, de créer l'intention commune pour valider que derrière l'intention, effectivement, le besoin est rempli. Et je trouve que c'est hyper intéressant de faire des tours d'intention. et d'être assez clair avec ces acteurs avec qui on va agir, de leur demander, vous, c'est quoi ? Pourquoi est-ce que vous êtes là, à votre avis ? En tout cas, qu'est-ce que vous avez envie d'apporter ?

  • Bérénice d'Holomea

    Je trouve que c'est vraiment un outil très concret de faire ce tour de table-là en démarrage de projet ou même dans les temps réflexifs. Et ça rejoint la question du sens. Parce que du coup, quand tu poses ton intention, tu exprimes aussi ce qui fait du sens pour toi, perso, et dans le projet. Donc je trouve que c'est super intéressant et à mon avis c'est un outil qui peut être vraiment réutilisé dans plein de contextes. Donc trop bien, merci.

  • Lucien Bonhomme

    Oui carrément, le sens moi c'est vrai que je le mets derrière la notion d'objectif, parce que ça parle à tout le monde quand je fais des présentations de parler d'objectif et pas de sens. Après ça ne veut pas dire que, comme tu le disais, il faut des temps de prise de hauteur qui est nécessaire pour se dire ok est-ce que là au final chacun n'a pas un peu changé parce que peut-être... Ils ont plein d'autres projets à côté, donc peut-être qu'un projet a plus de place qu'ils ne le pensaient, et donc ils ont moins de temps, etc. Parce que c'est aussi important quand on est sur de la collaboration, de prendre soin des gens avec qui on travaille. Et avec le prendre soin, ça peut passer par rien que la phrase de comment ça va ? Sincèrement, comment est-ce que ça se passe en ce moment pour toi ? Et en fait, c'est nécessaire d'avoir aussi ces temps-là où on discute profondément de comment est-ce que les gens se sentent, pour comprendre. l'énergie actuelle de l'équipe. Et alors, certaines fois, je me prends des petites réflexions de les tours de météo, ça sert à rien, etc. Le tour de météo, donc météo, c'est en gros, dès qu'on débute une réunion presque, tout le monde s'exprime sur comment est-ce qu'il va lui-même et comment est-ce qu'il débute le temps de parole, la journée. Et ça, c'est vraiment important, ce temps de météo pour nous, parce que ça nous permet de situer comment est-ce que la personne arrive. Et ça nous permet de légitimer ses actions ensuite. ça produit en fait ça évite de produire de la frustration si on a une personne au final on voit que toute la journée elle est fatiguée ou que pendant un mois elle a pas été beaucoup sur le projet, ben en fait on aura compris avant, grâce à des temps d'échange que ça vient de telle ou telle chose et ça c'est important de faire ces temps de questions non seulement pour, comme je le disais, d'avoir de la compréhension sur l'équipe mais aussi rien que, ben voilà, prendre soin des gens et s'intéresser aux gens Parce qu'au-delà de créer des projets ensemble, ce qu'on souhaite aussi, c'est juste être des individus qui agissent. Et donc, pour être des individus qui agissent, il faut juste prendre soin d'abord de l'individu aussi.

  • Bérénice d'Holomea

    Totalement d'accord. Et je trouve que ça reboucle bien avec ce avec quoi on a commencé, sur l'individu et son pouvoir d'action, à la fois dans sa volonté de créer quelque chose d'alternatif, ou dans son contexte. En fait, tout est lié. c'est à dire qu'on n'est pas juste des pions dans des structures, on est aussi des humains tout simplement et du coup je trouve que ça fait bien le lien avec le début de l'épisode. Ecoute, merci beaucoup pour le partage je trouve que c'est vraiment très enrichissant déjà la manière dont l'assaut l'île des possibles fonctionne, tout cet écosystème qui est autour de ça Et puis, tout ce qu'on a évoqué sur la coopération, moi, je trouve que c'est vraiment les sujets d'actualité dans le domaine de la transition. Et c'est toujours chouette d'avoir ces briques-là pour avancer, pour concrétiser tout ça.

  • Lucien Bonhomme

    Merci Bérénice pour l'occasion de s'exprimer là-dessus, parce que c'est vrai que c'est une notion forte chez nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Merci. L'Île des Possibles agit sur le territoire de Montpellier et plus largement de l'Hérault, sur des questions de climat, de gestion des ressources, de justice sociale. Les activités proposées par l'association sont centrées sur les liens et sur la sensibilisation pour comprendre, apprendre, transformer son quotidien. vers un futur plus souhaitable. Ces activités sont complémentaires avec celles de la Fabrique des Possibles, également basée à Montpellier, qui s'adresse aux organisations et aux structures professionnelles. En effet, pour soutenir et concrétiser la transition écologique et sociale, il s'agit d'accompagner à la fois des individus et leurs projets, mais aussi de faire évoluer les structures vers de nouveaux modèles. La question centrale qu'adresse l'Île des Possibles, c'est en quoi est-ce que le travail contribue au changement de la société ? À quoi est-ce que je vais dédier mon énergie ? Et donc pour répondre à ces questions, l'association propose tout un tas d'activités et donc il y a deux ingrédients majeurs dans ces activités-là. Déjà il y a la création de liens et d'entraide entre des personnes pour pouvoir vraiment impulser des projets plus ambitieux. Et puis il y a l'aspect de sensibilisation, pas seulement à l'échelle de la tête, mais aussi impliquer le cœur, les émotions, ce qui nous fait vraiment avancer profondément. Ainsi que le mouvement, donc faire... corps avec ses convictions et les matérialiser, les concrétiser. Enfin, Lucien nous parle beaucoup de l'écosystème du territoire de Montpellier et des personnes qui sont engagées pour la transition, pour l'impact, qui font partie de cet écosystème-là. Et c'est vrai que coopérer avec cet écosystème, c'est extrêmement important, à la fois pour lancer de nouveaux projets ou pour consolider son projet déjà existant. Ça va permettre de répondre à des besoins qui sont systémiques et qui sont complexes. En répondant à plusieurs, on a une meilleure vision de la réponse qui peut être apportée. Et puis ça permet aussi de s'inspirer de personnes qui ont déjà parcouru un bout de chemin, de s'inspirer aussi de témoignages qui sont divers et variés, et puis de pouvoir voir les opportunités aussi qui se dégagent de cet écosystème. Pour coopérer, pour se mettre en lien, le conseil de Lucien, c'est vraiment de ne pas hésiter à rencontrer les personnes, à discuter, à échanger, à partager, en tout cas vraiment à ouvrir le dialogue et à prendre du temps, même si on a l'impression que ça... consomme notre temps, en fait en réalité on en gagne énormément. En allant voir ce qui s'est fait ailleurs, même sur d'autres territoires, d'autres initiatives, et en demandant des conseils, ça permet en fait de proposer quelque chose qui est plus pertinent et plus efficace. Et enfin, les éléments essentiels de la coopération entre les acteurs de la transition et de l'impact. Déjà quand on a défini qu'on voulait travailler ensemble et ce vers quoi on aimerait tendre et ce qu'on aimerait réaliser, c'est vraiment important de définir aussi comment est-ce qu'on fonctionne ensemble. les modes de fonctionnement de notre collectif, qui prend quelle décision, qui prend quelle responsabilité, comment on fait circuler les informations, quels sont les temps de prise de hauteur, quel est le contexte, etc. Et puis de prendre soin des personnes qui contribuent à ce projet. Et donc ça, ça passe également par bien se comprendre, bien communiquer avec les autres, etc. Retrouvez les épisodes de la fluence une fois par mois. Ils forment un recueil de témoignages de vécu liés aux transformations des fonctionnements collectifs qui vous permettra d'avoir des clés pour faire évoluer à votre échelle votre environnement professionnel. Pour ne rater aucun épisode et pour faire grandir ce podcast, vous pouvez en parler autour de vous. Vous abonnez sur votre plateforme d'écoute préférée et nous laissez des étoiles si vous nous écoutez depuis Spotify ou Apple Podcast. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de la fluence.

Description

La Fluence, le podcast qui explore la coopération 🔎

Dans cet épisode, nous explorons la coopération avec Lucien Bonhomme, coordinateur de l’association l’Île des possibles. Cette structure basée à Montpellier a pour mission de sensibiliser le grand public sur les enjeux de transition écologique et sociale. Dans cet épisode de la Fluence nous abordons la coopération sur le territoire de Montpellier entre les acteurs de la transition et de l’impact, au travers du réseau construit par les activités de l'île des possibles.

C’est tout un écosystème, riche en interactions et en partage !

---------------

🌟 Les apprentissages à retenir de cet épisode :

  • Pour soutenir et concrétiser la transition écologique et sociale, il s’agit d’accompagner à la fois des individus et leurs projets, mais aussi de  faire évoluer les structures vers de nouveaux modèles. 

  • La question centrale à se poser pour cela : en quoi le travail contribue au changement de la société ? A quoi je dédie mon énergie ?

  • Il y a deux ingrédients majeurs dans les activités de l’association : 

    • créer du lien et de l’entraide entre les personnes pour impulser des projets ambitieux 

    • sensibiliser en impliquant têt, cœur et corps

  • Coopérer avec son écosystème pour lancer de nouveaux projets ou pour consolider son projet, permet de répondre à des besoins systémiques et complexes comme ceux des collectivités, de s’inspirer d’initiatives déjà concrétisées et de voir les opportunités.

  • Les éléments essentiels de la coopération entre acteurs de la transition et de l’impact : 

    • bien définir comment on fonctionne ensemble et qui prend quelle responsabilité, comment on fait circuler les informations, quels sont les temps de prises de hauteur sur le collectif et le contexte…

    • prendre soin des personnes qui contribuent à un projet collectif : prendre le temps de se comprendre et de communiquer.


En savoir plus : 

L’île des possibles

La fabrique des possibles

Musiques par Vito Bendinelli


Pour retrouver les prochains épisodes : 

Instagram

Linked In

Site Holomea


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bérénice d'Holomea

    Bonjour à toutes et à tous, je m'appelle Bérénice, je travaille chez Holomea et je suis passionnée par la bio-inspiration et la manière dont fonctionnent les humains entre eux. Bienvenue sur la Fluence, le podcast qui explore la coopération. Aujourd'hui, je rencontre Lucien Bonhomme, coordinateur de l'association L'Île des Possibles. Cette structure est basée à Montpellier et a pour mission de sensibiliser le grand public sur les enjeux de transition écologique et sociale. Dans cet épisode de la Fluence, nous abordons la coopération sur les territoires de Montpellier entre les acteurs de la transition et de l'impact au travers du réseau construit par les activités de L'Île des Possibles. C'est tout un écosystème riche en interactions et en partages. Bonjour Lucien, bienvenue sur le podcast La Fluence qui explore la coopération. Est-ce que tu pourrais en quelques mots te présenter et présenter l'association L'Île des Possibles ?

  • Lucien Bonhomme

    En quelques mots c'est ambitieux, mais bonjour ! Moi du coup je suis coordinateur de la vie associative de l'asso L'Île des Possibles. L'Île des Possibles, on agit sur le territoire montpellierain éroté. depuis trois ans avec une volonté forte d'aller prôner des notions de reliance avec les enjeux climatiques de biodiversité de ressources et de justice sociale pour les citoyens pour qu'ils puissent comprendre apprendre et transformer leurs comportements dans leur vie du quotidien.

  • Bérénice d'Holomea

    Très bien et depuis quand est ce que ce projet existe qu'est ce qui a généré sa création ?

  • Lucien Bonhomme

    Quand je suis arrivé, au début, je suis arrivé moi en alternance sur l'entreprise qui s'appelle la Fabrique des Possibles. Donc il faut bien faire le distinguo entre la Fabrique et l'Île des Possibles. La Fabrique, c'est l'entreprise. L'Île des Possibles, c'est l'association. Donc moi, je suis arrivé il y a maintenant quatre ans sur l'entreprise. J'étais arrivé en alternance avec mon master Management de la transition écologique et de l'économie circulaire à l'Université de Montpellier, où j'ai rencontré Adrien Conti, qui était l'initiateur de l'entreprise. Avec lui, on a travaillé ensemble. pendant environ quatre mois sur des missions de lancement aussi de l'entreprise parce qu'elle était aussi assez récente. Et puis moi, j'ai pris en charge au maximum des activités qui étaient plutôt des activités qui se font dans le non lucratif. Donc j'étais animateur et je le suis toujours de la fresque du climat. Donc j'ai commencé à animer sur notre lieu parce qu'on a la chance d'être sur The Island, qui est un tiers lieu coworking sur l'avenue de Toulouse. Et donc on avait des salles à disposition qu'on pouvait utiliser le soir. pour faire des ateliers, type fresques, climat, biodiversité, des ateliers de tonne. Et moi qui avais un peu cette envie et cette compétence d'animer ces ateliers plutôt pour les citoyens le soir, on a créé cette dynamique qui était impulsée par l'entreprise. Donc ça, ça a duré environ 4 mois jusqu'à un moment où Adrien est parti rencontrer à Nantes un projet qui s'appelle Openland. Et en fait, il est revenu de ce projet-là en me disant, Lucien... Il y a des gens qui font la même chose que nous à Nantes, c'est-à-dire qu'ils ont une entreprise, mais ils ont aussi construit une association pour prolonger leur mission d'entreprise, c'est-à-dire de transformation des organisations lucratives vers des modèles de soutenabilité forte. Mais en fait, ils le font en prolongeant leur mission vers des citoyens, des individus, avec un cadre non lucratif et donc une structure juridiquement séparée. Et donc, il est revenu de ça en janvier 2022. On a commencé à se créer en association sur le lieu pour créer l'association L'Île des Possibles. Et donc c'est là qu'a été la séparation entre la Fabrique des Possibles et L'Île des Possibles. Ça a été acté avec une AG qu'on a créée notamment avec les fondateurs du lieu. C'était avec David Cost, co-fondateur de Pâtes Blanches, l'agence de communication et de conseil à Impact, qui est aussi sur le lieu, Arthur Milleri, gérant de The Island, donc le tiers-lieu EcoWorking. Et puis, Adrien Conti pour la fabrique des possibles. Et donc, tous les trois, Adrien, David et Arthur, se sont dit Mais nos structures agissent déjà dans cette thématique-là, mais elles agissent pour des personnes qui ont les moyens, des structures morales, des organisations, des collectivités, des entreprises. Mais en fait, comment est-ce qu'on fait pour que notre lieu continue d'être un lieu de rencontre et d'échange pour les individus ? Et donc ça, on ne pourra le faire qu'avec un véhicule associatif non lucratif. Et donc, ils se sont décidé de créer cette association-là. Et donc moi, mon alternance a été basculée sur l'association pour animer la vie de l'association. Donc c'était la vie du lieu, avec des ateliers, mais des conférences aussi. Et de plus en plus, on est monté sur des organisations extérieures. pour des choses de sensibilisation.

  • Bérénice d'Holomea

    Tu dis que l'action auprès des publics citoyens, elle soutient les actions des organisations. En quoi, enfin, quel est le lien entre les deux et pourquoi est-ce que finalement s'adresser à des professionnels ou à des structures professionnelles, ça ne suffisait pas dans les questions de transition ?

  • Lucien Bonhomme

    En fait, ce qui est ressorti de la rencontre avec Openland, qui a commencé en janvier 2022, ça a vraiment été de se dire, on a... besoin de continuer de faire avancer tout le monde en même temps, que ce soit l'État, les entreprises et les citoyens. Forcément, à des vitesses différentes et des impacts différents, mais par contre, on a besoin que tout le monde s'y mette. Et en fait, on s'est dit, pour aller parler aux citoyens, il faut qu'on aille leur parler sur l'accompagnement de leurs projets. Et c'est pour ça qu'en rencontrant Openland, la grosse impression qu'ils nous ont donnée, c'est qu'Openland, et donc nous maintenant aussi, on accompagne... l'économie actuelle à la transition de l'économie actuelle, la transformation en les accompagnant sur l'intégration de leur business model avec plus de respect du vivant, reliance entre êtres humains, et aussi maintenant les individus qui souhaiteraient porter des projets, découvrir des projets, pour accompagner une économie en émergence. Donc pas l'économie actuelle, mais plutôt l'émergence d'une nouvelle économie, une économie qui régénérerait du coup nos capacités climatiques. biodiversité, de ressources naturelles et de justice sociale.

  • Bérénice d'Holomea

    D'accord, donc en fait c'est très complémentaire entre une personne qui va être dans une entreprise classique mais qui va vouloir contribuer à des alternatives pour faire émerger la transition écologique et sociale et la concrétiser. Et donc du coup cette double cible finalement ça vous permet d'accompagner la transition dans son ensemble.

  • Lucien Bonhomme

    On s'est toujours dit de toute façon les entités elles allaient à la même mission, réparer le vivant. réparer la terre. On y va par contre avec différents canaux donc effectivement les entreprises d'un côté et les individus de l'autre et les individus on va chercher des citoyens qui sont curieux mais aussi des citoyens qui souhaitent agir au sein de leur entreprise et donc pour ça on a aussi été fort de l'expérience de Open Land qui elle les accompagne sur comment est-ce qu'on devient un peu intrapreneurial dans nos entreprises mais ça peut être aussi des citoyens qui souhaitent se reconvertir qui sont actuellement en poste qui viennent sur des temps personnels. Et en fait, avec cette rencontre-là, ça les fait se questionner sur leur sens au travail, leur temps au travail, où est-ce qu'ils veulent mettre leur utilité, leur énergie. Et puis, la question phare sur l'association, c'est à quoi est-ce que nous servent nos huit heures de travail par jour ? Est-ce qu'on les met au bon endroit ? Est-ce qu'on les met au service d'une cause qui nous impacte ? Comment est-ce que le travail contribue à la société ?

  • Bérénice d'Holomea

    Moi, je partage totalement cette vision. Je pense que le travail, c'est au cœur de nos vies et de nos sociétés. Et du coup, c'est hyper important, selon moi, de se poser la question de à quoi je contribue et aussi quelle expérience je vis. Est-ce que je viens tous les jours et en fait, je le fais parce qu'il faut le faire ou est-ce que je viens et j'ai l'envie profonde de réaliser ce travail-là parce que je crois en ce à quoi il va contribuer et ce en quoi ça va résulter finalement.

  • Lucien Bonhomme

    C'est assez intéressant. Sur l'assaut, quand on a commencé à la créer, les gens étaient vraiment venus pour découvrir un peu ce nouvel outil, qui était du coup une plateforme de sensibilisation, une plateforme aussi de discussion, parce que c'est ça aussi que nous permet le lieu The Highlands, c'est d'avoir un vrai lieu de rencontre agréable, posé, avec plein de bienveillance tout autour. Et donc les gens ont commencé à se confier et à se rencontrer, et c'est toujours ce qu'on continue d'impulser dans nos formats. C'est d'avoir toujours beaucoup de conversationnel, d'entraide, de solidarité. Et ça, ça aide beaucoup les gens de découvrir des structures différentes parce qu'en fait, ça leur donne plein de champs d'action. Parce que c'est compliqué à une personne de lui dire Va sur telle ou telle thématique si eux, ils ont travaillé toute leur vie sur une autre thématique différente. Et en fait, en leur montrant une diversité d'acteurs qui existent sur le territoire, c'est plus facile pour eux de s'imaginer leur futur adapté.

  • Bérénice d'Holomea

    En fait, j'imagine que d'une part, c'est super inspirant parce qu'on rencontre des gens qui ont fait un bout de chemin qu'on essaye de parcourir. Et en plus de ça, ça peut aussi peut-être créer des synergies, rencontrer des personnes qui ont déjà les compétences que nous, on cherche à avoir. On peut du coup se développer. On peut aussi créer des partenariats, des alliances avec tout un réseau de personnes qui sont déjà à différents stades dans la transition.

  • Lucien Bonhomme

    Absolument, ça me rappelle un événement qu'on avait créé et sur lequel on prend pour exemple pour refaire cette année plein d'événements dans ce style-là, où on avait créé un peu une rencontre de la communauté, on en avait créé deux en 2023. L'idée, c'était d'avoir... On avait fait venir les communautés de Make Sense, de la Fresque de la Biodiversité, de l'Atelier du Déclic. On les avait fait venir sur une soirée très informelle. Chacun ramenait son petit plat et tout. Moi, j'avais juste préparé deux slides pour présenter juste le lieu et l'assaut. Make Sense avait fait la même chose. Fresque de la Biodiversité avait fait la même chose. Et en fait, de nous avoir rencontrés dans ce lieu-là, chacun ensuite m'avait... Enfin, des personnes m'avaient dit, est-ce que je pourrais prendre la parole à la fin pour juste parler de mon projet ? Si jamais ça intéresse certaines personnes. Et moi, j'avais directement dit oui. Et en fait, ça avait fonctionné parce que, je me rappelle, ça avait créé des discussions autour de... Il y avait deux personnes qui avaient présenté les projets et ces deux personnes-là avaient eu de l'entraide là-dessus. Et ça me fait penser à un autre projet, à un autre atelier qu'on proposait en tout cas l'année dernière. Ça s'appelle Premier Acte. C'est de Ticket for Change. C'est un atelier assez bien où on se visualise entre petits groupes. Quelles sont les compétences ? qu'on donnerait à chacun. Avec ces compétences-là, qu'est-ce qu'on souhaite faire dans le futur ? Et ensuite, ça prend quoi cette forme dans le futur ? Quel est le projet dans le futur que je souhaite entreprendre ? On le met au pot commun, ce projet-là, et les gens viennent amonder le projet. Par exemple, tiens, moi je connais telle ou telle personne qui peut t'aider dans la réalisation de ton projet, etc. Et ce genre d'outil-là, on adore. On adore parce que ça crée vraiment du lien opérationnel, de l'entraide, et moi je trouve que c'est quelque chose dans la transition, qu'il faut qu'on arrive à préserver. C'est cette entraide-là. On fait partie d'un milieu très jeune, enfin très jeune, je me comprends, mais qui est en tout cas en pleine mutation. Il faut qu'on arrive à préserver cette bienveillance et ce cadre d'entraide qui nous permet d'aller impulser des projets encore plus ambitieux. Et c'est notamment ce que je disais au début, c'est notamment ce qu'on va reproduire maintenant avec l'aide du Social Bar et de Mon Job de Sens. On a créé des forums. des temps qui s'appellent les apéros de la transition qui se passeront tous les deux mois là-bas sur le Social Bar. On va permettre aux personnes de se rencontrer, s'entraider et découvrir des enjeux. Le prétexte, on va donner à chaque fois une thématique autour de l'apéro, mais ça va être qu'un prétexte pour impulser des discussions parce que l'envie, c'est que les personnes continuent de présenter leurs propres projets, demander de l'aide, co-développer peut-être des solutions, etc. Et donc, on essaye toujours de mettre en avance cet aspect de lien. Merci. Et ça, c'est quelque chose que je n'ai pas dit tout à l'heure sur quand on crée des événements sur le lieu, même de manière générale, quand on crée des événements, on essaie toujours de faire attention à ce que ça ne soit pas que la tête qui soit alimentée, c'est-à-dire pas que de la descente de connaissances et de l'information, du partage d'informations, mais que ça soit aussi le cœur, les émotions qui soient à aller chercher. Donc, quand on va aller travailler sur, par exemple, des ateliers type Ikigai, on va demander quel est le sens qu'on veut mettre dans sa vie. Quand on va aller travailler sur notre éco-anxiété, quand on va aller travailler sur des dynamiques... de désirabilité, d'imagination et de créativité. Donc ça, on va aller travailler vraiment les émotions, ce qui nous fait avancer en fait. Et puis on va aussi aller travailler le mouvement avec l'association. Comment est-ce qu'on fait corps avec nos convictions et comment est-ce qu'on les rend visibles, nos convictions, avec nos actions. Donc ça peut être sur des chantiers participatifs qu'on a pu contribuer et participer sur l'année 2022 et 2023. Ça peut être des moments aussi tout simplement de ramassage de déchets, mais ça peut aussi être sur de la mise en mouvement entre personnes, comme on a fait avec du lancement de projet, où on a pu accompagner des personnes à se lancer sur leur projet.

  • Bérénice d'Holomea

    Pourquoi selon toi c'est important d'avoir cette approche tête-coeur-corps ? Qu'est-ce qui fait que finalement c'est essentiel dans l'organisation de tous vos événements ?

  • Lucien Bonhomme

    Alors c'est vrai que c'est un truc qui est vraiment arrivé... Tout de suite sur la table, quand je discutais avec les co-présidents, c'était qu'il fallait qu'on garde toujours que nos événements aient une reliance tête-coeur-corps. Pourquoi ça en fait ? Et je vais essayer de citer Emmanuelle Delrieux, qui est une éco-psychologue et psychologue développementaliste sur Montpellier. Elle est formidable cette femme. Si vous avez l'occasion de chercher l'école de la transition intérieure sur Internet, ou Emmanuelle Delrieux, elle vient à intervenir souvent sur l'association et toujours nous dire ça ne peut pas être que la tête qui décide. La tête décidera en fonction de nos convictions profondes. Et en fait, nos convictions profondes viennent de notre cœur. Viennent de nos émotions, viennent de nos relations qu'on a pu découvrir, de nos liens qu'on a pu tisser. Et en fait, ça ne va pas forcément... Il va falloir, pour se mettre en mouvement, que nos émotions et nos connaissances se mettent en lien et créent une ligne verticale pour qu'on ait des actions qui soient en cohérence. avec nos convictions parce que sinon ça crée des... j'ai plus le terme exact, mais des...

  • Bérénice d'Holomea

    Des dissonances cognitives.

  • Lucien Bonhomme

    Des dissonances cognitives, qui font qu'on va agir d'une manière qui ne ressemble pas à notre fort intérieur. Par exemple, ça arrive souvent avec les personnes qui rentrent en burn-out climatique, où en fait, ils vont continuer d'agir dans une entreprise qui ne répond plus à leurs convictions personnelles. Et en fait, discrètement et au fur et à mesure du temps, elles vont commencer à développer un burn-out. Et elles ne feront pas tout de suite le lien avec tout l'enjeu environnemental qu'elles tiennent à l'intérieur. Mais en fait, c'est leurs actions qui rentrent trop en dissonance avec leur fort intérieur. Et donc ça, c'est pour ça qu'on essaye au maximum de toujours faire en sorte que nos émotions soient alimentées par de la connaissance scientifique, donc avec des ateliers, et que ces actions-là, et que les actions qui en découlent, soient du coup en totale cohérence. avec nos connaissances et nos envies profondes.

  • Bérénice d'Holomea

    En fait, je trouve ça intéressant parce que nous, dans nos accompagnements, dans nos ateliers aussi, souvent on parle d'approche tête-cœur-corps comme ce que tu viens de citer. Le mot corps, nous, on l'a interprété différemment, mais du coup, c'est hyper intéressant aussi d'avoir ton retour. Mais nous, c'est aussi dans le vécu, dans l'expérience que tu vis. Tu vois, quand tu parlais de mouvement, Par exemple, de faire des ateliers en extérieur avec des marches, des choses comme ça, où physiquement, tu ressens aussi, au-delà des émotions, mais aussi dans le corps. Et du coup, cette approche-là, le fait de relier les trois, fait que tu as vécu une expérience qui est transformative et qui fait que maintenant que tu as vécu ça, quand tu reviens dans ton contexte... Tu vois les choses forcément différemment. Mais du coup, je trouve ça aussi génial de le relier à quelles actions, finalement, maintenant que j'ai eu cet alignement, que je l'ai vécu, qu'est-ce que je mets en place derrière ? Et comme tu dis, les actions qui font corps avec ce qu'on a vécu juste avant. Donc, il va être intéressant.

  • Lucien Bonhomme

    Oui, je pense que ça peut prendre plein de formes dans son quotidien. Il faut aussi se donner le temps. à la réflexion, à l'introspection. Et pour ça, c'est vrai qu'il y a des moments où on a besoin de ne rien faire. C'est notamment dans un des supports qu'on aime diffuser, qui s'appelle la Catalyse, pour un peu apprendre quels sont le constat du monde actuel et puis les inspirations pour entreprendre de nouvelles choses et de choses plus durables. On commence par le fait de se dire, déjà, il faut se mettre au ralenti, il faut se stopper, voire. Et ça, il y a eu des occasions qui nous ont permis de se stopper, que ce soit la crise Covid, pour se reposer les bonnes questions sur qu'est-ce qu'on a en face de nous et où est-ce qu'on veut aller. Et une fois qu'on s'est permis ça personnellement, je pense que ce qui est important, c'est ensuite, si on y arrive, c'est de se relier avec des gens. C'est pour ça aussi que sur l'assaut, on prête une attention particulière à l'esprit de rencontre et de bienveillance, parce qu'une fois qu'on sait où est-ce qu'on souhaiterait aller, on a besoin de se rencontrer. On a besoin de se rencontrer pour, déjà, ne pas faire d'impair avec quelque chose qui pourrait déjà être fait avec quelqu'un ou une structure. Mais c'est aussi une source d'inspiration incroyable de découvrir son écosystème qui nous entoure. Et moi, j'adore quand, sur des formats qu'on propose, des personnes viennent me voir et me disent Je suis nouveau, nouvelle à Montpellier. J'ai vu votre programme passer. Je me suis dit, il faut que j'aille le découvrir parce que ça a l'air d'être un formidable outil de rencontre rapide. de plein de gens. Et ça, en effet, c'est ce qu'on a envie de faire. C'est qu'on a envie que ça soit une plateforme de rencontres de plein d'écosystèmes. Nous, on a un écosystème assez large maintenant de connaissances du territoire et on essaye au maximum de le mettre en avant, ce territoire-là. On essaye de le mettre en avant au maximum parce que on considère que, comme je te le disais, les personnes ont besoin de sources d'inspiration parce que si on leur donne qu'un seul chemin, et que malheureusement elles n'arrivent pas à bien rentrer dans ce chemin-là, et bien ça ne va pas leur donner envie et elles vont garder leur trajectoire actuelle. Et donc il faut qu'on aille toujours vers de l'inspiration diversifiée là-dessus. Et c'est pour ça qu'on rentre en lien avec plein de gens différents. Tu parlais aussi de marche, etc. Ça m'a refait penser à ce qu'on avait créé avec une compagnie de théâtre, Créatures Créatrices, elles sont formidables. On avait créé ça où on faisait des... On avait créé quatre temps différents où on faisait des balades dans la nature. en milieu naturel, avec des interludes et artistiques et de sensibilisation. Et ça, c'était une aventure formidable à faire découvrir les gens. Mais en fait, on a pu créer ce format-là que grâce à la rencontre. que grâce à de la curiosité pour créer une nouvelle opportunité. Et ça aussi, on y croit fort, c'est que la transition est aussi synonyme de création d'opportunités nouvelles.

  • Bérénice d'Holomea

    Tout à fait. Et justement, tu parles d'écosystème. Est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu, justement, là déjà sur le lieu The Island, il y a beaucoup d'acteurs et d'actrices de transition. Comment est-ce que vous fonctionnez ensemble ? Et tu m'as parlé aussi d'un réseau d'acteurs. coopération multipartie prenante, elle se passe aujourd'hui ?

  • Lucien Bonhomme

    Alors j'ai bien conscience qu'on a plein d'écosystèmes différents, plein de projets différents avec des structures assez variées, donc ça peut créer des problèmes de visibilité. Après ne vous inquiétez pas, le plus important c'est que vous soyez en lien avec ce qu'on vous propose, donc ne vous formalisez pas avec tous les noms que je vais vous citer là, mais en effet. Déjà, ce qui est important à savoir, c'est que, comme je le disais, l'île des possibles et la fabrique des possibles agissent pour un même projet, qui est le projet Openland. Sur le territoire, du coup, il prend forme d'une entreprise et d'une asso, la fabrique et l'île des possibles. Ça, c'est un peu notre bras armé de l'action. Mais autour de ce noyau, il y a tout un formidable écosystème qui est là grâce à notre lieu, qui est The Island. Comme je le disais, c'est un lieu hybride et avec un espace de coworking. Il a été créé en 2017 par l'agence Pat Blanche, avec vocation forte d'héberger des entrepreneurs du territoire. Et donc, The Island permet d'avoir des personnes avec des profils hyper variés et on se rencontre une fois par mois pour des événements ludiques et de reliance ensemble pour... Apprendre à mieux se connaître, apprendre à mieux découvrir aussi comment est-ce que chacun fonctionne. Et en fait, au travers d'ateliers ludiques, on apprend aussi à travailler ensemble. Et ça, c'est symptomatique quand on arrive sur The Island, c'est qu'on a envie d'entreprendre avec tous ceux qui sont là. Par exemple, actuellement, The Island accueille forcément l'agence Pat Blanche, qui est l'agence de communication et d'impact. Donc, eux vont être avec des grosses entreprises sur la direction. de leur stratégie RSE, mais il va y avoir des entreprises aussi style pragma où ils vont interroger les collaborateurs sur leur qualité de vie au travail. Comment est-ce que c'est ressenti les politiques actuelles dans leur entreprise et comment est-ce qu'on peut mettre en place des accompagnements sur mesure d'entreprise pour faire en sorte que chacun se sente bien quand il vient au travail. Donc ça, c'est hyper intéressant. Et puis, on accueille depuis le début de la saison aussi une association qui s'appelle l'association J'accueille. qui permet de mettre en lien des personnes réfugiées avec des personnes qui ont des espaces dispos dans leur maison pour les héberger. Et en fait, ça fait tellement un terreau d'acteurs différents qu'il y a un million de possibilités à entreprendre quand on a ne serait-ce qu'un tout petit peu envie de créer de nouveaux projets. Et du coup, cet écosystème proche qu'on a grâce à The Island, il est très fédérateur pour entrevoir de nouveaux projets ou consolider. des projets actuels. Parce que ça aussi, c'est intéressant, c'est que dès qu'on a une idée, c'est assez simple de se dire je crois que cette personne-là agit déjà un peu là-dessus. Comment est-ce qu'on peut arriver à contribuer ensemble à quelque chose de plus gros ? Et puis après, il y a tout notre écosystème qui tourne autour. Je parlais tout à l'heure de l'atelier du déclic, qui est en fait un écosystème de fresqueurs et de sensibilisateurs aux enjeux environnementaux, biodiversité, tout ce qui tourne autour. de ces enjeux de sensibilisation, eux, ils rassemblent toute une communauté de facilitateurs à des ateliers de sensibilisation. Donc déjà, c'est en fait une communauté qui rencontre une autre communauté. Mais après, il y a les communautés aussi qui tournent autour de l'emploi. Donc ça, on peut le voir avec Make Sense, on peut le voir avec Mon Job de Sens, qui sont des communautés formidables aussi à rencontrer et à créer des dynamiques. Et rien qu'avec nos trois communautés, que ce soit autour de l'idée possible de l'atelier de clic ou de Make Sense, on peut trouver facilement des synergies. Et je vais citer une dernière communauté sur laquelle on adore aller. Ça va être la communauté qui n'aimerait pas qu'on l'appelle la communauté, mais plus la collectivité. Et agir avec des acteurs de la collectivité, c'est tout aussi intéressant pour comprendre quels sont leurs besoins parce qu'ils ont des fois des problèmes de se faire comprendre sur où est-ce qu'ils ont besoin d'agir. Et ensuite, c'est leur montrer qu'il est possible de répondre à leurs besoins avec des actions ensemble. C'est-à-dire des actions qui vont être propulsées par différents acteurs du territoire. Et que maintenant, la... la logique n'est plus à répondre à un problème par un acteur, mais que maintenant, des fois, le problème, comme c'est des problèmes souvent systémiques, avec plusieurs entrées différentes, peut être répondu avec des multi-acteurs. Et donc ça, ça va être avec un exemple très simple qu'on avait répondu à la métropole de Montpellier qui met en place la politique zéro déchet. Et on a répondu à cette politique-là avec huit acteurs différents, dont nous, où on a proposé... toute une semaine sur les campus à destination des étudiants pour les sensibiliser et les faire agir autour de l'économie circulaire. Et donc ça, ça a retenu l'attention de la métropole parce qu'on a été en capacité de se mettre en lien entre différents acteurs et de faire une proposition cohérente, pédagogique et transformative sur le territoire. Et ça, c'est important aussi de se dire que les collectivités font partie d'un écosystème hyper varié qui des fois ont, comme nous aussi, des problèmes de visibilité. de savoir où est-ce qu'ils veulent agir, où est-ce qu'ils peuvent agir. Mais une fois qu'on arrive à comprendre leurs besoins, je pense que c'est important de leur proposer des solutions variées et complexes, puisque souvent les problèmes sont complexes eux aussi.

  • Bérénice d'Holomea

    C'est sûr que déjà, les problématiques de transition sont complexes et systémiques. Les problématiques de territoire sont complexes et systémiques. Et globalement, ne sont jamais réellement résolues, parce qu'en fait... À chaque fois qu'on a apporté une réponse, ça vient tirer aussi d'autres enjeux. Donc le fait de répondre comme ça avec d'autres acteurs qui ont aussi chacun leur vision des choses et leur expertise, je trouve que c'est vachement intéressant. Du coup, c'est quand même vachement dense comme réseau. Là, tous les acteurs et actrices que tu viens de citer, ça fait beaucoup de monde. Comment, au quotidien, on bénéficie ? de cet écosystème, est-ce que c'est facile de se relier, de se mettre en réseau ? Quand tu dis, si j'ai une idée, en gros, je peux trouver quelqu'un qui va soit consolider, soit créer avec moi quelque chose, est-ce que vraiment concrètement au quotidien, tu trouves que cet écosystème-là, il est facile finalement à vivre ? Comment ces interactions sont sollicitées et sont bénéfiques pour tout le monde ?

  • Lucien Bonhomme

    Moi, je dirais que rien n'est facile. Par contre, c'est souhaitable et en plus, ça fait du bien. C'est souhaitable parce qu'en fait, il faut qu'on arrive à se relier ensemble. Et ça, c'est une notion qu'on porte fort, c'est réparer nos liens. Et donc, pour ça, il faut qu'on arrive à s'ouvrir aux autres. Et là, on bénéficie d'une thématique sur les enjeux environnementaux, sociaux, qui est différente des autres thématiques, qui fait que les acteurs qui occupent cet espace-là sont très ouverts à la discussion. Et donc c'est assez simple que quand on souhaite lancer un projet, quand on souhaite lancer une idée, d'aller dire Ok, je crois que je connais cette personne, je peux lui demander est-ce qu'elle est d'accord pour qu'on échange une demi-heure au téléphone ? Et si ce n'était pas elle la bonne interlocutrice, est-ce qu'elle connaîtrait quelqu'un dans cette thématique plus proche de moi ? Et en fait, ça par contre, ça c'est facile. Ça c'est facile de se dire J'ai besoin de quelque chose, ou en tout cas j'ai envie d'impulser quelque chose. Ce qui est très facile, c'est de se faire accueillir. Et on a ces acteurs-là. qui agissent dans les thématiques de la transition qui sont toujours ouverts au dialogue. Et c'est pour ça que c'est plus facile que dans d'autres secteurs, je pense, d'aller créer de la coopération et créer du lien avec ça. Parce qu'il y a beaucoup moins la dynamique de concurrence qu'il pourrait y avoir sur d'autres secteurs puisque, en fait, habituellement, il faut être réaliste. Peut-être que l'ordre de grandeur, il doit être de 5% des projets qui agissent dans la transition écologique. En fait, il y a encore 95% à aller prendre dans les activités. Donc, on ne va pas se faire concurrence entre nous pour l'instant. Donc, il faut vraiment que tout le monde est conscient de ça et tout le monde est conscient qu'il faut ouvrir les dialogues. Donc, pour ça, c'est super facile. C'est chronophage, ça prend du temps. Ça prend du temps d'aller rencontrer des gens, mais en fait, une fois qu'on l'a rencontré, on épargne le temps de si on avait monté le projet et qu'il foirait parce qu'on n'avait pas répondu de la bonne manière. On gagne du temps parce qu'à tout moment, le projet était déjà répliqué dans un autre territoire et qu'on n'était pas au courant. Et en fait, on perd un temps énorme à refaire, à réinventer la roue. Donc ça, on gagne du temps. Et puis, je dirais que, comme je disais, c'est souhaitable parce que du coup, c'est vraiment ce lien humain qui nous permet d'entreprendre et de vivre et d'avoir ce lien social. Mais c'est aussi bénéfique pour nous. en tant que personne Parce que ça nous enrichit au quotidien de faire des nouvelles rencontres, de créer et de dynamiser notre créativité. Ça, c'est quelque chose qu'on perd énormément. C'est l'envie d'imaginer des futurs. Parce que toujours, ou en tout cas au maximum du temps, quand on propose des projets, on essaie de partir sur la base de pourquoi est-ce qu'on fait ça ? Et en fait, le pourquoi, souvent, il est dans le futur. C'est pour qu'on ait un futur plus désirable, un futur plus souhaitable. Et donc personnellement, ça va nous libérer notre créativité. Et ça c'est important, arriver à se redonner les moyens d'avoir cette créativité-là. Je pense que c'est quelque chose qu'on perd de plus en plus, c'est notre esprit de liberté du futur. On a l'impression qu'il sera toujours plus sombre que le passé. Et donc c'est comment est-ce qu'on arrive à aller vers des imaginaires plus positifs ensemble. Et donc, c'est pas simple. Je ne dirais pas que ce n'est pas facile, mais ce n'est juste pas simple. Ça demande, certes, de décrocher le téléphone, d'aller rencontrer une personne et de débuter à poser des questions. Mais une fois qu'on passe la première étape, les gens sont très libres de s'exprimer, très ouverts. Et donc, je pense qu'on a la chance d'avoir ça. Après, tu me parlais sur la collectivité. C'est vrai qu'à Montpellier, on bénéficie d'un territoire qui est plus favorable. que peut-être d'autres territoires en France, puisqu'on vient avec une collectivité qui est plus enclin sur nos thématiques, on est dans une région qui est plus enclin sur nos thématiques, et même de manière nationale par rapport à l'international, on est dans un pays qui a une certaine volonté. Et donc forcément à Montpellier, il est peut-être plus facile d'entreprendre. Mais au contraire, pour les personnes qui sont sur d'autres territoires peut-être plus complexes, venez vous inspirer sur les territoires, c'est plus simple. Venez vous inspirer de méthodes qui fonctionnent pour les répliquer. et tester en fait en répliquant parce que le problème c'est quand on teste en créant de A à Z et bien ça peut paraître effectivement fatigant de créer quelque chose pour que ça ne fonctionne pas par contre on peut tester à lancer des pierres qui existent déjà sur tout territoire et les créer sur des futurs territoires effectivement quand tu parles de gain de temps en fait j'ai

  • Bérénice d'Holomea

    l'impression qu'on pourrait y mettre le même temps que si on l'avait créé de bout en bout sauf que en fait on peut pas le faire En gagnant du temps sur la partie de création, on s'en accorde sur la partie plutôt adaptation. C'est-à-dire que si on prend une méthode qui marche ici à Montpellier et qu'on l'applique dans une autre ville de France, peut-être que si on la réplique telle qu'elle, ça ne va pas fonctionner parce que les contraintes sont différentes, le contexte est différent, les acteurs sont différents. Donc il y a un besoin d'adaptabilité aussi, d'adaptation des briques dont on se sert en fonction de l'endroit sur lequel on l'applique. Mais du coup, effectivement, comme tu le disais, si en fait on gagne du temps sur la partie création, on s'en libère sur la partie pertinence finalement de la solution proposée.

  • Lucien Bonhomme

    Carrément. Et là, moi, j'ai l'exemple de l'action qu'on a fait en mai dernier avec les journées des métiers de la transition. Un forum des métiers, c'est quelque chose qui est fait partout. Un forum des métiers autour des enjeux de transition sociale, écologique, démocratique, c'est déjà quelque chose d'un peu plus rare. Et en fait, on a vu qu'en Occitanie, ça avait été fait une seule fois avant à Toulouse. Et en France, c'est principalement fait dans la capitale, à Paris. Et on s'est dit, pourquoi est-ce que dans des régions dynamiques comme la nôtre, on n'a pas encore de forum spécialisé autour des métiers de la transition ? Parce qu'il existe des forums de métiers, plein, et c'est formidable. Par contre, il existe des forums de métiers autour du commerce, autour de l'hôtel de restauration. Mais par contre, on n'a pas de forum autour des métiers de la transition. Et donc, on s'est dit, il existe ça à Paris, des focus métiers de la transition. Il existe même ça qui venait d'être créé. un an avant à Rennes avec le forum Séisme et on s'est dit on va rencontrer ces acteurs. On va rencontrer le Réses qui fait ça à Paris, on va rencontrer Ambition Transition qui fait ça aussi à Paris, on va rencontrer l'association Séisme, Arthur Gosset et Hélène Cloître qui ont créé sur Rennes à peu près la même ambition et on va les rencontrer pour s'inspirer, leur demander conseils, leur demander ce qui marche, ce qui ne marche pas chez eux et ensuite avec cette matière-là, ça nous a permis de nous projeter encore plus rapidement. dans la conception de la journée. Et donc en mai, on a pu avoir des éléments qui ressemblaient à ce qui avait été fait à Rennes, dans le forum séisme, mais aussi avec la collaboration d'acteurs type le réseau étudiant pour une société écologique et solidaire, le RESES, pour apporter aussi tout ce qui était formulation de la mise en forme de la journée, que ce soit des parcours, etc. Donc en fait, ces rencontres-là, préliminaires, nous ont permis de gagner un temps énorme et aussi une conception. de l'outil de la journée qui était aussi plus facilitant. Donc en effet, aller s'inspirer, aller toquer aux portes d'autres projets qui existent, c'est un gain de temps et même je dirais plus, c'est un gain d'efficacité aussi. Au-delà du temps, on fait quelque chose qui a fonctionné ailleurs, on le teste pour le faire fonctionner chez nous, et quand ça fonctionne, on se dit que les autres ont déjà tenté plein de choses, et que nous aussi, au final, ça valide l'hypothèse que ça peut marcher aussi chez nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Écoute, c'est hyper intéressant, et vraiment, je pense que c'est bien de se le redire, même si des fois, ça passe un peu pour du bon sens, mais en réalité, c'est... C'est bien aussi de se le rappeler, surtout dans ce domaine-là où effectivement il y a beaucoup d'initiatives de partout et ça reste à des petites échelles, donc c'est important aussi d'avoir cette connaissance-là. Est-ce que cette coopération, donc tu as dit qu'elle n'était pas simple, etc., elle est vraiment source de richesse et moi j'ai bien compris là les avantages que ça peut avoir de se relier à un écosystème tel que celui-ci. Est-ce que tu vois des limites ou des difficultés, des choses qui... des externalités négatives ?

  • Lucien Bonhomme

    La limite, je pense qu'elle va être au moment où on se dit Ok, on y va pour créer avec plusieurs acteurs. Il faut qu'on ait la capacité d'une gouvernance claire sur cette coopération-là. Et ça, je pense que c'est des termes qui vont vous parler autour des enjeux de gouvernance parce que c'est vraiment Comment est-ce qu'on agit ensemble ? Une fois qu'on s'est dit Ok, on agit ensemble, mais ensuite, comment est-ce qu'on le fait ? Parce qu'il y a forcément, il faut remplir le gap entre on le fait et on sait à quoi ça va ressembler. Et sur la gouvernance, c'est se donner les responsabilités de tout un chacun. Parce que le risque, c'est qu'on se lance dans un projet avec, mettons, trois acteurs par exemple, et que tout le monde fait la même chose ensemble. Par exemple, tout le monde va chercher le même lieu, et en fait, on va tomber tous d'accord sur le même lieu, et ça nous aura pris deux semaines pour trouver en fait la même réponse. Ensuite, on va tous chercher, on va tous créer des supports. Et donc c'est vraiment important que dès le début... de nos projets qu'on a envie de créer en coopération, on se met le cadre de responsabilité, de comment est-ce qu'on va fonctionner ensemble, qui fait quoi, et qui prend la décision en toute autonomie, puisque c'est dans le cadre de sa responsabilité à lui. Et c'est important de, dès le début, mettre au clair les choses-là. Sinon, on va clairement vers une usine à gaz qui va prendre trop de temps, qui va être au final, qui va nous dégoûter du travail ensemble. Alors que c'est tout l'inverse. En s'entourant de plein de personnes, on est censé être au moins plus efficace que si on le faisait seul, puisqu'on a plus de tête à réfléchir, plus de main à décrocher. Et donc c'est vraiment important, sinon, d'arriver à se définir comment est-ce qu'on travaille ensemble pour ne pas atteindre une limite qui, en fait, devient un danger à la coopération, parce qu'on sait très bien à quoi ça peut ressembler des usines à gaz dans un projet. et c'est tout l'inverse dans ce qu'on veut créer, surtout dans les thématiques de transition. On veut que les choses aillent vite et fort et c'est pour ça que la coopération est un formidable outil pour aller vite et fort. Par contre, il faut faire attention à ce que ça ne se retourne pas vers nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Oui, mais en fait, ce que tu dis, ça fait vraiment écho au mode de fonctionnement en collectif et c'est exactement ce que tu as dit, c'est-à-dire qu'on a défini un projet, on sait qu'on est plusieurs à vouloir y aller, on a des compétences complémentaires et après, la question se pose de comment on s'organise pour mener à bien ce projet-là. Et effectivement, souvent, on a tendance à répliquer des fonctionnements qu'on a déjà eu dans des anciennes structures ou avec lesquels on a grandi. Et comme tu dis, soit à se séparer les tâches et du coup, avoir au final un fonctionnement qui est peu coopératif parce que tu perds l'interaction, juste lui, il fait ça et puis nous, on fait ça et puis voilà. Ou alors, comme tu dis, à répliquer et à faire ensemble, mais en fait, au final, tu dépenses deux fois plus de ressources. Et donc, il y a réellement un enjeu à réapprendre à fonctionner collectivement. à se répartir le travail, à faire circuler les informations, à prendre des temps aussi de hauteur de comment on a fonctionné ensemble et qu'est-ce qu'on a produit, et aussi des prises de hauteur sur le besoin. C'est-à-dire que le besoin quand on a commencé le projet, c'était ça. Aujourd'hui, il s'est passé ça. Il y a eu telle personne qui est venue me voir, qui m'a dit quelque chose. Il y a eu un élu à la mairie qui a changé. enfin un contexte, une contrainte extérieure, tel financement finalement on ne l'a pas eu. Mais en fait c'est important aussi de se dire dans quelles conditions est-ce qu'on a décidé d'aller vers cet objectif et quelles sont les conditions aujourd'hui, est-ce qu'elles sont toujours adaptées à l'objectif qu'on s'est donné et du coup de savoir faire ce réajustement aussi.

  • Lucien Bonhomme

    Et moi j'ajouterais à ta remarque parce qu'effectivement il faut toujours faire attention, est-ce qu'on répond toujours aux besoins et est-ce que le contexte évolue ? Et je rajouterais, moi, la brique de l'intention. Est-ce que l'intention est toujours partagée ? Et est-ce qu'elle est respectée de tout le monde ? C'est-à-dire, est-ce que quand on propose un projet en collectif, moi, toujours, je fais un tour de table de c'est quoi votre intention pour ce projet-là, sans avoir commencé à parler et à détailler le projet. pour qu'au contraire l'intention soit la plus sincère possible et pas influencée. Et ensuite, ça nous permet de dire Ok, telle personne, je sais que sur ton projet, ce qui m'intéresse, c'est ça. Par contre, cette Ausha ne m'intéresse pas parce que je n'ai pas de compétences et je n'ai pas d'affect là-dessus. Et donc, c'est toujours important d'arriver à identifier aussi les intentions des partenaires avec qui on agit pour ne pas leur demander des choses qui ne les intéressent pas et donc qui risquent d'être improductifs dessus parce que c'est humain. On ne va pas mettre la même énergie quand on fait quelque chose qui ne nous intéresse pas. Et on revient sur des modèles, comme tu disais, de fonctionnement qui est de l'ancien monde, si on peut l'appeler comme ça, ou l'actuel monde. Et puis, l'intention, c'est aussi utile, je pense, pour tous s'aligner ensemble. Donc, c'est important d'avoir les intentions de chaque acteur et ensuite, avec ça, de créer l'intention commune pour valider que derrière l'intention, effectivement, le besoin est rempli. Et je trouve que c'est hyper intéressant de faire des tours d'intention. et d'être assez clair avec ces acteurs avec qui on va agir, de leur demander, vous, c'est quoi ? Pourquoi est-ce que vous êtes là, à votre avis ? En tout cas, qu'est-ce que vous avez envie d'apporter ?

  • Bérénice d'Holomea

    Je trouve que c'est vraiment un outil très concret de faire ce tour de table-là en démarrage de projet ou même dans les temps réflexifs. Et ça rejoint la question du sens. Parce que du coup, quand tu poses ton intention, tu exprimes aussi ce qui fait du sens pour toi, perso, et dans le projet. Donc je trouve que c'est super intéressant et à mon avis c'est un outil qui peut être vraiment réutilisé dans plein de contextes. Donc trop bien, merci.

  • Lucien Bonhomme

    Oui carrément, le sens moi c'est vrai que je le mets derrière la notion d'objectif, parce que ça parle à tout le monde quand je fais des présentations de parler d'objectif et pas de sens. Après ça ne veut pas dire que, comme tu le disais, il faut des temps de prise de hauteur qui est nécessaire pour se dire ok est-ce que là au final chacun n'a pas un peu changé parce que peut-être... Ils ont plein d'autres projets à côté, donc peut-être qu'un projet a plus de place qu'ils ne le pensaient, et donc ils ont moins de temps, etc. Parce que c'est aussi important quand on est sur de la collaboration, de prendre soin des gens avec qui on travaille. Et avec le prendre soin, ça peut passer par rien que la phrase de comment ça va ? Sincèrement, comment est-ce que ça se passe en ce moment pour toi ? Et en fait, c'est nécessaire d'avoir aussi ces temps-là où on discute profondément de comment est-ce que les gens se sentent, pour comprendre. l'énergie actuelle de l'équipe. Et alors, certaines fois, je me prends des petites réflexions de les tours de météo, ça sert à rien, etc. Le tour de météo, donc météo, c'est en gros, dès qu'on débute une réunion presque, tout le monde s'exprime sur comment est-ce qu'il va lui-même et comment est-ce qu'il débute le temps de parole, la journée. Et ça, c'est vraiment important, ce temps de météo pour nous, parce que ça nous permet de situer comment est-ce que la personne arrive. Et ça nous permet de légitimer ses actions ensuite. ça produit en fait ça évite de produire de la frustration si on a une personne au final on voit que toute la journée elle est fatiguée ou que pendant un mois elle a pas été beaucoup sur le projet, ben en fait on aura compris avant, grâce à des temps d'échange que ça vient de telle ou telle chose et ça c'est important de faire ces temps de questions non seulement pour, comme je le disais, d'avoir de la compréhension sur l'équipe mais aussi rien que, ben voilà, prendre soin des gens et s'intéresser aux gens Parce qu'au-delà de créer des projets ensemble, ce qu'on souhaite aussi, c'est juste être des individus qui agissent. Et donc, pour être des individus qui agissent, il faut juste prendre soin d'abord de l'individu aussi.

  • Bérénice d'Holomea

    Totalement d'accord. Et je trouve que ça reboucle bien avec ce avec quoi on a commencé, sur l'individu et son pouvoir d'action, à la fois dans sa volonté de créer quelque chose d'alternatif, ou dans son contexte. En fait, tout est lié. c'est à dire qu'on n'est pas juste des pions dans des structures, on est aussi des humains tout simplement et du coup je trouve que ça fait bien le lien avec le début de l'épisode. Ecoute, merci beaucoup pour le partage je trouve que c'est vraiment très enrichissant déjà la manière dont l'assaut l'île des possibles fonctionne, tout cet écosystème qui est autour de ça Et puis, tout ce qu'on a évoqué sur la coopération, moi, je trouve que c'est vraiment les sujets d'actualité dans le domaine de la transition. Et c'est toujours chouette d'avoir ces briques-là pour avancer, pour concrétiser tout ça.

  • Lucien Bonhomme

    Merci Bérénice pour l'occasion de s'exprimer là-dessus, parce que c'est vrai que c'est une notion forte chez nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Merci. L'Île des Possibles agit sur le territoire de Montpellier et plus largement de l'Hérault, sur des questions de climat, de gestion des ressources, de justice sociale. Les activités proposées par l'association sont centrées sur les liens et sur la sensibilisation pour comprendre, apprendre, transformer son quotidien. vers un futur plus souhaitable. Ces activités sont complémentaires avec celles de la Fabrique des Possibles, également basée à Montpellier, qui s'adresse aux organisations et aux structures professionnelles. En effet, pour soutenir et concrétiser la transition écologique et sociale, il s'agit d'accompagner à la fois des individus et leurs projets, mais aussi de faire évoluer les structures vers de nouveaux modèles. La question centrale qu'adresse l'Île des Possibles, c'est en quoi est-ce que le travail contribue au changement de la société ? À quoi est-ce que je vais dédier mon énergie ? Et donc pour répondre à ces questions, l'association propose tout un tas d'activités et donc il y a deux ingrédients majeurs dans ces activités-là. Déjà il y a la création de liens et d'entraide entre des personnes pour pouvoir vraiment impulser des projets plus ambitieux. Et puis il y a l'aspect de sensibilisation, pas seulement à l'échelle de la tête, mais aussi impliquer le cœur, les émotions, ce qui nous fait vraiment avancer profondément. Ainsi que le mouvement, donc faire... corps avec ses convictions et les matérialiser, les concrétiser. Enfin, Lucien nous parle beaucoup de l'écosystème du territoire de Montpellier et des personnes qui sont engagées pour la transition, pour l'impact, qui font partie de cet écosystème-là. Et c'est vrai que coopérer avec cet écosystème, c'est extrêmement important, à la fois pour lancer de nouveaux projets ou pour consolider son projet déjà existant. Ça va permettre de répondre à des besoins qui sont systémiques et qui sont complexes. En répondant à plusieurs, on a une meilleure vision de la réponse qui peut être apportée. Et puis ça permet aussi de s'inspirer de personnes qui ont déjà parcouru un bout de chemin, de s'inspirer aussi de témoignages qui sont divers et variés, et puis de pouvoir voir les opportunités aussi qui se dégagent de cet écosystème. Pour coopérer, pour se mettre en lien, le conseil de Lucien, c'est vraiment de ne pas hésiter à rencontrer les personnes, à discuter, à échanger, à partager, en tout cas vraiment à ouvrir le dialogue et à prendre du temps, même si on a l'impression que ça... consomme notre temps, en fait en réalité on en gagne énormément. En allant voir ce qui s'est fait ailleurs, même sur d'autres territoires, d'autres initiatives, et en demandant des conseils, ça permet en fait de proposer quelque chose qui est plus pertinent et plus efficace. Et enfin, les éléments essentiels de la coopération entre les acteurs de la transition et de l'impact. Déjà quand on a défini qu'on voulait travailler ensemble et ce vers quoi on aimerait tendre et ce qu'on aimerait réaliser, c'est vraiment important de définir aussi comment est-ce qu'on fonctionne ensemble. les modes de fonctionnement de notre collectif, qui prend quelle décision, qui prend quelle responsabilité, comment on fait circuler les informations, quels sont les temps de prise de hauteur, quel est le contexte, etc. Et puis de prendre soin des personnes qui contribuent à ce projet. Et donc ça, ça passe également par bien se comprendre, bien communiquer avec les autres, etc. Retrouvez les épisodes de la fluence une fois par mois. Ils forment un recueil de témoignages de vécu liés aux transformations des fonctionnements collectifs qui vous permettra d'avoir des clés pour faire évoluer à votre échelle votre environnement professionnel. Pour ne rater aucun épisode et pour faire grandir ce podcast, vous pouvez en parler autour de vous. Vous abonnez sur votre plateforme d'écoute préférée et nous laissez des étoiles si vous nous écoutez depuis Spotify ou Apple Podcast. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de la fluence.

Share

Embed

You may also like

Description

La Fluence, le podcast qui explore la coopération 🔎

Dans cet épisode, nous explorons la coopération avec Lucien Bonhomme, coordinateur de l’association l’Île des possibles. Cette structure basée à Montpellier a pour mission de sensibiliser le grand public sur les enjeux de transition écologique et sociale. Dans cet épisode de la Fluence nous abordons la coopération sur le territoire de Montpellier entre les acteurs de la transition et de l’impact, au travers du réseau construit par les activités de l'île des possibles.

C’est tout un écosystème, riche en interactions et en partage !

---------------

🌟 Les apprentissages à retenir de cet épisode :

  • Pour soutenir et concrétiser la transition écologique et sociale, il s’agit d’accompagner à la fois des individus et leurs projets, mais aussi de  faire évoluer les structures vers de nouveaux modèles. 

  • La question centrale à se poser pour cela : en quoi le travail contribue au changement de la société ? A quoi je dédie mon énergie ?

  • Il y a deux ingrédients majeurs dans les activités de l’association : 

    • créer du lien et de l’entraide entre les personnes pour impulser des projets ambitieux 

    • sensibiliser en impliquant têt, cœur et corps

  • Coopérer avec son écosystème pour lancer de nouveaux projets ou pour consolider son projet, permet de répondre à des besoins systémiques et complexes comme ceux des collectivités, de s’inspirer d’initiatives déjà concrétisées et de voir les opportunités.

  • Les éléments essentiels de la coopération entre acteurs de la transition et de l’impact : 

    • bien définir comment on fonctionne ensemble et qui prend quelle responsabilité, comment on fait circuler les informations, quels sont les temps de prises de hauteur sur le collectif et le contexte…

    • prendre soin des personnes qui contribuent à un projet collectif : prendre le temps de se comprendre et de communiquer.


En savoir plus : 

L’île des possibles

La fabrique des possibles

Musiques par Vito Bendinelli


Pour retrouver les prochains épisodes : 

Instagram

Linked In

Site Holomea


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bérénice d'Holomea

    Bonjour à toutes et à tous, je m'appelle Bérénice, je travaille chez Holomea et je suis passionnée par la bio-inspiration et la manière dont fonctionnent les humains entre eux. Bienvenue sur la Fluence, le podcast qui explore la coopération. Aujourd'hui, je rencontre Lucien Bonhomme, coordinateur de l'association L'Île des Possibles. Cette structure est basée à Montpellier et a pour mission de sensibiliser le grand public sur les enjeux de transition écologique et sociale. Dans cet épisode de la Fluence, nous abordons la coopération sur les territoires de Montpellier entre les acteurs de la transition et de l'impact au travers du réseau construit par les activités de L'Île des Possibles. C'est tout un écosystème riche en interactions et en partages. Bonjour Lucien, bienvenue sur le podcast La Fluence qui explore la coopération. Est-ce que tu pourrais en quelques mots te présenter et présenter l'association L'Île des Possibles ?

  • Lucien Bonhomme

    En quelques mots c'est ambitieux, mais bonjour ! Moi du coup je suis coordinateur de la vie associative de l'asso L'Île des Possibles. L'Île des Possibles, on agit sur le territoire montpellierain éroté. depuis trois ans avec une volonté forte d'aller prôner des notions de reliance avec les enjeux climatiques de biodiversité de ressources et de justice sociale pour les citoyens pour qu'ils puissent comprendre apprendre et transformer leurs comportements dans leur vie du quotidien.

  • Bérénice d'Holomea

    Très bien et depuis quand est ce que ce projet existe qu'est ce qui a généré sa création ?

  • Lucien Bonhomme

    Quand je suis arrivé, au début, je suis arrivé moi en alternance sur l'entreprise qui s'appelle la Fabrique des Possibles. Donc il faut bien faire le distinguo entre la Fabrique et l'Île des Possibles. La Fabrique, c'est l'entreprise. L'Île des Possibles, c'est l'association. Donc moi, je suis arrivé il y a maintenant quatre ans sur l'entreprise. J'étais arrivé en alternance avec mon master Management de la transition écologique et de l'économie circulaire à l'Université de Montpellier, où j'ai rencontré Adrien Conti, qui était l'initiateur de l'entreprise. Avec lui, on a travaillé ensemble. pendant environ quatre mois sur des missions de lancement aussi de l'entreprise parce qu'elle était aussi assez récente. Et puis moi, j'ai pris en charge au maximum des activités qui étaient plutôt des activités qui se font dans le non lucratif. Donc j'étais animateur et je le suis toujours de la fresque du climat. Donc j'ai commencé à animer sur notre lieu parce qu'on a la chance d'être sur The Island, qui est un tiers lieu coworking sur l'avenue de Toulouse. Et donc on avait des salles à disposition qu'on pouvait utiliser le soir. pour faire des ateliers, type fresques, climat, biodiversité, des ateliers de tonne. Et moi qui avais un peu cette envie et cette compétence d'animer ces ateliers plutôt pour les citoyens le soir, on a créé cette dynamique qui était impulsée par l'entreprise. Donc ça, ça a duré environ 4 mois jusqu'à un moment où Adrien est parti rencontrer à Nantes un projet qui s'appelle Openland. Et en fait, il est revenu de ce projet-là en me disant, Lucien... Il y a des gens qui font la même chose que nous à Nantes, c'est-à-dire qu'ils ont une entreprise, mais ils ont aussi construit une association pour prolonger leur mission d'entreprise, c'est-à-dire de transformation des organisations lucratives vers des modèles de soutenabilité forte. Mais en fait, ils le font en prolongeant leur mission vers des citoyens, des individus, avec un cadre non lucratif et donc une structure juridiquement séparée. Et donc, il est revenu de ça en janvier 2022. On a commencé à se créer en association sur le lieu pour créer l'association L'Île des Possibles. Et donc c'est là qu'a été la séparation entre la Fabrique des Possibles et L'Île des Possibles. Ça a été acté avec une AG qu'on a créée notamment avec les fondateurs du lieu. C'était avec David Cost, co-fondateur de Pâtes Blanches, l'agence de communication et de conseil à Impact, qui est aussi sur le lieu, Arthur Milleri, gérant de The Island, donc le tiers-lieu EcoWorking. Et puis, Adrien Conti pour la fabrique des possibles. Et donc, tous les trois, Adrien, David et Arthur, se sont dit Mais nos structures agissent déjà dans cette thématique-là, mais elles agissent pour des personnes qui ont les moyens, des structures morales, des organisations, des collectivités, des entreprises. Mais en fait, comment est-ce qu'on fait pour que notre lieu continue d'être un lieu de rencontre et d'échange pour les individus ? Et donc ça, on ne pourra le faire qu'avec un véhicule associatif non lucratif. Et donc, ils se sont décidé de créer cette association-là. Et donc moi, mon alternance a été basculée sur l'association pour animer la vie de l'association. Donc c'était la vie du lieu, avec des ateliers, mais des conférences aussi. Et de plus en plus, on est monté sur des organisations extérieures. pour des choses de sensibilisation.

  • Bérénice d'Holomea

    Tu dis que l'action auprès des publics citoyens, elle soutient les actions des organisations. En quoi, enfin, quel est le lien entre les deux et pourquoi est-ce que finalement s'adresser à des professionnels ou à des structures professionnelles, ça ne suffisait pas dans les questions de transition ?

  • Lucien Bonhomme

    En fait, ce qui est ressorti de la rencontre avec Openland, qui a commencé en janvier 2022, ça a vraiment été de se dire, on a... besoin de continuer de faire avancer tout le monde en même temps, que ce soit l'État, les entreprises et les citoyens. Forcément, à des vitesses différentes et des impacts différents, mais par contre, on a besoin que tout le monde s'y mette. Et en fait, on s'est dit, pour aller parler aux citoyens, il faut qu'on aille leur parler sur l'accompagnement de leurs projets. Et c'est pour ça qu'en rencontrant Openland, la grosse impression qu'ils nous ont donnée, c'est qu'Openland, et donc nous maintenant aussi, on accompagne... l'économie actuelle à la transition de l'économie actuelle, la transformation en les accompagnant sur l'intégration de leur business model avec plus de respect du vivant, reliance entre êtres humains, et aussi maintenant les individus qui souhaiteraient porter des projets, découvrir des projets, pour accompagner une économie en émergence. Donc pas l'économie actuelle, mais plutôt l'émergence d'une nouvelle économie, une économie qui régénérerait du coup nos capacités climatiques. biodiversité, de ressources naturelles et de justice sociale.

  • Bérénice d'Holomea

    D'accord, donc en fait c'est très complémentaire entre une personne qui va être dans une entreprise classique mais qui va vouloir contribuer à des alternatives pour faire émerger la transition écologique et sociale et la concrétiser. Et donc du coup cette double cible finalement ça vous permet d'accompagner la transition dans son ensemble.

  • Lucien Bonhomme

    On s'est toujours dit de toute façon les entités elles allaient à la même mission, réparer le vivant. réparer la terre. On y va par contre avec différents canaux donc effectivement les entreprises d'un côté et les individus de l'autre et les individus on va chercher des citoyens qui sont curieux mais aussi des citoyens qui souhaitent agir au sein de leur entreprise et donc pour ça on a aussi été fort de l'expérience de Open Land qui elle les accompagne sur comment est-ce qu'on devient un peu intrapreneurial dans nos entreprises mais ça peut être aussi des citoyens qui souhaitent se reconvertir qui sont actuellement en poste qui viennent sur des temps personnels. Et en fait, avec cette rencontre-là, ça les fait se questionner sur leur sens au travail, leur temps au travail, où est-ce qu'ils veulent mettre leur utilité, leur énergie. Et puis, la question phare sur l'association, c'est à quoi est-ce que nous servent nos huit heures de travail par jour ? Est-ce qu'on les met au bon endroit ? Est-ce qu'on les met au service d'une cause qui nous impacte ? Comment est-ce que le travail contribue à la société ?

  • Bérénice d'Holomea

    Moi, je partage totalement cette vision. Je pense que le travail, c'est au cœur de nos vies et de nos sociétés. Et du coup, c'est hyper important, selon moi, de se poser la question de à quoi je contribue et aussi quelle expérience je vis. Est-ce que je viens tous les jours et en fait, je le fais parce qu'il faut le faire ou est-ce que je viens et j'ai l'envie profonde de réaliser ce travail-là parce que je crois en ce à quoi il va contribuer et ce en quoi ça va résulter finalement.

  • Lucien Bonhomme

    C'est assez intéressant. Sur l'assaut, quand on a commencé à la créer, les gens étaient vraiment venus pour découvrir un peu ce nouvel outil, qui était du coup une plateforme de sensibilisation, une plateforme aussi de discussion, parce que c'est ça aussi que nous permet le lieu The Highlands, c'est d'avoir un vrai lieu de rencontre agréable, posé, avec plein de bienveillance tout autour. Et donc les gens ont commencé à se confier et à se rencontrer, et c'est toujours ce qu'on continue d'impulser dans nos formats. C'est d'avoir toujours beaucoup de conversationnel, d'entraide, de solidarité. Et ça, ça aide beaucoup les gens de découvrir des structures différentes parce qu'en fait, ça leur donne plein de champs d'action. Parce que c'est compliqué à une personne de lui dire Va sur telle ou telle thématique si eux, ils ont travaillé toute leur vie sur une autre thématique différente. Et en fait, en leur montrant une diversité d'acteurs qui existent sur le territoire, c'est plus facile pour eux de s'imaginer leur futur adapté.

  • Bérénice d'Holomea

    En fait, j'imagine que d'une part, c'est super inspirant parce qu'on rencontre des gens qui ont fait un bout de chemin qu'on essaye de parcourir. Et en plus de ça, ça peut aussi peut-être créer des synergies, rencontrer des personnes qui ont déjà les compétences que nous, on cherche à avoir. On peut du coup se développer. On peut aussi créer des partenariats, des alliances avec tout un réseau de personnes qui sont déjà à différents stades dans la transition.

  • Lucien Bonhomme

    Absolument, ça me rappelle un événement qu'on avait créé et sur lequel on prend pour exemple pour refaire cette année plein d'événements dans ce style-là, où on avait créé un peu une rencontre de la communauté, on en avait créé deux en 2023. L'idée, c'était d'avoir... On avait fait venir les communautés de Make Sense, de la Fresque de la Biodiversité, de l'Atelier du Déclic. On les avait fait venir sur une soirée très informelle. Chacun ramenait son petit plat et tout. Moi, j'avais juste préparé deux slides pour présenter juste le lieu et l'assaut. Make Sense avait fait la même chose. Fresque de la Biodiversité avait fait la même chose. Et en fait, de nous avoir rencontrés dans ce lieu-là, chacun ensuite m'avait... Enfin, des personnes m'avaient dit, est-ce que je pourrais prendre la parole à la fin pour juste parler de mon projet ? Si jamais ça intéresse certaines personnes. Et moi, j'avais directement dit oui. Et en fait, ça avait fonctionné parce que, je me rappelle, ça avait créé des discussions autour de... Il y avait deux personnes qui avaient présenté les projets et ces deux personnes-là avaient eu de l'entraide là-dessus. Et ça me fait penser à un autre projet, à un autre atelier qu'on proposait en tout cas l'année dernière. Ça s'appelle Premier Acte. C'est de Ticket for Change. C'est un atelier assez bien où on se visualise entre petits groupes. Quelles sont les compétences ? qu'on donnerait à chacun. Avec ces compétences-là, qu'est-ce qu'on souhaite faire dans le futur ? Et ensuite, ça prend quoi cette forme dans le futur ? Quel est le projet dans le futur que je souhaite entreprendre ? On le met au pot commun, ce projet-là, et les gens viennent amonder le projet. Par exemple, tiens, moi je connais telle ou telle personne qui peut t'aider dans la réalisation de ton projet, etc. Et ce genre d'outil-là, on adore. On adore parce que ça crée vraiment du lien opérationnel, de l'entraide, et moi je trouve que c'est quelque chose dans la transition, qu'il faut qu'on arrive à préserver. C'est cette entraide-là. On fait partie d'un milieu très jeune, enfin très jeune, je me comprends, mais qui est en tout cas en pleine mutation. Il faut qu'on arrive à préserver cette bienveillance et ce cadre d'entraide qui nous permet d'aller impulser des projets encore plus ambitieux. Et c'est notamment ce que je disais au début, c'est notamment ce qu'on va reproduire maintenant avec l'aide du Social Bar et de Mon Job de Sens. On a créé des forums. des temps qui s'appellent les apéros de la transition qui se passeront tous les deux mois là-bas sur le Social Bar. On va permettre aux personnes de se rencontrer, s'entraider et découvrir des enjeux. Le prétexte, on va donner à chaque fois une thématique autour de l'apéro, mais ça va être qu'un prétexte pour impulser des discussions parce que l'envie, c'est que les personnes continuent de présenter leurs propres projets, demander de l'aide, co-développer peut-être des solutions, etc. Et donc, on essaye toujours de mettre en avance cet aspect de lien. Merci. Et ça, c'est quelque chose que je n'ai pas dit tout à l'heure sur quand on crée des événements sur le lieu, même de manière générale, quand on crée des événements, on essaie toujours de faire attention à ce que ça ne soit pas que la tête qui soit alimentée, c'est-à-dire pas que de la descente de connaissances et de l'information, du partage d'informations, mais que ça soit aussi le cœur, les émotions qui soient à aller chercher. Donc, quand on va aller travailler sur, par exemple, des ateliers type Ikigai, on va demander quel est le sens qu'on veut mettre dans sa vie. Quand on va aller travailler sur notre éco-anxiété, quand on va aller travailler sur des dynamiques... de désirabilité, d'imagination et de créativité. Donc ça, on va aller travailler vraiment les émotions, ce qui nous fait avancer en fait. Et puis on va aussi aller travailler le mouvement avec l'association. Comment est-ce qu'on fait corps avec nos convictions et comment est-ce qu'on les rend visibles, nos convictions, avec nos actions. Donc ça peut être sur des chantiers participatifs qu'on a pu contribuer et participer sur l'année 2022 et 2023. Ça peut être des moments aussi tout simplement de ramassage de déchets, mais ça peut aussi être sur de la mise en mouvement entre personnes, comme on a fait avec du lancement de projet, où on a pu accompagner des personnes à se lancer sur leur projet.

  • Bérénice d'Holomea

    Pourquoi selon toi c'est important d'avoir cette approche tête-coeur-corps ? Qu'est-ce qui fait que finalement c'est essentiel dans l'organisation de tous vos événements ?

  • Lucien Bonhomme

    Alors c'est vrai que c'est un truc qui est vraiment arrivé... Tout de suite sur la table, quand je discutais avec les co-présidents, c'était qu'il fallait qu'on garde toujours que nos événements aient une reliance tête-coeur-corps. Pourquoi ça en fait ? Et je vais essayer de citer Emmanuelle Delrieux, qui est une éco-psychologue et psychologue développementaliste sur Montpellier. Elle est formidable cette femme. Si vous avez l'occasion de chercher l'école de la transition intérieure sur Internet, ou Emmanuelle Delrieux, elle vient à intervenir souvent sur l'association et toujours nous dire ça ne peut pas être que la tête qui décide. La tête décidera en fonction de nos convictions profondes. Et en fait, nos convictions profondes viennent de notre cœur. Viennent de nos émotions, viennent de nos relations qu'on a pu découvrir, de nos liens qu'on a pu tisser. Et en fait, ça ne va pas forcément... Il va falloir, pour se mettre en mouvement, que nos émotions et nos connaissances se mettent en lien et créent une ligne verticale pour qu'on ait des actions qui soient en cohérence. avec nos convictions parce que sinon ça crée des... j'ai plus le terme exact, mais des...

  • Bérénice d'Holomea

    Des dissonances cognitives.

  • Lucien Bonhomme

    Des dissonances cognitives, qui font qu'on va agir d'une manière qui ne ressemble pas à notre fort intérieur. Par exemple, ça arrive souvent avec les personnes qui rentrent en burn-out climatique, où en fait, ils vont continuer d'agir dans une entreprise qui ne répond plus à leurs convictions personnelles. Et en fait, discrètement et au fur et à mesure du temps, elles vont commencer à développer un burn-out. Et elles ne feront pas tout de suite le lien avec tout l'enjeu environnemental qu'elles tiennent à l'intérieur. Mais en fait, c'est leurs actions qui rentrent trop en dissonance avec leur fort intérieur. Et donc ça, c'est pour ça qu'on essaye au maximum de toujours faire en sorte que nos émotions soient alimentées par de la connaissance scientifique, donc avec des ateliers, et que ces actions-là, et que les actions qui en découlent, soient du coup en totale cohérence. avec nos connaissances et nos envies profondes.

  • Bérénice d'Holomea

    En fait, je trouve ça intéressant parce que nous, dans nos accompagnements, dans nos ateliers aussi, souvent on parle d'approche tête-cœur-corps comme ce que tu viens de citer. Le mot corps, nous, on l'a interprété différemment, mais du coup, c'est hyper intéressant aussi d'avoir ton retour. Mais nous, c'est aussi dans le vécu, dans l'expérience que tu vis. Tu vois, quand tu parlais de mouvement, Par exemple, de faire des ateliers en extérieur avec des marches, des choses comme ça, où physiquement, tu ressens aussi, au-delà des émotions, mais aussi dans le corps. Et du coup, cette approche-là, le fait de relier les trois, fait que tu as vécu une expérience qui est transformative et qui fait que maintenant que tu as vécu ça, quand tu reviens dans ton contexte... Tu vois les choses forcément différemment. Mais du coup, je trouve ça aussi génial de le relier à quelles actions, finalement, maintenant que j'ai eu cet alignement, que je l'ai vécu, qu'est-ce que je mets en place derrière ? Et comme tu dis, les actions qui font corps avec ce qu'on a vécu juste avant. Donc, il va être intéressant.

  • Lucien Bonhomme

    Oui, je pense que ça peut prendre plein de formes dans son quotidien. Il faut aussi se donner le temps. à la réflexion, à l'introspection. Et pour ça, c'est vrai qu'il y a des moments où on a besoin de ne rien faire. C'est notamment dans un des supports qu'on aime diffuser, qui s'appelle la Catalyse, pour un peu apprendre quels sont le constat du monde actuel et puis les inspirations pour entreprendre de nouvelles choses et de choses plus durables. On commence par le fait de se dire, déjà, il faut se mettre au ralenti, il faut se stopper, voire. Et ça, il y a eu des occasions qui nous ont permis de se stopper, que ce soit la crise Covid, pour se reposer les bonnes questions sur qu'est-ce qu'on a en face de nous et où est-ce qu'on veut aller. Et une fois qu'on s'est permis ça personnellement, je pense que ce qui est important, c'est ensuite, si on y arrive, c'est de se relier avec des gens. C'est pour ça aussi que sur l'assaut, on prête une attention particulière à l'esprit de rencontre et de bienveillance, parce qu'une fois qu'on sait où est-ce qu'on souhaiterait aller, on a besoin de se rencontrer. On a besoin de se rencontrer pour, déjà, ne pas faire d'impair avec quelque chose qui pourrait déjà être fait avec quelqu'un ou une structure. Mais c'est aussi une source d'inspiration incroyable de découvrir son écosystème qui nous entoure. Et moi, j'adore quand, sur des formats qu'on propose, des personnes viennent me voir et me disent Je suis nouveau, nouvelle à Montpellier. J'ai vu votre programme passer. Je me suis dit, il faut que j'aille le découvrir parce que ça a l'air d'être un formidable outil de rencontre rapide. de plein de gens. Et ça, en effet, c'est ce qu'on a envie de faire. C'est qu'on a envie que ça soit une plateforme de rencontres de plein d'écosystèmes. Nous, on a un écosystème assez large maintenant de connaissances du territoire et on essaye au maximum de le mettre en avant, ce territoire-là. On essaye de le mettre en avant au maximum parce que on considère que, comme je te le disais, les personnes ont besoin de sources d'inspiration parce que si on leur donne qu'un seul chemin, et que malheureusement elles n'arrivent pas à bien rentrer dans ce chemin-là, et bien ça ne va pas leur donner envie et elles vont garder leur trajectoire actuelle. Et donc il faut qu'on aille toujours vers de l'inspiration diversifiée là-dessus. Et c'est pour ça qu'on rentre en lien avec plein de gens différents. Tu parlais aussi de marche, etc. Ça m'a refait penser à ce qu'on avait créé avec une compagnie de théâtre, Créatures Créatrices, elles sont formidables. On avait créé ça où on faisait des... On avait créé quatre temps différents où on faisait des balades dans la nature. en milieu naturel, avec des interludes et artistiques et de sensibilisation. Et ça, c'était une aventure formidable à faire découvrir les gens. Mais en fait, on a pu créer ce format-là que grâce à la rencontre. que grâce à de la curiosité pour créer une nouvelle opportunité. Et ça aussi, on y croit fort, c'est que la transition est aussi synonyme de création d'opportunités nouvelles.

  • Bérénice d'Holomea

    Tout à fait. Et justement, tu parles d'écosystème. Est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu, justement, là déjà sur le lieu The Island, il y a beaucoup d'acteurs et d'actrices de transition. Comment est-ce que vous fonctionnez ensemble ? Et tu m'as parlé aussi d'un réseau d'acteurs. coopération multipartie prenante, elle se passe aujourd'hui ?

  • Lucien Bonhomme

    Alors j'ai bien conscience qu'on a plein d'écosystèmes différents, plein de projets différents avec des structures assez variées, donc ça peut créer des problèmes de visibilité. Après ne vous inquiétez pas, le plus important c'est que vous soyez en lien avec ce qu'on vous propose, donc ne vous formalisez pas avec tous les noms que je vais vous citer là, mais en effet. Déjà, ce qui est important à savoir, c'est que, comme je le disais, l'île des possibles et la fabrique des possibles agissent pour un même projet, qui est le projet Openland. Sur le territoire, du coup, il prend forme d'une entreprise et d'une asso, la fabrique et l'île des possibles. Ça, c'est un peu notre bras armé de l'action. Mais autour de ce noyau, il y a tout un formidable écosystème qui est là grâce à notre lieu, qui est The Island. Comme je le disais, c'est un lieu hybride et avec un espace de coworking. Il a été créé en 2017 par l'agence Pat Blanche, avec vocation forte d'héberger des entrepreneurs du territoire. Et donc, The Island permet d'avoir des personnes avec des profils hyper variés et on se rencontre une fois par mois pour des événements ludiques et de reliance ensemble pour... Apprendre à mieux se connaître, apprendre à mieux découvrir aussi comment est-ce que chacun fonctionne. Et en fait, au travers d'ateliers ludiques, on apprend aussi à travailler ensemble. Et ça, c'est symptomatique quand on arrive sur The Island, c'est qu'on a envie d'entreprendre avec tous ceux qui sont là. Par exemple, actuellement, The Island accueille forcément l'agence Pat Blanche, qui est l'agence de communication et d'impact. Donc, eux vont être avec des grosses entreprises sur la direction. de leur stratégie RSE, mais il va y avoir des entreprises aussi style pragma où ils vont interroger les collaborateurs sur leur qualité de vie au travail. Comment est-ce que c'est ressenti les politiques actuelles dans leur entreprise et comment est-ce qu'on peut mettre en place des accompagnements sur mesure d'entreprise pour faire en sorte que chacun se sente bien quand il vient au travail. Donc ça, c'est hyper intéressant. Et puis, on accueille depuis le début de la saison aussi une association qui s'appelle l'association J'accueille. qui permet de mettre en lien des personnes réfugiées avec des personnes qui ont des espaces dispos dans leur maison pour les héberger. Et en fait, ça fait tellement un terreau d'acteurs différents qu'il y a un million de possibilités à entreprendre quand on a ne serait-ce qu'un tout petit peu envie de créer de nouveaux projets. Et du coup, cet écosystème proche qu'on a grâce à The Island, il est très fédérateur pour entrevoir de nouveaux projets ou consolider. des projets actuels. Parce que ça aussi, c'est intéressant, c'est que dès qu'on a une idée, c'est assez simple de se dire je crois que cette personne-là agit déjà un peu là-dessus. Comment est-ce qu'on peut arriver à contribuer ensemble à quelque chose de plus gros ? Et puis après, il y a tout notre écosystème qui tourne autour. Je parlais tout à l'heure de l'atelier du déclic, qui est en fait un écosystème de fresqueurs et de sensibilisateurs aux enjeux environnementaux, biodiversité, tout ce qui tourne autour. de ces enjeux de sensibilisation, eux, ils rassemblent toute une communauté de facilitateurs à des ateliers de sensibilisation. Donc déjà, c'est en fait une communauté qui rencontre une autre communauté. Mais après, il y a les communautés aussi qui tournent autour de l'emploi. Donc ça, on peut le voir avec Make Sense, on peut le voir avec Mon Job de Sens, qui sont des communautés formidables aussi à rencontrer et à créer des dynamiques. Et rien qu'avec nos trois communautés, que ce soit autour de l'idée possible de l'atelier de clic ou de Make Sense, on peut trouver facilement des synergies. Et je vais citer une dernière communauté sur laquelle on adore aller. Ça va être la communauté qui n'aimerait pas qu'on l'appelle la communauté, mais plus la collectivité. Et agir avec des acteurs de la collectivité, c'est tout aussi intéressant pour comprendre quels sont leurs besoins parce qu'ils ont des fois des problèmes de se faire comprendre sur où est-ce qu'ils ont besoin d'agir. Et ensuite, c'est leur montrer qu'il est possible de répondre à leurs besoins avec des actions ensemble. C'est-à-dire des actions qui vont être propulsées par différents acteurs du territoire. Et que maintenant, la... la logique n'est plus à répondre à un problème par un acteur, mais que maintenant, des fois, le problème, comme c'est des problèmes souvent systémiques, avec plusieurs entrées différentes, peut être répondu avec des multi-acteurs. Et donc ça, ça va être avec un exemple très simple qu'on avait répondu à la métropole de Montpellier qui met en place la politique zéro déchet. Et on a répondu à cette politique-là avec huit acteurs différents, dont nous, où on a proposé... toute une semaine sur les campus à destination des étudiants pour les sensibiliser et les faire agir autour de l'économie circulaire. Et donc ça, ça a retenu l'attention de la métropole parce qu'on a été en capacité de se mettre en lien entre différents acteurs et de faire une proposition cohérente, pédagogique et transformative sur le territoire. Et ça, c'est important aussi de se dire que les collectivités font partie d'un écosystème hyper varié qui des fois ont, comme nous aussi, des problèmes de visibilité. de savoir où est-ce qu'ils veulent agir, où est-ce qu'ils peuvent agir. Mais une fois qu'on arrive à comprendre leurs besoins, je pense que c'est important de leur proposer des solutions variées et complexes, puisque souvent les problèmes sont complexes eux aussi.

  • Bérénice d'Holomea

    C'est sûr que déjà, les problématiques de transition sont complexes et systémiques. Les problématiques de territoire sont complexes et systémiques. Et globalement, ne sont jamais réellement résolues, parce qu'en fait... À chaque fois qu'on a apporté une réponse, ça vient tirer aussi d'autres enjeux. Donc le fait de répondre comme ça avec d'autres acteurs qui ont aussi chacun leur vision des choses et leur expertise, je trouve que c'est vachement intéressant. Du coup, c'est quand même vachement dense comme réseau. Là, tous les acteurs et actrices que tu viens de citer, ça fait beaucoup de monde. Comment, au quotidien, on bénéficie ? de cet écosystème, est-ce que c'est facile de se relier, de se mettre en réseau ? Quand tu dis, si j'ai une idée, en gros, je peux trouver quelqu'un qui va soit consolider, soit créer avec moi quelque chose, est-ce que vraiment concrètement au quotidien, tu trouves que cet écosystème-là, il est facile finalement à vivre ? Comment ces interactions sont sollicitées et sont bénéfiques pour tout le monde ?

  • Lucien Bonhomme

    Moi, je dirais que rien n'est facile. Par contre, c'est souhaitable et en plus, ça fait du bien. C'est souhaitable parce qu'en fait, il faut qu'on arrive à se relier ensemble. Et ça, c'est une notion qu'on porte fort, c'est réparer nos liens. Et donc, pour ça, il faut qu'on arrive à s'ouvrir aux autres. Et là, on bénéficie d'une thématique sur les enjeux environnementaux, sociaux, qui est différente des autres thématiques, qui fait que les acteurs qui occupent cet espace-là sont très ouverts à la discussion. Et donc c'est assez simple que quand on souhaite lancer un projet, quand on souhaite lancer une idée, d'aller dire Ok, je crois que je connais cette personne, je peux lui demander est-ce qu'elle est d'accord pour qu'on échange une demi-heure au téléphone ? Et si ce n'était pas elle la bonne interlocutrice, est-ce qu'elle connaîtrait quelqu'un dans cette thématique plus proche de moi ? Et en fait, ça par contre, ça c'est facile. Ça c'est facile de se dire J'ai besoin de quelque chose, ou en tout cas j'ai envie d'impulser quelque chose. Ce qui est très facile, c'est de se faire accueillir. Et on a ces acteurs-là. qui agissent dans les thématiques de la transition qui sont toujours ouverts au dialogue. Et c'est pour ça que c'est plus facile que dans d'autres secteurs, je pense, d'aller créer de la coopération et créer du lien avec ça. Parce qu'il y a beaucoup moins la dynamique de concurrence qu'il pourrait y avoir sur d'autres secteurs puisque, en fait, habituellement, il faut être réaliste. Peut-être que l'ordre de grandeur, il doit être de 5% des projets qui agissent dans la transition écologique. En fait, il y a encore 95% à aller prendre dans les activités. Donc, on ne va pas se faire concurrence entre nous pour l'instant. Donc, il faut vraiment que tout le monde est conscient de ça et tout le monde est conscient qu'il faut ouvrir les dialogues. Donc, pour ça, c'est super facile. C'est chronophage, ça prend du temps. Ça prend du temps d'aller rencontrer des gens, mais en fait, une fois qu'on l'a rencontré, on épargne le temps de si on avait monté le projet et qu'il foirait parce qu'on n'avait pas répondu de la bonne manière. On gagne du temps parce qu'à tout moment, le projet était déjà répliqué dans un autre territoire et qu'on n'était pas au courant. Et en fait, on perd un temps énorme à refaire, à réinventer la roue. Donc ça, on gagne du temps. Et puis, je dirais que, comme je disais, c'est souhaitable parce que du coup, c'est vraiment ce lien humain qui nous permet d'entreprendre et de vivre et d'avoir ce lien social. Mais c'est aussi bénéfique pour nous. en tant que personne Parce que ça nous enrichit au quotidien de faire des nouvelles rencontres, de créer et de dynamiser notre créativité. Ça, c'est quelque chose qu'on perd énormément. C'est l'envie d'imaginer des futurs. Parce que toujours, ou en tout cas au maximum du temps, quand on propose des projets, on essaie de partir sur la base de pourquoi est-ce qu'on fait ça ? Et en fait, le pourquoi, souvent, il est dans le futur. C'est pour qu'on ait un futur plus désirable, un futur plus souhaitable. Et donc personnellement, ça va nous libérer notre créativité. Et ça c'est important, arriver à se redonner les moyens d'avoir cette créativité-là. Je pense que c'est quelque chose qu'on perd de plus en plus, c'est notre esprit de liberté du futur. On a l'impression qu'il sera toujours plus sombre que le passé. Et donc c'est comment est-ce qu'on arrive à aller vers des imaginaires plus positifs ensemble. Et donc, c'est pas simple. Je ne dirais pas que ce n'est pas facile, mais ce n'est juste pas simple. Ça demande, certes, de décrocher le téléphone, d'aller rencontrer une personne et de débuter à poser des questions. Mais une fois qu'on passe la première étape, les gens sont très libres de s'exprimer, très ouverts. Et donc, je pense qu'on a la chance d'avoir ça. Après, tu me parlais sur la collectivité. C'est vrai qu'à Montpellier, on bénéficie d'un territoire qui est plus favorable. que peut-être d'autres territoires en France, puisqu'on vient avec une collectivité qui est plus enclin sur nos thématiques, on est dans une région qui est plus enclin sur nos thématiques, et même de manière nationale par rapport à l'international, on est dans un pays qui a une certaine volonté. Et donc forcément à Montpellier, il est peut-être plus facile d'entreprendre. Mais au contraire, pour les personnes qui sont sur d'autres territoires peut-être plus complexes, venez vous inspirer sur les territoires, c'est plus simple. Venez vous inspirer de méthodes qui fonctionnent pour les répliquer. et tester en fait en répliquant parce que le problème c'est quand on teste en créant de A à Z et bien ça peut paraître effectivement fatigant de créer quelque chose pour que ça ne fonctionne pas par contre on peut tester à lancer des pierres qui existent déjà sur tout territoire et les créer sur des futurs territoires effectivement quand tu parles de gain de temps en fait j'ai

  • Bérénice d'Holomea

    l'impression qu'on pourrait y mettre le même temps que si on l'avait créé de bout en bout sauf que en fait on peut pas le faire En gagnant du temps sur la partie de création, on s'en accorde sur la partie plutôt adaptation. C'est-à-dire que si on prend une méthode qui marche ici à Montpellier et qu'on l'applique dans une autre ville de France, peut-être que si on la réplique telle qu'elle, ça ne va pas fonctionner parce que les contraintes sont différentes, le contexte est différent, les acteurs sont différents. Donc il y a un besoin d'adaptabilité aussi, d'adaptation des briques dont on se sert en fonction de l'endroit sur lequel on l'applique. Mais du coup, effectivement, comme tu le disais, si en fait on gagne du temps sur la partie création, on s'en libère sur la partie pertinence finalement de la solution proposée.

  • Lucien Bonhomme

    Carrément. Et là, moi, j'ai l'exemple de l'action qu'on a fait en mai dernier avec les journées des métiers de la transition. Un forum des métiers, c'est quelque chose qui est fait partout. Un forum des métiers autour des enjeux de transition sociale, écologique, démocratique, c'est déjà quelque chose d'un peu plus rare. Et en fait, on a vu qu'en Occitanie, ça avait été fait une seule fois avant à Toulouse. Et en France, c'est principalement fait dans la capitale, à Paris. Et on s'est dit, pourquoi est-ce que dans des régions dynamiques comme la nôtre, on n'a pas encore de forum spécialisé autour des métiers de la transition ? Parce qu'il existe des forums de métiers, plein, et c'est formidable. Par contre, il existe des forums de métiers autour du commerce, autour de l'hôtel de restauration. Mais par contre, on n'a pas de forum autour des métiers de la transition. Et donc, on s'est dit, il existe ça à Paris, des focus métiers de la transition. Il existe même ça qui venait d'être créé. un an avant à Rennes avec le forum Séisme et on s'est dit on va rencontrer ces acteurs. On va rencontrer le Réses qui fait ça à Paris, on va rencontrer Ambition Transition qui fait ça aussi à Paris, on va rencontrer l'association Séisme, Arthur Gosset et Hélène Cloître qui ont créé sur Rennes à peu près la même ambition et on va les rencontrer pour s'inspirer, leur demander conseils, leur demander ce qui marche, ce qui ne marche pas chez eux et ensuite avec cette matière-là, ça nous a permis de nous projeter encore plus rapidement. dans la conception de la journée. Et donc en mai, on a pu avoir des éléments qui ressemblaient à ce qui avait été fait à Rennes, dans le forum séisme, mais aussi avec la collaboration d'acteurs type le réseau étudiant pour une société écologique et solidaire, le RESES, pour apporter aussi tout ce qui était formulation de la mise en forme de la journée, que ce soit des parcours, etc. Donc en fait, ces rencontres-là, préliminaires, nous ont permis de gagner un temps énorme et aussi une conception. de l'outil de la journée qui était aussi plus facilitant. Donc en effet, aller s'inspirer, aller toquer aux portes d'autres projets qui existent, c'est un gain de temps et même je dirais plus, c'est un gain d'efficacité aussi. Au-delà du temps, on fait quelque chose qui a fonctionné ailleurs, on le teste pour le faire fonctionner chez nous, et quand ça fonctionne, on se dit que les autres ont déjà tenté plein de choses, et que nous aussi, au final, ça valide l'hypothèse que ça peut marcher aussi chez nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Écoute, c'est hyper intéressant, et vraiment, je pense que c'est bien de se le redire, même si des fois, ça passe un peu pour du bon sens, mais en réalité, c'est... C'est bien aussi de se le rappeler, surtout dans ce domaine-là où effectivement il y a beaucoup d'initiatives de partout et ça reste à des petites échelles, donc c'est important aussi d'avoir cette connaissance-là. Est-ce que cette coopération, donc tu as dit qu'elle n'était pas simple, etc., elle est vraiment source de richesse et moi j'ai bien compris là les avantages que ça peut avoir de se relier à un écosystème tel que celui-ci. Est-ce que tu vois des limites ou des difficultés, des choses qui... des externalités négatives ?

  • Lucien Bonhomme

    La limite, je pense qu'elle va être au moment où on se dit Ok, on y va pour créer avec plusieurs acteurs. Il faut qu'on ait la capacité d'une gouvernance claire sur cette coopération-là. Et ça, je pense que c'est des termes qui vont vous parler autour des enjeux de gouvernance parce que c'est vraiment Comment est-ce qu'on agit ensemble ? Une fois qu'on s'est dit Ok, on agit ensemble, mais ensuite, comment est-ce qu'on le fait ? Parce qu'il y a forcément, il faut remplir le gap entre on le fait et on sait à quoi ça va ressembler. Et sur la gouvernance, c'est se donner les responsabilités de tout un chacun. Parce que le risque, c'est qu'on se lance dans un projet avec, mettons, trois acteurs par exemple, et que tout le monde fait la même chose ensemble. Par exemple, tout le monde va chercher le même lieu, et en fait, on va tomber tous d'accord sur le même lieu, et ça nous aura pris deux semaines pour trouver en fait la même réponse. Ensuite, on va tous chercher, on va tous créer des supports. Et donc c'est vraiment important que dès le début... de nos projets qu'on a envie de créer en coopération, on se met le cadre de responsabilité, de comment est-ce qu'on va fonctionner ensemble, qui fait quoi, et qui prend la décision en toute autonomie, puisque c'est dans le cadre de sa responsabilité à lui. Et c'est important de, dès le début, mettre au clair les choses-là. Sinon, on va clairement vers une usine à gaz qui va prendre trop de temps, qui va être au final, qui va nous dégoûter du travail ensemble. Alors que c'est tout l'inverse. En s'entourant de plein de personnes, on est censé être au moins plus efficace que si on le faisait seul, puisqu'on a plus de tête à réfléchir, plus de main à décrocher. Et donc c'est vraiment important, sinon, d'arriver à se définir comment est-ce qu'on travaille ensemble pour ne pas atteindre une limite qui, en fait, devient un danger à la coopération, parce qu'on sait très bien à quoi ça peut ressembler des usines à gaz dans un projet. et c'est tout l'inverse dans ce qu'on veut créer, surtout dans les thématiques de transition. On veut que les choses aillent vite et fort et c'est pour ça que la coopération est un formidable outil pour aller vite et fort. Par contre, il faut faire attention à ce que ça ne se retourne pas vers nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Oui, mais en fait, ce que tu dis, ça fait vraiment écho au mode de fonctionnement en collectif et c'est exactement ce que tu as dit, c'est-à-dire qu'on a défini un projet, on sait qu'on est plusieurs à vouloir y aller, on a des compétences complémentaires et après, la question se pose de comment on s'organise pour mener à bien ce projet-là. Et effectivement, souvent, on a tendance à répliquer des fonctionnements qu'on a déjà eu dans des anciennes structures ou avec lesquels on a grandi. Et comme tu dis, soit à se séparer les tâches et du coup, avoir au final un fonctionnement qui est peu coopératif parce que tu perds l'interaction, juste lui, il fait ça et puis nous, on fait ça et puis voilà. Ou alors, comme tu dis, à répliquer et à faire ensemble, mais en fait, au final, tu dépenses deux fois plus de ressources. Et donc, il y a réellement un enjeu à réapprendre à fonctionner collectivement. à se répartir le travail, à faire circuler les informations, à prendre des temps aussi de hauteur de comment on a fonctionné ensemble et qu'est-ce qu'on a produit, et aussi des prises de hauteur sur le besoin. C'est-à-dire que le besoin quand on a commencé le projet, c'était ça. Aujourd'hui, il s'est passé ça. Il y a eu telle personne qui est venue me voir, qui m'a dit quelque chose. Il y a eu un élu à la mairie qui a changé. enfin un contexte, une contrainte extérieure, tel financement finalement on ne l'a pas eu. Mais en fait c'est important aussi de se dire dans quelles conditions est-ce qu'on a décidé d'aller vers cet objectif et quelles sont les conditions aujourd'hui, est-ce qu'elles sont toujours adaptées à l'objectif qu'on s'est donné et du coup de savoir faire ce réajustement aussi.

  • Lucien Bonhomme

    Et moi j'ajouterais à ta remarque parce qu'effectivement il faut toujours faire attention, est-ce qu'on répond toujours aux besoins et est-ce que le contexte évolue ? Et je rajouterais, moi, la brique de l'intention. Est-ce que l'intention est toujours partagée ? Et est-ce qu'elle est respectée de tout le monde ? C'est-à-dire, est-ce que quand on propose un projet en collectif, moi, toujours, je fais un tour de table de c'est quoi votre intention pour ce projet-là, sans avoir commencé à parler et à détailler le projet. pour qu'au contraire l'intention soit la plus sincère possible et pas influencée. Et ensuite, ça nous permet de dire Ok, telle personne, je sais que sur ton projet, ce qui m'intéresse, c'est ça. Par contre, cette Ausha ne m'intéresse pas parce que je n'ai pas de compétences et je n'ai pas d'affect là-dessus. Et donc, c'est toujours important d'arriver à identifier aussi les intentions des partenaires avec qui on agit pour ne pas leur demander des choses qui ne les intéressent pas et donc qui risquent d'être improductifs dessus parce que c'est humain. On ne va pas mettre la même énergie quand on fait quelque chose qui ne nous intéresse pas. Et on revient sur des modèles, comme tu disais, de fonctionnement qui est de l'ancien monde, si on peut l'appeler comme ça, ou l'actuel monde. Et puis, l'intention, c'est aussi utile, je pense, pour tous s'aligner ensemble. Donc, c'est important d'avoir les intentions de chaque acteur et ensuite, avec ça, de créer l'intention commune pour valider que derrière l'intention, effectivement, le besoin est rempli. Et je trouve que c'est hyper intéressant de faire des tours d'intention. et d'être assez clair avec ces acteurs avec qui on va agir, de leur demander, vous, c'est quoi ? Pourquoi est-ce que vous êtes là, à votre avis ? En tout cas, qu'est-ce que vous avez envie d'apporter ?

  • Bérénice d'Holomea

    Je trouve que c'est vraiment un outil très concret de faire ce tour de table-là en démarrage de projet ou même dans les temps réflexifs. Et ça rejoint la question du sens. Parce que du coup, quand tu poses ton intention, tu exprimes aussi ce qui fait du sens pour toi, perso, et dans le projet. Donc je trouve que c'est super intéressant et à mon avis c'est un outil qui peut être vraiment réutilisé dans plein de contextes. Donc trop bien, merci.

  • Lucien Bonhomme

    Oui carrément, le sens moi c'est vrai que je le mets derrière la notion d'objectif, parce que ça parle à tout le monde quand je fais des présentations de parler d'objectif et pas de sens. Après ça ne veut pas dire que, comme tu le disais, il faut des temps de prise de hauteur qui est nécessaire pour se dire ok est-ce que là au final chacun n'a pas un peu changé parce que peut-être... Ils ont plein d'autres projets à côté, donc peut-être qu'un projet a plus de place qu'ils ne le pensaient, et donc ils ont moins de temps, etc. Parce que c'est aussi important quand on est sur de la collaboration, de prendre soin des gens avec qui on travaille. Et avec le prendre soin, ça peut passer par rien que la phrase de comment ça va ? Sincèrement, comment est-ce que ça se passe en ce moment pour toi ? Et en fait, c'est nécessaire d'avoir aussi ces temps-là où on discute profondément de comment est-ce que les gens se sentent, pour comprendre. l'énergie actuelle de l'équipe. Et alors, certaines fois, je me prends des petites réflexions de les tours de météo, ça sert à rien, etc. Le tour de météo, donc météo, c'est en gros, dès qu'on débute une réunion presque, tout le monde s'exprime sur comment est-ce qu'il va lui-même et comment est-ce qu'il débute le temps de parole, la journée. Et ça, c'est vraiment important, ce temps de météo pour nous, parce que ça nous permet de situer comment est-ce que la personne arrive. Et ça nous permet de légitimer ses actions ensuite. ça produit en fait ça évite de produire de la frustration si on a une personne au final on voit que toute la journée elle est fatiguée ou que pendant un mois elle a pas été beaucoup sur le projet, ben en fait on aura compris avant, grâce à des temps d'échange que ça vient de telle ou telle chose et ça c'est important de faire ces temps de questions non seulement pour, comme je le disais, d'avoir de la compréhension sur l'équipe mais aussi rien que, ben voilà, prendre soin des gens et s'intéresser aux gens Parce qu'au-delà de créer des projets ensemble, ce qu'on souhaite aussi, c'est juste être des individus qui agissent. Et donc, pour être des individus qui agissent, il faut juste prendre soin d'abord de l'individu aussi.

  • Bérénice d'Holomea

    Totalement d'accord. Et je trouve que ça reboucle bien avec ce avec quoi on a commencé, sur l'individu et son pouvoir d'action, à la fois dans sa volonté de créer quelque chose d'alternatif, ou dans son contexte. En fait, tout est lié. c'est à dire qu'on n'est pas juste des pions dans des structures, on est aussi des humains tout simplement et du coup je trouve que ça fait bien le lien avec le début de l'épisode. Ecoute, merci beaucoup pour le partage je trouve que c'est vraiment très enrichissant déjà la manière dont l'assaut l'île des possibles fonctionne, tout cet écosystème qui est autour de ça Et puis, tout ce qu'on a évoqué sur la coopération, moi, je trouve que c'est vraiment les sujets d'actualité dans le domaine de la transition. Et c'est toujours chouette d'avoir ces briques-là pour avancer, pour concrétiser tout ça.

  • Lucien Bonhomme

    Merci Bérénice pour l'occasion de s'exprimer là-dessus, parce que c'est vrai que c'est une notion forte chez nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Merci. L'Île des Possibles agit sur le territoire de Montpellier et plus largement de l'Hérault, sur des questions de climat, de gestion des ressources, de justice sociale. Les activités proposées par l'association sont centrées sur les liens et sur la sensibilisation pour comprendre, apprendre, transformer son quotidien. vers un futur plus souhaitable. Ces activités sont complémentaires avec celles de la Fabrique des Possibles, également basée à Montpellier, qui s'adresse aux organisations et aux structures professionnelles. En effet, pour soutenir et concrétiser la transition écologique et sociale, il s'agit d'accompagner à la fois des individus et leurs projets, mais aussi de faire évoluer les structures vers de nouveaux modèles. La question centrale qu'adresse l'Île des Possibles, c'est en quoi est-ce que le travail contribue au changement de la société ? À quoi est-ce que je vais dédier mon énergie ? Et donc pour répondre à ces questions, l'association propose tout un tas d'activités et donc il y a deux ingrédients majeurs dans ces activités-là. Déjà il y a la création de liens et d'entraide entre des personnes pour pouvoir vraiment impulser des projets plus ambitieux. Et puis il y a l'aspect de sensibilisation, pas seulement à l'échelle de la tête, mais aussi impliquer le cœur, les émotions, ce qui nous fait vraiment avancer profondément. Ainsi que le mouvement, donc faire... corps avec ses convictions et les matérialiser, les concrétiser. Enfin, Lucien nous parle beaucoup de l'écosystème du territoire de Montpellier et des personnes qui sont engagées pour la transition, pour l'impact, qui font partie de cet écosystème-là. Et c'est vrai que coopérer avec cet écosystème, c'est extrêmement important, à la fois pour lancer de nouveaux projets ou pour consolider son projet déjà existant. Ça va permettre de répondre à des besoins qui sont systémiques et qui sont complexes. En répondant à plusieurs, on a une meilleure vision de la réponse qui peut être apportée. Et puis ça permet aussi de s'inspirer de personnes qui ont déjà parcouru un bout de chemin, de s'inspirer aussi de témoignages qui sont divers et variés, et puis de pouvoir voir les opportunités aussi qui se dégagent de cet écosystème. Pour coopérer, pour se mettre en lien, le conseil de Lucien, c'est vraiment de ne pas hésiter à rencontrer les personnes, à discuter, à échanger, à partager, en tout cas vraiment à ouvrir le dialogue et à prendre du temps, même si on a l'impression que ça... consomme notre temps, en fait en réalité on en gagne énormément. En allant voir ce qui s'est fait ailleurs, même sur d'autres territoires, d'autres initiatives, et en demandant des conseils, ça permet en fait de proposer quelque chose qui est plus pertinent et plus efficace. Et enfin, les éléments essentiels de la coopération entre les acteurs de la transition et de l'impact. Déjà quand on a défini qu'on voulait travailler ensemble et ce vers quoi on aimerait tendre et ce qu'on aimerait réaliser, c'est vraiment important de définir aussi comment est-ce qu'on fonctionne ensemble. les modes de fonctionnement de notre collectif, qui prend quelle décision, qui prend quelle responsabilité, comment on fait circuler les informations, quels sont les temps de prise de hauteur, quel est le contexte, etc. Et puis de prendre soin des personnes qui contribuent à ce projet. Et donc ça, ça passe également par bien se comprendre, bien communiquer avec les autres, etc. Retrouvez les épisodes de la fluence une fois par mois. Ils forment un recueil de témoignages de vécu liés aux transformations des fonctionnements collectifs qui vous permettra d'avoir des clés pour faire évoluer à votre échelle votre environnement professionnel. Pour ne rater aucun épisode et pour faire grandir ce podcast, vous pouvez en parler autour de vous. Vous abonnez sur votre plateforme d'écoute préférée et nous laissez des étoiles si vous nous écoutez depuis Spotify ou Apple Podcast. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de la fluence.

Description

La Fluence, le podcast qui explore la coopération 🔎

Dans cet épisode, nous explorons la coopération avec Lucien Bonhomme, coordinateur de l’association l’Île des possibles. Cette structure basée à Montpellier a pour mission de sensibiliser le grand public sur les enjeux de transition écologique et sociale. Dans cet épisode de la Fluence nous abordons la coopération sur le territoire de Montpellier entre les acteurs de la transition et de l’impact, au travers du réseau construit par les activités de l'île des possibles.

C’est tout un écosystème, riche en interactions et en partage !

---------------

🌟 Les apprentissages à retenir de cet épisode :

  • Pour soutenir et concrétiser la transition écologique et sociale, il s’agit d’accompagner à la fois des individus et leurs projets, mais aussi de  faire évoluer les structures vers de nouveaux modèles. 

  • La question centrale à se poser pour cela : en quoi le travail contribue au changement de la société ? A quoi je dédie mon énergie ?

  • Il y a deux ingrédients majeurs dans les activités de l’association : 

    • créer du lien et de l’entraide entre les personnes pour impulser des projets ambitieux 

    • sensibiliser en impliquant têt, cœur et corps

  • Coopérer avec son écosystème pour lancer de nouveaux projets ou pour consolider son projet, permet de répondre à des besoins systémiques et complexes comme ceux des collectivités, de s’inspirer d’initiatives déjà concrétisées et de voir les opportunités.

  • Les éléments essentiels de la coopération entre acteurs de la transition et de l’impact : 

    • bien définir comment on fonctionne ensemble et qui prend quelle responsabilité, comment on fait circuler les informations, quels sont les temps de prises de hauteur sur le collectif et le contexte…

    • prendre soin des personnes qui contribuent à un projet collectif : prendre le temps de se comprendre et de communiquer.


En savoir plus : 

L’île des possibles

La fabrique des possibles

Musiques par Vito Bendinelli


Pour retrouver les prochains épisodes : 

Instagram

Linked In

Site Holomea


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Bérénice d'Holomea

    Bonjour à toutes et à tous, je m'appelle Bérénice, je travaille chez Holomea et je suis passionnée par la bio-inspiration et la manière dont fonctionnent les humains entre eux. Bienvenue sur la Fluence, le podcast qui explore la coopération. Aujourd'hui, je rencontre Lucien Bonhomme, coordinateur de l'association L'Île des Possibles. Cette structure est basée à Montpellier et a pour mission de sensibiliser le grand public sur les enjeux de transition écologique et sociale. Dans cet épisode de la Fluence, nous abordons la coopération sur les territoires de Montpellier entre les acteurs de la transition et de l'impact au travers du réseau construit par les activités de L'Île des Possibles. C'est tout un écosystème riche en interactions et en partages. Bonjour Lucien, bienvenue sur le podcast La Fluence qui explore la coopération. Est-ce que tu pourrais en quelques mots te présenter et présenter l'association L'Île des Possibles ?

  • Lucien Bonhomme

    En quelques mots c'est ambitieux, mais bonjour ! Moi du coup je suis coordinateur de la vie associative de l'asso L'Île des Possibles. L'Île des Possibles, on agit sur le territoire montpellierain éroté. depuis trois ans avec une volonté forte d'aller prôner des notions de reliance avec les enjeux climatiques de biodiversité de ressources et de justice sociale pour les citoyens pour qu'ils puissent comprendre apprendre et transformer leurs comportements dans leur vie du quotidien.

  • Bérénice d'Holomea

    Très bien et depuis quand est ce que ce projet existe qu'est ce qui a généré sa création ?

  • Lucien Bonhomme

    Quand je suis arrivé, au début, je suis arrivé moi en alternance sur l'entreprise qui s'appelle la Fabrique des Possibles. Donc il faut bien faire le distinguo entre la Fabrique et l'Île des Possibles. La Fabrique, c'est l'entreprise. L'Île des Possibles, c'est l'association. Donc moi, je suis arrivé il y a maintenant quatre ans sur l'entreprise. J'étais arrivé en alternance avec mon master Management de la transition écologique et de l'économie circulaire à l'Université de Montpellier, où j'ai rencontré Adrien Conti, qui était l'initiateur de l'entreprise. Avec lui, on a travaillé ensemble. pendant environ quatre mois sur des missions de lancement aussi de l'entreprise parce qu'elle était aussi assez récente. Et puis moi, j'ai pris en charge au maximum des activités qui étaient plutôt des activités qui se font dans le non lucratif. Donc j'étais animateur et je le suis toujours de la fresque du climat. Donc j'ai commencé à animer sur notre lieu parce qu'on a la chance d'être sur The Island, qui est un tiers lieu coworking sur l'avenue de Toulouse. Et donc on avait des salles à disposition qu'on pouvait utiliser le soir. pour faire des ateliers, type fresques, climat, biodiversité, des ateliers de tonne. Et moi qui avais un peu cette envie et cette compétence d'animer ces ateliers plutôt pour les citoyens le soir, on a créé cette dynamique qui était impulsée par l'entreprise. Donc ça, ça a duré environ 4 mois jusqu'à un moment où Adrien est parti rencontrer à Nantes un projet qui s'appelle Openland. Et en fait, il est revenu de ce projet-là en me disant, Lucien... Il y a des gens qui font la même chose que nous à Nantes, c'est-à-dire qu'ils ont une entreprise, mais ils ont aussi construit une association pour prolonger leur mission d'entreprise, c'est-à-dire de transformation des organisations lucratives vers des modèles de soutenabilité forte. Mais en fait, ils le font en prolongeant leur mission vers des citoyens, des individus, avec un cadre non lucratif et donc une structure juridiquement séparée. Et donc, il est revenu de ça en janvier 2022. On a commencé à se créer en association sur le lieu pour créer l'association L'Île des Possibles. Et donc c'est là qu'a été la séparation entre la Fabrique des Possibles et L'Île des Possibles. Ça a été acté avec une AG qu'on a créée notamment avec les fondateurs du lieu. C'était avec David Cost, co-fondateur de Pâtes Blanches, l'agence de communication et de conseil à Impact, qui est aussi sur le lieu, Arthur Milleri, gérant de The Island, donc le tiers-lieu EcoWorking. Et puis, Adrien Conti pour la fabrique des possibles. Et donc, tous les trois, Adrien, David et Arthur, se sont dit Mais nos structures agissent déjà dans cette thématique-là, mais elles agissent pour des personnes qui ont les moyens, des structures morales, des organisations, des collectivités, des entreprises. Mais en fait, comment est-ce qu'on fait pour que notre lieu continue d'être un lieu de rencontre et d'échange pour les individus ? Et donc ça, on ne pourra le faire qu'avec un véhicule associatif non lucratif. Et donc, ils se sont décidé de créer cette association-là. Et donc moi, mon alternance a été basculée sur l'association pour animer la vie de l'association. Donc c'était la vie du lieu, avec des ateliers, mais des conférences aussi. Et de plus en plus, on est monté sur des organisations extérieures. pour des choses de sensibilisation.

  • Bérénice d'Holomea

    Tu dis que l'action auprès des publics citoyens, elle soutient les actions des organisations. En quoi, enfin, quel est le lien entre les deux et pourquoi est-ce que finalement s'adresser à des professionnels ou à des structures professionnelles, ça ne suffisait pas dans les questions de transition ?

  • Lucien Bonhomme

    En fait, ce qui est ressorti de la rencontre avec Openland, qui a commencé en janvier 2022, ça a vraiment été de se dire, on a... besoin de continuer de faire avancer tout le monde en même temps, que ce soit l'État, les entreprises et les citoyens. Forcément, à des vitesses différentes et des impacts différents, mais par contre, on a besoin que tout le monde s'y mette. Et en fait, on s'est dit, pour aller parler aux citoyens, il faut qu'on aille leur parler sur l'accompagnement de leurs projets. Et c'est pour ça qu'en rencontrant Openland, la grosse impression qu'ils nous ont donnée, c'est qu'Openland, et donc nous maintenant aussi, on accompagne... l'économie actuelle à la transition de l'économie actuelle, la transformation en les accompagnant sur l'intégration de leur business model avec plus de respect du vivant, reliance entre êtres humains, et aussi maintenant les individus qui souhaiteraient porter des projets, découvrir des projets, pour accompagner une économie en émergence. Donc pas l'économie actuelle, mais plutôt l'émergence d'une nouvelle économie, une économie qui régénérerait du coup nos capacités climatiques. biodiversité, de ressources naturelles et de justice sociale.

  • Bérénice d'Holomea

    D'accord, donc en fait c'est très complémentaire entre une personne qui va être dans une entreprise classique mais qui va vouloir contribuer à des alternatives pour faire émerger la transition écologique et sociale et la concrétiser. Et donc du coup cette double cible finalement ça vous permet d'accompagner la transition dans son ensemble.

  • Lucien Bonhomme

    On s'est toujours dit de toute façon les entités elles allaient à la même mission, réparer le vivant. réparer la terre. On y va par contre avec différents canaux donc effectivement les entreprises d'un côté et les individus de l'autre et les individus on va chercher des citoyens qui sont curieux mais aussi des citoyens qui souhaitent agir au sein de leur entreprise et donc pour ça on a aussi été fort de l'expérience de Open Land qui elle les accompagne sur comment est-ce qu'on devient un peu intrapreneurial dans nos entreprises mais ça peut être aussi des citoyens qui souhaitent se reconvertir qui sont actuellement en poste qui viennent sur des temps personnels. Et en fait, avec cette rencontre-là, ça les fait se questionner sur leur sens au travail, leur temps au travail, où est-ce qu'ils veulent mettre leur utilité, leur énergie. Et puis, la question phare sur l'association, c'est à quoi est-ce que nous servent nos huit heures de travail par jour ? Est-ce qu'on les met au bon endroit ? Est-ce qu'on les met au service d'une cause qui nous impacte ? Comment est-ce que le travail contribue à la société ?

  • Bérénice d'Holomea

    Moi, je partage totalement cette vision. Je pense que le travail, c'est au cœur de nos vies et de nos sociétés. Et du coup, c'est hyper important, selon moi, de se poser la question de à quoi je contribue et aussi quelle expérience je vis. Est-ce que je viens tous les jours et en fait, je le fais parce qu'il faut le faire ou est-ce que je viens et j'ai l'envie profonde de réaliser ce travail-là parce que je crois en ce à quoi il va contribuer et ce en quoi ça va résulter finalement.

  • Lucien Bonhomme

    C'est assez intéressant. Sur l'assaut, quand on a commencé à la créer, les gens étaient vraiment venus pour découvrir un peu ce nouvel outil, qui était du coup une plateforme de sensibilisation, une plateforme aussi de discussion, parce que c'est ça aussi que nous permet le lieu The Highlands, c'est d'avoir un vrai lieu de rencontre agréable, posé, avec plein de bienveillance tout autour. Et donc les gens ont commencé à se confier et à se rencontrer, et c'est toujours ce qu'on continue d'impulser dans nos formats. C'est d'avoir toujours beaucoup de conversationnel, d'entraide, de solidarité. Et ça, ça aide beaucoup les gens de découvrir des structures différentes parce qu'en fait, ça leur donne plein de champs d'action. Parce que c'est compliqué à une personne de lui dire Va sur telle ou telle thématique si eux, ils ont travaillé toute leur vie sur une autre thématique différente. Et en fait, en leur montrant une diversité d'acteurs qui existent sur le territoire, c'est plus facile pour eux de s'imaginer leur futur adapté.

  • Bérénice d'Holomea

    En fait, j'imagine que d'une part, c'est super inspirant parce qu'on rencontre des gens qui ont fait un bout de chemin qu'on essaye de parcourir. Et en plus de ça, ça peut aussi peut-être créer des synergies, rencontrer des personnes qui ont déjà les compétences que nous, on cherche à avoir. On peut du coup se développer. On peut aussi créer des partenariats, des alliances avec tout un réseau de personnes qui sont déjà à différents stades dans la transition.

  • Lucien Bonhomme

    Absolument, ça me rappelle un événement qu'on avait créé et sur lequel on prend pour exemple pour refaire cette année plein d'événements dans ce style-là, où on avait créé un peu une rencontre de la communauté, on en avait créé deux en 2023. L'idée, c'était d'avoir... On avait fait venir les communautés de Make Sense, de la Fresque de la Biodiversité, de l'Atelier du Déclic. On les avait fait venir sur une soirée très informelle. Chacun ramenait son petit plat et tout. Moi, j'avais juste préparé deux slides pour présenter juste le lieu et l'assaut. Make Sense avait fait la même chose. Fresque de la Biodiversité avait fait la même chose. Et en fait, de nous avoir rencontrés dans ce lieu-là, chacun ensuite m'avait... Enfin, des personnes m'avaient dit, est-ce que je pourrais prendre la parole à la fin pour juste parler de mon projet ? Si jamais ça intéresse certaines personnes. Et moi, j'avais directement dit oui. Et en fait, ça avait fonctionné parce que, je me rappelle, ça avait créé des discussions autour de... Il y avait deux personnes qui avaient présenté les projets et ces deux personnes-là avaient eu de l'entraide là-dessus. Et ça me fait penser à un autre projet, à un autre atelier qu'on proposait en tout cas l'année dernière. Ça s'appelle Premier Acte. C'est de Ticket for Change. C'est un atelier assez bien où on se visualise entre petits groupes. Quelles sont les compétences ? qu'on donnerait à chacun. Avec ces compétences-là, qu'est-ce qu'on souhaite faire dans le futur ? Et ensuite, ça prend quoi cette forme dans le futur ? Quel est le projet dans le futur que je souhaite entreprendre ? On le met au pot commun, ce projet-là, et les gens viennent amonder le projet. Par exemple, tiens, moi je connais telle ou telle personne qui peut t'aider dans la réalisation de ton projet, etc. Et ce genre d'outil-là, on adore. On adore parce que ça crée vraiment du lien opérationnel, de l'entraide, et moi je trouve que c'est quelque chose dans la transition, qu'il faut qu'on arrive à préserver. C'est cette entraide-là. On fait partie d'un milieu très jeune, enfin très jeune, je me comprends, mais qui est en tout cas en pleine mutation. Il faut qu'on arrive à préserver cette bienveillance et ce cadre d'entraide qui nous permet d'aller impulser des projets encore plus ambitieux. Et c'est notamment ce que je disais au début, c'est notamment ce qu'on va reproduire maintenant avec l'aide du Social Bar et de Mon Job de Sens. On a créé des forums. des temps qui s'appellent les apéros de la transition qui se passeront tous les deux mois là-bas sur le Social Bar. On va permettre aux personnes de se rencontrer, s'entraider et découvrir des enjeux. Le prétexte, on va donner à chaque fois une thématique autour de l'apéro, mais ça va être qu'un prétexte pour impulser des discussions parce que l'envie, c'est que les personnes continuent de présenter leurs propres projets, demander de l'aide, co-développer peut-être des solutions, etc. Et donc, on essaye toujours de mettre en avance cet aspect de lien. Merci. Et ça, c'est quelque chose que je n'ai pas dit tout à l'heure sur quand on crée des événements sur le lieu, même de manière générale, quand on crée des événements, on essaie toujours de faire attention à ce que ça ne soit pas que la tête qui soit alimentée, c'est-à-dire pas que de la descente de connaissances et de l'information, du partage d'informations, mais que ça soit aussi le cœur, les émotions qui soient à aller chercher. Donc, quand on va aller travailler sur, par exemple, des ateliers type Ikigai, on va demander quel est le sens qu'on veut mettre dans sa vie. Quand on va aller travailler sur notre éco-anxiété, quand on va aller travailler sur des dynamiques... de désirabilité, d'imagination et de créativité. Donc ça, on va aller travailler vraiment les émotions, ce qui nous fait avancer en fait. Et puis on va aussi aller travailler le mouvement avec l'association. Comment est-ce qu'on fait corps avec nos convictions et comment est-ce qu'on les rend visibles, nos convictions, avec nos actions. Donc ça peut être sur des chantiers participatifs qu'on a pu contribuer et participer sur l'année 2022 et 2023. Ça peut être des moments aussi tout simplement de ramassage de déchets, mais ça peut aussi être sur de la mise en mouvement entre personnes, comme on a fait avec du lancement de projet, où on a pu accompagner des personnes à se lancer sur leur projet.

  • Bérénice d'Holomea

    Pourquoi selon toi c'est important d'avoir cette approche tête-coeur-corps ? Qu'est-ce qui fait que finalement c'est essentiel dans l'organisation de tous vos événements ?

  • Lucien Bonhomme

    Alors c'est vrai que c'est un truc qui est vraiment arrivé... Tout de suite sur la table, quand je discutais avec les co-présidents, c'était qu'il fallait qu'on garde toujours que nos événements aient une reliance tête-coeur-corps. Pourquoi ça en fait ? Et je vais essayer de citer Emmanuelle Delrieux, qui est une éco-psychologue et psychologue développementaliste sur Montpellier. Elle est formidable cette femme. Si vous avez l'occasion de chercher l'école de la transition intérieure sur Internet, ou Emmanuelle Delrieux, elle vient à intervenir souvent sur l'association et toujours nous dire ça ne peut pas être que la tête qui décide. La tête décidera en fonction de nos convictions profondes. Et en fait, nos convictions profondes viennent de notre cœur. Viennent de nos émotions, viennent de nos relations qu'on a pu découvrir, de nos liens qu'on a pu tisser. Et en fait, ça ne va pas forcément... Il va falloir, pour se mettre en mouvement, que nos émotions et nos connaissances se mettent en lien et créent une ligne verticale pour qu'on ait des actions qui soient en cohérence. avec nos convictions parce que sinon ça crée des... j'ai plus le terme exact, mais des...

  • Bérénice d'Holomea

    Des dissonances cognitives.

  • Lucien Bonhomme

    Des dissonances cognitives, qui font qu'on va agir d'une manière qui ne ressemble pas à notre fort intérieur. Par exemple, ça arrive souvent avec les personnes qui rentrent en burn-out climatique, où en fait, ils vont continuer d'agir dans une entreprise qui ne répond plus à leurs convictions personnelles. Et en fait, discrètement et au fur et à mesure du temps, elles vont commencer à développer un burn-out. Et elles ne feront pas tout de suite le lien avec tout l'enjeu environnemental qu'elles tiennent à l'intérieur. Mais en fait, c'est leurs actions qui rentrent trop en dissonance avec leur fort intérieur. Et donc ça, c'est pour ça qu'on essaye au maximum de toujours faire en sorte que nos émotions soient alimentées par de la connaissance scientifique, donc avec des ateliers, et que ces actions-là, et que les actions qui en découlent, soient du coup en totale cohérence. avec nos connaissances et nos envies profondes.

  • Bérénice d'Holomea

    En fait, je trouve ça intéressant parce que nous, dans nos accompagnements, dans nos ateliers aussi, souvent on parle d'approche tête-cœur-corps comme ce que tu viens de citer. Le mot corps, nous, on l'a interprété différemment, mais du coup, c'est hyper intéressant aussi d'avoir ton retour. Mais nous, c'est aussi dans le vécu, dans l'expérience que tu vis. Tu vois, quand tu parlais de mouvement, Par exemple, de faire des ateliers en extérieur avec des marches, des choses comme ça, où physiquement, tu ressens aussi, au-delà des émotions, mais aussi dans le corps. Et du coup, cette approche-là, le fait de relier les trois, fait que tu as vécu une expérience qui est transformative et qui fait que maintenant que tu as vécu ça, quand tu reviens dans ton contexte... Tu vois les choses forcément différemment. Mais du coup, je trouve ça aussi génial de le relier à quelles actions, finalement, maintenant que j'ai eu cet alignement, que je l'ai vécu, qu'est-ce que je mets en place derrière ? Et comme tu dis, les actions qui font corps avec ce qu'on a vécu juste avant. Donc, il va être intéressant.

  • Lucien Bonhomme

    Oui, je pense que ça peut prendre plein de formes dans son quotidien. Il faut aussi se donner le temps. à la réflexion, à l'introspection. Et pour ça, c'est vrai qu'il y a des moments où on a besoin de ne rien faire. C'est notamment dans un des supports qu'on aime diffuser, qui s'appelle la Catalyse, pour un peu apprendre quels sont le constat du monde actuel et puis les inspirations pour entreprendre de nouvelles choses et de choses plus durables. On commence par le fait de se dire, déjà, il faut se mettre au ralenti, il faut se stopper, voire. Et ça, il y a eu des occasions qui nous ont permis de se stopper, que ce soit la crise Covid, pour se reposer les bonnes questions sur qu'est-ce qu'on a en face de nous et où est-ce qu'on veut aller. Et une fois qu'on s'est permis ça personnellement, je pense que ce qui est important, c'est ensuite, si on y arrive, c'est de se relier avec des gens. C'est pour ça aussi que sur l'assaut, on prête une attention particulière à l'esprit de rencontre et de bienveillance, parce qu'une fois qu'on sait où est-ce qu'on souhaiterait aller, on a besoin de se rencontrer. On a besoin de se rencontrer pour, déjà, ne pas faire d'impair avec quelque chose qui pourrait déjà être fait avec quelqu'un ou une structure. Mais c'est aussi une source d'inspiration incroyable de découvrir son écosystème qui nous entoure. Et moi, j'adore quand, sur des formats qu'on propose, des personnes viennent me voir et me disent Je suis nouveau, nouvelle à Montpellier. J'ai vu votre programme passer. Je me suis dit, il faut que j'aille le découvrir parce que ça a l'air d'être un formidable outil de rencontre rapide. de plein de gens. Et ça, en effet, c'est ce qu'on a envie de faire. C'est qu'on a envie que ça soit une plateforme de rencontres de plein d'écosystèmes. Nous, on a un écosystème assez large maintenant de connaissances du territoire et on essaye au maximum de le mettre en avant, ce territoire-là. On essaye de le mettre en avant au maximum parce que on considère que, comme je te le disais, les personnes ont besoin de sources d'inspiration parce que si on leur donne qu'un seul chemin, et que malheureusement elles n'arrivent pas à bien rentrer dans ce chemin-là, et bien ça ne va pas leur donner envie et elles vont garder leur trajectoire actuelle. Et donc il faut qu'on aille toujours vers de l'inspiration diversifiée là-dessus. Et c'est pour ça qu'on rentre en lien avec plein de gens différents. Tu parlais aussi de marche, etc. Ça m'a refait penser à ce qu'on avait créé avec une compagnie de théâtre, Créatures Créatrices, elles sont formidables. On avait créé ça où on faisait des... On avait créé quatre temps différents où on faisait des balades dans la nature. en milieu naturel, avec des interludes et artistiques et de sensibilisation. Et ça, c'était une aventure formidable à faire découvrir les gens. Mais en fait, on a pu créer ce format-là que grâce à la rencontre. que grâce à de la curiosité pour créer une nouvelle opportunité. Et ça aussi, on y croit fort, c'est que la transition est aussi synonyme de création d'opportunités nouvelles.

  • Bérénice d'Holomea

    Tout à fait. Et justement, tu parles d'écosystème. Est-ce que tu peux m'expliquer un petit peu, justement, là déjà sur le lieu The Island, il y a beaucoup d'acteurs et d'actrices de transition. Comment est-ce que vous fonctionnez ensemble ? Et tu m'as parlé aussi d'un réseau d'acteurs. coopération multipartie prenante, elle se passe aujourd'hui ?

  • Lucien Bonhomme

    Alors j'ai bien conscience qu'on a plein d'écosystèmes différents, plein de projets différents avec des structures assez variées, donc ça peut créer des problèmes de visibilité. Après ne vous inquiétez pas, le plus important c'est que vous soyez en lien avec ce qu'on vous propose, donc ne vous formalisez pas avec tous les noms que je vais vous citer là, mais en effet. Déjà, ce qui est important à savoir, c'est que, comme je le disais, l'île des possibles et la fabrique des possibles agissent pour un même projet, qui est le projet Openland. Sur le territoire, du coup, il prend forme d'une entreprise et d'une asso, la fabrique et l'île des possibles. Ça, c'est un peu notre bras armé de l'action. Mais autour de ce noyau, il y a tout un formidable écosystème qui est là grâce à notre lieu, qui est The Island. Comme je le disais, c'est un lieu hybride et avec un espace de coworking. Il a été créé en 2017 par l'agence Pat Blanche, avec vocation forte d'héberger des entrepreneurs du territoire. Et donc, The Island permet d'avoir des personnes avec des profils hyper variés et on se rencontre une fois par mois pour des événements ludiques et de reliance ensemble pour... Apprendre à mieux se connaître, apprendre à mieux découvrir aussi comment est-ce que chacun fonctionne. Et en fait, au travers d'ateliers ludiques, on apprend aussi à travailler ensemble. Et ça, c'est symptomatique quand on arrive sur The Island, c'est qu'on a envie d'entreprendre avec tous ceux qui sont là. Par exemple, actuellement, The Island accueille forcément l'agence Pat Blanche, qui est l'agence de communication et d'impact. Donc, eux vont être avec des grosses entreprises sur la direction. de leur stratégie RSE, mais il va y avoir des entreprises aussi style pragma où ils vont interroger les collaborateurs sur leur qualité de vie au travail. Comment est-ce que c'est ressenti les politiques actuelles dans leur entreprise et comment est-ce qu'on peut mettre en place des accompagnements sur mesure d'entreprise pour faire en sorte que chacun se sente bien quand il vient au travail. Donc ça, c'est hyper intéressant. Et puis, on accueille depuis le début de la saison aussi une association qui s'appelle l'association J'accueille. qui permet de mettre en lien des personnes réfugiées avec des personnes qui ont des espaces dispos dans leur maison pour les héberger. Et en fait, ça fait tellement un terreau d'acteurs différents qu'il y a un million de possibilités à entreprendre quand on a ne serait-ce qu'un tout petit peu envie de créer de nouveaux projets. Et du coup, cet écosystème proche qu'on a grâce à The Island, il est très fédérateur pour entrevoir de nouveaux projets ou consolider. des projets actuels. Parce que ça aussi, c'est intéressant, c'est que dès qu'on a une idée, c'est assez simple de se dire je crois que cette personne-là agit déjà un peu là-dessus. Comment est-ce qu'on peut arriver à contribuer ensemble à quelque chose de plus gros ? Et puis après, il y a tout notre écosystème qui tourne autour. Je parlais tout à l'heure de l'atelier du déclic, qui est en fait un écosystème de fresqueurs et de sensibilisateurs aux enjeux environnementaux, biodiversité, tout ce qui tourne autour. de ces enjeux de sensibilisation, eux, ils rassemblent toute une communauté de facilitateurs à des ateliers de sensibilisation. Donc déjà, c'est en fait une communauté qui rencontre une autre communauté. Mais après, il y a les communautés aussi qui tournent autour de l'emploi. Donc ça, on peut le voir avec Make Sense, on peut le voir avec Mon Job de Sens, qui sont des communautés formidables aussi à rencontrer et à créer des dynamiques. Et rien qu'avec nos trois communautés, que ce soit autour de l'idée possible de l'atelier de clic ou de Make Sense, on peut trouver facilement des synergies. Et je vais citer une dernière communauté sur laquelle on adore aller. Ça va être la communauté qui n'aimerait pas qu'on l'appelle la communauté, mais plus la collectivité. Et agir avec des acteurs de la collectivité, c'est tout aussi intéressant pour comprendre quels sont leurs besoins parce qu'ils ont des fois des problèmes de se faire comprendre sur où est-ce qu'ils ont besoin d'agir. Et ensuite, c'est leur montrer qu'il est possible de répondre à leurs besoins avec des actions ensemble. C'est-à-dire des actions qui vont être propulsées par différents acteurs du territoire. Et que maintenant, la... la logique n'est plus à répondre à un problème par un acteur, mais que maintenant, des fois, le problème, comme c'est des problèmes souvent systémiques, avec plusieurs entrées différentes, peut être répondu avec des multi-acteurs. Et donc ça, ça va être avec un exemple très simple qu'on avait répondu à la métropole de Montpellier qui met en place la politique zéro déchet. Et on a répondu à cette politique-là avec huit acteurs différents, dont nous, où on a proposé... toute une semaine sur les campus à destination des étudiants pour les sensibiliser et les faire agir autour de l'économie circulaire. Et donc ça, ça a retenu l'attention de la métropole parce qu'on a été en capacité de se mettre en lien entre différents acteurs et de faire une proposition cohérente, pédagogique et transformative sur le territoire. Et ça, c'est important aussi de se dire que les collectivités font partie d'un écosystème hyper varié qui des fois ont, comme nous aussi, des problèmes de visibilité. de savoir où est-ce qu'ils veulent agir, où est-ce qu'ils peuvent agir. Mais une fois qu'on arrive à comprendre leurs besoins, je pense que c'est important de leur proposer des solutions variées et complexes, puisque souvent les problèmes sont complexes eux aussi.

  • Bérénice d'Holomea

    C'est sûr que déjà, les problématiques de transition sont complexes et systémiques. Les problématiques de territoire sont complexes et systémiques. Et globalement, ne sont jamais réellement résolues, parce qu'en fait... À chaque fois qu'on a apporté une réponse, ça vient tirer aussi d'autres enjeux. Donc le fait de répondre comme ça avec d'autres acteurs qui ont aussi chacun leur vision des choses et leur expertise, je trouve que c'est vachement intéressant. Du coup, c'est quand même vachement dense comme réseau. Là, tous les acteurs et actrices que tu viens de citer, ça fait beaucoup de monde. Comment, au quotidien, on bénéficie ? de cet écosystème, est-ce que c'est facile de se relier, de se mettre en réseau ? Quand tu dis, si j'ai une idée, en gros, je peux trouver quelqu'un qui va soit consolider, soit créer avec moi quelque chose, est-ce que vraiment concrètement au quotidien, tu trouves que cet écosystème-là, il est facile finalement à vivre ? Comment ces interactions sont sollicitées et sont bénéfiques pour tout le monde ?

  • Lucien Bonhomme

    Moi, je dirais que rien n'est facile. Par contre, c'est souhaitable et en plus, ça fait du bien. C'est souhaitable parce qu'en fait, il faut qu'on arrive à se relier ensemble. Et ça, c'est une notion qu'on porte fort, c'est réparer nos liens. Et donc, pour ça, il faut qu'on arrive à s'ouvrir aux autres. Et là, on bénéficie d'une thématique sur les enjeux environnementaux, sociaux, qui est différente des autres thématiques, qui fait que les acteurs qui occupent cet espace-là sont très ouverts à la discussion. Et donc c'est assez simple que quand on souhaite lancer un projet, quand on souhaite lancer une idée, d'aller dire Ok, je crois que je connais cette personne, je peux lui demander est-ce qu'elle est d'accord pour qu'on échange une demi-heure au téléphone ? Et si ce n'était pas elle la bonne interlocutrice, est-ce qu'elle connaîtrait quelqu'un dans cette thématique plus proche de moi ? Et en fait, ça par contre, ça c'est facile. Ça c'est facile de se dire J'ai besoin de quelque chose, ou en tout cas j'ai envie d'impulser quelque chose. Ce qui est très facile, c'est de se faire accueillir. Et on a ces acteurs-là. qui agissent dans les thématiques de la transition qui sont toujours ouverts au dialogue. Et c'est pour ça que c'est plus facile que dans d'autres secteurs, je pense, d'aller créer de la coopération et créer du lien avec ça. Parce qu'il y a beaucoup moins la dynamique de concurrence qu'il pourrait y avoir sur d'autres secteurs puisque, en fait, habituellement, il faut être réaliste. Peut-être que l'ordre de grandeur, il doit être de 5% des projets qui agissent dans la transition écologique. En fait, il y a encore 95% à aller prendre dans les activités. Donc, on ne va pas se faire concurrence entre nous pour l'instant. Donc, il faut vraiment que tout le monde est conscient de ça et tout le monde est conscient qu'il faut ouvrir les dialogues. Donc, pour ça, c'est super facile. C'est chronophage, ça prend du temps. Ça prend du temps d'aller rencontrer des gens, mais en fait, une fois qu'on l'a rencontré, on épargne le temps de si on avait monté le projet et qu'il foirait parce qu'on n'avait pas répondu de la bonne manière. On gagne du temps parce qu'à tout moment, le projet était déjà répliqué dans un autre territoire et qu'on n'était pas au courant. Et en fait, on perd un temps énorme à refaire, à réinventer la roue. Donc ça, on gagne du temps. Et puis, je dirais que, comme je disais, c'est souhaitable parce que du coup, c'est vraiment ce lien humain qui nous permet d'entreprendre et de vivre et d'avoir ce lien social. Mais c'est aussi bénéfique pour nous. en tant que personne Parce que ça nous enrichit au quotidien de faire des nouvelles rencontres, de créer et de dynamiser notre créativité. Ça, c'est quelque chose qu'on perd énormément. C'est l'envie d'imaginer des futurs. Parce que toujours, ou en tout cas au maximum du temps, quand on propose des projets, on essaie de partir sur la base de pourquoi est-ce qu'on fait ça ? Et en fait, le pourquoi, souvent, il est dans le futur. C'est pour qu'on ait un futur plus désirable, un futur plus souhaitable. Et donc personnellement, ça va nous libérer notre créativité. Et ça c'est important, arriver à se redonner les moyens d'avoir cette créativité-là. Je pense que c'est quelque chose qu'on perd de plus en plus, c'est notre esprit de liberté du futur. On a l'impression qu'il sera toujours plus sombre que le passé. Et donc c'est comment est-ce qu'on arrive à aller vers des imaginaires plus positifs ensemble. Et donc, c'est pas simple. Je ne dirais pas que ce n'est pas facile, mais ce n'est juste pas simple. Ça demande, certes, de décrocher le téléphone, d'aller rencontrer une personne et de débuter à poser des questions. Mais une fois qu'on passe la première étape, les gens sont très libres de s'exprimer, très ouverts. Et donc, je pense qu'on a la chance d'avoir ça. Après, tu me parlais sur la collectivité. C'est vrai qu'à Montpellier, on bénéficie d'un territoire qui est plus favorable. que peut-être d'autres territoires en France, puisqu'on vient avec une collectivité qui est plus enclin sur nos thématiques, on est dans une région qui est plus enclin sur nos thématiques, et même de manière nationale par rapport à l'international, on est dans un pays qui a une certaine volonté. Et donc forcément à Montpellier, il est peut-être plus facile d'entreprendre. Mais au contraire, pour les personnes qui sont sur d'autres territoires peut-être plus complexes, venez vous inspirer sur les territoires, c'est plus simple. Venez vous inspirer de méthodes qui fonctionnent pour les répliquer. et tester en fait en répliquant parce que le problème c'est quand on teste en créant de A à Z et bien ça peut paraître effectivement fatigant de créer quelque chose pour que ça ne fonctionne pas par contre on peut tester à lancer des pierres qui existent déjà sur tout territoire et les créer sur des futurs territoires effectivement quand tu parles de gain de temps en fait j'ai

  • Bérénice d'Holomea

    l'impression qu'on pourrait y mettre le même temps que si on l'avait créé de bout en bout sauf que en fait on peut pas le faire En gagnant du temps sur la partie de création, on s'en accorde sur la partie plutôt adaptation. C'est-à-dire que si on prend une méthode qui marche ici à Montpellier et qu'on l'applique dans une autre ville de France, peut-être que si on la réplique telle qu'elle, ça ne va pas fonctionner parce que les contraintes sont différentes, le contexte est différent, les acteurs sont différents. Donc il y a un besoin d'adaptabilité aussi, d'adaptation des briques dont on se sert en fonction de l'endroit sur lequel on l'applique. Mais du coup, effectivement, comme tu le disais, si en fait on gagne du temps sur la partie création, on s'en libère sur la partie pertinence finalement de la solution proposée.

  • Lucien Bonhomme

    Carrément. Et là, moi, j'ai l'exemple de l'action qu'on a fait en mai dernier avec les journées des métiers de la transition. Un forum des métiers, c'est quelque chose qui est fait partout. Un forum des métiers autour des enjeux de transition sociale, écologique, démocratique, c'est déjà quelque chose d'un peu plus rare. Et en fait, on a vu qu'en Occitanie, ça avait été fait une seule fois avant à Toulouse. Et en France, c'est principalement fait dans la capitale, à Paris. Et on s'est dit, pourquoi est-ce que dans des régions dynamiques comme la nôtre, on n'a pas encore de forum spécialisé autour des métiers de la transition ? Parce qu'il existe des forums de métiers, plein, et c'est formidable. Par contre, il existe des forums de métiers autour du commerce, autour de l'hôtel de restauration. Mais par contre, on n'a pas de forum autour des métiers de la transition. Et donc, on s'est dit, il existe ça à Paris, des focus métiers de la transition. Il existe même ça qui venait d'être créé. un an avant à Rennes avec le forum Séisme et on s'est dit on va rencontrer ces acteurs. On va rencontrer le Réses qui fait ça à Paris, on va rencontrer Ambition Transition qui fait ça aussi à Paris, on va rencontrer l'association Séisme, Arthur Gosset et Hélène Cloître qui ont créé sur Rennes à peu près la même ambition et on va les rencontrer pour s'inspirer, leur demander conseils, leur demander ce qui marche, ce qui ne marche pas chez eux et ensuite avec cette matière-là, ça nous a permis de nous projeter encore plus rapidement. dans la conception de la journée. Et donc en mai, on a pu avoir des éléments qui ressemblaient à ce qui avait été fait à Rennes, dans le forum séisme, mais aussi avec la collaboration d'acteurs type le réseau étudiant pour une société écologique et solidaire, le RESES, pour apporter aussi tout ce qui était formulation de la mise en forme de la journée, que ce soit des parcours, etc. Donc en fait, ces rencontres-là, préliminaires, nous ont permis de gagner un temps énorme et aussi une conception. de l'outil de la journée qui était aussi plus facilitant. Donc en effet, aller s'inspirer, aller toquer aux portes d'autres projets qui existent, c'est un gain de temps et même je dirais plus, c'est un gain d'efficacité aussi. Au-delà du temps, on fait quelque chose qui a fonctionné ailleurs, on le teste pour le faire fonctionner chez nous, et quand ça fonctionne, on se dit que les autres ont déjà tenté plein de choses, et que nous aussi, au final, ça valide l'hypothèse que ça peut marcher aussi chez nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Écoute, c'est hyper intéressant, et vraiment, je pense que c'est bien de se le redire, même si des fois, ça passe un peu pour du bon sens, mais en réalité, c'est... C'est bien aussi de se le rappeler, surtout dans ce domaine-là où effectivement il y a beaucoup d'initiatives de partout et ça reste à des petites échelles, donc c'est important aussi d'avoir cette connaissance-là. Est-ce que cette coopération, donc tu as dit qu'elle n'était pas simple, etc., elle est vraiment source de richesse et moi j'ai bien compris là les avantages que ça peut avoir de se relier à un écosystème tel que celui-ci. Est-ce que tu vois des limites ou des difficultés, des choses qui... des externalités négatives ?

  • Lucien Bonhomme

    La limite, je pense qu'elle va être au moment où on se dit Ok, on y va pour créer avec plusieurs acteurs. Il faut qu'on ait la capacité d'une gouvernance claire sur cette coopération-là. Et ça, je pense que c'est des termes qui vont vous parler autour des enjeux de gouvernance parce que c'est vraiment Comment est-ce qu'on agit ensemble ? Une fois qu'on s'est dit Ok, on agit ensemble, mais ensuite, comment est-ce qu'on le fait ? Parce qu'il y a forcément, il faut remplir le gap entre on le fait et on sait à quoi ça va ressembler. Et sur la gouvernance, c'est se donner les responsabilités de tout un chacun. Parce que le risque, c'est qu'on se lance dans un projet avec, mettons, trois acteurs par exemple, et que tout le monde fait la même chose ensemble. Par exemple, tout le monde va chercher le même lieu, et en fait, on va tomber tous d'accord sur le même lieu, et ça nous aura pris deux semaines pour trouver en fait la même réponse. Ensuite, on va tous chercher, on va tous créer des supports. Et donc c'est vraiment important que dès le début... de nos projets qu'on a envie de créer en coopération, on se met le cadre de responsabilité, de comment est-ce qu'on va fonctionner ensemble, qui fait quoi, et qui prend la décision en toute autonomie, puisque c'est dans le cadre de sa responsabilité à lui. Et c'est important de, dès le début, mettre au clair les choses-là. Sinon, on va clairement vers une usine à gaz qui va prendre trop de temps, qui va être au final, qui va nous dégoûter du travail ensemble. Alors que c'est tout l'inverse. En s'entourant de plein de personnes, on est censé être au moins plus efficace que si on le faisait seul, puisqu'on a plus de tête à réfléchir, plus de main à décrocher. Et donc c'est vraiment important, sinon, d'arriver à se définir comment est-ce qu'on travaille ensemble pour ne pas atteindre une limite qui, en fait, devient un danger à la coopération, parce qu'on sait très bien à quoi ça peut ressembler des usines à gaz dans un projet. et c'est tout l'inverse dans ce qu'on veut créer, surtout dans les thématiques de transition. On veut que les choses aillent vite et fort et c'est pour ça que la coopération est un formidable outil pour aller vite et fort. Par contre, il faut faire attention à ce que ça ne se retourne pas vers nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Oui, mais en fait, ce que tu dis, ça fait vraiment écho au mode de fonctionnement en collectif et c'est exactement ce que tu as dit, c'est-à-dire qu'on a défini un projet, on sait qu'on est plusieurs à vouloir y aller, on a des compétences complémentaires et après, la question se pose de comment on s'organise pour mener à bien ce projet-là. Et effectivement, souvent, on a tendance à répliquer des fonctionnements qu'on a déjà eu dans des anciennes structures ou avec lesquels on a grandi. Et comme tu dis, soit à se séparer les tâches et du coup, avoir au final un fonctionnement qui est peu coopératif parce que tu perds l'interaction, juste lui, il fait ça et puis nous, on fait ça et puis voilà. Ou alors, comme tu dis, à répliquer et à faire ensemble, mais en fait, au final, tu dépenses deux fois plus de ressources. Et donc, il y a réellement un enjeu à réapprendre à fonctionner collectivement. à se répartir le travail, à faire circuler les informations, à prendre des temps aussi de hauteur de comment on a fonctionné ensemble et qu'est-ce qu'on a produit, et aussi des prises de hauteur sur le besoin. C'est-à-dire que le besoin quand on a commencé le projet, c'était ça. Aujourd'hui, il s'est passé ça. Il y a eu telle personne qui est venue me voir, qui m'a dit quelque chose. Il y a eu un élu à la mairie qui a changé. enfin un contexte, une contrainte extérieure, tel financement finalement on ne l'a pas eu. Mais en fait c'est important aussi de se dire dans quelles conditions est-ce qu'on a décidé d'aller vers cet objectif et quelles sont les conditions aujourd'hui, est-ce qu'elles sont toujours adaptées à l'objectif qu'on s'est donné et du coup de savoir faire ce réajustement aussi.

  • Lucien Bonhomme

    Et moi j'ajouterais à ta remarque parce qu'effectivement il faut toujours faire attention, est-ce qu'on répond toujours aux besoins et est-ce que le contexte évolue ? Et je rajouterais, moi, la brique de l'intention. Est-ce que l'intention est toujours partagée ? Et est-ce qu'elle est respectée de tout le monde ? C'est-à-dire, est-ce que quand on propose un projet en collectif, moi, toujours, je fais un tour de table de c'est quoi votre intention pour ce projet-là, sans avoir commencé à parler et à détailler le projet. pour qu'au contraire l'intention soit la plus sincère possible et pas influencée. Et ensuite, ça nous permet de dire Ok, telle personne, je sais que sur ton projet, ce qui m'intéresse, c'est ça. Par contre, cette Ausha ne m'intéresse pas parce que je n'ai pas de compétences et je n'ai pas d'affect là-dessus. Et donc, c'est toujours important d'arriver à identifier aussi les intentions des partenaires avec qui on agit pour ne pas leur demander des choses qui ne les intéressent pas et donc qui risquent d'être improductifs dessus parce que c'est humain. On ne va pas mettre la même énergie quand on fait quelque chose qui ne nous intéresse pas. Et on revient sur des modèles, comme tu disais, de fonctionnement qui est de l'ancien monde, si on peut l'appeler comme ça, ou l'actuel monde. Et puis, l'intention, c'est aussi utile, je pense, pour tous s'aligner ensemble. Donc, c'est important d'avoir les intentions de chaque acteur et ensuite, avec ça, de créer l'intention commune pour valider que derrière l'intention, effectivement, le besoin est rempli. Et je trouve que c'est hyper intéressant de faire des tours d'intention. et d'être assez clair avec ces acteurs avec qui on va agir, de leur demander, vous, c'est quoi ? Pourquoi est-ce que vous êtes là, à votre avis ? En tout cas, qu'est-ce que vous avez envie d'apporter ?

  • Bérénice d'Holomea

    Je trouve que c'est vraiment un outil très concret de faire ce tour de table-là en démarrage de projet ou même dans les temps réflexifs. Et ça rejoint la question du sens. Parce que du coup, quand tu poses ton intention, tu exprimes aussi ce qui fait du sens pour toi, perso, et dans le projet. Donc je trouve que c'est super intéressant et à mon avis c'est un outil qui peut être vraiment réutilisé dans plein de contextes. Donc trop bien, merci.

  • Lucien Bonhomme

    Oui carrément, le sens moi c'est vrai que je le mets derrière la notion d'objectif, parce que ça parle à tout le monde quand je fais des présentations de parler d'objectif et pas de sens. Après ça ne veut pas dire que, comme tu le disais, il faut des temps de prise de hauteur qui est nécessaire pour se dire ok est-ce que là au final chacun n'a pas un peu changé parce que peut-être... Ils ont plein d'autres projets à côté, donc peut-être qu'un projet a plus de place qu'ils ne le pensaient, et donc ils ont moins de temps, etc. Parce que c'est aussi important quand on est sur de la collaboration, de prendre soin des gens avec qui on travaille. Et avec le prendre soin, ça peut passer par rien que la phrase de comment ça va ? Sincèrement, comment est-ce que ça se passe en ce moment pour toi ? Et en fait, c'est nécessaire d'avoir aussi ces temps-là où on discute profondément de comment est-ce que les gens se sentent, pour comprendre. l'énergie actuelle de l'équipe. Et alors, certaines fois, je me prends des petites réflexions de les tours de météo, ça sert à rien, etc. Le tour de météo, donc météo, c'est en gros, dès qu'on débute une réunion presque, tout le monde s'exprime sur comment est-ce qu'il va lui-même et comment est-ce qu'il débute le temps de parole, la journée. Et ça, c'est vraiment important, ce temps de météo pour nous, parce que ça nous permet de situer comment est-ce que la personne arrive. Et ça nous permet de légitimer ses actions ensuite. ça produit en fait ça évite de produire de la frustration si on a une personne au final on voit que toute la journée elle est fatiguée ou que pendant un mois elle a pas été beaucoup sur le projet, ben en fait on aura compris avant, grâce à des temps d'échange que ça vient de telle ou telle chose et ça c'est important de faire ces temps de questions non seulement pour, comme je le disais, d'avoir de la compréhension sur l'équipe mais aussi rien que, ben voilà, prendre soin des gens et s'intéresser aux gens Parce qu'au-delà de créer des projets ensemble, ce qu'on souhaite aussi, c'est juste être des individus qui agissent. Et donc, pour être des individus qui agissent, il faut juste prendre soin d'abord de l'individu aussi.

  • Bérénice d'Holomea

    Totalement d'accord. Et je trouve que ça reboucle bien avec ce avec quoi on a commencé, sur l'individu et son pouvoir d'action, à la fois dans sa volonté de créer quelque chose d'alternatif, ou dans son contexte. En fait, tout est lié. c'est à dire qu'on n'est pas juste des pions dans des structures, on est aussi des humains tout simplement et du coup je trouve que ça fait bien le lien avec le début de l'épisode. Ecoute, merci beaucoup pour le partage je trouve que c'est vraiment très enrichissant déjà la manière dont l'assaut l'île des possibles fonctionne, tout cet écosystème qui est autour de ça Et puis, tout ce qu'on a évoqué sur la coopération, moi, je trouve que c'est vraiment les sujets d'actualité dans le domaine de la transition. Et c'est toujours chouette d'avoir ces briques-là pour avancer, pour concrétiser tout ça.

  • Lucien Bonhomme

    Merci Bérénice pour l'occasion de s'exprimer là-dessus, parce que c'est vrai que c'est une notion forte chez nous.

  • Bérénice d'Holomea

    Merci. L'Île des Possibles agit sur le territoire de Montpellier et plus largement de l'Hérault, sur des questions de climat, de gestion des ressources, de justice sociale. Les activités proposées par l'association sont centrées sur les liens et sur la sensibilisation pour comprendre, apprendre, transformer son quotidien. vers un futur plus souhaitable. Ces activités sont complémentaires avec celles de la Fabrique des Possibles, également basée à Montpellier, qui s'adresse aux organisations et aux structures professionnelles. En effet, pour soutenir et concrétiser la transition écologique et sociale, il s'agit d'accompagner à la fois des individus et leurs projets, mais aussi de faire évoluer les structures vers de nouveaux modèles. La question centrale qu'adresse l'Île des Possibles, c'est en quoi est-ce que le travail contribue au changement de la société ? À quoi est-ce que je vais dédier mon énergie ? Et donc pour répondre à ces questions, l'association propose tout un tas d'activités et donc il y a deux ingrédients majeurs dans ces activités-là. Déjà il y a la création de liens et d'entraide entre des personnes pour pouvoir vraiment impulser des projets plus ambitieux. Et puis il y a l'aspect de sensibilisation, pas seulement à l'échelle de la tête, mais aussi impliquer le cœur, les émotions, ce qui nous fait vraiment avancer profondément. Ainsi que le mouvement, donc faire... corps avec ses convictions et les matérialiser, les concrétiser. Enfin, Lucien nous parle beaucoup de l'écosystème du territoire de Montpellier et des personnes qui sont engagées pour la transition, pour l'impact, qui font partie de cet écosystème-là. Et c'est vrai que coopérer avec cet écosystème, c'est extrêmement important, à la fois pour lancer de nouveaux projets ou pour consolider son projet déjà existant. Ça va permettre de répondre à des besoins qui sont systémiques et qui sont complexes. En répondant à plusieurs, on a une meilleure vision de la réponse qui peut être apportée. Et puis ça permet aussi de s'inspirer de personnes qui ont déjà parcouru un bout de chemin, de s'inspirer aussi de témoignages qui sont divers et variés, et puis de pouvoir voir les opportunités aussi qui se dégagent de cet écosystème. Pour coopérer, pour se mettre en lien, le conseil de Lucien, c'est vraiment de ne pas hésiter à rencontrer les personnes, à discuter, à échanger, à partager, en tout cas vraiment à ouvrir le dialogue et à prendre du temps, même si on a l'impression que ça... consomme notre temps, en fait en réalité on en gagne énormément. En allant voir ce qui s'est fait ailleurs, même sur d'autres territoires, d'autres initiatives, et en demandant des conseils, ça permet en fait de proposer quelque chose qui est plus pertinent et plus efficace. Et enfin, les éléments essentiels de la coopération entre les acteurs de la transition et de l'impact. Déjà quand on a défini qu'on voulait travailler ensemble et ce vers quoi on aimerait tendre et ce qu'on aimerait réaliser, c'est vraiment important de définir aussi comment est-ce qu'on fonctionne ensemble. les modes de fonctionnement de notre collectif, qui prend quelle décision, qui prend quelle responsabilité, comment on fait circuler les informations, quels sont les temps de prise de hauteur, quel est le contexte, etc. Et puis de prendre soin des personnes qui contribuent à ce projet. Et donc ça, ça passe également par bien se comprendre, bien communiquer avec les autres, etc. Retrouvez les épisodes de la fluence une fois par mois. Ils forment un recueil de témoignages de vécu liés aux transformations des fonctionnements collectifs qui vous permettra d'avoir des clés pour faire évoluer à votre échelle votre environnement professionnel. Pour ne rater aucun épisode et pour faire grandir ce podcast, vous pouvez en parler autour de vous. Vous abonnez sur votre plateforme d'écoute préférée et nous laissez des étoiles si vous nous écoutez depuis Spotify ou Apple Podcast. Merci pour votre écoute et à bientôt pour un nouvel épisode de la fluence.

Share

Embed

You may also like