- Speaker #0
Entreprendre en solo, en toute liberté, sans employés, et développer un business rentable, scalable et durable, c'est possible. Je suis Flavie Prévost, ex-dirigeante devenue solopreneur et créatrice du premier incubateur de solopreneurs en France. Avec ce podcast, j'ai voulu créer le board que j'aurais aimé avoir à mes côtés quand je me suis lancée en solo. Un board composé des meilleurs experts, disponible chaque semaine gratuitement à mon micro pour te donner des super conseils et te mettre au défi. L'épisode va commencer, je te préviens ça va vite, alors n'oublie pas de t'abonner à la newsletter.
- Speaker #1
pour recevoir les bonnes nouvelles.
- Speaker #2
Alors, comment ça se passe vis-à-vis de son... Je ne vais pas dire employeur, mais vis-à-vis de ses clients ? Parce que tu es d'accord que beaucoup de freelancers, solopreneurs, redoutent le moment d'annoncer. J'ai entendu des gens qui n'en parlaient pas trop, de peur de perdre des missions, etc. Quel est ton avis là-dessus ? C'est quoi nos droits ? Et puis peut-être aussi, qu'est-ce qu'on doit faire comme stratégie ?
- Speaker #1
Oui. Alors, le premier épisode était hyper positif pour mettre, tu vois, la bonne ambiance. Le deuxième, j'ai un petit peu cassé l'ambiance parce que pour le coup, je suis d'accord, il faut être hyper prudent. Pourquoi ? Parce que, en fait, quand on est salarié, comme tu le disais en intro, on est protégé par le droit du travail. C'est-à-dire que notre employeur, à partir du moment où on annonce sa grossesse, il n'a pas le droit de nous virer. Il y a des choses qui doivent être mises en place, notamment notre reprise de congé maternité pendant huit semaines, deux mois. Pareil, interdiction de virer les femmes enceintes, elles sont protégées. Les indépendantes, le droit du travail ne les protège pas. C'est-à-dire que si tu annonces à ton client ou à tes clients que tu es enceinte et qu'ils ont envie de mettre fin au contrat et d'aller chez la concurrence, Ils ont le droit, tu ne peux rien faire. On parle des clients, mais je pense aussi peut-être à des partenaires, à des collaborateurs. Moi, j'ai une femme que j'ai interviewée pour le podcast Grossesse d'entrepreneuse qui racontait, elle avait une boutique de robes de mariée. Et en fait, ses collaboratrices avaient genre cinq salariés. Et elle comptait beaucoup sur elle pendant son congé maternité. Parce qu'elle se disait, bon, ben voilà, moi, je vais m'arrêter de travailler. Elles sont autonomes, ça fait longtemps qu'on bosse ensemble, donc ça va bien se passer, elles vont pouvoir tenir la barre pendant que moi, je maternerai. Et en fait, ces salariés, elles ont pris peur en disant mais la boîte, elle va couler quand Olivia, elle va s'arrêter de bosser et tout. Elles ont commencé à postuler ailleurs et en plus à s'entraîner les unes les autres parce que la peur de l'une, tu vois, faisait flipper les autres. Attends, si machin, elle part, comment on va faire ? On ne sera plus que quatre, machin. Et en fait, elles ont toutes quitté le navire. Et la pauvre, elle s'est retrouvée en congé mat, mais sans plus personne pour tenir la boutique. Et elle a fermé, en fait, elle a mis la clé sous la porte. Donc, bon, c'est un petit peu extrême comme exemple, mais je le donne parce que c'est juste pour dire, attention, peut-être que vous, vous vous dites, ah, mais non, ça ira, voilà, je m'arrête, je suis indemnisée. OK, bon, ben voilà, il n'y a pas mort d'homme. Mais les gens autour de vous, ils peuvent avoir des peurs qui leur sont propres, parce qu'ils ont leurs propres expériences ou parce que, malgré tout, on est dans une société patriarcale qui... qui fait que la maternité, c'est un truc qui n'est pas hyper valorisé et qui est parfois envisagé comme antinomique avec une activité professionnelle. Et donc, il y a certaines personnes, des investisseurs aussi, qui peuvent se rétracter, etc.
- Speaker #2
Surtout qu'on est quand même, notamment dans les freelances, dans une société très productiviste. On ne prend pas un freelance pour le plaisir. Donc, on le prend pour réaliser certains objectifs et certains résultats. Et même si on est capable d'un certain degré d'asynchronicité, tu ne peux pas non plus ne pas travailler du tout pendant trois mois parce qu'asynchrone, ça veut dire quand même bosser à d'autres moments. Mais si c'est reporté dans trois mois, je comprends tout à fait que les clients disent « alors attends, voilà » . Moi, j'avais enregistré une table ronde sur la parentalité. On était avec WeMind, avec Laura de la collab, etc. et Papatriarka, et on a partagé des cas. Et Laura me disait que justement, elle, quand elle a annoncé sa grossesse, ses clients, elle a senti que… Il ne se réengageait pas sur l'avenir. En gros, il finissait les travaux en cours, mais il y avait un petit côté. Comme on ne pourra pas compter sur elle, on va passer par quelqu'un d'autre pour les futurs projets, le futur site Internet, le futur machin. C'est un truc que tu vois aussi chez les indépendants ?
- Speaker #1
Énormément. Parfois, ce n'est même pas par méchanceté. Ils nous discriminent. C'est juste de se dire... Bon, ça se passe hyper bien avec machin. Ah tiens, on a tel autre projet. Ah oui, mais non, alors attends, puisqu'elle est enceinte, donc cet autre projet, on va plutôt se tourner vers Bidule. Enfin voilà, c'est juste, comme tu dis, c'est... Ouais, on est dans une société productiviste et ce n'est pas par méchanceté ou par volonté de nuire, c'est juste que naturellement, ils vont se porter vers d'autres personnes.
- Speaker #2
Alors, je pense qu'on verra dans les stratégies, mais je pense qu'effectivement, l'apport d'affaires, moi j'en parle souvent comme une des techniques de scalabilité les plus faciles à mettre en place, parce que ce n'est pas très tech, c'est juste trouver des gens qui font le même métier que vous. S'il y a bien un moment où il faut le mettre en place, c'est peut-être à ce moment-là pour que tant qu'affaires s'y vont voir bidule. bidule en question, vous reverse 10% de la mission du client. Ça fait quoi ? Ça fait un mois de chiffre d'affaires, en fait. 10% presque en tant que freelance. C'est peut-être pas mal. Qu'est-ce que tu as d'autre comme risque ou qu'est-ce que tu nous conseilles de faire pour éviter de se retrouver avec un trou de chiffre d'affaires ? Et d'ailleurs, est-ce que tu sais à peu près quelle est la proportion de baisse de chiffre d'affaires pour les entrepreneurs qui partent en congé mat ?
- Speaker #1
Alors, ça, c'est quelque chose que moi, j'adorerais étudier de manière scientifique. Pour le moment, j'ai beaucoup de retours d'expérience, mais tu vois, c'est sur 100, 150 retours d'expérience, donc je ne peux pas vraiment donner des stats. Mais s'il y a quelqu'un qui m'écoute, qui veut bien sponsoriser une étude scientifique, moi, je suis dispo à fond, Toujours est-il que, oui, voilà, moi, ce que je vois dans... Parce que j'ai ce podcast, Process d'entrepreneuse, où je reçois beaucoup de témoignages. Puis, parce que je m'intéresse au sujet depuis 2023, j'ai collecté environ 150 retours d'expérience. Et donc, oui, il y a une baisse de chiffre d'affaires. C'est-à-dire que ce n'est pas juste pendant les moments où on s'arrête de travailler, les quatre mois qu'on est indemnisé par la Sécu. Il y a aussi avant le chiffre d'affaires qui baisse. Et après, on le verra dans un prochain épisode, il faut le faire remonter. Et du coup, même si tu t'arrêtes 4 mois, en fait, c'est minimum 6 mois, voire 9 mois de trésorerie qu'il faut prévoir.
- Speaker #2
Ok.
- Speaker #1
Il y a un risque accru d'impayé. Notamment si on s'interdit de facturer pendant son congé maternité, ça c'est une autre idée reçue. On s'engage à ne pas travailler pour pouvoir toucher ses indemnités et parfois on se dit « ah bah j'ai pas le droit de travailler donc je facture pas » . En fait non, l'activité a le droit de continuer à tourner pendant que nous on s'arrête de travailler. Donc si on a des factures qui devaient tomber pendant le moment où on est en congé mat, on a le droit de le faire. Et en fait, moi, j'ai des retours d'expérience de personnes qui se disent « Je bloque tout, je dis à mes clients qu'ils me payeront plus tard. » Et en fait, quand tu fais payer quelqu'un six mois après la date du truc, pour peu qu'ils ne soient pas très réglo ou qu'entre-temps, eux, ils aient mis la clé sous la porte, tu peux te retrouver avec des impayés importants. C'est très intéressant que tu nous parles de ça.
- Speaker #2
Et je pense que ça, c'est aussi un point clé. C'est le moment où jamais… D'ailleurs, ce n'est pas pour rien que moi, j'ai souvent… Allez, deux ou trois parents ou futurs parents dans mes bootcamps sur la scalabilité, parce que c'est vraiment un moment charnière. Tu peux très bien avoir une activité justement scalable, annexe, et tu n'es pas obligé de fermer ton académie en ligne ou fermer tes sponsoring de podcast. Donc, c'est le moment de vous diversifier parce que vous pouvez facturer et avoir cet argent.
- Speaker #1
Tu ne peux pas facturer ton temps, évidemment. On ne va pas dire ce qu'on n'a pas dit. Donc, oui, on s'engage bien à ne pas travailler. Mais notre activité, elle peut travailler pour nous. Et comme tu le dis super bien, c'est l'occasion, s'il en fallait une, de faire en sorte que notre activité travaille encore plus pour nous et que plutôt que ce soit un poids sur nos épaules, que ce soit quelque chose qui nous porte. Et ça, c'est la bonne nouvelle.
- Speaker #2
Si je tire la pelote, je voulais dire aussi que vous n'êtes pas obligés d'arrêter votre podcast ou d'arrêter de poster sur LinkedIn parce que ça, ça pourrait se programmer, s'anticiper, voire même se dégrader. Vous n'allez pas avoir un contrôle fiscal.
- Speaker #1
Oui, il y a des gens qui prennent des noeuds au cerveau qui s'empêchent, en fait, de mettre en place des choses pour leur business en se disant « Ah ! Après, on va croire que je travaille. » Ou alors, si ça se trouve, ils vont me sucrer mes indemnités s'il y a un poste préprogrammé sur LinkedIn. Alors que non, non, non. On a vraiment le droit, et ça, c'est aussi important. Merci de m'inviter à ton micro pour diffuser l'info. Parce qu'en fait, franchement, moi, j'ai mis six mois, six bons mois à comprendre ce qu'on avait droit, pas droit, machin, truc. J'ai consulté, je ne sais pas comment, peut-être genre deux ou trois avocats, deux ou trois experts comptables, une jury spécialisée en périnatalité, etc. Vraiment, en fait, c'est super dur d'avoir cette info ! Alors que, bon, ça paraît quand même important à savoir, quoi. Et ce n'est pas écrit sur le site de la CPM, hein. Donc, ça, c'est le fruit de ma durée. Je suis ravie de pouvoir diffuser aujourd'hui.
- Speaker #2
Ben, trop bien. Bon, alors, du coup, ce que je voulais dire aussi, abonnez-vous à la newsletter du Borde, parce que j'ai oublié de le dire, mais tu nous donnes une super ressource avec les six stratégies, justement pour anticiper son congé mat et ne pas perdre de l'argent, etc. Et notamment, le défi que tu voulais nous donner pour cet épisode, C'était une de ses stratégies. Alors, quelle est-elle pour éviter justement ce trou dans la raquette trop violent en termes de trésor à ce moment-là ?
- Speaker #1
En gros, le défi, ça va être d'anticiper l'annonce de sa grossesse. Parce qu'on parlait au début de l'épisode du fait que les clients peuvent prendre la poudre des scampettes. Donc, l'idée, ça va être de se dire, OK, avant de leur dire, je vais mettre en place certaines choses pour avoir des solutions à leur proposer et anticiper leur peur. Parce qu'encore une fois, même si nous, On n'a pas peur. Peut-être que les gens en face, ils ont des peurs ou des a priori par rapport à notre capacité à pouvoir continuer à être productif pendant cette période. Et du coup, la bonne nouvelle, c'est que quand on met ça en place, non seulement on va éviter que ses clients aillent voir ailleurs, mais comme tu me disais très bien, si on met en place des stratégies d'affiliation, on peut les rediriger vers des personnes de confiance avec qui on se met d'accord que quand je reviens de Conjima, tu me le rends, le client. Et entre-temps, comme moi, je te le donne sur un plateau d'argent et que tu n'as pas d'effort marketing à faire, tu me reverses, par exemple, 10 %. Et dans la ressource qu'on partage dans ta newsletter, il y a notamment un exemple d'email pour diriger ses prospects aussi vers son remplaçant affilié, parce que là, on a parlé des clients, mais les prospects aussi, ça peut être cool d'avoir une automatisation en place. Quand on a une demande, tu vas en 30, d'avoir un petit message qui dit « Merci beaucoup pour votre demande. » Là, je ne peux pas, je suis en congé, mais voici la personne que je recommande. Venez de ma part, elle vous fera passer en priorité. Et ça, c'est des trucs, tu vois, des petites astuces qui permettent de continuer à générer du chiffre d'affaires et à ne pas perdre l'effet boule de neige qu'on met en place quand on est entrepreneur.
- Speaker #2
Bon, hyper cool. Merci pour toutes ces pépites qui vont nous aider à limiter la casse. Donc, toutes les futures mamans, les futurs papas, te remercie. Et ce que je te propose, c'est qu'on passe à l'épisode 3. On va voir en fait... Qu'est-ce qu'il va vraiment falloir changer en termes d'organisation et d'état d'esprit pour, entre guillemets, bien anticiper cette période-là ? C'est parti !