Speaker #0Bienvenue sur le podcast de la souveraineté personnelle, le podcast qui vous accompagne à redevenir roi et reine en votre royaume. Je suis Sylvie Renoulet, psychopraticienne et sophrologue, et je vous accompagne sur le chemin de votre souveraineté. Vous écoutez l'épisode numéro 18, La famille, faire le droit d'inventaire de son héritage intérieur. Bonjour à toutes et à tous. Et bienvenue dans ce nouvel épisode de mon podcast consacré à la souveraineté personnelle. Aujourd'hui, on va aborder un sujet à la fois intime, universel et parfois un peu explosif. La famille. Alors je tiens d'abord à apporter une précision. La notion de famille est quelque chose de complexe, qui varie énormément en fonction des cultures, des sociétés et des époques également. Ici, je vais aborder la famille au sens originel du terme, c'est-à-dire la famille qui nous a élevés, dans laquelle nous avons grandi, qu'elle soit de sang ou non. Et dans ce sens, notre famille, c'est notre premier territoire de vie. notre première école émotionnelle. Elle nous a transmis des valeurs, des repères, des croyances et souvent des blessures aussi. Si certaines de ces transmissions sont précieuses, d'autres peuvent nous empêcher d'être pleinement nous-mêmes. Si merveilleux qu'il soit d'avoir des racines, il arrive que ces racines s'enroulent un peu trop fort autour de nos ailes. Alors aujourd'hui, je vous propose de faire ensemble un petit exercice philosophico-thérapeutique, un droit d'inventaire familial. Nous allons donc voir ce que la famille nous transmet, souvent sans le dire, pourquoi il est essentiel de trier cet héritage et comment s'en libérer avec respect et conscience. Quand on parle d'héritage, on pense souvent à une maison, à des bijoux de famille ou à une vieille armoire normande impossible à caser dans son salon. Mais l'héritage dont je parle ici, c'est celui des valeurs, des croyances et des injonctions que l'on reçoit bien avant d'avoir conscience qu'on a la possibilité de les questionner. Des phrases comme Il faut travailler dur pour réussir. On ne parle pas de nos problèmes. Les émotions, c'est pour les faibles. Quand on ne travaille pas, c'est qu'on est fait néant. Ou encore, dans notre famille, on fait toujours passer les autres avant soi. Et je pourrais passer des heures à les énumérer. Et vous aussi probablement. Ces croyances, on les aborde comme des vérités universelles depuis qu'on est tout petit. Et souvent... On continue à les suivre à l'âge adulte, non pas parce qu'elles nous conviennent, mais parce qu'elles nous donnent un sentiment d'appartenance. Penser comme papa ou maman me donne l'impression inconsciente de faire partie de la lignée. Et être souverain ou souveraine, c'est justement commencer à distinguer la loyauté familiale de la fidélité à soi-même. Parce que parfois, pour être loyal envers sa famille, on s'interdit d'être soi. Et ça, c'est le plus sûr moyen de rester coincé dans des schémas qui ne nous appartiennent pas. La souveraineté personnelle commence donc là, quand on se donne le droit de dire intérieurement « Oui, j'ai reçu tout ça, mais maintenant, je choisis ce que j'en garde. » Et on en arrive donc à ce fameux droit d'inventaire. Vous vous en souvenez peut-être, j'avais déjà utilisé cette expression dans l'épisode numéro 13 consacré aux relations. J'aime bien cette image du droit d'inventaire, notamment concernant les transmissions familiales. Parce qu'en droit français, c'est justement ce qu'on n'a pas le droit de faire dans une succession. On hérite de tout, dette comprise. On ne peut pas faire le tri. Eh bien, bonne nouvelle ! Dans le domaine psychologique et symbolique, on a parfaitement le droit de trier. Pour la petite histoire, cette expression est devenue célèbre grâce à un ancien premier ministre socialiste, Pierre Jospin, qui avait le premier osé proposer l'idée de remettre en question certains éléments de l'héritage de François Mitterrand. Jusque-là, l'image de François Mitterrand, premier homme politique, s'affichant de Ausha devenir président à deux reprises sous la Ve République, était une figure totalement intouchable à laquelle tous les successeurs socialistes se devaient de vouer un culte absolu. Et, en 1995, Pierre Jospin, alors candidat aux élections présidentielles, place sa campagne sous le signe de ce droit d'inventaire. C'est-à-dire que pour la première fois, un dirigeant socialiste... osait remettre en question certaines décisions, certaines mesures décidées à l'époque par Mitterrand. Rassurez-vous, je n'ai pas décidé de transformer ce podcast en une encyclopédie d'histoire des idées politiques. Si je vous raconte tout ça, c'est justement parce que je trouve très intéressant de comprendre le symbole derrière un acte politique et probablement électoraliste. Il s'agissait de faire descendre un mythe de son piédestal et de passer ses actes, ses pensées, ses décisions au filtre de la réalité du moment. Qu'est-ce qu'on garde ? Qu'est-ce qu'on laisse de côté ? Et c'est de cela dont il s'agit ici. Nous avons aussi ce droit d'inventaire vis-à-vis de ce que nous a légué notre famille concernant les croyances, les mœurs, les traditions, la façon de voir la vie, etc. Ainsi, Vous pouvez garder les actifs émotionnels, la tendresse, la force transmise, le courage, la capacité d'aimer ou de rebondir, et aussi bien sûr toutes les croyances à partir du moment où elles vous semblent faire partie de la catégorie des croyances ressources ou aidantes, c'est-à-dire ces croyances qui vous soutiennent, sur lesquelles vous pouvez vous appuyer dans les périodes difficiles. Par contre, Vous pouvez refuser les dettes, la culpabilité, les injonctions impossibles, les non-dits ou les loyautés inconscientes qui vous enferment. Ce tri n'est pas un rejet de sa famille, c'est un acte de discernement. Faire son droit d'inventaire, c'est comme dire « Je vous reconnais, je vous honore pour ce que vous m'avez donné et je choisis de ne pas reprendre ce qui m'alourdit. » C'est un acte d'adulte conscient, un acte de responsabilité, un acte de souveraineté. Et c'est profondément libérateur. Parfois, cela passe par une simple réflexion introspective. Identifier les phrases ou les comportements familiaux que l'on répète sans s'en rendre compte et qui nous font du mal. Dans les accompagnements que je fais auprès des demandeurs d'emploi, je rencontre régulièrement des personnes qui ressentent de la honte à être au chômage. Et immanquablement, lorsque nous creusons un peu la question, nous tombons sur des injonctions familiales du type « L'important dans la vie est de travailler dur. Si on ne travaille pas, c'est qu'on est fait néant, lâche, voire un parasite de la société, etc. » Or, ce type de croyances n'aide absolument pas. Au contraire, elles mettent une pression disproportionnée qui empêche justement le demandeur d'emploi de réfléchir sereinement à sa situation ... et de mettre en place les éléments qui vont lui permettre de rebondir à son rythme. Dans d'autres cas, cela demande un travail thérapeutique plus profond, notamment quand il y a des blessures ou des relations toxiques. Parce que oui, c'est une réalité. Certaines familles ne sont pas des lieux de sécurité, mais des espaces de souffrance, y compris à l'âge adulte. Je rencontre régulièrement des personnes qui vivent des relations toxiques avec l'un ou l'autre de leurs parents et qui n'osent pas en sortir sous prétexte que c'est la famille. Or, il n'y a à ma connaissance aucune loi qui impose de rester en relation avec quelqu'un sous prétexte qu'il s'agit de son père ou de sa mère. Dans ces cas-là, la souveraineté, c'est aussi oser se protéger, même si cela passe par une mise à distance. On ne trahit pas sa famille en s'en éloignant, on cesse simplement de se trahir soi-même. A cet égard, lorsqu'un travail thérapeutique est à envisager, je vous invite à explorer du côté des constellations familiales, un outil que je connais depuis très longtemps et que je trouve extraordinaire à partir du moment où il est utilisé par des thérapeutes compétents et expérimentés, évidemment. Alors, une fois qu'on a fait ce tri, entre ce que nous gardons précieusement et ce que nous laissons, il reste une étape essentielle. La souveraineté ne veut pas dire forcément couper tout lien, mais plutôt de choisir consciemment la forme de la relation. Parfois, cela signifie maintenir une distance respectueuse, avec des contacts très occasionnels, voire inexistants. Et encore une fois, c'est quelque chose de possible, tant que ça ne génère pas de culpabilité. Dans ces cas-là, Il sera cependant intéressant de parvenir à continuer d'honorer le fait que, quels que soient les conflits et les difficultés rencontrés avec cette personne, il ou elle nous a donné la vie. D'autres fois, c'est apprendre à voir ses parents non plus comme des figures d'autorité, mais comme des êtres humains, avec leurs propres blessures. C'est le propre de ce qu'on appelle l'adulte conscient en psychologie. respecter et honorer ses parents pour ce qu'ils nous ont donné, à commencer par la vie, et avoir pleinement conscience de ce lien de filiation, tout en devenant sa propre figure d'autorité. Au-delà, il y a aussi la famille qu'on se choisit, les conjoints, les amis, les mentors, les personnes avec qui on se sent aligné, libre, en confiance. On parle souvent de lignée familiale, mais je crois qu'il existe aussi une lignée d'âme, celle qu'on construit par choix et non par héritage. Redevenir souverain, c'est finalement cela. Reconnaître d'où l'on vient, sans s'y enfermer, et choisir en conscience vers où l'on va. Finalement, la souveraineté face à la famille, c'est un peu comme ranger un grenier. On y trouve des trésors, de la poussière et parfois des choses dont on se demande pourquoi on les garde encore. Ce travail de tri n'a rien d'égoïste, c'est un acte d'amour, pour soi, mais aussi pour ceux qui nous ont précédés, et pour ceux qui nous suivent. Car quand on se libère, on libère aussi quelque chose, dans la lignée ascendante et descendante, et c'est un merveilleux cadeau. Alors peut-être qu'après cet épisode, vous aurez envie de faire vous aussi votre petit inventaire de famille. Pas pour juger, mais pour mieux vous réapproprier votre propre héritage intérieur. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si le sujet vous a parlé, n'hésitez pas à le partager, à laisser un commentaire ou à m'écrire pour me dire ce que ce thème évoque pour vous. Et d'ici le prochain épisode... Je vous souhaite de continuer à habiter votre souveraineté, en toute humanité, et peut-être avec un peu plus de légèreté, envers votre famille. Si vous appréciez ce podcast, je vous invite à le noter 5 étoiles et à déposer un commentaire dans la rubrique « Avis » et pourquoi pas à le partager autour de vous. Vous retrouvez tous mes accompagnements et mes actualités sur mon site internet www.sophrolia.com A très bientôt !