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LEADERS ENGAGES

#14 Alexandre Jubien- Conférencier et Music for planet- La musique serait-elle la clef de la révolution environnementale ?

#14 Alexandre Jubien- Conférencier et Music for planet- La musique serait-elle la clef de la révolution environnementale ?

51min |27/06/2024|

91

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#14 Alexandre Jubien- Conférencier et Music for planet- La musique serait-elle la clef de la révolution environnementale ?

#14 Alexandre Jubien- Conférencier et Music for planet- La musique serait-elle la clef de la révolution environnementale ?

51min |27/06/2024|

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Description

La musique comme le sport, a cette faculté incroyable de réunir, de fédérer, de faire vibrer chaque cellule de notre corps. Mais dans le sport, il y a des équipes qui s’affrontent et pas toujours avec bienveillance. Il n’y a pas de clans dans la musique. On peut être polymusique.  Alors je me suis demandé si quelqu’un avait déjà pensé à ce potentiel ? Est-ce que des chanteurs utilisent leur aura pour embarquer sur ces sujets vitaux ? Et puis soudain jcette question est venue : est-il possible de continuer à faire des concerts dans un monde sous contrainte ?


Dans cet épisode, Alexandre Jubien partage son parcours fascinant depuis ses débuts chez Deezer jusqu'à la création de Music For Planet. Il explique comment cette initiative vise à transformer l'industrie musicale en un moteur de changement positif pour l'environnement. Music For Planet s'engage à réduire l'empreinte carbone des festivals et des artistes tout en inspirant le public à adopter des comportements plus responsables.


Mais cet épisode est beaucoup plus riche que cela et nous ne parlons pas que de musique, loin de là. Car Alexandre est un grand conférencier, spécialiste de la transformation environnementale des entreprises. Il l'a compare à la transformation digitale qui a totalement bouleversé le monde économique et déstabilisé, voir fait disparaitre nombre d'entreprises qui ne s'y étaient pas préparées. Il nous partage avec générosité ses expertises et conseils pour comprendre les enjeux qui se cachent derrière ce qu'il appelle la révolution environnementale. On va évoquer notamment les 9 limites planétaires, les fresques du climats, le rapport du Giec... avec beaucoup de simplicité et de pédagogie. Vous allez devenir incollables!


Bonne écoute !


📍 Pour en savoir plus sur Music for planet : https://www.music4planet.fr/èf

📍 Pour en savoir plus sur Alexandre Jubien : https://linkedin.com/in/alexjubien/


✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨


Je m’appelle Nathalie Bellion. Je suis la dirigeante de Sèves, le premier cabinet de conseil en fusion et acquisition engagé, au service des acteurs de la Tech et de l’Impact. Ce podcast est l’une des contributions de SèveS en tant que société à mission. Il a vocation à inspirer les dirigeants sur des modèles innovants au service des enjeux environnementaux et sociaux.


Vous êtes dirigeant·e d'entreprise ?


👉 Si vous êtes une société à impact positif, Tech for good, ESS..., nous pouvons vous aider dans votre recherche de fonds ou dans vos croissances externes ou de cession, pour vous rapprocher du terreau qui démultipliera votre impact.


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Pour en savoir plus :

SèveS : Présentation | LinkedIn


 🌍 Nathalie (LEFRANCOIS) BELLION | LinkedIn 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Time for the Planet; Alexandre Jubien; Impact environnemental; Innovation verte; Entrepreneuriat social; Transition écologique; Développement durable; Économie circulaire; Climat et écologie; Startups vertes; Investissement responsable; Technologie propre; Actions climatiques; Énergie renouvelable; Solutions climatiques; Projets durables; Mobilisation écologique; Stratégie d'entreprise verte; Partenariats écologiques; Entreprises à impact positif ; Deezer

Transcription

  • Speaker #0

    Et si la musique était la clé ? Quelle drôle de question me direz-vous ? Pourtant, celle-ci m'est venue en plein concert il y a quelques semaines. Assez tard dans la soirée, j'ai vu passer la photo d'une de mes amies au concert de l'un de mes grands idoles d'adolescentes. Sur le moment, une vague de regrets m'a submergée. J'avais l'impression d'être passée à côté d'un moment iconique. Jusqu'à ce que je comprenne qu'en fait, elle n'était pas à Brest. et que le concert aurait lieu le lendemain soir. Ni une ni deux, j'ai pris des places. Le lendemain, j'aurais pu me sentir bien seule dans cette grande salle de concert et regrester cette spontanéité de dernière minute. Pourtant ce soir-là, j'ai eu l'impression que nous étions six mille amis, six mille âmes connectées, six mille personnes prêtes à se donner la main pour agir pour un commun, pour je ne sais pas trop pourquoi. Mais j'ai senti que la musique avait créé entre nous un lien incroyable une énergie hors normes. Et pendant un instant, j'ai osé penser, on peut y arriver. On peut réussir à mobiliser. On peut y arriver tous ensemble. À quoi me direz-vous ? À limiter le réchauffement, à sauver la biosphère, à prendre soin les uns des autres. La musique, comme le sport, a cette faculté incroyable de réunir, de fédérer, de faire vibrer jusqu'à chaque cellule de notre corps. Contrairement aux sports où il y a des équipes qui s'affrontent, mais pas toujours avec bienveillance, la musique ne sectorise pas, ne crée pas de clan. On peut être poli en musique. Alors je me suis demandé si quelqu'un d'autre avait déjà pensé à ce potentiel, à cette capacité à fédérer autour de cette cause commune. Est-ce que des chanteurs utilisent leur aura pour embarquer sur ces sujets vitaux ? Et puis aussi, je me suis demandé, est-il possible de continuer à faire des concerts dans un monde serein ? Bonjour, je m'appelle Nathalie Bellion, je suis la dirigeante de CEF, le premier cabinet de conseil en fusion et acquisition engagé, au service des PME du numérique et de l'impact positif. Notre podcast est l'une de nos contributions en tant que société à mission. Pour commencer à me connaître, j'ai voulu explorer et trouver des réponses à toutes ces questions. Et grâce à Inès, que je remercie au passage chaleureusement, j'ai trouvé mon leader engagé, mon expert de la musique et de la puissance qu'elle peut apporter, en la personne d'Alexandre Jubien, que vous connaissez très probablement. Alexandre est l'un des bâtisseurs de la célèbre plateforme de streaming à la française Deezer. On peut considérer qu'il s'y connaît en musique, non ? Alexandre s'est avéré beaucoup plus complexe que ce rôle d'ingénieur, que dis-je, beaucoup plus complet que je ne l'imaginais. C'est un homme engagé. sur les sujets de l'innovation et du développement durable. Et c'est un célèbre conférencier. C'est aussi et surtout le fondateur de Musique Faux Planète, car lui aussi croit que la musique est un incroyable levier pour amener les entreprises à se transformer, pour amener l'écosystème de la musique à se transformer, mais plus globalement pour mobiliser les hommes, les femmes, autour de ce sujet commun. Alors sans plus attendre, je vous invite à prendre un café avec Alexandre. Bonjour Alexandre, je suis vraiment ravie de t'accueillir aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bonjour Nathalie, ravi également.

  • Speaker #0

    Alors Alexandre, qui est l'homme derrière ce dirigeant, ce professionnel au multi-casquette ?

  • Speaker #1

    Je suis Alex Jubien, indépendant et père de deux enfants de 13 et 7 ans, un garçon et une fille. Je vis en province à Niort, près de la Rochelle, puisque je suis rochelais d'origine, et je passe beaucoup de temps dans la nature, puisque ce sont grande partie de mes passions.

  • Speaker #0

    On va avoir l'occasion d'y revenir. Quelle étude as-tu fait ?

  • Speaker #1

    Alors à la base, moi je suis ingénieur informaticien, je suis tombé dans l'informatique pendant mes études et j'y suis resté quelques années, plutôt comme technicien.

  • Speaker #0

    Tes premiers jobs, c'était dans quel domaine, dans quelle entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors pendant une partie de ma vie, j'étais hardcore gamer, je faisais beaucoup beaucoup de jeux vidéo et du coup je rêvais de travailler dans cette industrie-là. J'ai fait des études d'architecte logiciel pour devenir architecte logiciel dans l'industrie vidéo. Et au début, mon tout premier stage, je me suis un peu raté. Je n'ai pas trouvé une entreprise qui faisait des jeux sur console ou sur ordinateur comme j'en rêvais. J'ai trouvé une entreprise qui faisait des jeux sur mobile. En fait, c'était super intéressant le mobile à un moment où ce n'était pas du tout connu. C'était les tout premiers mobiles couleur. Et donc, ça m'a permis de monter à bord de tout ce qui était l'avènement du mobile à une époque où on n'avait pas encore compris que ça allait devenir quelque chose de majeur. C'était cinq ans avant les smartphones.

  • Speaker #0

    Tu y es resté combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis resté assez longtemps dans cette industrie. J'ai d'abord créé une startup. que j'ai planté dans les sujets de marketing mobile. Pareil, toujours avant l'iPhone, c'était plutôt en 2005-2006. J'ai surfé de startup en startup, de rôle en rôle dans les enjeux sur la stratégie mobile. A l'époque, on ne parlait pas encore d'application. Et puis, en 2008, j'ai été recruté chez Deezer pour y construire l'équipe mobile. et les applications mobiles. C'est principalement la chose que j'ai bâtie dans cette jolie start-up française.

  • Speaker #0

    Alors Deezer, c'est une belle aventure parce que le hasard fait que moi, je les ai connus tout petits quand je travaillais dans l'informatique et que je les ai accompagnés sur différents projets en tant que prestataire externe.

  • Speaker #1

    À la même époque, on n'a pas travaillé ensemble, mais c'était à la même époque. En effet, on aurait pu travailler ensemble.

  • Speaker #0

    Chez Deezer, c'est pareil. Donc, tu étais plutôt en avance de phase parce que c'était extrêmement innovant. ces plateformes de streaming, il y avait peut-être déjà ces acteurs étrangers, est-ce que Apple était déjà dessus, est-ce que Spotify était déjà là, je ne me rends pas compte. de qui étaient dans les pionniers ?

  • Speaker #1

    Alors Apple n'était pas encore sur ces sujets-là, même s'ils étaient déjà très présents sur la musique numérique, puisque c'était iTunes et les iPods. On est arrivé à la phase des lecteurs MP3 et des iPods pour justement démocratiser la musique sur mobile avec plusieurs facettes. Souvent on dit que Deezer et Spotify se sont copiés, alors non, ça a été plutôt une coopétition créative. Je pense d'ailleurs que c'est parce qu'il y avait ces deux acteurs-là qu'on a réussi à convaincre les acteurs de l'industrie musicale de trouver un nouveau modèle, puisque le gros concurrent de l'époque, c'était le téléchargement illégal. Grand chamboulement pour l'industrie musicale, c'était le téléchargement illégal. La loi, la voie légale ne marchait pas très bien, même si, évidemment, il y a eu beaucoup de renforcement à cette époque-là. Et puis surtout, il apparaissait, et ça c'est quelque chose que nous, on avait beaucoup détecté en interview utilisateur, on rentre un peu dans la technique de la construction des applications. c'est très important de comprendre les attentes des utilisateurs, les attentes d'un marché, et les comprendre de manière psychologique, qu'est-ce qui se passe dans leur tête. Et on avait détecté des utilisateurs qui continuaient à acheter les CD, mais allaient sur des sites de téléchargement illégaux. On ne comprenait pas trop pourquoi, et quand on a creusé, on a compris que tout simplement, ils voulaient être dans la légalité, mais que le problème, c'était qu'il fallait à l'époque mettre les CD dans son ordinateur, on appelait ça un reaper, et faire tourner un logiciel qui s'appelait un reaper, et on obtenait enfin les fichiers à mettre sur son lecteur MP3. En fait, ça, ce n'était pas du tout ergonomique. Donc, le problème de l'époque, c'est qu'en fait, le téléchargement illégal offrait une meilleure ergonomie que la voie légale. Donc, c'est ça, en fait, que Spotify et Deezer ont complètement changé. Ces deux entreprises ont fait un peu les mêmes découvertes à partir de deux prototypes. Pour Deezer, c'était des widgets sur des blogs où on pouvait écouter la playlist du blogueur. En fait, tout le monde disait, moi, ce que j'aimerais, c'est pouvoir écouter mes playlists et écouter ce que je veux. Et Spotify, c'était avec des radios en ligne. Et c'est pareil, les radios, on ne peut pas choisir sa musique. Donc... que tout le monde leur remontait vers eux en disant ce que je voudrais, c'est pouvoir écouter la musique que je veux Donc ces deux entreprises ont eu la même idée au même moment. Et après, en effet, on s'est émulé en sortant des fonctionnalités l'un après l'autre sur du mobile. Et il faut savoir qu'on n'a d'ailleurs pas commencé par l'iPhone. C'était au tout début de la montée en puissance de l'iPhone. La première plateforme sur laquelle Deezer était performant, c'était les BlackBerry. Parce qu'à l'époque, c'était encore pas très présent. Les BlackBerry, il y avait 10-15% de gens qui avaient des BlackBerry en France. On n'attaquerait pas que la France, BlackBerry est très présent à l'international. et puis ensuite évidemment l'iPhone, mais aussi Android, on avait détecté le potentiel d'Android très très tôt. Donc on s'est mis très très vite sur ces différentes plateformes, et ce qui nous a permis après de faire des gros partenariats avec les opérateurs, notamment avec Orange.

  • Speaker #0

    Ce que je trouve fabuleux dans cet exemple, c'est comment une industrie qui était là depuis des années, qui semblait à t'assise sur quelque chose d'inébranlable, même s'il y avait eu différentes formes de supports de musique, du jour au lendemain, elle s'est quand même retrouvée en danger. et qu'elle a su se réinventer. Et finalement, peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas que l'industrie de la musique a perdu, finalement, en volume d'affaires, voire même a augmenté avec ces nouvelles plateformes et ces nouveaux modèles. Là où, au fur et à temps, on aurait pu penser que c'était fini pour eux, que les artistes n'allaient plus vendre de CD ou de disques. Et ça me fait penser à toute la problématique qu'on a aujourd'hui autour du développement durable, où on doit se réinventer. que ça nous chamboule, que les facteurs extérieurs sont différents. Et malgré tout, avec de la créativité, avec de l'écoute sur les réels besoins des gens, on peut être amené à créer des nouvelles façons de consommer, des nouvelles approches qui n'ont rien à voir, mais qui ne sont pas moins vertueuses pour l'entreprise en tant que telle.

  • Speaker #1

    Alors, c'est exactement les parallèles que je dresse dans mes conférences. Je fais une thèse, une théorie, un développement sur de la transformation numérique à la révolution écologique. Merci. et donc je fais beaucoup de parallèles entre la transformation digitale et la transformation environnementale, en effet des entreprises ont été disruptées côté numérique c'est la même chose qui se passe en ce moment côté environnemental plutôt à l'assurance par exemple si le changement climatique est particulièrement perturbant, mais en tout cas du côté de la musique alors est-ce qu'elle est revenue au même volume d'affaires, j'en suis pas certain, mais les revenus sont différents, les modèles sont différents et ça va nous permettre de faire le parallèle d'ailleurs donc le premier grand chamboulement ça a été avec l'avènement du téléchargement illégal et du numérique et c'est peut-être l'industrie qui a été la plus impactée par l'avènement du numérique. C'est un très bon exemple. Par la suite, du coup, ça s'est un peu transformé. Le streaming n'a pas recréé les mêmes niveaux. de revenus que l'industrie du disque, qui était un peu quand même une rente. Le téléchargement illégal est venu chambouler aussi, une industrie qui avait peut-être un peu trop justement ronronné sur son modèle qui fonctionnait bien et qui n'avait pas forcément cherché à innover. Du coup, il y avait aussi ce sujet du prix. Peut-être que tout simplement, il y avait quand même un sujet de prix. En tout cas, avec un effondrement de cette valeur et de ce volume d'affaires à l'échelle de l'industrie à cause du téléchargement illégal, le streaming a réussi à en recréer, mais pas autant. je dirais peut-être même un tiers, sachant qu'il y a souvent ce débat des revenus du streaming pour les artistes. Attention, il y a aussi les labels et les majors entre-temps. C'est quand même toujours ces acteurs-là qui coordonnent et qui orchestrent l'industrie musicale en termes de revenus, en tout cas pour la musique enregistrée. Par contre, ça a donné une explosion, une croissance folle de la musique vivante, avec une capacité pour certains artistes plus petits à vivre de leur musique, certes. peut-être pas avec des revenus phénoménaux, mais en tout cas, le numérique a amené aussi cette capacité pour plus d'artistes d'avoir une communauté de fans qui vient à leurs concerts, et de vivre non pas de la musique enregistrée diffusée, mais de la musique vivante. Et donc, on a eu une explosion de la musique vivante depuis les années 2010, et c'est pour ça qu'il y a de plus en plus de festivals, et qu'il y a de plus en plus de musiques, ce qu'on appelle la musique vivante. La musique vivante, elle, est devenue la majeure partie des revenus pour les artistes, et c'est ce qui explique... Pourquoi ça a été très très dur la deuxième disruption de l'industrie musicale ? C'est tout simplement le confinement, les confinements. L'avènement du Covid est venu énormément chambouler l'industrie musicale à nouveau, parce que tout simplement la musique vivante n'était plus vivante. Elle était un peu morte pendant ces temps-là. On a même dit qu'elle n'était pas essentielle. On voit vers la chanson de Grand Corps Malade, pas essentielle. Évidemment qu'elle l'est. Toujours est-il que c'est à ce moment-là d'ailleurs qu'on a commencé à avoir des critiques acerbes sur le streaming qui ne rapportaient pas assez aux artistes. Et pour cause, puisque leurs revenus sont issus principalement aujourd'hui de la musique vivante et que le numérique est plutôt aujourd'hui un peu comme les radios à l'époque, la manière de découvrir, la manière de consommer la musique au quotidien, mais pas forcément la manière de gagner de l'argent. En tout cas pour les artistes. Évidemment les gros artistes en gagnent beaucoup, c'est pas le jeu, c'est pas le sujet.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu vois, moi je dépense chaque mois pour mes abonnements et pour ceux de ma famille, notre plateforme de musique, je dépense beaucoup plus en musique que ce que je faisais à l'époque. Toi, je n'achetais pas pour la même valeur que des abonnements x12, de CD ou d'autres supports. Donc après, tout le monde n'est peut-être pas pareil, mais ça a amené en tout cas une autre consommation et je trouve que ça a encore plus mis la musique dans nos vies et je ne peux qu'apprécier. Et ça nous a amené de façon indirecte aussi l'accès à des podcasts. qui sont diffusées justement sur ces différentes plateformes et qui nous permettent de passer ce temps ensemble aujourd'hui. Donc là, tu as commencé à introduire le sujet de la musique, le fait qu'on va aussi sur beaucoup plus de musique vivante, donc beaucoup plus de connexion entre les artistes et le public, encore plus de moments forts que ceux que j'ai décrits en intro. Mais avant d'approfondir cette partie-là, je voudrais revenir toi sur ton parcours personnel. Donc tu es chez Deezer. c'est sur la partie conception, mais tu n'y es pas resté. Qu'est-ce que tu as fait après ? Pourquoi es-tu parti ? Peut-être que ça fait écho aussi à tes propres réflexions personnelles et ce que tu voulais faire de ta vie.

  • Speaker #1

    Au début, c'est plutôt... Moi, je suis un bâtisseur. Ce que j'aime bien, c'est construire les choses. Et puis, quand elles sont construites et qu'elles ont un run, c'est un peu moins mon truc. Et là, mon métier chez Deezer, très logiquement, se transformait plutôt en intégration avec les opérateurs, puisque la suite pour Deezer, c'était de faire des gros partenariats avec Orange ailleurs dans le monde, mais aussi d'autres opérateurs. Il faut savoir aujourd'hui que, par exemple, Btizer est très présent au Brésil, donc il y a quelques pays, c'est une des rares startups françaises, enfin, scale-up française maintenant, qui a réussi à rayonner à l'international. On n'a pas beaucoup d'entreprises françaises qui rayonnent à l'international sur le numérique. En tout cas, mon métier, se transformer, était beaucoup moins dans mon ADN de bâtisseur et de constructeur de produits. Et j'ai eu une opportunité chez Viadeo, en fait. Je suis parti ensuite faire un peu la même chose chez Viadeo, construire l'équipe mobile, les applications mobiles. Bon, la suite... pour Viadeo, ça a un peu moins bien passé. Et de toute façon, j'y suis resté quelque chose comme un an et demi. Ensuite, je suis devenu indépendant.

  • Speaker #0

    Alors, juste pour nos auditeurs, Viadeo, en fait, c'était un concurrent de LinkedIn, français aussi. Effectivement, LinkedIn a vraiment pris le dessus et l'histoire est moins jolie.

  • Speaker #1

    Voilà. Et après, en tant qu'indépendant, j'ai travaillé pour pas mal d'acteurs, notamment pour Le Kiosque, qui est devenu ensuite Caféine, cette sorte de 10 heures du magazine. Ça faisait vraiment sens qu'on bosse ensemble. J'ai bossé 8 mois chez eux. Puis après, pour beaucoup de grandes entreprises, notamment dans la pharma, dans l'assurance. toujours sur de la construction d'applications mobiles à grande grande ambition et à partir de 2015 ma vie a un peu changé à cause d'une petite start up dans laquelle je suis devenu advisor à ces start up s'appelait carrosse s'appelle toujours carrosse c'est aujourd'hui le numéro 2 du covoiturage domicile travail l'idée c'est d'avoir une application mobile qui vous facilite tout ce qui est covoiturage pour aller au boulot que vous soyez conducteur ou covoitureur. Et voilà, j'ai fait partie aussi des prémices de cette très belle aventure qui, aujourd'hui, commence aussi à rayonner à l'international. Quand je suis arrivé chez Karos, et bien... je ne m'intéressais pas trop aux enjeux environnementaux, et là on m'a expliqué CO2, climat, ces choses-là, et donc j'ai commencé à mettre un doigt, puis un bras, puis mon corps, puis mon âme, puisque quand on s'intéresse à ces sujets-là, ça devient passionnant. Et c'est surtout une sorte d'épiphanie à la fois géniale mais aussi perturbante, puisque ça m'a permis aussi malheureusement de prendre toute l'ampleur des enjeux environnementaux. Mais moi du coup j'avais ces passions dans l'environnement, ce métier un peu déconnecté dans le digital, un peu hors sol, et je me suis rendu compte que mes compétences pouvaient servir ces enjeux-là. Et donc c'est là où j'ai commencé à m'intéresser beaucoup à la scène des startups à impact. C'est impact environnemental positif, c'est comme ça qu'on appelle les startups, on appelle ça l'impact. et vous avez un mouvement qui s'appelle le mouvement Impact of France qui incarne ça plutôt bien toutes ces entreprises ou ces initiatives qui oeuvrent pour un progrès environnemental et donc Caro c'était exactement dans cette sphère là et ça a été le début pour moi de me dire que c'était plutôt ça que je voulais faire de ma vie, de ma vie tout court d'ailleurs ça je voulais faire dans ma vie mais c'est aligner ma vie professionnelle sur ces enjeux là et comme j'avais déjà commencé à faire de la conférence sur la transformation numérique et bien j'ai commencé à inclure des sujets environnementaux dans mes conférences

  • Speaker #0

    Comment tu raccroches les deux en expliquant justement ces chamboulements que le numérique a vécu, cette transition numérique que les entreprises ont traversée, et c'est juste une autre transition, celle de l'environnement ?

  • Speaker #1

    Alors complètement, du coup, d'abord les méthodes sont un peu les mêmes, et c'est surtout un sujet de culture, culture personnelle ou culture d'entreprise. On voit bien que sur la transformation numérique, il n'a pas suffi juste de mettre les outils et les appareils dans les mains des gens, il a fallu que la culture change, que leur rapport... au numérique dans leur activité professionnelle change, ça met du temps. Pour ça, il y avait beaucoup d'initiatives en interne des entreprises qui ont mis du temps à se déployer, mais qui étaient plutôt sur de la formation, de la culturation, de la montée en compétences. En fait, on voit la même chose aujourd'hui sur les enjeux environnementaux. Je pense par exemple à des ateliers comme les fresques, dont moi je suis fervent animateur de plusieurs. D'ailleurs, peut-être qu'on en reparlera un peu plus tard. Je pense notamment à la fresque du climat. on est bien sur ce changement de culture aussi interne de l'entreprise. Si on veut réussir la transformation environnementale des entreprises, il va bien falloir que nos collaborateurs s'y intéressent. Ça passe par d'abord changer la culture interne. Donc c'est avant tout des enjeux de culture interne de l'entreprise, ces transformations. Et puis le constat qui peut être un constat partagé aussi auprès des dirigeants, c'est que si les entreprises ont lourdement investi dans leur transformation numérique, pourquoi n'en feraient-elles pas autant sur les enjeux environnementaux compte tenu des enjeux ? qui vont bien au-delà de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Alors on peut justement parler un petit peu de ces fraises, que c'est un super outil pour acculturer, que ce soit les collaborateurs ou les personnes physiques d'une façon générale, ou même les comités de direction, parce que moi j'incite mes clients aussi à embarquer très tôt en fait, ceux qui décident l'avenir de l'entreprise. Donc tu parlais de celle du climat, tu t'es formé rapidement dessus ?

  • Speaker #1

    Alors rapidement non, pas assez rapidement à mon goût, parce que j'avais détecté ce genre d'outil grâce à une amie qui s'appelle Céline Monterard. qui a été très pionnière et un des piliers de la fresque du climat, dès 2018, donc dès les tout débuts, sauf que ça se passait beaucoup sur Paris. Et moi, comme j'étais en province, je n'avais pas trop accès à toute cette sphère des fresques. C'était compliqué pour moi de me former, de participer aux ateliers. Et c'est un peu ce que je vais dire concernant la phase du Covid. Cette phase, elle a été catastrophique. Pour un conférencier en entreprise sur le business, ce n'était vraiment pas ça. sauf que pour beaucoup de gens en tout cas et moi le premier elle a donné du temps et elle a notamment donné du temps pour se former et c'est le moment aussi où les ateliers de fresques ont créé des formations en ligne puisque comme il n'y avait plus la possibilité d'expérimenter les ateliers ou de se former en présentiel, c'est passé en ligne et moi du coup ça a ouvert plein d'opportunités de ce côté là donc je les ai toutes enchaînées sur celles auxquelles je me suis formé à cette époque là à savoir fresques du climat, fresques de la biodiversité et fresques du numérique, ce sont les trois principalement que j'anime en tant que professionnel, en tant qu'animateur pro, mais j'en anime d'autres. J'anime aussi la fresque de l'événementiel. Évidemment, j'ai embrassé la fresque océane, puisque mes passions sont liées à l'océan. Bref, et la fresque agri-anime aussi, sur l'agriculture, qui est assez intéressante. C'est intéressant d'aller explorer ces enjeux, les uns après les autres, en tout cas. La fresque du climat est la plus connue. Elle a le mérite de permettre d'explorer le rapport du GIEC en trois heures. On comprend à peu près ce qui se passe sur le changement climatique en seulement quelques heures. alors que lire le rapport du GIEC c'est pas à la portée de tout le monde et puis surtout ça prendrait plutôt deux semaines et donc c'est pour ça que dirigeants politiques dirigeants du monde font le choix de cet outil et ça commence aujourd'hui à se développer à l'international, à la fresque en France c'est plus d'un million de personnes qui ont participé mais ça commence aussi à se développer dans plus d'une centaine de pays c'est surtout un atelier de facilitation et d'accélération de ces sujets là et les dirigeants s'y intéressent parce que tout simplement ils n'ont pas le temps de prendre conscience de ces sujets là On a beaucoup de témoignages de dirigeants qui ont pris une claque sur les enjeux et sur ce que ça impliquait pour leur entreprise, et le rôle que pouvait prendre leur entreprise. Ce sont des bons outils pour actionner les âmes, j'ai envie de dire. Et puis, ils sont assez bien faits aussi pour après embarquer les collaborateurs. C'est vrai que j'interviens plutôt auprès de COMEX ou de dirigeants de PME ou de top d'une direction, mais ce sont aussi des outils qu'on peut après déployer auprès des collaborateurs de manière assez massive. certaines entreprises font passer leurs collaborateurs en coût de dizaines de milliers sur ces ateliers.

  • Speaker #0

    Ça permet de mettre tout le monde à un niveau un peu similaire de connaissance, en tout cas d'avoir un tronc commun.

  • Speaker #1

    Alors de connaissance et d'envie, idéalement dans ces ateliers, on actionne aussi l'envie d'agir. Un petit bémol quand même, ils peuvent être un peu sidérants pour des personnes qui sont très éloignées des enjeux. Ça peut être parfois paralysant de voir... le fait qu'il faut agir de manière rapide et qu'on n'y arrive pas très bien aujourd'hui à agir collectivement. Il y a vraiment une courbe du deuil qu'on subit tous dans ce chemin que tout le monde est en train de prendre. C'est juste, est-ce qu'on le prend maintenant ou est-ce qu'on le prend plus tard ? C'est la même chose que dans l'innovation d'ailleurs. Il y a des pionniers, il y a des gens qui viennent un peu plus tard. En tout cas, tout le monde prend un peu cette claque environnementale. Ce n'est pas toujours les enjeux climat, ça peut être les enjeux biodiversité qui nous amènent à ces sujets-là. Donc, on... les enjeux énergétiques et de ressources. Il y a des entreprises aujourd'hui qui souffrent beaucoup de leur accès à des ressources. Je pense que ça va juste augmenter les ressources liées aux métaux, les ressources qui auront de plus en plus de mal à s'approvisionner. On pourrait parler aussi de la ressource eau, le fait d'avoir accès à l'eau. Évidemment, nos entreprises ne fonctionnent pas très bien sans tout ça. Donc il y a aussi des enjeux économiques qui viennent dans l'équation. C'est ce que je rappelle beaucoup dans mes conférences, c'est pas juste une question de protection de la nature.

  • Speaker #0

    c'est vraiment une question de protection de la vie et protection de la vie de nos entreprises c'est très important ce que tu es en train de partager là parce que souvent finalement ces sujets ont été associés à l'écologie à du militantisme à de la politique or là c'est pas de ce dont on parle en fait c'est pas une question de conviction et de croyance c'est une question de faits, d'un certain nombre de constats actuels et de choses qu'on pressent. Alors, on n'a pas de boule de cristal. Les spécialistes du GIEC essaient de nous dessiner le futur. On espère que dans certaines proportions, ils se trompent d'ailleurs. Mais ça permet de se rendre compte, effectivement, qu'on y croit ou pas. Les choses sont là, les choses arrivent. Si notre envie, ce n'est pas tant de protéger la forêt, la nature, la biodiversité d'une façon générale, comme tu le disais, c'est une question de pérennité. des entreprises, des emplois. Et c'est extrêmement vital et urgent pour moi, pour les chefs d'entreprise, d'embrasser le sujet. Et ces frais sont des bons outils, effectivement, pour faire prendre conscience de ça. Après, il faut passer à l'étape suivante. Ton ressenti par rapport à ces comités de direction, déjà, ça peut être intéressant. Les profils peuvent être extrêmement variés. Dans ces équipes-là, tu peux avoir une maturité extrêmement différente. des personnes très engagées, des personnes militantes et d'autres très réfractaires, voire peut-être climato-sceptiques, comment ils réagissent ? Comment ça se passe en fait dans un comité, un comix ou quelle que soit sa forme ? de managers finalement, mais avec des croyances et des postures différentes.

  • Speaker #1

    Comme dans tout groupe d'humains, on va en effet avoir des pionniers, des gens qui ont déjà un peu saisi ce qui se passe. Et donc on a souvent au sein d'un comex deux ou trois personnes qui sont motrices. D'ailleurs c'est souvent eux qui ont l'idée d'organiser une fresque du climat au sein du comex. Et ils ont souvent beaucoup de mal à emmener les autres, non pas par scepticisme, mais plutôt par aveuglement ou on va dire œillère. Je pense par exemple à des directeurs commerciaux, alors attention, ils ne sont pas tous de ce type-là, des fois c'est le directeur commercial qui est moteur, je l'ai vu quand je suis intervenu auprès des directeurs commerciaux de France, mais des fois on se dit, tiens, moi je ne suis pas concerné, je ne suis pas dans la RSE, je suis directeur commercial, mon objectif c'est de faire du business, je ne suis pas concerné. Et puis arrive un petit truc comme un client qui fait un cahier des charges où les enjeux RSE sont super importants. Donc là le directeur commercial commence à s'intéresser à ça parce que... ça devient un enjeu économique c'est à dire que si la RSE n'est pas bien appréhendée par l'entreprise elle se met à moins vendre ça se met à être un critère de performance commerciale et là du coup ils commencent à s'intéresser à ça et donc c'est exactement la phase dans laquelle nous sommes c'est que tous les métiers sont en train de basculer y compris les métiers commerciaux voilà alors après quand il s'agit de ça au début ils se disent pas ils se disent tu vois ils nous rajoutent une contrainte on sait pas trop pourquoi il faut un peu de temps avant qu'ils s'intéressent vraiment aux enjeux sous-assants et c'est là où les pionniers sont intéressants le rôle qu'on a nous en tant que sensibilisateur ou vulgarisateur, c'est justement de les outiller pour qu'ils puissent convaincre les autres dans cette transformation environnementale de l'entreprise. Moi, les trucs qui m'ont le plus marqué avec des dirigeants, c'est plutôt ça, ce retour qui est Ah oui, j'ai bien compris, c'est super important. mais moi je ne peux rien faire. Alors ça, je trouve ça toujours très étonnant d'avoir quelqu'un de responsable et de dirigeant qui a quand même les moyens de l'entreprise à sa disposition, ainsi que parfois des milliers de collaborateurs qui peuvent actionner, et de dire je ne peux rien faire. Et ils cherchent parfois aussi un refus dans des actions simples qui sont à leur portée, qui ne vont pas coûter beaucoup, et je vais caricaturer, ça peut être remplacer les toilettes en plastique par des toilettes en bois, donc il va de soi que ça ne va pas suffire. Après, je pense qu'il faut faire un peu d'empathie, c'est humain de réagir comme ça. la tâche elle est très grande elle peut faire peur le cerveau il a des mécanismes de protection face à des sujets comme ceux-là et ça s'étudie beaucoup dans un sujet que j'ai commencé à un peu appréhender sur laquelle je suis encore très novice mais c'est passionnant que j'appellerais la psychologie environnementale l'un des meilleurs chercheurs sur ces sujets-là me semble être Albert Mokeber je vous invite à aller regarder ce que fait ce chercheur sur les biais cognitifs donc la conférence qui serait intéressante c'est climat tous biaisés comment nos biais cognitifs viennent en fait dans l'équation peut-être Oh là là, ça a l'air compliqué, ça va m'éloigner de mes sujets, j'ai plein de trucs à accomplir moi dans ma vie, je vais mettre ça de côté là, je vais essayer d'éloigner de moi. Et c'est un peu ça qui se passe. Et c'est le cas aussi pour des dirigeants qui doivent être concentrés, qui ont la responsabilité d'équipe, qu'il faut faire tourner, qui, on le sait, ont pris aussi très cher, ont eu beaucoup d'impact de gestion RH, etc. pendant le confinement, et qui, des fois, pour certains, sont allés au burn-out, clairement. Donc c'est aussi beaucoup leur demander de leur ajouter des sujets. Et donc c'est aussi parfois pourquoi ils se protègent et ils les éloignent. malheureusement il n'y a pas trop le choix sachant qu'en plus le sujet du Covid n'était pas très éloigné d'un sujet environnemental puisque c'est beaucoup lié aux enjeux de biodiversité et les pandémies, moi j'aime bien la citation de Churchill que je cite souvent en conférence mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne vous prenne par la gorge et c'est ça qu'on essaye de se mettre, et je ne suis pas le seul à le faire j'ai tout un collectif aussi avec qui je bosse régulièrement c'est ça qu'on essaye de faire quand on échange avec des dirigeants et des collaborateurs leur faire embrasser le changement pour qu'ils soient proactifs et qu'ils agissent plutôt que subir Agir plutôt que subir me semble en tout cas la bonne posture dans cette phase-là. Mais pour agir, il faut comprendre, et d'où l'intérêt de l'importance de la partie culture. Et inversement, on voit aussi des dirigeants très moteurs, ou des dirigeants qui basculent très vite et qui tout de suite réagissent et font mobiler leurs équipes, etc. Et puis se heurtent évidemment aux murs économiques ou aux contraintes, parce qu'évidemment elles existent. Les nier, il n'y a pas ce côté noir ou blanc. C'est un peu ce que je... ce que je regrette, il y a toujours un petit côté noir ou blanc, pour ou contre. La vie, particulièrement la vie des entreprises, elle est beaucoup plus complète que ça. Et donc, moi j'aime beaucoup le pragmatisme, et donc il faut être pragmatique, pour autant ne pas avoir de grandes ambitions sur ces changements-là, et délétères. Donc trouver une voie qui va permettre d'avancer vite, fortement, en puissance, tout en gardant une pérennité de ce qu'on fait. Ou faire le constat que si le business de l'entreprise n'est pas compatible avec l'avenir, elle va la faire bifurquer. et c'était tout simplement ce que des acteurs par exemple comme Kodak par le passé n'ont pas réussi à faire face au numérique et donc c'est là on rejoint l'équation en fait il se passe un peu la même chose que pendant le numérique il y a des acteurs qui n'ont pas réussi à se transformer ils ont périclété et ceux qui ont réussi à se transformer sont aujourd'hui encore là tout à fait justement j'avais envie de t'amener sur les industries qui sont peut-être plus concernées même si par principe tous les métiers aujourd'hui ont besoin de faire cette transition mais est-ce qu'il y en a qui sont plus fortement impactés peut-être dès maintenant plus vite que les autres ? Alors les industries elles sont impactées d'une manière un peu insidieuse, ce qui n'est pas très visible, qui va venir de la finance durable. Aujourd'hui la finance elle va aussi s'emparer de ces enjeux-là, et demain les financements, les actifs financiers, c'est même dès aujourd'hui puisqu'on a aujourd'hui les normes qui vont permettre ces choses-là, les financiers deviennent de plus en plus regardants à ce qu'ils financent. Et donc ça veut dire que si vous êtes sur une industrie qui ne fait pas d'efforts dans ce sens-là, ou qui ne radicalise pas justement ces efforts, qui ne revient pas à la source des problèmes environnementaux, vos actifs vont devenir échoués, ou en tout cas beaucoup moins attractifs. Ça devient une faute de gestion de ne pas avoir anticipé ces sujets-là, de ne pas les prendre en compte. C'est particulièrement criant dans l'industrie. On parle d'investissement, d'innovation. Moi, je prône une innovation au service du progrès environnemental.

  • Speaker #0

    et que des fois l'innovation technologique nous fait faire un peu de progrès, mais c'est parfois, comme dans l'industrie, c'est très intéressant parce que les plus grands progrès ne sont pas venus de l'innovation technologique, ils sont venus notamment du Lean Management, qui était surtout de la méthode et des choses qui reposent sur les humains. Et je pense que ça va être la même chose du côté du progrès environnemental, mettre les humains en capacité d'agir. Et il y a une entreprise pas très connue en France qui incarne ça particulièrement, qui est peut-être l'entreprise, une des entreprises les plus éco-responsables, les plus engagées au monde, qui s'appelle Interface. J'aime beaucoup, quand je rencontre des industriels, prendre cet exemple, parce que souvent ils ne le connaissent pas, et c'est des fabricants de moquettes. Alors si un fabricant de moquettes peut être l'une des entreprises les plus engagées au monde, ça veut bien dire que tous les industriels peuvent aussi s'y mettre. Sachant que la moquette, c'est loin d'être un sujet viable au début côté environnemental. Et eux, ils ont inventé plein de choses, comme les dalles de moquettes, plutôt que de remplacer tout un pan de moquettes, on remplace juste la dalle qui a été tachée, etc. Ils ont énormément d'innovations qui vont dans ce sens-là. et leurs produits même aujourd'hui captent du CO2 pendant leur fabrication c'est intéressant d'habitude on en aimait eux ils ont réussi à avoir des procédés qui vont en capter en séquestrer sur le long terme donc voilà pour les industriels allez voir du côté d'Interface et après c'est tous les domaines qui doivent se transformer pas seulement l'industrie

  • Speaker #1

    Je ne peux qu'aller dans ton sens quand tu parles de l'impact de la finance parce que c'est mon pire de métier et j'ai déjà fait un épisode avec une société qui s'appelle Kimpa et qui accompagne justement sur les investissements à impact. Il y a un enregistrement qui est prévu avec la société Anteos, où là on est sur un family office qui a fait fortune dans le monde de la distribution, et notamment dans le Nord, et qui a décidé que tous ces investissements à partir de maintenant ne seraient que sur des sociétés à impact. Donc en fait, ça montre que des sociétés traditionnelles n'ont plus accès à cet argent qui est disponible, et qu'elles sont pour lui des sociétés à impact. Pourquoi il fait ce choix ? Il y a une part de conviction personnelle, mais il y a une part aussi de conviction que ce sont les sociétés qui vont être les plus résilientes demain, parce qu'ils ont identifié qu'il y a un vrai risque de ces sociétés qui ne se préparent pas suffisamment, qu'elles se prennent de plein fouet un certain nombre, effectivement, de bouleversements. Tu parlais de pénurie de ressources, moi je pense que les entreprises sont très très impactées par cela. mais la ressource physique, mais la ressource humaine aussi, qui n'aura peut-être plus envie de venir, et la ressource financière. Et donc, bref, cet acteur-là a fait le choix de n'aller que sur des entreprises en transformation forte ou engagée. Demain, je fais un enregistrement de la société Origami, qui est un conseiller en gestion de patrimoine, et qui nous parlera justement de tous ces... clients qui n'ont plus envie de mettre de l'argent n'importe où, ou de tous ces acteurs du monde de la finance d'une façon globale, qui effectivement guident l'argent sur des projets qui vont servir la cause nationale et le bien commun, ou ces sociétés qui vont être vues comme pérennes. Et à ce stade, il y a beaucoup d'acteurs, notamment de l'industrie, mais pas que, qui vont être sur le bord du chemin. Et pourtant, c'est des métiers qui sont extrêmement consommateurs. de cash qui font beaucoup d'emprunts aujourd'hui. Et même nos amis banquiers, en fait, ont des cases à cocher et sont obligés de choisir là où, quelle typologie de projet ils soutiennent ou pas. Donc, c'est un gros sujet. Donc, c'est pour ça qu'on va faire venir un expert dans le cadre du podcast pour vous expliquer tout ça dans les jours à venir. On va essayer de revenir à la musique. Je vois que le temps passe sur ton projet autour de Music for the Planet. Pourquoi tu as décidé de créer ce mouvement ? Quelle est son intention, son objectif, son ambition ?

  • Speaker #0

    Avant de parler de musique, on va parler juste rapidement d'autres industries qui sont disruptées par les enjeux environnementaux. Je vous ai mentionné tout à l'heure l'assurance, évidemment. Tout ce qui est tempête, armes qui tombent sur votre maison, inondations qui viennent autour de votre voiture, ça ne fait pas le jeu des assureurs. Un domaine très important qui est l'agriculture, qui est disruptée et climatiquement et biologiquement, ça peut être la vie des sols. Et donc là, du coup, on a des gros soucis si l'agriculture se met à ne plus bien fonctionner. Et puis, un exemple assez criant en ce moment, c'est la mode, où on a les enseignes classiques qu'on connaissait déjà, camailleux, pro-mode, etc. Plein d'enseignes, en tout cas, qui mettent la clé sous la porte, pendant qu'il y a deux types d'acteurs qui émergent. qui s'en sortent, c'est la mode Crado, type Shane. Et puis, il y a surtout, en mode climat, toutes ces marques éco-responsables qui, elles, par contre, ont plutôt des croissances à deux chiffres, qui saisissent bien l'opportunité, qui sont bien en train de surfer la vague. Je pense à Fago, Pitcher, Loom. Donc, on a bien cette équation entre des entreprises qui sont complètement chamboulées et qui disparaissent et des entreprises qui surfent sur l'opportunité et toutes les industries qui sont impactées. Eh bien, l'industrie musicale ne fait pas exception. et moi venant de cette industrie en tout cas plutôt de sa branche numérique pendant la période de confinement j'ai fait la connaissance de Benjamin Henault ancien directeur de Utopie et Benjamin on savait qu'on avait envie de faire des projets ensemble on savait pas lesquels et Benjamin il me cherchait justement sur la musique il m'a dit mais faut vraiment qu'on sorte de ce dialogue d'experts où en fait on discute entre spécialistes de la RSE de bilan carbone et de trucs qui parlent à personne en tout cas dans le grand public ils sont des sujets techniques très importants pour les entreprises mais pour le grand public pour faire basculer la culture environnementale de tout le monde c'est pas trop les bons axes. Et même les frais, c'est peut-être un peu trop élevé. Et si je mesure un peu ce qu'on voit sur le terrain, quand on parle d'environnement, les gens nous disent trie les déchets On sait en plus que le recyclage est loin d'être la panacée. Et donc, je trie mes déchets, la planète est sauvée. Si je caricature dans l'industrie musicale, les choses qu'on a pu entendre, c'est ne pas jeter ses mégots par terre ou boire dans une gourde. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire, c'est super important de faire ces choses-là, mais c'est tout petit par rapport aux enjeux qui restent. En tout cas, c'est ce constat-là, ce constat aussi que le Covid était quand même un sujet lié aux enjeux environnementaux et que l'industrie musicale avait été d'abord disruptée par le numérique, puis elle était disruptée aussi par les enjeux environnementaux, ce qui nous a fait nous dire que c'était le bon endroit pour agir. et puis aussi que cette industrie pouvait embrasser un rôle d'inspiration environnementale. Ça, je pense qu'on va développer un peu par la suite. En tout cas, ses grands enjeux, c'est évidemment sa décarbonation et c'est le grand sujet avec une industrie assez peu mature là-dessus. Et j'aime bien parler d'industrie. Dans la musique, on parle de filière musicale. On oublie qu'il y a une matérialité à un moment que c'est bien une industrie. Alors, elle a une spécificité, c'est qu'elle fait appel à plein de domaines. Sur un festival, on va se nourrir. Donc, ça fait appel à l'alimentation. On va boire, évidemment. mais on va aussi se déplacer pour y aller. C'est d'ailleurs le plus gros impact, le transport des festivaliers, comme le transport est le plus gros impact, on va parler pour la France en tout cas, le transport est le plus gros impact climatique que nous avons dans nos vies. Ça ne manque pas d'être aussi le cas du côté de l'industrie musicale, donc le transport des festivaliers, comment on se rend sur un festival. Et l'industrie musicale, ça va être aussi du numérique, de la fabrication d'objets, que ce soit les disques, les t-shirts pour méchandising, etc. De la gestion de lieu. Et en fait ce qui est intéressant c'est que c'est un peu 360, en fait ça touche à tout. Ce qui est assez intéressant d'ailleurs, parce que ça veut dire aussi que la musique peut agir un peu sur tout. Donc il y a le sujet de décarbonation qui est très important. Donc comme je disais, l'industrie pas encore très mature qui est un peu dans un prisme carbone, un tunnel carbone. Ça c'est un concept qu'on voit parfois, le tunnel carbone c'est de penser que CO2. Et de se dire qu'il n'y a pas de problématiques d'eau, il n'y a pas de problématiques. Et que si on a un petit bouton qui nous fait résoudre la partie, une solution magique qui nous fait résoudre la partie CO2, comme par exemple des panneaux solaires, et bien ça y est. on n'a plus de problèmes environnementaux évidemment c'est beaucoup plus complexe que ça il y a 9 limites planétaires elles sont toutes aujourd'hui en train d'aller dans le rouge donc une partie du rôle on s'est fixé chez Music for Planet c'est aussi de d'évangéliser, d'acculturer au-delà de ce seul prisme CO2. Il faut reconnaître aussi les travaux remarquables du Shift Project. Le Shift Project fait des travaux remarquables sur la partie décarbonation, c'est leur rôle. Ils l'ont fait aussi pour la culture. Il y a un rapport qui s'appelle Décarboner la culture Mais décarboner la culture ne suffira pas. Et la deuxième dimension, c'est la dimension inspirationnelle de la musique ou de l'art, au sens large. J'ai coutume de dire que si l'industrie musicale réduit ses impacts et se décarbone, même si elle le faisait parfaitement, ce serait cool, mais on aurait tout perdu. parce que son rôle il peut être bien plus grand il peut être dans le rôle des imaginaires dans le rôle des récits et on voit des artistes qui commencent à se positionner, un récit très récent c'est Zao de Sagazan qui est interrogé au festival de Cannes et on lui demande comment t'es habillé ? Et bah je suis habillé en Emmaüs et donc là c'est des nouveaux récits artistiques qu'on commence à voir émerger qui sont nouveaux mais qui sont très intéressants on voit bien cette capacité d'influence que peut avoir l'art Si on prend le poids de l'industrie musicale dans le climat, oui, en effet, c'est assez petit. Ça ne veut pas dire qu'elle ne doit pas changer, mais c'est assez petit par rapport au reste. Par contre, son poids dans ce qu'elle pourrait changer est assez grand. Et justement, autant c'est très dur, parce qu'elle a des impacts partout, avec l'alimentation, avec le déplacement, mais autant, ça peut être aussi un vecteur. de changement sur tous ces sujets-là. Et elle peut aider à transformer toutes ces industries. Alors on a des exemples dans la mode où des artistes ont arrêté de faire des lignes de vêtements, des marques de vêtements, et proposent plutôt des patches. Et c'est intéressant, quand on voit dans des courants comme le métal, en fait, les métalleux, ils ont des vêtements où il y a plein, plein de patches, plein, plein. Ils ont un vêtement unique qu'il y a à eux. Si ils devaient en choisir un, ce serait celui-là. Ils ont un vêtement sur lequel il y a tout leur groupe préféré, etc. Et est-ce que c'est pas ça un peu l'avenir de la mode ? Et on commence à le voir émerger dans d'autres. courants musicaux. L'avenir de la mode, c'est peut-être d'avoir seulement quelques vêtements qui sont bien à vous, que vous faites réparer, et qui sont vraiment uniques avec tout ce que vous aimez dessus. Plutôt des patches que des marques. On est vraiment à l'opposé de la fast fashion. L'autre exemple, évidemment, ça va être sur la mobilité. On commence à avoir des festivals qui font payer un parking très très cher mais dont le prix est complètement réduit si vous venez en covoiturale. Et plus il y a de nombre de personnes dans la voiture, moins le prix est cher. donc c'est intéressant évidemment des gens qui viennent en vélo sur les festivals ou qui viennent en train c'est aussi en sport de développement

  • Speaker #1

    Oui, souvent un petit peu paumé quand même dans la campagne c'est pas toujours facile d'accès

  • Speaker #0

    Complètement, mais en tout cas les festivals sont en train de s'outiller sur ces enjeux là il va de soi que du côté du numérique il y a beaucoup à faire aussi avec toute cette frange du numérique responsable et par exemple Deezer a optimisé beaucoup ses API, c'est le truc technique qui permet de faire transiter toutes les données pour réduire les impacts environnementaux. Et donc, l'industrie musicale peut être vraiment un vecteur d'inspiration. Et puis, l'une des opérations les plus inspirantes qu'on ait pu voir, sur le podcast Music for Planet, parce que des choses qu'on fait, c'est tout simplement de diffuser les bonnes initiatives qu'on voit, c'est peut-être une des meilleures manières d'acculturer, vous retrouverez l'Opéra National de Bordeaux, qui a fait un Requiem de Mozart zéro achat. C'est un vrai Requiem de Mozart, et d'ailleurs, les gens découvraient qu'ils n'avaient pas eu d'achat, ils étaient sensibilisés à ça, à la sortie du Requiem. qui vivait un vrai récum de Mozart et le zéro achat c'était beaucoup d'économies circulaires beaucoup de prêts de matériel etc beaucoup de récupération d'anciens costumes et au final une opération où une industrie sous contrainte tout ce qui est musique classique en ce moment vit de fortes contraintes avec le choc énergétique des dernières années etc les factures énergétiques étaient sous contrainte financière et donc ils ont innové en ne faisant pas d'achat pour ce récum de Mozart et ça a été assez inspirant dans l'industrie musicale évidemment, mais aussi dans l'industrie de l'événementiel. Ça veut dire qu'on peut faire des très beaux événements sans faire d'achat, avec beaucoup de récupération. Ça a été inspirant au-delà, puisque c'était aussi en table ronde de fermeture d'un grand événement qui s'appelle Pro Durable, qui est un peu la grand-messe de la RSE. On a pu voir que beaucoup d'entreprises, même du CAC 40, étaient assez inspirées par cet exemple-là. Donc là, on a un exemple parfait de ce que l'industrie musicale, soit par ses artistes, qui sont des influenceurs, soit par ces structures, peut faire pour influencer le monde.

  • Speaker #1

    C'est marrant que tu fasses référence à ce zéro achat et cette façon différente de faire les événements parce que ça me fait penser à l'interview que j'ai eue avec Brios Afré de Circulab, sur l'économie circulaire. Et lui a commencé à mettre le pied dans ce domaine. en accompagnant des artistes qui faisaient des événements et qui utilisaient beaucoup de supports qui étaient souvent à usage unique, parce qu'on avait envie d'avoir des visuels fabuleux. Et lui, il a commencé à leur dire, mais non, concevons le support de façon à ce qu'il soit réutilisable. Avant de le faire, voyons la suite de sa vie et comment il pourra soit vous resservir, soit resservir à des tiers et vous allez y gagner en termes de coûts. parce que vous n'avez pas un achat unique et des choses qui sont faites que pour vous. Et malgré tout, ça a amené énormément de créativité. Et il exprimait le fait que, du coup, les designers, il a fallu les accompagner, c'est une autre façon de penser, mais qu'ils y trouvaient beaucoup de plaisir et beaucoup de fierté, finalement, à se dépasser, à concevoir les choses différemment. Et quand on voit tous ces décorums de chaque événement, il y a vraiment un gros travail à faire et des belles pistes d'exploration.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Quel modèle économique tu as choisi pour Music for Planet ?

  • Speaker #0

    Alors on a pris un modèle associatif tout simplement parce qu'en fait on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de personnes dans l'industrie musicale qui s'intéressaient à ces enjeux-là et qu'ils étaient un peu isolés. et que du coup le format associatif se mettre ensemble sous forme d'association était la meilleure forme et d'ailleurs c'est exactement ce qui s'est passé avec notre cofondatrice Fanny Fournier qui était justement à l'Opéra National de Bordeaux et qui est j'ai envie de dire la première adhérente de l'association puisqu'elle avait besoin de cette veille et de cette nourriture sur les sujets environnementaux pour ses actions. Et donc plutôt un format associatif et c'est intéressant de noter en ce moment sur ces enjeux environnementaux qu'il y a des modèles qui se cherchent on voit des ovnis comme Time for Planet, qui sont des entreprises, qui auraient pu être très bien une ONG, mais c'est une entreprise. On voit des ONG qui agissent évidemment fortement sur les enjeux environnementaux, mais qui parfois se comportent un peu comme des entreprises. Et puis on voit des entreprises, je pense par exemple aux Bicorp, dont certaines agissent autant que des ONG. Elles mettent profit et les enjeux environnementaux sur le même pied d'égalité, voire parfois les enjeux environnementaux sont devant. je pense à Patagonia, différentes entreprises de ce type-là, qui n'est pas forcément la plus vertueuse. Il y en a d'autres, Picture, par exemple, qui est assez intéressante aussi, par exemple, en la mode, mais dans tous les domaines. En tout cas, il y a un peu un flou qui est en train de se créer sur les modèles et les formats. Et ce qu'on constate, c'est qu'il n'y a pas de bon format. Par exemple, les Fnesc, du fait qu'il y ait des prestations, n'ont pas d'intérêt général, alors qu'en fait, c'est des associations qui œuvrent complètement pour l'intérêt général. Il y a des contraintes, en fait, sur les structures existantes. Et chacun essaye un peu de se dépatouiller avec son format. et on voit bien qu'il y a une sorte par contre de nouvelles entreprises et je vais mettre ces associations aussi dans des modèles entrepreneuriaux nous on exécute Musique for Planet comme si c'était une entreprise d'un point de vue exécution L'entreprise c'est quoi ? C'est mettre des gens autour de la table pour résoudre des problèmes du monde. Il se trouve que par le passé, on a très senté sur le profit aussi pour que l'entreprise puisse plus résoudre son problème, tout simplement. Si on prend l'origine de gens comme Ford, qui sont quand même un peu des pionniers d'entrepreneuriat, les profits de Ford ont servi à juste démocratiser l'automobile dans le monde. Et bien on est sur les mêmes sujets là, côté environnemental. Mais du coup je mettrais quand même toutes ces formes d'humains qui se mettent ensemble pour agir. sous la forme entreprise. Et je trouve que Time for the Planet, qui est un peu un modèle d'inspiration pour nous, on ne va pas se le cacher.

  • Speaker #1

    Rien que pour le nom, on peut le voir.

  • Speaker #0

    Complètement, Time for the Planet, je me suis un des tout premiers associés de Time for the Planet. En tout cas, Time for the Planet incarne ça très bien, et ils disent un peu ces choses-là aussi. Le fait que, est-ce que c'est un format entreprise, un format association ? Non, ce qui compte, c'est des humains ensemble, qui ont décidé de se mettre ensemble pour agir sur les enjeux du siècle, ou les enjeux du millénaire, peut-être là. ça me semble être la bonne chose à dire et donc nous on a choisi le format associatif surtout pour ce côté participatif embarquement des acteurs c'était le format qui nous semblait le plus pertinent, on s'est pas trompé et surtout on est un point de rencontre entre des experts de l'environnement qui justement voit dans la musique un levier nouveau versus le bilan carbone dans la RSE, et les acteurs de l'industrie musicale qui ont envie d'agir. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y en a de plus en plus, des acteurs de l'industrie musicale qui ont envie d'agir, et c'est pour ça que notre association est en forte montée en puissance. Et donc on fait rencontrer ces populations-là. Donc on a aussi une partie événementielle, présentielle, plutôt sous forme de rencontres dans différentes villes. Et puis au niveau des projets qu'on mène, on en a plusieurs, on a des projets à destination des festivals. l'un c'est un format de médiation environnementale en tout cas notre raison d'être c'est l'accélération de la bascule culturelle pour les enjeux planétaires et on voit bien que c'est au niveau de la culture qu'il faut qu'on renforce quelque chose, notre rapport au vivant pas de culture sans industrie culturelle donc c'est pour ça qu'on s'intéresse à l'industrie culturelle et donc au niveau des projets médiation environnementale sur les festivals on va tout simplement à la rencontre des festivaliers ou des parties prenantes d'un festival ça peut être les partenaires leur faire avoir une conversation entre eux sur les enjeux environnementaux ce qui plaît beaucoup parce que sous fond de musique c'est tout de suite beaucoup plus positif il n'y a pas ce côté punitif ou chiant de l'écologie et puis une autre dimension c'est beaucoup de choses à destination des professionnels de l'industrie musicale donc c'est le podcast Musique for Planet qui est pour nous un outil de veille également une newsletter et puis ce qu'on fait sur les réseaux sociaux mais aussi un tout nouvel atelier qui est très logique dans notre parcours nous sommes co-concepteurs co-créateurs, co-porteurs de la fresque de la musique qui sera un atelier qui sera disponible à la fin de l'année pour l'industrie musicale Alors grande nouvelle,

  • Speaker #1

    parce que moi je ne savais pas que cette fresque allait prendre vie donc... Génial, hâte de la découvrir aussi et bravo pour ce que tu fais notre échange arrive à sa fin on arrive à mes deux traditionnelles questions, la première c'est de quoi tu es le plus fier aujourd'hui Alexandre ?

  • Speaker #0

    Ah c'est intéressant, il y a une différence entre mon plus grand moment de kiff et de quoi je suis le plus fier t'as le droit de l'exprimer les deux Ah mon plus grand moment de kiff sur Music for Planet de ces dernières années c'était la rencontre avec Aldebert à plusieurs reprises, puisqu'on est aussi allé à son concert en famille. Et je trouve ça très intéressant dans cette équation de faire ça aussi en famille. N'oublions pas que la finalité, c'est les générations futures, ça reste nos enfants. Par contre, on n'a pas le temps d'attendre qu'ils soient grands et qu'ils s'en occupent. Ce côté, oui, oui, c'est les enfants qui s'en occuperont. Non, c'est à nous de nous en occuper. Et donc, Aldebert est un artiste qui incarne ces sujets-là de manière particulière, par ses œuvres et par ses actions, par aussi la manière dont il organise ses tournées. à découvrir dans le podcast Musique pour Planète et ça c'était peut-être mon plus grand kiff donc Madame Nature donc Monsieur Nature en l'occurrence ou Monsieur Tout-le-Monde il active aussi Monsieur Tout-le-Monde c'est une des chansons d'Aldebert donc ça c'était peut-être mon plus grand kiff après la chose dont je suis plus fier ça va être un peu égotique c'est d'avoir réussi à basculer justement c'était une énorme envie pour moi de faire partie de cette révolution suivante j'ai beaucoup cherché j'aurais très bien pu rester dans le numérique et faire que des trucs liés au numérique j'étais très bien là où j'étais donc c'était un vrai risque ça a été dur mais aujourd'hui je suis fier de faire partie de cette révolution environnementale d'en être l'un des moteurs inspirateur, je pense que j'ai la chance en plus de parler à beaucoup de gens et de transmettre cette inspiration et de trouver aussi de transmettre un enthousiasme, je pense que c'est vraiment ça ce qui me définit le plus de transmettre cet enthousiasme

  • Speaker #1

    voilà je suis fier d'être enthousiaste génial justement la dernière question c'est quel conseil tu donnerais aux professionnels qui nous écoutent chefs d'entreprise ou experts dans leur domaine mais ça fait écho à ce que tu viens d'exprimer c'est

  • Speaker #0

    comment mettre leur expertise au sujet de ces enjeux alors d'abord je vais donner un petit truc sur les concités parce que c'est un conseil qu'on m'a donné c'est Cyr Duré qui m'a donné ce conseil parce que j'étais beaucoup dans les concités, voire la collapsodépression à une époque. Et c'est grâce à ce genre de conseils que j'ai commencé à mener ces projets. Je ne sais pas où on va, ce que je sais, c'est que je suis heureux sur le chemin sur lequel je suis. Et Cyr Duré m'a livré cette métaphore très intéressante. Il m'a dit, si tu regardes tout le temps la collapso, c'est comme quand tu es en vélo, si tu regardes le nid de poule sur la route, tu vas te le manger. Moi, je regarde ce que je veux voir advenir. Et lui, il l'écrit je regarde, en écrivant heureux, je regarde. Et en fait, je pense que cette aventure, elle est faite de rencontres, elle est faite de gens qu'on croise sur le chemin, qui vous donnent un petit conseil comme ça, que vous prenez avec vous, et puis ça devient une nouvelle boussole, et c'est vraiment, je vous livre cette boussole, parce que, en effet, quand on est dans l'ARSE, on a tout le loisir de revenir vers les concités, vers tout ce qui va mal, et on voit plus trop ce qui va bien. donc soyez fiers de ce que vous faites faites ce que vous pouvez continuez à le faire mais voilà regardez ce que vous allez devoir devenir et eux regardez ce que vous allez devoir devenir quel joli mot de la fin et là aussi je ne peux que te rejoindre merci pour cet enthousiasme et

  • Speaker #1

    cette approche positive de la transition et c'est ce qu'on essaie de transmettre dans le podcast montrer qu'on a des dirigeants heureux qui vivent de belles aventures qui kiffent leur job qui se sentent à la bonne place merci Et tu l'as beaucoup évoqué, qui sont dans la co-construction et dans des rencontres passionnantes, stimulantes, enthousiasmantes. Merci beaucoup pour ce partage Alexandre.

  • Speaker #0

    Merci aussi Nathalie.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir suivis, d'être là, de nous remonter tous vos commentaires qui nous font tellement chaud au cœur. N'hésitez pas à mettre des étoiles sur vos plateformes préférées et puis à partager. le podcast auprès de vos différents réseaux. C'est la meilleure façon de lui donner de la vie. À très bientôt.

Description

La musique comme le sport, a cette faculté incroyable de réunir, de fédérer, de faire vibrer chaque cellule de notre corps. Mais dans le sport, il y a des équipes qui s’affrontent et pas toujours avec bienveillance. Il n’y a pas de clans dans la musique. On peut être polymusique.  Alors je me suis demandé si quelqu’un avait déjà pensé à ce potentiel ? Est-ce que des chanteurs utilisent leur aura pour embarquer sur ces sujets vitaux ? Et puis soudain jcette question est venue : est-il possible de continuer à faire des concerts dans un monde sous contrainte ?


Dans cet épisode, Alexandre Jubien partage son parcours fascinant depuis ses débuts chez Deezer jusqu'à la création de Music For Planet. Il explique comment cette initiative vise à transformer l'industrie musicale en un moteur de changement positif pour l'environnement. Music For Planet s'engage à réduire l'empreinte carbone des festivals et des artistes tout en inspirant le public à adopter des comportements plus responsables.


Mais cet épisode est beaucoup plus riche que cela et nous ne parlons pas que de musique, loin de là. Car Alexandre est un grand conférencier, spécialiste de la transformation environnementale des entreprises. Il l'a compare à la transformation digitale qui a totalement bouleversé le monde économique et déstabilisé, voir fait disparaitre nombre d'entreprises qui ne s'y étaient pas préparées. Il nous partage avec générosité ses expertises et conseils pour comprendre les enjeux qui se cachent derrière ce qu'il appelle la révolution environnementale. On va évoquer notamment les 9 limites planétaires, les fresques du climats, le rapport du Giec... avec beaucoup de simplicité et de pédagogie. Vous allez devenir incollables!


Bonne écoute !


📍 Pour en savoir plus sur Music for planet : https://www.music4planet.fr/èf

📍 Pour en savoir plus sur Alexandre Jubien : https://linkedin.com/in/alexjubien/


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Je m’appelle Nathalie Bellion. Je suis la dirigeante de Sèves, le premier cabinet de conseil en fusion et acquisition engagé, au service des acteurs de la Tech et de l’Impact. Ce podcast est l’une des contributions de SèveS en tant que société à mission. Il a vocation à inspirer les dirigeants sur des modèles innovants au service des enjeux environnementaux et sociaux.


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 🌍 Nathalie (LEFRANCOIS) BELLION | LinkedIn 


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Time for the Planet; Alexandre Jubien; Impact environnemental; Innovation verte; Entrepreneuriat social; Transition écologique; Développement durable; Économie circulaire; Climat et écologie; Startups vertes; Investissement responsable; Technologie propre; Actions climatiques; Énergie renouvelable; Solutions climatiques; Projets durables; Mobilisation écologique; Stratégie d'entreprise verte; Partenariats écologiques; Entreprises à impact positif ; Deezer

Transcription

  • Speaker #0

    Et si la musique était la clé ? Quelle drôle de question me direz-vous ? Pourtant, celle-ci m'est venue en plein concert il y a quelques semaines. Assez tard dans la soirée, j'ai vu passer la photo d'une de mes amies au concert de l'un de mes grands idoles d'adolescentes. Sur le moment, une vague de regrets m'a submergée. J'avais l'impression d'être passée à côté d'un moment iconique. Jusqu'à ce que je comprenne qu'en fait, elle n'était pas à Brest. et que le concert aurait lieu le lendemain soir. Ni une ni deux, j'ai pris des places. Le lendemain, j'aurais pu me sentir bien seule dans cette grande salle de concert et regrester cette spontanéité de dernière minute. Pourtant ce soir-là, j'ai eu l'impression que nous étions six mille amis, six mille âmes connectées, six mille personnes prêtes à se donner la main pour agir pour un commun, pour je ne sais pas trop pourquoi. Mais j'ai senti que la musique avait créé entre nous un lien incroyable une énergie hors normes. Et pendant un instant, j'ai osé penser, on peut y arriver. On peut réussir à mobiliser. On peut y arriver tous ensemble. À quoi me direz-vous ? À limiter le réchauffement, à sauver la biosphère, à prendre soin les uns des autres. La musique, comme le sport, a cette faculté incroyable de réunir, de fédérer, de faire vibrer jusqu'à chaque cellule de notre corps. Contrairement aux sports où il y a des équipes qui s'affrontent, mais pas toujours avec bienveillance, la musique ne sectorise pas, ne crée pas de clan. On peut être poli en musique. Alors je me suis demandé si quelqu'un d'autre avait déjà pensé à ce potentiel, à cette capacité à fédérer autour de cette cause commune. Est-ce que des chanteurs utilisent leur aura pour embarquer sur ces sujets vitaux ? Et puis aussi, je me suis demandé, est-il possible de continuer à faire des concerts dans un monde serein ? Bonjour, je m'appelle Nathalie Bellion, je suis la dirigeante de CEF, le premier cabinet de conseil en fusion et acquisition engagé, au service des PME du numérique et de l'impact positif. Notre podcast est l'une de nos contributions en tant que société à mission. Pour commencer à me connaître, j'ai voulu explorer et trouver des réponses à toutes ces questions. Et grâce à Inès, que je remercie au passage chaleureusement, j'ai trouvé mon leader engagé, mon expert de la musique et de la puissance qu'elle peut apporter, en la personne d'Alexandre Jubien, que vous connaissez très probablement. Alexandre est l'un des bâtisseurs de la célèbre plateforme de streaming à la française Deezer. On peut considérer qu'il s'y connaît en musique, non ? Alexandre s'est avéré beaucoup plus complexe que ce rôle d'ingénieur, que dis-je, beaucoup plus complet que je ne l'imaginais. C'est un homme engagé. sur les sujets de l'innovation et du développement durable. Et c'est un célèbre conférencier. C'est aussi et surtout le fondateur de Musique Faux Planète, car lui aussi croit que la musique est un incroyable levier pour amener les entreprises à se transformer, pour amener l'écosystème de la musique à se transformer, mais plus globalement pour mobiliser les hommes, les femmes, autour de ce sujet commun. Alors sans plus attendre, je vous invite à prendre un café avec Alexandre. Bonjour Alexandre, je suis vraiment ravie de t'accueillir aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bonjour Nathalie, ravi également.

  • Speaker #0

    Alors Alexandre, qui est l'homme derrière ce dirigeant, ce professionnel au multi-casquette ?

  • Speaker #1

    Je suis Alex Jubien, indépendant et père de deux enfants de 13 et 7 ans, un garçon et une fille. Je vis en province à Niort, près de la Rochelle, puisque je suis rochelais d'origine, et je passe beaucoup de temps dans la nature, puisque ce sont grande partie de mes passions.

  • Speaker #0

    On va avoir l'occasion d'y revenir. Quelle étude as-tu fait ?

  • Speaker #1

    Alors à la base, moi je suis ingénieur informaticien, je suis tombé dans l'informatique pendant mes études et j'y suis resté quelques années, plutôt comme technicien.

  • Speaker #0

    Tes premiers jobs, c'était dans quel domaine, dans quelle entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors pendant une partie de ma vie, j'étais hardcore gamer, je faisais beaucoup beaucoup de jeux vidéo et du coup je rêvais de travailler dans cette industrie-là. J'ai fait des études d'architecte logiciel pour devenir architecte logiciel dans l'industrie vidéo. Et au début, mon tout premier stage, je me suis un peu raté. Je n'ai pas trouvé une entreprise qui faisait des jeux sur console ou sur ordinateur comme j'en rêvais. J'ai trouvé une entreprise qui faisait des jeux sur mobile. En fait, c'était super intéressant le mobile à un moment où ce n'était pas du tout connu. C'était les tout premiers mobiles couleur. Et donc, ça m'a permis de monter à bord de tout ce qui était l'avènement du mobile à une époque où on n'avait pas encore compris que ça allait devenir quelque chose de majeur. C'était cinq ans avant les smartphones.

  • Speaker #0

    Tu y es resté combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis resté assez longtemps dans cette industrie. J'ai d'abord créé une startup. que j'ai planté dans les sujets de marketing mobile. Pareil, toujours avant l'iPhone, c'était plutôt en 2005-2006. J'ai surfé de startup en startup, de rôle en rôle dans les enjeux sur la stratégie mobile. A l'époque, on ne parlait pas encore d'application. Et puis, en 2008, j'ai été recruté chez Deezer pour y construire l'équipe mobile. et les applications mobiles. C'est principalement la chose que j'ai bâtie dans cette jolie start-up française.

  • Speaker #0

    Alors Deezer, c'est une belle aventure parce que le hasard fait que moi, je les ai connus tout petits quand je travaillais dans l'informatique et que je les ai accompagnés sur différents projets en tant que prestataire externe.

  • Speaker #1

    À la même époque, on n'a pas travaillé ensemble, mais c'était à la même époque. En effet, on aurait pu travailler ensemble.

  • Speaker #0

    Chez Deezer, c'est pareil. Donc, tu étais plutôt en avance de phase parce que c'était extrêmement innovant. ces plateformes de streaming, il y avait peut-être déjà ces acteurs étrangers, est-ce que Apple était déjà dessus, est-ce que Spotify était déjà là, je ne me rends pas compte. de qui étaient dans les pionniers ?

  • Speaker #1

    Alors Apple n'était pas encore sur ces sujets-là, même s'ils étaient déjà très présents sur la musique numérique, puisque c'était iTunes et les iPods. On est arrivé à la phase des lecteurs MP3 et des iPods pour justement démocratiser la musique sur mobile avec plusieurs facettes. Souvent on dit que Deezer et Spotify se sont copiés, alors non, ça a été plutôt une coopétition créative. Je pense d'ailleurs que c'est parce qu'il y avait ces deux acteurs-là qu'on a réussi à convaincre les acteurs de l'industrie musicale de trouver un nouveau modèle, puisque le gros concurrent de l'époque, c'était le téléchargement illégal. Grand chamboulement pour l'industrie musicale, c'était le téléchargement illégal. La loi, la voie légale ne marchait pas très bien, même si, évidemment, il y a eu beaucoup de renforcement à cette époque-là. Et puis surtout, il apparaissait, et ça c'est quelque chose que nous, on avait beaucoup détecté en interview utilisateur, on rentre un peu dans la technique de la construction des applications. c'est très important de comprendre les attentes des utilisateurs, les attentes d'un marché, et les comprendre de manière psychologique, qu'est-ce qui se passe dans leur tête. Et on avait détecté des utilisateurs qui continuaient à acheter les CD, mais allaient sur des sites de téléchargement illégaux. On ne comprenait pas trop pourquoi, et quand on a creusé, on a compris que tout simplement, ils voulaient être dans la légalité, mais que le problème, c'était qu'il fallait à l'époque mettre les CD dans son ordinateur, on appelait ça un reaper, et faire tourner un logiciel qui s'appelait un reaper, et on obtenait enfin les fichiers à mettre sur son lecteur MP3. En fait, ça, ce n'était pas du tout ergonomique. Donc, le problème de l'époque, c'est qu'en fait, le téléchargement illégal offrait une meilleure ergonomie que la voie légale. Donc, c'est ça, en fait, que Spotify et Deezer ont complètement changé. Ces deux entreprises ont fait un peu les mêmes découvertes à partir de deux prototypes. Pour Deezer, c'était des widgets sur des blogs où on pouvait écouter la playlist du blogueur. En fait, tout le monde disait, moi, ce que j'aimerais, c'est pouvoir écouter mes playlists et écouter ce que je veux. Et Spotify, c'était avec des radios en ligne. Et c'est pareil, les radios, on ne peut pas choisir sa musique. Donc... que tout le monde leur remontait vers eux en disant ce que je voudrais, c'est pouvoir écouter la musique que je veux Donc ces deux entreprises ont eu la même idée au même moment. Et après, en effet, on s'est émulé en sortant des fonctionnalités l'un après l'autre sur du mobile. Et il faut savoir qu'on n'a d'ailleurs pas commencé par l'iPhone. C'était au tout début de la montée en puissance de l'iPhone. La première plateforme sur laquelle Deezer était performant, c'était les BlackBerry. Parce qu'à l'époque, c'était encore pas très présent. Les BlackBerry, il y avait 10-15% de gens qui avaient des BlackBerry en France. On n'attaquerait pas que la France, BlackBerry est très présent à l'international. et puis ensuite évidemment l'iPhone, mais aussi Android, on avait détecté le potentiel d'Android très très tôt. Donc on s'est mis très très vite sur ces différentes plateformes, et ce qui nous a permis après de faire des gros partenariats avec les opérateurs, notamment avec Orange.

  • Speaker #0

    Ce que je trouve fabuleux dans cet exemple, c'est comment une industrie qui était là depuis des années, qui semblait à t'assise sur quelque chose d'inébranlable, même s'il y avait eu différentes formes de supports de musique, du jour au lendemain, elle s'est quand même retrouvée en danger. et qu'elle a su se réinventer. Et finalement, peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas que l'industrie de la musique a perdu, finalement, en volume d'affaires, voire même a augmenté avec ces nouvelles plateformes et ces nouveaux modèles. Là où, au fur et à temps, on aurait pu penser que c'était fini pour eux, que les artistes n'allaient plus vendre de CD ou de disques. Et ça me fait penser à toute la problématique qu'on a aujourd'hui autour du développement durable, où on doit se réinventer. que ça nous chamboule, que les facteurs extérieurs sont différents. Et malgré tout, avec de la créativité, avec de l'écoute sur les réels besoins des gens, on peut être amené à créer des nouvelles façons de consommer, des nouvelles approches qui n'ont rien à voir, mais qui ne sont pas moins vertueuses pour l'entreprise en tant que telle.

  • Speaker #1

    Alors, c'est exactement les parallèles que je dresse dans mes conférences. Je fais une thèse, une théorie, un développement sur de la transformation numérique à la révolution écologique. Merci. et donc je fais beaucoup de parallèles entre la transformation digitale et la transformation environnementale, en effet des entreprises ont été disruptées côté numérique c'est la même chose qui se passe en ce moment côté environnemental plutôt à l'assurance par exemple si le changement climatique est particulièrement perturbant, mais en tout cas du côté de la musique alors est-ce qu'elle est revenue au même volume d'affaires, j'en suis pas certain, mais les revenus sont différents, les modèles sont différents et ça va nous permettre de faire le parallèle d'ailleurs donc le premier grand chamboulement ça a été avec l'avènement du téléchargement illégal et du numérique et c'est peut-être l'industrie qui a été la plus impactée par l'avènement du numérique. C'est un très bon exemple. Par la suite, du coup, ça s'est un peu transformé. Le streaming n'a pas recréé les mêmes niveaux. de revenus que l'industrie du disque, qui était un peu quand même une rente. Le téléchargement illégal est venu chambouler aussi, une industrie qui avait peut-être un peu trop justement ronronné sur son modèle qui fonctionnait bien et qui n'avait pas forcément cherché à innover. Du coup, il y avait aussi ce sujet du prix. Peut-être que tout simplement, il y avait quand même un sujet de prix. En tout cas, avec un effondrement de cette valeur et de ce volume d'affaires à l'échelle de l'industrie à cause du téléchargement illégal, le streaming a réussi à en recréer, mais pas autant. je dirais peut-être même un tiers, sachant qu'il y a souvent ce débat des revenus du streaming pour les artistes. Attention, il y a aussi les labels et les majors entre-temps. C'est quand même toujours ces acteurs-là qui coordonnent et qui orchestrent l'industrie musicale en termes de revenus, en tout cas pour la musique enregistrée. Par contre, ça a donné une explosion, une croissance folle de la musique vivante, avec une capacité pour certains artistes plus petits à vivre de leur musique, certes. peut-être pas avec des revenus phénoménaux, mais en tout cas, le numérique a amené aussi cette capacité pour plus d'artistes d'avoir une communauté de fans qui vient à leurs concerts, et de vivre non pas de la musique enregistrée diffusée, mais de la musique vivante. Et donc, on a eu une explosion de la musique vivante depuis les années 2010, et c'est pour ça qu'il y a de plus en plus de festivals, et qu'il y a de plus en plus de musiques, ce qu'on appelle la musique vivante. La musique vivante, elle, est devenue la majeure partie des revenus pour les artistes, et c'est ce qui explique... Pourquoi ça a été très très dur la deuxième disruption de l'industrie musicale ? C'est tout simplement le confinement, les confinements. L'avènement du Covid est venu énormément chambouler l'industrie musicale à nouveau, parce que tout simplement la musique vivante n'était plus vivante. Elle était un peu morte pendant ces temps-là. On a même dit qu'elle n'était pas essentielle. On voit vers la chanson de Grand Corps Malade, pas essentielle. Évidemment qu'elle l'est. Toujours est-il que c'est à ce moment-là d'ailleurs qu'on a commencé à avoir des critiques acerbes sur le streaming qui ne rapportaient pas assez aux artistes. Et pour cause, puisque leurs revenus sont issus principalement aujourd'hui de la musique vivante et que le numérique est plutôt aujourd'hui un peu comme les radios à l'époque, la manière de découvrir, la manière de consommer la musique au quotidien, mais pas forcément la manière de gagner de l'argent. En tout cas pour les artistes. Évidemment les gros artistes en gagnent beaucoup, c'est pas le jeu, c'est pas le sujet.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu vois, moi je dépense chaque mois pour mes abonnements et pour ceux de ma famille, notre plateforme de musique, je dépense beaucoup plus en musique que ce que je faisais à l'époque. Toi, je n'achetais pas pour la même valeur que des abonnements x12, de CD ou d'autres supports. Donc après, tout le monde n'est peut-être pas pareil, mais ça a amené en tout cas une autre consommation et je trouve que ça a encore plus mis la musique dans nos vies et je ne peux qu'apprécier. Et ça nous a amené de façon indirecte aussi l'accès à des podcasts. qui sont diffusées justement sur ces différentes plateformes et qui nous permettent de passer ce temps ensemble aujourd'hui. Donc là, tu as commencé à introduire le sujet de la musique, le fait qu'on va aussi sur beaucoup plus de musique vivante, donc beaucoup plus de connexion entre les artistes et le public, encore plus de moments forts que ceux que j'ai décrits en intro. Mais avant d'approfondir cette partie-là, je voudrais revenir toi sur ton parcours personnel. Donc tu es chez Deezer. c'est sur la partie conception, mais tu n'y es pas resté. Qu'est-ce que tu as fait après ? Pourquoi es-tu parti ? Peut-être que ça fait écho aussi à tes propres réflexions personnelles et ce que tu voulais faire de ta vie.

  • Speaker #1

    Au début, c'est plutôt... Moi, je suis un bâtisseur. Ce que j'aime bien, c'est construire les choses. Et puis, quand elles sont construites et qu'elles ont un run, c'est un peu moins mon truc. Et là, mon métier chez Deezer, très logiquement, se transformait plutôt en intégration avec les opérateurs, puisque la suite pour Deezer, c'était de faire des gros partenariats avec Orange ailleurs dans le monde, mais aussi d'autres opérateurs. Il faut savoir aujourd'hui que, par exemple, Btizer est très présent au Brésil, donc il y a quelques pays, c'est une des rares startups françaises, enfin, scale-up française maintenant, qui a réussi à rayonner à l'international. On n'a pas beaucoup d'entreprises françaises qui rayonnent à l'international sur le numérique. En tout cas, mon métier, se transformer, était beaucoup moins dans mon ADN de bâtisseur et de constructeur de produits. Et j'ai eu une opportunité chez Viadeo, en fait. Je suis parti ensuite faire un peu la même chose chez Viadeo, construire l'équipe mobile, les applications mobiles. Bon, la suite... pour Viadeo, ça a un peu moins bien passé. Et de toute façon, j'y suis resté quelque chose comme un an et demi. Ensuite, je suis devenu indépendant.

  • Speaker #0

    Alors, juste pour nos auditeurs, Viadeo, en fait, c'était un concurrent de LinkedIn, français aussi. Effectivement, LinkedIn a vraiment pris le dessus et l'histoire est moins jolie.

  • Speaker #1

    Voilà. Et après, en tant qu'indépendant, j'ai travaillé pour pas mal d'acteurs, notamment pour Le Kiosque, qui est devenu ensuite Caféine, cette sorte de 10 heures du magazine. Ça faisait vraiment sens qu'on bosse ensemble. J'ai bossé 8 mois chez eux. Puis après, pour beaucoup de grandes entreprises, notamment dans la pharma, dans l'assurance. toujours sur de la construction d'applications mobiles à grande grande ambition et à partir de 2015 ma vie a un peu changé à cause d'une petite start up dans laquelle je suis devenu advisor à ces start up s'appelait carrosse s'appelle toujours carrosse c'est aujourd'hui le numéro 2 du covoiturage domicile travail l'idée c'est d'avoir une application mobile qui vous facilite tout ce qui est covoiturage pour aller au boulot que vous soyez conducteur ou covoitureur. Et voilà, j'ai fait partie aussi des prémices de cette très belle aventure qui, aujourd'hui, commence aussi à rayonner à l'international. Quand je suis arrivé chez Karos, et bien... je ne m'intéressais pas trop aux enjeux environnementaux, et là on m'a expliqué CO2, climat, ces choses-là, et donc j'ai commencé à mettre un doigt, puis un bras, puis mon corps, puis mon âme, puisque quand on s'intéresse à ces sujets-là, ça devient passionnant. Et c'est surtout une sorte d'épiphanie à la fois géniale mais aussi perturbante, puisque ça m'a permis aussi malheureusement de prendre toute l'ampleur des enjeux environnementaux. Mais moi du coup j'avais ces passions dans l'environnement, ce métier un peu déconnecté dans le digital, un peu hors sol, et je me suis rendu compte que mes compétences pouvaient servir ces enjeux-là. Et donc c'est là où j'ai commencé à m'intéresser beaucoup à la scène des startups à impact. C'est impact environnemental positif, c'est comme ça qu'on appelle les startups, on appelle ça l'impact. et vous avez un mouvement qui s'appelle le mouvement Impact of France qui incarne ça plutôt bien toutes ces entreprises ou ces initiatives qui oeuvrent pour un progrès environnemental et donc Caro c'était exactement dans cette sphère là et ça a été le début pour moi de me dire que c'était plutôt ça que je voulais faire de ma vie, de ma vie tout court d'ailleurs ça je voulais faire dans ma vie mais c'est aligner ma vie professionnelle sur ces enjeux là et comme j'avais déjà commencé à faire de la conférence sur la transformation numérique et bien j'ai commencé à inclure des sujets environnementaux dans mes conférences

  • Speaker #0

    Comment tu raccroches les deux en expliquant justement ces chamboulements que le numérique a vécu, cette transition numérique que les entreprises ont traversée, et c'est juste une autre transition, celle de l'environnement ?

  • Speaker #1

    Alors complètement, du coup, d'abord les méthodes sont un peu les mêmes, et c'est surtout un sujet de culture, culture personnelle ou culture d'entreprise. On voit bien que sur la transformation numérique, il n'a pas suffi juste de mettre les outils et les appareils dans les mains des gens, il a fallu que la culture change, que leur rapport... au numérique dans leur activité professionnelle change, ça met du temps. Pour ça, il y avait beaucoup d'initiatives en interne des entreprises qui ont mis du temps à se déployer, mais qui étaient plutôt sur de la formation, de la culturation, de la montée en compétences. En fait, on voit la même chose aujourd'hui sur les enjeux environnementaux. Je pense par exemple à des ateliers comme les fresques, dont moi je suis fervent animateur de plusieurs. D'ailleurs, peut-être qu'on en reparlera un peu plus tard. Je pense notamment à la fresque du climat. on est bien sur ce changement de culture aussi interne de l'entreprise. Si on veut réussir la transformation environnementale des entreprises, il va bien falloir que nos collaborateurs s'y intéressent. Ça passe par d'abord changer la culture interne. Donc c'est avant tout des enjeux de culture interne de l'entreprise, ces transformations. Et puis le constat qui peut être un constat partagé aussi auprès des dirigeants, c'est que si les entreprises ont lourdement investi dans leur transformation numérique, pourquoi n'en feraient-elles pas autant sur les enjeux environnementaux compte tenu des enjeux ? qui vont bien au-delà de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Alors on peut justement parler un petit peu de ces fraises, que c'est un super outil pour acculturer, que ce soit les collaborateurs ou les personnes physiques d'une façon générale, ou même les comités de direction, parce que moi j'incite mes clients aussi à embarquer très tôt en fait, ceux qui décident l'avenir de l'entreprise. Donc tu parlais de celle du climat, tu t'es formé rapidement dessus ?

  • Speaker #1

    Alors rapidement non, pas assez rapidement à mon goût, parce que j'avais détecté ce genre d'outil grâce à une amie qui s'appelle Céline Monterard. qui a été très pionnière et un des piliers de la fresque du climat, dès 2018, donc dès les tout débuts, sauf que ça se passait beaucoup sur Paris. Et moi, comme j'étais en province, je n'avais pas trop accès à toute cette sphère des fresques. C'était compliqué pour moi de me former, de participer aux ateliers. Et c'est un peu ce que je vais dire concernant la phase du Covid. Cette phase, elle a été catastrophique. Pour un conférencier en entreprise sur le business, ce n'était vraiment pas ça. sauf que pour beaucoup de gens en tout cas et moi le premier elle a donné du temps et elle a notamment donné du temps pour se former et c'est le moment aussi où les ateliers de fresques ont créé des formations en ligne puisque comme il n'y avait plus la possibilité d'expérimenter les ateliers ou de se former en présentiel, c'est passé en ligne et moi du coup ça a ouvert plein d'opportunités de ce côté là donc je les ai toutes enchaînées sur celles auxquelles je me suis formé à cette époque là à savoir fresques du climat, fresques de la biodiversité et fresques du numérique, ce sont les trois principalement que j'anime en tant que professionnel, en tant qu'animateur pro, mais j'en anime d'autres. J'anime aussi la fresque de l'événementiel. Évidemment, j'ai embrassé la fresque océane, puisque mes passions sont liées à l'océan. Bref, et la fresque agri-anime aussi, sur l'agriculture, qui est assez intéressante. C'est intéressant d'aller explorer ces enjeux, les uns après les autres, en tout cas. La fresque du climat est la plus connue. Elle a le mérite de permettre d'explorer le rapport du GIEC en trois heures. On comprend à peu près ce qui se passe sur le changement climatique en seulement quelques heures. alors que lire le rapport du GIEC c'est pas à la portée de tout le monde et puis surtout ça prendrait plutôt deux semaines et donc c'est pour ça que dirigeants politiques dirigeants du monde font le choix de cet outil et ça commence aujourd'hui à se développer à l'international, à la fresque en France c'est plus d'un million de personnes qui ont participé mais ça commence aussi à se développer dans plus d'une centaine de pays c'est surtout un atelier de facilitation et d'accélération de ces sujets là et les dirigeants s'y intéressent parce que tout simplement ils n'ont pas le temps de prendre conscience de ces sujets là On a beaucoup de témoignages de dirigeants qui ont pris une claque sur les enjeux et sur ce que ça impliquait pour leur entreprise, et le rôle que pouvait prendre leur entreprise. Ce sont des bons outils pour actionner les âmes, j'ai envie de dire. Et puis, ils sont assez bien faits aussi pour après embarquer les collaborateurs. C'est vrai que j'interviens plutôt auprès de COMEX ou de dirigeants de PME ou de top d'une direction, mais ce sont aussi des outils qu'on peut après déployer auprès des collaborateurs de manière assez massive. certaines entreprises font passer leurs collaborateurs en coût de dizaines de milliers sur ces ateliers.

  • Speaker #0

    Ça permet de mettre tout le monde à un niveau un peu similaire de connaissance, en tout cas d'avoir un tronc commun.

  • Speaker #1

    Alors de connaissance et d'envie, idéalement dans ces ateliers, on actionne aussi l'envie d'agir. Un petit bémol quand même, ils peuvent être un peu sidérants pour des personnes qui sont très éloignées des enjeux. Ça peut être parfois paralysant de voir... le fait qu'il faut agir de manière rapide et qu'on n'y arrive pas très bien aujourd'hui à agir collectivement. Il y a vraiment une courbe du deuil qu'on subit tous dans ce chemin que tout le monde est en train de prendre. C'est juste, est-ce qu'on le prend maintenant ou est-ce qu'on le prend plus tard ? C'est la même chose que dans l'innovation d'ailleurs. Il y a des pionniers, il y a des gens qui viennent un peu plus tard. En tout cas, tout le monde prend un peu cette claque environnementale. Ce n'est pas toujours les enjeux climat, ça peut être les enjeux biodiversité qui nous amènent à ces sujets-là. Donc, on... les enjeux énergétiques et de ressources. Il y a des entreprises aujourd'hui qui souffrent beaucoup de leur accès à des ressources. Je pense que ça va juste augmenter les ressources liées aux métaux, les ressources qui auront de plus en plus de mal à s'approvisionner. On pourrait parler aussi de la ressource eau, le fait d'avoir accès à l'eau. Évidemment, nos entreprises ne fonctionnent pas très bien sans tout ça. Donc il y a aussi des enjeux économiques qui viennent dans l'équation. C'est ce que je rappelle beaucoup dans mes conférences, c'est pas juste une question de protection de la nature.

  • Speaker #0

    c'est vraiment une question de protection de la vie et protection de la vie de nos entreprises c'est très important ce que tu es en train de partager là parce que souvent finalement ces sujets ont été associés à l'écologie à du militantisme à de la politique or là c'est pas de ce dont on parle en fait c'est pas une question de conviction et de croyance c'est une question de faits, d'un certain nombre de constats actuels et de choses qu'on pressent. Alors, on n'a pas de boule de cristal. Les spécialistes du GIEC essaient de nous dessiner le futur. On espère que dans certaines proportions, ils se trompent d'ailleurs. Mais ça permet de se rendre compte, effectivement, qu'on y croit ou pas. Les choses sont là, les choses arrivent. Si notre envie, ce n'est pas tant de protéger la forêt, la nature, la biodiversité d'une façon générale, comme tu le disais, c'est une question de pérennité. des entreprises, des emplois. Et c'est extrêmement vital et urgent pour moi, pour les chefs d'entreprise, d'embrasser le sujet. Et ces frais sont des bons outils, effectivement, pour faire prendre conscience de ça. Après, il faut passer à l'étape suivante. Ton ressenti par rapport à ces comités de direction, déjà, ça peut être intéressant. Les profils peuvent être extrêmement variés. Dans ces équipes-là, tu peux avoir une maturité extrêmement différente. des personnes très engagées, des personnes militantes et d'autres très réfractaires, voire peut-être climato-sceptiques, comment ils réagissent ? Comment ça se passe en fait dans un comité, un comix ou quelle que soit sa forme ? de managers finalement, mais avec des croyances et des postures différentes.

  • Speaker #1

    Comme dans tout groupe d'humains, on va en effet avoir des pionniers, des gens qui ont déjà un peu saisi ce qui se passe. Et donc on a souvent au sein d'un comex deux ou trois personnes qui sont motrices. D'ailleurs c'est souvent eux qui ont l'idée d'organiser une fresque du climat au sein du comex. Et ils ont souvent beaucoup de mal à emmener les autres, non pas par scepticisme, mais plutôt par aveuglement ou on va dire œillère. Je pense par exemple à des directeurs commerciaux, alors attention, ils ne sont pas tous de ce type-là, des fois c'est le directeur commercial qui est moteur, je l'ai vu quand je suis intervenu auprès des directeurs commerciaux de France, mais des fois on se dit, tiens, moi je ne suis pas concerné, je ne suis pas dans la RSE, je suis directeur commercial, mon objectif c'est de faire du business, je ne suis pas concerné. Et puis arrive un petit truc comme un client qui fait un cahier des charges où les enjeux RSE sont super importants. Donc là le directeur commercial commence à s'intéresser à ça parce que... ça devient un enjeu économique c'est à dire que si la RSE n'est pas bien appréhendée par l'entreprise elle se met à moins vendre ça se met à être un critère de performance commerciale et là du coup ils commencent à s'intéresser à ça et donc c'est exactement la phase dans laquelle nous sommes c'est que tous les métiers sont en train de basculer y compris les métiers commerciaux voilà alors après quand il s'agit de ça au début ils se disent pas ils se disent tu vois ils nous rajoutent une contrainte on sait pas trop pourquoi il faut un peu de temps avant qu'ils s'intéressent vraiment aux enjeux sous-assants et c'est là où les pionniers sont intéressants le rôle qu'on a nous en tant que sensibilisateur ou vulgarisateur, c'est justement de les outiller pour qu'ils puissent convaincre les autres dans cette transformation environnementale de l'entreprise. Moi, les trucs qui m'ont le plus marqué avec des dirigeants, c'est plutôt ça, ce retour qui est Ah oui, j'ai bien compris, c'est super important. mais moi je ne peux rien faire. Alors ça, je trouve ça toujours très étonnant d'avoir quelqu'un de responsable et de dirigeant qui a quand même les moyens de l'entreprise à sa disposition, ainsi que parfois des milliers de collaborateurs qui peuvent actionner, et de dire je ne peux rien faire. Et ils cherchent parfois aussi un refus dans des actions simples qui sont à leur portée, qui ne vont pas coûter beaucoup, et je vais caricaturer, ça peut être remplacer les toilettes en plastique par des toilettes en bois, donc il va de soi que ça ne va pas suffire. Après, je pense qu'il faut faire un peu d'empathie, c'est humain de réagir comme ça. la tâche elle est très grande elle peut faire peur le cerveau il a des mécanismes de protection face à des sujets comme ceux-là et ça s'étudie beaucoup dans un sujet que j'ai commencé à un peu appréhender sur laquelle je suis encore très novice mais c'est passionnant que j'appellerais la psychologie environnementale l'un des meilleurs chercheurs sur ces sujets-là me semble être Albert Mokeber je vous invite à aller regarder ce que fait ce chercheur sur les biais cognitifs donc la conférence qui serait intéressante c'est climat tous biaisés comment nos biais cognitifs viennent en fait dans l'équation peut-être Oh là là, ça a l'air compliqué, ça va m'éloigner de mes sujets, j'ai plein de trucs à accomplir moi dans ma vie, je vais mettre ça de côté là, je vais essayer d'éloigner de moi. Et c'est un peu ça qui se passe. Et c'est le cas aussi pour des dirigeants qui doivent être concentrés, qui ont la responsabilité d'équipe, qu'il faut faire tourner, qui, on le sait, ont pris aussi très cher, ont eu beaucoup d'impact de gestion RH, etc. pendant le confinement, et qui, des fois, pour certains, sont allés au burn-out, clairement. Donc c'est aussi beaucoup leur demander de leur ajouter des sujets. Et donc c'est aussi parfois pourquoi ils se protègent et ils les éloignent. malheureusement il n'y a pas trop le choix sachant qu'en plus le sujet du Covid n'était pas très éloigné d'un sujet environnemental puisque c'est beaucoup lié aux enjeux de biodiversité et les pandémies, moi j'aime bien la citation de Churchill que je cite souvent en conférence mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne vous prenne par la gorge et c'est ça qu'on essaye de se mettre, et je ne suis pas le seul à le faire j'ai tout un collectif aussi avec qui je bosse régulièrement c'est ça qu'on essaye de faire quand on échange avec des dirigeants et des collaborateurs leur faire embrasser le changement pour qu'ils soient proactifs et qu'ils agissent plutôt que subir Agir plutôt que subir me semble en tout cas la bonne posture dans cette phase-là. Mais pour agir, il faut comprendre, et d'où l'intérêt de l'importance de la partie culture. Et inversement, on voit aussi des dirigeants très moteurs, ou des dirigeants qui basculent très vite et qui tout de suite réagissent et font mobiler leurs équipes, etc. Et puis se heurtent évidemment aux murs économiques ou aux contraintes, parce qu'évidemment elles existent. Les nier, il n'y a pas ce côté noir ou blanc. C'est un peu ce que je... ce que je regrette, il y a toujours un petit côté noir ou blanc, pour ou contre. La vie, particulièrement la vie des entreprises, elle est beaucoup plus complète que ça. Et donc, moi j'aime beaucoup le pragmatisme, et donc il faut être pragmatique, pour autant ne pas avoir de grandes ambitions sur ces changements-là, et délétères. Donc trouver une voie qui va permettre d'avancer vite, fortement, en puissance, tout en gardant une pérennité de ce qu'on fait. Ou faire le constat que si le business de l'entreprise n'est pas compatible avec l'avenir, elle va la faire bifurquer. et c'était tout simplement ce que des acteurs par exemple comme Kodak par le passé n'ont pas réussi à faire face au numérique et donc c'est là on rejoint l'équation en fait il se passe un peu la même chose que pendant le numérique il y a des acteurs qui n'ont pas réussi à se transformer ils ont périclété et ceux qui ont réussi à se transformer sont aujourd'hui encore là tout à fait justement j'avais envie de t'amener sur les industries qui sont peut-être plus concernées même si par principe tous les métiers aujourd'hui ont besoin de faire cette transition mais est-ce qu'il y en a qui sont plus fortement impactés peut-être dès maintenant plus vite que les autres ? Alors les industries elles sont impactées d'une manière un peu insidieuse, ce qui n'est pas très visible, qui va venir de la finance durable. Aujourd'hui la finance elle va aussi s'emparer de ces enjeux-là, et demain les financements, les actifs financiers, c'est même dès aujourd'hui puisqu'on a aujourd'hui les normes qui vont permettre ces choses-là, les financiers deviennent de plus en plus regardants à ce qu'ils financent. Et donc ça veut dire que si vous êtes sur une industrie qui ne fait pas d'efforts dans ce sens-là, ou qui ne radicalise pas justement ces efforts, qui ne revient pas à la source des problèmes environnementaux, vos actifs vont devenir échoués, ou en tout cas beaucoup moins attractifs. Ça devient une faute de gestion de ne pas avoir anticipé ces sujets-là, de ne pas les prendre en compte. C'est particulièrement criant dans l'industrie. On parle d'investissement, d'innovation. Moi, je prône une innovation au service du progrès environnemental.

  • Speaker #0

    et que des fois l'innovation technologique nous fait faire un peu de progrès, mais c'est parfois, comme dans l'industrie, c'est très intéressant parce que les plus grands progrès ne sont pas venus de l'innovation technologique, ils sont venus notamment du Lean Management, qui était surtout de la méthode et des choses qui reposent sur les humains. Et je pense que ça va être la même chose du côté du progrès environnemental, mettre les humains en capacité d'agir. Et il y a une entreprise pas très connue en France qui incarne ça particulièrement, qui est peut-être l'entreprise, une des entreprises les plus éco-responsables, les plus engagées au monde, qui s'appelle Interface. J'aime beaucoup, quand je rencontre des industriels, prendre cet exemple, parce que souvent ils ne le connaissent pas, et c'est des fabricants de moquettes. Alors si un fabricant de moquettes peut être l'une des entreprises les plus engagées au monde, ça veut bien dire que tous les industriels peuvent aussi s'y mettre. Sachant que la moquette, c'est loin d'être un sujet viable au début côté environnemental. Et eux, ils ont inventé plein de choses, comme les dalles de moquettes, plutôt que de remplacer tout un pan de moquettes, on remplace juste la dalle qui a été tachée, etc. Ils ont énormément d'innovations qui vont dans ce sens-là. et leurs produits même aujourd'hui captent du CO2 pendant leur fabrication c'est intéressant d'habitude on en aimait eux ils ont réussi à avoir des procédés qui vont en capter en séquestrer sur le long terme donc voilà pour les industriels allez voir du côté d'Interface et après c'est tous les domaines qui doivent se transformer pas seulement l'industrie

  • Speaker #1

    Je ne peux qu'aller dans ton sens quand tu parles de l'impact de la finance parce que c'est mon pire de métier et j'ai déjà fait un épisode avec une société qui s'appelle Kimpa et qui accompagne justement sur les investissements à impact. Il y a un enregistrement qui est prévu avec la société Anteos, où là on est sur un family office qui a fait fortune dans le monde de la distribution, et notamment dans le Nord, et qui a décidé que tous ces investissements à partir de maintenant ne seraient que sur des sociétés à impact. Donc en fait, ça montre que des sociétés traditionnelles n'ont plus accès à cet argent qui est disponible, et qu'elles sont pour lui des sociétés à impact. Pourquoi il fait ce choix ? Il y a une part de conviction personnelle, mais il y a une part aussi de conviction que ce sont les sociétés qui vont être les plus résilientes demain, parce qu'ils ont identifié qu'il y a un vrai risque de ces sociétés qui ne se préparent pas suffisamment, qu'elles se prennent de plein fouet un certain nombre, effectivement, de bouleversements. Tu parlais de pénurie de ressources, moi je pense que les entreprises sont très très impactées par cela. mais la ressource physique, mais la ressource humaine aussi, qui n'aura peut-être plus envie de venir, et la ressource financière. Et donc, bref, cet acteur-là a fait le choix de n'aller que sur des entreprises en transformation forte ou engagée. Demain, je fais un enregistrement de la société Origami, qui est un conseiller en gestion de patrimoine, et qui nous parlera justement de tous ces... clients qui n'ont plus envie de mettre de l'argent n'importe où, ou de tous ces acteurs du monde de la finance d'une façon globale, qui effectivement guident l'argent sur des projets qui vont servir la cause nationale et le bien commun, ou ces sociétés qui vont être vues comme pérennes. Et à ce stade, il y a beaucoup d'acteurs, notamment de l'industrie, mais pas que, qui vont être sur le bord du chemin. Et pourtant, c'est des métiers qui sont extrêmement consommateurs. de cash qui font beaucoup d'emprunts aujourd'hui. Et même nos amis banquiers, en fait, ont des cases à cocher et sont obligés de choisir là où, quelle typologie de projet ils soutiennent ou pas. Donc, c'est un gros sujet. Donc, c'est pour ça qu'on va faire venir un expert dans le cadre du podcast pour vous expliquer tout ça dans les jours à venir. On va essayer de revenir à la musique. Je vois que le temps passe sur ton projet autour de Music for the Planet. Pourquoi tu as décidé de créer ce mouvement ? Quelle est son intention, son objectif, son ambition ?

  • Speaker #0

    Avant de parler de musique, on va parler juste rapidement d'autres industries qui sont disruptées par les enjeux environnementaux. Je vous ai mentionné tout à l'heure l'assurance, évidemment. Tout ce qui est tempête, armes qui tombent sur votre maison, inondations qui viennent autour de votre voiture, ça ne fait pas le jeu des assureurs. Un domaine très important qui est l'agriculture, qui est disruptée et climatiquement et biologiquement, ça peut être la vie des sols. Et donc là, du coup, on a des gros soucis si l'agriculture se met à ne plus bien fonctionner. Et puis, un exemple assez criant en ce moment, c'est la mode, où on a les enseignes classiques qu'on connaissait déjà, camailleux, pro-mode, etc. Plein d'enseignes, en tout cas, qui mettent la clé sous la porte, pendant qu'il y a deux types d'acteurs qui émergent. qui s'en sortent, c'est la mode Crado, type Shane. Et puis, il y a surtout, en mode climat, toutes ces marques éco-responsables qui, elles, par contre, ont plutôt des croissances à deux chiffres, qui saisissent bien l'opportunité, qui sont bien en train de surfer la vague. Je pense à Fago, Pitcher, Loom. Donc, on a bien cette équation entre des entreprises qui sont complètement chamboulées et qui disparaissent et des entreprises qui surfent sur l'opportunité et toutes les industries qui sont impactées. Eh bien, l'industrie musicale ne fait pas exception. et moi venant de cette industrie en tout cas plutôt de sa branche numérique pendant la période de confinement j'ai fait la connaissance de Benjamin Henault ancien directeur de Utopie et Benjamin on savait qu'on avait envie de faire des projets ensemble on savait pas lesquels et Benjamin il me cherchait justement sur la musique il m'a dit mais faut vraiment qu'on sorte de ce dialogue d'experts où en fait on discute entre spécialistes de la RSE de bilan carbone et de trucs qui parlent à personne en tout cas dans le grand public ils sont des sujets techniques très importants pour les entreprises mais pour le grand public pour faire basculer la culture environnementale de tout le monde c'est pas trop les bons axes. Et même les frais, c'est peut-être un peu trop élevé. Et si je mesure un peu ce qu'on voit sur le terrain, quand on parle d'environnement, les gens nous disent trie les déchets On sait en plus que le recyclage est loin d'être la panacée. Et donc, je trie mes déchets, la planète est sauvée. Si je caricature dans l'industrie musicale, les choses qu'on a pu entendre, c'est ne pas jeter ses mégots par terre ou boire dans une gourde. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire, c'est super important de faire ces choses-là, mais c'est tout petit par rapport aux enjeux qui restent. En tout cas, c'est ce constat-là, ce constat aussi que le Covid était quand même un sujet lié aux enjeux environnementaux et que l'industrie musicale avait été d'abord disruptée par le numérique, puis elle était disruptée aussi par les enjeux environnementaux, ce qui nous a fait nous dire que c'était le bon endroit pour agir. et puis aussi que cette industrie pouvait embrasser un rôle d'inspiration environnementale. Ça, je pense qu'on va développer un peu par la suite. En tout cas, ses grands enjeux, c'est évidemment sa décarbonation et c'est le grand sujet avec une industrie assez peu mature là-dessus. Et j'aime bien parler d'industrie. Dans la musique, on parle de filière musicale. On oublie qu'il y a une matérialité à un moment que c'est bien une industrie. Alors, elle a une spécificité, c'est qu'elle fait appel à plein de domaines. Sur un festival, on va se nourrir. Donc, ça fait appel à l'alimentation. On va boire, évidemment. mais on va aussi se déplacer pour y aller. C'est d'ailleurs le plus gros impact, le transport des festivaliers, comme le transport est le plus gros impact, on va parler pour la France en tout cas, le transport est le plus gros impact climatique que nous avons dans nos vies. Ça ne manque pas d'être aussi le cas du côté de l'industrie musicale, donc le transport des festivaliers, comment on se rend sur un festival. Et l'industrie musicale, ça va être aussi du numérique, de la fabrication d'objets, que ce soit les disques, les t-shirts pour méchandising, etc. De la gestion de lieu. Et en fait ce qui est intéressant c'est que c'est un peu 360, en fait ça touche à tout. Ce qui est assez intéressant d'ailleurs, parce que ça veut dire aussi que la musique peut agir un peu sur tout. Donc il y a le sujet de décarbonation qui est très important. Donc comme je disais, l'industrie pas encore très mature qui est un peu dans un prisme carbone, un tunnel carbone. Ça c'est un concept qu'on voit parfois, le tunnel carbone c'est de penser que CO2. Et de se dire qu'il n'y a pas de problématiques d'eau, il n'y a pas de problématiques. Et que si on a un petit bouton qui nous fait résoudre la partie, une solution magique qui nous fait résoudre la partie CO2, comme par exemple des panneaux solaires, et bien ça y est. on n'a plus de problèmes environnementaux évidemment c'est beaucoup plus complexe que ça il y a 9 limites planétaires elles sont toutes aujourd'hui en train d'aller dans le rouge donc une partie du rôle on s'est fixé chez Music for Planet c'est aussi de d'évangéliser, d'acculturer au-delà de ce seul prisme CO2. Il faut reconnaître aussi les travaux remarquables du Shift Project. Le Shift Project fait des travaux remarquables sur la partie décarbonation, c'est leur rôle. Ils l'ont fait aussi pour la culture. Il y a un rapport qui s'appelle Décarboner la culture Mais décarboner la culture ne suffira pas. Et la deuxième dimension, c'est la dimension inspirationnelle de la musique ou de l'art, au sens large. J'ai coutume de dire que si l'industrie musicale réduit ses impacts et se décarbone, même si elle le faisait parfaitement, ce serait cool, mais on aurait tout perdu. parce que son rôle il peut être bien plus grand il peut être dans le rôle des imaginaires dans le rôle des récits et on voit des artistes qui commencent à se positionner, un récit très récent c'est Zao de Sagazan qui est interrogé au festival de Cannes et on lui demande comment t'es habillé ? Et bah je suis habillé en Emmaüs et donc là c'est des nouveaux récits artistiques qu'on commence à voir émerger qui sont nouveaux mais qui sont très intéressants on voit bien cette capacité d'influence que peut avoir l'art Si on prend le poids de l'industrie musicale dans le climat, oui, en effet, c'est assez petit. Ça ne veut pas dire qu'elle ne doit pas changer, mais c'est assez petit par rapport au reste. Par contre, son poids dans ce qu'elle pourrait changer est assez grand. Et justement, autant c'est très dur, parce qu'elle a des impacts partout, avec l'alimentation, avec le déplacement, mais autant, ça peut être aussi un vecteur. de changement sur tous ces sujets-là. Et elle peut aider à transformer toutes ces industries. Alors on a des exemples dans la mode où des artistes ont arrêté de faire des lignes de vêtements, des marques de vêtements, et proposent plutôt des patches. Et c'est intéressant, quand on voit dans des courants comme le métal, en fait, les métalleux, ils ont des vêtements où il y a plein, plein de patches, plein, plein. Ils ont un vêtement unique qu'il y a à eux. Si ils devaient en choisir un, ce serait celui-là. Ils ont un vêtement sur lequel il y a tout leur groupe préféré, etc. Et est-ce que c'est pas ça un peu l'avenir de la mode ? Et on commence à le voir émerger dans d'autres. courants musicaux. L'avenir de la mode, c'est peut-être d'avoir seulement quelques vêtements qui sont bien à vous, que vous faites réparer, et qui sont vraiment uniques avec tout ce que vous aimez dessus. Plutôt des patches que des marques. On est vraiment à l'opposé de la fast fashion. L'autre exemple, évidemment, ça va être sur la mobilité. On commence à avoir des festivals qui font payer un parking très très cher mais dont le prix est complètement réduit si vous venez en covoiturale. Et plus il y a de nombre de personnes dans la voiture, moins le prix est cher. donc c'est intéressant évidemment des gens qui viennent en vélo sur les festivals ou qui viennent en train c'est aussi en sport de développement

  • Speaker #1

    Oui, souvent un petit peu paumé quand même dans la campagne c'est pas toujours facile d'accès

  • Speaker #0

    Complètement, mais en tout cas les festivals sont en train de s'outiller sur ces enjeux là il va de soi que du côté du numérique il y a beaucoup à faire aussi avec toute cette frange du numérique responsable et par exemple Deezer a optimisé beaucoup ses API, c'est le truc technique qui permet de faire transiter toutes les données pour réduire les impacts environnementaux. Et donc, l'industrie musicale peut être vraiment un vecteur d'inspiration. Et puis, l'une des opérations les plus inspirantes qu'on ait pu voir, sur le podcast Music for Planet, parce que des choses qu'on fait, c'est tout simplement de diffuser les bonnes initiatives qu'on voit, c'est peut-être une des meilleures manières d'acculturer, vous retrouverez l'Opéra National de Bordeaux, qui a fait un Requiem de Mozart zéro achat. C'est un vrai Requiem de Mozart, et d'ailleurs, les gens découvraient qu'ils n'avaient pas eu d'achat, ils étaient sensibilisés à ça, à la sortie du Requiem. qui vivait un vrai récum de Mozart et le zéro achat c'était beaucoup d'économies circulaires beaucoup de prêts de matériel etc beaucoup de récupération d'anciens costumes et au final une opération où une industrie sous contrainte tout ce qui est musique classique en ce moment vit de fortes contraintes avec le choc énergétique des dernières années etc les factures énergétiques étaient sous contrainte financière et donc ils ont innové en ne faisant pas d'achat pour ce récum de Mozart et ça a été assez inspirant dans l'industrie musicale évidemment, mais aussi dans l'industrie de l'événementiel. Ça veut dire qu'on peut faire des très beaux événements sans faire d'achat, avec beaucoup de récupération. Ça a été inspirant au-delà, puisque c'était aussi en table ronde de fermeture d'un grand événement qui s'appelle Pro Durable, qui est un peu la grand-messe de la RSE. On a pu voir que beaucoup d'entreprises, même du CAC 40, étaient assez inspirées par cet exemple-là. Donc là, on a un exemple parfait de ce que l'industrie musicale, soit par ses artistes, qui sont des influenceurs, soit par ces structures, peut faire pour influencer le monde.

  • Speaker #1

    C'est marrant que tu fasses référence à ce zéro achat et cette façon différente de faire les événements parce que ça me fait penser à l'interview que j'ai eue avec Brios Afré de Circulab, sur l'économie circulaire. Et lui a commencé à mettre le pied dans ce domaine. en accompagnant des artistes qui faisaient des événements et qui utilisaient beaucoup de supports qui étaient souvent à usage unique, parce qu'on avait envie d'avoir des visuels fabuleux. Et lui, il a commencé à leur dire, mais non, concevons le support de façon à ce qu'il soit réutilisable. Avant de le faire, voyons la suite de sa vie et comment il pourra soit vous resservir, soit resservir à des tiers et vous allez y gagner en termes de coûts. parce que vous n'avez pas un achat unique et des choses qui sont faites que pour vous. Et malgré tout, ça a amené énormément de créativité. Et il exprimait le fait que, du coup, les designers, il a fallu les accompagner, c'est une autre façon de penser, mais qu'ils y trouvaient beaucoup de plaisir et beaucoup de fierté, finalement, à se dépasser, à concevoir les choses différemment. Et quand on voit tous ces décorums de chaque événement, il y a vraiment un gros travail à faire et des belles pistes d'exploration.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Quel modèle économique tu as choisi pour Music for Planet ?

  • Speaker #0

    Alors on a pris un modèle associatif tout simplement parce qu'en fait on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de personnes dans l'industrie musicale qui s'intéressaient à ces enjeux-là et qu'ils étaient un peu isolés. et que du coup le format associatif se mettre ensemble sous forme d'association était la meilleure forme et d'ailleurs c'est exactement ce qui s'est passé avec notre cofondatrice Fanny Fournier qui était justement à l'Opéra National de Bordeaux et qui est j'ai envie de dire la première adhérente de l'association puisqu'elle avait besoin de cette veille et de cette nourriture sur les sujets environnementaux pour ses actions. Et donc plutôt un format associatif et c'est intéressant de noter en ce moment sur ces enjeux environnementaux qu'il y a des modèles qui se cherchent on voit des ovnis comme Time for Planet, qui sont des entreprises, qui auraient pu être très bien une ONG, mais c'est une entreprise. On voit des ONG qui agissent évidemment fortement sur les enjeux environnementaux, mais qui parfois se comportent un peu comme des entreprises. Et puis on voit des entreprises, je pense par exemple aux Bicorp, dont certaines agissent autant que des ONG. Elles mettent profit et les enjeux environnementaux sur le même pied d'égalité, voire parfois les enjeux environnementaux sont devant. je pense à Patagonia, différentes entreprises de ce type-là, qui n'est pas forcément la plus vertueuse. Il y en a d'autres, Picture, par exemple, qui est assez intéressante aussi, par exemple, en la mode, mais dans tous les domaines. En tout cas, il y a un peu un flou qui est en train de se créer sur les modèles et les formats. Et ce qu'on constate, c'est qu'il n'y a pas de bon format. Par exemple, les Fnesc, du fait qu'il y ait des prestations, n'ont pas d'intérêt général, alors qu'en fait, c'est des associations qui œuvrent complètement pour l'intérêt général. Il y a des contraintes, en fait, sur les structures existantes. Et chacun essaye un peu de se dépatouiller avec son format. et on voit bien qu'il y a une sorte par contre de nouvelles entreprises et je vais mettre ces associations aussi dans des modèles entrepreneuriaux nous on exécute Musique for Planet comme si c'était une entreprise d'un point de vue exécution L'entreprise c'est quoi ? C'est mettre des gens autour de la table pour résoudre des problèmes du monde. Il se trouve que par le passé, on a très senté sur le profit aussi pour que l'entreprise puisse plus résoudre son problème, tout simplement. Si on prend l'origine de gens comme Ford, qui sont quand même un peu des pionniers d'entrepreneuriat, les profits de Ford ont servi à juste démocratiser l'automobile dans le monde. Et bien on est sur les mêmes sujets là, côté environnemental. Mais du coup je mettrais quand même toutes ces formes d'humains qui se mettent ensemble pour agir. sous la forme entreprise. Et je trouve que Time for the Planet, qui est un peu un modèle d'inspiration pour nous, on ne va pas se le cacher.

  • Speaker #1

    Rien que pour le nom, on peut le voir.

  • Speaker #0

    Complètement, Time for the Planet, je me suis un des tout premiers associés de Time for the Planet. En tout cas, Time for the Planet incarne ça très bien, et ils disent un peu ces choses-là aussi. Le fait que, est-ce que c'est un format entreprise, un format association ? Non, ce qui compte, c'est des humains ensemble, qui ont décidé de se mettre ensemble pour agir sur les enjeux du siècle, ou les enjeux du millénaire, peut-être là. ça me semble être la bonne chose à dire et donc nous on a choisi le format associatif surtout pour ce côté participatif embarquement des acteurs c'était le format qui nous semblait le plus pertinent, on s'est pas trompé et surtout on est un point de rencontre entre des experts de l'environnement qui justement voit dans la musique un levier nouveau versus le bilan carbone dans la RSE, et les acteurs de l'industrie musicale qui ont envie d'agir. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y en a de plus en plus, des acteurs de l'industrie musicale qui ont envie d'agir, et c'est pour ça que notre association est en forte montée en puissance. Et donc on fait rencontrer ces populations-là. Donc on a aussi une partie événementielle, présentielle, plutôt sous forme de rencontres dans différentes villes. Et puis au niveau des projets qu'on mène, on en a plusieurs, on a des projets à destination des festivals. l'un c'est un format de médiation environnementale en tout cas notre raison d'être c'est l'accélération de la bascule culturelle pour les enjeux planétaires et on voit bien que c'est au niveau de la culture qu'il faut qu'on renforce quelque chose, notre rapport au vivant pas de culture sans industrie culturelle donc c'est pour ça qu'on s'intéresse à l'industrie culturelle et donc au niveau des projets médiation environnementale sur les festivals on va tout simplement à la rencontre des festivaliers ou des parties prenantes d'un festival ça peut être les partenaires leur faire avoir une conversation entre eux sur les enjeux environnementaux ce qui plaît beaucoup parce que sous fond de musique c'est tout de suite beaucoup plus positif il n'y a pas ce côté punitif ou chiant de l'écologie et puis une autre dimension c'est beaucoup de choses à destination des professionnels de l'industrie musicale donc c'est le podcast Musique for Planet qui est pour nous un outil de veille également une newsletter et puis ce qu'on fait sur les réseaux sociaux mais aussi un tout nouvel atelier qui est très logique dans notre parcours nous sommes co-concepteurs co-créateurs, co-porteurs de la fresque de la musique qui sera un atelier qui sera disponible à la fin de l'année pour l'industrie musicale Alors grande nouvelle,

  • Speaker #1

    parce que moi je ne savais pas que cette fresque allait prendre vie donc... Génial, hâte de la découvrir aussi et bravo pour ce que tu fais notre échange arrive à sa fin on arrive à mes deux traditionnelles questions, la première c'est de quoi tu es le plus fier aujourd'hui Alexandre ?

  • Speaker #0

    Ah c'est intéressant, il y a une différence entre mon plus grand moment de kiff et de quoi je suis le plus fier t'as le droit de l'exprimer les deux Ah mon plus grand moment de kiff sur Music for Planet de ces dernières années c'était la rencontre avec Aldebert à plusieurs reprises, puisqu'on est aussi allé à son concert en famille. Et je trouve ça très intéressant dans cette équation de faire ça aussi en famille. N'oublions pas que la finalité, c'est les générations futures, ça reste nos enfants. Par contre, on n'a pas le temps d'attendre qu'ils soient grands et qu'ils s'en occupent. Ce côté, oui, oui, c'est les enfants qui s'en occuperont. Non, c'est à nous de nous en occuper. Et donc, Aldebert est un artiste qui incarne ces sujets-là de manière particulière, par ses œuvres et par ses actions, par aussi la manière dont il organise ses tournées. à découvrir dans le podcast Musique pour Planète et ça c'était peut-être mon plus grand kiff donc Madame Nature donc Monsieur Nature en l'occurrence ou Monsieur Tout-le-Monde il active aussi Monsieur Tout-le-Monde c'est une des chansons d'Aldebert donc ça c'était peut-être mon plus grand kiff après la chose dont je suis plus fier ça va être un peu égotique c'est d'avoir réussi à basculer justement c'était une énorme envie pour moi de faire partie de cette révolution suivante j'ai beaucoup cherché j'aurais très bien pu rester dans le numérique et faire que des trucs liés au numérique j'étais très bien là où j'étais donc c'était un vrai risque ça a été dur mais aujourd'hui je suis fier de faire partie de cette révolution environnementale d'en être l'un des moteurs inspirateur, je pense que j'ai la chance en plus de parler à beaucoup de gens et de transmettre cette inspiration et de trouver aussi de transmettre un enthousiasme, je pense que c'est vraiment ça ce qui me définit le plus de transmettre cet enthousiasme

  • Speaker #1

    voilà je suis fier d'être enthousiaste génial justement la dernière question c'est quel conseil tu donnerais aux professionnels qui nous écoutent chefs d'entreprise ou experts dans leur domaine mais ça fait écho à ce que tu viens d'exprimer c'est

  • Speaker #0

    comment mettre leur expertise au sujet de ces enjeux alors d'abord je vais donner un petit truc sur les concités parce que c'est un conseil qu'on m'a donné c'est Cyr Duré qui m'a donné ce conseil parce que j'étais beaucoup dans les concités, voire la collapsodépression à une époque. Et c'est grâce à ce genre de conseils que j'ai commencé à mener ces projets. Je ne sais pas où on va, ce que je sais, c'est que je suis heureux sur le chemin sur lequel je suis. Et Cyr Duré m'a livré cette métaphore très intéressante. Il m'a dit, si tu regardes tout le temps la collapso, c'est comme quand tu es en vélo, si tu regardes le nid de poule sur la route, tu vas te le manger. Moi, je regarde ce que je veux voir advenir. Et lui, il l'écrit je regarde, en écrivant heureux, je regarde. Et en fait, je pense que cette aventure, elle est faite de rencontres, elle est faite de gens qu'on croise sur le chemin, qui vous donnent un petit conseil comme ça, que vous prenez avec vous, et puis ça devient une nouvelle boussole, et c'est vraiment, je vous livre cette boussole, parce que, en effet, quand on est dans l'ARSE, on a tout le loisir de revenir vers les concités, vers tout ce qui va mal, et on voit plus trop ce qui va bien. donc soyez fiers de ce que vous faites faites ce que vous pouvez continuez à le faire mais voilà regardez ce que vous allez devoir devenir et eux regardez ce que vous allez devoir devenir quel joli mot de la fin et là aussi je ne peux que te rejoindre merci pour cet enthousiasme et

  • Speaker #1

    cette approche positive de la transition et c'est ce qu'on essaie de transmettre dans le podcast montrer qu'on a des dirigeants heureux qui vivent de belles aventures qui kiffent leur job qui se sentent à la bonne place merci Et tu l'as beaucoup évoqué, qui sont dans la co-construction et dans des rencontres passionnantes, stimulantes, enthousiasmantes. Merci beaucoup pour ce partage Alexandre.

  • Speaker #0

    Merci aussi Nathalie.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir suivis, d'être là, de nous remonter tous vos commentaires qui nous font tellement chaud au cœur. N'hésitez pas à mettre des étoiles sur vos plateformes préférées et puis à partager. le podcast auprès de vos différents réseaux. C'est la meilleure façon de lui donner de la vie. À très bientôt.

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Description

La musique comme le sport, a cette faculté incroyable de réunir, de fédérer, de faire vibrer chaque cellule de notre corps. Mais dans le sport, il y a des équipes qui s’affrontent et pas toujours avec bienveillance. Il n’y a pas de clans dans la musique. On peut être polymusique.  Alors je me suis demandé si quelqu’un avait déjà pensé à ce potentiel ? Est-ce que des chanteurs utilisent leur aura pour embarquer sur ces sujets vitaux ? Et puis soudain jcette question est venue : est-il possible de continuer à faire des concerts dans un monde sous contrainte ?


Dans cet épisode, Alexandre Jubien partage son parcours fascinant depuis ses débuts chez Deezer jusqu'à la création de Music For Planet. Il explique comment cette initiative vise à transformer l'industrie musicale en un moteur de changement positif pour l'environnement. Music For Planet s'engage à réduire l'empreinte carbone des festivals et des artistes tout en inspirant le public à adopter des comportements plus responsables.


Mais cet épisode est beaucoup plus riche que cela et nous ne parlons pas que de musique, loin de là. Car Alexandre est un grand conférencier, spécialiste de la transformation environnementale des entreprises. Il l'a compare à la transformation digitale qui a totalement bouleversé le monde économique et déstabilisé, voir fait disparaitre nombre d'entreprises qui ne s'y étaient pas préparées. Il nous partage avec générosité ses expertises et conseils pour comprendre les enjeux qui se cachent derrière ce qu'il appelle la révolution environnementale. On va évoquer notamment les 9 limites planétaires, les fresques du climats, le rapport du Giec... avec beaucoup de simplicité et de pédagogie. Vous allez devenir incollables!


Bonne écoute !


📍 Pour en savoir plus sur Music for planet : https://www.music4planet.fr/èf

📍 Pour en savoir plus sur Alexandre Jubien : https://linkedin.com/in/alexjubien/


✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨✨


Je m’appelle Nathalie Bellion. Je suis la dirigeante de Sèves, le premier cabinet de conseil en fusion et acquisition engagé, au service des acteurs de la Tech et de l’Impact. Ce podcast est l’une des contributions de SèveS en tant que société à mission. Il a vocation à inspirer les dirigeants sur des modèles innovants au service des enjeux environnementaux et sociaux.


Vous êtes dirigeant·e d'entreprise ?


👉 Si vous êtes une société à impact positif, Tech for good, ESS..., nous pouvons vous aider dans votre recherche de fonds ou dans vos croissances externes ou de cession, pour vous rapprocher du terreau qui démultipliera votre impact.


👉 Si vous êtes une entreprise du numérique, en plus de l'accompagnement classique à l'achat, vente ou levée de fonds, nous pouvons vous aider à accélérer vos transitions grâce au M&A et à nos outils d'analyse de la maturité ESG des ESN.


👉 Et plus globalement venez découvrir comment nous réinventons vos projets de fusion et acquisition pour les faire rimer avec un futur désirable, à travers notre approche M&A 4 Impact.


Pour en savoir plus :

SèveS : Présentation | LinkedIn


 🌍 Nathalie (LEFRANCOIS) BELLION | LinkedIn 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Time for the Planet; Alexandre Jubien; Impact environnemental; Innovation verte; Entrepreneuriat social; Transition écologique; Développement durable; Économie circulaire; Climat et écologie; Startups vertes; Investissement responsable; Technologie propre; Actions climatiques; Énergie renouvelable; Solutions climatiques; Projets durables; Mobilisation écologique; Stratégie d'entreprise verte; Partenariats écologiques; Entreprises à impact positif ; Deezer

Transcription

  • Speaker #0

    Et si la musique était la clé ? Quelle drôle de question me direz-vous ? Pourtant, celle-ci m'est venue en plein concert il y a quelques semaines. Assez tard dans la soirée, j'ai vu passer la photo d'une de mes amies au concert de l'un de mes grands idoles d'adolescentes. Sur le moment, une vague de regrets m'a submergée. J'avais l'impression d'être passée à côté d'un moment iconique. Jusqu'à ce que je comprenne qu'en fait, elle n'était pas à Brest. et que le concert aurait lieu le lendemain soir. Ni une ni deux, j'ai pris des places. Le lendemain, j'aurais pu me sentir bien seule dans cette grande salle de concert et regrester cette spontanéité de dernière minute. Pourtant ce soir-là, j'ai eu l'impression que nous étions six mille amis, six mille âmes connectées, six mille personnes prêtes à se donner la main pour agir pour un commun, pour je ne sais pas trop pourquoi. Mais j'ai senti que la musique avait créé entre nous un lien incroyable une énergie hors normes. Et pendant un instant, j'ai osé penser, on peut y arriver. On peut réussir à mobiliser. On peut y arriver tous ensemble. À quoi me direz-vous ? À limiter le réchauffement, à sauver la biosphère, à prendre soin les uns des autres. La musique, comme le sport, a cette faculté incroyable de réunir, de fédérer, de faire vibrer jusqu'à chaque cellule de notre corps. Contrairement aux sports où il y a des équipes qui s'affrontent, mais pas toujours avec bienveillance, la musique ne sectorise pas, ne crée pas de clan. On peut être poli en musique. Alors je me suis demandé si quelqu'un d'autre avait déjà pensé à ce potentiel, à cette capacité à fédérer autour de cette cause commune. Est-ce que des chanteurs utilisent leur aura pour embarquer sur ces sujets vitaux ? Et puis aussi, je me suis demandé, est-il possible de continuer à faire des concerts dans un monde serein ? Bonjour, je m'appelle Nathalie Bellion, je suis la dirigeante de CEF, le premier cabinet de conseil en fusion et acquisition engagé, au service des PME du numérique et de l'impact positif. Notre podcast est l'une de nos contributions en tant que société à mission. Pour commencer à me connaître, j'ai voulu explorer et trouver des réponses à toutes ces questions. Et grâce à Inès, que je remercie au passage chaleureusement, j'ai trouvé mon leader engagé, mon expert de la musique et de la puissance qu'elle peut apporter, en la personne d'Alexandre Jubien, que vous connaissez très probablement. Alexandre est l'un des bâtisseurs de la célèbre plateforme de streaming à la française Deezer. On peut considérer qu'il s'y connaît en musique, non ? Alexandre s'est avéré beaucoup plus complexe que ce rôle d'ingénieur, que dis-je, beaucoup plus complet que je ne l'imaginais. C'est un homme engagé. sur les sujets de l'innovation et du développement durable. Et c'est un célèbre conférencier. C'est aussi et surtout le fondateur de Musique Faux Planète, car lui aussi croit que la musique est un incroyable levier pour amener les entreprises à se transformer, pour amener l'écosystème de la musique à se transformer, mais plus globalement pour mobiliser les hommes, les femmes, autour de ce sujet commun. Alors sans plus attendre, je vous invite à prendre un café avec Alexandre. Bonjour Alexandre, je suis vraiment ravie de t'accueillir aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bonjour Nathalie, ravi également.

  • Speaker #0

    Alors Alexandre, qui est l'homme derrière ce dirigeant, ce professionnel au multi-casquette ?

  • Speaker #1

    Je suis Alex Jubien, indépendant et père de deux enfants de 13 et 7 ans, un garçon et une fille. Je vis en province à Niort, près de la Rochelle, puisque je suis rochelais d'origine, et je passe beaucoup de temps dans la nature, puisque ce sont grande partie de mes passions.

  • Speaker #0

    On va avoir l'occasion d'y revenir. Quelle étude as-tu fait ?

  • Speaker #1

    Alors à la base, moi je suis ingénieur informaticien, je suis tombé dans l'informatique pendant mes études et j'y suis resté quelques années, plutôt comme technicien.

  • Speaker #0

    Tes premiers jobs, c'était dans quel domaine, dans quelle entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors pendant une partie de ma vie, j'étais hardcore gamer, je faisais beaucoup beaucoup de jeux vidéo et du coup je rêvais de travailler dans cette industrie-là. J'ai fait des études d'architecte logiciel pour devenir architecte logiciel dans l'industrie vidéo. Et au début, mon tout premier stage, je me suis un peu raté. Je n'ai pas trouvé une entreprise qui faisait des jeux sur console ou sur ordinateur comme j'en rêvais. J'ai trouvé une entreprise qui faisait des jeux sur mobile. En fait, c'était super intéressant le mobile à un moment où ce n'était pas du tout connu. C'était les tout premiers mobiles couleur. Et donc, ça m'a permis de monter à bord de tout ce qui était l'avènement du mobile à une époque où on n'avait pas encore compris que ça allait devenir quelque chose de majeur. C'était cinq ans avant les smartphones.

  • Speaker #0

    Tu y es resté combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis resté assez longtemps dans cette industrie. J'ai d'abord créé une startup. que j'ai planté dans les sujets de marketing mobile. Pareil, toujours avant l'iPhone, c'était plutôt en 2005-2006. J'ai surfé de startup en startup, de rôle en rôle dans les enjeux sur la stratégie mobile. A l'époque, on ne parlait pas encore d'application. Et puis, en 2008, j'ai été recruté chez Deezer pour y construire l'équipe mobile. et les applications mobiles. C'est principalement la chose que j'ai bâtie dans cette jolie start-up française.

  • Speaker #0

    Alors Deezer, c'est une belle aventure parce que le hasard fait que moi, je les ai connus tout petits quand je travaillais dans l'informatique et que je les ai accompagnés sur différents projets en tant que prestataire externe.

  • Speaker #1

    À la même époque, on n'a pas travaillé ensemble, mais c'était à la même époque. En effet, on aurait pu travailler ensemble.

  • Speaker #0

    Chez Deezer, c'est pareil. Donc, tu étais plutôt en avance de phase parce que c'était extrêmement innovant. ces plateformes de streaming, il y avait peut-être déjà ces acteurs étrangers, est-ce que Apple était déjà dessus, est-ce que Spotify était déjà là, je ne me rends pas compte. de qui étaient dans les pionniers ?

  • Speaker #1

    Alors Apple n'était pas encore sur ces sujets-là, même s'ils étaient déjà très présents sur la musique numérique, puisque c'était iTunes et les iPods. On est arrivé à la phase des lecteurs MP3 et des iPods pour justement démocratiser la musique sur mobile avec plusieurs facettes. Souvent on dit que Deezer et Spotify se sont copiés, alors non, ça a été plutôt une coopétition créative. Je pense d'ailleurs que c'est parce qu'il y avait ces deux acteurs-là qu'on a réussi à convaincre les acteurs de l'industrie musicale de trouver un nouveau modèle, puisque le gros concurrent de l'époque, c'était le téléchargement illégal. Grand chamboulement pour l'industrie musicale, c'était le téléchargement illégal. La loi, la voie légale ne marchait pas très bien, même si, évidemment, il y a eu beaucoup de renforcement à cette époque-là. Et puis surtout, il apparaissait, et ça c'est quelque chose que nous, on avait beaucoup détecté en interview utilisateur, on rentre un peu dans la technique de la construction des applications. c'est très important de comprendre les attentes des utilisateurs, les attentes d'un marché, et les comprendre de manière psychologique, qu'est-ce qui se passe dans leur tête. Et on avait détecté des utilisateurs qui continuaient à acheter les CD, mais allaient sur des sites de téléchargement illégaux. On ne comprenait pas trop pourquoi, et quand on a creusé, on a compris que tout simplement, ils voulaient être dans la légalité, mais que le problème, c'était qu'il fallait à l'époque mettre les CD dans son ordinateur, on appelait ça un reaper, et faire tourner un logiciel qui s'appelait un reaper, et on obtenait enfin les fichiers à mettre sur son lecteur MP3. En fait, ça, ce n'était pas du tout ergonomique. Donc, le problème de l'époque, c'est qu'en fait, le téléchargement illégal offrait une meilleure ergonomie que la voie légale. Donc, c'est ça, en fait, que Spotify et Deezer ont complètement changé. Ces deux entreprises ont fait un peu les mêmes découvertes à partir de deux prototypes. Pour Deezer, c'était des widgets sur des blogs où on pouvait écouter la playlist du blogueur. En fait, tout le monde disait, moi, ce que j'aimerais, c'est pouvoir écouter mes playlists et écouter ce que je veux. Et Spotify, c'était avec des radios en ligne. Et c'est pareil, les radios, on ne peut pas choisir sa musique. Donc... que tout le monde leur remontait vers eux en disant ce que je voudrais, c'est pouvoir écouter la musique que je veux Donc ces deux entreprises ont eu la même idée au même moment. Et après, en effet, on s'est émulé en sortant des fonctionnalités l'un après l'autre sur du mobile. Et il faut savoir qu'on n'a d'ailleurs pas commencé par l'iPhone. C'était au tout début de la montée en puissance de l'iPhone. La première plateforme sur laquelle Deezer était performant, c'était les BlackBerry. Parce qu'à l'époque, c'était encore pas très présent. Les BlackBerry, il y avait 10-15% de gens qui avaient des BlackBerry en France. On n'attaquerait pas que la France, BlackBerry est très présent à l'international. et puis ensuite évidemment l'iPhone, mais aussi Android, on avait détecté le potentiel d'Android très très tôt. Donc on s'est mis très très vite sur ces différentes plateformes, et ce qui nous a permis après de faire des gros partenariats avec les opérateurs, notamment avec Orange.

  • Speaker #0

    Ce que je trouve fabuleux dans cet exemple, c'est comment une industrie qui était là depuis des années, qui semblait à t'assise sur quelque chose d'inébranlable, même s'il y avait eu différentes formes de supports de musique, du jour au lendemain, elle s'est quand même retrouvée en danger. et qu'elle a su se réinventer. Et finalement, peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas que l'industrie de la musique a perdu, finalement, en volume d'affaires, voire même a augmenté avec ces nouvelles plateformes et ces nouveaux modèles. Là où, au fur et à temps, on aurait pu penser que c'était fini pour eux, que les artistes n'allaient plus vendre de CD ou de disques. Et ça me fait penser à toute la problématique qu'on a aujourd'hui autour du développement durable, où on doit se réinventer. que ça nous chamboule, que les facteurs extérieurs sont différents. Et malgré tout, avec de la créativité, avec de l'écoute sur les réels besoins des gens, on peut être amené à créer des nouvelles façons de consommer, des nouvelles approches qui n'ont rien à voir, mais qui ne sont pas moins vertueuses pour l'entreprise en tant que telle.

  • Speaker #1

    Alors, c'est exactement les parallèles que je dresse dans mes conférences. Je fais une thèse, une théorie, un développement sur de la transformation numérique à la révolution écologique. Merci. et donc je fais beaucoup de parallèles entre la transformation digitale et la transformation environnementale, en effet des entreprises ont été disruptées côté numérique c'est la même chose qui se passe en ce moment côté environnemental plutôt à l'assurance par exemple si le changement climatique est particulièrement perturbant, mais en tout cas du côté de la musique alors est-ce qu'elle est revenue au même volume d'affaires, j'en suis pas certain, mais les revenus sont différents, les modèles sont différents et ça va nous permettre de faire le parallèle d'ailleurs donc le premier grand chamboulement ça a été avec l'avènement du téléchargement illégal et du numérique et c'est peut-être l'industrie qui a été la plus impactée par l'avènement du numérique. C'est un très bon exemple. Par la suite, du coup, ça s'est un peu transformé. Le streaming n'a pas recréé les mêmes niveaux. de revenus que l'industrie du disque, qui était un peu quand même une rente. Le téléchargement illégal est venu chambouler aussi, une industrie qui avait peut-être un peu trop justement ronronné sur son modèle qui fonctionnait bien et qui n'avait pas forcément cherché à innover. Du coup, il y avait aussi ce sujet du prix. Peut-être que tout simplement, il y avait quand même un sujet de prix. En tout cas, avec un effondrement de cette valeur et de ce volume d'affaires à l'échelle de l'industrie à cause du téléchargement illégal, le streaming a réussi à en recréer, mais pas autant. je dirais peut-être même un tiers, sachant qu'il y a souvent ce débat des revenus du streaming pour les artistes. Attention, il y a aussi les labels et les majors entre-temps. C'est quand même toujours ces acteurs-là qui coordonnent et qui orchestrent l'industrie musicale en termes de revenus, en tout cas pour la musique enregistrée. Par contre, ça a donné une explosion, une croissance folle de la musique vivante, avec une capacité pour certains artistes plus petits à vivre de leur musique, certes. peut-être pas avec des revenus phénoménaux, mais en tout cas, le numérique a amené aussi cette capacité pour plus d'artistes d'avoir une communauté de fans qui vient à leurs concerts, et de vivre non pas de la musique enregistrée diffusée, mais de la musique vivante. Et donc, on a eu une explosion de la musique vivante depuis les années 2010, et c'est pour ça qu'il y a de plus en plus de festivals, et qu'il y a de plus en plus de musiques, ce qu'on appelle la musique vivante. La musique vivante, elle, est devenue la majeure partie des revenus pour les artistes, et c'est ce qui explique... Pourquoi ça a été très très dur la deuxième disruption de l'industrie musicale ? C'est tout simplement le confinement, les confinements. L'avènement du Covid est venu énormément chambouler l'industrie musicale à nouveau, parce que tout simplement la musique vivante n'était plus vivante. Elle était un peu morte pendant ces temps-là. On a même dit qu'elle n'était pas essentielle. On voit vers la chanson de Grand Corps Malade, pas essentielle. Évidemment qu'elle l'est. Toujours est-il que c'est à ce moment-là d'ailleurs qu'on a commencé à avoir des critiques acerbes sur le streaming qui ne rapportaient pas assez aux artistes. Et pour cause, puisque leurs revenus sont issus principalement aujourd'hui de la musique vivante et que le numérique est plutôt aujourd'hui un peu comme les radios à l'époque, la manière de découvrir, la manière de consommer la musique au quotidien, mais pas forcément la manière de gagner de l'argent. En tout cas pour les artistes. Évidemment les gros artistes en gagnent beaucoup, c'est pas le jeu, c'est pas le sujet.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu vois, moi je dépense chaque mois pour mes abonnements et pour ceux de ma famille, notre plateforme de musique, je dépense beaucoup plus en musique que ce que je faisais à l'époque. Toi, je n'achetais pas pour la même valeur que des abonnements x12, de CD ou d'autres supports. Donc après, tout le monde n'est peut-être pas pareil, mais ça a amené en tout cas une autre consommation et je trouve que ça a encore plus mis la musique dans nos vies et je ne peux qu'apprécier. Et ça nous a amené de façon indirecte aussi l'accès à des podcasts. qui sont diffusées justement sur ces différentes plateformes et qui nous permettent de passer ce temps ensemble aujourd'hui. Donc là, tu as commencé à introduire le sujet de la musique, le fait qu'on va aussi sur beaucoup plus de musique vivante, donc beaucoup plus de connexion entre les artistes et le public, encore plus de moments forts que ceux que j'ai décrits en intro. Mais avant d'approfondir cette partie-là, je voudrais revenir toi sur ton parcours personnel. Donc tu es chez Deezer. c'est sur la partie conception, mais tu n'y es pas resté. Qu'est-ce que tu as fait après ? Pourquoi es-tu parti ? Peut-être que ça fait écho aussi à tes propres réflexions personnelles et ce que tu voulais faire de ta vie.

  • Speaker #1

    Au début, c'est plutôt... Moi, je suis un bâtisseur. Ce que j'aime bien, c'est construire les choses. Et puis, quand elles sont construites et qu'elles ont un run, c'est un peu moins mon truc. Et là, mon métier chez Deezer, très logiquement, se transformait plutôt en intégration avec les opérateurs, puisque la suite pour Deezer, c'était de faire des gros partenariats avec Orange ailleurs dans le monde, mais aussi d'autres opérateurs. Il faut savoir aujourd'hui que, par exemple, Btizer est très présent au Brésil, donc il y a quelques pays, c'est une des rares startups françaises, enfin, scale-up française maintenant, qui a réussi à rayonner à l'international. On n'a pas beaucoup d'entreprises françaises qui rayonnent à l'international sur le numérique. En tout cas, mon métier, se transformer, était beaucoup moins dans mon ADN de bâtisseur et de constructeur de produits. Et j'ai eu une opportunité chez Viadeo, en fait. Je suis parti ensuite faire un peu la même chose chez Viadeo, construire l'équipe mobile, les applications mobiles. Bon, la suite... pour Viadeo, ça a un peu moins bien passé. Et de toute façon, j'y suis resté quelque chose comme un an et demi. Ensuite, je suis devenu indépendant.

  • Speaker #0

    Alors, juste pour nos auditeurs, Viadeo, en fait, c'était un concurrent de LinkedIn, français aussi. Effectivement, LinkedIn a vraiment pris le dessus et l'histoire est moins jolie.

  • Speaker #1

    Voilà. Et après, en tant qu'indépendant, j'ai travaillé pour pas mal d'acteurs, notamment pour Le Kiosque, qui est devenu ensuite Caféine, cette sorte de 10 heures du magazine. Ça faisait vraiment sens qu'on bosse ensemble. J'ai bossé 8 mois chez eux. Puis après, pour beaucoup de grandes entreprises, notamment dans la pharma, dans l'assurance. toujours sur de la construction d'applications mobiles à grande grande ambition et à partir de 2015 ma vie a un peu changé à cause d'une petite start up dans laquelle je suis devenu advisor à ces start up s'appelait carrosse s'appelle toujours carrosse c'est aujourd'hui le numéro 2 du covoiturage domicile travail l'idée c'est d'avoir une application mobile qui vous facilite tout ce qui est covoiturage pour aller au boulot que vous soyez conducteur ou covoitureur. Et voilà, j'ai fait partie aussi des prémices de cette très belle aventure qui, aujourd'hui, commence aussi à rayonner à l'international. Quand je suis arrivé chez Karos, et bien... je ne m'intéressais pas trop aux enjeux environnementaux, et là on m'a expliqué CO2, climat, ces choses-là, et donc j'ai commencé à mettre un doigt, puis un bras, puis mon corps, puis mon âme, puisque quand on s'intéresse à ces sujets-là, ça devient passionnant. Et c'est surtout une sorte d'épiphanie à la fois géniale mais aussi perturbante, puisque ça m'a permis aussi malheureusement de prendre toute l'ampleur des enjeux environnementaux. Mais moi du coup j'avais ces passions dans l'environnement, ce métier un peu déconnecté dans le digital, un peu hors sol, et je me suis rendu compte que mes compétences pouvaient servir ces enjeux-là. Et donc c'est là où j'ai commencé à m'intéresser beaucoup à la scène des startups à impact. C'est impact environnemental positif, c'est comme ça qu'on appelle les startups, on appelle ça l'impact. et vous avez un mouvement qui s'appelle le mouvement Impact of France qui incarne ça plutôt bien toutes ces entreprises ou ces initiatives qui oeuvrent pour un progrès environnemental et donc Caro c'était exactement dans cette sphère là et ça a été le début pour moi de me dire que c'était plutôt ça que je voulais faire de ma vie, de ma vie tout court d'ailleurs ça je voulais faire dans ma vie mais c'est aligner ma vie professionnelle sur ces enjeux là et comme j'avais déjà commencé à faire de la conférence sur la transformation numérique et bien j'ai commencé à inclure des sujets environnementaux dans mes conférences

  • Speaker #0

    Comment tu raccroches les deux en expliquant justement ces chamboulements que le numérique a vécu, cette transition numérique que les entreprises ont traversée, et c'est juste une autre transition, celle de l'environnement ?

  • Speaker #1

    Alors complètement, du coup, d'abord les méthodes sont un peu les mêmes, et c'est surtout un sujet de culture, culture personnelle ou culture d'entreprise. On voit bien que sur la transformation numérique, il n'a pas suffi juste de mettre les outils et les appareils dans les mains des gens, il a fallu que la culture change, que leur rapport... au numérique dans leur activité professionnelle change, ça met du temps. Pour ça, il y avait beaucoup d'initiatives en interne des entreprises qui ont mis du temps à se déployer, mais qui étaient plutôt sur de la formation, de la culturation, de la montée en compétences. En fait, on voit la même chose aujourd'hui sur les enjeux environnementaux. Je pense par exemple à des ateliers comme les fresques, dont moi je suis fervent animateur de plusieurs. D'ailleurs, peut-être qu'on en reparlera un peu plus tard. Je pense notamment à la fresque du climat. on est bien sur ce changement de culture aussi interne de l'entreprise. Si on veut réussir la transformation environnementale des entreprises, il va bien falloir que nos collaborateurs s'y intéressent. Ça passe par d'abord changer la culture interne. Donc c'est avant tout des enjeux de culture interne de l'entreprise, ces transformations. Et puis le constat qui peut être un constat partagé aussi auprès des dirigeants, c'est que si les entreprises ont lourdement investi dans leur transformation numérique, pourquoi n'en feraient-elles pas autant sur les enjeux environnementaux compte tenu des enjeux ? qui vont bien au-delà de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Alors on peut justement parler un petit peu de ces fraises, que c'est un super outil pour acculturer, que ce soit les collaborateurs ou les personnes physiques d'une façon générale, ou même les comités de direction, parce que moi j'incite mes clients aussi à embarquer très tôt en fait, ceux qui décident l'avenir de l'entreprise. Donc tu parlais de celle du climat, tu t'es formé rapidement dessus ?

  • Speaker #1

    Alors rapidement non, pas assez rapidement à mon goût, parce que j'avais détecté ce genre d'outil grâce à une amie qui s'appelle Céline Monterard. qui a été très pionnière et un des piliers de la fresque du climat, dès 2018, donc dès les tout débuts, sauf que ça se passait beaucoup sur Paris. Et moi, comme j'étais en province, je n'avais pas trop accès à toute cette sphère des fresques. C'était compliqué pour moi de me former, de participer aux ateliers. Et c'est un peu ce que je vais dire concernant la phase du Covid. Cette phase, elle a été catastrophique. Pour un conférencier en entreprise sur le business, ce n'était vraiment pas ça. sauf que pour beaucoup de gens en tout cas et moi le premier elle a donné du temps et elle a notamment donné du temps pour se former et c'est le moment aussi où les ateliers de fresques ont créé des formations en ligne puisque comme il n'y avait plus la possibilité d'expérimenter les ateliers ou de se former en présentiel, c'est passé en ligne et moi du coup ça a ouvert plein d'opportunités de ce côté là donc je les ai toutes enchaînées sur celles auxquelles je me suis formé à cette époque là à savoir fresques du climat, fresques de la biodiversité et fresques du numérique, ce sont les trois principalement que j'anime en tant que professionnel, en tant qu'animateur pro, mais j'en anime d'autres. J'anime aussi la fresque de l'événementiel. Évidemment, j'ai embrassé la fresque océane, puisque mes passions sont liées à l'océan. Bref, et la fresque agri-anime aussi, sur l'agriculture, qui est assez intéressante. C'est intéressant d'aller explorer ces enjeux, les uns après les autres, en tout cas. La fresque du climat est la plus connue. Elle a le mérite de permettre d'explorer le rapport du GIEC en trois heures. On comprend à peu près ce qui se passe sur le changement climatique en seulement quelques heures. alors que lire le rapport du GIEC c'est pas à la portée de tout le monde et puis surtout ça prendrait plutôt deux semaines et donc c'est pour ça que dirigeants politiques dirigeants du monde font le choix de cet outil et ça commence aujourd'hui à se développer à l'international, à la fresque en France c'est plus d'un million de personnes qui ont participé mais ça commence aussi à se développer dans plus d'une centaine de pays c'est surtout un atelier de facilitation et d'accélération de ces sujets là et les dirigeants s'y intéressent parce que tout simplement ils n'ont pas le temps de prendre conscience de ces sujets là On a beaucoup de témoignages de dirigeants qui ont pris une claque sur les enjeux et sur ce que ça impliquait pour leur entreprise, et le rôle que pouvait prendre leur entreprise. Ce sont des bons outils pour actionner les âmes, j'ai envie de dire. Et puis, ils sont assez bien faits aussi pour après embarquer les collaborateurs. C'est vrai que j'interviens plutôt auprès de COMEX ou de dirigeants de PME ou de top d'une direction, mais ce sont aussi des outils qu'on peut après déployer auprès des collaborateurs de manière assez massive. certaines entreprises font passer leurs collaborateurs en coût de dizaines de milliers sur ces ateliers.

  • Speaker #0

    Ça permet de mettre tout le monde à un niveau un peu similaire de connaissance, en tout cas d'avoir un tronc commun.

  • Speaker #1

    Alors de connaissance et d'envie, idéalement dans ces ateliers, on actionne aussi l'envie d'agir. Un petit bémol quand même, ils peuvent être un peu sidérants pour des personnes qui sont très éloignées des enjeux. Ça peut être parfois paralysant de voir... le fait qu'il faut agir de manière rapide et qu'on n'y arrive pas très bien aujourd'hui à agir collectivement. Il y a vraiment une courbe du deuil qu'on subit tous dans ce chemin que tout le monde est en train de prendre. C'est juste, est-ce qu'on le prend maintenant ou est-ce qu'on le prend plus tard ? C'est la même chose que dans l'innovation d'ailleurs. Il y a des pionniers, il y a des gens qui viennent un peu plus tard. En tout cas, tout le monde prend un peu cette claque environnementale. Ce n'est pas toujours les enjeux climat, ça peut être les enjeux biodiversité qui nous amènent à ces sujets-là. Donc, on... les enjeux énergétiques et de ressources. Il y a des entreprises aujourd'hui qui souffrent beaucoup de leur accès à des ressources. Je pense que ça va juste augmenter les ressources liées aux métaux, les ressources qui auront de plus en plus de mal à s'approvisionner. On pourrait parler aussi de la ressource eau, le fait d'avoir accès à l'eau. Évidemment, nos entreprises ne fonctionnent pas très bien sans tout ça. Donc il y a aussi des enjeux économiques qui viennent dans l'équation. C'est ce que je rappelle beaucoup dans mes conférences, c'est pas juste une question de protection de la nature.

  • Speaker #0

    c'est vraiment une question de protection de la vie et protection de la vie de nos entreprises c'est très important ce que tu es en train de partager là parce que souvent finalement ces sujets ont été associés à l'écologie à du militantisme à de la politique or là c'est pas de ce dont on parle en fait c'est pas une question de conviction et de croyance c'est une question de faits, d'un certain nombre de constats actuels et de choses qu'on pressent. Alors, on n'a pas de boule de cristal. Les spécialistes du GIEC essaient de nous dessiner le futur. On espère que dans certaines proportions, ils se trompent d'ailleurs. Mais ça permet de se rendre compte, effectivement, qu'on y croit ou pas. Les choses sont là, les choses arrivent. Si notre envie, ce n'est pas tant de protéger la forêt, la nature, la biodiversité d'une façon générale, comme tu le disais, c'est une question de pérennité. des entreprises, des emplois. Et c'est extrêmement vital et urgent pour moi, pour les chefs d'entreprise, d'embrasser le sujet. Et ces frais sont des bons outils, effectivement, pour faire prendre conscience de ça. Après, il faut passer à l'étape suivante. Ton ressenti par rapport à ces comités de direction, déjà, ça peut être intéressant. Les profils peuvent être extrêmement variés. Dans ces équipes-là, tu peux avoir une maturité extrêmement différente. des personnes très engagées, des personnes militantes et d'autres très réfractaires, voire peut-être climato-sceptiques, comment ils réagissent ? Comment ça se passe en fait dans un comité, un comix ou quelle que soit sa forme ? de managers finalement, mais avec des croyances et des postures différentes.

  • Speaker #1

    Comme dans tout groupe d'humains, on va en effet avoir des pionniers, des gens qui ont déjà un peu saisi ce qui se passe. Et donc on a souvent au sein d'un comex deux ou trois personnes qui sont motrices. D'ailleurs c'est souvent eux qui ont l'idée d'organiser une fresque du climat au sein du comex. Et ils ont souvent beaucoup de mal à emmener les autres, non pas par scepticisme, mais plutôt par aveuglement ou on va dire œillère. Je pense par exemple à des directeurs commerciaux, alors attention, ils ne sont pas tous de ce type-là, des fois c'est le directeur commercial qui est moteur, je l'ai vu quand je suis intervenu auprès des directeurs commerciaux de France, mais des fois on se dit, tiens, moi je ne suis pas concerné, je ne suis pas dans la RSE, je suis directeur commercial, mon objectif c'est de faire du business, je ne suis pas concerné. Et puis arrive un petit truc comme un client qui fait un cahier des charges où les enjeux RSE sont super importants. Donc là le directeur commercial commence à s'intéresser à ça parce que... ça devient un enjeu économique c'est à dire que si la RSE n'est pas bien appréhendée par l'entreprise elle se met à moins vendre ça se met à être un critère de performance commerciale et là du coup ils commencent à s'intéresser à ça et donc c'est exactement la phase dans laquelle nous sommes c'est que tous les métiers sont en train de basculer y compris les métiers commerciaux voilà alors après quand il s'agit de ça au début ils se disent pas ils se disent tu vois ils nous rajoutent une contrainte on sait pas trop pourquoi il faut un peu de temps avant qu'ils s'intéressent vraiment aux enjeux sous-assants et c'est là où les pionniers sont intéressants le rôle qu'on a nous en tant que sensibilisateur ou vulgarisateur, c'est justement de les outiller pour qu'ils puissent convaincre les autres dans cette transformation environnementale de l'entreprise. Moi, les trucs qui m'ont le plus marqué avec des dirigeants, c'est plutôt ça, ce retour qui est Ah oui, j'ai bien compris, c'est super important. mais moi je ne peux rien faire. Alors ça, je trouve ça toujours très étonnant d'avoir quelqu'un de responsable et de dirigeant qui a quand même les moyens de l'entreprise à sa disposition, ainsi que parfois des milliers de collaborateurs qui peuvent actionner, et de dire je ne peux rien faire. Et ils cherchent parfois aussi un refus dans des actions simples qui sont à leur portée, qui ne vont pas coûter beaucoup, et je vais caricaturer, ça peut être remplacer les toilettes en plastique par des toilettes en bois, donc il va de soi que ça ne va pas suffire. Après, je pense qu'il faut faire un peu d'empathie, c'est humain de réagir comme ça. la tâche elle est très grande elle peut faire peur le cerveau il a des mécanismes de protection face à des sujets comme ceux-là et ça s'étudie beaucoup dans un sujet que j'ai commencé à un peu appréhender sur laquelle je suis encore très novice mais c'est passionnant que j'appellerais la psychologie environnementale l'un des meilleurs chercheurs sur ces sujets-là me semble être Albert Mokeber je vous invite à aller regarder ce que fait ce chercheur sur les biais cognitifs donc la conférence qui serait intéressante c'est climat tous biaisés comment nos biais cognitifs viennent en fait dans l'équation peut-être Oh là là, ça a l'air compliqué, ça va m'éloigner de mes sujets, j'ai plein de trucs à accomplir moi dans ma vie, je vais mettre ça de côté là, je vais essayer d'éloigner de moi. Et c'est un peu ça qui se passe. Et c'est le cas aussi pour des dirigeants qui doivent être concentrés, qui ont la responsabilité d'équipe, qu'il faut faire tourner, qui, on le sait, ont pris aussi très cher, ont eu beaucoup d'impact de gestion RH, etc. pendant le confinement, et qui, des fois, pour certains, sont allés au burn-out, clairement. Donc c'est aussi beaucoup leur demander de leur ajouter des sujets. Et donc c'est aussi parfois pourquoi ils se protègent et ils les éloignent. malheureusement il n'y a pas trop le choix sachant qu'en plus le sujet du Covid n'était pas très éloigné d'un sujet environnemental puisque c'est beaucoup lié aux enjeux de biodiversité et les pandémies, moi j'aime bien la citation de Churchill que je cite souvent en conférence mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne vous prenne par la gorge et c'est ça qu'on essaye de se mettre, et je ne suis pas le seul à le faire j'ai tout un collectif aussi avec qui je bosse régulièrement c'est ça qu'on essaye de faire quand on échange avec des dirigeants et des collaborateurs leur faire embrasser le changement pour qu'ils soient proactifs et qu'ils agissent plutôt que subir Agir plutôt que subir me semble en tout cas la bonne posture dans cette phase-là. Mais pour agir, il faut comprendre, et d'où l'intérêt de l'importance de la partie culture. Et inversement, on voit aussi des dirigeants très moteurs, ou des dirigeants qui basculent très vite et qui tout de suite réagissent et font mobiler leurs équipes, etc. Et puis se heurtent évidemment aux murs économiques ou aux contraintes, parce qu'évidemment elles existent. Les nier, il n'y a pas ce côté noir ou blanc. C'est un peu ce que je... ce que je regrette, il y a toujours un petit côté noir ou blanc, pour ou contre. La vie, particulièrement la vie des entreprises, elle est beaucoup plus complète que ça. Et donc, moi j'aime beaucoup le pragmatisme, et donc il faut être pragmatique, pour autant ne pas avoir de grandes ambitions sur ces changements-là, et délétères. Donc trouver une voie qui va permettre d'avancer vite, fortement, en puissance, tout en gardant une pérennité de ce qu'on fait. Ou faire le constat que si le business de l'entreprise n'est pas compatible avec l'avenir, elle va la faire bifurquer. et c'était tout simplement ce que des acteurs par exemple comme Kodak par le passé n'ont pas réussi à faire face au numérique et donc c'est là on rejoint l'équation en fait il se passe un peu la même chose que pendant le numérique il y a des acteurs qui n'ont pas réussi à se transformer ils ont périclété et ceux qui ont réussi à se transformer sont aujourd'hui encore là tout à fait justement j'avais envie de t'amener sur les industries qui sont peut-être plus concernées même si par principe tous les métiers aujourd'hui ont besoin de faire cette transition mais est-ce qu'il y en a qui sont plus fortement impactés peut-être dès maintenant plus vite que les autres ? Alors les industries elles sont impactées d'une manière un peu insidieuse, ce qui n'est pas très visible, qui va venir de la finance durable. Aujourd'hui la finance elle va aussi s'emparer de ces enjeux-là, et demain les financements, les actifs financiers, c'est même dès aujourd'hui puisqu'on a aujourd'hui les normes qui vont permettre ces choses-là, les financiers deviennent de plus en plus regardants à ce qu'ils financent. Et donc ça veut dire que si vous êtes sur une industrie qui ne fait pas d'efforts dans ce sens-là, ou qui ne radicalise pas justement ces efforts, qui ne revient pas à la source des problèmes environnementaux, vos actifs vont devenir échoués, ou en tout cas beaucoup moins attractifs. Ça devient une faute de gestion de ne pas avoir anticipé ces sujets-là, de ne pas les prendre en compte. C'est particulièrement criant dans l'industrie. On parle d'investissement, d'innovation. Moi, je prône une innovation au service du progrès environnemental.

  • Speaker #0

    et que des fois l'innovation technologique nous fait faire un peu de progrès, mais c'est parfois, comme dans l'industrie, c'est très intéressant parce que les plus grands progrès ne sont pas venus de l'innovation technologique, ils sont venus notamment du Lean Management, qui était surtout de la méthode et des choses qui reposent sur les humains. Et je pense que ça va être la même chose du côté du progrès environnemental, mettre les humains en capacité d'agir. Et il y a une entreprise pas très connue en France qui incarne ça particulièrement, qui est peut-être l'entreprise, une des entreprises les plus éco-responsables, les plus engagées au monde, qui s'appelle Interface. J'aime beaucoup, quand je rencontre des industriels, prendre cet exemple, parce que souvent ils ne le connaissent pas, et c'est des fabricants de moquettes. Alors si un fabricant de moquettes peut être l'une des entreprises les plus engagées au monde, ça veut bien dire que tous les industriels peuvent aussi s'y mettre. Sachant que la moquette, c'est loin d'être un sujet viable au début côté environnemental. Et eux, ils ont inventé plein de choses, comme les dalles de moquettes, plutôt que de remplacer tout un pan de moquettes, on remplace juste la dalle qui a été tachée, etc. Ils ont énormément d'innovations qui vont dans ce sens-là. et leurs produits même aujourd'hui captent du CO2 pendant leur fabrication c'est intéressant d'habitude on en aimait eux ils ont réussi à avoir des procédés qui vont en capter en séquestrer sur le long terme donc voilà pour les industriels allez voir du côté d'Interface et après c'est tous les domaines qui doivent se transformer pas seulement l'industrie

  • Speaker #1

    Je ne peux qu'aller dans ton sens quand tu parles de l'impact de la finance parce que c'est mon pire de métier et j'ai déjà fait un épisode avec une société qui s'appelle Kimpa et qui accompagne justement sur les investissements à impact. Il y a un enregistrement qui est prévu avec la société Anteos, où là on est sur un family office qui a fait fortune dans le monde de la distribution, et notamment dans le Nord, et qui a décidé que tous ces investissements à partir de maintenant ne seraient que sur des sociétés à impact. Donc en fait, ça montre que des sociétés traditionnelles n'ont plus accès à cet argent qui est disponible, et qu'elles sont pour lui des sociétés à impact. Pourquoi il fait ce choix ? Il y a une part de conviction personnelle, mais il y a une part aussi de conviction que ce sont les sociétés qui vont être les plus résilientes demain, parce qu'ils ont identifié qu'il y a un vrai risque de ces sociétés qui ne se préparent pas suffisamment, qu'elles se prennent de plein fouet un certain nombre, effectivement, de bouleversements. Tu parlais de pénurie de ressources, moi je pense que les entreprises sont très très impactées par cela. mais la ressource physique, mais la ressource humaine aussi, qui n'aura peut-être plus envie de venir, et la ressource financière. Et donc, bref, cet acteur-là a fait le choix de n'aller que sur des entreprises en transformation forte ou engagée. Demain, je fais un enregistrement de la société Origami, qui est un conseiller en gestion de patrimoine, et qui nous parlera justement de tous ces... clients qui n'ont plus envie de mettre de l'argent n'importe où, ou de tous ces acteurs du monde de la finance d'une façon globale, qui effectivement guident l'argent sur des projets qui vont servir la cause nationale et le bien commun, ou ces sociétés qui vont être vues comme pérennes. Et à ce stade, il y a beaucoup d'acteurs, notamment de l'industrie, mais pas que, qui vont être sur le bord du chemin. Et pourtant, c'est des métiers qui sont extrêmement consommateurs. de cash qui font beaucoup d'emprunts aujourd'hui. Et même nos amis banquiers, en fait, ont des cases à cocher et sont obligés de choisir là où, quelle typologie de projet ils soutiennent ou pas. Donc, c'est un gros sujet. Donc, c'est pour ça qu'on va faire venir un expert dans le cadre du podcast pour vous expliquer tout ça dans les jours à venir. On va essayer de revenir à la musique. Je vois que le temps passe sur ton projet autour de Music for the Planet. Pourquoi tu as décidé de créer ce mouvement ? Quelle est son intention, son objectif, son ambition ?

  • Speaker #0

    Avant de parler de musique, on va parler juste rapidement d'autres industries qui sont disruptées par les enjeux environnementaux. Je vous ai mentionné tout à l'heure l'assurance, évidemment. Tout ce qui est tempête, armes qui tombent sur votre maison, inondations qui viennent autour de votre voiture, ça ne fait pas le jeu des assureurs. Un domaine très important qui est l'agriculture, qui est disruptée et climatiquement et biologiquement, ça peut être la vie des sols. Et donc là, du coup, on a des gros soucis si l'agriculture se met à ne plus bien fonctionner. Et puis, un exemple assez criant en ce moment, c'est la mode, où on a les enseignes classiques qu'on connaissait déjà, camailleux, pro-mode, etc. Plein d'enseignes, en tout cas, qui mettent la clé sous la porte, pendant qu'il y a deux types d'acteurs qui émergent. qui s'en sortent, c'est la mode Crado, type Shane. Et puis, il y a surtout, en mode climat, toutes ces marques éco-responsables qui, elles, par contre, ont plutôt des croissances à deux chiffres, qui saisissent bien l'opportunité, qui sont bien en train de surfer la vague. Je pense à Fago, Pitcher, Loom. Donc, on a bien cette équation entre des entreprises qui sont complètement chamboulées et qui disparaissent et des entreprises qui surfent sur l'opportunité et toutes les industries qui sont impactées. Eh bien, l'industrie musicale ne fait pas exception. et moi venant de cette industrie en tout cas plutôt de sa branche numérique pendant la période de confinement j'ai fait la connaissance de Benjamin Henault ancien directeur de Utopie et Benjamin on savait qu'on avait envie de faire des projets ensemble on savait pas lesquels et Benjamin il me cherchait justement sur la musique il m'a dit mais faut vraiment qu'on sorte de ce dialogue d'experts où en fait on discute entre spécialistes de la RSE de bilan carbone et de trucs qui parlent à personne en tout cas dans le grand public ils sont des sujets techniques très importants pour les entreprises mais pour le grand public pour faire basculer la culture environnementale de tout le monde c'est pas trop les bons axes. Et même les frais, c'est peut-être un peu trop élevé. Et si je mesure un peu ce qu'on voit sur le terrain, quand on parle d'environnement, les gens nous disent trie les déchets On sait en plus que le recyclage est loin d'être la panacée. Et donc, je trie mes déchets, la planète est sauvée. Si je caricature dans l'industrie musicale, les choses qu'on a pu entendre, c'est ne pas jeter ses mégots par terre ou boire dans une gourde. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire, c'est super important de faire ces choses-là, mais c'est tout petit par rapport aux enjeux qui restent. En tout cas, c'est ce constat-là, ce constat aussi que le Covid était quand même un sujet lié aux enjeux environnementaux et que l'industrie musicale avait été d'abord disruptée par le numérique, puis elle était disruptée aussi par les enjeux environnementaux, ce qui nous a fait nous dire que c'était le bon endroit pour agir. et puis aussi que cette industrie pouvait embrasser un rôle d'inspiration environnementale. Ça, je pense qu'on va développer un peu par la suite. En tout cas, ses grands enjeux, c'est évidemment sa décarbonation et c'est le grand sujet avec une industrie assez peu mature là-dessus. Et j'aime bien parler d'industrie. Dans la musique, on parle de filière musicale. On oublie qu'il y a une matérialité à un moment que c'est bien une industrie. Alors, elle a une spécificité, c'est qu'elle fait appel à plein de domaines. Sur un festival, on va se nourrir. Donc, ça fait appel à l'alimentation. On va boire, évidemment. mais on va aussi se déplacer pour y aller. C'est d'ailleurs le plus gros impact, le transport des festivaliers, comme le transport est le plus gros impact, on va parler pour la France en tout cas, le transport est le plus gros impact climatique que nous avons dans nos vies. Ça ne manque pas d'être aussi le cas du côté de l'industrie musicale, donc le transport des festivaliers, comment on se rend sur un festival. Et l'industrie musicale, ça va être aussi du numérique, de la fabrication d'objets, que ce soit les disques, les t-shirts pour méchandising, etc. De la gestion de lieu. Et en fait ce qui est intéressant c'est que c'est un peu 360, en fait ça touche à tout. Ce qui est assez intéressant d'ailleurs, parce que ça veut dire aussi que la musique peut agir un peu sur tout. Donc il y a le sujet de décarbonation qui est très important. Donc comme je disais, l'industrie pas encore très mature qui est un peu dans un prisme carbone, un tunnel carbone. Ça c'est un concept qu'on voit parfois, le tunnel carbone c'est de penser que CO2. Et de se dire qu'il n'y a pas de problématiques d'eau, il n'y a pas de problématiques. Et que si on a un petit bouton qui nous fait résoudre la partie, une solution magique qui nous fait résoudre la partie CO2, comme par exemple des panneaux solaires, et bien ça y est. on n'a plus de problèmes environnementaux évidemment c'est beaucoup plus complexe que ça il y a 9 limites planétaires elles sont toutes aujourd'hui en train d'aller dans le rouge donc une partie du rôle on s'est fixé chez Music for Planet c'est aussi de d'évangéliser, d'acculturer au-delà de ce seul prisme CO2. Il faut reconnaître aussi les travaux remarquables du Shift Project. Le Shift Project fait des travaux remarquables sur la partie décarbonation, c'est leur rôle. Ils l'ont fait aussi pour la culture. Il y a un rapport qui s'appelle Décarboner la culture Mais décarboner la culture ne suffira pas. Et la deuxième dimension, c'est la dimension inspirationnelle de la musique ou de l'art, au sens large. J'ai coutume de dire que si l'industrie musicale réduit ses impacts et se décarbone, même si elle le faisait parfaitement, ce serait cool, mais on aurait tout perdu. parce que son rôle il peut être bien plus grand il peut être dans le rôle des imaginaires dans le rôle des récits et on voit des artistes qui commencent à se positionner, un récit très récent c'est Zao de Sagazan qui est interrogé au festival de Cannes et on lui demande comment t'es habillé ? Et bah je suis habillé en Emmaüs et donc là c'est des nouveaux récits artistiques qu'on commence à voir émerger qui sont nouveaux mais qui sont très intéressants on voit bien cette capacité d'influence que peut avoir l'art Si on prend le poids de l'industrie musicale dans le climat, oui, en effet, c'est assez petit. Ça ne veut pas dire qu'elle ne doit pas changer, mais c'est assez petit par rapport au reste. Par contre, son poids dans ce qu'elle pourrait changer est assez grand. Et justement, autant c'est très dur, parce qu'elle a des impacts partout, avec l'alimentation, avec le déplacement, mais autant, ça peut être aussi un vecteur. de changement sur tous ces sujets-là. Et elle peut aider à transformer toutes ces industries. Alors on a des exemples dans la mode où des artistes ont arrêté de faire des lignes de vêtements, des marques de vêtements, et proposent plutôt des patches. Et c'est intéressant, quand on voit dans des courants comme le métal, en fait, les métalleux, ils ont des vêtements où il y a plein, plein de patches, plein, plein. Ils ont un vêtement unique qu'il y a à eux. Si ils devaient en choisir un, ce serait celui-là. Ils ont un vêtement sur lequel il y a tout leur groupe préféré, etc. Et est-ce que c'est pas ça un peu l'avenir de la mode ? Et on commence à le voir émerger dans d'autres. courants musicaux. L'avenir de la mode, c'est peut-être d'avoir seulement quelques vêtements qui sont bien à vous, que vous faites réparer, et qui sont vraiment uniques avec tout ce que vous aimez dessus. Plutôt des patches que des marques. On est vraiment à l'opposé de la fast fashion. L'autre exemple, évidemment, ça va être sur la mobilité. On commence à avoir des festivals qui font payer un parking très très cher mais dont le prix est complètement réduit si vous venez en covoiturale. Et plus il y a de nombre de personnes dans la voiture, moins le prix est cher. donc c'est intéressant évidemment des gens qui viennent en vélo sur les festivals ou qui viennent en train c'est aussi en sport de développement

  • Speaker #1

    Oui, souvent un petit peu paumé quand même dans la campagne c'est pas toujours facile d'accès

  • Speaker #0

    Complètement, mais en tout cas les festivals sont en train de s'outiller sur ces enjeux là il va de soi que du côté du numérique il y a beaucoup à faire aussi avec toute cette frange du numérique responsable et par exemple Deezer a optimisé beaucoup ses API, c'est le truc technique qui permet de faire transiter toutes les données pour réduire les impacts environnementaux. Et donc, l'industrie musicale peut être vraiment un vecteur d'inspiration. Et puis, l'une des opérations les plus inspirantes qu'on ait pu voir, sur le podcast Music for Planet, parce que des choses qu'on fait, c'est tout simplement de diffuser les bonnes initiatives qu'on voit, c'est peut-être une des meilleures manières d'acculturer, vous retrouverez l'Opéra National de Bordeaux, qui a fait un Requiem de Mozart zéro achat. C'est un vrai Requiem de Mozart, et d'ailleurs, les gens découvraient qu'ils n'avaient pas eu d'achat, ils étaient sensibilisés à ça, à la sortie du Requiem. qui vivait un vrai récum de Mozart et le zéro achat c'était beaucoup d'économies circulaires beaucoup de prêts de matériel etc beaucoup de récupération d'anciens costumes et au final une opération où une industrie sous contrainte tout ce qui est musique classique en ce moment vit de fortes contraintes avec le choc énergétique des dernières années etc les factures énergétiques étaient sous contrainte financière et donc ils ont innové en ne faisant pas d'achat pour ce récum de Mozart et ça a été assez inspirant dans l'industrie musicale évidemment, mais aussi dans l'industrie de l'événementiel. Ça veut dire qu'on peut faire des très beaux événements sans faire d'achat, avec beaucoup de récupération. Ça a été inspirant au-delà, puisque c'était aussi en table ronde de fermeture d'un grand événement qui s'appelle Pro Durable, qui est un peu la grand-messe de la RSE. On a pu voir que beaucoup d'entreprises, même du CAC 40, étaient assez inspirées par cet exemple-là. Donc là, on a un exemple parfait de ce que l'industrie musicale, soit par ses artistes, qui sont des influenceurs, soit par ces structures, peut faire pour influencer le monde.

  • Speaker #1

    C'est marrant que tu fasses référence à ce zéro achat et cette façon différente de faire les événements parce que ça me fait penser à l'interview que j'ai eue avec Brios Afré de Circulab, sur l'économie circulaire. Et lui a commencé à mettre le pied dans ce domaine. en accompagnant des artistes qui faisaient des événements et qui utilisaient beaucoup de supports qui étaient souvent à usage unique, parce qu'on avait envie d'avoir des visuels fabuleux. Et lui, il a commencé à leur dire, mais non, concevons le support de façon à ce qu'il soit réutilisable. Avant de le faire, voyons la suite de sa vie et comment il pourra soit vous resservir, soit resservir à des tiers et vous allez y gagner en termes de coûts. parce que vous n'avez pas un achat unique et des choses qui sont faites que pour vous. Et malgré tout, ça a amené énormément de créativité. Et il exprimait le fait que, du coup, les designers, il a fallu les accompagner, c'est une autre façon de penser, mais qu'ils y trouvaient beaucoup de plaisir et beaucoup de fierté, finalement, à se dépasser, à concevoir les choses différemment. Et quand on voit tous ces décorums de chaque événement, il y a vraiment un gros travail à faire et des belles pistes d'exploration.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Quel modèle économique tu as choisi pour Music for Planet ?

  • Speaker #0

    Alors on a pris un modèle associatif tout simplement parce qu'en fait on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de personnes dans l'industrie musicale qui s'intéressaient à ces enjeux-là et qu'ils étaient un peu isolés. et que du coup le format associatif se mettre ensemble sous forme d'association était la meilleure forme et d'ailleurs c'est exactement ce qui s'est passé avec notre cofondatrice Fanny Fournier qui était justement à l'Opéra National de Bordeaux et qui est j'ai envie de dire la première adhérente de l'association puisqu'elle avait besoin de cette veille et de cette nourriture sur les sujets environnementaux pour ses actions. Et donc plutôt un format associatif et c'est intéressant de noter en ce moment sur ces enjeux environnementaux qu'il y a des modèles qui se cherchent on voit des ovnis comme Time for Planet, qui sont des entreprises, qui auraient pu être très bien une ONG, mais c'est une entreprise. On voit des ONG qui agissent évidemment fortement sur les enjeux environnementaux, mais qui parfois se comportent un peu comme des entreprises. Et puis on voit des entreprises, je pense par exemple aux Bicorp, dont certaines agissent autant que des ONG. Elles mettent profit et les enjeux environnementaux sur le même pied d'égalité, voire parfois les enjeux environnementaux sont devant. je pense à Patagonia, différentes entreprises de ce type-là, qui n'est pas forcément la plus vertueuse. Il y en a d'autres, Picture, par exemple, qui est assez intéressante aussi, par exemple, en la mode, mais dans tous les domaines. En tout cas, il y a un peu un flou qui est en train de se créer sur les modèles et les formats. Et ce qu'on constate, c'est qu'il n'y a pas de bon format. Par exemple, les Fnesc, du fait qu'il y ait des prestations, n'ont pas d'intérêt général, alors qu'en fait, c'est des associations qui œuvrent complètement pour l'intérêt général. Il y a des contraintes, en fait, sur les structures existantes. Et chacun essaye un peu de se dépatouiller avec son format. et on voit bien qu'il y a une sorte par contre de nouvelles entreprises et je vais mettre ces associations aussi dans des modèles entrepreneuriaux nous on exécute Musique for Planet comme si c'était une entreprise d'un point de vue exécution L'entreprise c'est quoi ? C'est mettre des gens autour de la table pour résoudre des problèmes du monde. Il se trouve que par le passé, on a très senté sur le profit aussi pour que l'entreprise puisse plus résoudre son problème, tout simplement. Si on prend l'origine de gens comme Ford, qui sont quand même un peu des pionniers d'entrepreneuriat, les profits de Ford ont servi à juste démocratiser l'automobile dans le monde. Et bien on est sur les mêmes sujets là, côté environnemental. Mais du coup je mettrais quand même toutes ces formes d'humains qui se mettent ensemble pour agir. sous la forme entreprise. Et je trouve que Time for the Planet, qui est un peu un modèle d'inspiration pour nous, on ne va pas se le cacher.

  • Speaker #1

    Rien que pour le nom, on peut le voir.

  • Speaker #0

    Complètement, Time for the Planet, je me suis un des tout premiers associés de Time for the Planet. En tout cas, Time for the Planet incarne ça très bien, et ils disent un peu ces choses-là aussi. Le fait que, est-ce que c'est un format entreprise, un format association ? Non, ce qui compte, c'est des humains ensemble, qui ont décidé de se mettre ensemble pour agir sur les enjeux du siècle, ou les enjeux du millénaire, peut-être là. ça me semble être la bonne chose à dire et donc nous on a choisi le format associatif surtout pour ce côté participatif embarquement des acteurs c'était le format qui nous semblait le plus pertinent, on s'est pas trompé et surtout on est un point de rencontre entre des experts de l'environnement qui justement voit dans la musique un levier nouveau versus le bilan carbone dans la RSE, et les acteurs de l'industrie musicale qui ont envie d'agir. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y en a de plus en plus, des acteurs de l'industrie musicale qui ont envie d'agir, et c'est pour ça que notre association est en forte montée en puissance. Et donc on fait rencontrer ces populations-là. Donc on a aussi une partie événementielle, présentielle, plutôt sous forme de rencontres dans différentes villes. Et puis au niveau des projets qu'on mène, on en a plusieurs, on a des projets à destination des festivals. l'un c'est un format de médiation environnementale en tout cas notre raison d'être c'est l'accélération de la bascule culturelle pour les enjeux planétaires et on voit bien que c'est au niveau de la culture qu'il faut qu'on renforce quelque chose, notre rapport au vivant pas de culture sans industrie culturelle donc c'est pour ça qu'on s'intéresse à l'industrie culturelle et donc au niveau des projets médiation environnementale sur les festivals on va tout simplement à la rencontre des festivaliers ou des parties prenantes d'un festival ça peut être les partenaires leur faire avoir une conversation entre eux sur les enjeux environnementaux ce qui plaît beaucoup parce que sous fond de musique c'est tout de suite beaucoup plus positif il n'y a pas ce côté punitif ou chiant de l'écologie et puis une autre dimension c'est beaucoup de choses à destination des professionnels de l'industrie musicale donc c'est le podcast Musique for Planet qui est pour nous un outil de veille également une newsletter et puis ce qu'on fait sur les réseaux sociaux mais aussi un tout nouvel atelier qui est très logique dans notre parcours nous sommes co-concepteurs co-créateurs, co-porteurs de la fresque de la musique qui sera un atelier qui sera disponible à la fin de l'année pour l'industrie musicale Alors grande nouvelle,

  • Speaker #1

    parce que moi je ne savais pas que cette fresque allait prendre vie donc... Génial, hâte de la découvrir aussi et bravo pour ce que tu fais notre échange arrive à sa fin on arrive à mes deux traditionnelles questions, la première c'est de quoi tu es le plus fier aujourd'hui Alexandre ?

  • Speaker #0

    Ah c'est intéressant, il y a une différence entre mon plus grand moment de kiff et de quoi je suis le plus fier t'as le droit de l'exprimer les deux Ah mon plus grand moment de kiff sur Music for Planet de ces dernières années c'était la rencontre avec Aldebert à plusieurs reprises, puisqu'on est aussi allé à son concert en famille. Et je trouve ça très intéressant dans cette équation de faire ça aussi en famille. N'oublions pas que la finalité, c'est les générations futures, ça reste nos enfants. Par contre, on n'a pas le temps d'attendre qu'ils soient grands et qu'ils s'en occupent. Ce côté, oui, oui, c'est les enfants qui s'en occuperont. Non, c'est à nous de nous en occuper. Et donc, Aldebert est un artiste qui incarne ces sujets-là de manière particulière, par ses œuvres et par ses actions, par aussi la manière dont il organise ses tournées. à découvrir dans le podcast Musique pour Planète et ça c'était peut-être mon plus grand kiff donc Madame Nature donc Monsieur Nature en l'occurrence ou Monsieur Tout-le-Monde il active aussi Monsieur Tout-le-Monde c'est une des chansons d'Aldebert donc ça c'était peut-être mon plus grand kiff après la chose dont je suis plus fier ça va être un peu égotique c'est d'avoir réussi à basculer justement c'était une énorme envie pour moi de faire partie de cette révolution suivante j'ai beaucoup cherché j'aurais très bien pu rester dans le numérique et faire que des trucs liés au numérique j'étais très bien là où j'étais donc c'était un vrai risque ça a été dur mais aujourd'hui je suis fier de faire partie de cette révolution environnementale d'en être l'un des moteurs inspirateur, je pense que j'ai la chance en plus de parler à beaucoup de gens et de transmettre cette inspiration et de trouver aussi de transmettre un enthousiasme, je pense que c'est vraiment ça ce qui me définit le plus de transmettre cet enthousiasme

  • Speaker #1

    voilà je suis fier d'être enthousiaste génial justement la dernière question c'est quel conseil tu donnerais aux professionnels qui nous écoutent chefs d'entreprise ou experts dans leur domaine mais ça fait écho à ce que tu viens d'exprimer c'est

  • Speaker #0

    comment mettre leur expertise au sujet de ces enjeux alors d'abord je vais donner un petit truc sur les concités parce que c'est un conseil qu'on m'a donné c'est Cyr Duré qui m'a donné ce conseil parce que j'étais beaucoup dans les concités, voire la collapsodépression à une époque. Et c'est grâce à ce genre de conseils que j'ai commencé à mener ces projets. Je ne sais pas où on va, ce que je sais, c'est que je suis heureux sur le chemin sur lequel je suis. Et Cyr Duré m'a livré cette métaphore très intéressante. Il m'a dit, si tu regardes tout le temps la collapso, c'est comme quand tu es en vélo, si tu regardes le nid de poule sur la route, tu vas te le manger. Moi, je regarde ce que je veux voir advenir. Et lui, il l'écrit je regarde, en écrivant heureux, je regarde. Et en fait, je pense que cette aventure, elle est faite de rencontres, elle est faite de gens qu'on croise sur le chemin, qui vous donnent un petit conseil comme ça, que vous prenez avec vous, et puis ça devient une nouvelle boussole, et c'est vraiment, je vous livre cette boussole, parce que, en effet, quand on est dans l'ARSE, on a tout le loisir de revenir vers les concités, vers tout ce qui va mal, et on voit plus trop ce qui va bien. donc soyez fiers de ce que vous faites faites ce que vous pouvez continuez à le faire mais voilà regardez ce que vous allez devoir devenir et eux regardez ce que vous allez devoir devenir quel joli mot de la fin et là aussi je ne peux que te rejoindre merci pour cet enthousiasme et

  • Speaker #1

    cette approche positive de la transition et c'est ce qu'on essaie de transmettre dans le podcast montrer qu'on a des dirigeants heureux qui vivent de belles aventures qui kiffent leur job qui se sentent à la bonne place merci Et tu l'as beaucoup évoqué, qui sont dans la co-construction et dans des rencontres passionnantes, stimulantes, enthousiasmantes. Merci beaucoup pour ce partage Alexandre.

  • Speaker #0

    Merci aussi Nathalie.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir suivis, d'être là, de nous remonter tous vos commentaires qui nous font tellement chaud au cœur. N'hésitez pas à mettre des étoiles sur vos plateformes préférées et puis à partager. le podcast auprès de vos différents réseaux. C'est la meilleure façon de lui donner de la vie. À très bientôt.

Description

La musique comme le sport, a cette faculté incroyable de réunir, de fédérer, de faire vibrer chaque cellule de notre corps. Mais dans le sport, il y a des équipes qui s’affrontent et pas toujours avec bienveillance. Il n’y a pas de clans dans la musique. On peut être polymusique.  Alors je me suis demandé si quelqu’un avait déjà pensé à ce potentiel ? Est-ce que des chanteurs utilisent leur aura pour embarquer sur ces sujets vitaux ? Et puis soudain jcette question est venue : est-il possible de continuer à faire des concerts dans un monde sous contrainte ?


Dans cet épisode, Alexandre Jubien partage son parcours fascinant depuis ses débuts chez Deezer jusqu'à la création de Music For Planet. Il explique comment cette initiative vise à transformer l'industrie musicale en un moteur de changement positif pour l'environnement. Music For Planet s'engage à réduire l'empreinte carbone des festivals et des artistes tout en inspirant le public à adopter des comportements plus responsables.


Mais cet épisode est beaucoup plus riche que cela et nous ne parlons pas que de musique, loin de là. Car Alexandre est un grand conférencier, spécialiste de la transformation environnementale des entreprises. Il l'a compare à la transformation digitale qui a totalement bouleversé le monde économique et déstabilisé, voir fait disparaitre nombre d'entreprises qui ne s'y étaient pas préparées. Il nous partage avec générosité ses expertises et conseils pour comprendre les enjeux qui se cachent derrière ce qu'il appelle la révolution environnementale. On va évoquer notamment les 9 limites planétaires, les fresques du climats, le rapport du Giec... avec beaucoup de simplicité et de pédagogie. Vous allez devenir incollables!


Bonne écoute !


📍 Pour en savoir plus sur Music for planet : https://www.music4planet.fr/èf

📍 Pour en savoir plus sur Alexandre Jubien : https://linkedin.com/in/alexjubien/


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Je m’appelle Nathalie Bellion. Je suis la dirigeante de Sèves, le premier cabinet de conseil en fusion et acquisition engagé, au service des acteurs de la Tech et de l’Impact. Ce podcast est l’une des contributions de SèveS en tant que société à mission. Il a vocation à inspirer les dirigeants sur des modèles innovants au service des enjeux environnementaux et sociaux.


Vous êtes dirigeant·e d'entreprise ?


👉 Si vous êtes une société à impact positif, Tech for good, ESS..., nous pouvons vous aider dans votre recherche de fonds ou dans vos croissances externes ou de cession, pour vous rapprocher du terreau qui démultipliera votre impact.


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Pour en savoir plus :

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 🌍 Nathalie (LEFRANCOIS) BELLION | LinkedIn 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.


Time for the Planet; Alexandre Jubien; Impact environnemental; Innovation verte; Entrepreneuriat social; Transition écologique; Développement durable; Économie circulaire; Climat et écologie; Startups vertes; Investissement responsable; Technologie propre; Actions climatiques; Énergie renouvelable; Solutions climatiques; Projets durables; Mobilisation écologique; Stratégie d'entreprise verte; Partenariats écologiques; Entreprises à impact positif ; Deezer

Transcription

  • Speaker #0

    Et si la musique était la clé ? Quelle drôle de question me direz-vous ? Pourtant, celle-ci m'est venue en plein concert il y a quelques semaines. Assez tard dans la soirée, j'ai vu passer la photo d'une de mes amies au concert de l'un de mes grands idoles d'adolescentes. Sur le moment, une vague de regrets m'a submergée. J'avais l'impression d'être passée à côté d'un moment iconique. Jusqu'à ce que je comprenne qu'en fait, elle n'était pas à Brest. et que le concert aurait lieu le lendemain soir. Ni une ni deux, j'ai pris des places. Le lendemain, j'aurais pu me sentir bien seule dans cette grande salle de concert et regrester cette spontanéité de dernière minute. Pourtant ce soir-là, j'ai eu l'impression que nous étions six mille amis, six mille âmes connectées, six mille personnes prêtes à se donner la main pour agir pour un commun, pour je ne sais pas trop pourquoi. Mais j'ai senti que la musique avait créé entre nous un lien incroyable une énergie hors normes. Et pendant un instant, j'ai osé penser, on peut y arriver. On peut réussir à mobiliser. On peut y arriver tous ensemble. À quoi me direz-vous ? À limiter le réchauffement, à sauver la biosphère, à prendre soin les uns des autres. La musique, comme le sport, a cette faculté incroyable de réunir, de fédérer, de faire vibrer jusqu'à chaque cellule de notre corps. Contrairement aux sports où il y a des équipes qui s'affrontent, mais pas toujours avec bienveillance, la musique ne sectorise pas, ne crée pas de clan. On peut être poli en musique. Alors je me suis demandé si quelqu'un d'autre avait déjà pensé à ce potentiel, à cette capacité à fédérer autour de cette cause commune. Est-ce que des chanteurs utilisent leur aura pour embarquer sur ces sujets vitaux ? Et puis aussi, je me suis demandé, est-il possible de continuer à faire des concerts dans un monde serein ? Bonjour, je m'appelle Nathalie Bellion, je suis la dirigeante de CEF, le premier cabinet de conseil en fusion et acquisition engagé, au service des PME du numérique et de l'impact positif. Notre podcast est l'une de nos contributions en tant que société à mission. Pour commencer à me connaître, j'ai voulu explorer et trouver des réponses à toutes ces questions. Et grâce à Inès, que je remercie au passage chaleureusement, j'ai trouvé mon leader engagé, mon expert de la musique et de la puissance qu'elle peut apporter, en la personne d'Alexandre Jubien, que vous connaissez très probablement. Alexandre est l'un des bâtisseurs de la célèbre plateforme de streaming à la française Deezer. On peut considérer qu'il s'y connaît en musique, non ? Alexandre s'est avéré beaucoup plus complexe que ce rôle d'ingénieur, que dis-je, beaucoup plus complet que je ne l'imaginais. C'est un homme engagé. sur les sujets de l'innovation et du développement durable. Et c'est un célèbre conférencier. C'est aussi et surtout le fondateur de Musique Faux Planète, car lui aussi croit que la musique est un incroyable levier pour amener les entreprises à se transformer, pour amener l'écosystème de la musique à se transformer, mais plus globalement pour mobiliser les hommes, les femmes, autour de ce sujet commun. Alors sans plus attendre, je vous invite à prendre un café avec Alexandre. Bonjour Alexandre, je suis vraiment ravie de t'accueillir aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Bonjour Nathalie, ravi également.

  • Speaker #0

    Alors Alexandre, qui est l'homme derrière ce dirigeant, ce professionnel au multi-casquette ?

  • Speaker #1

    Je suis Alex Jubien, indépendant et père de deux enfants de 13 et 7 ans, un garçon et une fille. Je vis en province à Niort, près de la Rochelle, puisque je suis rochelais d'origine, et je passe beaucoup de temps dans la nature, puisque ce sont grande partie de mes passions.

  • Speaker #0

    On va avoir l'occasion d'y revenir. Quelle étude as-tu fait ?

  • Speaker #1

    Alors à la base, moi je suis ingénieur informaticien, je suis tombé dans l'informatique pendant mes études et j'y suis resté quelques années, plutôt comme technicien.

  • Speaker #0

    Tes premiers jobs, c'était dans quel domaine, dans quelle entreprise ?

  • Speaker #1

    Alors pendant une partie de ma vie, j'étais hardcore gamer, je faisais beaucoup beaucoup de jeux vidéo et du coup je rêvais de travailler dans cette industrie-là. J'ai fait des études d'architecte logiciel pour devenir architecte logiciel dans l'industrie vidéo. Et au début, mon tout premier stage, je me suis un peu raté. Je n'ai pas trouvé une entreprise qui faisait des jeux sur console ou sur ordinateur comme j'en rêvais. J'ai trouvé une entreprise qui faisait des jeux sur mobile. En fait, c'était super intéressant le mobile à un moment où ce n'était pas du tout connu. C'était les tout premiers mobiles couleur. Et donc, ça m'a permis de monter à bord de tout ce qui était l'avènement du mobile à une époque où on n'avait pas encore compris que ça allait devenir quelque chose de majeur. C'était cinq ans avant les smartphones.

  • Speaker #0

    Tu y es resté combien de temps ?

  • Speaker #1

    Alors, je suis resté assez longtemps dans cette industrie. J'ai d'abord créé une startup. que j'ai planté dans les sujets de marketing mobile. Pareil, toujours avant l'iPhone, c'était plutôt en 2005-2006. J'ai surfé de startup en startup, de rôle en rôle dans les enjeux sur la stratégie mobile. A l'époque, on ne parlait pas encore d'application. Et puis, en 2008, j'ai été recruté chez Deezer pour y construire l'équipe mobile. et les applications mobiles. C'est principalement la chose que j'ai bâtie dans cette jolie start-up française.

  • Speaker #0

    Alors Deezer, c'est une belle aventure parce que le hasard fait que moi, je les ai connus tout petits quand je travaillais dans l'informatique et que je les ai accompagnés sur différents projets en tant que prestataire externe.

  • Speaker #1

    À la même époque, on n'a pas travaillé ensemble, mais c'était à la même époque. En effet, on aurait pu travailler ensemble.

  • Speaker #0

    Chez Deezer, c'est pareil. Donc, tu étais plutôt en avance de phase parce que c'était extrêmement innovant. ces plateformes de streaming, il y avait peut-être déjà ces acteurs étrangers, est-ce que Apple était déjà dessus, est-ce que Spotify était déjà là, je ne me rends pas compte. de qui étaient dans les pionniers ?

  • Speaker #1

    Alors Apple n'était pas encore sur ces sujets-là, même s'ils étaient déjà très présents sur la musique numérique, puisque c'était iTunes et les iPods. On est arrivé à la phase des lecteurs MP3 et des iPods pour justement démocratiser la musique sur mobile avec plusieurs facettes. Souvent on dit que Deezer et Spotify se sont copiés, alors non, ça a été plutôt une coopétition créative. Je pense d'ailleurs que c'est parce qu'il y avait ces deux acteurs-là qu'on a réussi à convaincre les acteurs de l'industrie musicale de trouver un nouveau modèle, puisque le gros concurrent de l'époque, c'était le téléchargement illégal. Grand chamboulement pour l'industrie musicale, c'était le téléchargement illégal. La loi, la voie légale ne marchait pas très bien, même si, évidemment, il y a eu beaucoup de renforcement à cette époque-là. Et puis surtout, il apparaissait, et ça c'est quelque chose que nous, on avait beaucoup détecté en interview utilisateur, on rentre un peu dans la technique de la construction des applications. c'est très important de comprendre les attentes des utilisateurs, les attentes d'un marché, et les comprendre de manière psychologique, qu'est-ce qui se passe dans leur tête. Et on avait détecté des utilisateurs qui continuaient à acheter les CD, mais allaient sur des sites de téléchargement illégaux. On ne comprenait pas trop pourquoi, et quand on a creusé, on a compris que tout simplement, ils voulaient être dans la légalité, mais que le problème, c'était qu'il fallait à l'époque mettre les CD dans son ordinateur, on appelait ça un reaper, et faire tourner un logiciel qui s'appelait un reaper, et on obtenait enfin les fichiers à mettre sur son lecteur MP3. En fait, ça, ce n'était pas du tout ergonomique. Donc, le problème de l'époque, c'est qu'en fait, le téléchargement illégal offrait une meilleure ergonomie que la voie légale. Donc, c'est ça, en fait, que Spotify et Deezer ont complètement changé. Ces deux entreprises ont fait un peu les mêmes découvertes à partir de deux prototypes. Pour Deezer, c'était des widgets sur des blogs où on pouvait écouter la playlist du blogueur. En fait, tout le monde disait, moi, ce que j'aimerais, c'est pouvoir écouter mes playlists et écouter ce que je veux. Et Spotify, c'était avec des radios en ligne. Et c'est pareil, les radios, on ne peut pas choisir sa musique. Donc... que tout le monde leur remontait vers eux en disant ce que je voudrais, c'est pouvoir écouter la musique que je veux Donc ces deux entreprises ont eu la même idée au même moment. Et après, en effet, on s'est émulé en sortant des fonctionnalités l'un après l'autre sur du mobile. Et il faut savoir qu'on n'a d'ailleurs pas commencé par l'iPhone. C'était au tout début de la montée en puissance de l'iPhone. La première plateforme sur laquelle Deezer était performant, c'était les BlackBerry. Parce qu'à l'époque, c'était encore pas très présent. Les BlackBerry, il y avait 10-15% de gens qui avaient des BlackBerry en France. On n'attaquerait pas que la France, BlackBerry est très présent à l'international. et puis ensuite évidemment l'iPhone, mais aussi Android, on avait détecté le potentiel d'Android très très tôt. Donc on s'est mis très très vite sur ces différentes plateformes, et ce qui nous a permis après de faire des gros partenariats avec les opérateurs, notamment avec Orange.

  • Speaker #0

    Ce que je trouve fabuleux dans cet exemple, c'est comment une industrie qui était là depuis des années, qui semblait à t'assise sur quelque chose d'inébranlable, même s'il y avait eu différentes formes de supports de musique, du jour au lendemain, elle s'est quand même retrouvée en danger. et qu'elle a su se réinventer. Et finalement, peut-être que je me trompe, mais je ne pense pas que l'industrie de la musique a perdu, finalement, en volume d'affaires, voire même a augmenté avec ces nouvelles plateformes et ces nouveaux modèles. Là où, au fur et à temps, on aurait pu penser que c'était fini pour eux, que les artistes n'allaient plus vendre de CD ou de disques. Et ça me fait penser à toute la problématique qu'on a aujourd'hui autour du développement durable, où on doit se réinventer. que ça nous chamboule, que les facteurs extérieurs sont différents. Et malgré tout, avec de la créativité, avec de l'écoute sur les réels besoins des gens, on peut être amené à créer des nouvelles façons de consommer, des nouvelles approches qui n'ont rien à voir, mais qui ne sont pas moins vertueuses pour l'entreprise en tant que telle.

  • Speaker #1

    Alors, c'est exactement les parallèles que je dresse dans mes conférences. Je fais une thèse, une théorie, un développement sur de la transformation numérique à la révolution écologique. Merci. et donc je fais beaucoup de parallèles entre la transformation digitale et la transformation environnementale, en effet des entreprises ont été disruptées côté numérique c'est la même chose qui se passe en ce moment côté environnemental plutôt à l'assurance par exemple si le changement climatique est particulièrement perturbant, mais en tout cas du côté de la musique alors est-ce qu'elle est revenue au même volume d'affaires, j'en suis pas certain, mais les revenus sont différents, les modèles sont différents et ça va nous permettre de faire le parallèle d'ailleurs donc le premier grand chamboulement ça a été avec l'avènement du téléchargement illégal et du numérique et c'est peut-être l'industrie qui a été la plus impactée par l'avènement du numérique. C'est un très bon exemple. Par la suite, du coup, ça s'est un peu transformé. Le streaming n'a pas recréé les mêmes niveaux. de revenus que l'industrie du disque, qui était un peu quand même une rente. Le téléchargement illégal est venu chambouler aussi, une industrie qui avait peut-être un peu trop justement ronronné sur son modèle qui fonctionnait bien et qui n'avait pas forcément cherché à innover. Du coup, il y avait aussi ce sujet du prix. Peut-être que tout simplement, il y avait quand même un sujet de prix. En tout cas, avec un effondrement de cette valeur et de ce volume d'affaires à l'échelle de l'industrie à cause du téléchargement illégal, le streaming a réussi à en recréer, mais pas autant. je dirais peut-être même un tiers, sachant qu'il y a souvent ce débat des revenus du streaming pour les artistes. Attention, il y a aussi les labels et les majors entre-temps. C'est quand même toujours ces acteurs-là qui coordonnent et qui orchestrent l'industrie musicale en termes de revenus, en tout cas pour la musique enregistrée. Par contre, ça a donné une explosion, une croissance folle de la musique vivante, avec une capacité pour certains artistes plus petits à vivre de leur musique, certes. peut-être pas avec des revenus phénoménaux, mais en tout cas, le numérique a amené aussi cette capacité pour plus d'artistes d'avoir une communauté de fans qui vient à leurs concerts, et de vivre non pas de la musique enregistrée diffusée, mais de la musique vivante. Et donc, on a eu une explosion de la musique vivante depuis les années 2010, et c'est pour ça qu'il y a de plus en plus de festivals, et qu'il y a de plus en plus de musiques, ce qu'on appelle la musique vivante. La musique vivante, elle, est devenue la majeure partie des revenus pour les artistes, et c'est ce qui explique... Pourquoi ça a été très très dur la deuxième disruption de l'industrie musicale ? C'est tout simplement le confinement, les confinements. L'avènement du Covid est venu énormément chambouler l'industrie musicale à nouveau, parce que tout simplement la musique vivante n'était plus vivante. Elle était un peu morte pendant ces temps-là. On a même dit qu'elle n'était pas essentielle. On voit vers la chanson de Grand Corps Malade, pas essentielle. Évidemment qu'elle l'est. Toujours est-il que c'est à ce moment-là d'ailleurs qu'on a commencé à avoir des critiques acerbes sur le streaming qui ne rapportaient pas assez aux artistes. Et pour cause, puisque leurs revenus sont issus principalement aujourd'hui de la musique vivante et que le numérique est plutôt aujourd'hui un peu comme les radios à l'époque, la manière de découvrir, la manière de consommer la musique au quotidien, mais pas forcément la manière de gagner de l'argent. En tout cas pour les artistes. Évidemment les gros artistes en gagnent beaucoup, c'est pas le jeu, c'est pas le sujet.

  • Speaker #0

    Oui, mais tu vois, moi je dépense chaque mois pour mes abonnements et pour ceux de ma famille, notre plateforme de musique, je dépense beaucoup plus en musique que ce que je faisais à l'époque. Toi, je n'achetais pas pour la même valeur que des abonnements x12, de CD ou d'autres supports. Donc après, tout le monde n'est peut-être pas pareil, mais ça a amené en tout cas une autre consommation et je trouve que ça a encore plus mis la musique dans nos vies et je ne peux qu'apprécier. Et ça nous a amené de façon indirecte aussi l'accès à des podcasts. qui sont diffusées justement sur ces différentes plateformes et qui nous permettent de passer ce temps ensemble aujourd'hui. Donc là, tu as commencé à introduire le sujet de la musique, le fait qu'on va aussi sur beaucoup plus de musique vivante, donc beaucoup plus de connexion entre les artistes et le public, encore plus de moments forts que ceux que j'ai décrits en intro. Mais avant d'approfondir cette partie-là, je voudrais revenir toi sur ton parcours personnel. Donc tu es chez Deezer. c'est sur la partie conception, mais tu n'y es pas resté. Qu'est-ce que tu as fait après ? Pourquoi es-tu parti ? Peut-être que ça fait écho aussi à tes propres réflexions personnelles et ce que tu voulais faire de ta vie.

  • Speaker #1

    Au début, c'est plutôt... Moi, je suis un bâtisseur. Ce que j'aime bien, c'est construire les choses. Et puis, quand elles sont construites et qu'elles ont un run, c'est un peu moins mon truc. Et là, mon métier chez Deezer, très logiquement, se transformait plutôt en intégration avec les opérateurs, puisque la suite pour Deezer, c'était de faire des gros partenariats avec Orange ailleurs dans le monde, mais aussi d'autres opérateurs. Il faut savoir aujourd'hui que, par exemple, Btizer est très présent au Brésil, donc il y a quelques pays, c'est une des rares startups françaises, enfin, scale-up française maintenant, qui a réussi à rayonner à l'international. On n'a pas beaucoup d'entreprises françaises qui rayonnent à l'international sur le numérique. En tout cas, mon métier, se transformer, était beaucoup moins dans mon ADN de bâtisseur et de constructeur de produits. Et j'ai eu une opportunité chez Viadeo, en fait. Je suis parti ensuite faire un peu la même chose chez Viadeo, construire l'équipe mobile, les applications mobiles. Bon, la suite... pour Viadeo, ça a un peu moins bien passé. Et de toute façon, j'y suis resté quelque chose comme un an et demi. Ensuite, je suis devenu indépendant.

  • Speaker #0

    Alors, juste pour nos auditeurs, Viadeo, en fait, c'était un concurrent de LinkedIn, français aussi. Effectivement, LinkedIn a vraiment pris le dessus et l'histoire est moins jolie.

  • Speaker #1

    Voilà. Et après, en tant qu'indépendant, j'ai travaillé pour pas mal d'acteurs, notamment pour Le Kiosque, qui est devenu ensuite Caféine, cette sorte de 10 heures du magazine. Ça faisait vraiment sens qu'on bosse ensemble. J'ai bossé 8 mois chez eux. Puis après, pour beaucoup de grandes entreprises, notamment dans la pharma, dans l'assurance. toujours sur de la construction d'applications mobiles à grande grande ambition et à partir de 2015 ma vie a un peu changé à cause d'une petite start up dans laquelle je suis devenu advisor à ces start up s'appelait carrosse s'appelle toujours carrosse c'est aujourd'hui le numéro 2 du covoiturage domicile travail l'idée c'est d'avoir une application mobile qui vous facilite tout ce qui est covoiturage pour aller au boulot que vous soyez conducteur ou covoitureur. Et voilà, j'ai fait partie aussi des prémices de cette très belle aventure qui, aujourd'hui, commence aussi à rayonner à l'international. Quand je suis arrivé chez Karos, et bien... je ne m'intéressais pas trop aux enjeux environnementaux, et là on m'a expliqué CO2, climat, ces choses-là, et donc j'ai commencé à mettre un doigt, puis un bras, puis mon corps, puis mon âme, puisque quand on s'intéresse à ces sujets-là, ça devient passionnant. Et c'est surtout une sorte d'épiphanie à la fois géniale mais aussi perturbante, puisque ça m'a permis aussi malheureusement de prendre toute l'ampleur des enjeux environnementaux. Mais moi du coup j'avais ces passions dans l'environnement, ce métier un peu déconnecté dans le digital, un peu hors sol, et je me suis rendu compte que mes compétences pouvaient servir ces enjeux-là. Et donc c'est là où j'ai commencé à m'intéresser beaucoup à la scène des startups à impact. C'est impact environnemental positif, c'est comme ça qu'on appelle les startups, on appelle ça l'impact. et vous avez un mouvement qui s'appelle le mouvement Impact of France qui incarne ça plutôt bien toutes ces entreprises ou ces initiatives qui oeuvrent pour un progrès environnemental et donc Caro c'était exactement dans cette sphère là et ça a été le début pour moi de me dire que c'était plutôt ça que je voulais faire de ma vie, de ma vie tout court d'ailleurs ça je voulais faire dans ma vie mais c'est aligner ma vie professionnelle sur ces enjeux là et comme j'avais déjà commencé à faire de la conférence sur la transformation numérique et bien j'ai commencé à inclure des sujets environnementaux dans mes conférences

  • Speaker #0

    Comment tu raccroches les deux en expliquant justement ces chamboulements que le numérique a vécu, cette transition numérique que les entreprises ont traversée, et c'est juste une autre transition, celle de l'environnement ?

  • Speaker #1

    Alors complètement, du coup, d'abord les méthodes sont un peu les mêmes, et c'est surtout un sujet de culture, culture personnelle ou culture d'entreprise. On voit bien que sur la transformation numérique, il n'a pas suffi juste de mettre les outils et les appareils dans les mains des gens, il a fallu que la culture change, que leur rapport... au numérique dans leur activité professionnelle change, ça met du temps. Pour ça, il y avait beaucoup d'initiatives en interne des entreprises qui ont mis du temps à se déployer, mais qui étaient plutôt sur de la formation, de la culturation, de la montée en compétences. En fait, on voit la même chose aujourd'hui sur les enjeux environnementaux. Je pense par exemple à des ateliers comme les fresques, dont moi je suis fervent animateur de plusieurs. D'ailleurs, peut-être qu'on en reparlera un peu plus tard. Je pense notamment à la fresque du climat. on est bien sur ce changement de culture aussi interne de l'entreprise. Si on veut réussir la transformation environnementale des entreprises, il va bien falloir que nos collaborateurs s'y intéressent. Ça passe par d'abord changer la culture interne. Donc c'est avant tout des enjeux de culture interne de l'entreprise, ces transformations. Et puis le constat qui peut être un constat partagé aussi auprès des dirigeants, c'est que si les entreprises ont lourdement investi dans leur transformation numérique, pourquoi n'en feraient-elles pas autant sur les enjeux environnementaux compte tenu des enjeux ? qui vont bien au-delà de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Alors on peut justement parler un petit peu de ces fraises, que c'est un super outil pour acculturer, que ce soit les collaborateurs ou les personnes physiques d'une façon générale, ou même les comités de direction, parce que moi j'incite mes clients aussi à embarquer très tôt en fait, ceux qui décident l'avenir de l'entreprise. Donc tu parlais de celle du climat, tu t'es formé rapidement dessus ?

  • Speaker #1

    Alors rapidement non, pas assez rapidement à mon goût, parce que j'avais détecté ce genre d'outil grâce à une amie qui s'appelle Céline Monterard. qui a été très pionnière et un des piliers de la fresque du climat, dès 2018, donc dès les tout débuts, sauf que ça se passait beaucoup sur Paris. Et moi, comme j'étais en province, je n'avais pas trop accès à toute cette sphère des fresques. C'était compliqué pour moi de me former, de participer aux ateliers. Et c'est un peu ce que je vais dire concernant la phase du Covid. Cette phase, elle a été catastrophique. Pour un conférencier en entreprise sur le business, ce n'était vraiment pas ça. sauf que pour beaucoup de gens en tout cas et moi le premier elle a donné du temps et elle a notamment donné du temps pour se former et c'est le moment aussi où les ateliers de fresques ont créé des formations en ligne puisque comme il n'y avait plus la possibilité d'expérimenter les ateliers ou de se former en présentiel, c'est passé en ligne et moi du coup ça a ouvert plein d'opportunités de ce côté là donc je les ai toutes enchaînées sur celles auxquelles je me suis formé à cette époque là à savoir fresques du climat, fresques de la biodiversité et fresques du numérique, ce sont les trois principalement que j'anime en tant que professionnel, en tant qu'animateur pro, mais j'en anime d'autres. J'anime aussi la fresque de l'événementiel. Évidemment, j'ai embrassé la fresque océane, puisque mes passions sont liées à l'océan. Bref, et la fresque agri-anime aussi, sur l'agriculture, qui est assez intéressante. C'est intéressant d'aller explorer ces enjeux, les uns après les autres, en tout cas. La fresque du climat est la plus connue. Elle a le mérite de permettre d'explorer le rapport du GIEC en trois heures. On comprend à peu près ce qui se passe sur le changement climatique en seulement quelques heures. alors que lire le rapport du GIEC c'est pas à la portée de tout le monde et puis surtout ça prendrait plutôt deux semaines et donc c'est pour ça que dirigeants politiques dirigeants du monde font le choix de cet outil et ça commence aujourd'hui à se développer à l'international, à la fresque en France c'est plus d'un million de personnes qui ont participé mais ça commence aussi à se développer dans plus d'une centaine de pays c'est surtout un atelier de facilitation et d'accélération de ces sujets là et les dirigeants s'y intéressent parce que tout simplement ils n'ont pas le temps de prendre conscience de ces sujets là On a beaucoup de témoignages de dirigeants qui ont pris une claque sur les enjeux et sur ce que ça impliquait pour leur entreprise, et le rôle que pouvait prendre leur entreprise. Ce sont des bons outils pour actionner les âmes, j'ai envie de dire. Et puis, ils sont assez bien faits aussi pour après embarquer les collaborateurs. C'est vrai que j'interviens plutôt auprès de COMEX ou de dirigeants de PME ou de top d'une direction, mais ce sont aussi des outils qu'on peut après déployer auprès des collaborateurs de manière assez massive. certaines entreprises font passer leurs collaborateurs en coût de dizaines de milliers sur ces ateliers.

  • Speaker #0

    Ça permet de mettre tout le monde à un niveau un peu similaire de connaissance, en tout cas d'avoir un tronc commun.

  • Speaker #1

    Alors de connaissance et d'envie, idéalement dans ces ateliers, on actionne aussi l'envie d'agir. Un petit bémol quand même, ils peuvent être un peu sidérants pour des personnes qui sont très éloignées des enjeux. Ça peut être parfois paralysant de voir... le fait qu'il faut agir de manière rapide et qu'on n'y arrive pas très bien aujourd'hui à agir collectivement. Il y a vraiment une courbe du deuil qu'on subit tous dans ce chemin que tout le monde est en train de prendre. C'est juste, est-ce qu'on le prend maintenant ou est-ce qu'on le prend plus tard ? C'est la même chose que dans l'innovation d'ailleurs. Il y a des pionniers, il y a des gens qui viennent un peu plus tard. En tout cas, tout le monde prend un peu cette claque environnementale. Ce n'est pas toujours les enjeux climat, ça peut être les enjeux biodiversité qui nous amènent à ces sujets-là. Donc, on... les enjeux énergétiques et de ressources. Il y a des entreprises aujourd'hui qui souffrent beaucoup de leur accès à des ressources. Je pense que ça va juste augmenter les ressources liées aux métaux, les ressources qui auront de plus en plus de mal à s'approvisionner. On pourrait parler aussi de la ressource eau, le fait d'avoir accès à l'eau. Évidemment, nos entreprises ne fonctionnent pas très bien sans tout ça. Donc il y a aussi des enjeux économiques qui viennent dans l'équation. C'est ce que je rappelle beaucoup dans mes conférences, c'est pas juste une question de protection de la nature.

  • Speaker #0

    c'est vraiment une question de protection de la vie et protection de la vie de nos entreprises c'est très important ce que tu es en train de partager là parce que souvent finalement ces sujets ont été associés à l'écologie à du militantisme à de la politique or là c'est pas de ce dont on parle en fait c'est pas une question de conviction et de croyance c'est une question de faits, d'un certain nombre de constats actuels et de choses qu'on pressent. Alors, on n'a pas de boule de cristal. Les spécialistes du GIEC essaient de nous dessiner le futur. On espère que dans certaines proportions, ils se trompent d'ailleurs. Mais ça permet de se rendre compte, effectivement, qu'on y croit ou pas. Les choses sont là, les choses arrivent. Si notre envie, ce n'est pas tant de protéger la forêt, la nature, la biodiversité d'une façon générale, comme tu le disais, c'est une question de pérennité. des entreprises, des emplois. Et c'est extrêmement vital et urgent pour moi, pour les chefs d'entreprise, d'embrasser le sujet. Et ces frais sont des bons outils, effectivement, pour faire prendre conscience de ça. Après, il faut passer à l'étape suivante. Ton ressenti par rapport à ces comités de direction, déjà, ça peut être intéressant. Les profils peuvent être extrêmement variés. Dans ces équipes-là, tu peux avoir une maturité extrêmement différente. des personnes très engagées, des personnes militantes et d'autres très réfractaires, voire peut-être climato-sceptiques, comment ils réagissent ? Comment ça se passe en fait dans un comité, un comix ou quelle que soit sa forme ? de managers finalement, mais avec des croyances et des postures différentes.

  • Speaker #1

    Comme dans tout groupe d'humains, on va en effet avoir des pionniers, des gens qui ont déjà un peu saisi ce qui se passe. Et donc on a souvent au sein d'un comex deux ou trois personnes qui sont motrices. D'ailleurs c'est souvent eux qui ont l'idée d'organiser une fresque du climat au sein du comex. Et ils ont souvent beaucoup de mal à emmener les autres, non pas par scepticisme, mais plutôt par aveuglement ou on va dire œillère. Je pense par exemple à des directeurs commerciaux, alors attention, ils ne sont pas tous de ce type-là, des fois c'est le directeur commercial qui est moteur, je l'ai vu quand je suis intervenu auprès des directeurs commerciaux de France, mais des fois on se dit, tiens, moi je ne suis pas concerné, je ne suis pas dans la RSE, je suis directeur commercial, mon objectif c'est de faire du business, je ne suis pas concerné. Et puis arrive un petit truc comme un client qui fait un cahier des charges où les enjeux RSE sont super importants. Donc là le directeur commercial commence à s'intéresser à ça parce que... ça devient un enjeu économique c'est à dire que si la RSE n'est pas bien appréhendée par l'entreprise elle se met à moins vendre ça se met à être un critère de performance commerciale et là du coup ils commencent à s'intéresser à ça et donc c'est exactement la phase dans laquelle nous sommes c'est que tous les métiers sont en train de basculer y compris les métiers commerciaux voilà alors après quand il s'agit de ça au début ils se disent pas ils se disent tu vois ils nous rajoutent une contrainte on sait pas trop pourquoi il faut un peu de temps avant qu'ils s'intéressent vraiment aux enjeux sous-assants et c'est là où les pionniers sont intéressants le rôle qu'on a nous en tant que sensibilisateur ou vulgarisateur, c'est justement de les outiller pour qu'ils puissent convaincre les autres dans cette transformation environnementale de l'entreprise. Moi, les trucs qui m'ont le plus marqué avec des dirigeants, c'est plutôt ça, ce retour qui est Ah oui, j'ai bien compris, c'est super important. mais moi je ne peux rien faire. Alors ça, je trouve ça toujours très étonnant d'avoir quelqu'un de responsable et de dirigeant qui a quand même les moyens de l'entreprise à sa disposition, ainsi que parfois des milliers de collaborateurs qui peuvent actionner, et de dire je ne peux rien faire. Et ils cherchent parfois aussi un refus dans des actions simples qui sont à leur portée, qui ne vont pas coûter beaucoup, et je vais caricaturer, ça peut être remplacer les toilettes en plastique par des toilettes en bois, donc il va de soi que ça ne va pas suffire. Après, je pense qu'il faut faire un peu d'empathie, c'est humain de réagir comme ça. la tâche elle est très grande elle peut faire peur le cerveau il a des mécanismes de protection face à des sujets comme ceux-là et ça s'étudie beaucoup dans un sujet que j'ai commencé à un peu appréhender sur laquelle je suis encore très novice mais c'est passionnant que j'appellerais la psychologie environnementale l'un des meilleurs chercheurs sur ces sujets-là me semble être Albert Mokeber je vous invite à aller regarder ce que fait ce chercheur sur les biais cognitifs donc la conférence qui serait intéressante c'est climat tous biaisés comment nos biais cognitifs viennent en fait dans l'équation peut-être Oh là là, ça a l'air compliqué, ça va m'éloigner de mes sujets, j'ai plein de trucs à accomplir moi dans ma vie, je vais mettre ça de côté là, je vais essayer d'éloigner de moi. Et c'est un peu ça qui se passe. Et c'est le cas aussi pour des dirigeants qui doivent être concentrés, qui ont la responsabilité d'équipe, qu'il faut faire tourner, qui, on le sait, ont pris aussi très cher, ont eu beaucoup d'impact de gestion RH, etc. pendant le confinement, et qui, des fois, pour certains, sont allés au burn-out, clairement. Donc c'est aussi beaucoup leur demander de leur ajouter des sujets. Et donc c'est aussi parfois pourquoi ils se protègent et ils les éloignent. malheureusement il n'y a pas trop le choix sachant qu'en plus le sujet du Covid n'était pas très éloigné d'un sujet environnemental puisque c'est beaucoup lié aux enjeux de biodiversité et les pandémies, moi j'aime bien la citation de Churchill que je cite souvent en conférence mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne vous prenne par la gorge et c'est ça qu'on essaye de se mettre, et je ne suis pas le seul à le faire j'ai tout un collectif aussi avec qui je bosse régulièrement c'est ça qu'on essaye de faire quand on échange avec des dirigeants et des collaborateurs leur faire embrasser le changement pour qu'ils soient proactifs et qu'ils agissent plutôt que subir Agir plutôt que subir me semble en tout cas la bonne posture dans cette phase-là. Mais pour agir, il faut comprendre, et d'où l'intérêt de l'importance de la partie culture. Et inversement, on voit aussi des dirigeants très moteurs, ou des dirigeants qui basculent très vite et qui tout de suite réagissent et font mobiler leurs équipes, etc. Et puis se heurtent évidemment aux murs économiques ou aux contraintes, parce qu'évidemment elles existent. Les nier, il n'y a pas ce côté noir ou blanc. C'est un peu ce que je... ce que je regrette, il y a toujours un petit côté noir ou blanc, pour ou contre. La vie, particulièrement la vie des entreprises, elle est beaucoup plus complète que ça. Et donc, moi j'aime beaucoup le pragmatisme, et donc il faut être pragmatique, pour autant ne pas avoir de grandes ambitions sur ces changements-là, et délétères. Donc trouver une voie qui va permettre d'avancer vite, fortement, en puissance, tout en gardant une pérennité de ce qu'on fait. Ou faire le constat que si le business de l'entreprise n'est pas compatible avec l'avenir, elle va la faire bifurquer. et c'était tout simplement ce que des acteurs par exemple comme Kodak par le passé n'ont pas réussi à faire face au numérique et donc c'est là on rejoint l'équation en fait il se passe un peu la même chose que pendant le numérique il y a des acteurs qui n'ont pas réussi à se transformer ils ont périclété et ceux qui ont réussi à se transformer sont aujourd'hui encore là tout à fait justement j'avais envie de t'amener sur les industries qui sont peut-être plus concernées même si par principe tous les métiers aujourd'hui ont besoin de faire cette transition mais est-ce qu'il y en a qui sont plus fortement impactés peut-être dès maintenant plus vite que les autres ? Alors les industries elles sont impactées d'une manière un peu insidieuse, ce qui n'est pas très visible, qui va venir de la finance durable. Aujourd'hui la finance elle va aussi s'emparer de ces enjeux-là, et demain les financements, les actifs financiers, c'est même dès aujourd'hui puisqu'on a aujourd'hui les normes qui vont permettre ces choses-là, les financiers deviennent de plus en plus regardants à ce qu'ils financent. Et donc ça veut dire que si vous êtes sur une industrie qui ne fait pas d'efforts dans ce sens-là, ou qui ne radicalise pas justement ces efforts, qui ne revient pas à la source des problèmes environnementaux, vos actifs vont devenir échoués, ou en tout cas beaucoup moins attractifs. Ça devient une faute de gestion de ne pas avoir anticipé ces sujets-là, de ne pas les prendre en compte. C'est particulièrement criant dans l'industrie. On parle d'investissement, d'innovation. Moi, je prône une innovation au service du progrès environnemental.

  • Speaker #0

    et que des fois l'innovation technologique nous fait faire un peu de progrès, mais c'est parfois, comme dans l'industrie, c'est très intéressant parce que les plus grands progrès ne sont pas venus de l'innovation technologique, ils sont venus notamment du Lean Management, qui était surtout de la méthode et des choses qui reposent sur les humains. Et je pense que ça va être la même chose du côté du progrès environnemental, mettre les humains en capacité d'agir. Et il y a une entreprise pas très connue en France qui incarne ça particulièrement, qui est peut-être l'entreprise, une des entreprises les plus éco-responsables, les plus engagées au monde, qui s'appelle Interface. J'aime beaucoup, quand je rencontre des industriels, prendre cet exemple, parce que souvent ils ne le connaissent pas, et c'est des fabricants de moquettes. Alors si un fabricant de moquettes peut être l'une des entreprises les plus engagées au monde, ça veut bien dire que tous les industriels peuvent aussi s'y mettre. Sachant que la moquette, c'est loin d'être un sujet viable au début côté environnemental. Et eux, ils ont inventé plein de choses, comme les dalles de moquettes, plutôt que de remplacer tout un pan de moquettes, on remplace juste la dalle qui a été tachée, etc. Ils ont énormément d'innovations qui vont dans ce sens-là. et leurs produits même aujourd'hui captent du CO2 pendant leur fabrication c'est intéressant d'habitude on en aimait eux ils ont réussi à avoir des procédés qui vont en capter en séquestrer sur le long terme donc voilà pour les industriels allez voir du côté d'Interface et après c'est tous les domaines qui doivent se transformer pas seulement l'industrie

  • Speaker #1

    Je ne peux qu'aller dans ton sens quand tu parles de l'impact de la finance parce que c'est mon pire de métier et j'ai déjà fait un épisode avec une société qui s'appelle Kimpa et qui accompagne justement sur les investissements à impact. Il y a un enregistrement qui est prévu avec la société Anteos, où là on est sur un family office qui a fait fortune dans le monde de la distribution, et notamment dans le Nord, et qui a décidé que tous ces investissements à partir de maintenant ne seraient que sur des sociétés à impact. Donc en fait, ça montre que des sociétés traditionnelles n'ont plus accès à cet argent qui est disponible, et qu'elles sont pour lui des sociétés à impact. Pourquoi il fait ce choix ? Il y a une part de conviction personnelle, mais il y a une part aussi de conviction que ce sont les sociétés qui vont être les plus résilientes demain, parce qu'ils ont identifié qu'il y a un vrai risque de ces sociétés qui ne se préparent pas suffisamment, qu'elles se prennent de plein fouet un certain nombre, effectivement, de bouleversements. Tu parlais de pénurie de ressources, moi je pense que les entreprises sont très très impactées par cela. mais la ressource physique, mais la ressource humaine aussi, qui n'aura peut-être plus envie de venir, et la ressource financière. Et donc, bref, cet acteur-là a fait le choix de n'aller que sur des entreprises en transformation forte ou engagée. Demain, je fais un enregistrement de la société Origami, qui est un conseiller en gestion de patrimoine, et qui nous parlera justement de tous ces... clients qui n'ont plus envie de mettre de l'argent n'importe où, ou de tous ces acteurs du monde de la finance d'une façon globale, qui effectivement guident l'argent sur des projets qui vont servir la cause nationale et le bien commun, ou ces sociétés qui vont être vues comme pérennes. Et à ce stade, il y a beaucoup d'acteurs, notamment de l'industrie, mais pas que, qui vont être sur le bord du chemin. Et pourtant, c'est des métiers qui sont extrêmement consommateurs. de cash qui font beaucoup d'emprunts aujourd'hui. Et même nos amis banquiers, en fait, ont des cases à cocher et sont obligés de choisir là où, quelle typologie de projet ils soutiennent ou pas. Donc, c'est un gros sujet. Donc, c'est pour ça qu'on va faire venir un expert dans le cadre du podcast pour vous expliquer tout ça dans les jours à venir. On va essayer de revenir à la musique. Je vois que le temps passe sur ton projet autour de Music for the Planet. Pourquoi tu as décidé de créer ce mouvement ? Quelle est son intention, son objectif, son ambition ?

  • Speaker #0

    Avant de parler de musique, on va parler juste rapidement d'autres industries qui sont disruptées par les enjeux environnementaux. Je vous ai mentionné tout à l'heure l'assurance, évidemment. Tout ce qui est tempête, armes qui tombent sur votre maison, inondations qui viennent autour de votre voiture, ça ne fait pas le jeu des assureurs. Un domaine très important qui est l'agriculture, qui est disruptée et climatiquement et biologiquement, ça peut être la vie des sols. Et donc là, du coup, on a des gros soucis si l'agriculture se met à ne plus bien fonctionner. Et puis, un exemple assez criant en ce moment, c'est la mode, où on a les enseignes classiques qu'on connaissait déjà, camailleux, pro-mode, etc. Plein d'enseignes, en tout cas, qui mettent la clé sous la porte, pendant qu'il y a deux types d'acteurs qui émergent. qui s'en sortent, c'est la mode Crado, type Shane. Et puis, il y a surtout, en mode climat, toutes ces marques éco-responsables qui, elles, par contre, ont plutôt des croissances à deux chiffres, qui saisissent bien l'opportunité, qui sont bien en train de surfer la vague. Je pense à Fago, Pitcher, Loom. Donc, on a bien cette équation entre des entreprises qui sont complètement chamboulées et qui disparaissent et des entreprises qui surfent sur l'opportunité et toutes les industries qui sont impactées. Eh bien, l'industrie musicale ne fait pas exception. et moi venant de cette industrie en tout cas plutôt de sa branche numérique pendant la période de confinement j'ai fait la connaissance de Benjamin Henault ancien directeur de Utopie et Benjamin on savait qu'on avait envie de faire des projets ensemble on savait pas lesquels et Benjamin il me cherchait justement sur la musique il m'a dit mais faut vraiment qu'on sorte de ce dialogue d'experts où en fait on discute entre spécialistes de la RSE de bilan carbone et de trucs qui parlent à personne en tout cas dans le grand public ils sont des sujets techniques très importants pour les entreprises mais pour le grand public pour faire basculer la culture environnementale de tout le monde c'est pas trop les bons axes. Et même les frais, c'est peut-être un peu trop élevé. Et si je mesure un peu ce qu'on voit sur le terrain, quand on parle d'environnement, les gens nous disent trie les déchets On sait en plus que le recyclage est loin d'être la panacée. Et donc, je trie mes déchets, la planète est sauvée. Si je caricature dans l'industrie musicale, les choses qu'on a pu entendre, c'est ne pas jeter ses mégots par terre ou boire dans une gourde. Je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire, c'est super important de faire ces choses-là, mais c'est tout petit par rapport aux enjeux qui restent. En tout cas, c'est ce constat-là, ce constat aussi que le Covid était quand même un sujet lié aux enjeux environnementaux et que l'industrie musicale avait été d'abord disruptée par le numérique, puis elle était disruptée aussi par les enjeux environnementaux, ce qui nous a fait nous dire que c'était le bon endroit pour agir. et puis aussi que cette industrie pouvait embrasser un rôle d'inspiration environnementale. Ça, je pense qu'on va développer un peu par la suite. En tout cas, ses grands enjeux, c'est évidemment sa décarbonation et c'est le grand sujet avec une industrie assez peu mature là-dessus. Et j'aime bien parler d'industrie. Dans la musique, on parle de filière musicale. On oublie qu'il y a une matérialité à un moment que c'est bien une industrie. Alors, elle a une spécificité, c'est qu'elle fait appel à plein de domaines. Sur un festival, on va se nourrir. Donc, ça fait appel à l'alimentation. On va boire, évidemment. mais on va aussi se déplacer pour y aller. C'est d'ailleurs le plus gros impact, le transport des festivaliers, comme le transport est le plus gros impact, on va parler pour la France en tout cas, le transport est le plus gros impact climatique que nous avons dans nos vies. Ça ne manque pas d'être aussi le cas du côté de l'industrie musicale, donc le transport des festivaliers, comment on se rend sur un festival. Et l'industrie musicale, ça va être aussi du numérique, de la fabrication d'objets, que ce soit les disques, les t-shirts pour méchandising, etc. De la gestion de lieu. Et en fait ce qui est intéressant c'est que c'est un peu 360, en fait ça touche à tout. Ce qui est assez intéressant d'ailleurs, parce que ça veut dire aussi que la musique peut agir un peu sur tout. Donc il y a le sujet de décarbonation qui est très important. Donc comme je disais, l'industrie pas encore très mature qui est un peu dans un prisme carbone, un tunnel carbone. Ça c'est un concept qu'on voit parfois, le tunnel carbone c'est de penser que CO2. Et de se dire qu'il n'y a pas de problématiques d'eau, il n'y a pas de problématiques. Et que si on a un petit bouton qui nous fait résoudre la partie, une solution magique qui nous fait résoudre la partie CO2, comme par exemple des panneaux solaires, et bien ça y est. on n'a plus de problèmes environnementaux évidemment c'est beaucoup plus complexe que ça il y a 9 limites planétaires elles sont toutes aujourd'hui en train d'aller dans le rouge donc une partie du rôle on s'est fixé chez Music for Planet c'est aussi de d'évangéliser, d'acculturer au-delà de ce seul prisme CO2. Il faut reconnaître aussi les travaux remarquables du Shift Project. Le Shift Project fait des travaux remarquables sur la partie décarbonation, c'est leur rôle. Ils l'ont fait aussi pour la culture. Il y a un rapport qui s'appelle Décarboner la culture Mais décarboner la culture ne suffira pas. Et la deuxième dimension, c'est la dimension inspirationnelle de la musique ou de l'art, au sens large. J'ai coutume de dire que si l'industrie musicale réduit ses impacts et se décarbone, même si elle le faisait parfaitement, ce serait cool, mais on aurait tout perdu. parce que son rôle il peut être bien plus grand il peut être dans le rôle des imaginaires dans le rôle des récits et on voit des artistes qui commencent à se positionner, un récit très récent c'est Zao de Sagazan qui est interrogé au festival de Cannes et on lui demande comment t'es habillé ? Et bah je suis habillé en Emmaüs et donc là c'est des nouveaux récits artistiques qu'on commence à voir émerger qui sont nouveaux mais qui sont très intéressants on voit bien cette capacité d'influence que peut avoir l'art Si on prend le poids de l'industrie musicale dans le climat, oui, en effet, c'est assez petit. Ça ne veut pas dire qu'elle ne doit pas changer, mais c'est assez petit par rapport au reste. Par contre, son poids dans ce qu'elle pourrait changer est assez grand. Et justement, autant c'est très dur, parce qu'elle a des impacts partout, avec l'alimentation, avec le déplacement, mais autant, ça peut être aussi un vecteur. de changement sur tous ces sujets-là. Et elle peut aider à transformer toutes ces industries. Alors on a des exemples dans la mode où des artistes ont arrêté de faire des lignes de vêtements, des marques de vêtements, et proposent plutôt des patches. Et c'est intéressant, quand on voit dans des courants comme le métal, en fait, les métalleux, ils ont des vêtements où il y a plein, plein de patches, plein, plein. Ils ont un vêtement unique qu'il y a à eux. Si ils devaient en choisir un, ce serait celui-là. Ils ont un vêtement sur lequel il y a tout leur groupe préféré, etc. Et est-ce que c'est pas ça un peu l'avenir de la mode ? Et on commence à le voir émerger dans d'autres. courants musicaux. L'avenir de la mode, c'est peut-être d'avoir seulement quelques vêtements qui sont bien à vous, que vous faites réparer, et qui sont vraiment uniques avec tout ce que vous aimez dessus. Plutôt des patches que des marques. On est vraiment à l'opposé de la fast fashion. L'autre exemple, évidemment, ça va être sur la mobilité. On commence à avoir des festivals qui font payer un parking très très cher mais dont le prix est complètement réduit si vous venez en covoiturale. Et plus il y a de nombre de personnes dans la voiture, moins le prix est cher. donc c'est intéressant évidemment des gens qui viennent en vélo sur les festivals ou qui viennent en train c'est aussi en sport de développement

  • Speaker #1

    Oui, souvent un petit peu paumé quand même dans la campagne c'est pas toujours facile d'accès

  • Speaker #0

    Complètement, mais en tout cas les festivals sont en train de s'outiller sur ces enjeux là il va de soi que du côté du numérique il y a beaucoup à faire aussi avec toute cette frange du numérique responsable et par exemple Deezer a optimisé beaucoup ses API, c'est le truc technique qui permet de faire transiter toutes les données pour réduire les impacts environnementaux. Et donc, l'industrie musicale peut être vraiment un vecteur d'inspiration. Et puis, l'une des opérations les plus inspirantes qu'on ait pu voir, sur le podcast Music for Planet, parce que des choses qu'on fait, c'est tout simplement de diffuser les bonnes initiatives qu'on voit, c'est peut-être une des meilleures manières d'acculturer, vous retrouverez l'Opéra National de Bordeaux, qui a fait un Requiem de Mozart zéro achat. C'est un vrai Requiem de Mozart, et d'ailleurs, les gens découvraient qu'ils n'avaient pas eu d'achat, ils étaient sensibilisés à ça, à la sortie du Requiem. qui vivait un vrai récum de Mozart et le zéro achat c'était beaucoup d'économies circulaires beaucoup de prêts de matériel etc beaucoup de récupération d'anciens costumes et au final une opération où une industrie sous contrainte tout ce qui est musique classique en ce moment vit de fortes contraintes avec le choc énergétique des dernières années etc les factures énergétiques étaient sous contrainte financière et donc ils ont innové en ne faisant pas d'achat pour ce récum de Mozart et ça a été assez inspirant dans l'industrie musicale évidemment, mais aussi dans l'industrie de l'événementiel. Ça veut dire qu'on peut faire des très beaux événements sans faire d'achat, avec beaucoup de récupération. Ça a été inspirant au-delà, puisque c'était aussi en table ronde de fermeture d'un grand événement qui s'appelle Pro Durable, qui est un peu la grand-messe de la RSE. On a pu voir que beaucoup d'entreprises, même du CAC 40, étaient assez inspirées par cet exemple-là. Donc là, on a un exemple parfait de ce que l'industrie musicale, soit par ses artistes, qui sont des influenceurs, soit par ces structures, peut faire pour influencer le monde.

  • Speaker #1

    C'est marrant que tu fasses référence à ce zéro achat et cette façon différente de faire les événements parce que ça me fait penser à l'interview que j'ai eue avec Brios Afré de Circulab, sur l'économie circulaire. Et lui a commencé à mettre le pied dans ce domaine. en accompagnant des artistes qui faisaient des événements et qui utilisaient beaucoup de supports qui étaient souvent à usage unique, parce qu'on avait envie d'avoir des visuels fabuleux. Et lui, il a commencé à leur dire, mais non, concevons le support de façon à ce qu'il soit réutilisable. Avant de le faire, voyons la suite de sa vie et comment il pourra soit vous resservir, soit resservir à des tiers et vous allez y gagner en termes de coûts. parce que vous n'avez pas un achat unique et des choses qui sont faites que pour vous. Et malgré tout, ça a amené énormément de créativité. Et il exprimait le fait que, du coup, les designers, il a fallu les accompagner, c'est une autre façon de penser, mais qu'ils y trouvaient beaucoup de plaisir et beaucoup de fierté, finalement, à se dépasser, à concevoir les choses différemment. Et quand on voit tous ces décorums de chaque événement, il y a vraiment un gros travail à faire et des belles pistes d'exploration.

  • Speaker #0

    Complètement.

  • Speaker #1

    Quel modèle économique tu as choisi pour Music for Planet ?

  • Speaker #0

    Alors on a pris un modèle associatif tout simplement parce qu'en fait on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de personnes dans l'industrie musicale qui s'intéressaient à ces enjeux-là et qu'ils étaient un peu isolés. et que du coup le format associatif se mettre ensemble sous forme d'association était la meilleure forme et d'ailleurs c'est exactement ce qui s'est passé avec notre cofondatrice Fanny Fournier qui était justement à l'Opéra National de Bordeaux et qui est j'ai envie de dire la première adhérente de l'association puisqu'elle avait besoin de cette veille et de cette nourriture sur les sujets environnementaux pour ses actions. Et donc plutôt un format associatif et c'est intéressant de noter en ce moment sur ces enjeux environnementaux qu'il y a des modèles qui se cherchent on voit des ovnis comme Time for Planet, qui sont des entreprises, qui auraient pu être très bien une ONG, mais c'est une entreprise. On voit des ONG qui agissent évidemment fortement sur les enjeux environnementaux, mais qui parfois se comportent un peu comme des entreprises. Et puis on voit des entreprises, je pense par exemple aux Bicorp, dont certaines agissent autant que des ONG. Elles mettent profit et les enjeux environnementaux sur le même pied d'égalité, voire parfois les enjeux environnementaux sont devant. je pense à Patagonia, différentes entreprises de ce type-là, qui n'est pas forcément la plus vertueuse. Il y en a d'autres, Picture, par exemple, qui est assez intéressante aussi, par exemple, en la mode, mais dans tous les domaines. En tout cas, il y a un peu un flou qui est en train de se créer sur les modèles et les formats. Et ce qu'on constate, c'est qu'il n'y a pas de bon format. Par exemple, les Fnesc, du fait qu'il y ait des prestations, n'ont pas d'intérêt général, alors qu'en fait, c'est des associations qui œuvrent complètement pour l'intérêt général. Il y a des contraintes, en fait, sur les structures existantes. Et chacun essaye un peu de se dépatouiller avec son format. et on voit bien qu'il y a une sorte par contre de nouvelles entreprises et je vais mettre ces associations aussi dans des modèles entrepreneuriaux nous on exécute Musique for Planet comme si c'était une entreprise d'un point de vue exécution L'entreprise c'est quoi ? C'est mettre des gens autour de la table pour résoudre des problèmes du monde. Il se trouve que par le passé, on a très senté sur le profit aussi pour que l'entreprise puisse plus résoudre son problème, tout simplement. Si on prend l'origine de gens comme Ford, qui sont quand même un peu des pionniers d'entrepreneuriat, les profits de Ford ont servi à juste démocratiser l'automobile dans le monde. Et bien on est sur les mêmes sujets là, côté environnemental. Mais du coup je mettrais quand même toutes ces formes d'humains qui se mettent ensemble pour agir. sous la forme entreprise. Et je trouve que Time for the Planet, qui est un peu un modèle d'inspiration pour nous, on ne va pas se le cacher.

  • Speaker #1

    Rien que pour le nom, on peut le voir.

  • Speaker #0

    Complètement, Time for the Planet, je me suis un des tout premiers associés de Time for the Planet. En tout cas, Time for the Planet incarne ça très bien, et ils disent un peu ces choses-là aussi. Le fait que, est-ce que c'est un format entreprise, un format association ? Non, ce qui compte, c'est des humains ensemble, qui ont décidé de se mettre ensemble pour agir sur les enjeux du siècle, ou les enjeux du millénaire, peut-être là. ça me semble être la bonne chose à dire et donc nous on a choisi le format associatif surtout pour ce côté participatif embarquement des acteurs c'était le format qui nous semblait le plus pertinent, on s'est pas trompé et surtout on est un point de rencontre entre des experts de l'environnement qui justement voit dans la musique un levier nouveau versus le bilan carbone dans la RSE, et les acteurs de l'industrie musicale qui ont envie d'agir. Et la bonne nouvelle, c'est qu'il y en a de plus en plus, des acteurs de l'industrie musicale qui ont envie d'agir, et c'est pour ça que notre association est en forte montée en puissance. Et donc on fait rencontrer ces populations-là. Donc on a aussi une partie événementielle, présentielle, plutôt sous forme de rencontres dans différentes villes. Et puis au niveau des projets qu'on mène, on en a plusieurs, on a des projets à destination des festivals. l'un c'est un format de médiation environnementale en tout cas notre raison d'être c'est l'accélération de la bascule culturelle pour les enjeux planétaires et on voit bien que c'est au niveau de la culture qu'il faut qu'on renforce quelque chose, notre rapport au vivant pas de culture sans industrie culturelle donc c'est pour ça qu'on s'intéresse à l'industrie culturelle et donc au niveau des projets médiation environnementale sur les festivals on va tout simplement à la rencontre des festivaliers ou des parties prenantes d'un festival ça peut être les partenaires leur faire avoir une conversation entre eux sur les enjeux environnementaux ce qui plaît beaucoup parce que sous fond de musique c'est tout de suite beaucoup plus positif il n'y a pas ce côté punitif ou chiant de l'écologie et puis une autre dimension c'est beaucoup de choses à destination des professionnels de l'industrie musicale donc c'est le podcast Musique for Planet qui est pour nous un outil de veille également une newsletter et puis ce qu'on fait sur les réseaux sociaux mais aussi un tout nouvel atelier qui est très logique dans notre parcours nous sommes co-concepteurs co-créateurs, co-porteurs de la fresque de la musique qui sera un atelier qui sera disponible à la fin de l'année pour l'industrie musicale Alors grande nouvelle,

  • Speaker #1

    parce que moi je ne savais pas que cette fresque allait prendre vie donc... Génial, hâte de la découvrir aussi et bravo pour ce que tu fais notre échange arrive à sa fin on arrive à mes deux traditionnelles questions, la première c'est de quoi tu es le plus fier aujourd'hui Alexandre ?

  • Speaker #0

    Ah c'est intéressant, il y a une différence entre mon plus grand moment de kiff et de quoi je suis le plus fier t'as le droit de l'exprimer les deux Ah mon plus grand moment de kiff sur Music for Planet de ces dernières années c'était la rencontre avec Aldebert à plusieurs reprises, puisqu'on est aussi allé à son concert en famille. Et je trouve ça très intéressant dans cette équation de faire ça aussi en famille. N'oublions pas que la finalité, c'est les générations futures, ça reste nos enfants. Par contre, on n'a pas le temps d'attendre qu'ils soient grands et qu'ils s'en occupent. Ce côté, oui, oui, c'est les enfants qui s'en occuperont. Non, c'est à nous de nous en occuper. Et donc, Aldebert est un artiste qui incarne ces sujets-là de manière particulière, par ses œuvres et par ses actions, par aussi la manière dont il organise ses tournées. à découvrir dans le podcast Musique pour Planète et ça c'était peut-être mon plus grand kiff donc Madame Nature donc Monsieur Nature en l'occurrence ou Monsieur Tout-le-Monde il active aussi Monsieur Tout-le-Monde c'est une des chansons d'Aldebert donc ça c'était peut-être mon plus grand kiff après la chose dont je suis plus fier ça va être un peu égotique c'est d'avoir réussi à basculer justement c'était une énorme envie pour moi de faire partie de cette révolution suivante j'ai beaucoup cherché j'aurais très bien pu rester dans le numérique et faire que des trucs liés au numérique j'étais très bien là où j'étais donc c'était un vrai risque ça a été dur mais aujourd'hui je suis fier de faire partie de cette révolution environnementale d'en être l'un des moteurs inspirateur, je pense que j'ai la chance en plus de parler à beaucoup de gens et de transmettre cette inspiration et de trouver aussi de transmettre un enthousiasme, je pense que c'est vraiment ça ce qui me définit le plus de transmettre cet enthousiasme

  • Speaker #1

    voilà je suis fier d'être enthousiaste génial justement la dernière question c'est quel conseil tu donnerais aux professionnels qui nous écoutent chefs d'entreprise ou experts dans leur domaine mais ça fait écho à ce que tu viens d'exprimer c'est

  • Speaker #0

    comment mettre leur expertise au sujet de ces enjeux alors d'abord je vais donner un petit truc sur les concités parce que c'est un conseil qu'on m'a donné c'est Cyr Duré qui m'a donné ce conseil parce que j'étais beaucoup dans les concités, voire la collapsodépression à une époque. Et c'est grâce à ce genre de conseils que j'ai commencé à mener ces projets. Je ne sais pas où on va, ce que je sais, c'est que je suis heureux sur le chemin sur lequel je suis. Et Cyr Duré m'a livré cette métaphore très intéressante. Il m'a dit, si tu regardes tout le temps la collapso, c'est comme quand tu es en vélo, si tu regardes le nid de poule sur la route, tu vas te le manger. Moi, je regarde ce que je veux voir advenir. Et lui, il l'écrit je regarde, en écrivant heureux, je regarde. Et en fait, je pense que cette aventure, elle est faite de rencontres, elle est faite de gens qu'on croise sur le chemin, qui vous donnent un petit conseil comme ça, que vous prenez avec vous, et puis ça devient une nouvelle boussole, et c'est vraiment, je vous livre cette boussole, parce que, en effet, quand on est dans l'ARSE, on a tout le loisir de revenir vers les concités, vers tout ce qui va mal, et on voit plus trop ce qui va bien. donc soyez fiers de ce que vous faites faites ce que vous pouvez continuez à le faire mais voilà regardez ce que vous allez devoir devenir et eux regardez ce que vous allez devoir devenir quel joli mot de la fin et là aussi je ne peux que te rejoindre merci pour cet enthousiasme et

  • Speaker #1

    cette approche positive de la transition et c'est ce qu'on essaie de transmettre dans le podcast montrer qu'on a des dirigeants heureux qui vivent de belles aventures qui kiffent leur job qui se sentent à la bonne place merci Et tu l'as beaucoup évoqué, qui sont dans la co-construction et dans des rencontres passionnantes, stimulantes, enthousiasmantes. Merci beaucoup pour ce partage Alexandre.

  • Speaker #0

    Merci aussi Nathalie.

  • Speaker #1

    Merci à tous de nous avoir suivis, d'être là, de nous remonter tous vos commentaires qui nous font tellement chaud au cœur. N'hésitez pas à mettre des étoiles sur vos plateformes préférées et puis à partager. le podcast auprès de vos différents réseaux. C'est la meilleure façon de lui donner de la vie. À très bientôt.

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