Speaker #0Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode du journal d'une agoraphobe. Je m'excuse par avance pour le son, mais je viens de casser mon micro. Je vais donc enregistrer directement avec le micro de mon iPad. C'est la première fois que je fais ça. Je ne sais pas du tout quel va être le résultat. Dans ce podcast, je partage mon parcours d'ancienne agoraphobe. Je ne suis ni thérapeute ni médecin, mais... si mon humble expérience peut offrir quelques pistes à certains d'entre vous et contribuer à libérer la parole sur un sujet qui stigmatise encore trop de personnes, eh bien, mission accomplie. Dans l'épisode précédent, spécial podcaston, on a un peu mis sur pause le fil de mon histoire. Mais alors, où en étais-je resté Ah oui, je me souviens maintenant. J'étais à fond dans le développement personnel. Je lisais, j'écoutais, je surlignais. J'étais en plein trip, pyramide de ma slow, podcast de psy, exercice d'introspection, cohérence cardiaque, affirmation positive, très active dans tout ça et j'adorais ça. Et c'est vrai que ça m'a fait un bien fou. Je comprenais enfin des choses sur moi, sur mes réactions, mes angoisses et cela m'a permis de modifier de manière positive certains de mes comportements. Par exemple, quand ma fille a cinq minutes de retard, tout de suite j'ai peur qu'il lui soit arrivé quelque chose. Je tombe directement dans le scénario catastrophe, comme Obélisque dans le chaudron de potion magique, mais dans mon cas, le résultat est moins drôle. Depuis que je me suis lancée dans ces exercices de développement personnel, je parviens à me recentrer et à me dire que ce scénario catastrophe n'existe que dans mon esprit. D'ailleurs, c'est 100% du temps le cas. Ça m'aide à aborder les choses avec plus de sérénité. Et puis l'écriture de mon journal, une vraie révélation. J'ai découvert à un âge tardif ce que c'est que l'introspection. Mettre des mots sur mes émotions, ça paraît con dit comme ça, mais on n'apprend pas à le faire. Et pourtant, ça aide à y voir plus clair. Et franchement, c'est presque devenu thérapeutique. Mais voilà, à ce moment du récit, une question m'a secouée. Est-ce que je progresse vraiment ? Parce que oui, je comprends des choses, j'apprends, je change certaines habitudes, mais est-ce que je reprends mon autonomie Et là, c'est un peu le bug. Pourquoi ? Parce que je ne sors toujours pas seule de chez moi. Et je vous rappelle que mon déménagement approche et que là où je vais vivre, l'autonomie, ce n'est pas une option, c'est une nécessité. Et je dois l'admettre, je suis loin du compte. Je me rends compte que je me cache un Peu derrière tout ce travail de développement personnel, j'ai l'impression d'avancer, mais en vrai, je ne bouge pas tant que ça. Je me gave d'info, de concept de théorie, je pourrais presque donner un TEDx sur les bienfaits de l'ancrage et de la pleine conscience, mais sortir seule pour faire mes courses, non, toujours pas. Dans les faits, je me rends compte que je fais des choses que j'aime beaucoup faire, comme la cohérence cardiaque, la méditation guidée, mais je ne fais rien qui ne soit en dehors de ma zone de confort. Et bim J'ai l'impression de revenir à la case départ et me revient en pleine figure la problématique de l'autodiscipline dont j'ai déjà parlé dans ce podcast. D'ailleurs, si vous écoutez ce podcast pour la première fois, je vous mets dans les notes un lien vers ces épisodes où j'explore le sujet en profondeur. D'abord, je me rends compte que je manque cruellement d'autodiscipline, puis je cherche des pistes pour me discipliner. Allez écouter ces épisodes, vous allez voir, c'est tout un programme. Mais pour le moment, revenons à nos moutons. Cela fait un petit moment que je suis malade. J'ai l'impression d'être actrice de ma guérison, de mettre en place beaucoup de choses. J'ai la sensation d'avoir en main toutes les pièces du puzzle. Mais qu'il me manque encore un truc pour y arriver. Est-ce que ce qu'il me manque, c'est de l'autodiscipline ? Plusieurs questions se bousculent. Qu'est-ce que je fais concrètement pour m'en sortir ? Est-ce que je mets en place des stratégies ? Est-ce que je fais des exercices d'exposition ? Est-ce que je fais des efforts tout simplement ? Force est de constater à ce stade que je fais uniquement des choses que j'aime bien et qui me maintiennent dans ma zone de confort. Et pourtant, j'ai envie de m'en sortir. J'ai envie de sortir plus souvent avec ma fille, de reprendre une vie normale. Alors pourquoi est-ce que je ne fais pas plus d'efforts ? Pourquoi je ne passe pas à l'action Ça fait plus d'un an maintenant que je vis avec ça. C'est devenu une partie de moi, mais ça ne devrait pas. En écrivant mon journal, une prise de conscience m'a frappée de plein fouet. Et si ce frein… à la guérison, venait du fait que, paradoxalement, cette maladie m'apporte quelque chose. Là aussi, nous en avons déjà parlé dans ce podcast. Une personne phobique tire-t-elle toujours un bénéfice de cette même phobie Je vous mets dans les notes un lien vers cet épisode. Et là, force est de constater que manifestement, oui. Ça peut paraître contre-intuitif, mais grâce à cette situation, je ne suis pas seule. Les gens qui savent prennent soin de moi, font attention à moi. Et ça me rassure. Mais une fois-t-il Si je vais bien, est-ce que je vais me retrouver seule Je réalise que cette peur de l'après m'empêche inconsciemment d'avancer. Alors oui, je lis, j'écoute, je réfléchis, et ça m'apporte un certain bien-être, une forme de sagesse. Mais je n'ose pas me confronter à la réalité. Ce n'est même pas que je n'ose pas, c'est que je refuse carrément d'essayer. Il y a des jours où j'ai un élan, une petite voix qui dit Allez, lance-toi, on n'a qu'une vie Et puis le lendemain, toutes mes bonnes résolutions s'évaporent. Je redeviens l'assistée de service, cloîtrée chez moi, figée par l'angoisse. Je ne sors pas de chez moi par peur du monde extérieur. Mais mon pire ennemi, n'est-ce pas moi-même Les pires scénarios, c'est moi qui les fabrique dans ma tête et je m'y accroche. Ne vous avais-je pas prévenu La guérison n'est pas linéaire. On met en place plein de choses, mais un matin on se réveille et on en apprend encore sur son mode de fonctionnement. Et là, je viens de comprendre que malgré mon envie de guérir, cette guérison me fait peur. Mais hors de question de baisser les bras, toutes les occasions sont bonnes pour tenter de nouvelles choses. En me baladant dans une librairie, accompagnée bien sûr, on n'en est pas encore à l'étape solo, je suis tombée sur un BULLET journal. Au cas où il y aurait des personnes qui ne savent pas ce qu'est un BULLET journal, c'est un carnet. Un mélange entre agenda, journal intime et to-do list, avec des petits symboles simples pour s'y retrouver, des puces, des flèches, des croix, permettant de structurer ses pensées, ses tâches et ses objectifs. Et là, j'ai eu un déclic. Peut-être que c'est ce qu'il me manquait. Un outil pour transformer toutes mes réflexions en actions concrètes, pour sortir du mental et aller vers du tangible, structurer toute cette théorie que j'accumule et la transformer en action concrète. Alors, est-ce que ça va m'aider ? Est-ce que ce sera le déclencheur ? Je n'en sais rien. Mais j'ai envie d'y croire. Affaire à suivre au prochain épisode. Pour le moment, je vous laisse histoire d'aller un peu profiter du magnifique soleil que nous avons aujourd'hui. Merci d'avoir écouté cet épisode. Si ça vous a parlé, n'hésitez pas à laisser un commentaire. à laisser une note ou à vous abonner. Ça m'encourage énormément à continuer ce partage avec vous. J'espère que vous aussi, vous profitez du soleil et on se retrouve très vite pour un prochain épisode du Journal d'une agoraphobe.