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Le journal d’une agoraphobe

Les urgences sont elles formées à accueillir une personne qui vient de faire une attaque de panique ?

Les urgences sont elles formées à accueillir une personne qui vient de faire une attaque de panique ?

11min |26/02/2024
Play
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Description

Ignorant les symptômes d'une crise d'angoisse, j’ai d’abord cru à une crise cardiaque ou un AVC, j’ai donc foncé aux urgences. L’épisode explore le manque de sensibilisation et d’information autour des attaques de panique, et comment cela a influencé l’évolution de mon agoraphobie.

Les grandes étapes de cet épisode :

  1. Mon premier réflexe : une consultation aux urgences

    • Suite à une attaque de panique intense, je décide de me rendre à la permanence médicale d’urgence, pensant à un problème grave de santé physique.

    • Le médecin de garde, après une rapide consultation de cinq minutes, me prescrit des benzodiazépines sans me donner plus d’explications.

  2. La découverte sur Google

    • Désemparée, je cherche des réponses en ligne et découvre que les benzodiazépines (Lexomil) sont utilisées pour gérer l’anxiété, mais qu’elles ne traitent pas la cause.

    • Je comprends qu’une consultation chez un psychologue est nécessaire, mais qu’il me faudra attendre plusieurs semaines avant de pouvoir en voir un.

  3. Le manque d’information et ses conséquences

    • Cette période d’attente a renforcé ma peur de sortir seule et a solidifié des stratégies d’évitement qui ont contribué au développement de mon agoraphobie.

    • Je pose la question : pourquoi les médecins ne prennent-ils pas le temps d’expliquer la nature de ces crises aux patients, ou de fournir une brochure pédagogique ?

  4. Un témoignage pour sensibiliser

    • Des années plus tard, je réalise que cette expérience aurait pu être différente si j’avais eu accès à une information claire et rassurante dès le départ.

    • Je partage aussi l’histoire d’un collègue qui a vécu une situation similaire, pour montrer que ce manque de prise en charge claire persiste encore aujourd’hui.

La leçon clé : l'importance d'informer les patients

  • Les attaques de panique sont fréquentes et, si elles sont mal comprises, elles peuvent mener à des comportements d’évitement qui aggravent la situation. Une meilleure information pourrait permettre aux patients de mieux comprendre ce qu’ils traversent et de réagir de manière plus appropriée.

Anecdote : Mon expérience et celle d'un collègue

  • Je compare ma situation à celle d’un collègue qui, malgré des crises répétées, n’a jamais reçu de diagnostic clair ni d’explication. Cela démontre un manque de sensibilisation persistante dans le domaine médical, même aujourd’hui.

Conclusion :

Il est crucial que les patients reçoivent des informations claires lorsqu’ils vivent des attaques de panique, pour éviter de tomber dans un cycle d’évitement et d’aggravation de leurs symptômes. Une meilleure collaboration entre les professionnels de santé et les patients est nécessaire.

Soutenez ce podcast gratuitement :

  • Si cet épisode vous a aidé ou vous a plu, n’hésitez pas à le partager, le noter et le commenter. Ces actions aident d’autres personnes à découvrir le podcast. Abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur ce troisième épisode du Journal d'une agoraphobe, un podcast pour vous, anxieux, accompagnants d'anxieux, et mesdames, messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d'ancienne agoraphobe. En témoignant, j'espère vous faire bénéficier de l'expérience de quelqu'un qui a essuyé un certain nombre de plâtres, genre les relations avec le corps médical, les relations avec le corps paramédical, je ne prétends pas du tout soigner. Ce n'est ni ma formation, ni mon métier. J'espère juste que mon humble expérience apporte d'une part quelques pistes pour un certain nombre d'entre vous et qu'elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes. La semaine dernière, nous avons parlé de ma première grosse attaque de panique, celle qui m'a enfin fait prendre conscience qu'il y avait un problème. Ceci dit, je n'ai pas compris de suite que le problème pouvait être de l'ordre de la santé mentale. Au premier abord, j'imaginais plutôt la crise cardiaque ou l'AVC. C'est donc de manière naturelle que je décide de me rendre à la permanence médicale d'urgence. Je vous l'accorde, ce n'est pas forcément le lieu adéquates. Mais en plein mois d'août, un dimanche, en début de soirée, les options sont assez restreintes. Je suis un peu plus calme, j'ai enfin arrêté de pleurer et je suis donc en mesure d'expliquer de manière rationnelle aux médecins que j'ai en face de moi la scène du portail, des poubelles et des larves. En préparant cet épisode de podcast, je me dis que c'est quand même dingue. Tous les signes étaient là. L'angoisse, les pleurs, rien qui ne ressemble à un AVC ou à une crise cardiaque. Avec du recul, j'ai du mal à comprendre comment j'ai pensé à une crise cardiaque ou à un AVC. En fait, non, je comprends très bien comment j'ai pensé à une crise cardiaque ou à un AVC. J'étais totalement ignorante des phénomènes d'attaque de panique ou de crise d'angoisse. C'est pour ça, parlons-en, ça dégorgera peut-être un peu les urgences. Celle qui a compris de suite que le problème était davantage d'ordre psychologique, c'est la toubib qui était de garde ce jour-là. Elle me regarde avec ce que j'interprète comme un air dépité, ne dit rien, ne m'ausculte même pas, prend son ordonnancier et écrit. Elle me tend une ordonnance, ma carte vitale, et me dit ça fera 70 euros Je recommence la scène dans le cabinet de la doctoresse. Je n'ai pas l'intention de vous jouer la scène en mode accéléré. Je n'exagère pas. Cela s'est vraiment passé comme ça. En cinq minutes top chrono. Je rentre, je dis bonjour, je lui donne ma carte vitale, je lui explique les raisons de ma visite. Assez peu fière d'avoir fait une crise de larmes en allant jeter mes poubelles, je ne m'étends pas trop sur le sujet. Ça prend une minute, une minute et demie max. Elle ne prend pas la peine de m'ausculter et rédige directement une ordonnance avant de me rendre ma carte vitale et de réclamer son dû, c'est-à-dire 70 euros pour 5 minutes de consultation. Je sors donc de son cabinet 5 minutes pile poil après y être entrée, sans un début de réponse et une prescription d'un demi-caché de benzodiazépine matin, midi et soir pendant 15 jours. Sonnée par cette consultation, je souhaite tout de même comprendre ce qui est en train de m'arriver. Je le rappelle, nous sommes dimanche soir, en plein mois d'août. Ma seule option, c'est Google. L'ordonnance, qui a coûté 70 euros, est une ordonnance de benzodiazépine. Mon premier réflexe est donc de taper benzodiazépine dans Google. Pour ceux qui, comme moi, ne le savaient pas à l'époque, la benzodiazépine est... plus connue sous le nom de Lexomil. Du Lexomil, ça me parle un peu plus que benzodiazépine. C'est un nom que j'ai déjà entendu un certain nombre de fois. Cela constitue tout de même un sacré coup de massue. Heureusement que j'ai eu l'information après avoir pris la moitié d'un cachet. Cela m'a certainement aidé à encaisser le coup. Google est plus loquace que la doctoresse et me donne une définition de cette fameuse molécule de benzodiazépine. Je cite la définition : Les benzodiazépines sont des molécules généralement prescrites pour soulager l'anxiété, le stress ou l'insomnie. Si elles soulagent les symptômes, elles n'en traitent pas pour autant les causes. Les benzodiazépines ne traitent pas non plus une dépression. Fin de citation. Je comprends donc qu'en 5 minutes de consultation, le médecin n'a pas diagnostiqué de dépression. Bonne nouvelle. Pour le reste, il me semble bien que le message sous-jacent, c'est qu'une consultation chez un psychologue s'impose. Il ne me reste plus qu'à trouver un psychologue en plein mois d'août. Mission impossible. Il me faut attendre septembre. Pas grave, le Lexomil va m'aider à patienter. Des années plus tard, il est temps, pour moi, de pousser mon petit coup de gueule. Les attaques de panique sont des phénomènes connus des médecins. Ils en voient de manière régulière, d'autant plus s'ils travaillent dans une permanence médicale d'urgence ou aux urgences tout court. Pourquoi garder le secret et ne pas partager l'information avec le patient ? Pourquoi faire une ordonnance de tranquillisant sans expliquer au patient la nature de la prescription ? Fin du coup de gueule. Mais une question demeure tout de même. Les attaques de panique sont... tellement fréquentes, pourquoi ne pas distribuer une petite brochure pédagogique sur le sujet aux patients en cas de soupçon ? Une fois de plus, je ne souhaite pas faire preuve de lucidité a posteriori, mais je pense que dans mon cas, c'est une information qui m'aurait aidé à aborder le problème différemment. L'information en main, je n'aurais pas ruminé cette attaque de panique comme je l'ai ruminée pendant trois semaines. Les trois semaines nécessaires pour avoir un rendez-vous avec un psychologue. C'est durant ces trois semaines que, de peur de faire un nouveau malaise, je refusais de sortir de chez moi. C'est durant ces trois semaines que j'ai commencé à ancrer de manière profonde des stratégies d'évitement que j'ai mis par la suite des années à déconstruire. J'aimerais croire que c'était il y a des années et que les choses ont évolué depuis. Malheureusement, j'ai un petit doute fondé sur l'expérience d'un collègue de travail anxieux de nature. Il était en train de travailler lorsqu'il a été pris, d'après ses mots, de tachycardie. La scène était assez impressionnante et inquiétante pour qu'avec tous les membres du bureau présents ce jour-là, nous décidions d'appeler les pompiers. Les pompiers sont venus, l'ont emmené aux urgences où il a eu droit à une batterie de tests médicaux qui ne révèlent aucun problème médical. Il repart donc avec un arrêt maladie de trois jours pour se reposer et aucune explication. Tous les deux mois, il nous fait une petite crise. Nous n'appelons plus les pompiers. Il n'en reste pas moins qu'à ce jour, le corps médical ne lui a fourni aucune explication en ce qui concerne ces tachycardies régulières. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas médical, il ne faut pas en parler ? Je sais qu'aujourd'hui la prise en charge a évolué dans le bon sens. Il n'en reste pas moins que si vous êtes confronté à un docteur qui n'est ni psychologue ni psychiatre, le risque de rentrer chez vous sans réponse est grand. C'est une des raisons pour lesquelles je souhaite témoigner aujourd'hui, pour sensibiliser, pour informer, afin que cela n'arrive plus. Nous arrivons déjà à la fin de ce troisième épisode. Totalement ignorante de l'existence des attaques de panique, j'ai fait un autodiagnostic absurde d'AVC ou de crise cardiaque et j'ai foncé directement aux urgences médicales. Le problème, c'est que le problème n'était pas à purement parler médical et je suis rentrée chez moi malgré une prise de tranquillisant encore plus anxieuse. Je n'avais qu'une seule hantise, revivre une attaque de panique. La solution que j'ai trouvée afin de ne pas revivre ça, c'est de ne plus sortir de chez moi non accompagnée. Il m'a fallu trois semaines avant d'avoir un rendez-vous avec un psychologue. Durant ces trois semaines, j'ai ancré de manière extrêmement profonde une stratégie d'évitement dont j'ai mis des années à me débarrasser. J'ai évité de sortir de chez moi non accompagnée. Des années plus tard, je me pose toujours cette question. Si, aux urgences, au lieu de me donner du Lexomil, on m'avait expliqué de quoi je souffrais, est-ce que les choses auraient été si loin ? Je sais que la source du problème est antérieure à ce jour où j'ai fait cette grosse attaque de panique. Mais des fois, je me dis que si on m'avait expliqué ce qu'était une attaque de panique, que des centaines de milliers de personnes en sont atteintes tous les jours. Si on m'avait expliqué tout ça, et bien je me dis que les trois semaines qui ont précédé ma visite chez le psychologue n'auraient pas servi de tremplin à mon agoraphobie. C'est sur ces mots que je vous souhaite une excellente fin de journée et je vous dis à très vite dans un prochain épisode. Nous aborderons lors de ce quatrième épisode non plus ma première rencontre post-attaque de panique avec un docteur, mais avec un psychologue cette fois, sans suspense. Le contact a été plus chaleureux et plus humain. En parlant de chaleureux et d'humain, n'hésitez pas à noter cet épisode ou à le partager. Cerise sur le gâteau, laissez-moi un commentaire, cela me ferait extrêmement plaisir de vous lire.

Description

Ignorant les symptômes d'une crise d'angoisse, j’ai d’abord cru à une crise cardiaque ou un AVC, j’ai donc foncé aux urgences. L’épisode explore le manque de sensibilisation et d’information autour des attaques de panique, et comment cela a influencé l’évolution de mon agoraphobie.

Les grandes étapes de cet épisode :

  1. Mon premier réflexe : une consultation aux urgences

    • Suite à une attaque de panique intense, je décide de me rendre à la permanence médicale d’urgence, pensant à un problème grave de santé physique.

    • Le médecin de garde, après une rapide consultation de cinq minutes, me prescrit des benzodiazépines sans me donner plus d’explications.

  2. La découverte sur Google

    • Désemparée, je cherche des réponses en ligne et découvre que les benzodiazépines (Lexomil) sont utilisées pour gérer l’anxiété, mais qu’elles ne traitent pas la cause.

    • Je comprends qu’une consultation chez un psychologue est nécessaire, mais qu’il me faudra attendre plusieurs semaines avant de pouvoir en voir un.

  3. Le manque d’information et ses conséquences

    • Cette période d’attente a renforcé ma peur de sortir seule et a solidifié des stratégies d’évitement qui ont contribué au développement de mon agoraphobie.

    • Je pose la question : pourquoi les médecins ne prennent-ils pas le temps d’expliquer la nature de ces crises aux patients, ou de fournir une brochure pédagogique ?

  4. Un témoignage pour sensibiliser

    • Des années plus tard, je réalise que cette expérience aurait pu être différente si j’avais eu accès à une information claire et rassurante dès le départ.

    • Je partage aussi l’histoire d’un collègue qui a vécu une situation similaire, pour montrer que ce manque de prise en charge claire persiste encore aujourd’hui.

La leçon clé : l'importance d'informer les patients

  • Les attaques de panique sont fréquentes et, si elles sont mal comprises, elles peuvent mener à des comportements d’évitement qui aggravent la situation. Une meilleure information pourrait permettre aux patients de mieux comprendre ce qu’ils traversent et de réagir de manière plus appropriée.

Anecdote : Mon expérience et celle d'un collègue

  • Je compare ma situation à celle d’un collègue qui, malgré des crises répétées, n’a jamais reçu de diagnostic clair ni d’explication. Cela démontre un manque de sensibilisation persistante dans le domaine médical, même aujourd’hui.

Conclusion :

Il est crucial que les patients reçoivent des informations claires lorsqu’ils vivent des attaques de panique, pour éviter de tomber dans un cycle d’évitement et d’aggravation de leurs symptômes. Une meilleure collaboration entre les professionnels de santé et les patients est nécessaire.

Soutenez ce podcast gratuitement :

  • Si cet épisode vous a aidé ou vous a plu, n’hésitez pas à le partager, le noter et le commenter. Ces actions aident d’autres personnes à découvrir le podcast. Abonnez-vous pour ne rien manquer des prochains épisodes.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur ce troisième épisode du Journal d'une agoraphobe, un podcast pour vous, anxieux, accompagnants d'anxieux, et mesdames, messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d'ancienne agoraphobe. En témoignant, j'espère vous faire bénéficier de l'expérience de quelqu'un qui a essuyé un certain nombre de plâtres, genre les relations avec le corps médical, les relations avec le corps paramédical, je ne prétends pas du tout soigner. Ce n'est ni ma formation, ni mon métier. J'espère juste que mon humble expérience apporte d'une part quelques pistes pour un certain nombre d'entre vous et qu'elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes. La semaine dernière, nous avons parlé de ma première grosse attaque de panique, celle qui m'a enfin fait prendre conscience qu'il y avait un problème. Ceci dit, je n'ai pas compris de suite que le problème pouvait être de l'ordre de la santé mentale. Au premier abord, j'imaginais plutôt la crise cardiaque ou l'AVC. C'est donc de manière naturelle que je décide de me rendre à la permanence médicale d'urgence. Je vous l'accorde, ce n'est pas forcément le lieu adéquates. Mais en plein mois d'août, un dimanche, en début de soirée, les options sont assez restreintes. Je suis un peu plus calme, j'ai enfin arrêté de pleurer et je suis donc en mesure d'expliquer de manière rationnelle aux médecins que j'ai en face de moi la scène du portail, des poubelles et des larves. En préparant cet épisode de podcast, je me dis que c'est quand même dingue. Tous les signes étaient là. L'angoisse, les pleurs, rien qui ne ressemble à un AVC ou à une crise cardiaque. Avec du recul, j'ai du mal à comprendre comment j'ai pensé à une crise cardiaque ou à un AVC. En fait, non, je comprends très bien comment j'ai pensé à une crise cardiaque ou à un AVC. J'étais totalement ignorante des phénomènes d'attaque de panique ou de crise d'angoisse. C'est pour ça, parlons-en, ça dégorgera peut-être un peu les urgences. Celle qui a compris de suite que le problème était davantage d'ordre psychologique, c'est la toubib qui était de garde ce jour-là. Elle me regarde avec ce que j'interprète comme un air dépité, ne dit rien, ne m'ausculte même pas, prend son ordonnancier et écrit. Elle me tend une ordonnance, ma carte vitale, et me dit ça fera 70 euros Je recommence la scène dans le cabinet de la doctoresse. Je n'ai pas l'intention de vous jouer la scène en mode accéléré. Je n'exagère pas. Cela s'est vraiment passé comme ça. En cinq minutes top chrono. Je rentre, je dis bonjour, je lui donne ma carte vitale, je lui explique les raisons de ma visite. Assez peu fière d'avoir fait une crise de larmes en allant jeter mes poubelles, je ne m'étends pas trop sur le sujet. Ça prend une minute, une minute et demie max. Elle ne prend pas la peine de m'ausculter et rédige directement une ordonnance avant de me rendre ma carte vitale et de réclamer son dû, c'est-à-dire 70 euros pour 5 minutes de consultation. Je sors donc de son cabinet 5 minutes pile poil après y être entrée, sans un début de réponse et une prescription d'un demi-caché de benzodiazépine matin, midi et soir pendant 15 jours. Sonnée par cette consultation, je souhaite tout de même comprendre ce qui est en train de m'arriver. Je le rappelle, nous sommes dimanche soir, en plein mois d'août. Ma seule option, c'est Google. L'ordonnance, qui a coûté 70 euros, est une ordonnance de benzodiazépine. Mon premier réflexe est donc de taper benzodiazépine dans Google. Pour ceux qui, comme moi, ne le savaient pas à l'époque, la benzodiazépine est... plus connue sous le nom de Lexomil. Du Lexomil, ça me parle un peu plus que benzodiazépine. C'est un nom que j'ai déjà entendu un certain nombre de fois. Cela constitue tout de même un sacré coup de massue. Heureusement que j'ai eu l'information après avoir pris la moitié d'un cachet. Cela m'a certainement aidé à encaisser le coup. Google est plus loquace que la doctoresse et me donne une définition de cette fameuse molécule de benzodiazépine. Je cite la définition : Les benzodiazépines sont des molécules généralement prescrites pour soulager l'anxiété, le stress ou l'insomnie. Si elles soulagent les symptômes, elles n'en traitent pas pour autant les causes. Les benzodiazépines ne traitent pas non plus une dépression. Fin de citation. Je comprends donc qu'en 5 minutes de consultation, le médecin n'a pas diagnostiqué de dépression. Bonne nouvelle. Pour le reste, il me semble bien que le message sous-jacent, c'est qu'une consultation chez un psychologue s'impose. Il ne me reste plus qu'à trouver un psychologue en plein mois d'août. Mission impossible. Il me faut attendre septembre. Pas grave, le Lexomil va m'aider à patienter. Des années plus tard, il est temps, pour moi, de pousser mon petit coup de gueule. Les attaques de panique sont des phénomènes connus des médecins. Ils en voient de manière régulière, d'autant plus s'ils travaillent dans une permanence médicale d'urgence ou aux urgences tout court. Pourquoi garder le secret et ne pas partager l'information avec le patient ? Pourquoi faire une ordonnance de tranquillisant sans expliquer au patient la nature de la prescription ? Fin du coup de gueule. Mais une question demeure tout de même. Les attaques de panique sont... tellement fréquentes, pourquoi ne pas distribuer une petite brochure pédagogique sur le sujet aux patients en cas de soupçon ? Une fois de plus, je ne souhaite pas faire preuve de lucidité a posteriori, mais je pense que dans mon cas, c'est une information qui m'aurait aidé à aborder le problème différemment. L'information en main, je n'aurais pas ruminé cette attaque de panique comme je l'ai ruminée pendant trois semaines. Les trois semaines nécessaires pour avoir un rendez-vous avec un psychologue. C'est durant ces trois semaines que, de peur de faire un nouveau malaise, je refusais de sortir de chez moi. C'est durant ces trois semaines que j'ai commencé à ancrer de manière profonde des stratégies d'évitement que j'ai mis par la suite des années à déconstruire. J'aimerais croire que c'était il y a des années et que les choses ont évolué depuis. Malheureusement, j'ai un petit doute fondé sur l'expérience d'un collègue de travail anxieux de nature. Il était en train de travailler lorsqu'il a été pris, d'après ses mots, de tachycardie. La scène était assez impressionnante et inquiétante pour qu'avec tous les membres du bureau présents ce jour-là, nous décidions d'appeler les pompiers. Les pompiers sont venus, l'ont emmené aux urgences où il a eu droit à une batterie de tests médicaux qui ne révèlent aucun problème médical. Il repart donc avec un arrêt maladie de trois jours pour se reposer et aucune explication. Tous les deux mois, il nous fait une petite crise. Nous n'appelons plus les pompiers. Il n'en reste pas moins qu'à ce jour, le corps médical ne lui a fourni aucune explication en ce qui concerne ces tachycardies régulières. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas médical, il ne faut pas en parler ? Je sais qu'aujourd'hui la prise en charge a évolué dans le bon sens. Il n'en reste pas moins que si vous êtes confronté à un docteur qui n'est ni psychologue ni psychiatre, le risque de rentrer chez vous sans réponse est grand. C'est une des raisons pour lesquelles je souhaite témoigner aujourd'hui, pour sensibiliser, pour informer, afin que cela n'arrive plus. Nous arrivons déjà à la fin de ce troisième épisode. Totalement ignorante de l'existence des attaques de panique, j'ai fait un autodiagnostic absurde d'AVC ou de crise cardiaque et j'ai foncé directement aux urgences médicales. Le problème, c'est que le problème n'était pas à purement parler médical et je suis rentrée chez moi malgré une prise de tranquillisant encore plus anxieuse. Je n'avais qu'une seule hantise, revivre une attaque de panique. La solution que j'ai trouvée afin de ne pas revivre ça, c'est de ne plus sortir de chez moi non accompagnée. Il m'a fallu trois semaines avant d'avoir un rendez-vous avec un psychologue. Durant ces trois semaines, j'ai ancré de manière extrêmement profonde une stratégie d'évitement dont j'ai mis des années à me débarrasser. J'ai évité de sortir de chez moi non accompagnée. Des années plus tard, je me pose toujours cette question. Si, aux urgences, au lieu de me donner du Lexomil, on m'avait expliqué de quoi je souffrais, est-ce que les choses auraient été si loin ? Je sais que la source du problème est antérieure à ce jour où j'ai fait cette grosse attaque de panique. Mais des fois, je me dis que si on m'avait expliqué ce qu'était une attaque de panique, que des centaines de milliers de personnes en sont atteintes tous les jours. Si on m'avait expliqué tout ça, et bien je me dis que les trois semaines qui ont précédé ma visite chez le psychologue n'auraient pas servi de tremplin à mon agoraphobie. C'est sur ces mots que je vous souhaite une excellente fin de journée et je vous dis à très vite dans un prochain épisode. Nous aborderons lors de ce quatrième épisode non plus ma première rencontre post-attaque de panique avec un docteur, mais avec un psychologue cette fois, sans suspense. Le contact a été plus chaleureux et plus humain. En parlant de chaleureux et d'humain, n'hésitez pas à noter cet épisode ou à le partager. Cerise sur le gâteau, laissez-moi un commentaire, cela me ferait extrêmement plaisir de vous lire.

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Ignorant les symptômes d'une crise d'angoisse, j’ai d’abord cru à une crise cardiaque ou un AVC, j’ai donc foncé aux urgences. L’épisode explore le manque de sensibilisation et d’information autour des attaques de panique, et comment cela a influencé l’évolution de mon agoraphobie.

Les grandes étapes de cet épisode :

  1. Mon premier réflexe : une consultation aux urgences

    • Suite à une attaque de panique intense, je décide de me rendre à la permanence médicale d’urgence, pensant à un problème grave de santé physique.

    • Le médecin de garde, après une rapide consultation de cinq minutes, me prescrit des benzodiazépines sans me donner plus d’explications.

  2. La découverte sur Google

    • Désemparée, je cherche des réponses en ligne et découvre que les benzodiazépines (Lexomil) sont utilisées pour gérer l’anxiété, mais qu’elles ne traitent pas la cause.

    • Je comprends qu’une consultation chez un psychologue est nécessaire, mais qu’il me faudra attendre plusieurs semaines avant de pouvoir en voir un.

  3. Le manque d’information et ses conséquences

    • Cette période d’attente a renforcé ma peur de sortir seule et a solidifié des stratégies d’évitement qui ont contribué au développement de mon agoraphobie.

    • Je pose la question : pourquoi les médecins ne prennent-ils pas le temps d’expliquer la nature de ces crises aux patients, ou de fournir une brochure pédagogique ?

  4. Un témoignage pour sensibiliser

    • Des années plus tard, je réalise que cette expérience aurait pu être différente si j’avais eu accès à une information claire et rassurante dès le départ.

    • Je partage aussi l’histoire d’un collègue qui a vécu une situation similaire, pour montrer que ce manque de prise en charge claire persiste encore aujourd’hui.

La leçon clé : l'importance d'informer les patients

  • Les attaques de panique sont fréquentes et, si elles sont mal comprises, elles peuvent mener à des comportements d’évitement qui aggravent la situation. Une meilleure information pourrait permettre aux patients de mieux comprendre ce qu’ils traversent et de réagir de manière plus appropriée.

Anecdote : Mon expérience et celle d'un collègue

  • Je compare ma situation à celle d’un collègue qui, malgré des crises répétées, n’a jamais reçu de diagnostic clair ni d’explication. Cela démontre un manque de sensibilisation persistante dans le domaine médical, même aujourd’hui.

Conclusion :

Il est crucial que les patients reçoivent des informations claires lorsqu’ils vivent des attaques de panique, pour éviter de tomber dans un cycle d’évitement et d’aggravation de leurs symptômes. Une meilleure collaboration entre les professionnels de santé et les patients est nécessaire.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur ce troisième épisode du Journal d'une agoraphobe, un podcast pour vous, anxieux, accompagnants d'anxieux, et mesdames, messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d'ancienne agoraphobe. En témoignant, j'espère vous faire bénéficier de l'expérience de quelqu'un qui a essuyé un certain nombre de plâtres, genre les relations avec le corps médical, les relations avec le corps paramédical, je ne prétends pas du tout soigner. Ce n'est ni ma formation, ni mon métier. J'espère juste que mon humble expérience apporte d'une part quelques pistes pour un certain nombre d'entre vous et qu'elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes. La semaine dernière, nous avons parlé de ma première grosse attaque de panique, celle qui m'a enfin fait prendre conscience qu'il y avait un problème. Ceci dit, je n'ai pas compris de suite que le problème pouvait être de l'ordre de la santé mentale. Au premier abord, j'imaginais plutôt la crise cardiaque ou l'AVC. C'est donc de manière naturelle que je décide de me rendre à la permanence médicale d'urgence. Je vous l'accorde, ce n'est pas forcément le lieu adéquates. Mais en plein mois d'août, un dimanche, en début de soirée, les options sont assez restreintes. Je suis un peu plus calme, j'ai enfin arrêté de pleurer et je suis donc en mesure d'expliquer de manière rationnelle aux médecins que j'ai en face de moi la scène du portail, des poubelles et des larves. En préparant cet épisode de podcast, je me dis que c'est quand même dingue. Tous les signes étaient là. L'angoisse, les pleurs, rien qui ne ressemble à un AVC ou à une crise cardiaque. Avec du recul, j'ai du mal à comprendre comment j'ai pensé à une crise cardiaque ou à un AVC. En fait, non, je comprends très bien comment j'ai pensé à une crise cardiaque ou à un AVC. J'étais totalement ignorante des phénomènes d'attaque de panique ou de crise d'angoisse. C'est pour ça, parlons-en, ça dégorgera peut-être un peu les urgences. Celle qui a compris de suite que le problème était davantage d'ordre psychologique, c'est la toubib qui était de garde ce jour-là. Elle me regarde avec ce que j'interprète comme un air dépité, ne dit rien, ne m'ausculte même pas, prend son ordonnancier et écrit. Elle me tend une ordonnance, ma carte vitale, et me dit ça fera 70 euros Je recommence la scène dans le cabinet de la doctoresse. Je n'ai pas l'intention de vous jouer la scène en mode accéléré. Je n'exagère pas. Cela s'est vraiment passé comme ça. En cinq minutes top chrono. Je rentre, je dis bonjour, je lui donne ma carte vitale, je lui explique les raisons de ma visite. Assez peu fière d'avoir fait une crise de larmes en allant jeter mes poubelles, je ne m'étends pas trop sur le sujet. Ça prend une minute, une minute et demie max. Elle ne prend pas la peine de m'ausculter et rédige directement une ordonnance avant de me rendre ma carte vitale et de réclamer son dû, c'est-à-dire 70 euros pour 5 minutes de consultation. Je sors donc de son cabinet 5 minutes pile poil après y être entrée, sans un début de réponse et une prescription d'un demi-caché de benzodiazépine matin, midi et soir pendant 15 jours. Sonnée par cette consultation, je souhaite tout de même comprendre ce qui est en train de m'arriver. Je le rappelle, nous sommes dimanche soir, en plein mois d'août. Ma seule option, c'est Google. L'ordonnance, qui a coûté 70 euros, est une ordonnance de benzodiazépine. Mon premier réflexe est donc de taper benzodiazépine dans Google. Pour ceux qui, comme moi, ne le savaient pas à l'époque, la benzodiazépine est... plus connue sous le nom de Lexomil. Du Lexomil, ça me parle un peu plus que benzodiazépine. C'est un nom que j'ai déjà entendu un certain nombre de fois. Cela constitue tout de même un sacré coup de massue. Heureusement que j'ai eu l'information après avoir pris la moitié d'un cachet. Cela m'a certainement aidé à encaisser le coup. Google est plus loquace que la doctoresse et me donne une définition de cette fameuse molécule de benzodiazépine. Je cite la définition : Les benzodiazépines sont des molécules généralement prescrites pour soulager l'anxiété, le stress ou l'insomnie. Si elles soulagent les symptômes, elles n'en traitent pas pour autant les causes. Les benzodiazépines ne traitent pas non plus une dépression. Fin de citation. Je comprends donc qu'en 5 minutes de consultation, le médecin n'a pas diagnostiqué de dépression. Bonne nouvelle. Pour le reste, il me semble bien que le message sous-jacent, c'est qu'une consultation chez un psychologue s'impose. Il ne me reste plus qu'à trouver un psychologue en plein mois d'août. Mission impossible. Il me faut attendre septembre. Pas grave, le Lexomil va m'aider à patienter. Des années plus tard, il est temps, pour moi, de pousser mon petit coup de gueule. Les attaques de panique sont des phénomènes connus des médecins. Ils en voient de manière régulière, d'autant plus s'ils travaillent dans une permanence médicale d'urgence ou aux urgences tout court. Pourquoi garder le secret et ne pas partager l'information avec le patient ? Pourquoi faire une ordonnance de tranquillisant sans expliquer au patient la nature de la prescription ? Fin du coup de gueule. Mais une question demeure tout de même. Les attaques de panique sont... tellement fréquentes, pourquoi ne pas distribuer une petite brochure pédagogique sur le sujet aux patients en cas de soupçon ? Une fois de plus, je ne souhaite pas faire preuve de lucidité a posteriori, mais je pense que dans mon cas, c'est une information qui m'aurait aidé à aborder le problème différemment. L'information en main, je n'aurais pas ruminé cette attaque de panique comme je l'ai ruminée pendant trois semaines. Les trois semaines nécessaires pour avoir un rendez-vous avec un psychologue. C'est durant ces trois semaines que, de peur de faire un nouveau malaise, je refusais de sortir de chez moi. C'est durant ces trois semaines que j'ai commencé à ancrer de manière profonde des stratégies d'évitement que j'ai mis par la suite des années à déconstruire. J'aimerais croire que c'était il y a des années et que les choses ont évolué depuis. Malheureusement, j'ai un petit doute fondé sur l'expérience d'un collègue de travail anxieux de nature. Il était en train de travailler lorsqu'il a été pris, d'après ses mots, de tachycardie. La scène était assez impressionnante et inquiétante pour qu'avec tous les membres du bureau présents ce jour-là, nous décidions d'appeler les pompiers. Les pompiers sont venus, l'ont emmené aux urgences où il a eu droit à une batterie de tests médicaux qui ne révèlent aucun problème médical. Il repart donc avec un arrêt maladie de trois jours pour se reposer et aucune explication. Tous les deux mois, il nous fait une petite crise. Nous n'appelons plus les pompiers. Il n'en reste pas moins qu'à ce jour, le corps médical ne lui a fourni aucune explication en ce qui concerne ces tachycardies régulières. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas médical, il ne faut pas en parler ? Je sais qu'aujourd'hui la prise en charge a évolué dans le bon sens. Il n'en reste pas moins que si vous êtes confronté à un docteur qui n'est ni psychologue ni psychiatre, le risque de rentrer chez vous sans réponse est grand. C'est une des raisons pour lesquelles je souhaite témoigner aujourd'hui, pour sensibiliser, pour informer, afin que cela n'arrive plus. Nous arrivons déjà à la fin de ce troisième épisode. Totalement ignorante de l'existence des attaques de panique, j'ai fait un autodiagnostic absurde d'AVC ou de crise cardiaque et j'ai foncé directement aux urgences médicales. Le problème, c'est que le problème n'était pas à purement parler médical et je suis rentrée chez moi malgré une prise de tranquillisant encore plus anxieuse. Je n'avais qu'une seule hantise, revivre une attaque de panique. La solution que j'ai trouvée afin de ne pas revivre ça, c'est de ne plus sortir de chez moi non accompagnée. Il m'a fallu trois semaines avant d'avoir un rendez-vous avec un psychologue. Durant ces trois semaines, j'ai ancré de manière extrêmement profonde une stratégie d'évitement dont j'ai mis des années à me débarrasser. J'ai évité de sortir de chez moi non accompagnée. Des années plus tard, je me pose toujours cette question. Si, aux urgences, au lieu de me donner du Lexomil, on m'avait expliqué de quoi je souffrais, est-ce que les choses auraient été si loin ? Je sais que la source du problème est antérieure à ce jour où j'ai fait cette grosse attaque de panique. Mais des fois, je me dis que si on m'avait expliqué ce qu'était une attaque de panique, que des centaines de milliers de personnes en sont atteintes tous les jours. Si on m'avait expliqué tout ça, et bien je me dis que les trois semaines qui ont précédé ma visite chez le psychologue n'auraient pas servi de tremplin à mon agoraphobie. C'est sur ces mots que je vous souhaite une excellente fin de journée et je vous dis à très vite dans un prochain épisode. Nous aborderons lors de ce quatrième épisode non plus ma première rencontre post-attaque de panique avec un docteur, mais avec un psychologue cette fois, sans suspense. Le contact a été plus chaleureux et plus humain. En parlant de chaleureux et d'humain, n'hésitez pas à noter cet épisode ou à le partager. Cerise sur le gâteau, laissez-moi un commentaire, cela me ferait extrêmement plaisir de vous lire.

Description

Ignorant les symptômes d'une crise d'angoisse, j’ai d’abord cru à une crise cardiaque ou un AVC, j’ai donc foncé aux urgences. L’épisode explore le manque de sensibilisation et d’information autour des attaques de panique, et comment cela a influencé l’évolution de mon agoraphobie.

Les grandes étapes de cet épisode :

  1. Mon premier réflexe : une consultation aux urgences

    • Suite à une attaque de panique intense, je décide de me rendre à la permanence médicale d’urgence, pensant à un problème grave de santé physique.

    • Le médecin de garde, après une rapide consultation de cinq minutes, me prescrit des benzodiazépines sans me donner plus d’explications.

  2. La découverte sur Google

    • Désemparée, je cherche des réponses en ligne et découvre que les benzodiazépines (Lexomil) sont utilisées pour gérer l’anxiété, mais qu’elles ne traitent pas la cause.

    • Je comprends qu’une consultation chez un psychologue est nécessaire, mais qu’il me faudra attendre plusieurs semaines avant de pouvoir en voir un.

  3. Le manque d’information et ses conséquences

    • Cette période d’attente a renforcé ma peur de sortir seule et a solidifié des stratégies d’évitement qui ont contribué au développement de mon agoraphobie.

    • Je pose la question : pourquoi les médecins ne prennent-ils pas le temps d’expliquer la nature de ces crises aux patients, ou de fournir une brochure pédagogique ?

  4. Un témoignage pour sensibiliser

    • Des années plus tard, je réalise que cette expérience aurait pu être différente si j’avais eu accès à une information claire et rassurante dès le départ.

    • Je partage aussi l’histoire d’un collègue qui a vécu une situation similaire, pour montrer que ce manque de prise en charge claire persiste encore aujourd’hui.

La leçon clé : l'importance d'informer les patients

  • Les attaques de panique sont fréquentes et, si elles sont mal comprises, elles peuvent mener à des comportements d’évitement qui aggravent la situation. Une meilleure information pourrait permettre aux patients de mieux comprendre ce qu’ils traversent et de réagir de manière plus appropriée.

Anecdote : Mon expérience et celle d'un collègue

  • Je compare ma situation à celle d’un collègue qui, malgré des crises répétées, n’a jamais reçu de diagnostic clair ni d’explication. Cela démontre un manque de sensibilisation persistante dans le domaine médical, même aujourd’hui.

Conclusion :

Il est crucial que les patients reçoivent des informations claires lorsqu’ils vivent des attaques de panique, pour éviter de tomber dans un cycle d’évitement et d’aggravation de leurs symptômes. Une meilleure collaboration entre les professionnels de santé et les patients est nécessaire.

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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur ce troisième épisode du Journal d'une agoraphobe, un podcast pour vous, anxieux, accompagnants d'anxieux, et mesdames, messieurs les psychologues ou psychologues en devenir. Je témoigne pour vous de mon expérience d'ancienne agoraphobe. En témoignant, j'espère vous faire bénéficier de l'expérience de quelqu'un qui a essuyé un certain nombre de plâtres, genre les relations avec le corps médical, les relations avec le corps paramédical, je ne prétends pas du tout soigner. Ce n'est ni ma formation, ni mon métier. J'espère juste que mon humble expérience apporte d'une part quelques pistes pour un certain nombre d'entre vous et qu'elle contribue à une certaine libération de la parole sur un sujet qui stigmatise bien trop de personnes. La semaine dernière, nous avons parlé de ma première grosse attaque de panique, celle qui m'a enfin fait prendre conscience qu'il y avait un problème. Ceci dit, je n'ai pas compris de suite que le problème pouvait être de l'ordre de la santé mentale. Au premier abord, j'imaginais plutôt la crise cardiaque ou l'AVC. C'est donc de manière naturelle que je décide de me rendre à la permanence médicale d'urgence. Je vous l'accorde, ce n'est pas forcément le lieu adéquates. Mais en plein mois d'août, un dimanche, en début de soirée, les options sont assez restreintes. Je suis un peu plus calme, j'ai enfin arrêté de pleurer et je suis donc en mesure d'expliquer de manière rationnelle aux médecins que j'ai en face de moi la scène du portail, des poubelles et des larves. En préparant cet épisode de podcast, je me dis que c'est quand même dingue. Tous les signes étaient là. L'angoisse, les pleurs, rien qui ne ressemble à un AVC ou à une crise cardiaque. Avec du recul, j'ai du mal à comprendre comment j'ai pensé à une crise cardiaque ou à un AVC. En fait, non, je comprends très bien comment j'ai pensé à une crise cardiaque ou à un AVC. J'étais totalement ignorante des phénomènes d'attaque de panique ou de crise d'angoisse. C'est pour ça, parlons-en, ça dégorgera peut-être un peu les urgences. Celle qui a compris de suite que le problème était davantage d'ordre psychologique, c'est la toubib qui était de garde ce jour-là. Elle me regarde avec ce que j'interprète comme un air dépité, ne dit rien, ne m'ausculte même pas, prend son ordonnancier et écrit. Elle me tend une ordonnance, ma carte vitale, et me dit ça fera 70 euros Je recommence la scène dans le cabinet de la doctoresse. Je n'ai pas l'intention de vous jouer la scène en mode accéléré. Je n'exagère pas. Cela s'est vraiment passé comme ça. En cinq minutes top chrono. Je rentre, je dis bonjour, je lui donne ma carte vitale, je lui explique les raisons de ma visite. Assez peu fière d'avoir fait une crise de larmes en allant jeter mes poubelles, je ne m'étends pas trop sur le sujet. Ça prend une minute, une minute et demie max. Elle ne prend pas la peine de m'ausculter et rédige directement une ordonnance avant de me rendre ma carte vitale et de réclamer son dû, c'est-à-dire 70 euros pour 5 minutes de consultation. Je sors donc de son cabinet 5 minutes pile poil après y être entrée, sans un début de réponse et une prescription d'un demi-caché de benzodiazépine matin, midi et soir pendant 15 jours. Sonnée par cette consultation, je souhaite tout de même comprendre ce qui est en train de m'arriver. Je le rappelle, nous sommes dimanche soir, en plein mois d'août. Ma seule option, c'est Google. L'ordonnance, qui a coûté 70 euros, est une ordonnance de benzodiazépine. Mon premier réflexe est donc de taper benzodiazépine dans Google. Pour ceux qui, comme moi, ne le savaient pas à l'époque, la benzodiazépine est... plus connue sous le nom de Lexomil. Du Lexomil, ça me parle un peu plus que benzodiazépine. C'est un nom que j'ai déjà entendu un certain nombre de fois. Cela constitue tout de même un sacré coup de massue. Heureusement que j'ai eu l'information après avoir pris la moitié d'un cachet. Cela m'a certainement aidé à encaisser le coup. Google est plus loquace que la doctoresse et me donne une définition de cette fameuse molécule de benzodiazépine. Je cite la définition : Les benzodiazépines sont des molécules généralement prescrites pour soulager l'anxiété, le stress ou l'insomnie. Si elles soulagent les symptômes, elles n'en traitent pas pour autant les causes. Les benzodiazépines ne traitent pas non plus une dépression. Fin de citation. Je comprends donc qu'en 5 minutes de consultation, le médecin n'a pas diagnostiqué de dépression. Bonne nouvelle. Pour le reste, il me semble bien que le message sous-jacent, c'est qu'une consultation chez un psychologue s'impose. Il ne me reste plus qu'à trouver un psychologue en plein mois d'août. Mission impossible. Il me faut attendre septembre. Pas grave, le Lexomil va m'aider à patienter. Des années plus tard, il est temps, pour moi, de pousser mon petit coup de gueule. Les attaques de panique sont des phénomènes connus des médecins. Ils en voient de manière régulière, d'autant plus s'ils travaillent dans une permanence médicale d'urgence ou aux urgences tout court. Pourquoi garder le secret et ne pas partager l'information avec le patient ? Pourquoi faire une ordonnance de tranquillisant sans expliquer au patient la nature de la prescription ? Fin du coup de gueule. Mais une question demeure tout de même. Les attaques de panique sont... tellement fréquentes, pourquoi ne pas distribuer une petite brochure pédagogique sur le sujet aux patients en cas de soupçon ? Une fois de plus, je ne souhaite pas faire preuve de lucidité a posteriori, mais je pense que dans mon cas, c'est une information qui m'aurait aidé à aborder le problème différemment. L'information en main, je n'aurais pas ruminé cette attaque de panique comme je l'ai ruminée pendant trois semaines. Les trois semaines nécessaires pour avoir un rendez-vous avec un psychologue. C'est durant ces trois semaines que, de peur de faire un nouveau malaise, je refusais de sortir de chez moi. C'est durant ces trois semaines que j'ai commencé à ancrer de manière profonde des stratégies d'évitement que j'ai mis par la suite des années à déconstruire. J'aimerais croire que c'était il y a des années et que les choses ont évolué depuis. Malheureusement, j'ai un petit doute fondé sur l'expérience d'un collègue de travail anxieux de nature. Il était en train de travailler lorsqu'il a été pris, d'après ses mots, de tachycardie. La scène était assez impressionnante et inquiétante pour qu'avec tous les membres du bureau présents ce jour-là, nous décidions d'appeler les pompiers. Les pompiers sont venus, l'ont emmené aux urgences où il a eu droit à une batterie de tests médicaux qui ne révèlent aucun problème médical. Il repart donc avec un arrêt maladie de trois jours pour se reposer et aucune explication. Tous les deux mois, il nous fait une petite crise. Nous n'appelons plus les pompiers. Il n'en reste pas moins qu'à ce jour, le corps médical ne lui a fourni aucune explication en ce qui concerne ces tachycardies régulières. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas médical, il ne faut pas en parler ? Je sais qu'aujourd'hui la prise en charge a évolué dans le bon sens. Il n'en reste pas moins que si vous êtes confronté à un docteur qui n'est ni psychologue ni psychiatre, le risque de rentrer chez vous sans réponse est grand. C'est une des raisons pour lesquelles je souhaite témoigner aujourd'hui, pour sensibiliser, pour informer, afin que cela n'arrive plus. Nous arrivons déjà à la fin de ce troisième épisode. Totalement ignorante de l'existence des attaques de panique, j'ai fait un autodiagnostic absurde d'AVC ou de crise cardiaque et j'ai foncé directement aux urgences médicales. Le problème, c'est que le problème n'était pas à purement parler médical et je suis rentrée chez moi malgré une prise de tranquillisant encore plus anxieuse. Je n'avais qu'une seule hantise, revivre une attaque de panique. La solution que j'ai trouvée afin de ne pas revivre ça, c'est de ne plus sortir de chez moi non accompagnée. Il m'a fallu trois semaines avant d'avoir un rendez-vous avec un psychologue. Durant ces trois semaines, j'ai ancré de manière extrêmement profonde une stratégie d'évitement dont j'ai mis des années à me débarrasser. J'ai évité de sortir de chez moi non accompagnée. Des années plus tard, je me pose toujours cette question. Si, aux urgences, au lieu de me donner du Lexomil, on m'avait expliqué de quoi je souffrais, est-ce que les choses auraient été si loin ? Je sais que la source du problème est antérieure à ce jour où j'ai fait cette grosse attaque de panique. Mais des fois, je me dis que si on m'avait expliqué ce qu'était une attaque de panique, que des centaines de milliers de personnes en sont atteintes tous les jours. Si on m'avait expliqué tout ça, et bien je me dis que les trois semaines qui ont précédé ma visite chez le psychologue n'auraient pas servi de tremplin à mon agoraphobie. C'est sur ces mots que je vous souhaite une excellente fin de journée et je vous dis à très vite dans un prochain épisode. Nous aborderons lors de ce quatrième épisode non plus ma première rencontre post-attaque de panique avec un docteur, mais avec un psychologue cette fois, sans suspense. Le contact a été plus chaleureux et plus humain. En parlant de chaleureux et d'humain, n'hésitez pas à noter cet épisode ou à le partager. Cerise sur le gâteau, laissez-moi un commentaire, cela me ferait extrêmement plaisir de vous lire.

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