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Les Afters de la Transformation

#126 Hub One : l’innovation digitale au service des aéroports

#126 Hub One : l’innovation digitale au service des aéroports

40min |30/09/2025
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#126 Hub One : l’innovation digitale au service des aéroports

#126 Hub One : l’innovation digitale au service des aéroports

40min |30/09/2025
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Description

Comment concilier fluidité, sécurité et expérience passager dans un secteur aussi exigeant que l’aéroportuaire ?
Dans cet épisode des Afters de la Transformation, Jean-Sébastien Mackiewicz partage la vision d'Hub One : une transformation digitale pensée pour répondre aux nouveaux défis des aéroports et accompagner les mutations profondes du secteur.


Un parcours marqué par l’innovation
Jean-Sébastien Mackiewicz revient sur son expérience et sur les étapes qui l’ont conduit à piloter les solutions aéroportuaires de Hub One.

Les enjeux actuels de l’aéroportuaire
Sécurité, efficacité opérationnelle, attente des passagers : un environnement complexe où chaque innovation doit être robuste et pérenne.

La transformation digitale comme levier clé
Comment HubOne développe et intègre des solutions technologiques (connectivité, data, outils collaboratifs) pour améliorer la performance des plateformes aéroportuaires.

Expérience passager et innovation de service
Zoom sur la manière dont le digital permet de simplifier les parcours, d’améliorer la satisfaction et de répondre aux nouvelles attentes de fluidité et de personnalisation.

Regard vers l’avenir
Jean-Sébastien Mackiewicz partage sa vision des grandes tendances qui redessineront le secteur aérien dans les années à venir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les Afters de la Transformation, un podcast adéquat de ci qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Aujourd'hui, on regarde le numérique qui s'infiltre partout, dans nos villes, nos entreprises, nos vies. Mais il existe un lieu, à la fois hyper réglementé, technique et humain, où cette transformation prend une dimension singulière. L'aéroport, entre flux de passagers, frais de sécurité et maintenance, Comment faire dialoguer tous les acteurs grâce à la donnée ? Aujourd'hui, nous recevons un acteur clé de cette révolution silencieuse, porté depuis le cœur du groupe ADP. J'ai le plaisir d'accueillir Jean-Sébastien Maciewicz, qui est le directeur des solutions aéros chez HubOne et également directeur général de HubOne Data Trust, que nous allons découvrir tout à l'heure. Depuis plus de 20 ans, vous accompagnez sa transformation et vous êtes aujourd'hui à l'origine d'un projet ambitieux, HubOne Data Trust, une place de marché de la donnée aéroportuaire soutenue par la Caisse des dépôts. Entre enjeux de gouvernance, d'adoption, de souveraineté, de scalabilité, ce projet réinvente les codes de la tech. Tout un programme. Bienvenue Jean-Sébastien.

  • Speaker #1

    Bonjour, ravi d'être là.

  • Speaker #0

    On est très heureux de vous accueillir et de rentrer dans les coulisses du monde aéroportuaire. Alors pas que, on va voir qu'on va aussi sortir un petit peu de l'aéroportuaire, mais c'est quand même le cœur du projet. Et on est toujours fasciné par ce monde-là et voir ce qui se passe derrière toute l'expérience passager qu'on peut expérimenter. Alors vous, vous avez rejoint HubOne dès 2001, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    D'accord. Qu'est-ce qui vous a amené dans votre parcours à rejoindre UpOne ?

  • Speaker #1

    J'ai un parcours commercial dans les télécoms. J'ai commencé chez ce qu'on appelait encore France Télécom en apprentissage, en faisant plusieurs missions auprès de clients professionnels et entreprises, dans un moment de grand bouleversement pour les opérateurs télécoms, puisque c'était à la fois l'ouverture du marché à la concurrence, 1998, et également l'émergence d'Internet et du mobile. Donc, c'était un moment foisonnant et passionnant. Et effectivement, en 2001, il y a eu une petite annonce assez surprenante de la recherche d'un responsable grand compte dans les télécoms pour Aéroports de Paris. Et en fait, on ignorait dans le milieu télécom qu'il y avait un petit opérateur qui était historiquement inséré dans Aéroports de Paris et qui est devenu donc en 2001 ADP Télécom, puis HubOne.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors quelle place occupe UpOne aujourd'hui dans cet écosystème d'ADP ?

  • Speaker #1

    Alors UpOne a aujourd'hui grandi. Dans l'écosystème d'ADP, nous sommes l'opérateur spécialisé du monde aéroportuaire en couvrant de l'intégralité des produits télécom qui peuvent exister, à la fois la téléphonie, l'internet, la 4G pro. On y reviendra, la data et les solutions aéroportuaires, donc des solutions vraiment IT destinées au monde aéroportuaire. Mais aujourd'hui, nous sommes aussi un opérateur national en B2B et puis un opérateur en traçabilité et en cybersécurité.

  • Speaker #0

    Alors, c'est quand même un acteur bien implanté. On peut donner quelques chiffres pour se donner une idée de l'importance. C'est 170 millions de chiffres d'affaires, c'est bien ça ? Oui. Plus de 600 collaborateurs. C'est ça. Et avec 5 000 clients B2B en France.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et pas que dans l'aéroportuaire.

  • Speaker #1

    Et pas que. On a à peu près 1 500 clients dans l'aéroportuaire. L'aéroportuaire est vraiment notre ADN. et... A la fois marque le fait que nous sommes un acteur très impliqué dans les opérations. Un aéroport, les opérations y sont clés. Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nos produits qui sont maintenant parfois dans les télécoms des produits assez banalisés, la téléphonie, l'internet, on l'obtient de beaucoup d'opérateurs, sous beaucoup de formes, avec des prix qui vont beaucoup baisser. Mais ce qui compte, c'est d'être présent au bon moment et au bon endroit pour nos clients, intervenir lorsqu'il y a un incident, pour qu'à aucun moment un incident télécom soit à l'origine d'un retard avion. C'est à peu près notre mantra.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc c'est ça qui façonne votre approche technologique. C'est vraiment l'expérience passager et la continuité opérationnelle du monde aéroportuaire.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Super. Comment vous définiriez le positionnement de UpOne ? Vous êtes plutôt un opérateur télécom, une ESN spécialisée ? Comment vous vous placez ?

  • Speaker #1

    On est à la fois opérateur, intégrateur et acteur de la cybersécurité. C'est une palette très large d'offres, de services, qui correspond aussi aux besoins très spécifiques du monde aéroportuaire. On a en face de nous des acteurs qu'on appelle les prestataires de l'aéroport ou les assistants aéroportuaires, qui sont en fait des sous-traitants des compagnies aériennes de l'autorité aéroportuaire de l'aéroport lui-même. C'est eux qui représentent le plus gros des emplois sur Roissy. Il faut par exemple savoir que sur Roissy, il y a à peu près 150 000 personnes qui travaillent directement ou indirectement. C'est une ville dans la ville. C'est une ville dans la ville, voilà. Et finalement, dans ces 150 000 personnes, il n'y en a que 6 000 qui sont directement employés d'aéroports de Paris et quelques dizaines de milliers dans les compagnies aériennes. Donc le gros des troupes, ce sont des prestataires et des assistants. Et ce sont des entreprises qui ont finalement en interne assez peu de compétences en termes de technologie, de télécom, donc qui ont besoin d'être très accompagnées. Et accompagnées de façon... large et sur une palette large d'offres et de produits.

  • Speaker #0

    Alors comment on fait justement pour faire évoluer une entreprise technologique dans un environnement qui est ultra normé et avec des métiers qui ne sont pas forcément sensibles aujourd'hui à tous ces aspects-là de technologie ? Comment on fait pour pousser ?

  • Speaker #1

    Il faut garder et rester fort sur des technologies anciennes qui sont très présentes dans les process aéroportuaires et parfois certaines technologies qui... peuvent disparaître plus vite dans le marché télécom général, comme la DSL continue ou le cuivre continue d'être très utile dans nos métiers parce que desservent l'ensemble de l'aéroport jusque dans les sous-sols.

  • Speaker #0

    Là, ça serait trop complexe de remplacer ça.

  • Speaker #1

    On le remplace peu à peu, mais ça prend du temps et ça nécessite des investissements sur la durée et ça nécessite de l'accompagnement. Et en même temps, il y a beaucoup d'innovation dans ce milieu parce que c'est un milieu qui a besoin sans cesse. d'avoir des moyens de bien gérer ses opérations et de bien gérer ses contraintes.

  • Speaker #0

    D'accord, donc là il y a peut-être le grand écart au point de vue des compétences et des connaissances technologiques au sein de vos équipes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et finalement, on est un acteur télécom B2B qui a peut-être l'un des portefeuilles d'offres et de services les plus larges du marché, parce qu'il faut qu'on couvre des besoins extrêmement importants sur nos clients aéroportuaires.

  • Speaker #0

    D'accord. Historique et innovation.

  • Speaker #1

    Historique et innovation, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, si vous le voulez bien, on va parler de HubOne Data Trust, votre bébé. Peut-être que je vais aussi vous présenter avec vos mots, parce que je vais être certainement un peu maladroite.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors, ce projet, il est né d'abord d'une ambition que nous partageons au sein du groupe Aéroports de Paris et que HubOne accompagne à sa place, qui est d'aller vers la digitalisation de l'aéroport, de renforcer la digitalisation de cet aéroport. C'est ce qu'on a appelé à un moment le Smart Airport. La place... particulière d'Hub One, c'est que nous sommes extrêmement proches et connectés de tous les acteurs prestataires et assistants de l'aéroport, qui sont donc, comme je l'ai dit avant, le plus grand nombre des employés de l'aéroport et ceux qui sont le plus en contact avec les opérations et les passagers. Or, ces entreprises sont aujourd'hui, comme je l'ai aussi souligné, assez peu digitalisées. Donc, notre élan du début a été de leur proposer des applications pour gérer les opérations pour pour mieux mobiliser leurs ressources au bon moment et au bon endroit.

  • Speaker #0

    Donc là, plutôt de façon individuelle pour chaque prestataire.

  • Speaker #1

    Exactement. En tirant le fil de cette pelote, on s'est rendu compte qu'en fait, pour aller un peu plus loin dans cette digitalisation et avoir des applications plus efficaces, il fallait qu'il y ait un partage de la donnée. Parce que finalement, on est dans des opérations qui sont extrêmement séquentielles, qui peuvent concerner un nombre important d'opérateurs.

  • Speaker #0

    Avec beaucoup d'interdépendance.

  • Speaker #1

    Avec beaucoup d'interdépendance, exactement. Par exemple, si on prend un moyen courrier. Aujourd'hui, il y a à peu près une dizaine de prestataires qui vont intervenir dans un temps relativement court. On va parler d'une demi-heure, 45 minutes, et qui doivent, au même endroit, de façon colocalisée, gérer un certain nombre d'opérations de l'avion. Alors, on les imagine facilement, décharger les bagages, recharger les nouveaux bagages, parfois nettoyer, évidemment, la cabine de l'avion, faire peut-être une légère opération de maintenance, ou en tout cas vérifier que l'avion est prêt à décoller.

  • Speaker #0

    Donc juste à ce moment-là, on a peut-être déjà 10 prestataires qui sont autour de l'avion.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ces prestataires sont finalement assez aveugles des opérations des uns et des autres, ne savent pas exactement où en sont les autres. Et cela a pourtant un impact sur leur propre opération. Soit parce que leur opération ne peut débuter que si l'opération de leur partenaire est finie, soit parce que finalement, il y a un retard avion qu'ils ne connaissent pas. Et ils mobilisent des ressources pour essayer d'être absolument à l'heure sur le traitement, alors qu'ils pourraient avoir peut-être un battement de 10 minutes utile pour finir de traiter un autre avion par exemple. Donc l'un des moyens de régler ça, c'est d'échanger de la donnée. Et entre autres d'échanger, si je reprends l'exemple de cet avion, d'échanger de la donnée sur ce qu'on appelle le jalonnage. C'est-à-dire les opérations séquentiellement réalisées pour traiter un avion ou le passager. Donc au moment du Covid, puisqu'on a été quand même, l'industrie aéro portuaire a été extrêmement boudoulée, il y a quasiment eu absence de vol et un graphique qui a totalement chuté, alors très soutenu par les gouvernements, mais quand même un arrêt complet des opérations. Ça a été un moment pour nous assez décisif pour faire un point sur ce qui était vraiment important de faire évoluer en termes d'innovation. Et on a lancé ce projet avec le groupe Aéroports de Pays.

  • Speaker #0

    En plein Covid.

  • Speaker #1

    En plein Covid.

  • Speaker #0

    C'est sûr, vous n'êtes pas du tout le premier que je reçois à ce micro qui me dit que le Covid a été une opportunité d'innovation extraordinaire pour son entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Parce que d'abord, on a imaginé plein de choses technologiques qui étaient directement liées au Covid. Vous vous souvenez, on prenait la température par des caméras. C'est vrai,

  • Speaker #0

    ça a commencé par les aéroports, la propagation. Donc, vous étiez les premiers acteurs au cœur du...

  • Speaker #1

    Il y avait un certain nombre de contraintes qui obligeaient évidemment beaucoup... vérifier que les passagers qui arrivaient d'un autre pays n'étaient pas contaminants.

  • Speaker #0

    Votre responsabilité était majeure en fait. Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc, certaines technologies ont été imaginées à ce moment-là. Bon, la plupart ont totalement disparu aujourd'hui. Et tant mieux. Mais elles sont dans les captons. Au fur et à mesure qu'une grande pandémie puisse se reproduire. Mais c'est vrai que ça a été un moment assez, finalement, une opportunité, un moment assez incroyable pour repenser les choses et accélérer sur certains développements. Et donc, à la sortie du Covid, nous avons, avec le groupe Aéroports de Paris, au sein du groupe Aéroports de Paris, décidé de lancer ce projet, Hub One Data Trust, qui est donc une place de marché pour échanger la donnée aéroportuaire entre les acteurs opérationnels, afin qu'ils puissent chacun être plus efficaces dans leurs opérations.

  • Speaker #0

    Et alors là, vous arrivez à fédérer tous les opérateurs ou il fallait faire de la conquête au fur et à mesure ?

  • Speaker #1

    Alors non, c'est un travail de longue haleine, du temps. D'abord parce que quand on vient changer les process aéroportuaires, c'est toujours des opérations qui nécessitent beaucoup d'application au sens terrain du terme, c'est-à-dire qu'il faut vraiment comprendre comment les métiers fonctionnent. Et on a vite fait d'avoir de fausses idées sur le fonctionnement opérationnel de l'aéroport, même lorsqu'on y travaille, si on n'est pas directement sur le terrain. Donc il faut passer beaucoup de temps sur le terrain, auprès des équipes, pour comprendre quels sont leurs besoins, comment elles fonctionnent. Et finalement, un aéroport, on peut dire que c'est à la fois de la gestion des flux et de la gestion d'aléas. Gestion des flux qui est en plus avec les nouveautés, l'innovation qui peut arriver autour de l'IA. qui a priori est une matière assez idéale dans le cas d'un aéroport, parce que dans le cas d'un aéroport, on connaît le nombre de passagers qui vont venir et on sait à peu près à quel moment et on sait pourquoi y faire.

  • Speaker #0

    Oui, donc on peut planifier quand même. Il y a beaucoup d'anticipation dans notre affaire.

  • Speaker #1

    C'est presque plus facile que dans une gare, par exemple. Mais pour autant, la gestion des flux reste aujourd'hui encore assez artisanale et en tout cas pas partagée de la même façon par tous les acteurs de l'aéroport. Les compagnies aériennes ont une vision qui est celle du remplissage de leur avion. L'aéroport a une vision plutôt des points de contrôle et essaye de maîtriser aussi les flux dans ses zones commerciales parce qu'il y a un enjeu économique très fort pour l'aéroport là-dessus. Et les assistants et les prestataires essayent de mobiliser leurs équipes au bon moment et au bon endroit en fonction de la commande qu'ils reçoivent de leur compagnie cliente ou de l'aéroport client.

  • Speaker #0

    Alors vous là-dedans, parce que vous avez une vue un peu hélicoptère de tous ces flux, comment vous arrivez à prioriser les cas d'usage ? Savoir où est-ce qu'il faut travailler en premier ?

  • Speaker #1

    Notre travail, c'est de faire le lien entre les prestataires et les assistants de l'aéroport qui ne sont finalement pas si connus que cela de l'aéroport lui-même. Bien évidemment, les équipes de l'aéroport connaissent l'ensemble des prestataires.

  • Speaker #0

    Oui, rassurez-nous.

  • Speaker #1

    Mais je veux dire qu'au quotidien, les échanges ne sont pas forcément... De toute façon, très sur l'opérationnel et peu sur la technologie, peu sur la réflexion et la prise de recul. Donc déjà, nous sommes un bon bras armé pour faire ce lien entre le monde des compagnies. Il faut aussi avoir en tête qu'à part Air France et FedEx, qui ont leur hub sur Roissy, toutes les autres compagnies, il y a quelques autres compagnies françaises, mais de taille plus petite, sont en escale. Voilà. tous leurs centres de décision sont en dehors de la France. Et ensuite, évidemment, il y a l'aéroport en tant qu'entreprise très implantée, mais qui ne discute pas avec tous les prestataires, puisque la plupart des prestataires sont les prestataires des compagnies. Donc, il peut y avoir un peu cette rupture de discussion. Et donc, par les technologies et par notre position particulière, on arrive à créer ce lien. Donc, ce lien, il consiste en quoi ? Il consiste effectivement à repérer des cas d'usage. Sur le terrain, c'est-à-dire finalement comprendre comment les gens fonctionnent, comprendre quelles sont leurs difficultés et leurs douleurs au quotidien, et essayer de faire le lien entre ces difficultés et finalement un besoin de données qu'ils ont. Donc on monte un cas d'usage d'abord avec les prestataires ou les assistants de l'apport, et on définit de quelles données ils auraient besoin pour être plus efficaces. de traiter des cas d'usage relativement simples. D'accord. On ne part pas sur des choses trop innovantes.

  • Speaker #0

    Donc la data est toujours accessible, on a toujours une matière première déjà pour développer.

  • Speaker #1

    Et ensuite, on va convaincre le propriétaire de cette donnée, qui est potentiellement l'aéroport, peut-être la compagnie aérienne. Là,

  • Speaker #0

    ça se complique un peu.

  • Speaker #1

    D'autres prestataires. Et on lui présente ce cas d'usage en disant, tu as un acteur de l'aéroport qui serait extrêmement intéressé d'avoir tel ou tel type de données pour être... plus efficace dans ses opérations ? Est-ce que tu es prêt à échanger cette donnée ? Et si tu es prêt à le faire, dans quelles conditions ? Et nous, notre rôle, c'est de faciliter l'interconnexion technique entre ces deux acteurs, donc avec une place de marché qui a un certain nombre de connecteurs, qui permet d'avoir aussi un engagement de qualité de service, c'est-à-dire que l'un des rôles que nous avons, c'est certes d'interconnecter les données entre deux acteurs. mais d'en leur offrir aussi une stabilité dans cet échange, un engagement de service de les accompagner si évidemment il y a une rupture du lien. Parce qu'à partir du moment où une donnée va être échangée dans un processus opérationnel, ça devient une donnée sensible.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et bien évidemment, il faut qu'il y ait un lien qui soit sécurisé, qui soit stable. C'est notre rôle aussi de faire ça.

  • Speaker #0

    Il y a la partie technologique, mais j'ai l'impression qu'il y a aussi une partie un peu de diplomatie. au sein de ces acteurs-là pour avoir ces accords d'échange de données et de changer un peu la culture qu'ils ont sur des données très protégées.

  • Speaker #1

    C'est pour ça aussi qu'on se positionne en termes de tiers de confiance, c'est-à-dire que la confiance est un des éléments clés de l'échange de la donnée parce que c'est là aussi des freins, c'est-à-dire que si les acteurs s'accordent à se dire effectivement ça peut avoir un impact opérationnel intéressant d'échanger tel ou tel type de données, ils ont aussi en tête que cette donnée mal utilisée Hum. peut-être aussi un révélateur de leurs propres difficultés opérationnelles sur le terrain, peut-être un révélateur de certaines spécificités concurrentielles qu'ils ont. Ils ont donc des freins à les changer. Et là, c'est marrant parce qu'on entend des freins à cette innovation qui sont presque du même ordre que ceux qu'on pouvait entendre à l'émergence de l'Internet ou du mobile. À la fois, il y a un engouement et en même temps, il y a... toute une série de craintes parce qu'effectivement, ça vient changer des pratiques et les acteurs sont donc aussi un peu le pied sur le frein là-dessus.

  • Speaker #0

    C'est un projet ultra transformant, en fait. L'échange des flux de données, qu'est-ce que ça va apporter comme transformation sur le marché aéroportuaire ? On voit bien au niveau du hub, mais c'est quelque chose qui va bousculer aussi ce marché plus largement.

  • Speaker #1

    Je serais un peu plus modeste que cela, parce que je pense qu'à terme, oui, ça va changer des choses. C'est-à-dire que ça va accélérer la digitalisation et la digitalisation... La machine aéroportuaire est assez étonnante parce que elle est à la fois extrêmement innovante, processée, sécurisée et elle est en même temps incroyablement artisanale et humaine. D'ailleurs, c'est aussi un de ses côtés fascinants et sympathiques. Il y a énormément de choses qui se règlent par le fait de se hailer à la voix sous l'avion, le fait de téléphoner, le fait de vérifier une... Une action, le fait de regarder un paperboard, et il y a beaucoup d'éléments de la chaîne qui ne sont pas du tout digitaux.

  • Speaker #0

    Et il n'y a pas besoin qu'ils le soient finalement.

  • Speaker #1

    Et quelque part, il n'y a pas besoin qu'ils le soient. Alors par exemple, il y a une petite anecdote que je trouve assez marrante, mais l'aéroport du Bourget, qui est quand même le plus gros aéroport d'aviation d'affaires d'Europe, il n'y a pas en fait de plan de vol établi à la journée. C'est-à-dire que le matin, les... Les opérationnels du Bourget ne savent pas exactement combien d'avions vont se poser. Évidemment, quand on regarde Roissy-Orly, on le sait. Parce qu'on atterrit au Bourget comme dans un aérodrome. C'est-à-dire qu'on peut appeler une demi-heure avant et dire, j'ai un avion à faire atterrir, est-ce que c'est disponible ? Donc, il y a encore dans le milieu aéroportuaire des choses qui fonctionnent de cette façon-là. C'est-à-dire comme aux prémices de l'aérien. Et donc effectivement, ça nécessite de la diplomatie, ça nécessite de la confiance. Et c'est le début de quelque chose qui va s'inscrire plus largement dans le digital, qui va s'intégrer dans les process de façon durable et qui va effectivement provoquer des changements. Mais on ne peut pas non plus parler d'une révolution. Une rupture qui arriverait extrêmement rapidement et qui changerait extrêmement rapidement les habitudes et les fonctionnements.

  • Speaker #0

    D'accord. Et votre vision, c'est que ça reste au sein des aéroports de Paris ou que ça s'étende à d'autres acteurs, que ce soit une évolution vers le national, une évolution européenne, mondiale ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, ce qui peut se produire dans les aéroports peut se répliquer dans d'autres secteurs d'activité. Pourquoi ? Parce que l'aéroport... L'aéroport, vous l'avez dit un peu tout à l'heure, c'est une ville dans la ville. Donc l'aéroport, c'est aussi un centre commercial. L'aéroport, c'est aussi des salons, c'est la coexistence du low cost et de la première. Donc il y a plusieurs réalités et couches qui se superposent au même endroit. Donc ce que l'on réussit à faire dans l'aéroport, on peut le réussir à le faire dans une gare, on peut le réussir à le faire dans un grand musée. Oui,

  • Speaker #0

    pas forcément un lieu de mobilité.

  • Speaker #1

    Exactement. Et là aussi, c'est une... La position spécifique du groupe HubOne, c'est que nous sommes présents dans plusieurs de ces lieux et nous lançons avec le support aujourd'hui de France 2030 un projet qui s'appelle AéroCide et qui inclut HubOne et d'autres partenaires pour justement tester, solidifier des concepts d'échange de données dans le milieu aéroportuaire pour pouvoir les répliquer. dans ces grands autres lieux qui reçoivent du public et qui ont aussi à gérer des problématiques de flux et des problématiques d'alerte.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors l'écosystème, ça revient souvent dans l'ADN, dans votre nom. Vous avez développé HubOne Data Trust avec des partenaires. Vous avez la Caisse des dépôts avec vous. Vous travaillez notamment avec DataIQ, avec d'autres startups. Vous voulez nous en parler un petit peu et l'importance de travailler en écosystème ?

  • Speaker #1

    Alors, si on a demandé à la Caisse des dépôts de nous accompagner, c'est pour deux raisons. D'abord, pour cette raison de confiance que je mentionnais tout à l'heure. Évidemment, la Caisse des dépôts, structurellement, est un acteur de la confiance numérique. Donc, c'est aussi une façon de rassurer les acteurs de l'aéroport en disant « ce n'est pas qu'une initiative de l'aéroport lui-même ou du groupe aéroportuaire, mais c'est soutenu par un acteur qui a pris beaucoup d'initiatives dans le domaine de la confiance numérique. »

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, c'était le premier point. Ensuite, évidemment, c'est un acteur qui nous accompagne financièrement, parce qu'on est sur du temps long. Convaincre les fournisseurs de données de partager leurs données, de le faire de façon sécurisée, les acquéreurs d'acquérir cette donnée et de l'intégrer dans leur propre système, tout ça prend du temps. Donc il faut que nous soyons sur un projet qui soit à la fois pas trop consommateur de ressources et qui en même temps puisse, avant d'être rentable, on pense qu'il va falloir au moins 4, 5, 6 ans, Avant d'obtenir la rentabilité.

  • Speaker #0

    Dès le départ, il faut donner des gages de pérennité pour assurer les acteurs.

  • Speaker #1

    Vous avez cité Dataiku et ça me permet de dire que ce projet, ce n'est pas que de l'échange, c'est aussi du traitement de données. J'ai envie de dire, au-delà du traitement, c'est du traitement en étant un spécialiste de cette donnée aéroportuaire. Aujourd'hui, il existe beaucoup, et depuis très longtemps, de sociétés très performantes pour traiter de la donnée, la faire évoluer, y ajouter de l'IA, faire des algorithmes performants. L'une des difficultés, c'est de comprendre de quoi l'on parle. Et donc, de raccourcir le temps sur un projet où les échanges avec les opérations, avec les métiers, puissent être suffisamment clairs pour que le spécialiste de la data puisse les intégrer de façon efficace.

  • Speaker #0

    Et les faire parler ensemble.

  • Speaker #1

    Et les faire parler ensemble. Et ça, c'est aussi un travail que l'on fait et un positionnement que l'on prend et qui d'ailleurs est finalement plus important que ce que nous imaginions à l'origine du projet.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que le besoin de compréhension des données aéroportuaires... et entre autres tout simplement de ce qu'on appelle le journal de bord de l'aéroport. Donc ce que l'on peut voir en tant que passager de façon facile lorsque vous regardez l'écran en arrivant à l'aéroport pour être rassuré.

  • Speaker #0

    Alors on se passe les doigts en arrivant toujours.

  • Speaker #1

    Ça c'est un des premiers réflexes des passagers, même s'ils ont tout sur leur smartphone. Ils se rassurent en regardant que le vol est bien là. Ils essayent de comprendre comment ils y vont et ils sont accompagnés pour ça sur un... un téléaffichage et toute une série d'aides qu'ils ont pour trouver leur chemin.

  • Speaker #0

    Donc, il est digitalisé déjà ce tableau de bord ?

  • Speaker #1

    Ce tableau de bord est déjà digitalisé. Alors, ce tableau de bord pour le passager, il a 4-5 colonnes. Mais le même pour les opérations, vous multipliez ce nombre de colonnes et d'informations par 10. L'un de nos rôles principaux, c'est de finalement bien comprendre ces données, bien comprendre comment elles fonctionnent et en assurer un retraitement avant l'échange. Ça, c'est fondamental. Et l'outil Dataiku pour ça est très utile.

  • Speaker #0

    D'accord. Comme ça, vous ne prenez vraiment que la donnée essentielle à partager à tel prestataire. Et ça permet aussi de garantir un petit peu cette autonomie stratégique sur la donnée pour chaque acteur. Voilà.

  • Speaker #1

    Un de nos autres grands partenaires sur le projet, puisque nous n'avons pas développé les plateformes techniques nous-mêmes, c'est DAWEX, qui est une startup française qui est spécialisée dans l'émergence des places de marché et d'échange de la donnée sur plusieurs secteurs d'activité. Ils sont par exemple présents au Japon, on signe un accord avec le groupe TF1, c'est une société très innovante et qui nous permet d'avoir une plateforme digitale qui a complètement réglé, conceptualisé et... Rendu opérationnel, l'échange de données, la licence associée, le fait de respecter aussi la réglementation européenne qui existe sur le domaine et qui a émergé ces dernières années. Donc là,

  • Speaker #0

    c'est votre caution, c'est votre garant pour toutes ces opérations-là.

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis, d'aller vers l'idée de la monétisation de la donnée, c'est-à-dire lui donner une valeur.

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est aussi un point que je voulais voir avec vous. Cette donnée, finalement, elle va circuler, elle va s'enrichir, elle va se modéliser, vous allez créer aussi, finalement, de la donnée enrichie. À qui elle appartient, cette donnée, une fois qu'elle circule ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une question sur laquelle on n'a pas encore la réponse. Parce qu'évidemment, plus les données se mixtent, plus leur origine est diverse. Et plus, lorsqu'on leur donne une valeur, et surtout si on leur donne une valeur marchande, il n'est pas facile de dire exactement à qui appartient réellement cette donnée. En réalité, c'est un bon problème qui ne se pose pas encore de façon très forte parce que la donnée est insuffisamment échangée. Donc aujourd'hui, notre focus... c'est de favoriser cet échange et d'avoir une donnée de qualité qui soit utile.

  • Speaker #0

    Donc, ça sera un bon problème quand on se posera la question. Oui,

  • Speaker #1

    parce que ça sera un bon problème, exactement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, on parle beaucoup de flux de données. On ne peut pas ne pas parler de cybersécurité. J'imagine que c'est un enjeu majeur pour vous. Comment vous l'abordez ? Comment vous le traitez ? En écosystème, directement au sein de Buendatatre ?

  • Speaker #1

    Au sein des plateformes que nous utilisons, donc DAWEX et Dataiku, ce sont déjà nativement des plateformes extrêmement sécurisées. Merci. sur lequel on fait réaliser des audits régulièrement pour s'assurer que toutes les bonnes practices de cybersécurité sont. Ensuite, c'est vrai que HubOne a l'avantage d'avoir en interne une filiale qui s'appelle SysDream, qui est un spécialiste de la cybersécurité et qui se spécialise d'autant plus dans le domaine aéroportuaire.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc on fait regarder ce sujet par eux. Et puis j'ai cité tout à l'heure le projet Aérosyde, le projet Aérosyde qui est financé par l'État. Alors, on attend la réponse définitive, mais on a bon espoir que ça soit positif. Elle a aussi été auditée sur l'aspect cybersécurité. Donc, on est assez concernés et je pense qu'on a pris tout ce que l'on devait prendre comme mesure pour s'en assurer.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est un frein à l'adoption quand même, cette crainte des acteurs que vous voulez engager ?

  • Speaker #1

    Alors, pas réellement, parce que d'abord, on parle quand même, et il faut quand même avoir ça en tête, de cas d'usage encore relativement... basiques, donc qui ne font pas appel à des sources de données extrêmement diversifiées et donc qui simplifient les conditions de sécurité de cet échange. Et ensuite, il se trouve qu'on a une assez bonne crédibilité sur ce point. Donc, on n'est pas trop challengé sur cette question.

  • Speaker #0

    Ça, c'était essentiel de toute façon pour se lancer. Aujourd'hui, on voit bien tout ce qui se met en place. On voit l'utilité, on voit la vision. Il y a quand même des freins sur le terrain. Où est-ce que ça se passe ? Qu'est-ce qui manque concrètement pour faire vivre plus vite ces projets ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, l'aéroport, c'est une machine qui ne s'arrête jamais de fonctionner, quasiment jamais.

  • Speaker #0

    Donc la continuité opérationnelle, déjà, prend le pas quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc c'est aussi un enjeu de mobiliser des ressources au sein des entreprises pour aller au bout de ces projets. Donc ça prend, là aussi, au-delà de l'aspect de convaincre les acteurs, de les rassurer, le fait qu'il puisse... décider et avancer prend du temps. J'ai envie de dire que c'est le premier frein qu'on lui en marre. Oui, c'est vraiment une question de temps, je pense. Parfois, j'ai même la conviction que les digues finiront par céder, c'est-à-dire que toutes les craintes liées au partage de la donnée seront derrière nous. Par exemple, UpOne Data Trust a quasiment fait 300 entretiens en deux ans avec les acteurs de l'aéroportuaire. Donc, c'est... C'est un temps d'explication et de conviction qui nécessite de consacrer de l'énergie et du temps.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous êtes en parallèle exposé aussi à de la réglementation. Ce temps long opérationnel de développement, est-ce qu'il est à risque ou en tout cas, je m'imagine, très dépendant d'une évolution réglementaire ? Comment vous faites cohabiter les deux ?

  • Speaker #1

    Quand on s'est lancé, on a eu évidemment en ligne de mire d'être directement, totalement en lien. et respecter la réglementation qui émerge en Europe, en particulier le Digital Governance Act. Il y a tout un paquet de réglementations qui sont nées. Aujourd'hui, cette réglementation, elle est interrogée par le politique et elle va être revue. On fait partie d'une association qui s'appelle l'AID, l'Association de l'intermédiation de données, et qui pousse entre autres à ce que des acteurs comme nous, de l'intermédiation, puisque nous en sommes un, puissent aller plus loin dans le traitement de la donnée. Il y avait un peu une frontière stricte qui est donnée actuellement par la réglementation en place, un peu pour s'assurer que finalement les grands acteurs du traitement... Et pour le dire, les GAFAM ne puissent pas préempter le domaine de l'intermédiation, donc de l'échange de données professionnelles, qui n'émerge pas que dans le domaine aéroportuaire, mais qui émerge de façon plus globale, que ces acteurs-là n'aient pas un avantage concurrentiel démentiel du fait de leur capacité de traitement. Bon, ce qui ressort, et je le disais tout à l'heure par la spécialité, finalement ce qui compte plus, ce n'est pas tant de se protéger de cela, que d'être un acteur de l'intermédiation qui connaît très précisément les données du milieu dans lequel il s'exerce. Et du coup, cette réglementation, on appelle de nos voeux qu'elle évolue vers la possibilité d'aller plus loin dans les traitements. Parce qu'aujourd'hui, les cas d'usage sont relativement simples, mais pour par exemple donner des prédictions de flux dans l'aéroport dans des zones très spécifiques, il faut faire tourner des algorithmes, il faut faire tourner de l'intelligence artificielle. Il faut comprendre toutes les conditions qui font que le flux évolue. Et ça, évidemment, pour des acteurs comme nous, c'est extrêmement intéressant d'investir dans ce domaine parce que c'est extrêmement attendu par les acteurs de l'aéroport. Ils peuvent prévoir très précisément le nombre de personnes d'employés à mobiliser et de prévoir à quel moment ils doivent le faire et de rendre cette donnée-là plus rationnelle. Il y aura un avantage pour eux dans leur organisation, un avantage compétitif. et un avantage qui sera ressenti par le passager.

  • Speaker #0

    L'utilité, elle n'est pas discutée. Tout le monde est d'accord qu'il faut aller vers là. Maintenant, c'est un peu le comment, pourquoi, est-ce que ça peut faire bouger en interne chez chacun ? Est-ce qu'on peut parler un peu business model aussi ? Parce que vous êtes en train de créer une nouvelle solution avec des acteurs qui ont des réflexes de consommation, de services différents. Aujourd'hui, votre business model, quel est-il ? Est-ce qu'il est stabilisé ?

  • Speaker #1

    Alors non, il n'est clairement pas stabilisé. Notre business model, il repose... J'ai évoqué deux plateformes techniques. et en fait sur trois types de ventes que nous pouvons faire. D'abord, celles qui sont liées à du conseil. Alors ça, c'est souvent assez habituel dans le lancement d'une nouvelle innovation qu'on ait besoin de passer aussi par ce stade de conseil. Ensuite, par la plateforme technique et donc pouvoir facturer les développements que nous faisons pour le compte de nos clients. Et enfin...

  • Speaker #0

    Donc là, c'est des frais de setup en fait ?

  • Speaker #1

    C'est ça, des frais de setup. éventuellement euh Aussi, des frais d'abonnement liés à des données que l'on traite et sur lesquelles on fait soit des traitements pour les alléger ou les rendre plus pertinentes, soit en y associant des algorithmes, comme je l'ai évoqué avant. et puis enfin la plateforme d'échange et c'est le cœur de notre machine où là pour accéder à la plateforme il faut à la fois prendre un abonnement et puis nous prenons des commissions sur les euh... les données qui seront vendues. Alors, clairement, notre modèle n'est pas stabilisé, mais je pense que c'est en mode startup. On prévoit un business plan, puis on le remodèle en permanence en fonction de ce qui se passe. Ce qu'on voit, c'est qu'il y a une adhésion aux fondamentaux de ce modèle, c'est-à-dire que le fait de payer un abonnement pour accéder à une plateforme d'échange, y avoir un certain nombre d'engagements associés. Je parlais de la confiance, j'ai évoqué les licences. Il y a évidemment le fait dans des échanges opérationnels, d'une continuité du service. On a parlé de la cybersécurité. Tout ça justifie un abonnement et cet abonnement est bien compris par nos clients et même à des niveaux un petit peu plus élevés que ceux que nous avions anticipés. En revanche, ce qui ne semble pas prendre, c'est l'idée d'avoir une place de marché où la donnée se monétise. Aujourd'hui, la plupart des clients estiment qu'il y a un gain opérationnel commun à la mise à disposition de ces données, et donc ne trouvent pas légitime de payer la donnée pour la donnée elle-même, ils trouvent légitime de payer le service qui accompagne cet échange, et ne se disent pas qu'ils ont eux-mêmes des gains à avoir sur les données dont ils disposent.

  • Speaker #0

    Ça c'est très français, non ? Il n'y a pas un côté un peu culturel ?

  • Speaker #1

    On a déjà échangé avec d'autres plateformes, par exemple anglaise, et on retrouve un peu cette idée-là que finalement, le gain opérationnel prône sur l'idée de faire de la monétisation. Moi, aujourd'hui, je ne sais pas dire si ces choses-là vont évoluer ou pas. On voit quelques acteurs qui adhèrent à notre plateforme et qui font ce pari d'une... d'une plateforme d'échange, ce n'est pas évident que ça progresse vraiment. Du coup, ça nous oblige évidemment à se repositionner, à se repositionner... Un peu plus sur le conseil, un peu plus sur le traitement, et c'est pour ça d'ailleurs qu'on appelle de nos souhaits l'évolution de la réglementation.

  • Speaker #0

    Oui. Si tout fonctionne bien, comme vous l'espérez, on se retrouve où dans trois ans, dans cinq ans ?

  • Speaker #1

    Alors si tout fonctionne bien, on se retrouve dans un monde idéal où effectivement les acteurs de l'aéroport se sont engagés plus directement et plus rapidement à un échange de leurs données, en estimant qu'un tiers de confiance est utile. pour les aider dans cette évolution. Moi, je ne pense pas à un crash de notre modèle. C'est-à-dire que je pense qu'on est sur des fondamentaux qui sont suffisamment puissants et des attentes suffisamment puissantes pour que d'une façon ou d'une autre, ça émerge. Ce qui peut se produire, à la limite, c'est qu'on soit sur un repositionnement et une plus grande intégration de cette initiative, soit dans le groupe Aboine, soit dans le groupe Aéroports de Paris, avec plutôt une notion de... de traitement spécialisé de la donnée et ensuite d'échanges. C'est-à-dire qu'il y a une inversion. Nous, on est parti en disant finalement que le cœur du sujet, c'est l'étendue de la confiance et le traitement vient en support. Il est possible que ce soit l'inverse.

  • Speaker #0

    C'est la spécialisation sur un point de vue.

  • Speaker #1

    On traite d'abord, on aide à comprendre la donnée, on aide à en tirer tous les bénéfices. Et finalement, l'échange est support de ce traitement pour évidemment faciliter son intégration dans les différents systèmes.

  • Speaker #0

    D'accord. À titre personnel, qu'est-ce qui vous passionne le plus dans ce projet ?

  • Speaker #1

    Alors moi déjà, je viens des télécoms, mais je dois avouer que le monde aéroportuel est un monde fascinant. D'ailleurs, c'est sans doute pour ça que j'y suis depuis 23 ans. C'est aussi pour ça que les interlocuteurs ne changent pas tellement, les gens restent longtemps.

  • Speaker #0

    Les gens restent par passion.

  • Speaker #1

    Voilà, parce que c'est un monde qui est fascinant, parce que d'abord il est amusant.

  • Speaker #0

    Pour son âme d'enfant, quand on voit tous les prestataires, c'est une société formidable.

  • Speaker #1

    Il évoque des choses qui sont aussi de notre vie personnelle. Enfin, je pense que beaucoup de gens sont stressés de leur passage à l'aéroport, mais beaucoup aussi aiment ce passage, aiment l'aérien, aiment ce moment particulier dans l'aéroport. Donc finalement, quand on est au service de ça, on est au service d'un projet qui résonne dans notre vie personnelle. Ça, c'est très intéressant. Et puis enfin, si on va plus sur l'aspect technologique, c'est un monde qui est à la fois, comme je le disais tout à l'heure fonctionne sur des principes ancestraux, qui sont presque ceux présents depuis le début de l'aérien et de l'aéronautique, et en même temps, très en attente d'innovation et d'évolution, mais qui ne les adoptent que de façon extrêmement pragmatique. Donc, ce rapport entre l'opérationnel, le côté grand Lego, ce lien avec la vie perso, et en même temps, ces technologies euh qui ne reste pas figé, c'est totalement passionnant.

  • Speaker #0

    Vous savez pourquoi vous vous levez le matin, pas de problème. Vous étiez déjà un entrepreneur dans l'âme, vous aviez envie de porter, parce qu'aujourd'hui vous êtes à la tête d'une start-up dans un grand groupe, c'était ce que vous vouliez ?

  • Speaker #1

    Non, je ne me levais pas le matin en disant que j'avais envie d'être entrepreneur, et d'ailleurs je ne pense pas en être un entrepreneur dans l'âme. En revanche, je trouve fascinant et je fais extrêmement aussi attention dans le projet. parce que c'est confortable de faire de l'intrapreneuriat. On a un peu plus le temps dans son business plan, on est très accompagné sur l'aspect finance, juridique, etc. Donc, il y a beaucoup de choses qui sont confortables. Et puis, on n'a pas le stress d'y avoir mis ses propres deniers. Mais en revanche, je fais très attention de beaucoup challenger mon projet auprès de vrais entrepreneurs parce que, justement, il faut garder une certaine tension sur le... En fait, on doit, et je l'ai dit, revoir le business model constamment, se réinventer, se repositionner. On ne peut pas partir de l'idée que son idée de base était la bonne et qu'elle ne doit pas évoluer.

  • Speaker #0

    Elle doit être adoptée en tant que ça.

  • Speaker #1

    Pour ça, il faut un esprit d'entrepreneur. Parce que sinon, on s'engraisse sur de mauvais sujets.

  • Speaker #0

    Il faut contourner, il faut challenger, il faut de l'agilité.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que de temps en temps, je vais voir des entrepreneurs que je connais, je pitch mon projet. Ils me disent parfois que ça ne va pas du tout. Et ça me permet d'apprendre.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est des bons, du coup. C'est ceux qui vous accompagnent vraiment, finalement. Le sparring partner.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Jean-Sébastien, on arrive à la fin de notre échange. C'était passionnant. J'ai adoré plonger dans les coulisses des aéroports de Paris, grâce à vous, du monde de la data, de la technologie. Ce qui se joue ici dépasse largement les murs de l'aéroport. On s'en est bien rendu compte. C'est une vraie redéfinition du modèle de coopération. Vous avez beaucoup parlé d'écosystème, de gouvernance et d'innovation. Dans un monde où la donnée devient un langage commun et nécessaire à l'action, si j'ai bien compris. Donc, entre une vision long terme et des contraintes opérationnelles qui sont très concrètes, UpOne Data Trust incarne une transformation discrète, mais puissante. Et on a hâte de savoir la suite de l'histoire. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    C'était passionnant. C'était passionnant. Très, très, très intéressant. Merci d'avoir partagé avec nous tous ces coulisses du projet ambitieux de UpOne Data Trust. Merci d'avoir écouté les afters de la transformation. Une production Adéquancy. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Comment concilier fluidité, sécurité et expérience passager dans un secteur aussi exigeant que l’aéroportuaire ?
Dans cet épisode des Afters de la Transformation, Jean-Sébastien Mackiewicz partage la vision d'Hub One : une transformation digitale pensée pour répondre aux nouveaux défis des aéroports et accompagner les mutations profondes du secteur.


Un parcours marqué par l’innovation
Jean-Sébastien Mackiewicz revient sur son expérience et sur les étapes qui l’ont conduit à piloter les solutions aéroportuaires de Hub One.

Les enjeux actuels de l’aéroportuaire
Sécurité, efficacité opérationnelle, attente des passagers : un environnement complexe où chaque innovation doit être robuste et pérenne.

La transformation digitale comme levier clé
Comment HubOne développe et intègre des solutions technologiques (connectivité, data, outils collaboratifs) pour améliorer la performance des plateformes aéroportuaires.

Expérience passager et innovation de service
Zoom sur la manière dont le digital permet de simplifier les parcours, d’améliorer la satisfaction et de répondre aux nouvelles attentes de fluidité et de personnalisation.

Regard vers l’avenir
Jean-Sébastien Mackiewicz partage sa vision des grandes tendances qui redessineront le secteur aérien dans les années à venir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les Afters de la Transformation, un podcast adéquat de ci qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Aujourd'hui, on regarde le numérique qui s'infiltre partout, dans nos villes, nos entreprises, nos vies. Mais il existe un lieu, à la fois hyper réglementé, technique et humain, où cette transformation prend une dimension singulière. L'aéroport, entre flux de passagers, frais de sécurité et maintenance, Comment faire dialoguer tous les acteurs grâce à la donnée ? Aujourd'hui, nous recevons un acteur clé de cette révolution silencieuse, porté depuis le cœur du groupe ADP. J'ai le plaisir d'accueillir Jean-Sébastien Maciewicz, qui est le directeur des solutions aéros chez HubOne et également directeur général de HubOne Data Trust, que nous allons découvrir tout à l'heure. Depuis plus de 20 ans, vous accompagnez sa transformation et vous êtes aujourd'hui à l'origine d'un projet ambitieux, HubOne Data Trust, une place de marché de la donnée aéroportuaire soutenue par la Caisse des dépôts. Entre enjeux de gouvernance, d'adoption, de souveraineté, de scalabilité, ce projet réinvente les codes de la tech. Tout un programme. Bienvenue Jean-Sébastien.

  • Speaker #1

    Bonjour, ravi d'être là.

  • Speaker #0

    On est très heureux de vous accueillir et de rentrer dans les coulisses du monde aéroportuaire. Alors pas que, on va voir qu'on va aussi sortir un petit peu de l'aéroportuaire, mais c'est quand même le cœur du projet. Et on est toujours fasciné par ce monde-là et voir ce qui se passe derrière toute l'expérience passager qu'on peut expérimenter. Alors vous, vous avez rejoint HubOne dès 2001, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    D'accord. Qu'est-ce qui vous a amené dans votre parcours à rejoindre UpOne ?

  • Speaker #1

    J'ai un parcours commercial dans les télécoms. J'ai commencé chez ce qu'on appelait encore France Télécom en apprentissage, en faisant plusieurs missions auprès de clients professionnels et entreprises, dans un moment de grand bouleversement pour les opérateurs télécoms, puisque c'était à la fois l'ouverture du marché à la concurrence, 1998, et également l'émergence d'Internet et du mobile. Donc, c'était un moment foisonnant et passionnant. Et effectivement, en 2001, il y a eu une petite annonce assez surprenante de la recherche d'un responsable grand compte dans les télécoms pour Aéroports de Paris. Et en fait, on ignorait dans le milieu télécom qu'il y avait un petit opérateur qui était historiquement inséré dans Aéroports de Paris et qui est devenu donc en 2001 ADP Télécom, puis HubOne.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors quelle place occupe UpOne aujourd'hui dans cet écosystème d'ADP ?

  • Speaker #1

    Alors UpOne a aujourd'hui grandi. Dans l'écosystème d'ADP, nous sommes l'opérateur spécialisé du monde aéroportuaire en couvrant de l'intégralité des produits télécom qui peuvent exister, à la fois la téléphonie, l'internet, la 4G pro. On y reviendra, la data et les solutions aéroportuaires, donc des solutions vraiment IT destinées au monde aéroportuaire. Mais aujourd'hui, nous sommes aussi un opérateur national en B2B et puis un opérateur en traçabilité et en cybersécurité.

  • Speaker #0

    Alors, c'est quand même un acteur bien implanté. On peut donner quelques chiffres pour se donner une idée de l'importance. C'est 170 millions de chiffres d'affaires, c'est bien ça ? Oui. Plus de 600 collaborateurs. C'est ça. Et avec 5 000 clients B2B en France.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et pas que dans l'aéroportuaire.

  • Speaker #1

    Et pas que. On a à peu près 1 500 clients dans l'aéroportuaire. L'aéroportuaire est vraiment notre ADN. et... A la fois marque le fait que nous sommes un acteur très impliqué dans les opérations. Un aéroport, les opérations y sont clés. Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nos produits qui sont maintenant parfois dans les télécoms des produits assez banalisés, la téléphonie, l'internet, on l'obtient de beaucoup d'opérateurs, sous beaucoup de formes, avec des prix qui vont beaucoup baisser. Mais ce qui compte, c'est d'être présent au bon moment et au bon endroit pour nos clients, intervenir lorsqu'il y a un incident, pour qu'à aucun moment un incident télécom soit à l'origine d'un retard avion. C'est à peu près notre mantra.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc c'est ça qui façonne votre approche technologique. C'est vraiment l'expérience passager et la continuité opérationnelle du monde aéroportuaire.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Super. Comment vous définiriez le positionnement de UpOne ? Vous êtes plutôt un opérateur télécom, une ESN spécialisée ? Comment vous vous placez ?

  • Speaker #1

    On est à la fois opérateur, intégrateur et acteur de la cybersécurité. C'est une palette très large d'offres, de services, qui correspond aussi aux besoins très spécifiques du monde aéroportuaire. On a en face de nous des acteurs qu'on appelle les prestataires de l'aéroport ou les assistants aéroportuaires, qui sont en fait des sous-traitants des compagnies aériennes de l'autorité aéroportuaire de l'aéroport lui-même. C'est eux qui représentent le plus gros des emplois sur Roissy. Il faut par exemple savoir que sur Roissy, il y a à peu près 150 000 personnes qui travaillent directement ou indirectement. C'est une ville dans la ville. C'est une ville dans la ville, voilà. Et finalement, dans ces 150 000 personnes, il n'y en a que 6 000 qui sont directement employés d'aéroports de Paris et quelques dizaines de milliers dans les compagnies aériennes. Donc le gros des troupes, ce sont des prestataires et des assistants. Et ce sont des entreprises qui ont finalement en interne assez peu de compétences en termes de technologie, de télécom, donc qui ont besoin d'être très accompagnées. Et accompagnées de façon... large et sur une palette large d'offres et de produits.

  • Speaker #0

    Alors comment on fait justement pour faire évoluer une entreprise technologique dans un environnement qui est ultra normé et avec des métiers qui ne sont pas forcément sensibles aujourd'hui à tous ces aspects-là de technologie ? Comment on fait pour pousser ?

  • Speaker #1

    Il faut garder et rester fort sur des technologies anciennes qui sont très présentes dans les process aéroportuaires et parfois certaines technologies qui... peuvent disparaître plus vite dans le marché télécom général, comme la DSL continue ou le cuivre continue d'être très utile dans nos métiers parce que desservent l'ensemble de l'aéroport jusque dans les sous-sols.

  • Speaker #0

    Là, ça serait trop complexe de remplacer ça.

  • Speaker #1

    On le remplace peu à peu, mais ça prend du temps et ça nécessite des investissements sur la durée et ça nécessite de l'accompagnement. Et en même temps, il y a beaucoup d'innovation dans ce milieu parce que c'est un milieu qui a besoin sans cesse. d'avoir des moyens de bien gérer ses opérations et de bien gérer ses contraintes.

  • Speaker #0

    D'accord, donc là il y a peut-être le grand écart au point de vue des compétences et des connaissances technologiques au sein de vos équipes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et finalement, on est un acteur télécom B2B qui a peut-être l'un des portefeuilles d'offres et de services les plus larges du marché, parce qu'il faut qu'on couvre des besoins extrêmement importants sur nos clients aéroportuaires.

  • Speaker #0

    D'accord. Historique et innovation.

  • Speaker #1

    Historique et innovation, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, si vous le voulez bien, on va parler de HubOne Data Trust, votre bébé. Peut-être que je vais aussi vous présenter avec vos mots, parce que je vais être certainement un peu maladroite.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors, ce projet, il est né d'abord d'une ambition que nous partageons au sein du groupe Aéroports de Paris et que HubOne accompagne à sa place, qui est d'aller vers la digitalisation de l'aéroport, de renforcer la digitalisation de cet aéroport. C'est ce qu'on a appelé à un moment le Smart Airport. La place... particulière d'Hub One, c'est que nous sommes extrêmement proches et connectés de tous les acteurs prestataires et assistants de l'aéroport, qui sont donc, comme je l'ai dit avant, le plus grand nombre des employés de l'aéroport et ceux qui sont le plus en contact avec les opérations et les passagers. Or, ces entreprises sont aujourd'hui, comme je l'ai aussi souligné, assez peu digitalisées. Donc, notre élan du début a été de leur proposer des applications pour gérer les opérations pour pour mieux mobiliser leurs ressources au bon moment et au bon endroit.

  • Speaker #0

    Donc là, plutôt de façon individuelle pour chaque prestataire.

  • Speaker #1

    Exactement. En tirant le fil de cette pelote, on s'est rendu compte qu'en fait, pour aller un peu plus loin dans cette digitalisation et avoir des applications plus efficaces, il fallait qu'il y ait un partage de la donnée. Parce que finalement, on est dans des opérations qui sont extrêmement séquentielles, qui peuvent concerner un nombre important d'opérateurs.

  • Speaker #0

    Avec beaucoup d'interdépendance.

  • Speaker #1

    Avec beaucoup d'interdépendance, exactement. Par exemple, si on prend un moyen courrier. Aujourd'hui, il y a à peu près une dizaine de prestataires qui vont intervenir dans un temps relativement court. On va parler d'une demi-heure, 45 minutes, et qui doivent, au même endroit, de façon colocalisée, gérer un certain nombre d'opérations de l'avion. Alors, on les imagine facilement, décharger les bagages, recharger les nouveaux bagages, parfois nettoyer, évidemment, la cabine de l'avion, faire peut-être une légère opération de maintenance, ou en tout cas vérifier que l'avion est prêt à décoller.

  • Speaker #0

    Donc juste à ce moment-là, on a peut-être déjà 10 prestataires qui sont autour de l'avion.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ces prestataires sont finalement assez aveugles des opérations des uns et des autres, ne savent pas exactement où en sont les autres. Et cela a pourtant un impact sur leur propre opération. Soit parce que leur opération ne peut débuter que si l'opération de leur partenaire est finie, soit parce que finalement, il y a un retard avion qu'ils ne connaissent pas. Et ils mobilisent des ressources pour essayer d'être absolument à l'heure sur le traitement, alors qu'ils pourraient avoir peut-être un battement de 10 minutes utile pour finir de traiter un autre avion par exemple. Donc l'un des moyens de régler ça, c'est d'échanger de la donnée. Et entre autres d'échanger, si je reprends l'exemple de cet avion, d'échanger de la donnée sur ce qu'on appelle le jalonnage. C'est-à-dire les opérations séquentiellement réalisées pour traiter un avion ou le passager. Donc au moment du Covid, puisqu'on a été quand même, l'industrie aéro portuaire a été extrêmement boudoulée, il y a quasiment eu absence de vol et un graphique qui a totalement chuté, alors très soutenu par les gouvernements, mais quand même un arrêt complet des opérations. Ça a été un moment pour nous assez décisif pour faire un point sur ce qui était vraiment important de faire évoluer en termes d'innovation. Et on a lancé ce projet avec le groupe Aéroports de Pays.

  • Speaker #0

    En plein Covid.

  • Speaker #1

    En plein Covid.

  • Speaker #0

    C'est sûr, vous n'êtes pas du tout le premier que je reçois à ce micro qui me dit que le Covid a été une opportunité d'innovation extraordinaire pour son entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Parce que d'abord, on a imaginé plein de choses technologiques qui étaient directement liées au Covid. Vous vous souvenez, on prenait la température par des caméras. C'est vrai,

  • Speaker #0

    ça a commencé par les aéroports, la propagation. Donc, vous étiez les premiers acteurs au cœur du...

  • Speaker #1

    Il y avait un certain nombre de contraintes qui obligeaient évidemment beaucoup... vérifier que les passagers qui arrivaient d'un autre pays n'étaient pas contaminants.

  • Speaker #0

    Votre responsabilité était majeure en fait. Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc, certaines technologies ont été imaginées à ce moment-là. Bon, la plupart ont totalement disparu aujourd'hui. Et tant mieux. Mais elles sont dans les captons. Au fur et à mesure qu'une grande pandémie puisse se reproduire. Mais c'est vrai que ça a été un moment assez, finalement, une opportunité, un moment assez incroyable pour repenser les choses et accélérer sur certains développements. Et donc, à la sortie du Covid, nous avons, avec le groupe Aéroports de Paris, au sein du groupe Aéroports de Paris, décidé de lancer ce projet, Hub One Data Trust, qui est donc une place de marché pour échanger la donnée aéroportuaire entre les acteurs opérationnels, afin qu'ils puissent chacun être plus efficaces dans leurs opérations.

  • Speaker #0

    Et alors là, vous arrivez à fédérer tous les opérateurs ou il fallait faire de la conquête au fur et à mesure ?

  • Speaker #1

    Alors non, c'est un travail de longue haleine, du temps. D'abord parce que quand on vient changer les process aéroportuaires, c'est toujours des opérations qui nécessitent beaucoup d'application au sens terrain du terme, c'est-à-dire qu'il faut vraiment comprendre comment les métiers fonctionnent. Et on a vite fait d'avoir de fausses idées sur le fonctionnement opérationnel de l'aéroport, même lorsqu'on y travaille, si on n'est pas directement sur le terrain. Donc il faut passer beaucoup de temps sur le terrain, auprès des équipes, pour comprendre quels sont leurs besoins, comment elles fonctionnent. Et finalement, un aéroport, on peut dire que c'est à la fois de la gestion des flux et de la gestion d'aléas. Gestion des flux qui est en plus avec les nouveautés, l'innovation qui peut arriver autour de l'IA. qui a priori est une matière assez idéale dans le cas d'un aéroport, parce que dans le cas d'un aéroport, on connaît le nombre de passagers qui vont venir et on sait à peu près à quel moment et on sait pourquoi y faire.

  • Speaker #0

    Oui, donc on peut planifier quand même. Il y a beaucoup d'anticipation dans notre affaire.

  • Speaker #1

    C'est presque plus facile que dans une gare, par exemple. Mais pour autant, la gestion des flux reste aujourd'hui encore assez artisanale et en tout cas pas partagée de la même façon par tous les acteurs de l'aéroport. Les compagnies aériennes ont une vision qui est celle du remplissage de leur avion. L'aéroport a une vision plutôt des points de contrôle et essaye de maîtriser aussi les flux dans ses zones commerciales parce qu'il y a un enjeu économique très fort pour l'aéroport là-dessus. Et les assistants et les prestataires essayent de mobiliser leurs équipes au bon moment et au bon endroit en fonction de la commande qu'ils reçoivent de leur compagnie cliente ou de l'aéroport client.

  • Speaker #0

    Alors vous là-dedans, parce que vous avez une vue un peu hélicoptère de tous ces flux, comment vous arrivez à prioriser les cas d'usage ? Savoir où est-ce qu'il faut travailler en premier ?

  • Speaker #1

    Notre travail, c'est de faire le lien entre les prestataires et les assistants de l'aéroport qui ne sont finalement pas si connus que cela de l'aéroport lui-même. Bien évidemment, les équipes de l'aéroport connaissent l'ensemble des prestataires.

  • Speaker #0

    Oui, rassurez-nous.

  • Speaker #1

    Mais je veux dire qu'au quotidien, les échanges ne sont pas forcément... De toute façon, très sur l'opérationnel et peu sur la technologie, peu sur la réflexion et la prise de recul. Donc déjà, nous sommes un bon bras armé pour faire ce lien entre le monde des compagnies. Il faut aussi avoir en tête qu'à part Air France et FedEx, qui ont leur hub sur Roissy, toutes les autres compagnies, il y a quelques autres compagnies françaises, mais de taille plus petite, sont en escale. Voilà. tous leurs centres de décision sont en dehors de la France. Et ensuite, évidemment, il y a l'aéroport en tant qu'entreprise très implantée, mais qui ne discute pas avec tous les prestataires, puisque la plupart des prestataires sont les prestataires des compagnies. Donc, il peut y avoir un peu cette rupture de discussion. Et donc, par les technologies et par notre position particulière, on arrive à créer ce lien. Donc, ce lien, il consiste en quoi ? Il consiste effectivement à repérer des cas d'usage. Sur le terrain, c'est-à-dire finalement comprendre comment les gens fonctionnent, comprendre quelles sont leurs difficultés et leurs douleurs au quotidien, et essayer de faire le lien entre ces difficultés et finalement un besoin de données qu'ils ont. Donc on monte un cas d'usage d'abord avec les prestataires ou les assistants de l'apport, et on définit de quelles données ils auraient besoin pour être plus efficaces. de traiter des cas d'usage relativement simples. D'accord. On ne part pas sur des choses trop innovantes.

  • Speaker #0

    Donc la data est toujours accessible, on a toujours une matière première déjà pour développer.

  • Speaker #1

    Et ensuite, on va convaincre le propriétaire de cette donnée, qui est potentiellement l'aéroport, peut-être la compagnie aérienne. Là,

  • Speaker #0

    ça se complique un peu.

  • Speaker #1

    D'autres prestataires. Et on lui présente ce cas d'usage en disant, tu as un acteur de l'aéroport qui serait extrêmement intéressé d'avoir tel ou tel type de données pour être... plus efficace dans ses opérations ? Est-ce que tu es prêt à échanger cette donnée ? Et si tu es prêt à le faire, dans quelles conditions ? Et nous, notre rôle, c'est de faciliter l'interconnexion technique entre ces deux acteurs, donc avec une place de marché qui a un certain nombre de connecteurs, qui permet d'avoir aussi un engagement de qualité de service, c'est-à-dire que l'un des rôles que nous avons, c'est certes d'interconnecter les données entre deux acteurs. mais d'en leur offrir aussi une stabilité dans cet échange, un engagement de service de les accompagner si évidemment il y a une rupture du lien. Parce qu'à partir du moment où une donnée va être échangée dans un processus opérationnel, ça devient une donnée sensible.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et bien évidemment, il faut qu'il y ait un lien qui soit sécurisé, qui soit stable. C'est notre rôle aussi de faire ça.

  • Speaker #0

    Il y a la partie technologique, mais j'ai l'impression qu'il y a aussi une partie un peu de diplomatie. au sein de ces acteurs-là pour avoir ces accords d'échange de données et de changer un peu la culture qu'ils ont sur des données très protégées.

  • Speaker #1

    C'est pour ça aussi qu'on se positionne en termes de tiers de confiance, c'est-à-dire que la confiance est un des éléments clés de l'échange de la donnée parce que c'est là aussi des freins, c'est-à-dire que si les acteurs s'accordent à se dire effectivement ça peut avoir un impact opérationnel intéressant d'échanger tel ou tel type de données, ils ont aussi en tête que cette donnée mal utilisée Hum. peut-être aussi un révélateur de leurs propres difficultés opérationnelles sur le terrain, peut-être un révélateur de certaines spécificités concurrentielles qu'ils ont. Ils ont donc des freins à les changer. Et là, c'est marrant parce qu'on entend des freins à cette innovation qui sont presque du même ordre que ceux qu'on pouvait entendre à l'émergence de l'Internet ou du mobile. À la fois, il y a un engouement et en même temps, il y a... toute une série de craintes parce qu'effectivement, ça vient changer des pratiques et les acteurs sont donc aussi un peu le pied sur le frein là-dessus.

  • Speaker #0

    C'est un projet ultra transformant, en fait. L'échange des flux de données, qu'est-ce que ça va apporter comme transformation sur le marché aéroportuaire ? On voit bien au niveau du hub, mais c'est quelque chose qui va bousculer aussi ce marché plus largement.

  • Speaker #1

    Je serais un peu plus modeste que cela, parce que je pense qu'à terme, oui, ça va changer des choses. C'est-à-dire que ça va accélérer la digitalisation et la digitalisation... La machine aéroportuaire est assez étonnante parce que elle est à la fois extrêmement innovante, processée, sécurisée et elle est en même temps incroyablement artisanale et humaine. D'ailleurs, c'est aussi un de ses côtés fascinants et sympathiques. Il y a énormément de choses qui se règlent par le fait de se hailer à la voix sous l'avion, le fait de téléphoner, le fait de vérifier une... Une action, le fait de regarder un paperboard, et il y a beaucoup d'éléments de la chaîne qui ne sont pas du tout digitaux.

  • Speaker #0

    Et il n'y a pas besoin qu'ils le soient finalement.

  • Speaker #1

    Et quelque part, il n'y a pas besoin qu'ils le soient. Alors par exemple, il y a une petite anecdote que je trouve assez marrante, mais l'aéroport du Bourget, qui est quand même le plus gros aéroport d'aviation d'affaires d'Europe, il n'y a pas en fait de plan de vol établi à la journée. C'est-à-dire que le matin, les... Les opérationnels du Bourget ne savent pas exactement combien d'avions vont se poser. Évidemment, quand on regarde Roissy-Orly, on le sait. Parce qu'on atterrit au Bourget comme dans un aérodrome. C'est-à-dire qu'on peut appeler une demi-heure avant et dire, j'ai un avion à faire atterrir, est-ce que c'est disponible ? Donc, il y a encore dans le milieu aéroportuaire des choses qui fonctionnent de cette façon-là. C'est-à-dire comme aux prémices de l'aérien. Et donc effectivement, ça nécessite de la diplomatie, ça nécessite de la confiance. Et c'est le début de quelque chose qui va s'inscrire plus largement dans le digital, qui va s'intégrer dans les process de façon durable et qui va effectivement provoquer des changements. Mais on ne peut pas non plus parler d'une révolution. Une rupture qui arriverait extrêmement rapidement et qui changerait extrêmement rapidement les habitudes et les fonctionnements.

  • Speaker #0

    D'accord. Et votre vision, c'est que ça reste au sein des aéroports de Paris ou que ça s'étende à d'autres acteurs, que ce soit une évolution vers le national, une évolution européenne, mondiale ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, ce qui peut se produire dans les aéroports peut se répliquer dans d'autres secteurs d'activité. Pourquoi ? Parce que l'aéroport... L'aéroport, vous l'avez dit un peu tout à l'heure, c'est une ville dans la ville. Donc l'aéroport, c'est aussi un centre commercial. L'aéroport, c'est aussi des salons, c'est la coexistence du low cost et de la première. Donc il y a plusieurs réalités et couches qui se superposent au même endroit. Donc ce que l'on réussit à faire dans l'aéroport, on peut le réussir à le faire dans une gare, on peut le réussir à le faire dans un grand musée. Oui,

  • Speaker #0

    pas forcément un lieu de mobilité.

  • Speaker #1

    Exactement. Et là aussi, c'est une... La position spécifique du groupe HubOne, c'est que nous sommes présents dans plusieurs de ces lieux et nous lançons avec le support aujourd'hui de France 2030 un projet qui s'appelle AéroCide et qui inclut HubOne et d'autres partenaires pour justement tester, solidifier des concepts d'échange de données dans le milieu aéroportuaire pour pouvoir les répliquer. dans ces grands autres lieux qui reçoivent du public et qui ont aussi à gérer des problématiques de flux et des problématiques d'alerte.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors l'écosystème, ça revient souvent dans l'ADN, dans votre nom. Vous avez développé HubOne Data Trust avec des partenaires. Vous avez la Caisse des dépôts avec vous. Vous travaillez notamment avec DataIQ, avec d'autres startups. Vous voulez nous en parler un petit peu et l'importance de travailler en écosystème ?

  • Speaker #1

    Alors, si on a demandé à la Caisse des dépôts de nous accompagner, c'est pour deux raisons. D'abord, pour cette raison de confiance que je mentionnais tout à l'heure. Évidemment, la Caisse des dépôts, structurellement, est un acteur de la confiance numérique. Donc, c'est aussi une façon de rassurer les acteurs de l'aéroport en disant « ce n'est pas qu'une initiative de l'aéroport lui-même ou du groupe aéroportuaire, mais c'est soutenu par un acteur qui a pris beaucoup d'initiatives dans le domaine de la confiance numérique. »

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, c'était le premier point. Ensuite, évidemment, c'est un acteur qui nous accompagne financièrement, parce qu'on est sur du temps long. Convaincre les fournisseurs de données de partager leurs données, de le faire de façon sécurisée, les acquéreurs d'acquérir cette donnée et de l'intégrer dans leur propre système, tout ça prend du temps. Donc il faut que nous soyons sur un projet qui soit à la fois pas trop consommateur de ressources et qui en même temps puisse, avant d'être rentable, on pense qu'il va falloir au moins 4, 5, 6 ans, Avant d'obtenir la rentabilité.

  • Speaker #0

    Dès le départ, il faut donner des gages de pérennité pour assurer les acteurs.

  • Speaker #1

    Vous avez cité Dataiku et ça me permet de dire que ce projet, ce n'est pas que de l'échange, c'est aussi du traitement de données. J'ai envie de dire, au-delà du traitement, c'est du traitement en étant un spécialiste de cette donnée aéroportuaire. Aujourd'hui, il existe beaucoup, et depuis très longtemps, de sociétés très performantes pour traiter de la donnée, la faire évoluer, y ajouter de l'IA, faire des algorithmes performants. L'une des difficultés, c'est de comprendre de quoi l'on parle. Et donc, de raccourcir le temps sur un projet où les échanges avec les opérations, avec les métiers, puissent être suffisamment clairs pour que le spécialiste de la data puisse les intégrer de façon efficace.

  • Speaker #0

    Et les faire parler ensemble.

  • Speaker #1

    Et les faire parler ensemble. Et ça, c'est aussi un travail que l'on fait et un positionnement que l'on prend et qui d'ailleurs est finalement plus important que ce que nous imaginions à l'origine du projet.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que le besoin de compréhension des données aéroportuaires... et entre autres tout simplement de ce qu'on appelle le journal de bord de l'aéroport. Donc ce que l'on peut voir en tant que passager de façon facile lorsque vous regardez l'écran en arrivant à l'aéroport pour être rassuré.

  • Speaker #0

    Alors on se passe les doigts en arrivant toujours.

  • Speaker #1

    Ça c'est un des premiers réflexes des passagers, même s'ils ont tout sur leur smartphone. Ils se rassurent en regardant que le vol est bien là. Ils essayent de comprendre comment ils y vont et ils sont accompagnés pour ça sur un... un téléaffichage et toute une série d'aides qu'ils ont pour trouver leur chemin.

  • Speaker #0

    Donc, il est digitalisé déjà ce tableau de bord ?

  • Speaker #1

    Ce tableau de bord est déjà digitalisé. Alors, ce tableau de bord pour le passager, il a 4-5 colonnes. Mais le même pour les opérations, vous multipliez ce nombre de colonnes et d'informations par 10. L'un de nos rôles principaux, c'est de finalement bien comprendre ces données, bien comprendre comment elles fonctionnent et en assurer un retraitement avant l'échange. Ça, c'est fondamental. Et l'outil Dataiku pour ça est très utile.

  • Speaker #0

    D'accord. Comme ça, vous ne prenez vraiment que la donnée essentielle à partager à tel prestataire. Et ça permet aussi de garantir un petit peu cette autonomie stratégique sur la donnée pour chaque acteur. Voilà.

  • Speaker #1

    Un de nos autres grands partenaires sur le projet, puisque nous n'avons pas développé les plateformes techniques nous-mêmes, c'est DAWEX, qui est une startup française qui est spécialisée dans l'émergence des places de marché et d'échange de la donnée sur plusieurs secteurs d'activité. Ils sont par exemple présents au Japon, on signe un accord avec le groupe TF1, c'est une société très innovante et qui nous permet d'avoir une plateforme digitale qui a complètement réglé, conceptualisé et... Rendu opérationnel, l'échange de données, la licence associée, le fait de respecter aussi la réglementation européenne qui existe sur le domaine et qui a émergé ces dernières années. Donc là,

  • Speaker #0

    c'est votre caution, c'est votre garant pour toutes ces opérations-là.

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis, d'aller vers l'idée de la monétisation de la donnée, c'est-à-dire lui donner une valeur.

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est aussi un point que je voulais voir avec vous. Cette donnée, finalement, elle va circuler, elle va s'enrichir, elle va se modéliser, vous allez créer aussi, finalement, de la donnée enrichie. À qui elle appartient, cette donnée, une fois qu'elle circule ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une question sur laquelle on n'a pas encore la réponse. Parce qu'évidemment, plus les données se mixtent, plus leur origine est diverse. Et plus, lorsqu'on leur donne une valeur, et surtout si on leur donne une valeur marchande, il n'est pas facile de dire exactement à qui appartient réellement cette donnée. En réalité, c'est un bon problème qui ne se pose pas encore de façon très forte parce que la donnée est insuffisamment échangée. Donc aujourd'hui, notre focus... c'est de favoriser cet échange et d'avoir une donnée de qualité qui soit utile.

  • Speaker #0

    Donc, ça sera un bon problème quand on se posera la question. Oui,

  • Speaker #1

    parce que ça sera un bon problème, exactement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, on parle beaucoup de flux de données. On ne peut pas ne pas parler de cybersécurité. J'imagine que c'est un enjeu majeur pour vous. Comment vous l'abordez ? Comment vous le traitez ? En écosystème, directement au sein de Buendatatre ?

  • Speaker #1

    Au sein des plateformes que nous utilisons, donc DAWEX et Dataiku, ce sont déjà nativement des plateformes extrêmement sécurisées. Merci. sur lequel on fait réaliser des audits régulièrement pour s'assurer que toutes les bonnes practices de cybersécurité sont. Ensuite, c'est vrai que HubOne a l'avantage d'avoir en interne une filiale qui s'appelle SysDream, qui est un spécialiste de la cybersécurité et qui se spécialise d'autant plus dans le domaine aéroportuaire.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc on fait regarder ce sujet par eux. Et puis j'ai cité tout à l'heure le projet Aérosyde, le projet Aérosyde qui est financé par l'État. Alors, on attend la réponse définitive, mais on a bon espoir que ça soit positif. Elle a aussi été auditée sur l'aspect cybersécurité. Donc, on est assez concernés et je pense qu'on a pris tout ce que l'on devait prendre comme mesure pour s'en assurer.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est un frein à l'adoption quand même, cette crainte des acteurs que vous voulez engager ?

  • Speaker #1

    Alors, pas réellement, parce que d'abord, on parle quand même, et il faut quand même avoir ça en tête, de cas d'usage encore relativement... basiques, donc qui ne font pas appel à des sources de données extrêmement diversifiées et donc qui simplifient les conditions de sécurité de cet échange. Et ensuite, il se trouve qu'on a une assez bonne crédibilité sur ce point. Donc, on n'est pas trop challengé sur cette question.

  • Speaker #0

    Ça, c'était essentiel de toute façon pour se lancer. Aujourd'hui, on voit bien tout ce qui se met en place. On voit l'utilité, on voit la vision. Il y a quand même des freins sur le terrain. Où est-ce que ça se passe ? Qu'est-ce qui manque concrètement pour faire vivre plus vite ces projets ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, l'aéroport, c'est une machine qui ne s'arrête jamais de fonctionner, quasiment jamais.

  • Speaker #0

    Donc la continuité opérationnelle, déjà, prend le pas quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc c'est aussi un enjeu de mobiliser des ressources au sein des entreprises pour aller au bout de ces projets. Donc ça prend, là aussi, au-delà de l'aspect de convaincre les acteurs, de les rassurer, le fait qu'il puisse... décider et avancer prend du temps. J'ai envie de dire que c'est le premier frein qu'on lui en marre. Oui, c'est vraiment une question de temps, je pense. Parfois, j'ai même la conviction que les digues finiront par céder, c'est-à-dire que toutes les craintes liées au partage de la donnée seront derrière nous. Par exemple, UpOne Data Trust a quasiment fait 300 entretiens en deux ans avec les acteurs de l'aéroportuaire. Donc, c'est... C'est un temps d'explication et de conviction qui nécessite de consacrer de l'énergie et du temps.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous êtes en parallèle exposé aussi à de la réglementation. Ce temps long opérationnel de développement, est-ce qu'il est à risque ou en tout cas, je m'imagine, très dépendant d'une évolution réglementaire ? Comment vous faites cohabiter les deux ?

  • Speaker #1

    Quand on s'est lancé, on a eu évidemment en ligne de mire d'être directement, totalement en lien. et respecter la réglementation qui émerge en Europe, en particulier le Digital Governance Act. Il y a tout un paquet de réglementations qui sont nées. Aujourd'hui, cette réglementation, elle est interrogée par le politique et elle va être revue. On fait partie d'une association qui s'appelle l'AID, l'Association de l'intermédiation de données, et qui pousse entre autres à ce que des acteurs comme nous, de l'intermédiation, puisque nous en sommes un, puissent aller plus loin dans le traitement de la donnée. Il y avait un peu une frontière stricte qui est donnée actuellement par la réglementation en place, un peu pour s'assurer que finalement les grands acteurs du traitement... Et pour le dire, les GAFAM ne puissent pas préempter le domaine de l'intermédiation, donc de l'échange de données professionnelles, qui n'émerge pas que dans le domaine aéroportuaire, mais qui émerge de façon plus globale, que ces acteurs-là n'aient pas un avantage concurrentiel démentiel du fait de leur capacité de traitement. Bon, ce qui ressort, et je le disais tout à l'heure par la spécialité, finalement ce qui compte plus, ce n'est pas tant de se protéger de cela, que d'être un acteur de l'intermédiation qui connaît très précisément les données du milieu dans lequel il s'exerce. Et du coup, cette réglementation, on appelle de nos voeux qu'elle évolue vers la possibilité d'aller plus loin dans les traitements. Parce qu'aujourd'hui, les cas d'usage sont relativement simples, mais pour par exemple donner des prédictions de flux dans l'aéroport dans des zones très spécifiques, il faut faire tourner des algorithmes, il faut faire tourner de l'intelligence artificielle. Il faut comprendre toutes les conditions qui font que le flux évolue. Et ça, évidemment, pour des acteurs comme nous, c'est extrêmement intéressant d'investir dans ce domaine parce que c'est extrêmement attendu par les acteurs de l'aéroport. Ils peuvent prévoir très précisément le nombre de personnes d'employés à mobiliser et de prévoir à quel moment ils doivent le faire et de rendre cette donnée-là plus rationnelle. Il y aura un avantage pour eux dans leur organisation, un avantage compétitif. et un avantage qui sera ressenti par le passager.

  • Speaker #0

    L'utilité, elle n'est pas discutée. Tout le monde est d'accord qu'il faut aller vers là. Maintenant, c'est un peu le comment, pourquoi, est-ce que ça peut faire bouger en interne chez chacun ? Est-ce qu'on peut parler un peu business model aussi ? Parce que vous êtes en train de créer une nouvelle solution avec des acteurs qui ont des réflexes de consommation, de services différents. Aujourd'hui, votre business model, quel est-il ? Est-ce qu'il est stabilisé ?

  • Speaker #1

    Alors non, il n'est clairement pas stabilisé. Notre business model, il repose... J'ai évoqué deux plateformes techniques. et en fait sur trois types de ventes que nous pouvons faire. D'abord, celles qui sont liées à du conseil. Alors ça, c'est souvent assez habituel dans le lancement d'une nouvelle innovation qu'on ait besoin de passer aussi par ce stade de conseil. Ensuite, par la plateforme technique et donc pouvoir facturer les développements que nous faisons pour le compte de nos clients. Et enfin...

  • Speaker #0

    Donc là, c'est des frais de setup en fait ?

  • Speaker #1

    C'est ça, des frais de setup. éventuellement euh Aussi, des frais d'abonnement liés à des données que l'on traite et sur lesquelles on fait soit des traitements pour les alléger ou les rendre plus pertinentes, soit en y associant des algorithmes, comme je l'ai évoqué avant. et puis enfin la plateforme d'échange et c'est le cœur de notre machine où là pour accéder à la plateforme il faut à la fois prendre un abonnement et puis nous prenons des commissions sur les euh... les données qui seront vendues. Alors, clairement, notre modèle n'est pas stabilisé, mais je pense que c'est en mode startup. On prévoit un business plan, puis on le remodèle en permanence en fonction de ce qui se passe. Ce qu'on voit, c'est qu'il y a une adhésion aux fondamentaux de ce modèle, c'est-à-dire que le fait de payer un abonnement pour accéder à une plateforme d'échange, y avoir un certain nombre d'engagements associés. Je parlais de la confiance, j'ai évoqué les licences. Il y a évidemment le fait dans des échanges opérationnels, d'une continuité du service. On a parlé de la cybersécurité. Tout ça justifie un abonnement et cet abonnement est bien compris par nos clients et même à des niveaux un petit peu plus élevés que ceux que nous avions anticipés. En revanche, ce qui ne semble pas prendre, c'est l'idée d'avoir une place de marché où la donnée se monétise. Aujourd'hui, la plupart des clients estiment qu'il y a un gain opérationnel commun à la mise à disposition de ces données, et donc ne trouvent pas légitime de payer la donnée pour la donnée elle-même, ils trouvent légitime de payer le service qui accompagne cet échange, et ne se disent pas qu'ils ont eux-mêmes des gains à avoir sur les données dont ils disposent.

  • Speaker #0

    Ça c'est très français, non ? Il n'y a pas un côté un peu culturel ?

  • Speaker #1

    On a déjà échangé avec d'autres plateformes, par exemple anglaise, et on retrouve un peu cette idée-là que finalement, le gain opérationnel prône sur l'idée de faire de la monétisation. Moi, aujourd'hui, je ne sais pas dire si ces choses-là vont évoluer ou pas. On voit quelques acteurs qui adhèrent à notre plateforme et qui font ce pari d'une... d'une plateforme d'échange, ce n'est pas évident que ça progresse vraiment. Du coup, ça nous oblige évidemment à se repositionner, à se repositionner... Un peu plus sur le conseil, un peu plus sur le traitement, et c'est pour ça d'ailleurs qu'on appelle de nos souhaits l'évolution de la réglementation.

  • Speaker #0

    Oui. Si tout fonctionne bien, comme vous l'espérez, on se retrouve où dans trois ans, dans cinq ans ?

  • Speaker #1

    Alors si tout fonctionne bien, on se retrouve dans un monde idéal où effectivement les acteurs de l'aéroport se sont engagés plus directement et plus rapidement à un échange de leurs données, en estimant qu'un tiers de confiance est utile. pour les aider dans cette évolution. Moi, je ne pense pas à un crash de notre modèle. C'est-à-dire que je pense qu'on est sur des fondamentaux qui sont suffisamment puissants et des attentes suffisamment puissantes pour que d'une façon ou d'une autre, ça émerge. Ce qui peut se produire, à la limite, c'est qu'on soit sur un repositionnement et une plus grande intégration de cette initiative, soit dans le groupe Aboine, soit dans le groupe Aéroports de Paris, avec plutôt une notion de... de traitement spécialisé de la donnée et ensuite d'échanges. C'est-à-dire qu'il y a une inversion. Nous, on est parti en disant finalement que le cœur du sujet, c'est l'étendue de la confiance et le traitement vient en support. Il est possible que ce soit l'inverse.

  • Speaker #0

    C'est la spécialisation sur un point de vue.

  • Speaker #1

    On traite d'abord, on aide à comprendre la donnée, on aide à en tirer tous les bénéfices. Et finalement, l'échange est support de ce traitement pour évidemment faciliter son intégration dans les différents systèmes.

  • Speaker #0

    D'accord. À titre personnel, qu'est-ce qui vous passionne le plus dans ce projet ?

  • Speaker #1

    Alors moi déjà, je viens des télécoms, mais je dois avouer que le monde aéroportuel est un monde fascinant. D'ailleurs, c'est sans doute pour ça que j'y suis depuis 23 ans. C'est aussi pour ça que les interlocuteurs ne changent pas tellement, les gens restent longtemps.

  • Speaker #0

    Les gens restent par passion.

  • Speaker #1

    Voilà, parce que c'est un monde qui est fascinant, parce que d'abord il est amusant.

  • Speaker #0

    Pour son âme d'enfant, quand on voit tous les prestataires, c'est une société formidable.

  • Speaker #1

    Il évoque des choses qui sont aussi de notre vie personnelle. Enfin, je pense que beaucoup de gens sont stressés de leur passage à l'aéroport, mais beaucoup aussi aiment ce passage, aiment l'aérien, aiment ce moment particulier dans l'aéroport. Donc finalement, quand on est au service de ça, on est au service d'un projet qui résonne dans notre vie personnelle. Ça, c'est très intéressant. Et puis enfin, si on va plus sur l'aspect technologique, c'est un monde qui est à la fois, comme je le disais tout à l'heure fonctionne sur des principes ancestraux, qui sont presque ceux présents depuis le début de l'aérien et de l'aéronautique, et en même temps, très en attente d'innovation et d'évolution, mais qui ne les adoptent que de façon extrêmement pragmatique. Donc, ce rapport entre l'opérationnel, le côté grand Lego, ce lien avec la vie perso, et en même temps, ces technologies euh qui ne reste pas figé, c'est totalement passionnant.

  • Speaker #0

    Vous savez pourquoi vous vous levez le matin, pas de problème. Vous étiez déjà un entrepreneur dans l'âme, vous aviez envie de porter, parce qu'aujourd'hui vous êtes à la tête d'une start-up dans un grand groupe, c'était ce que vous vouliez ?

  • Speaker #1

    Non, je ne me levais pas le matin en disant que j'avais envie d'être entrepreneur, et d'ailleurs je ne pense pas en être un entrepreneur dans l'âme. En revanche, je trouve fascinant et je fais extrêmement aussi attention dans le projet. parce que c'est confortable de faire de l'intrapreneuriat. On a un peu plus le temps dans son business plan, on est très accompagné sur l'aspect finance, juridique, etc. Donc, il y a beaucoup de choses qui sont confortables. Et puis, on n'a pas le stress d'y avoir mis ses propres deniers. Mais en revanche, je fais très attention de beaucoup challenger mon projet auprès de vrais entrepreneurs parce que, justement, il faut garder une certaine tension sur le... En fait, on doit, et je l'ai dit, revoir le business model constamment, se réinventer, se repositionner. On ne peut pas partir de l'idée que son idée de base était la bonne et qu'elle ne doit pas évoluer.

  • Speaker #0

    Elle doit être adoptée en tant que ça.

  • Speaker #1

    Pour ça, il faut un esprit d'entrepreneur. Parce que sinon, on s'engraisse sur de mauvais sujets.

  • Speaker #0

    Il faut contourner, il faut challenger, il faut de l'agilité.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que de temps en temps, je vais voir des entrepreneurs que je connais, je pitch mon projet. Ils me disent parfois que ça ne va pas du tout. Et ça me permet d'apprendre.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est des bons, du coup. C'est ceux qui vous accompagnent vraiment, finalement. Le sparring partner.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Jean-Sébastien, on arrive à la fin de notre échange. C'était passionnant. J'ai adoré plonger dans les coulisses des aéroports de Paris, grâce à vous, du monde de la data, de la technologie. Ce qui se joue ici dépasse largement les murs de l'aéroport. On s'en est bien rendu compte. C'est une vraie redéfinition du modèle de coopération. Vous avez beaucoup parlé d'écosystème, de gouvernance et d'innovation. Dans un monde où la donnée devient un langage commun et nécessaire à l'action, si j'ai bien compris. Donc, entre une vision long terme et des contraintes opérationnelles qui sont très concrètes, UpOne Data Trust incarne une transformation discrète, mais puissante. Et on a hâte de savoir la suite de l'histoire. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    C'était passionnant. C'était passionnant. Très, très, très intéressant. Merci d'avoir partagé avec nous tous ces coulisses du projet ambitieux de UpOne Data Trust. Merci d'avoir écouté les afters de la transformation. Une production Adéquancy. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.

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Sécurité, efficacité opérationnelle, attente des passagers : un environnement complexe où chaque innovation doit être robuste et pérenne.

La transformation digitale comme levier clé
Comment HubOne développe et intègre des solutions technologiques (connectivité, data, outils collaboratifs) pour améliorer la performance des plateformes aéroportuaires.

Expérience passager et innovation de service
Zoom sur la manière dont le digital permet de simplifier les parcours, d’améliorer la satisfaction et de répondre aux nouvelles attentes de fluidité et de personnalisation.

Regard vers l’avenir
Jean-Sébastien Mackiewicz partage sa vision des grandes tendances qui redessineront le secteur aérien dans les années à venir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les Afters de la Transformation, un podcast adéquat de ci qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Aujourd'hui, on regarde le numérique qui s'infiltre partout, dans nos villes, nos entreprises, nos vies. Mais il existe un lieu, à la fois hyper réglementé, technique et humain, où cette transformation prend une dimension singulière. L'aéroport, entre flux de passagers, frais de sécurité et maintenance, Comment faire dialoguer tous les acteurs grâce à la donnée ? Aujourd'hui, nous recevons un acteur clé de cette révolution silencieuse, porté depuis le cœur du groupe ADP. J'ai le plaisir d'accueillir Jean-Sébastien Maciewicz, qui est le directeur des solutions aéros chez HubOne et également directeur général de HubOne Data Trust, que nous allons découvrir tout à l'heure. Depuis plus de 20 ans, vous accompagnez sa transformation et vous êtes aujourd'hui à l'origine d'un projet ambitieux, HubOne Data Trust, une place de marché de la donnée aéroportuaire soutenue par la Caisse des dépôts. Entre enjeux de gouvernance, d'adoption, de souveraineté, de scalabilité, ce projet réinvente les codes de la tech. Tout un programme. Bienvenue Jean-Sébastien.

  • Speaker #1

    Bonjour, ravi d'être là.

  • Speaker #0

    On est très heureux de vous accueillir et de rentrer dans les coulisses du monde aéroportuaire. Alors pas que, on va voir qu'on va aussi sortir un petit peu de l'aéroportuaire, mais c'est quand même le cœur du projet. Et on est toujours fasciné par ce monde-là et voir ce qui se passe derrière toute l'expérience passager qu'on peut expérimenter. Alors vous, vous avez rejoint HubOne dès 2001, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    D'accord. Qu'est-ce qui vous a amené dans votre parcours à rejoindre UpOne ?

  • Speaker #1

    J'ai un parcours commercial dans les télécoms. J'ai commencé chez ce qu'on appelait encore France Télécom en apprentissage, en faisant plusieurs missions auprès de clients professionnels et entreprises, dans un moment de grand bouleversement pour les opérateurs télécoms, puisque c'était à la fois l'ouverture du marché à la concurrence, 1998, et également l'émergence d'Internet et du mobile. Donc, c'était un moment foisonnant et passionnant. Et effectivement, en 2001, il y a eu une petite annonce assez surprenante de la recherche d'un responsable grand compte dans les télécoms pour Aéroports de Paris. Et en fait, on ignorait dans le milieu télécom qu'il y avait un petit opérateur qui était historiquement inséré dans Aéroports de Paris et qui est devenu donc en 2001 ADP Télécom, puis HubOne.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors quelle place occupe UpOne aujourd'hui dans cet écosystème d'ADP ?

  • Speaker #1

    Alors UpOne a aujourd'hui grandi. Dans l'écosystème d'ADP, nous sommes l'opérateur spécialisé du monde aéroportuaire en couvrant de l'intégralité des produits télécom qui peuvent exister, à la fois la téléphonie, l'internet, la 4G pro. On y reviendra, la data et les solutions aéroportuaires, donc des solutions vraiment IT destinées au monde aéroportuaire. Mais aujourd'hui, nous sommes aussi un opérateur national en B2B et puis un opérateur en traçabilité et en cybersécurité.

  • Speaker #0

    Alors, c'est quand même un acteur bien implanté. On peut donner quelques chiffres pour se donner une idée de l'importance. C'est 170 millions de chiffres d'affaires, c'est bien ça ? Oui. Plus de 600 collaborateurs. C'est ça. Et avec 5 000 clients B2B en France.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et pas que dans l'aéroportuaire.

  • Speaker #1

    Et pas que. On a à peu près 1 500 clients dans l'aéroportuaire. L'aéroportuaire est vraiment notre ADN. et... A la fois marque le fait que nous sommes un acteur très impliqué dans les opérations. Un aéroport, les opérations y sont clés. Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nos produits qui sont maintenant parfois dans les télécoms des produits assez banalisés, la téléphonie, l'internet, on l'obtient de beaucoup d'opérateurs, sous beaucoup de formes, avec des prix qui vont beaucoup baisser. Mais ce qui compte, c'est d'être présent au bon moment et au bon endroit pour nos clients, intervenir lorsqu'il y a un incident, pour qu'à aucun moment un incident télécom soit à l'origine d'un retard avion. C'est à peu près notre mantra.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc c'est ça qui façonne votre approche technologique. C'est vraiment l'expérience passager et la continuité opérationnelle du monde aéroportuaire.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Super. Comment vous définiriez le positionnement de UpOne ? Vous êtes plutôt un opérateur télécom, une ESN spécialisée ? Comment vous vous placez ?

  • Speaker #1

    On est à la fois opérateur, intégrateur et acteur de la cybersécurité. C'est une palette très large d'offres, de services, qui correspond aussi aux besoins très spécifiques du monde aéroportuaire. On a en face de nous des acteurs qu'on appelle les prestataires de l'aéroport ou les assistants aéroportuaires, qui sont en fait des sous-traitants des compagnies aériennes de l'autorité aéroportuaire de l'aéroport lui-même. C'est eux qui représentent le plus gros des emplois sur Roissy. Il faut par exemple savoir que sur Roissy, il y a à peu près 150 000 personnes qui travaillent directement ou indirectement. C'est une ville dans la ville. C'est une ville dans la ville, voilà. Et finalement, dans ces 150 000 personnes, il n'y en a que 6 000 qui sont directement employés d'aéroports de Paris et quelques dizaines de milliers dans les compagnies aériennes. Donc le gros des troupes, ce sont des prestataires et des assistants. Et ce sont des entreprises qui ont finalement en interne assez peu de compétences en termes de technologie, de télécom, donc qui ont besoin d'être très accompagnées. Et accompagnées de façon... large et sur une palette large d'offres et de produits.

  • Speaker #0

    Alors comment on fait justement pour faire évoluer une entreprise technologique dans un environnement qui est ultra normé et avec des métiers qui ne sont pas forcément sensibles aujourd'hui à tous ces aspects-là de technologie ? Comment on fait pour pousser ?

  • Speaker #1

    Il faut garder et rester fort sur des technologies anciennes qui sont très présentes dans les process aéroportuaires et parfois certaines technologies qui... peuvent disparaître plus vite dans le marché télécom général, comme la DSL continue ou le cuivre continue d'être très utile dans nos métiers parce que desservent l'ensemble de l'aéroport jusque dans les sous-sols.

  • Speaker #0

    Là, ça serait trop complexe de remplacer ça.

  • Speaker #1

    On le remplace peu à peu, mais ça prend du temps et ça nécessite des investissements sur la durée et ça nécessite de l'accompagnement. Et en même temps, il y a beaucoup d'innovation dans ce milieu parce que c'est un milieu qui a besoin sans cesse. d'avoir des moyens de bien gérer ses opérations et de bien gérer ses contraintes.

  • Speaker #0

    D'accord, donc là il y a peut-être le grand écart au point de vue des compétences et des connaissances technologiques au sein de vos équipes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et finalement, on est un acteur télécom B2B qui a peut-être l'un des portefeuilles d'offres et de services les plus larges du marché, parce qu'il faut qu'on couvre des besoins extrêmement importants sur nos clients aéroportuaires.

  • Speaker #0

    D'accord. Historique et innovation.

  • Speaker #1

    Historique et innovation, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, si vous le voulez bien, on va parler de HubOne Data Trust, votre bébé. Peut-être que je vais aussi vous présenter avec vos mots, parce que je vais être certainement un peu maladroite.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors, ce projet, il est né d'abord d'une ambition que nous partageons au sein du groupe Aéroports de Paris et que HubOne accompagne à sa place, qui est d'aller vers la digitalisation de l'aéroport, de renforcer la digitalisation de cet aéroport. C'est ce qu'on a appelé à un moment le Smart Airport. La place... particulière d'Hub One, c'est que nous sommes extrêmement proches et connectés de tous les acteurs prestataires et assistants de l'aéroport, qui sont donc, comme je l'ai dit avant, le plus grand nombre des employés de l'aéroport et ceux qui sont le plus en contact avec les opérations et les passagers. Or, ces entreprises sont aujourd'hui, comme je l'ai aussi souligné, assez peu digitalisées. Donc, notre élan du début a été de leur proposer des applications pour gérer les opérations pour pour mieux mobiliser leurs ressources au bon moment et au bon endroit.

  • Speaker #0

    Donc là, plutôt de façon individuelle pour chaque prestataire.

  • Speaker #1

    Exactement. En tirant le fil de cette pelote, on s'est rendu compte qu'en fait, pour aller un peu plus loin dans cette digitalisation et avoir des applications plus efficaces, il fallait qu'il y ait un partage de la donnée. Parce que finalement, on est dans des opérations qui sont extrêmement séquentielles, qui peuvent concerner un nombre important d'opérateurs.

  • Speaker #0

    Avec beaucoup d'interdépendance.

  • Speaker #1

    Avec beaucoup d'interdépendance, exactement. Par exemple, si on prend un moyen courrier. Aujourd'hui, il y a à peu près une dizaine de prestataires qui vont intervenir dans un temps relativement court. On va parler d'une demi-heure, 45 minutes, et qui doivent, au même endroit, de façon colocalisée, gérer un certain nombre d'opérations de l'avion. Alors, on les imagine facilement, décharger les bagages, recharger les nouveaux bagages, parfois nettoyer, évidemment, la cabine de l'avion, faire peut-être une légère opération de maintenance, ou en tout cas vérifier que l'avion est prêt à décoller.

  • Speaker #0

    Donc juste à ce moment-là, on a peut-être déjà 10 prestataires qui sont autour de l'avion.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ces prestataires sont finalement assez aveugles des opérations des uns et des autres, ne savent pas exactement où en sont les autres. Et cela a pourtant un impact sur leur propre opération. Soit parce que leur opération ne peut débuter que si l'opération de leur partenaire est finie, soit parce que finalement, il y a un retard avion qu'ils ne connaissent pas. Et ils mobilisent des ressources pour essayer d'être absolument à l'heure sur le traitement, alors qu'ils pourraient avoir peut-être un battement de 10 minutes utile pour finir de traiter un autre avion par exemple. Donc l'un des moyens de régler ça, c'est d'échanger de la donnée. Et entre autres d'échanger, si je reprends l'exemple de cet avion, d'échanger de la donnée sur ce qu'on appelle le jalonnage. C'est-à-dire les opérations séquentiellement réalisées pour traiter un avion ou le passager. Donc au moment du Covid, puisqu'on a été quand même, l'industrie aéro portuaire a été extrêmement boudoulée, il y a quasiment eu absence de vol et un graphique qui a totalement chuté, alors très soutenu par les gouvernements, mais quand même un arrêt complet des opérations. Ça a été un moment pour nous assez décisif pour faire un point sur ce qui était vraiment important de faire évoluer en termes d'innovation. Et on a lancé ce projet avec le groupe Aéroports de Pays.

  • Speaker #0

    En plein Covid.

  • Speaker #1

    En plein Covid.

  • Speaker #0

    C'est sûr, vous n'êtes pas du tout le premier que je reçois à ce micro qui me dit que le Covid a été une opportunité d'innovation extraordinaire pour son entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Parce que d'abord, on a imaginé plein de choses technologiques qui étaient directement liées au Covid. Vous vous souvenez, on prenait la température par des caméras. C'est vrai,

  • Speaker #0

    ça a commencé par les aéroports, la propagation. Donc, vous étiez les premiers acteurs au cœur du...

  • Speaker #1

    Il y avait un certain nombre de contraintes qui obligeaient évidemment beaucoup... vérifier que les passagers qui arrivaient d'un autre pays n'étaient pas contaminants.

  • Speaker #0

    Votre responsabilité était majeure en fait. Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc, certaines technologies ont été imaginées à ce moment-là. Bon, la plupart ont totalement disparu aujourd'hui. Et tant mieux. Mais elles sont dans les captons. Au fur et à mesure qu'une grande pandémie puisse se reproduire. Mais c'est vrai que ça a été un moment assez, finalement, une opportunité, un moment assez incroyable pour repenser les choses et accélérer sur certains développements. Et donc, à la sortie du Covid, nous avons, avec le groupe Aéroports de Paris, au sein du groupe Aéroports de Paris, décidé de lancer ce projet, Hub One Data Trust, qui est donc une place de marché pour échanger la donnée aéroportuaire entre les acteurs opérationnels, afin qu'ils puissent chacun être plus efficaces dans leurs opérations.

  • Speaker #0

    Et alors là, vous arrivez à fédérer tous les opérateurs ou il fallait faire de la conquête au fur et à mesure ?

  • Speaker #1

    Alors non, c'est un travail de longue haleine, du temps. D'abord parce que quand on vient changer les process aéroportuaires, c'est toujours des opérations qui nécessitent beaucoup d'application au sens terrain du terme, c'est-à-dire qu'il faut vraiment comprendre comment les métiers fonctionnent. Et on a vite fait d'avoir de fausses idées sur le fonctionnement opérationnel de l'aéroport, même lorsqu'on y travaille, si on n'est pas directement sur le terrain. Donc il faut passer beaucoup de temps sur le terrain, auprès des équipes, pour comprendre quels sont leurs besoins, comment elles fonctionnent. Et finalement, un aéroport, on peut dire que c'est à la fois de la gestion des flux et de la gestion d'aléas. Gestion des flux qui est en plus avec les nouveautés, l'innovation qui peut arriver autour de l'IA. qui a priori est une matière assez idéale dans le cas d'un aéroport, parce que dans le cas d'un aéroport, on connaît le nombre de passagers qui vont venir et on sait à peu près à quel moment et on sait pourquoi y faire.

  • Speaker #0

    Oui, donc on peut planifier quand même. Il y a beaucoup d'anticipation dans notre affaire.

  • Speaker #1

    C'est presque plus facile que dans une gare, par exemple. Mais pour autant, la gestion des flux reste aujourd'hui encore assez artisanale et en tout cas pas partagée de la même façon par tous les acteurs de l'aéroport. Les compagnies aériennes ont une vision qui est celle du remplissage de leur avion. L'aéroport a une vision plutôt des points de contrôle et essaye de maîtriser aussi les flux dans ses zones commerciales parce qu'il y a un enjeu économique très fort pour l'aéroport là-dessus. Et les assistants et les prestataires essayent de mobiliser leurs équipes au bon moment et au bon endroit en fonction de la commande qu'ils reçoivent de leur compagnie cliente ou de l'aéroport client.

  • Speaker #0

    Alors vous là-dedans, parce que vous avez une vue un peu hélicoptère de tous ces flux, comment vous arrivez à prioriser les cas d'usage ? Savoir où est-ce qu'il faut travailler en premier ?

  • Speaker #1

    Notre travail, c'est de faire le lien entre les prestataires et les assistants de l'aéroport qui ne sont finalement pas si connus que cela de l'aéroport lui-même. Bien évidemment, les équipes de l'aéroport connaissent l'ensemble des prestataires.

  • Speaker #0

    Oui, rassurez-nous.

  • Speaker #1

    Mais je veux dire qu'au quotidien, les échanges ne sont pas forcément... De toute façon, très sur l'opérationnel et peu sur la technologie, peu sur la réflexion et la prise de recul. Donc déjà, nous sommes un bon bras armé pour faire ce lien entre le monde des compagnies. Il faut aussi avoir en tête qu'à part Air France et FedEx, qui ont leur hub sur Roissy, toutes les autres compagnies, il y a quelques autres compagnies françaises, mais de taille plus petite, sont en escale. Voilà. tous leurs centres de décision sont en dehors de la France. Et ensuite, évidemment, il y a l'aéroport en tant qu'entreprise très implantée, mais qui ne discute pas avec tous les prestataires, puisque la plupart des prestataires sont les prestataires des compagnies. Donc, il peut y avoir un peu cette rupture de discussion. Et donc, par les technologies et par notre position particulière, on arrive à créer ce lien. Donc, ce lien, il consiste en quoi ? Il consiste effectivement à repérer des cas d'usage. Sur le terrain, c'est-à-dire finalement comprendre comment les gens fonctionnent, comprendre quelles sont leurs difficultés et leurs douleurs au quotidien, et essayer de faire le lien entre ces difficultés et finalement un besoin de données qu'ils ont. Donc on monte un cas d'usage d'abord avec les prestataires ou les assistants de l'apport, et on définit de quelles données ils auraient besoin pour être plus efficaces. de traiter des cas d'usage relativement simples. D'accord. On ne part pas sur des choses trop innovantes.

  • Speaker #0

    Donc la data est toujours accessible, on a toujours une matière première déjà pour développer.

  • Speaker #1

    Et ensuite, on va convaincre le propriétaire de cette donnée, qui est potentiellement l'aéroport, peut-être la compagnie aérienne. Là,

  • Speaker #0

    ça se complique un peu.

  • Speaker #1

    D'autres prestataires. Et on lui présente ce cas d'usage en disant, tu as un acteur de l'aéroport qui serait extrêmement intéressé d'avoir tel ou tel type de données pour être... plus efficace dans ses opérations ? Est-ce que tu es prêt à échanger cette donnée ? Et si tu es prêt à le faire, dans quelles conditions ? Et nous, notre rôle, c'est de faciliter l'interconnexion technique entre ces deux acteurs, donc avec une place de marché qui a un certain nombre de connecteurs, qui permet d'avoir aussi un engagement de qualité de service, c'est-à-dire que l'un des rôles que nous avons, c'est certes d'interconnecter les données entre deux acteurs. mais d'en leur offrir aussi une stabilité dans cet échange, un engagement de service de les accompagner si évidemment il y a une rupture du lien. Parce qu'à partir du moment où une donnée va être échangée dans un processus opérationnel, ça devient une donnée sensible.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et bien évidemment, il faut qu'il y ait un lien qui soit sécurisé, qui soit stable. C'est notre rôle aussi de faire ça.

  • Speaker #0

    Il y a la partie technologique, mais j'ai l'impression qu'il y a aussi une partie un peu de diplomatie. au sein de ces acteurs-là pour avoir ces accords d'échange de données et de changer un peu la culture qu'ils ont sur des données très protégées.

  • Speaker #1

    C'est pour ça aussi qu'on se positionne en termes de tiers de confiance, c'est-à-dire que la confiance est un des éléments clés de l'échange de la donnée parce que c'est là aussi des freins, c'est-à-dire que si les acteurs s'accordent à se dire effectivement ça peut avoir un impact opérationnel intéressant d'échanger tel ou tel type de données, ils ont aussi en tête que cette donnée mal utilisée Hum. peut-être aussi un révélateur de leurs propres difficultés opérationnelles sur le terrain, peut-être un révélateur de certaines spécificités concurrentielles qu'ils ont. Ils ont donc des freins à les changer. Et là, c'est marrant parce qu'on entend des freins à cette innovation qui sont presque du même ordre que ceux qu'on pouvait entendre à l'émergence de l'Internet ou du mobile. À la fois, il y a un engouement et en même temps, il y a... toute une série de craintes parce qu'effectivement, ça vient changer des pratiques et les acteurs sont donc aussi un peu le pied sur le frein là-dessus.

  • Speaker #0

    C'est un projet ultra transformant, en fait. L'échange des flux de données, qu'est-ce que ça va apporter comme transformation sur le marché aéroportuaire ? On voit bien au niveau du hub, mais c'est quelque chose qui va bousculer aussi ce marché plus largement.

  • Speaker #1

    Je serais un peu plus modeste que cela, parce que je pense qu'à terme, oui, ça va changer des choses. C'est-à-dire que ça va accélérer la digitalisation et la digitalisation... La machine aéroportuaire est assez étonnante parce que elle est à la fois extrêmement innovante, processée, sécurisée et elle est en même temps incroyablement artisanale et humaine. D'ailleurs, c'est aussi un de ses côtés fascinants et sympathiques. Il y a énormément de choses qui se règlent par le fait de se hailer à la voix sous l'avion, le fait de téléphoner, le fait de vérifier une... Une action, le fait de regarder un paperboard, et il y a beaucoup d'éléments de la chaîne qui ne sont pas du tout digitaux.

  • Speaker #0

    Et il n'y a pas besoin qu'ils le soient finalement.

  • Speaker #1

    Et quelque part, il n'y a pas besoin qu'ils le soient. Alors par exemple, il y a une petite anecdote que je trouve assez marrante, mais l'aéroport du Bourget, qui est quand même le plus gros aéroport d'aviation d'affaires d'Europe, il n'y a pas en fait de plan de vol établi à la journée. C'est-à-dire que le matin, les... Les opérationnels du Bourget ne savent pas exactement combien d'avions vont se poser. Évidemment, quand on regarde Roissy-Orly, on le sait. Parce qu'on atterrit au Bourget comme dans un aérodrome. C'est-à-dire qu'on peut appeler une demi-heure avant et dire, j'ai un avion à faire atterrir, est-ce que c'est disponible ? Donc, il y a encore dans le milieu aéroportuaire des choses qui fonctionnent de cette façon-là. C'est-à-dire comme aux prémices de l'aérien. Et donc effectivement, ça nécessite de la diplomatie, ça nécessite de la confiance. Et c'est le début de quelque chose qui va s'inscrire plus largement dans le digital, qui va s'intégrer dans les process de façon durable et qui va effectivement provoquer des changements. Mais on ne peut pas non plus parler d'une révolution. Une rupture qui arriverait extrêmement rapidement et qui changerait extrêmement rapidement les habitudes et les fonctionnements.

  • Speaker #0

    D'accord. Et votre vision, c'est que ça reste au sein des aéroports de Paris ou que ça s'étende à d'autres acteurs, que ce soit une évolution vers le national, une évolution européenne, mondiale ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, ce qui peut se produire dans les aéroports peut se répliquer dans d'autres secteurs d'activité. Pourquoi ? Parce que l'aéroport... L'aéroport, vous l'avez dit un peu tout à l'heure, c'est une ville dans la ville. Donc l'aéroport, c'est aussi un centre commercial. L'aéroport, c'est aussi des salons, c'est la coexistence du low cost et de la première. Donc il y a plusieurs réalités et couches qui se superposent au même endroit. Donc ce que l'on réussit à faire dans l'aéroport, on peut le réussir à le faire dans une gare, on peut le réussir à le faire dans un grand musée. Oui,

  • Speaker #0

    pas forcément un lieu de mobilité.

  • Speaker #1

    Exactement. Et là aussi, c'est une... La position spécifique du groupe HubOne, c'est que nous sommes présents dans plusieurs de ces lieux et nous lançons avec le support aujourd'hui de France 2030 un projet qui s'appelle AéroCide et qui inclut HubOne et d'autres partenaires pour justement tester, solidifier des concepts d'échange de données dans le milieu aéroportuaire pour pouvoir les répliquer. dans ces grands autres lieux qui reçoivent du public et qui ont aussi à gérer des problématiques de flux et des problématiques d'alerte.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors l'écosystème, ça revient souvent dans l'ADN, dans votre nom. Vous avez développé HubOne Data Trust avec des partenaires. Vous avez la Caisse des dépôts avec vous. Vous travaillez notamment avec DataIQ, avec d'autres startups. Vous voulez nous en parler un petit peu et l'importance de travailler en écosystème ?

  • Speaker #1

    Alors, si on a demandé à la Caisse des dépôts de nous accompagner, c'est pour deux raisons. D'abord, pour cette raison de confiance que je mentionnais tout à l'heure. Évidemment, la Caisse des dépôts, structurellement, est un acteur de la confiance numérique. Donc, c'est aussi une façon de rassurer les acteurs de l'aéroport en disant « ce n'est pas qu'une initiative de l'aéroport lui-même ou du groupe aéroportuaire, mais c'est soutenu par un acteur qui a pris beaucoup d'initiatives dans le domaine de la confiance numérique. »

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, c'était le premier point. Ensuite, évidemment, c'est un acteur qui nous accompagne financièrement, parce qu'on est sur du temps long. Convaincre les fournisseurs de données de partager leurs données, de le faire de façon sécurisée, les acquéreurs d'acquérir cette donnée et de l'intégrer dans leur propre système, tout ça prend du temps. Donc il faut que nous soyons sur un projet qui soit à la fois pas trop consommateur de ressources et qui en même temps puisse, avant d'être rentable, on pense qu'il va falloir au moins 4, 5, 6 ans, Avant d'obtenir la rentabilité.

  • Speaker #0

    Dès le départ, il faut donner des gages de pérennité pour assurer les acteurs.

  • Speaker #1

    Vous avez cité Dataiku et ça me permet de dire que ce projet, ce n'est pas que de l'échange, c'est aussi du traitement de données. J'ai envie de dire, au-delà du traitement, c'est du traitement en étant un spécialiste de cette donnée aéroportuaire. Aujourd'hui, il existe beaucoup, et depuis très longtemps, de sociétés très performantes pour traiter de la donnée, la faire évoluer, y ajouter de l'IA, faire des algorithmes performants. L'une des difficultés, c'est de comprendre de quoi l'on parle. Et donc, de raccourcir le temps sur un projet où les échanges avec les opérations, avec les métiers, puissent être suffisamment clairs pour que le spécialiste de la data puisse les intégrer de façon efficace.

  • Speaker #0

    Et les faire parler ensemble.

  • Speaker #1

    Et les faire parler ensemble. Et ça, c'est aussi un travail que l'on fait et un positionnement que l'on prend et qui d'ailleurs est finalement plus important que ce que nous imaginions à l'origine du projet.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que le besoin de compréhension des données aéroportuaires... et entre autres tout simplement de ce qu'on appelle le journal de bord de l'aéroport. Donc ce que l'on peut voir en tant que passager de façon facile lorsque vous regardez l'écran en arrivant à l'aéroport pour être rassuré.

  • Speaker #0

    Alors on se passe les doigts en arrivant toujours.

  • Speaker #1

    Ça c'est un des premiers réflexes des passagers, même s'ils ont tout sur leur smartphone. Ils se rassurent en regardant que le vol est bien là. Ils essayent de comprendre comment ils y vont et ils sont accompagnés pour ça sur un... un téléaffichage et toute une série d'aides qu'ils ont pour trouver leur chemin.

  • Speaker #0

    Donc, il est digitalisé déjà ce tableau de bord ?

  • Speaker #1

    Ce tableau de bord est déjà digitalisé. Alors, ce tableau de bord pour le passager, il a 4-5 colonnes. Mais le même pour les opérations, vous multipliez ce nombre de colonnes et d'informations par 10. L'un de nos rôles principaux, c'est de finalement bien comprendre ces données, bien comprendre comment elles fonctionnent et en assurer un retraitement avant l'échange. Ça, c'est fondamental. Et l'outil Dataiku pour ça est très utile.

  • Speaker #0

    D'accord. Comme ça, vous ne prenez vraiment que la donnée essentielle à partager à tel prestataire. Et ça permet aussi de garantir un petit peu cette autonomie stratégique sur la donnée pour chaque acteur. Voilà.

  • Speaker #1

    Un de nos autres grands partenaires sur le projet, puisque nous n'avons pas développé les plateformes techniques nous-mêmes, c'est DAWEX, qui est une startup française qui est spécialisée dans l'émergence des places de marché et d'échange de la donnée sur plusieurs secteurs d'activité. Ils sont par exemple présents au Japon, on signe un accord avec le groupe TF1, c'est une société très innovante et qui nous permet d'avoir une plateforme digitale qui a complètement réglé, conceptualisé et... Rendu opérationnel, l'échange de données, la licence associée, le fait de respecter aussi la réglementation européenne qui existe sur le domaine et qui a émergé ces dernières années. Donc là,

  • Speaker #0

    c'est votre caution, c'est votre garant pour toutes ces opérations-là.

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis, d'aller vers l'idée de la monétisation de la donnée, c'est-à-dire lui donner une valeur.

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est aussi un point que je voulais voir avec vous. Cette donnée, finalement, elle va circuler, elle va s'enrichir, elle va se modéliser, vous allez créer aussi, finalement, de la donnée enrichie. À qui elle appartient, cette donnée, une fois qu'elle circule ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une question sur laquelle on n'a pas encore la réponse. Parce qu'évidemment, plus les données se mixtent, plus leur origine est diverse. Et plus, lorsqu'on leur donne une valeur, et surtout si on leur donne une valeur marchande, il n'est pas facile de dire exactement à qui appartient réellement cette donnée. En réalité, c'est un bon problème qui ne se pose pas encore de façon très forte parce que la donnée est insuffisamment échangée. Donc aujourd'hui, notre focus... c'est de favoriser cet échange et d'avoir une donnée de qualité qui soit utile.

  • Speaker #0

    Donc, ça sera un bon problème quand on se posera la question. Oui,

  • Speaker #1

    parce que ça sera un bon problème, exactement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, on parle beaucoup de flux de données. On ne peut pas ne pas parler de cybersécurité. J'imagine que c'est un enjeu majeur pour vous. Comment vous l'abordez ? Comment vous le traitez ? En écosystème, directement au sein de Buendatatre ?

  • Speaker #1

    Au sein des plateformes que nous utilisons, donc DAWEX et Dataiku, ce sont déjà nativement des plateformes extrêmement sécurisées. Merci. sur lequel on fait réaliser des audits régulièrement pour s'assurer que toutes les bonnes practices de cybersécurité sont. Ensuite, c'est vrai que HubOne a l'avantage d'avoir en interne une filiale qui s'appelle SysDream, qui est un spécialiste de la cybersécurité et qui se spécialise d'autant plus dans le domaine aéroportuaire.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc on fait regarder ce sujet par eux. Et puis j'ai cité tout à l'heure le projet Aérosyde, le projet Aérosyde qui est financé par l'État. Alors, on attend la réponse définitive, mais on a bon espoir que ça soit positif. Elle a aussi été auditée sur l'aspect cybersécurité. Donc, on est assez concernés et je pense qu'on a pris tout ce que l'on devait prendre comme mesure pour s'en assurer.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est un frein à l'adoption quand même, cette crainte des acteurs que vous voulez engager ?

  • Speaker #1

    Alors, pas réellement, parce que d'abord, on parle quand même, et il faut quand même avoir ça en tête, de cas d'usage encore relativement... basiques, donc qui ne font pas appel à des sources de données extrêmement diversifiées et donc qui simplifient les conditions de sécurité de cet échange. Et ensuite, il se trouve qu'on a une assez bonne crédibilité sur ce point. Donc, on n'est pas trop challengé sur cette question.

  • Speaker #0

    Ça, c'était essentiel de toute façon pour se lancer. Aujourd'hui, on voit bien tout ce qui se met en place. On voit l'utilité, on voit la vision. Il y a quand même des freins sur le terrain. Où est-ce que ça se passe ? Qu'est-ce qui manque concrètement pour faire vivre plus vite ces projets ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, l'aéroport, c'est une machine qui ne s'arrête jamais de fonctionner, quasiment jamais.

  • Speaker #0

    Donc la continuité opérationnelle, déjà, prend le pas quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc c'est aussi un enjeu de mobiliser des ressources au sein des entreprises pour aller au bout de ces projets. Donc ça prend, là aussi, au-delà de l'aspect de convaincre les acteurs, de les rassurer, le fait qu'il puisse... décider et avancer prend du temps. J'ai envie de dire que c'est le premier frein qu'on lui en marre. Oui, c'est vraiment une question de temps, je pense. Parfois, j'ai même la conviction que les digues finiront par céder, c'est-à-dire que toutes les craintes liées au partage de la donnée seront derrière nous. Par exemple, UpOne Data Trust a quasiment fait 300 entretiens en deux ans avec les acteurs de l'aéroportuaire. Donc, c'est... C'est un temps d'explication et de conviction qui nécessite de consacrer de l'énergie et du temps.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous êtes en parallèle exposé aussi à de la réglementation. Ce temps long opérationnel de développement, est-ce qu'il est à risque ou en tout cas, je m'imagine, très dépendant d'une évolution réglementaire ? Comment vous faites cohabiter les deux ?

  • Speaker #1

    Quand on s'est lancé, on a eu évidemment en ligne de mire d'être directement, totalement en lien. et respecter la réglementation qui émerge en Europe, en particulier le Digital Governance Act. Il y a tout un paquet de réglementations qui sont nées. Aujourd'hui, cette réglementation, elle est interrogée par le politique et elle va être revue. On fait partie d'une association qui s'appelle l'AID, l'Association de l'intermédiation de données, et qui pousse entre autres à ce que des acteurs comme nous, de l'intermédiation, puisque nous en sommes un, puissent aller plus loin dans le traitement de la donnée. Il y avait un peu une frontière stricte qui est donnée actuellement par la réglementation en place, un peu pour s'assurer que finalement les grands acteurs du traitement... Et pour le dire, les GAFAM ne puissent pas préempter le domaine de l'intermédiation, donc de l'échange de données professionnelles, qui n'émerge pas que dans le domaine aéroportuaire, mais qui émerge de façon plus globale, que ces acteurs-là n'aient pas un avantage concurrentiel démentiel du fait de leur capacité de traitement. Bon, ce qui ressort, et je le disais tout à l'heure par la spécialité, finalement ce qui compte plus, ce n'est pas tant de se protéger de cela, que d'être un acteur de l'intermédiation qui connaît très précisément les données du milieu dans lequel il s'exerce. Et du coup, cette réglementation, on appelle de nos voeux qu'elle évolue vers la possibilité d'aller plus loin dans les traitements. Parce qu'aujourd'hui, les cas d'usage sont relativement simples, mais pour par exemple donner des prédictions de flux dans l'aéroport dans des zones très spécifiques, il faut faire tourner des algorithmes, il faut faire tourner de l'intelligence artificielle. Il faut comprendre toutes les conditions qui font que le flux évolue. Et ça, évidemment, pour des acteurs comme nous, c'est extrêmement intéressant d'investir dans ce domaine parce que c'est extrêmement attendu par les acteurs de l'aéroport. Ils peuvent prévoir très précisément le nombre de personnes d'employés à mobiliser et de prévoir à quel moment ils doivent le faire et de rendre cette donnée-là plus rationnelle. Il y aura un avantage pour eux dans leur organisation, un avantage compétitif. et un avantage qui sera ressenti par le passager.

  • Speaker #0

    L'utilité, elle n'est pas discutée. Tout le monde est d'accord qu'il faut aller vers là. Maintenant, c'est un peu le comment, pourquoi, est-ce que ça peut faire bouger en interne chez chacun ? Est-ce qu'on peut parler un peu business model aussi ? Parce que vous êtes en train de créer une nouvelle solution avec des acteurs qui ont des réflexes de consommation, de services différents. Aujourd'hui, votre business model, quel est-il ? Est-ce qu'il est stabilisé ?

  • Speaker #1

    Alors non, il n'est clairement pas stabilisé. Notre business model, il repose... J'ai évoqué deux plateformes techniques. et en fait sur trois types de ventes que nous pouvons faire. D'abord, celles qui sont liées à du conseil. Alors ça, c'est souvent assez habituel dans le lancement d'une nouvelle innovation qu'on ait besoin de passer aussi par ce stade de conseil. Ensuite, par la plateforme technique et donc pouvoir facturer les développements que nous faisons pour le compte de nos clients. Et enfin...

  • Speaker #0

    Donc là, c'est des frais de setup en fait ?

  • Speaker #1

    C'est ça, des frais de setup. éventuellement euh Aussi, des frais d'abonnement liés à des données que l'on traite et sur lesquelles on fait soit des traitements pour les alléger ou les rendre plus pertinentes, soit en y associant des algorithmes, comme je l'ai évoqué avant. et puis enfin la plateforme d'échange et c'est le cœur de notre machine où là pour accéder à la plateforme il faut à la fois prendre un abonnement et puis nous prenons des commissions sur les euh... les données qui seront vendues. Alors, clairement, notre modèle n'est pas stabilisé, mais je pense que c'est en mode startup. On prévoit un business plan, puis on le remodèle en permanence en fonction de ce qui se passe. Ce qu'on voit, c'est qu'il y a une adhésion aux fondamentaux de ce modèle, c'est-à-dire que le fait de payer un abonnement pour accéder à une plateforme d'échange, y avoir un certain nombre d'engagements associés. Je parlais de la confiance, j'ai évoqué les licences. Il y a évidemment le fait dans des échanges opérationnels, d'une continuité du service. On a parlé de la cybersécurité. Tout ça justifie un abonnement et cet abonnement est bien compris par nos clients et même à des niveaux un petit peu plus élevés que ceux que nous avions anticipés. En revanche, ce qui ne semble pas prendre, c'est l'idée d'avoir une place de marché où la donnée se monétise. Aujourd'hui, la plupart des clients estiment qu'il y a un gain opérationnel commun à la mise à disposition de ces données, et donc ne trouvent pas légitime de payer la donnée pour la donnée elle-même, ils trouvent légitime de payer le service qui accompagne cet échange, et ne se disent pas qu'ils ont eux-mêmes des gains à avoir sur les données dont ils disposent.

  • Speaker #0

    Ça c'est très français, non ? Il n'y a pas un côté un peu culturel ?

  • Speaker #1

    On a déjà échangé avec d'autres plateformes, par exemple anglaise, et on retrouve un peu cette idée-là que finalement, le gain opérationnel prône sur l'idée de faire de la monétisation. Moi, aujourd'hui, je ne sais pas dire si ces choses-là vont évoluer ou pas. On voit quelques acteurs qui adhèrent à notre plateforme et qui font ce pari d'une... d'une plateforme d'échange, ce n'est pas évident que ça progresse vraiment. Du coup, ça nous oblige évidemment à se repositionner, à se repositionner... Un peu plus sur le conseil, un peu plus sur le traitement, et c'est pour ça d'ailleurs qu'on appelle de nos souhaits l'évolution de la réglementation.

  • Speaker #0

    Oui. Si tout fonctionne bien, comme vous l'espérez, on se retrouve où dans trois ans, dans cinq ans ?

  • Speaker #1

    Alors si tout fonctionne bien, on se retrouve dans un monde idéal où effectivement les acteurs de l'aéroport se sont engagés plus directement et plus rapidement à un échange de leurs données, en estimant qu'un tiers de confiance est utile. pour les aider dans cette évolution. Moi, je ne pense pas à un crash de notre modèle. C'est-à-dire que je pense qu'on est sur des fondamentaux qui sont suffisamment puissants et des attentes suffisamment puissantes pour que d'une façon ou d'une autre, ça émerge. Ce qui peut se produire, à la limite, c'est qu'on soit sur un repositionnement et une plus grande intégration de cette initiative, soit dans le groupe Aboine, soit dans le groupe Aéroports de Paris, avec plutôt une notion de... de traitement spécialisé de la donnée et ensuite d'échanges. C'est-à-dire qu'il y a une inversion. Nous, on est parti en disant finalement que le cœur du sujet, c'est l'étendue de la confiance et le traitement vient en support. Il est possible que ce soit l'inverse.

  • Speaker #0

    C'est la spécialisation sur un point de vue.

  • Speaker #1

    On traite d'abord, on aide à comprendre la donnée, on aide à en tirer tous les bénéfices. Et finalement, l'échange est support de ce traitement pour évidemment faciliter son intégration dans les différents systèmes.

  • Speaker #0

    D'accord. À titre personnel, qu'est-ce qui vous passionne le plus dans ce projet ?

  • Speaker #1

    Alors moi déjà, je viens des télécoms, mais je dois avouer que le monde aéroportuel est un monde fascinant. D'ailleurs, c'est sans doute pour ça que j'y suis depuis 23 ans. C'est aussi pour ça que les interlocuteurs ne changent pas tellement, les gens restent longtemps.

  • Speaker #0

    Les gens restent par passion.

  • Speaker #1

    Voilà, parce que c'est un monde qui est fascinant, parce que d'abord il est amusant.

  • Speaker #0

    Pour son âme d'enfant, quand on voit tous les prestataires, c'est une société formidable.

  • Speaker #1

    Il évoque des choses qui sont aussi de notre vie personnelle. Enfin, je pense que beaucoup de gens sont stressés de leur passage à l'aéroport, mais beaucoup aussi aiment ce passage, aiment l'aérien, aiment ce moment particulier dans l'aéroport. Donc finalement, quand on est au service de ça, on est au service d'un projet qui résonne dans notre vie personnelle. Ça, c'est très intéressant. Et puis enfin, si on va plus sur l'aspect technologique, c'est un monde qui est à la fois, comme je le disais tout à l'heure fonctionne sur des principes ancestraux, qui sont presque ceux présents depuis le début de l'aérien et de l'aéronautique, et en même temps, très en attente d'innovation et d'évolution, mais qui ne les adoptent que de façon extrêmement pragmatique. Donc, ce rapport entre l'opérationnel, le côté grand Lego, ce lien avec la vie perso, et en même temps, ces technologies euh qui ne reste pas figé, c'est totalement passionnant.

  • Speaker #0

    Vous savez pourquoi vous vous levez le matin, pas de problème. Vous étiez déjà un entrepreneur dans l'âme, vous aviez envie de porter, parce qu'aujourd'hui vous êtes à la tête d'une start-up dans un grand groupe, c'était ce que vous vouliez ?

  • Speaker #1

    Non, je ne me levais pas le matin en disant que j'avais envie d'être entrepreneur, et d'ailleurs je ne pense pas en être un entrepreneur dans l'âme. En revanche, je trouve fascinant et je fais extrêmement aussi attention dans le projet. parce que c'est confortable de faire de l'intrapreneuriat. On a un peu plus le temps dans son business plan, on est très accompagné sur l'aspect finance, juridique, etc. Donc, il y a beaucoup de choses qui sont confortables. Et puis, on n'a pas le stress d'y avoir mis ses propres deniers. Mais en revanche, je fais très attention de beaucoup challenger mon projet auprès de vrais entrepreneurs parce que, justement, il faut garder une certaine tension sur le... En fait, on doit, et je l'ai dit, revoir le business model constamment, se réinventer, se repositionner. On ne peut pas partir de l'idée que son idée de base était la bonne et qu'elle ne doit pas évoluer.

  • Speaker #0

    Elle doit être adoptée en tant que ça.

  • Speaker #1

    Pour ça, il faut un esprit d'entrepreneur. Parce que sinon, on s'engraisse sur de mauvais sujets.

  • Speaker #0

    Il faut contourner, il faut challenger, il faut de l'agilité.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que de temps en temps, je vais voir des entrepreneurs que je connais, je pitch mon projet. Ils me disent parfois que ça ne va pas du tout. Et ça me permet d'apprendre.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est des bons, du coup. C'est ceux qui vous accompagnent vraiment, finalement. Le sparring partner.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Jean-Sébastien, on arrive à la fin de notre échange. C'était passionnant. J'ai adoré plonger dans les coulisses des aéroports de Paris, grâce à vous, du monde de la data, de la technologie. Ce qui se joue ici dépasse largement les murs de l'aéroport. On s'en est bien rendu compte. C'est une vraie redéfinition du modèle de coopération. Vous avez beaucoup parlé d'écosystème, de gouvernance et d'innovation. Dans un monde où la donnée devient un langage commun et nécessaire à l'action, si j'ai bien compris. Donc, entre une vision long terme et des contraintes opérationnelles qui sont très concrètes, UpOne Data Trust incarne une transformation discrète, mais puissante. Et on a hâte de savoir la suite de l'histoire. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    C'était passionnant. C'était passionnant. Très, très, très intéressant. Merci d'avoir partagé avec nous tous ces coulisses du projet ambitieux de UpOne Data Trust. Merci d'avoir écouté les afters de la transformation. Une production Adéquancy. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.

Description

Comment concilier fluidité, sécurité et expérience passager dans un secteur aussi exigeant que l’aéroportuaire ?
Dans cet épisode des Afters de la Transformation, Jean-Sébastien Mackiewicz partage la vision d'Hub One : une transformation digitale pensée pour répondre aux nouveaux défis des aéroports et accompagner les mutations profondes du secteur.


Un parcours marqué par l’innovation
Jean-Sébastien Mackiewicz revient sur son expérience et sur les étapes qui l’ont conduit à piloter les solutions aéroportuaires de Hub One.

Les enjeux actuels de l’aéroportuaire
Sécurité, efficacité opérationnelle, attente des passagers : un environnement complexe où chaque innovation doit être robuste et pérenne.

La transformation digitale comme levier clé
Comment HubOne développe et intègre des solutions technologiques (connectivité, data, outils collaboratifs) pour améliorer la performance des plateformes aéroportuaires.

Expérience passager et innovation de service
Zoom sur la manière dont le digital permet de simplifier les parcours, d’améliorer la satisfaction et de répondre aux nouvelles attentes de fluidité et de personnalisation.

Regard vers l’avenir
Jean-Sébastien Mackiewicz partage sa vision des grandes tendances qui redessineront le secteur aérien dans les années à venir.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les Afters de la Transformation, un podcast adéquat de ci qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous ! Aujourd'hui, on regarde le numérique qui s'infiltre partout, dans nos villes, nos entreprises, nos vies. Mais il existe un lieu, à la fois hyper réglementé, technique et humain, où cette transformation prend une dimension singulière. L'aéroport, entre flux de passagers, frais de sécurité et maintenance, Comment faire dialoguer tous les acteurs grâce à la donnée ? Aujourd'hui, nous recevons un acteur clé de cette révolution silencieuse, porté depuis le cœur du groupe ADP. J'ai le plaisir d'accueillir Jean-Sébastien Maciewicz, qui est le directeur des solutions aéros chez HubOne et également directeur général de HubOne Data Trust, que nous allons découvrir tout à l'heure. Depuis plus de 20 ans, vous accompagnez sa transformation et vous êtes aujourd'hui à l'origine d'un projet ambitieux, HubOne Data Trust, une place de marché de la donnée aéroportuaire soutenue par la Caisse des dépôts. Entre enjeux de gouvernance, d'adoption, de souveraineté, de scalabilité, ce projet réinvente les codes de la tech. Tout un programme. Bienvenue Jean-Sébastien.

  • Speaker #1

    Bonjour, ravi d'être là.

  • Speaker #0

    On est très heureux de vous accueillir et de rentrer dans les coulisses du monde aéroportuaire. Alors pas que, on va voir qu'on va aussi sortir un petit peu de l'aéroportuaire, mais c'est quand même le cœur du projet. Et on est toujours fasciné par ce monde-là et voir ce qui se passe derrière toute l'expérience passager qu'on peut expérimenter. Alors vous, vous avez rejoint HubOne dès 2001, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    D'accord. Qu'est-ce qui vous a amené dans votre parcours à rejoindre UpOne ?

  • Speaker #1

    J'ai un parcours commercial dans les télécoms. J'ai commencé chez ce qu'on appelait encore France Télécom en apprentissage, en faisant plusieurs missions auprès de clients professionnels et entreprises, dans un moment de grand bouleversement pour les opérateurs télécoms, puisque c'était à la fois l'ouverture du marché à la concurrence, 1998, et également l'émergence d'Internet et du mobile. Donc, c'était un moment foisonnant et passionnant. Et effectivement, en 2001, il y a eu une petite annonce assez surprenante de la recherche d'un responsable grand compte dans les télécoms pour Aéroports de Paris. Et en fait, on ignorait dans le milieu télécom qu'il y avait un petit opérateur qui était historiquement inséré dans Aéroports de Paris et qui est devenu donc en 2001 ADP Télécom, puis HubOne.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors quelle place occupe UpOne aujourd'hui dans cet écosystème d'ADP ?

  • Speaker #1

    Alors UpOne a aujourd'hui grandi. Dans l'écosystème d'ADP, nous sommes l'opérateur spécialisé du monde aéroportuaire en couvrant de l'intégralité des produits télécom qui peuvent exister, à la fois la téléphonie, l'internet, la 4G pro. On y reviendra, la data et les solutions aéroportuaires, donc des solutions vraiment IT destinées au monde aéroportuaire. Mais aujourd'hui, nous sommes aussi un opérateur national en B2B et puis un opérateur en traçabilité et en cybersécurité.

  • Speaker #0

    Alors, c'est quand même un acteur bien implanté. On peut donner quelques chiffres pour se donner une idée de l'importance. C'est 170 millions de chiffres d'affaires, c'est bien ça ? Oui. Plus de 600 collaborateurs. C'est ça. Et avec 5 000 clients B2B en France.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Et pas que dans l'aéroportuaire.

  • Speaker #1

    Et pas que. On a à peu près 1 500 clients dans l'aéroportuaire. L'aéroportuaire est vraiment notre ADN. et... A la fois marque le fait que nous sommes un acteur très impliqué dans les opérations. Un aéroport, les opérations y sont clés. Alors ça veut dire quoi ? Ça veut dire que nos produits qui sont maintenant parfois dans les télécoms des produits assez banalisés, la téléphonie, l'internet, on l'obtient de beaucoup d'opérateurs, sous beaucoup de formes, avec des prix qui vont beaucoup baisser. Mais ce qui compte, c'est d'être présent au bon moment et au bon endroit pour nos clients, intervenir lorsqu'il y a un incident, pour qu'à aucun moment un incident télécom soit à l'origine d'un retard avion. C'est à peu près notre mantra.

  • Speaker #0

    D'accord. Donc c'est ça qui façonne votre approche technologique. C'est vraiment l'expérience passager et la continuité opérationnelle du monde aéroportuaire.

  • Speaker #1

    Exactement.

  • Speaker #0

    Super. Comment vous définiriez le positionnement de UpOne ? Vous êtes plutôt un opérateur télécom, une ESN spécialisée ? Comment vous vous placez ?

  • Speaker #1

    On est à la fois opérateur, intégrateur et acteur de la cybersécurité. C'est une palette très large d'offres, de services, qui correspond aussi aux besoins très spécifiques du monde aéroportuaire. On a en face de nous des acteurs qu'on appelle les prestataires de l'aéroport ou les assistants aéroportuaires, qui sont en fait des sous-traitants des compagnies aériennes de l'autorité aéroportuaire de l'aéroport lui-même. C'est eux qui représentent le plus gros des emplois sur Roissy. Il faut par exemple savoir que sur Roissy, il y a à peu près 150 000 personnes qui travaillent directement ou indirectement. C'est une ville dans la ville. C'est une ville dans la ville, voilà. Et finalement, dans ces 150 000 personnes, il n'y en a que 6 000 qui sont directement employés d'aéroports de Paris et quelques dizaines de milliers dans les compagnies aériennes. Donc le gros des troupes, ce sont des prestataires et des assistants. Et ce sont des entreprises qui ont finalement en interne assez peu de compétences en termes de technologie, de télécom, donc qui ont besoin d'être très accompagnées. Et accompagnées de façon... large et sur une palette large d'offres et de produits.

  • Speaker #0

    Alors comment on fait justement pour faire évoluer une entreprise technologique dans un environnement qui est ultra normé et avec des métiers qui ne sont pas forcément sensibles aujourd'hui à tous ces aspects-là de technologie ? Comment on fait pour pousser ?

  • Speaker #1

    Il faut garder et rester fort sur des technologies anciennes qui sont très présentes dans les process aéroportuaires et parfois certaines technologies qui... peuvent disparaître plus vite dans le marché télécom général, comme la DSL continue ou le cuivre continue d'être très utile dans nos métiers parce que desservent l'ensemble de l'aéroport jusque dans les sous-sols.

  • Speaker #0

    Là, ça serait trop complexe de remplacer ça.

  • Speaker #1

    On le remplace peu à peu, mais ça prend du temps et ça nécessite des investissements sur la durée et ça nécessite de l'accompagnement. Et en même temps, il y a beaucoup d'innovation dans ce milieu parce que c'est un milieu qui a besoin sans cesse. d'avoir des moyens de bien gérer ses opérations et de bien gérer ses contraintes.

  • Speaker #0

    D'accord, donc là il y a peut-être le grand écart au point de vue des compétences et des connaissances technologiques au sein de vos équipes.

  • Speaker #1

    C'est ça. Et finalement, on est un acteur télécom B2B qui a peut-être l'un des portefeuilles d'offres et de services les plus larges du marché, parce qu'il faut qu'on couvre des besoins extrêmement importants sur nos clients aéroportuaires.

  • Speaker #0

    D'accord. Historique et innovation.

  • Speaker #1

    Historique et innovation, voilà.

  • Speaker #0

    Alors, si vous le voulez bien, on va parler de HubOne Data Trust, votre bébé. Peut-être que je vais aussi vous présenter avec vos mots, parce que je vais être certainement un peu maladroite.

  • Speaker #1

    Très bien. Alors, ce projet, il est né d'abord d'une ambition que nous partageons au sein du groupe Aéroports de Paris et que HubOne accompagne à sa place, qui est d'aller vers la digitalisation de l'aéroport, de renforcer la digitalisation de cet aéroport. C'est ce qu'on a appelé à un moment le Smart Airport. La place... particulière d'Hub One, c'est que nous sommes extrêmement proches et connectés de tous les acteurs prestataires et assistants de l'aéroport, qui sont donc, comme je l'ai dit avant, le plus grand nombre des employés de l'aéroport et ceux qui sont le plus en contact avec les opérations et les passagers. Or, ces entreprises sont aujourd'hui, comme je l'ai aussi souligné, assez peu digitalisées. Donc, notre élan du début a été de leur proposer des applications pour gérer les opérations pour pour mieux mobiliser leurs ressources au bon moment et au bon endroit.

  • Speaker #0

    Donc là, plutôt de façon individuelle pour chaque prestataire.

  • Speaker #1

    Exactement. En tirant le fil de cette pelote, on s'est rendu compte qu'en fait, pour aller un peu plus loin dans cette digitalisation et avoir des applications plus efficaces, il fallait qu'il y ait un partage de la donnée. Parce que finalement, on est dans des opérations qui sont extrêmement séquentielles, qui peuvent concerner un nombre important d'opérateurs.

  • Speaker #0

    Avec beaucoup d'interdépendance.

  • Speaker #1

    Avec beaucoup d'interdépendance, exactement. Par exemple, si on prend un moyen courrier. Aujourd'hui, il y a à peu près une dizaine de prestataires qui vont intervenir dans un temps relativement court. On va parler d'une demi-heure, 45 minutes, et qui doivent, au même endroit, de façon colocalisée, gérer un certain nombre d'opérations de l'avion. Alors, on les imagine facilement, décharger les bagages, recharger les nouveaux bagages, parfois nettoyer, évidemment, la cabine de l'avion, faire peut-être une légère opération de maintenance, ou en tout cas vérifier que l'avion est prêt à décoller.

  • Speaker #0

    Donc juste à ce moment-là, on a peut-être déjà 10 prestataires qui sont autour de l'avion.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ces prestataires sont finalement assez aveugles des opérations des uns et des autres, ne savent pas exactement où en sont les autres. Et cela a pourtant un impact sur leur propre opération. Soit parce que leur opération ne peut débuter que si l'opération de leur partenaire est finie, soit parce que finalement, il y a un retard avion qu'ils ne connaissent pas. Et ils mobilisent des ressources pour essayer d'être absolument à l'heure sur le traitement, alors qu'ils pourraient avoir peut-être un battement de 10 minutes utile pour finir de traiter un autre avion par exemple. Donc l'un des moyens de régler ça, c'est d'échanger de la donnée. Et entre autres d'échanger, si je reprends l'exemple de cet avion, d'échanger de la donnée sur ce qu'on appelle le jalonnage. C'est-à-dire les opérations séquentiellement réalisées pour traiter un avion ou le passager. Donc au moment du Covid, puisqu'on a été quand même, l'industrie aéro portuaire a été extrêmement boudoulée, il y a quasiment eu absence de vol et un graphique qui a totalement chuté, alors très soutenu par les gouvernements, mais quand même un arrêt complet des opérations. Ça a été un moment pour nous assez décisif pour faire un point sur ce qui était vraiment important de faire évoluer en termes d'innovation. Et on a lancé ce projet avec le groupe Aéroports de Pays.

  • Speaker #0

    En plein Covid.

  • Speaker #1

    En plein Covid.

  • Speaker #0

    C'est sûr, vous n'êtes pas du tout le premier que je reçois à ce micro qui me dit que le Covid a été une opportunité d'innovation extraordinaire pour son entreprise.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Parce que d'abord, on a imaginé plein de choses technologiques qui étaient directement liées au Covid. Vous vous souvenez, on prenait la température par des caméras. C'est vrai,

  • Speaker #0

    ça a commencé par les aéroports, la propagation. Donc, vous étiez les premiers acteurs au cœur du...

  • Speaker #1

    Il y avait un certain nombre de contraintes qui obligeaient évidemment beaucoup... vérifier que les passagers qui arrivaient d'un autre pays n'étaient pas contaminants.

  • Speaker #0

    Votre responsabilité était majeure en fait. Voilà.

  • Speaker #1

    Et donc, certaines technologies ont été imaginées à ce moment-là. Bon, la plupart ont totalement disparu aujourd'hui. Et tant mieux. Mais elles sont dans les captons. Au fur et à mesure qu'une grande pandémie puisse se reproduire. Mais c'est vrai que ça a été un moment assez, finalement, une opportunité, un moment assez incroyable pour repenser les choses et accélérer sur certains développements. Et donc, à la sortie du Covid, nous avons, avec le groupe Aéroports de Paris, au sein du groupe Aéroports de Paris, décidé de lancer ce projet, Hub One Data Trust, qui est donc une place de marché pour échanger la donnée aéroportuaire entre les acteurs opérationnels, afin qu'ils puissent chacun être plus efficaces dans leurs opérations.

  • Speaker #0

    Et alors là, vous arrivez à fédérer tous les opérateurs ou il fallait faire de la conquête au fur et à mesure ?

  • Speaker #1

    Alors non, c'est un travail de longue haleine, du temps. D'abord parce que quand on vient changer les process aéroportuaires, c'est toujours des opérations qui nécessitent beaucoup d'application au sens terrain du terme, c'est-à-dire qu'il faut vraiment comprendre comment les métiers fonctionnent. Et on a vite fait d'avoir de fausses idées sur le fonctionnement opérationnel de l'aéroport, même lorsqu'on y travaille, si on n'est pas directement sur le terrain. Donc il faut passer beaucoup de temps sur le terrain, auprès des équipes, pour comprendre quels sont leurs besoins, comment elles fonctionnent. Et finalement, un aéroport, on peut dire que c'est à la fois de la gestion des flux et de la gestion d'aléas. Gestion des flux qui est en plus avec les nouveautés, l'innovation qui peut arriver autour de l'IA. qui a priori est une matière assez idéale dans le cas d'un aéroport, parce que dans le cas d'un aéroport, on connaît le nombre de passagers qui vont venir et on sait à peu près à quel moment et on sait pourquoi y faire.

  • Speaker #0

    Oui, donc on peut planifier quand même. Il y a beaucoup d'anticipation dans notre affaire.

  • Speaker #1

    C'est presque plus facile que dans une gare, par exemple. Mais pour autant, la gestion des flux reste aujourd'hui encore assez artisanale et en tout cas pas partagée de la même façon par tous les acteurs de l'aéroport. Les compagnies aériennes ont une vision qui est celle du remplissage de leur avion. L'aéroport a une vision plutôt des points de contrôle et essaye de maîtriser aussi les flux dans ses zones commerciales parce qu'il y a un enjeu économique très fort pour l'aéroport là-dessus. Et les assistants et les prestataires essayent de mobiliser leurs équipes au bon moment et au bon endroit en fonction de la commande qu'ils reçoivent de leur compagnie cliente ou de l'aéroport client.

  • Speaker #0

    Alors vous là-dedans, parce que vous avez une vue un peu hélicoptère de tous ces flux, comment vous arrivez à prioriser les cas d'usage ? Savoir où est-ce qu'il faut travailler en premier ?

  • Speaker #1

    Notre travail, c'est de faire le lien entre les prestataires et les assistants de l'aéroport qui ne sont finalement pas si connus que cela de l'aéroport lui-même. Bien évidemment, les équipes de l'aéroport connaissent l'ensemble des prestataires.

  • Speaker #0

    Oui, rassurez-nous.

  • Speaker #1

    Mais je veux dire qu'au quotidien, les échanges ne sont pas forcément... De toute façon, très sur l'opérationnel et peu sur la technologie, peu sur la réflexion et la prise de recul. Donc déjà, nous sommes un bon bras armé pour faire ce lien entre le monde des compagnies. Il faut aussi avoir en tête qu'à part Air France et FedEx, qui ont leur hub sur Roissy, toutes les autres compagnies, il y a quelques autres compagnies françaises, mais de taille plus petite, sont en escale. Voilà. tous leurs centres de décision sont en dehors de la France. Et ensuite, évidemment, il y a l'aéroport en tant qu'entreprise très implantée, mais qui ne discute pas avec tous les prestataires, puisque la plupart des prestataires sont les prestataires des compagnies. Donc, il peut y avoir un peu cette rupture de discussion. Et donc, par les technologies et par notre position particulière, on arrive à créer ce lien. Donc, ce lien, il consiste en quoi ? Il consiste effectivement à repérer des cas d'usage. Sur le terrain, c'est-à-dire finalement comprendre comment les gens fonctionnent, comprendre quelles sont leurs difficultés et leurs douleurs au quotidien, et essayer de faire le lien entre ces difficultés et finalement un besoin de données qu'ils ont. Donc on monte un cas d'usage d'abord avec les prestataires ou les assistants de l'apport, et on définit de quelles données ils auraient besoin pour être plus efficaces. de traiter des cas d'usage relativement simples. D'accord. On ne part pas sur des choses trop innovantes.

  • Speaker #0

    Donc la data est toujours accessible, on a toujours une matière première déjà pour développer.

  • Speaker #1

    Et ensuite, on va convaincre le propriétaire de cette donnée, qui est potentiellement l'aéroport, peut-être la compagnie aérienne. Là,

  • Speaker #0

    ça se complique un peu.

  • Speaker #1

    D'autres prestataires. Et on lui présente ce cas d'usage en disant, tu as un acteur de l'aéroport qui serait extrêmement intéressé d'avoir tel ou tel type de données pour être... plus efficace dans ses opérations ? Est-ce que tu es prêt à échanger cette donnée ? Et si tu es prêt à le faire, dans quelles conditions ? Et nous, notre rôle, c'est de faciliter l'interconnexion technique entre ces deux acteurs, donc avec une place de marché qui a un certain nombre de connecteurs, qui permet d'avoir aussi un engagement de qualité de service, c'est-à-dire que l'un des rôles que nous avons, c'est certes d'interconnecter les données entre deux acteurs. mais d'en leur offrir aussi une stabilité dans cet échange, un engagement de service de les accompagner si évidemment il y a une rupture du lien. Parce qu'à partir du moment où une donnée va être échangée dans un processus opérationnel, ça devient une donnée sensible.

  • Speaker #0

    Bien sûr.

  • Speaker #1

    Et bien évidemment, il faut qu'il y ait un lien qui soit sécurisé, qui soit stable. C'est notre rôle aussi de faire ça.

  • Speaker #0

    Il y a la partie technologique, mais j'ai l'impression qu'il y a aussi une partie un peu de diplomatie. au sein de ces acteurs-là pour avoir ces accords d'échange de données et de changer un peu la culture qu'ils ont sur des données très protégées.

  • Speaker #1

    C'est pour ça aussi qu'on se positionne en termes de tiers de confiance, c'est-à-dire que la confiance est un des éléments clés de l'échange de la donnée parce que c'est là aussi des freins, c'est-à-dire que si les acteurs s'accordent à se dire effectivement ça peut avoir un impact opérationnel intéressant d'échanger tel ou tel type de données, ils ont aussi en tête que cette donnée mal utilisée Hum. peut-être aussi un révélateur de leurs propres difficultés opérationnelles sur le terrain, peut-être un révélateur de certaines spécificités concurrentielles qu'ils ont. Ils ont donc des freins à les changer. Et là, c'est marrant parce qu'on entend des freins à cette innovation qui sont presque du même ordre que ceux qu'on pouvait entendre à l'émergence de l'Internet ou du mobile. À la fois, il y a un engouement et en même temps, il y a... toute une série de craintes parce qu'effectivement, ça vient changer des pratiques et les acteurs sont donc aussi un peu le pied sur le frein là-dessus.

  • Speaker #0

    C'est un projet ultra transformant, en fait. L'échange des flux de données, qu'est-ce que ça va apporter comme transformation sur le marché aéroportuaire ? On voit bien au niveau du hub, mais c'est quelque chose qui va bousculer aussi ce marché plus largement.

  • Speaker #1

    Je serais un peu plus modeste que cela, parce que je pense qu'à terme, oui, ça va changer des choses. C'est-à-dire que ça va accélérer la digitalisation et la digitalisation... La machine aéroportuaire est assez étonnante parce que elle est à la fois extrêmement innovante, processée, sécurisée et elle est en même temps incroyablement artisanale et humaine. D'ailleurs, c'est aussi un de ses côtés fascinants et sympathiques. Il y a énormément de choses qui se règlent par le fait de se hailer à la voix sous l'avion, le fait de téléphoner, le fait de vérifier une... Une action, le fait de regarder un paperboard, et il y a beaucoup d'éléments de la chaîne qui ne sont pas du tout digitaux.

  • Speaker #0

    Et il n'y a pas besoin qu'ils le soient finalement.

  • Speaker #1

    Et quelque part, il n'y a pas besoin qu'ils le soient. Alors par exemple, il y a une petite anecdote que je trouve assez marrante, mais l'aéroport du Bourget, qui est quand même le plus gros aéroport d'aviation d'affaires d'Europe, il n'y a pas en fait de plan de vol établi à la journée. C'est-à-dire que le matin, les... Les opérationnels du Bourget ne savent pas exactement combien d'avions vont se poser. Évidemment, quand on regarde Roissy-Orly, on le sait. Parce qu'on atterrit au Bourget comme dans un aérodrome. C'est-à-dire qu'on peut appeler une demi-heure avant et dire, j'ai un avion à faire atterrir, est-ce que c'est disponible ? Donc, il y a encore dans le milieu aéroportuaire des choses qui fonctionnent de cette façon-là. C'est-à-dire comme aux prémices de l'aérien. Et donc effectivement, ça nécessite de la diplomatie, ça nécessite de la confiance. Et c'est le début de quelque chose qui va s'inscrire plus largement dans le digital, qui va s'intégrer dans les process de façon durable et qui va effectivement provoquer des changements. Mais on ne peut pas non plus parler d'une révolution. Une rupture qui arriverait extrêmement rapidement et qui changerait extrêmement rapidement les habitudes et les fonctionnements.

  • Speaker #0

    D'accord. Et votre vision, c'est que ça reste au sein des aéroports de Paris ou que ça s'étende à d'autres acteurs, que ce soit une évolution vers le national, une évolution européenne, mondiale ?

  • Speaker #1

    Alors déjà, ce qui peut se produire dans les aéroports peut se répliquer dans d'autres secteurs d'activité. Pourquoi ? Parce que l'aéroport... L'aéroport, vous l'avez dit un peu tout à l'heure, c'est une ville dans la ville. Donc l'aéroport, c'est aussi un centre commercial. L'aéroport, c'est aussi des salons, c'est la coexistence du low cost et de la première. Donc il y a plusieurs réalités et couches qui se superposent au même endroit. Donc ce que l'on réussit à faire dans l'aéroport, on peut le réussir à le faire dans une gare, on peut le réussir à le faire dans un grand musée. Oui,

  • Speaker #0

    pas forcément un lieu de mobilité.

  • Speaker #1

    Exactement. Et là aussi, c'est une... La position spécifique du groupe HubOne, c'est que nous sommes présents dans plusieurs de ces lieux et nous lançons avec le support aujourd'hui de France 2030 un projet qui s'appelle AéroCide et qui inclut HubOne et d'autres partenaires pour justement tester, solidifier des concepts d'échange de données dans le milieu aéroportuaire pour pouvoir les répliquer. dans ces grands autres lieux qui reçoivent du public et qui ont aussi à gérer des problématiques de flux et des problématiques d'alerte.

  • Speaker #0

    D'accord. Alors l'écosystème, ça revient souvent dans l'ADN, dans votre nom. Vous avez développé HubOne Data Trust avec des partenaires. Vous avez la Caisse des dépôts avec vous. Vous travaillez notamment avec DataIQ, avec d'autres startups. Vous voulez nous en parler un petit peu et l'importance de travailler en écosystème ?

  • Speaker #1

    Alors, si on a demandé à la Caisse des dépôts de nous accompagner, c'est pour deux raisons. D'abord, pour cette raison de confiance que je mentionnais tout à l'heure. Évidemment, la Caisse des dépôts, structurellement, est un acteur de la confiance numérique. Donc, c'est aussi une façon de rassurer les acteurs de l'aéroport en disant « ce n'est pas qu'une initiative de l'aéroport lui-même ou du groupe aéroportuaire, mais c'est soutenu par un acteur qui a pris beaucoup d'initiatives dans le domaine de la confiance numérique. »

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Ça, c'était le premier point. Ensuite, évidemment, c'est un acteur qui nous accompagne financièrement, parce qu'on est sur du temps long. Convaincre les fournisseurs de données de partager leurs données, de le faire de façon sécurisée, les acquéreurs d'acquérir cette donnée et de l'intégrer dans leur propre système, tout ça prend du temps. Donc il faut que nous soyons sur un projet qui soit à la fois pas trop consommateur de ressources et qui en même temps puisse, avant d'être rentable, on pense qu'il va falloir au moins 4, 5, 6 ans, Avant d'obtenir la rentabilité.

  • Speaker #0

    Dès le départ, il faut donner des gages de pérennité pour assurer les acteurs.

  • Speaker #1

    Vous avez cité Dataiku et ça me permet de dire que ce projet, ce n'est pas que de l'échange, c'est aussi du traitement de données. J'ai envie de dire, au-delà du traitement, c'est du traitement en étant un spécialiste de cette donnée aéroportuaire. Aujourd'hui, il existe beaucoup, et depuis très longtemps, de sociétés très performantes pour traiter de la donnée, la faire évoluer, y ajouter de l'IA, faire des algorithmes performants. L'une des difficultés, c'est de comprendre de quoi l'on parle. Et donc, de raccourcir le temps sur un projet où les échanges avec les opérations, avec les métiers, puissent être suffisamment clairs pour que le spécialiste de la data puisse les intégrer de façon efficace.

  • Speaker #0

    Et les faire parler ensemble.

  • Speaker #1

    Et les faire parler ensemble. Et ça, c'est aussi un travail que l'on fait et un positionnement que l'on prend et qui d'ailleurs est finalement plus important que ce que nous imaginions à l'origine du projet.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    C'est-à-dire que le besoin de compréhension des données aéroportuaires... et entre autres tout simplement de ce qu'on appelle le journal de bord de l'aéroport. Donc ce que l'on peut voir en tant que passager de façon facile lorsque vous regardez l'écran en arrivant à l'aéroport pour être rassuré.

  • Speaker #0

    Alors on se passe les doigts en arrivant toujours.

  • Speaker #1

    Ça c'est un des premiers réflexes des passagers, même s'ils ont tout sur leur smartphone. Ils se rassurent en regardant que le vol est bien là. Ils essayent de comprendre comment ils y vont et ils sont accompagnés pour ça sur un... un téléaffichage et toute une série d'aides qu'ils ont pour trouver leur chemin.

  • Speaker #0

    Donc, il est digitalisé déjà ce tableau de bord ?

  • Speaker #1

    Ce tableau de bord est déjà digitalisé. Alors, ce tableau de bord pour le passager, il a 4-5 colonnes. Mais le même pour les opérations, vous multipliez ce nombre de colonnes et d'informations par 10. L'un de nos rôles principaux, c'est de finalement bien comprendre ces données, bien comprendre comment elles fonctionnent et en assurer un retraitement avant l'échange. Ça, c'est fondamental. Et l'outil Dataiku pour ça est très utile.

  • Speaker #0

    D'accord. Comme ça, vous ne prenez vraiment que la donnée essentielle à partager à tel prestataire. Et ça permet aussi de garantir un petit peu cette autonomie stratégique sur la donnée pour chaque acteur. Voilà.

  • Speaker #1

    Un de nos autres grands partenaires sur le projet, puisque nous n'avons pas développé les plateformes techniques nous-mêmes, c'est DAWEX, qui est une startup française qui est spécialisée dans l'émergence des places de marché et d'échange de la donnée sur plusieurs secteurs d'activité. Ils sont par exemple présents au Japon, on signe un accord avec le groupe TF1, c'est une société très innovante et qui nous permet d'avoir une plateforme digitale qui a complètement réglé, conceptualisé et... Rendu opérationnel, l'échange de données, la licence associée, le fait de respecter aussi la réglementation européenne qui existe sur le domaine et qui a émergé ces dernières années. Donc là,

  • Speaker #0

    c'est votre caution, c'est votre garant pour toutes ces opérations-là.

  • Speaker #1

    Exactement. Et puis, d'aller vers l'idée de la monétisation de la donnée, c'est-à-dire lui donner une valeur.

  • Speaker #0

    Alors ça, c'est aussi un point que je voulais voir avec vous. Cette donnée, finalement, elle va circuler, elle va s'enrichir, elle va se modéliser, vous allez créer aussi, finalement, de la donnée enrichie. À qui elle appartient, cette donnée, une fois qu'elle circule ?

  • Speaker #1

    Ça, c'est une question sur laquelle on n'a pas encore la réponse. Parce qu'évidemment, plus les données se mixtent, plus leur origine est diverse. Et plus, lorsqu'on leur donne une valeur, et surtout si on leur donne une valeur marchande, il n'est pas facile de dire exactement à qui appartient réellement cette donnée. En réalité, c'est un bon problème qui ne se pose pas encore de façon très forte parce que la donnée est insuffisamment échangée. Donc aujourd'hui, notre focus... c'est de favoriser cet échange et d'avoir une donnée de qualité qui soit utile.

  • Speaker #0

    Donc, ça sera un bon problème quand on se posera la question. Oui,

  • Speaker #1

    parce que ça sera un bon problème, exactement.

  • Speaker #0

    OK. Alors, on parle beaucoup de flux de données. On ne peut pas ne pas parler de cybersécurité. J'imagine que c'est un enjeu majeur pour vous. Comment vous l'abordez ? Comment vous le traitez ? En écosystème, directement au sein de Buendatatre ?

  • Speaker #1

    Au sein des plateformes que nous utilisons, donc DAWEX et Dataiku, ce sont déjà nativement des plateformes extrêmement sécurisées. Merci. sur lequel on fait réaliser des audits régulièrement pour s'assurer que toutes les bonnes practices de cybersécurité sont. Ensuite, c'est vrai que HubOne a l'avantage d'avoir en interne une filiale qui s'appelle SysDream, qui est un spécialiste de la cybersécurité et qui se spécialise d'autant plus dans le domaine aéroportuaire.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Donc on fait regarder ce sujet par eux. Et puis j'ai cité tout à l'heure le projet Aérosyde, le projet Aérosyde qui est financé par l'État. Alors, on attend la réponse définitive, mais on a bon espoir que ça soit positif. Elle a aussi été auditée sur l'aspect cybersécurité. Donc, on est assez concernés et je pense qu'on a pris tout ce que l'on devait prendre comme mesure pour s'en assurer.

  • Speaker #0

    D'accord. C'est un frein à l'adoption quand même, cette crainte des acteurs que vous voulez engager ?

  • Speaker #1

    Alors, pas réellement, parce que d'abord, on parle quand même, et il faut quand même avoir ça en tête, de cas d'usage encore relativement... basiques, donc qui ne font pas appel à des sources de données extrêmement diversifiées et donc qui simplifient les conditions de sécurité de cet échange. Et ensuite, il se trouve qu'on a une assez bonne crédibilité sur ce point. Donc, on n'est pas trop challengé sur cette question.

  • Speaker #0

    Ça, c'était essentiel de toute façon pour se lancer. Aujourd'hui, on voit bien tout ce qui se met en place. On voit l'utilité, on voit la vision. Il y a quand même des freins sur le terrain. Où est-ce que ça se passe ? Qu'est-ce qui manque concrètement pour faire vivre plus vite ces projets ?

  • Speaker #1

    Alors d'abord, l'aéroport, c'est une machine qui ne s'arrête jamais de fonctionner, quasiment jamais.

  • Speaker #0

    Donc la continuité opérationnelle, déjà, prend le pas quoi qu'il arrive.

  • Speaker #1

    Exactement. Donc c'est aussi un enjeu de mobiliser des ressources au sein des entreprises pour aller au bout de ces projets. Donc ça prend, là aussi, au-delà de l'aspect de convaincre les acteurs, de les rassurer, le fait qu'il puisse... décider et avancer prend du temps. J'ai envie de dire que c'est le premier frein qu'on lui en marre. Oui, c'est vraiment une question de temps, je pense. Parfois, j'ai même la conviction que les digues finiront par céder, c'est-à-dire que toutes les craintes liées au partage de la donnée seront derrière nous. Par exemple, UpOne Data Trust a quasiment fait 300 entretiens en deux ans avec les acteurs de l'aéroportuaire. Donc, c'est... C'est un temps d'explication et de conviction qui nécessite de consacrer de l'énergie et du temps.

  • Speaker #0

    D'accord. Vous êtes en parallèle exposé aussi à de la réglementation. Ce temps long opérationnel de développement, est-ce qu'il est à risque ou en tout cas, je m'imagine, très dépendant d'une évolution réglementaire ? Comment vous faites cohabiter les deux ?

  • Speaker #1

    Quand on s'est lancé, on a eu évidemment en ligne de mire d'être directement, totalement en lien. et respecter la réglementation qui émerge en Europe, en particulier le Digital Governance Act. Il y a tout un paquet de réglementations qui sont nées. Aujourd'hui, cette réglementation, elle est interrogée par le politique et elle va être revue. On fait partie d'une association qui s'appelle l'AID, l'Association de l'intermédiation de données, et qui pousse entre autres à ce que des acteurs comme nous, de l'intermédiation, puisque nous en sommes un, puissent aller plus loin dans le traitement de la donnée. Il y avait un peu une frontière stricte qui est donnée actuellement par la réglementation en place, un peu pour s'assurer que finalement les grands acteurs du traitement... Et pour le dire, les GAFAM ne puissent pas préempter le domaine de l'intermédiation, donc de l'échange de données professionnelles, qui n'émerge pas que dans le domaine aéroportuaire, mais qui émerge de façon plus globale, que ces acteurs-là n'aient pas un avantage concurrentiel démentiel du fait de leur capacité de traitement. Bon, ce qui ressort, et je le disais tout à l'heure par la spécialité, finalement ce qui compte plus, ce n'est pas tant de se protéger de cela, que d'être un acteur de l'intermédiation qui connaît très précisément les données du milieu dans lequel il s'exerce. Et du coup, cette réglementation, on appelle de nos voeux qu'elle évolue vers la possibilité d'aller plus loin dans les traitements. Parce qu'aujourd'hui, les cas d'usage sont relativement simples, mais pour par exemple donner des prédictions de flux dans l'aéroport dans des zones très spécifiques, il faut faire tourner des algorithmes, il faut faire tourner de l'intelligence artificielle. Il faut comprendre toutes les conditions qui font que le flux évolue. Et ça, évidemment, pour des acteurs comme nous, c'est extrêmement intéressant d'investir dans ce domaine parce que c'est extrêmement attendu par les acteurs de l'aéroport. Ils peuvent prévoir très précisément le nombre de personnes d'employés à mobiliser et de prévoir à quel moment ils doivent le faire et de rendre cette donnée-là plus rationnelle. Il y aura un avantage pour eux dans leur organisation, un avantage compétitif. et un avantage qui sera ressenti par le passager.

  • Speaker #0

    L'utilité, elle n'est pas discutée. Tout le monde est d'accord qu'il faut aller vers là. Maintenant, c'est un peu le comment, pourquoi, est-ce que ça peut faire bouger en interne chez chacun ? Est-ce qu'on peut parler un peu business model aussi ? Parce que vous êtes en train de créer une nouvelle solution avec des acteurs qui ont des réflexes de consommation, de services différents. Aujourd'hui, votre business model, quel est-il ? Est-ce qu'il est stabilisé ?

  • Speaker #1

    Alors non, il n'est clairement pas stabilisé. Notre business model, il repose... J'ai évoqué deux plateformes techniques. et en fait sur trois types de ventes que nous pouvons faire. D'abord, celles qui sont liées à du conseil. Alors ça, c'est souvent assez habituel dans le lancement d'une nouvelle innovation qu'on ait besoin de passer aussi par ce stade de conseil. Ensuite, par la plateforme technique et donc pouvoir facturer les développements que nous faisons pour le compte de nos clients. Et enfin...

  • Speaker #0

    Donc là, c'est des frais de setup en fait ?

  • Speaker #1

    C'est ça, des frais de setup. éventuellement euh Aussi, des frais d'abonnement liés à des données que l'on traite et sur lesquelles on fait soit des traitements pour les alléger ou les rendre plus pertinentes, soit en y associant des algorithmes, comme je l'ai évoqué avant. et puis enfin la plateforme d'échange et c'est le cœur de notre machine où là pour accéder à la plateforme il faut à la fois prendre un abonnement et puis nous prenons des commissions sur les euh... les données qui seront vendues. Alors, clairement, notre modèle n'est pas stabilisé, mais je pense que c'est en mode startup. On prévoit un business plan, puis on le remodèle en permanence en fonction de ce qui se passe. Ce qu'on voit, c'est qu'il y a une adhésion aux fondamentaux de ce modèle, c'est-à-dire que le fait de payer un abonnement pour accéder à une plateforme d'échange, y avoir un certain nombre d'engagements associés. Je parlais de la confiance, j'ai évoqué les licences. Il y a évidemment le fait dans des échanges opérationnels, d'une continuité du service. On a parlé de la cybersécurité. Tout ça justifie un abonnement et cet abonnement est bien compris par nos clients et même à des niveaux un petit peu plus élevés que ceux que nous avions anticipés. En revanche, ce qui ne semble pas prendre, c'est l'idée d'avoir une place de marché où la donnée se monétise. Aujourd'hui, la plupart des clients estiment qu'il y a un gain opérationnel commun à la mise à disposition de ces données, et donc ne trouvent pas légitime de payer la donnée pour la donnée elle-même, ils trouvent légitime de payer le service qui accompagne cet échange, et ne se disent pas qu'ils ont eux-mêmes des gains à avoir sur les données dont ils disposent.

  • Speaker #0

    Ça c'est très français, non ? Il n'y a pas un côté un peu culturel ?

  • Speaker #1

    On a déjà échangé avec d'autres plateformes, par exemple anglaise, et on retrouve un peu cette idée-là que finalement, le gain opérationnel prône sur l'idée de faire de la monétisation. Moi, aujourd'hui, je ne sais pas dire si ces choses-là vont évoluer ou pas. On voit quelques acteurs qui adhèrent à notre plateforme et qui font ce pari d'une... d'une plateforme d'échange, ce n'est pas évident que ça progresse vraiment. Du coup, ça nous oblige évidemment à se repositionner, à se repositionner... Un peu plus sur le conseil, un peu plus sur le traitement, et c'est pour ça d'ailleurs qu'on appelle de nos souhaits l'évolution de la réglementation.

  • Speaker #0

    Oui. Si tout fonctionne bien, comme vous l'espérez, on se retrouve où dans trois ans, dans cinq ans ?

  • Speaker #1

    Alors si tout fonctionne bien, on se retrouve dans un monde idéal où effectivement les acteurs de l'aéroport se sont engagés plus directement et plus rapidement à un échange de leurs données, en estimant qu'un tiers de confiance est utile. pour les aider dans cette évolution. Moi, je ne pense pas à un crash de notre modèle. C'est-à-dire que je pense qu'on est sur des fondamentaux qui sont suffisamment puissants et des attentes suffisamment puissantes pour que d'une façon ou d'une autre, ça émerge. Ce qui peut se produire, à la limite, c'est qu'on soit sur un repositionnement et une plus grande intégration de cette initiative, soit dans le groupe Aboine, soit dans le groupe Aéroports de Paris, avec plutôt une notion de... de traitement spécialisé de la donnée et ensuite d'échanges. C'est-à-dire qu'il y a une inversion. Nous, on est parti en disant finalement que le cœur du sujet, c'est l'étendue de la confiance et le traitement vient en support. Il est possible que ce soit l'inverse.

  • Speaker #0

    C'est la spécialisation sur un point de vue.

  • Speaker #1

    On traite d'abord, on aide à comprendre la donnée, on aide à en tirer tous les bénéfices. Et finalement, l'échange est support de ce traitement pour évidemment faciliter son intégration dans les différents systèmes.

  • Speaker #0

    D'accord. À titre personnel, qu'est-ce qui vous passionne le plus dans ce projet ?

  • Speaker #1

    Alors moi déjà, je viens des télécoms, mais je dois avouer que le monde aéroportuel est un monde fascinant. D'ailleurs, c'est sans doute pour ça que j'y suis depuis 23 ans. C'est aussi pour ça que les interlocuteurs ne changent pas tellement, les gens restent longtemps.

  • Speaker #0

    Les gens restent par passion.

  • Speaker #1

    Voilà, parce que c'est un monde qui est fascinant, parce que d'abord il est amusant.

  • Speaker #0

    Pour son âme d'enfant, quand on voit tous les prestataires, c'est une société formidable.

  • Speaker #1

    Il évoque des choses qui sont aussi de notre vie personnelle. Enfin, je pense que beaucoup de gens sont stressés de leur passage à l'aéroport, mais beaucoup aussi aiment ce passage, aiment l'aérien, aiment ce moment particulier dans l'aéroport. Donc finalement, quand on est au service de ça, on est au service d'un projet qui résonne dans notre vie personnelle. Ça, c'est très intéressant. Et puis enfin, si on va plus sur l'aspect technologique, c'est un monde qui est à la fois, comme je le disais tout à l'heure fonctionne sur des principes ancestraux, qui sont presque ceux présents depuis le début de l'aérien et de l'aéronautique, et en même temps, très en attente d'innovation et d'évolution, mais qui ne les adoptent que de façon extrêmement pragmatique. Donc, ce rapport entre l'opérationnel, le côté grand Lego, ce lien avec la vie perso, et en même temps, ces technologies euh qui ne reste pas figé, c'est totalement passionnant.

  • Speaker #0

    Vous savez pourquoi vous vous levez le matin, pas de problème. Vous étiez déjà un entrepreneur dans l'âme, vous aviez envie de porter, parce qu'aujourd'hui vous êtes à la tête d'une start-up dans un grand groupe, c'était ce que vous vouliez ?

  • Speaker #1

    Non, je ne me levais pas le matin en disant que j'avais envie d'être entrepreneur, et d'ailleurs je ne pense pas en être un entrepreneur dans l'âme. En revanche, je trouve fascinant et je fais extrêmement aussi attention dans le projet. parce que c'est confortable de faire de l'intrapreneuriat. On a un peu plus le temps dans son business plan, on est très accompagné sur l'aspect finance, juridique, etc. Donc, il y a beaucoup de choses qui sont confortables. Et puis, on n'a pas le stress d'y avoir mis ses propres deniers. Mais en revanche, je fais très attention de beaucoup challenger mon projet auprès de vrais entrepreneurs parce que, justement, il faut garder une certaine tension sur le... En fait, on doit, et je l'ai dit, revoir le business model constamment, se réinventer, se repositionner. On ne peut pas partir de l'idée que son idée de base était la bonne et qu'elle ne doit pas évoluer.

  • Speaker #0

    Elle doit être adoptée en tant que ça.

  • Speaker #1

    Pour ça, il faut un esprit d'entrepreneur. Parce que sinon, on s'engraisse sur de mauvais sujets.

  • Speaker #0

    Il faut contourner, il faut challenger, il faut de l'agilité.

  • Speaker #1

    Et c'est pour ça que de temps en temps, je vais voir des entrepreneurs que je connais, je pitch mon projet. Ils me disent parfois que ça ne va pas du tout. Et ça me permet d'apprendre.

  • Speaker #0

    Et ça, c'est des bons, du coup. C'est ceux qui vous accompagnent vraiment, finalement. Le sparring partner.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Jean-Sébastien, on arrive à la fin de notre échange. C'était passionnant. J'ai adoré plonger dans les coulisses des aéroports de Paris, grâce à vous, du monde de la data, de la technologie. Ce qui se joue ici dépasse largement les murs de l'aéroport. On s'en est bien rendu compte. C'est une vraie redéfinition du modèle de coopération. Vous avez beaucoup parlé d'écosystème, de gouvernance et d'innovation. Dans un monde où la donnée devient un langage commun et nécessaire à l'action, si j'ai bien compris. Donc, entre une vision long terme et des contraintes opérationnelles qui sont très concrètes, UpOne Data Trust incarne une transformation discrète, mais puissante. Et on a hâte de savoir la suite de l'histoire. Merci beaucoup.

  • Speaker #1

    Merci à vous.

  • Speaker #0

    C'était passionnant. C'était passionnant. Très, très, très intéressant. Merci d'avoir partagé avec nous tous ces coulisses du projet ambitieux de UpOne Data Trust. Merci d'avoir écouté les afters de la transformation. Une production Adéquancy. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.

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