- Benoît Cottel
Sur le groupe, on fait 700 millions d'euros de chiffre d'affaires et sur la France, on fait entre 120 et 130 millions pour à peu près 400 personnes, un petit peu moins de 400 personnes. On est le deuxième site du groupe.
- Anne-Laure Daniel
Bonjour, je suis Anne-Laure Daniel et vous écoutez les Afters de la Transformation, un podcast Adequancy qui donne la parole aux leaders et acteurs des enjeux de demain. Bonne écoute à tous. Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans les Afters de la Transformation. Aujourd'hui, nous partons dans les Vosges à la rencontre d'un industriel de conviction, Benoît Cottel, directeur général de Lucart France. Bonjour Benoît.
- Benoît Cottel
Bonjour.
- Anne-Laure Daniel
Alors, vous êtes également accompagné de Lucie Fraisse, chef de Produits France au sein de l'équipe Lucart. Bonjour Lucie. Bonjour. Et vous allez nous apporter un éclairage particulier sur la place des produits recyclés dans un marché qui est quand même très compétitif. Alors avant de commencer, je vais quand même présenter Lucart, qui est un groupe familial spécialisé dans les produits d'hygiène en papier tissu, mouchoir, nappe, essuie-tout, etc., Lucart s'est imposé comme un acteur de référence en matière d'économie circulaire. Grâce à un positionnement unique, transformer les briques alimentaires usagées en produits recyclés du quotidien. Donc sous votre impulsion, Benoît, l'entreprise accélère, digitalisation, transformation de la supply chain, renforcement de la culture et de l'engagement des collaborateurs. Vous nous partagez aujourd'hui une vision, celle d'une industrie durable, locale et stratégique. C'est un beau programme.
- Benoît Cottel
Tout à fait, c'est très sympathique. On prend beaucoup de plaisir à ça.
- Anne-Laure Daniel
Bon, alors je vais peut-être commencer par introduire la news du jour avant qu'on plonge dans votre univers, parce qu'on est très heureux de vous avoir au lendemain de la remise d'un prix très particulier qui sanctionne 15 ans d'innovation. Est-ce que vous pouvez nous en parler ?
- Benoît Cottel
Oui, tout à fait, avec plaisir. On avait eu la chance de candidater au prix de The Good Economy qui a remis par le quotidien les échos. qui vient sanctionner positivement toutes les initiatives qui vont avoir lieu sur l'économie circulaire, la réduction des émissions de carbone, mais aussi des initiatives pour le travail handicapé. Par exemple, hier, il y a eu une entreprise qui a été... Récompenser qui fait des produits alimentaires avec des handicapés, c'est toutes ces valeurs-là qui étaient partagées. Et en ce qui nous concerne, on a reçu le prix argent hier soir dans la catégorie économie circulaire pour notre projet Econatural justement que vous venez d'évoquer avec le recyclage et le retraitement des briques alimentaires.
- Anne-Laure Daniel
Bravo, ça se célèbre, ça c'est une victoire d'équipe.
- Benoît Cottel
Tout à fait, c'est une belle victoire d'équipe, c'est un long travail. Econatural c'est un projet qui existe en France depuis 15 ans, qui existe dans le groupe depuis 17 ans et sur lequel le groupe fait ses premiers essais depuis plus de 30 ans.
- Anne-Laure Daniel
C'est super. On va pouvoir rentrer un peu plus en détail dans ce qui se cache derrière cette économie circulaire au cœur de votre usine, de vos usines. Mais je voudrais d'abord qu'on parle peut-être un petit peu de vous, qu'on vous présente, savoir comment vous êtes arrivé chez Lucart. Parce que vous avez un parcours solide dans l'industrie. Vous avez notamment débuté chez Louis Vuitton en Lean Management. Déjà la méthode, le process, l'organisation, la structuration.
- Benoît Cottel
Tout à fait.
- Anne-Laure Daniel
Et puis, vous avez parcouru plusieurs usines, à des postes de direction d'usine, des directions de production. Est-ce que vous pouvez nous en parler un petit peu ? Nous dire quelles ont été les étapes clés qui vous ont amené ici aujourd'hui.
- Benoît Cottel
Alors, la première étape, c'était Louis Vuitton. Je pense que c'était une vraie, vraie chance. Je suis rentré dans la maison Vuitton pour mettre en place le lit de management au tout début du lit de management chez Louis Vuitton. Donc, j'ai eu la chance d'être porté aussi par le groupe LVMH qui avait mis les moyens qu'il fallait pour mettre en place ça dans cette usine de fabrication de maroquinerie. On parle de Sacama, en l'occurrence. Et puis après, j'ai eu diverses expériences. Première expérience, grand groupe. Deuxième expérience, toute petite PME. J'avais envie de voir les deux facettes.
- Anne-Laure Daniel
D'accord.
- Benoît Cottel
Qu'est-ce qui se passe dans un grand groupe quand les choses sont très structurées, quand les moyens financiers sont là, surtout chez LVMH. Il y a beaucoup d'investissements, beaucoup d'engagements, beaucoup de changements.
- Anne-Laure Daniel
Ultra formateur, on vous accompagne à grandir dans votre fonction.
- Benoît Cottel
Exact, tout à fait ultra formateur. Et après, un parcours PME. toute petite PME, où là vous devenez un peu un couteau suisse, vous pouvez toucher à tout, vous pouvez être dans les ateliers comme vous pouvez être à faire de l'import-export dans des pays qui touchent le textile. Et après je suis plutôt rentré dans des ETI familiales, qui est vraiment là où moi je m'épanouis le plus. Et tout au long de ma carrière, je dirais qu'il y a eu un leitmotiv qui a été clair, qui était que je n'avais pas du tout envie d'être l'expert d'un domaine. Ce n'est absolument pas moi ce qui m'anime et ce qui me passionne. Moi ce qui me plaît beaucoup, c'est d'être lui dans les rouages.
- Anne-Laure Daniel
Le coordinateur.
- Benoît Cottel
Le coordinateur, faire travailler les équipes ensemble. Comment est-ce qu'on crée un esprit d'équipe ? Comment est-ce qu'on est bien au travail dans le sens de passer des bons moments ensemble ? De ne pas voir ça comme une contrainte, mais aussi comme un lieu où on s'épanouit énormément. Et donc, sur ma carrière, j'ai voulu un peu toucher à tout, dans tous les domaines de l'entreprise. Donc, j'avais un premier parcours d'ingénieur ultra classique, très cartésien. Et après, au fur et à mesure des années, j'ai complété ça par un exécutif MBA à l'EM Lyon. où j'ai voulu, comment j'ai envie de dire, et puis surtout, j'ai eu la chance d'avoir des entreprises qui m'accompagnent dans ces projets-là, élargir la palette de mes compétences, que ce soit sur l'expérience, en dirigeant des business unit et en étant directeur général de Lucart, mais aussi par de la formation plus académique sur la stratégie, sur le marketing, sur l'innovation, etc. Et moi, ce qui me plaît, c'est d'être un peu au milieu de tout le monde. Je crois que j'aurais du mal aujourd'hui à m'épanouir dans un poste où je ne ferais que des opérations.
- Anne-Laure Daniel
Un précaré trop bien déterminé.
- Benoît Cottel
Non,ce n'est pas du tout mon truc. D'accord. Je dirais que j'aurais une tendance à sauter un peu partout. Je pense que Lucie ne va pas me contredire. Je pense que le naturel est là aussi. Et Lucart a eu le plaisir de m'offrir la possibilité de faire ça et en plus de donner du sens à ce que je fais. Puisqu'aujourd'hui, on fait du recyclage à 90%. Donc, ça permet de donner du sens aussi.
- Anne-Laure Daniel
Ça, c'était important dans votre choix ?
- Benoît Cottel
Oui,c'était important. À titre professionnel, c'était important. Moi, c'est des choses qui m'ont vraiment orienté. Quand vous arrivez dans une société qui a aussi beaucoup d'humilité, Ça, c'est hyper important. Lucart n'est pas une société du tout présomptueuse. Ça fait plus de 15 ans qu'on fait ça et on n'a pas eu des communications extrêmes là-dessus.
- Anne-Laure Daniel
Non, j'allais vous en parler. Quand on regarde votre site web, effectivement, on n'est pas en mode gros bras, greenwashing, pas du tout. C'est dans l'action, on ne washe rien du tout, si ce n'est les briques. Et vraiment, on produit, on réalise.
- Benoît Cottel
Il y avait des valeurs qui me plaisaient énormément. L'humilité, je pense que ça, c'est une vraie valeur. Le côté durabilité depuis très longtemps et qui a été une durabilité d'opportunité, on y reviendra tout à l'heure, je trouvais ça aussi intéressant, il n'y avait pas de faux semblants. Et il y a un esprit familial, alors on l'utilise beaucoup aujourd'hui cet esprit familial, mais on parle d'une entreprise qui a ce qu'on appelle...
- Anne-Laure Daniel
Vous êtes gros maintenant !
- Benoît Cottel
On est 1700 personnes sur le groupe, on fait 700 millions d'euros de chiffre d'affaires et sur la France on fait entre 120 et 130 millions pour à peu près 400 personnes, un petit peu moins de 400 personnes. On est le deuxième site du groupe.
- Anne-Laure Daniel
Oui.
- Benoît Cottel
Et donc c'était très sympathique et il y avait un sujet structurant. Donc c'était vraiment passionnant de faire ça avec la société Lucarte. Et en plus, à titre personnel, je ne suis absolument pas un citadin. Et les Vosges et les Hautes-Vosges où j'habite aujourd'hui me vont très très bien.
- Anne-Laure Daniel
Mais vous n'étiez pas des Vosges au départ ? Pas du tout. Donc c'est un changement de vie à tous les égards ?
- Benoît Cottel
Oui, j'ai beaucoup parcouru la France. Je suis originaire du nord de la France. Je viens du sud de l'île avec une famille du bassin minier. J'ai travaillé pendant 15 ans en Loire-Atlantique. Et Vendée. Et j'ai fait un passage de 4 ans dans le sud de la France avant d'être appelé par Lucarte. Donc j'ai aussi un peu pluriculturel au sein de la France. C'est assez rigolo d'ailleurs. Parce que la façon d'aborder le travail en fonction des régions n'est pas du tout la même.
- Anne-Laure Daniel
C'est super. Lucie, vous vous êtes dévauge, originaire dévauge ? Tout à fait, oui.
- Lucie Fraisse
Originaire dévauge.
- Anne-Laure Daniel
Originaire dévauge. Et vous avez rejoint le groupe Lucarte quand ça alors ?
- Lucie Fraisse
Ça fait un an et demi maintenant, en octobre 2023.
- Anne-Laure Daniel
D'accord. Et donc vous venez accompagner, poursuivre la transformation. Et accompagner le développement des produits, c'est ça ?
- Lucie Fraisse
Oui, c'est ça, exactement. Je suis en charge du développement des produits, la création des nouveaux produits et les évolutions de produits existants.
- Anne-Laure Daniel
Super. Vous êtes ingénieure de formation ?
- Lucie Fraisse
Non, j'ai un parcours commercial.
- Anne-Laure Daniel
D'accord. Donc, le parcours inverse. Un ingénieur qui part vers le commerce, un parcours commercial chez Lucie qui vient vers le côté plus conception. C'est bien, c'est le groupe Lucard, ça ? Oui. Bon, génial. Vous allez nous en parler un petit peu, vous allez nous dire ce que vous avez trouvé quand vous êtes arrivée. ça a été quoi votre bilan ? Lucarte France, comment vous avez fait une feuille de route pour les premières années quand on vous a donné la direction ?
- Benoît Cottel
Alors, j'ai envie de dire, le cahier des charges au départ, c'était de structurer le site et d'organiser les méthodes de travail du site pour lui permettre d'assouvir une croissance. Le groupe Lucarte, pour faire un peu le pitch, est leader en Italie. On travaille sur un marché de produits qui sont extrêmement légers. Papier d'hygiène, ça pèse rien. Ça veut dire que dans le compte de résultats, je vais être un peu technique, l'appart transport,
- Anne-Laure Daniel
elle est... Énorme.
- Benoît Cottel
conséquente, vraiment conséquente. Elle peut être rédhibitoire pour prendre des parts de marché. On est leader en Italie, c'est pas sur ce marché-là qu'on va prendre des parts de croissance. On est très présent en France, c'est pas non plus sur ce marché-là qu'on va faire une croissance énorme. En revanche, on n'est absolument pas présent en Allemagne. La théorie, c'est de se dire que si on est au-delà de 500 km du site, ça commence à être un petit peu limite en termes de rentabilité pour des coûts de transport. Donc, la stratégie du groupe Lucart, c'est de développer le site de Laval pour aller améliorer son taux de pénétration sur le marché allemand. Donc il faut... transformer un site qui est historiquement accroché à un marché français pour qu'il soit capable de répondre à un marché français toujours présent, mais aussi un développement sur le marché allemand. Donc on a des sujets d'organisation industrielle, on a des sujets de méthode et de structure de gestion de la performance et d'amélioration de la performance. On a des sujets aussi de développement commercial en Allemagne et en France qui existent également.
- Anne-Laure Daniel
Que vous portez directement sur votre site ?
- Benoît Cottel
Oui, aussi au niveau du groupe, puisqu'on a un schéma matriciel, avec des fonctions qui sont aussi représentées au siège à Luca. Donc c'est une fonction, j'ai envie de dire, locale, à la fois globale au niveau du groupe, mais en même temps locale, avec une définition de la stratégie portée au niveau du groupe, implémentée et développée par le site. qui doit lui créer les conditions pour qu'on puisse mettre en oeuvre cette stratégie. Dans les étapes, on a... Vous avez sur le site de Laval des gens extrêmement travailleurs, des gens extrêmement impliqués.
- Anne-Laure Daniel
Vous arrivez avec une super équipe.
- Benoît Cottel
Super équipe, passionnés, très passionnés, avec une grosse histoire de l'industrie papetière, très très grosse connaissance technique. Moi je ne leur apporte rien sur ce sujet-là, ce n'est pas mon domaine, ils connaissent ça par cœur, je n'ai aucune compétence là-dedans, je le découvre au fur et à mesure, mais la technique ce n'est pas là où je vais les aider. En revanche, là où je peux apporter, c'est ce qu'on disait tout à l'heure, c'est sur TSSP. coordination, méthode de travail, identification des priorités, détermination de la direction, les points stratégiques. Mais aussi sur les méthodes industrielles. Moi, j'utilise mon passé de Lean Manufacturing aussi pour implémenter et structurer des démarches de pilotage des ateliers, notamment l'atelier de transformation, qui est l'atelier le plus gros du site de Laval sur Vologne, où on a 150 personnes.
- Anne-Laure Daniel
Et là,
- Benoît Cottel
il y avait des leviers ? En implémentant des choses, aujourd'hui classiques de Lean Manufacturing, mais aussi en utilisant des startups. qui mettent en place des notions d'intelligence, d'augmentation de la rapidité de traitement, de partage de l'information à tous les niveaux de l'échelle hiérarchique avec des notions d'application des personnes sur le terrain. Cette start-up, je vais la citer, ça s'appelle Shizen, qui marche très bien chez nous. Et petit à petit, on a pu structurer, donner un sens, donner une direction et avoir d'amélioration de nos performances. Et c'est le cas depuis deux ans, on a une vraie amélioration de nos performances.
- Anne-Laure Daniel
Ça, c'est dans l'usine au départ ?
- Benoît Cottel
Dans l'usine au départ. derrière On avait un gros sujet supply chain. On n'était pas propriétaire de nos zones de stockage. Double problématique. Une problématique économique, puisqu'on en vient à être dépendant de partenaires et on en vient à avoir des coûts énormes puisqu'on a ce qu'on appelle des commandes consolidées. C'est-à-dire que nos clients ne commandent pas un produit. C'est-à-dire qu'ils ne vont pas commander un camion de produits d'hygiène ou un camion d'essuivage industriel. Ils vont commander des multiples produits au sein du camion. Et chaque produit va se trouver dans un dépôt. Donc il faut reconsolider la tente.
- Anne-Laure Daniel
Donc là, ça fait un sacré circuit.
- Benoît Cottel
Exactement. Double aspect négatif de ce sacré circuit, les coûts de transport.
- Anne-Laure Daniel
De manutention ?
- Benoît Cottel
De manutention, coûts de transport, de manutention et un taux de service qui est à la baisse. Parce qu'on est quand même sur un marché avec des livraisons plutôt à J plus 10, J plus 5. Donc on est sur des livraisons rapides. Si vous perdez 48 heures à faire de la reconsolidation de commandes, vous êtes en dehors du marché. Vous n'avez pas une satisfaction client qui est la bonne et vous avez aussi des coûts qui ne sont pas les bons.
- Anne-Laure Daniel
Donc attrition du portefeuille.
- Benoît Cottel
Exactement. Ou plutôt limite de développement. Parce qu'on a la chance d'avoir un produit. L'éco-natural qui lui est très porteur, porte de la valeur. Je pense que Lucie s'exprimera là-dessus mieux que moi. Mais en revanche, sur le taux de service, sur le service qu'on apporte, on peut mieux faire. Donc on fait l'acquisition d'une balle logistique à Saint-Dié-des-Vosges, qui est très bien placée. D'un point de vue géographique, puisqu'elle est sur des axes routiers qui sont assez importants pour desservir nos clients français et nos clients allemands, ce qui n'est pas du tout le cas. Le site de Laval-sur-Vologne, on est dans une petite commune de 6 ans habitant au fond de la vallée. Je crois qu'il y a 600 habitants à Laval, nous on est 350, donc imaginez on fait 50% du village. C'est une mafia locale. Exactement. Donc ça c'est sympa, mais c'est assez limite. mais aussi pour les parties prenantes, sur des choses qui sont très bêtes mais très factuelles. Ça veut dire que vous avez 15 camions qui sont en train d'attendre devant l'école du village. Ce n'est pas envisageable. Non,
- Anne-Laure Daniel
ce n'est pas viable.
- Benoît Cottel
Vis-à-vis de l'école, ce n'est pas envisageable pour l'économie, ce n'est pas envisageable aussi sur l'aspect impact sociétal. Donc il y a des problématiques à ça. Donc on fait aussi l'acquisition de cette base dans ces raisons-là. Et en plus, on en profite parce que ça reste notre ADN. Ce flux de navettes, de semi-armes morts qui va se passer entre Laval et Saint-Dié-des-Vosges, 35 minutes de route, un col a passé, on a automatisé ça. Donc ça c'est assez innovant, parce qu'on est très très plein en France à ça, ce qui fait que depuis le moment où on déroule la bobine de papier qui a été sortie des machines à papier, jusqu'à la mise en stock, c'est 100% automatique, y compris avec le trajet sur la route. Donc on a un système robotisé qui reprend les palettes à la sortie de notre atelier de transformation, qui les charge dans les camions, les camions sont eux-mêmes automatisés. font le trajet jusqu'à Saint-Dié-des-Vosges. Comme ce sont des camions qui nous sont dédiés avec notre partenaire logistique du groupe Mofray, qui est assez connu, on a pu investir, le groupe Mofray a investi dans des camions qui roulent au HVO. L'HVO, c'est quoi ? C'est de l'huile recyclée. Donc ça veut dire aussi qu'on met beaucoup moins de camions diesel sur la route, sur nos interdépôts. Et après, ça arrive dans notre base logistique de Saint-Dié-des-Vosges qui, à elle seule, va regrouper 75% de notre stock. Et ces 75% de notre stock, ça correspond à notre marché hôtellerie, restauration, café. Et également les structures publiques, les mairies, les hôpitaux, etc. Et ça correspond à la taille de cet entrepôt.
- Anne-Laure Daniel
D'accord. Et à partir de là, vous pouvez distribuer la France et le sud de l'Allemagne.
- Benoît Cottel
Oui, tout à fait. Un peu le Benelux aussi, sur lequel on a aussi quelques parts de marché.
- Anne-Laure Daniel
D'accord, super. Donc là, on voit quand même que la notion d'écosystème dans votre industrie, elle est fondamentale. Parce que tout ce que vous faites, c'est toujours en écosystème avec des partenaires.
- Benoît Cottel
On l'intègre. Oui, oui, oui, c'est clair. On l'intègre. C'est toujours intégré comme ça.
- Anne-Laure Daniel
Et ça, vous l'avez trouvé directement dans la culture du groupe Lucart quand vous êtes arrivé ? avec vos méthodes de travail ?
- Benoît Cottel
On a un groupe au Lucart où on laisse la place à toutes les bonnes idées. Donc en fait, c'est les deux. On le trouve chez Lucart parce qu'ils sont clairement orientés et dans cet ADN-là. Et par contre, si en local, on amène des idées qui sont dans cette direction-là et qu'on propose des choses qui vont en adéquation à ça, vous avez l'autonomie et les libertés pour le faire. Donc en fait, c'est les deux. Et je pense que c'est ça aussi la grande force, c'est que ce n'est ni top-down ni bottom-up. C'est un peu les deux. Donc, on arrive à trouver un esprit d'équipe là-dessus parce que le fonctionnement matriciel du groupe Lucart entre les aspects centraux et les aspects locaux, c'est un vrai échange et un vrai esprit d'équipe. Sur cette partie-là, c'est quelque chose qui s'est fait de manière conjointe. Super.
- Anne-Laure Daniel
Alors moi, j'aimerais bien qu'on fasse un petit focus sur votre produit quand même parce qu'on le nomme beaucoup et on est quand même fiers d'avoir des industriels qui réussissent le pari fou, d'avoir un produit qui est réalisé à 100% à partir de matières recyclées. Donc là, je vais peut-être me tourner vers vous, Lucie, si vous voulez bien qu'on parle un petit peu de Econatural. Est-ce que vous pouvez nous le représenter pour être sûre qu'on ait bien compris d'où ça vient, comment c'est construit et pourquoi il est 100% issu de produits recyclés ?
- Lucie Fraisse
Bien sûr. Alors, Econatural, c'est notre marque de produits qui sont fabriqués à partir du recyclage des briques alimentaires. En fait, on recycle tous les composants, les trois composants des briques alimentaires. Donc, d'une part, les fibres de cellulose qui nous permettent de fabriquer notre papier, justement pour... fabriquer du papier hygiénique, des essuie-mains, des bobines industrielles, etc. Et en fait, on recycle également le polyéthylène, donc le plastique, et l'aluminium pour fabriquer des distributeurs, distributeurs dans lesquels on va utiliser notre papier éconatural. Donc là,
- Anne-Laure Daniel
vous avez le pack, le distributeur, le papier, tout ça vient à 100%
- Lucie Fraisse
des briques. C'est ça, c'est du recyclage à 100% de la brique et on est les seuls acteurs sur le marché. à faire ça en fait. C'est toute une économie circulaire et ça c'est quelque chose qu'on met vraiment en avant parce que c'est vraiment exclusif en fait.
- Anne-Laure Daniel
Et donc vous travaillez avec, pareil, un écosystème avec Centre de tri qui vous dédie toutes leurs briques et donc vous avez une matière première infinie ?
- Lucie Fraisse
Oui c'est ça, en fait en 2022 on a recyclé 58% des briques alimentaires triées en France. Donc on a encore une marge de progression, on peut encore faire mieux, c'est sûr. On a encore en tout cas de... On a des possibilités d'évolution et justement c'est 58% des briques qui sont collectées. Donc il y a encore aussi une part de briques qui ne sont pas collectées.
- Anne-Laure Daniel
Il en reste en grande partie qui n'est pas collectée ?
- Lucie Fraisse
Un tiers, oui.
- Benoît Cottel
Il reste à peu près un tiers des briques alimentaires produites.
- Anne-Laure Daniel
Bon alors on passe un message aux auditeurs là. Trier vos briques, ça sert à quelque chose. Tout à fait. On peut y aller, on sait que ça ne sert pas vraiment en économie circulaire.
- Benoît Cottel
Que ce soit chez nous et nos confrères, je pense que sur ce sujet-là, sur l'aspect sociétal, il ne faut pas les oublier. Il n'y a pas du tout de souci de... de disponibilité de la matière première, au contraire, la matière première est de plus en plus disponible, la conscience collective est de plus en plus là, c'est aussi pour ça que nous on communique sur ce produit en disant, si ça sert à quelque chose. On fait un double recyclage, on a un recyclage produit unique, certes, mais un recyclage tout de même sur le papier, et on a un recyclage permanent sur le distributeur, et ça aussi c'est intéressant. Quand on rentre un petit peu sur ces notions-là de durabilité, ce sont des notions qu'on va aborder aussi. Sur la pérennité du produit, un distributeur est pérenne ad vitam aeternam, dans sa durée de vie. Oui,
- Anne-Laure Daniel
on s'est dit que le plastique s'altère.
- Benoît Cottel
Donc ça, c'est quand même assez intéressant. Non, la source, elle est là. La problématique, ce n'est pas la source. La problématique, c'est nos capacités de traitement de la source, puisqu'on est de plus en plus sollicité. Juste un petit point sur notre mix produit. Nous, en termes de recyclage, on recycle deux choses. On recycle ce qu'on appelle les vieux papiers de bureau, qui sont en voie de disparition. Tout ce qui est papiers d'impression...
- Anne-Laure Daniel
Voie de disparition parce qu'il n'y a plus d'émissions de papier ou parce qu'ils sont plus bien recyclés ?
- Benoît Cottel
Non, parce qu'il y en a de moins en moins.
- Anne-Laure Daniel
Bon, d'accord, c'est juste qu'on a changé nos usages.
- Benoît Cottel
On a complètement changé nos usages. Et nous, ce qu'on constate dans notre mix produit, c'est qu'on a une décroissance assez nette au fur et à mesure des années du recyclage des papiers de bureau. Et on a une croissance qui vient compenser ça voire même qui créent de la croissance sur le recyclage des briques alimentaires.
- Anne-Laure Daniel
D'accord, super. Peut-être vous avez parlé de votre limite en capacité de traitement, de retraitement de ces briques alimentaires. Au niveau du marché, est-ce que le marché est ouvert à ça aujourd'hui ? Comment il perçoit ces produits recyclés ? Est-ce qu'il y a un risque que ce soit perçu comme de moins bonne qualité ? L'état de la demande sur ces produits ?
- Lucie Fraisse
Le marché est très demandeur. C'est sûr qu'au début du projet, il y a 15 ans, C'était un peu différent parce que justement cette perception du recyclage d'un produit, puisqu'on utilise en fait le papier, les fibres de cellulose des briques alimentaires, notre papier on l'a gardé d'une couleur naturelle, donc Havan, donc marron. C'est vrai que ça sortait un peu de l'ordinaire à l'époque, on était habitué à du papier blanc. Oui,
- Anne-Laure Daniel
il avait cassé un peu les codes là. Voilà, tout à fait.
- Lucie Fraisse
Donc là, c'est sûr que les consommateurs pouvaient avoir quelques doutes. Et en fait, au fur et à mesure, en expliquant, en ayant un message, parce que derrière ce produit-là, il y a quand même beaucoup. Il y a toute une économie circulaire, ce qu'on disait tout à l'heure. En fait, il y a toute une histoire. Les clients sont quand même très intéressés. On a des certifications aussi qui, justement, démontrent le côté vertueux. Exactement, les vertus du produit sur l'environnement, etc. Donc, les clients sont très friands. On a en plus cette tendance un peu écologique, le faire attention à l'environnement. et justement avec ces produits-là, on... tape dans le mille, entre guillemets.
- Anne-Laure Daniel
Et ça se voit, en fait. En vous écoutant, je pensais que l'éducation, elle n'est pas qu'envers vos clients, elle est aussi envers les clients de vos clients, parce que vous faites du B2B2C. Et ce n'est pas le tout d'avoir un groupe hôtelier qui est convaincu, mais il faut que ces clients voient aussi une valeur ajoutée dans leur consommation. Donc ça, ça y est, ça a passé la chaîne.
- Lucie Fraisse
Oui, je pense que là, on a pris conscience de l'importance de l'environnement. Et là, justement, avec ces produits-là, les clients sont très demandeurs. On le voit justement par exemple dans les appels d'offres, on a de plus en plus de demandes sur des produits recyclés, des produits vraiment vertueux en fait.
- Anne-Laure Daniel
Et vous travaillez sur quel type de secteur d'activité ? Ils ont tous les mêmes attentes ?
- Benoît Cottel
Alors on a plusieurs secteurs d'activité. Non, ils n'ont pas tous les mêmes attentes. Parce que même si c'est un produit de commodité, il est dans cette catégorie-là, il peut aussi être technique. Donc ça va vraiment dépendre des attentes, ça dépend vraiment des marchés. Si vous êtes sur le marché industriel, si vous êtes sur le marché public, si vous êtes sur le marché des distributeurs. Si votre client veut un produit à sa marque propre qui va être designé pour lui, pour rendre le marché un peu plus captif, les demandes sont très variées. Les demandes de base, c'est résistance à l'état humide, c'est le délitage pour papier d'hygiène et c'est la capacité d'absorption pour un papier essuie-tout. Là, on va être sur les caractéristiques de base.
- Anne-Laure Daniel
Et ça, on les obtient avec un papier recyclé ?
- Benoît Cottel
Oui, comme l'a dit Lucie, ce qui fait le succès aujourd'hui de l'éco-natural en partie, c'est ce qui est en train de se faire. qui fait qu'il a eu du mal à démarrer, c'est quasiment la même raison. C'est cette couleur Havan. Au départ, la couleur Havan, elle est fraîche au changement, puisque c'est une couleur qui n'est pas très sexy. On connaît tous les pubs de notre enfance, avec le trèfle, avec l'otus, etc. C'est pas du tout la couleur. En revanche, aujourd'hui, vous avez un papier marron, vous dites, tiens, il doit être porteur, il doit être recyclé, il doit se passer quelque chose derrière. Donc les mentalités ont vraiment changé. Donc, nos clients recherchent quelque chose qui est porteur de valeur, qui est dans l'air du temps. donc là l'écho natural se met clairement comme la ligne du signe, on tape dans le mille, on est dedans. Mais en même temps, il faut quelque chose de compétitif. Oui, on est quand même sur un marché de comédité. Donc,
- Anne-Laure Daniel
on ne va pas exploser les marges là-dessus.
- Benoît Cottel
On ne va pas exploser les marges, c'est une certitude. On va avoir un déclencheur d'achat, mais on va... on ne va pas forcément avoir, ou dans des manières qui sont mesurées, même si on l'a un peu, on ne va pas avoir quelque chose qui va être porteur de marge supplémentaire. Mais en revanche, on va avoir quelque chose qui va nous permettre de prendre des parts de marché et, dans certains cas, d'apporter de la marge supplémentaire, si tant est que, vous l'avez dit, B2B2C, que le consommateur final...
- Anne-Laure Daniel
Il porte la valeur.
- Benoît Cottel
Il porte la valeur et il a la conscience de ce qu'il est en train d'acheter. Donc, ça va être là. Donc, les exigences sont vraiment différentes entre les clients. Est-ce qu'on est sur un produit technique ? ça peut arriver, est-ce qu'on veut un produit qui est porteur de valeur, éco-natural, ou est-ce qu'on veut sur un produit pure commodité, où là on va être sur des achats classiques, où on va aller chercher du prix et pas forcément le produit de meilleure qualité. Moi je respecte tous ces choix et on a tout ça dans notre panel en fait. Là on vient de répondre à un appel d'offre il y a une semaine sur un client de renommée française qui lui recherche un produit à coût mesuré. Donc on va définir un produit à coup mesuré. Mais d'autres personnes qui vont avoir d'autres entités, distributeurs d'hygiène, mais aussi des entités publiques, vont avoir dans leurs appels d'offres aujourd'hui l'exigence d'avoir des papiers recyclés. Ça fait partie du cahier des charges. Et là, nous, on va apporter de la valeur. Et ça aussi, c'est important pour le consommateur final, mais aussi les salariés des équipes qui voient l'implication et les actes dans le sens de la durabilité. Donc c'est très multiple, en fait. C'est très, très multiple.
- Anne-Laure Daniel
Et vous, votre produit vous permet d'être compétitif ? Oui. Avec votre process unique, ça... La durabilité, on en parle beaucoup. C'était la vision initiale de cette innovation ?
- Benoît Cottel
Non, on ne s'en cache pas. On n'a pas de problème avec ça. On va parler de greenwashing, non. Au départ, fin des années 80, début des années 90, le groupe Lucart se dit, je dois trouver de la matière qui est disponible. Qu'est-ce que je fais pour avoir de la matière disponible ? Il y a eu des premiers essais qui ont été faits sur du recyclage, des briques alimentaires, etc. Donc ça a mis longtemps à se développer. Et en fait, au départ, c'était un projet d'opportunité industrielle, classique, disponibilité de la matière première. Et la famille Pasquini s'est dit, en voyant ça, mais finalement, c'est ça notre ADN, c'est ça qu'on veut faire. Et ils ont commencé à s'inscrire dans cette durabilité, par cette opportunité. Ils ont transformé la culture de l'entreprise grâce à cette opportunité, en fait. Donc l'orientation, elle était dans ce sens-là. J'ai envie de dire, on est assez heureux de le dire, qu'on n'était pas du tout sur des greenwashing au départ, ni sur de la durabilité. L'ADN de l'entreprise s'est transformé comme ça au fur et à mesure des années et qu'aujourd'hui on ne fait que ça. Et je trouve que c'est bien parce que ça permet de ne pas faire quelque chose que personnellement je ne partage pas, qui est de faire une opposition entre écologie et économie.
- Anne-Laure Daniel
Oui, on peut très bien gagner sa vie aujourd'hui en travaillant dans l'économie circulaire.
- Benoît Cottel
Je pense même qu'il faut le prendre dans ce sens-là, parce que sinon ça va être difficile. Notre procès, c'est un procès ancestral. Premier moulin à papier sur le site où on se trouve, c'est le XVIe siècle.
- Anne-Laure Daniel
C'est extraordinaire.
- Benoît Cottel
Donc ça veut dire qu'on a des machines, l'entreprise où nous sommes aujourd'hui, elle a été créée en 1876. Donc on ne renie pas le passé.
- Anne-Laure Daniel
C'est l'industrie de cette époque. C'est ça,
- Benoît Cottel
et c'est ce passé-là qu'on respecte, et c'est cet héritage-là qui fait qu'aujourd'hui, on a été capable de l'adapter pour faire un produit qui est plus moderne. Et je pense que ça a été aussi la démarche du groupe Lucart. On avait un besoin de matière première, d'opportunité. Cette matière première d'opportunité, ça s'est transformée en culture, et c'est dans l'air du temps. Comme le procès qui a dû évoluer un semaine dans l'air du temps. Donc non, c'était vraiment une opportunité.
- Anne-Laure Daniel
Beaucoup de bon sens, en fait. Oui,
- Benoît Cottel
très. Comme souvent dans les entreprises familiales. Même si on a une taille conséquente, 1 700 personnes, c'est souvent un indien que, comme moi, j'ai retrouvé dans les entreprises familiales avec un bon sens, du pragmatisme et quelque chose de très actif, très dynamique, en tout cas, avec des prises de décision rapides.
- Anne-Laure Daniel
Oui, et avec beaucoup de conscience de l'écosystème aussi, en général. Super. Pour en revenir un petit peu à vos produits, C'est quoi l'innovation aujourd'hui dans le papier tissu ? On peut porter encore beaucoup d'innovation, il y a encore beaucoup de choses à développer. Est-ce que finalement on se dit, aujourd'hui on a une super techno, on est sur un produit de commodité, on va plutôt travailler sur une extension géographique ?
- Benoît Cottel
Alors aujourd'hui, on est clairement plutôt sur l'extension. On est sur l'extension parce qu'on ne repond pas. Nous, notre particularité, c'est qu'on travaille avec les collectivités, avec Citeo, puisqu'on reçoit les briques alimentaires des centres de tri. Donc là, on est sur une phase d'expansion. On est dans la phase d'exploitation du produit. On est vraiment encore sur la pente ascendante.
- Anne-Laure Daniel
Oui, un produit qui est arrivé à maturité, qui doit vraiment rencontrer tout son marché.
- Benoît Cottel
Oui, le produit est mature, le taux de pénétration du marché ne l'est pas du tout. Parce qu'il y a encore des briques alimentaires qui ne sont pas triées. Il y a une forte demande sur le marché. Le produit éco-natural est recyclé. Aujourd'hui, il y a encore de belles perspectives de croissance, que ce soit les nôtres ou ceux de nos confrères. Aujourd'hui, on n'est pas arrivé à un adexe de saturation du marché. Loin s'en faut, je dirais. Mais que ce soit nous, sur notre double responsabilité, à la fois sociétale et économique, à la fois sur le traitement de la matière première, qui a un vrai besoin de société, c'est comment on traite nos déchets, comment on les recycle et comment on les réintègre dans la chaîne de la valeur. Là-dessus, on ne répond pas à 100%, loin s'en faut. Même avec notre confrère qui est très gros, tous les deux, on ne répond pas à 100%. Et le marché, aujourd'hui, n'a pas encore... finaliser une intégration d'un produit 100% recyclé, etc. Donc, on est dans cette phase d'expansion.
- Anne-Laure Daniel
Vous avez un boulevard devant vous là, ou ça va être dur ?
- Benoît Cottel
Pas un boulevard, mais je dirais on a une rue.
- Anne-Laure Daniel
Qui se dégage, mais qui se dégage.
- Benoît Cottel
On a des belles perspectives aussi, parce qu'en même temps, on a un groupe qui se transforme et qui est en train d'acquérir de la maturité en termes de structure. qui lui aussi est en train de se réinventer sur sa façon de travailler, passant sur des méthodes plus structurées, plus organisées, plus efficaces. Et ça, c'est vraiment intéressant aussi, parce qu'on a besoin de ça pour faire de la croissance. Quand vous atteignez des tailles critiques, à un moment donné, vous avez aussi besoin de structurer les choses. Donc on a, oui, des belles perspectives, ça c'est sûr. Un boulevard, non. Parce que ce travail de quelque chose qui paraît anodin, mais de cette couleur Plastavana caramel que l'on a sur nos papiers, c'est quelque chose qui a été dur au départ, mais c'est encore quelque chose sur lequel on travaille tous les jours. Des fois on a des changements qui sont sur des temps extrêmement rapides. Quand vous avez des ruptures de business model, vous avez des choses qui sont du jour au lendemain. Je pense qu'on a tous en tête l'histoire de Kodak, c'est la même chose pour Blackberry, il y a des fois c'est des choses très rapides. Nous c'est pas du tout le cas. Nous c'est un changement de mentalité qui se fait sur un temps long. Le projet il a 15 ans. Le mix produit, il change, mais on n'est pas sur un phénomène de rupture. On est sur un phénomène vraiment d'adoption, de progression, d'intégration des comportements qui fait qu'on est sur un temps long de la transformation de la culture. Alors, il y a une accélération sur les dernières années, c'est sûr, mais on n'est pas sur une rupture comportementale.
- Anne-Laure Daniel
Après, ça vous permet aussi d'adapter l'outil industriel. Comme vous disiez, il y a aussi des limites de produire. L'un sert l'autre. Tout à fait.
- Benoît Cottel
Et le process... Oui, exactement. C'est exactement ça. Et comme c'est un process qui est très lourd, un peu du script papetier, on n'est pas sur un petit process, c'est un process qui va nécessiter effectivement du temps long pour s'adapter. Qui a en revanche tout à fait les capacités pour le faire. Mais ça nécessite des investissements qui sont colossaux. C'est des sociétés qui sont très capitalistiques. C'est des sociétés avec des frais fixes qui sont quand même très très forts. Si on analyse le compte de résultats d'une papeterie par rapport à une industrie beaucoup plus manufacturière ou une industrie un peu plus classique, on va avoir des différences qui sont très très notables sur les aspects financiers.
- Anne-Laure Daniel
Alors on a beaucoup parlé de l'adaptation de l'outil, de l'adaptation de l'écosystème, de la supply chain. On a un peu moins parlé des équipes. Comment vous avez embarqué vos équipes ? Parce que quand on doit gérer cette transforme interne, cette accélération, cette croissance, qu'on est basé dans l'Evo, je vais nous dire si c'est un atout ou si c'est une contrainte, mais comment on arrive à engager ces équipes avec soi ?
- Benoît Cottel
J'ai toujours beaucoup de mal à parler de ça parce que je trouve ça vraiment très personnel à chaque fois.
- Anne-Laure Daniel
Mais on est entre nous.
- Benoît Cottel
Oui, mais je pense que les équipes en parleraient mieux. Les Vosges, je dirais que c'est ni un atout ni un désavantage. On va accueillir chez nous des personnes qui ont une certaine vision de la vie au sens large. On va se parler souvent, j'ai envie de dire. Je pense que nous tous, au sein de Lucart, on aime la nature. Il n'y a pas de citadin qu'on va trouver dans nos locaux.
- Anne-Laure Daniel
Des reconvertis ? Non, même pas.
- Benoît Cottel
Pas vraiment.
- Anne-Laure Daniel
Même pas. Des purs amoureux de la nature.
- Benoît Cottel
Oui,on est tous amoureux de la nature. Je pense que c'est le cas. On est tous ancrés dans notre territoire, même si on ne vient pas du territoire. Je pense que je dois être un des seuls à ne pas être de la région, d'ailleurs. C'est possible.
- Anne-Laure Daniel
Ça va, il s'est bien adapté ?
- Lucie Fraisse
Très bien.
- Anne-Laure Daniel
Adopté ?
- Benoît Cottel
C'est vrai que c'est assez personnel comme ça, mais sur les équipes, sur l'embarquement des équipes, je pense qu'on essaye de donner du sens. On essaye d'expliquer pourquoi c'est bien, on essaye de donner de la vision et de dire notre point c'est celui-ci pour cette raison-là, de faire prendre conscience aussi de notre écosystème, de ce qui nous entoure, quelle est la réalité économique des Vosges aussi, qui est un peu particulière, c'est quoi la réalité économique de Lucart, c'est quoi la réalité économique des Vosges. Et je pense que sur ce point de vue-là, je pense qu'on n'a pas à se plaindre, je pense que clairement on a une bonne réputation là-dessus. Après, il y a aussi le travail avec les partenaires sociaux, ça c'est quand même extrêmement important, surtout quand vous n'êtes pas vos gins, il faut se faire adopter. C'est d'expliquer, c'est d'être transparent, c'est d'être, je pense, le plus accessible possible, le plus honnête possible. Je ne pense pas, moi, personnellement, dans mon style de management, avoir un formalisme. J'en ai aucun, d'ailleurs.
- Anne-Laure Daniel
Non,
- Benoît Cottel
pas du tout. Je n'ai pas beaucoup de filtres et pas beaucoup de formalisme. Donc on essaye de créer... Un esprit d'équipe.
- Anne-Laure Daniel
Un projet commun.
- Benoît Cottel
Un projet commun. Et j'ai envie de dire, des relations de vie qui sont bonnes. Parce qu'on n'est pas dans une cité de 200 000, 300 000 personnes. On est dans les Vosges. On va forcément tous se connaître, tous se côtoyer en dehors.
- Anne-Laure Daniel
Vous avez un rôle sociétal particulier, sur le plan local.
- Benoît Cottel
Oui,ça c'est clair. On est un des dix plus gros employeurs des Vosges. Donc ça, c'est vraiment très, très important. Le style de management, il est là. C'est donner du sens, accompagner les équipes. Faire beaucoup d'humour.
- Anne-Laure Daniel
Oui, pas se prendre en sérieux.
- Benoît Cottel
Je pense qu'il n'y a pas toute la...
- Anne-Laure Daniel
J'ai l'impression que ça rigole facilement. Lucie, qu'est-ce qui a fait que vous avez rejoint le groupe Lucart il y a un an et demi ?
- Lucie Fraisse
J'avais envie de changer, j'étais dans le marketing, mais j'avais envie de changer de secteur. Et ce que Benoît disait tout à l'heure par rapport à avoir un poste qui a du sens dans une entreprise, qui a des valeurs dans lesquelles on se retrouve. Moi, c'est ça qui m'a vraiment fait prendre ma décision et rejoindre Lucart. C'était vraiment pour des valeurs qui me correspondent.
- Anne-Laure Daniel
Donc, vous savez pourquoi vous vous levez le matin ? Exactement. C'est chouette. Quand on a préparé cet entretien, Benoît, vous m'avez parlé aussi de la gestion du changement avec cette conscience qu'il y avait un changement culturel aussi à apporter avec votre arrivée. Et vous n'avez pas hésité à vous faire entourer aussi, avoir recours à des renforts extérieurs, des compétences extérieures pour gérer les phases de transformation ?
- Benoît Cottel
Oui,on a fait appel effectivement au management de transition pendant une période sur un atelier de transformation pour faire une sorte de point zéro, de remettre en œuvre, de rappeler, de réimplanter un certain nombre de fondamentaux du management de la performance, du travail en équipe aussi, de la responsabilisation, de la résilience, de l'assertivité. Il y avait tous ces items qui étaient un petit peu à remettre en place. Et derrière ça, je pense que ça a permis de créer un terrain un peu fertile, de créer une bonne préparation. et derrière et c'est Il y a une personne qui est arrivée, qui aujourd'hui a une équipe de ce converting qui permet de mettre en place une progression qu'on voit nettement. On a sur cet atelier des productivités depuis deux ans qui sont entre 10 et 15%. On a des améliorations de nos rebuts qui sont de l'ordre de 20%, ce qui est quand même fondamental.
- Anne-Laure Daniel
Donc, c'était un vrai booster pour l'activité ?
- Benoît Cottel
Oui, clairement, ça a été un vrai booster pour l'activité, sachant qu'on est sur un métier de saturation de nos actifs. donc ça veut dire que quand on Produits de commodité, faible marge, saturation des actifs, je travaille 7 jours sur 7. Donc si vous avez des gains de productivité, vous êtes capable de libérer votre équipe commerciale pour qu'elle puisse être en capacité de vendre sur les marchés sur lesquels vous n'êtes pas présent. Si vous n'êtes pas... Et quand je mets performance, je mets performance au sens large. Je ne dis pas juste productivité. Productivité, qualité, qualité de service, promesses tenues, respect des délais, travailler en sécurité, je ne l'ai jamais vraiment au sens large. Si vous n'êtes pas stable sur un marché qui nécessite une saturation de vos actifs, vous allez créer des variations, vous allez créer des aléas, donc vous allez décevoir vos clients et vous allez aussi engager des coûts économiques qui sont trop forts. Donc aujourd'hui on travaille sur ça, on a travaillé sur ça. C'était aussi le sujet de la supply chain. Et ça, ça fonctionne vraiment très, très bien.
- Anne-Laure Daniel
Et je vais être un peu provocatrice du coup, mais pourquoi vous avez fait appel à un talent extérieur pour vous accompagner ? Pourquoi vous ne l'avez pas porté, vous, cette transfo en interne ?
- Benoît Cottel
Moi, en tant que directeur général ? Parce qu'elle nécessitait quelque chose. Je crois beaucoup au travail et à la présence terrain. Et elle nécessitait pour moi une présence des équipes permanentes. Ça, c'est le premier point. Pourquoi pas moi ? Parce que présence des équipes permanentes. Et moi, j'ai l'ensemble des équipes à gérer. Et modestement, je ne me voyais pas faire 100% de mon temps sur un atelier. Donc ça, c'est pour ma partie à moi. L'autre point, c'est qu'un manager de transition, par nature, il n'a pas de passé, il n'a pas d'avenir. Donc il arrive avec une neutralité extrême, qui est à mon sens fondamentale pour remettre les compteurs à zéro et repartir du bon pied. Un manager de transition, il arrive avec sa mission, il prend un atelier dans l'état où il le trouve, avec les bons, avec les mauvais côtés, avec les choses à faire, avec les choses à conserver. Il fait un point zéro et il repart. Il n'est pas...
- Anne-Laure Daniel
Il n'a pas d'ambition personnelle dans le projet.
- Benoît Cottel
Non, il n'est pas redevable du passé et il n'est pas garant de l'avenir. Donc c'est quelque chose qui donne des libertés colossales aux managers de transition. Ça permet d'avoir quelqu'un qui est extérieur à l'entreprise tout en étant dedans. Parce que des fois, il s'attache quand même. Oui,
- Anne-Laure Daniel
il paraît clairement avec les équipes au quotidien, ils y sont.
- Benoît Cottel
On a eu quand même quelques moments d'émotion avec notre manager de transition. Des bonnes émotions, j'entends. Donc ça, c'est vraiment intéressant. Le pas de passé, pas d'avenir, il est vraiment intéressant.
- Anne-Laure Daniel
Super. C'est un sacré parcours que vous venez de nous raconter. C'est quoi la suite, du coup, pour Lucart de France ? Les prochaines évolutions ? J'ai entendu parler un peu d'international, un peu de digitalisation. Oui,
- Benoît Cottel
tout à fait. Alors, digitalisation, c'est en train... En fait, on a planté un peu partout aujourd'hui. On est en train de récolter les fruits. On voit que ça commence à bien marcher sur différents aspects. Donc là, on est sur, nous, une phase de développement. notre startup dont je parlais tout à l'heure qui nous accompagne sur l'amélioration continue elle n'était que sur un atelier là on est en train de le déployer sur d'autres services de la société on a la finalisation de la montée en puissance de notre base logistique qui est à plein régime depuis 6 mois. On a des choses à faire aussi sur nos machines à papier dont je ne peux pas trop parler aujourd'hui, je suis désolé.
- Anne-Laure Daniel
Ah,il va falloir revenir pour le scoop.
- Benoît Cottel
C'est ça, sur lesquelles on ouvre des projets. Et après, sur les aspects sociétals, un des gros enjeux, ça va être notre énergie. Une machine à papier reste...
- Anne-Laure Daniel
Hyper consommatrice.
- Benoît Cottel
Hyper consommatrice, c'est une certitude. Donc la question, ça va être comment on va approvisionner notre vapeur et comment on va gérer notre prélèvement en eau sur la papeterie.
- Anne-Laure Daniel
Et là, vous pouvez compter que sur vous ? Vous avez un environnement industriel autour de vous pour travailler sur des solutions écosystémiques ? Ou non, là, c'est au niveau du site uniquement ?
- Benoît Cottel
Alors non, ce n'est pas au niveau du site. Là, c'est des choses qu'on fait conjointement avec le groupe. C'est des choses qu'on peut aussi faire d'un point de vue écosystème avec les institutions qui peuvent nous accompagner sur ces sujets-là. Et il va y avoir aussi le sujet de nos rejets, puisque le tétrapaque, enfin pas le tétrapaque, mais on reçoit des matières recyclées qui sont donc un peu souillées, qu'il faut traiter correctement.
- Anne-Laure Daniel
Oui, elles n'ont pas encore à nettoyer par le centre de tri, vous les récupérez brutes.
- Benoît Cottel
Brutes, oui, brutes de décoffrage. Donc notre croissance, elle va passer aussi par cet écosystème-là. sur comment j'approvisionne en vapeur, comment je gère mes besoins énergétiques, qu'ils soient gaz ou électriques, est-ce que je reste au gaz, est-ce que je ne reste pas au gaz, est-ce que c'est de la biomasse, est-ce que c'est d'autres technologies qui existent aujourd'hui ? Ça va être ces vrais sujets là aussi, sur la suite de l'histoire.
- Anne-Laure Daniel
Et sur l'eau, vous avez des énormes enjeux, quand on parlait de vapeur, c'est aussi l'eau que vous prélevez, l'eau que vous pouvez rejeter, le traitement des eaux usées,je m'imagine que c'est un énorme sujet.
- Benoît Cottel
Énorme sujet parce que c'est un élément évidemment incontournables et obligatoires sur lesquels on a une forte attention. Le prélèvement en eau, clairement, sur une machine à papier, plus vous arrivez à recycler l'eau, moins vous en prélevez. Plus vous travaillez en cercle fermé, plus vous arrivez à faire des choses. On travaille beaucoup sur ce sujet-là. Ça, c'est une certitude. Et il y a aussi notre process, qui est la consommation intrinsèque du process.
- Anne-Laure Daniel
C'est une très belle histoire. Merci beaucoup. Parce qu'on a l'habitude de voir des industries qui commencent par décarboner tout ce qui est avant le compteur. l'énergie, l'approvisionnement, etc. et qui après vont aller travailler dans le dur sur le process industriel. Vous avez fait le chemin un peu inverse et avec beaucoup de transparence. Vous l'avez fait par bon sens initialement, et tant mieux si ça fait du bien derrière. Et maintenant, vous allez remonter la chaîne aussi sur vos approvisionnements et les ressources consommées.
- Benoît Cottel
Alors, c'est quelque chose qui a toujours été un sujet. Aujourd'hui, on a aussi des contrats d'approvisionnement d'électricité verte, avec une certification de label. Ça fait partie aujourd'hui de nos approvisionnements. Et là, comme vous l'avez dit, c'est géré avec un écosystème. C'est dans nos achats. Sur la partie consommation d'eau, On est plutôt parmi les meilleurs sur le recyclage de l'eau. C'est-à-dire comment j'arrive à reboucler l'eau dans notre process. En revanche, on a fait le choix. Et c'est pour ça qu'on va bien. Moi, j'ai toujours dit, quand on gère une entreprise, plus c'est difficile, normalement, plus vous avez des chances de durer dans le temps. Parce que si c'est facile, votre concurrent va le faire. Si c'est difficile, personne ne le fera. Et c'est ce qu'on fait recycler les briques alimentaires c'est compliqué.
- Anne-Laure Daniel
Oui, vous avez une énorme barrière à l'entrée.
- Benoît Cottel
Colossale. Déjà, ne serait-ce que notre secteur de marché, la barrière à l'entrée, je ne vois pas qui va aller acheter une machine à papier aujourd'hui pour se lancer dans la papeterie. Les champs de puissance sont suffisamment forts, ce n'est pas envisageable d'aller faire ça. Et puis il y a une barrière et un risque à l'entrée. Et puis aussi, ne serait-ce que de mettre des capacités de papier supplémentaires sur un marché, ça peut risquer de déstabiliser le marché. On est sur un marché dont la tendance suit la démographie. Donc ça veut dire que bon en mal an sur tous ces marchés là vous avez capacité à installer égal à capacité de vente. Si vous allez créer en remettant des surcapacités sur un marché, un déséquilibre du marché, avoir des capacités qui sont supérieures à ce que va être la demande, vous allez déséquilibrer l'équilibre du marché. Ça c'est quelque chose d'économique de base mais... tellement réelle dans la papeterie. Donc, c'est un peu ces sujets-là aujourd'hui qu'on va traiter.
- Anne-Laure Daniel
Super, super. Merci beaucoup, Benoît. On arrive déjà au terme de notre échange. Je rappelle quand même ce grand prix de la Good Economy, parce que ça vient sanctionner tout ce que vous venez de nous raconter là. Donc, des années d'innovation, de recherche, de construction, de structuration, de travail avec l'économie locale. Vous êtes un acteur français qui fait la fierté de nos industries. On est hyper content de recevoir des acteurs comme vous.
- Benoît Cottel
C'est gentil,merci.
- Anne-Laure Daniel
Merci beaucoup. Qu'est-ce qu'on vous souhaite pour la suite ?
- Benoît Cottel
Qu'est-ce qu'on nous souhaite ? De continuer comme ça.
- Anne-Laure Daniel
De continuer comme ça ?
- Benoît Cottel
Je pense que c'est ça.
- Anne-Laure Daniel
Qu'on recycle mieux nos briques ?
- Benoît Cottel
Oui, c'est une bonne idée. Qu'est-ce qu'on nous souhaite ? Une vraie prise de conscience que sur des choses, sur des produits extrêmement simples. Je ne sais pas si vous avez vu, depuis deux semaines, je ne sais pas si on aura la date, mais il y a énormément de sujets, de débats autour de l'écologie culpabilisante, beaucoup de contraintes, etc. C'est énormément dans l'actualité, ça. Je ne sais pas si vous avez un peu suivi. Moi, je crée juste un petit truc. Nous, on fait un produit que tout le monde achète. Et notre produit durable, il est, bon an, mal an, à la portée de tous les moyens, de toutes les personnes. Donc, sans être culpabilisant, la prise de conscience qu'un acte simple sur un produit très peu cher et de nécessité, ça marche aussi. Donc ça, je pense que si on pouvait nous souhaiter quelque chose, c'est ça, qu'il n'y a pas forcément besoin de faire des, toujours besoin en tout cas, même si ça risque d'être le cas, des changements de vie radicaux, pour faire des choses qui permettent d'améliorer la vie. Moi je vous l'ai dit, je viens du lean manufacturing et de l'amélioration continue, un des préceptes de ça c'est l'amélioration... Petit pas, on ne parle pas de changement en mode rupture. Moi, ça fait trois ans que je suis sur le site, ça fait trois ans que je fais de la transformation du site et on le fait de manière progressiste. Et je pense aussi qu'on peut aussi faire des choses très durables de cette manière-là. En tout cas, c'est aussi la conception du groupe Lucart. Parce que changer son essuie-tout et son papier toilette, je pense que c'est à la portée de beaucoup de personnes.
- Anne-Laure Daniel
De tout le monde. On va tous regarder un peu les papiers tissus qu'on a à la maison différemment. On va se dire, comment je peux améliorer tout ça ? Merci beaucoup, Lucie. Merci beaucoup, Benoît. J'ai été très heureuse de vous avoir aujourd'hui. Merci à toutes et à tous pour votre écoute. Et à très bientôt pour un nouvel épisode des Afters de la Transformation. Merci d'avoir écouté les Afters de la Transformation, une production Adequancy. Retrouvez l'intégralité de nos épisodes sur les plateformes de streaming. A bientôt pour un nouvel épisode.