Julien Poisson - Le goût de la recherche cover
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Les Belles Histoires

Julien Poisson - Le goût de la recherche

Julien Poisson - Le goût de la recherche

11min |03/11/2023
Play
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Julien Poisson - Le goût de la recherche

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Description

Bonjour, je m'appelle Julien Poisson. Je suis diplômé de la promo 2020 et je vais vous raconter mon parcours. Aujourd'hui je suis doctorant au sein de l'Université de Caen. En arrivant à l'École, je ne pensais pas du tout poursuivre vers une thèse. C'est vraiment de l'ordre de la surprise. Je me suis mis à réfléchir à mon avenir en M2. Dans le cadre du Master Stratégies de Développement et Territoires. Une année qui m'a permis de grandir intellectuellement, notamment grâce aux cours sur l'intelligence économique. Dans ce podcast, je vous raconte mon quotidien en tant que doctorant. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'EM Normandie. Je suis Julien Poisson, diplômé de la promo 2020, et je vais vous raconter ce qui m'a amené à devenir doctorant. Ce qui me revient surtout de ces années passées, c'est surtout des rencontres faites avec des personnes qui sont encore aujourd'hui des amis, des gens proches, qui m'ont fait évoluer aussi bien dans ma sphère sociale et dans ma sphère professionnelle. Donc c'est vraiment l'idée de rencontres lors de moments de convivialité, de partages, et également des sujets de réflexion; là je pense surtout à ma dernière année de Master 2 où j'ai pu rencontrer vraiment des personnes qui m'ont permis de grandir déjà socialement et puis ensuite intellectuellement et professionnellement. Aujourd'hui je suis doctorant au sein de l'université de Caen et mon directeur et mon co-directeur est à l'EM Normandie. En arrivant à l'EM Normandie, je ne pensais pas du tout arriver à suivre en thèse. C'était même en dehors de tout champ de possibilités pour moi. C'est vraiment en fait, c'est presque de l'ordre d'une surprise qui est arrivé à un moment très clair, très précis. Et en arrivant à l'EM Normandie, j'avais aucune idée de ce que je voulais faire, de ce que je pouvais faire surtout. Et je crois que j'y ai assez peu réfléchi finalement tout au long de mon parcours. Et je crois que je me suis mis à y réfléchir au bon moment, dans le bon timing. Je suis arrivé dans un Master 2 qui s'appelle Stratégie Développement et Territoire, qui a longtemps été dirigé par Fabien Nadou, pour ceux qui étaient sur le campus de Caen et qui le sont encore, c'est un nom qu'ils connaissent, et qui est largement encadré par des personnes comme Florian Favreau, Marine Bastiege, Sébastien Brodin et Ludovic Jeanne. Et c'est vraiment un Master qui brille par son interdisciplinarité et son aspect intergénérationnel également dans sa promo. Cette année de Master 2, elle m'a permis vraiment de grandir intellectuellement et puis de m'ouvrir des portes qui n'auraient jamais été ouvertes avant ça. Il y a un cours en particulier qui a permis vraiment de dessiner le projet professionnel dans lequel je m'inscris aujourd'hui, qui est celui du mémoire doctorale. Ce cours, c'est celui qui a été donné toujours par ce fameux Ludovic Jeanne au sein de cette année de Master 2, c'est celui d'intelligence économique. C'est aujourd'hui le thème de ma thèse et mon objet d'étude. Et en fait, c'est un sujet qui aborde la stratégie d'entreprise, sous un nombre de pratiques appropriables par tout type d'entreprise et tout type de dirigeant. Ce que je trouve absolument passionnant, et c'est à l'image de ce master, c'est l'aspect transdisciplinaire de l'intelligence économique. C'est ce que je préfère dans cette notion là. c'est qu'en fait on touche un peu à tout et ça a une utilité centrale pour celui qui veut diriger une entreprise et finalement un territoire. Il faut bien avoir en tête que l'exercice de thèse est tout sauf un exercice purement académique et théorique. Donc quand on m'a proposé de faire une thèse, je ne me suis pas du tout senti éloigné de mes camarades, amis, anciens camarades qui continuent par la voie de l'entreprise, qu'elle soit privée ou publique. J'ai le sentiment, c'est vrai, de faire un parcours qui est vraiment différent parce que dans les conversations, je n'ai pas forcément les mêmes quotidiens, les mêmes vécus, parfois les mêmes mots. Mais je n'ai en aucun cas l'impression de continuer un parcours étudiant comme j'ai pu le vivre avant. D'ailleurs, en fait, pour illustrer ça, c'est très clair : a ujourd'hui, c'est moi qui donne les cours. D'ailleurs, ça m'arrive de donner des cours à l'EM Normandie, auprès de Master 1 et de Master 2, et également à l'université. Alors qu'avant, quand j'étais étudiant, c'est plutôt moi qui recevais les cours. Donc vraiment, c'est pas du tout la même dynamique. Et puis, le format de ma thèse, qui est une thèse dite par contrat industriel de formation par la recherche, c'est très important de savoir ça, c'est une thèse qui est financée par une entreprise publique ou privée. En l'occurrence, la mienne est financée par le Conseil Régional de Normandie. Pour comprendre où on va avec cette recherche, il faut comprendre ce que l'intelligence économique veut dire. On peut définir, alors il y a plein de définitions, puisque c'est absolument transdisciplinaire, donc forcément il y a plein de définitions, et en donner une, c'est occulter toutes les autres. Néanmoins, on peut se positionner et dire que l'intelligence économique, c'est un ensemble de pratiques stratégiques qui s'articulent autour de trois notions. Celle de la veille stratégique, de la sécurité économique et de l'influence. C'est un angle sur lequel je peux définir l'IE. C'est un ensemble de processus appropriables par les organisations de toute taille. Pour être sélectionné, pour réaliser une thèse de contraintes industrielles de formation par la recherche, donc une thèse CIFR, il y a un processus de plusieurs étapes. D'abord, on doit rendre un dossier contenant : CV, lettre de motivation, bulletin de notes, j'allais dire assez classique. À ça, on rajoute le mémoire de fin d'étude, et également une appropriation du sujet par le candidat de 10 pages, qui présente comment est-ce que tu t'appropries le sujet, qu'est-ce que ça veut dire pour toi, tel concept qu'on veut aborder. Ce dossier est accepté ou non ? S'il est accepté, il vous est admis de passer à l'oral devant vos futurs directeurs de thèse, si vous réussissez, et également le directeur de l'école doctorale de votre discipline et de votre zone géographique. Donc pour ma part, ça s'est fait à l'université de Caen. Là encore, c'est oui ou c'est non. Si c'est non, au revoir, tentez votre chance ailleurs. Et si c'est oui, même exercice, disons de rencontre et de présentation de l'appropriation du sujet, mais avec le côté financeur, donc le côté entreprise. Et là encore, dernière sanction : si c'est non, vous vous êtes bien battus mais au revoir. Et si c'est oui, il faut qu'on termine les dernières moutures des contrats et puis c'est parti, top. Donc moi, ça a duré un peu de temps parce qu'il y a une dimension administrative qui impose un temps incompressible mais j'ai commencé véritablement ma thèse mi-novembre 2021. J'irai au bout de cette thèse sans aucun doute. Je mettrai le temps qu'il faut. Il ne faut pas qu'une thèse dure trop longtemps. Comme on me le dit souvent, une bonne thèse, c'est une thèse qui est soutenue. Donc oui, j'irai au bout et j'en ai la certitude parce que, justement, j'ai cet accompagnement de qualité et dans lequel j'ai une immense confiance. Le quotidien de la vie d'un doctorant... Il n'y a pas vraiment de routine dans le métier du doctorant, j'ai l'impression. Pour l'instant, j'en suis à ma deuxième année de thèse, donc il y a encore plein de facettes que je découvre, mais il y a toute activité de lecture, d'analyse, d'écriture, qui sont déjà des activités dont on n'a pas nécessairement l'habitude de faire quand on sort d'un cursus d'école de commerce, sur lesquelles il faut se former sur le tas, Et puis il y a toute la dimension, j'allais dire, en interaction avec l'environnement du doctorant. Donc il y a toute la vie de laboratoire et toute la vie de bureau, me concernant au sein de la région Normandie. Il y a tout le rapport avec sa direction de thèse. On est dans une situation où on apprend beaucoup, donc on se met aussi en position de recevoir la connaissance et puis de toujours améliorer ses pratiques. Et parfois dans la même journée, on bascule et on devient enseignant et on est celui qui transmet, et donc du coup ça demande une posture différente. Cette pratique d'enseignement est absolument passionnante. J'ai eu l'occasion de pouvoir donner à l'heure actuelle 10 heures de cours d'intelligence économique auprès de Master 1 à l'EM Normandie à Caen, et également d'animer deux séminaires d'intelligence territoriale au sein du Master 2 Stratégie, Développement et Territoire, toujours sur le campus de Caen. Et à chaque fois le contact avec les étudiants est absolument passionnant parce qu'ils challengent vraiment la connaissance que l'on a cru établir jusqu'alors. Parce qu'on nous demande d'expliciter, on nous pose des questions et par l'interaction, on fait évoluer notre propre appropriation de notre sujet. Donc dans les différentes activités du doctorant, dans la même journée, on doit adopter finalement des postures mentales qui sont tout à fait différentes. Le matin, on va être dans l'écriture, dans la lecture, donc quelque chose qui est vraiment particulier. L'interaction avec des personnes des acteurs du monde socio-économique, donc des chefs d'entreprise, des gens qui ont pour mission le développement économique. Ensuite d'autres qui ont pour mission de te mener au bout de ta thèse, avec toute la rigueur que ça demande, la pédagogie que ça demande, la patience aussi. Et puis ensuite tu te retrouves en face d'une salle de classe, et là encore c'est un état mental différent, une posture différente. Donc finalement tout ça, on est bien loin de l'image solitaire du doctorant. On est bien loin de l'image très théorique et un peu hors-sol du chercheur. On est sur un quotidien qui est très exigeant, mais en même temps très exaltant. Si je me revois commencer mes études, je me donnerai éventuellement quelques conseils pour les années futures. Des choses peut-être qui m'ont manqué durant ces années à l'EM Normandie, qui auraient pu être de mon ressort, c'est de cultiver surtout une ouverture d'esprit, davantage. Parler davantage de sujets, de sociétés avec mes camarades. Lire, lire plus. Vraiment sortir un petit peu la tête de son quotidien qui est très similaire parfois à une bulle, une bulle cognitive, dans laquelle les mêmes idées tournent avec les mêmes personnes, dans les mêmes endroits. Et je pense qu'on tire vraiment profit de ces années d'études si on arrive à découvrir vraiment d'autres pans de réflexion. Si on accentue simplement des traits existants qu'on avait déjà, de par nos origines sociales, de là où on vient dans le lycée, si on accentue simplement ces traits-là, finalement, il est où l'apport ? Merci d'avoir écouté mon parcours, j'espère qu'il vous a inspiré. A bientôt.

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Bonjour, je m'appelle Julien Poisson. Je suis diplômé de la promo 2020 et je vais vous raconter mon parcours. Aujourd'hui je suis doctorant au sein de l'Université de Caen. En arrivant à l'École, je ne pensais pas du tout poursuivre vers une thèse. C'est vraiment de l'ordre de la surprise. Je me suis mis à réfléchir à mon avenir en M2. Dans le cadre du Master Stratégies de Développement et Territoires. Une année qui m'a permis de grandir intellectuellement, notamment grâce aux cours sur l'intelligence économique. Dans ce podcast, je vous raconte mon quotidien en tant que doctorant. 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'EM Normandie. Je suis Julien Poisson, diplômé de la promo 2020, et je vais vous raconter ce qui m'a amené à devenir doctorant. Ce qui me revient surtout de ces années passées, c'est surtout des rencontres faites avec des personnes qui sont encore aujourd'hui des amis, des gens proches, qui m'ont fait évoluer aussi bien dans ma sphère sociale et dans ma sphère professionnelle. Donc c'est vraiment l'idée de rencontres lors de moments de convivialité, de partages, et également des sujets de réflexion; là je pense surtout à ma dernière année de Master 2 où j'ai pu rencontrer vraiment des personnes qui m'ont permis de grandir déjà socialement et puis ensuite intellectuellement et professionnellement. Aujourd'hui je suis doctorant au sein de l'université de Caen et mon directeur et mon co-directeur est à l'EM Normandie. En arrivant à l'EM Normandie, je ne pensais pas du tout arriver à suivre en thèse. C'était même en dehors de tout champ de possibilités pour moi. C'est vraiment en fait, c'est presque de l'ordre d'une surprise qui est arrivé à un moment très clair, très précis. Et en arrivant à l'EM Normandie, j'avais aucune idée de ce que je voulais faire, de ce que je pouvais faire surtout. Et je crois que j'y ai assez peu réfléchi finalement tout au long de mon parcours. Et je crois que je me suis mis à y réfléchir au bon moment, dans le bon timing. Je suis arrivé dans un Master 2 qui s'appelle Stratégie Développement et Territoire, qui a longtemps été dirigé par Fabien Nadou, pour ceux qui étaient sur le campus de Caen et qui le sont encore, c'est un nom qu'ils connaissent, et qui est largement encadré par des personnes comme Florian Favreau, Marine Bastiege, Sébastien Brodin et Ludovic Jeanne. Et c'est vraiment un Master qui brille par son interdisciplinarité et son aspect intergénérationnel également dans sa promo. Cette année de Master 2, elle m'a permis vraiment de grandir intellectuellement et puis de m'ouvrir des portes qui n'auraient jamais été ouvertes avant ça. Il y a un cours en particulier qui a permis vraiment de dessiner le projet professionnel dans lequel je m'inscris aujourd'hui, qui est celui du mémoire doctorale. Ce cours, c'est celui qui a été donné toujours par ce fameux Ludovic Jeanne au sein de cette année de Master 2, c'est celui d'intelligence économique. C'est aujourd'hui le thème de ma thèse et mon objet d'étude. Et en fait, c'est un sujet qui aborde la stratégie d'entreprise, sous un nombre de pratiques appropriables par tout type d'entreprise et tout type de dirigeant. Ce que je trouve absolument passionnant, et c'est à l'image de ce master, c'est l'aspect transdisciplinaire de l'intelligence économique. C'est ce que je préfère dans cette notion là. c'est qu'en fait on touche un peu à tout et ça a une utilité centrale pour celui qui veut diriger une entreprise et finalement un territoire. Il faut bien avoir en tête que l'exercice de thèse est tout sauf un exercice purement académique et théorique. Donc quand on m'a proposé de faire une thèse, je ne me suis pas du tout senti éloigné de mes camarades, amis, anciens camarades qui continuent par la voie de l'entreprise, qu'elle soit privée ou publique. J'ai le sentiment, c'est vrai, de faire un parcours qui est vraiment différent parce que dans les conversations, je n'ai pas forcément les mêmes quotidiens, les mêmes vécus, parfois les mêmes mots. Mais je n'ai en aucun cas l'impression de continuer un parcours étudiant comme j'ai pu le vivre avant. D'ailleurs, en fait, pour illustrer ça, c'est très clair : a ujourd'hui, c'est moi qui donne les cours. D'ailleurs, ça m'arrive de donner des cours à l'EM Normandie, auprès de Master 1 et de Master 2, et également à l'université. Alors qu'avant, quand j'étais étudiant, c'est plutôt moi qui recevais les cours. Donc vraiment, c'est pas du tout la même dynamique. Et puis, le format de ma thèse, qui est une thèse dite par contrat industriel de formation par la recherche, c'est très important de savoir ça, c'est une thèse qui est financée par une entreprise publique ou privée. En l'occurrence, la mienne est financée par le Conseil Régional de Normandie. Pour comprendre où on va avec cette recherche, il faut comprendre ce que l'intelligence économique veut dire. On peut définir, alors il y a plein de définitions, puisque c'est absolument transdisciplinaire, donc forcément il y a plein de définitions, et en donner une, c'est occulter toutes les autres. Néanmoins, on peut se positionner et dire que l'intelligence économique, c'est un ensemble de pratiques stratégiques qui s'articulent autour de trois notions. Celle de la veille stratégique, de la sécurité économique et de l'influence. C'est un angle sur lequel je peux définir l'IE. C'est un ensemble de processus appropriables par les organisations de toute taille. Pour être sélectionné, pour réaliser une thèse de contraintes industrielles de formation par la recherche, donc une thèse CIFR, il y a un processus de plusieurs étapes. D'abord, on doit rendre un dossier contenant : CV, lettre de motivation, bulletin de notes, j'allais dire assez classique. À ça, on rajoute le mémoire de fin d'étude, et également une appropriation du sujet par le candidat de 10 pages, qui présente comment est-ce que tu t'appropries le sujet, qu'est-ce que ça veut dire pour toi, tel concept qu'on veut aborder. Ce dossier est accepté ou non ? S'il est accepté, il vous est admis de passer à l'oral devant vos futurs directeurs de thèse, si vous réussissez, et également le directeur de l'école doctorale de votre discipline et de votre zone géographique. Donc pour ma part, ça s'est fait à l'université de Caen. Là encore, c'est oui ou c'est non. Si c'est non, au revoir, tentez votre chance ailleurs. Et si c'est oui, même exercice, disons de rencontre et de présentation de l'appropriation du sujet, mais avec le côté financeur, donc le côté entreprise. Et là encore, dernière sanction : si c'est non, vous vous êtes bien battus mais au revoir. Et si c'est oui, il faut qu'on termine les dernières moutures des contrats et puis c'est parti, top. Donc moi, ça a duré un peu de temps parce qu'il y a une dimension administrative qui impose un temps incompressible mais j'ai commencé véritablement ma thèse mi-novembre 2021. J'irai au bout de cette thèse sans aucun doute. Je mettrai le temps qu'il faut. Il ne faut pas qu'une thèse dure trop longtemps. Comme on me le dit souvent, une bonne thèse, c'est une thèse qui est soutenue. Donc oui, j'irai au bout et j'en ai la certitude parce que, justement, j'ai cet accompagnement de qualité et dans lequel j'ai une immense confiance. Le quotidien de la vie d'un doctorant... Il n'y a pas vraiment de routine dans le métier du doctorant, j'ai l'impression. Pour l'instant, j'en suis à ma deuxième année de thèse, donc il y a encore plein de facettes que je découvre, mais il y a toute activité de lecture, d'analyse, d'écriture, qui sont déjà des activités dont on n'a pas nécessairement l'habitude de faire quand on sort d'un cursus d'école de commerce, sur lesquelles il faut se former sur le tas, Et puis il y a toute la dimension, j'allais dire, en interaction avec l'environnement du doctorant. Donc il y a toute la vie de laboratoire et toute la vie de bureau, me concernant au sein de la région Normandie. Il y a tout le rapport avec sa direction de thèse. On est dans une situation où on apprend beaucoup, donc on se met aussi en position de recevoir la connaissance et puis de toujours améliorer ses pratiques. Et parfois dans la même journée, on bascule et on devient enseignant et on est celui qui transmet, et donc du coup ça demande une posture différente. Cette pratique d'enseignement est absolument passionnante. J'ai eu l'occasion de pouvoir donner à l'heure actuelle 10 heures de cours d'intelligence économique auprès de Master 1 à l'EM Normandie à Caen, et également d'animer deux séminaires d'intelligence territoriale au sein du Master 2 Stratégie, Développement et Territoire, toujours sur le campus de Caen. Et à chaque fois le contact avec les étudiants est absolument passionnant parce qu'ils challengent vraiment la connaissance que l'on a cru établir jusqu'alors. Parce qu'on nous demande d'expliciter, on nous pose des questions et par l'interaction, on fait évoluer notre propre appropriation de notre sujet. Donc dans les différentes activités du doctorant, dans la même journée, on doit adopter finalement des postures mentales qui sont tout à fait différentes. Le matin, on va être dans l'écriture, dans la lecture, donc quelque chose qui est vraiment particulier. L'interaction avec des personnes des acteurs du monde socio-économique, donc des chefs d'entreprise, des gens qui ont pour mission le développement économique. Ensuite d'autres qui ont pour mission de te mener au bout de ta thèse, avec toute la rigueur que ça demande, la pédagogie que ça demande, la patience aussi. Et puis ensuite tu te retrouves en face d'une salle de classe, et là encore c'est un état mental différent, une posture différente. Donc finalement tout ça, on est bien loin de l'image solitaire du doctorant. On est bien loin de l'image très théorique et un peu hors-sol du chercheur. On est sur un quotidien qui est très exigeant, mais en même temps très exaltant. Si je me revois commencer mes études, je me donnerai éventuellement quelques conseils pour les années futures. Des choses peut-être qui m'ont manqué durant ces années à l'EM Normandie, qui auraient pu être de mon ressort, c'est de cultiver surtout une ouverture d'esprit, davantage. Parler davantage de sujets, de sociétés avec mes camarades. Lire, lire plus. Vraiment sortir un petit peu la tête de son quotidien qui est très similaire parfois à une bulle, une bulle cognitive, dans laquelle les mêmes idées tournent avec les mêmes personnes, dans les mêmes endroits. Et je pense qu'on tire vraiment profit de ces années d'études si on arrive à découvrir vraiment d'autres pans de réflexion. Si on accentue simplement des traits existants qu'on avait déjà, de par nos origines sociales, de là où on vient dans le lycée, si on accentue simplement ces traits-là, finalement, il est où l'apport ? Merci d'avoir écouté mon parcours, j'espère qu'il vous a inspiré. A bientôt.

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Bonjour, je m'appelle Julien Poisson. Je suis diplômé de la promo 2020 et je vais vous raconter mon parcours. Aujourd'hui je suis doctorant au sein de l'Université de Caen. En arrivant à l'École, je ne pensais pas du tout poursuivre vers une thèse. C'est vraiment de l'ordre de la surprise. Je me suis mis à réfléchir à mon avenir en M2. Dans le cadre du Master Stratégies de Développement et Territoires. Une année qui m'a permis de grandir intellectuellement, notamment grâce aux cours sur l'intelligence économique. Dans ce podcast, je vous raconte mon quotidien en tant que doctorant. 


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  • Speaker #0

    Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'EM Normandie. Je suis Julien Poisson, diplômé de la promo 2020, et je vais vous raconter ce qui m'a amené à devenir doctorant. Ce qui me revient surtout de ces années passées, c'est surtout des rencontres faites avec des personnes qui sont encore aujourd'hui des amis, des gens proches, qui m'ont fait évoluer aussi bien dans ma sphère sociale et dans ma sphère professionnelle. Donc c'est vraiment l'idée de rencontres lors de moments de convivialité, de partages, et également des sujets de réflexion; là je pense surtout à ma dernière année de Master 2 où j'ai pu rencontrer vraiment des personnes qui m'ont permis de grandir déjà socialement et puis ensuite intellectuellement et professionnellement. Aujourd'hui je suis doctorant au sein de l'université de Caen et mon directeur et mon co-directeur est à l'EM Normandie. En arrivant à l'EM Normandie, je ne pensais pas du tout arriver à suivre en thèse. C'était même en dehors de tout champ de possibilités pour moi. C'est vraiment en fait, c'est presque de l'ordre d'une surprise qui est arrivé à un moment très clair, très précis. Et en arrivant à l'EM Normandie, j'avais aucune idée de ce que je voulais faire, de ce que je pouvais faire surtout. Et je crois que j'y ai assez peu réfléchi finalement tout au long de mon parcours. Et je crois que je me suis mis à y réfléchir au bon moment, dans le bon timing. Je suis arrivé dans un Master 2 qui s'appelle Stratégie Développement et Territoire, qui a longtemps été dirigé par Fabien Nadou, pour ceux qui étaient sur le campus de Caen et qui le sont encore, c'est un nom qu'ils connaissent, et qui est largement encadré par des personnes comme Florian Favreau, Marine Bastiege, Sébastien Brodin et Ludovic Jeanne. Et c'est vraiment un Master qui brille par son interdisciplinarité et son aspect intergénérationnel également dans sa promo. Cette année de Master 2, elle m'a permis vraiment de grandir intellectuellement et puis de m'ouvrir des portes qui n'auraient jamais été ouvertes avant ça. Il y a un cours en particulier qui a permis vraiment de dessiner le projet professionnel dans lequel je m'inscris aujourd'hui, qui est celui du mémoire doctorale. Ce cours, c'est celui qui a été donné toujours par ce fameux Ludovic Jeanne au sein de cette année de Master 2, c'est celui d'intelligence économique. C'est aujourd'hui le thème de ma thèse et mon objet d'étude. Et en fait, c'est un sujet qui aborde la stratégie d'entreprise, sous un nombre de pratiques appropriables par tout type d'entreprise et tout type de dirigeant. Ce que je trouve absolument passionnant, et c'est à l'image de ce master, c'est l'aspect transdisciplinaire de l'intelligence économique. C'est ce que je préfère dans cette notion là. c'est qu'en fait on touche un peu à tout et ça a une utilité centrale pour celui qui veut diriger une entreprise et finalement un territoire. Il faut bien avoir en tête que l'exercice de thèse est tout sauf un exercice purement académique et théorique. Donc quand on m'a proposé de faire une thèse, je ne me suis pas du tout senti éloigné de mes camarades, amis, anciens camarades qui continuent par la voie de l'entreprise, qu'elle soit privée ou publique. J'ai le sentiment, c'est vrai, de faire un parcours qui est vraiment différent parce que dans les conversations, je n'ai pas forcément les mêmes quotidiens, les mêmes vécus, parfois les mêmes mots. Mais je n'ai en aucun cas l'impression de continuer un parcours étudiant comme j'ai pu le vivre avant. D'ailleurs, en fait, pour illustrer ça, c'est très clair : a ujourd'hui, c'est moi qui donne les cours. D'ailleurs, ça m'arrive de donner des cours à l'EM Normandie, auprès de Master 1 et de Master 2, et également à l'université. Alors qu'avant, quand j'étais étudiant, c'est plutôt moi qui recevais les cours. Donc vraiment, c'est pas du tout la même dynamique. Et puis, le format de ma thèse, qui est une thèse dite par contrat industriel de formation par la recherche, c'est très important de savoir ça, c'est une thèse qui est financée par une entreprise publique ou privée. En l'occurrence, la mienne est financée par le Conseil Régional de Normandie. Pour comprendre où on va avec cette recherche, il faut comprendre ce que l'intelligence économique veut dire. On peut définir, alors il y a plein de définitions, puisque c'est absolument transdisciplinaire, donc forcément il y a plein de définitions, et en donner une, c'est occulter toutes les autres. Néanmoins, on peut se positionner et dire que l'intelligence économique, c'est un ensemble de pratiques stratégiques qui s'articulent autour de trois notions. Celle de la veille stratégique, de la sécurité économique et de l'influence. C'est un angle sur lequel je peux définir l'IE. C'est un ensemble de processus appropriables par les organisations de toute taille. Pour être sélectionné, pour réaliser une thèse de contraintes industrielles de formation par la recherche, donc une thèse CIFR, il y a un processus de plusieurs étapes. D'abord, on doit rendre un dossier contenant : CV, lettre de motivation, bulletin de notes, j'allais dire assez classique. À ça, on rajoute le mémoire de fin d'étude, et également une appropriation du sujet par le candidat de 10 pages, qui présente comment est-ce que tu t'appropries le sujet, qu'est-ce que ça veut dire pour toi, tel concept qu'on veut aborder. Ce dossier est accepté ou non ? S'il est accepté, il vous est admis de passer à l'oral devant vos futurs directeurs de thèse, si vous réussissez, et également le directeur de l'école doctorale de votre discipline et de votre zone géographique. Donc pour ma part, ça s'est fait à l'université de Caen. Là encore, c'est oui ou c'est non. Si c'est non, au revoir, tentez votre chance ailleurs. Et si c'est oui, même exercice, disons de rencontre et de présentation de l'appropriation du sujet, mais avec le côté financeur, donc le côté entreprise. Et là encore, dernière sanction : si c'est non, vous vous êtes bien battus mais au revoir. Et si c'est oui, il faut qu'on termine les dernières moutures des contrats et puis c'est parti, top. Donc moi, ça a duré un peu de temps parce qu'il y a une dimension administrative qui impose un temps incompressible mais j'ai commencé véritablement ma thèse mi-novembre 2021. J'irai au bout de cette thèse sans aucun doute. Je mettrai le temps qu'il faut. Il ne faut pas qu'une thèse dure trop longtemps. Comme on me le dit souvent, une bonne thèse, c'est une thèse qui est soutenue. Donc oui, j'irai au bout et j'en ai la certitude parce que, justement, j'ai cet accompagnement de qualité et dans lequel j'ai une immense confiance. Le quotidien de la vie d'un doctorant... Il n'y a pas vraiment de routine dans le métier du doctorant, j'ai l'impression. Pour l'instant, j'en suis à ma deuxième année de thèse, donc il y a encore plein de facettes que je découvre, mais il y a toute activité de lecture, d'analyse, d'écriture, qui sont déjà des activités dont on n'a pas nécessairement l'habitude de faire quand on sort d'un cursus d'école de commerce, sur lesquelles il faut se former sur le tas, Et puis il y a toute la dimension, j'allais dire, en interaction avec l'environnement du doctorant. Donc il y a toute la vie de laboratoire et toute la vie de bureau, me concernant au sein de la région Normandie. Il y a tout le rapport avec sa direction de thèse. On est dans une situation où on apprend beaucoup, donc on se met aussi en position de recevoir la connaissance et puis de toujours améliorer ses pratiques. Et parfois dans la même journée, on bascule et on devient enseignant et on est celui qui transmet, et donc du coup ça demande une posture différente. Cette pratique d'enseignement est absolument passionnante. J'ai eu l'occasion de pouvoir donner à l'heure actuelle 10 heures de cours d'intelligence économique auprès de Master 1 à l'EM Normandie à Caen, et également d'animer deux séminaires d'intelligence territoriale au sein du Master 2 Stratégie, Développement et Territoire, toujours sur le campus de Caen. Et à chaque fois le contact avec les étudiants est absolument passionnant parce qu'ils challengent vraiment la connaissance que l'on a cru établir jusqu'alors. Parce qu'on nous demande d'expliciter, on nous pose des questions et par l'interaction, on fait évoluer notre propre appropriation de notre sujet. Donc dans les différentes activités du doctorant, dans la même journée, on doit adopter finalement des postures mentales qui sont tout à fait différentes. Le matin, on va être dans l'écriture, dans la lecture, donc quelque chose qui est vraiment particulier. L'interaction avec des personnes des acteurs du monde socio-économique, donc des chefs d'entreprise, des gens qui ont pour mission le développement économique. Ensuite d'autres qui ont pour mission de te mener au bout de ta thèse, avec toute la rigueur que ça demande, la pédagogie que ça demande, la patience aussi. Et puis ensuite tu te retrouves en face d'une salle de classe, et là encore c'est un état mental différent, une posture différente. Donc finalement tout ça, on est bien loin de l'image solitaire du doctorant. On est bien loin de l'image très théorique et un peu hors-sol du chercheur. On est sur un quotidien qui est très exigeant, mais en même temps très exaltant. Si je me revois commencer mes études, je me donnerai éventuellement quelques conseils pour les années futures. Des choses peut-être qui m'ont manqué durant ces années à l'EM Normandie, qui auraient pu être de mon ressort, c'est de cultiver surtout une ouverture d'esprit, davantage. Parler davantage de sujets, de sociétés avec mes camarades. Lire, lire plus. Vraiment sortir un petit peu la tête de son quotidien qui est très similaire parfois à une bulle, une bulle cognitive, dans laquelle les mêmes idées tournent avec les mêmes personnes, dans les mêmes endroits. Et je pense qu'on tire vraiment profit de ces années d'études si on arrive à découvrir vraiment d'autres pans de réflexion. Si on accentue simplement des traits existants qu'on avait déjà, de par nos origines sociales, de là où on vient dans le lycée, si on accentue simplement ces traits-là, finalement, il est où l'apport ? Merci d'avoir écouté mon parcours, j'espère qu'il vous a inspiré. A bientôt.

Description

Bonjour, je m'appelle Julien Poisson. Je suis diplômé de la promo 2020 et je vais vous raconter mon parcours. Aujourd'hui je suis doctorant au sein de l'Université de Caen. En arrivant à l'École, je ne pensais pas du tout poursuivre vers une thèse. C'est vraiment de l'ordre de la surprise. Je me suis mis à réfléchir à mon avenir en M2. Dans le cadre du Master Stratégies de Développement et Territoires. Une année qui m'a permis de grandir intellectuellement, notamment grâce aux cours sur l'intelligence économique. Dans ce podcast, je vous raconte mon quotidien en tant que doctorant. 


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous écoutez Les Belles Histoires, le podcast de l'EM Normandie. Je suis Julien Poisson, diplômé de la promo 2020, et je vais vous raconter ce qui m'a amené à devenir doctorant. Ce qui me revient surtout de ces années passées, c'est surtout des rencontres faites avec des personnes qui sont encore aujourd'hui des amis, des gens proches, qui m'ont fait évoluer aussi bien dans ma sphère sociale et dans ma sphère professionnelle. Donc c'est vraiment l'idée de rencontres lors de moments de convivialité, de partages, et également des sujets de réflexion; là je pense surtout à ma dernière année de Master 2 où j'ai pu rencontrer vraiment des personnes qui m'ont permis de grandir déjà socialement et puis ensuite intellectuellement et professionnellement. Aujourd'hui je suis doctorant au sein de l'université de Caen et mon directeur et mon co-directeur est à l'EM Normandie. En arrivant à l'EM Normandie, je ne pensais pas du tout arriver à suivre en thèse. C'était même en dehors de tout champ de possibilités pour moi. C'est vraiment en fait, c'est presque de l'ordre d'une surprise qui est arrivé à un moment très clair, très précis. Et en arrivant à l'EM Normandie, j'avais aucune idée de ce que je voulais faire, de ce que je pouvais faire surtout. Et je crois que j'y ai assez peu réfléchi finalement tout au long de mon parcours. Et je crois que je me suis mis à y réfléchir au bon moment, dans le bon timing. Je suis arrivé dans un Master 2 qui s'appelle Stratégie Développement et Territoire, qui a longtemps été dirigé par Fabien Nadou, pour ceux qui étaient sur le campus de Caen et qui le sont encore, c'est un nom qu'ils connaissent, et qui est largement encadré par des personnes comme Florian Favreau, Marine Bastiege, Sébastien Brodin et Ludovic Jeanne. Et c'est vraiment un Master qui brille par son interdisciplinarité et son aspect intergénérationnel également dans sa promo. Cette année de Master 2, elle m'a permis vraiment de grandir intellectuellement et puis de m'ouvrir des portes qui n'auraient jamais été ouvertes avant ça. Il y a un cours en particulier qui a permis vraiment de dessiner le projet professionnel dans lequel je m'inscris aujourd'hui, qui est celui du mémoire doctorale. Ce cours, c'est celui qui a été donné toujours par ce fameux Ludovic Jeanne au sein de cette année de Master 2, c'est celui d'intelligence économique. C'est aujourd'hui le thème de ma thèse et mon objet d'étude. Et en fait, c'est un sujet qui aborde la stratégie d'entreprise, sous un nombre de pratiques appropriables par tout type d'entreprise et tout type de dirigeant. Ce que je trouve absolument passionnant, et c'est à l'image de ce master, c'est l'aspect transdisciplinaire de l'intelligence économique. C'est ce que je préfère dans cette notion là. c'est qu'en fait on touche un peu à tout et ça a une utilité centrale pour celui qui veut diriger une entreprise et finalement un territoire. Il faut bien avoir en tête que l'exercice de thèse est tout sauf un exercice purement académique et théorique. Donc quand on m'a proposé de faire une thèse, je ne me suis pas du tout senti éloigné de mes camarades, amis, anciens camarades qui continuent par la voie de l'entreprise, qu'elle soit privée ou publique. J'ai le sentiment, c'est vrai, de faire un parcours qui est vraiment différent parce que dans les conversations, je n'ai pas forcément les mêmes quotidiens, les mêmes vécus, parfois les mêmes mots. Mais je n'ai en aucun cas l'impression de continuer un parcours étudiant comme j'ai pu le vivre avant. D'ailleurs, en fait, pour illustrer ça, c'est très clair : a ujourd'hui, c'est moi qui donne les cours. D'ailleurs, ça m'arrive de donner des cours à l'EM Normandie, auprès de Master 1 et de Master 2, et également à l'université. Alors qu'avant, quand j'étais étudiant, c'est plutôt moi qui recevais les cours. Donc vraiment, c'est pas du tout la même dynamique. Et puis, le format de ma thèse, qui est une thèse dite par contrat industriel de formation par la recherche, c'est très important de savoir ça, c'est une thèse qui est financée par une entreprise publique ou privée. En l'occurrence, la mienne est financée par le Conseil Régional de Normandie. Pour comprendre où on va avec cette recherche, il faut comprendre ce que l'intelligence économique veut dire. On peut définir, alors il y a plein de définitions, puisque c'est absolument transdisciplinaire, donc forcément il y a plein de définitions, et en donner une, c'est occulter toutes les autres. Néanmoins, on peut se positionner et dire que l'intelligence économique, c'est un ensemble de pratiques stratégiques qui s'articulent autour de trois notions. Celle de la veille stratégique, de la sécurité économique et de l'influence. C'est un angle sur lequel je peux définir l'IE. C'est un ensemble de processus appropriables par les organisations de toute taille. Pour être sélectionné, pour réaliser une thèse de contraintes industrielles de formation par la recherche, donc une thèse CIFR, il y a un processus de plusieurs étapes. D'abord, on doit rendre un dossier contenant : CV, lettre de motivation, bulletin de notes, j'allais dire assez classique. À ça, on rajoute le mémoire de fin d'étude, et également une appropriation du sujet par le candidat de 10 pages, qui présente comment est-ce que tu t'appropries le sujet, qu'est-ce que ça veut dire pour toi, tel concept qu'on veut aborder. Ce dossier est accepté ou non ? S'il est accepté, il vous est admis de passer à l'oral devant vos futurs directeurs de thèse, si vous réussissez, et également le directeur de l'école doctorale de votre discipline et de votre zone géographique. Donc pour ma part, ça s'est fait à l'université de Caen. Là encore, c'est oui ou c'est non. Si c'est non, au revoir, tentez votre chance ailleurs. Et si c'est oui, même exercice, disons de rencontre et de présentation de l'appropriation du sujet, mais avec le côté financeur, donc le côté entreprise. Et là encore, dernière sanction : si c'est non, vous vous êtes bien battus mais au revoir. Et si c'est oui, il faut qu'on termine les dernières moutures des contrats et puis c'est parti, top. Donc moi, ça a duré un peu de temps parce qu'il y a une dimension administrative qui impose un temps incompressible mais j'ai commencé véritablement ma thèse mi-novembre 2021. J'irai au bout de cette thèse sans aucun doute. Je mettrai le temps qu'il faut. Il ne faut pas qu'une thèse dure trop longtemps. Comme on me le dit souvent, une bonne thèse, c'est une thèse qui est soutenue. Donc oui, j'irai au bout et j'en ai la certitude parce que, justement, j'ai cet accompagnement de qualité et dans lequel j'ai une immense confiance. Le quotidien de la vie d'un doctorant... Il n'y a pas vraiment de routine dans le métier du doctorant, j'ai l'impression. Pour l'instant, j'en suis à ma deuxième année de thèse, donc il y a encore plein de facettes que je découvre, mais il y a toute activité de lecture, d'analyse, d'écriture, qui sont déjà des activités dont on n'a pas nécessairement l'habitude de faire quand on sort d'un cursus d'école de commerce, sur lesquelles il faut se former sur le tas, Et puis il y a toute la dimension, j'allais dire, en interaction avec l'environnement du doctorant. Donc il y a toute la vie de laboratoire et toute la vie de bureau, me concernant au sein de la région Normandie. Il y a tout le rapport avec sa direction de thèse. On est dans une situation où on apprend beaucoup, donc on se met aussi en position de recevoir la connaissance et puis de toujours améliorer ses pratiques. Et parfois dans la même journée, on bascule et on devient enseignant et on est celui qui transmet, et donc du coup ça demande une posture différente. Cette pratique d'enseignement est absolument passionnante. J'ai eu l'occasion de pouvoir donner à l'heure actuelle 10 heures de cours d'intelligence économique auprès de Master 1 à l'EM Normandie à Caen, et également d'animer deux séminaires d'intelligence territoriale au sein du Master 2 Stratégie, Développement et Territoire, toujours sur le campus de Caen. Et à chaque fois le contact avec les étudiants est absolument passionnant parce qu'ils challengent vraiment la connaissance que l'on a cru établir jusqu'alors. Parce qu'on nous demande d'expliciter, on nous pose des questions et par l'interaction, on fait évoluer notre propre appropriation de notre sujet. Donc dans les différentes activités du doctorant, dans la même journée, on doit adopter finalement des postures mentales qui sont tout à fait différentes. Le matin, on va être dans l'écriture, dans la lecture, donc quelque chose qui est vraiment particulier. L'interaction avec des personnes des acteurs du monde socio-économique, donc des chefs d'entreprise, des gens qui ont pour mission le développement économique. Ensuite d'autres qui ont pour mission de te mener au bout de ta thèse, avec toute la rigueur que ça demande, la pédagogie que ça demande, la patience aussi. Et puis ensuite tu te retrouves en face d'une salle de classe, et là encore c'est un état mental différent, une posture différente. Donc finalement tout ça, on est bien loin de l'image solitaire du doctorant. On est bien loin de l'image très théorique et un peu hors-sol du chercheur. On est sur un quotidien qui est très exigeant, mais en même temps très exaltant. Si je me revois commencer mes études, je me donnerai éventuellement quelques conseils pour les années futures. Des choses peut-être qui m'ont manqué durant ces années à l'EM Normandie, qui auraient pu être de mon ressort, c'est de cultiver surtout une ouverture d'esprit, davantage. Parler davantage de sujets, de sociétés avec mes camarades. Lire, lire plus. Vraiment sortir un petit peu la tête de son quotidien qui est très similaire parfois à une bulle, une bulle cognitive, dans laquelle les mêmes idées tournent avec les mêmes personnes, dans les mêmes endroits. Et je pense qu'on tire vraiment profit de ces années d'études si on arrive à découvrir vraiment d'autres pans de réflexion. Si on accentue simplement des traits existants qu'on avait déjà, de par nos origines sociales, de là où on vient dans le lycée, si on accentue simplement ces traits-là, finalement, il est où l'apport ? Merci d'avoir écouté mon parcours, j'espère qu'il vous a inspiré. A bientôt.

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