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☀️ À (re)découvrir cet Été. Une Vie de Femme : Les leçons de ma tante Paulette, 95 ans de Sagesse (#25) cover
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Les BienvAillantes

☀️ À (re)découvrir cet Été. Une Vie de Femme : Les leçons de ma tante Paulette, 95 ans de Sagesse (#25)

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21min |20/08/2025
Play
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Description

☀️ À (re)découvrir cet Été
Cet été, j’ai choisi de faire une pause dans ma série sur les croyances qui épuisent pour partager avec toi quelques épisodes coups de cœur… et celui-ci en fait partie.

Dans cet épisode des BienVaillantes, je t’invite à un moment suspendu avec Paulette, ma grande-tante de 94 ans. 🌿
Une femme extraordinaire, mémoire vivante de notre famille, qui nous ouvre les portes d’une époque où la vie était rude mais où l’amour et la résilience guidaient chaque pas.

Sa voix tremble parfois d’émotion, mais ses mots résonnent avec une puissance rare. Ils nous rappellent que certaines valeurs – le courage, l’amour, l’authenticité – sont intemporelles et précieuses. ✨

🎙️ Dans cet épisode, tu découvriras :

  • Comment Paulette et son mari ont traversé la vie ensemble, malgré les épreuves 🎢

  • Sa vision du couple, de la famille et des relations dans un contexte bien différent du nôtre 💬

  • Ses petits secrets pour cultiver du bonheur au quotidien 🌱

  • L’importance de savourer l’instant présent pour une vie plus équilibrée 🕰️

Cet été, prends ce moment pour t’inspirer d’une femme qui a traversé les âges.
Un épisode à écouter comme on ouvre un vieux livre plein de sagesse et de tendresse. 🌸


Toutes mes actualités 🌟 sont ici 👉 https://linktr.ee/rozenn_lebloa

📲 Fais LE QUIZ EXPRESS et hyper révélateur pour découvrir ce qui te plombe le plus (sans que tu ne t'en rendes compte) et t’empêche d'accéder à une vie épanouie:

https://www.tryinteract.com/share/quiz/6491931019337d00149cb016


💌 Rejoins le groupe WhatsApp privé "Les Confidentielles des BienVaillantes" : un espace intime et chaleureux pour échanger après les épisodes, poser tes questions, partager tes ressentis et ne plus te sentir seule 🌿. https://chat.whatsapp.com/L6Zbn58oPE62lmCvm5OYA3


📲 Retrouve-moi sur :

Instagram : @rozenn_lebloa

LinkedIn : www.linkedin.com/in/rozennlebloa


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Paulette, c'est ma grande-tante, l'aïeul de ma famille. À 94 ans, elle est la mémoire vivante d'une époque où la femme portait des poids bien différents de ceux que l'on connaît maintenant. Une époque où le quotidien était rude, où les épreuves de vie ne nous épargnaient pas et étaient affrontées sans phare, avec force et résilience. Dans cet épisode, j'ai eu envie de tendre le micro à cette femme singulière et par la même occasion à toute cette génération qui nous laisse un héritage précieux. Paulette, elle nous parle de couple, de famille. d'être une femme et elle nous raconte surtout avec une sincérité touchante et parfois même bouleversante ce qu'a été son quotidien, mais surtout elle nous montre comment on peut glaner du bonheur même au cœur des difficultés. Tu vas l'entendre, sa sagesse nous rappelle à quel point les valeurs de courage, d'authenticité, de simplicité sont importantes. J'ai adoré ce moment de partage, c'était un vrai délice, rare, un instant suspendu à savourer pleinement avec une bienveillante incroyable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je dis ? Tu m'entends? Ouais. C'est bien ?

  • Speaker #0

    Oui. Quel âge tu as ?

  • Speaker #1

    Eh bien, 94 ans et demi.

  • Speaker #0

    Merci de prendre du temps pour échanger sur ton parcours. 94 ans et demi, ce n'est pas rien, c'est toute une vie de femme. Quel a été le changement le plus significatif que tu as vu dans la place des femmes au fil des décennies que tu as traversées ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était le fait de pouvoir participer aux élections. Parce que pour beaucoup de jeunes maintenant, on s'imagine que c'est tout à fait normal de pouvoir voter. Mais ça, c'était quand même un grand point.

  • Speaker #0

    Oui, c'était une forme de reconnaissance ou d'égalité. Comment tu l'as vécu, toi, en tant que femme ? D'égalité.

  • Speaker #1

    D'égalité. Ce n'est pas encore parfait maintenant, parce qu'il y a encore des injustices. Mais là, c'était quand même un gros départ.

  • Speaker #0

    Un grand pas.

  • Speaker #1

    Il y a eu des femmes qui ont marqué, comme Simone Veil et Duster, qui ont marqué beaucoup pour l'évolution dans la mentalité, l'égalité des femmes et le droit des femmes. Mais ce n'est pas du féminisme, ce n'est pas ça que je veux dire. Oui, c'est vrai. C'est vraiment une reconnaissance par égal l'homme et la femme. On est complémentaires. Pour moi, on est complémentaires.

  • Speaker #0

    Et tu dirais ça aussi dans... de ton expérience de vie, une recette importante pour traverser sa vie et être heureux ? Complémentarité ?

  • Speaker #1

    C'est respecter l'autre, accepter que... c'est difficil à expliquer, c'est tous les jours où il faut accepter l'autre, avec ce qu'il a vécu avant, ce que j'ai vécu aussi moi avant. Savoir écouter, savoir échanger, savoir partager. Je crois qu'actuellement, le gros problème chez les femmes, chez les couples, c'est ce manque de dialogue. Tout le monde travaille, court, et ils n'ont plus le temps de se regarder, de bavarder, d'échanger. Je crois que les séparations sont presque dues à ce manque de partage.

  • Speaker #0

    Et pourtant, Guy, ton époux... avait un métier prenant en tant que pédiatre ?

  • Speaker #1

    Il avait un métier prenant, j'avais les enfants aussi. Sept enfants ? Mais chaque mercredi, on se faisait un resto pour manger n'importe quoi. Je veux dire, un jambon frite, n'importe quoi, c'était pas... C'était pour pouvoir se retrouver en tête à tête. Parce que lorsqu'il y a des enfants, il faut faire attention aussi à ça. Les enfants interprètent à leur façon. Si, par exemple, j'ai un petit exemple. Si on élève la voix, si on parle un peu plus mûrement, tout de suite les enfants pensent qu'on se dispute. Nous, on ne se dispute pas. On échange peut-être avec une voix très forte. Guy n'aimait pas beaucoup les discussions en famille, mais il fallait échanger. Donc, régulièrement, le mercredi, on se faisait un resto.

  • Speaker #0

    En tête à tête,

  • Speaker #1

    à deux. Et je conseille à chacun, à chaque couple maintenant. de dire "c'est important de se retrouver". Parce-qu'on vit une vie de travail et après, c'est des rencontres avec les amis. Bien sûr, c'est bien, c'est important les amis. C'est très important, quelquefois plus important que la famille. Mais il faut se retrouver en tête à tête pour pouvoir échanger. Sinon, on vit deux vies paragèles et il n'y a plus de rencontres.

  • Speaker #0

    En regardant en arrière. Est-ce qu'il y a eu un moment ou une décision que tu considères comme le plus important ou un tournant dans ta vie de femme ?

  • Speaker #1

    C'est la phrase qu'il m'a dit.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'il a dit ?

  • Speaker #1

    Le 27 novembre, j'apprendrais à te connaître. Alors que je le connaissais depuis presque toujours, mais sans plus. J'ai jamais compris pourquoi ce jour-là, nos échanges ont été... autres. Mes enfants fêtent notre anniversaire de mariage et fêtent le 27 novembre cette rencontre. Et on a attendu cinq ans pour se marier. Mais je ne sais pas, rien que se rencontrer, se lancer une année de médecine. Moi je l'ai chez les religieuses, je toussais comme ça, en passant devant sa fenêtre ouverte. Il venait à la fenêtre, on se faisait signe. Et on était heureux. Les enfants ne comprennent pas que pendant cinq ans, on n'a pas... C'était comme ça à cette époque. Je ne donne pas de conseils, on vivait comme ça, sans s'embrasser, simplement un regard. On était heureux. Mais je vivrais à cette époque, je vivrais comme tout le monde aussi.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    probablement. C'était comme ça à cette époque. Mais à partir du moment où il a dit « j'apprendrai à te connaître » , je n'ai plus pensé aux religieuses.

  • Speaker #0

    Au-delà d'avoir traversé des époques et des épreuves, tu as traversé tous les âges d'une femme. Qu'est-ce que tu peux en dire ?

  • Speaker #1

    Je vais dire que j'ai eu une vie très, très heureuse. Parce que je n'ai pas eu de gros drames, ni dans mon couple, ni chez mes enfants. Plus maintenant, dans la vieillesse, où je vois faire un enfant, c'est pas normal à mon âge. Donc j'ai été très gâtée par rapport à d'autres personnes que je rencontre et qui ont une vie très, très marquée par des drames. Donc je veux dire merci tous les jours d'être encore en vie. et merci pour ma vie. Bon ça n'a pas toujours été très rigolo parce qu'on n'avait pas la façon de vivre de maintenant.

  • Speaker #0

    Oui les commodités, il y avait plein de choses.

  • Speaker #1

    Petit à petit, un petit exemple, parce que Guy était étudiant en médecine, on gagnait, moi j'ai continué à travailler un tout petit peu. Avec les enfants, ce n'était plus possible. Donc, on n'avait pas beaucoup d'argent. Les voyages, on les a faits presque à l'âge de la retraite. Non, quand même pas à 50 ans, 45. Mais chaque petit achat qu'on pouvait se faire par une machine à laver, le linge, c'était quelque chose d'extraordinaire. Alors que maintenant... pensent avoir les jeunes, ils achètent leur maison, ils achètent tout le matériel et ils se marient. Nous, c'était l'inverse. On se mariait, on n'avait rien, mais c'était une façon de vivre. On était bien obligés. Puis on l'avait souhaité. On aurait très bien pu ne pas avoir d'enfants.

  • Speaker #0

    Oui, ou en avoir moins. C'est vrai que 7, c'est beaucoup de travail.

  • Speaker #1

    On était un peu naïfs quand même. Et on n'avait pas les moyens de... J'ai jamais pleuré, au contraire, quand je me suis retrouvée enceinte. Je ne vais pas dire qu'ils ne sont pas tous arrivés au moment souhaité. Mais ça a toujours été un grand, grand bonheur. C'est pour ça que je dis, je veux dire merci pour ma vie de... Moi, du coup, plus. Je sais quand ils sont partis, c'est toujours des bouts. Mais ce n'est pas vrai. Guy fait partie de ma vie encore tous les jours. Il est là, je lui parle, il me fait des signes. J'ai été très gâtée.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour être heureuse tous les jours quand la vie n'est pas facile à ton époque et qu'on a sept enfants, donc beaucoup de travail ? C'était quoi ton secret ?

  • Speaker #1

    On pleure quelquefois, on râle quelquefois, aussi bien sur les enfants que sur le mari. Parce qu'on a ras-le-bol, c'est très vite oublié. Et puis, j'ai jamais couché sur un malentendu. C'était une promesse qu'on s'était faite. C'est terrible de coucher. On ne sait pas ce que le lendemain sera fait. Et je crois que tout le monde peut le faire aussi maintenant.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aimerais dire aux femmes d'aujourd'hui, qui courent tout le temps, qui jonglent entre... Le boulot, la famille, la pression sociale.

  • Speaker #1

    Qu'il faut savoir s'arrêter à temps avant d'avoir le...

  • Speaker #0

    Le burn-out.

  • Speaker #1

    Oui. Et apprécier le temps présent, apprécier les petits moments de bonheur et pas toujours prévoir ce qui va arriver. On ne peut pas prévoir ce qui va arriver. On ne peut pas toujours penser au passé non plus. Donc le présent, c'est... très très important. Et on l'oublie, moi-même, je l'oublie quelquefois. Je le dis aux autres, et puis j'ai ... quelquefois, j'oublie le temps présent, comme ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ce que tu dis, on est beaucoup beaucoup dans cette période, dans le contrôle, on voudrait protéger tellement de tout, anticiper, contrôler, c'est un des mots les plus importants des mamans, notamment.

  • Speaker #1

    Il faut savoir faire le vide en soi aussi. Ça c'est très important, savoir qu'à un moment où on va craquer, il faut avoir le courage, la possibilité aussi, parce que ce n'est pas toujours possible, de se retrouver, de faire le vide, quelle que soit la forme, une forme sportive, une forme de méditation régulière, peu importe. Et ce temps est important pour passer sur certains événements qui sont très importants pour nous, mais qui ont très peu d'importance dans la vie de tous les jours. Et toujours revenir au temps présent. Je reviens toujours à apprécier ce temps-là. Les petites joies de tous les jours, des petits. Comme admirer la nature, savoir s'arrêter. Ce n'est pas toujours possible. Justement, actuellement, on a l'impression que les gens courent, courent, courent, courent après quoi? Le bonheur, la joie n'est pas au bout de la route. Et ça, les déçoit souvent aussi.

  • Speaker #0

    Et Guy, qui était pédiatre, et je sais qu'il accompagnait beaucoup les mamans aussi, un pédiatre très aimé, qu'est-ce qu'il dirait aujourd'hui aux femmes comme ça ? qui courent aux mamans, qui se mettent une pression.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il parlerait comme moi. Et c'est vrai qu'il était très humain. Il ne culpabilisait pas la femme. Il essayait de les comprendre et de les rassurer d'abord. En France, c'est quand même... Chacun réagit comme il peut. Et d'ailleurs, il était président de l'école des parents. Ça me fait rire quelque fois parce que... Il partait pour l'école des parents. Moi, j'étais avec les enfants. Je râlais parce que il participait pas assez. Je râlais quand même, tu sais. Faut pas croire que...

  • Speaker #0

    C'est pas grave ou c'est grave de râler ?

  • Speaker #1

    Mais j'ai aussi un tempérament assez optimiste.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, je regarde. Bon, ça fait quand même 20 ans que Guy est parti. C'est comme si c'était hier. Mais je regarde pas en arrière. Et je ne regarde pas en avant non plus.

  • Speaker #0

    Non, le moment présent.

  • Speaker #1

    Parce que je ne sais pas ce que sera fait demain. Je dis toujours, je vais pour le mieux possible aujourd'hui. Demain, on verra.

  • Speaker #0

    J'avais rencontré d'une manière fortuite une dame. On avait parlé de Guy. Parce que par hasard, elle m'avait dit, mon pédiatre, le docteur Samah. Et je dis, c'est mon oncle. Et elle, elle disait... Il me rassurait tellement. Il me disait l'important, ce n'est pas la quantité de temps qu'on passe avec l'enfant, c'est la qualité.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'il a dit souvent. Parce que beaucoup de mes mamans se culpabilisent pour être absent pendant une semaine et puis se retrouver le week-end uniquement. Donc là, on a tendance à se fouetter et à rattraper le temps perdu. Mais il disait non, il ne faut pas se culpabiliser.

  • Speaker #0

    C'est la qualité de la présence qui est importante. Est-ce que tu as ressenti un moment dans ta vie, un basculement, un moment où tu t'es sentie plus en paix avec toi-même en tant que femme ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai l'impression que quand les enfants ont quitté le foyer, évidemment, là, j'ai toujours continué des activités, par exemple dans un centre social, où je rencontrais des lieux que je ne connaissais pas vraiment. Surtout ici à Rouvaix, c'est cosmopolite. J'étais responsable d'une association de parents d'élèves quand mes enfants étaient... Je pense que j'ai donné le maximum que je pouvais donner à l'extérieur, en ayant même les enfants. Les réunions de parents, les réunions de catéchistes, les réunions de parents de scouts. Guy ne pouvait pas le faire, c'est moi qui y allais. pour ce type de réunion. Ça m'a aidée à garder ce côté je veux dire social, j'aime pas dire ça, contact, partage avec d'autres, et découverte de l'autre. C'est important aussi, pas se cantonner à la mère de famille débordée, parce que j'étais débordée, mais...

  • Speaker #0

    Restée ouverte.

  • Speaker #1

    Mais j'étais pas une ménagère exemplaire. Donc, par exemple, quand on avait l'occasion de sortir, on sortait avec les enfants le dimanche. Je le laissais, ce qui n'était pas fait, à faire le lendemain. Je pense qu'il y a des personnes qui ne peuvent pas le faire.

  • Speaker #0

    Mais oui, ce n'était pas hyper bien vu à ton époque, être une bonne, bien tenir son foyer, c'était...

  • Speaker #1

    D'ailleurs, quelques fois, les enfants disent, oui, on a pensé de ta faute. Je dis oui. Si j'avais été sévère pour l'ordre, je vous aurais rendu la vie difficile.

  • Speaker #0

    Tu avais lâché là-dessus, c'était quelque chose. Et c'était un effort ou c'était ton choix ?

  • Speaker #1

    Bon, il fallait quand même un minimum. Mais c'est vrai que je n'étais pas organisée pour l'ordre.

  • Speaker #0

    Et c'est bien, parce qu'au final, ça t'a aidé à traverser tout ça et à trouver l'équilibre.

  • Speaker #1

    Quand on a pu commencer à voyager, c'était comme ça, imprévu. Rentrer, on dit dimanche, on fera ça. Le ménage pas fait, moi je me sortais. Je reçois le soir, il m'avait essayé de ne pas ranger le soir. Ça ne me gêne pas non plus. Mais ce n'est pas un conseil que je donne. Il faut avoir un certain ordre quand même. parce que sinon on est vite débordé, mais c'est tout. Moi, ça m'arrangeait. Donc ça a permis d'être un peu équilibré, parce que j'ai pu faire autre chose à côté sans que ça me gêne de les...

  • Speaker #0

    Exactement. Une dernière question.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes modernes et quelles forces elles ont qui les aidera à le surmonter ?

  • Speaker #1

    Il y a de plus en plus de femmes qui prennent des responsabilités, que ce soit sur le plan politique, dans tous les domaines. Même des métiers d'hommes, qui sont faits par les femmes. Moi, je trouve que c'est formidable. Mais des trucs tout bêtes, quand on voit une femme conduire un bus, les gens sont étonnés, enfin, étaient étonnés. Ils sont encore étonnés ou ne veulent pas monter parce que c'est une femme. Si une femme veut être ingénieure, si une femme a envie d'être pilote d'avion, je pense que maintenant c'est possible. Il y a encore des rétines. L'égalité des salaires, ça c'est pas jugé. Et lire, c'est pas encore...

  • Speaker #0

    C'est pas encore ça, non. Qu'est-ce qui les aidera ? C'est quoi notre force peut-être aux femmes ? Qui les aidera à surmonter alors ces défis qui restent ?

  • Speaker #1

    Peut-être... partager, que celles qui réussissent puissent partager, témoigner de leur vie pour inciter d'autres à en faire autant. Parce qu'il y en a qui souhaitent mais qui ne peuvent pas, pour différentes raisons. Qui n'ose pas. Est-ce que le corps des ratons, tu vas faire ça ? Tu vas partir, par exemple, dans un bac professionnel, réservé aux hommes. Si une femme décide de faire ça, elle doit lutter encore.

  • Speaker #0

    Oui, il y a des obstacles encore. Montrer que c'est possible. Voilà. Vous voulez partager une dernière chose en mots de la fin ?

  • Speaker #1

    Oui, ne présente pas cette interview comme un exemple. Je peux simplement témoigner qu'il y a des choses positives, même quand on n'a pas tout ce qu'on désire, qu'il ne faut pas toujours envier la vie des autres. Chacun a sa propre vie et je continue à dire merci pour la mienne.

  • Speaker #0

    Merci à toi pour ce moment partagé, ce partage avec ces femmes qui trouveront ce dont elles auront besoin dans tes mots. Et avant de vous quitter, je voudrais finir avec ce petit mot que Paulette m'a envoyé juste après l'interview, alors que je reprenais mon train. C'est une petite pensée retrouvée dans son carnet intime qui dit « Trouvez toujours le courage de parler et l'envie de clarifier les choses, parce que les silences pèsent comme des pierres, et les pierres deviennent des murs, et les murs, enfin, séparent. » Voilà, je vous transmets avec beaucoup. de bonheur et d'amour cette dernière pensée pour vous de la part de Paulette. J'espère que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à me le faire savoir sur Instagram ou LinkedIn. Si d'une manière globale, vous aimez mon podcast, vous savez ce que vous pouvez faire, c'est me mettre un avis sur Apple Podcasts par exemple, me laisser un commentaire et surtout en parler autour de vous, partager. Voilà, je vous souhaite une très bonne semaine et je vous dis à la semaine prochaine.

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☀️ À (re)découvrir cet Été
Cet été, j’ai choisi de faire une pause dans ma série sur les croyances qui épuisent pour partager avec toi quelques épisodes coups de cœur… et celui-ci en fait partie.

Dans cet épisode des BienVaillantes, je t’invite à un moment suspendu avec Paulette, ma grande-tante de 94 ans. 🌿
Une femme extraordinaire, mémoire vivante de notre famille, qui nous ouvre les portes d’une époque où la vie était rude mais où l’amour et la résilience guidaient chaque pas.

Sa voix tremble parfois d’émotion, mais ses mots résonnent avec une puissance rare. Ils nous rappellent que certaines valeurs – le courage, l’amour, l’authenticité – sont intemporelles et précieuses. ✨

🎙️ Dans cet épisode, tu découvriras :

  • Comment Paulette et son mari ont traversé la vie ensemble, malgré les épreuves 🎢

  • Sa vision du couple, de la famille et des relations dans un contexte bien différent du nôtre 💬

  • Ses petits secrets pour cultiver du bonheur au quotidien 🌱

  • L’importance de savourer l’instant présent pour une vie plus équilibrée 🕰️

Cet été, prends ce moment pour t’inspirer d’une femme qui a traversé les âges.
Un épisode à écouter comme on ouvre un vieux livre plein de sagesse et de tendresse. 🌸


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  • Speaker #0

    Paulette, c'est ma grande-tante, l'aïeul de ma famille. À 94 ans, elle est la mémoire vivante d'une époque où la femme portait des poids bien différents de ceux que l'on connaît maintenant. Une époque où le quotidien était rude, où les épreuves de vie ne nous épargnaient pas et étaient affrontées sans phare, avec force et résilience. Dans cet épisode, j'ai eu envie de tendre le micro à cette femme singulière et par la même occasion à toute cette génération qui nous laisse un héritage précieux. Paulette, elle nous parle de couple, de famille. d'être une femme et elle nous raconte surtout avec une sincérité touchante et parfois même bouleversante ce qu'a été son quotidien, mais surtout elle nous montre comment on peut glaner du bonheur même au cœur des difficultés. Tu vas l'entendre, sa sagesse nous rappelle à quel point les valeurs de courage, d'authenticité, de simplicité sont importantes. J'ai adoré ce moment de partage, c'était un vrai délice, rare, un instant suspendu à savourer pleinement avec une bienveillante incroyable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je dis ? Tu m'entends? Ouais. C'est bien ?

  • Speaker #0

    Oui. Quel âge tu as ?

  • Speaker #1

    Eh bien, 94 ans et demi.

  • Speaker #0

    Merci de prendre du temps pour échanger sur ton parcours. 94 ans et demi, ce n'est pas rien, c'est toute une vie de femme. Quel a été le changement le plus significatif que tu as vu dans la place des femmes au fil des décennies que tu as traversées ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était le fait de pouvoir participer aux élections. Parce que pour beaucoup de jeunes maintenant, on s'imagine que c'est tout à fait normal de pouvoir voter. Mais ça, c'était quand même un grand point.

  • Speaker #0

    Oui, c'était une forme de reconnaissance ou d'égalité. Comment tu l'as vécu, toi, en tant que femme ? D'égalité.

  • Speaker #1

    D'égalité. Ce n'est pas encore parfait maintenant, parce qu'il y a encore des injustices. Mais là, c'était quand même un gros départ.

  • Speaker #0

    Un grand pas.

  • Speaker #1

    Il y a eu des femmes qui ont marqué, comme Simone Veil et Duster, qui ont marqué beaucoup pour l'évolution dans la mentalité, l'égalité des femmes et le droit des femmes. Mais ce n'est pas du féminisme, ce n'est pas ça que je veux dire. Oui, c'est vrai. C'est vraiment une reconnaissance par égal l'homme et la femme. On est complémentaires. Pour moi, on est complémentaires.

  • Speaker #0

    Et tu dirais ça aussi dans... de ton expérience de vie, une recette importante pour traverser sa vie et être heureux ? Complémentarité ?

  • Speaker #1

    C'est respecter l'autre, accepter que... c'est difficil à expliquer, c'est tous les jours où il faut accepter l'autre, avec ce qu'il a vécu avant, ce que j'ai vécu aussi moi avant. Savoir écouter, savoir échanger, savoir partager. Je crois qu'actuellement, le gros problème chez les femmes, chez les couples, c'est ce manque de dialogue. Tout le monde travaille, court, et ils n'ont plus le temps de se regarder, de bavarder, d'échanger. Je crois que les séparations sont presque dues à ce manque de partage.

  • Speaker #0

    Et pourtant, Guy, ton époux... avait un métier prenant en tant que pédiatre ?

  • Speaker #1

    Il avait un métier prenant, j'avais les enfants aussi. Sept enfants ? Mais chaque mercredi, on se faisait un resto pour manger n'importe quoi. Je veux dire, un jambon frite, n'importe quoi, c'était pas... C'était pour pouvoir se retrouver en tête à tête. Parce que lorsqu'il y a des enfants, il faut faire attention aussi à ça. Les enfants interprètent à leur façon. Si, par exemple, j'ai un petit exemple. Si on élève la voix, si on parle un peu plus mûrement, tout de suite les enfants pensent qu'on se dispute. Nous, on ne se dispute pas. On échange peut-être avec une voix très forte. Guy n'aimait pas beaucoup les discussions en famille, mais il fallait échanger. Donc, régulièrement, le mercredi, on se faisait un resto.

  • Speaker #0

    En tête à tête,

  • Speaker #1

    à deux. Et je conseille à chacun, à chaque couple maintenant. de dire "c'est important de se retrouver". Parce-qu'on vit une vie de travail et après, c'est des rencontres avec les amis. Bien sûr, c'est bien, c'est important les amis. C'est très important, quelquefois plus important que la famille. Mais il faut se retrouver en tête à tête pour pouvoir échanger. Sinon, on vit deux vies paragèles et il n'y a plus de rencontres.

  • Speaker #0

    En regardant en arrière. Est-ce qu'il y a eu un moment ou une décision que tu considères comme le plus important ou un tournant dans ta vie de femme ?

  • Speaker #1

    C'est la phrase qu'il m'a dit.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'il a dit ?

  • Speaker #1

    Le 27 novembre, j'apprendrais à te connaître. Alors que je le connaissais depuis presque toujours, mais sans plus. J'ai jamais compris pourquoi ce jour-là, nos échanges ont été... autres. Mes enfants fêtent notre anniversaire de mariage et fêtent le 27 novembre cette rencontre. Et on a attendu cinq ans pour se marier. Mais je ne sais pas, rien que se rencontrer, se lancer une année de médecine. Moi je l'ai chez les religieuses, je toussais comme ça, en passant devant sa fenêtre ouverte. Il venait à la fenêtre, on se faisait signe. Et on était heureux. Les enfants ne comprennent pas que pendant cinq ans, on n'a pas... C'était comme ça à cette époque. Je ne donne pas de conseils, on vivait comme ça, sans s'embrasser, simplement un regard. On était heureux. Mais je vivrais à cette époque, je vivrais comme tout le monde aussi.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    probablement. C'était comme ça à cette époque. Mais à partir du moment où il a dit « j'apprendrai à te connaître » , je n'ai plus pensé aux religieuses.

  • Speaker #0

    Au-delà d'avoir traversé des époques et des épreuves, tu as traversé tous les âges d'une femme. Qu'est-ce que tu peux en dire ?

  • Speaker #1

    Je vais dire que j'ai eu une vie très, très heureuse. Parce que je n'ai pas eu de gros drames, ni dans mon couple, ni chez mes enfants. Plus maintenant, dans la vieillesse, où je vois faire un enfant, c'est pas normal à mon âge. Donc j'ai été très gâtée par rapport à d'autres personnes que je rencontre et qui ont une vie très, très marquée par des drames. Donc je veux dire merci tous les jours d'être encore en vie. et merci pour ma vie. Bon ça n'a pas toujours été très rigolo parce qu'on n'avait pas la façon de vivre de maintenant.

  • Speaker #0

    Oui les commodités, il y avait plein de choses.

  • Speaker #1

    Petit à petit, un petit exemple, parce que Guy était étudiant en médecine, on gagnait, moi j'ai continué à travailler un tout petit peu. Avec les enfants, ce n'était plus possible. Donc, on n'avait pas beaucoup d'argent. Les voyages, on les a faits presque à l'âge de la retraite. Non, quand même pas à 50 ans, 45. Mais chaque petit achat qu'on pouvait se faire par une machine à laver, le linge, c'était quelque chose d'extraordinaire. Alors que maintenant... pensent avoir les jeunes, ils achètent leur maison, ils achètent tout le matériel et ils se marient. Nous, c'était l'inverse. On se mariait, on n'avait rien, mais c'était une façon de vivre. On était bien obligés. Puis on l'avait souhaité. On aurait très bien pu ne pas avoir d'enfants.

  • Speaker #0

    Oui, ou en avoir moins. C'est vrai que 7, c'est beaucoup de travail.

  • Speaker #1

    On était un peu naïfs quand même. Et on n'avait pas les moyens de... J'ai jamais pleuré, au contraire, quand je me suis retrouvée enceinte. Je ne vais pas dire qu'ils ne sont pas tous arrivés au moment souhaité. Mais ça a toujours été un grand, grand bonheur. C'est pour ça que je dis, je veux dire merci pour ma vie de... Moi, du coup, plus. Je sais quand ils sont partis, c'est toujours des bouts. Mais ce n'est pas vrai. Guy fait partie de ma vie encore tous les jours. Il est là, je lui parle, il me fait des signes. J'ai été très gâtée.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour être heureuse tous les jours quand la vie n'est pas facile à ton époque et qu'on a sept enfants, donc beaucoup de travail ? C'était quoi ton secret ?

  • Speaker #1

    On pleure quelquefois, on râle quelquefois, aussi bien sur les enfants que sur le mari. Parce qu'on a ras-le-bol, c'est très vite oublié. Et puis, j'ai jamais couché sur un malentendu. C'était une promesse qu'on s'était faite. C'est terrible de coucher. On ne sait pas ce que le lendemain sera fait. Et je crois que tout le monde peut le faire aussi maintenant.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aimerais dire aux femmes d'aujourd'hui, qui courent tout le temps, qui jonglent entre... Le boulot, la famille, la pression sociale.

  • Speaker #1

    Qu'il faut savoir s'arrêter à temps avant d'avoir le...

  • Speaker #0

    Le burn-out.

  • Speaker #1

    Oui. Et apprécier le temps présent, apprécier les petits moments de bonheur et pas toujours prévoir ce qui va arriver. On ne peut pas prévoir ce qui va arriver. On ne peut pas toujours penser au passé non plus. Donc le présent, c'est... très très important. Et on l'oublie, moi-même, je l'oublie quelquefois. Je le dis aux autres, et puis j'ai ... quelquefois, j'oublie le temps présent, comme ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ce que tu dis, on est beaucoup beaucoup dans cette période, dans le contrôle, on voudrait protéger tellement de tout, anticiper, contrôler, c'est un des mots les plus importants des mamans, notamment.

  • Speaker #1

    Il faut savoir faire le vide en soi aussi. Ça c'est très important, savoir qu'à un moment où on va craquer, il faut avoir le courage, la possibilité aussi, parce que ce n'est pas toujours possible, de se retrouver, de faire le vide, quelle que soit la forme, une forme sportive, une forme de méditation régulière, peu importe. Et ce temps est important pour passer sur certains événements qui sont très importants pour nous, mais qui ont très peu d'importance dans la vie de tous les jours. Et toujours revenir au temps présent. Je reviens toujours à apprécier ce temps-là. Les petites joies de tous les jours, des petits. Comme admirer la nature, savoir s'arrêter. Ce n'est pas toujours possible. Justement, actuellement, on a l'impression que les gens courent, courent, courent, courent après quoi? Le bonheur, la joie n'est pas au bout de la route. Et ça, les déçoit souvent aussi.

  • Speaker #0

    Et Guy, qui était pédiatre, et je sais qu'il accompagnait beaucoup les mamans aussi, un pédiatre très aimé, qu'est-ce qu'il dirait aujourd'hui aux femmes comme ça ? qui courent aux mamans, qui se mettent une pression.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il parlerait comme moi. Et c'est vrai qu'il était très humain. Il ne culpabilisait pas la femme. Il essayait de les comprendre et de les rassurer d'abord. En France, c'est quand même... Chacun réagit comme il peut. Et d'ailleurs, il était président de l'école des parents. Ça me fait rire quelque fois parce que... Il partait pour l'école des parents. Moi, j'étais avec les enfants. Je râlais parce que il participait pas assez. Je râlais quand même, tu sais. Faut pas croire que...

  • Speaker #0

    C'est pas grave ou c'est grave de râler ?

  • Speaker #1

    Mais j'ai aussi un tempérament assez optimiste.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, je regarde. Bon, ça fait quand même 20 ans que Guy est parti. C'est comme si c'était hier. Mais je regarde pas en arrière. Et je ne regarde pas en avant non plus.

  • Speaker #0

    Non, le moment présent.

  • Speaker #1

    Parce que je ne sais pas ce que sera fait demain. Je dis toujours, je vais pour le mieux possible aujourd'hui. Demain, on verra.

  • Speaker #0

    J'avais rencontré d'une manière fortuite une dame. On avait parlé de Guy. Parce que par hasard, elle m'avait dit, mon pédiatre, le docteur Samah. Et je dis, c'est mon oncle. Et elle, elle disait... Il me rassurait tellement. Il me disait l'important, ce n'est pas la quantité de temps qu'on passe avec l'enfant, c'est la qualité.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'il a dit souvent. Parce que beaucoup de mes mamans se culpabilisent pour être absent pendant une semaine et puis se retrouver le week-end uniquement. Donc là, on a tendance à se fouetter et à rattraper le temps perdu. Mais il disait non, il ne faut pas se culpabiliser.

  • Speaker #0

    C'est la qualité de la présence qui est importante. Est-ce que tu as ressenti un moment dans ta vie, un basculement, un moment où tu t'es sentie plus en paix avec toi-même en tant que femme ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai l'impression que quand les enfants ont quitté le foyer, évidemment, là, j'ai toujours continué des activités, par exemple dans un centre social, où je rencontrais des lieux que je ne connaissais pas vraiment. Surtout ici à Rouvaix, c'est cosmopolite. J'étais responsable d'une association de parents d'élèves quand mes enfants étaient... Je pense que j'ai donné le maximum que je pouvais donner à l'extérieur, en ayant même les enfants. Les réunions de parents, les réunions de catéchistes, les réunions de parents de scouts. Guy ne pouvait pas le faire, c'est moi qui y allais. pour ce type de réunion. Ça m'a aidée à garder ce côté je veux dire social, j'aime pas dire ça, contact, partage avec d'autres, et découverte de l'autre. C'est important aussi, pas se cantonner à la mère de famille débordée, parce que j'étais débordée, mais...

  • Speaker #0

    Restée ouverte.

  • Speaker #1

    Mais j'étais pas une ménagère exemplaire. Donc, par exemple, quand on avait l'occasion de sortir, on sortait avec les enfants le dimanche. Je le laissais, ce qui n'était pas fait, à faire le lendemain. Je pense qu'il y a des personnes qui ne peuvent pas le faire.

  • Speaker #0

    Mais oui, ce n'était pas hyper bien vu à ton époque, être une bonne, bien tenir son foyer, c'était...

  • Speaker #1

    D'ailleurs, quelques fois, les enfants disent, oui, on a pensé de ta faute. Je dis oui. Si j'avais été sévère pour l'ordre, je vous aurais rendu la vie difficile.

  • Speaker #0

    Tu avais lâché là-dessus, c'était quelque chose. Et c'était un effort ou c'était ton choix ?

  • Speaker #1

    Bon, il fallait quand même un minimum. Mais c'est vrai que je n'étais pas organisée pour l'ordre.

  • Speaker #0

    Et c'est bien, parce qu'au final, ça t'a aidé à traverser tout ça et à trouver l'équilibre.

  • Speaker #1

    Quand on a pu commencer à voyager, c'était comme ça, imprévu. Rentrer, on dit dimanche, on fera ça. Le ménage pas fait, moi je me sortais. Je reçois le soir, il m'avait essayé de ne pas ranger le soir. Ça ne me gêne pas non plus. Mais ce n'est pas un conseil que je donne. Il faut avoir un certain ordre quand même. parce que sinon on est vite débordé, mais c'est tout. Moi, ça m'arrangeait. Donc ça a permis d'être un peu équilibré, parce que j'ai pu faire autre chose à côté sans que ça me gêne de les...

  • Speaker #0

    Exactement. Une dernière question.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes modernes et quelles forces elles ont qui les aidera à le surmonter ?

  • Speaker #1

    Il y a de plus en plus de femmes qui prennent des responsabilités, que ce soit sur le plan politique, dans tous les domaines. Même des métiers d'hommes, qui sont faits par les femmes. Moi, je trouve que c'est formidable. Mais des trucs tout bêtes, quand on voit une femme conduire un bus, les gens sont étonnés, enfin, étaient étonnés. Ils sont encore étonnés ou ne veulent pas monter parce que c'est une femme. Si une femme veut être ingénieure, si une femme a envie d'être pilote d'avion, je pense que maintenant c'est possible. Il y a encore des rétines. L'égalité des salaires, ça c'est pas jugé. Et lire, c'est pas encore...

  • Speaker #0

    C'est pas encore ça, non. Qu'est-ce qui les aidera ? C'est quoi notre force peut-être aux femmes ? Qui les aidera à surmonter alors ces défis qui restent ?

  • Speaker #1

    Peut-être... partager, que celles qui réussissent puissent partager, témoigner de leur vie pour inciter d'autres à en faire autant. Parce qu'il y en a qui souhaitent mais qui ne peuvent pas, pour différentes raisons. Qui n'ose pas. Est-ce que le corps des ratons, tu vas faire ça ? Tu vas partir, par exemple, dans un bac professionnel, réservé aux hommes. Si une femme décide de faire ça, elle doit lutter encore.

  • Speaker #0

    Oui, il y a des obstacles encore. Montrer que c'est possible. Voilà. Vous voulez partager une dernière chose en mots de la fin ?

  • Speaker #1

    Oui, ne présente pas cette interview comme un exemple. Je peux simplement témoigner qu'il y a des choses positives, même quand on n'a pas tout ce qu'on désire, qu'il ne faut pas toujours envier la vie des autres. Chacun a sa propre vie et je continue à dire merci pour la mienne.

  • Speaker #0

    Merci à toi pour ce moment partagé, ce partage avec ces femmes qui trouveront ce dont elles auront besoin dans tes mots. Et avant de vous quitter, je voudrais finir avec ce petit mot que Paulette m'a envoyé juste après l'interview, alors que je reprenais mon train. C'est une petite pensée retrouvée dans son carnet intime qui dit « Trouvez toujours le courage de parler et l'envie de clarifier les choses, parce que les silences pèsent comme des pierres, et les pierres deviennent des murs, et les murs, enfin, séparent. » Voilà, je vous transmets avec beaucoup. de bonheur et d'amour cette dernière pensée pour vous de la part de Paulette. J'espère que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à me le faire savoir sur Instagram ou LinkedIn. Si d'une manière globale, vous aimez mon podcast, vous savez ce que vous pouvez faire, c'est me mettre un avis sur Apple Podcasts par exemple, me laisser un commentaire et surtout en parler autour de vous, partager. Voilà, je vous souhaite une très bonne semaine et je vous dis à la semaine prochaine.

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Description

☀️ À (re)découvrir cet Été
Cet été, j’ai choisi de faire une pause dans ma série sur les croyances qui épuisent pour partager avec toi quelques épisodes coups de cœur… et celui-ci en fait partie.

Dans cet épisode des BienVaillantes, je t’invite à un moment suspendu avec Paulette, ma grande-tante de 94 ans. 🌿
Une femme extraordinaire, mémoire vivante de notre famille, qui nous ouvre les portes d’une époque où la vie était rude mais où l’amour et la résilience guidaient chaque pas.

Sa voix tremble parfois d’émotion, mais ses mots résonnent avec une puissance rare. Ils nous rappellent que certaines valeurs – le courage, l’amour, l’authenticité – sont intemporelles et précieuses. ✨

🎙️ Dans cet épisode, tu découvriras :

  • Comment Paulette et son mari ont traversé la vie ensemble, malgré les épreuves 🎢

  • Sa vision du couple, de la famille et des relations dans un contexte bien différent du nôtre 💬

  • Ses petits secrets pour cultiver du bonheur au quotidien 🌱

  • L’importance de savourer l’instant présent pour une vie plus équilibrée 🕰️

Cet été, prends ce moment pour t’inspirer d’une femme qui a traversé les âges.
Un épisode à écouter comme on ouvre un vieux livre plein de sagesse et de tendresse. 🌸


Toutes mes actualités 🌟 sont ici 👉 https://linktr.ee/rozenn_lebloa

📲 Fais LE QUIZ EXPRESS et hyper révélateur pour découvrir ce qui te plombe le plus (sans que tu ne t'en rendes compte) et t’empêche d'accéder à une vie épanouie:

https://www.tryinteract.com/share/quiz/6491931019337d00149cb016


💌 Rejoins le groupe WhatsApp privé "Les Confidentielles des BienVaillantes" : un espace intime et chaleureux pour échanger après les épisodes, poser tes questions, partager tes ressentis et ne plus te sentir seule 🌿. https://chat.whatsapp.com/L6Zbn58oPE62lmCvm5OYA3


📲 Retrouve-moi sur :

Instagram : @rozenn_lebloa

LinkedIn : www.linkedin.com/in/rozennlebloa


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Paulette, c'est ma grande-tante, l'aïeul de ma famille. À 94 ans, elle est la mémoire vivante d'une époque où la femme portait des poids bien différents de ceux que l'on connaît maintenant. Une époque où le quotidien était rude, où les épreuves de vie ne nous épargnaient pas et étaient affrontées sans phare, avec force et résilience. Dans cet épisode, j'ai eu envie de tendre le micro à cette femme singulière et par la même occasion à toute cette génération qui nous laisse un héritage précieux. Paulette, elle nous parle de couple, de famille. d'être une femme et elle nous raconte surtout avec une sincérité touchante et parfois même bouleversante ce qu'a été son quotidien, mais surtout elle nous montre comment on peut glaner du bonheur même au cœur des difficultés. Tu vas l'entendre, sa sagesse nous rappelle à quel point les valeurs de courage, d'authenticité, de simplicité sont importantes. J'ai adoré ce moment de partage, c'était un vrai délice, rare, un instant suspendu à savourer pleinement avec une bienveillante incroyable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je dis ? Tu m'entends? Ouais. C'est bien ?

  • Speaker #0

    Oui. Quel âge tu as ?

  • Speaker #1

    Eh bien, 94 ans et demi.

  • Speaker #0

    Merci de prendre du temps pour échanger sur ton parcours. 94 ans et demi, ce n'est pas rien, c'est toute une vie de femme. Quel a été le changement le plus significatif que tu as vu dans la place des femmes au fil des décennies que tu as traversées ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était le fait de pouvoir participer aux élections. Parce que pour beaucoup de jeunes maintenant, on s'imagine que c'est tout à fait normal de pouvoir voter. Mais ça, c'était quand même un grand point.

  • Speaker #0

    Oui, c'était une forme de reconnaissance ou d'égalité. Comment tu l'as vécu, toi, en tant que femme ? D'égalité.

  • Speaker #1

    D'égalité. Ce n'est pas encore parfait maintenant, parce qu'il y a encore des injustices. Mais là, c'était quand même un gros départ.

  • Speaker #0

    Un grand pas.

  • Speaker #1

    Il y a eu des femmes qui ont marqué, comme Simone Veil et Duster, qui ont marqué beaucoup pour l'évolution dans la mentalité, l'égalité des femmes et le droit des femmes. Mais ce n'est pas du féminisme, ce n'est pas ça que je veux dire. Oui, c'est vrai. C'est vraiment une reconnaissance par égal l'homme et la femme. On est complémentaires. Pour moi, on est complémentaires.

  • Speaker #0

    Et tu dirais ça aussi dans... de ton expérience de vie, une recette importante pour traverser sa vie et être heureux ? Complémentarité ?

  • Speaker #1

    C'est respecter l'autre, accepter que... c'est difficil à expliquer, c'est tous les jours où il faut accepter l'autre, avec ce qu'il a vécu avant, ce que j'ai vécu aussi moi avant. Savoir écouter, savoir échanger, savoir partager. Je crois qu'actuellement, le gros problème chez les femmes, chez les couples, c'est ce manque de dialogue. Tout le monde travaille, court, et ils n'ont plus le temps de se regarder, de bavarder, d'échanger. Je crois que les séparations sont presque dues à ce manque de partage.

  • Speaker #0

    Et pourtant, Guy, ton époux... avait un métier prenant en tant que pédiatre ?

  • Speaker #1

    Il avait un métier prenant, j'avais les enfants aussi. Sept enfants ? Mais chaque mercredi, on se faisait un resto pour manger n'importe quoi. Je veux dire, un jambon frite, n'importe quoi, c'était pas... C'était pour pouvoir se retrouver en tête à tête. Parce que lorsqu'il y a des enfants, il faut faire attention aussi à ça. Les enfants interprètent à leur façon. Si, par exemple, j'ai un petit exemple. Si on élève la voix, si on parle un peu plus mûrement, tout de suite les enfants pensent qu'on se dispute. Nous, on ne se dispute pas. On échange peut-être avec une voix très forte. Guy n'aimait pas beaucoup les discussions en famille, mais il fallait échanger. Donc, régulièrement, le mercredi, on se faisait un resto.

  • Speaker #0

    En tête à tête,

  • Speaker #1

    à deux. Et je conseille à chacun, à chaque couple maintenant. de dire "c'est important de se retrouver". Parce-qu'on vit une vie de travail et après, c'est des rencontres avec les amis. Bien sûr, c'est bien, c'est important les amis. C'est très important, quelquefois plus important que la famille. Mais il faut se retrouver en tête à tête pour pouvoir échanger. Sinon, on vit deux vies paragèles et il n'y a plus de rencontres.

  • Speaker #0

    En regardant en arrière. Est-ce qu'il y a eu un moment ou une décision que tu considères comme le plus important ou un tournant dans ta vie de femme ?

  • Speaker #1

    C'est la phrase qu'il m'a dit.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'il a dit ?

  • Speaker #1

    Le 27 novembre, j'apprendrais à te connaître. Alors que je le connaissais depuis presque toujours, mais sans plus. J'ai jamais compris pourquoi ce jour-là, nos échanges ont été... autres. Mes enfants fêtent notre anniversaire de mariage et fêtent le 27 novembre cette rencontre. Et on a attendu cinq ans pour se marier. Mais je ne sais pas, rien que se rencontrer, se lancer une année de médecine. Moi je l'ai chez les religieuses, je toussais comme ça, en passant devant sa fenêtre ouverte. Il venait à la fenêtre, on se faisait signe. Et on était heureux. Les enfants ne comprennent pas que pendant cinq ans, on n'a pas... C'était comme ça à cette époque. Je ne donne pas de conseils, on vivait comme ça, sans s'embrasser, simplement un regard. On était heureux. Mais je vivrais à cette époque, je vivrais comme tout le monde aussi.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    probablement. C'était comme ça à cette époque. Mais à partir du moment où il a dit « j'apprendrai à te connaître » , je n'ai plus pensé aux religieuses.

  • Speaker #0

    Au-delà d'avoir traversé des époques et des épreuves, tu as traversé tous les âges d'une femme. Qu'est-ce que tu peux en dire ?

  • Speaker #1

    Je vais dire que j'ai eu une vie très, très heureuse. Parce que je n'ai pas eu de gros drames, ni dans mon couple, ni chez mes enfants. Plus maintenant, dans la vieillesse, où je vois faire un enfant, c'est pas normal à mon âge. Donc j'ai été très gâtée par rapport à d'autres personnes que je rencontre et qui ont une vie très, très marquée par des drames. Donc je veux dire merci tous les jours d'être encore en vie. et merci pour ma vie. Bon ça n'a pas toujours été très rigolo parce qu'on n'avait pas la façon de vivre de maintenant.

  • Speaker #0

    Oui les commodités, il y avait plein de choses.

  • Speaker #1

    Petit à petit, un petit exemple, parce que Guy était étudiant en médecine, on gagnait, moi j'ai continué à travailler un tout petit peu. Avec les enfants, ce n'était plus possible. Donc, on n'avait pas beaucoup d'argent. Les voyages, on les a faits presque à l'âge de la retraite. Non, quand même pas à 50 ans, 45. Mais chaque petit achat qu'on pouvait se faire par une machine à laver, le linge, c'était quelque chose d'extraordinaire. Alors que maintenant... pensent avoir les jeunes, ils achètent leur maison, ils achètent tout le matériel et ils se marient. Nous, c'était l'inverse. On se mariait, on n'avait rien, mais c'était une façon de vivre. On était bien obligés. Puis on l'avait souhaité. On aurait très bien pu ne pas avoir d'enfants.

  • Speaker #0

    Oui, ou en avoir moins. C'est vrai que 7, c'est beaucoup de travail.

  • Speaker #1

    On était un peu naïfs quand même. Et on n'avait pas les moyens de... J'ai jamais pleuré, au contraire, quand je me suis retrouvée enceinte. Je ne vais pas dire qu'ils ne sont pas tous arrivés au moment souhaité. Mais ça a toujours été un grand, grand bonheur. C'est pour ça que je dis, je veux dire merci pour ma vie de... Moi, du coup, plus. Je sais quand ils sont partis, c'est toujours des bouts. Mais ce n'est pas vrai. Guy fait partie de ma vie encore tous les jours. Il est là, je lui parle, il me fait des signes. J'ai été très gâtée.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour être heureuse tous les jours quand la vie n'est pas facile à ton époque et qu'on a sept enfants, donc beaucoup de travail ? C'était quoi ton secret ?

  • Speaker #1

    On pleure quelquefois, on râle quelquefois, aussi bien sur les enfants que sur le mari. Parce qu'on a ras-le-bol, c'est très vite oublié. Et puis, j'ai jamais couché sur un malentendu. C'était une promesse qu'on s'était faite. C'est terrible de coucher. On ne sait pas ce que le lendemain sera fait. Et je crois que tout le monde peut le faire aussi maintenant.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aimerais dire aux femmes d'aujourd'hui, qui courent tout le temps, qui jonglent entre... Le boulot, la famille, la pression sociale.

  • Speaker #1

    Qu'il faut savoir s'arrêter à temps avant d'avoir le...

  • Speaker #0

    Le burn-out.

  • Speaker #1

    Oui. Et apprécier le temps présent, apprécier les petits moments de bonheur et pas toujours prévoir ce qui va arriver. On ne peut pas prévoir ce qui va arriver. On ne peut pas toujours penser au passé non plus. Donc le présent, c'est... très très important. Et on l'oublie, moi-même, je l'oublie quelquefois. Je le dis aux autres, et puis j'ai ... quelquefois, j'oublie le temps présent, comme ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ce que tu dis, on est beaucoup beaucoup dans cette période, dans le contrôle, on voudrait protéger tellement de tout, anticiper, contrôler, c'est un des mots les plus importants des mamans, notamment.

  • Speaker #1

    Il faut savoir faire le vide en soi aussi. Ça c'est très important, savoir qu'à un moment où on va craquer, il faut avoir le courage, la possibilité aussi, parce que ce n'est pas toujours possible, de se retrouver, de faire le vide, quelle que soit la forme, une forme sportive, une forme de méditation régulière, peu importe. Et ce temps est important pour passer sur certains événements qui sont très importants pour nous, mais qui ont très peu d'importance dans la vie de tous les jours. Et toujours revenir au temps présent. Je reviens toujours à apprécier ce temps-là. Les petites joies de tous les jours, des petits. Comme admirer la nature, savoir s'arrêter. Ce n'est pas toujours possible. Justement, actuellement, on a l'impression que les gens courent, courent, courent, courent après quoi? Le bonheur, la joie n'est pas au bout de la route. Et ça, les déçoit souvent aussi.

  • Speaker #0

    Et Guy, qui était pédiatre, et je sais qu'il accompagnait beaucoup les mamans aussi, un pédiatre très aimé, qu'est-ce qu'il dirait aujourd'hui aux femmes comme ça ? qui courent aux mamans, qui se mettent une pression.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il parlerait comme moi. Et c'est vrai qu'il était très humain. Il ne culpabilisait pas la femme. Il essayait de les comprendre et de les rassurer d'abord. En France, c'est quand même... Chacun réagit comme il peut. Et d'ailleurs, il était président de l'école des parents. Ça me fait rire quelque fois parce que... Il partait pour l'école des parents. Moi, j'étais avec les enfants. Je râlais parce que il participait pas assez. Je râlais quand même, tu sais. Faut pas croire que...

  • Speaker #0

    C'est pas grave ou c'est grave de râler ?

  • Speaker #1

    Mais j'ai aussi un tempérament assez optimiste.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, je regarde. Bon, ça fait quand même 20 ans que Guy est parti. C'est comme si c'était hier. Mais je regarde pas en arrière. Et je ne regarde pas en avant non plus.

  • Speaker #0

    Non, le moment présent.

  • Speaker #1

    Parce que je ne sais pas ce que sera fait demain. Je dis toujours, je vais pour le mieux possible aujourd'hui. Demain, on verra.

  • Speaker #0

    J'avais rencontré d'une manière fortuite une dame. On avait parlé de Guy. Parce que par hasard, elle m'avait dit, mon pédiatre, le docteur Samah. Et je dis, c'est mon oncle. Et elle, elle disait... Il me rassurait tellement. Il me disait l'important, ce n'est pas la quantité de temps qu'on passe avec l'enfant, c'est la qualité.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'il a dit souvent. Parce que beaucoup de mes mamans se culpabilisent pour être absent pendant une semaine et puis se retrouver le week-end uniquement. Donc là, on a tendance à se fouetter et à rattraper le temps perdu. Mais il disait non, il ne faut pas se culpabiliser.

  • Speaker #0

    C'est la qualité de la présence qui est importante. Est-ce que tu as ressenti un moment dans ta vie, un basculement, un moment où tu t'es sentie plus en paix avec toi-même en tant que femme ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai l'impression que quand les enfants ont quitté le foyer, évidemment, là, j'ai toujours continué des activités, par exemple dans un centre social, où je rencontrais des lieux que je ne connaissais pas vraiment. Surtout ici à Rouvaix, c'est cosmopolite. J'étais responsable d'une association de parents d'élèves quand mes enfants étaient... Je pense que j'ai donné le maximum que je pouvais donner à l'extérieur, en ayant même les enfants. Les réunions de parents, les réunions de catéchistes, les réunions de parents de scouts. Guy ne pouvait pas le faire, c'est moi qui y allais. pour ce type de réunion. Ça m'a aidée à garder ce côté je veux dire social, j'aime pas dire ça, contact, partage avec d'autres, et découverte de l'autre. C'est important aussi, pas se cantonner à la mère de famille débordée, parce que j'étais débordée, mais...

  • Speaker #0

    Restée ouverte.

  • Speaker #1

    Mais j'étais pas une ménagère exemplaire. Donc, par exemple, quand on avait l'occasion de sortir, on sortait avec les enfants le dimanche. Je le laissais, ce qui n'était pas fait, à faire le lendemain. Je pense qu'il y a des personnes qui ne peuvent pas le faire.

  • Speaker #0

    Mais oui, ce n'était pas hyper bien vu à ton époque, être une bonne, bien tenir son foyer, c'était...

  • Speaker #1

    D'ailleurs, quelques fois, les enfants disent, oui, on a pensé de ta faute. Je dis oui. Si j'avais été sévère pour l'ordre, je vous aurais rendu la vie difficile.

  • Speaker #0

    Tu avais lâché là-dessus, c'était quelque chose. Et c'était un effort ou c'était ton choix ?

  • Speaker #1

    Bon, il fallait quand même un minimum. Mais c'est vrai que je n'étais pas organisée pour l'ordre.

  • Speaker #0

    Et c'est bien, parce qu'au final, ça t'a aidé à traverser tout ça et à trouver l'équilibre.

  • Speaker #1

    Quand on a pu commencer à voyager, c'était comme ça, imprévu. Rentrer, on dit dimanche, on fera ça. Le ménage pas fait, moi je me sortais. Je reçois le soir, il m'avait essayé de ne pas ranger le soir. Ça ne me gêne pas non plus. Mais ce n'est pas un conseil que je donne. Il faut avoir un certain ordre quand même. parce que sinon on est vite débordé, mais c'est tout. Moi, ça m'arrangeait. Donc ça a permis d'être un peu équilibré, parce que j'ai pu faire autre chose à côté sans que ça me gêne de les...

  • Speaker #0

    Exactement. Une dernière question.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes modernes et quelles forces elles ont qui les aidera à le surmonter ?

  • Speaker #1

    Il y a de plus en plus de femmes qui prennent des responsabilités, que ce soit sur le plan politique, dans tous les domaines. Même des métiers d'hommes, qui sont faits par les femmes. Moi, je trouve que c'est formidable. Mais des trucs tout bêtes, quand on voit une femme conduire un bus, les gens sont étonnés, enfin, étaient étonnés. Ils sont encore étonnés ou ne veulent pas monter parce que c'est une femme. Si une femme veut être ingénieure, si une femme a envie d'être pilote d'avion, je pense que maintenant c'est possible. Il y a encore des rétines. L'égalité des salaires, ça c'est pas jugé. Et lire, c'est pas encore...

  • Speaker #0

    C'est pas encore ça, non. Qu'est-ce qui les aidera ? C'est quoi notre force peut-être aux femmes ? Qui les aidera à surmonter alors ces défis qui restent ?

  • Speaker #1

    Peut-être... partager, que celles qui réussissent puissent partager, témoigner de leur vie pour inciter d'autres à en faire autant. Parce qu'il y en a qui souhaitent mais qui ne peuvent pas, pour différentes raisons. Qui n'ose pas. Est-ce que le corps des ratons, tu vas faire ça ? Tu vas partir, par exemple, dans un bac professionnel, réservé aux hommes. Si une femme décide de faire ça, elle doit lutter encore.

  • Speaker #0

    Oui, il y a des obstacles encore. Montrer que c'est possible. Voilà. Vous voulez partager une dernière chose en mots de la fin ?

  • Speaker #1

    Oui, ne présente pas cette interview comme un exemple. Je peux simplement témoigner qu'il y a des choses positives, même quand on n'a pas tout ce qu'on désire, qu'il ne faut pas toujours envier la vie des autres. Chacun a sa propre vie et je continue à dire merci pour la mienne.

  • Speaker #0

    Merci à toi pour ce moment partagé, ce partage avec ces femmes qui trouveront ce dont elles auront besoin dans tes mots. Et avant de vous quitter, je voudrais finir avec ce petit mot que Paulette m'a envoyé juste après l'interview, alors que je reprenais mon train. C'est une petite pensée retrouvée dans son carnet intime qui dit « Trouvez toujours le courage de parler et l'envie de clarifier les choses, parce que les silences pèsent comme des pierres, et les pierres deviennent des murs, et les murs, enfin, séparent. » Voilà, je vous transmets avec beaucoup. de bonheur et d'amour cette dernière pensée pour vous de la part de Paulette. J'espère que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à me le faire savoir sur Instagram ou LinkedIn. Si d'une manière globale, vous aimez mon podcast, vous savez ce que vous pouvez faire, c'est me mettre un avis sur Apple Podcasts par exemple, me laisser un commentaire et surtout en parler autour de vous, partager. Voilà, je vous souhaite une très bonne semaine et je vous dis à la semaine prochaine.

Description

☀️ À (re)découvrir cet Été
Cet été, j’ai choisi de faire une pause dans ma série sur les croyances qui épuisent pour partager avec toi quelques épisodes coups de cœur… et celui-ci en fait partie.

Dans cet épisode des BienVaillantes, je t’invite à un moment suspendu avec Paulette, ma grande-tante de 94 ans. 🌿
Une femme extraordinaire, mémoire vivante de notre famille, qui nous ouvre les portes d’une époque où la vie était rude mais où l’amour et la résilience guidaient chaque pas.

Sa voix tremble parfois d’émotion, mais ses mots résonnent avec une puissance rare. Ils nous rappellent que certaines valeurs – le courage, l’amour, l’authenticité – sont intemporelles et précieuses. ✨

🎙️ Dans cet épisode, tu découvriras :

  • Comment Paulette et son mari ont traversé la vie ensemble, malgré les épreuves 🎢

  • Sa vision du couple, de la famille et des relations dans un contexte bien différent du nôtre 💬

  • Ses petits secrets pour cultiver du bonheur au quotidien 🌱

  • L’importance de savourer l’instant présent pour une vie plus équilibrée 🕰️

Cet été, prends ce moment pour t’inspirer d’une femme qui a traversé les âges.
Un épisode à écouter comme on ouvre un vieux livre plein de sagesse et de tendresse. 🌸


Toutes mes actualités 🌟 sont ici 👉 https://linktr.ee/rozenn_lebloa

📲 Fais LE QUIZ EXPRESS et hyper révélateur pour découvrir ce qui te plombe le plus (sans que tu ne t'en rendes compte) et t’empêche d'accéder à une vie épanouie:

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Paulette, c'est ma grande-tante, l'aïeul de ma famille. À 94 ans, elle est la mémoire vivante d'une époque où la femme portait des poids bien différents de ceux que l'on connaît maintenant. Une époque où le quotidien était rude, où les épreuves de vie ne nous épargnaient pas et étaient affrontées sans phare, avec force et résilience. Dans cet épisode, j'ai eu envie de tendre le micro à cette femme singulière et par la même occasion à toute cette génération qui nous laisse un héritage précieux. Paulette, elle nous parle de couple, de famille. d'être une femme et elle nous raconte surtout avec une sincérité touchante et parfois même bouleversante ce qu'a été son quotidien, mais surtout elle nous montre comment on peut glaner du bonheur même au cœur des difficultés. Tu vas l'entendre, sa sagesse nous rappelle à quel point les valeurs de courage, d'authenticité, de simplicité sont importantes. J'ai adoré ce moment de partage, c'était un vrai délice, rare, un instant suspendu à savourer pleinement avec une bienveillante incroyable.

  • Speaker #1

    Qu'est-ce que je dis ? Tu m'entends? Ouais. C'est bien ?

  • Speaker #0

    Oui. Quel âge tu as ?

  • Speaker #1

    Eh bien, 94 ans et demi.

  • Speaker #0

    Merci de prendre du temps pour échanger sur ton parcours. 94 ans et demi, ce n'est pas rien, c'est toute une vie de femme. Quel a été le changement le plus significatif que tu as vu dans la place des femmes au fil des décennies que tu as traversées ?

  • Speaker #1

    Je pense que c'était le fait de pouvoir participer aux élections. Parce que pour beaucoup de jeunes maintenant, on s'imagine que c'est tout à fait normal de pouvoir voter. Mais ça, c'était quand même un grand point.

  • Speaker #0

    Oui, c'était une forme de reconnaissance ou d'égalité. Comment tu l'as vécu, toi, en tant que femme ? D'égalité.

  • Speaker #1

    D'égalité. Ce n'est pas encore parfait maintenant, parce qu'il y a encore des injustices. Mais là, c'était quand même un gros départ.

  • Speaker #0

    Un grand pas.

  • Speaker #1

    Il y a eu des femmes qui ont marqué, comme Simone Veil et Duster, qui ont marqué beaucoup pour l'évolution dans la mentalité, l'égalité des femmes et le droit des femmes. Mais ce n'est pas du féminisme, ce n'est pas ça que je veux dire. Oui, c'est vrai. C'est vraiment une reconnaissance par égal l'homme et la femme. On est complémentaires. Pour moi, on est complémentaires.

  • Speaker #0

    Et tu dirais ça aussi dans... de ton expérience de vie, une recette importante pour traverser sa vie et être heureux ? Complémentarité ?

  • Speaker #1

    C'est respecter l'autre, accepter que... c'est difficil à expliquer, c'est tous les jours où il faut accepter l'autre, avec ce qu'il a vécu avant, ce que j'ai vécu aussi moi avant. Savoir écouter, savoir échanger, savoir partager. Je crois qu'actuellement, le gros problème chez les femmes, chez les couples, c'est ce manque de dialogue. Tout le monde travaille, court, et ils n'ont plus le temps de se regarder, de bavarder, d'échanger. Je crois que les séparations sont presque dues à ce manque de partage.

  • Speaker #0

    Et pourtant, Guy, ton époux... avait un métier prenant en tant que pédiatre ?

  • Speaker #1

    Il avait un métier prenant, j'avais les enfants aussi. Sept enfants ? Mais chaque mercredi, on se faisait un resto pour manger n'importe quoi. Je veux dire, un jambon frite, n'importe quoi, c'était pas... C'était pour pouvoir se retrouver en tête à tête. Parce que lorsqu'il y a des enfants, il faut faire attention aussi à ça. Les enfants interprètent à leur façon. Si, par exemple, j'ai un petit exemple. Si on élève la voix, si on parle un peu plus mûrement, tout de suite les enfants pensent qu'on se dispute. Nous, on ne se dispute pas. On échange peut-être avec une voix très forte. Guy n'aimait pas beaucoup les discussions en famille, mais il fallait échanger. Donc, régulièrement, le mercredi, on se faisait un resto.

  • Speaker #0

    En tête à tête,

  • Speaker #1

    à deux. Et je conseille à chacun, à chaque couple maintenant. de dire "c'est important de se retrouver". Parce-qu'on vit une vie de travail et après, c'est des rencontres avec les amis. Bien sûr, c'est bien, c'est important les amis. C'est très important, quelquefois plus important que la famille. Mais il faut se retrouver en tête à tête pour pouvoir échanger. Sinon, on vit deux vies paragèles et il n'y a plus de rencontres.

  • Speaker #0

    En regardant en arrière. Est-ce qu'il y a eu un moment ou une décision que tu considères comme le plus important ou un tournant dans ta vie de femme ?

  • Speaker #1

    C'est la phrase qu'il m'a dit.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce qu'il a dit ?

  • Speaker #1

    Le 27 novembre, j'apprendrais à te connaître. Alors que je le connaissais depuis presque toujours, mais sans plus. J'ai jamais compris pourquoi ce jour-là, nos échanges ont été... autres. Mes enfants fêtent notre anniversaire de mariage et fêtent le 27 novembre cette rencontre. Et on a attendu cinq ans pour se marier. Mais je ne sais pas, rien que se rencontrer, se lancer une année de médecine. Moi je l'ai chez les religieuses, je toussais comme ça, en passant devant sa fenêtre ouverte. Il venait à la fenêtre, on se faisait signe. Et on était heureux. Les enfants ne comprennent pas que pendant cinq ans, on n'a pas... C'était comme ça à cette époque. Je ne donne pas de conseils, on vivait comme ça, sans s'embrasser, simplement un regard. On était heureux. Mais je vivrais à cette époque, je vivrais comme tout le monde aussi.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #1

    probablement. C'était comme ça à cette époque. Mais à partir du moment où il a dit « j'apprendrai à te connaître » , je n'ai plus pensé aux religieuses.

  • Speaker #0

    Au-delà d'avoir traversé des époques et des épreuves, tu as traversé tous les âges d'une femme. Qu'est-ce que tu peux en dire ?

  • Speaker #1

    Je vais dire que j'ai eu une vie très, très heureuse. Parce que je n'ai pas eu de gros drames, ni dans mon couple, ni chez mes enfants. Plus maintenant, dans la vieillesse, où je vois faire un enfant, c'est pas normal à mon âge. Donc j'ai été très gâtée par rapport à d'autres personnes que je rencontre et qui ont une vie très, très marquée par des drames. Donc je veux dire merci tous les jours d'être encore en vie. et merci pour ma vie. Bon ça n'a pas toujours été très rigolo parce qu'on n'avait pas la façon de vivre de maintenant.

  • Speaker #0

    Oui les commodités, il y avait plein de choses.

  • Speaker #1

    Petit à petit, un petit exemple, parce que Guy était étudiant en médecine, on gagnait, moi j'ai continué à travailler un tout petit peu. Avec les enfants, ce n'était plus possible. Donc, on n'avait pas beaucoup d'argent. Les voyages, on les a faits presque à l'âge de la retraite. Non, quand même pas à 50 ans, 45. Mais chaque petit achat qu'on pouvait se faire par une machine à laver, le linge, c'était quelque chose d'extraordinaire. Alors que maintenant... pensent avoir les jeunes, ils achètent leur maison, ils achètent tout le matériel et ils se marient. Nous, c'était l'inverse. On se mariait, on n'avait rien, mais c'était une façon de vivre. On était bien obligés. Puis on l'avait souhaité. On aurait très bien pu ne pas avoir d'enfants.

  • Speaker #0

    Oui, ou en avoir moins. C'est vrai que 7, c'est beaucoup de travail.

  • Speaker #1

    On était un peu naïfs quand même. Et on n'avait pas les moyens de... J'ai jamais pleuré, au contraire, quand je me suis retrouvée enceinte. Je ne vais pas dire qu'ils ne sont pas tous arrivés au moment souhaité. Mais ça a toujours été un grand, grand bonheur. C'est pour ça que je dis, je veux dire merci pour ma vie de... Moi, du coup, plus. Je sais quand ils sont partis, c'est toujours des bouts. Mais ce n'est pas vrai. Guy fait partie de ma vie encore tous les jours. Il est là, je lui parle, il me fait des signes. J'ai été très gâtée.

  • Speaker #0

    Comment on fait pour être heureuse tous les jours quand la vie n'est pas facile à ton époque et qu'on a sept enfants, donc beaucoup de travail ? C'était quoi ton secret ?

  • Speaker #1

    On pleure quelquefois, on râle quelquefois, aussi bien sur les enfants que sur le mari. Parce qu'on a ras-le-bol, c'est très vite oublié. Et puis, j'ai jamais couché sur un malentendu. C'était une promesse qu'on s'était faite. C'est terrible de coucher. On ne sait pas ce que le lendemain sera fait. Et je crois que tout le monde peut le faire aussi maintenant.

  • Speaker #0

    Qu'est-ce que tu aimerais dire aux femmes d'aujourd'hui, qui courent tout le temps, qui jonglent entre... Le boulot, la famille, la pression sociale.

  • Speaker #1

    Qu'il faut savoir s'arrêter à temps avant d'avoir le...

  • Speaker #0

    Le burn-out.

  • Speaker #1

    Oui. Et apprécier le temps présent, apprécier les petits moments de bonheur et pas toujours prévoir ce qui va arriver. On ne peut pas prévoir ce qui va arriver. On ne peut pas toujours penser au passé non plus. Donc le présent, c'est... très très important. Et on l'oublie, moi-même, je l'oublie quelquefois. Je le dis aux autres, et puis j'ai ... quelquefois, j'oublie le temps présent, comme ça.

  • Speaker #0

    Mais c'est vrai ce que tu dis, on est beaucoup beaucoup dans cette période, dans le contrôle, on voudrait protéger tellement de tout, anticiper, contrôler, c'est un des mots les plus importants des mamans, notamment.

  • Speaker #1

    Il faut savoir faire le vide en soi aussi. Ça c'est très important, savoir qu'à un moment où on va craquer, il faut avoir le courage, la possibilité aussi, parce que ce n'est pas toujours possible, de se retrouver, de faire le vide, quelle que soit la forme, une forme sportive, une forme de méditation régulière, peu importe. Et ce temps est important pour passer sur certains événements qui sont très importants pour nous, mais qui ont très peu d'importance dans la vie de tous les jours. Et toujours revenir au temps présent. Je reviens toujours à apprécier ce temps-là. Les petites joies de tous les jours, des petits. Comme admirer la nature, savoir s'arrêter. Ce n'est pas toujours possible. Justement, actuellement, on a l'impression que les gens courent, courent, courent, courent après quoi? Le bonheur, la joie n'est pas au bout de la route. Et ça, les déçoit souvent aussi.

  • Speaker #0

    Et Guy, qui était pédiatre, et je sais qu'il accompagnait beaucoup les mamans aussi, un pédiatre très aimé, qu'est-ce qu'il dirait aujourd'hui aux femmes comme ça ? qui courent aux mamans, qui se mettent une pression.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il parlerait comme moi. Et c'est vrai qu'il était très humain. Il ne culpabilisait pas la femme. Il essayait de les comprendre et de les rassurer d'abord. En France, c'est quand même... Chacun réagit comme il peut. Et d'ailleurs, il était président de l'école des parents. Ça me fait rire quelque fois parce que... Il partait pour l'école des parents. Moi, j'étais avec les enfants. Je râlais parce que il participait pas assez. Je râlais quand même, tu sais. Faut pas croire que...

  • Speaker #0

    C'est pas grave ou c'est grave de râler ?

  • Speaker #1

    Mais j'ai aussi un tempérament assez optimiste.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Donc, je regarde. Bon, ça fait quand même 20 ans que Guy est parti. C'est comme si c'était hier. Mais je regarde pas en arrière. Et je ne regarde pas en avant non plus.

  • Speaker #0

    Non, le moment présent.

  • Speaker #1

    Parce que je ne sais pas ce que sera fait demain. Je dis toujours, je vais pour le mieux possible aujourd'hui. Demain, on verra.

  • Speaker #0

    J'avais rencontré d'une manière fortuite une dame. On avait parlé de Guy. Parce que par hasard, elle m'avait dit, mon pédiatre, le docteur Samah. Et je dis, c'est mon oncle. Et elle, elle disait... Il me rassurait tellement. Il me disait l'important, ce n'est pas la quantité de temps qu'on passe avec l'enfant, c'est la qualité.

  • Speaker #1

    C'est ce qu'il a dit souvent. Parce que beaucoup de mes mamans se culpabilisent pour être absent pendant une semaine et puis se retrouver le week-end uniquement. Donc là, on a tendance à se fouetter et à rattraper le temps perdu. Mais il disait non, il ne faut pas se culpabiliser.

  • Speaker #0

    C'est la qualité de la présence qui est importante. Est-ce que tu as ressenti un moment dans ta vie, un basculement, un moment où tu t'es sentie plus en paix avec toi-même en tant que femme ?

  • Speaker #1

    Non, j'ai l'impression que quand les enfants ont quitté le foyer, évidemment, là, j'ai toujours continué des activités, par exemple dans un centre social, où je rencontrais des lieux que je ne connaissais pas vraiment. Surtout ici à Rouvaix, c'est cosmopolite. J'étais responsable d'une association de parents d'élèves quand mes enfants étaient... Je pense que j'ai donné le maximum que je pouvais donner à l'extérieur, en ayant même les enfants. Les réunions de parents, les réunions de catéchistes, les réunions de parents de scouts. Guy ne pouvait pas le faire, c'est moi qui y allais. pour ce type de réunion. Ça m'a aidée à garder ce côté je veux dire social, j'aime pas dire ça, contact, partage avec d'autres, et découverte de l'autre. C'est important aussi, pas se cantonner à la mère de famille débordée, parce que j'étais débordée, mais...

  • Speaker #0

    Restée ouverte.

  • Speaker #1

    Mais j'étais pas une ménagère exemplaire. Donc, par exemple, quand on avait l'occasion de sortir, on sortait avec les enfants le dimanche. Je le laissais, ce qui n'était pas fait, à faire le lendemain. Je pense qu'il y a des personnes qui ne peuvent pas le faire.

  • Speaker #0

    Mais oui, ce n'était pas hyper bien vu à ton époque, être une bonne, bien tenir son foyer, c'était...

  • Speaker #1

    D'ailleurs, quelques fois, les enfants disent, oui, on a pensé de ta faute. Je dis oui. Si j'avais été sévère pour l'ordre, je vous aurais rendu la vie difficile.

  • Speaker #0

    Tu avais lâché là-dessus, c'était quelque chose. Et c'était un effort ou c'était ton choix ?

  • Speaker #1

    Bon, il fallait quand même un minimum. Mais c'est vrai que je n'étais pas organisée pour l'ordre.

  • Speaker #0

    Et c'est bien, parce qu'au final, ça t'a aidé à traverser tout ça et à trouver l'équilibre.

  • Speaker #1

    Quand on a pu commencer à voyager, c'était comme ça, imprévu. Rentrer, on dit dimanche, on fera ça. Le ménage pas fait, moi je me sortais. Je reçois le soir, il m'avait essayé de ne pas ranger le soir. Ça ne me gêne pas non plus. Mais ce n'est pas un conseil que je donne. Il faut avoir un certain ordre quand même. parce que sinon on est vite débordé, mais c'est tout. Moi, ça m'arrangeait. Donc ça a permis d'être un peu équilibré, parce que j'ai pu faire autre chose à côté sans que ça me gêne de les...

  • Speaker #0

    Exactement. Une dernière question.

  • Speaker #1

    Ah oui.

  • Speaker #0

    Selon toi, c'est quoi le plus grand défi des femmes modernes et quelles forces elles ont qui les aidera à le surmonter ?

  • Speaker #1

    Il y a de plus en plus de femmes qui prennent des responsabilités, que ce soit sur le plan politique, dans tous les domaines. Même des métiers d'hommes, qui sont faits par les femmes. Moi, je trouve que c'est formidable. Mais des trucs tout bêtes, quand on voit une femme conduire un bus, les gens sont étonnés, enfin, étaient étonnés. Ils sont encore étonnés ou ne veulent pas monter parce que c'est une femme. Si une femme veut être ingénieure, si une femme a envie d'être pilote d'avion, je pense que maintenant c'est possible. Il y a encore des rétines. L'égalité des salaires, ça c'est pas jugé. Et lire, c'est pas encore...

  • Speaker #0

    C'est pas encore ça, non. Qu'est-ce qui les aidera ? C'est quoi notre force peut-être aux femmes ? Qui les aidera à surmonter alors ces défis qui restent ?

  • Speaker #1

    Peut-être... partager, que celles qui réussissent puissent partager, témoigner de leur vie pour inciter d'autres à en faire autant. Parce qu'il y en a qui souhaitent mais qui ne peuvent pas, pour différentes raisons. Qui n'ose pas. Est-ce que le corps des ratons, tu vas faire ça ? Tu vas partir, par exemple, dans un bac professionnel, réservé aux hommes. Si une femme décide de faire ça, elle doit lutter encore.

  • Speaker #0

    Oui, il y a des obstacles encore. Montrer que c'est possible. Voilà. Vous voulez partager une dernière chose en mots de la fin ?

  • Speaker #1

    Oui, ne présente pas cette interview comme un exemple. Je peux simplement témoigner qu'il y a des choses positives, même quand on n'a pas tout ce qu'on désire, qu'il ne faut pas toujours envier la vie des autres. Chacun a sa propre vie et je continue à dire merci pour la mienne.

  • Speaker #0

    Merci à toi pour ce moment partagé, ce partage avec ces femmes qui trouveront ce dont elles auront besoin dans tes mots. Et avant de vous quitter, je voudrais finir avec ce petit mot que Paulette m'a envoyé juste après l'interview, alors que je reprenais mon train. C'est une petite pensée retrouvée dans son carnet intime qui dit « Trouvez toujours le courage de parler et l'envie de clarifier les choses, parce que les silences pèsent comme des pierres, et les pierres deviennent des murs, et les murs, enfin, séparent. » Voilà, je vous transmets avec beaucoup. de bonheur et d'amour cette dernière pensée pour vous de la part de Paulette. J'espère que cet épisode vous a plu. N'hésitez pas à me le faire savoir sur Instagram ou LinkedIn. Si d'une manière globale, vous aimez mon podcast, vous savez ce que vous pouvez faire, c'est me mettre un avis sur Apple Podcasts par exemple, me laisser un commentaire et surtout en parler autour de vous, partager. Voilà, je vous souhaite une très bonne semaine et je vous dis à la semaine prochaine.

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