Speaker #0Alors, je m'attaque aujourd'hui à un sujet difficile parce qu'il est puissant, il est mutant et parce qu'il se cache aussi différemment selon nos vie. Regarde aujourd'hui la croyance qu'il faudrait choisir entre carrière et enfant, que tu le vives frontalement ou que tu penses assumer une forme d'équilibre. Dans tous les cas, cet épisode est pour toi. Oh, que ce sujet me parle et me gratte avec mon histoire personnelle. Alors, mon histoire personnelle, c'est quoi ? C'est ma maman qui s'arrête de travailler pour s'occuper de ses quatre enfants. d'offrir un cadre familial digne des plus belles pubs Erta ou Cyrillus, une mère présente matin et soir, des gâteaux à chaque goûter, une maison où la porte est ouverte à tous les copains puisque maman est toujours là pour nous accueillir. Bref, leçon 1 de ma vie, les enfants, c'est ce qu'il y a de plus important. Et ils méritent bien un sacrifice, un sacrifice financier, un sacrifice de vie. Ma chère maman qui a vu autour d'elle évoluer son entourage et qui a repris ses études, plus tard pour devenir enfin institutrice, la carrière qu'elle a toujours voulu épouser. Et en même temps, à la même époque, on me pousse à gagner mon indépendance, à faire des études, à être ambitieuse. Je fais une école de commerce renommée, des études à l'étranger. L'idée de faire carrière doit être une case cochée dans ma vie. Ambivalence. Voilà ce qui a teinté toute ma vie de mère professionnelle, être pro et être une mère présente. Et finalement, c'est cet écartèlement qui m'a permis de développer des compétences pour inventer et instaurer un équilibre de vie satisfaisant et qui, in fine, m'ont amené à devenir coach pour les femmes, pour qu'elles suivent le même chemin et à prendre aussi ce micro pour t'inviter également à trouver la voie de ton équilibre et de ton bonheur. et à bien y regarder, même si j'ai réussi à faire cette synthèse tant dans mes postes à responsabilité qu'en étant actuellement... indépendantes, tout cela repose quand même sur cette opposition qui existe pour nous, les femmes, l'opposition entre carrière et vie de famille. Et chacune l'explore et le vit de manière très différente. Il y a celles qui ont des enfants tard, très tard, au risque de ne pas en avoir parce qu'elles ont passé l'âge pour faire des carrières avant. Il y a celles qui réduisent leur temps de travail ou leurs ambitions pro pour être disponibles pour les enfants. Il y a celle qui court du matin au soir, le ventre en vrac, le stress au plafond, en conciliant tout. Il y a celle qui change de voie, l'ancienne semblance sans issue avec le statut de mère. Et je ne parle pas ici, mais j'aimerais vraiment avoir une pensée pour elle, pour toutes ces mamans d'enfants porteurs de handicap qui se retrouvent contraintes de réduire, voire de stopper leur travail pour s'occuper d'eux, par manque de structure, par manque de relais suffisant. Mesdames, vous êtes incroyables et surtout ne restez pas seules. Alors... Comme d'habitude, depuis qu'on visite des croyances, on va regarder d'où elle vient cette croyance qu'il faut choisir entre la vie pro et la vie de famille. Comment cela s'impose à nous, à nous toutes ? Cette croyance s'est installée avec des siècles de différences et d'inégalités structurelles entre les hommes et les femmes. Les rôles genrés, où on a longtemps imposé que l'homme travaille, soit dans la sphère qu'on dit publique, et que la femme tienne la maison, soit dans le rôle domestique. Et donc, le monde du travail a été construit par et pour des hommes, avec des rites, avec des codes qui ignorent la réalité de la parentalité. Et c'est là où ça coince. Les femmes ont intégré l'idée que réussir professionnellement, c'était jouer selon ces règles-là, en étant sans-enfant, entre guillemets, ou en faisant comme si. Tu connais le fameux « ce qui est à la maison, on reste à la maison » . Donc, on se contorsionne. Et on peut voir que dans la parentalité de certains hommes aujourd'hui, ce monde du travail est tout aussi difficile parce qu'il n'a pas été pensé de cette manière-là. Et donc, je voudrais apporter là quelques chiffres et études récentes qui appuient cette toxicité du mythe selon lequel maternité en mission professionnelle serait incompatible. En 2023, dans le secteur privé, le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 22,2% à celui des hommes. Et cet écart s'explique bien sûr en partie par le temps partiel plus fréquent chez les femmes, mais... À travail égal, il reste un écart de 14,2% en défaveur des femmes. L'INSEE observe qu'après une naissance, le salaire des mères baisse en moyenne de 2 à 3%, alors que celui des pères augmente de 3% à compétence égale dans la même entreprise. Et c'est là que commence le décrochage. Au niveau du temps partiel aussi, c'est un phénomène qui est très genré. En 2024, 26,6% des femmes salariées sont à temps partiel contre seulement 10% des hommes. E. Si on parle plus d'impact de la maternité sur la carrière, il y a une étude de la Toulouse School of Management qui révèle que les femmes qui deviennent mères reçoivent peu de propositions d'évolution vers des postes à responsabilité et sont souvent découragées par leurs managers qui anticipent mal leur remplacement ou émettent des commentaires discriminants. Et tout ça, ça a un impact direct sur leur ambition et leur choix professionnel. Selon l'APEC, 74% des femmes cadres interrogées considèrent que le congé maternité ralentit la progression de leur carrière. Donc, ce n'est pas une croyance, me direz-vous, mais c'est une réalité. Et oui, on est en plein dedans. On est encore en plein dedans. Même si, quand je parle à mon cher papa, il trouve que les choses évoluent. C'est vrai, mais elles évoluent tellement lentement. Il y a un travail tellement énorme à faire dans les lieux de travail et contre les stéréotypes qui nous habitent tous, il faut le dire. Et en même temps, je crois qu'il ne faut pas ignorer nos croyances internes et nos fonctionnements. Ce qu'on n'a pas encore regardé, assaini en nous, qui nous amène à perpétuer ça, à notre insu. Et d'ailleurs, pour nous montrer que cette croyance, elle nous appartient particulièrement à nous les femmes, on peut juste se poser la question est-ce que les hommes ont aussi ? Et la plupart ne se demandent pas s'ils peuvent avoir les deux, s'ils peuvent avoir une carrière pro et des enfants, s'ils vont devoir choisir entre leur carrière ou les enfants réduirent leur temps de travail, s'ils vont devoir s'adapter, s'ils peuvent accepter un poste, s'ils feront suffisamment à la hauteur de leur poste et de leurs engagements familiaux, non ? Vous voyez à quel point c'est un questionnement qui est très féminin et donc, quelque part, au-delà de la réalité que nous vivons autour de nous, qui nous appartient et qui est dans nos têtes. Et j'aimerais qu'on voit pourquoi cette croyance, elle est si toxique et si limitante. D'abord parce qu'elle nous enferme dans ce que tu connais probablement. Fort bien, malheureusement, c'est la culpabilité permanente. Quand tu es avec tes enfants, de penser que tu devrais être au boulot, ou quand tu bosses, de penser que tu rates quelque chose à la maison. Ensuite, elle te pousse souvent, elle nous pousse souvent à l'autocensure. Peur de ne pas pouvoir suivre, de ne pas pouvoir assumer, d'être dépassé, de ne pas être à la hauteur de l'exigence de nos ambitions familiales. Ensuite, cette croyance, elle rend complètement invisible notre désir. profond, parce qu'on ne se pose pas les bonnes questions de c'est quoi nos vraies ambitions. C'est-à-dire qu'on se contorsionne pour s'adapter à ce qu'on croit être une exigence professionnelle ou une exigence familiale, mais on oublie de regarder réellement au fond de nous c'est quoi notre désir profond. Et puis enfin, faut-il le dire, parce qu'elle renforce les inégalités, que ce soit au sein du foyer, de ton couple, ou dans les entreprises. Et si on continue tous de s'effacer par choix, entre guillemets, par choix, qui est souvent un choix sous pression, et plus on continue de construire cette réalité sociale qui pourtant, on devrait se le dire beaucoup plus fortement, ne doit pas être une fatalité. Donc même si on ne va pas changer tout le contexte culturel, professionnel, qui reste acide pour nous les femmes, voici comment on peut néanmoins agir. Et la première chose que je t'invite à faire, c'est à reconsidérer ton fonctionnement en entreprise. Il y a un podcast extraordinaire qui a été créé par Clara Moley qui s'appelle « Les règles du jeu » et qui nous explique à quel point ces règles régissent le monde professionnel et comme nous, les femmes, souvent, nous ne les avons pas apprises. C'est une série que j'ai recommandée moult fois à des jeunes femmes et que je te recommande vivement d'écouter et d'appliquer, surtout dans ta vie professionnelle, parce qu'en adoptant d'autres règles, en voyant comment tu peux agir différemment et non pas avec tes habitudes de fonctionnement, tu peux changer aussi le game au niveau professionnel. Ça, c'est le premier point que tu peux faire. Puis le deuxième point, c'est de creuser, de choisir, de changer ta croyance dont je dois choisir ou c'est incompatible avec d'autres choses. Qui pourrait être, j'ai le droit d'inventer un équilibre pour moi. J'ai le droit d'être mère et ambitieuse. Je n'ai pas à m'effacer pour être une bonne maman. Et surtout à considérer que ce ne sont pas deux camps ennemis, mais qu'il s'agit de réaménager ton quotidien, ton rythme, tes choix pour qu'ils soient alignés avec qui tu es aujourd'hui. Et oui, certaines entreprises ne sont pas du tout family friendly. Mais c'est à nous de ne pas renforcer ces préjugés en doutant de nous-mêmes et en doutant que maternité et ambition peuvent cohabiter. Et elles peuvent cohabiter, à condition de sortir de modèles figés et de faire preuve d'audace, de créativité, de confiance, et surtout en revoyant nos ambitions. Parce que plus je regarde ces problématiques, plus je me dis que le problème, c'est que souvent, on est extrême dans ce qu'on s'impose en tant que professionnel, on est extrême dans ce qu'on s'impose en tant que mère. Et c'est là où le podcast de Clara Moley te sera super éclairant. Mais on peut y réfléchir ensemble. Quand on se dit qu'il faut être à la hauteur de nos ambitions familiales, c'est quoi être une bonne mère ? De quoi ton enfant, il a vraiment besoin ? De présence en quantité ou de présence en qualité ? Il a besoin d'une mère qui sait sacrifier ou qui a mis de côté pas mal d'ambition qui était important pour elle, qu'elle soit professionnelle ou autre d'ailleurs, ou d'une mère bien dans sa peau. Est-ce qu'on peut être une bonne mère sans répondre à tous les dictates de la parentalité intensive ? Et puis, on peut réfléchir de la même manière pour le professionnel. Qu'est-ce qu'on attend de toi dans ton travail ? Est-ce que c'est une forme de perfection ? Est-ce que c'est une disponibilité absolue ? Une manière de dire oui sans entrave ? Ça me rappelle cette anecdote, alors que je travaillais, j'avais beaucoup de déplacements et mon mari aussi. Une de mes voisines qui avait dit à sa fille dont le papa partait en mission, « Mais regarde, disait Marceau, eux, c'est leur papa et leur maman qui partent. » Et ça semblait, venant de cette personne, être dit comme ça, quelque chose d'affreux que je faisais vivre à mes enfants, alors que mes enfants allaient très bien. Pourquoi ? Parce que pour moi, il n'y avait pas d'incompatibilité entre partir en déplacement, avoir un mari aussi qui était en déplacement. et avoir une vie de famille équilibrée et mes enfants vont très très bien. Mais pour ma voisine, ça semblait être quelque chose de tout à fait déséquilibré et pas du tout sain pour les enfants. En fait, les seules vraies questions importantes dans chacun de tes domaines sont les suivantes. La première, c'est qu'est-ce que tu vises réellement qui sera satisfaisant pour toi en lien avec qui tu es et tes valeurs ? Je vais la répéter. Qu'est-ce que tu vises réellement qui sera satisfaisant pour toi ... en lien avec qui tu es et tes valeurs. Et ça, tu peux te la poser autant dans le professionnel que dans le familial. Ok? Et la deuxième question, c'est comment tu peux le faire ? Comment tu peux adapter tes stratégies ? Je rappelle qu'une mère sur trois hésite à demander de l'aide. Et parfois, ça commence par ça, par réinventer nos modèles. Je rappelle aussi que dans nos vies modernes, on est extrêmement isolé et qu'il faudrait quatre adultes pour accompagner nos enfants dans leur quotidien. Comment tu peux t'y prendre pour inventer cet équilibre et avoir la vie qui te correspond à l'instant T, qu'elle soit professionnelle et familiale ? L'équilibre est éternellement inventé et il ne peut jamais se faire avec sacrifice, seulement avec des choix conscients et éclairés. Si tu veux creuser là-dessus, mes tout premiers épisodes de podcast sont sur l'équilibre de vie. Et encore mieux, si tu veux creuser dans ta vie sur comment tu peux trouver ton équilibre, n'hésite pas à me contacter parce qu'on a souvent besoin d'un accompagnement et d'une aide extérieure pour réussir à définir ça pour nous. Donc voilà l'enjeu, voilà l'ambition et rappelle-toi que pour tout ça, tu peux poser des limites claires à ton employeur, à ton entourage et à toi-même. Tu peux aussi revoir ton mode de vie pour que ta réussite familiale ou professionnelle n'imite pas celle des autres. L'important, c'est ton alignement, ta trajectoire. et suivre en conscience tes valeurs et tes envies profondes. Et si tu es maman solo, l'équation est parfois encore plus difficile, la tension encore plus grande. Et donc, la question de suivre en conscience tes valeurs et tes envies profondes est encore plus vraie. Sois flexible, inventive, ouverte aux solutions, ouverte aux autres. Surtout, ne reste pas seule. Alors, mon invitation cette semaine, c'est de prendre un temps pour peut-être t'écrire ce que tu crois devoir sacrifier dans ta vie et ce que tu aimerais vraiment préserver ou nourrir. Et demande-toi et si ce n'était pas l'un ou l'autre mais l'un et l'autre à réinventer. Voilà, donc pour conclure, cette croyance, elle n'est pas qu'à l'intérieur de toi. Elle est dans le système, dans les regards, dans les habitudes, mais tu peux la questionner, tu peux la déconstruire. et reconstruire ton propre modèle. Et c'est vraiment ça que je t'invite à faire. Ce dilemme est un piège moderne. Il n'y a pas de bonne réponse, mais il y a ta réponse. Ta vie ne doit pas être une addition de sacrifice. Et ta réussite pro ou familiale peut être unique. douce, inventive, audacieuse. Je te propose comme mantra « Je peux être mère et une femme ambitieuse » ou bien « Beaucoup de chemin mènent à mon bonheur » . Voilà, la semaine prochaine, on attaque une autre croyance bien, bien, bien coriace qui est celle de « Je n'ai pas l'énergie » . Alors tu me diras « C'est peut-être pas une croyance parce que quand on n'a pas l'énergie, c'est un fait. » Eh bien, laisse-moi le temps la semaine prochaine de déconstruire tout ça et de te montrer que c'est une croyance et qu'elle t'empêche d'avancer. En attendant, où que tu sois, je te souhaite une excellente semaine. N'oublie pas de faire un petit geste pour moi en partageant, en parlant de ce travail, de mon podcast à d'autres femmes. Surtout si tu crois que ça peut aider d'autres femmes à mieux vivre leur vie. Tu peux me laisser un commentaire, une note, 5 étoiles par exemple, ou intégrer le groupe whatsApp des confidentielles des bienveillantes. Tu trouveras l'accès direct dans les notes de cet épisode. C'est un endroit où on échange entre nous autour de ces épisodes. Je t'embrasse bien fort et je te dis à la semaine prochaine. Ciao.