- Speaker #0
Merci pour votre engouement. Vous avez été tellement nombreuses à me réclamer la suite de mon interview. Elle est là. Erika m'a vraiment bien fait parler. Elle a su me faire creuser dans mes souvenirs, dans ce qui a construit mes convictions profondes. Alors, dans cette deuxième partie, on va aller encore plus loin. Je vais vous raconter un moment d'effondrement total que j'ai traversé dans ma vie et comment j'ai réussi à retrouver du sens, des repères et une direction choisie. On parle de couple, de famille, de courage, de valeur. tout ce qui nous aide à tenir qu'en tout l'âge. Bref, c'est intime, c'est profond et j'espère que ça vous apportera beaucoup.
Tu sais que tu peux te tromper ...
- Speaker #1
Oh, merci Rozenn, le droit à l'erreur. Tu veux ton verre d'eau ? Je veux bien mon verre d'eau,
- Speaker #0
Rozenn. Santé, hein ? Merci.
- Speaker #1
Alors, tu évoquais Nadia, j'ai kiffé cette interview. Et justement, elle parlait de moments de sa vie où tout a été ébranlé, les différents domaines de sa vie. A je peux en parler puisqu'elle en parlait dans les podcast avec toi. Et parfois, c'est comme si le tabouret s'effondrait. Ou peut-être qu'il y a un nouveau tabouret à construire. C'est quoi ton regard là-dessus sur l'effondrement ?
- Speaker #0
Eh oui, eh bien, ça arrive. Non, mais ça arrive, ça arrive. Pour le coup, moi, je l'ai vécu, mais avant d'avoir des enfants, j'étais partie vivre aux États-Unis. J'avais un amoureux là-bas. J'avais tout vendu pour le suivre. J'avais vendu la 106, j'avais quitté la famille. J'avais repris des études là-bas. Je travaillais à peine, j'avais à peine commencé un nouveau boulot. Et puis, on s'est séparés. Là, je me retrouvais, je n'avais plus la part. Il m'avait laissé une voiture quand même. Je n'avais plus de chéri. Je n'avais pas ma famille autour. J'avais un travail, ça faisait à peine 15 jours. Waouh ! Je n'avais vraiment plus rien. Donc là, pour le coup, j'ai vraiment eu ce sentiment d'avoir un tabouret qui s'écroule, pour reprendre la métaphore. Et j'ai eu mon papa à ce moment-là. Il était en Chine, donc je n'avais pas... Il m'avait dit un jour à la fois. Et même dans ce moment-là, j'ai pu quand même m'appuyer sur des choses qui fonctionnaient. Et la seule chose que j'avais à ce moment-là, ce n'était pas beaucoup.
- Speaker #1
C'était plus la 106 tu ne l'avait pas amené aux États-Unis.
- Speaker #0
Je n'avais plus la 106. quelle horreur!
- Speaker #1
Non.
- Speaker #0
mais j'avais un travail qui ne se passait même pas super bien. C'était compliqué avec ma chef à l'époque, mais j'avais ça. Et donc, mon objectif à ce moment-là, c'était de me dire, « Écoute, ce n'est pas grave, tu as au moins ton travail, tu y vas. » Ça me permettait de penser à autre chose déjà.
- Speaker #1
Et puis,
- Speaker #0
c'était merveilleux parce qu'aux États-Unis, on me payait tous les 15 jours. Donc, au moins tous les 15 jours, j'avais mon salaire qui tombait. Et je me suis juste appuyée là-dess Et avec cette idée dont papa disait un jour à la fois, qui était aussi un problème à la fois, on résout un problème à la fois. Et je trouve ça assez vrai. Donc, je me suis appuyée sur ce sur quoi je pouvais m'appuyer. Et effectivement, petit à petit, j'ai trouvé vaguement une connaissance qui proposait une coloc. Et puis, voilà, cette colocation est devenue finalement sympathique, voire même joyeuse. Et puis, de fil en aiguille, on reconstruit. Je ne dis pas que c'est rapide, c'est lent. Mais en tout cas, je pense qu'il y a toujours quelque chose sur quoi on peut s'appuyer.
- Speaker #1
Ok. Tu nous donnes un peu d'espoir.
- Speaker #0
Pour tous les tabourets qui s'effondrent, oui.
- Speaker #1
C'est vrai que ça fait partie. Alors, c'est peut-être des cycles, mais l'amour s'en va. Tu parlais du nombre de divorces chez les quadrants. Et puis, des fois, les tensions par rapport au rôle de maman. questionnement professionnel. Des fois, les choses se chevauchent. C'est intéressant de savoir qu'on peut surmonter ça.
- Speaker #0
Oui, mais on n'a pas trop le choix parce que c'est comme ça. Un jour, tu te lèves et c'est comme ça dans ta vie. Tu n'as pas plein de choix. Par contre, on le sait qu'après, cette période-là de ma vie m'a donné une confiance en moi que je n'aurais jamais eu du tout. Parce que quand tu as traversé un moment où, effectivement, tu travailles un matin et tu n'as plus rien ou plus grand-chose, j'avais la santé, tu vois, par exemple, mais j'ai surmonté ça. Je sais que ça, je l'ai fait. Donc, ça te donne ça. Moi, ça m'a donné ça. Et quand tu écoutes Nadia, par exemple, cet écroulement a été fondateur aussi pour elle dans sa vie et dans tout ce qu'elle construit. Parce qu'elle en parle comme une motivation de son quotidien.
- Speaker #1
Puis finalement, du chaos naît la lumière, d'une certaine façon. Est-ce que c'est nécessaire de savoir, de toucher le fond pour toucher cette lumière qui nous appelle ?
- Speaker #0
Moi, je ne crois pas du tout. Moi, je ne suis pas du tout une adepte. de « il faut souffrir » . Non, non, je ne crois pas. Je crois que c'est juste... Je ne crois pas que ça soit nécessaire. Je pense que... C'est vrai que le parcours est différent, mais bon, quand c'est là, je pense qu'on a énormément de ressources en nous, pas qu'on n'exploite pas, mais qu'on ne connaît pas. Effectivement, quand ça nous arrive, on trouve en nous et autour de nous des ressources qui nous aident. Est-ce que c'est absolument nécessaire pour être heureux ? Je ne penses pas.
- Speaker #1
Et peut-être que cette notion de courage, elle intervient à ce moment-là. Il t'a fallu du courage, peut-être, pour regarder ce qui allait bien.
- Speaker #0
Moi, la notion de courage, je l'associe beaucoup à nos idéaux. Par exemple, dans le monde de l'entreprise, si tu as un idéal d'être un super manager... de donner le meilleur de toi-même dans ce contexte-là, ça demande parfois du courage parce que tous les contextes ne sont pas aidants pour ça. Si tu as envie d'être une personne, je n'en sais rien moi, fondamentalement généreuse, il y a plein de moments où tu pourrais ne penser qu'à toi. Il faut une forme de courage pour vivre et exporter ses idéaux. C'est plutôt comme ça que je le vois le courage.
- Speaker #1
Est-ce que ça ne nous amène pas parfois à nous cramer un peu ? Tu évoquais l'exemple du manager, et dans une entreprise peut-être peu favorable. Et tu vois, ce qui me vient, c'est, est-ce que c'est dans son pouvoir d'agir ? Est-ce que c'est sous son contrôle d'être un bon manager s'il n'a pas les moyens pour le faire ? Est-ce que ce n'est pas du courage, mais qui crame ?
- Speaker #0
C'est ça, c'est super que tu en parles, parce que oui, dans la limite de cette conscience de là où on peut agir et là où on ne peut pas agir. Et ça, c'est... ultra important dans tous les domaines. Tu vois, souvent, je repasse, mais on peut en parler dans le management, sur le lâcher prise et le fait de savoir où tu peux agir et où tu peux mettre ton courage. Et c'est hyper important parce que c'est ça qui va donner du sens à ce que tu fais. Et si tu as du sens dans ce que tu fais parce que tu es toi-même dans ce que tu fais, eh bien, tu vas pouvoir garder ton énergie et être bien. Et donc, voilà, c'est essentiel. Et c'est vrai aussi dans ta vie de femme et ta vie de maman. Si tu es en train de t'épuiser sur des choses que tu ne peux pas changer, au fur et à mesure, tu perds ton énergie. Mais en même temps, si tu ne mets pas ton courage et tu ne mets pas du sens là où tu peux agir, tu perds aussi ton énergie.
- Speaker #1
Finalement, le divorce, tu crois que c'est lié à ça ? Ah ! Est-ce que justement les femmes ne sont pas là en mode « je vais sauver tout le monde, les enfants, le mari » ? Elles ont du mal à lâcher prise ou alors elles renoncent.
- Speaker #0
J'ai fait un épisode sur le couple et c'est un vrai sujet. La mauvaise nouvelle, c'est que je pense que notre génération ne va pas résoudre le problème.
- Speaker #1
En même temps, ça veut dire que ce n'est pas qu'un problème de chacun, chacune de nous, c'est que c'est un problème sociétal.
- Speaker #0
exactement alors je vais juste parler de ce que je pense moi je crois qu'effectivement on manque énormément de repères au niveau du couple puisqu'il y a eu des modèles qui ont fonctionné si on reprend le modèle typiquement patriarcal avec l'homme chef de famille voilà après il y a eu cette croyance que bon si on s'aimait tout marcherai voilà aujourd'hui je pense qu'on est dans l'air un petit peu un peu trop oh que mon mari va être heureux d'entendre ça, axé sur les enfants et qu'il y a une forme de désaxage de la famille, où on est certainement trop focus sur les enfants, alors qu'il y a une vraie vertu à être... Moi, j'aime bien cette idée de construire une famille, de faire famille avant, quoi. Avant de penser aux enfants, de penser à la famille que l'on est. Et dans cette famille, il y a le couple. Et le couple, aujourd'hui, je pense qu'il n'y a plus de repères, il n'y a plus de notices, il n'y a plus de mode d'emploi. Et c'est là où, malheureusement... Les stéréotypes font que beaucoup de femmes, moi comprise, on a été formaté en tant que femmes et les hommes ont été un peu formatés en tant que hommes. Donc là, il faut se réinventer tout en sachant qu'on est aujourd'hui très déformés. par la manière dont on a été élevés dans cette société. Donc, c'est difficile de se réinventer. Voilà, c'est un travail qu'on fait tous les jours, que moi, je fais tous les jours pour moi-même, que je fais avec les femmes pour mettre plus d'équilibre, plus de communication dans les familles, plus de justesse. Mais le sujet du couple est un vrai sujet et je suis fondamentalement persuadée que plus de couples, c'est une. des solutions claires pour des vies de famille beaucoup plus heureuses.
- Speaker #1
Et en même temps, tu parles du couple comme fondement de la famille et tu dois voir au jour de toi un certain nombre de mamans solo. Alors bon, moi, je fais partie maintenant de ce club-là. Et justement, le couple n'est plus le pilier de la famille. Et pourtant, il y a une famille qui existe.
- Speaker #0
Oui, oui, oui, oui. Mais de toute façon, ce n'est pas parce que tu es maman solo qu'il y a... Il n'y a plus le conjoint, un peu là, beaucoup là. Finalement, il y a toujours cette famille, peu importe les modalités.
- Speaker #1
Oui, la coparentalité.
- Speaker #0
La coparentalité, c'est quand même aussi un sujet. En tout cas, moi, ce que je constate, c'est qu'aujourd'hui, dans beaucoup de douleurs de femmes, il y a un couple qui arrive. Alors moi, les femmes, quand elles arrivent chez moi, les enfants ne sont pas tout petits. Ils ont plutôt... 3 et 6 ans, on va dire, c'est à peu près la moyenne d'âge. Et c'est vrai que souvent, il y a déjà eu beaucoup de distance dans le couple. Ça, c'est très dysfonctionnant parce qu'effectivement, ça peut amener à ces séparations. Est-ce que ces séparations auraient eu lieu s'il y avait eu... On ne peut pas le dire. Mais en tout cas, ce que j'observe, c'est que souvent, il y a eu un dysfonctionnement qui s'est vraiment instauré.
- Speaker #1
Oui, il y a eu un manque de communication. Une problématique de communication ?
- Speaker #0
Il y a plein de choix. Il y a le manque de communication, il y a le fait que nous, en tant que femmes et mères, on a souvent pris le pouvoir, gardé le pouvoir, eu de la difficulté à le partager. Il y a des différences de vision sur l'éducation qui sont vues comme des énormes difficultés insurmontables. Or, 83%, des parents ne sont pas d'accord sur l'éducation, ou pas complètement d'accord. Donc, c'est une normalité. Donc, plutôt que d'en faire un point... qu'on ne peut pas surmonter et se dire que c'est peut-être normal de ne pas être d'accord et peut-être le travailler différemment, peut-être comme une force, ou ne pas hésiter à aller voir des spécialistes pour au moins se mettre d'accord sur une forme d'essentiel. Je crois qu'il y a aussi beaucoup de travail à faire dans l'implication des hommes. On se rend compte qu'il y a quand même beaucoup d'inégalités, notamment au temps de travail. C'est-à-dire que les femmes vont travailler de plus en plus à la maison. Ça c'est que de stats. Et les hommes, eux, vont avoir... plus de temps en entreprise quand ils travaillent, même en ayant des enfants. Je crois qu'il y a quand même beaucoup de choses à réinventer pour travailler ensemble. Et c'est hyper important parce que, notamment, ce que je vois dans l'épuisement des femmes, c'est plutôt avec ça que je travaille, c'est que, la question que je me pose, en tout cas, c'est comment tout ça se serait passé si avait été maintenu ce couple qui peut aider la femme à se régénérer, qui peut aider la femme à avoir des signes d'attention, à avoir des signes de feedback positif, à être nourri de valorisation. Ce n'est pas bon pour nous d'être ces femmes fortes qui affrontent tout toutes seules. Je pense que si on admet que c'est chouette d'avoir, quand c'est un conjoint et qu'on l'a sous la main, tant mieux, mais un conjoint ou des ressources autour de nous qui nous aident à remplir notre vase de valorisation, de gratitude, c'est hyper important pour tenir au long cours.
- Speaker #1
Oui, et puis en t'écoutant, je me demande si des fois on n'attend pas trop de notre couple. Tu vois, il y a des hommes pour qui c'est une difficulté de faire des retours ou un compliment ou dire des choses chouettes. Et finalement, est-ce que ce n'est pas le rôle des cercles de femmes, en tout cas des groupes de femmes dans lesquels justement tes coachings peuvent retrouver du réconfort, de la sororité, du soutien ?
- Speaker #0
Absolument, mais là n'empêche qu'elle. pas l'autre. Et je suis d'accord que souvent, quand on se met en couple, on s'isole. C'est le premier cas d'isolement où on enlève ses années fortes. Voilà, on passe moins de temps et tu as complètement raison que ces cercles de femmes, en tout cas cette sororité, elle est super importante. Et en même temps, pour moi, le couple ou la famille, si on veut garder ce terme vaste et comment on fait famille, ça doit être notre havre de paix. Comment on fait pour... J'adore cette idée de camp de base. C'est quelque chose que je partage aussi avec mes coachés, c'est de se dire que notre couple et notre famille, ça doit être notre camp de base. On est vraiment dans le sens, presque littéral du terme, tu sais, ce camp de base où on est bien avant de monter l'Everest. Donc il faut qu'on s'y sente bien, que ça nous aide à nous ressourcer, à être bien, à recharger les batteries. Et en même temps, c'est ce qui nous permet d'aller monter l'Everest. C'est ce qui nous permet de ne pas être enfermés et de partir à l'aventure et de faire des choses qui sont importantes pour nous.
- Speaker #1
Tu le vois comme ça, toi la famille comme un camp de base.
- Speaker #0
Oui, absolument. Et c'est vrai, tu vois, pour les enfants. C'est-à-dire que plus ils ont une sorte de sécurité affective avec leurs parents, avec leur famille, plus ils auront envie. Et l'élan et la sécurité intérieure pour partir faire du vélo avec leurs copains tout le samedi, par exemple.
- Speaker #1
Pendant que maman enregistre un podcast,
- Speaker #0
exactement. ou bien peut-être que c'est vrai aussi pour les femmes. C'est-à-dire, bon, j'ai mon candidat, c'est bien, mais que ça ne m'empêche pas de faire les choses pour moi, de voyager si j'en ai envie, de continuer de sortir, de voir des amis, de me lancer dans des choses qui sont importantes pour moi et mon développement.
- Speaker #1
Que ce ne soit pas une prison, finalement, ou un enfermement,
- Speaker #0
que ce soit vraiment un havre de paix. Et dans cet havre de paix, tout le monde contribue, hommes et femmes. Et les enfants aussi, mais les enfants, on leur donne un peu les règnes de la famille pour que ça se passe comme ça, du mieux possible. Mais c'est chérir, ça. C'est chérir cet endroit qui va être le nôtre et qui va nous aider, tous, autant qu'on est, à être bien ensemble et en même temps, pouvoir continuer de se déployer, de vivre son évolution, sa liberté.
- Speaker #1
Alors tu vois, j'aime bien l'idée du camp de base par rapport aux enfants qui ont besoin de cette sécurité intérieure. C'est vrai que tu as besoin de vraiment reprendre des forces avant de gravir cette montagne. Je me questionne finalement sur, en tant que femme, est-ce que ça ne nous crée pas une interdépendance à notre conjoint, à nos enfants, si finalement notre camp de base, il est associé aux autres ? Tu vois, dans quelle mesure finalement devrait-il suffire à nous-mêmes, en termes d'équilibre avec notre... espace-ressource, que ce soit un espace intérieur ?
- Speaker #0
Les deux, l'espace intérieur et la sécurité intérieure, personne ne peut nous la donner, donc c'est un petit peu nécessaire, on va dire. Mais après, je pense qu'on est fondamentalement des êtres sociaux et que se dire qu'on pourrait vivre une vie d'ermite et s'auto-aimer et que tout irait bien, moi, personnellement je ne crois pas trop. Je pense que ce qui est beau dans nos vies, c'est cette chaleur humaine qu'on peut avoir. on peut se transmettre, c'est de pouvoir compter les uns pour les autres, s'épauler. Moi, j'aime beaucoup, si j'avais deux vies, entre une vie avec une estime, une confiance en moi, un auto-amour extraordinaire, inébranlable, ou une vie peut-être moins parfaite, où j'ai ce qu'il faut de sécurité intérieure et d'estime de moi, et j'ai cet endroit, parfois, de chahut, de tension, mais où on va s'épauler entre nous. se chamailler parfois, mais avoir le plaisir de se retrouver dans les bras des uns des autres et de se dire qu'on est heureux ensemble. Je choisis sans doute la deuxième.
- Speaker #1
OK. Et finalement, dans le bonheur que tu décris, être heureux les uns les autres, c'est accepter que des fois, ça râle dans tous les sens, ça se chamaille. Assure-moi, c'est ça aussi le camp de base.
- Speaker #0
Mais en fait, déjà, On sait qu'il faut que nos enfants se disputent, c'est signe d'une merveilleuse santé. Des couples qui sont d'accord tout le temps, ça n'existe pas. De toute façon, la base, c'est que c'est normal de ne pas être d'accord. C'est ça le camp de base. Et de la même manière que je te disais, il y a des tabourets qui s'effondrent et on en ressort avec beaucoup de confiance en soi. C'est ça aussi l'éclat de vie. Tout n'est pas parfait et c'est normal. mais on apprend et on avance là-dessus et puis ça nous fait garder l'unité moi j'aime bien, il y a une chanson d'Aurel San qui parle de ça, c'est un peu nul de l'évoquer parce que j'ai pu me sentir ça dit viens on reste ensemble et dedans il dit bon ben t'es pas parfaite je suis pas parfait donc en fait tout va bien, on va juste apprendre à rester ensemble je la trouve très inspirante cette chanson pour ce point là
- Speaker #1
Ça fait peut-être partie des croyances qui t'aident à avancer, de se dire, on n'est pas parfait, mais on est capable d'avancer, de cheminer ensemble.
- Speaker #0
Absolument, on est capable ou pas. C'est-à-dire qu'en tout cas, il y a cette intention. Et puis après, quelquefois, il y a des besoins tellement différents, des désaccords qui font qu'on se sépare. C'est possible. Mais en tout cas, de maintenir en vie cette intention que... On crée, on crée ça ensemble et on va juste essayer et y aller avec beaucoup de remise en question, d'amour, de conscience de qui on est, de comment on évolue. pour faire vivre ça.
- Speaker #1
Oui, c'est comme si ce que tu venais de citer, c'était un peu tes valeurs, ce qui t'anime au plus profond de toi, qui est vraiment l'incontournable. Finalement, ça serait quoi tes cinq valeurs moteurs à aujourd'hui, Rozenn, aujourd'hui,
- Speaker #0
en 2025 ? Moi, il y a une valeur qui est très, très forte maintenant, c'est l'authenticité. Elle est très conjoncturelle avec ce monde virtuel qui nous entoure. Je trouve que j'ai une chance extraordinaire, un, de développer un projet qui vient d'une vision, de travailler avec des femmes géniales et d'être authentique et de pouvoir vivre 100% en phase avec qui je suis et rencontrer ces personnes de cœur à cœur. Donc l'authenticité, ça me parle énormément. Tu m'en as dit cinq ?
- Speaker #1
Oui, bon, tu as le droit de botter en toujours, de négocier. Tu vois vraiment tes valeurs, les choses qui t'animent le plus aujourd'hui. Donc l'authenticité.
- Speaker #0
Oui, je pense que je vais mettre le partage. Oui, on en a bien parlé en parlant du camp de base. Mais cette joie de pouvoir partager, de pouvoir se laisser changer par d'autres et d'autres regards et d'être dans ce mouvement.
- Speaker #1
Tu parles de ta curiosité tout à l'heure, de ta soif d'apprendre. Est-ce que c'est toujours quelque chose qui est très présent pour toi ?
- Speaker #0
Oui, mais elle s'est adoucie. C'est-à-dire qu'avant, il y avait une sorte de besoin d'apprendre, presque...
- Speaker #1
Boulimique ? Oui, boulimique.
- Speaker #0
Besoin de transformation, etc. Et là, ça s'est un peu transformé. Cette curiosité, elle est beaucoup plus dans ce besoin d'expérimenter. C'est un besoin, mais en même temps, c'est quelque chose de beaucoup plus doux.
- Speaker #1
Oui, je vois.
- Speaker #0
C'est plutôt la curiosité de « tiens, c'est comme ça que je réagis, ah tiens, ça va, on fait que ça se passe, tu vois, plus dans une ouverture que dans un besoin d'apprendre. »
- Speaker #1
Oui, et presque le lâcher-prise que tu expérimentes un peu. Peut-être,
- Speaker #0
peut-être.
- Speaker #1
Bon, donc le partage et puis cette authenticité, c'est des choses vraiment importantes pour toi. Mais une valeur centrale justement dans tes accompagnements de femmes, que ce soit en individuel. ou en collectif, s'il y avait vraiment quelque chose qui est un fondement ?
- Speaker #0
Je crois qu'il y en a deux. On va revenir, je vais dire, c'est la bienveillance, d'offrir à ces femmes et qu'elles s'offrent pour elles-mêmes ce regard plein d'amour qui est tellement nécessaire pour avoir la force d'avancer. Voilà, donc la bienveillance est inconditionnelle. Vouloir le bien pour l'autre, c'est super important. Et puis, on dirait quoi ? L'empowerment ? Qui n'est pas cette notion de combat. On voit souvent une sorte de féminisme, de combat. Ce n'est pas comme ça que je le vois. Moi, je vois à quel point les femmes aujourd'hui ont besoin de se libérer de beaucoup de pression, de beaucoup d'injonctions qui viennent de la société, qui viennent aussi d'elles-mêmes. Et que cette forme de libération, c'est un grand mot, mais... c'est hyper essentiel, est nécessaire pour plus de liberté, plus de joie, pour lui plus aligné. Donc il y a reprendre ce... même ce mot pouvoir, je ne l'aime pas trop, mais reprendre de la manière qui leur convient, leur pouvoir en se donnant les permissions, en allant creuser en elles pour retrouver leur place dans leur vie et dessiner la vie qu'elles veulent. Pour elles, pour les leurs.
- Speaker #1
Oui, c'est un peu paradoxal. L'histoire du lâcher-prise dont on parlait tout à l'heure. Comment on distingue finalement... Tu vois, c'est quoi la différence entre le pouvoir d'agir, le contrôle sur notre vie d'une certaine façon, même si tu n'aimes pas ce bon pouvoir en temps, et en même temps, tu vois, se laisser surfer sur la vague de la vie.
- Speaker #0
Oui, oui. Et pour moi, c'est complètement lié. C'est-à-dire que tu reprends le pouvoir là où tu as le pouvoir et tu... abandonne ces injonctions et cette pression qui te fait courir après des choses illusoires et qui t'amènent à l'épuisement, qui t'amènent à une vie qui n'est pas celle que tu veux, etc. Et c'est vraiment presque lié, c'est presque lié. C'est sur quoi je peux agir ou pas, ça sera plutôt pour le lâcher prise. Et ensuite, qu'est-ce qui me guide ? Est-ce que c'est vraiment ce qui me tient à cœur et ce qui est important pour moi ? Ou est-ce que c'est plus des injonctions, des pressions et arriver à se libérer de ça ?
- Speaker #1
Bon, écoute, on pourrait poursuivre, tu vois, en t'écoutant, le lien avec l'entrepreneuriat dont on a parlé un petit peu, mais ça pourrait faire l'objet d'un autre échange finalement, parce que ça, c'est aussi comment on entreprend des choses nouvelles au sein de sa vie, professionnellement ou pas, mais finalement, cette volonté d'entreprendre, elle est bien présente. Peut-être qu'on aura l'occasion d'en reparler. Deux dernières questions, alors une qui me semblerait... Bon, aspirante, si tu avais un mantra ou vraiment une phrase qui t'accompagne en ce moment, qui t'aide, comme un chaud doudou, tu vois, une phrase qui te fait du bien et qui pourrait faire du bien aux femmes qui nous écoutent.
- Speaker #0
Alors, écoute, qu'est-ce que j'ai comme mantra ? En tout cas, celui qui, tu parlais juste avant d'entrepreneuriat, celui qui m'a le plus aidée, qui m'aide le plus, c'est « fait est mieux que parfait » . Je sais qu'il est assez… Mais pour le coup, moi qui suis une soie parfaite au départ, ça m'aide vraiment à me libérer de beaucoup de choses. Quand je me dis, tiens, fais, avance, n'attends pas d'avoir quelque chose de parfait ou d'idéal pour agir. Ça, c'est vraiment très libérateur pour moi, cette phrase. Ok,
- Speaker #1
donc merci de ce partage, Rozenn. Il me semble que tu termines toujours par une petite question qui me plaît bien, donc je suis intéressée d'avoir ta réponse. Quel est le plus gros défi des femmes et leur force pour le relever ?
- Speaker #0
C'est très en lien avec ce qu'on a dit sur la pression, se libérer, s'auto-libérer de la pression qu'elles se mettent et que la société nous met sur les épaules. Et de fait, finalement, si on va à un step plus loin, c'est d'oser divulguer, inonder le monde de cette force féminine qui n'est pas réservée qu'aux femmes, cela dit. C'est-à-dire d'accomplir des choses avec le cœur pleinement, sans se trouver trop gentille, sans se trouver trop faible. Mais d'avoir conscience du pouvoir que ça a, que de faire les choses avec le cœur, c'est absolument transformateur. C'est une des plus grandes puissances de la vie. Donc en fait, j'ai répondu à eux deux, finalement. C'est leur plus grand défi et c'est leur plus grande force. Je sors de quatre jours d'un atelier en analyse transactionnelle avec une femme extraordinaire, Lauriane Aurier-Gagayol, qui menait... tout ça avec juste le cœur, et c'est incroyable. Donc voilà, croire en ça, ne plus croire qu'il n'y a que la force, que la volonté, qui font évoluer les choses. Oui.
- Speaker #1
Bon, alors vive le cœur, en tout cas c'est avec le cœur qu'on a partagé ce moment, j'ai eu beaucoup de plaisir à t'entendre. à te questionner.
- Speaker #0
Merci à toi, Érika, de m'avoir proposé cet échange pour tous ceux qui m'écoutent et de t'être prêtée à l'exercice. Mais oui,
- Speaker #1
tu vois, vive les soirées filles où tout un tas de créativité émerge, d'idées folles qui se concrétisent parfois. En tout cas, c'est fait. Peut-être pas parfait, mais j'ai eu beaucoup de plaisir à passer ce moment avec toi. Donc, merci Rozenn et au plaisir de recroiser ton chemin.
- Speaker #0
Merci Érika. Je voudrais encore remercier Érika de m'avoir, par ce petit jeu, donné l'occasion de me livrer. C'est tellement riche quand on le fait. Merci à vous qui m'écoutez. N'oubliez pas de vous abonner, n'oubliez pas de partager autour de vous, de me laisser un avis. C'est super important pour mon travail. Je vous embrasse et je vous dis à dans 15 jours. Ciao !