Speaker #0Bonjour et bienvenue sur les détours d'Olivia. Aujourd'hui j'ai envie de parler d'alcool, de rechute, de risque de rechute, un peu en lien à l'épisode précédent où je racontais un rêve que j'avais fait dans lequel j'avais super envie de boire. Alors quelques jours ont passé depuis, et donc c'est super, je peux raconter mon cheminement passionnant et croustillant. sur ces quelques jours. Déjà, si on rechute, si on a envie de rechuter, c'est qu'il y a quelque chose qui a préparé le terrain sur une certaine période, parfois des semaines, des mois. Mais ce n'est pas un hasard si d'un coup, on a envie de se bourrer la gueule. Pour ma part, j'ai accumulé une tension sur le temps et où d'un moment, ça crée une pression. Et forcément, à un moment, il faut que ça pète. Il faut que ça sorte d'une manière ou d'une autre. Et de toute évidence, pour moi, c'est lié au boulot. C'est-à-dire que j'en ai parlé récemment, j'ai eu trop de travail, trop de choses, j'ai été vraiment submergée. Et là, c'est simple, je ne peux plus. C'est-à-dire que mon cerveau n'a plus de place. Il n'y a plus de stockage possible, en fait. La carte mémoire, elle est pleine. Et donc, je n'ai pas d'autre choix que de ralentir. C'est-à-dire que j'ai atteint ce pic. Et là, je ne peux qu'aller un petit peu en sens inverse. Donc il ne s'agit pas de chuter brutalement. Pour éviter ce type de chute, il faut savoir s'arrêter avant. Et en ça, c'est assez bien foutu, parce que c'est simple, je ne peux plus. Ça me fait réfléchir aux fameuses soupapes dont je parlais l'autre fois. Alors oui, on est humain, on a tous besoin de soupapes. Dans un monde parfait, on n'aurait pas besoin de soupapes. Dans un monde parfait, on n'aurait pas de stress, on n'aurait pas d'angoisse, on n'aurait pas d'inquiétude. On n'est pas dans un monde parfait, loin de là, ça on le sait tous. Donc on a forcément besoin de petites soupapes au quotidien. Mais c'est une question d'équilibre. Il y a une différence entre la soupape et la destruction de soi ou l'explosion. Rien ne devrait nous pousser à exploser, à être dans la violence finalement. Je ne parle pas forcément de la violence vis-à-vis des autres, mais aussi vis-à-vis de soi. Ça va de pair. Donc, des soupapes, c'est... Ces petites choses qui fait qu'on peut tenir pendant une période difficile, mais qui, dans l'idéal, ne devrait pas avoir à durer trop longtemps. Et je racontais l'autre fois aussi cette nécessité, cette idée que j'avais de vouloir faire un sport extrême, peut-être, pour pouvoir décompresser. Et je reviens un peu là-dessus, parce que finalement, faire un sport extrême, ça revient à solliciter un système nerveux qui est déjà complètement saturé. Et c'est rigolo, parce que j'ai justement cette tendance, personnellement. à vouloir accélérer quand déjà ça va trop vite, parce que le train est en marche et il faut que ça tienne. Et des fois, le train, on ne peut pas l'arrêter, parce que des fois, on n'a pas d'autre choix. Là, j'arrive à un point finalement où mon corps dit stop. Donc, ce qui se passe, c'est intéressant quand on regarde en dessous. Au contraire, du coup, dans ces moments-là, j'aurais plutôt tendance à dire qu'il faut ralentir. Moi, ralentir, c'est vraiment l'inverse de ce que j'aurais tendance à faire. En tout cas, c'est comme ça que je crée de la nouveauté chez moi. Et je pense que peut-être que vous pourrez vous retrouver là-dedans. C'est incroyable ce qui peut se passer dès lors qu'on va plus lentement. Alors, ce n'est pas une solution miracle, mais dès lors qu'on va un peu plus lentement, on prend le temps d'ouvrir des portes. Et du coup, pour moi, c'est ralentir. Mais qu'est-ce que c'est pour vous, au final ? C'est quoi la tendance inverse de ce que vous feriez dans vos habitudes ? Autrefois, quand vous rechutiez, c'était quoi le truc qui provoquait la rechute ? Quel était le mécanisme ? Et finalement, qu'est-ce que ce serait aujourd'hui de faire l'inverse de ce que vous auriez tendance à faire ? Donc voilà, chacun son truc. Pour moi, c'est de ralentir. Et donc, je vois que je peux faire différemment, mais je vois aussi que c'est assez inconfortable. Et donc d'une part, j'aurais tendance à accélérer et j'aurais aussi tendance à m'isoler. J'ai toujours été quelqu'un d'assez sauvage, d'assez solitaire. Et plus j'ai de la tension et plus j'ai une pression qui vient de plus en plus et qui s'agrandit, plus je m'isole. Et forcément, au bout d'un moment, je tourne en rond dans ma tête et là, c'est vraiment une espèce d'effet Larsen où je n'ai plus de ressources. Donc, pour moi, c'est ralentir et c'est aussi d'aller me nourrir à l'extérieur. Quand je dis ça, c'est sortir et aller parler à des gens. Ça peut paraître un peu débile, mais pour moi, c'est ça. Je me nourris par le lien, je change mon état d'esprit par le lien. Quand on est quelqu'un qui se prend la tête, quand on a un monde qui est déjà suffisamment compliqué, justement, d'aller rencontrer l'autre, d'aller s'enrichir, d'aller voir sa vision du monde, ça peut vraiment... élargir notre propre monde qui peut être un peu étriqué, quand on ne va pas très bien, quand on frôle un peu le burn-out. Donc, aller à l'extérieur, ça peut vraiment être une bouffée d'air. Alors, pour moi, c'est me foutre un coup de pied au cul, parce qu'il faut que je sorte de chez moi, il faut que je me bouge un peu, mais je ne regrette jamais de l'avoir fait. Même si la journée, des fois, n'est pas top, au moins, j'ai eu une expérience. C'est de l'expérience. qui fait qu'il y a quelque chose qui change dans la chimie de mon cerveau. Donc voilà, parce que les soupapes dont je parle, dont je parlais jusqu'ici, c'est des choses qui se font seules. Donc c'est bien de faire des trucs seules, mais on n'est pas seul. Donc voilà, il ne faut pas oublier que la drogue, l'alcool, l'alcoolisme, c'est une maladie du lien aussi. Et moi, à chaque fois, j'essaie de me remémorer ça. Donc pour moi, il y a la danse. Là, en ce moment, j'ai dû le mettre en pause. Et puis là, il y a les vacances d'été, donc il y a une petite pause, etc. Mais je sais que je vais être ravie de reprendre ça en septembre, parce que là, non seulement je bouge mon corps, mais en plus, je danse avec les autres, pas forcément avec eux. Je ne les touche pas forcément physiquement, mais il y a une connexion, il y a un truc dans l'environnement qui se crée, qui peut être vraiment incroyable. Et là, on voit vraiment qu'on est un élément parmi les autres. C'est très beau. Et moi, c'est comme ça que je me sens exister, en fait. J'ai besoin de me sentir vivante. Autrement que par cette intensité factice que j'ai connue pendant tant d'années. Donc voilà, comment est-ce qu'on peut créer de la nouveauté ? Comment est-ce qu'on peut faire différemment ? Qu'est-ce qu'on ferait en temps normal, dans nos habitudes ? Qu'est-ce qui est ancré dans nos habitudes ? Et qu'est-ce qui serait un peu plus inconfortable ? Et justement, ça serait intéressant d'aller regarder de ce côté-là. À bientôt ! Ciao !