- Speaker #0
Les Invisibles. Juin 2020. Ma vie bascule du jour au lendemain dans une maladie neurologique, rare, qui n'a de poétique que le nom. Le syndrome du mal de débarquement. Les symptômes qu'elle m'amène vivent en colocation avec moi. 7 jours sur 7. 24 heures sur 24. Et ne prennent jamais leur week-end. Je n'ai donc pas la place pour un autre combat. Du moins, c'est ce que je crois. Puis vient ce jour où je témoigne dans une émission télé, dans l'espoir de rendre visible l'invisibilité du syndrome dont je suis atteinte. À peine sortie du plateau, forte de cette expérience et encore dans mes talons rouges, une évidence s'installe. Je n'en resterai pas là. Dans le train du retour, je rejoins à la fois ma maison et mon nouveau combat. Offrir un espace de parole au travers d'un podcast, aux personnes qui composent, bien souvent en silence, avec des maladies invisibles, et avec les regards de sociétés qui ne croient que ce qu'elles voient, deux réalités plus souvent subies que choisies. Aujourd'hui, loin de mes talons rouges et au plus proche de l'engagement, l'évidence s'étend. C'est à l'invisible au pluriel que je vous invite. Ceux qui dans la chair, l'esprit et les sociétés se vivent, sans pour autant faire de bruit. Si comme le dit Antoine de Saint-Exupéry, l'essentiel est invisible pour les yeux, ici, on compte bien le faire entendre. Bonne écoute ! Régime low carb, bain d'eau glacée, jeûne. Ces pratiques populaires cartonnent. auprès des personnes en recherche de solutions pour apaiser les symptômes de la maladie et obtenir une meilleure qualité de vie. Si ces pratiques offrent des bienfaits à court terme, notamment une clarté mentale et une énergie accrue, grâce à la stimulation du cortisol, l'hormone de l'action et de l'éveil, à long terme, elles peuvent épuiser les surrénales et conduire au burn-out. Céline, migraineuse depuis l'âge de 6 ans et ayant dû arrêter ses études à cause de ses migraines et de céphalées importantes, illustre bien cette réalité. Dès que tu es malade, on t'offre des solutions pansements me confie-t-elle dans cette interview. Si elle a d'abord trouvé des éléments utiles dans ses études en naturopathie pour une hygiène de vie générale, elle a rapidement réalisé que ces pratiques étaient insuffisantes pour des pathologies complexes comme celles des invisibles. Elle a découvert que le véritable rétablissement passait par un rééquilibrage en profondeur du système nerveux. Une clé souvent négligée dans la gestion des maladies chroniques. Spécialisée dans les problématiques qui touchent aux femmes, elle travaille aujourd'hui au travers d'une médecine intégrative qui soigne les patients et patientes en se penchant sur les causes profondes des déséquilibres. A tous les malades chroniques et invisibles, cet épisode inédit est pour vous. Hello Céline !
- Speaker #1
Hello Tamara !
- Speaker #0
Comment est-ce que tu vas aujourd'hui ?
- Speaker #1
Ben écoute, ça va, juste un peu fatiguée parce que je suis sortie hier, j'ai pas très bien dormi, mais sinon ça va très très bien. Et toi, comment tu vas ?
- Speaker #0
Est-ce que t'as bu de la bonne bière belge ?
- Speaker #1
Ah non, non, non, moi je bois pas d'alcool. Et toi, comment tu vas ?
- Speaker #0
Écoute, assez difficile, comme je te le disais, hors antenne. On est toujours un peu à composer avec le reflux de ma fille Billy qui a bientôt 8 mois. Et ce n'est pas toujours évident entre la toux que ça génère, les réveils nocturnes. Donc vraiment très,
- Speaker #1
très fatiguée aujourd'hui.
- Speaker #0
Voilà, c'est des grands moments de vulnérabilité pour moi, mais quelque part, ça fait partie de la réalité aussi du quotidien. Alors aujourd'hui, on enregistre un épisode qui est inédit. Parce que toi, tu es naturopathe et en plus des suivis que tu mènes de ton côté, tu travailles avec un médecin en médecine dite intégrative, donc qui combine les traitements conventionnels et les médecines complémentaires, si je ne me trompe pas.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Ton travail, c'est d'accompagner les patients et les patientes vers un équilibre de leur organisme par des moyens naturels, donc l'alimentation, l'activité physique, etc. Tout à fait. Mais avant de te professionnaliser dans cette branche, tu étais aussi concernée personnellement par un organisme en déséquilibre.
- Speaker #1
Ah oui, carrément.
- Speaker #0
Est-ce que tu serais d'accord de nous en dire un peu plus ?
- Speaker #1
Oui, alors c'est un petit peu long, donc je vais essayer de ne pas partir dans tous les sens, mais on va dire que c'est vrai que j'ai eu pas mal de problèmes de santé. Donc c'était des problèmes de santé pas assez graves pour que la médecine me prenne au sérieux, mais c'était assez handicapant pour avoir un impact sur ma vie personnelle et même sur ma vie professionnelle. Donc d'aussi loin que je me souvienne, moi j'ai toujours eu des symptômes de fatigue chronique en fait. Déjà ça. Donc moi je suis un peu née fatiguée, j'ai toujours eu besoin de beaucoup dormir. Ça on va dire, ça n'a choqué personne. On se disait peut-être que j'étais juste un peu paresseuse ou des choses comme ça. Sauf qu'après j'ai commencé à avoir très rapidement des migraines. Donc moi mes soucis de santé ont commencé par des migraines. Donc j'ai commencé à avoir des maux de tête. J'ai l'impression que j'ai toujours connu les maux de tête. Donc dès l'âge de 6 ans j'avais des céphalées. Et puis évidemment, quand les hormones se mettent en place, là j'ai commencé à avoir des migraines, avec des périodes plus ou moins intenses. Mais en tout cas, quand j'étais aux études, j'avais des céphalées presque tous les jours, et migraines, je dirais, trois fois par semaine. Donc c'était quand même assez handicapant, j'ai dû arrêter mes études. Donc à l'époque, je faisais des études de lettres. Donc ça, c'était pour le côté migraine. Ça, je vais dire, c'est vraiment le plus grand handicap que j'ai eu. Après, à côté de ça, évidemment, j'ai eu des troubles au niveau du cycle menstruel, donc des règles très douloureuses, syndrome prémenstruel très intense. J'ai aussi beaucoup d'anxiété, de la dépression, etc. Donc c'était vraiment un tableau clinique un petit peu… Il y avait des symptômes dans tous les sens. De toute façon, quand on a des migraines, en général, on n'a pas que des migraines parce que ça survient de plein de déséquilibres physiologiques. Donc il y avait vraiment ce tableau clinique de la migraine au centre et puis tout le reste autour, qui était quand même assez handicapant. Donc moi j'ai réussi à faire partir mes migraines. Aujourd'hui je travaille justement avec un médecin qui fait, comme tu l'as dit, de la médecine fonctionnelle, donc une médecine intégrative. En fait je vais peut-être corriger un petit peu ce que tu as dit, la médecine intégrative c'est vraiment l'idée de rechercher la cause du problème, la cause vraiment première, la racine si on veut. des problèmes de santé, parce que quand on dit médecine intégrative, on pense souvent médecine parallèle. En fait, ce n'est pas forcément une médecine parallèle, c'est vraiment une médecine où on va essayer de retrouver la cause du problème. Par exemple, mes migraines pouvaient être liées à la fois à un état de stress chronique, à des déséquilibres hormonaux au niveau des hormones thyroïdiennes, des hormones féminines, une déshydratation peut-être aussi. Tout ça, ça va être les causes profondes, et on va travailler sur les causes profondes. au lieu de donner des triptans ou des choses comme ça pour faire partir les migraines. Donc ça, c'est pour le côté médecine intégrative. Et donc, évidemment, mes problèmes de santé m'ont inspirée sur le fait de changer d'orientation et de me prendre en main d'abord en premier lieu, et puis de partager ce service à d'autres finalement.
- Speaker #0
Et juste pour savoir, parce que tu parles de tes migraines qui sont survenues alors que tu avais seulement six ans. Comment est-ce que tu as été prise en charge à ce moment-là de ta vie ?
- Speaker #1
En fait, je n'ai pas été prise en charge du tout. C'est-à-dire que ma mère était aussi migraineuse. Et dans ma famille, il y a quand même pas mal de migraineux. Donc on va dire que c'était quelque chose d'un peu normal, finalement. Donc c'était quand je disais que je me plaignais de maux de tête, etc. C'était un peu normal. Donc finalement, je n'ai pas le souvenir qu'on m'ait emmenée voir de médecin pour cette raison-là. Donc on va dire que dans l'enfance, ça m'a un peu handicapée. Donc ce n'était pas très gai de se retrouver avec mal de tête alors que j'avais envie de jouer avec mes frères ou des choses comme ça. Mais on va dire que ça allait encore. Mais c'est vraiment à l'adolescence, donc quand j'étais en école secondaire et puis quand j'étais à l'université, là c'était une catastrophe. Là c'était vraiment la catastrophe. Et donc là où les autres devaient étudier pour réussir, etc., moi je devais étudier, aller aux cours. comme les autres, mais en plus je travaillais les week-ends pour payer mes études, etc. Et j'avais la migraine trois fois par semaine, trois, quatre fois par semaine, des maux de tête en continu tout le temps. Donc c'était vraiment hyper difficile. Et c'est vrai que même moi, ça ne m'est pas vraiment venu à l'idée d'aller voir un médecin pour ça. Parce qu'on va dire que ma famille m'a toujours sensibilisée au fait que prendre un médicament pour un symptôme, ce n'était pas forcément comme ça qu'on allait régler le problème. Donc moi, j'allais beaucoup chez les ostéopathes à ce moment-là. Donc une fois par mois, je me payais une séance d'ostéo. Ça me faisait du bien pendant quelques jours. Et puis après, je patientais jusqu'à la prochaine, on va dire. Mais sinon, je n'ai pas eu de prise en charge à part ça.
- Speaker #0
Tu disais un peu que tout ce background t'a donné envie de te former en naturopathie.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. J'ai vu qu'en mettant en place certaines choses dans mon hygiène de vie, je réduisais pas mal mes migraines déjà. Simplement, lorsque j'ai arrêté mes études, que j'ai fait le choix de les arrêter parce que ça devenait trop intense au niveau du stress et forcément des migraines qui en découlaient, là déjà j'ai vu une réduction de mes migraines quand même. J'avais plus les céphalées en continu. Donc déjà ça, c'était un gros soulagement pour moi. Et les migraines, on va dire, je gardais une à trois fois par semaine. Moi, j'avais des névralgies du trijumeau. Donc c'était quand même assez intense. Mais petit à petit, j'ai changé mon hygiène de vie en plus, donc d'avoir plus de temps pour moi, etc. Et j'ai vu que ça jouait énormément. Très rapidement, je vais dire que j'ai réduit mes crises par deux. Donc pour moi, c'était... vraiment une libération on va dire et puis là avec les années je pense que j'ai commencé à faire les changements d'hygiène de vie etc en 2020 là on est en 2024 et maintenant j'ai zéro migraine plus jamais de migraine donc donc vraiment cette année 2021 j'ai réduit mes migraines je dirais de 80% 80... 80-90% Et puis les 10% résiduels, on va dire, c'est avec les années, avec le rééquilibrage profond au niveau des hormones, etc., que là vraiment c'est parti complètement. Et donc mon travail chez ce docteur, ça va être justement, dans la plupart des cas, c'est l'accompagnement de migraineux finalement, dans leur hygiène de vie. Donc c'est vraiment très chouette pour moi, puisque vu que je l'ai vécu assez intensément, on ne parle pas de 2-3 années de migraine parce que j'ai pris la pilule ou des choses comme ça, c'était vraiment... J'en ai souffert pendant presque 20 ans, donc c'est beaucoup. c'est quelque chose qui me rend très heureuse de pouvoir permettre aux gens d'en guérir aussi.
- Speaker #0
C'est vrai que quelque part, c'est assez beau parce qu'on rencontre rarement des accompagnants qui sont des personnes qui se sont rendues compte dans leur chair de ce que ça suscite vraiment de vivre avec certains symptômes. Je pense qu'ils doivent aussi, ces patients et patientes, avoir une confiance en toi qui est différente. J'imagine que tu leur partages le fait que tu as aussi expérimenté ça.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Forcément, j'en parle parce que la migraine, c'est... Même moi, quand j'ai fait mes études de natureau, la migraine, on arrive sur le chapitre sur la migraine, je me dis Ah, super, je vais savoir un peu ce que je dois faire. Et là, dans ma formation, c'était Ah, la migraine, on ne sait pas trop d'où ça vient, peut-être une variation de la pression sanguine, etc. Mais on ne sait pas trop. Et moi, j'étais là Mais comment ça, on ne sait pas trop ? Moi, je veux savoir. Donc, j'ai vraiment fait tout un travail d'investigation. Je me suis beaucoup, beaucoup observée, j'ai beaucoup lu. un livre guide de la migraine avec toutes les pistes à explorer ça n'existe pas en tout cas moi je ne l'ai pas trouvé et effectivement c'est avec mon expérience que j'ai pu relever les grands axes on va dire et c'est vrai que les personnes comme tu dis me font confiance parce que quand j'arrive et que je dis voilà j'ai été migraineuse pendant 20 ans je ne le suis plus on se dit ah ça existe c'est possible là où on n'avait pas forcément d'espoir et moi même je n'avais pas d'espoir quand j'ai fait la naturopathie... je pensais sincèrement pas me débarrasser de mes migraines. Ça, c'est un truc... Je pensais peut-être retrouver plus d'énergie parce que je dormais beaucoup, comme je te l'ai dit, j'étais fort fatiguée. Moi, c'était surtout pour ça, c'était retrouver de l'énergie, plus être ballonnée tout le temps et des choses comme ça. Mais les migraines, c'était pas... J'avais pas confiance dans le fait que je pouvais m'en débarrasser un jour. Donc, voilà.
- Speaker #0
Tu nommais le fait, justement, que pendant ton travail de... Enfin, ta formation de naturopathe, Justement, on ne savait pas ce que les migraines signifiaient réellement, d'où ça venait. Je crois que tu as aussi été de manière générale un peu plus critique avec cette formation. Tu me disais la dernière fois que ce n'était pas une formation qui te semble si juste que ça.
- Speaker #1
Non, du tout. C'est une formation qui est bien pour un usage personnel, quand on a des petites maladies pas très graves, des petits rhumes. une baisse d'immunité, des choses comme ça, apprendre à mieux manger, avoir une petite hygiène de vie qui se met en place, pour soi et pour ses enfants, pourquoi pas. Mais si vraiment on a des soucis chroniques, avec un tableau clinique comme le mien et comme le tien, qui sont ultra chargés, non, clairement, ce n'était pas suffisant. Moi, je trouve qu'on n'allait pas à la racine des problèmes et que ce n'était pas très individualisé, finalement. Parce que dans ce milieu-là, on trouve énormément de grandes généralités. qui sont faites. Alors tout le monde va un petit peu piocher des choses en se disant si on dit que c'est bon c'est forcément bon pour moi et alors que c'est pas forcément le cas. Donc oui, comme tu dis, j'ai été assez critique sur cette formation. Elle m'a appris quand même les grandes bases de la physiologie et je suis contente de les avoir apprises. C'est quand même super important. Mais c'est plus par la suite que je me suis formée en lisant beaucoup. J'ai écouté beaucoup de formateurs, etc. J'ai suivi d'autres formations par la suite. Et je pense que ma plus belle formation, finalement, c'est d'avoir été moi-même malade. Ça, c'est clair que j'ai une approche que je n'aurais pas si je ne l'avais pas vécue dans ma chair. Et j'en parlais avec une de mes collègues récemment. qui justement je lui expliquais certaines choses sur mes symptômes, comment je les ai gérés, etc. et ce que ça m'avait appris sur la prise en charge des personnes que j'accompagne. Et elle m'a dit tu vois, je n'aurais jamais pensé à ça parce que moi je ne l'ai pas vécu dans ma chair Elle trouvait ça très intéressant ce que je lui disais, mais comme elle ne l'a pas vécu, ce n'est pas une voie qu'elle aurait forcément explorée parce qu'on ne trouve pas ça forcément dans les livres écrits tels quels. Donc voilà.
- Speaker #0
Bravo d'avoir justement été autodidacte au final et d'avoir remis en question les apprentissages. Parce que c'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on ne remet pas forcément en question ce qu'on apprend. Et la naturopathie, c'est quelque chose qui se développe énormément. Et j'ai envie de dire d'une part, tant mieux. Mais de l'autre part, il y a beaucoup, beaucoup d'idées reçues qui vont avec. Et tout un chacun peut imaginer qu'on peut soigner un cancer avec du jus de céleri ou soigner une maladie neurologique en faisant du jeûne intermittent.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est un peu dangereux.
- Speaker #0
J'avais envie de te questionner un peu sur ces dogmes-là, parce que tu parlais aussi un peu de ces idées reçues, justement. Quels sont un peu ces dogmes qu'on peut entendre facilement aujourd'hui quand on ne va pas bien et qu'on nous dit mais tu devrais tenter ça ou si ou ça Désolée, je ne trouve pas mes mots forcément. Il y a beaucoup d'idées reçues et j'aimerais bien que tu puisses un peu en nommer certaines.
- Speaker #1
Oui. Alors pour les nommer, si tu veux, on peut développer après. Mais pour les nommer, déjà, la première chose, ça va être le jeûne. Ça, c'est vraiment, dès que tu vas mal, on va se dire, tu as déjà essayé de jeûner ? Ça, c'est vraiment typique. Après, il y a aussi tous les régimes d'exclusion. Ça va être, ah, mais c'est le gluten. Ah, c'est le lait de vache. Ah, c'est parce que tu dois manger crudivore, par exemple. Ah, mais en fait, tu ne dois pas manger de... Il y a aussi ce qui est les glucides. le régime low carb, ça j'en parle énormément sur mon Instagram et en consultation justement, donc le régime low carb c'est le régime faible en glucides donc c'est quelque chose alors oui, en fait low carb on va dire c'est un régime faible en glucides mais il y en a quand même une certaine proportion, alors que cétogène là tu as vraiment 10% de tes apports énergétiques consacrés aux glucides ce qui n'est vraiment rien du tout donc moi si je mange 2000 calories par jour j'aurai seulement 200 calories... qui lui vient des glucides, c'est très très peu. Donc oui, comme tu dis, l'eau carbe, cétogène, c'est un peu la mode. Tout ce qui est aussi l'exposition au froid, pourquoi pas pour certaines personnes, mais pas pour tout le monde. Les purges à l'huile de ricin, enfin des trucs comme ça. Non,
- Speaker #0
ça me fait rire parce que l'huile de ricin, moi, c'est ce que j'ai utilisé comme déclencheur de mon accouchement.
- Speaker #1
Ah oui ?
- Speaker #0
Ça a été incroyable. Alors je donne la petite astuce pour faire cette interview. Moi, ma fille, elle ne bougeait pas d'un iota. J'étais à 42 semaines, elle ne bougeait pas d'un iota. Et puis, au bout de 24 heures, enfin, 24 heures après, on m'aurait déclenché à l'hôpital.
- Speaker #1
Tu l'as prise en interne ? Oui, je l'ai prise. En interne, alors ? Ah, oui. Oui, oui, je l'ai vue. Eh bien, je ne savais pas qu'on pouvait faire ça pour déclencher un accouchement.
- Speaker #0
Eh oui, en fait, ma sage-femme m'a donné le cocktail, justement. C'est du nectar, enfin, le nectar, on met ce qu'on veut, évidemment. Jus de ricin, parce que ça ne se boit pas pur comme ça. C'est un peu... tellement c'est épais. Et puis, elle m'a dit, au bout de six heures, à peu près, en fait, ça va commencer à déclencher les contractions. Et en effet, au bout de trois heures, j'ai été... En fait, je n'ai pas eu du tout de procession d'accouchement. C'est-à-dire que trois heures plus tard, j'étais déjà à 9 sur 10 de contraction. Et juste après, à 10 sur 10, c'est arrivé d'un coup. Et ma fille est arrivée en six heures comme une lettre à la poste. C'était mon premier accouchement.
- Speaker #1
Ah, ben, c'est quand même...
- Speaker #0
C'est fou. Donc, en tout cas, ça fait bien travailler. Oui,
- Speaker #1
Ça, si tu veux, on peut reparler de pourquoi je dis que ce n'est pas forcément top. Après, c'est évidemment quand on le fait tout le temps, de façon répétée. Si c'est une fois comme ça, je pense que ce n'est pas très grave. Mais il y a un peu tout ça. Il y a aussi tous les régimes, par exemple, vegan, pas de produits animaux du tout. Après, en général, il y a des gens qui sont vegan plus crudivores aussi, des choses comme ça. Il y a des régimes paléo très stricts aussi où ils ne mangent pas du tout de glucides, donc pas du tout de féculents, pas du tout de sources de glucose. Et puis il y a aussi des idées reçues dans le sens, ça c'est beaucoup dans les milieux justement vegan-credivore, l'idée que si une femme n'a pas ses règles, c'est qu'elle s'est purgée de toutes les toxines de son corps et que donc elle a atteint un stade ultime. Ça, c'est une idée qu'il y a dans ces milieux qui est extrêmement, extrêmement dangereuse. Donc, comme quoi, c'est bien de vouloir avoir une autre vision de la santé, mais on peut rapidement tomber dans des bêtises, en fait. Est-ce que quand même,
- Speaker #0
toutes ces propositions qu'on peut avoir entre le jeûne, le crédivordisme... Crédivordisme ?
- Speaker #1
Crédivordisme.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a quand même quelque chose d'intéressant à en retirer ?
- Speaker #1
Alors, moi, je n'ai pas tout testé. je suis quand même pas allée dans tous les extrêmes j'ai quand même fait quelques extrêmes dans le sens où j'ai été végane pendant très longtemps ça c'était bien avant de m'intéresser à la santé c'était vraiment, voilà j'étais ado pour des questions d'éthique pour avoir un peu une personnalité on fait des choses et ça en faisait partie on va dire c'est vrai que j'ai fait aussi low carb, les jeûnes etc c'était pas trop mon truc mais là où je suis allée dans les extrêmes en tout cas j'ai appris une chose c'est que rester au milieu c'est bien c'est On va dire que c'est ça. Et je pense que la plupart des personnes qui ont été dans ces extrêmes, peut-être pas tous à la fois, parce que tout faire, je pense qu'on est complètement lessivés si on fait tout, mais les gens qui reviennent de tout ça et qui se posent les questions et qui remettent justement en question tout ça, en général, ils sont beaucoup plus mesurés dans ce qu'ils vont faire. Si c'est des praticiens, ils vont être beaucoup plus mesurés dans ce qu'ils vont recommander aussi. Je pense qu'on apprend beaucoup sur le système nerveux quand on s'expose à tout ça. parce qu'en fait ce sont toutes des contraintes finalement et donc quand tu t'infliges énormément de contraintes à la fois ton corps il a du mal à résister et donc forcément à un moment donné t'es épuisé et puis si tu te poses un peu des questions tu vas comprendre que c'est parce que tu t'es mis trop de contraintes et généralement après ça t'apprend à t'écouter et à adapter ce que tu fais les contraintes auxquelles tu vas t'exposer en fonction de ton état du moment hum
- Speaker #0
Moi, ça fait vraiment, vraiment sens ce que tu dis par rapport à mon expérience, parce que je dirais qu'assez rapidement, quand je suis tombée malade, je me suis vraiment jetée de manière assez intense dans différentes choses. Typiquement, le jeûne, le fait de baisser drastiquement mon apport de viande, ce genre de choses. J'ai essayé évidemment le régime cétogène, le chaud-froid sous la douche.
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
l'hiver. Tout ça m'a extrêmement affaiblie, comme tu le disais. Je pense que déjà, on tombe vite dans quelque chose qui ressemble à de l'orthorexie, donc vraiment un contrôle énorme de la nourriture, des troubles du comportement alimentaire. Et puis en fait, on se perd complètement. Et je pense que des fois, le stress que ça génère de tout d'un coup faire un écart, c'est encore pire que de faire de l'écart. Il y a vraiment quelque chose de cet ordre-là, en tout cas, que j'ai pu observer. Et puis avec le temps, j'ai dû vraiment apprendre à vraiment... connecté avec ce qui me convient et ça a demandé une énorme déconstruction de ce que j'imaginais et ce que je projetais. Par exemple la question de la viande, moi j'étais végétarienne pendant quatre ans et pour vraiment simplement une question d'éthique, parce que la souffrance animale est quelque chose qui m'atteint en fait, et je me suis rendu compte malheureusement que je suis quelqu'un qui a besoin de manger de la viande trois à quatre fois par jour pour tenir le coup, mais j'ai besoin d'un apport de protéines. énorme tellement mon cerveau il pompe quoi et typiquement les jeûnes intermittents je me suis rendu compte très vite que ça avait un effet positif sur le moment pendant la période de jeûne donc peut-être de 16h comme ça parce que du coup le corps il est en stasie, c'est pas du tout quoi il est à fond mais en fait après dès que je reconsommais à manger, j'avais de nouveau une phase de très down mais ça a demandé beaucoup de déconstruction je trouve... parce qu'on fait tellement l'apanage de ces choses-là aujourd'hui. C'est un peu des solutions faciles que tout le monde nous donne au bout de la rue. Ah, t'as une maladie chronique ! Et c'est le jeune, justement. Je trouve que ce n'est pas évident de trouver cet équilibre-là, de savoir vers qui se tourner pour justement avoir les bonnes infos et qui sont singulières et individuelles à soi.
- Speaker #1
Oui, c'est très difficile. Et moi, par exemple, cette personne, je ne l'avais jamais trouvée. C'est parce que je me suis formée, que je me suis beaucoup écoutée, que je me suis comprise, etc. mais clairement c'est très difficile parce qu'on trouve comme tu dis je pense que c'est des solutions entre guillemets faciles même si le fait de jeûner etc c'est pas forcément facile pour certaines personnes moi par exemple le jeûne enfin je sais pas faire un jeûne c'est vraiment pas possible pour moi mais toujours est-il que c'est des solutions un peu pansements que comme tu dis on va proposer à tout le monde dès que t'es malade bah Moi, pareil que toi, on m'a dit t'as déjà essayé ça, et ça, et ça, et les lavements, et l'irrigation du côlon, et tchic et tchac des choses qui ne soignent pas du tout le problème de fond. Mais quand on est malade, aller chercher vraiment au fond de soi quelles sont les vraies causes, parce qu'évidemment il y a des causes physiologiques, mais il y a aussi des causes de trauma, etc. C'est très difficile, il faut vraiment aller regarder à l'intérieur de soi, il ne faut pas avoir peur d'aller regarder à l'intérieur de soi. et c'est très difficile à faire je trouve. Moi j'ai eu des périodes on va dire de rémission de mes problèmes où je me disais ça y est c'est bon c'est derrière moi et en fait c'est juste que j'avais mis des pansements qui ont duré plus ou moins longtemps et puis ça revenait de plus belle alors j'étais encore plus mal parce que je me disais ah mince mais je pensais que c'était fini et ça revient et j'avais toujours quelque chose qui se rajoutait jusqu'à il n'y a pas longtemps et c'était vraiment terrible. Et moi l'erreur par exemple que j'avais faite et que beaucoup de gens font, c'est que je n'avais pas régulé mon système nerveux. Et ça, c'est un truc que je vois tout le temps. La plupart des problématiques de maladies chroniques, je ne dis pas toutes, mais beaucoup en tout cas, proviennent d'un déséquilibre du système nerveux. Et le système nerveux, ça demande des choses à mettre en place bien plus compliquées que prendre des pilules, que de faire un jeûne, que de faire une purge ou des choses comme ça. C'est vraiment adapter toute sa vie, tout son quotidien, sa façon de faire pour balancer les moments où on est... dans la contrainte et les moments où on est dans le repos, le ressourcement. Et ça, ça demande vraiment une implication quotidienne. Il faut que l'entourage suive aussi pour ne pas vous surcharger. Et donc, forcément, c'est beaucoup plus compliqué que de faire ce genre de trucs de façon isolée, en fait.
- Speaker #0
Alors, qu'est-ce qu'on pourrait dire aujourd'hui à des personnes qui vivent avec des maladies chroniques ? On ne va évidemment pas cibler lesquelles. Mais par exemple, qui disent, nous, on ne trouve pas de solution à ce qu'on vit. Pourtant... on a tout essayé, ces régimes-là, les jeûnes, les détox, les purs, manger cru, manger moins,
- Speaker #1
arrêter les glucides.
- Speaker #0
Voilà, on arrive avec ça en disant, ok, ça fait deux ans que je teste tout, il n'y a absolument rien qui m'aide, en tout cas sur du long terme. Je ressens une fatigue qui est toujours présente, des moments où l'humeur, elle peut être vacillante, et des symptômes, par exemple, des migraines ou autres, des douleurs. Qu'est-ce qu'on peut... pourrait dire là maintenant de manière je dirais assez vaste et générale à ces personnes-là ?
- Speaker #1
Alors moi j'aurais deux conseils. Le premier ce serait forcément ce dont je viens de parler, donc rassurer le système nerveux. Donc en fait le système nerveux c'est vraiment ce qui va percevoir votre environnement externe et la physiologie interne. Donc si le système nerveux perçoit une menace dans l'environnement externe par exemple vous êtes dans une famille où ça se passe très mal des choses comme ça un travail stressant ça va vous créer une réponse adaptative, au niveau des glandes surrénales notamment, qui vont fabriquer des hormones qu'on appelle hormones de stress, donc cortisol, adrénaline. Moi, je les appelle plutôt hormones de l'adaptation parce qu'elles vont être sécrétées dès lors qu'il faut s'adapter à une situation. Et il y a aussi la physiologie interne. Le système nerveux peut percevoir des dangers par rapport à la physiologie interne. Par exemple, si on se met en régime low carb, donc faible en glucides ou kéto, on manque du carburant principal des cellules, le glucose, forcément, la réponse adaptative, ça va être de fabriquer du cortisol. Et donc, ça, en fait, on parle souvent du cortisol parce que, comme je le disais, on l'appelle hormone de stress. Moi, je le dis plutôt hormone de l'adaptation, c'est-à-dire qu'il n'en faut ni trop, ni trop peu. Mais dans le cas où il y en a trop, parce qu'il y a une suradaptation qui est demandée, vous allez en faire plein. Et ce cortisol, en excès, il est mauvais parce qu'il va inhiber la digestion dans un premier temps. Donc, c'est comme ça que... Par exemple, les personnes qui ont des problèmes digestifs, il ne faut pas que se focaliser sur l'assiette. Il faut se focaliser évidemment sur le système nerveux aussi. Puisque quand le corps perçoit une menace, sa priorité, ce n'est pas de digérer justement, c'est de courir très loin. Donc forcément. Et puis tout ce qui est aussi, si on a beaucoup de cortisol, toutes les fonctions qui ne sont pas vitales, elles vont être mises sur le côté. Donc tout ce qui est détoxication hépatique. Donc c'est bien de vouloir prendre des petites plantes pour... pour ce détox, mais si on est plein de cortisol parce qu'on est en suradaptation, ça sert à rien. Tout ce qui est aussi la sécrétion d'hormones sexuelles. Il y a des femmes, par exemple, qui sont en excès de stress, en suradaptation. Par exemple, elles n'ont plus de libido, elles n'ont plus de règles, elles n'arrivent pas à tomber enceintes. Et le manque d'hormones sexuelles, autant chez les hommes que chez les femmes, ça crée plein, plein, plein de déséquilibre dans le corps. Donc, de la fatigue... des problèmes digestifs, des problèmes de dépression, d'anxiété, de constipation, vraiment, il y a énormément de symptômes liés au manque d'hormones sexuelles. Et donc, en fait, aussi tout ce qui est, si on a beaucoup de cortisol, tout ce qui est fonctionnement du métabolisme, de la thyroïde, si votre corps... perçoit qu'il y a une menace, vous avez plein de cortisol, la priorité, ce n'est pas d'avoir un métabolisme qui fonctionne normalement, ça va être de ralentir le métabolisme pour garder des réserves au cas où la menace perdure pour utiliser ses réserves moins vite.
- Speaker #0
Donc vraiment mon conseil ce serait de réguler le système nerveux. Et comment on fait ça ? Il faut vraiment déjà respecter ses besoins physiologiques. C'est-à-dire qu'il faut manger suffisamment en fonction de vos besoins. Parce qu'on n'a pas tous les mêmes besoins. Forcément si on est grand sportif on aura plus de besoins qu'une personne qui est super sédentaire. Mais je remarque que même les personnes sédentaires ne mangent pas assez dans tous les cas. Bien dormir aussi. Ne pas négliger le fait de se sentir en sécurité chez soi. Ça doit être le cocon. on se sent en sécurité. Donc vraiment, un système nerveux, là j'ai cité quelque chose, on pourra développer un peu après, mais réguler le système nerveux, ce serait vraiment mon conseil numéro un, c'est ramener de la sécurité. C'est-à-dire qu'il ne va pas percevoir que vous êtes en danger permanent, que ce soit extérieurement ou intérieurement.
- Speaker #1
Et donc en fait, c'est fou, parce que j'ai l'impression que ça va vraiment complètement à l'encontre de ces dogmes. C'est-à-dire que ces dogmes dont on parlait tout à l'heure, C'est des choses qui vont vraiment paniquer ce système nerveux.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Moi, quand je me retrouve à faire une douche à zéro degré en plein hiver, je suis en panique.
- Speaker #0
Je suis pas tout détendu. Oui, oui, exactement.
- Speaker #1
Tout ce que tu dis là, par exemple, le jeûne intermittent, pareil, le corps, vu qu'il s'adapte, il va augmenter son taux de cortisol.
- Speaker #0
Tout à fait.
- Speaker #1
Et ça va pas être bon par la suite.
- Speaker #0
Voilà, c'est ça. Donc, en fait, ça, ça... Qu'est-ce qui explique...
- Speaker #1
Enfin, je te coupe, désolée, mais qu'est-ce qui explique que les premiers conseils qu'on donne... sont au final ce qu'on devrait faire quand on est en excellente santé.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. En fait, je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas te dire pourquoi, parce qu'en fait, ce que je viens de dire là, c'est juste une question de bon sens. Je n'ai pas étudié ça, c'est juste une question de bon sens. Je l'ai senti dans mon corps personnellement, et je pense que la plupart des personnes qui en viennent à ces conclusions-là sont des personnes justement qui l'ont vécu dans leur corps, ou alors des personnes avec des très bonnes capacités d'écoute et d'analyse des autres. Mais toujours est-il que ces dogmes-là, je ne comprends pas vraiment parce que la plupart des gens que je récupère en consultation qui sont passés par tout ça sont épuisés, épuisés, épuisés. Mais le souci, peut-être que c'est ça la réponse. Je ne sais pas si c'est vraiment ça, mais en fait, le souci, c'est que quand tu commences à faire des activités où tu vas être en suradaptation, donc par exemple, tu vas faire du jeûne, tu vas passer cétogène, par exemple, tu vas passer crudivore, etc., tu vas faire un régime. au début, tu vas te sentir en super forme. Tu vas te sentir en super forme parce que, justement, tu t'adaptes. Donc, tu vas fabriquer du cortisol. Et le cortisol, c'est l'hormone de l'éveil, c'est l'hormone de l'action. C'est une hormone qui mobilise les ressources pour faire face à une menace. Donc, forcément,
- Speaker #1
on a plus de clarté mentale. Oui,
- Speaker #0
c'est ça.
- Speaker #1
On recherche souvent la clarté mentale. Oui, c'est ça. Si on doit lutter contre un faux, on a bien intérêt à avoir une vision panoramique de ce qu'il y a devant nous.
- Speaker #0
Tout à fait. Tu vois, ça, c'est juste du bon sens. Et donc... Les gens, au début, ils commencent ça, ils sentent cette clarté mentale et ils se disent Waouh, mais j'ai trouvé un truc là, j'ai une clarté mentale de fou, mes performances physiques sont meilleures, je réfléchis à du 2000 à l'heure, etc. Et donc, ils vont continuer à faire ça sur du long terme. Mais le problème, justement, c'est le long terme. C'est qu'au bout d'un moment, les surrénales, OK, elles fabriquent du cortisol, mais elles ne sont pas inépuisables non plus. Si on te demande d'aller courir 10 km en sprint, tu ne tiens pas le coup. Mais les surrénales, c'est pareil. Donc au bout d'un moment, on entre dans une phase de résistance, et puis petit à petit, en fait, il n'y a plus de cortisol, il n'y a plus de jus. Et donc ça, c'est des gens qui sont en épuisement chronique, parce qu'en fait, ils sont en burn-out. C'est pour ça que les gens en burn-out, ce n'est pas qu'un burn-out d'origine psychologique professionnelle. On peut tomber en burn-out parce que physiologiquement, on a fait des choses comme ça, où on était en suradaptation tout le temps. Pour te donner un exemple, moi, j'ai presque perdu mes règles. J'avais des troubles digestifs, j'ai eu un SIBO assez carabiné. Aujourd'hui je comprends que ce SIBO était dû au fait que j'étais hyper stressée, système nerveux suractivé à fond. Et donc petit à petit, j'ai réduit mes apports en féculents, glucides, etc. Tout ce qui pouvait fermenter et je trouvais mon équilibre avec des protéines et des gras. Donc je n'étais pas vraiment en Keto, j'étais plus en régime low-carb. pendant longtemps, et surtout en hypocalorie aussi, parce que quand on a des troubles digestifs, on ne digère pas bien du tout, et donc on a tendance à manger moins. Et en fait, après un certain temps, j'ai commencé à avoir des règles qui duraient une journée, plus de libido du tout, des problèmes de sécheresse vaginale, vraiment la fonction reproductive complètement mise au repos, et je pense que si j'avais continué encore quelques mois, j'aurais perdu mes règles. Donc les cycles aussi qui commencent à s'allonger, parce que l'ovulation se fait de plus en plus tard. Et donc, ça, c'est quelque chose que je vois énormément aussi chez les femmes qui sont en suradaptation tout le temps. Sauf que si tu vas dans le milieu crudivore, moi, on m'aurait dit Ah, c'est bon signe ! C'est que t'as plus de toxines à sortir. Donc, c'est hyper dangereux. Oui, c'est super violent.
- Speaker #1
Tu parlais avant de sécuriser le système nerveux.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Comment on peut le faire ? Alors oui, tu parlais du cocon, ce genre de choses. Est-ce que tu as d'autres petits tips à donner qui sont des choses qui justement ne demandent pas non plus une énorme charge mentale pour des personnes qui sont déjà fatiguées ?
- Speaker #0
Qui sont déjà fatiguées. Alors moi, les conseils que je donnerais, ce serait déjà en premier lieu, justement faire attention à vos besoins énergétiques. Ça, c'est vraiment le premier truc parce que je le vois chez quasiment tout le monde. Ça, c'est un peu une catastrophe. On s'imagine qu'on mange assez par rapport à ses besoins et en fait, pas du tout. Donc ça, ça prend… Je pense que déjà, c'est énorme parce que le corps, s'il perçoit qu'il n'a pas de carburant pour fonctionner, forcément, ça le stresse. Donc si on n'apporte pas assez de nourriture à son corps, qu'est-ce qu'il va faire ? Hop, cortisol. adrénaline pour aller puiser dans les réserves de glycogène, dans les protéines, etc., pour refabriquer un substrat énergétique. Donc, au lieu de se fatiguer, de fatiguer ses surrénales pour cette adaptation, déjà se nourrir suffisamment, c'est déjà quelque chose qui rassure beaucoup. Chez les personnes en sous-poids, je sais que ça ne va pas plaire à tout le monde, mais chez les personnes avec un IMC qui est très faible, reprendre du poids, donc justement en remangeant un peu plus, etc., c'est aussi assez salvateur pour certaines personnes. personnellement je crois que moi ça m'a enlevé 90% de mes problèmes donc ça c'est assez important. Là on est dans une énorme idée reçue que la minceur c'est la santé mais oui mais pas du tout en fait il faut un juste milieu forcément être obèse c'est pas non plus la santé mais être trop mince c'est pas la santé parce que justement comme je te dis quand t'es trop mince ton corps il perçoit qu'il a pas de ressources imagine tu pèses moi je pesais 50 kilos toute mouillée pour 1m70 donc imagine je fais une gastro je sais pas manger pendant plusieurs jours comment il fait mon corps pour aller puiser dans ses réserves chez moi je sais que c'était une énorme source de stress dès que j'étais malade parce que j'avais pas de réserve et donc même pour la fertilité ton corps il est pas fertile s'il est trop mince et qu'il a pas de réserve pour venir puiser si à un moment donné il y a besoin donc non, comme tu dis c'est une énorme idée reçue et c'est une idée que je vois vraiment encore assez partout, moi par exemple en deux ans j'ai pris 15 kilos... et il y a des personnes qui me disent que j'ai l'air beaucoup plus en forme et d'autres personnes qui me disent ah ouais mais quand même quoi Et même moi, même si je sais que je suis plus en santé, même moi des fois ça me fait bizarre parce que j'ai toujours pesé 50 kilos et maintenant j'en pèse 65. Donc même moi si je sais que physiologiquement c'est beaucoup mieux, des fois j'ai encore du mal parce que la société nous matrixe un petit peu à ce sujet-là. Donc oui, c'est important si on a un IMC faible, d'essayer en tout cas de chercher à prendre du poids. Je sais que ce n'est pas évident du tout, moi ça m'a pris beaucoup de temps, mais ça rassure beaucoup le système nerveux. Et donc rassurer le système nerveux, en fait, moi je dis toujours aux gens, il faut vous traiter comme un petit enfant. Un petit enfant, normalement, quand on est un parent attentionné, on essaye de le mettre en sécurité. Donc on va essayer d'éviter les adaptations. qui ne sont pas nécessaires. Donc, on est obligé de s'adapter dans la vie. Il y a des choses, quand tu sors de chez toi, que tu traverses la route, tu dois regarder, c'est une adaptation. Quand tu dois prendre ta bagnole et que tu as quelqu'un qui te grille une priorité de droite, c'est aussi une adaptation. Quand tu disputes avec quelqu'un, pareil, tout ça, c'est des adaptations qui ne sont pas vraiment évitables. Le fait que certaines personnes sont obligées de continuer à aller travailler malgré leur maladie, etc. Par contre, il y a des adaptations qui sont évitables. Par exemple, aller dormir trop tard, pas manger assez, boire plein de café à jeun, des choses comme ça. Par exemple, déjà, les gens qui boivent du café, qui ont une maladie chronique, déjà, c'est un truc, ça ne vous demandera pas de charge mentale de l'arrêter. Ça, c'est vraiment ça. Tous les excitants, forcément, l'alcool, etc. Souvent, on ne le boit pas quand on a une maladie chronique, mais je le dis quand même. Et donc, comme je disais, les apports alimentaires, éviter les excitants, etc. Bien dormir. S'il y a des problèmes de sommeil, moi, je vous invite vraiment à consulter quelqu'un pour essayer de trouver les causes profondes de ce mauvais sommeil parce que c'est comme ça qu'on se répare. Donc, c'est vraiment hyper important. Et alors, évidemment, essayer dans le foyer de mettre en place une communication avec son partenaire si on en a un. Je pense que ça, c'est vraiment décisif aussi.
- Speaker #1
C'est marrant parce que tu parlais du fait de prendre soin de soi au final comme un enfant. comme un parent attentif. Et moi qui suis entrée dans la maternité maintenant, c'est en fait, j'observe à quel point on ne s'occupe plus forcément comme ça des enfants, qu'on leur demande aussi à eux de se suradapter.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et j'ai des exemples très concrets où tout d'un coup, j'étais un peu perdue parce que je ne comprenais pas. Tout d'un coup, ma fille, elle têtait six à huit fois par nuit sans avoir faim. Je veux dire, elle ne pouvait pas avoir autant faim que ça. Et puis, j'étais complètement perdue et hyper stressée, hyper fatiguée. Et puis, quand j'ai appelé, par exemple, l'association La Leche League qui s'occupe de ces questions-là autour de l'allaitement. On m'a dit mais est-ce que vous avez dernièrement bougé avec votre fille ? Est-ce que vous êtes dans votre lieu de vie habituel ou chez d'autres personnes ? Est-ce que vous avez fait plusieurs trajets en voiture avec elle ? Ce genre de choses. Où tout d'un coup, moi j'étais là, bah oui, là en effet on est chez ses grands-parents, c'est Noël, il y a des déplacements, il y a du monde, des choses comme ça. Et en fait, la personne de permanence m'a répondu, mais en fait, l'enfant s'adapte tellement à son environnement en ce moment qu'elle a simplement besoin de revenir au sein.
- Speaker #0
Oui, c'est ça.
- Speaker #1
Et de se sécuriser et de se rassurer. Et en fait, tout d'un coup, je me suis dit, mais waouh ! La personne me disait aussi, le bébé n'a pas beaucoup évolué depuis ces phases où il avait besoin de vivre dans une grotte, quelque part. Et ça m'a beaucoup questionnée parce que je vois que le monde dans lequel on vit, il n'est pas du tout adapté à ça.
- Speaker #0
Ah bah non, pas du tout !
- Speaker #1
On survalorise des enfants qui font mille choses, on les active énormément. Et je trouve intéressant parce qu'au final, on a besoin de prendre soin des enfants, les amener dans cette sécurité, dans le fait de ne pas forcément toujours trop en faire, de se poser et d'avoir des temps calmes pour soi et pour nous-mêmes au final.
- Speaker #0
Oui, mais c'est ça. Alors comme je le disais, alors là, je disais ramener le sentiment de sécurité, donc j'expliquais un petit peu éviter les suradaptations inutiles. Je ne suis pas en train de dire qu'il faut rester chez soi dans son plaid à rien faire pour ne pas stresser. Je suis juste en train de dire que effectivement, si là, le système nerveux, il n'est pas en sécurité, oui, il faut un moment où on va peut-être rester un peu plus dans son cocon, s'occuper de soi, bien manger, bien dormir, aller faire des balades en forêt, faire des choses avec son compagnon, sa compagne, parce que le besoin aussi d'amour est important pour la sécurité, les liens d'affection, etc. sont importants aussi. Mais ça veut dire que en resécurisant, donc en essayant de faire passer ça en premier, on va le faire pendant un certain temps, et puis après, petit à petit, on pourra mettre un pas dehors, et puis un deuxième, et puis un troisième, mais en se ménageant. Donc là, j'en viens en fait finalement à mon deuxième conseil, qui serait d'écouter ses propres limites, qui ne sont pas les mêmes chez tout le monde, et qui ne sont même pas les mêmes chez vous à différents moments de la vie. Chaque jour, d'écouter vos limites du jour, et d'adapter en fonction. Parce que effectivement la première chose ce serait de sécuriser le système nerveux je vais donner mon exemple moi pour sécuriser mon système nerveux j'ai compris que ce qui me stressait c'était que j'avais pas assez d'apport calorique j'avais pas de glucides, j'étais hyper maigre la première chose que j'ai fait j'ai remonté mes apports caloriques, j'ai remonté mes glucides et j'ai pris du poids dit comme ça ça a l'air facile mais ça l'était pas donc faut pas vouloir aller trop vite non plus mais par contre là je me suis vraiment sécurisée pendant cette période là socialement j'ai essayé de pas trop en faire parce que moi c'était une adaptation qui m'allait un petit peu loin donc c'est vrai que je suis pas trop sortie pendant un certain temps et puis quand je sortais j'adaptais, j'essayais de pas faire des grosses soirées où je rentrais super tard etc et puis là petit à petit je commence à sortir un peu plus et puis je commence à refaire du sport j'ai recommencé d'abord par de la marche puis de la randonnée, puis maintenant je vais courir je vais à la salle etc mais c'est graduellement, c'est toujours graduellement... Parce que le but, c'est finalement de se sécuriser. Et après, si on veut, on peut retravailler sa capacité adaptative, mais il faut vraiment y aller progressivement. Donc, par exemple, moi, je sais que mon corps, il a intériorisé que le manque de nourriture, c'était dangereux parce que je suis été en manque de nourriture pendant longtemps. Donc, jeûne intermittent, ce n'est pas une adaptation que je vais tenter sur moi, par exemple. C'est parce que mon corps, je sens qu'il s'en rappelle dès que je mange un petit peu moins que d'habitude. Je dors super mal, j'ai des problèmes de cycle et des choses comme ça. Donc ça c'est à vous aussi de vous écouter, de savoir ce que vous tolérez en fonction des adaptations. Moi je sais que je tolère très bien les randonnées avec des déniveles, il n'y a pas de souci, mais par contre manger un peu moins c'est la mort. Donc ça il faut vraiment, deuxième conseil c'est vraiment d'écouter ses propres limites en fonction des moments de la vie aussi.
- Speaker #1
C'est vrai que je trouve ce conseil vraiment vraiment important. J'ai aussi pu le tester dernièrement, je suis partie trois semaines au Portugal. Et en fait, j'ai pu chaque jour me réveiller en me demandant comment je vais aujourd'hui, de quoi j'ai besoin, en fonction de mon état physique, mental, de la météo et de toutes ces choses-là réunies. Et c'est ce que j'ai réalisé, mais dans mon quotidien, je ne fais jamais ça. En fait,
- Speaker #0
je n'ai pas le choix.
- Speaker #1
Je me lève, je me dis Ok, il faut préparer le repas de la petite, ensuite il faut aller à ce rendez-vous médical, ensuite faux, faux, faux, faux, faux. Juste enchaîner une liste de to do list comme deux choses à faire. Et avec la maladie chronique, je trouve ça terriblement peu évident, en fait, d'être dans cet enchaînement de choses. Et en fait, à chaque fois, c'est le crash parce que ce n'est pas possible de tenir. Et je trouve que c'est beau, cette question de se questionner sur ses besoins. Mais c'est vrai que ce n'est pas toujours évident selon l'environnement dans lequel on est. Comme tu disais, le travail, ce qui se passe à la maison. Enfin, il peut y avoir tellement de domaines où au final, on ne se sent pas en sécurité de se poser la question. où on en est à ce moment-là.
- Speaker #0
C'est ça. Moi, je dis toujours aux personnes que j'accompagne de faire une liste de toutes les contraintes qu'elles ont, que ce soit les contraintes environnementales, donc le fait d'aller au travail, il y a les enfants, etc., tout ça. Peut-être des relations aussi un peu toxiques, des choses comme ça. Et puis, toutes les contraintes physiologiques. Et moi, mon premier conseil, c'est d'essayer déjà de moduler les contraintes physiologiques. Parce qu'on va dire que là-dessus, on a une prise, que sur les contraintes travail, etc., tout le monde ne peut pas se permettre de quitter son travail pour s'occuper de soi. Donc ça, il faut être un petit peu réaliste. Moi, je ne l'ai pas fait, même si j'ai adapté quand même ma façon de travailler. Ça, j'ai eu la chance de pouvoir le faire. Mais d'abord, s'occuper de ce qui est modulable ou évitable complètement. C'est vraiment essayer de faire comme ça. Et en fait, quand on récupère de l'énergie en enlevant certaines contraintes qui sont facilement évitables, genre se lever, pas manger, puis boire de café à jeun, moi j'en connais beaucoup qui font ça, plein de gens font ça, en fait on économise sa capacité adaptative pour des choses pour lesquelles on n'a pas le choix en fait. Donc ça permet de, on va dire, transférer l'énergie dépensée dans des choses inutiles, enfin pas inutiles, mais des choses qu'on peut éviter, à des choses qu'on est obligé de faire parce que notre vie fait qu'on est obligé de les faire. En termes d'environnement, par exemple, si on a des relations... des relations amicales qui sont toxiques, qui drainent de l'énergie, qui font qu'on s'énerve, etc. Moi, c'est un truc aussi, j'ai fait le tri dans mes amis. Ça, c'est clair. J'ai perdu des amis de longue date qui n'ont complètement pas respecté mes limites dans certaines choses. Ça m'a rendu un peu triste, mais finalement, à la fin de la journée, j'étais contente de l'avoir fait pour moi. Donc, je ne dis pas que c'est évident, mais petit à petit, en fait, on apprend. Et moi, je n'ai pas du tout... Moi, en fait, là, je parle comme ça. J'ai cette expérience-là, mais en vérité, j'ai été élevée dans un environnement où il fallait tout le temps être en mouvement. Comme je te disais, quand j'étais petite, j'étais beaucoup fatiguée, etc. Moi, j'étais un peu vue comme la paresseuse de service, on va dire. Ça m'a beaucoup affectée. À l'âge adulte, quand j'ai dû faire des études, j'en faisais toujours plus, toujours plus, toujours plus, parce que c'est le moment où on m'a dit Waouh, t'es courageuse, on est fière de toi etc. Parce que je... Je faisais mes études, je travaillais, je me payais tout toute seule, etc. J'étudiais, je réussissais super bien mes études et tout ça. Et en fait, mon corps a intégré que ne rien faire et se reposer, c'était dangereux. On n'allait plus m'aimer. Et donc, quand j'ai arrêté mes études et que je me suis retrouvée avec mon chéri dans son appartement, je m'asseyais dans le fauteuil, j'angoissais parce que je ne faisais rien. Et ça a été tout un travail de déconstruction. Tout ça pour dire que... en fait, là je parle comme ça, mais en vérité, soyez pas trop difficiles avec vous-même, parce que ça prend des années pour déconstruire ce genre de schéma.
- Speaker #1
Ça résonne ce que tu dis aussi par rapport au mouvement. Moi, j'étais pas forcément dans une famille où on devait être en mouvement, mais les traumas vécus dans l'enfance m'ont mise sans cesse en mouvement et sans cesse dans une adaptation et il fallait faire quelque chose parce que justement, ne rien faire était beaucoup trop anxiogène et... Et en fait, c'est quelque chose qui reste souvent justement à l'âge adulte et qui colle parfaitement avec cette société où il faut toujours faire quelque part. Donc des personnes qui ont des traumas où on est déjà là-dedans, dans un mécanisme de défense, et bien après on ne peut que finir par être complètement englué à en faire beaucoup trop, beaucoup trop, jusqu'à finir à chaque fois en burn-out.
- Speaker #0
C'est ça, et par exemple, c'est tout à fait ça. Et par exemple, moi je sais que j'ai un système nerveux qui est très facilement apte à faire un burn-out justement. Parce que, comme beaucoup de gens, il y a eu des choses dans mon enfance et dans mon adolescence qui ont été très, très compliquées. Et comme tu le dis, j'ai été en adaptation tout le temps, donc tous les jours, tous les jours, tous les jours, au sein de ma famille, etc. Pendant très longtemps, j'ai dû être en adaptation parce qu'on ne savait pas ce qu'on pouvait dire, on ne savait pas ce qu'on pouvait faire. Et donc, il faut que le système nerveux soit au taquet pour percevoir les signaux. Et donc, forcément... Moi, la moindre contrainte physiologique pendant un certain temps, c'était très compliqué, puisque j'étais en adaptation tout le temps pour l'environnement, si on veut. Et donc, comme tu dis, il y a énormément de personnes qui gardent ce fonctionnement à l'âge adulte. Et moi, quand je suis arrivée à ce moment-là, j'avais 21 ans, et que je me rends compte que je ne savais même pas m'asseoir dans mon fauteuil sans stresser, sans taper une crise d'angoisse, je me suis dit, mais... En fait, ça me choquait parce que j'étais sortie de l'environnement stressant, mais par contre, mon corps réagissait comme si j'y étais encore. Et donc, à ce moment-là, les conseils que je disais de rassurer le système nerveux, déjà sur le plan physiologique, il faut commencer par ça. C'est vraiment ça à la base. Tout en s'occupant des traumas, évidemment, à côté. Ça, c'est important quand même.
- Speaker #1
Donc, en fait, avant de commencer par agir sur le mental, on agit sur le physique.
- Speaker #0
Oui, parce qu'en fait, le physique, il a besoin d'être rassuré aussi parce que c'est les besoins primaires. forcément si tu envoies l'info à ton physique que le matin tu manges pas donc tu jeûnes, déjà c'est une adaptation parce que pour maintenir ta glycémie il faut fabriquer du cortisol, et qu'en plus tu bois deux cafés qui viennent encore faire plus de cortisol, forcément ton système nerveux il n'en peut plus. Donc déjà ça, ces adaptations physiologiques, ça vient le rassurer du point de vue, dans ta chair ça vient te rassurer. Après tout ce qui est trauma... Moi, j'ai pas envie de dire... En fait, le trauma, pour moi, c'est toujours inscrit dans le corps, finalement. Parce qu'évidemment, t'as des schémas qui vont se répéter. Tu vas te dire Ah non, mais je fais rien, on va pas être fiers de moi etc. Tu vas toujours cultiver l'envie d'en faire plus pour qu'on soit fiers de toi. Mais d'un autre côté, ça vient d'un signal de ton corps, en fait, qui te dit que t'es en danger. Donc, pour moi, c'est important de revenir... C'est important de... Même si, évidemment, il faut aller consulter, etc. C'est très important de pouvoir parler à quelqu'un et de faire les thérapies qui sont adaptées. Il y a des thérapies très bien qui sont là pour détricoter justement les traumas comme psychologie cognitivo-thérapie cognitivo-comportementale, des choses comme ça, le MDR, l'hypnose, etc. si le praticien est bon. Mais il ne faut pas oublier que le corps, il est là aussi en fait. Et ça aussi, c'est un sujet dont je parle souvent, c'est que quand on tombe dans un peu l'alternatif, moi, c'est un peu ce qui m'est arrivé, mais c'est parce que tout le monde me disait par rapport à mon stress. Ah, ben t'as déjà essayé tel praticien en hypnose, ça ça allait encore, mais par exemple des trucs un petit peu perchés, on va dire, de l'énergie ou des choses comme ça. Et on me disait Pour ton stress, il faut vraiment que tu fasses quelque chose, va voir telle personne, etc. Moi j'ai fait énormément de choses pour mon stress sur le point de vue mental, on va dire, mais jamais personne ne m'a posé la question de ma sécurité physique finalement. alors que forcément il y a certaines thérapies qui m'ont aidée au niveau résolution de trauma au niveau psychologique mais c'est vraiment une fois que mon corps a été resécurisé que là je me suis sentie beaucoup mieux et ça il ne faut pas l'oublier c'est clair,
- Speaker #1
mais disons que les deux sont quand même importants ah oui ça c'est clair,
- Speaker #0
les deux sont importants mais en fait si tu t'occupes que du physique ça ne va pas aller si tu t'occupes que du mental ça ne va pas aller Et le souci, c'est que dans ces milieux-là, je les appelle un peu les milieux New Age, tu penses beaucoup au mental. On va essayer de s'élever, on va dire, spirituellement, etc. Et ça va beaucoup passer par le jeûne, par le fait de manger beaucoup de crues, par le fait de manger pas de produits animaux, par exemple, des choses comme ça. Mais on oublie complètement les besoins de son corps, finalement.
- Speaker #1
Et si on revient un peu sur tes conseils, moi je me souviens de quelque chose que tu nommais hors antenne, c'était l'hydratation. Mais attention, pas simplement boire des litres d'eau de son robinet. Est-ce que tu peux être un peu plus précise ?
- Speaker #0
Oui, alors en fait, pour s'hydrater, moi c'est un truc que je vois hyper souvent, surtout chez les migraineux, c'est qu'en fait, énormément de personnes sont déshydratées. Et alors on va me dire souvent, on me dit, ah bah oui, mais moi je bois 3 litres d'eau par jour, je ne suis pas déshydratée. Pas forcément, comme tu le dis, parce que pour être bien hydraté, il ne faut pas que de l'eau, il faut aussi des minéraux pour retenir son eau. Et aussi une alimentation qui contient des glucides. Par exemple, je vais encore donner mon exemple, vu que je me suis un bon exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Quand j'étais en régime hypocalorique et low carb, comme je t'ai dit, j'étais très mince et j'avais les traits vraiment très fins au niveau du visage. Et moi, j'aimais bien parce que j'ai un visage un petit peu... un petit peu fluffy. Et en fait, j'étais complètement déshydratée. Donc j'avais soif tout le temps, tout le temps, tout le temps. Donc je buvais 3 litres d'eau par jour et j'allais pisser, mais tout le temps. Et donc je me disais, mais c'est pas possible, je me sentais déshydratée alors que je buvais énormément. Et en fait, il y a énormément de personnes qui sont dans ce cas-là, tout simplement parce que pour retenir l'eau, il faut des minéraux, donc du sodium, du potassium, du magnésium. Et il faut aussi manger suffisamment de glucides pour venir retenir l'eau, parce qu'ils ont un effet, justement, un petit peu rétention d'eau. Donc, quand ils sont en quantité normale, tu ne vas pas faire une rétention d'eau exagérée, c'est juste une rétention, on va dire, normale pour que tu restes hydraté. Et donc, forcément, moi, j'étais en régime hypocalorique low carb, donc c'est très stressant, en fait, pour ton organisme. Et donc... Quand tu fabriques du cortisol, de l'adrénaline, etc., en fait, c'est des hormones qui sont cataboliques. Donc, c'est des hormones qui viennent puiser dans tes réserves, justement, pour mobiliser ces réserves et faire face à la menace. Et dans le catabolisme, tu vas utiliser beaucoup de glucose, de glycogène. Tu vas les puiser dans ces réserves-là et dans tes réserves de minéraux, justement. Donc, ça veut dire que quand tu es stressé chronique, tu auras beau boire de l'eau, si tu n'as pas tes minéraux pour venir retenir ton eau, tu vas faire pipi beaucoup et tu vas te déshydrater, finalement. Et la déshydratation, ça joue sur plein de choses. Par exemple, les douleurs musculaires, les choses comme ça, les migraines. Ça, ça peut causer des migraines. Qui n'a pas déjà eu une migraine le matin parce qu'il se sentait déshydraté après sa nuit ? Ça, c'est quand même assez courant. Et donc, c'est bêtement l'idée que si tu vas dans le désert avec de l'eau déminéralisée, en Belgique, on a l'eau de spa qui n'a quasiment pas de résidus secs. tu as beau avoir 40 000 litres d'eau avec toi, tu vas quand même finir par mourir parce que tu n'auras pas de quoi les retenir en fait.
- Speaker #1
Alors qu'est-ce qu'on doit faire ?
- Speaker #0
Alors qu'est-ce qu'on doit faire ? Alors ça, ça dépend. Je ne vais pas donner de conseils généraux parce que je ne vous connais pas, mais ça dépend un peu de la personne. Par exemple, si tu as une personne qui est vraiment comme moi, qui était dans un état de stress intense parce que déficit calorique ou plein d'autres raisons, inflammation chronique ou des choses comme ça, Là, il est possible de se réhydrater avec des solutions, avec des électrolytes. Comme les sportifs, finalement. Les sportifs se réhydratent avec des électrolytes, parce que comme ils ont transpiré, etc., ils ont été dans le catabolisme pour faire leur exercice, il faut remettre des électrolytes, sinon ils vont faire des crampes après. Après, il y a aussi une question d'acide lactique et tout ça, mais toujours est-il que c'est aussi important pour ça. Moi, par exemple, si je faisais... Pardon.
- Speaker #1
Je me souviens d'une toute petite astuce que tu avais, que je pense que n'importe qui peut faire chez soi et qui a priori ne devrait pas avoir de grands dangers. A priori, c'est toi qui vas me dire la nature.
- Speaker #0
C'est le sel dans l'eau. C'est ça. Alors ça, si vous n'avez pas de souci de tension, pas de souci d'insuffisance rénale ou quoi, c'est un truc effectivement qu'on peut faire le matin. Donc par exemple, si comme je disais, vous êtes quelqu'un de stressé qui doit boire tout le temps, tout le temps, tout le temps et qui fait beaucoup pipi. Là, ça veut dire que vous êtes déshydraté. Et donc là, si vous n'avez pas les soucis que je viens de citer, effectivement, vous pouvez vous réhydrater le matin avec une grosse pincée de sel. Moi, je prends du gros sel de Guérande, par exemple, dans un grand verre d'eau. Et ça, déjà, ça peut permettre de se réhydrater. Après, si on est vraiment hyper, hyper stressé, moi, par exemple, je sais qu'en journée, je vais prendre du magnésium et des choses comme ça en plus. Le potassium, en général, ça se trouve bien dans l'alimentation. Donc, il y a... généralement pas besoin de suppléments, mais si on fait un exercice physique par exemple, on peut boire un peu d'eau de coco qui va contenir à la fois du potassium, un peu de glucose, etc. C'est aussi quelque chose qui peut se faire. Mais comme tu dis, c'est un truc assez important, et quand on fait par exemple beaucoup de jus de légumes, qu'on mange crudivore, on se dit qu'il y a une densité micronutritionnelle importante, avec beaucoup de minéraux, beaucoup d'électrolytes, etc. En vérité, il y a énormément de potassium là-dedans. Mais s'il y a un déséquilibre entre sodium, potassium, magnésium, en fait, vous allez finir quand même par tout pisser finalement. Donc, il faut vraiment un équilibre entre ces électrolytes. Donc, c'est pour ça qu'il y a des personnes parfois qui sont crudivores, qui boivent beaucoup de jus de légumes, etc. Vous allez voir, elles ont les lèvres toutes sèches ou la peau super sèche, etc. C'est parce qu'elles se déshydratent, parce qu'il y a trop, par exemple, de potassium. Et donc, on va l'évacuer pour rétablir l'équilibre électrolytique. Donc, c'est pour ça que les conseils généraux ne sont pas forcément adaptés à tout le monde.
- Speaker #1
Évidemment. Est-ce que toi, à ce stade, tu as envie de rajouter quelque chose ou moi, je vais sur les deux dernières questions ?
- Speaker #0
Alors, tu peux aller sur les deux dernières questions pour moi.
- Speaker #1
Ok. Alors, déjà, la question, c'est quel message tu souhaites faire passer aux personnes qui vivent avec une maladie chronique ?
- Speaker #0
Alors le premier message, ce serait d'autant que possible se faire passer en premier, de ne pas culpabiliser de cette maladie, parce que je sais que ça peut être extrêmement culpabilisant. Moi, plein de fois, ça m'est arrivé de détester mon corps et de culpabiliser, parce que ça impacte la vie de famille, etc. Quand on est dans la culpabilité, on ne peut pas se guérir, parce qu'on est dans ce système nerveux qui se sent... qui se sent débordée. Donc, ce serait vraiment à la fois, évidemment, essayer de se mettre dans les conditions pour aller mieux, pour soi, et à la fois, se lâcher un peu la grappe aussi. Je pense que ce serait ça que j'aurais envie de dire.
- Speaker #1
Je te remercie au nom des Malades Chroniques. Je pense que déjà, tout ce que tu as dit au préalable est hyper précieux et vient justement déconstruire des choses qui... où on a tellement été embarqués dedans et qui nous ont coûté certainement et en argent et en énergie. Donc, je trouve d'avoir ce nouveau panel de conseils qui sont à la fois simples et efficaces, ça fait du bien. Donc, je te dis un merci de la part de Julie.
- Speaker #0
Avec grand plaisir.
- Speaker #1
Et quel super pouvoir les migraines t'ont amené ?
- Speaker #0
Alors, le super pouvoir que les migraines m'ont amené... pense que ce serait ma capacité d'acharnement. Parce que quand t'as des migraines et que tu dois faire des études ou bien faire ton travail ou des choses comme ça, si tu veux le faire correctement, il faut persévérer encore plus qu'une autre personne, je pense. Tout comme n'importe quelle autre maladie chronique finalement, parce qu'en plus, moi j'adore ton podcast et ton compte parce que quand j'ai commencé à te suivre, j'étais encore hyper mal, on va dire. Et ça me faisait du bien de voir une personne qui disait En fait, la plupart des maladies déjà sont invisibles. Et donc, quand tu as une maladie déjà qui se voit, c'est difficile. Mais quand tu as une maladie invisible, en fait, personne ne s'adapte à toi finalement. Et donc, tu es obligé d'être… Allez, tu es obligé d'avoir la niaque en fait, et d'en vouloir. Et donc, moi, je pense que c'est ça que ça m'a amenée. C'est l'idée que je… En fait, je suis super acharnée sur plein de choses.
- Speaker #1
J'aimerais aussi savoir si la naturopathie t'a amené un super pouvoir.
- Speaker #0
Ah, ça c'est un peu plus compliqué à répondre. Moi je dirais que ça m'a, oui je pense que ça m'a appris à être un petit peu plus compréhensive avec certaines personnes. Je dirais que j'arrive, j'ai déjà quand même une capacité d'empathie assez développée on va dire, c'est aussi pour ça que je me suis tournée vers l'aide aux autres. Mais parfois il y a des personnes qui ont été vraiment terribles avec moi. Et le fait de voir dans quel environnement elles sont, leur vie qui n'est pas toujours évidente, etc., en fait, je sais l'impact que ça a. Et donc, ça m'a permis de mieux comprendre certaines personnes, peut-être.
- Speaker #1
Et ça, c'est presqu'eux.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Et comment est-ce qu'on peut te contacter pour soit voir l'accompagnement que tu proposes ou soit prendre une consultation avec toi ?
- Speaker #0
Alors déjà, j'ai un site. Donc, c'est www.infitolistique.com. Est-ce que tu peux l'éplier ? Oui, c'est P-H-Y-T-O-H-O-L-I-S-T-I-Q-U-E. Donc, Phyto Holistic. Voilà, je n'ai pas bafouillé. Phytoholistic.com. J'ai aussi un compte Instagram du même nom, donc Phyto Holistic. Déjà, sur mon site, on peut voir tous les accompagnements que je propose. En fait, mon site, il est relié à un calendrier en ligne pour prendre les rendez-vous, etc. Donc, il y a toutes les infos sur mon site ou sur mon compte Instagram. Et voilà, je pense que c'est tout.
- Speaker #1
Super. Merci beaucoup, Céline, pour ton témoignage.
- Speaker #0
Avec grand plaisir. Merci à toi pour l'invitation.
- Speaker #1
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