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Les invisibles

INÉDIT # 30 Tiphaine, de la maladie chronique à l'ayurvéda

INÉDIT # 30 Tiphaine, de la maladie chronique à l'ayurvéda

1h03 |14/03/2024|

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INÉDIT # 30 Tiphaine, de la maladie chronique à l'ayurvéda

INÉDIT # 30 Tiphaine, de la maladie chronique à l'ayurvéda

1h03 |14/03/2024|

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Description

« On ne va pas guérir un cancer avec des carottes »
Ça fait du bien de l’entendre parce que de nos jours, on peut se sentir responsable de ne pas guérir alors même que l’on boit du jus de céleri tous les matins !

L’ayurveda est le plus ancien système de santé traditionnel au monde et considère que l’on est toutes et tous uniques. On ne peut donc pas manger la même chose que ses voisin•es et avoir les mêmes résultats. Le fameux « 5 fruits et légumes par jours » nécessite donc une réflexion plus individualisée.

Tiphaine, nutritionniste spécialisée en Ayurveda l’a bien compris. L’asthme et les douleurs articulaires qui faisaient autrefois partie de son quotidien, sont aujourd’hui sous contrôle et réduits à un minimum.

Pourtant ça n’était pas gagné !
Née prématurée à 1.2kg, avec des problèmes cardiaques , respiratoires , puis un pré-diabète diagnostiqué à l’âge de 8 ans, sa santé a toujours été délicate.

La découverte de l’Ayurveda, des années plus tard, fut un déclic. 15 jours de petits changements, respectant les principes ayurvédiques, suffirent à éliminer 70% de ses  symptômes respiratoires.

Et c’est avec nous qu’elle a décidé de les partager !
On ne se sentirait pas un peu privilégié•es ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Invisibles. Juin 2020. Ma vie bascule du jour au lendemain dans une maladie neurologique, rare, qui n'a de poétique que le nom. Le syndrome du mal de débarquement. Les symptômes qu'elle m'amène vivent en colocation avec moi. 7 jours sur 7. 24 heures sur 24. Et ne prennent jamais leur week-end. Je n'ai donc pas la place pour un autre combat. Du moins, c'est ce que je crois. Puis vient ce jour où je témoigne dans une émission télé, dans l'espoir de rendre visible l'invisibilité du syndrome dont je suis atteinte. À peine sortie du plateau, forte de cette expérience et encore dans mes talons rouges, une évidence s'installe. Je n'en resterai pas là. Dans le train du retour, je rejoins à la fois ma maison et mon nouveau combat. Offrir un espace de parole au travers d'un podcast, aux personnes qui composent, bien souvent en silence, avec des maladies invisibles, et avec les regards de sociétés qui ne croient que ce qu'elles voient, deux réalités plus souvent subies que choisies. Aujourd'hui, loin de mes talons rouges et au plus proche de l'engagement, l'évidence s'étend. C'est à l'invisible au pluriel que je vous invite. Ceux qui dans la chair, l'esprit et les sociétés se vit, sans pour autant faire de bruit. Si comme le dit Antoine de Saint-Exupéry, l'essentiel est invisible pour les yeux, ici, on compte bien le faire entendre. Bonne écoute ! On ne va pas guérir un cancer avec des carottes. Ça fait du bien de l'entendre, parce que de nos jours, on peut se sentir responsable de ne pas guérir alors même que l'on boit du jus de céleri tous les matins. La Ayurveda est le plus ancien système de santé traditionnel au monde, et considère que l'on est toutes et tous unique. On ne peut donc pas manger la même chose que ses voisins, voisines, et avoir les mêmes résultats. Le fameux 5 fruits et légumes par jour nécessite donc une réflexion plus individualisée. Tiffen nutritionniste spécialisé en Ayurveda l'a bien compris. L'asthme et les douleurs articulaires qui faisaient autrefois partie de son quotidien sont aujourd'hui sous contrôle et réduits à un minimum. Pourtant, ça n'était pas gagné. Né prématuré à 1,2 kg avec des problèmes cardiaques, respiratoires, puis un pré-diabète diagnostiqué à l'âge de 8 ans, sa santé a toujours été délicate. La découverte de l'Ayurveda des années plus tard fut un déclic. 15 jours de petits changements respectant les principes ayurvédiques suffirent à éliminer 70% de ses symptômes respiratoires. Et c'est avec nous qu'elle a décidé de les partager. On ne se sentirait pas un peu privilégié ? Hello Tiffaine !

  • Speaker #1

    Salut Tamara !

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Eh ben écoute, ça va super bien ! On est juste à la fin du printemps, donc le printemps c'est mon temps préféré. Donc je suis super contente. Et toi Tamara, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça va ! C'est un peu chargé émotionnellement cet épisode parce que je pense que c'est le dernier que j'enregistre avant d'accoucher et avant toute la période postpartum. Donc en gros là on est le 12 juin et je pense qu'avant janvier 2024 je vais pas en enregistrer d'autres, en tout cas il y a des grandes chances. Et ça veut pas dire qu'il n'y a pas d'épisodes qui vont sortir tout au long, parce que voilà il y en a déjà qui sont enregistrés, mais c'est le dernier en tout cas que j'enregistre pendant cette période. Donc voilà c'est un petit deuil de quelques mois de pas rencontrer des gens derrière le micro, mais c'est pour vivre une autre aventure. Et aujourd'hui on enregistre un épisode qui est inédit. comme c'était le cas dans l'épisode 15 du podcast, car tu es une personne qui accompagne les personnes en situation de maladie chronique, ou en tout cas, ça t'arrive. Et est-ce que tu peux nous dire en qualité de quoi tu accompagnes les personnes malades ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, je suis nutritionniste spécialisée en Ayurveda. Ça veut dire que j'accompagne les personnes, d'ailleurs aussi bien les personnes en bonne santé, entre guillemets, que les personnes qui vivent avec une pathologie. Je les accompagne à améliorer leur qualité de vie grâce à l'alimentation et pas n'importe quelle alimentation. C'est-à-dire qu'on ne va pas compter les calories, on ne compte pas les vitamines, etc. On suit les principes de l'Ayurveda. dans l'alimentation et l'hygiène de vie pour se sentir mieux, pour vivre mieux. Et dans le cas d'une maladie chronique, ce que ça permet, c'est d'une part de ne pas aggraver sa maladie, quand on en a une, par une hygiène de vie qui ne conviendrait pas ou par des aliments qui ne conviendraient pas. Et ça permet aussi d'améliorer en ajoutant... J'aime pas trop utiliser le mot rituel, mais en tout cas, certaines routines dans la vie quotidienne pour soulager des symptômes.

  • Speaker #0

    Et du coup, l'Ayurveda, c'est quoi ? Parce que moi, depuis des années, je vois massage ayurvédique, rituel ayurvédique, mais ça m'a jamais parlé avant de te rencontrer. Donc vraiment, je ne voyais pas de quoi on parlait à ce moment-là. Donc, est-ce que tu pourrais nous dire ce que c'est l'Ayurveda en quelques lignes ?

  • Speaker #1

    Alors, l'Ayurveda c'est considéré comme le plus ancien système de santé traditionnel au monde. Alors on trouve des traces de l'Ayurveda qui datent d'il y a plus de 5000 ans. Mais je dirais moi que l'Ayurveda est sans âge et universelle parce qu'en fait, suivre les lois de l'Ayurveda c'est rien d'autre que de suivre les lois universelles de la nature. spécificité vraiment de la Ayurveda c'est de considérer qu'on est tous uniques et parce qu'on est tous uniques on va pas tous manger la même chose on va pas tous vivre de la même façon donc dans cette médecine il y a toute une partie préventive et donc c'est cette partie là que j'utilise quand des personnes viennent me voir en me disant juste oh je me sens un peu fatigué en ce moment j'ai besoin de ou j'ai besoin de me remettre sur les rails. Donc ça, ça va servir en préventif. Et il y a aussi toute une partie curative, où on peut utiliser des plantes, on peut utiliser des traitements purgatifs. Alors les traitements purgatifs, ça ne fait pas partie de mon attirail. Moi, c'est vraiment centré sur la nutrition et l'hygiène de vie. Mais vraiment, le point formidable de la Ayurveda, c'est de se dire, on est tous différents. Donc, 3 produits laitiers par jour, 5 fruits et légumes par jour, etc. Ça ne fait pas loi dans cette médecine. Ça dépend de qui, en quelles circonstances, en quelles saisons. Qu'est-ce que je vis en ce moment qui fait que ce que je prends d'habitude, ça ne me convient peut-être pas aujourd'hui ? Qu'est-ce qui fait que ma soeur et moi, pourtant on se ressemble beaucoup, on est de la même famille, on a le même sang, eh bien, elle peut manger tout et n'importe quoi sans... prendre un gramme et puis moi, dès que je mange une feuille de salade, je le sens arriver.

  • Speaker #0

    Voilà. Je trouve hyper intéressant cette perspective-là de l'unicité, parce que je trouve qu'aujourd'hui, au niveau alimentaire, il y a plein de choses qui sont en essor et il y a un côté très positif. On s'est rendu compte, évidemment, de l'importance et de la place de l'intestin et tout ce que ça générait au final aussi comme maladie chronique, un intestin qui fonctionne mal. Mais on est aussi arrivé à un stade où il y a... tellement de régimes alimentaires différents, le régime cétogène, la chrononutrition, les jeûnes, un peu tout ça. Et puis souvent, quand on va, par exemple, s'y intéresser, lire un livre là-dessus, aller sur un forum, discuter sur les réseaux sociaux, il y a cette chose un peu, pour moi, qui peut m'embêter, où on perd cette unicité. C'est-à-dire qu'il faudrait qu'on mange tous de cette manière parce que ça a aidé quelqu'un pour une situation, donc il faudrait tous que ce soit transversal. Et puis en fait, on se rend compte, moi aussi, en ayant une pathologie non seulement neurologique, mais intestinale, qu'en réalité, ce n'est pas si simple. Puis le 5 fruits et légumes par jour, en tout cas le 5 fruits, pour moi, c'est catastrophique. Les fruits, ça ne se digère pas si facilement, alors que pour d'autres, ce sera plein de vitamines, il faut absolument manger cru. Et en fait, cet aspect que tu parles vraiment, qui est très individuel, ça me parle beaucoup. Et je pense que ça peut parler à beaucoup de personnes qui ont différents symptômes. Parce que... On ne vit pas du tout avec des choses qui sont similaires. Et puis, comme tu dis, des fois, c'est aussi en fonction des situations de la vie et des saisons.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok, donc trop chouette. Donc, comme tu disais, toi, tu es nutritionniste spécialisée en Ayurveda. Qu'est-ce qui t'a donné envie de te former dans cette messine traditionnelle indienne qui, je ne crois pas, est si connue que ça en réalité ?

  • Speaker #1

    C'est vrai. Alors, ce qui m'a amenée à l'Ayurveda, c'est la maladie. Bon, alors moi, il faut dire que je suis née grande, prématurée. Je pesais 1,2 kg à la naissance. Je suis née à 7 mois. J'ai failli mourir. Bon, voilà. Je suis née avec des problèmes cardiaques, pulmonaires. J'ai toujours eu une santé un peu vacillante dans mon enfance. J'ai toujours eu beaucoup de problèmes respiratoires avec beaucoup de mucus. On a dit à un moment que j'avais des allergies, mais on ne trouvait pas quoi, etc. Et puis, bon, ben voilà, j'ai poursuivi mon chemin. À l'âge de 8 ans, on m'a trouvé un pré-diabète, donc j'ai suivi un régime. C'est parti et j'ai pu continuer une vie comme tous les enfants. Et puis, ce qui s'est passé, c'est que mes problèmes respiratoires que j'avais depuis l'enfance se sont poursuivis jusqu'à à peu près mes 28-30 ans. Et puis, là, on m'a diagnostiqué un asthme. Bon, ça ne m'a pas immensément perturbée. J'ai eu mon bronchodilatateur, comme beaucoup de gens. J'ai continué à vivre comme avant. Seulement, mes problèmes respiratoires ensuite se sont aggravés. C'est-à-dire que je suis arrivée à un moment où je ne pouvais plus respirer par le nez. Je ne pouvais respirer que par la bouche. Quand j'étais enceinte, c'était encore pire. Donc, j'ai passé la moitié de ma grossesse à dormir assise. J'étais épuisée, vraiment. Et puis, moi, j'ai fait la tournée des médecins. Donc médecin généraliste, ORL, gastro-entérologue, j'ai fait des radios. Et à la fin, ce qu'on m'a dit, c'est qu'on ne savait pas ce que j'avais. Il y avait visiblement un problème puisque je ne pouvais pas respirer, on ne savait pas. Donc mon médecin, au départ, m'a prescrit un spray nasal qui a tout résolu pendant un mois. J'étais super contente. Et puis au bout d'un mois, je me suis mise à saigner du nez, mais vraiment... profusément et je me suis dit mais si on me donne un médicament qui règle mon symptôme d'un côté et puis qui m'en provoque un autre de l'autre, ça va pas. Et donc c'est suite à ça que je me suis dit mais c'est pas possible. S'il y a ce problème de santé, forcément il y a une cause. Alors moi ça c'est la façon dont moi je fonctionne. Je me suis dit il y a une cause, c'est pas possible, ça vient pas de nulle part. Et c'est à ce moment là que je sais pas, j'ai eu cette intuition, j'avais déjà entendu ce mot à Ayurveda. J'ai commencé à m'y intéresser, je me suis acheté des livres, j'ai lu. Et puis, ce qui a été flagrant, c'est que j'ai commencé à essayer des principes de l'alimentation ayurvédique que j'avais piochés à gauche et à droite. Pas toujours les bons d'ailleurs pour moi, mais j'ai testé des choses. Et puis, ce qui s'est passé, c'est qu'au bout de 15 jours de régime ayurvédique, 70%, j'allais dire 70% parce que je suis d'origine française, mais 70% de mes symptômes ont disparu. Alors là, pour moi, ça a été la révolution. Je me suis dit, mais c'est incroyable. Mon médecin me dit qu'il ne sait pas ce que j'ai, qu'il n'y a pas vraiment de traitement, parce qu'on m'a quand même proposé une turbinectomie pour pouvoir mieux respirer, donc une opération au laser, que j'ai refusée parce que ça m'a fait peur. Je me suis dit, mais comment ça se fait ? On me propose une opération et puis juste en changeant deux petites choses, j'élimine la majeure partie de mes symptômes. Comment ça se fait ? D'où ça vient ? Et là, je me suis dit, mais je veux étudier ça parce que je veux comprendre. Et puis, c'est tellement formidable, je voudrais que tout le monde sache. Tout simplement. Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, il n'y avait pas un effet placebo du début ? Parce qu'on peut voir ça souvent dans des traitements qu'on commence un peu au début. On se dit, je sens quelques améliorations, on est très observateur. Puis pour finir, ça revient. Ça n'a pas été le cas chez toi ?

  • Speaker #1

    Ah non, alors là, pas du tout. Franchement, c'était très net.

  • Speaker #0

    Tu disais, tu as changé deux petites choses. Les traitements, c'était lesquels ?

  • Speaker #1

    Alors, les petites choses, peut-être même un peu plus. Mais tout simplement, je mangeais pas mal de produits laitiers. surtout du fromage surtout le soir je mangeais aussi de la viande à l'époque et voilà j'avais cette habitude de manger tout ce que je voulais j'ai eu aucun problème de poids donc voilà y compris des sucreries il m'a suffit de supprimer le fromage le soir les sucreries le soir entre temps je suis devenu végétarienne on est on a pas à devenir végétarien forcément. C'est encore une question de profil. Mais moi, je me suis devenue... Et puis là, ça a été radical. Mais radical. Même, il y a eu toute une période où je sécrétais beaucoup de mucus. J'avais même 3-4 par an qui duraient une semaine. C'était pénible. À partir du moment où j'ai changé ça, ça a été flagrant. Et même, moi, j'étais malade l'an dernier. J'ai eu la Covid. Mais avant ça, je n'avais pas eu de rhume depuis 2016. Donc de 2016 à 2021, 2022, je n'ai pas eu un seul rhume. Pas une grippe. Wow. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Bon, autant dire que je te jalouse un peu parce que je ne mange ni produits laitiers, ni sucre. Et ça n'a absolument rien changé à mes symptômes. Mais c'est vrai que c'est très connu pour tout ce qui touche à la sphère ORL. Les personnes qui sont très souvent prises, qui ont des sinusites chroniques. J'ai souvent entendu que l'arrêt des produits laitiers avait un impact hyper important.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas aussi que l'arrêt des produits laitiers. Parce que... En Ayurveda, on ne diabolise pas du tout le lait ni les produits laitiers. C'est juste que la façon dont nous, ici en Occident, on consomme les produits laitiers, c'est juste incroyable, pas dans le sens positif, mais je dirais presque anti-naturel. Ça va à l'encontre des besoins du corps. C'est-à-dire qu'en Ayurveda, le lait est vraiment glorifié dans les textes classiques. Mais de quel lait parle-t-on ? Produit par quelle vache ? Comment ? Dans quelles conditions ? Ensuite, en quelle quantité ? Est-ce qu'on sait aujourd'hui la quantité de lait qu'il faut pour produire du beurre ? La quantité de lait qu'il faut pour produire du fromage ? Et nous, on consomme ça à foison comme si ça pleuvait du ciel. Le lait et les produits laitiers ne sont pas faits pour être consommés de cette manière-là. En particulier, le lait UHT en briques qui va stagner 3 mois sur les étagères du magasin, ce n'est pas fait pour ça. Le lait qui est homogénéisé, parce que pour qu'il reste bien blanc et que la crème ne se sépare pas, on le traite pour qu'il reste bien uniforme. Mais ça, pour le système digestif, c'est terrible. Donc, en fait, ce n'est pas juste arrêter les produits laitiers, mais c'est réfléchir globalement. à la façon dont on s'alimente, à la façon dont on transforme les produits. Voilà.

  • Speaker #0

    Incroyable. Du coup, moi, j'ai envie de te demander quels sont les grands principes de cette médecine ? Parce que là, tu as parlé au niveau alimentaire. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Tu parlais un peu de, tu disais, pas rituel, mais plutôt routine. Est-ce que ça rentre dans ces principes ? Je suis très curieuse de t'entendre à ce sujet.

  • Speaker #1

    Alors, les grands principes, il y en a tellement. Je dirais que le principe numéro un, comme je le disais tout à l'heure, c'est qu'on est tous différents. Mais dans ces différences, il y a quand même des grands schémas qu'on peut repérer. Par exemple, concernant le sommeil, nous en tant qu'êtres humains, on est plus fait pour vivre le jour et dormir la nuit. Et donc, quand on poursuit notre activité mentale... ou physique d'ailleurs, au-delà d'une certaine heure, eh bien, on tape un peu dans notre réserve de vitalité. Les grands principes, en fait, ce sont les principes de la nature. Par exemple, je te parlais tout à l'heure du fait que le soir, j'avais supprimé certains aliments. Un grand principe en Ayurveda, c'est que notre feu digestif, il suit en général la courbe du soleil. Donc le soleil, quand il se lève, il est bas dans le ciel. Et notre feu digestif, à ce moment-là, dans notre corps, donc notre feu digestif, c'est un peu comme le feu du ciel, eh bien, il est bas aussi. C'est-à-dire que ce qu'on peut transformer, ce qu'on peut brûler comme nourriture, c'est plus faible que le midi où le soleil est à son apogée, le feu est à son apogée et notre feu digestif est à son apogée. Donc c'est à ce moment-là qu'on peut manger plus. en plus grande quantité ou plus nourrissant que le soir où le soleil est couché, surtout en hiver. Là, ça va, c'est l'été, donc il se couche plus tard. Mais en hiver, typiquement, ici, le soleil peut se coucher à 17h30.

  • Speaker #0

    Totalement.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire que quand on mange à 19h, 20h, la capacité de transformer, de digérer ce qu'on mange est plus faible. Et nous, en Occident, puis aussi avec les horaires de travail, eh bien, c'est difficile pour nous de vivre en synchronicité avec ces lois de la nature parce qu'on rentre du travail à 19h30, 20h, on mange vers 20h, 20h30. Et puis, c'est un peu souvent le seul moment de convivialité où la famille se retrouve. Donc, on a envie de partager un repas convivial. Et la difficulté, c'est que ça va à rebours. justement de ces lois de la nature. Donc, je dirais le principe majeur, c'est de vivre en accord, en harmonie avec la nature. Parce que quand on vit en harmonie avec la nature, on vit en harmonie avec sa nature.

  • Speaker #0

    Et du coup, toi, tu fais comment ? Parce que tu as une famille, donc tu as un conjoint et un fils. Le soir, est-ce qu'il n'y a pas justement ce moment de tabler avec beaucoup de nourriture ? Est-ce que c'est plutôt le matin que vous vous retrouvez ou à midi pour ça ?

  • Speaker #1

    Alors, aussi bien mon conjoint que moi-même, on est indépendants. on est tous les deux thérapeutes donc on organise un peu nos horaires comme on veut mais ça c'est intégré depuis le départ d'ailleurs mon conjoint il en a assez mon fils il en a assez aussi mon fils dès l'âge de 4 ans il me parlait de cheveux digestifs oh chou donc en fait ça fait tellement partie de notre vie que c'est instinctif en fait euh tous, mis à part mon fils, il aime quand même bien manger des frites, même le soir, mais je lui répète. C'est devenu... En fait, ces principes, au départ, ça paraît un peu étranger. Nous, on a envie d'aller manger au restaurant le soir. Mais au fur et à mesure qu'on se remet comme ça en lien avec la nature, on se rend bien compte finalement que le corps, à 20h, il n'a pas envie de s'alourdir avec une grosse raclette. donc c'est pas forcément on n'a pas besoin forcément de manger beaucoup pour être convivial voilà le on prend la nourriture pas comme un moyen de convivialité mais on prend la nourriture comme un moyen de nourrir le corps et je pense que quand on considère bon ça c'est mon point de vue je dis pas que ça doit être le point de vue mais tel que je vois les choses Quand on considère que la nourriture, c'est un moyen de convivialité, on dévie un peu finalement la nourriture de sa fonction, puisque la fonction première de la nourriture, c'est de nourrir le corps et de lui donner de l'énergie pour vivre.

  • Speaker #0

    Ça risque de nous faire tiquer, ça, parce que c'est vrai qu'on le voit, on voit beaucoup ce moment comme étant très fédérateur. On s'invite avec les gens pour bruncher, pour dîner, même pour goûter. Il y a très souvent, pas l'excuse, mais le prétexte. c'est les retrouvailles autour d'un repas. C'est rarement... Alors, il peut y avoir le sport, par exemple. Ça aussi, c'est très fédérateur. On se retrouve pour aller faire une rando, pour aller nager, ce genre de choses, faire un cours de yoga, j'en sais rien. Mais c'est vrai que le repas, il est par chez nous, en tout cas, vraiment vu comme un instant de partage, puis même de discussion. C'est les moments où on se raconte la journée. Enfin, voilà, donc c'est intéressant. En fait, c'est vraiment... Dans l'Ayurveda, on pourrait faire un pas de côté par rapport à ça et trouver peut-être d'autres moments où on est dans cette convivialité, cette communication et où on se fédère dans la famille.

  • Speaker #1

    Exactement, d'autant que, d'un point de vue ayurvédique, le repas, ce n'est pas censé être un moment de discussion, justement. Alors là, je sais que je vais encore briser une habitude, parce qu'effectivement, c'est le moment où on va discuter et échanger. Mais d'un point de vue ayurvédique, dans l'idéal, je ne dis pas que tout le monde doit faire ça, mais... le repas ça devrait être un moment où on se concentre sur la nourriture, sur ce qu'on est en train de goûter, d'avaler. D'un point de vue concret ça a une application immédiate. On voit tout de suite que si on est occupé à parler, parler, parler, parler, parler pendant le repas, on peut ne pas se rendre compte de tout ce qu'on a avalé. D'autre part ça perturbe le processus de la digestion. Pendant qu'on parle, on avale de l'air. Donc, le repas, c'est plutôt un temps de calme. On mange en conscience. On en parle beaucoup de ça, de manger en conscience. Si on occupait, soit à regarder sur les réseaux, soit à parler, soit à rire, soit... Déjà, on peut avaler de travers ou on peut manger trop ou manger quelque chose qui ne nous convient pas. Et donc, oui, c'est essayer de... On considère le repas vraiment d'une autre manière. Maintenant, ça ne veut pas dire qu'on doit faire grisemine au repas, qu'on doit s'abstenir de s'inviter, etc. Mais toujours garder sous-jacent cette conscience de ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que personnellement, je déteste parler en mangeant. C'est souvent le moment où on se retrouve par exemple avec des copines et qu'elles disent raconte tel événement de ta vie et je suis là non, je le raconte après le repas Ça ne veut pas pour autant dire que je mange en pleine conscience, pas du tout. Mais c'est juste que je n'arrive pas à faire les deux à la fois, tout simplement. Mâcher et parler, je trouve ça très compliqué. Et du coup, parce qu'alors là, tu parlais un peu dans les grands principes. Il y a autour de la nourriture, il y a autour du sommeil. Est-ce qu'il y a un peu d'autres domaines aussi que ça recouvre l'Ayurveda où on peut être sensible et attentif ?

  • Speaker #1

    Le style de vie, ça comprend aussi la façon dont on travaille, ce qu'on fait au jour le jour dans notre travail. Ah oui, alors très important, le contrôle des sens. C'est-à-dire que, ah oui, ça c'est très très important. Selon l'Ayurveda, une utilisation excessive de nos sens, ça peut être aussi bien la vue que l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, ça conduit à une détérioration de la santé. Pour donner des exemples concrets, par exemple... Aujourd'hui, on travaille tous sur ordinateur, c'est devenu un indispensable. Alors, à ce sujet, on parle beaucoup de santé mentale, notamment avec les réseaux sociaux, etc. Aujourd'hui, mais juste d'un point de vue ayurvédique, regarder un objet lumineux de façon excessive, comme on le fait quand on regarde un écran, ça conduit à une détérioration de la vue. Et aussi à des troubles du sommeil. Ça peut provoquer aussi de l'agitation mentale. Et puis, de chile en aiguille, c'est un peu comme un domino. Le point d'entrée, on va se dire, oui, ça abîme ma vue. Mais il y a tout le reste derrière. Qu'est-ce que ça fait sur mon sommeil ? Qu'est-ce que ça fait sur mon mental qui est tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de travailler ? Donc, oui, ça, le contrôle des sens, c'est hyper important aussi. Avec tout ce qui est la musique qu'on écoute. Alors bien sûr, ça peut être la musique qui peut être écoutée très forte. Mais je dirais, il n'y a pas que ça. Parce qu'au quotidien, nos sens sont sursollicités. Vraiment. Et ça, toi qui as fait une retraite, je pense que tu sais ce que ça veut dire avec Vipassana. Cette stimulation des sens, ça engendre... Du mouvement de l'agitation dans le mental. Et je pense que tout le monde sait ce que ça donne l'agitation dans le mental, de la fatigue, ça peut amener de la déprime, etc. Des tas de problèmes peuvent découler de cette surstimulation.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par exemple, il y a beaucoup de personnes qui sont malades chroniques et qui ont une hypersensibilité à la stimulation, à tout ce qui est sensoriel. Est-ce que tu penses que c'est un excès à un moment donné de tout ça, d'avoir sursollicité les sens, ce qui fait qu'à un moment donné, ce n'est plus possible ?

  • Speaker #1

    Alors, ça peut, mais ça peut venir d'autres choses aussi. Quand il y a une hypersensibilité à certains stimuli, on pense tout de suite à une aggravation de Vata, c'est un des trois doshas. Et cette aggravation, elle peut venir de tas de choses, parce que ça peut aussi venir, ça peut être aussi causé par le vieillissement. On sait que les personnes âgées, par exemple, elles tolèrent moins bien le bruit, les odeurs fortes ou ce genre de choses. En fait, ça peut venir de tas de circonstances différentes, mais effectivement, oui, si on stimule trop un sens, effectivement, ça peut causer des troubles et des problèmes. pathologies sur ce sens-là en particulier.

  • Speaker #0

    Tu parlais de Vata, donc un des trois doshas. Si je ne me trompe pas, c'est une des énergies vitales en Ayurveda. Est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que c'est ces doshas ?

  • Speaker #1

    Oui, alors bon, je vais essayer de faire simple et raccourci pour que ce soit compréhensible pour tout le monde. Donc, avant de parler des doshas, je vais d'abord parler des cinq éléments. Donc, en Ayurveda, on considère que tout dans l'univers, absolument tout, et fait des cinq éléments. Donc on a l'espace, on a l'air, le feu, l'eau et la terre.

  • Speaker #0

    L'espace, je ne le connaissais pas celui-là. Je connaissais... Du coup c'est le métal, non ?

  • Speaker #1

    Alors l'espace en fait c'est ce qui contient. C'est ce qui contient les quatre autres éléments. Donc tout dans l'univers est fait de ces... De ces cinq éléments, par exemple cette table-là, qui est solide, l'élémentaire, c'est ce qui donne la solidité aux choses.

  • Speaker #0

    Donc c'est présent aussi dans le corps, par exemple les os, dans les os il y a aussi l'élément terre, c'est ce qui donne la solidité aussi aux os. Donc voilà, on a ces cinq éléments là qui sont présents dans tout, y compris dans notre corps et dans ce qu'on mange. Et donc comme on assimile ce qu'on mange, notre corps va se fabriquer aussi à partir des éléments qu'on a avalés. Et donc pour faciliter notre compréhension, Ces cinq éléments, on les regroupe dans le corps humain en trois doshas. Ce sont trois énergies vitales, c'est un peu trois grands managers du corps humain. On a Vata, c'est le dosha qui contrôle les éléments air et espace. Ce dosha, c'est le dosha qui gère les mouvements dans le corps. Par exemple, c'est le dosha qui va contrôler... l'accouchement, le déclenchement, le mouvement vers le bas de l'enfant. Donc il gère tous les mouvements, aussi bien le mouvement de l'inspiration que de l'expiration. Mes yeux qui clignent aussi, c'est Vata. Le transit intestinal aussi est géré par Vata. Donc voilà, ça c'est l'air et l'espace. Je dis l'air, ça pourrait être le vent, je pourrais dire le vent, le mouvement dans le corps. Le deuxième dosha, c'est Pitta. Alors Pitta, ce dosha contrôle les éléments feu et eau. Donc ce dosha-là, il permet la digestion des aliments. C'est-à-dire qu'il permet de brûler, de transformer ce qu'on mange pour ensuite pouvoir fabriquer des tissus, etc. Il gère aussi la température du corps humain. les sensations de soif, la sensation de chaleur, etc. Il aide aussi à avoir une bonne vision. Voilà. Et puis, on a le troisième dosha. Donc, le troisième dosha, c'est Kappa, qui contrôle les éléments eau, éther. dans le corps. Donc on sait tous que le corps humain est composé je sais plus à 80 ou 90 d'eau. Voilà donc le Doshakapa c'est celui qui contrôle donc l'élément eau et terre dans le corps et c'est celui qui va donner une bonne résistance au corps qui va aussi lubrifier les articulations parce qu'il y a des fluides dans les articulations. Donc voilà, ça ce sont les trois doshas. Et bien on est tous avec une proportion différente des cinq éléments, donc une proportion différente des doshas. Donc il y a sept constitutions. Peut-être que toi, je ne sais pas, tu es vata pitta, peut-être que moi je suis vata kappa. Enfin voilà, il y a vraiment des profils très différents.

  • Speaker #1

    Et de le savoir, qu'est-ce que ça apporte ?

  • Speaker #0

    Alors ce que ça apporte, c'est de pouvoir se dire, notamment en prévention, Tiens, j'ai ce profil-là, donc d'accord. Alors, moi, par exemple, peut-être que j'ai Vata qui est prégnant dans mon profil. Ça veut dire que je dois être attentive à ne pas trop avoir de stimulation sensorielle, c'est-à-dire être raisonnable. Je dois être attentive à me nourrir suffisamment. Parce que, par exemple, j'ai peut-être une structure qui est plus délicate qu'une autre personne. Je suis peut-être... comment dire ? Je suis peut-être un peu plus mince qu'une autre personne. Je dois être attentive à avoir suffisamment de sommeil, suffisamment de nourriture nourrissante. Parce que peut-être que si je me nourris de salade et de crudités, et bien c'est pas suffisant pour moi. Ça peut être des tas de choses aussi du point de vue de l'hygiène de vie. Ça veut dire que peut-être je suis plus sensible qu'une autre personne, donc je dois être attentive à maintenir mon équilibre intérieur. Et si je suis capable, peut-être que je dois faire attention et éviter de manger beaucoup de produits laitiers, beaucoup de blé ou ce genre de choses. Voilà, donc ça permet d'agir en prévention, parce qu'en général... Quand on a une pathologie, cet équilibre est modifié. On s'intéresse à d'autres aspects quand il y a une pathologie.

  • Speaker #1

    Comment l'Ayurveda perçoit la maladie et les pathologies ?

  • Speaker #0

    D'un point de vue ayurvédique, quand il y a une pathologie, c'est qu'en général, on s'est éloigné de notre profil originel. C'est-à-dire qu'on est avec une certaine constitution, et tant qu'on maintient à peu près cet équilibre, on est plutôt dans notre zone de vitalité. Et par contre, quand on commence à s'en éloigner, c'est à partir de ce moment-là qu'on commence un processus vers la pathologie. Voilà, puis je me rappelle plus tard.

  • Speaker #1

    Ouais, en fait, moi, du coup, ce que je me demande, par exemple, imaginons que j'ai un profil plutôt Vata et qu'il dirait que ce serait bien que je dorme 9 heures par nuit, imaginons, et que j'ai un travail qui peut me permettre de dormir seulement 5 heures par nuit. Est-ce que le fait de, pendant 5, 10 ans, dormir 5 heures par nuit alors que mon profil Vata aurait besoin de 9 heures fait qu'à un moment donné, je peux me rapprocher quelque part d'une certaine pathologie ?

  • Speaker #0

    Clairement, oui, oui, oui, tout à fait. Tout à fait, sachant que... Je ne sais plus quand on en a parlé, tu me demandais des principes cardinaux. Le sommeil fait partie des piliers de la santé selon l'Ayurveda. On a l'alimentation, le sommeil et puis le contrôle des sens. Je crois que je l'ai dit, je ne me rappelle plus. Mais absolument, et le non-respect des besoins fondamentaux d'un être humain, c'est une cause principale d'alimentation de la maladie.

  • Speaker #1

    C'est là aussi où c'est intéressant parce que, de nouveau, on essaye souvent d'être un peu tous pareils. Quelqu'un te dit Ah, moi j'ai besoin de 9 heures de sommeil. Ah bon ? Mais il paraît qu'en fait, il n'en faut que 6. Non, mais en fait, il paraît que c'est bien d'en faire 10. Tout le monde a son avis, puis surtout son besoin en fait. Et on se rend compte qu'en réalité, il est complètement différent, mais qu'il y a aussi un manque de tolérance des fois à écouter le besoin de chacun et chacune. Et de savoir un peu dans quel profil on est, ça peut aussi quelque part nous. déculpabiliser entre guillemets même si on devrait pas en arriver là mais se dire genre non en fait moi en connaissant mon profil je sais que mon besoin il est là et je peux peut-être aussi plus facilement le nommer face aux autres oui tout à fait exactement ça permet vraiment alors ça c'est intéressant ce que tu dis parce

  • Speaker #0

    que bon comme je comme tu sais je suis asthmatique et la urbaine c'est vraiment ce qui me permet de de garder le compte sur cette pathologie l'empêcher d'évoluer et puis je pourrais même parler d'ailleurs de mai j'ai eu des problèmes articulaires peut-être que je reviendrai dessus tout à l'heure ça m'a vraiment sauver et donc effectivement quand je me retrouve dans des situations sociales et bien peut-être que je vais dire ah bah non moi je peux pas aller manger à 22h au restaurant ça va me rendre malade non je ne peux pas aller dans un restaurant à raclette le soir ça va me rendre malade Et puis, non, je ne mange pas de blé le soir, ça va me rendre malade. Alors, ça paraît comme ça. On m'a déjà dit, mais oh là là, mais qu'est-ce qu'elle est compliquée ta vie ? Ça ne doit pas être facile, etc. Mais en fait, ce n'est pas une complication. C'est vivre en phase avec mes besoins. Et ça me permet d'être affirmative parce que j'ai pu... expérimenté dans mon corps on m'a pas donné des théories j'ai expérimenté vraiment ce que ça fait de manger une raclette à 22 heures le soir j'ai pas dormi j'étais malade j'ai fait des crises d'asthme et le fait d'expérimenter ça ça permet d'être droit dans ses bottes peut-être que toi tu juges que mon jeu je fais des chichis avec mon alimentation je suis casse pieds et cetera Eh bien, ma santé, ça passe d'abord. Donc, le côté social, que voilà, ça ne fait pas bon vivant. Eh bien, ça permet vraiment de se reposer sur un essentiel. Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    Hum, ouais, j'aime beaucoup cette idée-là. Après, c'est vrai qu'on sait qu'on vit aussi dans un monde où il y a des choses tellement... hyper normée, justement finir tard le travail, se retrouver tard pour les repas, ce côté faire la fête tard aussi. Et puis dès qu'on sort un petit peu de cette norme-là, on nous regarde souvent un peu de biais, mais elle c'est la chieuse, elle prend trop soin d'elle, ce genre de choses. Mais au final, c'est quand même intéressant de se rappeler ça. Est-ce que toi, tu fais quand même des exceptions dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Oh oui ! Alors oui, j'ai pas... C'est pas parce que je suis nutritionniste que je fais zéro faute. Maintenant, j'essaye toujours que ce soit fait en conscience. Donc, je peux décider un soir que je vais aller au restaurant et que je vais manger un mets dont je sais qu'il ne va pas forcément me faire du bien. Mais j'ai conscience à l'avance de ce que ça peut générer. Et donc, j'ai mon brocadilatateur ou éventuellement, si c'est quelque chose d'acide, un remède ayurvédique pour contrer ça. Mais c'est juste que je ne le fais pas de façon inconsciente. Il réfléchit. Il réfléchit, voilà. C'est-à-dire que ce n'est pas parce que je me fais plaisir une fois, que j'ai un petit excès une fois, que je vais faire des excès tous les soirs. C'est vraiment une question de mesure. Moi, je ne dis pas du tout qu'à partir d'aujourd'hui, il ne faut plus rien s'offrir, il ne faut plus se faire plaisir et tout contrôler. Pas du tout. C'est simplement évaluer la balance bénéfice-risque et puis faire les choix en conscience.

  • Speaker #1

    Et puis, par rapport à la manière dont l'Ayurvéda perçoit la maladie, je crois que tu m'avais aussi parlé une fois des six stades dans la maladie. C'est lesquels ces stades ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, et ça c'est super intéressant, il faut que je vous raconte mon expérience avec mes douleurs articulaires. Je vais commencer par ça d'ailleurs. En 2017, j'ai commencé à avoir des douleurs assez fortes au niveau des hanches. D'ailleurs là tu me vois assise comme ça, en 2017 ce n'était plus possible.

  • Speaker #1

    Il faut dire qu'elle est assise sur le coussin d'allaitement, par terre à même le sol.

  • Speaker #0

    Pas en lotus, mais bon, voilà, je pourrais m'asseoir en lotus à nouveau parce que je n'ai plus pu le faire pendant deux ans. Donc, en 2017, j'ai commencé à avoir des douleurs articulaires au niveau des hanches et aussi au niveau des mains. Et puis, je ne pouvais plus m'asseoir pour faire ma méditation comme avant. Je devais faire attention pour me... m'asseoir dans mon lit pour pas provoquer de douleur je devais faire attention aussi pour monter dans ma voiture tellement c'était douloureux ça pouvait m'arriver de me réveiller en pleine nuit de douleur parce que je faisais un mouvement qui ne convenait pas et donc là encore moi je fais toujours je fais la tournée des médecins toujours comme ça ça permet d'éliminer des pistes etc donc Je suis allée voir mon médecin généraliste, d'ailleurs j'ai un super médecin, qui m'a envoyé voir un rheumatologue, un orthopédiste. J'ai fait une radio, j'ai fait des échos pour essayer de voir ce qui se passait. Et à la fin de, je ne sais pas, j'ai peut-être passé deux mois à tout explorer, quand je suis revenue chez mon médecin et j'apprécie beaucoup son humilité, il m'a dit, visiblement il y a quelque chose, mais les examens, ne montre rien. Je ne peux rien actuellement pour vous parce que je ne sais pas ce que vous avez. On est peut-être au début d'une maladie rhumatismale inflammatoire, mais pour l'instant, c'est trop flou. Et je pourrais quelque chose pour vous uniquement quand la maladie sera déclarée. Alors, moi, j'étudiais déjà l'Ayurveda depuis trois ans à cette époque-là, donc évidemment, mon sang n'a fait qu'un tour parce que j'avais... pas l'intention d'attendre que la maladie arrive, évidemment.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair, tu pensais prévention.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Et puis, pour le coup, mon médecin, il était génial, parce qu'à aucun moment, il m'a dit, c'est dans votre tête, les examens ne montrent rien, vous êtes stressé ou je ne sais quoi. Non, il m'a dit textuellement, je comprends que vous souffrez, je vois que vous souffrez, simplement, moi, là, je n'ai pas ce qu'il faut pour vous soulager. Et donc, moi j'étudiais déjà l'Ayurveda à cette époque-là, depuis trois années, et je connaissais ce processus des six étapes du processus pathologique. Et je me suis dit, je pars directement parce que je ne vais pas laisser la chance à cette maladie de se manifester.

  • Speaker #1

    C'est le moment d'agir.

  • Speaker #0

    Exactement. Et donc, c'est là que je suis partie en Inde, trois semaines. Je suis allée me faire traiter dans un hôpital ayurvédique. J'ai reçu des médicaments avant mon traitement, pendant mon traitement et puis j'ai aussi reçu un traitement sur deux mois une fois de retour en Suisse. À la suite de ce traitement, 70% de mes douleurs avaient disparu, il en restait encore un peu.

  • Speaker #1

    Donc traitement en hôpital ayurvédique, pas traitement médicamenteux.

  • Speaker #0

    Non, pas traitement médicamenteux. En hôpital ayurvédique, j'ai eu des médicaments ayurvédiques, toute une batterie de médicaments à prendre à mon retour. Et donc, en revenant, 70% des douleurs avaient disparu. Bon, ce n'était pas fini. Donc, à partir de ce moment-là, j'ai suivi aussi une alimentation un peu plus stricte. Et puis aujourd'hui, 100% de mes douleurs ont disparu. Ça m'a pris quand même deux ans pour tout éliminer à 100%. Mais bon, voilà tout ça pour dire que je suis intervenue, je pense que j'étais au quatrième stade de la maladie. Et donc en Ayurveda, on sait que la maladie, c'est le résultat d'un déséquilibre des doshas. Donc comme je le disais tout à l'heure, on est tous avec une constitution de naissance. Préserver cette constitution, c'est préserver une forme de santé, de vitalité. Et puis, sans éloigner, c'est commencer un processus vers le déséquilibre et potentiellement vers la maladie. Donc, c'est tout un processus.

  • Speaker #1

    Et ces six stades, alors, tu peux nous les énumérer ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Alors, c'est un peu comme un... Tu connais l'expression la goutte d'eau qui fait déborder le vase Ah bah carrément ! Donc c'est un peu ça. Donc la première étape de ce processus, c'est que le ou les doshas s'accumulent dans le siège où ils sont d'habitude. Alors je ne vais pas trop rentrer dans le détail parce que ça va commencer à être compliqué, mais globalement les doshas agissent dans le corps entier. Mais ils ont une résidence principale dans le corps qui est leur lieu d'occupation principale, on va dire.

  • Speaker #1

    Leur place de jeu.

  • Speaker #0

    Voilà, leur place de jeu. Et dans le processus de la maladie, le dosha commence à s'accumuler à cet endroit-là. Ça, c'est la première étape, une accumulation. La deuxième étape du processus, c'est une aggravation. Donc là, on arrive... Donc... Ça montait graduellement et puis là, le vase arrive un peu à ras bord. Ce vase rempli de doshas, il arrive à ras bord. Et le troisième stade, si on n'a rien fait pour contrôler ça, eh bien là, ça déborde. Le vase, il déborde. Et donc, ce qui se passe, c'est que ces doshas, ils vont aller se balader un peu partout dans le corps, faire un petit peu de désordre.

  • Speaker #1

    Donc juste, traduction du dosha, c'est énergie. Quand tu dis ils se baladent dans le corps c'est quoi exactement ? Alors là,

  • Speaker #0

    je comprends le… Oui, c'est une force vitale, mais leur action va se déplacer dans le corps.

  • Speaker #1

    Les effets un peu de ces énergies-là ? Voilà.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une matière, ce n'est pas un liquide. Bien sûr. Donc, en fait, cette énergie-là va se déplacer dans le corps. Et donc, quand on ne contrôle pas ça… ils vont partir un peu se promener dans le corps. Ça, c'est la troisième étape. À la recherche d'un endroit où squatter, où s'installer bien confortablement, ils vont chercher une zone faible dans le corps. Pour certaines personnes, ça peut être les articulations. Moi, j'ai eu ce problème au niveau des hanches. Pour d'autres, ça peut être le sang. Pour d'autres encore, ça peut être dans les poumons. Donc voilà. Et donc ? Quand le processus continue, ces forces vitales vont s'installer dans le corps et puis ils vont commencer à interagir avec les tissus du corps. Ils vont commencer à les dégrader, à les abîmer.

  • Speaker #1

    Ça, c'est la quatrième étape, la dégradation ?

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Ça commence à... Ils interagissent avec les tissus du corps. Là, moi, ma maladie articulaire, c'était probablement le quatrième stade. Ça commençait à... Donc,

  • Speaker #1

    on commence déjà à sentir des symptômes à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Exactement. exactement c'est là que j'ai commencé à avoir des douleurs articulaires donc en canton en est à ce stade là c'est encore flou on peut pas d'un point de vue de notre médecine moderne on peut pas mettre un nom sur la pathologie donc ça peut aller ça peut venir une fois on a mal je sais pas aux articulations des mains l'autre jour ça va être au pied voilà c'est fluctuant c'est pas installé encore et si on ne contrôle pas à ce stade-là, alors là, la maladie va pleinement se manifester. Et donc, c'est le cinquième stade. Et c'est à ce stade-là, en général, que notre médecin est capable de nous dire Voilà, vous êtes asthmatique, vous avez une polyarthrite rhumatoïde, etc. Donc, nous, dans notre médecine moderne, c'est à partir de ce moment-là qu'on peut agir parce qu'on a les médicaments pour, les traitements pour. et avant en général c'est passé sous silence voilà les symptômes sont pas encore forcément très installé donc très invalidant donc ça passe un peu sous silence éventuellement je sais pas on va peut-être prendre un anti acide un petit anti douleur et puis ça passe à l'as Et donc, quand on néglige ces petites alertes, c'est là qu'on arrive au cinquième stade, à la manifestation de la maladie. Voilà, mais alors, ce n'est pas parce qu'une maladie est clairement identifiée, clairement manifestée, comme pour moi avec l'asthme, qu'il faut se dire bon, maintenant, c'est foutu Ce n'est pas ça du tout. On peut toujours agir, d'une part, pour éviter une aggravation, et d'autre part, pour améliorer la qualité de vie.

  • Speaker #1

    Et le sixième stade, du coup ?

  • Speaker #0

    Le sixième stade, eh bien là, c'est la complication, c'est-à-dire que les symptômes s'aggravent, la dégradation des tissus se poursuit, et là, on arrive à une maladie qui peut être incurable.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vrai que là, c'est la question que j'ai envie de te poser, parce que la plupart des auditeurs et auditrices aussi qui écoutent Les Invisibles sont des personnes qui peuvent facilement être au stade 5 ou 6, où on vit vraiment avec une maladie invalidante dans le quotidien. Qu'est-ce que tu conseilles à ce moment-là ? Si l'aspect préventif, on l'a déjà passé depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, eh bien, on peut toujours faire quelque chose. D'ailleurs, j'en sais quelque chose parce que, en dehors d'être nutritionniste spécialisée en Ayurveda, je suis aussi éducatrice thérapeutique avec l'association Diabète Vaux. Et donc, on organise des ateliers, vivre avec une maladie chronique. On peut toujours faire des petites choses. Alors, je sais que quand on vit avec une maladie qui est difficile à vivre, on peut se dire, ah bah oui, non, mais ce n'est pas un petit truc comme ça qui va faire quelque chose dans mon quotidien. Mais je dirais que chaque goutte compte. Préserver le sommeil, ça compte. Faire attention à son alimentation, ça compte. Sachant qu'aujourd'hui, on a une vraie méconnaissance de ce que c'est qu'une alimentation humaine rationnelle. C'est clair. Voilà, donc. L'Ayurveda c'est vraiment, le plus de l'Ayurveda c'est que vraiment on comprend la maladie autrement et puis en fonction des doshas qui sont... qui sont dérangés, on peut prendre des actions. Donc, je ne sais pas moi si c'est Vata qui est dérangé, on sait qu'on va avoir besoin de régularité, qu'on va avoir besoin d'une alimentation nourrissante, mais digeste. Et ce que va apporter la Ayurveda dans ce cas-là, c'est que peut-être que si on ne sait pas ça, on va continuer à manger comme on a toujours fait avant, sans se rendre compte qu'on continue à faire déborder le vase plus que de raison. Donc, alors, sachant que l'Ayurveda, ce n'est pas du tout une médecine qui est culpabilisatrice. Donc, c'est vraiment dans une optique positive de qu'est-ce que je peux faire pour améliorer mon bien-être.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, toi, ça a été un peu ton combat, ça, parce que tu as écrit un livre incroyable qui s'appelle L'art de se nourrir avec l'Ayurveda qui est un livre vraiment hyper dense. Il est complet en termes d'explications, de recettes. C'est vraiment... Moi, je l'ai eu entre mes mains et je l'aime beaucoup. Qu'est-ce qui t'a poussé à écrire ce livre ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est d'abord que, en général, les personnes qui entendent parler d'Ayurveda, elles vont tout de suite entendre parler de Vata, Pitta, Kapha, les Doshas, la routine, la Dhinacharya, enfin des tas de termes un peu compliqués quand on ne connaît pas. Et moi, ce que je voulais transmettre, ce sont des choses qui soient applicables tout de suite. tout le monde une façon de se reconnecter au bon sens et à la nature et à sa nature parce qu'aujourd'hui on vit dans un monde où nous dit lundi l'index glycémique les glucides et les lipides les protéines les calories l'acide le basique fin il ya tout un tas de concepts comme ça et puis aussi d'un point de vue ayurvédique on va vous parler de va tap Pita Kappa, l'essentiel, c'est de se mettre à l'écoute, de se reconnecter à... Eh bien, ne serait-ce qu'au cycle du jour. Voilà.

  • Speaker #1

    Et des saisons, parce que c'est vrai que tu proposes des recettes en fonction des saisons. C'est hyper chouette, ça aussi. C'est très inspirant par rapport aux produits locaux qu'on a à chaque saison.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Alors ça, ça fait partie des grands oublis dans notre société. C'est qu'on parle toujours d'ailleurs de consommer local et de saison parce que c'est mieux pour l'écologie, mais pas que. Quand on mange du concombre toute l'année, en particulier en hiver ou au printemps, ça génère beaucoup, beaucoup de liquide dans le corps, beaucoup de mucus. Ça favorise les petits rhumes, le nez qui coule, etc. Donc ça, c'est hyper important. Donc ce que je voulais vraiment, c'était transmettre à tout le monde de façon accessible des choses simples. Parce que ces choses simples, c'est bête à dire, mais aujourd'hui, on les a complètement oubliées.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu serais d'accord de nous partager une de tes recettes, comme par exemple tes délicieux pancakes ? Moi, on les a déjà faits une dizaine de fois à la maison, tellement ils sont bons et... hyper simple à faire parce qu'il faut dire, il n'y a même pas la pâte à laisser poser. Donc c'est tout bête, mais j'ai envie d'un pancake, je mange un pancake.

  • Speaker #0

    Alors, cette recette-là, je l'ai créée parce que je voulais quelque chose d'un peu de léger pour le petit déjeuner. Et donc c'est une recette qui est sans gluten, sans produits laitiers et sans oeufs. Donc c'est vraiment des pancakes qui sont légers comme tout. comme une plume sur l'estomac. Donc, on utilise de la farine de sarrasin, du lait d'amande et de la pomme. J'ai mis quand même un petit peu de levure chimique et puis un tout petit peu de vinaigre de cidre.

  • Speaker #1

    Personnellement, si je peux me permettre, j'ai remplacé la levure chimique par du bicarbonate de soude et le vinaigre de cidre que je ne supporte pas bien, je l'ai remplacé par une cuillère de citron.

  • Speaker #0

    Oh,

  • Speaker #1

    c'est chouette ! Voilà, et c'était hyper adapté.

  • Speaker #0

    Oh, c'est parfait ! Donc en fait, le principe, c'est qu'on va faire cuire une pomme pour en faire une petite compote. Si vous avez une compote déjà prête, c'est tant mieux. Donc on ajoute... Est-ce qu'il faut que je donne le dosage ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, c'est juste voir un peu ce qu'il y avait comme ingrédients dedans, c'est tout simple.

  • Speaker #0

    C'est de la pomme, du sarrasin, du lait d'amande. On mixe, on rajoute de l'extrait de vanille, un peu de sucre. Et puis on laisse un peu poser. Et puis ensuite à la poêle avec un tout petit peu de matière grasse. Il faut juste penser à les laisser tiédir un peu ces pancakes. Parce que comme il n'y a pas d'œufs, il n'y a pas la même consistance que les pancakes lambda. Donc les laisser reposer, ça permet d'avoir une bonne consistance. Et vraiment ce que j'aime c'est que des fois on peut manger les pancakes comme ça et ça nous reste sur l'estomac. C'est pour ceux qui n'ont pas un feu digestif de folie. Et donc, ça, ce que ça permet, ça permet de manger léger.

  • Speaker #1

    Ouais, et c'est très, très, très gourmand. Alors, du coup, ton livre, on peut se le procurer où ? En librairie ? Partout ?

  • Speaker #0

    Alors, il est commandable en ligne partout, sur Fnac, Cultura, enfin, toutes les plateformes habituelles. Et puis, même si votre libraire indépendant ne l'a pas, c'est toujours possible de le commander. Et puis, en ligne, je ne sais pas. Oui, je ne connais pas le lien par cœur, mais...

  • Speaker #1

    Mais en tout cas, sur les plateformes de revente.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Super.

  • Speaker #1

    Moi, j'arrive sur les deux dernières questions. Tiffany, est-ce que toi, tu avais envie de rajouter quelque chose à cette interview ?

  • Speaker #0

    Oui, vous pouvez vraiment, vraiment... Je veux dire, c'est jamais perdu. On peut toujours vraiment faire quelque chose pour son bien-être. Et puis moi même, parfois, je suis en contact avec des personnes qui sont très malades. Bien sûr, on ne va pas guérir un cancer avec des carottes, je suis d'accord. Mais on peut toujours éviter de faire des bordels vases avec des choses qui ne conviennent pas. Donc, n'hésitez pas. Il y a vraiment des choses simples et qui ne coûtent pas d'argent qu'on peut faire pour sa santé.

  • Speaker #1

    Elle me plaît assez cette nuance parce que c'est vrai que personnellement je suis assez en colère quand je passe dans une librairie et que je vois comment soigner son cancer avec du jus de céleri. Parce qu'on croirait que c'est vraiment hyper simple et du coup c'est hyper culpabilisant pour ceux qui n'y arrivent pas. Mais comme tu dis, c'est beaucoup plus nuancé en fait. C'est-à-dire que non, on ne va pas soigner ça avec des carottes, mais c'est un peu comment ne pas aggraver. Et c'est cette question de la chronicité au final. C'est comment des fois on navigue avec tout ça, mais on peut essayer de temporiser certains symptômes pendant une certaine période.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, temporiser. Temporiser et maintenir tant bien que mal une qualité de vie. Enfin, moi, je suis encore asthmatique. Je n'ai pas guéri mon asthme avec l'Ayurveda. Mais par contre, ce que je peux dire, c'est que j'ai peut-être une crise par mois. Et si je ne faisais pas ce que je fais, ce que j'ai mis en place, je pourrais prendre mon bronchodilatateur tous les soirs. Donc ça, je veux dire, d'accord, je ne suis pas guérie de l'asthme, mais c'est quand même précieux.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut te suivre aussi sur les réseaux sociaux ? Est-ce qu'on peut avoir des séances individuelles avec toi ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis présente sur les réseaux sociaux, sur Instagram et sur Facebook. Alors, mon compte s'appelle Ayurveda Cooking Therapy parce que j'aime transmettre des recettes. Mon nom, donc, c'est Tiffen Paonessa. Et oui, je donne des séances individuelles à distance, aussi bien pour les personnes... qui veulent simplement améliorer leur bien-être que les personnes qui veulent avoir un peu des guides par rapport à leur pathologie, ce qui est bon pour elles, ce qui est moins bon, etc. Et donc, j'ai une newsletter que j'ai appelée l'Ayurveda Cooking Club, dans laquelle vous retrouvez régulièrement une recette et un petit podcast.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très inspirant. Je vais passer à l'avant-dernière question parce que le message à faire passer aux personnes qui vivent avec une maladie, tu l'as déjà fait passer et très très bien. Alors, quel est le super pouvoir de l'Ayurveda ?

  • Speaker #0

    Le super pouvoir pour moi, c'est vraiment de nous reconnecter à l'univers. Parce qu'on vit à une époque, je dirais, qui entretient une déconnexion. avec la nature c'est à dire que on dit plus aux gens manger des céréales des légumes et des fruits on va dire aux gens manger tant de calories tant de points et puis tant d'indices glycémiques l'ayurveda nous reconnecte avec le bon sens et ça paraît un peu bateau comme ça mais je peux vous assurer que tous pour la plupart ce bon sens ce sens de la nature que peut-être avait encore nos grands parents Pour beaucoup, on l'a perdue.

  • Speaker #1

    C'est comme si ça nous reliait à quelque chose de plus intuitif, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Exactement, plus intuitif. Bien que de temps en temps, notre intuition, mon intuition, si elle me dit de manger une pizza à 21h, elle est peut-être un peu déviée. Mais oui, il y a une question d'intuition, de ressentir de quoi mon corps a besoin en ce moment. Ok, je me sens... Je me sens fatiguée, mais cette fatigue, est-ce qu'elle est liée au fait que j'ai trop mangé ou au fait que je n'ai pas assez mangé ? Est-ce qu'elle est liée au fait que c'est l'été, il fait très chaud, il fait très sec et mon corps est appauvri ? Qu'est-ce que je fais en été quand mon corps justement est affaibli par cette chaleur ? Est-ce que je vais aller faire un trail sous le soleil ? Ou est-ce que je vais me mettre à l'ombre d'une forêt ? et boire de l'eau fraîche et me reposer. Est-ce que je vais aller manger des lasagnes dans un restaurant ou est-ce que je vais me dire, j'ai besoin de manger quelque chose qui me rafraîchisse et qui soit léger ?

  • Speaker #1

    Je te remercie vraiment pour tous ces partages et enseignements. Et je suis tentée du coup de clore un peu, entre guillemets, justement ces enregistrements d'interviews avant les quelques mois à venir avec un si beau témoignage.

  • Speaker #0

    Merci à toi, c'était un vrai plaisir. Je suis très très contente de partager ça.

  • Speaker #1

    Merci !

  • Speaker #2

    Merci de soutenir ce podcast en vous abonnant pour ne manquer aucun épisode et en lui donnant 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées. Rencontrez mes invités et découvrez tous les engagements de la communauté Les Invisibles sur le compte Instagram Les Invisibles Podcast. Ensemble, continuons à visibiliser l'invisible.

Description

« On ne va pas guérir un cancer avec des carottes »
Ça fait du bien de l’entendre parce que de nos jours, on peut se sentir responsable de ne pas guérir alors même que l’on boit du jus de céleri tous les matins !

L’ayurveda est le plus ancien système de santé traditionnel au monde et considère que l’on est toutes et tous uniques. On ne peut donc pas manger la même chose que ses voisin•es et avoir les mêmes résultats. Le fameux « 5 fruits et légumes par jours » nécessite donc une réflexion plus individualisée.

Tiphaine, nutritionniste spécialisée en Ayurveda l’a bien compris. L’asthme et les douleurs articulaires qui faisaient autrefois partie de son quotidien, sont aujourd’hui sous contrôle et réduits à un minimum.

Pourtant ça n’était pas gagné !
Née prématurée à 1.2kg, avec des problèmes cardiaques , respiratoires , puis un pré-diabète diagnostiqué à l’âge de 8 ans, sa santé a toujours été délicate.

La découverte de l’Ayurveda, des années plus tard, fut un déclic. 15 jours de petits changements, respectant les principes ayurvédiques, suffirent à éliminer 70% de ses  symptômes respiratoires.

Et c’est avec nous qu’elle a décidé de les partager !
On ne se sentirait pas un peu privilégié•es ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Invisibles. Juin 2020. Ma vie bascule du jour au lendemain dans une maladie neurologique, rare, qui n'a de poétique que le nom. Le syndrome du mal de débarquement. Les symptômes qu'elle m'amène vivent en colocation avec moi. 7 jours sur 7. 24 heures sur 24. Et ne prennent jamais leur week-end. Je n'ai donc pas la place pour un autre combat. Du moins, c'est ce que je crois. Puis vient ce jour où je témoigne dans une émission télé, dans l'espoir de rendre visible l'invisibilité du syndrome dont je suis atteinte. À peine sortie du plateau, forte de cette expérience et encore dans mes talons rouges, une évidence s'installe. Je n'en resterai pas là. Dans le train du retour, je rejoins à la fois ma maison et mon nouveau combat. Offrir un espace de parole au travers d'un podcast, aux personnes qui composent, bien souvent en silence, avec des maladies invisibles, et avec les regards de sociétés qui ne croient que ce qu'elles voient, deux réalités plus souvent subies que choisies. Aujourd'hui, loin de mes talons rouges et au plus proche de l'engagement, l'évidence s'étend. C'est à l'invisible au pluriel que je vous invite. Ceux qui dans la chair, l'esprit et les sociétés se vit, sans pour autant faire de bruit. Si comme le dit Antoine de Saint-Exupéry, l'essentiel est invisible pour les yeux, ici, on compte bien le faire entendre. Bonne écoute ! On ne va pas guérir un cancer avec des carottes. Ça fait du bien de l'entendre, parce que de nos jours, on peut se sentir responsable de ne pas guérir alors même que l'on boit du jus de céleri tous les matins. La Ayurveda est le plus ancien système de santé traditionnel au monde, et considère que l'on est toutes et tous unique. On ne peut donc pas manger la même chose que ses voisins, voisines, et avoir les mêmes résultats. Le fameux 5 fruits et légumes par jour nécessite donc une réflexion plus individualisée. Tiffen nutritionniste spécialisé en Ayurveda l'a bien compris. L'asthme et les douleurs articulaires qui faisaient autrefois partie de son quotidien sont aujourd'hui sous contrôle et réduits à un minimum. Pourtant, ça n'était pas gagné. Né prématuré à 1,2 kg avec des problèmes cardiaques, respiratoires, puis un pré-diabète diagnostiqué à l'âge de 8 ans, sa santé a toujours été délicate. La découverte de l'Ayurveda des années plus tard fut un déclic. 15 jours de petits changements respectant les principes ayurvédiques suffirent à éliminer 70% de ses symptômes respiratoires. Et c'est avec nous qu'elle a décidé de les partager. On ne se sentirait pas un peu privilégié ? Hello Tiffaine !

  • Speaker #1

    Salut Tamara !

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Eh ben écoute, ça va super bien ! On est juste à la fin du printemps, donc le printemps c'est mon temps préféré. Donc je suis super contente. Et toi Tamara, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça va ! C'est un peu chargé émotionnellement cet épisode parce que je pense que c'est le dernier que j'enregistre avant d'accoucher et avant toute la période postpartum. Donc en gros là on est le 12 juin et je pense qu'avant janvier 2024 je vais pas en enregistrer d'autres, en tout cas il y a des grandes chances. Et ça veut pas dire qu'il n'y a pas d'épisodes qui vont sortir tout au long, parce que voilà il y en a déjà qui sont enregistrés, mais c'est le dernier en tout cas que j'enregistre pendant cette période. Donc voilà c'est un petit deuil de quelques mois de pas rencontrer des gens derrière le micro, mais c'est pour vivre une autre aventure. Et aujourd'hui on enregistre un épisode qui est inédit. comme c'était le cas dans l'épisode 15 du podcast, car tu es une personne qui accompagne les personnes en situation de maladie chronique, ou en tout cas, ça t'arrive. Et est-ce que tu peux nous dire en qualité de quoi tu accompagnes les personnes malades ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, je suis nutritionniste spécialisée en Ayurveda. Ça veut dire que j'accompagne les personnes, d'ailleurs aussi bien les personnes en bonne santé, entre guillemets, que les personnes qui vivent avec une pathologie. Je les accompagne à améliorer leur qualité de vie grâce à l'alimentation et pas n'importe quelle alimentation. C'est-à-dire qu'on ne va pas compter les calories, on ne compte pas les vitamines, etc. On suit les principes de l'Ayurveda. dans l'alimentation et l'hygiène de vie pour se sentir mieux, pour vivre mieux. Et dans le cas d'une maladie chronique, ce que ça permet, c'est d'une part de ne pas aggraver sa maladie, quand on en a une, par une hygiène de vie qui ne conviendrait pas ou par des aliments qui ne conviendraient pas. Et ça permet aussi d'améliorer en ajoutant... J'aime pas trop utiliser le mot rituel, mais en tout cas, certaines routines dans la vie quotidienne pour soulager des symptômes.

  • Speaker #0

    Et du coup, l'Ayurveda, c'est quoi ? Parce que moi, depuis des années, je vois massage ayurvédique, rituel ayurvédique, mais ça m'a jamais parlé avant de te rencontrer. Donc vraiment, je ne voyais pas de quoi on parlait à ce moment-là. Donc, est-ce que tu pourrais nous dire ce que c'est l'Ayurveda en quelques lignes ?

  • Speaker #1

    Alors, l'Ayurveda c'est considéré comme le plus ancien système de santé traditionnel au monde. Alors on trouve des traces de l'Ayurveda qui datent d'il y a plus de 5000 ans. Mais je dirais moi que l'Ayurveda est sans âge et universelle parce qu'en fait, suivre les lois de l'Ayurveda c'est rien d'autre que de suivre les lois universelles de la nature. spécificité vraiment de la Ayurveda c'est de considérer qu'on est tous uniques et parce qu'on est tous uniques on va pas tous manger la même chose on va pas tous vivre de la même façon donc dans cette médecine il y a toute une partie préventive et donc c'est cette partie là que j'utilise quand des personnes viennent me voir en me disant juste oh je me sens un peu fatigué en ce moment j'ai besoin de ou j'ai besoin de me remettre sur les rails. Donc ça, ça va servir en préventif. Et il y a aussi toute une partie curative, où on peut utiliser des plantes, on peut utiliser des traitements purgatifs. Alors les traitements purgatifs, ça ne fait pas partie de mon attirail. Moi, c'est vraiment centré sur la nutrition et l'hygiène de vie. Mais vraiment, le point formidable de la Ayurveda, c'est de se dire, on est tous différents. Donc, 3 produits laitiers par jour, 5 fruits et légumes par jour, etc. Ça ne fait pas loi dans cette médecine. Ça dépend de qui, en quelles circonstances, en quelles saisons. Qu'est-ce que je vis en ce moment qui fait que ce que je prends d'habitude, ça ne me convient peut-être pas aujourd'hui ? Qu'est-ce qui fait que ma soeur et moi, pourtant on se ressemble beaucoup, on est de la même famille, on a le même sang, eh bien, elle peut manger tout et n'importe quoi sans... prendre un gramme et puis moi, dès que je mange une feuille de salade, je le sens arriver.

  • Speaker #0

    Voilà. Je trouve hyper intéressant cette perspective-là de l'unicité, parce que je trouve qu'aujourd'hui, au niveau alimentaire, il y a plein de choses qui sont en essor et il y a un côté très positif. On s'est rendu compte, évidemment, de l'importance et de la place de l'intestin et tout ce que ça générait au final aussi comme maladie chronique, un intestin qui fonctionne mal. Mais on est aussi arrivé à un stade où il y a... tellement de régimes alimentaires différents, le régime cétogène, la chrononutrition, les jeûnes, un peu tout ça. Et puis souvent, quand on va, par exemple, s'y intéresser, lire un livre là-dessus, aller sur un forum, discuter sur les réseaux sociaux, il y a cette chose un peu, pour moi, qui peut m'embêter, où on perd cette unicité. C'est-à-dire qu'il faudrait qu'on mange tous de cette manière parce que ça a aidé quelqu'un pour une situation, donc il faudrait tous que ce soit transversal. Et puis en fait, on se rend compte, moi aussi, en ayant une pathologie non seulement neurologique, mais intestinale, qu'en réalité, ce n'est pas si simple. Puis le 5 fruits et légumes par jour, en tout cas le 5 fruits, pour moi, c'est catastrophique. Les fruits, ça ne se digère pas si facilement, alors que pour d'autres, ce sera plein de vitamines, il faut absolument manger cru. Et en fait, cet aspect que tu parles vraiment, qui est très individuel, ça me parle beaucoup. Et je pense que ça peut parler à beaucoup de personnes qui ont différents symptômes. Parce que... On ne vit pas du tout avec des choses qui sont similaires. Et puis, comme tu dis, des fois, c'est aussi en fonction des situations de la vie et des saisons.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok, donc trop chouette. Donc, comme tu disais, toi, tu es nutritionniste spécialisée en Ayurveda. Qu'est-ce qui t'a donné envie de te former dans cette messine traditionnelle indienne qui, je ne crois pas, est si connue que ça en réalité ?

  • Speaker #1

    C'est vrai. Alors, ce qui m'a amenée à l'Ayurveda, c'est la maladie. Bon, alors moi, il faut dire que je suis née grande, prématurée. Je pesais 1,2 kg à la naissance. Je suis née à 7 mois. J'ai failli mourir. Bon, voilà. Je suis née avec des problèmes cardiaques, pulmonaires. J'ai toujours eu une santé un peu vacillante dans mon enfance. J'ai toujours eu beaucoup de problèmes respiratoires avec beaucoup de mucus. On a dit à un moment que j'avais des allergies, mais on ne trouvait pas quoi, etc. Et puis, bon, ben voilà, j'ai poursuivi mon chemin. À l'âge de 8 ans, on m'a trouvé un pré-diabète, donc j'ai suivi un régime. C'est parti et j'ai pu continuer une vie comme tous les enfants. Et puis, ce qui s'est passé, c'est que mes problèmes respiratoires que j'avais depuis l'enfance se sont poursuivis jusqu'à à peu près mes 28-30 ans. Et puis, là, on m'a diagnostiqué un asthme. Bon, ça ne m'a pas immensément perturbée. J'ai eu mon bronchodilatateur, comme beaucoup de gens. J'ai continué à vivre comme avant. Seulement, mes problèmes respiratoires ensuite se sont aggravés. C'est-à-dire que je suis arrivée à un moment où je ne pouvais plus respirer par le nez. Je ne pouvais respirer que par la bouche. Quand j'étais enceinte, c'était encore pire. Donc, j'ai passé la moitié de ma grossesse à dormir assise. J'étais épuisée, vraiment. Et puis, moi, j'ai fait la tournée des médecins. Donc médecin généraliste, ORL, gastro-entérologue, j'ai fait des radios. Et à la fin, ce qu'on m'a dit, c'est qu'on ne savait pas ce que j'avais. Il y avait visiblement un problème puisque je ne pouvais pas respirer, on ne savait pas. Donc mon médecin, au départ, m'a prescrit un spray nasal qui a tout résolu pendant un mois. J'étais super contente. Et puis au bout d'un mois, je me suis mise à saigner du nez, mais vraiment... profusément et je me suis dit mais si on me donne un médicament qui règle mon symptôme d'un côté et puis qui m'en provoque un autre de l'autre, ça va pas. Et donc c'est suite à ça que je me suis dit mais c'est pas possible. S'il y a ce problème de santé, forcément il y a une cause. Alors moi ça c'est la façon dont moi je fonctionne. Je me suis dit il y a une cause, c'est pas possible, ça vient pas de nulle part. Et c'est à ce moment là que je sais pas, j'ai eu cette intuition, j'avais déjà entendu ce mot à Ayurveda. J'ai commencé à m'y intéresser, je me suis acheté des livres, j'ai lu. Et puis, ce qui a été flagrant, c'est que j'ai commencé à essayer des principes de l'alimentation ayurvédique que j'avais piochés à gauche et à droite. Pas toujours les bons d'ailleurs pour moi, mais j'ai testé des choses. Et puis, ce qui s'est passé, c'est qu'au bout de 15 jours de régime ayurvédique, 70%, j'allais dire 70% parce que je suis d'origine française, mais 70% de mes symptômes ont disparu. Alors là, pour moi, ça a été la révolution. Je me suis dit, mais c'est incroyable. Mon médecin me dit qu'il ne sait pas ce que j'ai, qu'il n'y a pas vraiment de traitement, parce qu'on m'a quand même proposé une turbinectomie pour pouvoir mieux respirer, donc une opération au laser, que j'ai refusée parce que ça m'a fait peur. Je me suis dit, mais comment ça se fait ? On me propose une opération et puis juste en changeant deux petites choses, j'élimine la majeure partie de mes symptômes. Comment ça se fait ? D'où ça vient ? Et là, je me suis dit, mais je veux étudier ça parce que je veux comprendre. Et puis, c'est tellement formidable, je voudrais que tout le monde sache. Tout simplement. Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, il n'y avait pas un effet placebo du début ? Parce qu'on peut voir ça souvent dans des traitements qu'on commence un peu au début. On se dit, je sens quelques améliorations, on est très observateur. Puis pour finir, ça revient. Ça n'a pas été le cas chez toi ?

  • Speaker #1

    Ah non, alors là, pas du tout. Franchement, c'était très net.

  • Speaker #0

    Tu disais, tu as changé deux petites choses. Les traitements, c'était lesquels ?

  • Speaker #1

    Alors, les petites choses, peut-être même un peu plus. Mais tout simplement, je mangeais pas mal de produits laitiers. surtout du fromage surtout le soir je mangeais aussi de la viande à l'époque et voilà j'avais cette habitude de manger tout ce que je voulais j'ai eu aucun problème de poids donc voilà y compris des sucreries il m'a suffit de supprimer le fromage le soir les sucreries le soir entre temps je suis devenu végétarienne on est on a pas à devenir végétarien forcément. C'est encore une question de profil. Mais moi, je me suis devenue... Et puis là, ça a été radical. Mais radical. Même, il y a eu toute une période où je sécrétais beaucoup de mucus. J'avais même 3-4 par an qui duraient une semaine. C'était pénible. À partir du moment où j'ai changé ça, ça a été flagrant. Et même, moi, j'étais malade l'an dernier. J'ai eu la Covid. Mais avant ça, je n'avais pas eu de rhume depuis 2016. Donc de 2016 à 2021, 2022, je n'ai pas eu un seul rhume. Pas une grippe. Wow. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Bon, autant dire que je te jalouse un peu parce que je ne mange ni produits laitiers, ni sucre. Et ça n'a absolument rien changé à mes symptômes. Mais c'est vrai que c'est très connu pour tout ce qui touche à la sphère ORL. Les personnes qui sont très souvent prises, qui ont des sinusites chroniques. J'ai souvent entendu que l'arrêt des produits laitiers avait un impact hyper important.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas aussi que l'arrêt des produits laitiers. Parce que... En Ayurveda, on ne diabolise pas du tout le lait ni les produits laitiers. C'est juste que la façon dont nous, ici en Occident, on consomme les produits laitiers, c'est juste incroyable, pas dans le sens positif, mais je dirais presque anti-naturel. Ça va à l'encontre des besoins du corps. C'est-à-dire qu'en Ayurveda, le lait est vraiment glorifié dans les textes classiques. Mais de quel lait parle-t-on ? Produit par quelle vache ? Comment ? Dans quelles conditions ? Ensuite, en quelle quantité ? Est-ce qu'on sait aujourd'hui la quantité de lait qu'il faut pour produire du beurre ? La quantité de lait qu'il faut pour produire du fromage ? Et nous, on consomme ça à foison comme si ça pleuvait du ciel. Le lait et les produits laitiers ne sont pas faits pour être consommés de cette manière-là. En particulier, le lait UHT en briques qui va stagner 3 mois sur les étagères du magasin, ce n'est pas fait pour ça. Le lait qui est homogénéisé, parce que pour qu'il reste bien blanc et que la crème ne se sépare pas, on le traite pour qu'il reste bien uniforme. Mais ça, pour le système digestif, c'est terrible. Donc, en fait, ce n'est pas juste arrêter les produits laitiers, mais c'est réfléchir globalement. à la façon dont on s'alimente, à la façon dont on transforme les produits. Voilà.

  • Speaker #0

    Incroyable. Du coup, moi, j'ai envie de te demander quels sont les grands principes de cette médecine ? Parce que là, tu as parlé au niveau alimentaire. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Tu parlais un peu de, tu disais, pas rituel, mais plutôt routine. Est-ce que ça rentre dans ces principes ? Je suis très curieuse de t'entendre à ce sujet.

  • Speaker #1

    Alors, les grands principes, il y en a tellement. Je dirais que le principe numéro un, comme je le disais tout à l'heure, c'est qu'on est tous différents. Mais dans ces différences, il y a quand même des grands schémas qu'on peut repérer. Par exemple, concernant le sommeil, nous en tant qu'êtres humains, on est plus fait pour vivre le jour et dormir la nuit. Et donc, quand on poursuit notre activité mentale... ou physique d'ailleurs, au-delà d'une certaine heure, eh bien, on tape un peu dans notre réserve de vitalité. Les grands principes, en fait, ce sont les principes de la nature. Par exemple, je te parlais tout à l'heure du fait que le soir, j'avais supprimé certains aliments. Un grand principe en Ayurveda, c'est que notre feu digestif, il suit en général la courbe du soleil. Donc le soleil, quand il se lève, il est bas dans le ciel. Et notre feu digestif, à ce moment-là, dans notre corps, donc notre feu digestif, c'est un peu comme le feu du ciel, eh bien, il est bas aussi. C'est-à-dire que ce qu'on peut transformer, ce qu'on peut brûler comme nourriture, c'est plus faible que le midi où le soleil est à son apogée, le feu est à son apogée et notre feu digestif est à son apogée. Donc c'est à ce moment-là qu'on peut manger plus. en plus grande quantité ou plus nourrissant que le soir où le soleil est couché, surtout en hiver. Là, ça va, c'est l'été, donc il se couche plus tard. Mais en hiver, typiquement, ici, le soleil peut se coucher à 17h30.

  • Speaker #0

    Totalement.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire que quand on mange à 19h, 20h, la capacité de transformer, de digérer ce qu'on mange est plus faible. Et nous, en Occident, puis aussi avec les horaires de travail, eh bien, c'est difficile pour nous de vivre en synchronicité avec ces lois de la nature parce qu'on rentre du travail à 19h30, 20h, on mange vers 20h, 20h30. Et puis, c'est un peu souvent le seul moment de convivialité où la famille se retrouve. Donc, on a envie de partager un repas convivial. Et la difficulté, c'est que ça va à rebours. justement de ces lois de la nature. Donc, je dirais le principe majeur, c'est de vivre en accord, en harmonie avec la nature. Parce que quand on vit en harmonie avec la nature, on vit en harmonie avec sa nature.

  • Speaker #0

    Et du coup, toi, tu fais comment ? Parce que tu as une famille, donc tu as un conjoint et un fils. Le soir, est-ce qu'il n'y a pas justement ce moment de tabler avec beaucoup de nourriture ? Est-ce que c'est plutôt le matin que vous vous retrouvez ou à midi pour ça ?

  • Speaker #1

    Alors, aussi bien mon conjoint que moi-même, on est indépendants. on est tous les deux thérapeutes donc on organise un peu nos horaires comme on veut mais ça c'est intégré depuis le départ d'ailleurs mon conjoint il en a assez mon fils il en a assez aussi mon fils dès l'âge de 4 ans il me parlait de cheveux digestifs oh chou donc en fait ça fait tellement partie de notre vie que c'est instinctif en fait euh tous, mis à part mon fils, il aime quand même bien manger des frites, même le soir, mais je lui répète. C'est devenu... En fait, ces principes, au départ, ça paraît un peu étranger. Nous, on a envie d'aller manger au restaurant le soir. Mais au fur et à mesure qu'on se remet comme ça en lien avec la nature, on se rend bien compte finalement que le corps, à 20h, il n'a pas envie de s'alourdir avec une grosse raclette. donc c'est pas forcément on n'a pas besoin forcément de manger beaucoup pour être convivial voilà le on prend la nourriture pas comme un moyen de convivialité mais on prend la nourriture comme un moyen de nourrir le corps et je pense que quand on considère bon ça c'est mon point de vue je dis pas que ça doit être le point de vue mais tel que je vois les choses Quand on considère que la nourriture, c'est un moyen de convivialité, on dévie un peu finalement la nourriture de sa fonction, puisque la fonction première de la nourriture, c'est de nourrir le corps et de lui donner de l'énergie pour vivre.

  • Speaker #0

    Ça risque de nous faire tiquer, ça, parce que c'est vrai qu'on le voit, on voit beaucoup ce moment comme étant très fédérateur. On s'invite avec les gens pour bruncher, pour dîner, même pour goûter. Il y a très souvent, pas l'excuse, mais le prétexte. c'est les retrouvailles autour d'un repas. C'est rarement... Alors, il peut y avoir le sport, par exemple. Ça aussi, c'est très fédérateur. On se retrouve pour aller faire une rando, pour aller nager, ce genre de choses, faire un cours de yoga, j'en sais rien. Mais c'est vrai que le repas, il est par chez nous, en tout cas, vraiment vu comme un instant de partage, puis même de discussion. C'est les moments où on se raconte la journée. Enfin, voilà, donc c'est intéressant. En fait, c'est vraiment... Dans l'Ayurveda, on pourrait faire un pas de côté par rapport à ça et trouver peut-être d'autres moments où on est dans cette convivialité, cette communication et où on se fédère dans la famille.

  • Speaker #1

    Exactement, d'autant que, d'un point de vue ayurvédique, le repas, ce n'est pas censé être un moment de discussion, justement. Alors là, je sais que je vais encore briser une habitude, parce qu'effectivement, c'est le moment où on va discuter et échanger. Mais d'un point de vue ayurvédique, dans l'idéal, je ne dis pas que tout le monde doit faire ça, mais... le repas ça devrait être un moment où on se concentre sur la nourriture, sur ce qu'on est en train de goûter, d'avaler. D'un point de vue concret ça a une application immédiate. On voit tout de suite que si on est occupé à parler, parler, parler, parler, parler pendant le repas, on peut ne pas se rendre compte de tout ce qu'on a avalé. D'autre part ça perturbe le processus de la digestion. Pendant qu'on parle, on avale de l'air. Donc, le repas, c'est plutôt un temps de calme. On mange en conscience. On en parle beaucoup de ça, de manger en conscience. Si on occupait, soit à regarder sur les réseaux, soit à parler, soit à rire, soit... Déjà, on peut avaler de travers ou on peut manger trop ou manger quelque chose qui ne nous convient pas. Et donc, oui, c'est essayer de... On considère le repas vraiment d'une autre manière. Maintenant, ça ne veut pas dire qu'on doit faire grisemine au repas, qu'on doit s'abstenir de s'inviter, etc. Mais toujours garder sous-jacent cette conscience de ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que personnellement, je déteste parler en mangeant. C'est souvent le moment où on se retrouve par exemple avec des copines et qu'elles disent raconte tel événement de ta vie et je suis là non, je le raconte après le repas Ça ne veut pas pour autant dire que je mange en pleine conscience, pas du tout. Mais c'est juste que je n'arrive pas à faire les deux à la fois, tout simplement. Mâcher et parler, je trouve ça très compliqué. Et du coup, parce qu'alors là, tu parlais un peu dans les grands principes. Il y a autour de la nourriture, il y a autour du sommeil. Est-ce qu'il y a un peu d'autres domaines aussi que ça recouvre l'Ayurveda où on peut être sensible et attentif ?

  • Speaker #1

    Le style de vie, ça comprend aussi la façon dont on travaille, ce qu'on fait au jour le jour dans notre travail. Ah oui, alors très important, le contrôle des sens. C'est-à-dire que, ah oui, ça c'est très très important. Selon l'Ayurveda, une utilisation excessive de nos sens, ça peut être aussi bien la vue que l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, ça conduit à une détérioration de la santé. Pour donner des exemples concrets, par exemple... Aujourd'hui, on travaille tous sur ordinateur, c'est devenu un indispensable. Alors, à ce sujet, on parle beaucoup de santé mentale, notamment avec les réseaux sociaux, etc. Aujourd'hui, mais juste d'un point de vue ayurvédique, regarder un objet lumineux de façon excessive, comme on le fait quand on regarde un écran, ça conduit à une détérioration de la vue. Et aussi à des troubles du sommeil. Ça peut provoquer aussi de l'agitation mentale. Et puis, de chile en aiguille, c'est un peu comme un domino. Le point d'entrée, on va se dire, oui, ça abîme ma vue. Mais il y a tout le reste derrière. Qu'est-ce que ça fait sur mon sommeil ? Qu'est-ce que ça fait sur mon mental qui est tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de travailler ? Donc, oui, ça, le contrôle des sens, c'est hyper important aussi. Avec tout ce qui est la musique qu'on écoute. Alors bien sûr, ça peut être la musique qui peut être écoutée très forte. Mais je dirais, il n'y a pas que ça. Parce qu'au quotidien, nos sens sont sursollicités. Vraiment. Et ça, toi qui as fait une retraite, je pense que tu sais ce que ça veut dire avec Vipassana. Cette stimulation des sens, ça engendre... Du mouvement de l'agitation dans le mental. Et je pense que tout le monde sait ce que ça donne l'agitation dans le mental, de la fatigue, ça peut amener de la déprime, etc. Des tas de problèmes peuvent découler de cette surstimulation.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par exemple, il y a beaucoup de personnes qui sont malades chroniques et qui ont une hypersensibilité à la stimulation, à tout ce qui est sensoriel. Est-ce que tu penses que c'est un excès à un moment donné de tout ça, d'avoir sursollicité les sens, ce qui fait qu'à un moment donné, ce n'est plus possible ?

  • Speaker #1

    Alors, ça peut, mais ça peut venir d'autres choses aussi. Quand il y a une hypersensibilité à certains stimuli, on pense tout de suite à une aggravation de Vata, c'est un des trois doshas. Et cette aggravation, elle peut venir de tas de choses, parce que ça peut aussi venir, ça peut être aussi causé par le vieillissement. On sait que les personnes âgées, par exemple, elles tolèrent moins bien le bruit, les odeurs fortes ou ce genre de choses. En fait, ça peut venir de tas de circonstances différentes, mais effectivement, oui, si on stimule trop un sens, effectivement, ça peut causer des troubles et des problèmes. pathologies sur ce sens-là en particulier.

  • Speaker #0

    Tu parlais de Vata, donc un des trois doshas. Si je ne me trompe pas, c'est une des énergies vitales en Ayurveda. Est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que c'est ces doshas ?

  • Speaker #1

    Oui, alors bon, je vais essayer de faire simple et raccourci pour que ce soit compréhensible pour tout le monde. Donc, avant de parler des doshas, je vais d'abord parler des cinq éléments. Donc, en Ayurveda, on considère que tout dans l'univers, absolument tout, et fait des cinq éléments. Donc on a l'espace, on a l'air, le feu, l'eau et la terre.

  • Speaker #0

    L'espace, je ne le connaissais pas celui-là. Je connaissais... Du coup c'est le métal, non ?

  • Speaker #1

    Alors l'espace en fait c'est ce qui contient. C'est ce qui contient les quatre autres éléments. Donc tout dans l'univers est fait de ces... De ces cinq éléments, par exemple cette table-là, qui est solide, l'élémentaire, c'est ce qui donne la solidité aux choses.

  • Speaker #0

    Donc c'est présent aussi dans le corps, par exemple les os, dans les os il y a aussi l'élément terre, c'est ce qui donne la solidité aussi aux os. Donc voilà, on a ces cinq éléments là qui sont présents dans tout, y compris dans notre corps et dans ce qu'on mange. Et donc comme on assimile ce qu'on mange, notre corps va se fabriquer aussi à partir des éléments qu'on a avalés. Et donc pour faciliter notre compréhension, Ces cinq éléments, on les regroupe dans le corps humain en trois doshas. Ce sont trois énergies vitales, c'est un peu trois grands managers du corps humain. On a Vata, c'est le dosha qui contrôle les éléments air et espace. Ce dosha, c'est le dosha qui gère les mouvements dans le corps. Par exemple, c'est le dosha qui va contrôler... l'accouchement, le déclenchement, le mouvement vers le bas de l'enfant. Donc il gère tous les mouvements, aussi bien le mouvement de l'inspiration que de l'expiration. Mes yeux qui clignent aussi, c'est Vata. Le transit intestinal aussi est géré par Vata. Donc voilà, ça c'est l'air et l'espace. Je dis l'air, ça pourrait être le vent, je pourrais dire le vent, le mouvement dans le corps. Le deuxième dosha, c'est Pitta. Alors Pitta, ce dosha contrôle les éléments feu et eau. Donc ce dosha-là, il permet la digestion des aliments. C'est-à-dire qu'il permet de brûler, de transformer ce qu'on mange pour ensuite pouvoir fabriquer des tissus, etc. Il gère aussi la température du corps humain. les sensations de soif, la sensation de chaleur, etc. Il aide aussi à avoir une bonne vision. Voilà. Et puis, on a le troisième dosha. Donc, le troisième dosha, c'est Kappa, qui contrôle les éléments eau, éther. dans le corps. Donc on sait tous que le corps humain est composé je sais plus à 80 ou 90 d'eau. Voilà donc le Doshakapa c'est celui qui contrôle donc l'élément eau et terre dans le corps et c'est celui qui va donner une bonne résistance au corps qui va aussi lubrifier les articulations parce qu'il y a des fluides dans les articulations. Donc voilà, ça ce sont les trois doshas. Et bien on est tous avec une proportion différente des cinq éléments, donc une proportion différente des doshas. Donc il y a sept constitutions. Peut-être que toi, je ne sais pas, tu es vata pitta, peut-être que moi je suis vata kappa. Enfin voilà, il y a vraiment des profils très différents.

  • Speaker #1

    Et de le savoir, qu'est-ce que ça apporte ?

  • Speaker #0

    Alors ce que ça apporte, c'est de pouvoir se dire, notamment en prévention, Tiens, j'ai ce profil-là, donc d'accord. Alors, moi, par exemple, peut-être que j'ai Vata qui est prégnant dans mon profil. Ça veut dire que je dois être attentive à ne pas trop avoir de stimulation sensorielle, c'est-à-dire être raisonnable. Je dois être attentive à me nourrir suffisamment. Parce que, par exemple, j'ai peut-être une structure qui est plus délicate qu'une autre personne. Je suis peut-être... comment dire ? Je suis peut-être un peu plus mince qu'une autre personne. Je dois être attentive à avoir suffisamment de sommeil, suffisamment de nourriture nourrissante. Parce que peut-être que si je me nourris de salade et de crudités, et bien c'est pas suffisant pour moi. Ça peut être des tas de choses aussi du point de vue de l'hygiène de vie. Ça veut dire que peut-être je suis plus sensible qu'une autre personne, donc je dois être attentive à maintenir mon équilibre intérieur. Et si je suis capable, peut-être que je dois faire attention et éviter de manger beaucoup de produits laitiers, beaucoup de blé ou ce genre de choses. Voilà, donc ça permet d'agir en prévention, parce qu'en général... Quand on a une pathologie, cet équilibre est modifié. On s'intéresse à d'autres aspects quand il y a une pathologie.

  • Speaker #1

    Comment l'Ayurveda perçoit la maladie et les pathologies ?

  • Speaker #0

    D'un point de vue ayurvédique, quand il y a une pathologie, c'est qu'en général, on s'est éloigné de notre profil originel. C'est-à-dire qu'on est avec une certaine constitution, et tant qu'on maintient à peu près cet équilibre, on est plutôt dans notre zone de vitalité. Et par contre, quand on commence à s'en éloigner, c'est à partir de ce moment-là qu'on commence un processus vers la pathologie. Voilà, puis je me rappelle plus tard.

  • Speaker #1

    Ouais, en fait, moi, du coup, ce que je me demande, par exemple, imaginons que j'ai un profil plutôt Vata et qu'il dirait que ce serait bien que je dorme 9 heures par nuit, imaginons, et que j'ai un travail qui peut me permettre de dormir seulement 5 heures par nuit. Est-ce que le fait de, pendant 5, 10 ans, dormir 5 heures par nuit alors que mon profil Vata aurait besoin de 9 heures fait qu'à un moment donné, je peux me rapprocher quelque part d'une certaine pathologie ?

  • Speaker #0

    Clairement, oui, oui, oui, tout à fait. Tout à fait, sachant que... Je ne sais plus quand on en a parlé, tu me demandais des principes cardinaux. Le sommeil fait partie des piliers de la santé selon l'Ayurveda. On a l'alimentation, le sommeil et puis le contrôle des sens. Je crois que je l'ai dit, je ne me rappelle plus. Mais absolument, et le non-respect des besoins fondamentaux d'un être humain, c'est une cause principale d'alimentation de la maladie.

  • Speaker #1

    C'est là aussi où c'est intéressant parce que, de nouveau, on essaye souvent d'être un peu tous pareils. Quelqu'un te dit Ah, moi j'ai besoin de 9 heures de sommeil. Ah bon ? Mais il paraît qu'en fait, il n'en faut que 6. Non, mais en fait, il paraît que c'est bien d'en faire 10. Tout le monde a son avis, puis surtout son besoin en fait. Et on se rend compte qu'en réalité, il est complètement différent, mais qu'il y a aussi un manque de tolérance des fois à écouter le besoin de chacun et chacune. Et de savoir un peu dans quel profil on est, ça peut aussi quelque part nous. déculpabiliser entre guillemets même si on devrait pas en arriver là mais se dire genre non en fait moi en connaissant mon profil je sais que mon besoin il est là et je peux peut-être aussi plus facilement le nommer face aux autres oui tout à fait exactement ça permet vraiment alors ça c'est intéressant ce que tu dis parce

  • Speaker #0

    que bon comme je comme tu sais je suis asthmatique et la urbaine c'est vraiment ce qui me permet de de garder le compte sur cette pathologie l'empêcher d'évoluer et puis je pourrais même parler d'ailleurs de mai j'ai eu des problèmes articulaires peut-être que je reviendrai dessus tout à l'heure ça m'a vraiment sauver et donc effectivement quand je me retrouve dans des situations sociales et bien peut-être que je vais dire ah bah non moi je peux pas aller manger à 22h au restaurant ça va me rendre malade non je ne peux pas aller dans un restaurant à raclette le soir ça va me rendre malade Et puis, non, je ne mange pas de blé le soir, ça va me rendre malade. Alors, ça paraît comme ça. On m'a déjà dit, mais oh là là, mais qu'est-ce qu'elle est compliquée ta vie ? Ça ne doit pas être facile, etc. Mais en fait, ce n'est pas une complication. C'est vivre en phase avec mes besoins. Et ça me permet d'être affirmative parce que j'ai pu... expérimenté dans mon corps on m'a pas donné des théories j'ai expérimenté vraiment ce que ça fait de manger une raclette à 22 heures le soir j'ai pas dormi j'étais malade j'ai fait des crises d'asthme et le fait d'expérimenter ça ça permet d'être droit dans ses bottes peut-être que toi tu juges que mon jeu je fais des chichis avec mon alimentation je suis casse pieds et cetera Eh bien, ma santé, ça passe d'abord. Donc, le côté social, que voilà, ça ne fait pas bon vivant. Eh bien, ça permet vraiment de se reposer sur un essentiel. Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    Hum, ouais, j'aime beaucoup cette idée-là. Après, c'est vrai qu'on sait qu'on vit aussi dans un monde où il y a des choses tellement... hyper normée, justement finir tard le travail, se retrouver tard pour les repas, ce côté faire la fête tard aussi. Et puis dès qu'on sort un petit peu de cette norme-là, on nous regarde souvent un peu de biais, mais elle c'est la chieuse, elle prend trop soin d'elle, ce genre de choses. Mais au final, c'est quand même intéressant de se rappeler ça. Est-ce que toi, tu fais quand même des exceptions dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Oh oui ! Alors oui, j'ai pas... C'est pas parce que je suis nutritionniste que je fais zéro faute. Maintenant, j'essaye toujours que ce soit fait en conscience. Donc, je peux décider un soir que je vais aller au restaurant et que je vais manger un mets dont je sais qu'il ne va pas forcément me faire du bien. Mais j'ai conscience à l'avance de ce que ça peut générer. Et donc, j'ai mon brocadilatateur ou éventuellement, si c'est quelque chose d'acide, un remède ayurvédique pour contrer ça. Mais c'est juste que je ne le fais pas de façon inconsciente. Il réfléchit. Il réfléchit, voilà. C'est-à-dire que ce n'est pas parce que je me fais plaisir une fois, que j'ai un petit excès une fois, que je vais faire des excès tous les soirs. C'est vraiment une question de mesure. Moi, je ne dis pas du tout qu'à partir d'aujourd'hui, il ne faut plus rien s'offrir, il ne faut plus se faire plaisir et tout contrôler. Pas du tout. C'est simplement évaluer la balance bénéfice-risque et puis faire les choix en conscience.

  • Speaker #1

    Et puis, par rapport à la manière dont l'Ayurvéda perçoit la maladie, je crois que tu m'avais aussi parlé une fois des six stades dans la maladie. C'est lesquels ces stades ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, et ça c'est super intéressant, il faut que je vous raconte mon expérience avec mes douleurs articulaires. Je vais commencer par ça d'ailleurs. En 2017, j'ai commencé à avoir des douleurs assez fortes au niveau des hanches. D'ailleurs là tu me vois assise comme ça, en 2017 ce n'était plus possible.

  • Speaker #1

    Il faut dire qu'elle est assise sur le coussin d'allaitement, par terre à même le sol.

  • Speaker #0

    Pas en lotus, mais bon, voilà, je pourrais m'asseoir en lotus à nouveau parce que je n'ai plus pu le faire pendant deux ans. Donc, en 2017, j'ai commencé à avoir des douleurs articulaires au niveau des hanches et aussi au niveau des mains. Et puis, je ne pouvais plus m'asseoir pour faire ma méditation comme avant. Je devais faire attention pour me... m'asseoir dans mon lit pour pas provoquer de douleur je devais faire attention aussi pour monter dans ma voiture tellement c'était douloureux ça pouvait m'arriver de me réveiller en pleine nuit de douleur parce que je faisais un mouvement qui ne convenait pas et donc là encore moi je fais toujours je fais la tournée des médecins toujours comme ça ça permet d'éliminer des pistes etc donc Je suis allée voir mon médecin généraliste, d'ailleurs j'ai un super médecin, qui m'a envoyé voir un rheumatologue, un orthopédiste. J'ai fait une radio, j'ai fait des échos pour essayer de voir ce qui se passait. Et à la fin de, je ne sais pas, j'ai peut-être passé deux mois à tout explorer, quand je suis revenue chez mon médecin et j'apprécie beaucoup son humilité, il m'a dit, visiblement il y a quelque chose, mais les examens, ne montre rien. Je ne peux rien actuellement pour vous parce que je ne sais pas ce que vous avez. On est peut-être au début d'une maladie rhumatismale inflammatoire, mais pour l'instant, c'est trop flou. Et je pourrais quelque chose pour vous uniquement quand la maladie sera déclarée. Alors, moi, j'étudiais déjà l'Ayurveda depuis trois ans à cette époque-là, donc évidemment, mon sang n'a fait qu'un tour parce que j'avais... pas l'intention d'attendre que la maladie arrive, évidemment.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair, tu pensais prévention.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Et puis, pour le coup, mon médecin, il était génial, parce qu'à aucun moment, il m'a dit, c'est dans votre tête, les examens ne montrent rien, vous êtes stressé ou je ne sais quoi. Non, il m'a dit textuellement, je comprends que vous souffrez, je vois que vous souffrez, simplement, moi, là, je n'ai pas ce qu'il faut pour vous soulager. Et donc, moi j'étudiais déjà l'Ayurveda à cette époque-là, depuis trois années, et je connaissais ce processus des six étapes du processus pathologique. Et je me suis dit, je pars directement parce que je ne vais pas laisser la chance à cette maladie de se manifester.

  • Speaker #1

    C'est le moment d'agir.

  • Speaker #0

    Exactement. Et donc, c'est là que je suis partie en Inde, trois semaines. Je suis allée me faire traiter dans un hôpital ayurvédique. J'ai reçu des médicaments avant mon traitement, pendant mon traitement et puis j'ai aussi reçu un traitement sur deux mois une fois de retour en Suisse. À la suite de ce traitement, 70% de mes douleurs avaient disparu, il en restait encore un peu.

  • Speaker #1

    Donc traitement en hôpital ayurvédique, pas traitement médicamenteux.

  • Speaker #0

    Non, pas traitement médicamenteux. En hôpital ayurvédique, j'ai eu des médicaments ayurvédiques, toute une batterie de médicaments à prendre à mon retour. Et donc, en revenant, 70% des douleurs avaient disparu. Bon, ce n'était pas fini. Donc, à partir de ce moment-là, j'ai suivi aussi une alimentation un peu plus stricte. Et puis aujourd'hui, 100% de mes douleurs ont disparu. Ça m'a pris quand même deux ans pour tout éliminer à 100%. Mais bon, voilà tout ça pour dire que je suis intervenue, je pense que j'étais au quatrième stade de la maladie. Et donc en Ayurveda, on sait que la maladie, c'est le résultat d'un déséquilibre des doshas. Donc comme je le disais tout à l'heure, on est tous avec une constitution de naissance. Préserver cette constitution, c'est préserver une forme de santé, de vitalité. Et puis, sans éloigner, c'est commencer un processus vers le déséquilibre et potentiellement vers la maladie. Donc, c'est tout un processus.

  • Speaker #1

    Et ces six stades, alors, tu peux nous les énumérer ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Alors, c'est un peu comme un... Tu connais l'expression la goutte d'eau qui fait déborder le vase Ah bah carrément ! Donc c'est un peu ça. Donc la première étape de ce processus, c'est que le ou les doshas s'accumulent dans le siège où ils sont d'habitude. Alors je ne vais pas trop rentrer dans le détail parce que ça va commencer à être compliqué, mais globalement les doshas agissent dans le corps entier. Mais ils ont une résidence principale dans le corps qui est leur lieu d'occupation principale, on va dire.

  • Speaker #1

    Leur place de jeu.

  • Speaker #0

    Voilà, leur place de jeu. Et dans le processus de la maladie, le dosha commence à s'accumuler à cet endroit-là. Ça, c'est la première étape, une accumulation. La deuxième étape du processus, c'est une aggravation. Donc là, on arrive... Donc... Ça montait graduellement et puis là, le vase arrive un peu à ras bord. Ce vase rempli de doshas, il arrive à ras bord. Et le troisième stade, si on n'a rien fait pour contrôler ça, eh bien là, ça déborde. Le vase, il déborde. Et donc, ce qui se passe, c'est que ces doshas, ils vont aller se balader un peu partout dans le corps, faire un petit peu de désordre.

  • Speaker #1

    Donc juste, traduction du dosha, c'est énergie. Quand tu dis ils se baladent dans le corps c'est quoi exactement ? Alors là,

  • Speaker #0

    je comprends le… Oui, c'est une force vitale, mais leur action va se déplacer dans le corps.

  • Speaker #1

    Les effets un peu de ces énergies-là ? Voilà.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une matière, ce n'est pas un liquide. Bien sûr. Donc, en fait, cette énergie-là va se déplacer dans le corps. Et donc, quand on ne contrôle pas ça… ils vont partir un peu se promener dans le corps. Ça, c'est la troisième étape. À la recherche d'un endroit où squatter, où s'installer bien confortablement, ils vont chercher une zone faible dans le corps. Pour certaines personnes, ça peut être les articulations. Moi, j'ai eu ce problème au niveau des hanches. Pour d'autres, ça peut être le sang. Pour d'autres encore, ça peut être dans les poumons. Donc voilà. Et donc ? Quand le processus continue, ces forces vitales vont s'installer dans le corps et puis ils vont commencer à interagir avec les tissus du corps. Ils vont commencer à les dégrader, à les abîmer.

  • Speaker #1

    Ça, c'est la quatrième étape, la dégradation ?

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Ça commence à... Ils interagissent avec les tissus du corps. Là, moi, ma maladie articulaire, c'était probablement le quatrième stade. Ça commençait à... Donc,

  • Speaker #1

    on commence déjà à sentir des symptômes à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Exactement. exactement c'est là que j'ai commencé à avoir des douleurs articulaires donc en canton en est à ce stade là c'est encore flou on peut pas d'un point de vue de notre médecine moderne on peut pas mettre un nom sur la pathologie donc ça peut aller ça peut venir une fois on a mal je sais pas aux articulations des mains l'autre jour ça va être au pied voilà c'est fluctuant c'est pas installé encore et si on ne contrôle pas à ce stade-là, alors là, la maladie va pleinement se manifester. Et donc, c'est le cinquième stade. Et c'est à ce stade-là, en général, que notre médecin est capable de nous dire Voilà, vous êtes asthmatique, vous avez une polyarthrite rhumatoïde, etc. Donc, nous, dans notre médecine moderne, c'est à partir de ce moment-là qu'on peut agir parce qu'on a les médicaments pour, les traitements pour. et avant en général c'est passé sous silence voilà les symptômes sont pas encore forcément très installé donc très invalidant donc ça passe un peu sous silence éventuellement je sais pas on va peut-être prendre un anti acide un petit anti douleur et puis ça passe à l'as Et donc, quand on néglige ces petites alertes, c'est là qu'on arrive au cinquième stade, à la manifestation de la maladie. Voilà, mais alors, ce n'est pas parce qu'une maladie est clairement identifiée, clairement manifestée, comme pour moi avec l'asthme, qu'il faut se dire bon, maintenant, c'est foutu Ce n'est pas ça du tout. On peut toujours agir, d'une part, pour éviter une aggravation, et d'autre part, pour améliorer la qualité de vie.

  • Speaker #1

    Et le sixième stade, du coup ?

  • Speaker #0

    Le sixième stade, eh bien là, c'est la complication, c'est-à-dire que les symptômes s'aggravent, la dégradation des tissus se poursuit, et là, on arrive à une maladie qui peut être incurable.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vrai que là, c'est la question que j'ai envie de te poser, parce que la plupart des auditeurs et auditrices aussi qui écoutent Les Invisibles sont des personnes qui peuvent facilement être au stade 5 ou 6, où on vit vraiment avec une maladie invalidante dans le quotidien. Qu'est-ce que tu conseilles à ce moment-là ? Si l'aspect préventif, on l'a déjà passé depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, eh bien, on peut toujours faire quelque chose. D'ailleurs, j'en sais quelque chose parce que, en dehors d'être nutritionniste spécialisée en Ayurveda, je suis aussi éducatrice thérapeutique avec l'association Diabète Vaux. Et donc, on organise des ateliers, vivre avec une maladie chronique. On peut toujours faire des petites choses. Alors, je sais que quand on vit avec une maladie qui est difficile à vivre, on peut se dire, ah bah oui, non, mais ce n'est pas un petit truc comme ça qui va faire quelque chose dans mon quotidien. Mais je dirais que chaque goutte compte. Préserver le sommeil, ça compte. Faire attention à son alimentation, ça compte. Sachant qu'aujourd'hui, on a une vraie méconnaissance de ce que c'est qu'une alimentation humaine rationnelle. C'est clair. Voilà, donc. L'Ayurveda c'est vraiment, le plus de l'Ayurveda c'est que vraiment on comprend la maladie autrement et puis en fonction des doshas qui sont... qui sont dérangés, on peut prendre des actions. Donc, je ne sais pas moi si c'est Vata qui est dérangé, on sait qu'on va avoir besoin de régularité, qu'on va avoir besoin d'une alimentation nourrissante, mais digeste. Et ce que va apporter la Ayurveda dans ce cas-là, c'est que peut-être que si on ne sait pas ça, on va continuer à manger comme on a toujours fait avant, sans se rendre compte qu'on continue à faire déborder le vase plus que de raison. Donc, alors, sachant que l'Ayurveda, ce n'est pas du tout une médecine qui est culpabilisatrice. Donc, c'est vraiment dans une optique positive de qu'est-ce que je peux faire pour améliorer mon bien-être.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, toi, ça a été un peu ton combat, ça, parce que tu as écrit un livre incroyable qui s'appelle L'art de se nourrir avec l'Ayurveda qui est un livre vraiment hyper dense. Il est complet en termes d'explications, de recettes. C'est vraiment... Moi, je l'ai eu entre mes mains et je l'aime beaucoup. Qu'est-ce qui t'a poussé à écrire ce livre ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est d'abord que, en général, les personnes qui entendent parler d'Ayurveda, elles vont tout de suite entendre parler de Vata, Pitta, Kapha, les Doshas, la routine, la Dhinacharya, enfin des tas de termes un peu compliqués quand on ne connaît pas. Et moi, ce que je voulais transmettre, ce sont des choses qui soient applicables tout de suite. tout le monde une façon de se reconnecter au bon sens et à la nature et à sa nature parce qu'aujourd'hui on vit dans un monde où nous dit lundi l'index glycémique les glucides et les lipides les protéines les calories l'acide le basique fin il ya tout un tas de concepts comme ça et puis aussi d'un point de vue ayurvédique on va vous parler de va tap Pita Kappa, l'essentiel, c'est de se mettre à l'écoute, de se reconnecter à... Eh bien, ne serait-ce qu'au cycle du jour. Voilà.

  • Speaker #1

    Et des saisons, parce que c'est vrai que tu proposes des recettes en fonction des saisons. C'est hyper chouette, ça aussi. C'est très inspirant par rapport aux produits locaux qu'on a à chaque saison.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Alors ça, ça fait partie des grands oublis dans notre société. C'est qu'on parle toujours d'ailleurs de consommer local et de saison parce que c'est mieux pour l'écologie, mais pas que. Quand on mange du concombre toute l'année, en particulier en hiver ou au printemps, ça génère beaucoup, beaucoup de liquide dans le corps, beaucoup de mucus. Ça favorise les petits rhumes, le nez qui coule, etc. Donc ça, c'est hyper important. Donc ce que je voulais vraiment, c'était transmettre à tout le monde de façon accessible des choses simples. Parce que ces choses simples, c'est bête à dire, mais aujourd'hui, on les a complètement oubliées.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu serais d'accord de nous partager une de tes recettes, comme par exemple tes délicieux pancakes ? Moi, on les a déjà faits une dizaine de fois à la maison, tellement ils sont bons et... hyper simple à faire parce qu'il faut dire, il n'y a même pas la pâte à laisser poser. Donc c'est tout bête, mais j'ai envie d'un pancake, je mange un pancake.

  • Speaker #0

    Alors, cette recette-là, je l'ai créée parce que je voulais quelque chose d'un peu de léger pour le petit déjeuner. Et donc c'est une recette qui est sans gluten, sans produits laitiers et sans oeufs. Donc c'est vraiment des pancakes qui sont légers comme tout. comme une plume sur l'estomac. Donc, on utilise de la farine de sarrasin, du lait d'amande et de la pomme. J'ai mis quand même un petit peu de levure chimique et puis un tout petit peu de vinaigre de cidre.

  • Speaker #1

    Personnellement, si je peux me permettre, j'ai remplacé la levure chimique par du bicarbonate de soude et le vinaigre de cidre que je ne supporte pas bien, je l'ai remplacé par une cuillère de citron.

  • Speaker #0

    Oh,

  • Speaker #1

    c'est chouette ! Voilà, et c'était hyper adapté.

  • Speaker #0

    Oh, c'est parfait ! Donc en fait, le principe, c'est qu'on va faire cuire une pomme pour en faire une petite compote. Si vous avez une compote déjà prête, c'est tant mieux. Donc on ajoute... Est-ce qu'il faut que je donne le dosage ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, c'est juste voir un peu ce qu'il y avait comme ingrédients dedans, c'est tout simple.

  • Speaker #0

    C'est de la pomme, du sarrasin, du lait d'amande. On mixe, on rajoute de l'extrait de vanille, un peu de sucre. Et puis on laisse un peu poser. Et puis ensuite à la poêle avec un tout petit peu de matière grasse. Il faut juste penser à les laisser tiédir un peu ces pancakes. Parce que comme il n'y a pas d'œufs, il n'y a pas la même consistance que les pancakes lambda. Donc les laisser reposer, ça permet d'avoir une bonne consistance. Et vraiment ce que j'aime c'est que des fois on peut manger les pancakes comme ça et ça nous reste sur l'estomac. C'est pour ceux qui n'ont pas un feu digestif de folie. Et donc, ça, ce que ça permet, ça permet de manger léger.

  • Speaker #1

    Ouais, et c'est très, très, très gourmand. Alors, du coup, ton livre, on peut se le procurer où ? En librairie ? Partout ?

  • Speaker #0

    Alors, il est commandable en ligne partout, sur Fnac, Cultura, enfin, toutes les plateformes habituelles. Et puis, même si votre libraire indépendant ne l'a pas, c'est toujours possible de le commander. Et puis, en ligne, je ne sais pas. Oui, je ne connais pas le lien par cœur, mais...

  • Speaker #1

    Mais en tout cas, sur les plateformes de revente.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Super.

  • Speaker #1

    Moi, j'arrive sur les deux dernières questions. Tiffany, est-ce que toi, tu avais envie de rajouter quelque chose à cette interview ?

  • Speaker #0

    Oui, vous pouvez vraiment, vraiment... Je veux dire, c'est jamais perdu. On peut toujours vraiment faire quelque chose pour son bien-être. Et puis moi même, parfois, je suis en contact avec des personnes qui sont très malades. Bien sûr, on ne va pas guérir un cancer avec des carottes, je suis d'accord. Mais on peut toujours éviter de faire des bordels vases avec des choses qui ne conviennent pas. Donc, n'hésitez pas. Il y a vraiment des choses simples et qui ne coûtent pas d'argent qu'on peut faire pour sa santé.

  • Speaker #1

    Elle me plaît assez cette nuance parce que c'est vrai que personnellement je suis assez en colère quand je passe dans une librairie et que je vois comment soigner son cancer avec du jus de céleri. Parce qu'on croirait que c'est vraiment hyper simple et du coup c'est hyper culpabilisant pour ceux qui n'y arrivent pas. Mais comme tu dis, c'est beaucoup plus nuancé en fait. C'est-à-dire que non, on ne va pas soigner ça avec des carottes, mais c'est un peu comment ne pas aggraver. Et c'est cette question de la chronicité au final. C'est comment des fois on navigue avec tout ça, mais on peut essayer de temporiser certains symptômes pendant une certaine période.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, temporiser. Temporiser et maintenir tant bien que mal une qualité de vie. Enfin, moi, je suis encore asthmatique. Je n'ai pas guéri mon asthme avec l'Ayurveda. Mais par contre, ce que je peux dire, c'est que j'ai peut-être une crise par mois. Et si je ne faisais pas ce que je fais, ce que j'ai mis en place, je pourrais prendre mon bronchodilatateur tous les soirs. Donc ça, je veux dire, d'accord, je ne suis pas guérie de l'asthme, mais c'est quand même précieux.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut te suivre aussi sur les réseaux sociaux ? Est-ce qu'on peut avoir des séances individuelles avec toi ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis présente sur les réseaux sociaux, sur Instagram et sur Facebook. Alors, mon compte s'appelle Ayurveda Cooking Therapy parce que j'aime transmettre des recettes. Mon nom, donc, c'est Tiffen Paonessa. Et oui, je donne des séances individuelles à distance, aussi bien pour les personnes... qui veulent simplement améliorer leur bien-être que les personnes qui veulent avoir un peu des guides par rapport à leur pathologie, ce qui est bon pour elles, ce qui est moins bon, etc. Et donc, j'ai une newsletter que j'ai appelée l'Ayurveda Cooking Club, dans laquelle vous retrouvez régulièrement une recette et un petit podcast.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très inspirant. Je vais passer à l'avant-dernière question parce que le message à faire passer aux personnes qui vivent avec une maladie, tu l'as déjà fait passer et très très bien. Alors, quel est le super pouvoir de l'Ayurveda ?

  • Speaker #0

    Le super pouvoir pour moi, c'est vraiment de nous reconnecter à l'univers. Parce qu'on vit à une époque, je dirais, qui entretient une déconnexion. avec la nature c'est à dire que on dit plus aux gens manger des céréales des légumes et des fruits on va dire aux gens manger tant de calories tant de points et puis tant d'indices glycémiques l'ayurveda nous reconnecte avec le bon sens et ça paraît un peu bateau comme ça mais je peux vous assurer que tous pour la plupart ce bon sens ce sens de la nature que peut-être avait encore nos grands parents Pour beaucoup, on l'a perdue.

  • Speaker #1

    C'est comme si ça nous reliait à quelque chose de plus intuitif, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Exactement, plus intuitif. Bien que de temps en temps, notre intuition, mon intuition, si elle me dit de manger une pizza à 21h, elle est peut-être un peu déviée. Mais oui, il y a une question d'intuition, de ressentir de quoi mon corps a besoin en ce moment. Ok, je me sens... Je me sens fatiguée, mais cette fatigue, est-ce qu'elle est liée au fait que j'ai trop mangé ou au fait que je n'ai pas assez mangé ? Est-ce qu'elle est liée au fait que c'est l'été, il fait très chaud, il fait très sec et mon corps est appauvri ? Qu'est-ce que je fais en été quand mon corps justement est affaibli par cette chaleur ? Est-ce que je vais aller faire un trail sous le soleil ? Ou est-ce que je vais me mettre à l'ombre d'une forêt ? et boire de l'eau fraîche et me reposer. Est-ce que je vais aller manger des lasagnes dans un restaurant ou est-ce que je vais me dire, j'ai besoin de manger quelque chose qui me rafraîchisse et qui soit léger ?

  • Speaker #1

    Je te remercie vraiment pour tous ces partages et enseignements. Et je suis tentée du coup de clore un peu, entre guillemets, justement ces enregistrements d'interviews avant les quelques mois à venir avec un si beau témoignage.

  • Speaker #0

    Merci à toi, c'était un vrai plaisir. Je suis très très contente de partager ça.

  • Speaker #1

    Merci !

  • Speaker #2

    Merci de soutenir ce podcast en vous abonnant pour ne manquer aucun épisode et en lui donnant 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées. Rencontrez mes invités et découvrez tous les engagements de la communauté Les Invisibles sur le compte Instagram Les Invisibles Podcast. Ensemble, continuons à visibiliser l'invisible.

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Description

« On ne va pas guérir un cancer avec des carottes »
Ça fait du bien de l’entendre parce que de nos jours, on peut se sentir responsable de ne pas guérir alors même que l’on boit du jus de céleri tous les matins !

L’ayurveda est le plus ancien système de santé traditionnel au monde et considère que l’on est toutes et tous uniques. On ne peut donc pas manger la même chose que ses voisin•es et avoir les mêmes résultats. Le fameux « 5 fruits et légumes par jours » nécessite donc une réflexion plus individualisée.

Tiphaine, nutritionniste spécialisée en Ayurveda l’a bien compris. L’asthme et les douleurs articulaires qui faisaient autrefois partie de son quotidien, sont aujourd’hui sous contrôle et réduits à un minimum.

Pourtant ça n’était pas gagné !
Née prématurée à 1.2kg, avec des problèmes cardiaques , respiratoires , puis un pré-diabète diagnostiqué à l’âge de 8 ans, sa santé a toujours été délicate.

La découverte de l’Ayurveda, des années plus tard, fut un déclic. 15 jours de petits changements, respectant les principes ayurvédiques, suffirent à éliminer 70% de ses  symptômes respiratoires.

Et c’est avec nous qu’elle a décidé de les partager !
On ne se sentirait pas un peu privilégié•es ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Invisibles. Juin 2020. Ma vie bascule du jour au lendemain dans une maladie neurologique, rare, qui n'a de poétique que le nom. Le syndrome du mal de débarquement. Les symptômes qu'elle m'amène vivent en colocation avec moi. 7 jours sur 7. 24 heures sur 24. Et ne prennent jamais leur week-end. Je n'ai donc pas la place pour un autre combat. Du moins, c'est ce que je crois. Puis vient ce jour où je témoigne dans une émission télé, dans l'espoir de rendre visible l'invisibilité du syndrome dont je suis atteinte. À peine sortie du plateau, forte de cette expérience et encore dans mes talons rouges, une évidence s'installe. Je n'en resterai pas là. Dans le train du retour, je rejoins à la fois ma maison et mon nouveau combat. Offrir un espace de parole au travers d'un podcast, aux personnes qui composent, bien souvent en silence, avec des maladies invisibles, et avec les regards de sociétés qui ne croient que ce qu'elles voient, deux réalités plus souvent subies que choisies. Aujourd'hui, loin de mes talons rouges et au plus proche de l'engagement, l'évidence s'étend. C'est à l'invisible au pluriel que je vous invite. Ceux qui dans la chair, l'esprit et les sociétés se vit, sans pour autant faire de bruit. Si comme le dit Antoine de Saint-Exupéry, l'essentiel est invisible pour les yeux, ici, on compte bien le faire entendre. Bonne écoute ! On ne va pas guérir un cancer avec des carottes. Ça fait du bien de l'entendre, parce que de nos jours, on peut se sentir responsable de ne pas guérir alors même que l'on boit du jus de céleri tous les matins. La Ayurveda est le plus ancien système de santé traditionnel au monde, et considère que l'on est toutes et tous unique. On ne peut donc pas manger la même chose que ses voisins, voisines, et avoir les mêmes résultats. Le fameux 5 fruits et légumes par jour nécessite donc une réflexion plus individualisée. Tiffen nutritionniste spécialisé en Ayurveda l'a bien compris. L'asthme et les douleurs articulaires qui faisaient autrefois partie de son quotidien sont aujourd'hui sous contrôle et réduits à un minimum. Pourtant, ça n'était pas gagné. Né prématuré à 1,2 kg avec des problèmes cardiaques, respiratoires, puis un pré-diabète diagnostiqué à l'âge de 8 ans, sa santé a toujours été délicate. La découverte de l'Ayurveda des années plus tard fut un déclic. 15 jours de petits changements respectant les principes ayurvédiques suffirent à éliminer 70% de ses symptômes respiratoires. Et c'est avec nous qu'elle a décidé de les partager. On ne se sentirait pas un peu privilégié ? Hello Tiffaine !

  • Speaker #1

    Salut Tamara !

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Eh ben écoute, ça va super bien ! On est juste à la fin du printemps, donc le printemps c'est mon temps préféré. Donc je suis super contente. Et toi Tamara, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça va ! C'est un peu chargé émotionnellement cet épisode parce que je pense que c'est le dernier que j'enregistre avant d'accoucher et avant toute la période postpartum. Donc en gros là on est le 12 juin et je pense qu'avant janvier 2024 je vais pas en enregistrer d'autres, en tout cas il y a des grandes chances. Et ça veut pas dire qu'il n'y a pas d'épisodes qui vont sortir tout au long, parce que voilà il y en a déjà qui sont enregistrés, mais c'est le dernier en tout cas que j'enregistre pendant cette période. Donc voilà c'est un petit deuil de quelques mois de pas rencontrer des gens derrière le micro, mais c'est pour vivre une autre aventure. Et aujourd'hui on enregistre un épisode qui est inédit. comme c'était le cas dans l'épisode 15 du podcast, car tu es une personne qui accompagne les personnes en situation de maladie chronique, ou en tout cas, ça t'arrive. Et est-ce que tu peux nous dire en qualité de quoi tu accompagnes les personnes malades ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, je suis nutritionniste spécialisée en Ayurveda. Ça veut dire que j'accompagne les personnes, d'ailleurs aussi bien les personnes en bonne santé, entre guillemets, que les personnes qui vivent avec une pathologie. Je les accompagne à améliorer leur qualité de vie grâce à l'alimentation et pas n'importe quelle alimentation. C'est-à-dire qu'on ne va pas compter les calories, on ne compte pas les vitamines, etc. On suit les principes de l'Ayurveda. dans l'alimentation et l'hygiène de vie pour se sentir mieux, pour vivre mieux. Et dans le cas d'une maladie chronique, ce que ça permet, c'est d'une part de ne pas aggraver sa maladie, quand on en a une, par une hygiène de vie qui ne conviendrait pas ou par des aliments qui ne conviendraient pas. Et ça permet aussi d'améliorer en ajoutant... J'aime pas trop utiliser le mot rituel, mais en tout cas, certaines routines dans la vie quotidienne pour soulager des symptômes.

  • Speaker #0

    Et du coup, l'Ayurveda, c'est quoi ? Parce que moi, depuis des années, je vois massage ayurvédique, rituel ayurvédique, mais ça m'a jamais parlé avant de te rencontrer. Donc vraiment, je ne voyais pas de quoi on parlait à ce moment-là. Donc, est-ce que tu pourrais nous dire ce que c'est l'Ayurveda en quelques lignes ?

  • Speaker #1

    Alors, l'Ayurveda c'est considéré comme le plus ancien système de santé traditionnel au monde. Alors on trouve des traces de l'Ayurveda qui datent d'il y a plus de 5000 ans. Mais je dirais moi que l'Ayurveda est sans âge et universelle parce qu'en fait, suivre les lois de l'Ayurveda c'est rien d'autre que de suivre les lois universelles de la nature. spécificité vraiment de la Ayurveda c'est de considérer qu'on est tous uniques et parce qu'on est tous uniques on va pas tous manger la même chose on va pas tous vivre de la même façon donc dans cette médecine il y a toute une partie préventive et donc c'est cette partie là que j'utilise quand des personnes viennent me voir en me disant juste oh je me sens un peu fatigué en ce moment j'ai besoin de ou j'ai besoin de me remettre sur les rails. Donc ça, ça va servir en préventif. Et il y a aussi toute une partie curative, où on peut utiliser des plantes, on peut utiliser des traitements purgatifs. Alors les traitements purgatifs, ça ne fait pas partie de mon attirail. Moi, c'est vraiment centré sur la nutrition et l'hygiène de vie. Mais vraiment, le point formidable de la Ayurveda, c'est de se dire, on est tous différents. Donc, 3 produits laitiers par jour, 5 fruits et légumes par jour, etc. Ça ne fait pas loi dans cette médecine. Ça dépend de qui, en quelles circonstances, en quelles saisons. Qu'est-ce que je vis en ce moment qui fait que ce que je prends d'habitude, ça ne me convient peut-être pas aujourd'hui ? Qu'est-ce qui fait que ma soeur et moi, pourtant on se ressemble beaucoup, on est de la même famille, on a le même sang, eh bien, elle peut manger tout et n'importe quoi sans... prendre un gramme et puis moi, dès que je mange une feuille de salade, je le sens arriver.

  • Speaker #0

    Voilà. Je trouve hyper intéressant cette perspective-là de l'unicité, parce que je trouve qu'aujourd'hui, au niveau alimentaire, il y a plein de choses qui sont en essor et il y a un côté très positif. On s'est rendu compte, évidemment, de l'importance et de la place de l'intestin et tout ce que ça générait au final aussi comme maladie chronique, un intestin qui fonctionne mal. Mais on est aussi arrivé à un stade où il y a... tellement de régimes alimentaires différents, le régime cétogène, la chrononutrition, les jeûnes, un peu tout ça. Et puis souvent, quand on va, par exemple, s'y intéresser, lire un livre là-dessus, aller sur un forum, discuter sur les réseaux sociaux, il y a cette chose un peu, pour moi, qui peut m'embêter, où on perd cette unicité. C'est-à-dire qu'il faudrait qu'on mange tous de cette manière parce que ça a aidé quelqu'un pour une situation, donc il faudrait tous que ce soit transversal. Et puis en fait, on se rend compte, moi aussi, en ayant une pathologie non seulement neurologique, mais intestinale, qu'en réalité, ce n'est pas si simple. Puis le 5 fruits et légumes par jour, en tout cas le 5 fruits, pour moi, c'est catastrophique. Les fruits, ça ne se digère pas si facilement, alors que pour d'autres, ce sera plein de vitamines, il faut absolument manger cru. Et en fait, cet aspect que tu parles vraiment, qui est très individuel, ça me parle beaucoup. Et je pense que ça peut parler à beaucoup de personnes qui ont différents symptômes. Parce que... On ne vit pas du tout avec des choses qui sont similaires. Et puis, comme tu dis, des fois, c'est aussi en fonction des situations de la vie et des saisons.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok, donc trop chouette. Donc, comme tu disais, toi, tu es nutritionniste spécialisée en Ayurveda. Qu'est-ce qui t'a donné envie de te former dans cette messine traditionnelle indienne qui, je ne crois pas, est si connue que ça en réalité ?

  • Speaker #1

    C'est vrai. Alors, ce qui m'a amenée à l'Ayurveda, c'est la maladie. Bon, alors moi, il faut dire que je suis née grande, prématurée. Je pesais 1,2 kg à la naissance. Je suis née à 7 mois. J'ai failli mourir. Bon, voilà. Je suis née avec des problèmes cardiaques, pulmonaires. J'ai toujours eu une santé un peu vacillante dans mon enfance. J'ai toujours eu beaucoup de problèmes respiratoires avec beaucoup de mucus. On a dit à un moment que j'avais des allergies, mais on ne trouvait pas quoi, etc. Et puis, bon, ben voilà, j'ai poursuivi mon chemin. À l'âge de 8 ans, on m'a trouvé un pré-diabète, donc j'ai suivi un régime. C'est parti et j'ai pu continuer une vie comme tous les enfants. Et puis, ce qui s'est passé, c'est que mes problèmes respiratoires que j'avais depuis l'enfance se sont poursuivis jusqu'à à peu près mes 28-30 ans. Et puis, là, on m'a diagnostiqué un asthme. Bon, ça ne m'a pas immensément perturbée. J'ai eu mon bronchodilatateur, comme beaucoup de gens. J'ai continué à vivre comme avant. Seulement, mes problèmes respiratoires ensuite se sont aggravés. C'est-à-dire que je suis arrivée à un moment où je ne pouvais plus respirer par le nez. Je ne pouvais respirer que par la bouche. Quand j'étais enceinte, c'était encore pire. Donc, j'ai passé la moitié de ma grossesse à dormir assise. J'étais épuisée, vraiment. Et puis, moi, j'ai fait la tournée des médecins. Donc médecin généraliste, ORL, gastro-entérologue, j'ai fait des radios. Et à la fin, ce qu'on m'a dit, c'est qu'on ne savait pas ce que j'avais. Il y avait visiblement un problème puisque je ne pouvais pas respirer, on ne savait pas. Donc mon médecin, au départ, m'a prescrit un spray nasal qui a tout résolu pendant un mois. J'étais super contente. Et puis au bout d'un mois, je me suis mise à saigner du nez, mais vraiment... profusément et je me suis dit mais si on me donne un médicament qui règle mon symptôme d'un côté et puis qui m'en provoque un autre de l'autre, ça va pas. Et donc c'est suite à ça que je me suis dit mais c'est pas possible. S'il y a ce problème de santé, forcément il y a une cause. Alors moi ça c'est la façon dont moi je fonctionne. Je me suis dit il y a une cause, c'est pas possible, ça vient pas de nulle part. Et c'est à ce moment là que je sais pas, j'ai eu cette intuition, j'avais déjà entendu ce mot à Ayurveda. J'ai commencé à m'y intéresser, je me suis acheté des livres, j'ai lu. Et puis, ce qui a été flagrant, c'est que j'ai commencé à essayer des principes de l'alimentation ayurvédique que j'avais piochés à gauche et à droite. Pas toujours les bons d'ailleurs pour moi, mais j'ai testé des choses. Et puis, ce qui s'est passé, c'est qu'au bout de 15 jours de régime ayurvédique, 70%, j'allais dire 70% parce que je suis d'origine française, mais 70% de mes symptômes ont disparu. Alors là, pour moi, ça a été la révolution. Je me suis dit, mais c'est incroyable. Mon médecin me dit qu'il ne sait pas ce que j'ai, qu'il n'y a pas vraiment de traitement, parce qu'on m'a quand même proposé une turbinectomie pour pouvoir mieux respirer, donc une opération au laser, que j'ai refusée parce que ça m'a fait peur. Je me suis dit, mais comment ça se fait ? On me propose une opération et puis juste en changeant deux petites choses, j'élimine la majeure partie de mes symptômes. Comment ça se fait ? D'où ça vient ? Et là, je me suis dit, mais je veux étudier ça parce que je veux comprendre. Et puis, c'est tellement formidable, je voudrais que tout le monde sache. Tout simplement. Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, il n'y avait pas un effet placebo du début ? Parce qu'on peut voir ça souvent dans des traitements qu'on commence un peu au début. On se dit, je sens quelques améliorations, on est très observateur. Puis pour finir, ça revient. Ça n'a pas été le cas chez toi ?

  • Speaker #1

    Ah non, alors là, pas du tout. Franchement, c'était très net.

  • Speaker #0

    Tu disais, tu as changé deux petites choses. Les traitements, c'était lesquels ?

  • Speaker #1

    Alors, les petites choses, peut-être même un peu plus. Mais tout simplement, je mangeais pas mal de produits laitiers. surtout du fromage surtout le soir je mangeais aussi de la viande à l'époque et voilà j'avais cette habitude de manger tout ce que je voulais j'ai eu aucun problème de poids donc voilà y compris des sucreries il m'a suffit de supprimer le fromage le soir les sucreries le soir entre temps je suis devenu végétarienne on est on a pas à devenir végétarien forcément. C'est encore une question de profil. Mais moi, je me suis devenue... Et puis là, ça a été radical. Mais radical. Même, il y a eu toute une période où je sécrétais beaucoup de mucus. J'avais même 3-4 par an qui duraient une semaine. C'était pénible. À partir du moment où j'ai changé ça, ça a été flagrant. Et même, moi, j'étais malade l'an dernier. J'ai eu la Covid. Mais avant ça, je n'avais pas eu de rhume depuis 2016. Donc de 2016 à 2021, 2022, je n'ai pas eu un seul rhume. Pas une grippe. Wow. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Bon, autant dire que je te jalouse un peu parce que je ne mange ni produits laitiers, ni sucre. Et ça n'a absolument rien changé à mes symptômes. Mais c'est vrai que c'est très connu pour tout ce qui touche à la sphère ORL. Les personnes qui sont très souvent prises, qui ont des sinusites chroniques. J'ai souvent entendu que l'arrêt des produits laitiers avait un impact hyper important.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas aussi que l'arrêt des produits laitiers. Parce que... En Ayurveda, on ne diabolise pas du tout le lait ni les produits laitiers. C'est juste que la façon dont nous, ici en Occident, on consomme les produits laitiers, c'est juste incroyable, pas dans le sens positif, mais je dirais presque anti-naturel. Ça va à l'encontre des besoins du corps. C'est-à-dire qu'en Ayurveda, le lait est vraiment glorifié dans les textes classiques. Mais de quel lait parle-t-on ? Produit par quelle vache ? Comment ? Dans quelles conditions ? Ensuite, en quelle quantité ? Est-ce qu'on sait aujourd'hui la quantité de lait qu'il faut pour produire du beurre ? La quantité de lait qu'il faut pour produire du fromage ? Et nous, on consomme ça à foison comme si ça pleuvait du ciel. Le lait et les produits laitiers ne sont pas faits pour être consommés de cette manière-là. En particulier, le lait UHT en briques qui va stagner 3 mois sur les étagères du magasin, ce n'est pas fait pour ça. Le lait qui est homogénéisé, parce que pour qu'il reste bien blanc et que la crème ne se sépare pas, on le traite pour qu'il reste bien uniforme. Mais ça, pour le système digestif, c'est terrible. Donc, en fait, ce n'est pas juste arrêter les produits laitiers, mais c'est réfléchir globalement. à la façon dont on s'alimente, à la façon dont on transforme les produits. Voilà.

  • Speaker #0

    Incroyable. Du coup, moi, j'ai envie de te demander quels sont les grands principes de cette médecine ? Parce que là, tu as parlé au niveau alimentaire. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Tu parlais un peu de, tu disais, pas rituel, mais plutôt routine. Est-ce que ça rentre dans ces principes ? Je suis très curieuse de t'entendre à ce sujet.

  • Speaker #1

    Alors, les grands principes, il y en a tellement. Je dirais que le principe numéro un, comme je le disais tout à l'heure, c'est qu'on est tous différents. Mais dans ces différences, il y a quand même des grands schémas qu'on peut repérer. Par exemple, concernant le sommeil, nous en tant qu'êtres humains, on est plus fait pour vivre le jour et dormir la nuit. Et donc, quand on poursuit notre activité mentale... ou physique d'ailleurs, au-delà d'une certaine heure, eh bien, on tape un peu dans notre réserve de vitalité. Les grands principes, en fait, ce sont les principes de la nature. Par exemple, je te parlais tout à l'heure du fait que le soir, j'avais supprimé certains aliments. Un grand principe en Ayurveda, c'est que notre feu digestif, il suit en général la courbe du soleil. Donc le soleil, quand il se lève, il est bas dans le ciel. Et notre feu digestif, à ce moment-là, dans notre corps, donc notre feu digestif, c'est un peu comme le feu du ciel, eh bien, il est bas aussi. C'est-à-dire que ce qu'on peut transformer, ce qu'on peut brûler comme nourriture, c'est plus faible que le midi où le soleil est à son apogée, le feu est à son apogée et notre feu digestif est à son apogée. Donc c'est à ce moment-là qu'on peut manger plus. en plus grande quantité ou plus nourrissant que le soir où le soleil est couché, surtout en hiver. Là, ça va, c'est l'été, donc il se couche plus tard. Mais en hiver, typiquement, ici, le soleil peut se coucher à 17h30.

  • Speaker #0

    Totalement.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire que quand on mange à 19h, 20h, la capacité de transformer, de digérer ce qu'on mange est plus faible. Et nous, en Occident, puis aussi avec les horaires de travail, eh bien, c'est difficile pour nous de vivre en synchronicité avec ces lois de la nature parce qu'on rentre du travail à 19h30, 20h, on mange vers 20h, 20h30. Et puis, c'est un peu souvent le seul moment de convivialité où la famille se retrouve. Donc, on a envie de partager un repas convivial. Et la difficulté, c'est que ça va à rebours. justement de ces lois de la nature. Donc, je dirais le principe majeur, c'est de vivre en accord, en harmonie avec la nature. Parce que quand on vit en harmonie avec la nature, on vit en harmonie avec sa nature.

  • Speaker #0

    Et du coup, toi, tu fais comment ? Parce que tu as une famille, donc tu as un conjoint et un fils. Le soir, est-ce qu'il n'y a pas justement ce moment de tabler avec beaucoup de nourriture ? Est-ce que c'est plutôt le matin que vous vous retrouvez ou à midi pour ça ?

  • Speaker #1

    Alors, aussi bien mon conjoint que moi-même, on est indépendants. on est tous les deux thérapeutes donc on organise un peu nos horaires comme on veut mais ça c'est intégré depuis le départ d'ailleurs mon conjoint il en a assez mon fils il en a assez aussi mon fils dès l'âge de 4 ans il me parlait de cheveux digestifs oh chou donc en fait ça fait tellement partie de notre vie que c'est instinctif en fait euh tous, mis à part mon fils, il aime quand même bien manger des frites, même le soir, mais je lui répète. C'est devenu... En fait, ces principes, au départ, ça paraît un peu étranger. Nous, on a envie d'aller manger au restaurant le soir. Mais au fur et à mesure qu'on se remet comme ça en lien avec la nature, on se rend bien compte finalement que le corps, à 20h, il n'a pas envie de s'alourdir avec une grosse raclette. donc c'est pas forcément on n'a pas besoin forcément de manger beaucoup pour être convivial voilà le on prend la nourriture pas comme un moyen de convivialité mais on prend la nourriture comme un moyen de nourrir le corps et je pense que quand on considère bon ça c'est mon point de vue je dis pas que ça doit être le point de vue mais tel que je vois les choses Quand on considère que la nourriture, c'est un moyen de convivialité, on dévie un peu finalement la nourriture de sa fonction, puisque la fonction première de la nourriture, c'est de nourrir le corps et de lui donner de l'énergie pour vivre.

  • Speaker #0

    Ça risque de nous faire tiquer, ça, parce que c'est vrai qu'on le voit, on voit beaucoup ce moment comme étant très fédérateur. On s'invite avec les gens pour bruncher, pour dîner, même pour goûter. Il y a très souvent, pas l'excuse, mais le prétexte. c'est les retrouvailles autour d'un repas. C'est rarement... Alors, il peut y avoir le sport, par exemple. Ça aussi, c'est très fédérateur. On se retrouve pour aller faire une rando, pour aller nager, ce genre de choses, faire un cours de yoga, j'en sais rien. Mais c'est vrai que le repas, il est par chez nous, en tout cas, vraiment vu comme un instant de partage, puis même de discussion. C'est les moments où on se raconte la journée. Enfin, voilà, donc c'est intéressant. En fait, c'est vraiment... Dans l'Ayurveda, on pourrait faire un pas de côté par rapport à ça et trouver peut-être d'autres moments où on est dans cette convivialité, cette communication et où on se fédère dans la famille.

  • Speaker #1

    Exactement, d'autant que, d'un point de vue ayurvédique, le repas, ce n'est pas censé être un moment de discussion, justement. Alors là, je sais que je vais encore briser une habitude, parce qu'effectivement, c'est le moment où on va discuter et échanger. Mais d'un point de vue ayurvédique, dans l'idéal, je ne dis pas que tout le monde doit faire ça, mais... le repas ça devrait être un moment où on se concentre sur la nourriture, sur ce qu'on est en train de goûter, d'avaler. D'un point de vue concret ça a une application immédiate. On voit tout de suite que si on est occupé à parler, parler, parler, parler, parler pendant le repas, on peut ne pas se rendre compte de tout ce qu'on a avalé. D'autre part ça perturbe le processus de la digestion. Pendant qu'on parle, on avale de l'air. Donc, le repas, c'est plutôt un temps de calme. On mange en conscience. On en parle beaucoup de ça, de manger en conscience. Si on occupait, soit à regarder sur les réseaux, soit à parler, soit à rire, soit... Déjà, on peut avaler de travers ou on peut manger trop ou manger quelque chose qui ne nous convient pas. Et donc, oui, c'est essayer de... On considère le repas vraiment d'une autre manière. Maintenant, ça ne veut pas dire qu'on doit faire grisemine au repas, qu'on doit s'abstenir de s'inviter, etc. Mais toujours garder sous-jacent cette conscience de ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que personnellement, je déteste parler en mangeant. C'est souvent le moment où on se retrouve par exemple avec des copines et qu'elles disent raconte tel événement de ta vie et je suis là non, je le raconte après le repas Ça ne veut pas pour autant dire que je mange en pleine conscience, pas du tout. Mais c'est juste que je n'arrive pas à faire les deux à la fois, tout simplement. Mâcher et parler, je trouve ça très compliqué. Et du coup, parce qu'alors là, tu parlais un peu dans les grands principes. Il y a autour de la nourriture, il y a autour du sommeil. Est-ce qu'il y a un peu d'autres domaines aussi que ça recouvre l'Ayurveda où on peut être sensible et attentif ?

  • Speaker #1

    Le style de vie, ça comprend aussi la façon dont on travaille, ce qu'on fait au jour le jour dans notre travail. Ah oui, alors très important, le contrôle des sens. C'est-à-dire que, ah oui, ça c'est très très important. Selon l'Ayurveda, une utilisation excessive de nos sens, ça peut être aussi bien la vue que l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, ça conduit à une détérioration de la santé. Pour donner des exemples concrets, par exemple... Aujourd'hui, on travaille tous sur ordinateur, c'est devenu un indispensable. Alors, à ce sujet, on parle beaucoup de santé mentale, notamment avec les réseaux sociaux, etc. Aujourd'hui, mais juste d'un point de vue ayurvédique, regarder un objet lumineux de façon excessive, comme on le fait quand on regarde un écran, ça conduit à une détérioration de la vue. Et aussi à des troubles du sommeil. Ça peut provoquer aussi de l'agitation mentale. Et puis, de chile en aiguille, c'est un peu comme un domino. Le point d'entrée, on va se dire, oui, ça abîme ma vue. Mais il y a tout le reste derrière. Qu'est-ce que ça fait sur mon sommeil ? Qu'est-ce que ça fait sur mon mental qui est tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de travailler ? Donc, oui, ça, le contrôle des sens, c'est hyper important aussi. Avec tout ce qui est la musique qu'on écoute. Alors bien sûr, ça peut être la musique qui peut être écoutée très forte. Mais je dirais, il n'y a pas que ça. Parce qu'au quotidien, nos sens sont sursollicités. Vraiment. Et ça, toi qui as fait une retraite, je pense que tu sais ce que ça veut dire avec Vipassana. Cette stimulation des sens, ça engendre... Du mouvement de l'agitation dans le mental. Et je pense que tout le monde sait ce que ça donne l'agitation dans le mental, de la fatigue, ça peut amener de la déprime, etc. Des tas de problèmes peuvent découler de cette surstimulation.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par exemple, il y a beaucoup de personnes qui sont malades chroniques et qui ont une hypersensibilité à la stimulation, à tout ce qui est sensoriel. Est-ce que tu penses que c'est un excès à un moment donné de tout ça, d'avoir sursollicité les sens, ce qui fait qu'à un moment donné, ce n'est plus possible ?

  • Speaker #1

    Alors, ça peut, mais ça peut venir d'autres choses aussi. Quand il y a une hypersensibilité à certains stimuli, on pense tout de suite à une aggravation de Vata, c'est un des trois doshas. Et cette aggravation, elle peut venir de tas de choses, parce que ça peut aussi venir, ça peut être aussi causé par le vieillissement. On sait que les personnes âgées, par exemple, elles tolèrent moins bien le bruit, les odeurs fortes ou ce genre de choses. En fait, ça peut venir de tas de circonstances différentes, mais effectivement, oui, si on stimule trop un sens, effectivement, ça peut causer des troubles et des problèmes. pathologies sur ce sens-là en particulier.

  • Speaker #0

    Tu parlais de Vata, donc un des trois doshas. Si je ne me trompe pas, c'est une des énergies vitales en Ayurveda. Est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que c'est ces doshas ?

  • Speaker #1

    Oui, alors bon, je vais essayer de faire simple et raccourci pour que ce soit compréhensible pour tout le monde. Donc, avant de parler des doshas, je vais d'abord parler des cinq éléments. Donc, en Ayurveda, on considère que tout dans l'univers, absolument tout, et fait des cinq éléments. Donc on a l'espace, on a l'air, le feu, l'eau et la terre.

  • Speaker #0

    L'espace, je ne le connaissais pas celui-là. Je connaissais... Du coup c'est le métal, non ?

  • Speaker #1

    Alors l'espace en fait c'est ce qui contient. C'est ce qui contient les quatre autres éléments. Donc tout dans l'univers est fait de ces... De ces cinq éléments, par exemple cette table-là, qui est solide, l'élémentaire, c'est ce qui donne la solidité aux choses.

  • Speaker #0

    Donc c'est présent aussi dans le corps, par exemple les os, dans les os il y a aussi l'élément terre, c'est ce qui donne la solidité aussi aux os. Donc voilà, on a ces cinq éléments là qui sont présents dans tout, y compris dans notre corps et dans ce qu'on mange. Et donc comme on assimile ce qu'on mange, notre corps va se fabriquer aussi à partir des éléments qu'on a avalés. Et donc pour faciliter notre compréhension, Ces cinq éléments, on les regroupe dans le corps humain en trois doshas. Ce sont trois énergies vitales, c'est un peu trois grands managers du corps humain. On a Vata, c'est le dosha qui contrôle les éléments air et espace. Ce dosha, c'est le dosha qui gère les mouvements dans le corps. Par exemple, c'est le dosha qui va contrôler... l'accouchement, le déclenchement, le mouvement vers le bas de l'enfant. Donc il gère tous les mouvements, aussi bien le mouvement de l'inspiration que de l'expiration. Mes yeux qui clignent aussi, c'est Vata. Le transit intestinal aussi est géré par Vata. Donc voilà, ça c'est l'air et l'espace. Je dis l'air, ça pourrait être le vent, je pourrais dire le vent, le mouvement dans le corps. Le deuxième dosha, c'est Pitta. Alors Pitta, ce dosha contrôle les éléments feu et eau. Donc ce dosha-là, il permet la digestion des aliments. C'est-à-dire qu'il permet de brûler, de transformer ce qu'on mange pour ensuite pouvoir fabriquer des tissus, etc. Il gère aussi la température du corps humain. les sensations de soif, la sensation de chaleur, etc. Il aide aussi à avoir une bonne vision. Voilà. Et puis, on a le troisième dosha. Donc, le troisième dosha, c'est Kappa, qui contrôle les éléments eau, éther. dans le corps. Donc on sait tous que le corps humain est composé je sais plus à 80 ou 90 d'eau. Voilà donc le Doshakapa c'est celui qui contrôle donc l'élément eau et terre dans le corps et c'est celui qui va donner une bonne résistance au corps qui va aussi lubrifier les articulations parce qu'il y a des fluides dans les articulations. Donc voilà, ça ce sont les trois doshas. Et bien on est tous avec une proportion différente des cinq éléments, donc une proportion différente des doshas. Donc il y a sept constitutions. Peut-être que toi, je ne sais pas, tu es vata pitta, peut-être que moi je suis vata kappa. Enfin voilà, il y a vraiment des profils très différents.

  • Speaker #1

    Et de le savoir, qu'est-ce que ça apporte ?

  • Speaker #0

    Alors ce que ça apporte, c'est de pouvoir se dire, notamment en prévention, Tiens, j'ai ce profil-là, donc d'accord. Alors, moi, par exemple, peut-être que j'ai Vata qui est prégnant dans mon profil. Ça veut dire que je dois être attentive à ne pas trop avoir de stimulation sensorielle, c'est-à-dire être raisonnable. Je dois être attentive à me nourrir suffisamment. Parce que, par exemple, j'ai peut-être une structure qui est plus délicate qu'une autre personne. Je suis peut-être... comment dire ? Je suis peut-être un peu plus mince qu'une autre personne. Je dois être attentive à avoir suffisamment de sommeil, suffisamment de nourriture nourrissante. Parce que peut-être que si je me nourris de salade et de crudités, et bien c'est pas suffisant pour moi. Ça peut être des tas de choses aussi du point de vue de l'hygiène de vie. Ça veut dire que peut-être je suis plus sensible qu'une autre personne, donc je dois être attentive à maintenir mon équilibre intérieur. Et si je suis capable, peut-être que je dois faire attention et éviter de manger beaucoup de produits laitiers, beaucoup de blé ou ce genre de choses. Voilà, donc ça permet d'agir en prévention, parce qu'en général... Quand on a une pathologie, cet équilibre est modifié. On s'intéresse à d'autres aspects quand il y a une pathologie.

  • Speaker #1

    Comment l'Ayurveda perçoit la maladie et les pathologies ?

  • Speaker #0

    D'un point de vue ayurvédique, quand il y a une pathologie, c'est qu'en général, on s'est éloigné de notre profil originel. C'est-à-dire qu'on est avec une certaine constitution, et tant qu'on maintient à peu près cet équilibre, on est plutôt dans notre zone de vitalité. Et par contre, quand on commence à s'en éloigner, c'est à partir de ce moment-là qu'on commence un processus vers la pathologie. Voilà, puis je me rappelle plus tard.

  • Speaker #1

    Ouais, en fait, moi, du coup, ce que je me demande, par exemple, imaginons que j'ai un profil plutôt Vata et qu'il dirait que ce serait bien que je dorme 9 heures par nuit, imaginons, et que j'ai un travail qui peut me permettre de dormir seulement 5 heures par nuit. Est-ce que le fait de, pendant 5, 10 ans, dormir 5 heures par nuit alors que mon profil Vata aurait besoin de 9 heures fait qu'à un moment donné, je peux me rapprocher quelque part d'une certaine pathologie ?

  • Speaker #0

    Clairement, oui, oui, oui, tout à fait. Tout à fait, sachant que... Je ne sais plus quand on en a parlé, tu me demandais des principes cardinaux. Le sommeil fait partie des piliers de la santé selon l'Ayurveda. On a l'alimentation, le sommeil et puis le contrôle des sens. Je crois que je l'ai dit, je ne me rappelle plus. Mais absolument, et le non-respect des besoins fondamentaux d'un être humain, c'est une cause principale d'alimentation de la maladie.

  • Speaker #1

    C'est là aussi où c'est intéressant parce que, de nouveau, on essaye souvent d'être un peu tous pareils. Quelqu'un te dit Ah, moi j'ai besoin de 9 heures de sommeil. Ah bon ? Mais il paraît qu'en fait, il n'en faut que 6. Non, mais en fait, il paraît que c'est bien d'en faire 10. Tout le monde a son avis, puis surtout son besoin en fait. Et on se rend compte qu'en réalité, il est complètement différent, mais qu'il y a aussi un manque de tolérance des fois à écouter le besoin de chacun et chacune. Et de savoir un peu dans quel profil on est, ça peut aussi quelque part nous. déculpabiliser entre guillemets même si on devrait pas en arriver là mais se dire genre non en fait moi en connaissant mon profil je sais que mon besoin il est là et je peux peut-être aussi plus facilement le nommer face aux autres oui tout à fait exactement ça permet vraiment alors ça c'est intéressant ce que tu dis parce

  • Speaker #0

    que bon comme je comme tu sais je suis asthmatique et la urbaine c'est vraiment ce qui me permet de de garder le compte sur cette pathologie l'empêcher d'évoluer et puis je pourrais même parler d'ailleurs de mai j'ai eu des problèmes articulaires peut-être que je reviendrai dessus tout à l'heure ça m'a vraiment sauver et donc effectivement quand je me retrouve dans des situations sociales et bien peut-être que je vais dire ah bah non moi je peux pas aller manger à 22h au restaurant ça va me rendre malade non je ne peux pas aller dans un restaurant à raclette le soir ça va me rendre malade Et puis, non, je ne mange pas de blé le soir, ça va me rendre malade. Alors, ça paraît comme ça. On m'a déjà dit, mais oh là là, mais qu'est-ce qu'elle est compliquée ta vie ? Ça ne doit pas être facile, etc. Mais en fait, ce n'est pas une complication. C'est vivre en phase avec mes besoins. Et ça me permet d'être affirmative parce que j'ai pu... expérimenté dans mon corps on m'a pas donné des théories j'ai expérimenté vraiment ce que ça fait de manger une raclette à 22 heures le soir j'ai pas dormi j'étais malade j'ai fait des crises d'asthme et le fait d'expérimenter ça ça permet d'être droit dans ses bottes peut-être que toi tu juges que mon jeu je fais des chichis avec mon alimentation je suis casse pieds et cetera Eh bien, ma santé, ça passe d'abord. Donc, le côté social, que voilà, ça ne fait pas bon vivant. Eh bien, ça permet vraiment de se reposer sur un essentiel. Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    Hum, ouais, j'aime beaucoup cette idée-là. Après, c'est vrai qu'on sait qu'on vit aussi dans un monde où il y a des choses tellement... hyper normée, justement finir tard le travail, se retrouver tard pour les repas, ce côté faire la fête tard aussi. Et puis dès qu'on sort un petit peu de cette norme-là, on nous regarde souvent un peu de biais, mais elle c'est la chieuse, elle prend trop soin d'elle, ce genre de choses. Mais au final, c'est quand même intéressant de se rappeler ça. Est-ce que toi, tu fais quand même des exceptions dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Oh oui ! Alors oui, j'ai pas... C'est pas parce que je suis nutritionniste que je fais zéro faute. Maintenant, j'essaye toujours que ce soit fait en conscience. Donc, je peux décider un soir que je vais aller au restaurant et que je vais manger un mets dont je sais qu'il ne va pas forcément me faire du bien. Mais j'ai conscience à l'avance de ce que ça peut générer. Et donc, j'ai mon brocadilatateur ou éventuellement, si c'est quelque chose d'acide, un remède ayurvédique pour contrer ça. Mais c'est juste que je ne le fais pas de façon inconsciente. Il réfléchit. Il réfléchit, voilà. C'est-à-dire que ce n'est pas parce que je me fais plaisir une fois, que j'ai un petit excès une fois, que je vais faire des excès tous les soirs. C'est vraiment une question de mesure. Moi, je ne dis pas du tout qu'à partir d'aujourd'hui, il ne faut plus rien s'offrir, il ne faut plus se faire plaisir et tout contrôler. Pas du tout. C'est simplement évaluer la balance bénéfice-risque et puis faire les choix en conscience.

  • Speaker #1

    Et puis, par rapport à la manière dont l'Ayurvéda perçoit la maladie, je crois que tu m'avais aussi parlé une fois des six stades dans la maladie. C'est lesquels ces stades ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, et ça c'est super intéressant, il faut que je vous raconte mon expérience avec mes douleurs articulaires. Je vais commencer par ça d'ailleurs. En 2017, j'ai commencé à avoir des douleurs assez fortes au niveau des hanches. D'ailleurs là tu me vois assise comme ça, en 2017 ce n'était plus possible.

  • Speaker #1

    Il faut dire qu'elle est assise sur le coussin d'allaitement, par terre à même le sol.

  • Speaker #0

    Pas en lotus, mais bon, voilà, je pourrais m'asseoir en lotus à nouveau parce que je n'ai plus pu le faire pendant deux ans. Donc, en 2017, j'ai commencé à avoir des douleurs articulaires au niveau des hanches et aussi au niveau des mains. Et puis, je ne pouvais plus m'asseoir pour faire ma méditation comme avant. Je devais faire attention pour me... m'asseoir dans mon lit pour pas provoquer de douleur je devais faire attention aussi pour monter dans ma voiture tellement c'était douloureux ça pouvait m'arriver de me réveiller en pleine nuit de douleur parce que je faisais un mouvement qui ne convenait pas et donc là encore moi je fais toujours je fais la tournée des médecins toujours comme ça ça permet d'éliminer des pistes etc donc Je suis allée voir mon médecin généraliste, d'ailleurs j'ai un super médecin, qui m'a envoyé voir un rheumatologue, un orthopédiste. J'ai fait une radio, j'ai fait des échos pour essayer de voir ce qui se passait. Et à la fin de, je ne sais pas, j'ai peut-être passé deux mois à tout explorer, quand je suis revenue chez mon médecin et j'apprécie beaucoup son humilité, il m'a dit, visiblement il y a quelque chose, mais les examens, ne montre rien. Je ne peux rien actuellement pour vous parce que je ne sais pas ce que vous avez. On est peut-être au début d'une maladie rhumatismale inflammatoire, mais pour l'instant, c'est trop flou. Et je pourrais quelque chose pour vous uniquement quand la maladie sera déclarée. Alors, moi, j'étudiais déjà l'Ayurveda depuis trois ans à cette époque-là, donc évidemment, mon sang n'a fait qu'un tour parce que j'avais... pas l'intention d'attendre que la maladie arrive, évidemment.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair, tu pensais prévention.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Et puis, pour le coup, mon médecin, il était génial, parce qu'à aucun moment, il m'a dit, c'est dans votre tête, les examens ne montrent rien, vous êtes stressé ou je ne sais quoi. Non, il m'a dit textuellement, je comprends que vous souffrez, je vois que vous souffrez, simplement, moi, là, je n'ai pas ce qu'il faut pour vous soulager. Et donc, moi j'étudiais déjà l'Ayurveda à cette époque-là, depuis trois années, et je connaissais ce processus des six étapes du processus pathologique. Et je me suis dit, je pars directement parce que je ne vais pas laisser la chance à cette maladie de se manifester.

  • Speaker #1

    C'est le moment d'agir.

  • Speaker #0

    Exactement. Et donc, c'est là que je suis partie en Inde, trois semaines. Je suis allée me faire traiter dans un hôpital ayurvédique. J'ai reçu des médicaments avant mon traitement, pendant mon traitement et puis j'ai aussi reçu un traitement sur deux mois une fois de retour en Suisse. À la suite de ce traitement, 70% de mes douleurs avaient disparu, il en restait encore un peu.

  • Speaker #1

    Donc traitement en hôpital ayurvédique, pas traitement médicamenteux.

  • Speaker #0

    Non, pas traitement médicamenteux. En hôpital ayurvédique, j'ai eu des médicaments ayurvédiques, toute une batterie de médicaments à prendre à mon retour. Et donc, en revenant, 70% des douleurs avaient disparu. Bon, ce n'était pas fini. Donc, à partir de ce moment-là, j'ai suivi aussi une alimentation un peu plus stricte. Et puis aujourd'hui, 100% de mes douleurs ont disparu. Ça m'a pris quand même deux ans pour tout éliminer à 100%. Mais bon, voilà tout ça pour dire que je suis intervenue, je pense que j'étais au quatrième stade de la maladie. Et donc en Ayurveda, on sait que la maladie, c'est le résultat d'un déséquilibre des doshas. Donc comme je le disais tout à l'heure, on est tous avec une constitution de naissance. Préserver cette constitution, c'est préserver une forme de santé, de vitalité. Et puis, sans éloigner, c'est commencer un processus vers le déséquilibre et potentiellement vers la maladie. Donc, c'est tout un processus.

  • Speaker #1

    Et ces six stades, alors, tu peux nous les énumérer ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Alors, c'est un peu comme un... Tu connais l'expression la goutte d'eau qui fait déborder le vase Ah bah carrément ! Donc c'est un peu ça. Donc la première étape de ce processus, c'est que le ou les doshas s'accumulent dans le siège où ils sont d'habitude. Alors je ne vais pas trop rentrer dans le détail parce que ça va commencer à être compliqué, mais globalement les doshas agissent dans le corps entier. Mais ils ont une résidence principale dans le corps qui est leur lieu d'occupation principale, on va dire.

  • Speaker #1

    Leur place de jeu.

  • Speaker #0

    Voilà, leur place de jeu. Et dans le processus de la maladie, le dosha commence à s'accumuler à cet endroit-là. Ça, c'est la première étape, une accumulation. La deuxième étape du processus, c'est une aggravation. Donc là, on arrive... Donc... Ça montait graduellement et puis là, le vase arrive un peu à ras bord. Ce vase rempli de doshas, il arrive à ras bord. Et le troisième stade, si on n'a rien fait pour contrôler ça, eh bien là, ça déborde. Le vase, il déborde. Et donc, ce qui se passe, c'est que ces doshas, ils vont aller se balader un peu partout dans le corps, faire un petit peu de désordre.

  • Speaker #1

    Donc juste, traduction du dosha, c'est énergie. Quand tu dis ils se baladent dans le corps c'est quoi exactement ? Alors là,

  • Speaker #0

    je comprends le… Oui, c'est une force vitale, mais leur action va se déplacer dans le corps.

  • Speaker #1

    Les effets un peu de ces énergies-là ? Voilà.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une matière, ce n'est pas un liquide. Bien sûr. Donc, en fait, cette énergie-là va se déplacer dans le corps. Et donc, quand on ne contrôle pas ça… ils vont partir un peu se promener dans le corps. Ça, c'est la troisième étape. À la recherche d'un endroit où squatter, où s'installer bien confortablement, ils vont chercher une zone faible dans le corps. Pour certaines personnes, ça peut être les articulations. Moi, j'ai eu ce problème au niveau des hanches. Pour d'autres, ça peut être le sang. Pour d'autres encore, ça peut être dans les poumons. Donc voilà. Et donc ? Quand le processus continue, ces forces vitales vont s'installer dans le corps et puis ils vont commencer à interagir avec les tissus du corps. Ils vont commencer à les dégrader, à les abîmer.

  • Speaker #1

    Ça, c'est la quatrième étape, la dégradation ?

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Ça commence à... Ils interagissent avec les tissus du corps. Là, moi, ma maladie articulaire, c'était probablement le quatrième stade. Ça commençait à... Donc,

  • Speaker #1

    on commence déjà à sentir des symptômes à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Exactement. exactement c'est là que j'ai commencé à avoir des douleurs articulaires donc en canton en est à ce stade là c'est encore flou on peut pas d'un point de vue de notre médecine moderne on peut pas mettre un nom sur la pathologie donc ça peut aller ça peut venir une fois on a mal je sais pas aux articulations des mains l'autre jour ça va être au pied voilà c'est fluctuant c'est pas installé encore et si on ne contrôle pas à ce stade-là, alors là, la maladie va pleinement se manifester. Et donc, c'est le cinquième stade. Et c'est à ce stade-là, en général, que notre médecin est capable de nous dire Voilà, vous êtes asthmatique, vous avez une polyarthrite rhumatoïde, etc. Donc, nous, dans notre médecine moderne, c'est à partir de ce moment-là qu'on peut agir parce qu'on a les médicaments pour, les traitements pour. et avant en général c'est passé sous silence voilà les symptômes sont pas encore forcément très installé donc très invalidant donc ça passe un peu sous silence éventuellement je sais pas on va peut-être prendre un anti acide un petit anti douleur et puis ça passe à l'as Et donc, quand on néglige ces petites alertes, c'est là qu'on arrive au cinquième stade, à la manifestation de la maladie. Voilà, mais alors, ce n'est pas parce qu'une maladie est clairement identifiée, clairement manifestée, comme pour moi avec l'asthme, qu'il faut se dire bon, maintenant, c'est foutu Ce n'est pas ça du tout. On peut toujours agir, d'une part, pour éviter une aggravation, et d'autre part, pour améliorer la qualité de vie.

  • Speaker #1

    Et le sixième stade, du coup ?

  • Speaker #0

    Le sixième stade, eh bien là, c'est la complication, c'est-à-dire que les symptômes s'aggravent, la dégradation des tissus se poursuit, et là, on arrive à une maladie qui peut être incurable.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vrai que là, c'est la question que j'ai envie de te poser, parce que la plupart des auditeurs et auditrices aussi qui écoutent Les Invisibles sont des personnes qui peuvent facilement être au stade 5 ou 6, où on vit vraiment avec une maladie invalidante dans le quotidien. Qu'est-ce que tu conseilles à ce moment-là ? Si l'aspect préventif, on l'a déjà passé depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, eh bien, on peut toujours faire quelque chose. D'ailleurs, j'en sais quelque chose parce que, en dehors d'être nutritionniste spécialisée en Ayurveda, je suis aussi éducatrice thérapeutique avec l'association Diabète Vaux. Et donc, on organise des ateliers, vivre avec une maladie chronique. On peut toujours faire des petites choses. Alors, je sais que quand on vit avec une maladie qui est difficile à vivre, on peut se dire, ah bah oui, non, mais ce n'est pas un petit truc comme ça qui va faire quelque chose dans mon quotidien. Mais je dirais que chaque goutte compte. Préserver le sommeil, ça compte. Faire attention à son alimentation, ça compte. Sachant qu'aujourd'hui, on a une vraie méconnaissance de ce que c'est qu'une alimentation humaine rationnelle. C'est clair. Voilà, donc. L'Ayurveda c'est vraiment, le plus de l'Ayurveda c'est que vraiment on comprend la maladie autrement et puis en fonction des doshas qui sont... qui sont dérangés, on peut prendre des actions. Donc, je ne sais pas moi si c'est Vata qui est dérangé, on sait qu'on va avoir besoin de régularité, qu'on va avoir besoin d'une alimentation nourrissante, mais digeste. Et ce que va apporter la Ayurveda dans ce cas-là, c'est que peut-être que si on ne sait pas ça, on va continuer à manger comme on a toujours fait avant, sans se rendre compte qu'on continue à faire déborder le vase plus que de raison. Donc, alors, sachant que l'Ayurveda, ce n'est pas du tout une médecine qui est culpabilisatrice. Donc, c'est vraiment dans une optique positive de qu'est-ce que je peux faire pour améliorer mon bien-être.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, toi, ça a été un peu ton combat, ça, parce que tu as écrit un livre incroyable qui s'appelle L'art de se nourrir avec l'Ayurveda qui est un livre vraiment hyper dense. Il est complet en termes d'explications, de recettes. C'est vraiment... Moi, je l'ai eu entre mes mains et je l'aime beaucoup. Qu'est-ce qui t'a poussé à écrire ce livre ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est d'abord que, en général, les personnes qui entendent parler d'Ayurveda, elles vont tout de suite entendre parler de Vata, Pitta, Kapha, les Doshas, la routine, la Dhinacharya, enfin des tas de termes un peu compliqués quand on ne connaît pas. Et moi, ce que je voulais transmettre, ce sont des choses qui soient applicables tout de suite. tout le monde une façon de se reconnecter au bon sens et à la nature et à sa nature parce qu'aujourd'hui on vit dans un monde où nous dit lundi l'index glycémique les glucides et les lipides les protéines les calories l'acide le basique fin il ya tout un tas de concepts comme ça et puis aussi d'un point de vue ayurvédique on va vous parler de va tap Pita Kappa, l'essentiel, c'est de se mettre à l'écoute, de se reconnecter à... Eh bien, ne serait-ce qu'au cycle du jour. Voilà.

  • Speaker #1

    Et des saisons, parce que c'est vrai que tu proposes des recettes en fonction des saisons. C'est hyper chouette, ça aussi. C'est très inspirant par rapport aux produits locaux qu'on a à chaque saison.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Alors ça, ça fait partie des grands oublis dans notre société. C'est qu'on parle toujours d'ailleurs de consommer local et de saison parce que c'est mieux pour l'écologie, mais pas que. Quand on mange du concombre toute l'année, en particulier en hiver ou au printemps, ça génère beaucoup, beaucoup de liquide dans le corps, beaucoup de mucus. Ça favorise les petits rhumes, le nez qui coule, etc. Donc ça, c'est hyper important. Donc ce que je voulais vraiment, c'était transmettre à tout le monde de façon accessible des choses simples. Parce que ces choses simples, c'est bête à dire, mais aujourd'hui, on les a complètement oubliées.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu serais d'accord de nous partager une de tes recettes, comme par exemple tes délicieux pancakes ? Moi, on les a déjà faits une dizaine de fois à la maison, tellement ils sont bons et... hyper simple à faire parce qu'il faut dire, il n'y a même pas la pâte à laisser poser. Donc c'est tout bête, mais j'ai envie d'un pancake, je mange un pancake.

  • Speaker #0

    Alors, cette recette-là, je l'ai créée parce que je voulais quelque chose d'un peu de léger pour le petit déjeuner. Et donc c'est une recette qui est sans gluten, sans produits laitiers et sans oeufs. Donc c'est vraiment des pancakes qui sont légers comme tout. comme une plume sur l'estomac. Donc, on utilise de la farine de sarrasin, du lait d'amande et de la pomme. J'ai mis quand même un petit peu de levure chimique et puis un tout petit peu de vinaigre de cidre.

  • Speaker #1

    Personnellement, si je peux me permettre, j'ai remplacé la levure chimique par du bicarbonate de soude et le vinaigre de cidre que je ne supporte pas bien, je l'ai remplacé par une cuillère de citron.

  • Speaker #0

    Oh,

  • Speaker #1

    c'est chouette ! Voilà, et c'était hyper adapté.

  • Speaker #0

    Oh, c'est parfait ! Donc en fait, le principe, c'est qu'on va faire cuire une pomme pour en faire une petite compote. Si vous avez une compote déjà prête, c'est tant mieux. Donc on ajoute... Est-ce qu'il faut que je donne le dosage ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, c'est juste voir un peu ce qu'il y avait comme ingrédients dedans, c'est tout simple.

  • Speaker #0

    C'est de la pomme, du sarrasin, du lait d'amande. On mixe, on rajoute de l'extrait de vanille, un peu de sucre. Et puis on laisse un peu poser. Et puis ensuite à la poêle avec un tout petit peu de matière grasse. Il faut juste penser à les laisser tiédir un peu ces pancakes. Parce que comme il n'y a pas d'œufs, il n'y a pas la même consistance que les pancakes lambda. Donc les laisser reposer, ça permet d'avoir une bonne consistance. Et vraiment ce que j'aime c'est que des fois on peut manger les pancakes comme ça et ça nous reste sur l'estomac. C'est pour ceux qui n'ont pas un feu digestif de folie. Et donc, ça, ce que ça permet, ça permet de manger léger.

  • Speaker #1

    Ouais, et c'est très, très, très gourmand. Alors, du coup, ton livre, on peut se le procurer où ? En librairie ? Partout ?

  • Speaker #0

    Alors, il est commandable en ligne partout, sur Fnac, Cultura, enfin, toutes les plateformes habituelles. Et puis, même si votre libraire indépendant ne l'a pas, c'est toujours possible de le commander. Et puis, en ligne, je ne sais pas. Oui, je ne connais pas le lien par cœur, mais...

  • Speaker #1

    Mais en tout cas, sur les plateformes de revente.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Super.

  • Speaker #1

    Moi, j'arrive sur les deux dernières questions. Tiffany, est-ce que toi, tu avais envie de rajouter quelque chose à cette interview ?

  • Speaker #0

    Oui, vous pouvez vraiment, vraiment... Je veux dire, c'est jamais perdu. On peut toujours vraiment faire quelque chose pour son bien-être. Et puis moi même, parfois, je suis en contact avec des personnes qui sont très malades. Bien sûr, on ne va pas guérir un cancer avec des carottes, je suis d'accord. Mais on peut toujours éviter de faire des bordels vases avec des choses qui ne conviennent pas. Donc, n'hésitez pas. Il y a vraiment des choses simples et qui ne coûtent pas d'argent qu'on peut faire pour sa santé.

  • Speaker #1

    Elle me plaît assez cette nuance parce que c'est vrai que personnellement je suis assez en colère quand je passe dans une librairie et que je vois comment soigner son cancer avec du jus de céleri. Parce qu'on croirait que c'est vraiment hyper simple et du coup c'est hyper culpabilisant pour ceux qui n'y arrivent pas. Mais comme tu dis, c'est beaucoup plus nuancé en fait. C'est-à-dire que non, on ne va pas soigner ça avec des carottes, mais c'est un peu comment ne pas aggraver. Et c'est cette question de la chronicité au final. C'est comment des fois on navigue avec tout ça, mais on peut essayer de temporiser certains symptômes pendant une certaine période.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, temporiser. Temporiser et maintenir tant bien que mal une qualité de vie. Enfin, moi, je suis encore asthmatique. Je n'ai pas guéri mon asthme avec l'Ayurveda. Mais par contre, ce que je peux dire, c'est que j'ai peut-être une crise par mois. Et si je ne faisais pas ce que je fais, ce que j'ai mis en place, je pourrais prendre mon bronchodilatateur tous les soirs. Donc ça, je veux dire, d'accord, je ne suis pas guérie de l'asthme, mais c'est quand même précieux.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut te suivre aussi sur les réseaux sociaux ? Est-ce qu'on peut avoir des séances individuelles avec toi ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis présente sur les réseaux sociaux, sur Instagram et sur Facebook. Alors, mon compte s'appelle Ayurveda Cooking Therapy parce que j'aime transmettre des recettes. Mon nom, donc, c'est Tiffen Paonessa. Et oui, je donne des séances individuelles à distance, aussi bien pour les personnes... qui veulent simplement améliorer leur bien-être que les personnes qui veulent avoir un peu des guides par rapport à leur pathologie, ce qui est bon pour elles, ce qui est moins bon, etc. Et donc, j'ai une newsletter que j'ai appelée l'Ayurveda Cooking Club, dans laquelle vous retrouvez régulièrement une recette et un petit podcast.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très inspirant. Je vais passer à l'avant-dernière question parce que le message à faire passer aux personnes qui vivent avec une maladie, tu l'as déjà fait passer et très très bien. Alors, quel est le super pouvoir de l'Ayurveda ?

  • Speaker #0

    Le super pouvoir pour moi, c'est vraiment de nous reconnecter à l'univers. Parce qu'on vit à une époque, je dirais, qui entretient une déconnexion. avec la nature c'est à dire que on dit plus aux gens manger des céréales des légumes et des fruits on va dire aux gens manger tant de calories tant de points et puis tant d'indices glycémiques l'ayurveda nous reconnecte avec le bon sens et ça paraît un peu bateau comme ça mais je peux vous assurer que tous pour la plupart ce bon sens ce sens de la nature que peut-être avait encore nos grands parents Pour beaucoup, on l'a perdue.

  • Speaker #1

    C'est comme si ça nous reliait à quelque chose de plus intuitif, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Exactement, plus intuitif. Bien que de temps en temps, notre intuition, mon intuition, si elle me dit de manger une pizza à 21h, elle est peut-être un peu déviée. Mais oui, il y a une question d'intuition, de ressentir de quoi mon corps a besoin en ce moment. Ok, je me sens... Je me sens fatiguée, mais cette fatigue, est-ce qu'elle est liée au fait que j'ai trop mangé ou au fait que je n'ai pas assez mangé ? Est-ce qu'elle est liée au fait que c'est l'été, il fait très chaud, il fait très sec et mon corps est appauvri ? Qu'est-ce que je fais en été quand mon corps justement est affaibli par cette chaleur ? Est-ce que je vais aller faire un trail sous le soleil ? Ou est-ce que je vais me mettre à l'ombre d'une forêt ? et boire de l'eau fraîche et me reposer. Est-ce que je vais aller manger des lasagnes dans un restaurant ou est-ce que je vais me dire, j'ai besoin de manger quelque chose qui me rafraîchisse et qui soit léger ?

  • Speaker #1

    Je te remercie vraiment pour tous ces partages et enseignements. Et je suis tentée du coup de clore un peu, entre guillemets, justement ces enregistrements d'interviews avant les quelques mois à venir avec un si beau témoignage.

  • Speaker #0

    Merci à toi, c'était un vrai plaisir. Je suis très très contente de partager ça.

  • Speaker #1

    Merci !

  • Speaker #2

    Merci de soutenir ce podcast en vous abonnant pour ne manquer aucun épisode et en lui donnant 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées. Rencontrez mes invités et découvrez tous les engagements de la communauté Les Invisibles sur le compte Instagram Les Invisibles Podcast. Ensemble, continuons à visibiliser l'invisible.

Description

« On ne va pas guérir un cancer avec des carottes »
Ça fait du bien de l’entendre parce que de nos jours, on peut se sentir responsable de ne pas guérir alors même que l’on boit du jus de céleri tous les matins !

L’ayurveda est le plus ancien système de santé traditionnel au monde et considère que l’on est toutes et tous uniques. On ne peut donc pas manger la même chose que ses voisin•es et avoir les mêmes résultats. Le fameux « 5 fruits et légumes par jours » nécessite donc une réflexion plus individualisée.

Tiphaine, nutritionniste spécialisée en Ayurveda l’a bien compris. L’asthme et les douleurs articulaires qui faisaient autrefois partie de son quotidien, sont aujourd’hui sous contrôle et réduits à un minimum.

Pourtant ça n’était pas gagné !
Née prématurée à 1.2kg, avec des problèmes cardiaques , respiratoires , puis un pré-diabète diagnostiqué à l’âge de 8 ans, sa santé a toujours été délicate.

La découverte de l’Ayurveda, des années plus tard, fut un déclic. 15 jours de petits changements, respectant les principes ayurvédiques, suffirent à éliminer 70% de ses  symptômes respiratoires.

Et c’est avec nous qu’elle a décidé de les partager !
On ne se sentirait pas un peu privilégié•es ?


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Les Invisibles. Juin 2020. Ma vie bascule du jour au lendemain dans une maladie neurologique, rare, qui n'a de poétique que le nom. Le syndrome du mal de débarquement. Les symptômes qu'elle m'amène vivent en colocation avec moi. 7 jours sur 7. 24 heures sur 24. Et ne prennent jamais leur week-end. Je n'ai donc pas la place pour un autre combat. Du moins, c'est ce que je crois. Puis vient ce jour où je témoigne dans une émission télé, dans l'espoir de rendre visible l'invisibilité du syndrome dont je suis atteinte. À peine sortie du plateau, forte de cette expérience et encore dans mes talons rouges, une évidence s'installe. Je n'en resterai pas là. Dans le train du retour, je rejoins à la fois ma maison et mon nouveau combat. Offrir un espace de parole au travers d'un podcast, aux personnes qui composent, bien souvent en silence, avec des maladies invisibles, et avec les regards de sociétés qui ne croient que ce qu'elles voient, deux réalités plus souvent subies que choisies. Aujourd'hui, loin de mes talons rouges et au plus proche de l'engagement, l'évidence s'étend. C'est à l'invisible au pluriel que je vous invite. Ceux qui dans la chair, l'esprit et les sociétés se vit, sans pour autant faire de bruit. Si comme le dit Antoine de Saint-Exupéry, l'essentiel est invisible pour les yeux, ici, on compte bien le faire entendre. Bonne écoute ! On ne va pas guérir un cancer avec des carottes. Ça fait du bien de l'entendre, parce que de nos jours, on peut se sentir responsable de ne pas guérir alors même que l'on boit du jus de céleri tous les matins. La Ayurveda est le plus ancien système de santé traditionnel au monde, et considère que l'on est toutes et tous unique. On ne peut donc pas manger la même chose que ses voisins, voisines, et avoir les mêmes résultats. Le fameux 5 fruits et légumes par jour nécessite donc une réflexion plus individualisée. Tiffen nutritionniste spécialisé en Ayurveda l'a bien compris. L'asthme et les douleurs articulaires qui faisaient autrefois partie de son quotidien sont aujourd'hui sous contrôle et réduits à un minimum. Pourtant, ça n'était pas gagné. Né prématuré à 1,2 kg avec des problèmes cardiaques, respiratoires, puis un pré-diabète diagnostiqué à l'âge de 8 ans, sa santé a toujours été délicate. La découverte de l'Ayurveda des années plus tard fut un déclic. 15 jours de petits changements respectant les principes ayurvédiques suffirent à éliminer 70% de ses symptômes respiratoires. Et c'est avec nous qu'elle a décidé de les partager. On ne se sentirait pas un peu privilégié ? Hello Tiffaine !

  • Speaker #1

    Salut Tamara !

  • Speaker #0

    Comment est-ce que tu vas aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Eh ben écoute, ça va super bien ! On est juste à la fin du printemps, donc le printemps c'est mon temps préféré. Donc je suis super contente. Et toi Tamara, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Écoute, ça va ! C'est un peu chargé émotionnellement cet épisode parce que je pense que c'est le dernier que j'enregistre avant d'accoucher et avant toute la période postpartum. Donc en gros là on est le 12 juin et je pense qu'avant janvier 2024 je vais pas en enregistrer d'autres, en tout cas il y a des grandes chances. Et ça veut pas dire qu'il n'y a pas d'épisodes qui vont sortir tout au long, parce que voilà il y en a déjà qui sont enregistrés, mais c'est le dernier en tout cas que j'enregistre pendant cette période. Donc voilà c'est un petit deuil de quelques mois de pas rencontrer des gens derrière le micro, mais c'est pour vivre une autre aventure. Et aujourd'hui on enregistre un épisode qui est inédit. comme c'était le cas dans l'épisode 15 du podcast, car tu es une personne qui accompagne les personnes en situation de maladie chronique, ou en tout cas, ça t'arrive. Et est-ce que tu peux nous dire en qualité de quoi tu accompagnes les personnes malades ?

  • Speaker #1

    Alors, moi, je suis nutritionniste spécialisée en Ayurveda. Ça veut dire que j'accompagne les personnes, d'ailleurs aussi bien les personnes en bonne santé, entre guillemets, que les personnes qui vivent avec une pathologie. Je les accompagne à améliorer leur qualité de vie grâce à l'alimentation et pas n'importe quelle alimentation. C'est-à-dire qu'on ne va pas compter les calories, on ne compte pas les vitamines, etc. On suit les principes de l'Ayurveda. dans l'alimentation et l'hygiène de vie pour se sentir mieux, pour vivre mieux. Et dans le cas d'une maladie chronique, ce que ça permet, c'est d'une part de ne pas aggraver sa maladie, quand on en a une, par une hygiène de vie qui ne conviendrait pas ou par des aliments qui ne conviendraient pas. Et ça permet aussi d'améliorer en ajoutant... J'aime pas trop utiliser le mot rituel, mais en tout cas, certaines routines dans la vie quotidienne pour soulager des symptômes.

  • Speaker #0

    Et du coup, l'Ayurveda, c'est quoi ? Parce que moi, depuis des années, je vois massage ayurvédique, rituel ayurvédique, mais ça m'a jamais parlé avant de te rencontrer. Donc vraiment, je ne voyais pas de quoi on parlait à ce moment-là. Donc, est-ce que tu pourrais nous dire ce que c'est l'Ayurveda en quelques lignes ?

  • Speaker #1

    Alors, l'Ayurveda c'est considéré comme le plus ancien système de santé traditionnel au monde. Alors on trouve des traces de l'Ayurveda qui datent d'il y a plus de 5000 ans. Mais je dirais moi que l'Ayurveda est sans âge et universelle parce qu'en fait, suivre les lois de l'Ayurveda c'est rien d'autre que de suivre les lois universelles de la nature. spécificité vraiment de la Ayurveda c'est de considérer qu'on est tous uniques et parce qu'on est tous uniques on va pas tous manger la même chose on va pas tous vivre de la même façon donc dans cette médecine il y a toute une partie préventive et donc c'est cette partie là que j'utilise quand des personnes viennent me voir en me disant juste oh je me sens un peu fatigué en ce moment j'ai besoin de ou j'ai besoin de me remettre sur les rails. Donc ça, ça va servir en préventif. Et il y a aussi toute une partie curative, où on peut utiliser des plantes, on peut utiliser des traitements purgatifs. Alors les traitements purgatifs, ça ne fait pas partie de mon attirail. Moi, c'est vraiment centré sur la nutrition et l'hygiène de vie. Mais vraiment, le point formidable de la Ayurveda, c'est de se dire, on est tous différents. Donc, 3 produits laitiers par jour, 5 fruits et légumes par jour, etc. Ça ne fait pas loi dans cette médecine. Ça dépend de qui, en quelles circonstances, en quelles saisons. Qu'est-ce que je vis en ce moment qui fait que ce que je prends d'habitude, ça ne me convient peut-être pas aujourd'hui ? Qu'est-ce qui fait que ma soeur et moi, pourtant on se ressemble beaucoup, on est de la même famille, on a le même sang, eh bien, elle peut manger tout et n'importe quoi sans... prendre un gramme et puis moi, dès que je mange une feuille de salade, je le sens arriver.

  • Speaker #0

    Voilà. Je trouve hyper intéressant cette perspective-là de l'unicité, parce que je trouve qu'aujourd'hui, au niveau alimentaire, il y a plein de choses qui sont en essor et il y a un côté très positif. On s'est rendu compte, évidemment, de l'importance et de la place de l'intestin et tout ce que ça générait au final aussi comme maladie chronique, un intestin qui fonctionne mal. Mais on est aussi arrivé à un stade où il y a... tellement de régimes alimentaires différents, le régime cétogène, la chrononutrition, les jeûnes, un peu tout ça. Et puis souvent, quand on va, par exemple, s'y intéresser, lire un livre là-dessus, aller sur un forum, discuter sur les réseaux sociaux, il y a cette chose un peu, pour moi, qui peut m'embêter, où on perd cette unicité. C'est-à-dire qu'il faudrait qu'on mange tous de cette manière parce que ça a aidé quelqu'un pour une situation, donc il faudrait tous que ce soit transversal. Et puis en fait, on se rend compte, moi aussi, en ayant une pathologie non seulement neurologique, mais intestinale, qu'en réalité, ce n'est pas si simple. Puis le 5 fruits et légumes par jour, en tout cas le 5 fruits, pour moi, c'est catastrophique. Les fruits, ça ne se digère pas si facilement, alors que pour d'autres, ce sera plein de vitamines, il faut absolument manger cru. Et en fait, cet aspect que tu parles vraiment, qui est très individuel, ça me parle beaucoup. Et je pense que ça peut parler à beaucoup de personnes qui ont différents symptômes. Parce que... On ne vit pas du tout avec des choses qui sont similaires. Et puis, comme tu dis, des fois, c'est aussi en fonction des situations de la vie et des saisons.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Ok, donc trop chouette. Donc, comme tu disais, toi, tu es nutritionniste spécialisée en Ayurveda. Qu'est-ce qui t'a donné envie de te former dans cette messine traditionnelle indienne qui, je ne crois pas, est si connue que ça en réalité ?

  • Speaker #1

    C'est vrai. Alors, ce qui m'a amenée à l'Ayurveda, c'est la maladie. Bon, alors moi, il faut dire que je suis née grande, prématurée. Je pesais 1,2 kg à la naissance. Je suis née à 7 mois. J'ai failli mourir. Bon, voilà. Je suis née avec des problèmes cardiaques, pulmonaires. J'ai toujours eu une santé un peu vacillante dans mon enfance. J'ai toujours eu beaucoup de problèmes respiratoires avec beaucoup de mucus. On a dit à un moment que j'avais des allergies, mais on ne trouvait pas quoi, etc. Et puis, bon, ben voilà, j'ai poursuivi mon chemin. À l'âge de 8 ans, on m'a trouvé un pré-diabète, donc j'ai suivi un régime. C'est parti et j'ai pu continuer une vie comme tous les enfants. Et puis, ce qui s'est passé, c'est que mes problèmes respiratoires que j'avais depuis l'enfance se sont poursuivis jusqu'à à peu près mes 28-30 ans. Et puis, là, on m'a diagnostiqué un asthme. Bon, ça ne m'a pas immensément perturbée. J'ai eu mon bronchodilatateur, comme beaucoup de gens. J'ai continué à vivre comme avant. Seulement, mes problèmes respiratoires ensuite se sont aggravés. C'est-à-dire que je suis arrivée à un moment où je ne pouvais plus respirer par le nez. Je ne pouvais respirer que par la bouche. Quand j'étais enceinte, c'était encore pire. Donc, j'ai passé la moitié de ma grossesse à dormir assise. J'étais épuisée, vraiment. Et puis, moi, j'ai fait la tournée des médecins. Donc médecin généraliste, ORL, gastro-entérologue, j'ai fait des radios. Et à la fin, ce qu'on m'a dit, c'est qu'on ne savait pas ce que j'avais. Il y avait visiblement un problème puisque je ne pouvais pas respirer, on ne savait pas. Donc mon médecin, au départ, m'a prescrit un spray nasal qui a tout résolu pendant un mois. J'étais super contente. Et puis au bout d'un mois, je me suis mise à saigner du nez, mais vraiment... profusément et je me suis dit mais si on me donne un médicament qui règle mon symptôme d'un côté et puis qui m'en provoque un autre de l'autre, ça va pas. Et donc c'est suite à ça que je me suis dit mais c'est pas possible. S'il y a ce problème de santé, forcément il y a une cause. Alors moi ça c'est la façon dont moi je fonctionne. Je me suis dit il y a une cause, c'est pas possible, ça vient pas de nulle part. Et c'est à ce moment là que je sais pas, j'ai eu cette intuition, j'avais déjà entendu ce mot à Ayurveda. J'ai commencé à m'y intéresser, je me suis acheté des livres, j'ai lu. Et puis, ce qui a été flagrant, c'est que j'ai commencé à essayer des principes de l'alimentation ayurvédique que j'avais piochés à gauche et à droite. Pas toujours les bons d'ailleurs pour moi, mais j'ai testé des choses. Et puis, ce qui s'est passé, c'est qu'au bout de 15 jours de régime ayurvédique, 70%, j'allais dire 70% parce que je suis d'origine française, mais 70% de mes symptômes ont disparu. Alors là, pour moi, ça a été la révolution. Je me suis dit, mais c'est incroyable. Mon médecin me dit qu'il ne sait pas ce que j'ai, qu'il n'y a pas vraiment de traitement, parce qu'on m'a quand même proposé une turbinectomie pour pouvoir mieux respirer, donc une opération au laser, que j'ai refusée parce que ça m'a fait peur. Je me suis dit, mais comment ça se fait ? On me propose une opération et puis juste en changeant deux petites choses, j'élimine la majeure partie de mes symptômes. Comment ça se fait ? D'où ça vient ? Et là, je me suis dit, mais je veux étudier ça parce que je veux comprendre. Et puis, c'est tellement formidable, je voudrais que tout le monde sache. Tout simplement. Voilà.

  • Speaker #0

    Et donc, il n'y avait pas un effet placebo du début ? Parce qu'on peut voir ça souvent dans des traitements qu'on commence un peu au début. On se dit, je sens quelques améliorations, on est très observateur. Puis pour finir, ça revient. Ça n'a pas été le cas chez toi ?

  • Speaker #1

    Ah non, alors là, pas du tout. Franchement, c'était très net.

  • Speaker #0

    Tu disais, tu as changé deux petites choses. Les traitements, c'était lesquels ?

  • Speaker #1

    Alors, les petites choses, peut-être même un peu plus. Mais tout simplement, je mangeais pas mal de produits laitiers. surtout du fromage surtout le soir je mangeais aussi de la viande à l'époque et voilà j'avais cette habitude de manger tout ce que je voulais j'ai eu aucun problème de poids donc voilà y compris des sucreries il m'a suffit de supprimer le fromage le soir les sucreries le soir entre temps je suis devenu végétarienne on est on a pas à devenir végétarien forcément. C'est encore une question de profil. Mais moi, je me suis devenue... Et puis là, ça a été radical. Mais radical. Même, il y a eu toute une période où je sécrétais beaucoup de mucus. J'avais même 3-4 par an qui duraient une semaine. C'était pénible. À partir du moment où j'ai changé ça, ça a été flagrant. Et même, moi, j'étais malade l'an dernier. J'ai eu la Covid. Mais avant ça, je n'avais pas eu de rhume depuis 2016. Donc de 2016 à 2021, 2022, je n'ai pas eu un seul rhume. Pas une grippe. Wow. Donc voilà.

  • Speaker #0

    Bon, autant dire que je te jalouse un peu parce que je ne mange ni produits laitiers, ni sucre. Et ça n'a absolument rien changé à mes symptômes. Mais c'est vrai que c'est très connu pour tout ce qui touche à la sphère ORL. Les personnes qui sont très souvent prises, qui ont des sinusites chroniques. J'ai souvent entendu que l'arrêt des produits laitiers avait un impact hyper important.

  • Speaker #1

    Alors, ce n'est pas aussi que l'arrêt des produits laitiers. Parce que... En Ayurveda, on ne diabolise pas du tout le lait ni les produits laitiers. C'est juste que la façon dont nous, ici en Occident, on consomme les produits laitiers, c'est juste incroyable, pas dans le sens positif, mais je dirais presque anti-naturel. Ça va à l'encontre des besoins du corps. C'est-à-dire qu'en Ayurveda, le lait est vraiment glorifié dans les textes classiques. Mais de quel lait parle-t-on ? Produit par quelle vache ? Comment ? Dans quelles conditions ? Ensuite, en quelle quantité ? Est-ce qu'on sait aujourd'hui la quantité de lait qu'il faut pour produire du beurre ? La quantité de lait qu'il faut pour produire du fromage ? Et nous, on consomme ça à foison comme si ça pleuvait du ciel. Le lait et les produits laitiers ne sont pas faits pour être consommés de cette manière-là. En particulier, le lait UHT en briques qui va stagner 3 mois sur les étagères du magasin, ce n'est pas fait pour ça. Le lait qui est homogénéisé, parce que pour qu'il reste bien blanc et que la crème ne se sépare pas, on le traite pour qu'il reste bien uniforme. Mais ça, pour le système digestif, c'est terrible. Donc, en fait, ce n'est pas juste arrêter les produits laitiers, mais c'est réfléchir globalement. à la façon dont on s'alimente, à la façon dont on transforme les produits. Voilà.

  • Speaker #0

    Incroyable. Du coup, moi, j'ai envie de te demander quels sont les grands principes de cette médecine ? Parce que là, tu as parlé au niveau alimentaire. Qu'est-ce qu'il y a d'autre ? Tu parlais un peu de, tu disais, pas rituel, mais plutôt routine. Est-ce que ça rentre dans ces principes ? Je suis très curieuse de t'entendre à ce sujet.

  • Speaker #1

    Alors, les grands principes, il y en a tellement. Je dirais que le principe numéro un, comme je le disais tout à l'heure, c'est qu'on est tous différents. Mais dans ces différences, il y a quand même des grands schémas qu'on peut repérer. Par exemple, concernant le sommeil, nous en tant qu'êtres humains, on est plus fait pour vivre le jour et dormir la nuit. Et donc, quand on poursuit notre activité mentale... ou physique d'ailleurs, au-delà d'une certaine heure, eh bien, on tape un peu dans notre réserve de vitalité. Les grands principes, en fait, ce sont les principes de la nature. Par exemple, je te parlais tout à l'heure du fait que le soir, j'avais supprimé certains aliments. Un grand principe en Ayurveda, c'est que notre feu digestif, il suit en général la courbe du soleil. Donc le soleil, quand il se lève, il est bas dans le ciel. Et notre feu digestif, à ce moment-là, dans notre corps, donc notre feu digestif, c'est un peu comme le feu du ciel, eh bien, il est bas aussi. C'est-à-dire que ce qu'on peut transformer, ce qu'on peut brûler comme nourriture, c'est plus faible que le midi où le soleil est à son apogée, le feu est à son apogée et notre feu digestif est à son apogée. Donc c'est à ce moment-là qu'on peut manger plus. en plus grande quantité ou plus nourrissant que le soir où le soleil est couché, surtout en hiver. Là, ça va, c'est l'été, donc il se couche plus tard. Mais en hiver, typiquement, ici, le soleil peut se coucher à 17h30.

  • Speaker #0

    Totalement.

  • Speaker #1

    Donc, ça veut dire que quand on mange à 19h, 20h, la capacité de transformer, de digérer ce qu'on mange est plus faible. Et nous, en Occident, puis aussi avec les horaires de travail, eh bien, c'est difficile pour nous de vivre en synchronicité avec ces lois de la nature parce qu'on rentre du travail à 19h30, 20h, on mange vers 20h, 20h30. Et puis, c'est un peu souvent le seul moment de convivialité où la famille se retrouve. Donc, on a envie de partager un repas convivial. Et la difficulté, c'est que ça va à rebours. justement de ces lois de la nature. Donc, je dirais le principe majeur, c'est de vivre en accord, en harmonie avec la nature. Parce que quand on vit en harmonie avec la nature, on vit en harmonie avec sa nature.

  • Speaker #0

    Et du coup, toi, tu fais comment ? Parce que tu as une famille, donc tu as un conjoint et un fils. Le soir, est-ce qu'il n'y a pas justement ce moment de tabler avec beaucoup de nourriture ? Est-ce que c'est plutôt le matin que vous vous retrouvez ou à midi pour ça ?

  • Speaker #1

    Alors, aussi bien mon conjoint que moi-même, on est indépendants. on est tous les deux thérapeutes donc on organise un peu nos horaires comme on veut mais ça c'est intégré depuis le départ d'ailleurs mon conjoint il en a assez mon fils il en a assez aussi mon fils dès l'âge de 4 ans il me parlait de cheveux digestifs oh chou donc en fait ça fait tellement partie de notre vie que c'est instinctif en fait euh tous, mis à part mon fils, il aime quand même bien manger des frites, même le soir, mais je lui répète. C'est devenu... En fait, ces principes, au départ, ça paraît un peu étranger. Nous, on a envie d'aller manger au restaurant le soir. Mais au fur et à mesure qu'on se remet comme ça en lien avec la nature, on se rend bien compte finalement que le corps, à 20h, il n'a pas envie de s'alourdir avec une grosse raclette. donc c'est pas forcément on n'a pas besoin forcément de manger beaucoup pour être convivial voilà le on prend la nourriture pas comme un moyen de convivialité mais on prend la nourriture comme un moyen de nourrir le corps et je pense que quand on considère bon ça c'est mon point de vue je dis pas que ça doit être le point de vue mais tel que je vois les choses Quand on considère que la nourriture, c'est un moyen de convivialité, on dévie un peu finalement la nourriture de sa fonction, puisque la fonction première de la nourriture, c'est de nourrir le corps et de lui donner de l'énergie pour vivre.

  • Speaker #0

    Ça risque de nous faire tiquer, ça, parce que c'est vrai qu'on le voit, on voit beaucoup ce moment comme étant très fédérateur. On s'invite avec les gens pour bruncher, pour dîner, même pour goûter. Il y a très souvent, pas l'excuse, mais le prétexte. c'est les retrouvailles autour d'un repas. C'est rarement... Alors, il peut y avoir le sport, par exemple. Ça aussi, c'est très fédérateur. On se retrouve pour aller faire une rando, pour aller nager, ce genre de choses, faire un cours de yoga, j'en sais rien. Mais c'est vrai que le repas, il est par chez nous, en tout cas, vraiment vu comme un instant de partage, puis même de discussion. C'est les moments où on se raconte la journée. Enfin, voilà, donc c'est intéressant. En fait, c'est vraiment... Dans l'Ayurveda, on pourrait faire un pas de côté par rapport à ça et trouver peut-être d'autres moments où on est dans cette convivialité, cette communication et où on se fédère dans la famille.

  • Speaker #1

    Exactement, d'autant que, d'un point de vue ayurvédique, le repas, ce n'est pas censé être un moment de discussion, justement. Alors là, je sais que je vais encore briser une habitude, parce qu'effectivement, c'est le moment où on va discuter et échanger. Mais d'un point de vue ayurvédique, dans l'idéal, je ne dis pas que tout le monde doit faire ça, mais... le repas ça devrait être un moment où on se concentre sur la nourriture, sur ce qu'on est en train de goûter, d'avaler. D'un point de vue concret ça a une application immédiate. On voit tout de suite que si on est occupé à parler, parler, parler, parler, parler pendant le repas, on peut ne pas se rendre compte de tout ce qu'on a avalé. D'autre part ça perturbe le processus de la digestion. Pendant qu'on parle, on avale de l'air. Donc, le repas, c'est plutôt un temps de calme. On mange en conscience. On en parle beaucoup de ça, de manger en conscience. Si on occupait, soit à regarder sur les réseaux, soit à parler, soit à rire, soit... Déjà, on peut avaler de travers ou on peut manger trop ou manger quelque chose qui ne nous convient pas. Et donc, oui, c'est essayer de... On considère le repas vraiment d'une autre manière. Maintenant, ça ne veut pas dire qu'on doit faire grisemine au repas, qu'on doit s'abstenir de s'inviter, etc. Mais toujours garder sous-jacent cette conscience de ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que personnellement, je déteste parler en mangeant. C'est souvent le moment où on se retrouve par exemple avec des copines et qu'elles disent raconte tel événement de ta vie et je suis là non, je le raconte après le repas Ça ne veut pas pour autant dire que je mange en pleine conscience, pas du tout. Mais c'est juste que je n'arrive pas à faire les deux à la fois, tout simplement. Mâcher et parler, je trouve ça très compliqué. Et du coup, parce qu'alors là, tu parlais un peu dans les grands principes. Il y a autour de la nourriture, il y a autour du sommeil. Est-ce qu'il y a un peu d'autres domaines aussi que ça recouvre l'Ayurveda où on peut être sensible et attentif ?

  • Speaker #1

    Le style de vie, ça comprend aussi la façon dont on travaille, ce qu'on fait au jour le jour dans notre travail. Ah oui, alors très important, le contrôle des sens. C'est-à-dire que, ah oui, ça c'est très très important. Selon l'Ayurveda, une utilisation excessive de nos sens, ça peut être aussi bien la vue que l'ouïe, l'odorat, le goût, le toucher, ça conduit à une détérioration de la santé. Pour donner des exemples concrets, par exemple... Aujourd'hui, on travaille tous sur ordinateur, c'est devenu un indispensable. Alors, à ce sujet, on parle beaucoup de santé mentale, notamment avec les réseaux sociaux, etc. Aujourd'hui, mais juste d'un point de vue ayurvédique, regarder un objet lumineux de façon excessive, comme on le fait quand on regarde un écran, ça conduit à une détérioration de la vue. Et aussi à des troubles du sommeil. Ça peut provoquer aussi de l'agitation mentale. Et puis, de chile en aiguille, c'est un peu comme un domino. Le point d'entrée, on va se dire, oui, ça abîme ma vue. Mais il y a tout le reste derrière. Qu'est-ce que ça fait sur mon sommeil ? Qu'est-ce que ça fait sur mon mental qui est tout le temps, tout le temps, tout le temps en train de travailler ? Donc, oui, ça, le contrôle des sens, c'est hyper important aussi. Avec tout ce qui est la musique qu'on écoute. Alors bien sûr, ça peut être la musique qui peut être écoutée très forte. Mais je dirais, il n'y a pas que ça. Parce qu'au quotidien, nos sens sont sursollicités. Vraiment. Et ça, toi qui as fait une retraite, je pense que tu sais ce que ça veut dire avec Vipassana. Cette stimulation des sens, ça engendre... Du mouvement de l'agitation dans le mental. Et je pense que tout le monde sait ce que ça donne l'agitation dans le mental, de la fatigue, ça peut amener de la déprime, etc. Des tas de problèmes peuvent découler de cette surstimulation.

  • Speaker #0

    Et tu vois, par exemple, il y a beaucoup de personnes qui sont malades chroniques et qui ont une hypersensibilité à la stimulation, à tout ce qui est sensoriel. Est-ce que tu penses que c'est un excès à un moment donné de tout ça, d'avoir sursollicité les sens, ce qui fait qu'à un moment donné, ce n'est plus possible ?

  • Speaker #1

    Alors, ça peut, mais ça peut venir d'autres choses aussi. Quand il y a une hypersensibilité à certains stimuli, on pense tout de suite à une aggravation de Vata, c'est un des trois doshas. Et cette aggravation, elle peut venir de tas de choses, parce que ça peut aussi venir, ça peut être aussi causé par le vieillissement. On sait que les personnes âgées, par exemple, elles tolèrent moins bien le bruit, les odeurs fortes ou ce genre de choses. En fait, ça peut venir de tas de circonstances différentes, mais effectivement, oui, si on stimule trop un sens, effectivement, ça peut causer des troubles et des problèmes. pathologies sur ce sens-là en particulier.

  • Speaker #0

    Tu parlais de Vata, donc un des trois doshas. Si je ne me trompe pas, c'est une des énergies vitales en Ayurveda. Est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que c'est ces doshas ?

  • Speaker #1

    Oui, alors bon, je vais essayer de faire simple et raccourci pour que ce soit compréhensible pour tout le monde. Donc, avant de parler des doshas, je vais d'abord parler des cinq éléments. Donc, en Ayurveda, on considère que tout dans l'univers, absolument tout, et fait des cinq éléments. Donc on a l'espace, on a l'air, le feu, l'eau et la terre.

  • Speaker #0

    L'espace, je ne le connaissais pas celui-là. Je connaissais... Du coup c'est le métal, non ?

  • Speaker #1

    Alors l'espace en fait c'est ce qui contient. C'est ce qui contient les quatre autres éléments. Donc tout dans l'univers est fait de ces... De ces cinq éléments, par exemple cette table-là, qui est solide, l'élémentaire, c'est ce qui donne la solidité aux choses.

  • Speaker #0

    Donc c'est présent aussi dans le corps, par exemple les os, dans les os il y a aussi l'élément terre, c'est ce qui donne la solidité aussi aux os. Donc voilà, on a ces cinq éléments là qui sont présents dans tout, y compris dans notre corps et dans ce qu'on mange. Et donc comme on assimile ce qu'on mange, notre corps va se fabriquer aussi à partir des éléments qu'on a avalés. Et donc pour faciliter notre compréhension, Ces cinq éléments, on les regroupe dans le corps humain en trois doshas. Ce sont trois énergies vitales, c'est un peu trois grands managers du corps humain. On a Vata, c'est le dosha qui contrôle les éléments air et espace. Ce dosha, c'est le dosha qui gère les mouvements dans le corps. Par exemple, c'est le dosha qui va contrôler... l'accouchement, le déclenchement, le mouvement vers le bas de l'enfant. Donc il gère tous les mouvements, aussi bien le mouvement de l'inspiration que de l'expiration. Mes yeux qui clignent aussi, c'est Vata. Le transit intestinal aussi est géré par Vata. Donc voilà, ça c'est l'air et l'espace. Je dis l'air, ça pourrait être le vent, je pourrais dire le vent, le mouvement dans le corps. Le deuxième dosha, c'est Pitta. Alors Pitta, ce dosha contrôle les éléments feu et eau. Donc ce dosha-là, il permet la digestion des aliments. C'est-à-dire qu'il permet de brûler, de transformer ce qu'on mange pour ensuite pouvoir fabriquer des tissus, etc. Il gère aussi la température du corps humain. les sensations de soif, la sensation de chaleur, etc. Il aide aussi à avoir une bonne vision. Voilà. Et puis, on a le troisième dosha. Donc, le troisième dosha, c'est Kappa, qui contrôle les éléments eau, éther. dans le corps. Donc on sait tous que le corps humain est composé je sais plus à 80 ou 90 d'eau. Voilà donc le Doshakapa c'est celui qui contrôle donc l'élément eau et terre dans le corps et c'est celui qui va donner une bonne résistance au corps qui va aussi lubrifier les articulations parce qu'il y a des fluides dans les articulations. Donc voilà, ça ce sont les trois doshas. Et bien on est tous avec une proportion différente des cinq éléments, donc une proportion différente des doshas. Donc il y a sept constitutions. Peut-être que toi, je ne sais pas, tu es vata pitta, peut-être que moi je suis vata kappa. Enfin voilà, il y a vraiment des profils très différents.

  • Speaker #1

    Et de le savoir, qu'est-ce que ça apporte ?

  • Speaker #0

    Alors ce que ça apporte, c'est de pouvoir se dire, notamment en prévention, Tiens, j'ai ce profil-là, donc d'accord. Alors, moi, par exemple, peut-être que j'ai Vata qui est prégnant dans mon profil. Ça veut dire que je dois être attentive à ne pas trop avoir de stimulation sensorielle, c'est-à-dire être raisonnable. Je dois être attentive à me nourrir suffisamment. Parce que, par exemple, j'ai peut-être une structure qui est plus délicate qu'une autre personne. Je suis peut-être... comment dire ? Je suis peut-être un peu plus mince qu'une autre personne. Je dois être attentive à avoir suffisamment de sommeil, suffisamment de nourriture nourrissante. Parce que peut-être que si je me nourris de salade et de crudités, et bien c'est pas suffisant pour moi. Ça peut être des tas de choses aussi du point de vue de l'hygiène de vie. Ça veut dire que peut-être je suis plus sensible qu'une autre personne, donc je dois être attentive à maintenir mon équilibre intérieur. Et si je suis capable, peut-être que je dois faire attention et éviter de manger beaucoup de produits laitiers, beaucoup de blé ou ce genre de choses. Voilà, donc ça permet d'agir en prévention, parce qu'en général... Quand on a une pathologie, cet équilibre est modifié. On s'intéresse à d'autres aspects quand il y a une pathologie.

  • Speaker #1

    Comment l'Ayurveda perçoit la maladie et les pathologies ?

  • Speaker #0

    D'un point de vue ayurvédique, quand il y a une pathologie, c'est qu'en général, on s'est éloigné de notre profil originel. C'est-à-dire qu'on est avec une certaine constitution, et tant qu'on maintient à peu près cet équilibre, on est plutôt dans notre zone de vitalité. Et par contre, quand on commence à s'en éloigner, c'est à partir de ce moment-là qu'on commence un processus vers la pathologie. Voilà, puis je me rappelle plus tard.

  • Speaker #1

    Ouais, en fait, moi, du coup, ce que je me demande, par exemple, imaginons que j'ai un profil plutôt Vata et qu'il dirait que ce serait bien que je dorme 9 heures par nuit, imaginons, et que j'ai un travail qui peut me permettre de dormir seulement 5 heures par nuit. Est-ce que le fait de, pendant 5, 10 ans, dormir 5 heures par nuit alors que mon profil Vata aurait besoin de 9 heures fait qu'à un moment donné, je peux me rapprocher quelque part d'une certaine pathologie ?

  • Speaker #0

    Clairement, oui, oui, oui, tout à fait. Tout à fait, sachant que... Je ne sais plus quand on en a parlé, tu me demandais des principes cardinaux. Le sommeil fait partie des piliers de la santé selon l'Ayurveda. On a l'alimentation, le sommeil et puis le contrôle des sens. Je crois que je l'ai dit, je ne me rappelle plus. Mais absolument, et le non-respect des besoins fondamentaux d'un être humain, c'est une cause principale d'alimentation de la maladie.

  • Speaker #1

    C'est là aussi où c'est intéressant parce que, de nouveau, on essaye souvent d'être un peu tous pareils. Quelqu'un te dit Ah, moi j'ai besoin de 9 heures de sommeil. Ah bon ? Mais il paraît qu'en fait, il n'en faut que 6. Non, mais en fait, il paraît que c'est bien d'en faire 10. Tout le monde a son avis, puis surtout son besoin en fait. Et on se rend compte qu'en réalité, il est complètement différent, mais qu'il y a aussi un manque de tolérance des fois à écouter le besoin de chacun et chacune. Et de savoir un peu dans quel profil on est, ça peut aussi quelque part nous. déculpabiliser entre guillemets même si on devrait pas en arriver là mais se dire genre non en fait moi en connaissant mon profil je sais que mon besoin il est là et je peux peut-être aussi plus facilement le nommer face aux autres oui tout à fait exactement ça permet vraiment alors ça c'est intéressant ce que tu dis parce

  • Speaker #0

    que bon comme je comme tu sais je suis asthmatique et la urbaine c'est vraiment ce qui me permet de de garder le compte sur cette pathologie l'empêcher d'évoluer et puis je pourrais même parler d'ailleurs de mai j'ai eu des problèmes articulaires peut-être que je reviendrai dessus tout à l'heure ça m'a vraiment sauver et donc effectivement quand je me retrouve dans des situations sociales et bien peut-être que je vais dire ah bah non moi je peux pas aller manger à 22h au restaurant ça va me rendre malade non je ne peux pas aller dans un restaurant à raclette le soir ça va me rendre malade Et puis, non, je ne mange pas de blé le soir, ça va me rendre malade. Alors, ça paraît comme ça. On m'a déjà dit, mais oh là là, mais qu'est-ce qu'elle est compliquée ta vie ? Ça ne doit pas être facile, etc. Mais en fait, ce n'est pas une complication. C'est vivre en phase avec mes besoins. Et ça me permet d'être affirmative parce que j'ai pu... expérimenté dans mon corps on m'a pas donné des théories j'ai expérimenté vraiment ce que ça fait de manger une raclette à 22 heures le soir j'ai pas dormi j'étais malade j'ai fait des crises d'asthme et le fait d'expérimenter ça ça permet d'être droit dans ses bottes peut-être que toi tu juges que mon jeu je fais des chichis avec mon alimentation je suis casse pieds et cetera Eh bien, ma santé, ça passe d'abord. Donc, le côté social, que voilà, ça ne fait pas bon vivant. Eh bien, ça permet vraiment de se reposer sur un essentiel. Voilà, c'est ça.

  • Speaker #1

    Hum, ouais, j'aime beaucoup cette idée-là. Après, c'est vrai qu'on sait qu'on vit aussi dans un monde où il y a des choses tellement... hyper normée, justement finir tard le travail, se retrouver tard pour les repas, ce côté faire la fête tard aussi. Et puis dès qu'on sort un petit peu de cette norme-là, on nous regarde souvent un peu de biais, mais elle c'est la chieuse, elle prend trop soin d'elle, ce genre de choses. Mais au final, c'est quand même intéressant de se rappeler ça. Est-ce que toi, tu fais quand même des exceptions dans ton quotidien ?

  • Speaker #0

    Oh oui ! Alors oui, j'ai pas... C'est pas parce que je suis nutritionniste que je fais zéro faute. Maintenant, j'essaye toujours que ce soit fait en conscience. Donc, je peux décider un soir que je vais aller au restaurant et que je vais manger un mets dont je sais qu'il ne va pas forcément me faire du bien. Mais j'ai conscience à l'avance de ce que ça peut générer. Et donc, j'ai mon brocadilatateur ou éventuellement, si c'est quelque chose d'acide, un remède ayurvédique pour contrer ça. Mais c'est juste que je ne le fais pas de façon inconsciente. Il réfléchit. Il réfléchit, voilà. C'est-à-dire que ce n'est pas parce que je me fais plaisir une fois, que j'ai un petit excès une fois, que je vais faire des excès tous les soirs. C'est vraiment une question de mesure. Moi, je ne dis pas du tout qu'à partir d'aujourd'hui, il ne faut plus rien s'offrir, il ne faut plus se faire plaisir et tout contrôler. Pas du tout. C'est simplement évaluer la balance bénéfice-risque et puis faire les choix en conscience.

  • Speaker #1

    Et puis, par rapport à la manière dont l'Ayurvéda perçoit la maladie, je crois que tu m'avais aussi parlé une fois des six stades dans la maladie. C'est lesquels ces stades ?

  • Speaker #0

    Alors effectivement, et ça c'est super intéressant, il faut que je vous raconte mon expérience avec mes douleurs articulaires. Je vais commencer par ça d'ailleurs. En 2017, j'ai commencé à avoir des douleurs assez fortes au niveau des hanches. D'ailleurs là tu me vois assise comme ça, en 2017 ce n'était plus possible.

  • Speaker #1

    Il faut dire qu'elle est assise sur le coussin d'allaitement, par terre à même le sol.

  • Speaker #0

    Pas en lotus, mais bon, voilà, je pourrais m'asseoir en lotus à nouveau parce que je n'ai plus pu le faire pendant deux ans. Donc, en 2017, j'ai commencé à avoir des douleurs articulaires au niveau des hanches et aussi au niveau des mains. Et puis, je ne pouvais plus m'asseoir pour faire ma méditation comme avant. Je devais faire attention pour me... m'asseoir dans mon lit pour pas provoquer de douleur je devais faire attention aussi pour monter dans ma voiture tellement c'était douloureux ça pouvait m'arriver de me réveiller en pleine nuit de douleur parce que je faisais un mouvement qui ne convenait pas et donc là encore moi je fais toujours je fais la tournée des médecins toujours comme ça ça permet d'éliminer des pistes etc donc Je suis allée voir mon médecin généraliste, d'ailleurs j'ai un super médecin, qui m'a envoyé voir un rheumatologue, un orthopédiste. J'ai fait une radio, j'ai fait des échos pour essayer de voir ce qui se passait. Et à la fin de, je ne sais pas, j'ai peut-être passé deux mois à tout explorer, quand je suis revenue chez mon médecin et j'apprécie beaucoup son humilité, il m'a dit, visiblement il y a quelque chose, mais les examens, ne montre rien. Je ne peux rien actuellement pour vous parce que je ne sais pas ce que vous avez. On est peut-être au début d'une maladie rhumatismale inflammatoire, mais pour l'instant, c'est trop flou. Et je pourrais quelque chose pour vous uniquement quand la maladie sera déclarée. Alors, moi, j'étudiais déjà l'Ayurveda depuis trois ans à cette époque-là, donc évidemment, mon sang n'a fait qu'un tour parce que j'avais... pas l'intention d'attendre que la maladie arrive, évidemment.

  • Speaker #1

    Oui, c'est clair, tu pensais prévention.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Et puis, pour le coup, mon médecin, il était génial, parce qu'à aucun moment, il m'a dit, c'est dans votre tête, les examens ne montrent rien, vous êtes stressé ou je ne sais quoi. Non, il m'a dit textuellement, je comprends que vous souffrez, je vois que vous souffrez, simplement, moi, là, je n'ai pas ce qu'il faut pour vous soulager. Et donc, moi j'étudiais déjà l'Ayurveda à cette époque-là, depuis trois années, et je connaissais ce processus des six étapes du processus pathologique. Et je me suis dit, je pars directement parce que je ne vais pas laisser la chance à cette maladie de se manifester.

  • Speaker #1

    C'est le moment d'agir.

  • Speaker #0

    Exactement. Et donc, c'est là que je suis partie en Inde, trois semaines. Je suis allée me faire traiter dans un hôpital ayurvédique. J'ai reçu des médicaments avant mon traitement, pendant mon traitement et puis j'ai aussi reçu un traitement sur deux mois une fois de retour en Suisse. À la suite de ce traitement, 70% de mes douleurs avaient disparu, il en restait encore un peu.

  • Speaker #1

    Donc traitement en hôpital ayurvédique, pas traitement médicamenteux.

  • Speaker #0

    Non, pas traitement médicamenteux. En hôpital ayurvédique, j'ai eu des médicaments ayurvédiques, toute une batterie de médicaments à prendre à mon retour. Et donc, en revenant, 70% des douleurs avaient disparu. Bon, ce n'était pas fini. Donc, à partir de ce moment-là, j'ai suivi aussi une alimentation un peu plus stricte. Et puis aujourd'hui, 100% de mes douleurs ont disparu. Ça m'a pris quand même deux ans pour tout éliminer à 100%. Mais bon, voilà tout ça pour dire que je suis intervenue, je pense que j'étais au quatrième stade de la maladie. Et donc en Ayurveda, on sait que la maladie, c'est le résultat d'un déséquilibre des doshas. Donc comme je le disais tout à l'heure, on est tous avec une constitution de naissance. Préserver cette constitution, c'est préserver une forme de santé, de vitalité. Et puis, sans éloigner, c'est commencer un processus vers le déséquilibre et potentiellement vers la maladie. Donc, c'est tout un processus.

  • Speaker #1

    Et ces six stades, alors, tu peux nous les énumérer ?

  • Speaker #0

    Oui, bien sûr. Alors, c'est un peu comme un... Tu connais l'expression la goutte d'eau qui fait déborder le vase Ah bah carrément ! Donc c'est un peu ça. Donc la première étape de ce processus, c'est que le ou les doshas s'accumulent dans le siège où ils sont d'habitude. Alors je ne vais pas trop rentrer dans le détail parce que ça va commencer à être compliqué, mais globalement les doshas agissent dans le corps entier. Mais ils ont une résidence principale dans le corps qui est leur lieu d'occupation principale, on va dire.

  • Speaker #1

    Leur place de jeu.

  • Speaker #0

    Voilà, leur place de jeu. Et dans le processus de la maladie, le dosha commence à s'accumuler à cet endroit-là. Ça, c'est la première étape, une accumulation. La deuxième étape du processus, c'est une aggravation. Donc là, on arrive... Donc... Ça montait graduellement et puis là, le vase arrive un peu à ras bord. Ce vase rempli de doshas, il arrive à ras bord. Et le troisième stade, si on n'a rien fait pour contrôler ça, eh bien là, ça déborde. Le vase, il déborde. Et donc, ce qui se passe, c'est que ces doshas, ils vont aller se balader un peu partout dans le corps, faire un petit peu de désordre.

  • Speaker #1

    Donc juste, traduction du dosha, c'est énergie. Quand tu dis ils se baladent dans le corps c'est quoi exactement ? Alors là,

  • Speaker #0

    je comprends le… Oui, c'est une force vitale, mais leur action va se déplacer dans le corps.

  • Speaker #1

    Les effets un peu de ces énergies-là ? Voilà.

  • Speaker #0

    Ce n'est pas une matière, ce n'est pas un liquide. Bien sûr. Donc, en fait, cette énergie-là va se déplacer dans le corps. Et donc, quand on ne contrôle pas ça… ils vont partir un peu se promener dans le corps. Ça, c'est la troisième étape. À la recherche d'un endroit où squatter, où s'installer bien confortablement, ils vont chercher une zone faible dans le corps. Pour certaines personnes, ça peut être les articulations. Moi, j'ai eu ce problème au niveau des hanches. Pour d'autres, ça peut être le sang. Pour d'autres encore, ça peut être dans les poumons. Donc voilà. Et donc ? Quand le processus continue, ces forces vitales vont s'installer dans le corps et puis ils vont commencer à interagir avec les tissus du corps. Ils vont commencer à les dégrader, à les abîmer.

  • Speaker #1

    Ça, c'est la quatrième étape, la dégradation ?

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Ça commence à... Ils interagissent avec les tissus du corps. Là, moi, ma maladie articulaire, c'était probablement le quatrième stade. Ça commençait à... Donc,

  • Speaker #1

    on commence déjà à sentir des symptômes à ce moment-là.

  • Speaker #0

    Exactement. exactement c'est là que j'ai commencé à avoir des douleurs articulaires donc en canton en est à ce stade là c'est encore flou on peut pas d'un point de vue de notre médecine moderne on peut pas mettre un nom sur la pathologie donc ça peut aller ça peut venir une fois on a mal je sais pas aux articulations des mains l'autre jour ça va être au pied voilà c'est fluctuant c'est pas installé encore et si on ne contrôle pas à ce stade-là, alors là, la maladie va pleinement se manifester. Et donc, c'est le cinquième stade. Et c'est à ce stade-là, en général, que notre médecin est capable de nous dire Voilà, vous êtes asthmatique, vous avez une polyarthrite rhumatoïde, etc. Donc, nous, dans notre médecine moderne, c'est à partir de ce moment-là qu'on peut agir parce qu'on a les médicaments pour, les traitements pour. et avant en général c'est passé sous silence voilà les symptômes sont pas encore forcément très installé donc très invalidant donc ça passe un peu sous silence éventuellement je sais pas on va peut-être prendre un anti acide un petit anti douleur et puis ça passe à l'as Et donc, quand on néglige ces petites alertes, c'est là qu'on arrive au cinquième stade, à la manifestation de la maladie. Voilà, mais alors, ce n'est pas parce qu'une maladie est clairement identifiée, clairement manifestée, comme pour moi avec l'asthme, qu'il faut se dire bon, maintenant, c'est foutu Ce n'est pas ça du tout. On peut toujours agir, d'une part, pour éviter une aggravation, et d'autre part, pour améliorer la qualité de vie.

  • Speaker #1

    Et le sixième stade, du coup ?

  • Speaker #0

    Le sixième stade, eh bien là, c'est la complication, c'est-à-dire que les symptômes s'aggravent, la dégradation des tissus se poursuit, et là, on arrive à une maladie qui peut être incurable.

  • Speaker #1

    Donc, c'est vrai que là, c'est la question que j'ai envie de te poser, parce que la plupart des auditeurs et auditrices aussi qui écoutent Les Invisibles sont des personnes qui peuvent facilement être au stade 5 ou 6, où on vit vraiment avec une maladie invalidante dans le quotidien. Qu'est-ce que tu conseilles à ce moment-là ? Si l'aspect préventif, on l'a déjà passé depuis longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, eh bien, on peut toujours faire quelque chose. D'ailleurs, j'en sais quelque chose parce que, en dehors d'être nutritionniste spécialisée en Ayurveda, je suis aussi éducatrice thérapeutique avec l'association Diabète Vaux. Et donc, on organise des ateliers, vivre avec une maladie chronique. On peut toujours faire des petites choses. Alors, je sais que quand on vit avec une maladie qui est difficile à vivre, on peut se dire, ah bah oui, non, mais ce n'est pas un petit truc comme ça qui va faire quelque chose dans mon quotidien. Mais je dirais que chaque goutte compte. Préserver le sommeil, ça compte. Faire attention à son alimentation, ça compte. Sachant qu'aujourd'hui, on a une vraie méconnaissance de ce que c'est qu'une alimentation humaine rationnelle. C'est clair. Voilà, donc. L'Ayurveda c'est vraiment, le plus de l'Ayurveda c'est que vraiment on comprend la maladie autrement et puis en fonction des doshas qui sont... qui sont dérangés, on peut prendre des actions. Donc, je ne sais pas moi si c'est Vata qui est dérangé, on sait qu'on va avoir besoin de régularité, qu'on va avoir besoin d'une alimentation nourrissante, mais digeste. Et ce que va apporter la Ayurveda dans ce cas-là, c'est que peut-être que si on ne sait pas ça, on va continuer à manger comme on a toujours fait avant, sans se rendre compte qu'on continue à faire déborder le vase plus que de raison. Donc, alors, sachant que l'Ayurveda, ce n'est pas du tout une médecine qui est culpabilisatrice. Donc, c'est vraiment dans une optique positive de qu'est-ce que je peux faire pour améliorer mon bien-être.

  • Speaker #1

    Et d'ailleurs, toi, ça a été un peu ton combat, ça, parce que tu as écrit un livre incroyable qui s'appelle L'art de se nourrir avec l'Ayurveda qui est un livre vraiment hyper dense. Il est complet en termes d'explications, de recettes. C'est vraiment... Moi, je l'ai eu entre mes mains et je l'aime beaucoup. Qu'est-ce qui t'a poussé à écrire ce livre ?

  • Speaker #0

    Alors, c'est d'abord que, en général, les personnes qui entendent parler d'Ayurveda, elles vont tout de suite entendre parler de Vata, Pitta, Kapha, les Doshas, la routine, la Dhinacharya, enfin des tas de termes un peu compliqués quand on ne connaît pas. Et moi, ce que je voulais transmettre, ce sont des choses qui soient applicables tout de suite. tout le monde une façon de se reconnecter au bon sens et à la nature et à sa nature parce qu'aujourd'hui on vit dans un monde où nous dit lundi l'index glycémique les glucides et les lipides les protéines les calories l'acide le basique fin il ya tout un tas de concepts comme ça et puis aussi d'un point de vue ayurvédique on va vous parler de va tap Pita Kappa, l'essentiel, c'est de se mettre à l'écoute, de se reconnecter à... Eh bien, ne serait-ce qu'au cycle du jour. Voilà.

  • Speaker #1

    Et des saisons, parce que c'est vrai que tu proposes des recettes en fonction des saisons. C'est hyper chouette, ça aussi. C'est très inspirant par rapport aux produits locaux qu'on a à chaque saison.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Alors ça, ça fait partie des grands oublis dans notre société. C'est qu'on parle toujours d'ailleurs de consommer local et de saison parce que c'est mieux pour l'écologie, mais pas que. Quand on mange du concombre toute l'année, en particulier en hiver ou au printemps, ça génère beaucoup, beaucoup de liquide dans le corps, beaucoup de mucus. Ça favorise les petits rhumes, le nez qui coule, etc. Donc ça, c'est hyper important. Donc ce que je voulais vraiment, c'était transmettre à tout le monde de façon accessible des choses simples. Parce que ces choses simples, c'est bête à dire, mais aujourd'hui, on les a complètement oubliées.

  • Speaker #1

    Est-ce que tu serais d'accord de nous partager une de tes recettes, comme par exemple tes délicieux pancakes ? Moi, on les a déjà faits une dizaine de fois à la maison, tellement ils sont bons et... hyper simple à faire parce qu'il faut dire, il n'y a même pas la pâte à laisser poser. Donc c'est tout bête, mais j'ai envie d'un pancake, je mange un pancake.

  • Speaker #0

    Alors, cette recette-là, je l'ai créée parce que je voulais quelque chose d'un peu de léger pour le petit déjeuner. Et donc c'est une recette qui est sans gluten, sans produits laitiers et sans oeufs. Donc c'est vraiment des pancakes qui sont légers comme tout. comme une plume sur l'estomac. Donc, on utilise de la farine de sarrasin, du lait d'amande et de la pomme. J'ai mis quand même un petit peu de levure chimique et puis un tout petit peu de vinaigre de cidre.

  • Speaker #1

    Personnellement, si je peux me permettre, j'ai remplacé la levure chimique par du bicarbonate de soude et le vinaigre de cidre que je ne supporte pas bien, je l'ai remplacé par une cuillère de citron.

  • Speaker #0

    Oh,

  • Speaker #1

    c'est chouette ! Voilà, et c'était hyper adapté.

  • Speaker #0

    Oh, c'est parfait ! Donc en fait, le principe, c'est qu'on va faire cuire une pomme pour en faire une petite compote. Si vous avez une compote déjà prête, c'est tant mieux. Donc on ajoute... Est-ce qu'il faut que je donne le dosage ?

  • Speaker #1

    Non, non, non, c'est juste voir un peu ce qu'il y avait comme ingrédients dedans, c'est tout simple.

  • Speaker #0

    C'est de la pomme, du sarrasin, du lait d'amande. On mixe, on rajoute de l'extrait de vanille, un peu de sucre. Et puis on laisse un peu poser. Et puis ensuite à la poêle avec un tout petit peu de matière grasse. Il faut juste penser à les laisser tiédir un peu ces pancakes. Parce que comme il n'y a pas d'œufs, il n'y a pas la même consistance que les pancakes lambda. Donc les laisser reposer, ça permet d'avoir une bonne consistance. Et vraiment ce que j'aime c'est que des fois on peut manger les pancakes comme ça et ça nous reste sur l'estomac. C'est pour ceux qui n'ont pas un feu digestif de folie. Et donc, ça, ce que ça permet, ça permet de manger léger.

  • Speaker #1

    Ouais, et c'est très, très, très gourmand. Alors, du coup, ton livre, on peut se le procurer où ? En librairie ? Partout ?

  • Speaker #0

    Alors, il est commandable en ligne partout, sur Fnac, Cultura, enfin, toutes les plateformes habituelles. Et puis, même si votre libraire indépendant ne l'a pas, c'est toujours possible de le commander. Et puis, en ligne, je ne sais pas. Oui, je ne connais pas le lien par cœur, mais...

  • Speaker #1

    Mais en tout cas, sur les plateformes de revente.

  • Speaker #0

    Voilà, exactement. Super.

  • Speaker #1

    Moi, j'arrive sur les deux dernières questions. Tiffany, est-ce que toi, tu avais envie de rajouter quelque chose à cette interview ?

  • Speaker #0

    Oui, vous pouvez vraiment, vraiment... Je veux dire, c'est jamais perdu. On peut toujours vraiment faire quelque chose pour son bien-être. Et puis moi même, parfois, je suis en contact avec des personnes qui sont très malades. Bien sûr, on ne va pas guérir un cancer avec des carottes, je suis d'accord. Mais on peut toujours éviter de faire des bordels vases avec des choses qui ne conviennent pas. Donc, n'hésitez pas. Il y a vraiment des choses simples et qui ne coûtent pas d'argent qu'on peut faire pour sa santé.

  • Speaker #1

    Elle me plaît assez cette nuance parce que c'est vrai que personnellement je suis assez en colère quand je passe dans une librairie et que je vois comment soigner son cancer avec du jus de céleri. Parce qu'on croirait que c'est vraiment hyper simple et du coup c'est hyper culpabilisant pour ceux qui n'y arrivent pas. Mais comme tu dis, c'est beaucoup plus nuancé en fait. C'est-à-dire que non, on ne va pas soigner ça avec des carottes, mais c'est un peu comment ne pas aggraver. Et c'est cette question de la chronicité au final. C'est comment des fois on navigue avec tout ça, mais on peut essayer de temporiser certains symptômes pendant une certaine période.

  • Speaker #0

    C'est exactement ça, temporiser. Temporiser et maintenir tant bien que mal une qualité de vie. Enfin, moi, je suis encore asthmatique. Je n'ai pas guéri mon asthme avec l'Ayurveda. Mais par contre, ce que je peux dire, c'est que j'ai peut-être une crise par mois. Et si je ne faisais pas ce que je fais, ce que j'ai mis en place, je pourrais prendre mon bronchodilatateur tous les soirs. Donc ça, je veux dire, d'accord, je ne suis pas guérie de l'asthme, mais c'est quand même précieux.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'on peut te suivre aussi sur les réseaux sociaux ? Est-ce qu'on peut avoir des séances individuelles avec toi ? Comment ça se passe ?

  • Speaker #0

    Alors, je suis présente sur les réseaux sociaux, sur Instagram et sur Facebook. Alors, mon compte s'appelle Ayurveda Cooking Therapy parce que j'aime transmettre des recettes. Mon nom, donc, c'est Tiffen Paonessa. Et oui, je donne des séances individuelles à distance, aussi bien pour les personnes... qui veulent simplement améliorer leur bien-être que les personnes qui veulent avoir un peu des guides par rapport à leur pathologie, ce qui est bon pour elles, ce qui est moins bon, etc. Et donc, j'ai une newsletter que j'ai appelée l'Ayurveda Cooking Club, dans laquelle vous retrouvez régulièrement une recette et un petit podcast.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très inspirant. Je vais passer à l'avant-dernière question parce que le message à faire passer aux personnes qui vivent avec une maladie, tu l'as déjà fait passer et très très bien. Alors, quel est le super pouvoir de l'Ayurveda ?

  • Speaker #0

    Le super pouvoir pour moi, c'est vraiment de nous reconnecter à l'univers. Parce qu'on vit à une époque, je dirais, qui entretient une déconnexion. avec la nature c'est à dire que on dit plus aux gens manger des céréales des légumes et des fruits on va dire aux gens manger tant de calories tant de points et puis tant d'indices glycémiques l'ayurveda nous reconnecte avec le bon sens et ça paraît un peu bateau comme ça mais je peux vous assurer que tous pour la plupart ce bon sens ce sens de la nature que peut-être avait encore nos grands parents Pour beaucoup, on l'a perdue.

  • Speaker #1

    C'est comme si ça nous reliait à quelque chose de plus intuitif, j'ai l'impression.

  • Speaker #0

    Exactement, plus intuitif. Bien que de temps en temps, notre intuition, mon intuition, si elle me dit de manger une pizza à 21h, elle est peut-être un peu déviée. Mais oui, il y a une question d'intuition, de ressentir de quoi mon corps a besoin en ce moment. Ok, je me sens... Je me sens fatiguée, mais cette fatigue, est-ce qu'elle est liée au fait que j'ai trop mangé ou au fait que je n'ai pas assez mangé ? Est-ce qu'elle est liée au fait que c'est l'été, il fait très chaud, il fait très sec et mon corps est appauvri ? Qu'est-ce que je fais en été quand mon corps justement est affaibli par cette chaleur ? Est-ce que je vais aller faire un trail sous le soleil ? Ou est-ce que je vais me mettre à l'ombre d'une forêt ? et boire de l'eau fraîche et me reposer. Est-ce que je vais aller manger des lasagnes dans un restaurant ou est-ce que je vais me dire, j'ai besoin de manger quelque chose qui me rafraîchisse et qui soit léger ?

  • Speaker #1

    Je te remercie vraiment pour tous ces partages et enseignements. Et je suis tentée du coup de clore un peu, entre guillemets, justement ces enregistrements d'interviews avant les quelques mois à venir avec un si beau témoignage.

  • Speaker #0

    Merci à toi, c'était un vrai plaisir. Je suis très très contente de partager ça.

  • Speaker #1

    Merci !

  • Speaker #2

    Merci de soutenir ce podcast en vous abonnant pour ne manquer aucun épisode et en lui donnant 5 étoiles sur vos plateformes d'écoute préférées. Rencontrez mes invités et découvrez tous les engagements de la communauté Les Invisibles sur le compte Instagram Les Invisibles Podcast. Ensemble, continuons à visibiliser l'invisible.

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