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LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Une alsacienne qui fait de la cuisine japonaise

LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Le jardin à l'équinoxe, la suite

LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Le jardin à l'équinoxe, la suite

09min |30/09/2025|

10

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Description

Le jardin, au moment de l'équinoxe, fait encore l'objet d'un épisode des PETITES HISTOIRES DE MICHELLE. La bascule dans l'automne, les travaux à entreprendre avant l'hiver, sont-ils compatible avec l'accueil d'un groupe de visiteurs ?


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michelle, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de sous-bord, et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Il y a une dizaine d'années, une très belle revue allemande, Wohnen und Gärten, avait consacré un aricle généreusement illustré au jardin de l'Escalier. Un bel hommage, mais qui parut un peu tard dans la saison, fin septembre, presque au moment de la fermeture au public. Or, à cette époque, un jardin commence déjà à basculer vers l'automne et les visiteurs se font rares. J'avais pourtant pris l'engagement, par respect pour cette revue et pour ses lecteurs, de prolonger la saison et d'ouvrir plus longtemps. Et je peux dire que ce n'était pas une mince affaire. Il a fallu maintenir le charme estival du jardin à la force du poignet. Entretenir, fleurir, soigner, déplacer du mobilier que la pluie menaçait d'abîmer. Bref, batailler pour que le lieu garde ce petit supplément d'âme qui touche le visiteur au premier regard. Mais l'effort en valait la peine. Pendant ces trois semaines d'ouverture supplémentaire, ce sont 52 visiteurs allemands qui ont franchi le portail, parfois après un long voyage. Quand je dis long, oui, c'est relatif. Mais pour moi, 250 kilomètres, ce n'est pas rien. Et chacun venait avec, en main, la revue ouverte sur l'article. Comme un billet d'invitation, les photos séduisantes avaient fait leur travail. Encore plusieurs années après, certains visiteurs arrivaient, sourires aux lèvres, brandissant la revue comme un trésor retrouvé. Une expérience valorisante qui m'a rappelé combien un article, une image, peut transformer le destin d'un jardin. Et voilà que ces jours-ci, une nouvelle histoire s'écrit. Une guide allemande, venue cet été avec son groupe, m'a recontactée. Sa visite avait été marquée par de beaux échanges, une vraie écoute mutuelle, comme une conversation qui se déroule naturellement. Il est vrai que la langue allemande, avec son verbe rejeté à la fin de la phrase, oblige à écouter son interlocuteur jusqu'au bout si l'on veut saisir le sens. Ce détail linguistique a nourri notre relation. Le moment du départ a été d'une intensité inattendue. Alors qu'ils remontaient dans leur bus, nous nous sommes pris dans les bras comme de vieux amis. Il y avait là une chaleur humaine sincère. Un fil invisible qui reliait nos émotions. Cette guide m'a promis de revenir le 4 octobre avec un nouveau groupe. Mais entre-temps, l'équinoxe s'est passé et la bascule a été brutale. Du jour au lendemain, le ciel bleu s'est fermé comme une cloche sombre au-dessus de nous. La pluie s'est installée, persistante. Et les températures ont chuté de 20 degrés. Une semaine entière de froid et de pluie, comme si l'automne voulait nous rappeler qui commande. Puis, presque soudainement, une douceur nouvelle est revenue. Le sol gorgé d'eau s'est fait accueillant, prêt à être travaillé. Ce dimanche-là, je n'avais pas prévu de m'y mettre. J'étais descendue simplement pour faire un petit tour, dire bonjour au jardin, récolter quelques herbes, vider le seau de déchets végétaux au compost, nourrir les poules. Mais le jardin appelle toujours. D'abord, ce fut un simple geste, arracher à main nue quelques touffes d'adventis. Puis j'ai enfilé mes gants, signe que le travail allait s'installer. Je me suis attaquée à une bande de gazon envahie par le trèfle. Le vieux croc, hérité de mon grand-père, m'a aidée à soulever les mottes. Je les ai déposées sur le tas de compost, recouvertes de paille et de carton, pour qu'elles se décomposent tranquillement en humus durant l'hiver. Ce petit chantier en a entraîné un autre. Abaissez le niveau de l'allée en retirant la terre mise à nu. Une belle terre, meuble, riche. Je l'ai transportée, saut après saut, vers la bambouzerie. Cet espace connaît une transformation profonde. Le vieux bambou vert, qui dominait depuis 40 ans, est mort en 2024. Le bambou noir... plus discret jusque-là relégué en bordure, a trouvé plus de lumière et commence à se déployer. Mais le sol est saturé des racines de son grand frère. Alors je l'aide, je lui apporte de la terre neuve pour qu'il puisse à son tour prendre le devant de la Seine et redonner du charme à ce coin du jardin, le plus zen de tous. Évidemment, un dilemme se pose. Est-ce bien raisonnable de lancer de gros travaux juste avant la visite annoncée ? Ne vaudrait-il pas mieux laisser le jardin tranquille et éviter de le chambouler ? Mais en même temps, le jardin a ses impératifs. C'est la saison idéale pour ressemer du gazon. La terre est humide, la température douce, les graines lèvent vite. C'est le moment ou jamais. Alors j'ai choisi de poursuivre, d'assumer les chantiers en cours, car au fond, c'est le jardin qui donne le rythme, pas moi. C'est cette histoire que je vais raconter à mes visiteurs. Ils ne découvriront pas un jardin figé, mais un lieu vivant, traversé par ses cycles et ses urgences. Ils verront les plates-bandes qui se dénudent après les récoltes, Les arbres y commencent à se dévêtir, les rhubarbes qui s'affaissent et jaunissent, et les travaux en cours signent d'une préparation à l'hiver. Un jardin, c'est cela, un espace qui bascule, qui se transforme et qui nous entraîne avec lui. À l'équinoxe, le passage est net, et moi je suis là, entre deux saisons. Entre deux visites, témoin de cette bascule que j'aime partager. Un nouvel épisode des petites histoires de Michelle vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

Description

Le jardin, au moment de l'équinoxe, fait encore l'objet d'un épisode des PETITES HISTOIRES DE MICHELLE. La bascule dans l'automne, les travaux à entreprendre avant l'hiver, sont-ils compatible avec l'accueil d'un groupe de visiteurs ?


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michelle, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de sous-bord, et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Il y a une dizaine d'années, une très belle revue allemande, Wohnen und Gärten, avait consacré un aricle généreusement illustré au jardin de l'Escalier. Un bel hommage, mais qui parut un peu tard dans la saison, fin septembre, presque au moment de la fermeture au public. Or, à cette époque, un jardin commence déjà à basculer vers l'automne et les visiteurs se font rares. J'avais pourtant pris l'engagement, par respect pour cette revue et pour ses lecteurs, de prolonger la saison et d'ouvrir plus longtemps. Et je peux dire que ce n'était pas une mince affaire. Il a fallu maintenir le charme estival du jardin à la force du poignet. Entretenir, fleurir, soigner, déplacer du mobilier que la pluie menaçait d'abîmer. Bref, batailler pour que le lieu garde ce petit supplément d'âme qui touche le visiteur au premier regard. Mais l'effort en valait la peine. Pendant ces trois semaines d'ouverture supplémentaire, ce sont 52 visiteurs allemands qui ont franchi le portail, parfois après un long voyage. Quand je dis long, oui, c'est relatif. Mais pour moi, 250 kilomètres, ce n'est pas rien. Et chacun venait avec, en main, la revue ouverte sur l'article. Comme un billet d'invitation, les photos séduisantes avaient fait leur travail. Encore plusieurs années après, certains visiteurs arrivaient, sourires aux lèvres, brandissant la revue comme un trésor retrouvé. Une expérience valorisante qui m'a rappelé combien un article, une image, peut transformer le destin d'un jardin. Et voilà que ces jours-ci, une nouvelle histoire s'écrit. Une guide allemande, venue cet été avec son groupe, m'a recontactée. Sa visite avait été marquée par de beaux échanges, une vraie écoute mutuelle, comme une conversation qui se déroule naturellement. Il est vrai que la langue allemande, avec son verbe rejeté à la fin de la phrase, oblige à écouter son interlocuteur jusqu'au bout si l'on veut saisir le sens. Ce détail linguistique a nourri notre relation. Le moment du départ a été d'une intensité inattendue. Alors qu'ils remontaient dans leur bus, nous nous sommes pris dans les bras comme de vieux amis. Il y avait là une chaleur humaine sincère. Un fil invisible qui reliait nos émotions. Cette guide m'a promis de revenir le 4 octobre avec un nouveau groupe. Mais entre-temps, l'équinoxe s'est passé et la bascule a été brutale. Du jour au lendemain, le ciel bleu s'est fermé comme une cloche sombre au-dessus de nous. La pluie s'est installée, persistante. Et les températures ont chuté de 20 degrés. Une semaine entière de froid et de pluie, comme si l'automne voulait nous rappeler qui commande. Puis, presque soudainement, une douceur nouvelle est revenue. Le sol gorgé d'eau s'est fait accueillant, prêt à être travaillé. Ce dimanche-là, je n'avais pas prévu de m'y mettre. J'étais descendue simplement pour faire un petit tour, dire bonjour au jardin, récolter quelques herbes, vider le seau de déchets végétaux au compost, nourrir les poules. Mais le jardin appelle toujours. D'abord, ce fut un simple geste, arracher à main nue quelques touffes d'adventis. Puis j'ai enfilé mes gants, signe que le travail allait s'installer. Je me suis attaquée à une bande de gazon envahie par le trèfle. Le vieux croc, hérité de mon grand-père, m'a aidée à soulever les mottes. Je les ai déposées sur le tas de compost, recouvertes de paille et de carton, pour qu'elles se décomposent tranquillement en humus durant l'hiver. Ce petit chantier en a entraîné un autre. Abaissez le niveau de l'allée en retirant la terre mise à nu. Une belle terre, meuble, riche. Je l'ai transportée, saut après saut, vers la bambouzerie. Cet espace connaît une transformation profonde. Le vieux bambou vert, qui dominait depuis 40 ans, est mort en 2024. Le bambou noir... plus discret jusque-là relégué en bordure, a trouvé plus de lumière et commence à se déployer. Mais le sol est saturé des racines de son grand frère. Alors je l'aide, je lui apporte de la terre neuve pour qu'il puisse à son tour prendre le devant de la Seine et redonner du charme à ce coin du jardin, le plus zen de tous. Évidemment, un dilemme se pose. Est-ce bien raisonnable de lancer de gros travaux juste avant la visite annoncée ? Ne vaudrait-il pas mieux laisser le jardin tranquille et éviter de le chambouler ? Mais en même temps, le jardin a ses impératifs. C'est la saison idéale pour ressemer du gazon. La terre est humide, la température douce, les graines lèvent vite. C'est le moment ou jamais. Alors j'ai choisi de poursuivre, d'assumer les chantiers en cours, car au fond, c'est le jardin qui donne le rythme, pas moi. C'est cette histoire que je vais raconter à mes visiteurs. Ils ne découvriront pas un jardin figé, mais un lieu vivant, traversé par ses cycles et ses urgences. Ils verront les plates-bandes qui se dénudent après les récoltes, Les arbres y commencent à se dévêtir, les rhubarbes qui s'affaissent et jaunissent, et les travaux en cours signent d'une préparation à l'hiver. Un jardin, c'est cela, un espace qui bascule, qui se transforme et qui nous entraîne avec lui. À l'équinoxe, le passage est net, et moi je suis là, entre deux saisons. Entre deux visites, témoin de cette bascule que j'aime partager. Un nouvel épisode des petites histoires de Michelle vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

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Le jardin, au moment de l'équinoxe, fait encore l'objet d'un épisode des PETITES HISTOIRES DE MICHELLE. La bascule dans l'automne, les travaux à entreprendre avant l'hiver, sont-ils compatible avec l'accueil d'un groupe de visiteurs ?


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  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michelle, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de sous-bord, et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Il y a une dizaine d'années, une très belle revue allemande, Wohnen und Gärten, avait consacré un aricle généreusement illustré au jardin de l'Escalier. Un bel hommage, mais qui parut un peu tard dans la saison, fin septembre, presque au moment de la fermeture au public. Or, à cette époque, un jardin commence déjà à basculer vers l'automne et les visiteurs se font rares. J'avais pourtant pris l'engagement, par respect pour cette revue et pour ses lecteurs, de prolonger la saison et d'ouvrir plus longtemps. Et je peux dire que ce n'était pas une mince affaire. Il a fallu maintenir le charme estival du jardin à la force du poignet. Entretenir, fleurir, soigner, déplacer du mobilier que la pluie menaçait d'abîmer. Bref, batailler pour que le lieu garde ce petit supplément d'âme qui touche le visiteur au premier regard. Mais l'effort en valait la peine. Pendant ces trois semaines d'ouverture supplémentaire, ce sont 52 visiteurs allemands qui ont franchi le portail, parfois après un long voyage. Quand je dis long, oui, c'est relatif. Mais pour moi, 250 kilomètres, ce n'est pas rien. Et chacun venait avec, en main, la revue ouverte sur l'article. Comme un billet d'invitation, les photos séduisantes avaient fait leur travail. Encore plusieurs années après, certains visiteurs arrivaient, sourires aux lèvres, brandissant la revue comme un trésor retrouvé. Une expérience valorisante qui m'a rappelé combien un article, une image, peut transformer le destin d'un jardin. Et voilà que ces jours-ci, une nouvelle histoire s'écrit. Une guide allemande, venue cet été avec son groupe, m'a recontactée. Sa visite avait été marquée par de beaux échanges, une vraie écoute mutuelle, comme une conversation qui se déroule naturellement. Il est vrai que la langue allemande, avec son verbe rejeté à la fin de la phrase, oblige à écouter son interlocuteur jusqu'au bout si l'on veut saisir le sens. Ce détail linguistique a nourri notre relation. Le moment du départ a été d'une intensité inattendue. Alors qu'ils remontaient dans leur bus, nous nous sommes pris dans les bras comme de vieux amis. Il y avait là une chaleur humaine sincère. Un fil invisible qui reliait nos émotions. Cette guide m'a promis de revenir le 4 octobre avec un nouveau groupe. Mais entre-temps, l'équinoxe s'est passé et la bascule a été brutale. Du jour au lendemain, le ciel bleu s'est fermé comme une cloche sombre au-dessus de nous. La pluie s'est installée, persistante. Et les températures ont chuté de 20 degrés. Une semaine entière de froid et de pluie, comme si l'automne voulait nous rappeler qui commande. Puis, presque soudainement, une douceur nouvelle est revenue. Le sol gorgé d'eau s'est fait accueillant, prêt à être travaillé. Ce dimanche-là, je n'avais pas prévu de m'y mettre. J'étais descendue simplement pour faire un petit tour, dire bonjour au jardin, récolter quelques herbes, vider le seau de déchets végétaux au compost, nourrir les poules. Mais le jardin appelle toujours. D'abord, ce fut un simple geste, arracher à main nue quelques touffes d'adventis. Puis j'ai enfilé mes gants, signe que le travail allait s'installer. Je me suis attaquée à une bande de gazon envahie par le trèfle. Le vieux croc, hérité de mon grand-père, m'a aidée à soulever les mottes. Je les ai déposées sur le tas de compost, recouvertes de paille et de carton, pour qu'elles se décomposent tranquillement en humus durant l'hiver. Ce petit chantier en a entraîné un autre. Abaissez le niveau de l'allée en retirant la terre mise à nu. Une belle terre, meuble, riche. Je l'ai transportée, saut après saut, vers la bambouzerie. Cet espace connaît une transformation profonde. Le vieux bambou vert, qui dominait depuis 40 ans, est mort en 2024. Le bambou noir... plus discret jusque-là relégué en bordure, a trouvé plus de lumière et commence à se déployer. Mais le sol est saturé des racines de son grand frère. Alors je l'aide, je lui apporte de la terre neuve pour qu'il puisse à son tour prendre le devant de la Seine et redonner du charme à ce coin du jardin, le plus zen de tous. Évidemment, un dilemme se pose. Est-ce bien raisonnable de lancer de gros travaux juste avant la visite annoncée ? Ne vaudrait-il pas mieux laisser le jardin tranquille et éviter de le chambouler ? Mais en même temps, le jardin a ses impératifs. C'est la saison idéale pour ressemer du gazon. La terre est humide, la température douce, les graines lèvent vite. C'est le moment ou jamais. Alors j'ai choisi de poursuivre, d'assumer les chantiers en cours, car au fond, c'est le jardin qui donne le rythme, pas moi. C'est cette histoire que je vais raconter à mes visiteurs. Ils ne découvriront pas un jardin figé, mais un lieu vivant, traversé par ses cycles et ses urgences. Ils verront les plates-bandes qui se dénudent après les récoltes, Les arbres y commencent à se dévêtir, les rhubarbes qui s'affaissent et jaunissent, et les travaux en cours signent d'une préparation à l'hiver. Un jardin, c'est cela, un espace qui bascule, qui se transforme et qui nous entraîne avec lui. À l'équinoxe, le passage est net, et moi je suis là, entre deux saisons. Entre deux visites, témoin de cette bascule que j'aime partager. Un nouvel épisode des petites histoires de Michelle vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

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Le jardin, au moment de l'équinoxe, fait encore l'objet d'un épisode des PETITES HISTOIRES DE MICHELLE. La bascule dans l'automne, les travaux à entreprendre avant l'hiver, sont-ils compatible avec l'accueil d'un groupe de visiteurs ?


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  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michelle, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de sous-bord, et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Il y a une dizaine d'années, une très belle revue allemande, Wohnen und Gärten, avait consacré un aricle généreusement illustré au jardin de l'Escalier. Un bel hommage, mais qui parut un peu tard dans la saison, fin septembre, presque au moment de la fermeture au public. Or, à cette époque, un jardin commence déjà à basculer vers l'automne et les visiteurs se font rares. J'avais pourtant pris l'engagement, par respect pour cette revue et pour ses lecteurs, de prolonger la saison et d'ouvrir plus longtemps. Et je peux dire que ce n'était pas une mince affaire. Il a fallu maintenir le charme estival du jardin à la force du poignet. Entretenir, fleurir, soigner, déplacer du mobilier que la pluie menaçait d'abîmer. Bref, batailler pour que le lieu garde ce petit supplément d'âme qui touche le visiteur au premier regard. Mais l'effort en valait la peine. Pendant ces trois semaines d'ouverture supplémentaire, ce sont 52 visiteurs allemands qui ont franchi le portail, parfois après un long voyage. Quand je dis long, oui, c'est relatif. Mais pour moi, 250 kilomètres, ce n'est pas rien. Et chacun venait avec, en main, la revue ouverte sur l'article. Comme un billet d'invitation, les photos séduisantes avaient fait leur travail. Encore plusieurs années après, certains visiteurs arrivaient, sourires aux lèvres, brandissant la revue comme un trésor retrouvé. Une expérience valorisante qui m'a rappelé combien un article, une image, peut transformer le destin d'un jardin. Et voilà que ces jours-ci, une nouvelle histoire s'écrit. Une guide allemande, venue cet été avec son groupe, m'a recontactée. Sa visite avait été marquée par de beaux échanges, une vraie écoute mutuelle, comme une conversation qui se déroule naturellement. Il est vrai que la langue allemande, avec son verbe rejeté à la fin de la phrase, oblige à écouter son interlocuteur jusqu'au bout si l'on veut saisir le sens. Ce détail linguistique a nourri notre relation. Le moment du départ a été d'une intensité inattendue. Alors qu'ils remontaient dans leur bus, nous nous sommes pris dans les bras comme de vieux amis. Il y avait là une chaleur humaine sincère. Un fil invisible qui reliait nos émotions. Cette guide m'a promis de revenir le 4 octobre avec un nouveau groupe. Mais entre-temps, l'équinoxe s'est passé et la bascule a été brutale. Du jour au lendemain, le ciel bleu s'est fermé comme une cloche sombre au-dessus de nous. La pluie s'est installée, persistante. Et les températures ont chuté de 20 degrés. Une semaine entière de froid et de pluie, comme si l'automne voulait nous rappeler qui commande. Puis, presque soudainement, une douceur nouvelle est revenue. Le sol gorgé d'eau s'est fait accueillant, prêt à être travaillé. Ce dimanche-là, je n'avais pas prévu de m'y mettre. J'étais descendue simplement pour faire un petit tour, dire bonjour au jardin, récolter quelques herbes, vider le seau de déchets végétaux au compost, nourrir les poules. Mais le jardin appelle toujours. D'abord, ce fut un simple geste, arracher à main nue quelques touffes d'adventis. Puis j'ai enfilé mes gants, signe que le travail allait s'installer. Je me suis attaquée à une bande de gazon envahie par le trèfle. Le vieux croc, hérité de mon grand-père, m'a aidée à soulever les mottes. Je les ai déposées sur le tas de compost, recouvertes de paille et de carton, pour qu'elles se décomposent tranquillement en humus durant l'hiver. Ce petit chantier en a entraîné un autre. Abaissez le niveau de l'allée en retirant la terre mise à nu. Une belle terre, meuble, riche. Je l'ai transportée, saut après saut, vers la bambouzerie. Cet espace connaît une transformation profonde. Le vieux bambou vert, qui dominait depuis 40 ans, est mort en 2024. Le bambou noir... plus discret jusque-là relégué en bordure, a trouvé plus de lumière et commence à se déployer. Mais le sol est saturé des racines de son grand frère. Alors je l'aide, je lui apporte de la terre neuve pour qu'il puisse à son tour prendre le devant de la Seine et redonner du charme à ce coin du jardin, le plus zen de tous. Évidemment, un dilemme se pose. Est-ce bien raisonnable de lancer de gros travaux juste avant la visite annoncée ? Ne vaudrait-il pas mieux laisser le jardin tranquille et éviter de le chambouler ? Mais en même temps, le jardin a ses impératifs. C'est la saison idéale pour ressemer du gazon. La terre est humide, la température douce, les graines lèvent vite. C'est le moment ou jamais. Alors j'ai choisi de poursuivre, d'assumer les chantiers en cours, car au fond, c'est le jardin qui donne le rythme, pas moi. C'est cette histoire que je vais raconter à mes visiteurs. Ils ne découvriront pas un jardin figé, mais un lieu vivant, traversé par ses cycles et ses urgences. Ils verront les plates-bandes qui se dénudent après les récoltes, Les arbres y commencent à se dévêtir, les rhubarbes qui s'affaissent et jaunissent, et les travaux en cours signent d'une préparation à l'hiver. Un jardin, c'est cela, un espace qui bascule, qui se transforme et qui nous entraîne avec lui. À l'équinoxe, le passage est net, et moi je suis là, entre deux saisons. Entre deux visites, témoin de cette bascule que j'aime partager. Un nouvel épisode des petites histoires de Michelle vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

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