undefined cover
undefined cover
LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Un rêve de maison pointue cover
LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Un rêve de maison pointue cover
LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Une alsacienne qui fait de la cuisine japonaise

LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Un rêve de maison pointue

LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Un rêve de maison pointue

09min |11/11/2025|

11

Play
undefined cover
undefined cover
LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Un rêve de maison pointue cover
LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Un rêve de maison pointue cover
LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Une alsacienne qui fait de la cuisine japonaise

LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Un rêve de maison pointue

LES PETITES HISTOIRES DE MICHELLE - Un rêve de maison pointue

09min |11/11/2025|

11

Play

Description

Étrangement, certains rêves d'enfance vous poursuivent. Jusqu'à ce que, un jour, une ultime expérience éclaire le parcours et permet de boucler la bouche. c'est dans cette narration que je vous emmène aujourd'hui.


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michel, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de sous-bord, et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Dans cet épisode, je revisite un rêve de maison qui m'habitait depuis l'enfance, qui m'a poursuivi à l'âge adulte, jusqu'à son accomplissement, même s'il n'était que partiel. Avec les informations dont je dispose aujourd'hui, j'en refais une lecture dont je comprends enfin le sens. Une année, avec mes parents, nous faisions un voyage en France au cours de l'été en direction des châteaux de la Loire. Un des plus enrichissants voyages parmi tous ceux que nous a organisé notre père. J'ai pu voir en vrai ce que les cours d'histoire m'ont appris à l'école. Je garde un souvenir enchanté de ces découvertes que nous égrainions, château après château, dans la vallée du fleuve tranquille. Chenonceau, construit à cheval sur le Cher, et dont la galerie enjambe la rivière. Chambord, massif et imposant, avec sa toiture spectaculaire, festonnée de tours et tourelles, surmontée d'une forêt de clochetons, lanternons et cheminées, avec son escalier à double vis, merveille architecturale que nous avons parcourue, marche après marche, dans tous les sens. Villandry qui m'a marquée par ses jardins d'ornements dont nous avons découvert le dessin depuis le premier étage du château après une circulation entre les broderies organisées. Mon propre jardin fait discrètement écho à cette émotion d'enfance. Blois, facile en patchwork architectural, offrant une leçon d'histoire de l'art en pierre. Le Clos Lucé à Ambroise, qu'il fallait voir à cause de l'aura particulière laissée par le passage de Léonard de Vinci. Visité en dernier, il a souffert, dans notre appréciation, de l'effet de saturation. Le château de Trot, comme la dernière bouchée d'un repas qu'on n'aurait plus dû avaler. Avec tous ces émerveillements, je ne m'attendais pas à vivre une nouvelle émotion aussi intense que celle traversée en sillonnant de château en château. Une visite des Floralies d'Orléans était incluse dans le programme du voyage. J'ai peu de souvenirs concernant les fleurs, peut-être là aussi un effet de saturation. Trop d'effets, tu les fais. En revanche, j'ai été durablement marquée à la vue d'une habitation en forme de triangle, comme la lettre A majuscule, une maison dont les pans du toit descendent jusqu'au sol. Cette maison a habité mes rêves, au point de, bien plus tard, vouloir la faire construire pour abriter mon foyer nouvellement créé. Avec mon mari, nous étions même allés jusqu'au stade de la conception pour laquelle nous avions missionné un architecte. Au dernier moment, mon mari bloque des cas de fer, me laissant avec une double amertume, celle d'un rêve qui s'écroule tout en ayant à payer des honoraires d'architecte pour un grand coup d'épée dans l'eau, un passage douloureux dans notre histoire commune qui a laissé son lot de frustration. Il m'a fallu consentir à vivre dans une banale maison carrée qui portait la charge écrasante de l'histoire de ma belle famille. Plus tard, dans une revue, je tombe sur le plan d'une cabane pour enfants en forme de A majuscule, tout en bois, réalisable sur place, grâce à la présence de la menuiserie. Cette occasion était enfin la bonne pour concrétiser le rêve Même si c'était à une échelle réduite, les poutres de la charpente pointue s'ancraient au sol et le plancher était surélevé. Sur l'avant, une petite terrasse couverte précédait une cloison verticale qui refermait partiellement l'espace intérieur. Au pied de la cabane, nous avons construit un grand bac à sable. bordé par des traverses de chemin de fer qui enserraient un des pilotis obliques. La cabane en bois triangulaire, peinte en noir pour simuler le bois brûlé, avait vraiment de l'allure. Il me suffisait de la voir depuis ma terrasse pour être comblée. Les enfants y ont finalement peu joué. J'ai une seule photo d'un de mes enfants, assis sur le plancher, les jambes dans le vide, qui faisait semblant de pêcher un poisson imaginaire, dans le bac à sable baptisé étant de pêche pour l'occasion. Mais mes garçons préféraient construire leur propre cabane, fort belle d'ailleurs, inventive, transformable à l'envie, selon les nécessités qui se faisaient jour, au fil de leurs aventures. Bien plus tard, lors d'un de mes voyages au Japon, j'ai séjourné dans les Alpes japonaises. L'un des buts de cette destination, c'était de visiter un village de montagne préservé dont les maisons couvertes de chaumes ont cette forme de triangle avec des toits qui descendent presque jusqu'au sol. Les gachos aux oucolis de Chiracahuago m'ont accueilli avec une étrange familiarité, comme si j'avais retrouvé un lieu déjà inscrit en moi. Chaque toit pointu devenait une résonance dans une mémoire ancienne, comme si je bouclais un cercle commencé bien avant ma naissance actuelle. Ce toit triangulaire était plus qu'un abri. Il incarnait la sécurité, la stabilité, mais aussi l'élévation. Il devenait une sorte de temple domestique associé à un profond sentiment de paix. Cet objet de mémoire est resté dressé dans le jardin pendant 20 ans. Il ne servait à rien ni à personne. Il était juste là pour me parler d'une réminiscence. Ce toit pointu était la forme même de mon désir d'abri, un triangle dressé entre ciel et terre, entre passé et présent. Aujourd'hui encore, quand je ferme les yeux, je sais qu'il est toujours là, planté au cœur de mon paysage intérieur. Un nouvel épisode des petites histoires de Michel vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

Description

Étrangement, certains rêves d'enfance vous poursuivent. Jusqu'à ce que, un jour, une ultime expérience éclaire le parcours et permet de boucler la bouche. c'est dans cette narration que je vous emmène aujourd'hui.


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michel, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de sous-bord, et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Dans cet épisode, je revisite un rêve de maison qui m'habitait depuis l'enfance, qui m'a poursuivi à l'âge adulte, jusqu'à son accomplissement, même s'il n'était que partiel. Avec les informations dont je dispose aujourd'hui, j'en refais une lecture dont je comprends enfin le sens. Une année, avec mes parents, nous faisions un voyage en France au cours de l'été en direction des châteaux de la Loire. Un des plus enrichissants voyages parmi tous ceux que nous a organisé notre père. J'ai pu voir en vrai ce que les cours d'histoire m'ont appris à l'école. Je garde un souvenir enchanté de ces découvertes que nous égrainions, château après château, dans la vallée du fleuve tranquille. Chenonceau, construit à cheval sur le Cher, et dont la galerie enjambe la rivière. Chambord, massif et imposant, avec sa toiture spectaculaire, festonnée de tours et tourelles, surmontée d'une forêt de clochetons, lanternons et cheminées, avec son escalier à double vis, merveille architecturale que nous avons parcourue, marche après marche, dans tous les sens. Villandry qui m'a marquée par ses jardins d'ornements dont nous avons découvert le dessin depuis le premier étage du château après une circulation entre les broderies organisées. Mon propre jardin fait discrètement écho à cette émotion d'enfance. Blois, facile en patchwork architectural, offrant une leçon d'histoire de l'art en pierre. Le Clos Lucé à Ambroise, qu'il fallait voir à cause de l'aura particulière laissée par le passage de Léonard de Vinci. Visité en dernier, il a souffert, dans notre appréciation, de l'effet de saturation. Le château de Trot, comme la dernière bouchée d'un repas qu'on n'aurait plus dû avaler. Avec tous ces émerveillements, je ne m'attendais pas à vivre une nouvelle émotion aussi intense que celle traversée en sillonnant de château en château. Une visite des Floralies d'Orléans était incluse dans le programme du voyage. J'ai peu de souvenirs concernant les fleurs, peut-être là aussi un effet de saturation. Trop d'effets, tu les fais. En revanche, j'ai été durablement marquée à la vue d'une habitation en forme de triangle, comme la lettre A majuscule, une maison dont les pans du toit descendent jusqu'au sol. Cette maison a habité mes rêves, au point de, bien plus tard, vouloir la faire construire pour abriter mon foyer nouvellement créé. Avec mon mari, nous étions même allés jusqu'au stade de la conception pour laquelle nous avions missionné un architecte. Au dernier moment, mon mari bloque des cas de fer, me laissant avec une double amertume, celle d'un rêve qui s'écroule tout en ayant à payer des honoraires d'architecte pour un grand coup d'épée dans l'eau, un passage douloureux dans notre histoire commune qui a laissé son lot de frustration. Il m'a fallu consentir à vivre dans une banale maison carrée qui portait la charge écrasante de l'histoire de ma belle famille. Plus tard, dans une revue, je tombe sur le plan d'une cabane pour enfants en forme de A majuscule, tout en bois, réalisable sur place, grâce à la présence de la menuiserie. Cette occasion était enfin la bonne pour concrétiser le rêve Même si c'était à une échelle réduite, les poutres de la charpente pointue s'ancraient au sol et le plancher était surélevé. Sur l'avant, une petite terrasse couverte précédait une cloison verticale qui refermait partiellement l'espace intérieur. Au pied de la cabane, nous avons construit un grand bac à sable. bordé par des traverses de chemin de fer qui enserraient un des pilotis obliques. La cabane en bois triangulaire, peinte en noir pour simuler le bois brûlé, avait vraiment de l'allure. Il me suffisait de la voir depuis ma terrasse pour être comblée. Les enfants y ont finalement peu joué. J'ai une seule photo d'un de mes enfants, assis sur le plancher, les jambes dans le vide, qui faisait semblant de pêcher un poisson imaginaire, dans le bac à sable baptisé étant de pêche pour l'occasion. Mais mes garçons préféraient construire leur propre cabane, fort belle d'ailleurs, inventive, transformable à l'envie, selon les nécessités qui se faisaient jour, au fil de leurs aventures. Bien plus tard, lors d'un de mes voyages au Japon, j'ai séjourné dans les Alpes japonaises. L'un des buts de cette destination, c'était de visiter un village de montagne préservé dont les maisons couvertes de chaumes ont cette forme de triangle avec des toits qui descendent presque jusqu'au sol. Les gachos aux oucolis de Chiracahuago m'ont accueilli avec une étrange familiarité, comme si j'avais retrouvé un lieu déjà inscrit en moi. Chaque toit pointu devenait une résonance dans une mémoire ancienne, comme si je bouclais un cercle commencé bien avant ma naissance actuelle. Ce toit triangulaire était plus qu'un abri. Il incarnait la sécurité, la stabilité, mais aussi l'élévation. Il devenait une sorte de temple domestique associé à un profond sentiment de paix. Cet objet de mémoire est resté dressé dans le jardin pendant 20 ans. Il ne servait à rien ni à personne. Il était juste là pour me parler d'une réminiscence. Ce toit pointu était la forme même de mon désir d'abri, un triangle dressé entre ciel et terre, entre passé et présent. Aujourd'hui encore, quand je ferme les yeux, je sais qu'il est toujours là, planté au cœur de mon paysage intérieur. Un nouvel épisode des petites histoires de Michel vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

Share

Embed

You may also like

Description

Étrangement, certains rêves d'enfance vous poursuivent. Jusqu'à ce que, un jour, une ultime expérience éclaire le parcours et permet de boucler la bouche. c'est dans cette narration que je vous emmène aujourd'hui.


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michel, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de sous-bord, et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Dans cet épisode, je revisite un rêve de maison qui m'habitait depuis l'enfance, qui m'a poursuivi à l'âge adulte, jusqu'à son accomplissement, même s'il n'était que partiel. Avec les informations dont je dispose aujourd'hui, j'en refais une lecture dont je comprends enfin le sens. Une année, avec mes parents, nous faisions un voyage en France au cours de l'été en direction des châteaux de la Loire. Un des plus enrichissants voyages parmi tous ceux que nous a organisé notre père. J'ai pu voir en vrai ce que les cours d'histoire m'ont appris à l'école. Je garde un souvenir enchanté de ces découvertes que nous égrainions, château après château, dans la vallée du fleuve tranquille. Chenonceau, construit à cheval sur le Cher, et dont la galerie enjambe la rivière. Chambord, massif et imposant, avec sa toiture spectaculaire, festonnée de tours et tourelles, surmontée d'une forêt de clochetons, lanternons et cheminées, avec son escalier à double vis, merveille architecturale que nous avons parcourue, marche après marche, dans tous les sens. Villandry qui m'a marquée par ses jardins d'ornements dont nous avons découvert le dessin depuis le premier étage du château après une circulation entre les broderies organisées. Mon propre jardin fait discrètement écho à cette émotion d'enfance. Blois, facile en patchwork architectural, offrant une leçon d'histoire de l'art en pierre. Le Clos Lucé à Ambroise, qu'il fallait voir à cause de l'aura particulière laissée par le passage de Léonard de Vinci. Visité en dernier, il a souffert, dans notre appréciation, de l'effet de saturation. Le château de Trot, comme la dernière bouchée d'un repas qu'on n'aurait plus dû avaler. Avec tous ces émerveillements, je ne m'attendais pas à vivre une nouvelle émotion aussi intense que celle traversée en sillonnant de château en château. Une visite des Floralies d'Orléans était incluse dans le programme du voyage. J'ai peu de souvenirs concernant les fleurs, peut-être là aussi un effet de saturation. Trop d'effets, tu les fais. En revanche, j'ai été durablement marquée à la vue d'une habitation en forme de triangle, comme la lettre A majuscule, une maison dont les pans du toit descendent jusqu'au sol. Cette maison a habité mes rêves, au point de, bien plus tard, vouloir la faire construire pour abriter mon foyer nouvellement créé. Avec mon mari, nous étions même allés jusqu'au stade de la conception pour laquelle nous avions missionné un architecte. Au dernier moment, mon mari bloque des cas de fer, me laissant avec une double amertume, celle d'un rêve qui s'écroule tout en ayant à payer des honoraires d'architecte pour un grand coup d'épée dans l'eau, un passage douloureux dans notre histoire commune qui a laissé son lot de frustration. Il m'a fallu consentir à vivre dans une banale maison carrée qui portait la charge écrasante de l'histoire de ma belle famille. Plus tard, dans une revue, je tombe sur le plan d'une cabane pour enfants en forme de A majuscule, tout en bois, réalisable sur place, grâce à la présence de la menuiserie. Cette occasion était enfin la bonne pour concrétiser le rêve Même si c'était à une échelle réduite, les poutres de la charpente pointue s'ancraient au sol et le plancher était surélevé. Sur l'avant, une petite terrasse couverte précédait une cloison verticale qui refermait partiellement l'espace intérieur. Au pied de la cabane, nous avons construit un grand bac à sable. bordé par des traverses de chemin de fer qui enserraient un des pilotis obliques. La cabane en bois triangulaire, peinte en noir pour simuler le bois brûlé, avait vraiment de l'allure. Il me suffisait de la voir depuis ma terrasse pour être comblée. Les enfants y ont finalement peu joué. J'ai une seule photo d'un de mes enfants, assis sur le plancher, les jambes dans le vide, qui faisait semblant de pêcher un poisson imaginaire, dans le bac à sable baptisé étant de pêche pour l'occasion. Mais mes garçons préféraient construire leur propre cabane, fort belle d'ailleurs, inventive, transformable à l'envie, selon les nécessités qui se faisaient jour, au fil de leurs aventures. Bien plus tard, lors d'un de mes voyages au Japon, j'ai séjourné dans les Alpes japonaises. L'un des buts de cette destination, c'était de visiter un village de montagne préservé dont les maisons couvertes de chaumes ont cette forme de triangle avec des toits qui descendent presque jusqu'au sol. Les gachos aux oucolis de Chiracahuago m'ont accueilli avec une étrange familiarité, comme si j'avais retrouvé un lieu déjà inscrit en moi. Chaque toit pointu devenait une résonance dans une mémoire ancienne, comme si je bouclais un cercle commencé bien avant ma naissance actuelle. Ce toit triangulaire était plus qu'un abri. Il incarnait la sécurité, la stabilité, mais aussi l'élévation. Il devenait une sorte de temple domestique associé à un profond sentiment de paix. Cet objet de mémoire est resté dressé dans le jardin pendant 20 ans. Il ne servait à rien ni à personne. Il était juste là pour me parler d'une réminiscence. Ce toit pointu était la forme même de mon désir d'abri, un triangle dressé entre ciel et terre, entre passé et présent. Aujourd'hui encore, quand je ferme les yeux, je sais qu'il est toujours là, planté au cœur de mon paysage intérieur. Un nouvel épisode des petites histoires de Michel vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

Description

Étrangement, certains rêves d'enfance vous poursuivent. Jusqu'à ce que, un jour, une ultime expérience éclaire le parcours et permet de boucler la bouche. c'est dans cette narration que je vous emmène aujourd'hui.


Retrouvez moi sur facebook : L'Escalier - Du Jardin à l'Assiette, instagram : michelleschneider9363 et sur mon site : www.a-lescalier.com où vous pouvez me laisser un message.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans les petites histoires de Michel, un podcast dans lequel je raconte mon exploration de la cuisine japonaise. Cet art ultime de bien manger que j'ai à cœur de transmettre aujourd'hui est la synthèse entre mes pratiques d'artiste, de jardinière et de cuisinière. Il s'adresse aux amoureux du Japon, aux gourmets de sous-bord, et aux cuisiniers soucieux de préparer une cuisine saine, savoureuse et créative, qui nourrit aussi bien le corps que l'esprit. Vous y trouverez des récits de voyages et des témoignages d'expériences qui ont fait sens dans mon parcours. J'y délivre également, au-delà des recettes, les principes qui sous-tendent la cuisine japonaise. Nous ferons des visites dans le jardin, source d'émerveillement et d'abondance, et nous prêterons l'oreille à des personnes qui ont contribué à enrichir mon parcours dans l'oasis nippone que je me suis créée. Belle écoute à vous ! Dans cet épisode, je revisite un rêve de maison qui m'habitait depuis l'enfance, qui m'a poursuivi à l'âge adulte, jusqu'à son accomplissement, même s'il n'était que partiel. Avec les informations dont je dispose aujourd'hui, j'en refais une lecture dont je comprends enfin le sens. Une année, avec mes parents, nous faisions un voyage en France au cours de l'été en direction des châteaux de la Loire. Un des plus enrichissants voyages parmi tous ceux que nous a organisé notre père. J'ai pu voir en vrai ce que les cours d'histoire m'ont appris à l'école. Je garde un souvenir enchanté de ces découvertes que nous égrainions, château après château, dans la vallée du fleuve tranquille. Chenonceau, construit à cheval sur le Cher, et dont la galerie enjambe la rivière. Chambord, massif et imposant, avec sa toiture spectaculaire, festonnée de tours et tourelles, surmontée d'une forêt de clochetons, lanternons et cheminées, avec son escalier à double vis, merveille architecturale que nous avons parcourue, marche après marche, dans tous les sens. Villandry qui m'a marquée par ses jardins d'ornements dont nous avons découvert le dessin depuis le premier étage du château après une circulation entre les broderies organisées. Mon propre jardin fait discrètement écho à cette émotion d'enfance. Blois, facile en patchwork architectural, offrant une leçon d'histoire de l'art en pierre. Le Clos Lucé à Ambroise, qu'il fallait voir à cause de l'aura particulière laissée par le passage de Léonard de Vinci. Visité en dernier, il a souffert, dans notre appréciation, de l'effet de saturation. Le château de Trot, comme la dernière bouchée d'un repas qu'on n'aurait plus dû avaler. Avec tous ces émerveillements, je ne m'attendais pas à vivre une nouvelle émotion aussi intense que celle traversée en sillonnant de château en château. Une visite des Floralies d'Orléans était incluse dans le programme du voyage. J'ai peu de souvenirs concernant les fleurs, peut-être là aussi un effet de saturation. Trop d'effets, tu les fais. En revanche, j'ai été durablement marquée à la vue d'une habitation en forme de triangle, comme la lettre A majuscule, une maison dont les pans du toit descendent jusqu'au sol. Cette maison a habité mes rêves, au point de, bien plus tard, vouloir la faire construire pour abriter mon foyer nouvellement créé. Avec mon mari, nous étions même allés jusqu'au stade de la conception pour laquelle nous avions missionné un architecte. Au dernier moment, mon mari bloque des cas de fer, me laissant avec une double amertume, celle d'un rêve qui s'écroule tout en ayant à payer des honoraires d'architecte pour un grand coup d'épée dans l'eau, un passage douloureux dans notre histoire commune qui a laissé son lot de frustration. Il m'a fallu consentir à vivre dans une banale maison carrée qui portait la charge écrasante de l'histoire de ma belle famille. Plus tard, dans une revue, je tombe sur le plan d'une cabane pour enfants en forme de A majuscule, tout en bois, réalisable sur place, grâce à la présence de la menuiserie. Cette occasion était enfin la bonne pour concrétiser le rêve Même si c'était à une échelle réduite, les poutres de la charpente pointue s'ancraient au sol et le plancher était surélevé. Sur l'avant, une petite terrasse couverte précédait une cloison verticale qui refermait partiellement l'espace intérieur. Au pied de la cabane, nous avons construit un grand bac à sable. bordé par des traverses de chemin de fer qui enserraient un des pilotis obliques. La cabane en bois triangulaire, peinte en noir pour simuler le bois brûlé, avait vraiment de l'allure. Il me suffisait de la voir depuis ma terrasse pour être comblée. Les enfants y ont finalement peu joué. J'ai une seule photo d'un de mes enfants, assis sur le plancher, les jambes dans le vide, qui faisait semblant de pêcher un poisson imaginaire, dans le bac à sable baptisé étant de pêche pour l'occasion. Mais mes garçons préféraient construire leur propre cabane, fort belle d'ailleurs, inventive, transformable à l'envie, selon les nécessités qui se faisaient jour, au fil de leurs aventures. Bien plus tard, lors d'un de mes voyages au Japon, j'ai séjourné dans les Alpes japonaises. L'un des buts de cette destination, c'était de visiter un village de montagne préservé dont les maisons couvertes de chaumes ont cette forme de triangle avec des toits qui descendent presque jusqu'au sol. Les gachos aux oucolis de Chiracahuago m'ont accueilli avec une étrange familiarité, comme si j'avais retrouvé un lieu déjà inscrit en moi. Chaque toit pointu devenait une résonance dans une mémoire ancienne, comme si je bouclais un cercle commencé bien avant ma naissance actuelle. Ce toit triangulaire était plus qu'un abri. Il incarnait la sécurité, la stabilité, mais aussi l'élévation. Il devenait une sorte de temple domestique associé à un profond sentiment de paix. Cet objet de mémoire est resté dressé dans le jardin pendant 20 ans. Il ne servait à rien ni à personne. Il était juste là pour me parler d'une réminiscence. Ce toit pointu était la forme même de mon désir d'abri, un triangle dressé entre ciel et terre, entre passé et présent. Aujourd'hui encore, quand je ferme les yeux, je sais qu'il est toujours là, planté au cœur de mon paysage intérieur. Un nouvel épisode des petites histoires de Michel vous attend tous les mardis. Pensez à vous abonner à ma newsletter pour continuer de voyager au Japon avec moi.

Share

Embed

You may also like