- Speaker #0
Les sages, c'est avant tout une histoire personnelle. Je m'appelle Nicolas Jeanne et j'entreprends depuis que j'ai 19 ans. Sur ce chemin, j'ai eu la chance d'en rencontrer des personnes que j'appelle les sages. Vous savez, ce sont ceux d'un conseil bienveillant, qui peuvent changer votre journée, votre projet, votre vie. Souvent des personnes avec qui il y a un avant et un après. A mes yeux, ce sont des leaders authentiques, mais surtout des leaders humanistes. Et ça, c'est important pour moi. Ceux qui vont vous faire grandir sans s'en rendre compte. Plus que n'importe quel livre ou cours, des témoignages qui viennent du cœur et de la réalité. Et surtout du cœur. Aujourd'hui, je vous propose de partir à leur rencontre. dans un format inédit et négocié avec eux. Un format où l'on dira tout, naturellement, et aucune question ou anecdote sera interdite. Ça, vous avez ma parole. Un format axé sur leur activité, bien sûr, mais qui, évidemment, dérivera vers la vie, la société et les émotions. Mon but, c'est clairement de mettre en valeur l'aspect humain de ces personnalités qui me paraissent exceptionnelles et de casser la carapace. Casser la carapace, vous vous sentez, c'est pas un mot par hasard. Pourquoi ? parce que je pense que ça va vous permettre d'apprendre sur les petits grands leaders et leaders qui ont bâti et bâtissent la société. La France est une terre bourrée de talents et de leaders, et nous allons en leur rencontrer. Bon voyage avec les sages. Henri est un personnage vraiment fascinant. J'ai tout de suite compris ça quand je l'ai rencontré il y a une dizaine d'années dans son bureau à Roubaix. Français d'origine polonaise, Henri est un haut dirigeant qui décide de quitter son pays pour offrir un avenir meilleur à sa famille, Octave, Miroslav et Halima. Arrivé en France, il reprend un petit boulot, puis monte sur une entreprise pour donner les moyens à son fils, Octave Klaba, de créer sa première entreprise qui deviendra OVH. L'histoire de la famille Klaba est à couper le souffle. Une histoire humaine de sens et de business. OVH est aujourd'hui l'un des leaders mondiaux du cloud et de l'hébergement. et surtout, un vrai flou en français. Allez, c'est parti avec Henri.
- Speaker #1
Bonjour Henri, tu vas bien ?
- Speaker #2
Bonjour, très bien, ça va, tout va bien. Ok,
- Speaker #1
super. Écoute, merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation pour les Sages aujourd'hui. Est-ce que je peux te demander pour commencer de te présenter en quelques phrases ?
- Speaker #2
Oui, je suis Henri Klaba, je suis ingénieur mécanicien de Polytechnique de Varsovie. Je travaille chez OVH depuis le départ, mais j'ai expérience dans la gestion 50 ans. Toute ma vie professionnelle, je travaille dans la gestion, dans le développement et ça pourrait être bien si je peux transmettre un peu l'expérience de ce domaine. Ok,
- Speaker #1
écoute, super. Et si on peut revient un petit peu sur ton parcours. Tu es français, né en Pologne. Est-ce que tu peux nous raconter un petit peu ces années en Pologne, quand tu vivais avec ta famille ?
- Speaker #2
Ma famille, mon père, ma mère, ils étaient coincés en Pologne après la Deuxième Guerre mondiale. On ne va pas rentrer dans le détail, mais finalement, dans le système communiste, vous n'avez pas de passeport. De toute façon, vous ne pouvez pas sortir. La première fois qu'ils ont eu un passeport, c'est dans l'année 89-90, comme ça. Mais ils se considéraient toujours, mon père, ma famille, les Français, encore plus, ils se considéraient comme les Ch'tis. Ils étaient d'origine bétune. S'ils parlaient à la maison, Ch'tis, entre eux. Et moi, j'étais né en 1949. C'est le système Napoléon. Évidemment, le système communiste est très verrouillé, mais heureusement, mon père m'a enregistré dans notre consulat, comme né dans la famille française, qui est française, comme moi j'ai fait après avec mes fils, Octave et Miroslav, je l'ai aussi enregistré dans notre consulat. De toute façon, on était la famille française à Pologne. et moi j'ai fait la polytechnique de Varsovie et mon épouse aussi c'est un ingénieur et deux fils Octave et Miroslav ils ont fait ICAM ici à Lille de toute façon on est une famille des ingénieurs comme ça d'accord
- Speaker #1
donc toi quand tu as dit que tu étais polytechnicien tu as fait tes études en Pologne et moi j'ai remarqué que tu avais eu une expérience où tu avais dirigé 1000 ouvriers agricoles du coup dans Kolskov c'est ça ?
- Speaker #2
C'est un peu différent, il a utilisé des mots russes, mais finalement à Pologne ça s'est organisé un peu différemment. C'est une sorte d'industrie agroalimentaire. La société, par exemple, la dernière, c'est que je gérais, c'est une société agroalimentaire, c'est-à-dire toute matière première qu'il fallait produire sur la terre, dans les maisons, les fermes, comme ça. Et matière première, c'est du lait, de la viande, du blé. Et ça, il fallait transformer dans la société pour un produit vendable, un peu au semi-vendable. C'est-à-dire qu'on matière première pour l'industrie alimentaire. De toute façon, une société comme ça, elle est totalement autonome. C'est-à-dire qu'elle fait tous les investissements. ce qu'il fallait pour fonctionner, loger les gens qui travaillent dans sa société. De toute façon, on avait des logements, s'occuper avec des fermes, et investir, développer tout ça. De toute façon, c'est ça la colrose à la polonaise, c'est l'industrie agroalimentaire.
- Speaker #1
Et toi, là-dedans, tu étais le patron de ces 1000 personnes ? Oui,
- Speaker #2
c'est ça. Mais j'ai passé, juste après mes études, quand je l'ai fini en J'ai commencé dans un grand groupe agroalimentaire, ça s'appelait Agro-sous-dété, et j'ai passé toute échelle et avancement, c'est-à-dire comme directeur technique et après directeur de société.
- Speaker #1
Et donc c'est dans ces expériences-là, finalement, que tu as commencé à apprendre la gestion, parce qu'au départ, tu disais que tu étais un gestionnaire. J'imagine que gérer les mille personnes... Tu l'as géré en direct ? Non,
- Speaker #2
c'est de gestion directe, mais c'est beaucoup plus difficile qu'en France. Parce que dans le système communiste, dans la société, vous avez évidemment le syndicalisme, mais aussi celui du Parti communiste, évidemment l'ensemble général de la société, tout ça. Et en plus, à côté, vous avez dans la région, le Parti communiste qui surveille. Vincent, il fallait bien jouer entre tous les organismes des pays.
- Speaker #1
Donc c'était une bonne formation à l'entreprenariat ?
- Speaker #2
C'est totalement différent parce que dans le système communiste, ça manque de tout. Vous devez faire quelque chose, mais il n'y a rien. Vous devez construire la maison, il n'y a pas de ciment, il n'y a pas de briques, il n'y a rien. De toute façon, la différence entre le système communisme et le système capitalisme, c'est quoi ? Dans le système communisme, ça manque de tout, et vous êtes obligés de développer le système achat. Et dans le système capitaliste, il y a beaucoup de choses, il y a une abondance de produits. C'est pourquoi le service commercial est le plus important. C'est la différence entre le système fonctionnel et le fonctionnement de la société, c'est ça.
- Speaker #1
Et tu trouves que c'est plus facile d'entreprendre en Pologne, d'être dirigeant patron en Pologne ou en France ?
- Speaker #2
C'est-à-dire après tomber dans le système communiste. Et ça ne me conviendrait pas de fonctionner dans ça, parce que ça fonctionnait comme un système communiste, où tout était l'État, il y avait le vote privé, et après tous les récans magouilleurs arrivaient à seul coup, poussaient cadavres, pour prendre par nous différents magouilles, être propriétaire de société, développer quelque chose comme ça, moi ce n'est pas ma façon de fonctionnement. Le système, c'est pourquoi le système en France, le système d'un pays capitaliste, on peut dire, ça me convient, parce que les règles de jeu sont honnêtes. Vous êtes bon, vous avancez, vous faites des conneries, ça tombe. Moi, je n'ai jamais trouvé, depuis que je suis en France, dans l'activité ici, que quelqu'un m'a demandé un bac chiche, quelque chose de pas légal. On se développe d'une façon, et ça, ça me convient énormément. C'est pourquoi je dis que c'est beaucoup plus facile ici, pour moi. Peut-être pour d'autres mentalités, peut-être non, mais pour moi, c'est mieux en France.
- Speaker #1
Toi, tu es plus à l'aise d'entreprendre ici. Les conditions sont plus honnêtes et plus justes.
- Speaker #2
Elles sont honnêtes.
- Speaker #1
Les règles du jeu sont claires.
- Speaker #2
Elles sont claires et vous n'avez pas besoin de chercher de connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un. C'est vraiment bien.
- Speaker #1
Est-ce qu'en même temps, ça a été aussi une expérience formatrice ? C'était une expérience douloureuse ? d'entreprendre.
- Speaker #2
Certainement, certainement, parce que ça, ça vous, quand vous rentrez dans le système capitaliste, vous êtes sortis du système communiste donc ça manque de tout. Par exemple, un fil de fer, dans le système communiste, c'est quelque chose. Vous pouvez faire avec ça quelque chose. Ici, c'est facile, il y a tout. C'est comme ça, ça suffit. Et dès les livraisons, c'est rapide. Par exemple, dans le système communiste, vous payez votre appartement, il faut attendre 30 ans pour les avoir. Comme ça, la voiture, il faut payer tout de suite, il faut attendre 10 ans, 15 ans. Je ne dis pas, ça c'est en privé, dans la société, presque comparable. Mais là-bas, il faut faire d'autres choses, il faut avoir un ticket. Et à ce moment-là, il faut avoir façon.
- Speaker #1
Ça veut dire quoi, avoir un ticket ?
- Speaker #2
Un ticket, c'est-à-dire, le ministre de l'Agriculture, par exemple, il a un ticket pour les tracteurs, pour moissonneuses, bateaux, pour quelque chose comme ça. Ça part, ça est distribué dans les groupes. Et dans le groupe, il faut avoir une bonne relation pour avoir un ticket, pour que je puisse acheter un tracteur ou quelque chose. Mais quand j'avais un service d'achat assez bon, de toute façon il sait trouver des magouilles comment vertiquer d'une façon non formelle et suite à ça ma société était super bien équipée j'avais des tracteurs des trains en puissance tout ce truc là donc
- Speaker #1
une expérience formatrice mais particulière on dirait donc là on est encore en Pologne avec ta famille encore dans les années 70-80 et moi en préparant l'interview j'ai trouvé parce que du coup voilà On va parler d'OVH, et OVH c'est évidemment toi, mais c'est aussi Octave qui est ton fils. Et donc c'est à ce moment-là que tu as acheté un ordinateur à Octave, un ZX80, c'est ça ? Oui. Il avait quel âge Octave à ce moment-là ?
- Speaker #2
Il avait autour de 12 ans, même 10 ans, c'est comme ça. Et c'est aussi acheté un ordinateur, il n'y avait pas sur les marchés, il y avait une sorte de, pas aux enchères, mais le marché comme marché d'agumes. Quelque chose, c'est un marché une fois par semaine, dimanche. Ça a été le marché des gens qui ont eu relation d'un pays ouest. Ils ramenaient ça et vendaient. De toute façon, on allait pour acheter des ZX. Après, ça a été Amstrad. Eux, ils ont développé. J'étais sûr, depuis le départ, quand j'ai vu ça. L'avenir, c'est informatique. Ça pourrait bien que les enfants, ils ont une relation avec ça. Et ça, évidemment, ils étaient contaminés par ça. C'est parti.
- Speaker #1
Tu m'étonnes. C'était une de mes questions. Est-ce qu'Octave, il était passionné d'informatique ou non, c'est toi en tant que papa aussi où tu as voulu lui mettre un peu un ordinateur entre les mains parce que tu savais que c'était le futur ?
- Speaker #2
Absolument. Et c'est ça. OVH, avant tout, c'est Octave et Miroslav. Moi, j'ai été, on peut dire, pour accompagner la partie d'organisation, quelque chose d'infrastructure. Mais c'est eux qui ont fait les lignes de développement et c'est eux qui étaient toujours numéro un dans la société.
- Speaker #1
Ok. Et du coup, Octave et Miroslav... Le ZX80, c'est que pour Octave ou il y a Muroslav Korn aussi ?
- Speaker #2
Les deux, ils ont travaillé, ils s'amusaient avec ça. Mais c'était intéressant que je m'ajoutais à ces copains. Il n'y avait pas beaucoup qu'ils avaient d'ordinateur, mais ils jouaient. Mais Octave, tout de suite, il s'est mis sur programmer quelque chose. et surtout ça a été possible sur Amstrad, quand on a acheté après Amstrad il y avait imprimante pour Amstrad, tout ça et ils ont fait pour ma société où je travaille, ma société où j'étais directeur ils ont fait petit outil de fonctionnement comme par exemple liste de salaire ou quelque chose comme ça, c'est déjà imprimé sur une petite imprimante donc Octave il faisait déjà des petits business entre guillemets c'est développé, il a un On ne gagnait pas grand-chose. Par contre, dans la dernière société, c'était 1999. Lui, on avait déjà IBM d'occasion pour acheter pour la société, et de temps en temps, ça a été coincé, les services de comptabilité l'ont appelé pour dépanner, comme ça. Et là, ça a été possible de faire beaucoup de choses, parce que c'était déjà Excel, il y avait des programmes qu'il a pu charger et développer, comme ça, et évidemment, les gens... serviable et dénoncer que j'ai acheté ordinateur pour la société pour que mon fils s'amuse. Évidemment, quand j'ai bien convoqué, je dois m'expliquer pourquoi j'ai ça. Et je lui ai dit, regardez, il y a comptabilité, c'est simple, rapide, comme ça. Mais votre fils, il joue là-bas. Non, il ne joue pas, il vient dépanner, comme ça. Et c'était comme ça.
- Speaker #1
Écoute, c'est super intéressant ces histoires. Et du coup, en 89, il y a la chute du mur de Berlin. Et c'est là que toi et ta famille, vous retournez. Vous allez en France.
- Speaker #2
Oui, on est arrivé avril 90.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #2
Ici, c'est comme ça. Et c'est mon cousin qui est... Parce que toute ma famille est là en France. Mes cousins, mes tantes, mes oncles sont là. Eux, ils ont préparé pour moi un atterrissage assez doux, on peut dire. C'est mon premier travail pour moi. Et pour mon épouse, on a travaillé dans une société en Saint-Amand, comme fraiseur et tourneur sur les machines, parce qu'au départ, je n'ai pas connu la langue française. Comme ça, il fallait apprendre, ça s'attend jusqu'à aujourd'hui, quand j'ai l'accent, je fais des fautes, parce que dans le système communiste, j'ai été obligé d'apprendre la langue russe, et la deuxième langue, c'est l'allemand. Mais on a travaillé au départ comme travailleurs, ouvriers simples, Et après, j'ai reçu un poste ici, juste en face, chez Casse-Poclain. J'étais responsable de la maintenance pendant les vingt. Ça m'a gagné beaucoup plus et j'étais le poste qui m'est convenu et ça fonctionnait bien.
- Speaker #1
Vous venez en France pour des raisons essentiellement, puisque tu crois plus dans le système français pour tes enfants aussi, c'est ça ?
- Speaker #2
Surtout, ça a été dans l'époque un grand système communiste. C'est la première chose. Deuxième chose, j'étais absolument convaincu que pour Octave et Miroslav, l'avenir, le meilleur avenir, c'est en France. Justement, au moment où il fallait prendre la décision qu'on va quitter la Pologne, j'ai posé la question à Octave et Miroslav. Écoutez, moi, je n'ai que la perte. parce que je suis directeur, j'ai bon poste, tout cela. De toute façon, quand j'arrive là, ma langue, évidemment, elle est nulle, zéro. Mais pour vous, c'est l'avenir. Est-ce que vous voulez y aller ? Les deux, ils ont dit oui. Absolument, et comme ça, on a pris une décision. On a gardé nos passeports français bien cachés en dessous des valises. Comme ça, quand on a passé la frontière Allemagne-Est, Allemagne-Ouest, qui existait encore à l'époque,
- Speaker #1
et on a pu sortir d'un passeport français et on a été libérés et ouais parce que c'est ce que tu disais en fait toi t'as accepté de retourner en bas de l'échelle t'as recommencé un métier de travailleur
- Speaker #0
C'est l'heure de remercier notre partenaire Oslo, sans qui ce podcast ne serait pas possible malheureusement. Oslo, c'est un cabinet d'avocats à taille humaine, dirigé par Edouard Wells et Marion Fabre, que je connais personnellement depuis plus de 10 ans. Il est composé d'une équipe, l'idée par Edouard et Marion, qui est issue de cabinets d'affaires de premier plan. Mais surtout, au-delà de la qualité de leurs prestations juridiques, ce que j'aime chez Oslo, c'est leur engagement pour un droit un peu différent. Sur leur description, ils mettent Nous accordons une importance particulière aux qualités humaines et relationnelles, tout particulièrement au respect, à la simplicité, à l'humilité et à l'élégance. Ça pourrait paraître bullshit comme ça, mais pour bien les connaître, il faut vous assurer que ça se ressent vraiment. Et pour preuve, ils ont accepté de sponsoriser ce podcast dès sa création. Ils offrent une heure de conseils juridiques avec le code LESSAGE et je mettrai leurs coordonnées dans la description du podcast. Allez, on y retourne.
- Speaker #2
Oui, je travaillais normalement, j'ai travaillé comme tourneur-fraiseur. C'est une bonne expérience. J'avais de l'expérience dans le sujet parce qu'à Pologne, j'étais formé aussi. Pour moi, ça n'était pas un problème.
- Speaker #1
Et donc, tu arrives en France. Moi, j'ai lu que vous arrivez avec 6 000 francs. C'est avec un peu d'économie, mais pas beaucoup.
- Speaker #2
L'économie, ce n'est pas vraiment tout ce qu'on a eu, qu'on a vendu à Pologne. Et ça donnait 6 000 francs. dans l'époque. Et ça, c'était notre capitaux pour démarrer.
- Speaker #1
Et toi, tu travailles comme travailleur. Ta femme, du coup, elle travaille aussi ?
- Speaker #2
Oui, c'est une fraiseuse.
- Speaker #1
Et donc, vous arrivez à payer des études à Octave et Miroslav ? qui font leurs études du côté de Lille.
- Speaker #2
Oui, c'est à IKAM, à Lille. Mais quand ils ont commencé ces écoles, j'étais déjà ici, chez Kaspochland, j'ai gagné très bien. De toute façon, ça permet de financer, évidemment, des études.
- Speaker #1
Écoute, super. Là, il y a Miroslav et Octave qui font leurs études. Et Octave, du coup, j'ai lu que quand il avait 25 ans, il finit, tu m'as dit, c'est l'ICAM qui l'a venu ?
- Speaker #2
Oui, l'ICAM. ICAM, ici à Lille. Mais pendant ses études, il a déjà tout le temps... Ici, quand on est arrivé en France, on a acheté tout de suite la famille donnée au départ, l'ordinateur. Après, on a acheté tout le temps. et des ordinateurs à la maison. Et entre-temps, quand on est 92-13, on a créé une société pour ma femme. Parce qu'au départ, on a travaillé comme travailleurs un an, à peu près 91, quelque chose comme ça. Et après, moi, je travaillais ici. Et elle, on a créé une société qui s'appelait Marylis. Et là, on avait ordinateur. Et Octave, il se défoulait dedans, il créait des programmes, des comptabilités, tout fonctionnait comme ça. Et pendant ses études, les dernières deux années, il a créé... Une société, une association webmaster francophone, mais il y avait de plus en plus de clients. Donc ça, il a hébergé sur son serveur, après sur le deuxième serveur, et à la fin, il faut développer l'activité hébergement. Ensuite, au départ, qu'est-ce qu'il a fait ? Il a fait Octave. C'est le principe de notre famille aussi, aller en prendre des risques. Société Marilis, il a acheté deux ordinateurs plus puissants. Il a pris ça avec lui. Il est parti aux États-Unis. pour installer chez quelqu'un qui a eu un datacentre. Et quand il est arrivé là-bas, lui, il avait un garage. Mais pourquoi ça fonctionnait comme datacentre ? Parce qu'il y avait Taewon, une ligne fibre optique qu'il a pu prendre et mettre là-bas. Et premièrement, serveur. Il était hébergé aux États-Unis chez quelqu'un au garage.
- Speaker #1
Donc pour être sûr de bien comprendre, Octave faisait des études. Il y a Marylis qui a créé une société informatique.
- Speaker #2
Non, elle n'est pas informatique. Elle était dans le domaine de décoration. Objets qui sont cadeaux et en même temps décoration pour la maison. Ce sont objets liés avec parfum pour la maison, c'est-à-dire la céramique. ouverts, les choses bien emballées, qu'on achète pour fête des mères ou pour Noël, qu'un cadeau. Et cette société se développait pendant 9 ans. On a développé ça jusqu'en 90, on peut dire. 2000 même. Ça fonctionne. En 2002, on a arrêté cette société-là. On avait 21 ouvriers. On a fait 3000 magasins qui travaillaient avec la société. C'était en Roubaix. Pourquoi Roubaix ? Parce que Roubaix, ça n'était pas cher. Louer quelque chose comme ça. Et cette société s'est bien développée jusqu'à quand la Chine est rentrée sur les marchés français. On a été bien copiés, concrétisés. Les boutiques, magasins qui travaillent avec nous, ils ont dit, écoutez, chez vous, c'est plus cher qu'aux magasins incroyables, par exemple. Mais heureusement, à ce moment-là, cette société... On a créé déjà Off-VH. première, Octave l'a créée. Pourquoi Aroubet ? Parce qu'on avait Marilis déjà. De toute façon, quand vous avez une société, vous avez quoi ? Votre téléphone, vous avez votre fax et Buran, l'adresse. Ça permet de créer gratuitement, on peut dire, déjà coordonner la société et après, il fallait créer des comptes. Avec ça, ça a été problème. Pour OVH, on ne fait pas.
- Speaker #1
C'est ça, on va y revenir. Et du coup, Octave, il se rend compte que l'hébergement et que les noms de domaines, c'est un business, c'est le début d'OVH.
- Speaker #2
Il y avait des besoins. Des besoins. Des besoins, et ça s'est autofinancé. On n'a jamais réfléchi dans le sens l'argent, faire l'argent. C'est plutôt tout le temps réfléchir au client. Client, il y a des besoins, allez, on est en face, qu'est-ce qu'il faut faire pour que le client soit satisfait ? Il y a des besoins. Et comme ça, la société se développait tout le temps. De toute façon, je ne crois pas en la création de sociétés dans le sens oui, j'ai une idée, ça va marcher avant, j'ai les clients, ça va marcher, oui.
- Speaker #1
On part du marché.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #2
C'est ça.
- Speaker #1
Et pour revenir, juste parce que ça m'intéressait, donc, vous créez OVH, mais avant, tu m'as dit qu'Octave, il est parti aux États-Unis.
- Speaker #2
Oui.
- Speaker #1
C'est-à-dire, ça, c'était avant la création d'OVH ?
- Speaker #2
C'est-à-dire, ça a été déjà pour sa association, avant tout, il a déposé là, et en même temps, on a dit, ok, ça se développe tellement, c'est lui qui l'a poussé, ça. Moi, je n'étais pas... Tout de suite, très ouvert pour la création de la société. Mais lui, il a poussé. Finalement, ça a été 10 000 francs dans l'époque pour créer. On a créé la société dans ce emplacement Marilis. C'est un emplacement qui existe jusqu'à aujourd'hui. C'est un data center maintenant là-bas.
- Speaker #1
Donc c'était à Roubaix ou à Croix, c'est ça ?
- Speaker #2
C'est à Roubaix. À Roubaix, souvent on se pose la question pourquoi à Roubaix ? Parce que ça a été désindustrialisé, il y avait plein de bâtiments d'anciennes filatures qui étaient presque gratuits, on peut dire qu'on a pu penser que c'est possible. Au départ, louer, ça n'était pas cher. Et après, quand on commençait à avoir un peu l'argent, c'était la chance d'acheter quelque chose. Pourquoi pas Paris ? Parce que Paris, c'est cher, bâtiment. et par contre il y a des fibres optiques. ici, il fallait tirer fibre optique. Ça coûtait très cher, opposition régionale, plein de trucs.
- Speaker #1
Et donc, OVH commence, du coup, dans le nord de la France. Il y a Octave qui travaille, et du coup, Miroslav, son frère, travaille aussi avec lui.
- Speaker #2
Oui, c'est ça, depuis le départ. Au départ, ils ont travaillé pour Marilis. Par exemple, pour chaque exposition, on a imprimé le catalogue, des étiquettes pour les bouteilles, plein de choses comme ça. Et après, chez OVH, c'est eux qui ont développé la partie informatique. Au départ, quand on n'avait pas beaucoup de capitaux, on a loué des serveurs chez quelqu'un, un organisme, une société. C'est des serveurs bleus qui s'appelaient Cobalt. comme ça on a loué eux isolés pour nous et nous on a loué pour les clients quand on a hébergé les clients dans ce serveur là comme ça et à un moment donné arrivait une situation comme ça je dis Octave écoute est-ce qu'à l'intérieur c'est compliqué qu'est-ce que c'est comme ça il dit regarde ouvre comme ça moi j'ai ouvert je lui ai montré je lui ai dit écoute il n'y a rien dedans il m'a répondu voilà il n'y a rien Alors, de toute façon, on peut faire. Allez, on peut faire. OK, et comme ça, on s'est lancé en production de ça. Moi, j'ai développé la boîte. Ça a été 2002. premier serveur, la boîte en métal. Et lui, il a organisé avec Miroslav tout ce qui est la partie software, plus l'électronique, carte mère, alimentation, tout ça. Et comme ça, société qui commençait à tomber en faillite, on peut dire, mariliste, on a pu démarrer la production là-bas. Certaines personnes de cette société travaillent ici jusqu'à aujourd'hui. et comme ça on a commencé la fabrication d'un serveur ok,
- Speaker #1
donc là la famille passe du côté Marilis à tout le monde chez OVH ok et donc ça commence dans le nord, moi j'ai lu une anecdote au début que Xavier Niel vous a prêté des serveurs, c'est ça ou vous a aidé ?
- Speaker #2
non, il a nous aidé financièrement, c'est à dire dans le sens on est une jeune société on se développe bien, on a besoin d'un data center D'accord. Comme ça. Il fallait se développer à Paris parce qu'il y a des fibres optiques. Et on a voulu prendre les crédits chez Banquier pour acheter quelque chose à Paris. Tout le monde rigolait de nous. Moi, je lui ai présenté le business plan. J'ai dit, écoutez, vous me prêtez 3 millions. Dans 3 ans, on vous rembourse. Regardez, ça donne... Rigolade à fond. C'est comme ça. Et Xavier Niel, il nous a aidé. Il nous a aidé. vendu par Disney, on appelle ça P19, d'attention, P19, à crédit vendeur. C'est-à-dire qu'il a pris risque que nous, on va tomber à faillite ou quelque chose comme ça. Et à ce moment, comme ça, il s'est dit, mais si on va se développer, et ça était ce contrat bien préparé. Si au bout de trois ans, par exemple, on peut rembourser la totalité, on rembourse, comme ça. Et ça se développait tellement bien qu'au bout de trois ans, on a remboursé la totalité. C'est déremboursé, on a payé la totalité. Paris 19, on appelle ça. C'est à Riquier, quelque chose comme ça. Et là, on a développé notre data center qui est arrivé jusqu'au 10 000 serveurs.
- Speaker #1
Donc Xavier Niel, c'était une personne importante qui vous a aidé un petit peu au départ. Et d'ailleurs, comment on connaît Xavier Niel ? Comment vous rencontrez Xavier Niel au départ ?
- Speaker #2
C'est hyper facile. Xavier Niel, il est dans l'informatique, dans le milieu Internet. Nous, on a commencé, il a repéré très très vite qu'Octave, c'est une pépite. C'est un génie. C'est un génie, il a essayé de le capter, mais Octave, on avait d'autres projets, finalement, on a répondu que ça ne nous convient pas, il ne s'est pas fâché. C'est un vrai entrepreneur, c'est quelqu'un à bonne valeur, il sait comment travailler, c'est pourquoi jusqu'à aujourd'hui on remercie à lui qu'il nous ait aidé. Et après quand on a commencé à fonctionner comme ça, les banquiers commençaient un peu à s'ouvrir.
- Speaker #0
D'accord. Et donc la société, comment ça a fonctionné ? On est dans les années 2000 à peu près. Et donc là, en fait, vous êtes une PME, une TPE, et tu n'as pas besoin des banques étudiées. Vous êtes combien de personnes ?
- Speaker #1
On a été au départ centaines, et après ça a se développé progressivement. Au départ, par exemple, Data Center, il fonctionnait sans personnel. De toute façon, Octave, il a développé un système de gestion à distance. D'ici, il a géré Data Center à distance. Mais s'il arrivait quelque chose à... qui demandait intervention, où lui ou moi se déplaçaient là-bas pour, par exemple, installer des serveurs, c'est moi avec Octave, avec Miro, on est partis là-bas pour installer tout ce truc-là. Mais ça arrivait, par exemple, situation, on découvre, on est au début hébergement des data centers, il y a beaucoup de choses qu'on ne connaît pas. Par exemple, là, on découvre qu'il y a courant fuite. C'est-à-dire que quand vous prenez plus et plus et plus de serveurs, arrive une situation que ça disjoncte. Au départ, on ne savait pas pourquoi. Mais on a téléphoné, écoute, va à Paris réarmer le disjoncteur. Je suis parti là-bas pour un disjoncté, je reviens, je suis à Charles de Gaulle, il dit, ouais, ça a disjoncté la deuxième fois, il retourne, c'est 3h du matin. comme ça. Mais comme ça, on a démarré, parce qu'au départ, ça n'était pas possible de payer les gens autant. On n'a pas gagné autant. De toute façon, par exemple, Octave, il n'était pas payé pendant plusieurs années. Moi non plus. C'est comme ça. Moi, j'ai travaillé chez Caspo-Clin. De toute façon, avec mon salaire, on arrive à vivre. Et après, ça a commencé à ramener l'argent. L'argent avant tout pour investissement.
- Speaker #0
Tout d'abord, tu as recruté des personnes que tu as payées. Après, vous...
- Speaker #1
Chez le cabinet comptable qui nous servit, ma femme a travaillé pour le parti financier. Je vois la première fois qu'un ouvrier gagne plus que le patron. C'est comme ça. Il ne faut jamais être gourmand au départ. Jamais, on peut dire qu'il faut être gourmand. Avant tout, c'est la société.
- Speaker #0
De toute façon, on sait quand on est entrepreneur, généralement, on dit tu as 3 ou 5 ans où tu ne gagnes pas d'argent et tu fais que travailler.
- Speaker #1
Oui, c'est dans l'époque quand on a fait exposition à Paris à Maisons et Objets, à Marie-Lys. Et c'était Belge qui était notre voisin sur le stand. La dame lui dit, vous démarrez ? On démarre. Vous allez pleurer 5 ans. Si au bout de 5 ans, vous ne tombez pas, ça va marcher. C'est exactement ça.
- Speaker #0
Et toi, du coup, dans cette aventure, tu étais directeur technique, directeur R&D,
- Speaker #1
c'est ça ? Non, moi j'étais responsable du développement d'infrastructures. Je connais bâtiments, mécanique, tout ça. Octave et Miroslav, tout ce qui est informatique, c'est-à-dire réseau, électricité, tous ces éléments-là. De toute façon, on est complémentaires. Et comme ça, Octave a développé beaucoup de software, énormément avec l'équipe. Tous les systèmes de gestion de sécurité, surtout, et comme ça, il y a de plus en plus de personnes avec nous. Et le principal problème, le problème, dans toutes les sociétés, ils ont trouvé les talents qui vont travailler avec vous. Comme ça, on a eu de la chance. J'ai rencontré quelques personnes qui sont jusqu'à aujourd'hui, par exemple chez OVH, qui ont des talents énormes.
- Speaker #0
Et pourquoi ils ont rejoint OVH, tu penses, au départ ?
- Speaker #1
Pas au départ, ils ont été juste après, même en stage, en études, ils ont commencé, et ça, ce qui les a attirés, c'est l'ambiance. En ayant une start-up, l'avenir, tout nouveau ce qu'on fait, c'est l'aventure qui se préparait et ça n'était pas faux. Ça fonctionnait bien. Aussi, on a fonctionné, moi, c'est mon principe dans la société, dans la gestion de la société, et Octave Melle est absolument en liberté dans ces parties-là, que les gens qui sont dans la société, ils doivent se sentir en sécurité pour eux et pour l'avenir. Alors... que la société va construire son avenir, et eux, ils peuvent aussi construire en privé son avenir. Ils peuvent compter sur... Il y a une sorte de symbiose.
- Speaker #0
Symbiose, ok.
- Speaker #1
Symbiose. Entre privé, dans ma privé, je dois vivre, je dois avoir ma famille, je dois avoir le futur devant moi, et la société où je travaille, je vois l'avenir aussi. Et à ce moment-là, tout va bien.
- Speaker #0
L'ambiance, c'est hyper important, mais en même temps, il y a une espèce de sécurité et d'avenir que tu promets un peu. Les gens voient que OVH va aller dans le bon sens, et ça les sécurise. Ils se projettent dans l'entreprise comme ça ?
- Speaker #1
Oui, absolument. Moi, je pense que c'est la vérité pour tout. Toutes les sociétés, tous les types. Si vous n'arrivez pas à créer cette cohérence, c'est dur de développer.
- Speaker #0
Ok, donc la première partie d'OVH, c'est une partie du coup, quelques centaines de salariés, c'est de l'autofinancement, donc vous ne vous rémunérez pas encore, ça j'ai compris.
- Speaker #1
Nous-mêmes, nous très peu, mais surtout les gens. On commence déjà à gagner pas mal d'argent, pas mal dans le sens qu'on peut payer bien les gens, beaucoup mieux, et on peut investir, surtout parce que... aussi vous n'avez pas les banquiers qui vont vous prêter l'argent pour investir Xavier Niel il a donné un crédit vendeur pour Datacentre mais c'est vide, à l'intérieur il faut mettre l'électricité, tout ça de toute façon il fallait gagner l'argent pour investir tout ça
- Speaker #0
J'ai l'impression que les banques à l'époque, c'était compliqué.
- Speaker #1
Très compliqué, très compliqué. Je pense qu'aujourd'hui, pour tous les startups, c'est la même chose. C'est un manque de confiance. c'est pourquoi ça ce qui fait que Xavier Niel ou des autres qui aident pour Startup c'est le seul moyen de sortir de ce système là comme ça Octavio aussi et Miro aussi investit dans Startup, dans le développement comme ça où ils voient l'avenir ils font investissement et donc là ça se développe bien vous êtes basé dans le nord mais en France et vous allez commencer à...
- Speaker #0
Je l'ai noté à partir de 2004, sans t'en ancieniser.
- Speaker #1
Oui, on peut dire que c'est le premier datacentre, c'est en 2002 à Paris 19. On a fabriqué des serveurs ici à Roubaix, chez Marilis, on peut dire. Et là, je les ai ramenés tous les mercredis avec mon espace, centaines de serveurs. Et comme ça, j'ai ramené pendant quelques années 10 000 serveurs à Paris.
- Speaker #0
Ça veut dire que tu avais un espace ? Comme on a tous souvent connu quand on était jeunes l'espace familial. Oui,
- Speaker #1
très belle voiture.
- Speaker #0
Très belle voiture. Et du coup, tu faisais l'île Paris avec les data centers dans le coffre.
- Speaker #1
Oui, les serveurs.
- Speaker #0
Oui, pas le data center sinon.
- Speaker #1
Les serveurs pour le data center. Et là, on avait quelqu'un, Lionel Denis, c'est le premier chef des data centers, qui dit, parce qu'il était... un des webmasters chez nous, mais il a dit qu'il était intéressé éventuellement en gestion de data center. OK, tiens. Il a loué une maison, un appartement à côté, quelque chose à Paris, et il a été premier directeur de data center. C'est lui qui développait. Il était très jeune, c'est comme ça. Et moi, ramener les serveurs, lui, il a installé, on a développé de temps en temps, j'ai dormi sur place parce qu'il y avait beaucoup de choses à développer. Et comme ça, progressivement, on est arrivé à 10 000 serveurs là-bas.
- Speaker #0
Et attends, juste pour revenir sur l'histoire de l'espace, parce qu'elle est quand même marrante, tu es arrivé à mettre combien de serveurs dans l'espace ?
- Speaker #1
Centaines. Centaines de serveurs, et là, tu es bien chargé. D'accord. Souvent, ça a été comme ça. J'ai pris, par exemple, quand on a développé les serveurs plus constants, qu'il fallait avoir un certain type de châssis. Je chargeais dans une société chinoise qui était à Paris, qui ramenait pour nous les boîtiers. Moi, je les chargeais, je les ramenais ici, comme ça. Mais j'étais manutentionnaire dans ces parties-là.
- Speaker #0
OK. Donc, une activité aussi à Paris. Et vous ouvrez... Au-delà de la France, du coup, vous commencez à ouvrir l'Europe. Et le premier pays, j'ai lu que c'était la Pologne, c'est vrai.
- Speaker #1
En Pologne, ça a été dans le sens du bureau. Il n'y avait pas de data center. Parce que le data center principal était à Paris, P19. On n'a pas eu l'argent pour faire quelque chose. Et à Paris, on a développé... Ça a été dans une cave. C'est comme ça, 400 habitations au-dessus. Et c'est pourquoi on a été obligés de développer water cooling. Parce qu'il n'y avait pas de possibilité d'installer des clims ou quelque chose comme ça. Et en même temps, le watercooling, c'est d'autres choses, c'est une autre histoire.
- Speaker #0
Et c'est quoi le watercooling ? Est-ce que c'est pas la... Parce que j'avais lu que tu avais fait une... Il y a une invention un peu technique que tu as faite chez OVH. Est-ce que c'est le watercooling ou c'est la manière de refroidir ?
- Speaker #1
Oui, c'est pour refroidir les serveurs sans clim. Pourquoi on a fait ça ? Parce que quand tu as un refroidissement à l'air, à la climatisation, et les refroidisseurs dans ces verres ils ont hauteur 2U c'est à dire 8 cm, presque 9 cm mais quand je fais Watercooling, il a 1 cm. De toute façon, il est 4 cm. De toute façon, sur un rack, une baie, je peux mettre 48 serveurs au lieu de 24. C'est-à-dire, par un mètre carré, je peux mettre deux fois plus. Suite à ça, mes besoins d'investissement dans le datacentre, ils sont divisés par deux. Et en plus, moins d'énergie pour la clim, parce que quand tu installes la clim, 30% d'énergie pour la clim. On installe un mégawatt de puissance plus 300 kilowatts pour la clim. Mais dans un système comme ça, on a besoin de 5%. Quelque chose qui est hors informatique. Et ça donne moins cher dans l'exploitation et moins cher en investissement. C'est ça qui a donné pour nous davantage en face des concurrents américains, par exemple, qui ont énormément d'argent.
- Speaker #0
et nous on a pu se développer avec petit capitaux ok donc c'est un peu une barrière à l'entrée c'est quelque chose qui vous différencie c'est une innovation technique que tu as trouvé et du coup vous avez des concurrents aussi américains dans plein de pays et toi tu me disais que vous avez une ADN un peu différente une philosophie différente par rapport à ces gens là
- Speaker #1
C'est-à-dire qu'il y a beaucoup de choses qui sont différentes. Parce que ces gens-là, comme Larry Page, Bill Gates ou Steve Jobs, qui sont d'origine Microsoft ou Google ou Microsoft ou Apple, quand eux, ils étaient au départ, Ils avaient le même principe de fonctionnement comme nous, c'est-à-dire qu'ils étaient passionnés, ils ont développé tout ce truc-là. Et ça, je pense que, par exemple, les créateurs Google, Larry et Serge, les deux, pour moi, eux, ils doivent avoir un monument dans chaque village dans le monde. Pourquoi ? Parce que ces gens-là, ils ont fait des savoir-faire humains accessibles pour tout le monde. Ça, c'est énorme. Je ne sais pas si tout le monde s'est rendu compte de ce qu'ils ont fait. Ils ont fait démocratiser savoir-faire. Quelqu'un qui a des ambitions, il veut faire quelque chose, il a tout ça disponible.
- Speaker #0
Il peut aller sur Google et il trouve ce qu'il veut.
- Speaker #1
Avant, il n'y avait pas. Je me souviens quand j'étais à Pologne, ou même ici au départ. C'est pour apprendre quelque chose, il fallait aller à la symposium, conférence, lire un journal professionnel, quelqu'un dévoilait quelque chose.
- Speaker #0
Des bibliothèques, il y en avait ou pas ?
- Speaker #1
Comment ?
- Speaker #0
Des bibliothèques.
- Speaker #1
Oui, bibliothèques aussi, aller à la bibliothèque, lire tout ça. Et là, tu es chez toi à la maison, disponible dans ta société, c'est énorme. Et aussi, c'est Bill Gates, il a fait Windows. Et Excel, ce deux réussite énorme, c'est partout. Steve Jobs, il a fait son téléphone. Imaginez, un mec qui n'est pas dans la téléphonie, il écrase des sociétés spécialisées dans la téléphonie. Mais le téléphone appelle à quoi ça arrive ? C'est l'accessibilité incroyable au niveau de la communication. Ces gens-là sont énormément, comme Archimède par exemple, ou les autres qu'ils ont fait pour l'humanité,
- Speaker #0
Ils ont changé le monde.
- Speaker #1
Oui, moi je pense que c'est le plus grand humain dans l'humanité. Comme ça. Et après, arrive quoi ? Arrive le système financier derrière et ça fait... Un peu dérouté des principes de fonctionnement. Aujourd'hui, c'est avant tout l'argent chez eux, c'est quelque chose comme ça. Imposer ça, on peut dire, c'est solution, parce que le client qui vient chez eux, on n'est pas sûr, est-ce que c'est honnête jusqu'au bout ? C'est d'autres choses. Mais au départ, ces gens-là, ce qu'ils ont fait, c'est énorme.
- Speaker #0
Ok, donc t'as beaucoup de respect pour ce qu'ont créé ces gens-là pour l'humanité le développement de la connaissance des outils technologiques, etc et en même temps ces gens-là maintenant aussi font des activités concurrentes à la vôtre ils font du cloud et vous avez une philosophie qui est différente par rapport à eux une ADN qui est différente c'est-à-dire nos principes c'est évidemment,
- Speaker #1
depuis le départ c'est un logiciel libre accessible pour tous, développement de façon claire de ce qu'on fait, il est souverain Le client qui est chez nous, il peut être sûr que personne ne va regarder ce qu'il y a dedans. Sécurité, et on développe ça dans le sens à des prix abordables, et souveraineté surtout pour tout le monde.
- Speaker #0
Ok, donc il y a une dimension un peu plus humaine et de respect des données, c'est ça que tu veux dire par rapport à certains grands géants ?
- Speaker #1
C'est ça, aujourd'hui tout le monde se pose la question comment ça se fait que certaines informations sont connues aux Etats-Unis ? Quand vous ramassez toutes les informations, ce qu'ils font, les normes data centers, vous pouvez après manipuler avec ces informations-là. Faire une sorte de statistique, vous voyez comment une nation se comporte, comme élection, quand ils vont.
- Speaker #0
C'est un outil politique.
- Speaker #1
Ça devient outil politique, outil surtout commercial, énorme, comme ça. Et c'est quelque chose qu'on peut discuter. Est-ce que c'est vraiment en bonne direction ?
- Speaker #0
Moi, j'ai trois sociétés, j'ai trois noms de domaine et trois hébergements. Ils sont chez OVH. Et du coup, ma donnée, elle est plus protégée que chez les autres.
- Speaker #1
C'est sûr. ok c'est sûr parce que ça arrive de temps en temps situations comme ça que client qui a fait fausse manœuvre sur son il demande est-ce qu'on peut dépanner on dit on n'a pas de votre code on ne peut pas rentrer et c'est tout c'est il faut il faut intervention vraiment ok et
- Speaker #0
Donc on a bien compris l'ADN d'OVH et donc ça a grossi. Et puis en 2014, il y a une levée de fonds de 267 millions d'euros. Est-ce que c'est un changement d'étape pour la société ? Et pourquoi vous avez été chercher de l'argent ? C'était pour ouvrir des nouveaux marchés ? C'était quoi la raison ?
- Speaker #1
Surtout, c'est pour financer le développement. Parce que c'est ça, le développement de notre chiffre d'affaires, c'est-à-dire l'argent frais qui rentrait dans la société, n'était pas aussi rapide qu'un besoin de développement d'un data center. C'était un investissement. Et suite à ça, il fallait chercher, on a fait un programme qui s'appelait 12 datacentres. Il fallait créer 12 datacentres et pour ça, il fallait avoir l'argent. De toute façon, on a cherché des fonds d'investissement qu'ils ont investis dans la société. Avec ça, pendant deux ans, trois ans, on a créé huit datacentres. Ça a commencé au Singapour par exemple, mais Allemagne, Pologne, Canada, à côté de Montréal, deux États-Unis, côte ouest, côte est, et aussi Allemagne, et comme ça. Suite à ça, pendant trois ans, avec cet argent-là, on a pu développer notre présence mondiale. C'était difficile, parce que vous rentrez par exemple au Canada, quand on rentre, il n'y avait pas encore de culture datacentre. De toute façon, on créait datacentre, moi je suis parti là-bas pour chercher le bâtiment, comme ça j'ai trouvé que Rio Tinto a abandonné sa fonderie aluminium, et je vois trois transports énormes, ok, il y a un datacentre là. Octave s'occupe de tout ce qui est partie réseau. Et il trouve quoi ? Pas possible d'avoir raison. Raison ? Il n'y en a pas. Vous ne pouvez pas avoir. Imaginez stress. Vous avez des data centers, vous les développez, vous n'avez pas sorti. Il a payé très cher au niveau de son argent, de sa santé. Ça s'est fini avec cancer, quelque chose comme ça. Il est revenu à Pernod. Mais finalement, on a trouvé... On a trouvé la solution, cassé les habitudes et on a acheté notre fibre optique chez eux pour passer un an, pour passer la frontière Canada-États-Unis. Il manque combien ? Trois kilomètres de fibre optique. Impossible, de chaque côté bloqué. De toute façon, c'est quelque chose qui demande énormément d'énergie, beaucoup de risques, énormément de stress. Et ça coûte au niveau santé, au niveau... comme ça, mais finalement, on a réussi. Et après, aux États-Unis, ça a été beaucoup plus facile. Je suis parti à côté de Washington, à Winfield, c'est ouvert, tout ça, les business, en fait, les Américains, ils sont super bien. Ils sont ouverts. Évidemment, vous ne pouvez pas venir chez nous. Nous, Français, on va faire chez vous Data Center, non. chez vous, aux États-Unis, on va faire Data Center. Ils sont patriotes de son pays. Et comme ça, on développe OVH US, US de OVH. Et c'est ça ce qu'on a fait.
- Speaker #0
OK. Et pour revenir sur ce que tu disais, parce que c'est quelque chose qui est aussi important pour moi. Là, vous êtes de l'autre côté de la mer, au Canada. Avec toute la famille, déjà, c'est cool que, je pense, vous partiez tous ensemble.
- Speaker #1
C'est-à-dire sa famille, pas moi. Nous, on est restés ici. Nous, on est restés ici parce que le business principal de la société, elle est là. On développe notre filiale. Évidemment, il faut créer la société, deux sociétés, trois sociétés là-bas, parce que c'est vraiment difficile de développer à l'étranger, parce que chaque pays a ses lois à lui. De toute façon, on a différents... C'est quelque chose qu'il faut bien regarder, être honnête, se comporter correctement. Comme en Allemagne, il fallait développer d'une certaine façon, en Finlande autrement, la Pologne autrement, il faut être bien conseillé. Et après, ça se développe avec les gens. Par exemple, ça c'est aussi intéressant, les principes de fonctionnement de la société, on peut dire, une sorte d'ADN de la société. Et quand on s'est installé aux États-Unis, au Canada, les gens, ils ont dit, Ouais, mais au Canada, le chômage est de 2 les gens, ils ne sont pas fidèles à la société comme ça. Mais quand vous venez dans ce... Vous créez la société là-bas, et vous dites pour les gens, Écoutez, ça fonctionne comme ça, à mon principe, comme ça, vous allez gagner autant que moi, je peux vous payer, c'est-à-dire pour que vous gagnez bien. et nous, on développe notre société pour nous, et vous pouvez compter sur nous. Moi, je ne développe pas une société, après, je vous licencie. C'est tout ensemble. Et ils voient que je suis avec eux dans le froid, moi, à 17, on est ensemble, tout ça. J'avais une scène là-bas vraiment incroyable que j'ai eu besoin pour le bureau de vice, pour visser ton tableau. Je suis parti dans un centre où il y avait des ouvriers canadiens. qui travaillait. Moi, je dis, écoutez, vous pouvez me donner quelques vices comme ça ? Et bien, il me regarde et dit, vous êtes monsieur Klabla ? Moi, je dis, oui. Merci de venir ici au Canada développer votre société. Grâce à vous, on a le travail, tout ça, on a l'avenir, tout ça. Ils ont compris ce qu'on fait.
- Speaker #0
La mentalité entrepreneuriale, ici, elle ne peut plus
- Speaker #1
Il faut être proche des gens. Il faut être honnête. et jamais penser dans le sens que je vais gagner sur ces personnes autant ou quelque chose d'exploité. Payez le maximum que vous pouvez parce qu'il y a deux éléments les plus importants, mais les plus importants pour assurer la sécurité pour les gens, il faut payer vos factures, vos frais. De toute façon, première chance, fin du mois, il faut payer les factures. Deuxième chance, payez bien les gens. comme ça, de façon raisonnable, pour que ça soit équilibré, et après ça fonctionne, il y a investir. Ce sont des éléments principaux. La confiance, c'est le premier élément de gestion, la confiance. Les gens doivent avoir confiance à vous, à vos gens. Si vous n'avez pas confiance par quelqu'un, vous ne pouvez pas travailler avec lui.
- Speaker #0
Bien sûr, la confiance dans le business de toute façon c'est essentiel et aussi avec les salariés en effet et ok donc là OVH devient une société mondiale, si on peut revenir juste sur quelque chose que tu as dit qui moi m'a marqué moi je vais entreprendre depuis que j'ai 19 ans et puis tout s'est bien passé et puis à 29 ans j'ai fait un burn-out donc j'ai eu énormément de stress etc et tu disais qu'Octave, lui quand il a été aux Etats-Unis bah Sûrement, il y a la super facette où vous levez beaucoup d'argent, tout est extrêmement bien, mais c'était beaucoup de stress aussi et il a été un peu... Tu disais, il a eu un cancer ?
- Speaker #1
Oui, c'est le cancer des colonnes vertèbres. Il avait ce stress total, dans le sens que, qu'est-ce que je fais ? On est arrivé là, on a investi et il n'y a pas de débouchés. Ce n'est pas possible. Et c'est souvent, ça arrive dans le développement de la société. Moi, j'avais des situations comme ça dans la société, pas à ma RVH, mais à ma RIDIS. C'est comme ça que, enfin, dis-moi, est-ce que je vais arriver à payer les gens ? Vous avez des clients qui ne payent pas, par exemple, qui sont malhonnêtes, ils ont pris des marchandises et ils ne payent pas. Et vous les cherchez, la société disparue. comme ça, tous les ans, pour 50 000 francs, on avait des vols comme ça. Quelque chose comme ça. De toute façon, être patron de la société, c'est quand même un risque énorme.
- Speaker #0
Bien sûr.
- Speaker #1
Ça arrive.
- Speaker #0
Ça arrive souvent, malheureusement. En fait, ce qui est intéressant, c'est que de l'extérieur, on a l'impression qu'OVH, c'est... à lever beaucoup d'argent, c'est une super société, mais quand tu réouvres un pays, tu réouvres une entreprise. Tu redémarres un peu de zéro, en fait, à chaque fois.
- Speaker #1
Oui, à chaque fois avec zéro, avec inconnu. Vous vous installez aux États-Unis, comment ça va fonctionner ? C'est un pays de business, capitalisme, on peut dire, récord, quelque chose comme ça. Non, les règles, elles sont connues. Il faut voir comment... Il faut toujours comporter de façon intelligente. C'est-à-dire, analyse la situation qui est là, et voir comment je peux faire dans ces conditions-là. Qu'est-ce qui est possible ? Comme ça. Ne pas faire des conneries. On fait des conneries de temps en temps, ça arrive qu'on se trompe, quelque chose comme ça. Mais il faut les corriger, il ne faut jamais faire deux fois la même chose, des conneries. C'est pourquoi moi je dis pour les gens qu'on embauche, qui viennent, vous avez le droit à se tromper. Le droit à l'erreur. Le droit à l'erreur. C'est la première chose. Vous avez le droit. Mais il faut avancer, tout ça, prendre des risques, et c'est tout. Et comme ça, on se développe.
- Speaker #0
C'est ce qu'on me disait souvent, tu as le droit à l'erreur, tu peux te tromper une fois, par contre, alors c'était pas très...
- Speaker #1
Si ça trompe 10% de cette décision, ok, il est très très bon. Mais 20%, c'est déjà à tolérer, mais pas plus. Ok.
- Speaker #0
Ok, c'est hyper intéressant. Et donc, pour revenir sur OVH, j'ai parlé, il y a une première levée de fonds, une deuxième levée de fonds en 2017 de 400 millions d'euros. Donc ça, c'est pour continuer à développer ? Ok. Alors, est-ce que là, les banques, déjà, elles viennent ou pas ?
- Speaker #1
Oui, à partir du moment où vous commencez à gagner de l'argent, les banques s'ouvrent. Et c'est comme ça, frapper à la porte. Voilà. C'est intéressant parce que vous avez l'argent, ils disent, ils viennent, vous pouvez les placer comme ça, mais j'ai besoin pour investir. Moi, je peux vous prêter pour investir. Ça vous place et ça commence les jeux, on peut dire financiers, qu'on n'est pas tellement habitué pour ça, mais maintenant, quand on est en bourse, on est complètement dans le système financier.
- Speaker #0
D'accord. Et sur les 400, donc 400 plus 267, ça fait beaucoup d'argent, 667 millions. Du coup, à l'intérieur, les banques te font des prêts ou non, les banques en plus prêtent ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. C'est-à-dire, à partir du moment où vous êtes grand, quand ça fonctionne, surtout quand ça se développe, parce que quand même, on a une progression de 12-15% par an, ça signifie que la société va bien. Comme ça, avec banquier, vous présentez votre plan. Évidemment, vous êtes obligés de donner des garanties, autrement ils ne vont pas prêter. Mais quand vous avez des actions, la famille quand même tient aujourd'hui 70% de la société des actions. De toute façon, je peux donner mes actions en garantie et suite à ça, je peux avoir un crédit. Comme ça, pour développer. quelque chose comme ça.
- Speaker #0
Ça veut dire que sur les prêts que vous avez faits, vous avez aujourd'hui la famille Klaba à 70% du capital, mais sur ce capital-là, les actions, il y a une hypothèque un peu dessus ?
- Speaker #1
Si on veut appeler ça une hypothèque, c'est que chaque de nous a un certain pourcentage des actions. De toute façon, on est obligé d'en donner une garantie. avec des actions, et le crédit est remboursé, et après, les actions sont libérées. Mais ça donne oxygène pour développer la société. Parce que, comment ça se passe ? En face, on a des concurrents qui sont des milliards. Ça, certains importants, nos concurrents, ils investissent par mois autant que nos parents. De toute façon, c'est des courses. Quel atout peut-on avoir ? C'est l'atout, c'est l'innovation.
- Speaker #0
innovation, innovation. Par exemple, maintenant, ce qu'on travaille, c'est immersion, par exemple, des serveurs. Ça, c'est l'avenir absolu de tous les data centers.
- Speaker #1
Ce qui est intéressant dans ce que tu dis, c'est que finalement, aujourd'hui, OVH, c'est une grande société, etc. On pourrait se dire, la famille Klaba, elle est riche, peut-être, mais finalement aussi, vos actions, tu prends toujours du risque, parce que vos actions, elles sont garanties par les banques, donc au final, tu es toujours dans une démarche entrepreneuriale. Tu peux encore tout perdre ou une partie ?
- Speaker #0
C'est encore mieux. Parce que ça se continue. Surtout, je veux dire, la France, comme population, les gens, nations, elle a l'esprit communiste. C'est clair. Je connais le système polonais communiste. Ici, c'est pareil. Les gens riches, riche, c'est quelqu'un pas noble. C'est quelqu'un qui peut-être a magouillé. Quelque chose comme ça. Mais finalement... Quand on dit que Xavier Niel ou les autres, ils ont l'argent, mais qu'est-ce qu'ils peuvent faire avec ce l'argent-là ? Ils sont dans la société comme nous. On a ces actions.
- Speaker #1
C'est liquide. Tu ne l'as pas sur ton porte-mante. C'est liquide.
- Speaker #0
Et en plus, je ne peux pas les changer tout de suite vers l'argent. Parce que c'est évidemment, je mets en péril ma société. Imaginons qu'Octave dit, ok, je veux vendre 10% de mes actions. Les cours d'action, on va baisser tout de suite parce que les clients vont dire que ça va mal. C'est pas vrai. De toute façon, le jeu, il est différent. C'est pourquoi ces richesses virtuelles, à mon avis, elles ne sont pas vendables. C'est quelque chose comme ça. Évidemment, on n'est pas pauvre. on vit bien de sa vie et après on peut réfléchir jusqu'à quel niveau c'est honnête c'est un peu trop c'est ça mais en général c'est avant tout il faut penser à sa société c'est l'esprit
- Speaker #1
comme ça ok écoute c'est super intéressant un sujet aussi que j'aimerais bien aborder avec toi si tu m'autorises c'est ok Dans les sociétés, c'est super intéressant parce qu'on a parlé des hauts, des bas, etc. Et finalement, au VH aussi, il y a eu un... Je ne sais pas si vous avez vécu ça comme un bas, mais il y a eu en Alors, la même année où vous entrez, vous voulez entrer en bourse en 2021, c'est ça ? Oui. Et donc déjà, une entrée en bourse, ça se prépare, c'est quoi ? C'est six mois, un an ?
- Speaker #0
Un an de préparation, ça coûte très cher, tu vas avoir toutes les analyses. des cabinets renommés qui vont faire préparer des documents. C'est très cher et ça dure très longtemps.
- Speaker #1
Tu te souviens, ça coûte combien pour préparer une entrée en bourse ?
- Speaker #0
Oui, c'est quelques millions.
- Speaker #1
Ok, donc quelques millions, beaucoup de travail surtout. C'est le dossier un peu principal de la direction.
- Speaker #0
Oui, c'est financier surtout. Et évidemment, présenter le futur. Comment on va faire ? Ça doit être tout calculé. En face, vous avez des gens qui qui connaissent le métier. Quand vous rentrez, ils vont poser des questions sur chaque chiffre. C'est pourquoi Octave, aujourd'hui, tous les six mois, il fait conférence avec des investisseurs. Et là, des questions qui tombent, il faut être vraiment bon. Répondre, jamais magouiller, parce que ça va sortir.
- Speaker #1
Ok. Ouais, c'est important. Là, c'est plus le même... Ça change de la PME, c'est plus du tout les mêmes métiers, même pour Octave.
- Speaker #0
Ouais, ouais. C'est différent, c'est financier. C'est une autre chose.
- Speaker #1
D'accord. Et du coup, c'est Octave qui gère encore ça aujourd'hui ?
- Speaker #0
Oui, c'est Octave qui est le numéro un dans la société. Relation avec investisseurs, tout ça, c'est lui. Mais c'est quelqu'un de super doué. C'est un camélon,
- Speaker #1
il arrive à s'adapter.
- Speaker #0
C'est quelqu'un de très, très travailleur, boursaire. comme ça, mais il a d'autres passions aussi qu'il développe. Par exemple, on développe maintenant les sociétés de l'économie. J'ai commencé chez OVH. C'est pour des éoliennes, vraies éoliennes. Il développe une société à côté valencienne qui va fabriquer trois éoliennes par mois à mégawatts de puissance.
- Speaker #1
C'est un super entrepreneur. Et donc, pour revenir sur 2021, vous voulez rentrer en bourse, le dossier se prépare. Fin de l'année, normalement, vous rentrez en bourse vers septembre. Et puis en mars, quelques mois auparavant, du coup, il y a un incendie à Strasbourg, c'est ça ?
- Speaker #0
Oui, à Strasbourg, c'est arrivé un accident. C'est quelque chose qui peut arriver. On a bien analysé quelles sont les causes de ça. Et suite à ça, on a fait un programme qui dure trois ans. et ça s'appelle Hyper-Résilience. Dans ce programme, on a analysé tous les data centers qu'on a et on a mis en place un système de sécurité renforcé, c'est-à-dire des salles de coupe-feu 2 heures, un système d'extension d'incendie spécial, ça a coûté énormément cher, c'est plusieurs dizaines de millions, Pendant deux ans, ça sera fini cette année. Cette année, on va finir ce programme-là pour mettre nos data centers à niveau de grande sécurité.
- Speaker #1
Donc, ça a été un super apprentissage. Et moi, je me souviens, quand j'ai appris ça par la presse, je me suis dit, c'est quand même bizarre. Je sais qu'il y a eu des gens qui se sont demandé, il y a eu, je crois, des médias aussi, que ça arrive quelques mois avant l'entrée en bourse. Donc c'était un incident technique ? Parce qu'il y a eu une enquête ? Il n'y a pas eu une enquête ?
- Speaker #0
Il y a quelques trucs autour, mais je ne sais pas expliquer.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Mais bon,
- Speaker #1
l'important c'est d'avancer. Ok. Très bien. Et donc finalement, le 15 septembre, vous rentrez en bourse, c'est ça ?
- Speaker #0
Oui, c'est quelque chose, c'est une fête dans la société.
- Speaker #1
C'est une fête et puis moi je repense au début de l'interview, tu racontais que tu as fait le choix en tant que papa de venir en France pour l'avenir de tes enfants et qu'Octave et Miroslav ont créé au début un projet, une idée. Et combien d'années derrière vous rentrez en bourse ? Il y a combien d'années à peu près d'écart ?
- Speaker #0
C'est 30 ans.
- Speaker #1
Et toi, ton papa, t'es fier ?
- Speaker #0
Ah oui, évidemment. Les deux, ils sont avant tout des ingénieurs. Ils développent, travaillent beaucoup. Je suis fier d'eux pour certaines raisons. Ils ont créé ces familles. Et la société qui se développe, l'avenir est devant eux. Et moi, je peux compter sur eux. aussi j'espère que je finirai pas dans Ehpad tu veux finir chez OVH ok on n'a pas trop parlé mais du coup ta femme aussi travaille chez OVH oui maintenant elle est retraitée parce qu'elle avait quelques accidents maladie mais elle a travaillé tout le temps dans la partie comptabilité c'est le paiement des clients tout ça c'est c'est son rôle elle est ingénieure dans le domaine bâtiment mais elle a travaillé tout le temps dans le domaine gestion financière ok donc c'était une personne de confiance aussi au sein de la société ok ouais si tu le veux bien
- Speaker #1
Henri je vais te poser des questions qui sont un peu plus personnelles moi ce qui m'a intéressé alors OVH c'est une histoire familiale c'est une entreprise familiale et du coup est-ce que tu peux nous raconter de travailler en famille est-ce qu'il y a des plus il y a des moins comment ça se passe oui Comment on arrive à mêler business et famille ?
- Speaker #0
Pour moi, c'est plus facile, dans le sens que les réunions professionnelles dans la société, de temps en temps, sont samedi et dimanche aussi, autour des réparts familiales. Mais évidemment, il y a des moments où c'est plus tendu, parce que ce n'est jamais clair que c'est comme ça et pas autrement. Il y a différentes visions et il faut trancher à un moment donné.
- Speaker #1
Et en même temps c'est peut-être aussi une force, parce que vous avez vécu des moments qui n'étaient pas faciles, et en famille on reste soudés.
- Speaker #0
C'est évidemment ça. Il y a des maladies qui arrivent. Par exemple, quand Octave Canada, il fallait préparer le retour ici, la famille, tout ça. C'est un des moments. Quand mon épouse avait avancé, il fallait s'organiser quelque chose. Mais la famille, c'est très important. C'est un élément. Comme la société après. La société, il faut considérer qu'on est aussi une famille. Il arrive quelque chose, quelqu'un qui travaille, il doit compter pour la société. Quand il se comporte d'une façon honnête en face de la société, la société doit être à lui. De façon patron, le mot français patron, ça me plaît. Il n'y a pas de traduction pour le polonais, quelque chose qui n'existe pas. Ici, c'est patron, c'est dans le sens patron de la société et c'est les gens qui travaillent ensemble. De toute façon, il faut se sentir... responsable de ces gens-là. Quand j'ai créé cette société pour faire la partie mécanique, j'ai dit on n'embauche que les gens qui n'ont rien dans le CV. On embauche ces gens-là et on voit dans le délai un an, deux ans, ce n'est pas tout le monde qui va réussir, plutôt 50% qui va réussir pour différentes raisons, mais quand vous donnez ces chances-là, ces gens-là, ils ont leur propre appartement, sa famille, ça se développe. de toute façon ça c'est la mission des patrons s'occuper avec ces gens donner ces chances développer la vie privée c'est super intéressant comme vision finalement t'as essayé de donner de la chance à
- Speaker #1
tes enfants et chez OVH c'est un peu de la même manière tu recrutes des personnes qui n'ont peut-être pas eu la chance d'avoir une bonne éducation ou quoi
- Speaker #0
parce que quand je les connais un peu mieux maintenant quand je regarde la vie de ces personnes était une galère c'est les familles monoparentales ou encore pire la vie était très dure avec eux c'est pourquoi au moment quand quelqu'un vous donne les mains il sait qu'il peut compter sur vous il profite de ça il n'y a pas de meilleure satisfaction pour vous je vois que la famille se développe, mais qu'il peut avoir vacances, c'est vraiment bien.
- Speaker #1
Et puis après, ton rôle de patron, dans le sens où les gens après essaient des mini-entrepreneurs, ils se sentent impliqués dans la société, ils viennent avec la banane, j'imagine qu'ils sont reconnaissants aussi envers toi et ta famille.
- Speaker #0
C'est pas vraiment... Il ne faut pas compter pour ça, évidemment, ça existe, mais... Ce qui est le plus important, c'est de regarder si ça sert à quelque chose, si ça se développe, si vous faites du bien. Si ça fait du bien, si ça c'est ce que tu fais, ça donne bonheur pour les gens, ça donne une chance. Je souligne tout le temps, faire quelque chose pour l'argent, c'est une connerie complètement. C'est quelqu'un qui... Je développe ma société pour gagner beaucoup d'argent, c'est une connerie, c'est n'importe quoi. Ça n'a pas de sens. Parce que finalement, ça se finit quoi ? Ça se finit dans un cimetière, et quoi ? Vous allez prendre vos monnaies avec vous ? Ça n'a pas de sens. Par contre, ça, ce qui a de l'importance, c'est ça que vous avez créé. Dix-sept centaines de familles qui vivent bien, qui se développent, restent dans certaines activités industrielles, quelque chose de pays, la France, quand même, OVH compte sur ça. De toute façon, c'est ça qui est en valeur. l'argent, c'est un moyen. Évidemment, sans ça, vous ne pouvez rien faire, mais ça ne peut pas être but, d'avoir de l'argent.
- Speaker #1
Surtout dans le nord de la France, pour ceux qui nous écoutent, c'est une terre qui a souffert, au niveau industriel, etc. Il y a beaucoup de familles aussi qui recherchaient des emplois, j'imagine, donc tout ce que vous avez fait, vous avez créé des emplois sur une terre ?
- Speaker #0
Souvent, je dis comme ça, licencier les gens, c'est n'importe qui peut faire, ça c'est hyper facile, mais quand vous avez des difficultés, La société, comme ça, elle cherche la solution pour garder tout ensemble et pour qu'on se sorte de ça et qu'on puisse rassurer l'avenir. Et ça, c'est pas n'importe qui qui peut faire. Il y a comme... L'esprit spécial, le patron, ce n'est pas n'importe qui non plus. C'est beaucoup de stress, beaucoup de choses, mais il faut avoir certaines donnes. Le patron, c'est la mission, tout simplement.
- Speaker #1
Est-ce que vous avez, parce qu'on vit aussi dans un monde économique qui est en train de changer, est-ce que vous avez quand même réussi, vous avez évité des plans de licenciement ? Vous avez dû quand même licencier parfois ?
- Speaker #0
Ça arrivait par exemple à Marilis, quand les Chinois sont arrivés sur les marchés, vous avez zéro commande. Qu'est-ce que je fais ? Comment je peux fonctionner ? De toute façon, il n'y a pas de choix. Certaines personnes, quand je suis au VH, j'ai pu les sauver, les embaucher, mais je n'avais pas autant. travail. Certains, ils ont dit Ok, je profite d'occasion, je pars. Quelque chose s'est séparé dans le système en France. C'est bien sécurisé quand même, sorti de la société.
- Speaker #1
Il était à chômage.
- Speaker #0
Comme ça. Mais je regrette énormément. Parce que la solution, c'était simple dans l'époque. Il fallait prendre des valises, aller en Chine, chercher des produits moins chers et ramener ça ici. Mais non. C'est pas possible. C'est malhonnête. C'est une phase d'ici. C'est toute des industrialisations en France. J'ai dit, ceux qui ont provoqué ça, ils sont malhonnêtes en phase nation. Non, non, il ne faut pas faire ça. Il faut développer ce pays. Moi, je suis avant tout français, le patriote de ce pays. Je suis fier d'être français, parce que notre pays, quand même, il est très beau. La richesse, la bouffe, le vent, la culture. La culture européenne, elle est d'origine française. C'est ça, dans beaucoup de partis. C'est pourquoi être français, c'est quelque chose.
- Speaker #1
C'est l'un des plus beaux pays du monde pour toi, la France ?
- Speaker #0
Ah oui, absolument. Les Français, regardons dans l'esprit qu'ils ont. Ils sont très accueillants. Il faut être vraiment... Essayer de faire ça en Pologne. C'est ça. De toute façon, évidemment, à un certain moment, ça déborde. Ils disent, merde, quand même, un peu trop. Quelque chose comme ça. Mais surtout, le principal problème qu'ils ont français en ce moment, c'est comment garder notre culture. notre niveau de vie, tout ça, c'est ça. Pour que ça ne me bascule pas vers d'autres choses, parce que c'est très riche, très long, comme ça, c'est notre roi, premier, Charlemagne, tout ça, le développement, c'est énorme.
- Speaker #1
C'est super émouvant ce que tu racontes et moi aussi je suis d'accord on est dans un super beau pays, on l'oublie souvent est-ce que t'as on a beaucoup parlé d'entrepreneuriat est-ce que t'as trois conseils à donner à des jeunes entrepreneurs qui nous écoutent, qui créent leur entreprise, si t'as trois conseils à leur donner, qu'est-ce que tu leur donnerais ?
- Speaker #0
Pour créer, évidemment il faut avoir des idées Quelque chose à savoir faire, mais surtout il faut regarder comment je peux avoir des clients. C'est la première chose, avoir l'idée, avoir des clients comme ça, et regarder qui peut être votre client. On a développé, Marie-Lise, on a développé comme ça, quand on n'avait pas de clients, on avait des produits, on a dit ok, on va essayer, faire expo, maison et objets à Paris, comme ça, on ne savait pas comment ça fonctionnait. métier non plus, on n'a pas connu la céramique, une diffuseur de parfum, quelque chose. Il faut développer, il faut bosser. C'est le douzième conseil. Travaille. Il ne faut pas compter pour l'argent pour les premières, je ne sais pas, cinq ans facilement. Il faut bosser. Si tu en gagnes ce mi-gare, c'est déjà bien. Comme ça,
- Speaker #1
tu peux manger.
- Speaker #0
Oui, tu peux manger et s'occuper avec tes équipes. À partir du moment où tu commences à voir les gens, il faut vivre avec eux, ensemble, être proche des gens.
- Speaker #1
Donc les clients et le travail essentiellement.
- Speaker #0
Le travail est proche des gens.
- Speaker #1
Merci beaucoup Henri pour tes conseils. Une question que j'aime bien poser aussi, au-delà de l'économie, d'entrepreneuriat, on vit dans un monde qui est en train de changer où malheureusement il se passe beaucoup de choses, il y a des guerres, tout ça. Qu'est-ce que tu penses globalement du monde en ce moment ?
- Speaker #0
Je pense que c'est très dangereux à ce moment. Je pense que c'est le monde des politiciens, dans tous les pays, tous les grands pays, notre pays, ils sont arrivés par des conneries, ce qu'ils ont fait, dans des situations où ils ne savent pas comment sortir. Et aujourd'hui, quand on écoute les médias, tout ça, ça commence à parler vraiment de la guerre. et comme ça. De toute façon, à mon avis, le monde politique n'est pas à un niveau défis qui se présentent à ce moment-là. Et ça, c'est vraiment dangereux.
- Speaker #1
Ça veut dire quoi, pas au niveau, ça veut dire qu'en termes de compétences, ils ne sont pas assez opérationnels, tu vois, ils ne sont pas assez proches du peuple, entre guillemets ?
- Speaker #0
Ils sont... Ils ne savent pas chercher des solutions. Pragmatiques,
- Speaker #1
oui.
- Speaker #0
Ils ne sont pas pragmatiques, ils sont un peu trop... Ils sont trop éloignés de la vérité, des pragmatismes. Bon sens, ça se parle maintenant de plusieurs plus. Bon sens, bon sens, c'est le dernier truc agriculteur. C'était comme ça. Ces gens-là, ils sont sur la terre, et à un moment donné, ça déborde tellement que c'est plus tenable. Mais c'est dans plusieurs parties de la vie du pays. Ça existe en Europe, pareil. Comme ça, l'administration à Bruxelles, elle commence à perdre un peu ce... La relation avec la base, quelque chose comme ça, et les défis internationaux qui se présentent, ils sont vraiment difficiles. Pourquoi on est arrivé là ? Parce qu'il n'était pas un niveau avant pour bien prévenir comment ça va se finir, où ça va ramener. Comment sortir de ces difficultés ? Je ne sais pas. C'est ça, c'est grand.
- Speaker #1
C'est une équation très complexe.
- Speaker #0
Très complexe. Il faut avoir très, très grands politiciens, très, très grands niveaux, qui arrivent à se débrouiller avec ça.
- Speaker #1
J'ai compris que tu allais finir ta vie chez OVH. Est-ce que tu aurais aimé aller en politique en France ?
- Speaker #0
Non. La politique, c'est la bataille à la hache. C'est quelque chose que je ne sais pas faire.
- Speaker #1
C'est encore plus dur qu'en tant que mariage ?
- Speaker #0
Oui, absolument. La politique, c'est... C'est quelque chose, il y a un coup de bas souvent, comme ça. Je préfère ne pas faire, je préfère faire ça, c'est ce que je sais faire.
- Speaker #1
Tu trouves plus de sens, ok. On va toucher à la fin de ce podcast, je vais avoir juste une ou deux questions. C'est quoi ton meilleur souvenir chez OVH ?
- Speaker #0
Chez OVH, c'est difficile de dire, mais quand on a créé quand même des data centers qui fonctionnaient de l'autre côté atlantique, c'était un défi énorme. Et quand ça a commencé à ramener les clients et fonctionner, ça signifie qu'on n'est pas con.
- Speaker #1
Ok, c'est un événement vraiment marquant, je comprends. Et en effet, il y a beaucoup d'entreprises qui essayent d'aller en Outre-Atlantique. des entreprises françaises, mais souvent, ils font les retours. C'est difficile. C'est des marchés difficiles, comme tu dis.
- Speaker #0
C'est dangereux aussi. On connaît l'histoire Alstom.
- Speaker #1
Alstom avait été, du coup...
- Speaker #0
Le patron qui s'est trouvé dans la prison.
- Speaker #1
Tu ne connais pas l'histoire.
- Speaker #0
Tu peux se défendre uniquement comme un défendeur coupable.
- Speaker #1
c'est très dangereux la dernière question du podcast que je pose toujours c'est qu'est-ce qu'on peut te souhaiter ?
- Speaker #0
ben moi je sais mon rêve maintenant c'est l'immersion les serveurs data centers à immersion. Ça, c'est l'avenir absolu de tous les data centers. Vous allez voir, dans 10 ans, presque tous les data centers vont passer vers l'immersion.
- Speaker #1
Ça veut dire quoi, immersion ?
- Speaker #0
Ce sont les serveurs qui sont plongés dans le liquide.
- Speaker #1
Dans l'eau ?
- Speaker #0
C'est le liquide diélectrique. C'est une sorte d'huile. comme ça. Et suite à ça, le rendement est beaucoup meilleur, les refroidissements sont meilleurs, et la consommation d'énergie est meilleure. Tout ça. Et la concentration par mètre k est aussi énorme. On a chez nous, dans notre data center expérimental, des solutions comme ça qui sont révolutionnaires, absolument révolutionnaires.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Je suis bien à réussir ce projet-là.
- Speaker #1
Ok. Bon, je pense qu'il n'y a pas de doute que vous y arriverez. écoute, merci beaucoup Henri pour ton temps et d'avoir accepté de répondre à toutes les questions et d'avoir été authentique, merci beaucoup merci Merci à toutes pour votre écoute sur ce quatrième épisode des Sages. J'espère que vous avez passé un bon moment avec Henri, mais ça, j'en doute pas. Les Sages, c'est aussi pour moi une aventure entrepreneuriale qui débute. Donc n'hésitez pas à m'envoyer sur LinkedIn vos feedbacks et vos commentaires. Si vous avez aimé, et appris grâce à l'épisode, il y a maintenant deux manières de le remercier. La première, c'est de mettre 5 étoiles sur votre plateforme d'écoute et de nous laisser un avis. Et si vraiment vous voulez nous filer un coup de pouce, vous pouvez nous faire un don de 2 euros pour faire vivre ce podcast sur GoFundMe. Vous êtes restés jusqu'au bout, et pour ça, merci. Et donc je vais vous lâcher le nom de nos deux prochains invités qui sont exceptionnels. En cinquième épisode, nous recevrons l'ancien président de la République, François Hollande. Et en sixième épisode, nous recevrons Catherine Barbar, une des reines de la French Tech. Merci à tous.