undefined cover
undefined cover
Avec Ludovic Letort : Transformer une perte de repères en levier de réussite pour le leader et son entreprise cover
Avec Ludovic Letort : Transformer une perte de repères en levier de réussite pour le leader et son entreprise cover
Les Voix des Possibles

Avec Ludovic Letort : Transformer une perte de repères en levier de réussite pour le leader et son entreprise

Avec Ludovic Letort : Transformer une perte de repères en levier de réussite pour le leader et son entreprise

23min |07/04/2025
Play
undefined cover
undefined cover
Avec Ludovic Letort : Transformer une perte de repères en levier de réussite pour le leader et son entreprise cover
Avec Ludovic Letort : Transformer une perte de repères en levier de réussite pour le leader et son entreprise cover
Les Voix des Possibles

Avec Ludovic Letort : Transformer une perte de repères en levier de réussite pour le leader et son entreprise

Avec Ludovic Letort : Transformer une perte de repères en levier de réussite pour le leader et son entreprise

23min |07/04/2025
Play

Description

Dans ce nouvel épisode, j’accueille Ludovic Letort, directeur IA chez AG2R La Mondiale, pour échanger sur une situation très souvent observée dans les entreprises en pleine transformation : celle de la perte de repères vécue par beaucoup, y compris par les leaders d’équipes, des leaders qui doivent pour autant se repositionner et se mobiliser pour changer la donne.

 

Ensemble, nous explorons comment transformer cette perte de repère en opportunité pour le leader, ses équipes et son entreprise.


Isabelle Joly, dirigeante et fondatrice du cabinet LPHI Partenaires


N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, à liker et à repartager


Et pour nous contacter et pourquoi pas nous rencontrer pour échanger de vive voix : vous pouvez nous écrire sur contact@lphipartenaires.com.


© Jingle composé par Kess Mar Instru - ℗ Daniel-Tony Records

Podcast Manager : Manon Marques @tacoachmedia


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, je suis très heureuse de vous retrouver pour ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Ludovic Letor, directeur IA chez AG2R La Mondiale. Ensemble, nous mettons la lumière sur une situation très souvent observée dans les entreprises en pleine transformation, celle de la perte de repères vécue par beaucoup, y compris par les leaders d'équipe, des leaders qui doivent pour autant se repositionner et se mobiliser pour changer la donne. Vous désirez changer la donne et créer de la valeur autrement au sein de votre entreprise ? Bienvenue sur les Voix des Possibles, le podcast qui inspire au travers d'entretiens éclairants de femmes et d'hommes qui ont osé le changement. Je suis Isabelle Jolie, dirigeante fondatrice d'Elfi Partenaires, le cabinet qui aide les leaders d'entreprises ainsi que leurs équipes à changer la donne ensemble pour réussir avec confiance et un maximum de résultats à la clé. Avec mes invités, nous libérons les possibles sur la base de problématiques concrètes et éclairons d'autres voies que celles de l'efficacité à tout prix et des pressions inutiles. Alors, Prenez une pause et découvrez avec nous comment libérer les possibles pour créer le futur qui vous inspire. Salut Ludovic, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour Isabelle, je vais très très bien.

  • Speaker #0

    Ravi de te retrouver aujourd'hui sur les Voix des Possibles et de t'accueillir pour ce nouvel épisode. Peut-être pour commencer, je te propose de dire quelques mots sur toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Ludovic, Ludovic Letor, je suis directeur IA chez AG2R La Mondiale. Je suis un pur produit de la data. Ça fait 30 ans que je baigne dedans, à des postes techniques ou à des postes de manager.

  • Speaker #0

    Le sujet du jour sur lequel j'aimerais échanger avec toi, je suis sûre qu'il va parler à beaucoup de personnes qui nous écoutent. Quand les entreprises doivent changer la donne, sous la pression du marché, des évolutions techno, d'enjeux business majeurs, très très souvent, ça touche en premier lieu l'organisation et la gouvernance. Et ces évolutions qui sont... très souvent profondes, peuvent en déstabiliser plus d'un. Alors, il y a d'abord les équipes. Clairement, c'est une perte souvent de repères pour eux. Et il y a également les leaders d'équipes qui doivent, pour certains, se repositionner tout en mobilisant leurs équipes, tout en mettant en mouvement l'entreprise, car changer la donne est une nécessité. J'imagine que ça te parle.

  • Speaker #1

    Bien sûr que ça me parle. Ces changements structurants dans une entreprise sont de plus en plus fréquents et ça fait partie maintenant de la vie de l'entreprise et donc de la vie des collaborateurs de l'entreprise. Donc ces pertes de repères, les effets de bord pour chacun, ce sont des choses que j'ai vécues, ce sont des choses que je revivrai très probablement. Mais il est essentiel justement d'apprendre à gérer ces moments-là, d'apprendre à aller de l'avant, à se préparer à ces moments-là pour soi, pour son équipe et pour l'entreprise en fait à l'arrivée.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Alors, ce n'est pas toujours très simple, mais c'est tout l'objet de notre échange. Donc, du coup, ce que je te propose, c'est de reformuler le sujet en une question qui va nous aider à libérer les possibles. Comment faire d'une transformation complexe et de la perte de repères associés une opportunité pour le leader et pour son entreprise ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes manières de réagir dans ces moments-là. On est très souvent happé par le moment. par l'émotion, par l'inquiétude également des équipes, donc avec une volonté très rapide potentiellement de se repositionner, c'est une espèce de chaise musicale, un jeu de chaise musicale, il faut que j'y aille, il faut que je me rassure, il faut que je rassure tout le monde. Est-ce que c'est la seule solution ? C'est un vaste débat.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et c'est vrai que c'est généralement ce qu'on voit. Comme tu dis, les chaises musicales, il peut y avoir une opportunité de choisir, mais souvent, ce n'est pas choisi. Et là, pour le coup, la tempête... La tempête est encore plus... Elle est là, quoi, la tempête émotionnelle, comme tu dis, et la perte de repère, elle est là. Mais est-ce que tu vois, toi, d'autres cas de figure que cette réaction, finalement, cette réaction, en fait, à l'instant ?

  • Speaker #1

    Oui, moi, je pense, je crois réellement qu'il y a d'autres solutions, en particulier celle de prendre cette opportunité, non pas comme l'opportunité d'une nouvelle chaise, à prendre très rapidement coûte que coûte, mais peut-être l'occasion de prendre du recul, de prendre du recul sur ce que l'on souhaite faire, la manière dont on veut le faire, qu'est-ce que cette opportunité, ce changement dans l'entreprise va nous apporter, et qu'est-ce que moi je vais pouvoir réellement apporter à l'entreprise indépendamment d'un poste ou d'une chaise.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Donc c'est même sain d'ailleurs d'être dans cette posture-là, puisque là la boîte, l'entreprise doit changer la donne. changer et changer, sortir potentiellement d'habitude et de faire différemment. Donc oui, c'est intéressant ce que tu poses là.

  • Speaker #1

    Je le pense profondément et sincèrement, l'intérêt de réagir comme ça. Maintenant, il faut aussi se le dire, ce n'est pas si simple, c'est le réflexe naturel, en tout cas, de la plupart d'entre nous, plutôt d'être, de vouloir se rassurer rapidement et de trouver sa place dans une organisation en mouvement. Ça, c'est un réflexe humain. Et c'est là où je reste extrêmement prudent et c'est l'expérience en fait, moi, J'ai eu à plusieurs reprises dans des moments de réorganisation, le réflexe, l'inné humain n'est pas nécessairement la bonne solution de mon point de vue. En tout cas, il existe d'autres solutions, dont celle de prendre du recul et de saisir des opportunités de la même manière, mais peut-être de manière moins opportuniste et plus réfléchie. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. En fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a une insécurité ressentie. dans ces moments-là, dans les moments de changement, et notamment, comme je disais tout à l'heure, c'est des changements en profondeur. Donc du coup, l'incertitude, l'inconnu, etc. Donc tout leader qu'on est, tout leader qu'on est, les équipes également, sont pris dans ces tempêtes-là. Donc prendre du recul, pour ne pas rester dans la tempête, et pour voir d'autres choses. Mais dis-moi, comment on fait ? Comment on fait pour sortir de la tempête quand tu es en plein dedans ?

  • Speaker #1

    Je peux peut-être donner un exemple. On a eu une transformation il y a quelques années maintenant, assez profonde dans l'entreprise, sur laquelle potentiellement ce que je faisais avant, je ne pouvais pas avoir à le faire après. J'avais un poste qui était très transverse autour de la data. En fait, ça a été aussi pour moi justement cette opportunité de me dire qu'il y avait un vrai sujet qui allait venir. C'était il y a à peu près deux ans maintenant. qui tournait autour de l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle, ce n'était pas nouveau dans un groupe tel qu'AG2R, la mondiale. Néanmoins, parce que je m'y intéressais depuis de longues années, je pressentais que ça allait devenir quelque chose d'encore plus important dans les années à venir. Par contre, je n'avais jamais pris le temps vraiment de prendre le sujet à bras-le-corps, parce que j'étais sur un sujet beaucoup plus transverse que ça. Or, en y réfléchissant au moment de cette fameuse tempête, ce que je me suis dit, moi, c'est, après tout... Ce mouvement-là, je reste convaincu qu'il va arriver. Et est-ce que mon vrai poste, c'est de jouer de chaise musicale et de dire, voilà, j'ai été directeur de la data d'un groupe, est-ce que je dois rester directeur de la data d'un groupe ? Est-ce que de toute façon j'en aurai l'opportunité ? Je ne le savais pas vraiment. Par contre, il y a quelque chose dont j'étais intimement convaincu en prenant ce recul, parce que ce n'est pas évident de se révéler instantanément, c'est de me dire que ce que j'avais peut-être réellement envie de faire à cet instant-là, La véritable opportunité pour moi était peut-être pas de continuer à faire dans une nouvelle organisation ce que je faisais avant, mais plutôt de prendre un sujet à bras le cœur qui me passionne, qui était l'intelligence artificielle, pour lequel j'étais convaincu que ça allait exploser. Et si j'en étais convaincu, c'est parce que j'avais un réseau, j'avais une expérience, on en avait énormément parlé auparavant et donc on pressentait potentiellement des choses que le camp public ne voyait pas nécessairement, c'est aussi notre métier, et que pour moi le sujet d'avenir était là. Et ce qui correspondait le mieux à mon tempérament à ce moment-là, c'était peut-être d'aller vers ce sujet-là. Et c'est ça que je suis allé chercher en fait à ce moment-là. C'est plutôt de m'accrocher à un poste absolument coûte que coûte, qui n'était peut-être pas celui que j'avais envie de faire à cet instant-là, me retourner vers autre chose, un peu dans le même domaine quand même, parce que c'est mon métier depuis toujours et c'est ce que j'aime, mais beaucoup plus ciblé, mais avec une ambition, une vision qui n'était pas nécessairement celle qu'avaient mes patrons à l'époque, mais pour lesquels j'ai pu aussi prendre le sujet. Ils m'ont fait confiance aussi là-dessus. J'ai pu leur vendre le fait de prendre le sujet et d'y aller.

  • Speaker #0

    Oui, et tout ça part de ton impulsion. Tout ça part d'un moment donné où tu n'es pas resté dans cette tempête qu'on évoquait, ou tout au moins le business as usual, le fait, comme tu disais, de prendre une chaise. les chaises musicales en tout cas. Enfin, tu n'es pas resté là-dedans, tu t'es questionné toi sur, ok, dans tout ça, vu tout ce qui se passe, qu'est-ce qui m'anime, qu'est-ce que je veux faire de tout ça ? Et tu as fait ce pas de côté pour pouvoir avoir cette clairvoyance pour toi et pour ton entreprise.

  • Speaker #1

    Absolument. Et je pense que le recul aujourd'hui, que je peux avoir, prouve que... Le choix était plutôt le bon pour moi, parce qu'à l'arrivée, en termes d'intérêt de mon travail, j'ai gagné plus en intérêt. Peut-être que j'aurai demain. l'envie de revenir sur autre chose, un sujet plus global, etc. Mais là, j'ai un vrai chantier qui m'anime. Et s'il m'anime, c'est aussi parce que je l'ai choisi en réalité.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ça, pour moi, c'est fondamental. Et quand je fais le lien avec l'entreprise, ce n'est pas du tout antagoniste, bien au contraire, puisque le fait que ça m'anime, que ça me passionne, j'ai des résultats, j'ai aussi des patrons qui me font confiance sur ce sujet-là, du coup. Et on a une vraie dynamique. qui sert l'entreprise.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et qui est ce qui est nécessaire à l'entreprise. Fondamentalement, tu sers là, pour le coup, la cause de l'entreprise et notamment le fait de changer la donne. Mais dis-moi, Ludovic, comment on fait ça ? Comment tu as fait, toi, pour faire ce pas de côté ?

  • Speaker #1

    C'est se remettre en cause, déjà. Il ne faut pas hésiter à se remettre en cause.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas facile de se remettre en cause.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas du tout facile, mais on y arrive parce qu'on a un entourage, parce qu'on a un réseau. des gens qui en a confiance, qui sont soit dans le même milieu que nous et donc qui ont cette vision, soit des coachs externes également qui peuvent nous accompagner. C'est ce que j'ai également utilisé dans ces moments-là. Tu le sais bien Isabelle. Donc tout ça, c'est ce mixte-là en fait. Mais surtout ne pas s'enfermer. À mon avis, le vrai sujet, il est là parce qu'il faut utiliser cette émotion comme... dynamique positive qui va permettre d'aller chercher une opportunité, une vraie opportunité, pas l'opportunité de la chaise musicale dont je parlais tout à l'heure. C'est une opportunité qui va être profonde. C'est là que vous serez gagnant. Et moi ce que je pense aussi, alors c'est facile à dire parce que je sais que l'exercice n'est pas si simple, néanmoins ces transformations, très sincèrement, je pense que si on arrive à les prendre avec ce recul, avec cette résilience, Avec ce réseau, cet entourage, cet accompagnement, en fait, vous pouvez réellement changer la donne pour vous, c'est-à-dire aller chercher des choses qui, au plus profond de vous-même, vous animent. Et là, si vous avez ce combo gagnant, ce n'est pas toujours simple à obtenir, en tout cas, vous gagnez. Et vous faites un pas par rapport à ce que vous étiez avant. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est la vie d'un collaborateur dans une entreprise. Il n'est pas figé, en réalité, à un poste, à une fonction. Il est changeant parce qu'on a aussi, nous, des compétences. Il y a des moments de vie qui font qu'on va avoir des envies, des capacités un petit peu différentes. Et c'est ça, en fait, qu'il faut aller chercher. Donc, une transfo, c'est une opportunité. Il y en a peut-être d'autres.

  • Speaker #0

    Yes, exactement. Donc, ces moments-là sont des opportunités pour aller, justement, aller chercher ce que tu dis, cette profondeur-là. S'interroger, prendre du recul pour... OK, qu'est-ce que je fais, moi, finalement, comment je continue la route, fondamentalement, en tant que patron ? Quelle histoire j'ai envie de construire, écrire, pour moi, mes équipes et l'entreprise ? Et ça tombe bien, parce que c'est tout l'objet d'une transformation d'entreprise. Donc, c'est une pépite, finalement, pour une entreprise, d'avoir ce type de comportement en tant que patron. Maintenant, tu parlais de réseau. Ça se construit avant que tout ça se passe. Comment tu as fait, toi, concrètement, pour construire ce réflexe d'aller voir à l'extérieur ?

  • Speaker #1

    C'est peut-être lié aussi à des tempéraments. On n'a peut-être pas tous le même tempérament. En tout cas, j'ai ce besoin constant d'échanger avec mes pairs. J'ai besoin de comprendre ce qui se fait ailleurs, comment ça se fait, pour aller me ressourcer en réalité. Je pense que ça fait partie. Du travail d'un manager, en réalité, ce n'est pas une révolution. Quand je dis qu'on est plus ou moins apte à le faire, ou que c'est plus ou moins dans notre tempérament, ce n'est pas tout à fait vrai. De toute façon, je pense que si on est un manager, on se doit de comprendre justement cet écosystème qui nous entoure pour aller chercher des améliorations. Et ce genre de choses, ça se fait bien sûr dans l'entreprise, avec ses collègues, ça se fait pour... très en amont avec l'école, ce qu'on apprend. Mais ça se fait au quotidien aussi, en allant se challenger à travers les retours d'expérience qu'on opère dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je n'ai aucun état d'âme à aller voir mes collègues d'entreprises, même concurrentes, pour leur dire, vous en êtes où ? Comment vous avancez ? C'est quoi ta vision ?

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça, comme tu dis, c'est une compétence, en tout cas manageriale, à cultiver, à travailler. à développer, c'est tout l'objet, je sais que tu es un adepte, des coffee break qu'on peut faire, qu'on peut organiser ici, partager avec des personnes qui ne sont pas dans ton quotidien, des patrons d'équipe aussi, qui ont des problématiques d'équipe et des problématiques d'entreprise, etc., mais qui sont dans d'autres écosystèmes. Et ça permet d'avoir des visions différentes, etc. Et finalement, de travailler ce réflexe. d'aller chercher la vision de l'autre et de ne pas rester enfermé, comme tu disais tout à l'heure. Donc ça, c'est ça ce travail avant, pour faciliter le réflexe le moment venu.

  • Speaker #1

    Tu as raison, c'est intéressant ce que tu dis. Quand je parle de réseau, de mes pairs, il y a deux manières en réalité de s'enrichir dans notre quotidien et de construire sa vision. Personnellement, moi je suis dans pas mal de réseaux de Chief Data Officer ou de gens comme ça ou de IA Officer maintenant. également, mais l'Ecofibrick c'est un bon exemple en fait, c'est aussi l'occasion, l'opportunité de rencontrer des personnes qui ne sont pas dans notre écosystème là pour le coup, mais par contre qui ont des problématiques, des retours d'expériences super intéressants dans des entreprises très différentes. Ils ont rencontré en termes de mobilisation des équipes, d'organisation, d'aller rechercher les compétences des personnes au bon moment, en fonction de qui elles sont et des objectifs qu'on se donne. Donc, c'est tout ce mix-là. Ce n'est pas que des échanges entre nos pairs technologiques, c'est également avec nos pairs, les autres managers qui œuvrent dans des domaines différents.

  • Speaker #0

    Exactement. Et du coup, quand tu as réussi à tisser ce type de réseau, en tout cas de relation, ou quand tu as vécu ce type d'expérience d'échange et que c'est inscrit dans ton quotidien en tant que patron, c'est sûr que le jour où ça bascule, perte de repère, etc., plus facilement, le réflexe peut venir, dire « Ok, je vais aller échanger, je vais sortir de ce qui se passe là pour y voir clair avec d'autres, parce que je l'ai déjà vécu, je sais que ça marche, et surtout, ça va me nourrir moins, pour ma vision à moi, et puis ça va nourrir mon entreprise, ça va nourrir finalement ce pour quoi je suis payée d'une certaine manière, etc. » Donc oui, ça, c'est ce qui permet fondamentalement de faire ce pas de côté, prendre ce recul pour aller chercher, et comme tu le disais tout à l'heure, plus en profondeur après, dans un deuxième temps, ce qui anime, ce qui va faire qu'on va avoir cette énergie de reconstruire, etc. Ça, c'est canon. Maintenant, une fois que la tempête est terminée, tu l'as vécue, tu dis, on ressort avec des opportunités pour soi, pour l'entreprise. Est-ce qu'il n'y a pas une bonne pratique à faire justement quand c'est terminé ? En tout cas, la tempête est passée pour justement, on va dire, profiter de cette expérience-là pour que ce soit encore plus une opportunité pour aujourd'hui et surtout pour demain.

  • Speaker #1

    C'est le partage en fait. On a construit ce plan, on repart vers une nouvelle aventure. Ces bonnes habitudes que l'on a eues par le passé qui nous ont permis de rebondir, c'est le moment de continuer à les faire. Quelque chose qui est extrêmement important, c'est la notion de réseau, de partage. Quand je dis... que, en fait, je me l'applique à moi-même en premier, évidemment. Enfin, évidemment, je me les applique en premier, mais je pousse également mes collaborateurs et tous mes collaborateurs, en réalité, à aller se sourcer ailleurs. Alors, ça peut sembler paradoxal dans des moments où on a tous des réflexes, plutôt, de conserver nos talents, mais j'ai envie de dire que, moi, plus les gens sont talentueux, plus j'ai envie de leur demander d'aller regarder ce qui se passe ailleurs, non pas pour nous quitter, mais pour aller se... pour aller se sourcer justement de ce qui se fait ailleurs. Et ça, c'est aussi une autre bonne pratique en fait, qui leur servira, j'en suis convaincu, dans leur carrière à moyen, long terme, mais qui sert directement l'entreprise pour les raisons qu'on explicitait tout à l'heure. Ce qui était vrai pour moi dans ce moment de tempête, l'est également pour eux, parce qu'en fait, ces moments de transfo, elles touchent bien sûr potentiellement des managers qui se remettent en cause ou qui sont remis en cause. Mais c'est vrai aussi pour des collaborateurs qui voient leur écosystème changer. Donc, plus on est collectivement résilient, plus on est connecté sur l'extérieur. Et une nouvelle fois, ce n'est pas l'extérieur pour partir. C'est vraiment pour aller comprendre ce qui se fait, avoir le recul et la résilience au bon moment.

  • Speaker #0

    Et c'est ça, exactement. Donc, partagez aussi ce qui s'est passé. Partagez aussi le chemin qui a été parcouru, ce qui a été réussi. Le rebond, etc. Le partager en tant que leader avec ses équipes et aussi à l'extérieur pour ancrer l'expérience.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très, très important. Derrière, les équipes, vous les embarquez potentiellement dans votre évolution. Ça dépendra des choix que vous allez faire. Mais si, comme ça a été mon cas, c'est un choix qui est à la fois très bénéfique pour moi et je pense, j'espère, bénéfique pour l'entreprise. Il l'est aussi pour les collaborateurs embarqués dans cette histoire, parce qu'on écrit une nouvelle page qui n'existait pas auparavant. Et je pense, si je reprends mon cas par exemple avec AG2R La Mondiale, il y a deux, trois ans, ce qu'est aujourd'hui la direction IA, personne ne l'avait véritablement imaginé. Alors moi, je l'avais dans un coin de ma tête. Ça a été l'opportunité de le mettre en œuvre, ce qui n'était pas d'une évidence immédiate. sur le coup, mais en fait, ça s'est conclu comme une très belle opportunité pour moi. Tout d'abord, parce que c'est super important que ça ait un bénéfice pour soi. Parce que si vous n'êtes pas bien, et ça, je pense que tout le monde sera d'accord, un collaborateur qui n'est pas là où il doit être, c'est rarement bon pour une entreprise. Donc voilà, moi, j'ai la sensation d'être au bon endroit, au bon moment. Et une nouvelle fois, ce n'est pas parce que ça se passe comme ça maintenant que ça ne sera pas différent dans un an, deux ans. Moi je pense profondément, et plus j'ai ce type d'expérience ou d'autres, qu'il faut suivre un petit peu sa voie. Suivre sa voie, ça ne veut pas dire faire n'importe quoi, ça ne veut pas dire, tiens, il y a une opportunité qui se présente là, je la prends, je sors les griffes et je m'y accroche coûte que coûte. Non, c'est quelque chose qui est plus réfléchi et qui est la concordance d'énormément, de beaucoup d'inducteurs qui sont à la fois, comme je le disais, sa personnalité qui change. Ce que l'on est aujourd'hui, on ne sera pas la même chose dans un an, deux ans. Nos envies ne sont pas les mêmes et les entreprises, elles également, changent.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Donc,

  • Speaker #1

    il faut faire ce combo et essayer d'en faire un combo gagnant.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Et ce qui est encore plus gagnant, et c'est ce que tu fais, c'est de partager une expérience vécue, de partager ce qui a pu être vécu en tant que tempête, etc., comme on le disait tout à l'heure, comment le rebond a pu avoir lieu. Finalement, la belle histoire qui a pu être écrite. Tu parlais de... d'AG2R et mondiale, et ce que tu as fait avec tes équipes, tes patrons, etc., dans cette nouvelle aventure de l'IA chez vous, et clairement, de regarder, de partager, de rayonner ces expériences-là, rayonner ce qui a été fait, rayonner aussi les difficultés qui ont pu avoir, que vous avez pu avoir, mais que vous avez pu dépasser aussi, tous ensemble, fait que, in fine, derrière, ça consolide, ça donne de la confiance pour la suite. Et pour les prochaines expériences et les prochaines transformations, et ça donne du fuel à tout le monde.

  • Speaker #1

    J'essaye un peu d'être cohérent avec moi-même, ce n'est pas toujours facile, mais je me source beaucoup, vous l'aurez compris, de l'extérieur, de l'intérieur, de tout ce qui m'entoure, j'ai une véritable éponge. J'essaye de temps en temps aussi, ça fait partie du rôle, ça ne peut pas être uniquement dans un sens, de retourner. mes expériences, mon expérience et ma vision.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup Ludovic. Par rapport à tout ça, donc là, oui, c'est des opportunités, c'est sûr. Des opportunités, ces changements de donne pour soi en tant que leader, pour ses équipes, pour l'entreprise. Une opportunité qui, quelque part, c'est ce qu'on a mis en lumière. Ça se travaille, d'être à même de rebondir, de changer la donne quand il y a ces tempêtes et ces changements externes ou internes d'ailleurs. Ça se travaille, ça se travaille avant que ça arrive. Et c'est une compétence managériale à travailler. Et puis, le jour J, un réflexe qui permet de rebondir, de faire le pas de côté, d'aller voir à l'extérieur. Et puis, le partager derrière, partager ces histoires écrites, ces nouvelles histoires écrites et ce qui a été vécu pour encore mieux rebondir la fois suivante. Et ça, c'est super. Merci beaucoup, Ludo, pour tout ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Isabelle.

  • Speaker #0

    Je suis sûre qu'on a... qu'on aura éclairé les voies des possibles. Merci.

  • Speaker #1

    Au revoir.

Description

Dans ce nouvel épisode, j’accueille Ludovic Letort, directeur IA chez AG2R La Mondiale, pour échanger sur une situation très souvent observée dans les entreprises en pleine transformation : celle de la perte de repères vécue par beaucoup, y compris par les leaders d’équipes, des leaders qui doivent pour autant se repositionner et se mobiliser pour changer la donne.

 

Ensemble, nous explorons comment transformer cette perte de repère en opportunité pour le leader, ses équipes et son entreprise.


Isabelle Joly, dirigeante et fondatrice du cabinet LPHI Partenaires


N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, à liker et à repartager


Et pour nous contacter et pourquoi pas nous rencontrer pour échanger de vive voix : vous pouvez nous écrire sur contact@lphipartenaires.com.


© Jingle composé par Kess Mar Instru - ℗ Daniel-Tony Records

Podcast Manager : Manon Marques @tacoachmedia


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, je suis très heureuse de vous retrouver pour ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Ludovic Letor, directeur IA chez AG2R La Mondiale. Ensemble, nous mettons la lumière sur une situation très souvent observée dans les entreprises en pleine transformation, celle de la perte de repères vécue par beaucoup, y compris par les leaders d'équipe, des leaders qui doivent pour autant se repositionner et se mobiliser pour changer la donne. Vous désirez changer la donne et créer de la valeur autrement au sein de votre entreprise ? Bienvenue sur les Voix des Possibles, le podcast qui inspire au travers d'entretiens éclairants de femmes et d'hommes qui ont osé le changement. Je suis Isabelle Jolie, dirigeante fondatrice d'Elfi Partenaires, le cabinet qui aide les leaders d'entreprises ainsi que leurs équipes à changer la donne ensemble pour réussir avec confiance et un maximum de résultats à la clé. Avec mes invités, nous libérons les possibles sur la base de problématiques concrètes et éclairons d'autres voies que celles de l'efficacité à tout prix et des pressions inutiles. Alors, Prenez une pause et découvrez avec nous comment libérer les possibles pour créer le futur qui vous inspire. Salut Ludovic, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour Isabelle, je vais très très bien.

  • Speaker #0

    Ravi de te retrouver aujourd'hui sur les Voix des Possibles et de t'accueillir pour ce nouvel épisode. Peut-être pour commencer, je te propose de dire quelques mots sur toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Ludovic, Ludovic Letor, je suis directeur IA chez AG2R La Mondiale. Je suis un pur produit de la data. Ça fait 30 ans que je baigne dedans, à des postes techniques ou à des postes de manager.

  • Speaker #0

    Le sujet du jour sur lequel j'aimerais échanger avec toi, je suis sûre qu'il va parler à beaucoup de personnes qui nous écoutent. Quand les entreprises doivent changer la donne, sous la pression du marché, des évolutions techno, d'enjeux business majeurs, très très souvent, ça touche en premier lieu l'organisation et la gouvernance. Et ces évolutions qui sont... très souvent profondes, peuvent en déstabiliser plus d'un. Alors, il y a d'abord les équipes. Clairement, c'est une perte souvent de repères pour eux. Et il y a également les leaders d'équipes qui doivent, pour certains, se repositionner tout en mobilisant leurs équipes, tout en mettant en mouvement l'entreprise, car changer la donne est une nécessité. J'imagine que ça te parle.

  • Speaker #1

    Bien sûr que ça me parle. Ces changements structurants dans une entreprise sont de plus en plus fréquents et ça fait partie maintenant de la vie de l'entreprise et donc de la vie des collaborateurs de l'entreprise. Donc ces pertes de repères, les effets de bord pour chacun, ce sont des choses que j'ai vécues, ce sont des choses que je revivrai très probablement. Mais il est essentiel justement d'apprendre à gérer ces moments-là, d'apprendre à aller de l'avant, à se préparer à ces moments-là pour soi, pour son équipe et pour l'entreprise en fait à l'arrivée.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Alors, ce n'est pas toujours très simple, mais c'est tout l'objet de notre échange. Donc, du coup, ce que je te propose, c'est de reformuler le sujet en une question qui va nous aider à libérer les possibles. Comment faire d'une transformation complexe et de la perte de repères associés une opportunité pour le leader et pour son entreprise ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes manières de réagir dans ces moments-là. On est très souvent happé par le moment. par l'émotion, par l'inquiétude également des équipes, donc avec une volonté très rapide potentiellement de se repositionner, c'est une espèce de chaise musicale, un jeu de chaise musicale, il faut que j'y aille, il faut que je me rassure, il faut que je rassure tout le monde. Est-ce que c'est la seule solution ? C'est un vaste débat.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et c'est vrai que c'est généralement ce qu'on voit. Comme tu dis, les chaises musicales, il peut y avoir une opportunité de choisir, mais souvent, ce n'est pas choisi. Et là, pour le coup, la tempête... La tempête est encore plus... Elle est là, quoi, la tempête émotionnelle, comme tu dis, et la perte de repère, elle est là. Mais est-ce que tu vois, toi, d'autres cas de figure que cette réaction, finalement, cette réaction, en fait, à l'instant ?

  • Speaker #1

    Oui, moi, je pense, je crois réellement qu'il y a d'autres solutions, en particulier celle de prendre cette opportunité, non pas comme l'opportunité d'une nouvelle chaise, à prendre très rapidement coûte que coûte, mais peut-être l'occasion de prendre du recul, de prendre du recul sur ce que l'on souhaite faire, la manière dont on veut le faire, qu'est-ce que cette opportunité, ce changement dans l'entreprise va nous apporter, et qu'est-ce que moi je vais pouvoir réellement apporter à l'entreprise indépendamment d'un poste ou d'une chaise.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Donc c'est même sain d'ailleurs d'être dans cette posture-là, puisque là la boîte, l'entreprise doit changer la donne. changer et changer, sortir potentiellement d'habitude et de faire différemment. Donc oui, c'est intéressant ce que tu poses là.

  • Speaker #1

    Je le pense profondément et sincèrement, l'intérêt de réagir comme ça. Maintenant, il faut aussi se le dire, ce n'est pas si simple, c'est le réflexe naturel, en tout cas, de la plupart d'entre nous, plutôt d'être, de vouloir se rassurer rapidement et de trouver sa place dans une organisation en mouvement. Ça, c'est un réflexe humain. Et c'est là où je reste extrêmement prudent et c'est l'expérience en fait, moi, J'ai eu à plusieurs reprises dans des moments de réorganisation, le réflexe, l'inné humain n'est pas nécessairement la bonne solution de mon point de vue. En tout cas, il existe d'autres solutions, dont celle de prendre du recul et de saisir des opportunités de la même manière, mais peut-être de manière moins opportuniste et plus réfléchie. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. En fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a une insécurité ressentie. dans ces moments-là, dans les moments de changement, et notamment, comme je disais tout à l'heure, c'est des changements en profondeur. Donc du coup, l'incertitude, l'inconnu, etc. Donc tout leader qu'on est, tout leader qu'on est, les équipes également, sont pris dans ces tempêtes-là. Donc prendre du recul, pour ne pas rester dans la tempête, et pour voir d'autres choses. Mais dis-moi, comment on fait ? Comment on fait pour sortir de la tempête quand tu es en plein dedans ?

  • Speaker #1

    Je peux peut-être donner un exemple. On a eu une transformation il y a quelques années maintenant, assez profonde dans l'entreprise, sur laquelle potentiellement ce que je faisais avant, je ne pouvais pas avoir à le faire après. J'avais un poste qui était très transverse autour de la data. En fait, ça a été aussi pour moi justement cette opportunité de me dire qu'il y avait un vrai sujet qui allait venir. C'était il y a à peu près deux ans maintenant. qui tournait autour de l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle, ce n'était pas nouveau dans un groupe tel qu'AG2R, la mondiale. Néanmoins, parce que je m'y intéressais depuis de longues années, je pressentais que ça allait devenir quelque chose d'encore plus important dans les années à venir. Par contre, je n'avais jamais pris le temps vraiment de prendre le sujet à bras-le-corps, parce que j'étais sur un sujet beaucoup plus transverse que ça. Or, en y réfléchissant au moment de cette fameuse tempête, ce que je me suis dit, moi, c'est, après tout... Ce mouvement-là, je reste convaincu qu'il va arriver. Et est-ce que mon vrai poste, c'est de jouer de chaise musicale et de dire, voilà, j'ai été directeur de la data d'un groupe, est-ce que je dois rester directeur de la data d'un groupe ? Est-ce que de toute façon j'en aurai l'opportunité ? Je ne le savais pas vraiment. Par contre, il y a quelque chose dont j'étais intimement convaincu en prenant ce recul, parce que ce n'est pas évident de se révéler instantanément, c'est de me dire que ce que j'avais peut-être réellement envie de faire à cet instant-là, La véritable opportunité pour moi était peut-être pas de continuer à faire dans une nouvelle organisation ce que je faisais avant, mais plutôt de prendre un sujet à bras le cœur qui me passionne, qui était l'intelligence artificielle, pour lequel j'étais convaincu que ça allait exploser. Et si j'en étais convaincu, c'est parce que j'avais un réseau, j'avais une expérience, on en avait énormément parlé auparavant et donc on pressentait potentiellement des choses que le camp public ne voyait pas nécessairement, c'est aussi notre métier, et que pour moi le sujet d'avenir était là. Et ce qui correspondait le mieux à mon tempérament à ce moment-là, c'était peut-être d'aller vers ce sujet-là. Et c'est ça que je suis allé chercher en fait à ce moment-là. C'est plutôt de m'accrocher à un poste absolument coûte que coûte, qui n'était peut-être pas celui que j'avais envie de faire à cet instant-là, me retourner vers autre chose, un peu dans le même domaine quand même, parce que c'est mon métier depuis toujours et c'est ce que j'aime, mais beaucoup plus ciblé, mais avec une ambition, une vision qui n'était pas nécessairement celle qu'avaient mes patrons à l'époque, mais pour lesquels j'ai pu aussi prendre le sujet. Ils m'ont fait confiance aussi là-dessus. J'ai pu leur vendre le fait de prendre le sujet et d'y aller.

  • Speaker #0

    Oui, et tout ça part de ton impulsion. Tout ça part d'un moment donné où tu n'es pas resté dans cette tempête qu'on évoquait, ou tout au moins le business as usual, le fait, comme tu disais, de prendre une chaise. les chaises musicales en tout cas. Enfin, tu n'es pas resté là-dedans, tu t'es questionné toi sur, ok, dans tout ça, vu tout ce qui se passe, qu'est-ce qui m'anime, qu'est-ce que je veux faire de tout ça ? Et tu as fait ce pas de côté pour pouvoir avoir cette clairvoyance pour toi et pour ton entreprise.

  • Speaker #1

    Absolument. Et je pense que le recul aujourd'hui, que je peux avoir, prouve que... Le choix était plutôt le bon pour moi, parce qu'à l'arrivée, en termes d'intérêt de mon travail, j'ai gagné plus en intérêt. Peut-être que j'aurai demain. l'envie de revenir sur autre chose, un sujet plus global, etc. Mais là, j'ai un vrai chantier qui m'anime. Et s'il m'anime, c'est aussi parce que je l'ai choisi en réalité.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ça, pour moi, c'est fondamental. Et quand je fais le lien avec l'entreprise, ce n'est pas du tout antagoniste, bien au contraire, puisque le fait que ça m'anime, que ça me passionne, j'ai des résultats, j'ai aussi des patrons qui me font confiance sur ce sujet-là, du coup. Et on a une vraie dynamique. qui sert l'entreprise.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et qui est ce qui est nécessaire à l'entreprise. Fondamentalement, tu sers là, pour le coup, la cause de l'entreprise et notamment le fait de changer la donne. Mais dis-moi, Ludovic, comment on fait ça ? Comment tu as fait, toi, pour faire ce pas de côté ?

  • Speaker #1

    C'est se remettre en cause, déjà. Il ne faut pas hésiter à se remettre en cause.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas facile de se remettre en cause.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas du tout facile, mais on y arrive parce qu'on a un entourage, parce qu'on a un réseau. des gens qui en a confiance, qui sont soit dans le même milieu que nous et donc qui ont cette vision, soit des coachs externes également qui peuvent nous accompagner. C'est ce que j'ai également utilisé dans ces moments-là. Tu le sais bien Isabelle. Donc tout ça, c'est ce mixte-là en fait. Mais surtout ne pas s'enfermer. À mon avis, le vrai sujet, il est là parce qu'il faut utiliser cette émotion comme... dynamique positive qui va permettre d'aller chercher une opportunité, une vraie opportunité, pas l'opportunité de la chaise musicale dont je parlais tout à l'heure. C'est une opportunité qui va être profonde. C'est là que vous serez gagnant. Et moi ce que je pense aussi, alors c'est facile à dire parce que je sais que l'exercice n'est pas si simple, néanmoins ces transformations, très sincèrement, je pense que si on arrive à les prendre avec ce recul, avec cette résilience, Avec ce réseau, cet entourage, cet accompagnement, en fait, vous pouvez réellement changer la donne pour vous, c'est-à-dire aller chercher des choses qui, au plus profond de vous-même, vous animent. Et là, si vous avez ce combo gagnant, ce n'est pas toujours simple à obtenir, en tout cas, vous gagnez. Et vous faites un pas par rapport à ce que vous étiez avant. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est la vie d'un collaborateur dans une entreprise. Il n'est pas figé, en réalité, à un poste, à une fonction. Il est changeant parce qu'on a aussi, nous, des compétences. Il y a des moments de vie qui font qu'on va avoir des envies, des capacités un petit peu différentes. Et c'est ça, en fait, qu'il faut aller chercher. Donc, une transfo, c'est une opportunité. Il y en a peut-être d'autres.

  • Speaker #0

    Yes, exactement. Donc, ces moments-là sont des opportunités pour aller, justement, aller chercher ce que tu dis, cette profondeur-là. S'interroger, prendre du recul pour... OK, qu'est-ce que je fais, moi, finalement, comment je continue la route, fondamentalement, en tant que patron ? Quelle histoire j'ai envie de construire, écrire, pour moi, mes équipes et l'entreprise ? Et ça tombe bien, parce que c'est tout l'objet d'une transformation d'entreprise. Donc, c'est une pépite, finalement, pour une entreprise, d'avoir ce type de comportement en tant que patron. Maintenant, tu parlais de réseau. Ça se construit avant que tout ça se passe. Comment tu as fait, toi, concrètement, pour construire ce réflexe d'aller voir à l'extérieur ?

  • Speaker #1

    C'est peut-être lié aussi à des tempéraments. On n'a peut-être pas tous le même tempérament. En tout cas, j'ai ce besoin constant d'échanger avec mes pairs. J'ai besoin de comprendre ce qui se fait ailleurs, comment ça se fait, pour aller me ressourcer en réalité. Je pense que ça fait partie. Du travail d'un manager, en réalité, ce n'est pas une révolution. Quand je dis qu'on est plus ou moins apte à le faire, ou que c'est plus ou moins dans notre tempérament, ce n'est pas tout à fait vrai. De toute façon, je pense que si on est un manager, on se doit de comprendre justement cet écosystème qui nous entoure pour aller chercher des améliorations. Et ce genre de choses, ça se fait bien sûr dans l'entreprise, avec ses collègues, ça se fait pour... très en amont avec l'école, ce qu'on apprend. Mais ça se fait au quotidien aussi, en allant se challenger à travers les retours d'expérience qu'on opère dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je n'ai aucun état d'âme à aller voir mes collègues d'entreprises, même concurrentes, pour leur dire, vous en êtes où ? Comment vous avancez ? C'est quoi ta vision ?

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça, comme tu dis, c'est une compétence, en tout cas manageriale, à cultiver, à travailler. à développer, c'est tout l'objet, je sais que tu es un adepte, des coffee break qu'on peut faire, qu'on peut organiser ici, partager avec des personnes qui ne sont pas dans ton quotidien, des patrons d'équipe aussi, qui ont des problématiques d'équipe et des problématiques d'entreprise, etc., mais qui sont dans d'autres écosystèmes. Et ça permet d'avoir des visions différentes, etc. Et finalement, de travailler ce réflexe. d'aller chercher la vision de l'autre et de ne pas rester enfermé, comme tu disais tout à l'heure. Donc ça, c'est ça ce travail avant, pour faciliter le réflexe le moment venu.

  • Speaker #1

    Tu as raison, c'est intéressant ce que tu dis. Quand je parle de réseau, de mes pairs, il y a deux manières en réalité de s'enrichir dans notre quotidien et de construire sa vision. Personnellement, moi je suis dans pas mal de réseaux de Chief Data Officer ou de gens comme ça ou de IA Officer maintenant. également, mais l'Ecofibrick c'est un bon exemple en fait, c'est aussi l'occasion, l'opportunité de rencontrer des personnes qui ne sont pas dans notre écosystème là pour le coup, mais par contre qui ont des problématiques, des retours d'expériences super intéressants dans des entreprises très différentes. Ils ont rencontré en termes de mobilisation des équipes, d'organisation, d'aller rechercher les compétences des personnes au bon moment, en fonction de qui elles sont et des objectifs qu'on se donne. Donc, c'est tout ce mix-là. Ce n'est pas que des échanges entre nos pairs technologiques, c'est également avec nos pairs, les autres managers qui œuvrent dans des domaines différents.

  • Speaker #0

    Exactement. Et du coup, quand tu as réussi à tisser ce type de réseau, en tout cas de relation, ou quand tu as vécu ce type d'expérience d'échange et que c'est inscrit dans ton quotidien en tant que patron, c'est sûr que le jour où ça bascule, perte de repère, etc., plus facilement, le réflexe peut venir, dire « Ok, je vais aller échanger, je vais sortir de ce qui se passe là pour y voir clair avec d'autres, parce que je l'ai déjà vécu, je sais que ça marche, et surtout, ça va me nourrir moins, pour ma vision à moi, et puis ça va nourrir mon entreprise, ça va nourrir finalement ce pour quoi je suis payée d'une certaine manière, etc. » Donc oui, ça, c'est ce qui permet fondamentalement de faire ce pas de côté, prendre ce recul pour aller chercher, et comme tu le disais tout à l'heure, plus en profondeur après, dans un deuxième temps, ce qui anime, ce qui va faire qu'on va avoir cette énergie de reconstruire, etc. Ça, c'est canon. Maintenant, une fois que la tempête est terminée, tu l'as vécue, tu dis, on ressort avec des opportunités pour soi, pour l'entreprise. Est-ce qu'il n'y a pas une bonne pratique à faire justement quand c'est terminé ? En tout cas, la tempête est passée pour justement, on va dire, profiter de cette expérience-là pour que ce soit encore plus une opportunité pour aujourd'hui et surtout pour demain.

  • Speaker #1

    C'est le partage en fait. On a construit ce plan, on repart vers une nouvelle aventure. Ces bonnes habitudes que l'on a eues par le passé qui nous ont permis de rebondir, c'est le moment de continuer à les faire. Quelque chose qui est extrêmement important, c'est la notion de réseau, de partage. Quand je dis... que, en fait, je me l'applique à moi-même en premier, évidemment. Enfin, évidemment, je me les applique en premier, mais je pousse également mes collaborateurs et tous mes collaborateurs, en réalité, à aller se sourcer ailleurs. Alors, ça peut sembler paradoxal dans des moments où on a tous des réflexes, plutôt, de conserver nos talents, mais j'ai envie de dire que, moi, plus les gens sont talentueux, plus j'ai envie de leur demander d'aller regarder ce qui se passe ailleurs, non pas pour nous quitter, mais pour aller se... pour aller se sourcer justement de ce qui se fait ailleurs. Et ça, c'est aussi une autre bonne pratique en fait, qui leur servira, j'en suis convaincu, dans leur carrière à moyen, long terme, mais qui sert directement l'entreprise pour les raisons qu'on explicitait tout à l'heure. Ce qui était vrai pour moi dans ce moment de tempête, l'est également pour eux, parce qu'en fait, ces moments de transfo, elles touchent bien sûr potentiellement des managers qui se remettent en cause ou qui sont remis en cause. Mais c'est vrai aussi pour des collaborateurs qui voient leur écosystème changer. Donc, plus on est collectivement résilient, plus on est connecté sur l'extérieur. Et une nouvelle fois, ce n'est pas l'extérieur pour partir. C'est vraiment pour aller comprendre ce qui se fait, avoir le recul et la résilience au bon moment.

  • Speaker #0

    Et c'est ça, exactement. Donc, partagez aussi ce qui s'est passé. Partagez aussi le chemin qui a été parcouru, ce qui a été réussi. Le rebond, etc. Le partager en tant que leader avec ses équipes et aussi à l'extérieur pour ancrer l'expérience.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très, très important. Derrière, les équipes, vous les embarquez potentiellement dans votre évolution. Ça dépendra des choix que vous allez faire. Mais si, comme ça a été mon cas, c'est un choix qui est à la fois très bénéfique pour moi et je pense, j'espère, bénéfique pour l'entreprise. Il l'est aussi pour les collaborateurs embarqués dans cette histoire, parce qu'on écrit une nouvelle page qui n'existait pas auparavant. Et je pense, si je reprends mon cas par exemple avec AG2R La Mondiale, il y a deux, trois ans, ce qu'est aujourd'hui la direction IA, personne ne l'avait véritablement imaginé. Alors moi, je l'avais dans un coin de ma tête. Ça a été l'opportunité de le mettre en œuvre, ce qui n'était pas d'une évidence immédiate. sur le coup, mais en fait, ça s'est conclu comme une très belle opportunité pour moi. Tout d'abord, parce que c'est super important que ça ait un bénéfice pour soi. Parce que si vous n'êtes pas bien, et ça, je pense que tout le monde sera d'accord, un collaborateur qui n'est pas là où il doit être, c'est rarement bon pour une entreprise. Donc voilà, moi, j'ai la sensation d'être au bon endroit, au bon moment. Et une nouvelle fois, ce n'est pas parce que ça se passe comme ça maintenant que ça ne sera pas différent dans un an, deux ans. Moi je pense profondément, et plus j'ai ce type d'expérience ou d'autres, qu'il faut suivre un petit peu sa voie. Suivre sa voie, ça ne veut pas dire faire n'importe quoi, ça ne veut pas dire, tiens, il y a une opportunité qui se présente là, je la prends, je sors les griffes et je m'y accroche coûte que coûte. Non, c'est quelque chose qui est plus réfléchi et qui est la concordance d'énormément, de beaucoup d'inducteurs qui sont à la fois, comme je le disais, sa personnalité qui change. Ce que l'on est aujourd'hui, on ne sera pas la même chose dans un an, deux ans. Nos envies ne sont pas les mêmes et les entreprises, elles également, changent.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Donc,

  • Speaker #1

    il faut faire ce combo et essayer d'en faire un combo gagnant.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Et ce qui est encore plus gagnant, et c'est ce que tu fais, c'est de partager une expérience vécue, de partager ce qui a pu être vécu en tant que tempête, etc., comme on le disait tout à l'heure, comment le rebond a pu avoir lieu. Finalement, la belle histoire qui a pu être écrite. Tu parlais de... d'AG2R et mondiale, et ce que tu as fait avec tes équipes, tes patrons, etc., dans cette nouvelle aventure de l'IA chez vous, et clairement, de regarder, de partager, de rayonner ces expériences-là, rayonner ce qui a été fait, rayonner aussi les difficultés qui ont pu avoir, que vous avez pu avoir, mais que vous avez pu dépasser aussi, tous ensemble, fait que, in fine, derrière, ça consolide, ça donne de la confiance pour la suite. Et pour les prochaines expériences et les prochaines transformations, et ça donne du fuel à tout le monde.

  • Speaker #1

    J'essaye un peu d'être cohérent avec moi-même, ce n'est pas toujours facile, mais je me source beaucoup, vous l'aurez compris, de l'extérieur, de l'intérieur, de tout ce qui m'entoure, j'ai une véritable éponge. J'essaye de temps en temps aussi, ça fait partie du rôle, ça ne peut pas être uniquement dans un sens, de retourner. mes expériences, mon expérience et ma vision.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup Ludovic. Par rapport à tout ça, donc là, oui, c'est des opportunités, c'est sûr. Des opportunités, ces changements de donne pour soi en tant que leader, pour ses équipes, pour l'entreprise. Une opportunité qui, quelque part, c'est ce qu'on a mis en lumière. Ça se travaille, d'être à même de rebondir, de changer la donne quand il y a ces tempêtes et ces changements externes ou internes d'ailleurs. Ça se travaille, ça se travaille avant que ça arrive. Et c'est une compétence managériale à travailler. Et puis, le jour J, un réflexe qui permet de rebondir, de faire le pas de côté, d'aller voir à l'extérieur. Et puis, le partager derrière, partager ces histoires écrites, ces nouvelles histoires écrites et ce qui a été vécu pour encore mieux rebondir la fois suivante. Et ça, c'est super. Merci beaucoup, Ludo, pour tout ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Isabelle.

  • Speaker #0

    Je suis sûre qu'on a... qu'on aura éclairé les voies des possibles. Merci.

  • Speaker #1

    Au revoir.

Share

Embed

You may also like

Description

Dans ce nouvel épisode, j’accueille Ludovic Letort, directeur IA chez AG2R La Mondiale, pour échanger sur une situation très souvent observée dans les entreprises en pleine transformation : celle de la perte de repères vécue par beaucoup, y compris par les leaders d’équipes, des leaders qui doivent pour autant se repositionner et se mobiliser pour changer la donne.

 

Ensemble, nous explorons comment transformer cette perte de repère en opportunité pour le leader, ses équipes et son entreprise.


Isabelle Joly, dirigeante et fondatrice du cabinet LPHI Partenaires


N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, à liker et à repartager


Et pour nous contacter et pourquoi pas nous rencontrer pour échanger de vive voix : vous pouvez nous écrire sur contact@lphipartenaires.com.


© Jingle composé par Kess Mar Instru - ℗ Daniel-Tony Records

Podcast Manager : Manon Marques @tacoachmedia


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, je suis très heureuse de vous retrouver pour ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Ludovic Letor, directeur IA chez AG2R La Mondiale. Ensemble, nous mettons la lumière sur une situation très souvent observée dans les entreprises en pleine transformation, celle de la perte de repères vécue par beaucoup, y compris par les leaders d'équipe, des leaders qui doivent pour autant se repositionner et se mobiliser pour changer la donne. Vous désirez changer la donne et créer de la valeur autrement au sein de votre entreprise ? Bienvenue sur les Voix des Possibles, le podcast qui inspire au travers d'entretiens éclairants de femmes et d'hommes qui ont osé le changement. Je suis Isabelle Jolie, dirigeante fondatrice d'Elfi Partenaires, le cabinet qui aide les leaders d'entreprises ainsi que leurs équipes à changer la donne ensemble pour réussir avec confiance et un maximum de résultats à la clé. Avec mes invités, nous libérons les possibles sur la base de problématiques concrètes et éclairons d'autres voies que celles de l'efficacité à tout prix et des pressions inutiles. Alors, Prenez une pause et découvrez avec nous comment libérer les possibles pour créer le futur qui vous inspire. Salut Ludovic, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour Isabelle, je vais très très bien.

  • Speaker #0

    Ravi de te retrouver aujourd'hui sur les Voix des Possibles et de t'accueillir pour ce nouvel épisode. Peut-être pour commencer, je te propose de dire quelques mots sur toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Ludovic, Ludovic Letor, je suis directeur IA chez AG2R La Mondiale. Je suis un pur produit de la data. Ça fait 30 ans que je baigne dedans, à des postes techniques ou à des postes de manager.

  • Speaker #0

    Le sujet du jour sur lequel j'aimerais échanger avec toi, je suis sûre qu'il va parler à beaucoup de personnes qui nous écoutent. Quand les entreprises doivent changer la donne, sous la pression du marché, des évolutions techno, d'enjeux business majeurs, très très souvent, ça touche en premier lieu l'organisation et la gouvernance. Et ces évolutions qui sont... très souvent profondes, peuvent en déstabiliser plus d'un. Alors, il y a d'abord les équipes. Clairement, c'est une perte souvent de repères pour eux. Et il y a également les leaders d'équipes qui doivent, pour certains, se repositionner tout en mobilisant leurs équipes, tout en mettant en mouvement l'entreprise, car changer la donne est une nécessité. J'imagine que ça te parle.

  • Speaker #1

    Bien sûr que ça me parle. Ces changements structurants dans une entreprise sont de plus en plus fréquents et ça fait partie maintenant de la vie de l'entreprise et donc de la vie des collaborateurs de l'entreprise. Donc ces pertes de repères, les effets de bord pour chacun, ce sont des choses que j'ai vécues, ce sont des choses que je revivrai très probablement. Mais il est essentiel justement d'apprendre à gérer ces moments-là, d'apprendre à aller de l'avant, à se préparer à ces moments-là pour soi, pour son équipe et pour l'entreprise en fait à l'arrivée.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Alors, ce n'est pas toujours très simple, mais c'est tout l'objet de notre échange. Donc, du coup, ce que je te propose, c'est de reformuler le sujet en une question qui va nous aider à libérer les possibles. Comment faire d'une transformation complexe et de la perte de repères associés une opportunité pour le leader et pour son entreprise ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes manières de réagir dans ces moments-là. On est très souvent happé par le moment. par l'émotion, par l'inquiétude également des équipes, donc avec une volonté très rapide potentiellement de se repositionner, c'est une espèce de chaise musicale, un jeu de chaise musicale, il faut que j'y aille, il faut que je me rassure, il faut que je rassure tout le monde. Est-ce que c'est la seule solution ? C'est un vaste débat.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et c'est vrai que c'est généralement ce qu'on voit. Comme tu dis, les chaises musicales, il peut y avoir une opportunité de choisir, mais souvent, ce n'est pas choisi. Et là, pour le coup, la tempête... La tempête est encore plus... Elle est là, quoi, la tempête émotionnelle, comme tu dis, et la perte de repère, elle est là. Mais est-ce que tu vois, toi, d'autres cas de figure que cette réaction, finalement, cette réaction, en fait, à l'instant ?

  • Speaker #1

    Oui, moi, je pense, je crois réellement qu'il y a d'autres solutions, en particulier celle de prendre cette opportunité, non pas comme l'opportunité d'une nouvelle chaise, à prendre très rapidement coûte que coûte, mais peut-être l'occasion de prendre du recul, de prendre du recul sur ce que l'on souhaite faire, la manière dont on veut le faire, qu'est-ce que cette opportunité, ce changement dans l'entreprise va nous apporter, et qu'est-ce que moi je vais pouvoir réellement apporter à l'entreprise indépendamment d'un poste ou d'une chaise.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Donc c'est même sain d'ailleurs d'être dans cette posture-là, puisque là la boîte, l'entreprise doit changer la donne. changer et changer, sortir potentiellement d'habitude et de faire différemment. Donc oui, c'est intéressant ce que tu poses là.

  • Speaker #1

    Je le pense profondément et sincèrement, l'intérêt de réagir comme ça. Maintenant, il faut aussi se le dire, ce n'est pas si simple, c'est le réflexe naturel, en tout cas, de la plupart d'entre nous, plutôt d'être, de vouloir se rassurer rapidement et de trouver sa place dans une organisation en mouvement. Ça, c'est un réflexe humain. Et c'est là où je reste extrêmement prudent et c'est l'expérience en fait, moi, J'ai eu à plusieurs reprises dans des moments de réorganisation, le réflexe, l'inné humain n'est pas nécessairement la bonne solution de mon point de vue. En tout cas, il existe d'autres solutions, dont celle de prendre du recul et de saisir des opportunités de la même manière, mais peut-être de manière moins opportuniste et plus réfléchie. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. En fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a une insécurité ressentie. dans ces moments-là, dans les moments de changement, et notamment, comme je disais tout à l'heure, c'est des changements en profondeur. Donc du coup, l'incertitude, l'inconnu, etc. Donc tout leader qu'on est, tout leader qu'on est, les équipes également, sont pris dans ces tempêtes-là. Donc prendre du recul, pour ne pas rester dans la tempête, et pour voir d'autres choses. Mais dis-moi, comment on fait ? Comment on fait pour sortir de la tempête quand tu es en plein dedans ?

  • Speaker #1

    Je peux peut-être donner un exemple. On a eu une transformation il y a quelques années maintenant, assez profonde dans l'entreprise, sur laquelle potentiellement ce que je faisais avant, je ne pouvais pas avoir à le faire après. J'avais un poste qui était très transverse autour de la data. En fait, ça a été aussi pour moi justement cette opportunité de me dire qu'il y avait un vrai sujet qui allait venir. C'était il y a à peu près deux ans maintenant. qui tournait autour de l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle, ce n'était pas nouveau dans un groupe tel qu'AG2R, la mondiale. Néanmoins, parce que je m'y intéressais depuis de longues années, je pressentais que ça allait devenir quelque chose d'encore plus important dans les années à venir. Par contre, je n'avais jamais pris le temps vraiment de prendre le sujet à bras-le-corps, parce que j'étais sur un sujet beaucoup plus transverse que ça. Or, en y réfléchissant au moment de cette fameuse tempête, ce que je me suis dit, moi, c'est, après tout... Ce mouvement-là, je reste convaincu qu'il va arriver. Et est-ce que mon vrai poste, c'est de jouer de chaise musicale et de dire, voilà, j'ai été directeur de la data d'un groupe, est-ce que je dois rester directeur de la data d'un groupe ? Est-ce que de toute façon j'en aurai l'opportunité ? Je ne le savais pas vraiment. Par contre, il y a quelque chose dont j'étais intimement convaincu en prenant ce recul, parce que ce n'est pas évident de se révéler instantanément, c'est de me dire que ce que j'avais peut-être réellement envie de faire à cet instant-là, La véritable opportunité pour moi était peut-être pas de continuer à faire dans une nouvelle organisation ce que je faisais avant, mais plutôt de prendre un sujet à bras le cœur qui me passionne, qui était l'intelligence artificielle, pour lequel j'étais convaincu que ça allait exploser. Et si j'en étais convaincu, c'est parce que j'avais un réseau, j'avais une expérience, on en avait énormément parlé auparavant et donc on pressentait potentiellement des choses que le camp public ne voyait pas nécessairement, c'est aussi notre métier, et que pour moi le sujet d'avenir était là. Et ce qui correspondait le mieux à mon tempérament à ce moment-là, c'était peut-être d'aller vers ce sujet-là. Et c'est ça que je suis allé chercher en fait à ce moment-là. C'est plutôt de m'accrocher à un poste absolument coûte que coûte, qui n'était peut-être pas celui que j'avais envie de faire à cet instant-là, me retourner vers autre chose, un peu dans le même domaine quand même, parce que c'est mon métier depuis toujours et c'est ce que j'aime, mais beaucoup plus ciblé, mais avec une ambition, une vision qui n'était pas nécessairement celle qu'avaient mes patrons à l'époque, mais pour lesquels j'ai pu aussi prendre le sujet. Ils m'ont fait confiance aussi là-dessus. J'ai pu leur vendre le fait de prendre le sujet et d'y aller.

  • Speaker #0

    Oui, et tout ça part de ton impulsion. Tout ça part d'un moment donné où tu n'es pas resté dans cette tempête qu'on évoquait, ou tout au moins le business as usual, le fait, comme tu disais, de prendre une chaise. les chaises musicales en tout cas. Enfin, tu n'es pas resté là-dedans, tu t'es questionné toi sur, ok, dans tout ça, vu tout ce qui se passe, qu'est-ce qui m'anime, qu'est-ce que je veux faire de tout ça ? Et tu as fait ce pas de côté pour pouvoir avoir cette clairvoyance pour toi et pour ton entreprise.

  • Speaker #1

    Absolument. Et je pense que le recul aujourd'hui, que je peux avoir, prouve que... Le choix était plutôt le bon pour moi, parce qu'à l'arrivée, en termes d'intérêt de mon travail, j'ai gagné plus en intérêt. Peut-être que j'aurai demain. l'envie de revenir sur autre chose, un sujet plus global, etc. Mais là, j'ai un vrai chantier qui m'anime. Et s'il m'anime, c'est aussi parce que je l'ai choisi en réalité.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ça, pour moi, c'est fondamental. Et quand je fais le lien avec l'entreprise, ce n'est pas du tout antagoniste, bien au contraire, puisque le fait que ça m'anime, que ça me passionne, j'ai des résultats, j'ai aussi des patrons qui me font confiance sur ce sujet-là, du coup. Et on a une vraie dynamique. qui sert l'entreprise.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et qui est ce qui est nécessaire à l'entreprise. Fondamentalement, tu sers là, pour le coup, la cause de l'entreprise et notamment le fait de changer la donne. Mais dis-moi, Ludovic, comment on fait ça ? Comment tu as fait, toi, pour faire ce pas de côté ?

  • Speaker #1

    C'est se remettre en cause, déjà. Il ne faut pas hésiter à se remettre en cause.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas facile de se remettre en cause.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas du tout facile, mais on y arrive parce qu'on a un entourage, parce qu'on a un réseau. des gens qui en a confiance, qui sont soit dans le même milieu que nous et donc qui ont cette vision, soit des coachs externes également qui peuvent nous accompagner. C'est ce que j'ai également utilisé dans ces moments-là. Tu le sais bien Isabelle. Donc tout ça, c'est ce mixte-là en fait. Mais surtout ne pas s'enfermer. À mon avis, le vrai sujet, il est là parce qu'il faut utiliser cette émotion comme... dynamique positive qui va permettre d'aller chercher une opportunité, une vraie opportunité, pas l'opportunité de la chaise musicale dont je parlais tout à l'heure. C'est une opportunité qui va être profonde. C'est là que vous serez gagnant. Et moi ce que je pense aussi, alors c'est facile à dire parce que je sais que l'exercice n'est pas si simple, néanmoins ces transformations, très sincèrement, je pense que si on arrive à les prendre avec ce recul, avec cette résilience, Avec ce réseau, cet entourage, cet accompagnement, en fait, vous pouvez réellement changer la donne pour vous, c'est-à-dire aller chercher des choses qui, au plus profond de vous-même, vous animent. Et là, si vous avez ce combo gagnant, ce n'est pas toujours simple à obtenir, en tout cas, vous gagnez. Et vous faites un pas par rapport à ce que vous étiez avant. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est la vie d'un collaborateur dans une entreprise. Il n'est pas figé, en réalité, à un poste, à une fonction. Il est changeant parce qu'on a aussi, nous, des compétences. Il y a des moments de vie qui font qu'on va avoir des envies, des capacités un petit peu différentes. Et c'est ça, en fait, qu'il faut aller chercher. Donc, une transfo, c'est une opportunité. Il y en a peut-être d'autres.

  • Speaker #0

    Yes, exactement. Donc, ces moments-là sont des opportunités pour aller, justement, aller chercher ce que tu dis, cette profondeur-là. S'interroger, prendre du recul pour... OK, qu'est-ce que je fais, moi, finalement, comment je continue la route, fondamentalement, en tant que patron ? Quelle histoire j'ai envie de construire, écrire, pour moi, mes équipes et l'entreprise ? Et ça tombe bien, parce que c'est tout l'objet d'une transformation d'entreprise. Donc, c'est une pépite, finalement, pour une entreprise, d'avoir ce type de comportement en tant que patron. Maintenant, tu parlais de réseau. Ça se construit avant que tout ça se passe. Comment tu as fait, toi, concrètement, pour construire ce réflexe d'aller voir à l'extérieur ?

  • Speaker #1

    C'est peut-être lié aussi à des tempéraments. On n'a peut-être pas tous le même tempérament. En tout cas, j'ai ce besoin constant d'échanger avec mes pairs. J'ai besoin de comprendre ce qui se fait ailleurs, comment ça se fait, pour aller me ressourcer en réalité. Je pense que ça fait partie. Du travail d'un manager, en réalité, ce n'est pas une révolution. Quand je dis qu'on est plus ou moins apte à le faire, ou que c'est plus ou moins dans notre tempérament, ce n'est pas tout à fait vrai. De toute façon, je pense que si on est un manager, on se doit de comprendre justement cet écosystème qui nous entoure pour aller chercher des améliorations. Et ce genre de choses, ça se fait bien sûr dans l'entreprise, avec ses collègues, ça se fait pour... très en amont avec l'école, ce qu'on apprend. Mais ça se fait au quotidien aussi, en allant se challenger à travers les retours d'expérience qu'on opère dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je n'ai aucun état d'âme à aller voir mes collègues d'entreprises, même concurrentes, pour leur dire, vous en êtes où ? Comment vous avancez ? C'est quoi ta vision ?

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça, comme tu dis, c'est une compétence, en tout cas manageriale, à cultiver, à travailler. à développer, c'est tout l'objet, je sais que tu es un adepte, des coffee break qu'on peut faire, qu'on peut organiser ici, partager avec des personnes qui ne sont pas dans ton quotidien, des patrons d'équipe aussi, qui ont des problématiques d'équipe et des problématiques d'entreprise, etc., mais qui sont dans d'autres écosystèmes. Et ça permet d'avoir des visions différentes, etc. Et finalement, de travailler ce réflexe. d'aller chercher la vision de l'autre et de ne pas rester enfermé, comme tu disais tout à l'heure. Donc ça, c'est ça ce travail avant, pour faciliter le réflexe le moment venu.

  • Speaker #1

    Tu as raison, c'est intéressant ce que tu dis. Quand je parle de réseau, de mes pairs, il y a deux manières en réalité de s'enrichir dans notre quotidien et de construire sa vision. Personnellement, moi je suis dans pas mal de réseaux de Chief Data Officer ou de gens comme ça ou de IA Officer maintenant. également, mais l'Ecofibrick c'est un bon exemple en fait, c'est aussi l'occasion, l'opportunité de rencontrer des personnes qui ne sont pas dans notre écosystème là pour le coup, mais par contre qui ont des problématiques, des retours d'expériences super intéressants dans des entreprises très différentes. Ils ont rencontré en termes de mobilisation des équipes, d'organisation, d'aller rechercher les compétences des personnes au bon moment, en fonction de qui elles sont et des objectifs qu'on se donne. Donc, c'est tout ce mix-là. Ce n'est pas que des échanges entre nos pairs technologiques, c'est également avec nos pairs, les autres managers qui œuvrent dans des domaines différents.

  • Speaker #0

    Exactement. Et du coup, quand tu as réussi à tisser ce type de réseau, en tout cas de relation, ou quand tu as vécu ce type d'expérience d'échange et que c'est inscrit dans ton quotidien en tant que patron, c'est sûr que le jour où ça bascule, perte de repère, etc., plus facilement, le réflexe peut venir, dire « Ok, je vais aller échanger, je vais sortir de ce qui se passe là pour y voir clair avec d'autres, parce que je l'ai déjà vécu, je sais que ça marche, et surtout, ça va me nourrir moins, pour ma vision à moi, et puis ça va nourrir mon entreprise, ça va nourrir finalement ce pour quoi je suis payée d'une certaine manière, etc. » Donc oui, ça, c'est ce qui permet fondamentalement de faire ce pas de côté, prendre ce recul pour aller chercher, et comme tu le disais tout à l'heure, plus en profondeur après, dans un deuxième temps, ce qui anime, ce qui va faire qu'on va avoir cette énergie de reconstruire, etc. Ça, c'est canon. Maintenant, une fois que la tempête est terminée, tu l'as vécue, tu dis, on ressort avec des opportunités pour soi, pour l'entreprise. Est-ce qu'il n'y a pas une bonne pratique à faire justement quand c'est terminé ? En tout cas, la tempête est passée pour justement, on va dire, profiter de cette expérience-là pour que ce soit encore plus une opportunité pour aujourd'hui et surtout pour demain.

  • Speaker #1

    C'est le partage en fait. On a construit ce plan, on repart vers une nouvelle aventure. Ces bonnes habitudes que l'on a eues par le passé qui nous ont permis de rebondir, c'est le moment de continuer à les faire. Quelque chose qui est extrêmement important, c'est la notion de réseau, de partage. Quand je dis... que, en fait, je me l'applique à moi-même en premier, évidemment. Enfin, évidemment, je me les applique en premier, mais je pousse également mes collaborateurs et tous mes collaborateurs, en réalité, à aller se sourcer ailleurs. Alors, ça peut sembler paradoxal dans des moments où on a tous des réflexes, plutôt, de conserver nos talents, mais j'ai envie de dire que, moi, plus les gens sont talentueux, plus j'ai envie de leur demander d'aller regarder ce qui se passe ailleurs, non pas pour nous quitter, mais pour aller se... pour aller se sourcer justement de ce qui se fait ailleurs. Et ça, c'est aussi une autre bonne pratique en fait, qui leur servira, j'en suis convaincu, dans leur carrière à moyen, long terme, mais qui sert directement l'entreprise pour les raisons qu'on explicitait tout à l'heure. Ce qui était vrai pour moi dans ce moment de tempête, l'est également pour eux, parce qu'en fait, ces moments de transfo, elles touchent bien sûr potentiellement des managers qui se remettent en cause ou qui sont remis en cause. Mais c'est vrai aussi pour des collaborateurs qui voient leur écosystème changer. Donc, plus on est collectivement résilient, plus on est connecté sur l'extérieur. Et une nouvelle fois, ce n'est pas l'extérieur pour partir. C'est vraiment pour aller comprendre ce qui se fait, avoir le recul et la résilience au bon moment.

  • Speaker #0

    Et c'est ça, exactement. Donc, partagez aussi ce qui s'est passé. Partagez aussi le chemin qui a été parcouru, ce qui a été réussi. Le rebond, etc. Le partager en tant que leader avec ses équipes et aussi à l'extérieur pour ancrer l'expérience.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très, très important. Derrière, les équipes, vous les embarquez potentiellement dans votre évolution. Ça dépendra des choix que vous allez faire. Mais si, comme ça a été mon cas, c'est un choix qui est à la fois très bénéfique pour moi et je pense, j'espère, bénéfique pour l'entreprise. Il l'est aussi pour les collaborateurs embarqués dans cette histoire, parce qu'on écrit une nouvelle page qui n'existait pas auparavant. Et je pense, si je reprends mon cas par exemple avec AG2R La Mondiale, il y a deux, trois ans, ce qu'est aujourd'hui la direction IA, personne ne l'avait véritablement imaginé. Alors moi, je l'avais dans un coin de ma tête. Ça a été l'opportunité de le mettre en œuvre, ce qui n'était pas d'une évidence immédiate. sur le coup, mais en fait, ça s'est conclu comme une très belle opportunité pour moi. Tout d'abord, parce que c'est super important que ça ait un bénéfice pour soi. Parce que si vous n'êtes pas bien, et ça, je pense que tout le monde sera d'accord, un collaborateur qui n'est pas là où il doit être, c'est rarement bon pour une entreprise. Donc voilà, moi, j'ai la sensation d'être au bon endroit, au bon moment. Et une nouvelle fois, ce n'est pas parce que ça se passe comme ça maintenant que ça ne sera pas différent dans un an, deux ans. Moi je pense profondément, et plus j'ai ce type d'expérience ou d'autres, qu'il faut suivre un petit peu sa voie. Suivre sa voie, ça ne veut pas dire faire n'importe quoi, ça ne veut pas dire, tiens, il y a une opportunité qui se présente là, je la prends, je sors les griffes et je m'y accroche coûte que coûte. Non, c'est quelque chose qui est plus réfléchi et qui est la concordance d'énormément, de beaucoup d'inducteurs qui sont à la fois, comme je le disais, sa personnalité qui change. Ce que l'on est aujourd'hui, on ne sera pas la même chose dans un an, deux ans. Nos envies ne sont pas les mêmes et les entreprises, elles également, changent.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Donc,

  • Speaker #1

    il faut faire ce combo et essayer d'en faire un combo gagnant.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Et ce qui est encore plus gagnant, et c'est ce que tu fais, c'est de partager une expérience vécue, de partager ce qui a pu être vécu en tant que tempête, etc., comme on le disait tout à l'heure, comment le rebond a pu avoir lieu. Finalement, la belle histoire qui a pu être écrite. Tu parlais de... d'AG2R et mondiale, et ce que tu as fait avec tes équipes, tes patrons, etc., dans cette nouvelle aventure de l'IA chez vous, et clairement, de regarder, de partager, de rayonner ces expériences-là, rayonner ce qui a été fait, rayonner aussi les difficultés qui ont pu avoir, que vous avez pu avoir, mais que vous avez pu dépasser aussi, tous ensemble, fait que, in fine, derrière, ça consolide, ça donne de la confiance pour la suite. Et pour les prochaines expériences et les prochaines transformations, et ça donne du fuel à tout le monde.

  • Speaker #1

    J'essaye un peu d'être cohérent avec moi-même, ce n'est pas toujours facile, mais je me source beaucoup, vous l'aurez compris, de l'extérieur, de l'intérieur, de tout ce qui m'entoure, j'ai une véritable éponge. J'essaye de temps en temps aussi, ça fait partie du rôle, ça ne peut pas être uniquement dans un sens, de retourner. mes expériences, mon expérience et ma vision.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup Ludovic. Par rapport à tout ça, donc là, oui, c'est des opportunités, c'est sûr. Des opportunités, ces changements de donne pour soi en tant que leader, pour ses équipes, pour l'entreprise. Une opportunité qui, quelque part, c'est ce qu'on a mis en lumière. Ça se travaille, d'être à même de rebondir, de changer la donne quand il y a ces tempêtes et ces changements externes ou internes d'ailleurs. Ça se travaille, ça se travaille avant que ça arrive. Et c'est une compétence managériale à travailler. Et puis, le jour J, un réflexe qui permet de rebondir, de faire le pas de côté, d'aller voir à l'extérieur. Et puis, le partager derrière, partager ces histoires écrites, ces nouvelles histoires écrites et ce qui a été vécu pour encore mieux rebondir la fois suivante. Et ça, c'est super. Merci beaucoup, Ludo, pour tout ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Isabelle.

  • Speaker #0

    Je suis sûre qu'on a... qu'on aura éclairé les voies des possibles. Merci.

  • Speaker #1

    Au revoir.

Description

Dans ce nouvel épisode, j’accueille Ludovic Letort, directeur IA chez AG2R La Mondiale, pour échanger sur une situation très souvent observée dans les entreprises en pleine transformation : celle de la perte de repères vécue par beaucoup, y compris par les leaders d’équipes, des leaders qui doivent pour autant se repositionner et se mobiliser pour changer la donne.

 

Ensemble, nous explorons comment transformer cette perte de repère en opportunité pour le leader, ses équipes et son entreprise.


Isabelle Joly, dirigeante et fondatrice du cabinet LPHI Partenaires


N'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, à liker et à repartager


Et pour nous contacter et pourquoi pas nous rencontrer pour échanger de vive voix : vous pouvez nous écrire sur contact@lphipartenaires.com.


© Jingle composé par Kess Mar Instru - ℗ Daniel-Tony Records

Podcast Manager : Manon Marques @tacoachmedia


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et à tous, je suis très heureuse de vous retrouver pour ce nouvel épisode. Aujourd'hui, j'ai le plaisir de recevoir Ludovic Letor, directeur IA chez AG2R La Mondiale. Ensemble, nous mettons la lumière sur une situation très souvent observée dans les entreprises en pleine transformation, celle de la perte de repères vécue par beaucoup, y compris par les leaders d'équipe, des leaders qui doivent pour autant se repositionner et se mobiliser pour changer la donne. Vous désirez changer la donne et créer de la valeur autrement au sein de votre entreprise ? Bienvenue sur les Voix des Possibles, le podcast qui inspire au travers d'entretiens éclairants de femmes et d'hommes qui ont osé le changement. Je suis Isabelle Jolie, dirigeante fondatrice d'Elfi Partenaires, le cabinet qui aide les leaders d'entreprises ainsi que leurs équipes à changer la donne ensemble pour réussir avec confiance et un maximum de résultats à la clé. Avec mes invités, nous libérons les possibles sur la base de problématiques concrètes et éclairons d'autres voies que celles de l'efficacité à tout prix et des pressions inutiles. Alors, Prenez une pause et découvrez avec nous comment libérer les possibles pour créer le futur qui vous inspire. Salut Ludovic, comment vas-tu ?

  • Speaker #1

    Bonjour Isabelle, je vais très très bien.

  • Speaker #0

    Ravi de te retrouver aujourd'hui sur les Voix des Possibles et de t'accueillir pour ce nouvel épisode. Peut-être pour commencer, je te propose de dire quelques mots sur toi.

  • Speaker #1

    Je m'appelle Ludovic, Ludovic Letor, je suis directeur IA chez AG2R La Mondiale. Je suis un pur produit de la data. Ça fait 30 ans que je baigne dedans, à des postes techniques ou à des postes de manager.

  • Speaker #0

    Le sujet du jour sur lequel j'aimerais échanger avec toi, je suis sûre qu'il va parler à beaucoup de personnes qui nous écoutent. Quand les entreprises doivent changer la donne, sous la pression du marché, des évolutions techno, d'enjeux business majeurs, très très souvent, ça touche en premier lieu l'organisation et la gouvernance. Et ces évolutions qui sont... très souvent profondes, peuvent en déstabiliser plus d'un. Alors, il y a d'abord les équipes. Clairement, c'est une perte souvent de repères pour eux. Et il y a également les leaders d'équipes qui doivent, pour certains, se repositionner tout en mobilisant leurs équipes, tout en mettant en mouvement l'entreprise, car changer la donne est une nécessité. J'imagine que ça te parle.

  • Speaker #1

    Bien sûr que ça me parle. Ces changements structurants dans une entreprise sont de plus en plus fréquents et ça fait partie maintenant de la vie de l'entreprise et donc de la vie des collaborateurs de l'entreprise. Donc ces pertes de repères, les effets de bord pour chacun, ce sont des choses que j'ai vécues, ce sont des choses que je revivrai très probablement. Mais il est essentiel justement d'apprendre à gérer ces moments-là, d'apprendre à aller de l'avant, à se préparer à ces moments-là pour soi, pour son équipe et pour l'entreprise en fait à l'arrivée.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Alors, ce n'est pas toujours très simple, mais c'est tout l'objet de notre échange. Donc, du coup, ce que je te propose, c'est de reformuler le sujet en une question qui va nous aider à libérer les possibles. Comment faire d'une transformation complexe et de la perte de repères associés une opportunité pour le leader et pour son entreprise ?

  • Speaker #1

    Il y a différentes manières de réagir dans ces moments-là. On est très souvent happé par le moment. par l'émotion, par l'inquiétude également des équipes, donc avec une volonté très rapide potentiellement de se repositionner, c'est une espèce de chaise musicale, un jeu de chaise musicale, il faut que j'y aille, il faut que je me rassure, il faut que je rassure tout le monde. Est-ce que c'est la seule solution ? C'est un vaste débat.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et c'est vrai que c'est généralement ce qu'on voit. Comme tu dis, les chaises musicales, il peut y avoir une opportunité de choisir, mais souvent, ce n'est pas choisi. Et là, pour le coup, la tempête... La tempête est encore plus... Elle est là, quoi, la tempête émotionnelle, comme tu dis, et la perte de repère, elle est là. Mais est-ce que tu vois, toi, d'autres cas de figure que cette réaction, finalement, cette réaction, en fait, à l'instant ?

  • Speaker #1

    Oui, moi, je pense, je crois réellement qu'il y a d'autres solutions, en particulier celle de prendre cette opportunité, non pas comme l'opportunité d'une nouvelle chaise, à prendre très rapidement coûte que coûte, mais peut-être l'occasion de prendre du recul, de prendre du recul sur ce que l'on souhaite faire, la manière dont on veut le faire, qu'est-ce que cette opportunité, ce changement dans l'entreprise va nous apporter, et qu'est-ce que moi je vais pouvoir réellement apporter à l'entreprise indépendamment d'un poste ou d'une chaise.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Donc c'est même sain d'ailleurs d'être dans cette posture-là, puisque là la boîte, l'entreprise doit changer la donne. changer et changer, sortir potentiellement d'habitude et de faire différemment. Donc oui, c'est intéressant ce que tu poses là.

  • Speaker #1

    Je le pense profondément et sincèrement, l'intérêt de réagir comme ça. Maintenant, il faut aussi se le dire, ce n'est pas si simple, c'est le réflexe naturel, en tout cas, de la plupart d'entre nous, plutôt d'être, de vouloir se rassurer rapidement et de trouver sa place dans une organisation en mouvement. Ça, c'est un réflexe humain. Et c'est là où je reste extrêmement prudent et c'est l'expérience en fait, moi, J'ai eu à plusieurs reprises dans des moments de réorganisation, le réflexe, l'inné humain n'est pas nécessairement la bonne solution de mon point de vue. En tout cas, il existe d'autres solutions, dont celle de prendre du recul et de saisir des opportunités de la même manière, mais peut-être de manière moins opportuniste et plus réfléchie. Oui,

  • Speaker #0

    tout à fait. En fait, ce qui se passe, c'est qu'il y a une insécurité ressentie. dans ces moments-là, dans les moments de changement, et notamment, comme je disais tout à l'heure, c'est des changements en profondeur. Donc du coup, l'incertitude, l'inconnu, etc. Donc tout leader qu'on est, tout leader qu'on est, les équipes également, sont pris dans ces tempêtes-là. Donc prendre du recul, pour ne pas rester dans la tempête, et pour voir d'autres choses. Mais dis-moi, comment on fait ? Comment on fait pour sortir de la tempête quand tu es en plein dedans ?

  • Speaker #1

    Je peux peut-être donner un exemple. On a eu une transformation il y a quelques années maintenant, assez profonde dans l'entreprise, sur laquelle potentiellement ce que je faisais avant, je ne pouvais pas avoir à le faire après. J'avais un poste qui était très transverse autour de la data. En fait, ça a été aussi pour moi justement cette opportunité de me dire qu'il y avait un vrai sujet qui allait venir. C'était il y a à peu près deux ans maintenant. qui tournait autour de l'intelligence artificielle. L'intelligence artificielle, ce n'était pas nouveau dans un groupe tel qu'AG2R, la mondiale. Néanmoins, parce que je m'y intéressais depuis de longues années, je pressentais que ça allait devenir quelque chose d'encore plus important dans les années à venir. Par contre, je n'avais jamais pris le temps vraiment de prendre le sujet à bras-le-corps, parce que j'étais sur un sujet beaucoup plus transverse que ça. Or, en y réfléchissant au moment de cette fameuse tempête, ce que je me suis dit, moi, c'est, après tout... Ce mouvement-là, je reste convaincu qu'il va arriver. Et est-ce que mon vrai poste, c'est de jouer de chaise musicale et de dire, voilà, j'ai été directeur de la data d'un groupe, est-ce que je dois rester directeur de la data d'un groupe ? Est-ce que de toute façon j'en aurai l'opportunité ? Je ne le savais pas vraiment. Par contre, il y a quelque chose dont j'étais intimement convaincu en prenant ce recul, parce que ce n'est pas évident de se révéler instantanément, c'est de me dire que ce que j'avais peut-être réellement envie de faire à cet instant-là, La véritable opportunité pour moi était peut-être pas de continuer à faire dans une nouvelle organisation ce que je faisais avant, mais plutôt de prendre un sujet à bras le cœur qui me passionne, qui était l'intelligence artificielle, pour lequel j'étais convaincu que ça allait exploser. Et si j'en étais convaincu, c'est parce que j'avais un réseau, j'avais une expérience, on en avait énormément parlé auparavant et donc on pressentait potentiellement des choses que le camp public ne voyait pas nécessairement, c'est aussi notre métier, et que pour moi le sujet d'avenir était là. Et ce qui correspondait le mieux à mon tempérament à ce moment-là, c'était peut-être d'aller vers ce sujet-là. Et c'est ça que je suis allé chercher en fait à ce moment-là. C'est plutôt de m'accrocher à un poste absolument coûte que coûte, qui n'était peut-être pas celui que j'avais envie de faire à cet instant-là, me retourner vers autre chose, un peu dans le même domaine quand même, parce que c'est mon métier depuis toujours et c'est ce que j'aime, mais beaucoup plus ciblé, mais avec une ambition, une vision qui n'était pas nécessairement celle qu'avaient mes patrons à l'époque, mais pour lesquels j'ai pu aussi prendre le sujet. Ils m'ont fait confiance aussi là-dessus. J'ai pu leur vendre le fait de prendre le sujet et d'y aller.

  • Speaker #0

    Oui, et tout ça part de ton impulsion. Tout ça part d'un moment donné où tu n'es pas resté dans cette tempête qu'on évoquait, ou tout au moins le business as usual, le fait, comme tu disais, de prendre une chaise. les chaises musicales en tout cas. Enfin, tu n'es pas resté là-dedans, tu t'es questionné toi sur, ok, dans tout ça, vu tout ce qui se passe, qu'est-ce qui m'anime, qu'est-ce que je veux faire de tout ça ? Et tu as fait ce pas de côté pour pouvoir avoir cette clairvoyance pour toi et pour ton entreprise.

  • Speaker #1

    Absolument. Et je pense que le recul aujourd'hui, que je peux avoir, prouve que... Le choix était plutôt le bon pour moi, parce qu'à l'arrivée, en termes d'intérêt de mon travail, j'ai gagné plus en intérêt. Peut-être que j'aurai demain. l'envie de revenir sur autre chose, un sujet plus global, etc. Mais là, j'ai un vrai chantier qui m'anime. Et s'il m'anime, c'est aussi parce que je l'ai choisi en réalité.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Et ça, pour moi, c'est fondamental. Et quand je fais le lien avec l'entreprise, ce n'est pas du tout antagoniste, bien au contraire, puisque le fait que ça m'anime, que ça me passionne, j'ai des résultats, j'ai aussi des patrons qui me font confiance sur ce sujet-là, du coup. Et on a une vraie dynamique. qui sert l'entreprise.

  • Speaker #0

    Oui, exactement. Et qui est ce qui est nécessaire à l'entreprise. Fondamentalement, tu sers là, pour le coup, la cause de l'entreprise et notamment le fait de changer la donne. Mais dis-moi, Ludovic, comment on fait ça ? Comment tu as fait, toi, pour faire ce pas de côté ?

  • Speaker #1

    C'est se remettre en cause, déjà. Il ne faut pas hésiter à se remettre en cause.

  • Speaker #0

    Mais ce n'est pas facile de se remettre en cause.

  • Speaker #1

    Non, ce n'est pas du tout facile, mais on y arrive parce qu'on a un entourage, parce qu'on a un réseau. des gens qui en a confiance, qui sont soit dans le même milieu que nous et donc qui ont cette vision, soit des coachs externes également qui peuvent nous accompagner. C'est ce que j'ai également utilisé dans ces moments-là. Tu le sais bien Isabelle. Donc tout ça, c'est ce mixte-là en fait. Mais surtout ne pas s'enfermer. À mon avis, le vrai sujet, il est là parce qu'il faut utiliser cette émotion comme... dynamique positive qui va permettre d'aller chercher une opportunité, une vraie opportunité, pas l'opportunité de la chaise musicale dont je parlais tout à l'heure. C'est une opportunité qui va être profonde. C'est là que vous serez gagnant. Et moi ce que je pense aussi, alors c'est facile à dire parce que je sais que l'exercice n'est pas si simple, néanmoins ces transformations, très sincèrement, je pense que si on arrive à les prendre avec ce recul, avec cette résilience, Avec ce réseau, cet entourage, cet accompagnement, en fait, vous pouvez réellement changer la donne pour vous, c'est-à-dire aller chercher des choses qui, au plus profond de vous-même, vous animent. Et là, si vous avez ce combo gagnant, ce n'est pas toujours simple à obtenir, en tout cas, vous gagnez. Et vous faites un pas par rapport à ce que vous étiez avant. Oui,

  • Speaker #0

    c'est ça.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est la vie d'un collaborateur dans une entreprise. Il n'est pas figé, en réalité, à un poste, à une fonction. Il est changeant parce qu'on a aussi, nous, des compétences. Il y a des moments de vie qui font qu'on va avoir des envies, des capacités un petit peu différentes. Et c'est ça, en fait, qu'il faut aller chercher. Donc, une transfo, c'est une opportunité. Il y en a peut-être d'autres.

  • Speaker #0

    Yes, exactement. Donc, ces moments-là sont des opportunités pour aller, justement, aller chercher ce que tu dis, cette profondeur-là. S'interroger, prendre du recul pour... OK, qu'est-ce que je fais, moi, finalement, comment je continue la route, fondamentalement, en tant que patron ? Quelle histoire j'ai envie de construire, écrire, pour moi, mes équipes et l'entreprise ? Et ça tombe bien, parce que c'est tout l'objet d'une transformation d'entreprise. Donc, c'est une pépite, finalement, pour une entreprise, d'avoir ce type de comportement en tant que patron. Maintenant, tu parlais de réseau. Ça se construit avant que tout ça se passe. Comment tu as fait, toi, concrètement, pour construire ce réflexe d'aller voir à l'extérieur ?

  • Speaker #1

    C'est peut-être lié aussi à des tempéraments. On n'a peut-être pas tous le même tempérament. En tout cas, j'ai ce besoin constant d'échanger avec mes pairs. J'ai besoin de comprendre ce qui se fait ailleurs, comment ça se fait, pour aller me ressourcer en réalité. Je pense que ça fait partie. Du travail d'un manager, en réalité, ce n'est pas une révolution. Quand je dis qu'on est plus ou moins apte à le faire, ou que c'est plus ou moins dans notre tempérament, ce n'est pas tout à fait vrai. De toute façon, je pense que si on est un manager, on se doit de comprendre justement cet écosystème qui nous entoure pour aller chercher des améliorations. Et ce genre de choses, ça se fait bien sûr dans l'entreprise, avec ses collègues, ça se fait pour... très en amont avec l'école, ce qu'on apprend. Mais ça se fait au quotidien aussi, en allant se challenger à travers les retours d'expérience qu'on opère dans le monde de l'entreprise.

  • Speaker #0

    Exactement.

  • Speaker #1

    Je n'ai aucun état d'âme à aller voir mes collègues d'entreprises, même concurrentes, pour leur dire, vous en êtes où ? Comment vous avancez ? C'est quoi ta vision ?

  • Speaker #0

    Exactement. Et ça, comme tu dis, c'est une compétence, en tout cas manageriale, à cultiver, à travailler. à développer, c'est tout l'objet, je sais que tu es un adepte, des coffee break qu'on peut faire, qu'on peut organiser ici, partager avec des personnes qui ne sont pas dans ton quotidien, des patrons d'équipe aussi, qui ont des problématiques d'équipe et des problématiques d'entreprise, etc., mais qui sont dans d'autres écosystèmes. Et ça permet d'avoir des visions différentes, etc. Et finalement, de travailler ce réflexe. d'aller chercher la vision de l'autre et de ne pas rester enfermé, comme tu disais tout à l'heure. Donc ça, c'est ça ce travail avant, pour faciliter le réflexe le moment venu.

  • Speaker #1

    Tu as raison, c'est intéressant ce que tu dis. Quand je parle de réseau, de mes pairs, il y a deux manières en réalité de s'enrichir dans notre quotidien et de construire sa vision. Personnellement, moi je suis dans pas mal de réseaux de Chief Data Officer ou de gens comme ça ou de IA Officer maintenant. également, mais l'Ecofibrick c'est un bon exemple en fait, c'est aussi l'occasion, l'opportunité de rencontrer des personnes qui ne sont pas dans notre écosystème là pour le coup, mais par contre qui ont des problématiques, des retours d'expériences super intéressants dans des entreprises très différentes. Ils ont rencontré en termes de mobilisation des équipes, d'organisation, d'aller rechercher les compétences des personnes au bon moment, en fonction de qui elles sont et des objectifs qu'on se donne. Donc, c'est tout ce mix-là. Ce n'est pas que des échanges entre nos pairs technologiques, c'est également avec nos pairs, les autres managers qui œuvrent dans des domaines différents.

  • Speaker #0

    Exactement. Et du coup, quand tu as réussi à tisser ce type de réseau, en tout cas de relation, ou quand tu as vécu ce type d'expérience d'échange et que c'est inscrit dans ton quotidien en tant que patron, c'est sûr que le jour où ça bascule, perte de repère, etc., plus facilement, le réflexe peut venir, dire « Ok, je vais aller échanger, je vais sortir de ce qui se passe là pour y voir clair avec d'autres, parce que je l'ai déjà vécu, je sais que ça marche, et surtout, ça va me nourrir moins, pour ma vision à moi, et puis ça va nourrir mon entreprise, ça va nourrir finalement ce pour quoi je suis payée d'une certaine manière, etc. » Donc oui, ça, c'est ce qui permet fondamentalement de faire ce pas de côté, prendre ce recul pour aller chercher, et comme tu le disais tout à l'heure, plus en profondeur après, dans un deuxième temps, ce qui anime, ce qui va faire qu'on va avoir cette énergie de reconstruire, etc. Ça, c'est canon. Maintenant, une fois que la tempête est terminée, tu l'as vécue, tu dis, on ressort avec des opportunités pour soi, pour l'entreprise. Est-ce qu'il n'y a pas une bonne pratique à faire justement quand c'est terminé ? En tout cas, la tempête est passée pour justement, on va dire, profiter de cette expérience-là pour que ce soit encore plus une opportunité pour aujourd'hui et surtout pour demain.

  • Speaker #1

    C'est le partage en fait. On a construit ce plan, on repart vers une nouvelle aventure. Ces bonnes habitudes que l'on a eues par le passé qui nous ont permis de rebondir, c'est le moment de continuer à les faire. Quelque chose qui est extrêmement important, c'est la notion de réseau, de partage. Quand je dis... que, en fait, je me l'applique à moi-même en premier, évidemment. Enfin, évidemment, je me les applique en premier, mais je pousse également mes collaborateurs et tous mes collaborateurs, en réalité, à aller se sourcer ailleurs. Alors, ça peut sembler paradoxal dans des moments où on a tous des réflexes, plutôt, de conserver nos talents, mais j'ai envie de dire que, moi, plus les gens sont talentueux, plus j'ai envie de leur demander d'aller regarder ce qui se passe ailleurs, non pas pour nous quitter, mais pour aller se... pour aller se sourcer justement de ce qui se fait ailleurs. Et ça, c'est aussi une autre bonne pratique en fait, qui leur servira, j'en suis convaincu, dans leur carrière à moyen, long terme, mais qui sert directement l'entreprise pour les raisons qu'on explicitait tout à l'heure. Ce qui était vrai pour moi dans ce moment de tempête, l'est également pour eux, parce qu'en fait, ces moments de transfo, elles touchent bien sûr potentiellement des managers qui se remettent en cause ou qui sont remis en cause. Mais c'est vrai aussi pour des collaborateurs qui voient leur écosystème changer. Donc, plus on est collectivement résilient, plus on est connecté sur l'extérieur. Et une nouvelle fois, ce n'est pas l'extérieur pour partir. C'est vraiment pour aller comprendre ce qui se fait, avoir le recul et la résilience au bon moment.

  • Speaker #0

    Et c'est ça, exactement. Donc, partagez aussi ce qui s'est passé. Partagez aussi le chemin qui a été parcouru, ce qui a été réussi. Le rebond, etc. Le partager en tant que leader avec ses équipes et aussi à l'extérieur pour ancrer l'expérience.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très, très important. Derrière, les équipes, vous les embarquez potentiellement dans votre évolution. Ça dépendra des choix que vous allez faire. Mais si, comme ça a été mon cas, c'est un choix qui est à la fois très bénéfique pour moi et je pense, j'espère, bénéfique pour l'entreprise. Il l'est aussi pour les collaborateurs embarqués dans cette histoire, parce qu'on écrit une nouvelle page qui n'existait pas auparavant. Et je pense, si je reprends mon cas par exemple avec AG2R La Mondiale, il y a deux, trois ans, ce qu'est aujourd'hui la direction IA, personne ne l'avait véritablement imaginé. Alors moi, je l'avais dans un coin de ma tête. Ça a été l'opportunité de le mettre en œuvre, ce qui n'était pas d'une évidence immédiate. sur le coup, mais en fait, ça s'est conclu comme une très belle opportunité pour moi. Tout d'abord, parce que c'est super important que ça ait un bénéfice pour soi. Parce que si vous n'êtes pas bien, et ça, je pense que tout le monde sera d'accord, un collaborateur qui n'est pas là où il doit être, c'est rarement bon pour une entreprise. Donc voilà, moi, j'ai la sensation d'être au bon endroit, au bon moment. Et une nouvelle fois, ce n'est pas parce que ça se passe comme ça maintenant que ça ne sera pas différent dans un an, deux ans. Moi je pense profondément, et plus j'ai ce type d'expérience ou d'autres, qu'il faut suivre un petit peu sa voie. Suivre sa voie, ça ne veut pas dire faire n'importe quoi, ça ne veut pas dire, tiens, il y a une opportunité qui se présente là, je la prends, je sors les griffes et je m'y accroche coûte que coûte. Non, c'est quelque chose qui est plus réfléchi et qui est la concordance d'énormément, de beaucoup d'inducteurs qui sont à la fois, comme je le disais, sa personnalité qui change. Ce que l'on est aujourd'hui, on ne sera pas la même chose dans un an, deux ans. Nos envies ne sont pas les mêmes et les entreprises, elles également, changent.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Donc,

  • Speaker #1

    il faut faire ce combo et essayer d'en faire un combo gagnant.

  • Speaker #0

    C'est sûr. Et ce qui est encore plus gagnant, et c'est ce que tu fais, c'est de partager une expérience vécue, de partager ce qui a pu être vécu en tant que tempête, etc., comme on le disait tout à l'heure, comment le rebond a pu avoir lieu. Finalement, la belle histoire qui a pu être écrite. Tu parlais de... d'AG2R et mondiale, et ce que tu as fait avec tes équipes, tes patrons, etc., dans cette nouvelle aventure de l'IA chez vous, et clairement, de regarder, de partager, de rayonner ces expériences-là, rayonner ce qui a été fait, rayonner aussi les difficultés qui ont pu avoir, que vous avez pu avoir, mais que vous avez pu dépasser aussi, tous ensemble, fait que, in fine, derrière, ça consolide, ça donne de la confiance pour la suite. Et pour les prochaines expériences et les prochaines transformations, et ça donne du fuel à tout le monde.

  • Speaker #1

    J'essaye un peu d'être cohérent avec moi-même, ce n'est pas toujours facile, mais je me source beaucoup, vous l'aurez compris, de l'extérieur, de l'intérieur, de tout ce qui m'entoure, j'ai une véritable éponge. J'essaye de temps en temps aussi, ça fait partie du rôle, ça ne peut pas être uniquement dans un sens, de retourner. mes expériences, mon expérience et ma vision.

  • Speaker #0

    Ok, merci beaucoup Ludovic. Par rapport à tout ça, donc là, oui, c'est des opportunités, c'est sûr. Des opportunités, ces changements de donne pour soi en tant que leader, pour ses équipes, pour l'entreprise. Une opportunité qui, quelque part, c'est ce qu'on a mis en lumière. Ça se travaille, d'être à même de rebondir, de changer la donne quand il y a ces tempêtes et ces changements externes ou internes d'ailleurs. Ça se travaille, ça se travaille avant que ça arrive. Et c'est une compétence managériale à travailler. Et puis, le jour J, un réflexe qui permet de rebondir, de faire le pas de côté, d'aller voir à l'extérieur. Et puis, le partager derrière, partager ces histoires écrites, ces nouvelles histoires écrites et ce qui a été vécu pour encore mieux rebondir la fois suivante. Et ça, c'est super. Merci beaucoup, Ludo, pour tout ça.

  • Speaker #1

    Merci à toi, Isabelle.

  • Speaker #0

    Je suis sûre qu'on a... qu'on aura éclairé les voies des possibles. Merci.

  • Speaker #1

    Au revoir.

Share

Embed

You may also like